Samedi 30 avril Forum : John Cage et l`œuvre ouverte Forum : John
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1. 17h30 concert Karlheinz Stockhausen Klavierst ck XI Premi re ex cution John Cage Music of Changes Livres et III Karlheinz Stockhausen Klavierst ck XI Deuxi me ex cution Pierre Boulez Sonate n 3 Paavali Jumppanen piano Enregistr par France Musique ce concert sera diffus le lundi 30 mai a 20h Karlheinz Stockhausen 1928 2007 Klavierst ck XI Composition 1956 Cr ation le 22 avril 1957 New York par David Tudor diteur Universal Edition Dur e environ 14 minutes La partition du Klavierst ck XI 1956 de Stockhausen se pr sente sous la forme d une feuille de 53 x 93 cm sur laquelle figurent 19 s quences irr guli rement espac es Au dos sont donn es les prescriptions suivantes L interpr te regarde la feuille sans aucune intention et commence par le groupe qu il a remarqu tout d abord il le joue dans n importe quel tempo l exception des notes crites en petit n importe quelle intensit de d part n importe quel mode d attaque Lorsque ce premier groupe est termin il lit les indications de jeu qui suivent pour le tempo l intensit le mode d attaque et les applique n importe lequel des autres groupes sur lequel s est port son regard sans aucune intention L indication continuer de groupe en groupe sans intention signifie que l interpr te ne doit jamais lier d lib r ment certains groupes entre eux ni en laisser d autres s par s Chaque groupe2. tre consid r s comme corr latifs Ainsi loin d appr hender le d sordre comme le contraire de l ordre de m me que le bruit ne saurait tre pos comme le contraire du son musical Cage tendra t il plus volontiers l envisager comme une forme d ordre particuli rement complexe et qui chappe en partie notre entendement ou notre logique formelle Lorsqu il fait appel des proc d s de hasard pour d terminer la nature du mat riau musical et son organisation Cage rend en quelque sorte sa personnalit de compositeur aussi transparente que possible m me si dans le cas de Music of Changes la fonction de l interpr te diff re peu de celle qui lui est traditionnellement d volue la notation tant int gralement fix e Si l on peut observer une visualisation des valeurs de dur e un espace de 2 5 cm correspondant en effet la dur e d une noire la notation n en est pas moins stricte pour autant la position de chaque son dans le temps pouvant tre tr s pr cis ment valu e en fonction de la situation qu il occupe sur la port e La partition se pr sente en effet comme une sorte de flux continu la mani re du d filement d une bande magn tique mais qui s acc l re et se ralentit selon les indications de tempo les changements temporels marquent les phases successives de la structure rythmique Le pianiste doit s inscrire de son mieux dans le fil de ce d roulement Cage constate pourtant assez rapidement qu en prat
3. est susceptible d tre encha n aux 18 autres de telle sorte qu il peut tre jou avec chacun des tempi intensit s et modes d attaque Lorsqu un groupe se termine par un point d arr t la longueur du point d orgue d pend du temps de lecture des indications de jeu concernant le groupe suivant Si un groupe se termine par le mot lier il faut faire r sonner la note ou l accord final aussi longtemps que dure la lecture des indications de jeu s appliquant au groupe suivant Si l on parvient un groupe pour la deuxi me fois il faut se r f rer des indications entre crochets qui concernent les transpositions une ou deux octaves plus haut ou plus bas s par es chaque fois pour la port e du bas et celle du haut et les sons que l on peut ajouter ou retrancher Si l on parvient un groupe pour la troisi me fois une des r alisations possibles de la pi ce se termine Ainsi peut il arriver que certains groupes ne soient jou s qu une seule fois ou pas du tout Stockhausen crit ce propos 19 groupes d velopp s partir d un embryon commun avec une direction temporelle sont li s la forme globale par un interpr te selon l orientation de son regard ces groupes s influencent directement Chaque groupe choisi instantan ment d termine temporellement et spatialement le caract re de celui qui lui succ de la continuit provient seulement du moment de l ex cution la musique n existe pas en dehors de sa r alisat
4. n avais pas pr par Jean Yves Bosseur 6 Boulez Pierre Alea Relev s d apprenti Paris Le Seuil 1966 pp 52 53 7 Boulez Pierre Par volont et par hasard Entretiens avec C lestin Deli ge Paris Le Seuil 1975 p 107 8 Helffer Claude propos de la Troisi me Sonate Paris Le Seuil Musique en jeu n 16 1974 p 33 11 Paavali Jumppanen Le pianiste finlandais Paavali Jumppanen est l aise sur sc ne aussi bien en tant que soliste que chambriste Son vaste r pertoire s tend de Bach aux compositeurs contemporains Ces derni res ann es il a consacr une grande partie de son temps jouer l int grale des sonates de Beethoven L int r t de Paavali Jumppanen pour la premi re cole de Vienne l am ne aussi enregistrer l int grale des sonates pour violon et piano de Beethoven avec Corey Cerovsek Cet enregistrement est r compens par un Prix du Midem dans la cat gorie meilleur enregistrement de musique de chambre de l ann e 2007 Cette saison Paavali Jumppanen joue l int grale des sonates pour piano de Mozart l Isabelle Stewart Gardner Museum de Boston mais aussi dans quatre villes de son pays natal la Finlande En 2005 son int grale des sonates pour piano de Pierre Boulez chez Deutsche Grammophon re oit plusieurs prix en France et en Allemagne et b n ficie d une critique logieuse du Guardian Cette saison il associe dans ses concerts Pier
5. s Miserere mei Deus Robert Schumann Romanzen f r Frauenstimmen op 69 Johannes Brahms Drei Ges nge op 42 lannis Xenakis Nuits Schola Heidelberg Walter Nussbaum direction Pascal Pons percussions Adam Weisman percussions gt JEUNE PUBLIC MERCREDI 18 MAI 15H L ternelle Fianc e du Dr Frankenstein Spectacle musical et cin matographique d s 8 ans VENDREDI 17 JUIN 20H30 Ivan Fedele Animus anima Johannes Maria Staud Par ici cr ation Bruno Mantovani Cantate n 1 Ensemble intercontemporain Neue Vocalsolisten Stuttgart Susanna M lkki direction Robin Meier R alisation informatique musicale Ircam gt SALLE PLEYEL MARDI 3 MAI 20H Fritz Kreisler Variations sur un th me de Corelli Ludwig van Beethoven Sonate n 5 Le Printemps Charles Ives Sonate n 4 Johann Sebastian Bach Partita n 1 George Antheil Sonate n 1 Hilary Hahn violon Valentina Lisitsa piano SAMEDI 25 JUIN 20h Arnold Sch nberg Gurre Lieder Orchestre Philharmonique de Strasbourg Czech Philharmonic Choir Brno Marc Albrecht direction Christiane Iven Tove Lance Ryan Waldemar Anna Larsson la Colombe Barbara Sukowa la Narratrice Albert Dohmen Bauer Arnold Bezuyen Klaus Narr Petr Fiala chef de ch ur gt DITIONS l ments d esth tique musicale Sous la direction de Christian Accaoui 780 pages 2011 39 We want Miles Sous la direction de Vincent Bessi res 224 pages 20
6. 09 39 gt M DIATH QUE En cho ce concert nous vous proposons gt Sur le site Internet http mediatheque cite musique fr de regarder un extrait vid o dans les Concerts Klavierst ck V de Karlheinz Stockhausen par Maurizio Pollini enregistr a la Cit de la musique en juin 2002 d couter un extrait audio dans les Concerts Ludwig van de Mauricio Kagel par Alexandre Tharaud enregistr a la Cit de la musique en avril 2005 Domaines de Pierre Boulez enregistr a la Cit de la musique en mars 2003 par l Ensemble intercontemporain Pierre Boulez direction Les concerts sont accessibles dans leur int gralit la M diath que de la Cit de la musique de consulter dans les Dossiers p dagogiques Portraits de compositeurs du XX si cle dans Rep res musicologiques La Musique allemande apr s 1945 dans les Rep res musicologiques gt la m diath que d couter avec la partition Klavierst ck V de Karlheinz Stockhausen par Aloys Kontarsky Dix Pi ces de Gy rgy Ligeti par le London Winds de lire la partition Viola de Bruno Maderna de lire Cr ation la musique d aujourd hui n est pas n e d hier de Patrick Szersnovicz crits de Klaus Huber Avant garde und Vermittlung de Reinhard Oehlschl gel A Bruno Maderna de Genevi ve Mathon Laurent Feneyrou Giordano Ferrari Editeur Hugues de Saint Simon R d
7. 2 Music of Changes extraits Livre Livre Ill Composition 1951 D dicace a David Tudor Cr ation le 1 janvier 1952 au Cherry Lane Theatre de New York par David Tudor le Book I avait t cr par lui le 5 juillet 1951 l Universit du Colorado diteur Peters New York Dur e environ 15 minutes C est en 1951 que le compositeur Christian Wolff apporte John Cage les deux volumes de l I Ching recueil d oracles de la Chine ancienne ce qui amena celui ci envisager de nouvelles techniques de composition impersonnelles c est dire bas es sur des proc d s de tirage au sort pi ces de monnaie jet de d s imperfections du papier Cage commence alors sa Music of Changes pour piano pr cis ment bas e sur les principes de cette m thode Selon lui tout comme d autres pi ces ant rieures cette partition est con ue partir d un nombre de mesures poss dant une racine carr e de telle sorte que les longues sections soient dans les m mes relations avec le tout que les sections courtes l int rieur d une unit particuli re Toutefois anciennement ces longueurs taient temporelles alors que dans les uvres r centes notamment la Music of Changes elles sont spatiales la vitesse de d placement travers l espace demeurant al atoire En fait plusieurs m thodes peuvent tre suivies simultan ment pour une m me partition Ainsi dans la Music of Changes si les proporti
8. Cecil Taylor a r volutionn le jazz en lib rant l improvisation des conventions en vigueur il est avec Ornette Coleman l un des cr ateurs du free jazz Il dit de lui m me qu il tente d imiter au piano les sauts dans l espace que fait un danseur Cette approche gestuelle conf re son jeu une infinie vari t d accents et de textures clusters avec le poing ou l avant bras glissandos rythmes ap riodiques sont notamment devenus ses signatures sonores Lui m me po te ses heures Cecil Taylor invite sur sc ne l crivain et homme de th tre Amiri Baraka de son vrai nom LeRoi Jones auteur d tudes marquantes sur le blues et militant marxiste pour la cause noire Pour leur concert les solistes de l Ensemble intercontemporain ont imagin une mani re inattendue de redonner entendre aujourd hui le concept d uvre ouverte Et si nous changions le rapport entre le public et les musiciens et m me la disposition de la salle en la vidant partiellement de ses fauteuils Laisser le choix l interpr te de l ordre des s quences qu il joue Domaines de Boulez faire intervenir l al a Maderna adopter une notation musicale relative et non plus absolue Aria de Cage autant de d marches compositionnelles qui permettent chaque interpr tation toujours unique de r v ler l tendue des possibilit s de ces uvres Il en est de m me pour les uvres de Cage Stockhausen et Boulez interpr t e
9. Roch Olivier Maistre Pr sident du Conseil d administration Laurent Bayle Directeur g n ral Samedi 30 avril Forum John Cage et l uvre ouverte Dans le cadre du cycle L uvre ouverte Du mardi 19 au samedi 30 avril LEA nova lt u Vous avez la possibilit de consulter les notes de programme en ligne 2 jours avant chaque concert l adresse suivante www citedelamusique fr John Cage et l uvre ouverte Samedi 30 avril Forum Cycle L uvre ouverte Libres explorateurs de tous les possibles laissant venir ce qui doit venir de Cage au free jazz en passant par la cam ra fixe d Andy Warhol bien des artistes ont tent de saisir l ouvert C est justement Andy Warhol qui est au centre du premier concert de ce cycle L artiste exp rimental Scanner alias Robin Rimbaud travaille sur la voix de Warhol issue de ses interviews Il fait merger des espaces vides des h sitations et des respirations n cessaires la construction parfois partir d un simple euh d un univers sonore Des images projet es accompagnent cette performance donnant voir l expression warholienne de l ennui et sa fascination du d tail Quant Dean amp Britta issus du groupe de rock ind pendant Luna ils inventent une bande son pour les screen tests auxquels Warhol soumettait ses visiteurs connus o anonymes le r sultat de deux minutes quarante tait ensuite projet au ralenti afin d en obtenir quatre Le pianiste
10. acteur en chef Pascal Huynh R dactrice Ga lle Plasseraud Graphiste Ariane Fermont Stagiaires Anna Soliman et Delphine Anquetil Imprimeur FOT Imprimeur BAF Licences n 1014849 1013248 1013252
11. er une version comme l ont fait de nombreux pianistes en raison de la gymnastique mentale tr s compliqu e que suppose la partition ne conduirait il pas fausser le sens de l ouverture et produire de nouveaux st r otypes En tant qu interpr te Claude Helffer consid re qu il existe un certain d calage entre la conception th orique mise en place par le compositeur et la r alit pratique tre capable de jouer sans pr paration n importe lequel des groupes selon les six vitesses demand es les six intensit s les six attaques possibles peut poser des probl mes difficilement surmontables De plus les enchainements doivent se travailler certains peuvent para tre plus naturels un interpr te donn d autres lui sembler d un int r t moindre Si bien que le compositeur admet en tout cas dans la conversation que l on puisse pr parer des parcours condition qu il y en ait plusieurs Stockhausen pr f re d ailleurs que l on ne parle pas de libert ce propos On a simplement la possibilit de choisir et je pense que le choix est la seule chose capable de donner de la dignit un tre humain 1 Cage John Silence Wesleyan University Press Middletown 1961 p 35 2 Helffer Claude Le Klaviersttick XI de Karlheinz Stockhausen Paris Analyse Musicale n 30 1993 p 55 3 Stockhausen Karlheinz Entretiens avec Jonathan Cott Paris Latt s 1979 p 76 John Cage 1912 199
12. erna Viola Klaus Huber Ein Hauch von Unzeit III Bruno Maderna S r nade pour un satellite Dieter Schnebel Visible Music Francesco Filidei Toccata Mauricio Kagel Ludwig van Pierre Boulez Domaines version int grale Solistes de l Ensemble intercontemporain Clement Power direction Val rie Philippin voix Fr d ric Stochl mise en forme DU MARDI 19 AU SAMEDI 30 AVRIL SAMEDI 30 AVRIL 11H CONCERT DUCATIF Sc ne ouverte uvres de John Cage Bruno Maderna Karlheinz Stockhausen Solistes de l Ensemble intercontemporain Clement Power direction Val rie Philippin voix Fr d ric Stochl mise en forme SAMEDI 30 AVRIL 15H FORUM John Cage et l uvre ouverte 15h projection Archives de John Cage comment es par Jean Yves Bosseur 16h table ronde Anim e par Philippe Alb ra Avec la participation de Carmen Pardo Salgado Jean Yves Bosseur Laurent Feneyrou musicologues 17h30 concert Karlheinz Stockhausen Klaviersttick XI Premi re ex cution John Cage Music of Changes Livres et III Karlheinz Stockhausen Klaviersttick XI Deuxi me ex cution Pierre Boulez Sonate n 3 Paavali Jumppanen piano SAMEDI 30 AVRIL DE 15H A 18H45 Amphith tre 15h projection Archives de John Cage comment es par Jean Yves Bosseur 16h table ronde Anim e par Philippe Alb ra Avec la participation de Carmen Pardo Salgado Jean Yves Bosseur Laurent Feneyrou musicologues
13. ion sonore Mobile cette partition l est incontestablement mais peut on parler pour autant d uvre ouverte comme le propose Umberto Eco m me si sa mise en forme ne d pend pas d une logique de d veloppement lin aire Toutes les propri t s du son sont d termin es Tout au plus peuvent elles donner lieu des transpositions de registre ou de tempo Seule la forme globale reste soumise au choix de l interpr te Justement selon Stockhausen c est bien la variabilit de la forme qui permet de qualifier une uvre d ouverte de faire percevoir sa mobilit et ce d s la premi re coute puisqu elle ne se d veloppe pas lin airement vers une fin Pourtant d apr s le mode d emploi du Klavierst ck celui ci devrait dans la mesure du possible tre jou deux fois ou plus dans un m me programme Cette prescription n est elle pas une mani re de confirmer que l uvre est destin e bouger une ex cution unique de celle ci ne serait elle pas suffisante pour d voiler sa nature mobile Cette variabilit permet certes de remettre en question la fixit de l uvre dans une seule forme en rendant possible chaque ex cution une nouvelle morphologie de la continuit selon l expression de Cage Si dans cette uvre la fonction de l interpr te est de donner une forme encore celui ci doit il pouvoir parcourir en virtuose les diff rents groupes avec une incontestable dext rit Fix
14. iquant ce type de notation il enferme litt ralement l interpr te m me si la fin de l introduction la partition il crit II pourra appara tre de nombreux endroits que la notation est irrationnelle dans de tels cas l interpr te doit agir comme bon lui semblera La prochaine tape de sa d marche consistera donc assouplir les rapports que l instrumentiste entretient avec la partition Le recours des m thodes de composition impersonnelle le rapproche par ailleurs cette poque de Pierre Boulez ce qu atteste leur correspondance leurs divergences futures viendront du r le que Cage attribue aux proc d s de hasard rejet s par Pierre Boulez parce que celui ci y verra une forme de d mission de la part du compositeur face a ses responsabilit s cr atrices Pierre Boulez 1925 Troisi me Sonate pour piano 1 Formant 2 Trope Parenth se Glose Commentaire Texte 2 Formant 3 Constellation M lange points et blocs Points 3 Blocs Il Points 2 Blocs Points 1 Composition 1956 1957 Cr ation 25 septembre 1957 lors des Cours d t de Darmstadt par Pierre Boulez dans une version provisoire Effectif piano diteur Universal Edition Dur e environ 20 minutes Dans le premier chapitre de son ouvrage L Euvre ouverte Umberto Eco fait figurer la Troisi me Sonate de Boulez aux c t s de la Sequenza I de Berio du Klavierst ck XI de Stockhausen et de Scambi de Pousseur l e
15. ons structurelles sont strictement d termin es par contre le tempo qui influe sur la forme et le choix des hauteurs associ pour Cage ce qu il appelle la m thode sont pour leur part soumis au tirage au sort La disposition 8 par 8 des mat riaux sonores est elle m me en liaison avec le nombre 64 qui correspond pr cis ment l ensemble des hexagrammes de la m thode Ching La structure est envisag e comme une mani re de r ceptacle capable d accueillir des mat riaux quels qu ils soient bruits sons silences gestes mots conform ment une discipline qui d s lors qu elle est accept e accepte tout en retour Il semble manifeste que Cage ne pose plus seulement la question de l ind termination au niveau du mat riau sonore comme il avait pu le faire partir du piano pr par ou de sources lectro acoustiques mais celui de l acte m me de composition D ailleurs a t il jamais cherch poser d lib r ment un tel probl me Il semble qu il faille rester tr s prudent dans les termes que l on emploie au sujet de la d marche de Cage Toute r flexion qui revient la situer sous la forme d une dialectique hasard ordre 4 Cage John Correspondance avec Pierre Boulez Paris Christian Bourgois 1991 p 168 5 Cage Lecture on Nothing Silence Wesleyan University Press Middletown 1961 p 111 d termination ind termination para t trop sch matique et restrictive Cage n a certainement
16. pas l ambition de produire du hasard tout prix Sa d marche vise plut t poser des questions se laisser orienter par le cours des v nements m me s il semble favoriser la chance pour que de tels v nements se produisent Et ce qui surviendra la suite des op rations de hasard ne manquera pas d chapper toute tentative de classification et de pr vision car s il agit ainsi n est ce pas pour mettre nu des cons quences qu il ne pouvait pr voir au d part Encore faut il tre apte pressentir si telle ou telle m thode de hasard est susceptible d apporter des r ponses positives pour la d marche musicale en cours et surtout savoir poser les questions ad quates On n insistera jamais assez sur le fait que les op rations de hasard sont li es pour Cage une forte discipline Loin d tre une abdication face au travail de composition et aux responsabilit s qu il implique le recours au hasard n limine ni la rigueur ni le choix et le choix r side justement dans la nature des questions pos es par le compositeur La position de Cage n est g n ralement ni simple affirmation ni pure n gation mais tient simultan ment des deux De m me pour le philosophe am ricain Henry David Thoreau le oui et le non sont des mensonges la seule vraie r ponse instable et mouvante est quelque part entre les deux Pour Cage composer consiste partir du 1 pas du 2 car les oppos s sont des parties de l unicit et devraient
17. re Boulez Karlheinz Stockhausen et John Cage Paavali Jumppanen a tudi l Acad mie Sibelius en Finlande et l Acad mie de Musique de B le en Suisse dans la classe de Krystian Zimerman En 2001 ses d buts New York la 92nd Street Y l occasion d un concert Jeunes Artistes sont tr s applaudis depuis il se produit r guli rement aux tats Unis mais aussi dans les plus grandes salles europ ennes Il joue en Australie en tant que soliste avec l Orchestre Symphonique de Melbourne mais galement avec la plupart des grands orchestres europ ens Il travaille r guli rement avec l Orchestre Symphonique de la BBC Londres au printemps 2010 par exemple il interpr te le Concerto pour piano de Grieg sous la direction de Jiri Belohlavek 12 france musique Concert enregistr par France Musique Et aussi gt CONCERTS MERCREDI 18 MAI 20H Cin concert Metropolis Film de Fritz Lang Musique de Martin Matalon Ensemble intercontemporain Jean Micha l Lavoie direction MARDI 31 MAI 20H Mauricio Kagel Mare Nostrum Ensemble 2e2m La P niche Op ra Pierre Roullier direction Dominique Visse haute contre Vincent Bouchot baryton Mireille Larroche mise en sc ne Roland Roure d cors installation Dani le Barraud costumes VENDREDI 10 JUIN 20H30 Guillaume Dufay Motet Ecclesiae militantis Fr d ric Durieux Sammlung cr ation Josquin des Pr
18. s la s rie de base et ses d riv s les blocs en rouge celles o la s rie se transforme en agr gats Ces parties constituent en quelque sorte une grille d initiatives pour l interpr te orient par un r seau de fl ches Trope o se reconna t une r f rence l ornementation gr gorienne comprend une partie intitul e texte o sont expos es une s rie de douze sons en valeurs longues ainsi que des variations qui se d roulent tout autour d elle mat riau r introduit ult rieurement dans Glose comme pour souligner la circularit de la forme Parenth se et Commentaire pr sentent deux types de structure les unes rigoureusement crites obligatoires les autres plus libres pos es comme facultatives La d marche de Boulez vise en d finitive concilier les apports de deux mani res de vivre la musique la premi re consistant tenter d en fixer le d roulement aussi pr cis ment que possible 10 la seconde laisser p n trer ce qui en raison de sa nature ph m re rel ve de l impr visible et du spontan Partant d un sigle initial principiel aboutissant un signe exhaustif conclusif la composition arrive mettre en jeu ce que nous recherchions au d part de notre d marche un parcours probl matique fonction du temps un certain nombre d v nements al atoires inscrits dans une dur e mobile ayant toutefois une logique de d veloppement un sens global dirig des c s
19. s lors du dernier concert du cycle par le jeune pianiste finlandais Paavali Jumppanen connu notamment pour son int grale des sonates de Boulez John Cage compose en effet sa Music of Changes en utilisant un livre d oracles chinois le Ching pour tirer au sort chacun des param tres musicaux hauteurs dur es dynamiques tempo Boulez qui rencontre Cage Paris la fin des ann es quarante et entretient avec lui une longue correspondance qui durera jusqu en 1954 crit sa Troisi me Sonate en 1956 Dans ce labyrinthe plusieurs circuits l interpr te a la libert d emprunter des bifurcations surveill es La m me ann e Stockhausen compose son Klavierst ck XI dans lequel le pianiste peut circuler sa guise entre dix neuf fragments dispos s sur une page MARDI 19 AVRIL 20H Premi re partie Warhol s surfaces Scanner Deuxi me partie 13 Most Beautiful Songs for Andy Warhol s Screen Tests Dean amp Britta Michael Dean Wareham chant guitare Britta Phillips chant basse claviers Matthew Sumrow claviers guitare Anthony LaMarca basse guitare samples batterie MERCREDI 20 AVRIL 20H Diction amp Contra diction Cecil Taylor conception piano et po sie Amiri Baraka po sie et texte JEUDI 28 AVRIL 20H Les uvres ou extraits seront interpr t s dans l ordre suivant John Cage Aria Karlheinz Stockhausen Klaviersttick X Gy rgy Ligeti Dix Pi ces Bruno Mad
20. ures pouvant s y intercaler c sures de silence ou plates formes sonores parcours allant d un commencement une fin Nous avons respect le fini de l uvre occidentale son cycle ferm mais nous avons introduit la chance de l uvre orientale son d roulement ouvert Boulez compare volontiers sa partition un parcours en milieu urbain le promeneur pouvant choisir ses itin raire en privil gier certains au d triment d autres adopter l allure qui lui convient mais dans tous les cas il est bien vident que pour d couvrir une ville il faut un plan pr cis et certaines r gles de circulation Comme dans le cas du Klavierst ck XI de Stockhausen pour Claude Helffer la premi re chose faire c est de trouver les parcours possibles en t tonnant au fond il faut d abord travailler chaque s quence s par ment pour ensuite les enchainer Petit petit l on est amen articuler ensemble deux ou trois s quences o vous sentez de fa on subjective que cet enchainement est logique alors qu un autre ne vous pla t pas Vous en arrivez ainsi un certain parcours qui vous permet d aller du d but la fin de la partition Au bout de trois ou quatre essais je n ai plus eu envie de continuer satisfait du parcours que j avais Avant de jouer Constellation Miroir j ai trois itin raires dans ma t te pr vus ce qui ne memp che pas d tre parfois amen brutalement sur sc ne en faire un que je
21. xception de l uvre de Pousseur qui rel ve du domaine lectro acoustique il s agit de partitions solistes ce qui n est gu re tonnant car la plupart des compositeurs qui ont choisi de s engager dans cette voie se sont du moins dans un premier temps de pr f rence adress s des musiciens virtuoses comme les pianistes Claude Helffer Alo s Kontarsky ou David Tudor avec qui ils pouvaient entretenir des relations de complicit voire de collaboration avant d largir cette d marche des groupes instrumentaux ce qui suppose notamment toutes sortes de probl mes de coordination Sans tre inform de la d marche de Karlheinz Stockhausen qui concevait la m me poque le Klavierst ck XI de forme variable lui aussi Pierre Boulez compose sa Troisi me Sonate pour piano entre 1955 et 1957 Influenc e par la mobilit primordiale du Livre mallarm en la partition pr voit un certain nombre d univers sonores l int rieur desquels des itin raires sont propos s au pianiste Elle comprend initialement cinq mouvements ou formants terme qui d signe les principes g n rateurs de l uvre globale chacun comportant des donn es sp cifiques Antiphonie Trope Constellation Strophe S quence Seuls seront publi s Trope et Constellation Miroir Cette section centre de la sonate est imprim e en deux couleurs de mani re en visualiser la forme Les points en vert d signent les parties o sont utilis
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