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le rapport au(x) savoir(s)

1. SEGPA LP 3SD 3Ma LP SEGPA occurrences occ occ occ l ves Sur 35 bilans VIE QUO 36 5 8 16 45 27 AIS 45 24 32 58 63 31 ARAouDP 14 4 ARA et 48 35 19 74 ARA 15 ARA 1 5 DP 4 DP 3 DP Apro 2 5 4 16 3 Tableau n 2 Comparatif des l ves de 3e SEGPA SEGPA LP 3e SEGPA SEGPA LP occurrences occ occ VIE QUO 35 5 36 5 8 AIS 39 45 24 ARA amp DP 19 ARA 14 4 ARA 48 0 8 DP 1 5 DP Apro 5 2 2 5 4 Tableau n 3 Types d occurrences pour les Apprentissages li s la Vie Quotidienne d occurrences 11A Savoirs et savoir faire de base Savoirs et savoir faire de survie hominisation 69 primaire 11B Savoirs et savoir faire de base Savoirs et savoir faire relatifs la civilisation 2 12 T ches familiales 3 13 Savoir faire techniques 3 14 Loisirs activit s ludiques 2 15 1 Activit s physiques et sportives 15 15 2 Activit s artistiques 6 59 Tableau n 4 Types d occurrences pour les Apprentissages Intellectuels et Scolaires SEGPA 3eSD 3e Ma LP occ occ occ occ 161 Apprentissages scolaires de base Lire crire compter 32 22 15 43 162 Expressions g n riques et Plein de choses beaucoup de choses 11 5 9 1 19 tauto
2. marcher et parler est comptabilis comme 2 occurrences De m me que le r p tition d une m me occurrence est comptabilis autant de fois qu appara t l unit d apprentissage 66 Annexe n 7 Tableau n 1 Comparatif l ves de SEGPA enqu tes de B Charlot 67 Annexe n 7 Tableau n 2 Comparatif des l ves de 3e SEGPA SEGPA LP R sultats restant pond rer au vu du nombre d enqu t s 68 Annexe n 7 Tableau n 3 Types d occurrences pour les Apprentissages li s la Vie Quotidienne 21 imaginer que le quotidien de ces l ves se retrouve ici expos dans son d nuement Les r sultats n apparaissent pas dans les deux tudes de B Charlot Ils nous auraient peut tre permis de mieux comprendre cette particularit II 3 Lire crire compter Pour les l ves de SEGPA comme pour les l ves de LP on peut noter l importance des apprentissages intellectuels et scolaires AIS de base Cette information peut surprendre dans la mesure o ces apprentissages se font aux alentours de 6 7 ans Ils repr sentent pourtant 32 des occurrences pour les l ves de SEGPA qui se trouvent nouveau dans une tranche interm diaire des l ves de coll ge Cela repr sente aussi 14 des occurrences totales On compte 11 5 d expressions tautologiques telles que j ai beaucoup appris j ai appris beaucoup de choses que l on peut expliquer par une ma trise moindre du vocabulaire ou une difficult se rep rer
3. l ves scolaris s dans l Enseignement Adapt Secteur Etablissement ou classe Effectifs Pourcentages 1 et 1bis 97 393 9 350 Total secteur 1 106 743 Total secteur 2 Total SEGPA 103 668 Total EREA 10 838 Total Enseignement Adapt 114 506 Total d l ves scolaris s 12 521 900 83 Selon la loi 2005 102 du 11 f vrier 2005 JO n 36 du 12 f vrier 2005 et la loi d orientation du 23 avril 2005 BO n 18 2005 Secteur 1 et 1bis Adolescents en difficult ou inadapt s et adolescents en difficult grave et durable orient s par la CDO Secteur 2 Adolescents handicap s scolaris s 51 ANNEXE N 2 Tableau de population des bilans de savoir Bilan Nom Classe Age Sexe Nb Nb Domaine principal occurrences Domaines B1 Michel 3e 15 G 17 3 AIS B2 Aissia 3e 15 F 9 2 VIE QUO B3 Laura 3e 16 F 30 5 VIE QUO B4 Aziza 3e 16 F 6 3 ARA B5 Amma Le h7 P do o o b o e B6 Sonia 3e 16 F 8 2 VIE QUO AIS B7 Sarah 3e 15 19 AIS ARA B8 Ra hani 3e 15 F 1 1 ARA B9 Abdesamad 3e 15 fje QOO Bo as B10 Sofian 3e 16 G 6 2 VIE QUO Bu brahim fse je fje Qo Bo as ooo B12 Ang lique 3e 16 F 6 2 AIS B13 Samuel 3e 16 G 10 2 AIS B14 Amin 4e 15 G 13 1 AIS B15 Vassine 4e 14 G 7 3 VIE QUO B16 Antonia 4e 15 F 8 2 AIS B17 Mariam 4e 14 F 4 2 VIE
4. Faut juste qu on am liore la SEGPA Parce que en g n ral ils prennent plus les 4e Alors que les autres classes ils les prennent plus pour des moins intelligents qu eux E8 Ainsi l image donn e de la SEGPA est plut t bonne face l enqu teur Le processus de remise en r ussite et l appui sur la pratique professionnelle semblent permettre de garder distance la fois l inf riorit ressentie en comparaison avec les autres l ves et une certaine anxi t qui pourrait na tre vis vis de l avenir Il s agit d une transformation personnelle Pourtant il est signaler que le dispositif est toujours cit en terme de SEGPA et jamais relativement un groupe ou une communaut laquelle l l ve appartiendrait IILIL 3 Les perspectives d avenir Si pour un l ve de Lyc e professionnel l aboutissement est principalement le dipl me et l acc s au travail pour un l ve de SEGPA il s agira d abord d investir nouveau les tudes afin de ne pas quitter le syst me scolaire la fin de la scolarit obligatoire Lorsqu on parle d avenir il n est donc pas vident que les l ves parviennent se projeter au del d un pr sent qui peut tre nous l avons soulign encore scolairement sensible Pourtant ceux ci s engagent manifestement dans leur devenir Tout d abord vers le travail Travailler Peut tre pourquoi pas devenir patron ou chef d entreprise E1 Oui j vais m orienter en informatique J vai
5. Quand t arriveras cuisinier tu m aideras et comme a j arr terai de cuisiner pour vous tous Parce que la cuisine c est pas trop pour elle Elle est oblig e de cuisiner parce qu elle conna t avec ma grand m re Elle lui a appris pleins de choses E9 Par ailleurs peuvent aussi s exprimer un d ni une indistinction entre les diff rents cursus La difficult est ni e l orientation est ni e L l ve risque alors de n tre reconnu ni dans sa sp cificit ni dans le chemin parcouru pour r ussir Rien C est normal Eux y trouvent que c est normal C est la m me chose Que ce soit en g n rale ou l autre y font pas de diff rence E4 Pour eux a leur d range pas pour eux c est comme si j tais en classe normale E6 En dernier lieu le refus et le d saccord peuvent laisser imaginer au prix de quelle lutte l l ve a volu dans sa scolarit Il voulait pas mon p re au d but Apr s il a compris que c tait pas si m chant Apr s ma m re elle tait d accord Elle est tout le temps d accord ES Les rapports la famille apparaissent plus complexes et moins univoques que ne le laissaient supposer les bilans de savoir fiert mission r ponse Ils confirment l importance dans le cheminement scolaire des l ves notamment en difficult des paroles et points de vue parentaux Ils pourraient r v ler une lacune 36 pas un l ve ne se fait critique IILIIL 2 Les prof
6. arriv au coll ge tout ces trucs l heu Le fait que je rentre au coll ge apr s plusieurs ann es hors scolarit ben a a un peu remont le moral ma m re et tout Donc maintenant ben elle est hyper contente E2 Ben mes parents ils pensent que si je suis en SEGPA c est pour mon bien pour mieux travailler E3 Mais ce soutien peut aussi tre au prix d une mission d une exigence qui pourrait s av rer inatteignable avec tout le poids d un h ritage mal assum et non expliqu Ma m re elle compte plus sur moi que sur mes deux soeurs Parce qu elles ont arr t tr s jeunes Parce que ma m re elle esp re que moi je serai pas pareille que mes soeurs Ben elles me disent que c est bien parce qu elles ont jamais vu quelqu un en SEGPA travailler aussi bien Donc elles sont fi res de moi Elles m disent J esp re que tu continueras parce que faut pas faire comme nous E6 Quand je voulais pas aller en SEGPA apr s c est ma m re qui m a convaincu E7 Ben ils ont dit c est mieux pour toi C est d j mieux en g n r heu en SEGPA qu en g n ral Ben y me disent chaque fois c est tr s bien mais il faut augmenter Toujours plus E8 Ma m re elle est contente je me suis am lior au d but du 2e trimestre Elle dit que c est plus facile d tre boulanger mais elle a dit que quand j ai dit que je voulais tre cuisinier elle tait contente parce que comme a je lui aiderai Parce qu elle dit
7. cifiquement constitu s de membres de la famille ou de l institution scolaire Pour autant l cole n est pas pr sent e comme positive soit en rapport avec les cours soit en rapport avec les relations difficiles A l ge o la recherche de conformit est grande il n est pas vident d tre point comme diff rent au sein du coll ge Du point de vue de l image de soi et de la construction du sujet on a not l absence d apprentissages relatifs au d veloppement personnel On peut faire l hypoth se d une tape manquante dans le parcours individuel fortement marqu par l immaturit affective et relationnelle La prise de recul sur soi semble tre encore trop difficile quelque soit l ge des l ves B Charlot propose la notion de constance identitaire qui n autoriserait pas l l ve changer Ainsi lorsqu il est question de se projeter dans l avenir les r ponses sont floues ou inadapt es Si la scolarit et le travail sont cit s c est encore par le prisme de la famille dans l optique de la rendre fi re de la satisfaire de l all ger d un poids La force du discours ambiant est pr gnante passe ton bac d abord m me pour des l ves de SEGPA Le dipl me quel qu il soit est indistinctement vu comme but ou comme ouverture C est de passer le CFG et le r ussir D aller au lyc e et de r ussir ma vie B12 3e Maintenant ce que je voudrais apprendre c est parler anglais passer mon CFG et alle
8. coute et j l ve heu j i ve souvent la main Les maths J I ve tout le temps la main j appelle la prof pour faire les trucs ES Mais avec quelle causalit r elle le cours est int ressant donc l l ve l ve la main ici l activit est premi re ou l l ve valoris car il comprend et peut lever la main trouve le cours int ressant ici l l ve est l objet central Les deux aspects paraissent imbriqu s Dans ce rapport ambigu on peut aller jusqu une demande extr me l absence de travail Quand il fait un peu ce qu il veut et un peu ce qu on veut nous Des choses moiti en fait Par exemple quand on est sage on est bien on regarde un film Oui pas du travail E4 Sur une dizaine d l ves trois seulement abordent directement les apprentissages en terme de contenus soit par leur utilit soit par la d livrance du sens de la vie et du monde Comme les arch ologues Sur les trucs de l Egypte C est la SVT j aime bien la SVT On parle de tout de sur la terre de tout E6 Ben un cours int ressant c est un cours o on apprend Chaque cours on apprend Qui m apprennent des nouvelles choses E8 C est des trucs qu on va faire dans la vie Pas des trucs qu on fera jamais Des choses qu on fera dans la vie en stage qu on soit oblig de l apprendre Que des cours o on va jamais utiliser a dans notre vie E7 Pour tenter de comprendre nous avons synth tis les r f rence
9. on m a envoy en SEGPA ES D autres ont int rioris une orientation positive avec des propos du type Ils ont dit c est mieux pour toi IIL IL2 Liens entre image de soi et image de la SEGPA Afin de percevoir quelle image l l ve a de la SEGPA il lui a t demand si il elle conseillerait un l ve en difficult le plus souvent petit fr re ou petite soeur afin de convoquer un affect fort de venir en SEGPA puis si lui elle m me regrettait cette orientation En SEGPA pourquoi pas si ils ont des difficult s C est pas une honte hein Si ils ont des difficult s ils seront bien oblig s d aller en SEGPA El Ben si il doit aller en SEGPA c est qu il y a un probl me quelque part Que ce soit niveau heu du niveau scolaire ou au comportement ben j essaierai de voir ce qui va pas de les aider Puis faut pas voir la SEGPA comme une esp ce de perte quoi c est c est pas a du tout Puis moi mon avis personnel c est que la SEGPA est mieux que le g n ral parce qu on rentre plus vite dans la vie professionnelle on apprend plus vite devenir en quelque sorte un adulte Si y doit aller en SEGPA j trouve que de mon point de vue ce serait mieux pour lui E2 Ben je dirais que c est bien qu ils vont t aider plus et que tu peux r ussir malgr m me si t es pas en g n rale Il faut pas croire faut pas couter les gens G n rale ou SEGPA ils ont fait la SEGPA pour nous aider
10. pr cis ment dans les types et les contenus d apprentissages Seul 1 dans les meilleures classes de Massy Les disciplines scolaires sont moins cit es que les autres coll giens mais principalement comme des tiquettes par l appellation du cours et non un contenu pr cis et d taill Il y a 33 5 d occurrences pour 24 en LP et 41 dans les classes de 3e de Saint Denis L environnement du coll ge semble favoriser l utilisation des mati res comme rep res et comme r f rents d apprentissages contrairement au LP Enfin on observera le tr s faible pourcentage d occurrences relatives aux comp tences sup rieures telles que le recours la pens e Ces l ves semblent encore loin de pouvoir poser un regard m tacognitif sur leurs apprentissages Alors qu ils dominent dans les apprentissages m thodologiques devant les l ves de Saint Denis puis du LP et enfin de Massy On peut galement imaginer que ces apprentissages sont mis en avant en classe dans les contenus et les propos B Charlot parle de 2 p les du savoir le p le flou et le p le de l appropriation Le p le flou du savoir pour le lire crire compter sur lequel B Charlot s tonne de la forte proportion de ces apprentissages relativement l anciennet la simplicit de ceux ci et la pr dominance attendue des enseignements professionnels par exemple Ces apprentissages font sens De m me les expressions g n riques et tautologiques les apprentissages normatif
11. B Charlot d gage trois aspects du rapport au savoir pist mique identitaire et social Pour autant un rapport au savoir mis en oeuvre dans un espace temps partag n est jamais univoque Le rapport pist mique se pr sente sous trois formes Le processus d objectivation d nomination consiste s approprier un savoir objet l aide d une m diation au travers du langage et incarn par des objets empiriques et des personnes Il s agit de la situation que l on pourrait qualifier de survaloris e par l institution La situation d imbrication du Je appara t lorsque le produit de l apprentissage n est pas s parable de l activit de sa ma trise ou de l utilisation d un objet Enfin lorsqu il s agit de comprendre les gens conna tre la vie savoir qui on est dans un dispositif relationnel on s approprie une forme inter subjective on s assure un certain contr le de son d veloppement personnel de fa on se construire une image de soi c est la distanciation r gulation Dans ces trois cas l l ve peut n anmoins adopter une position r flexive Pour B Charlot il ne s agit pas de renommer la dichotomie concret abstrait pratique th orie mais de montrer comment certains l ves ne comprennent qu en r f rence des situations alors que d autres sont capables de s orienter dans des univers de savoirs objets de sorte que les premiers sont d sign s comme concrets et les autres comme abstraits Une telle interpr
12. activit vers un but C est le sens qui est mis en exergue notamment par J Y Rochex et en r f rence A L ontiev le sens d une activit est le rapport entre son but et son mobile entre ce qui incite agir et ce vers quoi l action est orient e comme r sultat imm diat Cependant il n est pas exclu qu une chose puisse faire sens pour moi sans que je sache clairement pourquoi ni m me que je sache qu elle fait sens La dynamique du sujet aura une incidence directe Le savoir l activit d apprentissage ou la relation d ducation signifie quelque chose propos du monde et le signifie quelqu un ou avec quelqu un Cet objet peut tre mis en relation 37 op cit p 49 38 Charlot B Du rapport au savoir p 50 39 op cit p 60 40 in Le sens de l exp rience scolaire 13 avec d autres dans un syst me ce qui produit de l intelligibilit sur quelque chose d autre est communicable et peut tre compris dans un change avec d autres Enfin il fait sens pour quelqu un qui est un sujet L approche semble plus syst mique que clinique Nous allons voir en quoi cette approche peut tre porteuse dans le cadre de notre recherche LIL2 Bernard Charlot et le sujet de savoir I 112 1 Comprendre le sujet de savoir La d marche de recherche de B Charlot n est pas de mettre au jour une syst matique mais de comprendre le sujet sachant qu il appelle sujet de savoir Ce sera cependant rendu possible en appr hendant
13. allons tenter d appr hender selon 5 domaines scolaire social familial professionnel et autre ILIL 1 Les lieux d apprentissage Les lieux d apprentissage sont limit s Domaine scolaire A l cole au coll ge les coles o je me suis int gr e l cole A C en atelier m tallerie Domaine social Le quartier Domaine familial Dans ma famille Domaine professionnel Au travail en stage Ils n ont t cit s que 15 fois pour 352 occurrences d agents soit 4 des occurrences totales Cela peut signifier la difficult des l ves de SEGPA d sincarner leur environnement On les retrouve exclusivement en lien avec les apprentissages intellectuels et scolaires avec principalement l cole et d autres lieux scolaires L analyse des agents d apprentissage sera plus clairante ILIL2 Les agents d apprentissage On retrouve dans les agents cit s comme pourvoyeurs d apprentissages les domaines relatifs aux apprentissages eux m mes la famille en premier lieu puis l cole et enfin l environnement social Les agents professionnels et religieux sont tr s peu cit s L encore on peut s en tonner dans la mesure o la 71 Charlot B 1999 p 24 24 population observ es est en contact r gulier avec le monde du travail et vit dans un milieu tr s marqu par les pratiques religieuses On doit galement noter que les agents sont principalement nomm s en tant que personne individualis e ma m re mo
14. avons t amen es faire au cours de cette tude et qui sont expos es dans les 2e et 3e parties apportent des l ments compl mentaires afin de cerner quelques unes des cons quences dans le quotidien des l ves sur la prise en compte de leur environnement scolaire et leurs apprentissages Ce que nous appelons leur rapport au savoir selon des convenances que nous allons maintenant tenter d lucider 25 Du rapport au savoir l ments pour une th orie Anthropos p 7 26 Charlot B Bautier E Rochex J Y 2000 Ecole et savoirs dans les banlieues et ailleurs Paris Bordas 27 Cousin C 2007 p 109 28 Bigay P Le v cu des l ves face l int gration au coll ge m moire DDEEAS CNEFEI 2003 29 Mertz M G Le point de vue du m decin sur la diff rence 9 points de vue sur la diff rence CPMR Meaux 1997 pp 39 50 10 LIL Le Rapport au x savoir s LIL 1 Appr hender le rapport au savoir LIL 1 1 Un terme r cent pour un enjeu ancien Le terme de rapport au savoir appara t en France dans les ann es 60 dans les domaines de la philosophie et de la psychanalyse mais aussi peu apr s de la sociologie de la reproduction Pour Lacan le rapport au savoir serait le passage d un int r t qui ne se sait pas un int r t qui se sait c est dire la conscience du d sir Tandis que pour la sociologie critique il permet de comprendre les m canismes de reproduction sociale et d in galit
15. d sirs en relation avec d autres tres humains un tre social dans une famille dans un espace social dans des rapports sociaux un tre singulier avec une histoire La notion d chec scolaire est importante pour B Charlot il d place l int riorisation de l chec scolaire vers une restructuration du sujet induite par une situation que l on nomme dans la logique du social chec scolaire Cela induit que l cole ne peut plus tre analys e comme syst me r gi par une logique unique mais comme le produit de la subjectivit et des exp riences v cues en son sein de m me que les acteurs y sont fabriqu s Dans cette perspective anthropologique l individu apprend pour tre Relativement la n ot nie na tre c est tre soumis l obligation d apprendre dans un triple processus d hominisation devenir homme de singularisation devenir un exemplaire unique d homme de socialisation devenir membre d une communaut dont on partage des valeurs et o l on occupe une place C est entrer dans un ensemble de rapports et de processus qui constituent un syst me de sens o se dit qui je suis qui est le monde qui sont les autres La production du sujet exige la m diation d un autre afin de s approprier une humanit qui lui est d abord ext rieure mais elle exige galement un investissement de celui ci Si cette ducation suppose le d sir il va plut t s agir ici de mobiles qui vont motiver l
16. des l ves Non cit e spontan ment non rattach e aux apprentissages elle semble tre le si ge de relations complexes qui influencent le rapport de l l ve l environnement scolaire Pourtant aucune critique n est formul e sans que l on parvienne distinguer s il s agit d une marque de respect ou d un manque de recul Les relations sont cependant encore marqu es de l absence des pairs La question de l appartenance un groupe ou une communaut est un enjeu identitaire fort en SEGPA Comment s identifier un ensemble d faillant Que signifie alors pour l l ve de se conduire conform ment la structure d accueil La dimension plus globale de ce dispositif hors cursus g n ral est interroger car la mise l cart des l ves n est pas sans incidences La honte l autod nigrement le sentiment d inf riorit face l ext rieur per u comme hostile sont des observations r currentes Que l orientation en SEGPA soit v cue comme une promotion ou un d classement les l ves livrent les humiliations l absence de paroles explicatives et occultent les apprentissages scolaires Ils sont la recherche de l exp rience humaine de la rencontre et la figure du professeur semble devenir ce vecteur d Humanit On revient ici aux apprentissages d hominisation de singularisation et de socialisation qui permettent comme le dit B Charlot d apprendre tre La n cessaire restructuration pourrait tre envisag
17. en CMI Et a allait bien aussi en CM2 je crois que c tait ma meilleur heu que c tait meilleur mon CM2 que mon CM1 ES Bien En 6e c tait bien J y arrivais et tout Je travaillais bien et tout Et plus tard j suis rentr en 5e au premier trimestre j ai essay de m accrocher pas me rel cher et au 2e trimestre je me suis rel ch E7 Elle interroge sur la lecture qu ils peuvent avoir de leur exp rience moins que ce soit l image qu ils tiennent donner ce sur quoi nous reviendrons Le contraste appara t rapidement dans la suite des entretiens IIL I 2 Comment devient on l ve de SEGPA En parlant de sa trajectoire scolaire chacun des l ves livre des l ments tr s clairants sur les raisons qui ont pu l amener dans les enseignements adapt s Hors rare exception ces raisons ne semblent pourtant pas conscientes et s il est parfois question de difficult scolaire celle ci ne conna t pas d explication ni de corr lation un v nement hors immigration Le d crochage scolaire un choix Les l ves pr sentent en priorit leurs difficult s scolaires comme la cons quence du choix de ne pas travailler de se comporter hors des normes Silence Rire Je faisais rien Je rigolais sur les profs je leur racontais des blagues E3 J ai commenc tre fain ant Parce que y avait beaucoup de devoirs par rapport au CM2 Et j voyais les autres faire des b tises Et j voulais faire
18. en fonction ce que je peux faire en fonction de ce qui m est propos Je suis pas vraiment fixer sur ce que je veux faire E2 De m me une seule l ve cite des domaines non professionnels ou scolaires avec l expression d une ambition particuli re D j je pense faire ma maison avoir de l argent avoir une voiture et apr s si le prince arrive arrivera 2 9 gt et si il arrive pas il faudra attendre E3 Les l ves de SEGPA veulent devenir quelqu un Comme les l ves de Lyc e professionnel on se situe dans une logique de niveau c est dire verticale dans laquelle la r ussite s acquiert en montant Comme l analyse B Charlot des formes professionnelles lev es patron un m tier v cu dans l arm e ou la police une ambition d plac e faire ma maison avoir de l argent ou le refus d une orientation que l on aime pour ne pas tre rabaiss Mais on peut lire galement dans toutes ces d clarations l expression d une bride l origine SEGPA l anxi t retourner dans un cursus classique le choix d une sp cialit imagin e facile ou d un bon m tier plut t que ce qu on appr cie ou encore d un dipl me en fonction de ce qui m est propos Il n y a pas de place au fantasme mais pas non plus une motivation d barrass e de pesanteur A nsi ce que Bernard Charlot parvient observer en lyc e de motivation interne visant devenir soi m me et se prendre en consid
19. et quand y avait cette le on a a rembobin en arri re parce que j avais appris au M P son coll ge pr c dent et a c est tout pass E9 Mais j apprends et apr s j oublie Je vais en vacances et j oublie tout Des fois les maths a me para t difficile au d but mais apr s quand j essaie je veux moi apr s a rentre dans ma t te et je fais tout a comme a E4 C est tout le temps comme si il y avait une nouvelle vie qui recommen ait pour moi E3 L apprendre capter stocker a t soulign par B Charlot Ainsi le r le de l l ve l cole est couter et comprendre ce qu un tiers lui d verse Il n y a pas de distinctions entre les diff rents apprentissages et ils sont v cus dans leur disparit comme des acquisitions d gale importance IILIV 2 Les apprentissages professionnels Certains apprentissages semblent cependant chapper cette r gle ce sont ceux relatifs aux enseignements professionnels le second volet des EGPA Nous allons voir si cette observation a priori r siste l analyse Les l ves semblent octroyer des valeurs diff rentes ce qu ils assimilent deux lieux distincts d apprentissage la classe et l atelier Mais les t moignages sont tr s contrast s Les ateliers peuvent tre per us comme un vecteur de r ussite permettant la fois de reprendre confiance et de poursuivre les tudes gr ce l ouverture de nouvelles perspectives Ben
20. exp rience marquante de la rel gation scolaire n cessite comme le dit B Charlot une restructuration de la situation qui entra ne une restructuration du rapport l cole et au savoir et plus globalement encore une restructuration du sujet Charlot 1999 p 175 II I La restructuration de l l ve IIL II 1 L arriv e en SEGPA La majorit des l ves d clare que son arriv e en SEGPA s est globalement bien pass e quelle qu ait t la scolarit pass e J ai un peu balis au d but parce que je me disais que le coll ge quoi c est voil quoi on va vraiment travailler Puis en fait non a a t vraiment un plaisir d y aller quoi y avait l quipe qui tait autour tait super sympa les l ves aussi donc y pas eu de probl mes Ben c est plus facile que ce que je pensais en fait Je croyais que a allait que le niveau vraiment tre tr s dur mais en fait non L apprentissage a t disons progressif Plus on avan ait plus c tait dur donc c tait pas mal E2 L ann e derni re je faisais rien Je faisais que des b tises Mais j aurais pr f r tre l Pour savoir encore plus ce que a fait d tre en 6e SEGPA E3 Ben tout le monde m a accueillie A chaque fois qu y avait des gens qui venaient me voir les autres y disaient heu laisse la tranquille J tais prot g e par tout le monde J suis plus attentif qu avant E6 Ca s est bien pass Au d
21. large de l apprendre est en question On retrouve la forte d pendance l enseignant chez cet l ve et le livre repr sent comme un obstacle la personnalisation du savoir puisque tout le monde fait la m me chose Parce que le niveau en g n rale c est de comprendre que des livres ils nous donnent un nombre d exercice comme en science Si on arrivait pas on devait au moins les faire Pour comprendre y fallait au moins si on y arrive pas fallait faire un exercice comme a y avaient la preuve qu on avait essay E9 Apprendre c est comprendre les livres seul On peut effectuer un exercice sans comprendre mais pas le r ussir L l ment v cu comme le plus important du cursus g n ral consiste en faire les exercices Pour d autres apprendre c est suivre le cours ce qui expliquerait l importance d tre pr sent tous les 40 cours int ressants et de passer beaucoup de temps avec l enseignant Cela implique que l l ve puisse apprendre des choses qu il savai t E7 et qu il vaut mieux apprendre quelque chose que tu connais pas que quelque chose que tu connais d j E8 Une derni re caract ristique des apprentissages est leur aspect non pas cumulatif mais juxtapos Une nouvelle information ne transforme pas les connaissances ant rieures et peut ventuellement les effacer Le cerveau semble repr sent comme une bande passante sur laquelle on a aucun pouvoir Pour a je l avais appris
22. lire crire compter socle de base qui est peut tre renforc par le discours 72 Annexe n Tableau n 6 Liste des agents d apprentissage 73 Annexe n Tableau n 7 Cat gories des agents d apprentissage selon les apprentissages cit s 74 Charlot B 2000 p 48 25 familial ou marcher faire manger parler voir etc Et les attentes sont aussi parfois peu en accord avec les r ponses attendues Et maintenant j attends que tout le monde ait termin B2 3e lire crire marcher B24 4e Pour autant le fort taux de r ponses tend faire nuancer le propos car les l ves de SEGPA devraient tre massivement handicap s dans la r flexion et la mise distance On constate en observant les tableaux de r sultats que le domaine scolaire est massivement cit Le lieu de passation des bilans peut jouer mais aussi l int r t imm diat des l ves au regard de leur scolarit On trouve peut tre ici la difficult se projeter voqu e plus haut dans la mesure o les r ponses peuvent tre tr s concr tes et proches de leurs pr occupations quotidiennes faire des maths faire mes devoirs et les rendre maths fran ais sciences la g om trie faire du travail manuel les racines carr es Il y a par ailleurs un nombre important de r f rences au dipl me au lyc e aux tudes en g n ral Les gar ons citent de fa on plus impor
23. ou plusieurs fonctions Repr sent s par des personnes dans des rapports souvent surd termin s des relations investies de plusieurs sens Enfin des moments autrement appel es occasions face auxquelles on est plus ou moins disponible Parfois l occasion ne se repr sentera pas apprendre est alors une obligation Ces diff rents aspects seront particuli rement lisibles dans les bilans de savoir et les entretiens Enfin B Charlot propose le terme de rapports de savoir les rapports sociaux consid r s du point de vue de l apprendre Entre ing nieur et ouvrier entre m decin et patient il existe un rapport de savoir rapport social fond sur la diff rence de savoir Ce rapport social diff rence entre deux positions est surd termin pas le savoir On peut aller plus loin avec l auteur puisque occuper telle ou telle place dans les rapports sociaux c est tre engag dans tel ou tel type de rapports de savoir sociaux Cela signifie tre autoris incit et parfois oblig s investir dans certaines formes de savoirs d activit s ou de relations Les l ves de SEGPA nous l avons vu viennent en majorit du milieu populaire et les parents sans activit sont plus repr sent s que dans les autres cat gories d l ves Ce n est pas neutre dans l environnement du sujet 44 op cit p 74 45 op cit p 71 46 op cit p 99 15 LIL2 3 Des rapports au savoir des profils d l ves
24. pareil Mon int ressant ES Ben quand on me disait un truc j voulais pas je jetais les cahiers Les chaises par terre Vraiment la catastrophe E6 Quoi en CP j ai rien appris du tout parce que je travaillais jamais je courrais m amuser et tout Ouais j faisais pas souvent mes devoirs enfin j les faisais mais j les faisais pas souvent J me concentrais pas aux tudes Jusqu au CM2 Mais comme y avait trop de trucs rattraper c tait trop dur E7 B Charlot parle d effets conjugu s d une lutte d influence Mais on ne peut m conna tre que peu d entre eux parlent de difficult s de compr hension quelle qu en soit la ou les causes et que ceux qui en 78 Nous avons vu dans la premi re partie que l orientation en SEGPA est demand e par l quipe p dagogique rarement par la famille Elle est m me r guli rement refus e par celle ci et ou par l l ve 79 Charlot B 1999 p 162 30 parlent ne peuvent ni les expliquer ni les d crire Dire qu il ne comprend pas ce qu on lui enseigne cela le place en situation d tre structurellement et intrins quement inapte vivre l cole telle qu elle est propos e Seuls deux l ves s y aventurent ici Silence Hum m me si c tait facile j y arrivais pas En classe et la maison elle m expliquait ma m re Mais j y arrivais pas Er D accord Et en classe quelqu un t expliquait Oui mais m me j comprenais pas E6 L critu
25. qu y en a qui parle E6 Ben il fait bien son cours Pendant son cours il n y a pas de bruits pas de bavardages on parle pas Y sont concentr Quand tout le monde coute E4 l aide attentive individualis e Pour moi un prof int ressant c est un prof qui a de la gentillesse pour ses l ves du respect et qui est pr sent pour ses l ves quand ils ont besoin d aide E3 Attentif E7 C est quelqu un qui explique bien et si on comprend pas y nous aide E8 Qui nous aide et qui est sympa Ni trop s v re ni trop gentil Exemple quand on arrive pas faire des calculs ou apprendre les tables elle nous apprend des techniques pour mieux apprendre ou les faire E9 l change passionnant Le cours int ressant y en a pas Tous les cours sont int ressants mais a d pend du prof Si le prof il a l air passionn il en parle c est pas le cours crit o il recopie rien que quelque chose qui est d j crit O il nous apprend quelque chose quoi il rentre vraiment dans le truc quoi Il y a un change il partage quelque chose Puis l le cours devient int ressant quel que soit ce que c est E2 Parce que j apprends beaucoup par rapport des profs y en a qui s expriment mieux ES Mme L elle est tr s int ressante Ben on dirait qu elle nous donne envie vraiment de faire anglais Avoir des profs qui se moquent Qui nous font cours juste comme a Mme L on dirait qu elle a envie qu on contin
26. que a va tous notre niveau Alors qu en g n rale c est encore plus compliqu y a les livres y a tous les exercices dedans et heu on doit tre tous au m me niveau si y en a un qui comprend pas y faut voir la professeure mais elle aide qu une personne la fois elle peut pas aider tout le monde E9 Le sens de l cole que l on peut percevoir dans la description d une semaine ordinaire nous loigne encore plus des savoirs scolaires attente amis mauvaise humeur le quotidien laisse peu de place au contenu des cours Mais il nous dit sur l in sens de leur situation Heu lent Si on travaille c est rapide mais si on travaille pas c est lent Si on s endort aussi c est lent Comme r ver Comme par exemple la prof elle nous parle et nous on s en fout c est lent El C est que du bonheur C est tout le temps comme si il y avait une nouvelle vie qui recommen ait pour moi Ben je travaille Et de vais voir mes copines c est que du bonheur Mais parfois je suis contente de rentrer chez moi pour voir mon petit fr re et ma famille mais je pr f rerais tre au coll ge avec ma famille avec mes copines et tout mais E3 Je rentre 8 heures c est un peu difficile pour moi de me r veiller 9 heures a va Des fois a me fatigue Des fois j suis de bonne humeur des fois non a m arrive comme a c est bizarre Des fois la classe elle m nerve Ils disent des trucs qui me plait pas E4 La conception plus
27. rance d une r ussite On retrouve cependant comme chez les l ves de LP des caract ristiques telles que l entreprise vaut mieux m me si l cole est utile le m tier est regard en termes de qualit s personnelles ou relationnelles plus que de savoirs les apprentissages scolaires sont peu utilisables en entreprise Ainsi les ateliers ont peu de liens avec le m tier r el et le stage est pens comme un travail et non comme un lieu d apprentissage Cette absence de distinction des fonctions mutuelles rappelle les lacunes des l ves en difficult distinguer les r les entre famille et cole Charlot Bautier Rochex 1992 I V Conclusions partielles Les entretiens ont la particularit d tre court d une dur e de 15 30 minutes Deux raisons distinctes semblent se d gager la majorit des l ves a eu des difficult s s exprimer sur le sujet soit du fait de lacunes soit au regard d un v cu difficile certains se sont tr s rapidement r p t s d autres ont 44 altern r ponses courtes et silences l enqu teur novice a eu des difficult s leur faire d passer ces blocages manifestes Les enqu t s les plus prolixes ont t des l ves issus du cursus g n ral du coll ge certains d entre eux pr sentant un profil li aux troubles du comportement plus qu la difficult scolaire La famille contrairement ce que laissaient augurer les bilans de savoir tient une place ambigu dans les propos
28. ration n a pour ainsi dire pas de droit de cit en SEGPA Il semblerait donc que le d sir de soi pos par l auteur en pr alable toute reconstruction dans le champ du savoir ne soit pas encore op rant LIL Les relations III 1 Les parents et la famille Nous avons observ dans les Bilans de savoir la place pr pond rante occup e par les parents et l entourage familial dans les apprentissages selon les l ves Au contraire les entretiens sont le lieu de 35 tr s peu de communication orale les concernant d un point de vue quantitatif Que ce soit de fa on spontan e ou questionn e Qualitativement la complexit des processus apparaissant autour de ce th me laisse penser que l omission en dit plus encore Ils sont plut t pr sent s comme un soutien au travers duquel on peut aussi observer une restructuration des rapports familiaux parall lement la remise en r ussite des l ves Ma m re elle m a dit que c tait bien Mon p re aussi Niveau progression Mon fr re aussi D un c t j ai appris plein de choses avec eux et avec vous depuis que je suis en SEGPA Oui ils m ont aid Ils m ont aid faire un peu de devoirs Enfin des fois on a travaill ensemble E1 Ils m ont dit quel que soit ce que je choisirai ils seraient l pour m aider Ils m ont dit que peu importe ce que je ferai Au d but ma m re elle l a un peu mal v cu parce qu elle croyait un peu que j tais un cas perdu puis
29. son rapport au savoir Quant au savoir il ne prend vie et ne se d finit que pour un sujet engag dans un certain rapport au savoir Le sujet de savoir d ploie une activit qui lui est propre argumentation v rification exp rimentation volont de d montrer de prouver de valider Cette activit est aussi action du sujet sur lui m me prendre le parti de la Raison et du savoir c est endosser des exigences et des interdits vis vis de soi m me Cette activit implique galement une forme de rapport aux autres per us comme communaut intellectuelle Dans ce cadre l l ve se montre aux autres et lui m me bien qu il ne soit pas conscient tout moment de son action dans une confrontation interpersonnelle Il se place dans une communaut de sachants r gie par des r gles et ayant une histoire C est ce que B Charlot appelle le produit de rapports pist mologiques soumis des processus collectifs de validation capitalisation transmission Le groupe des l ves de SEGPA semble bien tre une communaut ce titre car l activit individuelle est chapeaut e par la volont du reste de la classe et limit par un plafond de verre au del duquel aucun l ve ne pourrait se hisser soit parce qu il n existe pas de pr c dent soit parce qu on ne fait pas a quand on est en SEGPA Autant qu un savoir n est valid que tant que la communaut le d finit comme tel un sujet de savoir ne trouve une pla
30. un id al type Nous tentons de livrer dans les deux parties suivantes un aper u du rapport au savoir des l ves de SEGPA 20 PARTIE II LES BILANS DE SAVOIR II I Ce qu ils disent avoir appris II 1 Les apprentissages voqu s Nous allons d abord expliciter quelle part prend chaque type d apprentissage dans l ensemble des apprentissages voqu s Chaque occurrence est prise en compte Parall lement la part d l ves qui citent au moins une fois tel type d apprentissage est indiqu e afin de mettre en relation les chiffres On peut comparer les donn es entre les l ves de SEGPA de Lyc e Professionnel de troisi me g n rale d un coll ge de Saint Denis 3SD et d un coll ge de Massy 3MA de bonnes classes comme ainsi qualifi es dans l tude de B Charlot Les apprentissages pour les l ves de SEGPA se situent massivement dans la sph re de la Vie quotidienne Vie Quo avec 36 5 et des Apprentissages intellectuels et scolaires AIS avec 45 Si la majeure partie des l ves citent la Vie Quo 31 bilans sur 35 et les AIS 27 bilans sur 35 ils ont n anmoins peu dire dessus relativement la proportion d occurrences Ils se d marquent concernant les apprentissages li s la vie quotidienne de toutes les autres cat gories de population interrog es Le maximum tant 27 pour les 3e de Saint Denis Au niveau des AIS la part est plus proche de celle des l ves de coll ge que des l
31. ves de LP se situant m me au dessus des l ves de Saint Denis On peut imaginer que leur ge est en question ici dans la mesure o des l ves de 13 17 ans ont t interrog s Car pour les 3e SEGPA on trouve une baisse sensible des AIS une augmentation de la part des Apprentissages Relationnels et Affectifs ARA et on note une part plus importante des apprentissages professionnels IL I 2 Le quotidien dans son d nuement La part tr s lev es des occurrences concernant les apprentissages li s la Vie Quotidienne Vie Quo interroge sur les acquis des l ves On peut envisager que cela soit une r flexion face leur situation per ue comme un chec puisque je suis en SEGPA c est que je n ai pas appris ce qui est utile pour l cole mais ce qui est utile pour la vie hors de l cole La proportion particuli rement importante d occurrences de savoirs de base et particuli rement ceux ayant trait l hominisation la plus l mentaire interroge En effet alors que ces l ves ont en moyenne 15 ans ils sont 27 sur 35 citer des apprentissages tels que marcher parler manger boire tre propre etc En second vient le sport Mais il n est cit que par 6 l ves Les activit s artistiques ou les loisirs sont peu cit s et dans une forme assez simple jouer dessiner peindre apprendre des chansons On peut 65 On appelle occurrence unit d apprentissage selon B Charlot Par exemple j ai appris
32. 02 1 Confiance en soi autonomie Etre autonome 102 2 Surmonter les difficult s Prendre des d cisions me dire ce qu il faut faire ou ne pas faire grandir dans ma t te 102 3 Ce que je suis 102 4 M clater bien vivre rire 102 5 Autres 103 Apprentissages professionnels APro 103 1 Sans pr cision 103 2 Bon m tier r ussite 103 3 M tier pr cis 103 4 Activit s du m tier Cuisiner 103 5 Etudes ou dipl mes 103 6 Savoirs n cessaires 103 7 Comportements vie active V cu professionnel D couvrir le monde du travail faire des stages 103 8 chercher trouver un emploi A travailler chercher des stages chercher un apprentissage chercher des jobs d t crire des annonces dans des journaux 104 Autres 55 ANNEXE N 5 Tableau de population des entretiens Code entretien Code bilan de savoir Classe Age Sexe El B1 3e 15 M E2 B13 3e 16 M E3 B35 5e 13 F E4 B17 3e 14 F E5 Non pass 4e 14 M E6 Non pass 4e 14 F E7 B27 4e 15 M E8 B30 4e 15 M E9 B31 4e 14 M 56 ANNEXE N 6 Guide d entretien Pr sentation de l entretien Je vais te poser des questions sur ce que tu as v cu ce que tu penses et ce que tu veux bien me dire Il n y a aucune obligation Tu peux dire les choses de la fa on que tu veux Je te pose ces questions parce que je fais des recherches sur les l ves et sur l cole Il n y a pas de cadre scolaire Si tu n as rien dire ce n est pas gra
33. EGPA IIL IL2 Liens entre image de soi et image de la SEGPA IIL IL 3 Les perspectives d avenir LIL Les relations ILIIL 1 Les parents et la famille IN IMI 2 Les professeurs et la classe IIL IV Les apprentissages l preuve de la parole IILIV 1 Des apprentissages indiff renci s IILIV 2 Les apprentissages professionnels I V Conclusions partielles Conclusion g n rale Bibliographie Annexes Serre Sie Sr ec me dot Se ve OS de de 1e 26 er Se 21 21 21 21 22 23 24 24 24 24 25 26 29 29 29 30 3 32 33 34 35 35 37 38 38 41 44 47 49 il INTRODUCTION Dans le cursus g n ral du coll ge de nombreux l ves sont en difficult Chaque ann e les enseignants mettent en place des PPRE et lors des conseils de classe ils s interrogent sur un ventuel redoublement Il y a aussi des l ves en SEGPA Section d Enseignement G n ral et Professionnel Adapt Orient s car ils sont point s comme l ves en difficult scolaire grave et durable ils cristallisent dans l institution le profil de l l ve dit en chec scolaire Cette orientation pr sente n anmoins deux aspects contradictoires la fois tre plac dans une situation de prise en charge sp cifique qui se veut positive mais aussi tre sorti du cursus ordinaire tre cart pour son salut scolaire Quelle particularit des l ves de SEGPA a pu inciter une orientation institutionnelle
34. Leur rapport au monde scolaire est peut tre en question Nous nous sommes interrog sur le rapport au x savoir s des l ves de SEGPA Nous faisons l hypoth se que ce rapport peut comporter des traits caract ristiques et s av rer diff rent de celui des autres coll giens Nous nous demandons s il peut tre rapproch des coll giens en difficult qui suivent le cursus g n ral des l ves de Lyc e Professionnel A la suite d une recherche documentaire nous permettant de mieux cerner le terme de rapport au x savoir s nous avons choisi de mener une recherche exploratoire sur le mod le d une enqu te men e par B Charlot en LP Cette recherche porte sur le sens que les l ves notamment en difficult scolaire donnent au monde scolaire et plus largement au fait d apprendre La relative proximit entre les l ves de SEGPA et les l ves de Lyc e Professionnel tient aussi la fr quentation d ateliers professionnels et la pratique des stages qui permettraient d op rer quelques comparaisons directes L approche de B Charlot a la particularit d tre centr e sur le sujet de prendre en compte son histoire personnelle et scolaire son rapport au monde et lui m me au travers de son interpr tation personnelle Ce mod le m thodologique se d roule en deux temps Les l ves ont d abord r dig des bilans de savoir afin de faire le point sur les apprentissages r alis s au long de leur vie Puis une s r
35. PA sont une tr s petite minorit Il aurait t int ressant de conna tre le nombre d l ves orient s sans affectation par refus ou manque de place et une estimation des l ves en difficult scolaris s dans le cursus g n ral Quelques publications nous clairent partiellement Parmi les l ves en grande difficult de lecture 3 7 sont en SEGPA 31 2 sont en BEP et 38 5 sont en CAP 15 des coliers sont en grande difficult ou en tr s grande difficult au CM2 la cat gorie d l ves concern s varie de 4 20 d une cohorte Leur origine scolaire tend s uniformiser Dans l ann e scolaire 1999 2000 on comptait 91 d l ves ayant effectu une scolarit l mentaire dont 68 sortant de CM2 5 venaient de l enseignement sp cial du premier degr classe de perfectionnement ou CLIS et 2 du premier cycle du second degr Le reste des l ves venait de l enseignement professionnel ou n avait pas eu de scolarit pr alable Mais alors que deux tiers des l ves de 5e g n rale ont 12 ans en SEGPA et EREA ils sont respectivement 91 et 88 avoir 13 ans En classe de 6e SEGPA la rentr e 1999 on comptait galement des l ves de 14 ans 18 ans 8 D cret 2005 1013 du 24 ao t 2005 Dispositif d aide et de soutien pour la r ussite des l ves du coll ge BO n 31 2005 et Circulaire 2006 51 de rentr e du 27 mars 2006 BO n 13 2006 9 Loi d orient
36. Pour les gens qui y arrivent pas qui vous soutiennent qui vous aident avoir un lyc e et un avenir C est ils ont fait a pour vous Apr s si y a des gens qui l acceptent pas E4 On remarque la conscience de l image per ue par l ext rieur les mots sont forts honte perte le qu en dira t on mais ces l ves ont la particularit de surmonter cet aspect par la prise en compte de la seconde chance de l investissement de la SEGPA comme lieu de r ussite notamment par la valeur ajout e que constituent le domaine professionnel Ils demeurent cependant r alistes face l existence de ce qu ils nomment difficult s ou probl me sans l encore pouvoir donner plus d explications La sp cificit des enseignements et des m thodes appara t galement comme un l ment remobilisateur jusqu pouvoir communiquer un sentiment de r ussite J dirais c est bien c est bien l bas y t apprennent mieux Et c est moins dur et tout ES Ben il faut plus travailler qu en g n rale Moi je demande plus de travail suppl mentaire pour mieux que je r ussisse que les g n rales Er Ca t a remotiv dans le travail ou c est plus facile donc tu en veux plus Non y a des mati res elles sont difficiles m me c est pour mieux m aider et avancer plus vite que les autres E8 Segpa j pr f re Ouais c est mieux a m aide plus En plus j aime bien lever le doigt parce qu avant je levais jamais le doigt j tais d
37. QUO B18 Abderhamane 4e 15 G 4 3 VIE QUO B19 Magid 4e 15 G 5 2 VIE QUO B20 Adrien 4e 14 G 1 1 VIE QUO B21 Mohamed 4e 14 G 6 4 VIE QUO B22 Nawelle 4e 14 F 6 3 VIEQUO AIS ARA B23 Samantha 4e 14 F 10 4 VIE QUO B24 Conchita 4e 14 F 5 2 VIE QUO B25 K vin 4e 14 G 13 3 AIS B26 Ibrahim 4e 14 G 6 2 VIE QUO AIS B27 Sofiane 5e 14 G 2 VIE QUO AIS B28 Nicolas 5e 14 G 16 2 AIS B29 Khalid 5e 14 G 3 1 AIS B30 Redha 5e 14 G 2 VIE QUO B31 Joao 5e 13 G 12 4 AIS B32 Lourdes 5e 13 F 3 1 AIS B33 Kheiredine 5e 14 G 1 VIE QUO B34 El Hadja 5e 13 F 12 3 AIS B35 Dou 5e 13 F 7 3 VIE QUO Les l ves en gris fonc n ont r dig aucune r ponse ANNEXE N 3 Observations g n rales des bilans de savoir Population 19 gar ons et 16 filles 9 l ves de cinqui me 6 gar ons 3 filles 13 l ves de quatri me 8 gar ons 5filles 13 l ves de troisi me 5 gar ons 8 filles Bilans 35 bilans de savoir 273 occurrences Moyenne de 7 8 occurrences par bilan Extr mes non r ponse 30 occurrences Filles 135 occurrences moyenne 8 44 occurrences par bilan Gar ons 138 occurrences moyenne 7 26 occurrences par bilan 5e 7 78 22 7 33 G 48 8 4e 6 77 F 33 6 6 G 55 6 88 3e 8 85 F 80 10 G 35 7 Domaines de r ponse Domaine 1 Apprentissages li s la vie quotidienne 100 occurrences 36 5 des occurrences Dans 27 bilans soit une moyenne de 3 7 occurrences pa
38. Rapport au x savoir s LIL 1 Appr hender le rapport au savoir LIL 1 1 Un terme r cent pour un enjeu ancien LIL 1 2 Une approche clinique le d sir de savoir LIL 1 3 Une approche socio anthropologique le sens LIL2 Bernard Charlot et le sujet de savoir LIL2 1 Comprendre le sujet de savoir LIL 2 2 Le rapport au savoir comme relation LIL 2 3 Des rapports au savoir des profils d l ves LIL3 L int r t heuristique L IL 3 1 Une r ponse la difficile caract risation des l ves de SEGPA LIL 3 2 Selon la th orie de B Charlot ses enqu tes et sa m thodologie LIL 3 3 M thodologie et outils de l enqu te P DV P BP D VP D DP DV DP DV DV VP D BVP BV P D PP e O O aAA A DA e e e e e ee ee ee e y O D In nn A A LUL N me me PARTIE II LES BILANS DE SAVOIR II I Ce qu ils disent avoir appris ILL 1 Les apprentissages voqu s II I 2 Le quotidien dans son d nuement ILL3 Lire crire compter IL I 4 Ni ego ni alter ego ILLS Avoir une situation ILIL O et avec qui ILIL 1 Les lieux d apprentissage ILIL2 Les agents d apprentissage III Ce qui est important et ce qu ils attendent ILIV Conclusion interm diaire PARTIE III LES ENTRETIENS IlI Des histoires scolaires IIL I 1 Ce que disent spontan ment les l ves de leur exp rience scolaire IIL I 2 Comment devient on l ve de SEGPA IIL IT La restructuration de l l ve IIL IL 1 L arriv e en S
39. S ENTRETIENS Dans cette derni re partie nous allons tenter d approfondir certains l ments mis en avant dans les bilans de savoir Au travers des t moignages individuels que constituent les entretiens nous pensons pouvoir rendre en partie intelligible le rapport au x savoir s des l ves de SEGPA B Charlot parle de l ensemble des processus que l l ve met en oeuvre dans ses rapports au monde aux autres et lui m me Charlot 1997 Nous proposons un tour d horizon du rapport livr par les l ves leur environnement scolaire ou en lien avec le scolaire en gardant cependant l esprit la limite du langage non des capacit s langagi res des l ves mais de ce qu ils veulent ou peuvent dire de ce que l on peut interpr ter II I Des histoires scolaires Les premiers instants de l entretien engagent l l ve livrer un r cit personnel de sa scolarit IIL I 1 Ce que disent spontan ment les l ves de leur exp rience scolaire Chaque l ve est invit r pondre en premier lieu cette question Comment a s est pass l cole depuis que tu y es A la fois introductive de la th matique g n rale de l entretien elle est aussi tr s large pour permettre chacun d orienter son propos sur ce qui lui semble digne d int r t Mais il s agit galement de tenter de cerner dans la banalit du dire ce qui fait sens et comment pour l l ve dans cet environnement scolaire Les r
40. UNIVERSITE DE ROUEN UFR de Psychologie Sociologie Sciences de l Education LE RAPPORT AU X SAVOIR S DES ELEVES EN DIFFICULTE LE CAS DES SECTIONS D ENSEIGNEMENTS GENERAL ET PROFESSIONNEL ADAPTES M moire de Master 1 en Sciences de l Education Juin 2010 Karine HEUBY Sous la direction de Chantal JOLLIVET BLANCHARD Je souhaite adresser mes remerciements Chantal Jollivet Blanchard pour m avoir fait profiter de ses conseils tout au long de ma d marche qu elle trouve ici l expression de ma gratitude Je remercie galement les diff rentes personnes qui m ont apport leur soutien au cours de ce travail de recherche R sum Certains l ves en tr s grande difficult scolaire sont orient s dans un dispositif sp cifique les Sections d Enseignements G n ral et Professionnel Adapt s Ils repr sentent la fois les l ves en difficult au sein de l institution mais aussi une cat gorie particuli re d entre eux de par leur orientation Le concept de rapport au x savoir s peut apporter un clairage sur ces situations individuelles et collectives dites d chec scolaire Quel est le rapport au x savoir s des l ves de SEGPA Est il diff rent de celui des autres l ves Pour proposer des r ponses cet ensemble de questions cette recherche analyse ce que les l ves livrent de leur exp rience scolaire et de leurs apprentissages La r daction de bilans de savoir suivie d entretiens s
41. ans le champ de la recherche en sciences de l ducation partir de la d cennie suivante notamment en didactique Y Chevallard con oit la notion de rapport au savoir en termes de conformit aux normes scolaires Lorsqu un objet de savoir appara t l cole il prend place au sein d une institution un espace social o les sujets doivent occuper des positions pr cises qui impliquent des mani res de faire et de penser particuli res donc des rapports sp cifiques aux objets L objectif de l enseignement consisterait faire voluer le rapport aux objets de savoir de l l ve dans le sens souhait pour qu il devienne conforme celui que prescrit l institution cole partir de la fa on dont elle transforme les savoirs savants Son rapport personnel volue entre les diff rents rapports prescrits par les institutions telles que la famille le groupe de pairs l cole etc Cette mani re dont on conna t l objet volue et c est ce qui fait que la personne change l invariant tant pour Y Chevallard l individu comme somme des personnes au fil du temps On se situe dans l tude des conduites du sujet et des conditions de l laboration du savoir D autres approches sont davantage engag es dans l tude du sujet lui m me 30 D apr s Hatchuel 2007 31 Hatchuel 2007 p 19 32 Patrick Boumard Le rapport au savoir in Hatchuel 2007 11 observant le savoir par son interm diaire LIL 1 2 Une approche clinique
42. apprendre Nous allons tenter de d crire la situation des l ves de SEGPA dans leur rapport au savoir Mais la complexit d une approche compr hensive devrait prendre d autres l ments en compte notamment la notion de m diation On peut en effet interroger le r le du m diateur dans les difficult s d adaptation au r el observ es chez ces l ves sont ils sous quip s d ficit de ses structures au regard des attentes de l cole ou sont ils d ficitaires parce qu ils n ont pas rencontr la m diation qui les aurait aid s En se concentrant sur les modalit s fonctionnelles ces l ves n auraient pas appris le mode d emploi de leur potentiel La repr sentation de d faillance intrins que induite chez ces l ves pourrait affecter leur intelligence On peut galement se demander si l inadaptation des l ves n est pas produite par la structure de la SEGPA car d une part comme le rappelle E Nonnon les apprentissages mettent toujours en jeu une dimension affective et motionnelle une dimension cognitive et une dimension d identification et d acculturation un groupe Un l ve orient en SEGPA doit aussi tre pr t faire partie de ce groupe De plus comme l explicite C Cousin un tat d quilibre pr caire ne pourrait tre d pass parce qu il n a plus de projet produire ou parce qu il n a pas su ou pu mener bien les projets qu il avait pens s et auxquels il renonce E
43. aract risation L 1 2 1 La difficult scolaire grave et durable ou le besoin ducatif particulier Les l ves sont donc orient s au titre de la difficult scolaire grave qui les distingue des l ves handicap s Une circulaire met d ailleurs l accent sur des lacunes dans l acquisition des comp tences Elle pr voit que les jeunes ayant des difficult s d int gration culturelle ne soient pas accueillis en SEGPA Mais il est complexe d isoler les difficult s directement li es la compr hension de la langue fran aise sans incapacit ou d savantage annexes Une autre pr cise que les l ves pr sentent des difficult s scolaires graves et durables auxquelles n ont pu rem dier les actions de pr vention d aide et de soutien et l allongement des cycles Ces l ves ne ma trisent pas toutes les comp tences et connaissances d finies dans le socle commun attendues la fin du cycle des apprentissages fondamentaux et pr sentent a fortiori des lacunes importantes dans l acquisition des celles pr vues au cycle des approfondissements Dans les faits 1l existe bien des degr s et des situations particuli res De plus cette d signation renvoie le probl me sur les l ves sur eux seuls reposent l cart la norme scolaire Un terme diff rent fait son apparition en 2002 public besoins ducatifs sp cifiques particuliers ou besoins diff rents Une telle substitution n est pas sans cons quence
44. ation et de programme pour l avenir de l cole Loi 2005 380 du 23 avril 2005 BO n 18 2005 et textes d application encart BO n 31 2005 10 Annexe n 1 Tableau des effectifs des l ves scolaris s dans l Enseignement Adapt extrait de Rep res et R f rences Statistiques RERS dition 2006 MEN 11 La lettre de l ducation n 425 29 septembre 2003 12 L tat de l cole 2003 Le monde 29 septembre 2004 13 Hussenet A IGEN et Santana P IA IPR Rapport sur le traitement de la grande difficult scolaire au coll ge et la fin de la scolarit obligatoire Haut Conseil d valuation de l cole Hc n 13 f vrier 2005 14 Note d information 00 44 de novembre 2000 15 Hussenet A et Santana P 2005 En 2005 2006 les SEGPA accueillent 73 7 d l ves issus de milieux d favoris s pour 40 6 dans le premier cycle Enfin en 1999 2000 9 des l ves sont de nationalit trang re contre 5 dans l enseignement ordinaire Un cart qui tend s amenuiser Le devenir des l ves la sortie des EGPA tendrait galement s uniformiser avec l acc s au niveau V En 2005 la majorit d entre eux int grait un LP ou un CFA 51 46 et 21 42 Tandis que le dernier quart poursuivait dans les EGPA ou tait pris en charge par d autres structures secteur m dico ducatif tablissements justices formations priv es Les profils n en demeurent pas moins tr s disparates I I 2 Des tentatives de c
45. availler en atelier m tallerie 164 2 A travailler travailler au coll ge la maison dehors aller l cole en tant qu tre scolaris augmenter mon niveau 165 Apprentissages normatifs Travailler vite et bien 166 Penser Comp tences sup rieures Penser imaginer 54 17 Politique soci t id ologie Principes Dans la vie c est donnant donnant regarder religion prendre en compte la tristesse la richesse et la pauvret 18 RIEN A Rien Je n ai rien appris B Evitement Je ne sais pas voil C Non r ponse Non r ponse 19 Expressions tautologiques hors AIS 101 Apprentissages relationnels et Savoirs et savoirs faire de socialisation hominisation secondaire affectifs ARA 101 1 Conformit Politesse dire bonjour dire au revoir dire merci ne pas manquer de respect 101 2 Relations d harmonie aider faire des amis respecter tre agr able vivre avec des personnes de tout ge sortir en communaut pardonner aimer tre aim rire cf tre heureux en tant que c est en relation avec 101 3 Relations de conflit Me battre avec mon p re ha r pleurer cf tre malheureux en tant que c est en relation avec 101 4 Conna tre les gens la vie la vie couter les gens 101 5 Autres 101 6 Transgression les gros mots les conneries parler mal tre m chant tre gentil 102 D veloppement personnel DP 1
46. but j tais un peu triste parce que c tait comme une nouvelle vie qui recommence Alors apr s a s est am lior J ai eu plus d amis j ai commenc plus mon travail et apr s a s est augment E9 Mais alors que cette orientation est fond e sur l observation de difficult s scolaires le premier point positif concerne non pas les apprentissages mais les liens relationnels et l exp rience humaine Pour d autres l ves le sentiment de rel gation semble alors ind passable Je voulais pas tre en SEGPA Parce qu apr s les gens y parlaient y me disaient ouais t es en SEGPA et tout Ils nous regardent ils nous disent des trucs bizarres nous Qu on est pas normal Les gens y nous disent a E4 Au d but j eroyais que c tait je croyais que c tait des gens qui nous prennent pour les mongoles comme tout le monde dit E5 Mal Parce qu en premier ce qui m a d u c est que je devais aller direct en 4e et l j ai perdu encore une 32 ann e Comment dire a va faire deux redoublements Et voil j tais mal c est tout a E7 Pour eux la violence institutionnelle qui leur est faite et le manque manifeste d explications transparaissent ils subissent Apr s on m a mis en 5e SEGPA J devais aller en 4e mais y avait pas assez de place alors j suis all en 5e Puis on m a laiss en 5e Apr s j suis pass en 4e et l je suis en 4e SEGPA E7 Donc apr s
47. c tait bien Ca m a donn envie de rentrer dans un lyc e professionnel travailler de manipuler a m a donn envie de tout travailler E1 Les ateliers c est un peu dur C est dur moi j ai cru que c tait facile Trois heures c est beaucoup Ce qui est bien en atelier c est qu on commence d j pratiquer des choses qu on devrait pas faire Si je demande un troisi me Est ce que tu peux me faire un carr avec des trous et a et a et a eh bien il y arrivera jamais parce qu il a pas suivi tout ce qu on a appris Et ce qui est bien en SEGPA c est qu on aura des facilit s plus tard pour en 3e que en g n ral ils commencent gal rer ils n auront pas peut tre ce qu ils voudraient E7 La m tallerie c est bien On travaille la main Et la couture je connaissais d j parce que avec mes soeurs on faisait des petits ateliers On prenait l aiguille on savait mettre dans la machine des fils on savait d j faire a Et quand je suis arriv dans l atelier j ai aim parce que je savais d j des choses Et en m tallerie a m a chang Parce que j aime bien travailler mais pas faire comme pas coudre ou pas repasser je pr f rerais travailler travailler travailler bouge les mains en mimant des actions E9 Une distinction est pos e entre faire avec ses mains et avec sa t te Pas tant en terme de hi rarchie que d une impression de r ussite lorsque le corps travaille et se sent t
48. car la premi re appellation met l accent sur le d ficit la seconde sur la n cessit d agir de mani re adapt e On se place soit du c t d un l ve d faillant soit du c t d une institution mise en demeure de s adapter D autre part la notion d l ve en difficult ne permet pas de cerner une r alit pr cise et encore moins d organiser l action Alors que la prise en compte des BEP ou BES renvoie des facteurs environnementaux parmi lesquels l cole n a qu une part On peut d ailleurs penser que la notion de BES r f r e des groupes d individus pr sentant des besoins globalement communs serait plus adapt e au public des EGPA Le statut de besoin particulier pose cependant la difficult d une d finition et d une application au r el 16 Rep res et R f rences 2006 17 Circulaire 96 167 du 20 juin 1996 BO n 26 1996 18 Circulaire 2006 139 du 29 ao t 2006 RLR 516 5 19 Circulaire 2002 111 du 30 avril 2002 Des ressources au service d une scolarit r ussie pour tous les l ves BO n 16 2002 20 Cousin C 2007 p 104 1 1 2 2 Une h t rog n it de surface Il est difficile de caract riser les l ves de SEGPA les disparit s sont grandes d un l ve l autre et la notion de difficult selon le domaine valu est floue Les documents d accompagnement des programmes indiquent des difficult s d abstraction de contr le de l attention un d ficit
49. ce dans cette soci t que tant qu il r pond certaines conditions De m me celui ci ne s appropriera un savoir que si il s installe dans le rapport au monde que suppose la constitution de ce savoir il s agit du rapport du sujet ce savoir Ainsi apprendre n est pas quivalent acqu rir un savoir objet Il ne s agit que de l un des aspects de l apprendre Beaucoup d l ves s installent dans une figure de l apprendre qui n est pas pertinente pour acqu rir du savoir et donc pour r ussir l cole par exemple on ne peut apprendre que ce que l on sait d j si on ne le sait pas on ne peut pas l apprendre Pour B Charlot le type de rapport relation au professeur sympathique but utilitariste etc pourrait fragiliser l appropriation du savoir car celui ci est alors peu soutenu par le rapport au monde d contextualisation objectivation argumentation qui lui donne un sens sp cifique Cette appropriation 41 op cit p 69 42 op cit p 73 soulign par l auteur 43 op cit p 77 14 prend sens dans un autre syst me de sens et n a gu re d effet de formation ni de transfert On peut s interroger sur ce dernier point car cette analyse est men e du point de vue du savoir pist mologique tel que la soci t et ses institutions particuli rement l cole le v hiculent Il pourrait tre int ressant de r cup rer le syst me de sens consid r comme d faillant
50. cit p 91 18 permettra de relever des traits caract ristiques au sein du coll ge mais aussi d extrapoler au lyc e professionnel qui constitue l orientation prioritaire des l ves de SEGPA La mise en ordre des donn es empiriques pourra permettre de d gager des figures de l apprendre telles que d crites pr c demment ainsi que des relations entre les diverses figures du rapport au savoir ou entre les dimensions du rapport au savoir de tel individu En faisant le choix d une d finition du rapport au savoir donn e par les l ves selon leur propre exp rience on laisse le champ libre toute proposition Ce qui sera mis en avant par le sujet sera soulign au m me titre que ce qui pourrait tre pass sous silence LIL 3 3 M thodologie et outils de l enqu te L enqu te s est d roul e entre avril 2009 et mars 2010 dans un coll ge de N mes relevant de l ducation prioritaire 37 l ves de niveau 5e 3e SEGPA y ont particip ayant produit 35 bilans de savoir et 9 entretiens individuels Le premier instrument de recueil utilis est le bilan de savoir Il est la base des deux grandes recherches men es par B Charlot et l quipe ESCOL Nous l avons propos tel quel aux l ves de SEGPA afin d op rer un comparatif avec les r sultats des pr c dentes recherches Les l ves crivent un texte partir de la consigne suivante crite au tableau et lue haute voix Depuis que je suis n e j ai appris plei
51. crutement est effectu sur crit res de d ficience scolaire Ainsi les l ves proviennent des classes r guli res du primaire Toute autre origine fait l objet d une convention d int gration Ceci implique un acc s aux enseignements de coll ge 6e 5e une orientation report e la fin de 3e une participation plus accrue la vie du coll ge la formation sp cifique des enseignants Depuis les ann es 60 l volution de cette structure et les instructions officielles tendaient l ouvrir un objectif de qualification professionnelle de d couverte du monde professionnel puis la validation d un niveau V et au prolongement des tudes apr s 16 ans Le passage de l inadaptation la difficult scolaire s est fait en douceur marqu notamment par la remise en cause du concept de d ficience intellectuelle par l Organisation Mondiale de la Sant D autant plus qu au d but des ann es 90 50 des jeunes de SES proviennent de l enseignement ordinaire 19 3 d entre eux sont de nationalit trang re Avec une politique d int gration d l ves en tablissements ordinaires la vocation n est plus imm diatement professionnelle il y a une mise en parall le avec le coll ge et la nouvelle organisation en cycles On tend vers l amplification et la banalisation de ce ph nom ne C Cousin l crit en ces termes Il faut consid rer les SEGPA dans l ensemble du dispositif de diversification des parcours scolai
52. de la m moire de travail une tendance l hyperinvestissement du corps mais aussi des attitudes de passivit et d inhibition une fragilit des m canismes d adaptation et de l estime de soi mais en contrepartie des capacit s de r flexion pertinente si les conditions sont r unies Ce portrait rend entre autres difficile toute approche cat gorielle C Cousin propose une tentative de caract risation des l ves des EGPA en trois points relativement une compr hension multifactorielle des difficult s connues En premier lieu au niveau cognitif il note une h t rog n it dans la mise en place de la pens e logique A la fois une grande dispersion dans une m me classe et des caract ristiques volutives Toutefois il reprend les cat gories expos es par B Gibello relatives au quotient intellectuel des l ves De 50 69 ce sont des individus dits limites non distingu s une fois adultes mais avec un retard scolaire de un trois ans dans l acquisition du langage et de l apprentissage du calcul Puis de 68 80 ceux pour qui l organisation du raisonnement est homog ne avec une volution retard e vers le stade op ratoire manipuler des op rations mentales de fa on logique sans la pr sence des l ments sur lesquels porte la r flexion avec la r versibilit de toute op ration Enfin avec un QI normal il a des troubles spatio temporels et des repr sentations mentales jusqu une organisation du
53. de nouveaux savoirs singuliers lui permettant de penser de transformer et de sentir le monde naturel et social Il s agit ici d une dimension active et dynamique du sujet dans sa constitution qui n est jamais donn de fa on d finitive mais au contraire se construit et s labore tout au long de la vie On peut alors se poser la question du recueil et de la mesure de ce rapport qui devient par d finition impermanent et volatil Le principe de l entretien clinique et d une d marche qualitative bas e sur quelques cas pr cis trouve sa l gitimit mais aussi sa limite selon nous dans le cadre des sciences de l ducation La question de la valeur du savoir est galement pos e Mais il s agit de la valeur du savoir pour la vie et non la valeur utile La question que pose J Beillerot n est pas A quoi me sert le savoir mais Que me vaut de savoir La dimension institutionnelle peut tre introduite de fa on concomitante si l on lui adjoint le refus dont l auteur parle en ces termes Apprendre demeure une activit plus ou moins intentionnelle qui implique de la part de chaque sujet une soumission ph nom ne essentiel qui permet de comprendre que le refus d apprendre lui aussi plus ou moins intentionnel est un refus de soumission Pour apprendre en effet le sujet accepte de fait de ne pas savoir puis accepte avec plus ou moins de facilit les contraintes intrins ques des choses apprendre Ces contrainte
54. des l ments plus pr cis sur leur v cu scolaire notamment sur les relations qu ils entretiennent avec leurs pairs avec les enseignants mais aussi avec le savoir objet valoris par l institution Le sens de leur pr sence semble loign des attendus du monde scolaire Mots cl s Apprentissages Difficult scolaire Echec scolaire Rapport au x savoir s SEGPA 63
55. devenais une grande fille et que j avais des responsabilit s sur moi Apr s a me fait faire plus confiance sur moi E3 On travaille pas comme l cole a nous change un peu c est bien aussi on travaille pas comme l cole a veut dire on bouge On range des trucs et tout Mais on travaille pas on crit pas On crit juste le cahier de 43 stage On apprend faire un m tier E4 De fait les liens et transferts d apprentissages entre les stages et les enseignements professionnels sont une fois encore disparates surtout proc duraux En carrosserie on disquait On faisait que de la disqueuse c est tout Et du soudage la carrosserie C On faisait du soudage on disquait E1 Je vais dans un truc de plomberie il me dit prends une cl ceci cela et j m en souviens parce que je l ai d j fait en atelier Je sais c est quoi la cl je sais tout faire Et c est regarder le regard pratique tout a E7 Le temps Le timing qu on a Parce que en atelier on a un certain temps pour fabriquer certaines choses Dans le travail c est pareil On a des trucs fabriquer on nous donne un mat riel pour le fabriquer et on a un certain temps pour le faire E2 Les enseignements g n raux et les savoirs sp cifiques au secteur d activit sont tr s peu abord s La science et les maths Aider ceux qui travaillent et en m me temps couter pour savoir pour apprendre Apprendre ce qui a dans le corp
56. e comme une acculturation tardive l habitus scolaire qui viendrait heurter l habitus familial primaire Les l ves seraient confront s un conflit de loyaut A la diff rence des bilans de savoir et des observations de B Charlot sur les lyc ens le domaine professionnel appara t comme une valeur ajout e qui permet de reprendre confiance en soi de surmonter une certaine stigmatisation C est par ce biais que l l ve semble s autoriser op rer un r investissement scolaire Mais il n y a pas de consensus sur les ateliers qui peuvent aussi tre v cus comme un lieu de d pr ciation selon la sp cialit enseign e Peu de transferts sont explicit s de m me que les apprentissages limit s ou inexistants Pour eux les aspects manuels signifient qu ils travaillent Il n y a donc pas ce moment l de compr hension des apprentissages en jeu De m me les stages particuli rement valoris s sont pr sent s comme l exp rience de la vie d adulte et de la d couverte de l entreprise au m me titre qu un employ et non pas comme un l ve en cours d apprentissage L avenir lui m me passe par l ascension professionnelle marqu e par un utilitarisme et un r alisme parfois s v res qui tranchent avec les chim res entendues lors des r cits de leur histoire scolaire Les apprentissages expos s par les l ves ont t tr s peu pist miques et alors pr sent s sous forme de m lange h t roclite plut t que dans le cadre d une c
57. e exclu du coll ge Et apr s je me suis vite remis au travail et apr s la fin de l ann e je devais redoubler mais c est pass mais en SEGPA par contre E9 80 Cf Z Z roulou 1988 31 En CM2 je crois que c tait ma meilleur heu que c tait meilleur mon CM2 que mon CMI Et en 6e c est l que tout a chut J ai pas voulu travaill c tait dur J avais pas la moyenne donc heu et quand j tais pas sage pourtant en primaire j tais assez sage j tais infernal en 6e Bon j aime bien au coll ge travailler J aime bien quand c est pas trop difficile Mais ils m ont vraiment c que j aime pas c est c est a le plus important c est apprendre mes le ons C est a que J aime pas relire mes le ons j aime pas relire le soir Jaime bien faire mes devoirs mais j aime pas relire mes le ons Et j pr f re apprendre vite enregistrer le plus rapidement Parce qu y a tellement de trucs de le ons que j peux pas pas apprendre par coeur Il faut que je relise Et j ai pas envie de relire Apr s j avais des mauvaises notes cause de a E6 On retrouve des caract ristiques proches chez les l ves de LP ils ne s inscrivent plus depuis petits dans les r gles scolaires ils ont subis l humiliation l opacit du monde l incompr hension de ce qui leur est arriv leur exp rience est marqu e par les relations avec les autres et l imaginaire d une r ussite magique Charlot 1999 p 156 L
58. e primerait en tant qu il fait r f rence au sujet son histoire un rapport soi et l autre auquel serait subordonn tout autre rapport Les apprentissages ne pourraient s op rer que dans des circonstances fortement relationnelles qui permettraient l l ve de se construire une paisseur de fonder sa propre humanit Nous avons galement vu l importance d un rapport social qui traduirait une appartenance plus large On peut imaginer que les situations de grande pr carit familiale contribuent d caler les l ves de SEGPA des attendus institutionnels L engagement dans le domaine professionnel est finalement discutable Il permet un gain de r assurance non n gligeable mais tend affirmer pour l l ve l absence d apprentissages en les rempla ant ses yeux par des activit s de travail L ascension et la projection dans l avenir seraient une fuite en avant avec une reproduction au sein de l entreprise d un syst me d j d fectueux pour l institution scolaire Ce fonctionnement tendrait faire penser une inclinaison cognitive sp cifique Une orientation cognitive particuli re a t abord e par E Bautier relativement au rapport au langage On peut s interroger sur cette hypoth se et se demander si elle ne serait pas valable pour un grand nombre d l ves certains parvenant une r ussite scolaire par l adaptation d autres chouant notamment par l ajout d autres facteurs Nous nous proposons de po
59. emi directifs nous a permis de mettre en lumi re des l ments concordants avec d autres l ves en difficult s scolaris s en cursus g n ral mais aussi de souligner des traits caract ristiques L analyse de contenu des entretiens apporte des l ments plus pr cis sur leur v cu scolaire notamment sur les relations qu ils entretiennent avec leurs pairs avec les enseignants mais aussi avec le savoir objet valoris par l institution Le sens de leur pr sence semble loign des attendus du monde scolaire Mots cl s Apprentissages Difficult scolaire Echec scolaire Rapport au x savoir s SEGPA Il ne suffit pas que l excitation physique soit produite il faut qu elle soit remarqu e Par cons quent en tant qu elle agit sur le vivant elle pr suppose l orientation de son int r t elle ne proc de pas de l objet mais de lui Il faut autrement dit qu elle soit anticip e par une attitude du sujet Si le vivant ne cherche pas il ne re oit rien Canguilhem G 1952 La connaissance de la vie Paris Vrin SOMMAIRE Remerciements R sum Sommaire Introduction PARTIE I LIMINAIRES LI Les l ves de SEGPA sont ils des coll giens LL 1 Un tat des lieux I I 1 1 L horizon historique L I 1 2 Quelques chiffres I I 2 Des tentatives de caract risation I I 2 1 La difficult scolaire grave et durable ou le besoin ducatif particulier I I 2 2 Une h t rog n it de surface LIL Le
60. en difficult la forte proportion des apprentissages relatifs la vie quotidienne n est pas sans rappeler ce que B Lahire nomme produits dans sa comparaison de l cole un march conomique Les l ves de SEGPA y entrent avec des biens sans valeur au regard de la demande Biens qui ont t produits par ou en r f rence l environnement familial La part des apprentissages intellectuels et scolaire se situant entre celle des les l ves des coll ges de Massy et celle de St Denis est tonnante Il semblerait que l tablissement et l environnement social puissent avoir un poids sup rieur au type d orientation Le rapport social au savoir expos par B Charlot serait donc premier On doit relativiser cette observation puisque les apprentissages cit s par les l ves de SEGPA sont essentiellement basiques et tautologiques et ce titre les rapprochent des l ves de LP dont l orientation est marqu e par la difficult scolaire A l int rieur m me de l chantillon d entretiens nous avons pu remarquer des disparit s entre les l ves orient s en SEGPA d s l cole primaire et ceux orient s apr s leur arriv au coll ge Une comparaison plus grande chelle entre les l ves de SEGPA et ceux du cursus g n ral d un m me tablissement ou d une m me zone est envisager afin de v rifier cette particularit D autres caract ristiques apparaissent comme plus particuli res aux l ves interrog s Les l
61. erri re C est bien je participe j aime bien quand on me dit il est fort en cours 33 alors que dire t es nul J aime bien quand on me dit que je suis bien on me fait les f licitations ES Ces m mes aspects peuvent cependant tre l objet de reproches et de ressentiment tandis que le regard des autres demeure pesant Pas vraiment parce que a va faire l effet que ils ne vont pas apprendre beaucoup de choses comme si ils taient en g n rale Mais je crois qu ils vont arriver faire leurs tudes Er Tu penses qu on apprend moins de choses en SEGPA qu en g n rale Oui Er De quelle mani re Tu disais tout l heure que lorsque tu tais en g n rale tu n apprenais pas parce que tu ne travaillais pas Oui Mais parce que moi si on me dit parce que on me dit pour une 3e SEGPA c est comme une 5e g n rale E3 En g n rale Ben parce que p t tre y a plus de trucs Des fois p t tre ils finissent 18h ou des trucs comme a Ils font plus de cours Oui y en a qui font anglais et espagnol Et nous on fait qu une seule langue E6 Les moqueries surtout Y en a qui croient que la SEGPA c est facile c est facile c est facile mais j aimerais qu y viennent deux semaines voir si on travaille pas ou si on travaille Rien qu une semaine ou deux semaines Ce qu on fait Et apr s on parlera Parce que y en a je travaille mieux que eux y sont en g n ral y ont pas voulu aller en SEGPA E7
62. es filles Voil moi j pr f re l informatique que ce qui est couture ou m tallerie E8 Quant aux apprentissages effectu s ils sont galement tr s disparates d un l ve l autre et peu d taill s On aurait pu penser que les proc dures enseign es ou les consignes strictes li es la s curit soient explicit es On obtient peu de r ponses relatives au niveau technique On a appris des choses aussi Plein de choses On a appris travailler le fer E1 Comme se servir d une machine J savais pas maintenant je sais Parce qu en plus ma m re elle m en a achet une pour No l J ai envie de faire des trucs E6 L objet confectionn devient pour certains la r f rence Apprendre c est alors refaire des objets similaires Cela pose la question du transfert et du r investissement des comp tences Les l ves ne paraissent pas analyser quelles ont t les tapes de conception et de r flexion n cessaires la production ni les connaissances th oriques impliqu es J ai appris faire des trucs Des kiki clowns des porte cl s c est bien aussi a peut nous servir faire des trucs E4 Oui j ai bien appris J suis le 2e dans la classe J ai appris faire des cubes un porte canap on a fait un bonhomme et en m tallerie on a fait un porte crayon apr s un porte cl E8 Un l ve aborde le d veloppement de ses capacit s personnelles par le travail effectu C tait te
63. es relations harmonieuses aux autres faire la paix respecter les personnes g es les autres en g n ral vivre en communaut et ce sont principalement des filles qui ont r pondu dans ce domaine 27 occurrences pour 8 filles et 13 pour 7 gar ons La cat gorie d veloppement personnel DP est quasiment ignor e des l ves cit e par 3 l ves elle repr sente 1 5 des occurrences On peut mettre deux hypoth ses Cette faible proportion compar e celle des l ves de LP peut tre expliqu e par l ge Cette hypoth se serait corrobor e par les r sultats de l enqu te concernant les 6e de Saint Denis 9 de ARA et 1 de DP On se situe tr s en de des r sultats des coll giens quelle que soit le niveau des l ves de SEGPA On peut alors penser que le d faut d image de soi rencontr chez ces l ves joue un r le d inhibiteur tant dans le domaine des relations interpersonnelles que dans la facult de se voir dans le pr sent porteur de d veloppement personnel B Charlot propose une interpr tation des r sultats des l ves de LP ceux ci connaissent un fort pourcentage d occurrences dans ce domaine mais la proportion en D veloppement personnel est 70 Annexe n 7 Tableau n 5 Comparatif l ves de SEGPA St Denis Massy LP 23 galement moindre et l id al d harmonie en ARA lev La faible affirmation du moi serait une forme de rapport au monde la conscience des jeunes de milieu populaire est cent
64. esseurs et la classe Pour B Charlot les difficult s renforcent l importance du lien social tiss dans le cadre scolaire cette impasse pist mique produit videmment des effets relationnels La classe entendue comme copains et enseignants peut devenir le centre de l univers scolaire et dans cet univers la seule source de satisfaction possible p 288 La classe est alors un espace social en lien avec le savoir et avec le rapport au savoir dans sa dimension identitaire quelle place l l ve accorde t il l enseignant En demandant ce qu est un professeur int ressant nous avons obtenu certains clairages Il est apparemment peu question de contenus et de savoir Les rares r f rences sont laconiques et vagues Il fait des trucs ou des choses qui nous plaisent Des cours qui sont bien E4 Et ils nous apprennent beaucoup de choses aussi E1 D autres l ments de la relation sont mis en avant le temps pass ensemble quel que soit le contenu On les trouve int ressants parce qu on a plus d heures avec eux El l esquisse d un lien affectif Ben je me souviens de mes profs ils taient tous sympas Une fois on avait fait une surprise notre professeur on lui avait fait son anniversaire Elle tait sympa Elle a pleur la fin de l ann e E3 l autorit charismatique qui reste respectueuse J aimais pas quand on parlait elle criait Enfin m me si il faut parce
65. et d en appliquer la logique l institution afin de changer de point de vue sur l acquisition la validation et le rapport au savoir de ces l ves LIL 2 2 Le rapport au savoir comme relation En effet le rapport au savoir ne peut prendre place dans une analyse subjective et univoque car le sujet entretient avec son environnement un rapport plus large Le rapport est une relation qui met en jeu plusieurs intervenants L acquisition d un savoir n cessite d entrer dans des formes relationnelles Certaines fa ons d apprendre ne consistent pas acqu rir un savoir mais proposent d autres rapports possibles avec le monde Par exemple pour B Charlot ce n est pas le savoir en lui m me qui est pratique c est l usage qu on en fait dans un rapport pratique au monde On va alors chercher d gager le type de rapport au monde du sujet Car si le savoir se pr sente sous forme d objets ces nonc s sont les formes substantialis es d une activit de relations et d un rapport au monde Apprendre c est aussi tre en situation dans un lieu un moment de son histoire et dans diverses conditions de temps avec l aide de personnes qui vous aident apprendre C est alors aussi un rapport ces mondes particuliers o l enfant l l ve apprend Sous forme de lieux plus ou moins pertinents pour mettre en oeuvre telle ou telle figure de l apprendre de vie d activit sp cifique avec fonction propre d duquer former
66. expressions avec un vocabulaire simple ou lacunaire qui peut emp cher la communication de certaines 76 S Bonn ry 2008 p 4 77 Soulign par nous 27 informations et laisser penser que les l ves sont limit s dans leur analyse De plus peu de liens sont effectu s entre les l ments Si B Charlot fait la m me remarque pour les l ves de LP il a pu n anmoins trouver des l ments r currents et dessiner un ou des rapports au savoir l cole l apprendre notamment dans les apprentissages cit s qui sont ici trop peu nombreux pour en faire une analyse fiable au del du fait qu ils portent presque exclusivement sur des savoir faire et des savoir tre On remarquera la difficult prendre du recul sur soi affirmer ses convictions ou exprimer son avis Les l ves paraissent tr s faiblement dot s en m tacognition la fois sur l activit m me de la r daction du bilan de savoir que sur le contenu exprim dans les bilans L absence de distinction entre les apprentissages et l utilisation de mots valises posent ainsi un r el probl me d expression pour les l ves mais aussi d interpr tation au niveau de la recherche Les entretiens pourront nous permettre de fouiller certains th mes abord s les apprentissages effectu s en amont de la SEGPA et en SEGPA le r le de la famille et des relations scolaires l image de soi la projection dans l avenir le domaine professionnel 28 PARTIE III LE
67. face l cole Ces deux abords sont encore la base des d finitions que nous d taillerons plus loin On ne peut occulter que le savoir est intimement li au pouvoir nommant les ph nom nes on les circonscrit et celui ou celle qui met en forme le savoir imprime et diffuse sa vision du monde Le savoir en fin de compte pr sente quatre caract ristiques proche du savoir faire il n existe que par l action qu il permet se pr sentant sous la forme d un discours il s inscrit dans une r alit sociale et culturelle et devient donc lui m me source de pratiques sociales r flexif il implique la conscience de savoir enfin il ne s exerce que dans l interaction voire collectivement La question du savoir s enracine donc toujours dans une r alit sociale Si l on se situe dans une r alit sociale et historique certains savoirs seront plus valoris s que d autres ou davantage reli s certains statuts et r serv s certaines cat gories sociales devenant alors des outils importants de distinction sociale Pour analyser la fa on dont les sujets se situent par rapport au savoir il est n cessaire de les positionner dans un contexte social et de voir comment l institution scolaire organise les savoirs qu elle transmet Mais parce qu il s agit d un lieu sujet soci t ce v cu de savoir est un rapport d un individu ce savoir En ce sens notre d marche de recherche semble recevable Le rapport au savoir entre d
68. gens avec mes potes avec mes copines avec le centre J P association cousins mes mes oncles p re ma m re mes fr res mes soeurs ma grand m re mon grand p re mes cousines mes tantes stages le travail 60 Tableau n 7 Cat gories des agents d apprentissage selon les apprentissages cit s 8 8 pp Total Domaine familial Domaine social Domaine scolaire Domaine Autre professionnel 11A 67 39 11 16 0 1 11B 11 9 1 1 0 0 12 4 2 1 1 0 0 13 4 1 2 1 0 0 14 12 8 2 2 0 0 15 1 14 10 2 2 0 0 15 2 11 6 3 2 0 0 16 148 70 14 60 2 2 17 5 2 2 0 0 1 18 3 3 0 0 0 0 19 0 0 0 0 0 0 101 51 29 9 12 0 1 102 5 6 3 2 0 0 103 11 2 1 8 0 0 Nb d occ 352 187 51 107 2 5 Nb si l apprentissage est attribu plusieurs agents il est compt autant de fois Tableau n 8 Types d occurrences la question Q2 selon le sexe et la classe Q2 le plus Total Nombre d l ves ayant cit une ou plusieurs occurrences important occurrences Filles Gar ons 5e 4e 3e Famille 11 6 4 3 5 2 Social 6 3 2 2 2 1 Scolaire 29 9 11 5 11 4 Professionnel 8 3 5 3 3 2 D veloppement 7 3 1 1 2 1 personnel Principes 3 J 2 0 2 1 Apprentissages divers 9 2 1 1 1 1 Rien 1 0 1 1 0 0 Non r ponse 6 2 4 0 1 5 6l Tableau n 9 Types d occurrences la question Q3 selon le sexe et la cla
69. guide 58 Education Sociabilisation et Collectivit s Locales Universit Paris 8 59 Qu est ce que j attends a t explicit en qu est ce que je voudrais dans l avenir 60 Le fait d tre connue des l ves a permis d obtenir ais ment leur confiance sur ce point Enseignant dans ces trois classes un biais possible aurait consist ce que les l ves ne d clarent que des apprentissages relatifs au domaine scolaire Nous avons donc particuli rement insist sur le fait qu il ne s agissait pas d un travail de classe habituel et qu il s agissait d exprimer librement sa pens e sans erreur possible 61 Annexe n 2 Tableau de population des bilans de savoir 62 Annexe n 4 Grille de d pouillement des bilans de savoir 63 Annexe n 5 Tableau de population des entretiens 64 Annexe n 6 Le guide d entretien 19 Pour ces deux dispositifs nous avons proc d une analyse th matique de contenu ouverte tout d abord longitudinale puis transversale Puis nous avons rapproch les occurrences de celles de B Charlot autour de th mes saillants Si des points de recoupements existent de fortes disparit s ont rapidement n cessit la cr ation de sous cat gories th matiques ou de mise en exergue d l ments sp cifiques Nous avons recherch des r gularit s qui pourraient nous clairer sur des traits communs aux l ves de SEGPA ou les diff renciant fortement des autres l ves sans pour autant rechercher
70. ie d entretiens a t men e afin de pr ciser certains th mes Eu gard au faible nombre d l ves interrog s notre enqu te a une vis e expositive plus qu explicative En effet nous pr sentons la situation d l ves fr quentant une SEGPA dans un coll ge pr cis un moment donn et en relation avec une quipe ducative globalement stable Cette situation ne saurait tre g n ralis e Nous poserons en premi re partie quelques rep res th oriques et m thodologiques Puis nous exposerons dans un deuxi me et troisi me temps les r sultats des deux phases de l enqu te les bilans de savoir et les entretiens A la suite de l analyse des contenus livr s par les l ves nous proposerons de r pondre aux questions de d part au regard du mod le th orique de r f rence 1 Programme personnalis de R ussite Educative PARTIE I LIMINAIRES LI Les l ves de SEGPA sont ils des coll giens I I 1 Un tat des lieux 1 1 1 1 L horizon historique Les SEGPA sont officiellement cr es en 1996 avec la volont d une rupture franche d avec le pr c dent syst me les Section d Education Sp cialis e qui dataient de 1967 con ues pour accueillir les d ficients intellectuels l gers de 12 18 ans et proposer une formation professionnelle dans un contexte d ducation diff rente s par e des autres coll giens A partir de 1996 les l ves SES sont des l ves du coll ge et le re
71. iens la famille font appara tre un discours pr construits et int rioris Cela peut aller jusqu l absence de subjectivit d un l ve tout entier fondu en l autre Comme la relation l enseignant nomm et non pas au groupe des enseignants le laisse supposer il se pr sente comme tr s fortement d pendant La tr s forte d valorisation et l image de soi n y sont probablement pas trang res car elles influencent le rapport au pair un reflet de son propre chec et au groupe de pairs auquel on ne peut s inclure Malgr la disparit des profils et la multiplicit des d clarations la th orie de B Charlot s av re efficiente car englobante L approche multifactorielle permet d aborder le sujet dans sa globalit et propose un syst me intelligible pour rendre compte de sa logique Une lecture la lumi re de cette th orie nous am ne penser que les l ves de SEGPA ont un rapport au savoir peu pist mique et faiblement r flexif On a en effet remarqu une appropriation minime du savoir comme objet dite 81 B Lahire 1998 p 105 47 objectivation d nomination et une distanciation r gulation absente m me dans le dispositif relationnel qui n offre aucun contr le par le sujet de son propre d veloppement Les situations d apprentissage semblent investies sur le mod le de l imbrication du Je l activit la mise en oeuvre et l utilisation d un objet paraissent premi res Le rapport identitair
72. ier 2005 Journal Officiel n 36 concertation avec la famille apr s avis de la commission d partementale d orientation Ils entrent alors dans le dispositif des actions men es au b n fice des l ves en difficult au coll ge et sont d nomm s adolescents en difficult scolaire grave et durable Les proc dures d admission changent l orientation vers les LP et CFA devient majoritaire la formation professionnelle est r duite d autant plus avec l interdiction d utiliser certaines machines par les mineurs le socle commun est instaur pour tous on promeut l individualisation des parcours ent rinant l abolition de la logique de fili re Il s agit cependant encore d une orientation particuli re fortement marqu e et marquante tant scolairement que personnellement En effet les l ves sont confront s au quotidien des r flexions sur leur a normalit voire leur animalit De plus les orientations parfois ambigu s notamment pour des troubles du comportement ajoutent l opacit et au malaise 1 1 1 2 Quelques chiffres Peu d tudes ou de documents r cents traitent des EGPA Ils sont souvent inclus dans le secondaire Les chiffres manant du Minist re de l Education Nationale sont impr cis pour distinguer les l ves en grande difficult des l ves relevant des EGPA Le dernier rapport faisant tat des effectifs date de 2006 On constate que les l ves scolaris s dans les structures des EG
73. ilan sur la place du sujet dans les diff rents travaux in Symposium Rapports au x savoir s du concept aux usages Actualit de la Recherche en Education et en Formation Congr s international 2007 Strasbourg AREF LAHIRE B 1998 La r ussite scolaire en milieux populaires ou les conditions sociales d une schizophr nie heureuse in Ville Ecole Int gration N 114 Septembre 1998 Pages 104 109 LAPASSADE G 1999 Microsociologie de la vie scolaire Paris Anthropos MAURY S CAILLOT M 2003 Rapport au savoir et didactique Paris Fabert MOLINER P RATEAU P COHEN SCALI V 2002 Les repr sentations sociales Pratiques des tudes de terrain Rennes PU Rennes MOSCONI N BEILLEROT J BLANCHARD LAVILLE C 2000 Formes et formations du rapport au savoir Paris L Harmattan QUIVY R VAN CAMPENHOUDT L 1995 Manuel de recherche en sciences sociales Paris Dunod ROCHEX J Y 1995 Le sens de l exp rience scolaire entre activit et subjectivit Paris PUF SZAJDA BOULANGER L 2006 Pratiques langagi res et rapport l criture des l ves de SEGPA in Le Fran ais aujourd hui N 152 Paris AFEF VERMERSCH P 2006 L entretien d explicitation Paris ESF ZEROULOU Z 1988 La r ussite scolaire des enfants d immigr s L apport d une approche en termes de mobilisation in Revue Fran aise de Sociologie XIXX Pages 447 470 50 ANNEXES ANNEXE N 1 Tableau de effectifs des
74. inguistiques et contr le social Paris Editions de minuit BONNERY S 2008 L cart culturel entre l cole et les l ves de classes populaires espace d appropriation ou de r sistance In Actes du colloque Ce que fait l cole face aux individus CENS amp CREN Octobre 2008 CHARLOT B 1992 Rapport au savoir et l cole dans deux coll ges de banlieue in Soci t s contemporaines N 11 12 Septembre D cembre 1992 Regards sur l ducation Pages 119 147 CHARLOT B 1997 Du rapport au savoir El ments pour une th orie Paris Anthropos CHARLOT B 1999 Le rapport au savoir en milieu populaire Une recherche dans les lyc es professionnels de banlieue Paris Anthropos CHARLOT B BAUTIER E ROCHEX J Y 2000 Ecole et savoirs dans les banlieues et ailleurs Paris Bordas CHEVALLARD Y Le concept de rapport au savoir Rapport personnel rapport institutionnel rapport officiel Aix Marseille IREM COUSIN C 2007 Enseigner en EGPA Paris Delagrave DUBET F 1997 Ecole familles le malentendu Paris Textuel DURU BELLAT M VAN ZANTEN A 2006 3e d Sociologie de l cole Paris Armand Colin GOIGOUX R 2000 Les l ves en grande difficult de lecture et les enseignements adapt s Suresnes Editions du CNEFEI 49 HACHUEL F 2007 Savoir apprendre transmettre Une approche psychanalytique du rapport au savoir Paris La D couverte KALALI F 2007 Rapport au savoir b
75. ituation et on voque le mari les enfants la constitution de sa propre famille ILIV Conclusion interm diaire L analyse des bilans de savoir nous a amen souligner l importance aux yeux des l ves de l environnement familial dans les apprentissages de la vie quotidienne et les apprentissages intellectuels et scolaires La famille est pr sent e comme l agent principal mais elle se trouve galement en lien avec la plupart des apprentissages cit s puisqu il s agit des bases de l hominisation de la socialisation ou bien de ce que l on pourrait nommer la doxa scolaire per ue par la famille c est dire l adoption d un comportement sp cifique l cole je fais ce que je dois faire j apprends ce que je suis cens apprendre 75 Annexe n 7 Tableau n 8 Types d occurrences la question Q2 selon le sexe et la classe amp Tableau n 9 Types d occurrences la question Q3 selon le sexe et la classe 26 Cela se traduit dans les textes par j apprends bien j apprends beaucoup de choses j ai appris lire crire compter etc S Bonn ry parle de consignes de bon sens dispens es par les familles Consignes qui permettraient seulement de se conformer et non d apprendre Les relations aux autres vecteurs d apprentissages sont marqu es par l absence des pairs tels que copains amis dans le coll ge ou en dehors Si les agents d apprentissage sont fortement personnalis s ils sont sp
76. l phone portable recharger son t l phone 14 Loisirs activit s ludiques Jouer 15 1 Activit s physiques et Faire du cheval faire du roller nager courir sportives faire du v lo jouer au foot faire du sport faire du basket jouer au tennis faire du ping pong 15 2 Activit s artistiques Chanter les chants dessiner peindre 16 Activit s intellectuelles et scolaires AIS 161 Apprentissages scolaires de Lire crire compter base 162 Expressions g n riques et Plein de choses de trucs beaucoup de choses un tautologiques peu de tout et cetera 163 Disciplines scolaires 163 1 Uniquement nomm es A comme une tiquette Fran ais Anglais Sciences Histoire Technol Math Sport Musique B comme une activit Faire des maths faire du fran ais parler anglais faire de la conjugaison faire de l orthographe faire de la SVT faire de la chimie faire de la g om trie faire de la grammaire faire de l histoire 163 2 Evocation d un contenu Plus de choses en fran ais plus de chose en anglais les verbes du ler 2e et 3e groupes les fractions la g om trie les multiples 163 3 Evocation d une capacit Ecrire des mots pour travailler l cole lire et crire l alphabet faire des calculs calculer utiliser une calculatrice ne pas confondre les N et les M faire des phrases parler anglais 164 Apprentissages m thodologiques 164 1 A corriger mes fautes faire mes devoirs travailler avec d autres personnes tr
77. le d sir de savoir J Beillerot et son quipe ont d velopp une approche du rapport au savoir et du sujet dans laquelle les dynamiques familiale sociale et historique influencent le psychisme et l inconscient Tout savoir individuel est partiel et s inscrit dans l histoire psychique et sociale du sujet sur l horizon fantasmatique d un savoir absolu Cet aspect agirait particuli rement sur son d sir de savoir ses apprentissages et toutes ses pratiques en lien avec les savoirs Ainsi du savoir on passe aux savoirs car d s lors qu il existe pour un sujet 1l devient pluriel dans le cours de sa vie mais aussi de par les diff rentes influences de son environnement J Beillerot disjoint clairement la question de l apprendre de la question du savoir Il existerait un rapport au savoir et un rapport l apprentissage Comprendre le rapport au savoir d un sujet devient dans un premier moment comprendre son rapport l apprendre comme rapport la soumission puis comprendre comment le m me sujet m tabolise ses apprentissages croissants et successifs en savoir pour lui qui avant m me d tre op ratoire ext rioris en conduites et actes divers est un rapport au savoir qui n est pas comparable une forme g n rale d un rapport tout objet Le savoir n est su qu au moment de sa mise en activit F Hatchuel pr cise que le rapport au savoir est un processus par lequel un sujet partir de savoir acquis produit
78. llement long y fallait scier C tait physique c tait surtout physique la patience C tait patience physique et mental aussi E7 Un autre explique n avoir rien appris ou presque Rien ce que je savais En couture souvent des trucs que ils utilisaient les r gles o y a les lettres l o c est crit A B C D E Un truc m tres J savais pas Y m a dit en fac de m decine de style mod liste E5 Lorsqu il s agit de trouver des liens entre ateliers et enseignements g n raux l encore les avis sont tr s partag s Des liens directs sont tiss s avec les math matiques le fran ais entendu comme la ma trise d un vocabulaire et les arts plastiques On constate que des changes peuvent tre b n fiques dans les deux sens En atelier on en a besoin des math matiques d j tracer une ligne droite les centim tres les millim tres compter s appliquer L criture aussi C est comme en fran ais si tu sais pas crire un mot tu dois l crire 42 correctement l bas E7 Oui les maths les maths c est pour la couture et la m tallerie Il faut savoir crire le fran ais pour le cours de fran ais et un peu d histoire pour la m tallerie Pour savoir c est qui qui a commenc faire la m tallerie Le calcul E8 Que l atelier couture c est avec des fils on prenait les mesures a nous mettait avec des maths Et en m tallerie c tait plus taper ou scier Pour moi c
79. logiques 163 Disciplines scolaires 33 5 41 73 24 163 1A Uniquement nomm es comme Fran ais Anglais Sciences 14 une tiquette 163 1B Uniquement nomm es comme Faire des maths faire du fran ais 9 une activit parler anglais faire de la conjugaison 163 2 Evocation d un contenu Les verbes du ler groupe les fractions 4 les multiples 163 3 Evocation d une capacit Ecrire des mots faire des calculs faire 6 5 des phrases 164 Apprentissages m thodologiques 12 5 10 2 6 164 1 Apprentissages m thodologiques A corriger mes fautes travailler avec 2 d autres personnes 164 2 Apprentissages m thodologiques A travailler augmenter mon niveau 10 5 165 Apprentissages normatifs Travailler vite et bien 1 5 5 2 2 166 Comp tences sup rieures Penser imaginer 1 5 13 8 6 Tableau n 5 Comparatif l ves de SEGPA St Denis Massy LP SEGPA 3SD 3Ma LP des occurrences des occ des occ des occ ARA 145 26 13 74 DP 1 5 9 6 4 Tableau n 6 Liste des agents d apprentissage Domaine scolaire Domaine social Domaine familial Domaine professionnel Autre Ma classe les l ves qui la constituent l cole En coutant les Mes parents mon Patron employ s les Dieu les ma tresses les professeurs de la maternelle du primaire du coll ge Mme S Mme T Mme P Mme H Mme L Enseignant rattach la mati re Mme C Sport Mme P Science Mme P Maths Mme H et Mme S Fran ais M H Technol
80. n de choses chez moi dans la cit l cole et ailleurs Quoi Avec qui Qu est ce qui est important pour moi dans tout a Et maintenant qu est ce que j attends Il a t annonc aux l ves que le contenu des bilans serait utilis de fa on anonyme Les bilans ont t rendus anonymes lors de la transcription et cod s B num ro d ordre de passage par classe L int r t des bilans de savoir est de donner une image non pas de ce que l l ve a appris mais de ce qu il dit avoir appris de ce qu est l apprendre pour lui de ce qui fait sens dans ses apprentissages Le d pouillement a port sur tout ce qui peut clairer cette question m me si on semble parfois s en loigner A la suite de ces r dactions nous avons proc d une s rie d entretiens individuels semi directifs neuf au total sur un chantillon al atoire constitu principalement d l ves de 4e et de 3e car ils ont une exp rience des enseignements professionnels et des stages Ces entretiens ont t cod s E num ro d ordre de passage Nous nous sommes inspir du guide d entretien utilis en Lyc e professionnel et avons proc d des modifications afin de l adapter au terrain d investigation mais aussi le rendre le plus clair possible pour les l ves Les th mes indiqu s ont tous t abord s mais selon l orientation donn e par l l ve son r cit les questions n taient pas toutes pos es telles que formul es dans le
81. n cousin mon professeur de Madame T et tr s peu comme groupe g n rique se r f rant une entit plus institutionnelle Comme nous l avions d j remarqu il semble que les l ves de SEGPA aient besoin d incarner leur environnement pour lui donner du sens tout d abord en citant des agents plus que des lieux mais aussi en pr cisant nominativement qui sont ces agents Les l ves de LP sont plut t amen s citer des lieux d apprentissage et d personnaliser les agents pour citer des institutions ou des groupes Trois types d apprentissages sont particuli rement mis en avant les Apprentissages intellectuels et scolaires 16 sont tonnamment tr s r f r s aux membres de la famille 70 fois les agents scolaires ne venant qu en second lieu avec 60 citations Il semble effectivement peu probable que les l ves aient appris lire crire ou compter par l action de leur famille hormis quelques exceptions d autant plus dans un contexte social d favoris avec une forte proportion d l ves n s l tranger ou de parents trangers On peut avancer l hypoth se que se d voile ici un conflit de loyaut vis vis de la famille en retrait de la scolarit mais qui on reconna t un r le actif Les apprentissages de base marcher courir manger boire parler crier tre propre 11A sont assez logiquement rattach s la famille Mais aussi l cole Il est possible que les l ves reconnaissen
82. neures distinguer les M des N pour un l ve de 3e Le sens du savoir et m me de la pr sence l cole peut sembler absent Les enseignements professionnels ne sont pas plus mis en exergue que les enseignements g n raux On peut alors faire la m me remarque que B Charlot au sujet des l ves de LP on n imagine mal un l ve de SEGPA trouver sens des apprentissages vers lesquels il a t orient suite plusieurs ann es d chec scolaire et pr sent s comme une voie de moindre valeur que le cursus g n ral On comprendrait alors que les apprentissages li s la vie quotidienne soient pr sents dans une telle proportion II I 4 Ni ego ni alter ego Les apprentissages relationnels affectifs ARA sont cit s par 15 l ves mais ne repr sentent que 14 5 des occurrences Les l ves de SEGPA sont situ s encore une fois entre les deux groupes d l ves de 3e g n rale Cette place pourrait tre expliqu e d une part par le niveau scolaire mais aussi par l environnement social des l ves Le coll ge o a t men e l enqu te se situe en effet dans un quartier d favoris de N mes mais il accueille des l ves de villages alentour ce qui conf re l tablissement une certaine mixit sociale L environnement social pourrait alors prendre le pas sur les difficult s scolaires dans certains types d apprentissages avec un effet tablissement Les deux items le plus fr quemment cit s tant la politesse et l
83. nfin lorsqu on sait que les Professeurs des Ecoles sp cialis s sont les professeurs r f rents et pivots du dispositif on peut s interroger sur les diff rences de rapport aux l ves la p dagogie et au savoir entre Professeurs des Ecoles et Professeurs de Lyc es et Coll ges Ces diff rences ne sont peut tre pas sans incidences sur le rapport au savoir des l ves 50 Chauveau G La formation de l intelligence s apprend et se travaille l cole Fen tres sur cours Universit s d automne SNUipp 2004 51 Goigoux R 2001 52 Sorel M Modifiabilit cognitive et pratique de rem diation Revue du CERFOP n 6 d cembre 1991 p 19 53 Nonnon E Construction des connaissances et des jugements et m diation du dialogue dans la p dagogie quotidienne en SES Les Cahiers de Beaumont CNEFASES n 51 52 janvier 1991 p 13 54 Cousin C 2007 p 153 d apr s Bentolila A La t l culture ennemi n 1 de l cole Le monde 19 d cembre 2004 17 Afin d apporter quelques l ments de r ponse nous nous proposons d aborder la probl matique suivante Quel est le rapport au x savoir s des l ves de SEGPA La premi re hypoth se porte sur le fait que si le rapport au savoir des l ves de SEGPA n est pas unique il comporte des traits caract ristiques En second lieu nous pensons qu il est diff rent du rapport au savoir des autres coll giens Et peut tre galement de celui des coll gien
84. ojette on le r troprojette au d but de cette activit l l ve en chec manque des ressources initiales intellectuelles et culturelles qui auraient permis l apprentissage et au ma tre d tre efficace Il est handicap Le probl me mis au jour est donc la fois un enracinement dans l exp rience professionnelle des enseignants de pratiques biais es et aussi une interpr tation selon des int r ts id ologiques Il n est pos ni la question du sens de l cole pour les familles populaires et leurs enfants ni celle de la pertinence des pratiques de l institution scolaire et des enseignants face ces l ves Penser uniquement l l ve en terme de manque c est le penser comme un objet incomplet Alors qu essayer de comprendre l chec comme une situation qui advient au cours d une histoire c est consid rer que tout individu est un sujet si domin soit il Une cons quence m thodologique est de viser le sujet par l interm diaire du rapport au savoir Analyser le rapport au savoir c est analyser un rapport symbolique actif et temporel Cette analyse porte sur le rapport au savoir d un sujet singulier inscrit dans un espace social Comme objet de recherche l int r t d utiliser la d marche d enqu te de B Charlot est de comparer mutatis mutandis avec les tudes men es en coll ge et lyc e professionnel En effet d une part cela nous 55 Charlot B 1997 p 29 56 Op cit p 34 57 Op
85. onstruction r fl chie Il s agit principalement de relations et d organisation au sein de son environnement Ce que nous avons appel des apprentissages relatifs son cosyst me Dans la classe ce sont encore les m thodes employ es qui marquent plus que 45 les contenus Apprendre prend la forme d une activit basique d enregistrement qui ne permet pas de transferts cons quents D autant plus que rattach s une personnalit d enseignant les apprentissages deviennent difficiles d placer dans une autre salle dans le cadre d une autre mati re et d une autre p dagogie Les apprentissages ayant trait au relationnel semblent cependant pouvoir tre transf r s de la famille l cole puis l entreprise de fa on indistincte 46 CONCLUSION Le caract re partiel et exploratoire de cette recherche invite la prudence quant aux conclusions tirer des observations et une ventuelle g n ralisation des caract ristiques aux l ves de SEGPA Sans extrapoler une validit externe cette enqu te nous pouvons cependant tenter de r pondre aux diff rentes hypoth ses pos es en pr ambule afin de cerner le rapport au x savoir s des l ves de SEGPA Les l ves de SEGPA semblent partager des caract ristiques sp cifiques dans leur rapport au x savoir s la fois en tant qu l ves en difficult mais aussi en tant qu l ves en difficult g r s de fa on particuli re par l institution Comme l ves
86. orientation l immigration m me dans la prime enfance peut tre un facteur fort de difficult s Les recherches ont montr es que le projet de la famille n tait pas non plus sans cons quence En primaire heu oui y avait un monsieur qui m aidait beaucoup C est lui qui m a appris le fran ais J ai pas mis beaucoup de temps pour l apprendre Je suis venue du Maroc Et apr s il m a appris tout E4 Parce que j tais au Portugal j ai fait la cr che l bas et j ai commenc parler Et apr s d s que je suis venu c tait la petite section C tait difficile pour moi de commencer parler a m a dur jusqu la fin de la moyenne section que j ai commenc parler fran ais E9 Le d ni le traumatisme de la r orientation en cours de coll ge Cette blessure narcissique au regard des autres coll giens du cursus g n ral et de soi m me est diversement v cue mais apr s plusieurs mois voire plusieurs ann es elle reste un l ment difficile et complexe communiquer Ben parce que ma m re elle avait marqu SEGPA et y avait plus de place Parce qu on tait deuxi me de la liste et a nous a fait tout redescendre Heu quand j tais l bas ben je savais les r ponses d histoire de tout mais j crivais pas les notes La directrice elle m avait dit Si t arrives pas t accrocher jusqu la fin du 3e trimestre tu pour heu on est oblig de t envoyer chez toi heu tr
87. ponses s av rent dans l ensemble courtes Apr s une premi re r flexion qualitative une num ration bilan est faite Les th mes r currents abord s par les l ves sont le comportement l assiduit les sanctions les relations Les apprentissages et le savoir sont d abord lud s tus On observe pour un premier groupe que a s est bien pass assertion qui semble clore le d bat Pas eu d embrouilles Jamais de bagarre Heure de colle une fois avec Mme T Et sinon a s est super bien pass EI Ben c tait bien J ai pass une belle enfance et je voudrais revivre a E3 a va c tait bien On m a beaucoup aid j ai fait des progr s J tais toujours l Voil E4 Heu super bien jusqu en CM2 J ai commenc heu la fin de l ann e deux mois avant ben j ai commenc m amuser avec mes copains et apr s ma professeure disait Tu veux redoubler ou pas et j avais dit que oui pour repasser et apr s elle m avait dit heu comme apr s je me suis rattrap mon coup elle a dit C est bon tu as le niveau tu pourras passer en 6e et apr s a a continu E9 Pour un second groupe la r ponse est moins tranch e mais plus riche en affects visibles notamment une volont de minimiser les propos Donc a s est un peu pass mal J aimais pas trop l cole Et plus le temps passait et plus j ai appr ciais puis voil quoi Les derni res ann es 4e 3e se
88. pr cise t il Les l ves en difficult scolaire particuli rement en SEGPA pourraient avoir un rapport au savoir plus nettement identitaire ou social 47 op cit p 83 48 op cit p 86 49 op cit p 87 16 LIL3 L int r t heuristique L IL 3 1 Une r ponse la difficile caract risation des l ves de SEGPA Nous avons vu que les l ves de SEGPA sont orient s de fa on sp cifique pour des raisons de difficult scolaire grave et durable Ainsi pour tudier le rapport au savoir des l ves en difficult ou dits en chec scolaire ils constituent un public potentiellement int ressant De plus plusieurs tudes ont montr certaines particularit s r currentes au del des cat gories que nous avons pr sent es pr c demment et qui peuvent prendre un clairage nouveau gr ce l analyse de B Charlot G Chauveau crivait en 2004 Ils confondent ce qui rel ve de la relation de la socialisation avec le domaine de l activit intellectuelle D autres pensent que pour apprendre des choses l cole il faut crire copier Ils donnent un sens m canique physique cette activit ils ne comprennent pas la nature intellectuelle du travail faire sur l crit Ils sont dans le faire l activisme et sont malgr l apparence hors de l apprendre R Goigoux rel ve galement que si les l ves savent ce qu ils sont en train de faire ils ne savent bien souvent pas ce qu ils sont en train d
89. r e sur les situations et sur les relations aux autres qu elles permettent et non sur la construction d un Je r fl xif avant tout soucieux de s affirmer et d afficher une constance identitaire Les entretiens pourront peut tre amener un clairage particulier concernant les l ves de SEGPA ILL5 Avoir une situation Comme pour les l ves de LP les l ves de SEGPA citent peu les apprentissages professionnels seuls 2 troisi mes et 1 cinqui me Les premiers ne parlent cependant pas des ateliers ni de ce qu ils ont pu apprendre sur le terrain professionnel des stages ou des emplois saisonniers mais de la m thodologie pour trouver un bon m tier chercher un stage ou de fa on plus large de d couvrir le monde du travail et faire des stages L l ve de 5e est davantage ax sur les apprentissages techniques puisqu il explique avoir commenc apprendre cuisiner pour devenir cuisinier cependant ce n est pas dans le cadre scolaire Leur logique malgr leur orientation dans une voie professionnelle reste celle du cursus g n ral l environnement du coll ge accentue probablement cet aspect puisque les ateliers et les stages ne sont pas particuli rement mis en valeur ou mis en avant comme des environnements d apprentissages gaux ceux des mati res g n rales III O et avec qui Les apprentissages sont explicit s en r f rences des lieux et des agents d apprentissage que nous
90. r au lyc e pour passer un bac pro B13 3e L importance des tudes de finir ses tudes est r p t e sans toujours pr ciser si c est en obtenant un dipl me pour travailler et avoir sa vie et une vie r ussie pour avancer dans la vie B20 4e ou passer mon bac apr s faire ma vie B32 5e Mais les apprentissages professionnels ne sont tonnamment pas cit s dans une logique de cursus g n ral Peut tre parce que le professionnel ne s apprend pas ou qu il n apprend rien Les apprentissages semblent valoris s et marqu s d une utilit pour r ussir sa vie comme par exemple Tout ce que j ai appris est important pour moi et mon avenir B3 3e Les acquisitions m me floues pour les l ves sont primordiales Ce qui tait important pour moi c est que j ai progress mon rythme et que j ai fait beaucoup d efforts B25 4e Mais ils sont peu diff renci s entre savoir objet m thodes processus etc Les savoir faire m thodologiques semblent plus ais ment rep r s ce qui pourrait indiquer une pr disposition la mise en situation et au traitement de proc dures Les difficult s li es au langage notamment crit ob rent les moyens d expression et de conceptualisation aux l ves Les bilans de savoir des l ves de SEGPA ont la particularit d tre courts Trois seulement exc dent dix lignes int gralement r dig es Les autres sont crits sous forme de listes de mots ou
91. r bilan de 1 15 Soit 77 Domaine 2 Activit s intellectuelles et scolaires AIS 122 occurrences 45 des occurrences Dans 31 bilans soit 3 91 occurrences par bilan de 1 13 Soit 88 5 Domaine 3 Apprentissages relations et affectifs ARA 40 occurrences 14 5 des occurrences Dans 15 bilans 2 66 occurrences par bilan de 1 7 Soit 43 Domaine 4 D veloppement personnel DP 4 occurrences 1 5 des occurrences 3 bilans 1 33 occurrences 1 ou 2 Soit 8 5 Domaine 5 Apprentissages professionnels Apro 7 occurrences 2 5 des occurrences 3 bilans 2 33 occurrences 1 4 Soit 8 5 53 ANNEXE N 4 Grille de d pouillement des bilans de savoir Codes num ros donn s aux diff rents types et cat gories d occurrences Charlot Terminologie des occurrences dans l enqu te de B Charlot Heuby Terminologie des occurrences dans la pr sente enqu te Contenu R ponses des l ves de SEGPA Codes Charlot Heuby Contenu 11 Savoirs et savoir faire de base A Savoirs et savoir faire de Marcher courir manger bien manger boire survie hominisation primaire parler tre propre crier B Savoirs et savoir faire M habiller faire mes lacets relatifs la civilisation 12 T ches familiales Faire le m nage ranger d ranger 13 Savoir faire sp cifiques Savoir faire techniques Se servir d un t
92. raisonnement d un enfant de 6 7 ans pour les strat gies mises en uvre Un tat de stress prolong relatif la vie familiale sociale ou scolaire interf re dans la sph re cognitive et la repr sentation de soi La description est plus aigu chez J L Moracchini Les sujets atteints de disharmonie cognitive relev e par B Gibello ont un QI performance sup rieur au QI verbal une mauvaise m moire une agressivit mal contr l e des sentiments d pressifs et de culpabilit masqu s par de r actions hypomaniaques instables dans leur motricit et leur investissement affectif une motricit m diocre avec une lenteur dans l ex cution des mouvements une mauvaise pr cision des gestes des difficult s scolaires ultra pr coces et un fonctionnement sur le registre instabilit punition La pens e est caract ris e par un pseudo raisonnement Cet tat des lieux concerne les SES et date de plus de 20 ans mais il est juste au regard des observations que nous avons pu effectuer dans un grand nombre de classes de SEGPA Il est redondant d entendre les enseignants sp cialis s faire ce constat le plus gros travail aupr s des l ves est la restauration de l estime de soi M me si il n est officiellement pas question de traitement psychologique de la difficult scolaire Christophe Cousin aborde en second lieu les perturbations v cues dans domaine social et relationnel avec 21 Documents d accompagnemen
93. ravailler La cr ation et l esth tique am nent une fiert du r sultat J aime bien les ateliers a apprend des choses L atelier m tallerie heu j aime bien parce que c est joli 41 La fa on dont c est fait E6 Cette appr ciation de l atelier peut aussi passer par un int r t li un certain utilitarisme Ben appr cier ce qu on apprend savoir que quand on va l bas c est pas pour rien Y a quelque chose derri re au moins a sert pas rien quoi Alors qu au CP je me disais que l cole a servait rien E2 On peut galement observer un rejet parfois li aux sp cialit s enseign es qui ne paraissent pas assez nobles ou qualitatives Y a trop d heures c est trop compliqu Parce que on est tout on est assis pendant plusieurs heures faire des trucs et tout On voudrait bouger faire plein d autres choses On reste notre place E4 J suis pas trop atelier J aurais pr f r des heu parce que moi j voulais faire atelier cuisine V Et comme j suis souvent fain ant atelier m tallique c est moyen et la couture heu c est un p tit peu pour les filles Y a des trucs o j ai pas assez de pr cision pour faire le truc ES Atelier M tallerie a me pla t pas trop La couture j m en sors mais c est pas mon truc Parce que j aime pas mettre les mains J aime pas y aller dedans toucher les choses sales ou quoi La couture j aime pas parce que c est fait pour l
94. re Je faisais rien Je rigolais E3 Pour donner le change un l ve cite les s quences effectu es au coll ge au moment de l entretien La science sur les plaques tectoniques L j ai bien aim parce que a m a int ress Apr s les maths c tait tout ce qui est multiplication division Histoire c est tout ce qui ce passait avant Et aussi le sport le hand ball E8 On notera qu il n est fait aucune mention d apprentissages en contexte familial Les citations relatives la SEGPA sont plus nombreuses et disparates Ce passage est une illustration des propos collect s J ai appris plein de choses Plein de mati res J ai appris l anglais J ai appris conna tre un peu plus de gens Hello I love you My name is M Des choses Mais j apprends et apr s j oublie Je vais en vacances et j oublie tout J ai appris le fran ais et aussi heu J ai appris mieux lire A mieux lire parce que avant des fois j articule pas des fois j articule J ai appris mieux lire et j ai appris de l anglais J ai appris aussi faire de l ordinateur Mieux Des maths aussi Des fois les maths a me para t difficile au d but mais apr s quand J essaie je veux moi apr s a rentre dans ma t te et je fais tout a comme a E4 Comme dans les bilans de savoir on retrouve les expressions tautologiques beaucoup plein de choses des trucs Mais lorsqu il s agit de pr ciser des contenus on trouve des listes courtes de
95. re L criture et la dict e Apr s les autres mati res j y arriv mais avec la moyenne E8 Le cursus Pour certains la SEGPA est une forme de parcours scolaire banalis On peut m me parler d une chance de poursuivre jusqu la possibilit d entrer en lyc e professionnel malgr l int riorisation d un discours de l chec J tais en CLIS C est une classe sp ciale Et je pouvais pas aller en CM1 ou CM2 parce que j avais trop de difficult s Donc je suis arriv en SEGPA El Ben apr s j suis all e dans un truc sp cial CLIS sp cialis pour ceux qui y arrivent pas E6 La promotion la scolarisation d l ves handicap s La SEGPA est un sas d entr e dans la scolarisation ordinaire pour un nombre de plus en plus lev d l ves handicap s notamment ceux relevant d une prise en charge en ITEP pour des troubles du comportement Cette pr sence au coll ge est v cue comme une r ussite J ai pass tout le reste de ma scolarit jusqu la 4e en ITEP Donc voil a s est Donc j ai pas vraiment eu le temps d aller au coll ge et tout donc d apprendre et tout a Donc a s est un peu pass mal Disons au niveau de la primaire j tais pas j aimais pas trop l cole Et plus le temps passait et plus j ai appr ciais puis voil quoi Les derni res ann es 4e 3e se sont tr s bien pass es E2 La rupture la migration Sans qu elle soit directement associ e par les l ves leur
96. res mis en place pour apporter une r ponse aux l ves pr sentant des besoins particuliers ou ceux relevant de modes d apprentissage sp cifique La SEGPA appara t au carrefour de ce que le coll ge peut offrir aux l ves en difficult et aux l ves handicap s un l ment dans un dispositif d ensemble et non plus une structure sp cifique r pondant aux difficult s d une population cibl e une diff renciation de parcours scolaire En faisant sortir les EGPA du secteur du handicap la loi de 2005 sur l galit des chances a fait rentrer dans le secteur r gulier des l ves dor navant sans caract risation L Inspecteur d acad mie d cide en 2 Circulaire 96 167 du 20 juin 1996 Enseignements g n raux et professionnels adapt s dans le second degr BO n 26 1996 3 Circulaire 67 530 du 27 d cembre 1967 RLR 516 5 4 Circulaire 90 340 du 14 d cembre 1990 BO n 47 1990 RLR 516 5 5 MEN note de la Division des Etudes et de la Prospective DPE 91 47 Circulaire d orientation 89 036 du 6 f vrier 1989 BO n 7 RLR 516 5 Circulaire de pr paration de rentr e du 21 d cembre 1988 BO N 1 1989 6 CLIN CLA CLIS UPI EREA dispositifs adapt s pour gens du voyage d une part et classes europ ennes classes relais etc d autre part Cousin C 2007 p 24 7 Loi pour l galit des droits et des chances la participation et la citoyennet des personnes handicap es Loi 2005 102 du 11 F vr
97. rt aux ateliers qu est ce que tu peux dire Qu est ce que tu as appris en atelier Stages Cette ann e tu as d couvert les stages Qu est ce que tu apprends en stage Tu as d j fait des stages qui ressemblaient ce que tu fais en atelier Comment travaille t on Comme l cole ASPECTS PROFESIONNELS ET ORIENTATION Orientation post coll ge Apr s la 3e est ce que tu sais ce que tu veux faire Comment est ce que tu vois l ann e prochaine ton avenir professionnel ou ton orientation scolaire Profession envisag e Qu est ce que tu voudrais faire comme m tier plus tard tu as une id e Est ce qu on peut apprendre ce m tier l cole aussi Pour toi qu est ce que c est un cours ou un prof int ressant Qu est ce qu ils ont de particulier Qu est ce qui te pla t ou qu est ce qui fait que tu les trouves int ressants Le cours il est bien quand pour toi FAMILLE Parents Qu est ce que tes parents ont pens de ta scolarit Fratrie Et vis vis de ta scolarit comment a s est pass pour tes fr res et soeurs Enfants Et si tu as des enfants tu les encouragerais aller dans la fili re professionnelle ou en SEGPA Est ce qu il y a un sujet ou une question que tu souhaiterais que je te pose 58 ANNEXE N 7 Tableaux r capitulatifs de l analyse des bilans de savoir Tableau n 1 Comparatif l ves de SEGPA enqu tes de B Charlot
98. s affects sur l organisation intellectuelle et de sentiment d incapacit acquise Ce sentiment d ins curit relationnelle et p dagogique explique pour P Bigay par compensation l attachement de nombreux l ves l environnement protecteur de la structure SEGPA et la p dagogie qui y est pratiqu e On peut rapprocher ces observations de certains comportements ambivalents de type amour haine Ils sont exprim s au quotidien par des actes parfois violents qui ne sont dirig s ni vers une personne ni vers l institution mais plut t adress s au monde Enfin sur le plan physiologique les observations de M G Mertz indiquent que les l ves relevant des EGPA sont souvent plus mal nourris de leur fait ou de celui de leur famille en qualit et quantit que les l ves de cursus ordinaire ils sont mal quilibr s dans leur sommeil disposant en partie de ce fait de peu de ressources d attention et ont moins que d autres acc s aux soins du fait de leur milieu socio conomique Notre exp rience a montr que les familles se reposent r guli rement sur l institution scolaire pour les prises de rendez vous m dicaux ou la mise au jour par la m decine scolaire de pathologies connues et non d clar es On passe de causes internes l l ve lacunes ou insuffisances un environnement lourd et d faillant grevant les capacit s potentielles jusque dans les situations scolaires Les observations que nous
99. s aller la marine l informatique tout ce qui est les communications Tout ce qui est bateaux E8 J voudrais faire polici re Er Pourquoi tu penses que tu ne peux pas le faire Parce que je suis en SEGPA E3 Je veux faire pompier Mais l en 3e je vais faire j pense que Si c est possible je vais faire 2 semaines de 34 stage et encore 2 semaines de stage Si c est possible Si je peux le faire parce que E4 En second lieu viennent les tudes et particuli rement le lyc e professionnel dans l optique de l apprentissage d un m tier Au lyc e Je voudrais aller dans un truc pas difficile Comme ici Qui peut m aider plus Parce que quand tu vas au lyc e que tu travailles ou tu travailles pas si tu viens pas beaucoup l cole y te virent faut pas tre absent E4 Etre dans un lyc e Qui ont heu comment dire un truc lectricien Arriver tre dedans qu y m acceptent Pour deux ans pour tre lectricien pour que j trouve un m tier et puis voil Er L lectricit a te pla t Pas vraiment mais c est un bon m tier E7 J h site entre la vente et faire de la coiffure J ai dit ma m re que m me apr s le coll ge je continuerai mes tudes E6 Aller dans un lyc e o je pourrai apprendre dans la cuisine dans la boulangerie E9 Le dipl me est cit par un seul l ve D j je vais essayer d avoir le CAP pour un Bac pro tout a puis je verrai
100. s aux apprentissages exprim es par les l ves IIL IV Les apprentissages l preuve de la parole IILIV 1 Des apprentissages indiff renci s Plusieurs questions ont t pos es pour orienter les l ves vers le sujet des apprentissages et de l apprendre Qu ont ils appris diff rentes p riodes Qu est ce qu une semaine classique au coll ge Nous avons aussi rassembl les propos sur les apprentissages diss min s dans l entretien L vitement du savoir parfois m me l orientation syst matique vers un autre domaine de la vie scolaire nous rappelle les bilans de savoir 38 Le premier moment que l on peut mettre en avant est le v cu scolaire pr c dent l arriv e SEGPA En primaire les apprentissages sont surtout pr sent s comme insuffisants ou uniquement ludiques Des jeux En fait c tait des jeux et on apprenait des mots en m me temps C est un jeu de mots heu un jeu qui m apprend des trucs en fait On apprend mais en jouant Je faisais des lettres E4 J faisais du dessin on coloriait Jouer E6 Si j ai appris des choses Silence Rire J ai appris quelques trucs C est l bas que j ai appris conjuguer et voil J ai appris compter j ai appris mes premi res mes premiers mots voil E3 Cette partie repr sente le moment et le lieu de l chec Ils sont rest s comme herm tiques aux activit s ou se voudraient peut tre herm tiques cette p riode Silence Ri
101. s des animaux E8 Ben on apprend des trucs heu des choses qui nous ram nent ce m tier Par exemple on va apprendre le fran ais On apprend les maths pour faire les calc par exemple si j veux tre vendeuse eh ben y faut apprendre les maths Y faut tout apprendre les nombres E4 Comment c tait les diff rentes farines Des fois y a du pain complet o il y a toutes les c r ales complets apr s il y a diff rents pains On prend le pain si c est une ficelle Si c est un gros pain Apr s c tait des religieuses Apr s j ai d couvert des outils plus pratiques E9 D autres l ves pr sentent une dimension uniquement relationnelle et sociale des stages J aime bien a va tre amusant d tre heu dans une entreprise E6 Je vais apprendre hors du coll ge voir des autres t tes de personnes des autres fa ons de parler aux gens des autres E3 J aimerais bien voir les gens que je connaiss Voir et revoir toutes les t tes a se conna t tout le monde et moi j aime toujours voir parce qu en 5 ans j connais presque tout le monde Heu voil Et a va tre marrant j prends la baguette je compte c est bien ES Contrairement aux l ves de LP les l ves de SEGPA investissent fortement les apprentissages professionnels L o chez les premiers ils symbolisent la rel gation dans le syst me scolaire au contraire ils sont pour les seconds l esp
102. s en difficult qui suivent le cursus g n ral Enfin au regard de l orientation professionnelle pr gnante ce rapport au savoir pourrait tre rapproch de celui des l ves de Lyc e Professionnel LIL 3 2 Selon la th orie de B Charlot en r f rence ses enqu tes et sa m thodologie En se basant sur les recherches de B Charlot l int r t va tre de caract riser les l ves en difficult par ce qu ils sont capables de faire plus que par tout autre aspect d fectologique Il n est pas question de mesure de l intelligence ou de d finition d anomalie Si nous pensons un rapport au savoir sp cifique il l est en cela qu il ne r pond pas au mod le de l institution v hicul et entretenu par ses agents La r ussite hors normes de certains l ves des EGPA apr s leur scolarit pourrait en tre une preuve De m me que la r ussite socioprofessionnelle dans une voie qui n est pas consid r e scolairement comme une r ussite par exemple le B timent ou la M canique La proposition d explication de B Charlot est la suivante Lorsqu un l ve est en situation d chec on constate effectivement des manques c est dire des diff rences entre cet l ve et d autres ou encore entre ce qu on attendait et ce qui s est produit On pourrait alors s int resser l activit de l l ve et celle du ma tre et se demander ce qui s est pass en quoi et o l activit a dysfonctionn Mais on le pr
103. s et l num ration des disciplines renvoient selon lui l id e que l cole j ai appris faire ce qu on est cens faire quand on va l cole L autre p le tant celui de l appropriation c est dire les activit s autour de l apprendre plus que les contenus comme objet de possession Il est minoritaire ici si l on comptabilise les contenus 4 les capacit s 6 5 penser 1 5 et les apprentissages m thodologiques une part seulement selon B Charlot pour qui ils seraient galement en partie tautologiques 12 5 Soit un total de 24 5 On est ici dans le se rendre capable de faire des calculs travailler en groupe travailler en m tallerie par exemple 69 Annexe n 7 Tableau n 4 Types d occurrences pour les Apprentissages Intellectuels et Scolaires 22 Ainsi on trouve dans les bilans de savoir des l ves de SEGPA les deux caract ristiques relev es par B Charlot d abord le flou des l ves de LP puisque si ils citent majoritairement les AIS ils le font dans des domaines que l on ne s attend pas rencontrer un tel niveau de scolarit Si certains l ves de SEGPA peuvent encore rencontrer ses apprentissages tardifs ils sont une tr s faible minorit dans la population enqu t e de l ordre de 1 pour 20 Mais aussi les r f rences scolaires des l ves de coll ge avec des num rations de mati res sous mati res g om trie conjugaison ou d activit s mi
104. s savoirs tiquettes sans lien et sans profondeur explicative Aucun l ve n est en mesure de citer un apprentissage contemporain l entretien Comme celui qui a invent l cole Rire Heu en maths avant j tais nulle en maths Maintenant a va mieux C est tout j erois E6 Oui des choses que je savais En sciences l des choses que je savais pas les plan tes la Terre dans 60 millions d ann es L Afrique j savais pas que dans 60 millions d ann es l Afrique elle sera coll e l Europe Y aura plus la M diterran e J savais pas E7 J ai appris sur l Afrique le Maghreb l Am rique et on a commenc la fin de l ann e la France E8 Par exemple les francs et les gaulois J avais entendu au M mais je travaillais pas et je me faisais exclure ou quoi E9 On retrouve galement les intitul s de mati res tiquettes ou d activit s Comme les multiplications Divisions pas trop m me pas du tout Enfin juste pos es E1 Les divisions trois chiffres parce que j arrivais pas j arrivais pas trop c tait le r sultat et le reste Alors elle m a appris comment r ussir et apr s j ai r ussi E9 Deux types d apprentissages sont remarquables Le premier concerne ce que l on pourrait qualifier d cosyst me de l l ve Il s agit des relations dans le coll ge mais aussi le fonctionnement de 39 l environnement scolaire qui pour une part d entre eux supplante les apprentissages pist miq
105. s viennent bien des 33 Be llerot J Le savoir une notion n cessaire in Formes et formation du rapport au savoir Mosconi et alii pp 16 17 34 Be llerot J Le rapport au savoir in Formes et formation du rapport au savoir Mosconi et alii p 45 35 op cit p 48 36 op cit p 44 12 diff rentes institutions voqu es plus haut et non plus du psychisme du sujet Pour J Bei llerot on est son rapport au savoir Les actes les conduites t moignent et transcrivent ce que je veux et ce que je ne sais pas la mani re dont les savoirs ont t acquis puis m ont impr gn Pourtant s il n en lude pas le caract re relationnel il se d fend d en faire un rapport au monde la diff rence de B Charlot LIL 1 3 Une approche socio anthropologique le sens Si le sujet est au centre de la th orie du rapport au savoir de B Charlot le psychisme n en est pas le point nodal De plus ce sont l aspect cognitif et le sens donn aux apprentissages qui seront mis en avant apprentissage et savoir sont imbriqu s Une sociologie du sujet ne peut entrer en dialogue qu avec une psychologie qui pose comme principe que tout rapport soi passe par le rapport l autre l individu va non pas int rioriser mais s approprier le monde avec sa logique Ainsi l l ve sujet confront la n cessit d apprendre et la pr sence dans son monde de savoirs de divers types est tout la fois un tre humain avec des
106. sont tr s bien pass es Ben je faisais rien je perturbais le cours je parlais mal au prof je sortais de la classe Enfin plein de petits trucs comme a et puis y m ont pas gard E2 Ou un certain d tour pour livrer une information pr sent e comme importante Ben silence y a plein de trucs Rire Je sais que en 6e on faisait pas beaucoup d criture Maintenant on en 29 fait plus P t tre qu en 3e on va en faire encore plus Apr s heu silence c tait en primaire c tait pas pareil qu ici C tait pire E6 On peut aussi lire ce que l on pourrait qualifier d incoh rence en lien avec le parcours institutionnel de l l ve Ben au d but c tait difficile Apr s puis arriv au coll ge puis a s est pass tr s bien a s est pass tr s bien parce que y avait pas que moi qui tais en difficult y avait plein de gens Apr s on s est aid on s est entraid et apr s on a r ussi E8 Cet l ve a t orient en SEGPA en cours de coll ge apr s un redoublement de 5e La r ussite dont il parle son absence de particularit au sein de la classe sont donc toutes relatives Cette quasi mythologie de la r ussite est pr sente chez un grand nombre d l ves ayant t scolaris s en cursus g n ral de coll ge De m me que la soudainet d une orientation qui prend souvent une ann e scolaire J avais des bonnes notes en CE1 en CE2 en CM1 en CM2 partout en CM1 je faisais beaucoup de
107. sse Q3 attentes Total occurrences Nombre d l ves ayant cit une ou plusieurs occurrences Filles Gar ons 5e 4e 3e Famille 9 3 3 2 2 2 Social amis r ussite 9 6 1 0 3 4 Scolaire 33 5 9 7 4 3 Professionnel 10 6 2 1 4 3 D veloppement 7 2 1 0 0 3 personnel Autres 6 3 2 2 2 1 Rien 3 2 1 1 1 1 Non r ponse 7 2 5 0 2 5 62 R sum Certains l ves en tr s grande difficult scolaire sont orient s dans un dispositif sp cifique les Sections d Enseignements G n ral et Professionnel Adapt s Ils repr sentent la fois les l ves en difficult au sein de l institution mais aussi une cat gorie particuli re d entre eux de par leur orientation Le concept de rapport au x savoir s peut apporter un clairage sur ces situations individuelles et collectives dites d chec scolaire Quel est le rapport au x savoir s des l ves de SEGPA Est il diff rent de celui des autres l ves Pour proposer des r ponses cet ensemble de questions cette recherche analyse ce que les l ves livrent de leur exp rience scolaire et de leurs apprentissages La r daction de bilans de savoir suivie d entretiens semi directifs nous a permis de mettre en lumi re des l ments concordants avec d autres l ves en difficult s scolaris s en cursus g n ral mais aussi de souligner des traits caract ristiques L analyse de contenu des entretiens apporte
108. t de la sorte un r le ducatif fort l cole maternelle et primaire Mais il est aussi tr s probable qu ils ne soient pas en mesure de distinguer quels types d apprentissages sont effectu s par l cole et par la famille dans la prime enfance Tous les apprentissages et tous les agents seraient alors indistincts Enfin on constate que les Apprentissages relationnels et affectifs 101 sont plus reli s la famille et l cole qu l environnement social Les deux p les de la vie des l ves sont ici tr s fortement soulign s III Ce qui est important et ce qu ils attendent Les l ves citent de O 11 occurrences pour ces deux questions Le total obtenu est de 164 occurrences avec 80 r ponses en Q2 qu est ce qui est important et 84 r ponses Q3 qu est ce que tu attends 5 l ves n ont r pondu aucune des deux le total des Non r pondus et des r ponses rien sans argumentation est de 7 pour le plus important 10 pour les attentes Cette forte proportion se retrouve dans les r ponses des l ves de LP Selon B Charlot la difficult r pondre viendrait de la difficult des l ves prendre de la distance se projeter et aussi constituer un objet de pens e dans lequel ils ne soient pas eux m mes impliqu s On retrouve de nombreuses r ponses dites floues Tout ce que j ai appris apprendre tout apprendre plein de choses et nouveau des occurrences telles que
109. t des programmes en SEGPA Livrets 1 et 2 CNDP 1999 pp 88 161 22 On notera qu en se r f rant ces cat gories C Cousin rappelle le concept de discrimination de l l ve par le manque 23 in L enfant l intelligence troubl e Le Centurion 1984 et La pens e d contenanc e Bayard 1995 24 Moracchini J L Les l ves de SES sont ils toujours d biles Revue du CERFOP n 2 d cembre 1987 p 7 soi m me et avec l environnement Le r le du milieu socioculturel para t pr gnant Reprenant B Charlot les familles qui occupent une position domin e dans la soci t vivent des situations de pauvret et de pr carit produisent une mise en forme pratique et th orique du monde traduisant la fois leur position domin e et les moyens mis en uvre pour vivre ou survivre dans cette position et parfois pour transformer les rapports de force C est donc un lien avec le handicap socio culturel un public d origine culturelle diff rente pour lequel la relation identitaire pist mique et sociale aux savoirs est diff rente de la n tre Dans la confrontation aux apprentissages l l ve subit la rencontre psychique social ainsi qu un sentiment de l injustice d tre plac et de devoir se conduire conform ment l image qu on a de la structure d accueil Il ne semble alors pas trop fort de parler ici d un arrachement soi pour tre disponible l objet de savoir C Cousin parle de main mise de
110. t parce que parce que d j en atelier on est que la moiti de la classe C est pas super Des fois y a le silence des fois y parlent Des fois y parlent trop m me C est pas la m me chose parce qu on fait l en classe on travaille on crit on lit et tout mais l bas on fait qu un peu de travail Apr s on commence faire l objet Elle fait les gestes Er Tu travailles avec les mains Oui C est pas la m me chose qu en classe Silence E4 Les stages au contraire sont unanimement appr ci s et attendus par les l ves Surtout les stages c est l o j ai le plus appris Le monde professionnel tout ces trucs l Je pense que c est les stages qui m ont vraiment apport quelque chose E2 Cette valeur ajout e ne semble pourtant pas tre de nature scolaire Ils ne sont pas consid r s par les l ves comme une continuit des ateliers ou un espace d apprentissage rapprocher du scolaire mais comme un temps pendant lequel ils investissent le territoire de l entreprise et rev tent le costume de l adulte Principalement en adoptant des horaires particuliers car il faut se lever de bonne heure faut dormir tard le soir E8 et en r pondant des imp ratifs plus imp rieux que les obligations scolaires Qu on est pas l pour rien faire quoi qu il y a un patron qu on travaille pour gagner de l argent Les autres comptent sur vous quand on travaille en quipe et tout E2 C est comme si je
111. tait plus adapt la m tallerie Er Et en m tallerie vous ne vous servez pas de math matiques Si juste un peu pour savoir o est ce qu il faut couper ou savoir o mettre des points C est juste pour qu on coupe la scie qu on mesure E9 C est la m me chose C est mieux d tre en cours ici parce qu on apprend plus de choses M me en atelier on apprend des choses L atelier couture ou m tal c est pareil qu en arts plastiques C est exactement pareil E3 Les m mes comp tences math matiques peuvent amener les l ves des conclusions diff rentes En atelier on n a pas comme les mati res en maths on a beaucoup de tra age de la VSP On a beaucoup de mati res que qu on connaissait pas Maintenant on conna t les mati res un peu C est comme un cube Pour tracer on fait comme un cube Et apr s on prend des c tes il faut dessiner vue de face vue de c t vue de dessus C est diff rent que la g om trie Par exemple vous mettez une figure c t moiti coup e Faudrait la redessiner c t j arriverais pas trop avec les petits carreaux a fait un peu mal aux yeux Nous nos carreaux ils sont un peu plus gros que en photocopie Quand on fait des photocopies ben on voit un peu moins El Quand d autres ne parviennent pas d passer la sp cificit du contexte professionnel adapt des effectifs r duits le travail manuel v cu comme amoindrissant Oui c est diff ren
112. tante ce domaine dans leurs attentes alors que les filles ont tendance citer davantage les domaines du social et du professionnel deux lieux o elles doivent s imposer plus qu l cole Un deuxi me point int ressant est l apparition de r ponses dans le domaine du D veloppement Personnel telles que rentrer chez moi changer de coll ge d m nager mon avenir ma vie aller plus loin ne pas se moquer de moi qui indique un int r t pour certains l ves d passer une condition pr sente pour aller vers un mieux r aliste La r ussite m me est un but en soi non forc ment corr l l emploi ou aux tudes Ce qui pour des l ves pr sentant g n ralement de grandes lacunes dans leur image de soi est un point positif si cette r ussite ne reste pas un cho des discours environnants et de la conformit Enfin si la famille est le deuxi me domaine d importance les attentes se tournent galement vers le travail comme lieu mais aussi plus symboliquement comme statut Peu sont nomm s directement on souhaite trouver un emploi avoir un travail aller en entreprise Comme pour les l ves de LP le ou les savoirs ne font pas partie des attentes des l ves L cole et les tudes doivent permettre d acc der un bon avenir un bon m tier au regard de la demande ext rieure famille groupe d l ves groupe d amis on souhaite alors avoir une s
113. tation n en est pas moins fausse car elle traduit des rapports pist miques en caract ristiques de l l ve ou de la r alit Ainsi il y a des similitudes telles qu activit sujet r flexivit contr le possible conscience de la situation et des diff rences dans le rapport au savoir et non des caract ristiques ontologiques Le rapport identitaire est jeu de construction de soi et son cho r flexif l image de soi Apprendre fait sens en r f rence l histoire du sujet ses attentes relativement au rapport soi m me Il s agirait de conqu rir son ind pendance pour devenir quelqu un Si tout rapport au savoir comporte une dimension identitaire le rapport l autre est ici pr gnant un cours int ressant est un cours o se noue en une forme sp cifique un rapport au monde un rapport soi et un rapport l autre Enfin le rapport social montre que l engagement pr f rentiel du sujet vers telle ou telle figure de l apprendre peut tre mis en correspondance avec son identit sociale Cet aspect contribuerait donner une forme particuli re aux analyses pist mique et identitaire B Charlot pr cise bien qu il s agit d une correspondance de type probabiliste et non pas d terministe De plus la position sociale n est pas seule en cause il y a aussi l histoire encore plus n cessaire lorsque se produit des ruptures entre g n rations comme c est le cas dans les soci t s contemporaines
114. ue On a envie de faire plus qu elle nous demande E6 L absence explicite du savoir semble finalement dire autre chose un professeur int ressant c est celui qui fait oublier le contexte scolaire difficile et parfois anxiog ne pour communiquer changer donc 37 entrer en relation avec l l ve La distance demeure gr ce un respect r ciproque B Charlot parle de rapport anthropologique plus qu affectif Cela implique cependant une grande d pendance l enseignant tel point que les autres l ves et les amis sont quasiment absents des entretiens M me s il ne s agit pas d une relation duelle mais d une m diation par le savoir avec la n cessaire exigence d apprendre mais apprendre quoi Pourtant lorsqu il s agit de pr ciser ce que peut tre un cours int ressant les r ponses sont ambivalentes Un cours int ressant est un cours qui int resse qui plait Nous sommes ici au del de la simple tautologie car cela dit que ces l ves en grande difficult peuvent trouver un attrait suivre un cours et non pas seulement le subir Il peut m me susciter des sentiments plus forts Un cours int ressant c est quelque chose que j adore travailler Et que j arrive mieux travailler E9 Cela se traduit par une grande assiduit une participation active O qu on est le plus possible pr sent Et heu c est un cours quoi on s int resse E3 C est l o la prof heu j suis l j
115. ue au quotidien Eh ben c est vachement cool je m entends bien avec tout le monde Sauf aux premi res fois c tait un peu dur quand m me De faire ma place J ai appris bon avant ben cette ann e j ai appris heu qu on devait partager les choses qu on devait pas tre toujours seul Parce qu avant j tais fille unique et apr s j ai eu un petit fr re Et voil a a chang Ben avant en fait quand j tais en primaire y avait tout le monde qui me parlait de ses petites soeurs ses petits fr res et tout E3 C est mieux de voir plusieurs profs par rapport en primaire Tu vois plusieurs profs tu changes de classe J aime bien Franchement y en a un y m a tonn c est S Y m tonne parce que nous c tait pas a c est heu quand quelqu un fait des conneries il assume E5 Cela va jusqu au fonctionnement de la cantine et l utilisation de casiers En second lieu l organisation sp cifique de la classe retient l attention adaptation et diff renciation sont des nouveaut s qui ont amen les l ves apprendre tre en activit d une fa on sp cifique C que j aime bien par exemple en math matiques j sais d j faire des trucs et y m donnent un autre truc Pas la m me chose C est tout par groupes y en a qui font a y en a qui font a E7 On est moins on est bien on apprend des choses M me si c est pas m me si c est plus lent E4 Le truc que j ai aim c est
116. ursuivre la recherche dans cette voie par la mise au jour de quelques questions de d part Existe t il plusieurs types d appr hension cognitive Quels outils permettraient leur mesure Un l ve disposant d un rapport au savoir identitaire et peu pist mique peut il r ussir l cole 82 E Bautier 2002 p 48 BIBLIOGRAPHIE A T ABDESSELAM N 2008 Rapport s au x savoir s et perspectives temporelles d adultes en situation d illettrisme in Mieux conna tre les adultes peu qualifi s et peu scolaris s Revue TransFormations N 1 Juin 2008 BAUTIER 1995 Pratiques langagi res pratiques sociales De la sociolinguistique la sociologie du langage Paris L Harmattan BAUTIER E 1997 Usages identitaires du langage et apprentissage Quel rapport au langage quel rapport l crit in Migrants formation N 108 Mars 1997 Pages 5 17 BAUTIER E 2002 Du rapport au langage question d apprentissages diff renci s ou de didactique in Pratiques N 113 114 Juin 2002 Pages 41 54 BAUTIER E 2005 Apprendre l cole Apprendre l cole Des risques de construction d in galit s la maternelle Paris Chronique Sociale BAUTIER E RAYOU P 2009 Les in galit s d apprentissage Paris PUF BEILLEROT J BLANCHARD LAVILLE C MOSCONI N 1996 Pour une clinique du rapport au savoir Paris L Harmattan BERNSTEIN B 1975 Langage et classes sociales Codes sociol
117. ve Je vais me servir de cet entretien pour essayer d en savoir plus sur la fa on dont les l ves voient l cole et peut tre essayer d am liorer certaines choses si c est possible Ton nom ne sera pas cit LA SCOLARITE GLOBALE R cit de scolarit Comment a s est pass l cole depuis que tu y es Ta scolarit l cole au coll ge Apprentissages Qu est ce que tu as appris Dans quels domaines Comment a se passait dans les apprentissages Y a t il des activit s qui pouvaient t int resser Qu est ce que tu retiens de particulier de toutes ces ann es l Professeurs Comment cela fonctionnait avec tes professeurs m me en primaire ou en maternelle Difficult s Est ce que tu avais des difficult s scolaires en primaire Et d apr s toi pourquoi tu as eu des difficult s AU COLLEGE Coll ge Ton arriv e au coll ge comment l as tu v cue Qu est ce que tu as appris en cours Qu est ce qui t a tonn il y avait des choses diff rentes de la primaire SEGPA Comment est ce que tu es arriv en SEGPA Comment s est pass e ton arriv e Qu est ce que tu as appris en SEGPA Comment se passe une semaine classique pour toi en SEGPA Tu vas rentrer en 3e Qu est ce que tu en penses maintenant de la SEGPA Si tu devais le refaire est ce que tu pr f rerais aller en g n rale 57 ASPECTS PROFESSIONNELS AU COLLEGE Ateliers Et par rappo

le rapport au(x) savoir(s)

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