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synthèses intervention Mireille DELMAS-MARTY

1. conomie du changement climatique analyse la concentration atmosph rique du gaz effet de serre comme a d faillance la plus spectaculaire du march D s lors un d bat est lanc comment se servir du march sans renoncer l thique Faut il s engager sur une r duction des missions de gaz effets de serre en cr ant un march des permis d mission partir d un syst me de quotas ou au contraire miser sur une recherche des nergies de substitution Pour Mireille DELMAS MARTY les deux voies sont n cessaires et d ailleurs consacr es par l Union europ enne et les Etats Unis bien qu ils n aient pas ratifi le Protocole de Kyoto alors qu ils avaient inspir le choix de cr er un march des quotas d missions Simultan ment une politique des prix pourrait tre galement tent e par exemple l instauration d une taxe carbone ajoutant un syst me de contr le des co ts au contr le des r sultats Au cours de ces derniers mois des signaux positifs ont t lanc s En septembre 2014 la conf rence de l ONU New York les Etats Unis se sont engag s une r duction des missions de gaz effets de serre et le fond vert mis en place pour les pays en d veloppement a commenc tre approvisionn En octobre les tats membres de l Union Europ enne ont pris de nouveaux engagements Enfin en novembre un accord Chine Etats Unis a t pris dans le cadre de l APEC puis r it r lors d
2. Cependant le Livre blanc ne pr cise pas en quoi les interactions seraient plus vertueuses que les encha nements lin aires c est dire hi rarchiques Du gouvernement d un Etat la gouvernance europ enne ou mondiale le changement de terminologie refl te une interrogation profonde la fois sur la r organisation des trois pouvoirs l gislatif ex cutif et judiciaire et sur la nature tatique ou non de ces pouvoirs Pour comprendre les transformations induites par la gouvernance mondiale il faut rappeler que la doctrine dite de la s paration des pouvoirs tend en r alit assurer au sein de l Etat un quilibre dans la distribution des pouvoirs et le jeu des contre pouvoirs Selon Montesquieu tout serait perdu si le m me homme ou le m me corps des principaux ou des nobles ou du peuple exer aient ces trois pouvoirs celui de faire des lois celui d ex cuter les r solutions publiques et celui de juger les crimes ou les diff rends des particuliers L XI CH 6 Or les ph nom nes actuels de mondialisation conomique et financi re mais aussi juridique li s aux interd pendances croissantes entre les Etats conduisent une large redistribution des pouvoirs aux effets encore incertains car ils sont la r sultante de deux processus D une part la fragmentation des pouvoirs tatiques dispersion du pouvoir l gislatif lacunes de l ex cutif enfin clatement du contr le juridictionnel D autre part
3. Ce premier s minaire de recherche s est d roul le 19 novembre 2014 dans les locaux du Conseil de d veloppement durable de l agglom ration bordelaise C2D et s est organis autour d changes entre des membres du C2D des invit s et Mireille DELMAS MARTY sur l ouvrage de cette derni re R sister responsabiliser anticiper Par cet ouvrage Mireille DELMAS MARTY propose d humaniser la mondialisation autour de trois objectifs r sister la d shumanisation responsabiliser les acteurs de la mondialisation anticiper les risques venir Les lectures crois es de l ouvrage se sont inscrites dans une perspective tant th orique que pratique La pr sente synth se n entend pas restituer la richesse de toutes les interventions de Mireille DELMAS MARTY des membres du C2D des invit s ainsi que celles du public mais en souligner les points essentiels Textes de r f rence DELMAS MARTY M R sister responsabiliser anticiper ed Le Seuil 2013 Programme du s minaire de recherche n 1 Mireille DELMAS MARTY a pr sent son ouvrage R sister responsabiliser anticiper avec les interventions de Karine OUDOT co pr sidente du C2D Damien MOUCHAGUE directeur du C2D Charles DE GODOY LESKI tudiant en sociologie Jacques LAJOUS directeur juridique de la Communaut urbaine de Bordeaux et Thierry OBLET sociologue Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et
4. axiologique des valeurs communes empirique des acteurs responsables et formelle un ordre juridique adapt cette double extension des syst mes de droit dans l espace globalisation et dans le temps anticipation Le cours trait par Mireille DELMAS MARTY s articule donc en trois parties l mergence de valeurs communes le rep rage des acteurs de la mondialisation et la m tamorphose de l ordre juridique Trois questions seront ainsi trait es Le droit peut il contribuer l mergence de valeurs communes Le droit permet il de responsabiliser les acteurs de la mondialisation Le droit peut il s adapter aux ph nom nes de globalisation et d anticipation Le droit peut il contribuer l mergence de valeurs communes Quand on parle de droit on fait d abord r f rence aux normes et aux formes formalisme juridique plus rarement aux dogmes qui les sous tendent La dogmatique qui repose sur des croyances dans des valeurs communes reste le plus souvent implicite Certes le Droit n est pas cr ateur de valeurs thiques mais il est un remarquable r v lateur par les obligations ou les interdits qu il impose des valeurs sous jacentes dans une soci t Sous l angle des valeurs r v l es par le droit de l environnement le processus de transformation d un humanisme de s paration en un humanisme d interd pendance est en cours Mireille DELMAS MARTY l identifie en trois temps Le premier tient l
5. chelles Mireille DELMAS MARTY contextualise la mondialisation une chelle infra nationale une chelle nationale et une chelle r gionale travers l Union europ enne Cela renvoie une citoyennet locale nationale et r gionale Karine OUDOT pr cise que les r flexions pos es dans l ouvrage font cho aux travaux men s par le C2D sur la citoyennet La p tition lanc e en 2010 sur le durcissement de la l gislation des OGM qui n a pas t suivi d un dispositif d application montre que la citoyennet se joue toutes les chelles Aujourd hui les moyens mis disposition par les citoyens pour interpeller les d cideurs politiques questionnent l utilisation de ce droit de p tition par le biais des nouvelles technologies R ponse de Mireille DELMAS MARTY Premi rement l initiative citoyenne europ enne a t mise en place par le trait de Lisbonne sign le 13 d cembre 2007 et entr en vigueur le 1 d cembre 2009 Les conditions pour la mise en uvre de ce m canisme ont t pr cis es dans des textes d application Un million de citoyens venant d au moins sept Etats membres peuvent demander la Commission europ enne de prendre une initiative l gislative Les citoyens deviennent ainsi un l ment moteur pour la l gislation A titre symbolique c est en mati re d environnement que les premi res initiatives citoyennes ont t prises La premi re tentative d initiative citoyenne portait sur la re
6. des nouvelles technologies le mod le souverainiste est l vidence d pass par la globalisation On oscille ici entre un mod le ultra lib ral d auto r gulation par les acteurs conomiques et un mod le imp rialiste consistant appliquer le droit du pays le plus puissant En l occurrence le droit am ricain cf la condamnation de BNP Paribas sans proc s mais apr s une transaction pour une somme consid rable en raison de la violation d une loi am ricaine d embargo Pour viter d aller vers un d sordre permanent et g n ralis Mireille DELMAS MARTY prend le pari d un pluralisme ordonn qui associerait l un et le multiple l existence de principes communs et la reconnaissance de marges nationales d appr ciation Pour y parvenir il faudrait faire voluer la souverainet solitaire en une souverainet solidaire int grant la d fense des int r ts mondiaux A l inverse de ce souverainisme int gr l universalisme devrait tre contextualis pour viter une uniformisation r ductrice et le lib ralisme contr l pour chapper au totalitarisme des march s Ainsi pourrait on concevoir un ordre mondial pluraliste en r ponse la mont e en puissance d une mondialisation d shumanisante fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 50 www fondation univ bordeaux fr
7. dir Des cocrimes l cocide le droit p nal au secours de l environnement para tre Bruylant 2015 LATOUR B Acceptons que l homme soit devenu un acteur des mutations g ologiques in Le Monde 11 novembre 2014 MARTIN CHENUT K et PERDUSO C La contribution des syst mes r gionaux de protection des droits de l homme la sauvegarde de l environnement et la p nalisation des atteintes environnementales In NEYRET L FOUCHARD I pr cit Programme des Nations Unies pour le ER IGRPEMENS PNUD TEPE mondial sur le d veloppement humain 1999 disponible sur le site http Pour aller loin dC3 A9veloppement humain 1999 PNUD Rapport mondial sur le d veloppement humain 2007 2008 La lutte contre le changement climatique un imp ratif de solidarit humaine dans un monde divis disponible sur le site http hdr undp org fr content rapport sur le d C3 A9veloppement humain 20078 Quatri me Rapport d valuation du GIEC SHARAEMEN climatiques 2007 AR Contribution du Groupe de travail l Les l ments scientifiques Contribution du Groupe de travail Il Cons quences adaptation et vuln rabilit Contribution du Groupe de travail III L att nuation du changement climatique Rapport de synth se Rapports disponibles sur le site www ipcc ch index htm Cinqui me Rapport d valuation du GIEC Changements climatiques
8. fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit SYNTH SES Interventions de Mireille DELMAS MARTY 2014 SCIENCES ul Universit i PE PIE AC ex SYSTA genr cb sf Mireille DELMAS MARTY professeur honoraire de droit au Coll ge de France Ethique de amp Lenvironn ment y M tropole x A Citoyennet S D mocratie A cologique D o cosyst me 2 _ Pluralit A S D S Rio A D gt 3 D Responsabilit SUr le th me de A d o o A La justice environnementale fondation Bordeaux Universit chaire deleuze Quniv bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit SYNTH SES Interventions de Mireille DELMAS MARTY 2014 SCIENCES Universit a PEE AC nigi SYSTA fgenr cop ska Ordre juridique bien public mondial cocide mondialisation responsabilisation Pr sent es sous forme de fiches consultables sur le site internet ces synth ses retracent l ensemble de la r flexion et des interventions men es par Mireille DELMAS MARTY sur le th me de la justice environnementale lors des cours s minaires de recherche et divers temps d changes LISTE DES SYNTHESES Synth se de la conf rence d ouverture Dialogue de philosophie droit faire reculer l inhumain 4 Sy
9. cle mis mal par les d fis de la mondialisation Or l une des choses les plus pr cieuses prot ger est l humanisme Enfin par le processus d initiative citoyenne on donne un r le au citoyen lambda Il est int ressant de voir que la premi re initiative en passe d tre accept e est une initiative environnementale la question du droit l eau right2water Intervention de Mireille DELMAS MARTY La citoyennet se construit en effet par superposition l individu est la fois citoyen dans sa ville dans son pays dans sa r gion citoyennet europ enne voire citoyen du monde C est l id e d une citoyennet solidaire sym trique de la souverainet des Etats qui devrait tre exerc e de fa on non plus solitaire mais solidaire pour d fendre des int r ts nationaux mais aussi les int r ts communs S agissant de l humanisme il serait plus appropri de parler d humanisation Ce terme introduit une dynamique un processus L humanit au sens thique reste un terme d finir Pr f rant le terme d humanisation celui d humanisme Mireille DELMAS MARTY ne s enferme pas dans une d finition statique mais au contraire privil gie le mouvement Question pos e par Guillaume LE BLANC Quelle est votre conception de l humanisme Selon Mireille DELMAS MARTY il faut distinguer la relation de l homme aux autres hommes passant par la construction d un humanisme de r
10. cutif et judiciaire Or la mondialisation li e aux interactions croissantes entre les Etats conduit une r organisation des pouvoirs Zoom technique Mireille DELMAS MARTY professeur honoraire de droit au Coll ge de France La privatisation de la gouvernance mondiale d signe l ouverture des acteurs non tatiques Synth se Apr s s tre interrog e sur les d fis environnementaux face l mergence de valeurs communes Mireille DELMAS MARTY propose une r flexion autour des acteurs de la mondialisation La question pos e est la suivante le droit permet il de responsabiliser les acteurs de la mondialisation Plus largement la gouvernance mondiale est elle en mesure d humaniser la mondialisation La gouvernance mondiale et ses acteurs Le terme gouvernance issu du vieux fran ais est inspir du gouvernail d un navire Pass en Angleterre ce terme est r apparu dans la sph re priv e travers la gouvernance d entreprise puis plus largement dans la sph re internationale avec la cr ation au sein de l Organisation des Nations unies ONU d une Commission sur la Gouvernance mondiale Global Governance Dans un rapport publi en 1995 cette derni re aborde la gouvernance mondiale travers la souverainet des Etats et la r forme des institutions des Nations Unies mais l quilibre des pouvoirs au sein de l ONU reste de type inter tatique Pourtant partir des ann es 2000 apparais
11. et corr lativement la mont e en puissance des acteurs non tatiques selon un processus de privatisation des pouvoirs au profit des entreprises transnationales ETN des acteurs civiques et des experts scientifiques La fragmentation des pouvoirs tatiques l chelle mondiale La dispersion du pouvoir l gislatif est observable dans l espace mais aussi selon les secteurs juridiques concern s Dans l espace tous les niveaux d organisation sont concern s Au niveau national les Etats gardent une comp tence propre explicitement pr serv e dans le syst me de l Union Europ enne o la notion de comp tence propre est inscrite dans les trait s A fortiori dans le syst me onusien o la Charte de l Organisation des Nations Unies ONU est b tie sur la souverainet des Etats m me si le postulat d une galit entre les Etats est affaibli par le droit de veto r serv cinq Etats au Conseil de s curit Au niveau international les comp tences sont partag es par le jeu d instruments n goci s de mani re horizontale entre les Etats L on peut songer notamment aux conventions hard law ou encore aux d clarations soft law venant non seulement des organisations internationales mais aussi des r seaux form s entre gouvernements G 8 G 20 etc ou des Assembl es des Etats parties en marge des grands textes vocation universelle Au niveau supranational il est rare que la comp tence l gislat
12. fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 33 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 1 R sister responsabiliser anticiper fondation Bordeaux Universit SCIENCES gt rest Universit RE T PO AC Morex SYSTA gt lt eDF CD 9f EU civiques sont peut tre les seuls vouloir et pouvoir r quilibrer un ordre mondial qui avait d abord t con u par les Etats et pour les Etats R cemment l affaire des caricatures de Mahomet a t l occasion pour certains responsables politiques d affirmer la libert d expression comme un droit absolu Or d un point de vue juridique la libert d expression est un droit qui peut tre assorti de restrictions condition qu elles soient n cessaires dans une soci t d mocratique Enfin la notion d humanit est apparue au confluent de deux processus L un correspond une volution biologique de l Homme l hominisation qui s est r alis e sur des millions d ann es L autre beaucoup plus r cente est l volution thique vers l humanisation qui pr cis ment s est faite partir de la diversification des cultures Question de Damien MOUCHAGUE Est ce qu il faut utiliser le Droit comme outil pour imposer au quotidien qu il prenne en compte les enjeux d humanisation et d anticipation des risques futurs Est ce que le l affermissement du dro
13. issent un agenda plusieurs vitesses tabli au nom du principe des responsabilit s communes mais diff renci es art 3 convention cadre ONU sur les changements climatiques repris par le Protocole de Kyoto Alors que les pays industrialis s s engagent d s la signature r duire les missions une p riode d adaptation est laiss e aux pays mergents et aux pays en d veloppement Ce syst me combine la fois le pass la dette cologique des pays industrialis s le futur r duire les missions pour les g n rations futures mais aussi le pr sent seuls les pays industrialis s s engagent d s la signature Il reste savoir si les engagements seront renouvel s et consolid s pour la p riode post Kyoto lors de la conf rence de Paris fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 29 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les m tamorphoses de l ordre juridique fondation Bordeaux Universit SCIENCES Ne PAE AC ivesi SYSTA Seenr co spam Conclusion Etudier le droit en mouvement pourrait sembler mettre en question le concept m me d ordre juridique voire d truire l intuition premi re qu il existe un ordre juridique et qu il r siste la mondialisation Mais on peut aussi penser que la vision moderne euclidienne de l ordre juridique identifi l Etat et repr sent comme u
14. les crit res de compatibilit et leur pond ration soient explicites garantie de transparence et appliqu s de la m me mani re d une affaire l autre garantie de rigueur Politiquement mieux accept parce que plus souple ce processus n en demeure pas moins juridiquement plus fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 27 www fondation univ bordeaux fr fondation Synth se de cours Les m tamorphoses de l ordre juridique Bordeaux Universit SCIENCES universit Universite Fa K Boreaux PER AC Borvenux SYOTA eDF CND a METROPOLE complexe que l unification Unification Ce dernier processus tend vers une int gration parfaite Tout au moins d un point de vue formel car il instaure une stricte hi rarchie qui exclut toutes les diff rences et garantit la pr visibilit En revanche d un point de vue empirique l unification est difficile imposer et d un point de vue axiologique sa l gitimit est parfois contest e Encore faut il distinguer deux formes d unification Unification unilat rale transplantation et extra territorialit Soit par la transplantation d un syst me de droit un autre comme par exemple au d but du 20 me si cle les codes impos s en Chine par les puissances occidentales Soit par l extension d un syst me au del de ses fronti res c est dire par extension extra
15. ou parfaite unification Coordination Malgr l autonomie des divers syst mes juridiques l isolement devient impossible quel que soit le domaine consid r Ni les gouvernements d Etats ind pendants ni les l gislateurs de parlements souverains ni les juges appartenant des cours supr mes ne peuvent totalement ignorer l existence des autres ensembles juridiques nationaux r gionaux et internationaux la circulation des normes et le dialogue des juges sont devenus des ph nom nes courants C est ainsi que la coordination se d veloppe par le jeu d influences crois es des entrecroisements pourrait on dire pour marquer la r ciprocit M me aux Etats Unis o deux des juges de la Cour supr me les juges Scalia et Breyer se sont oppos s sur la question de savoir s il convenait de citer dans leurs opinions des positions jurisprudentielles adopt es en dehors de la common law notamment des d cisions de la Cour europ enne des droits de l homme Le dialogue des juges se d veloppe d ailleurs aussi au niveau europ en entre la Cour europ enne des droits de l homme et la Cour de justice de l Union europ enne CJUE alors qu il n y a pas de hi rarchie entre les deux cours sauf si l Union europ enne adh rait la Convention europ enne des droits de l homme Pour l heure des pratiques informelles comme des informations r ciproques sur leur jurisprudence respective vitent des conflits
16. usages touristiques etc EDF est prise dans des logiques contradictoires qu il faut concilier D s lors une concertation tr s active avec les acteurs de l eau notamment les collectivit s locales avec qui EDF passe de nombreuses conventions en constitue une solution EDF comporte des services qui proposent une ing nierie fine en mati re hydraulique ou encore qui r fl chissent aux sc narios hydro climatiques avec des partenaires comme l Office national de l eau et des milieux aquatiques Questions R ponses entre Mireille DELMAS MARTY et Michel MARIGOT Question de Mireille DELMAS MARTY La qualit du climat est consid r e comme un bien public mondial Est ce que l eau peut tre aussi consid r e comme un bien public mondial Le climat est un bien public mondial car son usage est consid r par les conomistes comme non exclusif et non rival Mon propre usage du climat n emp che pas l usage par quelqu un d autre Le cas de l eau est diff rent Dans ces conditions l eau et le climat rel vent ils de cat gories juridico conomiques identiques ou diff rentes Avec quelles cons quences pratiques en termes de protection de l environnement Selon Michel MARIGOT l eau ne rev t pas le caract re de bien public mondial dans la mesure o certains de ses usages ont vocation une appropriation priv e EDF est le 1 producteur hydraulique dans l Union europ enne La ressource rare qu est l eau oblig
17. apporter des r ponses cette situation Le principe multiplication du d bit minimal depuis 2014 L article L 214 18 du code de l environnement depuis la loi sur l eau et les milieux aquatiques du 30 d cembre 2006 pr voit que tout ouvrage construire dans le lit d un cours d eau doit comporter des dispositifs maintenant dans ce lit un d bit minimal garantissant en permanence la vie la circulation et la reproduction des esp ces vivant dans les eaux au moment de l installation de l ouvrage ainsi que le cas ch ant des dispositifs emp chant la p n tration du poisson dans les canaux d amen e et de fuite Ce principe est galement quantifi Plus pr cis ment ce d bit minimal ne doit pas tre inf rieur au dixi me du module du cours d eau en aval imm diat ou au droit de l ouvrage correspondant au d bit moyen interannuel valu partir des informations disponibles portant sur une p riode minimale de cinq ann es Ce d bit a fortement augment depuis la loi du 29 juin 1984 relative la p che en eau douce et la gestion des ressources piscicoles Pour EDF cette augmentation a impliqu la r alisation de travaux consid rables pour adapter les ouvrages aux nouvelles obligations Michel MARIGOT souligne qu EDF est tr s attentive ces questions environnementales Il existe une direction du d veloppement durable De m me parmi les engagements de responsabilit d entreprise d EDF figure fondati
18. chapper certains territoires au principe de souverainet et le common law avec la notion de trust faisant de l Etat le responsable des ressources g r es dans l int r t de tous Connaissant un certain succ s cette notion reprise dans bon nombre de textes internationaux valeur contraignante patrimoine mondial culturel et naturel sera par la suite appliqu e l homme ne doutant de rien la Lune et aux autres corps c lestes ou encore au g nome humain Le concept de patrimoine commun de l humanit appelle un r gime juridique sp cifique qui appliqu au fonds des mers et oc ans donnera naissance au Tribunal international du droit de la mer Il est pourtant abandonn lors du sommet de la Terre de Rio en 1992 Les raisons de cet abandon tiennent la r sistance de tous les Etats alors m me que leurs int r ts divergent les pays industrialis s craignent l interdiction des brevets sur le vivant tandis que les pays en d veloppement veulent pr server un droit de propri t sur leurs ressources territoriales C est peu pr s au m me moment qu appara t dans le champ international un nouveau concept celui de biens publics mondiaux La transformation de l humanisme autour des biens publics mondiaux Le concept de biens publics mondiaux merge dans les ann es 80 au croisement entre la strat gie du march et l esprit des droits de l homme L conomiste Paul SAMUELSON d finit ce
19. d veloppement c est aujourd hui la durabilit c est demain mais il ne faut pas oublier la dette cologique contract e hier par les pays industrialis s et invoqu e par les pays en d veloppement au nom de l quit et d un d veloppement durable et quitable fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 48 www fondation univ bordeaux fr Conf rence de cl ture Humaniser la mondialisation fondation Bordeaux Universit SCIENCES p Universit Universite lt Z BORDEAUX PO AC oreas SYOTA eDF CND a METROPOLE Le dernier d fi est l acc l ration des innovations technologiques Les nouvelles technologies sont en elles m mes ambivalentes Elles affichent l espoir de lib rer l homme des contraintes de la Nature biotechnologies et la promesse de d mocratiser le savoir technologies de l information et de la communication En m me temps elles portent en elles le risque de nouveaux modes d asservissement L Internet a favoris certains mouvements d mocratiques mais c est aussi par Internet que s instaure une soci t de surveillance Les biotechnologies facilitent la procr ation mais cr ent le risque de marchandisation du corps humain voire le formatage de l esp ce tandis que le courant transhumaniste entend am liorer l homme pour en faire un surhomme mais s int resse plus aux capacit s cognitives qu aux
20. du droit national mais son int gration des r seaux internationaux r gionaux et mondiaux Un autre d fi relatif au temps tient l incertitude des risques Le principe de pr caution est mal aim car mal nomm Il ne s agit ni d un v ritable principe ni de pr caution mais d un processus d anticipation introduisant d sormais les g n rations futures dans le champ juridique En somme s il ne peut pas tout le Droit peut beaucoup mais condition d innover lui m me La pr caution n est pas le refus de l innovation mais l quilibrage entre l innovation et la pr servation L appr ciation des risques devrait d s lors reposer sur deux types d indicateurs Premi rement des indicateurs relatifs la gravit du risque et relevant d une approche scientifique par des experts Deuxi mement des indicateurs de tol rance ou d acceptabilit du risque permettraient d viter les d rives vers des soci t s de la peur qui au pr texte d radiquer tous les risques placent toute la population sous une surveillance permanente infantilisante voire d shumanisante Face la peur les mots clefs seraient donc aussi confiance et imagination Question pos e Cynthia FLEURY par Guillaume LE BLANC Quelle relation entre courage et politique Avant d aborder pr cis ment la relation entre le courage et la politique Cynthia FLEURY propose des rappels des r flexions avanc es dans l
21. envisag s Le premier est le contrat naturel de Michel SERRES con u comme un contrat social global largi l ensemble des humains Or comme le souligne Mireille DELMAS MARTY la notion de contrat est difficile transposer l chelle d une communaut mondiale qui englobe tous les humains N cessairement total un tel contrat risque de conduire vers une soci t totalitaire o la solidarit se transforme en surveillance permanente et contr le g n ralis Le deuxi me mod le est celui de la soci t du risque propos par Ulrich BECK dans le prolongement du constat d HABERMAS que la globalisation des risques unit le monde en une communaut involontaire de risques Or pour Mireille DELMAS MARTY ce mod le est inachev car une communaut doit tre volontaire et non involontaire D o sa proposition de se r f rer la notion de bien commun l envers du Mal propre de Michel Serres pour imaginer un troisi me mod le celui de la communaut de destin une communaut volontaire parce que sa qu te du bien commun accompagne la prise de conscience d un destin commun BOURDON W Petit manuel de d sob issance citoyenne Lat s 2014 BECK U La soci t du risque Sur la voie d une autre modernit trad de l allemand par L Bernardi Paris Aubier 2001 DELMAS MARTY M La refondation des pouvoirs Les forces imaginantes du droit Ill ed Le Seuil Paris 2007 R sister responsabiliser antic
22. es Enfin une rencontre entre les repr sentants du monde de l entreprise et les juristes a fait l objet d changes et de questionnements autour des biens publics mondiaux et de la corruption confrontant l approche de terrain et l approche th orique Face la mondialisation que peut le Droit Le Droit peut il contribuer humaniser la mondialisation Pour cette derni re intervention Mireille DELMAS MARTY propose d largir la r flexion initiale que peut le Droit l ensemble des d fis cr s par la mondialisation le droit peut il contribuer humaniser la mondialisation De prime abord cette interrogation peut surprendre En effet l humanisme juridique n a pas de tout temps fait bon m nage avec le Droit vu souvent comme un instrument au service du pouvoir L humanisme juridique terme employer avec beaucoup de pr cautions serait pour certains un mythe voire m me une mystification Pourtant des signes montrent qu une transformation est en cours car la mondialisation actuelle redistribue les cartes C est la premi re fois qu elle atteint aussi directement peu pr s tous les syst mes de droit Et par trois voies principales l universalisation des valeurs la globalisation des march s et l acc l ration des innovations technologiques Mais ce droit mondialis ne r alise pas le r ve de KANT d une paix perp tuelle entre les nations Certes ces derniers mois plusieurs signaux posi
23. es D o la n cessit d aller plus loin La cons cration de l humanisme d interd pendance l exemple du crime d cocide Le projet de cr er un crime international d cocide veille des r sonances avec le terme d homicide tuer un individu et de g nocide exterminer un groupe ou une population II marque ainsi le passage d un humanisme fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 16 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les d fis environnementaux et la formation de valeurs communes fondation Bordeaux Universit SCIENCES Universit i 4e UE AC vis SYSTA genr cou X ikin en st nee de s paration un humanisme d interd pendance car le terme d cocide vise la fois les populations humaines et l quilibre des cosyst mes En d autres termes ce crime d cocide qui tend prot ger l humanit mais aussi les cosyst mes serait d fini partir de comportements graves contre l environnement qui en temps de paix comme en temps de conflits arm s portent atteinte la s ret de la plan te Plus pr cis ment il s agirait des actes causant soit la mort soit des infirmit s permanentes ou des maladies incurables une population soit la d gradation tendue durable et grave de lair de l atmosph re des sols des eaux des milieux aquatiques de la faune de la flore ou leurs
24. fonctions cologiques Le projet a d abord t lanc via une initiative citoyenne m canisme pr vu l chelle europ enne Union Europ enne mais non l chelle mondiale Introduit par le Trait de Lisbonne en 2007 il permet un groupe de ressortissants de plusieurs tats membres de lancer une initiative l gislative en demandant la Commission europ enne d adopter un texte Concernant le crime d cocide la tentative a chou car toutes les conditions d adoption n taient pas remplies A noter que la deuxi me initiative citoyenne europ enne concernait galement le droit de l environnement car elle portait sur l eau Mireille DELMAS MARTY imagine une transposition de ce m canisme juridique une chelle mondiale Pour ce faire nul besoin d un Etat mondial Il suffirait mais le projet se heurte des obstacles politiques de cr er une Organisation mondiale devant laquelle des organisations non gouvernementales pourraient lancer des initiatives citoyennes L objectif ne semble pas utopique au vu de la place du droit de l environnement dans les engagements des ONG En tout cas il marque l importance des acteurs dans la gouvernance mondiale COURNIL Ch COLARD FABREGOULE C dir Changements environnementaux globaux et droits de l homme Bruylant 201 2 DELMAS MARTY M Vers une communaut de valeurs Les forces imaginantes du droit IV ed Le Seuil Paris 2011 FOUCHARD I NEYRET L
25. la Nature et fait de l Homme le conqu rant de la Nature est remis en cause car il met en danger la survie de l humanit et plus largement la s ret de la plan te y compris l quilibre cologique de l ensemble du monde vivant Pour l illustrer Mireille DELMAS MARTY propose un parall le avec l chelle des temps g ologiques Il se pourrait que la p riode de l anthropoc ne terme invent par le prix Nobel de chimie Paul CRUTZEN dans laquelle l humanit deviendrait une force g ologique succ de d sormais l holoc ne La question a t d battue r cemment par un groupe de travail r uni sous la pr sidence du g ologue britannique Jan ZALASIEWICZ Evoquant ce d bat le philosophe et anthropologue Bruno LATOUR le r sume ainsi la question est de savoir si nous nous trouvons encore dans l holoc ne ou bien si nous sommes entr s dans une poque de la Terre beaucoup plus agit e En tout cas il semble qu un humanisme d interd pendance reposant sur les interrelations entre l Homme et son environnement pourrait se substituer l humanisme de s paration Sans pour autant assimiler la nature humaine la nature non humaine car le monisme radical qui irait jusqu humaniser le vivant non humain peut aussi conduire d shumaniser l tre humain en rejetant toute sp cificit humaine Il faut en effet souligner que la relation entre l humain et le non humain est sans r ciprocit donc asym
26. la mondialisation du fondation droit Bordeaux Universit SCIENCES Universit FO POE AC Ven SYSTA y Fenr cb Se ft La pr pond rance des op rateurs conomiques conduit se poser une premi re question partage de responsabilit avec les Etats ou usurpation de la souverainet Le terme d usurpation employ par Mireille DELMAS MARTY est une r f rence l ouvrage de Susan GEORGE intitul Les Usurpateurs Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir L auteur affirme documents l appui qu un transfert de pouvoirs vers les op rateurs conomiques est d j en cours Selon le Conseil conomique social et environnemental les entreprises dites multinationales puis transnationales sont des soci t s dont le si ge social est dans un pays d termin et qui exercent leurs activit s dans un ou plusieurs autres pays par l interm diaire de succursales ou de filiales qu elles coordonnent Elles sont apparues dans le prolongement d une conomie multinationale qui autorise les investissements directs l tranger et permet la mobilit des activit s productives d un territoire l autre L conomie multinationale donne les moyens aux grandes firmes de choisir leur implantation en fonction du cadre juridique le plus proche de ses int r ts jurisdiction shopping Mobilit et autonomie ont ainsi permis la fois l expansion des pouvoirs des ETN et la marginalisation des cont
27. le r sultat d une alliance entre les acteurs scientifiques et les organisations non gouvernementales Enfin l humanisme juridique se transforme L humanisme de s paration faisant de l Homme le conqu rant de la Nature laisse place un humanisme d interd pendances entre l Homme et la Nature Le projet du crime d cocide semble symboliser cette transformation en visant les atteintes la s ret de la plan te afin de prot ger la fois la population et l quilibre de l cosyst me fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 8 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES gt Universit universit i BORDEAUX P Alsa Sorosas SYSTA eDF CND a METROPOLE Questions pos es par Guillaume LE BLANC La perspective avec laquelle le Droit doit poser des questions sur les enjeux environnementaux est elle n cessairement une perspective cosmopolitique Est ce que dans l extension de la notion de droit il y a des r f rences aux justices alternatives la soft law soit des syst mes de droit non formalis s Intervention de Mireille DELMAS MARTY Sur la premi re question le cosmopolitisme est une id e ancienne que l on retrouve chez des auteurs aussi diff rents que le philosophe allemand KANT et le juriste chinois KANG YOUWEI M ta
28. ne sont plus seulement des principes de philosophie fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 47 www fondation univ bordeaux fr Conf rence de cl ture fondation Humaniser la mondialisation Bordeaux Universit SCIENCES Universit universite b j BORDEAUX PER AC orras SYSTA eDF CND ak M TROPOLE politique mais des principes de droit que l on peut invoquer par exemple partir de la Convention europ enne des droits de l homme pour construire un argumentaire devant un juge Ce Droit des droits de l homme tr s pr sent au niveau r gional appara t aussi au niveau mondial o s accumulent une quantit d instruments commencer en 1966 par les deux Pactes internationaux Pacte relatif aux droits civils et politiques et Pacte relatif aux droits conomiques sociaux et culturels S ajoutent le droit humanitaire et la justice p nale internationale qui se met en place depuis la cr ation dans les ann es 90 des tribunaux internationaux pour l ex Yougoslavie et le Rwanda puis la Cour P nale internationale permanente CPI depuis 2002 Il s agit d une double r volution on peut d sormais condamner un Etat au nom des droits de l homme et au moins en th orie un chef d Etat en exercice au nom de l humanit Cependant cet universalisme thique r siste mal aux d rives identitaires La peur conduit d s
29. observer que la mondialisation du droit tait au confluent des deux axes de la globalisation conomique et financi re et de l universalisation des droits de l homme Vous parlez de la soft law travers ses trois composantes le flou le mou et le doux Est ce que c est toujours du Droit Mireille DELMAS MARTY sugg re qu il y a un continuum entre soft law et hard law car le durcissement peut tre progressif Encore faut il distinguer le flou une norme impr cise le mou une norme facultative et le doux une norme non sanctionn e A l inverse le hard law est un droit pr cis obligatoire et sanctionn Toutes les cat gories interm diaires facilitent le passage de l un l autre fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 34 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 1 R sister responsabiliser anticiper fondation Bordeaux Universit SCIENCES gt rest Universit RE T PO A Moreas 9 DTA lt EDF CND EU Question de Fr d rique FRISON LEFEVRE juriste En mati re de construction un certain nombre de normes dans le champ environnemental vont g n rer des surco ts alors qu elles ont pour objectif de rendre le logement plus digne Ces normes vont carter un certain nombre de personnes qui ne pourront plus acc der en termes de propri t et de location car le bailleur ench rira l
30. qualit s thiques oubliant que l humanit se situe au croisement d une double volution l hominisation biologique autour d une seule esp ce et les humanisations thiques travers la diversification des cultures Le temps du programme expliciter les objectifs d un futur ordre mondial Pour mener bien le projet d humanisation de la mondialisation trois objectifs l instar des trois actes d une pi ce de th tre sont propos s par Mireille DELMAS MARTY Acte I R sister la d shumanisation Qui va r sister la d shumanisation La r ponse est d encourager la citoyennet plusieurs niveaux et de la renforcer par une d ontologie des organisations non gouvernementales et des experts Quant aux moyens pour r sister les droits de l homme sont devenus opposables la loi via l existence d un contr le de constitutionnalit m me la Chine en tudie la possibilit et galement aux Etats dans les r gions comme l Europe o existe une Cour internationale des droits de l homme Les droits de l homme sont aussi devenus justiciables car les juges peuvent les appliquer Enfin les droits de l homme sont modulables La cat gorie des droits de l homme n est pas uniforme et certains droits peuvent entrer en conflits comme la libert d expression et le droit la vie priv e Il faut donc admettre des limites un certain nombre d entre eux Mais tous les droits de l homme ne sont pas mo
31. relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 31 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 1 R sister responsabiliser anticiper fondation Bordeaux Universit SCIENCES gt BORDEAUX UNiVersite J lt i Z BORDEAUX UE AGREE Moi SYSTA y genr cb X e Afin de restituer au mieux l originalit de l exercice propos la pr sente synth se a t r dig e sous forme de dialogue entre les diff rents intervenants Questions R ponses entre Mireille DELMAS MARTY et les participants Question de Karine OUDOT A titre liminaire Karine OUDOT souligne que l ouvrage de Mireille DELMAS MARTY d livre une lecture clairante sur le monde dans lequel nous vivons Aussi elle souhaite revenir sur diff rentes notions abord es dans le livre La premi re porte sur la formulation aux armes citoyens Pour Karine OUDOT par cette notion de r sistance Mireille DELMAS MARTY associe le droit du citoyen son programme De fait il s ins re dans le processus de transformation sociale qui passe par le combat civique La deuxi me formulation est celle prononc e lors d une mission de radio ritournelle humaniste Cette expression est int ressante dans la mesure o elle g n ralise la mise en relation des diff rents acteurs de la soci t et la capacit du citoyen interpeller le droit diff rentes
32. se rendant sur place que les salari s parleront de leurs situations Il parait n cessaire de les laisser parler de les couter Suite cela les repr sentants de l entreprise pourront intervenir et arr ter ventuellement le projet Enfin Bruno SCHMITT insiste sur la formation des fran ais Il a remarqu qu il y a un int r t social chez les ing nieurs fran ais ils sont habiles culturellement ils respectent les autres individus et ne veulent pas fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 42 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 2 ner Que peut le Droit face aux d fis environnementaux Bordeaux Universit SCIENCES Universit universite sat j BORDEAUX PE AC PBorDenux SYOTA v eDF CND ak M TROPOLE n cessairement imposer leur point de vue sur ce qui se passe dans le monde Les ing nieurs fran ais r ussissent bien dans ce contexte Le roman peut tre une source d inspiration Il faut lire des romans pour comprendre les impacts des infrastructures dans l environnement Questions R ponses entre Mireille DELMAS MARTY et Bruno SCHMITT Question de Mireille DELMAS MARTY La responsabilit sociale de l entreprise se situe dans deux perspectives diff rentes Il y a d sormais la fois une responsabilit sociale au sens de prise en charge des probl mes thiques travers les chartes d ont
33. side dans le fait de croire que le mal se situe l ext rieur d elle m me Il est en effet possible de toujours penser que le Mal est une figure ext rieure la d mocratie comme le terrorisme par exemple Il est sans doute plus difficile de penser que des formes de Mal naissent de l int rieur m me du d veloppement de la d mocratie Concernant la vuln rabilit cologique il fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 6 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES Universit s FEL PAE AC Niii SYSTA 5er cop Ye fre semble que la d mocratie en tant que telle produise en raison notamment de l conomie de march des effets tragiques sur l environnement Il est int ressant de noter que le courage politique consisterait voir comment la d mocratie participe de ce Mal qui est la destruction de la plan te D bat entre les intervenants Question pos e Mireille DELMAS MARTY par Guillaume LE BLANC Dans votre analyse de l humanisme juridique quelle r ponse apportez vous ce courage Au nom de quoi faut il lutter contre la propagation de la peur Mireille DELMAS MARTY indique que le terme de courage n est pas voqu explicitement dans un texte particulier mais qu il sous tend peut tre implicitement tous ses ouvrages
34. sistance la d shumanisation de l homme par l homme Dans ses travaux LOMBROSO d signait le criminel comme un humain inachev L inhumain est la d shumanisation de l homme par l homme Le processus d humanisation consiste refuser tous les pratiques qui consistent d shumaniser Plus particuli rement en mati re d environnement la relation en jeu est celle de l Homme avec le non humain On constate une mont e en puissance d un humanisme d interd pendance Une relation entre l Homme et le non humain se construit A titre d exemple Philippe DESCOLA titulaire d une chaire au Coll ge de France De l anthropologie de la Nature propos des mod les dans le mode de concevoir cette relation emploie l expression d un universalisme de mise en relation Cela consiste repenser la relation avec le non humain Cette relation nouvelle carte un humanisme de domination et pr ne un humanisme d interd pendance Cynthia FLEURY ajoute que Philippe DESCOLA dans Par del culture et nature dresse quatre types d ontologies Il montre bien que la relation de s paratisme nature et culture est non majoritaire dans le monde Demain sur ces questions d humanisme l Occident aura beaucoup apprendre des autres syst mes concernant la dialectique de l homme et du vivant Cela renvoie la th se d fendue par Aldo LEOPOLD dans L Almanach d un comt des sables propos de l thique de la Terre L auteur propose une vi
35. sollicit s Or le syst me lectrique a besoin de tous les moyens possibles pour viter une rupture d approvisionnement Certains ouvrages hydrauliques sont n cessaires la production d lectricit en p riode de pointe de consommation D apr s l article L 214 18 du code de l environnement pour les ouvrages qui contribuent par leur capacit de modulation la production d lectricit en p riode de pointe de consommation et dont la liste est fix e par d cret en Conseil d Etat pris apr s avis du Conseil sup rieur de l nergie ce d bit minimal ne doit pas tre inf rieur au vingti me du module du cours d eau La contrainte est desserr e pour ces ouvrages particuliers Concernant les cours d eau atypiques L article L 214 8 alin a 2 pr voit une fixation du d bit minimal pour trois types de cours d eau atypiques identifi s le cas du barrage dont l aval imm diat est noy par le remous du plan d eau d un autre barrage de m me nature le cas de cours d eau o il n y a pas d esp ces prot g es de fait les cours d eau dont les caract ristiques g ologiques sont l origine de la disparition d une part importante des coulements d eau naturels certaines p riodes de l ann e Variation du d bit minimal selon les p riodes de l ann e Un d bit minimal variant selon les p riodes de l ann e peut tre fix condition que la moyenne annuelle reste fondation Bordeaux Unive
36. territoriale L exemple du droit am ricain est significatif comme en t moigne l affaire r cente de la banque BNP Paribas condamn e une amende de 8 milliards de dollars pour avoir viol des embargos am ricains Condamnation sans aucun proc s gr ce une proc dure de transaction qui permet au procureur de diff rer les poursuites si l int ress s engage se mettre en conformit compliance tout en payant une amende forfaitaire Unification multilat rale hybridation unification peut aussi tre con ue au croisement de plusieurs syst mes Par exemple le projet de procureur europ en pour la lutte contre la fraude aux int r ts financiers de l Union a t labor sur un mod le nouveau dit contradictoire par hybridation entre la proc dure de type inquisitoire tradition romano germanique et celle de type accusatoire common law Le r sultat est unifi mais la m thode est pluraliste De m me pour les statuts des tribunaux p naux internationaux pour le Rwanda et pour l ex Yougoslavie M me si originairement les r gles proc durales taient davantage inspir es du mod le accusatoire plusieurs r visions du r glement de proc dure et de preuve ont progressivement introduit des l ments du mod le inquisitoire et notamment le contr le d un juge d s la phase pr paratoire Les niveaux d organisation Passer des processus d interaction de v ritables organisations n est pas un exerci
37. trique C est pourquoi des expressions comme droits de la Nature ou droits des animaux semblent inappropri es En revanche le droit peut prendre en compte les devoirs de l Homme l gard de la Nature ou encore les devoirs de l Homme l gard du vivant non humain Une p riode de transition Traditionnellement les syst mes de droit sont identifi s aux Etats Le droit de l environnement reste donc avant tout un droit national En France par exemple on pense la Charte de l environnement adopt e en 2004 ou aux lois dites Grenelle I du 3 ao t 2009 et Grenelle II du 12 juillet 2010 Mais il est galement infra national C est d ailleurs ce titre que le premier Sommet mondial des r gions pour le climat s est tenu Paris les 10 et 11 octobre 2014 Et voici qu au plan international voire supranational des textes s accumulent mais de fa on fragment e prot geant tant t l eau tant t lair tant t le climat tant t la biodiversit etc et dispers e au niveau international mondial mais aussi r gional Quelques exemples au niveau mondial la D claration de Stockholm faisant suite la Conf rence des Nations Unies sur l environnement qui s est d roul e du 5 au 16 juin 1972 le Sommet mondial sur le d veloppement durable de Johannesburg du 4 septembre 2002 la conf rence des Nations Unies sur l environnement et le d veloppement aussi appel e Sommet de la T
38. 2 Que peut le Droit face aux d fis environnementaux fondation Bordeaux Universit SCIENCES gt BORDEAUX UN versite Le Saif BORDEAUX PE AC PBorDenux SYOTA v eDF CND a METROPOLE pourquoi le d bit r serv n est pas fix par la loi mais par les acteurs eux m mes Par cons quent m me si des logiques sont similaires module 10 les r gimes juridiques varient selon les Etats La question de la mise en concurrence des concessions hydro lectriques est illustrative En Europe la France est un des seuls Etats mettre en concurrence ses concessions hydro lectriques Intervention de Bruno SCHMITT Les responsabilit s et valeurs port es par les entreprises telles que SYSTRA sur les march s internationaux A titre liminaire Bruno SCHMITT se livre une pr sentation de l entreprise SYSTRA Il s agit d une soci t d ing nierie qui intervient dans de nombreux pays dans le monde pour le secteur des infrastructures de transport SYSTRA n exploite pas les infrastructures construites comme les trains les tramways etc Cette mission est r alis e par les clients de SYSTRA Les ing nieurs de l entreprise r alisent les plans et ensuite le constructeur du pays dans lequel intervient l entreprise construit l infrastructure SYSTRA emploie actuellement 4800 employ s Ce nombre s l vera dans peu de temps 7000 en moyenne 500 personnes par an sont embauch es Le besoin d infrastructures dans le mond
39. Changements climatiques 2013 Contribution du Groupe de travail Les l ments scientifiques Changements climatiques 2014 Contribution du Groupe de travail Il Cons quences adaptation et vuln rabilit Changements climatiques 2014 Contribution du Groupe de travail Ill L att nuation du changement climatique Rapports disponibles sur le site www ipcc ch index htm fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 17 www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 Synth se de cours n 2 Les acteurs de la mondialisation du droit SCIENCES E gt BORDEAUX UN Versite rt SA BORDEAUX PO AC VSee SYSTA SSeDF coup Ye ak M TROPOLE Probl matique La gouvernance mondiale est elle en Mots cl s mondialisation redistribution des pouvoirs mesure d humaniser la mondialisation ex cutif l gislatif et judiciaire entreprises transnationales acteurs civiques acteurs scientifiques responsabilit sociale etre etre et environnementale de l entreprise RSE e Science politique Sciences Po Bordeaux 18 novembre Concepts e Gouvernance mondiale e S paration des pouvoirs La doctrine dite de s paration des pouvoirs tend assurer au sein de l Etat un quilibre dans la distribution des pouvoirs l gislatif ex
40. En revanche l une des formules qu elle emploie souvent est le Droit doit rester modeste En d autres termes le droit n est pas tout puissant C est la raison pour laquelle le cycle de conf rences dans le cadre de la chaire sera articul autour de la question que peut le Droit Les juristes doivent rester modestes mais vigilants et aussi innovants A travers l appel R sister responsabiliser anticiper on retrouve le courage mais aussi l innovation Mais l heure actuelle face aux d fis environnementaux le Droit semble d sarm Ces d fis imposent d abord une nouvelle relation l espace en raison de leur extension globale L exemple du changement climatique est significatif On ne peut combattre ce danger par des mesures seulement nationales ni m me r gionales Or traditionnellement le droit est identifi l Etat D o la n cessit d innover car on ne dispose pas de mod les parfaitement adapt s Le mod le souverainiste est d pass le climat ne s arr te pas aux fronti res Quant au mod le universaliste il reste utopique l chelle mondiale et d ailleurs dangereux s il devait conduire une sorte d imp rialisme de l Etat le plus puissant C est pourquoi il faudrait faire preuve d imagination afin de r ussir par le Droit ordonner le multiple c est dire les diff rents syst mes juridiques nationaux autour de principes communs Cela n implique videmment pas la suppression
41. M me l chelle mondiale les organisations internationales devront apprendre se coordonner Par exemple l Organisation mondiale du commerce OMC commence int grer certaines r gles du droit de l environnement Encore hypoth tique la reconnaissance des droits fondamentaux titre de standards universels pourrait amener l Organe de r glement des diff rends imposer aux Etats membres sinon une clause de sauvegarde des droits fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 26 www fondation univ bordeaux fr fondation Synth se de cours Les m tamorphoses de l ordre juridique Bordeaux Universit SCIENCES i BORDEAUX UN versit J i B0RDEAUX PO AC oreas SYSTA S TEDF CND a METROPOLE de l homme du moins une clause sociale par interaction entre l OMC et l Organisation internationale du travail OIT d faut d une hi rarchie qui supposerait la reconnaissance de r gles imp ratives encore en d bat jus cogens ou de concepts encore discut s biens publics mondiaux l apport essentiel de ces changes horizontaux est de favoriser l vitement des conflits et d aider r soudre certaines contradictions Ils pr parent la transition en acclimatant les diff rents ensembles juridiques l internormativit Mais celle ci ne pourra devenir une v ritable mise en ordre que s il existe pr cis ment un pri
42. MARTY deux types d innovations sont distinguer une innovation technologique surdimensionn e et une innovation juridique sousdimensionn e De la m me mani re il faut distinguer deux types de peur La peur exclusion c est dire la peur de l autre qui replie la soci t sur elle m me et la peur solidarit qui l inverse rapproche les tres humains les uns des autres leur faisant prendre conscience de leur destin e commune Elle pourrait tre l amorce d une communaut pas seulement internationale c est dire inter tatique mais galement interhumaine HABERMAS dans La paix perp tuelle Le bicentenaire d une id e Kantienne parlait de communaut involontaire de risques La peur solidarit peut tre un aiguillon mais elle n est pas suffisante Encore faudrait il aller vers une communaut volontaire tendue vers un destin commun A Cela dit la gouvernance est reconstruire et l humanisme juridique transformer Si la gouvernance est reconstruire c est essentiellement du fait de l entr e dans la sph re internationale de nouveaux acteurs la fois des acteurs conomiques entreprises transnationales des acteurs scientifiques experts et des acteurs civiques organisation non gouvernementales simples citoyens Les acteurs civiques sont les plus faibles mais aussi les plus actifs d fendre le bien commun au niveau mondial Par exemple l laboration du Protocole de Kyoto en 1997 a t
43. Universit Universite BORDEAUX EE AC Yikes SYSTA eDF CND e a METROPOLE A la suite de sa pr sentation Bruno SCHMITT d cide d aborder un probl me concret li l thique des affaires celui de la corruption Ce type de projet brasse des sommes d argent importantes De fait l entreprise qu il repr sente ressent une pression de la part des responsables politiques du client ou encore du constructeur Pour placer de l argent un projet d infrastructures de transport constitue une solution pour un responsable politique Sp cifiquement une telle situation peut se pr senter de la mani re suivante alors que le projet co te initialement une somme X les ing nieurs devront r initialiser les plans pour une somme inf rieure Y La diff rence entre le co t initial du projet et co t r valu du projet sera revers e au corrupteur Face cette situation SYSTRA joue un r le de garant de l int grit L entreprise met en place des solutions pr ventives aux probl mes de corruption Premi rement des solutions juridiques existent Dans la majorit des l gislations trang res la corruption est prohib e De m me ces solutions juridiques ont une port e extraterritoriale on peut condamner en France une soci t qui a fait de la corruption dans un pays tranger Mais ces solutions ne suffisent pas C est pourquoi SYSTRA d veloppe des solutions suppl mentaires Pour autant selon Bruno SCHMITT une donn e est p
44. a persistante lenteur du c t des droits de l homme confront e l acc l ration de l int gration du commerce partir de la cr ation de l OMC en 1994 Autrement dit on d couvre les d sordres dus aux vitesses Les vitesses d int gration A mesure que les interactions se d veloppent et que les niveaux d organisation se diversifient apparaissent des carts de vitesses soit d un ensemble l autre asynchronie soit l int rieur d un seul ensemble polychronie La dyschronie ou asynchronie repose sur des dysfonctionnements entre plusieurs espaces normatifs fonctionnant des vitesses distinctes Ainsi en est il des espaces droits de l homme et commerce mondial l espace droits de l homme est plus ancien mais sa r ception est lente alors que l espace commerce mondial est plus r cent via la cr ation de l OMC en 1994 mais a progress rapidement Plusieurs l ments attestent ces dysfonctionnements les droits de l homme ne peuvent pas tre invoqu s devant l OMC les droits sociaux n ont pas t mondialis s au contraire du commerce La polychronie suppose un espace unique fonctionnant des vitesses variables L exemple le plus connu est celui des coop rations renforc es en Europe mais l chelle mondiale on peut galement citer l espace Kyoto sur le changement climatique Les engagements pris par les Etats pour r duire leurs missions de gaz effet de serre ob
45. ationale adopt e le 18 d cembre 1990 par l Organisation des Nations Unies reconna t des droits tous les travailleurs migrants et aux membres de leur famille Il est vrai que cette convention n a t ratifi e que par les pays d migration et non par les pays d immigration Deuxi me contradiction la prosp rit progresse cons quence des effets positifs de la globalisation conomique mais les in galit s augmentent Face l exclusion sociale aux r gressions en mati re de droits sociaux et de lutte contre la pauvret et la d gradation des conditions de travail les questions sociales ne sont pas mondialis es et restent du ressort des Etats Or les Etats sont d sarm s car s ils veulent attirer des investisseurs ils doivent adopter un r gime social qui leur soit favorable Sur les march s des droits les Etats sont doncincit s limiter les droits sociaux D o l effet pervers de cette dissociation entre la mondialisation du commerce et des investissements et le maintien des protections sociales dans la sph re nationale La troisi me contradiction tient au d veloppement conomique qui avance alors que simultan ment la d gradation de l environnement progresse D s lors comment concilier droit au d veloppement et droit l environnement La formule du d veloppement durable annonce une conciliation pourtant difficile mettre en uvre car il faudrait conjuguer le pr sent le futur et le pass le
46. atiques Ce rapport g n ral est divis entre plusieurs tudes sur les l ments scientifiques les cons quences adaptation et vuln rabilit l att nuation du changement climatique Les rapports sont publi s et r sum s en une quarantaine de pages via un rapport de synth se destin faciliter la d cision et inspirer le dispositif juridique de mise en uvre Les experts jouent ainsi un r le d cisif dans l laboration des grands textes internationaux dans le domaine de l environnement Le Protocole de Kyoto de 1997 souhait par les ONG a t labor partir des tudes du GIEC 1 e 7 L Vers les soci t s du savoir Unesco 2005 fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 23 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les acteurs de la mondialisation du fondation droit Bordeaux Universit SCIENCES Universit tA PU AC vai SYSTA SSenr con je sim qui demande pr sent de fa on de plus en plus pressante le renforcement du dispositif pour la p riode post Kyoto Cependant m me si le GIEC a r cemment pr cis les conditions de recrutement des experts pour mieux garantir leur ind pendance et leur impartialit l laboration d un statut mondial de l expert reste l tat de projet Conclusion Pour repr senter une future gouvernance mondiale plusieurs mod les sont
47. ce vident Comme le souligne Anne FAGOT LARGEAULT dans l ouvrage Philosophie des Sciences des ensembles d v nements m me s ils sont interconnect s ne passent pas ais ment de l amas l organisation Il ne suffit pas de rassembler des v nements pour former une organisation suffisamment autonome et stable pour constituer un ordre juridique C est pourquoi le terme d espace pris dans un sens fonctionnel est de plus en plus souvent employ A ce titre on parle d espace judiciaire europ en pour indiquer les r gles de coop ration et d harmonisation communes aux pays membres de l Union europ enne De m me les terminologies Espace Schengen et L Espace de libert de s curit et de justice visent des sous ensembles de UE A l chelle plan taire par Espace Kyoto on d signe l ensemble des tats qui ont ratifi le Protocole de Kyoto de 1997 sur le changement climatique Au niveau europ en S agissant de l Europe des communaut s puis de l Union l expression d ordre communautaire implique une certaine autonomie En revanche le dispositif de la CEDH constitue seulement un espace droits de l homme Cette dissym trie au sein de l Europe juridique a commenc se r duire partir du moment o tous les pays fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 28 www fondation univ bordeaux fr fo
48. cit dans la pratique Au contraire Mireille DELMAS MARTY plaide pour un autre mod le celui qu elle nomme le pluralisme juridique L id e directrice est d encourager une mise en ordre du monde Pour ce faire il s agit de proposer une articulation entre les niveaux national et mondial en passant par le niveau r gional notamment le niveau europ en Cette mise en ordre s av re n cessaire cause du march qui produit des effets de d r gulation l chelle mondiale II y a pluralisme car les pratiques combinent un droit supranational la pluralit s des droits nationaux tout en int grant un niveau interm diaire de droits r gionaux Cette mise en ordre proc de de processus interactifs qui naissent entre ces trois niveaux C est ainsi que la Convention de Rio et le protocole de Kyoto introduisent une interaction deux niveaux national et mondial en mati re de changement climatique en posant le principe de responsabilit s communes mais diff renci es Guillaume LE BLANC propose galement d op rer un parall le avec l expression faire reculer l humain Elle marque un d fi la fois th orique et pratique Mireille DELMAS MARTY prend le pari d humaniser la mondialisation sous trois l ments r sister responsabiliser anticiper Il s agit de r sister la d shumanisation engendr e notamment par les effets de la mondialisation puis de responsabiliser les acteurs de la mondialisation et enfin d ant
49. compar s la trag die humaine de la Seconde Guerre Mondiale En effet ces changements risquent d apporter une violation syst matique des droits de l homme pour les pauvres et les g n rations futures et un grand pas en arri re pour les valeurs universelles De m me un parall le est sugg r avec les v nements survenus sur l Ile de P ques soit la disparition d une civilisation tr s labor e En 2007 et 2014 les rapports du Groupe d experts intergouvernemental sur l volution du climat dressent un constat alarmant En 2007 le rapport alertait sur les effets graves et irr versibles du r chauffement climatique Il soulignait la part croissante des changements dus aux activit s humaines Le rapport de 2014 abonde dans ce sens renforce l id e que la qualit du climat devient une valeur prot ger et que l inaction constituerait une violation manifeste au droit la vie et la s ret de la personne La qualification de biens publics mondiaux permet d organiser une interaction entre les strat gies du march et l esprit des droits de l homme au risque si l on n y prend garde de dissoudre les droits de l homme dans le march Les strat gies du march sont en effet mieux adapt es la fourniture de biens priv s qu celle de biens collectifs Les missions de gaz effet de serre en sont un exemple significatif C est ainsi que Nicholas STERN dans son c l bre rapport de 2006 sur l
50. connaissance d un crime d cocide Mais elle a chou car les conditions d adoption n taient pas r unies Une autre initiative citoyenne est en cours sur le droit de l eau Pour autant Internet peut tre un bon instrument pour mettre en pratique l action d initiative citoyenne Il permet de rassembler plus facilement le groupe de citoyens Deuxi mement l expression citoyennet plusieurs niveaux d signe en effet une sorte de superposition des citoyennet s On est citoyen dans sa ville dans son pays dans sa r gion infra ou supra nationale citoyennet europ enne Pour autant une citoyennet mondiale est elle possible Pour Mireille DELMAS MARTY l Europe est un laboratoire par rapport la mondialisation un laboratoire o l on effectue des essais Si ces essais sont concluants on pourra tenter de les transposer en tout ou partie au niveau mondial Dans cette optique l initiative europ enne pourrait tre transpos e une chelle mondiale Enfin de prime abord la mondialisation est per ue comme uniformisante supprimant la diversit des cultures et des peuples Cependant le droit mondial peut consacrer un universel pluriel un droit commun dans lequel on r introduit le contexte national A l chelle r gionale c est d j ce que fait la Cour europ enne des droits de fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 32 ww
51. contient une disposition qui permet de transiger avec l autorit De nombreux plaider coupable sont rendus Il s agit de transactions entre le requ rant et l entreprise la place des d cisions juridictionnelles En France les transactions avec un juge fran ais sont impossibles Seules les sanctions juridictionnelles seront prises Mireille DELMAS MARTY pr cise qu en droit am ricain de telles pratiques sont accept es dans l optique d un accord consid r comme gagnant gagnant Le procureur ne r alise pas d enqu te et les preuves sont fournies par l entreprise mais celle ci chappe un proc s p nal qui risquerait de durer longtemps et porte en lui la menace de peines d emprisonnement pour les dirigeants Cependant il faut des conditions comme la transparence de la proc dure et la proportionnalit de la sanction ainsi que l indemnisation des victimes Un tel syst me pourrait tre transpos l chelle europ enne dans le domaine de la protection des int r ts financiers de l Union l occasion de la cr ation du futur procureur europ en galement comp tent en cas de corruption Il serait envisageable de diff rer les poursuites sous r serve de la n gociation Question de Mireille DELMAS MARTY Que pensez vous de l utilisation croissante des tribunaux d arbitrage qui permettent une grande entreprise de poursuivre un Etat N y a t il pas l une modification de l quilibre des pouvoirs entre le
52. de la chaire Gilles DELEUZE DELMAS MARTY M Libert s et suret dans un monde dangereux ed Le Seuil 2010 Textes de R sister responsabiliser anticiper ed Le Seuil 2013 r f rence FLEURY C La fin du courage ed Fayard 2010 Les pathologies de la d mocratie ed Fayard 2005 FLEURY C PREVOT JULLIARD A C L exigence de la r conciliation Biodiversit et Soci t ed Fayard 2012 DESCOLA P Par del culture et nature ed Gallimard 2005 HABERMAS J La paix perp tuelle Le bicentenaire d une id e Kantienne ed Cerf 1996 Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 4 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES Universit i t eE AC ii SYSTA enr con Xe akina Programme du Dialogue philosophie droit Mireille DELMAS MARTY est intervenue sur le th me Faire reculer l inhumain Afin de mat rialiser la passation de Cynthia FLEURY Mireille DELMAS MARTY la pr sente et la nouvelle titulaire de la chaire se sont pr t es l exercice d un dialogue philosophie droit anim par Guillaume LE BLANC Afin de restituer au mieux l originalit de l exercice propos la pr sente synth s
53. droit commun imp rial ou ultra lib ral voire les deux r unis Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 25 www fondation univ bordeaux fr fondation Synth se de cours Les m tamorphoses de l ordre juridique Bordeaux Universit SCIENCES Universit HA UE AC Ven SYSTA y Fenr cb Se Et Mireille DELMAS MARTY propose cependant une solution alternative avec le mod le du pluralisme ordonn Ce mod le pr sent dans un ouvrage paru en 2006 repose sur l hypoth se d un d passement de la contradiction entre pluralisme et ordre En effet le mot pluralisme renvoie la dispersion alors que l ordre invite penser en termes de structuration de contrainte ordo la ligne le rang Pris la lettre le mod le du pluralisme ordonn consiste faire entrer le pluralisme dans le rang aligner les l ments qui le composent Mireille DELMAS MARTY prend le pari d un futur droit mondial ordonn de fa on pluraliste ni une fusion des syst mes de droit ni une s paration ou une simple juxtaposition mais un mod le qui sans gommer toutes les sp cificit s nationales tend au rapprochement autour de principes communs En somme elle renonce l utopie de l unit comme l illusion de l autonom
54. dulables car certains sont dits ind rogeables Ils se regroupent autour des grands interdits comme la torture l esclavage et les traitements inhumains ou d gradants prot geant l gale dignit de tous les tres humains Acte Il Responsabiliser les acteurs Les acteurs titulaires d un pouvoir l chelle globale Etats et ETN devraient tre responsables des cons quences de leurs actes l chelle globale ce principe de responsabilit ayant une double signification prendre en charge et rendre compte S agissant des Etats la responsabilit internationale s organise d abord entre eux Mais de plus en plus les Etats engagent aussi leur responsabilit vis vis des particuliers tant aupr s des juridictions des droits de l homme que des organes d arbitrage Reste responsabiliser les ETN Une premi re r ponse r side dans le concept de responsabilit sociale et environnementale de l entreprise mais elle se limite des m canismes facultatifs de soft law Une v ritable responsabilit juridique appellerait les normes obligatoires et sanctionn es de la hard law Cependant au niveau mondial aucune juridiction internationale ne peut sanctionner une entreprise La CPI n a pas comp tence pour juger les personnes morales et la Cour europ enne des droits de l homme se limite juger les Etats situation paradoxale dans la mesure o une entreprise peut saisir la Cour si l un de ses droits a t viol ma
55. e prendre conscience de la n cessaire conciliation des usages de l eau avec les questions environnementales Cette conciliation doit tre op r e d une mani re concr te Si l eau n est pas un bien public mondial c est une chose commune L un des premiers exemples d initiative europ enne fut le right to water Michel MARIGOT ajoute que lorsqu l avenir il y aura un manque d eau EDF sera un acteur majeur du partage de l eau Le droit plus que le march pourra apporter des r ponses au partage de l eau Question de Mireille DELMAS MARTY Peut on traiter ces questions uniquement en droit national ou faut il faire appel au droit international Pour r pondre cette question Michel MARIGOT donne des exemples de l gislations trang res En Espagne la gestion de l eau est pluriannuelle Les d bits minimums varient en fonction des bassins le d bit minimal est au dessus du 10 du module pour la plupart d entre eux mais peut tre moindre pour des bassins sp cifiques En Espagne la question est sensible tel point qu il existe un tribunal sp cialis pour les diff rends sur l eau Au Royaume Uni les r gles contraignantes sont peu nombreuses La gestion de l eau est r serv e aux acteurs C est fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 40 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n
56. e d autant que le pouvoir de contr le judiciaire ou plus largement juridictionnel est lui m me clat L clatement du pouvoir juridictionnel de contr le r sulte de la multiplication de juridictions internationales mais aussi de l internationalisation des juges nationaux La multiplication de juridictions internationales s est faite progressivement depuis 1945 Dans la charte de l ONU la seule juridiction mentionn e est la Cour internationale de justice CIJ En r alit elle est plut t un organe d arbitrage qu une v ritable cour Ne pouvant se saisir d office elle ne fonctionne que si les Etats acceptent sa juridiction pour r gler leur diff rend Or ils le font rarement en pratique C est pourquoi malgr sa cr ation d j ancienne la CIJ a une influence limit e et sa jurisprudence peine donner une coh rence d ensemble au droit international et la gouvernance mondiale D autant que la cr ation de juridictions internationales s est d velopp e de fa on autonome et avec une comp tence sectorielle Outre le Tribunal international du droit de la mer comp tence limit e la Cour p nale internationale CPI cr e en 1998 et entr e en fonction en 2002 a ouvert peu de proc s exclusivement en Afrique Petit petit elle a largi ses examens pr liminaires l ensemble du globe mais son autorit reste lente consolider d autant que les deux seules condamnations d finitives visent de simples e
57. e limitation sont dits ind rogeables Tel est le cas de l interdiction de la torture des traitements inhumains et d gradants des comportements consid r s comme d shumanisants parce qu ils portent atteinte l gale dignit de tout tre humain Point de rencontre entre les diverses cultures ils forment un noyau dur vocation universelle Selon Mireille DELMAS MARTY une volution est observable dans l approche juridique de ces questions Apr s la Seconde Guerre mondiale l objectif tait d arr ter la barbarie en proclamant les droits de l homme comme universels autour du noyau dur de l gale dignit de tous les tres humains En 2001 par une D claration universelle l Unesco proclame la diversit des cultures patrimoine commun de l humanit La Convention sur la protection et la promotion de la diversit des expressions culturelles consacre cette qualification sans donner le mode d emploi Certes il est pr cis que la diversit culturelle ne doit pas conduire la violation des droits de l homme mais il n existe pas l heure actuelle de Cour mondiale des droits de l homme qui puisse contr ler la compatibilit entre l universalisme des droits de l homme et la diversit des cultures Cependant la protection des droits de l homme peut relever au quotidien des individus eux m mes L un des paradoxes de la mondialisation actuelle est que les acteurs apparemment les plus faibles que sont les acteurs
58. e a t r dig e sous forme de dialogue entre les diff rents intervenants Intervention de Guillaume LE BLANC Pr sentation Guillaume LE BLANC pose comme point de d part son intervention l hypoth se de la mont e en puissance d un vocabulaire de la vuln rabilit pour interpr ter aujourd hui le statut d individu contemporain mais aussi de la vie sociale et de l environnement L on emploie souvent le vocable de vuln rabilit en mati re environnementale sociale sanitaire Mais galement pour d signer la vuln rabilit territoriale faire r f rence aux minorit s vuln rables ou encore un public vuln rable Ainsi que le souligne Pierre ROSANVALLON d s 1995 dans La nouvelle question sociale en mati re sociale le concept central est aujourd hui celui de pr carit ou de vuln rabilit Se d veloppe ainsi une g n ralisation de l expertise de vuln rabilit L on peut songer notamment la loi du 13 juillet 1982 relative l indemnisation des victimes de catastrophes naturelles la cr ation du revenu d insertion minimum par la loi du 1 d cembre 1988 ou encore la loi 6 juillet 1990 modifiant le code de proc dure p nale et le code des assurances et relative aux victimes d infractions cr ant un fond d indemnisation pour les victimes du terrorisme La r f rence la vuln rabilit y est chaque fois centrale L action publique se r f re des populations identifi es comme vuln
59. e activit aussi lucrative que les trafics de drogue pour les organisations criminelles en sont quelques exemples Plus largement on d couvre la raret la fragilit des biens comme l eau l air pur la for t la faune et la flore On d couvre surtout que les risques ont chang d chelle Leur chelle s est tendue dans l espace avec Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 12 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les d fis environnementaux Made et la formation de valeurs communes Bordeaux Universit SCIENCES Universit universit g N er PE AC Yrru SYSTA amp eDF CND ye EU l apparition de d fis globaux que l on songe notamment l exemple du r chauffement climatique ou encore celui de puisement des ressources naturelles et dans le temps car ils menacent aussi les g n rations futures Face de tels d fis qu aucun pays ne peut relever lui seul le temps est venu de repenser notre vision de l humanisme pour aller d un humanisme de s paration un humanisme d interd pendance D un humanisme de s paration un humanisme d interd pendance Il s agit d une v ritable mutation En effet l humanisme dit de s paration parce qu il s pare l Homme de
60. e cadre de la chaire en 2013 En lien avec la probl matique de l Etat providence la ville durable est une ville providence Elle permet l articulation entre la M tropole la Nature et la D mocratie fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 7 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES gt Universit universit i BORDEAUX P Alsa Sorosas SYOTA eDF CND a METROPOLE La Nature est le soubassement concret du contrat social Progressivement elle est devenue un impens alors que la question des services cosyst miques est un l ment clef par rapport au contrat social La r novation du droit passe par l av nement de la question environnementale Cette derni re r v le l Etat de droit Elle le contraint repenser des nouvelles formes de gouvernance de leadership Sous son fait les param tres de la d cision politique changent Le concept de g n rations futures en est une illustration Par exemple les d mocraties sont sanctionn es par l lectoralisme Or l lectoralisme ne repr sente pas la g n ration future Prendre la mesure de la d cision politique est difficile pour le citoyen Souvent elle se joue sur de l invisibilit sur l inanticipable Il s agit du concept de supraliminarit qui est le fait de ne pas pouvoir penser les con
61. e co t de son logement par rapport au co t d investissement Au del de ce cas la question qui peut se poser est celle de l impact conomique de la norme et son effet sur la justice sociale R ponse de Mireille DELMAS MARTY L impact conomique de la norme peut tre l un des l ments d appr ciation mais pas l l ment d terminant D ailleurs la pond ration varie selon le droit de l homme prot ger Par exemple pour le droit au logement certains logements insalubres portent atteinte au droit ind rogeable d gale dignit La France a ainsi t condamn e par les institutions europ ennes saisies par des organisations non gouvernementales pour violation du droit au logement La r f rence l gale dignit l emporte sur la question du co t En revanche pour des restrictions port es d autres droits moins absolus comme la vie priv e ou la vie familiale l argument conomique sera pris en compte Question de Thierry OBLET Thierry OBLET souligne que dans le travail de Mireille DELMAS MARTY diff rents niveaux peuvent tre identifi s le niveau citoyen pour la r sistance le niveau politique par rapport aux questions de responsabilisation et le niveau savant par rapport l anticipation Au del de la r ponse du droit r gulateur op rationnel cela g n re un imaginaire qui respire I y a une dimension plus internationaliste Une r conciliation entre le droit et la sociologie est apparente La qu
62. e est important En guise d exemples SYSTRA vient d tudier un projet de construction pour une autoroute de 85 Km au Y men En Afrique de l Ouest l entreprise travaille sur un projet de ligne ferroviaire Enfin en Su de elle s est port e candidate pour un projet de lignes grande vitesse qui vont relier les villes du sud du pays Un projet en infrastructures de transport repr sente un budget de plusieurs milliards d euros En tant qu ing nieur SYSTRA per oit environ 5 de cette somme Plus pr cis ment l expos de Bruno SCHMITT porte sur la question de l thique dans les affaires Le fil conducteur de son analyse est la question suivante au regard de la mondialisation de l environnement et du droit quelles sont les d cisions prises la direction de SYSTRA qui ont des incidences importantes Pour aborder la probl matique de l thique des affaires Bruno SCHMITT d bute son expos par une anecdote personnelle Alors directeur d une grande entreprise dans le transport maritime il a t confront une situation engendr e par la mondialisation la mis re conomique Un des conteneurs g r s par cette entreprise en partance pour Dakar transportait son insu des immigr s Or leurs conditions de survie demeuraient difficiles raison du voyage 8 personnes sur les 16 immigr s d c d rent Le bateau s est arr t aux A ores La police et du personnel m dical sont intervenus Diff rentes solutions ont t
63. e forte porosit entre r paration et augmentation On voit actuellement que les techniques de r paration peuvent amener des habilit s nouvelles tout en cr ant des discriminations C est pourquoi il faut tre vigilant sur ces questions d thique fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 11 www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 Synth se Les d fis environnementaux O de cours n 1 et la formation de valeurs communes PE As vriversi SUSTTA afa cab Y B0RDEAUX a MONTAIGNE BORDEAUX 5 EDF if M M TROPOLE Probl matique Le droit peut il contribuer Mots cl s D fis environnementaux valeurs communes l mergence de valeurs communes changement climatique droit de l environnement initiative citoyenne Concepts S ances de cours i e Transformation d un humanisme de s paration en un humanisme d interd pendance e Bien public mondial e Patrimoine commun de l humanit e Crime cocide e Lundis de l expertise g ographie urbanisme Maison des Suds Universit de Montaigne 17 novembre l humanisme dit de s paration s pare l Homme de la Nature et fait de l Homme le conqu rant de la Nature Au contraire humanisme dit d interd pendance repose sur les interrelations entre l Homme et son environn
64. e temps souvent v cue comme une s paration de domination d emprise cette exceptionnalit se voit aujourd hui comme une responsabilit Sur la perspective cosmopolite D un point de vue politique dans l Etat de droit il y a n cessairement une diff rence entre le niveau de l gitimit de perception de la souverainet et le niveau d efficacit de la souverainet Aujourd hui le niveau d efficacit n est pas national Les questions environnementales traversent les fronti res La difficult est qu au niveau de la perception de la souverainet par le citoyen l chelon reste local national L enjeu actuel pour les questions environnementales est d allier perception et efficacit Cynthia FLEURY dans L exigence de la r conciliation fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 9 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES i Universit e FE POE ACER vod SYSTA sen con Xe sikan emploie l expression remat rialisation de la gouvernance mondiale pour d signer le sentiment d absence de citoyennet De fait il faudrait internationaliser une partie du parlement au lieu de cr er un parlement international unique L innovation d mocratique semble tre la clef L on voit bien qu en r alit on fonctionne avec des principes du XVIII si
65. eau r gional juridictions r gionales des droits de l homme qu au niveau mondial OMC Ce pouvoir judiciaire ne s exerce en d finitive que sur une petite partie des conflits caract re mondial D autant qu la r sistance des Etats s ajoute celle des op rateurs conomiques t moignant de la privatisation des pouvoirs au sein de la gouvernance mondiale La privatisation de la gouvernance mondiale La privatisation marque l ouverture des acteurs non tatiques Cette formule apparemment vague est pr f rable celle de soci t civile car elle vise une h t rog n it d acteurs aux int r ts divergents si les op rateurs conomiques principalement les entreprises transnationales ou ETN occupent une place pr pond rante on observe aussi l mergence des acteurs civiques les citoyens individus et organisations non gouvernementales ONG et la mont e en puissance des acteurs scientifiques les experts Ce triple ph nom ne peut tre interpr t de fa on optimiste et civique comme le passage d une d mocratie repr sentative une d mocratie participative ou de fa on pessimiste et cynique comme la mont e d un totalitarisme des march s marqu par la fusion des pouvoirs aux mains des entreprises fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 21 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les acteurs de
66. elle la relation ne reposerait plus sur une s paration Homme ou la Nature mais sur une interd pendance l Homme et la Nature Pour illustrer le passage de l humanisme de s paration un humanisme d interd pendance Mireille DELMAS MARTY a pris pour exemple le crime d cocide Encore l tat de projet ce crime prot ge la fois la survie de l humanit il s agit notamment de prot ger les populations des d sastres environnementaux mais aussi la survie de l cosyst me donc l ensemble du monde vivant Ensuite a t abord le th me de la gouvernance mondiale en mati re environnementale et plus largement des acteurs de la mondialisation Le point de d part de l intervention de Mireille DELMAS MARTY est un constat l chelle mondiale la doctrine dite de la s paration des pouvoirs labor e au niveau national n est pas directement transposable au partenariat qui se met en place entre les acteurs tatiques et les acteurs non tatiques Les acteurs non tatiques sont d abord les entreprises transnationales ETN Ces derni res ont pris une place pr pond rante dans la gouvernance mondiale tel point que l on pourrait craindre un transfert des comp tences r serv es la puissance publique ces acteurs priv s Mais il faut aussi mentionner les acteurs scientifiques c est dire les experts Dans un domaine comme l environnement ils jouent un r le cl dans l laboration de textes comme la Conve
67. ement Actuellement l humanisme d interd pendance se substituerait l humanisme de s paration Zoom technique Le concept de bien public mondial allie la strat gie du march avec l esprit des droits de l homme TA L conomiste Paul SAMUELSON a d fini ces biens l aide de deux caract res a le caract re non exclusif ils peuvent tre utilis s par tous principe de non rofesseur honoraire appropriation et le caract re non rival usage de quiconque ne de droit au Coll ge de compromet pas l utilisation par autrui principe dit de non discrimination France Synth se Pr sentation g n rale des cours L ensemble des cours dispens s par Mireille DELMAS MARTY propose une r flexion autour des d fis environnementaux La question abord e est la suivante face aux d fis environnementaux que peut le Droit Les d fis environnementaux Les atteintes humaines l environnement ne sont pas un ph nom ne nouveau Tr s t t l Homme a appris domestiquer la Nature donc la transformer Pour autant il ne s est gu re souci des d gradations et des pollutions qui ont tr s t t accompagn le d veloppement humain Mais d sormais ces atteintes peuvent devenir de v ritables catastrophes incitant nos soci t s prendre en compte les risques environnementaux comme autant de d fis relever Ces d fis sont nombreux et multiformes pollutions bio piraterie trafics de d chets devenus un
68. er la mondialisation Point d orgue de ses diff rentes interventions dans le cadre de la chaire Mireille DELMAS MARTY nous pr sente propos des menaces touchant l environnement son pari d humaniser la mondialisation Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 45 www fondation univ bordeaux fr Conf rence de cl ture fondation Humaniser la mondialisation Bordeaux Universit SCIENCES Universit rE g i POE AC Mix SYSTA y Sepr con X akie Bilan des interventions Mireille DELMAS MARTY a propos comme fil conducteur l ensemble de ses interventions de r fl chir autour de la question suivante face aux d fis environnementaux que peut le Droit Ses interventions se sont d roul es autour de programmes divers Entre les deux conf rences grand public d ouverture et de cl ture ont t galement tenus des cours ainsi que des s minaires de recherche permettant une rencontre entre universitaires et professionnels Dans le cadre de la premi re journ e a t men e une r flexion autour des valeurs humanistes L humanisme serait il en train de se transformer face aux d fis environnementaux Traditionnellement en Occident lHumanisme s pare l Homme et fait de lui un conqu rant de la Nature A l heure actu
69. erre de Rio de Janeiro tenue du 3 au 14 juin 1992 le Protocole de Kyoto sur le changement climatique adopt le 11 d cembre 1997 Enfin se d roulera Paris en d cembre 2015 la 21 Conf rence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques Conf rence Paris Climat 2015 Au niveau r gional l Union Europ enne prot ge ce droit via les r glements et directives ainsi que par la Charte des droits fondamentaux de 2000 Dans le chapitre IV Solidarit l article 37 intitul Protection de fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 13 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les d fis environnementaux Made et la formation de valeurs communes Bordeaux Universit SCIENCES gt Universit universit E E P AC Yrru SWSTTA amp eDF CND ke EU l environnement dispose qu un niveau lev de protection de l environnement et l am lioration de sa qualit doivent tre int gr s dans les politiques de l Union et assur s conform ment au principe de d veloppement durable La Cour Europ enne des droits de l Homme s int resse aussi l environnement par extension du droit la vie ou du respect de la vie priv e D s lors une question se pose comment faire de cette accumulation de textes un ensemble ordonn dont la validit serait la fois une validit
70. est d roul le 20 novembre 2014 l universit de Bordeaux campus de la Victoire Il s est organis autour des changes entre des repr sentants d entreprises partenaires de la chaire SYSTRA et EDF et Mireille DELMAS MARTY sur des questions comme les biens publics mondiaux l thique des affaires la corruption la proc dure de l arbitrage comme mode de r solution des conflits entre entreprises Michel MARIGOT directeur juridique r gional Sud d EDF a propos une r flexion sur le droit de l environnement et la conciliation des usages de l eau travers l exemple concret des d bits r serv s hydro lectriques Bruno SCHMITT secr taire g n ral et membre du Directoire de SYSTRA est intervenu sur les responsabilit s et valeurs port es par les entreprises telles que SYSTRA sur les march s internationaux travers des situations concr tes comme la corruption La pr sente synth se n entend pas restituer la richesse de toutes les interventions de Mireille DELMAS MARTY de Michel MARIGOT et de Bruno SCHMITT ainsi que les discussions avec le public mais en souligner les points essentiels Discutants co Michel MARIGOT est directeur juridique r gional d EDF Bruno SCHMITT est secr taire g n ral et membre du Directoire de SYSTRA Programme du s minaire de recherche n 2 Mireille DELMAS MARTY est intervenue sur le th me Que peut le droit face aux d fis environnementaux avec les interventions de Miche
71. estion que peut le Droit est une question de sociologie Plus encore la situation est celle d une complexit de la citoyennet par rapport des domaines citoyennet s civile politique urbaine environnementale A chacun de ces niveaux il faudrait r fl chir sur quelles pourraient tre les discriminations justes et injustes R ponse de Mireille DELMAS MARTY Pour Mireille DELMAS MARTY il est vrai qu il ne s agit pas des m mes th matiques chacun des trois niveaux Il est d ailleurs int ressant de croiser les niveaux et les th matiques Aussi elle pr cise que par ses travaux elle essaie de donner un outil de compr hension du Droit La question que peut le Droit est en effet une question de sociologie Mais la r ponse est clair e par une juriste partir des dispositifs juridiques avec l ambition de r concilier le droit et la sociologie fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 35 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 1 fondation R sister responsabiliser anticiper Bordeaux Universit SCIENCES gt rest Universit RE T PO A Moreas 9 DTA lt EDF CND EU Echanges avec la salle Peut il exister un droit international sans juge international Notamment au travers de l exemple des Etats Unis est ce que l application du droit international par le juge national e
72. extension de l humanisme par del les droits de l homme et au del des droits de l homme Le deuxi me est une transformation de l humanisme autour du concept de biens publics mondiaux qui combine la strat gie du march et l esprit des droits de l homme Enfin le dernier temps est celui de la cons cration de ce nouvel humanisme d interd pendance dont le projet de cr er un crime international d cocide est d j une illustration L extension de lhumanisme par del les droits de l homme et au del des droits de l homme Extension par del les droits de l homme Cette extension est venue progressivement ces derni res ann es Si l on examine les grands textes fondateurs comme la D claration universelle des droits de l homme de 1948 la Convention europ enne de sauvegarde des droits de l homme et des libert s fondamentales CESDH de 1950 le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels de 1966 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 la Convention interam ricaine des droits de l homme de 1969 ou la Charte africaine de 1981 un constat s impose mis part la Charte africaine l environnement n est jamais mentionn Malgr ce silence les juges notamment ceux des cours europ enne et interam ricaine des droits de l homme vont tendre certains droits de l homme un droit l environnement Ce dernier s est construi
73. fait que la France emp che l ex cution des d cisions arbitrales De fait il n y aurait pas un manque de s curit juridique Pour cette affaire la d cision arbitrale n a pas t ex cut e en France car l arbitre tait conflict Le cabinet de l arbitre avait d fendu les int r ts de la soci t adverse fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 44 www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 Conf rence de Humaniser la mondialisation cl ture Universit LA ma gg g ge universite ELAT CA sai C BORDEAUX PE AC BORDEAUX gt Y UIF eDF c lt D 6 ai rrorore La conf rence de cl ture s est tenue le 21 novembre 2014 l universit de Bordeaux sur le campus de la Victoire Elle a t l occasion pour Mireille DELMAS MARTY de dresser un bilan de ses diff rentes interventions Plus encore Mireille DELMAS MARTY a expos son programme pour humaniser la mondialisation Textes de RE DELMAS MARTY M r f rence R sister responsabiliser anticiper d Le Seuil Paris 2013 __ L humanisme juridique entre mythe et utopie in Le travail l heure de la mondialisation Bayard 2013 pp 87 112 Programme de la conf rence de cl ture Mireille DELMAS MARTY est intervenue sur le th me Humanis
74. ge de France Synth se Apr s s tre interrog e successivement sur les questions de savoir si le Droit peut contribuer l mergence de valeurs communes et si le Droit permet de responsabiliser les acteurs de la gouvernance mondiale Mireille DELMAS MARTY aborde la derni re partie de son cours consacr aux d fis environnementaux face au Droit Est trait e la probl matique suivante le Droit peut il s adapter aux ph nom nes de globalisation dans l espace et d anticipation dans le temps caract risant les d fis environnementaux et plus largement les d fis de la mondialisation Pr sentation des m tamorphoses de l ordre juridique La r flexion men e par Mireille DELMAS MARTY d bute sur un paradoxe alors que son tude porte sur les m tamorphoses de l ordre juridique il serait plus exact de parler du grand d sordre juridique du monde D un c t l ordre juridique est fragment par une mondialisation qui parait anarchique dans la mesure o elle varie selon les secteurs les espaces les vitesses D un autre c t l ordre mondial se r v le trop vite unifi Tant t par la mont e en puissance d un mod le ultra lib ral d autor gulation par les march s tant t par l mergence d un mod le imp rialiste reposant sur l extension du droit de l Etat le plus puissant aujourd hui le droit am ricain demain peut tre le droit chinois Le plus probable est sans doute l av nement d un
75. gonne 33000 BORDEAUX 5 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES gt Universit universit i BORDEAUX P Alsa Sorosas SYSTA S TeEDF CND a METROPOLE mondialis s Dans ce m me livre Mireille DELMAS MARTY crit que lorsque l on songe galement au changement climatique ou l accumulation des d bris de satellites c est l ensemble du vivant humain et non humain pr sent et venir qui se trouve menac Ces nouveaux dangers l instar des changements climatiques ne sont plus cantonn s la situation locale mais au contraire se diffusent l chelle de la plan te L interrogation sous jacente propos e par Guillaume LE BLANC pour laquelle les r ponses respectives des deux intervenantes seront pr sent es est la suivante Au fond quels sont les rem des apporter la vuln rabilit environnementale L approche de Mireille DELMAS MARTY est principalement juridique Cette derni re r cuse deux options l option souverainiste et l option universaliste Tandis que l ordre souverainiste est d bord l ordre universaliste reste contest En effet la premi re option ne permet pas de r soudre des enjeux environnementaux d passant l chelle nationale pour se localiser l chelle mondiale Quant la seconde option elle risque d universaliser en vain des r ponses qui demeurent sans effica
76. humaniser celui qui fait peur le terroriste le criminel ou encore l tranger voir les mesures r pressives face l immigration Or ces d rives identitaires vont aussi servir l gitimer les d rives s curitaires On observe cet encha nement avec les attentats du 11 septembre 2001 Interpr t s comme un crime contre l humanit ils auraient pu acc l rer le mouvement d internationalisation du droit p nal incitant saisir une juridiction internationale comme la CPI Mais les attentats terroristes furent qualifi s d acte d agression par le Conseil de s curit l gitimant ainsi au nom d une l gitime d fense pr ventive et pr emptive l invasion de l Irak puis les d rives s curitaires du droit am ricain commencer par le recours syst matique la torture Concernant les march s on constate les contradictions tenant une globalisation s lective La premi re contradiction est li e la dichotomie ouverture cl ture D un c t on ouvre les fronti res aux marchandises et aux investissements mais de l autre on les referme sur les tres humains en construisant des murs et autres barri res de s curit L objectif est d emp cher l immigration alors m me que le droit la mobilit est inscrit dans la D claration universelle des droits de l homme l article 13 toute personne a le droit de quitter tout pays y compris le sien et de revenir dans son pays et alors m me qu une Convention intern
77. i a l apparence de la d shumanisation n est pas n cessairement le plus d shumanisant L exemple des proth ses bioniques est significatif Cette technologie donne un sentiment de deshumanisation On parle cet gard d homme augment Pour autant elles humanisent dans la mesure o tre un homme c est assurer la station debout Il y a des d shumanisations plus invisibles comme le trading haute fr quence qui s assimile une confiscation de la d cision humaine Mireille DELMAS MARTY semble se d tacher de la th se de Cynthia FLEURY propos du courant post humaniste et de l homme augment Selon elle l humanit est la convergence entre deux mouvements Le premier est le mouvement d hominisation correspondant une volution biologique portant sur des millions d ann es et le second l humanisation plus r cent renvoie une volution thique r alis e par la diversification de cultures Le mouvement trans humaniste risque de diviser les deux processus Il semble privil gier l hominisation en am liorant les capacit s cognitives de l homme sans se pr occuper de l thique Mireille DELMAS MARTY craint une d shumanisation si l on am liore l homme biologique sans pour autant augmenter ses capacit s dans le domaine de l thique Sur ce point Cynthia FLEURY pr cise que l enjeu l avenir du courant post humaniste de l homme augment sera de poser des limites thiques l avenir Il y aura un
78. ible Il y a des instruments positifs et n gatifs la construction du r el Concernant l irr ductible humain il y a des contradictions qui nous traversent en tant qu tre humain sur le fait de vouloir une r humanisation du monde mais en m me temps d avoir des modes de vie et une logique de consommation qui peuvent entrer en contradiction Quelles impulsions pratiques pourraient aboutir une conciliation entre les deux logiques Un rapport avec les temporalit s peut tre effectu L utopie n cessiterait un temps long pour tre mise en uvre Cet horizon d attente rentre en contradiction avec l irr ductible humain qui est travers par l imm diatet Nous avons un rapport avec le temps qui entre en contradiction avec les attentes futures Comment faire pour que l engagement au quotidien permette l utopie de s incarner R ponse de Mireille DELMAS MARTY L irr ductible humain voque un noyau dur Dans les textes sur les droits de l homme comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 ou la Convention europ enne des droits de l homme d s 1950 l irr ductible humain correspond au concept de droit ind rogeable Certains droits sont assortis de restrictions comme par exemple la vie priv e confront e la libert d expression ou d exceptions comme le droit la vie confront la guerre ou la l gitime d fense Mais d autres qui ne peuvent tre assortis d aucun
79. iciper les risques venir L essentiel est de donner cr dit un humanisme juridique port par le d veloppement de juridictions internationales relatives aux droits de l homme mais aussi par la Cour internationale de justice La perspective de Cynthia FLEURY du moins dans ses travaux actuels est plus politique que juridique Mireille DELMAS MARTY s interroge sur la question de savoir que peut le Droit face aux d fis environnementaux Le Droit peut porter le principe d avenir en ce qu il accompagne l humanit en devenir Comme elle le constate pour une humanit prise entre la culture de la catastrophe et celle du surhomme que nous annoncent d j les courants trans ou post humanistes l esp rance d humaniser la mondialisation appelle un droit en devenir pour une humanit en transit Cette formule souligne que l humanisme juridique doit ainsi expulser la culture de la peur que nos soci t s ne cessent de d velopper De cette fa on il faut un courage du droit Les deux intervenantes se regroupent sur la question du courage Cynthia FLEURY d veloppe dans son ouvrage La fin du courage l id e de n cessit d un courage politique Elle crit nous vivons dans des soci t s mafieuses et d mocratiques o le courage n est plus enseign Il est donc une vertu morale qui doit irriguer la d mocratie et la politique De m me dans Les pathologies de la d mocratie elle indique que pour la d mocratie le danger r
80. ie au profit d un droit commun pluriel Pour examiner cette hypoth se la pr sente tude ne part pas de la description d un droit mondial d j stabilis Mireille DELMAS MARTY propose de r fl chir d abord sur les mouvements qui transforment les syst mes de droit selon trois axes Premi rement les processus d interaction entre les diff rents syst mes de droit ensuite les niveaux d organisation avec pour constat de d part que le niveau national n a pas disparu mais qu il est concurrenc par un niveau infranational mais aussi par un niveau supranational r gional et mondial enfin la derni re partie de l intervention traite des vitesses d int gration normative chaque syst me de droit ayant son propre rythme son tempo Les processus d interaction La globalisation n atteint pas seulement les flux d information et les flux conomiques et financiers mais aussi les risques environnementaux sanitaires nucl aires etc devant lesquels les Etats deviennent de plus en plus interd pendants Ainsi par exemple aucun Etat ne peut faire face lui seul au changement climatique D o l importance de la 21 me Conf rence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques Conf rence Paris Climat d cembre 2015 Plus largement les interactions entre syst mes de droit se diversifient associant la coordination purement horizontale la subordination verticale imparfaite harmonisation
81. iper d Le Seuil Paris 2013 Le travail l heure de la mondialisation du droit Bayard Coll ge de France Paris 2013 GEORGE S Les Usurpateurs Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir ed Le Seuil Paris 2014 MARTIN CHENUT K PERDUSO C L affaire Chevron Texaco in Le droit p nal au secours de l environnement pr cit para tre 2015 PECH T PADIS M O Multinationales du coeur La politique des ONG La r publique des id es Le Pour aller loin Seuil Paris 2004 SERRES M Le Mal propre Polluer pour s approprier ed Le Pommier 2008 Quatri me Rapport d valuation du GIEC Changements climatiques 2007 AR Contribution du Groupe de travail l Les l ments scientifiques Contribution du Groupe de travail Il Cons quences adaptation et vuln rabilit Contribution du Groupe de travail III L att nuation du changement climatique Rapport de synth se Rapports disponibles sur le site www ipcc ch index htm Cinqui me Rapport d valuation du GIEC Changements climatiques Changements climatiques 2013 Contribution du Groupe de travail Les l ments scientifiques Changements climatiques 2014 Contribution du Groupe de travail Il Cons quences adaptation et vuln rabilit Changements climatiques 2014 Contribution du Groupe de travail Ill L att nuation du changement climatique Rapports di
82. iques Les m thodes ont galement chang les situations ne se r glent plus dans un espace clos dans le bureau du directeur mais au contraire dans un comit Les situations sont examin es par ce comit A lissu de ce comit un proc s verbal est pris par la direction juridique qui subsiste dans les archives de l entreprise Cela peut constituer la preuve que l entreprise adopte un comportement d int grit Comme l a soulign Bruno SCHMITT des preuves doivent tre apport es un moment donn les clients les salari s les constructeurs seront amen s tester l int grit de l entreprise Les grands groupes internationaux contribuent l am lioration de la situation des pays dans lesquels ils travaillent Mais la difficult est que certaines entreprises ne vont pas dans ce sens pour une raison financi re Elles pr f rent obtenir un projet qui leur apportera des b n fices conomiques plut t que d y renoncer Or pour Bruno SCHMITT l inverse est possible Il est peut tre pr f rable de refuser le projet bien que les b n fices soient importants dans la mesure o une confiance s installera entre l entreprise et les clients potentiels Quelles sont les sources d inspiration Pour Bruno SCHMITT il faut instiller une transparence vis vis des jeunes embauch s sur ces risques de corruption Mais galement il faut se rendre sur place les communications lectroniques demeurent insuffisantes C est en
83. is dans le cas inverse la victime ne peut pas poursuivre l entreprise devant la Cour De m me dans le domaine du droit des investissements une entreprise peut poursuivre un Etat devant un tribunal d arbitrage En pratique la responsabilit de l entreprise ne peut tre engag e que devant les juridictions nationales notamment les juridictions am ricaines gr ce aux clauses d extraterritorialit pr vues par de nombreuses lois am ricaines C est dire quel point les solutions relatives la responsabilisation de l entreprise au niveau mondial sont insuffisantes et inad quates fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 49 www fondation univ bordeaux fr Conf rence de cl ture fondation Humaniser la mondialisation Bordeaux Universit SCIENCES l Universit universit sa Z BORDEAUX PO AC orras SYOTA eDF CND EU Acte IlI Anticiper les risques venir L apparition dans le langage juridique de termes comme durable ou de concepts comme g n rations futures montre que face l incertitude des risques le droit devient anticipateur Anticiper c est prendre en charge la pr vention des risques av r s mais aussi les risques incertains par le biais du principe de pr caution souvent critiqu parce qu il pourrait conduire la paralysie La r ponse serait d encadrer l anticipation d une do
84. it par les outils de la soft law peut tre utile Le droit de p tition est une transformation de l action des mouvements sociaux qui s appuient sur le droit pour agir y a une tendance vouloir encadrer les d marches de concertation R ponse de Mireille DELMAS MARTY Pour Mireille DELMAS MARTY le Droit en tant qu instrument comporte le risque souvent d nonc de l inflation normative En effet la surabondance de normes notamment juridiques peut tre paralysante Mais le Droit est aussi porteur de coh rence et nourrit une r flexion car les grands principes juridiques qu ils soient de soft law ou de hard law sont r v lateurs de valeurs sous jacentes Mireille DELMAS MARTY souhaiterait que le Droit ne soit pas la propri t des juristes consid rant que ces derniers devraient travailler rendre accessible aux non juristes la complexification croissante des syst mes de droit afin de favoriser les d marches citoyennes Questions de Jacques LAJOUS Jacques LAJOUS souhaitait revenir dans un premier temps sur la dichotomie march s droits pr sente dans l analyse de Mireille DELMAS MARTY Mireille DELMAS MARTY rappelle que ses champs de recherche taient consacr s aux march s et aux droits de l homme Elle a r dig une th se de droit p nal des affaires puis travaill sur les mouvements de politique criminelle ce qui l a amen e s int resser au Droit des droits de l homme C est pourquoi elle a pu
85. ive soit accord e une organisation internationale pouvant imposer une norme de mani re verticale C est le cas pour les r solutions du Conseil de S curit de l ONU Cette voie a t notamment utilis e pour la cr ation des tribunaux p naux internationaux pour le Rwanda et pour l ex Yougoslavie Pr f rable la voie conventionnelle pour un gain de temps et d efficacit elle reste exceptionnelle l chelle mondiale la plupart des dispositifs tant adopt s par la voix inter tatique En revanche l chelle r gionale par exemple en Europe la supranationalit est pratiqu e travers les directives et les r glements qui s imposent aux Etats membres fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 19 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les acteurs de la mondialisation du fondation droit Bordeaux Universit SCIENCES Universit 4e POE AC Ven SYSTA y Fenr cb Se ft Selon les secteurs le pouvoir l gislatif est galement dispers Bipolaire en Europe march droits de l homme il est dispers entre de multiples secteurs l chelle mondiale o chaque organisation a une sph re autonome au del de l ONU OIT OMS OMC etc M me un secteur comme le droit de l environnement ou celui des droits de l homme comporte des dispositifs distincts par exemple pour l environnement le climat et la biodi
86. l MARIGOT EDF directeur juridique r gional Sud et Bruno SCHMITT SYSTRA secr taire g n ral et membre du Directoire Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 37 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 2 Que peut le Droit face aux d fis environnementaux fondation Bordeaux Universit SCIENCES Bordeaux UNIVETSite Le Saif BORDEAUX PE AC ororau SYSTA eDF CND a METROPOLE Afin de restituer au mieux l originalit de l exercice propos une partie de la pr sente synth se a t r dig e sous forme de dialogue entre les diff rents intervenants Intervention de Michel MARIGOT Le droit de l environnement et la conciliation des usages de l eau le cas des d bits r serv s hydro lectriques Dans le cadre de son intervention l angle d attaque propos par Michel MARIGOT est celui de la justice environnementale du droit un environnement sain et plus pr cis ment la probl matique de la juste r partition des ressources environnementales comme l eau Une telle probl matique est relative une question conomique qui est celle des externalit s Les conomistes entendent l externalit comme l action d un op rateur conomique qui peut nuire ou au contraire b n ficier d a
87. le DELMAS MARTY dans le cadre du travail men par la chaire Un dialogue philosophie droit s est donc tenu entre cette derni re et Cynthia FLEURY philosophe politique psychanalyste professeur l American University of Paris et chercheur l unit UMR7204 CNRS MNHN UPMC Laboratoire Conservation des Esp ces Restauration et Suivi des Populations Museum National d Histoire Naturelle et premi re invit e de la chaire en 2013 Mireille DELMAS MARTY professeur honoraire de droit au Dans la continuit de la r flexion de Cynthia FLEURY ce dialogue s est articul autour des RES CR PERS th mes suivants la justice environnementale l environnement et ses m tamorphoses la transformation de humanisme La pr sente synth se n entend pas restituer la richesse de toutes des interventions de Mireille DELMAS MARTY Cynthia FLEURY et Guillaume LE BLANC mais en souligner les points essentiels Cynthia FLEURY philosophe politique Q Philosophe et crivain Guillaume LE BLANC est professeur de philosophie l universit Bordeaux LS 8 Montaigne Son travail porte notamment sur la question de la critique sociale et il a publi de nombreux ouvrages tels que Vies ordinaires vies pr caires 2007 L invisibilit sociale 2009 Il est galement l auteur d un roman Sans domicile fixe 2004 et son dernier ouvrage s intitule Courir Discutant m ditation physique 2012 Il est aussi membre du conseil scientifique
88. n syst me de normes et d institutions la fois hi rarchis territorialis et synchronis est d sormais envelopp e dans une vision dite post moderne non euclidienne celle d un ordre interactif localisation variable et plusieurs vitesses Tel est en tout cas le pari du pluralisme ordonn DELMAS MARTY M Le Pluralisme ordonn Les forces imaginantes du droit ed Le Seuil Paris 2006 Les grands syst mes de politique criminelle ed PUF coll Th mis 1992 Pour aller loin Vers une cin tique juridique in Les rapports entre ordres juridiques dir Baptiste Bonnet para tre LGDJ 2015 ANDLER D FAGOT LARGEAULT A SAINT SERNIN B Philosophie des Sciences ed Gallimard coll Folio Essais 2002 GEORGE S Les Usurpateurs Comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir d Le Seuil Paris 2014 IZORCHES M L Marge nationale d appr ciation et internationalisation du droit RIDC 2000 p 753 sq fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 30 www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 S minaire de recherche n 1 R sister responsabiliser anticiper AC Universit PEL PRET ga pk universite CUSTrA BORDEAUX n Me BORDEAUX gt Y DU FA eDF CND ke Fa MERoPOLE
89. ncipe d ordre qui amorce une hi rarchie verticale Harmonisation harmonisation est un processus d interaction vertical mais imparfait V ritable embl me du pluralisme ordonn il n impose pas l uniformit mais tend rapprocher les syst mes nationaux autour de principes communs On peut distinguer deux formes d harmonisation une forme ascendante du droit national au droit international et une forme descendante du droit international au droit national Harmonisation ascendante Cette premi re forme d harmonisation r sulte notamment de conventions internationales qui imposent aux Etats le respect de principes communs sans exclure toutes les diff rences donc sans aboutir l uniformit Par exemple la convention de l OCDE pour la lutte contre la corruption de fonctionnaires trangers au nom du principe d quivalence fonctionnelle impose aux Etats de pr voir des sanctions dissuasives et proportionn es mais leur laisse le choix du moment que les effets sont quivalents entre une sanction p nale ou administrative De m me en droit europ en la technique des directives impose des objectifs mais les r gles pour les atteindre peuvent varier selon les Etats Harmonisation descendante Le meilleur exemple pour illustrer le mouvement d harmonisation descendante est la technique invent e par la Cour europ enne des droits de l homme de la marge nationale d appr ciation Cette technique non pr vue dan
90. ndation Synth se de cours Les m tamorphoses de l ordre juridique Bordeaux Universit SCIENCES gt Sorosu Universit z sje BoRDeAUx P AC oreas SYSTA S TeDF CND a METROPOLE membres des communaut s ont ratifi la convention europ enne des droits de l homme ann es 70 Le dialogue des juges devenait alors possible voir ci dessus pr parant un rapprochement entre le march et les droits de l homme Par la suite la Charte des droits fondamentaux de l Union europ enne sera le premier instrument international qui renonce la dichotomie droits civils et politiques droits conomiques culturels et sociaux Mais seule l adh sion de l UE la CESDH permettra terme d envisager un ordre juridique europ en unifi AU niveau mondial La Charte de San Francisco cr ant l ONU dans l apr s guerre n est pas porteuse d un ordre juridique mondial mais d un ordre inter tatique Depuis lors le projet d un ordre mondial s est la fois enrichi et obscurci Il s est enrichi avec l adoption d instruments juridiques impliquant des interactions dans divers domaines comme par exemple droits de l homme droit du commerce droit du travail droit de l environnement etc Mais le projet s est aussi obscurci avec la fragmentation des strat gies nationales car les textes internationaux ne sont pas tous ratifi s par les m mes Etats En outre on constate les effets pervers de la dissym trie entre l
91. nt du pouvoir juridictionnel d s lors que l applicabilit directe des normes de droit international quand elle est admise permet l extension de la comp tence mat rielle des juges nationaux Tel est le cas en France pour les normes de l UE mais aussi pour les dispositions de la CESDH ou encore pour de nombreux textes internationaux vocation mondiale tels que par exemple le Pacte de FONU sur les droits civils et politiques les principes de l Organisation internationale du travail ou la Convention internationale relative aux droits de l enfant L extension peut aussi venir de la comp tence universelle qui permet d chapper au principe selon lequel le juge national est comp tent sur son territoire principe de territorialit ou par le jeu d une comp tence personnelle en mati re p nale si l auteur ou la victime est ressortissant e du pays concern Pour certaines mati res comme le droit de l environnement parfois le droit conomique et plus g n ralement les droits de l homme s ajoute une comp tence extraterritoriale dite universelle du juge national L exemple des Etats Unis est significatif En droit am ricain plusieurs textes pr voient l extraterritorialit et donnent comp tence aux juges am ricains pour juger des affaires commises l tranger par des trangers ou sur des victimes trang res Il s agit principalement de dispositifs conomiques et financiers comme le Foreign Corrupt Practices Ac
92. nth ses de cours n 1 Les d fis environnementaux et la formation de valeurs communes 12 n 2 Les acteurs de la mondialisation du droit 18 n 3 Les m tamorphoses de l ordre juridique 25 Synth ses de s minaires de recherche n 1 R sister responsabiliser anticiper 31 n 2 Que peut le Droit face aux d fis environnementaux 37 Synth se de la conf rence de cl ture Humaniser la mondialisation es das os 45 Ces synth ses ont t labor es par Elodie ANNAMAYER jeune dipl m e du master recherche Droit public fondamental de l universit de Bordeaux et actuellement doctorante en droit public Les axes de recherche de sa th se sont le droit de l environnement le droit de la sant le droit applicable aux nouvelles technologies et la police administrative fondation Bordeaux Universit chaire deleuze Quniv bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 Dialogue philosophie droit Faire reculer l inhumain SCIENCES Universit sas PaE AC VE SYSTA enr con Ye fre Cette premi re manifestation anim e par Guillaume LE BLANC s est tenue le 17 novembre 2014 et a ouvert la s rie d interventions de Mireil
93. ntion cadre de Rio sur le changement climatique en 1992 et le Protocole de Kyoto en 1997 Par leurs travaux r guli rement publi s notamment les rapports du Groupement intergouvernemental d experts sur l volution du climat ils anticipent les r formes venir au risque d aboutir l aussi un transfert de comp tence entre la sph re politique et la sph re scientifique Enfin il faut mentionner les acteurs civiques qu ils soient organis s Organisations non gouvernementales et syndicats par exemple ou agissent comme simples citoyens ils dessinent une citoyennet par superposition citoyennet infranationale citoyennet nationale et citoyennet supranationale comme la citoyennet europ enne A terme l apparition d une citoyennet mondiale est concevable Cette citoyennet plusieurs niveaux semble en premi re ligne pour contribuer la d fense du bien commun alors que les autres acteurs d fendent d abord leurs propres int r ts essentiellement priv s Encore faut il viter que les uns ou les autres s auto instituent l gislateurs du monde sans cadre d mocratique Ce th me de la citoyennet a t repris dans le s minaire organis par le Conseil du d veloppement durable sous un angle plus concret A partir de l ouvrage de Mireille DELMAS MARTY intitul R sister responsabiliser anticiper les membres du conseil et Mireille DELMAS MARTY en ont livr une lecture clairante car elle croisait les
94. ocratique Pour r pondre aux critiques notamment aux conflits d int r ts quand elles sont financ es par des acteurs conomiques ou par des Etats il faudrait d finir un statut des ONG Ce statut devrait satisfaire plusieurs conditions pour Mireille DELMAS MARTY l ind pendance qui d pend des origines et des financements la repr sentativit qui varie selon le nombre d adh rents ou leur assise g ographique sociale culturelle l efficacit par rapport aux objectifs annonc s et la l gitimit de leur action par r f rence la loi et l thique Un statut serait d autant plus n cessaire que leurs fonctions voluent l chelle mondiale Pendant longtemps les ONG avaient pour fonction principale de soutenir les victimes y compris dans leurs actions en justice pour faire valoir leurs droits Elles tendent pr sent exercer aussi des fonctions para l gislatives pr parer des textes faire pression pour obtenir leur ratification par les Etats voir par exemple l laboration et la ratification du protocole de Kyoto de 1997 sur le changement climatique Mais la participation civique prend aussi la forme d une citoyennet qu il faut d sormais penser plusieurs niveaux on est citoyen dans sa ville dans son pays dans sa r gion citoyennet europ enne voire citoyen du monde Les instruments juridiques se sont en effet enrichis par exemple avec le statut des lanceurs d alertes ou avec l initia
95. ologiques soft law et une responsabilit juridique assortie de sanctions hard law en cas de violation des r gles de droit Le durcissement de la r gle de droit a t il chang le comportement des entreprises Pour Bruno SCHMITT il y a durcissement de la r gle de droit C est le cas aux Etats Unis o les r gles sont strictes l gard des responsables des entreprises Avec l instabilit des r gimes politiques la lutte anti corruption est devenue un instrument d action des responsables politiques En Chine chaque fois qu un nouveau dirigeant est nomm il entame des campagnes politiques anticorruption Enfin des projets d entreprise ne peuvent pas durer sur le long terme si l entreprise s en tient ces pratiques Au sujet du durcissement de la r gle de droit en mati re de corruption Mireille DELMAS MARTY pr cise que la France a t critiqu e par le comit d experts de l Organisation de coop ration et de d veloppement conomiques Ce comit consid re en effet qu il n y a pas de contre pouvoirs la d cision discr tionnaire du parquet car la constitution de partie civile est exclue A la diff rence du droit am ricain la France applique avec beaucoup de prudence l extraterritorialit en la mati re Question de Mireille DELMAS MARTY En dehors de la corruption quelles sont les questions relevant de la responsabilit sociale de l entreprise Pour Bruno SCHMITT le droit am ricain
96. on Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 38 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 2 ner Que peut le Droit face aux d fis environnementaux Bordeaux Universit SCIENCES i p Universit Universit sa BORDEAUX PE AC ororau SYSTA eDF CND a METROPOLE pr server les ressources et l environnement et notamment la biodiversit EDF g re 7 5 milliards de m3 d eau c est dire 75 des r serves artificielles de stockage de surface en France La contrainte du code l environnement est galement p nalement sanctionn e Les sanctions p nales ont t durcies par une ordonnance du 11 janvier 2012 L amende est de 75 000 euros Pour les personnes morales elle s l ve 375 000 euros La conciliation des usages de l eau s est r alis e par des temp raments ce principe pr vu par le code de l environnement Pragmatiquement le droit prend en consid ration les imp ratifs de la production hydro lectrique Huguette BOUCHARDEAU ancienne ministre du gouvernement Mauroy disait propos de la loi de 1984 et plus pr cis ment sur l article 410 du code rural pr d cesseur de l article L 214 18 Code environnement cet article a pour objet d viter d enfermer les producteurs d nergie hydraulique dans une m canique conduisant des d penses qui mettraient leur quilibre financier en p ril et q
97. ot ger et d am liorer l environnement pour les g n rations pr sentes et futures En outre la D claration voque un devoir de pr server les ressources naturelles du globe un devoir ambigu car ce terme de ressources peut tre compris dans deux sens l un plut t alarmiste faisant cho la notion d ultimes ressources l autre renvoyant une vision conomique du march Ainsi bascule t on au del des droits de l homme vers le droit des biens Extension au del des droits de l homme Des personnes aux biens mais aussi de l homme l humanit l extension se fait explicitement travers le concept de patrimoine commun de l humanit D s 1912 une convention internationale reconnaissait pour le Spitzberg Norv ge les principes de non appropriation d ouverture aux ressortissants de tous les Etats et de neutralisation en cas de guerre Apr s deux guerres mondiales et quelques conflits cologiques l id e est reprise sous le concept de patrimoine commun de l humanit l initiative de l ambassadeur de Malte M Pardo lors d une conf rence sur le droit de la mer en 1967 Ce concept traduit d abord l id e d une solidarit entre les nations transnationale et entre les g n rations trans temporelle Juridiquement il s inspire d une sorte d hybridation entre le droit romain via la notion de biens publics res communis qui s oppose l espace appropri et fait
98. pas le comportement des entreprises C est le cas notamment devant la Cour europ enne des droits de l homme si une entreprise estime qu elle est victime d une violation de ses droits elle pourra agir devant la Cour Mais si l entreprise viole les droits fondamentaux de ses partenaires elle ne pourra pas tre poursuivie Quant aux juges nationaux le juge du pays d origine tant peu motiv le juge comp tent est celui du lieu d implantation de l entreprise Or il manque g n ralement de moyens pour mener bien de tels proc s et le cas ch ant pour faire ex cuter les sanctions Par exemple dans une affaire concernant l Equateur et un groupe p trolier am ricain qui avait exploit pendant des ann es le p trole quatorien provoquant de v ritables d sastres sanitaires et cologiques affaire Chevron Texaco le juge am ricain s tait d abord d clar incomp tent renvoyant la comp tence aux juridictions quatoriennes qui apr s des ann es condamn rent lourdement l entreprise Or le jugement de 2011 n a toujours pas t ex cut le groupe p trolier utilisant divers recours en Equateur o ils seront rejet s en 2012 et 2013 et aux Etats Unis d p t d une plainte pour fraude et pour corruption de la proc dure quatorienne L affaire de fraude n a pas encore t jug e mais la plainte a permis de bloquer l ex cution du jugement La justice am ricaine a lanc une injonction interdisant l ex cu
99. phoriquement Mireille DELMAS MARTY utilise la formulation le r ve des deux K Apr s avoir t exil au Japon KANG YOUWEI crit la fin du 19 si cle le Livre de la grande unit du Monde dans lequel il dresse le tableau d un monde unifi Cette vision proph tique pourrait commencer se r aliser pr cis ment dans le domaine de l environnement travers l mergence d une citoyennet du monde Tr s concr tement le m canisme d initiative citoyenne pr vu l chelle europ enne par le Trait le Lisbonne pourrait pr figurer la reconnaissance d une citoyennet mondiale Un tel m canisme pr voit qu un million de citoyens ressortissants d au moins sept Etats membres puisse s adresser la Commission europ enne pour adopter un texte La premi re initiative fut rejet e car les conditions assez strictes d adoption n taient pas r unies Elle concernait le domaine de l environnement et plus pr cis ment l introduction du crime d cocide La question que l on peut se poser est de savoir quelles conditions un tel m canisme serait transposable l chelle mondiale Pour r pondre la deuxi me question on peut voquer des techniques juridiques permettant de conjuguer l un et le multiple c est dire d allier principes communs et reconnaissance d une marge nationale d appr ciation Cette marge introduit une logique de gradation La r gle nationale prise par les Etats doit tre
100. prises pour g rer cette situation d urgence A travers cette situation Bruno SCHMITT a souhait mettre en vidence comment la mondialisation atteint et concerne les grandes entreprises Abordant de mani re concr te la question initiale pos e Bruno SCHMITT insiste sur l enjeu politique de premier plan d un projet d infrastructures de transport Un responsable politique qui se lance dans un tel projet prend un risque qu il soit le maire d une commune comme le maire de Besan on via la construction du tramway ou un pr sident comme celui du Mexique avec la construction d une ligne ferroviaire De m me il pr cise que bien qu tant une petite structure d ing nieurs au regard des grandes entreprises comme la SNCF BOUYGUES ou VINCI qui ont des chiffres d affaires importants SYSTRA joue un r le pivot Le travail d ing nierie effectu par les ing nieurs de SYSTRA peut avoir des cons quences importantes pour la vie des individus Une infrastructure de transport mal tudi e trop dangereuse peut engendrer des cons quences n fastes Le projet d infrastructures de transport comporte en plus un impact financier et social important fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 41 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 2 Que peut le Droit face aux d fis environnementaux fondation Bordeaux Universit SCIENCES p
101. r les juridictionnels L expansion des pouvoirs des ETN est d abord g ographique les entreprises transnationales sont organis es l chelle mondiale et ind pendamment des fronti res Leur expansion se traduit aussi par un accroissement de leurs comp tences dans les domaines social et environnemental au travers notamment du concept de responsabilit sociale et environnementale de l entreprise RSE Cette formule vise la prise en charge des probl mes sociaux et environnementaux au sens anglais de responsability qui traditionnellement sont de la comp tence de la puissance publique En revanche elle n impose pas l obligation pour les ETN de rendre compte des cons quences de leurs comportements responsabilit au sens fran ais ou accountability en anglais Consid rant que le contr le est illusoire si l entreprise ne coop re pas les ETN pr conisent au nom de l efficacit une autor gulation et un autocontr le qui se substituent aux contr les juridictionnels D o le risque d aboutir une irresponsabilit illimit e La marginalisation des contr les juridictionnels est en effet un obstacle l application du principe apparemment simple selon lequel tout acteur qui d tient un pouvoir global devrait r pondre l chelle globale devant un juge Encore faut il trouver un juge comp tent international ou national Or les juridictions internationales sont comp tentes pour juger le comportement d un Etat mais
102. rables et vise construire un r gime juridique sp cifique De ce fait la politique annulerait du moins r gulerait les effets n gatifs de la vuln rabilit Plus particuli rement ce proc d s tend galement l environnement C est le cas de la cr ation de cartes de vuln rabilit faisant ressortir des risques encourus par les chaines de vuln rabilit dans un espace urbain particulier et dans une perspective pr ventive Dans son ouvrage de 2010 Libert et S ret dans un monde dangereux Mireille DELMAS MARTY souligne que nous sommes dans une poque d incertitude g n ralis e Ceci ne veut pas dire que l poque est n cessairement plus incertaine qu hier mais signifie plut t que la cat gorie d incertitude est devenue une grille d intelligibilit tr s efficace pour interpr ter les ph nom nes de notre poque Elle reprend ici les termes du rapport fourni par les Nations Unies en 2004 selon lequel nous vivons dans un monde de menaces nouvelles et changeantes que l on ne pouvait entrevoir lorsque l ONU a t cr e en 1945 Ces incertitudes concernent l individu l Etat la plan te Certaines sont locales Mais les risques les plus saillants li s au terrorisme ou l environnement sont plan taires et se d veloppent dans un espace potentiellement sans fronti res Les risques environnementaux sont fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Ar
103. rendre en compte celle du temps En effet les r gles juridiques changent les r gimes politiques changent Ce que l on peut percevoir aujourd hui comme une situation de non corruption pourra le devenir dans quelques ann es Pour illustrer ses propos Bruno SCHMITT voque un dialogue entretenu entre Alice et la Reine Rouge dans le roman de Lewis CARROLL De l autre c t du miroir Alors que les deux protagonistes courent Alice demande la Reine Rouge mais Reine Rouge c est trange nous courons vite et le paysage autour de nous ne change pas Cette derni re lui r pond nous courons pour rester la m me place S agissant des solutions anti corruption deux discours peuvent tre tenus Le premier est celui de la tol rance z ro Le deuxi me discours pr n par Bruno SCHMITT est de comprendre pourquoi de telles situations peuvent se pr senter Un dialogue doit tre instaur avec les jeunes embauch s Ils doivent comprendre qu ils ne doivent pas prendre de risques pour eux m mes et pour l entreprise Or toute la difficult est que les salari s sont souvent vuln rables Il est int ressant de noter qu un cadre sup rieur peut respecter le cadre l gal de mani re rigoureuse dans sa vie personnelle mais partir du moment o il est sur les march s internationaux il transgresse les r gles De m me une charte d thique est g n ralement prise par les entreprises Elle repose sur des r gles jurid
104. rnational pourra devenir effectif travers son application par le juge national mais l id al serait que la CPI puisse l instar de la Cour de justice de l Union europ enne tre saisie via une question pr judicielle pour l interpr tation des textes Au stade actuel le droit international est encore loin d tre parfaitement effectif et efficace Mais les processus en cours d internationalisation des juges nationaux et de juridictionnalisation du droit international devraient am liorer peu peu ce constat A propos des affaires islamistes r centes est ce que le tribunal international peut prendre le dessus sur le tribunal national Mireille DELMAS MARTY rappelle que l Etat islamique n est pas un Etat mais une organisation criminelle Comme telle il pourrait tre jug par la CPI seulement travers les crimes commis par des individus et condition que la Cour soit saisie d faut le principe de comp tence universelle pourrait ouvrir la voie d un jugement par des juridictions nationales fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 36 www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 S minaire Que peut le Droit face aux d fis de recherche n 2 environnementaux PAE AC ME SYSTA genr cop Se sikia Ce s minaire de recherche s
105. rsit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 39 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 2 ner Que peut le Droit face aux d fis environnementaux Bordeaux Universit SCIENCES Universit universite sat j BORDEAUX PE AC PBorDenux SYOTA eDF CND ak M TROPOLE me au moins gale au 10 du module et que le d bit le plus bas soit sup rieur la moiti du 10 R gulation de l autorit administrative La derni re exception est celle de la souplesse L article L 214 18 II permet l autorit administrative en pratique le pr fet de faire une r gulation en cas de p riodes exceptionnelles c est dire quand il n y a plus d eau Le pr fet peut diminuer les d bits r serv s par un arr t pr fectoral Pour conclure la circulaire du 21 octobre 2009 pr cise que la volont du l gislateur s agissant de l article L 214 18 tait de r quilibrer les usages de l eau existants en faveur de la pr servation des milieux Le texte propose une solution pragmatique car il est la fois contraignant principe du d bit minimal et structurant il pose une s rie de cinq exceptions au principe Le droit permet une conciliation entre les diff rents usages de l eau et les besoins de la production hydro lectrique Avec les diff rents usages de l eau identifiables eau potable irrigation agricole pr l vements industriels
106. s les trait s consiste laisser aux Etats une marge de man uvre dans les limitations apport es aux droits prot g s par la Convention principalement les droits assortis de restrictions n cessaires dans une soci t d mocratique En admettant cette marge la Cour rend possible un rapprochement autour de principes communs mais sans imposer de r gles identiques L on peut songer notamment l exemple des coutes t l phoniques et autres interceptions de s curit qui sont des restrictions au droit la vie priv e Elles doivent tre l gales et soumises un contr le d mocratique mais le choix de l organe de contr le appartient aux Etats En France les coutes administratives sont contr l es par une autorit administrative ind pendante en Angleterre par un juge en Allemagne par une commission parlementaire Conditions d harmonisation Deux conditions sont n cessaires selon Mireille DELMAS MARTY pour viter les d rives Il faut un contr le supranational par un juge ou par un organe quasi juridictionnel comme l organe de r glement des diff rends l OMC ou le panel d experts de l OCDE Il faut que ce contr le soit transparent et rigoureux alors que le raisonnement rel ve d une logique de gradation ou logique floue fuzzy logic la norme nationale n a pas tre conforme mais suffisamment proche de la norme de r f rence pour tre jug e compatible Pour viter l arbitraire du juge il faut que
107. s quences lointaines et possibles de nos actes On voit donc un Etat de droit boulevers par la question environnementale Pour Cynthia FLEURY l volution de l Etat de droit doit passer par la confiance et l imagination Il s agit de s interroger sur la relation cr atrice de l homme avec son environnement pour penser demain un nouvel Etat de droit Un Etat de droit qui s inscrirait dans un niveau collectif avec un autre type de conscience et de rapport la connaissance la technique et la science par rapport lui m me Plus sp cifiquement sur la question du courage la question environnementale nous oblige l innovation que ce soit une innovation dans le droit une innovation d mocratique ou encore une innovation sociale On souligne souvent un paradoxe entre d un c t un sur investissement dans la question technique au service d un non changement et d un autre c t un sous investissement dans l innovation d mocratique sociale et politique qui provoquerait quant elle de v ritables changements A titre d illustration des principes comme celui de pr caution sont des innovations centrales d approche de la souverainet Dans cette optique la souverainet doit tre li e la responsabilit Pour autant certaines innovations techniques qui ont imm diatement le label d innovations ne changent rien et font perdurer un dysfonctionnement et renforcent les in galit s environnementales et sociales Selon Mireille DELMAS
108. s Etats et les grandes entreprises transnationales fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 43 www fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 2 PERANAN Que peut le Droit face aux d fis environnementaux Bordeaux Universit SCIENCES Universit PE g UE AT Mieux SYSTA enr cap sign Intervention de Beno t THOMAZO directeur r gional d EDF Aquitaine Pour Bruno SCHMITT dans la mondialisation les entreprises prennent plus de parts que les Etats Ce sont les entreprises qui sont effectivement confront es la mondialisation Donc il n est pas compl ment ill gitime que des entreprises confront es des Etats puissent avoir des actions possibles contre les Etats Question de Mireille DELMAS MARTY Si le mouvement s accentue ne conduit il pas vers un d s quilibre des pouvoirs travers la privatisation de la gouvernance mondiale y compris dans la d finition des syst mes de normes et la mise en uvre des sanctions Pour r pondre cette question Bruno SCHMITT livre une anecdote personnelle il a repr sent une petite entreprise fran aise lors d un arbitrage contre un grand groupe am ricain et canadien Le probl me pos est celui des r gles d exequatur Une d cision est rendue par un tribunal arbitral Doit elle tre ex cut e Les principales critiques mises envers la France reposent sur le
109. s biens l aide de deux caract res le caract re non exclusif ils peuvent tre utilis s par tous principe de non appropriation et le caract re non rival l usage de quiconque ne compromet pas l utilisation par autrui principe dit de non discrimination Roger GUESNERIE professeur d conomie au Coll ge de France illustre cette d finition par une citation de Victor HUGO voquant l amour d une m re pour ses enfants chacun en a sa part et tous l ont en entier et consid re que le climat en est l arch type Chacun en a sa part car on ne peut exclure personne de l usage et tous l ont en entier car il n y a pas de rivalit dans la consommation de ce bien dont tous peuvent profiter fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 15 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les d fis environnementaux Made et la formation de valeurs communes Bordeaux Universit SCIENCES Universit universit g R EE PE AC Yrru SYSTA amp eDF CND ye EU D origine conomique le concept de biens publics mondiaux comporte n anmoins des implications thiques que Mireille DELMAS MARTY illustre propos du changement climatique En 1999 le rapport du Programme des Nations Unies pour le d veloppement PNUD fait tat d un imp ratif de solidarit humaine dans un monde divis Les changements climatiques sont
110. savoirs th oriques et pratiques fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 46 www fondation univ bordeaux fr Conf rence de cl ture fondation Humaniser la mondialisation Bordeaux Universit SCIENCES Universit universite b j BORDEAUX PER AC orras SYSTA eDF CND ak M TROPOLE Par la suite aupr s d un public de juristes Mireille DELMAS MARTY est intervenue sur les m tamorphoses de l ordre juridique On parle traditionnellement d ordre juridique national ou international Mais les nouveaux dispositifs qui se mettent en place quelque part entre le d sordre et un ordre venir ne constituent pas de v ritables ordres juridiques D o le terme d espace employ dans un sens fonctionnel pour d signer un ensemble de normes et parfois d institutions qui n est pas assez autonome et stable pour tre qualifi d ordre juridique Par exemple l chelle europ enne l espace Euro ou l espace Schengen l chelle mondiale l espace Kyoto pour le changement climatique La m tamorphose de l ordre juridique r sulte aussi de l existence de processus qui ne sont pas seulement hi rarchiques unification mais interactifs coordination voire mixtes harmonisation Elle r sulte enfin de l apparition des espaces juridiques plusieurs vitesses coop rations renforc es ou responsabilit s diff renci
111. sent sur la sc ne internationale des acteurs non tatiques Lanc e par le Secr taire g n ral des Nations Unies Kofi ANNAN lors du Forum conomique annuel de Davos en 1999 l id e d un Pacte mondial autrement nomm Global Compact 2000 permet de faire entrer les entreprises transnationales ETN l ONU Le Pacte mondial pr voit qu elles pourront adh rer de mani re spontan e aux principes internationaux que respectent Synth se labor e par Elodie ANNAMAYER charg e de mission de la chaire et relue par Mireille DELMAS MARTY fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 18 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les acteurs de la mondialisation du fondation droit Bordeaux Universit SCIENCES Universit 4e POE AC Ven SYSTA y Fenr cb Se ft d j les Etats neuf puis dix principes sont num r s r partis entre le droit des personnes le droit du travail et le droit de l environnement Elargie aux acteurs priv s la gouvernance sera d finie dans le Livre blanc de la Commission sur la Gouvernance europ enne 2001 comme un mod le nouveau le mod le lin aire consistant d cider des politiques au sommet doit tre remplac par un cercle vertueux bas sur l interaction les r seaux et sur une participation tous les niveaux de la d finition des politiques jusqu leur mise en uvre
112. sion extensive de l thique et une vision largie de la communaut politique qui s tendrait aux sols aux rivi res Cette approche renouvelle la relation entre l Homme et son environnement Par ailleurs un tel mouvement a t port par les pays d Am rique Latine introduisant dans leur Constitution une protection de l environnement Dans le texte Onusien le concept de Terre m re poursuit cette id e d une relation biosph rique que l Homme doit avoir avec son environnement Cynthia FLEURY souscrit galement l id e de percevoir la question de l humanisme comme un processus et donc de se r f rer au vocable d humanisation Travailler son humanit revient construire des relations symboliques nouvelles Tel est le cas des robots tre un Homme au sens de porter un humanisme c est consid rer qu en face de soi on a un sujet de droit au sens o il provoque des devoirs chez moi mais pas une concurrence des droits fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 10 www fondation univ bordeaux fr Dialogue philosophie droit fondation Faire reculer l inhumain Bordeaux Universit SCIENCES Universit TEL G PEE AC igi SYSTA sfgenr cop sika Demain nous pourrons consid rer inhumain un traitement indigne m me fait sur un robot Or un robot n est pas un sujet de droit au m me titre que l homme A noter tout de m me que ce qu
113. sponibles sur le site www ipcc ch index htm fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 24 www fondation univ bordeaux fr fondation Chaire Gilles DELEUZE m tropole nature d mocratie Bordeaux Universit 2014 Synth se de cours n 3 Les m tamorphoses de l ordre juridique SCIENCES PE AC nat uen Universit 7 Sr vrvedi SYSTIA 2er cop siken Probl matique Le Droit peut il s adapter aux Mots cl s mondialisation coordination harmonisation ph nom ne de globalisation et d anticipation unification espace juridique ordre juridique caract risant les d fis environnementaux dyschronie polychronie Concepts e Pluralisme ordonn e Processus d interaction e Niveaux d organisation e Vitesses d int gration S ances de cours e Droit universit de Bordeaux 20 novembre Zoom Le mod le du pluralisme ordonn consiste faire entrer le pluralisme dans technique le rang aligner les l ments qui le composent Mireille DELMAS MARTY prend le pari d un futur droit mondial ordonn de fa on pluraliste ni une fusion des syst mes de droit ni une s paration ou une simple juxtaposition mais un sy mod le qui sans gommer toutes les sp cificit s nationales tend au Mireille rapprochement autour de principes communs DELMAS MARTY professeur honoraire de droit au Coll
114. st r elle R ponse de Mireille DELMAS MARTY Il existe un droit crit international qui peut aussi tre appliqu par le juge national Toutefois aux Etats Unis le droit international est quasiment inop rant car le juge am ricain ne peut pas l appliquer directement le droit international tant consid r comme un droit tranger Or il y a eu une vive controverse la Cour supr me entre les juges Scalia et Breyer propos de la simple possibilit de faire r f rence des d cisions trang res dans leurs opinions Pour certaines affaires sensibles comme celles relatives l homosexualit ou la peine de mort le juge Breyer avait invoqu la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l homme pratique vivement critiqu e par le juge Scalia En revanche dans d autres syst mes juridiques dont le syst me fran ais le droit international est d applicabilit directe et peut tre appliqu par un juge national Cela dit quel que soit le nombre de juridictions internationales cr es aucune juridiction comp tence mondiale ne pourra juger tout le contentieux Le statut de la Cour p nale internationale CPI pose le principe de compl mentarit qui est en r alit un principe de subsidiarit Les juges de la Cour ne jugeront les crimes pr vus par le statut que si le pays concern n a pas la volont ou la capacit de juger l affaire au niveau des juridictions nationales Par cons quent le droit inte
115. suffisamment proche du niveau requis sinon elle sera censur e Une formule analogue est celle du m canisme des responsabilit s communes mais diff renci es utilis e dans la lutte contre le changement climatique L id e sous jacente tant que tous les pays doivent s engager lutter contre les missions de gaz effet de serre mais pas la m me vitesse L agenda des Etats varie selon le stade de d veloppement conomique Pour les Etats industrialis s l obligation est imm diate alors que pour les pays en d veloppement elle est diff r e Ce m canisme permet d introduire un d veloppement durable et quitable Enfin ce que l on d signe comme soft law regroupe un droit mou facultatif doux non sanctionn et flou impr cis Il n est pas strictement oppos au hard law c est dire un droit dur c est dire obligatoire sanctionn et pr cis En effet les deux sont compl mentaires condition de ne pas servir de paravent la soft law permet d assouplir le formalisme juridique et la menace du droit dur rend la soft law plus efficace Cynthia FLEURY souscrit la transformation d un humanisme de s paration un humanisme d interd pendances Selon ses termes on est pass d un humanisme d exceptionnalit un humanisme de responsabilit Mais l exceptionnalit de l homme se maintient dans la mesure o on ne fait pas une stricte quivalence de l homme et de toutes les esp ces vivantes En m m
116. t partir du droit la vie par exemple d gradations de l environnement mena ant la vie humaine du droit la vie priv e s agissant des bruits pollutions et dangers sonores et galement travers la notion de conditions de travail in quitables de droit l alimentation de droit l eau ou encore de droits culturels des groupes vuln rables Au niveau mondial la D claration de Stockholm de 1972 pr cit e est le premier texte reliant explicitement droits fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 14 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les d fis environnementaux Made et la formation de valeurs communes Bordeaux Universit SCIENCES gt Universit universit R EE PO AC Yrru SWSTTA amp eDF CND ke EU de l homme et droit l environnement Commen ant par affirmer fi rement que les hommes sont ce qu il y a de plus pr cieux au monde elle amorce la reconnaissance d un droit l environnement L homme a un droit fondamental la libert l galit et des conditions de vie satisfaisantes dans un environnement dont la qualit lui permette de vivre dans la dignit et le bien tre Si l environnement est ainsi reli la dignit humaine le droit de l homme un environnement de qualit est galement assorti d un devoir il a le devoir solennel de pr
117. t FCPA de 1997 visant lutter contre la corruption et les textes qui ont suivi en mati re de comptabilit des entreprises Mais il faut mettre part l Alien Tort Statute ATS de 1789 qui donne comp tence aux juridictions f d rales am ricaines pour sanctionner des violations graves du droit international Red couvert dans les ann es 80 90 il sera s abord utilis contre les abus des dictateurs d Am rique Latine puis pour sanctionner des entreprises transnationales pour des violations graves des droits de l homme Toutefois en 2013 la Cour supr me a pos un terme cette extension aff Kiobel vs Shell 17 avril 2013 En revanche dans le domaine conomique et financier la condamnation de la BNP Paribas en juillet 2014 une amende de 8 milliards de dollars suite la violation de l Embargo am ricain contre divers pays notamment le Soudan l Iran et Cuba d montre que l internationalisation du juge am ricain reste effective mais seulement quand les int r ts am ricains sont menac s En r sum quand on compare les trois pouvoirs tatiques le pouvoir judiciaire est le seul qui semble monter en puissance du fait de la mondialisation On ne peut n anmoins voquer pour autant un v ritable pouvoir judiciaire mondial Car le pouvoir des juges nationaux l chelle mondiale privil gie certains juges juges am ricains et le pouvoir des juges internationaux reste pour l essentiel limit tant au niv
118. tifs ont t mis en faveur de la protection du climat Mais simultan ment l Etat islamique organisation criminelle qui pratique le terrorisme au nom d un islam totalement travesti affiche des pratiques nourries des d rives identitaires conduisant d shumaniser une partie de l humanit les victimes comme les bourreaux Poser la question Que peut le Droit ne revient pas tenter de ressusciter le mythe de l humanisme juridique mais proposer une nouvelle m thode en passant du concept statique d humanisme un processus dynamique appel humanisation Pour mener bien sa d monstration Mireille DELMAS MARTY l abordera en trois temps Le premier est le temps du constat consacr rep rer les principaux d fis de la mondialisation Le deuxi me temps est celui du programme afin d expliciter les objectifs Le dernier temps en conclusion voquera la qu te d un nouveau mod le pour la gouvernance mondiale Le temps du constat rep rer les principaux d fis de la mondialisation Les d fis de la mondialisation se situent dans les trois domaines voqu s les droits de l homme les march s et les nouvelles technologies En mati re de droits de l homme on constate les faiblesses de l universalisme thique face aux d rives Les droits de l homme ont progress depuis la D claration universelle des droits de l homme de 1948 Dor navant il existe un Droit des droits de l homme Ces derniers
119. tion du jugement l chelle mondiale ce qui a incit les victimes tenter d obtenir r paration dans d autres pays o les actifs de Chevron auraient pu tre saisis Apr s un nouvel chec elles viennent de faire une communication la Cour p nale internationale en invoquant un crime contre l humanit Cette affaire encore en cours illustre jusqu la caricature la quasi impossibilit de juger les infractions commises par les entreprises transnationales fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 22 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les acteurs de la mondialisation du fondation droit Bordeaux Universit SCIENCES Universit 4e UE AC Ven SYSTA y Fenr cb Se ft C est dire l importance d ventuels contre pouvoirs commencer par les citoyens L mergence des acteurs civiques conduit se poser une seconde question allons nous vers une d mocratie participative ou vers une participation sans d mocratie La r ponse varie selon qu il s agit d acteurs organis s principalement les organisations non gouvernementales ONG ou de simples citoyens Les ONG s organisent non seulement l chelle nationale mais aussi de plus en plus l chelle mondiale au risque c est le reproche qui leur est fait de s instituer d fenseurs du bien commun en dehors de toute proc dure d investiture d m
120. tive citoyenne introduite dans l Union Europ enne via le Trait de Lisbonne Permettant un groupe d au moins un million de personnes appartenant au moins sept Etats de demander la Commission Europ enne d engager un processus l gislatif Les deux premi res initiatives ont t lanc es dans le domaine de l environnement l une pour cr er un crime d cocide l autre relative au droit de l eau Mireille DELMAS MARTY imagine une transposition de ce processus l chelle mondiale par le biais des organisations internationales Il est vrai que de telles actions seront d autant plus efficaces qu elles seront fond es sur un v ritable savoir relevant des acteurs scientifiques Or la mont e en puissance des acteurs scientifiques suscite aussi une interrogation favorise t elle une expertise de gouvernance ou un gouvernement des experts A mesure que les soci t s deviennent des soci t s du savoir appara t un nouveau type d expertise qui entraine des modifications dans l exercice des trois pouvoirs l expertise mondiale de gouvernance qui c t de l expertise aupr s des juges expertise judiciaire place les experts l interface savoir pouvoir en contact avec les politiques L exemple du Groupement intergouvernemental d experts sur le changement climatique GIEC est significatif En effet tous les cinq ans le GIEC remet aux d cideurs publics un rapport g n ral sur les changements clim
121. u G20 en Australie Mais les strat gies du march comportent des limites thiques L une des difficult s du march est de tenir compte non seulement du pr sent ne pas obliger une d croissance imm diate et du futur pr server la chance de survie des g n rations futures mais aussi du pass Les pays en voie de d veloppement ne veulent s engager dans un d veloppement durable qu la condition qu il soit aussi quitable et que les pays industrialis s responsables des pollutions industrielles des si cles pass s payent leur dette cologique Il faut donc introduire dans l esprit des droits de l homme un principe d quit La solution trouv e fut d instaurer dans le cadre du Protocole Kyoto le syst me des responsabilit s communes mais diff renci es seuls les Etats industrialis s se sont engag s d s la signature du Protocole r duire leurs missions de gaz effet de serre Les pays en voie de d veloppement et les pays mergents disposent d un laps de temps pour s engager L un des plus graves probl mes dans la p riode post Kyoto est de savoir comment quand et quelles conditions obtenir d eux un tel engagement sans lequel il sera impossible de lutter de fa on efficace contre le changement climatique A supposer que l on parvienne un tel r sultat en 2015 la conf rence de Paris d autres questions comme celle des d chets ou de la biodiversit resteraient pos
122. uble limite D un c t il faut limiter l innovation au nom de la pr caution selon des indicateurs de la gravit du risque mais sans pour autant imposer une pr caution absolue Il faut donc aussi d un autre c t limiter la pr caution par des indicateurs d acceptabilit du risque ou de tol rance Alors que de nombreux d bats sur l innovation m lent les deux types d indicateurs il est important de les s parer la gravit du risque suppose une approche scientifique objective et vocation mondiale en revanche l acceptabilit est subjective et le plus souvent locale ou nationale de caract re sociopolitique Elle rel ve de la responsabilit du d cideur politique Le temps de la conclusion vers quel mod le allons nous Actuellement la gouvernance mondiale oscille entre plusieurs mod les apparemment contraires En ce qui concerne les droits de l homme le mod le universaliste est affich D claration universelle des droits de l homme 1948 CPI mais il fonctionne mal et se heurte beaucoup de r sistances essentiellement de la part de grands Etats comme la Chine ou les Etats Unis qui s en tiennent au mod le souverainiste et n acceptent ni d tre condamn s pour violation des droits de l homme ni de reconna tre la comp tence de la CPI Par cons quent la gouvernance mondiale des droits de l homme oscille entre un mod le universaliste et un mod le souverainiste S agissant des march s y compris le march
123. ui conduiraient infailliblement une non application puis une reprise du texte Les exceptions la prise en compte des besoins de la production hydro lectrique L ancien article L 410 du code rural pr voyait une seule exception relative aux seuls cours d eau importants dont le module est sup rieur 80 m3 par seconde D autres exceptions ont t pos es depuis la loi du 30 d cembre 2006 pr cit e Elles ont pour objectif d adapter le principe ainsi pos par l article L 214 18 du code de l environnement certaines situations Sont concern s les ouvrages hydro lectriques d une importance particuli re pour le syst me les gros cours d eau les cours d eau atypiques Une variation du d bit minimal selon les p riodes de l ann e est aussi une r ponse pragmatique Il en va de m me pour la r gulation effectu e par le pr fet Concernant les ouvrages hydro lectriques d une importance particuli re pour le syst me L lectricit poss de une caract ristique par rapport aux autres ressources puisque cette derni re ne se stocke pas une chelle industrielle C est pourquoi les op rateurs du r seau lectrique doivent chaque instant assurer l quilibre entre la consommation et la production Cependant cet quilibre est difficile maintenir pendant les p riodes de pointes de consommation La plupart des moyens de production disponibles sont utilis s et les r seaux sont fortement
124. utres op rateurs conomiques sans donner lieu un change mon taire l une des difficult s de l conomie de march est de n tre pas toujours m me d int grer avec des signaux pris dans un march les externalit s des uns et des autres Les biens fondamentaux environnementaux peuvent tre identifi s comme l eau le feu symbolisant l nergie Vair la terre Dans le cadre de cet expos n est abord e que l eau A l horizon du changement climatique elle devient une ressource rare et pris e On pense tout d abord au premier usage qu est l eau potable Ensuite l eau est utilis e pour produire de l lectricit 95 de la production lectrique d EDF ne produit pas de gaz effet de serre L eau est galement utilis e pour l irrigation agricole les pr l vements industriels les usages r cr atifs p che sports d eau vive usages touristiques etc Face une utilisation importante la question d une r partition quitable se pose La solution pourrait tre conomique Cependant comme l a sugg r Michel MARIGOT l conomie a du mal int grer les externalit s La r ponse classique des conomistes est de faire un march de droits polluer de CO2 Or le co t actuel de la tonne de CO2 est tr s bas au point qu il n y a pas de signaux adress s au march qui permettent une r gulation de la production de CO2 D s lors que peut le Droit Michel MARIGOT d montre que le Droit peut
125. versit Ou encore s agissant des droits de l Homme des dispositifs g n raux comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits conomiques sociaux et culturels et des instruments sp cifiques visant soit prot ger les plus vuln rables droits de l enfant des femmes etc soit sanctionner les violations les plus graves apparition d une justice p nale internationale Les lacunes du pouvoir ex cutif relancent l ternel d bat sur la justice et la force L usage de la force reste pour l essentiel r serv aux Etats D o les lacunes du pouvoir ex cutif l chelle mondiale D une part il n existe pas d arm e mondiale proprement parler Quant aux op rations de maintien de la paix men es au nom de l ONU elles d pendent largement des Etats ou des accords entre plusieurs Etats voire entre r gions et Etats participation de VOTAN ou plus r cemment et de fa on encore embryonnaire des forces de l Union africaine D autre part il n existe pas non plus de police mondiale M me l chelle europ enne Europol n est qu un organe de coordination horizontal destin faciliter la coop ration entre les polices des Etats membres Il s agit plus d un organe intergouvernemental que supra gouvernemental Au niveau mondial l absence de police rend d ailleurs probl matique l ex cution des mandats d arr ts lanc s par la Cour p nale international
126. w fondation univ bordeaux fr S minaire de recherche n 1 R sister responsabiliser anticiper fondation Bordeaux Universit SCIENCES gt BORDEAUX Universite J lt i Z BORDEAUX PE AC oi SYSTA y genr cb X ao l homme quand elle utilise la notion de marge nationale d appr ciation Cette marge permet aux Etats de choisir les r gles concernant les restrictions certains droits prot g s par la Convention europ enne des droits de l homme mais sous condition de ne pas d passer un seuil de compatibilit avec les principes pos s par la Convention L expression ritournelle humaniste incite ne pas invoquer les droits de l homme de fa on syst matique et quasi automatique car cela dessert cette cause Plut t que le terme d humanisme juridique qui suppose un concept fondateur Mireille DELMAS MARTY pr f re le terme d humanisation en tant que processus transformateur Question de Charles DE GODOY LESKI Selon Charles DE GODOY LESKI le titre de l ouvrage peut tre apparent aux trois coups de b tons d une pi ce de th tre se d roulant en trois sc nes le niveau local le niveau m tropolitain et le niveau europ en Ces multiples niveaux s articulent en trois mouvements Le livre vise une utopie processuelle pour l avenir par l articulation de trois mouvements la r sistance la responsabilisation et l anticipation En sciences sociales on consid re l humanit comme une et indivis
127. x cutants En revanche la juridictionnalisation du commerce mondial a t rapide L Organisation mondiale du commerce OMC a t cr e en 1994 apr s la fin de la Guerre Froide pour accompagner la lib ration des changes commerciaux En parall le tait cr au sein de l OMC un Organe de r glements des diff rends ORD qui est quasi juridictionnel les Etats tant tenus par les mesures qu autorise son Organe d appel comme autant de sanctions Au niveau r gional aussi les juridictions internationales se sont multipli es et peu peu consolid es En Europe il s agit de la Cour europ enne des droits de l homme CEDH assurant la protection de la Convention europ enne de sauvegarde des droits de l homme CESDH et de la Cour de justice de l Union Europ enne De la m me mani re existent une Cour interam ricaine des droits de l homme dans le prolongement de la Convention am ricaine relative aux Droits de l Homme et une Cour africaine des droits de l homme accompagnant l internationalisation des juges nationaux fondation Bordeaux Universit 05 40 00 67 56 chaire deleuze univ bordeaux fr 166 cours de l Argonne 33000 BORDEAUX 20 www fondation univ bordeaux fr Synth se de cours Les acteurs de la mondialisation du fondation droit Bordeaux Universit SCIENCES Universit 4e POE AC Ven SYSTA y Fenr cb Se Et L internationalisation des juges nationaux participe l clateme

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