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1. r agir en cas de conflit entre la pratique religieuse des usagers et les exigences du principe de la cit Dans une cantine scolaire deux agents r cemment converties l islam ont refus de toucher les produits contenant du porc raconte Isabelle Ullern doyenne de l Institut sup rieur technique en travail social qui a lanc le cursus et conceptrice du dipl me Elles ont re u des notes de service en vain Un conflit est apparu au sein du personnel leurs casiers ont t ventr s et remplis de t tes de porc Or les syndicats qui pr nent l galit de traitement refusaient d intervenir Le service RH tait d bord car l int grisme religieux r pondait un int grisme la card Selon elle le radicalisme d coule d une rencontre trange entre des attentes n es d une situation sociale d grad e un discours radical et l invocation du sacr D o l int r t Isabelle Ullern doyenne de l Institut sup rieur tech nique en travail social et conceptrice du dipl me de proposer aux travailleurs sociaux souvent d munis des outils de compr hension et d laborer des r ponses concr tes Le dipl me parie ainsi sur une thique morale et poli tique souligne Isabelle Ullern La m diation permet aux deux parties de ne pas perdre la face et d inventer ensemble une solution viable dans le respect du droit FLEPES INITIATIVES Note de la FLEPES Ce conflit voqu est g n r2. linquance des rituels rassurants et m me la promesse d un destin d lu quand le discours se fait radical Bref une planche de salut poursuit il Si la radicalisation est un danger la pratique religieuse peut elle donner un cadre construc tif tient il souligner Carine Antiq ducatrice de rue l Association d partementale pour le d veloppement des actions de pr ven tion des Bouches du Rh ne Addap 13 qui intervient aupr s des 11 21 ans pr cise que l expression de la radicalisa tion peut se manifester chez un jeune de fa on intermittente tre de l ordre du passage Pour Bruno Bacquet chef de service l association Sauvegarde de l enfant l adulte Rennes la bas cule vers la radicalisation telle qu on l entend dans le grand public et les m dias se fait en milieu carc ral C est l qu il faudrait mettre des moyens Un avis partag par Amar Henni Qui est aupr s de ceux qui sont en rupture totale leur sortie de prison Pour les jeunes en voie de marginalisa tion les travailleurs sociaux mettent en place des actions comme des chantiers Des ambassadeurs de la la cit pour faire face aux conflits Plusieurs dizaines de travailleurs sociaux ont d j obtenu le dipl me universitaire de m diation socioreligieuse de la Facult libre d tudes politiques d di e l conomie sociale et solidaire Son objectif former des ambassadeurs de la la cit
3. nient pas l accen tuation de ce ph no m ne qu ils observent partout o ils travaillent dans les maisons d en _ fants caract re social i les services sociaux les S centres de r insertion sociale les centres de protection maternelle et infantile etc Leur majorit a aujour d hui pleinement conscience du dan ger qui menace notre pays et refuse de le voir se transformer en une soci t d identit s meurtri res o les indi vidus seraient assign s de fa on cari caturale une seule identit Est ce toutefois bien eux de trai ter ce type de probl me Leurs comp tences professionnelles me semblent pr cieuses si l on veut viter que d autres personnes bas culent dans la radicalisation Mais il serait absurde de s en remettre eux seuls D ailleurs ce ne sont pas eux qui ont chou d jouer la radicalisa tion d une fraction tr s minoritaire de jeunes mais bien les pouvoirs publics qui se sont montr s sourds leurs nombreuses alertes Les pratiques client listes de saupoudrage de sub ventions la politique de recrutement au faci s dite des grands fr res servant acheter la paix sociale la gestion plus qu incertaine des finan cements de la politique de la ville ajout es la s gr gation scolaire ont contribu faire le lit des crispations identitaires Propos recueillis par H S Pour aller plus loin LIRE Un guide de r flexion Fa za Gu lam
4. professionnels Les travailleurs sociaux connaissent depuis long temps le ph nom ne d embrigadement sectaire qui recouvre celui de la radicalisation Ils savent que dans ces cas l il faut s appuyer sur les proches le contact direct avec la personne en danger tant tr s difficile et prendre le temps n cessaire au r tablis sement du lien La mise en place du num ro vert national me semble tre une solution Fu Antoine Guillet membre du conseil d administration de l Anas format e qui vise avant tout rassurer la soci t on rep re on signale on dit traiter On a invent un nouveau public les jeunes en voie de radicalisation que l on dit prendre en charge Nous sommes ainsi entr s dans l re de la suspicion un climat angoissant pour tout le monde professionnels inclus C est inqui tant de constater que le national a pris le pas sur les solutions locales mais il est vrai que les acteurs locaux ont de moins en moins de moyens On a d pouill entre autres la p dopsychiatrie et les maisons des parents Association nationale des assistants de service social Une formation unique pour d tecter la d rive sectaire Con u par le Comit interminist riel de pr vention de la d linquance le seul cursus portant sur la radicalisation ne d semplit pas En attendant que les centres de formation prennent le relais gents du renseignement direc
5. DOSSIER Dossier coordonn par Herv Jouanneau avec Sophie Le Gall St phanie Marseille et Hugo Soutra J M TURPIN DIVERGENCE LA CIT RELIGION RADICALISATION Les travailleurs sociaux en premi re ligne PR VENTION Politique de proximit Abasourdis par les attentats terroristes de janvier les travailleurs sociaux participent en y apportant leurs t moignages au d bat sur la radicalisation religieuse Et rappellent que le sentiment de rejet est son principal facteur Tous pro meuvent une politique de pr vention ducative et sociale FORMATION Besoin d outils Si les associations consid rent la radicalisation comme une forme de marginalisation elles disent aussi manquer d outils face cette d rive sectaire et jugent indis pensable de mieux former les profes sionnels A ce jour seule la formation du Comit interminist riel de pr ven tion de la d linquance fait r f rence INITIATIVES Zones de flou Dans un contexte tendu les initiatives locales destin es mieux pr venir la radicalisation sont encore rares et les travailleurs sociaux s interrogent sur les modes de prise en charge En l absence de baguette magique comme le souligne le socio logue Daniel Verba ils s appuient sur les dispositifs de droit commun LA GAZETTE 6 AVRIL 2015 21 Les professionnels d fendent l action socio ducative La radicalisation religieuse une m
6. arginalisation comme une autre Si certains acteurs sociaux contestent l mergence d un nouveau public ils s alarment aussi de la complexit des situations ous les acteurs de la pr vention sp cialis e souf frent car les assassins sont des jeunes comme ceux que nous accompagnons Au lendemain des attentats terroristes de d but janvier le pr sident du Comit national de liaison des acteurs de la pr vention sp cialis e CNLAPS Richard Pierre se faisait l cho du malaise des ducateurs de rue Une motion largement partag e par l ensemble des professionnels du tra vail social Qu il s agisse des anima teurs des ducateurs sp cialis s des assistants de service social des du cateurs de jeunes enfants des interve nants sociaux ou encore des cadres de collectivit territoriale et des respon sables associatifs tous se savent aux avant postes des maux de la soci t au plus pr s des publics les plus fragi lis s Mais comment per oivent ils ce ph nom ne de radicalisation relay tous azimuts par les m dias Qu en connaissent ils Peu de retours d exp rience Nombreux sont les travailleurs sociaux avoir signal et ce bien avant les v nements de janvier une mani festation croissante des revendica tions religieuses venant interf rer EET Num ro vert Pierre angulaire du dispositif de pr ven tion une plateforme t l phonique d assis tance et d orien tation joigna
7. ble au 0800005696 a t mise en place Elle permet aux proches des jeunes concern s de signaler des situa tions inqui tantes et de b n ficier d une coute et de conseils Les signale ments sont ensuite adress s la cellule de suivi dirig e par le pr fet qui prend en charge les familles et les jeunes Y partici pent des repr sen tants des villes des conseils g n raux et des associations E m E S DESARMAUX GODONG E E i Es m L F 1 2 i T L Pour les jeunes en voie de marginalisation les ducateurs mettent en place des actions collectives Objectifs rompre l entre soi et briser la spirale de l chec avec leur relation avec le public Sur le terrain face des situations jug es inqui tantes ils se tournent vers les cellules de recueil d informations pr occupantes Depuis un an cepen dant les pouvoirs publics ont ouvert un num ro vert pour les proches des candidats au djihad en vue d une ven tuelle transmission la cellule de suivi pilot e dans chaque d partement par le pr fet Mais il est difficile d en savoir davantage les professionnels ayant eu 8 6 millions d euros pour la pr vention en 2015 Annonc e en janvier par Manuel Valls et ent rin e par une circulaire du 25 mars une rallonge d un montant de 60 millions d euros sur trois ans soit 20 millions d euros chaque ann e est imput e au fonds interminist riel de pr vent
8. ce qu est la la cit notion que chacun interpr te sa fa on et de se rassembler autour d un socle commun de notions juridiques Convention nationale des associations de protection de l enfant Chaque association doit pouvoir s engager selon les sp cificit s et les ressources de son territoire mn Depuis des ann es nous ET signalons une mont e de l expression de la haine de la R publique Avec les v nements de janvier une nouvelle tape a t franchie Pour y faire face les pouvoirs publics recou rent notre expertise Nous souhaitons que chaque pr fet se rap proche des associations de pr vention pour voir ce qui se fait d j sur le terrain N an moins nous avons choisi de ne pas nous Richard Pierre pr sident du CNLAPS associer la formation la pr vention de la radicalisation propos e par le Comit inter minist riel de pr vention de la d linquance tout en laissant chacune des 130 associations de notre r seau libre d y participer Et nous nous appr tons lancer notre propre action de formation con ue il y a d j plusieurs mois qui sera compl mentaire de celle du comit interminist riel Chacun doit pouvoir s engager selon les sp cificit s et les res sources de son territoire Comit national de liaison des acteurs de la pr vention sp cialis e Nous sommes entr s dans l re de la suspicion un climat angoissant pour les
9. ce que nous avons parfois mis des ann es construire D o les pr cautions du CNLAPS lire p 24 qui n a pas souhait participer l labora tion de la formation la pr vention de la radicalisation mise en place par le Comit interminist riel de pr vention de la d linquance au contraire de la Convention nationale des associations de protection de l enfant lire p 24 qui y a vu l occasion de rappeler l impor tance du volet ducatif dans la prise en charge des jeunes Cet appel la prudence voire la dis tanciation tient en partie l analyse que font les travailleurs sociaux de la radicalisation A leurs yeux les jeunes suivant cette voie ne constituent pas un nouveau public La radicalisa tion religieuse est une direction parmi d autres que peut prendre un jeune en perte de rep res Elle est mettre en lien avec une qu te existentielle parti culi rement marqu e l adolescence explique Jean Marie Vauchez pr si dent de l Organisation nationale des ducateurs sp cialis s Passage ou rupture Dans cette qu te de rep res qu il ne trouve plus dans son entourage proche le jeune peut tre happ par la rue ses r seaux comme par la religion ana lyse Amar Henni ducateur de rue de formation actuellement directeur de l action territoriale de la ville de Grigny 27700 hab Essonne La religion lui apporte le pardon parfois recherch apr s des actes de d
10. comme le service civique les collectivit s ont sur le terrain le droit l initiative sons aux jeunes en rupture de les aider concr tiser l un de leurs pro jets dans l instant pr sent Les accom pagner chez le m decin entamer une d marche administrative etc explique Nathalie Jan responsable du service Donner un rendez vous cela ne fonc tionne pas avec les plus marginalis s Fragilit du contexte familial Face aux jeunes en danger de radica lisation les travailleurs sociaux s ap puient sur ces outils d j prouv s m me s ils en reconnaissent parfois les limites Nicole Morineau conseill re technique au service de protection enfance famille au conseil g n ral de l Is re en t moigne Plac s face des situations tr s complexes nous sommes depuis d j quelques ann es dans une phase de r flexion sur nos pratiques Charg d va luer les risques de radicalisation dans le cadre de la cellule d partementale de recueil et de traitement d infor mations pr occupantes son eee LA GAZETTE 6 AVRIL 2015 23 see service constate que lorsque les parents sont eux aussi dans une situa tion de fragilit l accompagnement est extr mement difficile Actuellement plusieurs jeunes filles du d partement qui s appr taient partir pour le djihad sont entre les mains d une structure associative op rant l chelle natio nale le Centre de pr vention co
11. construire les repr sen tations et les allants de soi face au ph nom ne de la radicalisation de la jeunesse de reconna tre les signes de radicalisation chez un jeune en situa tion de marginalit avanc e et de rep rer et tenter de pr venir par des pratiques innovantes les diff rentes formes de radicalisation Passage de relais D marche similaire France M diation qui pr voit cette ann e une journ e de formation pour les enca drants et un module pour les m dia teurs sociaux La r flexion est en cours galement dans de nombreux insti tuts r gionaux du travail social Reste op rer un passage de relais Il nous faut coordonner l offre de formation et faire en sorte que les grandes coles comme les principaux centres de for mation int grent un module sur le sujet explique le comit interminis t riel qui a r uni le 11 mars dernier les repr sentants de l ENA des insti tuts r gionaux d administration des principales coles du service public et du CNFPT Ce dernier a d ores et d j annonc la mise en place avant l t d une offre de services destin e aux fonctionnaires territoriaux H J Une bo te outils pour la prise en charge Si la formation mise en place par le Comit interminist riel de pr vention de la d linquance passe au crible les diff rentes facettes de la radicalisation elle fournit galement aux professionnels une v ritable bo te outils No
12. enseurs du sala isme la sous culture du djihad les modes de recrutement les indices de dangero sit ou encore les techniques d embri gadement sur les r seaux sociaux la tribune se succ dent entre autres des repr sentants du bureau des cultes du Gr ce la formation du CIPD il s agit selon son secr taire g n ral Pierre N Gahane de d tecter en amont les indicateurs de rupture minist re de l Int rieur de la Conven tion nationale des associations de pro tection de l enfant de Sciences po et Dounia Bouzar directrice du Centre de pr vention contre les d rives sectaires li es l islam la principale structure de d radicalisation en France Au plan national les grands r seaux ont pris conscience de l enjeu Tous expriment le m me besoin de forma tion pour mieux appr hender le ph nom ne certains ont pris les devants C est le cas du Comit national de liaison des acteurs de la pr vention sp cialis e qui vient d annoncer la mise en place l automne d un cursus ns L appui des psychiatres Une quipe mobile d intervention sera lanc e cette ann e pour appuyer les cellules d parte mentales de suivi Elle sera compos e de psychiatres qui prendront en charge les mineurs et les jeunes majeurs ayant fait l objet d un signalement P MARAIS destin outiller les ducateurs de rue lire le programme cette for mation de trois jours aura pour voca tion de d
13. ine sociologue et respon sable de formation l Association nationale des cadres du social a publi lt en novembre 2014 un ouvrage destin aux professionnels du travail social confront s des faits religieux dans l exercice de leurs fonctions Faits religieux et la cit le travail social l preuve Fa za Gu lamine ESF Editeur collection Actions sociales novembre 2014 SUR LE WEB D crypter le discours propagandiste Mis en ligne en janvier 2015 en r action aux atten tats de Paris et de Montrouge le site gouverne mental stop djihadisme gouv fr vise agir contre la menace terroriste Il fait le point sur les tech niques de manipulation de la propagande djihadiste et les dangers de l embrigadement et propose aussi des pistes pour contrer la radicalisation www stop djihadisme gouv fr Des ressources sur la pr vention Le secr tariat g n ral du Comit interminist riel de pr vention de la d linquance qui est charg du volet pr ventif du plan gouvernemental de lutte contre la radicalisation met en ligne toutes les informations juridiques et pratiques dont ont besoin les profes sionnels Y figurent notamment les textes de r f rence et des fiches rep res d exp rimentation wwvw interieur gouv fr Prevention delinquance
14. ion de la d linquance pour financer la vid osurveillance des sites sensibles les gilets pare balles des policiers municipaux ainsi que des actions de pr vention de la radicalisation Sur ce dernier point qui repr sentera 8 6 millions soit 40 de l enveloppe annuelle la priorit ira la mise en place de r f rents de parcours travailleurs sociaux ducateurs et la mobilisation de psychologues et de psychiatres Autre priorit le financement des actions ducatives citoyennes d insertion sociale et professionnelle en direction des jeunes suivis par les cellules d partementales La circulaire mentionne notamment les chantiers ducatifs et d insertion les s jours ducatifs les chantiers humanitaires etc Seront galement privil gi es les actions de soutien la parentalit 22 e LA GAZETTE 6 AVRIL 2015 affaire des cas suspects ne souhai tent pas pour l heure communiquer sur leurs exp riences notamment pour pr server la s curit des personnels Pr server la confiance Cependant ce rapprochement effec tu dans une certaine urgence entre travail social et s ret publique ne se fait pas sans questionnements L un des responsables d une association de travailleurs sociaux en t moigne En interne certains de nos profes sionnels n approuvent pas le principe du signalement craignant un m lange des genres hasardeux Sur le terrain cette consigne pourrait mettre mal la confian
15. ique Il ne concerne en aucun cas une municipalit particuli re En toute situation la doyenne de la FLEPES est tr s vigilante sur les r gles absolues de la confidentialit ducatifs qui permettent de vivre une exp rience collective et positive explique Nad ge Marchi elle aussi du catrice l Addap 13 Collective pour rompre l entre soi et se r approprier les codes sociaux Positive pour bri ser la spirale de l chec et mettre en valeur des comp tences Ce temps par tag vise aussi r tablir une relation apais e avec l adulte qui devient alors un rep re Dans leur parcours ces jeunes ont globalement baign dans le conflit Ils ne per oivent plus l adulte comme fiable indique Carine Antiq Notre r le est de recr er du lien entre les jeunes en voie de marginalisation et le droit commun ajoute t elle Ils n ont pas le mode d emploi des institutions Les travailleurs sociaux ne le cachent pas il faut parfois des ann es pour les aider se relever La ville de Saint Nazaire 67900 hab Loire Atlantique mise elle sur la r ponse imm diate travers une toute nouvelle quipe d accompagna teurs socio ducatifs Nous propo Contrat de ville quatri me volet A la suite des atten tats le gouverne ment a ajout aux nouveaux contrats de ville un qua tri me volet d di la citoyennet et la la cit Si le gouvernement a fl ch des mesures prioritaires
16. mbrigadement Il aimerait que soit port un regard apais sur les quartiers et d nonce le discours m diatique clivant entendu apr s les v nements Certains se sont sentis stiematis s et en r action ont pu tenir des propos extr mes Or le sentiment de rejet est l un des l ments d clen cheurs de la radicalisation S L G 24 e LA GAZETTE 6 AVRIL 2015 CNAPE CNLAPS V VINCENZO Leur point de vue Les outils existent les travailleurs sociaux ont surtout besoin d tre rassur s Face au ph nom ne des jeunes sous emprise il est essentiel de rappe ler l importance du volet ducatif C est pourquoi la Cnape a accept d inter venir dans la formation la pr vention de la radi calisation mise en place par le Comit interminis t riel de pr vention de la d linquance Gr ce aux changes que nous avons avec les pro fessionnels inscrits dans cette d marche et aux informations transmises par les 122 asso Laure Sourmais responsable du p le protection de l enfance la Cnape ciations et 1120 tablissements et services de notre f d ration nous savons que les travailleurs sociaux ont avant tout besoin d tre rassur s Ils ont leur disposition des outils notamment pour tablir un dialo gue constructif avec le public jeune Pour les soutenir dans leurs pratiques quoti diennes il est important de leur permettre des temps d changes sur
17. ntre les d rives sectaires li es l islam Nous nous interrogeons sur ce que nous allons mettre en place leur retour car la r ponse doit aussi tre locale estime Nicole Morineau A l chelle de la cage d escalier Afin d agir le plus en amont possible cl de vo te du travail de pr vention une pr sence permanente sur le terrain est indispensable Pour tre proactif il faut mailler le territoire de mani re tr s fine souligne Jean Pierre Goulard directeur de la coh sion sociale Oyonnax 22400 hab Ain qui gr ce un partenariat multidisciplinaire notamment l intervention d adultes relais est inform l chelle de la cage d escalier Un maillage qui repose sur une forte volont politique et des moyens financiers impor tants reconna t il Grigny Amar Henni appelle la restauration des services publics de proximit car il faut produire du droit et de l galit Les jeunes en dan ger sont persuad s de ne pas avoir de place dans la soci t Et d ajouter Le discours actuel sur la la cit est bien faible par rapport aux attentes Pour ces jeunes qui ne se sentent pas fran ais Eric Riederer coordon nateur national du CNLAEPS souhai terait revisiter l ensemble des poli tiques publiques en commen ant par l urbanisme Rennes Bruno Bacquet juge urgent de d velopper le sens critique des jeunes pour lutter contre les tech niques d e
18. s vers des institu tions plus r pressives Mais cela doit rester l exception sous peine de pro voquer un rejet massif et de condam ner ces professions dispara tre moyen terme l accompagnement des personnes vuln rables n cessite en effet de la confiance les usagers ne doivent avoir aucun soup on l gard des travailleurs sociaux Cette n cessit de nouer une relation de confiance les emp che t elle d appr hender les ph no m nes de radicalisation L instrumentalisation de l id ologie religieuse au profit d un projet d lic tueux s accompagne bien souvent de pr cautions frisant la parano a Cela rend d autant plus difficile le diagnos tic des travailleurs sociaux Certains experts ont bien identifi quelques signaux susceptibles d alerter sur une possible d rive sectaire La liste est cependant loin d tre exhaus tive Ne disposant videmment pas de baguette magique les travailleurs sociaux sont parfois impuissants et ne peuvent souvent que constater l ten due des d g ts 26 e LA GAZETTE 6 AVRIL 2015 Daniel Verba sociologue Certains travailleurs sociaux n ont ils pas choisi d ignorer la mont e du radicalisme religieux Lass s de voir l islam stiematis et rendu responsable de tous les maux de la soci t fran aise certains ont pu avoir dans un premier temps le r flexe de jeter un voile pudique sur le recours de plus en plus visible au religieux Mais ils ne
19. teurs de cabinet en pr fecture travailleurs sociaux coordon nateurs pr vention s curit duca teurs sp cialis s Depuis juin 2014 ils ont t 720 suivre la formation sur la pr vention de la radicalisation labor e par le Comit interminis t riel de pr vention de la d linquance CIPD Une formation initialement des tin e aux coutants de la plateforme t l phonique recevant les appels des familles de candidats au djihad puis tendue aux membres des cellules de suivi pilot es dans chaque d par tement par les pr fets Notre objec tif en 2015 est de former 1300 agents suppl mentaires indique le secr taire g n ral du CIPD le pr fet Pierre N Gahane charg du volet pr ventif du dispositif gouvernemental Il n existait jusque l aucune forma tion de ce type Nous croulons sous la demande souligne le minist re de l Int rieur qui pr cise que la for mation est d sormais ouverte tous les professionnels Quitte organiser des sessions d centralis es comme cela a t le cas en f vrier Marseille ou Bordeaux qui ont attir plu sieurs dizaines d agents des conseils g n raux Rep rer l embrigadement L ambition de Pierre N Gahane est de mieux comprendre le ph nom ne de la radicalisation de d tecter en amont les indicateurs de rupture et de mettre en place une r ponse appropri e Pr venir plut t que gu rir Au programme du cursus les p
20. us essayons d apporter des r ponses op rationnelles partir d une typologie des prises en charge pr cise Pierre N Gahane secr taire g n ral du CIPD Sont par exemple voqu s la prise en charge d un jeune majeur dans un parcours d linquant non plac sous main de justice celle psychologique d une mineure faisant l objet d une information pr occupante et le soutien aux familles dont l enfant est parti en Syrie Pour chaque cas le mode de prise en charge est d crit et sont indiqu s les financements mobiliser les institutions et les associations solliciter LA GAZETTE 6 AVRIL 2015 25 Les pouvoirs publics sont restes sourds aux alertes Sp cialiste du travail social et des faits religieux le sociologue Daniel Verba universit Paris 13 d nonce la faiblesse des marges de man uvre dont disposent les ducateurs pour mener bien leurs missions e par leurs comp tences et leur position sur le terrain les ducateurs sp cialis s sont appel s pr venir la radicalisa tion religieuse Doivent ils ga lement la signaler aux forces de l ordre La mission des travailleurs sociaux n est pas de se substi tuer aux auxiliaires de police ou aux services de renseignements terri toriaux mais de contri buer la protection de l enfance Dans le cas de laradicalisation politico religieuse d adolescents en situation de vuln ra bilit ils peuvent ven tuellement se tourner en dernier recour
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