Martin Steinmann. S. Giedion. la mécanisation de la maison et "la
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1. tayloriennes qu un mode de production Giedion s abstint de consid rer ce type de rapport entre tre et conscience afin de donner l volution une n cessit en soi Histoires sans nom Vers 1934 Giedion largit sa probl matique la prise de conscience de notre poque il commence travailler un livre qui devait d crire la transformation de la vie provoqu e par la m canisation Le livre n est jamais paru 15 et l bauche figurant au Siegfried Giedion Archiv montre qu il ne parvint pas l poque saisir cette transformation dans le domaine de la machine industrielle un long chapitre est consacr aux machines des filatures sa biographie explique les rapports privil gi s qu il entretenait avec cette activit conomique Mais le livre resta l tat d bauche parce que Giedion fut appel Harvard en 1938 Il fit l bas l exp rience de l Am rique un monde o la vie tait bien plus qu ici marqu e par la m canisation et il d couvrit l objet de sa d marche les choses de la vie de tous les jours celles dans lesquelles se r ifie le 91 sentiment de la vie l re du machinisme Il est significatif qu il ait choisi les objets usuels comme le terrain de recherche o la m canisation est le plus imm diatement tangible car ces objets exercent une action sur celui qui les utilise sans qu il en soit n cessairement conscient C est ainsi que Giedion crit dans l bauch2. Bauen in Frankreich op cit p 2 13 Siegfried Giedion Bauen in Frankreich op cit p 3 14 Siegfried Giedion Mechanization Takes Command A Contribution to Anonymous History New York 1948 15 Siegfried Giedion Konstruktion und Chaos manuscrit aux archives de l Institut pour la th orie t l histoire de l architecture de l Ecole polytechnique de Zurich 16 Siegfried Giedion Chaos op cit 17 Henry Cole Fifty Years of Public Life London 1884 vol I p 103 18 Peter Behrens Kunst in der Technik in Berliner Tageblatt 30 August 1907 L avantage d un art industriel serait selon Behrens le balisage d une culture du go t g n ralis e 19 Siegfried Giedion Mechanization Takes Command op cit Paperback Ausgabe New York 1969 p 4 Konstruktion und architecture Pour lui ce n est que lorsque le probl me de la maison sera pos dans la perspective de l ing nieur que l architecture deviendra un outil qu elle sera belle de l esth tique des outils qui accompagnent notre existence 10 C est sans doute ce livre et la rencontre avec Le Corbusier en 1925 qui ont amen Giedion s int resser de plus pr s aux travaux des ing nieurs du XIX si cle dans une d finition c l bre il les qualifia d inconscient de ce si cle qui faisait progresser l volution sous le masque r trograde des styles Si l on d pouille le XIX si cl
3. che Le programme de la cuisine clairement tabli il reste relier les centres d activit entre eux suivant un principe rationnel Songeons une adaptation du principe de la cha ne employ dans l industrie afin d viter les d placements inutiles Victor Bourgeois Le programme minimum in Tekbn 1930 Vol 8 p 115 129 35 Bruno Taut Zur Grundrissfrage in Wobnungswirtschaft 1928 36 Bruno Taut Gegen den Strom in Wobnungswirtschaft 1930 de l habitation relief particulier en devenant les fondements scientifiques du logement minimum Walter Gropius allait dans le m me sens en d clarant au congr s La question du logement minimum c est la question du minimum vital d espace d air de lumi re dont l homme a besoin 29 Se fondant sur des travaux scientifiques il poursuivit d un point de vue biologique l homme n a besoin que de peu d espace si les conditions d a ration et d clairage sont les meilleurs possibles et pourvu que cet espace soit organis correctement dans son fonctionnement Le mod le de la cha ne de montage Ce concept de gestion fonctionnelle renvoie aux recherches de Frederick Taylor L habitation est soumise aux m mes lois que le travail afin que les activit s li es la maison soient r duites au minimum Dans le pr ambule de son livre paru en 1911 sur le Scientific Mana gement Taylor voquait d j cet la
4. d part Historien de l architecture et historien de la civilisation au sens le plus large du terme il ne se pr occupait pas de savoir comment les choses se passaient autrefois mais comment elles ont volu depuis l histoire en vertu de laquelle pour reprendre une formule d Arnold Hauser on ne peut sciemment percevoir du pass que ce qui est visible depuis le pr sent 2 une vision de l volution consciente de sa propre historicit Dans son premier livre sur l architecture moderne Giedion voyait dans les travaux des ing nieurs du XIX si cle le sous titre en tait b ton b ton arm le point de d part des travaux des architectes du XX 3 pour lui ils t moignaient des forces de l avenir cach es sous le masque que le XIX si cle avait rev tu sous la forme de l historicisme Mais dans un mouvement inverse ils taient aussi les l ments d une architecture tourn e en arri re que l on peut qualifier de tradition 4 Hauser d crivait ainsi le mouvement dialectique de l histoire Le nouveau r sulte de l ancien mais l ancien se transforme constamment la lumi re du nouveau 5 Historien engag de l architecture Giedion s appliqua pr cis ment faire de ce mouvement un tableau vivant la mani re du jeu de soci t qui connut une grande vogue au XIX si cle il d cida de consacrer l ensemble du tableau l volution q
5. Martin Steinmann Sigfried Giedion Space Time Architecture The Growth of a New Tradition Cambridge MA I Auflage 191 2 Arnold Hauser Kunst und Gesellschaft M nchen 1973 p 103 3 Sigfried Giedion Bauen in Frankreich Eisen Eisenbeton Leipzig und Berlin 1928 4 Cette construction trouve son expression dans le sous titre insolite de Space Time Architecture The Growth of a New Tradition 5 Arnold Hauser Kunst und Gesellschaft loc cit 6 Siegfried Giedion Sp tbarocker romantischer Klassizismus M nchen 1922 7 Siegfried Giedion Der Gebildete und die Baukunst in Frankfurter Zeitung 29 Dezember 1915 8 Hermann Muthesius Das Formproblem im Ingenieurbau in Jabrbuch des Deutschen Werkbundes 1913 9 LeCorbusier Vers une architecture Paris 1 Auflage 1923 p 5 et 6 und En Fran ais dans le texte S Giedion la m canisation de la maison et la machine habiter Le Suisse Siegfried Giedion 1888 1968 historien de l architecture a longtemps marqu de son empreinte l image que l on se fait de l architecture moderne principalement par son ouvrage souvent r dit Raum Zeit Architektur 1 C est une image partielle c est aussi une image partiale Giedion a t partie prenante dans tous les combats de cette architecture C est dans le pass qu il rechercha ses origines bien plus le pass n avait de signification qu en tant que point de
6. chaft dieser Zeit neue Auflage Frankfurt 1975 p 219 24 vgl Stanislaus von Moos Wobnbedarf und Lebensform in archithese 2 1980 p 16 25 25 Siegfried Giedion Mecha ization Takes Command op cit p 395 26 Siegfried Giedion Mechanization Takes Command op cit p 391 27 Eugen Kaufmann Die Bedingungen f r die Grundrissgestaltung der Kleinstwohnung in Wohnungswirtschaft 1929 S 380 383 28 Siegfried Giedion Befreites Wobnen op cit concernant le CIAM cf Martin Steinmann CIAM Dokumente 1928 1939 Basel 1979 Wobnen cons quence de la situation mat rielle de ces cat gories de la population Leur position sociale rendait in luctable la contradiction entre ce type de logement et leurs efforts pour se rapprocher de l habitat bourgeois au moins dans ses signes le buffet par exemple L influence exerc e sur l architecture moderne par les motion studies de Frederick Taylor est connue Le corps humain fait l objet d une tude visant d terminer dans quelle mesure il peut tre transform en un m canisme crivait Giedion dans Mechanization 20 cependant que le point essentiel demeurait la d composition d un travail en une succession de mouvements Beaucoup plus loin dans son livre et sans tablir de rapport direct avec ce qui pr c de il parle de patent furniture bas sur une conception comparable des mouvements et des fonctions physiologiques le me
7. chi le dernier pas qu il n ait pas tendu la maison tout enti re cette conception du meuble transformable usages multi ples Il aurait pu ainsi relier par un n ud solide les divers fils du probl me cono miques techniques et culturels Il s appuie dans son d veloppement relatif au patent furniture sur une d monstration complexe ax e sur le logement minimum d j mentionn Entre 1850 et 1890 aucune activit de la vie quotidienne ne fut plus reconnue comme allant de soi Une fi vre d invention transformait tout Il fallait le courage de tout ressentir soi m me et de tout voir avec un regard neuf 26 Ce courage n tait pas loin d tre le courage du d sespoir Dans le cas du logement minimum il ne s agissait pas de se lib rer des conceptions bourgeoises le probl me tait qu elles taient irr alisables du point de vue cono mique Eugen Kaufmann un collaborateur de Karl May crivait au sujet des cit s construites Francfort Il ne reste plus d autre possibilit que de s engager sur la seule voie encore praticable c est dire de r duire encore la superficie des appartements Si l on veut continuer faire quelque chose de correct il n est plus possible de travailler sur la base du plan classique d appartement correspondant aux normes bourgeoises Conclu sion On ne pourra viter une double utili sation des pi ces il faudra donc prendre toute
8. e d j mentionn e que les choses avec lesquelles l homme est quotidien nement en contact les cuill res les fourchettes les couteaux les assiettes les verres sont troitement li es l homme 16 Cette analyse n est pas nouvelle elle avait t au c ur des efforts d ploy s pour am liorer le dessin des objets usuels afin d lever le go t commun Henry Cole l initiateur de l Exposition Universelle de 1851 estimait qu une alliance entre l art et l industrie l verait le go t du public 17 Cela devint un des fondements de l action du Werkbund en Allemagne qui s associa l industrie plus directement que ne le faisaient ses homologues anglais Peter Behrens r p ta cette phrase presque mot mot lorsqu il commen a travailler pour l AEG 18 Cependant Giedion ne s int ressa pas ou du moins pas en premier lieu au dessin des objets usuels mais aux repr sentations exprim es par l usage qui en est fait Comme ils sont anonymes crit il dans l introduction son livre paru en 1947 Mechanization Takes Command c est dans l anonymous history ou histoire sans nom celle laquelle appartiennent les objets usuels sont comme le dit Giedion dans une m taphore semblables la limaille de fer qui permet de visualiser les champs magn tiques De la m me mani re les l ments de l histoire anonyme permettent de visualiser les repr sentations d une p
9. e des l ments qui vivent et sont vivants en nous on s aper oit que nous avons oubli notre propre volution notre tradition si l on veut On s aper oit que ce qu on construit et qu on qualifie de nouveau est en fait une phase d une volution qui se poursuit travers le si cle tout entier 11 Ce sont ces lignes extraites de son livre Le b timent en France publi en 1928 qui allaient donner l architecture moderne son sens historique en d crivant cette volution comme la prise de conscience de l re du machinisme C est cette volution qui se retrouve au centre du tableau voqu plus haut et la composition duquel Giedion a apport une contribution essentielle Les premi res pages du livre laissent clairement appara tre sa conviction que les divers domaines de la civilisation forment un tout Nous n tablissons pas d chelle de valeurs entre ces diff rents domaines ils sont des manifestations gales d un mouve ment supr me la vie 13 Autant qu une machine une uvre d art Ainsi Giedion pouvait il consid rer du m me il des manifestations comme les tudes du mouvement d un Marcel Duchamp Femme descendant un escalier 1912 et les tudes conomiques d un Fr d rick Taylor 14 Mais l appara t l abstraction qui est la base de cette conception elle consid re comme vie ce qui n est dans le cas des tudes de mouvement
10. les possible entre elles et accessibles depuis un couloir comme l crira Taut dans un article ult rieur qui porte le titre vocateur de A contre courant 36 Traduit par G rard GABERT Personnes qui on louait un lit pour la nuit N d T
11. maison d montraient que les meubles convertibles avaient bien leur place dans la maison dans Mechanization figure un sofa cr pour la Wohnbedarf AG par Alvar Aalto et qui pouvait tre converti en lit Les divers gestes accomplir taient repr sent s par des photographies comme sur le mode d emploi d une machine Dans Mechanization Giedion n voque que d un mot une des causes les plus impor tantes de l invention du patent furniture il pr f rait parler d une tendance g n rale l invention Les riches n avaient pas envie de pouvoir transformer un lit en armoire Ils poss daient l espace comme l argent n cessaire pour satisfaire 92 leurs besoins d une autre mani re Le patent furniture a t en Am rique tout au moins le r sultat du d sir des couches moyennes d avoir un peu de confort dans leur peu d espace sans le surcharger 25 Cela devait s appliquer galement au mobi lier cr vers 1930 pour le logement minimum L l ment le plus c l bre en fut le lit de Francfort semblable un meuble utilis depuis longtemps en Am rique que l on pouvait relever pendant la journ e pour agrandir l espace Giedion l avait reproduit en 1929 dans son livre Befreites Wohnen l habitat lib r mais pas dans le livre qu il fit para tre ult rieurement Le probl me minimum Le probl me du minimum Il est surprenant que Giedion n ait pas fran
12. ompte de la plus importante soci t de construction de Berlin la GEHAG il d couvrit les limi tes mises au fonctionnalisme la volont de percevoir des loyers acceptables conduisait pr voir des appartements qui taient en contra diction non seulement avec les habi tudes des classes moyennes mais aussi avec les conditions de vie Tout notait l existence de deux courants d un c t des plans pr voyant la r parti tion habituelle des pi ces des deux c t s d un couloir de l autre une absence de couloir et une r partition gestionnaire des pi ces c est dire o une pi ce destin e au s jour est faite pour y s journer et une chambre coucher pour y dormir et pas pour autre chose Il se demande dans quelle mesure un logement peut tre utilis d une mani re aussi pr d termin e et don ne lui m me la r ponse seulement dans la mesure o une famille seule peut en payer le loyer Mais la plupart du temps ce n est malheureusement pas le cas dans les cir constances actuelles Le r sultat c est que la famille ne reste pas seule dans les lieux C est dire que d autres personnes vivent dans l appartement afin de contribuer au loyer des Schlafg nger x comme on les appelait au XIX si cle Comme il n tait pas du pouvoir des architectes de faire dis para tre cette r alit il tait r aliste de pr voir que les pi ces du logement ou vrier soient le plus ga
13. oque 19 Une machine Vu avec le recul du temps ce livre repr sente vraisemblablement sa contribution la plus importante l histoire de la civilisation Giedion a eu recours des documents provenant pour une large part des offices am ricains des brevets d invention et qui lui permirent une approche p n trante du XIX et du XX si cle Mais il comporte aussi des blancs et des vides qui surprennent Les d veloppements qui suivent se limitent quelques passages de la partie du livre qui traite de la m canisation de la maison ce sont les passages qui traitent ou devraient traiter de la maison comme machine habiter L indignation que souleva en son temps ce mot de Le Corbusier montre bien quel point il heurtait les repr sentations bourgeoises de l habitat et de la famille Pendant que les appareils m nagers trouvaient tout naturellement leur place chez ceux qui pouvaient se les offrir il en allait diff remment de la machine habiter dans la mesure o ce n tait pas seulement une m taphore c est dans le logement des couches les plus d munies de la population qu elle trouva sa r alisation concr te sous la forme de logement minimum Le logement minimum tait la 20 Siegfried Giedion Mechanization Takes Command op cit p 98 21 Siegfried Giedion Mechanization Takes Command op cit p 390 22 Siegfried Giedion Befreites Z rich 1929 23 Ernst Bloch Erbs
14. rgis sement de ses recherches lorsqu il expri mait l espoir de faire comprendre que ces r flexions fondamentales sont applicables au m me titre et avec le m me r sultat toutes les activit s humaines Il voquait en premier lieu le travail domestique 30 Les diagrammes de d placements d Alexander Klein constituent une de ces applications Sans s tendre sur l iconographie illus trant cette convergence avec l usine en particulier laccent mis sur le m canisme permettant de d placer des cloisons tel qu il figure sur les dessins de Le Corbusier il convient d accorder une place particu li re ces cloisons qui servaient mieux utiliser l espace habitable de m me que les multiples usages possibles du patent fur niture permettaient d en tirer un meilleur profit la proposition de Lissitzky pour une maison communautaire 31 t une maison de Le Corbusier dont il donne un commentaire significatif Probl me glo bal probl me qui agite notre poque pro bl me du logement bon march Le croquis montre comment on peut avec des cloisons mobiles tirer partie de 56 m de surface utile comme s il s agissait d une surface de 86 m Le commentaire se termine par cette phrase crite en caract res gras Le loyer payer est celui correspondant 55 5 m 32 L id e de base du projet de 1928 est que l habitat comme le travail peut tre d compos en une s
15. s les mesures permettant cette double utilisation 27 L une de ces mesures sera le Francfort Giedion publia le livre Befreites Wohnen dans les semaines pr c dant le II Congr s International d Architecture Mondiale C I A M qui eut lieu en 1929 Francfort et qui avait pour th me le logement minimum 28 Il r sumait la probl matique du congr s de la mani re la plus simple De quoi l homme a t il besoin La couverture donnait aussit t la r ponse en trois mots lumi re air ouverture inscrits sur la photographie d un logement de ce type Ces mots taient d j les mots clefs de l architecture moderne en g n ral mais ils prirent un lit de 29 Walter Gropius Die soziologischen Grundlagen der Minimaluwobnung in Die Wohnung f r das Existenzminimum 3 Auflage Stuttgart 1933 p 13 23 30 Frederick Taylor The Principle of Scientific Management New York 1911 31 El Lissitzky Russische Wobnungsnot und ibre L sungen in Das neue Frankfurt 1930 Vol 11 p 245 32 Le Corbusier und Pierre Jeanneret uvre compl te Band I I Auflage Z rich 1929 Dans les ditions suivantes ce projet a t supprim 33 Le Corbusier Analyse des l ments fondamentaux du probl me de la maison minimum in Die Wobnung f r das Existenzminimum Frankfurt 1930 p 20 29 34 Am 2 Kongress ben tzte Victor Bourgeois das Modell des Montagebandes f r die K
16. tre l historicisme parce qu aucun pass ne les en emp chait L article avait t crit en 1915 dans le contexte de la discussion sur l architecture en Allemagne en 1909 Peter Behrens avait construit pour AEG Berlin sa premi re usine qui avait fait sensation et en 1911 Walter Gropius avait construit l usine Fagus pour ne citer que les deux difices du travail les plus connus de l poque Les travaux des ing nieurs taient pr sent s dans les annuaires du Werkbund comme des travaux qui incarnaient aussi dans leurs formes le temps pr sent en 1913 Hermann Muthesius crivait qu ils apportaient la preuve que la recherche clarificatrice de la bonne forme avait d j abouti 8 Pour Le Corbusier les blocs am ricains reproduits dans ces annuaires taient la preuve de l existence d une esth tique de l ing nieur il rectifiait n anmoins les pignons classiques qui g naient sa d monstration En 1923 para t son livre une architecture dans lequel comme Giedion il se base sur une volont de l poque qu expriment les travaux des ing nieurs L outil est l expression directe du progr s crit il les ing nieurs construisent les outils de leur temps 9 A l exception cependant de l outil le plus troitement li l homme la maison il crit maison en pensant 10 Le Corbusier Vers une architecture op cit p 193 194 11 Siegfried Giedion
17. u il voulait d crire afin qu elle pr t tout son sens et qu elle ne demeur t pas une image partielle fond e sur son historicit L esth tique de l ing nieur Suivant le d sir de son p re qui tait l un des associ s d une filature la Spinnerei an der Lorze Baar ZG et v cut longtemps Vienne pour le compte de cette entreprise 90 Incarnait il une conception de Vers Siegfried Giedion fit ses tudes dans cette ville l Universit technique Technische Hochschule Maschinenbau En 1913 ilen sortait avec un dipl me d ing nieur libre de choisir sa voie Il fit ensuite des tudes d histoire de l art Munich avec Heinrich W lfflin sous la direction de qui il crivit une th se sur le classicisme 6 Incluant dans sa d marche inspir e de W lfflin la po sie des ann es 1800 il esquissait en quelque sorte une histoire de l art qui tait une histoire du sentiment de la vie d une poque Ses travaux suivants furent marqu s par la volont de faire la m me chose pour son poque Une phrase de son premier article publi par un journal indique dans quelle direction il allait orienter ses travaux dans le domaine de l histoire de l architecture et de la civilisation Il crivait en 1915 C est notre poque qui veut que les difices du travail aient t les premiers trouver une forme ad quate alors qu aucun pass ne les y aidait 7 On lit dans la pol mique con
18. uble m canis r pond au corps consid r comme m canisme le meuble a t d compos en l ments Ces l ments mobiles reli s entre eux par des commandes m caniques permettaient d adapter le meuble au corps 21 Les tables montables et d montables selon les besoins faisaient aussi partie du patent furniture au sens large du terme Il est clair que cette facult d adaptation trou blait l ordre des choses dans la maison bourgeoise Cest ce que montre bien un mot de Le Corbusier au sujet desdites tables qu il avait utilis es dans l ensemble du Weissenhof Stuttgart Je d ne l o bon me semble Je sais que c est anarchiste Ces meubles convertibles montraient que l architecture moderne se lib rait des usages bourgeois ce que Giedion appelait d un mot l habitat lib r 22 le m canisme permettant par exemple de faire coulisser une fen tre ou un si ge devient le symbole d une lib ration g n rale Ernst Bloch parlait quant lui d une modernit la Giedion qui aboutissait faire p n trer par chaque fen tre coulissante le capitalisme dans le socialisme 23 A l arri re plan de ses travaux sur le patent furniture Giedion pour mettre ses id es en pratique avait particip la fondation en 1930 dela Wohnbedarf AG Zurich et en assurait la direction technique en sa qualit d ing nieur dipl m 24 Les prospectus publi s par cette
19. uite exacte d activit s qui se succ dent comme les acti vit s composant le montage d une automo bile sur la cha ne de montage C est dans cet esprit que Le Corbusier crivait dans sa contribution au deuxi me congr s L ex ploitation domestique consiste en une suite de fonctions pr cises et il concluait On peut tablir le sch ma de ces fonctions au long d une lign continue 33 Il ne fait aucun doute que la cha ne de montage joue ici un r le d cisif comme mod le comme incarnation de cette ligne 93 continue Un des rares domaines d activit s dans la maison o cette id e peut s appliquer est la cuisine 34 La preuve en est fournie par la cuisine de Francfort am nag e dans un espace minimun selon les principes de la gestion conomique et qui fit sensation l poque elle symbolisait en quelque sorte la taylorisation de l activit domestique Les limites du fonctionnalisme Le mod le de la cha ne de montage marque simultan ment l aboutissement et l chec du fonctionnalisme Une des plus graves critiques adress es ce mod le par les tenants de l architecture moderne vint de Bruno Taut celui ci crivit que certes il fallait constamment am liorer l habitat mais qu on ne peut pas produire une mani re de vivre sur des bases comptables elle est le produit des habitudes 35 Se basant sur la vaste exp rience qu il retirerait de ses activit s pour le c
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