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017-R97MT58 - Club innovations transports des collectivités

1. tre vu mais le droit de regard sur la disponibilit apparente d autrui s arr te habituellement et dans le cas contraire il s agit d une intrusion aux fronti res perceptibles du territoire de la personne Acc der une information ou demander l assistance d un agent dont le m tier comporte cette contrainte d afficher sa disponibilit c est franchir cette fronti re Le fait qu on n engage pas la conversation avec quelqu un sans pr alables est une r gle des civilit s ordinaires de ce que Goffman appelle la com die de la All disponibilite tout autant qu un principe d exercice du m tier On remarquera que les Gilets Rouges qui arpentent les gares et dont la visibilit l allure et la position en marge des flux pi tonniers sont comparables a celles des enqu teurs de toute sorte qui interpellent le passant se trouvent dans une position sp cifique leur initiative ne va pas jusqu interpeller tout un chacun pour un motif obscur mais se montrer r ceptif a la requ te d un usager singulier ou d un groupe d usagers Les enqu teurs s invitent et tentent de s incruster dans le paysage et le cours d action du voyageur On pourrait dire que les enqu teurs sont contraints d inviter au sens fort d inciter d engager jusqu l exhortation sugg re le Petit Robert alors que les agents d accueil s en tiennent des invites dont le dictionnaire rappelle qu elles sont toujours discr tes invitations indirectes et
2. Le contexte de travail des agents d accueil et la pratique m me de la prestation sont eux aussi tr s particuliers Les CDD sont jeunes fils et filles d agents embauch s provisoirement Leur pr sence au point d information ne d finit pas vraiment un poste et la plupart du temps ils traitent plusieurs un m me probl me Il n est pas rare que plusieurs CDD se 118 partagent le travail d information pour un m me client On notera que c est exactement linverse qui se produit dans la scene mensuelle du guichet de station les jours de vente de carte orange ott les usagers qui font la queue observent a loisir un agent seul en poste entour d agents non disponibles Autrement dit le contexte de travail 119 120 des CDD de la Coupe du Monde est exceptionnel aucune vitre ne lisole de l usager le point d information incite la proximit tout le monde se penche sur un plan de m tro La bulle du poste de travail est crev e pour laisser place un jeu de langage centr sur la coop ration et l activit de coop ration observable Par leur acte de naissance et leur exp rience les CDD ont t des hybrides culturels de passage tudiants pour beaucoup et peu dispos s a porter le dossard de l agent RATP D ailleurs tout a t fait pour marquer la distance les CDD ont des tuteurs volontaires qui portent l uniforme habituel de l entreprise leurs relations avec l quipe de station ne sont pas toujours au beau f
3. Danielle Navarre propose de distinguer 4 zones 1 l hypercentre rassemblant les fonctions financi res politiques commerciales touristiques 2 le reste de l aire m tropolitaine 3 la 21 Danielle Navarre IAURIF Paris Londres New York et Tokyo Comparaison des syst mes de transport Transport Public International 3 99 pp 52 57 33 zone suburbaine dont la dynamique est nettement d pendante de celle du centre 4 le reste de la r gion zone absente de l Ile de France Les zones 1 sont faiblement peupl es mais offrent un million d emplois Paris et Londres et deux fois plus New York et Tokyo 44 et 32 millions de d placements motoris s sont g n r s quotidiennement dans les r gions de Tokyo et de New York et 21 millions en Ile de France Les d placements a destination de la zone 1 pendant la p riode de pointe du matin 7h 10h se font a 92 par le mode ferr a Tokyo et a 75 dans les trois autres m tropoles Les d placements quotidiens dans l agglom ration zones 1 et 2 s l vent 17 millions de d placements motoris s Paris soit deux fois plus que dans les autres m tropoles La voiture est le mode pr pond rant except Tokyo la part de ce mode atteint 62 en Ile de France o l offre de transports en commun est insuffisante sur les liaisons de banlieue banlieue alors que l offre routi re et les conditions de stationnement sont relativement bonnes Tokyo la voiture ne repr sent
4. Faisant observer que presque toutes les gares sont renouveler quelques unes pour la troisi me fois Julien Guadet estime que le mot d ordre pour toute conception de gare et pour chacune de ses parties serait donc lasticit Jusqu un certain point cette lasticit n est pas incompatible avec la composition architecturale elle a comme condition l ing niosit Les circulaires minist rielles du 22 juin 1863 et du 22 d cembre 1866 invitent les compagnies autoriser les voyageurs acc der aux quais sans passer par les salles d attente Toutefois cet usage ne sera d finitivement ent rin que par l arr t minist riel du 10 janvier 1885 Or la cons quence de ce changement d usage sur les gares est importante Alors que les salles d attente occupaient une surface consid rable dans les premieres g n rations de gares elles deviennent des lors des locaux annexes moins vastes L espace ainsi gagn peut tre affect au vestibule qui confirme son r le pr pond rant dans l articulation du programme Ainsi regonfl e la salle des pas perdus invite les voyageurs a fl ner en attendant leur train ou leur correspondance et donc prendre une consommation acheter un livre un journal un souvenir Autour du vestibule se greffent ainsi outre les guichets pour la vente des billets une buvette un buffet une librairie on dit alors une bibliotheque Ainsi a la gare du Nord les salles d attente sont r duites dans les a
5. Le d fi aujourd hui consiste r concilier l chelle de l ing nieur et l impact visuel de l infrastructure ferroviaire moderne celle de la gare et celle des voies avec les qualit s civilisatrices traditionnelles des villes Pour cela il faut traiter la gare comme un b timent quasi public articulant le volume int rieur l espace ext rieur en tenant compte aussi bien de leurs chelles que de leurs approches respectives La place publique attenante l entr e de la gare permet la r conciliation des chelles et du mouvement admettre que les grandes gares se composent de deux l ments l abri des trains surmont de verri res transparentes au dessus des quais et la gare elle m me La gare du jgeme port son terme logique cette distinction des espaces en confiant la responsabilit du premier l ing nieur et celle du second l architecte Le travail de l ing nieur et celui de l architecte sont bien mieux int gr s aujourd hui mais la gare demeure tourn e vers la ville et l espace des quais d di s aux trains Cette distinction doit aider au moins conceptuellement rendre lisible la s quence de d placement du voyageur de la rue urbaine sa place dans le train viter de concevoir la gare comme un syst me d activit s mono culturel Les grandes gares modernes sont de grandes structures multi fonctionnelles usages multiples o les boutiques les succursales bancaires et les bureaux ont un relation pr
6. LehrterBanhof une cath drale ferroviaire et commerciale La vie du rail 17 d cembre 1997 63 64 65 66 67 Avant la Lehrterbahnhof la gare de Leipzig a t une destination de choix pour les amateurs de patrimoine ferroviaire et de restaurations grandioses sur le mod le du centre commercial Datant de 1915 et d truite en 1943 par les bombardements alli s la gare r put e la plus grande d Europe par le nombre de voies fut reconstruite entre 45 et 65 Sa r ouverture apr s travaux date de 1997 Elle accueille aujourd hui 560 trains r gionaux et longue distance 280 tramways urbains et 75 000 voyageurs par jour On en attend 300 000 au d but de l an 2 000 Elle comporte un centre d information un restaurant une aire de jeux pour les enfants une bibliotheque Comme toute les gares allemandes elle participe 4 un programme dit des trois S Service S curit s Proprete La zone commerciale de 30 000 m tres carr s est install e sur deux niveaux et 70 des visiteurs du centre commercial ne sont pas des voyageurs L ouverture du centre commercial dans la gare a soulev le probl me de la concurrence des commerces du centre ville Les boutiques du centre commercial sont ouvertes de 6h 22h du lundi au samedi alors que les boutiques de la ville n ouvrent que de 8h 18h30 les jours de semaine et jusqu 14h le samedi On peut trouver le m me type de d veloppement Utrecht Rotterdam Centraal Seville Leipzig
7. Les complexes d changes La D fense Gare Montparnasse Euralille Gare du Nord Prolongement de la Jubilee Line New York pr pare son RER Le programme chef de station New York 127 ANNEXE2 EXTRAIT DE LE BIEN COMMUN DES VILLES in DEMAIN LA VILLE sous la direction de J P Sueur 128 Extrait de Le bien commun des villes in Demain la ville sous la direction de J P Sueur Documentation Frangaise 1998 Le fait de la mobilit et la g n ralisation d un mode de vie combinant diversit et accessibilit sont le propre de la ville et de l urbanit en g n ral Ces traits d finissent la ville quelconque la ville sans qualit s Ils sont rep rables l chelle locale o ils constituent un aspect des problemes de la ville cohabitation voisinage relations de trafic et ils se d veloppent l chelle d une soci t civile mondiale comme espace de circulation et de communication Les recherches r centes ont soulign de diff rentes mani res que le droit public qu institue la mobilit des citadins dans et hors de leur ville se r f re un principe d hospitalit universelle mis en lumi re par Emmanuel Kant en 1798 dans sonProjet de Paix Perp tuelle Il s agit d un droit cosmopolite de copr sence d un droit de visite et de passage sinon d un droit d accueil C est cet espace de mobilit que la politique des quartiers a m connu largement allant jusqu activer un sentiment d appartenance et des
8. Organiser un v nement c est sans doute d abord et avant tout assurer c est dire dans un univers d exploitants anticiper et pr venir tout incident assurer la r gularit Mais c est aussi mobiliser ceux qui y participeront selon deux logiques compl mentaires celle d abord d une cr ativit et d une r activit continues que nous avons appel e ici le plan dans l action et celle d une prime l opportunisme au jugement pertinent En un sens les exploitants avaient raison de penser que l organisation d un v nement fait partie int grante de leur m tier Plus que des gestionnaires d espaces ce sont les gardiens du moment tenus de juger en situation et d agir en cons quence Dans la mesure o il s agit de coordonner des prestations il leur faut galement agencer des r gimes de disponibilit Ce n est ni simplement une question d horaires et de services entendus comme des postes de travail qu il faut organiser avec ses r servistes et ses renforts d effectifs c est le probl me du type d effectuation attendue dans un jeu de circonstances donn es Qu il s agisse d exploiter un r seau ou de mobiliser des ressources humaines l important est d activer ce qui est disponible c est dire de le maintenir en activit et de renouveler constamment des effectifs mis la disposition d une politique de services aux usagers Mais l activation doit porter galement sur les comp tences et sur la capacit agir en ma tre d
9. cle prochain ne sera pas celui de la voiture dans les attendus de ces diff rents projets la voiture repr sente au pire un probl amp me a traiter et au mieux une r alit avec laquelle il faut n gocier mais celui de la multimodalit dont la gare et le pieton seront les catalyseurs actifs La politique am ricaine du Transit oriented development rejoint les programmes europ ens en faveur de la multimodalite c est dire en faveur de l articulation des chelles et des temporalit s du d placement comme activit productive Ces politiques et ces programmes posent donc in vitablement la question de savoir quels sont les atouts et les attentes li es aux points de r seau et a leur environnement immediat qu on les d finisse comme quartiers de gares centres secondaires ou n uds du d veloppement urbain Les trois mani res d aborder le probl me des sites se rejoignent et se superposent probleme local d une politique de proximit adapt e a ces contextes urbains de la multimodalite probl me de la recomposition urbaine rendue n cessaire par la densit des changes et par la dynamique territoriale qu elle induit probl me d am nagement et d quit territoriale l re des r seaux A chaque fois c est dire chacune de ces chelles les p les d changes des transports urbains sont les interfaces de la m tropolisation et doivent tre analys s comme des dispositifs majeurs de l urbanisation et de
10. datrice avec le n ud social que repr sente la gare Cette tendance ne doit pas tre contrecarr e mais au contraire tre mise profit par le design urbain En partant d une d finition large de la gare on s autorise concevoir la richesse de son exp rience et de sa forme architecturale exploiter les terrains attenants la gare pour att nuer le clivage de la gare et de son contexte urbain Lors de leur construction au si cle dernier on a rarement pens au del des liens de la gare et de l h tel inscrire les activit s complexes du chemin de fer dans le tissu physique et social des villes Aujourd hui l extension des friches du domaine ferroviaire est l occasion incomparable l chelle urbaine de connecter des quartiers s par s et d tendre les espaces verts en ville Dans la mesure o elles constituent des m diations entre les domaines public et priv les gares sont concern es beaucoup plus que tout autre b timent par les questions du confort de passage et de la promenade Le probl me des gares c est le probl me de la relativit du mouvement relativit des chelles de vitesse du train et de l usager humain Ce sont des points de correspondance entre diff rents voyages des ruptures modales et technologiques Concevoir la gare comme un p le d changes culturels et sociaux c est comprendre comment sont ma tris s les changements mat riels les innovations technologiques et les r f rences historique
11. la fulgurance d un projet urbain inacheve Citons encore Malverti Deux tours seulement sont construites Les quatre autres qui ne peuvent tre mises en chantier l instant fix par la SEM ne sont plus r alisables par la suite Les contraintes techniques ne pourront plus tre surmont es Les effets de la grande chelle qui auraient pu tre obtenus avec l alignement des six tours construites au dessus de la gare deviennent d risoires et incompr hensibles dans un projet avort ne pouvant s adapter aux al as du temps Agir rapidement pour mettre en uvre un projet d une seule pi ce envisag pour le court terme n cessite une gouvernance tr s autoritaire C est sans doute la conjonction des deux grandeurs celle d une logique d urbanisation en tissu dense ce qu on appelle faire de la ville sur la ville et celle de l urbanit con ue comme qualit de l exp rience urbaine qui conduit les grandes m tropoles que nous avons tudi es A investir massivement dans la r novation de leurs r seaux de transports en commun A New York sur tout le r seau et dans les gares de Central Station et Penn Station ou dans le Port Authority Bus Terminal PABT Londres avec l extension de la Jubilee Line a Paris avec METEOR et EOLE a Tokyo dans tout le r seau depuis dix ans et plus r cemment Kyoto avec la nouvelle gare JR Berlin enfin avec le projet de Lehrterbahnhof partout la reconduction du paysage urbain passe par une p
12. ration est pr vu pour avril 1978 mais rien ne suit pourtant faute de financement En 1981 la mise en place du London Docklands Development Corporation LCDC pour une p riode de dix ans s inscrit dans une nouvelle logique plus lib rale et plus flexible de d veloppement marchand Elle est suivie par le lancement en 1984 du Docklands Light Railway dont le premier troncon est ouvert en 1987 Entre temps la responsabilit du London Transport passe du GLC au minist re des transports C est le succ s de l op ration qui appelle une extension avec le d veloppement de Canary Wharf qui finance l extension de la ligne Cette logique de d veloppement a court terme a pourtant ses limites en 89 l clatement de la bulle financi re fait clater le syst me de financement et ce sont des fonds publics du Ministere de l environnement qui renflouent l op ration d extension du DLR En 1988 les pr visions d emploi des Docklands Isle of Dogs sont multipli s par 8 graphique page 30 Le Docklands Public Transport Strategic Plan se donne de nouveaux objectifs mettre en place des services transports fiables et attractifs pour les investisseurs et les particuliers d sirant s installer dans la zone pr voir des services capables de transporter des flux massifs et des connexions directes avec les grands centres commerciaux locaux ou distants pour les r sidents ou les touristes limiter la croissance du trafic automobile au profit des transports e
13. ton r sidant visiteur vacancier comme figure de l alliance biopolitique de la sant publique et de l cologie urbaine Mais la mani re dont l quipe municipale a organis l accessibilit a la ville le traitement des int r ts contradictoires des parties int ress es commer ants artisans de l hyper centre ou banlieusards la capacit r pondre des centaines de probl mes singuliers sont un plaidoyer pour le mod le de la d mocratie proc durale et de l thique de la discussion tel que le propose Habermas La notion d espace public y est centrale et elle renvoie des strates diff rentes et des chelles de pertinence diff rentes de l action publique locale nationale mondiale Deuxi me exemple la journ e de circulation altern e le 1er octobre Paris Ce qui est surprenant cette fois c est pr cis ment la surprise Emergence d une conscience civique ou d une sensibilit partag e en mati re d cologie urbaine Les parisiens ne sont pas des veaux et les efforts consentis par les uns et les autres convergent comme pour t moigner d une volont g n rale et la porter C est ce que Tarde aurait appel la simultan it des convictions comme moment d une opinion publique et indice d un lien social La r alit urbaine qui est corrig e m thodiquement dans le premier exemple et que le deuxi me sublime dans l euphorie d une rencontre le peuple de Paris une nouvelle fois monte l assaut du ciel
14. tre consid r e comme une cat gorie du politique L exposition de la diff rence ethnique dans la sph re des changes ordinaires est banale mani res de parler et de juger d engager la conversation comme dirait John Gumperz36 Elle fonctionne comme un embrayeur d un langage commun qui ne serait fait que de bribes de culture partag e et dans lequel la diff rence est tol rable pour autant qu elle fonctionne dans un espace de coop ration et de compr hension r ciproque Tout autre est la m me diff rence d s lors qu elle donnerait un droit d acc s particulier aux ressources de la ville ou aux prestations des services publics En r sum si la politique de la ville s est pr sent e depuis plus de quinze ans comme une ing nierie territorialis e de la mixit une politique de l urbain devrait aujourd hui se donner pour objectif de privil gier les r seaux et les effets de r seaux sur les territoires et les effets de territoires Les r seaux de services urbains sont les op rateurs de continuit de diversit et d accessibilit dans un espace de circulation et de communication intra et inter urbaines Ils relient la ville la ville accessibilit ou font de la ville sur la ville diversit recomposition ou requalification L uniformit qu ils r clament est d une tout autre nature que celle d un urbanisme des territoires puisqu elle suppose des qualit s d interactivit et de connectivit qui ne s parent pas la ville des
15. 5 fois plus que ceux de Paris et de New York et 3 5 fois plus que celui de Londres Les intervalles entre rames de m tro sont presque toujours inf rieurs 5 minutes dans le centre pendant les heures de pointe La surcharge des rames de m tro et des trains est limit e un certain nombre de sections critiques Paris Londres et New York Par contre la congestion touche encore toutes les lignes du r seau ferr de Tokyo avec des taux de surcharge de 200 voire plus sur certaines lignes La quasi totalit des m tros et des trains 34 sont a l heure a Tokyo ce qui est une performance compte tenu de la surcharge et de la complexit de l exploitation due a l interconnexion des r seaux A Paris et New York le pourcentage de m tros et de trains en retard est inf rieur 10 tandis que Londres affiche un retard l g rement sup rieur Dans les quatre m tropoles on voit se d velopper des politiques de dissuasion de l usage de l automobile restriction du stationnement limitation de vitesse p age urbain ainsi que des politiques de remise en tat des r seaux Londres et New York Les op rations nouvelles se limitent des connexions de r seaux A Londres le prolongement de la Jubilee Line consomme la majorit des cr dits L UITP a quant elle tent de faire le bilan des exp riences en mati re de multimodalit 2 En concurrence croissante avec la voiture particuli re qui permet un d placement continu et s
16. Monde La norme affiche un type de visibilit soit parce qu elle s attache assurer le travail des civilit s ordinaires en gommant le remarquable et en faisant ce qu il faut pour tre comme il faut doing being ordinary dit Sacks Sacks 1984 soit parce qu elle impose une tenue diff renci e et remarquable pour l occasion que repr sente l v nement Reste que l uniforme la visibilit et la mobilit de l agent introduisent des situations norm es et aux conflits ou aux d saccords sur les normes Le port du gilet rouge d finit une position de disponibilit Il d clare en quelque sorte que le guichet ou le point d information est ouvert si vous voulez t l phoner dit la formatrice enlevez votre blouson Comme ce guichet est mobile son ouverture demande tre non seulement perceptible mais signal e perceptible pour le voyageur qui se d place enferm dans sa bulle de pertinence Goffman 1973 et signal comme un point saillant dans le territoire de la gare ou de la station D o la consigne qui veut que l agent d accueil se d place lentement et se d place face au flux D une certaine mani re la mobilit du prestataire le conduit aller la rencontre des usagers En r alit la consigne n est que partiellement suivie les Gilets Rouges se contentant d arpenter la gare lentement comme pourrait le faire un surveillant de r cr ation La disponibilit ainsi annonc e par le dossard des agents
17. a pied L enjeu de la concurrence c est le transport de porte a porte et le contr le du temps le moment du depart et la dur e du trajet le contr le de l environnement du d placement la s curit personnelle le co t la propret Ces enjeux sont aussi bien r els que percus Pour tre attractifs les transports publics doivent donc selon le LRPC am liorer leur fiabilit et leur fr quence corriger leur image am liorer leur s curit et le sentiment de s curit des voyageurs faire de l exp rience du voyage une exp rience de porte a porte Or pour tout voyage impliquant un changement de v hicule ou de mode les p les d change jouent un r le d cisif parce que ce sont les points de plus grande incertitude Incertitude sur les correspondances sur la signal tique sur les conditions de l attente sera t elle confortable et abrit e sur la s curit les distances a parcourir avec des bagages la pr sence d agents en uniforme pour contr ler l environnement Dans le registre des comparaisons de r seaux dans leur environnement urbain il faut signaler le travail men pour le Minist re de l environnement britannique sur Paris Londres New York et Tokyo20 Le chapitre consacr au transport pp 245 272 fait une comparaison g n rale des systemes de leur administration et de leur financement et aboutit quelques enseignements g n raux en mati re de politiques de transport En d pit de la d centralisation
18. au c ur du d veloppement des r seaux d information Centres de proximit et op rateurs de l cologie urbaine aux yeux de leurs dirigeants les gares japonaises voudraient ainsi s manciper de l opposition philosophique du centre et de la p riph rie cf Annexe 1 En somme si les gares japonaises ont tant fascin les transporteurs et les op rationnels du d veloppement des gares notamment la SNCF comme nous le verrons ce n est pas tant parce qu elles repr sentaient un mod le de privatisation r ussie que parce qu elles parvenaient certes dans un contexte historique et avec un langage des services tous deux sp cifiques une approche pragmatique de l accessibilit urbaine et du bien commun des villes On peut faire alors l hypoth se que la convergence des objectifs sensible aujourd hui en France et en Europe renvoie une volution des politiques de la ville et une nouvelle mani re de conjuguer h t rog n it densit et accessibilit sous la banni re d une cologie urbaine repens e C est cette cologie centr e sur ce que nous avons appel le corps commun du citadin qu il faudrait penser de mani re plus g n rale l horizon des politiques de la ville dont les gares nous servent d analyseurs Nous joignons donc ce texte des extraits d une contribution aux travaux de la commission Sueur centr e sur cette th matique du bien 20 commun des villes et nourrie des approches pragmatiques de l espace
19. autres New York le programme chef de station du m tro de NY Concu par Alan Kiepper pr sident du MTA New York City Transit et mis en place en juin 1990 pour r pondre aux usagers se plaignant de l absence d un responsable de station Le MTA New York City Transit avait distingu plusieurs responsabilit s maintenance pr vention et r action a la criminalit r parations Le manque de coordination entre ces diff rents services a abouti a une politique centr e sur les lieux et a une approche plus personnelle du rapport au client Le programme a d but avec cing chefs de stations en charge de 19 sites et s est progressivement g n ralis l ensemble du r seau Il vise rendre visible un individu pr cis en situation de responsabilit et charg de coordonner toutes les activit s de la station propret s curit convivialit Le chef de station est galement une personne ressource pour le quartier et participe aux r unions des associations locales La mise en place du programme s est faite en troite concertation avec les associations de quartier et les Business Improvement Districts Ce programme qui s inspire de l exp rience du m tro londonien a pour objectifs un meilleur service aux usagers au travers d interactions personnalis es une meilleure maitrise de l environnement de la station par une coordination et un contr le des op rations portant sur la propret la s curit la petite maintenance les flux d
20. bien le quartier alentour se trouvera d pr ci R habiliter la gare c est r habiliter le quartier C est a qui est important La premi re gare refaite la gare Montparnasse a permis ce que la Tour et le centre commercial n avaient pas r ussi faire la r habilitation du quartier Ce n est pas un hasard si Gaumont y a cr un complexe de salles de cin ma si les restaurants fonctionnent bien alors qu on trouve des restaurants dans la gare que la FNAC attire toujours plus de gens alors que Virgin est install dans la gare Je pense que le succ s va au succ s Si on refait la gare du Nord y compris en y installant des bistrots et des restaurants les bistrots et les restaurants alentours vivront mieux Ce n est pas contradictoire Implanter es commerces dans une gare ce n est pas concurrencer les commerces des alentours mais ceux situ s l autre bout Mettre des commerces en gare St Lazare ce n est pas prendre des clients aux commerces avoisinants mais aux centres commerciaux de banlieue 25Cyril Duchemin Gares et commerces Le Rail F vrier Mars 1999 n 73 pp 24 26 49 Si la SNCF gagne de l argent sur les commerces c est de l argent qui sera r investi dans le ferroviaire Ce n est donc pas un d tournement de la mission de la SNCF mais un renforcement Gr ce au train et au RER on cr ait des villes nouvelles alors que maintenant on revitalise le centre de Paris qui aux alentours des gares ne se portait
21. dans l enchev trement de 3 Jacques L vy et alii MetroParis Prospective RATP 1999 4 Paul Andreu J ai fait beaucoup d a rogares Les dessins et les mots Descartes amp Cie 1998 L homme des files signes et d quipements de la ville que parce qu il est apte agencer des territoires et manipuler la double pluralit des chelles et des langages L tude du fonctionnement des p les d changes m tropolitains est un analyseur pr cieux de cette double pluralite D abord parce qu en integrant par definition la pluralit des modes de d placement elle impose une lecture dynamique et non plus seulement g om trique des chelles Philippe Boudon a rappel r cemment l opposition que faisait Le Corbusier entre l chelle du cheval et celle de l automobile Manhattan 5 Ensuite parce qu elle permet de comprendre au del des diff rences entre la gare et la place publique pourquoi l architecture des gares et des p les d changes urbains renouvelle aujourd hui les questionnements classiques depuis Vitruve de l architecte sur les dimensions pertinentes d une place publique La grandeur des places publiques disait Vitruve doit tre proportionn e au nombre du peuple de peur qu elle ne soit trop petite si beaucoup de personnes y ont affaire ou qu elle ne paraisse trop vaste si la ville n est pas fort remplie de peuple La largeur doit tre telle qu ayant divis la longueur en trois parties on lui en donne
22. de recours ou d valuation des principes d action Les services publics sont tr s pr cis ment les h ritiers de cette arm e des fonctionnaires sur laquelle s est fond e la R publique fran aise et ils repr sentent aujourd hui l appareil de mobilisation de la soci t urbaine dont chaque ville serait responsable Cet appareil est il et doit il tre uniformis Notons qu il fonctionne dans le voisinage de services marchands parfois concurrents et toujours susceptibles de servir de r f rents L appareil d Etat et les quipements collectifs ont c d leur place et leur privil ge monopolistique la relation de service Un service public est un appareil de type particulier qui n est efficace que s il est interactif et s ajuste un usager lui m me pr venu et quip C est le tribut que doivent payer les services publics non pas l injonction de communiquer ou d tre commerciaux mais la pluralit des sph res de justice et des registres de justesse ou de pertinence un service est jug sur sa pertinence et non sur sa conformit la langue du droit et l uniforme du service public est visible dans une panoplie d uniformes un parmi d autres et un comme les autres L Etat devenu lui m me soci t affiche ordinairement la pluralit normative Le r le des services publics est de la conforter selon les principes d une raison commune Mobiliser des soci t s de la mobilit intra et interurbaine c est donc mobilis
23. des activit s et des logements les zones centrales des quatre m tropoles demeurent le plus important noyau d activit des agglom rations notamment pour les services dimension globale L acc s au centre pour les banlieusards comme pour les visiteurs demeure une fonction cl du syst me de transport assur e principalement par les transports publics ferr s de grande qualit et de grande densit La voiture particuli re a une place dominante surtout depuis les ann es 80 et la plupart des d placements en dehors du centre utilisent ce mode On peut donc distinguer dans chacune des agglom rations deux villes le centre ville desservi par les transports publics et la couronne des agglom rations o l utilisation de la voiture domine Paris avec ORBITALE et LUTECE fait un effort pour d velopper un transport public en 20Four World Cities A Comparative Study of London Paris New York and Tokyo Llewelyn Davies UCL Bartlett School of Planning amp Comedia Juin 1996 30 banlieue Les autres villes ont pr f r am liorer le r seau routier qui arrive a la limite du centre ville Paris ou New York et p n tre au c ur de l agglom ration Tokyo Dans les quatre m tropoles les transports publics ont fonctionn comme des agents de d concentration et de concentration A Londres de la City en direction du West End dans les ann es 20 30 a New York de Downtown vers Midtown a la m me p riode a Tokyo vers les ville
24. deux car par ce moyen la forme tant longue cette disposition donnera plus de commodit pour les spectacles 6 La grandeur des places publiques est clairement valu e dans ce texte partir de deux usages le simple passage et le rassemblement et de deux densit s Autrement dit c est son lasticit diraient les architectes des gares qui est essentielle sa pertinence mais cette lasticit ne se con oit que d un usage Ce ne sont pas la surface et la proportion qui constituent les dimensions de l espace consid r mais cette double pertinence au regard des usages et des densit s cette capacit r pondre deux perceptions et deux langages corporels diff rents sans perdre sa nature d espace de passage ou de rassemblement Mais la question des chelles se complique du fait m me de la multimodalit laquelle est vou e le p le d changes Si une gare doit tre accessible pied et en voiture v lo ou en taxi et en transport en commun quelle doit tre l chelle pertinente susceptible d assurer son insertion urbaine et son urbanit Cette question est loin d tre r solue et l exemple d Euralille projet dont Rem Koolhas a fait le support de ses r flexions sur la grande chelle 7 est significatif ce titre Comme le montre Xavier Malverti dans sa construction mat rielle le projet se trouve d cal par rapport son concept Le traitement de l articulation entre la mesure du pi ton et celle de
25. du temps et des actes de pr sence des agents exer ant des m tiers du public si l on veut que ces m tiers soient la fois des m tiers de la r activit et des m tiers durables En m me temps c est l objectif d clar de ces m tiers qui peut s en trouver pr cis puisqu il s agit de d velopper une sensibilit au destinataire r cipient 123 sensitive et une r activit la requ te responsiveness Ce sont l des cat gories interactionnelles de l activit qui ne se laissent pas inscrire ais ment dans le vocabulaire des missions format es et exigent une formation sur le tas et peut tre encore plus une implication de l encadrement dans la connaissance concr te des situations d activit On peut songer ici a l exemple que constitue l acte inaugural des Japan Railways d cid s a reconqu rir l espace des gares en commen ant par la propret des toilettes et demandant leurs cadres une vulgaire corv e de chiottes apr s leurs heures de travail M me si l on juge quelque peu punitive cette mesure de mobilisation il faut retenir n anmoins que la distribution croissante de la capacit d expertise entre agents entre agents et encadrement entre agents et automates laisse quasiment en friche des niches d activit relevant du sale boulot qui font pourtant partie du travail collectif avec ce qu il suppose d aptitude la coop ration et la maintenance des quipements Cette aptitude est la condition d un ancrage
26. e est confort e galement par le traitement qualitatif des espaces gr ce au choix des mat riaux et une tude attentive de la lumi re D o une lecture critique des quipements de la gare de ce point de vue de sa lisibilit d ensemble Christian Descamps responsable de la section design a eu l occasion avec le chantier de Montparnasse de mener une analyse difiante sur le mobilier existant qui l a conduit la constatation suivante le mobilier parasite l espace Il brouille la vision de l architecture en s appuyant ici contre un pilier l sur une paroi Apr s en avoir tudi la nature la validit et la logique d implantation il ressort que ce mobilier ob it des cha nes fonctionnelles autrement dit que son inscription dans l espace d pend d un sc nario lui m me dict par le cheminement des voyageurs Le terme de mobilier englobe trois cat gories d objet le mobilier technique r serv l usage des cheminots signalisation t l phones de s curit le mobilier d interface au dialogue usagers SNCF supports d information sur l offre de transport signal tique d information d identification des services et des espaces guichets appareils de vente horloges enceintes composteurs accueil et le mobilier de confort si ges poubelles paravent parc chariots t l phones distribution presse En1978 un programme lourd de r novation de 200 gares fran aises vise la conversion de la gare trad
27. l homme des foules et de la congestion lieux cin g niques autant que les trains Une des explications tient au fait que dans les films d action l espace des gares est un lieu privil gi de la poursuite un espace dans lequel un homme recherch peut esp rer se perdre dans la foule A l inverse s il s agit de filmer une rencontre le cin aste peut focaliser le regard des spectateurs sur un personnage perdu dans la foule et souligner la singularit de son attente On reviendra sur cette double dimension de l espace des gares li e la densit et au spectacle de l v nement singulier indiff renciation dans le visible vision d huitre et en m me temps exposition du corps singulier dans la rencontre Notons pour le moment ce th me de l homme des foules pour le confronter l usage ordinaire de l espace de d placement dans une gare de banlieue par exemple D s lors que cet usager n est pr cis ment pas un personnage comment se d place t il Comment se fraie t il un chemin dans la foule et celle ci est elle ce point d sordonn e ou confuse L observation des conduites des voyageurs dans le m tro et les gares japonaises r put es les plus denses et parfois les plus modernes du monde montre des gens rang s en files perpendiculaires au quai et face aux portes de la rame qu ils attendent tout comme ils sont en files d ailleurs aux passages pi tons des carrefours les plus denses Sans doute peut on voir dans ce fait banal
28. l urbanit que les villes envisagent pour leur avenir Il n est donc pas tonnant qu il soit difficile de dresser une typologie des traitements architecturaux de ces interfaces tant ils doivent articuler le vocabulaire des formes nouvelles que prennent les gares comme portes de la ville exemple de Kyoto ou de Berlin le vocabulaire fonctionnel de la coordination des activit s et des services en gares Tokyo Paris le vocabulaire des lieux mouvements de la ville et de la ville en gare New York Paris Tokyo Londres Dans chacune des configurations urbaines l apparition des trains grande vitesse et la connexion avec les a roports troublent les distinctions traditionnelles de l intra urbain et de l inter urbain et l id e m me de porte de la ville pour lui substituer un univers de r seaux et son crit re de connectivit L exp rience du voyage se modifie galement pour m nager dans le temps de d placement lui m me un temps de travail de loisir de consommation et de communication En r sum les gares cumulent les attentes et les objectifs de la recomposition urbaine en devenant les p les et les n uds de l urbanisation et les exigences de l urbanit en devenant les hauts lieux d une soci t de services fond e sur les valeurs d accessibilit et de continuit urbaine 12 13 II L ESPACE PROVIDENCE ET LE MIROIR JAPONAIS On appellera cette double articulation des chelles de l urbanisation et de l urbanit
29. la pr sence des agents Se diriger vers un point d accueil c est manifestement rejoindre des personnes munies de documents ou les consultant plusieurs Que les documents soient pr sent s et en quelque sorte rang s pour tre pris au passage ou qu ils soient d pli s et consult s attentivement ils repr sentent un produit disponible ou la garantie d un mode d emploi Les agents d accueil disposaient galement de petites fiches bleues d itin raires beaucoup plus qu un passe un viatique L attraction exerc e par les points d information s explique dans un premier temps par cette conjonction de deux offres objectives la luminosit et le plan disponible Le design des produits de la RATP a contribu les transformer en souvenirs chics et tout le monde a pu voir des touristes photographier les panneaux Le point d information focalise une offre de lisibilit il ne propose pas seulement un d pannage de circonstance il reconfigure l espace de d placement et augmente son intelligence active Il le fait d autant mieux que le document est souvent un guide clair pour le novice qu est l agent d accueil qui le consulte et verbalise en m me temps son information En un sens cette consultation deux rapproche l agent et l usager elle offre ce dernier le mode d emploi du mode d emploi Le guide d animation pl biscit par tous a accompagn le travail d information des agents et la dynamique d apprentissage du r seau par les usagers
30. le mot de Walter Benjamin 7 L intellectuel dit il doit savoir produire des tracts et pas seulement des discours fleuves viter d arroser d huile l ensemble de la machine et s occuper plut t des bons rouages Ce qui implique qu il connaisse la machine et qu il devienne intellectuel exploitant plut t qu intellectuel organique Ce message est un contrepoison aux rh toriques de la d nonciation qui s en prennent complaisamment aux rouages de l administration ou l troitesse des visions gestionnaires C est l un clich convenu et insultant notamment pour les agents de base de l administration et pour le travail de modernisation des services publics Accepterons nous de penser qu il ne faut pas d sesp rer la posti re ou l agent liquidateur des caisses d allocations familiales Leur travail de r paration quotidien consiste la fois traiter une panne comme un plombier et mobiliser des ressources et des comp tences civiles pour pr venir une offense La modernisation des services publics passe d autant plus par cette conjonction de comp tences techniques et civiles que les m tiers du travail social au sens strict sont en crise Le fait que les travailleurs sociaux se retirent parfois des zones d favoris es s accompagne d une part d une dilution des comp tences d assistance qui constituent autant d engagements secondaires pour un certain nombre d agents de base des services urbains publics ou priv s et d autre part d
31. le r sultat d une normalisation des conduites et l application du principe premier arriv premier servi ou encore la 2 voir Traveling du rail de Daniel Corinaut et Roger Viry Babel Editions Deno l 1989 cons quence d un calcul fonctionnel qui voit dans toute congestion une panique possible et dans la masse un obstacle a la fluidite Il s agirait en somme d chapper a la promiscuit et a l attroupement de maintenir autant que possible dans les situations d attente le minimum de bulle personnelle qui convient l indiff rence civile dans les contextes de copr sence Mais des lors qu on observe attentivement le d placement de ces m mes personnes a la descente d un train ou l arriv e en gare par exemple on s aper oit que l homme des foules est en r alit un homme des files comme l ont bien montr les travaux de Sophie Pene et de Christian Hennion Villes en gares Editions de l Aube 1999 Le flux des voyageurs n est pas une foule dans laquelle les gens se massent sans se fuir La foule cueil pour l administration deplait aux usagers les fatigue et les inqui te Le voyageur pr f re se glisser dans une file Les longues marches en files plus ou moins grumeleuses favorisent une r verie protectrice de l identit Cette r verie est aussi un travail Elle active le monologue int rieur qui dans la routine d un trajet ordinaire sert de contr le notre relatif d tachement Sophie Pene Il faut r
32. lieux et la ville des liens Ceci a des cons quences sur les m tiers de la ville leur volution ou les innovations qu ils doivent proposer en mati re d emploi qu il s agisse des m tiers de la conception des m tiers de gestion ou d exploitation La qualit architecturale d un espace ou la pertinence d un quipement se mesurent aux qualit s d usage par un nouveau venu et un touriste L esth tique de l hospitalit urbaine prendrait acte des ph nom nes l uvre dans la soci t civile mondiale m tropolisation r seaux de villes comp tition sur les valeurs de cadre de vie etc pour d velopper des m tiers de l urbanit Parall lement au d veloppement de m tiers de la proximit et de la m diation locale ces m tiers auraient pour objectif de renforcer les ressorts de la m tropolisation Pierre Veltz aide l ajustement l installation et la reconversion aide la mobilit et l orientation Pour l ing nieur ce sont les m tiers de l assurance flexibilit pour l urbaniste ce sont les m tiers de la ville accueillante et de l espace providence sc nographes paysagistes clairagistes designers de mobilier urbain sp cialistes de l environnement sonore etc La ville archipel et le citoyen des villes Paul Chemetov a dit que la ville est l occasion d une repolitisation du politique Cette formule indique que l utopie que nous cherchons c est la cit de m me que le citadin id al 36 John Gumper
33. mais la ville qui entre dans la gare 25 Outre des parcs de stationnement d velopp s ou tendus sont pr vus une trentaine de parcs v los dans les villes ayant d velopp une politique de pistes cyclables 1 000 emplois jeunes devront renforcer la pr sence en gare notamment en Ile de France Un service de portage de bagages domicile sera d velopp 200 gares seront quip es d ascenseurs pour les personnes mobilit r duite et de nouveaux abris de quais plus confortables seront construits L augmentation du nombre de si ges sur les quais et dans les halls la gestion adapt e des sanitaires des braseros pour r chauffer certaines gares l hiver et la brumisation de la gare Marseille St Charles l t la qualit d coute des messages am lior e par des colonnes de haut parleurs ou par une sonorisation adapt e compl teront ce programme La SNCF a confi au groupe S g c le soin de valoriser les espaces commerciaux des gares de St Lazare et de Lyon Paris Les heures d ouverture de ces espaces seront les m mes que celles des gares D o la question de la concurrence que pourraient faire les espaces commerciaux des gares l environnement commercial Citons les r ponses de Daniel Cukierman Directeur du d veloppement des gares SNCF cette question Objectivement je ne crois pas Je pense que c est l avenir Si l on se trouve face une gare glauque peu s curisante dans laquelle les gens ne se sentent pas
34. mondiale en mati re de dessertes ferroviaires urbaines avec 10 2 milliards de voyageurs par an pour 2 6 milliards pour le m tro 30 compagnies ferroviaires Exploitation quilibr e par les recettes voyageurs et les consid rables recettes des concessions commerciales Les interconnexions ferroviaires avec l exemple SNCF RATP en Ile de France qui pr sente des difficult s techniques signalisation hauteur des quais gabarit r gles de circulation qui impliquent une modification des r glements de s curit 22 Jean Claude Degand UITP Commission des Transports G n raux Pratiques remarquables en mati re d intermodalite Octobre 1997 33 L information intermodale avec l exemple des Pays Bas et d un num ro vert ayant un r le de gestion et de m diation Les tarifications int gr es ou coordonn es condition n cessaire pour construire l unit du r seau par del ses diff rents modes et sujet pineux qui touche la recette et l image des diff rents op rateurs Il s agit alors de concilier la simplicit d usage pour le voyageur l attractivit financiere des titres et la maximisation des recettes pour les exploitants Les transports souples de compl mentarit avec l exemple des Pays bas et des trains taxis c est a dire de taxis collectifs de rabattement aupr s des 82 plus grandes gares des Pays Bas a l exception d Amsterdam et Rotterdam La couverture des d penses par les recettes est de l ordre
35. observation du mode d organisation de l v nement par les transports en commun parisiens Le moment n est donc pas seulement une formule commerciale le bon moment des bars du TGV le service plus ou connexe qui serait au transport ce que la cerise est au g teau C est la fen tre d action ouverte pour et par le r seau l occasion saisir ou la mati re circonstancielle organiser en situation Le moment est le temps dans lequel se d finissent les comp tences sociales en situation moment de v rit ou preuve d cisive ex position ou d position de la performance auxquelles collaborent aussi bien le front office que le back office Tarde aurait dit que tout moment est n cessairement une invention conjointe et une co production comme la manifestation d une heureuse rencontre IV 2 Une exp rience d accueil en gare les Gilets Rouges de la SNCF Une gare ou un r seau de transports peut conna tre r guli rement des moments de panique l occasion d un d part en vacances par exemple Bien que la Coupe du Monde ne s inscrivait pas dans ce type de p riodicit nous avons pourtant jug utile de comparer quitte les opposer l exp rience de l accueil organis e par la RATP lors de la Coupe du Monde avec des exp riences d accueil en gare mises en place par la SNCF depuis pr s de deux ans Rappelons que la SNCF par le biais de sa filiale France Rail avait mis en place des 1995 un service Voyageurs Se
36. pas au mieux Le quartier de la gare du Nord n tait pas terrible celui de la gare de l Est tait moyen La gare de Lyon est plus glauque que le quartier environnant en pleine r habilitation et m me la gare St Lazare n est pas la hauteur du premier centre commercial d Europe Le fait que la gare ram ne la vie dans ce quartier en cr ant des liens entre les villes et leurs banlieues est positif Le mod le japonais est encore pr sent dans l article de Francois Batisse consacr la mise en valeur des gares Il y note que les guichets des gares de la SNCF permettent de r aliser chaque ann e environ 25 milliardsF de vente de billets alors que les concessionnaires priv s font pour leur part entre 4 et 5 milliards de vente de restauration journaux tabac et autres produits ou services Les concessions au tiers rapportent a la SNCF environ 450 MF par an le dixieme du chiffre d affaires des concessionnaires Dans les gares japonaises les ventes repr sentent pour moiti les billets et pour moiti la vente d articles Ce sont l des r sultats obtenus par des r seaux priv s qui il est vrai voient affluer dix fois plus de clients que les gares fran aises et par des entreprises de transport les plus prosp res du monde Il n en demeure pas moins que les grandes gares du 19 me avaient des h tels restaurants et que c est Raoul Dautry qui a transform le sous sol de la gare Saint Lazare en galerie marchande la premi re et la seule penda
37. pense en termes de logements et on tente de sauver l activit sans pour autant poser les probl mes de transport On envisage des flux limit s de d placements domicile travail 9 000 par jour pour lesquels un mode l ger de type tram semble suffire Pourtant une tude du London Rail de 1973 propose de relier les Docklands au centre pour soutenir le d veloppement de la zone En 1976 un plan strat gique du Great London Council pour les Docklands London Docklands Strategic Plan considere qu il s agit l de la plus grande zone urbaine de d veloppement l chelle europ enne L tude fait le lien entre emploi logement et transport pour tout l est londonien Dans ce cadre les p les d changes devraient devenir les nouveaux centres communautaires locaux sch ma page 30 On 23 Jon Willis Extending the Jubilee Line The Planning story London Transport 1997 36 discute du mode bus tram ou m tro en insistant sur les mauvaises liaisons de la zone avec le centre de Londres Le m tro concernerait des flux plus importants qu un mode l ger tram ou bus en site propre 19 000 contre 13 000 ce serait un mode plus fiable et plus structurant en termes de d veloppement industriel et r sidentiel de l est londonien La population devrait cro tre de 55 000 120 000 dans les ann es 90 et les emplois passer de 26 000 a 32 000 Dans ce plan les transports publics occupent une place centrale plan page 30 Le lancement de l op
38. plus ou moins d guis es La mise en sc ne du pas a pr cis ment cette fonction et doit par ailleurs clairement distinguer l agent d accueil du passant Comme tous les agents mobiles le Gilet Rouge affiche son occupation du lieu qu il a transform en territoire il marche g n ralement les mains libres et ne porte rien d autre que sa tenue plus ou moins lourde porter selon la marque et la volont de marquage commercial qui a sa panoplie de pr t porter entre 112 homme sandwich et tailleur d h tesse Comme le surveillant de coll ge il a les mains dans le dos ou quelques documents a la main Il se signale comme r sident et comme disposant de son temps Il se signale galement comme tant en activit en dialogue ou entour l arr t il d signe quelque chose il est suppos savoir ou alors il est d ja occup et ne dispose plus que de son visage pour diff rer des ouvertures faire patienter je suis vous etc Ce registre de la communication non verbale de proximit qui va du clin d oeil et du froncement de sourcils jusqu au sourire furtif et au mouvement de menton est la derni re ressource du travail d accueil lorsqu il doit g rer non seulement un probleme mais un probleme et ses bruits Le face a face singulier exige de l agent qu il regarde son interlocuteur dans les yeux et qu il focalise son attention sur son probl me Mais dans la mesure o il est souvent entour qu on ne fait pas la queue pour
39. providence cf Annexe 2 21 Le lisse La gare et le grand magasin 22 II LES INTERFACES DE LA METROPOLISATION ET L INTELLIGENCE DES GARES La gare d Ueno c est la porte par laquelle on quitte son village natal Indiff rente nos pens es nostalgiques la gare d Ueno semblable 4 une pompe g ante poursuit son mouvement m canique Si la conjoncture est favorable la pompe augmente sa puissance d absorption si au contraire c est la r cession c est le systeme de rejet qui se met a fonctionner C est ce mouvement qui r gle le nombre d arriv es et de d parts de voyageurs sur les lignes Tohoku et Ohu desservant les r gions du Nord du Japon Il est rare qu on sorte des locaux de la gare d Ueno A peine arriv a ce terminus on traverse le quai ensuite le long corridor pour acc der la station de m tro ou la ligne p riph rique Outre le r le de pompe Ueno assume aussi celui d arrosoir Comme les gouttes d eau les gens arrivant de province sont r pandus aux quatre coins de la capitale Kamata Satoshi La porte de derri re l histoire Tokyo Une megalopole de villages Autrement dirig par Philippe Pons d cembre 1984 p 139 La renaissance des grandes gares a travers le monde depuis une vingtaine d ann es a conduit les op rateurs du transport a r viser leurs classiques pour retrouver principalement dans l h ritage europ en des entreprises ferroviaires les constituants essentiels de cet objet ou de
40. qu on att nue le remarquable en l annon ant qu on gomme les diff rences c est la pr somption d galit qui vaut pour toute conversation sociable avant de les exposer A la fois normes et fonctionnalit s manipulations des croyances et routines de navigation S agissant non plus seulement des normes dites relationnelles d un change mais du r f rentiel de comp tences associ un m tier ces normes sont destin es traiter une collection souvent r p titive de cas singuliers En ce sens elles partagent des caract ristiques communes avec la cat gorie des interventions sociales qu analyse Jacques Ion Ion 1998 L mergence du terme d intervention dans le domaine du travail social correspond une ind termination relative des missions et des logiques de professionnalisation Le terme autorise la r union dans un m me ensemble de b n voles et de professionnels L amalgame des statuts va dans le m me sens et affaiblit les r f rents collectifs associ s g n ralement l exercice d une profession Le b n volat social qui se concentre aux deux extr mit s de la vie active comme prop deutique pour les jeunes d butants et comme recyclage pour les sortants pr retrait s ou retrait s confirme que la comp tence requise des intervenants est attach e la personne qui l exerce et parfois sa condition de nature Selon les missions les intervenants retenus seront choisis pour leur identit sexuelle ou g n
41. qui n a que 122 km de lignes et 4 200 employ s pour un volume de trafic de 11 milliards de voyageurs km soit davantage de trafic que la SNCF en banlieue parisienne avec 10 fois moins de lignes 24 Fran ois Batisse Les gares et leur valorisation dans le monde Revue g n rale des chemins de fer Avril 98 Elsevier Paris 40 C est sur les b n fices des activit s non ferroviaires que repose la prosp rit des r seaux priv s Odakyu a r alis en 1995 un total de produits d exploitation de 153 milliards de yen 1 FRF 20 yen dont deux tiers d origine ferroviaire mais l autre tiers a laiss 14 milliards de profit autant que les activit s ferroviaires En moyenne les r seaux priv s font la moitie de leurs b n fices sur les secteurs non ferroviaires alors que les produits d exploitation ferroviaire sont plus importants Les r seaux priv s japonais ont mis sur le business sans s inqui ter de savoir si une gare devait ressembler une gare Ce qui comptait c tait le client voyageur ou non Cela a permis aux r seaux priv s de concurrencer les JNR dans le domaine des prix de transport sur les lignes parall les nombreuses au Japon Les voyageurs des banlieues de Tokyo Osaka et Nagoya ont accept de s entasser dans les trains des r seaux priv s parce que les tarifs taient plus bas parce que les gares des r seaux priv s leur facilitaient les achats dans des sites accueillants et parce que la diversification des a
42. s sophistiqu es et des savoirs naturalistes raffin s Or c est exactement la combinaison inverse qui caract rise nos soci t s la sophistication de la culture mat rielle et la pauvret des savoirs naturalistes Nous devrions donc partir de ce faux ami qu est le nomade urbain avec prudence et circonspection Il nous permet de comprendre plusieurs choses qui int ressent notre sujet la mobilit doit se comprendre comme activit productive et comme exploitation des ressources plus que comme simple d placement l espace ou le milieu ainsi exploit se constitue en territoire et en support de savoirs pour l activit ces territoires ne s emboitent pas selon la seule opposition de la proximit et de la distance un centre mais s organisent en r seaux susceptibles d tre activ s ou d sactiv s selon les parcours de se concentrer sur des points ou de se distendre de donner naissance des p les de densit ou de rassemblement ou de se distribuer selon des lignes de d placement ou d changes Mais il nous faut comprendre que le nomade urbain est devenu en m me temps l animal born des villes dont parlait Marx born parce qu il a d pos dans son environnement les savoirs naturalistes dont son anc tre portait le fardeau dans sa m moire ou son apprentissage born aussi parce que son paysage s est transform en un enchev trement immense et compliqu d artefacts techniques un complexe de bretelles d autorou
43. s sur des commerces des restaurants et des h tels ces complexes existent aujourd hui dans 112 gares japonaises La privatisation de JNR en 1987 a largi les possibilit s d investissement et augment la flexibilit des choix en mettant au premier plan la satisfaction de l usager consommateur am lioration de la propret et du confort des gares et du mat riel roulant air conditionn dans les trains trains dont les si ges se rabattent aux heures d affluence trains six portes au lieu de quatre accent mis sur l esprit de service des agents propret des toilettes etc Notons que c est JR East que l on doit l organisation en 1989 Tokyo de la premi re conf rence mondiale d architecture des gares D s cette poque une r flexion s amorce sur les places de gares station squares Dans la mesure o les gares taient construites la p riph rie l espace devant la gare tait traditionnellement un espace libre Peu peu avec le d veloppement des autres moyens de transport les places de gares sont devenues un l ment vital des quipements urbains dans un contexte o les places publiques sont rares Plus qu un espace passif ou simplement fonctionnel elles sont con ues comme un espace o l information l intelligence et les motions doivent pouvoir se conjuguer Aux yeux des responsables de JR East les gares du futur devraient tre des centres communautaires multifonctionnels et des points d information conviviaux
44. souhait es la possibilit d viter l importun qui tient au march lui m me et au fait que chacun y est attentif son profit et donc que l on peut y vivre ni vu ni connu le confort int rieur enfin un po le ou un grand feu qui savent mieux prot ger du froid que les maisons romaines ne prot gent de la chaleur On peut rapprocher cette composition de l urbanit la formule de la banalit urbaine selon Chemetov le composite de parcelles privatives et du domaine public On doit galement tirer toutes les cons quences de principe qui d coulent de cet id al d urbanit bien temp r e Les commodit s d une ville ne renvoient ni un corps moyen ni un corps parfait mais un corps perfectible un adulte valide et fatigu un enfant d ge scolaire d couvrant le trajet vers l cole Les innovations de la domotique affichent clairement leur objectif et leur march porter assistance l usager lui viter la charge physique physiologique ou cognitive de l usage Les innovations qu attendent les espaces publics les syst mes de transport sont du m me ordre m me si elles sont loin d tre aussi d velopp es porter assistance l usage faciliter la vie de l usager ou le rendre intelligent Apr s la maison et la route intelligentes nous attendons les gares intelligentes L enjeu n est pas mince puisqu il s agit d une intelligence du commun des transports en commun une intelligence accessible
45. GARES INTELLIGENTES ACCESSIBILITE URBAINE ET RELAIS DE LA VILLE DENSE Isaac JOSEPH GARES INTELLIGENTES ACCESSIBILITE URBAINE ET RELAIS DE LA VILLE DENSE Le document qui suit rend compte d une tude men e par une quipe de chercheurs coordonn s par la mission Prospective de la RATP Georges Amar Isaac Joseph Yo Kaminagai Lise Mesliand Monique Smolar avec la collaboration de Christian Heath et Paul Luff King s College Universit de Londres Jochen Schneider Institut d Urbanisme du Land de Brandebourg Berlin Steve Davies et Fred Kent Project for Public Spaces a New York L tude portait sur la conception et la gestion de l accessibilit amp urbaine de diff rents sites d finis comme gares p les d changes multimodaux ou lieux mouvements de la ville Pennsylvania Station Grand Central Port Authority Bus Terminal a New York les stations nouvelles de la Jubilee Line de Londres la Lehrterbahnhof Bahnhof Zoo et AlexanderPlatz a Berlin les gares de Tokyo Kyoto et Osaka la Gare de Lyon la Gare Montparnasse la Gare du Nord et le p le de La D fense a Paris les gares d EuraLille et de Roma Termini La recherche s est d velopp e parall lement a diff rents programmes d tudes comparatives sur la multimodalit des p les d changes urbains initi s ces deux derni res ann es par la communaut urbaine programmes GUIDE MIMIC PIRATE Les changes avec Nikolas Stathopoulos coordinateu
46. XE 4 PROLONGEMENT DE LA JUBILEE LINE 143 ANNEXE 5 NEW YORK PREPARE SON RER 144 ANNEXE 6 LE PROGRAMME CHEF DE STATION A NEW YORK 145 146
47. a gare de Penn Station renaltra dans l ancien bureau de poste central de Manhattan situ de l autre c t de la Z4EME rue Apres le soutien de Jacqueline Onassis Kennedy pour Grand central c est le pr sident Clinton lui m me qui est intervenu en 1998 pour soutenir le projet de restauration de la gare pr sent par le senateur Daniel Patrick Moynihan L espace sera partag par les activit s de la poste et de la gare Projet estim actuellement 315 millions de la nouvelle gare devrait ouvrir ses portes en D cembre 2 002 avec un am nagement qui permettra de porter la lumi re du jour jusque sur les voies La gare qui accueillera des trains de banlieue et de grande lignes deviendra un p le d changes pour le trafic a rien des lors que seront construites les lignes reliant l a roport de Newark Amtrak et JFK Long Island Rail Road 30 cf Annexe 6 La renaissance de Penn Station est ins parable du projet dit 34th Street Partnership Datant de 1992 c est une association de propri taires et de locataires soutenus par la municipalit qui a pour objectif de revitaliser une zone de 31 blocs le long de la 34 amp me rue a Manhattan Les fonds sont collect s par la ville et restitu s au partenariat sous forme de services de s curit propret de services sociaux d organisation d v nements d assistance touristique et d am nagement du paysage urbain La zone couvre la gare elle m me c est a dire le plus grand trafic p
48. aises A c t des r seaux issus de l ancien r seau national subsistent depuis l origine un grand nombre de compagnies priv es qui ont toujours r ussi quilibrer leurs comptes gr ce des taux de productivit lev s du fait de la concentration maximum de leur trafic sur des lignes courtes et charg es Jamais ces r seaux priv s n ont t aid s par les pouvoirs publics mais c est la diversification tr s pouss e de leurs activit s non ferroviaires qui leur a permis d investir et d accro tre leurs marges b n ficiaires au moment o le r seau national approchait in luctablement de la faillite malgr son acc s la grande vitesse en 1964 7 ans avant la SNCF et 30 ans avant la DB Les 15 r seaux priv s les plus importants du Japon sur un total de 149 grandes compagnies hors JR repr sentent ensemble 2 900 km de lignes soit 12 seulement des voies ferr es du pays mais ils comptent plus de 8 milliards de voyageurs soit presque autant que les 8 9 milliards des six compagnies et un volume de 140 milliards de voyageurs km La productivit du personnel des r seaux JR est de l ordre de 1 400 000 voyageurs km par employ soit plus du double du taux de la SNCF de 600 000 unit s de trafic et le triple de la moyenne europ enne Or la productivit du personnel des r seaux priv s d passe largement celle du personnel JR et atteint 2 600 000 voyageurs km par agent du r seau Odakyu un r seau de l agglom ration de Tokyo
49. ance de ces politiques va parfois jusqu a les mettre en rivalit au regard des priorit s de la recomposition urbaine On songe ici aux d bats occasionn s par le cotit des investissements des r seaux de transport en Ile de France sur METEOR et EOLE ou dans les recherches sp cialis es sur les impacts des r seaux a grande vitesse aux analyses montrant les effets de tunnel provoqu s par telle ou telle ligne Sans rentrer dans ces d bats qui sont au centre des travaux sur les formes partenariales et les processus d investissements dans les projets de transport voir les travaux en cours de Jochen Schneider nous nous contenterons de d crire quelques projets r alis s ou en cours de r alisation en notant toutefois que la pr paration des festivit s du mill naire et la concurrence des villes mondiales sur le march des biens symboliques dans ce contexte privil gie les grands travaux et la renaissance d une politique des gares comme portes de la ville La Lehrter Banhof a Berlin futur carrefour du trafic ferroviaire europ en est une v ritable greffe du c ur au centre de la capitale allemande Elle fait face la nouvelle chancellerie de l autre c t de la Spree la rivi re qui traverse Berlin En 2 002 Berlin inaugurera la grande gare centrale qui lui fait d faut depuis la fin de la guerre Le trafic grandes lignes sera organis autour de cette gare qui sera rebaptis e Berlin Zentralbahnhof Le Transrapid train
50. anger dans cette rubrique des comp tences se faufiler au mieux dans le cours bouscul du passage en gare l appui imm diat sur l exp rience des autres m me si on la sait non fiable 100 pour aller au plus vite ou au plus simple suivre le flot quand le train se vide pour trouver le m tro plut t que de d chiffrer les panneaux son propre compte se placer au mieux dans les flux selon ce que l on veut faire choisir le composteur qui doit marcher etc Dans cette configuration on fait confiance sinon directement aux autres il n y a pas dans l affaire de relation de personne personne du moins leurs comp tences collectives Antoine Hennion Autrement dit l ali nation de l animal born des villes n est pas sa fusion dans la masse indiff renci e dont il n y aurait d issue que romantique par la rencontre de deux singularit s Cette ali nation est a la fois moins et plus Moins parce qu elle est la confiance relative et provisoire accord e a un collectif suppos comp tent qui permet de d sactiver un moment l attention de celui qui se d place en lui accordant ses risques et p rils un droit la distraction plus parce qu elle accorde a ce collectif d occasion un pouvoir de r gulation de l activit qui met le voyageur en quelque sorte a la merci d un mouvement dont il n a pas le temps d examiner la pertinence Corps commun de la confiance ou corps commun de la procession les comp tences de l usager ordinair
51. bilit leur procure un meilleur acc s aux biens et aux services et contribue au d veloppement local Les amp quipements et r seaux de transport sont des points focaux pour les activit s qui contribuent a restaurer un sens positif de la localit Selon ce programme les enqu tes par sondages et les statistiques officielles montrent qu une localit vivable est une localit ayant les traits ou qualit s suivants puret de l air et de l eau rues s res relations raciales apais es logements accessibles financi rement routes peu encombr es coles publiques de qualit espaces verts et espaces publics imp ts locaux limit s Les gens se plaignent toujours de choses concr tes et quotidiennes de la difficult a traverser une rue ou de leur peur du trafic automobile du manque d espaces verts ou d endroits pour s asseoir et profiter du paysage de la disparition des centres traditionnels o l on pouvait a la fois faire ses courses poster une lettre diner dehors aller au the tre trouver un train ou un bus aller en bibliotheque rencontrer des amis Le r sultat de ces insatisfactions c est que les gens ont le sentiment d une perte du sens de la localit et d une perte du contr le et du contact avec un environnement dans lequel ils ne se reconnaissent plus Les problemes soulev s un peu partout sont toujours les m mes la s curit et la peur de la criminalit l acc s a l emploi et au logement la qualit de l environn
52. bservation mais plut t que de fonctionner comme analyseurs des soci t s urbaines dans leur ensemble ils se transforment en conglom rats d indices prioritaires construits par et destin s un observatoire ext rieur tout entier nourri des lectures dualistes des volutions urbaines in et out exclusion etc En r alit les quartiers d favoris s sont tout sauf des espaces de rel gation et sont pris dans les diff rentes formes du r gne de l accessibilit qu institue le milieu urbain ils sacrifient 132 leur mani re au visiblement correct des gestionnaires d espaces publics et acc dent l espace public politique et m diatique en participant au lobbying g n ralis sur le march de la r paration des biens symboliques Dans une conjoncture o ce march est domin par la concurrence des victimes le et moi et moi des identit s et des territoires la volont r paratrice se traduit par une compensation qui en pr c de une autre ou lui succ de dans une cha ne confuse qui alimente coup s r la fabrique diabolique des frustrations L importation dans la sph re politique du vocabulaire anglo saxon sur les minorit s ethniques ne se ferait donc pas sans dommage alors qu elle est in vitable dans la sph re des civilit s La r f rence l appartenance ethnique est certes naturelle dans le jugement et la perception ordinaires mais cela ne signifie pas que la diff rence culturelle ou ethnique puisse
53. ce classique dans la tradition interactionniste depuis Mead et largement explor par la dramaturgie goffmanienne en comprenant la fonction de r gulation qu elle joue pour les participants une activit situ e Il s agit galement de pousser l analyse des indices de contextualisation Gumperz 1989 c est dire des composantes du cadrage de l exp rience de la copr sence Ces indices construisent l exp rience civile de la copr sence en g n ral et permettent aux participants de d crire en cours d action les formes respectives de leur exposition et les modalit s de leur disponibilit la situation Ils sont tudi s ici dans le cadre institutionnellement format de la relation de service qui s instaure entre un voyageur ordinaire et un agent dont la prestation consiste accessibiliser les services d une gare et assister l usager dans un espace de circulation complexe Ce n est pas seulement un indice discret verbal ou comportemental qui d finit alors le contexte de l activit situ e mais le type d activit ou la position observable de l agent qui fonctionnent comme une ouverture singuli re de la s quence Parall lement aux travaux consacr s aux m tiers de la tourn e Denis Bayart 1999 on s int resse ici l activit de ces agents itin rants dans des espaces souvent labyrinthiques par leur forme architecturale et constitu s d une superposition ou d un enchev trement de seuils Ces seuils peuvent tre d
54. cette forme qu ils entendaient r nover ou adapter a la ville contemporaine La gare est un objet peut tre privil gi pour comprendre la formule du m tier d architecte aujourd hui qui consiste selon certains a construire de la ville sur la ville L existence d un milieu et d un espace public de d bat organis autour des associations internationales de transporteurs ont acc l r et favoris la circulation des modeles et des references Les programmes incitatifs de recherche fran ais ou europ ens sont all s dans le m me sens Il n y a donc pas de prospective des p les d changes contemporains qui ne comporte un d tour historique sur les rapports des gares aux villes qu elles desservent et une prise en compte de l irruption des villes en gare Il est significatif que des gares japonaises aux nouveaux centres civiques que voudraient tre quelques grandes gares am ricaines on retrouve certaines r f rences au patrimoine industriel et a l histoire ferroviaire du 19 me si cle et que ces questions fassent irruption dans l agenda des transporteurs des villes ou des morceaux de villes dans lesquelles elles ont volu III 1 De l arc de triomphe au centre civique Michel Ragon 5 a le premier mis en lumi re la double filiation des grandes gares du 19 si cle filles des architectes et des ing nieurs A quoi pouvait bien ressembler une gare lorsque aucun programme de cette nature n avait t propos aux constructeurs A
55. chain stade d quipement concernera une centaine d autres gares parmi les 220 ayant plus de 30 000 voyageurs par jour gares qui disposent de surfaces commercialisables que l ancien r seau national n utilisait pratiquement plus En 10 ans JR Est est pass de 53 centres commerciaux 85 dans tout le r seau avec une nouvelle cha ne de magasins de nourriture rapide dans la capitale et surtout un ensemble de 10 tages de commerces et de restaurants dans la grande gare de Shinkansen et banlieue de Tokyo Ueno En outre JR Est a 16 h tels 180 agences de voyages View Plaza 1400 magasins de journaux Kiosk des lotissements r sidentiels etc En 1987 JR Est avait 10 de ses 82 500 employ s dans des activit s non ferroviaires En 1996 sur 79 000 employ s 70 taient affect s au ferroviaire et 30 au non ferroviaire 41 42 43 44 45 46 47 48 Le modele japonais a frapp les dirigeants des entreprises de transport en France Apres Loik Le Floch Prigent le d veloppement des commerces a t un l ment du programme de Patrice Leroy puis de Daniel Cukierman a la Direction du D veloppement des Gares de la SNCF Le projet de 1 000 gares pour l an 2 000 est un programme de r novations et d am nagement des gares essentiellement centr sur l accessibilit et le confort des voyageurs qui implique aussi bien de grands travaux que de petits coups de peinture Ce n est plus uniquement la gare qui rentre dans la ville
56. civique III 2 Les diagnostics des architectes et des urbanistes III 3 L irruption des services et des commerces III 4 Les diagnostics des architectes et des urbanistes III 5 Reconqu te du centre et d veloppement urbain La Lehrter Banhof Pennsylvania Station et 34 Street Partnership Grand Central Station et Grand Central Partnership Le programme chef de station du centre de New York Port Authority Bus Terminal IV Activit situ e et r gimes de disponibilit le travail des agents mobiles IV 1 Le moment sportif et l organisation d un v nement IV 2 Une exp rience d accueil en gare Les Gilets Rouges de la SNCF IV 3 Les CDD du foot la RATP IV 4 Les r gimes de disponibilit Annexes Annexe 1 le concept d une gare au Japon Annexe 2 Extrait de le bien commun des villes rapport Sueur Annexe 3 Les complexes d changes La D fense Gare Montparnasse Euralille Gare du Nord Annexe 4 Prolongement de la Jubilee Line Annexe5 New York pr pare son RER Annexe6 Le programme chef de station New York p 1 p 2 p 9 p 16 p 16 p 20 p 31 p 49 p 51 p 52 p 58 p 65 p 75 p 76 p 87 p 90 p 92 p 99 p 104 125 PREDIT GARES INTELLIGENTES ACCESSIBILITE URBAINE ET RELAIS DE LA VILLE DENSE Isaac JOSEPH RATP 126 Annexe 1 Annexe 2 Annexe 3 Annexe 4 Annexe 5 Annexe 6 ANNEXES le concept d une gare au Japon Extrait de le bien commun des villes rapport Sueur
57. clair cela signifie que l agent de police n vite pas le face face avec le SDF et lui propose de quitter les lieux pour un centre d h bergement un h pital municipal ou un centre de crise En cas de refus la police peut proc der une arrestation C est l un r le inhabituel pour la police r le mal d fini et n entrant pas dans la formation du policier qui consiste entrer en contact pour proposer une prestation de service social La police ne proc de qu peu d arrestations 50 des SDF interpell s s en vont l autre moiti se contente de se d placer Les responsables de la gare routi re voulaient savoir si la criminalit est simplement d plac e ailleurs ou si les efforts du PABT ont une incidence positive sur la lutte contre la d viance dans le quartier de la gare Les chiffres de la criminalit dans le Midtown Soth Precint qui baissent mais dans une proportion moindre que dans la gare routi re v rifierait une r gle de la diffusion des b n fices L interd pendance des ill galismes rel verait elle 34 Traitement des niches et des recoins suppression des bancs et des chaises et remplacement par des banquettes qui se replient Il s agit de faciliter le nettoyage de lutter contre les zones d invisibilit d am liorer l clairage de revitaliser les commerces de rassembler les boutiques plut t que de les laisser isol es 96 aussi des th ories de l cologie urbaine et du concept de symbiose chaque acti
58. ctivit s des priv s accompagnait une d localisation marqu e dans les banlieues elles m mes Outre des magasins les plus divers des services d autobus et d autocars en correspondance parfaite des h tels en province des parcs d attraction la p riph rie des agglom rations et dans les sites touristiques les r seaux priv s ont t jusqu ouvrir des pistes de ski des tablissements de thalassoth rapie et des sources d eau chaude L essentiel tait de vendre des produits et des services des clients apr s les avoir transport s ventuellement sans gagner grand chose L norme groupe Tokyu n a que 2 2 de produit d exploitation ferroviaire et le groupe Kintestu presque aussi vaste avec 3 200 milliards de yen de chiffre d affaires n a que 5 8 JR Ouest Gare de Kyoto La gare de Kyoto est la troisi me destination touristique de la ville apr s les temples Le groupe comprend outre le r seau de chemin de fer 2 r seaux d autocars 14 compagnies du secteur de la distribution 34 compagnies de d veloppement immobilier 25 soci t s de restauration h tellerie et parcs d attraction 5 agences de publicit 2 consultants 3 compagnies d lectricit 8 soci t s d entretien du mat riel ferroviaire et 30 autres services vari s soit au total 122 compagnies JR Est qui dessert l agglom ration de Tokyo compte 85 gares avec plus de 100 000 voyageurs par jour 40 de ces gares sont d j pourvues de centres commerciaux Le pro
59. d e neuve on peut se demander si le terme de nomadisme est bien celui qui leur convient Comme les nomades les habitants des villes exploitent des aires souvent fort vastes et se d placent r guli rement la recherche des ressources qui leur sont n cessaires Comme pour les nomades ces conduites n ont rien voir avec l errance et le vagabondage sans rep res dans l espace ni avec la qu te al atoire de moyens de subsistance La mobilit de chaque communaut s inscrit dans un territoire dont les moindres d tails sont connus de tous ceux qui le partagent et le sillonnent Comme les nomades enfin les citadins contemporains apprennent tous les jours se d faire d une vision concentrique de l espace pour se repr senter un monde organis autour de parcours de points de confluence et de dispersion En revanche les citadins sont loin de ressembler des nomades dont l extr me mobilit va de pair avec une emprise limit e sur le paysage Le paysage urbain est peupl d artefacts am nag et litt ralement mobilis tout entier par l activit de ceux qui s y d placent au service de l activit productive ou de la simple circulation le plus souvent indiff rents au cycle des saisons et des variations climatiques Surtout l alliage anthropologique sur lequel se construit leur mode de vie est radicalement oppos ce qui caract rise les soci t s nomades c est la pauvret de la culture mat rielle alli e des techniques tr
60. de 70 et n cessite une d marche syst matique et un produit lisible L animation des n uds pour inverser le v cu de la rupture de charge et en faire un moment utile ou agr able attirer de nouvelles client les et de nouvelles recettes am liorer la s curit Les parcs de stationnement L accessibilit aux personnes mobilit r duite L extension de la Jubilee Line Londres a t galement l occasion d un diagnostic important sur le r le des p les d changes 23 Cette extension a t le premier grand projet depuis la construction de la Victoria Line 25 ans auparavant Outre sa connexion la ligne existante elle introduit de nouvelles normes pour le r seau du m tro londonien Projet pr matur ment enterr la fin des ann es 70 et relanc avec le d veloppement massif de Canary Wharf c est devenu projet national visant l articulation de logiques d am nagement territorial et de transports publics Jusque dans les ann es 60 les Docklands sont un secteur enclav dans lequel les d placements sont locaux A la fin des ann es 60 la crise des docks et le d veloppement de la technique des containers implique une r affectation des espaces et un d veloppement du r seau routier dans un contexte international marqu par la concurrence de Rotterdam La question porte sur la r affectation des 8 5 miles carr s situ s entre la Tour de Londres et Beckton proximit du centre ville Dans les ann es 70 on
61. de groupe d coles d entreprises de coop ratives C est l un des aspects par lesquels le Japon diff re le plus des soci t s occidentales o les voyages sont le plus souvent affaire de motivation personnelle Sous l apparente valorisation des particularit s locales ces voyages quasi institutionnels sont l un des moyens les plus s rs d uniformiser l espace national Le touriste japonais plus que tout autre touriste se meut dans un boulevard de st r otypes pp 43 44 Ainsi en 1969 un nouveau plan d am nagement dit SHINZENSO propose l organisation du territoire en sph res de vie largies autoroutes voies ferr es grande vitesse shinkansen informatique En 1970 le Japon a le deuxi me PNB mondial et la population demande un minimum civil mais pendant toute la p riode dite de Haute Croissance les chemins de fer ne viennent qu en dernier dans la politique d investissements publics apr s la route et les a roports la concentration des investissements sur quelques grands axes lin aires se faisant au d triment des aires Autrement dit le d veloppement des gares japonaises r sulte la fois d une logique d am nagement qui organise la densit interurbaine l chelle territoriale et d une logique civile tenue de satisfaire les exigences d mocratiques de la densit Daijiro Kitagawa dans une th se r centel3 montre combien l h t rog n it des transports ferroviaires Tokyo se r v le de fa on s
62. de l activit ancrage social et technique aptitude la double articulation de tout langage d action dans les mots et les campagnes de communication et dans l univers des r seaux et des quipements techniques On peut se demander si l appr hension ou la r pulsion que manifestent certains agents sortir de leur poste de travail pour affronter le public en situation normale et encore plus en situation de crise sont correctement valu es et trait es par les entreprises de service public Fond es parfois sur une logique du rapport de forces conte le contrevenant par exemple dans le cas du travail des contr leurs soit sur une logique hi rarchique de l apprentissage proche du bizutage les r ponses actuelles ne parviennent pas construire effectivement ce qu elles pr tendent prot ger ou promouvoir savoir la solidarit du personnel et le sentiment de corps Dans un contexte de travail en r seau les responsabilit s sont in vitablement la fois distribu es et individuellement assum es Tous les points comptent et mobiliser la bonne volont ou la participation de l usager c est la fois l assister personnellement dans son activit de d placement et solliciter son concours 124 SOMMAIRE Introduction I Les ressources du nomade urbain et les chelles du pi ton II L espace providence et le miroir japonais III Les interfaces de la m tropolisation et l intelligence des gares III 1 De larc de triomphe au centre
63. de l urbanisation et du peuplement ont consist jusqu une date r cente fixer des populations sur un territoire Faire de la ville sur la ville ou se soucier de l urbanit d une ville c est distribuer des populations pour quilibrer socialement un territoire et le transformer en milieu de socialisation ou qualifier un morceau de ville en le recomposant selon des crit res de mixit fonctionnelle sociale et culturelle Les rh toriques de l int r t g n ral sont alors associ es aux rh toriques du m lange de la rencontre et du contact et aux rh toriques r paratrices du tissu urbain ou du lien social C est cette association qui caract rise les politiques de la ville qui conjuguent les apories des pens es de la s gr gation et celles du dialogue avec les identit s stigmatis es D une part elles d noncent la formation d enclaves sans forc ment prendre la mesure des processus de d senclavement qu elles ne maitrisent pas par exemple le d veloppement des paraboles et l acc s un espace de communication culturelle d localis e ou encore le d veloppement de r seaux et de fili res communautaires ou hybrides d acc s l emploi aux ressources ou la sc ne publique et sans d noncer galement toutes les enclaves Le discours de l quilibrage social peu convaincant pratiquement ph nom ne de vacance dans la sph re du logement social ne l est gu re plus du point de vue d une logique d agglom ration qui ne ju
64. de probl mes de s curit En revanche le programme a obtenu de bons r sultats dans la lutte anti graffitis dans la lutte contre la fraude et dans les indices de satisfaction concernant la propret Le programme a t soutenu par la municipalit de New York et la Ford Foundation 87 cf Annexe 7 88 Port Authority Bus Terminal PABT C est la plus grande gare routiere des Etats Unis avec 225 terminaux r gionaux et 185 000 voyageurs par jour La gare fait 500 000 m tres carr s entre la 8 ME et la 9 me avenues et la 40 ME et la 42 ME rues L quivalent de 4 blocs au sol 9 niveaux 220 portes et plusieurs centaines de d parts par jour La gare fonctionne 24h sur 24 et 7 jours sur 7 Il y a six niveaux de circulation pi tonne entre la rue et les portillons de bus La station de m tro Times Square voit passer 200 000 voyageurs par jour Situ sur la 42 ME rue pr s de Times Square le b timent a t reconstruit en 1970 en partie pour inverser le d clin de la gare routi re et du quartier La reconstruction n eut aucun r sultat Au milieu des ann es 80 la criminalit li e au commerce du crack la crise conomique et la fermeture des h pitaux psychiatriques ainsi que le nombre de Sans Domicile Fixe augmentent La gare est repoussante pauvre en services et en quipements En 1991 le Port Authority constitue une force de travail interne pour red finir les espaces et l organisation de la gare Le progra
65. des conditions par lesquelles elles peuvent donner un contenu au travail de pr sence et l quipement perceptif des agents missionn s comme des interfaces civiques en personnes D s lors qu on entend ne pas dissocier l tude des civilit s ordinaires des formes institu es qu elles prennent dans les pratiques de la bureaucratie de base Lipsky 1982 1995 des administrations et entreprises publiques gestionnaires du domaine public urbain les degr s de disponibilit mesurent des qualit s d une situation interactionnelle qu elle soit All instrument e en termes de r activit responsiveness des agents ou attendue comme un pr requis de la civilit ordinaire Le mat riau empirique utilis dans ce texte a t recueilli dans deux contextes diff rents de l organisation de l accueil dans les espaces transports Il s agit d une part des dispositifs mis en place par la SNCF les jours de grands d parts et d autre part du dispositif exceptionnel propos par la RATP pour l accueil de la Coupe du Monde de football en 1998 On notera que dans les deux cas l enqu te portait sur l organisation d un v nement con ue comme chose aussi complexe et relevant des m mes cat gories d analyse que l organisation d un espace multimodal exigeant une coordination des activit s entre services diff rents d une m me entreprise ou d entreprises diff rentes L objet de l enqu te portait sur les conditions et les ressources mobilisables pou
66. e que 28 des transports tandis que la part du mode ferr s l ve 60 Les r seaux ferr s de Londres et de New York ont t construits sans plan d ensemble et cela se traduit par un manque de coh rence dans la structure des r seaux La r alisation des r seaux de Paris et de Tokyo s est faite par contre selon des sch mas directeurs et les r seaux se sont modernis s gr ce une politique volontariste de l Etat ayant pour objectif prioritaire d accompagner le d veloppement urbanistique et gr ce aux cr dits mis en place par l Etat et les collectivit s locales ou par l apport du secteur priv Tokyo Les r seaux de Paris et de New York ont une configuration totalement radiale mais ce n est pas le cas des deux autres Le r seau londonien tr s tendu est particuli rement dense dans la banlieue sud o l imbrication des lignes assure un certain maillage Le r seau de Tokyo est maill par plusieurs rocades dont la rocade centrale Yamanote qui dessert les gares centrales A Paris le RER assure la travers e de la capitale tandis que Londres n est travers que par la liaison Thameslink peu performante A New York toutes les lignes aboutissent des terminus centraux Les r seaux de Paris et de New York assurent une desserte particuli rement fine de la zone 1 avec deux fois plus de stations au km2 qu Londres et quatre fois plus qu Tokyo Le m tro de Tokyo transporte plus de 2 7 milliards de passagers par an soit 2
67. e 1 renforcer le r le de la gare Grand Central comme porte de la ville et du continent 2 renforcer le r le de la 42 me rue 3 am liorer l identit du quartier 4 am liorer la vie des pi tons quel que soit leur ge par des services et des quipements de qualit 5 rendre plus lisibles les cheminements pi tons 6 visibiliser les b timents et monuments historiques du quartier 7 int grer le bureau de poste dans la gare et introduire une ambiance commerciale 8 renforcer la densit commerciale au profit des banlieusards et des touristes 9 multiplier les quipements permettant aux employ s travaillant dans la zone de se restaurer fl ner participer des activit s culturelles 10 am liorer l clairage et la vie nocturne du quartier 31 Grand Central District Grand Central Partnership Septembre 1987 76 TL 78 79 80 81 82 83 84 Le r le des transports en commun et des p les d changes dans le d veloppement urbain a t th oris dans un rapport du TCRP en 199732 Le Transit Cooperative Research Program tabli en 1987 par une tude de la Federal Transit Administration est un programme ayant pour objectif de mener des recherches sur des domaines divers planification services quipements ressources humaines maintenance s curit pratiques administratives Il entend souligner l importance de la mobilit dans la constitution de localit s plus vivables La mo
68. e murmure de Paris Mille et une Nuits 1999 Gare de Lyon ann es 80 Ce chapitre voudrait souligner quelques cons quences de la structure interactionnelle et du caract re public de l activit situ e Il tente de d crire les comp tences pragmatiques l uvre dans un contexte pr cis marqu par l activit d agents d accueil occasionnels ou statutaires s dentaires ou mobiles dans des espaces de transport Dans ce contexte la publication de l activit est pr suppos e dans la d finition institutionnelle des missions des agents sans pour autant donner lieu une analyse de ses composantes perceptives et corporelles On voudrait explorer ici ces composantes et conjuguer l attention aux r gimes d action avec celle des r gimes de disponibilit La notion de r gime de disponibilit qui appartient aux cat gories dramaturgiques et civiles d analyse d une activit situ e m rite d tre explor e non seulement pour d finir concr tement des dispositifs d accessibilisation destin s renforcer la pr sence et les actes de pr sence d un agent d accueil mais aussi pour comprendre les dispositions promouvoir x dans le cadre d une politique de proximit destin e renforcer l hospitalit de lieux 101 r put s complexes et parsem s d obstacles pour un usager d sorient ou momentan ment incomp tent Plus g n ralement il s agit de d velopper le th me de l observabilit des conduites dans un espace de copr sen
69. e sont tout entieres dans cet quilibre instable de la confiance et de la distraction de la routine et de l attention flottante Et ce que le pi ton en sait a t document empiriquement D o l importance des indices de toutes sortes avec lesquels l usager des transports peut interagir qu il s agisse des indices que lui propose l espace lui m me et sa signal tique ou des indices qu il parvient a lire dans les d placements et dans les conduites des personnes pr sentes Les travaux sur la micromobilit permettent ainsi d affiner l axe de recherche sur les m triques de l urbanit 3 en montrant que tout d placement est la fois une exp rience singuli re un travail sur soi autant que sur les mondes que l on traverse et un travail d alignement corporel et sensible par lequel on fait des lignes avec ceux que l on suit ou que l on croise D o galement l importance de la notion d accessibilit pour ne pas tomber dans les pi ges d une apolog tique de la mobilit L accessibilit qui qualifie l univers des signes et des pratiques du citadin est la ressource premi re du nomade urbain C est la fois la formule du syst me dans lequel il volue et la premi re prise que ce syst me offre ses dispositions et sa capacit jouer avec les bornes de son paysage Et cette ressource a pour cons quence imm diate d installer au c ur du syst me la pluralit des chelles et des langages Le nomade urbain ne survit
70. e voyageurs les activit s commerciales et tous les problemes de qualit la constitution d quipes coordonnant les activit s des diff rents services en station un meilleur encadrement de terrain de meilleures relations avec les associations de quartier A titre d exemple l action night out consiste encourager les r sidents d un quartier a manifester leur pr sence et leur solidarit dans la lutte contre la criminalit et le vandalisme Le choix des stations participant au programme se fait selon des crit res de taille de complexit des services l emplacement des correspondances etc Les stations r cemment restaur es sont inscrites au programme pour assurer un haut degr de maintenance Les stations de Grand Central et de Times Square sont les deux premi res avoir t inscrites au programme Le programme concerne 468 stations En 1997 le programme touchait 58 chefs de stations et 252 stations soit 80 des usagers Les chefs de station sont pr sents et visibles aux heures de pointe sur les lignes de p age Ils portent des vestes oranges ou bleues et r pondent aux probl mes des usagers La photo du chef de station est affich e au guichet Ils sont en contact avec la police et les grands magasins animent des expositions avec les coles et s occupent des commerces en station Au d but de l op ration les probl mes se sont pos s avec la police des transports qui voyait d un il d favorable que des civils s occupent
71. ectural McKim divise l espace de la gare en deux aires distinctes la halle centrale avec sa structure en acier et ses voies souterraines et l aire des services d inspiration classique et de pierre autour de la salle d attente a l allure de caverne Deux zones se distinguent donc dramatique mais rigoureusement fonctionnelle en souterrain pour les espaces d di s principalement aux trains the tralement classique au dessus pour les espaces d di s aux voyageurs Le grand hall d inspiration baroque a les dimensions de la nef de la cath drale Saint Pierre de Rome et constitue pour les contemporains la plus grande et la plus monumentale salle d un seul tenant du monde Evoquant la Rome imp riale et la Renaissance elle est rev tue de travertin fonctionnel qui se patine avec le temps et prend bien la lumi re Richardson dit que c est un mat riau simple permanent et durable facile entretenir La gare avec ses 21 quais construits hauteur des trains pour faciliter le chargement des voyageurs et ses 158 fontaines d eau potable est inaugur e le 8 septembre 1910 Penn Station est consid r e comme une gare moderne par les revues d architecture de l poque parce qu elle traite correctement le probl me des flux de voyageurs et par le nombre d entr es dont elle dispose 29 29 Steven Parissien Pennsylvania Station Mc Kim Mead and White London Phaidon 1996 69 Detruite en 1963 pour laisser place au Madison Square Garden l
72. ement et de l ducation les relations raciales les embouteillages La Federal Transit Administration FTA et particuli rement le Livable Communities Initiative ainsi que le Intermodal Surface Transportation Efficiency Act ISTEA de 1991 sont a l origine de cette tude Le r le de l ISTEA consiste a r affecter des fonds destin s la route des projets concernant les pi tons et le v lo et soutenir toute strat gie de d veloppement de services la mobilit dans une localit donn e d s lors qu elle comporte des lieux de transit et des points de connexion Le rapport d finit un lieu vivable comme un lieu confortable et dont l image est positive un lieu accessible un lieu d activit s de rencontres et de sociabilit 32 The role of Transit in creating livable metropolitan communities TCRP Report 22 1997 85 Dans cette perspective le soutien aux lieux de transit concerne la cr ation d espaces publics anim s et de centres d activit locale la revitalisation d un quartier ou d un centre ville la cr ation d emplois et de commerces l am lioration de la s curit et la production d am nit s la cr ation de services alternatifs a la voiture individuelle la production de mixit urbaine la constitution de partenariats entre associations locales et entreprises de transport 86 Le programme de chef de station de la ville de New York A titre d exp riences exemplaires le rapport cite entre
73. er les services publics dans la relation de service elle m me pluralit des comp tences des agents coordination des activit s de services sur un m me territoire coop ration de l usager Les m tiers de la tourn e ronde ilotage assistance aux voyageurs sont d cisifs de ce point de vue dans la mesure o ils poussent pr ciser le vocabulaire en vogue de la m diation et de l ambiance L id e forte de la patrouille pied c est non seulement d annoncer que la puissance publique descend de son cheval mais de dire aussi que son pouvoir de contr le 131 est lui m me contr l que ce que l agent doit voir est aussi ce qui le rend visible qu il est tre de locomotion dans un milieu d tres de locomotion Voil pourquoi la consigne r cente de la RATP Attentifs ensemble donne la formule du caract re public de son engagement de service Elle institue un principe de coop ration au m me niveau que l int r t g n ral et la mobilisation dont il s agit n a pas la m me forme ni la m me formule Tous ensemble que celle de l action collective son vocabulaire est celui de la coordination ou de l action conjointe et le probl me pratique qu elle doit r soudre est celui de la formation d une quipe et de la connaissance partag e L ing nierie de la mixit entend enrichir ce mod le r publicain par une s rie de manipulations compl mentaires sur les populations et sur les territoires de la ville Or les savoirs
74. erni re instance et en bas de l chelle c est la pyramide invers e des dysfonctionnements et des incoh rences organisationnelles qui pese sur la rencontre de service En r alit le probleme qui nous concerne n est pas tant dans les rapports hi rarchiques et verticaux entre niveaux de responsabilit que dans la position d interface de l agent d fini comme celui qui intervient en public et qui par ailleurs est identifi comme repr sentant de l entreprise La vogue actuelle du terme de m diation pour designer ce type de m tier ne correspond pas plus une position hi rarchique qu un statut C est un r le qu il faut d finir comme le propose l anthropologie urbaine comme un engagement situationnel finalis U Hannerz 1983 Autrement dit les m tiers du public sont des m tiers d intervenant repr sentatif et ce sont les circonstances et les cons quences de l intervention qui d finissent le m tier plus que ses missions et les intentions de l entreprise Il est donc in vitable que la formation ces m tiers soit la fois situationnelle et relativement normative sur le plan comportemental La norme peut tre convenue attacher les cheveux longs d gager le visage se raser viter les piercings et les boucles d oreille pour les Gilets Rouges de la SNCF Elle peut l inverse tre festive et sportive maillot vert baskets blouson blanc pour les CDD de la RATP embauch s pendant la Coupe du
75. es Joseph 1992 soumis constamment des proc dures de r activation ou des arrangements de visibilit Watson et Lee 1993 Lyn Lofland dans un livre r cent Lofland 1998 rappelant l h ritage des travaux ethnographiques sur le domaine public urbain notait qu il tait r gi par une grammaire de la mobilit ayant elle m me comme un de ses principes avec l inattention civile la primaut de l audience et l indiff rence plus que l exaltation de la diversit le principe de disponibilit r duite On sait en effet que la diversit conjugu e la porosit des territoires et des mondes symboliques du citadin le conduit n afficher sa disponibilit que de mani re r serv e 103 Cette disposition particuliere a l interaction dans le domaine public urbain bien connue depuis Simmel n est pas sans cons quence sur le civisme ordinaire et sur la d finition des engagements tenus pour acquis en milieu urbain Elle a pourtant curieusement peu t comment e dans le domaine des m tiers du public Les agents charg s de conforter ou de restaurer le lien civique par leur pr sence et leur intervention dans le domaine public urbain n chappent pas en effet cette r gle g n rale de la disponibilit r duite En t moigne dans l ordre du langage verbal de la relation de service le caract re pragmatiquement pertinent du laconisme Joseph et Jeannot 1995 On touche la un probl me des politiques de proximit et
76. es architectes et des urbanistes L volution conduisant de la gare du 19 me si cle au p le d changes contemporain a donn lieu une synth se architecturale dans un livre de Brian Edwards28 L architecture des gares y appara t comme ayant pour objet l espace la lumi re et la structure L occasion d embellir le domaine public et de r quilibrer les sciences de l ing nieur par des consid rations plus pratiques convergent sur un type de b timent singulier et visuellement complexe Une gare bien con ue est une gare dans laquelle le voyageur sait comment se diriger sans m me consulter les indications de la signal tique La fusion de l architecture et de l ing nierie se fait dans un contexte o l int r t cologique du mode ferroviaire combin avec les avanc es technologiques des trains grande vitesse ont pour r sultat de relancer l int r t pour le train Apr s avoir n glig le syst me ferroviaire tout au long du 20 me si cle le Royaume Uni et l Europe enti re se lancent dans des programmes ambitieux d int gration du ferroviaire avec l a rien la route etc La derni re d cade a vu trois d veloppements convergents l extension du r seau de trains grande vitesse au del des fronti res nationales la liaison des a roports aux centres villes par des lignes de train enfin le d veloppement des m tros et des syst mes de transports l gers Le sommet de Rio de 1992 souligne l imp ratif de d veloppeme
77. es c r monies Les jeunes connaissent parfaitement le sens de cette expression qui n appartient pas encore au vocabulaire de l entreprise En conclusion les r gimes de disponibilit dans lesquels s inscrit une activit situ e ne sont ni simplement des dispositions des agents ni m me des normes locales ou des styles comportementaux d organisation de ces dispositions Ce sont des r gles pragmatiques labor es en cours d action inh rentes au vocabulaire des motifs Wright Mills 1940 que se donnent les participants pour ajuster leurs engagements respectifs et qui sont tributaires de l environnement commun de leurs activit s En ce sens elles compl tent aussi bien le programme d une analyse cologique des activit s et des composantes spatio temporelles d un contexte que les cat gories de l cologie de la perception et ses d veloppements r cents dans les tudes de l activit situ e consacr es au domaine public et aux conduites qui rel vent des grammaires de la mobilit l uvre dans ce domaine De Simmel Goffman la th orie du domaine public a insist sur une configuration particuli re du pluralisme des engagements l acteur est toujours susceptible d tre pris ou identifi par ailleurs l hospitalit minimale qu il attend de ce domaine tourne autour d un droit la distraction ou droit la tranquillit Levinson 1987 C est le respect de cette face n gative qui est en cause dans l am nagement concret
78. es et interpr tables par le destinataire de la prestation et qui rel vent du travail de figuration tel que le d finit Goffman et avant lui l anthropologie pragmatique kantienne des apparences concert es Goffman 1973 Joseph 1998 Ils vont bien au del d un look ou d un langage commercial puisqu ils doivent manipuler les impressions et les croyances d autrui dans un jeu ou ce dernier a par r gle du jeu le dernier mot A s en tenir aux consignes explicites du commercial on se retrouverait avec des normes qui fonctionneraient dans un syst me arbitraire de signes et dont la justification est toujours malais e Par exemple pourquoi les piercings seraient ils un obstacle au travail d accueil Comment juger de ce qui est acceptable dans un service au public et pas dans le service voisin Les consignes qui s inspirent des civilit s ordinaires de la conversation ont au moins le m rite de laisser l change lui m me et l intervention dans sa singularit le soin de faire la preuve de sa 113 pertinence et de son efficacit Elles exigent qu on tablisse ou qu on restaure une r ciprocit a partir d un tat de la relation d ja stabilis par les proc dures d identification N oublions pas en effet que l activit d accueil se d roule dans un espace encombr o les initiatives non autoris es sont l gion viter les embard es dans l ordre de la circulation a son pendant dans l ordre de la communication qui demande
79. essives de jeunes salari s 114 IV 3 Les CDD du foot Nous avons voulu introduire l tude du dispositif d accueil de la RATP lors de la Coupe du Monde par un rappel des initiatives ant rieures Nous aurions galement pu faire mention du modele Grands Fr res ou de la structure partenariale mise en place en 1993 par la SNCF et la RATP Les Compagnons du voyage Tous ces dispositifs sont diff rents dans leurs objectifs locaux ou cat goriels dans les proc dures de filtrage dans les pratiques concretes d accueil d assistance ou d accompagnement des voyageurs Pour r sumer le propos et justifier la comparaison il faut souligner l agencement de la visibilit et de la mobilit des agents la RATP a plac ses agents dans l espace du r seau et dans l espace des stations sur des points d information alors que la SNCF leur a impos d tre visibles et mobiles Notons galement que l organisation de l accueil ne pouvait pas se faire sur le mod le des emplois ville ou des emplois jeunes selon une logique territoriale la Coupe du monde pour la RATP ce n tait pas le Stade de France ou le Parc des Princes mais l ensemble des r seaux m tro RER Bus mobilis s sur des parcours plus ou moins pr visibles L v nement n tait pas localis sur une ville mais sur 10 son d roulement ne concernait pas un seul stade quel qu ait t l investissement conomique et symbolique sur le haut lieu de Saint Denis mais sur deux s
80. essources activables dans l environnement d une activit Tant qu elles ne le sont pas elles demeurent libres et susceptibles de modification ou m me passives par exemple lorsqu on parle d une m moire disponible Etre disponible c est pouvoir interrompre ses activit s pour s occuper d autrui dit le Petit Robert Dans le domaine de la perception le concept d affordance tel qu il a t d velopp par l cologie de la perception de Gibson Gibson 1986 est proche de cette notion a condition qu on ne le comprenne pas comme une offre ou une prise c est dire comme quelque chose qui invite par soi m me percevoir ou agir de telle ou telle mani re L origine du concept d affordance dans la psychologie de la forme explique sans doute la tonalit r aliste de l cologie de la perception et la difficult l inscrire dans une pragmatique comme th orie de l action qui convient Th venot 1990 C est pourquoi il ne nous semble pas inutile de faire le d tour par des contextes o la production d indices pour l action est clairement une co production inscrite dans un champ de visibilit mutuelle et dans un langage corporel Ce d tour est d autant plus n cessaire qu il permet d aborder un probl me qui ne rel ve pas directement du vocabulaire microsociologique mais d signe plut t un trait anthropologique des fa ons de faire et de parler en milieu urbain d fini comme univers d trang it Qu r 1993 d engagements vuln rabl
81. finis la fois comme des seuils perceptifs et des dispositifs de r gulation locale du principe d acc s Le travail des agents est donc descriptible d une part comme un travail d orientation dans un univers de visibilit pr supposant leur exposition et une pr sence objectivable quasiment comme une balise signal tique et d autre part comme un travail de mise disposition d un mode d emploi qui documente l espace de la gare Commentant la sp cificit des m tiers de l accueil et leur p nibilit propre Denis Bayart propose de nommer principe de persistance l impossibilit de se soustraire aux interpellations et aux sollicitations et souligne la n cessit pour les agents de disposer d une ressource de modalisation de sa situation de personne expos e qu il nomme principe de modalisation Ces deux principes m ritent d tre analys s non seulement du point de vue des valeurs institutionnelles de continuit du service par exemple mais aussi de la soutenabilite du travail des agents et des comp tences concr tes requises pour les m tiers et services de l accessibilit Bien entendu il n y a aucune raison de cantonner la question des r gimes de disponibilit au champ de la co pr sence ni au domaine restreint de la relation de service Les travaux de Christian Heath et de son quipe Centre for Work Interaction and Technology University of Nottingham janvier 1997 sur la communication distance des agents mobiles du m tr
82. ge pas l quilibre selon les principes d une approche localis e mais selon ceux d un syst me complexe d activit s On a suffisamment dit que l lection d une zone d un quartier ou d un territoire au titre d une politique r paratrice conduit en marquer la sp cificit Ce marqueur se transforme en stigmate tant t n gociable sur le march de l assistance sur lequel il fonctionne comme argent des pauvres et institue la forme rh torique des r cits du malheur et tant t inadmissible et insultant pour des populations et des territoires qui aspirent devenir quelconques indiff renci s dans l espace diff renci de la ville et qui refusent leur lection et les effets de quartier prioritaire voir le film de Tavernier Au del du p riph rique C est l un avatar connu du trouble des identit s stigmatis es qui ne peuvent accepter les grandeurs qu on leur attribue qu en revendiquant en m me temps le droit d tre associ es leur d finition et la d finition des performances normales Le malaise et l agacement r cents des b n ficiaires ou des destinataires des politiques de la ville t moignent d une part des effets pervers des diagnostics territoriaux qui aboutissent des construits administratifs globalisants et d autre part des cons quences pour les populations concern es de l absence de concertation sur les conditions de leur observabilit Les quartiers d favoris s sont devenus les hauts lieux de l o
83. ignificative l chelle de la gare D une mani re g n rale la gare japonaise forme un centre urbain autour duquel se concentrent de multiples activit s A Tokyo en particulier au terminus des lignes de banlieue de grands magasins int gr s ou des galeries commerciales souterraines s ajoutent 12 Augustin Berque Le Japon Gestion de l espace et changement social Flammarion 1976 13 Daijiro Kitagawa Formation de l espace nodal ferroviaire Paris et Tokyo Th se ENPC Avril 99 18 a l enchev trement des lignes h t rog nes la gare de Shinjuku comporte des lignes ferroviaires g r es par cinq grandes compagnies deux galeries souterraines et trois grands magasins celle de Shibuya g r e par quatre compagnies comporte une galerie souterraine et un grand magasin Plus qu un centre de la ville la grande gare pourrait tre une ville La gare l ment majeur des r seaux est ainsi un grand complexe d changes urbain extraverti qui s int gre dans les territoires urbains et r gionaux p 15 Takashi Suzuki pr sident de JR East Architectural Design Inc depuis 1989 14 comparant les deux modeles de gares en Europe et au Japon percoit les gares europ ennes comme des dispositifs de neutralisation de l trang it Les premi res grandes gares japonaises dit il situ es dans d aussi grandes villes que les villes europ ennes et construites parfois par des architectes occidentaux n ont jamais eu les dimensi
84. il est donc d abord une r ponse anticip e aux situations probl matiques et elle suppose un travail de figuration ajust en termes d identification et en termes d ouverture En termes d identification puisque l agent ne porte pas l uniforme de l entreprise pour laquelle il travaille sans pouvoir s en d marquer Il doit accepter qu l arri re plan de son intervention il y ait parfois tout le passif et les contentieux entre le voyageur et l entreprise En m me temps l existence de ce passif permet aux jeunes qui doivent l assumer de prendre sur soi de comprendre qu ils ne sont pas d nonc s comme individus mais interpell s comme repr sentants de la SNCF Cette situation est connue des anthropologues des m tiers et des sales boulots Hughes 1984 1997 de la ville et du social La difficult g rer ce type d interaction ne tient pas simplement au fait qu elle expose l agent au m pris r serv aux sans grades L interaction s engage sur un fond de litige et suppose que l agent explore les issues possibles son pouvoir discr tionnaire La plupart du temps il est tenu non seulement de se coltiner le probl me mais aussi de ramasser les effets de structure ou de r seau 108 109 110 qui constituent l arri re plan de son activit Positions difficiles aux deux extr mit s de la cha ne du pouvoir en haut de l chelle les positions les plus en vue r put es assises sont galement celles qui doivent r pondre en d
85. il existe un projet d am nagement Ce comit se charge des op rations de contr le commun et de l information multimodale en situation normale et en situation perturb e D autres programmes d tudes op rationnelles lanc s l initiative des Communaut s europ ennes insistent sur des points particuliers Par exemple les attentes des usagers en mati re d information sur l tat du trafic et sur le mode d emploi la s ret et la s curit la situation centrale du p le dans la ville l accessibilit des quais l insatisfaction sur les toilettes leur absence ou leur tat les horloges et t l phones l environnement de la station Programme PIRATE Par exemple encore les obstacles l usage multimodal obstacles logistiques tarification horaires coordonn s harmonisation des modes communication 29 obstacles psychologiques temps d attente s curit personnelle obstacles institutionnels et organisationnels gestion des p les design environnemental obstacles conomiques et sociaux co ts du d placement fiabilite du service obstacles informationnels langage visuel gestion des cheminements arriv e et d parts clairage pr sence des agents qualit des espaces d attente Programme MIMIC Le London Regional Passengers Commitee LRPC fait de son c t un diagnostic convergent sur l volution de la demande de transports en commun et la concurrence avec la voiture le v lo la moto et la marche
86. illes concern es de leur classement au hit parade des villes mondiales Parall lement aux analyses de la mobilisation et des investissements organisationnels et sociaux de l entreprise nos observations ont port plus particuli rement sur l effort concret d assistance aux voyageurs et sur les comp tences de r activit de la RATP dans ce contexte La mesure de cette r activit suppose un double cadrage un cadrage cologique valuant les ressources perceptives et cognitives disponibles dans des situations de d sorientation de voyageurs occasionnels et un cadrage pragmatique portant sur le travail des agents d accueil et sur leurs comp tences communicationnelles en pr sence des usagers occasionnels ou habitu s du r seau de la RATP S il y a un concept au sens trivial que lui donnent les communicants dont l v nement de la Coupe du Monde a t la f te c est celui de jeu d quipe La tension dramatique tout enti re dans la partie qui se joue et sur les bancs de touche mobilise des quipes et agence des cha nes de coop ration sur le terrain sur la touche sur les gradins et aux abords du stade derri re les cam ras et sur les bancs de montage etc A chaque cha ne de coop ration un cadre participatif c est dire un langage et une mani re de se mettre au service de l uvre Mais la mise en service de l uvre suppose notamment du c t des exploitants 105 une ing nierie particuli re des moyens exceptio
87. implement supprim es et les toilettes d plac es derri re les p ages L ouverture des p ages la disparition des cendriers la distinction plus claire des zones fumeurs et non fumeurs et l extension de ces derni res les poubelles qui ont t redessin es et permettent de s parer les diff rents types de d tritus la disparition des fontaines et la r duction du nombre d horloges font que dans l ensemble les gares sont devenues des espaces bien plus lisses et propres que trente ans auparavant Cette chirurgie r p t e a fait des b timents des gares les structures architecturales les plus flexibles dans le domaine des grands quipements Le d veloppement des services li l histoire des gares japonaises et au fait qu elles taient propri t de compagnies priv es a accentu cette flexibilit On sait que les compagnies priv es ont anticip la concentration de populations dans les zones urbaines et ont achet 14 A vision of future railway stations Japan Railway amp Transport Review December 1995 19 des terrains autour des gares avant l ouverture des lignes Avec l augmentation du nombre de r sidents le long de la ligne elles ont install des commerces dans les environs des gares pour r pondre aux demandes des banlieusards et de leurs pouses Surtout a partir de 1971 JNR obtient l autorisation d investir son propre capital D s cette poque les complexes se multiplient dans plusieurs grandes villes Centr
88. ipes de Gilets Rouges devaient renforcer la r activit du service en gare par leur visibilit et leur capacit anticiper les demandes des voyageurs tout comme par leur pratique des langues trang res Form s aux techniques de la rencontre et du dialogue initi s l environnement de la gare au fonctionnement des automates et la lecture des titres de transport les Gilets Rouges travaillent sous la responsabilit d un chef d quipe charg de r partir les agents sur les points strat giques de la gare de veiller l application du cahier des charges et d assurer l interface avec les responsables op rationnels de la SNCF Voyageurs Service Plus a tir les le ons de son exp rience en classant les missions de ses agents d accueil par ordre d importance sans pour autant rappelons le analyser les attendus de ces missions en termes de formes et de degr s de disponibilit des agents mission d information ferroviaire qui r pond aux attentes des voyageurs sur des questions simples concernant les d parts et les arriv es pourtant souvent d j affich es mission d orientation vers les diff rents services de la gare d autant plus importante que sa configuration est complexe mission d assistance et d information technique qui concerne la lecture des billets des fiches horaires et des automates mission d information touristique sur les environs de la gare et l acc s la ville mission d assistance aux personnes
89. itionnelle aust re et ferm e en un n ud d changes intermodal et un p le de services ouvert En tant que point d changes entre un mode de transport collectif le chemin de fer et les autres modes de transport ou de d placement observe Georges Ribeill une gare doit pouvoir assurer un certain nombre de services qui pr c dent accompagnent ou suivent ces changes 7 Ainsi sous l influence de nouvelles organisations de nouvelles d coupes institutionnelles ou de pratiques de r seau les lieux d changes se complexifient passant de la pure fonction transport celle de prestataires de services et commerces multiples relevant d une fonction d change beaucoup plus g n rale 17 Georges Ribeill La gare au confluent utopique de r seaux et de services ou le mythe r current de l interconnexion Gares et Urbanisation Annales des Ponts et Chauss es n 89 Avril 1999 26 photomatons dans les stations de m tro lieux de culte ou h tels dans les a roports distributeurs bancaires ou services sociaux dans les gares 18 Devenue l analogon de la ville elle m me et le temple de la mobilit comme mode essentiel de la vie urbaine la gare ne saurait tre con ue comme pur carrefour de flux anonymes et impersonnels La nouvelle mobilit urbaine se caract rise en effet moins par sa massivit que par sa diff renciation Mobilit d individus divers dans leurs personnes comme dans leurs situations et leurs attente
90. itu s dans des p riph ries oppos es de Paris L quipe d organisation de la Coupe du monde avait donc hi rarchis les points strat giques du r seau points v nements au Stade de France de Saint Denis et au Parc des Princes lieux de r ception dans les a roports et les grandes gares p les d change et lieux de la multimodalit au Ch telet Op ra ou Auber lieux de concentration h teli res comme la Porte Maillot lieux touristiques classiques lieux de f te et d animation occasionnelle Les 26 points d information ainsi retenus devaient tre tenus par des quipes mixtes d agents RATP et de jeunes agents d accueil Ces derniers recrut s selon les besoins anticip s par les lignes et parmi les enfants d agents de chaque ligne taient cens s travailler sous la responsabilit des chefs de ligne Enfin la dispersion du dispositif impliquait des outils de coordination et une logistique d information t l phones et fax sur les points lourds au Ch telet par exemple Le dispositif indiquait clairement que la RATP entendait ma triser les interfaces de la ville et du transport des stades et du r seau de l v nement et de l ordinaire Les deux premiers interfaces sont eux m mes l ordinaire des exploitants En revanche l v nement introduisait des pointes de fr quentation les jours de match et autour des diff rents points d animation crans g ants f tes et manifestations diverses dans la ville En r su
91. ixe et leurs propres missions les laissent parfois perplexes Qu il s agisse de dialoguer avec un touriste tranger ou de d chiffrer un plan de m tro l agent d accueil se d brouille C est m me sa qualit essentielle pour le court laps de temps qu il est appel passer dans l entreprise Sous le contr le de l agent de station il se fait lui m me r p titeur de la le on de r seau ou tuteur du voyage Les enqu tes usagers confirment le sentiment que les points d information ont fonctionn comme des lieux de pr sence et d information contrastant avec l exp rience ordinaire du m tro Ce dont les usagers toutes cat gories confondues sont le moins satisfaits habituellement c est certes du confort les places assises de la convivialit avec les autres voyageurs c est la soci t du m tro qu on n aime pas de l ambiance odeurs temp rature Mais c est galement la disponibilit des agents de la RATP qui est montr e du doigt La mise en place des points d information constitue un tournant dans la perception de l exp rience de d placement IV 4 Les r gimes de disponibilit La coop ration en cours d action entre les agents statutaires volontaires et les jeunes CDD permet de mesurer l impact d une op ration exceptionnelle sur les m tiers de l accueil et leur volution Des entretiens que nous avons eus avec les agents de station quelques l ments m ritent d tre soulign s D abord la technicisation du m tier
92. jet d s le d but Concr tement cela a signifi sur le plan architectural des analyses d taill es et des simulations des flux d usagers et de v hicules l observation des cheminements d usagers de leurs obstacles et des seuils des discussions avec les associations sur les probl mes d accessibilit l articulation d une approche topologique et d une analyse de la lisibilit pour traiter les probl mes de d sorientation et d agencement spatial Le projet pr voit la mise en place d un axe fond sur la topographie 28 du lieu le marquage d un centre par un point d information et l am nagement de portes cardinales qui structurent l espace par des points focaux Sur le plan des cheminements des usagers cela devrait aboutir au d couplage des trois fonctions de la gare routi re d chargement des voyageurs parking des autobus chargement des voyageurs et a la suppression des couloirs Le p le disposera d un point d information en temps r el d un tableau horaire multimodal et d un syst me d information personnalis e Enfin il est pr vu la cr ation d une banque de donn es centrale g r e par des agents des trois op rateurs de transport et une signal tique coh rente pour l ensemble du lieu Sur le plan organisationnel le projet pr voit le management global de l ensemble du p le gestion des flux des services des espaces et des relations avec le public la mise en place d un comit de site r unissant les 9
93. l automobile en est une bonne illustration Le chemin ente la nouvelle gare et le centre de Lille pourtant emprunte par les pi tons les gt Philippe Boudon Echelle en architecture et au dela Les Annales de la Recherche Urbaine n 82 Mars 1999 Les chelles de la ville pp 5 10 6 Vitruve Les dix livres d architecture Li ge Pierre Mardaga 1979 p 148 7 Rem Koolhas Bruce Mau OMA S M L XL Monacelli Press 1995 8 Xavier Malverti La grande chelle de Rem Koolhas Les Annales de la Recherche Urbaine op cit pp 10 15 10 hommes d affaire n arrivent pas en TGV de Londres ou de Paris avec leur voiture est une caricature des malheurs de l urbanisme contemporain Le pi ton doit successivement emprunter un autopont balay par les vents qui enjambe une place vide en impasse et l cart de la ville puis il doit longer un immeuble dont les rez de chauss e sont peu accueillants les commerces tant ouverts sur l int rieur du centre commercial On peut donc rire ou demeurer interdit devant les discours apolog tiques d une multimodalit pseudo moderniste qui ignorent sciemment les difficult s concr tes conjuguer les temporalit s et les grandeurs du projet urbain et celles plus modestes de l urbanit ordinaire 9 D un c t les chelles et les temporalites du pi ton condamn au temps long des reprises et des r parations destin es ajuster un quipement ses usages effectifs De l autre
94. l espace providence de la ville et on consid rera les qualit s qu elle promeut comme correspondant l cologie urbaine ou l intelligence cologique de la ville La gestion de l accessibilit dans les grandes gares m tropolitaines rel ve de cet espace providence et de cette intelligence cologique du bien commun que repr sente un espace urbain orient vers les services aux usagers L exemple des gares japonaises largement tudi ces derni res ann es aussi bien par les chercheurs 10 que par les transporteurs et dont on verra dans ce rapport une s rie d illustrations est typique d un traitement pragmatique de la gestion de l accessibilit urbaine Mille petites bonnes id es sont cens es faciliter l usage des personnes qui se d placent rendre les choses famili res et faire qu elles soient ais ment prises en mains Il y a au succ s du mod le japonais plusieurs explications qu il faut sans doute combiner le transfert dans le domaine des services d une logique d innovation prouv e dans l industrie et par exemple la mobilisation des agents ou leur mise en comp tition pour la production et l application des bonnes id es la mise en concurrence orchestr e publiquement des compagnies sur le march des transports et la compl mentarit des m tiers qui accompagne la commercialisation des gares Les entreprises de transport se sont lanc es dans l h tellerie ont ouvert des centres commerciaux qu elles g ren
95. les rames c est y tre avec une s rie de plans ou de documents lisibles interpr tables sans malentendus et suffisamment p dagogiques pour servir de tuteurs la rencontre de service Ce point est d autant plus important que le d veloppement des r flexions sur les m tiers de l apr s vente et sur les m tiers de la tourn e ne peuvent qu aller dans le sens d un service assist et m diatis exerc par des agents mobiles et polyvalents capables non seulement de d panner du petit mat riel et d orienter efficacement un voyageur mais aussi de recourir un moyen d information accessible et fiable On ne s tonnera donc pas de la frustration de certains agents statutaires constatant que l entreprise avait d pos dans la corbeille des CDD toute une s rie de cadeaux suppl mentaires leur permettant d assurer leurs missions confortablement Form s la ma trise des langues trang res ils disposaient d entr e de jeu d un lexique appropri l v nement Les jeunes CDD ont fonctionn comme des r v lateurs du caract re routinier du m tier Outre l effet pervers classique des dipl m s qui signalent qu ils sont d une autre extraction C est le haut du panier disent certains agents et sont d autant plus capables de prendre des distances par rapport leurs missions et aux normes de leurs missions qu ils ne resteront pas dans l entreprise c est la pauvret technique et contractuelle du m tier conjugu e son expositi
96. les trafiquants d armes le PABT tait devenu une sorte de hub pour les conduites illegales du quartier la r sidence permanente ou quasi permanente des marginaux a la fois victimes et agresseurs bloquant la circulation et menacant les clients et les commercants Les objectifs du PABT taient de lutter contre les larcins le vol a la tire les agressions le vol des bagages contre l occupation de l espace par les SDF les dealers les prostitu s et les fraudeurs des t l phones publics contre la salet et l ins curit L tude a t confi e a une quipe de la Rutgers University en collaboration avec PPS Steve Davies a t nomm responsable du projet Les propositions g n rales de l quipe ont consist r duire le nombre et am liorer les entr es de la gare routi re d placer les guichets dans un seul lieu central r orienter et concentrer les circulations horizontales et verticales des pi tons d barrasser l espace de circulation de ses obstacles 34 L tude souligne les difficult s du travail policier dans un contexte qui red finit subrepticement leur m tier Les policiers n aiment gu re faire la chasse aux SDF et n ont pas toujours l habitude de se coordonner avec les services sociaux L tude de Rita Schwarz charg e par le PABT du probl me des SDF propose un programme intitul Operation alternative visant d velopper la coop ration entre la police et les services sociaux En
97. m moins de lieux que de points sur un r seau ou un parcours moins une centralit v nementielle qu une n buleuse d v nements et une d synchronisation syst matique des temps sociaux Les CDD du foot accueillaient dans la ville de tous les v nements 115 Comme beaucoup de responsables impliqu s dans l organisation de l v nement nous avons cal le dispositif d observation sur une culture de l incident sans mesurer la diversit des lieux et des temps de l action On sait que les incidents les plus graves ne se sont pas produits a Paris mais Marseille ou a Lens Mais le pr jug n tait pas seulement quantitatif c est la culture de l urgence qui s est trouv e prise ainsi a contre pied par le d roulement de la comp tition et par le rapport qui s est instaur entre le stade et la ville Bon enfant et fluide dans un premier temps festif et triomphal l arriv e le 12 juillet le climat de la Coupe du Monde n tait ni celui des jours de grand d part ni celui des jours d attentat Pour commencer la foule n tait pas la m me et en termes de temporalit s d usage horizon d anticipation des voyageurs tait diff rent les supporters et les touristes ont g n ralement d cid de prendre leur temps Les jours sans match ils tuaient le temps et les jours de match les flux en direction du Stade de France ou du Parc des Princes s talaient longtemps avant le coup d envoi Face a ces grappes d usagers la mar e d
98. ments de la ville et les villes en gares il entend ne pas dissocier deux niveaux d analyse urbanistique et spatial d une part et prestations de service d une gare d autre part De m me sur la question des m tiers et des technologies l uvre dans le renouveau des gares des grandes m tropoles contemporaines nous avons accord autant d attention aux nouvelles technologies de la communication qu aux nouveaux m tiers apparemment peu qualifi s de l accueil et de l assistance aux voyageurs en gares Ces m tiers de la tourn e ont merg comme des niches d emplois jeunes en France ou comme des opportunit s pour la reconversion du personnel commercial des entreprises ferroviaires au Japon Ils sont en tout cas significatifs d un tournant dans la politique des entreprises de transport comme entreprises de services et plus g n ralement d une perception de la gare comme m taphore de la soci t de services l Denis Bayart La tourn e comme activit de vigilance in Isaac Joseph ed Villes en gares Editions de l Aube 1999 I LES RESSOURCES DU NOMADE URBAIN ET LES ECHELLES DU PIETON Une des formules r sumant les transformations r centes introduites par le fait de la mobilit croissante dans les aires m tropolitaines consiste dire que nous serions entr s dans l re du nomadisme urbain Le fait que les soci t s urbaines soient des soci t s de la mobilit est incontestable Mais outre que ce n est pas une i
99. mme vise modifier les espaces publics supprimer les coins et recoins am nager les toilettes multiplier les quipements et les points d information r nover les commerces de d tail Dans le m me temps la gare devient un partenaire du d veloppement du quartier Le chef de gare est membre du conseil d administration de neuf associations de quartier En trois ans et demi 33 000 SDF ont t contr l s la criminalit dans la gare et ses environs a baiss et le chiffre d affaires des commerces de d tail a doubl Le probl me que devaient traiter les gestionnaires de la gare routi re est clairement un probl me de contr le de l espace public Ce probl me a exig une approche globale visant r duire l ins curit et le sentiment d ins curit limiter le nombre de coins et de recoins servant de niches aux Sans Domicile Fixe tout en d veloppant un programme de services sociaux alternatifs et un contr le policier renforc am liorer l ambiance de la gare routi re et les qualit s commerciales des boutiques et des services de la gare Une quipe de recherche action compos e de membres du personnel et de consultants appartenant PPS fut charg e d valuer les usages des espaces publics Cette quipe devait tudier plusieurs aspects de la gare la conception des espaces et leur gestion la s curit et les services sociaux les commerces et la circulation les quipements et les guichets L quipe remit un
100. mobilit r duite aide au compostage et au portage accueil et orientation des groupes Le classement de ces missions indique clairement la priorit accord e la fonction de r assurance et de d samor age de situations critiques en temps r el Cette fonction est fond e d une part sur une coop ration avec les agents statutaires de la SNCF et d autre part sur une offre de disponibilit suppl mentaire 107 La mise en place d une quipe de Gilets Rouges en Gare de Lyon pour les grands d parts de f vrier 98 montre pr cis ment les probl mes inh rents au travail de mise en scene de la disponibilit Rendre la gare accueillante et accessible pour les personnes qui la fr quentent dans ces jours de grand d part c est d abord faire le partage entre les voyageurs habitu s et les occasionnels Les premiers ne souhaitent nullement qu on leur saute dessus alors que les seconds vivent ce moment avec appr hension sont charg s en famille agress s par le bruit et facilement agressifs nombreux et press s Les qualit s d initiative des agents d accueil doivent donc faire la part des choses et demeurer dans le registre de l attention discr te tre l aff t du probl me ce n est pas le voyageur qui vient vers vous mais l inverse se montrer attentif des indices de perplexit ou de d sorientation le voyageur stationne regarde autour de lui demeure plant devant un panneau d affichage L activit de l agent d accue
101. n Station voque aussi bien un centre commercial typiquement am ricain qu une grande gare de l poque edwardienne Le niveau souterrain a t am nag pour accueillir des salles de cin ma des fontaines agr mentent l espace sonore des boutiques sp cialis es occupent l ancienne salle de restaurant La restauration d Union Station dont nous verrons qu elle servit de mod le pour celle de Grand Central New York est une r ussite architecturale et commerciale En revanche l espace de transport a perdu au change les boutiques et les restaurants ont ajout de la vitalit aux espaces mais ils ont affaibli l identit de la gare comme p le d changes en la transformant en halle marchande Les gares les mieux con ues sont au contraire celles qui admettent l ambigu t de leur fonction cherchant dans la distribution des espaces transmettre le message selon lequel les gares sont des choses diff rentes pour des personnes diff rentes Les gares sont des constructions majeures de notre temps parce qu elles repr sentent le ph nom ne post industriel de b timents dont les fonctions sont fluides et le sens complexe Si l internationalisation du chemin de fer conduit une internationalisation de l architecture des gares la nouvelle urbanit de l ge post industriel la gare avec sa structure ouverte et d mocratique ses espaces publics int rieurs ou ext rieurs ses couloirs de mouvement faisant face la ville repr sente un l men
102. n commun Le projet privil gie l acc s au centre de Londres et les liaisons entre le Nord et l Est des Docklands Le m tro l emporte dans cette perspective Le choix des stations Westminster station construite en 1868 et qui n avait jamais t modernis e connexion avec la Circle et la District Lines Waterloo pour desservir la rive sud et les liaisons internationales London Bridge Canary Wharf pour desservir le centre de Isle of Dogs et le coeur du d veloppement de la zone North Greenwich pour desservir le site et les liaisons avec l est de l agglom ration Stratford pour les connexions avec British Rail et le m tro L ensemble de la ligne fait 16km et 11 stations dont trois font partie du r seau existant Westminster Waterloo et London Bridge cing sont de nouvelles stations souterraines Southwark Bermondsey Canada Water Canary Wharf et North Greenwich et trois sont des stations de surface Canning Town West Ham et Stratford Chacune des stations souterraines a deux acc s chacune de ses extr mit s pour des raisons de s curit Prises 37 ensemble les 11 stations disposeront de 116 escaliers m caniques contre 243 pour l ensemble du r seau londonien et des portes pali res sur les quais comme a Lille Ce systeme r duit le bruit des trains am liore la s curit et en att nuant les courants d air simplifie la ventilation de la station La construction commenc en 1993 doit tre termin e pour les fe
103. n est pas le tout de la discipline d accueil et d assistance d s qu il se trouve face 111 au voyageur a probl me l agent d accueil est invit marquer la s quence de prestation c est dire interpeller le voyageur ventuellement en lui coupant la parole par un Bonjour inaugural destin lui signifier deux choses d une part que la situation dans laquelle s engagent les deux protagonistes se distingue de la situation pr c dente c est un change verbal et peut tre une conversation d autre part que dor navant la r ciprocit est restaur e En g n ral le voyageur ainsi interpell r pond son tour l ouverture de l agent par un Bonjour toutes fins utiles et s impose un changement de ton quelles que soient par ailleurs sa h te ou l importance de son probl me Cette mani re de calmer le jeu de la disponibilit n est pas toujours ais e puisqu elle interrompt le cours d action de l usager et lui impose un autre rythme mais c est pour l agent d accueil dit la formatrice de Voyageurs Service Plus une invitation au respect Les normes comportementales l uvre dans le travail d accueil ne sont donc pas seulement impos es de l ext rieur Pour partie les consignes d intervention propos es aux jeunes agents sont de sens commun et rappellent la fonction sociale du travail de cadrage auquel nous nous livrons pour distinguer un change d une simple copr sence Un espace public autorise voir et
104. nception et la r alisation de centres commerciaux ils concernent la gare St Lazare 800 millions dont 700 pour la S G C et la gare de Lyon 600 millions dont plus de 400 millions support s par la S G C 27 Ce financement concerne surtout le r am nagement de la liaison entre les deux quais de grandes lignes pour une meilleure circulation des usagers Mais il vise aussi la cr ation d un puits de lumi re entre les deux niveaux de la gare par le nettoyage de la verriere centrale et par une perc e largie pour am liorer l accessibilit de l interconnexion entre train RER et m tro La S G C prevoit l installation de 5 000 m tres carr s de surfaces commerciales La livraison de la nouvelle gare de Lyon est envisag e pour la fin 2 002 p riode en phase avec l av nement de la nouvelle ligne TGV M diterran e Paris Marseille en trois heures Pour la gare St Lazare il s agit de relier entre eux les trois niveaux de transport train RER m tro en cr ant dans la salle des pas perdus un puits de lumi re de 35 metres de profondeur Trois tages de galeries commerciales soit 8 000 m tres carr s suppl mentaires seront reli s par des escaliers roulants La fin des travaux est pr vue en 2 003 pour accueillir les nouvelles liaisons d Eole et M t or 27 Bruno Mouly Vaste plan de modernisation des gares parisiennes l Usine Nouvelle 10 12 98 51 52 53 54 55 56 57 58 III 4 Les diagnostics d
105. ndre part une initiative Dans cette approche pragmatique de l action et de la communication politiques la question des croyances est centrale Comme toutes les religions la vision du monde pragmatiste voudrait insuffler un surplus de communaut r chauffer le monde dira Goffman par la croyance mais ce n est pas une croyance en un autre monde En ce monde l quivalent de la foi c est la confiance C est ce qui active les liens et c est la ressource propre des r seaux Comme il s agit de ce monde nous ne pouvons que le reprendre Logique qui suppose que le monde soit vieux et qui convient aux villes soit qu elles ont toujours t des reprises ou des reconductions soit qu elles sont des chantiers permanents Jean Nouvel remarquait que cela est vrai aujourd hui de la banlieue comme cela tait vrai hier du Louvre Pour parler des gares nous avons beaucoup utilis le terme de cr ation continu e emprunt Descartes Il convient sans doute d autres morceaux de la ville et d autres contextes o l architecture et l urbanisme doivent penser en m me temps en termes de patrimoine et de d veloppement R tablir des liens et recomposer des continuit s est ce se faire m diateur Est ce l le fin mot d une politique des services publics urbains Le New Age de la m diation voudrait aujourd hui que tout le monde soit m diateur architectes urbanistes sociologues ing nieurs A tous ces nouveaux m tiers on rappellera
106. ne croissance forte des liaisons banlieue banlieue Ces grandes m tropoles sont confront es des probl mes comparables r pondre des besoins de mobilit pour conserver leur comp titivit mais des co ts supportables et en r duisant l impact de l activit de transport sur l environnement Des diff rences importantes pourtant sont noter sur la superficie la population et l emploi La r gion du South East Grand Londres et 12 comt s p riph riques et la r gion des Trois Etats les 5 comt s de la ville de New York et 26 autres comt s r partis sur les trois tats de New York New Jersey et Connecticut sont 2 5 fois plus tendues que l Ile de France et que la r gion m tropolitaine de Tokyo Les deux premi res r gions sont galement comparables sur le plan de la population respectivement 17 5 millions et 19 8 millions alors que la r gion m tropolitaine de Tokyo comporte 32 millions d habitants et l Ile de France seulement 11 millions L expansion urbaine s est faite partir d hypercentres et s est acc l r e entre 1850 et 1950 par le d veloppement des r seaux de transport A Paris l expansion urbanistique a t organis e dans le prolongement de l agglom ration existante et autour de 5 villes nouvelles A Londres 8 villes nouvelles sont situ es une distance allant de 25 50 km de la capitale A Tokyo la population a quitt le centre et a laiss place une forte concentration d emplois tertiaires
107. niques et dans l univers de visibilit d une station Quel est l quilibre pertinent entre la gestion et l exploitation normale d un r seau pour ses usagers habituels et l offre de service exceptionnelle requise par un v nement mondial Quelle confirmation peut on attendre de cette offre suppl mentaire pour les qualit s ordinaires du syst me de transports Les touristes jugeraient ils mieux ou autrement le m tro les gares et les trains que les franciliens Enfin entre le stade et la ville la s rie de dispositifs ferroviaires tarifaires informationnels mis disposition des voyageurs contribueraient ils l intelligence du d placement et comment le feraient ils Dans ce cadre probl matique g n ral nous nous sommes int ress s notamment la question de l intelligence collective n cessaire pour faire de l accueil de la Coupe du Monde une op ration r ussie On posera titre d hypoth se que le r seau de transport avait vocation assurer l interface entre le stade et la ville Entre les foules du stade et la rue en f te les r seaux de transport ont fonctionn comme des syst mes de production de services assurant la continuit et le rythme l ambiance et le tempo du moment La fiabilit l accessibilit la r gularit ou la lisibilit des dispositifs de circulation et de communication dispositifs techniques et informationnels sont les ressorts de la m tropolisation de l v nement et la garantie pour les v
108. nn es 1890 1900 remplac es par de nouvelles nefs et de nouvelles voies car les trains tant mis de bonne heure la disposition du public ce sont les v hicules eux m mes qui servent de salle d attente Ce glissement d usage s accompagne d un glissement de sens symbolique il s agit moins de signifier la technique que de magnifier l accueil du public autrement dit de lui donner acces aussi imm diatement que possible une perception d ensemble de l espace de la gare en d pit de sa complexit croissante Le principe fil conducteur de toute d marche de conception d une gare en France depuis la gare Montparnasse peut tre ramen un 23 premier mot d ordre la lisibilite de l organisation spatiale Tout voyageur doit pouvoir s orienter ais ment et tre en mesure d appr cier du regard l espace parcourir et de la le temps n cessaire son d placement Ce principe d organisation s appuie sur un inventaire des cheminements possibles et une sc nographie ouvrant l int rieur d une logique fonctionnaliste des espaces de libert La complexit d une gare dans sa d finition moderne de n ud intermodal loin d tre ni e est simplement donn e lire dans un syst me d enchainement d espaces dans la mise en place de rep res et d un balisage du parcours L impression de confort et de fluidit qui d coule de la facilit des acc s et de la conscience des changements de niveaux donn e par leur lecture simultan
109. nnels et des innovations suppl mentaires de toutes sortes qui demeurent dans le back office de l organisation et dans les coulisses du spectacle Lorsque la RATP d cide d embaucher 400 jeunes en contrat 4 dur e d termin e CDD pour la p riode de la Coupe du monde ce n est donc pas comme une mesure simplement pr ventive acheter la paix sociale qu il faut l interpr ter mais comme une d clinaison d riv e du slogan attentifs ensemble comme une reconnaissance de la dimension fonctionnelle des hommes de r seau interfaces productives de l v nement au m me titre que les technos d un spectacle ou que la multitude d agences qui fonctionnent a la prestation Ce n est pas seulement un service public qui se soucie de son image mais un maillon de la chaine de production tenu de se coordonner avec les autres de subir les coups de feu de ce type de production Or ce ne sont ni les urgences auxquelles l entreprise est habitu e ni la r gularit qu elle sait assurer Plus pr cis ment la RATP est soumise une double contrainte maintenir l offre de service normale et l accessibilit urbaine constitutives de son m tier et en m me temps accueillir des voyageurs particuliers massivement intermodaux trangers ou provinciaux r sidant Paris pour une p riode assez longue pour certains se d pla ant souvent en groupes et faisant de leur voyage une manifestation C est ce cumul des m tiers du public qui fait l int r t d une
110. nt IV 2 Une exp rience d accueil en gare Les Gilets Rouges de la SNCF IV 3 Les CDD du foot la RATP IV 4 Les r gimes de disponibilit Annexes Annexe 1 le concept d une gare au Japon Annexe 2 Extrait de le bien commun des villes rapport SUEUR Annexe 3 Les complexes d changes La D fense Gare Montparnasse Euralille Gare du Nord Annexe 4 Prolongement de la Jubilee Line Annexe 5 New York pr pare son RER Annexe 6 Le programme chef de station New York SPP PT PPP PPP INTRODUCTION Ce texte parle des gares et de l intelligence des gares dans les grandes m tropoles mondialis es d aujourd hui Construit sur des comparaisons plus techniques que culturelles il ambitionne moins de servir de bilan des bonnes pratiques d autres projets se sont donn s clairement cet objectif que d orienter la r flexion prospective dans un domaine o les recherches fondamentales et les monographies sont d j nombreuses et ont donn lieu une quantit non n gligeable de publications fran aises ou trang res qu il est temps de mettre en perspective Nous avions souhait centrer nos comparaisons sur la gestion de l accessibilit urbaine et sur les mani res d entendre l intelligence des gares dans cette gestion C est aux attendus g n raux de cette th matique attendus urbanistiques organisationnels et pragmatiques que ce texte est consacr S inscrivant dans la suite des travaux sur les lieux mouve
111. nt de mod les d urbanisation durables et l avantage du ferroviaire de ce point de vue il est moins co teux consommant moins d espace moins polluant et moins dangereux De plus voyager par le train permet de travailler ou de manger en m me temps Richard Rogers a qualifi les trains interurbains modernes de places en mouvement dans lesquelles on peut observer la vie contemporaine Quant aux gares elles se distinguent par leur sens de la juxtaposition et par les contrastes d chelle d activit et de contenu civique Briand Edwards propose une typologie de l quipement des gares qui va des grands p les d changes pourvus d une salle d attente d un tableau horaire de boutiques de guichets et d un centre d information d une consigne de toilettes de t l phones sans compter bus m tro et taxis parkings et bureaux du personnel jusqu a la gare de banlieue ordinaire pourvue d une aire d attente abrit e d automates de vente de parkings pour voitures et pour v los et de t l phones Dans chacune des grandes gares tudi es l aire centrale est l espace public commun dans lequel prennent place des activit s complexes guichets de vente marchands de journaux 28 Brian Edwards The Modern Station New approaches to railway architecture E amp FN SPON London 1997 59 tableaux horaires bureaux des agents alors que les aires p riph riques sont celles qui vont des quais aux passerelles et aux espaces de services
112. nt des d cennies Il faudra attendre l arriv e du TGV pour voir appara tre une autre galerie marchande sous les voies de la nouvelle gare de la Part Dieu puis de la gare Montparnasse L hygi ne a t le secteur le plus d ficitaire des gares travers le monde JR East a du d penser 50 MF pour moderniser toutes les toilettes des gares Dans la gare d Umeda Osaka ont t install s d s le d but des ann es 70 300 boutiques un parc d attraction autour d un lac artificiel de grands magasins 17 tages de locaux commerciaux L id e reprise par une dizaine d autres r seaux priv s Tokyo Nagoya Kyoto aboutit aujourd hui une situation o les tours commerciales poussent au dessus des gares la grande satisfaction des investisseurs et des promoteurs Dernier exemple en date de cette politique commerciale Kyoto une gare et un complexe de 238 000m2 et 16 tages avec un th tre de 925 places deux cin mas l h tel Granvia Kyoto de 539 chambres un grand magasin une galerie marchande le terminal de l a roport Kansai International et un parc de stationnement de 1250 v hicules et 1 000 cycles Deux projets de modernisation des gares parisiennes sont en cours de r alisation sur ce mod le Confi s la Soci t d tudes et de gestion de centres d quipement S G C filiale 26 Fran ois Batisse La mise en valeur des gares le Rail HS n 14 Septembre 1997 50 de Paribas specialisee dans la co
113. o de Londres traitent des r gimes de disponibilit sous l angle de l information accessible distance visible ou audible Plus que de l information disponible en temps r el il s agit de la 102 fen tre sur le monde dont dispose l agent mobile Dans l organisation habituelle de la communication de service c est un dispositif centralis ou fixe qui assure cette fonction Or comme le montre Christian Heath un point d information attach a un poste de travail ne resout pas le probleme des agents de conduite par exemple qui sont contraints de quitter leur cabine en cas d incident et se trouvent alors d connect s du syst me indisponibles ou sans fen tre sur le monde Plus g n ralement et au dela de l exp rience de la relation de service c est une cons quence de la vision pragmatique d une r alit stratifi e et d une exp rience sociale organis e autour d une pluralit d engagements et de r les sociaux La notion de distraction voque d j ce probleme de maniere g n rale dans le vocabulaire psychologique comme une modalit de l attention qu une personne accorde ce qui se passe dans un moment d action Elle indique surtout en creux la n cessit de penser ensemble l action et la perception en les rapportant non aux dispositions d un sujet mais aux qualit s objectivables d un environnement La disponibilit est l tat d une chose d une personne ou d un bien dont on peut disposer parce qu ils constituent des r
114. olitique qui parie sur une gouvernance plus ou mois autoritaire en effet et qui se manifeste dans des projets de A titre d exemple de ces discours apolog tiques on peut citer ces d clarations du maire de Lille extraites de l article de Malverti Si le voyageur venu des quatre coins du Nord Pas de Calais se dirige maintenant vers la gare Lille Europe alors l sur les quatre cent m tres bi gares il va se demander ce qui s est pass a Lille Il va voir tout de suite les voitures d coller comme les avions et partir sur le viaduc Le Corbusier port par ces arabesques si l gantes Lui il va prendre une all e le long de l espace Le Corbusier qui tout d un coup ffrrr va plonger S il a un peu de chance tout d un coup vrroum voila le TGV qui arrive on sent a distance la vibration sic Il regarde maintenant la place basse s il l ve les yeux ce sont trois tours qui vont lui d livrer des messages puisqu elles seront le support de signal tiques diverses S il a du temps il peut fureter parmi les lin aires commerciaux du Triangle Allez a Paris et essayez un peu d avoir un message d une telle force au d bouch de la Gare du Nord Doutriaux E Euralille entre ville et banlieue une m tropole sur l intervalle Architecture Aujourd hui n 280 avril 1992 Entretien avec Pierre Mauroy Maire de Lille 11 reconqu te des centres au profit du transport en commun Il n est donc pas exag r de pr voir que le si
115. on que r v lent les jeunes agents d accueil Il est certain que tout m tier riche ou pauvre en contenu a ses routines qui permettent de g rer des t ches complexes Les jeunes agents ont r v l que les routines des agents de station ne leur permettent pas pour autant de recomposer leur temps de travail ou de prendre des initiatives tout simplement par ce que l affichage de la disponibilit est trait de mani re rigide c est dire centr e sur une notion d incident trop r ductrice Cette notion implique en effet au pire une position d attente et au mieux une anticipation de l occasion ou de l urgence virtuelle qui aboutissent une certaine crispation l oppos des mises en sc ne de la disponibilit ou alors elle suscite lorsque tout va bien une immense lassitude Qu est ce qu on fait l C est dur quand c est calme Il y a la une contradiction entre les consignes de r activit l incident qui renvoient au mod le de mobilisation des pompiers qui sortent de leur caserne en cas d alarme et la position de d ambulation lente et d affichage de la disponibilit syst matique de l agent d accueil qui doit aller la rencontre ou au devant L appoint que repr sentaient les jeunes CDD a t affect cette seconde fonction Mais peut tre faudrait il tirer la le on de cette exp rience et s engager dans une recomposition 122 des m tiers de service selon une logique d alternance des routines temporelles
116. ons et les pr tentions artistiques des gares europ ennes L quipement des quais tait r duit au minimum bien loin de l alliance du palais et de l usine marquant les gares europ ennes Pourtant le pays avait une tradition architecturale de temples et de ch teaux M me si en 1914 la construction de la gare centrale de Tokyo fut le signe d un accomplissement national l arch type de la gare japonaise est rest r aliste La deuxi me gare d Ochanomizu construite en 1932 est un exemple typique L architecte Shigeru Ito le p re de l architecture ferroviaire au Japon qui deviendra plus tard pr sident de l Institut d Architecture la con ut non comme un espace dans lequel on pouvait s abriter mais comme un fragment d autoroute Aujourd hui encore les seuls exemples de gares plus symbolistes que r alistes sont la gare de Kyoto construite par Hiroshi Hara et la gare de Nagoya Il n est pas tonnant donc qu une bonne partie des gares japonaises aient t reconstruites plusieurs fois au rythme de l urbanisation et il n est pas rare de voir des gares de troisi me ou quatri me g n ration Les structures en bois ont facilit ce processus de reconstruction r p t e utilisant le plus souvent les structures verticales de la gare Gares sur des ponts gares situ es en dessous des voies de chemin de fer ou gares souterraines Sur le plan des services ce qui a le plus chang ce sont les salles d attente qui ont t r duites en taille ou s
117. op rateurs impliqu s dans les op rations quotidiennes du complexe la cr ation d un centre de contr le multimodal et la mise en place de proc dures de coordination explicites en cas d incidents d une lettre et de documents d information pour tous les agents travaillant sur le site de La D fense Signalons pour terminer la cr ation La D fense d un village services fonctionnant comme une plate forme de 2 500 m tres carr s pour 60 000 voyageurs par jour se pr sentant comme une place urbaine et un centre de communication et de transport un centre de services publics etc Ce dispositif prend acte d une nomadisation des modes de vie urbains plus qu un carrefour de routes c est un dispositif qui transforme le temps de correspondance en occasion socialement et conomiquement utile Le village service de La D fense impliquant une vingtaine de partenaires doit ouvrir ses portes la fin de l an 2 000 L exp rience de La D fense avec celle de la Gare du Nord ont permis la RATP de g n raliser un dispositif organisationnel sur les pratiques multimodales dans l entreprise Un comit de site con u comme le conseil d organisation du site en charge de d finir son organisation et ses r gles de fonctionnement pilote les actions mutimodales et en assure le suivi Il est compos des directeurs des unit s op rationnelles du responsable multimodal des responsables client le des unit s consid r es du chef de projet lorsqu
118. op rationnels Six dimensions du p le d change sont ainsi distingu es 1 C est un point de r seau qui int gre diff rentes chelles de distance et modes de transport de la marche l avion 2 C est un morceau de ville qui joue un r le d cisif dans l environnement territorial 3 C est une plaque tournante dont l architecture originale doit r soudre des probl mes de flux et offrir une image de qualit et parfois de prestige 4 C est un espace de services dans lequel les usagers doivent pouvoir se livrer des activit s diverses connexes la fonction transport 5 Un p les d changes suppose toujours un partenariat financier 6 C est un syst me d activit s qui implique la coop ration de plusieurs op rateurs de transport et prestataires de services Les innovations requises sont donc organisationnelles conomiques technologiques architecturales Elles supposent que soient modifi es les fronti res professionnelles L exp rience de La D fense expos e au colloque de l UITP Vienne en octobre 1998 est exemplaire de cette d marche strat gique Fond e sur une approche globale du transport et de l am nagement urbain de tous les modes de transport des transports et des services du management et du d veloppement la r novation du p le d changes de La D fense a t le fait d quipes hybrides d architectes et d ing nieurs de designers et d op rationnels et a impliqu tous les partenaires du pro
119. our une gare de banlieue aux Etats Unis Elle voit passer 300 000 voyageurs par jour et 400 000 usagers des trois stations de m tro Le flux pi ton y est particuli rement dense jusqu 10 000 l heure et ses commerces ont un chiffre d affaires se montant 1 milliard de en 1995 La zone comprend galement 31 h tels avec 11 300 chambres Madison Square Garden avec 500 spectacles et 5millions d entr es par an le grand magasin Macy s avec 11 millions de clients par an et l Empire State Building 30David W Dunlap Clearing the tracks for Penn Station III New York Times 3 Janvier 1999 70 71 72 73 74 75 Grand Central Station et Grand Central Partnership Comme Penn Station Grand central Station est situ e dans une zone de d veloppement urbain appel e Business Improvment District Grand Central Partnership Projet datant de 1987 5let concernant une zone de 68 blocs qui repr sente un p le de transit avec 31 bus de banlieue 15 bus urbains 7 m tros des navettes pour les trois a roports 2 millions de taxis par an Elle voit passer 200 000 voyageurs par jour en direction de la banlieue et 220 000 usagers du m tro Elle comporte 800 magasins et emploie 320 000 employ s de bureau Dans la gare on trouvera 50 boutiques 60 vendeurs de produits saisonniers 6 restaurants 5 caf s 25 points de restauration rapide 69 h tels situ s a proximite offrent 28 000 chambres Le partenariat a pour objectifs d
120. ouvent porte porte l intermodalit consiste d ployer une conception int gr e du produit transport public C est la performance globale des r seaux qui importe plus que la performance de chacun d entre eux T che d ampleur quand on sait la vari t des d placements effectu s la complexit du produit transport public la multiplicit des acteurs et la diversit de leurs cultures Elle touche la fois la strat gie territoriale des autorit s organisatrices et la strat gie industrielle des op rateurs L intermodalit appelle l o les acteurs s ignoraient le plus souvent de nouveaux modes de fonctionnement fond s sur une coop ration long terme pour r pondre aux besoins des voyageurs C est un champ d exp rience et d innovation parce qu il s agit de mettre en regard des besoins de d placements diffus et de plus en plus clat s un transport ferroviaire s appuyant sur la massification des flux Au titre des pratiques remarquables l UITP signale entre autres L articulation des sites propres urbains et du chemin de fer exemple de Rome du r seau de Long Island New York Le chemin de fer comme composante des transports d agglom ration en d pit d obstacles d ordre culturel et organisationnel En effet les chemins de fer ont souvent t ax s sur une logique nationale alors que les agglom rations d veloppaient leur propre outil pour exploiter les r seaux Exemple de Tokyo premi re agglom ration
121. pour lutter contre la pollution c est ce qu on appelait la ville mosa que formule qui convient la ville dense ou qu on appelle aujourd hui la ville archipel qui voque la ville des flux et de l expansion urba ne La m taphore de la mosa que dit que la ville est faite de pi ces rapport es et juxtapos es de populations trang res leur lieu de r sidence Cette m taphore correspond non seulement une r alit historique limit e la ville am ricaine mais une philosophie et une vision du monde William James disait de sa philosophie qu elle tait la fois mosa que et ambulatoire Il se repr sentait un monde fait de morceaux et de fragments de choses en train de se faire patchwork qui tiennent ensemble par des lignes des liens et des r seaux networks Faire que le monde ou la ville monde tienne c est soutenir ces lignes et ces liens les raviver constamment comme les r seaux de transport ou les r activer r guli rement comme les liens de confiance Repolitiser la politique de la ville c est dans ces deux exemples faire confiance dans le pouvoir de mobilisation d une opinion publique et en m me temps r activer constamment les liens de confiance avec les citadins Repolitiser la politique de la ville ce n est pas attendre des citadins qu ils participent comme des professionnels de la politique mais selon le mot 134 cl de l quipe de La Rochelle qu ils jouent le jeu qu ils acceptent de pre
122. pratiques d appropriation qui finissent par s av rer contre productives et constituer des zones de non droit c est dire des territoires de droit coutumier qui vont contre courant des mouvements d urbanit ou de l id al d accessibilit dont se soutiennent les villes Citons Yves Grafmeyer La logique du d coupage peut alimenter une repr sentation illusoire de la ville comme juxtaposition de quartiers mais force est de constater que certains espaces ne sont gu re que des morceaux de ville qui ne se signalent pas particuli rement par l vidence de leurs limites ni par l intensit des sociabilit s locales ni par les institutions et les symboles d une identit partag e ni par des actions collectives mobilisant une partie significative de la population Ces territoires n en sont pas moins typiques de la citadinit si l on admet qu habiter une ville ce n est pas la m me chose qu habiter l un de ses quartiers et encore moins habiter celui ci comme on habiterait un village 35 Le bien commun des villes la chose publique que les politiques de la ville ont en charge n est pas du domaine du propre ou de l appropriable C est sans doute l erreur commise depuis plus de quinze ans en France par les politiques de la ville et les discours de l urbanisme discours de la vie sociale HVS souvent teint s de nostalgies communautaires discours d am nagement m prisant la rue dans ce qu elle a de commun et d ordinaire discour
123. quais sur les mouches sur les journaux Dans une cabine un jeune homme parla plus d une demi heure c tait un jeune ob se avec anxi t Dans une autre cabine une petite vieille avec un chapeau voilette et un parapluie n en bougea pas d aussi longtemps Nous entr mes dans un bureau en h sitant et fimes tat de notre probl me un t l phone quelconque avec ou sans jetons payer n importe quel prix A cet instant dans un bureau tapiss d affiches colori es avec vivacit navires jaunes s en allant sur une mer bleue trains apparaissant dans les replis de montagnes neigeuses et tout cela invitait au voyage la beaut la r verie quelque m canisme cach sous le comptoir se d clencha et le diable apparut Plus simplement c tait un minuscule employ fran ais p le aux oreilles encore plus p les pointues plant es horizontalement sur les c t s du visage ce qui lui conf rait cet air m taphysique il d cr ta que Paris tait plein de t l phones tandis que lui avait plein de choses faire et que nous devrions chercher nous servir de notre intelligence Et la mani re et le geste qu il fit pour indiquer la sortie et le mouvement des oreilles et la froideur des yeux taient si extraordinaires sous ces navires et cette publicit romantique que nous cr mes r ver et nous retourn mes de nouveau vers la lumi re trouble des verri res en qu te d un autre caf Anna Maria Ortese L
124. que r v le la mise en place d un dispositif exceptionnel Alors que la formation met l accent sur la connaissance du r seau et les qualit s de biens ance dire bonjour ne pas m cher de chewing gum ne pas fumer laisser parler la personne avant de r pondre c est plut t aux comp tences de l expert quip que font appel les situations ordinaires de contact avec le public Ce point est important dans le d bat qui se fait jour autour de l accent mis par les services commerciaux sur les qualit s de civilit ou de convivialit des agents De m me qu il avait fallu il y a quelques ann es insister sur l in vitable laconisme des prestations de service pour contrebalancer les d rives du mod le commercial dans la construction des professionnalit s des agents de base il faut sans doute souligner aujourd hui que les m tiers du public sont eux aussi des m tiers techniques o les acquis de l exp rience locale sont de plus en plus 121 improbables Nul n attend plus serieusement d un agent de station qu il soit le concierge du quartier ni qu il connaisse suffisamment le r seau et la ville pour r pondre de m moire aux questions de l usager Les outils mis sa disposition sont des ressources cognitives indispensables pour l intelligence d une interaction litt ralement impr visible et c est l acc s aux outils d information qui peut d limiter efficacement son domaine de comp tences Etre au front au guichet dans les couloirs ou
125. r conforter ou d velopper l intelligence des espaces de transport confront s des usages exceptionnels ou des situations critiques IV 1 Le moment sportif et l organisation d un v nement Pour accueillir la Coupe du Monde de football les entreprises de transports urbains et interurbains ne pouvaient pas plus se permettre d improviser qu Aim Jacquet Comme lui elles ont investi dans la pr paration de l v nement sportif avec l inauguration du Stade de France en janvier 98 elles ont tenu le premier r le des r p titions du premier semestre de cette m me ann e pr vu d embaucher du personnel suppl mentaire pour la p riode des comp titions demand aux lignes du m tro de parrainer les diff rentes quipes et d organiser des animations en cons quence La RATP avait tir les lecons des journ es mondiales de la jeunesse de 1997 en termes de gestion des flux et avait r solu d afficher sur 104 les p ages du m tro et sur ses bus la pluralit des langues et la symphonie des couleurs plus que la diversit des drapeaux nationaux Pour les chercheurs l v nement avait aussi valeur de test et de terrain d exp rience Si les valeurs d hospitalit urbaine sont chose concr te et complexe dans des m tropoles soucieuses de se mettre l heure de la mondialisation on peut toutefois se demander quelles sont les proc dures de construction et d laboration de ces valeurs Comment se d clinent elles dans les espaces tech
126. r du programme GUIDE la RATP et Georges Terzis responsable du projet pour MVA a Londres ont t nombreux Par ailleurs les chercheurs am ricains et allemends ont d velopp avec le soutien du Marshall Found des tudes op rationnelles sur les petites gares situ es en p riph rie des agglom rations de Berlin et New York dans une optique d quit et de d veloppement territoriale et selon les principes d une d marche orient e vers l usage des p les de transit Transit oriented development Ces travaux dont certains sont en cours ont donn lieu des rapports partiels dont nous avons tenu compte et que nous mentionnons dans le corps du texte SOMMAIRE Introduction I Les ressources du nomade urbain et les chelles du pi ton u L espace providence et le miroir japonais HI Les interfaces de la m tropolisation et intelligence des gares HI 1 De Parc de triomphe au centre civique HI 2 Les diagnostics des transporteurs II 3 L irruption des services et des commerces III 4 Les diagnostics des architectes et des urbanistes III 5 Reconqu te du centre et d veloppement urbain La Lehrter Banhof Pennsylvania Station et 34 Street Partnership Grand Central Station et Grand Central Partnership Le programme chef de station du centre de New York Port Authority Bus Terminal IV Activit situ e et r gimes de disponibilit le travail des agents mobiles IV 1 Le moment sportif et l organisation d un v neme
127. rapport avec 100 propositions dont certaines m ritent d tre mentionn es Operation Alternative Un r glement est affich partout dans la gare pour rappeler les usages des services et rappeler que la police peut intervenir pour faire respecter le r glement Le partenariat avec les services sociaux du quartier a permis d organiser la prise en charge d un 89 certain nombre de probl mes de la gare drogu s alcooliques et l acc s des centres de formation l assistance m dicale et des centres d h bergement Police de proximit Les patrouilles de police sont beaucoup plus visibles dans la gare aux heures de pointe pour rassurer les voyageurs et manifester leur pr sence Amenagement des espaces Design Improvement s est traduite par la suppression des recoins et la r fection des toilettes et des sols de la gare l am lioration de l clairage et la diffusion de musique classique R am nagement des locaux commerciaux Installation de commerces dans les parties de la gare sous utilis es de mani re accro tre l autocontr le des espaces Caf s boulangeries R am nagement des vitrines Gestion des heures creuses On a augment le nombre des bus en dehors des heures de pointe de mani re faire que les voyageurs n attendent pas seuls en m me temps qu on d cidait de la fermeture de certains acc s au del de 22h Pr vention de la fraude t l phonique La lutte contre les appels internationaux fournis aupara
128. rationnelle leur appartenance communautaire ou ethnique Dans certains cas c est une sorte de pr f rence locale qui fonctionne comme discrimination positive l embauche la condition de nature tant alors consid r e comme transformable en position de m diation On a d j eu l occasion de souligner les dangers et les impasses de ce type de politique Notons simplement que ces postes de m diateurs animateurs issus du milieu pr pos s aux devoirs femmes relais personnes ressources supposent pour tre transform s en emplois v ritables d tre non seulement p rennisables financi rement par l entreprise mais supportables et durables pour ceux qui les occupent Or la double contrainte qui les caract rise est lourde puisqu elle consiste traiter de mani re r p titive une succession de cas singuliers et en tant qu intervenant donner de sa personne La durabilit ou la robustesse du m tier d agent d accueil suppose donc une capacit de d contextualisation d autant plus importante que le travail d intervenant est comme le montre Jacques Ion caract ris par un puisement rapide des ressources de celui qui l exerce burning out disent les anglo saxons La mission de filtrage et de protection des agents de l arri re conjugu e la contrainte d afficher sa disponibilit des publics toujours diff rents et difficiles aboutit in vitablement au discr dit grandissant de m tiers r put s puiser des vagues succ
129. rvice Plus destin accueillir et assister les voyageurs en p riode 106 de grands departs L op ration Sp cial Grands D parts et les missions attribu es aux Gilets Rouges toutes deux inscrites dans le cadre d une politique de reconqu te de la client le entendaient renforcer la lisibilit de l espace des gares et visaient rendre plus confortable le passage en gare d part arriv e ou correspondance en am liorant l accueil et l orientation des voyageurs et des accompagnants aussi bien au moment du d part en les orientant vers les trains les services de la SNCF les commerces et les services en gare les panneaux d information ou d affichage horaire qu l arriv e par une information portant sur les moyens de transport en correspondance taxis bus m tro et l environnement urbain Les Gilets Rouges avaient galement pour mission d accompagner et d aider les personnes mobilit r duite ou en difficult portage des valises poussettes enfants aide dans les escaliers ou pour monter dans les trains d assister les voyageurs pour l utilisation des automates des consignes et des composteurs de r guler les files d attente aux guichets en orientant la client le vers les automates comme les agents d accueil r cemment mis en place par La Poste dans ses bureaux d aider au portage des bagages et enfin d assurer la prise en charge des groupes Constitu es principalement de jeunes tudiants les qu
130. s 60 De ce point de vue la gare d Union Station 4 Washington est la plus belle des quelques grandes gares am ricaines Con ue en 1902 par Daniel H Burnham elle tait la fois un monument urbain et le centre d un r seau d quipements ferroviaires l chelle des Etats Unis Burnham avait con u la gare d Union Station comme une mani re de c l brer le domaine public L immense hall d arriv e la majestueuse fa ade inspir e de l Arc de Constantin 4 Rome et les vo tes a caissons faisaient du b timent le plus beau monument des chemins de fer am ricains Comme beaucoup d autres gares cependant elle tomba en d clin dans les ann es 50 avec l essor de la voiture particuli re et de l avion D autres gares furent alors d molies mais Union Station par sa situation dans l axe m me du Capitole tait trop visible En 1981 la d cision du Congr s de relancer la gare d Union Station permit de trouver les fonds n cessaires sa restauration Cette restauration confi e Benjamin Thompson en 1985 permit pour la premi re fois de tirer profit du potentiel commercial et des volumes sous utilis s de la gare Sans remettre en cause la dimension historique de la gare comme porte d entr e de Washington le volume int rieur fut am nag pour accueillir d une part des connexions avec le m tro et les transports urbains et d autre part un ensemble d espaces de services bars boutiques cin mas et bureaux Aujourd hui la gare d Unio
131. s et surtout de plus en plus autonomes ou d sireux de l tre Lieux de l entre deux du choix ou de l h sitation de l attente ou de l tape espace temps de disponibilit limit e la gare peut la limite tre dite lieu de vie ou plate forme de services En tout cas la m taphore du carrefour il faut pr f rer celle du relais de poste on y change de monture on en profite pour se restaurer s enqu rir s affranchir de quelque obligation acqu rir quelque bien quotidien etc 9 cf Annexe 3 les complexes d changes 18 Andre P ny Gares a rogares et hangars ibid 19 Georges Amar Gares c urs de la ville Le complexe d change urbain de La D fense ibid 27 III 2 Les diagnostics des transporteurs Les transformations r centes des grandes gares m tropolitaines ont donn lieu a plusieurs types de synth ses notamment de la part des transporteurs et des architectes Les transporteurs associ s dans le programme GUIDE ont r sum r cemment Amsterdam 23 24 juin 1999 les enjeux strat giques des p les multimodaux pour les transports publics en soulignant la n cessit de corriger leurs d fauts marche a pied absence d abri s curit insuffisante manque d information pour les transformer en lieux d innovations en termes de services et de qualit de service dans une approche globale liant le transport et l am nagement urbain les transports et les services les aspects architecturaux et
132. s adresser lui il lui faut g rer galement ce qui se passe sur le canal de distraction Goffman 1991 pr ter une oreille se d sengager de l affaire en cours etc D o la technique quasiment chor graphique propos e par l quipe d encadrement des Gilets Rouges Elle consiste 4 se tourner dans le sens du voyageur s orienter comme lui dans l espace pour lui donner le mode d emploi le plus ais ment interpr table de l espace parcourir pousser le principe qui lui demande de se mettre sa place jusqu adopter sa vision du chemin qu il doit suivre Ce mode d emploi chor graphi est un cadrage de la transaction qui permet l agent de ne pas se laisser d border et de restaurer un tour de parole tout en donnant satisfaction la personne singuli re qui demande de juger en dernier ressort de la fin de la transaction Et il correspond en m me temps au programme fort de l intelligence interactionnelle dans le dialogue homme machine selon Lucy Suchman Suchman 1988 s orienter du point de vue de l usager guider son attention s quence apr s s quence accompagner le r cit de son exp rience dans son intrigue pr sente au fur et mesure que les probl mes apparaissent La mise en sc ne du pas les expressions du visage et la mise en place corporelle ne sont pas des normes comportementales de m me type que les apparences vestimentaires que l agent est contraint de respecter Ce sont des descripteurs d activit lisibl
133. s du droit la ville crisp s sur la question du logement discours de la solidarit retrouvant ce qu ils avaient refoul les familles familles lourdes ou familles risques et enfin familles responsables L oubli de la rue a son pendant dans l oubli du pi ton Il est remarquable pourtant que le pi ton revienne au centre des d bats d aujourd hui C est la figure concr te et symbolique la fois de la densit m tropolitaine et des espaces de proximit Le pi ton est en m me temps local et global C est que le citadin comme tre de locomotion est parfois une unit v hiculaire Goffman quip e d un v lo ou d une voiture mais il est toujours pi ton A ce titre c est d abord un corps expos aux accidents de circulation faute de trottoirs suffisamment larges comme Choisy le Roi expos la pollution Paris ou La Rochelle Strasbourg ou Lyon expos aux obstacles en s rie lorsque c est une personne mobilit r duite Le corps des citadins c est le capital le plus pr cieux de l urbanisme Amsterdam 1631 commodit s et la cit 35 Yves Grafmeyer Habiter Lyon Editions du CNRS Presses Universitaires de Lyon 1991 p 23 129 Ren Descartes vantait les m rites d Amsterdam en 1631 en soulignant plusieurs qualit s des grandes m tropoles ou des villes mondes la solitude confortable celle qu assurent les commodit s de la vie les relations choisies et toutes les curiosit s qui peuvent tre
134. s en gares op cit 11 voir la collection d articles de La vie du rail cit s ci dessous 14 lieux de stationnement et qu ils sont exclusivement destin s la station debout et au d placement On trouve tous les commerces et tous les services possibles dans les gares transform es en centres commerciaux mais pas de bancs 15 LA GARE SHOP a OSAKA 16 Equipements et services de l accessibilit 17 Les services que propose une gare japonaise correspondent a une histoire et a une politique mais ne sauraient trop rapidement tre rapport s a une culture et encore moins a une civilisation dont nous ne pourrions emprunter les m thodes Certains de nos interlocuteurs ont plus insist sur l h ritage d mocratique d apr s guerre en rappelant que JR participe la reconstruction apr s 1945 en lan ant le concept de gare du peuple ou pour le peuple minshueki ce qui signifie avec des commerces et int grant le b timent voyageurs dans l espace commercial de la ville La conception d mocratique de la gare ne s oppose pourtant que progressivement la gare militaire con ue dans une logique d am nagement du territoire Augustin Berque 1 montrait il y a plus de vingt ans comment l institutionnalisation du voyage de groupe s inscrivait dans une logique d uniformisation de l espace national D s l enfance le go t des d placements est imprim tous les japonais par la g n ralisation institutionnelle des voyages
135. s nouvelles comme Tama dans les ann es 60 Paris vers La D fense et les villes nouvelles dans la m me p riode Ces extensions n ont suivi que partiellement une strat gie d ensemble Et cette strat gie n est pas perceptible non plus New York ou Tokyo aujourd hui 31 32 La concentration d activit s au centre et l talement des zones r sidentielles conduisent rendre indispensable une politique de d veloppement de services transports longue distance 130km du centre et rendre accessibles les centres villes et certains centres secondaires d activit s Un des probl mes particuliers ces grandes m tropoles est la liaison ferr e avec les a roports New York est la m tropole la moins bien plac e de ce point de vue Paris et Tokyo ont d velopp un service de trains grande vitesse qui concurrence le trafic a rien sur des distances de 500 km et semble devoir l emporter dans un rectangle entre Birmingham Amsterdam Francfort et Paris La localisation des p les d change de ce r seau peut avoir autant d importance que celle des a roports ces quarante derni res ann es Londres est la ville qui a le mieux r ussi a carter la circulation automobile du centre Danielle Navarre qui a particip cette tude revient sur ses enseignements g n raux dans un article r cent 21 en soulignant que les quatre m tropoles disposent de r seaux de transports denses et diversifi s sur des territoires tendus avec u
136. s pensons qu avant tout il faut qu une ligne de chemin de fer soit accus e par une fa ade formant cl ture et pour ainsi dire frontispice servant indiquer la destination sp ciale Tout en vitant de sacrifier aux exigences monumentales et aux tendances l arc de triomphe l entr e d une route aussi importante qu un chemin de fer ne doit pas avoir l aspect d une maison ordinaire C est pourquoi conclut Michel Ragon les premiers architectes du ferroviaire donn rent leurs difices une sorte de th tralisation que l on retrouve aussi dans les grands magasins La fa ade des premi res gares est une sorte de rideau de sc ne et la salle des pas perdus une r plique du foyer d un op ra Les travaux de Bertrand Lemoine 16 ont mis en lumi re le programme fonctionnel de la gare qui s articule autour de deux entit s distinctes un b timent o prennent place la billetterie et la salle d attente et une salle aussi vaste que possible pour faciliter la dispersion des fum es crach es par les machines vapeur C est partir de ce double programme architectural et technique que vont travailler les hommes de l art architectes et ing nieurs qui se partageront souvent les r les Il est fix d s la construction de la gare de Crown Street Liverpool en 1829 1830 sur des plans de George Stephenson l un des pionniers du chemin de fer en Angleterre Le vestibule ou salle des pas perdus constitue le pivot du programme Il en dis
137. s pr sent Comment sortir de ce chantage qui pour s opposer l ordure archa que Le Pen accule l ordure moderne United colors We are the World World Culture etc Comment affronter la question actuelle d tre au monde en refusant simultan ment le communautarisme qui fige et exclut et le m tissage consensuel et sentimental qui n est que l esth tisation du march mondial et devant lequel tout invite baisser les armes et les yeux On remarquera en effet que les notions de cosmopolitisme et de m tissage sont en passe de devenir contreproductives et de provoquer des r actions d overdose Soit qu elles glissent sur la r alit des massacres dont les villes sont capables d s lors qu elles nourrissent et 130 cultivent les passions identitaires soit que ces notions sont un cadeau empoisonn de l id ologie au politique qui ne conna t lui que l espace de la m sentente et du conflit ou l preuve du d sengagement et de la perte en monde Arendt Comment penser aujourd hui les conditions de la laicit Quelle est la chance des villes et quelles sont leurs ressources pour renouveler le d bat politique sur cette question Comment manciper les villes d aujourd hui et quels sont les langages acceptables de cette mancipation Selon la formule c l bre de Kant manciper l humanit c est la faire sortir d une minorit dont elle est elle m me responsable Emanciper les villes ce serait leur proposer d au
138. st cet ensemble de qualit s dont on peut dire qu elles dessinent un espace providence non pour une client le d ayant droit mais pour tout un chacun quelque soit son handicap de situation C est la mission des services urbains outils de l action publique que d assurer cette accessibilit de la ville Cette mission consiste concr tement r activer la rh torique de l int r t g n ral plut t que de multiplier les interventions sp cifiques cr er de l espace public partir de la relation de service entre agents et usagers c est dire d velopper le droit la ville partir des prestations ordinaires de leur continuit et de leur r gularit renforcer la coordination entre diff rents services et la concertation entre prestataires et usagers Ces proc dures de l action publique sont dans leur coh rence les conditions n cessaires d un renouveau du civisme l chelle locale Une des difficult s principales des politiques de discrimination positive quelle que soit la forme qu elles prennent c est qu en se focalisant sur des populations pr d finies elles renforcent des cat gories globalisantes les banlieues les immigr s les exclus etc Les discriminations rapport es des r les et des situations doivent non seulement tre pr cis ment discernables mais justiciables d analyses fines qui les rapportent des proc dures susceptibles d tre corrig es des modalit s d identification et de trai
139. stivit s du mill naire cf Annexe 4 38 39 III 3 L irruption des services et des commerces Francois Batisse 24 fait remarquer que si les japonais n ont pas r ussi exporter leur mod le de grande vitesse ferroviaire bien qu ils l exploitent depuis plus de 30 ans leurs succ s ind niables dans la diversification des activit s des r seaux de chemin de fer incitent un nombre croissant de compagnies ferroviaires travers le monde s inspirer de leur mod le d optimisation du potentiel des gares Cela est d non seulement au fait que ces r seaux doublent leur chiffre d affaires en ajoutant aux ventes ferroviaires autant de ventes non ferroviaires nettement plus b n ficiaires mais aussi parce qu ils transf rent leurs exc dents de personnel dans leurs secteurs non ferroviaires L optimisation du potentiel des gares fait donc coup double les r sultats financiers sont excellents et les r sultats sociaux significatifs N oublions pas pourtant que les diff rentes soci t s qui composent les holdings ont des finances s par es que les transports publics sont rentables parce que tr s fr quent s dans un contexte o l utilisation de la voiture particuli re est tr s retreinte parce que les tarifs sont lev s et que l exploitation se fait dans des zones particuli rement denses Nous empruntons Fran ois Batisse quelques l ments de son analyse du d veloppement des commerces et des services dans les gares japon
140. sustentation qui doit relier Berlin Hambourg en une heure l horizon 2 005 y trouvera notamment son terminus 15 m tres sous terre le tunnel de Tiergarten long de 3 5 km actuellement en construction le plus grand tunnel urbain d Europe permettra aux trains en direction du sud et du nord d acc der et de quitter la gare en souterrain Cette gare immense palais de verre sera organis e sur cinq niveaux Le bureau d architectes 62 hambourgeois Gerkan Marg und Partner a concu un projet permettant a la lumi re du jour de parvenir jusqu aux sous sols soit par endroits un d nivel de 25 m tres pr s de 60 escaliers m caniques et 37 ascenseurs permettront de se d placer d un tage l autre La halle centrale 170 m tres de long et 50 m tres de large sera organis e de fa on pouvoir acc der facilement aux correspondances tramways bus S Bahn liaisons vers les a roports taxis Ce b timent aura une surface de 164 000 m2 dont 75 000 des fins commerciales La r cente inauguration de la gare de Leipzig la plus grande gare terminus d Europe avait d j t qualifi e par la DeutscheBahn de plus grand centre de voyage de services et d achats 30 000 m2 de commerces Berlin Zentralbahnhof o l on attend dans les dix ans venir 50 millions de passagers dans le trafic international et 85 millions dans le trafic r gional pourrait devenir la cath drale ferroviaire de la consommation en Allemagne
141. t d cisif de la civilisation urbaine III 5 Reconqu te du centre et d veloppement urbain Les gares sont des interfaces de la m tropolisation en plusieurs sens et s inscrivent dans plusieurs politiques urba nes et plusieurs chelles dans les agglom rations tudi es On 61 peut dire que ces politiques se donnent toutes pour objectif de satisfaire aux exigences d mocratiques de la densit mais focalisent leur attention sur diff rents morceaux de ville selon les contextes et les configurations urbanistiques Tant t il s agit de reconqu rir le centre historique en corrigeant les effets de d cennies d abandon qui ont abouti a la constitution de d laiss s urbains ou a la destruction du patrimoine ferroviaire au profit de la voiture comme c est le cas pour Pennsylvania Station New York Tant t il s agit de prendre acte de la p riurbanisation ou du d veloppement des premi res couronnes pour s engager dans une politique de d veloppement urbain fond e sur la mobilit et les p les de transit transit oriented development aux Etats Unis d veloppement des gares dans le land de Brandebourg Tant t enfin il s agit de traiter les grandes gares et pdles d change comme des dispositifs inscrits dans un quartier de gare sensible l volution de leur environnement et participant de sa recomposition sociale et urbaine Business Improvement Districts aux Etats Unis exp rience de Paris Berlin Londres Rome Tokyo L altern
142. t directement ou par le biais de filiales enfin dans la mesure o les temps de d placement 2 3h par jour en moyenne et la fatigue qu ils engendrent font du client des entreprises de transport un consommateur mobile et un client tant t press tant t disposant d un temps d attente tout est fait pour le familiariser l veiller en douceur guider ses pas dans le labyrinthe des espaces souterrains lui proposer de se restaurer etc C est Au Bonheur des dames de Zola un si cle apr s l chelle non pas d un grand magasin mais d un morceau de ville Le catalogue des am nit s qu offre l espace du transport au Japon est sans aucun doute impressionnant pour l observateur Des toilettes qui ont t le point de d part de la reconqu te des gares comme lieux de vie jusqu l absence de fraude visible l accessibilit pour les personnes handicap es les bandes de guidage ou de vigilance syst matiquement pr sentes dans le m tro et sur les quais des gares ou sur les trottoirs les ascenseurs et les plate formes l vatrices le long des escaliers ou le portage des personnes en fauteuil roulant par le personnel de la gare les distributeurs de tickets qui prennent billets et monnaie et sont dispos s en batterie avant les p ages etc Reste que ces lieux de vie ne sont pas des 10 Thierry Roty EKI le relais La gare au Japon Jilly Traganou Transit et espace public au Japon le cas de la gare de Nagoya Ville
143. tement dans un contexte des formes concr tes d acc s la position d ayant droit Les services publics sont d abord des lieux un commissariat un bureau de poste une permanence de l ANPE une gare un bus un bureau de la Caisse d Allocations Familiales un service d urgences une caserne de pompiers etc Dans ces lieux des agents aux comp tences variables sont en contact avec des publics diversifi s L analyse des m tiers du public suppose qu on prenne en compte ces trois dimensions celle des comp tences et des r f rentiels de comp tences des agents celle du contact et des conditions spatio temporelles du contact celle des publics et des caract ristiques des publics concern s L orientation g n rale d une politique de reconqu te de certains territoires urbains par les services suppose que leur pr sence constitue sinon une garantie de la pr sence de l Etat dans les quartiers ces services ne repr sentent pas toujours l Etat du moins le maintien d un espace public local le domaine o sont disput es et discut es les normes d acc s des biens publics s curit assistance accessibilit sant etc 136 ANNEXE 1 LE CONCEPT D UNE GARE AU JAPON Japan railway and transport review dec 95 n 6 137 ANNEXE 3 LES COMPLEXES D ECHANGES LA DEFENSE GARE MONTPARNASSE EUROLILLE GARE DU NORD 138 LA DEFENSE 139 GARE MONTPARNASSE 140 EURALILLE 141 GARE DU NORD 142 ANNE
144. tes un compliqu de correspondances disent les diagnostics sp cialis s de l univers des interconnexions Autrement born que le paysan auquel l opposait Marx le citadin est ali n au sens propre et bien plus que ne le laissait entendre la pens e critique tout entier hors de soi dans les liens qu il entretient avec les hommes et les amp quipements qui constituent le cadre de son activit ou qu il rencontre simplement au gr de ses d placements et de ses changes La v rit de cette ali nation est mieux dite par la formule de Everett C Hughes resumant l h ritage de l cologie urbaine de Chicago la soci t est faite d interactions Encore faut il donner un contenu concret a cette formule et comprendre par exemple ce qu elle signifie pour le voyageur ou l usager de l espace des gares en g n ral que les chelles du pi ton sont celles qui pr valent en mati re d urbanit parce que celles de l automobiliste ou du cycliste voir la rubrique de Lib ration au mois de juillet 99 sur le paysage et la vision du cycliste dans Paris qui peuvent tout aussi bien relever d une sc narisation de l espace ont donn lieu beaucoup moins d analyses fines que celles dont nous disposons pour la perception et l activit cognitive des pi tons Faire l cologie de la mobilit c est savoir ce qu il en est du corps commun de la ville d un paysage maniable par l tre de locomotion Les gares sont r put es tre l univers de
145. train terminal Germany s new showpiece Passenger Terminal World janvier 1998 68 Pennsylvania Station et 34 Street Partnership Pour Cassatt pr sident de la PRR Pennsylvania Rail Road la premi re ligne lectrifi e apr s celle de Paris Orl ans la gare de Pennsylvania Station devait tre son ouverture en 1910 l entr e monumentale a la m tropole commerciale du pays La gare se distingue par l alignement vertical et non horizontal des fonctions les voies sont au dessous et non attenantes aux quipements de la gare destin s aux usagers disposition qui a le m rite de raccourcir les distances pour l usager Cinquante apr s Lewis Mumford dira que les diff rents vocabulaires utilis s pour le confort des voyageurs pour leur voyage et pour les trains eux m mes avaient la clart du cristal et donnent a la circulation le caractere in vitable et naturel d un systeme de flux gravitationnels avec ses plages d espace libre pour ralentir ou pour se reposer lorsqu on s carte du courant Le mouvement est l essence m me du transport et c est au mouvement que l architecture de Mc Kim a contribu McKim champion reconnu l poque du classicisme imp rial du mouvement des Beaux Arts refuse de construire un h tel au dessus de la gare et n aime pas l architecture des gratte ciel C est ce refus qui co tera cher dans les ann es 60 au moment ou l air right aboutira la d molition de la gare En termes de langage archit
146. tres consignes que celle qui consiste les instrumenter comme des appareils d int gration L histoire des villes et l histoire r cente des politiques de la ville conduirait distinguer plusieurs registres d intervention et d action qui ne se laissent pas r duire la formule de l int gration Le mod le r publicain va de pair avec une double injonction de mobilisation de la soci t et d uniformisation des interventions dans le domaine public qu il s agisse des interventions de la puissance publique stricto sensu ou celles que l Etat d l gue ou conc de et qui sont n anmoins objets de disputes et de justifications dans l espace public L uniformisation est la condition de lisibilit d un parti d indiff renciation et elle commence dans la sph re du visible et des actes de pr sence des agents de l Etat Autrement dit elle commence concr tement avec la tenue ou l uniforme On peut rappeler ici la phrase d un des h ros de Sartoris le roman de Faulkner Mais quel est donc l imb cile qui a imagin flanquer des n gres le m me uniforme qu des blancs L int r t de ce signe qu est le port de l uniforme et de l quipement qui l accompagne par exemple l arme de service c est qu il ne pose pas seulement la question de ce que voit la puissance publique ou l autorit qui la repr sente ou dont l action est publiquement contr l e mais de ce qui les rend visibles et des cons quences de cette visibilit en termes
147. tribue les diff rents l ments et c est l que se trouve plac e la billetterie Point de passage oblig des voyageurs c est toujours un espace trait avec un certain luxe de volumes sinon de d cor 16 Bertrand Lemoine La gare temple de l industrialisation et porte du voyage Archicr Gares et Quartiers de gares Tome 1 1995 24 C est dans les grandes halles vitr es qu il faut trouver l identit architecturale des gares La situation urbaine des gares exige en effet que ces charpentes m talliques soient trait es avec soin et que la contradiction entre la halle et les batiments p riph riques soit r solue d une mani re ou d une autre La question de la lisibilit du pignon de la halle vitr e sur la fa ade de la gare est ainsi au coeur des d bats qui traversent l architecture ferroviaire On retrouve la toute l habilet du XIX me si cle entrem ler avec art et science les l ments constructifs avec les motifs d coratifs Ainsi la gare est elle un lieu public complexe travers parfois par des foules consid rables Le probleme du contr le de ces flux aux points de passage oblig s suscite d s l origine une organisation fond e sur le mod le militaire avec r les distribu s forte hi rarchisation du personnel uniformes etc C est aussi un v ritable th tre o se joue la sc ne du d part et de l arriv e avec ses coulisses nombreuses dont le voyageur ne per oit pas forc ment l existence
148. un embarcad re de port pensaient les ing nieurs A un arc de triomphe sugg raient les 15 Michel Ragon L architecture des gares Deno l 1984 23 architectes Si bien que la gare tiendra de l installation portuaire jusque dans son vocabulaire et de la porte monumentale Si les termes de d barcad res quais remblais ponts passerelles se r f rent au vocabulaire de la marine et de la batellerie les gares comme les immenses halls des expositions universelles les grands h tels de voyageurs et les grands magasins participent d une m me r volution architecturale Les vastes charpentes m talliques vitr es caract ristiques des pavillons des expositions universelles seront imagin es par l architecte L once Reynaud pour la gare du Nord et par l architecte Francois Duquesney pour la gare de l Est neuf ans et quatre ans avant que la premiere exposition universelle suscite 4 Londres en 1851 le Crystal Palace Seuls les passages couverts et les grandes serres des jardins botaniques pr c dent en originalit constructive les premi res gares parisiennes et londoniennes Passage des Panoramas Paris en 1800 Burlington Arcade a Londres en 1819 galerie d Orl ans au Palais Royal en 1831 passage Pommeraye a Nantes en 1843 etc Si bien que les gares naissent dans un entre deux entre le temple et l industrie entre l arc de triomphe et le passage urbain Camille Polonceau 1813 1859 crit par exemple en 1840 Nou
149. une diversit d usages Amsterdam au XVII me si cle la ville commode de Descartes est une m tropole mondiale Mais si on se souvient que Spinoza est excommuni dans la m me ville en 1656 et que Amsterdam au XVII me si cle est au c ur d un espace migratoire il faut sans doute imaginer que la ville offre plus que des commodit s ou que la seule indiff rence civile due au passant Il se trouve que c est dans cette m tropole et la m me poque que s labore une nouvelle la cit La ville accueillante ou accessible serait celle qui combine les ressources espaces et services de la commodit et les conditions politiques et culturelles d mergence de la la cit S agit il d une r conciliation de la r publique et du pragmatisme On devrait en tout cas s interroger sur le lien entre ces configurations mergentes et l laboration de ce que Descartes appelait une morale par provision qui n occupe dans le Discours de la m thode qu une place marginale comme pour accompagner les mutations qu on ne ma trise pas de l ordre du monde Que serait cette morale par provision aujourd hui C est Amsterdam aussi que le cin aste Johan Van der Keuken vient de consacrer un documentaire de 4 heures Il s agit de sa propre ville qu il parcourt comme s il la d couvrait dans un film monde qui s intitule Amsterdam Global Village Le Monde 8 octobre 1997 Jean Michel Frodon dit de ce film qu il pose deux questions pour le temp
150. une implosion des situations de pr carit dont la prise en charge est diffuse et fait appel la compassion de tout un chacun La r paration que les services publics se donnent pour mission est beaucoup plus qu une simple m diation ponctuelle elle passe par une reconqu te des territoires ilotage par une ma trise des proc dures de coordination strat gies de qualification mutuelle par un arbitrage justifi entre priorit s professionnalit s de l urgence Ce sont ces savoir faire qu il faut revaloriser plut t que de les abandonner au profit du new look de la m diation Accessibilit et espace providence L accessibilit mesure la proximit dans une ville d finie comme syst me d activit s d localis es Le terme d signe aussi bien la capacit d un point interagir avec un autre que 37 Walter Benjamin Station service Sens Unique Editions Maurice Nadaud 1978 135 la capacit d un espace ou d un quipement assister l usager incomp tent Loin de se limiter aux exigences d une population sp cifique les handicap s l accessibilit est une incitation am nager ou corriger les espaces mettre l usage et les valeurs d usage au c ur de la conception L accessibilisation de la ville ne peut pas tre purement caritative ou se limiter au droit la ville accessibilit veut dire connectivit pour les r seaux interactivit pour les services et les machines lisibilit pour les espaces etc C e
151. uniformes de toutes sortes policiers agents SNCF agents RATP Gilets Rouges et CDD de la RATP sont d s le jour d ouverture en Gare du Nord des taches 116 117 parmi d autres dans le paysage du p le d changes et quel que soit le niveau Grandes Lignes mezzanine ou souterrain l offre d orientation ou d assistance massive Dans le registre de la perception imm diate la d cision prise par la RATP d installer des points d information dans tous les lieux strat giques du r seau a eu un effet de visibilit non negligeable Ces points ont fonctionne comme autant de points de lumiere dans une ambiance g n rale de luminosit faible Autrement dit les points d information taient plus que des bornes ou des guichets suppl mentaires ils constituaient par contraste autant de foyers d attention et de saillances perceptives dans l univers des services a la mobilit Et pour une fois l ostentation n tait plus le monopole des boutiques et commerces en gare mais le fait de l entreprise elle m me et de son intention manifeste de marquer le coup et de c l brer l v nement Les images vid o et les photos prises dans diff rents sites confirment cette perception imm diate et montrent des rassemblements d un type particulier si on les compare l ordinaire des attroupements autour d un agent mobile ou devant un guichet D abord la pr sence au premier plan de documents indique que ce qui est mis disposition est plus que
152. vant par des personnes disposant de cartes de cr dit vol es a t mise en uvre par l installation de t l phones inop rants pour les appels internationaux et inaccessibles de l ext rieur La coop ration des autorit s de la gare avec les associations de quartier a permis une baisse de la criminalit de 41 entre 1993 et 1995 L indice de propret a augment de 54 96 Les analyses des d sordres dans un espace public de transport telles qu elles ont t conduites par une quipe de sociologues de la Rutgers University 33 d finissent ces d sordres non comme outrages moraux mais comme obstacles aux activit s ordinaires des agents ou des voyageurs qui y travaillent s y d placent ou y consomment m me s il ne s agit pas d activit s ill gales ou d viantes 33 Marcus Felson et alii Redesigning Hell Preventing Crime and Disorder at the Port Authority Bus Terminal in Preventing Mass Transit Crime Crime Prevention Studies vol 6 Crime Justice Press 1996 Rappelons que le Port Authority est responsable galement du Holland Tunnel du Lincoln Tunnel de plusieurs ponts du port des trois a roports de La Guardia Newark et JFK 90 91 92 93 94 95 Au d but des ann es 90 avec la prostitution diurne principalement homosexuelle dans le quartier les fraudeurs du t l phone plusieurs centaines de SDF souvent en tat d ivresse et a l int rieur de la gare les heroinomanes les dealers de drogues et
153. vit se d veloppe dans une niche elle m me prise dans un syst me d activit s Toute am lioration dans un domaine a un retentissement dans d autres 97 Ces analyses aboutissent a un principe d action intervenir non sur les ind sirables mais sur les contextes de leurs conduites Penser non en termes de segmentation des espaces chunking mais de canalisation channeling Segmenter les espaces en utilisant des murs et des obstacles ce serait penser en termes d appropriation d un espace r sidentiel o la segmentation aide les r sidents le contr ler Dans des espaces non r sidentiels o les responsabilit s de gestion ne sont pas assign es la segmentation des espaces produit des coins et des recoins alors qu il faudrait pouvoir circuler selon des canaux publics 98 99 100 IV ACTIVITE SITUEE ET REGIMES DE DISPONIBILITE LE TRAVAIL DES AGENTS MOBILES Qu il n y e t que trois t l phones nous ne l aurions jamais soup onn Des marquises pleuvait une lumi re trouble sur une foule n glig e et silencieuse pr s de partir ou arriv e depuis peu sur des visages absorb s demi cach s par des foulards des b rets ou simplement les cheveux voire par la main chez des personnes occup es lire Et de t l phones point Des mouches des journaux un caf barbare et d color consomm de certaines tables vertes au milieu de voyageurs en attente de Dieu sait quoi froids indiff rents les yeux sur les
154. z Engager la conversation Editions de Minuit 1989 133 que nous construisons au travers du discours sur la civilisation urbaine c est le citoyen Or les villes auxquelles nous avons affaire sont des mosaiques ou des archipels c est a dire des r alit s discontinues ou juxtapos es La mati re du d bat et du travail politiques c est la m sentente comme celle de l action publique c est l accord et les cons quences de l accord Deux exemples pour illustrer ce que peut tre cette repolitisation des politiques de la ville Premier exemple l organisation de la journ e sans voitures La Rochelle le 9 septembre 1997 On ne peut comprendre la r ussite de cette exp rience en temps r el de d mocratie locale sans tenir compte de son aspect local et soci tal du travail de Sisyphe que constitue le traitement des cas particuliers qui ont maill l organisation de la journ e de l habilet articuler une dimension exp rimentale de l op ration soutenue par Envoy Sp cial avec les diff rentes cha nes de coop ration mises en place par la Mairie de La Rochelle celle des transports en commun et des services publics celle de la coordination technique municipale celle du Maire lui m me et de son renom celle des services techniques de mesure Les grands themes du d bat ouvert par la journ e sans voiture portent sur les rapports entre centre ville et p riph rie traitement quitable droit d acc s et sur la figure du pi

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