Le choix assisté - Université de Sherbrooke
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1. je vais l appeler si cela me tente sauf que ce n est pas pour rien que je l ai appel tous les jours dans le sens que dans mon pattern moi A Tous les jours c tait le minimum J exag re pour accentuer ce que je comprends de ce que tu vis Ce que tu dis c est compte tenu de qui je suis en ce moment c est ce qui est raisonnable pour moi Je cherche encore te garder dans l espace o t es pas confortable Ce n est pas dans les actions pos es que tu as l impression de porter quelque chose de plus C Ce n est pas le fait de lui t l phoner quand cela me tente c est c est c est rire c est dans le fait de veiller sur lui de veiller sur la qualit des soins qu il re oit de vouloir qu il trouve des fa ons de r gler ses choses C est l que je le porte Ce n est pas le fait de lui t l phoner L ACCOMPAGNEMENT VERS UNE ZONE D AMBIANCE L accompagnement dans la zone d inconfort se fait sans jugement face au contenu et sans intention d orienter le choix de l aid e L aidante est une experte du processus Son intention est uniquement de s curiser la personne pour l aider se maintenir dans sa zone d inconfort et faire des choix partir de l information qui merge en cours de route Un support appropri permet l aid e de s immerger dans l exp rience qu elle choisit En bout de ligne l aidante souhaite entendre l aid e lui dire des phrases dont la signification sera je suis2. mergent de son organisme lui permettant de saisir l ensemble de son mod le et en particulier l intention sous jacente La mise en vidence de l intention du mod le permet l aid e d en valuer la pertinence S amorce alors un mouvement typique dans le choix assist l exporation active et intensive de la zone d inconfort conduit la formation d une deuxi me zone d exp rience qui sera marqu e par l ambivalence L aid e qui est assist e lorqu elle explore cette nouvelle zone d ambivalence a l occasion de faire une double boucle d apprentissage double loop learning selon l expression utilis e par Argyris 1985 Ce retour s effectue non pas seulement sur les moyens utilis s pour obtenir ce qu on veut mais sur les intentions m mes qui guident la personne dans le choix de ces moyens L organisme de l aid e lui fait sentir qu un micromod le qu elle utilise pourtant avec un certain succ s depuis son enfance ne lui convient plus compl tement dans la situation actuelle TI lui appartient de d terminer alors le type de changement qui lui s av re ad quat pour elle La s quence qui suit dans l intervention d j cit e permet d illustrer cet aspect de l accompagnement A En soi t l phoner c est bon C est le fait de le faire tous les jours pour veiller sur lui qui semble tre inconfortable J essaie toujours de cerner la zone o tu te sens l troit C Ce que je veux c est me donner plus d espace et a se t
3. Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 94 LE CHOIX ASSIST UNE RELATION D AIDE AX E SUR LA RESPONSABILISATION Jeannette LeBlanc Institut universitaire de g riatrie de Sherbrooke pavillon Argyll et Universit de Sherbrooke R SUM L article propose une fa on de contourner une d ficience dans le processus d cisionnel de la personne aid e au cours d une relation d aide situationnelle Le choix personnel est pr sent comme un processus exigeant qui demande une certaine vigilance surtout pour les personnes qui ont des difficult s r sister aux pressions de l environnement L approche propos e consiste orienter la personne aid e dans une d marche sp cifique lui permettant d augmenter la qualit de son choix personnel On invite la personne aid e d limiter une zone d inconfort identifier des zones d ambivalance et on l accompagne dans l exploration de ces zones Dans la vie courante on agit souvent par habitude Lorsqu une personne est confront e un v nement plus difficile tel une s paration un changement de travail une mise pied elle devient plus attentive aux d cisions qu elle doit prendre Si cette personne demande de l aide c est qu elle a de la difficult choisir Deux r actions sont possibles de la part de la personne invit e l aider faire de la suppl ance en orientant ses choix ou l assister dans le processus de choisir Lorsqu on opte pour l
4. des fa ons d tre plus autonome Une fois d finie la satisfaction de l aid e cette zone deviendra ensuite la cible de travail des partenaires dans l intervention centr e sur le choix assist L aidante se proposera d tre la gardienne de cette zone avec l assentiment de l aid e elle cherchera maintenir l attention de celle ci dans l espace qu elles auront d fini ensemble L aid e commence alors sa recherche dans la zone identifi e Elle peut s en loigner et doit souvent s en loigner pour explorer d autres territoires autour de la zone microscopique Mais pour que chaque exploration l ext rieur enrichisse la recherche en cours on doit revenir syst matiquement la zone qu on a d termin e L aidante assiste l aid e pour traduire et int grer les d couvertes qu elle fait l ext rieur de la zone d inconfort identifi e Ces explorations l int rieur et l ext rieur de la zone d inconfort permettront l mergence de nouveaux l ments qui augmenteront la lucidit de l aid e et serviront faire merger une deuxi me zone importante dont il sera question plus loin la zone d ambivalence Ainsi toutes les d couvertes l int rieur et l ext rieur de la zone contribuent donner un sens personnel l exp rience d inconfort La r ception de nouvelles donn es venant autant de l organisme de l aid e que de son environnement perceptions interpr tations sensations sentiments motivation lui pe
5. er par la Gestalt Montr al Les ditions de l Homme INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997
6. 1991 parle d prouver sa vacuit et accepter sa vuln rabilit cela n est jamais facile dans une soci t qui valorise l action l affirmation et l efficacit L exp rience d tre novice est relativement inconfortable ce moment critique du choix assist l empathie sert de catalyseur l autonomie C est de cette fa on que l aidante tente d accueillir l enjeu de l aid e Et toujours il appartiendra celle ci de v rifier ce qu elle estime le plus satisfaisant pour elle en ce moment compte tenu de sa personnalit de son niveau d nergie de l importance du lien de sa disponibilit etc L aussi c est l aid e qui peut dire o elle en est La s quence qui suit illustre ce moment particulier du choix assist C D couvrir que l action que je fais correspond tout fait qui je suis pour essayer de ne pas laisser tomber l autre a va Mais un autre niveau a co te quelque chose Je vois que je ne suis pas aussi libre que je voudrais l tre Et j aimerais regarder a A Et prendre le risque de voir que cet ami puisse vivre de l abandon C Ah Aye Aye rire A Cela suscite de l appr hension C Rire A Et ate fait rire aussi C C est jouer aussi Rire Il y a un enjeu L aid e soup onne l espace nouveau qui se montre elle L excitation de la nouveaut et en m me temps l inqui tude qui l accompagne La personne entre dans la cr ativit innovatrice o e
7. averti la veille A Je tente de d couvrir l endroit o tu vis le malaise pour t aider aller plus loin Je t entends dire cette semaine j ai trouv une fa on de faire qui m a convenu Il semble rester une question peux tu essayer de la poser C Je l ai appel tous les jours l exception d une journ e o je l ai averti que je ne l appellerais pas Je ne me vois pas faire cela pendant un mois A Tute dis Je n ai pas le go t de continuer ce type d action pendant encore un mois J essaie de voir o est ce que tu n es pas l aise avec ce geste C Il y a de l inconfort m me si j ai trouv un certain quilibre cette semaine Si j appelle quand cela me tente cela peut tre vivable pour moi Mais est ce que je vais faire cela pendant un mois A J essaie toujours de d limiter le terrain qui nous mobilisera ce qu on va regarder ensemble pour t aider faire une s lection Ce que je t entends dire c est J ai trouv une action cette semaine qui m a permis de me satisfaire L inconfort merge quand je me demande si je vais maintenir cette m me action longtemps C c est comme une libert profonde que je ne me donne pas A Un peu comme si les gestes que tu poses les t l phones les manifestations tu les fais par habitude Je cherche v rifier si je comprends bien C Une partie c est par l habitude et une partie c est un lan qui me satisfait Et c est la partie habitude
8. ces temps de changements continuels Les personnes qui consultent sont en position de vuln rabilit voire m me parfois d ins curit affective L objectif d une intervention de choix assist n est pas de modifier la personnalit I n en reste pas moins que le fait de vivre une exp rience o on exp rimente sa propre comp tence au cours de l intervention augmente la confiance en soi Selon Lewin 1959 le succ s psychologique d pend de la capacit de faire des choix sur les objectifs et sur les moyens Dans cette intervention l aid e qui cherche mobiliser son organisme ne vit aucune pression d aller dans un sens ou dans un autre c est elle qui d cide de la direction lorsque l aidante lui souligne les carrefours CONCLUSION L intervention d aide ponctuelle est une br ve parenth se dans la vie de la personne qui consulte Dans ce contexte le choix assist permet ainsi l organisme de mobiliser son nergie pour s aligner par rapport qui il est L aid e est invit e recadrer une situation qui l emp che d agir pour satisfaire ses besoins l impasse initiale devient un dilemne r soudre en tenant compte des limites actuelles de son organisme INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 109 Alors que par habitude l aid e continuerait faire porter l environnement une partie de sa responsabilit personnelle l exp rience de c
9. de la personne de faire des choix personnels partir de l information en provenance de son organisme et son environnement Pour Gruen 1991 tre en mesure d avoir acc s ses motions tre en mesure de ressentir la joie la tristesse la douleur la vacuit sentir qu on est vivant est essentiel pour le d veloppement de l autonomie L autonomie pr suppose un moi capable de percevoir ses propres sentiments capable aussi de reconna tre ses besoins et non uniquement les attentes de l environnement Dans certains contextes l organisme perd la capacit de ressentir c est souvent le cas d une personne qui demande de l aide L exploration soutenue dans une zone sp cifique INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 108 d inconfort permet l aid e d avoir acc s d autres donn es et d augmenter sa capacit de faire des choix personnels L exp rience de choisir est un processus cr atif Elle permet une personne de se percevoir comme le ma tre d oeuvre de sa vie Chaque exp rience de choisir lui permet de donner de la consistance son identit Plus une personne d veloppe sa capacit de lucidit plus ses zones d ambivalence g n rent des informations de qualit De la m me fa on qu un organisme habitu l entra nement physique est en mesure en temps de stress physique de performance sup rieure la personne ayant d j une aptitud
10. et l anxi t que cela g n re souvent Cette fonction s exerce lorsque l aidante adopte une approche empathique l gard de l aid e L affirmation de la capacit de l aid e de d finir sa zone d inconfort et de s y maintenir contribue galement lui redonner la s curit voulue gr ce la confirmation de sa comp tence faire des choix Dans l intervention de choix assist l aidante cherche cadrer les situations de fa on permettre l aid e de d couvrir et d innover Tout en respectant les l ments de sa personnalit qui se manifestent l aid e est invit e abandonner le pilote automatique qu elle utilise lorsqu elle agit par habitude pour traiter la situation en passant au pilotage manuel L aid e est ainsi invit e consid rer toutes les possibilit s qui s offrent elle pour valuer et ventuellement faire un choix personnel INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 100 Dans la s quence suivante l aid e voit merger un de ses programmes qui a ses origines dans son histoire d enfant elle s en approche avec prudence A Je r sume Tu me dis cette semaine j ai trouv une fa on de faire qui n a pas pris autant d nergie que j estimais mais en m me temps je vis un malaise dans ce geste Ce n est pas seulement une question de lui t l phoner ou non C C tait un d but de libert lorsque je me disais
11. faire j ai m me un moyen relativement simple pour continuer prot ger mon ami Ce n est pas une action compliqu e mais maintenant je sais que je continue me r p ter Est ce que je suis pr te prendre le risque d une nouvelle exp rience o je prendrais un risque de faire vivre de l abandon un ami C On dirait que je suis appel e a L organisme se maintient la porte de la deuxi me zone d inconfort Ce type de changement mobilise l aid e dans son h ritage historique L ambivalence accentue ses zones de conflits les aspects non d sir s de sa personnalit r sultat de conflits non r solus entre les exigences de son organisme et les exigences de son milieu St Arnaud 1996 page 12 La r ception cette exp rience d ambivalence reli e la zone d inconfoit initiale donnera l aid e l occasion de se placer diff remment face ce qu elle vit Il lui appartiendra d valuer si elle veut d ployer de l nergie pour changer se mettre en position de divergence face cette habitude cr er et innover Elle reconna t un sc nario habituel et en reconna t galement les b n fices LE TRAITEMENT DE L AMBIVALENCE Lorsque l aid e entre dans sa zone d ambivalence de nouvelles appr hensions sont soulev es L accentuation de l ambivalence et le maintien de l organisme dans cet espace invitent l aid e largir son espace choix Elle se retrouve dans une zone o apr s avoir fait un premier choi
12. il y a mergence de deux mouvements J ai le go t et en m me temps j h site D autres donn es permettront l aid e d accentuer cette ambilavence A Avec ce que tu viens de d couvrir je t invite revenir la situation initiale et en particulier ton exp rience d absence de libert face l ami et vois comment cet enjeu y est pr sent Es tu capable de percevoir l excitation et aussi la morbidit dont tu viens de parler C Je pourrais exp rimenter l un ou l autre sentiment ou les deux je pourrais entrer dans mon pattern de ne pas l abandonner et continuer de t l phoner et je pourrais sauter la cl ture et arr ter de t l phoner A Et les risques C Sije me donne la libert de ne pas t l phoner il est possible que a se passe bien et il est possible que cet ami se blesse A a c est trop gros pour toi C a a toujours t trop gros A Je reprends ce que tu as d j dit dans le pass cela a toujours t norme et je me suis organis e pour ne pas prendre ce risque l Et aujourd hui c est encore gros C C est encore gros mais ce n est pas aussi gros partir de nouvelles donn es qu elle d couvre dans son exploration du pass l aid e rajuste sa vision du pr sent Il y a des craintes mais jusqu en ce moment celles ci lui semblent peut tre apprivoisables L aid e continue de demeurer la seule comp tente pour d terminer ce qui est et ce qui sera L aid
13. que je ne lui t l phonerai pas pendant un certain temps il pourrait peut tre se sentir abandonn mais je ne l abandonne pas en faisant cela A C est plus r aliste plus acceptable pour toi de maintenir l action de t l phoner en te donnant la libert de ne pas le faire de temps autre Je me reconnais mieux c est moins dangereux pour moi je me repose je respire l dedans C est bon m me Et j ai moins besoin de m loignen C C est clair que je ne suis pas confortable avec l loignement a cr e un plus grand espace LE RAPPORT CO TS ET B N FICES Il est tr s facile pour la dyade aidante aid e de s loigner du terrain de recherche qu on a choisi au point de d part L exercice de faire un choix suppose une exigence suppl mentaire un effort soutenu de l organisme pour se maintenir dans les zones de recherche appropri es Se rendre disponible pour explorer un espace int rieur o l on risque de se sentir vuln rable inad quat et incomp tent n a pas le plus grand attrait Une exploration de cet espace d inconfort est pourtant n cessaire pour que l individu puisse ventuellement recevoir l information qui circule dans son organisme et accueillir de fa on ouverte non d fensive l information en provenance de l environnement St Arnaud 1996 Ceci s av re indispensable pour que l organisme puisse faire des choix personnels Un autre d fi appara t chez l aid e habitu e l action elle doit acce
14. qui me d range A Je cherche toujours d limiter ce qui te cause du souci toi en ce moment dans cette situation pr cise Je reprends Dans une situation qui me causait de l inconfort cette semaine j ai trouv des gestes qui ne m ont pas pris trop d nergie mais ces gestes je les questionne parce que je ne me sens pas compl tement libre de les faire ou de ne pas les faire Est ce que je continue oui ou non les faire de la m me fa on C J ai de la r sistance continuer agir comme je l ai fait cette semaine A Est ce que tu serais satisfaite si au bout de notre change tu avais pris position face cette action en ce moment compte tenu de ce que tu connais de toi si tu arrivais d terminer ce qui est plus important pour toi maintenir cette action ou la modifier INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 98 D limiter cette zone o l aid e vit pr sentement de l insatisfaction c est lui permettre de mettre en interaction les l ments qu elle souhaite modifier L aidante assistera l aid e l invitant rendre explicite des informations qui lui sont actuellement implicites devenir plus lucide face un sc nario qui ne la satisfait plus compl tement L objectif final de l intervention est d aider la personne r cup rer Son pouvoir personnel dans cette zone d inconfort trouver dans ce contexte sp cifique
15. rendre disponible l information qui circule en elle par rapport une cible sp cifique elle devient capable galement de reconna tre qu elle s en loigne Elle devient elle m me gardienne de la consistance de sa recherche INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisations 103 A On arrive effectivement dans une autre zone C Cela m a permis de clarifier ma motivation qui est de le prot ger de l abandon et j utilise un moyen qui est satisfaisant pour moi en ce moment Mais je peux me donner de l espace en l avertissant que je ne l appellerai pas pendant les prochains jours A Est ce qu on peut dire que par rapport la pr occupation initiale le dilemme ne se pose plus Je mets ma signature l dessus C Rire J ai des difficult s me prendre comme je suis avec mon besoin de prot ger les autres J ai une histoire avec l abandon est ce que je veux continuer prot ger les autres de cette blessure 1 A J aimerais qu on essaie de formuler ta question au pr sent La vie me donne l occasion en ce moment dans ma relation avec un ami de pratiquer quelque chose de diff rent et est ce que je suis pr te initier quelque chose de nouveau que je n ai jamais fait auparavant cr er une nouvelle oeuvre avec la personne que je suis qui a une frousse de vivre de l abandon et de faire vivre de l abandon Tu me dis Je sais comment
16. ante continuera l inviter v rifier les informations mergeantes dans son champ perceptuel et de les int grer la situation identifi e comme la zone inconfortable Apr s quelques minutes d exploration A Situ tais s re qu il n y pas de danger ce serait plus facile de prendre ce risque dont tu parles C Je ne peux avoir de garantie Mais je sais qu il y a un lien avec ma m re J ai v cu ceci toute mon enfance si je sautais la cl ture j allais la faire mourir et ensuite moi j allais mourir A Et comment peut on reprendre cette m me histoire du pass avec ton ami C Il y a quand m me plus d espace qu avec ma m re Initialement je posais la situation de la m me fa on mais l je vois que c est INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 106 diff rent Mes t l phones ne sont plus des automatismes il y reste encore habitudes attach es au pass A C est quoi l habitude dans cette exp rience C D avoir la sensation de porter le lien c est fou c est comme si je tenais la responsabilit du lien et si je ne le fais pas Je ne fais pas confiance qu il a quelque chose faire dans notre relation A Quand tu parles de a je te vois sourire C Je me trouve un peu absurde Je me reconnais dans ceci Je fais tout Je prends toute la responsabilit du lien Je pourrais l appeler pour lui signaler
17. ces souvenirs prendre toute la vedette on s loigne des zones d ambivalance L nergie de l organisme est mobilis e dans un dilemme qui emp che d agir et de satisfaire ses besoins Pour recadrer la situation pour en faire une occasion de croissance personnelle il faut que celle ci soit per ue comme une exp rience optimale Une partie importante de l intervention consiste recadrer les apprentissages faits au pass pour les r ajuster au pr sent Avec ce que tu viens de d couvrir ce quelque chose de morbide qui touche une solitude la mort je t invite revenir la situation initiale et en particulier ton exp rience d absence de libert face l ami et vois comment cet enjeu y est pr sent L aid e a l occasion de se voir aller Elle peut trouver plus confortable de continuer l histoire telle qu elle la conna t que de risquer quelque chose de nouveau L essentiel de cette exp rience pour l aid e r side en ceci elle est expos e au fait que pour le moment une situation insatisfaisante lui semble plus tol rable qu une action dont elle ne conna t pas les r sultats Des p riodes de repos peuvent tre planifi es pour faciliter le maintien de l aid e dans la zone d ambivalence Et bien s r elle peut d cider tout moment d arr ter sa recherche Quels que soient les choix de l aid e ceux ci contribuent d velopper son autonomie Selon St Arnaud 1996 l autonomie est d finie comme la capacit
18. contexte le soin d indiquer o l accent doit se placer sur le p le de la biochimie des tissus ou sur celui de l exp rience et du comportement p 31 32 INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 96 l accompagnement de l aid e vers une zone d ambivalence puis dans l exploration de cette zone et se 3 a a le rapport co t b n fice d un choix assist Un dialogue permettra d illustrer les principaux l ments de cette m thode tout au long de l expos D L MITER LA ZONE D INCONFORT Lorsqu une personne demande de l aide pour proc der un choix c est qu elle vit de l inconfort soit par rapport au fait m me de choisir soit par rapport un ou plusieurs l ments de l exp rience qu elle vit dans ce contexte Dans l intervention centr e sur le choix assist la premi re pr occupation est de cemer cette zone d inconfort qui deviendra la zone de travail au cours de l intervention Ii s agit pour l aidante et l aid e de reconna tre l existence d une telle zone et de la circonscrire c est dire de d terminer l espace int rieur o l organisme de l aid e sera stimul La personne aid e sera invit e se rendre disponible et faire sa recherche l int rieur de cette zone malgr l inconfort qu elle ressent lorsqu elle y dirige son attention Cette premi re op ration a pour effet d tablir la probl matique initiale Comme la comp t
19. d e cette responsabilit et de la traiter comme une personne capable d valuer sa zone d inconfort ses habitudes actuelles le mod le qu elle utilise et de faire les ajustements souhait s pour se donner l espace voulu La s quence qui suit illustre l intention de l aidante cet gard A Ton objectif c est de le prot ger Je t entends dire en ce moment dans cet espace l mon organisme n a qu une issue possible c est de t l phoner C C est a A Et l tu te dis peut tre que je peux ne pas l abandonner et faire autre chose que de t l phoner C Exactement A Est ce que a t am ne vouloir chercher d autres moyens que le t l phone quotidien Ou encore que le t l phone est un moyen plut t efficace pour r pondre ton objectif d viter de lui faire vivre de l abandon C Rire Je me respecte totalement en prenant ce moyen l Et je me donne de l espace je peux l avertir quand je ne t l phonerai pas A T l phoner pour l avertir comme j ai fait cette semaine me permet moi de me respecter suffisamment C est ad quat et l dedans je ne me sens pas prisonni re je suis capable de porter cela C Rire J aimerais avoir l option de choisir pour ce qui est de cet ami je ne veux pas l abandonner mais avec une autre personne je ne me donne pas un tel objectif Mais l je suis en train de sortir de l o on tait partir du moment o l aid e accepte de se
20. e accueillir son exp rience a d j une avance lorsqu elle consulte pour faire un choix La personne qui demande de l aide est souvent moins exerc e accueillir son exp rience mais rien ne l emp che de faire des choix personnels L aidante tel un coach exerce une double fonction d une part elle l aide recevoir les donn es qui circulent dans son organisme et en faire un traitement efficace pour r soudre une difficult ponctuelle d autre part par l assistance qu elle lui apporte elle lui apprend comment proc der comment utiliser les l ments d information qui circulent dans son organisme Le but de l intervention est d assister la personne qui prouve une difficult faire un choix trier parmi les informations qui lui sont disponibles celles qui sont plus significatives celles avec lesquelles elle veut s identifier et dont elle assume la responsabilit L information qui lui est fournie sur le processus l aide devenir consciente de celui ci et se l approprier L organisme habitu r pondre aux attentes de l environnement peut trouver difficile cette exposition de soi dans le processus de choix Le prix payer peut para tre l v mais l aid e en voit ordinairement suffisamment les effets positifs et consid re que c est un prix raisonnable Pour ne pas se vivre comme une victime d une soci t en perp tuel mouvement l entra nement aux choix personnels semble une alternative b n fique et utile dans
21. e choix assist il faut apprendre d celer et diriger l attention de la personne aid e l vers un espace sp cifique qui sera d sign comme l espace choix Pendant l intervention l aid e sera syst matiquement invit e utiliser sa comp tence choisir tant au niveau du contenu qu au niveau du processus de l intervention Du d but la fin de la relation d aide l aid e sera invit e faire des choix Reconna tre ses id es ses besoins ses motions et ses pr f rences peut sembler lourd porter Parfois il s av re moins exigeant de r p ter des comportements insatisfaisants et de se plaindre des r sultats que d assumer pleinement la responsabilit de ses id es de ses besoins et de ses convictions profondes L h ritage de son milieu ou encore the learning history selon 1 Pour all ger le texte les termes aid e et aidante seront utilis s pour d signer respectivement la personne aid e et la personne aidante INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisations 95 l expression de Lazarus 1989 page 132 influence la fa on de se rendre ou non responsable de ses gestes L intervention centr e sur le choix assist aura pour effet de maintenir l organisme de la personne aid e dans cet espace int rieur o chaque personne humaine a la possibilit de faire des choix clair s et de se rendre responsable de ce qui lui arrive Un
22. e l aid e l aidante continue d tre INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 102 la gardienne de la zone d inconfort elle cherche maintenir l organisme de l aid e dans la zone devenue paralysante L aid e est invit e traiter les donn es qui mergent les mettre en parall le valuer leur valeur et leur donner une signification Dans une intervention de choix assist l aidante vise ce que l aid e devienne plus lucide par rapport au mod le d action qu elle utilise dans la situation associ e la zone d inconfort Son intention est que l aid e prenne position par rapport ce mod le L aidante n est pas en position de d terminer quel mod le convient le mieux la personne qui lui fait face Elle peut signaler l aid e ce qu elle observe en terme de cons quences mais l aid e demeure la plus Si pour d terminer ce qu elle veut La transformation d une habitude en comportement choisi ainsi que le questionnement d un mod le utilis depuis toujours suscitent galement un inconfort et c est le fait d tre accompagn e dans cet inconfort qui place l aid e en position de faire des choix Lorsqu elle se pose la question suis je suffisamment insatisfaite pour oser innover et investir le temps n cessaire pour aller dans le sens que je souhaite C est elle de faire un choix Il incombe l aidante de remettre l ai
23. ence de l aid e est essentielle pour d terminer cette zone d inconfort l aid e sera invit e faire un premier choix Le choix assist a d j commenc Une r flexion sur ma pratique professionnelle m a permis d observer que plus la zone d inconfort est d coup e de fa on microspique la satisfaction de l aid e plus les conditions sont favorables pour le travail qui suivra La difficult qui am ne l aid e demander de l aide s ins re dans son histoire de vie elle est tributaire de toutes les exp riences pass es Il est impossible et surtout inutile d avoir acc s toutes ces exp riences la fois Au cours du choix assist l aid e sera invit e au besoin r activer les connaissances et le savoir implicite Sch n 1983 inscrit dans son organisme En d limitant la zone d inconfort de fa on microscopique on assiste l aid e contenir l exploration autour de la probl matique qui la pr occupe On assure ainsi une circulation optimale des informations appropri es et r duit les risques d envahissement d informations moins pertinentes La recherche d une zone d inconfort microspique n est pas sans cr er une certaine appr hension chez l aid e M me si la personne veut trouver elle appr hende de trouver Cet exercice exigera une tr s grande vigilance autant de la part de l aid e que de l aidante l aid e pour demeurer attentive son exp rience et y d terminer la zone d inconfort l aidante pour assiste
24. es zones d inconfort ces zones plut t restreintes o circulent une ensemble de donn es essentielles l mergence et au traitement des ambivalences li es l objet de la demande d aide Ces zones deviennent des espaces de recherche intense La d finition de ces zones rel ve de la comp tence exclusive de l aid e et comme l entr e dans ces zones et l exploration qui suit suscitent de l inconfort la complicit entre l aidante et l aid e est essentielle La vigilance de l aidante est n cessaire pour que l aid e se maintienne dans cet espace d inconfort Pour l aid e y demeurer demande une disponibilit et une somme consid rable d nergie Les premi res rencontres avec les zones d ambivalence sont exp riment es comme essoufflantes et l aid e peut chercher s en distraire ce moment l organisme fonctionne comme s il ne voulait pas trouver sa voie int rieure Et toutes les raisons sont bonnes pour retarder l mergence de l ambivalence L aid e peut avoir recours des g n ralisations pour s loigner de la zone d inconfort lorsque par exemple elle dit Je pourrais me donner plus de libert ce niveau et moins porter les autres M me apr s avoir fait le choix de demeurer dans sa zone d ambivalence les tentations de s en loigner sont nombreuses Des souvenirs du pass mergent et envahissent l attention de l aid e Je sais qu il y a un lien avec ma m re j ai v cu ceci toute mon enfance Si on laisse
25. hoisir par la lucidit qu elle g n re facilite la prise en charge de son propre devenir L aidante privil gie l apprentissage de la responsabilisation C est en comptant sur l exp rience d une nouvelle vitalit suscit e par l exp rience de choisir qu elle souhaite donner l aid e le go t de la responsabilisation R F RENCES Argyris C amp Sch n D A 1974 Theory in practice increasing professional effectiveness San Francisco Jossey Bass Brander N 1994 The Six Pillars of Self Esteem Toronto Bantam Book Carkuff R 1988 L art d aider Montr al Les ditions de l Homme Craig J H amp Graig M 1974 Synergic power Beyond domination amp permissiveness Berkerly California Proactive Press Gruen A 1991 La trahision du moi Paris ditions Robert Laffont Deci E L amp Ryan R M 1985 Intrinsic Motivation and Self Determination in Human Behavior New York Plenum Press Garneau J amp Larivey M 1994 Programme savoir ressentir Montr al Ressources en D veloppement Inc Gendlin E T 1984 Focusing au centre de soi Montr al Le Jour diteur Lazarus A L 1989 The Practice of Multimodal Therapy troisi me dition Maryland Johns Hopkins University Press Lecompte C 1996 ao t Quand comprendre ne suffit plus le processus de prise de d cision et d action Communication pr sent e lors du 9 Congr s de l Association internationale de psycholog
26. ie du travail de langue fran aise Sherbrooke Qu bec Lewin K 1959 Psychologie dynamique Paris Les Presses Universitaires de France Lhotellier A amp St Arnaud Y 1994 Pour une d marche de prax ologie Nouvelles Pratiques sociales vol 7 no 2 automne 1994 Moses A J 1994 Choises Creating Happiness by Breaking Free from Your Past Toronto Powerbase Communication Marquier A 1991 Le pouvoir de choisir Qu bec Les ditions Universelles du Verseau INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisations 110 Rogers C 1979 Un manifeste personnaliste fondements d une politique de la personne Paris Dunod Rogers C K amp Kinget G M 1973 Psychoth rapie et relations humaines Montr al Institut de recherches psychologiques et Publications Universitaires de Louvain Sch n D A 1983 The Reflective Practitionner How Professionals Think in Action New York Basic Books St Arnaud Y 1996 S actualiser par des choix clair s et une action efficace Boucherville Ga tan Morin diteur St Arnaud Y 1983 Devenir Autonome Montr al Le Jour diteur St Arnaud Y 1992 Conna tre par l action Montr al Les Presses de l Universit de Montr al St Arnaud Y 1995 L interaction professionnelle efficacit et coop ration Montr al Les Presses de l Universit de Montr al Zinker J 1981 Se cr
27. itiant un mouvement qui conduira l exp rience consciente de choisir Le d fi pour l aidante sera d accompagner l aid e dans une exploration de cet espace o elle sera vuln rable de l assister et de la soutenir pour qu elle puisse maintenir son attention sur l exp rience qui tout au long du processus lui permettra de d velopper sa capacit de choisir Cet article propose une m thode pour assister une personne faire un choix personnel Quatre parties aborderont successivement la d finition d une zone d inconfort chez l aid e 2 Dans ce texte le terme organisme est pris dans le sens popularis par Rogers et Kinget 1973 Le terme organisme requi re lui aussi une explication Dans son acceptation traditionnelle primordialement m dicale il se rapporte exclusivement aux fonctions et tissus physiques Dans le texte pr sent et conform ment l usage de plus en plus r pandu dans les cercies psychologiques la signification de ce terme ne se limite plus aux aspects dits corporels La recherche tant m dicale que psychologique r v le de plus en plus l interp n tration et l ins parabilit des aspects physiques et psychologiques de l organisme De l abolition d une distinction nette entre le corporel et le psychiques il r sulte que ces termes ont perdu leur utilit tradionnelle I convient donc de les remplacer par un terme qui englobe l ensemble des fonctions constitutives de l homme et de laisser au
28. l auteure de cette exp rience Dans l exemple d j cit l aid e se pose au d part la question suivante Est ce que oui ou non je continue de t l phoner cet ami L exploration pour d finir sa zone d inconfort l am ne percevoir un mod le qu elle a int gr Elle a l occasion d appr hender ce mod le d y voir la fois ses racines et ses composantes croyances valeurs images motivation etc et d en valuer la pertinence pour l exp rience sp cifique qui la pr occupe Ce mod le qui lui a permis d obtenir satisfaction jusque l lui donne des signes de fatigue en ce moment De la d couverte des racines dans son histoire d enfant la zone actuelle d inconfort l aid e a l occasion de rev rifier si ce mod le lui convient de m me que le co t associ un changement de mod le Elle a l occasion de questionner certains l ments qu elle a introject s comme enfant et de voir comment elle peut faire les modifications n cessaires pour ne plus tre la victime de ces introjections En examinant les donn es qui circulent dans son champ perceptuel elle value chaque information et r ajuste certaines donn es pour qu elles correspondent mieux la situation pr sente INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 101 En m me temps que se fait cette exploration et cette r organisation des donn es accessibles de nouvelles donn es
29. lle ne doit pas seulement changer de technique mais transformer aussi ce qui existait auparavant C Je trouve cela excitant d avoir plus de libert et je ris aussi d nervement parce que ce n est pas certain que je veux cela Je ne sais pas s il y a plus d avantages tre autrement Je pourrais me donner plus de libert ce niveau et moins porter les autres A Je t invite revenir notre situation initiale Quand tu dis moins porter les autres dans cette situation c est bon C est inqui tant C Ilya deux sentiments Un c est plus d espace plus de libert et c est bon et excitant C est comme l enfant qui n a pas le droit de sortir sur la galerie mais Ai saute par dessus la cl ture et tant pis pour le reste Et silence A L autre c est moins vident c est plus difficile INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisations 105 C C est vident je contacte quelque chose de morbide qui touche une solitude c est effroyable plein de mort A C est morbide C C est vraiment une possibilit de mort silence A aa l air d tre important C Oh oui ce n est pas un d tail pleurs L aid e reprend l exploration de son ambivalence et l aidante l accompagne nouveau dans la nouvelle zone d inconfort Elle l invite v rifier l impact de cette exploration dans l espace choix o
30. pter de demeurer dans sa zone d ambivalence malgr la h te de trouver une solution L aidante devra l inciter ralentir son go t de se mettre en action et l inviter mobiliser son nergie d une autre fa on pour laisser l organisme le temps requis pour explorer la zone d ambivalence C est l que se trouve la cl du choix assist comment partir d une situation qui cause de l inconfort accepter de cerner une situation qui r v le des l ments de son identit et retarder l action jusqu ce que celle ci soit te fruit d un processus d autod termination qui remplace les habitudes jug es inefficaces dans la situation pr sente En devenant la gardienne de la consistance entre le choix fait au d part et les processus en cours l aidante qui signale l aid e les moments o elle s loigne des zones de travail contribue contrer les d cisions pr matur es M mes les manifestations d ins curit de l aid e deviennent des occasions de nouveaux choix Est ce que l aid e souhaite modifier sa demande Le travail INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 107 TE EE EE ANEE SUN la TOSpOnsSaomSauon entam exige t il trop actuellement Aider la cliente faire des choix sur le contenu et sur le processus demeure l objectif central de l aidante Pour aider une personne faire un choix certaines r gles s imposent L aid e doit arriver cerner l
31. r l aid e dans cette op ration L aidante et l aid e deviennent ainsi des partenaires lorsqu elles s associent pour d limiter cette zone d inconfort L association cette d marche pour d limiter la zone d inconfort de fa on microscopique contribue la motivation intrins que de l aid e Deci et Ryan 1985 3 Le dialogue s inspire d une s quence d aide dans le contexte d une intervention d aide ponctuelle Le client a autoris l utilisation de ce dialogue et des modifications ont t faites pour assurer la confidentialit 4 Depuis 10 ans j utilise une d marche de prax ologie une m thode de r flexion sur l action inspir e de Argyris et Sch n 1974 et d crite dans Lhotellier et St Arnaud 1993 INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 97 Le cas qui suit illustrera la m thode du choix assist Dans la premi re s quence la cliente une jeune femme demande de l aide pour d cider de l attitude adopter face son ami La lettre A d signe l aidante et la lettre C d signe la cliente A En ce moment un ami vit une p riode tr s difficile et ceci t am ne questionner le lien que tu souhaites avoir avec lui au cours de cette p riode C Oui cette semaine lorsqu il m est venu le go t d initier un contact c tait comme un lan et je l ai appel tous les jours La journ e o je ne l ai pas fait je l avais
32. raduit par me donner la permission de ne pas lui t l phoner A L espace pour toi dans cette situation c est de te permettre de ne pas lui t l phoner et de ne pas l avertir que tu ne lui t l phoneras pas C Oui A Et qu est ce que cela suscite pour toi quand tu t imagines que la semaine prochaine mercredi par exemple sans l avertir tu ne lui t l phones pas C Silence J ai peur de lui faire vivre de l abandon Moi j ai connu a et A T as peur de lui faire vivre ce que toi tu as connu tu ne veux pas lui faire vivre cela Et est ce assez inqui tant pour toi pour te dire je ne prends pas ce risque l C Je ne veux pas me coincer avec cela mais ce n est pas vident pour moi A Je ne veux pas me coincer mais je suis coinc e J entends ceci c est le moteur de mon action je ne veux pas qu il se sente abandonn alors je t l phone j ai moins de libert dans cet espace j agis par automatisme C Oui je trouve cela int ressant parce que cela se joue exactement l Je le prot ge de a J essaie de le prot ger de cela L exploration am ne l organisme de l aid e se promener rapidement des informations enregistr es au pass celles exp riment es au pr sent L aidante accompagne l aid e afin qu elle se prom ne entre ces donn es faire des aller retours entre le pass et le pr sent selon l expression utilis e par Lecompte 1996 Avec la complicit d
33. ration voir par exemples Gendlin 1992 Garneau amp Larriv e 1994 Dans la d limitation microscopique l organisme est sollicit de fa on tr s centrale de sorte que l identit m me de la personne est en cause Certaines racines de cette identit l ments de INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisation 99 son histoire de vie sont mises en vidence Dans son d veloppement la personne a d velopp des mod les pour appr hender la r alit voir Argyris et col 1985 et pour r pondre ses besoins Il s agit en quelque sorte d un r pertoire des fa ons de faire qu utilise la personne pour produire les r sultats qu elle d sire obtenir Ce r pertoire s est construit partir de mod les d action qui se sont av r s efficaces dans le pass Dans de nouvelles situations lorsque ces m mes mod les d action sont r activ s la personne s attend ce qu ils soient encore efficaces Des valeurs des croyances et des attitudes sont rattach es ses mod les d appr hension de la r alit ce qui explique en partie leur persistance St Arnaud 1996 parle d habitude pour d crire ces mod les d action que l on utilise pour g rer les situations qui se pr sentent dans la vie courante Dans le vocabulaire psychologique on parle aussi d introjections de sc narios de patterns de sch mes Quel que soit le vocabulaire utilis ces mod les constit
34. rmet une meilleure compr hension de la complexit de sa difficult elle l aide mieux respecter ce qu elle vit L aid e peut devenir enthousiasm e par ses recherches l ext rieur de la zone d inconfort et s loigner de celle ci C est l occasion pour l aidante d exercer son r le de gardienne de la zone pour assurer que les activit s de recherche de l aid e demeurent consistantes avec le contrat initial Elle v rifie au besoin avec l aid e la pertinence de la recherche en cours et s il y a lieu le choix de maintenir ou non l objectif initial d explorer la zone s lectionn e au point de d part est revis L aid e se voit ainsi offrir de nouvelles occasions de faire des choix personnels c est elle qui demeure la plus comp tente pour d terminer ce qui lui convient le mieux chaque instant du processus L aidante assiste donc l aid e dans l exploration de cette zone d inconfort Elle lui indique les moments o elle s en loigne elle la questionne sur la pertinence des th mes explor s et l invite r int grer la zone d inconfort identifi e Un peu comme la personne qui enseigne jouer au golf signifie l apprenti les moments o la position de son corps ne lui permet pas d avoir acc s au potentiel optimal du mouvement l aidante indique les moments o les recherches de l aid e ne correspondent pas la demande initiale Elle peut galement assister l aid e en lui sugg rant des m thodes qui favorisent la cent
35. tel type d intervention pourra sembler on reux pour l individu qui n a pas d velopp sa capacit de faire des choix personnels Le choix assist est une fa on de suppl er une d ficience du processus d cisionel naturel de l aid e L intervention d assistance permet celle ci d valuer la situation pour d terminer de fa on r aliste la partie o elle peut s exp rimenter comme ayant du pouvoir personnel L action de choisir est une activit qui porte ses exigences Elle est une activit d autod termination qui la distingue d une activit de routine Elle exige une forme de d lib ration un traitement de l information permettant la personne de tenir compte la fois des besoins de l environnement et des exigences de son propre organisme pour s orienter vers une action consciente Selon le mod le d actualisation propos par St Arnaud 1996 l intervention centr e sur le choix assist aura pour effet de mobiliser les nergies de l organisme humain dans la zone de soi int gr de fa on r duire le plus possible la zone du soi conflictuel zone de tension entre les besoins d un organisme et les contraintes du milieu Choisir c est se positionner et se prendre en charge Dans le contexte d une situation sp cifique il faut pour choisir reconna tre un espace int rieur o l on se sent responsable Ti faut ensuite s approprier cette responsabilit en se maintenant dans cet espace Il faut enfin y devenir cr ateur en in
36. uent des recettes toutes faites et bien int gr es qui ne sont pas toujours conscientes pour la personne qui les utilise Pour St Arnaud 1996 les habitudes forment un programme inscrit dans les structures non conscientes de l organisme Elles sont associ es la routine ou des automatismes qui n ont rien voir avec l action consciente p 65 Le d coupage microscopique de la zone d inconfort de l aid e permet de faire merger ces recettes int gr es Il s agit en quelque sorte de mettre nu chaque recette pour donner l aid e l occasion d en examiner la pertinence et d en modifier au besoin le mode d emploi ou tout simplement de l abandonner si elle s av re inappropri e dans les circonstances Le fait d avoir circonscrit la probl matique prot ge l aid e plus vuln rable d un d gel trop grand ce n est ni une remise en question de ce qu elle est ni de ce qu elle fait pour r soudre ses probl mes dans la vie courante c est tout simplement un questionnement qu elle effectue sur l utilisation de cette recette ici et maintenant Ce d gel circonscrit lui permettra de maintenir un sentiment de comp tence personnelle m me en reconnaissant l inad quacit momentan e d une fa on de faire qui r ussit en d autres circonstances Un autre effet du choix assist est d aider la personne qui explore sa zone d inconfort d velopper suffisamment de s curit pour accepter de s y maintenir malgr le stress
37. x elle peut innover et faire preuve d une certaine ind pendance face son histoire d enfant et face l environnement ext rieur actuel Gruen 1991 parle de la peur de l autonomie et de la libert de poss der un moi qui nous est propre Bien que nous aspirons tous la libert nous sommes en m me temps et de maintes fa ons d pendants du pouvoir d sirant tre reconnus et lou s par ceux l m mes qui le d tiennent Cela nous condamne qu ter perp tuellement l approbation d un entourage qui pr cis ment conteste nos besoins r els p 50 INTERACTIONS Vol 1 n 1 Printemps 1997 Le chox assist une relation d aide ax e sur la responsabilisations 104 Les trois d terminants de la personnalit d crits par St Arnaud 1996 l h r dit le milieu et l autod termination seront l oeuvre dans cette zone d ambivalence L aid e doit prendre position pour d terminer si oui ou non elle continue faire ce qu elle sait faire et qu elle fait depuis toujours L organisme a d velopp une comp tence face l environnement pour g rer une situation qui lui permettait de tenir compte la fois de son milieu et de sa personne Choisir c est initier du nouveau c est cr er un nouveau rapport avec son environnement Pour l aid e qui se maintient dans sa zone d inconfort c est prendre le risque de vivre l exp rience d une d butante Et tre une d butante peut n avoir rien de tr s int ressant Gruen
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