L`Histoire des vaccinations
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1. L Histoire des vaccinations 11_ presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 385 Charles PILET Nous sommes dans cette enceinte plusieurs anciens l ves de l Institut Pasteur plusieurs Pasteuriens et sans doute croyons nous bien conna tre l histoire des vacci nations La lecture de l ouvrage d Herv BAZIN devrait nous remplir d humilit et nous conduire mesurer l indigence insoup onn e de notre information Il est vrai qu avec ce livre nous avons affaire une uvre de v ritable historien L ouvrage a certes t crit par un scientifique mais galement par un humaniste f ru d histoire Herv BAZIN sait en effet d velopper les aspects sociologiques culturels religieux que soul ve l histoire des vaccinations notamment lors de ses pre mi res tapes Il sait galement apporter des commentaires per sonnels qui avec l extraordinaire richesse de la documenta tion contribuent rendre la lecture de ce livre singuli rement int ressante L histoire commence comme il se doit par celle de la petite v role et de la variolisation import es en Europe par Lady Montagu pouse de l ambassadeur de Grande Bretagne Constantinople Elle se poursuit tout naturellement par la vac cination jenn rienne et par le r le de la vache et de la g nisse dans la vaccination de l homme L Acad mie de M decine tait l origine rue des Saints P res et le r le jou par cette Compagnie dans la diffusion de cett2. Europe la fin des ann es 1990 o elle touche suc cessivement la Gr ce puis la Belgique la Hollande le Luxembourg l Allemagne et enfin la France Dans ce livre qu il n est bien entendu pas question de r su mer on trouve des r ponses pratiquement toutes les questions que l on peut se poser sur les d buts de la maladie en France et les tapes de son exten sion dans le pays le virus lui m me et ses divers s rotypes les r ponses immunitaires s rologiques ou cellulaires Elsevier France 2009 les signes cliniques et d une mani re plus g n rale les mala dies engendr es par cet orbivirus du groupe des rh ovirus le comportement du virus chez l insecte vecteur le culico des les esp ces affect es le chien par exemple peut tre victime de ce virus sans que pour autant il constitue un r servoir Quelques autres points remarquables m ritent d tre soulign s un expos sur la vari t des s rotypes relev s le 8 mais aussi le I et en Gr ce les 4 9 et IT l extension de la maladie avec les changements climatiques les migrations des culico des ce qui nous ram ne soit dit en passant aux probl mes pos s par la d saffection dont souffre aujourd hui entomologie l tude compar e des diff rentes m thodes de lutte qui vont du stamping out la vaccination Pour ma part si j avais un reproche adresser cet ouvrage ce serait
3. animal divinis l animal objet en passant par l animal humanis la m tempsychose et lani mal sensible En contrepoint de ces diff rentes conceptions de l animalit il rappelle dans le deuxi me chapitre la nature animale de l homme dans son organisation biologique g n rale et de fa on plus pr cise les caract res communs aux fondements de la neurobiologie humaine et ceux de la neurobiologie animale Dans un troisi me chapitre en partageant pour l essentiel les positions des philosophes Jo lle Proust et Dominique Lestel ou celles du biologiste Franz de Waal Georges Chapouthier ana lyse les points d ancrage classiquement avanc s pour distinguer l esp ce humaine des autres animaux savoir l utilisation d ou tils d un langage de r gles sociales et de choix esth tiques Envisageant d une part les extrapolations quelquefois hasar deuses du courant naturaliste et d autre part la n gation sys t matique des cart siens il reconna t chez les animaux les pr mices de chacune des aptitudes reconnues classiquement comme exclusives l homme En un mot les animaux domi n s par leur nature ne sont pas exempts des pr mices d une cul ture une protoculture alors que l homme sans chapper sa nature est d termin pour l essentiel par sa culture Allant plus avant dans sa r flexion l auteur consacre son qua tri me chapitre ce qui fait que l homme n est pas se
4. animaux d exp rience que se soit dans la documentation exploit e ou dans le laboratoire observ am ne l auteure s in terroger sur les rapports qui pourraient exister entre l euthanasie de ces animaux et les sacrifices religieux Elle note effectivement une certaine analogie l innocence de la victime sa substitu tion l homme le bien commun escompt le progr s le don par le personnel animalier le respect de la victime et ven tuellement la distinction entre sacrifiants chercheurs et sacri ficateurs techniciens Le reproche majeur qui peut tre fait ce travail r side dans la faible repr sentativit des trois situations tudi es Une seule clinique canine pour juger des rapports entretenus par les v t rinaires avec la mort des animaux un abattoir de petite taille et de gestion incertaine pour analyser une situation qui en elle m me constitue d j un probl me de soci t et enfin un labo ratoire de Physiologie tellement original tellement caract 388 Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 6 ristique que la plupart des physiologistes fran ais le reconnai trait la seule lecture du chapitre qui lui est consacr Pour conclure l essentiel on peut avancer qu l issue d un minutieux travail ethnographique l auteure est capable de d crire un certain nombre de m canismes psycho sociaux qui pr sident la mi
5. de ne pas avoir consacr un chapitre aux cons quences conomiques de la maladie Nous manquons cruellement d in formations ce sujet Ceci tant en conclusion je tiens dire que c est un bon un tr s bon livre la bible de la FCO Si je dois me prononcer sur ses ventuelles pr tentions une r compense de notre part je dis oui sans h siter Management disease in wild Mammals Jacques RISSE IL s ag t d un ouvrage collectif crit en Anglais coordonn par R J Delahay G C Smith M R Hutchings et publi chez Springer Comme son nom l indique il est consa cr au contr le des maladies infectieuses et parasitaires des mam mif res sauvages La fr quence grandissante des zoonoses et des pizooties ayant pour origine les animaux sauvages justifie que l on s int resse de pr s cette question Cette tude soulignent les auteurs n a pu tre conduite que dans une tr s stricte interdisciplina rit r unissant v t rinaires m decins conomistes colo gistes zoologistes et bien entendu monde politique Plusieurs Fran ais figurent parmi les auteurs de l ouvrage Permettez moi de les citer ce sont Marie Jos Duch ne Ouvrage collectif Springer Emmanuelle Gilot Fromont et Sophie Rossi et nos confr res de l Acad mie Jean Blancou et Marc Artois L ouvrage d une grande richesse comporte 280 pages et est com pl t par une excellente bibliographie Les maladies d
6. de plus longs d veloppements por tant sur les traitements associant g n ralement anti inflam matoires analg siques opiac s anxyolitiques ventuellement lors d actes chirurgicaux Les aspects physiopathologiques et pharmacologiques li s la nociception sont pr sent s sous forme de tableaux d taill s selon les cat gories de produits susceptibles d tre administr s explicitant leurs m canismes d action dans l organisme Des commentaires et des conseils d utilisation les accompagnent en particulier chez le chien et le chat M Pearson pp 93 109 Les nouvelles technologies de d tection et de mesure de la dou leur permettant une meilleure approche du bien tre animal sont trait es dans le chapitre trois Parmi elles l analyse com portementale et celle des trac s enc phalographiques sont compl mentaires La douleur chez les animaux d levage dits de rente et la pratique de l analg sie chez ces esp ces sont ensuite largement comment es La derni re partie de l ouvrage s int resse la gestion de la dou leur chez l animal au laboratoire le processus de contr le technique appliqu l exp rimentation animale est envisag par S J Atkinson Les notions comparatives de l tude de la douleur chez l homme et l animal sont riches d enseignement pour l avenir de sa pr vention et de son traitement selon C B Johnson et D J Mellor Au demeurant il s agit d un livre complet de
7. la r sis tance aux anthelminthiques dans un troupeau caprin L iconographie est sp cialement riche originale de grande qua lit En conclusion les v t rinaires et tous les intervenants de la fili re caprine disposent l d un ouvrage pratique de langue fran aise qui fait le tour des connaissances disponibles en levage caprin et en pathologie caprine et qui m rite largement une reconnaissance de la part de notre Compagnie Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 389 6 PR SENTATION PR SENTATION Blue Tongue 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 390 Par Philip MELLOR Matthew BAYLIS et Peter MERTENS diteurs Jacques RISSE crit en Anglais par un collectif d auteurs une soixantaine au total de toutes nationalit s dont Paul Pierre Pastoret cet ouvrage compte 450 pages et est remarquablement pr sent Il y a un si cle la blue tongue aujourd hui la fi vre catarrhale ovine FCO s vissait presque exclusivement en Afrique du Sud On la trouve d sormais dans le monde entier C est partir des ann es 1940 en pleine Seconde Guerre mondiale qu elle a quitt l Afrique pour migrer vers d autres cieux D s 1943 on l observe Chypre Quelques ann es plus tard on la dia gnostique en Am rique du Nord au Texas et en Californie notamment puis au Pakistan et en 1973 en Australie Elle atteint l
8. pasteurienne de la vaccination est animale la poule avec son chol ra le mouton avec le charbon le chien et le lapin avec la rage le rouget avec le porc Si on y ajoute la vache de Jenner on v rifie ainsi la constance de la pr sence animale dans l his toire des vaccinations L auteur n oublie pas de nous rappeler les progr s r cents de la biologie moderne et le chemin qui nous reste parcourir pour pr server l humanit des maladies qui la menacent uvre de pr cision appuy e sur une bibliographie d une extraordinaire richesse puisant la source notamment dans les cahiers de laboratoire de Pasteur L histoire des vaccina tions crite par Herv Bazin constitue d sormais la r f rence incontournable de ce chapitre particulier et passionnant de l his toire de la m decine 1 Pr sident honoraire de l Acad mie v t rinaire de France Pr sident honoraire de l Acad mie nationale de M decine et Membre de l Institut Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 385 6 PR SENTATION PR SENTATION 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 386 KANT et le Chimpanz Essai sur l tre humain la Morale et l Art Claude MILHAUD Par un bref rappel des diff rentes approches de l animalit par l homme au cours des si cles et au sein des diff rentes civilisations l auteur nous conduit dans son chapitre introductif de l
9. propri taire relations du praticien avec l animal avec son client int r t de l animal possibilit s th rapeutiques consid rations conomiques L auteure prenant le parti de l animal propose le concept d euthanasie avanc e pour souligner le caract re injuste d une euthanasie qui ne serait pas strictement align e sur la mort imminente ou in vitable de l animal En effet elle rapporte que les animaux pr sentant une maladie grave un aspect esth tique d grad un comportement excessivement agressif ou un ge avanc sont le plus souvent propos s pour une euthanasie avanc e sous pr texte d hu manisation En fait l occurrence de l euthanasie avanc e constitue un marqueur de la diff renciation humanit animalit avec pour cons quence de placer ici le v t rinaire en gar dien d une des fronti res entre l homme et les animaux Abordant la question de l exp rimentation animale travers le manuel Exp rimentation animale mode d emploi lau teure constate que bien que se pla ant dans le prolongement de Claude Bernard les exp rimentateurs r dacteurs de ce document t moignent dans leurs propositions du fait que la vivisection est d sormais entr e dans la sph re de la morale l animal est trait et sacrifi humainement dans la pers pective d un bien commun sup rieur d montrable Lutilisation fr quente du mot sacrifice pour nommer la mort des
10. SENTATION PR SENTATION ticuli rement fugaces du d veloppement des follicules pen dant la phase folliculaire du cycle puis des corps jaunes pen dant la phase lut ale de celui ci La seconde partie de ce cha pitre consacr l ovaire est originale et tr s int ressante Elle rapporte tout d abord et avec beaucoup d propos l utili sation de l chographie Doppler couleur pour valuer la cir culation sanguine indicateur a priori pertinent pour appr cier plus pr cis ment le potentiel ovulatoire des follicules pendant le cycle Cette approche est encore peu utilis e en Europe notamment mais elle est tr s pr cieuse pour le cher cheur impliqu dans les travaux de folliculog n se et de sa r gulation Les derniers paragraphes de cette section relient l utilisation de l chographie aux protocoles de synchroni sation des cycles sexuels et d montrent le b n fice que peut en retirer le praticien L originalit de cette partie r side dans la pr sentation en parall le en quelque sorte d un pre mier point de vue manant de l quipe canadienne et d un second point de vue provenant du confr re italien Certes certaines de ces affirmations m riteraient d tre discut es plus objectivement ne serait ce quand il est propos d utiliser une combinaison de trois ou quatre mol cules diff rentes inter valles variables afin de ma triser le cycle sexuel mol cules dont le co t peut reven
11. ar l ouvrage l Invention d une profession les v t ri naires au XIX si cle de R Hubscher l auteure rappelle que le v t rinaire a longtemps travaill sur l animal au seul profit co nomique sanitaire ou scientifique de l homme et que ce n est qu avec l extension des soins aux animaux familiers que le pra ticien commenc tre partag entre deux objectifs soigner des patients ou satisfaire des clients Lauteure nous reproche l an thropocentrisme normatif des v t rinaires qui nous conduirait prendre en compte avec difficult l volution provoqu e par l extension des soins aux animaux familiers qualifi s ici d hu manis s et surtout qui am nerait le praticien conseiller et pratiquer trop facilement et trop pr cocement l euthanasie sur des tres sensibles qui ont je cite leur propre vie mener Par Catherine REMY Editions Economica Collections Etudes sociologiques 2009 L attention du lecteur est attir e sur le paradoxe de la concur rence existant entre les activit s finalit de pr servation et la d cision d euthanasie paradoxe qui renvoie au statut de l ani mal familier suffisamment animal pour tre euthanasi et aussi suffisamment humanis pour tre soign jusqu au bout dans le cadre d une relation personnalis e D o les h sitations du v t rinaire la complexit de ses r actions et du d terminisme de sa d cision souhait du
12. ce cha pitre ont parfois tendance surestimer l utilit de l cho graphie dans les techniques de Biotechnologie de la Reproduction animale mais il n en demeure pas moins que dans de nombreuses circonstances ces biotechnologies n au raient pas le succ s qu on leur conna t sans le recours perti nent cet outil Les quatre derniers chapitres pr sentent les images chogra phiques physiologiques ou pathologiques des appareils g ni taux du taureau puis de la bufflesse et de la z bue des ovins caprins et enfin des cam lid s Le chapitre ayant trait aux ovins et caprins rapporte les modes op ratoires cho graphiques propres ces petits ruminants tant chez la femelle que chez le m le On appr cie la contribution des auteurs aus traliens et sud am ricains toujours tr s pragmatiques d cri vant non seulement les images recueillies par l examen ultrasonographique mais aussi rapportant comment bien organiser un chantier d examen chographique quand il y a des centaines de t tes examiner Les donn es chographiques portant sur les cam lid s ne sont pas l gion En prenant appui sur le mod le des petits cam lid s d Am rique du Sud les auteurs offrent au lecteur des images physiologiques et physio pathologiques rarement pr sent es Si la construction de cet ouvrage est somme toute classique mais cependant couvrant l ensemble de ruminants domes tiques grands et petits de genres et d esp ces
13. cts communs de l chographie entra nant confusions dans lesquelles les d butants s empressent de tomber ainsi que les erreurs fr quentes que les praticiens les moins exp riment s n omettent pas de commettre L chographie est bien pi geuse ainsi que me la d crivait lors de son apparition sur le march il y a plus de vingt ans un de nos confr res sp cialiste de Reproduction animale et minent Professeur des coles v t rinaires fran aises Les auteurs soulignent combien les artefacts sont fr quents dans l inspection des organes g nitaux en raison des nombreuses poches de gaz ou liquidiennes C est dans ce contexte que les paragraphes du chapitre 2 intitul s les erreurs les plus fr quentes trouvent toute leur place Les quatre chapitres suivants sont consacr s au tractus g ni tal bovin femelle anatomie topographique puis descriptive des ovaires de lut rus et de l ut rus gravide au cours de la phase embryonnaire et f tale pr coce Le chapitre consacr l ovaire est le point le plus d velopp du recueil et donne l occasion aux auteurs de livrer un v ritable floril ge de leurs connaissances avec des illustrations de grande richesse tant technique qu esth tique sur lesquelles nous reviendrons Le lecteur peut ainsi retrouver les diff rents stades certains par Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 391 6 PR
14. e la faune sauvage ont pris depuis quelques ann es une importance norme importance qui ne fait que cro tre Dans un monde en volution constante o l urbanisation l intensification agricole les changements climatiques les changes internationaux modifient en permanence l environ nement les esp ces animales soumises de continuels d fis s adaptent plus ou moins bien Certaines y parviennent ais ment le renard le blaireau les rongeurs notamment D autres en particulier certaines esp ces de mammif res r agissent mal 390 Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 6 et l action de l homme a eu un effet d vastateur sur 5416 esp ces de mammif res sauvages recens es 1094 sont consi d r es comme tant en p ril Il existe trois approches pour contr ler les maladies des mam mif res sauvages 1 r duire les taux de reproduction des pathog nes cibler les actions sur les agents parasitaires ou infectieux soit en vac cinant les animaux sensibles par exemple les renards contre la rage soit en traitant les animaux infect s ou parasit s de fa on r duire le nombre des animaux atteints un instant t Le co t de l op ration constitue cela va de soi un l ment fondamental du choix 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 391 2 r duire la population des h tes infect s ou sensibles un niveau suf
15. e vaccination est tr s justement d velopp par l auteur qui en est membre cor respondant Quant l pop e pasteurienne elle est trait e avec justesse loin des hagiographies trop fr quentes mais loin aussi des th ses sys t matiquement hostiles Herv BAZIN nous fait partager les pol miques qui ont passionn l poque et dont certaines ont t v cues au sein m me de l Acad mie de M decine notamment la rivalit avec Toussaint jeune professeur l cole V t rinaire Par Herv BAZIN diteur John Libbey de Toulouse pour l immunit anti charbonneuse celle avec Galtier Professeur l cole V t rinaire de Lyon pour le vaccin antirabique V ritable pr curseur dans le domaine de la vaccination contre la rage Galtier avait re u en 1907 une invi tation de l Institut Karolinska de Stockholm lui demandant d adresser l ensemble de ses travaux en vue d une proposition pour le Prix Nobel de physiologie et de m decine de 1908 Galtier mourut h las cette m me ann e Herv BAZIN a su dans ce livre nous faire appr cier les immenses qualit s de Louis Pasteur sans pour autant nous cacher ses p riodes de doute et les difficult s qu il a pu rencontrer Il met notamment en lumi re les extraordinaires qualit s de grand communicant qu tait notre g nie national C est aussi pour le v t rinaire scientifique et historien auteur du livre l occasion sans y insister de rappeler que toute l his toire
16. fisamment bas pour que la maladie ne puisse plus se r pandre 3 agir sur l environnement pour placer parasites ou autres agents pathog nes dans un milieu d favorable Tout repose en ce cas sur des actions environnementales d sinfection de l eau amoindrissement des ressources en nourriture Au total ce livre pose un certain nombre de probl mes difficiles r soudre mais il incite la r flexion et trace des pistes c est l son principal m rite Il aurait beaucoup gagn tre illustr par des exemples pr cis et concrets On aurait aussi aim qu il soit assorti d un certain nombre de chiffres concernant l importance des dommages conomiques g n r s par les maladies en cause Guide pratique d chographie pour la Reproduction des ruminants Coordonn par le Professeur Luc DESCOTEAUX avec la collaboration de G GNEMMI et J COLLOTON de la Facult de m decine v t rinaire de St Hyacinthe Universit de Montr al ditions Med Com Paris Michel THIBIER Cet ouvrage de 239 pages rassemble la contribution de 25 collaborateurs de 11 pays diff rents dont une de nos cons urs Madame Chastant Maillard de P cole Nationale V t rinaire d Alfort les Dr Graeme Martin d Australie Brad Stroud des USA et Akio Matsui du Japon toutes des personnalit s internationalement reconnues dans leur domaine C est dire d entr e la perspective globale internationale uni verselle de ce document
17. ibution la recherche d une meilleure compr hen sion de ces ph nom nes On peut regretter que cet aspect ait t seulement survol bien que le cadre de guide pratique de cet ouvrage ne se pr t t sans doute pas de trop longues sp culations ce stade aussi int ressantes eussent elles t Les deux chapitres suivants portent encore sur le tractus g ni tal bovin femelle et plus pr cis ment sur le d veloppement 392 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 392 morphologique du f tus et sur le r le de chographie dans les techniques de transfert d embryons collect s in vivo ou pro duits in vitro Le premier de ces chapitres insiste avec com p tence sur le fameux diagnostic du sexe chez le f tus qui avait donn lieu tant de pol miques il y a quelque vingt ans mais qui peut se r aliser d sormais dans la plupart des cas par un praticien habitu son chographe Pour le transfert d em bryons collect s in vivo l examen chographique ne pr sente que peu d int r t sauf appr cier la r ponse au traitement de superovulation dans quelques cas sp cifiques Il en va tout autrement pour la production d embryons in vitro quand celle ci repose sur la ponction d oocytes in vivo par la tech nique dite de l ovum pick up qui consiste pr cis ment ponctionner les follicules pr sents sur l ovaire initialement rep r s gr ce l examen chographique Les auteurs de
18. ir plus cher que le prix du veau ven tuellement na tre quelque neuf mois plus tard Le gain co nomique que pourrait engendrer une association intelli gente entre examen chographique et r duction du nombre d interventions et de traitements sur l animal aurait m rit d tre not Le chapitre consacr l ut rus pr sente une partie int res sante concernant les apparences de l organe pendant la p riode du post partum dont on conna t l extr me sensibilit et le r le d terminant sur l avenir conomique et reproduc teur de la femelle Le chapitre de la gestation bovine pendant les premiers 55 jours est galement critique puisque c est pendant cette p riode que se d veloppe le recours l chographie pour r a liser le diagnostic pr coce de gestation La pr cocit et l exactitude de ces diagnostics sont souvent d terminants au plan de l conomie du troupeau laitier notamment C est dire l importance de cette section Le texte et les illustrations pr sent es donnent toute pr cision requise pour l tudiant ou le jeune praticien encore peu habitu cette technique Il n ap prendra pas grand chose en revanche aux techniciens ou v t rinaires qui r alisent de tels examens en routine La morta lit embryonnaire et les avortements tr s pr coces constituent encore un des d fis majeurs pour le physio pathologiste et il n est pas douteux que l outil chographique devrait apporter sa contr
19. ise psycho sociale que constitue la mise mort des animaux et ce dans trois environnements particuliers au sein d un abattoir dans une clinique v t rinaire et dans un labo ratoire de Physiologie Des observations conduites dans ces trois situations l auteure d duit que la mise mort des animaux n est jamais banalis e Elle fait toujours l objet d une transgression ou pour le moins de restrictions morales Restrictions mat rialis es par son occultation l abattoir par sa discr tion au laboratoire et par sa relative discr tion en clinique canine La pr sence de t moins fait l objet d interdits implicites ou d une tol rance limi t e L acceptation de la r p tition de cette transgression est faci lit e par la sp cialisation de celui qui donne la mort et qui pro t ge sa propre motivit soit par l absence de relations ant rieures avec l animal cas du laboratoire et de l abattoir soit en confiant implicitement cette relation motionnelle au pro pri taire de l animal ou un autre membre de l quipe cas de la clinique v t rinaire Selon les circonstances selon la personne ou selon l esp ce la relation avec l animal lors de sa mise mort peut faire l objet soit de subjectivisation avec prise en compte de ce que l on pourrait appeler la personnalit du sujet soit d objectivi sation l animal tant alors pratiquement consid r comme un objet inanim Influenc e p
20. lecture ais e m me si les participants multiples peuvent parfois d sorienter le lec teur et nuire quelque peu lunit de l ensemble Ind pendamment de l abondante bibliographie figurant dans cet ouvrage il convient de recommander de fa on non exhaus tive la lecture de le Vade mecum de gestion de la douleur chez le chien et le chat par Jean Yves Deschamps Ed Med com 2001 154 p cf analyse dans S T A L 2003 28 57 58 et Bull Acad V t France 2003 156 2 89 Comment tudier la douleur en respectant au mieux l animal d exp rience par Bruno Calvino Pour la Science avril 2009 n 3 78 22 25 Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 387 6 PR SENTATION PR SENTATION 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 388 La fin des b tes Une ethnographie de la mise mort des animaux Claude MILHAUD Cet ouvrage prolonge l attention du public une th se soutenue dans le cadre des Hautes Etudes en Sciences Sociales Il propose une contribution des sciences humaines la d finition des fronti res ventuelles s parant l homme des animaux dans le cadre du d bat plus large sur la nature des relations entre l homme et les animaux dans notre soci t L auteur suivant la m thodologie de l ethnographie compar e rassemble de nombreuses et tr s minutieuses observations au cours de la cr
21. les philosophes liant nature et culture la nature humaine s appuyant sur un cer veau aux capacit s exceptionnelles se distingue par une cul ture tr s labor e dont les pr misses les racines se retrouvent sans rupture dans la nature chez les animaux et en particulier chez les primates Dans la nature humaine culminent les deux traits fondamentaux de la Vie et de l volution la complexi fication et la recherche de la libert d action Avec pour pre mi re cons quence des choix moraux pr ciser propos des relations avec le reste du monde Pour Georges Chapouthier ce sera celui du gradualisme qui entre morale anthropocentr e et antisp cisme radical privil gie la proximit biologique La deuxi me cons quence constitue un triste constat partir de la nature et travers la culture la violence art factualis e est port e ses sommets par l homme Aussi pour terminer cite t il le philosophe David Desbon Le vrai probl me pourrait tre moins celui des fronti res entretenues ou entretenir avec les autres r gnes que celui de ce que nous voulons faire de l homme de l homme que nous voulons devenir Biologiste et philosophe Georges Chapouthier jongle remar quablement avec sa double culture Sa langue parfaitement claire permettra certains d entre nous de se reconna tre dans leurs relations avec les animaux soit comme des n o cart siens attard s soit comme des gradualiste
22. pagne L ouvrage est particuli rement complet se composant de 15 cha pitres dont les titres sont les suivants G n ralit s sur l levage caprin laitier Caprins non laitiers M dicaments chez les caprins Autopsie des caprins Maladies g n rales Maladies nutritionnelles et m taboliques Pathologie digestive du jeune Parasitisme helminthique des caprins Pathologie respiratoire Troubles de la reproduction Pathologie de la mamelle Par Christophe CHARTIER ditions du Point V t rinaire collection sine qua non 2009 Pathologie du syst me nerveux et de l il Pathologie cutan e Pathologie de l appareil musculo squelettique Intoxications Les maladies de la ch vre sont abord es selon le sch ma clas sique pid miologie formes cliniques et l sions diagnostic et diagnostic diff rentiel traitement prophylaxie Leur description est le r sultat pour une large part de l exp rience de plus de 25 ans de Christophe Chartier au sein de la station r gionale de Pathologie caprine de Niort La d marche sanitaire et les ventuels risques en mati re de Sant Publique sont un souci constant de l auteur Sept annexes d un int r t certain compl tent l ouvrage notam ment celles concernant les vaccins autoris s chez les caprins depuis f vrier 2009 les param tres h matologiques et biochi miques usuels chez les caprins ainsi que l valuation de
23. qui a pour objectif principal de constituer un guide pratique l usage de tous les praticiens et chercheurs concern s par la Reproduction des ruminants et des cam lid s et qui inexorablement un moment ou un autre de leur activit auront utiliser cet ensemble de techniques ultrasonographiques La s miologie de l appareil g nital de ces mammif res domes tiques de ferme reposait jusqu aux derni res d cennies du 20 si cle essentiellement sur la palpation rectale toute de dex t rit de sensibilit et d exp rience Cette approche cente naire peut tre m me mill naire s est laiss d tr n e avec b n fice par l analyse chographique nettement plus sophis tiqu e mais qui n est pas non plus d nu e de difficult s et par cons quent n cessitant un long parfois d courageant appren tissage C est pr cis ment pour favoriser un tel apprentissage et une ma trise efficace de ces nouveaux outils que les auteurs se sont attach s r aliser ce guide qui se veut pratique et qui l est en effet ainsi que nous allons le pr ciser dans la pr sente ana lyse L ouvrage se compose de 12 chapitres de longueur et de d tails in gaux Les deux premiers traitent des principes pratiques des concepts essentiels la base de cette technologie et des dif f rentes techniques de balayage D s ces premiers chapitres les auteurs se sont attach s avec beaucoup de pragmatisme d crire les artefa
24. s mod r s soit encore comme des antisp cistes qui s ignoraient 386 Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 6 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 387 valuation scientifique et gestion de la douleur animale Sous la direction de David J MELLOR Peter M THORNBER A C David BAYVEL Sarah KAHN Henri MAURIN BLANCHET Cet ouvrage collectif s ajoute aux nombreuses publications de l office International des Epizooties d sormais d nomm Organisation Mondiale de la Sant Animale avec le sigle conserv d O LE www oie int 12 rue de Prony 75017 Paris Rappelons que cet organisme recueille toutes les informations sanitaires en provenance de plus de 170 pays adh rents et notamment celles concernant les maladies animales trans missibles dont les zoonoses int ressant l esp ce humaine Il dite p riodiquement des synth ses r capitulatives en anglais en espagnol et en fran ais assorties de recommandations Pour ce qu il en est de l ouvrage actuel plus de vingt personnes ont particip son laboration en quatre chapitres principaux le dernier tant consacr la question de la douleur chez lPani mal de laboratoire Il convient de noter que plusieurs de ces contributions ont d j fait l objet de communications lors d un sommet scientifique sur la douleur Melbourne Australie le 17 mai 2007 Reprenons succinc
25. se mort d animaux dans le cadre de trois acti vit s professionnelles bien caract ris es En revanche il ne semble pas qu elle ait d gag clairement de nouvelles perspec tives sur la question fondamentale des fronti res entre Phomme et les animaux 11_ presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 389 Cet ouvrage riche d interrogations port es par un il neuf pr sente un grand int r t pour notre profession m me s il ne s adresse pas particuli rement elle Sa lecture aurait gagn en confort si certaines consid rations li es son origine univer sitaire en particulier celles d ordre m thodologique avaient t all g es ou renvoy es en annexe Enfin la faible repr sentati vit des chantillons choisis pour les trois situations tudi es limitant s v rement la port e de ses conclusions cet ouvrage ne fera pas l objet d une proposition pour un prix d cern par notre Compagnie Pathologie caprine du diagnostic la pr vention Pierre ROYER Christophe Chartier est Directeur de recherches l AFSSA et responsable du Laboratoire d tudes et de Recherches caprines de Niort Il aborde en un ouvrage de 323 pages tous les aspects de l levage caprin et de la patho logie caprine Le cheptel caprin laitier est de 900 000 t tes en France r parti sur 6000 exploitations qui par le nombre d animaux placent notre pays en troisi me position en Europe apr s la Gr ce et l Es
26. t au long du volume l usage recommand par les Acad mies en France du mot f condation pour les mammif res et non 11_presentation C2 Bastien 20 04 10 15 58 Page 393 pas celui de fertilisation traduction erron e du terme anglais de fertilization que l on r serve au monde v g tal Mais il ne s agit que d un d tail ne d valuant pas la qualit du recueil Cet ouvrage a toute sa place dans la biblioth que de prati ciens et de techniciens impliqu s dans les techniques ou pathologies de la Reproduction et notamment dans les Biotechnologies de la Reproduction Animale C est un excellent guide clair p dagogique et pratique remplissant ainsi tout fait ses objectifs Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 393 b PR SENTATION
27. tement le contenu des principales subdivi sions de ce livre Le premier chapitre apporte des rappels historiques sur la notion de douleur au cours du temps la perception par l homme de la douleur animale est voqu e quand il s agit notamment d interventions dites de convenance surtout fina lit conomique telles que l cornage le marquage au fer rouge l pointage du bec chez les volailles etc Un sous cha pitre int ressant traite de l opportunit ou non de produire des animaux exempts de sensibilit la douleur par manipulation g n tique R M Gardner amp A M Goldberg pp 57 78 Ces essais d invalidation de g nes chez la souris seraient ils thi quement recevables et scientifiquement significatifs Les r sul tats d enqu tes d opinion sur ce sujet sont publi s et ne vont pas dans le sens d une acceptation de cette orientation de la recherche Le chapitre 2 aborde l valuation de la douleur chez l animal mais aussi chez l homme ainsi que les signes de sa manifesta tion L auteur K Seksel note que la douleur la peur et l anxi t surviennent simultan ment chez l homme comme chez les animaux Des signes comportementaux plus sp cifiques sont S rie technique O L E volume 10 2008 210 pages ISBN 978 92 9044 722 1 ensuite d crits chez les oiseaux les carnivores domestiques les ruminants et porcs les chevaux les rongeurs La gestion pra tique de la douleur est l objet
28. ulement un animal Parmi les diff rentes aptitudes envisag es l utilisa tion de l outil et la communication par le langage ne semblent pas n cessiter ses yeux et dans le cadre de cet ouvrage de d ve loppements importants On peut le regretter En revanche une large discussion le conduit un point de vue synth tique ou plus pr cis ment unitaire sur la nature de la morale humaine Morale dont les fondements naturels souvent partag s avec les autres primates ont t par la suite complexifi s diversifi s rendus capables d adaptation d volution par la culture humaine Par Georges CHAPOUTHIER ditions Belin collection Pour la Science 2009 Dans une d marche parall le il aborde la question de l art et du sens de l esth tique Il en distingue la part de la nature et celle de la culture De fa on plus originale en repla ant le sens du beau dans une perspective universelle il lie le fonction nellement efficace et le beau La morale et l esth tique Cela le conduit proposer dans les relations humaines une attitude humaniste traditionnelle associ e en ce qui concerne les ani maux au respect des besoins propres chaque esp ce et la prise en consid ration des individualit s Enfin cette position est compl t e par l adoption d une attitude cologique vis vis de l environnement En pilogue Georges Chapouthier synth tise sa pens e Dans une perspective unitaire moniste pour
29. vari s des bovins l alpaga en passant par les brebis et ch vres la r a lisation iconographique et p dagogique est spectaculaire Le nombre d illustrations de l ordre de 450 y est imposant et la qualit des diagrammes dessins sch mas courbes en noir et blanc et souvent l o appropri en couleurs donne au volume un attrait incontestable En plus de ces qualit s lou vrage contient des centaines de clich s d cran d cho graphe qui pour ce guide pratique lui permet d atteindre ses objectifs techniques et didactiques On peut cependant regretter pour les d butants le manque de sch mas trac s la main ou l aide de logiciels De tels sch mas pr sent s c t des images correspondantes d chographe auraient permis aux jeunes techniciens et praticiens de se familiari Bull Acad V t France 2009 Tome 162 N 4 5 http www academie veterinaire defrance org 6 ser avec les particularit s d orientation de contraste et d identification des diff rentes structures l image de ce qui est pr sent dans cet ouvrage ici o l o des clich s de pi ces anatomiques viennent en parall le aux c t s des images chographiques On notera enfin et parfois des expressions plus qu b coises que fran aises qui d ailleurs ne nuisent pas n cessairement au lecteur fran ais On aurait aim cependant y reconna tre une coh rence dans certaines d nominations et retrouver tou
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