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1. Synthese critique pe et eee So ama i ii SAR o emmes aux services de sant ei aux services SOCIOUX ea a am Rita Therrien om COMMISSION DENQUETE tp SUR LES SERVICES DE SANT 0 ET LES SERVICES SOCIAUX Qu bec wT sANTECOM Institut national de sant publique du Qu bec 4835 avenue Christophe Colomb bureau 200 Montr al Qu bec H2J 368 T l 514 597 0606 Synth se critique La contribution informelle des femmes aux services de sante et aux services sociaux Rita Therrien yadouls uh guch ist MARGE AG Med INAT J u ak dent De Jr GE De uen foa taut itna ANNONA tara AST Ce document a t prepare dans le cadre du prearamme de cherche de la Commission d enauete sur les services de sant et les services sociaux qui en a autoris la publication sur recommandation de son comit scientifique Les id es qui y sont exprim es me traduisent pas eceeseairement celles de la Commission Le contenu et ia arme presentation correction de la iangue rel vent de re seule et enti re responsabilit des auteurs et auteures Cette publication a te produite par ie Funlications du Qu bec 1279 boul Charest Quest Cht ner Gin 4h Loncaption graphique de le couverture Jerae Gebel aseoci s inc fC Gouvernement du Qu tec gal 4 trimestre i707 h que nationale du Qu bec h que nationale du Canada 531 68434 7 gt ol LA CONTRIB
2. Or la famille est la dispensatrice principale des soins dans une soci t et dans la famille ce sont les femmes qui ont pour t che de s occuper des autres De par leurs activi t s domestiques les femmes remplissent en effet plusieurs fonctions l gard de la sant et du bien tre de ous famil le La liste en est longue mais m rite d tre faite tant donn qu elle est le plus souvent m connue reproduction de l esp ce humaine ducation et garde des enfants alimentation de la famille inculcation d habitudes d hygiene et entretien de l hygi ne familiale des personnes et de l environnement entretien des biens de la famille y compris des v tements prise en charge de l achat de biens courants comme les ali ments et les v tements entretien du reseau social de la famille initiative de la communication avec les institutions sociales coles services sociaux et de sant glise r gu lation des changes affectifs au sein de la famille Les travaux sur la distribution des caches a l int rieur de la famille d montrent que ces fonctions sont en g n ral assum es par les femmes leur conjoint n y participant le plus souvent que de fa on occasionnelle Bien que les deux groupes n y consacrent pas le m me nombre d heures il est important de souligner que ces fonctions sont accomplies tant par les meres ou les conjointes qui participent au marche du travail que par celles qui demeurent exclusivement au
3. Comment pourrait on am liorer ces politiques D abord en donnant aux femmes la possibilit de choisir de vivre leur grossesse et leur accouchement selon leurs d sirs en organi sant les serviced sour les rendre disponibles en cas de be soin A l heure actuelle au nom m me de l limination des risques on oblige la majorit des parturientes pour lesquel les il n y a pas de risque d celable a priori 85 des femmes selon la plupart des estimations a subir une routine d exa mens ou d interventions qui comporte elle m me des risques En effet toute intervention m dicale comporte des risques d effets secondaires et une pratique intelligente doit cons tamment mesurer les risques de 1 intervention en regard des risques encourus si elle n a pas lieu Or les donn es actuelles sur les interventions en cours d accouchement d montrent qu ii y a augmentation constante de certaines d entre elles Par exemple au Qu bec de 1977 1982 le taux de c sariennes sur le nombre total d accouche A ments est pass de 12 33 18 053 le taux d induction 70 m dico chirurgicale du travail est pass de 2 03 a 6 52 dans la meme p riode 29 Ces donn es semblent indiquer qu on lar git les indications pour poser de tels actes ou qu on ne res pecte pas rigoureusement les criteres admis La politique actuelle encourage cette surm dicalisation dans la mesure o elle est trop exclusivement centr e sur la notion
4. in Le Devoir 28 Juin 1986 LE A 3 Enquete Sant Canada La sant des Canadiens Ottawa Sant et Bien tre social Ca ada et Statistique Canada 1981 et Louise Nadeau Feminit et drogues l impossible PTE liation in Va te faire soigner t es malade Louise Guyon Roxane Simard et Louise Nadeau Montr al Stank 1381 pp 99 139 Conseil national du bien etre social La femme et la pau vrete Ottawa 1979 J e 1 LL 12 13 101 Partie 4 Bureau de la statistique du Qu bec Le Qu bec statistique EGition 1985 1986 Gouvernement du Qu bec diteur officiel du Qu bec 1985 tableau 7 Pp 340 341 Maurice Girard Les CLSC r clament davantage de fonds pour assurer la qualite des services existants in Le Devoir mardi 18 mars 1986 p 6 J Larry Brown Hunger in the U S in Scientific American fevrier 1987 vol 256 no 2 pp 37 38 Stephen Edgell et Vic Duke Gender and Social Policy the impact of the public expenditure cuts and reactions to them in Journal of Social Policy vol 12 no 3 1983 p 361 Madeleine Blanchet et Jean Marc Bernard La p rinatalit une politique du minist re des Affaires sociales Gouverne ment du Quebec Direction des communications 1973 Ann Oakley Women Confined Towards a Sociology of Child birth Londres Martin Robertson 1981 H lene Valentini Les rencontres pr natales tude de re pr sentations sociales de
5. travail 5 3 L Etat et le mouvement des femmes Tl est tres difficile de se prononcer sur le caractere 88 actuel des relations entre l Etat et le mouvement des femmes et encore plus sur son avenir En effet il s agit d un phe nom ne tres r cent et multiforme et il est tres difficile d en E faire une analyse objective Nous pouvons n anmoins apporter quelques l ments de r flexion Les pressions du mouvement des femmes ont tres certaine ment sensibilis l opinion publique certaines injustices du sort des femmes dans notre soci t Mais peut on affirmer que la sensibilisation s est traduite par des changements concrets Nous pouvons identifier certains progr s juridiques comme la r forme des r gimes matrimoniaux et la Loi de la famille qui E prot gent mieux les femmes en cas de divorce ou reconnaissent l galement les responsabilit s des femmes dans les familles La cr ation du Conseil du statut de la femme a permis de don ner une voix officielle aux revendications des femmes et de produire un certain nombre d tudes n cessaires Ll identifi cation des probl mes et la recherche de solutions Certai nes des solutions ainsi labor es ont commenc tre timide ment implant es mais pour le moment il est difficile de voir si on tentera s rieusement de les implanter en mettant dans la balance tous les pouvoirs de l Etat et surtout si on y affec oa tera les sommes n cessaires A l gard
6. Elle obtient le statut de corporation professionnelle en 1920 La formation se fait l h pital sous la direction de m decins Mais les infirmi res ont des probl mes de d bouch s tant donn que l h pital utilise le travail des tudiantes et des religieuses qu il n a pas r mun rer Elles doivent donc travailler en service prive Le milieu anglophone imove dans ce domaine l Universit McGill offre des 1920 un diplome aux enter La travailleuse sociale apparait galement mais sa professionnalisation ne se fera que plus tard 4 ri Selon l historique pr sent dans la revue Sant Soci t 3 el l Etat qu b cois commence s occuper plus s rieusement du E 29 seckan du bien tre social et a s activer dans le domaine de la sant pendant cette p riode En 1921 la Loi de l assis tance publique partage les co ts de l hospitalisation des in digents entre Qu bec les municipalit s et les institutions de charit On s occupe aussi de m decine E E Le con seil d hygi ne fond en 1887 devient le Service provincial d hygi ne en 1922 Dirig par des m decins il s attaque la tuberculose la grippe espagnole aux maladies v n riennes et ala forte mortalit infantile Dans ce dernier domaine se d veloppent des activit s de pr vention pr natale au sein d organismes b n voles chapeaut s par des m decins Dans les ann es 130 les activit s provinciales d hygi ne publique sup plan
7. Houle Accroissement du taux d activit des femmes et volution du stock de capital humain de la main d oeuvre in Les ressources humaines et la croissance conomique Cahiers de l ACFAS no 23 1984 pp 17 30 Boulet et Lavall e op cit Voir Baldwin et Glendinning op cit Clare Ungerson op et Alan Walker een the Needs of Canada s Elder ly Et Limited Resources Some Observations on British Experience 1986 Louise Vandelac op cit Voir note 14 Alan Walker 1986 op cit Clare Ungerson op cit 104 Bibliographie EE RER RER ANDERSON Michael The Relevance of Family History in So ciology of the Family M Anderson ed Harmonds worth Penguin Books 2e dition 1982 pp 33 63 BALDWIN S et GLENDINNING C Employment Women and their Disabled Children in A Labour of Love Women Work and Caring Sous la direction de J Finch et D Gro ves Londres Routledge et Kegan Paul 1983 pp 53 Tie BARUCH Grace et BARNETT Rosalind C Adult Daughters Re lationships with Their Mothers in Journal of Mar iage and the Family vol 45 no 3 aout 1983 pp 601 606 BEAULIEU Carole Les femmes sont elles accul es d velop per un Etat parallele in Le Devoir 28 juin 1986 Pp A 3 BELANGER Diane et ROZON Lucie Les religieuses au Qu bec Montreal Libre expression 1982 BELISLE D et PINARD Y De l ouvrage des femmes qu b coi ses in Du travail et de l amou
8. Plus le handicap est grave plus les efforts physiques et motionnels demand s la m re s accroissent Dans certains cas il faut laver habiller l enfant le nourrir ou lui fournir une aide pour l aider accomplir ces taches Il y multiplication des rendez vous avec les professionnels rendez vous n cessitant l accompagnement de la mere Il faut fournir une stimulation plus grande faire des efforts d ducation particuliers Si des progres tie rene la r compense peut tre grande Mais que dire lorsque les progres sont tres lents ou limpossibles 2 3 3 Les t ches volontaires de participation sociale Nous avons d j vu que les Qu b coises oeuvrent depuis longtemps dans des associations de promotion de la sante et du bien tre de leurs concitoyens Leur participation actuelle se situe dans le prolongement du pass tout en pr sentant certains gards un caractere novateur Elle prend trois for mes principales D abord il y a les activit s reli es la vie familiale comit s d cole par exemple ou aux besoins de la communaut dans la perspective traditionnelle de la charit auxiliaires dans les h pitaux popote roulante par exemple 52 Ii y a aussi des regroupements de femmes s occupant de la san te des femmes cliniques d auto sant groupes d humanisation des soins la naissance par ae s occupant de client les de femmes en difficult violence faite aux femmes femmes itin rantes fem
9. elle tente de r sumer l essentiel tout en les pr sentant par fois dans une nouvelle perspective Nt ah 2 Historique de la contribution des femmes la sant et au bien tre de la population qu b coise 2 1 P riodisation choisie Depuis les d buts de la Colonie fran aise d Am rique jus qu maintenant les t ches accomplies par les femmes dans les familles se sont modifi es au gr des changements socio co nomiques v cus par la soci t qu b coise Cette volution s est cependant maintenue dans le corridor troit d une divi sion du travail selon les sexes au sein de la famille ou sur le par les femmes et les fonctions les hommes L avenement et L expansion entra n une diversification et o les fonctions de maternage march du travail sont remplies de pouvoir sont assum es par de la soci t industrielle ont une sp cialisation des fonc tions socio conomiques Le d veloppement de la sphere mar chande la s paration du lieu de travail de la maison familia le l accroissement des connaissances et de leur importance sur le march du travail ont eu mille et la place des femmes dans la soci t des r percussions sur la fa Jusqu tout r cemment les femmes ont t rel gu es la sph re domestique et ont connu un acc s restreint au march du travail en raison de leur fonction maternelle Les profes sions les connaissances the
10. l id e qu il y a des recettes pour r ussir son couple Le nombre accru des probl mes de sant mentale le d veloppement du savoir dans ce domaine ont sensibilis l importance des relations familiales pour l quilibre affectif Comme la m re est le plus souvent la r gulatrice des changes affectifs dans la famille elle devient souvent la coupable d sign e ou en sursis elle se sent responsable quand des probl mes survien nent Nous verrons au chapitre suivant l tendue de la res ponsabilit actuelle des femmes dans ce domaine Les changements des rapports de force en politique c est dire la mont e de L Etat Providence et du pouvoir des experts ont entra n des changements radicaux dans le secteur vf b n vole et dans la participation des religieuses aux services sociaux et de sante 35 Pendant la Guerre les assoc tartans f minines foisonnent et s activent dans tous les domaines direction du travail des femmes d fense civile ambulances Croix Rouge services aux familles des soldats collectes de fonds participation a la distribution des carnets d alimentation 43 Pendant la p riode 1950 1965 une exception pres il n y a plus d asso ciations f ministes On participe plut t des associations mixtes de promotion de la justice sociale ou des associa tions f minines comme le Cercle des fermi res et l Association f minine d ducation et d action sociale AFEAS fond e en 1966
11. les exerc s au domicile des prestataires de l aide sociale visent les femmes de fa on particuli re Une accusation de cohabiter avec un homme en emploi les prive de tout droit personnel de recevoir des prestations et les con damne la d pendance envers cet homme Les effets de telles mesures peuvent tre discriminatoires Toute compression dans les prestations ou services desti n s aux pauvres fait courir un risque particulier la sant des personnes g es parmi lesquelles les femmes sont majori taires des femmes enceintes et du b b qu elles portent Ce risque pour la sant est occasionn par la malnutrition Arr tons nous au cas des femmes enceintes La malnutrition peut entra ner l an mie ou la tox mie chez la femme enceinte Quant au b b il risque de na tre 62 pr matur ment ou d avoir un poids insuffisant a la naissance ee souffrir de d tresse respiratoire il risque de mourir to dans la p riode n onatale ou d tre sujet a toutes sortes d affections qui peuvent entraver son d veloppement en parti culier des d ficiences graves ou des probl mes de compor tement C est dire que les r percussions peuvent se faire sentir pendant toute sa vie sans compter les co ts sociaux qu occasionnent des atteintes irr parables la sant physique et mentale d une partie des citoyens Un des moyens imagines pour pallier cette situation consiste accorder des suppl ments
12. riodes La soci t traditionnelle avant 1850 marqu e par la 12 dominance de l conomie agricole par l importance de la fa mille et des relations de voisinage et par l id e de la chari te envers les indigents qui ne pouvaient tre pris en charge par leur famille ou leurs voisins La p riode de transition 1850 1900 marqu e par la transformation de l conomie familiale travers le d veloppe ment de l conomie de march et par l expansion des services sociaux et de sant organis s par l Eglise expansion encoura g e par l Etat qu b cois naissant La p riode de dominance de l conomie de march 1900 1940 pendant laquelle la soci t industrielle atteint progres sivement son plein r gime et l Etat commence intervenir tout en laissant faire les initiatives priv es La p riode de consolidation de Ll Etat Providence depuis 1940 pendant laquelle une expansion conomique favorise d abord l laboration de politiques globales de s curit et de justice sociale mais une r cession remet en question par la suite certaines de ces politiques 2 2 La soci t traditionnelle avant 1850 La soci t traditionnelle du XVIIIe si cle et de la pre mi re moiti du XIXe si cle est marqu e par la pr dominance de l agriculture et par la production de subsistance effectu e ont al Sr en a h i 15 dans les unit s familiales A part les agriculteurs qui peu
13. te de ces familles Bon nombre de ces familles se retrouvent b n ficiaires de l aide sociale L augmentation du nombre de personnes seules ou vivant en dehors du contexte familial traditionnel dans la population accroit la demande de services formels Au Qu bec la propor tion des personnes hors famille est pass e de 29 6 en 1967 33 7 en 1979 3 Une personne hors famille selon la d fini tion utilis e par Statistique Canada et reprise par les au teurs consult s est une personne vivant seule ou avec des personnes non apparent es ou partageant un logement avec des parents autres que le conjoint ou les enfants Rien ne laisse pr voir un arr t de cette tendance Il s agit d un ph nom ne li la fois des choix personnels c libat pro long ou des contraintes veuvage en particulier Les personnes hors famille sont en majorit des femmes 57 1 en 1976 tant donn leur surrepr sentation parmi les personnes veuves 31 8 des hors famille sont des femmes c libataires et 30 1 des hommes c libataires 20 8 sont des veuves et seulement 5 6 sont des veufs 8 Les personnes hors famille sont plus pauvres que celles vivant dans les familles et ont donc besoin plus souvent de soutien En 1979 38 2 des per sonnes hors famille au Qu bec taient pauvres et parmi ces pauvres 64 9 taient des femmes en grande partie cause de la surrepr sentation des femmes g es et veuves parmi elies
14. ts sociaux et conomiques sont encore plus grands Soulignons enfin 1 immense besoin de services communau taires qui permettraient d aborder certains probl mes leur source au lieu de les m dicaliser solution qui co te cher et s av re peu efficace Voyons un exemple Nous avons deja vu que les femmes prennent plus de m dicaments que les hommes Plusieurs tudes d montrent que les m decins prescrivent deux fois plus de psychotropes aux femmes qu aux hommes no tamment parce qu ils croient que leurs maux sont plus souvent d ordre psychosomatique Si l explication fournie est vraie cela signifie que la r ponse m dicale au probl me est peu ef ficace s il s agit vraiment plus souvent de probl mes psy chosomatiques le meilleur rem de consisterait favoriser la prise de conscience des probl mes la source de ces maux et 80 rechercher les Solutions y apporter Et ce type de solu tions ne rel ve pas des m decins Il s agit d un ph nom ne beaucoup plus r pandu qu on ne le croit Dans l tude sur les femmes au foyer du Qu bec 20 la proportion globale de femmes ayant pris des m dicaments du syst me nerveux central au cours des douze mois pr cedant l enqu te s levait 29 5 Cette proportion atteignait 46 9 chez les femmes g es de 65 ans et plus Est ce ainsi que l on traite au Qu bec les problemes d insertion psycho sociale des personnes g es Ses 7 81 5 Les te
15. Bref nous pouvons prevoir une situation paradoxale un 84 accroissement des besoins d aide en particulier mais pas unicuement chez les femmes veuves ou g es qui la plupart auront consacr une partie de leurs nergies s occuper des autres Quand viendra leur tour d avoir besoin d aide plu sieurs n auront personne Vers qui se tourner Or la situa tion conomique des femmes veuves et divorc es est en grande partie due au fait qu elles sont demeur es au foyer ou qu elles ont eu un acces restreint au march du travail travail a temps partiel ou intermittent et dans des emplois ou elles n ont pas acces des r gimes de retraite l0 Quant aux femmes au foyer le degr d impr voyance de leur avenir est effarant l enqu te men e en 1982 aupr s des Qu b coises au foyer nous apprenait que 84 0 d entre elles n avaient jamais contribu aucun r gime de retraite ll 5 2 Les tendances de la division du travail selon les sexes Nous avons deja identifi plusieurs tendances de la divi sion du travail selon les sexes Dans les derni res d cen nies et en particulier dans la d cennie des ann es 70 les femmes ont accru leur participation au march du travail au point ou en 1984 la moiti des Qu b coises de 15 ans ou plus taient sur le march du travail Cette participation accrue ne s est pas accompagn e d une redistribution sensible des t ches au sein des familles Au contraire t
16. Ces deux derni res associations forment un r seau de solidarit et de participation sociale en milieu rural ou par mi les femmes au foyer 44 Ajoutons a ce tableau tout un r seau d oeuvres paroissiales de comit s de parents dans tes institutions G ducation d oeuvres charitables patronn es par l Eglise Pendant la m me periode la dominance des religieuses dans le domaine de la sant et des services sociaux disparait pour faire place l Etat et aux experts Les communaut s re ligieuses recrutent de moins en moins de membres leur popula 45 Les reli tion vieillit les d parts sont tres nombreux gieuses sont remplac es dans les institutions par les infir mi res les institutrices et les travailleuses sociales la ques Mais si ce changement permet aux travailleuses d tre toujours majoritaires dans le personnel professionnel en sant 36 et dans les services sociaux il faut voir qu il s agit quand m me de fonctions subalternes et que les postes de plus haute responsabilit sont assumes par les hommes Le nouveau pou voir est en effet assum par les technocrates et les m de eins 46 De nouvelles professions para m dicales se cr ent mais les nedeetne gardent le contr le sur leurs actes m me dans les quipes multi disciplinaires Dans les professions dominance f minine infirmi res travailleuses sociales la hi rarchie qui s est instaur e en contexte bureaucratique am ne so
17. Gouvernement du Quebec 1983 PEARSON SIVLEY J et FIEGENER J Family Caregivers of the Elderly Assistance Provided After Termination of Chore Services in Journal of Gerontological Social Work vol 8 no 1 2 1984 pp 23 34 PITROU Agnes Le soutien familial sans la soci t urbaine in Revue fran aise de sociologie XVIII 1977 RENAUD Marc R forme ou illusion Une analyse des inter ventions de 1 Etat quebecois dans le domaine de la sant in Sociologie et soci t s avril 1977 vol 9 no l pp 127 152 SANTE SOCIETE num ro sp cial La sant et l assistance pu blique au Qu bec 1886 1986 1986 STRONG BOAG Intruders in the Nursery Childcare Profes sionals Reshape the Years One to five 1920 1940 in Childhood and Family in Canadian History Joy Parr ed Toronto McCleliand and Stewart 1983 pp 160 178 THERRIEN Rita et COULOMBE JOLY Louise Rapport de 1 AFEAS sur la situation des femmes au foyer Montr al Bo real Express 1984 UNGERSON C Women and Caring Skills Tasks and Taboos in The Public and the Private E Garmanikov D H J Morgan J Purvis et D Taylasson Loncres Heine mann 1983 pp 62 77 VALENTINI H l ne Les rencontres pr natales tude de re r sentations sociales de la grossesse de l accou chement et de la naissance memoire de maitrise en anthropologie Faculte des tudes sup rieures Uni versit de Montr al 1984 VANDEL
18. Palo Stoller Parental Caregiving by Adult Children in Journal of Marriage and the Family nov 1983 vol 45 no 4 pp 851 858 S Baldwin et C Glendinning Employment Women ane their Disabled Children Op cit et N Breslau D Salkever et K S Staruch women s Labor Force Activity and Responsibi lities for Disabled Dependents A Study of Families with Disabled Children in Journal of Heaith and Social Beha vior 1982 vol 23 juin pp 169 183 Louise Dulude Vieillir au f minin Ottawa Conseil consul tatif de la situation de la femme 1978 Louise Nadeau op cit PP 116 122 Rita Therrien et Louise Coulombe Joly op cit pp 160 161 se ee e 10 11 12 13 l4 15 16 Lt 18 103 Partie 5 Es Brody Ope Cite pp 471 473 Suzanne Messier Les femmes ca compte op cit tableau 5002 p 173 en Ibid tableau 5301 p 183 Jac Andr Boulet et Laval Lavall e L volution de la si tuation conomique des femmes minist re des Approvisionne ments et Sevres Canada 1984 p 43 Bureau de la statistique du Qu bec vivre seul ou en grou pe Modes de vie non familiaux et r partition du revenu Quebec 1984 tableau 1 1 p ll 1D1d De XV1 THE Da El HA bid p 12 Ibid pp 101 106 Conseil canadien de bien etre social La femme et la pau vrete Ottawa 1979 Rita Therrien et Louise Coulombe Joly op cit p 64 R
19. Problems vol 21 no 5 pp 690 705 HOULE R Accroissement du taux d activit des femmes et volution du stock de capital humain de la main d oeuvre in Les ressources humaines et la croissan ce conomique Cahiers de l ACFAS no 23 1984 pp 17 30 LAFORCE H l ne Histoire de la sage femme dans la r gion de Qu bec Quebec Institut qu b cois de recherche sur la culture 1985 LAVIGNE M et PINARD Y sous la direction de Travailleu ses et f ministes Les femmes dans la societe que becolise Montreal Boreal Express 1983 LESEMANN Fr d ric Du pain et des services La r forme de la sant et des services sociaux au Quebec Montreal Saint Martin 1981 107 LEVASSEUR Madeleine Des probl mes prioritaires Collection La sante des Qu b cois Gouvernement du Qu bec di teur officiel du Qu bec 1983 LEVIN Lowell S Prendre en charge sa propre sant une arme a double tranchant in Forum mondial de la san t vol 2 no 2 1981 pp 208 217 LITMAN Theodor J The Family as a Basic Unit in Health and Medical Care A Social Behavioral Overview in So cial Science and Medicine vol 8 1974 pp 495 519 i MEISSNER Martin Sur la division du travail et l in galit des sexes in sociologie du travail octobre d cembre 1975 pp 329 350 MESSIER Suzanne Chiffres en main Gouvernement Gu Qu bec diteur officiel du Rene Conseil du statut de 1a femme 1981
20. de l ext rieur ass la foniiie var les pro fessionnels une division du travail entre les sexes o les femmes font le travail non pay ou subalterne dans la famille ou sur le march du travail et un r le ambigu de l Etat o se combinent les effets amp autonomie et de d pendance Nous nous demanderons donc quels effets ont les politiques en question sur ces tendances 4 2 Les compressions budg taires Il est difficile de s avancer sur le terrain des compres sions budg taires car aucune recherche en profondeur ne permet jusqu ici de d celer toutes leurs composantes et encore moins d en mesurer les effets de fa on pr cise Mais il est quand meme possible de tracer certaines balises de sugg rer des hy potheses et des pistes de travail sur leurs effets rep rables ou probables sur les femmes 60 Les compressions budg taires prennent des formes diver ses suppression de certains services indexation partielle des d penses non salariales fusion d tablissements non remplacement du personnel en cong qui part ou prend sa re traite fixation de limites budg taires tr s strictes aux h pitaux v rification rigoureuse des d penses limitation des hausses des salaires hausse du rendement du personnel en place utilisation de b n voles etc Comme on le voit les compressions sont multiformes et on n a pas encore puis tou tes les avenues possibles dans ce domaine certaines person nes sugg rent
21. de s attaquer l universalit des services et a leur gratuite ou encore de privatiser certains services Les femmes sont ou peuvent tre touch es par ces mesures la fois comme b n ficiaires comme travailleuses et comme dispensatrices de services dans la famille Elles ne sont videmment pas les seules affect es mais elles en subissent ou peuvent en subir les effets de fa on particuli re Les compressions dans les programmes et les services S0 ciaux peuvent affecter les femmes comme b n ficiaires ou comme dispensatrices de services dans leur famille parce qu elles sont majoritaires parmi les pauvres Nous avons d ja soulign ja vuln rabilit conomique des femmes g es veuves o chefs de famille monoparentale Voyons quelques exemples d effets rep rables probables ou potentiels de certains choix politi ques concernant la pauvret 61 D abord tant donn les tendances inflationnistes de l conomie toute indexation partielle des prestations vers es aux personnes ayant des revenus insuffisants aide sociale pensions de vieillesse etc quivaut l appauvrissement d une categorie de la population qui se trouve au niveau o en dessous de la subsistance au jour le jour Parmi elles se retrouvent des femmes qui doivent subvenir aux besoins de jeu nes enfants ou des femmes qui ont pass une partie de leur vie s occuper de leur famille et se croyaient ainsi l abri cu besoin Les contr
22. des femmes des activit s tra ditionnellement masculines et mieux r mun r es est contreba lanc e par la participation accrue des femmes des activit s 86 traditionnellement f minines et moins bien r mun r es Pour faire des progres sensibles en vue de l galit en emploi il faudrait donc une tentative concert e de l Etat et des em ployeurs Des pas se font en ce sens mais id est difficile pour le moment de voir dans quelle mesure cela se traduira par des mesures concr tes et durables 23 Par contre la participation accrue des femmes au march du travail ne les emp che pas d accomplir les t ches domesti ques elles rognent sur leur temps de loisir ou elles occu pent un emploi a temps partiel quand leurs taches familiales sont plus lourdes Dans ce sens on ne peut pr voirl4 une diminution substantielle de la contribution informelle des femmes dans leurs activit s de soins leurs proches cause de leur participation accrue au march du travail Cependant si les coupures de services ou la situation conomique s ag gravaient de facch importante certaines pourraient se voir forc es d abandonner toute activit r mun r e ou de confier des institutions les personnes fortement handicap es peut ont re une redistribution des t ches entre les conjoints qui diminuerait le fardeau assum par les femmes Ici encore la reponse semble eee Au Qu bec la synthe se des travaux sur le par
23. dire c est que la pr vention et la sant communautaire ont une part tres mineure dans ces d pen ses et qu en cinq ans la situation a peu volu Ainsi la r cession et les compressions budg taires sont venues freiner une r forme dont les fruits recueillis jusqu ici ne sont pas negliger Malgr tout les Centres locaux de services communautaires ont par exemple accueilli 600 000 usagers et dispens plus de 2 2 millions d interventions en 1984 85 et ce avec un budget de 344 millions Loin de nous galement l id e de d crier globalement la qualit des servi ces m dicaux et hospitaliers qu b cois a l accessibilit des quels la population qu b coise tient norm ment Les questions que nous entendons poser concernent plut t leur orientation et le choix des priorit s en p riode de restrictions budg taires Nous examinerons ici certains aspects des politiques 59 socio sanitaires et leur impact sur les t ches accomplies par les femmes Trois aspects de dee orteiaues seront abordes les compressions budg taires le mod le de pr vention et de soins curatifs qui pr vaut dans les services en prenant l exemple de la p rinatalit le maintien domicile des per sonnes g es et handicap es Dans un chapitre pr c dent nous avons identifi trois tendances l volution de la contribution informelle une revalorisation id ologique des t ches ducatives et de soutien motionnel dirig e
24. domaine Je rendre c compte de ce programme de recherche la Commission id sur recommandation du comit scientifique de publier une col ne synth ses critiques et des recherches Le pr sent document ns le cadre de cette collection
25. foyer L aspect socio sanitaire des fonctions accomplies dans la famille a t peu mis en valeur jusqu ici si ce n est sous l angle de son manque Comme nous l avons d j soulign lorsqu il y a carence dans l accomplissement de ces fonctions les professionnels ont remarqu que des probl mes de sant physique ou mentale ou de d linquance apparaissent souvent On s est cependant peu attard regarder le m me ph nom ne d un autre point de vue et souligner le travail positif ac compli par les femmes en vue e maintenir les leurs en sant et de les aider faire face aux probl mes qu ils rencontrent Notre analyse vise pallier ce manque et a faire appa raitre le role des femmes dans la famille en tant que produc trices de sant et de bien tre des leurs et de dispensatrices wa de soins en cas de maladies ou de problemes psycno sociaux En effet ces travailleuses silencieuses et non r mun r es sont rarement consid r es comme des acteurs importants du sys t me de sant Aujourd hui on les accuse plut t de manquer a ce qui est socialement consid r comme leurs obligations De vant la mont e des co ts de la sant et des services sociaux plusieurs sont d avis que la famille sous entendu les fem mes devrait faire plus Nous verrons ce que cela signifie pour les femmes pour tudier la contribution actuelle du secteur infor mel il ey n cessaire d adopter en prem
26. gard du message de culpabi lisation que peuvent comporter de telles activit s de pr ven tion Une politique de pr vention ax e sur la modification des comportements risque peut avoir comme inconv nient de passer sous silence des facteurs de risque plus importants ou de confondre le sympt me et le mal M me s il est souhaitable qu une m re arr te de fumer il faut par exemple se demand r si elle ne fume pas cause du stress provoqu par les deman des multiples et contradictoires de ses divers r les ou si ses conditions de vie lui permettent de s alimenter d cemment En ce sens il pourrait s av rer que des politiques comme cel le du retrait pr ventif de la femme enceinte ou d aide alimen taire aux femmes de milieu d favoris soient beaucoup plus efficaces que certaines campagnes de pr vention dont les cibles et les approches ne sont peut tre pas clairement d finies Bref l orientation des services m dicaux et des cours pr nataux risque d accentuer la tendance la valorisation du aa A EN 69 savoir des experts au d triment de la capacit d autonomie des femmes L orientation des rencontres pr natales risque en plus d accro tre les sentiments de responsabilit et de culpa bilit d j tr s grands des m res envers les enfants Ce fai sant on lie encore plus troitement le destin des m res leur famille et on ne favorise certainement pas leur autono mie
27. implantation dans deux r gions du Qu bec d veloppement de la technologie 45 Renaldo Battista La dynamique de l innovation et de la diffusion des technologies dans ie domaine de la sant G rard de Fouvourville Progr s echnique et d penses de sant le r le de l intervention publique Fernand Roberge La prospective technologique dans le domaine de la sant David Roy Limitless Innovation and Limited Resources Tous ces documents sont en vente dans les librairies de Les Publications du Qu bec ou par son comptoir postal ee ee AR ee ee ee ef ee 418 643 5158 ou 1 860 462 2100 1Cs document comprend 4 rapports publiss en un seul volume sous le titre Le d vel 2ccement de la technol myi Qu es tana 2 O 11 473 E 2039 Ex 2 Therrien Rita Commission Rochon La contribution informelle des femmes aux Services de sant et rE EV LCOS SOCGIALLX NOM DATE a i cherche a constitu j avec la consultation g n rale et d experts l une des trois sources d information et l un des gramme die cti vit s de la Commission d enqu te sur les t EF cat es sociaux Pe 1 a ramme a Snor C mment pour objectifs de contribuer la com me rok nec actuels du syst me des services de sant et des 1x de e v ri ier l impact de diverses hypoth ses de solutions DE or ig te erme c de stimuler la recherche dans ce
28. la Colonie avant la Con qu te En 1712 il y a Qu bec 36 chirurgiens barbiers 1 3 Il faut dire qu il n y a pas d cole au Qu bec pour former les m decins et que les professionnels sont form s par Sbbrentie sage aupr s des praticiens Une cole de m decine s ouvre au Montreal General Hospital en 1824 et vier le coll ge McGill en 1832 La premiere cole francophone s ouvre en 1843 Montr al 24 2 3 La p riode de transition 1850 1900 Ala p riode de d marrage de la soci t industrielle l conomie marchande p netre l conomie domestique et en gape peu peu les bases conomiques La majorit de la population est toujours occup e l agriculture mais la socie te rurale change de visage et ne r ussit plus nourrir tout le monde La famille ne produit plus tout ce dont elle a besoin l in dustrie a d velopp des articles de remplacement des vete ments et des aliments en particulier L conomie marchande p netre a la campagne la femme travaille souvent domicile pour le march tissage au d but et la campagne d veloppe une interd pendance avec la ville par l extension du commerce Les hommes commencent travailler dans les manufactures des milliers de personnes quittent la campagne pour les villes ou les usines de la Nouvelle Angleterre Ces changements affectent profond ment la vie des femmes 18 surtout en ville La maison et le lieu de travail se s parent progressi
29. la grossesse de 1 accouchement et de la naissance memoire de ma trise D partement d an thropologie Faculte des etudes sup rieures Universit de Montreal 1984 Robert Crawford C est de ta faute l id ologie de la culpabilisation de la victime et ses applications dans les politiques de sant in M decine et soci t Les ann es 180 op cit pp 481 512 Madeleine Blanchet et Madeleine Levasseur P rinatalit bilan et prospective in Carrefour des affaires sociales vol 2 septembre 1980 p I8 Ministere des Affaires sociales Pour une nouvelle orienta tion en perinatalit document de travail octobre 24 Madeleine Blanchet et Madeleine Levasseur op cit p 54 Minist re des Affaires sociales Les services domicile Politigue du ministere des Affaires sociales Gouvernement du Quebec Direction des communications novembre 1979 J Pearson Sivley et J Fiegener Family Caregivers of the Elderly Assistance Provided After Termination of Chore Ie 15 16 7 LG 19 20 LUS Services in Journal of Gerontological Social Work vol 6 no 12 1984 pp 23 34 Clare Ungerson Woman and Caring Skills Tasks and Ta boos in The Public and the Private E Garmanikov et al ed Londres Heinemann 1983 pp 62 77 Alan Walker Care for Elderly People A Conflict Between Women and the State in A Labour of Love Women Work and Caring 1983 pp 106 128 E
30. les aider maintenir un logement autonome Pour cela il leur faut un revenu suffisent le droit de participer au marche du travail de l argent pour adapter le logement aux handicaps qu ils peuvent avoir Les services offerts domicile ne peuvent que pallier la d pen dance physique et non la d pendance sociale Encore faut il qu ils soient suffisants La situation conomique de plusieurs ou leur handicar physique trop prononc les force recourir l aide de leur famille Et il se produit alors une situation de d pendance forcee qui est pr judiciabie tant a la personne dont on preng soin qu celle qui prodigue les soins Le mod le de soins qui pr vaut alors par la force des choses est celui du ma ternage Or il faut se demander dans quelle mesure les fem mes sont preparees assumer ce r le dans tous les cas et si i Laon i 795 cette relation de maternage convient bien a toutes les situa tions On pense trop facilement l4 que la m re ou la fille est bien outill e pour s occuper des membres de sa famille en sa qualit de femme elle sait accomplir les t ches m nag res elle sait r conforter elle sait se rendre disponible etc toutes qualit s acquises lors d un long processus de sociali sation son r le de femme Mais est ce suffisant pour faire face toutes l s situations Pour s occuper de handicaps s v res de probl mes graves ces connaissances ne suffisent pas Il
31. p sent sur les femmes Passe par la recherche de l am lio ration des conditions de travail des femmes enceintes par l aide aux femmes enceintes de milieu defavoris et par la Protection de 1 emploi des femmes enceintes 4 4 La politique de maintien a domicile La politique de maintien domicile cherche concilier les besoins de certaines Cat gories de personnes ayant des probl mes de nature Chronique o vivant des situations de cri Se et ceux d un syst me de sant o les soins dispens s en institution co tent cher et sont peu efficaces dans le traite ment de ce genre de probl mes Trois cat gories sont particu li rement vis es les personnes g es les personnes handica pees ou les familles comptant des enfants handicap s ou m sa dapt s On cherche non seulement viter l institutionnali Sation mais aussi favoriser l autonomie des personnes Pour cela on fournit des services mais on cherche avant tout stimuler les capacit s d autonomie personnelle de prise en charge par la famille ou d entraide de r seaux de solidarit Plus larges 72 Les moyens Privil gi s pour atteindre ces objectifs com Portent plusieurs volets des services domicile des mesu res diverses visant am liorer l logement le transport oy le revenu de ceS personnes oy de leur famille des Services en milieu Scolaire ou des centres de jour des Subventions aux Organismes but non lucratif ete L intervention
32. par annee cette politique constitue une tentative d op rationalisa tion d une conception particuli re de la grossesse et de 1 ac couchement La grossesse est consid r e comme un v nement pathologique n cessitant une surveillance technique constante L accouchement est vu comme un processus technique comportant de nombreux risques auxquels on ne peut pallier que par le re cours des soins hautement sp cialis s Plusieurs des mesures pr conis es ont t r alis es en tout ou en partie un suivi pr natal plus syst matique des femmes enceintes par les m decins l organisation de cours pr nataux une r organisation des services obst tricaux dans les h pitaux dont nous avons d j donn un aper u Ajoutons cela une mesure adopt e plus tard dans le cadre de la l gis lation sur la sant et la s curit du travail le retrait pr ventif de la travailleuse enceinte si son travail est juge 66 nocif pour sa sant ou pour celle du foetus et la d cision toute recente d accorder des suppl ments alimentaires aux fem mes enceintes de milieu d favoris Voyons d abord les impacts positifs de ces politiques Des ve et des connaissances ont t acquis et ser vent am liorer la sant de la m re et des enfants La m de cine pr natale permet de surveiller la croissance du foetus de d celer certaines de ses anomalies d interrompre la gros sesse de soigner des tats morbides com
33. quel point s agit il de positions de pouvoir L his toire de ces communaut s religieuses se d roule sous la tutelle 11 du pouvoir eccl siastique les v ques les cur s ont tr s souvent provoqu les fondations de communaut s de femmes ou sont all s les chercher en France ils en ont fix les r gles de fonctionnement et les ont surveill es de tr s pr s l Si certaines de ces femmes acc dent des fonctions d administra trices o elles font valoir de grands talents elles n accedent pas des fonctions de pouvoir dans 1 Eglise en dehors des murs de leurs institutions L Eglise est en effet contr l e essentiellement par les hommes Enfin la tres grande majori t de ces religieuses forment avant tout une main d oeuvre d vou e laborieuse et ne recevant que le g te et le couvert en change de ses travaux Comme les positions cl s de pouvoir dans la soci t et dans les professions taient ferm es aux femmes la ques certains auteurs interpretent cette expansion des communaut s religieuses comme la seule voie d acc s pour les femmes des postes qui autrement leur taient ferm s et comme une voie d vitement des contraintes de la vie domesti que Nous verrons donc les grandes lignes de l volution des fonctions socio sanitaires accomplies par les femmes dans les familles en lien avec le d veloppement des autres secteurs statutaire b n vole et priv Nous avons distingu quatre p
34. se fait tant en pr vention Primaire secondaire que tertiaire et ap Pelle la Participation de toys les organismes dy r seau des affaires Sociales Les conseils rectonais doivent planifier les services des organismes de leur territoire les CLSC ont le mandat d tre les leaders des Services domicile les ho pitaux doivent fournir des soins domicile les services so Ciaux peuvent offrir certains Services comme le soutien tempo raire d une auxiliaire familiale 12 Dans l valuation de l impact de cette politique il faut mentionner ses avantages Les auteurs consult s ont en effet tendance critiquer s verement ses effets n gatifs pour les femmes en oubliant de mentionner les am liorations qu elle repr sente Toute mesure susceptible d all ger un reu le 73 fardeau des femmes en apportant de l espoir pour les leurs en vitant l institutionnalisation qui les culpabilise et s av re souvent n faste pour les personnes en cause ne peut Er per ue par elles que de fa on positive En effet il ne faut pas perdre de vue qu elles apportent de l aide par atta chement et affection envers leur famille et qu elles font sou vent passer les int r ts des autres avant les leurs La vo lont de faire participer la famille ou les organismes volon taires un r seau organis de services permettant de pallier aux handicaps et de conserver une autonomie ne peut tre en soi remise en cause au nom des femme
35. 1871 1921 Quelques donnees statistiques in Recherches socio graphiques VOL XX NOs Ly 4979 pe 56 M Dumont op cit p 282 Ibid pp 278 280 Collectif Clio op cit Pe 170 Bettina Bradbury op cit pp 110 116 Sant Soci t op cit pe 26 43 Suzanne Messier Chiffres en main Gouvernement du Quebec Conseil du statut de la femme 1981 diteur officiel du Qu bec tableau 1701 p 76 ces donn es sont tir es du Re censement du Canada En 1901 le taux est calcule sur la population des Qu b coises de 10 ans et plus et en 1941 sur la population des Qu b coises de 15 ans et plus Suzanne Messier Les femmes a compte Gouvernement au Qu bec diteur officiel du Qu bec 1984 tableau 5002 P 173 Ces donn es proviennent du Bureau de la statistique du Qu bec G Bernier R Boily et D Sal e Le Qu bec en chiffres de 1850 nos jours Montr al ACFAS 1986 p 51 Voir ce sujet Veronica Strong Boag Intruders in the Nursery Childcare Professionals Reshape the Years One to Five 1920 1940 in Childhood and Family in Canadian His tory op cit pp 160 178 Barbara Ehrenreich et Deirdre English Des experts et des femmes Mont r al ditions du remue m nage traduction fran aise dit e en 1982 Diane B lisle et Yolande Pinard De l ouvrage des femmes qu b coises in Du travail et de l amour op cit p 129 Le Collectif Clio op cit pp 239 240 Micheline Du
36. AC L Le New Deal des rapports hommes femmes PIG deal Les illusions du partage des taches in Du travail et de l amour op cit pp 313 366 J WALKER A Care for Elderly People A Conflict Between Women and the State in A Labour of Love Women Work and Caring J Finch et D Groves ed Lon dres Routledge et Kegan Paul 1983 pp 106 128 109 1 l WALKER A Meeting the Needs of Canada s Elderly with Limi ted Resources Some Observations on British Expe rience San on Aging with Limited Health Pe sources Manitoba 1986 WILSON E Women the Community and the Family in Communi ty Care the Family the State and Social Policy Alan Wa 7 Blackwe et Robertson 1982 pp 40 55 WOLFENDEN COMMITTEE The Future of voluntary Organisations Londres Croom Helm 1978 l b mrm m e ee ee Rapports de recherche et synth ses critiques publi s dans le cadre du programme de recherche de la Commission d enqu te sur reS services de sant et les services sociaux l Le r le de l Etat dans les services de sant et les services soci aux No i Gilles Beausoleil Intervention socio conomique de l Etat Probl mes et perspectives G rard B langer La croissance du secteur public une recension des crits conomiques Diane Bellemarre Ginette Dussault Lise Poulin Simon Regard conomique sur le devenir de l Etat Jacques T Godbout L Etat localis Lione
37. Louise L tat et la division du travail sanitaire La politique de delegation des actes m dicaux infirmiers et dentaires au Quebec 106 D partement de relations industrielles Facuit des sciences sociales Universit Laval 1983 _ EDGELL Stephen et DUKE Vic Gender and Social Policy the impact of the public expenditure cuts and reactions to them in Journal of Social Policy vol 12 no 3 1983 pp 357 378 EHRENREICH Barbara et ENGLISH Deirdre Des experts et des femmes Montr al ditions du remue menage traduc tion fran aise dit e en 1982 ENQUETE SANTE CANADA La sant des Canadiens Ottawa Sant et Bien tre social Canada et Statistique Canada 1981 GAUCHER Dominique La vraie nature f minine ou les des sous de la division du travail hospitalier au Qu bec in M decine et soci t Les ann es 180 sous la direction de L Bozzini et al Laval ed Saint Martin 1981 pp 313 337 GIRARD Maurice Les CLSC r clament davantage de fonds pour assurer la qualit des services existants in Le De voir mardi 18 mars 1986 p 6 GRAHAM Hilary Providers Negotiators and Mediators Women as the Hidden Carers in Women Health and Healin Toward a New Perspective Ellen Lewin and Virginia Olesen eds Londres Tavistock 1985 M mee GRIMM J W et STERN R N Sex Roles and Internal Labor s Market Structures The Female Semi Professions pa in Social
38. MESSIER Suzanne Les femmes a compte Gouvernement du Que bec diteur officiel du Quebec Conseil du statut de la femme 1984 MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES Les services a domicile Politique du minist re des Affaires sociales Gou vernement du Quebec Direction pes communications nov 1979 MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES Pour une nouvelle orienta tion en p rinatalic document de travail octobre 1984 MONGEAU Serge Evolution de l assistance au Qu bec these de maitrise en service speral Universit de Montr al avril 1967 MOOGK Peter N Les petits Sauvages The Children of Eighteenth Century New France in Childhood and Fa mily in Canadian Histor PY Joy Parr ed TOLONE McClelland and Stewart 1983 pp GA 43 NADEAU Louise F minite et drogues l impossible r conci liation in Va te faire soigner t es malade Louise Guyon Roxane Simard et Louise Nadeau Mont real Stanke 1981 pp 99 139 NETT Emily The Family and Aging The Family Changing Trends in Canada Maureen Baker ed Toronto McGraw Hill Ryerson 1984 pp 129 161 OAKLEY Ann Women Confined Towards a Sociology of Child birth Londres Martin Robertson 1981 108 PALO STOLLER E Parental Caregiving by Adult Children in Journal of Marriage an the Family nov 1983 vol 45 no 4 pp 851 858 PAYETTE M et VAILLANCOURT F Le portrait des b n voles qu b cois Montr al
39. UTION INFORMELLE DES FEMMES AUX SERVICES DE SANTE ET AUX SERVICES SOCIAUX Ji RITA THERRIEN Une synth se dirig e et critique de l tat des connaissances pr par e pour la Commission d Enqu te Sur les Services de Sant et les Services Sociaux TABLE DES MATIERES Probl matique ses des wets ayes ee ee eee eee a eer ee a l l Les acteurs en pr sense et les d bats importants 1 2 Le secteur informel et les COMME Sh ke 0a sus ee Historique de la contribution des femmes la sant et au bien tre de la population qu b coise 2 1 P riodisation na S46 opine ET AE E EAE De ea soci t traditionnelle avant 1850 2 3 La p riode de transition 1850 1900 2 4 La dominance de l conomie de march 1900 1940 2 5 Le d veloppement de 1 Etat Providence 1940 jusqu MAINtenaNt sci celtes eserens oe ee E 2 6 Les tendances de 1 volution de la contrioution des femmes la sant et au bien etre de la population qu b coise ls doses es ones cadet Tendances actuelles de la contribution informelle et volontaire des femmes la sant et au bien etre de la population USD COLS su se Messie eue ie 3 1 Les t ches habituelles 3 2 Les t ches accomplies quand il y a un probl me 3 3 Les t ches volontaires de participation sociale 3 4 La contribution informelle un facteur de risque pour les femmes Ses rile isa meter ae te hoe e
40. a ii Impact des politiques socio sanitaires sur la contri BUELTON informelle ceeeswa By sats euch adh ai Patera to sa A Ne ta wah ee eae Gees l Les politiques en GUCSE1ONs pired rae 4 2 Les compressions budg taires ssseses 4 3 La pr vention et les soins en p rinatalite 4 4 La politique de maintien domicile Page 1 12 L7 23 30 40 43 44 46 S1 54 ji 4 3 Pour une vision globale des probl mes de la con dition f minine 5 1 Les tendances d mographiques 5 2 Les tendances de la division du travail selon les sexes sis cere rr ee did Cee ee ree ee ee 5 3 L Etat et le mouvement des femmes CONCLUSION rer esse Re che aces ace MODO du da nn Dee ous BLDiTOgSEAbRIe Lace 78 81 81 84 87 91 9 4 l Probl matique l l Les acteurs en pr sence et les d bats importants Durant les dernieres d cennies le secteur de la sant et des services sociaux a connu une croissance verbiginease dans les soci t s industrielles avanc es En g n ral les citoyens ont reclame et bien accueilli la multiplication des services qui en r sult Ils n ont d ailleurs pas t les seuls b n ficiaires de cette croissance En effet en assurant un acc s universel aux services de sant en largissant les clienteles cibles des services sociaux les politiques gouver nementales ont contribu accroitre la taille des effectifs profess
41. ad al services qu b cois en p rinatalit a t nonc e dans le docu ment P rinatalit une politique du M A S publie en 1973 Voyons ses l ments principaux Dans le domaine des soins pr ventifs et curatifs on cherche a identifier de facon pr coce les grossesses qui pr sentent des risques Dans ce but on souhaite accro tre le nombre de visites aux m decins pendant la grossesse on propo se d ajouter un certain nombre d examens aux examens de routi ne on labore des crit res permettant de d pister les gros sesses risque et on propose d orienter ces cas vers des sp cialistes De plus on souhaite accroitre les fonctions des infirmi res dans la surveillance pr natale et on pr conise la mise sur pied d un programme d information aux femmes enceintes D apr s le document les cas risque devraient tre 65 achemin s vers des h pitaux comportant des unit s p rinatales compl tes Comme toutes les complications ne sont pas pr vi sibles un service obst triqu complet devrait tre assure par tout centre hospitalier o se font des accouchements Dans le but de favoriser l accessibilit g ographique a de tels servi ces complets on pr conise leur regroupement dans les r gions urbaines o cela est d mographiquement possible dans des cen tres pouvant r aliser plus de 2000 accouchements par ann e Ailleurs un service ne devrait pas en principe en r aliser moins de 500
42. ain des compres sions budg taires et un questionnement 1 gard de 1 effica cit des services Certains voient avec inqui tude 1 Etat se d velopper de fa on tentaculaire et craignent qu il n englobe toute la vie sociale en rendant superflue toute initiative priv e en se substituant aux r seaux d entraide dits natu ever relations familiales d amiti de voisinage en favo risant la d pendance des gens 1 gard des services profes sionnels au d triment de leur capacit d autonomie Ainsi le domaine de ia sant et des services sociaux comporte une multiplicit d acteurs qui r clament chacun une part du g teau et font valoir leurs int r ts sur la place publique Il y a d abord le secteur statutaire constitu des services dispenses par les organismes gouvernementaux ou para gouvernementaux La plupart des professionnels oeuvrent directement dans ce secteur ou sont plac s sous le contr le de ce Secteur Les professionnels dits lib raux m decins dentistes pharmaciens optom tristes sont cheval entre ce secteur et le secteur qu on pourrait d signer comme priv ou commercial Certains exercent leurs activit s en tout ou en partie dans des institutions publiques et leur r mun ration provient en tout ou en partie de programmes publics D autres exercent exclusivement en pratique rives tout en recevant en tout ou en partie leur r mun ration de programmes publics Le secteur priy propr
43. ants 1 Dans le secteur informel il y a eu r duction de l ventail des t ches accomplies par les Femmes dans les familles Cette r duction s est accompagn e d un processus ambigu de revalorisation id ologique de certaines t ches Cette revalorisation s est effec tu e sous la tutelle d experts professionnels surtout masculins et a servi de pr texte au confinement des femmes au foyer ou leur s gr gation sur le march du travail dans certaines t ches consid r es comme plus compatibles avec leurs fonctions familiales C est dire que la valorisation id ologique a masque 2 3 41 une subordination et une d valorisation des comp ten ces des femmes Avec l industrialisation s est d velopp e une divi sion du travail entre les sexes o les femmes se voient attribuer les t ches familiales et la plus grande partie de la participation sociale b n vole dans des activit s n cessitant beaucoup de d vouement mais apportant peu de pouvoir politique ou conomi que Elles se voient aussi utilis es sur le march du travail selon les besoins de l conomie et des fonctions subalternes dans la division du travail Le d veloppement d un secteur statutaire contr l par l Etat se traduit pour les femmes par une serie de pertes et de gains Dans la mesure o 1 Etat rempla ce les communaut s religieuses par des technocrates et des professionnels et que les fonctions importan tes choient su
44. bjets de connaissance En sant on ne leur r servera que ia fonction d infirmi re que l on prend soin de d finir comme une fonction subaiterne exerc e sous le contr le des m decins 2l Si les femmes veulent sortir du foyer pour s occuper des autres elles peuvent toujours faire du ben volat ou se faire religieuses D s la premi re moiti du XIXe siecle des femmes d origine bourgeoise fondent des oeuvres de charit en milieu urbain et les financent l aide de cueillettes ponc tuelles Mais ce sont toujours les religieuses qui dominent dans ce champ M Dumont d nombre la fondation de 21 nouvel les communaut s de femmes entre 1840 et 1902 il y a 650 re ligieuses qu b coises en 1850 et 6 628 en 1901 20 En plus d assumer la gestion des h pitaux des asiles des orphelinats ge de hospices et de fournir la plus grande part du personnel de ces institutions elles prennent en charge une part de plus en plus grande de la s curit sociale au fur et a mesure que les probl mes sociaux se cr ent ou s aggravent 2l pe plus elles s occupent de l ducation des filles ce qui permettra ces derni res d acqu rir des dipl mes at j acecder des occu pations plus qualifi es au XXe siecle Les probl mes sociaux se multiplient cette poque et la famille ne peut pas toujours y faire face A Montreal les familles ouvri res vivent souvent pr s du niveau de subsistan ce et sont la merci d une maladie d u
45. commissions d enqu te se succ dent En s affirmant en prenant des initiatives on r ussit n gocier wee Ottawa A la fin des ann es 60 les Qu b cois jouissent non seulement de l accessibilit universelle aux h pitaux mais aussi de l accessibilit aux services m dicaux d un r gime de retraite d un syst me d aide sociale administr par l Etat qu b cois Dans les ann es 70 les gouvernements successifs appli quent une politique globale qui r sulte en grande partie des travaux de la Commission d enquete sur la sant et le bien tre social Castonguay Nepveu Cette politique s inspire d un concept de sant globale qui comprend autant les notions d hygi ne d alimentation d habitudes de vie de sant 39 physique et mentale que d acc s we revenu suffisant On vise corriger la dominance de la m decine curative par la mise sur pied d activit s de pr vention et de r adaptation et par la cr ation d quipes multidisciplinaires On cr e de nouvelles institutions pour r aliser ces nouveaux mandats pour g rer le tout et pour favoriser une d centralisation par la r gionalisation des services On cr e coup sur coup le minist re des Affaires sociales les Centres locaux de servi ces communautaires les D partements de sant communautaire les Conseils r gionaux de la sant et des services sociaux On tente de contr ler le d veloppement des professions par la cr ation de l office des professions
46. core plus lourde Nous avons d j vu que le r seau social de la famiile nucl ai re comprend dans la majorite des cas une fr quentation r gu li re des membres de la famille tendue et une entraide entre les g n rations Plus les parents avancent en age plus les changes se renversent ie enfants apportant de l aide aux parents g s Une tude am ricaine estime la proportion de personnes g es non netitubionnalieces ayant besoin d une forme quel conque de soutien pres d un tiers 8 10 seraient dans un tat d incapacit fonctionnelle 10 seraient alit s ou peu capables de sortir de leur maison 6 7 auraient une mobili t r duite En g n ral les valuations am ricaines faites dans les ann es 170 varient de 25 41 Le plus souvent la fille ou l pouse ou les deux la fois fournissent les soins Dans la plupart des cas l pouse est plus jeune que son conjoint et les femmes ont une plus grande esp rance de vie elles ne font que remplir leurs roles d pouse et de m nag re jusqu la fin Dans certains cas on h berge carr ment 50 un membre de la famille largie Ainsi l enqu te d j cit e sut les renas au foyer du Qu bec montre que 6 des repondan tes h bergaient un membre e leur famille largie le plus souvent des parents ou des beaux parents 10 Mais dans la ma jorit des cas l aide fournie est ponctuelle et n implique pas une prise en charge d
47. de Facon alotale de formuler les politiques de fa on coh rente en fonction de la couverture de tous les besoins et d assurer une accessibilit gale tous les groupes de la population 94 Notes Partie 1 Wolfenden Committee The Future of voluntary Organisations Londres Croom Helm 1978 pp 10 12 Rita Therrien et Louise Coulombe Joly Rapport de 1 AFEAS sur la situation des femmes au foyer Montr al Bor al Ex press 1984 pp 113 114 Voir Martin Meissner Sur la division du travail et l in galit des sexes in Sociologie du travail octobre d cembre 1985 pp 329 350 Louise Vandelac Le New Deal des rap ports hommes femmes big deal Les illusions du partage des t ches in Du travail et de l amour sous la direction de L Vandelac et al Montreal Editions Saint Mertin 1985 pp 313 366 120 Lig 12 13 14 15 10 95 Partie 2 Diane B langer et Lucie Rozon Les religieuses au Qu bec Montr al Libre expression 1982 Marie Lavigne et Yolande Pinard Bilan historique in Tra vailleuses et f ministes Les femmes dans la soci t gquebe coise ouvrage collectif Montreal Boreal Express 1983 pp 50 53 Diane B lisle et Yolande Pinard De l ouvrage des femmes qu b coises in Du travail et de 1 amour op cit pp 100 102 Ibid pp 102 104 et 115 Le Collectif Clio L histoire des femmes au Qu bec depuis cuatre si cles Mont
48. de larges couches de la population et ces fl aux d passent souvent les capacit s d adaptation des familles M me si l Etat commence intervenir un peu plus dans le domaine de la sant et des services sociaux les activites des religieuses demeurent de toute premiere importance et le sec teur b n vole f minin prend encore plus d expansion a pe 1901 1941 les effectifs des communaut s religieuses passent de 6 628 en 1901 a 25 488 en 1941 3 Elles continuent d exercer les m mes fonctions et elles le feront jusqu au mo ment ou l Etat voudra ies remplacer plusieurs commencent acqu rir une formation sup rieure et peuvent ainsi ouvrir l acc s l ducation sup rieure aux filles en fondant des coles normales des coles d infirmi res et des coll ges classiques Elles seront parmi les premi res s inscrire aux universit s et en faciliter ainsi l acc s aux Qu b coises A la fin du XIXe si cle le b n volat f minin prend de l expansion Il s agit d abord d oeuvres de charit puis d une prise de conscience de la condition f minine et de d fense des droits des femmes Voyons le portrait que trace le Collectif Clio de cette poque Au d but les la ques qu b coises s associent un mouvement pan canadien National Council of Women fond en 1893 en vue de promouvoir la jus tice sociale et de revendiquer des droits pour les femmes du cation sup rieure capacit s juridiqu
49. de nourriture la femme enceinte pauvre De telles mesures existent aux Etats Unis ts mais i saninteevarion Reagan a sabr dans ces programmes en 1981 Un article r cent du Scientific American affirme que de nombreuses tudes d envergure nationale d montrent que les coupures de ce type ont accru de fa on consid rable la faim r dans ce pays Au Qu bec on commence peine s engager dans une politique d aide alimentaire aux femmes enceintes il est esp rer qu on poursuivra et qu on tendra ce type aide car les besoins risquent amp augmenter tant donn la pauvret croissante T Comme m res et b n ficiaires les femmes sont aussi tou an ch es par les coupures dans le domaine de la p rinatalit La fermeture de petits services d obstetrique jug s non rentables et non conformes des crit res de s curit d finis en termes 63 d quipements sp cialis s pourrait s av rer lourde de cons quences On favorise ainsi un mod le d accouchement technolo gis dans de gros h pitaux alors que le mouvement des femmes se bat pour obtenir des conditions tout a fait diff rentes En effet beaucoup de femmes souhaitent une atmosphere fami liale un minimum d interventions des centres de maternit en dehors des h pitaux ou encore la pr sence de sages femmes Ainsi en fermant le service d obst trique de l H pital Sainte Jeanne d Arc le gouvernement a ferm la porte une exp rience qui a
50. de risque et sur l interventionnisme Pourquoi ne pas laisser la majorit des femmes le choix des modalit s et du lieu de leur accouchement Pourquoi obliger toutes les femmes a se soumettre a un moule qui n a de sens que pour une minori t Des femmes r clament une humanisation des soins en milieu hospitalier et la possibilit a accoucher dans des centres de maternit autonomes elles r clament la pr sence d une sage femme pendant leur grossesse et leur accouchement Ces reven dications sont tout fait raisonnables et r alisables comme le d montre la situation qui pr vaut dans la plupart des pays occidentaux o la profession de sage femme est reconnue Pourquoi ne serait ce pas possible au Quebec Quant au mod le de pr vention en p riode pr natale il pourrait tre am lior de plusieurs fa ons Les cours pr na taux devraient pouvoir s adapter aux habitudes culturelles des diff rents milieux en particulier aux femmes des milieux plus a favoris s ce serait ainsi reconnaitre les contraintes socio conomiques qui s exercent sur les femmes De plus comme ces cours s adressent aux couples pourquoi ne pas 71 Chercher des moyens pour les sensibiliser la question du partage des t ches et ainsi chercher all ger le fardeau qui p se sur les femmes au lieu de renforcer uniquement leur sen timent de responsabilit individuelle Enfin la reconnaissance des contraintes socio conomiques qui
51. des Qu b cois un profii par r gion socio sanitaire et par d partenent de sant communautaire Ce document comprend 7 rapports publi s en Un set volume sous le titre le r le de 1 Etat pe ee ee ee ee eee ee ee eee ee No 12 Jennifer O Loughlin Jean Francois Boivin Indicateurs de sant facteurs de risque li s au wode de vie et utilisation du syst me de soins dans la r gion centre ouest de Montr al Le cadre l gislatif r glementaire et organisationnel du syst me des services de sant et des services sociaux no No No No No No No No 15 14 15 16 17 18 19 zg Paul R B langer Benoft L vesque Marc Plamondon Flexibilit du travail et demande sociale dans les CLSC Jean Bernier et al L allecation des ressources humaines dans les conventions collectives des secteurs de la sant et des services sociaux Jean Bernier Guy Bellemarre Louise Hamelin Brabant L impact des conventions collectives sur l allocation des ressources humaines dans les centres hospitaliers Georges Desrosiers Benoft Gaumer Des r alisations de la sant publique aux perspectives de Ia sant communautaire Georges Desrosiers Benoft Gaumer L occupation d une partie du champ des soins de premi re ligne par l h pital g n ral faits cons quences alternatives Gilles Dussault Jean Harvey Henriette Bilodeau a r glenentation professionnelle et le TORES LONNERENE du syst me s
52. des services sociaux et de sant soulignons ici une question cruciale ie financement des organismes mis sur pied par le mouvement des femmes pour offrir des services 89 aux client les de femmes n glig es par les services statutai res ou pour offrir des solutions alternatives aux problemes de sant Jusqu ici des subventions f d rales ou provinciales leur ont permis de s implanter et de survivre Mais les cou pures budg taires les affectent au point ou certains envisa gent d j de fermer leurs portes o y seront forc s si leur financement n est pas assur de fa on r guli re Leurs activit s se situent tres bien dans l approche de la sant communautaire Ces organismes ont su r pondre des probl mes r gionaux mettre sur pied des r seaux d entraide fonctionner avec des budgets minimes favoriser une appro che de site globale viter l institutionnalisation a don ner des services en tout temps et en situation de crise a produire des approches nouvelles etc Bref l originalit et l ampleur de leur contribution ne peuvent tre mises en cause Cette contribution pose cependant certains probl mes Il ne faudrait pas que le financement se traduise par la diminu tion des sommes allou es aux services statutaires On cr e rait ainsi une diminution d emplois dans un secteur majoritai rement f minin pour financer rabais des activit s exerc es par d autres femmes sous pay es ou b n vo
53. du Qu bec Un r seau d institutions s adresse aux personnes en difficult ou ayant besoin de protection Centres de services sociaux Centres d accueil qui remplissent des fonctions h bergement ou de r adaptation 3 De plus plusieurs organismes b n voles re coivent des subventions gouvernementales Rappelons enfin que la croissance des institutions hospi talieres l innovation technologique et l accessibilit g n rale aux institutions de sant et aux services des m decins ont favoris la croissance d une industrie priv e en particu lier celles des medicaments et des appareillages techniques de toutes sortes utilis s dans les h pitaux et les cabinets pro fessionnels des m decins dentistes et optom tristes Ona tendance en parler peu d autant plus qu il s agit d indus tries fortement domin es par les multinationales Le mouvement 40 des femmes surtout aux Etats Unis a beaucoup critique l orientation que cette industrie imprime aux soins prodigu s aux femmes par les m decins 2 6 Les tendances de 1 volution de la contribution des femmes a la sant et au bien tre de la population qu b coise La synth se de l volution pass e de la contribution des femmes la sant et au bien tre des Qu b cois nous a permis de d celer un certain nombre de processus historiques et un questionnement l gard de leur volution future Nous avons pu mettre en vidence les processus suiv
54. e Potvin L Etat et la divi sion du travail Sanitaire La politique de delegation des actes m dicaux infirmiers et dentaires au Quebec Depar tement des relations industrielles Faculte des sciences sociales Universite Laval 1983 Suzanne Messier op cit 1984 tableau 3201 p 99 Ibid tableau 3007 rc 92 Dominique Gaucher La vraie nature f minine ou les 32 SET 98 dessous de la division du travail hospitalier au Qu bec in M decine et Soci t Les ann es 180 sous la direction de L Bozzini et al ed Saint Martin Laval 1981 pr 313 lt 337 Sant Soci t op cit pp 95 105 Marc Renaud op cit pp 134 139 n 10 lla 12 13 99 Partie 3 Theodor J Litman The Family as a Basic Unit in Health and Medical Care A Social Behavioral Overview in Social Science and Medicine vol 8 1974 p 504 Rita Therrien et Louise Coulombe Joly op cit p 94 Agnes Pitrou Le soutien familial dans la soci t urbai ne in Revue fran aise de sociologie vol XVIII nol janvier mars 1977 p 63 Grace Baruch et Rosalind C Barnett Adult Daughters Re _lationships with Their Mothers in Journal of Marriage and the Family vol 45 no 3 ao t 1983 p 601 Voir Luciano Bozzini et Roger Tessier Support social et sant in Trait d anthropologie m dicale sous la direc tion de J Dufresne F Dumont et Yves Martin Qu bec Presses de l Universit d
55. e de la m re de la r pondante 7 de sa belle m re 4 ou d une collat rale 7 garde des enfants le soir 11 ou quand i m re travaille 5 Les changes se font aussi dans l autre sens 10 aidaient les parents de la femme et 11 ceux du mari Les pourcentages cit s ne s additionnent pas Les tudes des relations entre les g n rations portent g n ralement sur les relations m res filles parce que ce sont les filles qui s occupent habituellement des parents ages et que les personnes g es sont plus souvent des veuves tant donn l esp rance de vie plus lev e des femmes Quand on sait l importance du r seau de soutien social pour la sante des individus tant pour les immuniser contre le stress que pour les aider a r agir aux situations stressantes gt on com prend 1 importance des t ches assum es en grande partie par les femmes 3 2 Les t ches accomplies quand il y a un probl me Un grand nombre de fonctions sont accomplies dans la fa mille quand un probleme se manifeste chez un de ses membres On reconna t g n ralement que les femmes sont le plus souvent les personnes responsables des fonctions suivantes titre de meres d pouses de filles ou de belles filles 6 _ reconnaissance de sympt mes indiquant un probl me ou 47 une maladie chez un membre de la famille et corrollai rement d finition et tiquetage des sympt mes d cisions l gard de l opportunit de trait
56. e participation au marche du travail 57 4 Impact des politigues socio sanitaires sur la contribution informelle 4 1 Les politiques en question Nous avons d ja vu que les r formes apport es aux services sociaux et de sant dans les ann es 70 visaient a rationaliser ees organisation et a y implanter une perspective globale bio psycho sociale pr ventive et communautaire Dans les faits la r forme a t partielle On a r ussi a rationaliser la gestion des services et les regrouper selon un sch ma territorial Mais on n a pas r ussi en contr ler les co ts et implanter la politique communautaire qu implique l orga nisation des services sur une base territoriale De m me les services pr ventifs ne Sepp ecencent qu une portion congrue des budgets et la perspective globale peut difficilement s implan ter quand la plus large part de ces budgets revient aux servi ces m dicaux et aux h pitaux Citons des chiffres En 1979 80 et en 1983 84 les principales d penses publiques de sant au Qu bec se r partissaient de la fa on suivante 1 58 1979 80 1983 84 R gie de assurance maladie 26 9 25 9 Minist re des Affaires sociales 71 19 71 8 Part des services communautaires et pr ventifs au M A S 4 0 4 2 Part des d penses de recouvrement de la sant au M A S 65 1 65 9 CSST 2 0 273 Subventions aux associations de pr vention a la CSST 0 1 0 54 Le moins qu on puisse
57. eau est tonnante en comparaison des bud gers dont il dispose En quelques ann es les Qu b coises ont r ussi mettre sur pied un r seau de solidarit f minine cui correspond au type id al de r seau sur lequel en principe une politique de sant communautaire devrait reposer On y fait de tout de la pr vention de l information de la dis pensation de soins et de services en phase aigu chronique ou en Situation d urgence de ere du placement de la main d oeuvre de la formation de la r adaptation de la d fense des droits sociaux de l innovation Et c est la commu naut elle m me qui s organise pour se prendre en main 3 4 La contribution informelle un facteur de risque pour les femmes Les t ches accomplies par les femmes dans les families et les groupes volontaires rejoignent toutes les fonctions accom plies par les services sociaux et de sant pr vention soins et soutien en phase aigu ou chronique sant communautaire services sociaux de groupe Les femmes titre de conjointes de m res de filles ou au nom de la solidarit avec les au tres femmes sont la fois dispensatrices de services n go ciatrices avec les services professionnels et cibles de ces services professionnels Leur fonction maternelle de repro auction et d ducation les d signe comme la cible privil gi e des activit s de pr vention et la politique de maintien a do micile repose sur leur disponibilit Et i
58. elles semblent en recevoir moins ou en tout cas pas autant qu elles en auraient besoin Au nom des savoir faire et des qualit s acquises dans le processus de so cialisation on leur confie les taches les plus lourdes les plus ingrates et il en r sulte pour elles une participation sociale r duite en dehors de la famille un acces restreint au march du travail et un risque plus leve de d pendance a l ge de la retraite Favoriser le maintien a domicile sans fournir les services n cessaires et sans tenir compte des be soins des gens qui doivent assumer ces t ches c est accro tre la division sociale du travail selon les sexes la d pendance des femmes et augmenter les risques que ces femmes aient leur tour besoin de services plus grands de l Etat au moment de leur retraite 78 4 5 Pour une vision globale des problemes de la conci tion feminine Les r flexions Sur certains aspects des politiques socio sanitaires cherchaient poser les jalons d un questionnement sur leur effet sur la vie des femmes Nous avons vu que ces politiques tablent sur le d vouement des femmes envers les membres de leur famille Le r le des professionnels consiste bien souvent donner des conseils et peut tre pas assez sou vent fournit des services qui feraient sentir aux femmes un appui sur lequel elles pourraient compter quand leur fardeau devient trop lourd Les compressions budg taires risquent d accentuer la di vision d
59. ement dit comprend en particulier des com pagnies fournissant des services ou de l quipement des com pagnies pharmaceutiques des agences sociales priv es des cliniques priv es des compagnies d assurance Les groupes qui oeuvrent dans le domaine de la sant o des services so ciaux sans but lucratif constituent le secteur b n vole En fin un dernier acteur d nomme secteur informel comprend l ensemble des personnes qui titre de parents d amis ou de voisins fournissent des services leurs proches sans etre r mun r s ou encadr s par une organisation 1 2 Le Secteur informel et les femmes En g n ral les voix qui se font entendre dans les d bats publics proviennent des secteurs statutaire priv ou a L volontaire Dans ces discours le secteur informel appara t tr s souvent titre d accus celui qui cr e des probl mes par ses insuffisances ou celui qui se d charge de ses respon sabilit s sur 1 Etat Etant par d finition inorganis le secteur informel est beaucoup plus objet de discours que sujet faisant valoir ses droits Pourtant beaucoup de services reposent sur sa dispo nibilit Par exemple les politiques de maintien domicile de d sinstitutionnalisation de raccourcissement des sejours hospitaliers les th rapies familiales les services dispens s aux enfants reposent sur la disponibilit de l entourage pour prendre soin des personnes malades ou en difficult
60. endents A Study of Families with Disabled Chil dren in Journal of Health and Social Behavior 1982 vol 23 juin pps 169 183 BRODY Elaine M Women in the Middle and Family Help to Older People in The Gerontologist octobre 1981 vol 21 no 5 pp 471 480 BROWN Je Larry Hunger in the U S in Scientific American f vrier 1987 vol 256 no 2 pp 36 41 BUREAU DE LA STATISTIQUE DU QUEBEC Vivre seul ou en groupe Qu bec septembre 1984 BUREAU DE LA STATISTIQUE DU QUEBEC Le Qu bec statistique Edition 1985 1986 Gouvernement du Quebec editeur officiel du Quebec 1985 COLLECTIF CLIO L histoire des femmes au Qu bec depuis quatre siecles Montreal Les Quinze 1982 CONSEIL NATIONAL DU BIEN ETRE SOCIAL La femme et la pauvre _ t Ottawa 1979 CRAWFORD Robert C est de ta faute l id ologie de la cul pabilisation de la victime et ses applications dans les politiques de sant in M decine et soci t Les ann es 80 sous la direction de L Bozzini M Renaud D Gaucher et J Llambias Wolff Montreal ditions Saint Martin 1981 pp 481 512 DULUDE Louise Vieillir au f minin Ottawa Conseil consul tatif de la situation de la femme 1978 DUMONT Micheline Vocation religieuse et condition femini ne in Travailleuses et f ministes Les femmes dans la societe quebecoise M Lavigne et Y Pinard ed Montreal Boreal Express 1983 pp 271 292 DUSSAULT Gilles et POTVIN
61. ent que la majo rit des probl mes de sant ne m nent pas la consultation de professionnels la proportion varie de 65 a 85 selon les enqu tes C est dire que le probleme est trait le plus sou vent par des mesures comme le repos ou 1 auto m dication S il s agit d un enfant c est la mere qui le garde le sur veille choisit le traitement n gocie avec le m decin si elle juge n cessaire de recourir ses services Elle prend alors rendez vous et accompagne l enfant L enqu te de Litman d j cit e montre que la d cision de rechercher de 1 aide pro fessionnelle est prise dans 64 7 des cas par la m re ou l pouse dans 15 7 des cas par le mari et dans 13 1 des cas par les deux conjoints 8 Souvent la famille essaie de r soudre elle meme le pro bleme et fournit de l aide la personne en difficult ce qui remplace ou retarde le recours l aide professionnelle L ai de familiale peut se pr senter sous forme d aide mat rielle de soutien motionnel de services divers etc Enfin lorsqu un professionnel est consult pour un 49 enfant la mere est le plus souvent celle a qui on fait les recommandations et celle qui voit appliquer le traitement surveiller le repos ou la prise de m dicaments effectuer les visites l h pital ou faire ex cuter les exercices de r adap tation Quand la maladie ou le probleme est chronique la parti cipation des femmes de la famille est en
62. er ou non un sympt me et de la fa on de le traiter d marches en vue de la recherche et de l utilisation des services disponibles n gociations avec les servi ces s il s agit d enfants ou de personnes ayant des probl mes de mobilit physique ou des probl mes mentaux traitement la maison de la plupart des cas avec ou sans aide professionnelle Soutien quotidien ou occasionnel de personnes en diffi cult de la famille nucl aire ou tendue La m re est ordinairement la personne la mieux inform e dans la famille propos de tout ce qui a trait la sant de par la socialisation re ue dans son enfance et son adolescence et parce que les politiques de pr vention et les mass media dirigent en priorit ces informations vers elle Elle est souvent la premi re a d pister chez les enfants ee premiers signes d une maladie ou d un probleme La d cision quant a la gravit du probl me et 1 oppor tunit de recourir des services professionnels se prend aussi 48 dans la famille Lorsqu il s agit un enfant c est le plus souvent la m re qui prend ce type de d cision Une femme peut aussi le faire pour des membres adultes de sa parent qui sont en difficult elle peut ce moment jouer le role de conseil l re fournir de l aide prendre le probl me en mains ou aider c9 trouver de l aide professionnelle Les enqu tes de sant r alis es aupr s des populations nous apprenn
63. es droit de vote etc Mais les Qu b coises francophones s identifient avant tout la societe canadienne fran aise Cela les amene a fonder leur propre mouvement en 1907 la F d ration nationale Saint Jean Baptiste et a s occuper ainsi la fois d oeuvres de charit et de revendications de justice Sociale pour les femmes jus que dans les ann es 20 De nombreuses associations f minines pr sentent des m moires la Commission Dorion cr e la fin des ann es 20 L pour tudier les droits civils des Queb coises Les femmes ET obtiennent peu de cette commission elles n auront le droit de vote qu en 1940 Mais cela ne les emp che pas de collabo rer aux oeuvres de secours aux ch meurs pendant la Crise co nomique De nouvelles associations se fondent Signalons en particulier le Cercle des Fermieres dont les activit s se poursuivent encore aujourd hui Les femmes participent galement aux oeuvres paroissiales et dioc saines qui se d veloppent a cette poque pour tenter de venir en aide aux victimes de la Crise conomique Les oeuvres de charit priv es sont cr es d abord en milieu juif ou anglophone Apr s plusieurs tentatives peu fructueuses de coordination dioc saine des oeuvres francophones paroissiales la F d ration des Oeuvres de Charit Canadienne francaise r ussit s implanter dans les ann es 30 33 Signalons gale ment les efforts du milieu syndical pour am liorer le
64. es femmes au mar che du travail ne modifie pas la r partition des Charges fami liales car de nombreuses tudes d montrent que les femmes en emploi continuent amp assumer la plus grande part des t ches fa miliales 40 Elles y consacrent moins a heures que les femmes au foyer mais leur conjoint n y participe en g n ral Pas tel lement plus que le conjoint des femmes au foyer La taille des familles a diminu 1 indice synth tique de f condit est pass de 3 46 enfants en 1941 1 53 enfants en 1982 41 c est dire que les Qu b coises sont retenues de moins en moins longtemps la maison par la pr sence d enfants en bas age em ma ee N OT 7 33 Quant au contenu des t ches familiales il s est de plus en plus sophistiqu Les activites de consommation se sont raffin es il faut savoir comparer les co ts les avantages et inconv nients des divers produits qui se sont multiplies il faut acheter des tas d appareils domestiques et conna tre leur mode d emploi Il faut toujours acheter les v tements la nourriture pr parer les repas entretenir la maison Si le march offre de plus en plus de produits alimentaires faci les pr parer ou d appareils bete destin s faciliter le travail m nager il ne faut pas en conclure D c travail demande moins de temps En fait les tudes montrent que le temps total consacr aux t ches m nageres na pas tellement diminu Il faut aussi tenir compte du resse
65. es personnes g es par leur famille Par contre les enfants en bas age n cessitent des soins particuliers et une pr sence continue Etant donn linsuffi sance criante des places en garderie les femmes en emploi a doivent affronter des difficult s d organisation normes des craintes et des sentiments de culpabilit Et cela s ajoute E au fait que lorsqu elles reviennent la maison elles doi vent s occuper d eux et leur consacrer la plus grande part de _ leurs heures de loisir Une cat gorie de mere rencontre ce r pendant des difficult s encore plus grandes celle des m res d enfants handicap s Quelle est la proportion des enfants qu b cois touch s par des handicaps Des donn es en provenance du ministere de l Education du Qu bec valuaient en 1981 la proportion d en oi fants prouvant des difficult s d adaptation et d apprentissa ge dans les coles primaires 10 3 La d ficience mentale et la m sadaptation sociale repr sentent au total 12 6 des probl mes identifi s alors que les troubles l gers et graves d apprentissage totalisent 80 des probl mes li Les handicaps ne pr sentent pas tous le m me degr de gravit et 1 cole 51 fournit de toute fa on une aide cette population du moins tant qu elle est d ge scolaire Mais quelle que soit la n ture du probl me il est vident que l ducation de ces en fants occasionne des difficult s particuli res leur famille
66. es sont plac es devant plusieurs contraintes Elles doivent gagner un revenu suffisant pour faire vivre leur famille parce que dans la majorit des cas le conjoint 56 absent ne subvient que tres peu ou pas du tout aux besoins des enfants Elles doivent assurer la garde des jeunes enfants ou payer quelqu un d autre pour le faire si elles s absentent pour travailler Elles ont en g n ral acces a des postes peu r mun rateurs tant donn la situation de l emploi chez les femmes Il n est donc pas tonnant de constater que plusieurs d entre elles sont pauvres et doivent compter sur l aide so ciale c est dire que les politiques socio sanitaires sont sus ie d affecter les femmes plusieurs titres titre de b n ficiaires des services titre de parentes d un b n ficiaire et a titre de travailleuses Mais dans tous ee eae elles sont affect es de fa on particuliere parce qu elles as sument la plupart des t ches familiales Elles sont plus sou vent b n ficiaires cause de leur fonction de reproduction et cause de la d finition sociale de leur r le Elles s occu pent des personnes apparent es parce que la d finition sociale de leur r le est centr e sur ces activit s consid r es comme obligatoires Elles sont des travailleuses d un type particu lier plus souvent temps partiel moins bien pay es dans des postes subalternes cause de leurs taches familiales qui d terminent leur mode d
67. iales et o elles ont acc s au march du tra vall selon des modalit s d finies par les besoins des hommes et par ceux de l conomie Jusqu ici on les a rel gu es la maison ou appel es sur le march du travail sans qu elles aient le choix du contenu ou du volume de leur contribution familiale ou des conditions de leur participation au marche du travail Mais affirmer qu il s agit d une relation sociale et non d une relation fond e sur la nature c est affirmer que cette relation n est pas immuable et qu elle peut tre modi fi e l aide des politiques gouvernementales Dans quel sens les politiques actuelles semblent elles faire voluer la Situation Nous nous sommes int ress s Certaines politiques socio sanitaires et nous avons vu qu elles Semblent imposer un fardeau tr s lourd de responsabilit s aux femmes Que leur offre t on en change Que leur r s rve l avenir La r ponse ces deux questions semble peu encourageante Leurs responsabilit s s accroissent sans que leur situation 92 conomique s am liore alors que leurs chances de recevoir en retour au moment de leur retraite s amenuisent Ii semble donc n cessaire de tenir compte des besoins pr sents et futurs des femmes si on veut la fois les soute nir dans leur contribution actuelle et s assurer qu elles au ront aussi leur part l avenir L accroissement pr visible des besoins de soutien n ces Site non seulement u
68. ier lieu une perspec tive historique Il existe en effet des liens organiques en tre l volution des secteurs statutaire priv volontaire et informel Les trois premiers secteurs se sont en effet d ve lopp s en r cup rant un certain nombre de t ches assum es la maison par la m re de famille Cette r cup ration a transfor m ces t ches en les confiant d abord a un secteur volontaire largement domin par les religieuses puis en les sp cialisant et en les confiant des professionnels Le d veloppement contemporain de l Etat et la croissance de l industrie ont amen la dominance du secteur statutaire et l av nement d un secteur priv important Nous regarderons cette volution sous l angle de la division du travail selon les sexes pour faire ressortir les grandes tendances historiques de 1 volu tion des fonctions socio sanitaires occup es par les femmes dans les diff rents secteurs Par la suite nous ferons ressortir l ampleur de la pre sente contribution informelle des femmes Puis nous nous de manderons comment les politiques socio sanitaires actuelles influencent cette contribution informelle et les conditions de vie des femmes Enfin nous tracerons les grandes lignes des tendances pr visibles de cette contribution dans i avenir L analyse pr sent e ici se veut une synth se critique de l tat des connaissances dans ce domaine Elle fait donc appel ne des travaux de disciplines diverses dont
69. inarit et une conception int gr e bio psycho sociale de l tre humain ont t au Qu bec L origine de la cr a tion d un r seau de sant communautaire Toutefois ces ser vices ont eu tendance s ajouter aux services d j existants et ont largi le domaine d intervention des professionnels C est dire que le secteur institutionnel s est accru tout en conservant en grande partie ses caract ristiques initiales Enfin un courant d id es extr mement important celui des groupes d entraide s est ajout au mouvement des femmes et a contribu la creation d un r seau de ressources alternati ves g r par des b n voles Le d veloppement des services om wem on p a professionnels a t vu par certains analystes dont Ivan Il lich comme une force allant l encontre de l autonomie des gens et cr ant une d pendance N s de revendications de grou pes de b n ficiaires et tres souvent de groupes de femmes les 4 groupes d entraide les centres de sant les refuges ont foi sonn tr s souvent avec l aide de subventions gouvernementa les mais surtout gr ce au travail de b n voles Bref les co ts de la sant et des services sociaux se sont accrus constamment pendant les derni res d cennies les gouvernements tentant de r pondre aux besoins exprim s par de larges secteurs de la population Depuis quelques ann es cependant la conjoncture conomique a entr
70. ionnels et des institutions dans lesquelles les servi ces sont dispens s Les professionnels et en particulier les m decins ont jou un r le de premier plan dans cette crois sance De nombreuses critiques ont t soulev es l gard de l orientation de ce d veloppement Il favoriserait la crois sance de la consommation sans n cessairement se traduire par une am lioration correspondante de l tat de sant de la popu lation Il y aurait inflation des mesures curatives court terme au d triment des mesures pr ventives lesquelles se raient plus efficaces long terme On a aussi critiqu 1 h g monie des m decins qui r sulterait de cette orientation h g monie qui renforcerait une conception du corps comme une machine r parer et la passivit des gens l gard de leur Sante Le mouvement des femmes a t et demeure toujours tres actif dans ce d bat Il a reproch la m ecine d adopter une vision r ductrice des probl mes des femmes d apporter souvent ces probl mes des solutions technologiques poten tiellement nocives de m dicaliser toutes les phases de la vie des femmes et ainsi de provoquer chez elles une perte d au tonomie Plusieurs de ces critiques manant de sources tr s diverses ont abouti la cr ation de nouveaux services insti tutionnels ou alternatifs La volont de rationaliser l orga nisation des services et d implanter la pr vention la multi discipl
71. l Groulx L Etat et les services sociaux R jean Landry Prospective des interventions de L Etat Fr d ric Lesemann Jocelyne Lamoureux Le r le et le devenir de l Etat providence Lo La transformation du tissu social No 2 No ty No 4 No 5 Gilles Bibeau A la fois d ici et d ailleurs les communaut s culturelles du Qu bec dans leurs rapports aux services sociaux et aux services de sant Doris Hanigan Le suicide chez les jeunes et les personnes g es une recension des crits et propositions d action Fr d ric Lesemann Les nouvelles rot l environnement conomique et les services sociaux Monique Provost Les nouveaux ph nom nes sociaux la cat gorie sociale jeunesse Marc Renaud Sylvie Jutras Pierre Bouchard Les solutions qu apportent les Qu b cois leurs probl mes sociaux et sanitaires Eric Shragge Taylor L tourneau Community Initiated Health and Social Services Rita Therrien La contribution informelle des fenmes aux services de sant et aux services sociaux Michel Tousignant et al Utilisation des r seaux sociaux dans les interventions Etat de Ia question et propositions d action 3 L volution des indicateurs et des probl mes de sant No t No 11 er r ee ee ee ee eee eee ee Ellen Corin Les dimensions sociales et psychiques de la sant outils m thodologiques et perspectives d analyse John Hoey et al L Etat de sant
72. la vieillesse des do pe Aay Ls guerres la famille ou l entraide de voisinage ne peuvent pas toujours fournir les soins ou l aide n cessaire Contrairement a la croyance tres r pandue il n tait pas habituel que les personnes ag es au Canada vivent dans la m me maison que leurs enfants Lorsqu une maisonn e comprenait des membres autres que ceux de la famille conjugale il s agissait le plus souvent d une fille adulte non mari e ou veuve d un parent ag veuf ou de serviteurs La situation europ enne etait semblable cet gard Les vieillards n taient donc pas n cessairement mieux trait s que maintenant S ils taient pauvres si leurs enfants taient pauvres ils ne pouvaient compter que sur les religieuses pour l Etat colonial de Fe la sant et la s curit sociale rel vent de la famille ou a son d faut de la chari t Il ne s occupe que des cas d exception la famine ou les pid mies de l hygiene publique ou de ceux qui menacent l ordre public vagabonds alcooliques Il laisse le soin aux communaut s religieuses de a ceupet des besoins des pau vres et des malades Au d but du XIXe si cle il commence d ailleurs leur octroyer des subventions pour certaines ca t gories de n cessiteux les orphelins les fous et les in firmes Les religieuses fondent des h pitaux qui assument des fonctions polyvalentes et servent de refuge aux malades 16 physiques et
73. les On accentuerait la tendance de l Etat se d charger de ses responsabilit s tendance que nous avons vue l oeuvre dans la politique de maintien amp domicile En encourageant un r seau parallele de services offerts aux femmes il ne faut pas abandonner l id e 96 d accroitre le pouvoir des femmes dans les services statutai res et de les orienter en fonction des besoins des femmes Chose certaine le mouvement des femmes n a pas l inten tion de l cher la proie pour l ombre et de c der un terrain b ti au prix de tant d efforts sans obtenir de garantie s rieuse d une modification des services statutaires en fonction des besoins des femmes De toute fa on il vaut mieux consi d rer ces services conne compl mentaires plut t que comme al ternatifs L initiative des citoyennes ne devrait pas se re tourner contre elles et servir de pr texte a l ignorance des besoins des femmes par les services statutaires Cette ini tiative devrait plut t tre r compens e par une plus grande ouverture des services statutaires et une collaboration plus soutenue entre les deux secteurs 91 6 Conclusion Notre analyse historique nous a permis de voir quel point la place des femmes dans la soci t est le fruit des conditions economiques sociales et politiques Leur fonction naturelle dans la reproduction des enfants a servi de pr texte une division du travail entre les sexes o elles assument les t ches famil
74. llait dans le sens de certaines de ces reven dications Et malgr des tudes command es par le minist re des Affaires sociales et le minist re de l Education qui re commandaient la reconnaissance de la profession de sage femme le dossier pi tine depuis plusieurs ann es Une analyse des coupures budg taires effectu es en Angleterre remarque que les services de maternit y ont subi des coupures plus s v res que 4 En est il de m me au Qu bec si d autres types de services oui ces coupures ob issent elles des volont s d conomie court terme ou se font elles dans le cadre d une orientation plus long terme Toute diminution dans les services statutaires risque G alourdir le fardeau des femmes qui dispensent des soins ou de l aide des membres de leur famille Nous verrons plus loin l exemple de la politique de maintien domicile Les femmes avons nous vu sont majoritaires parmi les 64 travailleurs de la sant Toute coupure affectant les emplois de ce secteur modifie les conditions de travail et les per spectives d avenir de ces femmes Couper des postes veut dire qu il y a moins demios pour les femmes ou qu elles ont ac c s des postes temps partiel ou int rimaires Comme il y a moins de monde pour faire le meme travail il y a d grada tion des conditions de travail 4 3 La prevention et les soins en p rinatalit La politique qui a influenc l organisation actuelle des
75. mation de masse contribuent im poser l image de la m nag re de banlieue dans les ann es 50 et 60 Mais cette image ne correspond pas tout fait la r alit car la participation des femmes au march du travail s accro t de fa on tr s sensible Les donn es du Recensement du Canada nOneE ene que ce taux de participation est pass de 22 9 en 1941 47 5 en 1981 26 Cette participation massive permet une diversification des em plois f minins m me si ces emplois demeurent toujours dans des cat gories sp cifiques employ es de bureau travailleu ses des services ouvri res et artisanes professions lib ra les et techniciennes En 1981 80 3 des Qu b coises en em t ploi sont concentr es dans trois cat gories soutien 32 acme GEAR 36 4 vente et service 22 2 et profession nelles chniciennes et Scientifiques 21 7 37 Cette augmentation de la participation f minine est beau coup plus marqu e chez les femmes mari es et S par es leur Caux de participation passe de 7 en 1951 33 en 1981 Chez les veuves ou divorc es le taux passe de 16 23 et celui des c libataires d neur Stable autour de 58 38 Enfin l cart entre les revenus d emploi des hommes et des femmes demeure important En 1967 le revenu moyen d emploi des Qu b coises repr sentait 51 de celui des hommes en 1979 il re pr sente 55 de ce revenu 39 Cette augmentation de la Participation d
76. me l clampsie et la tox mie La reconnaissance de certains dangers dans le milieu de travail de la femme enceinte permet de pr venir des attein i tes graves au foetus L obst triaue permet de soulager lia douleur en cours accouchement peut maintenant faire des c sariennes de fa on plus s re peut provoquer l accouchement quand il tarde trop survenir etc Des services sont of ferts toutes les femmes ils peuvent en principe faciliter la grossesse et l accouchement ou aider les femmes dans l ap prentissage de leur r le de m re De plus un grand pas a t fait dans l identification de certaines variables importantes sur iezeuenies les politiques doivent agir la malnutrition le suivi pr natal le niveau d information des m res les con ditions de travail des femmes l organisation des services obst tricaux Mais il n y a pas que des aspects positifs Voyons les Dmg re i _ amm 67 principales critiques adress es diverses composantes de ces politiques Il y a un renforcement de la d finition de la m decine comme une discipline technique qu on pratique sur les gens et non avec leur collaboration Sans compter ses effets se condaires potentiels d nonc s par certains milieux m dicaux et par le mouvement d humanisation des soins la naissance l intervent ionnisme qu elle entra ne transforme les femmes en objets plut t qu en sujets de leur grossesse et de leur accou chemen
77. mentaux aux pauvres aux vieillards aux orphe lins En 1850 il y a 15 communaut s de femmes au Qu bec avec des effectifs de 650 religieuses L0 La Conqu te affer mi le pouvoir de l Eglise en milieu canadien fran ais Une bonne partie de 1 lite est retourn e en France les Canadiens fran ais voient se construire une soci t politique dont ils sont exclus les Anglais voient d un bon oeil ce syst me d as sistance et de sant qui leur co te peu Signalons de plus au d but du XIXe siecle l existence de quelques associations charitables ph nom ne beaucoup plus marqu en milieu anglophone que francophone et de timides d buts de responsabilit s municipales dans le domaine de la san t et des services sociaux Du c t des professionnels il faut souligner la pr sence des sages femmes des chirurgiens des barbiers chirurgiens des m decins et des apothicaires Il y a galement les raman cheurs qui sont tr s populaires t tant donn la f condit des Qu becoises la fonction d assistance des accouchements est une fonction importante H lene Laforce d nombre 12 sages femmes durant la periode de 1650 1700 et 59 durant la p riode de 1780 1800 12 Les chi rurgiens sont les seuls m decins s occuper d accouchements et ils n interviennent qu en cas de complications Ils sont plus nombreux cette poque que les m decins Seulement 17 trois m decins fran ais viennent dans
78. mes chefs de famille monoparentales etc ou s occupant de probl mes li s la condition f minine en g n ral FFQ AFEAS par exemple Enfin les femmes sont tr s ac tives parmi les groupes d entraide en particulier quand il s agit de probl mes v cus par un membre de leur famille Al Anon associations de parents d enfants handicap s par exemple Il est tr s difficile d valuer quantitativement ce type de participation parce que son champ est tres vaste Dans l enqu te men e aupr s des femmes au foyer du Qu bec le quart 25 3 ont d clar faire partie d associations volontaires Un peu moins de la moiti des groupes en question 44 taient d ordre charitable environ un sur cing 21 8 taient des associations f minines et seulement 7 5 taient des groupes politiques partis politiques surtout les autres groupes tant surtout li s au loisir l3 En fait les femmes font plus volontiers partie d associations centr es sur la vie familiale ou les besoins de la communaut que d associations caract re politique ce qui va dans le sens de leur r le traditionnel Une enqu te men e en 1979 et 1980 par Statistique Canada et analys e par deux chercheurs qu b cois nous apprend qu au Qu bec en 1979 les femmes sont majoritaires parmi les 23 b n voles oeuvrant dans le domaine de la Sant et aupres des personnes g es En effet des 53 000 intervenants b n voles en sant recens s 29 000 s
79. mont op cit p 282 Le Collectif Clio op cit pp 325 349 Serge Mongeau Evolution de l assistance au Qu bec these 34 3 36 ITa 38 59 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 97 de maitrise en Service social Universit de Montr al avril 1967 p 40 Voir Jacques Bernier op cit pp 41 58 et Le Collectif Clio op cit pp 258 et 286 288 Sant Soci t op cit pp 35 76 Suzanne Messier Les femmes a compte op cit tableau 1001 p 29 Ibid tableau 3213 p 104 IDLGs7 Ds 22s Ibid p 127 Voir Louise Vandelac Le New Deal des rapports hommes fem mes big dealt Les illusions du partage des t ches of City DOs 313 2366 Suzanne Messier op cit 1984 tableau 5002 p 173 Diane B lisle et Yolande Pinard op cit pp 124 132 Collectif Clio op cit pp 381 383 Ibid pp 415 421 Micheline Dumont op cit pp 285 292 Voir F Lesemann Du pain et des services La r forme de la sant et des services sociaux au Quebec Montreal d Saint Martin 1981 et Marc Renaud Reforme ou illusion Une analyse des interventions de l Etat qu b cois dans le domaine de la sant in Sociologie et soci t s avril 1977 vol 9 no 1 pe 127 152 J W Grimm et R N Stern Sex Roles and Internal Labor Market Structures The Female Semi Professions in Social Problems vol 21 no 5 pp 690 705 Voir Gilles Dussault et Louis
80. n accroissement des services profession nels mais aussi une meilleure r partition du fardeau entre le Secteur Statutaire le secteur b n vole le secteur informel et le Secteur priv Il semble peu probable que la contribu tion du secteur informel puisse tre augment e 1 n appara t souhaitable ni pour les femmes ni pour les b n ficiaires que les services statutaires soient r duites Ou qu une privatisa tion vienne les gruger Le secteur b n vole repr sente une avenue int ressante dans la mesure o il permet de compenser les d ficiences des autres secteurs et d offrir des services qui apportent du soutien sans n cessairement produire de la d pendance tout en accroissant le r seau social de solidari t Mais jee Services statutaires demeurent n cessaires parce qu ils assurent l expertise professionnelle la neutralit affective la continuit des services et la couverture de tous les types de besoins Le secteur b n vole ne repr sente donc une voie explorer qu la condition de l envisader dans une perspective compl mentaire et non suppl tive aux services 93 ne Notre spate Reece aie d montre d ailleurs que l Etat a d intervenir dans le domaine de la sant et des ser vices sociaux parce que les familles l Eglise les b n voles les professionnels les services prives n arrivaient pas a solutionner l ensemble des EE snes de la population L Etat est la seule instance susceptible de saisir les D
81. n d c s ou d un piso de de ch mage Il n est pas tonnant de constater que la fe condit des Qu b coises subit un d clin de 41 pour cent entre 1831 et 1891 et que certaines m thodes contraceptives se pro pagent 2 En ville les logements des quartiers ouvriers sont insalubres et exigus les gens s y entassent selon les avatars 22 de leur participation au march du travail ou les pisodes de malchance En fait les liens familiaux sont souvent renfor c s dans certains cas par obligation on recueille des pa rents dans te paseri Mais dans d autres cas les parents ne peuvent plus faire face leurs obligations et placent leurs enfants l orphelinat ou chez un parent A ce moment les religieuses ou les b n voles la ques s occupent des enfants dans des refuges en les gardant de fa on temporaire ou perma nente Ou encore elles fournissent du secours domicile pour aider les familles faire face leurs probl mes La So t eer ci t Saint Vincent de Paul est cr e en 1846 et d autres soci t s de bienfaisance ou de secours mutuel tentent gale ment de Venir au secours des indigents L Etat n est pas d un grand secours il laisse faire les acteurs conomiques et encourage les bonnes oeuvres C est Seulement partir de 1867 que nous pouvons parler d un v ri table Etat qu b cois et de ses responsabilit s en matiere de sant et de bien tre Le gouvernemen
82. n est pas vident que cette responsabilite doive lui revenir Il est quand m me curieux de constater que lorsqu on a affaire des problemes s rieux on se fie au savoir des femmes Nous avons pourtant d j vu que de nombreux profes sionnels se sp cialisent dans les conseils aux m res quand tout va relativement bien D autre part la relation de maternage cr e des d pendan c s Si cette relation se con oit bien dans le cas d un jeune enfant handicap elle n est pas n cessairement b n fique dans les autres dns Le processus d apprentissage de i nobencaie se fait par un d tachement progressif de la mere Si on force une d pendance a l ge adulte on risque de provoquer des r gressions des conflits D ailleurs il demeure toujours chez l adulte des conflits latents ou ouverts avec la mere et ces 76 conflits ne peuvent manquer de ressurgir s il est forc de vivre une situation qui lui fait revivre son enfance Que dire enfin des femmes qui assument ce r le Les co ts sont pour elles normes Elles sont affect es dans tous leurs r les La vie familiale devient plus difficile Les probl mes occasionn s par la pr sence la maison de parents ag s dont on doit prendre soin ou d enfants handicap s sont nombreux Les activit s de loisir la vie sociale de la per sonne qui prodigue les soins sont restreints Les sources de tension et de conflits interpersonnels sont nombreuses L an xi t le stre
83. ndances pr visibles dans l avenir L impact des politiques socio sanitaires ne peut tre isol de l impact d un ensemble de tendances socio conomiques qui influencent autant ces politiques que la nature et la quantit des services fournis par les femmes dans les famil les En terminant nous avons donc identifi un certain nom bre de ces tendances et proc d un examen de leur volution pr visible 5 1 Les tendances d mographiques Les tendances d mographiques laissent prevoir une augmen tation du nombre des personnes qui n cessitent des soins ou de l aide et une diminution du nombre de personnes dans le sec teur informel susceptibles de les prodiguer La croissance sont ue de la proportion des personnes ag es dans la population et en particulier de la proportion des personnes ag es de 75 ans et plus se traduit par une ten dance la hausse du nombre des personnes g es ayant besoin d aide Etant donne que eenean de vie augmente de fa on plus marqu e chez les femmes les personnes additionnelles ayant bescin aide seront plus souvent des femmes 1 Ces der ni res constituent la premi re source d aide de leur conjoint et comme elles lui survivent le plus souvent elles se re a trouvent fr quemment seules un ge avanc 82 Or le d clin actuel de la f condit laisse pr voir une diminution du nombre de personnes en mesure d apporter de l aide l int rieur du r
84. nfluences d autres sources se greffent 45 le plus souvent cette influence initiale Par exemple dans une tude am ricaine les r pondants ont identifi leurs pa rents 41 7 comme premiere source d attitudes et de valeurs relatives A la sant le la conjoint e venant en second 15 ex aequo avec le personnel de sant 15 les mass me Gia venant en dernier 8 3 1 L entretien quotidien du bien tre physique et psycholo gique des membres de la famille d coule des t ches d entretien m nager et de soutien motionnel dont nous avons d j abondam ment parl L entretien du r seau des relations familiales peut pren dre la forme de simple fr quentation d aide occasionnelle ou de contacts par t l phone o par lettre Contrairement ce qu on pense les relations familiales demeurent importantes dans la soci t actuelle Ainsi un sondage men en 1982 au pr s d un chantillon de 526 femmes au foyer qu b coises mon trait que dans le mois pr c dant l enqu te seulement 16 4 des r pondantes n avaient vu aucun membre de leur famille alors que 52 avaient eu quatre rencontres ou plus c est dire au moins une fr quentation hebdomadaire Une enqu te fran aise donne une id e de l ampleur de l entraide familiale Les m nages interrog s recevaient de l aide de leurs parents sous diverses formes et notamment h bergement des enfants pendant les vacances 46 aide 46 domestiqu
85. nt les r formes Pendant l apr s querre 1 conomie prend de l expansion le secteur tertiaire se d veloppe les classes moyennes prennent de l im portance la consommation de masse s installe A la mort de Duplessis commence la p riode g n ralement appel e la Revolution tranquille On s aper oit qu on doit adapter les institutions aux changements qui se sont produits a la p riode pr c dente et qui se poursuivent encore On re forme l enseignement on assure l accessibilit aux services de sant et on tente de doter l Etat d instruments de d velop pement et de planification conomique Par contre en meme temps que l Etat atteint son plein r gime de d veloppement une r cession commence se manifester 1 eee 31 et s installe dans les ann es 170 Pendant un bon moment on poursuit les politiques d j engag es mais au coeur des n n es 180 on commence r examiner chaque programme public sous l angle de ses co ts et de son efficacit Pour les femmes c est une poque de changements Apres avoir fait appel largement a leurs services pour remplacer sur le march du travail les Hannes partis la guerre on les renvole au foyer Elles obtiennent le droit de vote en 1940 et des allocations familiales peu apr s On tente nouveau d imposer aux femmes le culte de la domesticit Les mass me dia qui se d veloppent de fa on ph nom nale apr s la guerre en m me temps que la consom
86. ocio sanitaire Barbara Heppner Linda Davies Analysis of the Division of Labour and the Labour Force in Social Service Structures in Qu bec Towards a New Definition of Professionaliss Louise H l ne Richard Fatrick A Molinari L organisation interne des tablissenents de sant et de services sociaux modifications et mutations de 1981 1987 Jacques David Andr e Lajoie L volution l gislative du r gime de n gociations collectives dans le secteur public qu b cois Louise H l ne Richard FPatrick A Molinari Aspects juridiques de la structuration des tablissenents du r seau des affaires sociales Louise H l ne Richard Patrick A Molinari Les statuts des professionnels de la sant et le contr le de leurs activit s Andr e Lajoie Anik Trudel Le droit aux services volution 1781 1987 Deena White Marc Renaud The fnvbivenent of the Public Health Network in Occupational Health and Safety a Strategic Analysis 1Ce document comprend rapports publi s en un seui volume sous le titre volution 1751 1937 Soci aus Le droit des services de sant et gdes services 5 La place du secteur communautaire et du secteur priv et leurs rapports avec le reseau public No 22 Jacques T Godbout Murielle Leduc Jean PLETE Collin La face cach e ga syst ne No 23 Nancy Guberman Henri Dorvil Pierre Maheu Amour bain conupriz ou 1 ABC de Ja d sinstitutionnalisa
87. oles d obst trique et on finit par ne les 20 tol rer qu en r gion loign e Le dernier permis de pratique octroy une sage femme au Quebec l est en 1940 L exclusion des femmes de la profession m dicale et leur absence d acc s aux tudes sup rieures sont tres importantes pour comprendre l volution du march du travail tant en san t que dans les autres domaines Les savoirs th oriques se d veloppent et l acc s a l universit est une strat gie impor tante d ascension sociale et de protection de leur march pour les professions qui se d veloppent avec la soci t industriel le Dor navant l acquisition d habiletes par apprentissage est d valoris e au profit de l acquisition de savoirs th ori ques dans les institutions sup rieures d enseignement pour acqu rir une position EE il faut avoir acc s ces institutions et il faut contr ler le march de fa on ce qu il n y ait pas de surproduction de dipl m s Les femmes sont doublement d savantag es cet gard N ayant pas acc s aux institutions sup rieures d enseignement au moment o les professions d importance strat gique comme la profession m di cale s organisent les femmes se voient enlever la possibilit d acc der au savoir au moment o il commence faire des bonds importants et elles ne peuvent orienter son d veloppement en faisant valoir leurs pr occupations et leur savoir pratique de m res De sujets elles deviennent o
88. ont des femmes Reser es des person nes g es les femmes sont au nombre de 20 000 sur un total de 29 000 14 Bien que les hommes soient majoritaires 53 4 parmi les b n voles quebecois ils ont tendance a choisir des types d organismes diff rents de ceux des femmes Ils sont surrepr sent s dans les organismes de loisirs et sports les clubs les groupes de pression professionnels ou politiques et la cat gorie garde correctionnel ou autre Les femmes sont surrepr sent es dans les groures aupr s des personnes g es en enseignement en sant dans la cat gorie conseil et information Gans les groupes religieux et dans la cat ao rie souscription Une enqu te scene du Conseil du statut de la femme d nombre 500 groupes de femmes au Qu bec en 1985 19 Parmi ces groupes la moiti se consacrent en majorit fournir des services aux femmes et ces des co ts moins lev s que ceux des organismes du secteur public C est dans ce domaine que se manifeste l aspect novateur de la participation sociale fe minine Sous la pouss e du mouvement f ministe ce reseau s est d velopp avec l aide de subventions gouvernementales et a r ussi offrir des services des clienteles n glig es par les services publics et mettre en pratique des approches difficiles implanter dans les services professionneis auto sant entraide humanisation des soins d professionnalisation 54 La vitalit de ce r s
89. oriques la formation dans des 10 _domaines cl s se sont d velopp es sans qu elles puissent exer cer d influence sur leur orientation Le pouvoir de l Etat qui merge et assume progressivement des fonctions de r gula tion des changes sociaux et des institutions est un pouvoir dont elles sont exclues Dans le domaine de la sant et des services sociaux cet te division du travail selon les sexes se manifeste de facon tr s particuli re Les femmes se sp cialisent dans les t ches non pay es titre de m res de famille ou de b n voles Mais la dominance de 1 Eglise vient compliquer ce sch ma Pendant une tr s longue p riode de notre histoire l Eglise domine dans le secteur de la sant et des services sociaux et dans le domaine de l ducation Pendant cette p riode elle constitue a elle seule n milieu francophone le secteur institutionnel et le secteur b n vole et se fait la championne des int r ts priv s par opposition a ceux de l Etat Sa position de domi nance lul a permis de contr ler et d organiser la plupart des institutions de sant et de services sociaux et ce l aide d une arm e de b n voles parmi lesquelles dominent les reli gieuses organis es en communaut l aide de fonds collect s aupr s de la population ou encore de subsides gouvernementaux Par ce biais les femmes accedent a des fonctions impor tantes dans ce domaine et ce en dehors de la famille Mais jusqu
90. outes les analyses montrent que la participation accrue des femmes au marche du ee 7e 7 mr 85 travail se solde pour elles par le ph nom ne de la double journ e de travail Quand elles ont en plus s occuper 4 un jeune enfant d une personne handicap e ou g e ayant des be soins d aide particuliers la t che devient norme A pr voir des changements dans ces tendances Rien ne permet d affirmer que l accroissement de la participation des femmes au march du travail va se ralentir et encore moins diminuer moins videmment d une augmentation substantielle du ch mage ou d apparition de nouvelles tendances sociologi ques Rien ne laisse pr voir une augmentation importante de l f condit des femmes De toute fa on lorsqu elles inter rompent leurs activit s r mun r es pour s occuper d enfants en bas ge elles le font pendant des p riodes de plus en plus courtes De plus une plus forte proportion poursuivent des tudes sup rieures ph nom ne qui se traduit par une partici pation plus importante et plus stable au march du travail Enfin comme rien ne laisse pr voir un ralentissement ou une diminution de l instabilit des unions les contraintes cono miques cette participation ne devraient pas se modifier et pourraient s accro tre l Quant l in galit entre hommes et femmes sur le march du travail des tendances contraires se manifestent Une aug mentation de la participation
91. r L Vandelac D B lisle A Gauthier et Y Pinard Montr al di tions Saint Martin 1985 pp 99 134 BERNIER G BOILY R et SALEE D Le Qu bec en chiffres de 1850 a nos jours Montr al ACFAS 1986 BERNIER J Les praticiens de la sant au Qu bec 1871 1921 Quelques donn es statistiques in Recherches sociographigues vol XX no 1 1979 pp 41 58 BLANCHET Madeleine et BERNARD Jean Marc La p rinatalit une politique du ministere des Affaires sociales Gouvernement du Qu bec Direction des communications 1973 BLANCHET Madeleine et LEVASSEUR Madeleine P rinatalit bilan et prospective in Carrefour des affaires so ciales vol 2 septembre i980 BOULET Jac Andr et LAVALLEE Lavai L volution de la si tuation economique des femmes Ottawa Conseil co nomique du Canada 1984 in Traite d anthropologie medicale sous la direc tion de J Dufresne F Dumont et Yves Martin Qu bec Presses de l Universit du Qu bec Institut 105 gu b cois de recherche sur la culture et Presses Universitaires de Lyon 1985 pp 905 940 BRADBURY Bettina The Fragmented Family Family Strategies in the Face of Death Illness and Poverty Montreal 1860 1885 in Childhood and Family in Canadian His cory Joy Parr ed Toronto McCielland and Stewart 1983 pp 109 128 BRESLAU N SALKEVER D et STARUCH K S Women s Labor Force Activity and Responsibilities for Disabled Dep
92. real Quinze 1982 pp 107 108 122 Leos Peter N Moogk Les petits Sauvages The Children of Eighteenth Century New France in Childhood and Family in Canadian History Joy Parr ed Toronto McClelland and Stewart 1980 pp 25 28 Emily Nett The Family and Aging in The Family Changing Trends in Canada Maureen Baker ed Toronto McGraw Hill Ryerson 1984 p EJE M Anderson The Relevance of Family History in Sociolo of the Family M Anderson ed Harmondsworth Penguin Books 2e edition 1982 p 35 Sant Soci t num ro sp cial La sant et 1 assistance publique au Qu bec 1886 1986 1986 p 9 Micheline Dumont Vocation religieuse et condition f mi nine in Travailleuses et f ministes op cit p 282 Sant Soci t op cit pp 16 17 H lene Laforce Histoire de la sage femme dans la r gion de Qu bec Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la cul ture 1985 p 216 Sant Soci t op cit P 18 Ibid p 25 D B lisle et Y Pinard op cit pp 105 108 Ibid p 120 PT Le 19 20 21 22 23 24 25 26 21 28 29 30 Sis 32 33 96 Bettina Bradbury The Fragmented Family Family Strate gies in the Face of Death Illness and Poverty Montreal 1860 1885 in Childhood and Family in Canadian History Op Cit Pe 109 Le Collect ir Clir O0 Citir De 197a J Bernier Les praticiens de la sant au Qu bec
93. ronie du sort ces ete ee 1 L 4 ee a nn rr LS 55 m mes fonctions les d signent aussi comme des clientes Ge choix pour les services de sant et les services sociaux En effet les femmes d clarent plus souvent des probl mes de sant que les hommes et des p riodes d incapacit plus lon gues dues a la maladie Elles consultent plus souvent les m decins et consomment plus de medicaments que les hommes en particulier des m dicaments du syst me nerveux La grosses se l accouchement la contraception la menopause expliquent en partie cette surmorbidit et cette surconsommation de ser vices Les prescriptions du role sexuel f minin qui permet tent l expression de l motivit et de la d pendance de m me que l attitude des m decins renfor ant ces tendances seraient galement la source de ces ph nom nes De plus les fonctions assum es par les femmes dans les familles les rendent plus vuln rables la pauvret Selon une tude publi e dans les ann es 170 trois adultes pauvres 17 Ces femmes sont le plius Sur cing au Canada sont des femmes souvent g es veuves ou chefs de famille monoparentale Les femmes g es ou veuves sont souvent pauvres parce qu elles ont peu fr quent le march du travail cause de leurs t ches fa miliales et parce qu elles ont ainsi rarement acc s des r gimes de retraite Quant aux femmes chefs de famille monopa rentale ell
94. rrement des nor mes de propret et du raffinement des go ts en termes d ali mentation et de d coration int rieure 2 Les t ches d ducation des enfants et de soutien motion nel du conjoint suivent la m me logique D une part ona moins d enfants et les unions sont plus instables mais le risque de g cher l ducation de son unique enfant ou de rater son mariage rendent ces t ches particulierement angoissantes N oublions pas que ces t ches s ajoutent souvent la journ e de travail salari l Le pouvoir des experts est devenu de plus en plus grand avec le d veloppement ph nom nal des sp cialistes de toutes sortes et l amplification de leur influence par les mass media 34 qui s en font leur porte parole De plus l Etat leur offre des perspectives d emploi nouvelles il a en effet besoin de crit res rationnels pour organiser et distribuer ses services s lectionner les personnes ayant besoin d aide et choisir la forme d aide appropri e Les meres sont inond es de conseils sur la fa on de s occuper de leurs enfants dans la vie de tous les jours en cas de maladie ou de probl mes psycho sociaux i Il leur faut s informer lire couter et tenter de faire la part des choses entre les discours contradictoires Pour les femmes qui vivent avec un conjoint la tache de soutien mo tionnel est devenue plus complexe Les psychiatres les psy chologues les sexologues les revues populaires ont implant
95. rtout aux hommes il ya perte de pou voir pour les femmes De plus le savoir utilis par ces experts s est d velopp sans que les femmes aient pu l influencer par suite de leur exclusion des uni versit s et des professions cl s a un moment strat gique Le savoir tecnnocratique s appuie one sur une vision masculine de la r alit par contre par le d veloppement de programmes sociaux l Etat permet certaines femmes dans le besoin de survivre en 42 dehors de la tutelle familiale et de vivre une mater nit en dehors de la famille patriarcale pe plus par son r le d employeur il a d velopp un secteur ou se sont ouvertes de nouvelles perspectives d em ploi pour les femmes Comme nous avons pu le constater ces tendances pr sen tent un caract re ambigu contradictoire Les femmes ont moins de t ches accomplir dans la famille mais ces t ches sont plus complexes Les connaissances contemporaines mettent en vidence l importance de leur r le dans la famille mais les experts agissent comme si les femmes avaient besoin d tre guid es dans toutes leurs activites quotidiennes Les femmes ont r ussi a sortir de la d pendance compl te envers le con joint dans la famille en acc dant au marche du travail et a certains droits et programmes sociaux mais elles ont gagn une place de seeonae zone une double journ e de travail et peut tre une place pr caire tant donn qu elles ont tradi tionnellemen
96. s Par contre on peut se demander dans quelle mesure l ap proche utilis e favorise r ellement l autonomie des personnes dont on prend soin dans duel ie mesure elle n liore les con ditions de vie des personnes qui en prennent soin et si les volont s politiques de rationner les services n about issent pas a faire peser tout le fardeau sur les femmes Enfin il faut aussi se demander si les services n cessaires cette po litique sont suffisants et si le maintien domicile est vala ble dans tous les cas Plusieurs auteurs pensent que l id e de rationner les services pour forcer les gens assumer leurs responsabilit s envers leurs proches est biais e au d part En effet la ma jorit des gens aident spontan ment les membres de leur famii le qu ils re oivent ou non des services de l Etat pour les 74 soutenir Par exemplar one enqu te am ricaine a compar d une part les soins donn s aux personnes g es par les familles recevant de l aide sonics d un programme tatique et d autre part les soins donn s aux personnes Socer par les fa milles qui ne recevaient plus une telle aide par suite de cou pures budg taires Or les soins prodigu s taient similai res i3 C est dire qu il faudrait se demander comment facili ter la tache aux familles plut t que penser les forcer faire ce qu elles font d j Pour favoriser l autonomie des personnes g es ou des handicap s adultes il faut
97. s condi tions de vie des Qu b cois leurs formes directes d organisa tion de secours mutuel et leurs pressions aupres des gouverne ments pour obtenir des lois et des services pour venir en aide aux couches d favoris es de la population De la seconde moi tie du XIXe si cle jusqu maintenant ces efforts ont t considerables mais leur histoire d passe les cadres du pr sent travail Cette p riode voit la mont e de la professionnalisation dans le champ de la sant et des services sociaux Les m de cins continuent leur ascension vers le pouvoir dans ce champ 28 L action des m decins hygi nistes consacre le triomphe de la science sur les pid mies et sur des aspects importants de la mortalit infantile par la pasteurisation du lait en particu lier Apres l invention des vaccins l invention de m dica ments efficaces contre les maladies infectieuses et diverses pinovatiions comme la radiographie le champ d activit des m decins s tend de m me que leur cr dibilit aupr s du grand E public M me si les m decins sont encore soumis l adminis tration religieuse dans les h pitaux ils deviennent les ex perts en sant Cette profession demeure encore longtemps ferm e aux femmes m me si les portes deb facult s de m decine s ouvrent tranquillement McGill 1918 Montr al ann es 30 am am La seule profession vraiment ouverte aux femmes en sant 2 est celle d intirmiere
98. s femmes subit des mutations M me si leur taux e participation au march du travail demeure restreint leur vie familiale change de cadre et de caractere La grande ma jorit demeurent toujours au foyer en 1901 12 9 des Qu b coises travaillent l ext rieur du foyer en 1941 ce taux ne s l ve qu 20 73 29 La f condit d croit de 4 39 en fants en 1926 l indice synth tique de f condit des Queb coises 24 passe a 3 35 en 1940 26 Durant cette p riode la obuiat ion urbaine supplante progressivement la population rurale majo ritaire au d but du siecle 60 2 la population rurale ne rassemble plus que 36 68 des Qu b cois en 1941 27 ainsi l image dominante de la vie domestique se confond de plus en plus avec celle de la condition f minine en milieu urbain Dans un cadre de vie r duit le plus souvent un logement de quelques pi ces avec des revenus tr s souvent insuffisants les Qu b coises des villes continuent exercer certaines fonc tions comme l achat de la nourriture et des v tements la pr paration des repas li entretien de la maison D autres fonc tions deviennent encore plus importantes l ducation des en fants le soutien motionnel du conjoint l entretien du r seau social de la famille De nouveaux experts soulignent l importance de l influence maternelle sur le psychisme humain psychanalystes et prodiguent des nee sur la bonne fa on d duquer les enfants p dia
99. sation Signifie pour beaucoup une situation co nomique tres pr caire une d pendance tr s grande envers un march du travail saisonnier et envers des patrons qui paient des tarifs si bas que le seul salaire du conjoint ne permet Souvent pas de nourrir toute la famille Les contraintes id ologiques l encontre du travail des femmes s av rent si fortes que c est d abord aux enfants qu on demande de compl ter le revenu familial par un travail salari Si m me alors le revenu est insuffisant la m re va sur le march du tra vail 1 C est dire que les emplois r serv s aux femmes sur le nouveau march du travail sont sous pay s et subalternes La participation f minine cette poque se maintient g n rale ment un taux inf rieur 15 Les emplois les plus fr quents sont domestiques ouvri res en manufacture dont la moiti environ sont couturi res institutrices cultivatrices commis vendeuses 18 Les femmes sont exclues des rangs de la profession m di cale qui s organise en corporation autonome en 1847 et commen ce son ascension vers le pouvoir dans le domaine de la sant Au XIXe siecle seule l universit ang lophone Bishop accepte les femmes en m decine partir de 1890 les autres universi t s ne le feront qu au XXe si cle 19 pe plus les sages femmes sont progressivement exclues du domaine de l obst trique Les sages femmes passent d abord sous la tutelle des m decins on les exclut des c
100. seau familial aux personnes ag es Et les personnes qui apporteront cette aide leurs parents seront aussi des personnes plus g es c est dire d ge moyen et du troisi me age Ces personnes seront fr quemment des femmes elles m mes veuves Etant donn la vuln rabilit conomique des veuves il est donc a pr voir aussi que les personnes en mesure de fournir de l aide a leurs parents se ront plus pauvres Une autre tendance laisse pr voir la fois un accroisse ment du bre de personnes ayant besoin a aide une diminu tion de l importance quantitative du r seau familial et une situation conomique plus pr caire chez les femmes prodiquant des soins aux membres de leur famille Il s agit de 1 clate ment des familles Rappelons ici certains chiffres L indice synth tique de f condit des Qu b coises est pass de 3 46 en fants en 1941 1 62 enfants en 1981 2 L indice de divortia lit au Qu bec est pass de 8 7 en 1969 44 0 en 1981 cet indice repr sentant la proportion des mariages susceptibles de se terminer par un divorce tant donn la proportion des di vorces observ e pendant l ann e de r f rence De plus les enfants un coupi s par ou ivorc sont le plus souvent pris en charge par la m re Le taux de familles monoparenta les au canada est pass de 8 4 des familles en 1961 11 3 en 1981 soit un accroissement de 34 4 et dans cing cas sur 83 six les femmes sont la t
101. sistent en t ches de dispensation de soins et services en cas de maladie d incapacit ou de crise d un membre de la famille Les derni res regroupent les t ches volontaires de participation sociale A strictement par ler seules les deux premi res cat gories peuvent tre d si gn es comme informelles la derniere s exercant dans le cadre d organisations 44 3 1 Les taches habituelles Dans le cadre de leurs activit s quotidiennes les femmes accomplissent plusieurs fonctions gui concourent au maintien de la sant des membres de la famille nucl aire et dans cer tains cas de leur famille tendue ducation la sant transmission de valeurs attitu des habitudes ou savoirs propices la sant et au bien tre entretien quotidien du bien tre physique des membres de la famille alimentation soins corporels hygiene de li environnement entretien des v tements etc entretien du bien tre psychologique des membres de la famille r gulation des changes familiaux attention aux besoins des autres etc entretien du r seau familial de relations avec la fa mille tendue les amis le voisinage Certaines habitudes relatives la sant s acqui rent tr s t t dans le milieu familial l hygi ne et l alimentation en particulier en g n ral sous l influence de la mere On y 2 apprend aussi la fa on de reconna tre certains sympt mes et x comment y r agir Les i
102. ss physique et mental sont augment s La pr sence de parents g s diminue l intimit du couple La pr sence d un enfant handicap sent menor la n gligence des au tres enfants s il y en a et de l anxi t chez ces derniers S il est n cessaire d adapter physiquement ie logement ou d acheter de l quipement sp cial cela cr e des probl mes fi nanciers Tous les aspects des t ches domestiques et affecti ves sont compliqu s Cela peut aboutir en fin de compte provoquer ce qu on avait cherch viter la fatigue peut devenir telle qu on doive placer la personne g e ou handica p e en institution 1 Si la femme est en emploi elle va d abord augmenter ses heures de travail la maison en rognant sur ses loisirs 16 Si cela ne suffit pas en particulier quand elle s occuper d un enfant handicap elle va soit r duire ses heures de travail pay soit demeurer au foyer a plein temps 77 17 ainsi elle est accul e son tour la d pendance envers son con joint court terme ou envers l Etat long terme En ef fet quand on sait que le travail au foyer ou le travail temps partiel procurent un acces limit sinon inexistant aux r gimes de retraite on s aper oit que le fait de prendre soin des autres se traduit par un risque tr s lev de d pendance envers l Etat quand arrive le troisi me ge 18 Bref c est quand les femmes ont le plus besoin de sou tien professionnel qu
103. t 14 dire assurer leur entretien physique et leur apprentissage a leurs taches futures Mais tout le monde ne vit pas selon ce noce ilya des c libataires des veuves des orphelins Lorsque les fem mes sont veuves ou c libataires elles vivent dans la maison n e d un parent et accomplissent des t ches domestiques pour ce parent ou encore elles exercent des activit s r mun r es L ventail de ces activit s est r duit surtout avant le XIXe si cle prendre des pensionnaires tenir un commerce ou un cabaret tre domestique ou faire de la couture De plus elles peuvent se faire religieuses ou sages femmes A partir du XIxe si cle de nouveaux choix s ajoutent celui d tre institutrice en particulier mais la prostitution se developpe en milieu urbain pauvre Etant donn l esp rance de vie assez courte cette po que de nombreux enfants sont orphelins De plus de nombreu ses veuves ou meres c libataires ne sont pas m me de nourrir leurs enfants Quand la famille largie ne peut les prendre en charge ils sont plac s chez des gens jusque vers 1 age de dix huit ans titre de domestiques et sans salaire Dans certains cas des parents trop pauvres pour nourrir leurs en fants recourent galement cette pratique Las enfants ill gitimes sont abandonn s on les donne aux institutions reli gieuses aux Indiens ou on leur cherche des parents adoptifs Enfin lorsque surviennent la maladie
104. t Derri re cela se cache une vision de la maternit comme processus dirig de l ext rieur par des experts une conception de la reproduction comme un v nement pathologique et la r duction du succ s de la grossesse et de l accouchement des crit res quantitatifs on est bien loin de la valori sation des meres ou de la maternit ou de l accentuation de l autonomie des femmes De plus selon certaines analyses le modele de pr ven tion mis de l avant par les rencontres pr natales renforcerait un mod le de maternage et de division des t ches dans la fa mille o l accent serait mis sur l unique responsabilit des meres Malgr les efforts faits pour faire participer le p re la grossesse ou l accouchement le message transmis ren Forcerait l id e du sacrifice des m res aux besoins des leurs autant ceux des enfants que ceux du conjoint Ce dernier ne doit pas se sentir mis part il doit retrouver rapidement 68 une femme mince apres l accouchement etc Ce ph nomene est G autant plus tonnant qu il s agit dans le cas des rencon tres pr natales de messages transmis par des femmes des in firmieres amp des femmes Enfin en cherchant modifier en priorit les comporte ments maternels cigarettes alcool alimentation etc par l information on risque d accro tre encore ce sentiment de responsabilit des femmes et leur culpabilit plusieurs cri tiques ont d ja te formul es l
105. t de l Union intervenait d j dans quatre domaines aide financi re aux communaut s religieuses l gislation for ant l incorporation des oeuvres de bienfaisance d but d organisation des asiles d ali n s et d but d intervention en hygi ne publique surtout par la Vaccination Mais a cette poque ce sont surtout les munici palit s qui sont responsables de l hygi ne publique Mais une fois cr l Etat qu b cois se contente de 23 jouer un r le suppl tif 24 Il laisse le champ ouvert aux au torit s municipales et encourage 1 Eglise d velopper ses activit s Mais les municipalit s s acquittent mal de leur r le et certains v nements comme des pid mies obligent l Etat qu b cois cr er en 1886 le Conseil d hygi ne de ie province de Qu bec qui oblige les municipalit s entretenir des bureaux de sant de fa on permanente 2 4 La dominance de l conomie de march 1900 1940 Dans la premi re moiti du XXe siecle l conomie de mar ch supplante d finitivement l conomie traditionnelle L mi gration de la population rurale vers les villes oc les ruraux et leur mode de vie deviennent progressivement mi noritaires Malgr les changements l lite qu b coise s acharne regarder vers le pass et magnifier un mode de vie centr sur la soci t rurale la religion et o la mere de famille nombreuse joue le r le de la gardienne des valeurs traditionnelles La vie de
106. t des structures de Tinancement f d rales et provinciales sur la recherche en sant au Qu bec No 35 Claude Duiviger Centres communautaires locaux de services sociaux et de sant tude comparative Qu bec Ontario No 56 Lee Soderstrom Privatization Adept or Adapt No 37 Yves Vaillancourt et al La privatisation des a services sociaux Ce document comprend 2 rapports publi s en un seul volume sous le titre La d sinetitutionnalisations crisentakiaon dee politiques er distribution des services 8 Les services sociaux volution comparaison clienteles evaluation No No No No No No No 8 39 40 41 42 4s 44 Andr Beaudoin Le chamo des services sociaux dans la politique sociale au Qu bec Elaine Carey B langer Une tude comparative des syst mes de bien tre social avec r f rence particuli re l organisation des services sociaux Finlande Su de Qu bec Marc Leblanc H l ne Beaumont La r adaptation dans la communaut au Qu bec inventaire des programmes Jocelyn Lindsay Chantal Ferrault Les services sociaux en milieu hospitalier Robert Mayer Lionel Groulx Synth se critique de la litt rature sur l volution des services sociaux au Qu bec depuis 1969 l Francine Ouellet Christiane Laren Bjlan des valuations portant sur les services sociaux Marie Simard Jacques Vachon ta politique de placement d enfants tude d
107. t servi a armee de reserve au travail elles ont t les derni res embauch es et souvent les premi res ren voy es la maison Enfin leur participation sociale pr sen te le m me caract re que leur participation au march du tra vail elles construisent un secteur d activit puis on le reprend en les cartant du pouvoir c est arriv aux sages femmes C est arrive aux religieuses c est arriv pour bon nombre d oeuvres de charite 43 Nous verrons plus loin quels r les remplissent les poli tiques socio sanitaires actuelles l gard des femmes et dans quel sens elles pourraient faire voluer les tendances mises en vidence par l analyse historique 3 Tendances actuelles de la contribution informelle et volon taire des femmes la sant et au bien tre de la popula tion qu b coise Nous avons d j identifi un certain nombre de t ches remplies par les femmes dans les secteurs informel et volon taire Voyons maintenant en quoi ces t ches contribuent la sant et au bien tre des autres Nous pourrons par la suite examiner l impact des politiques socio sanitaires sur ces ta ches et sur celles qui les accomplissent Les t ches non pay es accomplies actuellement par les femmes l gard de la sant et du bien tre des autres se di visent en trois cat gories Certaines concernent les t ches habituelles et quotidiennes accompiies dans le cadre de leur famille D autres con
108. tage des taches effectu e par Louise Vandelac montre bien qu il n y a actuellement pas de partage quitable des t ches domestiques entre les conjoints et que 87 rien ne laisse esp rer une am lioration sensible dans un ave nir rapproch l3 Certains travaux faits en Grande Bretagne sur la partici pation des femmes aux activit s de soins aux personnes g es ou sde 2 arrivent aux m mes conclusions rien ne permet d esp rer une augmentation significative de la part des hommes dans ces activit s l6 Le pouvoir des normes sociales tablies quant au caract re f minin de ces t ches constitue un obstacle majeur la r partition galitaire de ces t ches Les person nes dans le besoin pr f rent recevoir de l aide des femmes et ces derni res consid rent que cest leur devoir de le faire Malgr les co ts normes que cela repr sente pour elles il faut consid rer qu elles y gagnent un sentiment intense d in 18 Fi s agit donc d un ph nom ne profond timit et d utilit d identification aux r les sexuels Les modifications de ten dances de cette nature ne se produisent qu tr s longue ch ance Les mesures tatiques cherchant a modifier la so cialisation aux r les sexuels dans les coles ne semblent pas avoir rencontr beaucoup de succes comme le souligne Vandelac ce de la Suede ce qui l am ne conclure que le terrain d intervention tatique privil gi devrait tre le march u
109. tent les activit s municipales On cr e des cliniques n onatales et un service de visites domicile La Crise conomique multiplie les probl mes d indigence et de sant et rend n cessaires une intervention de 1 Etat et une r organisation de la Dunes priv e L Etat distribue des secours directs aux ch meurs mais c est une solution tres court terme La Commission des assurances sociales institu e en 1930 fait diverses recommandations d interventions tr s peu sont suivies la majorit des mesures demand es s implan teront plus tard On reconna t les maladies industrielles dans la Loi des accidents du travail vot e en 1931 On reconnait aux associations b n voles d assistance domicile le droit de recevoir des subventions Mais ce n est qu en 1936 que le Qu bec accepte de participer au programme f d ral de pensions de 30 vieillesse qui existe d ja depuis 1927 En 1937 on vote une loi d assistance aux meres n cessiteuses Ce n est qu en 1941 que le gouvernement f d ral cr e 1 assurance chomage 2 5 Le d veloppement de 1 Etat Providence 1940 jusqu maintenant Apres la Deuxi me Guerre mondiale Duplessis prend le pouvoir pour une p riode de seize ann es pendant laquelle malgr les bouleversements conomiques la politique qu b coi se restera stable Le recours au nationalisme l opposition Ottawa qui tente d intervenir dans des domaines reconnus de juridiction provinciale bloque
110. tion No 24 Jocelyne Lamoureux Fr d ric Lesemann Les fili res TON d action sociale No 25 C line Mercier D sinstitutionnalisation 7T orientation g n rale des politiques et organisation des services sociaux C line Mercier D sinstitutionnalisation et rice SS distribution des services sociaux selon les types de 7 client les d tablissements de r gions 6 Les syst mes d information No 26 Daniel Pascot et al Bilan critique et cadre conceptuel des syst mes d information dans le domaine de la sant et des services sociaux No 27 Martin Foulin Georgette B liveau L utilisation et le d veloppement de l informatique dans les services sociaux Le Les co ts et le financement du syst me des services de sant et des services sociaux No 28 Clermont B gin Bernard Labelle Fran oise Bouchard Le budget le jeu derri re la structure Z No 29 Andr Pierre Contandriopoulos Anne Lemay Genevi ve Tessier Les co ts et le financement du syst me socio sanitaire No 38 Gilles DesRochers Financement et budg tisation des h pitaux No 31 H l ne Desrosiers Jmepact du vieillissement sur les co ts du syst pe de sant et des services sociaux les v ritables enjeux No 32 Thomas Duperr La perspective f d rale provinciale No 33 Pran Manga fhe Allocation of Health Care Resources Ethical and Economic Choices Conflicts and Compromise No 34 Yvon Poirier Evolution et imoac
111. tres Dsvchidtres psychologues etc 28 La t che d ducation se fait donc de plus en plus sous la tutelle des professionnels d autant plus que ia majo rit des enfants fr quentent l cole un age de plus en plus avanc On tente de revaloriser les fonctions des femmes et orofessionnaliser l occupation de m nag re Mais comme le font remarquer B lisle et Pinard cela renforce 1 id e que les femmes doivent apprendre ce qu elles ont a faire sous la tu telle d experts 25 Ainsi Si la fonction maternelle devient plus importante l expertise maternelle est d valu e Les t ches d alimenta tion de pr vention d ducation deviennent plus importantes parce que le savoir se d veloppe leur sujet et qu on commen ce comprendre leur importance l gard de la sant physique et morale Les conditions de vie des femmes varient selon les milieux sociaux et tout comme aux autres poques leur labeur ne suf fit pas endiguer les ravages caus s par la maladie et la pauvret Cette p riode conna t une guerre mondiale une cri se conomique o le taux de ch mage d passe 30 pour cent au d but de 1933 une tentative de colonisation de terres impro pres l agriculture une immigration importante de pauvres venus d Europe 30 des pid mies comme celle de la grippe espa gnole une tres forte mortalit infantile un probl me impor tant de tuberculose Bref la maladie et la pauvret frappent
112. u Qu bec 1985 pp 905 940 Theodor J Litman op cit E Wilson Women the Commu nity and the Family in Community Care the Family the State and Social Policy Alan Walker ed Londres Black well et Robertson 1982 pp 40 55 et Hilary Graham pro Viders Necotiators and Mediators Women as the Hidden Carers in Women Health and Healing Toward a New Per spective Londres Tavistock 1985 pp 25 52 Lowell S Levine Prendre en charge sa propre sant une arme a double tranchant in Forum mondial de la sant vol 2 no 2 1981 p 210 Theodor J Litman op cit p 502 Elaine M Brody Women in the Middle and Family Help to Older People in The Gerontologist vol 21 no 5 octobre 1981 p 472 Rita Therrien et Louise Coulombe Joly op cit Ps 29 Madeleine Levasseur Des probl mes prioritaires Collec tion La sante des Quebecois Gouvernement du Qu bec di teur officiel du Qu bec 1983 p 32 S Baldwin et C Glendinning Employment Women and their Disabled Children in A Labour of Love Women Work and Caring sous la direction de J Finch et D Groves Lon Gres Routledge et Kegan Paul 1983 pp 53 71 Rita Therrien et Louise Coulombe Joly Op cit pp 97 99 14 16 LA 100 Payette et fF Vaillancourt Le portrait des b n voles A Gouvernement du Qu bec 1983 pp 48 84 86 Carole Beaulieu Les femmes sont elles accul es d velop per un Etat parallele
113. u travail entre les sexes alors que 1 expansion des services tatiques avait eu pour effet d offrir des emplois aux femmes En plus de s appuyer plus largement sur le tra vail des femmes dans les familles par leur politique de rac courcissement des s jours hospitaliers les h pitaux coupent des postes remplacent des postes plein temps par des postes temps partiel ou par du travail int rimaire et accroissent leur nombre de b n voles De plus les pressions exerc es pour privatiser certains services aggraveraient les conditions de travail des femmes La cr ation d h pitaux h tels la pri vatisation de services d entretien de buanderie ou de tout autre service de ce genre reposeraient largement sur une main d oeuvre laquelle on souhaite enlever des acquis syndicaux 19 que l on souhaite faire travailler a des conditions inf rieu res aux conditions qui pr valent actuellement Les sommes ainsi pargn es ne seraient m me pas r investies dans 1 ame lioration d autres services mais dans l enrichissement de quelques entrepreneurs priv s Dans la conjoncture conomique actuelle il est necessai re de rationaliser la gestion de questionner l efficacit des services Mais il faut voir ce que le rem de ne soit pas pire que le mal A quoi sert d op rer des compressions dans certains services pour augmenter les besoins dans d autres secteurs notamment cr er des poches de pauvret dont les co
114. ur le corps des femmes ont t des themes importants dans l closion du mouvement f mi niste depuis la fin des ann es 60 Depuis cette p riode la contribution b n vole la plus importante des Qu b coises s est faite sous l impulsion du mouvement f ministe Les revendica tions ont touch tous les domaines de la vie des femmes et ont men des perc es importantes Nous verrons dans le prochain chapitre certaines r alisations du mouvement f ministe dans le domaine de la sant et des services sociaux Le r le de l Etat qu b cois est fortement marqu avant les ann es 60 par la pr sence de Duplessis et par les incur sions de L Etat f d ral dans le domaine de la sant et des 38 services sociaux Ottawa propose diverses mesures visant a d velopper une politique de s curit sociale et a remplacer la mentalit d assistance par celle de justice sociale On veut assurer les gens contre les risques de maladie de ch mage et de vieillesse et les faire acceder un niveau de vie d cent D s les ann es 40 les projets de loi se succ dent Au d but des ann es 150 Ottawa r ussit imposer la notion de s curit de la vieillesse Duplessis r siste tant qu il peut cher chant financer un syst me qu il veut l image qu il se fait de la r alit qu b coise Durant les ann es 160 l Etat qu b cois se d veloppe en se donnant des outils pour l intervention conomique et socia le Les lois les
115. uvent les hommes dominer aux plus hauts postes Dans le domaine de la sant la dominance des m decins recouvre une dominance d une profession tr s majoritairement masculine sur des occupations ou professions majoritairement feminines Pour comprendre ce ph nomene il faut se rappeler que la sant est un champ o existe une division du travail tres pouss e et contr l e par quelques professions dont sur tout les m decins et les dentistes Le Code des professions leur garantit non seulement la protection de leur champ d ac tivit mais aussi le pouvoir de contr le sur d autres profes sions 48 Citons quelques chiffres pour illustrer cette dominance 4 hommes femmes Dans les occupations suivantes les taux de f minit en 1981 taient au Qu bec de Cai 37 27 0 pour les m decins dentistes et autres sp cialis tes 91 2 pour les infirmi res autoris es dipl m es 77 6 pour les infirmi res auxiliaires et aides infir mieres 42 Au total 73 3 des ravallieuss de la sant sont des Femmes en 1981 59 Et m me l int rieur de chacune des cat gories occupationnelles les caract ristiques des t ches en termes de correspondance aux r les sexuels traditionnels in troduisent des clivages sexuels et des diff rences de r mun ration bien s r au d triment des femmes 1 Le ph nom ne de la s gr gation du march du travail selon les sexes le pouvoir des m decins s
116. vement la famille perd peu a peu ses concious pro ductives les femmes mari es sont peu pris es sur le marche du travail Une division sexuelle du travail se d veloppe o l homme va l ext rieur gagner la subsistance de sa famille et ou la femme au foyer s occupe de t ches domestiques excluant de plus en plus la produce on A cette poque appara t un culte de la domesticit qui affirme que la place des femmes est la maison et que sa pr sence y est n cessaire au bien tre des siens Les m decins qui acqui rent de plus en plus d influence commencent dire que les enfants ane besoin d une pr sence continue de la m re et que l hygi ne rigoureuse du logement est n cessaire a la sant De plus la partici pation des hommes au march du travail d veloppe chez eux des besoins de scutien motionnel de la part de leur conjointe Dans les campagnes les taches domestiques des femmes changent moins qu en ville M me si on ne produit plus tout ce qu on consomme et malgr certaines activit s conomiques nouvelles on pratique toujours une agriculture de subsistance qui mobilise largement les nergies des femmes Les personnes les plus affect es par l industrialisation et son cortege de changements sociaux conomiques et id ologiques sont les migrants vers les villes Comme la campagne ne nourrit plus tout le monde les mi grants vers les villes sont au d part pauvres 19 L industriali
117. vent exercer pisodiquement d autres travaux comme la coupe du bois la soci t rurale elle regroupe 85 de la population comprend aussi des artisans et des notables pour la plupart habitant dans de petits villages Les seules villes dignes de ce nom sont Montr al et Qu bec Ainsi la vie sociale de cet te poque repose avant tout sur les relations familiales et les relations de voisinage A ce tableau il faudrait videm ment ajouter celui de 1 volution du r gime seigneurial Mais cela n entre pas dans notre propos Dans la famille rurale les femmes produisent Mee date ment la sant des leurs Elles s occupent de l alimentation toutes les tapes entretien du portader soins des animaux de la pasgencouk et de l table transformation des produits de base en aliments consommables pr paration des repas Les hommes sont responsables des travaux des champs et de certains travaux comme la coupe du bois De plus les femmes font l entretien m nager de l int rieur produisent des v tements assurent l hygi ne de leur milieu t che d autant plus lourde qu il n ya pas d eau courante Elles s occupent aussi des enfants Leur f condit est tr s forte selon les sources de B lisle et Pinard elle est d un peu plus de huit enfants au XVIIIe siecle et de 7 8 enfants vers 1825 M me i tous ces enfants ne survivent pas cela repr sente une lourde charge de travail A cette poque s occuper des enfants cela veu

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