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Janvier- février 2006 - Hommes et Migrations

1. tat se pr sen taient dans les formes l gales de la loi de 1901 au nom de quoi l tat pourrait il s interdire de les subventionner Avec le probl me des mosqu es les associations musulmanes ont 38 N 1259 Janvier f vrier 2006 B compris l int r t de la loi de 1901 Une enqu te significative avait t intitul e Subvention ou exon ration Le dilemme des associations musulmanes 9 Pour b n ficier d exon rations notamment la taxe fonci re des associations transforment leur statut et se font recon na tre comme associations loi de 1905 cette transformation se produit d s qu une association devient propri taire de son lieu de culte Dans la mesure o l association loi de 1905 doit s occuper uniquement du culte la tendance est de la compl ter par une association loi de 1901 pour des activit s qui d bordent le culte Cette situation appara t in vitable quand une mosqu e est en m me temps centre culturel librairie lieu d enseignement L int r t d une telle disposition est l ob tention de subventions municipales Au total si l on demeure convaincu que la loi de 1905 suffit demeu rent encore des probl mes de clarification un besoin de pr cisions au niveau de la jurisprudence On pourrait souhaiter avant tout une tude 16 Le Monde novembre 2003 article de Xavier Ternisien Dire que j ai t belle L assiette au beurre n 224 15 juillet 1905
2. Un second bureau sera cr le bureau des monuments historiques appartenant l tat Ces monuments moins nombreux sont d une importance consid rable Il appartient l tat d en g rer compl te ment la propri t d en assurer la surveillance et de traiter toutes les questions contentieuses et domaniales Aux anciens difices civils et militaires appartenant l tat il faut ajouter venant de l ancien bureau des difices dioc sains les cath drales v ch s et s minaires Une administration unique dot e de moyens importants La loi du 2 janvier 1907 ayant r gl la situation des difices consacr s l exercice public des cultes le ministre de l Instruction publique des Beaux Arts et des Cultes d cide de proc der la r organisation imm diate des services Le premier d cret fixe le cadre g n ral Le service charg d as surer la conservation des difices cultuels est r uni celui des monu ments historiques Les mesures destin es r aliser cette unification feront l objet de d crets et d arr t s minist riels qui d termineront nouveau l organisation du personnel et le fonctionnement du service des monuments historiques Cet impressionnant travail de r organisation est compl t par la loi du 15 juillet 1907 qui cr e au sous secr tariat d tat des Beaux Arts une division des services d architecture dont le chef est Paul L on et qui r unit sous une m me direction le
3. dit de tol rance en faveur des protestants que Malesherbes avait pr par avant d tre charg d un projet semblable en faveur des juifs Si le principe de la libert de conscience et d opi nions m me religieuses est proclam par l article 10 de la d clara tion des droits de l homme et du citoyen du 26 ao t 1789 ils nacqui rent la citoyennet fran aise qu ult rieurement avec un d calage chronologique r v lateur Alors que les protestants ont obtenu l int gralit des droits civiques et politiques d s le 24 d cembre 1789 l Assembl e constituante le refusa alors une courte majorit aux juifs en d pit des plaidoyers de Mirabeau et de Barnave Il fallut attendre le 27 septembre 1791 pour que tous les juifs du royaume puis sent recevoir enfin la citoyennet fran aise et soient incorpor s la nation par la loi Apr s la tourmente r volutionnaire la libert des cultes protes tants et isra lites fut confirm e par Napol on Bonaparte au nom du pluralisme confessionnel mais ces deux cultes minoritaires re urent des statuts les soumettant l tat Les articles organiques des cultes protestants calviniste et luth rien con us sur le mod le des articles organiques du culte catholique furent int gr s dans la loi du 18 ger minal An X 8 avril 1802 promulguant le concordat Les structures tra ditionnelles des consistoires et synodes r form s taient maintenues localement mais tout
4. fices dioc sains plus ancien et mieux organis Le vieux r ve de la pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 76 r union de tous les monuments class s sous une m me direction est r alis L unit de vue et de doctrine peut s appliquer sous la direction d architectes dont la comp tence s tend d sormais aux travaux d en tretien Pour assurer la conservation de monuments dont le nombre et la vari t se sont consid rablement accrus une administration centrale complexe et structur e s est mise en place qui g re un personnel nom breux et hi rarchis Sp cialement form recrut selon des proc dures clairement tablies ce personnel repr sente localement le pouvoir de l tat des niveaux tr s diff rents du gardien de monument l ins pecteur g n ral et dans des domaines de plus en plus divers monu ments historiques la d finition de plus en plus large objets mobiliers mais aussi fouilles et monuments pr historiques sites pittoresques Le 31 d cembre 1913 une nouvelle loi prend acte de cette volu tion et accro t les pouvoirs juridiques de l tat Quelques mois plus tard en juillet 1914 une Caisse nationale des monuments historiques et des sites permettra de drainer des ressources suppl mentaires pour ce service au champ d intervention accru Ainsi l tat a su donner une r ponse institutionnelle et juridique la situation nouvelle cr
5. gard de l histoire et une c cit la g ogra phie Un retour sur l histoire montre l vidence que la la cit n est pas un produit spontan de la culture occidentale mais une conqu te accomplie dans le sang et les larmes contre deux mill naires de tradi tion jud o chr tienne de confusion mortif re du politique et du religieux Quant la g ographie elle nous apprend que l id al la que est d fendu aussi bien au Bangladesh avec Taslima Nasreen qu en Alg rie avec Ali Mecili qui fut assassin Il n est pas vrai que le mot la cit soit si peu r pandu il a son quivalent dans les grandes langues m me s il est peu usit dans certains pays en raison des survi vances du pouvoir religieux qui y r gnent L important d ailleurs n est pas dans le terme mais dans la nature des principes qui s y trouvent reconnus Un m me concept peut s exprimer avec des outils linguis tiques diff rents Certaines langues africaines ne disposent pas du verbe tre mais elles peuvent tout fait en exprimer d une autre fa on les fonctions signifiantes sans aucune perte de sens Dira t on gale ment que la raret s mantique de l expression droits de l homme dans certains pays marque bien la relativit culturelle d une telle r f rence et partant de sa valeur normative C est justement parce que la la cit r sulte d un effort pour mettre distance les traditions et les assumer se
6. gt Lundi 6 mars 18 h 30 D bat au Lucernaire sur le th me Cultures religion s et politique avec la participation d Antoine Sfeir et Gaye Petek dans le cadre de l Association des Revues Plurielles Lucernaire 53 rue Notre Dame des Champs 75006 Paris Contact Karima Dekiouk T l 01 53 59 58 60 karima dekiouk histoire immigration fr N 1259 Janvier f vrier 2006 B Bibliographie indicative Ouvrages g n raux Collectif sous la direction d Alain B L G rard Permanence de la la cit en France et en Europe Privat 2001 Altschull Elizabeth Le voile contre l cole Seuil Paris 1995 Baub rot Jean sous la direction de Religions et la cit dans l Europe des douze Syros Paris 1994 Baub rot Jean Histoire de la la cit CRDP de Franche Comt 1994 Baub rot Jean Histoire de la la cit fran aise PUE Paris 2000 Brenner Emmanuel Les territoires perdus de la R publique Fayard Mille et une nuits Paris 2002 Nouvelle dition augment e 2004 Bouchet G La cit et enseignement Armand Colin coll Formation des enseignants 1996 Boyer Y Le droit des religions en France PUF Paris 1998 Calendre Olivier R publique et la cit m moire de DEA facult de droit de Grenoble 1995 Cesari Jocelyne La la cit fran aise et l Islam Islam islamisme le particularisme fran ais Institut des haute tudes de la s curit int rieure IHESI 1999 Co
7. tat que s exerce une la cit coercitive contre des l ves situ es au bas de l chelle sociale Le statut socio conomique d favoris des trois jeunes filles ach ve de diviser le camp la que Cette configuration nouvelle am ne des penseurs et des socio logues s interroger sur la validit du mod le fran ais et r fl chir un nouveau pacte la que Dans ce mouvement en qu te de la cit ouverte la Ligue de l enseignement accueille dans la Commision La cit Islam d s sa cr ation le controvers Tariq Ramadan Auparavant de nombreuses organisations et personnalit s prirent d embl e fait et cause pour ces l ves et partant d fendent le port du voile islamique l cole tournant en d rision la menace que ferait peser ce morceau de tissu sur la la cit fran aise Les rares voix dissonantes qui s l vent passent pour d fendre une la cit d sincarn e et socialement injuste au sein d une famille o de Condorcet Jules Ferry de Victor Hugo mile Zola en passant par Jean Jaur s l cole publique la que a toujours t associ e au progr s social Ce d couplage du moins en apparence de la justice sociale et de la la cit brouille les rep res N 1259 Janvier f vrier 2006 se C est galement en vain que des voix manant de l immigration ou parfois de l autre c t de la M diterran e tentent d alerter l opinion publique sur le lien entre
8. un statut constitutionnel solide Cependant il est peut tre paradoxal de consta ter que la Cour constitutionnelle devait dissoudre deux partis n s de l ouverture politique des ann es soixante le Parti islamique et le Parti ouvrier de Turquie En effet la Constitution avait introduit une disposition g n rale afin d emp cher l abus de la libert de religion Personne ne peut exploiter la religion ou les choses tenues sacr es par la religion ou bien en abuser de n importe quelle mani re dans le but de s assurer un profit ou une influence personnelle politique ni fonder ne fut ce qu en partie sur des pr ceptes religieux l ordre social conomique politique ou juridique de l tat Les personnes physiques et morales qui contreviennent cette interdiction ou qui incitent les tiers dans ce sens sont punies d apr s la loi et les partis politiques sont par la Cour constitutionnelle d finitivement dissous art 19 dernier alin a La conformit au principe de la la cit figurait parmi les r gles observer par les partis politiques art 57 18 Pour une comparaison entre la France et la Turquie voir D Abel La condition la que r flexion sur le probl me de la la cit en Turquie et en France Cemoti n 19 pp 39 58 Voir galement Laiklik ve Demokrasi qui contient un r sum en fran ais rec par I Kaboglu mge kitabevi Ankara 2001 Voir surtout la contribution des profe
9. La FNMF quant elle souffre du renversement de son ancien pr sident Mohamed B chari Le CFCM p tit aussi d un certain d sint r t du gouvernement peut tre parce qu il n apporte aucune plus value politique Au minist re de l Int rieur la rentr e du bureau du CFCM n a pas suscit de r action Didier Leschi chef du bureau des cultes a parl de fausse rentr e Le 4 octobre en effet le CFCM va interrompre ses activit s pour cause de ramadan puis de p lerinage La Mecque Reprise pr vue la mi novembre Au programme l tude des probl mes laiss s en plan Comme celui dont Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy avaient fait leur priorit c est dire la formation des imams il est pr vu que la partie th ologique de cet enseignement soit confi e aux associations musulmanes La partie profane droit ducation civique initiation aux institutions fran aises serait plac e sous la responsabi lit d universit s L universit de Paris IV Sorbonne s tait port e volontaire mais le Conseil des tudes et de la vie universitaire qui ins truit les dossiers de nouvelles fili res a vot contre en vertu de la la cit Paris IV a donc mis deux autres propositions accueillir les futurs imams dans des dipl mes normaux de la Sorbonne et envoyer sur contrat les enseignants sur les sites de formation musulmans pour y d livrer des cours de la cit ou offrir des ensei gnements dan
10. On ne peut pas les effacer sans d truire cette civilisation Mais assumer les h ritages religieux et philosophiques ce n est pas s identifier eux L identit se construit non pas dans l identification un h ritage mais dans la rela tion originale que nous avons avec les h ritages En ce qui concerne le syst me scolaire encore il est urgent d exa miner le v ritable croulement de la la cit scolaire que repr sente l effacement de l ducation morale Il y a urgence l aussi duquer les ducateurs Mais une autre carence doit tre combattue elle porte sur l ducation du citoyen L cole n a jamais t neutre par rapport la R publique et la d mocratie Jules Ferry voulait sur ce point un enga gement d cisif mais non partisan duquer le citoyen non seulement pour qu il consid re de son devoir de voter mais aussi d avoir un engagement une action comme citoyen est ce impossible Non Et de plus si l cole de la d mocratie ne transmet pas un amour de l action politique elle pr pare la mort de la d mocratie Celle ci ne survivra que si un certain nombre de citoyens la d fendent la prati quent dans des engagements Il serait dommage qu apr s avoir bien mal comm mor le cente naire de la loi de 1905 le gouvernement consid re que le d bat sur l ap plication de la la cit est clos qu apr s d cembre 2005 il n y a plus rien faire La comm moration a t remarquable la bas
11. cit dans le XXe Paris 87 Guy Benedetti Le XX arrondissement de Paris riche de sa diversit culturelle et de sa tradition d accueil a cr deux associations et une charte de la la cit pour tablir les conditions concr tes d un vivre ensemble Guillaume Collanges Couverture Plantu Remerciements Isabelle Renard REP RAGE L migration alg rienne aujourd hui 98 Bounoua Sellak Apr s dix ann es de crise l Alg rie se trouve confront e une migration d une forme nouvelle qui touche d sormais toutes les couches de la soci t La guerre civile dans les t tes 109 Sabrina Kassa En novembre 2005 des milliers de voitures ont br l Alors que les m dias trangers ont parl de guerre civile quel sens donner ces meutes Comment r instaurer une certaine paix sociale CHRONIQUES Initiatives 119 Les hussards de la la cit Mustapha Harzoune Musiques 129 Huong Thanh chanteuse vietnamienne tradi moderne Fran ois Bensignor CDR Cin ma 135 Andr Videau Livres 142 Abdelafid Hammouche Mustapha Harzoune Les biens de la Nation Les habitants des villes et villages transformeront l glise qu ils avaient construite et qui leur appartient La rupture du Concordat in L Assiette au beurre 1904 1905 Collection BDIC Remerciements la BDIC La cit Les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et poli
12. des s paratistes de circonstance voire des ral li s de la derni re heure C est dire que ce sont les rapports entretenus par les citoyens l tat et la soci t des rapports objectifs mais m dia tis s par les id ologies qui peuvent expliquer les choix de chacun m me en mati re religieuse et politique Il faut donc renoncer voir les pro testants et les juifs de France en 1905 comme des communaut s homo g nes mais comme des croyants inscrits en tant que citoyens dans la complexit de la soci t fran aise de l poque lt A PUBLI Dossier Islam d en France n 1220 juillet ao t 1999 30 N 1259 Janvier f vrier 2006 B Faut il changer la loi de 1905 Devant les probl mes nouveaux que pose aujourd hui l application de la loi de 1905 en particulier concernant le culte musulman plusieurs voix se sont prononc es pour sa r vision L auteur qui n y est pas favorable est convaincu que les difficult s d ordre juridique peuvent tre r solues dans le cadre de cette loi Pour le reste il d fend l enseignement des religions l ducation du citoyen et affirme que toute construction identitaire passe d abord par la prise en compte des h ritages et des valeurs qui ont fait la France donc par la la cit quelques ann es du centenaire de la loi plusieurs voix s lev rent pour souhaiter un toilettage voire une r vision de la loi de 1905 Ce furent dune part certains courants de l
13. droite et le pape Pie X 1835 1914 derri re pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 21 11 Patrick Cabanel op cit voir chapitres IV et V 12 D apr s Jacqueline Lalouette op cit p 114 117 22 qu ils n ont cherch conqu rir une influence id ologique culturelle spirituelle en particulier dans le secteur de l ducation Le protestan tisme se fit instituteur de la France et pr conisa une la cit reli gieuse l anglo saxonne Protestants comme juifs ont donc partag une triple conversion nationale r publicaine et la que sans pour autant perdre leurs r f rences la religion et la culture de leurs anc tres Et cela d autant plus qu ils furent les cibles des violentes campagnes antis mites et antiprotestantes entre 1898 et 1905 perp tr es par les nationalistes et les catholiques intransigeants la suite de l Affaire Dreyfus Comment donc protestants et juifs en vinrent ils la remise en cause de leur statut de cultes reconnus Au d but de la Troisi me R publique ils ont souvent esp r un changement dans le r gime des cultes Mais alors que bien vite les premiers se font les champions de l abrogation du concordat et de la s paration des glises et de l tat les seconds se montrent plus r serv s En fait les uns et les autres s av rent bien plus divis s qu on ne le pense souvent Les p
14. f rable aujour d hui d entreprendre la consultation qui a permis de cr er le CFCM avec des musulmans majoritairement inf od s leur pays d origine qui ont une conception plus ou moins archa que et inadapt e de la soci t fran aise plut t que de la mettre en place dans une dizaine d ann es Car dans une dizaine d ann es l lite musulmane fran aise qui commence merger et qui fut malheu reusement totalement exclue de la consultation n aura aucun scru pule parler d gal gal avec les pouvoirs politiques L viction de cette lite nouvelle nous a certainement tenus l cart de l objectif principal du CFCM qui tait de permettre Vis lam de France de se d tacher des emprises politiques ext rieures Car cette lite mergente est justement faite de musulmans impr gn s de citoyennet et dispose de la libert de pens e et d expression que lui offre le contexte fran ais qui l a vu merger Autre critique r currente concernant la repr sentativit du CFCM le mode de d signation des lecteurs en fonction du nombre de m tres carr de surface des mosqu es Pour beaucoup ce choix exclut tous ceux qui ne fr quentent pas assid ment les lieux de pri re la ques lib raux jeunes etc Mais doit on reprocher l instance qui organise le culte de ne pas se reposer sur des gens qui ne fr quentent pas les lieux de culte N 1259 Janvier f vrier 2006 se Ces attaques r sul
15. glises r form es ne d non a pas les articles organiques Le consistoire de Paris estima que l alliance avec un tat ne mena ant pas la libert des glises tait l gitime durable avantageuse Mais bien vite des divisions apparurent au sein du protestantisme fran ais D s le synode national tenu en octobre 1848 le premier depuis N 1259 Janvier f vrier 2006 p 1763 trente sept consistoires d fendirent le statu quo mais d autres se prononc rent ouvertement pour la renonciation au budget des cultes et pour la s paration en vue de garantir leur ind pendance spirituelle Une dizaine d glises d cid rent en ao t 1849 de s organiser en glises totalement libres et ind pendantes de l tat en subvenant elles m mes aux frais de leur culte Telle est l origine de l Union des glises vang liques libres dont le rayonnement s tendit d autant plus vite que les pro testants lib raux subirent de nombreuses tracasseries sous le Second Empire Le pasteur Edmond de Pressens ne cessa d s lors de d noncer les lois fatales de germinal et d affirmer que la seule solution r sidait dans gale ind pendance des cultes par la s paration enti re des glises et de V tat 03 D s 1860 un v ritable schisme d chire les glises r form es de France quand une majorit orthodoxe impose une d clara tion de foi inacceptable pour la minorit lib rale Ce schisme fut consomm en 1872 et n
16. les non musulmans dans tous les domaines 78 enfin un coup d il sur la p riode d mocratique limit e la deuxi me moiti du XX si cle peut nous assurer quelques l ments de r flexion sur l avenir de la la cit en Turquie Le Tanzimat galit l galit Tanzimat Fermani ou la Charte des r formes fut proclam e en 1839 Elle posait les principes et les bases d une organisation d ensemble englobant toutes les institutions de l Empire ottoman Le Tanzimat est la p riode allant de la proclamation de cette Charte la promulgation de la Constitution de 1876 La l galit et l galit sont deux principes cl s de la p riode du Tanzimat Le premier la l galit servira l introduction de lois euro p ennes par la voie de la r ception juridique accompagn e de cer taines institutions par exemple la cr ation d un Conseil d tat sur le mod le fran ais Quant au second principe l galit entre les musul mans et les non musulmans est pratiquement devenue un principe indispensable des textes de la p riode de Tanzimat N 1259 Janvier f vrier 2006 se ditions Turquoise Quelle est l importance de cette p riode Sans entrer dans le d tail ce sujet on peut consid rer le Tanzimat comme base des prin cipes de l galit et de la l galit ainsi que de la s curit juridique La tentative de limiter le pouvoir du Padishah les pas vers le la cisme et la s cula
17. lites du 6 juillet que la loi est acceptable car exempte de tracasseries inutiles de vexations sans raison m me s il d plore que l glise catholique soit moins maltrait e que les confessions des minorit s Il formule le v u que le juda sme lib r de la servitude de l tat retrouve sa vigueur et que les isra lites fassent preuve de z le pour assurer l existence et le d veloppement des institutions sacr es de leur religion Qu auraient pu dire d ventuels repr sentants du culte musulman jamais consult s et ignor s totalement par les parlementaires Il faudra attendre les d crets d application pour d couvrir que la s paration des glises et de l tat ne s applique pas dans les colonies o sont maintenus les privil ges des mis sions pas plus qu aux musulmans en Alg rie 26 D apr s Jacqueline Lalouette op cit p 412 Bi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 29 Les musulmans oubli s la fin de la campagne du Si cle de Lanessan affirme que les protes tants et les isra lites acceptaient sinon avec joie du moins avec phi losophie la s paration alors que l glise catholique s indignait l id e de perdre sa position officielle et privil gi e La s paration est une uvre de libert crivait il L glise catholique va montrer apr s vingt sic si cles de r gime absolutiste et despotique si elle sait f
18. mais tablir un contr le de l tat sur la religion La Constitution de 1982 qui a introduit des d rogations non n gli geables du point de vue de l tat de droit maintient les m mes principes en ce qui concerne l abus de la libert de religion art 24 dernier ali n a et la la cit M me par ces formulations et restrictions d taill es que les partis politiques doivent observer la Constitution de 1982 met davantage l accent sur la d mocratie militante par rapport la Constitution pr c dente voir art 68 69 02 D une fa on plus g n rale la R publique la que a t introduite dans la norme fonda mentale comme crit re de garantie et de limitation des libert s pendant la p riode de la restauration de l tat de Droit partir des dispositions constitutionnelles en ce qui concerne la la cit la Cour constitutionnelle a d j formul deux s ries d arr ts l une concerne le foulard islamique dans les uni versit s et l autre est relative aux partis politiques Les deux cat gories d arr ts discut s et contest s autant en Turquie qu en Europe ont t confirm s par la Cour europ enne des droits de l homme Nous nous contentons l de citer l arr t Refah Partisi et l arr t Leyla Sahin Les instances europ ennes la rescousse de la la cit La Cour constitutionnelle pronon a la dissolution du Refah Partisi RP le 16 janvier 1998 au motif que celui c
19. naux qui soul vent des r actions diverses et suscitent des prises de positions politiques ou humanitaires parfois nergiques Elles met tent mal toutes les politiques nationales europ ennes d immigra tion qui tentent selon les r gimes politiques en place de faire face ce flux de populations par des mesures diverses r glementations des entr es en instituant des syst mes de visas Schengen cr a tion de dispositifs et de moyens de r pression des s jours irr gu liers contr les aux fronti res loignement reconduite voire pour certains comme l Italie ou l Espagne une r gularisation des sans papiers Les pays industrialis s de l Europe occidentale malgr des mesures drastiques en mati re de ma trise de l immigration malgr les contr les aux fronti res connaissent des pressions 1 Le Plan d action pour migratoires de plus en plus fortes que leur font subir des r seaux de la lutte contre l immigration irr guli re pr sent par le ministre de l Int rieur souvent volontaires et r solus qui se lancent perdument vers ce le 11 mai 2005 trace les grandes lignes continent des nouveaux dispositifs Le mouvement migratoire semble s amplifier de jour en jour Il mis en uvre par le gouvernement fran ais passeurs convoyant de tr s importants flots d migr s clandestins devient une probl matique vaste et politiquement pr occupante Au del des drames et des d tresses qui
20. pour s en sortir chacun a l endroit o il est doit reconna tre sa res ponsabilit Ceci est vrai pour les responsables hi rarchiques et politiques mais aussi pour les acteurs de terrain et les habitants de quartier Si nous continuons accuser les autres les rendre syst matiquement respon sables de tout nous sommes condamn s l impuissance parce que les autres ne changeront jamais Au niveau de chaque institution de chaque groupe il faut regarder comment chacun contribue la crise C est une r volution culturelle soit mais c est bien cela qu il nous faut aujourd hui Cette derni re crise des banlieues est la poursuite d un processus qui ne risque pas de s teindre de si t t Si nous ne faisons pas ce travail si nous r glons cette crise provisoirement avec la r pression d un c t et l aban don des cit s aux religieux de l autre qui nous allons demander d assu rer la paix sociale nous prenons le risque de renforcer des enfermements identitaires Enfermements qui pr parent des crises bien plus graves l avenir comme le terrorisme et la guerre civile A N 1259 Janvier f vrier 2006 WE H amp M Comment interpr tez vous les meutes qui ont eu lieu dans les banlieues Agn s Faulcon Nous n avons pas t surpris par ces v nements Depuis plusieurs mois nous sentions une tension monter beaucoup de gens cran Quand je dis les gens je ne dis pas seulement les jeun
21. sans mariage et de surcro t avec un homme d une autre communaut en fait vite une r prouv e Ken Loach d nonce ainsi les risques bien r els de l enfer mement communautariste Quant la deuxi me attitude si elle semble en partie r volue depuis la critique d cisive des id ologies colonialistes et thnocentristes elle peut resurgir sous des formes renouvel es dans les racismes modernes que ne manque pas de nourrir la crise conomique et sociale li e la loi du dieu March et au lib ralisme d brid qui lui correspond Il faut donc adopter une troisi me voie celle de la s paration m thodique du patrimoine culturel et des rapports de pouvoir ou des normes qui leur sont li s Les rapports f odaux de servage ont eu quelque chose voir avec l art des troubadours mais l admiration de ces derniers n implique nul consentement aux rapports d assujettisse ment qui lui ont t associ s Les negro spirituals ne sont pas sans rap port avec l esclavage des Noirs en Am rique mais l vidence le patri moine culturel qu ils repr sentent en est rigoureusement dissociable La culture li e au christianisme v hicula longtemps la soumission de la femme l homme comme le fait aujourd hui aussi une certaine inter pr tation du Coran Mais le respect des cultures et des diff rences ne peut aller jusqu s incliner devant toute norme ou toute coutume ici intervient la s paration voqu e On sorti
22. tenir la bonne interpr ta tion la rigueur intellectuelle et l exigence pist mologique avec les quelles nous ne transigeons pas nous recommandent tout sp ciale ment dans ce domaine des affaires publiques de ne pas faire appel au Coran de par sa neutralit toute la que d sormais d montr e 9 Ceci ne nous pargne pas une s rieuse r flexion sur la mani re d assurer cette garantie 10 Coran sourate 59 l exode verset 7 Pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 61 11 Coran sourate 4 les femmes verset 59 12 Coran sourate 3 la famille d Imr n verset 159 62 l acception du terme dawla d abord comme une circulation et surtout une alternance Toujours est il que pour rester un niveau d ex g se primaire et pour contenter ceux qui voudraient d battre ou se battre coups de ver sets il y a lieu de r fl chir sur le passage coranique qui enjoint les croyants musulmans l ob issance vous qui avez cru Ob issez Dieu et ob is sez au Proph te et aux d tenteurs de l ordre parmi vous De tout temps et jusqu la conception Rien que l num ration et elle moderne de l tat national seule de ceux qui les croyants les philologues arabes avaient compris musulmans doivent ob issance montre clairement qu il y a deux sortes d autorit s en dehors bien videmment de ce
23. 1905 une autre partie des propri t s de l glise lui chappe Ils contestent l id e que le droit actuel l serait en pratique les musulmans et D s la R volution ca z toute modification fond e sur une compensa les catholi ques sont expropries tion accord e aux seuls musulmans de leurs glises et d autres difices Une jurisprudence pourrait approfondir d pendant de l glise le sens de la loi de 1905 C est la loi la que elle m me qui distingue la question des lieux de culte et tablit les subventions Apr s tout la R publique aurait pu d cider de se d gager compl te ment des lieux de culte Elle pouvait privatiser toutes les glises Or la loi de 1905 aboutit ajouter au patrimoine public 1 500 difices du culte non r clam s par des associations cultuelles que l glise elle m me avait refus de cr er N y a t il pas ici l uvre le principe selon lequel m me en r gime de s paration il est logique que les lieux de culte fassent partie du patrimoine immobilier de l tat Le bail emphyt otique va dans ce sens La restriction du concept de culte Une troisi me s rie de probl mes concerne les d rives sur la d finition du culte Au fil des ans le sens de cette notion s est restreinte En 1802 le culte c est la vie paroissiale et tout ce qui est n cessaire son exer cice Cela comporte aussi le conseil qui entoure l v que les grands s minaires gr ce auxqu
24. 22 Armand Lods Les propositions de loi de s paration p 6 23 Louise Violette M jan La s paration de l Eglise et de l tat L uvre de Louis M jan th se d tat Presses universitaires de France 1959 p 119 pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 27 24 Charles P guy Les Cahiers de la Quinzaine 5 s rie n 14 sous le titre Une campagne du Si cle 25 Le Grand Orient de France fournissait des fiches au minist re de la Guerre sur les pratiques religieuses des officiers afin de promouvoir les plus r publicains 28 r siens tel le rapporteur Briand dont le projet est adopt par la majo rit de la commission le 6 juillet 1904 Mais les protestants n ont pas seulement agi sur les centres d cisifs de l activit parlementaire Ils ont su rallier l opinion publique une solu tion lib rale en mobilisant la presse et les organisations de la soci t civile En particulier pour mettre en chec le projet n o gallican d pos par le chef du gouvernement le radical mile Combes le 29 octobre 1904 Ce projet diff rait tr s sensiblement du projet Briand Il n non ait pas le principe de la libert de conscience il maintenait une administration des cultes car il entendait r organiser les glises toujours soumises au contr le de l tat en particulier tout clerc non citoyen fran ais serait exclu de l exercice
25. Et leurs affaires sont objet de consultation entre eux 1 Coran sourate 42 Verset central ayant donn lieu moult d bats maintes fois brandi 1 d lib ration verset 38 aussi bien par les partisans de la s cularisation des soci t s islamiques que par les tenants d un syst me fond sur la fameuse choura assem bl e consultative ndir alibi captieux des id ologues islamistes pour invoquer les fondements th ologiques de la d lib ration et de la consultation et rejeter par l m me l exigence d mocratique consid r e comme impie Alors nous nous permettons d y contribuer en pr cisant notre niveau qu une compr hension de ce passage se d cline dans une double d tente La premi re strate de lecture d sormais classique dans la pens e moderniste la cisante explique clairement qu il y a dans le Coran r f rence premi re pour tous les musulmans une v ritable d l gation aux hommes de conduire l ensemble des occupations publiques et activit s d int r t g n ral dans le dialogue et la concertation Parce que ces ques tions pineuses et cruciales sont d une tr s grande complexit et cou vrent une vaste tendue que l esprit d un seul homme ne peut embrasser pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 55 En pr sence du Coran ou m me en son absence la cit n e C est une conception tout fait rece demeurera en toute
26. Harraga ceux qui grillent les fronti res 99 6 Laurence Bardin L analyse de contenu PUF Paris 1977 nombreuses r ditions Ouvrage de r f rence pour tout ce qui concerne la m thodologie utilis e dans le traitement des informations crites recueillies et l analyse de contenu des textes et documents 7 l instar de bien d autres pays Le journal Le Monde diplomatique de juin 2002 consacre un important article ce ph nom ne au Maroc Les Marocains r vent d Europe et mentionne qu il y a plus de cent mille d parts par an p 6 7 8 Un ing nieur en informatique qui d laisse le commerce de son p re et dispara t ou une dentiste install e qui plie bagages tout commme ce cadre d entreprise publique sans compter les soudeurs ou plombiers qui choisissent les pays du Golfe 9 Terme de l arabe dialectal devenu tr s usit depuis les ann es quatre vingt dix d signant les sans emplois les d s uvr s qui s adossent au mur ou s appuient sur le mur 100 l analyse de certains ph nom nes sociaux devaient indirectement ou par ricochet venir compl ter voire corroborer nos hypoth ses relatives au nouveau mouvement migratoire En effet en fin de questionnaire dans ces diff rents travaux de terrain des questions subsidiaires ouvertes telles que quels sont vos projets d avenir ou avez vous autre chose dire ont permis de relever l
27. Il Culture s religion s et politique 95 96 Pouvoirs La la cit n 75 1996 Probl mes politiques et sociaux La la cit volutions et enjeux n 768 contributions de Maurice Barbier Jean Baub rot Catherine Kintzler Alain Bergounioux Edgar Morin Maurice Agulhon La Documentation fran aise 1996 Hommes amp Migrations a publi Dossier l cole de la r publique n 1201 septembre 1996 Hansu Yalaz Les jeunes originaires de Turquie en qu te d identit Dossier Immigr s de Turquie n 1212 mars avril 1998 James Cohen Communaut et citoyennet le double visage de la conscience noire Dossier Des Am riques noires n 1213 mai juin 1998 Dossier Laicit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 Mustapha Harzoune Notes sur les Kabyles et la la cit Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 Rochdy Alili Diff rence religieuse et puissance publique dans l histoire de la France Dossier Islam d en France n 1220 juillet ao t 1999 Franck Fr gosi Les contours fluctuants d une r gulation tatique de l islam Dossier slam d en France n 1220 juillet ao t 1999 Franck Barrau Nantes l heure de la comm moration de l dit Dossier Pays de La Loire divers et ouverts n 1222 nov d cembre 1999 Christian Alix et Christophe Kodron Une affaire de foulard en Allemagne Dossier Regards crois
28. Machrek du Moyen Orient aux Balkans on peut se permettre d avancer qu au niveau r gional le Tanzimat a jou un certain r le dans la lib ration des peuples 4 A Kazancigil et E zbudun Introduction in Atat rk fondateur de la R publique moderne Masson Paris 1984 p 9 5 J P Burdy et J Marcou La cit Laiklik Introduction in Cemoti Cahiers d tudes sur la M diterran e orientale et le monde turco iranien n 19 janvier 1995 p 6 6 E Z Karal Les principes du k malisme in Atat rk fondateur de la R publique moderne Masson Paris 1984 p 20 7 Cf B Tan r L mergence de la la cit en Turquie in ERT quipe de recherche sur la Turquie Bulletin de liaison n 2 mai 1985 p 46 56 Voir aussi R G Okandan La r volution nationale et la proclamation de la R publique en Turquie Annales de la facult de droit d Istanbul XIX 1969 p 87 90 8 l occasion de la suppression de r f rence l islam le 10 avril est comm mor chaque ann e comme journ e de la la cit pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 79 9 Pour les mesures de la cisation voir galement G Franco D veloppement constitutionnel en Turquie th se pour le doctorat universit de Paris librairie Arthur Rousseau Paris 1925 p 10 11 Cit par M Karal Les
29. Schengen n 49 50 Paris 2003 Migrations internationales Mayar Farrag Om Unfpa Project of Emigration Dynamics in Developing Countries volume 35 n 3 1997 Gen ve en anglais p 315 336 Hommes amp Libert s revue de la Ligue des droits de l homme Dossier Demain le monde les migrations n 129 janvier mars 2005 Catherine Teule La r alit derri re les chiffres p 40 Catherine Choquet Les pays du Sud principal r servoir des populations migrantes p 48 Mehdi Lahlou Pourquoi des migrations partir de l Afrique p 55 gt Rapport de recherche Abdou Salam Fall Enjeux et d fis de la migration internationale de travail ouest africaine concernant l immigration africaine et la cr ation de PME dans les pays d accueil rapport n 3 juillet 2002 universit du Qu bec en Ouataouais H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM d part invoqu par les femmes plus particuli rement celles qui ont atteint un niveau culturel et socio conomique lev L altirance pour les pays anglo saxons En Alg rie nos enqu tes ont r v l une forte propension au d part malgr une tr s nette am lioration de la situation conomique et sociale depuis le retour la paix civile et en raison de la concorde civile pr sidentielle qui a eu des effets b n fiques Fait nouveau aussi les candidats au d part se rendent en Europe non pas pour trav
30. Si ge m tamorphos e En effet nous lisons Sur le ter rain qui leur est propre la communaut politique et l glise sont N 1259 Janvier f vrier 2006 se ind pendantes l une de l autre et autonomes M me si cette ind pendance et cette autonomie n emp chent pas une saine coop ration pour le bien de tous ajoute monseigneur Jean Pierre Ricard en sa qualit de pr sident de la Conf rence des v ques de France En r alit tout ce d tour par l exp rience chr tienne n est qu vis e p dagogique par ricochet Il n alt re en rien le respect que nous nourrissons envers la foi des hommes et des femmes adeptes des grandes traditions religieuses Leurs exp riences font partie du patri moine commun de l humanit C est que l id e fondamentale de ce qui pr c de r side dans le fait que m me un texte aussi explicite peut tre interpr t dans le sens que souhaitent les ex g tes au gr des circons tances et en fonction de l volution des tats d esprit des croyants La nouvelle lecture attribu e au passage de Matthieu XXII consacre la doctrine des deux glaives qui vise s parer le pouvoir temporel et l autorit spirituelle ndlr et tranche d finitivement la querelle des L Illustration 8 Audition de monseigneur Ricard devant la commission Stasi le 24 octobre 2003 L inauguration de la mosqu e de Paris le 24 juillet 1926 pi La cit les
31. cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 23 16 Rapport Briand p 109 17 Rapport Briand p 109 24 tion d mocratique et parlementaire car c est le peuple qui choisit ses repr sentants et qui par eux nomme son clerg L galit voire la pr pond rance des la cs y est assur e dans toutes les assembl es d li b rantes 2 Alors que le centre et la t te de l glise catholique sont Rome les glises protestantes sont strictement nationales 3 Alors que les v ch s catholiques ne rel vent que du Vatican les circonscriptions eccl siastiques protestantes d pendent les unes des autres Le syst me presbyt ro synodal a pour base la paroisse et pour couronnement le synode national 4 Les glises r form es sont favorables au principe d une s paration lib rale puisque le concordat napol onien leur a fait perdre le privil ge d tre une glise libre acquis en 1789 Les glises r form es ont t les championnes de glise libre dans l tat souverain Et depuis 1849 les glises vang liques libres sous la pr sidence du pasteur Fr d ric Monod ont renonc la tutelle et au financement de l tat en se s pa rant de l glise r form e de France et ont r alis de la mani re la plus compl te le principe de la s paration de l glise et de l tat 49 Mais les glises protestantes qui comptent environ 650 0
32. conservation des temples Une administration des cultes est alors constitu e rattach e divers d partements minist riels au cours du XIX si cle la veille de la s paration les difices du culte sont selon leur sta tut sous l autorit de deux services diff rents le service des difices paroissiaux et le service des difices dioc sains Ce dernier supervise l entretien et les r parations des cath drales des palais piscopaux et des s minaires difices dont l tat est le propri taire Ce service pos s de son propre budget et un personnel scientifique et technique qui dirige les travaux de conservation et de restauration un comit des inspecteurs g n raux des difices dioc sains examine les projets auto rise et supervise les travaux effectu s par les architectes dioc sains qui sont recrut s par concours partir de 1888 L tat exerce ainsi une cer taine police architecturale sur les difices dioc sains En ce qui concerne les glises paroissiales propri t des com munes ou des fabriques l article 136 de la loi du 5 avril 1884 inscrit parmi les d penses obligatoires des communes les grosses r parations si les ressources des fabriques sont insuffisantes En cas de litige il est statu par d cret sur proposition du ministre des Cultes et une proc dure d inscription d office des d penses au budget des communes r calcitrantes est pr vue Parall lement existe depuis 1830 un service
33. d finissait par la facult lire les dirigeants de sa cit et par l aptitude tre soi m me lu La lutte contre les discriminations ne r side pas dans l empilement des struc tures administratives elle doit pouvoir se lire sur les listes lectorales Ce choix simple mais difficile qui consiste placer en position ligible des candidats d origine trang re est la seule vraie mesure attendue Le reste tout le reste en d coule La population d origine maghr bine ne peut pas tre laiss e aux portes de la repr sentation nationale Il n est pas impossible que cette entr e in luctable diff r e sans cesse jusqu pr sent par les partis N 1259 Janvier f vrier 2006 B politiques ne finisse par s imposer sous la pouss e de la dynamique communautaire Cependant la posture victimaire dans laquelle sont install s en grande partie les jeunes issus de l immigration ne les aide pas devenir acteurs de leur destin e S y complaire c est se confiner un r le d objet politique que les forces organis es g reront au gr de leurs int r ts propres Par ailleurs s il est l gitime de d noncer et de combattre les nom breuses in galit s v cues au quotidien critiquer disqualifier et finale ment combattre les valeurs r publicaines en se r f rant l islamisme qui n engendre que r gression oppression et mis re partout o il r gne ne peut constituer une alternative Tourner le dos la R publiq
34. de s paration des glises et de l tat la diff rence de la la cit fran aise la la cit turque vise non pas s parer l tat de la religion de la quasi totalit de la population mais tablir un contr le de l tat sur la religion La direction des Affaires religieuses poss de les moyens d un contr le permanent de l appareil cl rical et d une orientation de la vie religieuse du pays On constate aussi entre la symbolique r publicaine fran aise et l volution turque du point de vue de l unit du corps national une similitude figur e par les profils bustes statues et citations d Atat rk tout cela appartient dans une certaine mesure une religion la que avec ses symboles sa liturgie et ses f tes 9 En revanche du point de vue de la m thode la la cit k maliste fut qualifi e de la cisme de combat impos par la force une religion ne concevant pas la s cula risation une soci t qui n y tait gu re pr par e sinon peut tre dans les grandes villes Ce la cisme a t tr s actif et parfois virulent pendant toutes les ann es trente l N 1259 Janvier f vrier 2006 se partir des ann es cinquante la la cit fran aise est une attitude sociologique et un mouvement de la soci t plus qu un enjeu ou une action politique Au contraire en Turquie partir des ann es cin quante on assiste l mergence de courants antila cs et la politisa tion d
35. des diff rences lesquelles ils se reconnaissent L ouverture PERT l universel exclut l enfermement dans la ne peut aller Jusqu a incliner diff rence Mais l universel lui m me n est devant toute norme ou toute coutume l authentique partage de ce qui est ou peut tre commun tous les hommes que s il se con oit de fa on critique par d passement des particularismes et lib ra tion des r f rences culturelles par rapport aux relations d assujettisse ment Encore une fois cette lib ration n a rien d une n gation Elle s ef fectue partir du donn que constitue une certaine tradition s diment e comprise la fois dans sa valeur et dans ses limites Dans une telle perspective la la cit d finit le cadre le plus ad quat qui soit pour accueillir les diff rences culturelles sans conc der quoi que ce soit aux pouvoirs de domination et aux all geances qui pr tendraient s en autoriser Libert de conscience galit stricte des divers croyants et des humanistes ath es ou agnostiques autonomie de jugement cultiv e en chacun gr ce une cole la que d positaire de la culture universelle constituent en effet les valeurs majeures de la la cit La s paration de l tat et des glises wa pas pour fin de lutter contre les religions mais de mettre en avant ce qui unit ou peut unir tous les hommes croyants de religions diverses ou croyants et ath es L effort que chacun accomplit pour distin
36. e par la s paration des glises et de l tat La centralisation accrue qui en r sulte l accroissement des pouvoirs de l administration et la professionnalisation des personnels la diversifi cation et la sp cialisation des m tiers ont cr de nouveaux quilibres l int rieur du service la Commission des monuments historiques autrefois organe essentiel du pouvoir et centre de r flexion s est effa c e au profit d une administration centrale Un syst me parfaitement efficace est en place lorsque la guerre survient La loi de s paration des glises et de l tat a donc profond ment transform le service des monuments historiques Il a consacr une attitude nouvelle l gard des difices du culte les plus minents D sormais plac s sous surveillance des Beaux Arts qui en assure ga lement l entretien ils rejoignent le lot commun du patrimoine culturel d fendre pour son int r t artistique et historique et restaurer en fonction de crit res strictement arch ologiques De patrimoine des seuls croyants ils deviennent l h ritage de l en semble de la population dont ils constituent une part de l histoire et de la culture comme le d fendait le service des monuments historiques depuis sa cr ation lt N 1259 Janvier f vrier 2006 B Limpact de la loi de 1905 sur la la cit en Turquie Si les bases de la la cit turque ont t jet es d s le milieu du XIX si cle la constitu
37. glise revendiquant juste titre la transcendance mais aussi l immanence dans son rapport au monde Aussi le principe m me de s paration au d but du si cle coul en France fut il condamn avec vigueur par le pape Pie X dans ses encycliques V hementor nos et Gravissimo officii dat es respecti vement du 11 f vrier 1906 et du 10 ao t de la m me ann e la seconde encyclique interdisant en outre la formation d associations dioc saines Le drame tait insoutenable par son intensit et le trauma tisme de l glise fut grand Il va sans dire que les d put s fran ais qui avaient vot la loi de s paration furent tous excommuni s Et l assen timent de l glise ne vint que bien plus tard dix neuf ann es apr s pour autoriser en annexe de la lettre encyclique Maximam gravissi mamaque promulgu e par le pape Pie XI la fondation d associations cultuelles sans revenir sur le principe m me de la condamnation de la loi de s paration Une loi consid r e toujours par Pie XI pourtant moins intraitable que son pr d cesseur comme injuste discriminante et spoliatrice aucun moment durant cette p riode tumultueuse le denier de C sar n est venu apaiser v ritablement les tensions Il aura fallu attendre le concile Vatican II en 1962 et ses tr s beaux textes notamment celui r dig sur la Constitution pastorale dans le monde de ce temps Gaudium et spes pour y trouver la nouvelle doc trine du Saint
38. islam et d autre part la F d ration protestante de France La mise en cause la plus radicale vint de Jean Arnold de Clermont pr sident de la F d ration protes tante de France Un tr s int ressant entretien de celui ci avec Xavier Ternisien avait pour titre La loi de 1905 de s paration des glises et de l tat ne correspond plus l clatement du paysage religieux Nous reviendrons sur les arguments avanc s par le pasteur de Clermont dans la discussion des probl mes pos s par la loi de 1905 Car fin 2002 la F d ration protestante de France publiait une brochure intitul e Cultes quit et la cit l exp rience protestante l ments d valuation de la loi de 1905 et propositions Disons d embl e que si les probl mes pos s par ce document sont r els nous estimons qu on pouvait les r soudre autrement qu en mili tant pour une r vision de la loi de 1905 D autre part en novembre 2003 lors de l assembl e des v ques fran ais Lourdes l id e de demander l occasion du centenaire une r vision de la loi de 1905 tait cart e Jean Marie Lustiger cardinal et archev que de Paris d clarait Nous ne souhaitons pas une r vision ni un toilettage de la loi de 1905 Claude Dagens v que d Angoul me pr cisait La plupart des catholiques ont int rioris la s paration des glises et de l tat Et d s louverture de l assembl e le 3 novembre monseigneur Jean Pierre R
39. je dois constater que le CFCM pour lequel je me suis tant battu est en chec Aujourd hui nous ne servons plus rien je pr f re me retirer plut t que de jouer le pantin a t il alors d clar Pour lui le CFCM chappe sa mission d origine pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 47 la polyphonie du Conseil p nalise 48 les musulmans de France l heure o l islam est de plus en plus d nigr D s l annonce du verdict des derni res lections de vives tensions ont oppos les diff rentes tendances L UOIF a notamment d nonc l in g rence de services trangers l implication de certains agents de l ad ministration cherchant susciter la cr ation de listes concurrentes celles de l UOIF la manipulation des r sultats lors de leur annonce et la r activation d une campagne de d ni grement de l UOIF Elle a menac de Le silence ou au contraire pr senter son propre candidat la pr sidence et de boycotter la direction Encore une fois les discussions men es par Nicolas Sarkozy avec les repr sentants des diff rents courants ont permis d aboutir un accord La logique du CFCM est de repr senter tout l islam de France C est une tr s belle image de l islam de France rassembl et apais C est une belle image pour les musulmans croyants c est une belle image pour la communaut nationale qui wa
40. la cath drale d vry a parfois suscit des interroga tions Le budget global 9 millions d euros a largement t pris en charge par le dioc se d vry Les locaux du mus e d art sacr pr vu par Jack Lang couvrent 800 m Mais l association nationale des arts sacr s gestionnaire en principe du mus e n a pas les moyens de le r aliser N 1259 Janvier f vrier 2006 se Les trois possibilit s que nous venons d voquer sont ouvertes tous les cultes Il faut aussi rappeler que le texte de 1942 ouvre la possibilit aux communes de financer l entretien et les r parations des lieux de culte Subventions ou mises disposition D un point de vue juridique il semble que en prenant appui sur la loi de 1905 et sur le texte de 1942 une explicitation dans la jurisprudence est possible Il faudrait que dans un avis demand par la pr sidence ou le gouvernement le Conseil d tat dise que la mise disposition gra tuite de locaux destin s au culte une association cultuelle n a pas lieu d tre consid r comme une subvention En prenant cette position ferait on autre chose que de g n raliser ce qui s est pass dans la loi de 1905 pour les difices anciens Car ce texte met bien disposition des cultes des difices propri t s publiques Certes la loi de 1905 ne dit pas explicitement que l affectation ne constitue pas une subven tion Mais elle exclut par ailleurs toute subvention au culte sans exclure
41. la religion Ils vivaient l indig nat comme un statut contre lequel ils ont livr un combat sans merci Et s ils ont obtenu la d faite de l tat colonial ils n ont jamais confondu celui ci avec la R publique Au regard de ce pass l utilisation incon sid r e du concept d indig nat est un abus manifeste pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 68 Sortir de la posture victimaire Il reste que cette approche de l immigration par la religion n est pas le fait des seuls courants dits communautaristes Des responsables poli tiques recourent aussi ces clich s alors qu ils ne songeraient pas un seul instant r duire leur propre identit la seule dimension religieuse Dans le projet de Constitution europ enne l id e d introduire le christia nisme dans le socle identitaire europ en sans pourtant l y r duire a t finalement cart e Pourquoi ce qui est mauvais pour l Europe serait il bon pour l immigration L appartenance ou la non appartenance un culte est certes influenc e par l itin raire historique individuel mais elle rel ve en derni re instance et en R publique la que plus qu ailleurs du libre choix de chacun choix garanti par la Constitution Il ne s agit pas l d une querelle de mots gratuite Lorsque le Conseil fran ais du culte musulman a t cr le ministre de l Int rieur en a parl comme d une instance repr sen
42. leur communaut Ceci est loin d tre favorable aux femmes surveill es de tr s pr s par leurs familles et leur voisinage Il ne leur est dont pas permis de s manciper c est dire de pouvoir mener la vie qu elles souhaitent en dehors des contraintes toujours tr s lourdes qu impose le groupe En outre les contacts d une communaut ethnico religieuse l autre sont extr mement rares et l on peut se demander ce qui pr vaut pour les personnes qui en font partie ce qui est bon pour leur com munaut ou ce qui est bon pour l ensemble du pays quitte ce que le second cas puisse apporter quelque d savantage au groupe Bref o vont les all geances Et comment se pr serve la nation en dehors d un patriotisme forcen Mais ceci est un autre probl me Autrement dit la la cit permet aux personnes de devenir des indi vidus part enti re c est dire d acc der la modernit Celle ci en effet ne consiste pas se contenter de savoir utiliser tous les appareils et gadgets que le modernisme industriel a pu mettre la port e de tous dans nos soci t s du moins elle consiste apprendre penser par soi m me sans ill res s ouvrir au monde et ses diversit s s manciper de ce qui nuit l aspiration d tre soi m me Les femmes en ce domaine y ont tout gagner Dans le monde entier Et c est en cela que tout recul des pouvoirs publics fran ais concernant la la c
43. modernit politique la fran aise Les protestants et les juifs ont donc r ussi concilier la perp tuation de leurs h ritages religieux et de leurs pratiques commu nautaires avec le d veloppement de leur int gration dans la soci t fran aise par la promotion sociale et intellectuelle Les premiers ont renonc leurs coles confessionnelles d s les lois Ferry et se sont ral li s pleinement au syst me scolaire la cis Les seconds ont renonc toute r f rence ethnique ou nationale par reconnaissance envers l tat mancipateur et en s inscrivant dans la tradition r volutionnaire et r publicaine Certes les uns comme les autres ont connu un recul de leurs pratiques religieuses voire des ruptures avec les religions posi tives mais ils se sont faits les champions d une morale la que recon naissant les devoirs envers Dieu tout en affirmant les principes des droits de l homme Andr Encrev estime que les protestants sont moins partis la conqu te politique des places dans la jeune R publique 9 Patrick Cabanel Les protestants et la R publique Complexe 2000 p 30 10 Patrick Cabanel Juifs et protestants en France les affinit s lectives XVT XXE si cle Les dieux dans la cit Fayard 2004 p 68 Carnaval de 1907 Char de l enterrement de l glise men par Aristide Briand 1862 1932 avec Georges Clemenceau 1841 1929 en t te du cort ge mile Combes 1835 1921
44. p tre de saint Paul aux Romains 15 58 doit marquer de son empreinte la cit terrestre En d pit du passage de Matthieu XXII et malgr sa clart d sormais reconnue les tenants de l imbrication du sacr dans le profane dans la religion chr tienne notam ment d Orient n avaient pas renonc au pouvoir temporel motu proprio Lorsqu en leur temps l aigle de Meaux Bossuet ou le cygne de Cambrai F nelon th orisaient l absolutisme et la monarchie de droit divin ils n invoquaient pas le denier de C sar A contrario les pr dica teurs Bourdaloue Massillon et plus tard monseigneur Dupanloup admiraient la finesse et le sens politique de J sus qui sut sortir du pi ge qui lui fut tendu Il ne voulut pas passer pour un collaborateur de l occu pant romain en acceptant de s acquitter de l imp t ni passer pour un l ment subversif en refusant de le payer Le principe de s paration longtemps condamn par l glise Sur la fresque historique la distinction entre les deux ordres tait certes affirm e mais dans la r alit le Prince tenait son pouvoir de Dieu d s lors qu n y a point d autorit qui ne vienne de Dieu et que les autorit s qui existent sont institu es par Dieu avec la m diation de l glise comme le professait saint Paul Le temporel fut donc plac sous l ombre tut laire du spirituel dont l influence sur les hommes allait s engager pour plusieurs si cles l
45. partout pour pouvoir rebondir en cas de coups durs H amp M On a beaucoup mis l accent sur le r le des familles dans l du cation de ces jeunes probl mes Qu en pensez vous P J En Belgique la situation en France comporte beaucoup de simili tudes avec le syst me des points de pr carit nous avons concentr dans les cit s les familles mono parentales ou plus exactement des femmes seules avec des enfants qui ont un p re ou un beau p re bo te aux lettres de domiciliation savoir des compagnons se domiciliant ailleurs pour que la m re touche un peu plus d allocations sociales car ils savent que leurs ressources sont al atoires et ins curis es Ainsi le seul pourvoyeur s r devient les services sociaux Ces p res se retrouvent dans des positions clandestines au niveau socio administratif mais aussi sur le plan de l acc s l emploi en travaillant au noir Pour toutes ces raisons nous avons affaire des p res qui ont des difficult s assumer leur r le de p re jouer en quelque sorte le r le de glaive entre la m re et l enfant parce qu ils ne sont pas l ou qu ils se sont absent s dans leur r le Souvent les conduites risque des jeunes sont des conduites d appel aux p res quand ceux ci d priment se rigidifient ou se d sinvestissent Les m res se retrouvent alors seules devoir assumer les fonctions de la parentalit Et parfois elles c dent sur celles de l
46. pas besoin de s inqui ter s est f licit le ministre de l Int rieur Il s agit de donner ceux qui ont moins de droits que les autres les m mes droits que les autres Je n accepte pas l injustice a t il ajout Le bel optimisme affich tarde cependant porter ses fruits concr tement Immobilisme et rivalit s Interview en 2003 Dalil Boubakeur estimait que le CFCM tait le trait d union entre l histoire de France le gouvernement fran ais et les musulmans D apr s un sondage Ipsos r alis pour Le Figaro au moment de la cr ation du CFCM en avril 2003 sur 523 musulmans si 57 ont entendu parler de la future instance seuls 29 en ont une id e pr cise Pour 81 des sond s la cr ation de ce Conseil va permettre une v ri table reconnaissance du poids de l islam et des musulmans de France En outre 80 pensent que le CFCM va permettre d am liorer l image des Fran ais musulmans aupr s du reste de la population et pour 74 il va permettre de r soudre les difficult s auxquelles ils sont confront s dans la pratique de leur religion Deux ans apr s ces pr visions positives o en est on son actif le CFCM peut se vanter d avoir facilit la mise en uvre de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port ostensible de signes d appar tenance religieuse dans les tablissements scolaires Finalement la loi s est impos e Dix huit mois apr s l adoption du texte la pol mique
47. populations d ori n gines diverses dont les seuls points communs peut saisir le maire taient la situation de pr carit sociale et ou le conseil d arrondissement l absence de rep res culturels pour prendre sur toute question concernant la laicit en main leur vie De la m me fa on des dans l arrondissement appartements seront cr espour mettre l abri des femmes en grande difficult et dont le d sir de libert est violemment contest c t de ces actions port e pratique imm diate deux associations ont t cr es dans l arrondissement pour nourrir la r flexion collec tive sur la la cit ou face la la cit pour diffuser la culture la que et faire mieux conna tre les cultures religieuses en s appuyant sur une charte de la la cit Association de r flexion et de diffusion de la la cit Les Entretiens la ques du XX est le nom et l objet de la premi re association constitu e En ses articles 3 et 4 elle d crit ainsi ses mis sions L association a pour objet de partager avec tous acquis buts m thodes et philosophie de l homme port par la la cit son engage ment absolu pour la libert de conscience et l autonomie de la per sonne son principe de s paration de l espace politique celui du deve nir de tous de l espace des valeurs et des morales choisies celui du devenir individuel Elle donnera l occasion de mieux faire conna tre les divers fonds cult
48. principes du k malisme article cit p 21 12 M Karal Les principes du k malisme article cit p 21 Pour Atat rk si l on ne cherche pas r aliser la libert sociale la libert politique la libert de conscience ou toute autre libert restent lettres mortes cit par M Karal p 21 13 B Tan r L mergence de la la cit en Turquie article cit p 55 14 J P Burdy et J Marcou La cit Laiklik Introduction article cit p 5 15 En revanche le droit des associations avait t d j calqu en 1909 sur la loi du 1 juillet 1901 sur les associations qui constitue le deuxi me pilier du processus de s paration en France 16 Burdy et Marcou La cit Laiklik Introduction article cit pp 19 20 17 Burdy et Marcou La cit Laiklik Introduction article cit p 19 80 la cisation Elle sert galement au pouvoir politique de moyen pour contr ler la religion Les r alisations cit es affectent le syst me juridique turc Une transformation profonde se r alise la fois dans le domaine de droit public et de droit priv La nouvelle l gislation r publicaine met fin la dualit provenant de la coexistence d un droit d origine reli gieuse et d un autre d origine s culi re en unifiant en la cisant et en modernisant le droit positif tout entier La religion ne devient qu un
49. quel sens donner ces meutes Comment r instaurer une certaine paix sociale Pour r pondre ces interrogations nous avons donn la parole trois acteurs de terrain une anthropologue belge sp cialiste des conduites risque dans les milieux pr caires un psychoth rapeute rompu la gestion de la violence et l origine d une m thode de th rapie sociale visant y former les acteurs publics et la directrice d un centre social de banlieue parisienne Quel sens donnez vous aux meutes qui ont eu lieu dans les ban H amp M l d t t eu lieu dans les b lieues ascale Jamoulle Les conduites risque extr mes comme les incivili P le J le L duit t l i t s la violence les probl mes de toxicomanies ou l automutilation chez es filles sont en pleine explosion dans les quartiers mal vus Elles son les fill t l l dans 1 tiers mal vus Ell t produites par le gigantesque engrenage de la pr carisation Avec des rouages qui peuvent en entra ner d autres mais qui en m me temps permettent d activer des actions de Pascale Jamoulle pr vention et de r silience chez les Entretien r alis par Sabrina Kassa jeunes Commen ons du c t du loge ment Les cit s sont des lieux de la ville discrimin s o vivent beaucoup de familles sous perfusion d alloca tions sociales En habitant la cit les jeunes sont en situation de d shon neur En r plique cette honte sociale les conduite
50. s France Allemagne n 1225 janv f vrier 2000 Dossier Violences mythes et r alit s n 1227 septembre octobre 2000 Mogniss H Abdallah Foulard islamique la tentation prohibitionniste Chronique M dias n 1245 septembre octobre 2003 Dossier France Usa Agir contre les discriminations I Philosophies et politiques N 1259 Janvier f vrier 2006 se L migration alg rienne aujourd hui Apr s dix ann es de crise l Alg rie se trouve confront e une migration d une forme nouvelle qui touche d sormais toutes les couches de la soci t pauvres mais aussi universitaires cadres et techniciens sup rieurs sans emploi d sabus s par un pays incapable d employer leurs comp tences et de garantir l ducation de leurs enfants Partir non seulement pour la France mais travers tous les continents constitue d s lors le seul projet d avenir absorbant toute leur nergie pour lequel ils laborent des strat gies l gales ou non parfois p rilleuses sans espoir de retour par Bounoua Sellak Les nouvelles vagues migratoires qui affluent vers les pays d Europe d partement de sociologie universit ur HS i d Oran es Senia m diatique en tant qu v nements r currents Ces migrations sous occidentale occupent ces derni res ann es le devant de la sc ne des formes parfois insoup onn es il y a seulement une d cade s im posent souvent l heure actuelle en tant que drames internatio
51. sont reconnus et res pect s Celui ci a tout fait le droit inali nable de s en inspirer in petto ou au grand jour au moment o il participe l tablissement des r gles communes qui r gissent la vie en bonne intelligence avec d autres membres qui ne professent pas la m me foi ou n adh rent pas aux m mes courants philosophiques Dans une soci t moderne plura liste multiconfessionnelle personne ne doit prendre ses propres r f rents religieux comme base unique de l gislation et de surcro t les imposer aux autres Le bien commun sera recherch par l ensemble des composantes de la soci t en laborant une l gislation positive dans un souci scrupuleux du respect de la dignit de l homme et de ses droits fondamentaux Seuls un cadre la que et une ducation l alt rit humaniste permettent de s approcher asymptotiquement de cet id al d une vie harmonieuse dans la diversit Une pens e politique doit tre vivace et volutive afin de s adapter aux al as de l coulement ind fini du temps Elle ne peut pas tre fig e dans un canevas rigide avec des r gles immuables dict es une bonne fois pour toutes lt 13 Fustel de Coulanges la r sidence pourpre P kin Cit interdite Platon Augustin al Farabi Campanella et Gardet Fustel de Coulanges 1830 1889 historien fran ais Dans La cit antique 1864 il d montre l importance de la religion et des institutions famili
52. une faillite annonc e d une id e neuve L Illustration gt L islam dans la la cit 55 Ghaleb Bencheikh L auteur d montre comment religion et politique sont dichotomiques et enjoint les musulmans de s lever contre la politisation de leur religion gt La la cit l preuve de l int gration 64 Hocine Sadi Les discriminations et le communautarisme occupent aujourd hui le premier plan d une pol mique qui est partie de l cole Les questions de statut et d identit des jeunes d origine trang re sont galement pos es H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM gt L h ritage des croyants devient patrimoine national 70 Arlette Auduc La loi de s paration des glises et de l tat a profond ment transform le service des monuments historiques n un si cle auparavant gt L impact de la loi de 1905 sur la la cit en Turquie 17 Ibrahim Kaboglu La la cit impos e par Atat rk d s 1928 semble paradoxalement fragilis e par l avanc e d mocratique qui a octroy plus de libert aux partis certains se r clamant de la religion musulmane gt Un acc l rateur de l mancipation des femmes 84 Juliette Minces Tout recul des pouvoirs publics fran ais en mati re de la cit risque d avoir de graves r percussions sur les femmes des pays qui sont priv es de libert et regardant vers nous luttent pour l obtenir gt 2004 ann e de la la
53. une volont de minorer la R v lation ni de la marginaliser bien au contraire ce sera la hisser son statut premier et la restituer dans sa v rit profonde C est un message pourvoyeur de sens d accent thique et spirituel proc dant de l inconnaissable invitant au myst re mais convoquant l engagement de l homme en invoquant sa raison et son intelligence Ainsi est ce en toute coh rence que nous annon ons que en l occurrence le rapport la chose publique est un param tre extra religieux Nous devons donc le pratiquer sans tre encha n s la r f rence scripturaire Avec cela le champ politique doit acqu rir d finiti vement son autonomie pleine et enti re L islam sera la religion de la sortie de la politique Cette posture intellectuelle et la logique qui la sous tend permet tront de faire pi ce aux fondamentalistes qui tiennent tout prix tein ter de confessionnalit tous les compartiments de la vie Il ne saurait y avoir pour ces doctrinaires sermonnaires de la vision islamisante glo balisante de politique ou de droit ou m me d conomie voire de science qu islamiques On retrouve toujours le m me argument qui met fin tout d bat avant m me qu il soit instaur C est le m me fil conducteur qui m ne les id ologues de l islamisme rejeter la disso ciation de ce qui est C sar d avec ce qui est Dieu d s lors qu ils consid rent que c est l un mode de pens e qui heurte l e
54. vrier et en mars prochains La la cit inaugure ainsi la vocation de la revue susciter des espaces de r flexion et d changes hors de ses murs Marie Poinsot r dactrice en chef se La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique DOSSIER COORDONN PAR ALAIN SEKSIG Les 100 ans Il Culture s religion s et politique gt Culture cultures et la cit 6 Henri Pena Ruiz La la cit constitue le meilleur cadre pour accueillir les diff rences culturelles sans rien conc der un quelconque pouvoir qui tendrait remettre en cause la libert individuelle gt Protestants et juifs face la s paration des glises et de l tat 17 Jean Paul Scot Au d but de la Troisi me R publique les cultes protestant et isra lite reconnus et subventionn s par l tat remettent en cause leur statut et revendiquent plus de libert gt Faut il changer la loi de 1905 31 Guy Coq Devant les probl mes nouveaux que pose aujourd hui l application de la loi de 1905 des voix se sont prononc es pour sa r vision Cependant comment dans le cadre de cette loi les difficult s peuvent elles tre r solues gt Le Conseil fran ais du culte musulman l preuve du temps 44 Antoine Sfeir Cr en grandes pompes le CFCM repose pourtant sur des piliers fragiles Il pose en outre un certain nombre de probl mes la R publique fran aise Retour sur
55. 00 fid les tr s in galement dispers s en France sont tr s diverses Au premier rang vient l glise r form e de France calviniste comptant environ 550 000 fi d les forte de ses 534 paroisses desservies par 639 pasteurs et r unies en 101 consistoires formant 21 circonscriptions synodales Si son synode national est compos de d l gu s la ques et eccl siastiques il n a pas t r uni depuis 1873 L glise vang lique de la confession d Augsbourg luth rienne ne compte plus qu un quart de ses membres depuis la perte des d partements d Alsace Moselle soit environ 80 000 fid les encadr s par 62 pasteurs r partis entre 49 paroisses 6 consistoires 2 synodes Paris et Montb liard et dirig s par un synode g n ral Mais c t de ces glises historiques reconnues et subvention n es par l tat se sont constitu es des glises ind pendantes s par es de l tat Depuis le synode constitutif de l Union des glises vang liques de France tenu en ao t 1849 sont apparues des glises libres qui ont adopt un syst me congr gationaliste fortement teint de presbyt rianisme Elles sont 61 en 1905 implant es dans 8 d partements et ani m es par 64 pasteurs vang listes On peut compter encore 27 glises vang liques m thodistes et 24 glises baptistes totalement ind pen dantes Quelle qu ait t la vitalit du mouvement du R veil protestant depuis les ann es 1830 fo
56. 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 59 60 Investitures long conflit qui opposa la papaut l Empire entre 1076 et 1122 en r f rence l investiture des v ques ndlr par del les si cles Elle ensemence surtout la matrice vang lique pour donner un fondement solide cr dible la s paration des deux ordres dans l glise catholique C est une r adaptation de l enseignement chr tien pour se hisser la hauteur des exigences des temps modernes Le Coran un message universel non une constitution cet gard il n y a aucune raison valable de quelque nature que ce soit qui s oppose effectuer le m me effort intellectuel ce fameux ijtihad tant revendiqu pour accomplir une ex g se moderne en milieu isla mique Une ex g se qui tablisse clairement la dichotomie entre la reli gion et la politique Mieux encore c est aux musulmans pieux et sinc res de s lever contre la politisation de leur religion en appelant clairement un r gime de s paration des deux ordres D autant plus que logique ment parlant l absence de l id e de s paration formul e n implique pas n cessairement collusion Outre que la r v lation coranique n avait aucune raison de parler de C sar ni de son denier elle n avait nullement ent rin pour autant par l absence de leur mention l imbrication des deux ordres De ce point de vue et sur ce sujet le Coran est dans une ne
57. La confusion est celle du concept humaniste et dynamique de culture avec sa notion ethnographique et statique La culture au sens tymolo gique c est le processus de transformation de la nature en vue d une fin utile l homme Ainsi de l agriculture qui fait d une friche un champ de bl pour nourrir Ainsi galement de l tude r fl chie et du travail sco laire qui cultivent l humanit pour la rendre plus forte et plus lucide Processus dynamique donc qui d passe la r alit donn e voire la remet en question afin de l am liorer Or les hommes n ont pas seulement affaire au donn d une nature brute la longue ils ont aussi en face d eux le donn d une soci t particuli re qu ils peuvent vouloir changer s il ne les satisfait pas Les ressources de la culture intellectuelle des uvres de la pens e sont alors pr cieuses pour forger l esprit critique et soumettre toute tradition la question de sa l gitimit La culture c est donc la ma trise du savoir et de la pens e qui fonde l autonomie de juge ment et l exercice de la r flexion critique L appartenance un groupe humain une soci t particuli re ne peut d s lors se r duire une sou mission passive aux traditions h rit es elle se conjugue avec la capacit de distance critique leur gard Les esclaves qui refusent l esclavage donn comme naturel les femmes qui r cusent la notion machiste de chef de famille ou le port d
58. La la cit se conquiert jour apr s jour meutes des jeunes en mal d avenir dans les banlieues d bats houleux sur l h ritage colonial et les discriminations raciales manifestations contre la loi du 23 f vrier reconnaissant un r le positif de la pr sence fran aise outre mer les v nements de l automne dernier ont accueilli la comm moration de la loi de 1905 sur la s pa ration des glises et de l tat dans un contexte agit L interrogation sur son ven tuelle remise en cause a pris les devants La la cit permet d une sc ne politique qui aurait pu c l brer l individu d tablir son avec clat cette tape fondamentale dans la destin et son identit conqu te des droits du citoyen Si l implica ES tion officielle de l tat fran ais est rest e dans la soci t en fonction de modeste et les interventions des partis trop sa propre r flexion critique discr tes cette c l bration du centenaire a n anmoins provoqu une multitude de col loques expositions d bats et publications port e par les r seaux associatifs les uni versit s et les collectivit s locales sur tout le territoire La la cit n est pas un concept abstrait et d pass C est un axe de r flexion primordial sur le devenir de notre soci t mais aussi une r alit dans la gestion quotidienne des affaires locales La revue s inscrit naturellement dans ce courant intellectuel et militant Elle a voulu marquer ce centenai
59. Les trois sont ind pendants Cependant certains objectent que le mot la cit n existe qu en fran ais ce qui particulariserait le principe L argument est faible et puisque la la cit existe souvent sans le mot puisqu elle a une port e universelle j ai sugg r de mettre en circulation sur le plan international le mot lai city La r ponse de ce terme clarifierait bien des d fauts Ce n ologisme fut d ailleurs accept le 2 f vrier 2004 dans une tribune intitul e Symbolism and scarves publi e dans le New York Times D autre part d un point de vue historique et notamment dans l es pace europ en les divers tats en viennent appliquer le principe de la cit Nulle part en Europe par exemple on ne voit un chef de gou vernement soumis au pouvoir d une religion l chelle mondiale la d mocratie et la religion se d veloppent du m me pas Dans le d bat sur les institutions europ ennes on serait avis de reconna tre que la sp cialit de l Europe est dans la synth se de racines et d h ritages multiples grec romain juif chr tien en ajou tant la rencontre m di vale des monoth ismes l mergence de la natio nalit scientifique les Lumi res la la cit l chelle du monde la paix ne peut progresser qu travers la reconnaissance universelle de la la cit qui seule donne un fondement au refus d instrumentaliser les religions dans les int grismes et la reconnaiss
60. Pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 39 17 Les principaux protagonistes de ces changes taient Jean Boussinescq Charles Comte Alain Boyer mile Poulat et Guy Coq 18 Le Figaro 19 20 f vrier 2005 40 compl te des pratiques et des probl mes concrets qui se posent Int grer l histoire de la France Plusieurs des propositions ou hypoth ses de travail qui militent en faveur d un refus de r viser la loi ont t exprim es dans des changes entre les initiateurs de la p tition contre la r vision de la loi de 1905 Les d veloppements que nous en faisons n engagent que nous Parmi les nombreuses contributions au d bat sur la r vision de la loi de 1905 il en est une qui apporte un clairage tout fait int ressant et rarement voqu Il s agit d un texte de Gilles Bernheim publi en f vrier 200508 Nous reprendrons ici quelques unes de ses observations Tout d abord le grand rabbin Bernheim rappelle le sens de la loi de 1905 s agissant de l galit des cultes La loi de 1905 n est pas cens e assurer aux cultes une galit de moyens mais une galit de libert d exercice Cette exigence d galit ne peut s exercer au d triment d autres libert s galement garanties par la Constitution qui reprend l ensemble du droit international en la mati re Dans la pratique le financement et l entretien de nouveaux lieux de culte qui vie
61. a lite d nonce le but cach de Combes et son d sir d entraver la s paration mais il d plore le mutisme et l apathie des responsables juifs qui contrastent avec activisme des protestants Le consistoire central des isra lites de France sollicite le 2 d cembre une entrevue avec Combes sans succ s et s adresse ensuite directement la commission Le grand rabbin Zadoc de la s para tion Khan joint sa voix au toll g n ral des protestants Le rabbin Lehmann directeur du s minaire juif fait de Les juifs ne sont pas demandeurs Ils estiment que les rapports qu ils entretiennent avec la R publique peuvent m me Tous les isra lites consult s servir de mod le de non ing rence par la presse font remarquer qu ils n taient pas concern s par le concordat de 1802 la diff rence des protestants mais qu ils n ont pas d objections de principe faire la s paration Ils d noncent toute s pa ration relevant d une conception injuste oppressive et spoliatrice qui entra nerait la mort de toutes les petites communaut s les plus pauvres Quand s ouvrira le d bat parlementaire le 23 mars 1905 les isra lites d ploreront publiquement la profonde ignorance de leur culte et les d bats la Chambre confirmeront ce constat Personne n est intervenu en leur faveur remarque L Univers isra lite du 16 juin 1905 n anmoins le journaliste Hippolyte Prague conclut dans les Archives isra
62. a Moselle par l Allemagne la l gislation issue du concordat de 1801 y est maintenue Lorsque la France r cup re ces territoires en 1918 ils n ont donc pas t concern s par l application des lois de 1901 et de 1905 Depuis lors la population tr s attach e ce r gime per oit cette situation comme constitutive de son identit dans la France et fera chouer toutes les tentatives de r forme ndlr pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 37 Vous croyez mon brave homme que nous nous sommes rencontr s autrefois Je ne vous reconnais pas du tout L assiette au beurre n 224 15 juillet 1905 ressources et quelles obligations d coulaient de la loi de 1905 On a longuement voqu ce point plus haut Nous ne voulons pas signifier par l que tout recours au statut associatif de la loi de 1901 doit tre prohib en mati re de religion les religions traditionnelles dans ce pays recourent largement ce cadre l gal pour leurs activit s Mais si l on suit le tournant que l organisation tatique du culte musulman fait subir au droit on se demande pourquoi les associations cultuelles anciennes subsisteraient Cependant si l on vide de sa substance le dispositif g n ral des associations cultuelles c est probablement la structure m me du principe de la s paration qui est contest e En tout cas si toutes les religions dans leur interface avec l
63. a collectivit nationale affaiblie et d tournent vers des versions dis tordues de la religion des adolescents qui construisent leur personna lit en rupture avec leur parent et les valeurs de la R publique Les la ques paraissent partager le fond de ce raisonnement Ils se sen tent questionn s par les difficult s d ajustement pratiques Comment concilier l galit des hommes et des femmes sans stigmatiser une reli gion Comment g rer la p riode de ramadan Car on n a pas oubli que la la cit est respect et tol rance de l autre Et peut tre parce que les reli gions ne sont plus v cues comme ennemies de la R publique donnent ils mission la la cit de lutter contre toutes les discriminations c est dire 2004 ann e de la la cit la mairie du XXe arrondissement Paris pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 89 90 contre tout ce qui refuse des diff rences fond es et tol rantes en emp chant certains hommes d acc der des conditions d existence plus conformes aux exigences morales de l humanit Michel Charzat en a retir plusieurs possibilit s d actions Malgr le peu de pouvoir dont disposent les arrondissements en mati re d attribu tions de logements la municipalit s est attaqu e deux de ses cit s ghettos Les soci t s HLM y avaient inconsi Le Conseil la que du XX d r ment regroup des
64. ai 1945 ainsi en est il de la manifestation d octobre 1961 Paris organis e par le Front de lib ration nationale FLN sous le mot d ordre citoyen Alg rie alg rienne manifesta tion sauvagement r prim e par Maurice Papon les croire la guerre d Alg rie serait une guerre de religion Tout ce qui n entre pas dans cette lecture est limin Occult l acte de naissance du mouvement nationaliste nord africain qui a vu le jour en 1926 Paris au sein de l immigration ouvri re avec la cr ation de l toile nord africaine ENA organisation qui conduira la lib ra tion des trois pays maghr bins Gomm e des m moires l appartenance des dirigeants de l ENA au mouvement syndical ouvrier et m me au Parti communiste fran ais Oubli que ces hommes revendiquaient haut et fort l id al r publicain dont ils contestaient la puissance colo nisatrice le monopole Mis sous le boisseau le congr s fondateur du FLN le seul tenu par l Alg rie combattante qui affirmait dans sa plate forme en ao t 1956 que La r volution alg rienne n est pas une guerre civile ni une guerre de religion La r volution alg rienne veut conqu rir l ind pendance nationale pour installer une r publique d mocratique et sociale garantissant une v ritable galit entre tous les citoyens d une m me patrie sans discrimination Ces rappels donnent un aper u de l id e que ces hommes avaient de la R publique et du r le de
65. ailler puis retourner au pays l instar de leurs a n s des ann es soixante mais en vue de s implanter ailleurs de se mouvoir bouger et s impliquer dans d autres projets sous d autres horizons Certaines personnes enqu t es taient confortablement install es au pays et d un bon niveau socio conomique et culturel L exil est investi par eux comme leur grand projet d avenir Jadis canalis vers la France ou l Europe l parpillement des Alg riens s effectue pr sent travers tous les continents Cela est devenu une r alit bien apparente nettement ressentie au pays Un m moire de socio logie relatif l apprentissage des langues trang res a fait ressortir un v ritable engouement pour l anglais d abord puis pour le fran ais Selon des enqu tes effectu es aupr s d coles nouvelles et priv es les personnes enqu t es g es de 15 35 ans d clarent de tr s fortes proportions s initier l anglais pour partir vers des r gions anglophones faire du com merce avec des pays anglophones s impliquer dans des entreprises inter nationales o l anglais est de rigueur loin devant le d sir de conna tre l an glais de le pratiquer ou de l enseigner Du point de vue socio conomique et politique les effets pervers de la mon dialisation se font sentir dans les pays soumis aux nouvelles exigences du n o lib ralisme et dont les situations se sont pr caris es depuis l effondre ment
66. aines y compris politique Elle pesait fortement sur la soci t et dirigeait tout particuli rement les femmes soit travers les coles qu elle avait cr es pour elles soit par ses pr ches et par la N 1259 Janvier f vrier 2006 se D R confession En s parant les glises de l tat la la cit a permis qu aucune religion particuli re ne puisse plus donner le ton et exercer un contr le quelconque sur les citoyens en les pla ant toutes sur le m me plan hors du champ de l tat En m me temps les individus pouvaient enfin ne pas avoir se d finir en fonction de leurs croyances de leur agnosticisme ou de leur incroyance ce qui leur a conf r une authentique libert de conscience Ceux ci en effet n taient plus renvoy s vers leur apparte nance religieuse et se voyaient donc reconnue une identit qui n tait plus unidimensionnelle Ils peuvent tre des croyants cela ne concerne qu eux m mes mais pour l tat ils sont des citoyens L mancipaltion interdite Ainsi aucune religion ne peut plus intervenir dans la l gislation notam ment dans le droit des familles en mati re de mariage de divorce d h ritage de garde des enfants La misogynie de toutes les glises mono th istes ou pas est proverbiale Toutes renforcent un syst me patriarcal plus que mill naire et quasi universel Toutes affirment la pr minence des hommes sur les femmes notamment au nom d une chronologie
67. aire usage de la libert Aujourd hui nous nous devons de d passer le sch matisme de telles analyses Il ne faut pas identifier les fid les d une religion un com portement politique univoque En France les communaut s religieuses ont t travers es d s le XIX si cle par des courants th ologiques phi losophiques et politiques tr s divers couvrant tout l arc en ciel id olo gique M me les minorit s religieuses forte identit ancr e dans un pass douloureux sans cesse r activ n ont pas eu de comportements homog nes par rapport la question de la s paration bien que des dif f rences sensibles se remarquent entre les postures des juifs et celles des protestants Il convient de distinguer la place de chacun dans la hi rarchie eccl siale les pasteurs et les rabbins tant souvent plus atta ch s leur statut officiel que les la cs des consistoires et des synodes Mais la responsabilit hi rarchique n est pas un crit re suffisant Il convient certes de tenir compte des divisions eccl siales et des dissi dences qui reposent en g n ral sur des positions th ologiques plus ou moins autoritaires ou lib rales Mais il y eut des luth riens s paratistes et des vang listes hostiles la s paration Quant aux membres de l glise r form e officielle ils ont pris toutes les postures les uns furent des concordataires imp nitents d autres des s paratistes de conviction et la majorit
68. ais clai rement nous ne sommes pas dans ces logiques l L intervention sociale part du r le traditionnel des femmes au lieu de partir du r le traditionnel des hommes pour rentrer en contact avec eux et les renforcer dans leur comp tence parentale H amp M Quelles seraient les cons quences en termes de politiques publiques P J Il y a une r flexion globale faire du c t de l aide sociale Il faut arr ter de donner une prime l isolement en r duisant l aide sociale quand les gens vivent en famille ou en couple Les inciter faire ce choix c est r ellement les mettre dans la pauvret parce que la r elle pauvret est affective Retirer les allocations familiales me semble contre productif si les familles sont d bord es si les m res n arrivent plus g rer leur petit homme dans la maison ce n est pas en retirant les allocations familiales que la situation va changer C est au contraire en offrant un r el soutien ces familles sur le plan de la socialisation de l ducation des enfants Si nous criminalisons syst matiquement l conomie souterraine les incivi lit s les conduites d appel vis vis de la soci t si nous n avons que cette r ponse l nous allons g n rer encore plus de probl mes Il faut avoir une ligne de direction prenant en compte la production sociale de ces conduites risque pour pouvoir d faire ces processus de production la base Sur le plan de l in
69. ais de n gociations De nombreuses personnalit s ont claire ment marqu leur opposition au CFCM ou son administration parmi lesquelles Betoule Fekkar Lambiotte pr sidente de l association Terre d Europe Dahmane Abderrahmane pr sident de la Coordination des musulmans ou Zinedine Berrima porte parole de L Union des associa tions musulmanes de Seine Saint Denis UAM 93 Ce sont surtout les luttes d influence qui bloquent le bon fonction nement du CFCM Jusqu l arriv e de Nicolas Sarkozy la mosqu e de Paris tait l in terlocuteur privil gi historique des gouvernements Elle s efforce aujourd hui de retrouver cette aura Elle met profit la m fiance des politiques l gard de l UOIF pour appara tre comme le partenaire mod r par excellence En face d une Union qui s efforce de radicaliser son discours pour galvaniser la base derri re elle Dalil Boubakeur d nonce l extr misme de l organisation de Fouad Alaoui En outre cette rivalit s inscrit dans la lign e des rapports diplomatiques entre Paris Alger et Rabat La gande mosqu e esp re s acqu rir la bienveillance de Paris cens e r sulter d un rapprochement de la France avec l Alg rie Min par ses divisions le CFCM s est montr incapable depuis sa premi re mandature de faire entendre une voix coh rente et repr sentative des musulmans de France Le silence ou au contraire la polyphonie du Conseil p nalise ces derniers l h
70. aite a fait valoir son ascendance m re europ enne pour partir avec ses enfants majeurs en France et un administrateur municipal m me situation r sidant dans une petite localit qui a fait de m me 16 Nous restons dans notre contexte sur l autre rive de la M diterran e nous n abordons pas ce qui se passe en France mariages blancs ou autres formules courantes l bas 101 17 Ceci nous rappelle les nombreux cas de jeunes filles des ann es soixante dix mises dans l avion par le p re et mari es au pays ou les enfants de couples mixtes divorc s que le p re a ramen s au pays 18 Cette cat gorie tr s volatile et tr s discr te fera l objet d un autre article les trajectoires migratoires suivies en M diterran e que nous effectuons avec nos partenaires du CEPEL CNRS UMR 5112 Montpellier I 102 Jadis canalis vers la France ou l Europe l parpillement des Alg riens s effectue pr sent travers tous les continents Cela est devenue une r alit bien apparente nettement ressentie au pays contr es en vue d obtenir un visa certains ont recours des moyens plus ou moins sp cieux ce sujet on rencontre parfois des cas sp cifiques comme ces filles d migr s revenus en famille au pays durant les derni res d cennies mari es des Alg riens depuis bien longtemps et qui se ravisent de faire valoir leur double nationalit pour finalement re
71. ales dans la formation des soci t s grecque et romaine Al Farabi 870 950 philosophe hell nisant musulman de langue arabe nomm le deuxi me ma tre apr s Aristote Il a tent d tayer la foi par la raison et a affirm le primat de la v rit philosophique sur la r v lation Pour lui les v rit s philosophiques sont universelles contrairement aux croyances des religions Tommaso Campanella 1568 1639 dominicain italien C est en prison dans laquelle il passa vingt cinq annn es de sa vie qu il crit sa vision de la r publique id ale La cit du Soleil 1623 en se r f rant Platon Louis Gardet philosophe chr tien est l auteur de nombreuses tudes sur l islam et sur la mystique dans les diff rentes religions Auteur de La cit musulmane Vie sociale et politique Paris J Vrin 1954 laj wT HM Soheib Bencheikh Les croyants les plus proches de la la cit la fran aise 2 D Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 A PUBLIE Dossier Islam d en France n 1220 juillet ao t 1999 se La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 63 La la cit l preuve de l int gration Cest par l immigration qui a fait de l islam la deuxi me religion de France que le d bat sur la la cit a t relanc en soulevant des interrogations nouvelles Les discriminations et le communautarism
72. an Arnold de Clermont Un seul exemple la loi de finance 2002 pr voit qu une association doit avoir au minimum un revenu de 250 000 euros pour que l un des membres de son comit directeur puisse tre salari Aucune de nos glises wat teint ce niveau de revenu et nos pasteurs qui sont tous des fonctions de direction ont besoin de recevoir un traitement Depuis le 1 jan vier 2002 nous sommes hors la loi L ancienne secr taire d tat au budget Florence Parly nous a assur s par crit que les associations cultuelles n taient pas concern es Mais ces garanties ne tien draient pas si nous tions attaqu s devant les tribunaux Il est indubitable que le lien entre les lois de 1905 et de 1901 sur les associations se trouve dans le texte de la loi de 1905 Cependant les probl mes des associations cultuelles sont n s assez r cemment en raison des textes nouveaux adopt s pour mieux contr ler les associa tions loi de 1901 pour viter des comptabilit s discutables et des abus dans l utilisation des statuts loi de 1901 L administration des finances a tendu aux associations cultuelles les dispositions nouvelles concer nant les associations loi de 1901 notamment l interdiction de financer des membres du comit directeur de l association On peut penser que cette mesure portant sur la restriction dans le financement des res ponsables a t tendue par erreur aux petites associations cultuelles dans la me
73. ance du pluralisme religieux dans une soci t libre lt Er 71 HAM s Guy Coq Christianisme et la cit A PUBLI Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 Pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique Le Conseil fran ais du culte musulman l preuve du temps Le Conseil fran ais du culte musulman CFCM vient d entrer dans son deuxi me mandat avec l lection de ses repr sentants pour la p riode 2005 2008 en juin dernier Dalil Boubakeur recteur de la mosqu e de Paris a t reconduit comme pr sident Cr en grandes pompes le CFCM repose pourtant sur des piliers fragiles Les querelles intestines et les luttes d influence branlent r guli rement l institution Celle ci pose en outre un certain nombre de probl mes la R publique fran aisel par Antoine Sfeir directeur de la r daction des Cahiers de l Orient et Julie Coste tudiante en journalisme 1 Pour plus de pr cisions quant aux dangers du communautarisme cf Libert galit Islam de R Andrau et A Sfeir Tallandier 2005 44 Retour sur une faillite annonc e Le Conseil fran ais du culte musulman CFCM est le r sultat d une consultation des musulmans de France initi e par Jean Pierre Chev nement en 1999 alors qu il tait ministre de l Int rieur Par la suite Daniel Vaillant et Nicolas Sarkozy ont repris le flambeau En effet l in
74. aniser la Commission des monuments historiques en tirant les cons quences des boulever sements qui avaient pr c d C est l objet du d cret du 17 mai 1909 qui divise la Commission des monuments historiques en trois sections 1 section la section des monuments historiques proprement dits 2 section la section des monuments pr historiques 3 section la section des antiquit s et objets d art La loi de s paration des glises et de l tat du 31 d cembre 1905 est un moment essentiel de l histoire culturelle de la France Dans l volution du service des monuments historiques elle marque une v ritable coupure et provoque une r organisation administrative et financi re Pour ce qui nous concerne ici elle entra ne une augmentation consid rable du nombre des monuments historiques et un changement non moins essentiel dans la conception que l on pouvait en avoir Dans ce nouveau cadre le probl me des objets mobiliers prend une acuit nouvelle Alors que le classement pr vu par la loi de 1887 n tait pas termin la nouvelle loi pr voit le classement complet et d finitif des objets mobiliers dans un d lai de trois ans La t che est immense et le dan ger pressant Pour viter les vols et le vandalisme dans les glises qui ne sont d sormais plus prot g es par le personnel des fabriques on d cide de prot ger momentan ment l ensemble des objets mobiliers contenus dans les lieux de culte et de mettre progress
75. appel dont l argumentation est bien des gards un arch type Initi par des membres d associations et des sociologues le texte recueille plusieurs milliers de signatures dont celles de cadres politiques de gauche et d extr me gauche Sur la discrimination qui frappe la population d origine immigr e l embauche au logement la sant l cole et aux loisirs le constat par lequel s ouvre l appel est g n ralement partag y compris par les pouvoirs publics Sans remonter la pr histoire ni forcer le trait on pourrait galement rappeler des faits bien plus graves comme les nom breuses bavures polici res commises sur les jeunes Maghr bins dans les ann es soixante dix et le d but des ann es quatre vingt Sur le probl me de l int gration des populations en provenance des anciennes colonies qui est peut tre le probl me social le plus lourd que conna t la France aujourd hui le pass colonial a longtemps pes Les gou vernements successifs ont rarement anticip sur le cours d une histoire en devenir un d calage permanent s pare les mesures prises par les pou voirs publics et les aspirations des populations concern es Au moment o le gouvernement encourageait le retour au pays d origine par l octroi d une prime les immigr s renon aient ce retour pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 2 Le 23 avril 2005 le pr sident de la R pub
76. ation ni une opposition r solue son message qui doit tre recherch e Parce que tout simplement nous ne sommes pas dans le m me registre pist mologique Les mondanit s du si cle rel vent d un ordre radicalement diff rent de celui de la R v lation quand bien m me celle ci voudrait avoir toujours pour vocation naturelle par son contenu moral et spirituel de constituer un socle thique coh rent et de d cr ter des principes g n raux pour que les relations entre les tres soient harmonieuses et fraternelles dans ce bas monde L aspect formel et technique de l organisation de la cit est une entreprise neutre exclu sivement humaine En pr sence du Coran ou m me en son absence elle demeurera en toute logique toujours profane Les consid rations d ad ministration tatique seront toujours s culi res Une doctrine politique ne peut tre purement coranique Ce second degr d approche du texte coranique qui se situe un autre niveau d ex g se dans une classe sup rieure plus labor e encore pour une th ologie fine pr conise que au nom m me du Coran licence soit donn e aux croyants musulmans de ne pas se r f rer au discours cora nique afin de mener bien leurs affaires mondaines Il en r sulte qu il ne doit pas et ne peut pas y avoir une doctrine politique qui soit pro prement parler purement coranique Affirmer cela n est en aucun cas N 1259 Janvier f vrier 2006 se
77. ationale qui se livrent travers tous les continents un commerce lucra tif florissant mais dangereux pour ses victimes La fuite des cadres Contrairement aux ann es soixante dix o l on pouvait localiser des r gions de forte migration de main d uvre telles que la Kabylie les Aur s l Est du pays l Oranie actuellement toutes les r gions semblent atteintes par ce ph nom ne du nord au sud du pays Les effets conjugu s des poli tiques europ ennes de fermeture des fronti res l appel provoqu par le besoin consid rable en main d uvre non qualifi e la quasi impossibilit d obtenir un visa ont attis et largement amplifi le ph nom ne de migra tion internationale vers l Europe consid r e mythiquement comme pays de cocagne en provenance de toutes les contr es du monde Les contingences internationales et les bouleversements structurels des conomies du tiers monde ont t suivis de d stabilisations sociales co H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM nomiques et politiques provoquant des mouvements de populations enti res qui ne se limitent plus seulement des d parts individuels mas culins Des articles abondants et des tudes nombreuses sont consacr s ce ph nom ne Les r seaux de passeurs clandestins nagu re sp ciali s s armes drogue prostitution pullulent actuellement et tirent d normes profits de cette fuite perdue de cette d tresse de gens pr ts se ruiner
78. ations engendr es par la situation que nous venons d voquer qu un discours comme celui des indig nes de la R publique peut avoir une certaine prise La m thode utilis e consiste attiser les frustrations et dans le m me mouvement dis cr diter la R publique L objectif proclam de cet appel la tenue des assises de l anticolonialisme postcolonial est de se lib rer de la mystification dans laquelle on entretient cette humanit qui serait condamn e perp tuit au statut de l indig nat Propos la signature sur un site islamiste en vue et parrain par des pr dicateurs musulmans de renom l appel qui vise un soutien large au del de la communaut musulmane ne cherche pas f d rer ouvertement sous la banni re de l islamisme Il se borne disqualifier toute id e alternative celui ci en particulier les valeurs r publi caines dont le v ritable r le serait de camoufler l iniquit de la R publique puisque les enfants issus des colonies ne seront jamais que des indig nes dans une France qui a t et reste tat colonial la diff rence des dirigeants islamistes qui pr sentent clairement leur projet comme le prolongement naturel de la d colonisation le texte de l appel lui f roce contre la R publique se borne ne formuler aucun grief contre l islamisme Mieux il le range du c t des victimes en entre tenant un amalgame entre islam et isla
79. autorit Elles font un transfert de l autorit sur le fils a n de la famille Et mettent ainsi ce der nier une place qui n est pas la sienne et qui favorise chez lui la violence et les comportements machistes afin malgr tout de prendre de l autono mie et d arriver se s parer H amp M Comment peut on aider ou accompagner les p res dans ce par cours l P J Tout ce qui peut redonner de l honneur l homme et au p re est minemment pr ventif dans ce contexte Les hommes sont fort discr dit s dans les cit s Et les p res sont tr s peu soutenus D abord nous les connaissons tr s mal Ils ne vont pas dans les dispositifs d aide car ils ne fonctionnent pas sur la demande Devoir demander leur fait honte et ils ont d j suffisamment honte en tant dans la pr carit Les p res peuvent tre investis sur le don Nous les voyons dans les comit s de quartier dans les revendications collectives o il est possible de manifester de lutter Nous pouvons les solliciter en organisant des lections de conseiller d im meuble de conseiller d tage avec des formations sp cifiques en vue de cr er des comit s pour r clamer aupr s des bailleurs sociaux de meilleures conditions d habitat La lutte et le don rendent dignes C est cela qui restaure l honneur Malheureusement cette optique est la moins H N 1259 Janvier f vrier 2006 M subventionn e Or c est l optique la plus efficace car elle
80. aux frais l entretien et l exercice public d un culte Elles remplacent les tablissements publics du culte les cultes n tant plus des services publics Elles ne peuvent pas recevoir de subventions de l tat des d partements et des communes leurs revenus provenant essentiellement des cotisations des qu tes et des collectes 6 Le Monde 24 septembre 2002 32 Baub rot avaient sign l appel au pr sident de la R publique Au cours de l ann e 2003 la question de savoir si l on r viserait ou non la loi de 1905 donna lieu une certaine cacophonie politique deux ministres du gouvernement Raffarin prirent position pour la r vision Pierre B dier et Jean Fran ois Cop au Parti socialiste Manuel Valls fit de m me Dans un ditorial remarqu le journal Le Monde titrait Revoir la loi de 1905 En 2004 un autre d bat la que commen ait faire la une des jour naux la discussion sur les signes religieux ostensibles dans l cole Les probl mes ne commencent ni ne cessent avec le d bat m dia tique et les conditions de l application de la loi de 1905 restent difficiles Les contraintes financi res des associations Une premi re s rie de questions est soulev e par la mani re dont l tat respecte ou non la sp cificit des associations cultuelles imagin es par la loi de 1905 par rapport aux associations loi de1901 L alerte a t don n e sur ce point par le pasteur Je
81. bor et Fides 1990 Habermas J rgen L int gration r publicaine Fayard Paris 1998 Kaltenbach Jeanne H l ne et Tribalat Mich le La R publique et l is lam entre crainte et aveuglement Gallimard Paris 2002 Kintzler Catherine La R publique en question Minerve Paris 1996 Pena Ruiz Henri Qu est ce que la la cit Gallimard collection Folio actuel Paris septembre 2008 Pena Ruiz Henri La la cit pour l galit ditions Mille et une nuits 2001 Pena Ruiz Henri La la cit Paris Flammarion collection Dominos n 183 1998 Pena Ruiz Henri Dieu et Marianne Philosophie de la la cit PUF collection Fondements de la politique Paris 1999 Poulat mile Libert Laicit La guerre des deux France et le prin cipe de modernit Cerf Cujas collection thique et soci t Paris 1988 Poulat mile La solution la que et ses probl mes Berg International Paris 1997 Weill G Histoire de l id e la que en France au XIX si cle F lix Alcan Paris 1929 N 1259 Janvier f vrier 2006 se Revues Historiens et G ographes Dossier ducation au civisme Compte rendu des d bats de la commission Civisme depuis 2002 Hanifa Ch rifi Charles Coutel Jeanne Sillam Barbara Lefebvre un groupe d enseignants de Seine Saint Denis Alain Seksig Marie Lazaridis Le Monde Dossiers et Documents e La cit une passion fran aise reprise d articles parus entr
82. cheurs incontr lables form s l tranger Suite aux attaques terroristes du 11 septembre 2001 de Madrid puis de Londres la place Beauvau tente galement de r pondre positive H N 1259 Janvier f vrier 2006 M Gettylmages AFP ment aux craintes de l opinion publique Cette derni re s inqui te des influences trang res en provenance du Maghreb ou du Golfe notam ment l appropriation par de jeunes musulmans du conflit isra lo arabe Selon les d clarations de Nicolas Sarkozy au moment de la cr ation du Conseil cette d marche a t engag e dans le but d accueillir lis lam de France la table de la R publique La cr ation du CFOM a t tr s d licate Il a fallu organiser la consultation l lection et d finir les principes caract risant l organisation Le CFCM et ses 25 Conseils r gionaux CRCM sont officiellement n s le 3 mai 2003 cette date s est tenue la premi re assembl e g n rale de l instance religieuse Cette assembl e g n rale comprenait 200 membres dont 10 coop t s et 40 d sign s par les f d rations et les grandes mosqu es Les 150 autres personnalit s ont t lues par 4000 grands lecteurs choisis et d l gu s par 995 lieux de culte sur les 1 316 r f renc s par l administration en fonction de la surface construite raison d un d l gu pour 100 m2 Cette m thode de d signation est largement contes t e mais pas absurde pour Nic
83. ciale universit Lyon 2 1981 Bounoua Sellak La recherche pr coce d identit chez les enfants d immigr s maghr bins deuxi me g n ration in Adolescence et identit Hommes et Perspectives sous la direction de N Kridis Paris 1990 pp 212 224 Catherine Wihtol de Wenden L immigration en Europe La documentation fran aise collection Vivre en Europe Paris 1999 Catherine Wihtol de Wenden L union europ enne face aux migrations in Migrations Soci t vol 16 n 91 janvier f vrier 2004 p 62 Patrick Weil La France et ses trangers Gallimard Folio actuel Paris 1994 gt Journaux Le Monde Jean Jacques Bozonnet L Italie redoute d autres arriv es massives d immigra tion rubrique internationale 24 octobre 2003 Nicolas Bourcier Migrations les fili res de l immigration 3 a ut 2002 O Paste Pas de croissance europ enne sans une forte immigration Tribune 21 juin 2003 Giuseppe Pisanu Le projet de loi Sarkozy 10 octobre 2003 S Zappi Les cinq d cident de renforcer les contr les et les visas 22 juin 2003 Le Figaro Interview du ministre de l Int rieur 11 mai 2005 Document officiel Plan d action du ministre de l Int rieur pour la lutte contre l immigration irr guli re 11 mai 2005 gt Revues Cultures amp Conflits Elspeth Guild La mise l cart des trangers la logique du visa
84. curit lobli gation peut se trouver pr sente D un point de vue juridique cette sug gestion d un avis du Conseil d tat entre dans la longue jurisprudence que cette institution a su fournir la loi de 1905 Il semble que l ins cription de certaines dispositions la loi de finance ait eu parfois de grandes incidences mile Poulat rappelle que le caract re constitu tionnel de la libert d enseignement a t reconnu pour la premi re fois dans la loi de finance de 1931 10 Membre de l Union rationaliste auteur de La la cit fran aise Le Seuil 1994 11 Sp cialiste de la sociologie du catholicisme auteur de Notre la cit publique Berg international 2003 Pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 35 12 La R publique et l islam entre crainte et aveuglement Gallimard 2002 13 Op cit 36 L id e de justifier l aide indirecte aux confessions religieuses choque certains auteurs Mich le Tribalat et Jeanne H l ne Kaltenbach r cu sent dans leur excellent ouvrage l id e selon laquelle un avantage serait de fait accord aux catholiques et qu un souci d galit exigerait de prendre des dispositions galement favorables aux musulmans Ces auteurs rappellent que d s la R volution les catholiques sont expro pri s de leurs glises et d autres difices d pendant de l glise Ils signa lent encore qu en
85. d multiplie les forces Quand les gens retrouvent des liens et des solidarit s dans l entou rage ils ont nettement plus de chance d aller mieux qu la suite d une intervention sociale individuelle forc ment ponctuelle J ai vu beaucoup de p res retrouver du sens par ailleurs et se remettre tre actif dans les cagnottes populaires Ce sont des recr ations sociales partir du monde ouvrier belge On conomise sur le long terme ensemble en constituant un groupe avec des r gles tr s pr cises pour pouvoir ras sembler et redistribuer l argent Il y a un pr sident un co pr sident un secr taire Largent est d pos dans un compte en banque Il faut deux signatures pour y avoir acc s Les cagnottes sont aussi des lieux de ren contre pour des individus de plus en plus seuls Ce sont aussi des endroits o l on peut trouver un amoureux ou un homme capable de prendre une parole et se positionner vis vis du fils ou de la fille quand les relations Redonner de l honneur familiales sont en plein chaos l homme et au p re Il y a d autres fa ons de recomposer les familles est minemment pr ventif En cr ant par exemple des espaces de trans dans ce contexte mission p re fils On organise des groupes de parole pour les parents pr occup s par l duca tion des enfants Et si on faisait aussi un espace garage bien outill o les p res pourraient transmettre leurs fils les savoirs techniques M
86. d r es comme l ments de construction de l identit per sonnelle mais non comme facteurs oblig s d all geance Une culture qui pr tend s imposer n est plus une culture mais une politique Elle rel ve donc d un traitement politique avec droit de regard sur le sort qu elle r serve aux libert s D s lors tout individu doit pouvoir disposer libre ment de ses r f rences culturelles et non tre contraint par elles Il en est ainsi bien s r pour la religion qui ne peut sans bafouer les droits de la personne prendre la forme d un credo oblig C est dire que la libert l encore doit rester un principe intan gible L individu qui assume sa culture ne consent pas n cessairement toutes les traditions en lesquelles nagu re elle a pu s exprimer Il N 1259 Janvier f vrier 2006 B apprend la vivre comme telle c est dire comme une culture parti culi re que d autres hommes ne partagent peut tre pas Il apprend galement distinguer ce qui peut tre accept de ce qui est contes table il vit ainsi son appartenance de fa on suffisamment distanci e pour ne pas se fermer aux autres hommes pour viter tout fanatisme Or c est tr s exactement cette exigence qui conjugue affirmation et distanciation que relaye l int gration r pu blicaine pour faire advenir un monde com mun tous les hommes quelles que soient Le respect des cultures par ailleurs les r f rences culturelles dans et
87. de Pressens et des catholiques Lamennais et Lacordaire son projet est tr s vivement critiqu par des notables r form s qui y voient comme l conomiste Charles Gide ou l historien Gabriel Monod un v ritable tranglement de la libert religieuse Le juriste calviniste Jalabert affirme m me que les adversaires irr conciliables du senti ment religieux n auraient pu faire mieux en privant les glises de leurs libert s essentielles Le pasteur luth rien Armand Lods estime que ce projet vise d pouiller les glises de tous leurs droits et de tous leurs biens Les notables des glises r form es ortho doxes et luth riennes partent donc en guerre contre un projet leurs yeux attentatoire aux libert s des glises La libert avant tout Voil pourquoi se r unit Paris un groupe de protestants de toute ob dience s paratistes et lib raux pour laborer une proposition de loi Louis M jan en fut le rapporteur et Eug ne R veillaud la r digea et la d posa le 25 juin 1903 quinze jours apr s l lection de la commission parlementaire charg e d tudier les modalit s d une ventuelle s pa ration Si l on en croit Louis M jan cette proposition devait tre la fois conforme aux vues de la plupart des dirigeants de nos glises et contenir les dispositions les plus justes et les plus lib rales que puisse consentir la majorit anticl ricale D o des conces
88. de attitude en sym trie inverse exalte la diff rence en un communautarisme crisp repli sur des normes particuli res et ce au risque de compromettre la coexistence avec les membres des autres communaut s tout en niant les droits individuels Cette exaltation a parfois le sens d une affirmation pol mique contre une int gration qui se confondrait avec une assimilation n gatrice Les deux attitudes en ce cas s alimentent r ciproquement D o la n cessaire d finition d un quilibre ou plut t d une conception juste des principes de l int gration comme de l affirmation identitaire Une logique d int gration soucieuse de l gitimit aura pour principe de dis tinguer rigoureusement les exigences qui ont valeur universelle dans la fondation sociale et les traits particuliers d une fa on d tre collective d un h ritage culturel de coutumes sp cifiques Un tel partage n est pas toujours ais effectuer mais il est n cessaire lorsqu il s agit de d finir ce qui est l gitimement exigible au titre de l int gration Un exemple simpliste mais qui permettra d indiquer sommairement le sens de ce partage peut tre propos Dans une constitution r publi caine o les droits de l homme ont un r le fondateur la libert indivi duelle et l galit des sexes par exemple sont des principes qu aucune pratique culturelle f t elle coutumi re ou ancestrale ne saurait battre en br che Sur ce point r
89. des conomies planifi es La cassure Nord Sud se profile derri re ces mouvements de populations attis s par la propagation fulgurante des moyens de communication t l visuelle la parabole qui se sont introduits au plus profond des soci t s traditionnelles abolissant les barri res faisant d couvrir des horizons nouveaux et miroiter fallacieusement un nouvel Eldorado Le marasme conomique et social ambiant est exacerb par un ch mage important environ 25 de jeunes sans emploi une forte d mo graphie encore insuffisamment jugul e la corruption les in galit s sociales criantes la chute du pouvoir d achat et bien d autres facteurs qui provo quent chez eux un d sir d Europe cr ant des attentes frustr es 5 La d couverte m diatique d un autre espace social dont on avait seule ment per u des bribes travers les r cits imag s d anciens travailleurs qui en faisaient un paradis o r gneraient l abondance et le droit est devenue possible gr ce la t l vision occidentale re ue au pays La r ussite sociale des nouveaux migrants revenus en vacances chez eux ou en voyage d af faires accompagnant des soci t s trang res aiguise les convoitises pi Rep rage 22 Une enqu te 2003 visant les femmes universitaires enseignantes m decins juristes les femmes cadres et les dirigeantes d entreprises install es en Alg rie avait permis de recueillir des avis similaires ceux de nos
90. des monuments histo riques L inspecteur g n ral et la Commission des monuments historiques qui l assiste partir de 1837 a pour mission de conserver les monuments d int r t national au point de vue de l histoire ou de l art Ces monu ments choisis par la Commission compos e de savants arch ologues et H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM antiquaires et d architectes sont plac s sur une liste d difices class s en fonction de leur importance historique ou artistique Ce classement parmi les monuments historiques les place sous la protection de l tat Le r le de l tat est en effet essentiel et fait l originalit du syst me de protection fran ais Il d finit le monument historique le nomme en fait la liste le conserve le r pare participant ainsi la construction d une m moire nationale d un h ritage architectural puis il en contr le le devenir La restauration des monuments historiques Cette administration se heurte d s l origine celle des cultes Elle est cr e par Fran ois Guizot sous la Monarchie de Juillet et ses premiers membres se recrutent dans le groupe des jeunes intellectuels lib raux qui se sont oppos s la politique de Charles X En mati re religieuse beaucoup sont indiff rents et souvent anticl ricaux l exemple de Prosper M rim e Dans sa correspondance et ses notes de voyage en province il multiplie les attaques contre l ignorance des pr tres qu il appell
91. dre dans un sens radical des questions comme la suppression du budget des cultes et la s pa ration des glises et de l tat Mais trente cinq ans plus tard le rap port Briand affirme que les juifs se satisfont de l esprit qui a pr sid l laboration des divers textes qui ont tabli le r gime l gal du culte isra lite en France Lordonnance de 1844 aurait concili Vin dispensable surveillance du pouvoir avec le respect de la libert de conscience la non ing rence de l tat dans les questions dogmatiques avec le n cessaire resserrement de la discipline et de la hi rarchie Ainsi la centralisation et la hi rarchie tablies par les pouvoirs pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 18 Rapport Briand p 113 120 19 Jean Paul Scot op cit p 179 187 20 R mi Fabre Francis de Pressens 1863 1914 et la d fense des droits de l homme Un intellectuel au combat Presses universitaires de Rennes 2004 26 publics ont maintenu l unit et la concorde indispensables sur tout aux minorit s 49 Le culte isra lite s est renforc Les juifs ne sont donc pas demandeurs de la s paration puisqu ils ne rel vent pas du concordat de 1802 mais ils estiment que les rapports qu ils entretien nent avec la R publique peuvent servir de mod le de non ing rence et de respect des r gles d organisation religieuse par l tat souvera
92. du culte art 6 et les cultes devraient tre assur s par des associations locales dont les unions ne pourront d passer les limites d un d partement art 8 Ce point souleva un toll de protestations v h mentes L intention manifeste de Combes n tait elle pas de faire clater les glises aussi bien catholique que protestantes ou isra lites et de ruiner ainsi au plus vite les confessions par d g n rescence sectaire Aussit t une campagne de presse est lanc e contre le projet Combes Le pasteur Fran ois M jean agent g n ral des glises r form es vang liques libres et son fr re Louis publient d s le 1 novembre une lettre indign e dans le quotidien Le Si cle Au lendemain du vote d une pareille loi l glise r form e serait morcel e en tron ons sans liens et sans t te Quel arbitraire quelle injustice et dans quel int r t Le directeur du Si cle le libre penseur Jean Louis de Lanessan son r dacteur en chef le r form Louis Juttet et le philosophe Raoul Allier professeur la facult de th ologie protestante organisent une grande enqu te pour mettre en chec cette caricature de s paration Les vingt deux articles hebdomadaires de Raoul Allier parus dans Le Si cle seront republi s par le catholique Charles P guy dans le 14 num ro des Cahiers de la quinzaine qui sera remis tous les d put s et s nateurs Les protestants font bloc Au risque de
93. e occupent aujourd hui le premier plan d une pol mique qui est partie de l cole Les questions de statut et d identit par Hocine Sadi professeur agr g de math matiques l universit d Evry 1 Cr e fin 1996 la Commission La cit Islam cesse ses activit s La Ligue de l enseignement en 2000 Devenue Commission Islam et La cit elle travaille aujourd hui sous l gide de la Ligue des droits de l homme et du Monde diplomatique 64 des jeunes d origine trang re sont galement pos es Si lors des conflits de juin 1984 manifestations pour l cole priv e et de janvier 1994 mouvement en faveur de l cole publique chaque camp s est spontan ment mobilis pour sa cause c est en ordre dis pers et dans la cacophonie que les d fenseurs de l cole publique la que entrent dans le d bat qui agite le pays propos du voile isla mique apparu en 1989 dans un coll ge de Creil R publicains et plut t gauche les partisans de la la cit prou vent des difficult s associer les portraits des trois coll giennes de Creil qui s talent la une des magazines aux figures du parti cl rical contre lequel s est forg e toute leur tradition de lutte Le combat la que ne se traduit plus par un mouvement lib rateur qui s exprime de bas en haut comme celui qui a arrach la tutelle du clerg les consciences des l ves Aujourd hui c est du sommet de l
94. e dans les asso ciations dans les villes Au niveau de l tat et notamment du ministre de l Int rieur on a l impression que les autorit s de la R publique ont honte de la la cit Y aura t il un sursaut La la cil principe universel Il y a une histoire sp cifiquement fran aise de la la cit qui aboutit on le voit des principes de grande port e Osera t on dire que la la cit est un principe universel La r ponse positive cette question s argu mente d abord sur un examen du contenu r el du principe de la cit Celle ci implique tout d abord un pouvoir politique autonome c est dire non soumis une instance religieuse Le second aspect important en est le sens thique la tol rance mais aussi d autres valeurs com N 1259 Janvier f vrier 2006 se munes fondement du vivre ensemble D autre part videmment la la cit impose que l tat ne tente pas d instrumentaliser la religion ni qu une religion dirige l tat et s im pose par le pouvoir de l tat Enfin le quatri me aspect essentiel de la la cit est la d mocratie les trois l ments qui pr c dent ne s appli quent vraiment que dans la d mocratie Bref sans d mocratie la la cit est malade sans la la cit la d mocratie est amoindrie L essor de la d mocratie ne saurait se passer d un essor parall le de la la cit La la cit est de m me importance que la d mocratie et les droits de l homme
95. e 2000 et 2002 Le Monde de l ducation e Foulards islamiques l cole crisp e n 193 mai 1992 La la cit n 270 mai 1999 invit de la r daction Marcel Gauchet La la cit un id al r inventer L cole l preuve des communaut s mai 2003 N 320 d cembre 2003 La la cit contest e n 321 janvier 2004 Le Monde des religions Dossier Les r novateurs de l islam n 1 septembre octobre 2003 La prise en compte du fait religieux ne devrait poser de probl me personne par Alain Bauer p 30 La socialisation des jeunes beurs l cole r publicaine influence leur rapport Dieu par Dounia Bouzar p 31 La musulmane est libre de se voiler mais ce n est pas une obligation religieuse par Cheikh Khaled Bentoun s p 33 Dossier Les religions menacent elles la r publique n 3 janvier f vrier 2004 Ce voile qu on dit islamique par Jacqueline Chabbi propos recueillis par Rachid Benzine p 32 La France mal sa la cit par Dj nane Kareh Tager p 36 Une si longue histoire mile Poulat fait le point sur l histoire de la la cit p 39 Le jeu des six familles typologie des familles la ques par Martine Barth l my Cevipof p 44 Chaque religion voit Dieu sa porte par Henri Tincq p 49 se La cit les 100 ans d une id e neuve
96. e Villepin place Beauvau n a pas facilit le travail du Conseil Lors de son passage au minist re de l Int rieur le Premier ministre a lanc le projet d une fondation pour les uvres de l islam cens e r guler les flux financiers venus de l tranger Fondation pour les uvres de l islam de France Dominique de Villepin ministre de l Int rieur de la S curit int rieure et des Libert s locales et les pr sidents des quatre principales f d rations musulmanes fran aises ont sign le 21 mars dernier au minist re de l Int rieur le projet de statuts d une Fondation pour les uvres de l islam de France L id e d une telle fondation avait t propos e par Dominique de Villepin le 16 novembre 2004 lorsqu il avait re u une d l gation des pr sidents des conseils r gio naux du culte musulman CRCM Cette institution sera charg e de collecter et de redis tribuer l argent vers par des donateurs fran ais et trangers afin de financer la construc tion et la r novation des mosqu es la formation des imams et des aum niers de prison ou militaires ainsi que l organisation du Conseil fran ais du culte musulman CFCM Les statuts de la fondation conformes aux principes de la cit pos s par la loi de 1905 ont t transmis au Conseil d tat qui a valid par d cret ce projet Apr s cette appro bation le pr sident de la fondation devait tre d sign par le conseil d administration de l institution Ce
97. e de beau C est l absence coup de jeunes qui s exprime par la violence On de conflits exprim s trouve aussi la d linquance mais c est autre qui cr e la violence chose Il y a enfin un autre ph nom ne en forte augmentation ces derni res ann es la haine de l autre Notre soci t produit des peurs qui se transforment tr s rapide ment en haine L incivilit sur les services publics est un m lange de tout a de d fense du territoire par les d linquants de haine du monde ext rieur de haine des institutions consid r es comme mauvaises et oppres sives Par ailleurs beaucoup de parents sont je ne dis pas d missionnaires mais d munis ils ne savent plus comment duquer leurs enfants et ont besoin d aides Sans savoir pour autant aller vers ceux qui pourraient les aider les ducateurs les enseignants Qui eux m mes ont des difficult s aller vers ces familles Il y a des peurs des pr jug s et puis un manque de savoir faire Les professionnels n ont pas re u de formation adapt e pour r ussir g rer la crise actuelle Ils ne savent pas r agir dans les situations de conflits Bien s r il y a des exceptions H amp M Qu est ce qu ils ne savent pas faire C R Vivre le conflit Les relations entre le public et les services publics ne reposent plus sur un contrat implicite Il y a une grosse crise de confiance Beaucoup d habitants des banlieues ne croient pas que les ser vices publics soien
98. e des droits de l homme le 13 f vrier 2003 La Cour l unanimit dit qu il wy a pas eu violation de l article 11 de la Convention Quant l affaire concernant le foulard islamique t rban Leyla Sahin contestait la r glementation du 23 janvier 1998 qui avait soumis le port du foulard islamique par les tudiantes des restrictions de lieu et de forme dans l enceinte universitaire Dans leur arr t du 7 mars 1989 les juges constitutionnels avaient estim que la la cit en Turquie constituait entre autres le garant des valeurs d mocratiques et des principes d inviolabilit de la libert de religion pour autant qu elle relevait du for int rieur et de l galit des citoyens devant la loi Une telle conception de la la cit para t la Cour europ enne tre respectueuse des valeurs sous jacentes la Convention et elle constate que la sauvegarde de ce principe peut tre consid r e comme n cessaire la protection du syst me d mocratique en TurquieC La Cour europ enne des droits de l homme qui se voit garante de l ordre public europ en affirme sa mission dans les deux arr ts cit s calqu s sur la jurisprudence de la Cour constitutionnelle dont la la cit et la d mocratie constituent l axe Une telle convergence entre la jurisprudence de la Cour euro p enne des droits de l homme et celle de la Cour constitutionnelle a eu certainement son impact sur l attitude ambigu des pouvoirs publics
99. e la religion D apr s les professeurs Burdy et Marcou Au cours du vingti me si cle la la cit en Turquie a le plus souvent t impos e ou r tablie par la force et par l intervention r p t e de l arm e en 1913 1923 24 1971 1980 alors que les avanc es de la d mocratie repr sentative se sont plut t traduites par un retour la tradition religieuse en 1950 et 1980 notamment On peut cet gard relever que l histoire de la la cit fran aise est inverse elle s impose sous la Troisi me R publique avec la d mocratie parlementaire et elle est attaqu e ou restreinte par des r gimes non d mocratiques Vichy ou concernant une domination du pouvoir ex cutif Cinqui me R publique 4 La R publique la que contre labus de libert de religion La la cit devient l une des caract ristiques de la R publique de Turquie dans la Constitution de 1961 labor e la suite d un coup d tat militaire La R publique de Turquie est un tat de droit natio nal d mocratique la c et social qui s appuie sur les droits de l homme et les principes fondamentaux exprim s au pr ambule de la pr sente Constitution art 2 L instauration de l tat de droit par la Constitution de 1961 a per mis l panouissement des organisations dans la soci t en tant qu as sociations syndicats et partis politiques Ces derniers ont t mis sous la garantie de la Cour constitutionnelle qui leur a accord
100. e les ratichons soutenus par leurs v ques les pointus L administration des monuments historiques a progressivement labor une doctrine de restauration fond e d abord sur le respect de l int grit du monument puis sur la restitution de l unit de style de monuments types des diverses p riodes de l histoire de l architecture Cette conception uniquement arch ologique qui ne prend en compte que l int r t culturel et historique des difices est appliqu e avec rigueur par les architectes des monuments historiques Cette volont unificatrice dans la restauration se heurte aux pra tiques du service des difices dioc sains qui doit d abord tenir compte des n cessit s du culte et donc r am nager transformer agrandir glises et cath drales en fonction des besoins Le XIX si cle verra de ce fait la Commission des monuments his toriques revenir r guli rement sur la n cessit de rattacher les di fices du culte class s sous son autorit au nom de la n cessaire unit de doctrine en mati re de conservation et de restauration Pour cela elle entend rattacher le service des difices dioc sains celui des monuments historiques Apr s le vote de la loi de 1887 sur la protection des monuments his toriques tous les travaux sur les difices class s seront cependant sou mis en th orie au contr le du service des monuments historiques Mais le rattachement est toujours repouss Ju
101. e para tre une totale ignorance de l activit parois siale La chose est d autant plus discutable qu l oppos la sp cificit des dioc saines catholiques est mieux respect e Un autre probl me l gitimement pos par les associations cul tuelles est celui de l union des associations cultuelles structure qui serait utile mais non pr vue On entre l dans un probl me crucial de l application de la loi de 1905 Les structures pr vues par la loi ne sont pas celles de l glise Tout a t fait pour que les structures d coulant de la loi ne contredisent pas celles de l glise d o la reconnaissance dans la loi modus vivendi de 1924 de la pr minence de l v que Et il faut le dire l association dioc saine n a aucun rapport avec la struc ture d mocratique de la loi de 1901 Pour respecter la hi rarchie il fal lait galement viter l association cultuelle paroissiale car l autorit de l v que sur la paroisse aurait alors perdu toute consistance On a consenti mettre l v que au sommet de la hi rarchie et ainsi l glise a une existence l gale Au dessus il y a dans l glise une union des associations dioc saines diff rente de la conf rence piscopale qui d signe l assembl e des v ques avec son conseil permanent son pr sident mais qui poss de une existence m tajuridique selon le mot d mile Poulat Au regard de la loi c est un groupe de fait Pour l glise catholiq
102. e question de croyance purement individuelle dans le contexte du la cisme Pour Atat rk la libert de conscience est un des droits naturels les plus essentiels qu il convient tout prix de prot ger En ce qui concerne les r gles religieuses chacun est libre de penser et de croire ce qu il veut d avoir l opinion politique qui le satisfait et d agir comme il l entend 49 Nul selon lui n est en droit de guider la conscience individuelle La la cit turque implique galement la libert sociale 02 En bref se situant dans le processus de transition d un tat mono cratique traditionnel et multinational un tat r publicain d mo cratique moderne et national le la cisme turc peut tre con u comme le fondement des libert s publiques en Turquie Du point de vue de l volution de la la cit il s agit la fois de convergences et de diff rences entre la France et la Turquie La mise en application du principe de la cit a t contest e d s l origine sur des terrains communs la place de la religion dominante dans l tat et dans la soci t l existence et le financement de l enseignement reli gieux la la cit du syst me scolaire public etc 0 En Turquie paral l lement la suppression des tribunaux religieux le syst me judiciaire est enti rement r organis et largement inspir du mod le fran ais la la cisation est totale Cependant en ce qui concerne la loi
103. e sera r sorb qu en 1938 Quand Thiers le chef du pouvoir ex cutif fit r unir en 1872 des synodes g n raux calviniste et luth rien l ventua lit d une s paration progressait nettement parmi les r form s vingt et un d l gu s lib raux et quatre orthodoxes vot rent une motion pr sent e par Edmond de Pressens r clamant l ind pendance r ci proque des glises et de l tat Par contre les luth riens refus rent comme en 1848 de remettre en cause le statut liant leur glise l tat De nombreux pasteurs ou notables protestants s engagent dans le com bat r publicain voire dans la franc ma onnerie plus tard dans la libre pens e et la Ligue des droits de l homme Les anciens pasteurs Charles Boysset et Jules Steeg fondent m me en 1882 une Ligue pour la s pa ration des glises et de l tat dans le but de rassembler tous les s pa ratistes Ils sont moins des francs tireurs que l avant garde militante des r form s ralli s en masse la R publique Un laboratoire de la s paration Mais comment se pr sentent les glises protestantes en 1905 Le pas teur Lacheret pr sident de la commission permanente des glises r for m es vang liques de France a d pos en octobre 1904 devant la com mission parlementaire charg e d tudier la s paration et a remis un texte tr s r v lateur r dig par l agent g n ral de ces glises le pasteur Fran ois M jean et son jeune f
104. e tous ceux qui aspirent se rendre en Europe Puis une fois sur place ils cher chent par prospections locales ou moyennant des proc dures l gales les voies et les moyens de faire durer leur s jour tentant d obtenir une carte de s jour En cas d insucc s ils finissent par se mettre en position ill galeG en fin de stage ou de formation Les r tablissements de nationalit sont utilis s par ceux qui font valoir les clauses l gales pr vues par le code de la nationalit en justifiant de leur ascendance d origine fran aise Il s agit g n ralement d une grand m re dont on se d p che de ressortir les documents d tat civil Pour eux comme les d marches peuvent s effectuer au pays les pr paratifs de d part en vue de s installer en France sont de ce fait entrepris et effectu s de mani re plus sereine Enfin le mariage avec un conjoint de nationalit fran aise 9 constitue le cas le plus r pandu surtout parmi les jeunes de seconde et troisi me g n rations d migr s alg riens les beurs Ces derniers volontairement ou encourag s par leurs parents choisissent dans de nombreux cas leur conjoint au pays d origine voire dans la famille des parents ce qui ren voie des formes de survivance des alliances endogamiques si ch res la tradition et la culture maghr bines Devant les normes difficult s ren pi Rep rage 10 Prospection en cours El Harraga 11 La presse fai
105. els on forme de nouveaux pr tres Or en 1905 on n a pas red fini le culte Peu peu en pratique les instances adminis tratives voire le Conseil d tat ont labor une conception de plus en plus restrictive du culte Un avis du Conseil d tat du 24 octobre 1997 semble l gitimer cette volution Aux termes de ce texte l exercice du culte est la c l bration de c r monies organis es en vue de l accomplissement par des personnes r unies par une m me croyance de certains rites et de certaines pra tiques Les cultuelles ne peuvent mener que des activit s en relation avec cet objet tels que l acquisition la location la construction l am nagement et l entretien des difices servant au culte ainsi que l entre tien et la formation des ministres et autres personnes concourant l exercice du culte La poursuite par une association d activit s autres que celles rappel es ci dessus est de nature sauf si ces activit s N 1259 Janvier f vrier 2006 B se rattachent l exercice du culte et pr sentent un caract re stricte ment accessoire l exclure du b n fice d association cultuelle 49 En cons quence les pasteurs sont par exemple ennnuy s en rai son de leur bulletin paroissial travers lequel on semble les soup onner d une activit ditoriale lucrative Ou encore ils sont interpel l s sur les dons qu ils peuvent faire La position du Conseil d tat est intenable elle laiss
106. endu par exemple le bouclier de la foi et marteau des h r tiques saint Augustin le premier grand philosophe chr tien brandir le denier de C sar dans sa Cit de Dieu Sa civitas ne recouvre pas la ligne de partage entre le spirituel et le temporel Pour l v que d Hippone la cit c leste 2 Allusion faite au christianisme qui est pour Marcel Gauchet la religion de la sortie de la religion Marcel Gauchet philosophe politique directeur d tudes l EHESS auteur de La religion dans la d mocratie parcours de la la cit Gallimard Paris 1998 3 Aux Pharisiens qui demandent J sus s ils doivent payer l imp t C sar dont l effigie est frapp e sur le denier qu ils lui pr sentent J sus r pond Rendez donc C sar ce qui est C sar et Dieu ce qui est Dieu 4 Augustin d Hippone n Thagaste en Numidie en 354 et mort Hippone en 430 respectivement Souk Arhas et Annaba en Alg rie ndlr pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 57 5 Voir notre passage dans Alors c est quoi l islam Presses de la Renaissance Paris 2001 p 92 6 Louis Bourdaloue 1632 1704 pr dicateur et professeur de th ologie Jean Baptiste Massillon 1663 1742 oratorien professeur pr dicateur c l bre il fut v que de Clermont Monseigneur F lix Dupanloup 1802 1872 v que d Orl ans T
107. enqu tes actuelles La plupart tait inqui te au sujet de la scolarit m diocre de leurs enfants et songeait partir cause de mes enfants 23 Le statut de r fugi politique pr sent peut difficilement tre invoqu devant des instances internationales par des Alg riens 24 La confirmation de ce ph nom ne nous est fournie par la t l vision alg rienne Lors de scrutins nationaux lections pr sidentielles ont t diffus s des reportages sur le vote de notre communaut l tranger depuis Paris Londres Stockholm Kiev Moscou Tokyo Melbourne Le Cap l Am rique du Sud Venezuela Argentine l Am rique du Nord tats Unis Canada et depuis tous les pays du Golfe et du Moyen Orient 25 Catherine Wihtol de Wenden L immigration en Europe La documentation fran aise Vivre en Europe Paris 1999 p 16 105 H amp M sans oublier les nombreux cas de r ussite professionnelle des membres de notre diaspora que ne manque pas de diffuser la t l vision alg rienne au Canada au Japon en Australie Ajoutons d autres l ments rendus possibles par la nouvelle orientation vers l conomie de march la mobi lit des biens des services le droit de s installer ailleurs la libre circula tion des capitaux qui constituent des d clencheurs importants dans la prise de la d cision de partir ailleurs Enfin parmi les forts pourcentages d
108. er annuel symbolique la construc tion peut tre engag e et au bout de quatre vingt dix neuf ans l difice entre dans le patrimoine immobilier de la commune Beaucoup d glises ont b n fici de ce dispositif Pourtant l association cultuelle dioc saine a finalement d acheter le terrain de la cath drale d vry souvent mentionn e La puissance publique intervient un second niveau Depuis 1961 les d partements et les communes peuvent donner leur garantie pour les emprunts n cessaires la construction des difices de culte loi de finance 29 juillet 1961 article 11 Un troisi me niveau d intervention est encore possible il s agit des pro jets mixtes c est dire d difices contenant certes un lieu de culte mais galement un centre culturel une salle d exposition un mus e un foyer etc Le grand pr c dent est la loi du 19 ao t 1920 soutenue par douard Herriot pour l Institut musulman de la mosqu e de Paris qui b n ficie d une subvention publique vry Jack Lang a financ hauteur de 5 mil lions de francs 762 000 euros le projet global qui comprenait un mus e d art sacr L id e est que tout ce qui n est pas cultuel peut en principe tre subventionn par exemple une salle paroissiale propos de la mosqu e de Paris outre l argument politique douard Herriot avait d clar Pour la mosqu e nous ne faisons pas autre chose que pour les catholiques et les protestants Le cas de
109. es C est g n ral Plusieurs facteurs s imbriquent et expliquent cette situation Le loge ment le ch mage le transport plombent la vie quotidienne des habitants de ces quartiers Certes nous n avons pas le monopole du ch mage mais ici tous les probl mes de la soci t ordinaire sont d cupl s Ces meutes sont la fois une d claration de ras le bol et en m me temps un appel au secours Sur ce territoire il y a norm ment d nergie et de vitalit de d sir de la part de ces jeunes de se projeter dans l avenir de s inscrire dans la soci t Une part de ces jeunes malheureusement va trop mal est trop d structur e pour se projeter dans quoi que ce soit et reste dans la violence brute et la destruction Ces jeunes existent mais je pense qu ils repr sen tent une minorit une toute petite minorit par rapport l ensemble de cette population qui souhaite seule ment trouver un travail fonder une i Agn s Faulcon famille et faire sa vie comme n im g porte quel autre citoyen ordinaire Agn s Faulcon a t assistante sociale au conseil g n ral puis la caisse d allocation familiales Caf de Seine et Marne Elle s est ensuite engag e dans le monde associatif dans une entreprise H amp M Quelles ont t les r ac d insertion par l conomie Chelles 77 avant de revenir la Caf tions des jeunes de Clichy apr s en Seine Saint Denis o elle a encadr une quipe de travailleurs
110. es communes d acceptation et d ap plication de la loi de la R publique qui contrastent si fortement avec la condamnation sans appel de la s paration par le pape Pie X et les par Jean Paul Scot historien anciennement professeur de Premi re sup rieure au lyc e Lakanal 1 Jean Paul Scot L tat chez lui l glise chez elle Comprendre la loi de 1905 Points Histoire Seuil 2005 2 Article 4 de la loi du 9 d cembre 1905 3 Alors que l glise catholique recevra en jouissance gratuite l usage de plus de 40 500 glises chapelles et cath drales qui taient propri t s de l tat des d partements et des communes pour seulement 2 900 difices du culte en biens propres l glise r form e de France ne re ut la jouissance que de 558 difices publics car depuis 1802 elle avait acquis ses frais ou re u en dons priv s 329 temples et oratoires seulement pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 17 4 Patrick Cabanel Juifs et protestants en France les affinit s lectives XVI XXT si cle Les dieux dans la cit Fayard 2004 5 Andr Encrev Les protestants en France de 1800 nos jours Histoire d une r int gration Stock 1985 6 Jean Baub rot Vers un nouveau pacte la que Seuil 1990 7 Pierre Birnbaum Les fous de la R publique Histoire politique des juifs d tat de Gambetta Vichy Points Se
111. es leurs activit s assembl es et publications y compris doctrinales devaient tre autoris es et contr l es par les autorit s de l tat Les pasteurs recevaient un traitement et deve naient des fonctionnaires publics Le protestantisme accepta en 1802 ce nouveau statut qui le privait certes de sa libert d action mais qui lui garantissait la libert de culte et l galit des droits face un catho licisme qui tenta de reconqu rir ses privil ges de religion de l tat sous la Restauration monarchique pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 20 Pasteurs et rabbins r mun r s par VEtat Portalis le conseiller de Bonaparte pensait que les juifs devaient par ticiper comme les autres la libert d cr t e par nos lois mais qu ils formaient bien moins une religion qu un peuple vivant au milieu de toutes les nations L empereur exigea donc des communaut s juives la reconnaissance de la loi fran aise avant de les doter d une organisation religieuse Une assembl e de cent douze notables juifs r unie en juillet 1806 dut reconna tre que la religion juive ordonna t dans les affaires civiles et politiques de placer les lois de l tat au dessus des lois religieuses pour que les juifs se voient confirmer le privil ge d entrer dans la composition d une grande nation en tant que juifs de France Ensuite fut restaur un mythique Grand Sanh d
112. es regroupant les juifs de plusieurs d partements sous le contr le du consistoire central Paris Celui ci est compos de douze membres la cs repr sentant les circonscriptions consistoriales neuf en m tropole et trois en Alg rie et par le grand rab bin nomm vie par les d l gu s des consistoires Il est charg de la haute surveillance du culte isra lite du contr le de l cole centrale rab binique de la d livrance des dipl mes religieux de la nomination et de la r vocation des rabbins Les neuf circonscriptions consistoriales Bayonne Bordeaux Marseille Lyon Besan on Nancy pinal Lille et Paris sont dirig es par le grand rabbin de la circonscription nomm par le consistoire central et par six la cs lus pour huit ans Elles assurent les c r monies du culte et la vie des communaut s surveillent les coles isra lites et fournissent des aides sociales En effet en raison de la modi cit de leur margement au budget des cultes les juifs n ont jamais cess de subvenir aux besoins de leur culte par des contributions volontaires Charg e d assurer les cultes et de contr ler les communaut s cette organisation consistoriale tr s centralis e et tr s hi rarchis e n a pas t remise en cause Le juda sme dispose donc d une structure peu com parable celle du protestantisme Certes le 15 septembre 1870 la revue mensuelle Archives isra lites estimait que le moment tait venu de r sou
113. et surtout celle du gouvernement pro islamique On souhaite qu une telle convergence jurisprudentielle puisse galement contribuer la cr a tion d une thique la que dans la soci t contemporaine de Turquie En effet pour relativiser la conception combative de la la cit militante l thique la que peut faciliter le d veloppement d un d nominateur commun dans les domaines conflictuels Nous allons achever notre propos en attirant l attention sur trois probl mes susceptibles de mettre en cause la la cit en Turquie les contraintes politiques afin de propager davantage l instruction religieuse l ducation et enseignement obligatoires de la religion dans les coles la structure gigantesque et partiale de la direction des Affaires reli gieuses lt be 1 XM HX Gaye Petek Salom L exp rience de la la cit turque et ses acquis A PUBLI dansle monde associatif turc en France Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 26 Pour la place de la religion dans la d mocratie et l tat de droit en droit compar voir I Kaboglu La libert religieuse et le principe d mocratique in Constitution et religion Ant N Sakkoulas Bruylant 2002 pp 46 53 27 Cour europ enne des droits de l homme Grande Chambre Affaire Refah Partisi Parti de la prosp rit Turquie 13 f vrier 2003 28 Cour europ enne des droits de l
114. et enjeux de la la cit Puis des Femmes pour la la cit se sont r unies sous la pr sidence d lisabeth Badinter taient pr sentes Le la Bab s Juliette Minces Martine Benayoun Mich le Tribalat Chahla Chafik Beski et Fad la Amara Le troisi me entretien Lislam dans la R publique la que fut confi Ghaleb Benche kh Pour le quatri me Joseph Ma la exposa ses vues sur les rap ports tiss s entre religion politique et soci t Le Conseil la que du XX arrondissement est la deuxi me associa tion cr e Le Conseil la que du XX arrondissement r unit des per sonnalit s issues d associations attach es la la cit ou de services publics de l arrondissement repr sentantes de la diversit de la po pulation de l arrondissement en vue de rassembler leurs exp riences 1 Philosophe a publi Grandes l gendes de la pens e Flammarion 2005 Le ons sur le bonheur Flammarion 2004 Qu est ce que la la cit Folio actuel Gallimard 2003 Voir son article p 6 dans ce num ro 2 lisabeth Badinter philosophe a publi Fausse route Odile Jacob 2003 Le la Bab s professeur de sociologie des religions l universit catholique de Lille auteur de l islam int rieur Passion et d senchantement Al Bouraq 2000 Juliette Minces voir article p 84 dans ce num ro Martine Benayoun vice pr sidente de la Ligue internationale contre le racisme e
115. ettent en effet migrer vers tous les pays du monde et les partants appartiennent toutes les couches sociales Nous sommes loin de l poque des migr s ouvriers ou ruraux allant proposer leur force de travail main d uvre emportant avec eux des bribes de culture les images du pays d origine et anim s de l espoir d y retourner d y construire un habitat et d y vivre une retraite m rit e D autres recherches sociologiques sur le terrain visant des probl mes latents et imm diats relatifs l habitat ou la scolarisation ou encore pi Rep rage 2 Dans leurs pays est entretenue l id e qu il faut tout prix s introduire en Europe Les campagnes de d fense des sans papiers les stimulent l insertion de leurs pr d cesseurs qui parfois reviennent en cong au pays les conforte dans leur id e fixe en plus des besoins en main d uvre publiquement exprim s 3 Nos travaux de recherche sur l migration alg rienne et la notion du retour ou sur les enfants de deuxi me g n ration d migr s Bounoua Sellak DEA de psychologie sociale Lyon II 1979 1980 voir bibliographie 4 La presse rapporte r guli rement les d comptes de ces naufrag s dont les embarcations chavirent au large des c tes oranaises 5 Un travail de terrain dans le cadre d une th se est en cours sur les jeunes migr s clandestins partir du port d Oran et sur le ph nom ne de El
116. eur rejet commun du cl ricalisme catholique et de l ultramontanisme intransigeant de la papaut surtout apr s la procla mation du dogme de l infaillibilit pontificale par le concile de 1870 a favoris leur affirmation parall le d une religion d essence d mocra tique et moderne Mais inversement de m me qu ils avaient condamn les violences de la d christianisation en 1793 les lib raux protestants et juifs se sont d marqu s tr s nettement de l anticl ricalisme vulgaire et plus encore de l antireligion et du mat rialisme ath e Les r forma teurs lib raux protestants et juifs se sont engag s dans un processus de s cularisation de leur religion et de d veloppement d une religion civile capable de concilier les valeurs r publicaines et les id aux religieux La d mocratie moderne devait tre religieuse et mettre fin au contentieux N 1259 Janvier f vrier 2006 se Collection Roger Viollet entre la religion et la politique Les choix passionn s en faveur de l anticl ricalisme et de la la cit sont d apr s Patrick Cabanel une sorte de seconde nature m me s ils ne les ont jamais confondus avec l irr ligion ou l antireligion Conciler les valeurs r publicaines el l id al religieux terme sous la Troisi me R publique alliance objective des protes tants et des juifs appara t comme la pr figuration d un trait peut tre mineur mais caract ristique de la
117. eure o l islam est de plus en plus d nigr suite aux r cents attentats et la pouss e de islamisme radical au risque de stigmatiser l ensemble des musulmans L chec de la d signation d aum niers musulmans est symptoma tique de cette paralysie Au cours de la r union de rentr e du CFCM le 8 septembre un de ses responsables faisait part de son d pit Le pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 49 50 minist re de la D fense nous avait suppli s de d signer un candidat comme aum nier militaire Ils avaient besoin d un nom avant le 15 ao t pour pouvoir le former afin de mettre en place l aum nerie mili taire en janvier 2006 mais aujourd hui on n a toujours rien D s qu on avance un nom c est des disputes sans fin Les freins l efficacil sont galement d ordre politique Selon le m me responsable les agents du minist re de l Int rieur auraient re u la consigne de ne pas s occuper de l lection des bureaux des CRCM qui ont suivi celle du CFCM pour la bonne raison que les m dias ne s y int ressaient que mollement Les retomb es auraient donc t n gligeables Bilan du scrutin dans trois r gions les r sul tats ne font toujours pas l unanimit Les lections ont t report es jusqu une date ind termin e en Provence Alpes C te d Azur en Haute Normandie et en Franche Comt La succession de Nicolas Sarkozy Dominique d
118. faire tomber le gouvernement Combes discr dit par le scandale des fiches tous les protestants font bloc Les pasteurs Couve Brugui re l avocat Donedieu de Vabre et d autres notabilit s r form es condamnent le projet Combes et admettent que le projet Briand serait acceptable avec quelques retouches Le Conseil central des glises r form es d nonce un projet visant compromettre de la mani re la plus grave leur existence et leur d veloppement mais il fait savoir Combes que la cessation de l union avec l tat n est pas demand e par les consistoires organes officiels de ces glises et laisse au Parlement la responsabilit de la d cision Les luth riens quant eux se prononcent pour le maintien du concordat sauf quelques pasteurs Mais tous les protestants consult s par le Si cle se N 1259 Janvier f vrier 2006 se disent acquis une s paration donnant toutes les garanties de libert et de justice Un remarquable travail de lobbying protestant mit en chec le projet du gouvernement qui finira par d missionner Les juifs d plorent leur isolement Les isra lites ne pouvaient que condamner un tel projet si contraire leurs int r ts D s le 10 novembre 1904 les Archives isra lites d noncent vivement l article 8 du projet Combes qui r duirait l isolement nombre de juifs puisque cinquante d partements au moins ne comptent pas de communaut s organis es Le p riodique L Univers isr
119. ficile de l int gration lt Pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique Lh ritage des croyants devient patrimoine national La loi de s paration des glises et de l tat a profond ment transform le service des monuments historiques n un si cle auparavant Les b timents class s dont la moiti sont d di s au culte sont d sormais plac s sous le contr le d une administration unique les Beaux Arts dot e de moyens importants Ces difices auxquels sont adjoints de nombreux objets constituent un patrimoine culturel commun d fendre pour son int r t artistique et historique par Arlette Auduc conservatrice du patrimoine 1 Le 15 juillet 1801 fut sign le concordat entre le Saint Si ge et la France qui d finissait les rapports entre l glise catholique et la R publique sous l impulsion du premier consul Bonaparte Il ne fut promulgu que le 08 avril 1802 assorti de 77 articles organiques qui affirment la tutelle de l tat sur l glise ndlr 70 En application de l article 12 du concordat et de l article 75 des lois organiques les glises m tropolitaines cath drales et paroissiales qui se trouvaient entre les mains de la Nation depuis la R volution furent remises la disposition des v ques par arr t des pr fets L article 76 des lois organiques institua des fabriques pour veiller notamment l entretien et la
120. guer en lui ce qu il sait et ce qu il croit pour prendre conscience de ce qui peut l unir d autres hommes sans exiger d eux qu ils aient la m me confession ou la m me vision du monde est le corollaire d un tel id al Dans des soci t s sou vent d chir es l id al la que montre la voie d un humanisme critique d un monde v ritablement commun Nul besoin pour cela que les hommes renoncent leurs r f rences culturelles il leur suffit d iden tifier les principes qui fondent le vivre ensemble sans l ser aucun d entre eux Le croyant peut fort bien comprendre qu un marquage confessionnel de la puissance publique blesse l ath e Et celui ci r ci proquement peut fort bien admettre qu un tat qui professerait un ath isme militant serait mal accept par le croyant La la cit de la puissance publique c est l affirmation de ce qui est commun aux hommes la neutralit confessionnelle n est donc que la cons quence du principe positif de pleine galit Ceux qui au nom d une religion ou pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique d une id ologie entendent disposer d emprises publiques usurpent en fait le bien commun comme le fait le cl ricalisme captation du pou voir temporel des fins religieuses ou politiques La la cit requiert un effort d ouverture et de retenue tout la fois puisqu elle entend pr server la sph re publique de toute captat
121. hen Martine sous la direction de Jean Baudouin et Philippe Portier L int gration de l islam et des musulmans en France mod les du pass et pratiques actuelles in La la cit une valeur d aujourd hui Contestations et n gociations du mod le fran ais Presses universitaires de Rennes 2001 Collet Fabien La la cit une doctrine de l ducation nationale m moire de DEA facult de droit de Grenoble 1995 Coq Guy Laicit et R publique le lien n cessaire Le F lin Paris 1995 Costa Lascoux Jacqueline Les trois ges de la la cit D bat avec Joseph Sitruk grand rabbin de France Hachette Paris 1996 se La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 93 94 Costa Lascoux Jacqueline Les enjeux de la la cit d voiler la la cit Cahiers du radicalisme n 2 avril 1999 Davie G et Hervieu L ger Dani le Identit s religieuses en Europe La D couverte Paris 1996 Delafaye Fran ois La cit de combat la cit de droit Hachette du cation collection Former organiser pour enseigner Paris 1997 Gaspard Fran oise et Khosrokhavar Farhad Le foulard et la R publique La D couverte 1995 Gauchet Marcel La religion dans la d mocratie parcours de la lat cit Gallimard Le D bat Paris 1998 Gauthier G et Nicolet C La la cit en m moire Edilig Paris 1987 Gauthier G et Nicolet C Gen se et enjeux de la la cit La
122. homme 4 section Affaire Leyla Sahin Turquie requ te n 44774 98 29 juin 2004 pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 83 Point de vue Un acc l rateur de l mancipation des femmes La la cit concerne en premier lieu les femmes Elle leur a permis de devenir des individus part enti re des citoyennes Or tout recul des pouvoirs publics fran ais par Juliette Minces sociologue crivaine A publi notamment La g n ration suivante les enfants de l immigration l Aube Poche Essai 2004 Le Coran et les femmes Hachette Litt ratures coll Pluriel 1996 La femme voil e Calmann L vy Essai soci t 1994 84 en la mati re risque d avoir de graves r percussions sur les femmes des pays qui en sont priv es et regardant vers nous luttent pour l obtenir Autant que le travail salari et l instruction la la cit pour reprendre l expression de Michelle Perrot a acc l r l mancipation des femmes Et c est la raison pour laquelle les femmes d autres pays sui vent avec tant d attention ce qui se passe en France comme ce fut le cas propos de la loi du 15 mars 2004 sur les signes ext rieurs d apparte nance religieuse l cole ou sur l impact dans notre soci t de l isla misme radical non seulement parmi les personnes de culture musul mane mais peut tre surtout sur les pouvoirs publics fran ais En effet u
123. i tait devenu un centre d activit s contraires au principe de la cit Quant au fond la Cour constitutionnelle fit valoir que la la cit tait lune des conditions indispensables de la d mocratie La Cour fit observer l incompatibilit du r gime d mocratique avec les r gles de la charia Selon la Cour constitutionnelle intervention de l tat en vue de sauvegarder la nature la que du r gime politique devait tre consid r e comme n cessaire dans une soci t d mocratique D apr s la Cour europ enne les raisons retenues par la Cour constitutionnelle afin de conclure que le RP enfreignait le principe de la la cit peuvent tre notamment class es en trois groupesC ceux d apr s lesquels le RP entendait instaurer un syst me multi juridique instituant une discrimination fond e sur les croyances ceux selon lesquels le RP aurait voulu appliquer la charia pour la communaut musulmane ceux qui se fondent sur les r f rences faites par les membres du RP au djihad la guerre sainte comme m thode politique Selon la Cour europ enne un parti politique dont l action semble viser pour partie l instauration de la charia dans un tat peut diffi N 1259 Janvier f vrier 2006 B cilement passer pour une association conforme l id al d mocra tique sous jacent l ensemble de la Convention 71 09 Cet arr t a t approuv par la Grande Chambre de la Cour euro p enn
124. i re p riode fut d termi nant alors que les r formes k malistes de Mustafa Kemal Atat rk 1881 1938 fondateur et premier pr sident de la R publique ndlr ont t impr gn es par une mesure de volontarisme Cependant l h ri tage k maliste sera mis en cause sous le multipartisme Paradoxale ment les instances europ ennes ont jou un certain r le dans le sau vetage de la la cit en Turquie au d but du XXI si cle par le biais de l exigence d mocratique La la cit en Turquie tal e sur trois si cles sera donc abord e en trois temps dans un premier temps quelques mots sur le Tanzimat vont nous offrir les l ments de base concernant la p riode qui pr c de le r gime r publicain dans un deuxi me temps nous allons aborder les tapes de la r ali sation de la la cit en Turquie par Ibrahim zden Kaboglu professeur l universit de Marmara Istanbul pr sident de la chaire de droit constitutionnel ancien pr sident du Centre des droits de l homme du barreau d Istanbul 1998 2001 1 Cf Alexis de Tocqueville L Ancien R gime et la R volution Gallimard collection Id es 1952 pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 77 Cours de botanique l Institut Gazi in la revue La Turquie k maliste n 27 octobre 1938 2 Par la Charte de 1856 on insiste sur l galit entre les musulmans et
125. iables On l a vu le CFCM s est impliqu quand il s est agi de faire respec ter la loi du 15 mars 2004 Mais il reste muet quand l ventualit d une r vision de la loi de 1905 ses risques et p rils Les associations musulmanes sont pour la plupart r gies par des sta tuts de droit commun leur conf rant la qualit d associations culturelles type loi de 1901 et rarement cultuelles au sens du titre IV de la loi de 1905 Ces associations per oivent des dons par exemple lors de la collecte de la zakat l aum ne la fin du ramadan Les sommes collect es libre ment sont redistribu es aux n cessiteux et ne sont pas d clar es l admi nistration fiscale En cas de contr le fiscal des recettes ainsi per ues les associations musulmanes de droit commun qui n ont pas le statut d asso ciation reconnue d utilit publique s exposent des redressements fiscaux faire l objet chaque ann e d un compte rendu public Enfin dans un souci de rigueur un repr sentant du minist re de l Int rieur occupera les fonctions de commissaire du gouvernement pour assurer le respect de l ensemble des r gles Il y aurait l travers cette fondation la possibilit d orienter un certain nombre de contributions de fid les voire de pays trangers en totale et pleine transparence qui pourrait servir la construction de lieux de culte voire encore la formation des imams a t il d clar N engageons
126. icard pr sident de la conf rence piscopale disait Nous ne sommes pas concern s par cette loi au m me titre que ceux qui ont accept les articles concernant les associations cul tuelles D autre part l automne 2003 une p tition au pr sident de la R publique contre toute r vision de la loi de 1905 et pour une com m moration digne de ce nom recueillait de nombreuses signatures L initiative du pr sident de la F d ration protestante ne faisait pas l unanimit dans la mouvance protestante Pierre Patrick et Jeanne H l ne Kaltenbach au nom de la F d ration protestante familiale Jean par Guy Coq ancien professeur associ l IUFM de Versailles agr g de philosophie A notamment publi La cit et R publique 1995 loges de la culture scolaire 2003 La la cit principe universel 2005 les trois livres aux ditions du F lin 1 Le Monde 24 septembre 2002 2 Diffus e par la F d ration protestante de France FPF 47 rue de Clichy 75311 Paris Cedex 09 3 Citations relev es dans l article de Xavier Ternisien Le Monde novembre 2003 4 Voir le texte et la premi re liste de signatures dans notre livre La cit et R publique ditions du F lin 2003 Bi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 31 5 Les associations cultuelles issues de la loi de 1905 doivent avoir pour objet exclusif de subvenir
127. ident et mettent en place des dispositifs ne comprennent pas et ne connaissent pas la r alit des banlieues S ils ont une vision id olo gique de gauche ils vont consid rer les gens des banlieues comme des vic times d une soci t discriminante et d cider d apporter ci d apporter a S ils ont une vision de droite ils vont juger que les habitants des ban lieues ont besoin d tre cadr s et mat s Et parfois ils m langent les deux au hasard des sondages H amp M Quels sont les moyens d action pour sortir de cette spirale l C R Tout d abord il faudrait faire se rencontrer des milieux qui ne se rencontrent jamais pour essayer de briser les murailles derri res lesquels les diff rents groupes se sont mur s La deuxi me chose c est de donner la parole au terrain Aujourd hui les acteurs de terrain ont des informa tions qu ils ne communiquent pas par peur des repr sailles notamment institutionnelles D passer ce n ud n est pas vident mais nous n arrive rons rien si nous ne connaissons pas les probl mes couter les experts ne suffit pas parce qu eux m mes ont leurs propres id ologies Et quand je dis les acteurs de terrain je ne parle pas seulement des habitants mais aussi des policiers des travailleurs sociaux Troisi mement pour que cette parole puisse se dire il faut former les gens ne plus avoir peur du conflit C est l absence de conflits exprim s qui provoque la violence Enfin
128. ien n est v ritablement n gociable ce qui ne veut pas dire que rien ne doit tre fait pour mettre en vidence le sens et la valeur de tels principes ainsi que les exigences qui en proc dent Les pratiques quotidiennes les usages familiaux et l ensemble du patri moine esth tique et affectif en revanche doivent tre respect s en leur libre affirmation et reconnus si l on veut en leur diff rence Toute la difficult appara t bien s r d s lors que des normes d as sujettissement interpersonnel se trouvent impliqu es dans le patri moine culturel ainsi respect Faut il s abstenir de les juger sous pr texte que le droit la diff rence ne saurait tre relativis Faut il au N 1259 Janvier f vrier 2006 B Bridgeman Giraudon Private Collection Archives Charmet contraire rejeter globalement une culture sous pr texte que des rap ports d assujettissement y sont impliqu s La premi re posture d sarme souvent devant l inacceptable et conduit une sorte de servi tude La seconde renoue avec l ethnocentrisme et s apparente au refus de toute diff rence culturelle sous pr texte de d fendre la justice Il est d ailleurs peu probable qu une telle d fense soit comprise et admise d s lors qu elle se solidarise avec une attitude de rejet global dans laquelle on peut fort bien identifier une posture d intol rance et de refus de l autre La premi re attitude confond bien vite
129. illions d euros pour les associations est ce que ces moyens vont suffire relancer une dynamique dans les cit s A F Le sujet est sensible Depuis deux ans les associations ont vu les finan cements de la politique de la ville consid rablement diminuer Aujourd hui notre association n a encore rien touch des cr dits de la programmation 2005 et encore moins de cr dits suppl mentaires J avais demand en janvier un financement pour un total de 37 500 euros j ai eu un accord en avril pour 4 500 euros Je n ai ce jour rien re u alors que les actions ont t men es les salari s pay s Nos interlocuteurs nous disent C est en cours Mais com ment g re t on pendant ce temps Nous sommes confront s chaque ann e surtout depuis trois ans une guerre d usure pour recevoir ces cr dits de la politique de la ville et du Fasild Nous sommes en permanence dans l incer titude Des cr dits sont accord s puis ensuite amput s voire totalement sup prim s Comme nous beaucoup d associations du d partement sont en d cou vert bancaire Nous sommes dans l al atoire permanent alors que justement nous travaillons avec des populations qui ont besoin d tre s curis es Nous souffrons aussi d un empilage de dispositifs publics qui se succ dent sans coh rence les uns avec les autres qui co tent beaucoup d argent Il n est pas vrai de dire qu il n y a pas eu de moyens mis en uvre dans ces quartier
130. in Socialistes et protestants proposent les premiers textes Les protestants lib raux de toute ob dience taient donc particuli re ment favorables la s paration des glises et de l tat inscrite dans la voie des progr s de la libert et de la modernit Le synode vang lique de novembre 1901 adresse une circulaire toutes les glises r form es pour leur demander de se pr parer l ventualit de la s paration Huit mois plus tard au synode officieux d Anduze personne ne s op pose son principe quelles que puissent en tre les difficult s mat rielles redout es Certains esp rent m me que l glise romaine se d sagr gera en perdant le soutien privil gi de l tat et que nombre de catholiques rejoindront les glises protestantes Cependant les repr sentants de l glise r form e officielle sont h sitants car certains redoutent une trop grande la cisation et une marginalisation du r le de la religion dans la soci t moderne Les luth riens d clarent nouveau leur r probation d une rupture de l alliance avec l tat Les premi res propositions de loi de s paration d pos es l Assembl e nationale apr s les lections l gislatives de 1902 et la forma tion du gouvernement Combes ne sont pas imputables aux protestants mais aux socialistes et aux nationalistes N anmoins les protestants surent faire entendre leurs voix et proposer leurs solutions Apr s le d p t de la p
131. ion ant rieure L argument ici voqu est de grand poids il dit en somme que les religions traditionnelles ont contribu modeler les grands h ritages culturels qui caract risent ce pays Ceci est vrai des divers pays La sph re publique a t fa onn e par l histoire politique conomique culturelle et religieuse particuli re de chaque pays La cons quence en est pour Gilles Bernhe m que la r ception de N 1259 Janvier f vrier 2006 B l islam par la France ne peut se faire sans l acceptation des valeurs fran aise par l islam Et l auteur ajoute que toutes les grandes traditions religieuses protestantisme juda sme catholicisme ont d faire un effort pour int grer au sens le plus profond du terme l histoire de la France et contribuer forger son identit particuli re L auteur insiste enfin sur la n cessit d encourager l islam adopter le principe des associations culturelles comme l ont d j fait les protestants les juifs et les bouddhistes Et il estime que Les religions traditionnelles toute remise en cause du r gime de 1905 ont contribu modeler serait dangereuse r viser cette loi qui les grands h ritages culturels vaudrait dangereusement ouvrir une bo te de Pandore et soumettre l tat la pression de toutes sortes de lobbies reli gieux Ajoutons que les lobbies remettant en cause la la cit ne seraient pas uniquement religie
132. ion cl ricale Cet effort est celui l m me qu ont faire les hommes pour apprendre vivre ensemble dans le respect de leurs libert s de penser et d agir N en d plaise ses d tracteurs l id al la que porteur d mancipation concr te a un bel avenir lt F j HAM d Henri Pena Ruiz La la cit ou la diff rence ente le collectif et le public A PUBLI Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 16 N 1259 Janvier f vrier 2006 B Protestants et juifs face la s paration des glises et de l tat Apr s la R volution le concordat de 1802 confirme la libert des cultes protestant et isra lite Pourtant au d but de la Troisi me R publique ces deux cultes reconnus et subventionn s par l tat remettent en cause leur statut revendiquent plus de libert et militent pour la s paration Cette volont s paratiste est surtout d fendue par l glise protestante divis e mais active alors que les juifs se montrent plus r serv s D s le 1 janvier 1906 les protestants et les isra lites de France entre prirent de se mettre en conformit avec la loi promulgu e le 9 d cembre 1905 sur la s paration des glises et de l tat alors que les catholiques la refusaient en bloc et s engageaient parfois dans une preuve de force frontale visant susciter selon le v u du Vatican un soul vement populaire contre la R publique Au cours de l a
133. ion peut toujours tre remise en cause ou n glig e par une nouvelle loi de finance on peut souhaiter que le gouver nement suscite un avis clair du Conseil d tat La question pourrait tre la sui vante dans la mesure o il existe un lien entre les associations loi de 1905 et les associations loi de 1901 dans quels domaines ce lien doit il tre maintenu dans quel domaine y a t il des cons quences tirer du principe de respect des r gles internes d organisation du culte article 4 Un avis du Conseil d tat devrait semble t il tenir compte de la jurisprudence qu il tablit partir de la reconnaissance des associations dioc saines catholiques comme tant conformes la loi de 1905 la question pos e au pasteur de Clermont Quel est le point le plus urgent de votre rapport sur la r vision de la loi de 1905 il r pond Je commencerai par le plus fondamental Du Jait du lien entre la loi de 1901 et celle de 1905 une association cul tuelle exclusivement consacr e l exercice du culte ne peut pas avoir d autres activit s Certes il est normal qu une l glise ne soit pas susceptible de recevoir des subsides de l tat Mais interdire une association cultuelle de mener des activit s non cultuelles jusqu hauteur de 15 20 de son activit est une atteinte la libert de culte Pour parer cette volution d sastreuse le pr si dent protestant demande une r vision de l a
134. it Extrait des statuts de l association Pr par e par des membres de la municipalit de l arrondissement repr sentant le parti socialiste le parti communiste et le mouvement r publicain les personnalit s qui ont mis en place ce Conseil la que ont labor la charte de la la cit avec son pr ambule La la cit a retenu de cette histoire l usage de la raison individuelle dans les questions en d bat la conciliation des intelligences et le pro gr s jamais achev dans les connaissances inductives La d claration des droits de l homme et du citoyen a en outre pos le principe du citoyen seul et directement responsable de sa Cit dont il d finit l int r t g n ral La R publique la que est ainsi l tat du bien commun o chacun est homme individu et homme citoyen gal en dignit et en droits tout autre lt T r a Agenda de la revue Hommes et Migrations gt Samedi 23 f vrier 19 heures Conf rence la mairie du XXE arrondissement La la cit et l cole publique anim e par Alain Seksig avec Jean Paul Delahaye et Jean Pierre Obin inspecteurs g n raux de l ducation nationale mairie du XX salle des f tes 6 place Gambetta 75020 Paris gt Samedi 25 et dimanche 26 f vrier Salon du Maghreb du Livre H tel de Ville rue Lobau 75004 Paris Salon du livre des droits de l homme Les migrations les mots et les cris Espace des Blanc Manteaux 75004 Paris
135. it risque d avoir de graves r percussions sur les femmes des pays qui ne la connaissent pas encore et qui luttent pour l obtenir lt RTS H amp M b Juliette Minces Le foulard islamique l cole publique un tat des lieux A PUBLI Dossier l cole de la r publique n 1201 septembre 1996 86 N 1259 Janvier f vrier 2006 B Action locale 2004 ann e de la la cit dans le XXe Paris Le XX arrondissement de Paris est riche de sa diversit culturelle et de sa longue tradition d accueil tel point que le maire Michel Charzat a d clar 2004 ann e de la la cit Une enqu te aupr s des acteurs de la soci t civile et des habitants a permis de dessiner une la cit au quotidien Une s rie d actions de rencontres la cr ation de deux asociations et d une charte de la la cit ont t entreprises pour nourrir la r flexion collective et tablir les conditions concr tes d un vivre ensemble La la cit est un principe fondamental de la R publique dont les modalit s de mise en uvre doivent tre interrog es la lumi re de la soci t moderne Cette r flexion port e par Michel Chazart maire du XX et d put de Paris a d bouch sur des actions concr tes favorisant la capacit de vivre ensemble dans un arrondissement riche de sa diversit culturelle et sociale dont l histoire r v le une longue tradition d accueil et de brassage de population
136. ive CJ le groupe des coles du XX r unissant parents et ensei gnants GE la caisse des coles CE Le Cica comit d initiative et de consultation de l arrondissement qui r unit les associations actives de l arrondissement organisa trois commissions sur le sujet En compl ment de ces consultations collectives on s int ressa aux opi nions individuelles travers une enqu te d opinion un livre blanc mis la disposition de chacun en mairie et des entretiens avec des per sonnalit s de la vie locale La la cit s oppose tout ce qui oppose les hommes GL et elle est utile au vivre ensemble des cultures MPG Ce vivre ensemble protes tants et catholiques le revendiquent parce qu ils le r alisent avec des non croyants des moments particuliers de l ann e liturgique chr tienne Ce vivre ensemble se conjugue avec la libert de culte de penser et de choisir CJ Si la tol rance et le respect existent dans la rue et l cole la la cit n en rencontre pas moins des questionnements des freins et des barrages GE les parents trangers sont absents de l cole Comment g rer le ramadan les activit s sportives Comment parler de l galit des religions quand le voile soul ve la question de l ga lit entre hommes et femmes La nouvelle loi l tude va t elle stigma tiser un groupe de croyants ou d fendre la jeune fille et la femme Les musulmans affirment la fois qu il n y a pas d i
137. ivement en place dans les d parte ments des quipes qui assureront l inventaire et l tude de ces objets et proposeront le classement d finitif des plus remarquables Ainsi au bout de trois ans fin 1908 plus de 7 000 objets suppl mentaires sont class s ce qui porte leur nombre 11 000 La t che n tant pas termin e le d lai initial de trois ans sera prorog trois reprises Fin 1911 on compte 14 000 objets class s Objets b timents glises l explosion des classements En ce qui concerne les immeubles proprement dits la loi de 1905 est aussi lourde de cons quences Les cath drales sont class es d office et leur conservation rel ve d sormais des monuments historiques ce qui satisfait enfin la vieille revendication d unit de doctrine et de gestion Les palais piscopaux laiss s gratuitement pendant deux ans art 14 de la loi de s paration la disposition des tablissements publics du culte puis des associations cultuelles qui ne verront jamais le jour devront faire retour l tat auquel ils appartiennent d s la fin 1907 Du 1 janvier 1906 au 1 juillet 1910 1 200 classements environ ont t prononc s dont plus de 700 difices religieux auxquels il faut ajouter 250 nouveaux classements dont la moiti d difices religieux du 1 juillet 1910 au 1 juillet 19110 ce qui donne plus de 4 000 di fices class s au d but de 1912 Au total de 1906 1914 2 080 difices N 1259 Ja
138. l accompagnent il soul ve des d bats passionn s autour de situations de personnes impli qu es dans des imbroglios sociopolitiques et juridiques complexes statut de r fugi notion d asile immigr conomique r seaux sp cifiques vrais r fugi s sort des personnes mineures r ac H 98 N 1259 Janvier f vrier 2006 M tions et mesures provoqu es la suite de l arriv e effr n e et massive de migrants clandestins de tous ges et originaires de toutes les contr es du monde Ils se d versent de mani re processionnaire et continue sur le sol ou sur les rivages des pays de l Union europ enne Les candidats en rai son de leur pass ou de la situation conomique ou politique v cue dans leur pays d origine contribuent amplifier ce mouvement lequel trouve cho en Europe Des appels attractifs formul s en besoins de main d uvre bon march au noir sont exprim s par des secteurs impor tants de certaines infrastructures socio conomiques dans les pays euro p ens qui les attendent L migration alg rienne un probl me politique En ce qui concerne notre d partement de sociologie l migration n tait pas un th me de recherche privil gi Pour l heure en Alg rie d autres pro bl mes s imposent tout sociologue soucieux de prospecter la soci t alg rienne branl e dans ses fondements culturels apr s la tourmente des ann es quatre vingt dix En ce qui me concer
139. l orientent et la r gulent un moment de son histoire En en souli gnant le caract re syst matis les ethnologues ont sans doute voulu marquer la coh rence propre de chaque type de soci t Coupe trans versale reliant tous les aspects du vivre ensemble dans une situation chaque culture constitue un objet d tude que l analyse structurale tend figer Exigence m thodologique Mais par un glissement courant le souci thico politique de substituer le respect des cultures l ethno centrisme colonialiste tend oublier que les cultures ainsi comprises peuvent v hiculer des traditions oppressives Et le refus de d solidari ser certains traits culturels des ensembles o ils prennent place conduit d s lors soup onner toute critique qui les viserait d irrespect l gard des cultures prises comme des totalit s L approche statique des cul tures fait ainsi obstacle la conception de la culture comme approche dynamique et critique La la cit est une conqu te La seconde m prise li e d ailleurs la premi re consiste voir dans la la cit un produit culturel et de ce fait en sugg rer la relati vit Autant dire que la p nicilline invent e par un cossais le docteur Flemming n a de vertu curative que pour les cossais ou que l Habeas corpus reconnu d abord en Angleterre ne doit valoir que pour les Anglais Il n y a pas si longtemps certains politiques chinois avaient
140. l id ologie islamiste et le voile islamique Jug es alarmistes ces mises en garde sont per ues comme cherchant transposer en France la r alit de contr es secou es par la violence islamiste lointaine violence dont on se croyait bien s r l abri Ici le voile islamique volontiers renomm foulard voire fichu est souvent pr sent comme un signe inoffensif et au pire consid r comme un attribut identitaire Ce mouvement qui se d veloppe proc derait donc du repli identitaire d une communaut culturellement d racin e selon certains sp cialistes La R publique contest e C est aussi en faisant appel au sentiment communautaire que divers courants islamistes cherchent mobiliser les populations immigr es en mettant en avant le caract re discriminatoire voire raciste des mesures prises l encontre des l ves voil es Depuis l adoption de la loi du 15 mars 2004 les l ves voil es cessent d occuper les premi res lignes du front de la contestation Elles c dent la place des regrou pements autour d objectifs plus globaux mais qui ne perdent rien en radicalit comme l illustre l appel des indig nes de la R publique lanc au premier trimestre 2005 auxquels se raccrochent les m mes courants islamistes qui d noncent cette fois le mirage de l impossible int gration r publicaine Il vaut la peine de s arr ter un instant sur le discours victimaire qui est d velopp dans cet
141. la mise disposition gratuite La coh rence des textes voudrait donc que l on dise que la mise disposition de locaux n est pas une subvention En ce sens le texte de 1942 est assez logique avec la loi Il autorise les collectivit s locales et territoriales prendre en charge l entretien et les r parations des difices du culte public apr s avoir dit qu il ne s agissait pas de subventions Ne sont pas consid r es comme subventions les sommes allou es pour r parations aux di fices affect s au culte public qu ils soient ou non class s monuments historiques Ily a donc l un pr c dent il y en a d autres notamment le fait qu entre les deux guerres on avait consid r que l installation du chauffage central qui est un am nagement une am lioration n tait pas une subvention Au t moignage de Jean Boussinesq Jean Rivero le grand juriste avait r agi en trouvant souhaitable un avis s appuyant sur la loi de 1905 et les textes de 1942 Jean Rivero aurait souhait qu un avis f t demand au Conseil d tat sur les initiatives de mise disposition prises par les villes de Montpellier et Rennes Mais le Conseil d tat ne fut jamais saisi Ces hypoth ses sur un possible d veloppement de la loi de 1905 gar dent un c t al atoire de m me que le texte de 1942 qui ouvre une pos sibilit mais ne cr e par une obligation aux communes de r parer ou d entretenir Encore que par le biais des probl mes de s
142. la tol rance avec un relativisme qui disqualifie tout rep re et tout principe de Affiche annon ant la c l bration du cinquantenaire de l cole la que le 14 juin 1931 litho en couleur pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 11 12 r f rence La seconde rend peu cr dible la perspective d int gration en confondant les traits particuliers d une civilisation et les principes universels capables de fonder la concorde entre les hommes Le negro spiritual sans l esclavage L impasse laquelle conduit chacune de ces voies est manifeste La ghetto sation et la mosa que des communaut s juxtapos es dont les fronti res sont souvent conflictuelles dessinent la figure d une d mo cratie qui se prive de toute r f rence un bien commun Figure cor respondant la premi re attitude et rep rable aujourd hui dans cer taines d rives communautaristes du monde anglo saxon Dans son film Just a kiss r alis en 2004 Ken Loach cin aste britannique engag qui n a cess de d noncer les injustices de la soci t de son pays ndlr raconte une histoire d amour qui transcende les clivages communau taristes de la Grande Bretagne Un jeune Pakistanais immigr tombe amoureux d une jeune femme anglaise Sa famille qui l a d j promis une cousine qu il ne conna t pas multiplie les obstacles Tradition Quant la jeune Anglaise sa liaison amoureuse
143. les meutes sociaux Depuis 2003 elle est la directrice du centre social inter A F Les jeunes sont ambivalents Ils ne cautionnent pas tout les voi tures br l es la violence mais ils pensent que c tait le seul moyen de dire a suffit Et il est vrai qu objectivement quels autres moyens ont ils Quelle autre repr sentation ces jeunes ont ils dans la soci t Aucune Il y a eu un sursaut pour nous inattendu depuis ces v nements une prise de conscience de la n cessit de voter Beaucoup de jeunes sont all s s ins crire sur les listes lectorales Nous travaillons maintenant leur expliquer comment tout cela fonctionne parce qu en mati re d instruction civique de fonctionnement d mocratique l ignorance est grande Ces meutes ont permis aussi de mettre en lumi re le rapport de ces jeunes la police D une certaine fa on c est positif car cela a donn la possibilit de l expri mer et peut tre terme de le changer Certains de ces jeunes ne sont pas all s tr s longtemps l cole mais ils ont compris beaucoup de choses Ils nous disent La loi le couvre feu d accord Nous avons br l des voitures ce n est pas bien Nous avons cass des quipements publics ce n est pas tr s glorieux Ma s la loi elle est respect e la loi Pour qui est elle faite la loi Le pourcentage de loge ments sociaux dans les villes il est respect Dans certaines comm
144. les gens sont dans une grande d sillusion parce que depuis vingt ans il y a eu beaucoup de promesses mais rien de s rieux ne s est pass Pour l ins tant les villes et les instances concern es par ce Pru n ont pas pu n ont pas su associer les habitants ce projet On compte changer les murs construire de beaux immeubles mais dans les t tes et les conditions de vie rien n est anticip Il n y a toujours pas de place pour une vraie consul tation des habitants H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM H amp M Pourquoi ne r ussit on pas mettre en place une d marche plus participative A F Nous ne savons pas faire cela en France Nous avons beaucoup de mal laisser la parole aux habitants les laisser s exprimer sans que cette parole soit per ue par les pouvoirs publics comme une menace comme une remise en cause Nous n arrivons pas imaginer que les gens ont des choses dire positives constructives qui ne soient pas uniquement de la critique ou du d nigrement Or les habitants ici ont des choses dire tr s concr tes sur leur espace de vie sur l am nagement de leur environnement Ils ne sont pas architectes ni urbanistes mais il nous para t l gitime qu ils soient entendus Ensuite il faut trouver sous quelle forme en quels termes accessibles et clairs Mais on sait d avance que tout cela va tre laborieux H amp M Dominique de Villepin a annonc une r injection de fonds de 100 m
145. lique a cr officiellement la Haute Autorit de lutte contre les discriminations et pour l galit Halde 3 Oumma com 66 qui n tait qu un mythe pour les jeunes g n rations que l on n a pas vues arriver Lorsqu il fut accord aux beurs une carte de s jour de dix ans eux r vaient de l acc s la citoyennet Aujourd hui qu une galit est pr n e formellement et qu une Haute Autorit de lutte contre les dis criminations est install e en m me temps qu est cr un minist re pour l galit des chances les g n rations n es en France exigent d tre pr sentes dans la repr sentation nationale parlementaire Il est bien connu que si l on peut trouver des chercheurs au CNRS des m decins dans les h pitaux publics des enseignants dans les uni versit s des avocats au barreau des vedettes dans le monde artistique ou des champions parmi les sportifs qui sont issus de l immigration nord africaine pour ne parler que de celle dont on dit volontiers qu elle pose un probl me d int gration il ne se trouve cependant aucun maire ni aucun d put issu de cette m me population Cette carence qui ne s explique pas par un probl me de qualification ou de comp tence ne peut davantage tre le fruit du hasard La transforma tion d mographique du pays aura t plus rapide que l volution des mentalit s du monde politique Islamiser l histoire C est sur le terreau des frustr
146. lle de Dieu par d finition et par essence tout puis sant Une autorit d ordre spirituel exerc e par le Proph te et une autre d ordre temporel exerc e par ceux qui d tiennent le commandement La concomitance dans un m me verset des deux pouvoirs d montre avec clat que l autorit reli gieuse ne se confond pas avec l autorit politique En outre et sur ce point pr cis le devoir d ob issance est directement li au devoir de consultation de celui qui entend tre ob i en toutes choses par les premiers concern s En effet le Coran rappelle dans un tr s beau pas sage adress au Proph te que C est par une mis ricorde de la part de Dieu que tu as t si doux envers eux Car si tu tais rude au c ur dur ils se seraient enfuis de ton entourage Pardonne leur et implore pour eux le pardon de Dieu Et consulte les propos des affaires puis une fois que tu t es d cid confie toi donc Dieu Dieu aime en v rit ceux qui lui font confiance La cit appartient avant tout aux hommes Si d j du temps du Proph te il pouvait y avoir une telle coexistence des deux autorit s sans confusion a fortiori quinze si cles plus tard nous ne pourrions nous permettre de les imbriquer l une dans l autre ni de les assujettir l une l autre Alors le seul principe qui vaille est que l exer cice du pouvoir doit tre soumis l assentiment des administr s par la consultation et la d lib rati
147. logique toujours vable et heureusement louable 56 profane Les consid rations d administration tatique seront toujours s culi res et ne sait trancher sans une pr alable discussion au sein d un d bat s rieux engageant et libre avec ses semblables dans la cit tout autant concern s par sa gestion et son devenir Par cons quent il y a dans ce qui pr c de de quoi chafauder toute une th orie de l exercice d mocratique dans un contexte islamique sans que cela soit incompatible avec la donne coranique Bien au contraire la lumi re de cette lecture il y a comme une l gitimation par le texte de l organisation de la cit selon les prin cipes d mocratiques et une recherche de la caution morale afin de consacrer la libert du peuple souverain de pr sider sa desti N anmoins la seconde strate de compr hension recommande au del de cette pre mi re interpr tation respectable et respec t e que en vertu de la d l gation faite aux hommes quant la conduite de leurs propres affaires nous n ayons m me pas nous r f rer ce verset coranique pour tayer la s paration des deux dimensions temporelle et spirituelle Nous n avons plus th ologiquement parlant besoin de nous appuyer sur ce ver set ni sur un autre d ailleurs pour tablir la la cit Dans le domaine des affaires publiques ce n est ni l ad quation parfaite ou la conformit har monieuse avec la R v l
148. logiques il ressort que la plupart d entre eux munis d un ing niorat se retrouvent au ch mage l issue de leurs tudes longues et sp cialis es S ajoute cela l inadaptation socioculturelle qu ils vivent quotidiennement par rapport au milieu social et familial dont ils sont issus du fait de leur volution intellectuelle Ils tiennent mentionner la d gradation de leur niveau de vie et le renversement des chelles sociales largement ressentis par eux du fait que la privatisation parfois d brid e des secteurs conomiques et industriels a d termin de nouvelles grilles de salaires qui atteignent des pics excessifs dans le secteur priv sans qu ils soient concern s et dans un pays qui a besoin de leurs comp tences Les cadres qualifi s professionnels de toutes sp cialit s se sentent de la sorte marginalis s confin s au pays livr s des contradictions bureau cratiques incontr l es Ils d clarent refuser une existence de d sespoir La fuite des cadres est en principe plus inqui tante pour les pays d ori gine que pour les pays d accueil Journaux et dirigeants politiques d non cent p riodiquement cette d sertion qui laisse le pays exsangue Relevons enfin un d nominateur commun rencontr dans presque tous les questionnaires celui de la faillite constat e du syst me ducatif Elle est largement d plor e par les personnes mari es soucieuses de l avenir de leurs enfants et consti
149. lui ci devrait tre compos de deux coll ges un coll ge des fondateurs repr sentant les quatre principales f d rations qui comprendra sept membres un coll ge de huit personnalit s qualifi es qui comprendra notamment des repr sentants du culte musulman et de la soci t civile L ancien capitaine du XV de France de rugby Abdellatif Benazzi et Denis Bauchard ancien pr sident de l Institut du monde arabe pourraient compter au nombre des personnalit s qualifi es Afin que les dons puissent se faire dans une totale transparence la fondation de droit priv sera plac e sous l gide de la Caisse des d p ts et consignations De plus son bilan financier devra tre approuv par un commissaire aux comptes et ses activit s N 1259 Janvier f vrier 2006 B Nicolas Sarkozy a h rit du projet de fondation Au plan administra tif l id e suit son cours Le 31 mai le Conseil d tat a rendu un avis favo rable Les personnalit s qui doivent composer cette fondation n ont pas encore t d sign es Sans injonction claire du minist re de l Int rieur la mise en place de ce nouvel organisme risque de s av rer chaotique Or le pr sident de l UMP se d m ne actuellement pour se d marquer du chef du gouvernement et de ses id es Autant dire que l id e de cette fondation pourtant indispensable risque de ne devenir qu une arme suppl mentaire dans la rivalit qui oppose les deux pr sident
150. lusion affirm e qui laisse place toutes les mani pulations et toutes les instrumentalisations Non la religion n a pas s immiscer dans le politique comme le religieux ne doit jamais tre N 1259 Janvier f vrier 2006 se pli au politique Le Coran n a pas vocation tre confin dans le r le triqu d une constitution pour le pr tendu tat islamique Ce serait r duire son message universel qui doit se proposer aux hommes et non s imposer dans les carcans r ducteurs d un syst me tatique D ailleurs pourquoi voudrait on que l tat ait besoin d une coloration confessionnelle Alors qu un tat moderne et d mocratique est le garant du libre exercice du culte quel qu il soit riger la R v lation en une loi fondamentale constitutionnelle revient la gauchir et ali ner la parole de Dieu Une escroquerie morale L une parmi les escroqueries morales les plus graves dans le monde islamique est la p roraison du discours islamiste sur l islam est reli gion et tat arguant de son manation directe du Livre sacr En dehors du fait que le vocable dawla qui signifie en langue arabe moderne tat est un hapax dans le corpus coranique il n y figure qu une seule fois dans le sens de circulation des biens entre les plus nantisU de tout temps et jusqu la conception moderne de l tat national les philologues arabes avaient compris l acception du terme dawla comme une circulati
151. mbattu les id es philosophiques du XVIII si cle Louis de Bonald s opposa la th orie du contrat social de Jean Jacques Rousseau D apr s lui les individus n ont aucune possibilit d action sur les lois qui r gissent nos soci t s et en sont encore moins les acteurs Quant Joseph de Maistre il a soutenu la supr matie temporelle du pape et la th ocratie 10 poser dans des ghettos mais les faire participer un monde commun Le geste d accueil a gard l humanit des hommes autant qu la fa on dont elle s est particularis e dans des coutumes Or la cr ation d un monde commun comporte des exigences Tout n est pas compa tible en effet dans les normes et les usages qui proc dent des civilisa tions particuli res ou si l on veut des cultures dans le sens ethno graphique du terme D s lors une tension peut appara tre entre cette vis e d un monde commun pr sente dans l int gration r publicaine et le respect de ce que l on appelle souvent non sans ambigu t les dif f rences culturelles Cette tension peut mettre en jeu deux attitudes extr mes qui souvent se nourrissent l une l autre La premi re attitude relevant d une confusion entre int gration r publicaine et assimilation n gatrice de toute diff rence comporte le risque de disqualifier l id e m me de R publique de bien commun aux hommes aux yeux des personnes victimes de cette confusion La secon
152. mes qui restent justi ciables de jugement critique Bien des chr tiens s insurgent aujourd hui contre l in galit des sexes pourtant affirm e et sanctifi e dans la Bible et pr gnante dans une tradition mill naire de civilisation marqu e par le christianisme Leur objectera t on qu ils trahissent ainsi la culture chr tienne En r alit l id al la que n a rien d abstrait au mauvais sens du terme il ne fait qu inciter ne pas confondre les registres de l existence La culture n est pas le droit m me si parfois les coutumes en se codifiant tendent s imposer comme normes L esprit de libert lors de la R volution fran aise consista mettre en cause ce droit coutumier simple expression de rapports de forces que des penseurs contre r volutionnaires comme Louis de Bonald et Joseph de Maistre voulaient au contraire figer par une sacralisation propre viter toute critique Deux impasses le droit la diff rence et la culture assimilationniste Ces remarques permettent de fixer le cadre d une r flexion sur les rap ports entre la cit et cultures afin de penser la valeur de l id al la que pour l int gration Accueillir des hommes ce n est pas les juxta pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 3 Louis de Bonald 1754 1840 et Joseph de Maistre 1753 1821 Philosophes et crivains politiques fran ais ils ont tous deux co
153. misme N est ce pas avec l islam ce compagnon d infortune que les anc tres des immigr s ont partag les ann es noires de la colonisation Lislam n est il pas aujourd hui encore cibl en France m me par une loi d exception aux relents coloniaux N 1259 Janvier f vrier 2006 B Au demeurant laisse t on vraiment ces nouveaux indig nes le choix de se d finir autrement que par l islamisme lorsque l id ologie coloniale qui perdure transversale aux grands courants d id es qui composent le champ politique fran ais f d re les populations maghr bines africaines ou musulmanes sous le vocable jamais d fini d int grisme Mais pour l gitimer compl tement l islamisme pour achever de l as seoir comme unique perspective historique dans le processus d man cipation de l immigration il ne suffit pas de disqualifier la R publique il faut encore islamiser l histoire C est ce quoi s emploient des id o logues qui revisitent tout parti culi rement le pass du mouve ment national alg rien dont ils On gagnerait traiter pr sentent les grands soul ve les probl mes religieux dans le cadre ments comme des lans inspi r s par l islam et les r pressions Ki ublicain P lieu de traiter qui s abattent sur lui comme les probl mes r publicains dans le cadre religieux des expressions de l islamopho bie coloniale ainsi en est il des massacres de S tif du 8 m
154. mmune au cl ricalisme et l int grisme catholique la diff rence des pays de l Europe du Nord protestants et juifs constitu rent toujours en France deux minorit s confessionnelles par rapport une forte majorit de catholiques Apr s avoir b n fici de l ac quisition presque simultan e de la citoyennet fran aise entre 1789 et N 1259 Janvier f vrier 2006 se 1791 les protestants et les juifs virent leurs destins associ s en tant que pratiquants des cultes reconnus non catholiques Ils devinrent les cibles communes des attaques que les nationalistes et les r action naires ne cess rent de perp trer contre ceux qu ils accusaient de vou loir d catholiciser la France L antis mitisme et l antiprotestantisme ont culmin au cours de l Affaire Dreyfus pour faire basculer massive ment protestants et juifs dans la d fense r publicaine puis pour les rallier la s paration des glises et de l tat Juifs et protestants sont accus s de d catholiser la France L antis mitisme et Leurs statuts sous l Ancien R gime avaient t ceux de corps ou de peuple pers cut ou peine tol r dans un royaume absolutiste dont le catholicisme l antiprotestantisme ont culmin au cours tait l unique religion d tat La question de l Affaire Dreyfus de leur changement de statut fut pos e de fa on quasiment parall le quand en 1787 Louis XVI promulgua l
155. moire vive d une culture et la conscience distanci e de certains usages dont elle entend s manciper Comment faire vivre par del les diff rences un espace public o le bien commun prend la forme d une mancipation par la culture uni verselle mais aussi d une r union exemplaire de jeunes tres que rien ne doit diff rencier en principe C est une telle question que r pon dent l id al la que et le dispositif institutionnel d mancipation de la puissance publique par rapport toute tutelle qu elle soit religieuse id ologique conomique ou m me m diatique Citoyen du monde aucun homme n est esclave de son milieu de vie comme l est un animal assign son environnement sp cifique Le milieu dit culturel et les traditions qu il v hicule sont certes influents mais nullement au point de dessaisir l homme de la libert qu il a de se d finir ou de se red finir selon la conscience qu il prend du juste et de l injuste Comment sinon les soci t s pourraient elles progresser Et que signifierait l id e qu aucune servitude n est fatale qu aucune tra dition n est sacr e d s lors qu elle porte atteinte aux fondements de la dignit humaine Assumer librement sa culture cela veut dire d abord la distinguer des rapports de pouvoir qui se m lent elle savoir les mettre distance et les valuer C est donc faire le partage justement entre un patrimoine qui tient c ur et des nor
156. n courant existe depuis une dizaine d ann es qui cherche modifier cette la cit la fran aise sous le pr texte qu il faudrait l adapter aux temps nouveaux On ne voit d ailleurs pas tr s bien o ce courant qui ras semble des groupes composites et souvent l origine tr s oppos s tiers mondistes attard s islamistes radicaux gauche extr me communauta ristes voudrait en venir sauf vider la la cit de tout son contenu Comme si du fait que l islam soit devenu la deuxi me religion de France il fallait cr er des dispositions particuli res en faveur de ses adeptes qui seraient donc diff rents des autres croyants Comme si aussi toutes les personnes de culture musulmane comme on dit taient pratiquantes ou devaient obligatoirement tre renvoy es leur appartenance Si la la cit concerne en premier lieu les femmes c est parce que de tout temps les glises quelles qu elles soient ont cherch les contr ler d cidant de leur comportement docilit ob issance discr tion de leur corps virginit chastet et contraception modes vestimentaires de leur fa on de penser et d agir conform ment aux prescriptions tradition nelles curieusement elles se ressemblent beaucoup quand les femmes sont concern es souvent reprises par les religions Or en France jusqu la loi de s paration l glise catholique majoritaire jouait un r le consi d rable dans tous les dom
157. nc que rejeter comme mystificateur l ethnocentrisme ou cette r criture de l histoire qui consisterait laisser croire que l Occident chr tien a pro duit naturellement les droits de l homme alors que ceux ci y furent conquis pour l essentiel contre la tradition cl ricale chr tienne Rappelons que l glise catholique a attendu le XXe si cle pour recon na tre la libert de conscience l autonomie de la d marche scienti fique et l galit principielle de tous les hommes croyants ou non toutes choses que le pape anath matisait encore en 1864 Elle a attendu le d but du troisi me mill naire pour demander pardon pour l antis mitisme catholique monstrueuse d rive de l antijuda sme reli gieux qu elle n a pas su emp cher l poque o pourtant elle disposait des leviers de l ducation et de la formation des consciences Ce n est pas sans cons quences que g n ration apr s g n ration les fid les ont appris et r p t la pri re traditionnelle que ponctuait l exhortation suivante prions pour les juifs perfides oremus perfidis judeis La notion de peuple d icide devenue un lieu commun de la culture chr tienne a d ailleurs d bouch r guli rement sur des pogroms de sinistre m moire en Europe En France monseigneur Freppel 1880 1891 v que d Angers et parlementaire apologiste et d fenseur des droits de l glise ndlr farouche adversaire de la la cit affirmait
158. ncompatibilit de principe entre leur religion et la R publique Mais dans une unit natio nale affaiblie ils se sentent l objet de discriminations diverses victimes de la pr carisation comme des mouvements int gristes et fondamenta listes Ces derniers profitant des difficult s sociales attirent des jeunes qui se construisent une personnalit en rupture avec leurs parents Ils sont ennemis de la religion CM et menacent le vivre ensemble de la N 1259 Janvier f vrier 2006 se Guillaume Collanges R publique CP Et les m dias en profitent pour monter en pingle des accrocs qui ne sont pas repr sentatifs de la r alit CDE Pour le GL la la cit a pour vocation de lutter contre toutes les formes de discrimination et pas seulement celle d ordre religieux La s paration des cultes et de l tat est laiss e pour le moins en arri re plan par ces groupes dont on peut penser qu une r flexion col lective pr existait l enqu te dans un contexte tr s m diatis par les affaires de voile et la nouvelle loi en gestation Les croyants comme les non croyants ne per oivent pas les religions la leur ou celle des autres comme dangereuses pour le vivre ensemble dont d ailleurs elles se r clament et sont partie prenante ou emp ch es de l tre enti re ment Par contre ils d noncent comme lourds de p rils les int grismes et fondamentalismes qui tirent profit des difficult s d int gration dans l
159. ne ayant travaill en France durant les ann es soixante dix sur ce sujet on m a clairement signifi de retour au pays que cette th matique concernait plut t les pays d accueil receveurs d immigration beaucoup plus que le n tre qui en est le pour voyeur Or ces derniers temps le ph nom ne prenait de l importance et se manifestait sous diverses formes ampleur et persistance de l immigration clandestine que ne cessaient de relater les m dias engouement pour les imprim s d immigration vendus ou t l charg s longueur des files d at tente devant les consulats europ ens presse qui remplissait ses man chettes d annonces de d marcheurs en immigration au succ s assur Une tude sociologique de ce ph nom ne en amont c est dire dans le pays d origine paraissait int ressante Une quipe de recherche a donc t constitu e et s est lanc e sur le terrain Notre base de travail visait d ter miner les mobiles sous jacents les causes du d part en proc dant des enqu tes aupr s des candidats ce genre d exp dition Parall lement la recherche cibl e sur l migration clandestine que nous d velopperons dans un autre article nous a permis de nous tourner vers d autres formes d autres r alit s migratoires qui n avaient pas cours en Alg rie il y a encore quelques d cennies celles de l migration multidirectionnelle et socialement diversifi e Les Alg riens se m
160. nn e 1906 les anciens tablissements publics de culte qu taient les conseils presbyt raux protestants et les consistoires isra lites se transform rent en associations l ga lement form es suivant les prescriptions de l article 19 pour l exer cice de ce culte dans les anciennes circonscriptions desdits tablis sements Celles ci se conform rent aux articles 5 et suivants du titre 1 de la loi du 1 juillet 1901 sur les associations but non lucra tif et sur les prescriptions de la nouvelle loi de s paration Elles renon c rent de fait aux subventions de l tat des d partements et des com munes et pourvurent par leurs propres moyens aux traitements de leurs pasteurs et rabbins et l exercice du culte Mais elles se virent confirmer la propri t des biens immobiliers et mobiliers acquis par les anciens tablissements eccl siastiques et re urent en jouis sance gratuite les difices cultuels dont elles disposaient et qui taient depuis 1789 des propri t s publiques Les cultes minori taires accept rent sans difficult s la fin du budget des cultes et du r gime des cultes reconnus instaur en 1802 et maintenu jusque l et se f licit rent publiquement de l av nement d un r gime de pleine libert des cultes fond sur la garantie de la libert de conscience l galit de droit des croyances et la neutralit de l tat Comment expliquer ces attitud
161. nnent s ajouter aux obli gations d entretien touchant le patrimoine d avant 1905 peuvent arri ver gravement peser sur le budget de certaines communes et ce au d triment d autres quipements n cessaires et accessibles tous Sur un autre point Gilles Bernheim apporte une r flexion rarement entendue il s agit du pr tendu privil ge exorbitant fait des religions depuis longtemps pr sentes par rapport une nouvelle religion l islam L auteur fait remarquer que ces lieux de culte parfois tr s anciens ne sont pas seulement des locaux utilis s par une confession Car ce qui est vu comme un parc d glises n est autre que le patrimoine histo rique religieux social et culturel de la France De la m me fa on que l on ne peut ignorer plus d un mill naire d histoire on ne peut revisi ter cette histoire au gr des revendications des uns et des autres Pour clairer cette remarque Gilles Bernheim cite un texte tr s significatif du juriste Jean Rivero Les m urs m me coup es de leurs racines religieuses ont pr valu sur la logique int grale de la s paration Par l s explique aussi le fait qu en d pit de l galit de principe entre toutes les religions l tat entretienne avec les cultes traditionnels des rapports plus suivis qu avec les cultes nouveaux Laisser d p rir les glises eut t priver le paysage fran ais d un de ses l ments essentiels et rompre avec la tradit
162. ns le dialogue et la concertation Prenant exemple sur l ex g se chr tienne de la s paration du spirituel et du temporel il d montre la dichotomie entre religion et politique enjoignant les musulmans de s lever contre la politisation de leur religion Le d bat actuel sur l incompatibilit ou non de l islam avec la la cit par Ghaleb Bencheikh n cessite une mise en ordre dans le fatras intellectuel et id el autour 5 A Islam sur France 2 pr sentateur de l mission de cette probl matique cruciale La mise en ordre commence par une pr sident de la Conf rence mondiale des religions relecture des r f rences scripturaires relatives l criture sainte pour a paik ndlr en s attaquant aux soubassements de l architectonique de l id o logie islamiste dont les fondements doctrinaux ne reposent que sur des artefacts fallacieux Le rappel Dieu du Proph te ouvrit une nouvelle re o la chose publique sera g r e par des hommes avec leur intelligence l uvre et leur comp tence perfectible Ce sera toujours leur affaire eux qui sont appel s vivre en des contr es diff rentes de celle o v cut le Proph te en des temps ult rieurs au sien dans des soci t s autres que celle qu il connaissait En outre son silence sur cette question fut en ad quate conformit avec la r v lation divine qui ne dit mot sur la poli tique Il est en phase totale avec le fameux verset coranique
163. nt la la cit sont les fondamentalismes religieux 72 puis les difficult s d insertion des par Guy Benedetti maire adjoint de Paris XXe charg des affaires scolaires et p riscolaires de la famille et des entretiens la ques du XXe arrondissement pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 87 88 immigr s 41 et enfin le port du voile 36 Cela para t expliquer les 92 de r ponses pour lesquelles la la cit ne s oppose pas la pra tique religieuse mais nuance relever elle s y oppose pour 40 de musulmans ou de personnes de culture musulmane O la la cit est elle le mieux respect e selon nos concitoyens du XX arrondissement de Paris Dans l immeuble qu on habite 43 puis dans l arrondissement 39 et enfin dans le quartier 19 Curieusement peu pr s personne ne songe aux services publics Cette la cit de proximit tonne et manifeste une conception particuli re proche de la civilit de voisinage et de l attente d une la cit autre d bordant celle rencontr e dans les services publics La consultation des groupes repr sentatifs L enqu te fut multiforme Sept groupes repr sentatifs de l arrondisse ment furent constitu s et consult s les organisations la ques OL les militants politiques de gauche MPG le groupe des catholiques et protestants CP la communaut musulmane CM la communaut ju
164. nt en Alg rie ne semble pas les concerner leurs chemins convergent Les naufrag s conomiques La plupart de ces individus se retrouve au del de trente ou quarante ans atteints par l croulement des anciennes structures conomiques et indus trielles livr s au ch mage et la pr carit sociale Du fait de l l vation notable du co t de la vie ils d clarent fuir le d labrement social l touf fement culturel les mauvaises conditions d existence La grande majorit est en charge de femme et d enfants scolariser Las d attendre de meilleures conditions de vie sans n cessairement tre politis s ils d cla rent pour ceux qui le sont appr cier la politique du gouvernement actuel mais cependant admettent en sa faveur qu il ne peut redresser tout rapidement Ils d cident donc de partir au prix d un d chirement difficile valuer Des strat gies de d part labor es Les partants peuvent tre r partis en deux cat gories ceux qui suivent les voies r guli res et ceux qui migrent clandestinement Les futurs immigr s r guliers mettent profit les opportunit s offertes par les l gislations des pays d accueil Citons tout d abord les stages de formation les tudes les activit s artistiques musicales cultu relles sportives ou commerciales qui procurent l inestimable possibilit d obtenir un visa d entr e principale difficult devenue la hantise d
165. nt impos e La la cit des r volutionnaires turcs est plus tendue qu en Occident Elle ne se borne pas lib rer les pouvoirs ex cutifs l gislatifs et judi ciaires de la tutelle religieuse elle limine des traditions enti res qui restreignaient au nom du religieux l action individuelle familiale et sociale La la cisation dans le domaine tatique consiste d abord rem placer le principe de la souverainet monarchique et divine par celui de la souverainet nationale et la que Ensuite le sultanat et le cali fat ont t supprim s successivement en 1922 et 1924 L abolition du califat met en 1924 fin au dualisme des pouvoirs Avec la suppression de la r f rence l islam comme religion d tat dans la Constitution 1928 cette volution suit son cours Les mesures la cisantes pla cent la religion sous le contr le de l tat en lui refusant le droit l au tonomie dans la soci t La direction des Affaires religieuses en tant qu instance administrative cr e en 1924 n a pas d autorit spiri tuelle ni le droit d interpr ter les lois islamiques Cette unit admi nistrative apporte une l gitimation d ordre religieux la politique de 3 Du point de vue des libert s la Charte de 1839 constitue un tournant majeur dans l histoire ottomano turque Du fait que l tat ottoman englobait plusieurs peuples diff rents de par leur ethnie leur religion et leur langue du Maghreb au
166. ntellectuelles ont disparu et que c est la notion m me de monument historique qui est en cours de r vision Cette volution se retrouve en ce qui concerne les di fices civils et militaires Sans multiplier les exemples on peut citer la pro menade du Peyrou Montpellier l h tel Biron Paris les pavillons du roi et de la reine au ch teau de Vincennes et l v ch de Chartres Quant au palais du Louvre sa protection est tendue la totalit du domaine b ti ments de Napol on 1 et de Napol on II compris Dans le m me temps une pr occupation nouvelle se fait jour la Commission celle de prot ger les abords des monuments historiques de fa on viter que des constructions inesth tiques ne viennent masquer un difice class ou d figurer le site dans lequel il est construit L tat agit en tablissant des servitudes sur les zones menac es Ainsi sur le front de mer La Rochelle il est possible d interdire pr s de la tour de la Lanterne la construction de b timents industriels Des servitudes frappent aussi les terrains avoisinant les monuments romains de Saint R my de Provence afin de pr server le plateau des Antiques On proc de de la m me mani re sur les terrains situ s pr s de l abbaye du Mont Saint Michel Une volution de la notion de patrimoine Au terme de ces r formes le service des monuments historiques est profond ment transform De 1906 1914 il a int gr le service des di
167. nvier f vrier 2006 B suppl mentaires essentiellement religieux sont class s dont 349 en 1913 ann e record Le nombre des glises et chapelles class es qui tait peine sup rieur 900 en 1905 atteint 2 100 en 1914 Le classement s ouvre des difices plus vari s d poques plus larges et qui n ont pas forc ment un int r t national Les r ticences l encontre de l architecture post rieure au XIV si cle semblent lev es au vu de nombreux classements parfois group s N oublions pas que les cath drales class es en bloc en 1906 taient pour certaines de construction ou de restauration r cente comme celle de Saint Louis de Versailles b tie au XVIITfsi cle La cath drale de Gap avait t r difi e en style n o gothique de 1866 1898 celle de Marseille commen c e en 1852 par Vaudoyer celle de Une pr occupation nouvelle se fait jour N mes reconstruite au XIX si cle pese tree la commission celle de prot ger en style romano byzantin N mes on encore l glise Saint Paul difi e les abords des monuments historiques par Questel de 1840 1849 en de fa on viter les constructions inesth tiques style n o roman est le monument le plus r cent class ce moment avec la chapelle expiatoire construite en souvenir de Louis XVI par Fontaine de 1815 1826 M me si ce ne sont l que des exemples encore isol s ils montrent qu un certain nombre de barri res i
168. ociations de droit commun En vertu de cela s ils veulent b n ficier de subventions de l tat ils ne peuvent pas exercer d activit s caract re cultuel Ainsi le CFCM ne peut ni constituer d instituts de th ologie ni s occu per de la collecte de la taxe sur la viande halal ni demander l agr ment pour loc Alors qu il avait cr ce Conseil troi des cartes des sacrificateurs afin que l opinion n enferme Ce type de probl mes a pouss la F d pas les musulmans dans un r le st r otyp Nicolas Sarkozy les encha ne leur seule identit religieuse tion interne ne se prononce pas sur la ration protestante de France r clamer le toilettage de la loi de 1905 Or le CFCM trop occup par ses difficult s d organisa question peine se range t il au c t de l glise catholique pour manifester son hostilit la r vision de la loi Il r clamerait plut t une reconnaissance du culte musulman et l introduction dans le texte des termes mos qu e ou imam ce qui n en modifierait pas le contenu normatif En r alit cette institution n a pas tant besoin de structures la ques comme on le croit que de structures cultuelles qui pourraient satisfaire tous les aspects de la vie rituelle musulmane Mais c est sur tout l absence de d finition d une identit musulmane fran aise qui est la base de l immobilisme du CFCM D apr s le journaliste Amar Titraoui Il tait pr
169. olas Sarkozy ministre des Cultes qui estime que a taille de la mosqu e d pend en effet g n ralement du nombre de fid les qui la fr quentent Le recteur de la mosqu e de Paris Dalil Boubakeur gauche et le grand rabbin de Paris Joseph Sitruk droite se saluent dans la cour du Palais de l lys e le 4 janvier 2005 Paris apr s avoir pr sent leurs v ux au pr sident Jacques Chirac pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 45 46 D une lection l autre Les premi res lections du CFCM des 6 et 13 avril 2003 ont desservi la grande mosqu e de Paris cr ant la surprise parmi ses dirigeants puisqu elle n a obtenu que 6 si ges sur 41 C est pourtant son recteur Dalil Boubakeur qu est revenue la pr sidence du CFCM Pr nant un islam cantonn la sph re priv e d fendant la la cit r publicaine la grande mosqu e fonds majoritairement alg riens n a remport qu une pr sidence r gionale sur 25 La F d ration nationale des musulmans de France FNMF de Mohamed B chari traditionaliste et soutenue par le Maroc est sortie grande gagnante de ces lections avec 16 si ges Elle a obtenu 11 pr sidences de r gion Aujourd hui elle se retrouve dans un r le d arbitre entre la grande mosqu e et le troisi me pilier du CFCM l Union des organisations islamiques de France UOIF Inspir e par les Fr re
170. on Le gouvernement des hommes doit ma ner de leurs suffrages Une fois le pouvoir l gitim par les canaux d mo cratiques et les proc dures la ques s y conformer et ob ir celui qui l exerce deviennent un devoir civique et religieux pour les croyants Les pr ceptes du Coran et ses commandements moraux sont d ordre g n ral ils n tablissent aucune norme politique et encore moins une th orie de l tat Le silence de Dieu ce propos est difiant Il se tait par gard pour les hommes cr s libres eux de concourir leur salut d s ici bas en attendant de conna tre la f licit dans l au del pour peu qu ils sachent rendre la justice et promouvoir la frater N 1259 Janvier f vrier 2006 se nit universelle en r alisant la promesse d mocratique Que la cit soit antique ou interdite qu elle soit platonicienne ou de Dieu qu elle soit vertueuse ou du Soleil qu elle soit musulmane ou de l vangile elle appartient avant tout aux hommes et ce sont eux et eux seuls qui doivent in fine l organiser en fonction de leur int r t g n ral Rien qu la d clinaison de s c es d nominations nous r alisons limpor tance capitale qu elle rev t dans les laborations des syst mes poli tiques par les th oriciens du rapport des hommes la res publica de nos jours et travers les si cles Bien entendu les r f rents m taphy siques et spirituels de chaque membre de la cit
171. on et surtout une alternance Puis la signi fication de dynastie prit le dessus en ce sens que les empires et les royaumes se font et se d font au gr des guerres de conqu te et des intrigues de cour En tout cas si l tymologie du mot tait respect e par les islamistes on aurait comme slogan l islam est religion et alternance Ce qui serait d une tranget bouffonne loin de l id e fig e d une pseudo th ocratie statique dirig e par un vali faghih guide religieux vie au dessus de tous les pouvoirs ndlr l exemple affligeant de la r publique des mollahs La notion de dawla dans les sch mes mentaux arabes diff re radicalement du status latin Par ailleurs la lecture d un autre verset coranique fonde la dis tinction et partant la s paration du spirituel et du temporel si tant est qu il soit d sormais judicieux de recourir au texte coranique pour fonder une th orie de la la cit en contexte islamique Pour nous et en ce qui concerne particuli rement ce sujet la question est d j tran ch e eu gard la nature m me de la probl matique Nous ne pouvons pas d cemment d nier aux islamistes l utilisation des versets cora niques fussent ils mal interpr t s pour asseoir leur politique globali sante alors que nous agissons de m me afin de traiter de th mes mi nemment politiques puisqu ils concernent l organisation de la cit M me si nous affichons la pr tention de d
172. opinions exprim es relatives aux causes du d part figure une id e centrale celle d une grande exasp ra tion dune ranc ur parfois teint e de patriotisme caus e par le marasme social et ducatif interminable En effet la plupart des candidats fait un constat amer ils ont pris conscience du fait que les voies du d ve loppement tant pr ch es durant les ann es soixante dix qu ils ont du reste si longtemps esp r es leur apparaissent finalement comme une uto pie Ils y voient un leurre une vaine illusion longtemps entretenue qui a d finitivement d u leurs attentes et mis en p ril leurs vies plus particu li rement apr s la tourmente sanglante des ann es quatre vingt dix Au moment de l essor fulgurant des technologies et des nouveaux savoirs elle a surtout selon eux hypoth qu l avenir de leurs enfants lt A PUBLI Dossier Fran ais et Alg riens n 1244 juillet ao t 2003 106 H N 1259 Janvier f vrier 2006 M La guerre civile dans les t tes En novembre 2005 des milliers de voitures ont br l des services publics coles et transports collectifs ont t pris pour cible par de jeunes meutiers Pour calmer ces violences urbaines l tat d urgence a t instaur et les politiques de contr le et de s curit se sont durcies En r ponse le gouvernement vient d adopter le projet de loi sur l galit des chances Alors que les m dias trangers ont parl de guerre civile
173. ors de l exploitation m thodologique des r ponses surprenantes pr cises et r it r es je songe quitter le pays Sans tre sugg r e ni voqu e la lancinante id e du d part y tait l aussi trans cendante Elle traversait toutes les th matiques et devenait un param tre essentiel et trop souvent incontournable Partir tout prix Le traitement m thodologique de ces travaux a permis d identifier cet item fortement investi formul de diverses mani res certes mais qui s inscrivait en ligne de fond de nos investigations L obs dante id e du d part se pr sentait comme un leitmotiv Elle taraudait les pens es des uns qui se trouvaient oblig s de surseoir au d part du fait qu ils ne pou vaient le concr tiser imm diatement pour diverses raisons imp ratives Elle galvanisait les nergies des autres du ch meur au cadre sup rieur qui y voyaient la solution et s y pr paraient activement Le rapproche ment s mantique l ger Laurence Bardin a permis de d gager les termes suivants partir exil exode migration vivre ailleurs s installer en rejoindre mon fr re ou parent quitter le pays Cependant au vu des r sultats deux constatations s imposaient la pre mi re place l Europe comme destination jouissant de la plus forte pr f rence la seconde r v le que les candidats l exil sont issus de t
174. outes les couches de la soci t alg rienne En s riant les cat gories socioprofessionnelles des populations concer n es nous avons pu proc der une cat gorisation assez sommaire des candidats qui avaient exprim nettement leur volont de partir ailleurs Ils se classent en trois groupes Les cadres universitaires ouvriers qualifi s Jeunes tudiants en fin de cycle dipl m s au ch mage techniciens sup rieurs sortants de formation ouvriers qualifi s atteints de plein fouet par la d sint gration du secteur conomique et industriel suite aux crises politiques et conomiques tous d clarent refuser de rester confin s dans leur pays et voudraient s investir ailleurs Les r gions du Golfe et les pays d Am rique constituent leurs destinations pr f rentielles Les socialement pr caires Ce sont des jeunes issus des milieux d favoris s qui en raison de la pous s e d mographique alimentent les cohortes des d sh rit s les h t tistes sans niveau culturel r sidant dans les bidonvilles ou les cam pagnes Ils constituent la plupart des l ments d s uvr s vivant d exp dients ou participant aux activit s asociales d linquance troubles H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM agressions march s parall les r seaux de passeurs Leur mode d exode privil gi passe par les circuits clandestins L arriv e de flux de clan destins africains qui pr sent pullule
175. pas un processus extr mement dangereux qui serait de revoir la loi de 1905 Il ne faut pas ouvrir cette bo te de Pandore a t il ajout rejetant ainsi la proposition de son pr d cesseur Nicolas Sarkozy de faire voluer la loi qui r git les relations entre l tat et les cultes Pour lui modifier la loi de 1905 introduira une in galit entre les cultes Cet quilibre dans le texte a t acquis de haute lutte II garantit la neutralit de l tat et en m me temps la libert des cultes L tat ne finance ne subventionne aucun culte Restons en l c est un principe sage a pr cis le ministre de l Int rieur d alors Dominique de Villepin a aussi envisag la possibilit d un financement du culte musul man par une contribution des fid les sur la viande hallal Il y a la possibilit de mieux organiser cette activit et ventuellement que ses ressources puissent tre guid es orient es vers l int r t collectif Il a rappel que la loi de 1905 permettait d ores et d j aux cultes de b n ficier de garanties d emprunt ou de baux emphyt otiques pour la mise disposition de terrains pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 51 52 Ceci est arriv aux T moins de J hovah association de droit commun de la loi 1901 et non association cultuelle de la loi de 1905 Le CFCM et ses conseils r gionaux constituent des ass
176. pour un exode parfois sans retour Les jeunes d s uvr s constituent d j au pays un sous prol tariat chro nique instable en tout tat de cause ils seraient appel s envisager l mi gration comme une solution in luctable quelle que soit la situation cono mique du pays Les autres populations prospect es malgr le niveau socio conomique qu elles ont atteint envisagent le d part comme une solu tion de derni re n cessit comme ultime recours Les partants pour raison conomique chercheraient de meilleures conditions de vie mais aussi des perspectives de promotion sociale devenues leurs yeux irr alisables au pays malgr ou en d pit de la lib ralisation du march Plusieurs d entre eux ont fait remarquer qu ils disposaient de ressources d esprit d entre prise d initiatives cr atives mais devant les difficult s conomiques transi toires que traverse leur pays ils ont d cid de s investir ailleurs Les cadres scientifiques les chercheurs les dipl m s universitaires ont des motivations qui rel vent surtout de l inad quation de leur formation sp cia lis e avec la r alit scientifique et technologique du pays En effet beau coup d tudes sp cialis es de haut niveau sont entam es par des Alg riens avec l intensification des moyens de communication et d information aucun domaine n est ignor Cependant d apr s une enqu te men e aupr s des post graduants techno
177. propos du voile islamique semble retomb e Les chiffres fournis par le minist re de l ducation nationale confirment cette tendance Au moment de la rentr e de septembre 2004 le nombre d l ves manifestant ostensiblement une appartenance religieuse tait pass de N 1259 Janvier f vrier 2006 se 1 500 l ann e pr c dente 639 Plus de 550 de ces situations ont trouv une solution par le dialogue a pr cis Fran ois Fillon alors ministre de l ducation nationale Les cas difficiles concernaient une centaine d l ves Une soixantaine de jeunes filles se sont inscrites dans le priv ou au Centre national d enseignement distance CNED et 48 l ves ont t exclus au cours de l ann e scolaire 2004 2005 pour non respect de la loi Sur ce point au moins la voix du recteur de la mosqu e de Paris h raut de la la cit est parvenue se faire entendre et respecter Mais dans bien d autres domaines l immobilisme et les rivalit s pr valent Les oppositions internes tout d abord Une premi re critique mine le Conseil depuis son apparition Certains lui reprochent le caract re non repr sentatif et antid mocratique de son fonctionnement d au fait que le nombre de grands lecteurs ne repr sente qu une faible part de la population musulmane De plus une partie des membres du premier mandat du conseil d administra tion du CFCM a t coopt e c est dire qu ils n taient pas issus du vote m
178. que les droits de l homme constituent la n gation du p ch originel L affirmation identitaire si souvent invoqu e comme un droit part enti re ne va pas non plus sans ambigu t Vaut elle pour les indi vidus ou pour les groupes humains Si l identit personnelle est une construction relevant du libre arbitre elle ne peut se r sorber dans la simple all geance une communaut particuli re En l occurrence le droit de l individu prime sur celui que l on serait tent de reconna tre pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 13 14 la communaut laquelle il est dit appartenir Ce dernier terme la r flexion se r v le tr s contestable Nul tre humain n appartient au sens strict un groupe sauf fonder le principe d une all geance non consentie qui peut aller loin dans l ali nation La jeune femme qui refuse de porter le voile doit elle y tre contrainte au nom du pr tendu droit de sa communaut La femme malienne qui s insurge contre la mutilation traditionnelle du clitoris sera t elle consid r e comme trahissant sa culture La femme chr tienne qui refuse de r duire la sexualit la procr ation sera t elle stigmatis e par l autorit cl ricale homosexuel qui entend vivre librement sa sexualit devra t il subir les avanies d une tradition homophobe Ces exemples soulignent le danger que comporte l at
179. que groupe explique combien les autres groupes se conduisent mal et raconte de fa on assez vague ce que les autres groupes font Les policiers racontent ce qui se passe dans les quartiers les trafics les agressions les tournantes De l autre c t les habitants parlent des bavures des humi liations dans les contr les d identit En revanche la r alit nous ne la connaissons pas parce que personne ne va parler de son groupe de son monde lui Chaque milieu reste avec ses informations La complexit des H N 1259 Janvier f vrier 2006 NM probl mes ce qui se passe dans les familles entre jeunes dans les insti tutions l ducation nationale au niveau des travailleurs sociaux de tout cela on ne parle toujours pas Or c est l le fond du probl me H amp M Quelle est votre vision de cette complexit C R Je pense que les responsabilit s se trouvent tous les niveaux et chez tout le monde Et que ces responsabilit s sont toutes imbriqu es les unes aux autres Nommer un responsable bouc missaire est une erreur et nous conduit seulement l impuissance Cela m ne une logique de fer meture des milieux sur eux m mes et la cr ation d images d un autre fantasmatique et pers cuteur Pire cela emp che de percevoir la r alit S agissant de la violence des jeunes la r alit est tr s complexe Il existe un malaise psychique r sultant d une d pression collectiv
180. qui pr tend que l homme a t cr avant la femme celle ci devant lui servir de compl ment C est ainsi que les religions sont toutes d une fa on ou d une autre d favorables aux femmes particuli rement si on les suit Marche des femmes contre les ghettos et pour l galit le 8 mars 2003 Pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 85 la lettre ce qui est le cas aujourd hui de l islamisme radical Dans notre pays depuis peu et gr ce la lutte des femmes la loi civile la que et r publicaine ne pratique plus de telles discriminations du moins officiellement puisque cela ne se traduit pas toujours dans les faits notamment en mati re de parit En l occurrence la loi est en avance par rapport aux mentalit s machistes qui dominent encore la soci t et les partis politiques fran ais La diff rence entre la la cit la fran aise et celle qui est prati qu e ailleurs dans le monde occidental et en Turquie avec dans ce der nier pays des reculs consid rables r side dans le fait que les autres soci t s dites la ques ont permis que se d veloppent des communaut s sur des bases religieuses et ethniques dans lesquelles les lois religieuses et les traditions plut t que les lois civiles sont appliqu es l ensemble du groupe et contraignent tous ceux qui ne souhaitent pas s enfermer dans ces particularismes se s parer de
181. r re Louis M jan Ce dernier devien dra d s f vrier 1905 le principal conseiller d Aristide Briand Ce texte souligne quatre caract res communs du protestantisme fran ais 1 la diff rence de l glise catholique qui a une constitution monarchique les glises protestantes fran aises ont une constitu La religion doit tre une chose individuelle et L tat et l glise ne peuvent avoir en commun aucune institution pasteur Alexandre Vinet en 1825 13 Francis de Pressens De la libert religieuse 1867 cit par Jacqueline Lalouette op cit p 297 14 Le jeune docteur en droit Louis M jean avait t engag comme charg d tudes sur la loi des associations de 1901 par Ernest Monis le ministre de la Justice du gouvernement Waldeck Rousseau Protestant militant il fut rapporteur de la commission d tude mise en place en 1903 pour pr parer la proposition de loi de s paration d pos e par le d put radical et protestant Eug ne R veillaud 15 Rapport fait au nom de la commission relative la s paration des glises et de l tat et la d nonciation du concordat charg e d examiner le projet de loi et les diverses propositions de loi concernant la s paration des glises et de l tat par Aristide Briand d put Annexe au proc s verbal de la s ance du 4 mars 1905 n 2302 Chambre des d put s chapitre II p 103 112 pi La
182. r que ces divi sions entre protestants s expliquent largement par des diff rences d at titude l gard de l tat les premiers restant attach s au r gime concor dataire en d pit de ses entraves les seconds tant hostiles depuis longtemps aux privil ges des cultes reconnus et ayant d j exp ri ment l ind pendance de leurs glises par rapport l tat Une opposition commune au cl ricalisme Un d bat semblable est ouvert propos du r le des isra lites face la s paration Si Pierre Birnbaum a bien mis en vidence le r le pionnier des fous de la R publique de ces juifs d tat qui jou rent un r le important dans le processus de la cisation la fin du XIX si cle Jacqueline Lalouette insiste sur le fait que certains isra lites lib raux en vinrent d plorer l apathie des juifs en comparaison du z le d ploy par les protestants C est dire que face la loi de 1905 les comportements des protestants et des juifs n ont pas t ceux de deux communaut s homog nes et comparables en tous points Les ministres du culte et les la cs les pratiquants et les d tach s les orthodoxes et les lib raux r agissent en fonction de leur degr de proximit ou de distance par rapport aux institutions religieuses et en fonction de leurs engagements philosophiques politiques et sociaux La logique commu nautaire et identitaire ne semble pas l emporter en d pit d une oppo sition co
183. ra donc d une question mal pos e qui est celle du respect de toutes les cultures en rappelant que tout n est pas respectable dans les coutumes et que nulle civilisation ne doit chapper l esprit cri tique qui doit distinguer ce qui se donne comme culturel pour mieux s imposer savoir des rapports de domination et des normes contes N 1259 Janvier f vrier 2006 se tables et ce qui r ellement peut valoir comme patrimoine culturel L excision du clitoris les mutilations corporelles rig es en ch timent les r pudiations unilat rales d une femme par un homme sont autant d exemples de pratiques irrecevables Cette remarque est aussi vraie pour l Occident chr tien que pour les autres contr es du monde L galit des sexes la libert de conscience la reconnaissance des droits n y advinrent en effet que par des luttes qui bien des gards prenaient le contre pied des usages et des traditions Il n y a pas si long temps la notion machiste de chef de famille r gissait le mariage en France dans le plus pur sillage du christianisme traditionnel Le mari est le chef de famille il choisit le domicile conjugal et sa femme est tenue de le suivre Texte du livret de mariage jusqu en 1984 Une conqu te contre les traditions cl ricales chr tiennes La r alisation des id aux d mancipation n est que partielle dans les pays qui se disent les plus avanc s en la mati re on ne peut do
184. ra un prix une uvre une action une organisation remarqu e Chaque ann e ce prix portera un nom diff rent homme uvre v nement pour mar quer la constance et la continuit des valeurs la ques et les diff rents domaines o elles s appliquent L association r unit des membres fondateurs et un comit d orien tation Les membres fondateurs ont des professions forte implication sociale appartenant soit aux services publics coles h pitaux soit au semi public et l administration municipale dont l opinion la que est affirm e Les statuts pr cisent que le comit d orientation est com pos de personnalit s adh rant l association habitant ou ayant habit le XX arrondissement y exer ant ou y ayant exerc ou lui manifestant un int r t particulier Elles sont connues pour leur atta chement la la cit Ces personnalit s sont porteuses de cultures et d opinions di verses ath isme spiritualit s sans dieu religions chr tienne juive musulmane actives dans le monde de l ducation ou dans des associa tions du XX arrondissement La Maison de la la cit et sa charte En s appuyant sur l exp rience et les moyens du Centre civique d tude du fait religieux cr par la mairie de Montreuil notre association a mis en place une s rie d entretiens laissant une large place aux dialogues entre le conf rencier et la salle Henri Pena RuizO les a inaugur sur le th me des Fondements
185. rce est de constater que les glises dissidentes restent minoritaires m me si leurs adeptes ont t particuli rement pros lytes et activistes tant sur le plan religieux que politique Cependant le rapport Briand note que le mouvement s paratiste ne s est pas limit l Union des glises vang liques libres 7 Au sein m me des glises r form es se sont d velopp es des communaut s contestataires autonomes c t de l organisation administrative r gis N 1259 Janvier f vrier 2006 se sant les rapports organiques entre les glises protestantes et l tat est apparue depuis 1872 une nouvelle structure de caract re officieux ras semblant des r form s lib raux et des vang liques entendant assurer l ind pendance du protestantisme fran ais par la s paration totale des glises et de l tat et jouant le r le de laboratoire de la s paration L organisation centralis e des juifs est oppos e la s paration Qu en est il des aspirations des isra lites Si certains juifs lib raux esp r rent en 1870 un changement du statut des cultes reconnus la tota lit des rabbins resta attach e l ordonnance des 25 mai 4 juin 1844 devenue la charte de ce culte Le nombre des juifs est estim entre 77350 et 120 000 Le r glement du culte mosa que regroupe les syna gogues et les communaut s locales en consistoires d partementaux ou plut t en circonscriptions consistorial
186. re de mani re exceptionnelle en consacrant deux num ros cette id e neuve Apr s un volet sur la la cit l cole ce deuxi me dossier s interroge sur la mani re dont la la cit tablit avec fermet un rapport respectueux entre l espace politique les cultures et les religions La la cit n est pas une sp cificit fran aise du mod le r publicain ni une donn e culturelle Fruit d un combat assidu de la puissance publique contre les forces conservatrices elle a instaur la libert de culte et surtout comme le rappelle Henri Pena Ru iz le droit essentiel de l individu s manciper de toutes traditions culturelles attach es ses origines r elles ou assign es s il souhaite tablir son destin et son identit dans la soci t en fonction de sa propre r flexion critique Dans une soci t devenue multiculturelle sous l effet des migrations successives la la cit doit aujourd hui affronter deux cueils tout aussi mena ants les com munautarismes et le d litement de la coh sion sociale Ce dossier montre sa for midable capacit consolider les r gles de la communaut nationale tout en ins taurant une p dagogie du rapport l alt rit Nous tenons remercier vivement Jean Plantu qui nous a permis d illustrer d un de ses dessins la couverture de ce num ro La revue Hommes amp Migrations envisage des d bats autour de ce num ro Pa ris deux rendez vous sont d j programm s en f
187. rin conseil supr me de la nation juive qui avait gouvern Isra l de 170 avant J C 70 apr s J C form de quarante six rabbins et vingt six la cs pour contr ler toutes les communaut s juives Enfin les d crets du 17 mars 1808 pr par s par le Conseil d tat dotaient le culte isra lite de struc tures consistoriales d calqu es sur le mod le protestant Les juifs fran ais rest rent longtemps reconnaissants Napol on de leur avoir donn la charte constitutive de leur culte Il faudra attendre la r volution de 1830 pour que l organisation du culte isra lite soit compl tement align e sur celle des cultes protestants En 1831 les salaires des rabbins sont pris en charge par l tat L cole centrale rabbinique fond e Metz en 1830 est transf r e Paris en 1859 Les cultes protestants et juifs voluent d sormais en parall le comme cultes reconnus relevant de la direction des cultes non catholiques cr e en 1830 au minist re des Cultes et toujours diri g e par des protestants Le juda sme est donc int gr avec quelque retard dans un r gime administratif pilot par les protestants mais qui l institue et lui apporte beaucoup Ses repr sentants comptent d sor mais parmi les autorit s publiques et les corps constitu s Rien d tonnant ce que se soit d velopp un dialogue religieux entre juifs et protestants en particulier entre leurs lites intellectuelles et r formatrices L
188. risation sont des faits survenant durant la p riode du Tanzimat Les r formes ont introduit un dualisme juridique d un c t le droit islamique et de l autre le droit europ en dualisme qui va conti nuer jusqu la proclamation de la R publique la fin du XIX si cle un syst me ducatif la c tait cr et maintes lois et pratiques occidentales avaient t adopt es M me si l on tient compte du fait que jusqu aux r formes d Atat rk le dualisme entre le droit la c et la charia et entre l ducation religieuse et l du cation moderne ait perdur la tendance la modernisation et la la cit tait clairement engag e La la cit en France comme en Turquie signifie galement une certaine continuit entre l Ancien R gime et la R volution La R volution fran aise a eu un effet de cristallisation et d acc l ration d un processus de la cisation amorc d s l Ancien R gime En Turquie au lendemain de l ind pendance nationale partir de 1922 le principe de la la cit se r alise au fur et mesure D j la loi organique du 10 janvier 1921 signifiait un changement radical du point de vue de la source et de l utilisation de la souverainet La souve ra inet appartient la Nation sans r serves et sans conditions Le r gime d administration repose sur le principe suivant le peuple d cide de son sort directement et de fait art 1 Une la cit progressiveme
189. roposition des socialistes r volutionnaires le 27 juin 1902 et de la contre proposition du nationaliste Ernest Roche le 20 octobre le d put radical franc ma on et protestant Eug ne R veillaud fit admettre par les d put s la n cessit de cr er une commission parlementaire pour tudier les modalit s d une v ritable s paration Mais l lection en est ajourn e Les protestants r agirent surtout apr s que le d put socialiste Francis de Pressens a d pos son tour le 7 avril 1903 son projet m re ment tudi de s paration int grale sign par cinquante six d put s socialistes et radicaux socialistes proclamant les principes de libert de conscience d galit de droits de toutes les opinions et croyances et la neutralit de l tat en mati re de religion mais exigeant une s paration totale imm diate et irr vocable des glises et de l tat 20 Francis de Pressens n est autre que le fils du pasteur et ancien s nateur Edmond de Pressens Mais cet ami de Jaur s bient t pr si dent de la Ligue des droits de l homme n a plus que des affinit s cultu relles avec la religion de son p re car il pratique un anticl rica N 1259 Janvier f vrier 2006 B lisme positif Il s inscrit dans la lign e s paratiste des adeptes de l cole lib rale et dans celle des premiers r publicains et socialistes M me s il se r clame des pionniers protestants Alexandre Vinet et Victor
190. rotestants calvinistes lib raux ont t des pionniers dans la formulation de l objectif de la s paration des glises et de l tat On pourrait remonter jusqu au conventionnel protestant Boissy d Anglas le futur pr sident de la Soci t biblique de France qui fut l origine de la premi re esquisse de s paration par le d cret du 3 vent se An II 21 f vrier 1795 proclamant la libert des cultes en m me tant que la neutralit de l tat n en subventionnant aucun Mais c est surtout par la critique de la Charte de 1814 que des r form s ont fortement mis en vidence la contradiction entre la reconnaissance de la libert de conscience et celle d une religion de l tat 1849 des glises protestantes entrent en dissidence Le pasteur Alexandre Vinet affirmait d s 1825 que la religion doit tre une chose individuelle et que l autorit civile doit demeurer tran g re l administration des choses saintes puisque la soci t religieuse est par principe enti rement trang re aux institutions civiles L tat et l glise ne peuvent avoir en commun aucune institution J Nachet affirmait d s 1827 que la seule condition pour instaurer la libert religieuse tait la s paration absolue de l glise et de l tat par la d nonciation du concordat et le retour au d cret de l An I0 Cependant dans l illusion lyrique du printemps de 1848 l assem bl e des quatre vingt douze
191. rticle 19 qui pr cise que Ces associations devront avoir exclusivement pour objet l exercice d un culte Et il affirme qu suffirait d inscrire dans les textes que les associations loi de 1905 ont un objet principalement cul tuel Le Monde du 24 septembre 2002 Or toucher cette formula tion en crivant principalement ouvre la porte des abus Nous avons pour notre part esquiss une autre direction en pr nant la red finition de la sp cificit des associations cultuelles partir du sens traditionnel du mot culte L glise traditionnelle b n ficie largement de la loi de 1905 Un probl me d quit existe aujourd hui notamment par rapport aux musulmans 7 Si les cultes protestants et isra lite ont accept le statut des associations cultuelles tabli en 1905 l glise catholique s y est oppos e consid rant que ce statut ne tenait pas compte de la hi rarchie de l glise En 1906 le pape refuse les associations cultuelles Par la suite une politique d apaisement sera men e en particulier par le Conseil d tat qui applique de mani re lib rale la loi de 1905 partir de 1920 les relations diplomatiques avec le Vatican sont r tablies et aboutissent en 1924 la cr ation des associations dioc saines Proches des associations cultuelles elles agissent sous l autorit de l v que 8 La Croix 6 d cembre 2002 pi La cit les 100 ans d
192. rtie du Comit de coordination des musulmans turcs de France CCMTF Bras de fer entre radicaux et mod r s Apr s sa r lection Dalil Boubakeur a d clar la presse que les musulmans de France veulent se pr senter tels qu ils sont dans le respect des institutions de la R publique dans l attachement la culture fran aise aux principes humanistes la t te desquels naturellement se placent la tol rance et la loi de la cit N 1259 Janvier f vrier 2006 se Jacques Chirac quant lui s est r joui que cette lection ait per mis de rassembler toutes les sensibilit s dans un esprit de dialogue et pour une action plus efficace au service des musulmans de France Pourtant quelques semaines auparavant le bon d roulement de ces lections n tait pas assur En mai dernier Fouad Alaoui avait d mis sionn de son poste et accus le CFCM d tre malade de son incapacit tre effectivement une instance repr sentative du culte musulman de France Il contestait la proposition qu avait faite le Conseil au garde des Sceaux de nommer Hassan el Alaoui Talibi vice pr sident de la FNMF premier aum nier national des prisons la place du candidat de l UOIF Amar Lasfar recteur de la mosqu e de Lille Sud Pour Fouad Alaoui cette nomination n tait pas autonome et s tait faite dans la pr cipitation Finalement face ces dissensions le ministre de la Justice n a toujours pa
193. s l universit et examiner quelles d cisions s imposent Toutes les uni versit s ont un secteur sciences de l homme il serait normal d y inclure partout un secteur sur l tude des religions du point de vue des civilisa tions Les pol miques autour de l h ritage religieux de l Europe auraient t d samorc es si elles n avaient touch un milieu dirigeant largement inculte Il faudra un jour reconna tre que l Europe n est elle m me en relation qu avec les h ritages pluriels Pour lui donner un minimum qui caract risent ce pays 19 Michel Onfray Trait d ath ologie Grasset 2005 p 261 pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 41 42 d identit il faudrait nommer son enracinement dans la culture gr co latine enracinement r cup r au Moyen ge gr ce notamment aux phi losophes arabo musulmans il faudrait souligner l enracinement dans la Bible dans le Nouveau Testament savoir l importance de l h ritage juif et chr tien il faudrait faire sa part la r volution scientifique du XVII si cle l invention de la rationalit scientifique aux Lumi res au rationalisme et la la cit C est la synth se probl matique de ces racines diverses qui fait l originalit de l Europe Est il inconcevable que les tats europ ens puissent s entendre l dessus Toutes ces marques sont int gr es dans la civilisation dont nous participons
194. s risque visent restaurer une conscience mascu line fi re Pendant les meutes des journalistes comptaient le nombre de voitures br l es Les jeunes faisaient Pascale Jamoulle est anthropologue l universit de Louvain la Neuve et dans un service de sant mentale en Belgique Elle tait assistante sociale puis devint profes seur de lettres modernes Elle s est ensuite occup e de r insertion professionnelle et s est finalement tourn e vers la sociologie r alisant des tudes de terrain sur les abus de drogues et sur les familles mono parentales Elle a r cemment achev un doctorat en anthropologie sur les conduites risque et la construction de l identit mas culine Elle vient de publier Des hommes sur le fil La construction de l identit masculine en milieux pr caires La d couverte 2005 de m me parce que cette comptabilit s inscrivait dans la comp tition entre cit s pour savoir qui allait r cup rer le plus d honneur L engrenage se joue aussi au niveau du travail Quand on est un jeune de cit les possi bilit s d acc s au travail sont particuli rement pr caris es d autant plus pi Rebond 109 110 si on a un casier judiciaire Ces jeunes se trouvent dans une ins curit totale par rapport l emploi Ils sont oblig s de multiplier les types de res sources micro business micro boulot salariat int rimaire et contingent Ils tentent par tous les moyens de s int grer un peu
195. s se bornait la seule conservation des cath drales d sormais class es dans leur totalit et qui de ce fait pouvaient tre conserv es par le service des monuments historiques 72 La loi de s paration des glises et de l tat eut pour effet de bouleverser l quilibre s culaire auquel on tait parvenu pour ce qui concernait les difices du culte nait les difices du culte L administration des cultes est supprim e la loi de finances du 17 avril 1906 transf re aux Beaux Arts le service des difices dioc sains avec ses cr dits et son personnel administratif et technique Selon le d cret du m me jour art 2 qui organise la liqui dation des cultes les anciens quatri me et cinqui me bureau de cette administration difices paroissiaux et dioc sains sont r unis et transf r s l administration des Beaux Arts sous la d nomination provisoire de bureau des difices cultuels Cette r forme administrative est minemment politique le ministre des Beaux Arts en groupant dans un m me bureau tous les difices class s qui n appartiennent pas l tat difices religieux civils et mili taires indique bien qu il les comprend tous dans un m me int r t en se pla ant uniquement au point de vue de la valeur artistique qu ils pr sentent abstraction faite de leur origine ou de leur affectation actuelle La la cit appliqu e aux monuments historiques en quelque sorte
196. s Les uns parlent de r volte justifi e d une jeunesse victime de discriminations et les autres accusent les banlieues les familles les jeunes et voient dans ces gestes des actes de barbarie monstrueux et sans signification Et puis il y a ceux l extr me droite qui voient dans ces agressions la manifestation d une haine contre la France et ses institu tions Nous sommes prisonniers de ces repr sentations Je dis souvent qu il y a une guerre civile dans les t tes c est soit une Charles Rojzman psychoth rapeute est le fondateur explication soit l autre et nous n arrivons d Impatiences d mocratiques Il est l origine d une pas prendre en consid ration la com m thode transdisciplinaire de th rapie sociale forme renouvel e d ducation la vie d mocratique et assure avec son quipe depuis plus de douze ans la pr paration plexit de ce qui se passe Du coup nous cherchons des solutions des probl mes d acteurs de terrain et de personnels des services publics dont nous ne savons rien Notre connais de tous niveaux l exercice de leur profession dans un sance des banlieues se limite ce que cha contexte de crise Son prochain ouvrage C est pas moi cun dit de lui ou de son groupe en essayant c est lui sera publi aux ditions Jean Claude Latt s 112 de se montrer comme une victime des autres Et nous connaissons les accusations port es contre les autres groupes Bref cha
197. s depuis vingt ans Il y a eu beaucoup d argent vers sur notre quartier Sauf qu en fin de compte l impact est compl tement dilu faute de logique d en semble de coh rence de travail de vrais projets lt Bi Rebond 1 Fonds d action et de soutien pour l int gration et la lutte contre les discriminations 117
198. s bien compte quel point ces jeunes sont dans l ignorance de l histoire du pays de leurs parents et grands parents Quant la soci t fran aise ils en ma trisent mal les codes Ils entrevoient les exigences sans tre arm s pour y r pondre Quand vous tes rel gu s depuis toujours sur le plan du logement du transport de la formation il y a des processus d exclusion qui s op rent psychologiquement tr s t t H amp M Que signifie cette rupture avec leurs parents A F Certains parents n ont pas t capables pour un tas de raisons li es leur exil leur int gration en France et aux crises conomiques succes sives de transmettre quelque chose de structur concernant leur culture d origine et leur autorit Du coup certaines familles sont bloqu es et ce sont les jeunes de 12 14 ans qui font la loi Cette situation contribue pour les parents au sentiment de honte et de repli Ce n est pas de l chet ni de d mission dont il s agit mais d une simple perte de capacit agir adop ter la bonne place vis vis de ses propres enfants H amp M Un Plan de r am nagement urbain Pru est pr vu pour votre commune Il devrait r gler un certain nombre de probl mes A F Un Pru doit d marrer ici en 2006 mais les habitants sont assez scep tiques Des d molitions reconstructions sont pr vues mille deux cent sur Montfermeil mille huit cent sur Clichy Cela va changer le paysage Mais
199. s de toutes origines Elle s est d abord concr tis e dans une enqu te aupr s de l opinion publique et des groupes repr sentatifs pr alable l laboration et la conduite d actions ult rieures L enqu te d opinion est construite sur treize questions regroup es en trois groupes Que savez vous de la la cit Que pensez vous de la la cit Qu attendez vous de la la cit Aux questions s ajoutent quelques informations personnelles Les questions sont ferm es mais pour six d entre elles des pr cisions peuvent tre apport es par celui qui r pond et deux d entre elles peuvent recevoir plusieurs r ponses 65 des r ponses manent de femmes et 73 des personnes inter rog es se d clarent non pratiquantes En cette approche du cente naire 73 caract risent la la cit par la loi de s paration des glises et de l tat rappelons que l article 1 de ladite loi parle de cultes et 43 affirment qu elle est faite de respect et de tol rance mutuelle Son application doit se faire par la loi pour 55 et par le respect des usages reconnus et accept s pour 50 La premi re des missions de la la cit selon l enqu te concerne la protection de l enfant 77 dans les coles garderies et cr ches puis dans les services publics 66 Mais elle doit aussi imprimer son esprit sur tous les lieux de tra vail 35 et de pratique sportive Les probl mes les plus importants qui se pose
200. s musulmans l Union des organisations isla miques de France UOIF dirig e par Fouad Alaoui s inscrit dans un mou vement transnational D fendant un islam politique qui engloberait tous les domaines de la vie sociale financ e par l Arabie Saoudite elle g re directement une trentaine de mosqu es et en contr le indirectement 150 200 notamment celles de Bordeaux Strasbourg Lille Dijon ou Nice Elle dirige l Institut europ en de sciences humaines de Saint L ger de Fougeret Ni vre qui forme des cadres religieux La force de l UOIF son travail de fourmi sur le terrain d sert par toutes les autres formations travers ses 200 associations dont la Ligue fran aise de la femme musul mane Jeunes musulmans de France ou le Secours islamique Elle recueilli 13 si ges et remport 9 pr sidences de r gion en 2003 Les derni res lections des membres du bureau ex cutif pour la p riode 2005 2008 se sont d roul es les 19 et 26 juin 2005 au sein de 1 230 lieux de cultes Elles ont r uni 5 219 d l gu s avec un taux de participation de 85 environ Elles ont reconduit Dalil Boubakeur la pr sidence et Fouad Alaoui est rest vice pr sident Le second vice pr sident Abdellah Boussouf appartient la FNMF La FNMF a c d la place la pr sidence qui aurait d lui revenir suite des dissensions internes au sein de sa direction Le secr taire g n ral de l organisation Haydar Demiryurek fait pa
201. s nomm d aum nier g n ral musulman des prisons Une nouvelle r partition des si ges en 2005 D sormais la r partition des si ges est la suivante F d ration fran aise des musulmans de France 19 si ges 3 et 9 ou 10 r gions gt Union des organisations islamiques de France 10 si ges 3 et 6 ou 7 r gions gt grande mosqu e de Paris 10 si ges 4 et une r gion Comit de coordination des musulmans turcs de France 1 si ge 2 et 4 r gions gt Ind pendants 3 si ges Source bureau du culte du minist re de l Int rieur juin 2005 Mais Fouad Alaoui est revenu sur sa d cision c dant notamment la pression de Nicolas Sarkozy Au cours des semaines qui ont pr c d le scrutin des 19 et 26 juin on a assist un v ritable bras de fer entre radicaux et mod r s et il a fallu toute l nergie du ministre de l Int rieur pour parvenir un consensus au sein de l institution qu il a cr e Les controverses agitent le Conseil depuis sa cr ation D ailleurs depuis quelques mois les d missions s y sont multipli es En janvier 2005 l anthropologue Dounia Bouzar a quitt le CFCM qu elle accuse de s occuper plus de la forme que du fond Elle rempla ait Betoule Fekkar Lambiotte qui avait elle m me d missionn En octobre 2004 Kamel Kabtane abandonn son poste de tr sorier du CFCM en m me temps que la pr sidence du CRCM Rh ne Alpes mon grand regret
202. s services des monuments historiques r organis s et ceux des b timents civils La loi est pr c d e d un rapport N 1259 Janvier f vrier 2006 B du sous secr taire d tat au ministre de l Instruction publique et des Beaux Arts En deux ans les services d architecture se sont consid ra blement toff s ils sont d sormais constitu s de quatre bureaux le bureau des b timents civils et des palais nationaux le bureau des monuments historiques qui s est accru de l ancien bureau des difices cultuels et de l ancien service des travaux dioc sains ainsi que du service des antiquit s et objets d art le bureau de la liquidation des d penses et du contentieux le bureau du contr le des travaux qui vient d tre form par la fusion des contr les jusque l s par s des b timents civils et palais nationaux des monuments historiques et des difices cultuels 6 A P archives du patrimoine 80 1 23 rapport du 4 mai 1907 Hein c est tap vous tes content vieux communard Peah c est mou nous en 71 on les fusillait les calotins c tait plus cr ne Le P lerin 30 ann e n 1520 18 f vrier 1905 pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 73 T Journal officiel Documents parlementaires S nat 1 juillet 1912 p 473 74 Pour parachever ces mesures il fallait r org
203. s un cadre associatif Ces formules ne seraient pas pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 53 ZE sanctionn es par un dipl me et ne garantiraient pas aux futurs imams le statut d tudiant et les avantages en d coulant notamment lobten tion d un permis de s jour Il s agirait d un statut hybride et insatisfai sant Transmises Dalil Boubakeur dans le courant de l t ces pro positions n ont re u aucune r ponse Au final le CFCM n a ni entam les grands travaux qui devaient permettre l int gration des musulmans de France au sein de la com munaut nationale ni fait triompher les th ses des plus extr mistes Mais dans ce bilan en forme de paysage en demi teinte nous retien drons surtout de l institution son caract re d instrument politique ser vant successivement aux uns et aux autres de porte voix pour un islam de France dont n existe concr tement ce jour que l expression lt A PUBLI Dossier Islam d en France n 1220 juillet ao t 1999 54 N 1259 Janvier f vrier 2006 se Lislam dans la la cit Contrairement ce qu affirment les fondamentalistes le Coran n est pas un recueil de r gles et de formules pour les actes publics L auteur qui veut tordre le cou certaines escroqueries morales s appuie directement sur certains versets qui attestent de la d l gation faite aux hommes de conduire les affaires de la cit da
204. sions consenties d avance l extr me gauche anticl ricale sur les l ments les moins graves du probl me mais en retour l affirmation nette de principes essentiels la libert avant tout La proposition R veillaud exige donc le respect garanti de libert de conscience et de culte et L application du droit commun aux glises dans le cadre autant que possible de la loi de 1901 sur les associations ce que reconnaissait d j le projet Pressens Elle conc de cependant que les associa tions de culte devront se cantonner dans leur domaine propre exclu sivement moral et religieux alors que nombre de pasteurs r cla maient la libert de fonder des associations charitables enseignantes et culturelles au nom de la pleine libert de manifester sa religion Louis M jan estime que cette tactique s est av r e judicieuse et qu ainsi les protestants ont b n fici d une influence d cisive sur la commission Influence d autant plus grande que l opposition catho lique tait purement n gative Encore faudrait il relativiser le r le de Ferdinand Buisson son pr sident Cet ancien th ologien protestant devenu directeur de l enseignement primaire de 1879 1896 puis d put radical socialiste et pr sident de l Association des libres pen seurs de France joua un bien moins grand r le que les socialistes jau 21 Philippe Jalabert De la s paration des Eglises et de l tat 1903 p 21 22
205. soulev l indignation en affirmant que les droits de l homme reconnus en Occident n avaient pas de valeur pour la Chine compte tenu de sa culture Or c est un raisonnement du m me type qui conduit insi nuer que la la cit est une figure historique et g ographique relative typiquement fran aise dit on en insistant La chose est d autant plus trange qu elle vient de personnes qui d clarent par ailleurs leur pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 1 M decin de formation l crivaine bangladeshi Taslima Nasreen a d nonc travers ses crits l oppression des femmes par les int gristes musulmans de son pays Accus e de blasph me contre l islam elle a t l objet d une fatwa mise par des mollahs extr mistes et s est exil e en Su de dont elle vient d acqu rir la citoyennet 2 Ali Mecili avocat num ro 2 du FFS Front des forces socialistes parti historique d opposition a t abattu Paris en 1987 L id al la que unit tous les hommes par ce qui les l ve au dessus de tout enfermement attachement la la cit Peut tre les dirigeants chinois voqu s admettraient ils des droits de l homme ouverts comme d autres n ad mettent de la cit qu ouverte c est dire red finie Pr senter la la cit comme une donn e culturelle c est conjuguer une trange amn sie l
206. squ en 1905 les deux services restent s par s et malgr la loi les projets concernant les cath drales class es continuent ne pas tre syst matiquement soumis la Commission des monuments historiques La loi de s paration des glises et de l tat ut pour effet de boule verser l quilibre s culaire auquel on tait parvenu pour ce qui concer 2 Prosper M rim e crivain historien arch ologue devient partir de 1834 inspecteur g n ral des monuments historiques fonction qu il conservera vingt six ans jusqu en 1860 ce titre il recensera sur tout le territoire fran ais les ensembles architecturaux remarquables ndlr 3 Parmi de nombreux exemples le 11 d cembre 1860 encore il crit Viollet le Duc depuis sa vill giature de Cannes Ici il y a une ratichonnerie toute d mocratique compos e de tous les fain ants qui n ont pas voulu travailler La correspondance M rim e Viollet le Duc pr face de Fran oise Berc ditions du CTHS Paris 2001 p 99 pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 71 4 Jean Michel Leniaud Les archipels du pass Fayard 2002 5 Cette loi pr voyait notamment que les v ch s et les s minaires ayant perdu leur affectation cultuelle taient remis l administration des Domaines pour recevoir une nouvelle destination D s lors le service des difices cultuel
207. ssence m me de la religion islamique Lors donc qu elle rige Dieu en principe absolu de cet univers hommes vie et mondes sont la propri t incontest e de Dieu qui d tient la puissance supr me plenitudo potestatis Certes la souverainet cosmique divine est incontestable pour les croyants mono th istes mais la rendre extensive jusqu la moindre petite circulaire minist rielle reviendrait la ridiculiser Cela consisterait surtout usurper le r le de porte parole de la Providence laquelle incombent in fine la r tribution et la guidance Le contact fulgurant et imp rieux de la transcendance avec la r alit contingente n implique en aucun cas un protocole op ratoire Ce n est pas du tout un recueil de r gles et de formules pour les actes publics Aussi est il curieux de lire et d entendre depuis toujours qu il n y a pas de distinction claire et nette entre le profane et le sacr dans les crits coraniques l exemple du denier de C sar dans l univers chr tien ce sujet nous constatons tous que le passage de Matthieu XXII relatif au paiement du tribut ne fut red couvert comme fondement de la s paration entre les deux ordres que tr s tardivement dans l histoire de l glise et nous tous nous en r jouissons Parce que depuis l h r sie constanti nienne au premier quart du quatri me si cle et surtout depuis le chris tianisme triomphant de Th odose 379 395 nous n avons pas ent
208. sseurs J Morange Libert de conscience et la cit M Deguergue Le sens de la la cit dans la d mocratie fran aise contemporaine S Vaner La cit La cisme et D mocratie G Groc La cit et d mocratie une nouvelle m ditation 19 J P Burdy et Marcou La cit Laiklik Introduction article cit p 29 20 Le 21 mars 1971 le parti appel Milli Nizam Partisi Parti de l ordre national se recr era par la suite sous le nom de MSP Milli Selamet Partisi Parti du salut national 21 Le 20 juillet 1971 T rkiye i Partisi pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 81 22 Cependant l instruction religieuse et morale figure parmi les cours obligatoires dans les programmes primaires et secondaires depuis la Constitution de 1982 alors que l ducation et l enseignement religieux taient pr vus comme cours option dans la Constitution de 1961 23 Voir l article 13 de la Constitution modifi en 2001 24 Une telle qualification est faite par nous partir des modifications et des r visions constitutionnelles effectu es depuis 1987 25 Cour europ enne des droits de l homme Affaire Refah Partisi Parti de la prosp rit Turquie 31 juillet 2001 82 La la cit turque vise non s parer l tat de la religion de la quasi totalit de la population
209. stauration d une voix officielle de l islam de France tait par ticuli rement importante pour les politiques fran ais toutes ten dances confondues Il s agissait de prendre v ritablement en compte l existence de la religion musulmane deuxi me religion du pays et de l organiser selon les lois de la R publique Cette consultation a t effectu e aupr s des repr sentants de sept f d rations musulmanes de cinq grandes mosqu es et de personnalit s qualifi es soit une vingtaine de personnalit s en tout dont six femmes Le but du Conseil Repr senter les croyants quant aux questions relatives la foi et au culte musulmans La t che qui lui a t confi e initialement est vaste Le CFCM doit chapeauter la formation des imams mais galement attribuer des postes dans les aum neries des prisons et des h pitaux g rer les carr s musulmans dans les cime ti res fixer les dates des f tes religieuses notamment l A d el K bir ou encore r glementer l abattage de la viande kalal Seule restriction il n est pas habilit mettre de conseils ou d avis religieux sur des points d ordre spirituel ou moral Bref ses attributions rel vent de la pratique et non de la doctrine religieuse La formation des imams est un th me cher aux ministres qui se sont succ d l Int rieur Les politiques fran ais souhaiteraient que disparaissent des lieux de pri res les discours fondamentalistes ou obs curantistes de pr
210. sure o pour l administration les cultuelles sont avant tout les grosses associations dioc saines catholiques On aboutit cette situation absurde o tant r mun r un pasteur ne pourrait pas tre membre et dirigeant de l association cultuelle Cela reviendrait si on l appliquait l glise catholique retirer l v que le droit d tre pr sident de droit d une association dioc saine Cet alignement des associations de la loi de 1905 sur les conditions impos es aux associations loi de 1901 est en contradiction avec N 1259 Janvier f vrier 2006 se l article 4 de la loi de 1905 qui impose de respecter les r gles internes d organisation de chaque culte Il est vrai que la lettre de Florence Parly envoy e la F d ration protestante de France n a pas de valeur juridique D autres probl mes se posent propos des dons manuels voire des bulletins publi s par les associations cultuelles Faut il pour r gler les probl mes dus un non respect de la loi de 1905 par les associations cultuelles r clamer pour autant une r vision de cette loi La solution est le respect de la loi de 1905 par le gouvernement Il faudrait puisqu une loi de finance a provoqu les probl mes qu une nouvelle loi de finance en corrige les exc s qu elle dise que les mesures impos es aux associations loi 1901 ne concernent pas les associations cul tuelles loi de 1905 Mais puisqu une telle disposit
211. t tat en larges titres de la pr sence d Africains candidats l immigration clandestine dans les villes d Alg rie Oran notamment Il semble que les circuits habituels par le Maroc et l Espagne devenaient plus herm tiques les refluant vers l Alg rie d o ils tentent de se frayer de nouvelles voies Enqu tes en cours 12 Certains allant jusqu vendre tous leurs biens villa cossue ou grand appartement d autres abandonnant des fonctions administratives La presse alg rienne signale le d part de plus de quatre cents enseignants d universit durant l ann e 2003 vers le Canada l Europe les pays du Golfe l Afrique du Sud 13 Ainsi d nomm s par le Plan d action pour la lutte contre l immigration irr guli re du ministre de l Int rieur 14 Immigration irr guli re issue du d tournement de proc dure comme l explique le Plan d action du gouvernement fran ais op cit 15 Ce genre de comportement a tendance devenir tr s fr quent ces derni res ann es alors qu apparemment les int ress s vivaient en Alg rie depuis toujours sans prouver le besoin de r tablissement de nationalit Effet d mulation contournement des difficult s d obtention des visas revirement culturel seule une tude de terrain en cours pourra tenter d y r pondre Nous avons eu deux contacts une directrice de lyc e qui la veille de son d part la retr
212. t l antis mitisme Licra Mich le Tribalat chercheuse l Institut national d tudes d mographiques a publi avec Jeanne H l ne Kaltenbach La R publique et l islam Gallimard 2002 Chahla Chafik Beski a publi Le nouvel homme islamiste La prison politique en Iran dition du F lin Paris 2002 Fad la Amara pr sidente de l association Ni putes ni soumises a publi en collaboration avec Sylvia Zappi Ni putes ni soumises La D couverte 2003 3 Ghaleb Benche kh voir son article p 55 dans ce num ro Joseph Ma la ancien doyen de la facult des sciences sociales et conomiques de l Institut catholique de Paris directeur du Centre de recherche sur la Paix CRP membre du comit de r daction de la revue Esprit Son dernier ouvrage publi en collaboration avec Mohammed Arkoun De Manhattan Bagdad Au del du bien et du mal pi La cit les 100 ans d une id e neuve Il Culture s religion s et politique 91 92 en mati re d application concr te des principes de la cit Le Conseil la que du XX peut tre saisi par le maire ou le conseil d arrondisse ment ou bien saisir le maire ou le conseil d arrondissement de toute question concernant la la cit en acte dans l arrondissement Le Conseil la que du XX est associ aux Entretiens la ques du XX pour constituer la Maison de la la cit Il s inspire pour son action de la charte de la la c
213. t vraiment l pour les aider Il y a un d ficit d amour dans les quartiers Les agents des services publics pas form s travaillant avec des mod les d pass s voire paternalistes n ont pas su cr er la confiance avec les populations immigr es Si aujourd hui dans certains quartiers des islamistes ont du prestige aupr s des jeunes c est parce qu ils ont su cr er cette relation de confiance et de valorisation La police par exemple n a pas t capable de se montrer comme une police au ser vice des habitants Le rapport entre la police et les jeunes des quartiers est un des n uds du probl me Il y a beaucoup de pr jug s r ciproques Une police de proximit a t cr e pour parer cela mais elle a t extr me pi Rebond 114 ment mal introduite Cela s est fait den haut de fa on autoritaire sans pr paration sans accompagnement Et le r sultat fut un chec J ai assist dans des coles de police des formations cette police de proximit C tait deux heures de la us sur la police de proximit et puis c est tout Le probl me Les d cideurs ne veulent pas comprendre que se sont les tres humains qui font marcher les dispositifs Nous pouvons cr er des Zep des polices de proximit etc nous pouvons mettre tout ce que nous voulons si les tres humains ne sont pas pr par s cela ne marchera pas L erreur est technocratique Il y a vraiment une faillite des institutions Ceux qui d c
214. tant non plus le culte musulman mais les musulmans L identit tablie par ailleurs entre la commu naut musulmane et les cinq millions de citoyens ayant un patronyme musulman donne la mesure de la d rive Des citoyens se retrouvent ainsi repr sent s par le biais d une assignation collective une religion et travers un scrutin auquel ils n ont pas particip De m me chercher r soudre la question des in galit s en pr nant pour unique mesure l gislative l amendement de la loi de 1905 au moment o est c l br son centenaire au motif que l on r parerait ainsi des injustices li es l histoire de France rel ve de la m me incoh rence et repose sur le m me pr jug un Maghr bin ne se d finit que par sa religion Ce qui ne va pas sans poser un probl me au regard d un tat qui se proclame la que Il est cocasse de voir que ces politiques s cartent davantage du principe de la cit que la sagesse populaire maghr bine qui nonce le p re qui veille au bien tre de sa famille est meilleur croyant que celui qui s en va rejoindre le bruyant cort ge des p lerins On gagnerait traiter les probl mes religieux dans le cadre r publi cain au lieu de traiter les probl mes r publicains dans le cadre religieux Or les exclusions et les in galit s d nonc es par tous croyants ou non Ccroyants pratiquants ou non pratiquants sont un probl me li la citoyennet Notion que d j Aristote
215. tent d un probl me de cadrage Les gouverne ments l initiative du CFCM n ont pas pos de contours suffisamment clairs de ce que devrait tre un Conseil fran ais du culte musulman et non pas des immigr s d Afrique du Nord des jeunes de banlieue Implicitement le Conseil est cens compenser l absence d ins tance politique repr sentative de millions de Fran ais musulmans ou d trangers vivant en France originaires de pays o l islam est majori taire partir de la seule base de la religion les musulmans prati quants ou non devraient se sentir repr sent s par le CFCM de fa on satisfaisante Comme si leur identit religieuse outrepassait leurs autres facettes Homme femme de droite de gauche ch meur actif jeune ou vieux ces fractions d identit s effaceraient donc au profit de consid rations cultuelles Le CFCM ne devrait pourtant en aucun cas servir de compensateur l chec des politiques d immigration et d int gration des quarante derni res ann es Alors qu il avait cr ce Conseil afin que l opinion n enferme pas les musulmans dans un r le st r otyp Nicolas Sarkozy encha ne les per sonnes originaires de pays musulmans leur seule identit religieuse Quel avenir pour le CFCM Les grincements de dents ne vont pas en s att nuant L UOIF ne dig re toujours pas les r sultats des lections de juin qui lont vue arriver der ri re la FNMF galit avec la mosqu e de Paris
216. tervention il faut travailler sur l ensemble des champs de comp tence et d intervention puisque c est une interaction de processus de Pi Rebond Charles Rojzman production auquel on assiste tant sur le plan du logement que du travail que sur celui des lieux de socialisation des jeunes et de la famille Et puis nous devons passer les politiques publiques au crible des processus Car si les poli tiques n atteignent et ne d truisent aucun des processus c est qu elles sont inadapt es Effectuer une traduction des analyses des anthropologues et des sociologues sur le plan des politiques publiques voil qui est urgent Mais cela demande de r fl chir autrement qu en terme de s curit lt H amp M Avez vous t surpris par les meutes dans les banlieues Charles Rojzman La crise n est pas nouvelle elle est pr sente depuis de longues ann es Nous avons simplement assist une multiplication de d lits quotidiens dans les cit s Comme les voitures br l es les agressions de travailleurs sociaux les mises sac de locaux municipaux les incendies de postes de police Pour moi il y a simplement eu un effet multiplica teur li au hasard des circonstances et une lutte de pouvoir au sommet de l tat qui a utilis cette crise pour un combat de chefs H amp M Pourquoi les services publics sont ils la cible des meutiers C R Nous sommes prisonniers d explications id ologiques et mani ch enne
217. tion de 1928 sous l impulsion volontariste d Atat rk a supprim la r f rence l islam comme religion d Etat et tabli la la cit comme l un des fondements de la nouvelle R publique Aujourd hui cependant la plus grande libert donn e aux partis politiques par la constitution de 1961 certains se r clamant de la religion musulmane semble la fragiliser L histoire de la la cit en Turquie correspond la modernisation et la d mocratisation de la Turquie depuis l Empire ottoman L Ancien R gime et la R volution cela signifie une distinction radicale pour les Fran ais Dans le contexte de la Turquie nous faisons galement sou vent une telle distinction entre l Empire ottoman et la Turquie r publi caine mais avec deux r serves l une concerne le d calage dans le temps et l autre est relative la p riode de transition La R volution de Turquie ne s est produite qu au d but du XX si cle c est dire plus d un si cle apr s la R volution fran aise Le Tanzimat en turc r organisation ndlr peut tre con u comme la p riode interm diaire entre la monarchie absolue et le r gime r publicain On peut avancer que les bases de la la cit ont t jet es au cours de la p riode du Tanzimat Sans doute les r formes r alis es au d but du r gime r publicain furent elles d cisives L impact des institutions fran aises y compris le droit durant la prem
218. tique Culture cultures et la cit Si la culture fonde l autonomie de jugement et de la r flexion critique le fait d appartenir des cultures particuli res n autorise pas que l individu soit soumis des traditions oppressives La la cit est une conqu te des droits de l homme pour la libert individuelle Elle constitue le meilleur cadre pour accueillir par Henri Pena Ruiz philosophe ma tre de conf rences l IEP Paris membre de la commission Stasi sur l application du principe de la la cit dans la R publique Derniers ouvrages parus Grandes l gendes de la pens e Flammarion 2005 Le ons sur le bonheur Flammarion 2004 Qu est ce que la la cit Folio actuel Gallimard 2003 les diff rences culturelles sans rien conc der un quelconque pouvoir qui tendrait remettre en cause cette libert Dans la mise en cause de l id al la que l invocation de plus en plus fr quente des cultures voire des droits culturels joue un r le qu on ne saurait n gliger Parmi les reproches adress s la la cit par ses adver saires d clar s ou masqu s qui se disent adeptes d une la cit ouverte figure celui de son abstraction suppos e par rapport aux don n es culturelles et aux h ritages historiques Or un tel reproche devenu courant dans une certaine critique des id aux r publicains conjugue une confusion et deux m prises qu il conviendrait de dissiper
219. tourner en France accompagn es cette fois de leurs poux proche de l ge de la retraite et de leurs enfants tous n s et scolaris s en Alg rie c t de ceux qui utilisent les voies r gu li res d autres ont recours aux moyens illicites comme l achat de faux vrais documents qui leur permettront de s in troduire dans l un des pays de la Communaut europ enne De l ils conti nueront leur p riple migratoire travers plusieurs pays d Europe ne se fixant pas n cessairement dans le premier pays travers Une famille nous a relat le cas de leur fils qui muni d un billet d avion pour un pays de l Est transi tait par une capitale europ enne o il a interrompu son p riple en se fai sant exfiltrer de l a roport gr ce des complicit s proc d connu d j utilis ailleurs Enfin on trouve les clandestins ceux qui br lent les fronti res les kar raga Ils invoquent d une part les difficult s administratives la vie p nible au pays le ch mage end mique parmi les jeunes des quartiers d sh rit s et bien d autres raisons encore et d autre part le fait que l ob tention d un visa constitue pour eux une barri re infranchissable alors que l Europe exprime d normes besoins en main d uvre Cela les pousse trouver une issue clandestine leur projet en ayant recours des fili res de passeurs r seaux tr s actifs largement pr sent s par la presse inter n
220. tribution d une quel conque pr s ance en mati re d affirmation identitaire aux groupes comme tels voire leurs repr sentants Le droit la diff rence c est aussi le droit pour un tre humain d tre diff rent de sa diff rence si l on entend par cette derni re la r ification de traditions de normes et de coutumes dans ce qui est appel ordinairement et non sans ambi guit une identit culturelle Octroyer des droits des communau t s comme telles cela peut donc tre courir le risque de leur ali ner les individus qui ne se reconnaissent en elles que de fa on mesur e et distanci e c est dire libre C est du m me coup se risquer consa crer une instance de mise en tutelle La philosophie de la la cit porte en elle une conception radicale de la libert qu a toute personne de se d finir libert thique impliquant le droit et le pouvoir de choisir son mode d accomplissement libert ontologique signifiant que chacun se choisit en son tre singulier et peut toujours se red finir Seule la mort transforme la vie en destin Disposer librement de ses r f rences culturelles Il faut donc identifier le point aveugle du communautarisme auquel tourdiment on croit devoir consentir par tol rance alors qu on risque ainsi de consacrer la mise en tutelle des individus Ici se pose malgr tout la difficile question du statut des r f rences culturelles communau taires consi
221. tue sans conteste un autre motif important du pi Rep rage 19 Mentionnons le tr s riche dossier intitul Demain le monde les migrations de la revue Hommes amp libert s n 129 janvier mars 2005 voir bibliographie 20 Cela rejoint sur bien des points les constatations mises par Abdou Salam Fall propos de l immigration africaine et la cr ation de PME dans les pays d accueil In Enjeux et d fis de la migration internationale de travail ouest africaine rapport de recherche n 3 juillet 2002 universit du Qu bec en Ouataouais 21 Th se de magister Les tudiants post graduants technologiques et le d part l tranger en formation effectu e aupr s d tudiants en fin de troisi me cycle par Naima Zidane mars 2004 Oran 103 104 Bibliographie Nota en raison du caract re volutif et de l aspect v nementiel et instable du sujet abord il ne nous para t pas n cessaire d num rer ici une longue liste de toutes les r f rences acad miques traitant de ce vaste domaine gt Ouvrages Laurence Bardin L analyse de contenu PUF Paris 1980 2 dition Pierre Bourdieu La mis re du monde Seuil Paris 1993 Samuel P Huntington Le choc des civilisations traduction J L Fidel Odile Jacob Paris 1997 Bounoua Sellak La repr sentation du pays d origine chez les jeunes issus de l immi gration deuxi me g n ration DEA de psychologie so
222. u voile les m res qui refusent l excision du cli toris pour leur fille ne renient pas leur culture elles manifestent sim plement leur d sir de vivre librement leur rapport elles Cela implique qu elles puissent d noncer et combattre ce qui se donne comme cultu rel pour mieux se soustraire la contestation N 1259 Janvier f vrier 2006 se Le remords de l ethnocentrisme colonial C est ce point pr cis que l ambigu t du mot culture appara t pleine ment et se conjugue la mauvaise conscience de ceux qui croient devoir purger ind finiment un sentiment de culpabilit au regard de l aven ture coloniale Celle ci fut d testable en effet et elle eut pour couver ture id ologique un certain ethnocentrisme occidental qui conduisait d nier les cultures des peuples soumis Mais faut il se rattraper en se prosternant d sormais devant ces cultures sans gard ce qui en elles m rite approche critique ou au contraire loge cibl Le souci de discernement rejette ici le tout ou rien et r cuse toute hi rarchisa tion abstraite des cultures comme celle que propose l id ologue am ri cain Samuel Huntington cf son ouvrage The clash of civilisations 1998 Il faut maintenant voquer le second concept de culture forg par l ethnologie Il recouvre justement la fa on d tre collective d un peuple telle qu elle se configure partir des traditions et des usages qui
223. ue la dualit entre sa structure propre et la structure l gale minimale n cessaire est devenue acceptable partir de l accord de 1924 Il semble bien que pour les glises protestantes t t ralli es la loi de 1905 des difficult s subsistent notamment en raison de l union avec les glises d Alsace Moselle Ces remarques conduisent une interrogation le moment n est il pas venu que toutes les ques tions soulev es par les associations cultuelles requi rent de la part du Conseil d tat la m me attention que la question encore plus doulou reuse au d part des congr gations Le contournement de la loi de 1905 Le quatri me groupe de probl mes concerne le contournement de la loi de 1905 N est il pas surprenant voire choquant que cette loi cen s e tre le cadre r publicain pour l int gration des religions ait t totalement n glig e par le ministre de l Int rieur Nicolas Sarkozy quand il s est occup la hussarde d organiser le Conseil du culte musulman Quand le probl me de la repr sentation du culte musul man s est pos on a bizarrement vit de se demander quelles 14 Arr t cit d apr s Cultes quit et la cit l exp rience protestante l ments d valuation de la loi de 1905 et propositions brochure publi e par la F d ration protestante de France fin 2002 15 Apr s la d faite de 1870 et l annexion des d partements du Bas Rhin du Haut Rhin et de l
224. ue et s adonner la violence concourt d grader l image d j peu reluisante de la population des banlieues laquelle sont accol s syst matiquement ins curit d linquance et non droit De surcro t il n est pas s r que ces comportements ne pro voquent rapidement un fort sentiment de rejet dans l ensemble de la soci t Quel avenir quelle int gration possible pour ceux qui parce qu aucune situation convenable ne s offre eux combattent la soci t qui les a vus na tre ou vont guerroyer dans les lointains th tres des conflits afghan ou irakien Au bout du compte les auteurs de tels agis sements renforcent plus s rement qu ils ne le r duisent le ghetto dans lequel ils se plaignent pourtant d tre enferm s Les immigr s du si cle dernier confront s une situation bien plus difficile que celle des jeunes des banlieues aujourd hui ont pleinement assum leurs responsabilit s Ils ont fait face leurs probl mes pris bras le corps leur destin et ce faisant ils ont fait l histoire Ce combat pour l mancipation et la dignit est la le on de courage qu ils ont l gu e Enfin parce que l galit fait partie int grante de la la cit la reje ter dans le cadre d une lutte contre l exclusion sociale revient entra ver l int gration r publicaine qui ne peut se r aliser que dans un pro cessus la que Mais son tour la la cit ne peut vivre que si elle gagne la bataille dif
225. uil 1994 8 Jacqueline Lalouette La s paration des glises et de l tat Gen se et d veloppement d une id e 1789 1905 L univers historique Seuil 2005 18 tentatives d obstruction frontale puis de r sistance active ou passive de la plupart des catholiques Les protestants et les juifs auraient ils t les principaux champions de la s paration des glises et de l tat comme l affirm rent l poque nombre de leurs adversaires d non ant un pr tendu complot jud o protestant Peut on affirmer que les protestants et les juifs ont eu des comportements similaires et una nimes en raison de leurs situations de minorit s confessionnelles et de leurs identit s communautaires Patrick Cabanel qui a brillamment tudi leurs affinit s lectives wen conclut pas moins que plusieurs prises de positions peuvent tre distingu es tant entre protestants et juifs qu entre protestants eux m mes Si Andr Encrev affirme le r le majeur des protestants dans la d finition de l id e de s paration des glises et de l tat la question ayant t pos e tr s pr cocement en particulier par les lib raux van g liques Jean Baub rot estime au contraire que les r form s n glig rent cette question la fin du XIX si cle l exception de quelques francs tireurs englu s qu ils taient dans la querelle religieuse entre conservateurs et lib raux Encore pourrait on remarque
226. ulement dans leur dimension authentiquement culturelle au sens dynamique l exclusion de toute norme oppressive qu elle peut avoir valeur universelle sans nier pour autant les r alit s particuli res L id al la que unit tous les hommes par ce qui les l ve au dessus de tout enfermement Il n exige aucun sacrifice des particularismes mais seulement le minimum de recul qui permet de les vivre comme tels sans leur tre ali n Le reproche qui lui est adress d en faire abstraction est un loge indirect il peut signifier que l mancipation la que ne r duit aucune personne la quintessence des influences qui se sont exerc es sur elle c est dire cr dite chacun de libert L mancipation par la culture universelle La la cit ne requiert pas des sujets humains abstraits d sincarn s elle refuse seulement de tenir pour culturels et respectables des rap ports de pouvoir fussent ils envelopp s dans des coutumes qui la longue les font para tre solidaires de toute une identit collective Difficile question des rapports entre droit politique et culture N 1259 Janvier f vrier 2006 B Contester une tradition r trograde ce n est pas renier ses racines mais distinguer les registres d existence en vitant de confondre la fid lit une culture et l asservissement un pouvoir La personne concr te se d couvre alors sujet de droit capable de vivre en m me temps sans les confondre la m
227. une id e neuve Il Culture s religion s et politique 33 9 Ce type de bail a t mis au point par Grunebaum Ballin collaborateur d Aristide Briand en 1905 et d Henri Sellier 34 La question des lieux de culte Une seconde s rie de questions concerne les besoins nouveaux en lieux de culte notamment pour la religion musulmane peu pr sente en France en 1905 La loi de 1905 r gle les probl mes des difices existant au moment o elle a t adopt e elle n envisage aucunement l avenir Du coup c est l glise traditionnelle qui b n ficie largement de la loi de 1905 Il y a un probl me d quit aujourd hui notamment par rap port aux musulmans En pratique des dispositions b n ficient d j d une longue exp rience Il s agit de la construction des glises Contrairement une id e re ue les chantiers du cardinal n ont pas b n fici de l aide publique directe Il s agit d une institution lanc e par le cardinal Verdier en 1931 afin de construire des glises en banlieue o il n y en a pas et donc vang liser la classe ouvri re Elle r coltait les dons des fid les pour la construction d glises dans les nouveaux quartiers Le soutien public peut intervenir trois niveaux dans la construc tion des lieux de culte Les terrains tout d abord peuvent tre mis disposition de l association cultuelle moyennant signature d un bail emphyt otique En change d un loy
228. unes voisines il y a seulement 3 de logements sociaux Cela soul ve en effet pi Rebond communal de la Dhuys une structure associative la fronti re de Clichy et de Montfermeil l o a d marr la crise des banlieues 115 116 des interrogations Nous avons galement entendu des propos int ressants sur la tol rance z ro telle que les jeunes la per oivent Quand les Corses attaquent les tr sors publics et les Urssaf est ce qu ils sont mis en prison le jour m me Vont ils au tribunal Quand les agriculteurs saccagent les grandes surfaces qu ils d versent des tonnes de vin ou de fruits et l gumes et qu ils emp chent la circulation pendant des jours sont ils C tait des r actions chaud mais n y a t il pas l mati re r flexion Les concer nant certains parlent de probl mes d int gration Le mot est inappropri ces jeunes sont int gr s ils sont la En France troisi me ou quatri me g n ration L int gration concer nous avons bea UCOUP nait leurs parents ou grands parents mais pour eux il de mal laisser faut trouver un autre mot Leurs difficult s sont plus les habitants prendre la paro le d ordre social que li es leurs origines Au contraire nous constatons plut t une rupture totale par rapport leur histoire par rapport leurs origines justement Le d bat public porte beaucoup en ce moment sur le pass colo nial Ici nous nous rendon
229. urels et spirituels religieux agnostique ath e constitutifs des per sonnalit s pour maintenir la cit et la civilit la ques Elle proposera d approfondir la r flexion sur les conditions institu tionnelles et mat rielles afin que tous les habitants du XX arrondisse ment soient galement auteurs de la d marche et du d veloppement de la la cit appliqu e L association s interrogera sur les cons quences possibles des tech niques et des technologies industrielles g n tiques informatiques de l armement sur les civilisations et sur la ma trise par l homme de son devenir terrestre Pour remplir son r le de veille sur toutes les difficult s d applica tion du principe de la cit quiconque habitant le XX arrondissement aura la possibilit de la questionner dans ce cadre elle prendra des N 1259 Janvier f vrier 2006 B initiatives dans le milieu scolaire notamment lyc en et recherchera cet effet le soutien des enseignants et de l ducation nationale L association se dotera d une charte de la la cit pour conduire un ensemble coh rent d actions Elle organisera seule ou avec des groupes des individus des orga nismes publics ou priv s toutes les actions et manifestations sous la forme qu elle jugera utile ses buts d bats en salle conf rences sur son site Internet dition d opuscules ou de disques expositions etc Lors d une manifestation festive annuelle elle attribue
230. utralit on ne peut plus la que La r alit est que pour la nouvelle conscience croyante musulmane Dieu omnipotent et omniscient ignore d lib r ment la question Par un acte de pure volont il le rel gue son d l gataire l homme qui dans une perspective de croyance et de foi est son ic ne et toujours son vicaire sur la Terre Tout cela west que dignit pour ce tenant lieu lev par la dimension pneu matique l tat de divinit la dimension pneumatique repr sente le plus haut degr de perfection spirituelle ndlr C est un hommage appuy l gard du lieutenant g rant de la Cr ation C est une garantie aux hommes de leur libert de pens e et d action charge pour eux de d ployer leur g nie politique afin de d terminer le meilleur syst me de gouvernement qui leur soit convenable tenant compte des particularit s de leur temps eux de laisser libre cours leur cr ativit afin d imagi ner comment consacrer le meilleur int r t pour eux en prenant en consi d ration les sp cificit s de leur milieu Ils n y arriveront que lorsqu ils auront donn large latitude l importance de leurs ressources propres Ils n ont pas besoin d un quelconque directeur de conscience qui leur dicte comment mener leurs affaires publiques et de surcro t dans un cadre r ducteur pr tabli pour l ternit Malheureusement c est justement l absence simultan e de s para tion claire et de col
231. ux Un r cent succ s de librairie pr ne un ultime combat pour d fendre les valeurs des Lumi res contre les propositions magiques il faut promouvoir une la cit post chr tienne savoir ath e 09 Une telle formule confond la la cit et le la cisme c est dire une id o logie qui identifie le combat pour la la cit avec le combat antireligieux L Europe des h ritages pluriels Tous les probl mes concernant aujourd hui la la cit ne se limitent pas l application de la loi de 1905 Ainsi l tude des religions l cole si le rapport de R gis Debray a relanc la question et fortement justifi cette ouverture de l enseignement il a suscit peu de cons quences pratiques Les programmes de l enseignement du fran ais sont rest s ferm s la r flexion sur les religions et la lecture des textes religieux ou philoso phiques permettant une initiation la qu te du sens Cette situation scandaleuse est ignor e des organes de presse On aimerait aussi avoir un bilan honn te de ce qu est devenu le module destin dans les IUFM instituts universitaires de formation des ma tres rendre les futurs enseignants capables d aborder culturellement les religions De plus si le rapport Stasi pr sentait une synth se remarquable sur la la cit ses propositions ce sur point taient insuffisantes Il aurait fallu entreprendre une tude sur l tat des lieux de l tude des religion

Janvier- février 2006 - Hommes et Migrations

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