DES PETITS PERVERS - Le Nouvel Observateur
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1. DES PETITS x Notre morale est formelle On peut soulever ce genre de ques tion du bout du stylo on ne saurait y r pondre sans une enqu te s rieuse Rappelons simplement l attrait de la guerre la nostalgie de ces grandes vacances d barrass es de toute charge professionnelle ou familiale si vif au c ur de bien des hommes et expliquant peut tre leur go t pour les petits soldats Mais quand on aborde l autre cat gorie des jouets affectifs poup es ours etc on est frapp de retrouver dans toute sa virulence le souci majeur des duca teurs qui est d entretenir l enfant dans un milieu sans sexualit Comment ne pas rapprocher cette invitation la mort sous forme de panoplies et cette rage castratrice qui tient lieu de morale dans bien des esprits L aussi on ne peut que t tonner lever quelques li vres don ner par ci par l un coup de projec teur dans le noir car un vaste travail d analyse et d enqu te reste accom plir T tonnons donc A dresser sans douceur La morale Depuis quinze ans que la t l vision fonctionne elle montre presque chaque soir des assassinats individuels ou collectifs En revanche on n a pas encore vu sur le petit cran un couple faire Tamour et m me la vision d un beau corps nu y est absolument proscrite Qu il y ait dans le public une bonne proportion d assassins rentr s je le con ois et je ne leur dispute pas leurs noi2. est qu il la levait et la baissait gt En famille on joue l accouchement Il se met entre les jambes de Mme de Monglat sa gouvernante Le roi lui dit lt Voil le fils de Mme de Monglat la voil qui accouche Il part sou dain et va se mettre entre les jam bes de la reine Des domestiques couchaient dans la m me chambre que l enfant cir constance dont profitait visiblement son ducation sexuelle 11 se joue elle crit H roard d une femme de chambre Mlle Mercier lui fait re muer les doigts de pied les jambes en haut dit sa nourrice qu elle aille qu rir des verges pour la fesser le fair ex cuter Sa nourrice lui de mande Monsieur qu avez vous vu Mercier Il r pond J ai vu son cul w fro dement Qu avez vous vu encore Il r pond froidement et sans rire qu il amp vu son conin Une autre fois il se joue avec Mlle Mercier n appelle en me disant que c est Mercier qui a un conin gros comme cela en montrant les deux poings et qu il y a de l eau dedans etc Je me demand combien de fa milles hippies d aujourd hui l vent leurs enfants dans une aussi affec tueuse libert Le Nouvel Observateur Page 37
3. it absolue de l rotisme et de l enfance eau et le feu dirait on est d origine relativement r cente Il semble que ce soit la fin du xvm si cle qu elle soit apparue pour s pa nouir et r gner en ma tresse sur tout le x si cle Lun de ses premiers partisans J J Rousseau Penfant est un innocent que l on doit lever loin des miasmes de la soci t et donc loin des villes Son plus bruyant vul garisateur Victor Hugo enfant est un ange de puret tomb du ciel Il y aurait d ailleurs un parall le int res sant tracer entre l innocence natu relle de Rousseau et la puret di vine de Victor Hugo Il s agit donc d une partie du bagage id ologique romantique et de qu s est im pos en 1789 L ancien r gime pensait tout au trement Pour aristocrate l enfant tait une petite b te assez sale et pourrie de vices qu il convenait d e fermer dans quelque coll ge o un dressage sans douceur en ferait un tre fr quentable Pour le romanti que nous en sommes encore l la soci t impure souille l enfant Et que cette id e de puret contienne des promesses de mort et de violence Cest ce que montrent assez le purita nisme religieux politique racial etc Pour le classique c tait cette m me soci t de transformer en homme un tre demi sauvage On pourrait croire que le culte de l Enfant J sus aurait temp r ce m n
4. le il a re trouss sa cotte lui a montr sa guil lery avec une telle ardeur qu il en tait hors de soi Il se couchait la renverse pour la lui montrer Une des plaisanteries les plus ap pr ci es au Louvre tait de mettre en doute la virilit du petit gar on Monsieur lui dit on vous n avez pas de guillery gt Il r pond H la v la ti pas gaiement la soule 1 Cit par Philippe Ari s dans ITEnfant et la vie familiale sous l Ancien R gime Pion d RVERS vant du doigt Fianc l infante d Es pagne il sait parfaitement ce que cela veut dire On lui demande O est le mignon de Ses Il met la main sur sa guillery Le Vert Galant et L reine se li vrent d ailleurs des bats gaillarde ment familiaux D pouill et Ma dame aussi sa s ur ils sont mis nus dans le lit avec le roi o ils se ba sent gazouillent et donnent beaucoup de plaisir au roi Le roi lui deman de Mon fils o est le paquet de l infante gt I le montre en disant lt Il wy a point d os papa Puis comme il fut un peu tendu Il y en ast heure il y en a quelque fois Car bien entendu les rec tions de Penfant sont un sujet d in puisable int r t lt Eveill huit heures il appelle Mlle Bethouzay et lui dit Z zay ma guillery fait le pont l vis le vela _ lev le vela baiss gt C
5. pris classique de l enfant Il n en est J rien car ce culte lui m me est d ori gine romantique Pour B rulle l tat d enfance est le plus vil et le plus abject de la nature humaine apr s celui de la mort Or ce rap prochement se retrouve sous ja plume de Bossuet qui interpr te l enfance du Christ comme le comble de l abaisse ment et de l humiliation voulue par Dieu pour le salut des hommes la crucifixion tant l autre p le de ce consentement au pire Une affectueuse libert Il y a cependant des cas o il vaut mieux tre consid r comme une b te que comme un ange L en fant classique chappait totale ment semble t il aux agressions cas tratrices dont l enfant d aujourd hui romantique est victime de la part des adultes Parmi les innombrables documents qui le prouvent citons simplement la Ludivicotropie ou Journal de toutes les actions et de la sant de Louis dauphin de France o Jean H roard m decin de quatre rois de France consigne au jour le jour les petits faits de la vie du futur Louis XIIT Le culte joyeusement phallique dont on entoure Penfant est proprement confondant Le dauphin a moins d un an I rit pleins poumons quand la re mueuse lui branle du bout des doigts sa guillery crit H roard 1 Un lt Fort gai il fait lt De peu plus tard baiser chacun sa guillery vant une petite demoisel
6. res satisfactions Mais il y a aussi des t l spectateurs qui aiment lamour et la beaut Pour quoi leur refuse t on les spectacles rotiques qu ils attendent J entends dici la r ponse cause des enfants Elle a au moins le m rite de nous ramener notre sujet Donc qu il s agisse des missions de t l vision ou des jouets du p re No l la morale est formelle le crime est bon pour les enfants pas Tamour Devant les yeux innocents le sang peut bien couler pas le sperme lextr me rigueur on lais sera une petite place P ducation sexuelle ce qui signifie qu un SPECTACLES ARTS le crime est bon pour Venfant pas l amour mais si les enfants n taient pas d accord adulte coiff du bonnet d ne de Diafoirus pi tinera avec des bottes de plomb le vert paradis des amours enfantines Mais on demeurera aux antipodes de toute initiation des jeux gratuits et gracieux et il ne sera jamais question par exemple d en seigner aux petits gar ons Ja place et le mode d emploi du clitoris pas plus qu on ne familiarisera la main des petites filles avec la manipulation des parties sexuelles masculines Sur l h t rosexualit l homosexualit conser vera l avantage inestimable de mettre en pr sence des partenaires qui pos s dent du sexe de l autre une connais sanse intime et comme inn e a priori Cette id e d une incompatib
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