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la valeur economique et sociale des espaces naturels proteges

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1. Parc du Mercantour France Analyse des retomb es et flux financiers directs Au niveau des charges de fonctionnement achats services ext rieurs autres services autres charges de gestion courante mais aussi avec la prise en compte par commune des financements mis en uvre dans le cadre d op rations d accompagnement conomique sections de fonctionnement et d investissement Evaluation des effets de l existence du Parc sur les principales composantes socio conomiques du p rim tre environnant R sultat Les recettes annuelles du Parc fonctionnement investissement repr sentent 3 8 M d euros 25 MF Les d penses de personnel 55 des d penses totales et 71 des d penses de fonctionnement ont un impact direct sur l conomie locale travers la consommation des m nages des personnels Un tiers du budget du Parc est r inject dans le circuit conomique travers des op rations structurantes pour le territoire Parc ou par le biais d achats et de prestations diverses En 1998 le Parc emploie 149 personnes soit 80 quivalent emplois Si l on y ajoute les 28 emplois g n r s par la pr sence du personnel du Parc le total est port 108 quivalent emplois De plus 22 quivalent emplois externes sont directement li s la mise en uvre du budget du Parc hors charges de personnel 8 au titre du fonctionnement 14 au titre de l investissement Au total l impact direct du Parc est valu 102 quivalent em
2. 51 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s est une exigence de l analyse des retomb es conomiques m me si les tudes reposant sur des investigations suffisamment larges sont encore rares Par ailleurs dans beaucoup de contextes d espaces prot g s la limitation de la fr quentation touristique est un objectif central de la protection dans ces contextes la mesure de l attractivit touristique ne peut tre prise comme l unique indicateur des retomb es conomiques La fili re touristique Parc National des C vennes 321 000 ha Evaluation du nombre de lits touristiques marchands de r sidences secondaires et de son quivalence en lits touristiques hors meubl s du nombre de nuit es d gag es par l effet parc M thode Traduction en retomb es conomiques partir d une hypoth se sur la d pense moyenne journali re par s journant la d pense moyenne journali re par visiteur le taux d attractivit induit par le Parc le pourcentage de s journants parmi les visiteurs et le nombre annuel de visiteurs la journ e R sultat Le nombre de lits touristiques marchands et non marchands repr sente 113 812 Le nombre de nuit es d gag es par l effet Parc est de 1 300 000 D pense moyenne journali re par s journant 35 5 220 F D pense moyenne journali re par visiteur 10 0 65 F Taux d attractivit induit par le Parc 26 Pourcentage de s journant
3. conomique local dans le sch ma de gestion du site en s assurant que le projet de mise en valeur du site a t tabli de fa on concert e avec les partenaires et les habitants concern s La mise en place d une gestion active et long terme est donc ins parable de la r flexion sur les effets sociaux et conomiques de la protection de l espace Dans cette perspective l analyse de la valeur des am nit s attach es au site en tant qu il est prot g acquiert un int r t singulier aussi bien pour le gestionnaire du site que pour ses partenaires qu ils abondent en financement ou soient b n ficiaires de l action men e au titre du Grand Site 1 2 Les enjeux de l analyse de la valeur de la Sainte Victoire Le R seau des Grands Sites de France s est engag depuis quelques ann es dans une d marche d analyse de la valeur des retomb es de la gestion des sites Les objectifs poursuivis travers cette d marche sont les objectifs classiques int ressant les gestionnaires d espaces naturels prot g s En effet les actions de protection de r habilitation de mise en valeur et de gestion du site ont parfois un co t lev qui peut tre ais ment connu au moins pour ce qui concerne la d pense publique En revanche les externalit s positives de ces efforts de la collectivit en termes d am nit s pour le public et en termes d impacts conomiques sont moins bien cern es La r flexion sur les retomb es conomiques g n
4. valeur d usage et valeur d change La valeur d usage d signe l utilit d un bien valu e selon l usage qui en est fait par le consommateur final Elle est relative l efficacit de l usage d un produit ou d un service par rapport au besoin d un consommateur La valeur d change quant elle est relative la valeur marchande de ce bien dans un processus d change La distinction entre valeur d change et valeur d usage a t th oris e par Aristote qui d veloppa le premier l id e que les marchandises ont une valeur d usage par l utilit qu elles procurent et une valeur d change par leur capacit entrer en rapport quantifiable entre elles Reprenant cette distinction Smith et Ricardo en firent le point de d part de la pens e conomique classique la valeur d usage est la raison pour laquelle une marchandise est produite et achet e mais n est pas susceptible de mesure La valeur d change est le rapport dans lequel deux marchandises vont s changer et d pend de plusieurs facteurs qui conduisent la formation des prix les conditions de production notamment la quantit de travail n cessaire et la r mun ration de ce dernier et les fluctuations de l offre et de la demande sur le march Par rapport cette approche les conomistes n oclassiques ont postul que la valeur d change est seule significative la valeur d un bien est li e l utilit d gag e et la satisfaction des besoins du consommat
5. Moins vocateur que l uvre de C zanne ce type de patrimoine est essentiellement porteur d une valeur pour qui le visite ou le voit La dynamique de valorisation est donc davantage li e l usage de l espace que dans le cas pr c dent L utilisation de m thodes fond es sur l observation des comportements des usagers semble alors appropri e Par exemple celle des co ts de transport repose sur l hypoth se que toute consommation d un service culturel ou environnemental m me lorsqu il est disponible gratuitement entra ne des co ts indirects notamment des co ts de transport des frais d h bergement de restauration La valeur conomique du service environnemental est alors d riv e de l estimation des co ts accept s pour en b n ficier L approche par les consentements payer est galement envisageable Dans ce cas il pertinent de travailler sur un chantillon de la population locale qui inclut des riverains du site et des usagers dont les enqu tes de fr quentation men es sur le site ont montr qu ils sont majoritairement locaux L valuation contingente permet de d gager un CAP pour la protection de ces diff rents patrimoines Un questionnement qualitatif peut compl ter le questionnaire pour amener le r pondant motiver ses r ponses afin de comprendre le ressort de valorisation l uvre s il est li l usage de l espace ou non et quelles sont les dimensions de la valeur patrimoniale jug es prioritaires L a
6. la politique publique de protection Dans les deux cas la valeur est appr hend e comme le bilan en termes mon taires des d penses n cessaires pour conduire l action investissement et fonctionnement et des b n fices sociaux qui vont contribuer justifier l investissement 59 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Espaces littoraux de la pointe du Raz France valuer le consentement payer des visiteurs pour la sauvegarde des espaces prot g s M thode Trois approches distinctes ont t utilis es Deux enqu tes par questionnaire une nationale et l autre cibl e sur les r sidents aux alentours de la pointe du Raz Une valuation contingente du consentement payer pour qu un site littoral puisse b n ficier d une protection partir de trois sc narios hypoth tiques Une valuation des co ts de transports suppl mentaires pr ts tre engag s pour visiter un site littoral prot g R sultat La m thode du consentement payer t utilis e pour estimer la valeur que les enqu t s donnent au littoral class de la pointe du Raz Les montants moyens obtenus en ne tenant compte que des valeurs strictement positives sont de 46 90 pour un imp t local pendant 5 ans 54 90 pour un don un fonds sp cifique de protection de la pointe du Raz et 5 30 pour un droit de stationnement sur le site La valeur accord e par les r sidants proches de la pointe d
7. C est le deuxi me plus grand lieu d escalade fran ais apr s les Calanques Le site est parcouru par 250 km de sentiers de randonn e dont la fr quentation annuelle est valu e pr s d un million de visites dont 700 000 sur la seule montagne Sainte Victoire C est enfin un haut lieu du parapente tr s pratiqu sur le versant sud de la montagne Enfin les pratiques locales de chasse et de cueillette y sont fortes Ce contexte a justifi le d veloppement d un axe de gestion centr sur l accueil des publics A la diff rence de nombreux espaces naturels o le d veloppement de l attractivit touristique est recherch par les gestionnaires dans le respect toutefois des exigences de protection du milieu le Grand Site Sainte Victoire se caract rise par une probl matique de ma trise de la fr quentation partag e par les communes du site qui souhaitent pr server le cadre de vie des populations r sidentes Les objectifs poursuivis en mati re de gestion de la fr quentation des massifs visent ainsi proposer une offre de d couverte de qualit s curit information et animation services tout en maintenant globalement le nombre de visiteurs son niveau actuel Cela passe par des actions d am nagement de l espace et d orientation des flux de circulation plan de circulation relatif aux acc s au stationnement et aux am nagements y aff rant de limitation des formes de fr quentation perturbante des massifs Voitures moto
8. Deux types de comp tences d velopp es sp cifiquement travers l action du Grand Site peuvent tre cit es La gestion foresti re incluant la pr vention des incendies d une part et la comp tence sur l am nagement durable en espace naturel d autre part Pour la premi re l ampleur du massif forestier et l importance de l enjeu de protection au regard du souvenir de l incendie de 1989 ont conduit d velopper une politique de pr vention aboutie fond e sur le PIDAF le Plan Intercommunal de D broussaillement et d Am nagement Forestier PIDAF outil d am nagement de l ensemble du massif ayant pour enjeu premier sa protection contre les incendies sorte de document d objectifs qui vise coordonner les actions des diff rents acteurs du massif La comp tence sp cifique d velopp e en mati re de gestion foresti re et de protection contre le risque d incendie s illustre par exemple travers le travail men avec l ONF et le Centre R gional de la Propri t Foresti re pour la r alisation d un guide m thodologique paysager pour mettre en uvre des programmes priv s et publics d am nagement forestier Dans le champ de l am nagement durable en espace naturel le d veloppement d une comp tence sp cialis e d coule d un des objectifs du projet territorial celui d une offre de qualit aux visiteurs et excursionnistes doubl d une exigence de ma trise de la fr quentation La mise en place de sch mas d itin raires pour
9. avoir acc s des services Poste eau gaz qui constituent des flux conomiques destination du territoire et peuvent tre retraduits en emplois Une tude men e pour la Royal Society for Protection of Birds au Royaume Uni qui vise identifier l impact de la pr sence de 12 r serves de protection sur les conomies locales en termes de revenus et d emplois3l s inscrit pleinement dans cette approche Le r le des r serves de la RSPB dans les conomies locales Les types de retomb es conomiques prises en compte dans l tude sont Emplois directs cr s par les r serves D penses du personnel employ des r serves qui stimulent l conomie locale D penses du personnel volontaire D penses des visiteurs D penses effectu es par les r serves en biens et services aupr s de fournisseurs locaux Maintien de p turages et de baux qui fournissent emploi et revenu aux agriculteurs locaux L tude mobilise des multiplicateurs l chelle nationale et r gionale Scottish input outuput tables Scottish tourism multiplier and Welsh forestry multiplier pour valuer le nombre d emplois induits par les d penses du personnel les d penses des visiteurs la consommation de service par les r serves et le maintien de l activit agricole Une enqu te men e aupr s de 5000 visiteurs des r serves a permis de cerner le montant moyen et les types de d penses effectu es Ces impacts conomiques issus de la gest
10. consentement maximum payer des visiteurs est celui o l on s int resse aux touristes qui ne sont pas oppos s une augmentation de leurs d penses de voyage Dans ce cas les touristes consentent au maximum payer 22 21 visite valeur moyenne avant de renoncer leur visite r cr ative Les auteurs estiment que 3 1 de la valeur obtenue est attribuable la visite d autres lieux et l approximation du trajet jusqu au parc Ainsi la valeur corrig e du consentement payer des touristes serait 21 52 visite en 2002 1 3 Services environnementaux Outre les services qui renvoient aux productions marchandes et aux services sociaux les services plus proprement environnementaux qui b n ficient aux populations locales et la collectivit r gionale et ou nationale constituent une troisi me cat gorie d l ments de valeur prendre en compte dans l analyse des biens et services rendus par les cosyst mes Les services les plus couramment valu s sont la pr servation de la biodiversit la protection contre les risques naturels inondations rosion incendies la protection des ressources en eau la production d oxyg ne la s questration de carbone L approche de la valeur bas e sur les services environnementaux se fonde sur les travaux de Costanza et al qui ont plaid en faveur de l urgence de la prise en compte de ces services dans les bilans conomiques en estimant plusieurs centaines de
11. de mati res premi res l emp chement ou la limitation de perturbation les loisirs et activit s r cr atives et la valeur cognitive La production de poisson est plus forte au c ur de la zone prot g e qu sa p riph rie Toutefois en dehors des zones marines prot g es la productivit de l activit de p che a t accrue dans la fourniture de poissons par l cosyst me marin La valeur actuelle de ces b n fices est estim e 480 millions de 750 millions d euros 42 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Le cas de la protection des populations de poisson dans les r serves marines de Nouvelle Z lande Etude de cas de la p che commerciale et ou r cr ative sur les sites et dans leur environnement proche R sultats L impact de la mise en place d une protection est n gatif a priori sur la p che puisqu elle est interdite sur le site Les p cheurs sont souvent oppos s la cr ation des r serves marines Pour ceux qui vivent de cette activit l accroissement du co t et du temps de transport constitue une contrainte conomique souvent sous estim e Toutefois les auteurs estiment que l accroissement du nombre et de la taille des poissons dans les r serves b n ficient aux zones alentours effet de d bordement Ainsi autour de Cape Rodney Okakari le nombre de p cheurs professionnels a augment de 20 50 en fonction des secteurs au cours de 20 derni r
12. l analyse de l volution des activit s conomiques travers la dynamique Grand site est une dimension centrale de l analyse de la valeur Cette derni re est alors approch e sous l angle des dynamiques conomiques induites par l action de 6 L action de pr vention contre le risque d incendie est un l ment de valeur central de la gestion du Grand Site Sainte Victoire dont la question de la valeur de la comp tence n est qu un aspect D autres vecteurs de valorisation de cette action sont expos s par la suite correspondant d autres formes de valeur amp Le Centre R gional de la Propri t Foresti re CRPF est un tablissement public qui a pour mission principale confi e par l Etat de promouvoir et de d velopper la gestion durable aupr s des propri taires priv es 73 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s gestion Cette perspective enrichit encore l analyse de la plus value de l action publique de protection en s int ressant aux effets produits sur les caract ristiques socio conomiques du territoire Cette d marche s attache plus sp cifiquement aux conditions de mise en uvre de l action de protection qui contraint certaines activit s conomiques tandis qu elle ouvre des perspectives de d veloppement pour d autres On s attache donc dans une perspective valuative analyser la confrontation d une action publique de protection la r alit d un territoire et e
13. le GICF du Grand Site Sainte Victoire regroupant 9 des 14 soci t s communales de chasse et 10 associations priv es Mais outre son int r t pour l entretien de l espace prot g le maintien de l activit cyn g tique est source de retomb es conomiques non n gligeables pour le territoire On pourrait quantifier diff rents produits de cette activit les permis de chasse le mat riel de chasse ou les retomb es du tourisme cyn g tique Il reste que la mani re la plus simple de quantifier la valeur propre de cet espace de chasse valoris par l action du Syndicat Mixte est de rechercher aupr s des soci t s de chasse le prix moyen l hectare d une chasse sur le secteur et de le multiplier par les surfaces de chasse du Grand Site Le montant obtenu repr sente alors la valeur de l usage du massif comme territoire de chasse Enfin certaines activit s productives peuvent tirer des b n fices de l espace prot g travers l image de ce dernier et le gage de qualit ou d authenticit qu il peut repr senter aupr s du consommateur C est le principe de toutes les d marches de labellisation type AOC Exception faite de quelques grands labels bien connus la d marche de quantification des b n fices issus de la mise en valeur du milieu naturel comme lieu de production est peu syst matis e Une tude men e par le Conservatoire des Espaces Naturels Languedoc Roussillon amp cherchant explorer les diff rentes formes de labell
14. ler les diff rents processus par lesquels un site par le fait m me qu il est reconnu de valeur et consacr par une politique publique de protection est vecteur de diff rentes formes de valeur Le site de la Montagne Sainte Victoire proximit d Aix en Provence class au titre de la loi de 1930 et faisant l objet d une action de conservation et de mise en valeur par le Syndicat Mixte du Grand Site Sainte Victoire se pr te particuli rement ce travail puisqu il v hicule une grande palette de registres de valeur naturelle artistique scientifique patrimoniale paysag re il s agit de pr senter les diff rentes d marches envisageables en cernant leur int r t sur le plan de la quantification de valeur s mais aussi en valuant la faisabilit de leur mise en uvre sur le terrain ainsi que la capacit des acteurs concern s s en approprier les r sultats et leur trouver une utilit op rationnelle La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s PARTIE 1 LA VALEUR DES ESPACES NATURELS RESULTAT D UNE CONSTRUCTION THEORI QUE 1 LA MISE SUR AGENDA DE L EVALUATION DE LA VALEUR DES ESPACES NATURELS PROTEGES L valuation conomique des espaces naturels prot g s s est d velopp e la crois e de probl matiques de natures diff rentes qui touchent la fois des questions d ordre conomique telles que la prise en compte des externalit s n gatives dans les bilans cono
15. modifier consid rablement les ordres de grandeur obtenus pour l analyse de la valeur Le choix de l chelle territoriale renvoie d abord l chelle d investigation retenue pour d terminer la valeur du bien environnemental On peut en effet faire le choix de d terminer la valeur au niveau local celui du site r gional ou national en fonction du rayonnement du bien consid r et donc des dimensions de la valeur attach es sa notori t ou son image Un site comme celui de la Montagne Sainte Victoire peut ainsi tre valoris l chelle locale si l on prend en compte les retomb es au niveau du site lui m me ou l chelle r gionale voire nationale si l on s attache identifier toutes les productions ou activit s conomiques qui mobilisent la Sainte Victoire comme argument commercial vin huile d olive immobilier et dont les implications conomiques vont bien au del de l chelle locale Dans ce cas le choix de l chelle d coule d une tude des dynamiques conomiques locales afin d en d finir le territoire d analyse pertinent Cette question du choix de l chelle d investigation se pose particuli rement dans les cas o une enqu te est mise en uvre notamment pour l valuation des valeurs hors usage La premi re difficult r side dans la construction d un chantillon pertinent afin d tablir le consentement payer des individus pour la conservation d un bien environnemental Peut on se limiter la
16. s par le trait CO2 CH4 N20 HFC SF6 et PFC La troisi me g n ration les instruments contractuels sont le r glement des nuisances subies du fait d une externalit n gative par une n gociation entre les parties prenantes sans intervention de l Etat L encore l valuation conomique permet de mesurer les nuisances produites mais bien souvent le niveau de compensation d pend en fait des rapports de force entre les agents pr sents la table des n gociations Les arrangements institutionnels fond s 12 Faucheux S Economie de l environnement Encyclop dia Universalis Encyclop dia Universalis Consult le 11 ao t 2008 http www universalis fr x x 3 Le 8 octobre 1991 Exxon est condamn payer un milliard de dollars l Etat de l Alaska et au gouvernement f d ral dont cent millions d amende le reste tant tal sur 11 ans Exxon a alors engag des conomistes qui ont montr la fragilit des conclusions des valuations contingentes La National Oceanic amp Atmospheric Administration NOAA en charge des proc dures licites d valuation des dommages li s aux mar es noires a constitu un panel de scientifiques qui a conclu que l valuation contingente avait un int r t ind niable condition de respecter une m thodologie stricte Pour plus de d tails se reporter Bontems P Rotillon G 2007 L conomie de l environnement La D couverte collection Rep res 13 La valeur
17. travers des m thodes d enqu te sp cifiques aupr s de la population dites m thode d valuation mon taire des biens non marchands dont le principe consiste cr er un march fictif pour valuer les biens pour lesquels il n existe pas de march de r f rence 33 Sur ces m thodes voir Bruno Maresca Martial Ranvier Anne Duijin Valoriser l action publique Le consentement payer un outil au service de la LOLF Cahier de recherche n 224 novembre 2006 CREDOC 27 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s La valeur conomique totale d apr s S Pagiola K Von Ritter Joshua Bishop 2004 Assessing the Economic Value of Ecosystem Conservation Valeur conomique total VET Valeur d usage Valeur hors usage Valeur d usage direct Valeur d existence Valeur de legs Valeur d usage indirect Valeur d option CREDOC 2008 Dans les tudes une large part de la valeur r side dans la valeur hors usage appr hend e travers les consentements payer Deux questions se posent quant son interpr tation et l utilisation op rationnelle des r sultats La premi re est celle de l addition des valeurs d usage et hors usage que beaucoup d auteurs effectuent sans poser plus avant la question de la pertinence d un tel solde En effet comme le souligent les auteurs de la Banque Mondiale le risque est grand d additionner des donn es qui ne sont pas comparables ces deux ty
18. travers les services environnementaux et l appr ciation que portent les individus sur le bien naturel qu est l espace ou au contraire comme construite relativement un contexte socio conomique et aux sp cificit s d un territoire L approche actuellement dominante de la valeur dans le champ de l conomie environnementale privil gie la premi re voie Fond e sur le concept conomique d utilit elle est directement issue des th ses de l cole du Public Choice qui analyse les m canismes relevant du champ des politiques publiques l aide des outils d velopp s par la micro conomie Le march est alors consid r comme le lieu d expression des pr f rences des particuliers qui recherchent rationellement leur satisfaction Les pouvoirs publics ne sont pas cens s influencer ces pr f rences qui deviennent fondatrices de la valeur des biens et services y compris non marchands Les m canismes de march sont en effet transpos s aux biens publics A toute action de protection doit correspondre une demande solvable dont les consentements payer sont la traduction Inversement toute d gradation du capital naturel correspond une perte d utilit Cette approche de la valeur est mobilis e dans une perspective valuative port e par 95 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s les instances internationales qui vise juger de l efficience conomique des d cisions publiques en comparant leurs
19. ts b n fices d un programme de protection vise juger de l efficacit conomique de la d cision publique en comparant les co ts de l investissement consenti en faveur de l espace naturel aux b n fices que produit la protection tandis qu analyser les retomb es conomiques d un espace naturel prot g permet d valuer les effets de l action de protection sur les caract ristiques socio conomiques d un territoire Chacune des d marches s int resse ainsi de mani re privil gi e certains l ments de valeur et les bilans conomiques auxquels elles aboutissent t moignent d une logique interne d organisation et de hi rarchisation de ces derniers Dans les nombreuses publications abordant ces d marches les auteurs passent souvent sous silence des dimensions pourtant fondamentales d interpr tation des r sultats obtenus notamment celle de savoir si la mesure de la valeur s applique au bien naturel pour lui m me ou l action publique qui le prot ge et le met en valeur et celle du niveau d analyse de la valeur qui peut tre appr hend e sous l angle des dynamiques collectives ou des pr f rences individuelles La d clinaison des diff rents l ments de valeur potentiellement attach s un espace naturel prot g appliqu e au Grand Site Sainte Victoire fait appara tre un clivage majeur dans la mani re d appr hender et d interpr ter la valeur de l espace elle peut tre consid r e comme un absolu r v l
20. 7 5 millions d euros an Soit au total pour la r gion concern e pr s de 320 millions d euros par an dont les deux tiers proviennent de l exploitation du bois d uvre des surfaces foresti res NB Les valeurs exprim es en devises trang res et traduites en euros l ont t au taux de change pr valent la date du recueil des donn es de l tude 41 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Le cas du d clin du pastoralisme et de la productivit fourrag re en moyenne montagne Massif central Pyr n es France Contexte Le pastoralisme en zone de montagne conna t un recul continu La pression du tourisme conduit beaucoup d leveurs se tourner vers des activit s touristiques plus lucratives Paradoxalement c est le pastoralisme qui repr sente l un des attraits touristiques majeurs de ces r gions L abandon des zones interm diaires conduit leur fermeture progressive le retour du boisement sauvage ne conduit pas une r apparition de la for t initiale Taillis et broussailles reconqui rent les sites abandonn s par les troupeaux Cette volution est difficilement r versible car les ovins refusent de pacager sur des prairies embroussaill es l herbe y est moins abondante et l ombre inqui te les animaux R sultat Les cons quences environnementales ne sont pas n gligeables La plus visible est la modification des paysages ancestraux de la montagne avec un
21. INRA pp 13 35 Evaluation contingente quelques cas d tude Aab S 2005 The Value of Public Libraries A Methodological Discussion and Empirical Study Applying the Contingent Valuation Methods Oslo University of Oslo Alberini A et alii 2005 The Effects of Information on Willingness to Pay A Contingent Valuation Study of S Erasmo in the Lagoon of Venice in Krarup S et Russel C eds Environment Information and Consumer Behaviour Cheltenham Northampton New Horizons in Environmental Economics pp 219 247 Bjornstad D J et Kahn J R eds 1996 The Contingent Valuation of Environmental Resources Methodological Issues and Research Needs Cheltenham UK Northampton MA USA Blomquist G 1979 Value of Life Savings Implication of Consumption Activities Journal of Political Economy n 87 pp 540 558 Bonato D et alii 2001 The Contingent Valuation Methods in Health Care An Economic Evaluation of Alzheimer s disease Discussion paper 01 01 Department of Economics Bern University of Bern Cummings R G et Taylor L O 1999 Unbiased Values Estimates for Environmental Goods A Cheap Talk Design for the Contingent Valuation Method American Economic Review n 89 pp 649 665 Dardis R 1980 The Value of Life A New Evidence from the Marketplace American Economic Review n 70 pp 1077 1082 Dolan P 2000 The Measurement of Health Related Quality of Life for Use
22. John B Cobb Jr For the Common Good Redirecting the Economy toward Community the Environment and a Sustainable Future Boston Beacon Press 1989 482 p 102 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s De Groot Rudolf S Environmental Functions and the Economic Value of Natural Systems Investing in Natural Capital the Ecological Economics Approach to Sustainability sous la direction de Jansson AnnMarie Monica Hammer Carl Folke et Robert Costanza Washington DC Island Press 12994 pp 151 167 De Groot Rudolf S Functions of Nature Amsterdam Wolters Noordhoff 1992 315 p 103
23. Mangrove dans la province de Surat Thani Golf de Tha lande M thode Elle est bas e sur la fonction de production les mangroves sont consid r es comme un intrant dans la production de poissons Les tudes bas es sur la fonction de production valuent le r le jou par la mangrove dans la production de poissons Cette d marche repose sur deux l ments majeurs Une connaissance approfondie du r le que joue la mangrove dans le cycle de vie d esp ces de poissons pertinentes Ceci n cessite un travail de compr hension des processus biologiques l uvre et des analyses statistiques des relations entre les populations de poissons et la mangrove La connaissance du march de la p che et des l ments qui le sous tendent La valeur des for ts de mangrove est estim e sur la base du changement de valeur des poissons sur le march en r ponse un changement de conditions au niveau de la mangrove R sultat En Tha lande les auteurs estiment que Les cons quences de la perte de 1200 ha de mangrove taux annuel de d forestation de la r gion tudi e au d but des ann es 90 d pendent la fois des esp ces de poissons concern es et des caract ristiques du march Les estimations de pertes de crustac s et coquillages sont g n ralement moins importantes que celles de poissons d mersaux qui vivent en profondeur qu elles que soient les caract ristiques du march Dans l hypoth se o les p ch
24. agit donc pour les gestionnaires d espaces prot g s de mettre en balance avec ces pertes les bienfaits retir s par les individus et plus largement la collectivit de la protection d espaces naturels Cette n cessit s est peu peu impos e dans le milieu de la conservation alors que les tenants les plus fermes de la conservation voyaient dans la protection de la biodiversit un imp ratif inconditionnel Le mouvement Deep ecology n au d but des ann es 1970 aux positions tr s tranch es consid rait ainsi que chaque tre vivant a en soi une valeur intrins que ind pendante de son utilit aux autres tres vivants Cette conception non n gociable de la protection de la biodiversit a t fortement remise en cause dans le contexte des pays en voie de d veloppement o la restriction de certaines activit s dans des espaces naturels peut remettre en cause les moyens de survie des populations locales La pr carit des conditions de vie pr existantes des populations et les bouleversements socio conomiques impliqu s par la protection de certains espaces naturels incluant des d placements de population mettent mal l id e que la protection de la biodiversit n a pas de prix position qui devient alors thiquement intenable Certains exemples ont en outre montr qu ignorer les cons quences socio conomiques de la protection environnementale pouvait tre contre productif pour ses objectifs m mes Sarkar cite
25. b n fices concernent essentiellement le d veloppement du secteur touristique et selon les cas des activit s conomiques traditionnelles auxquelles la protection est g n ralement favorable Un autre secteur g n ralement b n ficiaire est celui de l immobilier du fait de l augmentation de la demande r sidentielle li e un cadre de vie pr serv Toutefois ce secteur illustre bien que la transformation de l conomie locale induite par la protection peut engendrer des b n fices pour certaines cat gories les propri taires fonciers qui vont lotir leur terrain l o c est possible et des pertes pour d autres du fait du rench rissement de l immobilier r sidentiel La valeur des retomb es indirectes peut tre appr hend e en chiffres d affaire en emplois mais aussi en retomb es fiscales Les tudes existantes se concentrent le plus souvent sur les gains pour le territoire de la dynamisation de l conomie touristique C est en effet le secteur conomique le plus directement influenc et c est aussi celui pour lequel le diagnostic est le plus facile construire partir d enqu tes de fr quentation des espaces prot g s Se limiter ce seul secteur est n anmoins insuffisant La transformation des dynamiques conomiques locales induite par les contraintes et les opportunit s d un programme de protection des espaces naturels est bien plus large que l accroissement du flux de visiteurs Les explorer et les chiffrer
26. b n ficiaires de l action publique Quantification de la valeur C Co ts de transport reconnue l action de valuation contingente analyse protection par la soci t conjointe CREDOC 2008 L analyse de la valeur socio conomique consiste en une approche valuative ayant pour objet le territoire et son volution travers l action de protection Elle se caract rise de ce fait par une utilit op rationnelle directe pour le gestionnaire et ses partenaires L analyse de la valeur cologique a pour objet l cosyst me qui caract rise le site en tant qu il est prot g Plus technique et plus d connect e du contexte socio conomique cette analyse pourrait s appliquer tout territoire situ dans un cosyst me comparable Elle a cependant toute son utilit dans la perspective de l conomie environnementale pour justifier la protection au regard des b n fices produits par l cosyst me Enfin l analyse de la valeur sociale se concentre sur le b n ficiaire de l action de protection usager de l espace ou non l chelle du site ou au del Cette approche offre une lecture de l adh sion sociale l action de protection 91 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Dans le cas du Grand Site Sainte Victoire l analyse de chaque registre de valeur produit certains types de r sultats qui peuvent tre synth tis s comme suit Tableau r capitulatif des l ments
27. caract ristiques Ce relativisme conduit d abord douter de la pertinence de la notion de valeur d un espace naturel prot g vu comme un absolu II conduit par l m me une interrogation critique sur la notion de valeur appliqu e aux biens publics Le raisonnement conomique canonique de valorisation des biens publics repose sur l application des m canismes marchands traditionnels des biens qui se situent pr cis ment hors march Les travaux sur les limites d une telle approche abondent et des d veloppements th oriques r cents mettent en cause l id e qu un m me processus de construction de la valeur puisse s appliquer l ensemble des biens On peut citer le travail de Lucien Karpik sur les biens dits singuliers parmi lesquels les biens publics occupent une place centrale Mais si l on consid re dans le sillage de la Banque Mondiale que la d finition de la valeur d un espace naturel est ins parable de questions op rationnelles qui se posent dans le champ des politiques publiques et qui conditionnent le regard valuatif alors il convient de poser la question de la valeur des espaces naturels l aune de l action publique qui les prot ge y promeut un certain type de d veloppement socio conomique et les consacre comme m ritant d tre conserv s Cette posture appelle un renouvellement m thodologique de l valuation des politiques publiques dans le champ environnemental Cette r flexion peut s inscrire da
28. co ts aux b n fices conomiques et sociaux qu elles engendrent et d finir une juste allocation des ressources en cons quence L valuation de l action publique est alors centr e sur le crit re d efficience conomique Cette approche de la valeur a tout son int r t au niveau national ou international o il s agit de nourrir l argumentaire en faveur de la protection des cosyst mes face la menace que repr sente leur destruction Les co ts des dommages comme les b n fices produits sont plus cons quents et donc plus tangibles cette chelle Appliqu e un espace donn cette approche de la valeur ob it des sch mas syst miques pr cis tels que celui du Millenium Ecosystem Assessment ou celui de l analyse co ts b n fices canonique pr sent s en premi re partie et laisse peu de place l analyse du contexte socio conomique du territoire Aussi reste t elle le fait des experts en conomie environnementale tandis que les gestionnaires de territoires et leurs partenaires locaux la mobilisent peu Au niveau d enjeux locaux ou r gionaux en effet le bien fond de l action de protection ne peut tre raisonn qu en rapport avec ce qu elle apporte et ou co te au territoire sur lequel elle s applique Une autre perspective a t d velopp e par le CREDOC Fond e sur une d marche d analyse sociologique des politiques publiques elle postule que la valeur de l espace naturel prot g se construit tra
29. conomique social et environnemental d fini Le non respect de la r glementation est sanctionn p nalement Les indemnit s payer sont alors fix es de mani re ad hoc en fonction de l appr ciation faite du pr judice subi et donc de la valeur estim e du bien d grad Dans le cas illustre de la mar e noire cr e au large de l Alaska par un p trolier d Exxon Valdez le 24 mars 1989 Exxon a t condamn nettoyer les d g ts caus s et verser une indemnit pour la perte caus e par la d gradation d un patrimoine naturel national am rement ressentie par l ensemble de la population am ricaine L valuation des dommages a ainsi inclus une valuation de la valeur de l actif environnemental endommag travers la m thode de l valuation contingente La seconde g n ration les instruments dits conomiques d signe par exemple la taxation des externalit s n gatives gale au montant de la d s conomie ou la mise en place d un march de permis d mission Le march de droits de pollution consiste en la mise en vente ou la distribution gratuite par l Etat ou un organisme de tutelle de bons ou permis d mission dont le nombre est fix en fonction de la quantit de pollution consid r e comme acceptable C est le principe des m canismes de flexibilit autoris s par le protocole de Kyoto sign en 1997 qui permettent la mise en place d changes de permis d missions des gaz effet de serre consid r
30. conomique et sociale des espaces naturels prot g s sur l implication volontaire des entreprises contrats de branche chartes environnementales codes de bonne conduite plans environnementaux d entreprise sont un exemple de ces d marches contractuelles Parmi ces trois types d instruments la strat gie de l environnement de l OCDE pour les dix premi res ann es du XXI me si cle adopt e par les Ministres de l Environnement de l OCDE le 16 mai 2001 fait fortement appel aux instruments conomiques Pour g rer efficacement les ressources naturelles et faire en sorte que l environnement continue de fournir des services essentiels les pays de l OCDE devront veiller l internalisation de l int gralit des co ts externes de l utilisation de ces ressources par des instruments conomiques et d autres moyens d action en s inspirant des principes pollueur payeur et utilisateur payeur 1 2 2 Valoriser le b n fice social engendr par la protection des espaces naturels La n cessit d tablir le b n fice social issu de la protection des espaces a t bien compris par les acteurs de la conservation d espaces prot g s En effet les oppositions faites la cr ation d espaces prot g s sont bien souvent d ordre socio conomique la protection d un espace naturel interdit ou restreint des activit s conomiques et de loisirs cr ant des pertes conomiques et plus largement une diminution de bien tre II s
31. conomiques de la protection de l espace est plus circonscrite quant aux l ments de valeur qu elle prend en compte Tous les b n fices potentiels que rec le l espace consid r ne sont pas valoris s I s agit avant tout d identifier la plus value d un mode de gestion qui vise prot ger un territoire remarquable Que le caract re remarquable soit naturel culturel sites prot g s ou social populations prot g es dans ceratains pays l approche est la m me La r f rence n est pas l cosyst me mais le territoire objet de l action de protection On peut distinguer trois grand types de retomb es conomiques li es la protection d un territoire les retomb es directes les retomb es indirectes et les retomb es induites Les retomb es directes correspondent au flux d activit s et aux emplois r sultant de la protection elle m me investissements et fonctionnement des structures gestionnaires et activit s associ es la protection Les retomb es indirectes sont les flux conomiques et les emplois engendr s par les activit s qui b n ficient de l existence de la protection Et les retomb es induites sont les b n fices socio conomiques g n raux qui r sultent de la stimulation des activit s et des emplois sur le territoire Pour tre pleinement pertinente l analyse des retomb es directes et indirectes doit tre mise en correspondance avec l valuation des co ts du dispositif de protection C est ce bila
32. croissante depuis les ann es 1970 que le march est caract ris par une sous estimation des co ts et b n fices attach s l usage fait par les diff rents acteurs conomiques individus entrepreneurs institutions des biens naturels On parle en conomie d externalit lorsqu un agent procure autrui par son activit un b n fice ou un dommage sans qu il y ait de compensation financi re sur le march Dans le premier cas le gain en bien tre est positif dans le second cas il y a une perte de bien tre Dans la perspective par tienne des vertus autor gulatrices du march conomique de telles externalit s viennent perturber celui ci et doivent donc tre corrig es soit pour r duire l effet externe soit pour compenser les pertes subies par certains agents En ce sens l OCDE recommande fortement le d veloppement d outils de r gulation environnementale En outre la valeur non marchande des biens environnementaux les exclue d un calcul conomique qui repose sur la seule valeur des biens chang s sur le march logique budg taire minorant ainsi leur importance dans le bien tre socio conomique de la collectivit II importe donc d internaliser les externalit s environnementales en leur attribuant une valeur mon taire qui permette de mettre en vidence leurs b n fices ainsi que leurs fonctions pour la collectivit 1 2 1 Le d veloppement d outils de r gulation environnementale Pour corriger
33. d largir le champ de l analyse de la valeur d autres dimensions que celle des retomb es touristique et de l attractivit du site 65 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s lesquels l objet de l attractivit est tr s circonscrit La Montagne Sainte Victoire fait au contraire partie de ce qu on peut appeler les sites territoires de grande dimension couvrant plusieurs communes et pour lesquels l action du Grand Site s inscrit d embl e dans une probl matique de d veloppement local Dans le cas du Grand Site Sainte Victoire la probl matique de gestion va bien au del de la mise en valeur du monument Sainte Victoire et du d veloppement d une offre de qualit aux visiteurs Les b n fices produits par l action du Grand Site sont donc susceptibles d tre plus vari s Par ailleurs le Grand Site Sainte Victoire est un espace qui v hicule une large palette de registres de valeur II est ainsi possible d largir l approche essentiellement limit e l valuation des retomb es touristiques qui pr vaut dans de nombreuses d marches d tudes de retomb es conomiques La cons cration du site au titre de la loi de 1930 se fondait directement sur l h ritage c zannien L utilisation de l image du site dans des activit s conomiques telles que l immobilier les productions locales ou encore la contribution de la Montagne Sainte Victoire l attractivit du territoire travers l implan
34. d cision II s agit de s appuyer sur ces outils pour proc der un arbitrage entre plusieurs sc narii de mesures publiques possibles et maximiser l efficacit de l action publique sous contrainte budg taire Le d veloppement de l valuation conomique s inscrit dans un contexte de substitution d une culture de r sultats une culture de moyens o les d cideurs publics Massardier G Politiques et action publiques Armand Colin 2003 9 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s doivent justifier des investissements publics par l anticipation de r sultats consid r s comme satisfaisants au regard des co ts engag s Il s agit de d terminer les impacts conomiques sociaux et environnementaux de chaque sc nario de politique budg taire afin de choisir le sc nario le plus efficace et le plus efficient possible dans un souci d optimisation du bien tre collectif L valuation conomique ex ante ainsi vocation tre utilis e comme un outil de simulation servant tester plusieurs hypoth ses pour observer les impacts de diff rentes mesures publiques L valuation des politiques publiques ex post qui porte sur l valuation des objectifs et des r sultats d une politique une fois qu elle a t mise en oeuvre mobilise galement des outils conomiques Elle permet notamment de juger a posteriori de la bonne utilisation des fonds publics Dans une perspective d optimisation d
35. d finition de la valeur d un bien ou d un programme public une proc dure difficile mettre en application Un optimum de second rang est alors recherch sous la forme d une d cision qui d savantage le plus petit nombre d individus possible II s agit de r duire autant que possible le nombre d individus en position de demander une compensation de la d gradation de leur bien tre et d viter de longs et co teux 2 Cf Approche m thodologique pour la connaissance des situations locales destin e l valuation du RMI l Aldeghi G de la Gorce N Tabard CREDOC collection des rapports n 70 1989 2 Massardier d veloppe plusieurs exemples de contestation citoyenne de projets de programmes publics I explique notamment comment les pouvoirs publics ont r ussi diminuer de telles r sistances par des proc dures de consultation du public et d inclusion des lus et associations dans des cercles de concertation 17 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s temps de n gociation d un accord Cette volont de r duire la distance entre int r ts individuels et bien tre collectif s inscrit dans le tournant n olib ral des ann es 1980 remettant en cause la capacit et la l gitimit des lus et gestionnaires publics d une part des experts d autre part pour d finir le bien tre collectif II s agit de se pr munir contre les d rives paternalistes des premiers et des tendances technocratiq
36. d opportunit et les b n fices 39 34 soit un solde net de 3 02 Les co ts d opportunit s l vent 1295 82 Ce site est donc caract ris par des co ts et des b n fices lev s li s une probl matique de conflit d usage du territoire entre les diff rentes activit s du site Site du Tr gor Go lo les co ts s l vent 0 22 et les b n fices 12 9 soit un solde net de 12 90 soit un solde net de 12 68 Les co ts d opportunit s l vent 7096 La faiblesse des co ts d adaptation support s par les activit s s explique par la recherche entre les partenaires des solutions de mise en uvre du programme les moins co teuses En revanche le montant tr s lev des co ts d opportunit traduit le consensus local sur l interdiction des extractions de ma rl qui constitue un manque gagner important Site du massif des Bauges les co ts sont nuls et les b n fices s l vent 2 68 soit un solde net de 2 68 Les co ts d opportunit s l vent 7 03 Natura 2000 engendre donc de faibles retomb es sur l conomie locale et peu de co ts du fait d un syst me d activit s peu perturbant et aux enjeux conomiques faibles Ce type d approche rencontre les int r ts des gestionnaires d espaces et plus largement des partenaires de la mise en uvre des programmes de protection en proposant une lecture valuative centr e sur l adaptation du syst me d activit s
37. d une valeur d usage et non d une valeur d change afin de prendre en compte les externalit s d coulant de cet usage Les diff rentes approches cherchent soit mettre en vidence les b n fices marchands issus de l espace prot g s soit mettre en uvre une r v lation de la valeur mon taire travers des proc dures aussi proches que possible du fonctionnement d un march et garantissant des r v lations de consentement payer comme s il s agissait de comportements effectifs sur les march s Deux conceptions se sont oppos es dans l approche de la valeur des biens non marchands L approche de la valeur intrins que port e par exemple par le mouvement Deep Ecology postule qu une valeur est attach e tout bien environnemental en tant qu il existe et est unique A ce seul titre un espace naturel m rite d tre prot g Aussi cette valeur n a t elle pas besoin de faire l objet d un travail de mesure Elle n a pas tre mobilis e dans le cadre d un arbitrage ni tre mise en balance avec des co ts de protection Elle n a donc pas sa place dans le raisonnement canonique en conomie environnementale A l inverse en cherchant imiter au mieux le fonctionnement des march s la d marche de mon tarisation de la valeur des espaces prot g s a in fine cherch se rapprocher le plus possible de la d finition d une valeur d usage fond e sur l utilit du bien pour les individus C est donc une concep
38. dans la r gion du parc qui sont directement attribuables au parc correspondent 3 2 1 6 millions pour Girraween 10 9 3 8 millions pour Eungella 184 4 106 1 millions pour Daintree et 6 3 4 8 millions pour Carnarvon Les d penses des touristes des parcs permettent au total de cr er 25 emplois quivalents temps plein ETP Girraween 80 ETP Eungella 1366 ETP Daintree et 41 ETP Carnarvon Ces r sultats sont particuli rement impressionnants pour Daintree o ils repr sentent 8 des emplois dans le secteur du tourisme de la r gion D veloppement de nouvelles formes de tourisme associ es la protection de l espace Zones prot g es du Nouveau Brunswick Canada valuer les co ts et avantages conf r s par la mesure de protection dans les huit sites retenus M thode Diverses activit s humaines telles que l cotourisme sont investigu es R sultat L cotourisme est encore peu d velopp au Nouveau Brunswick Les activit s pr sentes ou envisag es lors de la r alisation de l enqu te taient les excursions de canots de ski de fond ou encore de v lo de montagne Compte tenu de ce premier constat l tude compte sur un d veloppement de l industrie co touristique Il estime l impact conomique 450 000 dollars si l cotourisme am ne 500 groupes de personnes par an dans la r gion Cette projection conomique est bas e sur une pr c dente tude effectu e en 1997 sur l cotourisme
39. de croissance essentiellement conomiques tels que le PNB La notion de d veloppement durable qui se construit galement dans les ann es 1970 et devient peu peu incontournable dans le cadre de toute politique publique ou tout projet d am nagement ou de d veloppement dans le secteur priv est partie prenante de cette approche instrumentale de la valeur En 1987 la Commission mondiale sur l environnement et le d veloppement en propose la d finition suivante dans le rapport Brundtland un d veloppement qui r pond aux besoins des g n rations du pr sent sans compromettre la capacit des g n rations futures r pondre aux leurs Deux concepts sont inh rents cette notion le concept de besoins et plus particuli rement des besoins essentiels des plus d munis qui il convient d accorder la plus grande priorit et l id e des limitations que l tat de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacit de l environnement r pondre aux besoins actuels et venir 8 La notion de d veloppement durable est donc intrinsquement li e celle des besoins des individus et est ce titre porteuse d imp ratifs en mati re de d veloppement conomique et social pour repenser l allocation des ressources et les modes d usage de l espace La d marche de d finition de la valeur des espaces naturels doit 837 H Jonas Le principe de responsabilit Paris Flammarion 1998 88 Notre avenir
40. de gestion L analyse conjointe permet alors de mesurer parmi d autres attributs du site l importance du fait qu il s agisse d un cadre r cr atif de qualit et pr serv comme tel 4 3 La valeur de la sant et de la qualit de vie Le dernier type de valeur sociale potentiellement attach au Grand Site Sainte Victoire concerne la pr servation de la sant et plus largement de la qualit de vie travers l existence de l espace naturel prot g La prise en compte de ces dimensions de la valeur constitue une pr occupation dans le champ de l conomie environnementale dont la plupart des guides m thodologiques d valuation se font l cho L analyse de la valeur peut se faire de deux mani res en mesurant les effets sur la sant et la qualit de vie de la proximit d espaces naturels permettant notamment une pratique sportive r guli re ou en mesurant les effets de la disparition de l espace naturel par exemple en termes de pollution accrue Dans le premier cas il est n cessaire de disposer de donn es pid miologiques fines et souvent peu accessibles par exemple la corr lation entre la proximit d un espace naturel et la pr valence de maladies cardio vasculaires Dans le second cas on s appuie sur des bases de donn es existantes s ries chronologiques notamment adapter au contexte local Plus largement la notion de qualit de vie a connu un d veloppement croissant en conomie de 6 ces derni res ann
41. de mise en uvre de la politique publique de protection Leur analyse est donc fondamentale dans le cadre d une approche valuative de l action publique La Banque Mondiale a publi en 2004 un texte de r f rence sur l valuation de la valeur conomique de la conservation des cosyst mes ayant pour ambition de clarifier les diff rents objectifs susceptibles de sous tendre l analyse de la valeur d un espace prot g Le document vise montrer que l valuation de la valeur conomique des espaces naturels peut r pondre diff rentes questions op rationnelles dans le champ des politiques publiques Les b n fices produits par l espace prot g sont ils quivalents aux co ts de la protection Quel est le montant des retomb es conomiques d une action de protection de l espace Quels sont les diff rents services rendus par l cosyst me en tant qu il est prot g qui impliquent 2 S Pagiola K Von Ritter Joshua Bishop 2004 Assessing the Economic Value of Ecosystem Conservation The World Bank Environment Department paper N 101 5 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s chaque fois de mobiliser une m thodologie sp cifique et produit des types de r sultats qui ne sont pas quivalents De ce fait il n y a pas une mais plusieurs mani res de poser la question de la valeur des espaces naturels tributaires de la construction du questionnement l gard de l espace et de ses
42. en Valeur sociale Valeur cologique CREDOC 2008 termes d emplois la production de biens naturels marchands l accumulation de comp tences r sultant de la conduite de la protection d un espace et plus largement les effets de la protection sur le d veloppement local La valeur cologique est centr e sur les effets environnementaux de la protection Ils repr sentent la somme des services fournis par les cosyst mes et comprennent les fonctions de r gulation climat formation des sols cycle de l eau la protection contre les risques climatiques et les d g ts caus s par les incendies les services fournis par les esp ces pollinisation quilibre de la faune et de la flore et le maintien de la biodiversit et du patrimoine g n tique Enfin les usages culturels r cr atifs scientifiques et ducatifs les b n fices sur la sant et la qualit de vie ainsi que la valeur reconnue au bien en tant qu il existe sont rassembl s dans la valeur sociale des espaces prot g s au sens des b n fices tels qu ils sont per us par les b n ficiaires de l action de protection On se propose dans ce qui suit de proc der l analyse d taill e de ces diff rents registres de valeur dans le cadre d un espace naturel sp cifique le Grand Site Sainte Victoire qui constitue un espace naturel prot g dont l int r t est de v hiculer une grande palette de registres de valeur naturelle artistique scientifique patrimo
43. en Nouvelle cosse L tude d montre que les groupes d co touristes restaient plus du double de temps que d autres touristes l int rieur du territoire d pensaient plus environ 900 dollars et taient compos s de 2 3 personnes en moyenne Le secteur de l immobilier Dans les espaces naturels prot g s les politiques de protection sont g n ralement assez puissantes pour limiter ou interdire les constructions nouvelles et donc l expansion r sidentielle permanente Il est donc rare de pouvoir sur le territoire d un parc valuer l attractivit r sidentielle au travers du diff rentiel existant dans le prix du foncier ou du m habitable entre le p rim tre du parc et l ext rieur La m thode des prix h doniques qui a t con ue pour ce type de mesure ne peut s appliquer directement On peut n anmoins la transposer en s int ressant la dynamique du march foncier aux marges des p rim tres des espaces naturels prot g s La proximit avec le c ur des parcs peut expliquer dans certains cas une hausse relative des prix de l immobilier Valorisation des images de marque La labellisation est une d marche de promotion des produits voire des services qui stimule l empathie des consommateurs L association de produits locaux et artisanaux un label particulier permet de cr er de la valeur gr ce un effet de diff renciation La valeur ajout e associ e aux images mettant en valeur l origine naturelle des prod
44. es et suscite l int r t dans le cadre de l valuation des b n fices la sant produits par les cosyst mes prot g s On se situe pleinement dans le champ de la valeur sociale puisqu il s agit de mesurer la contribution de l espace prot g au bien tre des individus tel qu ils le d finissent subjectivement 84 Voir notamment R Price et al 2007 An Introductory Guide to Valuing Ecosystem Services Department for Environment Food and Rural Affairs London 3 Pour des r f rences de sources de donn es sur les effets de la d gradation de l environnement sur la sant des populations voir K Bolt G Ruta M Sarraf 2005 Estimating the Costs of Environmental Degradation Environment Department Papers World Bank 86 La th se de Sonia Pellegrini sur le consentement payer des individus pour un traitement am liorant la qualit de vie fait le point sur cette notion et son utilisation dans le champ de l conomie de la sant Voir Pellegrini S 2005 Analyse comparative des m thodes conomiques d valuation de la qualit de vie Application la lombalgie chronique Neuch tel Facult des Sciences conomiques et sociales 89 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Trois grands types de b n fices sur la sant et la qualit de vie peuvent tre valoris s dans le cas du Grand Site Sainte Victoire les b n fices pour la sant d un cadre propice aux loisirs de plein air les
45. et internationale de la Sainte Victoire qui constitue un ressort de b n fices important Ainsi l incendie de 1989 qui ravagea l essentiel de la montagne entra na des donations et le d veloppement d un m c nat important venus du monde entier Cet pisode a mis en lumi re que c est l existence m me du bien qui est vecteur de valeur travers la cons cration artistique laquelle il renvoit A ce titre on peut consid rer qu il s agit d une valeur d existence ind pendante de tout usage de l espace naturel Les individus sont susceptibles d avoir une propension payer pour la pr servation de la Montagne Sainte Victoire qu ils y viennent ou pas qu ils la voient ou pas pour ce qu elle repr sente culturellement et symboliquement Dans ce cas l approche par les pr f rences d clar es et les consentements payer est la plus pertinente On propose de mettre en uvre une enqu te d valuation contingente travers laquelle les individus exprimeraient un CAP pour la pr servation du site Cette d marche permet de lire le degr d adh sion des individus interrog s l action de protection et de mise en valeur de l espace qui est fonction de l attachement qu ils expriment vis vis du bien Concernant la composition de l chantillon d enqu te il est ici possible de raisonner sur un chantillon d individus qui ne se limite pas la population riveraine du site puisqu il s agit de qualifier la valeur au del des usages de l
46. exploitant les ressources naturelles sont prises en compte Pour le bois d uvre le calcul value un potentiel maximal de production de la for t en tenant compte de la capacit de r g n ration 30 de surfaces non exploit es a minima Pour la fixation du carbone le calcul prend en compte l int gralit de la surface foresti re de la r gion et value le b n fice de la tonne de carbone pi g e en fonction de la disposition payer des organismes internationaux finan ant des projets pilotes de pi geage de carbone soit un prix de 3 tonne de carbone fix Dans ce type d approche l analyse de la valeur r side dans la mesure des b n fices r sultant de la mise en valeur du potentiel conomique des biens et services environnementaux d un territoire au regard du PIB r gional et ou national Cette d marche de quantification des BSE est tout d abord utile pour faire appara tre les b n fices qu un syst me d activit s tire de l exploitation des ressources des cosyst mes d un territoire Dans un second temps elle permet de nourrir une approche en termes d arbitrage sur des modalit s de d veloppement conomique Dans le cas du Nicaragua l analyse des bilans bio conomiques confrontant le pr l vement de la ressource et son renouvellement ouvre la voie un raisonnement sur les alternatives conomiques en termes d exploitation des milieux afin d optimiser l allocation des ressources 23 La valeur conomiq
47. gestion publique Les volutions actuelles vont en effet dans le sens d une attention croissante accord e aux impacts conomiques de l action publique et leur mesure dont les incidences sont nombreuses dans le champ de l valuation des politiques publiques Cette approche de la valeur conomique de l action publique appelle le d veloppement d une d marche sp cifique nouvelle la d finition de la valeur des biens publics auxquels s attache l action publique Par ailleurs la d marche de valorisation d un bien public est apparue d autant plus importante face au constat que les agents conomiques ne les prennent pas en compte dans leurs calculs certaines d cisions entra nant alors une mauvaise allocations des ressources destruction ou conservation peu justifi e et un impact n gatif sur le bien tre collectif Dans le domaine des biens environnementaux plus sp cifiquement cette question de la prise en compte des externalit s li es l usage du bien public a conduit au d veloppement de l valuation conomique afin d tayer le raisonnement sur une d finition plus compl te des conditions du bien tre collectif et partant sur une meilleure allocation des ressources 1 2 Int grer l impact de l environnement sur la richesse conomique et le bien tre humain dans les calculs conomiques La demande d valuation conomique appliqu e aux biens environnementaux a t fortement nourrie par la prise de conscience
48. historique scientifique l gendaire ou pittoresque un int r t g n ral L approche de la valeur des sites dans l esprit de cette loi ne s inscrit donc pas d embl e dans une approche environnementale qui justifierait leur pr servation La dimension monumentale et patrimoniale est largement pr dominante Diff rents minist res ont t successivemment en charge de ces sites le minist re de la Culture puis celui de l Equipement qui n ont pas d velopp de politique de gestion des sites ni de r flexion sur leur insertion et leur r le dans l conomie des territoires II faut attendre les ann es 1970 pour qu merge une prise de conscience de la d gradation des sites en l absence de politique de conservation La politique de gestion des Grands Sites na t alors au minist re de l quipement suite l envoi de missions d inspection sur le terrain A partir de 1976 sont cr es les Op rations Grand Site sorte de programmes de r habilitation de grande envergure pour les sites d grad s A travers une implication financi re forte de l Etat et la mise en place d un partenariat avec les collectivit s locales concern es les Op rations Grand Site formalisent une contractualisation autour d objectifs pr cis et d un programme d actions II s agit de promouvoir une v ritable gestion long terme des sites seule m me de garantir leur maintien en bon tat une fois la r habilitation n cessaire achev e Cela passe pa
49. impacts notables sur des activit s non productives qui font n anmoins un usage de l espace qu il soit direct ou indirect Concernant le Grand Site Sainte Victoire il s agit tout d abord de l immobilier Sur le Grand Site c est d abord un effet de contrainte qui est susceptible de jouer le site class limitant par d finition les possibilit s d expansion du b ti En r alit le seul territoire du site n est pas suffisant pour raisonner ce type de valeur A la p riph rie du site on peut faire l hypoth se que la vue voire la simple proximit de la Montagne Sainte Victoire constitue un facteur de dynamisation du march de l immobilier et est donc cr atrice de valeur conomique La m thode des prix h doniques est la plus appropri e pour quantifier ce type de b n fices Il s agit d une technique d valuation qui calcule une valeur de la qualit de l environnement partir de l observation des diff rences dans les loyers ou les prix des biens immobiliers en fonction de leur localisation entre le territoire valu et des territoires comparables La condition sa mise en uvre est l existence d une base de donn es notariale suffisamment fournie sur les caract ristiques des biens immobiliers qui permette d appr cier le poids de l attribut proximit de la Sainte Victoire sur le montant des transactions Cette d marche n a pas vocation se limiter aux particuliers L volution de l immobilier d entreprise doit g
50. in Resource Allocation Decisions in Health Care in Culyer A J et Newhouse J P eds Handbook of Health Economics Amsterdam Elsevier Science B V Donaldson C et alii 1995 Willingness to Pay for Antenatal Carrier Screening for Cystic Fibrosis Health Economics vol 4 pp 439 452 Donaldson C 1999 Developping the Method of Willingness to pay for assessment of Community Preferences For Health Care EUROWILL Health Economics Research Unit University of Aberdeen Durand S Point P Approche th orique et empirique de la valeur d existence application aux esp ces animales prot g es in Bonnieux F coordonateur 2000 M thode d valuation contingente et d cision publique Rennes INRA pp 58 93 Fischer A 1996 The Conceptual Underspinnings of the Contingent Valuation Method in Bjornstad D and Fahn J eds The Contingent Valuation of Environmental Ressources Methodological issues and Research Needs Cheltenham pp 19 37 Flachaire E Hollard G Luchini S 2002 A New Approach to Anchoring Theory and Empirical Evidence from a Contingent Valuation Survey document de travail pr sent au s minaire de l EUREqua 100 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Green J C et alii 2000 Valuing Health Related Quality of Life a Review of Health State Valuation Techniques Pharmaeconomics vol 17 n 2 pp 151 165 Hanley N et alii 2
51. l exemple du projet du Tigre en Inde lanc dans les ann es 1970 et qui a t reconnu comme un chec dans les ann es 1980 Le d veloppement de la chasse ill gale de tigres dans les r serves tait de fait facilit en partie par l aide des populations qui avaient t d plac es pour l installation des r serves Aux yeux des gestionnaires d espaces naturels un arbitrage est donc devenu n cessaire devant prendre en compte les effets de la 14 La question de la valeur intrins que d un bien par opposition sa valeur instrumentale appr hend e l aune de son utilit et des usages qui en sont faits est fondamentale dans le contexte des biens environnementaux Les sections suivantes lui consacrent une attention particuli re 13 Sarkar S 2004 Conservation Biology The Stanford Encyclopedia of Philosophy Winter 2004 Edition Edward N Zalta ed http plato stanford edu archives win2004 entries conservation biology 14 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s protection sur le bien tre conomique et social des populations et arbitrer entre la conservation de la nature et des utilisations concurrentes de l espace comme l agriculture les activit s r cr atives le d veloppement industriel avec leur lot de contraintes socio conomiques et politiques L opposition entre protection environnementale et d veloppement local tend de plus en plus s estomper dans les esprits dans
52. la mesure o les gestionnaires d espaces prot g s essaient de se positionner comme des acteurs du d veloppement local tant conomique que social Ceci passe par des projets en collaboration troite avec la population locale mais galement par une valorisation des bienfaits apport s par la protection de la biodiversit pour la population locale et la soci t dans son ensemble Au niveau international l Union Internationale pour la Conservation de la Nature UICN ou IUCN en anglais qui a pour mission premi re la coordination d un r seau d acteurs agissant pour la conservation de la nature est en passe de cr er un Programme Economie globale et environnement Dans le cadre du programme 2009 2012 de l UICN ce projet aura pour ambition d int grer les perspectives et les m thodes conomiques dans la conservation de la nature notamment en contribuant la Valorisation des co ts et b n fices environnementaux gt 16 Le lancement de ce nouveau programme se fait dans la continuit de travaux pr c dents comme la publication du manuel Economic values of protected Areas guidelines for protected area managers publi en 1998 Plusieurs acteurs de la conservation des espaces naturels en France sont aujourd hui sensibles la d marche de valorisation des biens naturels prot g s dans cette perspective II s agit de faire valoir le b n fice issu de leur activit afin notamment de nourrir un argumentaire aup
53. le cas notamment des forestiers sapeurs pompiers qui contribuent la mise en place du PIDAF pour le d partement ou des emplois du service For t de la Communaut de communes Pour autant la mission de ces personnels ne se limite pas la gestion du Grand Site La d marche implique donc un travail fin d analyse de la r partition des emplois entre diff rentes missions Dans le cas du Grand Site Sainte Victoire le Syndicat Mixte compte une vingtaine de partenaires institutionnels aupr s desquels ce travail doit tre conduit le Conseil g n ral les 14 communes du site la Communaut du Pays d Aix l Etat l ONF L enqu te par questionnaire est alors la plus appropri e Elle permet d analyser pr cis ment le nombre d emplois cr s et l volution court ou moyen terme de la part de l activit consacr e au Grand Site Les emplois indirects li s cr s dans les fili res conomiques stimul es par l action du Syndicat Mixte Cette seconde cat gorie d emplois conduit un niveau plus approfondi d analyse des effets de l investissement public sur l activit conomique Elle s appr hende deux niveaux Il s agit tout d abord de l activit cr e par la commande publique dans le cadre de la gestion du Grand Site par exemple le recours des entreprises foresti res pour l entretien de la for t ou de la commande d expertise aupr s de bureaux d tude sp cialis s Pour les entreprises concern es la commande publi
54. les campagnes d observation de longue dur e ce qui constitue une plus value importante La quantification des b n fices scientifiques est peu courante bien que nombre d tudes scientifiques trang res t moignent de l int r t de revendiquer ces services offerts par les cosyst mes prot g s La valorisation de ces services pourrait tre engag e par diverses m thodes une approche par le consentement payer de la communaut scientifique directement int ress e un raisonnement par les co ts d vitement consistant chiffrer les pertes qui r sulteraient pour la recherche de la disparition d cosyst mes d int r t majeur Services r cr atifs am lioration de la sant et du bien tre des populations r sidentes Les services r cr atifs et plus largement ce qui rel ve de l am lioration du bien tre des populations notamment r sidentes du fait de la proximit imm diate d un espace naturel sont une composante essentielle des services rendus par les cosyst mes et donc de leur valeur Ils sont cependant plus d licats mesurer que les services conomiques dans la mesure o il n existe pas de march auquel se rapportent directement les b n fices engendr s A ce niveau il faut bien distinguer l approche des retomb es conomiques li es au d veloppement d activit s 43 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s touristiques et de loisir de l approche des b n fices
55. les exigences de protection des cosysyt mes approche par les co ts d opportunit Parcs nationaux v n zu liens Gr ce la m thode des co ts de remplacement les auteurs tentent d estimer les b n fices de la protection des zones aquatiques R sultat Les b n fices de la protection des ressources en eau par les espaces naturels prot g s au niveau en particulier la ligne de partage des eaux sont valu s par la m thode des co ts de remplacement L analyse porte sur une p riode de 30 ans Ainsi sur 30 ans en permettant d viter des investissements de remplacement les b n fices des parcs nationaux sont compris entre 141 6 et 212 4 millions US 108 et 170 millions an pour la production hydro lectrique 3 375 et 6 75 millions US 2 5 et 5 2 millions an pour l approvisionnement en eau des villes 0 675 et 2 025 millions US 0 45 et 1 5 millions an pour l irrigation privative en agriculture et entre 0 375 et 1 125 millions US 0 25 et 0 78 millions an pour les projets publics d irrigation S questration du carbone La s questration du dioxyde de carbone s effectue de mani re naturelle dans des puits de carbone c est dire des milieux comme la for t ou les oc ans o le carbone est fix par les v g taux les coraux les planctons La photosynth se est le principal m canisme conduisant la s questration du carbone La s questration naturell
56. penses r cr atives des visiteurs ext rieurs un revenu additionnel de respectivement 1 01 et 1 83 sera cr par les effets indirects et induits D veloppement de comp tences par la structure gestionnaire en mati re de d veloppement local et de gouvernance Parmi les retomb es de la protection des espaces naturels il est important d valuer l effet d entrainement de la dynamique de protection sur le d veloppement local des r gions rurales concern es De par sa fonction de gestionnaire l organisme responsable du parc dispose de moyens d action locaux puissants qui peuvent engendrer des impacts non n gligeables sur les politiques de d veloppement rural et sur la qualit de ce dernier en termes de d veloppement durable notamment La pr sence d infrastructures au sein des parcs peut galement modifier les dynamiques conomiques locales et engendrer des am nit s qu il est possible de valoriser La prise en compte des bn fices de l action publique en mati re de comp tences techniques de gouvernance et de captation d aides publiques est rare en France comme l tranger Les tudes qui se penchent sur les effets socio conomiques de la protection au del de l emploi et des impacts sur les fili res conomiques se limitent l analyse des effets sur les populations locales le plus souvent dans un contexte rural ou l implantation d un dispositif de protection apporte de nouveaux m tiers de nouvelles formes de mise en v
57. population locale des r sidents et des usagers qui connaissent le site concr tement pour le fr quenter ou r sider proximit Doit on prendre en compte le point de vue de la population nationale toute enti re dans la mesure o la gestion des espaces naturels constitue un enjeu de niveau national Il est vident que les r sultats obtenus par ces deux approches seront vraisemblablement diff rents Des tudes trang res attestent que le consentement payer peut diminuer sensiblement avec l loignement du site concern A l inverse les r sultats d enqu tes men es par le CREDOC tendraient prouver que l importance accord e la biodiversit sur un site naturel est d autant plus grande que l on habite des villes plus grandes a priori plus loign es des sites Par ailleurs la valeur hors usage tant le produit du CAP moyen multipli par le nombre de m nages consid r s son montant est conditionn par la taille de la population prise en compte On doit donc admettre que l valuation du consentement payer pour un bien non marchand est relative aux contours de la population prise en compte et donc d pendante de la construction de l chantillon d enqu te 32 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s La question de l chelle d investigation retenue pour tablir la valeur de l espace est ainsi essentielle en ce qu elle am ne s interroger sur le niveau territorial auquel raisonner l
58. r es par ces sites pour les territoires et les r gions dans lesquels ils s inscrivent est un enjeu important pour tout gestionnaire d espace naturel qui pour d gager les moyens d assurer sa mission de protection et de la gestion des sites a int r t justifier des d penses consenties en mettant en avant les b n fices produits par son action au del des effets positifs sur le milieu Deux sites membres du r seau ont r alis une tude d impact conomique centr e sur les retomb es li es la visite du site et l activit touristique que leur notori t engendre le Pont du Gard en 2005 et le Puy de D me en 2006 Le R seau a souhait prolonger et compl ter cette d marche en engageant un travail sur le site de la Montagne Sainte Victoire Un travail d analyse de la valeur de ce site est particuli rement int ressant plusieurs titres Tout d abord les deux sites pr c demment cit s en particulier le Pont du Gard entrent dans la cat gorie de ce qu on pourrait appeler les sites monuments c est dire de taille restreinte et pour 54 dem 5 Dans le cas des Grands Sites les co ts de r habilitation et d am nagement sont pour l essentiel assur s par l Etat et les collectivit s locales Les co ts de gestion sont assur s par les collectivit s 56 Ce travail est actuellement en cours et a t confi un cabinet d tude sp cialis Le cahier des charges pr cise le souhait du R seau des Grands Sites
59. re un peu plus ambitieuse la m thode d analyse conjointe peut permettre d estimer la valeur accord e aux esp ces partir des arbitrages effectu s par les personnes interrog es entre diff rents niveaux d ambition de l action de protection Cette approche a t mise en uvre par le CREDOC pour l valuation institutionnelle et conomique du programme Natura 2000 en France L enqu te consiste placer les personnes interrog es devant plusieurs alternatives de mani re les faire choisir sous contrainte financi re entre diff rents niveaux de r alisation du programme chaque niveau se traduisant par des objectifs quantifi s atteindre Les r sultats obtenus permettent de hi rarchiser les axes du programme selon le degr d int r t que leur manifestent les personnes interrog es r v lant un syst me de pr f rences Un consentement payer pour la protection de chaque esp ce peut tre obtenu Cette approche permet d avoir une vision plus pr cise de la valeur accord e aux esp ces dans le syst me de pr f rences de la population Ainsi les r sultats de l tude du CREDOC sur les marais de l Erdre montrent que des quatre axes d action le nombre d esp ces prot g es est celui qui entra ne l adh sion la plus forte La valeur du service de protection de la biodiversit rendu par l cosyst me est retraduite par la population en nombre d esp ces faisant l objet d actions de protection 3 4 La valeur des servic
60. sur la dynamique des activit s pr sentes sur le territoire et concern es par l action du Syndicat Mixte soit qu elles repr sentent une menace potentielle au regard de l objectif de conservation et se trouvent alors limit es soit qu elles connaissent au contraire des perspectives de d veloppement travers la cons cration du site comme espace prot g C est alors l analyse des transformations socio conomiques du territoire travers la dynamique de protection qui est au c ur de l analyse 2 1 L analyse de la cr ation d emplois L analyse de la cr ation d emplois travers l action publique de protection est une approche tr s classique d analyse des retomb es des espaces naturels prot g s mobilis e dans de nombreuses tudes On distingue classiquement trois types d emplois cr s les emplois directs cr s par la structure gestionnaire et ses partenaires en rapport avec la gestion du site les emplois indirects cr s dans les diff rentes fili res conomiques stimul es par l action du Grand Site les emplois induits qui r sultent des effets ex post de la protection Si les emplois directs et indirects sont li es l am nagement au fonctionnement et l activit du site 6 Voir notamment RSPB 2002 Royal Society for the Protection of Birds Reserves and Local Economies RSPB Taylor CN Gough J Warren J amp McClintock W 1999 Social and economic impacts of Kahurangi National Park Sc
61. thodes d valuation de la valeur des services cologiques La mangrove assure en effet une triple fonction productive cologique et pr ventive Situ es majoritairement dans les zones quatoriales les communaut s traditionnelles des pays en voie de d veloppement utilisent les mangroves pour diverses finalit s Outre le bois de feu et le charbon de bois les communaut s c ti res d pendent aussi des mangroves pour le bois de construction des logements et des embarcations De surcro t les mangroves fournissent du chaume r sistant l eau pour les toitures ainsi que du fourrage pour les animaux domestiques Les mangroves fournissent une s rie de fonctions cologiques remarquables et s av rent indispensables la survie des cosyst mes marins Un r le pr pond rant des for ts de mangrove est de servir de lieux de ponte et de zones d alevinage pour de nombreuses populations de poissons et de crustac s qui entrent dans la chaine alimentaire d autres animaux et des hommes De plus les mangroves fournissent des feuilles au r seau trophique marin Outre la fonction de maintien de la biodiversit la contribution la pr vention des al as climatiques est un autre service cologique important En effet les mangroves pi gent le limon d l rosion en amont et offrent une protection c ti re contre les vents et la houle Selon la FAO le r le des mangroves dans la pr vention et la r duction de l rosion du littor
62. tous Rapport de la Commission mondiale sur l environnement et le d veloppement de l ONU Pr sid par Mme Brundtland avril 1987 Source www ecologie gouv fr Vers un developpement soutenable html 94 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s alors servir de base argumentative aux choix politiques et sociaux qui seront op r s Le d veloppement des d marches d analyse co ts b n fices et de la quantification des biens et services rendus par les cosyst mes sont ins parables de ce mouvement La r flexion d velopp e dans ce travail de recherche a permis de montrer que dans le paradigme anthropocentrique de la valeur actuellement dominant en conomie environnementale le fait de poser la question de la valeur des espaces naturels prot g s consiste s inscrire dans un mode de questionnement sp cifique vis vis de l espace consid r relatif l utilit qui lui est reconnue Bien que peu de travaux prennent la peine de d finir pr cis ment l objet de la d marche de valorisation l appr ciation de la valeur d un espace est toujours le fruit d une construction th orique Cette derni re est ins parable du mode de gestion de l espace dont on cherche appr cier la pertinence en termes d utilit sociale Quantifier la valeur des biens et services rendus par un cosyst me permet ainsi de justifier sa protection au regard des pertes qu induirait sa d gradation proc der l analyse co
63. un territoire fortement bois d un seul tenant sur pr s de 35 000 ha qui s tend de la vall e de l Arc la vall e de la Durance II s agit donc d un espace o le risque d incendies est lev et l pisode de 1989 au cours duquel l essentiel de la montagne a br l a profond ment marqu le territoire Au del des d gradations caus es sur le milieu naturel l activit sylvicole les biens et les personnes sont menac s par le risque incendie En cons quence la gestion des massifs forestiers pour la pr vention des incendies est l axe prioritaire de l action du Syndicat Mixte Ces massifs constitu s 70 de propri t s priv es b n ficient de documents d am nagement sur 57 de leur surface La politique de pr vention contre les incendies s inscrit dans le cadre du Plan Intercommunal D Am nagement Forestier PIDAF adopt en juin 2003 qui couvre l ensemble du site et constitue un programme d actions commun tous les acteurs de la for t Les actions d finies dans le cadre du PIDAF sont l vitement des d parts de feu traitement de 750 ha de poudri res la limitation de la propagation des feux cr ation de 370 ha de coupures la facilitation de l intervention sur feux entretien de 90 km de pistes strat giques 500 ha de bandes d broussaill es de s curit l information et la sensibilisation des habitants et usagers communication sur le d broussaillement obligatoire et le soutien la sylviculture po
64. urbain et du 27 f vrier 2002 relative la d mocratie de proximit La loi n 83 630 du 12 juillet 1983 relative la d mocratisation des enqu tes publiques et la protection de l environnement impose en effet l organisation d une enqu te publique dans la perspective de certains types d am nagements d ouvrages ou de travaux susceptibles d affecter l environnement sous certaines formes pr cis es par la loi L enqu te doit renseigner le public sur le projet et recueillir ses appr ciations suggestions et contre propositions Les proc dures de valorisation conomique se distinguent d une telle d marche mais s inscrivent dans la m me d marche d inclusion des citoyens dans la d cision publique Des exemples d valuations conomiques recueillant les pr f rences de la population sur les modes de gestion des d chets peut tre trouv sur le site internet de services de l Etat intervenant en Alsace http economie environnement alsace ecologie gouv fr article4 html 18 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s fonction de ses finalit s propres Enfin elle postule des causalit s entre des actions et des r sultats D une politique publique de protection une autre le regard port sur l espace consid r change et la mani re d instruire la question de sa valeur galement Or la plupart des travaux d tudes sur cette question ne pr cisent pas la mani re dont ils posent la ques
65. valeur des sites remarquables on largit l analyse de la valeur l ensemble des dimensions du syst me d activit s conomiques et d acteurs publics intervenant sur le territoire Ce travail fait appara tre que l analyse de l attractivit n est pas un r v lateur pertinent de la valeur dans le cas de la Sainte Victoire le secteur touristique restant au demeurant modeste sur le site la diff rence de ce que l on observe pour le Pont du Gard par exemple L action de pr vention des incendies est un ressort de valorisation beaucoup plus puissant dans ce contexte qui se trouve au c ur de la dynamique de gestion du site f d re ce titre de nombreux acteurs et conduit un important travail de n gociation entre tous les int r ts en pr sence La construction de la valeur du Grand Site Sainte Victoire passe par cette mobilisation collective La prise en compte des dynamiques collectives dans la d finition de la valeur des espaces naturels prot g s a tout son int r t d s lors que l on cherche promouvoir et mettre en place des politiques de d veloppement durable qui abordent la question de la gestion des espaces sous l angle du collectif L appel la bonne gouvernance en d pit de tout ce que ce terme a de normatif et de peu d fini est omnipr sent dans le contexte du d veloppement durable qu il s agisse du Grenelle de l Environnement ou de la mise en place d Agenda 21 II s agit alors de faire en sorte que des c
66. 003 Estimating the Monetary Value of Health Care Lessons from Environmental Economics Health Economics vol 12 n 1 pp 3 16 Hanemann W M 1978 A Methodological and Empirical Study of the Recreation Benefits from Water Quality Improvements Cambridge M A Harvard University Hollard G et Luchini S 1999 Th ories du choix social et repr sentations une analyse partir d une enqu te en Camargue Document de travail n 99b06 GREQAM Johannesson M and Johansson P Q 1993 Willingness to Pay for Antihypertensive Therapy Further Results Journal of Health Economics vol 12 pp 95 108 Kartman B et alii 1996 Willingness to Pay for Reduction in Angina Pectoris Attacks Medical Decision Making vol 16 n 3 pp 248 253 Kennedy C A 2002 Revealed Preference Valuation Compared to Contingent Valuation Radon Induced Lung Cancer Prevention Health Economics vol 11 pp 585 598 Luchini S 2000 R v lation des Pr f rences dans des Environnements Non Marchands Application au Cas des Actifs Environnementaux Th se de Doctorat Marseille Universit de la M diterran e GREQAM McClelland G et alii 1992 Methods for Measuring Non Use Values A Contingent Valuation Study of Groundwater Cleanup US Environmental Protection Agency CR 815183 McNeil et alii 1982 On the Elicitation of Preferences for Alternative Therapies New English Journal of Medicine vol 306 p
67. 3 VALEUR DES SERVICES ECOLOGIQUES SUR LE GRAND SITE SAINTE VICTOIRE Le second volet d analyse de la valeur s inscrit dans un registre plus strictement cologique lIl s int resse aux caract ristiques des cosyst mes qui sont cr atrices de valeur C est souvent une dimension de l analyse de la valeur peu investie par les gestionnaires et leurs partenaires qui n envisagent pas d embl e les services cologiques comme un vecteur de b n fices Les lus locaux notamment s int ressent plus volontiers ce qui ressort directement du b n fice conomique pour le territoire ou la valeur accord e par la population la politique de protection de l espace dans une perspective d ad quation entre la politique publique et les attentes des citoyens La prise en compte de la valeur des services cologiques a d abord t port e par les experts en conomie environnementale qui ont d clar n cessaire une prise en compte accrue des am nit s environnementales travers la notion de services rendus par les cosyst mes On a vu en premi re partie que la d marche du Millenium Ecosystem Assessment tait embl matique de cette approche L approche en termes de biens et services consid re l cosyst me comme un capital dont les ressources constituent un actif qui g n re en continu des biens et des services essentiels au maintien du d veloppement conomique mais galement d autres dimensions du bien tre des populations tell
68. AOC Sainte Victoire peut encore s appuyer sur l tude du CEN qui value le b n fice conomique li quelques grandes AOC Concernant l huile d olive elle fait notamment appara tre que 15 de la production d olives et d huile d olive en France en 2004 sont consacr s par une AOC 79 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 2 4 Les m canismes de gouvernance travers la dynamique Grand Site L valuation des impacts de la protection de l espace naturel prot g sur les dynamiques conomiques locales gagne tre compl t e d une analyse des modes de gouvernance ou des n gociations qui s tablissent entre diff rents groupes d acteurs la faveur de la mise en uvre du programme et qui peuvent tre source de valeur conomique C est ici l action du gestionnaire en tant qu animateur et coordonnateur des diff rents acteurs du territoire qui est analys e comme potentiellement cr atrice de valeur Cette prise en compte des b n fices conomiques li s aux m canismes de gouvernance et de concertation est encore peu r pandue bien que fondamentale dans le cadre de l analyse des politiques publiques environnementales En effet la protection d un espace naturel implique un dialogue entre diff rents acteurs tous porteurs d un rapport particulier l espace et d int r ts qui peuvent tre divergents Les gestionnaires de sites et experts environnementaux assurent la traduction locale des ex
69. Anchorage May Taylor N amp Buckenham B 2003 Social impacts of marine reserves in New Zealand Science for Conservation 217 Department of Conservation Wellington 73 Cette analyse est actuellement men e dans le cadre de l tude en cours sur les retomb es conomiques du Grand Site Sainte Victoire 78 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s certaines productions locales L tude pr cit e du CEN Languedoc Roussillon s est attach e r pertorier les diff rentes formes de qualification possibles faire le point sur les co labels qui ont assur un d veloppement aux activit s qu ils certifient pour enfin dresser un bilan et formuler des propositions concr tes quant l opportunit de labellisation des sites Natura 2000 en Languedoc Roussillon Ce travail a montr que les opportunit s de labellisation des activit s et produits issus d un espace prot g s appliquent surtout aux produits agricoles et aux prestations touristiques Dans le cas du Grand Site Sainte Victoire l cotourisme est un vecteur de retomb es potentielles sous exploit L offre se limite quelques g tes ou chambre d h tes dont l attractivit pourrait n anmoins tre accrue travers une action de labellisation Pour d terminer le b n fice potentiel de la d marche on peut s appuyer sur l valuation de la d marche de labellisation de g tes impuls e par le World Wildlife Fund WWF en 1993 Au nombr
70. C intitul Valoriser l Action Publique le Consentement payer un outil au service de la LOLF 10 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s politiques publiques Celle ci avait t d laiss e au d but des ann es 1980 suite l chec du programme de la Rationalisation des Choix Budg taires RCB impuls en 1968 La LOLF a pour ambition d accro tre la transparence et la rationalit de la gestion budg taire publique par une valuation a priori des besoins en termes de politiques publiques et de l impact des solutions propos es La culture de r sultats et non plus de moyens engag s va dans le sens de la n cessit de confronter les b n fices d une politique aux co ts qu elle implique Ce mouvement g n ral de rationalisation conomique des politiques publiques s est traduit dans les politiques environnementales par le lancement par la Direction des Etudes Economiques et de l Evaluation Environnementale D4E de l ancien Minist re de l Ecologie du D veloppement et de l Am nagement Durables MEDAD de nombreuses tudes de valorisation conomique de l environnement et d valuation socio conomique des politiques environnementales Le CREDOC a ainsi conduit pour la D4E deux tudes mettant en oeuvre une valuation conomique de la mise en oeuvre du programme europ en Natura 2000 en France Cette d marche s inscrit pleinement dans la mission de la D4E de contribuel r la pri
71. Centre de Recherche pour l tude et l Observation des Conditions de Vie CREDUL LA VALEUR ECONOMIQUE ET SOCIALE DES ESPACES NATURELS PROTEGES Anne DUJIN Bruno MARESCA Xavier MORDRET Romain PICARD CAHIER DE RECHERCHE N 247 NOVEMBRE 2008 D partement Evaluation des Politiques Publiques dirig par Bruno MARESCA Cette recherche a b n fici d un financement au titre de la subvention recherche attribu e au CREDOC 142 rue du Chevaleret 75013 PARIS http www credoc fr La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s SOMMAIRE INTRODUCTION ssssssnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnenennenenennenenennenenensenennensenennenenennensesenneee 4 PARTIE 1 LA VALEUR DES ESPACES NATURELS RESULTAT D UNE CONSTRUCTION F i LA MISE SUR AGENDA DE L VALUATION DE LA VALEUR DES ESPACES NATURELS PROT G S 9 Ld Rationaliser la d cision publique dans le domaine environnemental sosesc 9 1141 L valuation ex ante t ex post des politiques publiques sessions 9 Li L inscription de l valuation conomique dans la loi 11 12 Int grer l impact de l environnement sur la richesse conomique et le bien tre humain dans ley calculs CORONMQUES 55e irr rebrssnesarteap oneadetienstenintenr see nosene NES test ride encp iso S bises 12 L21 Le d veloppement d outils de r gulation environnementale s sssssseesessssesseserssesere
72. M thodes d valuation contingente et d analyse conjointe Rennes Editions Apog e p 153 Mitchell R C et Carson T R 1989 Using Surveys to Value Public Goods The Contingent Valuation Method Washington D C Resources for the Future Ryan M et San Miguel F 2000 Testing for Consistency in Willingness to Pay Experiments Journal of Economic Psychology vol 21 pp 305 317 Terra S 2005 Guide de bonnes pratiques pour la mise en uvre de la m thode d valuation contingente Paris Minist re de l cologie et du d veloppement durable Direction des tudes conomiques et de l valuation environnementale Throsby D 2003 Determining the value of cultural goods how much or how litlle does contingent valuation tell us Journal of Cultural Economics n 27 pp 275 285 99 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Viveret P 1989 L valuation des politiques et des actions publiques rapport au premier ministre Paris La Documentation Fran aise Wildavsky A 1971 l aspect politique de l efficacit dans Rationnalisation budg taire vers une nouvelle raison d Etat Paris La Documentation fran aise Notes et Etudes documentaires n 3815 3816 Willinger M et Ziegelmeyer A Contributions volontaires l offre d un bien public et effet du contexte in Bonnieux F coordonateur 2000 M thode d valuation contingente et d cision publique Rennes
73. NE APPROCHE TRANSVERSALE DES DIFFERENTES DI MENSI ONS DE LA VALEUR La revue bibliographique fait appara tre que les diff rents l ments de valeur attach s aux espaces naturels s ins rent dans des sch mas th oriques qui ont leur logique propre et qui op rent une hi rarchisation parmi les l ments pris en compte ou des partis pris dans la mani re de poser la question de la valeur Ainsi un ressort de valorisation sera le plus souvent privil gi par rapport un autre en fonction des finalit s attach es l analyse de la valeur Concernant l approche en termes de biens et services rendus par les cosyst mes le ressort de valorisation principal r side dans les caract ristiques de l cosyst me qui le rendent susceptible de pr venir les crues r guler le climat ou de produire des denr es alimentaires Les montants obtenus souvent tr s lev s visent justifier l int r t de la conservation de ces cosyst mes Dans le cadre de l valuation des retomb es conomiques induites par la protection d un espace naturel le principal ressort de valorisation est la cr ation d emplois et les b n fices pour les 61 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s activit s conomiques situ es sur et aux alentours du p rim tre de protection selon une logique d analyse des impacts de l action publique L approche de la VET se caract rise par une conception compr hensive de la valeur avec
74. RENDUS PAR LES ECOSYSTEMES PROTEGES L approche par les biens et services rendus par les cosyst mes qui permet de quantifier la contribution d un cosyst me la richesse r gionale ou nationale permet d appr hender trois formes de valeur ce qui rel ve de b n fices conomiques directement mon tarisables sur les march s c est dire essentiellement les productions de biens marchands issus de l cosyst me ce qui rel ve de b n fices sociaux par exemple le d veloppement d activit s ducatives ou de recherche que l analyste doit ensuite valoriser mon tairement travers des m thodes sp cifiques et enfin ce qui rel ve des b n fices dits environnementaux comme la s questration de carbone ou la pr servation contre les crues qu il s agit galement de valoriser dans un second temps 3 Une revue documentaire des m thodes d approche de la valeur des espaces naturels prot g s a t r alis e par le CREDOC pour Parcs Nationaux de France dans la cadre d une tude sur Les retomb es conomiques et les am nit s des espaces naturels prot g s 2008 40 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 1 1 La fonction conomique des cosyst mes Production de biens marchands Composante la plus imm diatement appr hendable de la valeur la production de biens marchands est valorisable directement gr ce la vente sur des march s pr existants de biens produits sur le terr
75. Sainte Victoire le risque principal est celui de l incendie Le pr c dent de 1989 permet de se faire une id e de l ampleur des dommages et des co ts associ s la d gradation de la for t La politique de pr vention d velopp e dans le cadre de l action coordonn e des diff rents acteurs du territoire au premier rang desquels le Syndicat Mixte permet de r duire ce risque La politique de gestion de l espace vise en effet maintenir le milieu dans un tat qui permette de minimiser la probabilit d un incendie coupes r guli res entretien d espaces ouverts travers l agriculture sylvo pastorale par rapport d autres espaces forestiers comparables 73 Costanza et al 1987 The Value of the World s Ecosystem Services and Natural Capital Nature vol 387 pp 253 260 76 Sources Olewiler N 2004 La valeur du capital naturel dans les r gions peupl es du Canada Publi par Canards IIlimit s Canada et Conservation de la Nature Canada 37 p Les estimations sont donn es en Dollars canadiens de 2003 77 Le travail de F Grelot sur la prise en compte de l avis de la population dans l valuation conomique des inondations synth tise de nombreuses donn es sur la question Voir Grelot F 2004 Gestion collective 83 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s La m thode la plus classique de valorisation du service de protection contre le risque serait la m thode des co t
76. a passe par exemple par la comparaison entre la valeur estimative des services cosyst miques et la valeur marchande des terrains avant d affecter ces derniers une vocation r sidentielle commerciale ou industrielle ou l incitation des propri taires fonciers pr server leurs terres lorsque la valeur du capital naturel li au terrain est gale ou sup rieure la valeur que lui conf rerait une autre vocation Ainsi l chelle r gionale ou locale l valuation de la valeur des services rendus par l cosyst me permet d tayer le raisonnement sur les avantages de la protection du milieu C est en effet en tant que l cosyst me est pr serv qu il est capable de rendre un certain 82 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s nombre de services Loin d tre d connect e des probl matiques de gestion de l espace au profit d une approche technique de l cosyst me et de ses attributs cette d marche constitue une mani re de valoriser l action publique qui prot ge l cosyst me 3 1 La valeur de la fonction de r gulation de l cosyst me Un des services les plus importants rendu par les cosyst mes l chelle plan taire est celui de la fourniture d oxyg ne et du pi geage de carbone par la biomasse Les travaux de Costanza et al font de cette fonction de r gulation la premi re source de b n fices issus des services cosyst miques avec une estimation de 1 3 milliard de Do
77. a qualit et la quantit des biens naturels essaim s sur les zones alentours permettent d appr cier la valeur de ces am nit s C est le cas notamment des r serves marines l interdiction de p che dans la zone en r serve permet la reconstitution de la biodiversit des esp ces esp ces qui migrent naturellement l ext rieur de la zone prot g e Le cas des productions halieutiques dans les zones marines et c ti res prot g es Britanniques Evaluation de l volution des p ches effectu es au sein des espaces prot g s Application d une fonction de production pour valuer les b n fices engendr s par l cosyst me en dehors des zones prot g es mod lisation R sultat Les valeurs actualis es cumul es de l ensemble des services fournis par ces cosyst mes marins varient de 2 2 milliards 4 4 milliards de 3 3 6 6 milliards d euros sur une p riode de 20 ans en fonction des sc narios de localisation et de gestion des zones marines prot g es Les b n fices mon taires in situ annuels moyens issus de la mise en place des zones marines prot g es varient entre 0 9 milliards et 1 9 milliards de de 1 4 3 milliards d euros selon les modalit s retenues dans les sc narios Ces valeurs englobent tous les services rendus par les cosyst mes marins pour lesquels une valuation plausible a t obtenue savoir le recyclage des nutriments la r gulation des gaz et du climat la production alimentaire
78. a quantification des emplois induits dans tous les secteurs de l conomie locale commerces et services Les emplois induits sont valu s travers le multiplicateur de l conomie La th orie du processus de multiplication des emplois travers l investissement public postule que la cr ation d emplois primaires l occasion de nouveaux investissements travaux publics par exemple engendre dans les autres secteurs un accroissement cumulatif d emplois secondaires le multiplicateur d emploi gt mesurant le rapport des uns aux autres Ce raisonnement est au c ur de la th orie conomique keyn sienne expos dans la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 sous la forme du multiplicateur d investissement Une des conclusions th oriques majeures de l existence de ce multiplicateur est que l action publique peut tre un moyen puissant de r gulation conjoncturelle Pour les tudes de retomb es conomiques dans quelque domaine que ce soit cette notion d effet multiplicateur est souvent importante car elle permet de franchir une tape suppl mentaire dans la quantification de la plus value de l action publique Ainsi des travaux mettent en avant qu un emploi cr dans le secteur du tourisme induit la cr ation de 0 5 ou 1 emploi dans la r gion car la personne consomme et d pense son revenu et cr e par l m me une demande qui stimule l activit conomique Cela permet le
79. ace d une d marche d analyse de la valeur est celle du recours aux pr f rences individuelles comme fondatrices de la valeur reconnue l espace En effet certains modes de questionnement font le choix de s en tenir aux l ments de valeur qui se rapportent directement ou indirectement un march existant C est majoritairement le cas dans la d marche d valuation de la contribution d un cosyst me la richesse nationale ou r gionale ou celle de l analyse des retomb es conomiques induites par un dispositif de protection Les l ments pris en compte seront les emplois cr s les b n fices des activit s productives utilisant l espace les b n fices issus du d veloppement touristique ou encore la mont e des prix de l immobilier travers la mise en valeur de l espace Mais d autres 33 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s approches chercheront largir le spectre des l ments de valeur pris en compte en s int ressant aux valeurs pour lesquelles aucun march r el n existe soit les valeurs hors usage qui renvoient par exemple la valeur accord e l espace en tant qu il existe valeur d existence son image ou sa valeur paysag re ind pendamment de toute r f rence une activit marchande La d marche qui consiste d terminer la valeur conomique totale d un espace prot g ou les approches co ts b n fices se situent dans cette perspective En l absence de
80. agit de s assurer que l action publique est conomiquement efficace au sens o les b n fices qu elle produit sont sup rieurs aux co ts sociaux qu elle engendre La mesure mon taire des b n fices escompt s travers l action publique est une dimension fondamentale de la d marche d analyse co ts b n fices qui conna t un d veloppement croissant Cette exigence d valuation de l efficacit conomique de l action publique a nourri un mouvement de fond celui de la mesure de la valeur des biens publics objets des politiques publiques Le raisonnement sur l efficacit conomique de la d cision publique est alors le suivant une politique publique est pleinement justifi e si le bien qu elle pr serve a une valeur conomique gale ou sup rieure aux co ts de la politique publique elle m me L valuation de l efficacit conomique de l action publique appelle le d veloppement d une d marche sp cifique nouvelle la d finition de la valeur des biens non marchands Les biens environnementaux parmi lesquels les espaces naturels constituent un champ de premi re importance pour la mise en uvre de cette d marche Ce sont en effet des biens publics embl matiques qui n ont pas de valeur marchande et face auxquels les agents conomiques ont tendance agir comme s il s agissait de res nullius fondamentale mais sans valeur qu ils ne prennent pas en compte dans les calculs Certaines d cisions peuvent entra ner une m
81. aines activit s L action du Syndicat Mixte a en premier lieu un impact positif sur l activit d expoitation foresti re La valorisation conomique de la f ret est en effet un axe important du projet territorial Environ 35 000 m de bois sont produits chaque ann e sur les 25 000 hectares d espaces bois s continus du massif Pourtant chaque ann e le volume de bois sur pied augmente ce qui est probl matique plusieurs titres Certains milieux se ferment ce qui est pr judiciable au maintien de la biodiversit Par ailleurs la masse combustible augmente ce qui accro t le risque d incendie Au vu de ce constat le Syndicat Mixte a souhait d velopper l exploitation foresti re sur le territoire Concors Sainte Victoire ce qui signifie une augmentation des surfaces pass es en coupe Cette exploitation se veut cependant raisonn e notamment au regard du respect des habitats naturels Les pistes explor es pour accro tre l exploitation foresti re consistent regrouper les propri taires priv s pour mener des op rations plus efficaces et rentables am liorer la desserte pour l exploitation et diversifier la fili re bois pour une meilleure valorisation du produit notamment en bois nergie actuellement 6 m pour le pin d Alep 16 5 m pour le ch ne vert sur pied Selon les sources de l ONF le b n fice annuel retir de l exploitation du massif est d environ 290 000 pour le massif Ce chiffre peut tre co
82. al dans la protection contre les effets du vent des vagues et des courants ont pour effet que l o existent de vastes tendues de mangroves pr serv es les villages c tiers endurent moins de d g ts Mais parce qu elles sont situ es dans les zones c ti res o les densit s de population s accroissent les tendues de mangroves sont fr quemment alt r es pour favoriser des activit s comme la p che l agriculture la production de sel et le d veloppement urbain La conservation des mangroves s av re de plus en plus d licate assurer 47 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Protection des ressources en eau Les espaces naturels prot g s rec lent des ressources naturelles qui ne se r duisent pas la biodiversit Les ressources en eau sont parmi les plus importantes et se caract risent g n ralement par une double dimension l abondance et la qualit garanties par la faible densit d occupation du territoire prot g et par les mesures de protection Elles peuvent de ce fait rev tir un int r t conomique important soit pour l alimentation en eau potable soit pour l irrigation ou encore pour la production lectrique La valeur de cette ressource peut tre valu e directement en volume et en qualit en fonction des usages existants ou bien indirectement quand elle suscite des projets d exploitation pompages usine de traitement qui sont mis en balance avec
83. alaire Am lioration du bien tre de la population le cas du Parc Naturel Los Alcornocales Espagne Estimation de la valeur conomique des services r cr atifs environnementaux et de la protection de la nature g n r e par les visites en libre acc s du Parc Naturel Los Alcornocales M thode Evaluation contingente des services d usages r cr atifs environnementaux Deux types de m thodes sont utilis s R alisation de 2 valuations en utilisant 2 moyens de paiement diff rents pour d finir le consentement maximal payer des touristes avant l annulation de leur visite r cr ative 1 augmentation hypoth tique des d penses de voyage et 2 acc s payant l entr e du parc Etude pilote sur 115 personnes puis chantillons de 450 personnes pour chaque moyen de paiement L analyse porte 1 sur l ensemble de l chantillon et 2 sur les r pondants non oppos s au mode de paiement consid r R sultat La valeur d usage obtenue avec l valuation supposant une augmentation des co ts de transport est jusqu 3 fois sup rieure celle obtenue dans l hypoth se d un acc s payant cas le plus extr me estimations avec questions ouvertes 4 En France l entreprise Yves Rocher est un bon exemple de ce type de strat gie 44 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Pour les auteurs le cas le plus adapt l valuation de la valeur du bien tre d riv e du
84. ale des espaces naturels prot g s 1 3 Permettre la participation des individus la d finition du bien tre collectif Enfin un autre mouvement de fond la prise en compte du point de vue des b n ficiaires potentiels des politiques publiques contribue donner de plus en plus de place aux d marches qui visent valuer la valeur que la population reconna t l action publique Depuis la d marche fondatrice adopt e par le Parlement pour l valuation du RMI en 1989 laquelle a contribu le CREDOC la prise en compte du point de vue des b n ficiaires dans l valuation des politiques publiques a tendance tre syst matis e par le biais de l enqu te mais aussi des d marches de participation La prise en compte de l avis des b n ficiaires r pond d abord un objectif de transparence de l action publique D s les ann es 1980 les r sultats des tudes d impact environnemental conduites par l agence environnementale am ricaine avaient pour vocation tre diffus es aupr s du grand public pour permettre un d bat sur l laboration des politiques publiques Mais outre la production de donn es pr sent es aux citoyens pour dans une perspective de transparence de l action publique les outils de valorisation des biens environnementaux permettent galement de d terminer la valeur qu accordent les individus aux actifs environnementaux et aux actions publiques de protection Ceci s inscrit pleinement dans le mouv
85. alement tre prise en compte afin de mesurer le r le de l espace naturel et de sa proximit sur l attractivit de la zone dans le choix d emplacement des entreprises L autre approche possible pour valuer le b n fice retir par le secteur de l immobilier de l existence de la Sainte Victoire est l valuation sur dire d expert travers des entretiens aupr s de professionnels du secteur qui peuvent donner leur appr ciation sur la hi rarchie des crit res de choix dans le secteur Mais les r sultats obtenus sont plus approximatifs 0 La seconde activit non productive dont le d veloppment est influenc par la pr sence de l espace naturel prot g est l activit de tourisme et de loisirs L Dans le cadre des analyses de retomb es conomiques des espaces naturels prot g s il s agit en g n ral d une question centrale Bien souvent c est m me le seul secteur conomique dont l volution est analys e La raison de cette polarisation sur la probl matique du tourisme est que le changement de mode de gestion d un espace travers sa protection offre pour principale opportunit de d veloppement conomique l offre d un site pr serv et mis en valeur susceptible d attirer des visiteurs qu il s agisse de touristes ou d excursionistes locaux L analyse de l volution de l activit touristique est d autant plus pertinente que la protection du milieu naturel vient se substituer des modes traditionnels d utilisation de l e
86. aleur de l action de pr vention contre le risque d incendie x L autre m thode mobilisable est celle des co ts de remplacement qui consiste valuer les biens et services fournis par un cosyst me par l interm diaire des co ts ou des investissements qu il serait n cessaire de consentir pour les remplacer si l cosyst me tait alt r et ne fournissait plus correctement ces biens et services Dans le cas de la Sainte Victoire l existence d une action pr ventive rend pertinent le recours cette m thode Il s agirait alors d valuer le co t des moyens mobiliser en cas d incendie dans une situation hypoth tique o l action de pr vention n existerait pas Les moyens classiques mobiliser en cas d incendies sont les canadairs les camions citernes les compagnies de pompiers autant de moyens dont le co t peut tre par exemple estim au regard des budgets qui y sont consacr s par la Communaut de Communes du pays d Aix 3 3 La valeur de la biodiversit L cosyst me prot g remplit galement une fonction de pr servation de la biodiversit qui a en elle m me une valeur patrimoniale essentielle La valeur patrimoniale correspond ce que l on nomme valeur d existence Elle est valu e par le consentement payer des individus c est dire ce que tout un chacun est pr t payer pour le maintien de la biodiversit ind pendamment de tout usage de cette derni re La richesse du Grand S
87. aleur de l espace II s agit le plus souvent d approches qualitatives venant compl ter la valorisation strictement conomique Pourtant on peut sans peine envisager de conduire des analyses sur les effets levier d un dispositif de protection valorisant le territoire notamment par une analyse des budgets publics auxquels sont potentiellement ligibles les espaces prot g s programme r gionaux nationaux europ ens mondiaux Si ces approches font d faut c est que les m thodologies permettant de valoriser mon tairement ces aspects n ont pas t fix es et diffus es D veloppement de l agrotourisme et de l cotourisme le cas des Parcs naturels r gionaux fran ais Impact des PNR fran ais sur l accompagnement du d veloppement rural Le d veloppement de l agro tourisme et l int r t croissant de la valorisation des ressources naturelles comme sources d attractivit des territoires a renforc les interactions et les synergies entre les populations agricoles et rurales et les gestionnaires des espaces prot g s fran ais En 1980 les Parcs Naturels R gionaux taient consid r s par les acteurs locaux comme des freins au d veloppement conomique Ces derniers jugeaient n gativement la fonction de conservation des ressources naturelles et certaines des contraintes impos es tant v cues comme paralysantes pour les activit s Aujourd hui de nombreuses collectivit s r clament le statut de PNR pour leur territoir
88. ans le cas de la pr vention contre les incendies le b n fice doit tre rapport au nombre d habitants du site Enfin dans le cadre de l action d am nagement des acc s au site et de limitation du nombre de parkings un syst me de navettes parcourant le site a t mis en place II est g r par la Communaut de Communes du Pays d Aix Cet investissement public a des retomb es pour les r sidents en termes de qualit de vie notamment par les conomies d essences qu il leur permet de faire A travers des donn es telles que le nombre de passagers quotidiens et la longueur du trajet parcouru par la navette il est possible de calculer le montant du b n fice conomique par habitant Ce registre de valeur souvent peu abord dans les tudes ayant pour objet l valuation des retomb es de la protection l chelle locale ou r gionale pr sente un int r t notable pour le gestionnaire et ses partenaires notamment les lus en ce qu il donne la mesure de l adh sion de la population la politique men e II permet une lecture de la demande sociale l gard de la protection par rapport laquelle positionner l action publique Cette lecture peut se faire deux niveaux celle de la soci t dans son ensemble ou celle des usagers de l espace Le Grand Site Sainte Victoire se pr te particuli rement bien cette double analyse puisque les ressorts de sa valeur sociale sont la fois li s aux nombreux usages du site e
89. ares Analyser les impacts sociaux et conomiques du parc national Kahurangi sur les conomies locales et les probl matiques de gestion d penses et emplois du parc Contribuer au management du parc et au d veloppement de relations entre le parc et les communaut s locales M thode les estimations de l emploi sont r alis es partir de donn es issues d enqu tes et de projections en utilisant des coefficients multiplicateurs d emploi par type d activit tir s de Narayan 2001 Test de 3 sc narios de gestion future du parc avec des effets diff rents sur l emploi R sultat Cr ation de 50 emplois directement dans les environs du nouveau parc et de 35 autres quivalent temps plein de mani re indirecte l chelle nationale En plus du travail familial les entreprises emploient des salari s temps partiel et saisonnier Cet emploi est de nature saisonni re il s agit d emplois de services g n ralement occup s par des femmes Les charges de fonctionnement comprennent aussi bien les co ts associ s l installation de dispositifs de protection qu l am nagement et la gestion de points de vente associ s boutique restauration location de mat riel etc 2 2 Les retomb es indirectes Les retomb es indirectes renvoient l impact de la protection sur les dynamiques conomiques locales certaines activit s se trouvant stimul es d autres limit es par la protection Dans les espaces naturels prot g s les
90. at gories d acteurs diff rentes citoyens entreprises associations lus s approprient les enjeux relatifs la protection du milieu et participent au processus de d cision afin que l efficacit de cette derni re soit maximale parce que coh rente avec les int r ts de chacun 97 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Bien qu utilitariste et anthropocentrique l approche de la valeur qui sous tend le d veloppement durable est bien de nature collective r sultant d un processus d interaction entre groupes sociaux C est pourquoi il est n cessaire de ne pas d connecter la d marche d analyse de la valeur des espaces naturels prot g s des dynamiques socio conomiques des territoires consid r s afin de leur garantir une utilit op rationnelle sur le long terme tous les chelons territoriaux 8 On peut notamment citer L KARPIK L conomie des singularit s Paris Gallimard 2007 98 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s BIBLIOGRAPHIE I NDI CATI VE Aspects g n raux Arrow K et alii 1993 Report on the NOAA Panel on Contingent Valuation Technical Report n 58 Janvier pp 1601 1614 Bishop R C et Heberlein T A 1979 Measuring values of extra market goods are indirect measures biased American Journal of Agricultural Economics n 61 Bonnieux F 1998 Principes mise en uvre et limites de l valuation conting
91. ation aixoise reste le p le d attractivit principal qui concentre les retomb es conomiques dans les secteurs de l h tellerie et de la restauration Par ailleurs si la fr quentation est forte elle est essentiellement le fait de locaux A ce stade on ne conna t pas le poids des retomb es conomiques engendr es par ce type de fr quentation consommation des excursionnistes et des promeneurs caf s courses visites De plus les communes du site ont pour objectif de limiter la fr quentation afin de pr server la qualit du cadre de vie des r sidents Le tourisme n est donc pas l axe de d veloppement privil gi ar les acteurs du territoire Le d veloppement d un tissu cons quent d h bergement relevant du tourisme vert g tes chambres d h te n a pas t encourag jusqu ici Dans ce contexte la valorisation conomique des retomb es touristiques est n cessaire et facile mettre en uvre par des m thodes classiques d analyse de la fili re touristique Mais il ne s agit pas du ressort de valorisation le plus pertinent au regard de la probl matique du site et de l action du Syndicat Mixte Sur un site class au titre de la loi de 1930 le d veloppement touristique est davantage soumis des contraintes Pour prendre en compte celles ci et les mon tariser l approche la plus pertinente est de calculer les co ts d opportunit r sultant par exemple de l impossibilit de d velopper l offre h teli re sur le sit
92. ation des d cisions prises Plusieurs tudes mettent ainsi en vidence les co ts pour la sant induits par la pollution de l air justifiant la mise en place de mesures de lutte contre la pollution atmosph rique Ces tudes appliquent la m thode des co ts sanitaires et permettent d appuyer des politiques controvers es comme la mise en place de p ages urbains ou le d veloppement d alternatives de transport moins polluantes f La pratique de l valuation conomique est aujourd hui nettement moins d velopp e en France qu outre Atlantique Toutefois on constate un d veloppement du recours l valuation conomique comme pr alable l adoption finale de politiques publiques au del m me de la seule probl matique environnementale L adoption de la loi organique relative aux lois de finance LOLF le 1 ao t 2001 participe de la r habilitation de l valuation ex ante des 7 Agence de l Eau RMC DIREN Rh ne Alpes D l gation de Bassin 2002 Bassin Rh ne M diterran e Corse SAGE mode d emploi n 2 Septembre 2002 8 Des exemples d tudes mettant en oeuvre la m thode des co ts sanitaires peuvent tre trouv s sur le site Internet de services de l Etat intervenant en Alsace http economie environnement alsace ecologie qouv fr article4 html Les raisons de cette moindre mobilisation de l valuation conomique en France sont expos es de mani re plus d velopp e dans le Cahier de recherche n 224 du CREDO
93. ation du stress et am lioration de la qualit de vie le cas des Parcs et espaces verts des USA Objectif R v ler les am nit s et les potentialit s d ploy es par l augmentation de la qualit de vie des r sidents M thode Revue scientifique et analyse qualitative Selon l auteur peut importe comment est d finie la qualit de vie les parcs et les espaces verts en sont tr s probablement une composante R sultat L importance des am nit s des parcs et des espaces verts a t consid r e comme d terminante dans les choix de localisation de 174 entreprises du Colorado ayant d m nag dans les 5 derni res ann es Parmi 6 l ments utilis s pour mesurer la qualit de vie ses patrons de petites entreprises mentionnent les parcs les loisirs et les am nit s des espaces verts comme tant des l ments importants de la qualit de vie Dans le m me temps ils consid rent que leurs profits ne sont pas optimum bien que suffisants Ils pourraient peut tre faire plus de profits s ils taient localis s ailleurs mais avec des contraintes n gatives pour la qualit de vie de leurs employ s qui acceptent en change une r mun ration plus faible Cette tude fait aussi ressortir des l ments valorisables par les espaces prot g s eux m mes Ainsi partir d un certain seuil de salaire les auteurs notent que les am liorations dans la qualit de vie deviennent plus importantes que les augmentations de s
94. auvaise allocation des ressources destruction ou conservation peu justifi e et avoir un impact n gatif sur le bien tre collectif Afin de rem dier ces difficult s l valuation conomique cherche d finir la valeur attach e aux espaces naturels dans le but d tayer le raisonnement sur le montant des moyens financiers consacrer la protection de la biodiversit Les instances internationales sont porteuses de cette exigence et formalisent le raisonnement conomique et les outils m thodologiques que devraient mobiliser les Etats membres dans le cadre d une g n ralisation de l valuation conomique des biens publics environnementaux Dans le cadre de sa mission d orientation vers une r solution des probl mes environnementaux efficace et conomiquement rationnelle l Organisation de Coop ration et de D veloppement Economiques OCDE pr conise ainsi l utilisation syst matique de l outil conomique dans l valuation de l tat de l environnement et dans la d cision de politiques publiques ayant un impact sur l environnement D s 1991 l organisation a demand ses membres de faire une utilisation plus syst matique des instruments conomiques Parmi ses r centes publications sur le sujet l OCDE a dit en 2002 un Manuel d valuation de la 1 Ces questions ont fait l objet d un premier travail de recherche du CREDOC B Maresca M Ranvier A Dujin 2006 Valoriser l action publique le consentement p
95. ayer un outil au service de la LOLF Cahier de Recherche du CREDOC n 224 4 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s biodiversit guide l intention des d cideurs qui a pour objet d enseigner aux d cideurs publics comment tablir une valeur conomique de la biodiversit et la mettre en balance avec le d veloppement d activit s conomiques Parall lement la synth se m thodologique intitul e Analyse co ts b n fices et environnement d veloppements r cents publi e par l OCDE en 2006 se pr sente comme un appui une d marche fortement encourag e par l organisation de comparaisons des co ts et b n fices de politiques publiques ayant une incidence sur l environnement Le d veloppement des d marches de valorisation des actifs environnementaux se situe la crois e de deux champs conceptuels fortement diff renci s la science conomique d une part et l analyse des politiques publiques de l autre En effet fond es sur l laboration et la mise en uvre de th ories et d outils conomiques complexes ces d marches se veulent en m me temps mobilisables pour la d cision publique Le raisonnement conomique qui sous tend la d marche d valuation de la valeur des espaces naturels est normatif Le chiffrage devient la norme qui consacre la fois la valeur du bien public consid r et l efficacit de l action publique Ces l ments de valeur doivent en principe aider les d
96. b n fices de la protection contre les incendies pour les riverains du site et les b n fices de la mise disposition des r sidents d un r seau de transports en commun Pour les premiers le recueil de donn es qui permettent d tablir un lien entre les usages r cr atifs du site et la sant des individus pose un important probl me de faisabilit II est vraisemblable qu l chelle d un site comme celui de la Sainte Victoire ce travail ne soit pas r alisable sur la base de donn es correspondant au territoire En revanche il est possible d inclure dans une enqu te d valuation contingente la mesure du consentement payer pour la pr servation de l espace prot g en tant qu il contribue la qualit de vie des individus Un travail pr alable de d finition du questionnement pertinent doit tre men pour d terminer les caract ristiques de l espace susceptibles de jouer sur la qualit de vie et sur lesquelles faire porter la d claration du consentement payer Les b n fices de la protection contre les incendies ont d j t valu s dans le cadre de l analyse de la valeur cologique de l espace prot g Le classement de cette cat gorie de b n fice dans l un ou l autre des registres rel ve du parti pris mais engage n anmoins une question d interpr tation D s lors que l on se situe dans le registre de la valeur sociale c est le niveau de l individu qui est jug pertinent pour asseoir la valeur Aussi d
97. cas ch ant de nourrir des raisonnements sur les activit s conomiques dont le d veloppement doit tre privil gi en raison du nombre d emplois l hectare qu elles sont susceptibles de cr er Dans l tude sur les retomb es conomiques des r serves de la Royal Society for Protection of Birds la justification de l existence des r serves de protection des oiseaux pour l conomie des territoires se fonde sur ce raisonnement travers le multiplicateur il appara t que la gestion de l espace par les r serves est cr atrice de Tavoularis G 2008 Les signes officiels de qualit Consommation et Modes de Vie CREDOC 50 La troisi me partie explore cette dimension de la valeur appliqu e au Grand Site Sainte Victoire 51 Royal Society for the Protection of Birds 2002 RSPB Reserves and Local Economies RSPB 54 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s plus d emplois induits que la seule gestion des landes et l exploitation foresti re mode de gestion de l espace qui pr valait avant l implantation des r serves Evaluation des emplois induits En France les approches des emplois induits par les multiplicateurs sont rares faute de donn es permettant cette estimation en fonction de donn es r gionales La transposition des donn es nationales au contexte du p rim tre d un espace local donne des r sultats trop approximatifs a fortiori quand le volume d emplois primaires est faible
98. ces collectifs ou attach s des groupes sociaux et la valeur d existence qui renvoie l appr ciation subjective des individus forg e par des repr sentations sociales de l utilit que leur apporte le bien naturel 4 LE BILAN COUTS BENEFI CES DE LA PROTECTION DE L ESPACE Pour finir la quatri me mani re d instruire la question de la valeur conomique d un espace naturel prot g est d tablir le bilan co t b n fices du programme de protection et de voir si les b n fices induits par cette politique publique derni re sont sup rieurs aux co ts qu elle engendre Cette approche s applique classiquement dans un contexte d valuation conomique de l action publique lorsqu il s agit d valuer le b n fice net de mesures de protection des cosyst mes sur un territoire en comparant les co ts et les b n fices qui en r sultent Cette approche reprend pour l essentiel des l ments de valeur expos s pr c demment Elle consiste mettre les l ments de la VET en regard des co ts de protection de l espace Les co ts et b n fices pris en compte ne sont pas toujours de m me nature Dans certains cas on met en regard les co ts de fonctionnement de la structure avec les b n fices engendr s pour les activit s conomiques b n ficiant localement des effets positifs de la protection Parfois on dresse le bilan entre le co t d investissement de la puissance publique et la valeur que la population reconna t
99. cette valeur est fonction du cadre d analyse qui a guid la r flexion et travers lequel certains ressorts de valorisation ont t privil gi s par rapport aux autres Dans le champ de l valuation des politiques publiques la question du relativisme inh rent l analyse de la valeur des biens publics rev t une importance particuli re Si la valeur du bien est enti rement contingente au mode de questionnement adopt au contexte institutionnel et d cisionnel dans lequel s inscrit l action publique alors la l gitimit de l valuation servir de base la prise de d cision est faible le risque encouru tant celui de la querelle d experts autour de la question du juste chiffre celui qui devrait tre retenu parce que plus pertinent qu un autre Inversement consid rer que le bien public est porteur d une valeur en soi que des m thodologies ad quates doivent r v ler est probl matique en ce que cela ne permet pas de prendre en compte les conditions dans lesquelles le bien est consacr comme porteur de valeur prot g et g r ce titre dans le cadre d une politique publique sp cifique Ces processus introduisent de la contingence puisque chaque syst me d acteurs chaque contexte socio conomique propre un espace naturel prot g a des sp cificit s qui conduisent poser la question de la valeur d une certaine mani re Afin d viter le double cueil du relativisme et de la vision absolue de la vale
100. che par le consentement payer pour l ensemble des dimensions de la valeur sociale du site ou Valeur d un gisement d ufs de dinosaure sur la base de la valeur marchande de l uf de dinosaure Valeur des usages r cr atifs Approche par le consentement escalade parapente randonn e payer pour l ensemble des dimensions de la valeur sociale du site ou D pense moyenne consentie par les individus pour acc der au site co ts de transports Valeur de la qualit du cadre de vie Approche par le consentement payer pour l ensemble des dimensions de la valeur sociale du site Mise en place d un syst me de transport collectif autour du site Montant annuel de l essence conomis e par habitant utilisateur des navettes 93 CREDOC 2008 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s CONCLUSION La question du rapport entre d veloppement conomique bien tre humain et environnement si elle n est pas nouvelle se pose aujourd hui avec une acuit particuli re la lumi re d un d bat renouvel sur le r le de l homme dans la transformation actuelle des cosyst mes Les travaux de Hans Jonas sur le principe de responsabilit la fin des ann es 1970 ont d nonc avec force les menaces que font peser les nouvelles formes de l agir humain sur la nature et partant sur l humanit toute enti re Un nouvel imp ratif cat gorique de compatibil
101. cideurs et les gestionnaires d espaces naturels argumenter le bien fond d une politique de protection et le mode de d veloppement socio conomique adapt s aux territoires consid r s Ils doivent galement servir de base au raisonnement valuatif sur la politique publique consid r e Or si le raisonnement conomique qui les sous tend est aujourd hui assis et confort intellectuellement il n en va pas de m me pour l utilisation et l interpr tation des r sultats dans le cadre de l laboration de la mise en uvre ou de l valuation des politiques publiques Si la notion de valeur attach e aux espaces naturels est largement convoqu e pour justifier leur protection il manque une d finition de ce que cette notion recouvre pr cis ment et une analyse critique des d marches m thodologiques qui permettent de l valuer ce qui nourrit des controverses sur la validit des chiffres produits On constate que le raisonnement conomique de valorisation d un actif environnemental ne laisse que peu de place la prise en compte des r alit s socio conomiques des territoires dans lesquels s inscrivent les espaces prot g s et des arbitrages locaux qui s op rent autour des politiques de conservation entre gestionnaires d espaces naturels lus locaux repr sentants des activit s conomiques habitants usagers Ces processus d arbitrage et de n gociation ont pourtant un r le essentiel en ce qu ils d terminent les conditions
102. conomique des diff rents BSE de conomie locale et analyse du poids relatif des diff rents BSE les ressources dont le produit conomique est le plus lev les bilan bio conomique de l exploitation d une ressource naturelle en tenant compte de son renouvellement ou puisement La d marche est appliqu e la la p che de la langouste en fonction des techniques des p che L tude propose une valorisation des BSE suivants la ressource en eau 3 millions de US an le bois d uvre 250 millions de US an le bois de chauffage 7 millions de US an la culture et levage 73 millions de US an la langouste 13 millions de US an l extraction de minerais 21 millions de US an la fixation du carbone 25 millions de US an le tourisme 9 5 millions de US an soit au total pour la r gion concern e pr s de 400 millions de US an dont les 2 3 proviennent de l exploitation du bois d uvre des surfaces foresti res Le potentiel touristique r sulte de la valorisation de l attraction qu exerce la nature et le paysage L valuation du b n fice touristique est fond e sur une hypoth se de flux de touristes de 50 000 nationaux et 50 000 trangers La valeur du b n fice touristique a t valu e en 2002 par deux m thodes les co ts de d placement et le consentement payer pour un bouquet d offre touristique Les principales activit s conomiques
103. conomiques face aux exigences de protection de la biodiversit Les bilans conomiques issus de cette approche r v lent non seulement les flux de b n fices dont le territoire est le b n ficiaire mais galement les modes de gestion choisis et les arbitrages locaux autour des enjeux de protection r v lateurs de la valeur accord e aux milieux Ainsi la faiblesse des co ts d adaptation des activit s est le signe d un important travail de n gociation des acteurs autour de la mise en uvre des enjeux de protection De m me les co ts d opportunit lev s t moignent d un syst me conomique qui exerce une pression potentielle sur la conservation de la biodiversit Les interdictions prononc es l encontre d activit s perturbatrices l implantation d oliennes en Crau qui portent atteinte aux oiseaux l extraction du ma rl dans le Tr gor Go lo ou la cr ation d une station de ski dans les Bauges mais qui engendreraient un b n fice conomique important ont ainsi une relation directe avec l importance accord e la protection des milieux Cette approche de la valeur repose sur une lecture fine activit par activit des effets de la protection de l espace Elle pouse donc au plus pr s la r alit conomique et sociale du territoire Selon cette approche le processus d adaptation du syst me local d activit s constitue 26 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s la grille d anal
104. contexte de politique publique o le d veloppement de la comp tence n est pas directement mon tarisable sur un march On peut n anmoins proc der une d marche de valorisation des plus classiques fond e sur la valeur d change et qui postule qu une comp tence acquiert de la valeur d s lors qu elle s exporte et se vend Autrement dit l exportation de la comp tence constitue une cons cration de sa valeur et par l m me de celle de l action du gestionnaire dont l utilit est reconnue au del du p rim tre du site dont il a la charge Concernant le Grand Site de la Sainte Victoire dans les cas o il est fait appel au Syndicat Mixte pour conseiller un autre acteur institutionnel r gional ou pas et que la prestation n est pas monnay e la valeur de la prestation peut tout de m me tre appr hend e travers le prix de march moyen de prestations similaires fournies par des organismes priv s On a ainsi une lecture des conomies d argent public r alis es et mobilisables pour d autres investissements intensit en connaissance et enfin l augmentation de la part des investissements immat riels dont ceux en R amp D 6 amp 3 Commission pour la lib ration de la croissance fran aise pr sid e par Jacques Attali 300 d cisions pour changer la France rapport au Pr sident de la R publique Paris La Documentation Fran aise 2008 p 21 72 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s
105. cteurs conomiques concern s d autre part pour quantifier le multiplicateur Or en France l absence de statistiques r gionales con ues cette fin emp che de proc der au chiffrage de l emploi induit Si la transposition des donn es nationales est possible elle donne des r sultat trop approximatifs pour tre satisfaisants Aussi l chelle r gionale et a fortiori locale ou dans le cas d investissements publics qui cr ent moins d une centaine d emplois directs la quantification des emplois induits travers l effet multiplicateur est sujet caution et de nombreux auteurs en soulignent les limites 2 2 La cr ation de comp tences La question de la valorisation des comp tences est encore aujourd hui une dimension marginale de l analyse des politiques publiques La cr ation de comp tences sp cifiques travers l investissement public dans un secteur ou sur un territoire particulier ne fait pas ou peu l objet d une attention du point de vue valuatif Pourtant dans le paradigme de l conomie de la connaissance aujourd hui largement dominant cette question est susceptible de gagner en importance 6 Une certaine impr cision s mantique entoure la notion d conomie de la connaissance En effet en conomie comme en science politique les expressions abondent pour d signer un chemin de croissance fond sur l accumulation des savoirs nouvelle conomie capitalisme cognitif ou encore conomi
106. de valeurs pour le Grand Site Sainte Victoire Registre de valeur El ments de valeur Quantification et valorisation Valeur socio conomique Emplois cr s par le Syndicat Mixte par ses partenaires dans les secteurs conomiques stimul s par la protection Cr ation de comp tences en gestion foresti re pr vention des incendies et am nagement durable des espaces naturels Retomb es conomiques pour la fili re d exploitation foresti re l agriculture sylvo pastorale la chasse la fili re viticole l immobilier Nombre d emplois cr s en quivalent temps plein emplois directs emplois indirects emplois induits Nombre de jours de travail valoris s sur la base du prix moyen de la journ e de conseil pour la r alisation d un guide m thodologique sur les actions de pr vention contre les incendies d un guide de l am nagement en espace naturel Chiffre d affaire de production de bois sur le massif Chiffre d affaire des exploitations du site Prix moyen d une chasse lha d une chasse de r f rence du site multipli par les surfaces allou es la chasse sur le site Evolution du CA de la coop rative avant et apr s l appellation Sainte Victoire Calcul m thode des prix h doniques du poids de l attribut proximit et ou vue de la Sainte Victoire sur le montant des transactions Les b n fices potentiels travers la labellisation de l offre t
107. des pratiques d agriculture durable qui n ont pu b n ficier de subventions nationales Le Saguenay Park et le Saguenay St Lawrence Marine Park Qu bec Evaluer les impacts soci taux des parcs sur les communaut s environnantes et sur la mise en uvre des politiques de d veloppement local M thode Les auteurs ont recours une approche m thodologique fond e sur le mod le de l Integrated Social Impact Assessment ISIA une m thode de collecte et d analyse de donn es socio conomiques afin de pr voir les impacts d actions alternatives ou rep rer r trospectivement les effets contraires sur les soci t s humaines J Hough R sultats Les auteurs soulignent le renoncement d autres projets de d veloppement local d aux restrictions impos es par la protection des parcs nationaux On observe une perte du contr le des soci t s locales sur une partie de leurs territoires dans la mesure o ils sont g r s dor navant par des instances qui ob issent des missions nationales Les restrictions mal per ues concernent les activit s conomiques exploitation foresti re production du sucre d rable et de loisirs chasse p che camping excursions en bateau observation des baleines ainsi que les restrictions d acc s acc s aux parcs rendu payant Cependant des gains sont enregistr s travers l attraction de flux financiers pour la construction de nouvelles infrastructures d acc s aux parcs nationaux rou
108. e l image positive du Parc est per ue comme capable de renforcer l attractivit d un bassin conomique et de doper l conomie de services 56 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Effet levier de l action de la structure gestionnaire b n ficiant aux activit s locales Trois parcs r gionaux du Yorkshire Angleterre R le des Park Authorities en tant qu instances d cisionnaires dans l am nagement du territoire notamment via le contr le des permis de construire le soutien l agriculture durable la promotion de l cotourisme R sultat Les zones limitrophes des parcs ont une activit conomique plus importante et un taux de ch mage plus bas que le reste de la r gion Les parcs nationaux drainent des flux de subvention venant d organisations publiques et priv es du fait de leur mission de conservation et de leur capacit de gestion du patrimoine naturel et culturel Les 2 6 millions de livres 3 5 millions d euros vers s par la Defra minist re de l environnement britannique depuis 2002 dans le cadre du Sustainable Development Fund ont permis de lever 14 millions de livres 18 8 millions d euros de subventions suppl mentaires et de financer 300 projets pour un total de 17 millions de livre 22 9 millions d euros tels que le soutien d une coop rative de charbon de bois ou un projet de vergers Les Park Authorities subventionnent galement certaines exploitations adoptant
109. e II s agit donc de formuler des hypoth ses sur les recettes perdues du fait de la protection de l espace A minima on peut facilement estimer les recettes que produirait l implantation d un grand h tel au pied de la Sainte Victoire II ne s agirait que de co ts virtuels qui n ont donc pas vocation tre int gr s tels quels dans un bilan conomique Ils peuvent en revanche servir d talon de comparaison avec les b n fices produits par l espace naturel en tant qu il est prot g B n fices potentiels projets de labellisation de l offre touristique et des productions locales Enfin l analyse de la valeur peut s attacher prendre en compte certains b n fices potentiels de la protection de l espace naturel Il s agit de domaines pour lesquels l action du Syndicat Mixte n est pas encore ou peu d velopp e Ce travail se r v le utile pour nourrir la r flexion prospective sur les pistes explorer en mati re de mise en valeur de l espace Les b n fices potentiels encore non exploit s rel vent essentiellement des processus de labellisation ou plus modestement de la mise en avant de la Sainte Victoire ou de l action Grand Site pour valoriser 7 De nombreuses tudes s inscrivent dans cette probl matique de valorisation des am nit s touristiques On peut notamment citer Goldsmith S Hill A 2000 The Kenai National Wildlife Refuge Economic Importance Institute of Social and Economic Research University of Alaska
110. e densification de la zone de moyenne montagne qui touffe progressivement les villages accentuant la pression de la for t et d gradant l quilibre visuel des paysages L absence de l entretien assur par les troupeaux induit une fragilisation du milieu r duction de la diversit v g tale et animale car les esp ces vivant dans un milieu ouvert disparaissent Les zones ferm es et embroussaill es sont plus vuln rables aux incendies les risques d avalanches y sont galement plus nombreux Les voies d acc s inutilis es deviennent inaccessibles aux randonneurs Le mitage du paysage par des r sidences secondaires s accro t Production d externalit s positives qui augmentent la valeur des productions marchandes dans les zones environnantes Quand l exploitation de l cosyst me est limit e voire interdite en raison de la protection de l espace un certain nombre de b n fices marchands sont toujours attribuables l cosyst me travers les externalit s positives qu il engendre pour les zones environnantes en dehors du p rim tre de protection et qui restent valorisables Les activit s de chasse et de p che professionnelle peuvent ainsi se d velopper autour des zones prot g es Les am nit s engendr es par l existence d une zone prot g e de biens naturels poissons gibiers notamment sont valu es gr ce l impact de cette protection sur les zones environnantes Divers indicateurs tels que l
111. e est de 12 par visite La m thode par valuation contingente a permis d estimer la somme maximale que les personnes interrog es taient pr tes verser pour la restauration et le maintien du bon tat du Gardon Par la suite ces r sultats sont extrapol s afin d estimer le b n fice total annuel de l atteinte du bon tat de l eau du Gardon aval il s l ve 2 8 millions d euros Cette analyse permet de montrer que les avantages retir s de la restauration du cours d eau sont sup rieurs aux co ts diff rence nette entre les valeurs d gag es et le co t des actions 60 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s La VET et l ACB repr sentent l approche classique et actuellement dominante de la valeur au niveau international Il s agit d une approche utilitariste qui a renouvel l approche de la valeur intrins que des espaces naturels prot g s qui pr dominait dans les ann es 1970 La valeur est appr hend e l aune de l utilit d gag e par les individus En termes d valuation des politiques publiques cela consacre la pr dominance du crit re d efficacit conomique une politique publique est rentable si elle engendre un b n fice social sup rieur son co t Mais ce faisant l approche comporte de s rieuses limites inh rentes son formalisme Elle ne prend pas sp cialement en compte les dynamiques socio conomiques induites par la protection et les condi
112. e CREDOC a ainsi d velopp une m thodologie d analyse de la transformation des dynamiques conomiques et sociales locales travers la mise en place d un site Natura 2000 sur trois territoires aux caract ristiques socio conomiques contrast es le site de la Crau dans les Bouches du Rh ne le site du Tr gor Go lo dans les C tes d Armor et le massif des Bauges en r gion Rh ne Alpes s agit travers l analyse des retomb es conomiques sur chacun des sites d identifier les modes d adaptation des activit s conomiques dont le territoire est le support face aux exigences d un programme de protection de la biodiversit 32 Bruno MARESCA Anne DUJIN Guy POQUET Martial RANVIER Anne Lise UGHETTO Evaluation conomique et institutionnelle du programme Natura 2000 en France Trois sites tudi s massifs orientaux des Bauges Crau Tr gor Go lo Minist re de l Ecologie et du D veloppement Durable janvier 2008 25 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Evaluation du programme Natura 2000 en France Les diff rents l ments pris en compte dans l analyse des retomb es conomiques Les budgets investis par les pouvoirs publics pour mettre en uvre le programme sont consid r s comme des b n fices qui vont au d veloppement du territoire et stimulent des activit s mettant en valeur la qualit et les am nit s environnementales du site Le d veloppement d activit s no
113. e de 320 les G tes Panda forment un r seau national d h bergement cotouristique r parti sur 33 Parcs Naturels R gionaux 3 Parcs Nationaux et plusieurs sites hors parcs S lectionn s par les Parcs Naturels R gionaux et Nationaux et class s par le WWF ce sont des G tes de France g te rural chambre d h tes ou g te de s jour Les trois axes de cette d marche de labellisation des g tes sont la protection et la promotion de la biodiversit sur les espaces naturels environnant les g tes l attention port e l int gration des principes d co construction dans l am nagement des g tes et l effort r alis pour d velopper les pratiques cologiques au quotidien D apr s les premi res tudes men es par le WWF France la labellisation permet d augmenter d environ 5 semaines en moyenne le temps de location d un g te et de d velopper l activit en dehors de la haute saison Le label s av re particuli rement attractif pour une client le du Nord de l Europe attir e sp cifiquement par l cotourisme On peut tirer de ces r sultats une valuation approximative des retomb es conomiques qu induirait la mise en place d une d marche de lab llisation de l offre de g tes par le Syndicat Mixte Concernant la labellisation des productions locales la d marche initi e par la coop rative viticole pourrait tre transpos e d autres productions embl matiques telles que l huile d olive L estimation de la valeur d une
114. e de l ACB L valuation du programme Natura 2000 en Ecosse constitue une illustration aboutie de ce type d approche L analyse cherche identifier la contribution conomique nette des sites Natura 2000 l chelle macro conomique Une double approche est mise en uvre Au niveau national l analyse met en regard les co ts de gestion des 300 sites Natura 2000 avec les r sultats d une valuation contingente donnant la valeur accord e par les Ecossais la biodiversit Parall lement un travail sur 7 sites jug s repr sentatifs cherche appr hender les diff rents co ts et b n fices issus de la mise en uvre du programme au niveau local Cette approche prend galement en compte la valeur de non usage travers une valuation contingente Toutefois l essentiel de la d monstration repose sur l valuation au niveau national Elle seule fait appara tre un b n fice net significatif 3 Ibid p 84 87 3 Jacobs et al 2004 An Economic Assessment of the Costs and Benefits of Natura 2000 Sites in Scotland Scottish Executive 2004 Environment Group Research Report 2004 05 30 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Dans ce type d approche l enjeu est de savoir si les b n fices issus de la protection de l espace sont sup rieurs ses co ts Et les auteurs cherchent g n ralement montrer que c est le cas L ambition est d argumenter un raisonnement sur l espace prot g co
115. e de la valeur est propos e Ce panorama permet de discuter les hypoth ses conomiques fondatrices des m thodes de valorisation conomique des espaces naturels Dans une seconde partie on pr cise en s appuyant sur une large revue bibliographique internationale quels sont les diff rents l ments de valeur attach s aux diff rentes d marches d analyse de la valeur expos es en premi re partie II s agit donc dans une perspective op rationnelle de faire appara tre quels types de r sultats chaque d marche produit et comment ils peuvent tre mobilis s dans une perspective de prise de d cision publique Ce travail permet d aboutir une vision synth tique des diff rents registres de valeur potentiellement attach s un espace prot g la valeur socio conomique la valeur cologique et la valeur sociale Chacun de ces registres correspond une certaine mani re d appr hender l action publique de protection 5 Maresca B Poquet G Dujin A Ranvier M Ughetto A L 2008 Evaluation conomique et institutionnelle du programme Natura 2000 en France Trois sites tudi s les massifs orientaux des Bauges la plaine de la Crau l estran du Tr gor Go lo Minist re de l Ecologie et du D veloppement Durable 7 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Dans la troisi me partie on propose d prouver sur un contexte concret l analyse des diff rents registres de la valeur afin de r v
116. e du site celui du bassin de vie qui int gre le Pays d Aix et celui de l aire touristique qui inscrit la Sainte Victoire dans un r seau r gional comprenant les Baux de Provence les Calanques A terme la r flexion gagnera tre men e l chelle 6 Bruno MARESCA Anne DUJIN Guy POQUET Martial RANVIER Anne Lise UGHETTO 2008 Evaluation conomique et institutionnelle du programme Natura 2000 en France Trois sites tudi s les massifs orientaux des Bauges Crau Tr gor Go lo Minist re de l Ecologie et du D veloppement Durable 74 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s nationale voire au del compte tenu de l clatement croissant des territoires touristiques au profit des circuits et des r seaux Certains produits touristiques permettent ainsi aux visiteurs japonais de visiter Giverny et la Sainte Victoire dans le cadre d un voyage structur autour du patrimoine artistique Fran ais L impact de l action Grand Site sur les activit s productives Les activit s productives se distinguent des autres en ce qu elles exploitent directement le milieu prot g et que cette exploitation engendre une production dont on peut valuer le prix de march Les montants obtenus repr sentent une valeur d usage direct mettre l actif de l espace et de la gestion qui le met en valeur C est en effet en tant que l espace est g r et prot g qu il est un support propice au d veloppement de cert
117. e est un enjeu important pour la protection et la stabilit du climat et la s questration artificielle est une des pistes explor es par des chercheurs et des entreprises pour att nuer les effets du r chauffement climatique En France la valorisation mon taire des missions de CO2 retenue pour valuer la rentabilit des investissements publics a t fix e par la commission Transports choix des investissements et co t des nuisances pr sid e par Marcel Boiteux Cette commission avait recommand en 2001 de retenir une valeur de r f rence du CO2 de 27 euros la tonne correspondant une valeur du carbone de 100 euros la tonne Au niveau mondial le protocole de Kyoto entr en vigueur en 2005 engage juridiquement les pays qui l ont ratifi r duire leurs missions annuelles de gaz effet de serre sur la p riode 2008 2012 en mettant en place un m canisme d change de permis d missions de CO2 L Europe a mise en uvre partir du ler janvier 2005 un syst me europ en d change de quotas ETS qui couvre environ 45 des missions de CO2 en provenance principalement des secteurs de l nergie et des industries grosses consommatrices d nergie ne concerne pas 48 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s l agriculture l habitat et les transports Ce march a fait merger un prix du CO2 de 20 25 euros la tonne soit un niveau un peu inf rieur la valeur fix e par
118. e fond e sur le savoir M me si les auteurs d veloppent des d finitions sp cifiques pour chacune de ces expressions on peut n anmoins d gager trois caract ristiques principales de l conomie de la connaissance une polarisation croissante sur les biens de haute technologie notamment autour de l information et de la communication et des nouvelles technologies l augmentation des emplois forte 71 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s La notion d conomie de la connaissance renvoie au changement structurel qu ont connu les conomies d velopp es au d but des ann es 1970 qui s est traduit par une r orientation des structures productives vers des activit s reposant plus sur la cr ation l utilisation et la diffusion de nouvelles connaissances La part de l immat riel du travail intellectuel et de la recherche d veloppement dans les processus de cr ation des richesses et dans les richesses elles m mes n a d s lors cess de cro tre Les acteurs conomiques ont modifi leur mani re de produire de la valeur celle ci provient des informations des connaissances et de la capacit des agents apprendre utiliser leurs connaissances et s adapter aux diff rents changements particuli rement travers les processus d innovation L conomie de la connaissance consacre l importance de ce que l on pourrait qualifier de capital intangible c t du capital tangible que repr
119. e la gestion des politiques publiques la mon tarisation de l environnement a l avantage m thodologique de fournir une unit de mesure commune aux diff rentes dimensions d une politique publique consid r s sous la forme d inputs et outputs pour tablir des bilans financiers et permettre des comparaisons Ceci permet par exemple de confronter les co ts et des avantages de l existence d un bien ou d une politique Des comparaisons peuvent ainsi tre effectu es entre plusieurs projets de politiques publiques ou un projet de politique publique et le maintien du status quo ou encore mesurer les changements dans le temps entre une situation initiale et les r sultats d une politique publique On peut ainsi dresser un bilan fictif des co ts et b n fices potentiels induits par un changement de la gestion de l espace On proc de alors l estimation des co ts d opportunit cr es par la protection d un bien environnemental en mesurant les gains potentiels qu entra nerait l exploitation de l espace valu pour le d veloppement d une activit conomique mise en vidence des co ts de la protection Ou dans le cas d un espace naturel non prot g on s attache mettre en vidence les b n fices potentiels de la protection cet espace subissant des d g ts environnementaux mise en vidence des co ts de la non protection Les valuations conomiques sont non seulement une aide la d cision mais galement un instrument de l gitim
120. e la protection et son impact sur les territoires C est le cas pour les d marches d analyse des retomb es conomiques induites par la protection La question du choix de l chelle de valorisation engage alors des questions d interpr tation complexes Souvent l chelle territoriale retenue est locale ou r gionale Dans cette d marche en effet il s agit avant tout d valuer les transformations du syst me socio conomique travers la dynamique de protection de l espace Mais un certains nombre d activit s conomiques ont des p rim tres de rayonnement sup rieurs celui du site lui m me Le plus souvent il s agit du bassin d emploi correspondant ou de l chelle r gionale voire au del Le raisonnement de l analyste est tr s territorialis puisqu il s agit de voir sur le site si un processus de cr ation de valeur se met en place travers la protection de l espace et quelles activit s il concerne Il est pour cela n cessaire de d finir le territoire pertinent pour raisonner les enjeux relatifs la protection Cela passe par un travail d analyse des sp cificit s socio conomiques du territoire dans lequel s inscrit l espace prot g et de l chelle de d ploiement des activit s conomiques concern es par le dispositif de protection afin d tablir une chelle pertinente de d finition de la valeur 3 2 Quelle place donner aux pr f rences individuelles La seconde question que soul ve la mise en pl
121. ego University of California Claeys Mekdade C et al 1999 Approche critique et mise en uvre de la m thode d valuation contingente un dialogue entre conomiste et sociologue Natures Sciences Soci t s n 7 35 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 3 3 Que mesure t on en d finissant la valeur gt d un espace naturel prot g Enfin la question de la d finition de ce qui est effectivement mesur travers les d marches d analyse de la valeur m rite d tre pos e En effet les quatre types de d marches pr sent s ont tous pour finalit de mesurer la valeur conomique des espaces prot g s cette valeur tant abord e sous des angles diff rents En cons quence la question de ce qui est mesur travers l analyse est donc centrale et pourtant assez peu abord e par les auteurs S agit il de d terminer la valeur de l actif environnemental en tant que tel pouvant tre int gr e un bilan conomique La valeur doit elle tre au contraire appr hend e comme relative un tat donn d usage de l espace et de mise en valeur du site donc relativement la politique publique qui le prot ge et le valorise Pour comprendre les questions soulev es par cette notion de valeur conomique dans le cadre de l valuation mon taire des biens environnementaux il est utile de revenir sur une distinction qui s est op r e dans l histoire des sciences conomiques entre
122. ement 1996 Les auteurs estiment la valeur des services cologiques fournis par les insectes au moins 57 milliards de dollars 38 milliards d euros aux Etats Unis Les auteurs consid rent que leur estimation globale est relativement basse notamment parce qu ils ne disposent pas des donn es n cessaires l valuation d autres services fournis pas les insectes sauvages Ces autres services peuvent potentiellement tre importants et s lever plusieurs milliards de dollars Ce montant se r partit comme suit 0 38 milliards de dollars 23 milliards d euros li s l enfouissement des d jections animales 4 49 milliards de dollars 3 milliards d euros pour la protection des cultures contre les herbivores 3 07 milliards de dollars 2 milliards d euros pour la pollinisation justifie de plus amples investissements dans la conservation de ces services et 49 95 milliards de dollars 33 milliards d euros pour les loisirs 46 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Fonction de protection des risques naturels Outre la pr servation de la biodiversit les cosyst mes remplissent une fonction de protection contre divers risques naturels tels que les inondations les incendies etc L encore c est en tant que l cosyst me est pr serv qu il est capable de remplir cette fonction C est donc le b n fice li la protection de l espace qui est indirectement mesur Inversement quand on a af
123. ement actuel d enqu tes d opinion et de r f rendums d initiative locale qui ont pour but de l gitimer davantage l action publique par des proc dures largissant les d terminants de la d cision publique au del des avis des seuls experts et gestionnaires Ces initiatives se sont multipli es suite aux blocages de processus de d cision publique par la soci t civile comme ce fut le cas du projet d am nagement d une portion d autoroute Lyon Balbigny qui fut abandonn apr s 24 ans de discussion Les enqu tes publiques sont alors consid r es comme un moyen d anticiper de telles oppositions pour ventuellement modifier les modalit s d un programme public ou simplement att nuer les forces de r sistance en les associant la d finition du projet La mobilisation des outils conomiques par exemple des m thodes de l valuation contingente ou de la mod lisation des choix pour recueillir et agr ger les pr f rences individuelles part du principe que les citoyens sont les meilleurs juges de l utilit qu ils retirent des politiques publiques Le recours l valuation conomique est dans ce cas pens comme une proc dure plus d mocratique pour la d cision publique doivent tre adopt s les programmes maximisant le bien tre de chaque individu sans d grader le bien tre d un autre adoptant les vertus du march telles qu interpr t es par l optimum par tien La recherche d un tel optimum implique de cr er l unanimit dans la
124. ent Therapy Health Economics vol 7 pp 31 38 101 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Analyse conjointe quelques cas d tude Acito F and Jain AK 19801 Evaluation of Conjoint Analysis Results A Comparison of Methods Journal of Marketing Research Alpert M 1971 Definition of Determinant Attributes A Comparison of Methods Journal of Marketing Research n 8 pp 184 191 B cker F et alii 1991 Pays d origine et qualit s cologiques comme caract ristiques des biens de consommation durable une analyse comparative du comportement des consommateurs fran ais et allemands Recherches et applications en marketing vol 6 n 391 pp 21 30 Carmone F G et alii 1978 Robustness of Conjoint Analysis Some Montecarlo Results Journal of Marketing Research May pp 300 303 Faivre J P et Schwoerer J 1975 Nouvelle approche des choix des consommateurs Le mod le trade off Revue Fran aise du Marketing Cahier 55 Green P E et Srinivasan C N 1990 Conjoint Analysis in Marketing New Developments with Implications for Research and Practice Journal of Marketing Octobre pp 3 19 Green P E et Rao V R 1971 conjoint measurement for quantifying judgmental data Journal of Marketing Research n 8 pp 355 363 Holmes T Adamowicz W 2003 attribute based methods in A Primer on the Economic Valuation of the En
125. ente Etudes et recherches en Economie Publique n 1 Bonnieux F 2001 M thode d valuation contingente et d cision publique Troisi me cycle romand d conomie politique Crans Montana Boursin J L 1995 Pr f rences individuelles et choix collectifs Paris Economica Carson R T et alii 2000 Contingent Valuation Controversies and Evidence San Diego University of California Claeys Mekdade C et alii 1999 Approche Critique et Mise en Oeuvre de la M thode d Evaluation Contingente Un Dialogue Entre Economiste et Sociologue Natures Sciences Soci t s n 7 Davis R K 1963 Recreation Planning as an Economic Problem Natural Resources Journal vol 3 n 239 249 Guillaume H et alii 2002 Gestion publique L Etat et la performance Paris Presses de Sciences po et Dalloz Guillaume H 1972 L analyse co t avantage et la pr paration des d cisions publiques Revue Economique volume 23 num ro 3 Grelot F 2004 Gestion collective des inondations peut on tenir compte de l avis de la population dans la phase d valuation conomique a priori Th se de doctorat ENSAM Paris chapitre 4 Huet P 1973 L exp rience fran aise de rationalisation des choix budg taires Paris PUF Jorgensen B S et alii 2000 Protest Responses in Contingent Valuation Environmental and Resources Economics n 14 pp 131 150 Le Gall Ely M Robert Demontrond P 2005
126. eries sont g r es un tel recul de la mangrove engendrerait des pertes estim es 100 000 US par an soit 77 000 euros attribu es pour moiti une baisse de production de coquillages et crustac s et pour l autre moiti un recul de la p che de poissons d mersaux Dans l hypoth se o les p cheries sont en libre acc s les pertes d pendent de la sensibilit des consommateurs aux variations de prix En effet les pertes sont sup rieures quand les consommateurs y sont peu sensibles 132 000 US ou 105 000 euros Lorsque les consommateurs sont tr s sensibles aux variations de prix les pertes sont inf rieures 40 000 US soit 31 500 euros La valeur des services rendus par les insectes sauvages le cas des Etats Unis Estimer la valeur des services fournis par les insectes sauvages en particulier la pollinisation la protection des v g taux contr le des insectes nuisibles aux cultures la d gradation de la mati re organique et la nutrition de la faune M thode comme dans la plupart des cas de mesure des services environnementaux c est la m thode des co ts vit s qui est privil gi e R sultat Les insectes constituent une ressource alimentaire essentielle pour la faune sauvage source d activit s r cr atives telles que la chasse la p che ou encore l observation d oiseaux Les citoyens am ricains d pensent environ 60 milliards de dollars 42 millions d euros dans ces activit s recens
127. es Les communes repr sent es depuis 2001 par la Communaut d agglom ration du Pays d Aix en Provence le D partement des Bouches du Rh ne et la R gion Provence Alpes C te d Azur ont cr en ao t 2000 le Syndicat mixte Concors Sainte Victoire pour d velopper un projet commun sur ce territoire ayant pour objet la mise en valeur et la protection du milieu naturel et culturel en rassemblant leurs moyens et comp tences Ces missions sont assur es dans le cadre d un projet territorial global et pluriannuel Sa finalit est de contribuer 57 Syndicat Mixte D partemental des Massifs Concors Sainte Victoire Projet territorial des massifs Concors Sainte Victoire octobre 2003 p 5 66 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s l organisation l animation et la mise en oeuvre de politiques publiques et priv es en mati re de pr vention des incendies d am nagement du territoire de pr servation de la biodiversit de soutien aux activit s agricoles et sylvicoles d accueil et d information des publics 8 Le projet territorial s articule autour de trois axes d action principaux la gestion des massifs forestiers pour la pr vention des incendies la pr servation du patrimoine culturel et naturel et l accueil des publics dans le cadre des principes de d veloppement durable La premi re caract ristique du site des massifs de Concors et de Sainte Victoire est qu il s agit d
128. es enjeux relatifs la protection d un site Deux voies sont possibles qui engagent des usages diff rents de la valeur On peut consid rer que la valorisation conomique d un espace naturel prot g a pour finalit d tablir la justification des d penses engag es par les pouvoirs publics et des adaptations impos es au syst me conomique par les b n fices issus de cette protection notamment la valeur que la soci t reconna t au site Dans ce cas il est pertinent de retenir l chelle d investigation laquelle les co ts entra n s par la protection sont compens s par la cr ation de valeur soit le plus souvent l chelle nationale L analyse co t b n fices prend le plus souvent ce parti et la plupart des travaux valorisent le bien l chelle nationale non seulement parce que les bilans co ts b n fices tablis l chelle locale seraient bien souvent d ficitaires les co ts de protection sont rarement de nature pouvoir tre compens s par les seules retomb es l chelle du site mais galement car les politiques publiques de protection sont le plus souvent financ es une chelle qui d passe celle du site a minima le d partement ou la r gion ce qui am ne logiquement analyser la valeur l chelle correspondante Mais il est galement possible de retenir une chelle de valorisation plus fine quand l analyse de la valeur cherche tayer le raisonnement sur les conditions de mise en uvre d
129. es activit s Ces dynamiques ont des effets conomiques qui peuvent tre valu s La compl mentarit entre le maintien de l activit de chasse et les objectifs de gestion du milieu a pour cons quence le d veloppement d une coop ration troite entre le gestionnaire et les chasseurs autour du d veloppement des cultures cyn g tiques Le premier met en uvre les travaux de d broussaillage et de dessouchement tandis que les seconds labourent et s ment Parall lement le GICF touche un certain nombre de subventions Conseil g n ral et R gion notamment pour assurer le d veloppement des cultures cyn g tiques Les b n fices conomiques retir s par les chasseurs de la politique de protection de l espace peuvent tre regard s comme l effet direct du processus de coop ration autour de la mise en uvre du 74 On retiendra ici la d finition de la gouvernance de Patrick Le Gal s un processus de coordination d acteurs de groupes sociaux et d institutions en vue d atteindre des objectifs d finis et discut s collectivement P Le Gal s Gouvernance in L Boussaguet S Jacquot P Ravinet 2006 Dictionnaire des Politiques Publiques Paris Presses de Sciences Po 80 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s programme de gestion De m me la coop ration entre les agriculteurs et le Syndicat Mixte est galement le fruit d une concordance d objectifs le Syndicat cherchant
130. es ann es 1 2 La fonction sociale des cosyst mes Au del des b n fices conomiques directement lisibles sur les march s les dispositifs de protection des espaces naturels engendrent des modifications des quilibres socio conomiques qui peuvent constituer un b n fice social mettre l actif de l cosyst me Diff rentes approches permettent ainsi de mesurer la valeur des services ducatifs r cr atifs et sanitaires attach s aux cosyst mes Certains r sultats mettent galement en lumi re le r le de la protection d un espace dans le d veloppement rural des r gions concern es Services ducatifs et recherche Les cosyst mes prot g s remplissent une fonction sociale de conservation d un stock de biens naturels scientifiquement remarquables permettant l tude et l observation Les b n fices de ce type de service peuvent tre valu sur plusieurs plans l attractivit du site pour l observation pour le voyages ducatifs classes vertes pour les activit s de recherche Cette attractivit peut conduire au d veloppement de structures d accueil sp cialis es qui engendrent des retomb es conomiques Les espaces prot g s sont pour les scientifiques des terrains d investigation privil gi s en raison du faible degr de perturbation et d anthropisation des cosyst mes De plus les gestionnaires des r serves deviennent souvent des auxiliaires des quipes de recherche notamment pour
131. es fournis par les esp ces Enfin les esp ces de la flore et de la faune sont susceptibles de fournir un certain nombre de services Valorisables dont celui de pollinisation Comme pour le pi geage de carbone il est a minima possible de s appuyer sur des travaux existants pour estimer la valeur de ce type de service Les travaux sur la contribution de la fonction de pollinisation au PIB am ricain peuvent servir de base L approche de la valeur par l cosyst me est diff rente de l approche par le territoire qui pr vaut dans l analyse des retomb es socio conomiques Plus syst mique elle est moins attach e l tude du contexte local et donc moins orient e sur la compr hension des m canismes induits par l action publique On pourrait en effet estimer pour tous les espaces prot g s des volumes de services rendus par hectare d cosyst mes In fine les r sultats obtenus ont un usage plus prescriptif en termes de politique publique puisque c est au regard du volume de b n fices produits par l cosyst me que l action de protection se trouve justifi e 7 Dans le cadre de cette tude il s agissait d un chantillon de population riveraine du site D autres choix d chelle d analyse peuvent cependant tre retenus en fonction des objectifs assign s l enqu te 80 Losey J E et Vaughan M 2006 The Economic value of Ecological Services Provided by Insects BioScience April 2006 vol 56 No 4 85 La va
132. es principaux BSE de mani re chiffre leur apport l conomie locale et nationale II s agit en premier lieu d analyser la perte conomique r sultant de la sous utilisation ou de la d terioration de certains BSE Mais au del de ce premier objectif la d marche permet d tayer le raisonnement en termes d alternatives de mode de gestion des ressources en valuant le caract re durable de l exploitation en fonction de l intensit des pr l vements et des techniques d exploitation 2 Le CREDOC est actuellement engag dans la r alisation de ce travail concernant la France pour le MEEDDAT 2 N 2004 La valeur du capital naturel dans les r gions peupl es du Canada Publi par Canards lllimit s Canada et Conservation de la Nature Canada 30 R f rence Nicaragua 22 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Contribution des biens et services de la r gion Atlantique au PIB du Nicaragua L approche repose sur un traitement secondaire de sources de donn es existantes pour quantifier les flux physiques quantit s produites et conomiques en fonction des prix du march de b n fices issus du territoire L exercice de valorisation utilise quation g n rale suivante U gt P C xQ O U est le b n fice pour un bien ou service P le prix du march r el ou fictif C le co t de production Q le volume produit Les r sultats font appara tre le cumul du produit
133. es que la sant ou la pr servation contre les risques naturels La protection et la bonification du capital naturel contribuent par exemple accro tre la qualit de l eau et en abaisser les frais de traitement att nuer les crues r duire les missions nettes de gaz effet de serre rehausser la qualit de l air et produire de nombreux autres avantages soci taux tangibles et intangibles Bien que fond e sur un savoir naturaliste ou cologique cette approche n est donc pas pour autant d connect e de la r flexion sur les politiques publiques bien au contraire Elle permet notamment de mettre en lumi re que les d cideurs font des choix inefficaces lorsqu ils affectent des terres des utilisations qui d truisent ou d gradent le capital naturel C est galement sur la notion de service rendu par les cosyst mes que se fondent les valuations ex ante de nombreux projets d am nagement II s agit alors de mettre en balance les co ts issus de la perte de service du fait de la d gradation de l cosyst me avec les b n fices r sultants de la mise en place du projet L valuation des services rendus par les cosyst mes doit permettre de fournir des donn es sur les attributs et les quantit s physiques du capital naturel ainsi que sur leur volution au fil du temps et d am liorer les processus d cisionnels sur les usages de l espace privil gier la lumi re de l analyse de la valeur des services rendus Cel
134. espace qui peuvent tre faits 1 Toutefois si les consentements payer constituent la mani re la plus vidente de mesurer la valeur accord e cette dimension culturelle et symbolique de l espace prot g d autres approches sont possibles Dans le cas de la Sainte Victoire en effet il est possible de recourir des modes de valorisation fond s sur l analyse de m canismes marchands L existence d un march de l art permet de quantifier la valeur des tableaux de C zanne repr sentant la Sainte Victoire A minima cette approche ais e mettre en uvre peut tre utilis e pour fournir un talon de comparaison avec les r sultats obtenus travers les consentements payer Les tableaux de C zanne repr sentant la Sainte Victoire constituent le premier ressort de 81 Cette analyse est actuellement men e dans le cadre de l tude en cours sur les retomb es conomiques du Grand Site Sainte Victoire 87 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s valorisation de l espace et ce qui a justifi A ce titre leur valeur marchande doit tre prise en compte dans l analysef Le patrimoine vernaculaire historique et religieux le patrimoine arch ologique et pal ontologique et les paysages traditionnels de Provence constituent d autres supports de valeur patrimoniale de l espace prot g Ce patrimoine fait l objet d une attention et d une action de mise en valeur de la part du Syndicat Mixte
135. eur Ce faisant ils ont d velopp une approche enti rement subjective de la valeur conomique selon laquelle la formation des prix ne d pend que de l utilit du bien et de son appr ciation par le consommateur Cette conception de la valeur conomique expression de d sirs individuels et subjectifs estimation par les individus de la capacit d un bien satisfaire leurs besoins exprim e par les prix de march a t dominante au XXe si cle Mais les limites d une conception de la valeur conomique r duite la valeur d change d j d nonc es par Marx sont apparues clairement au cours des deux derni res d cennies Le concept de valeur d usage a regagn en importance dans le cadre d interrogations croissantes sur le caract re durable du d veloppement conomique et l importance des questions environnementales Les probl matiques environnementales ont en effet pos avec une acuit particuli re la question des externalit s positives ou n gatives engendr es par l activit conomique La n cessit de les prendre en compte dans le bilan conomique final d une 36 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s entreprise ou d une politique a amen un certain nombre d auteurs revaloriser la notion de valeur d usage La mon tarisation des biens environnementaux et notamment des espaces naturels prot g s cherche entre autres r pondre un besoin d estimation des prix de biens dot s
136. faire des cosyst mes d grad s ne remplissant plus ou moins bien leur role naturel de protection l analyse se focalise sur l estimation des dommages dans un milieu alt r La m thode utilis e consiste mon tariser soit le co t de la disparition du service rendu m thode des co ts vit s soit le co t qu engendrerait le fait d avoir le remplacer de mani re artificielle bassins de r tention de crue coupe feu par exemple m thode des co ts de remplacement Parcs prot g s du New Brunswick Canada valuer les conomies r alis es par la protection de zones bois es M thode Le cabinet Gardner Pinfold Consulting economists limited s est attach tudier l impact des 8 zones prot g es en termes de co t avantage R sultat La mesure de protection permettrait d exclure les incendies dus l exploitation foresti re min rale et autres activit s industrielles Ceux ci ont caus 16 incendies en 1998 sur une surface de plus de 67000 hectares ce qui reste marginal Cependant il faut noter que le Canada ne conna t pas un risque lev d incendie Aussi il est important de souligner que ce r le de pr vention des risques d incendie se verrait renforc dans le cas d une transposition une zone m diterran enne Un bon exemple d cosyst mes rendant des services cologiques multiples est fourni par les mangroves Ces milieux offrent un contexte remarquable pour l application des m
137. fier l action publique de protection mais cette derni re qui est facteur de dynamisation conomique et sociale pour un territoire et peut ce titre tre productrice de valeur Ce travail de recherche vise montrer comment deux visions de la valeur entrent en tension d s lors que l on s attache valuer conomiquement les espaces naturels prot g s qui ont chacune des implications fortes sur le plan la fois conceptuel qu entend t on par valeur des biens publics m thodologique comment mesurer cette valeur et op rationnel comment les r sultats peuvent ils tre utilis s La premi re fond e sur les outils th oriques de l conomie environnementale d veloppe une vision normative de la valeur o le chiffrage constitue le crit re de jugement de l efficacit de l action publique de protection La seconde propose une approche plus relative de la valeur comme construite travers la mise en uvre d une politique publique de protection sur un territoire donn et l interaction de groupes d acteurs autour des enjeux de protection La premi re partie de ce document part de l hypoth se de la Banque Mondiale selon laquelle la valeur d un espace naturel prot g est le fruit d une construction th orique qui engage un certain mode de questionnement vis vis de l espace consid r lui m me tributaire des objectifs op rationnels attach s l analyse de la valeur Une typologie des diff rentes d marches d analys
138. haque parc naturel et exprim s en US de 1982 Les impacts conomiques sont tr s variables entre les parcs l int rieur d un m me tat par exemple en Caroline du Sud le rendement brut total associ au Parc de Myrthe Beach est estim 259 millions US alors que celui du Parc National de Table Rock est d environ 10 millions de Ces diff rences s expliquent par les diff rences dans la fr quentation totale annuelle et la part de visiteurs venant d un autre tat De m me les impacts conomiques des d penses r cr atives varient consid rablement d un tat l autre Les param tres explicatifs sont les m mes que pr c demment Ainsi pour s affranchir de l influence de la fr quentation totale annuelle et comparer les r sultats entre eux les auteurs calculent des coefficients multiplicateurs ratio effet total effet direct Ces coefficients fournissent un moyen d valuer les impacts conomiques potentiels des d penses de loisirs L ampleur de ces coefficients multiplicateurs sugg re que les impacts conomiques des 55 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s d penses r cr atives sont relativement importants sur les diff rents sites et dans les diff rents tats Par exemple le coefficient multiplicateur du revenu total varie entre 2 01 en Caroline du Sud et 2 83 dans le Tenessee Cela signifie que pour chaque revenu total directement g n r par une augmentation des d
139. ience for Conservation 119 Department of Conservation Wellington Lindberg K and Denstadli J M 2004 Impact of national park visitation on rural economies and government revenue in queensland Examples of girraween eungella daintree and carnarvon Sustainable Tourism Cooperative Research Centre 69 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s les emplois induits sont li s l ensemble des retomb es conomiques de moyen et long termes n ayant pas de rapport direct avec l organisme gestionnaire Les emplois directs cr es par le Syndicat Mixte et ses partenaires institutionnels Parce qu il s agit des emplois cr s directement en rapport avec la gestion de l espace les sources de donn es sont relativement accessibles et identifiables Concernant les emplois cr s par la structure elle m me le gestionnaire a bien entendu le d tail des emplois cr s la fois permanents et saisonniers ainsi que leur volution sur longue p riode ce qui permet de mesurer le d veloppement de l activit de la structure La difficult est un peu plus grande concernant la comptabilisation des emplois cr s par les partenaires Les emplois directement assign s la gestion du site n apparaissent pas toujours de mani re vidente Par exemple dans le cas du Conseil g n ral ou de la Communaut de communes du Pays d Aix la cr ation de certains emplois peut tre li e la pr sence du Grand Site C est
140. igences de la protection en mobilisant pour cela un savoir d expert tandis que les professionnels les r sidents ou les usagers fondent leur approche du territoire sur la mobilisation d un savoir forg travers les usages ou la pratique professionnelle Enfin les lus locaux occupent une position de m diation entre l univers des connaissances issues de la science et de l expertise cologique et celui des pratiques et les usages professionnels de l espace Promoteurs de la protection de l espace naturel qu ils g rent ils sont en m me temps des acteurs soucieux du d veloppement socio conomique de leur territoire Les processus d interaction et de compromis entre ces types d acteurs orientent la mise en uvre des actions de protection Ces derni res impliquent souvent pour atteindre leurs objectifs la mobilisation de cat gories d usagers ou de groupes professionnels dont le maintien ou l adaptation des pratiques peuvent tre b n fiques au milieu Dans le cas du Grand Site Sainte Victoire c est notamment le cas des chasseurs des forestiers et des agriculteurs L expertise scientifique a en effet r v l que ces activit s sont b n fiques au milieu naturel et vont globalement dans le m me sens que les objectifs de protection Le savoir technique et scientifique entre alors en interaction avec les approches professionnelles afin qu mergent de nouvelles formes de gestion des territoires rendant compatible protection et maintien d
141. investis sont ils toujours consid r s comme des co ts Par ailleurs l ACB adopte une vision large de la valeur en mobilisant la notion de valeur conomique totale pour appr hender les b n fices Ainsi non seulement les b n fices issus des usages de l espace prot g sont pris en compte mais galement les valeurs hors usage L valuation de l action publique n est donc pas r duite l analyse par les experts des co ts et des b n fices attendus de chaque projet Elle se fonde sur les pr f rences de la population affect e par la d cision par le biais des consentements payer des agents Ces consentements payer cens s repr senter ce quoi les agents sont pr ts renoncer en termes d autres opportunit s de consommation fournissent les mesures mon taires de leur variation de bien tre pour accepter le changement de leur situation associ la r alisation d un programme d action Les principaux fondements de l analyse co ts b n fices classique sont au nombre de trois Tout d abord les b n fices et les co ts sont respectivement d finis comme des augmentations et des r ductions de bien tre humain ou de l utilit pour utiliser le vocabulaire conomique Un projet ou une politique satisfont au crit re co ts b n fices si leurs b n fices sociaux sont sup rieurs leurs co ts sociaux Par ailleurs la soci t est ici appr hend e comme la somme des individus qui la composent IlI faut donc entendre pa
142. ion des territoires par les r serves sont compar s aux donn es disponibles sur la situation conomique avant l implantation des r serves I appara t alors que Les r serves fournissent moins d emplois directs l hectare que l agriculture mais plus que la gestion des landes et l exploitation foresti re Elles permettent la cr ation de beaucoup plus d emplois induits que les activit s traditionnelles travers la consommation de biens et de services par la r serve et par le personnel 31 Anna Schiel Matthew Rayment Graham Burton RSPB Reserves and local economies RSPB Conservation Division 2002 24 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Le d veloppement de l activit touristique qu elles engendrent permet lui seul de doubler l impact en emplois par rapport celui des autres activit s L ensemble des r serves fournit environ 320 emplois ETP sur l ensemble du Royaume Uni Cela correspond pr s de 8 emplois pour 1000 ha Toutefois le nombre d emplois l hectare varie sensiblement d une r serve l autre Il est plus lev pour les petites r serves qui attirent de nombreux visiteurs que pour les r serves plus grandes caract ris es par un mode de gestion plus extensif L essentiel de ces emplois r sulte de cr ations directes de postes par les r serves et des d penses effectu es par les visiteurs qui stimulent l conomie locale La plupart de ces emp
143. ion remplies par les cosyst mes telles que la fourniture d oxyg ne le pi geage de carbone ou la protection contre les crues et des b n fices fournis par l cosyst me en tant que support de pratiques culturelles et r cr atives Typologie des services rendus par les cosyst mes Source Millenium Ecosystem Assessment 2003 Services Services de r gulation Services culturels et d approvisionnement climat protection des r cr atifs eau nourriture mati res a sols premi res Services de support N cessaires la production de tous les autres services cosyst miques formation des sols Le Millenium Ecosystem Assessment est un programme de recherche international dont l objectif est de promouvoir diff rentes chelles r gionale nationale continentale le d veloppement de d marches de quantification des biens et services cosyst miques et 21 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s d analyse de leur contribution au bien tre humain Cela implique un travail de recueil de donn es qui permette de fixer des ordres de grandeur de la valeur conomique tir e de l exploitation des ressources des cosyst mes Le raisonnement est fondamentalement de nature comptable puisqu on mesure la valeur des actifs que fournissent les cosyst mes afin de les prendre en compte dans des bilans conomiques d une part et dans le processus d cisionnel d allocati
144. ir une propension payer pour un bien dont ils n ont pas l usage Dans ce cas de figure il n est d autre moyen pour les amener d clarer leurs pr f rences que de recourir l enqu te Sur le Grand Site Sainte Victoire la valeur sociale repose la fois sur la dimension patrimoniale du site travers l h ritage c zannien la valeur paysag re celle des sites pal ontologiques du patrimoine b ti et le fait qu il s agisse d un espace propice de nombreuses pratiques r cr atives escalade parapente randonn e La mesure de cette dimension de la valeur pose n anmoins des questions d interpr tation particuli rement complexes notamment celle de savoir ce qui est mesur travers l analyse du comportement des agents ou leur consentement 86 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s payer Tandis que de nombreux travaux voient dans l expression des consentements payer individuels la valeur du bien naturel en lui m me il para t maints gards plus pertinent de consid rer que la valeur exprim e renvoie l espace en tant qu il est g r et mis en valeur C est donc l action publique qui est valoris e 4 1 La valeur du patrimoine culturel La Montage Sainte Victoire tire une large part de sa valeur sociale de h ritage C zannien travers lequel elle fut consacr e comme site remarquable au titre de la loi de 1930 Cette valeur est tangible travers la renomm e nationale
145. isation possibles attach es aux espaces Natura 2000 fournit n anmoins de nombreuses pistes pour d finir la valeur de l utilisation de l image de l espace naturel par une activit productive Concernant le Grand Site Sainte Victoire une coop rative viticole a d velopp une appellation Sainte Victoire Le b n fice retir de cette d marche constitue une valeur mettre l actif de l espace naturel prot g travers l utilisation commerciale de l image de la Sainte Victoire La source de donn es pour proc der la mesure de cette valeur est l volution du chiffre d affaire de la coop rative qui a adopt cette appellation depuis que celle ci a t mise en place Le diff rentiel entre l avant et l apr s donne une lecture de la dynamique conomique impuls e par la mobilisation de l image de l espace comme argument de vente Pour solidifier l analyse il est 58 Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc Roussillon 2006 Labels et Natura 2000 Du territoire au terroir valuation des opportunit s de labellisation des sites applicables en Languedoc Roussillon CEN 76 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s galement possible de comparer l volution du chiffre d affaire avec celui des producteurs qui ne font pas partie de la coop rative L impact de l action Grand Site sur les autres activit s Outre les activit s productives l existence de l espace prot g peut avoir des
146. ise montrer comment l valuation de la valeur conomique des espaces naturels peut r pondre diff rentes questions op rationnelles dans le champ des politiques publiques L valuation ne d signe pas une seule et m me activit et la question apparemment simple quelle est la valeur d un cosyst me peut tre interpr t e de mani res diff rentes Cela peut vouloir dire demander quelle est la valeur du flux actuel de b n fices fournis par cet cosyst me par exemple ou la valeur du flux de b n fices futurs Cela peut aussi vouloir dire s interroger sur l int r t qu il y a conserver cet cosyst me plut t que d en transformer l usage Ces interpr tations de la question sont souvent consid r es comme synonymes alors qu il s agit de questions tr s diff rentes et que la r ponse l une sera incorrecte pour r pondre l autre 7 2 Traduction libre d apr s S Pagiola K Von Ritter Joshua Bishop 2004 Assessing the Economic Value of Ecosystem Conservation The World Bank Environment Department paper N 101 27 Ibid p 2 20 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Une distinction essentielle est notamment tablie entre des approches qui visent quantifier le flux de b n fices induit par un cosyst me prot g et la contribution de ce dernier l activit conomique selon une approche de comptabilit nationale r gionale ou locale et les ap
147. it de l action humaine avec le maintien d une vie sur terre est alors formul qui consacre la fois l id e d une valeur propre des espaces naturels et celle d une responsabilit d ordre thique leur gard Pour autant sur le plan de la d finition des politiques publiques et des modes d usage de l espace promouvoir dans ce contexte des lectures diff rentes du rapport entre d veloppement conomique bien tre humain et environnement se sont succ d es Une premi re conception dominante au d but des ann es 1970 est celle de valeur intrins que qui postule l existence d une valeur attach e tout bien naturel en tant qu il existe et est unique A ce seul titre il m rite d tre prot g On a vu que le mouvement Deep Ecology a t le fer de lance de cette approche au demeurant critiqu e pour la radicalit de ses positions notamment le fait que le d veloppement social et conomique ne peut en aucun cas servir de justification la d gradation de l environnement A cette vision s est oppos e une approche instrumentale et anthropocentr e de la valeur des espaces naturels cette derni re tant valu e l aune de l utilit qu en retire la soci t La notion de capital naturel est au centre de cette vision en tant que facteur de production essentiel mais n glig par le mode de pens e l origine de la seconde R volution industrielle de la fin du XIXe si cle qui a introduit des crit res
148. ite Sainte Victoire du point de vue de la biodiversit a t consacr e par la mise en place du programme Natura 2000 pour lequel le Syndicat Mixte est op rateur avec pour fonction de mettre en uvre des actions de conservation des diff rentes esp ces et des inondations peut on tenir compte de l avis de la population dans la phase d valuation conomique a priori Th se de doctorat ENSAM Paris chapitre 4 78 La base de donn es Gaspar recense les v nements climatiques et catastrophes survenues dans l ensemble des d partements fran ais et propose une valuation des dommages et co ts associ s http www prim net professionnel procedures_regl avertissement html 84 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s habitats naturels embl matiques au niveau europ en et de d velopper des modes d usage de l espace favorables au maintien de cette biodiversit L valuation de la valeur d existence de ce patrimoine naturel remarquable du site peut se faire travers la mise en place d une enqu te d valuation contingente qui invite les r pondants d clarer leur consentement payer pour un sc nario hypoth tique ou non de d veloppement d une action de protection d une ou plusieurs esp ces ou habitats Le consentement payer pour la sauvegarde des esp ces concern es donne la mesure de la valeur du service de protection de la biodiversit rendu par l cosyst me prot g De mani
149. itique publique dans le droit fil de la pens e de Keynes 57 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 3 LA VALEUR ECONOMIQUE TOTALE ACCORDEE AU BIEN PUBLIC PROTEGE Les approches fond es sur la Valeur Economique Totale VET des biens environnementaux contribuent largir le spectre des dimensions de la valeur des espaces naturels prises en compte La VET englobe en effet deux types de valeurs de nature diff rente les valeurs d usage et les valeurs hors usage ou usage passif deux registres qui sont appr hend s diff remment Les valeurs d usage correspondent l utilisation effective des ressources de l espace naturel par exemple le paturage ou la p che professionnelle et des services qu il est susceptible de rendre par exemple l cotourisme ou la sequestration de carbone On distingue g n ralement l usage direct du milieu travers les activit s productives ou r cr atives de l usage indirect qui renvoie aux diff rents services rendus par l cosyst me par exemple la pr servation de ressources en eau l pandage de crues La valeur hors usage souvent appel e valeur d existence est une dimension tr s diff rente 1l s agit d une valeur appr hend e au niveau des individus qui rend compte de l importance patrimoniale que rev t l espace naturel aux yeux des populations concern es locales r gionales nationale Elle est appr hend e travers le conse
150. itoire de l espace prot g La litt rature internationale montre que le pastoralisme exploitant les plantes fourrag res naturelles la sylviculture et la p che sont les productions les plus r pandues au sein des espaces prot g s mondiaux Dans les espaces prot g s o l exploitation des productions naturelles est souvent plus contr l e qu ailleurs en particulier dans les pays industrialis s la qualit g n ralement attach e aux productions absence d intrants chimiques conditions de production respectueuses du milieu en fait un vecteur de valorisation sp cifique Dans le cas d une interdiction pure et simple d exploitation la protection de l cosyst me peut engendrer des externalit s positives pour des productions situ es aux marges de l espace prot g Outre les aspects strictement mon taires l valuation de la valeur des productions marchandes dans les espaces prot g s s attache galement prendre en compte la sp cificit de ces espaces et notamment le fait que les conditions de production y sont diff rentes afin de voir comment ces sp cificit s participent des b n fices rendus par les cosyst mes L analyse de la valeur nourrit alors la r flexion sur les modes de d veloppement conomique d velopper dans les espaces prot g s Inversement l approche par les biens et services peut mettre en vidence les pertes conomiques induites par la d gradation de l cosyst me et par voie de cons q
151. itoires diff rents l aune des m mes instruments de mesure afin d engager un d bat largi sur la conduite de leur action IlI s agit de plus en plus d une condition la reconnaissance de la l gitimit de leur d marche D terminer la valeur d un espace prot g est donc une pr occupation de plus en plus pr sente dans le champ des politiques publiques la crois e de diff rentes probl matiques qui touchent la fois la conduite des politiques environnementales et l exigence valuative la prise en compte des externalit s n gatives dans les bilans conomiques et la mont e en puissance de l avis de la population dans les processus de d cision publique En cons quence d terminer la valeur d un espace naturel peut recouvrir des objectifs diff rents en fonction du contexte de politique publique consid r et qui n cessitent d tre traduits pr cis ment travers la mise en uvre d une d marche de travail et le choix d une m thodologie Toute politique publique est en effet implicitement ou explicitement porteuse d une construction de son objet Elle cr un espace sur lequel elle entend agir cible des b n ficiaires et segmente la r alit sociale en 3 Les enqu tes de valorisation d un bien public ou un programme public par les individus ne se substituent pas l enqu te d utilit publique renforc e par les lois du 12 juillet 1983 du 13 d cembre 2000 relative la solidarit et au renouvellement
152. ives l gard de l tat des cosyst mes Les activit s traditionnelles telles que l agriculture sylvo pastorale ou les productions locales sont en g n ral au premier rang des b n ficiaires de la protection Mais certaines formes de tourisme fond es sur l offre d un milieu pr serv cotourisme labellisation de g tes sont galement susceptibles de conna tre des opportunit de d veloppement du fait des actions de conservation de mise en valeur et de promotion du patrimoine naturel Enfin certaines activit s telles que l immobilier sont la fois susceptibles d tre limit es sur le p rim tre de l espace prot g notamment les projets de construction nouvelle tout en se d veloppant autour du site en raison du surcro t de qualit de vie que repr sente la proximit d un espace pr serv Sur ces aspects la question du choix de l chelle spatiale de valorisation rev t une grande importance Il est n cessaire en effet de d finir un p rim tre pertinent la mesure de la diffusion des retomb es conomiques pour r fl chir l analyse de la valeur cr e par la protection de l espace Dans le cas du Grand Site Sainte Victoire cette question de l chelle spatiale de valorisation est particuli rement int ressante Trois niveaux peuvent en effet tre retenus pour raisonner les retomb es de l action du Syndicat Mixte sur les activit s conomiques qui donneront des r sultats diff rents celui du p rim tr
153. l allocation inefficace des ressources dues aux externalit s perturbant le march des instruments de r gulation environnementale effets incitatifs ou dissuasifs se multiplient II 12 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s s agit de d terminer les responsables de la d gradation de l environnement et de leur demander un d dommagement hauteur du caract re nuisible de leurs activit s La valorisation conomique est alors mobilis e pour valoriser mon tairement les biens environnementaux utilis s ou endommager et ainsi fixer le montant des indemnit s payer La d finition de tels instruments de r gulation environnementale leur mise en application le contr le du bon respect des conditions qu ils posent sont pris en charge par l Etat ou des institutions de tutelle comme les agences de l eau en France Sylvie Faucheux distingue trois g n rations d instruments de r gulation environnementale les instruments r glementaires les instruments conomiques et les instruments contractuels 1 Les instruments r glementaires consistent par exemple en la d finition de limites quantitatives ou g ographiques ne pas d passer pour les missions de polluants ou l extraction de ressources naturelles ou bien en l imposition d un type de processus productif L valuation conomique peut tre mobilis e pour tablir le niveau de pollution ou d exploitation ne pas d passer en fonction d un optimum
154. l dit Vollard son marchand Je viens d acheter la Sainte Victoire de C zanne Laquelle demande le marchand L originale r plique Picasso 88 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s d automne et de printemps ce qui est caract ristique d une fr quentation locale par opposition au rythme saisonnier des fr quentations par les touristes Par ailleurs il n y a pas sur le site d offre de loisirs par des professionnels les associations d amateurs organisant l essentiel de l activit Par cons quent les b n fices issus des pratiques sportives et de loisirs ne se traduisent pas en retomb es touristiques nuit es restauration ou en d veloppement de l activit des professionnels des loisirs C est donc dans le registre du b n fice social appr hend l chelle de l individu usager de l espace qu il faut quantifier la valeur des usages r cr atifs du site L encore il est possible de se fonder sur les pr f rences r v l es comme sur les pr f rences d clar es Dans la mesure o l on est en pr sence de valeurs d usage la d pense consentie pour acc der au site travers la m thode des co ts de transport offre une premi re mesure de la valeur En se fondant sur les pr f rences d clar es il est possible de d terminer un consentement payer pour le site en tant qu espace r cr atif o la pratique de ces activit s est possible et garantie par la politique
155. le rapport Boiteux Parcs Nationaux Ambor et Carrasco Bolivie valuer les flux de b n fices en termes de pi geage de carbone M thode Le taux de d forestation projet r sulte d une extrapolation lin aire du taux historique de d forestation entre 1990 et 2005 sur la zone d analyse mod le Geomod La d forestation conduit une d composition de la biomasse qui s accompagne d missions de dioxyde de carbone En multipliant l aire d forest e avec une valeur moyenne de biomasse superficielle d truite ha les auteurs obtiennent la quantit totale de biomasse superficielle d truite IIs prennent galement en compte la biomasse racinaire d truite De l autre c t les auteurs consid rent le stockage de carbone rendu possible par la mise en place de cultures en remplacement de la for t le taux de stockage tant fonction du type d utilisation de la surface hypoth se d un assolement 1 3 jach re 1 3 p turage et 1 3 culture Le prix de la tonne de CO2 sur le march en juin 2006 sert de base l valuation Le taux d actualisation estim est de 10 tandis qu un calcul de la valeur actualis e nette VAN de 2006 2020 permettra de comparer les valeurs dans le temps R sultat La destruction des for ts cause des missions de carbone stock dans la mati re organique Les auteurs estiment que sans protection la d forestation sur la zone consid r e 34 009 ha se traduirait par environ 8 86 millions de to
156. leur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 4 VALEUR SOCIALE DU GRAND SITE SAINTE VICTOIRE Outre la valeur des retomb es conomiques de la protection de l espace et celle des services cologiques rendus par les cosyst mes prot g s une troisi me dimension de la valeur de l espace prot g a trait aux b n fices sociaux issus de la protection du milieu Cette troisi me approche de la valeur s ancre dans la th orie conomique n oclassique qui aborde la valeur d un bien ou d un service l aune de l utilit qu en retirent les individus qui composent la soci t L conomie environnementale fait une place fondamentale cette dimension de la valeur La raison en est qu elle fonde sa d finition de la valeur des espaces naturels sur une approche essentiellement anthropocentrique Ce n est en effet pas la valeur intrins que qui caract riserait tout bien environnemental d s lors qu il existe qui justifie qu il soit prot g mais l utilit qu en d gagent les agents conomiques D s lors la valeur se mesure travers la propension des individus d penser leurs ressources pour la protection du bien environnemental au lieu de les consacrer d autres usages Dans cette perspective le b n fice social issu de l espace prot g est gal au consentement payer maximal pour cette ressource naturelle II s agit de la zone situ e en dessous de la courbe de la demande de la ressource Cette a
157. llars par an L imp ratif de pr servation des grands massifs mondiaux face aux activit s conomiques susceptibles de leur porter atteinte se fonde sur cette d marche valorisation de la fonction r gulatrice de l cosyst me Le Grand Site de la Sainte Victoire est notamment remarquable pour son massif forestier de 35 000 hectares la lumi re d estimations concernant les for ts temp r es on peut chiffrer la valeur du pi geage de carbone entre 150 et 6 080 par hectare Le pi geage du carbone n est pas un avantage annuel puisqu il refl te la quantit totale de carbone stock e par hectare On peut n anmoins convertir ces valeurs en avantage annuel en postulant une pr servation ind finie de la for t un taux d actualisation de 10 les avantages annuels s chelonneraient donc entre 15 et 608 ha an 3 2 La valeur de la protection contre les risques naturels La protection contre les risques naturels est une autre des fonctions majeures des cosyst mes La litt rature internationale a largement trait du sujet Ainsi le r le fondamental jou par la mangrove dans la protection contre les ouragans a t valoris hauteur de plusieurs millions de Dollars notamment travers l exp rience du Tsunami A nos latitudes cette fonction de protection contre les risques naturels est galement pr sente En France c est la fonction de lutte contre les inondations qui est la plus importante Dans le milieu naturel de la
158. lois sont situ s dans des territoires ruraux o les autres opportunit s d emploi sont relativement faibles Ces r sultats am nent les auteurs sugg rer que le d veloppement de l activit des r serves et plus largement du secteur de la protection de la nature constitue une alternative aux politiques de d veloppement local qui cherchent d placer les activit s productives vers les zones rurales faiblement dot es en emplois L encore la d marche d analyse de la valeur nourrit donc un raisonnement op rationnel sur l allocation des ressources et les modes de gestion de l espace Elle permet de justifier le r le des r serves dans l conomie des territoires en montrant qu elles engendrent plus de revenus et d emplois que les autres activit s qui pourraient utiliser l espace Pour autant l approche des retomb es est restreinte la cr ation d emplois directs et induits Si il s agit d un indicateur important de l volution des modes de gestion de l espace il n y a pas d analyse de l volution des dynamiques conomiques locales activit par activit du fait de l implantation de la r serve Certains travaux ont cherch d velopper une analyse plus ambitieuse des retomb es conomiques de la protection de l espace en s attachant voir dans quelle mesure la protection est facteur de dynamisation conomique et sociale pour un territoire au del du d compte des emplois et des visiteurs suppl mentaires L
159. maintenir et d velopper des formes d exploitation favorables l entretien du milieu Les espaces agricoles sont notamment des r servoirs de d veloppement de certains habitats prot g s au titre de Natura 2000 Le processus de concertation qui conduit l engagement des exploitants d velopper des pratiques allant dans le sens de la conservation des habitats et des esp ces notamment l entretien des haies et bosquets qui constituent des refuges biologiques naturels la cr ation et l entretien de milieux favorables au d veloppement des esp ces pelouses naturelles mares points d eau ou la limitation des produits phytosanitaires est l encore cr ateur de valeur puisque les agriculteurs s engagent travers des contrats qui leur permettent de toucher de l argent pour l adaptation de leurs pratiques Le montant de ces contrats contrats Natura 2000 MAET constitue un b n fice pour l activit agricole dont l existence est directement li e l existence de l espace naturel prot g L analyse des effets de la concertation entre acteurs s attache donc l tude des m canismes d adaptation et d apprentissage engendr s par la mise en uvre d une action de protection de l espace naturel qui ont certes des co ts co ts du temps pass par les diff rentes parties prenantes discuter et n gocier galement appel s co ts de transaction co ts financiers li s au financement des contrats ou subventions mais se traduise
160. march sur lequel la valeur est directement lisible elles se fondent donc en partie sur les pr f rences individuelles des agents soit l appr ciation qu ils portent sur l espace prot g Cette appr ciation est exprim e en termes mon taires travers le recours des m thodes dont l objectif est d identifier les pr f rences individuelles soit en observant les comportements des agents soit travers des enqu tes ad hoc aupr s d un chantillon d individus La question de l agr gation des pr f rences individuelles en vue de d terminer une pr f rence collective elle m me repr sentative de la valeur de l espace est donc au c ur de la notion de valeur hors usage Cette mani re de proc der repose sur le raisonnement th orique pr c demment expos dont les implications sont fortes sur le mode d analyse de la valeur qui veut qu une d cision de protection ou d usage de l espace est jug e bonne ou justifi e si elle g n re un surplus mon taire net pour au moins un individu Il s agit ici du crit re d efficacit par tien qui fait l hypoth se que le passage du bien tre individuel au bien tre social se fait par agr gation des mesures de bien tre individuel Imaginer que la puissance publique puisse imposer la protection d un espace naturel partir d un int r t collectif jug sup rieur suppose qu il existe une fonction de bien tre social L conomie n oclassique postule que cette fonction peut
161. mension plus avant en pr sentant un cas d application des diff rentes d marches d analyse de la valeur sur le Grand Site de la Montagne Sainte Victoire 18 Ces indicateurs macro conomiques adapt s aux consid rations environnementales sont aussi appell es en anglais green GDP ou PIB vert 15 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s national vert Cette d marche doit permettre une int gration des param tres environnementaux dans un cadre utilis par les gouvernements dans leurs d cisions ayant des impacts macro conomiques Pour aller plus loin dans l aide la d cision publique des programmes de recherche mobilisent l valuation conomique pour d terminer le niveau d effort que doit fournir un pays pour atteindre un niveau de qualit environnemental consid r comme souhaitable L int gration de ce niveau optimum de qualit environnementale aux comptes nationaux permet d examiner les autres param tres du mod le de l conomie nationale ainsi recr e qui doivent tre modifi s en cons quence process de production niveaux de production niveau de consommation technologies employ es Par ailleurs au del d une estimation de la participation des biens environnementaux l conomie nationale l valuation conomique est mobilis e pour la mesure mon taire de leur contribution au bien tre humain notamment travers l laboration de nouveaux indicateurs de bien tre E
162. milliards de dollars annuels les b n fices engendr s par les cosyst mes l chelle plan taire Le chiffrage en termes financiers de ces b n fices est une incitation forte pr server les services cologiques rendus par les espaces naturels Dans ces approches ce sont les propri t s g n riques de l cosyst me qui sont valoris s A partir d tudes de r f rence sur des cosysyt mes types on proc de par extrapolation mod lisation de mani re chiffrer la contribution d un territoire donn en mati re de sequestration du carbone de production d oxyg ne d absorption de crue etc Pr servation de la biodiversit Le premier service environnemental rendu par les cosyst mes est la biodiversit au sens o plus un cosyst me est maintenu en bon tat de fonctionnement plus la diversit des esp ces est importante Le niveau de la biodiversit animale et v g tale a des incidences directes sur les activit s conomiques dont l cosyst me est le support qui peuvent tre quantifi es et valoris es souvent de mani re indirecte en termes de pertes quand l cosyst me se d grade 45 Cf liste des r f rences 45 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Les cons quences conomiques d une diminution de la biodiversit le cas de la mangrove en Tha lande Estimer les cons quences conomiques de la diminution de la biodiversit due la d forestation de la
163. miques et notamment les comptes de la nation et des enjeux relatifs l analyse des politiques publiques notamment la conduite des politiques environnementales et l exigence valuative A travers la poursuite de ces diff rents objectifs la mon tarisation des actifs environnementaux est devenue une d marche incontournable bien que sujette caution Au del de la diversit des buts poursuivis elle s inscrit dans l approche de l action publique privil gi e par ce que certains auteurs appellent l conomie publique qui se concentre plus particuli rement sur l allocation efficace des ressources publiques sur le march et la d termination des pr f rences Lee Se Run 6 des individus vis vis de ces biens publics 1 1 Rationaliser la d cision publique dans le domaine environnemental 1 1 1 L valuation ex ante et ex post des politiques publiques Les outils de valorisation conomique tiennent une place de plus en plus importante dans l valuation des politiques publiques que ce soit dans le cadre d valuations a priori de projets de programmes publiques arbitrage entre plusieurs alternatives et ma trise des budgets publics ou dans le contexte d valuations en cours ou a posteriori de mesures publiques mises en place Dans le cadre de l valuation des politiques publiques ex ante la mobilisation d outils conomiques est utilis e dans l laboration d une politique publique en amont de la prise de
164. mme cr ateur de richesse qui seule rendrait l gitime l objectif de protection II s agit d une approche qui int resse en priorit les gestionnaires de politique publique au niveau national Par ailleurs l ACB est tributaire d une vision sp cifiquement anglo saxonne de l analyse de l action publique et de son valuation tr s impr gn e de th orie conomique o un tat est plus efficace qu un autre s il assure un niveau de bien tre sup rieur un individu au moins sans que les autres individus voient leur bien tre diminuer Lorsqu un changement dans l affectation des ressources augmente le bien tre d un individu sans changer celui des autres on peut consid rer qu il y a accroissement du bien tre social Cette derni re hypoth se d finit la notion d efficacit conomique au sens par tien et fonde la pertinence du recours aux consentements payer individuels pour valuer les b n fices induits par la protection de l espace Le CAP constitue alors la mesure du changement d utilit des agents travers cette d marche de protection AU terme de ce panorama il appara t nettement qu il n y a pas une mais plusieurs mani res de poser la question de la valeur d un espace naturel prot g Chaque approche est porteuse d une logique propre qui d pend du regard port sur l espace et sur l action publique qui le met en valeur Quantifier la valeur des biens et services rendus par un cosyst me permet ainsi de justifier
165. n effet nombreux sont les conomistes pointant les insuffisances du seul crit re de la production de la richesse conomique pour valuer le niveau de bien tre dont jouit la population d un pays Philippe Moati et Robert Rochefort constatent que l volution de la qualit de vie et du bien tre des individus n est pas corr l e l augmentation de la consommation des m nages et de leur pouvoir d achat Ceci souligne le caract re videmment partiel de la mesure du bien tre des individus par de seuls crit res conomiques ax s autour de la croissance du PIB Les indicateurs de bien tre peuvent ainsi int grer un certain nombre de facteurs dits objectifs car consid r s pr alablement au recueil des avis des individus comme participant au bien tre des individus en termes de d veloppement humain et de progr s social La mesure du bien tre conomique durable en particulier a t ainsi l objet de plusieurs d veloppements dont l laboration d indicateurs qui prennent en compte les d penses priv es dites d fensives les co ts des d gradations de l environnement la d pr ciation du capital naturel et l volution des in galit s de revenu Ces donn es sont alors valoris es mon tairement Aujourd hui la Banque mondiale se penche sur l laboration de deux indicateurs Le genuine saving ou conomies r elles qui mesure le taux r el d conomies effectu es en prenant en compte l investissement en capi
166. n et d finies dans le Document d Objectifs 75 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s leveurs La source de donn es n cessaire pour d finir la valeur de cet usage du milieu est l encore le chiffre d affaire de la production dont le maintien voire l extension sont directement influenc s par l action de gestion de l espace du Syndicat Mixte L information est rechercher aupr s de la Chambre d Agriculture et de la DDA qui ont des statistiques par exploitation Une difficult provient du fait que ces donn es existent g n ralement l chelle communale ou d partementale II est donc n cessaire de proc der un travail d inventaire des exploitations sur le p rim tre de l espace prot g afin d isoler la valeur li e l usage de cet espace sp cifique L valuation du b n fice direct r sultant de la gestion du Syndicat Mixte doit tre raisonn e dans le temps en comparant la situation actuelle avec celle des ann es 1980 La chasse fait galement partie des activit s dont le maintien entre en compl mentarit avec la gestion de l espace par le Syndicat Mixte et qui en retire un certain nombre de b n fices L entretien d espaces ouverts exploit s par des cultures cyn g tiques des emblavures et autres terres cultiv es est encourag par le Syndicat Les associations de chasse tr s pr sentes sur le secteur se sont organis es en Groupement d Int r t Cyn g tique et Faunistique
167. n mesurer les effets parfois non pr vus II s agit d une approche dynamique et complexe de l action publique qui met en avant le caract re endog ne des politiques publiques et leur capacit induire des dynamiques conomiques qui d passent le champ initial de l action publique Les travaux du CREDOC sur l valuation du programme Natura 2000 en France ont montr que l analyse des impacts conomiques d une politique de protection ou de gestion de l espace renvoie avant tout aux caract ristiques du tissu conomique du territoire concern et notamment la plus ou moins grande compatibilit entre les objectifs de gestion de l espace et le maintien ou le d veloppement des activit s conomiques Une distinction essentielle se fait entre des activit s conomiques dont le d veloppement est peu compatible avec les objectifs de gestion qui sont susceptibles de supporter des co ts importants soit qu elles aient adapter leurs processus de production on parle alors de co ts indirects de la politique de protection soit qu elles ne puissent plus se d velopper voire soient interdites au nom des risques qu elles font peser sur le milieu on parle alors de co ts d opportunit au sens des opportunit s d usage de l espace perdues et les activit s compatibles avec la protection notamment celles qui vont dans le sens des objectifs de gestion et vont tre soutenues ce titre II s agit le plus souvent d activit s peu agress
168. n qui peut donner une lecture r aliste de la plus value conomique de l investissement public consenti pour la protection 2 1 Les retomb es directes La mesure des effets conomiques directs engendr s par les espaces naturels prot g s renvoie essentiellement l analyse des emplois cr s par la structure gestionnaire Quoique d un int r t limit sur le plan valuatif il s agit n anmoins d une tape n cessaire l analyse de l impact conomique et social de la mise en place des dispositifs de protection Les emplois cr s pour le fonctionnement d un espace prot g ne se limitent pas la conduite des programmes d actions et des dispositifs de protection proprement dit S y ajoutent les emplois correspondant de multiples services commencer par l animation et la gestion de l accueil des visiteurs h bergement restauration boutique organisation de visite gestion de mat riel etc 50 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s D autres emplois n cessaires prendre en compte sont associ s aux travaux d quipement d entretien de gestion et d tudes qui sont confi s par la structure gestionnaire des entreprises sp cialis es La part des emplois correspondants ces march s est plus difficile valuer mais ne doit pas tre oubli e dans le bilan g n ral Prospective des emplois cr s par le Parc national Kahurangi en Nouvelle Z lande 452 000 hect
169. nalyse conjointe permet de d composer l espace en diff rents attributs incluant les diff rents patrimoines pr cit s et de faire arbitrer les r pondants entre plusieurs sc narios de pr servation de ces attributs du site Un consentement payer peut tre d gag pour chaque attribut ainsi qu un syst me de pr f rences qui conduit privil gier certains objectifs de protection 4 2 La valeur des usages r cr atifs La seconde cat gorie de b n fice social qui caract rise le Grand Site Sainte Victoire est li e au fait qu il s agit d un espace particuli rement propice aux activit s sportives et de loisirs L usage r cr atif de l espace est ainsi vecteur d une valeur importante m me si elle n est pas directement marchande En effet la Sainte Victoire est l un des plus grands sites d escalade fran ais et un haut lieu de pratique du parapente La randonn e et la promenade y sont particuli rement d velopp s Mais ces usages de l espace sont essentiellement le fait de locaux et d amateurs Les enqu tes de fr quentation montrent que les pics d affluence sur le site se concentrent sur les week end 82 Avec ces Sainte Victoire C zanne va transformer le regard du monde sur ce lieu De nature la montagne devient objet d art et appartient au patrimoine de l humanit In C zanne 2006 www cezanne 2006 com Lorsque Picasso s installe au ch teau de Vauvenargues sur le versant nord de la montagne i
170. niale paysag re qui dynamise conomiquement et socialement un territoire par ailleurs dens ment peupl et riche en sites remarquables A ce titre il est int ressant de proc der une exploration aussi large que possible sur les diff rents angles permettant de fonder une r flexion sur la valeur du site et les b n fices induits par la politique publique qui le met en valeur 63 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s PARTIE 3 UNE APPLICATION AU SITE DE LA MONTAGNE SAINTE VICTOIRE 1 LES GRANDS SITES DU PRINCIPE DE PROTECTION A UNE POLITIQUE DE GESTION DE L ESPACE 1 1 De la cons cration d un monument la gestion d un site Le R seau des Grands Sites de France RGSF regroupe aujourd hui 33 sites prot g s pour leurs qualit s environnementales patrimoniales et paysag res Il s agit de sites fran ais embl matiques et tr s connus tels que la Baie du Mont Saint Michel la Pointe du Raz le Puy de D me ou les Gorges du Tarn R partis sur 15 r gions ils sont tous class s au titre de la loi du 2 mai 1930 Bas e sur la notion de patrimoine naturel cette loi tait au moment de sa promulgation porteuse d une certaine vision de l int r t des sites et de ce qui justifie leur protection Elle s int resse en effet plus particuli rement aux monuments naturels et aux sites dont la conservation ou la pr servation pr sente au point de vue artistique
171. nnes de CO2 mises La valeur actualis e nette des missions de gaz carbonique qui pourraient tre vit es par une gestion ad quate des parcs naturels tudi s entre 2006 et 2020 est estim e environ 8 67 millions US soit 6 millions d Euros Le stock total maintenu dans ces zones sous forme de biomasse est bien sup rieur cette estimation se limite aux aires menac es de d forestation si elles ne sont pas prot g es Le registre des biens et services cologiques ou environnementaux est vaste et il n est pas ais d en tablir un inventaire exhaustif De plus leur valorisation est rarement directe et les approches mobiliser peuvent tre complexes voire tr s arbitraires aux yeux du gestionnaire car sur s appuyant sur des raisonnements tr s indirects raisonnements en termes de substitution Certaines contributions des cosyst mes sont facilement identifiables mais difficiles mon tariser par exemple la contribution des insectes cf valorisation de la pollinisation par les abeilles En France la valorisation des biens et services cologiques est encore peu pratiqu e faute de m thodes bien rod es Par ailleurs ce registre est un catalogue sans fin dont la liste risque de s allonger au fur et mesure que l on juge n cessaire de quantifier les r percussions sur l conomie et le bien tre humains de la d gradation des cosyst mes Le cumul des fonctions prise en compte ce jour aboutit des montants m
172. ns le sillage des travaux d analyse des politiques publiques qui ont mis en lumi re l importance de la fonction cognitive de l action publique au sens o elle est tributaire des repr sentations des diff rents groupes d acteurs qui interviennent dans sa d finition et sa mise en uvre et est elle m me vecteur de ces repr sentations Chaque politique publique est con ue comme une tentative d agir sur un enjeu majeur de la soci t cette action passant par la d finition d objectifs Ces derniers sont formul s partir d une repr sentation du probl me de ses cons quences et des solutions envisageables pour le r soudre Dans cette perspective les politiques publiques sont beaucoup plus que des processus de d cision auxquels participent un certain nombre d acteurs Elles constituent le lieu o une soci t donn e construit son rapport au monde c est dire elle m me Les politiques publiques doivent tre analys es comme des processus travers lesquels vont tre labor es les repr sentations qu une soci t se donne pour comprendre et agir sur le r el tel qu il est per u En consacrant un espace naturel comme devant tre prot g la puissance publique produit une repr sentation de l importance qu il y a conserver les actifs environnementaux et consacre par l m me leur valeur Des moyens sont d ploy s en cons quence dont il s agira ensuite de d terminer s ils taient ad quats et quels effets ils ont prod
173. nsid r comme une valeur d usage direct du Grand Site de la Sainte Victoire L agriculture sylvopastorale constitue une seconde activit productive dont le d veloppement est b n fique au milieu et qui constitue un vecteur de Valorisation de l espace prot g Le maintien de cette forme d agriculture va en effet dans le sens des objectifs de gestion Celles du PIDAF tout d abord et de la pr vention contre les incendies travers l entretien des coupes et celles de Natura 2000 galement en ce que l entretien du milieu par le p turage permet le maintien de la biodiversit Pour autant l activit n est pas tr s d velopp e sur le massif En 2003 11 du territoire est agricole bien que d anciens espaces cultiv s pourraient aujourd hui tre remis en valeur De m me seulement 9 du territoire est parcouru par des troupeaux Le Syndicat a donc d velopp une politique de d veloppement de l activit travers la mise en place de Contrats d Agriculture Durable ou contrats Natura 200067 tout en veillant la compatibilit entre le p turage la gestion foresti re la conservation des sols et du patrimoine local l objectif tant que ces activit s soient conomiquement viables pour les agriculteurs ou 57 Ces contrats pass s avec les repr sentants de la profession agricole consistent leur accorder des subventions en l change de l adoption ou le maintien de pratiques allant dans le sens des objectifs de conservatio
174. nt galement par des b n fices tangibles pour le territoire Ces processus de concertation sont galement b n fiques en ce qu ils installent une dynamique de coop ration autour d objectifs reconnus et partag s qui augmente l efficacit de la mise en uvre de l action du gestionnaire Cette analyse des co ts et b n fices de la concertation est une approche exploratoire qui m rite d tre approfondie travers de futurs travaux d tude Elle constitue une mani re particuli rement pertinente de valoriser l action publique de protection des espaces naturels et sa plus value conomique dans les territoires Le plan de la valeur des retomb es socio conomiques du Grand Site Sainte Victoire rec le donc des ressorts de valorisation de l espace et de sa politique de mise en valeur tr s importants Mais plus fondamentalement cette approche de la valeur a un int r t particulier sur le plan valuatif pour le gestionnaire en ce qu elle donne des cl s de compr hension fines des effets de l action de gestion sur le territoire valorisables aupr s de ses partenaires La prise en compte des b n fices issus de la cr ation de comp tences ou des m canismes de gouvernance permet de pousser l analyse au del du bilan comptable sur les masses financi res investies dans la protection et la justification strictement conomique du bien fond de la protection 81 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s
175. nt au fait qu elle est relative aux caract ristiques de l espace consid r En effet sur certains espaces la faiblesse des perspectives de d veloppement d activit s nouvelles travers la protection ou la faiblesse de l attractivit touristique am nerait en conclure que leur valeur est moindre que celle d autres sites mieux connus du grand public caract ris s par des enjeux conomiques forts et une pression touristique lev e conclusion qui n est gu re acceptable En r alit il est plus pertinent de consid rer que l arbitrage mener entre protection de l espace d veloppement conomique et demande sociale n est pas du m me ordre d un espace l autre En d autres termes le prix de la protection diff re du fait de caract ristiques socio conomiques diff rentes Dans cette perspective le caract re contingent de l approche est moins probl matique II refl te la stricte 96 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s r alit des enjeux au niveau local et illustre concr tement le processus de construction sociale de la valeur En effet dans la th orie conomique la fixation des prix d pend m caniquement de la rencontre entre une offre et une demande Si l on retourne au raisonnement conomique qui fonde les m thodes d valuation mon taire des biens non marchands la notion de valeur revient en r alit celle de prix puisque l ambition des d marches de valorisation e
176. ntement payer CAP exprim en termes mon taires par des individus interrog s pour estimer la valeur d un bien qui m rite d tre pr serv m me s ils ne l utilisent pas effectivement Ce type de valeur est mon taris en recourant des m thodes d enqu te sp cifiques dites m thode d valuation mon taire des biens non marchands dont le principe consiste cr er un march fictif pour valuer les biens pour lesquels il n existe pas de march de r f rence Parcs naturels des Canaries Espagne Les parcs consid r s dans l tude sont Cuenca de Tejeda Cumbres Tamadaba et Inagua M thode M thode de l valuation contingente avec choix dichotomiques doubles R sultat Le consentement payer moyen est de 4456 pesetas soit 26 8 par personne et par an ce qui conduit un b n fice agr g annuel de 2255 millions de pesetas soit 13 55 millions en multipliant ce r sultat par la population adulte de la Grande Canarie Le consentement payer exprim par des non usagers peut refl ter l existence de valeurs de legs et d option qui sont des valeurs de non usage Le consentement payer des non usagers est relativement proche de celui des usagers La valeur de non usage n est donc pas significativement diff rente de la valeur totale Ce r sultat sugg re que la valeur d usage ne constitue qu une part relativement faible de la valeur totale de la protection de ressources environnementales essentielles Les au
177. o ts b n fices enfin est un prolongement de la d marche de la VET puisqu elle met en regard cette derni re avec les co ts de mise en uvre d un programme de protection pour juger sa rentabilit conomique L objet la finalit et les l ments de valeur propres chaque d marche peuvent tre synth tis s comme suit Les diff rentes d marches d analyse de la valeur des espaces naturels prot g s Biens et services rendus par les cosyst mes Retomb es conomiques de la protection de l espace Valeur conomique totale de l espace naturel Finalit Objet El ments de valeur Analyser la contribution d un cosyst me la richesse nationale ou r gionale L cosyst me et ses caract ristiques ji o Valeur des productions marchandes li es l cosyst me o Valeur des services cologiques rendus par l cosyst me o Valeur des services r cr atifs et culturels Evaluer les retomb es d un dispositif de protection de l espace Les dynamiques socio conomiques du territoire concern par la protection Il o D veloppement des emplois o D veloppement des activit s conomiques o Dynamiques de coop ration gouvernance o D veloppement de comp tences sp cialis es Cerner les diff rentes facettes de la valeur d un espace naturel L espace naturel usages et repr sentations 4 o Usage direct du milieu acti
178. olitique de mise en valeur du massif La cr ation de ce type d emplois est assez difficile appr hender Il n y a en effet pas de financement du gestionnaire qui donne la mesure du d veloppement de l activit II est donc n cessaire d identifier avec le gestionnaire les activit s concern es et potentiellement impact es par l action du Grand Site et de contacter leurs repr sentants en leur demandant d appr cier le d veloppement de leur activit en terme de cr ation d emplois depuis la cr ation du site 1I s agit d une valuation sur dire d experts en g n ral approximative mais qui permet a minima d identifier des tendances d volution de l activit du fait de l action du Grand Site et de cerner des ordres de grandeur cr dibles Les emplois induits Enfin l analyse de la cr ation d emplois peut tre compl t e par la prise en compte des emplois induits par la dynamique de protection de l espace Ils se mesurent travers le multiplicateur de l conomie cf partie 2 Toutefois pour tre pertinente cette approche doit porter sur un volume d emplois primaires suffisamment significatif c est dire au moins une centaine d emplois directs cr s I est en effet hasardeux d estimer un nombre d emplois induits partir d un volume d emplois primaires trop faible Par ailleurs il est n cessaire de disposer de donn es de cadrage sur les caract ristiques socio conomiques r gionales d une part et des diff rents se
179. on taires tr s lev s Le rapport Valeur conomique des zones humides dans le monde publi par le WWF en 2004 analyse 89 tudes d valuation existantes et s appuie sur une base de donn es qui couvre un ensemble de zones humides de 630 000 km dont la valeur est estim e 3 4 milliards de dollars US Appliquant cette estimation aux 12 8 millions de km2 de zones humides recens es dans le monde le WWF conclut que la valeur annuelle de ces zones humides est de 70 milliards de dollars US Leurs fonctions r cr atives notamment via la p che r cr ative et de r gulation et de filtration des eaux sont celles qui contribuent le plus leur valeur conomique Enfin on doit souligner le fait que la valorisation des espaces prot g s par les biens et services cologiques rendus nourrit un raisonnement tr s prescriptif sur les l ments de valeur de 46 Centre d Analyse strat gique La valeur tut laire du carbone juin 2008 47 WWF Valeur conomique des zones humides dans le monde 2004 49 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s l espace on jugera inappropri tel projet d infrastructure parce qu il d truit la rente mon taire r sultant du pi geage de carbone en mettant cette valeur sur le m me plan que les b n fices socio conomiques de l am nagement pour le territoire concern 2 LES RETOMBEES ECONOMIQUES DE LA PROTECTION DE L ESPACE L approche par les retomb es
180. on des ressources d autre part Des travaux canadiens ont ainsi valu la valeur nette associ e la conservation ou la restauration des aires naturelles environ 195 ha an dans le bassin versant de la rivi re Grand en Ontario 65 ha an dans le bassin versant amont de la rivi re Assiniboine dans l est de la Saskatchewan et l ouest du Manitoba et 126 ha an dans le bassin de la rivi re Mill l le du Prince douard Ces tudes de cas montrent que l ignorance de la valeur du capital naturel dans les d cisions relatives l utilisation du sol engendrera vraisemblablement une d gradation et une destruction du capital naturel et finira par s av rer tr s co teuse pour la soci t Ce faisant les auteurs construisent un argumentaire en faveur de programmes de protection des milieux concern s Une tude men e au Nicaragua sur l valuation mon taire de la contribution des biens et services environnementaux de la r gion autonome de l atlantique au PIB national est embl matique de cette approche Dans le cadre de l tude les biens environnementaux consid r s sont les ressources exploit es conomiquement langouste bois d uvre paysage tandis que les services environnementaux comprennent la protection des sols la r tention d eau la fixation de carbone la production d oxyg ne la diversit g n tique et le potentiel de recherche L objet de l tude est de donner le cadre m thodologique pour valoriser l
181. on sur les diff rents agents conomiques travers la mod lisation des consentements payer En ce cas c est la dimension minemment subjective de la valeur qui prime Les r sultats obtenus constituent une lecture de la demande sociale l gard de la protection et sont par exemple susceptibles de jouer un grand r le dans l arbitrage des objectifs d un programme par les experts et les gestionnaires d espaces prot g s S agit il plus largement de d finir la valeur reconnue par la soci t l espace prot g existant comme une donn e r v l e travers les pr f rences individuelles En ce cas la valeur obtenue se veut plus absolue et moins li e au mode de mise en valeur de l espace concern Beaucoup de travaux n explicitent pas nettement la perspective dans laquelle ils se situent Se pose ici la question du rapport entre la valeur conomique et la valeur sociale de l espace prot g Compte tenu des difficult s pos es par l interpr tation des consentements payer sur lesquelles une abondante litt rature existe il peut sembler m thodologiquement souhaitable d aborder la valeur conomique et la valeur sociale comme relevant de deux plans d analyse diff rents bien que compl mentaires Il est en effet probl matique de voir dans les CAP l expression absolue d une valeur de l espace La litt rature sur ces m thodes souligne le caract re contingent des CAP issus des enqu tes qui sont fonction de syst mes de re
182. onomique du site en tant qu il est prot g qui est au c ur de l analyse Cette d marche se caract rise par un regard valuatif sur l action publique dans sa capacit cr er de la valeur ajout e Plusieurs niveaux d ambition de l analyse de la valeur conomique sont envisageables Faire la somme des flux financiers investis par les diff rents partenaires institutionnels du gestionnaire du site dans la protection permet certes de mesurer l ampleur de l investissement consenti pour la pr servation du site mais l int r t de cette comptabilisation est faible du point de vue informatif pour le gestionnaire du site et ses partenaires tout d abord mais galement en termes d analyse des politiques publiques Cette approche comptable ne dit en effet rien de ce que produit l investissement public sur le territoire La comptabilisation des emplois cr s constitue un premier niveau d analyse de la plus value de l action publique Pour tre plus compl te elle m rite d int grer la question des comp tences sp cialis es d velopp es sur le territoire travers la dynamique de protection et de mise en valeur de l espace Dans le paradigme actuel de l conomie de la connaissance la capacit cr er de la comp tence et l attacher un territoire devient un enjeu d action publique majeur dont l valuation est essentielle Enfin l analyse de la valeur conomique doit prendre en compte les effets de l action publique de protection
183. ouristique Augmentation du prix moyen de la location d un g te rural qui serait labellis Grand Site B n fices de la coop ration avec les agriculteurs et les chasseurs Montant des subventions touch es par les chasseurs pour le d veloppement des cultures cyn g tiques Montant des MAET avec les agriculteurs Valeur cologique Fourniture d oxyg ne et pi geage de carbone par la biomasse Valeur de march de la tonne de carbone par hectare de for t du massif Pr vention du risque d incendie Co t d vitement fond sur le co t moyen de l incendie l hectare sur le massif r f rence de l incendie de 1989 ou Co t de remplacement fond sur le co t des moyens mobiliser pour la lutte contre le feu en cas d incendie d clar Valeur des esp ces embl matiques 92 Consentement payer moyen pour la pr servation des esp ces embl matiques du site pr ciser La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Valeur sociale Valeur de l h ritage c zannien Approche par le consentement payer pour l ensemble des dimensions de la valeur sociale du site ou Approche sp cifique de l h ritage C zannien valeur sp cifique des tableaux repr sentant la Sainte Victoire dans l uvre de C zanne Valeur du patrimoine vernaculaire historique et religieux du patrimoine pal ontologique et valeur paysag re du site Appro
184. p 1259 1262 Neumann P et Johannesson M 1984 The Willingness to Pay for In Vitro Fertilization a Pilot Study Using Contingent Valuation Medical Care vol 32 pp 686 699 O Brien B et alii 1995 Assessing the Economic Value of a New Antidepressant A Willingness to Pay Approach Pharmacoeconomics vol 8 n 1 pp 34 45 Olsen J A and Smith R D 2001 Theory Versus Practice A Review of Willingness to Pay in Health and Health Care Health Economics vol 10 pp 39 52 Ryan M et alii 2001 Eliciting Public Preferences for Healthcare a Systematic Review of Techniques Health Technology Assessment vol 5 n 5 Smith R 2003 Construction of the Contingent Valuation Market in Health Care A Critical Assessment Health Economics vol 12 pp 608 629 Smith R 2001 The Discrete Choice Willingness to Pay Question Format in Health Economics Should We Adopt Environmental Guidelines Medical Decision Making vol 20 pp 194 206 Stevens T H et alii 1991 Measuring the Existence Value of Wild Life What do CVM Estimates Really Shows Land Economics n 67 pp 390 400 Vannotti M et alii 2004 Analyse des M thodes Economiques d Evaluation de la Qualit de Vie Analyse Qualitative Rapport l attention du Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique Lausanne PME Universit de Lausanne Zethraeus N 1998 Willingness to Pay for Hormone Replacem
185. paysagers caract ristiques la prise en compte des sp cificit s historiques du site par 58 dem 5 Plans Simples de Gestion pour 84 des for ts priv es de plus de 25 ha et Am nagements pour 88 des for ts publiques 67 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s la mise en valeur de son patrimoine b ti et culturel 200 difices r pertori s et la valorisation et la conservation de ses richesses cologiques remarquables travers Natura 2000 Les principes d action visent Favoriser la conservation de l existant valoriser le caract re vivant du site par la prise en compte des sp cificit s et des dynamiques locales maintenir le caract re volutif du site en favorisant le d veloppement de nouvelles activit s favorables sa conservation initier la mise en oeuvre de principes d am nagement durable l chelle du site pour limiter le d veloppement de comportements d favorables sa conservation Enfin situ aux portes d Aix en Provence le Grand Site Sainte Victoire est un espace p ri urbain ce qui en fait toute la sp cificit par rapport d autres espaces naturels situ s dans des environnements plus ruraux et a des incidences majeures sur la probl matique de gestion de l espace Sa tr s grande notori t associ e la montagne Sainte Victoire en fait un lieu de fr quentation important II s agit galement d un espace de loisirs pour les populations environnantes
186. pes de valeurs ne renvoyant pas du tout au m me niveau d analyse le niveau de l appr ciation des individus d un c t le niveau des dynamiques conomiques territoriales de l autre Consid rer les consentements payer comme un b n fice directement int grable dans un bilan n cessite des pr cautions m thodologiques importantes Ensuite parce qu elle constitue la valeur mon taire accord e par les individus un bien public la valeur hors usage permet certes de juger du degr d adh sion de la population concern e un programme d action d velopp en x faveur de ce bien Mais de nombreux auteurs s autorisent souvent aller plus loin dans l interpr tation et d duire des consentements payer individuels une valeur absolue ind pendante de tout programme ou politique mettant en valeur l espace concern Cette difficult d terminer pr cis ment ce que mesure la VET savoir la valeur d un espace naturel en tant qu il existe ou en tant qu une action publique le pr serve et le met en valeur est source de d bats de fond qui sont examin s plus avant dans la section suivante 28 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 2 4 Etablir le bilan co ts b n fices de la protection d un espace Enfin la quatri me mani re d instruire la question de la valeur conomique d un espace naturel prot g est d tablir le bilan co t b n fices du programme de protection et de voir si le
187. plois 80 employ s 22 quivalent emplois externes Avec les emplois g n r s par la consommation des m nages des personnels du Parc emplois induits les retomb es directes du Parc sont valu es 130 quivalent emplois Parcs nationaux dans diff rents tats du Sud des USA Estimer les impacts conomiques directs indirects et induits des visites r cr atives des parcs nationaux sur les conomies de 4 tats du sud des Etats Unis M thode La collecte de donn es comprend une 1 re phase d auditions de visiteurs sur les caract ristiques de leur groupe de touristes et de leurs voyages r alis s dans les diff rents parcs et zones r cr atives Puis une 2 me phase d enqu tes par mails est r alis e pour examiner le d tail des d penses r cr atives 4 cat gories des visiteurs R sultat Les d penses moyennes par personne et par voyage calcul es partir des donn es des enqu tes varient de 9 35US pour le parc national Fort Pillow dans le Tennessee 40 08US pour le parc de Myrtle Beach en Caroline du Sud Les principales d penses de voyage comprennent le transport le logement la nourriture et les boissons l quipement annuel et des d penses diverses Les effets directs indirect induits et totaux des d penses de loisirs sur 6 indicateurs conomiques l emploi la valeur ajout e le revenu total le rendement brut total le revenu immobilier et la r mun ration du travail sont estim s pour c
188. pour ambition d aller au del des seuls b n fices se rapportant directement un march en prenant en compte les valeurs dites hors usage Dans la plupart des travaux qui la mettent en uvre ce sont ces valeurs hors usage qui sont le principal ressort de la valorisation sociale des espaces naturels Les consentements payer exprimant la valeur d existence accord e l espace constituent bien souvent l essentiel du montant de la VET L appr ciation port e par la soci t sur l espace naturel traduit le bien fond de l action publique Enfin l analyse co ts b n fices se fonde sur la VET et met en regard les co ts de protection avec la valeur du bien en tant qu il est prot g pour juger de l efficience conomique de la d cision publique Cette revue de d tail des diff rents l ments de valeur mis en lumi re par les tudes de valorisation des milieux naturels fait donc appara tre le caract re minemment relatif de la valeur des espaces naturels prot g s cette derni re s attachant des l ments diff rents selon les finalit s op rationnelles et le questionnement dont la d marche est porteuse Ce relativisme n est pas probl matique en soi d s lors que les partis pris sont explicit s dans l analyse Mais c est une limite des r sultats produits par les d marches de valorisation des actifs environnementaux Beaucoup d experts proposent une valeur qu ils pr sentent comme un absolu alors que
189. pproche de la valeur fond e sur la vision subjective de l utilit des agents a profond ment marqu les politiques publiques et leur analyse notamment travers le courant n aux Etats Unis qualifi d conomie publique qui a remis en question la capacit de l Etat d finir seul l int r t g n ral Cette vision se concentre sur l allocation efficace des ressources publiques sur le march en fonction des pr f rences des individus vis vis des biens publics L hypoth se qui sous tend le raisonnement est que tout investissement qu il soit public ou priv doit correspondre une demande solvable m me si les transactions marchandes ne permettent pas directement de l appr hender La mesure de la valeur est donc ici fond e sur l analyse de la demande sociale et donc des pr f rences individuelles et la r ception des politiques de protection de l espace naturel par les citoyens La r v lation des pr f rences des agents est donc au c ur des m thodologies mobiliser pour valuer cette dimension de la valeur Mais son appr hension peut s av rer complexe En effet le b n fice social issu de la protection des espaces recouvre la fois des valeurs d usage et hors usage Les usages r cr atifs du milieu ou ses effets b n fiques pour la sant sont vecteurs d une valeur d usage C est alors le comportement des agents qui r v le leurs pr f rences A l inverse les individus peuvent attacher de la valeur et avo
190. pr sentations sociales complexes et peuvent difficilement tre consid r s comme de l argent imm diatement disponible dont l agr gation constituerait une valeur conomique En revanche les CAP refl tent pr cis ment l tat de la demande sociale l gard de la protection L analyse de la valeur est alors ins parable d une analyse du point de vue des b n ficiaires de l action publique de protection Elle ne se situe pas sur le m me plan que les donn es conomiques fond es sur l analyse des dynamiques marchandes engendr es par l action de protection Ces r flexions am nent interroger la pertinence des d marches qui font le bilan entre les valeurs fond es sur les pr f rences individuelles et les autres sans pr caution m thodologique d interpr tation des r sultats obtenus Henri Guillaume 1972 l analyse co t avantage et la pr paration des d cisions publiques Revue conomique vol 3 n 3 p 378 4 Voir notamment Luchini S 2000 R v lation des Pr f rences dans des Environnements Non Marchands Application au Cas des Actifs Environnementaux Th se de Doctorat Marseille Universit de la M diterran e GREQAM Claeys Mekdade C et al 1999 Approche critique et mise en uvre de la m thode d valuation contingente un dialogue entre conomiste et sociologue Natures Sciences Soci t s n 7 41 Carson R T et al 2000 Contingent Valuation Controversies and Evidence San di
191. proches qui visent analyser le b n fice net d une intervention sur un cosyst me dans le but de le pr server selon une approche d valuation de politique publique Sur la base des travaux de la Banque Mondiale et en s appuyant sur la diversit des d marches mises en lumi re travers le travail bibliographique men par le CREDOC il s agit dans ce qui suit de formaliser plus pr cis ment diff rentes cat gories de d marches d analyse de la valeur les questions auxquelles elles cherchent r pondre et les contextes de politique publique dans lesquels elles s inscrivent 2 1 Analyser la contribution d un cosyst me l activit conomique Une premi re fa on d aborder la question de la valeur conomique d un espace naturel consiste analyser la contribution de ce dernier l activit conomique d un territoire le plus souvent un territoire national Cette approche peut concerner les espaces prot g s comme les espaces non prot g s II s agit d identifier les richesses directement issues d un cosyst me dans un tat donn de fonctionnement L approche repose sur une notion fondamentale celle des biens et services rendus par les cosyst mes qui correspond l ensemble des b n fices marchands ou non tir s des cosyst mes et dont d pendent les soci t s humaines II s agit la fois des biens que fournissent le milieu naturel pour l alimentation ou la production conomique des fonct
192. que est cr atrice d activit s et donc d emplois Pour comptabiliser ce type d emploi deux solutions sont envisageables Quand les activit s concern es par la commande publique sont bien cern es et relativement peu nombreuses l enqu te directe aupr s des entreprises doit permettre d obtenir les informations n cessaires Quand ce n est pas le cas il est n cessaire de s appuyer sur la comptabilit du gestionnaire afin de proc der l analyse des budgets investis dans la commande ext rieure de travaux ou d tudes En s appuyant sur les donn es statistiques nationales il est possible de convertir les montants investis en une estimation d emplois cr s par la commande publique dans le territoire du site Cette solution est moins complexe mettre en uvre mais galement moins fiable Elle repose sur des hypoth ses de cadrage statistique qui ne prennent pas en compte les sp cificit s socio conomiques du territoire En second lieu la cr ation d emplois indirects doit galement s analyser au niveau des activit s qui se d veloppent la faveur de l existence de l espace prot g Dans le cas de la Sainte 70 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Victoire on peut notamment citer les guides et accompagnateurs de randonn e dans le champ des activit s sportives et de loisirs ou encore le personnel du secteur de l industrie foresti re qui voit se d velopper son activit travers la p
193. r partir les diff rents flux d usagers de l espace activit s p destres questres cyclistes le traitement paysager des parkings l am nagement des aires de stationnement en fonction de la sp cificit des lieux et de leur vocation ont progressivement constitu un savoir faire reconnu notamment sollicit par l Agence R gionale pour l Environnement dans le cadre de la r daction d un guide de l am nagement en espace naturel On pourrait aussi valoriser l apport de comp tences du Grand Site en mati re de gestion de l espace aux autres sites membres du R seau travers la participation des groupes de travail et la publication de documentation par le RGSF Le d veloppement et l exportation de la comp tence de gestion des espaces naturels travers une action de conservation et de protection s ils ne repr sentent pas n cessairement une proportion cons quente de la valeur d un point de vue mon taire sont n anmoins essentiels prendre en compte en ce qu ils traduisent concr tement la plus value de l action publique et son utilit au del de l investissement financier de d part dans la protection Par rapport la seule approche en termes d emplois l approche par les comp tences permet de mettre en avant la cr ation de capital humain valeur ajout e essentielle dans le processus actuel de production de richesses 2 3 L analyse des retomb es conomiques pour les activit s Outre les emplois et les comp tences
194. r s d lus locaux ou d acteurs conomiques sur le bien fond de leur d marche 1 2 3 L int gration des externalit s environnementales dans l valuation du niveau de bien tre conomique et social d une population Enfin au niveau macro conomique la valorisation des biens environnementaux vise enrichir le raisonnement sur les conditions du bien tre collectif au del de la prise en compte des seules dimensions marchandes La conversion de la valeur des biens environnementaux dans une unit mon taire permet ainsi de l int grer aux donn es macro conomiques existantes pour faire de la pr servation de l environnement une ressource conomique prendre en compte au m me titre que les autres et b tir une vision plus globale des enjeux environnementaux l chelle internationale et sur le long terme Des programmes de recherche travaillent ainsi aux possibilit s offertes par l ajout de donn es valoris es sur l environnement aux comptes nationaux l Ces comptes incluent par exemple des ressources naturelles comme les for ts ou les r serves de p trole les flux de ressources naturelles dans l conomie les d penses environnementales etc L office statistique de la Commission europ enne Eurostat a par exemple travaill dans les ann es 90 sur le projet Greenstamp pour estimer un revenu 16 Traduction libre d apr s le site Internet de l UICN http cms iucn org 17 La troisi me partie explore cette di
195. r co t social ou b n fice social l agr gation des modifications de l utilit des diff rents individus en positif ou en n gatif Enfin l espace g ographique dans lequel s inscrit l ACB est le plus souvent l chelle nationale Le choix d une chelle d analyse macro conomique se justifie g n ralement au motif que pour saisir pleinement les effets induits par la mise en uvre du programme il est n cessaire de pouvoir raisonner sur des masses financi res suffisamment significatives ce qui implique de d passer le seul niveau local de mise en uvre des programmes 29 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s L analyse co ts b n fices appliqu e l valuation d un programme de protection de la biodiversit sur un territoire peut donc tre con ue comme un bilan chiffr en unit s mon taires int grant les dimensions suivantes les effets sur l environnement b n fices pour la biodiversit les effets sur les activit s du site accroissement des activit s et la valeur d existence reconnue au site Ces l ments constituent un actif mettre en regard du passif comprenant les co ts de mise en uvre de la protection et les co ts d adaptation support es par les activit s conomiques et sociales co ts induisant eux m mes des contraintes sur le territoire du site am nagement foncier Sch ma de l analyse co ts b n fices ACTIFS les b n fices directs et indirec
196. r la cr ation d une structure de gestion rassemblant les divers partenaires des collectivit s locales et disposant d un budget identifiable pour le site La comp tence du gestionnaire de site est ainsi consacr e ce dernier tant consid r comme un trait d union entre le site les visiteurs les d cideurs et la population 3 La politique Grand site a t compl t e en 2000 par la cr ation du R seau des 5 La loi de 1930 est aujourd hui codifi e aux articles L 341 1 L 341 22 du code de l environnement Ses d crets d application y sont codifi s galement aux articles R 341 1 R 341 31 53 Source www grandsitedefrance com Les Op rations Grands Sites 64 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Grands Sites de France qui rassemble l ensemble des organismes gestionnaires des sites Enfin le label Grand Site de France propri t de l Etat est attribu par le MEDDAAT aux sites dont la gestion est d clar e exemplaire et rejoignant les principes de d veloppement durable et vient consacrer la reconnaissance du m tier de gestionnaire de site Seuls six sites dont celui de la Sainte Victoire se sont ce jour vus attribuer ce label En adh rant au R seau des Grands Sites de France chaque site se fixe pour objectif de r unir les conditions lui permettant un jour d obtenir ce label Parmi les exigences requises le gestionnaire doit int grer le d veloppement
197. ravers la dynamique Grand Site 60 3 VALEUR DES SERVICES COLOGIQUES SUR LE GRAND SITE SAINTE VICTOIRE 82 La valeur de la fonction de r gulation de l cosyst me ss 83 3 2 La valeur de la protection contre les risques naturels ss 83 33 La valeur de la biodiversit pciiini riais a a n E E EE EE EEES 84 3 4 La valeur des services fournis par les MD C S 5e inssrnnnininnelein rudit 85 d VALEUR SOCIALE DU GRAND SITE SAINTE VICTOIRE sois seessessconseneaeeresnesnsecontagessesae ne 86 4 1 La valeur di patruhoine Guma eisian ia aai ete 87 4 2 La valeur dor Apes FETE AUE inaa iE A a EERS 88 4 3 La valeur de la sant etde la gualit de Vie suisses aiii a a 89 BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE ssesenseneneneeneseneneeneenesenennnenenesensssnsssses DO La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s INTRODUCTION Mesurer la valeur conomique des espaces naturels prot g s est devenu une pr occupation de premi re importance en mati re de gestion publique Elle proc de directement des volutions actuelles qui vont dans le sens d une attention croissante accord e l efficience conomique de la d cision publique et son valuation La LOLF en voulant substituer une culture de r sultat une culture de moyens met en avant l efficacit conomique comme crit re de validit de l action publique Les incidences de ces volutions dans le champ de l valuation des politiques publiques sont notables II s
198. rot g sont sup rieurs au co ts de protection d terminer la valeur sociale culturelle patrimoniale du site et donc le choix d un mode de questionnement par rapport l espace consid r De l d coule le choix d une m thodologie permettant de fournir les r sultats r pondant aux questions pos es Appr hend e selon un angle ou un autre la valeur d un espace peut ainsi varier consid rablement ouvrant la voie des d bats sur le juste chiffre alors que les r sultats diff rent en fonction du mode de questionnement adopt au regard des objectifs pr d finis La valeur n est donc pas d une donn e en soi existant a priori comme certains travaux le laissent parfois entendre par manque de clarification de leur objet Prenant acte de l existence d approximations de cadrage qui nuisent la pertinence de nombreuses d marches d valuation conomique des am nit s environnementales et leur utilisation au del du cercle des conomistes de l environnement par les d cisionnaires publics ou les gestionnaires d espaces naturels la Banque Mondiale a produit en 2004 un texte de r f rence sur l valuation de la valeur conomique de la conservation des cosyst mes ayant pour ambition de clarifier les diff rents objectifs susceptibles de sous tendre une analyse de la valeur d un espace prot g Le document qui n a pas pour ambition de faire le point m thodologique sur la mani re de conduire une valuation v
199. rs de l conomie et 95 000 suppl mentaires imputables aux d penses des m nages des personnels employ s par la R serve L impact global des d penses de fonctionnement de la r serve est estim repr senter 233 000 dans la production r gionale brute Cela signifie que chaque dollar d pens par la R serve g n re 0 92 dans d autres secteurs de l conomie locale Cela repr sente aussi au total l quivalent de 7 emplois dans l conomie locale Le total des d penses de fonctionnement de la R serve et des d penses des touristes est ainsi estim repr senter 1 65 millions de dans la Production r gionale brute et 857 000 dans le Produit r gional brut et g n rer 26 emplois locaux Analyse co ts b n fices de la restauration du Gardon aval France R aliser une analyse co ts avantages sur la restauration d un tron on du cours du Gardon M thode une m thodologie en 4 points permet de r aliser cette analyse co ts b n fices Enqu te t l phonique puis m thode des co ts de transport pour valuer la valeur des activit s r cr atives pratiqu es sur le Gardon aval M thode d valuation contingente pour estimer les avantages de l atteinte du bon tat des eaux du Gardon Analyse co ts avantages finale pour faire le bilan en termes d atteinte du bon tat de la rivi re R sultat Gr ce la m thode des co ts de transport la valeur d usage de la baignade calcul e via une enqu te par t l phon
200. s avions et h licopt res en particulier en p riode estivale de risqued incendie au profit d une circulation p destre cycliste et questre Sur la base de cette contextualisation on pr sente dans ce qui suit les diff rents l ments de valeur potentiellement attach s au Grand Site Sainte Victoire les sources de donn es et les m thodes mobiliser pour les appr hender II s agit d une d marche syst mique d analyse des diff rentes formes de valeur et non d un bilan de type analyse co ts b n fices Autrement dit on ne juge pas ici de l efficacit conomique de la politique de gestion du Syndicat Mixte mais on proc de l analyse des diff rentes formes de valeur attch es l espace en tant qu il est prot g Par ailleurs on ne se limite pas l analyse de l attractivit du site pour d velopper une vision d ensemble de tous les registres de valeur vis s par la politique publique de protection 6 Syndicat Mixte D partemental des Massifs Concors Sainte Victoire Projet territorial des massifs Concors Sainte Victoire octobre 2003 p 18 68 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 2 VALEUR ECONOMIQUE DU GRAND SITE SAINTE VICTOIRE La mise en uvre d une d marche d analyse des retomb es conomiques de la protection de l espace implique en premier lieu de s int resser aux effets de l investissement public en faveur de la protection sur un territoire C est alors la valeur c
201. s vit s qui consisterait d finir la valeur du service rendu l aune des co ts qu engendrerait un incendie Ces co ts sont effectivement vit s du fait de l action de gestion La valeur de cette derni re est donc au moins gale aux co ts qu elle permet d viter pour la collectivit Pour proc der la mise en uvre de cette m thode il est n cessaire de disposer d une estimation du co t moyen de l incendie l hectare dans les espaces proches ou ayant des caract ristiques semblables du point de vue conomique et d mographique 8 Les co ts de restauration des terrains incendi s l hectare peuvent aussi servir de base pour le calcul Ce chiffrage peur tre obtenu facilement aupr s du Syndicat Mixte et de ses partenaires Cela donne une estimation de la valeur du service rendu par l cosyst me au regard de la limitation du risque d incendie Pour une approche plus fine de la plus value de l action du Syndicat Mixte ces r sultats peuvent tre crois s avec des donn es sur la fr quence des incendies dans la r gion afin de situer le Grand Site sur une chelle de probabilit quant au risque d incendie L cart entre la probabilit d un incendie sur la Sainte Victoire et sur d autres espaces constitue un r sultat tangible de l action de pr vention du Syndicat Mixte La multiplication de cette diminution de la probabilit d incendie par le co t de l incendie l hectare donne une estimation affin e de la v
202. s b n fices induits par cette derni re sont sup rieurs aux co ts qu elle engendre Cette approche s applique classiquement dans un contexte d valuation conomique de l action publique lorsqu il s agit de d valuer le b n fice net d une intervention sur un cosyst me en comparant les co ts et les b n fices qui en r sultent Pour ce faire l analyse co t b n fice ACB est une m thode canonique qui vise juger de l efficience conomique des d cisions entreprises en comparant les b n fices et les co ts sociaux de ces actions Cette comparaison constitue par la suite un indicateur de modification de l utilit sociale apport e par la d cision publique L approche diff re sensiblement de celle de l analyse des retomb es conomiques sur plusieurs points Tout d abord l analyse des co ts et des b n fices n est pas restreinte au territoire concern par la protection Ainsi selon l approche des retomb es conomiques les budgets investis dans la mise en uvre du programme sont consid r s comme un flux de b n fice pour le territoire qui se traduit en d veloppement d activit s et en emplois Dans l analyse co ts b n fices que l chelle de r f rence soit nationale ou r gionale il ne s agit pas d analyser le processus de transformation d un syst me conomique local mais de mettre en regard les d penses investies pour la protection de l espace avec les b n fices produits par cet espace Aussi les budgets
203. s parmi les visiteurs 25 Nombre annuel de visiteurs la journ e 600 000 Sur ces hypoth ses les retomb es conomiques seraient 43 6 millions d euros pour les nuit es d gag es 286 millions de F 105 quivalent emplois induits par les visiteurs Les auteurs en d duisent qu un ETP g n re environ un 500 000 Euros de retomb es conomiques R serves marines espagnoles valuer les relations entre le recul des activit s de p che de la population locale et le d veloppement progressif du tourisme sur la R serve Marine de l le de la Graciosa et des lets du Nord de Lanzarote M thode valuation partir de donn es quantitatives et qualitatives R sultat Les auteurs constatent une augmentation des infrastructures h teli res et de la main d uvre dans le secteur des services En effet entre 1993 et 2003 le nombre de restaurants et de commerces en lien avec le tourisme a t multipli par 3 Le nombre d appartements louer est pass de 49 en 1993 dont 10 non lou s 184 en 2003 tous ayant t occup s l offre d h bergement locatif touristique de l le a donc t multipli e par 4 Le tourisme conduit un fort accroissement triplement de la population de l le de la Graciosa pendant les mois d t Ceci tait d j vrai en 1994 avant l implantation de la r serve marine Toutefois le d veloppement du tourisme a eu un impact social sur l le travers la tertiarisa
204. sa protection au regard des pertes qu induirait sa d gradation proc der l analyse co ts b n fices d un programme de protection vise juger de l efficacit conomique de la d cision publique en comparant les co ts de l investissement consenti en faveur de l espace naturel aux b n fices que produit la protection tandis qu analyser les retomb es conomiques d un espace naturel prot g permet d valuer les effets de l action de protection sur les caract ristiques socio conomiques d un territoire En fonction des dimensions de la valeur que l analyste souhaite privil gier l une ou l autre approche sera retenue Pour une analyse d taill e voir Henri Guillaume L analyse co t avantage et la pr paration des d cisions publiques Revue Economique volume 23 num ro 3 1972 31 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 3 CHOISIR ENTRE DIFFERENTES APPROCHES QUELQUES QUESTIONS EN J EU Le choix de l une ou l autre approche d valuation de la valeur d un espace naturel prot g pose un certain nombre de questions qu il est essentiel de trancher pour proc der l analyse La mise en uvre de l une ou l autre d marche repose sur des hypoth ses fortes qui m ritent d tre discut es 3 1 Quelle chelle territoriale choisir En premier lieu la question de l chelle territoriale retenue pour la valorisation du bien consid r est essentielle et est de nature
205. se en compte de l environnement dans les politiques publiques 1 1 1 2 L inscription de l valuation conomique dans la loi Cette mise sur agenda politique de la valorisation conomique ne se traduit pas uniquement par le d veloppement d outils et d incitations l adresse des d cideurs publiques par des institutions publiques de poids Elle d bouche sur l diction de normes par la puissance publique qui se fondent sur une d marche de valorisation des actifs environnementaux Aux Etats Unis d s 1981 l Executive Order 12291 sign par le pr sident Ronald Reagan impose par exemple que tout projet r glementaire f d ral de grande envergure c est dire ayant un impact sur conomie nationale gal ou sup rieur 100 millions de dollars fasse l objet d une analyse d impact Regulatory Impact Analysis ou RIA avant son adoption finale Cette r gle s applique alors aux grands projets pr sent s par l Agence pour la protection de l environnement Environmental Protection Agency qui doivent tre soumis une analyse d impact pr sent e l Office of Management and Budget OMB La mise en place de normes fond es sur l valuation conomique des biens environnementaux se d veloppe progressivement en Europe Par exemple en 2000 la Directive Cadre sur l Eau adopt e par le Parlement europ en et le Conseil de l Union Europ enne et transcrite en droit fran ais en 2004 mobilise les instruments conomiques pour cond
206. sentent les structures les quipements les stocks les ressources naturelles les biens mat riels La comp tence devient un facteur de production essentiel La place des comp tences dans la dynamique de croissance actuelle donne lieu une intense r flexion au sein du champ conomique Cette vision impose des sc narios prospectifs particuliers auxquels sont associ es des prescriptions en termes de politiques publiques Le rapport Attali fait ainsi une large place l imp ratif de d velopper l conomie du savoir travers la formation ou la r forme des aides aux entreprises Le champ des politiques environnementales occupe une place de choix dans cette dynamique les auteurs soulignant que La protection de l environnement a donn naissance de nouveaux march s de nouvelles cr ations de richesses La France a tous les atouts pour jouer l un des tout premiers r les dans cette nouvelle croissance rs La capacit de l action publique tre cr atrice de comp tences sp cifiques devient ainsi un des crit res majeurs de son efficacit On peut m me penser que sa capacit d velopper des approches exp rimentales nouvelles d gag es de la contrainte de rentabilit imm diate donne aux services publics une capacit importante de contribution aux processus d innovation La d finition de la valeur conomique d une comp tence soul ve cependant des questions m thodologiques complexes a fortiori dans un
207. sociaux per us par les populations du fait des am nit s r cr atives offertes par les espaces naturels prot g s Une des fa ons de mesurer ces services est d examiner la valorisation du foncier sur les zones alentours qui t moigne du fait qu il s agit de localisations recherch es du fait de la qualit du cadre de vie qu elles offrent Plus couramment on fait appel aux m thodes des pr f rences r v l es ou d clar es via des consentements payer qui permettent d estimer l utilit reconnue par les individus l cosyst me et de la valoriser mon tairement Concernant les services relatifs l tat de sant et de bien tre de la population concern e ils sont classiquement valu s par la mesure des temps allou s par la population r sidente la promenade et aux sports de plein air pratiqu s dans l espace prot g Des comparaisons de fr quence de maladies cardio vasculaires entre deux chantillons de populations ont t men es dans ce but aux USA On peut aller plus loin dans la r v lation de ce type de services en s int ressant l attractivit qu exercent les territoires remarquables pour les entreprises si les espaces naturels prot g s engendrent des externalit s positives sur la qualit de vie des riverains certains entrepreneurs peuvent tre sensibles ces effets qui sont en mesure de favoriser des gains de productivit au niveau des employ s et d tayer une image de marque Limit
208. space faiblement cr ateurs de richesses Cette analyse est actuellement men e dans le cadre de l tude en cours sur les retomb es conomiques du Grand Site Sainte Victoire 70 Cette analyse est actuellement men e dans le cadre de l tude en cours sur les retomb es conomiques du Grand Site Sainte Victoire 71 On s int resse ici au tourisme en tant que fili re conomique potentiellement dynamis e par l existence du bien naturel prot g et non la mesure de l attractivit de l espace travers des consentements payer des visiteurs qui fait l objet d une analyse sp cifique dans la troisi me section de cette partie 77 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s La fili re du tourisme et des loisirs est alors le premier b n ficiaire potentiel de la protection de l espace sous r serve de promouvoir des formes de d veloppement touristique compatibles avec les exigences de respect du milieu Toutefois dans le cas du Grand Site Sainte Victoire qui se situe proximit d une zone fortement urbanis e o d autres monuments ou espaces ont une attractivit au moins aussi grande que celle de la Sainte Victoire les retomb es conomiques sur la fili re touristique ne sont certainement pas le principal vecteur de valeur Les enqu tes de fr quentation font appara tre que le passage la Sainte Victoire ne constitue pas le seul ni m me le principal motif de visite 3 L agglom r
209. sseseesessesessesersesse 12 122 Valoriser le b n fice social engendr par la protection des espaces naturels ssseseseessssssserserseseee 14 L23 L int gration des externalit s environnementales dans l valuation du niveau de bien tre conomique etsocial d une ODA 554805 0rerrureheven sn oreisieosssmteederartntintiestedneentee nee NS 15 LS Permettre la participation des individus la d finition du bien tre collectif 17 2 DIFF RENTES MANI RES DE REGARDER UN M ME OBJET e eeeeereeteeetetereteretereteteterrtetererererererereree 20 2 Analyser la contribution d un cosyst me l activit conomique 21 2 2 Evaluer les retomb es conomiques de la protection de l espace 24 2 3 D terminer la valeur conomique totale d un bien public 27 2 4 Etablir le bilan co ts b n fices de la protection d un espace ss 29 3 CHOISIR ENTRE DIFF RENTES APPROCHES QUELQUES QUESTIONS EN JEU users 32 ESA Quelle chelle territoriale hotsik T ouriisiiisiieci iirin in e in i E 32 A Quelle place donner aux pr f rences individuelles 2 33 LT Que mesure t on en d finissant la valeur d un espace naturel prot g ssssssssesese 36 PARTIE 2 LES DIFF RENTES COMPOSANTES DE LA VALEUR ET LEUR UTILISATION 39 1 LES BIENS ET SERVICES RENDUS PAR LES COSYST MES PROT G S user 40 1 1 La fonction conomique des CONVTOM S 11e eesis 41 Le La MO LE LS LR des Eco
210. st l origine de faire appara tre le prix de biens pour lesquels il n existe aucun march Les valeurs obtenues repr sentent ce quoi les agents renoncent en termes d opportunit s de consommation pour prot ger l espace CAP ou le prix marchand des attributs de cet espace en tant qu il est prot g prix de la production de poisson de qualit prix de la localisation d un g te rural labellis Dans tous les cas il s agit donc d un prix Or tout prix est relatif r sultant de la rencontre socialement construite entre une offre et une demande un instant donn C est pourquoi il para t probl matique de voir dans les r sultats obtenus travers les d marches de valorisation expos es l expression absolue d une valeur des espaces naturels Les processus de valorisation sont tous contingents fonction de syst mes de repr sentations sociales complexes Notre r flexion s inscrit dans l approfondissement de l tude des rapports entre la fixation des prix de march et la construction sociale d une appr ciation de la valeur des biens qui fait actuellement l objet de travaux renouvelant le d bat sur les m thodes de valorisation des biens publics L application de cette d marche au Grand Site Sainte Victoire illustre bien la diff rence de perspective Au lieu de se limiter une approche en termes d attractivit du site sous la forme d une valorisation des actifs touristiques classique pour tayer le raisonnement sur la
211. systems SL 43 a DPI ronne meni iaa asii a aa a a AE E S NES 45 2 LES RETOMB ES CONOMIQUES DE LA PROTECTION DE L ESPACE eee 50 2 1 Lero et OMR RU IE RO COTE E e PP EE 50 22 POS PU a AARE EEE A E EEA dette AE E etat eee Sterne die nee ten nel lies tonte eus ete de did 51 2 3 PROS MORE ennemies E E n ete etant en ele iutel te 54 3 LA VALEUR ECONOMIQUE TOTALE ACCORD E AU BIEN PUBLIC PROT G 58 4 LE BILAN CO TS B N FICES DE LA PROTECTION DE L ESPACE serrer 59 5 UNE APPROCHE TRANSVERSALE DES DIFF RENTES DIMENSIONS DE LA VALEUR s ssssessesesesres1s1e1ee 61 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s PARTIE 3 UNE APPLICATION AU SITE DE LA MONTAGNE SAINTE VICTOIRE sassi 64 1 LES GRANDS SITES DU PRINCIPE DE PROTECTION UNE POLITIQUE DE GESTION DE L ESPACE 64 Li De la cons cration d un monument la gestion d un site 64 1 2 Les enjeux de l analyse de la valeur de la Sainte Victoire ss 65 La Un ieriowe des guen WWiprogranUnE sorie iaieiiea os i irai Naia 66 2 VALEUR CONOMIQUE DU GRAND SITE SAINTE VICTOIRE en seee see erneee see esnnee see ensnee eee esnneesnnen 69 2d L analyse de la cr ation d emplois nine a onea innr een inuis 69 2 2 La cr ation ME LA LE LS osiromoni io kirsse niae saN E INE ENE AEE EE rii 7I 2a L analyse des retomb es conomiques pour les activit s 73 2 4 Les m canismes de gouvernance t
212. t une notori t qui d passe largement le territoire comme en t moigne l afflux de dons suite l incendie de 1989 Toutefois cette approche se caract rise par une analyse de la valeur fond e sur l individu et sa pr f rence Cela soul ve de nombreuses questions d interpr tation des r sultats notamment sur le fait de savoir si les valeurs obtenues constituent un b n fice directement mobilisable dans un bilan conomique ou une lecture de l adh sion l action du Syndicat Mixte Au terme de ce panorama de l analyse des diff rents l ments de valeur attach s au Grand Site Sainte Victoire il est possible de dresser un bilan sur l op rationnalit et l utilit des r sultats 90 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s pour chacun des trois registres de valeur retenus En fonction des objectifs poursuivis certains registres seront plus pertinents analyser Finalit s op rationnelles des diff rents registres de valeur Objectifs Registre de valeur M thodes Approche par les retomb es de la valuation des effets de protection SE gt A Analyse budg taire lachon de protection sur les Analyse du syst me d activit s dynamiques socio Approche par les services rendus par l cosyst me Co ts vit s Co ts de remplacement valuation contingente analyse conjointe Quantification de la valeur mon taire de diff rents amp Approche par les
213. t tre transpos un autre espace compos d un cosyst me semblable Dans l valuation des retomb es des dispositifs de protection l objet de l analyse est le territoire et ses dynamiques socio conomiques en tant qu elles sont transform es par la politique publique de protection de l espace La valeur de l espace est donc appr hend e comme relative aux caract ristiques du territoire d une part et aux effets de la politique publique d autre part Enfin dans l approche de la VET c est l espace naturel en tant qu il est socialement valoris par des usages valeurs d usage directe et indirecte et des repr sentations valeur hors usage que l on cherche valu selon l talon mon taire On propose dans ce qui suit de d tailler pr cis ment les diff rents l ments de valeur pris en compte dans chacune des d marches et l utilisation qui peut en tre faite en les illustrant travers la pr sentation de r sultats d tudes fran aises et trang res ayant pour objet de valoriser mon tairement une ou plusieurs composantes d un bien environnemental Ce travail repose sur une large revue bibliographique internationale A travers l explicitation des objectifs poursuivis chaque fois et le type de r sultats obtenus il s agit de mettre en lumi re la fois la multiplicit des l ments potentiellement valorisables et la logique interne des diff rentes d marches d analyse de la valeur 1 LES BIENS ET SERVICES
214. t quels sont les l ments de valeur pris en compte par chacune des d marches quels types de r sultat cela produit et quelle peut en tre l utilit op rationnelle Diff rents registres d analyse de la valeur apparaissent alors qui renvoient diff rentes mani res d appr hender les politiques publiques de conservation des espaces naturels 38 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s PARTIE 2 LES DIFFERENTES COMPOSANTES DE LA VALEUR ET LEUR UTILISATION Apr s avoir propos une typologie des d marches d analyse de la valeur des espaces naturels prot g s et examin s d un point de vue th orique quelles sont les sp cificit s de chacune d elles quant la mani re dont elles appr hendent la question de la valeur il s agit maintenant d illustrer concr tement ce qu elles produisent en termes de r sultats En effet chaque d marche se fonde sur un sch ma th orique caract ris par une logique interne qui op re une hi rarchisation voire une s lection parmi les l ments de valeur pris en compte Cette logique est tributaire des objectifs poursuivis travers l analyse de la valeur qui diff rent d une d marche l autre On retient ici trois sch mas th oriques celui de l approche par les biens et services rendus par les cosyst mes celui de l analyse des retomb es conomiques et sociales induites par un dispositif de protection et celui de la Valeur Economique Totale L analyse c
215. tal humain la diminution des ressources naturelles et les dommages caus s par la pollution Et les wealth estimates ou estimations de richesse int grant l valuation de la richesse des nations le capital produit somme des machines des quipements des infrastructures et des terrains urbains le capital naturel incluant les ressources du territoire et du sous sol et les for ts et le capital intangible des ressources telles que le capital humain la qualit des institutions et la gouvernance En France la volont de d velopper les indicateurs sur l importance de l environnement dans le bien tre national est mise en vidence par le projet de loi de programme relatif la mise en uvre du Grenelle de l environnement pr sent en Conseil des ministres le 11 juin 2008 qui propose de d velopper de nouveaux indicateurs de comptabilit nationale valorisant les biens publics environnementaux 19 Moati Ph Rochefort R 2008 Mesurer le pouvoir d achat rapport du Conseil d Analyse conomique n 73 La Documentation Fran aise 20 Projet de loi de programme relatif la mise en oeuvre du Grenelle de l environnement Document n 955 Assembl e nationale d pos le 11 juin 2008 et renvoy la commission des affaires conomiques de l environnement et du territoire http www assemblee nationale fr 13 dossiers mise en oeuvre Grenelle environnement asp 16 La valeur conomique et soci
216. tation de nouveaux r sidents ou de nouvelles entreprises sont autant d l ments qui permettent de poser la question de la valeur sous des angles diff rents la valeur d existence du site en tant que tel celle des b n fices sociaux qu il engendre tels que la contribution la qualit de vie des r sidents ou l identit culturelle locale Les caract ristiques de l espace naturels ont orient la d finition de mesures de gestion appropri es travers lesquelles se dessinent les diff rentes dimensions de l analyse de la valeur prendre en compte 1 3 Un territoire des enjeux un programme Les massifs de Concors et de Sainte Victoire forment un espace naturel continu de pr s de 35 000 hectares 20 km l est d Aix en Provence Bouches du Rh ne La d finition d un large p rim tre de site allant au del de la montagne Sainte Victoire se justifie d abord du point de vue de la politique de pr vention du risque d incendie qui implique pour tre efficace d associer les communes environnantes dont le territoire est essentiellement forestier I se justifie galement au regard des multiples fonctions de l espace que l action de gestion souhaite pr server et promouvoir fonctions conomiques valorisation des ressources foresti res et agro pastorales cologiques protection des esp ces et des habitats naturels sociales loisirs et accueil des publics et paysag res pr servation de la qualit des paysag
217. tes pistes de randonn es etc Les auteurs soulignent l int r t de penser la protection des espaces en partenariat avec les populations afin de garantir l acceptation des mesures de restriction La prise en compte des impacts sociaux mis en balance avec d autres l ments de valeur permet d valuer plus justement les effets composites qui r sultent d une politique de protection et de son mode de gouvernance L approche des dimensions de la valeur des espaces naturels pris en compte par l analyse des retomb es conomiques pr sente l int r t de produire l analyse la plus informative aux yeux des gestionnaires et des partenaires locaux sur les effets de la protection sur le territoire concern Elle permet de nourrir un argumentaire sur les avantages de la protection qui va au del des consid rations g n rales sur les services cologiques la tonne de CO2 pi g e par exemple pour s attacher aux effets positifs de la protection sur les dynamiques socio conomiques locales Toutefois on doit consid rer qu il s agit d une approche relative de la valeur tributaire des caract ristiques du territoire et de son syst me d activit s Cette contextualisation peut tre per ue comme une limite car ses r sultats ne sont pas directement transposables Mais elle pr sente un int r t majeur en tant qu approche explorant les l ments de valeur qui peuvent tre regard s comme les effets directs et induits d une pol
218. teurs estiment que la valeur r cr ative ne repr sente que 15 de la valeur totale de protection 58 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Mer int rieure de Seto J apon valuer la valeur conomique totale de la mer de Seto M thode valuation contingente du consentement payer pour la restauration ou conservation de la mer int rieure de Seto partir de trois sc narios R sultat Les auteurs ont calcul la valeur d existence de la mer Seto et la valeur de r paration des dommages caus s sur cette mer sur la base d extrapolations Pour calculer la valeur de r habilitation de la mer de Seto ils ont tendu le co t d un projet de restauration des rivages aux 3356 ha d espace prot g de la mer Ils estiment ainsi le prix de r paration de la mer de Seto 1 463 milliards de dollars Pour calculer la valeur d existence de l le de Seto ils ont tendu le co t des projets de cr ation de fermes marines d algues l ensemble de la surface marine potentiellement concern e 6381 ha ainsi que le co t d achat des rivages encore sauvages la longueur totale du rivage de la me de Seto 2538 km Ils estiment partir de ces calculs la valeur d existence de la mer de Seto 3 604 milliards de dollars La d marche de la valeur conomique totale fait le bilan entre deux plans d analyse tr s diff rents la valeur li e l usage du milieu qui renvoit des b n fi
219. tion de la valeur de l espace et les diff rentes composantes de cette derni re Ce choix a pourtant une influence d terminante sur la nature des r sultats produits et leur interpr tation et est fonction du mode d analyse de la politique publique retenu 25 Thoenig J C dir Les Politiques publiques dans Grawitz M et Leca J dir Trait de science politique tome 4 Paris PUF 1985 19 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s 2 DIFFERENTES MANIERES DE REGARDER UN MEME OBJET En effet la question de la valeur ne se pose pas de la m me mani re si l on s attache comprendre quelles sont les retomb es conomiques d un dispositif de protection ou si l on cherche d terminer la valeur culturelle patrimoniale ou paysag re d un site prot g Les m thodes utiliser les types de r sultats obtenus et leur utilisation op rationnelle diff rent sensiblement Pourtant ces deux d marches constituent des modes d analyse de la valeur cette derni re tant envisag e dans des perspectives diff rentes De la diversit des travaux qui portent sur cette question et de la mani re dont ils instruisent la question de la valeur il ressort que la notion m me de valeur est le fruit d une construction th orique qui met en jeu le choix d objectifs valuer les retomb es conomiques d un site prot g montrer que la protection de l espace est rentable car les b n fices engendr s par l espace p
220. tion de son conomie qui se traduit par exemple par l augmentation de la proportion de r sidences secondaires de l le et un recul de la p cherie industrielle qui est d licat valuer du fait de l tendue et de la porosit des zones de p che 48 Bruno Maresca Anne Dujin Guy Poquet Anne Lise Ughetto Evaluation institutionnelle et conomique du programme Natura 2000 en France pour le MEEDDAT janvier 2008 52 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s Les d penses des visiteurs des espaces prot g s le cas des Parcs du Queensland Australie 65000 hectares Evaluer la contribution du tourisme dans les parcs nationaux pour les conomies rurales M thode 2 estimations sont pr sent es 1 les d penses totales r alis es dans la r gion par les visiteurs du parc et 2 celles qui d pendent directement de l existence du parc Les d penses des r sidents locaux sont incluses quand ils auraient voyag en dehors de la r gion dans un sc nario sans parc Elles sont exclues dans le cas o ils auraient simplement annul leur voyage Ces d penses sont estim es l aide de donn es collect es lors d enqu tes R sultat Estimation des d penses moyennes par visiteur directement attribuables l existence du parc 34 pour Girraween 42 pour Eungella 212 pour Daintree et 103 pour Carnarvon On peut en d duire que l estimation des d penses annualis es totales des visiteurs
221. tion utilitariste et anthropocentrique de la valeur qui est alors privil gi e Or les travaux mobilisant des m thodes d valuation mon taire des biens non marchands accordent peu de place la r flexion sur la formation des pr f rences et la construction de l utilit Cette derni re a tendance tre consid r e comme une donn e existant a priori l enjeu tant de d finir les outils et les m thodes pertinentes pour la r v ler et la recueillir Pourtant une troisi me voie est possible dans l analyse de la valeur des espaces naturels prot g qui chappe la fois une approche absolue de la valeur et un raisonnement qui en transposant strictement les m canismes de march ces biens fonde la valeur sur une utilit individuelle tr s abstraite appliqu e ce type de bien public II s agit d une approche d velopp e par le CREDOC qui met en vidence travers le processus de valorisation que la structure des b n fices et ventuellement des co ts engendr s par la protection d pend des sp cificit s des territoires concern s et notamment des aspects socio conomiques sur lesquels la protection peut avoir un impact Dans ce cas la valeur de la protection est appr hend e relativement un syst me d activit s pour lequel elle repr sente des opportunit s et ou des contraintes La principale critique que l on peut adresser cette approche est pr cis ment qu elle est relative aux caract ristiques d
222. tions de sa mise en uvre En r alit les difficult s pos es par le recours l ACB sont li es une diff rence d approche fondamentale entre les sciences conomiques et la perspective de l valuation des politiques publiques Le fort ancrage de l ACB dans la th orie conomique notamment l approche n oclassique conduit les sp cialistes qui la mettent en uvre analyser une politique publique du seul point de vue de l efficience conomique en se fondant centralement sur les pr f rences individuelles qui constituent le crit re d appr ciation fondamental Dans une telle perspective la recherche d un d veloppement conomique favorable d termine seule l objectif poursuivre et il s en suit une d finition orient e du bien commun et de l optimum social En mati re d valuation des politiques publiques le crit re de l efficience conomique bien qu important ne peut tre retenu comme central L valuation a en effet pour finalit d tudier les processus et les jeux d acteurs qui permettent de d finir une politique publique Selon cette approche l optimum social n est pas connu d avance Il est le fruit de plusieurs interactions et ne peut tre appr hend uniquement en termes d quilibre conomique L ACB v hicule un formalisme et une abstraction du questionnement qui laissent de c t toute une s rie de questions d ordre sociologique pourtant essentielles en mati re d valuation des politiques publiques 5 U
223. tre construite par une proc dure d mocratique partir de l expression de pr f rences individuelles Le mod le conomique dont d pend la validit de l analyse co t b n fice d coule d un concept politique dans une soci t libre l conomie doit tre au service des pr f rences coh rentes exprim es par les particuliers manifest es sur le march et dont la satisfaction y est rationnellement recherch e Les pouvoirs publics ne sont pas cens s influencer ces pr f rences ni prendre de d cisions Dans cette conception les pr f rences individuelles sont fondatrices de la valeur des biens et services y compris hors march et les individus sont les meilleurs juges de leur utilit Cette hypoth se est justifi e socialement travers l id e que le fait de se reposer sur les pr f rences individuelles est une garantie contre un double cueil la confiscation technocratique des d cisions par un petit nombre d experts et les tendances paternalistes de la puissance publique On peut en revanche adopter un autre point de vue selon lequel la recherche de l efficacit par tienne ne peut tre la finalit ultime des m canismes de d cision publique Une fonction de pr f rence collective de nature fondamentalement diff rente peut avoir d autres fondements que la satisfaction des individus comme la redistribution des revenus ou un objectif de r gulation macro conomique du syst me conomique Les pr f rences individ
224. ts li s de la biodiversit pr serv e restaur e sur le site valeur li e aux usages directs et indirects valeur hors usage d existence PASSIFS les co ts r sultant de la mise en uvre du programme et de ses cons quences conomiques et sociales co ts directs de gestion du site co ts indirects r sultant des contraintes de la protection co ts d opportunit activit s am nagements renon ant s implanter se d velopper Le solde entre les deux donne le b n fice net de la mise en uvre du programme Les praticiens de l ACB accordent souvent davantage d importance aux questions d valuation des b n fices et des dommages environnementaux qu aux co ts de mise en uvre des politiques et des projets La revue de la litt rature sur les questions d valuation des programme de protection environnementale fait appara tre que dans une majorit de cas les co ts pris en compte sont les co ts directs de mise en uvre des programmes fonctionnement investissement tandis que les b n fices se r sument la valeur mon taire du bien environnemental prot g tel qu elle appara t travers les CAP Si d autres co ts et b n fices sont pris en compte notamment les impacts sur les syst mes d activit concern s par la mise en uvre du programme c est bien souvent de mani re compl mentaire pour tayer l analyse Les dynamiques de transformation du syst me socio conomique local ne sont pas au c ur de l approch
225. u Raz est donc lev e Pour l enqu te nationale deux sc narios ont t propos s aux enqu t s Ils consentent donner en moyenne 29 80 pour un fonds sp cifique de sauvegarde des littoraux et payer 4 70 pour stationner sur un site prot g Les r sidants proximit du littoral prot g accordent donc une plus grande valeur la protection du littoral Quant la m thode des co ts de transports elle a t appliqu e des individus connaissant des sites prot g s Ils sont 71 accepter d allonger leur temps de trajet pour visiter un site prot g plut t qu un autre site et de faire en moyenne 107 km en plus R serve naturelle de Montague Island Nouvelle Galles du Sud Australie Construire une analyse Input Output permettant d valuer la valeur de la r serve de Montague Island en termes conomiques M thode Une matrice input output d crit les caract ristiques d une conomie r gionale les interrelations entre les secteurs conomiques qui la composent et l importance relative de chaque secteur La matrice en 21 secteurs r v le la distribution sectorielle de la Production r gional brute Gross Regional Output du Produit r gional Brut Gross Regional Product du revenu des m nages de l emploi des importations et des exportations R sultat Les 121 000 annuellement d pens s dans la gestion de la R serve g n rent un surcro t de recettes de 17 000 dans les autres secteu
226. u site En effet la valeur d un espace o les enjeux conomiques sont importants et o les activit s supportent des co ts ou des pertes du fait de ne plus pouvoir se d velopper risque d tre moindre que sur un espace o le potentiel de d veloppement de l cotourisme est important et peut tre vecteur de cr ation de valeur travers la protection Dans cette perspective le caract re contingent de l approche refl te la 42 S C Farber et al Economic and ecological concept for valuing ecosystem services Ecological Economics 41 2002 375 392 37 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s r alit des choses au niveau local L analyse de la valeur s inscrit donc dans une lecture des arbitrages autour des enjeux de protection Les quatre types de d marche d analyse de la valeur se distinguent donc sur trois plans principaux leurs objectifs certes mais galement leur objet le territoire et ses caract ristiques socio conomiques l cosyst me et ses caract ristiques cologiques et la conception de la valeur dont elles sont porteuses plus ou moins utilitariste fond e sur les pr f rences individuelles ou relatives aux sp cificit s des territoires concern s D s lors chacune est porteuse d une logique interne d organisation et de hi rarchisation des l ments qu elle prend en compte et partir desquels est d finie la valeur de l espace Il s agit donc de voir plus pr cis men
227. ue et sociale des espaces naturels prot g s 2 2 Evaluer les retomb es conomiques de la protection de l espace Une seconde mani re d instruire la question de la valeur d un espace consiste valuer les retomb es conomiques induites par la pr sence d un espace naturel prot g sur un territoire Dans ce type d approche on s int resse donc uniquement aux espaces naturels prot g s Leur valeur renvoie toujours un dispositif ou une politique publique qui promeut un certain mode de gestion de l espace On est donc dans une conception de la valeur relative aux dynamiques conomiques territoriales et la mani re dont un dispositif de protection est susceptible de les transformer Dans ce type d approche les travaux peuvent envisager la question des retomb es conomiques de mani re plus ou moins restreinte et avoir ainsi un objet d tude plus ou moins ambitieux Une des formes d valuation a minima consiste s int resser au nombre d emplois cr s directement et indirectement par la pr sence d un dispositif de protection et l accroissement de l attractivit touristique du territoire travers la mise en valeur de l espace par une structure gestionnaire II s agit la fois de d compter les emplois directs cr s et les emplois induits par la structure qui g re ou anime le site Sont ensuite valu es les d penses effectu es par le personnel et les visiteurs mais galement les d penses de la structure pour
228. uelles ne sont alors qu une composante d une fonction de pr f rence tatique plus g n rale Ce point de vue est d fendu par quelques conomistes qui 37 Voir Bruno Maresca Martial Ranvier Anne Dujin Valoriser l action publique Le consentement payer un outil au service de la LOLF Cahier de recherche n 224 novembre 2006 CREDOC 33 Wildavsky A 1971 l aspect politique de l efficacit dans Rationnalisation budg taire vers une nouvelle raison d Etat Paris La Documentation fran aise Notes et Etudes documentaires n 3815 3816 34 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s ont mis en vidence la difficult de penser les avantages sociaux en termes individualistes Le probl me de la r v lation des pr f rences individuelles demeure l obstacle fondamental Or la connaissance des m canismes de d cisions collectives l tude de leurs motivations conomiques sociales politiques demeurent embryonnaires dans de nombreux secteurs Dans ces conditions il serait irr aliste d accorder un grand cr dit la d finition individualiste des avantages sociaux et a fortiori l valuation mon taire qui pourrait en tre faite 3 Il est donc n cessaire de clarifier l objectif qui sous tend le recours l analyse des valeurs hors usage en s appuyant sur l expression des pr f rences individuelles S agit il de mettre en vidence la r ception des mesures publiques de protecti
229. uence plaider en faveur d une protection int grant une rationalisation de sa gestion R gion autonome de l Atlantique Nicaragua valuation mon taire de la contribution des biens et services environnementaux BSE de la r gion autonome de Atlantique au PIB national par une d marche d analyse du type co ts b n fices M thode Les auteurs justifient pr alablement les biens et services environnementaux pris en compte Les biens environnementaux sont les ressources exploit es conomiquement langouste bois d uvre paysage Les services environnementaux comprennent la protection des sols la r tention d eau la fixation de carbone la production d oxyg ne la diversit g n tique le potentiel de recherche Dans la valeur conomique totale de la biodiversit de la r gion les BSE correspondent aux valeurs d usage S y ajoutent en principe les valeurs de non usage valeurs d option d existence et de legs non abord es dans cette tude R sultat L tude propose une valorisation des biens et services environnementaux suivants La ressource en eau 2 4 millions d euros an Le bois d uvre 190 millions d euros an Le bois de chauffage 5 2 millions d euros an La culture et l levage 55 millions d euros an La langouste 9 2 millions d euros an L extraction de minerais 17 5 millions d euros an La fixation du carbone 21 millions d euros an Le tourisme
230. ues des seconds d connect s de la demande sociale Plusieurs tudes ont utilis des m thodes d valuation conomique pour conna tre l avis de la population sur les alternatives se pr sentant en termes de gestion des d chets l attribution d un prix chacun des sc narii propos s permet de d gager un consentement payer de la part des contribuables pour chaque sc nario et de d finir o va leur pr f rence Tant du point de vue de la pr sentation des r sultats d une valuation que de la conduite d une d marche valuative la mon tarisation de la valeur des biens environnementaux permet d exprimer les l ments valu s en des valeurs tangibles que chacun peut se repr senter et s approprier de fa on imm diate pour participer la d finition et l valuation des politiques publiques Elle est un outil m thodologique permettant aux citoyens d avoir un avis inform sur l action publique L institutionalisation de plus en plus forte de la mise en uvre d une valorisation conomique de l environnement et des politiques publiques est renforc e par ce paradigme de la prise en compte de l avis de la population dans les processus de d cision publique Les situations de n gociation et de coordination au sein des instances internationales imposent ainsi fr quemment aux d cideurs publics et aux gestionnaires d espaces naturels de passer par la valorisation conomique pour comparer des situations particuli res de terr
231. uire les Etats membres proc der un arbitrage rationnel entre int r ts conomiques et int r ts cologiques Elle fixe une norme qui se veut contraignante le niveau de qualit d eau d fini par la directive peut faire l objet d une 19 Maresca B Poquet G Dujin A Ranvier M Ughetto A L 2008 Evaluation conomique et institutionnelle du programme Natura 2000 en France Trois sites tudi s les massifs orientaux des Bauges la plaine de la Crau l estran du Tr gor Go lo Minist re de l Ecologie et du D veloppement Durable Maresca B Poquet G Ranvier M Temple P Benevise F Dubois G Raoul Duval J Ughetto A L 2006 Evaluation conomique et institutionnelle du programme Natura 2000 en France Trois sites tudi s les marais de l Erdre la vall e du Lison les prairies alluviales de l Oise Minist re del Ecologie et du D veloppement Durable 11 Site internet de l actuel Minist re de l Ecologie de l Energie du D veloppement Durable et de l Am nagement du Territoire MEEDDAT http www ecologie gouv fr 11 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s d rogation si les Etats d montrent par une analyse co ts b n fices que les co ts de d pollution sont d mesur s par rapport aux b n fices environnementaux qui en r sulteraient Appr hender la valeur conomique de l action publique est donc devenu une pr occupation de premi re importance en mati re de
232. uits La r flexion men e par le CREDOC dans diff rents travaux d tudes touchant la question de la valeur des espaces naturels prot g s est partie de l approche valuative des politiques publiques de protection des espaces naturels prot g s notamment dans le cadre de l valuation 3 L KARPIK 2007 L conomie des singularit s Paris Gallimard 4 P M ller 2006 Les politiques publiques Paris Que Sais je PUF p 59 6 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s institutionnelle et conomique du programme Natura 2000 Dans ces travaux on proc de la construction de bilans co ts b n fices qui int grent la quantification de la valeur des sites Natura 2000 selon l approche canonique de l conomie environnementale en mobilisant des m thodes de valorisation mon taire des biens non marchands Les questions m thodologiques soulev es ont fait l objet d un premier travail de recherche du CREDOC concernant les m thodes d valuation contingente et de mod lisation des choix Mais le programme Natura 2000 a galement fait l objet travers ces travaux d une autre approche d velopp e par le CREDOC centr e sur les dynamiques socio conomiques induites par la politique publique de conservation et notamment ses effets sur les syst mes d activit s des territoires concern s L approche de la valeur est alors toute autre ce n est plus la valeur de l espace d finie a priori qui sert justi
233. uits et la tradition des savoir faire est g n ralement importante le caract re naturel est cr ateur de valeur Les tudes du CREDOC montrent que pr s de 55 des Fran ais seraient pr ts payer plus chers des 53 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s produits disposant de signes distinctifs attestant de l origine d un produit ou de l authenticit d un savoir faire4 C est une dimension int ressante du potentiel de valeur associ la protection des espaces naturels m me si ce n est pas un registre dont les b n fices sont faciles quantifier Les analyses existantes se fondent sur des comparaisons entre produits b n ficiant ou non de labels de diff rentes natures conditions de production terroirs dimensions thiques etc 2 3 Effets induits Il s agit d appr hender la capacit de l action publique de protection produire de la plus value au del des objectifs initiaux assign s au programme La notion d effet induit est d velopp e principalement pour chiffrer la cr ation d emplois Toutefois d autres effets induits peuvent tre envisag s relevant de b n fices immat riels notamment ce qui a t voqu plus haut concernant la valorisation des savoir faire et des images positives associ es l espace prot g S agissant de la cr ation d emplois proc dant de la gestion des espaces prot g s on doit quand c est possible int grer l
234. ur on propose une troisi me voie peu explor e jusqu ici par les travaux en conomie environnementale qui consiste diff rencier plusieurs types de valeur en fonction des talons de mesure retenus et des ressorts de valorisation privil gi s Le nombre d emplois cr s est par exemple une mani re d appr hender la valeur d un espace naturel prot g qui diff re n cessairement de la valeur estim e l aune du nombre de tonnes de carbone pi g es par l cosyst me ou du consentement payer pour la protection de l espace La diff rence sera d abord notable en termes de montants obtenus mais galement en termes de jugement port sur l action publique de protection l utilit reconnue cette derni re ne sera pas de m me nature Plut t que de consid rer que c est la d marche adopt e qui est fondatrice de la valeur il est donc 62 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s pr f rable de d finir des registres qui permettent de cerner les diff rentes facettes de la valeur et les diff rentes mani res de l appr hender Dans le cas des espaces naturels prot g s on peut distinguer trois grands types de valeur potentiellement attach s un espace naturel prot g la valeur socio conomique la valeur cologique et la valeur sociale Registres de VALEUR d un espace prot g Valeur socio conomique La valeur socio conomique comprend les retomb es conomiques de la protection
235. ur l entretien des coupes Toutefois le PIDAF n a pas vocation prendre en charge l ensemble des probl matiques reltives la for t La Charte Foresti re de Territoire port e par le Grand Site vient compl ter ce programme en prenant en compte les fonctions conomiques cologiques sociales et paysag res de la for t contractualisation avec les propri taires forestiers promotion d une exploitation foresti re raisonn e recherche de nouveaux d bouch s pour la fili re bois remise en valeur agricole et cyn g tique d anciens espaces cultiv s gagn s par la for t appui au sylvopastoralisme et d veloppement d autres activit s conomiques en for t tourisme cueillette La seconde caract ristique du site est qu il rec le un patrimoine naturel et culturel de renomm e mondiale que le Syndicat Mixte a vocation pr server et mettre en valeur C est la qualit de ce patrimoine paysager et culturel qui a justifi son classement au titre des sites en 2000 et constitue l un des crit res indispensables l attribution du label de Grand Site de France en 2004 Par ailleurs la diversit du milieu naturel a permis de l inscrire au R seau europ en Natura 2000 sur une surface de 30 000 hectares pour lequel le Syndicat Mixte est op rateur La mise en valeur et la protection des patrimoines est donc un des domaines prioritaires d intervention du Grand Site Les orientations majeures portent sur la pr servation des quilibres
236. uvelles favoris es par le programme cotourisme levage traditionnel sont pris en compte dans les retomb es conomiques de la protection En contrepartie les activit s qui ont s adapter pour r pondre aux contraintes de la conservation de la biodiversit activit s industrielles projets immobiliers supportent un certain nombre de co ts d duire des retomb es conomiques Ce premier travail de collecte de donn es permet de chiffrer les retomb es conomiques nettes du programme Doivent galement tre pris en compte les co ts d opportunit c est dire les manques gagner pour certaines activit s qui ne peuvent plus se d velopper sur le site en raison du dispositif de protection Ces co ts d opportunit constituent un indicateur de la pression exerc e par le syst me d activit sur la protection de la biodiversit et repr sentent ce quoi le territoire renonce en termes de revenus pour satisfaire l objectif de protection Ils constituent un r v lateur de la valeur accord e la biodiversit sur le site au sens o la protection de la biodiversit est reconnue comme ayant une valeur au moins aussi importante que les pertes consenties pour la prot ger R sultats pour chacun des sites les co ts et b n fices sont ramen s l ha de site et l ann e afin de permettre une comparaison des r sultats d un site l autre Site de la Crau les co ts s l vent 36 36 ha an hors co ts
237. vers un syst me socio conomique qui accepte rejette produit des arbitrages autour de l action de protection C est alors l adh sion collective au bien fond de la protection qui est productrice de valeur par exemple travers l interaction et la n gociation entre des groupes d acteurs professionnels d usagers et les gestionnaires pour faire merger des pratiques compatibles avec la pr servation du milieu et conomiquement rentables L analyse telle qu elle a t d velopp e pour l valuation du programme Natura 2000 et esquiss e ici pour le Grand Site Sainte Victoire s attache donc d crire un processus de construction sociale de la valeur non travers l nonciation d une valeur absolue sous la forme d un consentement payer pour la protection de l espace ou le prix moyen de la tonne de carbone pi g e par l cosyst me mais relativement aux dynamiques produites par l action publique dans un contexte donn Les m thodes des co ts d vitement et des co ts de remplacement qui valuent la valeur de l espace l aune des arbitrages produits autour de sa protection pousent pleinement cette vision Quant aux d marches d enqu te de consentement payer il ne s agit pas d y renoncer mais d en faire une lecture sociologique en termes d tat de la demande sociale l gard de l action publique de protection de l espace et non en termes de mesure d utilit individuelle La principale limite de cette approche tie
238. vironment eds Champ P Brown T K Boyle Kluwer pp 171 219 Johnson R M 1974 Trade off analysis of consumer values Journal of Marketing Research vol 11 pp 121 127 Lancaster Kelvin 1971 Consumer Demand a New Approach New York Columbia University Press Louvi re J Hensher D Swait J 2000 Stated choice methods Analysis and application Cambridge Cambridge university Press Louvi res J 1988 Analysing Decision Making Metric Conjoint Analysis Sage University Paper Series on Quantitative Applications in the Social Sciences Series n 07 067 Beverly Hills Verhoef C G et alii 1991 The Feasibility of Additive Conjoint Measurement in Measuring Utilities in Breast Cancer Patients Health Policy vol 17 pp 39 50 Liquet J C et Benavent C 20001 L analyse conjointe et ses applications en marketing IAE de Lille Equipe de recherche en marketing Tesler H and Zweifel P 2002 Measuring Willingness to Pay for Risk Reduction An Application of Conjoint Analysis Health Economics vol 11 pp 129 139 Services cosyst miques valorisation Costanza et al The value of the world s ecosystem services and natural capital dans Nature volume 387 le 15 mai 1997 pp 253 260 tableaux et annexes 1997 30 p Daily Gretchen C diteur Nature s Services Societal Dependence on Natural Ecosystems Washington DC Island Press 1997 392 p Daly Herman E et
239. vit s extractives activit s r cr atives o Usage indirect du milieu protection contre les crues la pollution o Valeur hors usage valeur d existence valeur de legs valeur d option CREDOC 2008 Certaines dimensions de la valeur sont communes plusieurs approches Ainsi la valeur des services cologiques appr hend s dans l approche des biens et services est prise en compte comme valeur d usage indirect dans la VET De m me les b n fices des activit s conomiques int gr s dans l valuation des retomb es entrent dans les usages directs du milieu naturel consid r s par la VET Mais l agencement et l interpr tation de ces l ments de valeur diff rent 39 La valeur conomique et sociale des espaces naturels prot g s L approche par les biens et services cosyst miques se fonde sur les fonctions des cosyst mes et leur capacit rendre un certain nombre de services valorisables mon tairement captation de carbone production de denr es alimentaires pour valuer leur contribution la richesse r gionale ou nationale Les r sultats obtenus ne sont pas relatifs au contexte socio conomique du territoire mais fond s sur des valeurs donn es a priori telles que le prix de la tonne de carbone sur le march Dans une telle perspective la valeur de l espace naturel est appr hend e comme un absolu consubstanciel aux caract ristiques des cosysyt mes consid r s Le r sultat pourrai
240. yse et de r v lation de la valeur accord e la biodiversit Cette derni re est en effet appr hend e en rapport avec l adaptation d une conomie locale dont le territoire est le support 2 3 D terminer la valeur conomique totale d un bien public Les approches fond es sur la Valeur Economique Totale VET des biens environnementaux largissent encore le spectre des dimensions de la valeur des espaces naturels La VET englobe en effet deux types de valeurs de natures diff rentes les valeurs d usage et les valeurs hors usage ou usage passif qui ne sont pas appr hend s de la m me mani re Les valeurs d usage correspondent l utilisation effective par exemple la visite du site ou l exploitation directe de ses ressources par une activit conomique On distingue g n ralement l usage direct du milieu travers les activit s productives ou r cr atives de l usage indirect qui renvoie aux diff rents services rendus par l cosyst me par exemple la pr servation de l eau potable le contr le des risques d inondation La valeur hors usage souvent appel e valeur d existence est une valeur appr hend e au niveau des individus qui consacre l importance que rev t l espace aux yeux de ces derniers Elle est appr hend e travers le consentement payer CAP exprim en termes mon taires par les individus interrog s pour pr server un bien dont ils n ont pas d usage direct Ce type de valeur est valu

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