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DossierEnseignants_Muntadas PDF

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1. Cependant le process art tend mettre de c t l aspect expressif de la mise en forme et du geste de l artiste Le d sir de conduire les mat riaux dans le sens de leurs qualit s propres et non de les soumettre la volont de l artiste conf re le plus souvent ces uvres un aspect abstrait Mais au del du choix singulier de mat riaux inh rents l uvre comme chez l artiste Eva Hesse le process art concerne avant tout la prise en compte et la mise en vidence d une part des interactions entre les mat riaux et les proc dures qui la composent et d autre part de ses liens avec l espace et le lieu qui constituent son contexte de production et de r ception Box with the Sound of Its Own Making 1961 de Robert Morris est une sculpture sonore compos e comme son titre l indique d un cube en bois pr sent sur un socle contenant un haut parleur son approche le spectateur d couvre l int gralit des sons produits dans l atelier au moment de sa construction Du m me artiste et de la m me ann e Card Files se pr sente comme un fichier de type bureaucratique contenant des dizaines de fiches dont les notes crites tendent puiser la fois le concept et la description m me de cette uvre mais aussi les commentaires possibles son propos Les deux travaux sont des v hicules informatifs de leur propre processus Cet largissement de la perception de l uvre passe par une para doxale r duction de son aspect esth
2. entretiens art grammation Satellite du Jeu de Paume parall lement aux expositions consacr es 4 Manuel Alvarez Bravo et Muntadas l installation de Filipa C sar intitul inda fait partie d un projet d ve e Luta ca caba lopp autour des archives de l Institut national du cin ma et de l audiovisuel de Guin e Bissau Filipa Oliveira commissaire de cette programmation pr sente ainsi la d marche de l artiste Le projet Luta ca caba inda La lutte n est pas finie se d ploie sous plusieurs formes notamment travers des projections des entretiens et une s rie de conf rences performances film es o l artiste associe des vues tir es des archives de Guin e Bissau des textes nonc s par des invit s Les spectateurs qui suivent les acteurs charg s de r citer le texte correspondant chaque image sont amen s voluer le long d un cheminement d images devenues non seulement un paysage de l archive elle m me mais aussi des textes lire ou imaginer C est dans ce c toiement entre images et crits mais aussi dans les espaces et les intervalles qui les s parent que l archive se r v le v ritablement dans sa multiplicit et sa richesse Filipa C sar Luta ca caba inda La lutte n est pas finie catalogue de l exposition Paris ditions du Jeu de Paume 2012 p 3 Et dans son texte pour le catalogue de l exposition Tobias Hering souligne le caract re polys mique et
3. in Muntadas Entre Between Actar Museo Nacional Centre de Arte Reina Sofia Paris ditions du Jeu de Paume 2012 p 8 2 Robert Morris Notes on Sculpture Artforum vol IV n 6 f vrier 1966 3 Dan Graham La relation art architecture in Rock my religion Dijon Les presses du r el 1903 p 29 4 Voir le catalogue raisonn en ligne des uvres de Buren http catalogue danielburen com 5 Pratiques in situ et d objectivation de l art Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 p 290 6 Au sujet de la sp cificit politique du site voir notamment Douglas Crimp Sculpture publique de Serra pour une red finition de la sp cificit de site in L poque la Mode la Morale la Passion Paris Centre Pompidou 1987 p 559 Claire Moul ne Art contemporain et lien social Paris ditions Cercle d Art 2007 p 20 7 Voir la description de ces performances dans Les Promesses du pass Paris Centre Pompidou 2010 p 106 109 8 Jo Anne Birnie Danzker Priv public pendant les ann es de plomb in Muntadas Entre Between op cit p 20 9 Cet exemple des relations entre art contemporain et espace public est ainsi que beaucoup d autres r pertori dans les archives de Blow up exposition propos e par les commissaires Christophe Bruno et Daniele Balit sur l espace virtuel du Je
4. MUNTADAS EXP RIENCES subSENSORIELLES 1971 1973 une documentation audiovisuelle 1991 2009 Idees i actituds Entorn de l art conceptual a Catalunya 1964 1980 Centre d Art Santa M nica Generalitat de Catalunya Barcelone 1992 Vid o HD 720 image proche du format 2 55 1 Noir et blanc et couleur mono 36 Collection du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Recueil s lectif d actions et de projets r alis s entre 1971 et 1973 autour de l exploration de la perception et de la reconnaissance par les sens du toucher du go t et de l odorat qui avaient t enregistr s sous forme de photographies de films et de vid os Version num rique d un document pr c dent con u par Muntadas en collaboration avec Eugeni Bonet la r alisation et au montage qui comprenait au d part deux projections de diapositives et une projection vid o synchronis e dans un agencement similaire celui de cette pr sentation actualis e Arte S Vida Art 5 Vie 1974 Barcelone rue Comerc en face de la gare de Franca 10 11 1974 20h 22h Agrandissement photographique de l image d une des interventions originales Association r versible de ces deux concepts transform e en une devise qui donna lieu diverses interventions dans l espace public I Di logo Dialogue 1980 Galer a Vandr s Madrid Tirage photographique mont sur caisson lumineux Installation tablissant un dialogue entre la lumi re ar
5. Photographies l uvre La reconstruction des villes fran aises 1945 1958 pr sent e par le Jeu de Paume au Ch teau de Tours Si les nouveaux ensembles urbains apportent un niveau de confort sans commune mesure avec les bidonvilles qu ils remplacent souvent leur planification massive reste le fait de pouvoirs non consultatifs l gard de urbanisme la m fiance exprim e par Muntadas travers son travail semble rejoindre les vues de Guy Debord qui n h sitait pas crise des espaces publics 21 renvoyer dos dos la gestion du pouvoir des tats d mocratiques et non d mocratiques Pour cet auteur il est en effet paradoxal de constater que la puissance de construction des cadres de vie ne s accompagne parfois que d un regard distrait Pour la premi re fois une architecture nouvelle qui chaque poque ant rieure tait r serv e la satisfaction de classes dominantes se trouve directement destin es aux pauvres La mis re formelle et l extension gigantesque de cette nouvelle exp rience d habitat proviennent ensemble de son caract re de masse qui est impliqu la fois par sa destination et par les conditions modernes de construction La d cision autoritaire qui am nage abstraitement le territoire en territoire de l abstraction est videmment au centre de ces conditions modernes de construction La m me architecture appara t partout o commence l industrialisation des pays cet g
6. certaines pratiques tr s diverses consistant s approprier et reprendre litt ralement sous forme de citations de reproductions et de plagiats des images ou dispositifs provenant de l histoire de l art de la photographie mais aussi du monde commercial institutionnel et m diatique 4 Certains artistes op rent ces reprises sous forme d une rh torique acritique l instar de Jeff Koons r activant en outre a probl matique du kitsch dans l art contemporain D autres comme Hans Haacke ont pu proc der des mises en sc ne monumentales au sein des institutions artistiques afin de d noncer l usage de l art comme aire valoir de groupes priv s Profond ment inscrit dans cette p riode le travail de Muntadas en r percute les pr occupations l intervention de Muntadas This Is Not an Advertisement 1985 se pr sente comme des suites de mots mis par l un des crans texte d filant du fameux quartier new yorkais de Time Square l instar de On Translation Warning cette uvre textuelle prend pour support un espace publicitaire payant dont la diffusion est plus limit e que celle d un journal mais de grande valeur symbolique La phrase qui donne son titre l uvre ainsi que des expressions comme this is an advertisement subliminal fragmentation et speed tendent mettre en abyme leur environnement et leur cadre d mission Ces imposants panneaux lumineux obligatoires pour l
7. l Domaines de traduction Les uvres de cette constellation sont centr es sur l interpr tation des mots des concepts des histoires et des valeurs dans diff rentes langues mais aussi travers le filtre des conventions invisibles qui sont inh rentes toute forme de communication La traduction et ses nombreuses implications sont l axe central de la s rie en cours On Translation qui amorc e en 1995 comprend des travaux cr s dans des contextes politiques conomiques et culturels tr s divers I On Translation The Audience On Translation Le Public 1998 2000 Witte de With Center for Contemporary Art Rotterdam 1999 Agrandissement photographique d une image de l intervention originale Projet compos de trois volets une exposition une publication et des interventions dans l espace public Les interventions se faisaient l aide d un panneau triptyque sur roulettes qui a parcouru pendant un an douze institutions culturelles de Rotterdam Install dans des espaces de passage comme les entr es de mus es de th tres ou de stades ce panneau itin rant montrait la mani re d un triptyque anonyme trois images juxtapos es repr sentant des expressions culturelles des spectateurs dans diff rentes attitudes et des filtres interm diaires entre un concept et un autre architecture m dias et institutions culturelles I On Translation Warning On Translation Attention 1999 D pliants ca
8. la r flexion ainsi qu poursuivre le processus de d veloppement propos Actions quotidiennes et synesth siques Ensemble d actions utilisant des situations ou des l ments tir s du milieu domestique afin de stimuler des perceptions et des interpr tations nouvelles du quotidien Acciones subsensoriales 1 Actions subsensorielles 1 New York 1971 Mensaje Message Mensaje Message Vilanova de la Roca 1971 Mensaje Message New York 1972 Mano derecha Mano izquierda Main droite Main gauche New York 1972 Transformaciones Transformations New York 1972 Actions New York 1972 Acci n TV Action TV Vilanova de la Roca 1972 La Vanguardia Vilanova de la Roca 1972 Serie de acciones no 3 acciones liberadoras S rie d actions n 3 actions lib ratrices New York 1973 Mercados Calles Estaciones March s Rues Gares 1973 1974 Art S Life Art S Vie X Festival annuel d avant garde New York 1973 Mercados Calles Estaciones March s Rues Gares 1973 1974 Super 8 transf r en vid o couleur 90 Ensemble de vid os rassemblant des images de divers march s S ville Caldas Humahuaca Mexico Barcelone Madrid et New York Les march s r v lent le comportement sensoriel les gestes et les attitudes 10 d couvrir l exposition des gens qui les fr quentent l origine le projet faisait aussi un parcours travers des rues et des gares en plus des march s
9. dossier enseignants oct 2012 janv 2013 Muntadas Entre Between THE AFFORDABLE SPACE EXPERTS dossier enseignants mode d emploi Concu par le service ducatif en collaboration avec l ensemble de l quipe du Jeu de Paume ce dossier propose aux enseignants et leurs l ves des l ments d analyse et de r flexion afin de contribuer la construction de leur propre rapport aux uvres Il se compose de deux parties d couvrir l exposition propose une premi re approche du projet et du parcours de l exposition de l artiste et des uvres ainsi que des rep res chronologiques et iconographiques Il approfondir l exposition d veloppe plusieurs axes th matiques autour des statuts de l image et de l histoire des arts visuels des orientations bibliographiques et th matiques ainsi que des pistes de travail labor es avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris au Jeu de Paume Disponible sur demande le dossier enseignants est galement t l chargeable depuis le site Internet du Jeu de Paume contacts Pauline Boucharlat charg e des publics scolaires et des partenariats 01 47 03 04 95 paulineboucharlat jeudepaume org Marie Louise Ouahioune r servation des visites et des activit s 01 47 03 12 41 serviceeducatif jeudepaume org Sabine Thiriot responsable du service ducatif sabinethiriot jeudepaume org conf renciers et formateurs Juan Camelo juanc
10. Appropriation et simulation les travaux de Muntadas s inscrivent dans des formats ou des genres ais ment reconnaissables mais dans l intention de d noncer ou de critiquer ce qu ils imitent Ainsi de Monumento gen rico ob lisque constitu de panneaux lumineux o des photographies de piliers clectriques sont rig es telles des nouvelles idoles du paysage nerg tique Alors que le monument classique comme le signale Sim n March n Fiz rel ve de la sp cificit et des qualit s propres du lieu c est dire d une topologie constitu e par un ensemble de singularit s Monumento gen rico met en sc ne la fois par son titre signifiant monument g n rique en francais et par son dispositif mobile et proche du panneau publicitaire un objet dont l emplacement est interchangeable Contrairement au monument classique caract ris par son unicit cette ceuvre voque par l image photographique tout en s y branchant litt ralement le r seau lectrique Le caract re spectaculaire de cette uvre r active une forme d efficacit plastique pour d placer les enjeux de la question du monument ll indique de plus que face 26 approfondir l exposition la crise des espaces publics habituels l espace mus al avec ses ambiguit s public mais restreint libre mais fortement encadr reste une alternative Ainsi extrapolant la constante probl matique g opolitique des ressources nerg tique
11. de masses toute l nergie affective et l investissement conomique d ploy s autour du sport sont ici pass s au crible Le caract re m diatique du stade est manifeste dans des uvres que le Jeu de Paume a r cemment montr es Le travail photographique de l artiste chinois Ai Weiwei autour du Nid d oiseau stade olympique de P kin construit l occasion des jeux Olympiques de 2008 porte toute l ambigu t de ce b timent Lorsqu Ai Weiwei s associe la r put e agence d architecture suisse Herzog et De Meuron il souhaite contribuer une architecture originale attach e au contexte chinois La distance qu il prend par la suite l gard du projet est le reflet d un constat celui de la transformation du b timent en vitrine architecturale destin e au rayonnement international de l tat chinois Le fonctionnement de l activit au sein d un stade et de ses nombreuses m diations internes contr le surveillance comme externes diffusion spectacle pyrotechnique est mis en perspective travers l installation vid o Deep Play 2007 de l artiste allemand Harun Farocki r alis e autour de la finale de la Coupe du monde de football de 2006 Berlin L importance des infrastructures li es l image contraste avec la pr sence devenue abstraite des quipes comme de la foule dont presque seul le son t moigne On retrouve avec le paradigme du stade tous les comportements embl matiques de la consommati
12. des machines et des usines ainsi que l intensification du commerce sont l origine la fois de l exode rural et de l urbanisation de masse Cette m tamorphose incite alors les pouvoirs publics repenser et renforcer les moyens de contr le propres au maintien de l ordre que ce soit par la coercition la r forme de la police l encadrement des services sociaux ou le d veloppement des quipements publics Mais ce n est qu apr s la Seconde Guerre mondiale que l architecture et l organisation proprement parler des villes s ajoutent aux moyens d ploy s par les tats pour modeler les soci t s En Occident comme dans un certain nombre de pays mergents les recherches de l architecture utopiste des avant gardes de l entre deux guerres sont mis au profit de ce nouvel urbanisme C est l alliance de techniques efficaces de construction issues de l architecture industrielle et d une esth tique pur e de moindre co t qui caract rise l apparition rapide et planifi e grande chelle d une nouvelle forme de villes et de quartiers Que ce soit directement sur initiative gouvernementale ou indirectement par le biais de la l gislation qui r git l initiative priv e l architecture se caract rise au niveau urbanistique par son ampleur ainsi que par son ambivalence l gard des habitants Un regard sur les rapports complexes entre urbanisme d apr s guerre et vie des populations a t propos r cemment par l exposition
13. et la r alit les filtres que constituent les m dias sont pens s par Muntadas comme de v ritables cadres de vie Son travail pose ainsi une question centrale dans l histoire de l art contemporain comment peut on prendre des distances l gard d images qui pr tendent tre de simples reflets du monde Comment se soustraire l impression de totalit que les m dias divers et omnipr sents imposent Car contrairement la pratique des m diums artistiques tels que la peinture On Translation El aplauso 1999 Laboratorio Arte Alameda Ciudad de M xico Photographie Magdalena Mart nez Franco et la sculpture qui poss dent une forte tradition de r flexivit quant leurs limites les m dias modernes tendent faire oublier leurs supports et leurs m canismes au profit de l efficacit du message Il n est pas fortuit que la photographie l image en mouvement et le son enregistr aient t et continuent d tre des supports privil gi s de contenus id ologiques Messages et images apparemment directs les m dias entra nent ais ment l adh sion de la part du spectateur C est cette m me facilit d identification la r alit repr sent e qui en fait le vecteur des entreprises de propagande totalitaire mais aussi le support privil gi de la publicit Comment repr senter un monde qui se d finit par la repr sentation qui ne cesse de s enregistrer et de s enregistrer s enregistrant Initiale
14. et tent de requalifier de fournir des concepts ad quats ce champ largi de la sculpture On retrouve la m me poque dans l art conceptuel cette remise en cause radicale de la mat rialit de l uvre d art donc de sa production et de sa diffusion et par la suite la question des limites de ce type de art et espaces m diatiques 29 d marches En effet si les concepts ou les id es sont le v ritable mat riau de l uvre celle ci peut exister sans se pr senter n cessairement sous la forme d un objet L artiste am ricain Sol LeWitt en formule le principe d s 1967 Je qualifierai le genre d art que je fais de conceptuel Dans l art conceptuel l id e ou le concept est l aspect le plus important Quand un artiste utilise une forme conceptuelle d art cela signifie que tout est pr vu ou d cid au pr alable et que l ex cution est une affaire sans importance l id e devient la machine qui fabrique l art Et il ajoute peu apr s Les id es peuvent tre elles seules des uvres d art elles font parties d une s quence volutive qui peut ventuellement prendre forme Les id es n ont pas toutes besoin d tre concr tis es tant donn qu aucune forme n est sup rieure une autre l artiste peut se servir au m me titre de n importe quelle forme du verbe crit ou parl la r alit physique Ainsi toutes les uvres de Lawrence Weiner qu il intitule Statements partir de
15. galement un flottement l endroit du nous dans lequel le spectateur peut se sentir soit accabl par le paysage m diatique qui le cerne soit solidaire d une imagerie qui a longuement fa onn ses d sirs soit les deux la fois art et espaces m diatiques 33 Art critique et Internet Munatadas fait figure de pionnier dans l art comme critique des m dias Ses projets tels que Cadaqu s Canal local 1974 ou Barcelona Distrito Uno 1976 autour de la t l vision en Espagne durant les ann es 1970 taient pens s comme des relais m diatiques enti rement fonctionnels et alternatifs l instar des radios libres la diff rence du pionnier de l art vid o Nam June Paik qui d s les ann es 1960 s tait appropri l objet t l vision pour en faire des sculptures et des installations La volont de Muntadas d impliquer des uvres dans les processus critiqu s a trouv un aboutissement nouveau l re d Internet avec son projet The File Room 1994 autour du th me de la censure Tout d abord expos e sous forme d installation mimant un espace d archivage et de consultation autour d un poste informatique cette ceuvre processuelle et collective est d sormais accessible consultable et ouverte aux contributions de chacun en ligne l adresse www thefileroom org Il s agit d un espace virtuel o chacun peut r pertorier un cas de censure ce jour plusieurs centaines de cas sont d j archiv
16. ou Name Kaucyila Brooke s photo collage Tit for Twat censored from Bucharest Biennale qui est une photographie de Kaucyila Brooke dans la rubrique Photography Organiser un d bat avec les l ves sur les raisons provoquant ces cas de censure sur la censure elle m me et sur l outil de recensement des censures pistes de travail 41 orientations bibliographiques et ressources en ligne Art contemporain actions process art land art et art conceptuel Il Pierre BoURDIEU Hans Haacke libre change Dijon Les presses du r el Paris ditions du Seuil 1994 Benjamin Buchion De l esth tique d administration la critique institutionnelle aspects de l art conceptuel 1962 1060 in Essais historiques Il art contemporain Villeurbanne Art dition 1992 HAline Cauet Quelle critique artiste 2 Pour une fonction critique de l art l ge contemporain Paris L Harmattan 2008 Douglas Crime Sculpture publique de Serra pour une red finition de la sp cificit de site in L poque la Mode la Morale la Passion Paris Centre Pompidou 1987 I Mathilde Ferrer dir Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 I Claude Gnrz dir Regards sur l art am ricain des ann es soixante anthologie critique Paris Territoires 1970 I Erving Gorrman Les Cadres de l exp rience 1974 Paris Les d
17. ter Son uvre engag e dans une recherche approfondie et incisive autour de situations politiques et de probl matiques culturelles explore notamment des notions telles que la relation entre espace public et sph re priv e les flux d informations dans le paysage m diatique et la dynamique de l architecture officielle Muntadas s initie l art au travers de la peinture mais d s le d but des ann es 1970 il envisage l action en tant qu uvre et d m nage New York en 1971 o il vit et travaille depuis Il emploie le m me type de strat gies tout au long des quatre d cennies de sa trajectoire artistique restant fid le la d marche fondamentale d observation qui caract rise ses premiers travaux des ann es 1970 des actions bas es sur des exp riences men es avec les sous sens terme par lequel il d signe les sens les moins d velopp s l odorat le toucher et le go t mesure qu il largit ses centres d int r t pour inclure une dimension publique et plus tendue du quotidien Muntadas adopte en parall le une approche davantage sociale Dans son travail s affirment ses pr occupations politiques particuli rement manifestes dans ses collaborations avec Grup de Treball collectif d artistes catalans dont il fut un membre actif Consid r comme l un des premiers artistes d velopper l art m diatique au milieu des ann es 1970 Muntadas r alise ses premi res exp riences avec la vid o et la
18. un horizon proche un espace investir une possibilit ouverte c est dire aussi comme le produit n cessairement provisoire d une invention sans cesse repropos e Alors qu id alement les places publiques les gares les monuments ainsi que les rues destin s l usage de tous devraient incarner la propri t collective les uvres de Muntadas tendent mettre en vidence les conclusions inverses Les instances et les syst mes en charge de ces lieux o se d roulent notre vie commune services publics lus imp ts sont suppos s renvoyer une organisation repr sentative de la soci t Or Muntadas pointe l existence de pr occupations d ordre priv int r ts de classes sociales ou de groupes r duits pr occupations s curitaires ou activit s marchandes Qu en est il alors de la repr sentativit collective Les uvres de Muntadas mettent en avant divers appareils de contr le de foules surveillance zonage adaptation au touriste plut t qu au citoyen rendement de la consommation production de lieux de simple passage sans aucune prise pour le passant ordinaire Les r glementations visant sauvegarder l ordre public peuvent de ce fait tre galement consid r es comme un obstacle toute expression spontan e C est avec d rision mais aussi dans le but d une prise de conscience que Muntadas a install dans le cadre du projet Comemora es urbanas 1998 2000 des plaques m talliques aux
19. 1068 sont constitu es d un seul nonc linguistique et sont toutes accompagn es de la d claration liminaire 1 l artiste peut construire la pi ce 2 La pi ce peut tre construite 3 La pi ce n a pas besoin d tre construite Chaque option tant consid r e comme quivalente et conforme l intention de l artiste la d cision d pend du receveur l occasion de la r ception Au demeurant c est en regard de cette d mat rialisation que certains artistes issus du land art du body art et de l art conceptuel s interrogent sur le mode d existence de leurs uvres l absence d objet implique t elle un rejet du march de l art et du fonctionnement du syst me social Ces d marches constituent elles r ellement une alternative radicale d s lors que galeries institutions et collections ont t rapidement capables d int grer leurs circuits les documents qui en t moignent Plut t que de sortir du syst me marchand et ou institutionnel certains artistes choisissent alors d en int grer les composantes afin de les travailler de l int rieur Le parcours du groupe Art amp Language peut clairer les rapports complexes qui se nouent entre les artistes et les institutions cette p riode Alors que l essentiel de l activit des membres de ce collectif tait au tournant des ann es 1970 consacr l analyse critique du champ de l art sous forme de conversation et de publication dans la revue
20. 2001 lt Blow up exposition propos e par les commissaires Christophe Bruno et Daniele Balit sur l espace virtuel du Jeu de Paume en ligne sur http blowup space com historical f Paisatges mediatics Barcelone Fundaci n la Caixa 2005 II Publicit et propagande Vingti me Si cle Revue d histoire n 101 2000 Dossiers enseignants des expositions du Jeu de Paume Ex Photographies l uvre La reconstruction des villes fran aises 1945 1958 en ligne sur www jeudepaume org index php page article amp idArt 16168 amp lieu 6 Il Berenice Abbott 1808 1001 photographies Ai Weiwei Entrelacs en ligne sur www jeudepaume org index php page article amp idArt 1600 I lt Esther Shalev Gerz Ton image me regarde en ligne sur www jeudepaume org index php page artice amp idArt 1 260 orientations bibliographiques et ressources en ligne 43 Jeu de Paume expositions 16 octobre 2012 20 janvier 2013 I Manuel lvarez Bravo un photographe aux aguets 1902 2002 f Muntadas Entre Between f Programmation Satellite 5 Filipa C sar Luta ca caba inda La lutte n est pas finie 23 octobre 2012 mars 2014 ll Espace virtuel Erreur d impression publier l re du num rique prochaines expositions 26 f vrier 12 mai 2013 Laure Albin Guillot 1879 1962 l enjeu classique Adrian Paci Vies en transit Il Programmation Satellite 6 Suite pour
21. Contemporary Art New York International Center of Photography G ttingen Steidl 2008 f Fred Forest Art et Internet Paris Cercle d Art 2008 F Jean Paul FOURMENTRAUX Art et Intemet Paris CNRS 2010 Andr Gunther L image partag e tudes photographiques n 24 novembre 2009 F Andr GUNTHERT L image parasite Apr s le journalisme citoyen tudes photographiques n 20 juin 2007 F Andr GUNTHERT L image num rique s en va t en guerre tudes photographiques n 15 novembre 2004 Jean No l JEANNENEY Une histoire des m dias Paris ditions du Seuil 2001 I Christophe KiHM Ce que l art fait l archive Critique n 759 760 ao t septembre 2010 F Marshall Mc LuHAN Pour comprendre les m dias Paris Mame ditions du Seuil 1968 I Francois Para La Vid o un art contemporain Paris ditions du Regard 2001 Il Michael RuscH Les Nouveaux M dias dans l art Paris Thames amp Hudson 2005 Alexis be Tocquevr De la d mocratie en Am rique 1833 Paris Gallimard 1902 J Benjamin THore Telle est la t l L Art contemporain et la t l vision Paris Cercle d Art 2006 F Paul Val ry La Conqu te de l ubiquit 1928 in uvres t ll Paris Gallimard 1960 lx Appropriation simulation critique de la repr sentation in Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts
22. D couverte 8 Syrios 1997 ll Janig B coc Nathalie BouioucH Elvan ZABUNYAN dir La Performance entre archives et pratiques contemporaines Ch teaugiron Archives de la critique d art Rennes Presses universitaires de Rennes 2010 Il Marie Ange Brave Art et architecture une pratique transversale in Les Questions sans r ponse s de l art contemporain Vitry sur Seine MAC VAL Mus e d art contemporain du Val de Marne 2007 Il Elias Canem Masse et puissance Paris Gallimard 1966 Il Fran oise CHOAY dir l Urbanisme utopies et r alit Une anthologie Paris ditions du Seuil 1965 J Jean Fran ois CHEVRIER Des territoires Paris l Arachn en 2011 Andr Coro7 Le Territoire comme palimpseste et autres essais Besan on ditions de l imprimeur 2001 EMike Davis Au del de Blade Runner Los Angeles et l imagination du d sastre Paris Allia 2006 Gilles Deuze Pourparlers Paris Les ditions de Minuit 1990 I Guy Desono La Soci t du spectacle 1967 Paris Gallimard 1992 I Guy Desoro Rapport sur la construction de situations Paris Mille et une nuits 2000 I Harun Farocki Histoire d une installation sur la Coupe du monde de football Trafic n 64 2007 Jean Luc Gobaro Alphaville une trange aventure de Lemmy Caution film Paris DVD Studio Canal 2007 Il F lix Guarrar Chaosmose Paris Galil e 1992 Il Siegfried Kracauer L Ornement de la masse essais s
23. alis e pour un espace sp cifique s est d velopp partir de l art minimal puis du land art Pour Robert Morris qui s impose comme une figure centrale de l art minimal am ricain avant de poser les bases du process art l uvre ne peut en effet se r duire un objet L objet n est plus qu un des termes de a relation qui met en pr sence l objet lui m me la lumi re qui l claire et la situation du spectateur qui y est confront Ce qui nous pr occupe maintenant c est la situation totale les relations variables entre l objet la lumi re et le corps humain Les ann es 1960 voient ainsi se d velopper l id e que le contexte et l interaction avec le spectateur font partie int grante de l uvre ce que rel ve l artiste Dan Graham dans ses crits sur cette p riode Tandis que la structure aquelle se r f rait le pop art am ricain du d but des ann es 1960 tait l information culturelle contenue dans les m dias art minimal du milieu la fin des ann es 1960 consid rait le cube int rieur de la galerie comme cadre de r f rence contextuel ultime ou comme support aux uvres d art Cette r f rence tait seulement d ordre compositionnel Au lieu d une lecture compositionnelle interne de l uvre la galerie d terminait la structure formelle de l uvre en relation avec a structure architecturale int rieure de la galerie Le fait que l uvre soit assimil e au contenant architectural tendait a
24. art renvoie une posture qui partir des ann es 1960 tend exposer un mat riau pour ses potentialit s propres En sont ainsi exemplaires les assemblages autostabilis s que r alise Richard Serra avec ses plaques d acier elles ne se maintiennent que gr ce leur poids et leur r sistance Le process art se donne comme une mani re d envisager l uvre en tant que r sultat visible d une s rie de manipulations et de forces plastiques Cette mouvance artistique a t pens e par l un de ses fondateurs Robert Morris comme la suite logique de l action painting de Jackson Pollock et du dripping proc d d gouttement de la peinture liquide sur la toile qu il met au point dans les ann es 1950 Double trace des propri t s de la mati re et du geste de l artiste les tableaux de Pollock invitent une exp rience perceptive d ordre d abord visuel mais galement temporel Seul parmi les expressionnistes abstraits Pollock a r ussi pr server le processus s y accrocher pour qu il fasse partie de la forme finale de l uvre Pour redonner ainsi sa place au processus de r alisation Pollock a d enti rement repenser le r le du mat riau et des outils Le b ton dont la peinture s goutte est un outil qui rend justice la nature de la peinture sa fluidit D une certaine fa on Morris Louis tait encore plus proche de la mati re lorsqu il utilisait le pot lui m me pour verser la couleur liquide
25. choix de disposition Le spectateur est un des l ments du dispositif au sein duquel il dispose d une relative libert de mouvement Il est invit exp rimenter des liens se questionner d velopper un point de vue se positionner Par ces interrogations l exposition permet d aborder cette cat gorie d uvre propre l art contemporain qu est l installation Une fois abord e la notion d installation dans le domaine de l art il est possible d largir la r flexion sur la mani re dont l espace d occupation humaine en g n ral est am nag selon des objectifs pr cis On peut remarquer que l instar d une installation artistique cumulant plusieurs proc d s et mat riaux pour un r sultat d ensemble bien d autre lieux se caract risent par l agencement de multiples domaines architectures machines objets actions humaines etc Cette mani re d envisager des espaces ayant une destination sp cifique jardins gares prisons peut s aborder l aune de la notion de dispositif Il En classe la notion de dispositif peut tre particuli rement tudi e dans le cadre des enseignements d histoire des arts et d arts plastiques au regard de la diversit des modes de pr sentation de la vid o du cin ma des images num riques etc salles moniteurs crans t l phones portables tablettes f On peut aussi passer en revue des types de dispositifs ext rieurs au champ artistique dans lesquels on retro
26. cloisonnement des disciplines artistiques assemblage des mat riaux h t roclites et para artistiques fuite des lieux institutionnels participation active du spectateur ph m rit ind termination et temporalit D abord li e au ballet au th tre ou aux concerts des avant gardes historiques elle devient l environnement 36 approfondir l exposition cadre des actions happenings et performances int grant dans des dispositifs de plus en plus sophistiqu s les recherches des nouvelles technologies installations dites vid o sonores multim dias faites in situ ou non et en rapport ou pas avec la nature Aujourd hui l installation est le lieu de r flexion sur le cadre o l art se manifeste lieu des implications formelles symboliques et id ologiques que cet espace joue dans la r ception de l uvre interrogeant ainsi les codes qui conditionnent les relations art et spectateur lequel en se d pla ant d couvre l impossible globalit de l uvre Il lui est laiss l initiative de structurer et de m moriser ses r seaux multiples qui l aideront sa reconstitution L installation croisement de peinture sculpture architecture et audiovisuel est un art ph m re qui porte en lui la pens e de sa propre destruction ou de sa fin soit par l artiste lui m me soit par les forces naturelles qui entrent en jeu Installation in Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Pari
27. collecter des documents attach s la r alisation du projet notamment et de fa on r currente dans le travail de Muntadas sur le site sur lequel se d ploie le projet l arch ologie du lieu quel qu il soit est r alis e pas de fa on exhaustive mais selon certains enjeux historiques culturels ou politiques Une pratique de la r colte serait donc essentielle dans la formulation d une proposition artistique La r colte n est pas la finalit de la d marche Il ne s agit pas d exposer des documents mais elle est une condition pr alable la r alisation du projet Cette recherche d information est r alis e l aide d outils diff rents qui vont permettre de r unir des indices des signes des v nements pass s qui font resurgir une m moire du lieu Il s agit de rendre visibles des l ments qui ne le sont pas ou plus et qui font merger tout ou partie du lieu d un point de vue historique culturel ou politique Un des aspects r currents du travail de Muntadas consiste donc faire revenir la surface la trame d un lieu sur les plans historique culturel ou politique en utilisant une certaine ironie qui se double de quelque chose d explicatif de p dagogique de sorte que l on doit parvenir une certaine compr hension de ce lieu Dans ce sens le travail est li au discours Comment passe t on du document l archive de la r colte l archive Tout type de moyen peut tre utilis par rapport au lieu ou la q
28. exposition Il projection et discussion avec Muntadas Moving Image un ab c daire contemporain Une proposition des Rencontres Internationales Paris Berlin Madrid jeudi 18 octobre 19 h 30 la Ga t lyrique 3 bis rue Papin 75003 Paris sur r servation www gaite lyrique net tarifs 5 3 E projection d On Translation A ik Radyo Turquie 2010 31 de Muntadas en pr sence de l artiste et de Deniz Erbas commissaire d exposition ind pendante En collaboration avec la FIAC samedi 20 octobre 17 h l auditorium du Grand Palais Avenue Winston Churchill 75008 Paris entr e par la rotonde Alexandre lll acc s libre dans la limite des places disponibles Il les enfants d abord visite atelier Images et montages samedi 27 octobre 24 novembre et 29 d cembre 2012 15h3o f conversation entre Muntadas et les th oriciens et critiques d art Anne Marie Duguet et Raymond Bellour samedi 24 novembre 14 h 30 ll les rendez vous des mardis jeunes parcours dans l exposition par un conf rencier du Jeu de Paume mardi 18 d cembre 18h Epublication Muntadas Entre Between collectif Co dition Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia ditions du Jeu de Paume Catalogue anglais livret texte fran ais 304 80 pages 20 x 28 cm 48 f ressources en ligne Les enseignants peuvent consulter le site Internet du Jeu de Paume pour plus d informations sur les expositions mais auss
29. exposition s premier mouvement informations pratiques 1 place de la Concorde 75008 Paris acc s par le jardin des Tuileries c t rue de Rivoli www jeudepaume org http lemagazine jeudepaume org 01 47 03 12 50 11h 21h mercredi 4 dimanche renseignements mardi nocturne 11h 10h fermeture le lundi et les 25 d c et 1 janv ll expositions plein tarif 8 50 tarif r duit 5 50 acc s libre aux expositions de la programmation Satellite mardis jeunes acc s libre pour les tudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois de 17h 21h visites comment es et ateliers acc s libre sur pr sentation du billet d entr e du jour aux expositions les rendez vous avec les conf renciers du Jeu de Paume le mercredi et le samedi 12h 30 les rendez vous en famille le samedi 15h 30 sauf dernier samedi du mois sur r servation 01 47 03 12 41 rendezvousenfamille jeudepaume org les enfants d abord visites ateliers pour les 7 11 ans le dernier samedi du mois 15h30 sur r servation o1 47 03 04 95 lesenfantsdabord jeudepaume org les rendez vous des mardis jeunes les mardis 30 oct 27 nov et 18 d c 18 h f conversations acc s libre dans la limite des places disponibles Le Jeu de Paume est subventionn par le minist re de la Culture et de la Communication a Libert galit Fraternit R PUBLIQUE FRAN AISE Minist re Cultur ommunication autour de l
30. leurs fonctions Que peuvent signifier ces gestes une fois associ s ces images Quels liens Muntadas nous propose de faire entre les images d une m me planche Enqu te et archive ll existe une forte proximit entre la d marche de Muntadas et certaines proc dures d enqu te dans les sciences humaines De fait le maniement de documents et d archives est omnipr sent dans son travail Cependant l instar du critique d art Christophe Kihm voir extrait en page suivante il convient de distinguer les diff rents statuts de ces archives au nombre de trois au moins ll existe d abord des enregistrements d interventions artistiques dont le r le est de pr server la trace du d roulement de ces v nements ph m res On r pertorie galement des documents trouv s et agenc s sous forme de collections Enfin certaines uvres consistent essentiellement en une documentation labor e afin de rendre compte des processus m me de leur production f lt Les archives sont devenues particuli rement au cours de la derni re d cennie une cat gorie revisit e de mani re exhaustive par l esth tique et la philosophie bien pistes de travail 39 f lt l enqu te me semble tre une condition n cessaire l activit d archive et l activit artistique pratiqu e par Muntadas Pour enqu ter il faut constituer une quipe Il existe donc des relais avec des personnes des structures Il faut
31. messages m diatiques percutants mais ph m res 2 L art conceptuel de l objet au contexte comme uvre Dans l histoire des arts plastiques le questionnement et la contestation des moyens de diffusion et d existence publique des uvres trouvent un pr c dent dans les mouvements d avant garde de la fin des ann es 1960 et notamment autour du land art Bien qu orient e vers la probl matique de l autorit institutionnelle et vers celle du pouvoir du march de l art l histoire de cette tendance artistique est exemplaire par la radicalit de ses positions Il s agit alors de faire sortir l art de ses fronti res traditionnelles par le refus de cat gories tablies m lange de genres et la critique des lieux et des moyens habituels de cr ation d intervention et d exposition Ce sont des r alisations de tr s grandes dimensions toujours mises en relation avec le site Leurs auteurs ne construisent pas leurs uvres rarement en relation de n cessit avec un site particulier d voilent les signes pr sents dans le paysage interventions momentan es inscription la surface du sol parcours Cette sculpture r alis e hors des ateliers modifie en profondeur la d finition de I objet sculpture qui d s lors n est plus un objet d fini achev Des artistes comme Robert Smithson Michael Heizer Walter de Maria ou Richard Long d placent leur pratique pour renou
32. que l esth tisation de la politique qui pr sidait aux volutions des manifestations sportives des d fil s et des concentrations de masses regroup s de mani re th trale dans des d cors ordonn s et hi rarchis s spatialement Autorepr sentations grandioses mises en sc ne dans des cadres tout aussi beaux et patants l instar de la sc nographie d un op ra comme la cath drale de lumi re r alis e par Speer l occasion du congr s du parti nazi de 1934 Nuremberg Les masses gr gaires se prenaient pour les corps de l ornement se sentaient le produit d une beaut naturelle de la beaut organique cr e par le grand artiste politique le F hrer l individu singulier devenait la fois le mat riel de l uvre et le destinataire d un passage qui incarnait le collectif comme un v cu amalgam et embolt avec le mythe du corps organique du peuples Par son histoire le stade repr sente une version manipul e de l espace public ainsi que des v nements qui s y d roulent et ce titre de la culture populaire Mais qu en est il du stade en dehors de ce contexte totalitaire Ne retrouve t il pas aujourd hui sa destination purement sportive et humaniste telle qu elle tait souhait e au moment de la r activation des jeux Olympiques Le travail de Muntadas tend interroger ce qui est v ritablement c l br dans l v nement sportif Diffusion en direct sur crans produits d riv s catalyseurs
33. r centes refl tent un besoin universel celui de comprendre d o la peur vient comment elle se divulgue quel instrument politique q porriq grossier elle repr sente et de rapporter ce que l on observe des lieux et des situations sp cifiques Archives rassemble diverses pi ces dont le propos est p prop l accumulation la collection ou la typologie et renvoie une uvre majeure de Muntadas The File Room base de donn es en ligne permettant d enregistrer les diverses p manifestations de la censure culturelle Enfin les installations et les uvres conceptuelles pr sent es dans Syst mes de l ar critiquent les hi rarchies du monde de l art d non ant l institutionnalisation des mus es ainsi que les politiques artistiques et le march de l art Lorsque le spectateur quittera l espace officiel de l exposition pour rejoindre le vaste monde il traversera n cessairement l entre deux L uvre de Muntadas nous enseigne qu il existe toutes sortes de q modalit s de participation aux situations que nous ne pouvons enti rement pr voir ou ma triser l une d entre elles consiste nous engager consciemment dans le processus de d cryptage et de traduction de ce que nous regardons 1 Daina Augaitis Muntadas Entre in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Paris ditions du Jeu de Paume 2012 p 9 11 8 d couvrir l exposition
34. r flexif de l archive Dans une archive tout objet raconte beaucoup d histoires dont une est l histoire de l archive elle m me Ibid p 21 Au moment de la visite des classes au Jeu de Paume et en regard du travail de Muntadas les l ves peuvent ainsi d couvrir diff rentes mani res d envisager et de pr senter les pratiques de l archive dans le domaine de l art contemporain f Archives et documentation Choisir l tablissement scolaire comme sujet d enqu te Organiser le travail des l ves pour tablir un protocole de recherche de documentation la plus compl te possible histoire date de construction mat riaux mode de fabrication plans etc partir des questions de l uvre Projecte Proyecto Project de Muntadas Qui Quoi Pourquoi Comment O Quand Pour qui Combien Il s agit donc de solliciter tous les intervenants concern s intendance de l tablissement fournisseurs institutions entreprises etc pour obtenir des copies des documents retra ant les tapes de la conception et la construction de l tablissement bordereaux plans factures etc Organiser avec les l ves une pr sentation publique de la documentation constitu e ll Archives et d bat Choisir un v nement de censure dans la pi ce The File Room http www thefileroom org comme par exemple Modigliani nudes r pertori dans la rubrique Painting de la recherche par m dium
35. rentes classes et de rencontres sociales h t roclites La ville suburbaine en revanche promet des logements et des services mieux pens s puisque d cid s et planifi s en dehors des contraintes de la ville ancienne Cependant la question des distances s y impose comme un probl me essentiel C est la volont de rem dier la lenteur de la circulation qui engorgeait les villes forte densit qu un urbanisme par zonage a vu le jour La s paration des fonctions urbaines logement travail industries loisirs promettait en effet une distribution plus rationnelle de l espace Mais les faits ont montr que parall lement cette logique de sp cialisation se sont galement d velopp es des strat gies sociales de s paration Est apparu un nouveau type de quartier r sidentiel caract ris par une structure litt ralement ferm e et physiquement cl tur e mais aussi homog n is d un point de vue conomique et culturel que l on appelle la gated community Le Br sil pays mergent a connu une s rie de modernisations urbaines radicales Sa capitale Brasilia imagin e par l urbaniste Lucio Costa et l architecte Oscar Niemeyer est l une des rares villes au monde avoir t enti rement planifi e et construite partir de 1956 selon les directives du modernisme europ en de l entre deux guerres au milieu d une plaine d sertique Quant aux grandes villes du pays elles ont connu une croissance expo
36. sensoriel Prades 1973 Sensorial Concert Concert sensoriel Scarsdale New York 1973 parcours de l exposition 9 Reconnaissance Objet Mati re Exp riences autour de la perception d objets et de mat riaux au moyen de l odorat du go t ou du toucher Une s rie d actions consistant diss miner des sacs poubelle dans divers espaces urbains viennent s ajouter ce groupe Experiencia 2 Exp rience 2 Vilanova de la Roca 1971 Experiencia 4 Exp rience 4 Barcelone 1971 La piel y veinte materiales La Peau et vingt mat riaux New York 1972 Localizaci n Bolsas Localisation Sacs New York 1972 West Side New York 1972 Acci n Bolsas Wall Street Action Sacs Wall Street New York 1972 Escala subsensorial chelle subsensorielle New York 1972 Propuesta MORI S FORM Proposition MORI S FORM Los Angeles 1972 Propuesta INFORMACI lt D ART CONCEPTE Proposition INFORMATION lt D ART CONCEPT Banyoles 1973 Presi n Pression New York 1973 Proyecto 4 elementos Projet 4 l ments Valence Espagne S ville 1973 Propuesta MORI S FORM Proposition MORI S FORM 1972 Los Angeles Une partie du mat riel de l installation originale 5 images 5 feuilles de papier carafe d eau et verre loupe bonbons et encens Propositions sensorielles r alis es dans un espace d exposition avec des textes des photographies et des objets qui invitent le public la participation et
37. spectateurs relativise la polyvalence d activit s que le stade propose En incurvant les rangs des spectateurs jusqu former une boucle le stade offre un double spectacle celui qui se joue sur la sc ne et celui du public Cet tat de fausse participation fait du stade l amplificateur et le relais actuel d autres rassemblements concerts de musique g ants congr gations religieuses ou politiques en vue de retransmissions m diatiques S il est possible d objecter contre une telle vision des stades hant e par la manipulation des masses que la superficie de ces b timents r pond l accroissement de la population on constate cependant que leur co t la difficult de leur gestion et leur structure spatiale m me les emp chent d tre des lieux d mergence de mouvements et d activit s minoritaires ou alternatives Replis vers le priv Le stade en tant que cadre pour la foule des villes demeure la forme r siduelle d un urbanisme concentr tel qu il a pu exister l Antiquit Or au milieu des ann es 1950 s est d velopp aux tats Unis puis en Europe pour devenir ensuite un mod le plan taire l urbanisme suburbain r gi par la circulation automobile les banlieues et les cit s dortoirs ainsi que par la lente disparition ou la mus ification des centres villes La densit des agglom rations industrielles malgr les inconv nients de la promiscuit tait l occasion de m langes entre les diff
38. sur le contexte social est particuli rement perceptible dans le moment du passage de l artiste de l un vers l autre alors que certains de ses 14 d couvrir l exposition rep res travaux des ann es 1970 peuvent tre associ s l art sociologique ou l esth tique de la communication Son intervention de 1972 la galerie John Weber New York consistait en deux tudes de fr quentation calqu es sur les enqu tes de terrain sociologiques et visant r v ler la fausse ouverture publique des espaces consacr s l art l tude pr sent e plus tard dans la m me galerie montre comment l acc s libre une institution ne change pas la nature d un public restreint des cat gories sociales et professionnelles ais es et ou cultiv es Cette d marche tait contemporaine de celle des Francais du collectif d art sociologique qui revendiquait une pratique qui utilise certaines m thodes de la sociologie pour interroger de fa on critique les liens entre l art et la soci t pour manifester l importance du contexte socio conomique de l art et perturber les modes de communication et de diffusion en renvoyant au spectateur des images feed back qui lui r v lent ses conditionnements L artiste animateur ou catalyseur cherche changer la conscience individuelle il fait participer le public du visiteur d exposition au passant dans la rue il r v le le r le des m dias et incite les spectateurs se l
39. t l vision par le biais d interventions directes dans le paysage m diatique ainsi qu il les d signe alors ll intervient dans des micro actions quasiment clandestines mais aussi au sein de projets de grande envergure qui repla ent dans le domaine public de mani re audacieuse les th mes fondamentaux de l poque Parmi ces manifestes il faut mentionner Arte S Vida 1974 o l artiste affirme sa conviction que l art et la vie sont inextricablement li s conviction qui sous tend toute son uvre D autres projets embl matiques comme Media Eyes 1981 posent la question What are we looking at Qu est ce qu on regarde tandis qu On Translation Warning 1990 adresse au spectacteur l avertissement suivant Warning Perception requires involvement Attention percevoir n cessite de s engager Dans les ann es 1980 Muntadas intensifie son analyse de la syntaxe des arch types et de l architecture du paysage m diatique ainsi que l exploration des dichotomies pol miques entre public et priv subjectif et objectif standard et sp cifique adoptant une position de subjectivit critique avec un int r t de plus en plus pouss pour la tension entre ces oppos s Au cours de cette d cennie il entreprend galement une s rie d enqu tes au long cours portant sur les structures et les codes de contr le en particulier dans les milieux de l art Son grand projet d entretiens avec les princi
40. 07 Photographie Oscar Balducci Espacio Fundaci n Telef nica les moyens les plus r pandus Chaque espace publicitaire utilis dans ce projet itin rant affiche le texte suivant Warning Perception requires involvement Attention percevoir n cessite de s engager traduit dans la langue du pays Tracts autocollants affichages sur des panneaux publicitaires et banderoles se pr tent ainsi cette entreprise de critique des m dias La typographie choisie s inscrit elle m me dans une logique mim tique des moyens m diatiques avec un slogan bref et percutant le tout crit en lettres majuscules l instar de gros titres de la presse et suivant une convention chromatique inchang e lettres blanches sur fond rouge Pour Muntadas la question n est plus seulement de penser une circulation de contenus artistiques parmi les m dias de grande diffusion il s agit maintenant de s approprier les m dias de sorte rendre explicite leur r le h g monique et au del la situation d urgence de tout citoyen s y forger une place C est donc avec des moyens proprement m diatiques que Muntadas cr e un effet r flexif En ce sens Muntadas tente de faire fonctionner les m dias comme un m dium artistique art et espaces m diatiques 31 Media Eyes en collaboration avec Anne Bray Cambridge Massachusetts 1981 Appropriation et simulation On situe dans les ann es 1980 sous la banni re du simulationnisme
41. 2007 Galer a Joan Prats Barcelone 9 impressions num riques sur papier Courtesy de la galerie Gabrielle Maubrie Paris Travail graphique pr sent sous forme d impressions num riques qui posait une s rie de questions en catalan castillan et anglais qui quoi pourquoi comment o quand pour qui combien propos du sens du d veloppement et de l ach vement d un projet IX Paysage m diatique Le concept de media landscape paysage m diatique est labor par Muntadas la fin des ann es 1970 pour d signer l espace de communication qui se d veloppe avec la prolif ration des moyens de communication de masse tels que la presse la radio et la t l vision Plusieurs des projets qu il a r alis s depuis examinent les flux d information opaques encourageant une ligne de recherche sur les m dias et le message de la communication de masse I Confrontations 1974 Automation House New York Installation 3 moniteurs de 24 pouces vid os synchronis es de 60 chacune et 3 projections de diapositives synchronis es Collection de la Fundac o Serralves Museu de Arte Contempor neo Porto Projet compos d une s rie de travaux qui rassemblent et confrontent des informations en provenance de sources et de contextes diff rents voire oppos s la rue la t l vision la presse crite etc Media Eyes Yeux m diatiques 1981 Cam
42. 4 Beyond Objects Artforum vol VII n 8 avril 1969 F Robert Morris Antiform Artforum vol VI n 8 avril 1968 F Franck Porrer Art action et participation l artiste et la cr ativit aujourd hui Paris Klincksieck 2007 ll Jacques RANCI RE L Espace des mots de Mallarm Broodthaers Nantes mus e des Beaux Arts 2005 42 approfondir l exposition F Irving SANDLER Le Triomphe de l art am ricain t Il Les Ann es soixante Paris ditions Carr 1900 Gilles A TIBERGHIEN Land Art Paris ditions Carr 1993 L Art conceptuel une perspective Paris mus e d Art moderne de la Ville de Paris Paris Mus es 1989 Dictionnaire de l art moderne et contemporain Paris Hazan 2000 Il lt Pratiques in situ et d objectivation de l art in Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 Il Les Promesses du pass Paris Centre Pompidou 2010 Crise des espaces publics Giorgio AGAMBEN Qu est ce qu un dispositif Paris Payot Rivages 2006 Marc Auc Pour une anthropologie des mondes contemporains Paris Flammarion 2010 Marc Auc Non lieux Introduction une anthropologie de la surmodernit Paris ditions du Seuil 1992 Il Homi K Bhabha Les Lieux de la culture Paris Payot 2007 F Paul Bianaquarr Une histoire de la ville pour repenser la soci t Paris La
43. E EDUCACI N CULTURA REINA SOFIA Avec le concours de AC E ice CULU tn Langue et culture catalanes En partenariat avec IRIRI ME arte ex AA Danoutoms en couverture This ls Not an Advertisement Times Square New York 1985 Photographie Pamela Duffy toutes les photos Muntadas ADAGP Paris 2012 DAN OO 20 21 21 23 25 26 28 29 32 34 42 f H j i f f Monumento gen rico 1988 Photographie Joaqu n Cort s Rom n Lores Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a 2011 d couvrir exposition l entre deux comme Muntadas a souvent d crit le point de d part de son travail L entre deux r sulte de la mobilit elle m me caract ristique de nos soci t s contemporaines C est un lieu ambigu hors de tout site et de toute destination sp cifique Per u comme une zone interm diaire de s paration un espace inactif l entre deux constitue cependant le lieu o naissent des distinctions et des identit s qui se pr ciseront au del de ses marges car c est la limite de l entre que quelque chose ou quelque part commence que de nouvelles fronti res se dessinent encore floues M par une insatiable curiosit Muntadas est un grand voyageur qui a beaucoup s journ dans ces zones troubles entre le d part et l arriv e Cette curiosit de l inconnu lui est venue d s 1071 lorsqu il a quitt Barcelone pour New York
44. Les moniteurs de t l vision situ s de part et d autre de la balance taient inclin s dans deux directions oppos es et diffusaient d un c t des images en mouvement des escaliers m caniques et des enseignes du centre commercial et de l autre des cadres dor s des peintures du mus e I Between the Frames Entre les cadres 1983 1993 Projection vid o couleur sonore non sous titr e 260 Collection CAPC mus e d Art contemporain de Bordeaux Between the Frames pr sente une vision du syst me de l art dans les ann es 1980 Compos e de huit chapitres de dur es variables allant de 15 45 minutes la projection de 260 minutes est un montage fait par Muntadas partir des deux cents heures d entretiens qu il a r alis s avec des marchands des galeristes des collectionneurs des directeurs de mus es des guides des critiques et des experts des m dias Le dernier chapitre est un pilogue dans lequel Muntadas laisse la parole aux artistes qui nous livrent leur avis sur le syst me de l art Les personnes interrog es des professionnels repr sentatifs des diff rents niveaux de m diation entre l uvre d art et le public parlent de leurs valeurs leurs fonctions leurs responsabilit s et leurs points de vue Les questions pos es sont toujours les m mes mais les r ponses montrent une grande diversit et des opinions souvent oppos es I Projecte Proyecto Project Projet
45. Paris La Diff rence 1900 Raymond Beuour l Entre Images 2 mots images Paris P O L 1999 Il Ina Biom On the Style Site Art Sociality and Media Culture Berlin Sternberg Press 2007 I Christophe Bruno M tacapitalisme art et transmission en ligne sur le site de l artiste http www christophebruno com weblog wp content uploads RC_Christophe_Bruno paf Il Elias Canem Masse et puissance Paris Gallimard 1966 Dominique Carbon La D mocratie Internet Promesses et limites Paris ditions du Seuil 2010 ll Jean Fran ois CHEVRIER Entre les beaux arts et les m dias Paris L Arachn en 2010 Il Tricia Couns Richard Milazzo Hyperframes Discours sur Papres appropriation vol et Il Paris Antoine Candau 1989 I Serge Daner Le Salaire du zappeur Paris P O L 1993 ll Jacques DerriDa Mal d archive une impression freudienne Paris Galil e 1995 Il Gilles Deleuze et F lix Guattari Capitalisme et Schizophr nie t I Mille Plateaux Paris Les ditions de Minuit 1980 I Christophe Domino Le discours l uvre de la tradition Holzer et Haacke in artstudio n 15 l art et les mots Paris hiver 1980 I Philippe Dusois La Question vid o entre cin ma et art contemporain Crisn e Yellow Now 2011 f Anne Marie DuGurr D jouer l image Cr ations lectroniques et num riques N mes Jacqueline Chambon 2002 J Okwui Enwezor Archive Fever uses of the Document in
46. Syst mes de l art Cette constellation rassemble une s rie de propositions qui analysent les proc d s mis en ceuvre par le monde de l art pour organiser sa nomenclature son langage d exposition ses hi rarchies professionnelles ses d cisions institutionnelles et ses diff rents publics Il s agit ainsi en quelque sorte d un vaste commentaire sur les multiples structures impos es l art Espacio Situaci n Espace Situation 1975 Galer a Seiquer Madrid mulsion photographique sur planche Courtesy de la Galer a Mois s P rez de Alb niz Pampelune Intervention qui analyse les possibilit s offertes par l espace physique de la galerie pour accueillir d autres exp riences de communication stimulant la discussion et la r flexion entre les diff rents participants l appui du texte suivant Utilisation de cet espace pour servir de base une fonction communicative au niveau de la r flexion la rencontre relation l activit la libert d expression la discussion En essayant de faire dispara tre les connotations artistiques apport es par le lieu m me et par les motivations perceptives qu a tendance y amener l artiste haute CULTURE I II 1983 1985 Mus e Fabre Polygone Montpellier Agrandissement photographique d une image de l intervention originale Deux vid osculptures en forme de balance install es dans deux lieux diff rents un centre commercial et un mus e
47. allures officielles rappelant les noms des responsables politiques de la construction d infrastructures aux destins incertains voies rapides ensembles r sidentiels dans la ville br silienne de S o Paulo tude des dispositifs architecturaux du pouvoir diffus ainsi que le nomme le situationniste Guy Debord occupe d s lors une large place dans l uvre de Muntadas Alors que les prisons ou les casernes militaires pouvaient s inscrire dans la strat gie explicite d exercice d un pouvoir de coercition et de domination il s agit dans la perspective critique de Munatadas et depuis l av nement de la soci t de consommation d identifier pr cis ment les m canismes de contrainte dont la nature premi re semble r pondre aux simples besoins de la population Que ce soient les effets d auto s gr gation des quartiers privatis s des classes dominantes ou gated communities ou encore le perfectionnement de ce type ancien d architecture de loisirs qu est le stade Muntadas n a de cesse d expliciter l aspect politiquement orient de telles constructions La ville comme espace de domination Le regard d mystifiant que Muntadas porte sur l architecture d coule d une conscience aigu des liens entre urbanisme et pouvoir l re moderne En Occident alors que dans la p riode pr industrielle l existence des villes et des campagnes tait plus ou moins d pendante des contraintes conomiques et d mographiques l arriv e
48. amelo jeudepaume org Mathilde Kiener mathildekiener jeudepaume org professeurs relais C line Lourd acad mie de Paris celinelourd jeudepaume org Maxime Seguin acad mie de Cr teil maximeseguin jeudepaume org visites scolaires octobre 2012 janvier 2013 Evisites conf rences pour les classes Les conf renciers du service ducatif du Jeu de Paume accueillent et accompagnent les classes dans la d couverte des expositions tout en favorisant l observation et la prise de parole des l ves Ces visites conf rences permettent aux publics scolaires de s approprier les expositions et les uvres comme d tre en position active devant les images tarif 80 r servation 01 47 02 12 41 serviceeducatif jeudepaume org visite pr par e pour les enseignants Le dossier enseignants est pr sent lors de la visite pr par e qui est propos e au d but de chaque exposition Cette s ance sp cifique de deux heures permet aux enseignants de pr parer la visite des classes et les axes de travail pour les l ves mardi 13 novembre 18 h3o s ance gratuite et ouverte tous les enseignants r servation 01 47 03 04 95 f parcours crois s En associant la visite conf rence d une exposition au Jeu de Paume avec l activit d un autre lieu les parcours crois s permettent d explorer des th matiques communes diff rentes institutions culturelles Avec la Cit de l architecture et du patrimoine En lien avec l exposit
49. ans la mesure o en dehors de l action ponctuelle de la production du site de The File Room au Chicago Cultural Center le projet suit son cours propre d termin par ses usagers la fois immat riel et accessible il profite de l extension du march informatique pour y loger un dispositif citoyen Enfin le d placement et le parasitage de l espace public op r s par les m dias au XX si cle connaissent pr sent une inflexion in dite La question de l appropriation des m canismes de publicit au sens large explor e dans les ann es 1980 n est d sormais plus le fait de quelques artistes mais un d bat public propos des droits de propri t et de libert d expression qu Internet ne cesse de r activer 1 Paul Val ry La Conqu te de l ubiquit 1928 in uvres t Il Paris Gallimard 1960 p 1284 1285 2 Ina Blom Les paysages m diatiques de Muntadas in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Paris ditions du Jeu de Paume p 25 3 Marc Aug L art du d calage in ibid p 44 45 4 Dictionnaire de l art moderne et contemporain Paris Hazan 2002 p 391 5 Art International vol XII n 2 f vrier 1968 p 31 6 Rosalind Krauss La sculpture dans le champ largi in L Originalit de l avant garde et autres mythes modernistes Paris Macula 1993 7 Sol LeWitt Paragraphs on Conceptual Art Artfo
50. anthropiques bref du dit aussi bien que du non dit voil les l ments du dispositif Le dispositif lui m me c est le r seau qu on tablit entre ces l ments par dispositif j entends une sorte disons de formation qui un moment donn a eu pour fonction majeure de r pondre une urgence Le dispositif a donc une fonction de strat gique dominante J ai dit que le dispositif tait de nature essentiellement strat gique ce qui suppose qu il s agit l d une certaine manipulation de rapports de force d une intervention rationnelle et concert e dans ces rapports de force soit pour les d velopper dans telle direction soit pour les bloquer ou pour les stabiliser les utiliser Le dispositif donc est toujours inscrit dans un jeu de pouvoir mais toujours li aussi une ou des bornes de savoir qui en naissent mais tout autant le conditionnent C est ca le dispositif des strat gies de rapports de force supportant des types de savoir et support s par eux Michel Foucault Dits et crits vol IIl Paris Gallimard 2001 p 209 cit par Giorgio Agamben in Qu est ce qu un dispositif 2 Paris Payot et Rivages 2007 p 7 9 f Pendant la visite de l exposition tudier les espaces du Jeu de Paume tels qu ils sont investis par Muntadas la mani re dont les salles sont transform es par et pour l exposition Quels sont les pr suppos s et les implications de la mise en espace du point
51. ar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Paris ditions du Jeu de Paume p 63 2 Daina Auga tis Muntadas Entre in ibid p 7 8 Crise des espaces publics Dans le cadre de pays d mocratiques nombre des travaux de Muntadas pointent l cart entre l espace public cens repr senter la communaut et la r alit physique d espaces travers s par des rapports de force in gaux Le langage de tous les jours attribue au commun la faible valeur d une banalit d une vidence ce qui est commun c est avant tout ce qui n est jamais reconnu comme objet de d sir ce qui est r pandu sans raret ni myst re Nulle reconnaissance si ce n est un presque trop plein d existence le commun est trop pr sent pour qu on le remarque trop clairement expos pour qu on le recherche Tout au plus lui attribue t on des vertus de partage le commun est de tous il n appartient personne puisque chacun y a acc s Si enfin il s agissait en d finitive d affirmer au contraire que le commun est ce qu il s agit politiquement de construire travers l instauration de nouvelles communaut s et non pas ce qui pr c de toujours comme une condition de possibilit notre existence En somme s il fallait aujourd hui penser le commun d sencombr de l interdit qui en bloquait l acc s et au contraire rendu nouveau tangible et accessible pos devant nous en avant de nous comme une ligne de mire
52. ard arri r s comme terrain ad quat au nouveau genre d existence sociale qu il s agit d y implanter Aussi nettement que dans les questions de l armement thermonucl aire ou de la natalit ceci atteignant d j la possibilit d une manipulation de l h r dit le seuil franchi dans la croissance du pouvoir mat riel de la soci t et le retard de la domination consciente de ce pouvoir sont tal s dans l urbanismes Le projet Media Stadium 1992 de Muntadas analyse la r actualisation de l antique prototype architectural du stade Comme le souligne Iris Dressler Force est de constater que la forme de base g om trique du stade circulaire elliptique ou rectangulaire n a pas chang depuis son invention En revanche les l ments structuraux et esth tiques entourant cette forme g om trique n ont cess de se modifier de m me que la conception de la fonction des stades et leur statut Ainsi ne sont ils plus depuis longtemps de simples lieux de rencontres sportives si tant est qu ils l aient jamais t ce sont des complexes architecturaux d une grande flexibilit dont la logistique permet d accueillir des manifestations sportives de diff rents types mais aussi des op ras et des concerts de musique pop des v nements de masse caract re politique ou religieux et m me d offrir un toit comme dans le cas du Superdome la Nouvelle Orl ans des dizaines de milliers de sans abri Des stad
53. ation d un locus l europ enne ou dans la r action devant les espaces de l anonymat les non lieux et les espaces de flux dans la m tropole postmoderne comme le laissent entendre des expressions r pandues dans le monde artistique telles que sense of the place ou site specific Ville Mus e 1991 2012 de Muntadas met en sc ne de minuscules photographies incrust es sur le mur et accessibles au spectateur au travers d un illeton Sur les clich s on voit des touristes devant des monuments et lieux c l bres Muntadas met ainsi le spectateur la fois dans la position du voyeur avide d observer et du spectateur qui ne peut pier la r alit que par le bout de la lorgnette La disproportion entre d un c t le d sir de contact propre au tourisme et de l autre l acc s plus que limit son objet illustre ironiquement un rapport de consommation des espaces historiques Car si d habitude le touriste peut se consid rer satisfait une fois la photographie faite le spectateur de cette uvre de Muntadas prouve par analogie la distance r elle et infranchissable qui s pare ce touriste des lieux visit s Il faut tenir compte de la crise de ce format plastique usage public qu est le monument pour appr hender l uvre Monumento gen rico 1988 de Muntadas dans la mesure o il n en est pas une tentative de sauvetage Depuis les ann es 1980 l instar d autres artistes dont nous reparlerons dans le chapitre
54. ations symboliques travers lesquelles s affiche le pouvoir I CEE Project Projet CEE 1989 1998 Tapis et documentation photographique du projet Courtesy de la Galer a Mois s P rez de Alb niz Pampelune Projet consistant concevoir et fabriquer douze tapis reproduisant le drapeau de l Union europ enne puis les installer dans les espaces int rieurs publics des douze premiers tats membres de la Communaut conomique europ enne Chacune des douze toiles arbore au centre une reproduction de la monnaie nationale d un pays Les douze pays repr sent s dans le cercle d toiles symbole de l Union europ enne ont accueilli le projet dans des emplacements temporaires et permanents Le projet a t produit par la Fondation Kanaal Courtrai Belgique I The Limousine Project Le Projet Limousine 1990 New York Agrandissement photographique d une image de l intervention originale Intervention publique itin rante r alis e l int rieur d une limousine signe de pouvoir et de statut conomique qui parcourait tous les jours plusieurs zones urbaines de New York le forum politique de l ONU le secteur financier de Wall Street et le soir des bo tes de nuit des h tels de luxe et autres lieux de divertissement Sur les vitres fum es tait vid oprojet e depuis l habitacle vers l ext rieur une s rie de mots d images et de symboles emprunt s aux m dias et la publicit qui renvoyaient l un
55. autant d intellections sociales politiques anthropologiques face des micro macro coupes de civilisation La multiplicit des projets de Muntadas est ainsi r gie par le double souci d interroger et de rendre davantage visibles les cadres de la r alit sociale Le choix des sujets explor s r pond une logique de clarification critique et s attaque par cons quent en priorit aux situations per ues comme flottantes lieux de conflits d int r ts comme la sph re des institutions artistiques la ville comme espace de vie en commun tout autant que comme processus de privatisation les m dias puissants v hicules d information mais aussi de d sinformation et de spectacle de masse Tous ces domaines ont pour point commun d tre des espaces o s organisent les relations sociales s agit d espaces publics au sens d une r alit partag e o les objets et les r les peuvent s changer mais selon des normes explicites ou implicites 20 approfondir l exposition En amont de la pr sentation plastique des uvres dans des lieux d exposition comment se structure ce type d enqu tes sur des situations collectives et sur la question de leur normativit 2 Si l on peut parler de m thode dans la d marche de Muntadas c est la fois au regard de la pr sentation de ses uvres et de l laboration de ses modalit s de recherche La pratique artistique de Muntadas peut se comparer une tude de terrain De
56. bridge Massachusetts Agrandissement photographique d une image de l intervention originale Projet r alis en collaboration avec Anne Bray qui utilise le support physique de la publicit un panneau publicitaire dans l espace urbain pour explorer le caract re symbolique du langage publicitaire et de ses slogans insistants Le panneau est rest install pendant quatre jours dans une rue du centre ville de Cambridge Massachusetts Drastic Carpet Tapis drastique 1982 Addison Gallery of American Art Andover Massachusetts Projection d images Tapis visuel compos d images de gros titres et d informations projet es sur le sol qui donnait acc s l exposition Media Landscape 1989 IOn Translation El aplauso On Translation L Applaudissement 1999 Casa de Moneda Biblioteca Luis ngel Arango Bogot Installation vid o triple projection vid o sonore 10 Ce travail prend pour point de d part l analyse du contexte local de la Colombie que l on peut tendre d autres endroits du monde o r gnent la violence la corruption les in galit s et l indiff rence internationale pour faire un portrait de la morbidit obsc ne avec laquelle les m dias traduisent et acceptent les atrocit s qui sont commises partout dans le monde parcours de l exposition 13 rep res Du process art au processus et au projet comme uvre Plus qu un mouvement cette appellation process
57. condition vibratile latente dans le corps mais le r sultat formalis de ces exp riences le document vid o est donn voir au spectateur en privil giant justement de nouveau le sens de la vision Nous devons par cons quent consid rer que les actions document es visuellement ne viendraient pas clore une uvre mais formaliser un prototype Muntadas affirme avec insistance qu il pr f re concevoir son travail comme un processus orient vers la production d artefacts C est ainsi qu est mise en circulation une m thodologie qui semble vouloir tre reproduite ou plut t traduite adapt e modul e dans d autres situations et contextes dans le but de multiplier pr cis ment les situations o est d sactiv e la rigidit laquelle le rationalisme et la discipline sociale soumettent le corps 4 Essentiellement tactiles et fond es sur des rapports de confiance r ciproque ces activit s ne pouvaient concerner qu un nombre restreint de participants gardant ainsi un caract re priv Lorsque Muntadas les expose il doit passer par l enregistrement soumettant ces actions une logique de m diatisation visuelle et de diffusion contraire leurs principes Ce retournement op r consciemment et strat giquement par l artiste marque une volont d inscription sociale largie pour ces uvres D s lors il adopte les moyens de communication qu il repoussait jusqu alors Avec ce retour aux se
58. d une installation dans une rue de Barcelone en 1974 se compose d un poste de t l vision sur l cran duquel Muntadas laisse appara tre les deux termes art et vie li s par des fl ches qui les renvoient l un l autre Tout en s inscrivant dans la dynamique internationale qui traverse l art des mouvements n odada des ann es 1950 au groupe Fluxus dans les ann es 1960 dont on retrouve le mot d ordre l art et la vie confondus sous la plume du fondateur du happening Allan Kaprow Muntadas associe deux notions qui semblent situer pr cis ment ce qui deviendra son champ de r flexion la rue et la t l vision l espace urbain et celui des m dias Le parall le tabli par Muntadas d place ainsi la posture d engagement revendiqu e par Fluxus Si l art doit s inscrire dans la vie sociale et politique les m dias et les r alit s de l espace public doivent leur tour tre au centre de son terrain d action Le monde extra artistique et ses nouvelles repr sentations m diatiques omnipr sentes sont ainsi convoqu s Ce souhait utopique nonc en 1974 sous une dictature franquiste qui monopolise l espace public et touffe toute expression alternative sera par la suite reformul par Muntadas dans les contraintes propres la soci t lib rale de consommation Muntadas utilise des objets hybrides tels que des panneaux publicitaires sur roulettes comme dans l uvre On Translation The Audi
59. d une photographie de presse d contextualis e sans l gende et sans commentaire proposer aux l ves les exercices suivants Inventez une l gende informant la photographie puis de r diger l article qui l accompagne Mukipliez ensuite les l gendes de mani re obtenir un maximum de significations diff rentes partir du m me document Confrontez les propositions Sans titre Jean Claude Fozza Anne Marie Garat Fran oise Parfait La Petite fabrique de l image Paris Magnard 2003 p 273 lx D tournement sonore Visionnez un tr s court m trage en coupant le son Imaginez et r alisez une nouvelle bande son que vous enregistrerez dans une perspective de d tournement ludique et parodique Chaque groupe r alise une proposition diff rente Analyser en les comparant l original et ses variantes D tournement sonore in Jean Claude Fozza Anne Marie Garat Fran oise Parfait La Petite fabrique de l image Paris Magnard 2003 p 229 38 approfondir l exposition Il soler un slogan publicitaire dans un magazine puis trouver sur Internet une image et y int grer le slogan afin de le d tourner Il tudier les uvres de Julien Pr vieux qui r agissent aux contradictions et aux abus du monde du travail du management de l conomie de la politique des dispositifs de contr le des technologies de pointe de l industrie l instar des Lettres de non mo
60. de droit selon les souhaits de l auteur 23 Gilles Deleuze et F lix Guattari Capitalisme et Schizophr nie t I Mille Plateaux Paris Les ditions de Minuit 1980 24 Voir Christophe Bruno M tacapitalisme art et transmission en ligne sur le site Internet de l artiste http www christophebruno com weblog wp content uploads RC_ Christophe Bruno pdf art et espaces m diatiques 35 pistes de travail Les pistes de travail se veulent des propositions ouvertes qui s articulent autour de notions et de probl matiques li es aux images expos es au Jeu de Paume Elles ont t concues avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris ll appartient aux enseignants de s en emparer pour concevoir dans le contexte particulier de leurs classes la forme et le contenu sp cifiques de leurs cours En regard des uvres de Muntadas nous ouvrons ces pistes de travail sur une approche des notions d installation et de dispositif qui mettent en jeu les relations entre les diff rentes composantes de l uvre et le contexte d exposition et prennent en compte la place et l activit du spectateur Nous vous proposons ensuite d exp rimenter avec les l ves les proc dures d appropriation et de d tournement qui caract risent en grande partie le travail de Muntadas La th matique li e aux espaces publics et aux territoires urbains est quant elle destin e vous permettre d aborder en classe la question
61. de vue du rapport de l institution et du public aux uvres Par ailleurs Muntadas int gre des zones a priori non destin es l art comme par exemple en diffusant son uvre On Translation Warning 1990 sur diff rents supports des affiches des autocollants et des marque pages reproduisant le slogan Warning Perception requires involvement Attention percevoir n cessite de s engager dans la langue du pays o ils sont distribu s sont ainsi amen s circuler tant l int rieur qu l ext rieur des espaces d exposition par le biais des visiteurs Par ce type de conception et de production l artiste attire l attention sur la topographie du lieu et sur le site La pr sentation et m me la forme de nombreuses uvres varient suivant leur lieu d exposition f Quel spectateur cette exposition attend t elle 2 Mobile immobile solitaire en groupe inform subjugu patient impatient attentif distrait 2 f En lien avec la question de la place du spectateur on peut d velopper celle du point de vue dans trois directions le point de vue pris comme un emplacement r el ou imaginaire depuis lequel une sc ne est regard e la fa on particuli re dont une sc ne peut tre consid r e l opinion le sentiment ou le jugement du spectacteur f Ce n est pas seulement ce qui est pr sent et ou repr sent qui est important mais aussi la fa on dont on le pr sente ou le repr sente et les
62. des processus Experiencias subsensoriales acciones y actividades 1971 1973 EXPERIENCIA 3 Vilanova de la Roca 1971 Photographies Gonzalo Mezza et Roberto Mardones de subjectivation dans lesquels la diff renciation rationaliste cart sienne entre le monde et le moi est radicalement remise en question Le corps tactile celui du contact et non de l appr hension distance est ici mis profit d exp riences visant reconfigurer les unit s sociales l individu peut s prouver en tant qu ensemble constitu de parties aux qualit s diverses texture mobilit poids et inversement il peut sentir des tats passagers de fusion avec d autres corps ou d autres objets lors d interactions o les uns d pendent des autres par exemple lors de la travers e l aveugle de lieux sem s d obstacles Tout espace utilis est alors ramen sa plus simple expression de support de d ambulation et de jeu selon les besoins de l activit Mais les auteurs de ce texte notent aussi le paradoxe qu entra ne l introduction de l enregistrement en vid o ou en super 8 de ces activit s situ es ponctuellement dans l espace et dans le temps afin d en garder la trace Il semblerait que sur ce dernier point les Experiencias subsensoriales acciones y actividades constituent un projet paradoxal aveugler les performeurs ce qui provoque l hypersensibilisation d autres sens humains secondaires est la m thode qui active la
63. des rapports entre le priv et le public entre l architecture les lieux et les signes de pouvoir Enfin la mani re dont le travail de Muntadas se d veloppe sous la forme d enqu te de collecte et de pr sentation de documents renvoie la possibilit d un travail sur l archive Installation et dispositif L exposition Entre Between est constitu e de neuf constellations th matiques ax es sur la notion de conception de l espace Domaines de traduction Lieux de spectacle Microespaces Espaces publics Territoire de la peur Spheres du pouvoir Archives Syst mes de l art Paysage m diatique Chaque section int gre le travail de Muntadas dans une configuration spatiale sp cifique permettant la confrontation de ses premi res uvres avec ses uvres r centes L artiste met en relation des l ments h t rog nes des m diums diff rents photographies films sons textes constructions incitant le spectateur construire des liens entre les l ments et entre les uvres La question de la place du spectateur de son activit et de sa participation est au c ur de la pratique artistique de Muntadas Les notions d installation et de dispositif peuvent ainsi tre abord es ou approfondies autour de cette exposition La notion d installation parcourt l art du XX si cle elle en t moigne au fil du temps en y int grant les acquis que les successives avant gardes apport rent l volution de l art d
64. discursif et cherchant un certain degr de r activit l art adress aux lieux publics a pour horizon l apparition du d bat voire la confrontation L intervention Et pourtant vous tiez vainqueurs 1988 de Hans Haacke Graz en Autriche souligne les points de convergence entre une uvre pens e dans l esprit in situ et la force de r v lation poli tique qu une attention soutenue au contexte peut comporter Haacke dispose sur une place de la ville titre temporaire un ob lisque copie presque identique d une installation de 1938 mise en place par le parti nazi autrichien L objet troublant de ressemblance avec l original reproduisait formes couleurs et emplacement exacts l exception des inscriptions qui au lieu de les c l brer rappelait les crimes du nazisme dans cette r gion l ob lisque devenu un m morial aux victimes du nazisme fit l objet d une attaque incendiaire qui le d truisit en partie Fortement endommag il fut conserv en l tat le temps pr vu puis devint l picentre d activit s propos es par des artistes ou des organisations tudiantes comme une manifestation silencieuse ou des rassemblements destin s entamer le d bat avec les passants Cette uvre devint ainsi de mani re involontaire mais dans le droit fil des pr occupations qui anim rent sa conception la fois un relais m diatique international et un v nement local d ampleur 1 Daina Augaitis Muntadas Entre
65. e Netart s est dissout en 1998 La nature d centralis e et tourn e vers l initiative de l utilisateur du r seau num rique avait par exemple soulev l enthousiasme d un essayiste tel que Hakim Bey Son ouvrage sur la TAZ rapidement devenu une r f rence aux c t s des th ories sur les structures rhizomiques de Gilles Deleuze retrace l historique de la Temporary Autonomous Zone zone autonome temporaire qu il renvoie aux enclaves pirates au XVII si cle ou bien aux anciens villages d esclaves fugitifs en Am rique latine L aspect imm diatement politique de tels regroupements est rattach aux id aux de la pens e anarchiste dont l id e du contrat social est toujours temporaire et les lieux d existence ph m res Sans adh rer cette mouvance sp cifique le travail de Muntadas en partage sans doute le constat Internet n est pas un m dia comme les autres il peut inverser le sens de la diffusion car la raret des metteurs et la profusion des r cepteurs est remplac e par une circulation o r cepteurs et metteurs peuvent se confondre Le monopole vertical de l information qui marque l histoire des m dias peut tre remplac par un r seau dont les contenus tendent et cela de plus en plus venir des utilisateurs eux m mes On pourrait nuancer cette vision optimiste du r seau comme le fait Christophe Bruno dans la mesure o l av nement de ce qu on nomme le Web 2 0 ensemble de techno
66. ence 1998 2000 Cette intervention men e dans la ville de Rotterdam dont il ne reste que l enregistrement photographique consistait en un panneau itin rant qui montrait la mani re d un triptyque anonyme trois images juxtapos es repr sentant des expressions culturelles des spectateurs dans diff rentes attitudes et des filtres interm diaires entre ces deux concepts architecture m dias et institutions culturelles Les triptyques taient install s dans des espaces de passage ou des non lieux hall de mus es et de cin mas antichambres de stades entr es de th tres Ce dispositif ambulant et enti rement visuel se d tachait des emplacements habituels de la publicit en surplomb pour redescendre dans la rue hauteur de passant La culture est ainsi ramen e une forme de sch me visuel Comme dans Arte S Vida Muntadas ne se contente pas de pointer les deux domaines rapprocher l art et la vie mais y ajoute ce qui joue le r le d interm diaire et s interpose entre les deux d voilant ainsi la question de l acc s la culture Le projet On Translation Warning de Muntadas commenc en 1999 et toujours en cours s inscrit dans ce type de probl matique partir d un diagnostic g n ral celui de la pr minence du paysage m diatique sur la vie sociale l artiste ach te des espaces publicitaires afin de se faire entendre par On Translation Warning 1999 Buenos Aires 20
67. ens pathologique dans lequel est parfois v cu l espace public et ses repr sentations Alphaville e outros Alphaville et les autres 2011 Esta ao Pinacoteca APAC Associa o Pinacoteca Arte e Cultura S o Paulo Installation vid o sous titr e 9 18 drapeaux impression num rique et moquette Projet qui explore la relation entre les sph res du public et du priv travers le d veloppement des ensembles urbanistiques appel s gated communities communaut s ferm es L installation contient entre autres une proposition filmique dans laquelle sont intercal s des fragments du c l bre film de Jean Luc Godard entre des images et des discours promotionnels sur le quartier r sidentiel d Alphaville situ dans une zone s curis e des environs de S o Paulo qui renvoie la stratification typique de la ville m di vale parcours de l exposition 11 Mirar Ver Percibir Regarder Voir Percevoir 2009 Courtesy de la Galer a Joan Prats Photographie Joaqu n Cort s Rom n Lores Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a 2011 VI Sph res du pouvoir Les projets r unis sous cette th matique s articulent autour de trois directions parall les la premi re explore l architecture du pouvoir ses espaces arch typaux ses perspectives et ses rituels la deuxi me englobe une s rie de propositions analysant la chor graphie gestuelle de la politique la troisi me rassemble diverses repr sent
68. ent des crit res ou effets d unit photographie de classe ge activit 2 Appropriation et d tournement Dans le domaine de l audiovisuel qui dit montage dit l ments pr alables fabriqu s ou que l on s approprie auxquels on fait subir des coupes des rapprochements des d placements On peut penser des mod les du montage dans le r ve par exemple par le caract re souvent inattendu de ses rapprochements mais aussi la prise de parole la fabrication de phrase selon des usages pr cis mais dont les possibilit s quasi infinies se jouent partir d un vocabulaire fini celui que la langue fournit Le montage appara t donc comme une organisation qui transforme le sens d l ments d j l Le montage constitue ainsi la syntaxe des images en mouvement il dispose de l articulation avec le r el et produit un discours f lt L effet Koulechov doit son nom au cin aste qui a exp riment la recette Lev Koulechov 1899 1970 inventeur du film sans pellicule et pionnier du cin ma r volutionnaire russe pistes de travail 37 Ce genre d exp riences sur la production de sens par le montage est men en un temps o la Russie sovi tique manque si cruellement de pellicule que les jeunes cin astes s amusent remonter des bouts de films d j tourn s ou faire des films sans pellicule le cadre et les plans successifs taient figur s sur la sc ne d un th tre l aide d un jeu de rideaux
69. es Muntadas attire l attention si l on consid re que Cercas s inscrit dans la continuit de ses enqu tes men es travers le monde sur le lien entre la perception de l espace et la peur Qu il s agisse de fronti res entre l Afrique ou le Moyen Orient et l Europe entre la Palestine et Isra l ou encore entre le Mexique et les tats Unis Muntadas porte son int r t sur ce qu on peut nommer les politiques de la peur dont Octovi Rofes livre l analyse suivante L expression politiques de la peur est devenue une formule r currente employ e pour d signer aussi bien les r ponses au terrorisme international apr s les attentats de septembre 2001 que les pr visions de catastrophes environnementales provoqu es par la mauvaise gestion des ressources nerg tiques et des mati res premi res et les rejets de r sidus toxiques Le sens de ces politiques de la peur est souvent associ la manipulation consciente des craintes publiques par les lites dirigeantes une lecture conspirationniste qui pr suppose l existence d une population inerte et mall able sous l influence des m canismes de propagande D passant cette relation trop simpliste avec la parano a et l hyst rie collectives Kanishka Jayasuriya met en garde contre le danger majeur qu impliquent les politiques de la peur lorsque le paradigme de la s curit s immisce dans toutes les sph res de la vie les d bats sur le pouvoir la r partition de
70. es appropriert Attach aux liens avec le contexte et l environnement de l uvre l art sociologique pr voit une volution permanente tant des m thodes que des buts et des contenus Prenant en compte les processus de massification la coupure entre la vie et une culture inlassablement en crise l isolement des individus et la s paration des savoirs sp cialis s l art sociologique entend laborer des pratiques diff rentes fond es sur les modalit s d une communication participative avec le public il s agit non plus d tre d avant garde mais de se r f rer directement la r alit sociale Fred Forest utilise pour ce faire la vid o et en 1972 il sollicite travers la presse location d espaces blancs dans les quotidiens la t l vision et la radio les r actions cr atrices des lecteurs et spectateurs Le recours aux m dias et la vid o appara t galement essentiel chez les autres praticiens de l art sociologique dans la mesure o il est n cessaire de conserver les traces des r ponses et perturbations d termin es par leurs actions Depuis les ann es 1980 de nombreux artistes ont int gr leur pratique le postulat d une uvre devenue intervention ponctuelle dans un contexte avec les implications plastiques induites par le process art l uvre comme r sultat d un processus tout autant qu avec les implications sociales et institutionnelles de l insertion de l uvre dans un champ c
71. es ont servi et servent encore aujourd hui de lieux d emprisonnement voire d ex cution que celle ci soit ou non publique Dans les stades d aujourd hui on trouve des boutiques des restaurants des cin mas et d autres lieux de consommation lls comportent de grandes loges VIP ainsi que des salles et autres infrastructures pour les congr s Des bapt mes et des mariages peuvent tout aussi bien s y d rouler que des r ceptions ou repas d affaires Si les stades taient autrefois le domaine de prolos du football virils et insensibles aux intemp ries ils sont devenus des lieux confortables et climatisables o toute la famille peut passer une journ e agr able Selon l architecte Dominique Perrault le stade ne peut plus tre pens aujourd hui comme un b timent isol mais doit tre appr hend comme un paysage reliant le stade proprement dit aux supermarch s aux coles et aux usines Cette vision totalitaire qui rappelle les mod les urbains utopiques de l re industrielle coincide en m me 22 approfondir l exposition temps parfaitement avec les mythes du d veloppement urbain et les projets de grande envergure reposant depuis des d cennies sur l id e que les centres commerciaux et les parcs th me seraient la cl du passage structurel des anciennes aux nouvelles industries Les documents photographiques recueillis et pr sent s en grande quantit par l artiste nous font percevoir la mani re do
72. es propri taires des b timents selon la r glementation urbaine sont la m me poque investis par l artiste am ricaine Jenny Holzer dans un dessein semblable S La bri vet et le caract re allusif des 32 approfondir l exposition expressions choisies par Muntadas font cho la strat gie d Holzer Les deux artistes se confrontent en effet au m lange d informations et d imp ratifs de consommation propre ce type d affichage en posant la question de leur possible d tournement N anmoins il ne s agit pas seulement d en faire un usage alternatif Ces artistes posent la question d un v ritable retournement possible de ces moyens contre eux m mes contre leur fonction Le message artistique est alors soumis un imp ratif paradoxal celui d une efficacit qui doit effacer son tour l efficacit m diatique C est un message qui s annule Vangelis Atanassopoulos d crit ainsi la strat gie adopt e par Holzer Les divers nonc s sugg rent plusieurs sources de parole une h t rog n it d attitudes qui vient s craser sur l impersonnalit apparente de la forme slogan Leur provenance demeure discontinue m lange de d clarations qui vont des conflits internes du sujet TORTURE IS BARBARIC BUT EXCITING des nonc s faussement anodins CRIME AGAINST PROPERTY IS RELATIVELY UNIMPORTANT aux st r otypes de la censure sociale AN ELITE IS INEVITABLE SEX DIFFERENCES ARE HERE TO STAY et aux pr
73. et cristallisent l aspect passager et toujours renouvel des informations et de leur consommation en opposition avec la nature achev e et compl te d un tableau ou d un roman Les m dias ressemblent alors plut t aux services pour reprendre les termes de Paul Val ry Comme l eau comme le gaz comme le courant lectrique viennent de loin dans nos demeures r pondre nos besoins moyennant un effort quasi nul ainsi serons nous aliment s d images visuelles ou auditives naissant et s vanovissant au moindre geste presque un signe qu la fabrication d objets proprement parler C est la fois la quantit et la vitesse de messages visuels auxquelles nous nous sommes habitu s qui sont reprises par Muntadas dans l installation Drastic Carpet 1982 projection vid o sur le sol faisant office de paillasson o d file une succession apparemment interminable d images issues des m dias En pla ant la production t l visuelle sous l il de la vid o Muntadas construit sans doute un m diascape d autant que ses installations soulignent la diversit des moyens et protocoles mis en uvre pour unifier l ensemble du champ m diatique t l vision cin ma informatique presse crite art architecture ducation spectacle et politique sous une m me pulsation celle de la production en temps r el Voil qui d finit le terrain existentiel des uvres de Muntadas et c est par rapport ce
74. fusion qu il s agisse de la publicit du divertissement de masse o encore des messages id ologiques Ainsi l artiste Jir Kovanda a produit des performances presque invisibles dans la Tch coslovaquie des ann es 1970 consistant 16 d couvrir l exposition rep res utiliser un escalator m canique en sens inverse se tenir debout les bras cart s au milieu des passants ou encore donner rendez vous un groupe d amis dans un lieu public pour partir en courant sans en donner la raison Pour chaque situation Kovanda semble vouloir tester la place qu il occupe en tant qu individu c est dire le poids de ses actes face la foule d inconnus comme face son cercle le plus proche Au sein d un tat policier ces tentatives ainsi que leur n cessaire archivage par la photographie plus ou moins clandestin l poque t moignent des carat ristiques de l action publique ph m re relationnelle et con ue pour tracer en creux un portrait de rapports sociaux Le caract re alternatif de la pra tique de Kovanda n est pas sans rappeler les Experiencias subsensoriales acciones y actividades 1971 1973 de Muntadas produites dans un contexte restreint en parall le d une vie publique espagnole encore sous la coupe du franquisme En mettant l accent sur la participation active du spectateur et sur la subjectivit critique Muntadas se rangeait du c t d artistes tels que le Br silien H lio Oit
75. gmentation et speed vitesse Ces mots s affichaient successivement un rythme de plus en plus lent en m me temps que la taille des lettres augmentait progressivement jusqu devenir illisibles Monumento gen rico Monument g n rique 1988 Centro de Arte Reina Sof a Madrid Structure en m thacrylate s rigraphi avec clairage et 4 photographies Collection du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Ob lisque lumineux faisant r f rence aux quatre points cardinaux qui montre diff rentes formes d interf rence des r seaux lectriques avec le paysage Ville Mus e 1991 2012 Galerie Gabrielle Maubrie Paris Installation diapositives visionneuses de diapositives Installation o des trous m nag s sur les murs d un espace blanc sorte de clin d il ironique la typologie du mus e contemporain permettent au visiteur de regarder comme dans un peep show des instantan s urbains montrant des personnes en train de photographier de filmer ou de regarder la ville avec l architecture en toile de fond I On Translation Comemora es urbanas On Translation Comm morations urbaines 1998 2002 S o Paulo Agrandissement photographique d une des cartes postales r alis es l occasion de l intervention originale Intervention urbaine r alis e pour le projet Arte Cidade en collaboration avec Paula Santoro qui consistait fabriquer et installer dans divers endroits de l es
76. histoire des utopies celui de la ma trise compl te et artificielle du territoire est aujourd hui devenu en partie r alit Mais ce cadre s curis o tout l ment de dangerosit a t limin comme le pointait d j le film de Godard ressemble davantage un cauchemar qu un quartier id al Cit totalitaire chez Godard espace d exclusion sociale et en ce sens d irr alit au Br sil Alphaville e outros montre une vie atomis e et pourtant vant e comme id ale Les slogans autoritaires du film sont confront s aux publicit s all chantes des groupes immobiliers nouveau comme pour Media Stadium Muntadas semble rapprocher un usage autoritaire de l espace et celui d une soci t lib rale ax e sur les d sirs du consommateur Par rapport Cercas Alphaville e outros souligne la radicalit des solutions urbanistiques du point de vue des quipements individuels En effet le principe des gated communities repose sur la d sint gration de l id e m me de rue ou d espace public Comme une le arrach e au territoire partag un ensemble social s arroge le droit de priver les autres d un espace de circulation en invoquant la notion de propri t priv e Cette n gation de la ville et des al as des accidents et des c toiements rige de fait les citoyens les uns contre les autres et cr e par sa mat rialisation dans le b ti l impression de camps retranch s Que reste t il alors de l espace en ta
77. i sur l ensemble de la programmation pr sente pass e ou venir Retrouvez galement dans la rubrique enseignants et scolaires ainsi que dans ressources des documents des interviews des enregistrements sonores de s ances de formation de conf rences colloques et s minaires www jeudepaume org Des entretiens film s et des articles se trouvent galement sur le magazine en ligne du Jeu de Paume http lemagazine jeudepaume org l am nagement de l espace ducatif et sa programmation ont b n fici du concours de NEUFLIZE VIE m c ne principal du Jeu de Paume et d Olympus France Neuflize Vie OLYMPUS ABN AMRO Your Vision Our Future et de la collaboration des Amis du Jeu de Paume
78. icica 1937 1980 et de th oriciens tels que Frank Popper n en 1918 Prague auteur d une histoire des technologies artistiques et des formes de participation que l art suscite Parlant du Br sil de 1070 H lio Oiticica l a d crit comme un pays o les volont s individuelles semblaient toutes r prim es ou ch tr es Muntadas partageait avec Oiticica l id e qu une participation active du spectateur constituait un l ment essentiel de la construction d une pratique artistique sociale et politique et qui plus est un instrument efficace pour encourager l affranchissement l gard du conditionnement et contrer les valeurs autoritaires ou absolues La sortie massive du mus e entam e par les artistes dans les ann es 1960 op re un changement radical de la notion largie d espace public mais influe aussi sur le statut de l artiste En tant qu individu l artiste peut tirer profit d une position d embl e socialis e celle du passant ou du citoyen En 1974 ainsi Vincent Trasov d guis en cacahu te sous le nom de Mr Peanut se lance dans la campagne municipale de la ville canadienne de Vancouver recueillant 3 4 des voix Avec l artiste John Mitchell son directeur de campagne et porte parole Mr Peanut mime le marketing politique o le candidat devient un produit ais rep rer telle une marque tout en portant r ellement par son discours les valeurs de la commu naut artistique Souvent
79. idiwood net voir sa s rie Paris 2006 Robin Collyer ou encore Nicolas Moulin dans sa s rie Vider Paris 1998 2001 f Architecture et lieux de pouvoir En prolongement des questions initi es dans la th matique La ville comme espace de domination du dossier p 21 et en lien notamment avec les uvres Media Stadium Alphaville e outros Monumento gen rico Cercas la Cit de l architecture propose un parcours dans ses collections en rapport avec l volution des lieux de pouvoir Ce parcours du XII si cle nos jours permet d aborder les grandes notions architecturales conception et r f rences construction et mat riaux fonctions et symboles Il Les activit s suivantes concernent l uvre de Muntadas intitul Architektur R ume Gesten 1991 il s agit d un portfolio de dix photocollages dans lesquels Muntadas met c te c te trois s ries de photographies qui repr sentent respectivement des immeubles des salles de r union qu ils abritent et certains gestes de mains D crire les b timents des deux photocollages et tenter de d terminer l poque de leur construction et leurs fonctions Observer galement la mani re dont ont t prises les photographies point de vue cadrage Quels effets ont ces choix sur la perception que l on a des immeubles 2 Proc der de la m me fa on pour l image qui repr sente les employ s au travail D crire chacun des deux lieux leurs sp cificit s
80. ignifications symboliques et la derni re confronte les imaginaires politiques qui se sont d velopp s au cours du temps en enregistrant leurs implications sur la m moire sociale Valent n Roma Archives in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Paris ditions du Jeu de Paume p 76 40 approfondir l exposition participent de la d finition du pro La proposition pr sent e dans les finalement qu une coupe un mom processus de l uvre jet comme processus expositions n est ent une tape dans le Cette coupe dans le processus ininterrompu fait appara tre une production d obje de potentiels r activer plus tard d archive consiste trouver des fa culturelle sociale ou politique Le l enqu teur est de fabriquer une n d offrir l histoire des dimensions Christophe Kihm extrait du comp s de prototypes sortes La production illes dans l histoire ravail du chercheur de ouvelle archive et donc nouvelles e rendu de la conf rence Antoni Muntadas L art comme dispositif de connaissances avec l artiste Emile Soulier Fondation d entrepri La totalit de la conf rence est en Christophe Kihm et se Ricard Paris 2007 ligne sur le site Internet de la Fondation d entreprise Ricard http fondation entreprise ricard com conferences muntadas Il Archives et installation Pr sent e dans le cadre de la pro
81. il avait alors vingt neuf ans Outre qu il a toujours conserv un atelier Barcelone il a depuis lors cr des projets expos et enseign dans quantit d endroits de la plan te Cette immersion intense et constante a fait de lui un fin observateur des similitudes caract ristiques d une culture globale tendant de plus en plus l homog n isation il pr te attention ces espaces interm diaires qui d jouant tout sentiment d appartenance ont tout des non lieux a roports centres commerciaux etc d crits par l anthropologue Marc Aug Plus important encore il fonde sa pratique artistique sur les mouvements et changements impr visibles que conna t notre monde ces transformations qui ont produit toute une litt rature critique sur la nomadisation S tant depuis toujours frott la diversit des cultures des langues et des id ologies il est m me d observer les croisements qui s op rent et d exploiter le potentiel de transgression qu induit le changement constant de situation Daina Augaitis Muntadas Entre in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Paris ditions du Jeu de Paume 2012 Pp 9 11 Pr sentation de l artiste Artiste pluridisciplinaire internationalement reconnu comme l un des pionniers de l art conceptuel et de l art m diatique Muntadas Barcelone 1949 interroge notre fa on de regarder et d interpr
82. ilanova de la Roca 1971 C mara subsensorial Chambre subsensorielle Madrid 1971 Experiencia 5 comunicaci n t ctil Exp rience 5 communication tactile Barcelone 1972 Sensorial Way Voie sensorielle New York 1972 Reconeixement d un espai Reconnaissance d un espace Vilanova de la Roca 1972 Umformung eines Raumes Transformation d un espace Kassel 1972 Recognition of a Terrain Reconnaissance d un terrain Topanga Californie 1972 Mano Pelota Pared Main Balle Mur Vilanova de la Roca 1972 Experiencia 7 Barcelone 1972 Arts Awareness veil aux arts New York 1973 About 405 East 13 Street Autour du 405 13 Rue Est New York 1973 Reconnaissance corporelle sensorielle Projets articul s autour de la sensibilisation perceptive toucher et odorat travers le contact et la reconnaissance de divers corps humains Experiencia 1 Exp rience 1 A Vilanova de la Roca 1971 Experiencia 1 B Exp rience 1 B Vilanova de la Roca 1971 Huellas corporales Empreintes corporelles New York 1972 Reconocimiento de un cuerpo Reconnaissance d un corps Barcelone 1972 Tactile Recognition of the Body Reconnaissance tactile du corps New York 1971 2 pulsos 2 latidos 2 pouls 2 battements New York 1972 Concierto Sensorial Concert Sensorial Sensorial Concert Concert sensoriel Concierto Sensorial Concert sensoriel Barcelone 1973 Concert Sensorial Concert
83. ion Muntadas Entre Between la Cit de l architecture et du patrimoine invite les classes de coll ges et de lyc es une visite th matique intitul e D couverte de l architecture et des lieux de pouvoir Ce parcours dans ses collections allant du XII si cle nos jours permet d aborder les grandes notions architecturales conception et r f rences construction et mat riaux fonctions et symboles en regard de l volution des lieux de pouvoir Jeu de Paume 80 r servation 01 47 03 04 95 Cit de l architecture et du patrimoine 95 r servation 01 58 51 52 20 fax groupes citechaillot fr visite pr par e sp cialement d di e ce parcours crois mercredi 24 octobre 14 h au d part de la Cit de l architecture Avec Le BAL Autour du th me image et espace public la visite de l exposition Muntadas Entre Between est associ e la pr sentation au BAL de photographies de Paul Graham 14 septembre 9 d cembre 2019 issues de deux s ries embl matiques qui donnent forme respectivement au renouvellement de la tradition du documentaire social et de la Street Photography Beyond Caring 1986 et The Present 201 1 Jeu de Paume 80 r servation 01 47 03 04 95 Le BAL 80 r servation fabriqueduregard lebal fr f parcours th matiques Compos s d une visite conf rence dans les salles d exposition et d une s ance de projection comment e dans
84. isibles de la communication et du pouvoir dans une soci t chaque jour davantage domin e par le spectacle des m dias de masse l hyperconsommation et les nouvelles technologies Mais le travail de Muntadas n offre ni r cits ni solutions pr concus il se situe dans l entre deux mettant nu les tissus conjonctifs qui constituent la structure sociale complexe de la vie contemporaine Cette exposition ne se veut pas une r trospective d ensemble elle ne suit pas non plus un fil chronologique elle propose plut t un itin raire qui recourt au concept de constellation pour tisser des liens th matiques entre des travaux appartenant diff rentes tapes de la production de l artiste Le vaste champ d investigation explor par Muntadas au cours des quarante derni res ann es s articule autour de neuf constellations cr ant un contexte qui incite les spectateurs se demander Qu est ce qu on regarde Les projets de Muntadas r pondent g n ralement des conditions tr s sp cifiques de temps et de lieu ils abordent de nombreux contextes sociaux et s introduisent dans divers sites par le biais d une grande vari t de m diums performance vid o photographie installation multim dia publication Internet Par cons quent repr senter sa pratique au sein d une institution artistique comme le Jeu de Paume o ses uvres s ins rent dans un autre temps et un autre lieu ne manque pas de soulever de
85. it de la commune et de la copr sence ce qu on appelle l espace public enfin d une fa on qui n appartient pas qu la rue celui d articuler le temps long et le temps imm diat la patrimoine et le capital dans un espace travaill par la valeur la soci t l histoire l innovation d usage l alternance des investissements publics ou priv s les uns et les autres se guettant s encha nant Au total un espace complexe D o des conflits des g nes des frottements des concurrences d emplacement ou d usage mais aussi des compl mentarit s des valorisations r ciproques des externalit s positives comme disent les conomistes qu aucune forme d am nagement n est en mesure de produire Jean Louis Gourdon Le fonctionnement de la rue Sc nes de rues Journal du CRCO Centre r gional de la photographie de Cherbourg Octeville n 5 2005 p 6 f Demander aux l ves d observer leur ville leur quartier leur rue leur logement leur environnement quotidien afin d aborder les notions suivantes de lieu d espace englobant et englob de volume de surface d chelle d axe de lumi re de mat riau de construction et d am nagement de circulation et de cheminement d organisation de r partition de distribution de centre et de p riph rie d int rieur et d ext rieur de facade de structure d ouverture de collectif de priv Puis leur demander galemen
86. itions de Minuit 1991 I Dan Graham La relation art architecture in Rock my religion Dijon Les presses du r el 1993 I Dorothea VON HANTELMANN How to Do Things with Art Dijon Les presses du r el Zurich JRP Ringier 2010 I Charles Harrison Paul Woo dir Art en th orie 1900 1990 une anthologie Paris Hazan 1997 F Nathalie HENICH Ce que l art fait la sociologie Paris Les ditions de Minuit 1998 I Gauthier Herrmann Fabrice REYMOND Fabien VALLOS dir Art conceptuel une entologie Paris ditions MIX 2008 Il Hors limites l art et la vie 1952 1994 Paris Centre Pompidou 1995 F Allan Karrow l art et la vie confondus Paris Centre Pompidou 1996 F Rosalind Krauss L Originalit de l avant garde et autres mythes modernistes Paris Macula 1993 F Sol LeWirr Paragraphs on Conceptual Art Artforum vol V n 10 juin 1967 F Sol LeWirr Sentences on Conceptual Art Ar langage vol n 1 mai 1969 Il Lucy LiPPaRD John CHANDLER The Dematerialization of Art in Art international vol XII n 2 f vrier 1968 F Claire Moul ne Art contemporain et lien social Paris Cercle d Art 2007 J Robert Morris Notes on Sculpture Artforum vol IV n 6 f vrier 1966 Notes on Sculpture Part 2 Artforum vol V n 2 octobre 1966 Notes on Sculpture Part 3 Notes and Non Sequiturs Artforum vol V n 10 juin 1967 Notes on Sculpture Part
87. ivers exclusif des personnes qui ont l habitude d utiliser ce genre de v hicule 12 d couvrir l exposition I Architektur R ume Gesten Architecture Espaces Gestes 1991 Galerie Brigitte March Stuttgart 10 photographies couleur Courtesy de la Galerie Brigitte March Stuttgart S rie de photocollages tablissant une s quence visuelle entre l architecture les espaces de d cision et le geste VII Archives La notion d archive tient depuis le d but de la carri re de Muntadas une grande place dans son travail L uvre pr sent e ici aborde diff rentes accumulations collections et typologies qui mettent en vidence les m thodologies sous jacentes et paradoxales servant consigner ordonner et m moriser I The File Room La Salle des archives 1994 Chicago Cultural Center Chicago Ordinateur et installation interactive sur Internet Projet consacr l analyse des formes de censure culturelle l chelle mondiale allant de cas historiques tr s connus d autres issus de l actualit la plus imm diate The File Room a une double physionomie d un c t une base d information permanente et interactive disponible sur l espace d Internet de l autre une installation physique et temporaire Tout utilisateur peut consulter les archives mais aussi participer leur constitution en remplissant un questionnaire simple pour soumettre de nouveaux cas de censure www thefileroom org VIII
88. l espace ducatif du Jeu de Paume les parcours th matiques proposent de replacer les images pr sent es dans le contexte de l histoire des arts visuels en envisageant un axe particulier enregistrement du r el et construction plastique photographie et histoire de l art Les th matiques sont choisies et adapt es en fonction des demandes et des classes dur e 2h tarif 120 inscription et r servation 01 47 03 04 95 d couvrir l exposition Pr sentation de l artiste bibliographie s lective Parcours de l exposition rep res Du process art au processus et au projet comme uvre rep res uvres in situ et interventions dans l espace public approfondir l exposition Introduction m thode et pratiques Crise des espaces publics La ville comme espace de domination Replis vers le priv Le malaise dans le monument Corps et d conditionnement Art et espaces m diatiques L art conceptuel de l objet au contexte comme uvre Appropriation et simulation Art critique et Internet pistes de travail orientations bibliographiques et ressources en ligne Ce dossier est publi l occasion de l exposition Muntadas Entre Between pr sent e au Jeu de Paume Paris du 16 octobre 2012 au 20 janvier 2013 Exposition organis e par le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Madrid en collaboration avec le Jeu de Paume Paris MUSEO NACIONAL CENTRO DE ARTE DS eus mms E SALES DE ESPA A D
89. le est ouverte aux apports voire la possibilit de sa destruction Parfois l espace public qui accueille les uvres est celui l m me qu elles explorent elles s adaptent alors leur contexte qu il s agisse de l internet du mus e ou de la rue Il en r sulte des installations photographies vid os interventions actions ou publications qui tout en tant critiques n imposent pas un point de vue sp cifique mais transmettent des informations qui pourraient tre r organis es par typologies reformul es de fa on moins brillante ou r examin es dans une perspective interculturelle Aux harmonies formelles dont il n a pas le go t Muntadas pr f re une esth tique informationnelle hautement graphique et textuelle Les prospectus affiches jour naux banderoles crans de t l vision CD caissons lumineux plaques de rue et l ments d architecture que son travail convoque sont le reflet des techniques et technologies de l environnement m diatis qu il tudie Il les d tourne de leur fonction pour en faire des uvres d art qui pr levant un slogan une manchette ou un refrain publicitaire isol le renouvelle en lui donnant une extr me visibilit ou en le juxtaposant d autres Par ce processus de distanciation c est non seulement le contenu du message qui est mis en vidence mais aussi tout ce qui le sous tend tout ce qui se cache entre les lignes Le concept d in situ qui d signe une uvre con ue et r
90. litt raliser le contenant ainsi que l uvre contenue l int rieur se voulaient d pourvus de capacit d illusion comme neutres objectivement factuels c est dire limit s leur apparence mat rielle La galerie fonctionnait litt ralement comme partie de l uvre d arts L artiste Daniel Buren formule explicitement la notion d in situ dans les ann es 1960 pour des uvres s inscrivant dans un lieu unique et prenant en compte ses sp cificit s architecturales g ographiques et sociologiques Il fait un emploi syst matique du terme pour d signer les modalit s d un travail li une commande d truit la fin de son exposition et ne subsistant que gr ce ce qu il appelle des photos souvenirs Le travail de Buren est l occasion d examiner non plus seulement les limites physiques de la peinture mais galement les fronti res politiques et id ologiques du monde de l art Gr ce la d clinai son sur diff rents supports de bandes verticales altern es blanches et color es de 87 millim tres de largeur il explore les potentialit s de cet outil visuel en tant que signe Il passe d une surface plane la troisi me dimension s affranchissant du cadre impos des tableaux et des cimaises En 1971 Buren se confronte de mani re exemplaire l imposante architecture du Guggenheim Museum de New York con ue par Franck Lloyd Wright par la suspension d un immense tissu ray d ploy dans le hall central Cet
91. logies qui ont rendu le r seau Internet plus efficace et maniable durant la premi re d cennie de ce si cle a entra n galement des nouveaux outils de marketing comme la publicit virale Mais bien que cette approche relativise l id al galitaire et citoyen du r seau force est de constater qu Internet reste un m dia dont la structure r volutionne les notions d acc s et de contribution Dans la perspective de l uvre de Muntadas le support Internet offre une v ritable synth se de ses pr occupations mais aussi des propositions explor es par l artiste dans l ensemble de son parcours En effet le r seau permet de retrouver sur un mode virtuel mais effectif un pont entre les espaces individuels de consultation et une grande profusion des contenus Si l on suit le regard que Muntadas pose sur l architecture contemporaine et son analyse de l espace urbain marqu par des ph nom nes d enclavement dus la p riurbanisation mais aussi la ghetto sation volontaire ou subie Internet constitue alors une forme de reconfiguration de l espace public Ce nouveau type de circulation d informations pr sente de plus une dynamique sociale ou la distinction entre activit artistique et activit au profit de la collectivit tend s estomper L nonc de l uvre des ann es 1970 Arte S Vida semble en partie s y accomplir Se r alise galement une certaine ind pendance vis vis des institutions culturelles d
92. loh note comment Homes for America r pond une interrogation des conditions d existence publique au sein du monde de l art il souligne aussi que ce dernier l instar du monde social consiste dans une large mesure en une constante m diatisation de lui m me Les publications de catalogues qui accompagnent les expositions comme les revues d art ainsi que leurs liens avec des groupes d int r t institutionnels sont l art ce qu est le journal la soci t toute enti re En ce sens nous pouvons lire r trospectivement cette uvre conceptuelle comme une exploration de l espace m diatique en tant que support artistique Dan Graham d veloppe cette d marche jusqu ses derni res cons quences en ce qu il publie un v ritable article et non une uvre d art habituelle faisant usionner l activit artistique avec une construction s mantique en tout point conforme aux r gles de l dition La connotation artistique subjective radicalement cr ative esth tique semble ainsi dispara tre volontairement Cette soumission d lib r e aux n cessit s de communication visuelle et au format m diatique est le r sultat d une prise en compte du contexte social int rioris et adopt comme point de d part de la production Pres d une d cennie plus tard l une des interventions de Muntadas montre la fois sa conception de l espace public et la mani re dont l art peut s y inscrire L uvre Arte S Vida photographie
93. lyseurs du d ploiement de la liturgie du spectacle que cette derni re soit associ e dans la soci t contemporaine au sport au divertissement ou la politique I Media Stadium 1992 IVAM Centre del Carme Valence Espagne Projection de photographies num riques et de photographies analogiques num ris es Projection qui recr e et interroge une typologie architecturale fortement li e au spectacle le cirque romain le stade la place publique qui n a pas seulement adopt au fil des si cles de nouvelles formes et activit s commerciales mais qui s est galement transform en un lieu particuli rement adapt d autres usages lll Microespaces Ici s articulent des travaux analysant la mani re dont est per u organis et exprim l espace priv Sont regroup es des exp riences qui men es par Muntadas au d but des ann es 1970 explorent les limites de nos sens dits subalternes des travaux interrogeant les tensions entre les sph res publique et priv e ainsi que des propositions dans lesquelles le corps interpelle physiquement la r alit Experiencias subsensoriales acciones y actividades Exp riences subsensorielles actions et activit s 1971 1973 Documentation vid os et objets issus des diff rentes actions et activit s Ensemble de projets qui enqu tent sur le type de connaissance que nous fournissent les sens et interrogent la fa on dont la r alit est mise l preuve par le c
94. ment D autres uvres de Muntadas se concentrent davantage sur l image publicitaire proprement parler Les panneaux d affichage alliant texte et image constituent aussi l un des instruments privil gi s de l artiste Media Eyes intervention photographi e Cambridge Massachusetts en 1981 comprend l utilisation nocturne d un espace publicitaire situ en hauteur dans lequel l artiste place un cache noir et blanc sur lequel on voit un individu porter des lunettes monture rouge Ces lunettes semblent s allumer comme des postes de t l vision couleur en montrant des images st r otyp es changeantes un regard viril une bouche f minine provocante une reproduction de La Joconde etc Enfin le panneau affiche comme un slogan la question What are we looking at Qu est ce que nous regardons Ce type d associations d images et de slogans rappelle fortement le travail de l artiste am ricaine Barbara Kruger cette m me poque l vidente invitation faite aux passants s interroger sur le fond de ce qui devrait tre une simple annonce informative ou une publicit mais qui constitue en r alit une r flexion sur des mod les normatifs r unit ces deux artistes Fortement influenc e par l art f ministe des ann es 1970 et par ses revendications anticonsum ristes Barbara Kruger reprend son compte des images photographiques extraites des m dias pour y ajouter des injonctions qui se caract ri
95. ment la repr sentation tait une nouvelle pr sentation Ainsi pouvait on parler de repr sentation th trale La repr sentation ne se confondait pas avec l original elle impliquait une certaine mise distance C est cette distance qui s abolit aujourd hui aussi bien sous l effet des techniques de la communication instantan e que sous l effet des bouleversements de notre environnement sensible et de l urbanisation galopante es paysages dans lesquels nous vivons sont les m mes que ceux que nous voyons sur les crans et ils sont eux m mes couverts d crans La mise en abyme est devenue a plus naturelle des vidences Les technologies de a communication fonctionnent au total comme une cosmotechnologie qui rend compte de tout ce qui peut arriver comme toutes les cosmologies depuis la nuit des emps mais qui la diff rence des autres cosmologies sert expliquer des v nements qu elle fabrique elle m mes Quelles peuvent tre la fonction et l enjeu de l art dans ce contexte Quelles formes donner une interrogation des m dias par l art Un art critique vis vis des m dias peut il pr tendre de mani re r aliste parvenir s opposer leurs pouvoirs La solution est elle du c t d un rejet frontal et dans l affirmation de pratiques alternatives Faut il plut t s immiscer dans la sph re m diatique afin de la d tourner de ses objectifs initiaux Si tel est le cas comment viter l cueil des
96. n op cit p 68 60 10 Voir aussi le dossier enseignants des expositions Berenice Abbott et Ai Weiwei en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume 11 Sim n March n Fiz Lieux de spectacle op cit p 40 12 Voir Lygia Clark De l uvre l v nement Nous sommes le moule vous de donner le souffle Nantes mus e des Beaux Arts 2005 H lio Oiticica Paris Galerie nationale du Jeu de Paume 1992 13 Marcelo Exp sito et Gerald Raunig La m thode Muntadas La corpor it existentielle dans un nouveau paradigme esth tique OP cit p 30 31 14 lbid p 31 crise des espaces publics 27 Art et espaces m diatiques L invention de l imprimerie au XV si cle sa m canisation au XIX si cle puis sa rencontre avec l image photographique au d but du XX si cle sont souvent consid r es comme les prototypes de ces domaines de production que nous regroupons sous le terme de m dias Proches du livre par leur r le de v hicule d information les m dias se constituent alors comme des moyens de diffusion essentiellement visuels et bient t sonores La reproductibilit connue auparavant dans le monde des estampes ou des moulages change radicalement d s lors que le caract re industriel des journaux et des magazines illustr s implique la fois une production en plus grande quantit ainsi qu une circulation sous forme de flux constant Les t l communications de la radio Intern
97. nentielle toujours l uvre et ses quartiers d favoris s ont fourni un nouveau terme les favelas pour d signer les bidonvilles du tiers monde Et comme dans d autres pays connaissant la m me configuration l ins curit s inscrit au c ur des pr occupations quotidiennes travers Cercas 2008 Muntadas t moigne d une sorte d esth tique involontaire mais g n ralis e des syst mes de protection dont les b timents et maisons se munissent couramment Cam ras de surveillance au dessus des portails lourdes grilles interphones forment le d cor homog ne des rues l artiste collecte et expose c te c te ces images de fa ades dont l architecture s efface et qui donnent une tonalit hostile aux trottoirs Une typologie architecturale se d gage ainsi travers la r p tition de ces l ments mais aussi dans l id e d un chantillonnage servant O crise des espaces publics 23 Alphaville e outros 2011 Photographie Joaqu n Cort s Rom n Lores Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a 2011 mettre plat l tat d esprit des habitants Plut t qu un paysage en surplomb de la ville d o l on peut discerner les passants et les activit s publiques Muntadas nous offre ici une grille de lecture un filtre singulier constituant un portrait psychologique collectif La collecte documentaire de Muntadas centr e sur la ville de S o Paulo entre cependant en forte r sonance avec l actualit
98. nombreux paradoxes et exige un travail suppl mentaire de traduction et de r interpr tation un recadrage qui constitue en soi l un des motifs les plus r currents chez l artiste Daina Augaitis commissaire de l exposition pr sente ainsi le projet Comment mettre en lumi re la diversit des th mes qui occupent Muntadas depuis quarante ans La pr sente r trospective s organise sur le principe de la constellation l id e que de la coexistence d une quantit impressionnante d uvres naissent certaines configurations dans la perception Constellation est un mot que nous utilisons non pas en r f rence aux lignes imaginaires qui regroupent les toiles dans le cosmos comme dans les c l bres tableaux de Joan Mir ni pour d signer comme Walter Benjamin une fa on de reconsid rer l histoire mais comme un instrument permettant de nous rep rer et de naviguer de fa on non lin aire entre les nombreuses uvres d un artiste prolifique Les constellations bien que th matiquement distinctes se recoupent et conservent la m me orbite plut t qu un regroupement d toiles elles voquent ces Arte 5 Vida Barcelone 1974 masses vaporeuses et sombres que forment les nuages dans l h misph re sud L expostion comprend neuf constellations th matiques organis es autour de la notion d espace l image du principe qui fonde la m thode de Muntadas puisque pour chacun de ses projets l artiste e
99. ns dit majeurs Muntadas engage un tournant dans son travail marqu ensuite par la n cessit non seulement de se confronter mais encore d int grer les formats dominants 1 Judith Revel Une thique du commun in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia Paris ditions du Jeu de Paume p 38 30 2 Voir le catalogue de l exposition co dit par le Jeu de Paume et le Point du Jour ainsi que le dossier enseignants en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume 3 Guy Debord La Soci t du spectacle 1967 Paris Gallimard 1992 8 173 p 167 168 4 Iris Dressler Mais qu est ce qu un stade Et o a t il lieu 2 in Muntadas Entre Between op cit p 54 5 Sim n March n Fiz Lieux de spectacle in Muntadas Entre Between op cit p 51 6 Voir le catalogue de l exposition Ai Weiwei Entrelacs Paris diitions du Jeu de Paume G ttingen Steidl 201 2 ainsi que le dossier enseignants de l exposition en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume 7 Voir Harun Farocki Histoire d une installation sur la Coupe du monde de football Trafic n 64 2007 et HF RG Harun Farocki Rodney Graham Paris dtions du Jeu de Paume Black Jack 2009 8 Mike Davis Au del de Blade Runner Los Angeles et l imagination du d sastre Paris Allia 2006 p 21 29 9 Octavi Rofes La traduction au pied du mur in Muntadas Entre Betwee
100. ns une vis e critique devient l ordre du jour Enfin nous observerons comment une part importante du travail de l artiste accompagne les renversements de situations m diatiques engendr s par l apparition du r seau Internet Introduction m thode et pratiques The Limousine Project 1990 Caract ris s par leur foisonnement et leur complexit les travaux et interventions artistiques de Muntadas empreints d une volont d monstrative offrent une place privil gi e au spectateur Les lieux et situations investigu s par l artiste sont examin s par l interm diaire d une grande vari t de moyens concrets de monstration Chaque support projection son texte montage collage ou document sert extraire et distinguer du flux quotidien des l ments de la vie contemporaine la fois isol s et juxtapos s ces supports produisent des ensembles analytiques et se pr sentent ainsi que le sugg re Raymond Bellour comme autant d invites adress es un spectateur actif L art de Muntadas est avant tout un art critique un art de la lecture et de la confrontation de signes Images contre images mots contre mots images mots contre mots images surtout selon tous les dispositifs d installations tous les agencements possibles De sorte instaurer chez le participant faute de ne savoir que choisir entre visiteur lecteur ou spectateur une vision faite de mouvements arri re ou de pas de c t par o surgissent
101. nt la modernit a retrouv et r activ un lieu propice la gestion des masses urbaines Derri re les motivations sportives qui avaient remis au go t du jour ce genre de b timent lors de la c l bration Ath nes des premiers jeux Olympiques de l re moderne en 1806 Muntadas pointe une histoire id ologique marqu e par les grandes tapes des formes du pouvoir au XX si cle Comme le signale Sim n March n Fiz propos de cette uvre Dans le projet comme dans les commentaires on trouve des exemples de typologies du stade qui allient la beaut de l architecture et du spectacle avec la mise en sc ne du pouvoir C est le cas notamment du Stade de Berlin qui accueillait les jeux Olympiques de 1936 et du stade allemand au Luitpoldhain de Nuremberg o furent organis s partir de 1934 les congr s et autres actes patriotiques du national socialisme L irruption des foules dans le spectacle a t parfois qualifi e d ornement des masses Siegfried Kracauer Cet ornement tait apparu avec force dans l industrie du divertissement des ann es 1920 avec la culture des employ s Angestellte dans les comp titions sportives les d fil s et marches militaires C est ce qui explique galement le succ s remport par Le Triomphe de la volont le film qui rendit c l bre Leni Riefensthal o la cin aste allemande saisit magistralement les compositions classicistes et les cadres architecturaux ainsi
102. nt que lieu de partage au sein d une communaut Si les gated communities instaurent une distance avec l environnement ext rieur en cherchant viter tout contact direct avec celui ci ces quartiers maintiennent cependant un lien minimum avec la soci t certes par le biais des t l communications mais aussi d un point de vue spatial par les voies de transport et de circulation Routes et autoroutes notamment assurent la coh sion de la soci t dont ces sous ensembles font partie D s lors on peut d duire que les lieux de passage s rigent dans ces situations urbanistiques extr mes mais de plus en plus r pandues en dernier bastion de l espace commun Malaise dans le monument l espace de la ville moderne se caract rise aussi par la densit et la circulation appara t rapidement que d anciennes structures la fois d pendantes et garantes d une stabilit symbolique sont en p ril les monuments En tant que rep res fixes pour la m moire collective comme pour la c l bration des v nements marquant le passage du temps ils se trouvent l cart du principe d extension urbaine indiff rent la dimension patrimoniale des lieux De plus ils perdent leur sens avec le renouvellement des g n rations et le remplacement de certaines populations par d autres ph nom ne courant dans les grandes villes Sim n March n Fiz remarque ce sujet Depuis les envol es lyriques de Baudelaire dans Le C
103. ol lectif donn Ces pratiques passent par des n gociations ardues entre l artiste et les institutions Pour le spectateur ces d marches impliquent un acc s soit direct et participatif au moment des actions soit indirect et rapport des archives lorsqu elles sont montr es de mani re r trospective Vis vis de l aspect collectif de ce type de travaux la fois sociaux et processuels on peut mentionner l intervention Le Mus e Pr caire Albinet 2004 de Thomas Hirschhorn o institution mus ale et vie de quartier sont r unies par un pr t d uvres fait aux habitants Le r le de l artiste comme interm diaire est dans ce cas saisissant Ces derni res ann es le Jeu de Paume a pr sent plusieurs artistes dont les travaux recoupent la fois ces probl matiques et le type d exposition qu elles engendrent c est notamment le cas de l ensemble des uvres d Esther Shalev Gerz et des travaux photo vid o et Internet d Ai Weiwei Pour ces artistes la notion de projet est centrale Muntadas s inscrit de plain pied dans cette dynamique Comme l indique Daina Auga tis commissaire de la pr sente exposition l art de Muntadas tient le plus souvent du projet que de l objet autonome d o un rapport assez t nu avec le march Ces projets se caract risent par le fait qu ils sollicitent des groupes de citoyens d tudiants d employ s chacun de leurs stades formulation recherche production et qu ils s tendent
104. on mais magnifi s par le contexte collectif et par l exploit physique des sportifs Paradoxalement c est le jeu d quipe ainsi que l int gration dans une communaut de supporteurs qui sont au centre d un dispositif o l achat du billet d entr e constitue le premier lien entre les spectateurs l aspect bariol des v tements maquillages et accessoires des supporteurs mime ainsi le monde des signes d appartenance autrefois essentiels la vie sociale Le culte du corps athl tique est de plus l oppos de l tat passif propos la foule Comme Sim n March n Fiz le souligne aussi le stade se comporte comme un m dia suppl mentaire et le pouvoir de d cision est monopolis par quelques uns dont les int r ts rel vent le plus souvent de l industrie des loisirs De sorte que sous cet angle le stade se pr sente comme un lieu o l on se trouve enferm dans la logique m diatique sans pouvoir entrer dans le direct et dans la vie r elle On assiste au contraire une r ception m diatique finalement priv e et sans cons quences publiques alors m me que l on est noy au sein de la foule Sons et lumi re orient s encadrement s curitaire attention centr e hors des rangs des spectateurs tout dans le stade semble fonctionner comme le th tre classique enti rement tourn vers la sc ne mais auquel on aurait ajout un sentiment d interactivit La rigidit m me de la s paration entre sc ne centrale et
105. on de savoir qui en d tient la direction et en structure le pouvoir Ces sp cificit s ont fait des m dias un terrain de luttes d influence Tant t monopolis s par les tats ou par des groupements d int r t priv s tant t repris ponctuellement par des mouvements citoyens les m dias sont qualifi s de quatri me pouvoir aux c t s des pouvoirs l gislatif ex cutif et judiciaire Cette expression devenue courante provient d une classification des pouvoirs avanc e par Alexis de Tocqueville dans son ouvrage De la d mocratie en Am rique 1833 o il se r f re la presse crite L uvre vid o On Translation El aplauso 1999 de Muntadas confronte le visiteur un triptyque d crans o des s quences d images choc tir es de l actualit centrales nucl aires images de guerre s intercalent avec celles d un auditoire o une foule applaudit Le bruit assourdissant des applaudissements n est pas sans rappeler la pratique des sons pr enregistr s dans les missions t l vis es destin s produire un effet de contagion et par l d emprise sur le spectateur l obsc nit des images recr e de plus la situation type du t l spectateur la fois inform voire surinform et impuissant C est dans un contexte de plus en plus influenc par le d veloppement de tels supports d information que Muntadas explore ce qu il nomme les paysages m diatiques Ayant modifi notre rapport l espace
106. opos subversifs INHERITANCE MUST BE ABOLISHED du cynisme et du sexisme la provocation f ministe En fait il est impossible de relever derri re la liste des truismes le sol solide d une position stable d un metteur unique du message Les contradictions multiples et non r solues ainsi cr es introduisent une tension sourde dans une signal tique urbaine plus ou moins indiff renci e Dans les uvres qui font appel au DEL diode lectroluminescente la transparence de la signification est min e par la r p titivit des caract res lectroniques qui tendent diluer le sens dans la succession indiff renci e de signaux lumineux Nous retrouvons les m canismes de suspension ou de blocage de sens mis en place par Jenny Holzer chez Muntadas lorsque ce dernier affiche des nonc s contradictoires this is not an advertisement ceci n est pas une publicit this is an advertisement ceci est une publicit et lorsqu il met en mots les d fauts propres ces supports vitesse fragmentation Les deux artistes en s attaquant la facette linguistique des outils m diatiques vitent le message univoque au profit d un message propos de ses m canismes m mes ll ne s agit pas simplement de questionner le langage en tant que porteur ou instrument du pouvoir mais de mettre en lumi re le pouvoir qui le constitue et qui est ins parable de sa structure et de son fonctionne
107. orps Cet ensemble de propositions est sous tendu par un questionnement des hi rarchies perceptives mais aussi une certaine transformation du subjectif en espace d changes en territoire de socialisation de l identit Propositions tactiles Propositions d exp riences tactiles suscitant des variantes cognitives au contact de divers objets Manipulables Vilanova de la Roca 1971 Columna de materiales Colonne de mat riaux Vilanova de la Roca 1971 Escalera t ctil chelle tactile Madrid 1971 Piano t ctil Piano tactile Vilanova de la Roca 1971 Poema t ctil Po me tactile Barcelone 1972 Tactile Box Bo te tactile New York 1973 Structures mobiles Deux propositions exploitant l interaction des spectateurs et leur impr visible capacit modifier r orienter et intervenir dans le travail de l artiste Vacuflex Ibiza 1971 Estructura t ctil m vil Structure tactile mobile Barcelone 1972 On Translation La mesa de negociaci n ll 1985 2005 51 biennale de Venise Courtesy Galer a Joan Prats Photographie Claudio Franzin Reconnaissance spatiale Espace Individus Mati res Ensemble d exp riences autour de la d couverte et de la perception de divers espaces individus et mati res Afin de stimuler un type d appr hension diff rent de la perception ordinaire les actions s effectuaient dans certains cas les yeux et les oreilles band s Experiencia 3 Exp rience 3 V
108. orte de bataille symbolique entre des langages qui expriment chacun sa mani re des int r ts irr conciliables dont la tension g n re une carte de cicatrices qui brouille les pistes emp chant parfois de comprendre l origine de nombreux conflits et surtout de mettre en uvre d ventuelles solutions Valentin Roma Espaces publics in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia Paris ditions du Jeu de Paume p 37 Il Travailler partir de la d finition suivante de la rue comme fonctionnement et emboltement La rue est m me davantage un fonctionnement qu une forme n importe quel espace en long entre les b timents n est pas une rue En revanche une tr s ancienne voie m di vale un boulevard haussmannien ou une avenue new yorkaise sont des rues parce qu elles d finissent un m me fonctionnement qui r sulte des m mes embo tements Quels embo tements Celui d associer de fa on fondatrice le mouvement et l tablissement le construit est circul et le circul est construit celui de combiner de facon unique le renouvellement et la dur e le changement parcelle par parcelle b timent par b timent et la permanence trac r seaux techniques patrimoine celui de conjuguer et faire coexister de mani re diff rente le priv et le public un dedans pour l autonomie des activit s et des existences un dehors pour l util
109. ouvelle imm diatet de la saisie et de l acc s et leur possible simultan it Il devient surtout possible de se passer des interm diaires autoris s et il n est plus n cessaire d tre archiviste historien ou sp cialiste d un domaine particulier pour acc der la base de donn es ou pour l alimenter Tout le monde y est convi Ce caract re largement collectif et contributif conf re ce projet une dimension politique au del du contenu m me consacr la censure une approche radicale en 1994 tant donn le petit nombre de personnes alors connect es Internet Cette constitution interactive d une archive constamment transform e par 34 approfondir l exposition les interventions des utilisateurs en volution permanente et imm diatement accessible est l exemple de ce processus qui est un principe essentiel des projets de Muntadas L uvre continue vivre travers les multiples interpr tations qui actualisent La naissance de ce projet est contemporaine de l mergence de premi res activit s artistiques sur Internet et marqu e par une pens e utopique et militante C est notamment autour du groupe international Net art au milieu des ann es 1900 qu est apparue l id e d Internet comme espace alternatif aux circuits culturels institutionnels comme aux m dias classiques en g n ral Aujourd hui le terme de net art est utilis tort pour parler de l art sur Internet en g n ral Le group
110. ouvent revenir sur certaines proc dures critiques de l art conceptuel tout en s cartant de l id e initiale d mancipation radicale Comment rester et m me accentuer un art critique tout en composant avec les n cessit s ou les r alit s historiques et sociales du syst me culturel 2 Une uvre telle que Homes for America 1965 de Dan Graham est embl matique du type de d marches conceptuelles qui ont pu servir de mod le la g n ration suivante L uvre con ue pour une publication dans Arts magazine en 1966 se pr sentait sous la forme d un article de recherche visuelle sur l homog n isation plastique des logements dans les banlieues am ricaines en lien avec les derni res tendances du modernisme Comme le signale encore Benjamin Buchloh cet article effa ait la diff rence entre espace de production et de reproduction Anticipant dans sa structure de production des modes de diffusion et de r ception de l uvre Homes for America liminait la diff rence entre la construction artistique et sa reproduction photographique entre une exposition d objets d art et la vue photographique de son installation entre l espace architectural de la galerie et celui du catalogue et de la revue d art Ajoutons que ce travail comme beaucoup d autres chez Dan Graham visait v hiculer un contenu d enqu te sociologique et faisait par sa publication co ncider son sujet avec ses modalit s de diffusion Si Buch
111. paux 6 d couvrir l exposition acteurs du syst me de l art men sur une dur e de dix ans et intitul Between the Frames The Forum 1983 1003 ainsi que d autres installations grande chelle cherchent miner les structures du pouvoir des salles de conseil d administration l espace domestique en passant par les galeries d art et les lieux de spectacle tel le stade Dans les ann es 1900 il s int resse de plus pr s aux probl matiques li es la traduction Le projet On Translation amorc en 1005 se poursuit toujours et comprend plus de trente huit uvres ce jour Muntadas se consacre aujourd hui activement l enseignement et son uvre figure dans les collections de quelques uns des plus grands mus es du monde le MoMA de New York le mus e national d Art moderne Centre Pompidou de Paris le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a de Madrid le Museu d Art Contemporani de Barcelone ou encore le Museu de Arte Moderna de S o Paulo Il a galement particip de nombreuses manifestations internationales d art les Documenta VI et X la Biennale de Venise 1976 la Biennale de S o Paulo 1981 et la Biennale du Whitney Museum of American Art 1001 entre autres En 2005 il repr sente son pays au Pavillon espagnol de la Biennale de Venise et re oit en 2009 le prix V lasquez des arts plastiques du minist re espagnol de la Culture Le mus e d Art moderne de Moscou MMOMA et le Bronx M
112. ponyme le groupe retrouve l espace d exposition en 1972 avec l installation Index 2 Hayward index qui pr sente les archives du groupe dans du mobilier de classement compos de fichiers d indexation et de consultation des textes Dans son essai De l esth tique d administration la critique institutionnelle aspects de l art conceptuel 1962 1960 Benjamin Buchloh revient longuement sur les aspirations radicales que l on a pu attribuer l art conceptuel Il souligne en outre comment certains ont pu d passer ou retourner les strat gies de retrait perceptuel et de rejet des institutions en un v ritable jeu mim tique l gard de ces m mes institutions Les limites de ce mouvement de d mat rialisation 30 approfondir l exposition qui traverse l art dans les ann es 1960 et 1070 c est dire l chec d une strat gie de circulation alternative des contenus artistiques dans la soci t est le point de d part de la r flexion d une nouvelle g n ration d artistes parfois d j engag s dans le monde de l art et dont Muntadas fait partie ll faut en outre rappeler ici que les ann es 1980 ont t caract ris es aux tats Unis comme en Europe par la restauration plut t brutale des formes artistiques et des proc dures de production traditionnelles dans les pratiques comme dans les reconnaissances institutionnelles et commerciales Dans ce contexte l h ritage postconceptuel consistera s
113. publique la toile de fond des r cits urbains la n gociation entre usage priv et usage public les besoins auxquels r pondent les nouvelles formes d espaces universels Lieux de spectacle envisage l id e de confinement et sa traduction en architecture travers des uvres qui font du stade le principal lieu aujourd hui d accomplissement des rituels de spectacle qu ils soient sportifs musicaux ou commerciaux travers d autres uvres associ es c est le spectacle lui m me et p son impact qui sont interrog s Une s rie d uvres dans Domaines de traduction parcourt p les langues en examinant la question de l interpr tation q p des mots des concepts des histoires et des valeurs p d autres pi ces poussant l exploration plus avant s appliquent d coder les conventions et signes invisibles qui r gissent toutes les formes de communication Territoire de la peur concerne la nature de la peur th me p auquel Muntadas s int resse plus particuli rement depuis quelques ann es Les uvres rassembl es puis quelq ici notamment deux vid os documentaires qui nous fournissent outre une description de la vie dans les r gions frontali res une cartographie des p in galit s conomiques nous montrent comment des diff rences culturelles et conomiques peuvent induire la manipulation et la domination voire des actes p de terreur S inspirant des questions br lantes de la p q politique contemporaine ces uvres
114. puis quarante ans qu il exploite le pouvoir latent de l ind termination s en servant comme d un tremplin pour propulser la plupart de ses explorations culturelles Muntadas emprunte certaines m thodes des sciences sociales comme l observation et les interviews informelles Se tenant en marge tel un observateur ouvert mais inform il tudie les sensations gestes souvenirs perceptions interactions et repr sentations qui manent des gens des lieux des v nements et des objets L un des supports de la grande enqu te men e par Muntadas est l uvre intitul e Projecte Proyecto Project suite de petites affiches encadr es nous livrant quelques uns des principes sur lesquels repose sa m thodologie Sur chaque affiche dans la m me police de caract re Helvetica Bold une simple question Qui Quoi Pourquoi Comment O Quand Pour qui Combien 2 qui sert de point de d part tout un processus d investigation En ajoutant Pour qui et Combien aux cinq questions traditionnelles Muntadas montre qu il est pour lui tout aussi important de d busquer les signes du pouvoir et les effets de la domination exerc e par les syst mes conomiques que de s adonner au projet plus vaste d une analyse culturelle du fonctionnement des choses 1 Raymond Bellour Le regard l coute in Muntadas Entre Between Barcelone Act
115. rum vol V n 10 juin 1967 p 83 8 Sol LeWitt Sentences on Conceptual Art Artlangage vol n 1 mai 1960 cit par Irving Sandler in Le Triomphe de l art am ricain t Il Les Ann es soixante Paris ditions Carr 1990 p 365 9 In Essais historiques Il art contemporain Villeurbanne Art dition 1992 P 155 212 10 lbid p 157 11 Ibid p 180 12 L Art et la Vie confondus Paris Centre Pompidou 1996 13 Valent n Roma Syst me de l art in Muntadas Entre Between op cit p 84 85 14 Voir Appropriation simulation critique de la repr sentation in Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 p 23 15 Voir Christophe Domino Le discours l uvre de la tradition Holzer et Haacke Artstudio n 15 L art et les mots hiver 1989 16 Vangelis Athanassopoulos La Publicit dans l art contemporain Esth tique et postmodernisme Paris L Harmattan 2000 p 144 145 17 lbid p 146 147 18 Ibid p 147 150 19 NCAC aux tats Unis http ncac org 20 Voir Fred Forest Art et Internet Paris Cercle d Art 2008 p 102 21 Anne Marie Duguet Entre archive et censure The File Room in Muntadas Entre Between Barcelone op cit p 82 83 22 Hakin Bey TAZ zone autonome temporaire Paris L clat 1997 texte disponible en ligne sur divers sites libre
116. s cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 p 166 167 D une mani re g n rale le dispositif de pr sentation d exposition et ou de vision est ce qui transforme et active l espace ce qui r gle le rapport du spectateur ce qui est donn voir pr sent ou repr sent Le dispositif par extension articule ce qui est visible avec ce qui ne l est pas l espace mat riel et l espace mental Selon Le Petit Robert un dispositif est la mani re dont sont dispos s les pi ces les organes d un appareil le m canisme lui m me La notion de dispositif met l accent sur l agencement dans l espace de diff rents l ments non seulement suivant l tendue et la forme de cet espace mais aussi selon une fonction une op ration qui lui est propre Mon hypoth se est que le mot dispositif est un terme d cisif dans la pens e de Foucault C est surtout partir des ann es 1970 qu il l utilise quand il commence s occuper de la gouvernementalit ou gouvernement des hommes S il est vrai qu il n en donne jamais une d finition au sens propre il s en approche dans un entretien de 1977 Ce que j essaie de rep rer sous ce nom c est un ensemble r solument h t rog ne comportant des discours des institutions des am nagements architecturaux des d cisions r glementaires des lois des mesures administratives des nonc s scientifiques des propositions philosophiques morales phil
117. s selon des rubriques sp cifiques date lieu th matique engag e et type de support concern Des liens vers des sites analogues et des ressources y sont disponibles la mani re d autres sites activistes Le site lui m me ne se pr sente pas comme une uvre mais comme un projet simplement initi par Munatadas car de fait l artiste s en est dessaisi et c est d sormais la Coalition nationale contre la censure f d ration am ricaine d associations civiles qui en assure la permanence Le projet fait entrer en collision via le r seau Internet deux m canismes de nature oppos e celui de la censure qui suit une logique d effacement et celui de l archive qui fait office de trace Comme le souligne Anne Marie Duguet ci apr s il ne s agit pourtant pas de statuer que toute censure est r pressive tandis que l archive serait du c t d une m moire collective bienveillante Une bonne part de l histoire des archives concerne tr s pr cis ment des proc dures de pers cution et de contr le Internet est donc un outil singulier dont Muntadas profite mettant c te c te archive et censure pour tendre faire fonctionner l un contre l autre Il s agit l d une forme de d tournement de l archive dont le r seau ouvre la possibilit de l int grer dans une logique processuelle et collective L archive num rique implique de nouveaux processus d enregistrement et de consultation qui rel vent d une temporalit n
118. s Muntadas d place la dimension symbolique du r le f d rateur du monument En lieu et place d un monument comm morant des valeurs communes il propose un th me qui tend plut t cr er la discorde pr sence des lignes de haute tension proximit des lieux d habitation nergie nucl aire conflits internationaux et qui est susceptible de faire l objet de nouvelles n gociations comme de conflits collectifs Le lieu commun voqu celui de la pr minence de la question nerg tique n est pas socialement consensuel et ne joue pas un r le unificateur ll soul ve au contraire des contradictions de priorit s au sein de notre mod le de soci t Corps et d conditionnement partir des ann es 1980 le travail de Muntadas s oriente vers l appropriation et la simulation nous y reviendrons plus loin Mais son approche ant rieure d velopp e durant la d cennie 1970 est en revanche plus directe et soutenue par des propositions alternatives Il s agit alors et dans la mouvance internationale du body art et de la performance de cr er de nouvelles modalit s d usage du corps et de l espace On peut en outre le rapprocher de la d marche des artistes br siliens Lygia Clark et H lio Oiticica La r ponse de Muntadas un contexte satur de pratiques disciplinaires et encore immerg dans le franquisme est alors de mettre en uvre des propositions individuelles ou collectives de r appropriation du corps dans de
119. s actions regroup es sous le nom d Experiencias subsensoriales acciones y actividades 1971 1973 Face aux sens dits majeurs de la vue et de l ou e auxquels s adresse massivement la propagande et la publicit radio affiche slogan cin ma t l vision l artiste met en valeur les sens dits subalternes l odorat le go t et le toucher Plac en dehors de ses habitudes et r flexes le corps ralentit ses actes pour en red couvrir les possibilit s Souvent les participants les yeux band s sont invit s exp rimenter des surfaces diverses allant de la peau des objets fabriqu s cet effet Les effets sur les participants ont ainsi t d crits par Marcelo Exp sito et Gerald Raunig La s rie propose de multiples formes de perception toujours l aveugle exploration de traces que laissent sur la peau diff rentes mati res dont est enduit le corps reconnaissance tactile d un corps nu par un groupe d individus exploration plurisensorielle de divers espaces travers un parcours hasardeux Les Experiencias subsensoriales acciones y actividades constituent un prototype concu pour stimuler la nature vibratile du corps Suely Rolnik explique comment les fronti res externes du corps sont en r alit une membrane qu on peut activer de sorte que les relations intersubjectives et les relations de chaque sujet avec son environnement nous permettent si elles sont convenablement d velopp es de traverser
120. s ouvrant et se fermant Voici donc la recette mythique telle que l on peut la reconstituer d apr s des interviewes sic ult rieures non sans variantes de Koulechov ll ne reste pas d archives filmiques des assemblages al atoires originaux qui n avaient valeur que d exercice aux yeux de l exp rimentateur R servez le plan rapproch d un acteur regardant fixement hors champ Faites en trois copies Faites suivre ou pr c der la copie 1 parle plan d une assiette de soupe chaude la copie 2 par le plan d une fillette morte dans un cercueil la copie 3 par le plan d une femme d nud e sur un sofa Convoquez quelques amis ou passants divisez les en trois groupes projetez la s quence 1 au groupe 1 la s quence 2 au groupe 2 etc Interrogez les la sortie sur l expression de l acteur chacun des groupes aura lu sur son visage respectivement la faim la tristesse et le d sir Conclusion entre deux plans successifs le spectateur croit voir un lien de causalit Fran ois Niney Comment concocter un bon effet Koulechov in Jean Claude Fozza Anne Marie Garat Fran oise Parfait La Petite fabrique de l image Paris Magnard 2003 p 201 partir de la recette d velopp e par Koulechov pour exp rimenter les effets d interpr tation du spectateur par la mise en relation d images r aliser l exp rience avec vos propres images En prenant comme mat riau des photocopies en nombre
121. s richesses les in galit s l exploitation sont rel gu s au second plan voire musel s sous l accusation de provoquer un PAL gido pos Cercas d tails 2008 accroissement du niveau de risque au del des limites acceptables par le syst me La s curisation est en ce sens une forme de gestion antipolitique qui neutralise la d lib ration et marginalise la dissidence De cette politique Muntadas isole plus particuli rement les cons quences spatiales murs outils de surveillance refoulements de la pr sence de l autre De ce point de vue l artiste semble retrouver un arch type de construction allant de la muraille de Chine au mur de Berlin Dans l installation Alphaville e outros 201 1 cependant la distinction entre alli et ennemi celle que l on a l habitude d tablir entre les peuples et les nations est ici plus cr ment une s paration de classes dans un Br sil en proie l ins curit cette derni re tant elle m me une cons quence des importantes disparit s sociales pr sentes dans le pays Alphaville e outros 2011 revient au travers d une collecte documentaire d images et de slogans sur un quartier r sidentiel priv du Br sil dont le nom co ncide avec le titre d un film de Jean Luc Godard qui datant de 1965 s inscrit dans le genre de la dystopie ou contre utopie L installation m le ainsi fiction et r alit d montrant qu un th me typique de la science fiction et de l
122. sent par l utilisation d embrayeurs ou shifters Dans une phrase les embrayeurs sont les mots dont le contenu informatif et narratif est vide et qui servent signaler la situation d nonciation En g n ral il s agit des pronoms personnels je vous nous qui signalent le fait que le message est un rapport entre un locuteur et un r cepteur L effet d adresse et d identification propre aux embrayeurs est exploit par Kruger la fois pour mimer la force publicitaire et pour interpeller You are not yourself Our prices are insane ou You are a captive audience reproduisent le choc psychique de la publicit tout en cr ant un flottement de sens dans lequel chacun doit trouver une place f Ainsi le Our prices are insane Nos prix sont fous de Kruger mimant un slogan choc peut une fois d li de toute intention de vente la fois d noncer la vie ch re laquelle le consommateur est soumis mais aussi le prix d risoire auquel les citoyens vendent This ls Not an Advertisement Times Square New York 1985 Photographie Pamela Duffy leur force de travail c est dire leur temps de vie Le pronom possessif nos peut ainsi renvoyer soit au commer ant qui tente d imposer son produit dans un enthousiasme feint fou soit au consommateur et citoyen mettant en vente son existence Media Eyes de Muntadas et son texte Qu est ce que nous regardons cr e
123. sur des mois parfois des ann es 1 Dictionnaire de l art moderne et contemporain Paris Hazan 2009 p 557 2 Robert Morris Antiform Artforum vol VI n 8 avril 1968 trad en francais in Irving Sandler Le Triomphe de l art am ricain t Il Les Ann es soixante Paris ditions Carr p 335 3 Voir approfondir l exposition dans le pr sent dossier p 32 4 Art sociologique in Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 P 54 5 Dictionnaire de l art moderne et contemporain op cit p 47 6 Voir Claire Moul ne Art contemporain et lien social Paris ditions Cercle d Art 2007 p 20 7 Voir les catalogues respectifs de ces deux expositions Esther Shalev Gerz Ton image me regarde Paris ditions du Jeu de Paume Lyon Fage ditions 2010 et Ai Weiwei Entrelacs Paris ditions du Jeu de Paume G ttingen Steidl 2012 voir galement les dossiers ensei gnants de ces expositions en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume 8 Daina Augaitis Muntadas Entre in Muntadas Entre Between Barcelone Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia Paris ditions du Jeu de Paume p 8 rep res 15 rep res uvres in situ et interventions dans l espace public M me si chacune des tapes reste fermement contr l e par Muntadas l uvre se fait en collaboration el
124. t de travailler par croquis et ou en photographie sur la modernit de la ville et la mobilit de comparer les plans d une m me ville ou d un m me quartier diff rentes poques d interroger les adultes sur ce qui a chang dans la ville le paysage depuis leur jeunesse de d crire leur parcours au sein de l cole ou entre la maison et l cole afin de comprendre ce qu est une repr sentation et de mettre en pratique les op rations les notions les techniques et le vocabulaire sp cifique qui s y rattachent f Lors d un parcours dans la ville rep rer les l ments les signes les marquages le mobilier urbain qui organisent favorisent ou limitent nos d placements dans la ville f Dons le quartier de l tablissement scolaire photographier un paysage urbain comprenant des signes des symboles des textes panneaux indicateurs informations vitrines publicit s En intervenant directement sur le tirage papier la gouache ou sur cran l aide d un logiciel de traitement de l image effacer tous les signes par un aplat de couleur un gris si l image est en noir et blanc ou un motif peint ou coll tout en conservant les cadres dans lesquels ils se trouvent cadres des panneaux des vitrines marge des affiches Donner un titre ou une l gende la photographie L exercice peut tre suivi d une r flexion sur les interventions pratiqu es dans les photographies par Heidi Wood http he
125. t de S o Paulo Zona Leste onze plaques en bronze dont l aspect formel rappelle les plaques comm moratives marquant un fait historique important Mais ici les plaques comm moraient des d cisions urbanistiques qui se sont r v l es d sastreuses et ont abouti la situation actuelle de d saffection de ruine et de perte d identit des zones am nag es Des l ments compl mentaires ont t r alis s pour accompagner l intervention dition de onze cartes postales des lieux comm mor s et mise en ligne d une page web qui documentait le projet et permettait de signaler des cas similaires ceux d nonc s dans d autres villes Experiencias subsensoriales acciones y actividades 1971 1973 EXPERIENCIA 1B Vilanova de la Roca 1971 Photographie Dario Grossi V Territoire de la peur Cette constellation r v le comment se construit la peur dans le domaine public et surtout comment les questions li es la vie priv e l identit et au langage sont ancr es dans la nature m me et les sources de la manipulation et de la domination I Cercas Cl tures 2008 Kent Gallery New York 12 photographies num riques couleur Courtesy de la Galer a La F brica Madrid S rie de photographies de la ville de S o Paulo qui montre l iconographie s curitaire de l architecture urbaine murs grillages barri res syst mes de s curit etc ainsi que sa valeur conomique et de placement illustrant le s
126. talogues livres autocollants revues journaux affiches photographies cartes postales et banderole S rie de propositions qui questionnent les formes de manipulation et de m diation l uvre dans les processus d information invitant le public s engager et participer Le fil conducteur de ce travail est la phrase Warning Perception requires involvement Attention percevoir n cessite de s engager traduite de mani re plus ou moins litt rale dans diff rentes langues et sur divers supports et m diums affiches autocollants encarts dans la presse fa ades vitrines etc I On Translation La mesa de negociaci n Il On Translation La Table de n gociation II 2005 Pavillon espagnol 51 Biennale de Venise Table en bois m thacrylate s rigraphi clairage et livres Courtesy de la Galer a Joan Prats Barcelone Installation compos e d une table circulaire fragment e en dix parties gales dont le dessus pr sente un ensemble de documents cartographiques r tro clair s sur la production et la consommation de la culture l conomie la technologie et les communications Les pieds de la table sont cal s avec des piles de livres dont le dos laisse voir des titres galement li s aux processus de mondialisation de la culture Il Lieux de spectacle Cette constellation explore l id e d une architecture de l enfermement essentiellement travers le stade qui est l un des principaux cata
127. te intervention se d marquait d uvres prenant l architecture comme cadre et non comme mat riau de d part au point de cr er des d bats et des oppositions parmi les artistes l uvre fut install e mais finalement retir e Ce glissement de la peinture vers l espace r el avec des affiches des b ches et des constructions permet Buren d intervenir dans les espaces institutionnels et publics En 1068 il engage notamment des hommes sandwichs pour d ambuler devant le parvis du mus e d Art moderne de la Ville de Paris cr ant ainsi un face face entre des moyens artistiques peinture mus e et des moyens m diatiques publicit diffusion dans la rue dans le but d exister et d agir publiquement Les Hommes Sandwichs de Buren peuvent tre consid r s comme une action mi chemin entre l in situ concentr e sur la sp cificit du parvis comme lieu interm diaire et une intervention ouverte et exportable d autres contextes Si le concept d in situ insiste sur l ici et maintenant de l uvres il peut tre largi la prise en compte de tout espace public mais aussi de toute situation sociale Ainsi emplacements physiques institutions ou encore m dias deviennent le contexte et le mat riau potentiels de l action artistiquef Cette ouverture du champ de l art entra ne tr s souvent des implications politiques Car l art se place alors sur un registre de concurrence avec les autres moyens de communication large dif
128. terrain qu elles pensent inventent r vent et s alarment Elles cherchent rep rer les continuit s et discontinuit s au niveau de l image entre la production des magazines et celles de la t l vision Elles suivent les journalistes dans leur lutte quotidienne avec les exigences impos es par la temporalit t l visuelle Elles manipulent la relation al atoire entre informatique et contenu d information et entretiennent le flux pulsatif d une programmation qui ne conna t jamais l arr t Elles explorent la contiguit de certains espaces salon studio de production r seaux lectroniques et esquissent un univers mat riel fait d architectures et d espaces m diatiques d espaces publics construits autour des figures impos es de l actualit m diatique Elles tirent hors de l ombre les collectifs de cr ateurs dont les noms d filent au g n rique si vite que nous sommes saisis du sentiment hallucinatoire d une continuit m diatique de 28 approfondir l exposition On Translation El aplauso 1999 Laboratorio Arte Alameda Ciudad de M xico Photographie Magdalena Martinez Franco la certitude que les m dias comme le temps lui m me ne s arr teront jamais C est l un univers o l importance des moyens mis en uvre dans la production m diatique va de pair avec un usage socialement contraint Le constat d une diffusion massive et en ce sens d mocratique est contrebalanc par la questi
129. tificielle d une ampoule lectrique qui appara t dans la partie sup rieure et la flamme d une bougie plac e en dessous I Regarder Voir Percevoir 2009 2012 Jeu de Paume Paris Lampes et lettres adh sives d coup es Courtesy de la Galer a Joan Prats Barcelone Intervention dans laquelle trois lampes de bureau pos es sur une tablette clairent de pr s la mani re de lampes d interrogatoire ou de projecteurs de t l vision les mots regarder voir et percevoir IV Espaces publics Dans les uvres de cette constellation Muntadas interroge la nature de l espace public et montre les int r ts politiques et conomiques qui rivalisent pour tenter d imposer des mod les urbains exclusifs Il porte galement son attention sur la mani re dont la m moire et les l gendes urbaines se construisent et dont l histoire s inscrit dans l espace public I This Is Not an Advertisement Ceci n est pas une publicit 1985 New York Agrandissement photographique d une image de l intervention originale Invit par le Public Art Fund pour r aliser une intervention sur le grand panneau lumineux de Times Square au cosur de Manhattan Muntadas a intercal entre les publicit s diffus es habituellement sur cet espace les phrases contradictoires this is not an advertisement ceci n est pas une publicit this is an advertisement ceci est une publicit ainsi que les mots subliminal fra
130. tique et culmine dans l inclusion des tapes qui pr sident son laboration l id e et la conception l atelier la fabrication des outils d velopp s en aval pour permettre sa r ception mise disposition d informations pour le spectateur et d un texte qui devance la critique d art ainsi que la mise en relation de ces donn es respectives enregistrement et archivage L id e que l uvre soit constitu e du mouvement qui l anime peut tre pouss e jusqu la disparition de sa mat rialit au profit d une action comme lorsque Morris propose au Whitney Museum of Art de New York en 1969 de lui confier le budget destin son exposition afin de le faire fructifier en bourse et ce en lieu et place de la manifestation ce projet demeure non r alis La trajectoire de l artiste allemand Hans Haacke est embl matique de la transformation de certaines positions issues de le process art au cours des ann es 1970 et 1980 On doit Haacke quelques unes des uvres les plus connues du pro cess art Condensation Cube 1965 est un cube en plexiglas herm tiquement ferm contenant une petite quantit d eau qui change constamment d tat et de configuration selon les conditions atmosph riques et la pr sence des spectateurs L installation Blue Sail 1964 1965 est constitu e d un ventilateur qui orient vers un l ger tissu bleu accroch par des fils aux murs de la pi ce dessine et redessine sans cesse la forme du voile ondulant tant q
131. tivation qu il adresse r guli rement depuis 2004 des employeurs en r ponse des annonces consult es dans la presse d taillant les motivations qui le poussent ne pas postuler ses uvres s approprient souvent le vocabulaire les m canismes et modes op ratoires des secteurs d activit qu elles investissent pour mieux en mettre jour les dogmes les d rives et in fine la vacuit Adoptant sciemment la posture de l individu confront des pans entiers de la soci t qui bien des gards se retrouvent d shumanis s Julien Pr vieux d veloppe une strat gie de la contre productivit Christophe Gallois conservateur du Mudam Luxembourg dans le portfolio de l artiste en ligne sur http www previeux net pdt Portfolio _ JulienPrevieux paf Une s lection de ces lettres est en ligne sur le site internet de l artiste http www previeux net pdf non_motivation paf et elles ont t publi es dans leur int gralit in Julien Pr vieux Lettres de non motivation Paris La D couverte 2007 Espaces publics et territoires urbains observations et explorations Dans le travail de Muntadas l espace public repr sente un v ritable observatoire de situations contradictoires o les int r ts politiques et conomiques se heurtent des d bordements en tout genre pour la plupart issus de la r sistance face des mod les urbains impos s Se livre ainsi l int rieur de l espace public une s
132. u de Paume http blowup space com historical 10 Voir Pierre Bourdieu Hans Haacke Et pourtant vous tiez vainqueurs in Libre change Dijon Les presses du r el Paris ditions du Seuil 1994 p 82 rep res 17 wE RONE NE MESE INEA LERRET approfondir l exposition Afin de contextualiser et d largir une s rie de notions centrales dans l uvre de Muntadas la seconde partie de ce dossier explore deux th matiques sous forme de propositions d analyse et de d veloppement Crise des espaces publics et Art et espaces m diatiques La premi re section s attache explorer des ph nom nes urbains infl chis par les rapports de discordance entre l espace physique et l espace social Depuis la Seconde Guerre mondiale la question de l urbanisme se trouve au c ur des pr occupations politiques Planification privatisation de quartiers profusion des voies de communication paradoxalement peu favorables la vie publique l ampleur des quipements industriels a fait de l espace public un artefact social en continuelle tension Prolongeant ces probl matiques sur un autre terrain la deuxi me section aborde les strat gies mises en uvre par les artistes contemporains face aux m dias Muntadas consolide en effet ses positions et sa m thode au tournant des ann es 1970 et 1980 alors que dans le domaine artistique l appropriation des moyens institutionnels et m diatiques da
133. u il reste allum C est la fin des ann es 1960 que Haacke exprime sa lassitude l gard d un art riche esth tiquement mais d pourvu de r percussions sociales Il s inscrit alors dans l h ritage fortement politis de l artiste dada ste John Heartfield concepteur d affiches et de couvertures de magazines politiques dans les ann es 1930 et 1940 en r utilisant le principe du photomontage issu des avant gardes de cette poque Haacke aspire r activer ce passage de l activit artistique l engagement Son travail s inscrit d sormais dans le cadre de ce qu on a pu appeler le simulationnismes et plus pr cis ment au sein de la critique institutionnelle Comme d autres le travail de Hans Haacke vise non plus s extraire de la sph re des insti tutions mais y installer un contre champ id ologique cette fois ci de l int rieur Le contexte de l art devient son contenu et c est l organisation du domaine culturel qui est alors pris comme mati re premi re Reste c l bre son projet d exposition au Guggenheim Museum de New York Shapolsky et al Manhattan Real Estate Holdings Real Time Social System as of May 1 1971 annul au dernier moment dans lequel il pr voyait d exposer de mani re tr s document e des liens peu flatteurs entre la Guggenheim Foundation et la sp culation immobili re New York La connexion entre le process art dont rel vent les uvres de Hans Haacke et son travail ult rieur
134. uestion soulev e par le projet pour r unir des Pr OS INS Muntadas Architektur R ume Gesten 1991 Galerie Brigitte March Stuttgart Courtesy de la Galerie Brigitte March Stuttgart documents photographies objets journaux lesquels vont initier la production d au res documents stickers vid os livres dans un style documentaire ou non Ces extensions que certains artistes ayant d but leur activit dans le champ des pratiques d mat rialis es la fin des ann es 1960 et au d but des ann es 1970 utilisaient d j des m canismes qui se rapprochaient des m thodologies archivistiques La notion d archive est tr s pr sente dans le travail de Muntadas depuis ses d buts avec des projets aussi marquants que On Subjectivity 1978 mais aussi des propositions qui refl tent de mani re paradigmatique diff rentes approches de l id e de processus et de traitement comme c est le cas dans The File Room 1994 Cependant l approche critique des archives a pris chez Muntadas diff rentes formes que l on pourrait r partir selon quatre grandes lignes d analyse la premi re interpr te les archives comme un syst me permettant d articuler des structures complexes de collaboration la deuxi me explore et interroge les syst mes de classement en sachant que tout m canisme d ordonnancement est en m me temps un filtre la troisi me examine la valeur du document ses caract ristiques et ses s
135. ur la modernit weimarienne Paris La D couverte 2008 I Gustave Le Bon Psychologie des foules 1805 Paris Presses universitaires de France 2003 Antonio Neck Judith Rever Fabrique de porcelaine Pour une nouvelle grammaire du politique Paris Stock 2006 I Celeste OtaiQuAGA Megalopolis Contemporary Cultural Sensibilities Minneapolis University of Minnesota Press 1992 Irit Rocorr Terra Infima Geography s Visuel Culture Londres Routledge 2001 Aldo Ros L Architecture de la ville Gollion Infolio 2001 F Paul Yonner Jeux modes et masses Paris Gallimard 1085 f Dreamlanas Des parcs d attractions aux cit s du futur Paris Centre Pompidou 2010 f Fantasmapolis la ville contemporaine et ses imaginaires Rennes Presses universitaires de Rennes 2005 J Mutations Barcelone Actar Bordeaux Arc en r ve 2000 II Photographies l uvre Enqu tes et chantiers de la reconstruction 1945 1958 Paris ditions du Jeu de Paume Cherbourg Octeville Le Point du Jour 2011 Art et espaces m diatiques I Vangelis ATHANASSOPOULOS La Publicit dans l art contemporain Esth tique et postmodernisme Paris L Harmattan 2000 Vangelis ATHANASSOPOULOS La Publicit dans l art contemporain Il Sp cularit et conomie politique du regard Paris L Harmattan 2010 I Hakim Bey TAZ zone autonome temporaire Paris L clat 1997 Il Raymond Beuour L Entre Images photo cin ma vid o
136. urbaine de certains pays d velopp s comme le Royaume Uni ou les tats Unis Mike Davis dans son ouvrage Au del de Blade Runner revient sur le mod le californien de planification profond ment marqu par les meutes raciales du XX si cle Outre la construction des lotissements acc s restreint et la g n ralisation de la vid osurveillance Davis d crit dans quels termes sont d sormais consid r s les espaces publics les plus banals mais aussi les figures qu on y trouve habituellement Les repr sentants de la police ont exerc des pressions suivies d effet contre l quipement en toilettes publiques des sc nes de crime selon eux et les tol rances accord es aux marchands de rue ils font le guet pour les dealers de drogue De m me les meutes ont fourni aux d partements de police de banlieue un pr texte pour prendre une part plus active dans les probl mes de planification et d am nagement urbain Par exemple Thousand Oaks une zone d favoris e l agent de liaison du sh rif aupr s de la commission de planification a persuad la ville que le refus de construire des nouvelles promenades tait une priorit de la lutte contre la criminalit Davis d signe cette politique de retranchement et ses cons quences comme une 24 approfondir l exposition cologie de la peur Les constantes de cette politique l chelle mondiale sont tr s proches des donn es sur lesquell
137. useum of the Arts de New York lui consacrent une exposition en 2011 bibliographie s lective EMuntadas Between the Frames transcription des entretiens Bordeaux CAPC mus e d Art contemporain 1994 EMuntadas Between the Frames The Forum Bordeaux CAPC mus e d Art contemporain 1994 EMuntadas Media Architecture Installations sous la dir de Muntadas avec la collaboration d Anne Marie Duguet Interom Paris Centre Pompidou 1999 EMuntadas On Translation Das Museum Berlin Revolver 2003 Vuntadas La Construccion del miedo y la perdida de lo publico Grenade Diputaci n de Granada 2008 I Vuntadas Entre Between Barcelone catalogue anglais livret texte francais Actar Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a Paris ditions du Jeu de Paume 2012 ceuvre en ligne Il The File Room 1904 http ncac org site Internet de la Coalition nationale contre la censure Etats Unis Parcours de l exposition Organis e par le Jeu de Paume en collaboration avec le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sof a de Madrid Entre Between retrace la prolifique carri re de Muntadas Le titre de l exposition voque le fait de se trouver dans une position interm diaire ou l g rement d cal e position adopt e par l artiste pour aborder des th mes culturels et politiques cl s de notre poque Son corpus de travail sert de cadre un discours sur les syst mes visibles et inv
138. uve le principe d assemblage d l ments h t rog nes en vue d une fonction pr cise dispositifs d exploration par exemple en m decine de signalisation par exemple pour r guler la circulation de surveillance de loisirs d habitation Cette approche permettra des l ves plus jeunes de mieux cerner cette notion On peut aussi prendre la classe et son fonctionnement comme objet d tude f Dons le cadre des cours il appartientra aux enseignants d imaginer des situations pratiques ou des approches th oriques pour aborder la notion d espace sous l angle de sa pr sentation bidimensionnelle tridimensionnelle de son organisation construction composition d composition recomposition de sa mise en sc ne de sa hi rarchisation de sa densit compression dilatation HA partir du protocole d tude et d observation propos par Muntadas dans son uvre Projecte Proyecto Project 2007 proposer aux l ves une tude du dispositif de la salle de classe l cole au coll ge ou au lyc e Il s agit de s int resser l espace en s interrogeant sur sa r partition et sa gestion disposition du mobilier en U ou face l enseignant etc au groupe humain en questionnant la place et les fonctions de chacune des personnes constituant le groupe et le groupe lui m me Quel type de communaut Quel type de fonctionnement officiel d l gu de classe 2 Quels sont les l ments qui constitu
139. veler la fois l exp rience de la sculpture et celles de l espace r el du paysage du territoire ou de l environnement C est aussi une certaine recherche d autonomie que ces artistes poursuivent en remettant en cause les multiples contraintes spatiale et conomique mat rielle et sociale de leur action esth tique L uvre d art comme objet d change dans un cadre conomique est ainsi cart e Lucy Lippard et John Chandler ont pu parler durant cette p riode de d mat rialisation de l uvre d art dans un texte rest c l bre The Dematerialization of Arts Il est signaler cependant que l instar des actions et des exp riences subsensorielles men es par Muntadas dans les ann es 1070 les uvres du land art ont rejoint les institutions classiques par le biais de documents qui destin s garder la trace d activit s ph m res trouv rent une place et un statut au sein de collections publiques ou priv es De nombreuses pratiques apparent es comme celles du body art ont connu la m me volution Les artistes du body art font de leur corps le mat riau de l uvre et leurs performances sont con ues comme des exp riences imm diates avec ou sans spectateurs C est donc avec la g n ralisation de ce type d uvres la documentation crite ou visuelle produite par les artistes autour de ces activit s qui sera diffus e par la suite Rosalind Krauss a pour sa part tudi
140. xplore d abord le lieu avant d noncer son contexte Chaque constellation replace les uvres cl s de Muntadas au sein d une configuration th matique qui inclut aussi bien es projets anciens que les r alisations r centes rendant ainsi perceptibles les id es que l artiste a d fendues tout au long de sa carri re La premi re constellation Microespaces rassemble es uvres qui telles les actions et interventions de Muntadas dans les ann es 1970 font du toucher de odorat et du go t les guides d une exploration intime du corps de l individu et de son environnement Elle regroupe aussi quelques pr cieuses pi ces contenu autobiographique notamment celles qui voquent ses voyages et ses r flexions sur la mort Paysage m diatique r unit le corpus d uvres le plus important de l artiste les films et vid os sur support simple ou multiple travers lesquels il explore la circulation de l information dans les m dias d construisant les proc dures et les messages d un univers qui englobe aussi bien la publicit que l institution du journal t l vis parcours de l exposition 7 Le propos s amplifie dans Spheres du pouvoir qui regroupe des uvres o l analyse du pouvoir tel qu il sous tend notamment la politique l conomie et la religion se fait plus fine encore Les uvres d Espaces publics explorent la nature de l espace public dans les villes Elles interrogent la constitution de la m moire
141. ygne et de Rimbaud dans Ville les architectes modernes n ont su que faire des monuments Ils s rigeaient leurs yeux en t moins g nants voire en spectres d tats pass s ou en traces inertes de la superstition en figures dilu es par le tourbillon de la nouveaut ou d vor es par l indiff rence de la vie m tropole Alors que dans le projet positiviste moderne on pr conisait leur destruction ou leur suppression d autres ont compris de Georg Simmel et Walter Benjamin aux architectes de l expressionnisme ou plus r cemment d Adorno et Paul Ric ur des architectes comme Aldo Rossi en Europe et Robert Venturi en Am rique du Nord crise des espaces publics 25 aux c t s de critiques de la ville comme Jane Jacobs que les monuments pouvaient encore avoir leur place ne f t ce que sous des formes de substitution d inspiration freudienne telles que la consolation la blessure la compensation le deuil etc ou dans des symboles oubli s entrelac s avec les tensions entre l universel et le particulier Que l on soit inond par les consolations de tardives illusions substitutives ou mus par des convictions on a du mal se soustraire dans les retrouvailles avec les monuments une ambivalence qui balance entre le retour du refoul et le sentiment de dissolution entre la m moire du pass et l vanescence du pr sent En tout cas je crois que l attention qu on leur pr te de nos jours s inscrit dans la r cup r

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