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TIMES SQUARE

1. utilis s 1986 5 1992 6 1995 5 1997 5 1998 5 1999 7 2000 12 2001 6 2002 18 2003 28 Acteur 29 Activit 13 Affichage 44 Affiche 13 Am rique 13 Amplificateur 6 Ann es 35 Annuel 5 Apparition 10 Architecte 13 Architecture 41 Article 5 Associ 11 Aura 5 Bid 25 Bloc 10 Blocage 6 Boule 10 Boursier 5 Broadcasting 8 Broadway 13 Building 32 Cadre 13 Cam ra 19 Camion 6 Capacit 12 Centre 11 Champ 15 Chose 6 Cin ma 13 Clear Channel 10 Collection 15 Commercial 12 Communication 24 Complexe 10 Compos 13 Compte 13 Confusion 6 Global 19 Construction 31 Grand 65 Construit 18 Gratte ciel 8 Contemporain 14 Groupe 27 Contenus 9 Hannah Arendt 5 Corps 7 Heure 11 Cotation 6 Histoire 16 Cours 19 http 5 Crise 4 Iconique 10 Crossing 7 Image 65 Crossroad 9 Immeuble 44 Culture 21 Immobilier 5 Dehors 10 In situ 12 Dernier 8 Information 39 Diffus 7 Internet 12 Dimension 34 Jeu 36 Discover 7 Jeux 8 Disney 10 Jour 76 Dispositif 38 Journal 8 Divertissement 14 Lampe 7 Dollar 8 Lazlo Moholy 2 Domaine 5 Nagy Domination 5 Lectur
2. dite des prospectus et un site web Il d livre les informations officielles surveille le d veloppement conomique de la place r alise des enqu tes les comptages de pi tons Dans les priorit s de son pr sident Tim Tomkins figure l invitation d artistes sur l espace public l incitation l am lioration du mobilier urbain l largissement des trottoirs la reconstruction du kiosque de vente de billets de th tre incitation seulement puisqu il n a aucune l gitimit transformer la mat rialit de l espace public new yorkais Il a donc un double jeu il contr le et s duit Ses contr leurs ont des tenues d animateurs de parc th me M me dans le contr le il se rend visible pour s duire b 2 les jardiniers Times Square disait Hugh Hardy p 26 est un jardin lectronique Il a donc ses jardiniers Comme les acteurs du Bid ils sont en quasi permanence sur la place les jours de semaine Tels le h ros de Calvino 8 ils regardent de haut se prom nent au dessus de la place dans les nacelles qui les m nent d un affichage l autre d une fa ade l autre De grands camions dot s de grues les portent d un point l autre de la place Ils ont leurs sp cialit s Certains sont affect s aux affichages num riques En quelques heures ils d crochent les d cors qui sont descendus sur les trottoirs o ils sont roul s en boule et hiss s sur les camions Puis ils soul vent le nouveau d
3. cole des Hautes tudes en Sciences de l Information et de la Communication Universit Paris Sorbonne Paris IV Dipl me d Etudes Approfondies en sciences de l information et de la communication TIMES SQUARE media buildings tude de la construction d un dispositif Pr par sous la direction de Madame le Professeur V ronique Richard et de Monsieur le Professeur Yves Jeanneret Volume 1 Pr sent par Odile FILLION Promotion 2002 2003 Groupe de recherche ODI Soutenu le Note du m moire Mention au DEA TIMES SQUARE media buildings tude de la construction d un dispositif Volume 1 Odile FILLION Ma plus vive gratitude va a V ronique Richard et Yves Jeanneret qui ont bien voulu me guider au cours de mes recherches ainsi qu l coute attentive de Nicole d Almeida et Jean Pierre Beaudouin toute l quipe du Celsa qui m a accompagn e dans cette ann e de DEA et en particulier Christiane Dalmas pour le temps qu elle a bien voulu consacrer la qualit graphique du m moire Ma reconnaissance s adresse aussi tous ceux qui m ont encourag e et soutenue pour la r alisation de ce projet d tude et en particulier Jean Nouvel Bernard Tschumi et le d partement architecture de Columbia University Denise Scott Brown Robert Venturi et Paul Virilio la Scam et son pr sident Guy Seligman la Direction de l Architecture et du Patrimoine au Minist re de la Culture et de la Communication
4. Je remercie encore tous les Times Squariens qui ont accept de me recevoir et en particulier Greg Clement Gideo d Arcangelo Manuel Deodato Glenn Eliott Hugh Hardy Sarah Hogate Bacon Philip Lenger Michael McGraw Dean Markosian Catie Marshall Lynne B Sagalyn Charles Sperazza Carol Stakenas Tama Starr Robert Stern George Stonbely Joseph J Tucker Tim Tomkins Brian Turner Annette Weintraub Sommaire AVANTEPROPOS ui iii 6 INTRODUCTION tree a did Dd c 10 PREMIERE PARTIE UNE PLACE URBAINE EN SURVISIBILITE Liu 18 A CONSTRUCTION ICONIQUE 06 Saa 21 a 1 histoire g ographie la place UD iii is is 21 a 2 media la logique du MN e or cdas 23 a 3 spectaculars la c l bration de la culture commerciale 24 a 4 divertissement la raison premi re 26 a 5 pr cocit et permanence de la visibilit 26 B DIMENSIONS DE SURVISIBILITE CONTEMPORAINE oococccnononconononnoncononononn nono no norris 29 OA a t rntna une at nel dote 30 b 1 1 Panc tre one times square 30 b 1 2 le rituel fondateur new years eve occciciccocccncooccocononooconnnrcnconon no narran nano nr rra 33 DZ LS SUDerSInes dass otre nd alter nina 34 b 3 typologies des signes contemporains 36 C TIMES SQUARE IN VISU aise an dem tantene a foret datent aie creme iaa 38 LES AMICS nan ne a a ta 38 CL MOS NM ii a o es 40 c 3 mesurer l aura de Times Square 41 DEUXIEME PARTIE LES RAISONS D TRE DES MEDIA BUILDINGS sn 44
5. sa place C est ce bref larcin ce moment furtif d un trucage qui constitue l aspect transi de la parole mythique 48 Roland Barthes En 2003 Times Square fait peut tre semblant d tre toujours Times Square La place qui a t totalement r nov e radicalement et spectaculairement transform e dans son architecture est encercl e de buildings pour la plupart grands si ges sociaux ou grands h tels internationaux La majorit de ces immeubles ont aujourd hui moins de vingt ans Les habitants d hier en ont t exclus et leurs probl mes de drogue et de prostitution simultan ment d plac s quelques rues de l Peu de traces subsistent donc du Times Square original l exception peut tre de la place en tant que telle en tant qu espace public qui n a pas fait l objet d am nagements notables depuis les ann es 50 La statue de bronze de George M Cohan et le minuscule square de Father Duffy qui lui est adjoint entre la 46 et la 47 rue sont noy s dans le tohu bohu quotidien et ne servent de refuge qu aux pigeons new yorkais Sur les cinq larmes des terre pleins centraux se m lent feux rouges panneaux de signalisation cam ras de surveillance poubelles grilles de ventilation du m tro barri res d artiste rouges au design sinusoidal interdisant toute travers e aux pi tons Sur les surfaces les plus larges des terre pleins aux extr mit s ont encore t install s deux kiosques Face l im
6. Les fa ades se renvoient les unes aux autres dans des jeux de reflets inattendus Les images font ricochet d une fa ade l autre Reuters sur le Nasdaq Times Square Studios sur Mtv Toy s RUs sur Times Square Studios Morgan Stanley sur Two Times Square Dow Jones sur Espn Dow Jones sur Reuters Espn sur Young et Rubicam etc Les textes jouent Marabout Bout de Ficelle par le jeu d une solidarit architecturale de facto improvis e entre les vitrages r fl chissants de la place d multipli e sur les pare brises et carrosseries des voitures en transit Troublante sc nographie urbaine du virtuel Dans ce qui rel verait de l nonciatif de Times Square une grande part a bien faire une fois encore avec des jeux d illusionnistes Cette r currence de trucages visuels finit par interroger Des chercheurs des sciences de la perception renverraient probablement la place au rayon mim tisme animal et proc d s de camouflage Il faut trouver ce qui se cache ce 105 Marshall MCLUHAN Quentin FIORE War and peace in the global village Corte Madera Ginko Press 2001 p 36 Il est important de r aliser que les syst mes d information lectronique sont des environnements vivants au sens organique lls transforment nos sentiments et nos sensations m me si ce n est pas leur projet trad o f 106 Peter SLOTERDIJK Ni le soleil ni la mort Ibid p 212 Apr s la globalisation m taphysique et terrestre il
7. en perp tuel devenir 7 qu elle est probablement insaisissable Pour cerner Times Square nous regardons la place new yorkaise dans des temps diff rents et successivement en modes diachronique et synchronique pour interroger sa situation contemporaine et lectronique nous la relions des stratifications lointaines Il faut plusieurs mois pour abandonner l oeil du touriste adopter celui de l observateur et commencer assembler les strates du dispositif Nous abordons notre recherche au loin 14 Genevi ve JACQUINOT DELAUNAY et Laurence MONNOYER Avant Propos au num ro Le Dispositif entre usage et concept Herm s 25 1999 15 Bruno LATOUR Le pouvoir des biblioth ques la m moire des livres en Occident Biblioth que Albin Michel Histoire sous la direction de Marc Baratin et Christian Jacob p 28 La collection le cabinet le livre illustr le r cit la biblioth que servent de truchement d interm diaire de patte d oie de r partiteur de central t l phonique de dispatcher afin de r gler les rapports multiples entre le travail de r duction et le travail d amplification Tous ces lieux sont h riss s de branchements sur le monde et chaque page tire apr s elle autant de prises et de fiches que l arri re train d un ordinateur N oublions pas la connectique Gilles DELEUZE Foucault Collection Critique Paris Les Editions de Minuit 1986 p 93 16 Gilles DELEUZE Foucault Collection Critique Paris L
8. hybride un lieu d initiation public voire d embedment au v cu de l hyperbulle cabl e d crite par Peter Sloterdijk 130 Naomi Klein Andr Gorz Michael Moore Ignacio Ramonet nombreux sont les d tracteurs de cet envahissement spectaculaire de l espace public aussi bien dans son sens urbain que dans lPacception d Habermas comme espace du d bat d mocratique La parfaite hybridation entre l espace r el et l espace des media d pourvus de leur autonomie professionnelle traditionnelle sur Times Square autorise une suspicion l gitime quant au projet du pouvoir et sa volont totalisante Face l tourdissement aux jeux hypnotiques la non lisibilit produite sur la 128 Roland BARTHES Ibid p 205 129 Roland BARTHES Ibid p 209 130 Peter SLOTERDIJK cf m moire p 19 79 place la philosophe Marie Jos Mondzain aurait probablement une pens e radicale Quand l image meurt la barbarie commence 7 commenterait elle ou encore Le visible est un march qui ne cesse de tuer les images et tout espoir de libert avec Elle lirait dans le brouillage visible des images et des signes un dispositif de plus de production de la violence et s entendrait avec Paul Virilio pour y lire un projet de d r alisation voire d infantilisation du monde Times Square serait bien un lieu prototypique utilisant la media architecture et l ensemble du dispositif de surveillance urbaine pour exercer de mani re consc
9. l information d terminent le contexte o se fait l information et souvent informent autant que le message lui m me Chaque innovation technique autorise de nouvelles formes de stockage et de r cup ration d information Ces innovations d terminent les conditions de connaissance et dans une certaine mesure le fonctionnement m me de la pens e humaine Nous entreprenons dans ce m moire de regarder l apparition d un support d criture contemporain li aux d veloppements des technologies de communication d velopp es la fin du XX si cle qui semblent avoir la potentialit de faire revenir le r cit dans la ville dont elles modifient piderme les r seaux les grands tirages num riques et les crans technologie LED apparus simultan ment dans l espace urbain depuis quelques ann es recombinent sous des formes in dites les relations hommes architecture technique criture La ville dot e de proth ses lectroniques se r invente et confronte les acteurs urbains aux nouveaux objets connect s au r seau et au temps mondial Il y a plusieurs ann es que je regarde cette mutation se r aliser comme une chim re Mon parcours professionnel de journaliste d architecture m avait appris regarder et analyser les formes construites Mon parcours de r alisatrice et mes explorations dans le multi media la fr quentation r guli re d Imagina la manifestation d di e aux technologies mergentes m avaient multipl
10. Cf Annexe B15 87 Cf Annexe B 09 88 Cf Annexe B16 49 Reuters Times Square Studios Nasdaq sont directement associ s un immeuble producteur Un grand nombre d entre eux Samsung TDK Discover Wrigley Viacom diffusent des images et des graphismes en boucle de nature publicitaire qui ne ressortissent ni du broadcasting ni du temps r el Sur les zippers se trouve aussi un important pourcentage de non temps r el Les deux t l phones Motorola qui avaient t a priori pens s pour accueillir les textos des passants diffusent depuis plusieurs mois les m mes messages en boucle On s interrogera ult rieurement sur les raisons de cette non exploitation des potentialit s de supports d tourn s des fins d animation d corative Ces signes exclus il reste 8 signes sur 40 susceptibles de r pondre aux crit res de Crossing et de contribuer l id e de r alit des media buildings 1 HSBC grand cran au sommet de Two Times Square le plus incongru parce que seul cran proposant une forme d interactivit au visiteur Invit se faire photographier dans le visitors centre de Times Square celui ci voit quelques minutes plus tard son visage incrust dans un cartoon bon enfant Starring you dit le groupe bancaire britannique HSBC soutenu par Morgan Stanley qui renvoie le visiteur excitation m diatique suppos e de la place En dessous de l cran Hsbc l cran Samsun
11. Dans cette deuxi me partie nous entreprenons d valuer l impact des technologies num riques sur la place et de valider le concept de media building Nous op rons en arr t sur image en f vrier 2003 pour valuer Times Square en mode synchronique Il s agit d inventorier dans les m canismes de ce paysage visuel surcharg assourdissant et d sorientant ce qui rel ve r ellement des nouvelles technologies et dans quelle proportion la production de l criture est li e ces techniques num riques ce qui est en temps r el en broadcasting interactif il s agit aussi de d busquer la part des leurres qui tapissent la place Cette description du paysage m diatique se double d une analyse en r ception visant saisir dans cet arr t sur image ce que dit Times Square et comment Les analyses quantitatives et lexicom triques se doublent d une tentative d appr ciation de l nonciatif de la place 15 Ici encore dans l nonciatif qui chappe aux mesures rationnelles nous nous r f rons d autres syst mes de mesure pour parvenir faire craquer la forme spectacle Lus et d cod s travers nos filtres culturels pleins d incertitudes ces modes de d chiffrements du hors champ nous guident vers les forces composantes encore invisibles Les acteurs de Times Square troisi me partie La troisi me partie nous repositionne sur la place pour consid rer Times Square travers ses m
12. Les d filements stroboscopiques d image et de texte sont d abord les productions des machines communiquer dont les grands media associ s au monde de la finance sont les propri taires Ce qui se produit sur Times Square dans les derni res ann es du XX si cle une information anonyme s lectionn e par ordinateur stroboscop e mise en spectacle confondue s quentiellement avec les affichages publicitaires est loin d tre anodin Ces transformations interrogent simultan ment l homme la machine l information spectacle et la ville spectacle Cette mise en sc ne envahissante est elle l une des nombreuses pi ces conviction de la pr dation d externalit d nonc e par Andr Gorz La publicit omnipr sente des grandes firmes exerce une main mise totale sur l espace public nourrit l information avec ses r cits et ses cr atures fantastiques forme le go t et fournit des normes esth tiques La privatisation de tous les aspects de la vie et la transformation en marchandises de toutes les activit s et richesses dont parle Naomi Klein sont finalement des pr dations d externalit s au m me titre que celles mises en vidence par les th oriciens du capitalisme cognitif 113 S il en est ainsi et par l une des nombreuses ironies de l histoire le groupe de militants qui se battait dans les ann es 80 l poque des n ons pour la survie culturelle de Times Square cf p 26 a fina
13. New York New York Magazine 05 10 1998 96 Cf Annexe A14 56 Mais comment situer l nonciatif d une place urbaine qui n est pas un simple texte en trois dimensions ni un arr t sur image ni un film ni une forme d architecture traditionnelle mais un agr gat de formes de mouvements et de lumi res qui nous renvoient une fois encore la pens e de Merleau Ponty II fallait d abord id aliser l espace concevoir cet tre parfait en son genre clair maniable et homog ne que la pens e survole sans point de vue et qu elle reporte en entier sur ces trois axes rectangulaires pour qu on p t un jour trouver les limites de la construction comprendre que l espace n a pas trois dimensions ni plus ni moins comme un animal a quatre ou deux pattes que les dimensions sont pr lev es par les diverses m triques sur une dimensionnalit un tre polymorphe qui les justifie toutes sans tre compl tement exprim par aucune Il n y a pas de m thode en soi pour approcher les autres dimensions mais des m thodes emprunter d autres champs disciplinaires croiser bricoler inventer ll ny a pas de m thode parce que les dimensions mesurer pour situer nonciatif urbain ne se donnent pas au premier abord S agit il de s int resser aux images leurs repr sentations aux couleurs ce qu elles r v lent et de feuilleter Times Square comme un magazine Ou faut il relever tout ce qui
14. cran d affichage et de tr s grandes publicit s pour Minolta et Pepsi Cola En 1995 et malgr sa fa ade mis rable l immeuble passe de mains en mains atteignant un co t de 110 millions de dollars soit le double du prix du m tre carr pratiqu dans New York Le renouveau de Times Square est alors largement engag sous l impulsion des politiques et des investisseurs Le groupe de media Bertelsmann et les financiers Morgan Stanley sont install s depuis quelques mois le groupe Disney Conde Nast Viacom n gocient leur venue Times Square a le vent en poupe Entre surcote et survisibilit la distance est faible L acqu reur surench reur de la Times Tower Jeffrey Katz pr sident de Sherwood Outdoor associ au groupe allemand JamesTown Immobilien est fortement inspir par les quartiers d affichage lectronique de Shinjuku et de Shibuya Tokyo et par ceux de Shanghai Jeffrey Katz parie sur la r invention de l ic ne et sur une rentabilit sup rieure des rentr es d affichages publicitaires une rentabilit locative ordinaire L immeuble de 25 tages est donc exclusivement r serv l affichage Au moment de l achat Jeffrey Katz vient d achever la construction de l immeuble de Two Times Square immeuble sym trique de One Times Square mais occup par l h tel Renaissance La fa ade du Two Times Square totalement plaqu e de signes se dresse comme un totem empilant aujourd hui l un sur l autre une voiture
15. d crans r ellement efficace le seul ne pas b gayer afficher un type d criture synchronis pr programm combinant des packages d informations qu il pr l ve sur ses r seaux Intranet en temps r el Sur l cran Reuters les machines se d brouillent toutes seules dans le cadre du protocole de programmation de l criture et le dispositif produit informatiquement du sens partir d une banque de donn es L est peut tre la conclusion inattendue de cette d ambulation sur Times Square l vidence de la d termination avec laquelle une force du dehors m nerait le monde Jusqu robotiser la proc dure ditoriale Tout se passerait 141 Peter SLOTERDIJK Ibid p 95 Depuis une interaction plus dure s est impos e seule l interaction entre les mass medias et par les mass medias peut produire le stress de synchronisation par lequel de grandes populations en l espace de quelques semaines et m me ces derniers temps en l espace de quelques jours ou de quelques heures sont plac es en tat d alarme synchrones et des rythmes d excitation militants 142 Hannah ARENDT Condition de l homme moderne Traduction Georges Fradier Paris Calmann Levy collection Agora Pocket 1994 p 199 143 Friedrich NIETZSCHE Le Gai Savoir Paris Editions Gallimard Collection Folio Essais 1982 p 267 84 pourrait commenter Jean Francois Peyret comme si notre cerveau qui constitue la condition mat rielle
16. physique de nos pens es ne pouvait plus suivre ce que nous faisons de sorte que nous aurions vraiment besoin de machines pour penser et pour parler notre place S il s av rait que le savoir au sens moderne de savoir faire et la pens e se sont s par s pour de bon nous serions bien alors les jouets et les esclaves non pas tant de nos machines que de nos connaissances pratiques cr atures cervel es la merci de tous les engins techniquement possibles si meurtriers soient ils En un si cle l histoire s est bizarrement d roul e et Times Square regorge de m taphores pour en t moigner le building original du New York Times celui sur qui tout s est construit repr sent par un homme Adolph S Ochs qui dominait New York rassemblait les new yorkais symbolisait l une des plus respectables institutions journalistiques au monde Qu est il devenu une coquille vide une architecture d sert e propri t d un groupe d investisseurs germano am ricain priv e d humains pour habiter un immeuble fant me le d cor d un Loft urbain un totem publicitaire noy sur fond de tours pour culture de masse et touristes all ch s par un show t l vis annuel Curieux bilan plus d hommes plus de new yorkais plus d information plus d architecture plus de m moire L immeuble n est plus que surface et papier peint lectronique travers de flux un patchwork d images priv de r alit et de p rennit L
17. re les chafaudages des crans LED Eux et dans l immeuble vide de One Times Square les terminaux d ordinateurs sans pilote seuls t moins des inputs en transit venus via les r seaux faire clignoter les crans T2 c passants et figurants Notre soci t n est pas celle du spectacle mais celle de la surveillance sous la surface des images on investit les corps en profondeur derri re la grande abstraction de l change se poursuit le dressage minutieux et concret des forces utiles les circuits de communication sont les supports d un cumul et d une centralisation du savoir le jeu des signes d finit les ancrages du pouvoir la belle totalit de l individu n est pas amput e r prim e alt r e par notre ordre social mais l individu y est soigneusement fabriqu selon toute une tactique des forces et des corps Nous sommes bien moins grecs que nous le croyons Nous ne sommes ni sur les gradins ni sur la sc ne mais dans la machine panoptique investis par ses effets de pouvoir que nous reconduisons nous m mes puisque nous en sommes les rouages Michel Foucault 120 Trois types de passants arpentent Times Square selon les analyses du Bid 2 ceux qui y travaillent les new yorkais qui viennent parce que le lieu est accessible et les attire excitement amp activity mais sans tre tr s attentifs au cadre urbain et les touristes qui viennent en premier lieu pour le paysage et trouvent pour 98 d entre
18. voici l objet magique capable de rassembler au moins 500 000 touristes et new yorkais chaque ann e sur la place et de capturer l attention selon les statistiques du Bid Business Improvement District organisme officiel de promotion de Times Square de 500 millions de t l spectateurs dans le monde 60 Conserv e comme une relique dans sa cath drale sous la surveillance de Jeffrey Strauss la boule sortie une fois par an glisse en 60 secondes sur son mat de 77 pieds environ 22 m tres fix sur le toit du One Times Square L organisation du r veillon revient au Bid qui g re avec Jeffrey Strauss s curit gestion du public gestion des sponsors media et des retransmissions t l vis es Le Bid offre toutes les cha nes du monde par satellite et par c ble les images et les sons pris depuis ses onze cam ras Les quipes de reportages ont galement acc s aux plateformes de tournage D une ann e sur l autre le maire de New York et ou une star du show bizz poussent le bouton qui d clenche le d compte des secondes minuit moins une Ainsi est r activ e et mondialis e une tradition oubli e de tous qui n tait l origine destin e qu aux marins anglais et pratiqu e par les garde c tes midi pour qu ils remettent 60 Sources www timessquareBid org hot_stats index htm 61 Dans l histoire compl te de la boule racont e par Tama STARR qui a particip avec sa soci t Artkraft Strauss l organisation jusqu en
19. 618 p Tama STARR Edward HAYMANN Signs and wonders the spectacular marketing of America New York DoubLEDay Editions 1998 303 p 3 Systeme des Media Mark BALVANES James F DONALD St phanie HEMELRYCK DONALD The Penguin Atlas of Media and Information New York Editions Penguin Putnam 2001 Naomi KLEIN No Logo la tyrannie des marques Paris 2002 L m ac Actes Sud 743 p Naomi KLEIN Journal d une combattante nouvelles du front de la mondialisation Paris 2003 223 p David BARSAMIAN De la propagande entretiens avec Noam CHOMSKY Paris Editions Fayard 2002 327 p Noam CHOMSKY et Edward S HERMAN La Fabrique de l opinion publique la politique conomique des m dias am ricains Paris Editions Serpent plumes 2003 Tod GITLIN Media Unlimited New York Editions Metropolitan Books 2001 260 p Robert W MCCHESNEY et John NICHOLS Our media not theirs The democratic struggle against corporate media Pr faces de Noam Chomsky Barbara Ehrenreich Ralph Nader Seven stories press Edition 2002 140 pages 4 Outils M thodologiques Hannah ARENDT La crise de la culture Traduit de l Anglais sous la direction de Patrick Levy Paris Collection Folio Essais Editions Gallimard 1972 380 p Hannah ARENDT Condition de l homme moderne Traduit de l Anglais par Georges Fradier pr face de Paul Ricoeur Paris Collection Pocket Editions Calmann Levy 1983 404 p 90 Marc AUGE Non Lieux Introduction une an
20. MarketSite Tower is featured in films television programming and news articles This modern day icon soars 7 stories high and illuminates Times Square 24 hours a day argumente le Nasdaq Conveniently located in the heart of Times Square TSSL creates an event environment that takes full advantage of one of the world s greatest hotspots surench rit Times Square Studio Les amplificateurs mobiles A tout moment et toute occasion neige catastrophe alerte au terrorisme les camionettes relais de toutes cha nes de t l vision viennent se poser sur Times Square proc der des enregistrements clairs retransmis en direct Malgr son exiguit la place fait office de studio en plein air utilisant les signes lumineux et plus particuli rement les deux totems comme d cor t l visuel Times Square souvent pr sent selon son idiome Crossroads of the world est ainsi impos quotidiennement au t l spectateur am ricain Une vingtaine de clips et de films seraient tourn s chaque semaine sur la place selon les argumentaires commerciaux de Clear Channel 74 Les amplificateurs presse les agences d images et les journaux imprim s prennent spontan ment le relais des compagnies de t l vision Tr s r guli rement une photographie de Times Square et de ses crans fait la une d un journal am ricain ou international Sur la photographie de l agence Reuters publi e dans Lib ration en avril 72 73 74 cf Annexe
21. Toute donn e sur Internet renvoie lunivers technique de la toile son langage ses programmes ainsi qu ses producteurs et utilisateurs Les caprices des moteurs de recherche sont parfois incompr hensibles quant aux variations des r sultats obtenus Les utilisateurs d Internet producteurs de pages ne sauraient repr senter un chantillonnage de la soci t am ricaine et mondiale M me en investiguant les contenus de millions de pages comptabilis s il parait difficile d en tirer une conclusion Ce type de r sultat est donc peu clairant en soi et les volumes de pages trouv s ne font ventuellement sens que par quivalence ou comparaison D o la mise en relations des r sultats avec des recherches similaires effectu es sur quelques monuments et villes fran ais et trangers Times Square se trouve toujours en position de visibilit relative mais en visibilit sup rieure aux monuments fran ais comme la Tour Eiffel ou le Centre Pompidou La place se situe toujours en visibilit inf rieure par rapports au Ground Zero Enfin Times Square existe mais tr s faiblement en tant qu univers urbain et est loin de repr senter le poids d une ville La seule conclusion tirer sur cette mesure d licate appr cier ce stade est que Times Square semble sa place c est dire celle d un petit quartier de ville monumentalis et surm diatis mais pas n cessairement dans la situation de survisibilit laquelle
22. ancrage Des unes aux autres pas de discontinuit comme s il s agissait de niveaux diff rents lun microscopique et l autre macroscopique mais pas non plus d homog n it comme si l un n tait que la projection grossie ou la miniaturisation de l autre Le principe du dispositif permet d organiser un syst me global sans principe hi rarchique ni effet de convergence pr alable il incite d cadrer se d centrer en permanence Il rep re et associe des objets techniques Dans le dispositif qu il d ploie pour d crire le panoptique benthamien dans Surveiller et Punir Michel Foucault d crit diff rents types de documents registres administratifs plans d architecture gravures photographies m dailles qu il met en visibilit pour restituer leur r le dans la constitution du syst me Le fouillis en croire Andr Berten ferait partie du processus d tude tout comme le signalait Gilles Deleuze tout dispositif est une bouille qui m lange du visible et de l non able Dans une multiplicit de cadrages et d appr hensions successives a priori cr ative propice aux changes disciplinaires le dispositif compose un r seau diffus qui sous tend la strat gie d ensemble ll explique comment se r alise la production du r el travers un maillage technique aux mains d un pouvoir invisible Il d cortique une machinerie qui met le corps en situation en visibilit et l enr le dans l espace
23. can be electronic Robert Venturi En effet depuis l origine des choses jusqu au quinzi me si cle de l re chr tienne inclusivement l architecture est le grand livre de l humanit l expression principale de l homme ses divers tats de d veloppement soit comme force soit comme intelligence 2 Victor Hugo Quiconque naissait po te se faisait architecte crit aussi Victor Hugo dans un texte fulgurant gliss dans Notre Dame de Paris o se pose explicitement pour la premi re fois peut tre la question des rapports de l homme l criture l architecture et la technique Ces rapports traversent notre histoire Ils nous ram nent l aube des temps aux premi res formes non d cod es des critures engrav es des cavernes Ils sont aussi sous de nouvelles formes ceux du monde contemporain exp rimentant l espace de la ville lectronique Dans la relation architecture criture technique se trouve concentr e l histoire des civilisations D s ses origines et quelles que soient les difficult s de d cryptage qui sont les n tres nous voyons l criture associ e une culture humaine Ma triser l criture c est imm diatement disposer d un pouvoir Aussi conf re t elle ceux qui la poss dent un avantage redoutable qu ils peuvent mettre en uvre pour maintenir leur domination sur ceux qui l ignorent crit Pascal Vernus L criture est le lieu de la m moire mais aussi le lie
24. cor accrocher sur le building Dans l interstice entre le cadre et l immeuble se r v le un arri re plan aveugle ou plut t un entre deux comme un double fond une architecture faite d chafaudages de niches et de passerelles sur lesquelles les jardiniers 118 Italo CALVINO Le baron perch Paris Editions du Seuil 1960 Collection Points 119 Cf CdRom Tsjardiniers 71 se prom nent D autres font de la sculpture ils r alisent ou assemblent in situ des volumes en 3D certains sont pr pos s aux n ons Les plus high tech s occupent des crans LED Ceux l appartiennent tous la m me compagnie et connaissent tous les crans de Times Square Derri re les crans sont construits des entre deux complexes des syst mes de r frig ration des circuits d eau Un cran LED est comme un tapis de lampes miniatures compos de modules carr s juxtapos s Pour une petite panne il suffit de changer une lampe Pour une panne plus importante il faut intervenir derri re l cran changer un module d connecter ce carr de lampes tout h riss de c blages de connectique Les passants ne l vent pas la t te r ellement Ils font une lecture flottante de la place destructur e par les effets de vibration Ils ne remarquent pas les jardiniers qui les survolent mais sans eux Times Square ne palpiterait pas Il ny a qu eux qui connaissent la logistique lourde ch re complexe et souvent fragile install e derri
25. d Adolph S Ochs mais celle d une star oubli e chanteur compositeur acteur metteur en sc ne et producteur qui poss dait sept th tres sur Broadway en 1917 et dont la disparition tait salu e en 1942 par le Pr sident Roosevelt a 5 pr cocit et permanence de la visibilit An enfevered phantasmagoria Above the layer enormous moving images of things in electricity a mastodon kitten playing with a ball of thread and umbrella in a shower of ran siphons of soda water being emptied and field gigantic horses galloping at full speed and an incredible heraldry of chewing gum Sky signs 43 L crivain britannique Arnold Benett n est probablement ni le seul ni le premier s enthousiasmer et c l brer la magie iconique de Times Square en 1912 Il t moigne de la visibilit imm diate de Times Square En moins d une d cennie et compte tenu des conditions de communication de l poque Times Square a acquis une 42 Lynne B SAGALYN IBid p 33 43 Tama STARR et Edward HAYMAN iBid p 61 Une fantasmagorie enfi vr e Sur fond sombre d immenses images anim es de choses dans l lectricit un chaton g ant jouant avec une pelote de fil un parapluie sous la pluie des siphons de soda qui se vident et se remplissent des chevaux gigantesques galopant toute allure et un incroyable embl me de chewing gum les signes du ciel 44 Les premi res communications radio t l phoniques intercontinentales ser
26. daient leur emploi Rien ne permettait de lire le projet qui menait le monde Edgar Morin pouvait crire la place du progr s illusoire qui conduirait l volution historique il y a un quadrimoteur fou Ce quadrimoteur semble tre le seul propulseur de cette plan te 13 Et rejoindre ainsi les doutes d Hannah Arendt sur l utilit de certaines inventions Concevoir des objets pour la capacit 137 Yves JEANNERET et Emmanuel SOUCHIER Pour la Science lbid p 105 Si l criture est inform e par la technique dans un mouvement inverse les dispositifs techniques sont inform s par l criture 138 Edgar MORIN Raul MOTTA Emilio Roger CIURANA Eduquer pour l re plan taire la pens e complexe comme M thode d apprentissage dans l erreur et l incertitude humaines Paris Editions Balland 2003 p 129 82 op rationnelle de la machine au lieu de concevoir des machines pour la production de certains objets ce serait bien le renversement parfait de la cat gorie de la fin et des moyens si cette cat gorie a encore un sens 139 L histoire regorge d inventions trouv es a contre emploi parfois abandonn es parfois r adapt es avec succ s en inventant le t l phone Graham Bell le destinait la retransmission d op ras les premiers constructeurs d avion pensaient qu ils permettraient d abord de voir de haut et non de parcourir des distances etc Rien non plus de tr s rationnel dans la p riode qui a p
27. diff rentes configurations m lent ou dissocient images informations publicit s L ensemble des informations et des publicit s diffus es est g r en r seau par la cha ne Abc depuis ses bureaux new yorkais qui ne sont pas sur Times Square Les studios de Times Square Studio sont galement reli s par fibre optique aux espaces de divertissement sportifs d Espn l angle de la 42 rue deux blocs plus loin pour la retransmission de manifestations et de rencontres sportives Compte tenu de l originalit formelle des crans la fa ade a t dessin par les quipes de Disney Engineering une agence d infographie Show amp Tell con oit en permanence les normes de programmation du design infographique il doivent reconfigurer des images plates pour qu elles conservent leur lisibilit tout en tant d ploy es grande chelle sur les sinusoides irr guli res et d cal es de la fa ade Les concepteurs travaillent aussi sur les transformations color es et les mouvements lumineux sur cet cran hors norme 89 http www creativetime org 59 59index htm 51 7 Morgan Stanley le groupe financier affiche en permanence sur sa facade principale et sur trois zippers superpos s les cotations des cours mondiaux Deux crans LED sur chaque c t de l immeuble diffusent des informations boursi res compl mentaires programm es en direct par Reuters Aucune publicit n appara t sur le b timent Reuters premi re a
28. e d associer d s l origine l architecture inventions techniques information et publicit La multiplicit des activateurs de visibilit semble in puisable renouvelable et indissociable de chaque volution technique Autour de Times Square flotte bien une constellation d images qui traverse le temps en se reconfigurant en permanence 81 voir Cdrom TsMelville 43 deuxi me partie les raisons d tre des media buildings La survisibilit de Times Square li e une interaction permanente entre les industries de l information de la publicit et du divertissement group es dans son cadre g ographique fixe a toujours t li e aux inventions techniques qui ont accompagn la construction des signes et supersignes eux m mes d terminants pour l iconographie de la place C est pourquoi nous avons spontan ment imagin en construisant le dispositif de Times Square que nous travaillerions sur des objets architecturaux particuli rement synchrones et in dits int grant les techniques de communication de l re num rique les media buildings R siderait dans ce que nous imaginions tre un media building une forme architecturale essentielle de la ville moderne parce que connect e la globalit du monde Nous entreprenons dans cette deuxi me partie de visiter les media buildings de Times Square de situer leur niveau de connectique de comprendre leur fonctionnement Nous nous hasardons aussi dans l analyse peu pratiqu
29. faut en distinguer une troisi me qui consiste surtout pour nous dans la virtualisation de l espace provoqu e par l argent rapide et l information rapide Lorsque les soci t s pratiquent une surproduction d images et de textes il en sort de l cume un discours sans contr le des r f rents externes une production de sens chaotique un vertige chronique une id ologie de surfeur 107 W Metzer dans son Gezetze der Sehens 1975 consacre deux chapitres une analyse des diff rents principes adopt s par les animaux pour se cacher Il d montre comment dans tous les cas sont l uvre des lois de la vision des principes organisateurs qui favorisent une segmentation du champ visuel de l observateur o apparaissent au lieu des objets cherch s d autres objets Un exemple classique de ces preuves est celui des figures de Gottschaldt 1926 mais d j Wertheimer 1923 avait montr comment on peut masquer parfaitement un mot simplement en redoublant de mani re sym trique chacune de ses lettres In Gaetano KANIZSA La grammaire du voir Paris Editions Diderot 1980 60 qui pourrait faire sens derri re le chaos visuel Dans son dialogue avec Peter Sloterdijk108 Hans J rgen Heinrichs rappelle que ce qu on prend pour chaotique irr gulier sauvage n est nullement d structur et que m me le pr syntaxique poss de ses structures et ses lois Dans ce d bat intervient certes quelque chose d apparemment d r gul de spo
30. l Am rique Un mythe pr t tous les travestissements ayant sa disposition une masse illimit e de signifiants WBpour se r inventer et assurer sa survie Car apr s un si cle de re constructions m tamorphoses et simulations permanentes Times Square est d abord un agglom rat de leurres un alibi perp tuel 2 qu aurait appr ci Roland Barthes Cach derri re le mythe et son champ symbolique travers ses formes et ses forces le pouvoir mediatico financier a t d busqu Facilement Les propri taires de Times Square croient aux strat gies publicitaires leur enchantement et leur capacit d infiltration et de domination sur la ville Leurs noms et logos sont les blasons qui affirment simultan ment leur emprise sur le territoire new yorkais et le territoire global Dans son jeu quotidien de fabrication r activation du mythe le pouvoir cr e une confusion territoriale en croisant espaces r el et virtuel et une confusion quasi naturelle entre architecture media publicit information divertissement propagande Times Square pourrait sous cet angle se r sumer un nouveau media de type urbain autant hub que sph re exp rimentale et porte parole de l conomie de march contemporaine qui formate le monde Media en trois dimensions assimilable et ou compl mentaire un magazine ou une mission de t l vision sa forme esth tique induirait une nouvelle forme de sociabilit
31. les premi res r gles selon lesquelles un quadrillage devait tre trac selon diff rentes chelles Etats comt s townships champs lots routes rues cl tures 27 cf Annexe A 01 28 cf Annexe A 02 21 A l poque de Longacre Square Herald Square Union Square Washington Square sont des places aussi fr quent es l une que l autre Elles sont aussi surcharg es d affichages publicitaires l une que l autre Vers 1880 elles sont les premi res accueillir l clairage lectrique alors attraction majeure des grandes foires internationales dont celle de Chicago en 1894 En 1892 Edison General Electric Company construit sur Washington Square un message de 107 lettres compos de 1457 lampes Le premier spectacular new yorkais est suivi de nombreux autres de Washington Square Longacre Square tout le long de Broadway pour un temps rebaptis great white way Un entrepreneur d termin O J Gude l un des acteurs majeurs de ces m tamorphoses implante en 1903 le premier spectacular sur Longacre Square pour les whiskys Trimble en lisi re nord de la place langle de la 47 rue La construction de lP immeuble du New York Times va alors commencer et avec elle s encha ner un processus de cr ation iconique qui affirmera durablement la supr matie de la place sur ses voisines Car jusqu alors Longacre Square est une place comme les autres lieu d change par sa situation de carrefour regroupeme
32. ludique et tourdi les visiteurs par les jeux de vibrations de pixels refl t s dans les architectures de verre 115 Noam CHOMSKY De la propagande entretiens avec David Barsamian Paris Editions Fayard 2001 p 228 Cette d couverte ce nouvel art de la d mocratie selon la formule de Lippmann c est que nous disposons de m thodes comme dit Bernays pour enr gimenter l esprit public exactement dans la m me mesure qu une arm e enr gimente les corps de nos soldats Le livre de Bernays s intitule Propaganda Un autre cercle convaincu fut celui des chefs d entreprise L encore la franchise tait de mise nous devons insuffler aux gens une philosophie de la futilit et nous assurer qu ils sont int ress s exclusivement par les choses superficielles de la vie les effets de mode du consum risme Nous cr ons ces besoins puis nous obtenons d eux qu ils se focalisent dessus Cela acquis ils ne nous ennuieront plus Ce n tait pas une d couverte Ces id es taient apparues avec la r volution industrielle mais elles ont vraiment progress partir des ann es 1920 Elles servent les normes industries de la domination et du contr le 69 b les gestionnaires du visible Entre les propri taires de la place invisibles derri re leurs forteresses de verre ou ailleurs et connect s et les passants qui arpentent la place il y a I entre deux d un certain nombre d op rateurs veillant au fonctionn
33. mesures sur le morceau de ville sur lequel nous nous sommes document s Les outils sont ceux des techniques descriptives de l architecture ils rel vent de l analyse urbaine et utilisent des indicateurs comme les plans archives photographiques vid os dimensions physiques rayonnements lumineux cadres r glementaires performances techniques lls donnent des mesures objectives D autres outils sont convoqu s pour prendre d autres mesures relevant des qualit s attractives et auratiques de la place Ils d montent les processus de fabrication et d amplification m diatique li s l invention premi re du mythe du building du New York Times Ils identifient les invariants les rituels permanents associ s aux sph res de l information de la publicit et du divertissement Certains outils sont exp riment s comme des logiciels d analyse de contenus pour situer et confirmer l attractivit de la place Ils font appel aux techniques quantitatives et mesures traditionnelles utilis es dans les sciences de la communication A l issue de cette premi re partie Times Square ainsi mesur doublement dans le temps et doublement comme paysage construit physique et comme paysage construit dans la sph re m diatique se donne voir comme la forme compos e de Deleuze C est l objet en mission r sultant des strat gies complexes des b tisseurs successifs de la place Le lieu des media buildings deuxi me partie
34. par les automatismes des ordinateurs en r seau 102 Lazlo MOHOLY NAGY Ibid Photographie mise en forme de la lumi re p 196 103 Robert VENTURI Denise SCOTT BROWN Steven IZENOUR L enseignement de Las Vegas Bruxelles Editions Pierre Mardaga 1978 p 27 104 Paul VIRILIO in Interlope Ibid 59 Marshall McLuhan1 avait pressenti les bouleversements li s l re num rique The important thing is to realize that electronic information systems are live environments in the full organic sense They alter our feeling and sensibilities especially when they are not attended to Times Square travers ses media buildings en particulier permet de rep rer regroup s au sud de la place les manifestations d un univers visuel contr l par les robots La confusion percue l effet de d sorientation signal la surproduction de signes et la non production de sens simultan e seraient la r sultante du machinisme diffus Elle aboutirait selon Peter Sloterdijk produire une forme d cume et pour l homme une id ologie de surfeur S y ajoute un effet non programm que l il per oit et n int gre pas n cessairement mais que la cam ra ou l appareil photo ne peuvent viter et qui progressivement s av re jouer un r le majeur Sans doute li l troitesse de la place son effet d encaissement cern e de buildings comme une vall e au c ur de la montagne la place ne cesse de faire cho
35. plus large que vous un univers qui l inverse du monde r el se d finit par la satisfaction et le contentement Times Square est le paradigme de ces valeurs Trad o f 41 En 1922 la compagnie O J Gude recense 800 automobiles par heure sur Times Square 1200 aux heures de pointe Tama STARR et Edward HAYMANN IBid p 77 25 notamment pour un public immigrant d racin souvent analphab te qui serait venu chercher autour de Times Square merveillement promis par le nouveau monde a 4 divertissement la raison premi re Bien que son r le soit abord marginalement dans l tude l industrie du divertissement et des loisirs est indissociable de Times Square D s les ann es 1880 les th tres autour ou proximit de Times Square sont les premiers b timents illumin s de New York Th tres puis cin mas sc nes du jazz et du music halls 68 th tres auraient t construits autour de Times Square en 192742 contribuent l affichage lumineux et au maintien de ic ne Times Square tout au long du si cle au m me titre que les spectaculars C est aussi gr ce l attraction que les th tres exercent sur les publics new yorkais et am ricains et aux foules qu ils rassemblent que repose la prosp rit de l industrie m me des spectaculars L homme au chapeau l une des deux statues de bronze qui ornent aujourd hui Times Square n est d ailleurs ni celle d O J Gude ni celle
36. pos s et d pos s en quelques heures avec des camions grues qui stationnent en permanence sur la place Les signes en 3D objets surdimensionn s la voiture Chevrolet les portables Motorola les maisons Mutual la prise lectrique Con Edison install s pour des dur es plus longues ainsi que les zippers et crans LED qui se sont multipli s sous toutes les formes sur la p riph rie de la place dans une comp tition effr n e jouant sur les crit res de dimension de pr cision et de luminosit Depuis 1997 date o est inaugur l cran Panasonic qui pr tend alors tre le plus grand cran du monde la comp tition na pas cess sur la place chaque nouvel cran se dit plus performant plus lumineux plus grand que le pr c dent Cette surench re d crans et de technologies d clench e dans une conjoncture optimiste une situation boursi re en surchauffe un paysage m diatique en recomposition est un des fondements majeurs de la survisibilit physique Mais si l affichage lectronique a un effet sid rant il n est pas lui seul responsable de la densit physique de l affichage Celui ci peut monter jusqu aux 28 tages du building Reuters mais en r gle g n rale il couvre les fa ades des b timents jusqu 8 tages profitant de l troitesse de la place pour imposer son premier plan au regard et faire oublier la r alit des gratte ciels qui se profilent en arri re plan 37 c times square in visu On o
37. se poursuit pendant pr s d un si cle de croissance conomique et de progr s techniques ininterrompus Nous survolons dette p riode par la m diation de quelques t moignages photographiques pour consacrer l essentiel de la recherche sur Times Square aujourd hui afin de comprendre dans quelle mesure et sur quels points le dispositif qui l anime en apparence similaire au dispositif original s en distingue Si cette ellipse est possible c est aussi parce qu entre 1960 et 1980 Times Square se d lite Victime de la crise conomique am ricaine de la d saffection des th tres et des cin mas au profit de la t l vision et de la mont e en puissance de la criminalit urbaine Times Square dispara t quasiment du paysage new yorkais Sa survisibilit faiblit ou change de nature Times Square bat pendant deux d cennies des taux de criminalit urbaine sans pr c dent Les sex shops y prolif rent et avec eux drogue et prostitution La place chappe de justesse un projet radical de r novation urbaine exclusivement d di un nouveau centre d affaires Times Square place maudite fait alors l objet d un processus politique totalement inhabituel aux Etats Unis m lant le soutien financier et le contr le public un vaste plan de r novation immobili re priv e Commenc d s les ann es 80 mais r ellement significatif dans les ann es 90 ce 45 cf Annexe A 03 27 processus de r novation et de remoralisation es
38. slip les jours de grand froid Son apparition assure elle seule une couverture m diatique saisonni re internationale efficace Les visiteurs un peu attentifs observent que sa performance se tient sous la grande affiche de fabricant de sous v tements naked jokey D autres v nements sont improvis s et accept s qui prolongent la tradition d accueil de manifestations populaires qui jalonnent l histoire de Times Square Les militants de 1 love dogs n ont pas de probl me pour venir d fendre la cause des chiens sur la place en f vrier dernier Times Square accueille les bonnes actions femmes battues lutte contre le cancer Mais en f vrier dernier les manifestants anti guerre les jeunes rappers en col re parce qu ils n ont pas acc s aux studios de Mtv provoquent l apparition de centaines de policiers en quelques minutes c 3 mesurer l aura de Times Square Est il possible de mesurer laura de Times Square en consid rant ce que la place produit quotidiennement Quels instruments d analyse privil gier Tous les afficheurs 8 Sherwood Outdoor Clear Channel The Big Screen pour vendre leurs supports ont recours aux m mes chiffres issus des tudes du Bid et compos s de donn es purement quantitatives Bas s sur des statistiques de fr quentation ces chiffres sont des flux et ne disent rien sur l aura r elle et ventuellement excessive de la place La seule enqu te quantita
39. t l Le s totem s de Jeffrey Katz 57 cf Annexe A 06 58 alors compos de 1 5 millions de LED light emitting diodes offrant une r solution de 3000 pixels au m tre carr cf www wired com news print 0 1294 1250 00 html 59 http www sherwoodoutdoor com onetimes lvi2 nbc_frmset html l un des buildings c l bres les plus reconnaissables l o tombe la boule du r veillon trad O F 32 agirai en t ensuite comme des attracteurs universels de publicit et de touristes dans un jeu d amplifications r ciproques Dans l analyse de la survisibilit contemporaine de Times Square l invention du tatouage architectural total est une nouvelle donne Car il y a plus qu un fait de r novation ordinaire La m moire du lieu est bien convoqu e non seulement sugg r e avec le r veillon mais aussi par le zipper maintenu sur sa position initiale Mais que reste t il du building qui abritait hier les plus grands journalistes et photographes am ricains b 1 2 le rituel fondateur new years eve Un seul occupant Jeffrey Strauss organisateur des festivit s du r veillon est install dans le bureau du 25 tage du One Times Square Un seul tage le 24 est occup lui tout seul au stockage de la boule lumineuse du r veillon un gros diamant une sph re g od sique high tech de deux m tres de diam tre compos e de 500 triangles de cristal illumin e d autant de lampes de couleurs command es par ordinateur
40. visuel est ce du c t du cin ma et des arts plastiques que se trouvent les pistes de connaissance de l nonciatif de ce fragment new yorkais Les recherches ouvertes sur la perception visuelle initi es d s la fin du XIX si cle par les travaux d Etienne Jules Marey et de Muybridge trouvent leurs premiers d veloppements chez les futuristes italiens comme Boccioni dont les propos rejoignent par anticipation ceux de Merleau Ponty Ainsi un cheval de course n a pas quatre pattes mais en a vingt et leurs mouvements sont triangulaires Puis c est l artiste hongrois Lazlo Mohology Nagy qui d s les ann es 30 confirme que l espace change de nature Nous sommes confront s des repr sentations spatio temporelles de plus en plus dynamiques et cin tiques crit il Le probl me du temps aujourd hui est li au probl me de l espace et ce lien ne peut tre abord ind pendamment de nos connaissances actuelles Faisant appel toutes nos facult s il nous oblige le reconsid rer de mani re cin tique en tenant compte du mouvement de la lumi re et de la vitesse Lazlo Moholy Nagy l un des premiers th oriciens de l architecture cin tique pense imm diatement aux effets de ces transformations sur nos modes de perception Le grand d fi de notre g n ration sera de trouver un quilibre entre nos limites psychophysiques et les productions incontr l es des machines que nous avons no
41. voir Essais sur la perception Paris Diderot Editeurs 1980 306 p Collection Pratique des sciences Ray KURZWEIL The age of spiritual machines how we will live work and think in the age of intelligent machines Londres Orion Business Group 1999 388 p Le sens de la ville textes de F Choay R Banham G Baird A Van Eyck J Ryckwert N Sylvert Paris Editions du Seuil 1972 183 P Marshall MCLUHAN La galaxie Gutenberg face l re lectronique les civilisations de l ge oral l imprimerie Paris Editions Mame 1967 345 p Mesure pour Mesure architecture et philosophie Paris Cahiers du CCI 1987 126 p Pour la Science Dossier n 33 du signe l criture Paris Octobre 2002 Fran ois PAUL LEVY Marion SEGAUD Anthropologie de l espace Paris Editions CCI Centre Pompidou 1983 343 p Philippe QUEAU Le virtuel Paris Collection Milieux Editions Champ Vallon Ina 1993 215 p Robert VENTURI Learning from Las Vegas Bruxelles Editions Pierre Mardaga 1978 187p Robert VENTURI Iconography and Electronic upon a generic architecture Cambridge Massachusetts London The Mit Press 1996 376 p 89 The virtual dimension Architecture Representation and Crash Culture coordonn par John BECKMANN New York Editions Princeton Architectural Press 360 p 2 Times Square Lynne B SAGALYN Times Square Roulette remaking the city icon Cambridge Massachusetts London England the MIT Press 2001
42. 1995 on apprend que la boule a chang plusieurs fois de configurations et a t remplac e par la pomme new yorkaise dans les ann es 60 IBid p260 275 62 Trois sponsors officiels pour 2003 Discover Card champagne Korbel Panasonic 63 http www timessquareBid org new_year TS2002 media_2002 mediainformationsheet htm 33 leurs montres l heure depuis leurs embarcations La boule arriv e au sol d clenche feu d artifices lancer de ballons lasers au dessus d une foule en liesse Les belles images gratuites sont d vers es sur le monde entier 4 Par sa survisibilit t l visuelle annuelle la boule vaut des millions de dollars de contrats publicitaires et de s jours touristiques sur Times Square A elle seule elle explique la surtarification des emplacements publicitaires susceptibles d tre cadr s dans le champ des cam ras et des appareils photos Elle est le composant majeur et d clencheur du fonctionnement g n ral de la place qui justifie la tot misation totale du One Times Square V hicul dans ses habits neufs par les media de masse et utilisant le rituel du r veillon One Times Square s est impos comme un signe patrimonial centenaire dans l imaginaire mondial le temps d une retransmission t l vis e Et dans les balayages panoramiques des cam ras l immeuble jumeau le Two Times Square bien qu ayant peine dix ans a t simultan ment assimil la m me patrimonialisation mondiale Ainsi
43. 29 Webcam 10 Outils 17 Service 9 World 8 Panasonic 8 Seul 39 WWW 14 Partie 35 Si cle 20 Zipper 20 Passant 11 Signe 58 Paul Virilio 7 Signs 15 Paysage 20 Simultan ment 19 Pens e 17 Site 7 Perception 6 Situation 14 P riode 12 Spectacle 13 Permanence 10 Spectacular 17 Permanence 12 Spectateur 6 Peter Sloterdijk 9 Sph re 12 Photographies 19 Stade 8 Pixel 7 Strate 6 Place 202 Studio 31 Plan 9 Support 17 Police 7 Surface 9 Politique 12 Surface 19 Position 14 Surveillance 9 Potentialit 6 Surveiller 5 Pouvoir 25 Survisibilit 29 Premier 24 Symbolique 11 Presse 16 Syst me 24 Priv 13 Tama Starr 7 Processus 10 Technique 39 Production 21 Technologie 32 Programm 8 Technologique 16 Projet 19 T l vision 10 Propri taire 25 Temps 47 Public 33 Terme 10 Publicitaire 19 Textes 18 Publicit 18 Times Square 310 Quartier 8 Toujours 16 Quotidien 20 Tour 6 Raison 14 Touriste 17 Rapport 17 Tower 13 Recherche 23 Types 16 Regard 6 Typologie 8 R glementation 5 Univers 15 97 Voir volume 2 annexes Odile FILLION DEA en sciences de l information et de la communication juin 2003
44. 800 electric light bulbs that wrapped around the base of the building and spelled out the news in travelling headlines 24 jamais r alis compos de 17 500 lampes multicolores d ploy sur une longueur de 200 feet env 64 m tres Construit pour les chewing gums entre la 43 et la 44 rue il repr sente deux paons sur une branche d arbre et six lanciers en exercice autour de fontaines qui auraient jailli comme des geysers La nuit venue les foules m dus es se pressent sur la place T moignages de ces temps r volus les photographies de l poque montrent la tr s grande densit des signes accroch s non seulement aux immeubles mais sur des chafaudages m talliques construits sur les toits et plus particuli rement sur la partie nord de la place face l immeuble du New York Times hauteur des 46 et 47 rue Tama Starr h riti re d une famille dominante de constructeurs de signes sur Times Square tout au long du XX si cle explique le succ s des spectaculars par leur capacit raconter des histoires And the Square was one of the first destinations of newly arrived immigrants many of whom could not yet speak English The language of the spectaculars as universal C est sa capacit rassembler et sid rer les migrants que Times Square gagne aussi son surnom Crossroad of the world toujours en usage aujourd hui Pour Tama Starr les spectaculars s inscrivent par ailleurs dans
45. A DEFINITION mime mine nat se te ee ts 46 l inventaire des signes et des media buildings 48 B EXPRESSIONS DES MEDIA BUILDINGS ooonconcconononnonconononcnn conc corona 54 b 1 les mots de Times Square une forme de pragmatisme oocociciciccncninicicnnnnicononrnnananonancncos 54 b 2 l nonciatif un principe d tourdissement ooocooooocccionococococococccccononananoncnononcnrnnnrnrnrnrrrnrnnnnss 56 TROISIEME PARTIE LES ACTEURS DE TIMES SQUARE iii urnes 62 A2LES PROPRIETAIRES Guitton irse ron al eee o a a dl e do a nt nn 64 a 1 les media concentr s iii 64 4 2 les hommes de prOgr S Moscatel 66 4 96 Sens duU Progres O E E E S S 68 A A A E 70 b 2 les jardiniers cen a a E A 71 C PASSANTS ET FIGURANTO aan aeea ea apt aeta eaa a aa Tea a eat a 73 CONCLUSION sc a 77 1 le jeu des vidences ia ia nd 79 A Ae a eE E E E 80 3 la force du dehors ou ce qui informe l criture 82 BIBLIOGRAPRIE SSL o ne tn 88 1 Architecture Ecriture Nouvelles Technologies c oooooinininininicinccccoononnrrnrnrnrnrnrnroronnnnnoss 89 2 TIMES Ud 90 3 Syst me des Melia sida 90 4 OQutils Meno dol cn ts A a aa 90 INDEX LEXICOMETRIQUE orina a a a 93 Classement par fr quence des mots utilis s 94 ANNEXES V i volume Locas tn a ace dc 98 avant propos Light is our essential medium not as veiled and luminous planes that are electric but as vivid iconographic d cor that
46. A11 et CdRom TSStudio et TSMtv La tour du march boursier appara t dans les films les programmes de t l vision les articles Cette ic ne moderne merge sur 7 tages et illumine Times Square 24 heures par jour Nasdaq Int gr au c ur de Times Square TSSL cr e un environnement qui prend l avantage dans l un des sites les plus en vue du monde trad o f Document commercial de Clear Channel et CdRom Tscam ras 39 dernier figure George Bush lors d une allocation t l vis e photographi sur les crans du building Reuters Dans ce cas encore c est Reuters propri taire sur Times Square qui propose Times Square comme symbole identitaire pour New York la ville am ricaine voire l Am rique Pour l agence Reuters associer sa logique commerciale la construction de l identit de Times Square est une n cessit vitale partir du moment o Reuters est lui m me gestionnaire de son signe donc loueur d espace publicitaire En service depuis 2002 trop jeune pour pr tendre avoir valeur d ic ne par rapport au One Times Square qu il domine de plusieurs m tres l cran Reuters d velopp sur 22 tages labore sa construction iconique Sur Internet huit ou neuf webcams fonctionnent en permanence proposant diff rents cadrages sur la place et notamment sur les rassemblements de foules devant les studios de MTV ou le kiosque de KTKS Neuf webcams pour une seule place Times Square dans ce domaine est plus visible q
47. Chevrolet une bouteille de Coca Cola un cran 53 Lynne B SAGALYN ibid p 327 54 Ada Louise HUXTABLE Re inventing Times Square 1990 p 366 une peau sans style en marbre blanc de lavabo et un look en carton d coup trad O F 55 Tama STARR Ibid p 148 56 Lynne B SAGALYN Ibid p 332 31 Samsung une bouteille de Whisky Sartory et un cran NSBC Jeffrey Katz est alors le premier investisseur de la place g rer directement la location des signes des immeubles Jeffrey Katz transforme ensuite l ex Times Tower en clone du Two Times Square et r invente de toute pi ce une identit visuelle l ex ic ne Une double performance puisque l immeuble du Two Times Square tait lui m me une pure invention construit quasiment ex nihilo entre la 46 et la 47 rue sur un bout de terrain miniature qui n avait jusqu alors servi que de support d affichage Sur la Times Tower il engage avec les annonceurs selon Lynne B Sagalyn plus de sept millions de dollars pour travestir la fa ade principale avec deux grands crans Panasonic et Discover un bol de soupe Cup Noodles fumante une bouteille de Budweiser et le zipper g r par Dow Jones Une dizaine de grands affichages dont une maison en 3D pour l assureur Mutual Washington enveloppent le building sur toutes ses faces Les plus grands investissements sont r alis s pour les c l brations de l an 2000 qui seront t l diffus es dans le monde entier et qui ont
48. Enfin si Les machines sont sociales avant d tre techniques 13 comme le sugg re Gilles Deleuze il d montre que des temps humains sont plus favorables que d autres la mise en place des m canismes du dispositif La notion de dispositif on le voit contribue la reformulation d une probl matique ancienne et r currente qui est celle du statut des objets techniques de l usage et de l appropriation des outils via leur mode d emploi aux relations hommes machines jusqu aux activit s coop ratives complexes qu elles permettent en prenant en compte les contextes situationnels 9 Michel FOUCAULT Histoire de la Sexualit 1 La volont de savoir Paris NRF Editions Gallimard 1976 p 131 10 Michel FOUCAULT Surveille et Punir Naissance de la prison Paris Editions Gallimard 1975 11 Andr BERTEN Dispositif m diation cr ativit petite g n alogie Paris Herm s 1999 p 33 propos du dispositif organis par Bruno LATOUR et comprenant des personnages des d cors des lieux des moments des quipements des machines des feuilles de papier des controverses des droits d auteur etc un joyeux fouillis 12 Gilles DELEUZE Foucault Paris Le Editions de Minuit Collection Critique 1986 p 46 13 Gilles DELEUZE Ibid p 47 12 dont la description exige la prise en compte et l interaction des dimensions ergonomiques cognitives et plus largement anthropologiques et sociales Dans cette syn
49. age urbain qui pargnent Times Square investit la place de mani re quasi exclusive ll y r gne en ma tre et g re la plupart des emplacements jusqu en 1919 consid rant le spectacular comme une uvre d art et Times Square comme sa galerie priv e L un des spectaculars les plus c l bres l Heatherbloom Petticoat Girl une jeune fille marchant sous la pluie par temps d orage sa jupe volant au vent prot g e par son parapluie est construit en 1905 pour un co t de 45 000 dollars et entour d attractions lumineuses de toutes dimensions dont celle des eaux de table White rock O J Gude termine sa carri re en apoth ose en 1917 avec le plus grand spectacular qu il ait lectrifi e g ante l ch e d un mat de 70 pieds environ 22 m tres de haut fix au sommet de la Times Tower Des lors la place devient le centre des c l brations municipales et gagne au fil des ans en popularit La promotion transforme le rite annuel en coutume nationale bien aim e 36 traduction o f 37 Lynne B SAGALYN ajoute A few years later the paper of record that pledged to publish all the News That s Fit to Print offered passing pedestrians and waiting crowds instant informations about election results and major events through news signs posted in windows The news signs preceded the Time s more lasting contribution to the square which debuted in 1928 the famous Motogram zipper a five foot high 360 foot long ribbon of 14
50. bribus dans New York On a d j signal que General Electric constructeur de moteurs d avions de r acteurs nucl aires de locomotives tait copropri taire avec Microsoft de la cha ne Msnbc mais aussi copropri taire avec Disney des cha nes du c ble A amp E Ce sont donc plus que des media qui viennent parader sur Times Square ce sont des conglom rats dans lesquels figurent des media La distinction que pouvait encore faire Noam Chomsky entre media publicit pouvoir industriel et financier et pouvoir politique appartient alors des temps r volus Avec la fusion media industrie publicit capital s est install e une totale confusion des territoires professionnels c est dans et pour cette sph re que les media op rent dans une libert relative notamment dans la p riph rie de Times Square Les risques de ces concentrations qui sont d nonc s en permanence pour mettre directement en p ril les fondements de la d mocratie am ricaine 112 a 2 les hommes de progr s C est aussi la fin des ann es 90 que se produit la connection entre media et technologies Le Web est encore plein de promesses le grand cran LED qui s est d j banalis dans les stades dans les concerts des stars puis dans les villes pour les matchs de coupe du 112 Robert W McCHESNEY et John NICHOLS Pr faces de Noam Chomsky Barbara Ehrenreich Ralph Nader Our media not theirs The democratic struggle agains
51. canismes op ratoires tenter d associer aux pi ces du dispositif ses logiques de pouvoir ses modes de contr le et de domination et enfin relier l invisible au visible ce stade se d voile les ma tres du ch teau et la complexit du r seau tiss sur ou plut t entre la place et le monde Le regroupement m diatique et financier rep r autour de Times Square exprime l imbrication totale des secteurs conomiques la confusion induite par le synchronisme de la mondialisation et des technologies Les forces sp cifiques se d voilent qui assurent la maintenance de la place sa s curisation sa programmation contraignent les pratiques et les d ambulations d finissent le mode d asservissement l espace Sur la base des enqu tes officielles et de nos observations nous comprenons aussi que Times Square accueille des typologies d acteurs dont le regard les motivations de passage et les comportements sur la place peuvent radicalement diff rer Au terme de la construction du dispositif nous mettons bien jour un objet des sciences de la communication fait de strates combinant formes compos es et forces composantes dans lequel apparaissent variants et invariants qui font d un objet centenaire l acteur privil gi d une civilisation en mutation propagandiste et protagoniste d un ordre mondial dominateur Sur Times Square s exp rimentent les nouveaux modes d criture num rique que les ma tres de la civil
52. ct de la mutation en cours The main function of those buildings is the broadcasting of information The fa ade of the building is no longer merely an opening for the lighting of an interior it s a surface for the spread of information This is therefore a sufficient reason for the building of an edifice and in my opinion this is an unprecedented happening 84 En constatant l apparition d immeubles sans ouvertures des buildings aux membranes tanches il annonce travers des typologies mergentes un renversement des valeurs traditionnelles de l architecture On serait l face des sympt mes d urbanit inconnus et donc dans un temps de rupture o surgiraient des prototypes architecturaux dont on ignore encore les potentialit s Dans cette deuxi me partie de l tude les crit res r pertori s dans Crossing r seau broadcasting temps r el serviront de r f rence pour et partir d un inventaire de la p riph rie de Times Square identifier ses immeubles et valuer en quoi ils correspondent r ellement une d finition de media buildings et un temps de rupture Cette deuxi me partie de la recherche a t limit e la p riph rie de la place a priori alors que d autres media buildings en raison des r glementations propres au district ont t rig s r cemment sur la 42 rue la septi me avenue et proximit Lehman Brother Hershey Ernst 83 D clarations d
53. ction dans sa logique de groupe Disney qui sert de bouc missaire symbolise mais ne r sume pas lui seul le projet complexe de Times Square Les intellectuels qui voquent la transformation de New York en parc th me n ont peut tre pas tort mais il s agit plus du parc de la soci t des media laquelle participe Disney que de la soci t du divertissement si ces distinctions peuvent encore faire sens Car c t de Disney en quatri me position au classement des media am ricains viennent s installer Viacom en deuxi me position au m me classement suivi du constructeur General Electric propri taire des chaines Nbc et Msnbc avec Microsoft puis Clear Channel Essence Communications WWE World Wrestling Entertainment les puissant lobby des lutteurs entour s des plus grands groupes trangers Reuters premi re agence de presse mondiale en position dominante dans le domaine de l information financi re Cond Nast Bertelsmann Sur la carte annexe C1 ont t bauch s grands traits rouges les liens vus sur les immeubles ou recueillis dans la presse probablement incomplets et qui demanderaient l aval d un conseiller conomique et financier qui semblent tiss s entre les diff rentes soci t s Reuters r alise l affichage des crans de Morgan Stanley Morgan Stanley poss de l cran Discover la carte bancaire qui culmine sur One Times Square Morgan Stanley soutient le groupe bancaire britan
54. d fiait toute tentative de classification imm diate l inventaire des signes et des media buildings L tude est circonscrite entre les 42 et la 47 rues non comprises et tout au long des deux axes de Broadway et de la septi me avenue Elle concerne les fa ades de six blocs d immeubles c t place exclusivement Elle int gre videmment les deux totems One Times Square et Two Times Square qui bornent la place au sud et au nord Un travail m thodique consiste en premier lieu d crire pour chaque bloc les immeubles et leurs affichages en fa ade les situer dans le temps dans l espace et dans leurs r les socio conomiques La r alisation de ce corpus h t rog ne est en partie r alis e depuis Paris entre septembre 2002 et janvier 2003 par la recherche de documentations sur Internet et en partie sur place en f vrier 2003 notamment par un travail de documentation vid ographique et photographique Les quatorze fiches tablies permettent d abord d inventorier et de classifier momentan ment les affichages environ 150 r pertori s sur les 14 blocs urbains qui composent Times Square sans comptabiliser les enseignes lumineuses des commerces p riph riques qui sont galement r pertori es Les rep rages photographiques et vid ographiques r alis s pendant deux semaines permettent de prendre conscience de la tr s grande rotation des signes y compris les signes en 3 dimensions qui peuvent tre d mont s et re
55. d un studio de cin ma mais aussi celle des grands stades et de tous les espaces urbains et p ri urbains sous surveillance grands entrep ts lieux industriels sensibles a roports b 3 typologies des signes contemporains Les signs de Times Square aujourd hui n ont plus la moindre similitude avec les spectaculars d O J Gude qui se d tachaient en contre jour sur la place au d but du si cle Les milliers de lampes qui clignotaient sur Times Square ont disparu et avec elles la notion de spectacle et de magie populaire M me les n ons qui taient majoritaires dans la deuxi me partie du XX si cle ont t d mont s On parle maintenant de signs ou de Supersigns sans trop savoir comment ce terme plus sec plus relatif une signal tique urbaine s est substitu aux spectaculars et impos ll d signe aujourd hui de nouveaux types 71 Ibid p 9 qu au minimum 20 de la surface soit continuellement anim e lectriquement soit par des cadres des textes des pictogrammes des embl mes des figures clignotants ou par des surfaces clignotantes servant de fond d cran Ou que 50 de la surface soit anim e m caniquement et en continu trad O F 36 d affichages dominant sur Times Square et directement issus du num rique les tirages de tr s grand format plus particuli rement destin s des campagnes publicitaires de courte et moyenne dur e r alis s sur support plastique
56. dans les rues voisines th tres h tels cin mas coinc s entre les nouveaux venus paraissaient poursuivre leurs activit s d hier Les foules de touristes affluent et photographient comme une nouvelle merveille du monde ce morceau de ville scintillant Rapidement nous comprenons que Times Square est plus qu une collection de media buildings Que nous ne cernerons la fonction et le sens de leur mergence qu en int grant leur imbrication dans l histoire de la ville new yorkaise et de la soci t globalis e L objet d tude atypique dans le domaine des sciences de la communication cheval entre ville monde architecture media est a priori mal connu Nous l abordons avec prudence sur un mode inductif Multiforme insaisissable Times Square requiert des types d approche diversifi s invite produire des r cits crois s lancer des filets dans le temps et dans l espace construire un dispositif et isoler notre objet d tude en nous laissant guider par les instructions de Michel 11 Foucault Aucun foyer local aucun sch ma de transformation ne pourrait fonctionner si par une s rie d enchainements successifs il ne s inscrivait en fin de compte dans une strat gie d ensemble Et inversement aucune strat gie ne pourrait assurer des effets globaux si elle ne prenait appui sur des relations pr cises et t nues qui lui servent non pas d application et de cons quences mais de supports et points d
57. e galement pour chaque signe a minimum of 20 percent of its surface area continuously electrically animated either by means of flashing boarders writing pictorial representations emblems or other figures of similar character or by means of flashing sigh surface area serving as field or background thereto or a minimum of 50 percent of its surface area continuously mechanically animated Le document impose encore la dimension et les normes d illumination des marquises des th tres Pour Robert Stern le r sultat est magique Vu d avion Times Square est comme un diamant dans New York La luminosit est telle qu il dit lire son journal minuit sur la place En r alit les r gles dict es aux heures les plus sombres de Times Square ne font plus sens aujourd hui La concurrence des signes la multiplication r cente des crans technologie LED cr e bien un aura autour de la place Times Square surgit dans New York la nuit comme une image surexpos e L effet de survisibilit programm est mesurable et r el par contraste Il Pest aussi objectivement pour la compagnie Edison qui a r cemment constat qu elle atteignait les limites de l alimentation nerg tique pr vue sur le district annon ant simultan ment que la course aux signes devrait faire une pause provisoirement La sur exposition lumineuse de Times Square 24 heures sur 24 a peu d quivalents dans les villes La luminosit voque celle
58. e cam ras malhonn tes nettoie les graffitis pose 45 cam ras pour surveiller les lieux d grad s les distributeurs de prospectus des sex shops qui ont t cart s pour se r installer une rue de l sont tol r s sur la place s ils portent un sur v tement orange avec l inscription visible adult entertainment et vitent de se placer dans le champ des webcams Alors que la 116 Voir Rapport annuel du Bid 2002 www timesquarebid org 117 Le Bid a un budget annuel de plus de sept millions de dollars dont plus de la moiti est affect aux services de police et d entretien drogue et la criminalit initiale ont quasiment disparu du district non seulement par la pr sence des services de police mais surtout avec l viction des populations ant rieures par la r novation immobili re le Bid justifie la surveillance polici re du quartier par la nouvelle menace du terrorisme Mais le Bid dit aussi travailler la r insertion des d linquants en les employant dans ses services d entretien se pr occuper des sans abris du secteur en les renvoyant sur d autres institutions ext rieures au quartier L image n gative de la pauvret semble difficile assumer pour le monde des affaires et du tourisme Le Bid a une double mission A ses r les de surveillance s ajoutent ceux d office du tourisme de Times Square il g re un centre d accueil co organise les festivit s du nouvel an du festival Broadway Broadway
59. e processus de disparition fait partie de la strat gie de la modernit envahissante selon le th oricien Arthur Kroekert When a culture at some deep level finally loses faith in representationality when it shifts its register of acceptable meanings to embrace the language of virtuality then that culture also effaces its ability to filter memory through the apparatus of image Ces pixels que nous avons vu tourbillonner ces images sans images sur Times Square qui nous ont tourdies loin d tre dues une perte de contr le seraient donc des pertes de m moire volontaires impos es et inform es d abord par la technique ou la culture technique qui les produits ce que Marie Jos Mondzain d nonce comme premi re phase de la barbarie 144 Jean Francois PEYRET Ibid 145 Arthur KROKER Burying the image for the Future 2002 CTheory Vol 25 www ctheory net Quand une culture perd ce point sa confiance dans la repr sentation quand elle d place son registre de significations pour adopter le langage de la virtualit cette culture perd aussi ce moment sa capacit de filtrer sa m moire travers le dispositif de l image trad o f 85 Faut il terminer ce m moire sur cette probl matique trange grave o nous verrions dans cette force du dehors l univers des machines et de la technique ou les effets de cet univers qui d j aurait pris les commandes sur le monde artificialis que l homme aurait voul
60. e 5 Double 7 LED 19 Dow Jones 5 Li 13 Economique 18 Lieu 60 Ecran 102 Limite 9 Ecriture 39 Lumi re 5 Effet 27 Lumineux 12 Electrique 6 Luminosit 11 Electronique 14 Lynne Sagalyn 7 Emission 13 Machine 22 Enonciatif 11 Manhattan 5 Enseigne 6 Manifestation 8 Ensemble 12 Marshall McLuhan 5 Enveloppe 5 Media 57 Epoque 12 Media building 42 Espace 39 M diatique 23 Etage 11 M moire 12 Etourdissement 10 Mesure 15 Evolution 5 M thode 6 Fabrication 6 Michel Foucault 14 Festivit 5 Million 11 Figurant 7 Mode 38 Figure 5 Moderne 8 Finance 8 Moins 17 Fonction 31 Moment 14 Fonctionnement 11 Monde 60 Force 30 Mondial 21 Forme 58 Morgan Stanley 10 Foule 13 Moteur 5 Gallimard 15 Mouvement 10 Gilles Deleuze 7 Multiplicit 6 96 Mutation 5 Relais 5 Urbain 71 Mythe 27 Relation 13 Usage 11 Nasdaq 12 R seau 19 Ville 44 Nature 17 Reuters 32 Virtuel 10 New York 49 R veillon 10 Visibilit 17 New York Times 12 Robert Venturi 6 Visible 27 New yorkais 29 Robot 8 Vision 17 Niveau 7 Roland Barthes 5 Visiteur 17 Nombre 20 Rue 27 Visuel 37 Norme 7 Rupture 5 Vitesse 8 Nouveau 58 Savoir 8 Vitrine 6 Num rique 17 Science 16 Voir 11 Objet 41 Seconde 6 Web 17 Ordinateur 8 Sens
61. e Paul VIRILIO au colloque Transarchitectures organis Paris en 1997 publi es dans a nouvelle Interlope Nantes Editions Ecole R gionale des Beaux Arts 1998 p 89 84 Crossing lbid p 7 La fonction principale de ces b timents est de diffuser La fa ade n est plus l pour laisser p n trer la lumi re l int rieur des b timents mais pour diffuser l information l ext rieur et l int rieur Cela suffit en faire la raison de l existence d un b timent et mon avis c est une situation sans pr c dent trad o f 47 Young Westin Hotel et bient t le nouveau si ge du New York Times Ces buildings souvent extravagants technologiquement innovants graphiquement cr atifs auraient pu tre int gr s l tude En nous limitant arbitrairement la place elle m me nous avons choisi le lieu historiquement identifiable localisable parce que clos sur lui m me tel qu il a t pr c demment d crit de pr f rence une collection d objets dispers s sur le territoire administratif diffus de Times Square La place elle m me born e par ses deux totems jumeaux en permanente instabilit visuelle nous intriguait et son illisibilit m me constituait en soi un challenge dans le cadre limit de l tude A maintes reprises la fois dans nos d placements et dans nos entretiens le m me mot desorienting revenait D embl e le chaos visuel et la nature vibratoire de Times Square
62. e Time L op ration jug e exemplaire par le milieu artistique est pr sent e en 2003 la Biennale d art contemporain de Venise 4 Dow Jones le zipper install sous l cran de Panasonic de One Times Square l emplacement m me du zipper historique du New York Times et encerclant l ensemble du building est aliment en informations g n rales en temps r el par Dow Jones diteur du Wall Street Journal fusionn avec Cnbc depuis 1999 5 Nasdaq le Market Site Tower diffuse sur son cran cylindrique les cotations et aussi les publicit s des compagnies cot es au Nasdaq Des studios d enregistrement sont install s dans la tour de huit tages et lui assurent une potentialit de production et d affichage sur la tour en temps r el L cran cylindrique est programmable sur huit crans horizontaux utilis s simultan ment notamment pour les affichages continus et superpos s des cotations Les cotations sont galement visibles en permanence en vitrine et sur une multitude d crans standard combin s comme d cor kal idoscopique des studios d enregistrement sur rue 6 Times Square Studio son cran est des plus atypiques Il hybride diff rentes sources trois zippers un cran LED plat et un cran compos de huit rubans sinusoidaux superpos s suivant la courbe de la fa ade des studios de la cha ne Disney Les deux zippers diffusent des informations en continu et des annonces de programme pour Abc Les crans de
63. e de ce que pourrait dire une ville qui serait assimilable un media parcourable et multidimensionnel Dans l hypoth se o ces buildings seraient bien des media nous entreprenons de les soumettre aux m mes outils d analyse que ces derniers une lecture des fa ades m diatiques une analyse des discours sur Times Square Ces l ments nous permettront dans la troisi me partie de la recherche d analyser comment ces syst mes mediatiques nous informent sur des jeux d acteurs possibles sur l impact ventuel du dispositif sur les hommes et femmes autant ceux qui g rent que ceux qui parcourent et regardent cet espace urbain contemporain local et global 45 a d finition A plusieurs reprises le terme de media building a t introduit dans l tude sans donner lieu une d finition pr cise et en supposant ce terme d embl e compr hensible connu Or ce mot valise appara t pour la premi re fois en d cembre 2000 l occasion de la publication du premier num ro de la revue de recherche Crossing 2 totalement d di e aux media buildings Le terme na pas depuis b n fici d une r elle vulgarisation comme d autres termes cyberspace mud e city transarchitecture hypersurfaces qui sugg rant des usages et concepts architecturaux hybrid s l espace virtuel des r seaux informatiques avaient eu plus de succ s quelques ann es plus t t Le num ro de Crossing qui ignore le
64. e du politique est minoritaire et tr s limit e aux missions des cinq media buildings op rant en broadcasting r pertori s ant rieurement Une autre fa on de consid rer ces r sultats pourrait tre de s attacher comprendre ce qui n y figure pas ou peu compte tenu de l image de Times Square que nous avions pr alablement construite partir de la citation qui est la plus fr quemment cit e autour de la place crossroad of the world il aurait pu tre imaginable que s exposerait ici la pluralit des mondes Or une seule langue l anglais est affich e sur la place au moment m me o l Am rique conna t une hispanisation croissante Ou plus pr cis ment une seule deuxi me langue y est pratiqu e incompr hensible aux non initi s qui chercheraient d crypter les saccades des cours de la Bourse qui d filent sur les crans du Nasdaq et les zippers de Morgan Stanley L importance de la langue financi re est un myst re pour quiconque a oubli apr s quelques ann es de d prime boursi re et de d convenue technologique la folie sp culative dans laquelle baignait le monde globalis avant l an 2000 A New York o le ph nom ne tait particuli rement sensible la spectacularisation des cotations boursi res par 92 Les textes sont d abord regroup s pour chaque bloc sur les fiches des annexes B C num rot es de 01 14 93 Cf Annexe B17A 94 Cf Annexe B17B 95 Chris SMITH The
65. e les belles images 76 conclusion Il ne s agit dont pas tellement de savoir si nous sommes les esclaves ou les ma tres de nos machines mais si les machines servent encore le monde et ses objets ou si au contraire avec les mouvements automatiques de leurs processus elles n ont pas commenc dominer voire d truire le monde et ses objets 2 Hannah Arendt Je ne vois pas pourquoi un bout de silicium penserait 127 Jean Fran ois Peyret Que savons nous sur Times Square comme objet des sciences de la communication Quelle peut tre l apport scientifique de l tude du dispositif que nous avons tent e Nous en connaissons les limites l approximation Nous l avons abord avec une relative insouciance nous sachant autoris e fabriquer une bouillie ou un fouillis p 11 et abusant de l id e m me d accumuler des pi ces conviction emm lant temporalit s formats et cat gories diff rentes Nous partions dans l inconnu en adoptant une d marche inductive Nous acceptions les jeux d incertitude les syst mes complexes dont se r jouit la pens e contemporaine Nous avons donc fouill Times Square et ses media buildings en esp rant recomposer le dispositif qui r v lerait un syst me de forces et de formes qui nous donnerait lire un mode d organisation du monde Nous l avons probablement souvent mal lu mal cadr pas assez d centr Nous avons tent de jouer avec le temps de prendre du
66. elle pr tend Times Square en ce sens ne serait pas excentrique Cette appr ciation a t compl t e par l exp rimentation d une autre recherche utilisant le wordtracker du New York Times outil permettant de rep rer les citations de mots dans les articles du journal Le moteur de recherche donnait comparer pendant un mois entre le 20 avril et le 20 mai 2003 simultan ment le nombre des citations hebdomadaires de 80 Cf Annexe A13 42 Manhattan et de Times Square Cette recherche permettait de voir comment Times Square s imposait aux imaginaires en apparaissant de facon directe ou indirecte dans les articles de presse et selon quelle fr quence Quand Manhattan appara t 61 fois Times Square est cit 30 fois Soit un rapport de un deux dans le journal new yorkais alors que la mesure plus g n rale r alis e sur les moteurs de recherche donne un rapport de un dix Pour aboutir des conclusions significatives une tude plus scientifique demanderait de r aliser la m me recherche sur plusieurs journaux new yorkais si ceux ci proposaient un service quivalent et de prendre en compte les th matiques d apparition Il ne s agit l encore une fois que de pistes m thodologiques qui ne visent qu confirmer la visibilit et la vitalit de la place Un autre mode d tude compl mentaire pourrait consister regarder la production artistique et l utilisation de Times Square comme r f rent vis
67. ement quotidien de la place ce sont les locaux de Times Square les gestionnaires du quotidien b 1 le Bid Dans cet entre deux figure une structure sp cifique le Bid Business Improvement District cr en 1992 sur un mod le d j prouv New York dans d autres quartiers alors difficiles Au moment de sa cr ation la premi re fonction du Bid est d abord s curitaire la s curisation du district est cruciale pour la mise en confiance des nouveaux propri taires arriv s ou venir Le Bid a dans son conseil d administration 18 les repr sentants des propri taires 400 entreprises et commer ants 5000 et quelques r sidents et dans sa structure administrative 50 officiers de police et 50 techniciens de surface Organisme priv le Bid est financ par un syst me de redistribution des taxes via les finances municipales Cette structure compl mentaire aux services de police et d entretien de la ville s en distingue sa visibilit fait partie de son syst me de dissuasion et de contrainte les officiers de police non arm s se rep rent sur la place leurs manteaux de pluie orange ou leurs harnais fluos tout comme les techniciens de surface en combinaisons rouge le marquage territorial du parc th me n est pas loin Le Bid moralise et nettoie le quartier Sur ses comptes rendus annuels le Bid fait tat de sa chasse aux vendeurs la sauvette il appelle d noncer les marchands d
68. es Editions de Minuit 1986 p 93 17 Gilles DELEUZE IBid p 91 13 depuis Paris et c est par la lecture que nous nous familiarisons avec son histoire Que nous apprenons nous y rep rer travailler sur le plan num roter les blocs qui encerclent la place d couvrir leurs promoteurs leurs propri taires leurs occupants proc der une premi re identification des acteurs Simultan ment nous explorons les ressources d Internet compl tons les ouvrages scientifiques d informations plus triviales extraites de sites Web de propri taires de photographes amateurs de constructeurs de signes et d crans LED de promoteurs de journalistes d architectes d artistes d institutions Par les optiques des huit webcams qui fixent en permanence la place nous la voyons jour apr s jour clignoter respirer se gonfler et se vider de voitures et de visiteurs luire sous la pluie se dessiner en contre jour dans le soleil d hiver r veillonner nous percevons les bruits de New York sir nes voix et rires forts des passants klaxons sifflements rumeurs de la grande ville Mais le prodige est limit les vues limit es les contacts limit s et nombreux les points de vue absents L observation est donc compl t e par un s jour de deux semaines in situ en f vrier 2003 La cam ra video conserve la m moire de ce temps pass entre interviews et d ambulations sur la place 22 A l issue du s jour nous disposons d un corpus r
69. es foules ne peuvent que zapper Aux flux des images leur inconsistance correspond le flux des hommes et des femmes d rivant sur la place agit e de mouvements vibrioniques Sait il le visiteur que sur son parcours 150 cam ras priv es le surveillent et le suivent des sorties de m tro son passage devant la moindre vitrine et qu aucun angle mort ne lui autorise le moindre braconnage cher Michel de Certeau Le braconnage qui tait jusque dans les ann es 80 et jusque dans ses d rives criminog nes l apanage de Times Square n a plus que de maigres chances de s y produire A l arriv e des medias concentr s correspond un usage restrictif de la place L o survenait spontan ment l excentricit ne subsiste plus que l illusion de l excentricit Times Square is not square mart lent les affiches du Bid r activant artificiellement une autre forme du mythe toujours tenace sur la place sous surveillance ne peuvent plus avoir lieu que des formes cod es contr l es organis es d images d excentricit comme les arriv es impromptues du naked cow boy 2 Entour e des media de leurs studios et de leurs cam ras qui renvoient l image de la place et du pouvoir qu elle incarne au monde la place est devenue hypersensible L actualit politique des derniers mois a montr son incapacit accueillir les paroles non conformes aux paroles officielles des media am ricains Les manifestation
70. es occasions amen e observer l hybridation progressive entre les deux mondes Les architectes avaient anticip cette situation des les ann es 60 l poque de la cybern tique et de Marshall McLuhan Cette volution radicale de la pratique de l espace urbain a notamment t le fait du groupe Archigram qui par la voix de l un des leurs Peter Cook annon ait que L espace pouvait n exister qu travers des techniques audiovisuelles Dans les m mes ann es l architecte am ricain Robert Venturi avait pris le contre pied des positions acad miques en proclamant que la communication domine l espace en tant qu l ment l int rieur de l architecture et du paysage L volution rapide des technologies donnant raison et r alit leurs pr dictions les ann es 90 voient l apparition de nouvelles 4 Francisco D ERRICO Les sp cificit s de l criture Ibid p 9 LED affichage diode luminescente 6 Peter COOK Instant City clip video r alis par Maurice BENAYOUN et Odile FILLION production Amc Films ZA Paris 2002 cf CdRom P Cook 7 Robert VENTURI Learning from Las Vegas Bruxelles Editions Pierre Mardaga 1978 p 27 a typologies d immeubles les media buildings qui associent les grands crans technologie LED l architecture Si la ville se reconfigure travers les technologies si elle est machine communiquer nous pouvons aussi faire l hypoth se qu elle de
71. etite Biblioth que 92 p Isabelle STENGERS Sciences et pouvoirs La d mocratie face la technoscience Paris Editions La D couverte Poche 2002 120 p 92 Index lexicom trique Classement par fr quence des mots utilis s Times Square 310 Place 202 Ecran 102 Jour 76 Urbain 71 Grand 65 Image 65 Lieu 60 Monde 60 Forme 58 Nouveau 58 Signe 58 Media 57 New York 49 Temps 47 Affichage 44 Immeuble 44 Ville 44 Media building 42 Architecture 41 Objet 41 Ecriture 39 Espace 39 Information 39 Seul 39 Technique 39 Dispositif 38 Mode 38 Visuel 37 Jeu 36 Ann es 35 Partie 35 Dimension 34 Public 33 Building 32 Reuters 32 Technologie 32 Construction 31 Fonction 31 Studio 31 Force 30 Acteur 29 New yorkais 29 Sens 29 Histoire 16 Survisibilit 29 Presse 16 2003 28 Science 16 Effet 27 Technologique 16 Groupe 27 Toujours 16 Mythe 27 Types 16 Rue 27 Champ 15 Visible 27 Collection 15 Bid 25 Gallimard 15 Pouvoir 25 Mesure 15 Propri taire 25 Signs 15 Communicat
72. eux selon l enqu te du Bid le lieu exciting Comme ceux qui travaillent sur Times Square y restent peu en dehors de leurs occupations professionnelles on les voit peu Ils se remarquent aux heures de pointe dans leur trajet group vers le m tro Leur tenues de cadres attach s cases ordinateurs les distinguent galement des autres publics plus sportwear qui ont t r pertori s Les new yorkais et les touristes quand eux sont diff rents a priori par leurs revenus par leur ethnicit Les visiteurs new yorkais sont moins blancs et moins fortun s plus jeunes que les autres touristes dont 70 sont am ricains et leurs motivations sont l g rement diff rentes L tude du Bid ne donne pas plus d indications sur le comportement du visiteur sur la place une fois qu il se trouve aspir dans son processus Au touriste il est sugg r d tre un figurant actif 120 Michel FOUCAULT Surveiller et punir Paris Editions Gallimard collection Tel 1975 p 253 121 Cf Annexe A14 de photographier de filmer de se placer dans le champ des cam ras les Webcams les cam ras de studios les cam ras des camions sur la place le touriste peut s incruster dans l cran Hsbc et devenir partie int grante et simultan e de l espace r el et de l espace virtuel des media qu il vient c l brer its a place to show off to be watched and to be seen scene dit Tim Tompkins 2 pr sident du Bid Le figuran
73. existants dans d autres situations culturelles politiques et urbaines En analysant les potentialit s de ces exp riences les interventions des hackers des artistes ou en encore en observant les raisons de la diss mination des media buildings sur le continent asiatique o ils sont particuli rement nombreux nous pensons pouvoir tre m me de mieux pr ciser la r alit d un objet d tude qui n tait l origine que la pure intuition d une touriste sur Times Square et dont nous esp rons avoir d montr l existence En appr hendant ces contextes d mergence multiples dans les villes contemporaines nous esp rerions clairer la fonction d un art fact du champ incertain et instable des technologies contemporaines et apporter notre contribution au domaine des sciences de la communication 87 bibliographie 1 Architecture Ecriture Nouvelles Technologies ARCHIGRAM Basel Boston Berlin Edition Archibook Birkhauser 1991 144 p ARCHIGRAM Paris Editions Centre Pompidou 1994 222 p John BECKMANN The virtual dimension architecture representation and crash culture New York Edition Princeton Architectural Press 1998 356 p CROSSING Architecture et Technologie Milan Editions Abitare Segesta D cembre 2000 Mark DERY Vitesse virtuelle la cyberculture aujourd hui Paris Editions Abbeville 1997 366 p Victor HUGO Notre Dame de Paris 1482 Paris Editions Gallimard 1831 2002 702 p Gaetano KANIZSA La grammaire du
74. eyday before the depression MAS has never appreciated the place it raised the hackles of people like Albert Bard Times Square stood for popular culture bright lights billboards and the messy vitality of commercial culture for everything the Beaux Arts deplored At the turn of the century when the Municipal Art Society started campaigning again outdoor ads it depicted Times Square as the deepest circle of billboard hell The society published photos of local buildings that were entirely blanketed in signs Even their windows were not spared With the help of Jacob Cantor such extremes were soon outlawed but Times Square great glory was its kaleidoscope of 34 th tres C est cette excentricit visuelle qui construit l identit de la place au fil des ans et sauve Times Square de la d molition dans les ann es 80 sous la pression du MAS Metropolitan Art Society Un groupe de militants s oppose alors au programme de r novation visant transformer la place en quartier d affaires en montant expositions manifestes d bats et concours d architecture international Nowhere is the diversity of NewYork more aucously brought to life than here The cacophony of its blinking commercial signs exhibits a populus exuberence at the scale of all outdoors lt is an electric garden whose variety colour and abundance are New York d fend lun des militants de l poque l architecte Hugh Hardy Le MAS oppose un contre projet au de
75. ffiches restaient alors parfaitement distinctes Ensuite Carlu fit d filer l affiche de Toulouse Lautrec soixante quinze kilom tres heure et celle ci perdit toute lisibilit Les implications de cette exp rience sont simples comprendre Le nouveau point de vue adopt aujourd hui par les arts graphiques est une cons quence directe de l importance croissante prise par la vitesse notre poque 58 sensations visuelles se superposent et fusionnent 1 Au moment o l art cin tique initi par Moholy Nagy explose en tant qu art dans les ann es 70 grande poque du pop art et de Poptical art galement grand moment des happenings des r ves psych d liques et de l apoth ose de Marshall MacLuhan l architecte Robert Venturi prend Las Vegas comme objet d tude Il proc de au relev de Las Vegas comme l aurait fait un architecte des Monuments Historiques mais aussi comme un automobiliste au volant regardant la ville d filer autour de lui Nouveaut du regard dans son parcours les enseignes et non plus l architecture deviennent un mode de rep rage majeur dans l espace Elles tablissent des connexions verbales et symboliques travers l espace et communiquent en quelques secondes et de tr s loin une somme de significations complexes travers une multiplicit d associations 103 Sur Times Square 30 ans plus tard et ce stade des d veloppements des techniques la vitesse a encore franchi un cran e
76. frappe d embl e et traite du mouvement du zapping du clignotement de l tourdissement de la multiplicit De quoi traiterait l nonciatif du magazine Times Square sinon d un rassemblement chaotique d images cadr es dans New York qui auraient pu de la m me fa on se trouver sur un parking de supermarch ou sur un bord d autoroute mais qui sont l confront es de mani re unique dans le centre ville de l une des plus grandes villes du monde Les paroles diff rent l g rement de celles de l autoroute parce qu un certain nombre d affiches de signes semblent faites sur mesure afin de renvoyer le visiteur au lieu Discover Times Square from the inside When lm sound like I m right at the corner avec une photographie de jeune femme t l phonant devant un panneau de la 42 rue ainsi que tout le projet HSBC projetant par incrustation le visiteur dans l cran au sommet du Two Times Square Mais qui prend le temps de d chiffrer les 150 signes confus et emm l s qui encerclent Times Square Times Square est plus un lieu d impressions que de lecture En ce sens la deuxi me piste qui int gre la multiplicit visuelle de la place et la questionne travers ses effets 97 Maurice MERLEAU PONTY L il et l esprit p 48 97 stroboscopiques est peut tre plus prometteuse que l approche lexicom trique m me si ses modes d appr ciation rel vent plus de la subjectivit Dans ce champ du
77. g qui serait programmable par satellite ne diffuse selon nos observations que des logos publicitaires en boucle Kodak un seul cran dans l angle du grand cadre photographique la base du Marriott diffuse des photographies d amateurs re ues et s lectionn es sur le site Internet de la firme am ricaine La notion de temps r el est peu vraisemblable et en fait rapidement un media building douteux Panasonic au premier niveau de One Times Square diffuserait selon les informations du site web en direct des extraits de news sous titr es de la cha ne CNBC entrecoup es d annonces publicitaires et d images zapp es En 1996 NBC s associe Panasonic pour diffuser 18 heures de programmes de ses cha nes par jour en composant des bouquets de programme travers ses diff rents res aux Nbc Network Cnbc et Msnbc Il accueille aussi les informations promotionnelles pour Times Square diffuse notamment les programmes des manifestations promotionnelles qui se d roulent sur la place Les programmations sont r alis es depuis le si ge social de Cnbc For Lee mais l incoh rence visuelle des packages d images qui tourbillonnent sur l cran fait douter de la mise en uvre du projet ditorial original Initiative culturelle peu visible dans le chahut des images mais noter The 59th minute est confi e un 50 artiste video de stature internationale La direction artistique du projet est r alis e par l association Creativ
78. gence de presse mondiale dispose de treize crans dont deux au sommet du building et onze crans associ s verticalement et horizontalement clips s sur l angle du building sur lequel ils s accrochent jusqu au 22 tage ils composeraient ainsi le plus grand cran du monde ce jour La r alisation du signe a pris trois ans le seul co t connu pour l quipement en crans est de 20 millions de dollars Des textes des images des logos reprenant la charte graphique et color e de Reuters glissent d un cran l autre dans un rythme soutenu Le signe est destin aux passants press s et aux automobilistes qui traversent Times Square qui doivent saisir l actualit en 15 secondes Son fonctionnement con u par le groupe de designers Esidesign a t pens comme m taphore et vecteur de repr sentation du groupe de presse We wanted to have the most up to date information available on the signs because Reuters is a news agency and all their products have to do with how current the information is We wanted to have the most up to date information right in the minute d clare lun des responsables de projet Giedon D Archangelo Mis en service deux ans apr s les crans Nasdaq et Times Square Studio le signe Reuters totalement num rique a b n fici simultan ment de l avanc e technologique et de la baisse de prix des crans LED La gestion informatis e des informations est confi e un robot qui selon une pr
79. iche h t rog ne et susceptible de constituer l armature du dispositif Quand sur la base de ce corpus multiforme nous commen ons notre projet de faire de l objet urbain un objet des sciences de la communication nous organisons cette construction en trois phases visant percevoir Times Square comme un objet d mission de r ception et comme l interface du visible et de l invisible Une place urbaine en survisibilit premi re partie Nous sommes frapp s par le caract re excessif de la place sa luminosit sa m diatisation sa fr quentation sa r putation la densit de ses quipements technologiques nous paraissent syst matiquement sup rieurs aux normes des grandes villes que nous connaissons Nous nous placons dans cette premi re partie en mode diachronique pour appr hender d s les origines la construction iconique la fabrication symbolique qui concourent la r alit sensible et peuvent justifier l exc s de mise en visibilit de Times Square Si l identit de la place r side dans ses exag rations nous entreprenons d en prendre la mesure 18 Lynne B SAGALYN Times Square Roulette remaking the city icon Cambridge The Mit Press Massachusetts 2001 19 http www earthcam com usa newyork timessquare et voir Annexe l 0 et CdRom Webcam 20 Cf annexe l 1 et CdRom TimesSquare 14 Pour conna tre le poids de la survisibilit nous recherchons les outils disponibles pour pratiquer des
80. icipant de la constellation d images du lieu c 1 les amplificateurs Voici quelques acteurs rep r s dans les sph res institutionnelles et non institutionnelles pour leur contribution l image de Times Square Les amplificateurs les plus puissants sont d abord les studios de t l vision en vitrine sur la place Abc Mtv Nasdaq r alisent des missions quotidiennes en direction des Etats Unis et du monde Ils accueillent videmment des invit s spectateurs sur les 38 plateaux qui s inscriraient plusieurs mois l avance avant d tre admis dans les studios Pour chaque mission les crans et les foules de Times Square font partie des cadrages oblig s des chefs op rateurs Les enregistrements de MTV ont lieu au 1 tage du b timent VIACOM mais la star comme le cameraman semblent tenus d appara tre la fen tre tous les shows pour tre ovationn s par les foules de teenagers stationnant au pied de l immeuble En dehors de leurs missions quotidiennes les studios et les salons sont rentabilis s et lou s pour diff rents v nements de relations publiques Dans les argumentaires de location les relations visuelles voire physiques avec la place sont toujours valoris es la fa ade de Times Square Studio amovible permet de prolonger les enregistrements sur la rue et de m ler les stars avec les foules Tous les studios valorisent le principe iconique de leur patrimoine The
81. idents En rapport de surface ils occupent probablement pr s de 70 de la surface visuelle de l ensemble Ces affichages traditionnels sont aussi appos s sur les b timents les plus anciens ant rieurs aux r glements de 1982 qui n ont donc pas eu satisfaire les diff rentes exigences de diversifications de signes dict s par les r glements cf p 27 ou qui se sont born s encadrer chaque affiche d une guirlande lumineuse et clignotante Pour l ensemble des afficheurs traditionnels la dissociation semble claire entre les fonctions de l immeuble et l affichage simplement pos en surface d immeubles dont ils ne sont pas propri taires Cette premi re constatation quantitative am ne relativiser l avant gardisme technologique et communicationnel de Times Square en termes quantitatifs Les signes lectroniques crans LED et zippers susceptibles de faire partie de media buildings sont les deux cat gories confondues au nombre de 40 Ils sont plut t regroup s sur la partie sud de la place partie r nov e r cemment et o sont concentr es les soci t s productrices des media Disney Viacom WWF Reuters Mais les 40 crans quelle que soient leur taille ou leur positionnement ne m nent pas tous des media buildings En croisant les informations recueillies sur chaque bloc regard en lecture flottante nous distinguons plusieurs modes de fonctionnement d crans les plus importants et les plus actifs 86
82. iente fascination identification contr le et imposer ses codes Il s inscrirait dans la ligne droite de la pens e de Michel Foucault voqu e plus en amont Il n y aurait l qu un pas de plus plus technologique plus s duisant plus asphyxiant plus ind finissable dans sa relation local global dans l extension du contr le social aux espaces urbains Times Square comme parc th me parquerait et isolerait des individus dans des attitudes d asservissement consenti aux ma tres du monde et concentrerait sur sa zone une constellation de cam ras et d crans en signe d adoration et de reconnaissance des outils de la culture m diatique Ce mod le est plausible Times Square a d ores et d j valeur d exemple pour les urbanistes et promoteur lun des plus r cents projets de cette veine en r f rence directe Times Square tait propos la ville de Baltimore en janvier dernier Le maire de New York envisageait r cemment un largissement du syst me Times Square par le branding d espaces et de monuments publics 2 une s rie d anomalies Pourtant dans l approche plurielle faite autour de Times Square r side un certain nombre d anomalies nous amenant douter du fonctionnement du dispositif que nous avons mis jour Et nous questionner sur cette myst rieuse force du dehors qu voque Gilles Deleuze p 12 o pourrait se trouver le moteur alternatif du dispositif Car si Times Square tou
83. ignification pour en faire une uvre de l inconscient D crypter Times Square implique de remonter aux commencements la construction iconique initiale telle qu elle a t invent e in situ telle qu elle s est infiltr e dans les imaginaires De cette reconstruction devrait se d gager la constellation d images des l ments fondateurs qui sont pour Georges Didi Huberman objets de culte et pouvoir d exp rience Dans la constellation d images seraient identifiables les facteurs de survisibilit qui caract risent Times Square aujourd hui in situ et in visu Car si selon les termes du philosophe Peter Sloterdijk Toutes les activit s humaines d cisives sont des exag rations la survisibilit pourrait contenir en elle m me le principe d cisif de l objet d tude Ainsi serait il possible d approcher travers son exag ration ce qui en ferait un ventuel m dia de rupture un objet prototypique hybrid composite de media buildings 25 Peter SLOTERDIJK Ni le soleil ni la mort jeu de piste sous forme de dialogues avec Hans J rgen Heinrichs traduction Olivier Mannoni Paris Editions Pauvert 2003 p 36 20 a construction iconique a 1 histoire g ographie la place urbaine Broadway la large voie l une des plus grandes et des plus anciennes avenues de New York reliait jadis Philadelphie Boston via Manhattan Quand vers 1811 elle fut trac e a posteriori sur Ne
84. ion 24 Univers 15 Premier 24 Contemporain 14 Systeme 24 Divertissement 14 M diatique 23 Electronique 14 Recherche 23 Michel Foucault 14 Machine 22 Moment 14 Culture 21 Position 14 Mondial 21 Raison 14 Production 21 Situation 14 Nombre 20 WWW 14 Paysage 20 Activit 13 Quotidien 20 Affiche 13 Si cle 20 Am rique 13 Zipper 20 Architecte 13 Cam ra 19 Broadway 13 Cours 19 Cadre 13 Global 19 Cin ma 13 LED 19 Compos 13 Photographies 19 Compte 13 Projet 19 Emission 13 Publicitaire 19 Foule 13 R seau 19 Li 13 Simultan ment 19 Priv 13 Surface 19 Relation 13 2002 18 Spectacle 13 Construit 18 Tower 13 Economique 18 2000 12 Publicit 18 Capacit 12 Textes 18 Commercial 12 Moins 17 Ensemble 12 Nature 17 Epoque 12 Num rique 17 In situ 12 Outils 17 Internet 12 Pens e 17 Lumineux 12 Rapport 17 M moire 12 Spectacular 17 Nasdaq 12 Support 17 New York Times 12 Touriste 17 P riode 12 Visibilit 17 Permanence 12 Vision 17 Politique 12 Visiteur 17 Sph re 12 Web 17 Associ 11 94 Centre 11 Typologie 8 Enveloppe 5 Enonciatif 11 Vitesse 8 Evolution 5 Etage 11 World 8 Festivit 5 Fonctionnement 11 1999 7 Figure 5 Heure 11 Corps 7 Ha
85. isation contemporaine occidentale se proposent de diffuser sur la place publique Mais l existence de dysfonctionnements dans le dispositif permet aussi de relancer nos interrogations sous d autres formes Times Square malgr ses apparences flamboyantes malgr ou cause de ses capacit s technologiques laisse des questions sans r ponses Le dispositif in dit qui permet simultan ment le retour de l criture dans l architecture dans la ville et son 21 Maurice MERLEAU PONTY L il et l esprit Paris Editions Gallimard 2000 p 67 C est son profit qu il faut faire craquer la forme spectacle Il ne s agit donc pas des couleurs simulacre des couleurs de la nature il s agit de la dimension de la couleur celle qui cr e d elle m me elle m me des identit s des diff rences une texture une mat rialit un quelque chose Pourtant d cid ment il n y a pas de recette du visible et la seule couleur pas plus que l espace n en est une 16 interconnection au monde contiendrait provisoirement ou non des incertitudes sur ses modalit s de fonctionnement Entre ce qui est jou sur Times Square et ce qui se pourrait se jouer l entre les machines les pouvoirs et les hommes s esquissent les questionnements qui renvoient au sens de la construction de la soci t contemporaine 17 premi re partie une place urbaine en survisibilit Il n y a pas de vision sans pens e Mais il ne suffit pas de penser pour v
86. isive l intuition de son fondateur et propri taire Adolph S Ochs capitale Adolph S Ochs ach te en 1903 sur la pointe sud de la place le long de la 42 l h tel Pabst qu il d molit La forme triangulaire du terrain enclav entre les deux avenues lui vaut son surnom de Necktie bow Adolph S Ochs confie l architecte Cyrus Eidlitz la construction d un building culminant 110 5 m tres de haut Contrairement l ancien h tel Pabst qui donnait sur la 42 rue le building de 25 tages en forme de triangle isoc le s implante sur la totalit de la parcelle et fait face la place L immeuble du New York Times est d crit comme un immeuble de style Renaissance une version moderne du campanile de Giotto Recouvert de pierre et de terre cuite il est surmont d une terrasse au 17 niveau et d un campanile en retrait au 25 niveau son ach vement en 1905 le Times Building deuxi me gratte ciel de New York est visible plus de 12 miles de distance Mais selon la critique d architecture new yorkaise Ada Louise Huxtable il s agit d un lumpenskyscrapper un gratte ciel bas de gamme En 1904 alors m me que l immeuble est en construction Times Square arguant du fait qu huit blocs de l plus au sud le journal concurrent le Herald Tribune avait fait rebaptiser sa place Herald Square Adolph S Ochs r ussit simultan ment nommer la place et la nouvelle station de m tro Times Squa
87. la culture am ricaine Americans of all ages and origins share a common commercial culture The world depicted by advertising in a happy world replete with joy and fulfilment The point of advertising is not only to create desire but also to make you feel good about participating in something larger than yourself a universe that unlike in the real world is defined by satisfaction and contentment Times Square is a paradigm of these values C est d ailleurs sur Times Square que sont d velopp es les premi res m thodes d valuation et de marketing et test s des supports in dits int grant simultan ment au d veloppement de l industrie cin matographique l image en mouvement comme r ponse simplificatrice 38 Cf Annexe A 02 39 Tama STARR et Edward HAYMAN Signs and wonders the spectacular marketing of America New York Editions Doubleday 1998 p 62 La place tait l une des premi res destinations des immigrants leur arriv e La plupart d entre eux ne parlaient pas anglais Le langage des spectaculars tait universel 39 40 Tama STARR et Edward HAYMAN ibid p Les am ricains de tous ages et de toutes origines partagent une m me culture commerciale Le monde d crit par la publicit est un monde heureux rempli de joie et d accomplissement La publicit n a pas pour seul objet la cr ation de d sir elle vous fait aussi sentir bien parce que vous participez travers elle quelque chose de
88. lant des nuages de vapeur se sont surajout s au souvenir de paysage qu ils modifient C est sur cette place urbaine dimension lectronique rayonnante sur New York que nous d cidons d entreprendre notre tude Nous adoptons spontan ment le terme media building dont nous a parl Paul Virilio pour qualifier ces immeubles avec crans qui ont fleuri tout autour de la place Derri re et autour des crans accroch s en fa ade sont aussi en vitrine sur la place des studios o op rent parfois des cameramen des speakers des invit s qui attirent les badauds et placent Times Square au c ur d une intense activit de production m diatique Nous suivons sur les d filements des zippers ces journaux lumineux plaqu s sur les buildings aux quatre coins de la place les news et les cours de la bourse l agitation visuelle tourdissante de Times Square se r v le li e l univers conomique qui affirme sa domination travers ces supports prodigieux et d un co t probablement colossal La nouvelle conomie mondiale y construit son show room Times Square juxtapose au fil de nos s jours pi ce par pi ce ses nouveaux tendards num riques Des modes de sociabilit des types d usage de la ville s inventent probablement avec les technologies mergentes Times Square pourrait tre une plate forme relais un hub au sens informatique du terme exploratoire de la ville globale Sur sa p riph rie et
89. lement servi fournir au monde des affaires auquel il s opposait l alibi parfait un terrain d envahissement visuel et technologique de l espace public dans le cadre tr s l gal de la r glementation urbaine Les nouveaux outils num riques ont suffi transformer les soci t s mediatico financi res nouvelles venues en organisateurs de spectacle urbain Parce que la 113 Andr GORZ L immat riel Connaissance valeur et capital Paris Editions Galil e 2003 p 78 p 80 114 I was passionate was saying to the MAS Society you have to do something was just beating the drum that was just part of being civic extrait d interview r alis e avec Hugh HARDY architecte par Odile Fillion f vrier 2003 68 d marche tait in dite et ne rentrait pas dans la culture des entreprises celles ci n ont pas int gr imm diatement le profit qu elles pouvaient en escompter Morgan Stanley a d abord cherch s opposer aux obligations r glementaires Puis une fois son dispositif d affichage r alis le gain d image a t vident L id e de la performance technologique a induit celle du show room urbain et son glissement vers le parc th me la futilit d nonc e par Guy Debord La soci t du spectacle pourfendue par Noam Chomsky 15 a rapidement eu le terrain libre Times Square a t transform e en plateau de tournage Les ordinateurs et les robots ont cr l illusion d un espace complexe sophistiqu et
90. les 14 blocs p riph riques 54 de la place Les techniques d impression num rique g n ralis es et leur rapidit d installation permettent l association des supports imprim s avec le principe d un magazine Dans une premi re tentative nous d cidons de traiter la place comme un instantan telle que nous la saisissons avec notre appareil photo Nous int grons galement toutes les enseignes commerciales qui participent au visuel de la place Sur les grandes affiches seuls les gros titres sont inventori s Tous les mots r pertori s ensuite sont reclass s par fr quence d apparition puis regroup s en th matiques qui nous renvoient divers univers Premi re constatation au regard des d comptes de lexicom trie deux univers viennent en t te galit celui des media tout ce qui est relatif aux cha nes de t l vision soci t s ditrices et celui de entertainment les programmations th trales de Broadway suivis dans une quasi galit de lunivers de la restauration de Times Square et de sa g ographie et du monde de la finance Un r sultat assez conventionnel correspondant l id e r currente de dysneylandisation renvoyant en effet la place elle m me l industrie du divertissement et non lunivers high tech globalis qu on aurait pu imaginer Les r f rences aux technologies les r f rences au monde sont peu pr sentes tout comme l appartenance l Am rique La pr senc
91. levant probablement d une appr hension multi format e du paysage telle que l envisage Alain Roger quand il crit On n artialise plus in situ on op re sur le regard on lui fournit des mod les de vision et de d lectation bref on artialise in visu Times Square objet de communication dot d une visibilit que l on pense priori excessive a probablement des dimensions saisissables la fois dans la construction r elle du site et dans sa construction virtuelle C est un objet auratique selon la description de Walter Benjamin reprise par Georges Didi Huberman On entend par aura d un objet offert l intuition 22 Maurice MERLEAU PONTY L Oeil et l Esprit Paris Gallimard 2000 p 51 coll Folio Essais 23 Alain ROGER Le paysage occidental r trospective et prospective in Le D bat n 65 Paris 1991 p 14 24 Georges DIDI HUBERMAN Ce que nous voyons ce qui nous regarde Paris Les Editions de Minuit 1992 p 107 19 l ensemble des images qui surgies de la m moire involontaire en fran ais dans le texte tendent se grouper autour de lui Auratique par cons quent serait l objet dont l apparition d ploie au del de sa visibilit ce que nous devons nommer ses images ses images en constellations ou en nuages qui s imposent nous comme autant de figures associ es surgissant s approchant ou s en loignant pour en po tiser en ouvrager en ouvrir l aspect autant que la s
92. liens sociaux Les potentialit s des media buildings capables de r int grer l criture dans l espace construit apr s les si cles de d veloppement de l imprimerie qui avaient rendu l architecture et la ville moderne muettes nous semblaient aller de pair avec un nouvel age urbain ll n y a pas en ce sens de nouvel age urbain autour de Times Square mais plut t des propri taires qui auraient acquis des Ferrari qu ils feraient rouler 10 Km heure Nous avions fait l hypoth se que la cr ation et la p rennit du mythe Times Square taient li es des performances technologiques et nous constatons que le mythe fonctionne plus sur l image de la technologie que sur l usage de la technologie elle m me Nous croyions d celer dans la dynamique des images et des arguments publicitaires de nouvelles critures de nouveaux usages de l architecture voire un 139 Hannah ARENDT Ibid p 20 140 www blinkenlights de 83 lieu d apprentissage de l espace public de hyperbulle c bl e Nous avons trouv hors Reuters un tonnant vide d criture Times Square renvoie l incapacit des ma tres de la place exprimer par l criture le sens de leur projet proposer une intelligibilit du monde Dans la ville rien ne se passe comme dans les lieux domestique clos o les media fabriquent le r cit qui pour Peter Sloterdijk1 a d abord pour fonction de maintenir la soci t en situation de stress Par d faut su
93. matique de poursuivre ces observations et de les comparer avec d autres conditions d autres contextes culturels conomiques et urbains susceptibles de produire ventuellement dans des environnements techniques comparables des types d critures diff rents Nous pourrions envisager d autres futurs toujours possibles et imaginer que ces hybrides architecture media informatis s auraient un jour une possibilit de fonctionner pleine capacit La question du pilote resterait pr ciser qui contr le les media buildings qui y crit pour quoi pour qui Les media buildings pourraient inaugurer un retour ou plut t l invention d une criture interactive et une chance pour une prise de parole d mocratique dans la ville ou au contraire 146 Peter SLOTERDIJK Dans le m me bateau Ibid p 59 147 Jean Francois PEYRET Ibid 86 une mise en ordre cin tique totalisante et in luctable Dans tous les cas la technique tapie en sous face serait susceptible de tous les retournements Notre recherche pourrait en partie se d rouler sur Times Square o devraient tre approfondis les modes de production d criture des media buildings op rant sur la place publique Cette recherche profiterait des sources et des r seaux relationnels tablis au cours de notre premier voyage Elle s attacherait par ailleurs d couvrir interpr ter et comparer d autres dispositifs travers les modes de production d criture de media building
94. meuble de One Times Square une sorte de container habill de n ons la fa on de l artiste Dan Flavin servant de local de recrutement pour l arm e et de PC pour la police new yorkaise et face Two Times Square un kiosque de vente de billets de th tre surmont d une structure tridimensionnelle habill e des graphismes TKTS rouges sur fond blanc sont les seuls objets compl mentaires de cet espace central inqualifiable 48 Roland BARTHES IBid p211 49 cf Annexe A 04 29 Routes d fonc es recouvertes de plaques de m tal grilles par o s chappent les vapeurs du chauffage urbain les voieries disent de m me le peu d attention accord l environnement urbain Idem pour les trottoirs en p riph rie de la place o cohabitent poubelles en plastique d p ts de journaux gratuits arr ts de bus marchands de souvenirs associations de sans abris autoris s dresser des tr teaux de fortune barri res de police Rien sur cet espace public horizontal banal comparable en tous points une rue new yorkaise n exprime la survisibilit pr sum e de Times Square Rien sinon les statistiques officielles 1 5 million de visiteurs chaque jour 26 millions de touristes par an happ s par le lieu b 1 times square in situ Comment reprendre aujourd hui les mesures de survisibilit de Times Square in situ Est il possible un si cle plus tard de reconsid rer les l ments de survisibilit rep r s dans la co
95. mont s d une semaine l autre De grands camions d entretien stationnent en permanence sur la place pour op rer ces modifications L instabilit visuelle de Times Square est sans doute 85 Cf Annexes B 01 B 14 48 li e autant cette transformation de ces affichages de grande dimension qu aux d filements multiples des zippers et des images lectroniques Au terme de cet inventaire la carte des signes de Times Square tablie permet de les regrouper par typologie et technologie et de consid rer leur syst me de r partition g ographique par nature provisoire en f vrier 2003 En nombre l affichage traditionnel occupe un peu plus de la moiti des emplacements Il est plut t r parti sur la partie nord de la place autour du totem de Two Times Square Deux afficheurs Clear Channel et Vista Media semblent g rer la majorit des signes traditionnels de la place Selon nos rep rages Vista Media l un des premiers groupes d affichage am ricain contr lerait plut t l affichage des th tres et des activit s musicales de Broadway Clear Channel groupe leader sur Times Square a une client le plus h t rog ne Clear Channel con oit et construit galement des signes hybrides m lant zippers et objets en trois dimensions Sans avoir pu proc der un relev pr cis des surfaces les affichages traditionnels ont des surfaces plus grandes que les signes lectroniques pour des raisons de co t de fabrication v
96. nd it succeeded for a while in limiting their size It wasn t until the courts overturned that regulation in 1909 that Times Square really blossomed 67 The Livable City New York publication de la Municipal Art Society n 10 1 Octobre 1986 Nulle part la diversit New Yorkaise n est plus criante que l La cacophonie des clignotements des signes publicitaires expose une exub rance l chelle de l ext rieur C est un jardin lectrique Sa diversit ses couleurs son abondance c est New York 68 ibid p 6 69 Propos recueillis New York le 25 02 03 par Odile FILLION Nous avons tabli des r gles pour un march en comp tition ce qui signifiait que les signes ne seraient pas modestes mais immodestes Nous ne disions pas restriction lumineuse mais luminosit minimale Nous ne disions pas vous devez avoir un signe sur votre vitrine mais plusieurs On a simplement renvers les proc dures La plupart des r glements d urbanisme New York et dans les villes sont con us pour limiter les exc s de la comp tition capitaliste Nous avons fait l inverse nous avons au contraire encourag ces exc s trad OF 70 New York City Zoning Regulations 81 732 Article VIII Special purpose district Chapter Special Manhattan district Special requirements for theatre subdistrict 1982 35 les conditions de mesure de la luminosit accorde une tol rance de chute de luminosit de 20 si celle ci n exc de pas 20 secondes Il impos
97. nique Hsbc qui poss de un cran sur Two Times Square Times Square Studio est en ligne avec le centre de divertissement th matique sportive Espn Microsoft associ General Electric sur la cha ne Msnbc s affiche sur l immeuble Espn l assureur Prudential domine Two Times Square et l angle de l immeuble Reuters sur la 42 rue Il y a sur Times Square une toile qui voque une forme d organisation du monde par la multiplicit d imbrications alliances conomiques et politiques que sugg rent les nouveaux 65 venus C est partir des solidarit s visuelles qui y sont r v l es que Times Square est aussi et au del des media en position de hub de l conomie globale Car l un des effets de fusion acquisition de la fin du XX si cle a t de supprimer la sp cificit professionnelle des media Il n y a probablement plus aujourd hui de media pur Clear Channel poss de peu pr s la moiti des surfaces d affichage de la place mais Clear Channel qui est la premi re soci t d affichage mondiale dans laquelle ont t fusionn s Dauphin Delphi poss de aussi 1200 stations de radio am ricaines quelques journaux et un certain nombre de stations de t l vision Dans la puissante r alit m diatique de Viacom Mtv Cbs Nickelodeon il y a aussi une soci t d affichage qui a parfois des accords avec Jean Claude Decaux et qui poss de notamment un certain nombre d a
98. nnah Arenat 5 Luminosit 11 Crossing 7 http 5 Million 11 Diffus 7 Immobilier 5 Passant 11 Discover 7 Lecture 5 Symbolique 11 Double 7 Lumi re 5 Usage 11 Figurant 7 Manhattan 5 Voir 11 Gilles Deleuze 7 Marshall 5 Apparition 10 Lampe 7 McLuhan Bloc 10 Lynne Sagalyn 7 Moteur 5 Boule 10 Niveau 7 Mutation 5 Clear Channel 10 Norme 7 R glementation 5 Complexe 10 Paul Virilio 7 Relais 5 Dehors 10 Pixel 7 Roland Barthes 5 Disney 10 Police 7 Rupture 5 Etourdissement 10 Site 7 Surveiller 5 Iconique 10 Tama Starr 7 Crise 4 Morgan Stanley 10 1992 6 Lazlo Moholy 2 Mouvement 10 2001 6 Nagy Permanence 10 Amplificateur 6 Processus 10 Blocage 6 R veillon 10 Camion 6 T l vision 10 Chose 6 Terme 10 Confusion 6 Virtuel 10 Cotation 6 Webcam 10 Electrique 6 Contenus 9 Enseigne 6 Crossroad 9 Fabrication 6 Limite 9 M thode 6 Peter Sloterdijk 9 Multiplicit 6 Plan 9 Perception 6 Service 9 Potentialit 6 Surface 9 Regard 6 Surveillance 9 Robert Venturi 6 Broadcasting 8 Seconde 6 Dernier 8 Spectateur 6 Dollar 8 Strate 6 Finance 8 Tour 6 Gratte ciel 8 Vitrine 6 Jeux 8 1986 5 Journal 8 1995 5 Manifestation 8 1997 5 Moderne 8 1998 5 Ordinateur 8 Annuel 5 Panasonic 8 Article 5 Programm 8 Aura 5 Quartier 8 Boursier 5 Robot 8 Domaine 5 Savoir 8 Domination 5 Stade 8 Dow Jones 5 95 Classement alphab tique des mots
99. nstruction iconique initiale et d appr cier leur pertinence Comment le temps a t il agi sur eux b 1 1 Panc tre one times square Au moment de sa construction l immeuble s appelle le Times Building En 1942 il est renomm Times Tower On estime qu il fonctionne encore alors comme un rep re visible et par ses dimensions et par l architecture repr sentative du respectable journal new yorkais et enfin par le r le qu il joue toujours dans la ritualisation de la place au quotidien avec le zipper et une fois par an pour les festivit s du r veillon qui ne s interrompront qu au cours de la derni re guerre mondiale Or en 2003 la silhouette de l immeuble fondateur noy e au milieu des tours n est plus rep rable dans le ciel new yorkais Le groupe de presse qui d s les ann es 30 et faute de place s tait tendu dans un immeuble de la 43 rue galement nomm e Adolph S Ochs Street a totalement d sert la place dans les ann es 60 5 L immeuble alors intact 50 Extrait du rapport annuel du Bid 2002 VISITORS Foreign tourists domestic tourists theatre goers and nearby hotel guests and business visitors comprise the BID s consumer base Indeed according to pedestrian counts made every July since 1999 the number of pedestrians on 42nd Street has increased steadily with the most striking increase seen at the corner of 42nd St at 7th Ave where the counts went from24 049 in 1999 to 49 138 in 2002 Fu
100. nt de relais chevaux puis de garages automobiles terre plein bord d h tels et de restaurants d affichages tapageurs en surdensit s2 centre de divertissement d attraction environn de th tres de music halls de lieux de prostitution A or e du si cle ce substrat urbain incoh rent et banal viennent se rajouter deux l ments d terminants la construction du m tro mettant la place la station de la 42 rue en situation de hub l interface de trois lignes importantes du r seau new yorkais l installation du New York Times sur la place elle m me associ e la construction du m tro puisque son imprimerie install e en sous sol est directement reli e aux quais du m tro autant pour ses livraisons en papier que pour la distribution du quotidien 29 buy homes on Long Island swept by ocean breezes Manhattan beach oriental hotel Manhattan Hotel Gilmore s band Brock s restaurant premi res inscriptions lumineuses in Tama STARR and Edward HAYMANN signs and wonders the spectacular marketing of America 30 termes donn s aux grands signes lumineux des premiers temps de l clairage urbain 31 www signmuseum com 32 Cf Annexe A 02 22 a 2 media la logique du mythe Tout objet peut dont tre un mythe oui je le crois car aucune loi naturelle ou non n interdit de parler des choses 3 Roland Barthes Dans la production du mythe de la place l installation du New York Times est d c
101. ntan de naturel mais cette absence de r gle est pour sa part soumise certaines r gles et lois que nous devons d coder pour aller au fond des choses et ce aussi bien au niveau de la mise en sc ne m diatique qu celui du discours forg par la culture 108 Peter SLOTERDIJK Ni le soleil ni la mort Ibid p 60 61 troisi me partie les acteurs de times square Programm Quelque part en moi se trouve une matrice cran un filtre qui me rend imperm able certaines pens es certaines actions Et me force en choisir d autres Je ne suis pas libre Je ne l ai jamais t mais maintenant je le sais et a change tout Philip K Dick109 Voici un lieu qui force d interrogations de tours et de d tours nous semble presque familier Nous voici habitu s cet espace gauche probablement subjugu s par cette chor graphie num rique sans avoir encore rencontr les h tes ou habitants de la place qui offrent ce spectacle urbain Sans s tre encore interrog sur la puissance de ces nouveaux propri taires qui en une petite d cennie ont radicalement transform l espace tout en maintenant habilement l id e d un continuum historique Sans avoir un r el aper u de leurs motivations 109 Philip K DICK La fourmi lectrique Nouvelles 1963 1968 Paris Editions Denoel collection Pr sences p 463 a les propri taires Les media am ricains sont essentiellement de grandes soci t s priv es qui
102. oir la vision est une pens e conditionn e elle na t l occasion de ce qui arrive dans le corps elle est excit e penser par lui Merleau Ponty22 Times Square comme place urbaine en survisibilit A l instant de son nonc la formule a une vidence imm diate Elle surgit naturellement devant un fouillis de documents photographies plans coupures de presse ramen es de voyage ou r cup r es sur le Web indiquant autant foisonnement m diatique qu effervescence urbaine en exc s Pourquoi cette notion de sur visibilit En quoi la visibilit de Times Square d passe t elle le cadre ordinaire de la visibilit Quels facteurs augmentent ce point la visibilit de Times Square la fois dans la pens e des repr sentations construites et dans l chauffement de l imaginaire provoquant cette excitation qu voque Merleau Ponty Car il ne s agit pas d un simple bahissement d europ en ne pour american way of life mais plut t d un tonnement devant un paysage insaisissable C est le caract re insaisissable d un lieu dont on peine appr hender la g ographie qui rend dizzy donne le tournis et conduit penser que les raisons de la survisibilit de Times Square sont multiples et elles aussi d sorientantes D o le projet de proc der son d cryptage par des visibilit s multiples des points de vue qui ne soient pas de la seule dimension visuelle Times Square re
103. on le visiteur dit son adh sion et son soutien la machine invisible qui par le truchement des t l visions construit la sph re m diatique dans laquelle baigne sa vie quotidienne Les vibrations lumineuses de Times Square sont le d cor naturel de ce Loft urbain la pr sence des cam ras y compris celles des visiteurs entre lesquels des jeux se cr ent spontan ment l assurance que l mission a bien lieu Le d sir d int gration la culture m diatique op re pour les foules qui se pr sentent int grent et acceptent les rythmes et la logique de la place sans percevoir m me combien sa gaucherie est paralysante et contraignante A l inverse de toute id e de place traditionnelle Times Square fonctionne comme un double entonnoir qui aspire mais ne peut stocker le public Rien n est pr vu sur Times Square pour en faire un lieu d arr t et de contemplation pas un banc en vue pas de place sur les trottoirs Keep going move on c est le mot d ordre du service du m me nom qui a comme fonction de faire circuler voitures et pi tons dans un flux continu S il est 122 Au cours de l entretien accord en f vrier 2003 74 puis de tourner sur la place de photographier se faire photographier le visiteur n a d autre destination que les boutiques ou restaurants des global companies qui ont envahi la place Times Square attire les foules et prosp re sur leur prolif ration sans leur laisser un instant de r pit L
104. ont r alis es par Marconi en 1926 Lindbergh traversera l Atlantique sans escale en 1927 26 reconnaissance populaire et internationale invent et impos son mythe travers sa construction iconique Les premiers rep rages historiques d velopp s ci dessus d montrent que cette construction s inscrit d s son origine comme un dispositif dont on cerne provisoirement les forces et les formes Objet communicationnel rep rable et composite show room des techniques de pointe d s les premi res heures Times Square fait simultan ment de la publicit et de l information un spectacle urbain Sa dominante m diatique est signifi e par le nom et par la place pro minente du gratte ciel du New York Times autant dans la ville que sur la place Le gratte ciel est fondateur producteur et metteur d informations initiateur d v nements et de rassemblements populaires Building auto promotionnel il inaugure des modes de communication exp rimentaux notamment travers le Zipper Il est l anc tre respectable dominant explorateur progressiste permanent Il est fondamentalement diff rent des spectaculars qui eux aussi exp rimentateurs de techniques nouvelles confortent le mythe mais opposent la permanence et au s rieux du Times Building la l g ret et les fluctuations incessantes de la publicit Cette configuration media publicit divertissement sp cifique et propice la survisibilit de Times Square
105. ontraire instable 82 Crossing est dit par Abitare Segreta Esp Milan et sponsoris par BTicino filiale italienne du groupe de composants lectriques Legrand La r daction en chef du num ro est assur e par Fran ois Burckhardt Figurent au sommaire des articles et projets de Paul Virilio Hans Hollein Jean Nouvel Renzo Piano Herzog et de Meuron 46 discontinue d sorientante Paul Virilio qui a coutume de dire qu il n y a pas d acquis sans perte avait des 1997 anticip ce renversement L architecture et les monuments se sont faits avec des temps longs des longues dur es et ce primat du temps local qui a fait l histoire c de d sormais le pas au primat du temps mondial au primat de l imm diatet de l ubiquit en temps r el d clarait il alors Or cette architecture instantan e reli e un r seau de connectiques n est ni nomade ni ph m re et sa mat rialit est au contraire patente et visible travers les surfaces toutes identiques des modules de LED qui la tapissent Elle est de nature diff rente parce qu elle n existe plus nos yeux qu travers l nergie et les informations qui la traversent Les technologies ont autoris un r ve d architecte elles ont rendu en apparence les facades modulables et modifiables pourtant leur singularit n est plus li e une transformation morphologique mais des flux lectroniques Paul Virilio expose encore dans Crossing un autre aspe
106. ot square l un des slogans officiels du Bid n a aucune lisibilit imm diate dans le texte Ce que le texte dit c est d abord l organisation des forces et comment la pr dominance media finance divertissement construit la cartographie de la place Peut tre ce pragmatisme imposant un programme d affichage textuel au premier degr pourrait il fournir une explication la relative indiff rence des new yorkais en g n ral la sc nographie de la place le passant ordinaire sur Times Square a perdu la capacit de s tonner devant ce qu il per oit souvent comme un vulgaire tintamarre visuel b 2 l nonciatif un principe d tourdissement Nous venons de relativiser l importance des media buildings sur la place et de constater un pragmatisme tr s am ricain dans les affichages textuels Comment expliquer alors l excitation que provoque le lieu sinon en ayant recours une forme d analyse de l nonciatif de Times Square car c est probablement dans l nonciatif si nous savons le d finir que r side une part de la magie qui provoque la fascination des nouveaux venus sur la place En premi re partie du m moire nous avons d crit des facteurs de survisibilit et d attractivit luminosit dimensionnement mythologie autant de facteurs appr ciables et presque mesurables rush of price quotes flickering through the windows of Fidelity branches in How the Stock Market swallowed New York
107. p re sur le regard on lui fournit des mod les de vision et de d lectation bref on artialise in visu crit Alain Roger faisant r f rence au processus de fabrication virtuelle des paysages La fabrication de Times Square est fond e sur le rite du Nouvel An et le totem du New York Times mais aussi sur l habitude prise par les new yorkais au cours du XX si cle d en faire le lieu des meetings et des manifestations politiques Institutionnels para institutionnels commerciaux ou spontan s les rassemblements se produisent sur Times Square avec le m me objectif que le rite du nouvel an utiliser la totalit de la place comme un objet relais vers les diff rents media et ce faisant renforcer l image contribuer d une autre mani re la survisibilit du lieu Evaluer cette contribution la survisibilit est difficile Les outils sont inexistants et les publications et missions si nombreux que les responsables officiels de l image de Times Square le Bid organisme notamment charg de la communication de la place disent renoncer proc der toute tude d image La revue de presse surabondante plus de 1000 citations sur Times Square par semaine n est pas analys e par le Bid qui n est abonn aucun organisme de collecte de presse type Argus Par d faut nous avons rep r un certain nombre de ph nom nes agissant sur le renforcement ou l entretien permanent de l aura divers amplificateurs part
108. passants et les manifestations occasionnellement mais quotidiennement les foules viennent sur la place lire les derni res d p ches qu Adolph S Ochs affiche en vitrine Le 6 Novembre 1928 l issue d une journ e d lections il inaugure une nouvelle technique d affichage urbain avec la premi re rediffusion des r sultats sur le Motogram Zipper un ruban fonctionnant par flashs lumineux de 360 feet de long env 115 m 5 feet env 1 6 m de haut quip de 14 800 ampoules lectriques Le probable premier journal lumineux au monde conforte et assure pour des ann es la renomm e de Times Square Adolph S Ochs a invent le concept d immeuble communicant pens le premier media building diffuseur d information en quasi temps r el en hybridant son journal l architecture aux techniques de transmission t l graphique et l clairage lectrique En faisant de son gratte ciel l une des figures majeures de sa place en combinant dimension urbaine production d information et technique de pointe d affichage il amorce un dispositif original d s le d but du XX si cle la logique globale des m canismes mythiques de Times Square est en place accompagn e de la prolif ration des spectaculars a 3 spectaculars la c l bration de la culture commerciale Simultan ment O J Gude probablement dop par les coups d clat d Adolph S Ochs mais aussi limit par de nouvelles r glementations d affich
109. programmation tablie par quotas finances sports politique etc capte sur l intranet de Reuters les d p ches photographies communiqu s des correspondants Reuters du monde entier Le robot g re 21 ordinateurs pour dispatcher texte et images et coordonner leur d filement sur les onze crans There s nobody to decide what s going on the front of the sign It s based on logic on the algorithm that we created to pull the content from the system and present it in this choreography d crit le designer Il explique encore la puissante luminosit du signe du fait qu la diff rence des autres signes aucune source ne transite sur support analogique Les crans combinent un composite exclusif de pixels qu il s agisse de photographies num riques ou de blocs 90 Au cours d une interview accord e Odile Fillion en f vrier 2003 Nous voulions disposer des 91 informations les plus r centes sur les signes parce que Reuters est une agence de presse et que toutes leurs activit s ont avoir avec l actualit la plus r cente Nous voulions que les signes utilisent la technologie pour diffuser les informations dans la minute trad o f Ibid Personne ne d cide de l affichage tout repose sur la logique d un algorithme que nous avons d velopp pour extraire les contenus du syst me et en faire une chor graphie 92 de textes La r gie publicitaire du signe est g r e par une filiale int gr e au groupe Reu
110. r la place publique o le r cit ne peut ou ne sait se fabriquer ils tourdissent par des effets hallucinatoires Ils ne disent rien ne prescrivent rien Il y a on l a vu peu de paroles peu de gestes peu de corps visibles sur les crans p riph riques de la place mais plus massivement des noms et embl mes qui vibrionnent sur l espace Par leur seule apparition les noms suffiraient dire l ordre du monde Les machines font le reste et d cident de mani re al atoire de la chor graphie g n rale de l espace Ce sont les mouvements des machines qui r glent ceux des corps 142 aurait observ Hannah Arendt Quant Nietzsche il aurait trouv notre errance bien na ve On est habitu ne voir la force impulsive que dans le but m me fins professions etc conform ment une fort vieille erreur mais le but n est que la force dirigeante et de ce fait on a confondu le pilote avec la vapeur Et m me il n est pas toujours le pilote la force dirigeante Le but la fin ne sont ils pas trop souvent un embellissant pr texte un suppl mentaire aveuglement de la vanit qui ne veut pas savoir que le navire ne fait que suivre le courant dans lequel il s est fortuitement engag Qu il ne veut aller dans tel sens que parce qu il y est _entra n Qu il a sans doute une direction _mais absolument pas de pilote L agence de presse Reuters exp rimente un robot sur Times Square et c est le seul composite
111. rdit ce point est ce parce qu il y a une volont hypnotique consciente et collective de la part de ses propri taires ou serait ce a contrario parce que personne ne sait diriger un navire urbain en pleine d rive L tourdissement serait alors la 131 Marie Jos MONDZAIN L image peut elle tuer Paris Editions Bayard Collection le temps d une question 2002 p 78 et p 87 132 Cf passants figurants p 58 133 Edward GUNTS Arena Billboards need unity message www sunspot net 5 janvier 2003 134 N R KLEINFELD Branding in New York is just the beginning New York Times 6 avril 2003 80 cons quence d une absence de pilotage et d un sentiment de perte de r f rence Sous certains angles Times Square ressemble un Cd ray ou comme le per oit l artiste Antonio Muntadas 35 un site Web mal entretenu A part Reuters qui a confi ses crans un syst me non humain parce que seul selon les designers un robot est capable de g rer en temps r el un dispositif d information aussi complexe les autres propri taires ont peut tre pour des raisons lucider abandonn leurs ambitions de transformer les crans en media urbain et limit leur action sur Times Square des productions illusionnistes et cheap par la mise en boucle d images stroboscop es Nous constatons que tout se passe comme si le pouvoir s tait fait d border La plupart des crans mis en veilleuse sur la place ne font que b gayer de
112. re il n a de cesse d s lors de c l brer sa place pour en conforter l image With the building s dedication timed to welcome in the New Year on December 31 1904 the Times staged a carefully orchestrated gala attended by thousands of New Yorkers who watched a fireworks display launched from the still unfinished tower the New Years eve event refined a year later with the addition of a giant electric light ball dropped from the 70 foot flag pole of the Times Tower immediately marked the site as a stage for municipal celebrations and over the year incredible popularity and promotion turned the annual rite into a beloved national custom 36 33 Roland BARTHES Mythologies Paris Editions du Seuil 1970 p194 Collection Points 34 cf Annexe A04 35 Ada Louise HUXTABLE Reinventing Times Square 1900 in Inventing Times Square 356 370 p 356 If the Times Tower was more of a lumpenskyscraper than Louis Sullivan s ideal of a proud and soaring thing it was destined for an enduring role 36 Lynne B SAGALYN Times Square Roulette remaking the city icon Cambridge The Mit Press Massachusetts 2001 p 40 Le 31 d cembre 1904 le Times organise un gala auquel assistent des milliers de New Yorkais venus regarder un feu d artifice lanc depuis le b timent encore en chantier L v nement du Nouvel An est perfectionn l ann e suivante avec l ajout d une boule 23 Le gratte ciel du New York Times attire les
113. recul d appliquer des outils m thodologiques connus tout en sachant difficile de travailler sur le pr sent d un lieu assujetti des techniques en mutation et boulevers par des m tamorphoses permanentes Aussi nous sera t il difficile d tablir des conclusions qui se voudraient d finitives A ce stade un organisme singulier une forme urbaine plurielle fortement symbolique et de modalit communicationnelle a peut tre simplement t ainsi mise jour Et malgr la complexit du dispositif malgr tous les leurres qu il semble contenir et entretenir nous devrions maintenant tre m me v rifier que par sa sp cificit m me le lieu induit une probl matique et des faisceaux d hypoth ses en relation directe avec l innovation que le media lui m me inclut Que Times Square est bien un objet des sciences de la communication de l espace local et global d aujourd hui 126 Hannah ARENDT Ibid p 199 127 Jean Fran ois PEYRET La machine de Turing Paris 2000 www tf2 asso fr 78 1 le jeu des vidences Derri re l objet urbain s impose un mythe incontestable absolument moderne et de longue dur e relative ventuellement le seul invariant du lieu Un mythe composite et d essence prom th enne syst matiquement associ aux merveilles technologiques qui s encha nent de son premier ge lectrique sa p riode num rique Un mythe indissociable de la culture dominante et globalisante de
114. rence dans le domaine de l architecture ou des media vu la jeunesse relative de l objet d tude Car les conditions de r ception d un objet construit public et de surcro t crit sont videmment sans quivalence avec celles d un media classique et les plus souvent re u dans la sph re priv e comme un journal un livre un cran de t l vision ou d ordinateur b 1 les mots de Times Square une forme de pragmatisme Comment donc comprendre dans le chaos visuel qu il g n re ce qui se dit sur Times Square Est il possible en r alisant par exemple une analyse de contenu des crits de Times Square A ce stade de notre tude nous avons collect nos mat riaux visuels faits de photos vid o Nous proposons de les examiner tout en reconnaissant les limites d une approche bricol e faite d l ments saisis sur une courte p riode et compte tenu de notre compr hension relative de la soci t et de la langue am ricaine autant de facteurs qui biaisera probablement les r sultats Autre difficult celle de constituer un corpus homog ne quand des supports metteurs si diff rents sont entrem l s sur la place Si nous nous limitons aux cinq media buildings rescap s de notre inventaire et labellis s les r sultats ne sauraient tre significatifs ou repr sentatifs Il nous parait plus prometteur d abandonner provisoirement la notion de broadcasting et de prendre en consid ration l ensemble des 150 signes inventori s sur
115. roadcasting d un media building devient secondaire quand ce qui domine d abord sur la place travers e de clignotements permanents rel ve de la pure illusion et de la simulation d une intense agitation m diatique La multiplicit des crans correspond une tentative de mise en ordre du monde travers un outil commun tous les acteurs En ce sens les crans lissent la place La technologie LED impose tous un mode de production d criture et une banalisation des modes d nonciation par d faut Les media buildings sont exhib s comme technologie ils font cran et masquent d abord les singularit s concurrentes des compagnies mediatico financi res qui bordent la place lls expriment la r alit d une alliance des chefs venus imposer et parler la langue globale telle qu elle s esquissait l approche de l an 2000 53 b expressions des media bulldings Dans tout media building sommeille un media informatis un metteur et donc un syst me de production de signes et de messages que nous allons maintenant consid rer Puisque nous avons identifi des media buildings sur Times Square nous traitons la place comme un media et la soumettons aux outils d investigation qui sont g n ralement utilis s dans les sciences de la communication Nous prenons l le risque d une exp rience dont nous avouons ne pas n cessairement ma triser tous les outils et avoir peu voire pas d exemple n en r f
116. rovoqu l affluence des grands crans sur Times Square Seuls de vagues communiqu s de presse donnent des indications sur les ambitions des propri taires des media buildings Il s agissait a priori ni plus ni moins que de faire des crans de t l vision g ants qui auraient retransmis sur la ville ce que chacun recevait dans son living room Les grands crans avaient servi la retransmission des matchs et des concerts sur des temps courts et festifs mais n avaient jamais t exp riment s confront s dans cette configuration de face face les uns aux autres l chelle de la place publique et dans son d roulement quotidien Les potentialit s des crans programm s num riquement sont toutes autres Leur sp cificit par rapport aux technologies analogiques r side dans leurs capacit s d interactivit en temps r el avec l ensemble du monde en r seau C est ce que nous exp rimentons sur Internet sur nos crans domestiques et qui pourrait se d velopper dans la ville Les hackers140 du Chaos Computer Club en ont fait ponctuellement la d monstration Paris en Octobre dernier sur les fa ades de la Biblioth que de France Dans un monde en r seau un cran quelle que soit sa dimension re oit textes images jeu video messages et est interactivable par la m diation d Internet ou des t l phones portables Un grand cran peut ainsi devenir le support d un mode d criture collectif tre le lieu et l expression de
117. rs de la finance et des media dans les ann es 90 au moment m me o se d roule la grande vague des op rations de restructuration mondiale aboutissant des concentrations entre une poign e de soci t s Quel est le projet de ces investisseurs quand ils se regroupent 110 Noam CHOMSKY et Edward S HERMAN a fabrique de l opinion publique la politique conomique des m dias am ricains Essai traduit de l anglais par Guy Ducornet 1988 2003 pour la traduction fran aise Paris 2003 111 Cf Annexe C1 autour de Times Square Pourquoi quelle que soit la p nurie fonci re et le cadeau fiscal accord par la ville les grands media et leur environnement les plus grandes agences publicitaires les financiers op rent ils ce regroupement g ographique autour d une place qui avait peine une d cennie plus t t une r putation sulfureuse et sur laquelle ils d cident d op rer un marquage radical Quand Times Square se r nove la pol mique fait rage chez les intellectuels new yorkais qui d noncent la disneylandisation de New York Le nettoyage et la moralisation du quartier l infantilisation de la ville sont d abord pris pour cibles En rachetant plusieurs th tres sur la 42 avenue Disney poursuit sur un autre mode l activit de spectacles et de music hall qui a fait Broadway Ce faisant il r active un mythe pour en tirer les b n fices en connectant son programme de divertissement et ses activit s de produ
118. rthermore based on a visitor intercept survey conducted by the BID in July 2002 20 of all expenditures by tourists to New York City occur in Times Square representing 1 020 billion 51 cf Annexe A 04 52 cf Annexe A 05 30 identique ce qu il tait dans les ann es 20 est ceintur par le zipper et simplement coiff sur la terrasse du 17 tage par les grandes lettres en n on TIMES En 1961 l immeuble est vendu Douglas Leigh designer et concepteur des signes les plus c l bres de Times Square ceux du fumeur de Camel et de ses volutes de fum e de la tasse de caf fumante de AGP la cascade de Pepsi Cola de 120 pieds Douglas Leigh revend deux ans plus tard la Times Tower Allied Chemical Corporation qui donne le building v tuste r nover aux architectes Smith Smith Haines Lundberg et Waehler Les surfaces int rieures sont transform es en plateaux paysagers climatis s et la fa ade en mur rideau l immeuble perd simultan ment son identit visuelle et son nom affubl temporairement de celui de la compagnie Allied Chemical Corporation Selon la tr s acerbe critique Ada Louise Huxtable le gratte ciel a une no style skin of lavatory white marble with the look of cut carboard Une disgr ce architecturale qui aurait facilit le travestissement progressif du respectable anc tre Sur les photographies des ann es 80 le zipper semble toujours fonctionner mais il est surmont face la place d un
119. s et l Asie par la suite le fournisseur d crans LED New York sous l impulsion de son maire Rudolph Giuliani se cherche une image dynamique La fiction de la ville connect e multi cran celle qui est appara t dans les films de Spielberg le tr s pr curseur Blade Runner ou dans les romans de science fiction de la m me p riode Snowcrash de Neil Stephenson s impose donc sur Times Square Les investisseurs y ont par la r glementation urbaine des obligations d affichage et ils sont pr ts dans ce moment tr s particulier o l argent coule flot explorer les technologies disponibles L cran LED interconnect devient pour l architecture ce que l effet sp cial est au cin ma Le pouvoir capitaliste sur cette p riode joue un r le d explorateur et fait acte de s duction en pr tendant ouvrir des voies naturellement inscrites dans une id ologie de progr s et de records Un jeu d acteurs a d abord lieu l int rieur de ce pouvoir lui m me o malgr leur proximit les media n en restent pas moins concurrents Chaque cran est toujours plus grand que celui du voisin il se d ploie sur des formes in dites il est le support de types d criture sp cifiques pour lesquelles les cr ateurs de start up et les designers sont mis contribution ll y a sur Times Square un effet de comp tition visuelle un jeu moderne entre les nouveaux propri taires qui n est pas sans rappeler en d autres temps les rivalit
120. s anti guerre y ont t interdites et les quelques braconniers qui r ussissaient pisodiquement infiltrer la place y taient rep r s en quelques secondes et aussi rapidement et syst matiquement pourchass s Alors que des centaines de milliers de manifestants d filaient parfois un bloc de l les webcams renvoyaient au monde l image de touristes tranquilles et indiff rents mais jamais celle des barrages de policiers qui ceinturaient la place Le moindre incident sur la place peut provoquer en quelques minutes le d ploiement de centaines de policiers et le blocage des rues avoisinantes Times Square ne permet que de menus larcins comme une op ration d tudiants capt e par hasard alors qu ils taient venus squatter les webcams avec des panneaux de protestation pour d noncer la mondialisation La hantise du terrorisme ajout e la crainte de d stabilisation 123 Cf Annexe C2A et Cdrom Tscowboy 124 Cf Annexe C2B 125 En f vrier dernier des centaines de jeunes rappers venus auditionner pour un show annul au dernier moment par Mtv provoquent le blocage de la place par les policiers pendant une journ e enti re cf Annexe C2B 15 de pouvoir des media trouble jusqu l organisation du r veillon annuel o contr les et barri res sur la place contraignent la f te et o les 500 000 spectateurs toujours figurants doivent agiter les ballons rouges qui animent le champ visuel des cam ras pour fair
121. s des nobles de San Gimignano L excitation monte crescendo jusqu en lan 2000 La plupart des soci t s d passent les demandes d affichage strictement r glementaires Dans sa reconfiguration architecturale Times Square donne d abord voir un combat de titans et ceux ci dans cette p riode de grande aventure technologique sont plut t d bonnaires La pens e start up l utopie Internet infiltrent les projets Les usages des technologies ne sont alors ni pr d termin s ni fig s Pour un temps les passants peuvent prendre la parole par Internet sur un cran de la 42 rue d mont depuis avec la construction de la Times Tower puis par texto sur les petits crans des t l phones Motorola 67 a 3 le sens du progr s L autre aspect de cette mutation du visible non visible est symbolique des transformations des ann es 90 D une part les propri taires des nouveaux buildings conservent la propri t et la gestion conomique de l affichage de leurs immeubles d autre part ils en d cident les contenus Ce qui ne diff rerait en rien de ce que fut dans ses belles ann es l immeuble du New York Times et son zipper si les contenus taient labor s in situ Or les contenus sont g n ralement labor s ailleurs en temps r el tout point de New York ou du monde en r seau et leurs g n rations sont robotis es Il y a l une double perte celle de la sp cificit locale et de la responsabilit ditoriale
122. s images illisibles et semblent dans l incapacit d organiser un r cit voire un spectacle lls pourraient tre d connect s d programm s si la r glementation de la place ne s y opposait La distance est grande entre les ambitions affich es en 1996136 par Panasonic et Nbc premiers grands broadcasters venus sur la place annon ant une diffusion quasi continue de leurs contenus TV et le zapping d aujourd hui On ne trouve ce jour plus aucun site web actualis pour vendre les crans de Times Square voire pour en parler les webcams qui devraient fonctionner sur Times Square Studio sont introuvables celle de la Market tower de Nasdaq est ponctuellemnt d sactiv e en 2003 La plupart des dispositifs d crans sont sous utilis s tel celui de Samsung pourtant dot d un syst me de transmission directe par satellite Les images y perdent jusqu leur statut d image pour n tre qu une accumulation informe de pixels Les crans qui avaient justifi des investissements massifs semblent avoir t aussi rapidement d laiss s qu ils avaient t d sir s Au del de la crise conomique am ricaine de quelle autre crise s agit il Autre anomalie la vuln rabilit et la nervosit d une place en tat de psychose permanente barri res et cordons de police cam ras de surveillance blocage des installations interactives comme Motorola censure de toute parole non conforme aux attendus signifient en premi re analyse
123. s productions et la g n ration cyber parait alors que la bulle technologique se d gonfle quelques mois apr s les festivit s de l an 2000 Pr fac par l essayiste Paul Virilio il contient des r alisations et projets d architectes reconnus Renzo Piano Jean Nouvel Robert Venturi et Denise Scott Brown qui ont eux m mes contribu sous diverses formes mettre en criture leurs architectures ainsi qu un dossier sur Times Square la tour cran du Nasdaq juste inaugur e l poque de la parution ainsi qu un reportage sur Shanga pr sent comme environnement visuel de r f rence Les media buildings sont donc appr hend s comme des objets identifiables d j construits et inscrits dans la r alit urbaine Loin des chim res des architectes dits virtuels ils d crivent une r alit urbaine observable triviale transform e par les medias et les technologies A travers cette hybridation Fran ois Burckhardt voit appara tre de nouvelles typologies architecturales et un renversement des hi rarchies l architecture tant un media en soi au service des nouveaux ma tres de la finance et des medias Fran ois Burckhardt constate encore que les media buildings d pendants du temps r el et de l information instantan e en continu transforment les fondements de l architecture qui avait jusque l t pens e comme p renne lieu d inscription de la m moire A travers le clignotement des pixels elle devient au c
124. sages de l espace public limite l expression de la d mocratie Choc en retour et nouvelle anomalie la place est rejet e des new yorkais et n attire que les publics de banlieue et touristes lointains spectateurs dociles de lunivers m diatique auquel ils s identifient acceptant sans restriction leur attachement et d pendance au champ symbolique repr sent par le mythe Plus Times Square est virtuel et lointain plus il fascine et fait illusion par lui m me moins se pose le probl me de l usage de l cran Times Square est d abord v cu comme medium au sens de Marshall MacLuhan the medium is the message contrario plus Times Square est proche et quotidien moins le mythe fonctionne plus le message est absent moins l ancrage a lieu 3 la force du dehors ou ce qui informe l criture137 Ces dysfonctionnements sont difficiles commenter chaud Ils peuvent avoir diff rentes origines et n tre que conjoncturels d ordre conomique et temporaires ils peuvent aussi dire que le pouvoir loin de contr ler les technologies qu il a convoqu es nen a pas la totale ma trise Le pouvoir m diatico financier avait envisag de coloniser une place urbaine en s appropriant et en exhibant des outils de communication qu il connaissait peu Dans la pr cipitation des festivit s de l an 2000 dans les extravagances technologiques de la m me p riode le hardware pr c dait toujours le software Les outils pr c
125. se fonde la survisibilit de Times Square partiellement aur ol e de son histoire disparue b 2 Les supersignes Le Bid comptabilise dans son rapport annuel de l an 200285 de part et d autre des deux totems sur la p riph rie de la place et probablement sur la 42 rue plus de deux cents signs dont 50 supersigns ayant une valeur de 140 millions de dollars Aucune autre place dans New York n est autoris e une telle surcharge d affichage La survisibilit de Times Square fonctionne par contraste et par d sob issance par rapport aux conventions urbaines ordinaires Cette tol rance est inscrite de longue date dans l histoire de Times Square puisque autoris e d s 19096 la grande poque d O J Gude en raison de la forte densit des 64 Le r veillon est couvert par 263 chaines de t l vision am ricaines selon les documents commerciaux de l afficheur Clear Channel Spectacolor 65 Extrait du rapport annuel du Bid Times Square signage is valued at over 140 million and adds over 75 million to taxable property values Rents for the most visible locations range from 400 000 to 4 million per year creating significant additional building revenue One Times Square alone features more than 67 000 square feet of rentable signage space 66 Gregory F GILMARTIN Shaping the city New York New York Clarkson Potters Publishers and the Municipal Art Society 1995 p 443 When Times Square was in its h
126. sign guide officiel et fait finalement adopter par la municipalit new yorkaise en 1982 le principe d un projet d urbanisme atypique L architecte Robert Stern qui est depuis cette poque conseiller de la ville de New York participe l laboration des non r gles qui allaient d cider de la configuration du site We set the rules properly for development competition in the market place that would result not in modest signs but in immodest signs We didn t say restrictions on brightness we said minimum brightness We didn t say you must have one sign on your shop we said many signs We simply turned the planning procedure upside down Most planning in New York and other cities has been designed to curve the excesses of capitalism competition We went the other round we fostered the excesses 69 Un document de 12 pages intitul Special Times Square Requirements vise contr ler les fa ades de la zone situ e entre la 43 et la 50 rue Il impose des quotas de signes lumineux minimums en fonction des lin aires de fa ade des immeubles Ceux ci doivent tres superpos s sur trois niveaux Le LUTS meter Light Unit Times Square appara t nouvel instrument de mesure destin assurer la luminosit minimale des signes Le document d crit electric signs especially the flashy moving sky signs and these flourished despite the best efforts of the Municipal Art Society Mas tried to ban all sky signs in 1902 a
127. t corporate media New York Seven stories press 2002 140 p En 2002 le syst me des media am ricains est domin par dix conglom rats am ricains incluant Disney Aol Time Warner News Corporation Viacom Vivendi Universal Sony Liberty Bertelsmann AT amp T Comcast et General Electric NBC p 43 Les conglom rats se sont partag s comme au Monopoly l ensemble des soci t s de t l vision et radio par cable et ondes herztiennes II y a six ans crivent Robert LcChesney et John Nichols la loi ne permettait pas une soci t de poss der plus de 28 stations de radio au plan national aujourd hui Clear Channel en poss de 1200 p53 et encore Le march des media global et commercial a attaqu le journalisme et r duit sa capacit servir les bases d une citoyennet inform e et participante p 91 66 monde est naturellement consid r comme le support outdoor des nouveaux r seaux L exploration des technologies d affichage et des technologies de mise en r seau de l information va de soi et Times Square devient naturellement le lieu de leur exploration En 1995 Las Vegas inaugure sur Fremont Avenue une grande vo te lectronique ont sont diffus s cinq minutes par heure quelques cartoons affligeants mais la nouveaut technologique suffit pour faire recette aupr s des touristes Les grands crans qui se multiplient Shangai Hong Kong Tokyo deviennent des r f rences incontournable
128. t gratuit accepte de participer au jeu m diatique et de contribuer ainsi sa p rennit Sa coop ration est vitale la place Le tarif de l affichage publicitaire surcot sur Times Square ne d pend que des foules qui s y pressent Sur les huit webcams positionn es sur la place deux d entre elles ne quittent jamais le champ des files d attente form es devant le Kiosque de vente de tickets de th tre ni le trottoir o les ados se massent sous les studios de Mtv Ainsi est il l acteur essentiel de la r activation permanente du mythe Il contribue fa onner le champ symbolique dont il est interd pendant Ce n est pas le cas du public new yorkais qui appr cie peu la plasticit du lieu remarque peu le paysage des signes et ne se pr te pas au jeu de la photographie C est le plus jeune des trois publics et probablement le plus motiv par les shows quotidiens de Mtv ou de Times Square Studio Il vient d abord pour le spectacle de la production m diatique qui s y passe Lui aussi contribue pour d autres raisons fa onner le champ symbolique Et s il se m le au touriste c est pour tre dans le champ des cam ras sur le studio de plein air et y trouver peut tre l environnement d un Loft en plein air S il est sur Times Square le visiteur peut tre dans l mission Le Loft est restreint et s lectif Times Square est le Loft pour tous En d finitive sur Times Square qu il soit de New York ou n
129. t les enseignes en limite de saturation sur la place ne constituent plus un rep re mais une sph re visuelle La vision de l automobiliste au ralenti ou probablement immobilis dans les embouteillages n est plus la condition de la perception du d filement Aux enseignes rep res s est substitu e une nu e d crans num riques en d filement permanent et ventuellement la recherche d un effet de sid ration maximum Les conditions de perception ont chang par rapport aux ann es Pop mais ce sont toujours enseignes et vitesse qui font Times Square L espace est en transes dirait Paul Virilio Aucune photographie ne peut t moigner de la palpitation visuelle de la place Plusieurs mois de capture jour apr s jour par webcam interpos es de photographies de l cran Discover en haut de One Times Square ne permettent pas de comprendre distance qu il s agit d un clip diffusant en boucle des images stroboscop es pulsant litt ralement la place Et cette agitation visuelle sans coordination entre les multiples crans contigus ou superpos s diffuseurs de pixels centrifug s donne l une des cl s de la f brilit du lieu L oeil d aujourd hui conna t les effets cin tiques Les g n riques de t l vision et les publicit s regorgent d effets de zapping le monde des boites de nuit est hach d effets stroboscopiques et maintenant sur Times Square la place publique est mise en vibrations
130. t longuement d crit par l analyste conomique Lynne B Sagalyn dans son tude Nous proposons de regarder comment Times Square apr s cette clipse de pr s d un quart de si cle se r inscrit en survisibilit autant dans le paysage urbain new yorkais que dans le paysage m diatique mondial Times Square surgit en effet au moment o le monde est devenu selon Peter Sloterdijk une hyperbulle cabl e et quand es acteurs du nouveau jeu mondial de l re industrielle ne se d finissent plus par rapport au sol et la patrie mais par des acc s aux gares aux terminaux et toutes sortes de possibilit s de raccordement Dans la logique de ce monde mergent Times Square pourrait ainsi pr tendre plus sp cifiquement que d autres formes tre l une des lieux d exp rimentation des nouvelles technologies synchrones de la globalisation S il en tait ainsi Times Square transformerait la pratique de la ville et de ses acteurs en les immergeant in situ dans la sph re globale 46 Lynne B SAGALYN ibid 47 Peter SLOTERDIJK Dans le m me bateau traduit de l allemand par Pierre Deshusses 1993 Suhrkamp Verlag Paris collection Rivages Poches Edition Payot 2003 p 57 28 b dimensions de survisibilit contemporaine C est que le mythe est une parole vol e et rendue Seulement la parole que l on rapporte n est plus tout fait celle que Pon a d rob e en la rapportant on ne l a pas tout fait remise
131. ters the Big Picture En fin d inventaire sur huit media buildings potentiels cinq seulement Reuters Times Square Studio Market Site Tower Nasdaq Morgan Stanley via Reuters et partiellement One Times Square peuvent tre labellis s r ellement comme tels si nous devions conserver notre crit re de s lection tre en situation de broadcasting crit re dont nous questionnons la pertinence Paradoxalement aucun des media buildings en tant qu immeuble n est r ellement metteur ou producteur des informations images ou missions diffus es qui sont re dirig es et affich es sur les crans de la place Les media buildings sont bien le si ge de soci t s de media mais leurs plateaux de tournage sont plus destin s renvoyer l image de Times Square aux Etats Unis et au monde qu produire des images diffuser sur Times Square La place montre sur ses crans des informations collect es sur un n ud de r seaux et non celles qui sont produites sur ses plate formes de tournage locale Times Square comme hub diffuse des images et des textes sur des b timents en d finitive aussi g n riques et indiff rents ses contenus que la coquille vide du One Times Square En cela la place est une mergence vidente de la soci t globale un syst me dissoci entre le monde r el et le cybermonde un t moin visible et spectaculaire de situations ubiquitaires devenues ordinaires La stricte fonction b
132. th se propos e par Genevi ve Jacquinot Delaunay et Laurence Monnoyer s inscrit encore la notion essentielle d interaction entre les hommes et leurs techniques ce que Bruno Latour d signe aussi par connectiques 5 Times Square avec son histoire et sa forme urbaine sa forte charge symbolique ses dimensions techniques ses acteurs conomiques et m diatiques ses strates et ses mat rialit s multiples est a priori capable de mettre jour un dispositif dimensions variables comportant formes et forces sugg r es par Michel Foucault et Gilles Deleuze Voila ce que nous disent les forces du dehors ce n est jamais le compos historique et stratifi arch ologique qui se transforme mais ce sont les forces composantes quand elles entrent en rapport avec d autres forces issues du dehors strat gies Le devenir le changement la mutation concernent les forces composantes et non les formes compos es Le dispositif doit nous servir organiser les formes compos es de Times Square celles qui tablissent la base de donn es le paradigmatique et traquer simultan ment les forces composantes celles qui interagissent et par qui sont agis les acteurs A nous de mettre jour les pouvoirs invisibles qui sous tendent l espace et les forces du dehors qui produisent les mergences Nous savons que la ville est une forme instable un organisme jamais au repos travers des diagrammes de forces
133. thropologie de la surmodernit Paris La librairie du XX si cle Editions du Seuil 1992 149p Gaston BACHELARD La po tique de l espace Paris Presses Universitaires de France 1974 214 p Roland BARTHES Mythologies Paris Editions du Seuil 1970 247 p Collection Points Walter BENJAMIN uvres Ill Paris Editions Gallimard 2000 482 p Collection Folio Essais Michel de CERTEAU L invention du quotidien 1 Arts de faire Paris Editions Gallimard 1990 350 p Collection Folio Essais Michel de CERTEAU Luce GIARD Pierre MAYOL L invention du quotidien 2 habiter cuisiner Paris Editions Gallimard 1994 415 p Collection Folio Essais Gilles DELEUZE Foucault Paris Les Editions de Minuit 1986 141p Collection Critique Gilles DELEUZE F lix GUATTARI Capitalisme et Schizophr nie Mille Plateaux Paris Les Editions de Minuit 1980 640 p Georges DIDI HUBERMAN Ce que nous voyons ce qui nous regarde Paris Les Editions de Minuit 1992 209 p Collection Critique Michel FOUCAULT Histoire de la Sexualit 1 La volont de savoir Paris NRF Editions Gallimard 1976 211 p Michel FOUCAULT Surveiller et punir Naissance de la prison Paris Editions Gallimard 1975 360 p Genevi ve JACQUINOT DELAUNAY et Laurence MONNOYER Le Dispositif entre usage et concept Herm s 25 J rgen HABERMAS L espace public Arch ologie de la Publicit comme dimension constitutive de la soci t bourgeoise Trad
134. tive r alis e aupr s des visiteurs par le Bid en 2002 interroge plus la pratique de la place que son image Elle donne n anmoins des pistes de compr hension plus riches Les new yorkais et employ s de Times Square sont peu sensibles au d cor des signes mais plus r ceptifs l atmosph re de la place qu ils trouvent en majorit exciting les touristes font du paysage urbain le premier but de leur visite Pour les New Yorkais le tapage visuel de Times Square est banal alors que les touristes am ricains pour 85 sont d abord curieux de venir 77 voir Cdrom Tscowboy 78 Cf Annexe A 14 79 Cf Annexe A 14 41 voir la place c l br e dans les media consid r e comme un paysage en soi L aura de Times Square est donc percue et attractive sinon mesurable Est ce possible d ailleurs L aura quand elle est de l ordre de facteur de notori t peut elle se mesurer son degr de luminosit de clignotements de pixels aux flux d automobiles au flux de pi tons Quels pourraient tre les outils dans une telle recherche A titre de compl ment d investigation nous avons imagin d interroger diff rents types de moteurs de recherche sur Internet pour voir comment ils faisaient appara tre quantitativement Times Square puis tabli des comparaisons avec d autres sites patrimoniaux Une tude comparative effectu e sur trois moteurs de recherche d Internet donne des r sultats difficiles appr cier
135. triumph of stock market culture is visible everywhere you look in the city A decade ago Wall Street was represented in the visual imagination by a TV shot on the floor of the New York Stock Exchange Now the market is an ubiquitous streaming electronic presence all over town a 99 leur affichage sur l espace public de Times Square tait logique A cet instant d enivrement collectif de la soci t lib rale les cotations boursi res taient devenues un sujet de conversation quotidien Plus de 50 des am ricains poss dent toujours des actions ce jour Il semble que Times Square ne parle pas aux mondes mais parle du monde qui est le sien de ses alliances conomiques et politiques Les seules relations affich es dans cette situation urbaine sont surtout faites des signes adress s aux pays amis la Grande Bretagne venant en t te avec les partenaires asiatiques des d veloppements technologiques On est frapp aussi dans la liste des 540 mots trouv s de constater qu elle est essentiellement compos e par name dropping Marques et logos livr s l tat brut laissent peu de place aux commentaires Times Square est d abord un lieu pragmatique diffusant plus prescriptions orientations sous diverses formes illocutoires dans le temps ou dans l espace de la place que de suggestions sensibles appelant au r ve renvoyant l univers de l homme L excentricit dont s arroge le lieu par exemple Times Square is n
136. u O Times Square comme ph nom ne urbain sous ses diverses modalit s exploratoires serait en effet un lieu sous total contr le cin tique Ou devons nous penser notre incapacit d interpr tation temporaire opter pour accorder un temps de pause d adaptation de mise en route et d exp rimentation d un type de media urbain pour les hommes du monde global Peter Sloterdijk ne cesse d appeler des solutions d apprentissage de la globalit pour les membres de hypercivilisation la terre devient un stade o Pon s entra ne reformater l me pour la rendre compatible avec le nouveau monde synchrone 146 Des lieux et des critures sont peut tre r inventer pour initier avec les technologies de la globalit de nouveaux modes d tre ensemble Qu est ce que l homme est en train de faire Et est ce pensable 7 Jean Fran ois Peyret Car loin de s puiser cette tude sur Times Square n aboutit qu entrevoir la complexit de la place et ses incertitudes Les horizons d couverts par l observation de cette situation urbaine unique et in dite n e de relations sans pr c dents entre criture architecture technique pouvoir sont peine effleur s Le dispositif de Times Square qui semble avoir t labor par prototypage rapide n est peut tre pas si mod lisable si simplement reproductible comme seul futur urbain S engager dans la r alisation d une th se permettrait d approfondir cette probl
137. u de la manipulation magique religieuse id ologique indissociable de l criture est son support et celui ci varie d une civilisation donc d une poque et d une technique l autre Dans son texte Victor Hugo d plorant l appauvrissement progressif de l architecture cons cutivement priv e de sa fonction de r cit avec le d veloppement de l imprimerie met en vidence les relations symboliques de l criture aux techniques d encryptage La recherche dans ce domaine aujourd hui selon Francisco D errico prend autant en compte la nature du support de l criture que la nature du message Par comparaison avec d autres types de syst mes artificiels m moire criture magn tophones ordinateurs etc nous savons que 1 Robert VENTURI Iconography and Electronic upon generic architecture Cambridge Massachusetts The Mit Press 1978 p 327 La lumi re est notre principal medium non comme des plans lectriques voil s et lumineux mais comme un d cor iconographique anim qui peut tre lectronique trad o f 2 Victor Hugo Notre Dame de Paris Paris Editions Gallimard Collection Folio Classiques 2002 p 238 3 Pascal VERNUS Les sp cificit s de l criture Paris Pour la science dossier n 33 du signe l criture octobre janvier 2002 p 3 les techniques utilis es pour coder de l information le choix du support sa pr paration et ses dimensions ne sont pas neutres ils conditionnent l acc s
138. uction Marc B Delaunay Paris Editions Payot 1992 325 p Bruno LATOUR et Emilie HERMANT Paris Invisible Paris Edition Les emp cheurs de penser en rond la D couverte 1998 160 p Jean Francois LYOTARD La condition postmoderne Paris Les Editions de Minuit 1979 200p Maurice MERLEAU PONTY L il et P esprit Paris Editions Gallimard 2000 93p Collection Folio essais Marie Jos MONDZAIN L image peut elle tuer Paris Editions Bayard 2002 90 p 91 Edgar MORIN La m thode 4 Les id es leur habitat leur vie leurs m urs leur organisation Paris Editions du Seuil 1991 261 p Collection Points Edgar MORIN Raul MOTTA Emilio Roger CIURANA Eduquer pour l re plan taire la pens e complexe comme M thode d apprentissage dans l erreur et l incertitude humaines Paris Editions Balland 2003 157 p Jean Luc NANCY La ville au loin Paris Editions Mille et Une Nuits 1999 71 p Richard SENETT La ville vue d il Paris Editions Plon 1992 299 p Lucien SFEZ Technique et id ologie Paris Editions du Seuil 2002 307 p Collection La couleur des id es Gilbert SIMONDON Du mode d existence des objets techniques Paris Editions Montaigne 1969 261 p Peter SLOTERDIJK Ni le soleil ni la mort jeu de piste sous forme de dialogues avec Hans J rgen HEINRICHS Paris Editions Pauvert 2003 427 p Peter SLOTERDIJK Dans le m me bateau essai sur hyperpolitique Paris Editions Rivages poche P
139. ue la moyenne des lieux touristiques mais galit avec les huit webcams dirig es sur la Tour Eiffel Bien que les chiffres soient difficiles v rifier Kodak pr tend que plus de 90 millions de clich s seraient pris sur Times Square chaque ann e 1 900 000 photos chaque semaine une moyenne de deux photos et demi par visiteur colporteraient l image de la place mythique dans les sph res domestiques C 2 les v nements L ensemble du dispositif de Times Square fonctionne ainsi par la r activation ou l invention permanente de rituels plus ou moins institutionnalis s A c t des missions quotidiennes en studio missions sur la place visites de stars du business ou du show bizz un certain nombre d v nements moins m diatis s que le r veillon annuel se passent sur Times Square dont le Macy s thanksgiving day parade 250000 spectateurs Broadway on Broadway 50 000 spectateurs Taste of Times Square 30 000 spectateurs 75 76 Cf Annexe A12 la photographie de l agence Reuters sur Reuters publi e dans le num ro de Lib ration du 19 03 2003 8 webcams sur www Eartcam Org une sur et CdRom Tswebcams sur la tour Eiffel http www abcparislive com eiffel_tower htm 40 D autres qui semblent improvis s sont parfaitement ma tris s en terme de communication Ainsi l apparition du naked cow boy qui a coutume de venir jouer de la guitare devant les foules hilares v tu de son seul
140. uel donc consid rer la place comme productrice et inspiratrice d un syst me esth tique Certaines productions litt raires dont SnowCrash de Neil Stephenson certaines sc nes de films d hier aujourd hui de deux hommes Manhattan Al Minority Report Spider Man sont soit tourn s dans Times Square soit directement inspir s par le lieu Des clips musicaux et un certain nombre de publicit s actuelles Motorola Addict de Dior renvoient directement elles aussi lunivers des media buildings Ces recherches demandant une mobilisation de moyens importants n ont pas t envisag es dans le cadre du m moire Car ici encore les r f rences sont probablement pl thoriques Nous avons constat au cours de cette premi re partie de la recherche que chaque cadrage sur Times Square nous signalait une forme d exag ration Times Square est trop lumineux ou trop privil gi par les lois ou trop truqu ou trop v n r Jamais la place ne veut entrer dans l ordre urbain ordinaire Dans sa forme m me ingrate atypique et a priori peu propice la contemplation patrimoniale selon les canons classiques elle parvient comme un judoka utiliser ses handicaps avec brio Elle d joue les normes en inventant un mythe et des rituels qui r ussissent masquer la disgr ce originelle de l espace Ce que d couvre aussi la construction de ce dispositif c est comment une intelligence pragmatique typiquement am ricaine a l id
141. un effet galvaniseur pour les afficheurs et les annonceurs sur toute la place En 1997 l installation de l cran Panasonic est un v nement mondial l cran g ant tant 25 plus grand 20 plus lumineux et plus pr cis que l cran Sony auquel il se substituait8 autant de records provisoires qui sont pulv ris s en quelques mois par les crans install s par la suite sur les immeubles voisins Minuscule dans l ombre de la Times Square Tower en cours d ach vement qui le domine de 100 m tres le One Times Square est devenue un postsign pour Lynne B Sagalyn soit quelque chose comme un poteau indicateur de grande dimension Il ne reste donc rien aujourd hui du building distingu qui tr nait sur Times Square Et pourtant ses propri taires n h sitent pas le pr senter comme une ic ne reconnaissable dans leur argumentaire commercial One of the most famous recognizable buildings where the ball drops on New Year s eve Or le One Times Square tout paissi par son empaquetage publicitaire n voque plus que son clone le Two Times Square Avec One Times Square Jeffrey Katz l gal d un magicien a op r un tour de passe passe avec le patrimoine new yorkais La m diatisation mondiale organis e autour de l immeuble l occasion des r veillons suivants a plong le monde entier dans l amn sie A lui seul le rituel de la boule lumineuse a suffi faire croire que le totem publicitaire avait toujours
142. une forte contrainte sur le public pi g par le dispositif Il dit aussi que ses propri taires en fabricant la survisibilit du lieu ont invent un espace plus incontr lable que d autres et en sont tout autant les otages que les figurants qu ils y attirent La surprotection du lieu est autant destin e ceux qui traversent Times Square et peuvent menace l int grit du lieu qu aux groupes mondiaux qui y ont tabli leurs si ges qu aux cam ras qui renvoient une image symbolique de l Am rique au monde 135 Rencontre avec l artiste new yorkais Antonio Muntadas Paris en mai 2003 136 www panasonic com MECA 81 En d pit des apparences Times Square n est et malgr l incursion du contr le priv sur l espace public ni un parc th me ni un lieu clos ni une propri t priv e ni un drive in pour public captif volontaire Dans un parc th me le message est contr l unique et coh rent par le r cit priv et interne Sur la place publique il se trouve en confrontation devient incoh rent dans sa mise en forme collective Times Square comme place urbaine et publique est travers e de toutes parts par diff rents acteurs qui m me parmi les plus coop rants sont interdits de contemplation d arr t de regroupement de manifestation Ainsi musel e la place informe imm diatement de ses restrictions et des accords entre le pouvoir politique et le pouvoir priv et de la fa on dont elle restreint les u
143. us m me cr es relate dans ses crits les exp riences qui voient le jour certaines exp riment es par des publicitaires comme Carlu pour appr cier la relation de l image et de la vitesse 101 Il appr hende le fait que ces nouveaux dispositifs visuels exigent une gymnastique optique et intellectuelle plus intense que celle quotidiennement exig e du citadin et voque un effet de synth se o les associations mentales et les 98 Umberto BOCCIONI Pittura sculptura futurista 1914 in Frank POPPER l art cin tique Paris Editions Gauthier Villars 1970 p 38 99 Lazlo MOHOLY NAGY Peinture photographie film et autres crits sur la photographie N mes Editions Jacqueline Chambon 1993 p 210 100 Lazlo MOHOLY NAGY Light Painting dans Compositions lumineuses Paris Editions Centre Pompidou 1995 p 204 traduction fran aise J Kempf 101 Lazlo MOHOLY NAGY Ibid Espace temps photographie p 206 En 1937 Jean Carlu un des meilleurs affichistes fran ais a fait l exp rience suivante Ayant mont deux affiches sur un tapis roulant il fit d filer la premi re une affiche de Toulouse Lautrec datant du d but du si cle une vitesse de douze kilom tres l heure soit peu pr s la vitesse d un petit cabriolet tir par un cheval Puis il lan a la seconde c tait une affiche contemporaine la vitesse de soixante quinze kilom tres l heure c est dire celle de l automobile Les deux a
144. vendent un produit des lecteurs un public d autres compagnies priv es les publicitaires Les media nationaux prennent pour cibles les lites dominantes et se mettent leur service ces groupes offrent le profil optimum aux publicitaires et jouent un r le d cisionnel dans les sph res publiques et priv es S ils ne pr sentent pas un portrait relativement r aliste et tol rable du monde les media ne satisfont pas les besoins de la client le Mais ce dessein social exige en m me temps que leur interpr tation m diatique du monde refl te les int r ts et les pr occupations des vendeurs des acheteurs et des institutions priv es et gouvernementales qui les dominent 110 Noam Chomsky Reprenons et scrutons le plan de Times Square de plus pr s quatre types d acteurs y op rent appartenant aux industries des th tres des media de la finance ou de l h tellerie Les quatre secteurs conomiques y sont peu pr s galement r partis en surface mais seuls les secteurs des th tres et de l h tellerie peuvent pr tendre une l gitimit historique bien qu ils aient t totalement r organis s au cours des 20 derni res ann es par le jeu des acquisitions et la construction de grands vaisseaux d h tellerie dont l h tel Marriott a t le premier repr sentant a 1 les media concentr s Le basculement du paysage urbain est li principalement l arriv e du secteur tertiaire et des t no
145. vient simultan ment un objet des sciences de la communication puisque par sa reconfiguration lectronique elle d veloppe de nouveaux modes d action sur le fonctionnement de la soci t Jean Baudrillard a d clar que New York est la seule ville au monde retracer tout au long de son histoire avec une fid lit prodigieuse la forme actuelle du syst me et toutes ses p rip ties 8 C est bien New York que nous avons identifi une place urbaine Times Square qui avait en quelques ann es accumul et exp riment sur sa p riph rie un certain nombre d indices visibles de ces transformations techniques affectant architecture criture et ordre urbain Times Square nous semblait donc susceptible de repr senter un parfait objet d tude 8 Jean BAUDRILLARD Edgar MORIN La violence du monde Paris Editions du F lin Institut du Monde Arabe 2003 p 13 introduction Times Square est depuis le si cle dernier un lieu de passage oblig pour le touriste europ en Manhattan Nous le traversons depuis deux d cennies aux heures sombres de d gradation urbaine et de criminalit des ann es 80 puis assistons sa renaissance spectaculaire au cours des dix derni res ann es chaque nouveau voyage am ricain nous constatons que des crans scintillants rectangulaires cylindriques ou sinuso daux sont venus se clipser sur la place new yorkaise De grands signes publicitaires des objets anim s clignotant souff
146. w York la grille urbaine dut int grer Broadway et sa g om trie indisciplin e provoquant ainsi une s rie d accidents urbains et notamment une succession de places chacune de ses intersections Times Square aux croisements de Broadway et de la Septi me Avenue vient ainsi apr s Washington Square Union Square et Herald Square A ce point de fusion des deux axes correspond une surface tir e produisant une sorte de tr s large boulevard temporaire travers par cinq rues parall les entre la 42 et 47 A l inverse de toute id e traditionnelle de place et a fortiori de square l espace se resserre en son centre et s vase sur ses limites nord et sud dans la logique d vasement des deux axes C est la longueur de son tirement que la place doit sa premi re nomination Longacre Square A ses dimensions aussi qu elle doit ses premi res activit s et l installation de relais et march s aux chevaux th tres restaurants maisons de plaisirs A l origine la place est plut t gauche Sur les photographies du d but du XX si cle alors m me que le m tro est encore en construction voitures cheval cohabitent avec les tramways dans le d sordre sur la terre battue Quelques maigres piquets sont plant s sur laxe nord sud pour baliser la circulation 26 La grille urbaine et paysag re caract ristique du paysage nord am ricain est due La Land Ordinance de 1785 ou Jefferson s Ordinance Elle dicte

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