A propos du rapport Bentolila sur l"école - SITE Patrick ROBO
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1. La sieste en petite section et le temps de repos en Moyenne et Grande Sections se confondent sous pr texte de r veil chelonn certains l ves dorment une grande partie de l apr s midi Et alors L cole doit respecter le rythme veille sommeil des enfants car il est une composante importante de leur d veloppement Au nom de qui et au nom de quoi faudrait il supprimer la sieste ou l pisode de repos du d but de l apr s midi en Moyenne Section et Grande section d cole maternelle L encore Monsieur Alain BENTOLILA ignore les travaux des scientifiques sur les rythmes biopsychologiques des enfants en particulier le rythme veille sommeil alors qu il a particip un ouvrage collectif dans lequel ces ph nom nes sont expliqu s L cole deux ans est ce bon pour l enfant Une alternance respect e des pisodes de veille et de sommeil au cours des 24 heures et d un jour l autre en particulier la sieste est n cessaire pour que les enfants puissent vraiment r cup rer de leurs fatigues physiques physiologiques et mentales C est ce que les parents et les ducateurs savent intuitivement et par exp rience Il est aussi tabli que des v nements importants pour les quilibres de l enfant jalonnent tout pisode de sommeil qui va son terme le pic de s cr tion de l hormone de croissance pendant le sommeil lent la soupape psychologique de l inconscient affectif et sexuel la facilitation2. que les enseignants peuvent stimuler et fa onner des connaissances des savoirs et des apprentissages que n autorisent pas les activit s d apprentissage formel des connaissances et savoirs dits fondamentaux Les enfants apprennent alors par eux m mes mais aussi par l imitation des pairs et la coop ration avec l un ou l autre et bien videmment par les interactions qui se d veloppent un moment ou un autre avec l enseignant Monsieur Alain BENTOLILA serait bien inspir de demander aux enfants ce qu ils apprennent lorsqu ils peuvent d velopper librement leur expression personnelle Par ailleurs il fait aux enseignants un proc s d intention en les soup onnant d organiser des activit s li es la garderie d guis e lorsqu ils pr voient des activit s plut t li es l expression personnelle On pourrait donner d autres exemples de d nigrement de d pr ciation de d valorisation et ou de culpabilisation des enseignants qui selon Monsieur Alain BENTOLILA font de l cole maternelle une cole O la classe se fait au fil de l eau selon les envies selon les comp tences de l enseignant selon le quartier Autrement dit une cole sans projet p dagogique sans coh rence et sans rigueur Monsieur Alain BENTOLILA doute m me des capacit s d locution des enseignants les comptines seraient marmonn es En r alit les critiques de Monsieur Alain BENTOLILA ne peuvent masquer la vacuit de son rapport Il
3. vecteur et un canal majeurs de la communication il n est pas le seul S agissant des jeunes enfants en particulier la transmission de messages repose aussi ou plut t parfois exclusivement sur des manifestations non verbales combin es ou non des l ments du langage oral L important est qu ils parviennent mettre recevoir et changer des informations comprendre les messages de leurs partenaires et faire comprendre leurs propres messages Rien ne permet de justifier l affirmation de Monsieur Alain BENTOLILA propos du jeune enfant Ses premiers messages manifestent et soulignent le partage d une exp rience plus qu ils ne fournissent l auditeur les moyens de d couverte et de construction du sens Monsieur Alain BENTOLILA para t ainsi ignorer la somme consid rable de recherches et de travaux th oriques sur les composantes non verbales de la communication et sur les moyens de d couverte et de construction du sens la fois chez les b b s les jeunes enfants et leurs partenaires et pas seulement auditeurs mais aussi chez les animaux qui videmment ne parlent pas S agissant des enfants accueillis l cole maternelle ils utilisent la communication non verbale non seulement pour signaler leurs besoins et difficult s l mentaires faim sommeil g nes souffrance ou pour partager une exp rience mais aussi pour diffuser des messages motionnels joie peur trist
4. c est une contre v rit Ayant eu le privil ge et le plaisir de passer des centaines d heures d observation dans de nombreuses coles maternelles et d avoir pu organiser le recueil de nombreuses donn es au cours de la journ e scolaire pendant toute la semaine et tout au long de l ann e j affirme que d s la petite section la tr s grande majorit des enseignants consacrent beaucoup d attention de temps et d nergie s occuper de la ma trise de la communication orale Si les crits dans la diversit de leurs supports et de leurs contenus doivent tre pr sent au sein m me de la classe on ne peut pour autant accepter l intrusion d sordonn e dans les coles maternelles d crits dont le foisonnement h t roclite tente de donner l illusion d une authenticit retrouv e le ch que y fr quente le bon de commande de la Redoute l affiche publicitaire y voisine avec la recette de cuisine le mode d emploi d un article lectrom nager le dispute parfois au conte merveilleux ou au po me La seule pr sentation de la pluralit ne saurait entra ner une vision coh rente du monde de l crit Ces ba ns d crits dans lesquels on plonge les l ves avec l espoir qu ils s y impr gnent d une sorte de culture crite sont la fois inefficaces et dangereux Comment Monsieur Alain BENTOLILA peut il tre aussi outrancier et p remptoire Comment peut on affirmer que les documents de la vie courante ch
5. six ans il n y revient plus ensuite Il passe sous silence les activit s qui permettent aux enfants de structurer leur sch ma corporel de ma triser les quilibres de leur corps de d velopper leurs coordinations motrices et sensori motrices et d affiner leurs habilet s motrices notamment celles qui permettent de ma triser progressivement et au rythme de chacun les manipulations d objets les constructions le graphisme le dessin la peinture et plus tard l criture Pourtant les parents ont le plus grand plaisir d couvrir que au fil de l eau travers les activit s propos es par l enseignant leur enfant est de moins en moins maladroit ou pataud qu il tr buche ou chute de moins en moins souvent qu il peut voluer avec de plus en plus de ma trise et sans dommage dans toutes les dimensions de l espace et qu il est de plus en plus habile dans ses gestes manipulations et r alisations C est aussi l enfant qui prend plaisir mieux conna tre son corps d couvrir l volution de ses capacit s motrices dans toutes les dimensions de l espace et d montrer ses comp tences manuelles On ne saurait trop remercier les enseignants d cole maternelle de permettre aux enfants de chanter ensemble de leur raconter des histoires qui sollicitent leur sensibilit leurs motions leur pens e leur imaginaire de les laisser jouer sans autre finalit que jouer sans les r duire des entit s
6. On doit regretter que malheureusement ils sont rarement avertis de ce que r ellement l cole maternelle peut et doit apporter aux enfants g s de trois six ans tout en pr servant leurs besoins fondamentaux et en respectant leurs diff rences sans les mettre en danger voir plus loin Le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA peut tre techniquement accept par certains enseignants car il flatte leurs exigences de professionnels consciencieux et soucieux de d velopper la ma trise du langage chez tous les enfants En effet s il ne contient rien de nouveau par rapport ce qu ils savent et ce qu ils font ou essaient de faire il pr conise des d marches recettes qui peuvent donner l illusion d une efficacit accrue dans l apprentissage combin du langage verbal de la lecture et de l criture et ainsi d une valorisation de l acte p dagogique Mais la d magogie rencontre l ses limites les enseignants savent videmment que le fa onnement des enfants et les apprentissages l cole maternelle y compris dans le cadre de la ma trise du langage ob issent des ph nom nes complexes qui ne se confondent pas avec les affirmations dogmatiques et quelque peu simplistes de Monsieur Alain BENTOLILA voir plus loin En outre on peut douter qu ils appr cient les critiques s v res et injustes qui soulignent leurs suppos es insuffisances ou incomp tences Enfin le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA
7. constructions diverses M me si les mots ne sont pas organis s en phrases linguistiquement correctes m me s ils sont parfois brouill s par l accent familial et m me si des mots diff rents sont sp cifiques du milieu familial alors que d autres sont propres l cole maternelle Comme le montrent de multiples tudes dans le milieu familial et la cr che le jeune enfant est capable de se faire comprendre et de comprendre ses partenaires d s ses premiers mois de vie alors que selon l ge il ne parle pas ou utilise des mots plus ou moins audibles ou d codables S agissant des relations avec les pairs rappelons que Monsieur Alain BENTOLILA crit communiquer et parler avec les pairs conduit l ins curit linguistique De toute vidence Monsieur Alain BENTOLILA ignore les nombreuses recherches scientifiques nationales et internationales sur les remarquables capacit s d interaction de communication et d changes de l enfant avec ses pairs d s la premi re ann e Il est tonnant qu il confonde communication et langage oral Monsieur Alain BENTOLILA pourrait combler ses lacunes en proc dant des recherches bibliographiques sur internet au moyen des moteurs de recherche appropri s Dans la continuit de ce qui pr c de lls les enfants pr cision de H Montagner arrivent donc l cole d j r sign s n avoir aucune prise sur le monde ne revendiquer aucun pouvoir li
8. d marche s m thode s et technique s ont t utilis es Des r ponses pr cises ces questions sont n cessaires pour que des investigations ventuelles puissent tre conduites par des tiers ind pendants dont l objectif serait de valider la grille de lecture et s il y en a les donn es quantitatives dans les m mes coles et avec les m mes d marches et m thodes C est dire de r aliser une tude peu ou prou de caract re scientifique v rifiable et reproductible Se fondant semble t il sur ces rapports d inspection Monsieur Alain BENTOLILA affirme d s son introduction que l cole maternelle repose sur trois illusions sans apporter la moindre preuve v rifi e ou v rifiable ni m me la moindre hypoth se argument e et sans la moindre pr caution l illusion des parents qui verraient dans l cole maternelle de la bienveillance de la pr sence dans le tissu social une forme d encadrement des productions d l ves joliment mises en sc ne l illusion de certains enseignants qui pensent cr er une p dagogie active et efficace fond e sur l interaction la participation l action en classe l illusion de l institution qui n ose pas valuer vraiment la maternelle d aujourd hui et ce qu elle produit en termes d apprentissage et d acquisition Autrement dit tous les acteurs majeurs de l cole maternelle se trompent selon le Larousse l illusion est une erreur de
9. de la m morisation et la consolidation des apprentissages pendant le sommeil paradoxal Mais il y a de grandes diff rences d un enfant l autre dans la dur e de la sieste et dans l ge de son extinction La majorit des enfants de la Moyenne Section et de nombreux l ves de la Grande Section sans compter le Cours Pr paratoire d veloppent encore un pisode de sieste la mi journ e d s que l environnement le permet sa dur e variant d un individu l autre Effectivement certains dorment une grande partie de l apr s midi Mais c est parce qu ils en ont besoin physiologiquement psychologiquement et intellectuellement pour se r aliser comme enfant et comme l ve Lorsque les enfants se r veillent d eux m mes ils sont plus vigilants et attentifs plus r ceptifs et disponibles pour apprendre que lorsqu on a court ou supprim leur sieste Ce qui compte c est la capacit des enfants mobiliser leurs ressources intellectuelles et s ouvrir au message du ma tre puis le traiter et non la quantit de temps pass en apprentissage surtout s ils sont somnolents ou s il leur faut du temps pour sortir de leurs r veries Lorsque la sieste dispara t elle est remplac e par un moment de moindre vigilance qui subsiste tous les ges ind pendamment des entr es alimentaires du d jeuner Il ne faut donc pas s tonner que logiquement les enseignants organisent un temps de
10. enfants en alliance avec leur corps en particulier dans la lib ration des processus cognitifs dans la ma trise des apprentissages et dans le d veloppement des processus de socialisation notamment chez les enfants en difficult parfois en d tresse ou en souffrance A travers une dichotomie simpliste t ches d apprentissage versus t ches d occupation il faut se demander de nouveau si Monsieur Alain BENTOLILA a vraiment r fl chi aux objectifs et au sens de la p dagogie des enseignants d cole maternelle En outre il leur fait un proc s d intention en affirmant qu ils accumulent les productions sans travailler sur l erreur J ai t souvent le t moin du contraire Une autre affirmation simpliste et arbitraire Les enseignants sont ainsi contraints de pr voir selon les jours et les horaires des activit s peu li es aux apprentissages mais plut t l expression personnelle voire la garderie d guis e au pr texte que tous les enfants n en profiteraient pas On peut d abord se demander pourquoi l expression personnelle des enfants serait seulement pr vue dans le cadre d activit s peu li es aux apprentissages et pourquoi les activit s d apprentissages seraient antinomiques de l expression personnelle C est en diversifiant les activit s qui permettent l expression personnelle des enfants dessins peintures poteries narration assemblages d objets et constructions danses mimes chants
11. est politiquement d magogique car il flatte et arrange forc ment les d cideurs politiques et les faiseurs d opinion qui p rennisent les in galit s sociales et autres En effet avec le tout linguistique qui focalise l attention d une certaine lite intellectuelle litt raire et m diatique de France pour ne pas crire de Paris et qui flatte sa capacit manier la langue orale il se garde bien de d finir clairement les finalit s d une cole con ue pour tous les enfants de tous les milieux quelles que soient leurs comp tences linguistiques et leurs origines y compris lorsqu ils sont porteurs d un handicap ou d une anomalie Et pas seulement pour les enfants qui peuvent comprendre et apprendre envers et contre tout notamment parler lire crire et compter dans les influences s curisantes et structurantes de leur milieu familial et social Le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA est l arbre qui masque la for t des r alit s et questions d rangeantes en particulier les changements et strat gies mettre en oeuvre pour que les diff rences individuelles de d veloppement de comp tences de fa ons d tre de fa ons de faire de fa ons de penser puissent tre r ellement prises en compte l cole et pour que chaque enfant puisse acqu rir de nouvelles comp tences son rythme quand il est pr t dans toutes les dimensions humaines et ducatives et pas seulement la dimension
12. n apporte en effet rien de nouveau et les enseignants ne l ont pas attendu pour laborer toutes sortes de strat gies de d marches et de m thodes qui puissent conduire les enfants une meilleure ma trise du langage oral Ils savent en particulier la priorit majeure de donner tous les enfants qui lui sont confi s l cole maternelle pr cision de H Montagner une ma trise de la langue qui leur permettra une fois lucid s les m canismes du code crit de construire avec respect et audace le sens du texte d un autre m me si on peut s interroger sur le sens de construire avec respect et audace Timportance de la quantit et de la qualit du vocabulaire qu un enfant poss de avant qu l apprenne lire le d ficit du vocabulaire oral qui emp chera certains enfants d acc der au sens des mots crits le soutien qu il faut apporter aux enfants en difficult linguistique peu importera le th me seule comptera l attention que l on pr tera aux paroles des enfants en les reformulant au besoin ils savent aussi que Ces enfants ont besoin en plus de l apport scolaire qu un adulte la fois bienveillant et exigeant leur adresse une parole sereine et porteuse de sens l in galit des enfants la porte de l crit la n cessit d organiser des ateliers de communication qui devraient tre une constante de la p dagogie des moyennes e
13. A PROPOS DU RAPPORT BENTOLILA SUR L ECOLE MATERNELLE Texte communiqu par Hubert MONTAGNER Docteur s Sciences Psychophysiologie et psychopathologie du d veloppement Professeur des Universit s en retraite ancien Directeur de Recherche l INSERM SADIRAC F vrier 2008 LES DERIVES DU PROFESSEUR ALAIN BENTOLILA DANS SON RAPPORT A MONSIEUR XAVIER DARCOS MINISTRE DE L EDUCATION NATIONALE v MON POSITIONNEMENT y LE CARACTERE DEMAGOGIQUE DU RAPPORT DE MONSIEUR ALAIN BENTOLILA v LE CARACTERE a SCIENTIFIQUE ARBITRAIRE ET OUTRANCIER DU RAPPORT DE MONSIEUR ALAIN BENTOLILA v L IGNORANCE OU LA MECONNAISSANCE DES ENFANTS SEULEMENT RECONNUS COMME ENTITES LINGUISTIQUES PAR MONSIEUR ALAIN BENTOLILA LE DENIGREMENT LA DEPRECIATION LA DEVALORISATION ET LA CULPABILISATION DES ENSEIGNANTS v CONCLUSIONS Intitul LA MATERNELLE AU FRONT DES INEGALITES LINGUISTIQUES ET SOCIALES le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA recommande que l objectif prioritaire pour ne pas dire exclusif de l cole maternelle soit d augmenter les performances des enfants g s de trois six ans dans la ma trise du langage en l occurrence la langue fran aise Dans cette perspective les enfants sont consid r s avant tout comme des syst mes linguistiques pour ne pas crire seulement des syst mes linguistiques m me si plus g n ralement l enseignante devra accompagner des bambins de 3 6 ans dans leu
14. ais aussi des tres vuln rables qui r v lent leurs d tresses leurs souffrances et leur ins curit affective Faudrait il qu ils soient des individus assujettis que l on peut enfermer tout moment dans la ma trise du vocabulaire dans les productions langagi res qui respectent la syntaxe et la grammaire et dans un discours format Si on accepte le dogme de Monsieur Alain BENTOLILA les enfants doivent devenir des machines contr lables et dociles dont il faut programmer le langage et donc la pens e d s la petite section de l cole maternelle Pauline KERGOMARD et ses coll gues p dagogues qui ont invent l cole maternelle doivent se retourner dans leur tombe MON POSITIONNEMENT Nourri par les recherches nationales et internationales ainsi que par les observations cliniques mon positionnement est d abord celui d un scientifique qui s efforce de contribuer une meilleure connaissance du petit de l Homme et de son d veloppement Il est aussi celui d un lecteur acteur de terrain qui a acquis une certaine exp rience des r alit s sur les lieux de vie de l enfant depuis la naissance maternit s milieux familiaux structures de soins structures ducatives C est partir des clairages donn s par ce double positionnement que je propose de nouvelles strat gies pour l accueil des enfants et de leur famille d autres modes d organisation du temps et de l espace pour les enfants de tous ges
15. e l cole maternelle doit tre une cole part enti re Le dogmatisme le r ductionnisme et les d rives de Monsieur Alain BENTOLILA sont terrifiants En voulant imposer le tout linguistique comme pierre de vo te de l cole maternelle Monsieur Alain BENTOLILA est implicitement litiste alors que pourtant il se propose de monter AU FRONT DES INEGALITES LINGUISTIQUES ET SOCIALES En effet seuls les enfants vigilants attentifs r ceptifs disponibles motiv s et s cures peuvent faire l effort entre trois et six ans d tre intellectuellement concentr s aux moments o ils sont sollicit s pour un atelier de langage oral ou d autres moments qui n cessitent une forte mobilisation des ressources intellectuelles pour apprendre encore plus de vocabulaire et ma triser encore mieux la syntaxe et la grammaire dans la mesure du possible et si c est compatible avec les r alit s du d veloppement individuel C est dire ceux qui la maison ont une forte probabilit de baigner tous les jours dans un bain linguistique proche ou similaire de celui de l cole maternelle dans les interactions accord es la s curit affective et l attachement s cure avec leurt s parent s mais aussi la s curit sociale revenus suffisants emploi valorisant et rythmes de travail non puisants des parents logement suffisamment confortable famille accord e que leur rythme veille sommeil e
16. ens affectifs attachements perceptions combin es rythmes constructions corporelles habilet s motrices conqu tes de l espace interactions sociales modes et strat gies de communication Monsieur Alain BENTOLILA confond communication et langage oral socialisation processus cognitifs et activit s symboliques Pour plus d informations je renvoie aux publications scientifiques en particulier celles que mes collaborateurs et moi m me avons eu l honneur de publier dans des p riodiques internationaux comit de lecture certaines sont r f renc es sur internet ou dans mes livres par exemple L arbre enfant paru en 2006 aux Editions Odile J acob LE CARACTERE DEMAGOGIQUE DU RAPPORT DE MONSIEUR ALAIN BENTOLILA Le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA peut tre per u comme un document de bon sens c est dire nourri par une capacit de bien juger sans passion d finition du Larousse en accord avec le d sir des parents soucieux que leurs enfants apprennent non seulement bien parler d s qu ils sont accueillis l cole maternelle mais qu ils s engagent galement dans l apprentissage de la lecture et de l criture et aussi du calcul Il flatte les attentes des parents persuad s que plus leur enfant est pr coce dans l apprentissage de la lecture et de l criture et du calcul mieux il r ussira l cole et plus tard sans penser que la pr cocit puisse tre un leurre ou m me un obstacle
17. esse col re d go t surprise pour transmettre des messages intentionnels dans les interactions sociales expressions du regard gestes de d signation sollicitations corporelles manuelles et vocales et aussi pour faire passer et partager des messages cognitifs et intellectuels codes des savoir tre et des savoir faire codes partag s dans les imitations les manipulation d objets les interactions dans les r solutions de probl mes En facilitant et stimulant les diff rents modes d expression qui peuvent lib rer et fa onner la communication dans ses dimensions verbales et non verbales les enseignants donnent aux enfants de multiples moyens de d couverte et de construction du sens en m me temps qu ils apprennent comment chaque enfant d couvre et construit le sens en fonction de la situation du contexte et de l activit Par exemple dans la danse le mime les clowneries les activit s ludiques le graphisme la peinture le chant les comptines les cascades les jeux de r le le th tre les interactions avec les animaux On ne comprend donc pas Monsieur Alain BENTOLILA quand il affirme en cr ant les conditions de l expression on a l espoir vain de contribuer la ma trise de la communication De nouveau il faut se r f rer au Larousse par expression il faut entendre Mani re de s exprimer forme de langage le fait d exprimer un contenu psychologique par l art
18. et d autres modes de fonctionnement des structures de soins et des structures ducatives en particulier les cr ches coles primaires et coll ges L objectif est que de nouvelles conditions de vie de nouveaux environnements et de nouvelles interactions puissent permettre chaque enfant de lib rer ses comp tences cach es et d en acqu rir de nouvelles tout en respectant ses dimensions biopsychologiques affectives sociales intellectuelles et de personne qui se nourrit de communication voir la bibliographie de Hubert MONTAGNER Je ne peux donc rester sans r action aux affirmations infond es contre v rit s insuffisances analyses simplistes et outranci res d rives et dangers du rapport de Monsieur Alain BENTOLILA Bien videmment je ne me placerai pas sur le terrain de la linguistique pour discuter le dogme r ducteur de Monsieur Alain BENTOLILA puisque je n ai pas de comp tences dans le champ de la linguistique En revanche je soulignerai ce que s par ment ou en interaction la recherche fondamentale les observations cliniques et le v cu des ducateurs ont permis d apporter la connaissance des vrais enfants de l cole maternelle et de leurs constructions Bien loin de la vision d form e de Monsieur Alain BENTOLILA les enfants sont consid r s comme des personnes part enti re dans l ensemble de leurs dimensions d enfant c est dire principalement leurs quilibres physiologiques motions li
19. ffectivit qui se construit dans les interactions sociales avec des partenaires multiples notamment avec les pairs selon Monsieur Alain BENTOLILA communiquer et parler avec ses pairs conduit l ins curit linguistique Ses syst mes de communication sont r duits au langage oral et les processus de socialisation ne sont m me pas voqu s pas plus que les activit s ludiques le mot jeux appara t une seule fois dans le rapport De toute vidence Monsieur Alain BENTOLILA oublie ou ignore que la socialisation et les activit s ludiques jouent un r le primordial dans le d veloppement de l enfant y compris aux plans intellectuel et linguistique Un besoin fondamental comme le rythme veille sommeil est tourn en d rision Les sensorialit s auditive et visuelle ne sont consid r es que dans l acquisition et la ma trise du langage oral puis de la lecture et de l criture Le d veloppement du corps et les habilet s motrices sont escamot s Il n est jamais question de l imaginaire selon Monsieur Alain BENTOLILA le discours quotidien les comptines et le chant doivent devenir des outils dont les finalit s sont l acquisition d un vocabulaire plus important et l apprentissage de la syntaxe et de la grammaire La petite section appara t comme une prop deutique de la moyenne section elle m me prop deutique de la grande section elle m me prop deutique du cours pr paratoire m me s il est affirm qu
20. ignification des images des comportements des v nements des demandes d aide dans la r solution de probl mes puzzles constructions diverses Si on voulait stigmatiser ces familles on ne s y prendrait pas autrement Pourquoi les enfants de migrants auraient particuli rement besoin d un attachement fort aux parents pour pouvoir se s parer d eux dans de bonnes conditions et investir l cole sans appr hension trop grande Tous les enfants ont besoin d un attachement fort avec leur s parent s en d autres termes un attachement s cure pour accepter la s paration avec eux et investir l cole sans appr hension trop grande Il n est pas d montr que l attachement des enfants de migrants leurs parents soit moins fort moins s cure que celui des autres enfants Pourquoi stigmatiser les enfants de migrants N oublions pas que l cole est le lieu o le ma tre donne sens la diversit et au d sordre du monde Comment peut on crire une telle contre v rit C est videmment tout moment et dans leurs diff rents lieux de vie milieu familial communaut villageoise ou urbaine lieux publics dans la cit que fort heureusement les enfants apprennent donner sens la diversit et au d sordre du monde et pas seulement en classe et dans l cole L cole avouons le s est fort peu occup e de la ma trise de la communication orale L encore
21. ions issues de l environnement qui se trouvent ainsi stimul es et fa onn es Les parents ont le plus grand plaisir d couvrir que au fil de l eau partir des activit s imagin e et organis es par l enseignant leur enfant largit de mois en mois la gamme et l acuit de ses perceptions visuelles auditives olfactives gustatives tactiles proprioceptives C est aussi l enfant qui prend plaisir et se sent valoris lorsqu il d couvre ses capacit s sensorielles et perceptives et qu il les fait d couvrir aux autres L importance de l cole maternelle dans le d veloppement combin des interactions sociales des syst mes de communication et des processus de socialisation de l enfant est compl tement ignor e par Monsieur Alain BENTOLILA Rappelons de nouveau qu il crit que communiquer et parler avec les pairs conduit l ins curit linguistique alors que les enfants ont la possibilit de partager des motions de tisser des liens rassurants de construire un ou plusieurs attachements s curisants d enrichir leurs modes de communication voir pr c demment de tester leurs conduites et de confronter leurs perceptions id es raisonnements et pens es celles de partenaires diff rents du m me ge et au m me niveau de d veloppement Ils d couvrent en m me temps d autres langages d autres cultures et d autres groupes ethniques Des savoirs des connaissances et des apprentissages son
22. le fait d exprimer les motions les sentiments par le comportement ext rieur ensemble des signes apparents particuli rement sur le visage par lesquels se manifeste un tat affectif ou un caract re Par ailleurs Monsieur Alain BENTOLILA ignore apparemment que la sensorialit et les capacit s de perception des enfants de l cole maternelle ne se limitent pas aux discriminations auditives et visuelles des mots phrases et discours puis leur reconnaissance linguistique S agissant de l audition les enseignants organisent aussi des activit s qui d veloppent plus largement les perceptions auditives des enfants par rapport toutes sortes de bruits de sons de symphonies et de langages oraux c est dire non seulement leur sensibilit auditive mais aussi leurs capacit s m moriser comparer combiner associer des stimulations et informations entendues Concernant la vision les enseignants proposent aux enfants des activit s appropri es pour leur apprendre discriminer et reconna tre les lignes droites courbes bris es les formes et les volumes les capacit s d velopp es pourront ensuite tre utilis es dans l apprentissage de la g om trie ainsi que les couleurs Il faut ajouter l organisation d activit s qui permettent le d veloppement des perceptions olfactives gustatives tactiles et proprioceptives Ce sont les capacit s de d couverte de discrimination et de compr hension des informat
23. leur l ve de la classe europ enne un pays o on privil gie l coute le bien tre les rythmes et l panouissement de l enfant et o l apprentissage de la lecture l cole est seulement organis partir de l ge de sept ans D BUT A A A site http probo free fr
24. linguistique quel que soit son milieu social et ethnique Capteur de l attention de certaines lites intellectuelles litt raires et m diatiques le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA vite que soient pos es les questions essentielles une cole maternelle pour quoi faire pour quels enfants quelles familles et quels ducateurs pour quels projets l cole l mentaire et au del A quelles fins ducatives sociales et culturelles pour quels besoins et aspirations de la soci t LE CARACTERE a SCIENTIFIQUE ARBITRAIRE ET OUTRANCIER DU RAPPORT DE MONSIEUR ALAIN BENTOLILA D s l introduction le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA d voile ses approximations et son caract re a scientifique malgr le jargon qui lui donne une apparence savante Monsieur Alain BENTOLILA se fonde en effet sur un nombre important de rapports d inspection qui donne une id e assez pr cise d une cole O la classe se fait au fil de l eau selon les envies selon les comp tences de l enseignant selon le quartier Il est ensuite pr cis que le nombre important de rapports d inspection provient de trois secteurs tous situ s dans la r gion parisienne Outre le caract re limit arbitraire sectoriel et opaque de l chantillon o est la grille de lecture des inspecteurs comment peut on caract riser en particulier l item au fil de l eau et quelles sont leurs donn es quantitatives Quelle s
25. linguistiques qu il faut formater tout moment et en toutes occasions dans un apprentissage permanent de vocabulaire de grammaire et de syntaxe Au diable le tout linguistique Bienvenue aux enfants que l on consid re d abord comme des enfants et non comme des machines format es par les id ologues LE DENIGREMENT LA DEPRECIATION LA DEVALORISATION ET LA CULPABILISATION DES ENSEIGNANTS Monsieur Alain BENTOLILA d nigre d pr cie d valorise et culpabilise les enseignants tout au long de son rapport J e me limiterai deux exemples 1 la subjectivit affective de l enseignant pour valuer ses performances celles de l l ve note de H Montagner paralyse l enseignant qui ne sachant pas diff rencier nettement les t ches d apprentissage des t ches d occupation se contente trop souvent avec certes beaucoup d ing niosit d accumuler les productions sans travailler sur l erreur avec les l ves de peur de les bloquer ou d entendre les parents leur dire mais ils sont encore si petits Comment Monsieur Alain BENTOLILA peut il caricaturer la p dagogie des enseignants d cole maternelle en affirmant qu ils ne savent pas diff rencier nettement une t che d apprentissage d une t che d occupation De nouveau je pose la question a t il cherch comprendre ce que recouvre le souci permanent des enseignants d inventer des situations et activit s qui stimulent et fa onnent le cerveau des
26. nguistique et intellectuel sur les autres ils ont d j renonc la conqu te collective du sens pour ne plus s occuper que de se prot ger individuellement d un monde o les menaces leur paraissent l emporter largement sur les promesses gt Rien ne permet de soutenir une telle th se qui est il faut le dire d lirante L encore on doit s interroger sur les recherches tudes hypoth ses ou analyses qui ont pu conduire Monsieur Alain BENTOLILA formuler une telle affirmation d sesp rante farfelue et sans fondements les l ves qui poussent pour la premi re fois la porte de l cole avec un bagage linguistique aussi l ger que d sordonn ont un langage oral forg dans un contexte familial de silence et d indiff rence qui s est cantonn des usages de d signation de constat ou de demande Comment pourrait on accepter une telle affirmation qui vise de toute vidence les familles jug es priori frustes ou limit es aux plans culturel intellectuel et linguistique Autrement dit essentiellement les familles d origine trang re qui sont de tradition orale maghr bine africaine transmettraient leur langage oral dans un contexte de silence et d indiff rence en le limitant des usages de d signation de constat ou de demande Et non pas aussi pour exprimer et partager des motions de la tendresse de l amour des pens es des demandes d explication sur le sens et la s
27. oisis par les enseignants pour d velopper le vocabulaire et expliquer les particularit s linguistiques de la langue tiquettes textes et images publicitaires modes d emploi de tel ou tel appareil magazines sont inefficaces et dangereux alors qu ils ont du sens pour l enfant et sa famille O sont les preuves Pourquoi seraient ils inefficaces et o est le danger De cette fa on en faisant d couvrir aux l ves et leurs parents qu aller l cole c est apprendre un nouveau m tier dans lequel l erreur analys e est un levier de progression Comment peut on consid rer qu aller l cole c est apprendre un nouveau m tier c est dire selon le Larousse un genre d occupation manuelle ou m canique qui trouve son utilit dans la soci t ou encore une profession une fonction un gagne pain un boulot Le jeune enfant devrait il tre d sormais consid r l cole maternelle dans une perspective utilitaire et conomique et non comme un humain singulier qu il faut accompagner dans ses constructions tout en respectant ses besoins ses rythmes et ses autres particularit s Si on entre dans la logique de Monsieur Alain BENTOLILA on doit se demander quel tait le m tier du jeune enfant avant d aller l cole pour apprendre un nouveau m tier C est absurde On ne discutera pas ici l erreur analys e qui serait un levier de progres
28. perception caus e par une fausse apparence une apparence d pourvue de r alit une opinion fausse croyance erron e qui abuse l esprit par son caract re s duisant Ne serait ce pas Monsieur Alain BENTOLILA qui vit dans l illusion de ce que per oivent les parents les enseignants et l institution et surtout les enfants ils sont ignor s en permanence par Monsieur Alain BENTOLILA qui ne voit en eux que des syst mes linguistiques A t il vraiment r fl chi aux objectifs et au sens de la p dagogie des enseignants d cole maternelle A t il cherch comprendre ce que recouvre leur souci permanent d inventer des situations et activit s qui stimulent et fa onnent le cerveau des enfants en alliance avec leur corps notamment dans la ib ration des processus cognitifs dans la ma trise des apprentissages et dans le d veloppement des processus de socialisation en particulier chez les enfants en difficult parfois en d tresse ou en souffrance Mais Monsieur Alain BENTOLILA sait il qui sont les enfants et comment ils se construisent notamment pour se r aliser dans leurs dimensions d l ve J y reviendrai Adepte de la m thode COUE Monsieur Alain BENTOLILA poursuit sa d monstration en affirmant et ass nant ses certitudes sans la moindre preuve v rifi e ou v rifiable sans r f rence au moindre article scientifique dans le rapport il n y a que deux r f rences une th se en cours e
29. r d veloppement linguistique intellectuel et moteur Les bambins seraient ils des tres sans motions sans affectivit sans attachements sans interactions sociales les interactions avec les pairs sont consid r es comme une source d ins curit linguistique sans perceptions et communications qui ne s inscrivent pas dans une logique d apprentissage du vocabulaire de la syntaxe et de la grammaire sans degr s de libert dans l expression comportementale vocale ou langagi re sans spontan it et pens e lib r es Selon Monsieur Alain BENTOLILA il est imp ratif que chaque l ve termine l cole maternelle en ayant compris l conomie g n rale du syst me alphab tique du fran ais Chaque enseignant devient alors un technicien qui doit travailler des s quences dans lesquelles les productions sont concr tes d corticables observables comme par exemple dans les exercices de graphisme On est donc dans une sorte de syst me langagier d conomie productiviste En cons quence selon l une des recettes de Monsieur Alain BENTOLILA il conviendra de chercher les moyens qui permettront aux enseignants de pouvoir travailler efficacement en ateliers de sept ou huit l ves sans avoir se demander ce qu ils vont faire des autres Autrement dit les enfants n existent plus en dehors des ateliers linguistiques Tout doit tre organis en classe pour que m me les temps consacr s aux comp
30. repos au d but de l apr s midi il faut savoir attendre que les enfants soient suffisamment vigilants pour tre attentifs r ceptifs disponibles et concentr s au cours de la deuxi me partie de la journ e scolaire la plus longue du monde et donc la plus puisante Mais culpabilis s par la hi rarchie les coll gues ou les parents beaucoup n osent pas laisser aux enfants le temps de revenir la vigilance leur rythme quand ils sont pr ts s activer c r bralement et corporellement l cole et en tout premier lieu l cole maternelle doit faire de la ma trise de la communication un de ses objectifs principaux Certes L encore contrairement aux all gations ou insinuations de Monsieur Alain BENTOLILA les enseignants d cole maternelle d ploient beaucoup de temps et d nergie d velopper la ma trise de la communication chez les enfants mais au sens plein du terme et non pas simplement en se limitant au langage oral ainsi que nous l avons d j soulign Monsieur Alain BENTOLILA confond communication et langage oral Ici encore il me faut rapporter les d finitions du Larousse communication c est Le fait de communiquer d tablir une relation avec quelqu un Action de communiquer quelque chose quelqu un r sultat de cette action Moyen technique par lequel des personnes communiquent messages qu elles se transmettent Si le langage oral est videmment un
31. sion car il faudrait d battre plus largement des diff rents leviers de progression de l enfant dans ses acquisitions et apprentissages Ce qui pourrait faire l objet de colloques L IGNORANCE OU LA MECONNAISSANCE DES ENFANTS SEULEMENT RECONNUS COMME ENTITES LINGUISTIQUES PAR MONSIEUR ALAIN BENTOLILA Il est incroyable que Monsieur ALAIN BENTOLILA ignore ou m connaisse la complexit du d veloppement et les multiples facettes des enfants accueillis l cole maternelle Caricatural il les r duit aux dimensions linguistique intellectuelle et motrice Tenseignante devra accompagner des bambins de 3 6 ans dans leur d veloppement linguistique intellectuel et moteur Et encore l aspect moteur n est plus ensuite voqu Cette ignorance ou m connaissance des l ves se traduit par des exigences irr alistes et d magogiques des propositions contraires aux int r ts de l enfant et des oublis dommageables pour l tre humain en cours de d veloppement Monsieur Alain BENTOLILA d cr te que le temps de concentration quotidien pour chaque l ve doit absolument tre augment de mani re significative on suppose que par temps de concentration il faut entendre la dur e de la concentration intellectuelle Certes mais c est plus facile crire qu faire Monsieur Alain BENTOLILA m explique pas comment il faudrait proc der surtout pour les enfants en d ficit fr quent ou permanen
32. st respect et que leurs autres besoins fondamentaux sont assur s En revanche si on impose tous les jours ou presque des ateliers de langage oral des enfants r guli rement non vigilants non attentifs non r ceptifs non disponibles non motiv s et non s cures on risque d augmenter leur ins curit affective et leur ins curit linguistique On sait que ces enfants ont une forte probabilit de ne pas vivre la maison dans les interactions accord es la s curit affective l attachement s cure et la s curit sociale pauvret ch mage logement insalubre et exigu conflits r currents entre les parents Avec les positions dogmatiques et outranci res de Monsieur Alain BENTOLILA les in galit s sociales et linguistiques ont une forte probabilit de se creuser en tout cas de ne pas s att nuer En outre a n est pas en matraquant les enseignants qu on va les motiver s investir encore davantage dans leurs missions Il est temps de sortir l cole maternelle de l oubli et du dogmatisme de red finir ses finalit s et d en faire une priorit pour la nation C est en effet entre trois et six ans qu il faut agir intelligemment pour donner toutes leurs chances tous les enfants quelles que soient leurs particularit s quel que soit leur milieu familial social culturel et ethnique Il faudrait notamment m diter lexemple de la Finlande reconnue par tous ou presque comme le meil
33. t transmis entre enfants de diff rents milieux sociaux culturels et ethniques soit au fil de leurs activit s libres soit pendant les activit s pilot es par l enseignant Celui ci organise les interactions et les activit s pour que chacun apprenne aller vers les autres sans peur ou appr hension accepter leurs diff rences canaliser son trop plein de mouvements son hyperactivit et son agressivit partager et coop rer Il permet aux diff rents enfants de se vivre comme des personnes qui peuvent se mettre dans la peau d un autre et ainsi d passer leur ins curit affective en les faisant participer des comptines jeux de r le leaderships altern s downeries activit s symboliques saynettes etc Les parents sont ravis de d couvrir que au fil de l eau travers des activit s imagin es et organis es par l enseignant leur enfant est moins souvent repli sur lui m me moins vitant et fuyant moins hyperactif agresseur casseur et de plus en plus sociable C est en m me temps l enfant qui a du plaisir de trouver sa place dans un groupe de pairs avec lesquels il peut changer coop rer l enseignante devra accompagner des bambins de 3 6 ans dans leur d veloppement linguistique intellectuel et moteur M me si Monsieur Alain BENTOLILA admet une fois que l cole maternelle doit accompagner le d veloppement moteur des enfants de trois
34. t de concentration intellectuelle Comment Monsieur Alain BENTOLITA va t il agir sur les m canismes processus ou ph nom nes qui sous tendent la concentration de l l ve c est dire non seulement sa capacit mobiliser ses ressources intellectuelles mais aussi sa r ceptivit et sa disponibilit elles m mes d pendantes de son niveau de vigilance de ses capacit s d attention et de son niveau de s curit affective De toute vidence Monsieur Alain BENTOLITA ignore les donn es de la recherche scientifique Deux d entre elles sont pourtant largement vulgaris es tous les ges le niveau de vigilance et les capacit s d attention de la plupart des enfants fluctuent de fa on pr visible au cours de la journ e En cons quence les l ves ne sont pas galement r ceptifs et disponibles aux diff rents moments de la journ e scolaire Ils ne peuvent donc tre galement concentr s tous les moments quels que soient leur docilit leur d sir d apprendre et leurs comp tences le niveau de vigilance et les capacit s d attention varient d un enfant l autre et d un jour l autre chez le m me enfant selon ce qu il a v cu et ce qu il vit dans son milieu familial et l cole selon qu il a ou non des d ficits de sommeil selon qu il est ou non install dans la s curit affective Ils sont particuli rement faibles et fluctuants chez les enfants en difficult non pas seulement telle o
35. t donc impossible trouver et un article sans indications bibliographiques et sans esprit critique Je me limiterai ici quelques unes des plus outranci res De langue maternelle fran aise de parents francophones ils les enfants pr cision de H Montagner arrivent l cole avec une langue orale tr s loign e de la langue qu ils vont rencontrer en apprenant lire et crire Ne craignons pas de le dire ils parlent une langue trang re celle sur laquelle va reposer leur apprentissage de la lecture et de l criture Comment peut on affirmer que la langue fran aise parl e dans une famille francophone est trang re celle que l on parle l cole fran aise alors que les m mes mots combin s aux m mes gestes mimiques attitudes vocalisations v hiculent le m me sens dans les deux milieux d s lors que les situations et contextes sont les m mes Les observations film es en continu dans le milieu familial et l cole maternelle montrent que les enfants utilisent commun ment de multiples combinaisons langagi res et comportementales qui sont comparables ou identiques non seulement dans leurs demandes de satisfaction des besoins l mentaires mais aussi dans leurs relations affectives leurs partages motionnels leurs demandes d explication sur le sens et la signification des images des comportements des v nements leurs demandes d aide dans la r solution de probl mes puzzles
36. t grandes sections les fa ons d organiser la lecture d un texte et les changes qui en r sultent Plus ordinairement les enseignants d cole maternelle savent organiser de fa on diversifi e les op rations quotidiennes couter et parler que souligne Monsieur Alain BENTOLILA Mais les enseignants savent aussi que la ma trise du lange oral par le jeune enfant ne repose pas simplement sur les d marches recettes pr conis es par Monsieur Alain BENTOLILA mais qu elle d pend de nombreux facteurs personnels familiaux sociaux et culturels Ils sont demandeurs de strat gies pour que la ma trise du lange oral par tous les enfants devienne une r alit en particulier ceux qui sont en difficult CONCLUSIONS Le rapport de Monsieur Alain BENTOLILA est inqui tant car il est dogmatique et simpliste Il est galement d shumanis et d shumanisant Monsieur Alain BENTOLILA consid re en effet que les enfants d cole maternelle sont essentiellement des syst mes linguistiques qu il faut formater dans des ateliers de langage oral d s la petite section Pour cela selon lui il est imp ratif d augmenter leur concentration intellectuelle au quotidien comme si on pouvait la d cr ter au x moment s souhait s L l ve con u par Monsieur Alain BENTOLILA est ni dans ses dimensions de personne et d enfant A aucun moment Il n est consid r comme une personne d attachement d motions et d a
37. tines et aux chants doivent devenir des temps d apprentissage o l on privil giera la qualit d articulation de m morisation d explication du lexique plut t que la quantit de comptines marmonn es nous reviendrons sur ce terme La moyenne section la plupart des enfants sont alors g s de quatre cinq ans serait la charni re organisatrice du syst me format de Monsieur Alain BENTOLILA Il crit en effet en jargonnant L cart grandissant entre les constructions grammaticales utilis es l oral par les l ves et celles qui organisent les premi res phrases soumises leur lecture exige que d s la moyenne section on accompagne avec soin le jeune enfant dans la d couverte d une organisation et de conventions que l oral ne lui a parfois pas r v l es A la lecture du rapport de Monsieur Alain BENTOLILA on se frotte les yeux pour tre s r qu on ne dort pas et on se demande si celui ci a d j rencontr les vrais enfants accueillis l cole maternelle c est dire selon les moments les situations et les partenaires des tres c lins rieurs expressifs clowns sociaux joueurs indisciplin s turbulents impr visibles appliqu s provocateurs conqu rants baragouineurs querelleurs imaginatifs inventifs aux modes de communication et formes d intelligence multiples En d autres termes ils sont des personnes qui d bordent de vie d initiative et de cr ativit m
38. u telle heure de la journ e mais tout moment ou presque La vigilance et donc la concentration intellectuelle ne se d cr tent pas Les enfants ne sont pas des ordinateurs dont on peut programmer l augmentation du temps de concentration au x moment s souhait s Cependant les enseignants peuvent effectivement s organiser pour prendre en compte les fluctuations de la vigilance de l attention de la r ceptivit et de la disponibilit et parvenir ainsi augmenter peu ou prou la dur e de la concentration intellectuelle des diff rents enfants pendant la journ e scolaire Encore faut il que certaines conditions soient r unies C est dire un effectif r duit faut il rappeler que le nombre des enfants par classe est souvent de vingt ou trente parfois davantage en petite section une ambiance apaisante s curisante non bruyante et non perturb e par des all es et venues intempestives des possibilit s de consacrer plus de temps chaque enfant par exemple s il y a des aides ducateurs ou encore s il y a deux enseignants par classe mais galement des possibilit s d am nager les espaces pour constituer des lots et des petits groupes et respecter ainsi les rythmes de chacun des possibilit s de prendre en compte les autres singularit s des enfants voir l article de H Montagner dans le livre collectif L cole deux ans est ce bon pour l enfant publi en 2006 aux Editions Odile J acob
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