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1. SEPTEMBRE 1991 ZOOM OUT UN T APRES L AUTRE R alisation Anne Marie tienne Sc nario Anne Marie Etienne Production Alain Keytsman Images Jean Claude Neckelbrouck Montage Isabelle Dedieu Musique Yves Laferri re Son Claude Hozanavicius D cors Pierre Fran ois Limbosch Costumes Suzanne Von Well Interpr tation Annie Cordy M re Paul Crauchet Pa Olivia Capeta Anne Marie Fran oise Bette Yvonne Adrienne Bonnet Louise Monique Spaziani Catherine Jean Paul Comart Francis Suzy Falk Madame Lisa Jean Yves Bertheloot Jeff Origine Belgique France Cana da Qu bec 1990 90 minutes Distribution Astral Sans quoi une oeuvre tombe dans la plate lin arit d un r cit sans ame et sans consistance Un t apr s l autre accuse une certaine monotonie Nous y reviendrons Fine est femme de mineur la retraite Elle r gne en maitresse sur son foyer dont elle entretient la braise et la fureur Parfois elle se r v le une m g re plus ou moins apprivois e Elle est g n reuse comme une corne d abondance cependant que rancuni re envers son cur qui lui reproche sa condition de divorc e Quand elle veut affronter les flics son entourage s inqui te Comme elle a d j assomm son cur qui lui refusait l entr e l glise il faut viter qu elle assomme un flic Ce serait la catastrophe Elle affiche une gueule auss
2. en anglais et en fran ais Pour pr tendre un minimum d authenticit il fallait que ce film f t parl en tch que et en allemand Et jou si possible par des acteurs du cru Quitte l siner sur les co ts de la production puisqu on aurait alors compromis la rentabilit du projet et encore qu est ce qu une version anglaise peut avoir de rentable lorsque l on sait d j que le march anglo saxon se d sint resse des coproductions europ ennes V ra Belmont a eu beau tourner dans les d cors r els de Prague Vienne et Munich ce bel effort ne pouvait assurer l histoire qu elle nous raconte un parfum de v rit Par ailleurs le casting de Miena n augmente pas la cr dibilit du film Si les acteurs choisis ne sont pas mauvais en soi ils ne donnent aucune couleur particuli re leur personnage deux ou trois exceptions pr s Passons sur le fait que la ressemblance physique entre les uns et les autres est presque nulle m me chez Philip Anglim pseudo sosie de Kafka que l on pr tend pourtant avoir choisi parmi des centaines d autres aspirants au r le D une s quence l autre Val rie Kaprisky passe du rire aux larmes de la r volte au d sespoir d une pleine assurance une extr me fragilit Exercice appr ciable mais dont toute bonne com dienne aurait pu la limite 1 Elle en sortira d sasbus e comme l h roine de Rouge baiser cet autre fiim de V rs Belmont s acquitter honorab
3. Compte rendu Zoom out S a S quences la revue de cin ma n 153 154 1991 p 99 127 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 50299ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 07 46 ROSENCRANTZ AND Gunpaisrann Ans Dsa ll existe des films qui demandent un pr alable S il importe peu de conna tre la pi ce originale de Tom Stoppard pour bien savourer Rosencrantz and Guildenstem Are Dead il importe cependant de bien maitriser Hamlet si l on veut en go ter toutes les subtilit s Dans la pi ce de Shakespeare Guildenstemn et Rosencrantz sont de longue date des amis d Hamlet que le roi Claudius envoi
4. Natasha Richardson Mary Rupert Everret Colin Helen Miren Caroline Origine Italie 1990 100 minutes Distribution Allian ce Vivafilm The Comfort of Strangers R trospectivement on se rend compte que le g n rique d ouverture de The Comfort of Strangers qui voque la premi re s quence de L Ann e derni re Marienbad s av re pour le moins proph tique Le contraste r sultant de la combinaison de coupures franches au montage et de la succession de mouvements de cam ra fluides et sensuels le long de couloirs opulents d crit bien le sentiment g n ral qui se d gage du film un m lange pervers d rotisme de s duction et de cauchemar Ce sont l des ingr dients qui ne sont pas inconnus Paul Schrader nous les a d j servis dans des films aussi vari s que American Gigolo Cat People et Patty Hearst pour ne nommer que ceux l Dans son plus r cent long m trage il nous montre un jeune et tr s beau couple en vacances Venise D s l abord on s tonne de constater que leurs lans touristiques sont d nu s de passion un malaise que Schrader filme d ailleurs avec application Les personnages semblent ali n s dans leur d cor de carte postale On comprend par la suite que leur absence de motivation a des racines profondes ils traversent une crise et font ce voyage dans l espoir de ranimer leur flamme Tout indique que leur tentative se soldera par un chec jusqu ce qu ils
5. la plus narcissique qui soit Tous ces palais qui se contemplent dans l eau des canaux La mise en sc ne de Schrader appuie constamment sur cette id e La morphologie de Venise ofire un cadre ludique aux filatures de Robert qui s amuse prendre en photo le couple d amoureux L arr t sur l image et le passage au noir et blanc qui accompagnent la prise de clich s photographiques soulignent le voyeurisme du doge moderne qu incarne Walken et sugg rent graphiquement la capture des jeunes gens Les travellings rendent la m me id e lorsqu ils tournoient et encerclent le couple dans les ruelles ou sur les places publiques de la ville Lors des sc nes en int rieur on peut citer en exemple las plans o la cam ra s arr te devant un rideau que franchit un personnage La frustration qui r sulte de ces images est reli e l obstruction de notre vision Schrader nous offre une variation sur ce ph nom ne lors de la premi re visite de Colin et Mary chez Robert On voit le couple endormi sur un lit Dans un lent mouvement de travelling arri re la cam ra se retire jusqu franchir la porte qui se terme comme par enchantement pour nous emp cher de contempler le tableau que composent les deux amants On apprend peu apr s qu il s agissait du point de vue subjectif de Caroline se gavant de la beaut du jeune couple est fascinant de voir Schrader associer son regard omniscient celui d un personnage aux intentions douteuses trav
6. Billy Crystal Mitch Robbins Bruno Kirby Ed Furl Daniel Stern Phil Berquist Jack Palance Curly Helen Slater Bonnie Rayburn Patricio Wettig Barbara Robbins Noble Willingham Clay Stone Tracey Walter Cookie Josh Mostel Barru sholowitz David Paymer ro Shalowitz Origine Etats Unis 1991 115 minutes Distribution MalGfilm RER ER I RE RER ER EN ENEN EEEN Verhoeven Cronenberg Schroeder Anger Deren Pagnol Gainsbourg Tati Keaton Avery Ferreri Altman Russell Lombardi Powell Gillian Greenaway Forcier Jarmusch Carle EEA DICCRER RAARD AAEAAAAAAAAaAA AAAA RAA RTAERAE RATETA aTa A riches se baignent en compagnie de jolies femmes lors de f tes d cadentes organis es par un disciple d Oscar Wilde On y entend des discussions tr s pseudo intellectuelles sur les Yankees et sur Proust On y voit aussi plusieurs reprises un vieillard moribond Joey l article de la mort qui fait un affreux cauchemar et se rem more son pass devant une jeune fille nue qui la fin tombera de sommeil c t du d c d Doit on accuser Chabrol d ignorance ou de malhonn tet Je lui sugg rerais pour ma part de changer au moins le titre de son film et de cesser d usurper celui de Miller Apr s 122 minutes mortellement ennuyeuses je propose celui de Jours p nibles Chabrol City Et je reste tr s poli Pierre Fortin Les Apprentis Cowboys City Slickers Trois bons
7. Envo tant Martin Delisle SEPTEMBRE 1991 LE PUBLIC FIXE SON LE PRIX SUPER ECRAN LORS DU FESTIVAL DES FILMS DU MONDE DE MONTREAL LE PUBLIC D CERNERA LE PRIX SUPER ECRAN AU MEILLEUR FILM CANADIEN PRIX C est le 2 septembre prochain lors de la c r monie de cl ture que le public se sera prononc sur le MEILLEUR FILM CANADIEN en lui d cernant LE PRIX SUPER ECRAN SUPER ECRAN le canal de films est fier de sa participation active tant dans cette 15i me dition du Festival des Films du Monde de Montr al que dans l industrie cin matographique d ici LE CANAL DE FILMS ZOOM OUT Au lit avec Madonna Madonna Truth or Dare Truth or Dare La v rit ou le d fi Le titre anglais du film sur Madonna est assez r v lateur Ce documentaire r alis par Alek Keshishian produit par Tim Clawson et Jay Roewe mais vraisemblablement contr l par la star elle m me est une oeuvre ludique et ambitieuse malgr ses airs un peu convenus S il fallait trouver une analogie on pourrait parler de miroir Le film en est d ailleurs tapiss Madonna allant m me jusqu cacher une cam ra derri re une glace sans tain pour mieux capter la r action de ceux qu elle invite dans sa loge Mais c est vendre la m che En surface le film para t plus simple L image qu il renvoie est claire la fonction qu il remplit sans quivoque Le documentaire t moigne de la tourn e internationale que Mado
8. Les membres d une quipe de water polo le ramassent en catastrophe la clinique Michele comprend qu il fait partie de cette quipe qui doit disputer ce jour l un match crucial Tout le film mis part quelques flash backs va se d rouler durant ce match prolong pendant une journ e C est tout le temps qu il faudra Michele pour retrouver lentement la m moire L id e maitresse du film est d assimiler la confusion du personnage et sa recherche de la v rit une remise en question de ses valeurs d cerna d ailleurs un prix au directeur photo de Mishima Celui de The Comfort af Strangers Dante Spinotti aurait m rit une mention semblable Ses images super l ch es peuvent agacer mais c est gr ce elles que Schrader nous convainc de la fascination qu exerce la beaut de Colin sur Mary Caroline et Robert Enfin The Comfort of Strangers rappelle aussi Taxi Driver que Schrader a sc naris pour Martin Scorsese Lorsque Christopher Walken entame par trois fois la description physique de son p re il fait songer De Niro r p tant sans cesse You talkin to me devant son miroir Les deux personnages s exercent l art de la persuasion une forme de s duction qui cache peine leur soif de pouvoir Ce pouvoir ils l exercent finalement par la force chacun dans des sc nes d une violence inou e dont la charge rotique est ind niable L esth tique de Schrader est peut tre glac e mais elle cache une me
9. d montrer son expertise dans le maniement des armes feu et son savoir faire de culturiste pour d ployer sa musculature gonfl e bloc pr te pulv riser tout ce qui lui bloque le passage Arnold incarne la machine parfaite avec son jeu monolithique et ses r pliques laconiques du genre Hasta la vista Baby dites sur le m me ton sans motion En ce sens il e surpasse lui aussi dans T2 Mais quoi bon toute cette ing niosit toute cette comp tence tout ce professionnalisme Dans quel but Quels desseins profonds les cr ateurs Quelles motivations les animent dans T27 Il est vident qu il fallait s attendre un certain degr de carnage mais ce point Et sans aucun renouvellement des th mes explar s dans le premier Terminator On tait en droit de s attendre beaucoup plus de l auteur d Aliens et de Abyss Cameron qui a galement crit le sc nario ne fait que reprendre les pr mices de l original en les amplifiant la puissance 15 quinze fois plus d argent le premier avait co t 6 5 millions de dollars le second 951 quinze fois plus d effets sp ciaux quinze fois plus de d molitions va jusqu refilmer textuellement a sc ne d ouverture ES No 153 S QUENC de TT Arnold nu exige les v tements d un motard en y ajoutant le d cor du bar saloon en guise de clin d oeil probable au film de son pouse Kathryn Bigelow Near Dark qui contenait une sc ne de boucherie si
10. donnent l impression d tre en noir et blanc et le reste en couleur 199 ROSENCRANTZ AND GUILDENSTERN ARE DEAD R alisation Tom Stoppard Sc nario Tom Stoppard d apr s sa pi ce Production Michael Brandman et Emanuel Azenburg Images Peter Biziou Montage Nicolas Gaster Musique Stanley Mvers Son Louis Kramer D cors John Napier Costumes Andreane Neofitou Chor graphie du mime Ivica Boban Interpr tation Gary Oldman Rosencrantz Tim Roth Guildenstern Richard Dreyfuss l acteur lain Glen Hamlet Joanna Roth Oph lie Donald Sumpter Claudius Joanna Miles Gertrude ljubo Zecevic Osric lan Richardson Polonlus Sven Medvesck Loertes Vili Matula Horatio John Burgess l ambassadeur anglais Origine Grande Bretagne 1990 118 minutes Distribution Alliance Vivafilm SEPTEMBRE rs LA PUTAIN DU ROI 17 148 no 147 1 septembre 1990 p 35 MERCI LA VIE R alisation Bertrand Blier Sc nario Bertrand Blier Production Bertrand Blier Images Philippe Rousselot Montage Clioudine Merlin Musique Arno Beethoven Boieldieu David Byrne Chopin Philip Glass Ligeti Puccini et Vivaldi Son Plerre Gamet D cors Th obald Meurisse Costumes Jacqueline Bouchard Interpr tes Anouk Grinberg Jo lle Charlotte Gainsbourg Camille G rard Depardieu Marc Antoine Miche
11. me du film y a tout d abord l opposition entre le noir et blanc et la couleur On r serve la pellicule monochrome pour les segments v rit clich du cin ma direct alors que la couleur est utilis e pour illustrer les s quences du spectacle la fiction l int rieur de la fiction Le passage souvent violent de l un l autre garde nos sens et notre intellect en alerte La mise en sc ne fait de m me Sur sc ne il est normal de voir les protagonistes jouer pour la cam ra en voluant dans un environnement stylis Mais il est beaucoup plus troublant de retrouver le m me ph nom ne hors sc ne Dans la partie sens ment v rit du document les participants sont souvent invit s s adresser directement l objectif install s dans un lit ou sur des draps de satin l clairage ambiant savamment compos pour donner leur visage un certain relief Ce qu ils disent semble spontan et sinc re mais le d cor artificiel nous Invite garder nos distances La performance de Madonna est encore plus r v latnce Si elle joue parfois le jeu du cin ma candide en voluant devant la cam ra sans s en pr occuper elle s efforce ailleurs d tablir un rapport complice avec le spectateur Elle est souvent la seule jeter un regard lurtif vers l objectif lors de sc nes en coulisses les autres participants ignorent compl tement la pr sence du cameraman L impact de ce regard est tel qu il d samorce r troactivement le
12. naturalisme dont peut faire preuve la chanteuse C est ici que la fameuse glace sans tain prend toute son importance Pos e sur une vanit elle permet Madonna de faire face au spectateur lorsqu elle se fait maquiller De fait elle nous force assister la construction de son masque Dans ces moments l Madonna est peut tre occup e parler de sa vie avec son p re ou ses assistants mais du regard elle continue de s entretenir avec nous de ce qu est le spectacle Truth or Dare ne faut pas se surprendre des pr tentions modernistes de Madonna On peut voir dans son cheminement en tant qu auteure interpr te et star de la vid o rock un d sir de plus en plus vident de d voiler son image Non pas pour la r pudier mais pour nous en expliquer la nature et le fonctionnement Lorsqu elle crit ou chante lorsqu elle con oit ses vid os ou la mise en sc ne de ses spectacles lorsqu elle donne des entrevues Madonna nous entretient de politique sexuelle Le sujet peut offenser surtout parce qu elle y m le la religion mais c est la pr sentation de ses arguments qui choque le plus la star jonglant avec les canons de l art du th tre et de la pornographie Le documentaire fait d ailleurs tat de ce processus cr ateur et des d m l s de Madonna avec la police de Toronto On a menac d arr ter la chanteuse parce qu elle simulait la masturbation sur sc ne Bien s r on peut douter de la valeur profonde du discours
13. peindre grands coups grotesques le malaise de Mitch l aube de ses quarante ans Puis le film pi tine force de se d mener nous expliquer ce que nous avions d j compris la fin de la trentaine frappe et frappe dur Mais alors que chaque nouvelle simagr e rapproche toujours davantage le film d un gouffre dont il se serait difficilement tir voila qu Underwood transpose son r cit dans les vastes plaines du Sud Ouest am ricain campe ses personnages dans un cadre qui n est pas le leur redonnant au film et ses protagonistes une heureuse bouff e d air nouveau Devenus les h ros de leur enfance mais sans les aptitudes les trois hommes entreprendront un v ritable p riple r g n rateur gr ce auquel ils sauront d sormais identifier leurs priorit s D s lors le film d marre vraiment progressant tranquillement sur la voie de la com die l g re simple ponctu e d v nements preuves somme toute assez dr les Fable pour adultes City Slickers ne manque pas de qualit s mais souffre des clich s impos s par le genre et de l absence de v ritables surprises du sc nario Moralisatrice par nature et tendrement na ve cette com die parvient tout de m me r v ler certaines v rit s sur la masculinit et divertir le spectateur qui retrouvera au menu les ingr dients habituels du succ s commercial Imaginons un peu que la Bo te Noire soit un film S rement celui d un jeune r alisateur P
14. t de vivre tout simplement La morale est donc Sauve Cette petite histoire aigre douce poss de le charme de ses d fauts ou inversement La po sie sous jacente semble bien na ve dans son contraste tonnant avec une r alit tout de m me assez d cevante Mais cela se regarde facilement car le traitement est simple et l ger trop peut tre pour d cnre en profondeur les tats d me d une personne qui se sent mal aim e La mise en sc ne suit FT TE i A EONI QU docilement le fil des v nements d crits sous forme de sayn tes C est sans surprise et assez froid mais cela poss de l avantage d tre facilement dig rable l image de la vie de Saint Cr pin sur Loue o se situe l action Si les moeurs villageoises sont gentiment gratign es il n en demeure pas moins qu elles s apparentent beaucoup plus au domaine de la caricature qu celui de la satire Et puis chose terrible pour notre professionnelle de la bicyclette ses aventures ont tendance s essouffler quelque peu par moments au paint de donner l impression de faire du surplace Mais si le r alisateur parait partois largu il y a toujours Marianne Groves alias Mado qui fait peser la balance en sa faveur Depuis que ces derniers temps Josiane Balasko a pr tendu que Les hommes pr f rent les grosses et que Marianne Sagebrecht s est impos e dans la cat gone peu de com diennes de cet acabit ont su mettre autant d motions et de dr lerie dans leur
15. TIMON LONGS M TRAGES INTERNATIONAUX COMP TITION LONGS M TRAGES INTERNATIONAUX COMP TITION COURTS M TRAGES COMP TIMON COURTS M TRAGES Toutes cat gories Auditorium ka college Lionel Groulx 100 rue Duquet Sainte Th r se Premi res oeuvres Jeunes Cin sates tudiants du secondaire ions sp ciales les 30 septembre et 2 octobre l Auditorium de la apres Deux Montagnes 500 chemin Des Anciens Deux Montagnes at les 17 et 3 octobre l auditorlum du Cegep Salnt J r me 455 rue Fournier Saint J r me Sur les sites durant le Festival Lionel Qrauix Bilietierte Articul e 514 524 4528 COMPTOIRS ADMISSION 514 522 1245 1000 361 4505 1 Frais de services en eus S QUENCES No 153 154 ADMISSION G N RALE 5 00 iiaii AA be 30 00 et 50 00 arits Sp ciaux udiants es Personnes g es 4 00 INFO FESTIVAL 514 434 0387 1980 avec La Ballade de Tara nous rive nos fauteuils Bashu the Little Stranger a un c t documentaire On s attarde la vie quotidienne d une m re de famille iranienne dont le mari est part chercher du travail ailleurs comme une lettre l indique vaguement Elle se l ve l aube afin de monter la garde dans sa rizi re contre les animaux qui viendraient manger ses plants Elle s occupe des taches m nag res de la pr paration des repas la toilette des enfants Enfin elle et les enfants vont au march vendre des poules des oeufs
16. anglais et que l enceinte de la ville de Nottingham soit repr sent e par la ville fortifi e de Carcassonne un personnage fantaisiste circule librement dans ce d cor historique Mais n est ce pas typiquement am ricain que d opter pour l exotisme au d triment de la vraisemblance pour la vengeance en d faveur de la cause d sint ress e Si ce film survit l preuve du temps il pourra tre d poussi r dans une dizaine d ann es pour t moigner des conventions cin matograghiques des ann es 90 Dans le film de Spielberg et Lucas Kevin Reynolds Fandango manoeuvre sur un terrain o l allusion n a pas sa place En plus de nous m cher le contenu l image de nous tourdir d effets sp ciaux et de colorer chacune des batailles de rouge sang il arrose le tout d un trop plein musical fournissant le ton affectif propre chaque sc ne La musique disparate de Michael Hamen sa consonance tant t m di vale th me amoureux tant t actuelle th me aventurier manque d unit et de discr tion Elle suinte de partout ce qui n est pas sans rappeler l esth tique des ann es trente o la musique d marrait avec le g n rique d introduction pour ne s arr ter qu avec le g n rique de la fin On tait alors au d but de l re sonore et l orchestration symphonique tait de rigueur tout comme on est aujourd hui au d but de l re st r ophonique et que m me pour une l gende datant du moyen ge le son synth tique sem
17. copains originaires du New Jersey adeptes des vacances aventures se lancent dans une nouvelle exp rience durant deux semaines loin des soucis urbains et familiaux ils joueront les v ritables cowboys en assurant le bon d roulement du transfert d un troupeau de bovins entre le Nouveau Mexique et le Colorado Mais pour les trois hommes le v ritable d fi sera de r ussir surmonter la crise de la quarantaine qui approche avec l in vitable remise en question de l amiti de la vie de l amour de la mort Malgr les cascades les chevauch es et les grands ext rieurs le th me de City Slickers demeure r solument intimiste Le r cit gravite autour du sentiment d chec affligeant Mitch Phil et Ed le premier traverse p niblement une p riode de morosit g n ralis e l second a vu sa vie s effondrer la suite d une histoire d adult re et le troisi me ne sent pas le courage de se r signer vivre une liaison stable avec une seule et m me femme Se soutenant les uns les autres oubliant pour un moment leurs propres d mangeaisons morales ils s accrochent l amiti comme une bou e de sauvetage Puisque l amiti jouera un r le pr pond rant le retour l cran du duo Crystal Kirby ainsi que certains passages qui en d coulent rappelleront in vitablement les heureux moments d amiti masculine de When Harry Met Sally En fait City Slickers pourrait tre la rigueur la suite du film de Reiner
18. de Madonna Il n est pas sans carences Par exemple comment la star explique t elle que son message suppos ment subversif ait la b n diction de l industrie Le documentaire ne soul ve pas la question En fait on ne voit jamais Madonna s entretenir avec ces AU LIT AVEC MADONNA Truth or dare In Bed with Madonna R alisation Alec Keshishion Production Jay Roewe at Tim Clawson Images Robert Leacock Doug Nichol Christophe Lanzenberg Marc Reshovsky Daniel Pearl et Toby F ilips Montage Bary Alexander Brown el John Murray Son Lon E Bender Avec Madonna les membres de sa troupe Warren Beatty et Compagnie Origine Etats Unis 1991 I minutes Distribution Malofilrn ee O UT TERMINATOR 2 LE JUGEMENT DERNIER Terminator 2 Judgment Day R alisation James Cameron Sc nario James Cameron et William Wisher Production James Cameron Images Adam Greenberg Montage Conrad Buff Mark Goldblatt et Richard A Harris Musique Brad Fiedel Son Gary Rydstrom D cors Joseph Nemec II Costumes Marlene Stewart Effets sp ciaux Stan Winston Dennis Muren Thornas L Fisher Interpr tation Armold Schwarzenegger Terminator Edward Furlong John Connor Linda Hamilton Sarah Connor la narratrice Robert Patrick T 1000 Joe Morton Myles Dyson Earl Boen le docteur Sibermani Colin Patrick Lynch infirmier Dann
19. de r flexion et d exp rience d inventions techniques de ma trise du travail de mise en sc ne Blier le r alisateur est un hors la loi comme tous ses h ros Cependant il fait son cin ma non pas avec l id e de r volutionner mais plut t de faire correspondre la r alit cin matographique son imaginaire Peut tre est il le cr ateur d un nouveau style de cin ma qu on pourrait appeler imaginaire r aliste En voyant ce film on est tent d y croire Cin ma d histoires mais aussi cin ma d images de couleurs violentes ou irr elles de mise en sc ne de trompe l oeil et de farces et attrapes Les images d abord la limite du surr alisme ou franchement baroques toutes en couleurs satur es ou l inverse s pia noir et blanc gros grain O est la r alit o est l imaginaire Blier brouille les cartes nous signifiant que la fronti re entre les deux se franchit ais ment pour peu que l on accepte de jouer le jeu qu il propose Importance aussi d une innovation la mise en sc ne le jeu de l image et du son Blier utilise l clairage en spot genre cirque ou th tre mettant litt ralement en lumi re ses h ros les faisant voluer comme sur une sc ne hors de l espace cin matographique Mise en sc ne par le son principalement par les dialogues lorsque ses h ro nes dirigent l action par les mots annon ant litt ralement l ambiance d une sc ne s autosuggestionnant commandant une r alit qu
20. devant la t l vision C est Anne Marie qui apportera une fin heureuse cette femme qui avec ses nombreuses sautes d humeur semblait peu dou e pour le bonheur Si cette derni re partie Sonne tr s juste l oreille du coeur il n en va pas toujours ainsi de tout ce qui pr c de Les drames s accumulent tout au long de ces trente ann es Mortalit s et deuils arrivent trop souvent dans le d cor et le commentaire Cela finit par lasser D autant plus que les petites joies ne font pas le poids pour clairer la densit de la vapeur Cependant c est le regard d Anne Marie qui fait le charme discret de cette chronique pleine de r conciliation et de sinc rit Au d but je disais que les auteurs ont tendance puiser dans leur enfance pour tofier leurs premi res oeuvres Evidemment cela ne Se constate pas chez les f cherons de la pellicule Je soup onne chez Anne Marie Etienne un temp rament d auteur authentique J esp re que l avenir viendra confirmer cette premi re impression Apr s tout Anne Marie Etienne a plusieurs t s devant elle pour nous convaincre de son talent r el Le cin ma d aujourd hui en a un urgent besoin chronique Janick Beaulieu lroniquement le film est moins r ussi que la sc ne qui l a inspir Comme toujours le discours de Spike Lee se veut ambitieux Dans son nouveau film il jongle avec des notions complexes Aux donn es de base de la probl matique peau noire est curieuse de peau bla
21. et c est r alis par un Georgien qui en est son premier film apr s avoir t longtemps le sc nariste attitr de Nikita Mikhalkov Les Veux noirs Aussi tonnant que cela paraisse cet ingr dient tranger a r ussi faire lever une p te qui dans certaines mains locales aurait tourn la sauce franchouillarde Dans un style qui n est pas sans rappeler quelques vieux films fran ais d avant guerre cette chronique campagnarde inspir e du roman de Simone Ar se raconte les tribulations sentimentales de Mado posti re de son patelin qui malgr ses origines incertaines el ses fr quentations douteuses pour une Catholique pratiquante se fait infiniment plus remarquer par son embonpoint bien apparent et sa bouille frondeuse l troit dans son microcosme villageois ne pouvant se confier qu la belle Germaine son amie prostitu e ou monsieur le cur qui est bien bon de s int resser son cas mais qui se r v l vite d pass par la vitalit de sa fid le paroissienne Mado tel son confr re Jacques Tati dans Jour de f te joue au facteur en arpentant nergiquement voire rageusement les rues de sa municipalit dans l attente du prince charmant qui la d livrera de sa routine Le monde rural tant ce qu il est elle est bien oblig e de s inventer une histoire pour poursuivre son r ve Et c est l que pointent par petites touches tr s subtiles ce m lange particulier de comique de mal de vivre et de
22. et des tresses d ail en vaillant bien ne pas se faire escroquer D autre part cette histoire est teint e d une atmosph re fantastique Beizam fait appara tre les parents morts de Bashu partois c est le fruit d hallucinations terifiantes qu a le gar on parfois le m re seule apparait sous la forme d une femme masqu e et habill e de noir sans que l enfant semble la voir Quelle sc ne inoubliable quand l imagination de Bashu transforme un feu de foyer en v ritable enfer accompagn du croassement des oiseaux qui le survolent en cris stridents de bombardiers On ne peut mieux d crire l horreur qui hante Bashu depuis qu il a vu sa famille p rir sous les bombes irakiannes Soulignons le travail du directeur de la photo Firuz Malekzadeh dont certaines images sont frappantes entre autres le premier gros plan du visage de Na e quand son voile tendu diagonalement l cran encadre des yeux au regard per ant et la course de Bashu dans la rizi re dont la couleur verte contraste richement avec les couleurs termes du d sert vues peu de temps auparavant La trame sonore ing nieuse et belle se compose en bonne partie de cris d animaux et d humains Na e imite tous les cris des b tes qui vivent dans les parages de sa ferme de l aigle au sanglier Elle comprend surtout des percussions parfois m me cr es l cran par Bashu en se tapant les cuisses et le thorax dans un rythme bien d fini ou par Na et l enfant en
23. frappant sur des plats de m tal Enfin Beizai ne tombe jamais dans la complaisance ou la mi vrerie tous ces personnages se tiennent et ont une logique propre M me la pr sence du p re que l on voit vers la fin se maintient tout au long par un change de lettres avec Nail au point qu on reconnait implicitement ce personnage d s sa premi re apparition l cran Si Adnan Afravian dans le r le titre et Sussan Taslimi dans celui de Na e cr vent tous les deux l cran et portent le film sur leurs paules des erreurs de jeu surgissent parfois On tombe dans la caricature ou la maladresse caus es sans doute par des acteurs non professionnels Le montage manque de rigueur on n a pas su raccourcir des plans qui ralentissent inutilement le rythme Par contre on a cr un grand dynamisme avec une s rie de plans tr s courts comme dans la sc ne o Nail nourrit ses poules ll est dommage que Bashu the Little Stranger n ait tenu qu une semaine l affiche Comme beaucoup d oeuvres de r alisateurs aux noms inconnus du grand public ce film est pass inaper u pour une raison simple on n a pas donn le temps au bouche oreille de fonctionner et ce malgr de bonnes critiques dans les grands OOM OUT quotidiens Pourtant ce film est d couvrir car il respire un rythme bien particulier tr s diff rent de celui des films europ ens ou nord am ricains mais propre la culture orientale dont il mane
24. jeu Au point qu c t de cette excellente Marianne Groves les autres protagonistes ne font pas toujours le poids paraissant parfois tonnamment engonc s dans des r les pourtant fort typ s Christian Depoorter MADO POSTE RESTANTE R alisation Alexandre Adabachiaon Sc nario Alexandre Adaboachian d apr s le roman Mado de Simone Arse Production Musa Turincev Images Levan Paatachwill Montage Pauline Leroy Musique Jean Louis Valeo Son Eric Vaucher D cors Tierry Flamand Costumes Sophie Breton _ Interpr tation Marianne Groves Mado Oleg Yankovsky Jean Marie Zerlini Isobell e G linas Germaine Bernard Freyd le cur Jean Pierre D aroussin Fran ois Olivier Pajot Bl four Andr Pormarat Perduvent Fernand Berset M Plantu Elisabeth Rambert Mime Plantu Michel Vinogradoff Henry Marie Mergey Mlle Blanche Origine France 1990 98 minutes Distribution Malofilm
25. quelque retard plusieurs noms se sont alors succ d jusqu ce que le choix final s arr te sur Tim Roth The Hit Vincent amp Theo et Gary Oldman Sya Nancy Chattahoochee We Think the World of You Le choix d acteurs plus jeunes la trentaine a ici pour effet de rendre moins d risoire le manque de perspicacit des personnages et plus hilarant leur fin pr cipit e mais n anmoins bien annonc e La pr sence de Richard Dreyfuss au sommet de sa forme enrobe le tout d un cynisme ludique et ir v rencieux Un r gal pour le cin phile alerte Dominique Benjamin baln aire d serte et sur les personnages f minins l une poussant l autre dans un caddy Cela ne vous rappelle t l rien Souvenez vous de Pyla Plage de Jean Claude et de Pierrot Il para t vident de dire que Merci fait cho aux Valseuses Ainsi on y trouve une foule de r f rences sinon au film du moins au roman qui pr c da le film Les Valseuses les deux filles pour les deux gar ons le sexe vecteur de vie et de mort la d linquance les parents horlogers et petits bourgeois la m re frigide le p re impotent la plage le hasard des rencontres et m me des changes de dialogue Tous les th mes chers Blier et que l on retrouve dans presque tous ses films sont pr sents dans Merci Non Blier ne se r p te pas il fait simplement aujourd hui ce qu il aurait pu faire avec Les Valseuses Son dernier film b n ficie d ann es
26. qui fuit ses avances Comment arriver l apprivoiser Elle lui crit une lettre en demandant Marie de la lui faire parvenir Mais Marie aussi a les veux sur Chopin Pourquoi ne pas profiter de cette lettre pour changer la signature Les intrigues se dessinent y a aussi Eug ne Delacroix qui donne des le ons de peinture la duchesse Voil Les personnages sont en place pour les affrontements lis ne manqueront pas Nous assisterons deux duels Musset toujours ivre ne fera qu atteindre le malheureux juge au lieu de viser Malefille Et quand Chopin plus tard prendra la rel ve c est pour s vanouir la pens e de manier une arme On le voit le cin aste n a pas m nag son attention pour ce monde en constante recherche George Sand r ussira t elle a retrouver Chopin avant son d part Elle lui demande une minute de son temps Il ne trouve rien d autre que de se mettre au piano el de lui jouer la valse Minute Mais elle prendra tout son temps pour lui avouer que la lettre de Manie venait d elle n en faut pas davantage pour qu elle entreprenne une nouvelle aventure amoureuse Le lecteur doit se demander ce qu il y a de vrai dans cette com die dramatique La sc nariste Sarah Kemochan a sans doute tait des recherches pour rassembler ces personnages qui gravitent autour de George Sand Toutefois il n est pas dit que les faits se sont d roul s comme on les voit Ce qu il faut observer c est la composition d
27. rencontrent Robert Enigmatique ce dernier suit Colin et Mary pendant des jours mais attend pour les cueillir que ceux ci se perdent dans le d dale des rues de la ville Lorsque Robert guide les amants travers le parcours labyrinthique de Venise l angoisse s installe pour culminer quelques instants plus tard dans l antre d un bar C est l que Robert raconte son enfance Colin et Mary dans un discours savamment tudi pour les fasciner un monologue que le spectateur conna t d j pour l avoir entendu au d but du film Ce contact initial qui aura des suites grace l obstination de Robert est lourd de cons quences sur les relations entre Colin et Mary lroniquement on croit d abord que l effet est b n fique la sortie d un Souper chez leur protecteur qui se termine abruptement le couple s isole dans sa chambre d h tel el donne l impression de se red couvrir Durant les jours qui suivent Colin et Mary font preuve d une ardeur amoureuse qui jusqu alors nous tait camoufl e Le salut des amants para t se trouver dans ce crescendo d app tit sexuel L impression de pl nitude est cependant entach e par le contraste que Schrader tablit bient t entre les pratiques sexuelles de Colin et Mary et celles plus inqui tantes de Robert et de son pouse Caroline des sadomasochistes On finit m me par croire que l isolement de Colin et Mary n est qu une tape dans le resserrement progressif de l tau con u par l
28. tristesse diffuse propres beaucoup de cin astes de l Est Pourtant ces ruptures de ton ne pr sentent jamais Mado comme une corch e vive car chaque fois sa nature g n reuse et provocante reprend le dessus et colore son univers d un humour grin ant savoureusement lib rateur Assoilf e de tendresse et lasse d attendre notre h ro ne part audacieusement la conqu te d un coeur esseul qui tra nerait dans les parages placardant les arbres de la d partementale d annonces matrimoniales de son cru Lorsqu un r alisateur sur la touche d barque un beau matin l h tel du coin elle croit d j avoir tir le jackpot Peine perdue celui ci lui pr f re les charmes de Germaine Son cher cur aura beau faire aura beau dire une nouvelle maladresse et las moqueries du public lors d une repr sentation th trale finissent par la jeter dans un d sespoir tel que la noyade apparait comme l ultime solution pour la midinette Mais quand tout le bled part sa recherche pour la sauver comment ne pas sourire l esprit candide de tous ces personnages et la grosseur de la ficelle m lo tir e par le sc nariste Malgr tout la fin ne s av re pas trop d cevante car tout en tant gentiment heureuse elle n esquive pas les probl mes physiques et moraux de Mado par une pirouette peu cr dible de style hollywoodien Ses kilos et ses complexes lui p seront toujours comme au premier jour seulement elle y aura gagn le go
29. vers le haut de l cran levant des nuages de poussi re comme un feu d artifice l envers L interpr tation il va sans dire est parfaitement oscarisabler Rarement ces deux com diennes ont elles t meilleures Geena Davis poss de des talents de comique ind niables beaucoup mieux utilis s ici que dans The Accidental Tourist Pour sa part la formidable Susan Sarandon ajoute la collection de prestations d j impressionnante une autre femme de t te et de coeur qui restera en m moire Dominique Benjamin 1h On a souvent d compose reduit la femme en plusieurs types mutuellement exclusifs la m re la soeur la pelite amis l amante la putain ZOOM OUT Ramer dans le vent Rowing with the Wind La particularit du film de l espagnol Gonzalo Suarez est de r unir dans un m me contexte un c nacle de personnalit s hors du commun Mythe fantastique le monstre de Frankenstein et h ros ou h ro nes de lettres Percy Bysshe Shelley Mary Wollstonecraft Shelley et Lord Byron exhalent leur passion dans cette tude sur le processus de cr ation litt raire Mais tout bien consid r c est avec une prudence retenue et un go t prononc de la pudibonderie que Suarez aborde un sujet d j trait de fa on d mentielle par Ken Russell dans Gothic Le cin aste espagnol a r alis Rowing with the Wind une ann e apr s le film de Russell et vu le r sultat il semblerait qu il ait voulu racheter ses
30. vos motions chez vous Et non je ne ferai pas ce jeu de mots facile d j trop utilis propos de ce film Je dirai simplement merci Sylvie Gendron Jours tranquilles Clichy Quiet Days In Clichy Henry Miller n a jamais eu de chance avec le cin ma En 1969 le r alisateur am ricain Joseph Strick tournait en couleur et dans un cadre contemporain Tropique du Cancer Malgr deux adaptations pr c dentes assez bien r ussies Le Balcon de Jean Gen t et Ulysse de James Joyce son Tropique fut vite rel gu au grenier L oeuvre de Miller supportait mal les belles couleurs et les cris de mis re et de r volte de l crivain n avaient rien voir avec les grandes pr occupations de l poque la guerre du Vietnam et la contestation des tudiants La m me ann e le peintre danois Jeans Jorgen Thorsen se mettait lui aussi la t che et adaptait en noir et blanc Jours tranquilles Clichy Bien qu il situ t comme Strick le r cit de Miller dans les ann es 60 Thorsen dont c tait le premier long m trage fit une remarquable transposition cin matographique Remarquable parce qu en accord profond avec la lettre et l esprit du livre de Miller exaltation forcen e de la vie illustr e par le double app tit de la bouffe et du cul et glorification corollaire de Paris capitale de la bouffe et du cul Transpos l cran ce premier Jours tranquilles Clichy tait aussi explicite dans les s quences de divertis
31. 1987 96 minutes Distribution Dima SONOLAB SONOLAB SONOLAEB SONOLAB SONOLAB SONOLAB SONOLAB SONOLAB SONOLAB SONO AB SONOIL AB SONOLAB il IIN E i T g 4 IINA ILES SUTMNULA HBH SUIP SONO LABS NE INIO A s i L SONOLAB SEPTEMBRE 1991 SONOLAB SONOLAB SONOLAB SONOLAB SONOLAB ONOLAB SONOLAB SONOLAE 1m 1m CD EL AR FA SO ZOOM OUT Tilai Yaaba d idrissa Ouedraogo c tait comme un baba au vin de palme d gust en aussi simple que charmante compagnie Le film s offrait nous comme un conte o deux enfants se montraient chaleureux envers une vieille dame exclue de son village Ce joli conte sur la tol rance m avait s duit Les deux jeunes acteurs d gagealent une chaleur toute naturelle que je conserve dans la m moire de mon coeur Apr s ce que je viens de dire il n est pas n cessaire de vous faire un dessin anim pour que vous deviniez ma h te d aller la rencontre de Tila du m me r alisateur Ai je t d u Nenni Etonn Un peu Mon tonnement vient du fait que Quedraogo aborde ici avec les m mes acteurs ou presque un th me fort diff rent de son conte pr c dent On nous convie un questionnement sur certaines traditions qui peuvent vous co ter la vie Le tout prend la forme d une fable sur fond de trag die universelle Je me souviens du cadre naturellement color de Vaaba Ici le Cadre se veut aussi sec que s v re comme pour accompagner ces amour
32. South Sea Club The Rocketeer est galement produit par Disney il est donc naturel d y retrouver une atmosph re semblable Mais le plus vident clin d oeil Dick Tracy s incarne dans le personnage du tueur monstrueux la solde de Neville St Clair la vedette de cin ma au service du troisi me Reich Le faci s improbable de cet nergum ne est l oeuvre du g nial maquilleur Rick Baker et fait videmment penser aux mines patibulaires des vilains de Dick Tracy Le personnage se fonde en fait sur Rodon Hatton un acteur qui a r ellement exist et qui jouait dans les films d horreur et de gangsters des ann es 40 Dans la foul e de ses pr d cesseurs The Rocketeer se r v le un excellent divertissement estival r alis avec beaucoup d invention et d imagination par le cr ateur de Honey Shrunk the Kids L expertise technique de Joe Johnston se fait sentir dans les moindres d tails Il sait int grer les effets sp ciaux l intrigue et il ne sacrifie pas la cr dibilit de ses personnages au profit d une pirouette technique ou d un gadget voir Backadraff Le film est mont avec beaucoup de soin et chaque transition est savamment tudi e comme le fondu encha n qui relie les collines derri re lesquelles disparait le Rocketeer aux draps et oraillers du lit de sa dulcin e captur e Le mariage des formes entre les collines et les draps trahissent le pass de dessinateur de Johnston Ces changements tr s graphiques s accor
33. a r bellion On d laisse l aspect l gendaire pour laborer un film saveur socio psychologique ne suffit donc plus que Robin soit pourvu d une comp tence de meilleur archer et qu il se moque ouvertement de la noblesse Le prince des voleurs grimpe l chelle sociale et le th me de vengeance surgit Le tandem Densham Watson chemine habilement en vitant les emb ches de la redite Ce faisant I jette un regard neuf sur certains pisodes de la l gende tel le droit de passage sur la rivi re exerc par Ti Jean et sa bande tout en traitant sommairement certains d nouements connus Ainsi apr s r flexion on s explique mal le r virement soudain de Marianne qui passe de la haine l amour sans raison probante Mais cet aspect du r cit ne n cessite aucune laboration puisque le spectateur sait d j qu elle deviendra sa dulcin e De ce sc nario un seul choix reste arbitraire l ajout du personnage d Azeem Car mis part sa fonction narrative d introduction et de conclusion du film on voit difficilement ce que le personnage apporte au r cit Dans le contexte historique on admettra qu il est surprenant qu Azeem tout musulman qu il soit accompagne Robin au retour d une guerre de religion Ce caprice d tonne d autant plus que le choix des locations tranche avec le traditionnel tournage en studio am ricain et fait preuve d un souci historique Or bien que les ch teaux du film soient d authentiques ch teaux
34. ait ici simplement office de t cheron deux coifieuses s allient d abord pour camoufler la police et au spectateur les circonstances de la mort accidentelle pr m dit e du mari de l une d elles mais ici la solidarit n aura qu un temps Dans le film de Ridley Scott deux femmes galement de milieu populaire l une au foyer l autre serveuse de restaurant doivent prendre le large en catastrophe apr s avoir abattu l agresseur de l une d elles Dans les deux cas le drame est d clench par une tentative de viol qui se termine par la mort de l agresseur un type odieux Et dans les deux cas le policier enqu teur est interpr t par Harvey Keitel Dans des prestations diam tralement oppos es il est vrai Mais l s arr tent les comparaisons Mortal Thoughts emprunte davantage la trame de l enqu te polici re dont le principal l ment de surprise est vent une bonne heure avant la fin et se veut de toute vidence un v hicule sur mesure pour l actrice productrice Demi Moore qui traine pendant deux heures la m me expression fig e de surprise interdite Pour sa part Thelma amp Louise d borde rapidement le cadre domestique de la soumission conjugale pour s clater en une all gorie douce am re sur les relations hommes femmes doubl e d un road movie au f minin tr pidant et mouvant Ce second film saulignons le est crit par une femme Callie Khouri dont c est le premier sc nario port l cran Sou
35. alisateur cr e ainsi des anti h ros n ayant aucun autre choix que de lutter courageusement contre le doute et la crainte d chouer leur double mission ramener le troupeau au ranch et se retrouver en tant qu hommes Tout cowboy a son combat mener Oeuvre miroir City Slickers pr che humblement pour la recherche d une priont unique chacun gr ce laquelle mergera un homo quadragenarus des ann es 90 rass r n Ce film ne se pr sente pas comme le mode d emploi de cette qu te existentielle il ne fait que constater avec humour l tat de crise des protagonistes Au del d un sc nario et d un d coupage malheureusement un peu pr visible il nous restera tout de m me de ce City Slickers le souvenir bien sympathique d un d sir de cerner les joies et les peines des hommes de 35 40 ans d aujourd hui Carlo Mandolini SEPTEMBRE 1991 se taille une place au box office au grand dam des comptables et autres vendeurs de balaveuses bahis La critique une vid o boutique qui affiche une Vision Originale ZOOM OUT THE COMFORT OF STRANGERS R alisation Paul Schrader Sc nario Harold Pinter d apr s le roman d lan McEwan Production Angelo Rizzoli Images Donite Spinotti Montage Bill Pankow Musique Angelo Badalamenti Son Drew Kunin D cors Gianni Quaranta et Stefano Faltrinieri Costumes Mariolina Bono Interpr tation Christopher Walken Robert
36. ars de budget il esp re en mettre suffisamment plein la vue pour que l on oublie tout le reste a fonctionne presque L adage dit qu il n y a pas de fum e sans feu mais souvent la fum e camoufle ce qui br le vraiment Backdraft s croule sous l avalanche de ses bons sentiments factices de sa d magogie galopante il y a 1 270 000 pompiers aux Etats Unis et alors Qu est ce que a change dans la vie des Esquimaux de son norme moralit l am ricaine de son intrigue CAFE CHERRIER INC Le caf des artistes bistro terrasse 3635 rue Saint Denis Montr al S QUENCES No 153 154 T l 843 4308 grossi rement ficel e de ses personnages peu d velopp s et clich s de sa musique assommante avec ses gros violons plus touffants que les incendies eux m mes Voil o se situe le foyer du sinistre c est la fondation m me du projet qui s embrase sous nos veux rougis par tant d normit s Mais et c est un formidable mais il y a Robert De Niro et Donald Sutherland Gr ce leur seule pr sence exceptionnelle le film devient supportable faut voir De Niro m tamorphos en inspecteur aux incendies un pas o deux un mouvement de la t te un clin d oeil une parole et c est l all gresse Sutherland est pour sa part totalement transfigur II habite son personnage de psychopathe incendiaire avec une assurance terrifiante Il s agit d un r le quivalent celui d Anthony Hopkins dans The Silenc
37. as herm tique pas con non plus Possiblement contre courant Le genre qui finalement TETELE CARR MENT LA BO TE NOIRE 4450 rue St Denis 7 tage 287 1249 histoire d amour action transtormation du personnage principal en tre meilleur finale optimiste etc Or l absence d audace dans la mise en sc ne pourrait bien s av rer le principal reproche faire au r alisateur Si ce manque de verve ne nuit que de fa on relative il n en demeure pas moins que pour cette raison le film d Underwood ne peut vraiment pr tendre qu au titre de gentil r cit sur la masculinit Billy Crystal sans tre mauvais on lui a d j connu une plus grande spontan it trouve quant lui l espace n cessaire pour lancer ses one liners et faire preuve de sa versatilit Il devenait donc in vitable d prouver une certaine insatistaction Devant la potentielle richesse du sujet nous aurions effectivement t en droit de nous attendre une introspection plus Soutenue une cam ra plus complice et attentive aux changements s op rant chez les trois hommes Underwood m nte par contre les loges lorsqu il parvient recr er les contre plong es qui ont fait du western cet hommage mythique la virilit de ces demi dieux et la nature sauvage Ces angles de cam ra contrairement leur utilisation classique permettent Underwood d accentuer les faiblesses des personnages autant leurs propres yeux qu aux n tres Le r
38. assez peu d motion des personnages souvent monolithiques qui se d finissent par l environnement dans lequel ils voluent un univers surtout masculin ob issant des r gles souvent cr es de toutes pi ces L auteur d Alien Blade Runner Legend ou Black Rain ne nous a jamais habitu de grandes tudes psychologiques Il semble donc amorcer ici un changement int ressant puisqu il ne peut avoir recours aux recettes prouv es qui ont fait ses succ s pr c dents Jamais condescendant ou complaisant envers ses h ro nes il se montre plus attentif aux motivations et aux rythmes int rieurs de ses personnages qu aux effets de mise en sc ne I y a bien s r de nombreux clins d oeil Duel The Sugarland Express Easy Rider ou Paris Texas Scott opte pour une approche plus pur e qu l ordinaire d o n est pas absente une certaine recherche de style surtout dans la seconde partie du film qui prend un ton de plus en plus all gorique par exemple la lumi re qui transperce un verre pos Sur un comptoir un long travelling sur le profil de la T Bird en mouvement les volutes de fum e caus es par le passage d un h licopt re au dessus du camion citerne en feu cette image incroyable du li vre qui coupe la route in extremis devant les voitures de police en pleine poursuite comme dans le tableau le plus c l bre du peintre anglais Turner Pluie Vapeur et Vitesse ou encore ces voitures qui pourchassent les fugitives du bas
39. bin et imite le style d Erroll Flynn Le r alisateur sur le plateau ressemble m me physiquement Curtiz Le plus ironique cependant c est que cette s quence de bataille l p e se r v le bien plus captivante que l actuel Robin Hood Prince of Thieves avec l empot Kevin Costner D ailleurs Timothy Dalton entre en comp tition directe avec Allan Rickman le Sh rif de Nottingham dans le film cit pour la palme de l interpr tation la plus excentrique et la plus vitriolique de l t L humour et l ironie constants qui animent The Rocketeer font pardonner des personnages un peu superficiels mais tout de m me attachants est amusant de voir les agents du FBI et les gangsters combattre ensemble l anvahisseur nazi et d fendre l id al am ricain ou encore voir l homme volant d coller du tait de l observatoire astronomique en mettant le feu au drapeau am ricain comme ZOOM OUI l ilustrait pr c demment le film de propagande nazie que Hughes lui avait montr Ce court film d animation s av re un petit bijou On y voit des nazis volants quip s de fus es portatives envahir Washington alors que l embl me am ricain se transforme en sigle nazi les deux Symboles r v lant des similitudes tranges La texture de l animation rappelle des dessins du capitaine America un autre super h ros lui aussi digne de l id al am ricain On s amuse donc ferme avec The Rocketeer et Joe Johnston nous en fait voir de toutes les
40. ble de bon aloi Apr s Indiana Jones et sa musique omnipr sente Robin d s Bois essaie d apporter sa contribution la convention g n rique du film d aventure mais l amalgame d exc s qui en r sulte sent la recette Jeanne Deslandes Ma Blonde ma m re et moi Only the Lonely Sc nariste de formation Chris Columbus a r dig des canevas aussi vari s les uns que les autres Du drame social Reckless il passe au fantastique d brid Gremlins s avise de raconter une histoire la Indiana Jones pour enfants et jeunes adolescents The Goonies pour ensuite s essayer dans le genre d tective mythique fin du si cle Young Sherlock Holmes En passant derni re la cam ra il signe Adventures in Babysitting connu aussi sous le titre de A Night on the Town Heartbreak Hotel et finalement le succ s inattendu de l an dernier Home Alone Le premier l ment de surprise dans Only the Lonely est de constater que l auteur r alisateur relate un r cit o histoire et ambiance n voquent pas l univers de Steven Spielberg avec qui Columbus avait collabor dans trois productions Gremlins The Goonies et Young Sherlock Holmes Au contraire le sc nario de cette com die sentimentale 5e d marque des crits ou r alisations de l auteur par une absence totale ou presque de la repr sentation chim rique ou irr elle des v nements sauf peut tre deux fois quand le h ros transi d amour pour sa dulcin e vient lui avo
41. ble s effondre un effet colossal le plus impressionnant que j aie jamais vu des bidons d huile explosent en s rie deux pompiers s affrontent la hache le combat est heureusement vit un boyau chapp pleine pression d eau se comporte comme un serpent d cha in le feu l che les surfaces et son souffl majestueux Un t apr s l autre Enfance jardin d espoir o s tirent au soleil d immortels printemps On se repr sente souvent l enfance comme un temps d insouciance m lang d intemporalit Et pourtant il y a des enfances marqu es au fer rouge de souvenirs plus ou moins cuisants Par exemple Les 400 Coups de Fran ois Truffaut Souvent dans une premi re oeuvre les auteurs puisent dans leur enfance en se disant que m me si tous les enfants du monde se ressemblent chaque enfance s av re unique Chez ces auteurs cela rejoint la sinc rit d un premier contact avec des lecteurs ou des spectateurs Dans son premier film Anne Marie Etienne n chappe s apparente au dragon des l gendes ce moment l Backdraft atteint un sommet in gal Imm diatement suivi par une douche glaciale La parade de cl ture des pompiers ressemble un commercial de recrutement des Marines C est l apologie de l andoctrinement militaire la Top Gun On quitte la projection avec un go t amer dans la bouche Un go t de cendres patriotiques et de neurones br l s a sent l op ration Desert Storm Pour eux cin
42. choses Pas de suspense ici et pas besoin d en chercher L int r t est ailleurs R et G sont deux quidams qui s interrogent sans arr t sur les motifs de tout le monde sans rien comprendre ce qui leur arrive et qui ne savent pas saisir les allusions les plus normes La pi ce dont l atmosph re se rapproche davantage de l univers de Becket que de celui de Shakespeare aurait pu s appeler En attendant Hamlet o Deux personnages en qu te de l intrigue D s le d but plant s dans un paysage froid et glauque hors de la r f rence th trale R et G nous apparaissent comme deux pantins lunaires un peu d connect s de leur environnement naturel Malgr de lourds efforts de r flexion qui ne r ussissent qu les garer et ajoutent leur confusion ils se cherchent une raison d tre dans un univers sans merci qui les mystifie Ils sont galement perdus dans les m andres et la structure de la pi ce L un des changements amen s par Stoppard par rapport sa pi ce originale consiste faire bouger ses personnages au lieu de les faire deviser en un point fixe Leur recherche mentale se double donc d une exploration g ographique R et G se d placent dans les coulisses de l action et entre les sc nes de la pi ce comme des figurants peu sollicit s ou des acteurs en attente pendant un tournage A amp G est un film sur le hors champ les sc nes qui sont tir es directement de Hamlet et jou es comme telles
43. compte de la port e politique que sous tend un cadrage un mouvement de cam ra ou une strat gie au montage Rien de gratuit ou de superflu dans ce long m trage qui pr f re s duire l esprit et l intelligence plut t que les sens Martin Girard The Rocketeer poss de d ailleurs beaucoup d affinit s avec les Indiana Jones de m me qu avec Dick Tracy Comme pour les Jones l action se d roule dans les ann es 30 et il y est question de m chants nazis envahisseurs Les actualit s relatant le passage d un z eppelin allemand en visit Hollywood emploient le m me graphisme qui illustrait les voyages de Jones travers le monde The Rocketeer regorge de rebondissements dignes des feuilletons d antan auxquels les Jones rendaient hommage La m l e qui clate au chic South Sea Club rappelle dans son ex cution la s quence d ouverture d Indiana Jones and the Temple of Doom Enfin on pourrait voir dans le d nouement de la sc ne spectaculaire bord du dirigeable le punch final qui manquait si cruellement la sc ne similaire d indiana Jones and the Last Crusade comme si Johnston voulait r compenser les fans en leur offrant le pay off tant attendu Johnston r ussit m me rendre plus cr dible le vol de son dirigeable ce qui est tout un exploit L influence de Dick Tracy se fait pour sa part remarquer dans la conception des d cors et des costumes en particulier dans la tr s belle s quence art d co se d roulant au
44. couleurs Les s quences de vol rivalisent avec Superman et fusionnent astucieusement plusieurs techniques d effets sp ciaux parfaitement ma ts es y a quelque chose de profond ment magique f erique merveilleux enlevant et s duisant dans la possibilit de pouvoir voler un sentiment qui d fie toute explication rationnelle C est une sensation unique qui fait r ver l humanit depuis toujours Voler par soi m me repr sente le symbole ultime de libert C est pourquoi The Rocketeer nous fait oublier tous nos soucis pendant deux heures N est ce pas la un objectif d j suffisamment louable Andr Caron Lothar Terry O Quinn Howard Hughes Paul Sorvino Eddie Valentine Ed Louter Fitch James Handy Wooly John Lavachielll Rusty John Polito Bigelow Eddie Jones Malcolm American Martin Patsy Origine Etats Unis 1991 108 minutes Distribution Buena Vista SEPTEMBRE 199 Le g n rique de Milena indique que le film est inspir de l oeuvre de Jana Cermna I s agit de la fille de Milena Jesenska Pour ma part j avais plut t lu le livre que Margarete Buber Neumann a consacr Milena sa compagne de captivit au camp de Ravensbr ck L histoire de Milena est li e l effervescence intellectuelle et artistique de Prague dans la toute nouvelle R publique de Tch coslovaquie n e du d mant lement de l Empire austro hongrois en 1918 Fille d un minent professeur de sto
45. dent parfaitement avec l esth tique de bande dessin e d o origine le personnage titre videmment de nombreux clins d oeil la p riode d crite jalonnent le r cit On retourne l poque o les lettres formaient encore HOLLYWOODLAND sur la colline surplombant Las Angeles Le film nous offre une ni me interpr tation pour expliquer la perte de la fin du mot On retrouve par ailleurs une r plique du Bulldog Cafe d moli il y a des ann es Howard Hughes fait une autre de ses nombreuses apparitions au cin ma cette fois ci camp avec sobri t par Terry O Quinn Hughes semble pr sent d s qu il y a du myst re dans l air On y faisait d j allusion dans le James Bond Diamonds Are Forever avant de le retrouver dans Melvin and Howard et Tucker pour ne nommer que ceux l Comme dans Tucker on extirpe du pass son avion mythique le Spring Goose qui traine fi rement dans l usine de Hughes sous forme de maquette L id e de s en servir pour faciliter la fuite de Cliff Secord qui s y accroche en le faisant planer comme un deltaplane est particuli rement amusante quand on sait que l a ronef g ant ne quittera jamais son hangar C est un peu la revanche de Howard Hughes sur l histoire Mais le plus beau clin d oeil demeure la recr ation vidente du combat final de The Adventures of Robin Hood tourn justement en 1938 par Michael Curtiz Manifestement Neville St Clair Timothy Dalton tourne cette c l bre s quence de Ro
46. e Tila va l essentiel la rigueur s affirme jusqu pouser une certaine s cheresse s agit d une s cheresse ext rieure qui cache en son sein une oasis de questions spongieuses o l humour n est pas compl tement banni Une femme va jusqu qualifier les hommes de vieux cons Un compliment a se m rite Avis tous les cong n res de la terre ldnissa Ouedraogo laisse entendre que l tre humain demeure libre face son destin Par exemple le suicide du p re de Nogma nous dit que le p re a d cid d ob ir la loi Tout comme le fait de la transgresser r v le un choix d lib r de la part de Saga en est ainsi pour Kougri qui commence par refuser d ex cuter son fr re pour ensuite lui tirer dans le dos Le regard de Ouedraogo est tr s contemporain Tila nous donne savourer une musique de jazz qui porte la griffe d Abdullah Ibrahim Loin de se complaire dans la r surrection de l gendes servies sur tranche dor e le film interroge avec simplicit et d pouillement le comportement complexe de l tre humain face sa conscience et ses choix d aujourd hui Le film plaide en faveur du fait que nous devons assumer nos contradictions Pour le r alisateur Tila c est le portrait d un homme qui assume son propre destin Il y a des films petit budget qui impressionnent davantage la pellicule et le spectateur que certains films qui d ploient une d bauche de trucages pour pater les b b s g t
47. e chercher afin qu ils d couvrent le mal qui tourmente le prince Lorsque le roi voit en Hamlet une menace ils demandent R et G d accompagner son neveu en Angleterre o il doit tre mis mort Hamlet d joue les manigances de son oncle et ce sont ses compagnons qui meurent sur l chafaud La pi ce au grand complet n en r v le pas davantage sur les deux courtisans Personnages tr s tr s secondaires utilit s peine plus importantes que les meubles R et G font souvent les frais des nombreuses coupures que l on inflige r guli rement ce monument de quatre heures qu est la trag die d Hamlet Laurence Olivier les avait d ailleurs limin s de sa version cin matographique de 1948 Ils ne sont donc pas du tout indispensables et Tom Stoppard se paie largement leur tronche Rosencrantz et Guildenstern et par extension les com diens qui les interpr tent connaissent le sort le plus ingrat que le th tre peut Offrir Les principales phrases qui soulignent leur passage dans la pi ce sont Bienvenue Elsinore et Rosencrantz et Guildenstern sont morts Ils sont destin s mourir Tout le monde le sait Sans qu ils aient eu l ombre d une explication et hors scene Et le suspense demande Rosencrantz qui esp re toujours que la pi ce de monnaie qu il relance sans cesse dans les airs finira par tomber sur le c t face heads Mais ces deux lascars ne sont pas tr s rapides saisir le sens des
48. e of the Lambs et qui occupe la m me fonction permettre aux autorit s de d couvrir le pyromane qui se sert du ph nom ne de retour d air dans les incendies d o le titre du film pour provoquer des d flagrations aussi spectaculaires que mortelles l instar d Hopkins Sutherland en prolite pour torturer psychologiquement la jeune personne charg e de l interroger Sutherland se montre d lectablement diabolique En fait ils sont trop bons Backdraft ne les m rite pas Leurs dialogues s l vent loin au dessus des autres lis transcendent le film S rement ces deux g ants reconnus pour leur perfectionnement maladif ont retravaill de leur c t leur portion de sc nario lls tra nent d ailleurs toujours avec eux leur entourage au cas o la r criture s av rerait n cessaire Leurs personnages tranchent beaucoup trop sur les autres pour tre issus de la m me plume responsable du reste du film Et puis il y a les incendies I faut reconnaitre que ces s quences sont remarquables La premi re est particuli rement r ussie Brian est alert par des cris dans l incendie d un entrep t II s lance dans un comidor Une langue de feu lui bloque le chemin Cette flamme ressemble un cobra charmant sa proie L image est tout simplement fascinante La mise en place des effets pyrotechniques conf rent ces s quences une atmosph re quasi fantastique qui atteint lors du dernier feu une ampleur mythique Le toit d un immeu
49. e plus int resse Anne Marie c est une petite fille Jungle Fever Avec Jungle Fever Spike Lee poursuit son tude sans compromis des relations tendues voire impossibles entre Noirs et Blancs d Am rique Il le fait cette fois ci par le biais d une intrigue amoureuse interraciale qui tourne au vinaigre D j dans Do The Right Thing une esquisse semblable nous tait propos e Rappelez vous la sc ne o le patron de la pizzeria italienne ne cachait pas son trouble devant la grace d une beaut noire qu il avait vue grandir dans le quartier En quelques minutes Spike Lee nous faisait comprendre la po sie rotique de cette attraction physique et spirituelle change de regards appuy s de mouvements de cam ra fluides ralentis subtils et clairage mordor sur les deux acteurs tout en nous laissant deviner le remous incroyable qu une telle relation provoquerait dut elle se concr tiser Le fils a n du monsieur raciste jusque dans l me assistait la sc ne l horreur peinte au visage un sentiment auquel faisait cho le fr re de la jeune femme en mode mineur lorsqu il lui reprochait son flirt Le film revenait ensuite son intrigue premi re qui n avait nen de sexuel Jungle Fever quant lui 5 y consacre presque exclusivement SEQUENCES No 153 154 d lur e et turbulente Une complicit se noue entre elle et M re Une tendresse si forte qu elle arrivera rendre inoubliables les deriers No l de M re
50. ecr taire Polidon un homme complex qui lui aussi l a aim e et qui a fini par se suicider Et surtout elle se souvient d une nuit de novembre 1816 quand ils taient tous r unis en train de raconter des histoires de terreur C est cette nuit l qu elle fit naitre dans son esprit la Cr ature le l gendaire monstre de Frankenstein Pand monium d moniaque Gothic se pr sentait comme une oeuvre d mesur e voire d raisonnable sur le comportement de quelques personnages exceptionnels Si l on connait la gen se du roman de Mary Shelley on ignore le d tail des relations troubles qui unissaignt les protagonistes de la nuit d mentielle imagin e par Ken Russell Mais les effets chocs la Russell ne sont pas gratuits lls renvoient successivement un genre en l occurrence le roman gothique ce qui nourrit l imaginaire de l crivain ou du po te el finalement des images qui malgr leur aspect insolite et bizarre vont porter la description litt raire D marche que Gonzalo Suarez pr f re expliquer par le dialogue surabandant dans Rowing with the Wind titre de comparaison il aura suffi d une tr s courte s quence Russell pour illustrer les l ments constitutifs de la cr ation du monstre Frankenstein le geste de Shelley Julian Sands nu sur le toit et s exposant la foudre Tout le contraire du film de Suarez o le monstre apparait plusieurs reprises parfois plus humain que son auteure Ces appa
51. eizai E Sc nario Bahram Beizai Production Ali Reza Zarin Images Fircoz Malekzadeh Montage Bahram Beizai Musique folklore iranien son Johangir Mirshekarl Ashar Shohverdil et Behrooz Moavenian Costumes Interpr tation Aduan Afraviaon Bashu Sussan Taslimi Naie Origine iran 1986 120 minutes Distribution Del Fuego Bashu the Little Stranger Quelle surprise que de trouver dans la programmation d une salle de r pertoire montr alaise un film iranien produit en 1990 et ce en plein mois de juin alors que les gros canons estivaux am ricains bombardent d j la majorit de nos crans II est vrai que l Iran reprand depuis deux ou trois ans sa place dans les grands festivals internationaux apr s une longue absence En fait on ne pouvait souhaiter de meilleur indicateur aupr s du grand public de l existence d un cin ma iranien que Bashu the Little Stranger Ce film a tout pour plaire et une bonne r putation le pr c de gr ce tant la critique qu au bouche oreille internationaux Difficile en effet de r sister cette histoire apr s la mort de ses parents Bashu g de 10 ans tente de fuir son village situ pr s du golfe Persique lors d un bombardement par l aviation irakienne saute subrepticement bord d un camion et il se retrouve dans le nord de l Iran pr s de la mer Caspienne se r fugie dans une ferme occup e par une femme et s
52. er lui m me c est l histoire de deux filles de vingt ans qui se rencontrent au moment o l une d elles ach ve sa vie alors que l autre commence la sienne Leur parcours initiatique se passe entre la vie et la mort et s toffe de rencontres dans des espaces temps divers et premi re vue sans rapports r els Le film dans une s quence intro g n rique dont Blier a le secret et qui nous rappelle trangement celle de Pr parez vos mouchoirs ou de Tenue de Soir e S ouvre sur une station Stoppard s est visiblement amus triturer sa propre pi ce qui date des ann es soixante pour l adapter l cran Hamlet est c l bre notamment pour ses r flexions sur le jeu de l action ses consid rations sur l univers th tral et le concept dans la pi ce et son extension le film dans le film Avec Le Meurtre de Gonzago le spectacle est donn par les com diens de passage par lequel Hamlet souhaite confondre son oncle Stoppard d multiplie loisir les niveaux de jeu lorsque nous regardons nos deux protagonistes observant Hamlet pier le roi en train de regarder les acteurs qui manipulent les marionnettes jouant le drame de Gonzago R et G peuvent bien nager en pleine confusion Lorsqu il fut d abord question de porter l cran la pi ce de Tom Stoppard il y a quelques ann es Roger Rees et Robert Lindsay devaient interpr ter Rosencrantz et Guildenstem et Sean Connery le Com dien La production subissant par la suite
53. ers l importance qu il accorde la beaut pi g e de Venise et celle de Colin qu il destine tre sacrifi e le r alisateur nous entretient bien s r de ses pr occupations esth tiques et morales C est ce qui fait de The Comfort of Strangers un film typiquement schradien L gocentrisme et l rotisme de Colin rappellent ceux de Richard Gere dans American Gigolo On n a qu se rappeler la sc ne o la cam ra de Schrader observait avec minutie le personnage de Gere en train de parfaire sa tenue vestimentaire Dans les deux films on sent le r alisateur la fois attir par la beaut et m fiant de sa nature parfois reli e au mal C est encore cette th se qui animait Cat People tout le moins la beaut chez Schrader va de pair avec la souffrance et la violence preuve Mishima Dans ce film le r alisateur pousse l asth tisme son paroxysme dans les reconstitutions extr mement stylis es qu il fait des r cits de l auteur japonais vou au suicide Cannes on Palombella rossa S il est utopique de vouloir r inventer le cin ma chaque nouveau film un cin aste devrait tout le moins ne pas se r soudre traiter son sujet comme il para t aller de soi Trouver un bon sujet n est qu un d but Des choix s imposent ensuite et m ritent toujours r flexion Ce qui me frappe dans Palombella rossa c est la ngueur que l auteur s impose dans l utilisation de son pouvoir supr me de cr ateur Artiste pol miq
54. es deux enfants Les premiers contacts sont difficiles car Bashu se comporte comme un petit animal sauvage qui craint la capture tout en ayant la vuln rabilit et PROJETEZ VOUS AU 7 CIEL DU 7 ART du 28 septembre au 4 octobre 1991 7 FESTIVAL DU CIN MA INTERNATIONAL ht les peurs d un enfant de son ge Les premiers contacts entre la m re Naii et Bashu sont montr s avec une belle et rare sobri t Pas un mot n est chang pendant de longs moments Tout passe dans le regard le sourire ou les gestes Jusqu au jour o ils changent verbalement pour la premi re fois Quel bonheur se lit alors sur leurs visages On ne peut rester indiff rent Tout comme Na e le spectateur s attache tr s rapidement Bashu d autant plus que tout le voisinage le rejette et veut le voir partir Deux raisons cette r action il est Noir on sugg re m me Naii un savon Sp cial pour le blanchir en vain bien entendu et il parle un dialecte incompris de ces villageois visiblement peu instruits Ces particularit s suscitent une peur superstitieuse et veillent la mesquinerie cet tranger pourrait tre un voleur avoir des poux et porter malheur Cette m fiance s estompe graduellement apr s que Bashu leur a prouv qu il sait lire dans leur langue Bahram Beizai le r alisateur qui s est fait conna tre Cannes en UN V NEMENT CULTUREL D ENVERGURE UN RENDEZ VOUS NE PAS MANQUER COMP
55. es personnages L Australienne Judy Davis qu on avait vue dans My Brilliant Career Gillian Armstrong 1979 compose une George Sand d sinvolt et d cid e Son charme et son audace lui perfnettent de s immiscer sans g ne partout o elle veut Dans une premi re sc ne elle arrive chez son diteur Buloz et exige 20 000 francs d avances sur son prochain livre Cependant Julian Sands apparait un peu fade dans le personnage de Liszt Ce compositeur et virtuose manque vraiment de vigueur Quant Hugh Grant s il incarne un pianiste de qualit c est bien lui qui joue au piano contrairement Julian Sands il ne r pond pas aux observations si malades Son Corps est un sujet de d ception un cadavre polonais Avec son sourire s duisant Hugh Grant ne donne pas l impression d un mourant malgr les quintes qui l affectent George Sand pourra dire Vous n tes pas un homme mais un ange L int r t de ce film c est de nous pr senter un monde exceptionnel envahi par le romantisme La derni re sc ne le prouve amplement o l on voit Chopin et Sand se promenant en barque tout comme le d jeuner sur l herbe rappelait le fameux tableau de Renoir Voil un film d poque qui offre aux spectateurs des personnages c l bres avec bonheur L o Bonneville Mado poste restante C est bon c est frais a sent le terroir a esquisse une France prolonde sans trop insister sur le d tail purement ethnographique
56. et le voleur On serait tenter de croire que le sc nario p che par exc s de manich isme mais les deux fugitives n ont pas l monopole de l honn tet et des bonnes mani res Hal Slocombe l enqu teur par le biais duquel on apprend conna tre un peu plus les motivations des deux femmes est sympathique leur cause et Jimmy saura lorsque les cartes sont sur la table faire preuve d une g n rosit et d un d sint ressement inattendus Thelma et Louise vivent toutes deux une relation sans surprise avec un conjoint plus ou moins indiff rent Ces deux types vont pourtant se d finir nos yeux simplement par leur r action face cette situation exceptionnelle Si Darryl le sous dou en Corvette confirme de plus en plus san troitesse d esprit dans un festival d ineplies color es Jimmy le musicien affiche d abord une attitude bourrue et blas e qui cache mal ses vrais sentiments Prenant Conscience un peu tard de ce qu il est sur le point de perdre il va n anmoins poser des gestes concrets La sc ne de la bague lors de leurs retrouvailles dans un motel tour tour effrayante comique et touchante est un petit bijou Par la force des choses et dans des circonstances toujours impos es par les hommes Thelma et Louise font l apprentissage de la d linquance petites doses un peu l image de Thelma qui picole an cachette Elles mettent un certain temps r aliser qu elles sont des fugitives et qu elles doivent ag
57. eurs h tes machiav liques Une pr monition qui se concr tise dans l tonnante conclusion qui ne va pas sans rappeler celle de Don t Look Now mais c est d j trop vous dire Bien que le r cit de The Comfort of Strangers souftre parfois de l utilisation mystifiante de la voix off le roman de McEwan s en tenait a la narration omnisciente il demeure assez facile de se laisser captiver par le film de Schrader La musique y est pour beaucoup La superbe partition d Angelo Badalamenti joue la carte du romantisme tout en laissant pointer l horreur latente au sein du drame Une criture qui ne va pas sans rappeler celle que le compositeur a privil gi e pour Blue Velvet et la s rie Twin Peaks The Comfort of Strangers est donc un film d atmosph re envo tante Cependant il poss de aussi un discours int ressant La fable moderne que nous propose Schrader s int resse au voyeurisme au rapport de pouvoir entre regard s et regardants et par extension tout ce qui conceme ce que l on pourrait appeler la politique de la beaut En fait tout le film est ax sur la contemplation II faut voir comment la cam ra insiste sur le visage satisfait de Natasha Richardson lorsqu elle suit des yeux les d placements de Ruppert Everett alors qu il d ambule nu comme un ver dans la chambre o les ont install s leurs h tes Du reste Venise elle m me se pr te cet exercice de voyeurisme Ne dit on pas que ce joyau de l Italie est la cit
58. fa on m lodramatique Et que dire du tout dernier plan du film un mouvement de grue rapide vers le visage de Flipper qui crie sa r volte Ailleurs cependant les effets de style desservent le film Le r alisateur a la f cheuse habitude de poser Sur certaines sc nes intimistes une trame musicale envahissant On devine que l intention de Spike Lee est de cr er un effet de distanciation mais d ordinaire ce recul est accompli de concert avec les acteurs Malheureusement ce n est pas le cas ici Souvent on se rend compte que les acteurs ont ax leur jeu sur l change subtil de regards ou celui tout en nuances de dialogues chuchot s De toute vidence Spike Lee a dirig ses acteurs en fonction d une pertormance naturaliste travail qu il sape pourtant au montage sonore lorsqu il lui oppose une musique tonitruante C est le cas entre autres de la sc ne de dispute entre Flipper et son pouse dans l am re boutique o elle travaille et celle de la rupture entre l architecte el sa secr taire Les maladresses de Jungle Fever sont d autant plus d plorables que Spike Lee est un r alisateur important Le cin ma am ricain a besoin de sa col re et de son imagination enflamm e On tient enfin un cr ateur sans peur dont l oeuvre n est pas taill e sur mesure pour rassurer la conscience de la majorit silencieuse ou pour se conformer aux attentes des lib raux de race blanche Quoiqu en disent certains racistes qui s ignorent la p
59. haitons que ce ne soit pas le dernier La s quence d ouverture admirable de concision nous pr sente les deux femmes qui se pr parent chacune de son c t pour un week end qu elles pr voient passer entre filles dans la nature loin de tout La volatile Thelma n arrive pas arr ter son mari deux secondes pour lui annoncer son d part lui demander la permission et fait ses valises en vitesse aussit t qu il a quitt la maison Louise pos e prudente r fl chie ne parvient pas non plus rejoindre son compagnon avant de partir mais laisse derni re elle une maison tincelante de propret D s leur premi re halte pourtant les deux femmes vont payer THELMA ET LOUISE R alisation Ridley Scott Sc nario Callie Khouri Production Fercy Main Images Adrion Biddle Montage Thom Noble Musique Hans Zimmer Son Keith Wester D cors Norris Spencer et Lisa Dean Costumes Elizabeth McBride interpr tation Susan Sarandon Louise Geena Davis Thelma Harvey Keitel Hal le d tective Christopher McDonald Darryl le mari de Th elma Michael Madsen Jimmy l ami de Louise Brad Pitt J D J Origine Etats Unis 1991 T28 minutes Distribution MGM UA cher leur tentative d vasion du quotidien D s lors la pr sence masculine se fera invariablement inqui tante souvent harcelante lorsqu elle n est pas carr ment mena ante Apr s la pr sen
60. i grande que son coeur Chez elle entre deux col res un fou rire peut se sentir l aise Sa compassion voudrait prendre soin de tout ce qui erre C est ainsi qu elle n h sitera pas h berger un chat et une petite Espagnole fille de r publicains Camille son dernier mari la per oit comme une femme tyrannique parfois visit e par la bont M re c est la fureur et la tendresse de vivre Annie Cordy m ne tambour crev toute cette entreprise avec l abattage qu on lui connait Certains lui reprochent de donner dans la d rive de l incontinence D autres la trouveront aussi magnanime que Magnani italienne avec sa g n rosit l gendaire Qui a raison Les deux comme de juste Le film se situe Li ge en 1937 dans un cul de sac qui porte un nom pr destin impasse de la Vigette C est l que M re et Pa lisent domicile avec leur fille Louise Plus tard viendra s ajouter Yvonne l ain e de la famille Elle est issue d un premier mariage Son fr re Jeff arrivera avec sa fianc e Catherine Cette derni re confiera son d sespoir au Suicide parce qu elle ne peut plus supporter le culte que Jeff voue la dive bouteille Louise deviendra une danseuse professionnelle Elle finira par e marier et donnera naissance Anne Marie qui repr sente la r alisatrice d Un t apr s l autre Anne Marie c est la derni re petite fille de M re Elle n appara tra que dans le demier tiers du film Et c est cette derni re partie qui m a l
61. i n a de v rit que celle voulue par le r alisateur pour les besoins de ses histoires id es nouvelles effets surprenants qui renouvellent l exp rience du visionnement Le cin ma de Blier s loigne d cid ment des conventions justement parce qu il les souligne Nous ne sommes plus pris au jeu de la pseudo r alit cin malographique mais nous avons enfin la possibilit de plonger dans un univers confectionn de toutes pi ces Nous sommes pris par l histoire non parce qu elle est proche du r el mais plut t parce qu elle n y ressemble en rien Enfin nous n avons plus nous questionner sur la sacro sainte logique habituellement escompt e Nous avons tout le loisir de nous laisser porter et surprendre Merci la vie est un film difficile qui n accepte pas de jouer le jeu Blier est conscient et nous fait le coup du tournage dans son film histoire de se jouer de lui m me tout en nous faisant bien comprendre qu il n est pas un illumin Quoiqu il en soit il faudrait faire attention ne pas surcharger cette approche particuli re du r cit filmique Esp rons que Blier aura assez de talent pour continuer de nous surprendre sans devoir trafiquer son inspiration Merci la vie est la limite de cette folie douce Un dernier mot pour faire la retape des acteurs videmment l affiche est belle mais Anouk Grinberg est fascinante et si vous n avez pas la gorge serr e par certaines sc nes c est que vous avez laiss
62. ichele est incapable de r agir Gonfront l essentiel c est dire le pourquoi d abord et le comment ensuite Michele n a plus de r ponse toute faite C est ainsi qu il traverse la moiti du film avec un casque de nageur Sur la t te la poursuite d un ballon qui se d robe sans cesse Retrouver son identit et sa morale c est aussi revoir le pass avec la distance que procure au h ros son tat d amn sique Des souvenirs d enfance de Michele parsement le film se souvient par exemple du jour o il a d plonger pour la premi re fois pour apprendre nager Il aurait aim faire marche arri re J ai chang d avis crie t il l entraineur je ne veux plus faire ce sport Mais le voil aujourd hui pratiquant le water polo comme professionnel La vie a kidnappe ses id aux et les a rang s dans une petite boite que seuls les souvenirs tent s d amertume peuvent entrouvrir D autres flash backs un d bat t l vis auquel Michele a particip pour la d fense du parti communiste bout d arguments face des participants intraitables Michele s est mis fredonner une chanson Les mots ne servent plus rien Au pr sent dans la piscine Michele se demande depuis combien de temps il parle tout seul Dans cette sc ne o la bande sonore devient subitement silencieuse Palombella rossa atteint un sommet dans l expression de la d tresse du personnage Le film poss de d autres moments comme celui l o l oeu
63. icola Piovani et Bruce Springsteen Son Franco Bomi D cors Leonardo Scarpa Giancario Basili Costumes Maria Rita Borbera Interpr tation Nanni Moretti Michele Apicella Mariella Valentini la journaliste Silvio Orlando l entraineur de l quipe de Michele Raoul Ruiz l homme oux 163 silences Imre Budavari Origine ltalie France 1989 86 minutes Distribution Allian ce Vivafilm LE ROCKETEER Rocketeer R alisation The Joe Johnston Sc nario Danny Wilson et Poul de Meo d apr s la bande dessin e de Dove Stevens Production Lawrence Gordon Charles Gordon et Uoyd Levin Images Hiro Narita Montage Arthur Schmidt Musique James Horner on Thomas Causey D cors Jim Bissell et Christopher Burlan Mohr Costumes Marilyn Vance Straker Effets sp ciaux John G Belyeu Ken Ralston et Bob Harman interpr tation Bill Campbell Cliff Secord Jennifer Connelly Jenny Timothy Dalton Neville Sinclair Alan Arkin Peevy Tiny Ron qu elle fait de lui contre les mots qu elle emploie Les mots sont importants dit il vous ne pouvez dire a En fait tout devient important dans la recherche d identit que traverse le personnage n y a plus rien d vident les acquis deviennent subitement sans fondement Racol par deux admirateurs communistes qui lui offrent des p tisseries pour l inviter dialoguer avec eux M
64. inutes Distribution Malofilrmn Impromptu Les premi res images d Impromptu nous montrent la jeune Aurore Dupin chez ses parents accomplissant un rituel au pied d un arbre dans la for t de Nohant Berry Elle lib re un oiseau ainsi qu un l zard cherchant un sens sa vie et le parfait amour Ces th mes surgiront au cours du film Sa famille l ayant mari 18 ans un gentilhomme campagnard le baron Dudevant elle se s parera de lui en 1831 pour aller vivre Paris C est alors qu elle se lie Jules Sandeau dont elle prendra le diminutif de Sand pour patronyme Pour Son premier long m trage James Lapine nous pr sente une tranche de vie de George Sand qui va de 1835 sa liaison avec Fr d ric Chopin cette poque elle vit avec F licien Malefille personnage plut t grossier et elle manifeste San non conformisme en s habillant en homme et en fumant le cigare en soci t C est la p riode de sa vie o les rencontres dans les milieux aristocratiques et artistiques se multiplient Elle se rend chez la comtesse Marie d Agoult dont le mari assez fruste refuse de divorcer pour c der la place son amant Franz Liszt dont elle aura trois enfants Mais c est Chopin que George Sand entend au piano et qu elle voudrait bien voir Qu cela ne tienne La duchesse d Antan organise un s jour chez elle et le pianiste polonais doit s y rendre Sand sera ce rendez vous improvis en robe clatante Elle verra Chopin
65. ip Nul doute que le personnage de Danny se lib re du joug de sa m re mais est il certain qu en embrassant la vie de famille une lois les premi res extases de la lune de miel pass es il ne sera pas lui m me un exemple d autorit Apr s tout sa profession le lui oblige peut tre c est un policier Et de plus c est un homme issu d un milieu conservateur Le spectateur quant lui se laissera emporter par la nostalgie que procure Only the Lonely la chanson interpr t e par Roy Orbison tout au long du g n rique du d but Par la m me occasion il prendra un immense plaisir retrouver une Maureen O Hara en pleine forme m me apr s une vingtaine d ann es d absence et un Anthony Quinn toujours aussi fringant lie Castiel SEPTEMBRI MA BLONDE MA M RE ET MOI Only t e Lonely R alisation Chris Columbus Sc nario Chris Columbus Production John Hughes et Hunt Lowry Images Julio Macat Montage Raja Gosnell Musique Maurice Jarre Son Jim Alexander D cors John Muto Dan Webster Costumes Mary E Vogt Interpr tation John Candy Danny Ally Sheedy Theresa Moureen O Hara Rose James Belushi Sa Kevin Dunn Patrick Anthony Quinn Nick Milo O Shea Doyle Bert Remsen Spats Origine tats Unis 1991 100 minutes Distribution 20th Century Fox ZOOM OUT BASHU THE LITTLE STRANGER R alisation Bahram B
66. ir comme telles mais partir de ce moment elles exercent un contr le de plus en plus serr sur les v nements jusqu choisir elles m mes leur propre fin au lieu de se la faire encore imposer Thelma et Louise se d couvrent au hasard de leurs SEQUENCES No 153 154 confrontations avec tous ces arch types masculins et en profitent par la m me occasion pour faire la barbe aux machos de l cran en retournant contre eux leurs propres armes Lorsqu alles usent de violence c est pour d gonfler les embl mes du machisme et la vantardise masculine en une blague parfois s v re mais toujours d nu e de cruaut ou de perversit le patrouilleur enferm dans son coffre de voiture le routier priv de son v hicule Elles ne sont pas en qu te de vengeance et ne se d lectent pas de leurs exploits Lorsque Thelma comme pour exorciser l exp rience du viol voque en riant la mort de son agresseur Louise la ram ne l ordre Tout en enfermant le policier apeur dans le coffre de sa voiture elles s excusent d en tre rendues cette extr mit et leur attitude semble dire Voyez donc un peu ce que vous nous obligez faire Tout au long du film Thelma et Louise demeurent attachantes dans leurs maladresses et leur int grit ind niable et le film r ussit maintenir un juste quilibre entre l humour et le bon sens Ridley Scott excellait jusqu pr sent mettre en sc ne avec un style tr s appuy mais
67. iser les effets sp ciaux S QUENCES No 153 154 l eau trop bleue trop chlar e de la piscine Il y a une tr s jolie m taphore pour exprimer le sentiment d impuissance du h ros cette sc ne o il revoit pour la ni me fois la finale du film de David Lean Docteur Jivago observe l action qui montre le jeune m decin Omar Sharif sur le point de retrouver enfin sa bien aim e Lara Julie Christie mais mourir au moment o il va l aborder dans la rue Pour Michele le pass est comme un film on ne peut plus rien y changer et m me l oubli n efface rien Michele pourra revoir Docteur Jivago mille fois et chaque fois Jivago sera terrass par une crise cardiaque et Lara poursuivra son chemin sans se retourner Vers la fin de Palombella rossa Michele n accepte toujours pas la dictature de l accompli son c t irr vocable dans une sc ne o il rate son dernier tir au but et provoque ainsi la d faite de son quipe Malgr son humour Palombella rossa peut facilement passer pour un film pessimiste C est peut tre pourquoi Moretti conclut l affaire par une sc ne semi onirique empreinte d espoir Le dernier plan est celui d un enfant qui tend les bras en pouffant de rire Moretti s inscrit dans une tradition du cin ma italien o l humour a des accents amers L oeuvre suscite les sourires plus volontiers que les rires L auteur ne sacrifie jamais la rigueur de son film si composite soit il au profit d un gag Il tient
68. istiqu e qui doit ironiquement son existence aux restes du premier Terminator issu lui m me de cette science Il appert que l objectif vis par Cameron a t d accomplir les sc nes d action les plus extraordinaires jamais film es Malgr tous les moyens mis en oeuvre pour y arriver en d pit de toute cette gymnastique pyrotechnique le Terminator original demeure bien Sup rieur pour ce qui regarde le Suspense pur et la construction narrative Il ast ironique de penser que Cameron a probablement d pens plus d argent en 1991 pour d truire Los Angeles dans une explosion nucl aire qui dure quelques secondes qu il en disposait en 1984 pour cr er tous les effets sp ciaux du mod le original Hasta la vista Baby Andr Caron Thelma et Louise Thelma amp Louise Meryl Streep ne se lamente pas pour rien On dit souvent depuis longtemps et avec raison qu il y a une s rieuse p nurie de r les int ressants pour les femmes au cin ma Pour un Silence of the Lambs ou The Grifters combien y a t 1l de Hudson Hawk et autres Backdraft Mais de temps autre des com diennes ont l occasion de s accaparer l cran pour deux petites heures et c est l l une des raisons qui font de Thelma amp Louise un tel testin En l espace de quelques semaines deux films nous sont amv s qui traitaient chacun sa fa on de la solidarit dans le crime de deux femmes ben ordinaires Dans Mortal Thoughts d Alan Rudolph qui f
69. it Apr s tirage au sort c est Kougri le fr re de Saga qui devra ex cuter cette sombre besogne Kougn tout l coute de son coeur aux id es fratemnelles le laissera fuir Nogma ira rejoindre son premier promis qui l engrossera Mais Saga devra affronter le tragique de toute cette saga en folie Que pensez vous qu il advint Le pire C est certain Ya Tila signifie la loi qui renvoie une question d honneur Cette loi prime sur les liens de la famille et du sang Les codes d honneur cachent parfois un dos vobt qui encourage la c cit M me si la vie nous apprend qu on ne voit bien qu avec le coeur l honneur offens S QUENCES No 153 154 7OOM OUT dans les soci t s traditionnelles donnera du point contre la virgule bless e Tila d nonce l hypocrisie de certains codes qui penchent toujours du c t des hommes Quand la transgression d un tabou passe par le chemin du coeur il y a de l Oedipe et de l Antigone dans l air et Corneille coute aux portes de la trag die tandis que Rom o et Juliette veillent dans le noir Dans Tilai les acteurs pratiquent le minimalisme dans la gestuelle et le d bit comme pour laisser au myst re son pouvoir de suggestion mythique face toute libert confront e au destin Le r alisateur ne donne jamais dans l emphase ni dans une motion de surface Les plans sont courts sans longueur po tique Les ellipses condensent le rythme Les fonitures n ont qu bien se tenir Comm
70. l Blanc le p re jeune Jean Carmet le p re g Thierry Fr mont Fran ois Fran ois Perrot le premier metteur en sc ne Didier B nureau le deuxi me metteur en sc ne Jean Louis Trintignant un officier allemand Philippe Cl venot le producteur Stoppard a dynamis un mat riel qui tait vraiment statique au d part Ainsi pour le film Rosencrantz le plus lunaire des deux trompe son ennui en explorant les lois de la physique et en inventant de dr les de bidules dont l utilit et la port e ne s imposent pas tout de suite Si on a ajout quelques gags visuels on n a pas pour autant mis de c t la gymnastique verbale qui caract risait la pi ce En fait R et G sont litt ralement obnubil s par le pouvoir des mots au point de ne pas voir le quart de la moiti de ce qui se trame autour d eux Tant t ils culbutent sur les mots tant t ils en font une arme comique Avec eux une joute de mots peut rapidement prendre toutes les apparences d un match de badminton Si le Com dien 1st Player occupe le haut de l affiche si l on peut dire c est qu il est celui qui poss de le contr le de l action Ce sont les com diens qui contr lent les r les non Et puis le com dien connait la pi ce lui Alter ego de l auteur c est William Shakespeare lui m me qui se fout un peu de ses cr ations Dramaturge depuis un quart de si cle Tom Stoppard n en est pas pour autant un n ophyte en mati re de cin
71. lement Mais la personnalit de Milena Jesenska et il suffit pour s en convaincre de lire le livre de Buber Neumann tait beaucoup plus complexe et nuanc e seule une grande actrice aurait pu composer un tel personnage lui donner du caract re et pas seulement des caract ristiques Voil ce que Kaprisky et la plupart des autres com diens s av rent incapables d accomplir dans le cadre troit de cette fausse fiction qu est Milena En effet V ra Belmont se d fend d avoir voulu respecter la lettre l histoire dont elle s inspire trop librement Peut tre aurait elle d alors jouer la carte de la fiction compl te car mettre en sc ne des personnages c l bres surtout lorsqu ils appartiennent un pass assez r cent est une entreprise risqu e dans la mesure o l on d sire conserver tout pouvoir de dramalisation Milena est donc tout de m me une fiction au sens o la soci t dont on nous parle ici est fictive on ne peut plus soumise aux codes cul s d un cin ma conventionnel Ce film acad mique sent trop la reconstitution appliqu e Dans le genre coquille vide il y a d j eu pire Le Sang des autres de Chabrol ou mieux les films d Agnieska Holland Toutefois on ne sort pas de la projection totalement d u malgr ses multiples contraintes V ra Belmont parvient parfois animer certaines s quences et leur conf rer une valeur documentaire la noce ou historique la r volte des ouv
72. livrance Les citations et clins d oeils destin s bien s r rendre hommage au western viennent galement renforcer l id e de vies v cues par procuration confirmant la certitude de l existence d un id al inaccessible chez les protagonistes Cr par Crystal et d velopp par Lowell Ganz et Babaloo Mandel le duo de Parenthood ce pastiche r alis par Ron rotts Pasolini Von Strohein Fassbinder Demme Underwood Tremors s av re tort sympathique dans la mesure o il parvient nous surprendre avec un m lange efficace de styles et de genres Certains l ments n ont pas plus de place dans un westem que ce groupe de citadins en qu te d motions Dans cet esprit l g rement iconoclaste l apparition de Jack Palance dont la seule pr sence rend hommage au genre en dur au coeur tendre dernier survivant d une race teinte devient fort int ressante L intention de transcender les genres apparait d ailleurs vidente D s les premiers instants City Slickers passe d une amusante s quence en Espagne o nos trois amigos se font poursuivre par des taureaux un g n rique en animation la mani re des Pink Panthers pour ensuite s installer mais qu un moment dans un pseudo drame psychologique Le ton sympathique est donn Pourtant pour un moment Underwood nous a bien fait peur Empruntant des raccourcis faciles afin d acc l rer la mise en marche du r cit le r alisateur se met soudainement d
73. m Mary Elizabeth Mastrantonio Marian Christion Slater Will Scarlett Nick Brimble petit Jean Michoel Mcshane le fr re Tuck Michael Wincott Guy de Gisborne Geraldine McEwan Mortionno Brion Blessed Lord Locksley 500 Drouet Fanny Jack Wild Much Harold Innocent l v que Origine Etats Unis 1991 120 minutes Distribution Warner Bros Robin des Bois prince des voleurs Robin Hood Prince of Thieves Au retour d une croisade Robin de Locksley regagne l Angleterre accompagn d Azeem un Sarrazin qui il a sauv la vie Rentr dans son pays Robin d couvre le ch teau paternel incendi abritant la d pouille mortelle de son p re Le responsable de cette boucherie le sh rif de Nottingham devient alors son ennemi jur Paursuivi par le sh rit et ses hommes Robin se r fugie dans la myst rieuse for t de Sherwood Sachant tr s bien que les hommes du sh rif craindront de s y aventurer I d couvre alors le rep re d une bande de hors la loi et avec leur complicit Robin de Locksley deviendra celui qui vole aux riches pour donner aux pauvres dans les aventures qu on lui connait On constate rapidement que le film s engage dans une tangente psychologique Plut t que de verser dans la l gende les sc naristes Pen Densham et John Watson donnent une profondeur au personnage de Robin en le pourvoyant d un pass d un titre de noblesse et de motifs oedipiens expliquant s
74. ma Avant de s attaquer pour la premi re fois la mise en sc ne de cin ma il a sign les sc narios de D sespoir pour Fassbinder Empire of the Sun pour Spielberg The Russia House pour Schepisi pour n en nommer que quelques uns Merci la vie Est il possible de raconter Merci la vie Certainement pas car il y a belle lurette que Blier ne cherche plus nous conter une histoire Tous ses films des niveaux plus ou moins visibles font la preuve d un cin ma d auteur qui invente un univers proche de l imagination romanesque Tout en tant tr s visuel le cin ma de Blier est avant tout litt raire et s attache au plaisir de l imagination de celle qui admet la multiplicit des anecdotes et des points de vue Alors que Buffet froid introduisait cette notion de r cit clat Blier poussait l exp rience plus loin un peu trop peut tre avec Notre histoire se structurait plus sagement pour Tenue de soir e pour arriver une forme quasi parfaite de narration non lin aire avec Trop belle pour toi Merci la vie annonce la formule am lior e issue de cet tat d esprit Depuis Les Valseuses Blier nous joue sa petite musique sur l air de l invitation au voyage I faut simplement mettre dans nos bagages folie insolence et imagination farfelue Cela dit il existe de m me un point de d bat qui tel un coup d envoi met en branle les rouages d une machine complexe et souvent d routante Comme le dirait si bien Bli
75. matologie dont elle conteste l autorit patemelle et l ducation bourgeoise qu il d sire lui inculquer Milena fr quente t t les caf s litt raires o elle rencontre les jeunes loups de l intelligentsia pragoise Exalt e la fois g n reuse et exigeante la jeune femme connait plusieurs liaisons marquantes dont une avec Franz Kafka laquelle par singularit pourrait fort bien faire l objet d un film elle seule Devenue journaliste Milena devant la mont e du nazisme et de l anti s mitisme s engage dans le parti communiste puis dans la R sistance pendant les premiers temps de l occupation allemande jusqu son arrestation et son exil Ravensbr ck o elle terminera ses jours en 1944 Comme on le voit un beau sujet que la vie de Milena Jesenska susceptible d int resser plus d un r alisateur Qu en a tir V ra Belmont Un film in vitablement r ducteur D autant plus r ducteur qu il est lui m me un condens d une s rie t l vis e qui sera sans doute diffus e plus tard Un film b tard aussi soumis aux imp ratifs de la coproduction cette fois germano franco canadienne Radotage de ma part diront certains Eh bien s il le faut je radoterai dix ou vingt ans peu importe quoi peut correspondre une reconstitution aussi soign e soit elle et c est le cas de Milena lorsqu un de ses l ments fondamentaux la langue de ses protagonistes est inauthentique Pour l essentiel Milena tut tourn
76. milaire mais diablement plus terrifiante C est d ailleurs l le d faut majeur de 72 son incapacit impliquer motivement le spectateur dans le suspense La force d Aliens r sidait justement dans ce sentiment de terreur palpable que Cameron communiquait au spectateur Ce dernier anticipait le danger d j exp riment dans le premier Alien Il partageait les craintes de Ripley Sigourney Weaver et s int grait presque physiquement dans le suspense horrifiant ainsi cr Dans The Abyss Cameron r ussissait engendrer de toutes pi ces un suspense technologique que l on pourrait qualifier d ressorts Une situation compressait le ressort au seuil de l intol rable et lorsque l on croyait pouvoir souffler le ressort se rel chait nouveau jusqu son point de rupture La s quence o l immense grue de surface reli e au complexe sous marin par un cable se d tache de la plate forme et tombe sur le b timent marin l vite de justesse puis s engoufire dans un abysse entrainant la structure avec elle par le cable voila une parfaite illustration de ce suspense le cable agissant comme une superbe m taphore du ressort qui se r tracte puis se d tend Cameron utilise encore cette technique dans 72 mais il n amive pas nous communiquer v ritablement ce sens du danger si palpable dans le premier Terminator La raison vient peut tre du Changement constant de point de vue d abord celui du Terminator puis de John Conn
77. nche et vice versa le r alisateur et sc nariste ajoute des consid rations d ordre social culturel et f ministe L histoire d amour entre Flipper et Angie est compliqu e du fait que le personnage masculin est un architecte d j bien tabli il habite sur une rue hupp e d Harlem alors que sa maitresse une secr taire temporaire qui travaille pour lui est issue d un milieu prol taire De plus si Flipper semble s tre dissoci de l influence crasante de son p re un pr cheur baptiste Angie quant elle est encore prisonni re du r le st r otype que lui a impos sa famille italienne Lorsqu elle revient du bureau la jeune femme doit faire la cuisine pour son p re et ses deux fr res et accepter leur attitude condescendante Paradoxalement l ducation d Angie et la r volte latente qu elle provoque en elle la pr disposent sans doute se laisser embarquer dans une histoire sentimentale la fois rebelle mais sans lendemain La vicime perp lue sa sentence Outre cette critique sous jacente de la misogynie que Lee associe la culture talienne on trouve aussi l bauche d un questionnement f ministe plus inusit pour le cin ma am ricain dans la bouche de Drew l pouse humili e de Flipper Ayant eu soufinr de l ostracisme de ses pairs cause de la paleur de sa pigmentation noire et de la fascination des hommes blancs cause du m me ph nom ne Drew est bien plac e pour demander l homme
78. nna a effectu e avec son spectacle Blond Ambition On a donc droit au montage habituel d extraits de sa performance de sc nes en coulisses de plans l paule qui captent les moments de tension ou les fous rires etc Cin matographiquement cela n a rien de bien nouveau mais pour qui ne connait pas Madonna le mat riel est r v lateur Madone dans tous les sens du terme l auteure interpr te r gente son quipe avec fermet tout en se montrant g n reuse el maternelle avec ses jeunes danseurs C est la facette la plus attachante du film On croit par ailleurs qu il s agit de la partie v rit du documentaire Apr s tout Madonna s y met nu litt ralement et autrement Cependant le film est encore plus honn te lorsqu il devient autor flexit Madonna ne ratant pas une occasion de faire savoir son entourage et aux spectateurs qu ils participent au processus filmique de son pari cin matographique Au lieu de vouloir tout prix nous faire croire que nous assistons la vraie vie de Madonna les cr ateurs du film ont donc coeur de signaler la nature n cessairement fabriqu e de leur repr sentation cin matographique Autrement dit ils elle veulent nous faire le jeu du miroir Outre les r f rences directes au tournage dans le dialogue de Madonna il faut entendre ses r parties avec un Warren Beatty d go t par l exp rience en cours on peut remarquer quelques indices dans la forme m
79. noir et la gent masculine en g n rale quelle soif de pouvoir se cache sous votre attirance pour les temmes de couleurs diff rentes L ennui c est que Spike Lee ne trouve nen de mieux pour faire passer celte adresse importante que de l inclure dans une sc ne de discussion entre femmes la mani re du D cln de l empire am ricain Ce manque de finesse dans l ex cution se r v le tre le probl me majeur du film Tout y est soulign au crayon gras en plus d tre r p t mille fois Le film aurait pu gagner resserrer son propos et ne pas sous estimer l intelligence des spectateurs La d marche stylistique de Spike Lee n est pas non plus sans probl mes D j Son film pr c dent laissait supposer qu il pouvait faire preuve d une certaine complaisance sur le plan formel L motion et le discours de Mo Better Blues soufiraient de partager la vedette avec une orgie de mouvements de cam ra el d eftets sonores partois mal int gr s au propos Jungle Fever en met plein la vue On est renvers par la composition des plans la fluidit du montage et la po sie des textes dans la s quence o John Turturro se fait tourmenter par de laux amis qui lui reprochent sa timidit et son attirance pour une cliente noire Spike Lee nous tonne par sa ZOOM OUI maitrise lorsqu il fait de la derni re confrontation entre les parents de Flipper et son fr re toxicomane un tableau de violence hallucin e mis en sc ne de
80. ntions suscitent un bavardage incontr l de la part des protagonistes Dans Gothic Percy Shelley est opiomane et sexuellement ambivalent Lord Byron attir par son confr re d laisse son compagnon Polidori lequel d veloppe des pulsations masochistes Quant aux deux jeunes femmes Mary Shelley et Claire Clairmont elles sont en proie une sensibilit maladive Le cin aste espagnol vite le risque et pr f re demeurer pudique en transportant ses personnages dans un univers totalement h t rosexuel pr sence des enfants harem de Lord Byron Venise chass s crois s amoureux qui ne laisse aucune issue la divergence des sentiments Pour Gonzalo Suarez ce d rapag nous oblige exprimer quelques r serves pour une oeuvre presque r pressive voil e derri re le paravent de quelques images bien fignol es et d un dialogue artificiellement inspir lie Castiel RAMER DANS LE VENT Rowing with the Wind R alisation Gonzalo Suarez Sc nario Gonzalo Suarez Production Andres Vincente Gomez Images Carlos Suarez Montage Jose Salcedo Musique Alejandro Masso Son Daniel Goldstein Ricardo Steinberg D cors Wolfganft Burman Costumes Yvonne Blake Interpr tation Hugh Grant Lord Byron Lizzy Mclnnemy Mary Godwin Shelley Valentine Pelka Percy Shelley Elisabeth Hurey Claire Clairmont Jos Luiz G mez Polidori Origine Espa gne Norv ge
81. or enfin de Sarah Connor La sc ne d vasion de l asile o Sarah est enferm e est symptomatique de ce probl me jamais nous ne partageons la terreur de Sarah qui revoit le Terminator pour la premi re fois en sept ans car nous savons qu il est du bon c t C est me semble t il une grave erreur de jugement de la part de Cameron Peut tre le film aurait il d se structurer autrement Peut tre Cameron veut il nous distancer nous donner un point de vue cynique sur ce monde d une violence extr me mena ant de s auto d truire cause de sa technologie Mais alors pourquoi ce culte soudain de la machine Sarah contemple le cyborg jouer avec son fils et en vient la conclusion qu il serait le rempla ant id al de son p re d funt tu faut il le rappeler par un Terminator identique la fin le robot doit tre d truit mais John ne veut pas perdre son ami sic Voyant les larmes de John l andro de s excuse de devoir partir et Sarah affiche du regret 71 en le regardant se d sint grer Pour comble alors que le robot disparait dans le m tal en fusion de la fonderie sa main arqu le pouce en signe de victoire Etrange raisonnement pour un film dont la raison d tre repose sur la terreur que doivent inspirer ces machines En fait continuant exploiter le mat riel de ses trois films pr c dents Cameron semble se complaire dans le militarisme et dans cette mentalit belliqueuse qui consiste rayer de la car
82. oujours soutenu que les Fran ais n avaient jamais rien compris cet crivain am ricain La preuve nous en est donn e aujourd hui Comment parler d adaptation lorsque rien n est adapt Chez Chabrol on se prom ne dans d invraisemblables lupanars durant les ann es 30 Des hommes pr tentieux et apparemment SEPTEMBRE 199 Origine France 1990 117 minutes Distribution C FF JOURS TRANQUILLES CLICHY Quiet Days in Clichy R alisation Claude Chabrol Sc nario Ugo Leonzic et Cloude Chabrol d apr s le roman de Henry Miller Production Pietro Innocenzi Images Jean Rabier M Monique Fardoulis Musique Matthieu Chabrol Son Edward Prente Stanislav Litera et Maurice Gilbert D cors Marco Dentici Costumes Ezio Altieri Interpr tation Andrew McCarthy Henry Nigel Havers Alfred St phanie Cotta Colette Barbara de Rossi Nys Isolde Barth Ania St phane Audran Adrienne Anna Galiena Edith Wolfgang Reichman Sebastien Mario Adorf Regentag Origine France ltalie Allemagne 1900 122 minutes Distribution C FP ZOOM OUT CITY SLICKERS R alisation Ron Underwood Sc nario Lowell Ganz ef Babal o Mandel Production Irby Smith Images Deon Semler Montage O Nicholas Brown Musique Marc Shaiman Son Robert Eber D cors Lawrence G Paull Costumes Judy Ruskin Interpr tation
83. personnages en les pla ant sous le signe du voile r dempteur Mais derri re ce masque qui cache des apparences chaque personnage manifeste une tendance pour l excessif et l obsessionnel Lord Byron ne croit plus la vie sur terre horror is the only reality which sustains our existence Percy Shelley laisse para tre des inclinations suicidaires Mary Shelley devient la captive de sa propre cr ation Par contre Suarez nous montre ces irr gularit s psychiques sous un angle romantique vision primaire qui att nue leur vraie signification Ses h ros sont trop humains alors que l objet de leur cr ation navigue dans des eaux irr elles et chim riques fruits de l imagination de leur auteur travers ses films Ken Russell illustre plus qu il n explique les souches de l oeuvre par le rendu des d monstrations obsessionnelles du cr ateur Tout le contraire de Gonzalo Suarez plus enclin brosser une image sage et romanesque des personnages qu il met en sc ne La gen se du roman de Mary Shelley devient le point de mire th matique entre les glaces du p le Nord avance une fragile embarcation avec difficult bord une lemme aussi fr le que le bachot essaie d crire sur une feuille gel e Tandis qu elle crit elle se souvient des raisons qui l ont amen e jusqu au bout du monde la recherche de sa Cr ature Elle se souvient de Percy Shelley le jaune po te qui a t son amant Egalement de Lord Byron et de san s
84. quante millions de dollars jet s au feu pour moi huit dollars partis en fum e Andr Caron pas ce constat C est sa grand m re qu elle fera vivre sur l cran C est un peu comme si elle faisait don de la vie d une immortelle cueillie sur le flanc de trente t s et de quelques hivers Un t apr s l autre c est une chronique douce am re Un r cit qui se teinte d une certaine morosit l or e d un bonheur certain La chronique familiale au cin ma n est pas toujours une entreprise de tout repos Pour soutenir l int r t il faut savoir doser tout en vitant le trop grand nombre de r p titions Et surtout la r alisation se doit d attirer l attention sur des d tails porteurs d l ments nouveaux POMPIERS EN ALERTE Backdraft R alisation Ron Howard Sc nario Gregory Widen R alisation Richard B Lewis Pen Densham et John Watson Images Hans Zimmer Son Glenn Williarns D cors Albert Brenner et Carol Winstead Wood Costumes Jodie Tillen Effets sp ciaux Allen Hall Interpr tation William Baldwin Brion MeceCaffreyi Kurt Russell Stephen McCaffrey Jennifer Jason Leigh Jennifer Vaitkus Robert De Niro Donald Rimgole Scott Glenn John Adcox JT Walsh Martin Swaysak Jason Gedrick Tim Krizminski Rebecca De Mornay Hein McCaffrey Donald sutherland Ronald Bartel Origine Etats Unis 1991 135 minutes Distribution Universal
85. re auquel on greffe une histoire convenue et artificielle Backdraft s inscrit dans ce processus Top Hoses ou Les Superboyaux pourrait d ailleurs en tre le titre Ce projet a t d velopp par le r alisateur Ron Howard ex vedette de la s rie tv Happy Days et sa maison de production Imagine comme dans la phrase Imaginons que nous n avons pas d imagination Ron Howard ne casse pas des briques avec ses r alisations mais il a connu un certain succ s avec Splash Cocoon Willow et Parenthood C est un bon technicien qui poss de surtout un sens d velopp de l imitation Howard d cide donc de tourner un film sur les braves pompiers de Chicago la ville o les flammes se propagent la vitesse du vent de la prairie sauvage engage un irr ductible sapeur pompier de l endroit pour crire un sc nario la trame archiconnue deux fr res qui ne peuvent pas se sentir se retrouvent en service la m me caserne et finissent par s accepter comme c est onginal Pour aider faire passer la pilule dans le tube digestif Howard s entoure d une distribution digne de La Tour infernale Robert De Niro Donald Sutherland Kurt Russell Wiliam Baldwin le fr re de l autre Scott Glenn et question de jeter de l huile sur le feu Rebecca De Momay et Jennifer Jason Leigh Enfin il requiert les services pyrotechniques d ILM et de ses experts en effets sp ciaux pour attiser les flammes Avec ses cinquante millions de doll
86. riers de la Ruhr passage remarquablement maitris Bref un film vraiment inint rassant qui se laissera s rement regarder la t l Mais dont le sujet aurait gagn tre approch difi remment Denis Desjardins CW 199 SEPTEMBRE MILENA R alisation V ro Belmont Sc nario V ra Belmont Production V ra Belmont Images Dietrich Lohman Montage Yves Langlois et Martine Giordano Musique Jean Marie Seniga Son Patrick Rousseau D cors Jacques Bufnoir et Karel Vacek Costumes Olga Berlutti Interpr tation Val rie Kaprisky Milena Jesenska Stacy Keach Jesenski Gudrun Landgrebe Olga Peter Gallagher Polak Nick Mancuso Jaromir Philip Anglim Franz Kafka Yves Jacques Max Brod Jacques Penot Shimon Foreman Origine France Allemagne Ca noda 1990 139 minutes Distribution Malofilm ZOOM OUT ROBIN DES BOIS PRINCE DES VOLEURS Robin Hood Prince of Thieves R alisation Kevin Reynolds Sc nario Pen Densham et John Watson Production John Watson Pen Denshom et Richard B Lewis Images Doug Milsome Montage Peter Boyle Musique Michael Kamen Son Chris Munro D cors John Gravsmark Effets sp ciaux Kevin Nugent Costumes John Bloomfield interpr tation Kevin Costner Robin des Bois Robin de Locksley Morgan Freeman Azeem Alan Rickman de sh rif de Nottingha
87. rovocation de Spike Lee est saine Et d ordinaire elle engendre un merveilleux cin ma Johanne Larue JUNGLE FEVER R alisation Spike Lee Sc nario Spike Lee Production Spike Lee Images Ernest Dickerson Montage Sam Pollard Musique Stevie Wonder et Terence Banchard Son Russell Wiliams Il D cors Wynn Thomas et Ted Glass Costumes Ruth E Carter Interpr tation Wesley Snipes Flipper Purify Annabella Sciorra Angie Tucci John Turturro Pouline Carbone Lonette Mckee Drew Samuel L Jackson Gostor Purify Ossie Davis le r v rend Dr Purify Ruby Dee Lucinda Purify Anthony Quinn papa Carbone Frank Vincent Mike Tucci Origine Etats Unis 19917 192 minutes Distribution Universal ZOOM OUT IMPROMPTU R alisation James Lapine Sc nario Sarah Kkemochan Production Stuart Oken et Daniel A Sherkow Images Bruno de Kevzer Montage Michael Ellis Musique John Strauss son steve O Brien Peter Glossop D cors G rard Daoudal Interpr tation Judy Davis George Sand Hugh Grant Fr d ric Chopin Mandy Patinkin CAlfred de Musset Bernadette Peters Marie d Agoulf Julian Sands Franz Liszt Ralph Brown Eug ne Delacroix Georges Corraface F licien Mallsfill Anton Rodgers le duc d Antan Emma Thompson la duchesse d Antan Origine Grande Bretagne France 1900 107 m
88. s contrari es C est bien connu Dans les couloirs de la trag die l amour et la mort s embrassent sans merci Ici le paysage participe aux tats d me Plantes fan es Herbe jaunie Sol rocailleux Saison s che et terre cuite On se demande ce que des anes et des moutons peuvent bien se mettre sous la dent creuse Quelques arbres d un vert discret viennent rendre un tantinet de vie ce paysage d sol Ces arbres semblent tre l comme des objets gar s dans un bled oubli des dieux C est du moins l impression que l ai eue en regardant la distance d un regard tonn ce panorama quasi inanim du jeune cin aste burkinab Idrissa Quedraogo D s le Reine L action se passe Ouahigouya 175 km au nord de tran sk rme Ouagadougou Histoire de r chauffer ses vieux os le p re de Saga s offre une deuxi me pouse aussi jeune qu lectrifiante s agit de Nogma Ce qui vient compliquer les choses c est que cette m me cle lia Nogma avait t promise son fils Saga il y a deux ans De retour dans son village apr s une aussi longue absence Saga croit que IN Nogma soupire toujours apr s lui Les soupirs sont l mais la place est prise Ce qui ne les emp chera pas de faire l amour comme pour braver les coutumes ancestrales qui font force de loi implacable Coucher avec la femme symbolique de son p re c est un inceste mon cher Et tu devras faire face une mort certaine C est l interdit qui te le d
89. s que nous sommes Tila avec ses moyens modestes m a fait grande impression Et c est une impression qui dure H tels et Vill giatures EC anadien Pacifique Janick Beaulieu Le Reine Elizabet entita TILA R alisation Idrissa Ouedraogo Sc nario Idrissa Ouedraogo Production Idrissa Ouedraogo Images Jean Monsigny et Pierre Laurent Chenieux Montage Luc Barnier Musique Abdullah Ibrahim Son Alix Comte et Dorninique Hennequin Costumes Interpr tation Rasmane Ouedraogo Saga Ina Cisse Nogma Roukietou Barry Kuilga Assane Ouedraogo Kougri Origine Burkina Faso France 1990 81 minutes Distribution Alllaonce Vivafilrm SEPTEMBRE 1991 F ZOOM OUT Pompiers en alerte Backdraft Pour Alfred Hitchcock le MacGuffin n tait qu un pr texte servant faire progresser l intrigue C tait la formule secr te les documents vol s le magot d rob un gadget quelconque Aujourd hui signe des temps les r les sont invers s Les personnages deviennent accessoires au MacGuffin qui prend dor navant toute la place devient la raison d tre du film Ce sont les avions de Top Gun les bolides de Days of Thunder ou plus subtilement la renomm e des vedettes de Family Business Sean Connery Dustin Hoffman et Matthew Broderick forment un paquet cadeau Plusieurs films n existent qu en fonction de leur marketing on trouve un truc simple vend
90. sements rotiques que dans les sc nes d crites par Miller Mais malgr ses m rites artistiques le film de Thorsen eut la vie br ve Pass d abord Cannes il fut interdit Paris d s sa premi re pr sentation la commission de contr le Au Qu bec seuls les Montr alais purent le voir durant trois semaines uniquement Les cin philes qui ont plus de quarante ans s en souviendront peut tre C tait en pleine Crise d octobre Chaque soir des queues interminables se formaient l intersection des rues Montcalm et Sainte Catherine Jusqu au jour o la tr s active Brigade de la moralit saisisse inopin ment le film et demande son interdiction totale Vingt ans plus tard le film de Thorsen ne choquerait sans doute plus tellement on en a vu d autres depuis J ignore si Claude Chabrol l a vu en 1970 mais il aurait eu avantage faire certaines recherches avant d entreprendre avec Ugo Leonzio un sc nario librement inspir de Miller Car si le livre de ce demier est avant tout une oeuvre tendre et nostalgique un hymne la vie l amour l art quand le monde tait simple et serein et quand Miller Joey jeune acteur inconnu et sans argent habitait Paris en compagnie de son ami Alfred Perl s Carl dans son film Chabrol nous sert un tout autre plat Le Qu b cois G rald Robitaille qui fut durant quelques ann es le secr taire de Miller et qui a d ailleurs lui m me traduit Jours tranquilles Clichy a t
91. tation plut t comique du mari suffisant de Thelma c est l apparition de l ind sirable Harlan d plaisant et pr visible dans chacun de ses gestes qui pr cipite le cauchemar puis le harc lement des klaxons des lorries qui accompagne la fuite d sordonn e de la T Bird le comportement d bile du chauffeur de camion citerne rencontr trois reprises le regard insistant de nombreux m les en camisole rencontr s au hasard des haltes M me Jimmy le compagnon de Louise distille d abord un air de vague menace avant de s adoucir Et l auto stoppeur cueilli en chemin aura bais la pauvre Thelma dans tous les sens du terme Ce n est pas un hasard si les comportements masculins d peints dans le film peuvent sembler par moments st r otyp s ou m me Cancaturaux C est d abord une inversion des r les fort bien venue tiens qui permet pour une fois de donner l autre point de vue et de montrer ce que doivent trop souvent endurer les femmes dans certains milieux C est aussi parce que chacun des huit types masculins rencontr s dans le film repr sente comme le disait Ridley Scott en entrevue une facette de l homme contemporain le mari l ami le policier sympathique et celui qui applique les ordres sans penser FBI le patrouilleur de la route qui se d gonfle devant le danger ou l apparence de danger l auto stoppeur qui allie s duction et danger le chauffeur de camion le harc lement ouvert et b tifiant venu de nulle part
92. te tout ce qui lui d plait le moindrement Quelqu un vous regarde de travers pulv risez le automatiquement Certes il peut sembler satisfaisant de se d fouler au cin ma d assouvir ses instincts primitifs qui n a pas r ver de pouvoir faire comme Arnold et exterminer un ind sirable d un coup de poing mais il devrait avoir des limites la d monstration de violence injustii e T2 s aproche d ailleurs de la surench re de Robocop 2 une autre histoire de robot Cameron semble en tre conscient c est pourquoi John intime l ordre au Terminator de ne plus tuer personne Mais que penser lorsque son id e de laisser vivre revient casser les deux jambes de tout le monde De plus 72 plus encore que T1 et sans le justifier par un enjeu motif cultive l id ologie tr s am ricaine voulant qu un seul individu puisse tre responsable de l avenir de l humanit D o alors l importance de l enfant John Connor aux yeux de Cameron et de ses personnages car il deviendra plus tard le leader de la r sistance aux machines du futur lls ne leur viendraient pas l id e qu un autre homme ou femme puisse le remplacer De m me comment croire qu un seul tre humain pourrait avoir cr un syst me cybern tique aussi complexe que Skynet Si Copemic n avait pas exist est ce dire que la terre aurait cess de toumer autour du soleil Plusieurs savants doivent travailler simultan ment afin de d velopper une technologie aussi soph
93. tellement les motivations et les pr occupations sont les m mes amour amiti sexualit manage Le cadre sera ici bien entendu plut t pique ax sur le th me S QUENCES No 153 154 Clouzot Roeg Wajda oum Kazan Cukor Wyler Capra Pabst Murnau Saura Mizoguchi Kurosawa Oph ls Zulawski du voyage initiatique et essentiellement masculin les quelques personnages f minins ne font que passer City Slickers se veut un film d hommes une tude sur trois professionnels quelconques ayant du mal se retrouver dans le r le d hommes modernes tout en constatant qu ils sont sur le point de perdre cette derni re tincelle de jeunesse Petite flamme d enfance sans laquelle leur existence risque de se pr cipiter irr m diablement vers une vieillesse pr matur e Et a ils le savent d o les vacances extravagantes Cette aventure dans le Far West deviendra alors le pr texte tout d sign de ramener le calme dans ces mes troubles puisqu elle fera directement appel aux tendres et paisibles souvenirs d une enfance meubl e de westerns de High Noon Bonanza Plus qu une autre aventure c est une chance de recommencer Ici la fontaine de jouvence prend la forme d une rivi re d chain e o Mitch f ussira un exploit inesp r que seul un John Wayne aurait pu accomplir Sauver un jeune veau de la noyade Dans Gity Slickers on ne pr tend videmment pas r inventer le westem encore moins reproposer De
94. tourment e Alain Dubeau morales L astuce du sc nario est de confronter Michele toute une panoplie de personnages secondaires qui l nterpellent sans que lui sache qui ils sont En bref le film raconte comment Michele devra repenser partir de z ro sa relation avec le monde Moretti se concentre videmment sur des th mes choisis qui le pr occupent le r le du parti communiste en Italie l importance du langage dans les m dias la politique et m me le sport le pouvoir et la d mocratie le r le de l individu dans la soci t et le peu de manoeuvres dont il dispose pour changer le monde Moretti utilise la piscine o se d roule le film comme une jolie m taphore d un th tre social et politique L id e est simple mais prodigue Dans ce contexte le h ros perdu doit r apprendre les r gles du jeu litt ralement pour le water polo et m taphoriquement pour la vie Le film est construit en une s rie de tableaux souvent anecdotiques o entrent et sortent les personnages secondaires avec comme fil conducteur les sc nes d crivant le match Il y a par exemple une journaliste venu interviewer Michele l homme public qui ne se reconnait plus lui m me se rebelle contre le portrait SEPTEMBRE 1991 PALOMBELLA ROSSA R alisation Nanni Moretti Sc nario Nanni Moretti Production Nelo Banfi Angelo Borbagallo et Nanni Moretti Images Gulseppe Lanci Montage Mirco Garone Musique N
95. ue Nanni Moretti ne perd jamais de vue que son sujet et les messages qu il transmet ne doivent pas tre simplement tartin s sur la pellicule mais doivent plut t provoquer le film par stimulation et causalit C est ce qui distingue Palombella rossa de la majorit des films politiques genre d magogique s il en est o la r flexion est le plus souvent sacrifi e la constatation superficielle Le cin ma politique est le genre par excellence du pr t porter alors qu il devrait plut t se rebeller contre les syst mes tablis de la narration cin matographique Palombella rossa balaie all grement les poncifs du cin ma politique C est un film o la rage s exprime par chuchotements o le d sespoir n appelle pas la compassion facile mais le d sir ardent de poser des questions et de cerner le bobo C est un film politique au sens large du terme c est dire qu il observe la soci t en posant des questions d ordre moral Que tout cela s illustre dans un film raffin qui traite la gravit de son sujet avec une ironie distanciatrice et g n reuse nous invite tendre l oreille et ouvrir les veux pour ne rien rater Le film nous place dans un tat r ceptif nous incitant r fl chir sur chaque mot et accorder beaucoup d importance au moindre d tail Nanni Moretti interpr te lui m me avec beaucoup de conviction le h ros Michele qui perd la m moire au d but du film la suite d un b te accident de voiture
96. uer ses sentiments sa fen tre et quand leur premier rendez vous se passe sur un terrain de baseball videmment vide le soir pour la circonstance L autre l ment d tonnement est de d couvrir un John Candy tout fait disponible mouvant d une justesse irr prochable dans sa timidit envers les femmes un grand gar on au coeur tendre fils maman malgr lui Il joue le r le de Danny Muldoon un policier de Chicago qui trente cinq ans un ge o l on devrait tre mari ou habiter seul ou accompagn demeure toujours avec sa m re une veuve possessive autontaire et capricieuse Mais voil que de fa on inattendue il tombe amoureux d une certaine Theresa Luna la fille timide d un veuf patron d un salon fun raire Un obstacle leur liaison du point de vue matriarcal Danny est de descendance irlandaise celle qu il aime de p re italien Les choses se compliquent davantage lorsque nous d couvrons que Theresa travaille pour son p re en tant que maquilleuse des morts expos s dans le salon L histoire est trait e sur un mode l ger alors que Columbus vite plus ou moins le discours moralisateur m me si certains d tails dans le film prouvent le contraire remise en question du c libat comme mode de vie importance accord e l institution du mariage ici plac e sur un pi destal voire dans la cella fausse accusation de l autont Tous ces lans de conservatisme de rituels traditionnels peu
97. vent avoir quelque chose de r confortant pour l poque dans laquelle on vit savoir un ge de violence d incertitudes et de sexualit moribonde Quoi de plus s curisant que la vie de famille o tendresse amour compr hension et plus particuli rement entraide contribuent mieux surmonter les traverses du quotidien et supporter la solitude Il est vrai que d un c t Only the Lonely est une petite com die sympathique bien cibl e o l on retrouve le th me de l irruption de l impr visible au sein du microcosme familial mais tout bien consid r le film de Columbus tait un peu d faut l o les arguments qu il expose semblent tre les seuls justes et valables ne reste donc de place pour ceux ou celles qui ont choisi une autre voie entre autres le personnage de Doyle subtilement interpr t par Milo O Shea qui soit dit en passant ne semble pas vieillir est condamn vivre dans la solitude cause de sa situation de famille Il a fait le choix du c libat Only the Lonely n est pas pour autant un film rat parce que tout simplement il est bien r alis et que les interpr tes jouent pour la plupart avec une grande justesse de conviction sauf peut tre Ally Sheedy dans le r le de Theresa tr s peu convaincante Mais au del de ces conventions techniques l mentaires bien joliment agenc es on sent un petit souffle de moralisme bien occult qui ne laisse aucun r pit l instinctit et l manc
98. vre se place en suspension comme le h ros qui flotte dans Le Rocketeer The Rocketeer Californie Hollywoodland 1998 Le jeune pilote Cliff Secord trouve un colis suspect cach sous le si ge de son avion s agit d une fus e portative recherch e par le FBI convoit e par un espion nazi et invent e par le milliardaire Howard Hughes Cliff d cide de tester l engin Avec son copain m canicien il se rend dans un champ et attache l engin au dos d une statue ancr e dans le sol l aide d une grosse chaine Sous l norme pouss e de la fus e la statue s arrache du sol en entrainant la chaine Ebahis les deux amis croient l avoir perdue quand soudain elle revient s craser devant eux lls arr tent le moteur et repartent avec la statue mais la chaine a disparu O a t elle bien pu passer S est elle d croch e toute seule Et pourquoi nos deux lurons ne s en aper oivent ils pas Cette anecdote risque de devenir aussi c l bre que le chapeau d indiana Jones demeurant fermement enfonc sur sa t te quoiqu il arrive C tait plus simple pour les raccords et pour l identification du personnage Puis c tait dessin ainsi sur les storyboards alors on n a rien chang La m me raison s applique sans doute la chaine de The Rocketeer Le r alisateur Joe Johnston est bien plac pour le savoir c est lui qui a dessin les d coupages techniques des deux premiers Indiana Jones et des trois Star Wars en plus d en superv
99. y Cooksey Tim Origine tats Unis 199 137 minutes Distribution Columbia Tri star messieurs du Big Business Pourtant elle a s rement eu le faire avant pendant ou apr s sa tourn e De plus si le film donne l impression que l oeuvre de la chanteuse est sans pr c dent et combien os e le spectateur ferait bien de savoir qu avant la madone am ricaine il y a eu par exemple Diane Dufresne Truth or Dare et Madonna souffrent peut tre d un manque d humilit Mettons a sur le compte de la jeunesse et de la bravade Johanne Larue Terminator 2 le jugement dernier Terminator 2 Judgment Day Angoisse peur terreur douleurs souffrances blessures tueries d molitions destruction explosions annihilation Voil ce que nous offre la demi re incursion supratechnologique de James Cameron dans le domaine de la science fiction Bien s r on peut se fier Cameron pour qu il utilise toute son expertise en des effets sp ciaux et tout son savoir faire cr er des sc nes d action et de suspense poustouflantes En ce sens Il se surpasse d ailleurs dans T2 Terminator 2 Judgment Day extrapolant partir de l effet 3 D de la colonne d eau de The Abyss pour cr er un second Terminator plus redoutable et plus sophistiqu que le premier mod le Arnold une sorte d humanoide polymorphe constitu de m tal liquide cnstallo de On peut se fier galement Arnold Schwarzenegger pour

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