Homélie du 15.08.2011
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1. raison faisait fi du seul p ch r el qui soit celui de croire que l on n est pas aim L tait le secret de sa joie tant il est vrai que comme le montre l all gresse qui traverse tout le chant du Magnificat il existe un lien imm diat entre humilit et joie Le cardinal Jean Dani lou a su finement le relever en crivant dans ses Carnets spirituels Il faut beaucoup d hu milit pour accepter d tre heureux car l orgueil a besoin du malheur pour en nourrir sa r volte Comme toujours les expressions de la liturgie de cette f te viennent nous confirmer sans quivoque en tout ce qui pr c de La pri re du d but de la messe d crit de fa on lumineuse notre destin e derni re qui est d obtenir de partager la gloire dont Marie jouit d j tandis que le texte de la Pr face qui introduit le chant du Sanctus nous invite la regarder comme celle qui guide et soutient l esp rance du peuple de Dieu encore en chemin Ainsi donc lorsque nous contemplons Marie dans la gloi re de son Assomption nous ne devrions jamais c der un regard peut tre envieux ou teint de scepticisme d sabu s mais au contraire nous r jouir sans complexes en nous disant telle je la vois aujourd hui tel je serai moi aussi un jour et tels nous serons tous avec elle dans l immense C ur de Dieu qui nous attend p Hew Mare2. Assomption A 15 ao t 2011 Apoc 11 19a et 12 1 6a 10b 1 Corinthiens 15 20 27a Luc 1 39 56 Lorsque nous entendons les lectures de cette f te de l As somption de Marie qui c l bre son entr e corps et me dans la gloire ternelle nous sommes frapp s du contras te existant entre les deux sc nes racont es par l Apocaly pse d une part et l vangile de saint Luc d autre part D un c t le signe grandiose d une Femme apparaissant dans le ciel et de l autre une sc ne familiale presque banale nous d crivant les retrouvailles de deux cousines dont la plus jeune vient proposer ses services la plus ancienne l approche d un accouchement En somme une situation qui n a rien d exceptionnel au point que l on serait tent de ne pas y pr ter grand int r t Mais la surprise jaillit lors que dans le cantique qui prolonge l change de leurs salu tations Marie s identifie une humble servante sur laquel le Dieu s est pench O donc est la Femme majestueuse pr sent e auparavant comme ayant le soleil pour man teau la lune sous ses pieds et sur la t te une couronne de douze toiles Tout le myst re de Marie clate pr cis ment dans cet apparent contraste qui la situe dans une destin e unique laquelle nous ouvre en m me temps la compr hension de notre propre myst re Dieu en effet aime faire grand avec ce qui est petit D ail leurs il ne peut pas en tre autrement puisque la diff ren
3. ce de nature entre Lui et sa cr ature est de l ordre de l infi ni Toutefois ce qui appara t le plus fondamental dans la relation nou e entre Dieu et sa cr ature ne porte pas sur le fait que cette derni re soit effectivement petite mais qu el le sache le reconna tre en v rit Certes non pas la ma ni re d un chien battu s aplatissant servilement devant un ma tre cruel mais dans la reconnaissance lucide c d aussi avec gratitude de celui qui sait tout devoir Dieu Cette derni re affirmation ne doit pas nous conduire en tendre notre destin e en termes de fatalit susceptible d engendrer une passivit irresponsable et coupable En effet se saisir soi m me comme un tre venant de Dieu implique un engagement personnel n cessaire pour entrer dans la compr hension du dessein de Dieu sur soi Ce des sein consiste d abord d crypter le mode d emploi de son tre si on peut s exprimer ainsi Or devenir homme ou femme r pondre sans restriction et selon sa pleine sta ture sa vocation humaine est un labeur extr mement exi geant et jamais achev auquel nul n est autoris se d ro ber Parvenir cette humanit pleine et enti re laquelle chacun est appel est notre premier devoir Il n cessite une constante ouverture une coute assidue de la vie une disponibilit de tous les instants aux autres et l Autre Dieu ne va jamais chercher midi quatorze heures et c est donc au c
4. ment correspondre sa mis sion Mais nous ne devons pas non plus trop vite la regar der comme un cas tellement hors normes que sa desti n e nous devienne trang re Immacul e elle l est mais non pas sans la gr ce anticip e de la Croix et de la R sur rection de son Fils En cela la seule diff rence d avec nous est celle d une anticipation providentielle mais sa situa tion essentielle demeure identique la n tre sur le fond elle a autant besoin que nous d tre sauv e Quant au fait qu elle enfante en demeurant Vierge il est certes un privi l ge unique mais qui s inscrit sans arbitraire dans le cadre de sa vocation propre S il est vident que nulle autre fem me ne pourra jamais l imiter en cela il faut aussi convenir que cette particularit qui ne concerne que la moiti du genre humain n est en fait pas un l ment d terminant au regard du salut personnel de tous Ainsi non seulement nous avons le droit d esp rer notre propre glorification corps et me comme Marie mais c est v ritablement cet heureux terme que Dieu r serve chacune de nos vies Il ne s agit donc pas simplement de l esp rer mais de le croi re Comme Marie a cru selon le t moignage de sa cousi ne comme elle a cru que aussi petite f t elle elle pouvait int resser Dieu et avoir du prix ses yeux Isa e 43 7 En tout cela nous pouvons nous sentir tr s proches d elle Pour citer un auteur spirituel Marie avec
5. ur de ce labeur sommairement d crit que l homme ou la femme d couvre progressivement la vo cation propre qui est sienne Souvent l appel qui survient travers des agents ext rieurs ne vient que confirmer une intuition profonde qui tait d j myst rieusement pr sen te au plus intime de l tre Alors elle devient pleinement consciente et d sormais clairement identifi e elle est em brass e avec ardeur tant elle est reconnue comme vraie Et l Assomption de la Vierge Marie dans tout cela me direz vous Justement nous avons saisir que plus qu un v nement extraordinaire et il l est en effet ce que nous c l brons aujourd hui est pr cis ment le fruit par ex cellence de la pleine r ussite de la croissance int grale d u ne existence humaine totalement accord e Dieu en son myst re personnel et unique A ce titre Marie est l illustra tion la plus parfaite de l accomplissement de ce quoi cha cun de nous est appel de toute ternit dans la pens e de Dieu savoir partager sa B atitude ternelle comme fruit d une vie d j tout orient e vers cette finalit quels que puissent en tre les accidents de parcours et les vicis situdes endur es cf le bon larron Luc 23 39 43 Certes nous ne devons pas passer trop vite sous silence ce qui restera jamais unique dans la vocation sp cifique de Marie celle de M re de Dieu cr e immacul e en sa con ception afin de pouvoir pleine
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