Des serpents qui allongent, des échelles qui raccourcissent
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1. Il ne faut surtout pas croire que le propri taire forestier est un illettr ou nullement int ress l am nagement de son bois Ce qu il faut c est traduire le jargon des fonctionnaires dans une langue d usage Il faut aussi reconna tre le principe de la gestion en commun Ne l oublions pas des propri taires ont fait le choix de s organiser et de se doter collectivement de moyens pour g rer leurs lots bois s sous toutes leurs facettes incluant la proc durite Le risque associ l incertitude est un autre serpent qui hante les propri taires de bois s Il y a bien s r celui de l horizon tr s long du retour de l investissement en for t L incertitude dans les d cisions cl s est aussi un aspect important Pensons au Programme verglas qui a pris trois ans pour se concr tiser la TPS TVQ sur les subventions qui s applique mais qui ne s appliquera peut tre pas ou bien la r glementation municipale favorisant ou contraignant l am nagement forestier L ignorance est un troisi me serpent mena ant Les conditions sont en place pour qu elle prenne de l ampleur puisque le transfert de connaissances aupr s des propri taires est marginal Il y a m me un recul en la mati re notamment depuis que le minist re des Ressources naturelles s est d lest des fonctions d ducation en conservation et de transfert technologique L ignorance est aussi celle des inter venants agissant aupr s des propri tai2. ditorial du RESAM forestier mars 2001 Le propri taire de bois et le r gime de la for t priv e Des serpents qui allongent des chelles qui raccourcissent G RARD SZARAZ Directeur g n ral RESAM l instar d un jeu bien connu la route de l am nagement en for t priv e est parsem e d chelles et de serpents Pour ajouter du piquant ces derniers ont le pouvoir de s tirer de se raccourcir ou m me de se transformer de l un l autre Aussi le mode d emploi rallonge p riodi quement et telles les traductions boiteuses devient difficile d coder Il ne suffit pas de savoir lancer les d s il faut galement ma triser les talents d un comptable d un fiscaliste d un investisseur ou d un Harry Potter En for t priv e les chelles et les serpents s appellent subventions l am nagement formule de gestion en commun prix du bois m canisme de mise en march remboursement des taxes fonci res statut de producteur forestier normes transfert de connaissances TPS TVQ privatisation libre choix r glemen tation municipale fiscalit verglas et autres calamit s naturelles Lorsque nous parlons d chelles et de serpents au principal concepteur du jeu le minist re des Ressources naturelles du Qu bec la r action est vive Une grande chelle pave la route de l am nagement en for t priv e Sa valeur repr sente un investissement public annuel de 90 millions de doll
3. ars Bien s r nous reconnaissons qu il ny aurait pas de jeu sans cet apport consid rable Il y a m me lieu d tre fier de constater que sur cet aspect le Qu bec est dans le peloton de t te l chelle plan taire Cependant il faut regarder au del du chiffre absolu En effet nous pouvons croire que la loi du 80 des subventions qui profite 20 de la client le s applique aussi dans notre secteur C est le cas pour le remboursement des taxes fonci res qui favorise principalement les propri t s des industriels forestiers et celles situ es dans les zones p ri urbaines ou de vill giature Il faut galement mentionner que les subventions l am nagement sont inf rieures ce qu elles taient il y a dix ans La derni re tuile qui nous frappe est l imposition aux propri taires de bois s de la TPS TVQ sur les subventions Disons le clairement l am nagement des bois s est un objet de luxe de moins en moins accessible pour le petit propri taire situ dans les r gions ressources La gestion en commun permettant aux propri taires de se regrouper et de confier la gestion des bois s leur organisme est une autre grande chelle C est cette formule qui a permis le d veloppement du programme de mise en valeur des for ts priv es depuis 1972 Elle en assure aussi la continuit puisque 70 des travaux sont r alis s via les propri taires regroup s Ici aussi l chelle raccourcit et m me danger
4. eusement En effet le principe voulant que la comp tition et le libre choix g n re la prosp rit fait que des propri taires doivent se retirer de la formule regroup e pour pouvoir b n ficier des subventions Le recours au pouvoir de d penser pour contrer des actions pourtant l gitimes est un air connu La pr carit des groupements de propri taires est aussi un facteur majeur qui met en p ril la gestion en commun Ici se combinent la fragilit financi re en faisant toujours plus avec moins la surcharge de travail support e par les organismes pour r pondre la multiplication des normes et des autres exigences bureaucratiques Il faut gale ment combler le vide laiss par le retrait du gouvernement de nombreuses fonctions qui ne sont plus consid r es de comp tence publique Enfin la duplication et la confusion dans les r les des intervenants r duisent la performance des soci t s d am nagement L anaconda du propri taire de bois s appelle paperasserie proc duri re Le d codage des guides explicatifs la production de formulaires les d marches d enregistrement et la transmission de renseignements pour telle date tel endroit sont d j un cauchemar pour le citoyen moyen Imaginez entendre que c est un plaisir de compl ter sa d claration de revenus en comparaison aux d marches requises pour s enregistrer comme producteur forestier ou pour obtenir un remboursement de taxes fonci res
5. res cet gard une grande partie de l effort de planification a t mise sur la caract ri sation de la for t et le calcul de la possibilit de r colte Il faudrait faire beaucoup plus pour conna tre pr cis ment les besoins les attentes et les capacit s de l acteur central du d veloppement de la for t priv e Le propri taire devrait susciter un int r t au moins quivalent celui de son bois Maintenant que le nouveau r gime de la for t priv e issu du Sommet de 1995 est bien en place il est vital d instaurer les r formes requises pour que les chelles reprennent le dessus sur les serpents
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