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L`évaluation : le travail à l`&oelig;uvre

1. parce que nous int ressons l activit de l autre nous avons inscrit en vis e ce projet th rapeutique l acquisition de cette fonction dans les habitudes de vie du patient C est dire qu il ne sait pas totalement ma triser son fauteuil roulant mais globalement l utiliser Le patient a int gr les cons quences de cette rupture 56 parapl gie a fait le deuil et la rem diation mise en place devient une habitude et donc le soubassement de sa vie L habitude est un ensemble d activit s auxquelles nous faisons r f rence quotidiennement de fa on non consciente et qui demandent une prise de conscience pour ne pas les r aliser C est dans cette inscription du quotidien gr ce notre posture que l acte ergoth rapique vise une appropriation de ces nouvelles modalit s de vie afin que l amorce du changement puisse tre op ratoire sur le lieu de vie de l autre Combien de patients utilisent leurs aides techniques les conseils uniquement l h pital les mettant au placard d s leur retour au domicile Ce n est que lorsque le patient entrera dans une d marche d arriv e et non de retour Guihard 2001 que ces processus pourront tre qualifi s de diachroniques L action s inscrit dans une raison d agir qui emprunte la psychologie en tant que choix r flexions d cisions personnelles et donc thiques L action englobe la triple dimension de l acte de l action de l activit en tant qu
2. son quotidien ses habitudes et en plus nous le revendiquons Ce pr sent texte doit nous permettre d oser voir d oser regarder et d tre vu Il nous engage dans une relation avec l autre qui seule nous permet d exposer nos pratiques Nous avons alors pris comme option que l ergoth rapie ne se sait pas encore r elle dans ce qu elle fait parce que trop longtemps et trop souvent elle a cherch savoir expliquer et non penser comprendre Elle doit se r soudre se penser elle m me afin de se chercher dans ce qu elle est Nous vous proposerons ci apr s des propositions relatives ce que nous pensons tre des fonctions et r les de l ergoth rapie de l ergoth rapeute N ous avons pos que le terme fonction recouvrait tout ce qui avait trait l administratif au profil de poste d fini par les directions des ressources humaines Le r le quant lui est de l ordre du sensible de l humain et repr sente ce que nous prouvons et ce que les autres prouvent de notre posture au travers du regard de l alter des autres Activit humaine Un des axiomes de la pratique et de l thique de l ergoth rapie repose sur la prise en compte de la valeur des actions humaines tant entendu que l ergoth rapie est une th rapie des troubles de l activit humaine par la mise en situation d activit humaine nous y viendrons ult rieurement En ceci refuser toute interpr tation toute valuation entend
3. action se place dans la morale qui est l expression de l interpr tation du sujet de son action et en tant que telle les retours d information deviennent al atoires parce que constitu s d impr vu d interpr tation 61 valuation Nous souhaitons pr ciser que nous nous inscrivons dans cette d marche qui vise diff rencier diff rentes pist mologies relatives l valuation non pour les exclure mais parce que d finis les rendre dialectiques rep r s pour pouvoir les inscrire dans un principe de r alit r alisante c est dire une int riorisation des ph nom nes dans une dialectique des conflits supportables pour le sujet en situation de les prouver Tout professionnel de sant se doit d valuer M ais qu est ce au juste que ce verbe la vue de la quantit d ouvrages parus sur ce sujet nous ne pouvons que rester dubitatif face ces actes qui pourtant nous semblent si familiers La complexit du sujet et la bibliographie pl thorique nous invite l humilit et renforce notre id e de ne pas vouloir donner de d finition d explication sur ce que peut tre l valuation Tout au plus pouvons nous dire qu valuer est avant tout un rapport aux valeurs Notre propos sera de questionner d lucider ce que nous vivons laborons dans le cadre du processus ergoth rapeutique Le succ s de ce mot tient ce qu il passe partout en conomie en m decine en p dagogie en justice 11 est n
4. tre ici et maintenant L autre essaie pour se construire de modeler de s approprier les r gles les lois externes pour les faire siennes en les adaptant les transgressant sa propre r alit psychique interne Cette appropriation trouve un terrain d expression au sein de l atelier qui est dans l acte technique loi en lui m me Ce que nous appelons le test du patient c est dire ce jeu qui se vit entre le patient qui teste l ergoth rapeute le groupe afin de d placer le seuil de tol rance est l expression concr te de cette aire interm diaire qui se situe dans la rencontre entre des partenaires de jeu entendu comme des adversaires de jeu comme au tennis par exemple et qui cherchent prouver les limites internes et externes d eux et des alters 132 Cet aspect des choses doit s articuler avec la partie programmatique du projet de soin ergoth rapique Cette partie est la plus connue car elle est commune toutes les professions qui posent des objectifs et des moyens comme on d pose son stylo une fois le travail fini Or valuation objectifs moyens et situations viter ne sont pas suffisants comme nous venons de le voir et l ergoth rapie doit entrer dans une d marche sur le sens profond de sa pratique et de sa technique qui ne sont pas que praticienne et technicienne Nous ne sommes pas que des professionnels d une technique nous ne sommes plus des vanniers des menuisiers car l expression du
5. activit humaine par la mise en situation d activit humaine nous d passons le cadre de la praxis en tant qu elle est l utilisation de moyens en vue d une fin Nous nous concentrons sur l ergon sur ce qui est au del par del le strict mouvement la stricte contraction musculaire Nous envisageons avec la personne que nous recevons une valuation quantitative amplitude articulaire capacit cognitive que nous mesurons avec des bilans valid s ou non afin de donner la valeur de cette amplitude du bilan M ais de m me nous envisageons avec cette personne le sens la vis e de c ses s ances d ergoth rapie en tant qu implications dans la qualit de sa vie Dans cette situation d valuation nous n utilisons pas de grille de bilan mais nous construisons avec elle la grille les crit res Nous interpr tons avec elle le sens donner cette nouvelle vie avec un h micorps d fectueux avec un d lire r curent nous donnons de la valeur ce que cette personne agit dit Et l ergoth rapie est bien dans ce double registre du donner la valeur de et du donner de la valeur car nous nous r f rons aux valeurs sous jacente ces deux logiques Nous utilisons une valuation quantitative norm e pour objectiver des faits nous donnons la valeur de et nous engageons une valuation qualitative thique subjective pour donner de la valeur 11 nous faut donc engager certes une discussio
6. agit surtout d un outil tr s utile dans les fermes notamment pour le ferrage le marquage au fer rouge et les interventions v t rinaires douloureuses De cette utilisation l enfantement humain utilise aussi le travail la table de travail trois plans car au XII XIIIe s le tripalium avait pour fonction d immobiliser la m re si les douleurs taient trop importantes Alors ce tripalium ne serait pas que torture mais bien aussi et en m me temps ce qui nous permet de cr er donner de la vie Jusqu au XVIe s le travail n est pas acte de re production mais s inscrit dans la chair du vivant comme souffrance et contrainte Le glissement s mantique de travail faire souffrir au travail comme fabrication par transformation de mati re en vue d un r sultat se fait petit petit mais toujours avec l id e du labeur de l effort de la souffrance partir du XVIe s commence appara tre l id e que le travail est aussi faire un ouvrage rendre plus utilisable Nous sommes donc dans une logique o le travailleur est le tortionnaire et le tortur I1 torture la mati re pour la transformer par le labeur Or le labeur du bas latin loborare signifie autant mettre en valeur cultiver que se donner du mal Le labeur aurait il un lien avec l valuation qui est tymologiquement donner de la valeur et dans l affirmative n y aurait il d valuation que dans la douleur Travailler est donc aut
7. l activit est la libert mais elle a un co t l autonomie II s agit de se donner ses propres lois mais tout en sachant que l on peut tout faire et que l on ne doit pas tout faire En effet la loi est un interdit et comme le pr cise le terme autonomie il s agit de se donner ses propres interdits N anmoins tre l origine de ses actes ne signifie pas que ses actes aient une valeur sociale le passage l acte est une absence d laboration psychique mais pas une autonomisation C est dans les limites les fronti res que nous devons travailler par une conscience une valuation de l imaginaire social dans lequel nous voluons et qui peut nous conduire vers l autonomie par une gestion des transgressions Parce que l on peut se donner ses propres lois en s autolimitant on peut devenir cr ateur de changement de sa vie et de facto de celle des autres Cette activit parce que libre ou prouv e comme telle est source de choix d actions de pertes d angoisse et de d pendances L tre vivant est d pendant biologiquement de son environnement oxyg ne aliments l homme l tre vivant raisonnable est d pendant biologiquement mais aussi relationnellement affectivement et c est dans la prise de conscience de c s es d pendances dans leur gouvernement que l homme peut devenir autonome Comment pouvoir se donner ses propres r gles si on ne re conna t pas ses d pendances Ce processus sch matique
8. les rapports entre les hommes libres et les esclaves en interdisant les mises mort des esclaves qui n taient plus productifs comme les vieillards les nourrissons les infirmes L volution de l conomie pour partie li e la baisse du nombre des esclaves la confrontation avec de nouvelles cultures venues de l Est la maigre qualit du travail a permit petit petit un am nagement des conditions de vie et de travail des esclaves en leur permettant par exemple d avoir un petit p cule Les ma tres les ont install sur de petits lopins de terre qu ils vont cultiver mais toujours pour leur ma tre Ainsi certes cultivant travaillant pour autrui les esclaves ont commenc envisager de pouvoir aussi travailler pour eux IIs glissent de fonctions purement animale vers celle de domestique de cuisinier de fermier d artisan mais toujours r p tons le au service de Ainsi est n e la cat gorie et le mot de serf explicitement issu du travail servile M ais cette modification des conditions de vie a permis l mergence de la notion de famille d un d but de chez soi A lors que pendant des si cles les esclaves ont v cu en troupeau naissaient condamn s par leur condition naturelle grandir sans esprit de famille sans droit et devoir et donc sans responsabilit et autonomie des couples pouvaient d s lors se former et vivre ensemble dans un lieu qui reconstituait une structure familiale avec une filiation possible un
9. tre et valant plus qu elle Aristote thique Nicomaque 1 1 II y a passage d une chose une autre qui n existait pas pr c demment cr ation comme mergence de nouveau Il s agit certes d un objet mais ce dernier est investi affectivement et symboliquement et il rentre dans les jeux du donner voir et tre dans l utilit de l inutile Peu importe le r sultat pourvu que le fabricant l acteur soit l auteur de ce petit bout de vie qu il soit dans et par l objet qu il investit Ces activit s ces travaux qu ils soient politiques sportifs guerriers impliquaient de la relation de l change de l intersubjectif et ainsi une reconnaissance de l autre comme alter et comme miroir de ce que je suis imagine tre Contrairement la dimension pr c dente nous retrouvons ici le plaisir tre et faire partager O l on voit que faire fabriquer n est pas cr er car tant dans la dissolution du cr ateur dans le cr il n en reste pas moins que le principe est dans le cr ateur et non dans le cr quand bien m me le passage l acte de fait de cr er nous soustraie l hallucination donnant vie au cr mouvement du pro cr vers le pro cr ant De ce mouvement nous pouvons poser que nous nous inscrivons en tant qu ergoth rapeute dans ce registre du faire cr ateur qui est fond sur deux pr suppos s il y a du possible le monde n est pas puis Nous ne particip
10. IlI y a opposition apparente entre la permanence de la terre la temporalit agricole qui est lente immuable et les actions temporaires de l homme Des m diateurs vivants Les mat riaux les m diateurs que sont les v g taux les animaux de facto vivants am nent les patients jouer avec la vie respecter les contraintes int grer les lois naturelles inh rentes ces mat riaux Ces contraintes am nent ainsi par exemple planter des bulbes obligeant le patient imaginer ce que donnera son massif plusieurs semaines apr s Ainsi cette activit d am nagement de parterres fleuris n a t elle pas la m me r sonance affective chez un patient en court s jour qui ne verra pas le r sultat concret de ses plantations que pour celui qui pourra contempler le r sultat de ses plantations Cette dimension du vivant se retrouve dans les activit s saisonni res de tonte de pelouse marqu e par l aspect 122 temporaire du r sultat visible Parce que la pousse des v g taux ne saurait tre ma trisable elle renvoi une impossibilit du m canisme de d fense d omnipotence de ma trise et de gestion des frustrations Cette activit est elle aussi diff remment per ue suivant les dur es d hospitalisation Elle peut repr senter le moyen de prouver une bonne sant par une tonte faite en force avec dext rit chez les patients en court s jour sur le mode du Tu as vu je sais tondre rapidement et correcte
11. chacun sa place puisque Dieu avait d cid et tait la Valeur supr me l id al En cons quence la notion de sujet libre n existait pas C est partir de la rupture Copernicienne de l explosion intellectuelle des XVII et XVIIIe s que le sujet est petit petit apparu que la valeur s est transform e en rationalit et que le travail a rencontr sa division Au demeurant c est A dam Smith dans la richesse des nations qui est un des premiers mettre en valeur le travail en tant que celui ci serait valeur en soi et source de toute valeur et d terminant la valeur d usage et la valeur d change Les deux cat gories de production d objet et de soi ont perdur mais se sont petit petit modifi es pour prendre en compte l individu comme pouvant avoir une vie cot du travail que ce dernier tait avant tout fournisseur de subsides pour vivre et faire autre chose M ais en m me temps le travail a perdu de son humanit puisque nous sommes revenu une tradition o l objet n appartenait plus son producteur comme pour les esclaves et artisans de l Antiquit M ais en plus la division du travail ne permet plus au travailleur devenu salari de faire son objet de le r aliser du d but la fin A lors que le travail s humanisait par la possibilit d tre en dehors du travail en m me temps il accentuait l ali nation du travailleur en ce qu il n tait plus que force de travail et ne participait que d
12. fait qu ex cuter et non cr er celui de professionnel d une technique voire celui de ma trise de son ars La mise en valeur du travailleur participe celle de l employeur dans une double logique de la relation humaine et dans celle du Droit car il y avait contrat crit ou contrat moral Ces normes visent en premier maintenir un bon esprit de concurrence entre les employeurs et moins la protection des travailleurs C est l affirmation du compagnon des confr ries dont l objectif est la survie des employeurs par une r gulation des corps de m tiers afin d viter une concurrence sauvage voire barbare Ce qui est nouveau c est la g n ralisation de ce ph nom ne d acceptation du travailleur et du contr le de ces derniers Notamment l essor de cette reconnaissance du travail est pass par l glise qui a promu le travail en groupe car le travailleur solitaire tait difficilement contr lable sous l emprise potentielle des d mons et de la corruption Le travail en groupe participait une vie commune collective o le chant la pri re et la loi permettaient et facilitaient le contr le de l glise sur les corps aurait dit M Foucault Les temps modernes La transformation du travail vers ce que nous connaissons aujourd hui a d but en m me temps que la transformation du monde suite la d couverte de Christophe Colomb et la rupture Copernicienne Le monde prend une nouvelle forme tant physique qu intellectu
13. fense de rationalisation afin de se d simpliquer d une relation d homme homme pour la cloisonner dans une relation exclusivement de professionnel patient Serait il intol rable que puisque l valuation vise la connaissance nous cherchions aussi la reconnaissance la non v rit le faux l incertitude De plus les discours sur l valuation en sant en reste uniquement au niveau des faits rien que des faits bien observ s afin de garantir une valuation objective d gag e de toute interpr tation Ce qui int resse c est la v rit le vrai du monde r el de la chose en soi d gag de toute morale et loin des lucubrations des psy chiatres chologues choth rapeutes Cela est tonnant car la m decine est bien une science qui n est pas exacte qui ne peut se pr valoir du succ s garanti de la gu rison assur e C est pourquoi nous avons dissoci diff rentes logiques l uvre dans l valuation pour mieux les r articuler et envisager les passerelles les points communs et de fuites des ontologies sous jacentes II ne s agit pas d opposer pour mieux gagner mais de se questionner sur la valeur de la valeur et sur les motivations et les vis es de celui qui value Afin d envisager plus pr cis ment ce vaste sujet nous avons choisi pr alablement de nous int resser l ergoth rapie et donc l ergon dans le cadre de ce document Ce choix est dict par une recherche sur le terme oh combien polys miq
14. habituelle de la personne Le sacrifice consid r dans sa phase essentielle ne serait qu un rejet de ce qui tait appropri une personne ou un groupe BATAILLE G La mutilation sacrificielle et l oreille coup e de Vincent V an Gogh in Oeuvres compl tes Tome I p 269 Comme l a annonc Bernard K ouchner lors de son discours aux journ es mondiales de la sant mentale de l O M S en 2001 l h pital psychiatrique trop bien v cu et de ce fait il doit dispara tre Nous allons traiter la folie dans la ville au sein m me de la cit en supprimant non pas les h pitaux mais les lits qu ils contiennent puisque le discriminent comptable est le fameux lit Alors au regard de ces modifications sociales et politiciennes la folie des faux lits ne va t elle pas avoir des cons quences sur l ergoth rapie et donc sur les ergoth rapeutes Au d but de juillet 2001 le f a umeux rapport Piel et Roelandt est publi publiquement et a t le best seller de l t II ne s agit pas pour autant de rester b at devant ce rapport et ceux qui ont suivi qui sous couvert de volontarisme obligatoire ludent nombres de questions relatives la d marche d une sant publique profond ment citoyenne car trop loign e des consid rations lectoralistes II a n anmoins le m rite de poser quelques probl mes thiques ergoth rapiques comme le r le et la place du travail dans notre soci t Cela suppose
15. marchand et gratuit nous pouvons en d gager un troisi me qui est celui du don de l objet in fine un membre de la famille p re m re enfant pouse troisi me niveau que nous devons avoir en t te car il nous faut accompagner la personne dans la pr paration de ce moment crucial Parce que les niveaux d investissement objectaux sont tr s diff rents et que le moment de ce don n est pas born cod socialement contrairement au rite de la remise du cadeau lors de la f te des m res par exemple la personne prend le risque norme de ne pas se voir pleinement reconnu dans ce don qui doit permettre la cr ation d un espace d changes o les culpabilit s respectives du donataire et du receveur peuvent s exprimer moindre risque et moindre co t II s agit de permettre la relation par le biais l interm diaire de cet objet offert et qui est alors le support de la parole le conteneur d un trop plein d affects et joue ainsi l amortisseur de cette trop grande diff rence de niveaux d investissement I1 s agit bien de ce que le don veuille parler Lorsqu une personne est hospitalis e elle prend le doux nom de patient et en tant que telle elle re oit des soins patientant si possible sagement De par cette position elle est exclue elle s exclue du don non marchand c est dire que cette relation don dette n a plus de sens pour elle Tout au plus est elle revendicatrice par rapport l institution et donc par ra
16. montrer rationnellement objectivement et scientifiquement car une telle d marche est incompl te voire insuffisante l explication n est rien sans la compr hension II ne s agit pas bien entendu de la rejeter et de c der corps et me aux chants des sir nes de la complexit mais de garder l esprit qu effectivement la psych l imaginaire par exemple entendu comme ce qui nous permet de cr er autre chose que ce qui pr existe est une donn e fondamentale de la composante humaine Elle n est certes pas scientifique pas rationnelle pas objective mais nous avons cette ressource en nous et qu elle soit nomm e imaginaire imagination fantasme r ve cela importe peu partir du moment o nous ne la rejetons plus Cela induit que nous pouvons nous placer non plus dans une logique explicative analytique mais dans une perspective de compr hension Ces deux logiques que beaucoup cherchent opposer doivent se compl ter tre en discours r ciproque dialogique E Morin afin que ces deux temps puissent tre l expression d une r alit quotidienne tout en permettant l mergence d une pens e diachronique source d volution de projets de vie II serait vain de vouloir ne consid rer qu un aspect de notre regard il nous faut regarder avec une vision polyculaire multir f rentielle J Ardoino En effet la complexit des situations ne tient pas aux objets observ s mais notre regard Nous nous situons dans
17. op ration math matique sur des nombres des intervalles de l universel et en m me temps elle est le Droit l interdit la loi qui codent les rapports l gaux politiques M ais elle est aussi ce qui inscrit dans le clos la discipline l oppos du s culier Elle est aussi r gle du jeu dans cet espace potentiel o se joue les appropriations des r gles du potentiel d autonomie cher D W Winnicott Enfin elle est surtout l exception sans r gle point d autorisation 74 M ais ce court voyage le long des berges de l tymologie nous montre que certaines choses sont curieuses ou tout le moins pas anodines pour ce qui nous concerne Nous reportant aux dictionnaires tymologies du fran ais de l Encyclop dia Britannica dition 2000 nous lisons que les racine med et mod sont communes et font r f rences r fl chir mesurer peser Les mots latins en med voquent la r flexion la pens e ceux en mod la mesure Or le verbe mederi signifiait penser s occuper de d o entre autres soigner m decin m dicament mais aussi rem de rem dier La racine mod quant elle se retrouve dans le nom modus traduite en mesure en fran ais d o nous retrouvons mod r et mesur Diff rentes acceptions d coulent de cette racine latine mod De modulus nous retrouvons le moule le mod le d signant l objet sur lequel on moule des objets semblables et qui a donn en fran ais mod le
18. pas seuls mais h t rologie Bataille 1930 Et quand nous agissons utilisons un outil a y est le mot est l ch nous agissons toujours pour vis vis d autrui en tant que donataire de cette action L objet cr et offrir rayonne comme triple support de repr sentation d activit physique et de relation I1 est dans le cadre des s ances d ergoth rapie tout en tant le cr ateur de ce cadre de cette fen tre vers une histoire se faisant L objet entre dans l intimit des sujets et participe leur communion par la m me nous sortons de la cl ture pr c dente Les objet mati re d j l sont occasion de trouver en eux la possibilit d un geste cr ateur d une pouss e cr atrice ou re cr atrice Nous sortons aussi de la stricte utilisation et donc du besoin de la n cessit pour y apporter du d sir de l imaginaire de l affectif et du p dagogique M ais nous y apportons du l gislatif de l ethnique et surtout du risque sortant par la m me de la fin Cet imaginaire cet affectif fait sortir aussi l artisan qui s ouvre ainsi l artiste L outil objet moyen fin d part fait passer l invisible au visible il 33 Lorsqu on dit que l h t rologie envisage scientifiquement les questions de l h t rog n it on ne veut pas dire par l que l h t rologie est dans le sens habituel d une telle formule la science de l h t rog ne L h t rog ne est m me r solument pla
19. un petit bout de l objet mettant mal les processus d appropriation de l objet et du travail bien fait 34 En outre le vecteur de valeur a t et est toujours aujourd hui la monnaie comme crit re absolu de r f rence Cette dimension du travail comme source d change et donc d enrichissement s est faite au d triment de la dimension de r ciprocit L change de fait marchand a induit une valuation faussement objective et dont la norme est la justesse de l change en tant que le co t est juste car mesur Alors qu avant le XVIe s le crit re de valeur tait le temps et l effort fournit pour la r alisation du travail le d veloppement de l conomie de la r volution industrielle et donc de la bourgeoisie a d fini le crit re au niveau de l utilit de l objet et du b n fice conomique envisageable Ce crit re est labor non par le travailleur salari mais par le ma tre bourgeois Comme nous avons vu qu partir du XII XIIIe s le ma tre h bergeait son ouvrier voire le nourrissait impliquant en cela des relations amicales et donc une certaine forme de r ciprocit l av nement de conomique fera glisser la r ciprocit vers l change marchand et effacera la relation comme support d int gration sociale au profit et c est le cas de le dire de la redistribution rationnelle car th oris e dans une logique quantitative d quivalence d quilibre Pour ce qui est de l ergoth r
20. D autre part cette mise plat cette cl ture implique une n gation du temps de l histoire de vie En effet que dire d un champ de connaissance qui ne serait que vaste serait ce dire qu il suffirait d un explorateur plus aventureux que d autres pour en faire le tour et que ce qu il ram nerait serait alors non plus magique mais uniquement un donn ramass Or il s agit d engager une discussion pist mologique quant cet objet d tude et nous semble t il cette discussion tant dans une perspective complexe il convient de r unir la connaissance et le faire connaissance en tant que la science et la clinique dialoguent parce que reconnues Pourquoi l inconscient Freudien ne pourrait il pas conna tre l inconscient cognitif Pourquoi la m decine serait elle une science et l ergoth rapie une plaisanterie M ais surtout et avant tout pour quoi cette qu te d une ergoth rapie comme science Cet aspect clos ferm de la prise en charge du patient place l ergoth rapie parmi les autres professions du soin la p riph rie dans un petit coin dans une zone impure o l on ne sait plus tr s bien si c est du sanitaire du social ou du m dico social Nous serions la limite limite et en tous les cas certainement pas scientifique A t on d j vu une profession de sant dite scientifique utiliser la 44 vannerie la cuisine Notre credo c est l activit humaine dans sa banalit
21. De cette m me racine nous retrouvons modicus c est dire de juste mesure M ais aussi modesare qui signifiait mettre la juste mesure et qui a donn mod r modeste De m me modicus renvoyait la juste mesure Pour finir cette racine riche l adjectif commodus signifiait dont la mesure va bien avec appropri Nous en avons tir commode et la commode ainsi que accommoder c est dire ajuster M ais en m me temps deux autres racines latines venaient se m langer pend et pand qui a leur origine renvoyaient l id e de suspendre peser et penser De ces racines nous retrouvons deux verbes p ndere qui lui voquait laisser pendre les plateaux charg d une balance d o l id e de peser tout aussi bien dans une dimension quantitative que de justesse de justice En latin populaire p ndere garda le sens premier de pendre d o le verbe pendre en fran ais M ais il existait un verbe pensare qui prit le sens de peser mat riellement ou intellectuellement Pensare s est transform en pesare qui a donn peser M ais en m me temps une ambigu t s mantique se d voila De son sens primitif peser mat riellement ou intellectuellement pesare participait du premier sens et pensare devint petit petit l aspect intellectuel et d boucha sur le panser c est dire soigner M ais continuons ce petit voyage pour le plaisir o l on vient de voir que de cette
22. IV me si cle av J C Ath nes tait la cit dominante tant politiquement que commercialement La Gr ce tait marqu e par les conflits entre cit s tout au long de la guerre du P loponn se 432 404 av C guerre qui a marqu la pens e de cette poque notamment dans ce qu elle a mis en avant dans les notions d activit s humaines nobles que sont le politique et la guerre Toutes les expressions relatives l agir de l homme que celui ci soit humain citoyen ou artisan esclave se rattachent deux dimensions de l activit humaine que nous nommerons pour faciliter et sauf mention particuli re de notre part travail Ces deux dimensions sont celles dont l objectif est la production d un objet ext rieur au producteur et celles qui visent l accomplissement d une activit pour elle m me avec comme vis e la production de soi Dans la premi re cat gorie nous retrouvons les activit s agricoles et artisanales qui impliquent un objet ext rieur ces activit s tout en ayant un terme diff rent d elle m me car elles concernent la production la fabrication de quelque chose d ext rieur au producteur et c est justement cette production qui est l objectif de l activit Nous nous situons dans une dimension conomique dans la sph re priv e priv e et ces productions ont pour corollaire la satisfaction des besoins de la n cessit Ainsi retrouvons nous les activit s li es la subsistance que cela soit du
23. affaire de chiffres de constat de figure et donc de contr le par rapport des attentes des normes quelque chose d ant rieur Mais des bilans sans commentaire et souvent nous les retrouvons avec un comment taire sont des lettres mortes des hallucinations Le commentaire est la glose l ouverture mais aussi l improvisation peut tre la cr ation l autorisation C est toujours aussi important que ces deux id es soient toujours associ es et je crois que ce que je dis l a aussi un sens au niveau des pens es scientifiques qui peuvent dans certaines coles certaines conceptions se vivre en terme de bilan et pas assez en terme de commentaire d ouverture Ainsi r fl chir les troubles de la relation ne se pense pas de la m me fa on suivant que les crivons psychiatrie ou sant mentale 33 Table ronde sur la p dagogie et l Eros par Jacques Ardoino Actes du colloque Approche plurielle en ducation questionnements et perspectives en l honneur du Professeur Jacques Ardoino juin 1998 3 Ibid 85 L valuation en psychiatrie L valuation credo d une soci t qui r clame plus de contr le plus de ma trise plus d uniformit fait les beaux jours des cabinets de consultants et d experts et des organismes de formation mais laisse peu de place l humain au sensible l al a l incertitude en un mot la parole Or la psychiatrie travaille sur des mat riaux mous instabl
24. ation elle est conduite en avant guide accompagnement vers un advenir qui s labore et s actualise dans la symbolique de la fonction non pas g nitale mais sexuelle La cr ation n est donc pas fornication r p tition car elle est production de sens significations et donc nouveau possible vide Le travail est in signifiant transformation pass plein formalisable objectif II ne vise qu transformer son environnement modifier des objets d j l signifi La cr ation la production visent quant elles de nouvelles formes de signification Le marteau du piano s inscrit dans le travail de l accordeur tandis qu il est appropriation du pianiste qui interpr te M ais peut on cliver de fa on aussi abrupte le travail et la production peut on envisager que tout travailleur soit un animal insens Comment le travailleur en tant qu homme peut il vivre et tre si le travail n a pas de sens L e travail ali ne t il l homme M arx ou le lib re t il de son animalit Aristote De quel travail parle t on L homme est travailleur par n cessit mais il est aussi et en m me temps cr ateur car machine d sirante L une n est pas r ductible l autre et ne permet le sens que comme expression contingente de l un dans l autre par surgissement continue et non maitrisable du flot incontr lable de notre inconscient que celui ci soit freudien ou cognitif La seule chose que nous ne pouvons ma trise
25. c est aussi affaire dont il faut se charger le besoin entendu comme nous avons besoin de pour r aliser notre uvre notre ouvrage Cette perspective renvoie l opus latin La troisi me acception de l ergon est le travail accompli l uvre l ouvrage Les exemples cit s vont de l arme au v tement mais aussi de la statue aux sept merveilles du monde De fa on p jorative l ergon renvoie au fait de devenir l uvre accomplie par quelqu un ou quelque chose par exemple devenir la proie ou la victime de la maladie si je suis tu ce sera par votre fait c est dire ce sera votre uvre M ais l ergon est aussi affaire financi re en tant que ce qui est l uvre de produit par Enfin la derni re acception est de sens g n ral commun et renvoie au chose affaire au fait acte et v nement Le radical ergo epyo a donn diff rents d riv s en devenant affixe et notamment artisan et artiste qui sont r unis sous un m me nom ergo t chnit s epyo texvren et qui s oppose l agriculteur tout ce qui touche aux travaux de la terre Les artisans taient ceux qui sont techniciens c est dire ceux qui B Cf g ro en latin 1 porter quelque part quelque chose 2 porter sur soi 3 porter avoir se comporter faire para tre tenir un r le 4 se charger d une chose d une charge d une affaire mais dans l ordre publique de la cit romaine G ro est l origine de g rer gestion 28 s
26. conditions suffisamment bonnes la rencontre Pour cela il doit y avoir un possible d alt rit y compris dans l agir a priori sans soucis qui fait ferait la qualit professionnelle du th rapeute s r de sa pratique et de ce qu il fait et fait faire M ais tre s r de ses gestes n est pas la m me chose que de rester ouvert l impr vu la diff rence et le risque tre s r est avoir une vision d finitive de la situation une perception statique des choses de nous m me et du monde Il n y a plus de place pour le temps qui se vit pour le spectateur du film seul compte la r gularit des 24 images secondes et peu le v cu du spectateur confin celui de patient et en aucune mani re celui d acteur Cela veut dire que en tant que th rapeute je suis s r de ce qui va se dire du r sultat de mes actions en un mot de gu rir Or la m decine est par excellence le monde de l incertain 60 Cette derni re notion induit que ces jeux dynamiques sont constitu s d explicite et d implicite mais aussi de d sirs de pulsions d int r ts et d intentions de strat gies Tous ces l ments se rencontrent s entrechoquent se m langent et se modifient se transforment s alt rent et de facto nous transforment par cette rencontre avec nos limites prouv es par nous au travers de la rencontre avec l alter M ais c est parce que ces jeux sont inscrits dans le temps dans la dur e dans la m moire et dans
27. dans l tonnement c est dire la relation concr te vivante bien marqu e entre le sujet et l autre La surprise est impensable sans alt rit explicite La construction du terme surprise implique l action fonction elle m me de l autre humain co pr sent dans la situation au moins autant que l tat et de ce seul fait suppose l interaction Discernement entre p dagogie de l tonnement et p dagogies de la surprise A propos d une articulation entre formations initiales et formations continues Jacques Ardoino avril 2002 colloque AFIRSE Pau 38 Rappel historique sur lutilisation du travail en psychiatrie Ce bref rappel a pour vocation de situer sch matiquement l utilisation du travail comme vis e th rapeutique dans l volution de la psychiatrie fran aise depuis deux si cles II va sans dire que nous le ferons de fa on tr s succincte eu gard au format de ce document Les ali nistes C est avec les ali nistes fran ais Esquirol et Ferrus l ves et disciples de Pinel que la psychiatrie va prendre un tournant m me si comme le signale M Foucault On sait bien que le XV Ile si cle a cr de vastes maisons d internement on sait mal que plus d un habitant sur cent de la ville de Paris s y est trouv en quelques mois enferm Depuis Pinel Tuke Wagnitz on sait que les fous pendant un si cle et demi ont t mis au r gime de cet internement C est entre les murs
28. dans la d couverte de soi de nos possibilit s de voir les choses diff remment Dans ce cadre je suis pr sent pour pouvoir couter comprendre et transf rer ce qui m est transmis mes propres exp riences mes savoirs mes id es afin de les transformer et pouvoir les utiliser dans d autres situations Ceci implique que l on soit respectueux du fait que je pensais que l on tienne compte des attendus individuels et institutionnels afin de pouvoir mettre en place une aire de jeux suffisamment bonne pour que je puisse exister et devenir dans mon projet professionnel lui m me en interd pendance troite avec mon projet personnel II est donc important que soit mis en vis e de tout apprentissage le savoir tre A rdoino 1963 M alheureusement ce savoir tre est galvaud et souvent oubli au profit de savoir faire et des connaissances pensant que chacun est m me de cr er son propre savoir tre Or le savoir tre est une chose minemment difficile fatigante et qui tend vers l art au sens ergologique du terme J Gagnepain Nous sommes clairement dans le travail sur soi et dans une valuation qui est appr ciation expression o se m lent acquis technique et personnalit La troisi me modalit repose sur l utilisation d activit dans une dimension de cr ation de travail sur et pour soi II s agit du deuxi me axe qui concerne l ergon relatif la singularit l intersubjectivit et o l activit est av
29. de l autre Nous avons r uni ensuite en trois cat gories les items du tableau cat gories correspondant le moins maladroitement possible au Nous n avons pas men une enqu te avec la rigueur m thodologique en termes de m thode d outil statistique pr cis ment car notre objectif n tait pas une tude utilisant des variables rep rables modifiables de type ge sexe cat gorie professionnelle ob dience Pour autant nous avons utilis avec rigueur et souplesse l enqu te clinique 102 singulier au pluriel et au socio politique Mais cela ne semblait pas tre facilement utilisable eu gard aux retours que nous avons eu Comme nous l avons constat lors de nos entretiens avec les professionnels le deuxi me tableau ne peut tre lu que si le m moire a t lu Le premier tableau relatif l valuation d un sujet semble quant lui plus facile de lecture mais pas satisfaisant pour autant Un facteur joue aussi dans l valuation de ces tableaux le temps qui fait que les professionnels ne veulent pas en perdre disent ils Nous pouvons aussi ajouter une hypoth se qui est que ces entretiens les pla aient face leur non savoir leur absence de r flexion quant aux d marches d valuation et impliquaient des m canismes de d fense Dans la mesure o nous avons dit que l valuation est aussi parler de soi nous ne pouvons pas mettre de cot ce facteur dans les r actions Nous avons modifi notre tableau pour propo
30. du jeu est la possibilit de r glage l organisation de cet espace de jeu Le verbe jouer est d fini comme se mouvoir librement avec aisance dans un espace d termin Le jeu est une activit proprement humaine qui inclut le sentiment puisqu au XIIIe s et XIVes le jeu et l activit amoureuse taient synonymes 26 les conditions de travail sont les pires que le travailleur devient salari que les th ories sur le travail Hegel M arx comme libert mancipation ach vement de l homme ma tre et possesseur de la nature sont crites Toujours est il que le travailleur devient salari prol taire mais surtout perd son appropriation de son travail du fait de la division du travail Auparavant le paysan l artisan pouvait tre fier car il tait responsable de son travail il n en est plus question pour les salari s car ils ne sont propri taires de leur travail ne r alisant qu une partie de l objet ne travaillant que pour un salaire et louant ainsi avant tout sa force revenant ainsi la forme Grecque et Romaine de l esclavage Or ces salari s taient tous des anciens paysans pour qui la satisfaction du bel ouvrage tait une valeur importante Ce deuil faire va faire merger un inconscient collectif o la solidarit va tre un ma tre mot Ainsi la fin du XIXe s nous allons arriver au droit au travail mettant mort le devoir de travail Le syndicalisme va tenter d effacer l obligation de l effort au t
31. elle est passage l acte visibles d montrable rep rable et dans une certaine mesure connaissable L action est le terme g n rique de tous les choix les possibilit s qui nous sont offerts que nous nous donnons en vue de L instance d expression de cette dialectique entre acte et action est l activit qui comprend la part visible de nos contractions musculaires mais aussi la part invisible de nos d lib rations internes et des retours de nos six sens puisque aux cinq pa z Instrument Outil sens traditionnels il nous faut ajouter la Acte Action proprioception sens part enti re et qui Pratique Plaisir Utile Superflu participe au retour d information Schwartz N cessit Sens Science Art 2000 p 643 Elle est le sens du corps en tant Tr vail Jeux Conservation Gaspillage qu il nous permet de sentir en dehors de tout Raison R ve P re Meurtre du p re autre sens ce qui a t fait ce qui se fait Soie T naie l images des pilotes de lignes qui en situation de Achevement Devenir R flexe Intention vol extr me pilotent avec la capacit D pendance Autonomie kinesth sique de leur corps faute de recevoir des informations de la vue de l ouie de l odorat ACTIVIT M ais l action est aussi sociale et donc norm e 57 parce qu humaine et volont Cette dimension sociale permet la r gulation par le droit en t
32. est bien de cela dont il s agit dans l valuation Comme nous l avons vu valeur a son origine est dans le registre de l humain du valeureux du jugement de valeur Ce n est que plus tard que valeur a pris possession des objets comme jugement sur la valeur d change puis sur la valeur marchande passant du jugement moral celui de mesure objective sans supprimer ce premier sens valuer choisir une m thode d valuation plut t qu une autre parle de soi de ses valeurs personnelles de celles de l institution et de la soci t dans laquelle nous voluons M ais nous l avons dit il nous faut les tenir ensemble nous avons besoin des bilans qui sont not s norm s universels voire valid et nous retrouvons notre racine valeo dans valid validit comme nous avons besoin d entretiens qui sont interpr t s thiques singuliers Nous avons besoin de mesurer la rotation interne d une paule et donc de donner la valeur de ce geste M ais aussi nous avons 65 besoin de donner de la valeur au panier que se r alise une personne L ergoth rapie a l avantage et le d faut qu elle s adresse notre part animale m canique chimique tout autant qu celle qui fait d un homme un homme c est dire l imagination le politique Si l on regarde un ergoth rapeute en situation d valuation il ressort que ses actions s inscrivent dans cette double logique Parce que l ergoth rapie est la th rapie des troubles de l
33. et le c est un fait m langeant le Je sujet grammatical de l nonc qui le d gage du sujet ontologique et le Je inacceptable de celui qui aurait le volont d intervenir dans la d monstration Au del de toute recherche g n alogique qui viserait conna tre le pourquoi et le pour quoi de l affirmation le raisonnement dit scientifique para t tre la seule perspective acceptable comme si l illusion de la mise l index de ces sujets grammatical et ontologique suffisait prouver que le fait en tant qu il serait le r sultat d une observation rigoureuse et neutre serait l argutie ma tre le coup chec et mat d une partie qui nierait le bluff le froncement de sourcil Or avoir raison sous entend de fait le avoir tord quand bien m me la r plique ultime est tu n as pas tord mais admet quand m me que nous sommes dans le vrai Comment avancer dans ces termes relatifs l valuation qui postulent des ontologies diff rentes dans la mesure n est ce pas o la valeur de r f rence reste justement la valeur La psychiatrie est un vivier de courants d ob diences de concepts de notions de paradigmes d pist mologies pouvant laisser envisager que cela puisse ne pas tre aussi simple que le sens commun le sous entend Or l valuation en psychiatrie est une d marche g n rale g n raliste qui vise appr cier estimer juger et elle ressort de multiples facettes que sont par e
34. et les modalit s de nos pratiques D aucun diront que c est jouer sur les mots moi je pr f re jouer avec les mots M ais il n en demeure pas moins que ce travail s mantique est indispensable pour pouvoir envisager d laborer de cr er de nouvelles ergoth rapies N en rester qu au sens commun des glissements l emporte pi ce transatlantique ne permet pas l mergence de nouveau Nous n en restons qu au niveau de l interfa age et ceux qui ont fait un v ritables de travail de traduction le savent bien L ergoth rapie universelle n existe pas car il n y a pas un seul paradigme de l ergoth rapie n en d plaise ceux qui en viennent d fendre leur paradogme 33 Synth se Que pouvons nous tirer de cette br ve tude par rapport notre probl matique de d part qui est relative l ergoth rapie En premier le travail en tant que cat gorie mentale qui est de l ordre du lien social du vivre ensemble et est une notion relativement r cente apparue autour du XVIe s Avant cette p riode les hommes travaillaient pour vivre mais d un vivre sans c t La vie tait de vivre d tre dans son accomplissement de labeur et la vie sur terre relevait de la condition naturelle divine qui nous avait plac tel ou tel endroit tel ou tel niveau Travailler relevait des trois ordres aristocratie religieux et tiers et tait production soit d objets mat riels soit de soi La valeur tait la Th mis
35. fini injouable Mais c est bien le niveau de potentialit Winnicott 1971 de subordination des pulsions qui donne l expression de ce que Nietzsche a nomm volont forte ou faible Nous constatons souvent que les d marches d valuation sont men es tambour battant par des volont s faibles qui cherchent malgr eux l insu de leur plein gr s une ma trise du monde et d eux m mes car la relation sinc re avec l autre autrui leur fait peur Comme l annon ait Descartes ils se 71 veulent Ma tre et possesseur de la nature Comment mettre de c t ce que Nietzsche Freud et Bataille ont cherch lucider ce pour quoi les pulsions sont elles aussi instables moins de m canismes de d fense st r otyp s et socialement arm s Latour 1995 Feyerabend 1988 La question Nietzsch enne est bien que veut dire cet valuateur derri re sa volont de v rit il s agit de questionner la valeur de la valeur de penser la g n alogie de ces valuations voire de la morale Et nous nous situons alors dans une r elle puissante d marche multir f rentielle qui renvoie les th rapeutes dos coll contre le mur la capacit d sir de supporter le regard et la parole de l autre Cette parole est toujours mise sur un pi destal mais oh combien de fois refus e ni e comme corollaire de cette mise au centre de l autre pour mieux l touffer et rassurer le cercle des tout puissants th rapeutes Cette vo
36. hender l autre face ce que d aucun nomme la r alit et sentir humer les valeurs en jeu Comme Winnicott l a montr l homme ne trouvant imm diatement r ponse ses besoins il cherche une r ponse satisfaisante par rapport s c es besoins dans l hallucination puis face cette impossibilit auto r pondre s auto satisfaire il se frotte au monde r el pour le faire sien et agir trouvant en cela du plaisir L valuation est dans ce domaine et il faut s parer objet d valuation dans toute sa polys mie l autre la grille la volont de puissance et sa fonction pour soi et pour l autre C est de cette s paration de cette diff renciation que contr le et estimation s en trouveront indissociables comme le sont les deux principes de plaisir et de r alit J ai faim la r ponse ce besoin est elle conforme celui ci ou est ce que j en profite pour saliver jusqu au moment o mon corps me dira que cela est intol rable La traditionnelle opposition corps esprit s en trouve apais e autour de la table Partant de cette mod lisation nous vous proposons le tableau suivant Ce dernier sert valuer mettre en valeur les modalit s d valuation utilis es par les professionnels M ais ce tableau peut aussi tre utilis par les patients afin qu ils 109 laborent avec le th rapeute une fa on de faire Lorsque le th rapeute souhaite faire une valuation ces tableaux devront lui p
37. je suis comme toi gal toi mais que je suis comme moi et qu il est l instance de l change de nos diff rences Ainsi pouvons nous d passer la faute objective pour prendre en compte la culpabilit subjective et l laboration psychique qui en d coule 52 volontaire pour faire II y a donc dans l activit libre dans la fonction dans la pr hension du d sir Nous nous situons dans le deuxi me axe de la notion de travail comme expos pr c demment dans l ergon Or l ergoth rapie s adresse ce d sir l humain et non exclusivement au m canique et au besoin Cette libert implique que l autre ait mis en place une strat gie labor des raisonnements op r des choix avant d exposer d exprimer de r aliser une activit qui est le reflet de ce processus dans lequel le sujet a plac son d sir c est dire qu il a assum tout ou partie de l angoisse de la souffrance relative au choix aux conflits inh rents ce d sir Cette activit est partag e entre ce caract re subjectif le d sir et son objectivit sa r alit le geste entre une dimension irrationnelle et sa r alisation pratique entre la compr hension et l explication Le d sir l activit est double langage mouvement entre la rationalit car adapt e une fin et l irrationalit parce que le d sir est dans cette dimension C est par l valuation du sujet de l action sujet grammatical Je prends un verre pour boire et sujet o
38. l autre ma tre de sa porte situation classique de l entretien d embauche du rendez vous chez le m decin C est alors nous qui sommes patients tre ponctuel deux est tout autre chose car cela veut dire se synchroniser s accorder en termes de tonalit d harmonie et de rythme Alors la ponctualit est elle affaire de m trologie ou d axiologie de contr le ou d estimation Elle est dans les deux faut de la mesure pour se caler mais aussi de la r gulation pour voluer et de l intersubjectivit pour pouvoir s accorder et supporter non pas le regard de l autre mais le retard de l autre et le sien Est ce dire qu il faut mettre une montre molle dans notre tableau Qu est ce que nous voulons au juste avec ce tableau Nous voulons pouvoir objectiver des faits que nous avons per u comme suffisamment importants dans le cadre des s ances Nous voulons en plus que cette objectivation puisse nous permettre de comparer entre deux ou trois s ances pour noter les modifications Pour cela nous devons mettre de la distance mesurer nos interpr tations et faire en sorte que nos observations soient partageables Nous allons donc traduire une situation en crit res indicateurs mesurer ceux ci et ensuite traduire cela en mots de notre langue de professionnel et enfin nous allons nouveau retraduire ces mots en mots peu pr s compr hensibles par la personne concern e Cela fait beaucoup de traductions mais c est le
39. l homme dispara t derri re le factuel et il n y a plus de pardon possible M ais comment doivent faire les th rapeutes qui ne doivent pas juger les hommes mais les r parer Et souvent ces les sont des victimes mais des victimes sans coupable L axiologie en quoi concerne t elle la mesure Si la mesure est la connaissance des limites en tant qu elles sont rep res si elle est la connaissance de soi de ses limites et donc de qui nous sommes de qui est l autre alors la mesure inscrit notre tre dans un monde organis objectiv et pour partie connaissable La mesure pose des limites des fronti res qui objectivent le connaissable le raisonnable et donc les lois aff rentes Ne dit on pas que nous devons avoir une juste mesure des choses Qu il faut raison garder et rester mesur dans nos 76 propos D s lors que nous d passons les limites nous entrons dans l ordre de la valeur humaine et du d mesur dans ce qui risque de troubler l intelligibilit du monde Autant la mesure est relative la norme l talon autant la d mesure d fie cette normativit nous renvoyant cette absence de sens partageable La mesure permet de voir de pr voir de d terminer l avance les ph nom nes la d mesure est cette part de risque d incertain en chacun de nous qui fait que les lois ne sont pas fix es pour l ternit La mesure est notre part de biologique elle est l amplitude articulaire de l paule la d m
40. m me nom pour des cat gories professionnelles similaires va aussi impliqu la cr ation des confr ries compagnonnages II y avait ainsi des artisans issus de la M tis et d autres de la Th mis Nous passons du Ve VIe si cle au M oyen ge au XIIIe XIVe si cle o le travail est devenu utile et reconnu par l glise toujours li au ma tre mais avec pour une partie de certains serfs le pouvoir de changer de ma tre M ais en m me temps il y a eu g n ralisation de la notion de travail c est dire cr er quelque chose que celle ci soit tangible spirituelle ou symbolique Ainsi il est dit qu aussi bien le 11 Nous nous permettons ici une petite incursion s mantique sur cet art En lisant les dictionnaires tymologies du fran ais de l Encyclop dia Britannica ainsi que le Grand Robert nous d couvrons que l ars d origine latine renvoyait aptitude ajustement habilet M ais aussi par le mot latin artus jointure puis se transformant en articulus nous retrouvons les petits membres et notamment les doigts de la mains et du pied et cela a aboutit au fran ais orteil En grec nous avions au d but arsm puis harms qui d signait un terme technique de construction comme joint cheville Le mot harmonia d signait quant lui chose bien agenc e d o le fran ais d harmonie Nous sommes aussi pass par l arthron qui tait l articulation pour arriver avec l ajout d un su
41. me l activit et l une et l autre passe par l appropriation de r gles L action comme le langage repose sur des r gles techniques et praxiques syntaxiques et s mantiques II y a donc une grammaire et un lexique un dictionnaire de l agir M ais on dit avoir besoin de tel ou tel outil pour faire ceci nous ne disons pas avoir besoin de telle ou telle langue pour dire cela Or nous savons bien que cela est faux car nous avons besoin de langues diff rentes 37 Dictionnaire historique de la langue fran aise 1998 91 adapt es suivant les interlocuteurs les langues devenant par la m me les outils de la communication M ais alors la langue en tant qu organe buccal est elle un outil si nous en restons dans le registre du moyen pour une fin Comme nous le verrons plus loin la langue est dans le registre de la m canique du support et m me s il y a une notion de mouvement d volution et m me s il est envisageable de penser la langue comme support d mission de sons peut on pour autant envisager langue comme production de sens Ne serait ce pas uniquement l instrument de cette production de sens dans la mesure o la langue ne fait que permettre la projection du sens labor par des structures intra psychiques interfac es par des structures corticales L outil est le moyen pour une fin disions nous il n est donc pas le moyen de la fin il sert la fin cette derni re tant le stade ultime d une action engag e
42. ne sera jou e qu une seule fois Dans l activit il y a un cadre des r gles mais il est r gul discut actualis car c est la vie qui est en uvre et non en fabrication L activit l agir place la personne face son futur pass face son objet qu elle est libre de produire comme de le d truire et qui n est pas dans le syst me de consommation Le temps libre de la s ance est une histoire un mode d tre ensemble car les contraintes aff rentes sont une fen tre ouverte sur le temps libre qui passe et non sur le chronos rationnel Or ce temps libre fait peur car il est vide a priori Pendant les s ances ce qui importe c est la relation le langage qui nous met en rapport avec l autre les autres L activit est le support de cette relation nous sommes dans la m diation du langage et non des choses en tant qu objets r ifi s L objet produit la chose fabriqu e ne sont pr sents que s ils sont parl s chang s labor s dans et par la relation Cette priorit au langage comme relation va l encontre de la forme de vie sociale institu e ce jour En effet cette promotion acharn e du travail fait que toute activit pour tre socialement partageable doit tre ramen e cette valeur supr me qui porte sur les choses sur la technique sur le bien de consommation et non sur l activit sur l uvre Cela nous semble d coul e de notre culture d animal bio psycho fiscal qui pense en ter
43. non par soucis de corporatisme st rile est d j une d marche th rapeutique et tay e conceptuellement Nous nous sommes appropri un texte de Paul Fustier qui nous semble correspondre au processus en jeu dans le distingo entre service de soins infirmier et plateau technique II va de soi que cet tayage th orique n est qu un mod le mais il fonctionne remarquablement dans notre syst me de r f rences Paul Fustier propose de regarder les institutions avec internat selon deux mod les deux modalit s de fonctionnement L un qu il d finit comme tant le mod le de prise en charge du vivre avec correspond au fonctionnement institutionnel des services de soins infirmiers et qui d finit un syst me de relations suivies entre soignants et soign s prenant forme d un partage de vie d un accompagnement dans le quotidien Le deuxi me mod le est nomm acte technique il s agit des actes techniques r ducatifs mais surtout th rapeutiques qui s effectuent en s ances d limit es la fois dans l espace et dans le temps fr quence et horaires II ne s agit alors pas de partage global mais d inscription partielle d limit e dans le temps et l espace avec un travail symbolique sur ces d limitations ces fronti res et de facto sur la frustration li e ces deux modes de prises en charge C est parce que ces deux temps sont pr sents que le patient pourra jouer avec le vivre avec temps pendant lequel i
44. nous pr occupe 53 mutuelle discours r ciproques un vouloir commun s laborera un niveau d activit qui sera d plac par la cr ation d une nouvelle loi issue des valeurs internes de chacun subjectif et du cadre objectif de cette relation La libert est autonomisation parce qu il y a la r gle et comme nous l avons pr cis l ergoth rapeute est responsable de cette loi c est dire de cet interdit de la libert de l autre Sans loi il n y a plus de libert car il n y a plus de possibilit de d sob issance de transgression de cr ation Or le geste parce que m canique ne fait qu aller contre c est dire s appuyer sur tandis que la fonction va au del elle s appuie contre comme guide comme protection mais aussi elle repousse elle transforme elle s oppose elle cr e II s agit alors de regarder cette activit libre cette fonction comme un discours que l autre me donne entendre comme expression de ses capacit s cr er se cr er un monde que l autre doit chercher rencontrer comprendre comme d sir faire et tre avec comme capacit g rer les d pendances la loi qui doit tre ext rieure et suffisamment bonne pour que l nergie psychique de la d cision d action ne soit pas passage l acte mais sublimation du d sir autorisation du sujet participant la vie en premier lieu institutionnelle puis sociale historique comme reconnaissance de sa propre exis
45. origine commune pend et pand nous avons retrouv penser et panser mais nous retrouvons aussi d riv lui aussi de p ndere le mot fran ais 75 de pension et qui signifiait poids d argent pes paiement Donc nous retrouvons de cette origine la r flexion le soin et l argent tonnant non M ais au final c est bien la R volution Fran aise qui a scell le sort de la mesure en proclamant la metron Grecque et donc le m tre comme fondement du nouveau monde qui s ouvrait ce moment La mesure avait son talon objectif par ce m tre mais aussi th orique par l affirmation politique de l objectivit d gag e de toute relation sentimentale M ais cette promotion de l talon m trique avait comme arri re pens e la dimension universelle de la valeur de la R volution fran aise qui devait s exporter tre universelle et rationnelle L axiologie toute aussi fluctuante Les lois grecques anciennes commencent toutes par la clause dox t boul kai to d mo il a sembl bon au conseil et au peuple II a sembl bon et non pas il est bon C est ce qui a sembl bon ce moment l Castoriadis 1998 Le probl me de la mesure est qu elle est n cessaire mais en aucune mesure suffisante Si tout est causal d contextualis liss tout est tellement clair transparent vident qu il ne peut plus y avoir de d fense Le juge n coute plus l avocat la parole n existe plus
46. outil se fera aussi dans un premier temps par une op ration de lecture celui ci va int grer des logiques contradictoires oppos es refoul es et va tout aussi bien s adresser la part consciente du lecteur qu sa part maudite Bataille 1967 Cet outil comme tout outil doit permettre le questionnement l interrogation M ais cette interrogation n est pas une interrogation vide une interrogation vide ne signifie rien Pour avoir une interrogation qui fait sens il faut d j qu on ait pos comme provisoirement incontestable un certain nombre de termes Autrement il reste un simple point d interrogation Castoriadis 1998 En effet il est n cessaire de dissocier dans un premier temps pour mieux reconna tre chacun d eux en sa sp cificit respective quitte devoir les r articuler ensuite Ardoino 2000 et nous ajoutons que cette r articulation nous semble tre le processus indispensable pour pouvoir mettre en perspective non pas en termes de simple spectateur mais d acteur de cet horizon qui s ouvre de la r articulation de pens es qui sont sur des pist m s diff rentes h t rog nes mais toujours compl mentaires et fondamentalement pleines d impuret s Notre outil sera un tableau car il est tout autant uvre d art que grille et il pr sentera deux colonnes Ce qui est int ressant sera ce qui est c t au dessus du tableau son cadre disons nous en psychoth rapie En effet le cadre perm
47. prix payer pour que l valuation puisse tre dite et partag e par tous et en tout premier lieu par celui que nous accompagnons et qui nous accompagne pendant les s ance Nous avons donc norm nos crit res un tant soit peu nous avons essay de nous exclure de la situation non pas physiquement mais en mettant de la distance affective Et l ayant pris un peu de distance nous nous apercevons que nous nous garons car nous retournons l outil par rapport aux pathologies l universel Ce tableau doit tre relatif ce travail et dois juste permettre au th rapeute de lire soit a priori soit a posteriori ce qu il met en place comme valuation Cet outil doit donc permettre au th rapeute de se lire et in fine de s valuer Nous utilisons tel type d valuation avec monsieur A mais pourquoi cause de quoi et pour quoi dans quel dessein 106 Il s agit alors d un tableau d analyse d activit d une activit particuli re l valuation Le th rapeute d coupe sa fa on cette activit en crit res moments et lit c s es parties gr ce au tableau pour ensuite les r articuler non pour reconstruire le m me objet initial partir de ses parties mais parce que s par es et r articul es cr er un autre niveau d valuation Voici dans un premier temps ce que pourrait tre une mod lisation de notre propos Il s agit d une mod lisation qui comprend les deux dimensions de l valuation et celles du
48. prouver le risque l angoisse de cette ext riorisation de cette s paration de ce passage de relais au futur donataire L objet d s qu il est labor et pendant le temps qui s pare le don entre dans l intimit des sujets et participe leur communion L objet est alors retir de l ordre des choses il absorbe l exc s d investissement devenant par la m me investissement hallucinatoire d un tant et non de l tre Retirer ainsi la vie partageable il se dissout dans le cr ateur qui ne peut l envisager encore comme ext riorit tant sa part maudite Bataille 1967 Cet objet d change n est pas une chose il n est pas mort r ifi car il rayonne d un devenir politique en tant que possibilit de cr ation d un nouveau mode de vivre ensemble Guihard 2001 de la sph re priv e priv e les relations humaines la famille l amiti I1 est dans le cadre des s ances d ergoth rapie tout en tant le cr ateur de ce cadre de cette fen tre vers une histoire se faisant II ne doit pas tre l expression de la r p tition du pass dans le pr sent mais bien la marque de la cr ation au pr sent N envisager l ergoth rapie que dans le registre du travail production d objet est amputer cette modalit psychoth rapique d une part d elle m me La production d objet est dans le registre de l change marchand de l quilibre du contractuel tre dans la production de soi est du registre du Don du d s quili
49. rience int rieure ditions Gallimard Paris 1976 BATAILLE G Oeuvres compl tes Tome ditions Gallimard Paris 1981 BATAILLE G Oeuvres compl tes Tome Il ditions Gallimard Paris 1999 BATAILLE G Oeuvres compl tes Tome VI La somme ath ologique ditions Gallimard Paris 1986 CASTORIADIS C L institution imaginaire de la soci t ditions du Seuil Paris 1975 1991 CASTORIADIS C Les carrefours du labyrinthe Tomel ditions du Seuil Paris 1995 CASTORIADIS C Fait et faire les carrefours du labyrinthe Tome V ditions du Seuil Paris 1997 CASTORIADIS C De l autonomie en politique L individu privatis in Le M onde Diplomatique f vrier 1998 CONSTANT J Quoi de neuf docteur La multidisciplinarit dans l exercice m dical en service public in L information psychiatrique volume 66 mai 1990 pages 429 538 DELEUZE G Nietzsche et la philosophie Presses Universitaires de France Coll Quadrige Paris 1962 1999 139 ENRIQUEZ E Le go t de l ALT RIT Descl et B rower Paris 1999 FEYERABEND P Contre la m thode ditions du Seuil Paris 1988 FOSSIER R Le Travail au M oyen ge Hachette Paris 2000 FOUCAULT M Histoire de la folie l ge classique ditions Gallimard Paris 1989 FUSTIER P Institution soignante et double prise en charge in Revue de psychoth rapie psychanalytique de groupe N 13 1989 GAG J Les classes sociales dans l empire romain Pa
50. sans cons quences n gatives notamment sur l volution des techniques de l conomie En effet la main d uvre tant disponible en masse et bas prix et alors que les connaissances th oriques se d veloppaient la mise en pratique de celle ci stagna car il n tait pas n cessaire de chercher d velopper des techniques qui permettraient de se passer de la force humaine L empire Romain au cours de ses quatre si cles est pour l histoire des techniques une poque de stagnation d cevante Le maintien du syst me esclavagiste est tout la fois si l on consid re l ensemble de l empire romain l effet de cette stagnation des techniques et une des raisons principales 1 Ce n est que lorsque l empire romain d clina et que les esclaves commenc rent manquer que l on d veloppa 10 GAG J Les classes sociales dans l empire romain Payot 1971 p 45 16 des techniques qui vis rent automatiser la force de travail en utilisant les ressources naturelles disponibles moulin vent eau Ce moment marque la g n ralisation de la transformation de la force de la nature en mouvement Toujours est il que cette main d uvre a priori bon march a enferm les civilisations antiques de la M diterran e dans une logique d opposition corps esprit puisque la force tait pr sente mais vulgaire M ais en m me temps a t d velopp pens la connaissance la science sur un aveuglement face la pratique la m
51. situation d activit mais bien de s ouvrir notre part d impuret pour ne privil gier ni l un ni l autre pour que la nature le monde ne vaille pas plus que les valeurs les 84 morales En effet nous avons vivre et l tre est avant tout la vie mue par elle et ne s en remettre qu des valuations purement morales relationnelles c est ne pas vouloir les confronter au principe de r alit qui est que la vie est la nature aussi que le monde est aussi contrainte lutte En outre n en rester qu aux valuations subjectives c est refuser de se frotter de se coltiner la r alit et ne pas voir les qualit s de l homme et devenir psychotique par une hallucination de ce que je crois avoir fait ne l ayant que fantasm et jamais exp riment En effet c est par nos agirs que nous nous r alisons et en ergoth rapie nous devrions en savoir quelque chose La polys mie de tous ces mots est bien la source de leur richesse La mesure est tout autant le nombre l espace le quantitatif que nos actions sont dans la mesure du possible que le propos se devrait d tre mesur L valuation est tout autant le positivisme que l herm neutique et pas plus que le vrai ne rencontre le beau la v rit ne croise que rarement la croyance M ais nous ne pouvons nier que croire l valuation contr le ou la transcendance rel ve de postures contradictoirement li es et intimement personnelles Le bilan est une
52. tenu mettre sur ce tableau la notion de principe de plaisir c est parce que le principe de plaisir s inscrit dans un temps court de difficult diff rer attendre laborer psychiquement Le sujet qui est principalement dans ce principe de plaisir passe l acte tel que nous l avons d fini pr c demment incapable d laborer une r ponse et de se mettre en situation d accorder une valeur l attente li e au principe de r alit Ce qui prime est de faire et non de se faire Au demeurant la difficult de l valuation surtout quand elle est caricaturale comme propos e par M Vial c est qu elle tend vers un juste milieu de r duction z ro vers un principe de Nirvana qui est pulsion de mort ssumer des contraires quand ils sont juste oppos s est un fonctionnement psychique normal M ais penser l valuation comme g n alogie comme contr le mais des corps comme ducation politique c est clairement autre chose car le principe de r alit avec ses temporalit s renvoie l infans et son appropriation d un besoin bestial de se nourrir qui est transform en plaisir de l attente d une m re pr sence Michel Vial essaie de trouver des articulations possibles des algorithmes Vial 2001 p 207 mais c est oublier que toutes les valeurs par quoi nous avons essay jusqu pr sent de rendre le monde estimable pour nous et par quoi nous l avons pr cis ment d pr ci lorsqu elles se montr re
53. terme fait explicitement r f rence l article c est dire entre autres un crit formant par lui m me un tout distinct mais faisant partie d une publication Il y a une notion de mouvement d volution mais m me s il est envisageable de penser articulation comme mission de sons peut on pour autant envisager articulation et production de sens Ne serait ce pas uniquement l outil de cette production de sens dans la mesure o l articulation ne fait que permettre l mission du sens labor par des structures intrapsychiques interfac es par des structures corticales N anmoins une dimension int ressante nous semble tre au del de l aspect m canique cinesiologique tous les interm diaires contenus dans ces articulations afin que le mouvement puisse se faire et ce en respectant l int grit de cette articulation et permettant un mouvement non douloureux et adapt la morphologie de celle ci Cette dimension permet d inscrire 136 l articulation non pas exclusivement dans le m canique mais aussi dans le biologie et donc dans le vivant dans un registre d une autonomie certes relative mais offrant des possibles de cr ation de jeux m caniques mais aussi pourquoi pas ludiques Ce terme reste marqu par la m canique les engrenages les os et de fait par le geste plus que par la fonction or ce n est pas tant le geste que la finalit de celui ci qui nous fait avancer Un l ment de
54. tout politique car nous seul avons le pouvoir de cr er notre vivre ensemble L homme n est pas un animal social mais avant tout un animal politique comme l a si bien vu Aristote I l est parce qu il a cette capacit de pouvoir inventer des modes de vivre ensemble qui d passent le simple social m me si on tente de nous faire croire le contraire L homme est un animal biologique la pieuvre aussi il est psychologique le singe aussi il est social le dauphin de m me mais l homme est politique car il cr e invente la fa on dont nous vivons ensemble Or nous n avons jamais vu des lions d cider de vivre en communaut et devenir v g tarien Nous avons vu l homme le faire car il est politique car il est auteur L autorisation veut dire cr er ses propres lois en toute conscience et en tenant compte des autres L homme ne fait pas que s adapter car il cr e il invente il change en un mot il agit dans et sur le monde Cela tant dit il n en demeure pas moins que le singulier et le social bien que n tant pas r ductible l un l autre ne peuvent se penser qu ensemble sans pour autant tre coexistant et sans chercher une origine originale originaire un d but absolu qui serait la cause de tout voire la raison du tout Chercher l origine absolu comme explication serait se focaliser sur l ergo latin sur la cons quence Penser cette question du sujet individuel ou politique mais on peut y inclure au
55. travail Ce que pourrait tre ce tableau a Principe de plaisir 7 dolce f ontr teh Er nn 7 Evaluation 4 PA Gr 12 RE i 4 Eimas cartet contrefemps Nous avons ici introduit deux notions suppl mentaires que sont le principe de plaisir et le principe de r alit Nous ne les voquerons que subrepticement ici faute de place bien qu elles nous semblent fondamentalement li es notre activit de psychoth rapeute Ce qui importe n anmoins dans cet ajout c est le lien que 107 nous faisons entre ce tableau et le principe d autonomie et d autorisation qui est primo ce qui nous fait advenir l humanit et secondo ce qui nous oblige tre dans les deux logiques moins de se prendre pour Dieu Cela dit le principe de plaisir repose sur la r gle qui veut que l appareil psychique cherche se d gager de tout d plaisir Freud a pos que l inconscient volue suivant des logiques pulsionnelles et r ponde en termes de quantit rejoignant en cela Nietzsche ces logiques internes de quantit de pulsion notre psych re oit des signaux ext rieurs au niveau conscient qui eux sont de nature qualitative II y a alors frottement entre ces qualit s qui heurtent l inconscient via le pr conscient et procurent des sensations de plaisir ou de d plaisir La difficult est de relier d articuler tension et v cu car toute tension n est pas forc ment d plaisir M ais si nous avons
56. travail s est sociologiquement d plac e et est inscrite aujourd hui dans notre composante sociale historique compte tenu des bouleversements soci taux de ces vingt derni res ann es M alheureusement l ergoth rapie doit se battre contre les cultures institutionnelles qui n ont pas vu ne veulent pas regarder ces changements et ne consid rent pas cette pratique soignante comme l ment de la strat gie th rapeutique comme une prise en compte de l aspect social des cons quences de la pathologie Cette perspective participe comme nous l avons voqu e pr c demment cette image limite de l ergoth rapie qui est situ e dans les limites la fronti re de diff rents champs sanitaires mais aussi m dico sociaux voire sociaux Nous venons de voir que l ergoth rapie s inscrit dans des modalit s de prises en charge relevant de l acte technique que cette notion d activit recouvre une sp cificit pratique li e ses modalit s fonctionnelles et conceptuelles et que de par notre regard interprofessionnel respectueux de l h t rog n it institutionnelle et communautaire l ergoth rapie s inscrit dans une prise en compte certes des cons quences personnelles sociales culturelles et le cas ch ant professionnelle de la pathologie mais aussi dans une strat gie th rapeutique qui nous conduit intervenir t t dans la prise en charge du patient Sans parler d intervention dans la phase aigu du patient l ergoth
57. un champ ou dans un autre auteur de nos observations acteur de ces situations C est donc dans cette perspective que nous nous pla ons position li e cette imp rieuse n cessit des regards multiples des langages distincts mais non oppos s de discours pens s construits d nonc s interpr t s comme signifiant de notre incompl tude 17 n en demeure pas moins que bien que ces termes puissent appara tre synonymes dans leurs sens communs un travail de d finition s mantique et paradigmatique soit indispensable pour nous permettre de glisser de l opinion l argument 43 N anmoins ce projet parce qu avec inscrites des vis es politiques et philosophiques ne saurait tre clos et statique Il est du devoir thique du th rapeute de remettre en question les validit s des mod les des concepts qui sous tendent les pratiques correspondant l tat des connaissances actuelles Cette remise en cause passe par l interrogation le questionnement qui ne doit pas tre vide sans signification Champs d intervention Le champ d intervention de l ergoth rapie est vaste a t on l habitude de lire et d entendre or il n est pas vaste mais complexe II ne l est pas car cela revient d une part spatialiser rendre statique une d marche th rapeutique qui n est pas ne devrait pas tre exclusivement technique technologique proc duri re Nous n voluons pas dans une g om trie deux plans et de plus finie
58. une de nos questions de d part l ergoth rapie est elle une th rapie par la mise en situation de travail au sens industriel ou une mise en situation d activit humaine et qui d passe donc le simple produire objectal Nous allons ainsi retrouver diff rents verbes pour exprimer le faire humain comme expression du premier axe ou du second Ainsi si nous suivons Hannah Arendt dans condition de l homme moderne les racine indo europ ennes relatives au travail nous offrent elle toujours aujourd hui des paires des couples comme en grec ponos ergon en latin labor opus en allemand arbeiten werken en anglais labour work comme nous le verrons ult rieurement souffrance plaisir et travail art Cat gories sociales dans l Antiquit La soci t Grecque tait compos e en majorit num rique par les p n tes Il s agissait de ceux qui n avaient pas assez d argent pour se consacrer temps plein la chose publique Ils avaient l obligation la n cessit de travailler pour vivre Cette id e d une classe suffisamment riche pour ne pas avoir travailler et pouvant s occuper du mode de vivre ensemble perdurera longtemps avec l aristocratie Il semble ainsi que ce soit les n cessit s mat rielles les contingences qui soient le discriminant entre les citoyens et les autres et que seuls ceux qui avaient les ressources pouvaient se consacrer aux affaires publiques et 15 leur formation Et encore faut il avoir en t te qu
59. 9 Temporalit alt ration La notion de prise en charge induit un d but un commencement mais dans une logique de la continuit de la temporalit En fait il n y jamais de d but sorti ex nihilo de la t te du soignant il ne s agit que d un mot qui d signe un changement par rapport un avant changement continuit rupture ou interm diaire hybride dirait J J Boniol Nous avons pris ce terme afin de faciliter la repr sentation de ce que pourrait tre notre d marche II nous appara t important de bien prendre conscience que la notion de temporalit fait qu un patient ne vient pas sans son histoire et qu il en est de m me pour le soignant Le malade ne na t pas lors de son hospitalisation il tait devient et deviendra le d but de son hospitalisation n tant que le point de rep re d un nouveau changement qui doit pouvoir se transformer en d marche de changement afin de devenir op rant II s agit bien de diff rence de singularit mais avec inscrite en elle la notion de temporalit et d alt ration La temporalit renvoie ce que la rencontre des deux histoires celle du patient et celle du th rapeute peuvent potentiellement en cr er une nouvelle propre eux mais c est toujours le patient qui va la cr er en tant qu il est le seul choisir d investir affectivement tel ou tel th rapeute C est n anmoins au th rapeute de pouvoir rester suffisamment ouvert l autre afin de mettre en place les
60. 92 du Grand Robert pr cise duquer est mal re u jusqu au XIXe s Littr crit en 1864 qu duquer qui est correct et qui r pond ducation n obtient point malgr tout cela droit de bourgeoisie le Dictionnaire g n ral v 1900 le qualifie de populaire et certains dictionnaires de familier Travail est un d riv du verbe travailler et n est pas le prolongement du nom travail en tant qu instrument de contention trois pieux II exprime l id e de labeur de peine de tourment de fatigue car il est d riv du verbe Travailleur quant lui s il est nom commun correspond celui qui travaille et en tant qu adjectif celui qui se donne de la peine Dans ces deux sens il s agit d un terme d loge Ce n est que la division sociale du XIXe s qui a fa onn l opposition travailleur capital D apr s Georges Gougenheim travailler ne s est impos que parce que ouvrer labeur n avaient pas de verbe correspondant Letripalium Le travail quels que soient les si cles est intimement li au labeur la souffrance la contrainte L tymologie nous pr cise que le travail vient du bas latin d poque m rovingienne tripalium qui se trouve dans les d cisions du concile d Auxerre 578 Tripalium tait classiquement un instrument de contention trois pieux utilis pour contenir maintenir bloquer les animaux pour 30 aider la d livrance M ais en fait il s
61. Antiquit classique Les mythes fondateurs O Q 12 Activit de production et activit cr atrice chez les Grecs classiques Cat gories sociales dans l Antiquit 15 Du Grec au Romain du Romain au bas Moyen ge Artisanat 18 20 Les temps modernes La grande transition 23 26 Petit d tour tymologique L ergon spyov 28 28 De op ra au tripalium 29 Le tripalium 30 Synth se Rappel historique sur l utilisation du travail en psychiatrie Les ali nistes 34 39 39 Apport de la p dagogie 40 La m decine psychiatrique 40 Le mouvement de psychoth rapie institutionnelle 41 Cadre de r f rence Champs d intervention 43 44 Activit humaine 45 Subjectivit objectivit 47 Pur et impur 48 Ind pendance autonomie 49 Activit libre 51 Ergoth rapie th rapie de et par l activit humaine 55 Temporalit alt ration 60 valuation 62 67 L valuation conna tre ou faire conna tre Le cogito Nietzsch en 70 Mesure et valeur m trologie et axiologie 73 M trologie fluctuante 73 L axiologie toute aussi fluctuante 76 L valuation c est du cin ma 84 L valuation en psychiatrie Un outil L outil d part objectif moyen fin 86 91 91 Chose ou outil 92 Outil ar
62. Cette diff rence entre Grecs et Romains tient ce que chez les Grecs les philosophes ont eu une place essentielle dans les volutions de la soci t place que nous ne retrouvons pas chez les Romains qui n ont eu que peu de philosophe La soci t Romaines centr e sur la ville de Rome symbole politique et liturgique de l empire romain reposait sur un mode de vivre ensemble bas sur le juridique Il y avait une tr s forte notion d tat puisqu il y avait une unit politique autour de 17 la cit romaine contrairement aux Grecs dont la soci t tait centr e autour des cit s Du Grec au Romain du Romain au bas Moyen ge Comme nous venons de l voquer une diff rence entre ces deux soci t s outre la chronologie est l absence de penseur de philosophe chez les Romains Certes nous en connaissons l instar de S n que Cic ron Pline le jeune mais ils n ont pas eu l influence d un Platon d un Socrate autant que nous puissions en juger aujourd hui Les Grecs ont pens l tre sa relation au monde tre en tant qu tre ips it d gag des apparences des sens Les Romains l ont jug encadr juridiquement au fronton de Rome l homme se r f rant au droit et au devoir Les Romains ont t fortement influenc s par la civilisation Grecque mais nous ne retrouvons pas toute la subtilit de la langue Grecque dans le latin Les Romains taient avant tout un peuple agricole et guerrier Le po
63. Croix Rouge Fran aise Universit de Provence Aix M arseille 1 L F C S R ducation D partement des Sciences de l ducation Paris Lambesc L valuation le travail l uvre M MOIRE R ALIS DANS LE CADRE DE LA VALIDATION POUR L OBTENTION DU D E S S MISSIONS ET D MARCHES D VALUATION Directeur de m moire M J acques Ardoino Jean Philippe Guihard A nn e universitaire 2004 Je tiens remercier tout particuli rement celles et ceux qui ont su me faire signe lorsque l arriv e se confondait avec le d part Un petit mot amical un myst rieux Y A rencontr un soir de pleine lune une prochaine fois Un remerciement tout particulier J acques Ardoino qui m a permis de me lire dans certaines de mes d fenses par trop closes pour mettre en valeur ce qui pouvait l tre Nous n abandonnerons pas une position pour en prendre une autre puisque justement nous voulons d noncer l irr alisme de la r f rence conceptuelle exclusive l tat pour approcher une r alit dont l tant tient aussi son tre du mouvement Jacques Ardoino La r flexion claire a toujours le possible pour objet L impossible au contraire est un d sordre une aberration C est un d sordre qu am ne seul le d sespoir et la passion Un d sordre excessif auquel seule la folie condamne Georges Bataille Table des mati res Liminaire Introduction L activit chez les Grecs de l
64. L homme cherche le sens et pour satisfaire cette qu te du sens il cr e le sens mais trop souvent dans la cl ture cr ant par la m me la cl ture du sens Le r le de l ergoth rapeute est de rompre cette cl ture du sens pour engendrer mettre en question les significations imaginaires de l activit La mise en situation d action de choix de changement nous permet d accompagner la personne dans ces situations risque relatives une activit proprement humaine L valuation est une activit et en tant que telle un fait social impliquant ses auteurs Suite la lecture du num ro 1 de la revue Lignes je vous propose une relecture partielle d un article de M ichel Surya sur l engagement et l utilit de la litt rature chez Sartre et Bataille en rempla ant le mot litt rature par celui d valuation L valuation est libre et il ne saurait tre question que cette libert ne lui octroie pas le droit de dire tout ce qu elle croit de son devoir de dire et qu il n appartient qu elle de le dire Pourtant une libert aussi d finitive n en serait plus une serait une libert pour rien si elle ne servait pas une fin qui la d pass t en m me temps que celle ci l accomplit Comme l voque Michel Surya dans cet article de quelque mot qu il G Bataille use le point de r futation demeure cependant le m me l action l int r t l utilit l engagement ont l humanit pour raison d tre or l hum
65. Nous avons essay de d finir les particularit s relatives cet atelier afin de r fl chir des axes de prises en charge des caract ristiques d activit s en relation avec les populations que nous sommes amen accompagner et ainsi de participer l valuation de cette activit valuation entendue comme mise en valeur L atelier d espace vert c est Un tout On peut consid rer l atelier espace vert comme un tout compos de plusieurs sous ateliers intimement li s et dont leur somme repr sente un niveau sup rieur de repr sentation symbolique En tant que tel il est moins contenant parce que ouvert tendu dispers non int grable en un regard et peut tre source de dissociation pour les patients En effet les diff rents lieux d activit s n ont de r alit que par rapport cet ensemble cet espace cette dimension de l atelier chaque participant n est qu une partie ne contribue qu une partie de l existence 120 de l atelier L acte n a de sens que repris dans le tout de l atelier Les patients agissent pour eux mais aussi pour le lieu pour ce tout compte tenu de l absence d objet exclusivement personnel N anmoins les ph nom nes d appropriation de personnalisation de chaque partie jouent symboliquement en tant que participation une uvre collective communautaire d appartenance un lieu un groupe voir d quipe au sens M ucchillien du terme Une absence d objet Une autre car
66. Protagoras de Platon Prom th e oblig de r parer les b tises de son fr re qui a distribu toutes les qualit s aux seuls animaux non humains se trouve alors oblig de voler dans l atelier de Hepha stos et d A thena le feu Ce dernier est le symbole du g nie cr ateur des arts J P Vernant 1955 1996 Ces hommes ont alors le potentiel technique utilitaire entre leurs mains mais il leur manque l art politique et l art militaire qui pour Platon sont les seuls permettre aux hommes d tre homme et de d cider de leur mode de vivre ensemble La technique permet juste l homme de vivre confin dans sa sph re priv e dans la petite logique de la propri t priv e alors que l art politique et militaire sont les seuls qui garantissent le lien social la polis la justice et la prosp rit collective Quand bien m me cette vision de la cit Grecque se trouve largement exprim e dans les textes qui sont parvenus jusqu nous il n en demeure pas moins que la soci t grecque tait plus complexe que cette opposition entre esclave artisan agriculteur et les citoyens 7 Le mot Grec Techn correspond au savoir faire qui permet d obtenir un r sultat command 11 est savoir faire technique non formalis de type tour de main ou proc dural et formalis de type recette mode d emploi 11 Activit de production et activit cr atrice chez les Grecs classiques Si nous reprenons notre propos introdu
67. a valeur d change au d triment de la valeur d usage Marx Puisque la valeur sociale actuelle est le consum risme l valuation est entendue aujourd hui comme la recherche d une objectivit permettant l change d gag de toute subjectivit Le crit re de r f rence l talon est la monnaie et d termine la quantit au d triment de la qualit Cette perspective de l valuation entendu comme prix a d bord aussi le champ de l entreprise pour petit petit envahir les th ories manag riales de gestion des 63 ressources humaines comme si l on g rait des hommes au m me titre que des portefeuilles boursiers Et l h pital pas plus que le champs de l ducation n a chapp cette d ferlante puisqu il s agit d valuer les l ves les malades avec les m mes crit res que les pommes de terre tout en martelant que l valuation se r sume cela et en aucune mani re qu elle doit s int resser aux processus humains en jeu en tant qu ils sont porteur aussi d une valuation axiologique des syst mes des modes de vivre ensemble valuer l autonomie des hommes devrait tre aussi l valuation r gulation de la soci t dont nous actualisons les lois Aujourd hui valuer renvoie une multitude de verbes dont la synonymie ne peut qu accentuer la perplexit de celui qui les lit appr cier juger noter mesurer constater estimer observer valider valoriser M ais cet apparent cousinage ne refl te p
68. a m me fa on le repli sur soi cette cl ture est une mise en non acte d une action exprimant cette incapacit pouvoir partager des relations v cues comme porteuses de codes sociaux et politiques par trop fig s et rigides Ergon Th rapie L ergoth rapie vise ce qui pourrait tre autrement Longtemps l ergoth rapie fut enferm e avec notre libre soumission dans un seul des deux sens de la po isis celui du fabriqu du travail du labeur du ponos M ais l ergoth rapie est aussi comme nous l avons voqu pr c demment parce que la relation est un gouffre inconscient dans le registre de l ergon de la cr ation du temps qui passe libre Or ce temps libre fait peur car il est vide a priori il exprime la crainte profonde au sein de chacun de nous de ce qu on fera de tout ce temps libre puisque l id e d en avoir un usage cr ateur non marchand a t presque assassin e La soci t de 126 consommation nous renvoie un psychisme de l avoir n gateur de l autre et donc violent 1 L objet observable de l ergoth rapie est l acte l action et la difficult tient ce que cet objet est partout dissout dans la banalit du quotidien M ais cet objet est bic phale il est le sujet absorb par son activit tout en tant pr sence dans un monde d j l r ifi car ind pendant de ce qui nous constitue II s agit alors pour l ergoth rapie de penser l activit et de la faire penser par l
69. a mise en situation d activit fait produire de l objet et de l humain l valuation est dans le monde des choses et de l humain L on pourrait alors trop facilement c der la tentation de mettre en lien objet et contr le d un cot et soi et humain de l autre 104 M ais ce serait trop simple nous semble t il Nous arrivons quatre points de vue maintenant et il ne nous semble pas exister de tableau quatre entr es partir du moment o nous le voulons plat deux dimensions Certes un tableau est rectangle et a quatre cot s mais comment se remplit il Cela d passe nos capacit s d imagination pour le moment Nous avons insist sur l importance du cadre reprenant ainsi l image de J B Pontalis Et si nous ne faisions qu un cadre Un tableau vide laissant toute la place l infini d un paysage absent physiquement objectivement mais pr sent subjectivement M ais encore faut il que ce cadre soit suffisamment bon pour que ce paysage puisse appara tre ne laissant pas notre spectateur aussi perplexe et dubitatif que nous le sommes actuellement M ettons tous nos mots autours pour encadrer le vide mais pas un vide lacunaire un vide de potentiel de cr ation radicale d ex nihilo A pr s tout la mise en situation d activit ou d valuation n est elle pas celle l J ai un cadre spatial et temporel des outils ma disposition et une page blanche que je dois remplir mais pas seul quatre au moins Je dois met
70. act ristique est l absence de cr ation d un objet dont le patient en serait le propri taire et qu il pourrait amener avec lui mat rialisant son passage institutionnel aupr s de sa famille par exemple En effet la diff rence d activit s comme la menuiserie la poterie le patient ne garde pas un objet qu il a lui m me r alis et qu il pourrait exposer II n en demeure pas moins que les processus transitionnels peuvent se mettre en place et que le passage d une prise en compte d une r alit prouv e comme ext rieure lui puisse s effectuer par le m dia d un objet symboliquement labor ce dernier pouvant tre un parterre une haie Extra muros Il en ressort que les m canismes d appropriations sont diff rents avec ceux prouv s dans d autres activit s o l objet est symboliquement et concr tement pr sent et exposable tous parce que pr sent au sein de l institution L atelier Espace V ert se situe 3 Km de l h pital et se trouve en situation de ne pas tre re connu des autres patients et des personnels Le travail effectu par les patients acquiert une valeur diff rente dont le plaisir narcissique se trouve renforc par le regard des autres patients et non par l institution Cette reconnaissance pourrait tre alors consid r e comme auto narcissique de la part du groupe On pointe ainsi l importance d une f te comme la Saint Jean pour les patients qui peuvent ainsi exposer leurs activit s une p
71. ale L autorisation est visc ralement inscrite dans le sujet dans ce qu il a de frottement avec l autre En th rapie comment tre auteur permettre l autre de d velopper explorer exprimer son autorisation si l on ne se conna t pas si l on ne sait pas que l on existe que l on ait me yant m ouvrir cet autre je dois m inscrire dans une temporalit qui me fait tre l autre et qui me permet de m autoriser de cr er mes propres interdits tout en actualisant les interdits sociaux Activit libre Puisse que nous avons pos que l activit est la libert Cf S pr c dent nous allons tenter de pr ciser ce distingo entre la prise et la pr hension entre le geste et la fonction En effet le mouvement la prise le geste est autre chose que l action l activit La prise est un d placement un mouvement que l on observe qui se produit les muscles fl chisseurs des doigts se contractent tandis que la fonction la pr hension se d cline par rapport au sujet qui produit ce geste signe de la fonction qui donne l intention je prends un stylo pour crire La premi re est neutre m canique rationnelle le corps se penche en avant alors que la deuxi me expose un sens observable et interpr table un choix une volont d agir pour transformer une situation je me penche pour attraper mon stylo C est dans cette action visible ou cette non action tout aussi visible que l autre m engage
72. aluation consiste en la v rification de la capacit de reproduction dans une optique d inscription appropriation r flexe ou tout le moins habituelle ceci s ajoute une dimension de citoyennet compte tenu du changement de la valeur du travail Cet axe cette dimension prend sa valeur compte tenu des finalit s qui sont une r orientation professionnelle et est mis en valeur par la qualit de la relation entre th rapeute et sujet La deuxi me dimension quant elle est bas e sur des prises en charge individuelles et sur une temporalit sociale historique o la cr ation radicale a sa place parce qu encadr e par des valuations telles que d finies pr c demment 117 Partant de ce principe et consid rant que la personne se construit dans un mouvement deux interlocuteurs mouvement qui induit que le sujet se mobilise pour faire passer un message et pour recevoir celui de l autre la construction de soi ne peut se faire que dans une dimension sociologique plusieurs niveaux passant du micro la macro de la parole l acte Ce mouvement dialectique parasit par l affectif le psychologique le culturel le religieux l conomique est de l ordre entre autres de l apprentissage car il nous construit nous renvoyant en miroir des repr sentations des attentes des attendus C est par la d couverte de nouveaux possibles par la mise disposition de l autre comme accompagnateur rep re que nous avan ons
73. anit n est pas une mesure laquelle l action l int r t l utilit etc puisse raisonnablement pr tendre Michel 2 LIGNES Sartre Bataille ditions L o Scheer Paris N 1 mars 2000 81 Surya compl te en citant Bataille il importe de d finir ce que met en jeu la litt rature l valuation qui ne peut tre r duite servir un ma tre Non serviam est dit on la devise du d mon En ce cas la litt rature l valuation est diabolique L valuation ne doit pas ainsi servir l valuateur car c est l autre celui que l on nomme valu qui agit l valuation Pas plus que la th rapie n est celle du th rapeute l valuation ne saurait tre celle du th rapeute Si l valuation est relative aux valeurs nous ne pouvons pas vacuer cette dimension de la valeur comme implication comme exc s comme objet transcendantal relatif au Beau au Vrai au Bien II y a de la morale du politique car nous avons des jugements de valeur en tant qu ils sont ce que je juge tre d sirable pr f rable ce que je ressens vit dans cette situation Elles ont l esth tique de toute vie le beau de l activit de l inutile de tout ce qui nous fait acc der autre chose qu notre n cessit nos besoins Les valeurs en soi n existent que parce que nous les actualisons les vivons et posons comme telle Elles ne sont ni singuli re ni sociales elles sont ce qu il y a d humain et qui ne peut se distingue
74. ans nos activit s Toujours est il que l valuation est bien donner une valeur et en m me temps donner de la valeur II s agit bien de connaissance car je dois conna tre l objet de mon valuation mais comment avoir acc s cet objet par mes sens mes fantasmes mes r ves mes livres Et une fois que j ai acc s cet objet comment puis je le conna tre Qu est ce que je connais de lui Dois je privil gier les qualit s naturelles de celui ci masse couleur propri t chimique lectrique ou dois je privil gier les qualit s humaines jeux d pendance beaut mystique Pourquoi tenons nous certaines de nos repr sentations pour des connaissances et non pour ce qu elle repr sentent Pour valuer il faut conna tre ou alors serait ce l valuation qui me permet cette connaissance N ayant pas acc s tout l objet je traduis celui ci en parties en bouts en crit res que j ai choisit plus ou moins consciemment et qui vont me servir de base de r f rence de points de rep res pour d ventuelles comparaisons Ainsi vais je traduire mon morceau de hampe de bavette en couleur plus ou moins brune en poids en prix en go t alors que mon boucher le traduira en connaissance de son client en carcasse en recette M ais ce n est pas encore suffisant car pour manger une bonne hampe encore faut il que les conditions de sa d gustation soient 67 r unies cuisson juste comme il me fau
75. ant que modalit du vivre ensemble et donc rel ve de l ethnique car l entr e en culture est ins parable d un arrachement qui nous fait trangers nos propres origines et nous place dans une logique du vouloir de la volont de puissance Le vouloir veut et se veut universel car ce que je veux je le veux comme obligation pour l autre d accepter cette volont comme justifi e objective comme le meilleur des choix pour lui et pour moi Tout le monde doit donc accepter ma volont car elle a valeur d universel M ais en m me temps ce que je veux est un objet une fin donc un objet particulier Un singulier se veut pluriel d un particulier C est donc une volont particuli re qui veut tre partageable dans une volont folle d universel Je le veux car j ai raison sur tout M ais la volont en tant que raison pure reste vide car il lui manque l agir Le sujet est despotiquement d sirant de tout et de son contraire il vit de la contradiction car il est la contradiction lui m me L individu en tant que sujet socialis est agir m di par la symbolisation sociale et cet agir est l expression de cette dialectique 23 RIC UR P 1986 p 279 58 entre l autonomie folle de la psych et l ali nation notre fond culturel 11 s agit d entrevoir cet agir comme lieu de la tentation et de la tentative Le bien de l homme et de la fonction de l homme ne s exerce compl tement que dans la communaut des citoyens P Ric ur pro
76. ant souffrir que faire souffrir subir autant que dominer la contrainte que la libert transformer qu imiter L homme travaille pour produire des l ments qui lui permettent de se reproduire Mais l homme n est pas qu animalit car il a la raison qui nous diff rencie de la nature en tant qu elle est contingence de notre survie L activit technique de l homme le travail ne conf re une dimension humaine l homme que parce qu elle est source de connaissance de signification de co production La production est tymologiquement conduire en avant amener exposer d velopper faire pousser Cette mise en avant est pour partie li e la mise en vidence d aucun pourrait dire la mise en valeur II a aussi un sens juridique puisqu il s agissait et ce partir du XIVe s de produire une pi ce un 31 t moignage Ce n est qu partir du X V Ie si cle par m tonymie qu il a d sign la publication d une uvre La cr ation elle rel ve du d sir du sens de l inspiration de l imagination Elle est un d voilement une ouverture de la parole l tre La poi sis est auto production de l tre ou le dire et le faire ne caract rise plus l tre mais sont les instances par lesquelles l tre s actualise M ais cette auto production de l tre par l ips it est cl ture a priori et est bris e par l intrusion du social et par la filiation Cette auto production devient alors auto cr ation pro cr
77. ant tout le support la relation Nous y retrouvons ainsi par exemple l atelier de travail du bois que nous appelions dans le cas de la dimension pr c dente menuiserie II s agit alors de confronter le patient aux r gles techniques de l activit car elle est tout aussi instrumentale mais aussi aux r gles de vie psychique d un groupe confront une 118 dynamique de cr ation individuelle au regard de l autre pr sent l atelier mais aussi de l autre de celui ou celle qui l objet de ce travail va tre offert Se joue alors tout les processus culpabilisants les conflits entre le d sir de l autre et la demande exprim e la pudeur du sentiment d sir comme retour en reconnaissance de l existence de l amour attendu et enfin objectiv au travers de cet objet Ce travail demande une supervision tout aussi bien th orique que praxique quant ce qui se passe dans l atelier Dans cette perspective nous entendons la cr ation comme tant le sentiment par le patient de se cr er quelque chose que la cr ation de cet objet est bas e sur l utilisation du mod le d une technique d un guide propos par l ergoth rapeute II ne s agit pas d une cr ation ex nihilo o l expression serait totalement libre Le travail est fait par l appropriation de la technique et de l objet Dans ce cadre l valuation commence laisser de la place l autre en tant qu il est porteur de savoir d tre Nous sommes da
78. apie s agit il donc d une th rapie par le travail ou par la mise en situation d activit humaine ce stade de notre tude dire qu elle est une th rapie par le travail est une d finition trop souple eu gard la polys mie du mot travail et de sa forte valeur sociale en ce d but de troisi me mill naire Elle est dans le registre de la psychoth rapie et donc de la production de soi avant tout Elle n est donc pas du travail strictement industriel de la production d objet mais en m me temps elle utilise des activit s humaines en tant que porteur de sens de jeux et elle produit des objets souvent tangibles qui sont bien dans la premi re dimension abord e La vis e de l ergoth rapie est assur ment la production du sujet en souffrance son potentiel d autorisation d tre auteur co auteur de ses actes de sa poi sis Alors que la maladie mentale mais aussi nombre de troubles neurologiques sont dans le registre du pathos teur de soi il convient bien d envisager une ergoth rapie qui promeut ce travail sur de soi Faire un panier en osier est production d un objet le panier mais c est aussi et avant tout production de soi par les jeux d alt rit de la relation par la mise en place d une aire de jeu Winnicott 1971 Nous sommes en tant que th rapeute 35 co responsable de cette aire d exp rience de la s curit de la personne de cet accompagnement dans une mise en sc ne dont la pi ce
79. as moins des ambigu t s certes linguistiques mais aussi et surtout pist mologiques thiques L valuation tant dans le registre de la relation entre que cela soit entre des hommes entre un sujet et un objet il s agit bien de valeurs tablies dans une relation qui porte en elle les valeurs de celui qui value C est donc un entre deux un espace potentiel qui se cr e s auto institue par les jeux de l alt rit r ciproque et la n cessaire disponibilit du th rapeute qui se trouve tre chez lui jusqu ce que le patient puisse cr er un chez soi s curisant pour oser s autoriser Si vous faites une recherche dans le moteur de la base de donn es documentaire du CNDP il est renvoy 211 entr es sur le mot valuer et 759 sur le mot valuation Sur des bases de donn es commerciales nous arrivons des chiffres de 1659 livres ayant le mot valuer dans son titre L valuation fait le bonheur des circulaires en tout genre des cabinets conseils de la formation et des maisons d dition l image des m tres lin aires sur ce sujet C est dans le domaine de l ducation que nous retrouvons le plus de r f rences pratiques mais aussi th oriques Nous ne pouvons que constater une mont e en puissance depuis 20 ans de ce th me dans tous les domaines de l homme Ainsi l Encyclop dia Universalis dans son dition de 1981 nous ne trouvons que 2 entr e 26 Centre National de Documentatio
80. autre dans une dimension qui tienne ces deux faces ensembles libert et d termination afin de permettre au sujet de pouvoir se lire II s agit de renvoyer au sujet l interpr tation de l ergoth rapeute partir de l imaginaire collectif de ce qui est en production agit la validit qu il en donne pour que le sujet devienne le lecteur de ce qu il produit et qu il se comprenne dans les retours que l ergoth rapeute lui soumet de son activit M ais alors comment pouvoir exposer ici une m thode des solutions autres que ces myst rieuses conditions suffisamment bonnes qui rel vent de la relation du transfert et non du discours scientifique voire scientiste Nous ne le ferons pas car cette question n a pas de sens ni de valeur dans ce propos En effet chercher dans cette direction c est envisager des causes des effets des explications alors que nous sommes dans le sens dans les limites impures de toute relation qui est parasit e par du culturel du spirituel du social du politique Ceci nous emp che alors de poser comme v rit absolue l existence de schizophr nes Nous parlons nous agissons et avec un sujet envisag et per u comme sujet qui agit et parle avec raison et souffrance dans une relation qui ne doit pas tre a priori non partageable socialement Cette incapacit mais pour lequel des deux protagonistes pouvoir tre et faire dans une relation qui est inscrite dans des normes et des codes est bien l
81. bre et des sentiments Suivant que nous nous situons dans l un ou l autre la personne que nous accompagnions attend de nous des choses diff rentes En tant que producteur d objets elle attend de nous un ma tre un enseignant des conseils techniques des savoir faire alors que si nous nous situons dans la production de soi elle attend aussi un soutien une aide un guide du sentiment que nous permettions un travail de perlaboration II est noter que ce m tissage cette articulation des deux logiques ne peut s effectuer que si nous nous situons dans la logique de la production de soi car nous pouvons alors penser ces deux 37 perspectives et envisager de passer de l une l autre tre technicien d un savoir faire technique et d un savoir psychoth rapique II ne nous para t pas envisageable si nous nous situons dans la logique de la production d objet de pouvoir passer la production de soi tant la rupture pist mologique nous semble importante En outre la production de soi implique un travail sur soi de production de soi de la part du th rapeute afin de pouvoir supporter le regard la parole de l autre en tant que limite de notre d sir de notre pouvoir et de notre ambition de ma trise Comme l a d velopp Jacques Ardoino ce travail nous confronte la fonction majeure de la surprise de l inattendu qui nous renvoie la place majeure de la notion de cr ation 14 Que dire alors de ceux qui pr n
82. c hors de la port e de la connaissance scientifique qui par d finition n est applicable qu aux l ments homog nes Avant tout l h t rologie s oppose n importe quelle repr sentation homog ne du monde c est dire n importe quel syst me philosophique BATAILLE 1981 La valeur d usage de D A F de Sade 95 pr sente repr sente il agit r agit et imagine ce qui tait par ce qui sera L outil porte donc le temps non pas l instant en tant qu il est intervalle sur une r gle mais le pr sent futur pass en tant que v cu ressenti L outil devient alors production r cit histoire M ais nous avons mis de c t l instrumentalit la technique et de fait le mode d emploi ou plus exactement les modes d emploi En effet un outil a toujours des modes d emploi quand bien m me un outil a une fonction donn e face une fin donn e Cette fin varie suivant celui qui la pose et suivant le contexte d utilisation Cela a voir avec le savoir faire Ardoino 1963 la dext rit qui ne se trouvent pas a priori dans le mode d emploi Un tourne vis sert a priori visser mais il sert aussi ouvrir des pots de peinture ouvrir des hu tres voire se blesser quand le savoir faire tourne la maladresse Or ce savoir faire est relatif l exp rience l apprentissage il est le retour sur investissement de celui qui a fait J ai r ussi atteint mon but mais en plus je suis riche d un nouvel apprentissag
83. ce aux artes liberales s affirment sur un pied d galit les activit s artisanales et techniques les arts lib raux proc dent naturellement de l intelligence M ais les arts m caniques ne sont as naturellement inn s mais proc dent d une r flexion 20 humaine Le Goff 1999 et ce jusqu au XVIe si cle Art artiste artisan d signaient ces deux cat gories Les arts lib raux ou beaux arts et les arts m caniques et le peintre comme le cordonnier tait appel indiff remment artiste ou artisan Ainsi retrouvons nous dans les appellations europ ennes de cette cat gorie de travailleurs des origines latines relatives l ars dans artisan artigianato en Italie artezanato au Portugal et artesanado en Espagne M ais dans les pays du nord nous retrouvons H andwerk handicraft qui se r f rent la notion de travail manuel II y avait une diff rence entre mais pas une opposition U ne conceptuelle qui nous dit que l art est une connaissance appliqu e li e un domaine d activit r gl e c est dire technique et une institutionnelle relatif aux sept arts qui d signent les disciplines enseign es en tant que m thodes et non en tant que connaissances abstraites I s agissait de la grammaire la dialectique la rh torique d un c t et de l arithm tique la g om trie l historie et la musique de l autre Cela dit et comme nous le verrons ci apr s l apparition de l artisan de l artiste puisque c est le
84. ce de la soci t laquelle nous participons et que nous construisons Ainsi avons nous vu que le sens du mot travail a profond ment volu tout au long des si cles passant d une notion de peine de labeur r serv une cat gorie d homme pour devenir petit petit celui que nous connaissons Cette volution s est faite en m me temps que celle des id es et elle montre que le sens de l effort du mouvement du contr le des corps est une donn e prendre en compte quant au type d ergoth rapie que nous souhaitons promouvoir et exercer Ainsi regarder le sens de l ergon n est pas sans incidence sur notre conceptualisation et elle nous permet de refuser une d finition qui confine l ergoth rapie une th rapie des troubles de l activit de production d objet en un mot du travail manufactur L ergoth rapie est la mise en situation d activit humaine et donc s inscrit dans la toute la polys mie de ce terme Elle est multir f rentielle ou plus exactement notre regard doit tre pos en ces termes afin de d passer des clivages des oppositions qui ne peuvent penser parler de fa on polyglotte docte celui qui sait contrairement au m decin qui soigne au psychiatre qui coute au praticien qui organise 134 Trop longtemps l ergoth rapie fut confondue avec le travail productif rentable et r mun r p cule n tant qu une th rapie par le travail en vue de r adapter au travail profession
85. cial c est l imaginaire instituant c est l imaginaire social l uvre en institution Castoriadis 1975 L objet de l ergoth rapie est de permettre au sujet d investir une activit sociale d utiliser les objets cr s par la soci t institu s et labor s par elle Ceci non pas par imp rialisme th rapeutique mais parce que l homme est la soci t et qu il est homme avec par et dans cette soci t Ces deux p les ne peuvent exister l un sans l autre et ne sont pas r ductibles l un l autre ce qui pose la question de l ind passable de cette dialectique Le r le de la soci t en tant qu imaginaire 31 CASTORIADIS 1997 p 102 80 social historique institu et instituant Castoriadis 1975 est de ramener le sujet psychique un niveau de r alit qui puisse tre partageable C est la relation qui permet la cr ation car le conna tre et l agir sont indiscutablement psychique et social Tout ce que nous trouvons de social dans l homme est socialement cr par la relation Lorsque des hommes sont r unis il se passe quelque chose faisant merger autre chose qu un rassemblement d animaux M ais pour que naisse ce niveau proprement humain de relation il faut que le processus de socialisation de la psych ne soit pas trop douloureux Or la maladie mentale est exc s de souffrance et les circonstances de rencontre entre le th rapeute et le sujet s expriment dans une cl ture insupportable
86. cialisation de l activit 98 Il est du devoir du th rapeute de faire prouver les r gles du jeu par l am nagement d un espace o cette activit peut parler Or la parole est aussi une activit en tant que puissance de transformation coinc e entre r verie psychique et positivisme scientifique L homme appareille son rapport au monde minima pour y vivre car il est nu et doit transformer pour survivre L homme est nu et il est intelligent car il peut cr er utiliser de multiples outils Contrairement l animal l homme n est pas condamn n utiliser que l outil que la nature lui a donn il n est pas contraint ne pas pouvoir enlever ses outils sa carapace car l homme est vierge Cela veut dire qu il a la possibilit du changement de l invention Cette possibilit est accentu e par cette contrainte d appareillage dont nous sommes libres par le choix des modalit s qui forgent justement l activit proprement humaine Nous pouvons cr er un monde diff rent de notre environnement naturel L homme construit des outils pour habiter maisons mais en les fa onnant en les personnalisant par un investissement affectif et imaginaire proprement culturel Le m moire un outil Alors dans le cadre de ce pr sent m moire quel est notre outil au del de ce qui a d j t crit pr sentement Nous partirons du principe que cet outil sera relatif l valuation dans le cadre que nous avons pr cis pr c d
87. cit s d agir cet environnement des buts des objectifs O l on voit tr s vite que cette position ne peut tenir longtemps car il est dans l environnement les autres hommes qui ont des projets propres comme les escaliers qui en sont d pourvus Cette impasse tient l impr cision du terme environnement Que pouvons nous mettre sous ce mot Que recouvre la situation de handicap Le sens commun nous renseigne bien quant la situation du parapl gique face un obstacle mat riel infranchissable et nous concevons facilement que ce puisse tre une situation de handicap M ais qu en est il lorsque ce m me parapl gique est face cet obstacle infranchissable seul tout en se trouvant cot de personnes qui ne souhaitent pas l aider le franchir II y a une incapacit r aliser le projet de continuer son chemin M ais cause de quoi ou de qui De la personne parapl gique non pas cause de sa l sion m dullaire qui lui te sa capacit d ambuler normalement mais bien parce que cette personne a d cid de maintenir son projet refusant par la m me de modifier tout ou partie de ce projet Ou bien est ce cause de cet obstacle mais ce serait lui pr ter des intentions de la r flexion du choix ou bien est la faute du tiers qui ne veut pas aider M ais le parapl gique fait il une demande d aide implicite explicite sous quelle forme Est ce un refus une demande un refus avant la demande ibid 282 5
88. contre est alors le lieu d interrogation de l activit du sujet et parce que nous questionnons cette activit ou cette non activit nous allons utiliser la m diation de celle ci pour accompagner l autre dans de nouvelles activit s Nous allons donc utiliser le support de l activit pour promouvoir des changements corr latifs la pathologie Cette promotion ne va pas de soi car avant m me de passer l action les processus en jeu afin d envisager une intention de changements c est dire la prise de conscience de notre propre syst me de valeur sont co teux affectivement psychologiquement parce que au 55 del du simple engagement Nous voluons au plus profond de l tre dans cette dimension de l implication qui est vecteur de dangers d angoisse de d cisions La d marche parce qu activit nous fait regarder non pas la personne mais ce changement et ce dans le respect de l h t rog n it de l tre Elle doit tre globale mais en aucun cas totale II n est pas dans nos fatuit s de tout conna tre de tout ma triser On ne prend pas en compte la totalit de la personne comme il est fr quent de l entendre car le total la totalit renvoi un espace deux dimensions plat et parce qu il est tout il est clos fini sans exception possible et avec des fronti res symboles de la ma trise et du contr le Le temps en tant qu il est histoire vie est absent voire ni Nous sommes alors dans le reg
89. contre l un car l valuation en tant qu elle refl te une ontologie implicite ou pour partie explicite repose sur un vieux dilemme une vieille contradiction entre corps et esprit et qui pose qu il faudrait une valuation sp ciale corps et une valuation sp ciale esprit tant entendue que vous tes favorable l une et pas l autre Classiquement cela se r sume une perspective qui pense que le cerveau pense et qu en d m lant les pelotes du cerveau en tripatouillant les g nes nous arriverons reproduire un tre humain l identique L autre courant envisage un esprit d gag de toute contingence naturelle mat rialiste et qui per oit la pens e 69 comme le corps comme n tant que des mots et qui regarde mais sans les yeux en tant qu ils sont sens naturels parce que le vent le temps la lumi re n existe pas en tant que tel pour cet esprit Tout au plus sont ils des sensations qu il ne s agit pas de nier mais qui ne sont pas r ductibles une r gle neuronale physico chimique L esprit n est pas un organe et sa r f rence est justement que nous nous situons toujours en r f rence une situation un autre un objet un d j connu Serait ce dire que nous nous situons toujours face un d j l et que toute cr ation de nouveau est un v ux pieux Bien entendu non mais cette gymnastique nous invite plus de prudence et l humilit Toute valuation fait intervenir de l humain et en tant qu
90. ctif visant distinguer diff rents types d activit s nous avons vu que nous pouvions les scinder en deux axes Le premier visant les activit s qui produisent fabriquent un objet et dont l objectif est cet objet lui m me La fabrication la praxis met en uvre des moyens d j l pos s et ajust s en vue d une fin qui est d finie par une instance autre en l occurrence celui qui commande cet objet II s agit d une relation marchande du registre de l ordre de l ob issance et de la sph re conomique Le fabricant sert est utile au commanditaire mais il n y a pas de r ciprocit dans la relation qui est contractuelle dans une logique de d pendance M emmi 1993 et non dans celle de la domination 11 n y a pas eu de r voltes victorieuses des peuples soumis des artisans des esclaves car il n y avait pas de conscience collective de la situation et l inscription sociale historique du politique comme garantie d un vivre ensemble de qualit comme invention de nouvelles qualit s propres la sph re publique publique imposait une actualisation du principe de la loi comme l gislation universelle 8 Qu est ce que la d pendance En quoi cette notion que les ergoth rapeutes utilisent toute la journ e se r v lerait elle op ratoire dans nos pratiques au del de la classique et simpliste opposition d pendance autonomie A Ibert M emmi dans son ouvrage la d pendance pose une triangulation une relation tri
91. d art les erga d signaient exclusivement les travaux manuels qui r pondaient aux besoins naturels N anmoins nous retrouvons des hi rarchies suivant les auteurs et les cit s Ainsi les agriculteurs trouvaient ils le plus de gr ce aux yeux des citoyens tout en restant des non citoyens La valeur de l agriculteur par rapport l artisan par exemple tient en ce qu en cas de guerre entre deux cit s si l une d elles envahit le territoire de l autre l agriculteur cherchera d fendre sa terre et pourra dans une certaine mesure le faire tant donn sa force L artisan au contraire affaibli par sa condition et vil de profit marchand ne cherchera que le compromis la n gociation pour continuer son commerce Au demeurant cette distinction entre ergon et erga pointe que les Grecs quant bien m me ils n accordaient pas une place dans la chose publique aux travailleurs avait une re connaisance des qualit s de la chose bien faite de l uvre Les erga en tant que travail manuel toujours r f r s une activit particuli re se traduisaient en cheirotechnia pour d signer l expression g n rique et litt rale du travail manuel du travail des mains Le mot est constitu en technique des mains Le moindre de nos comportements est effectu au risque de la transgression car elle se situe au niveau du d sir nous disons faisons toujours autre chose que ce que nous disons faisons Nous non ons mais nous annon
92. de l internement que Pine et la psychiatrie du tout d but XIXe si cle rencontreront les fous c est l ne l oublions pas qu ils les laisseront non sans se faire gloire de les avoir d livr s 1 En effet d cha ner les fous fut certes un progr s consid rable mais les laisser enferm s dans les murs des asiles fut le d but de la pratique fran aise de l enfermement o le malade devait participer au travail pour son bien mais aussi et surtout pourrait on dire pour le bien de l h pital et pour faire vivre ce dernier Il s agissait de permettre la survie conomique de l institution mais aussi des administrations notamment d partementales ainsi que sa p rennit cologique par le calme des malades Le travail avait alors une vertu morale et calmait les d bordements des fous Cette question du travail d coule du surcro t de libert accord aux malades que l on devait alors occuper Les travaux propos s et impos s sont principalement des activit s de plein air jardinage agriculture levage ainsi que des ateliers ferm s compte tenu de contre indications avec l tat de certains malades des 16 FOUCAULT M Histoire de la folie l ge classique dition Gallimard Paris 1989 p 51 39 conditions climatiques Tous ces ateliers sont encadr s par des gardiens et les malades sont qualifi s de malade travailleur Cet tat de fait tient ce que majoritairement l h pital est un lieu de vie qui doi
93. de nous le frisson mais pas l autre Nous pourrions n en rester qu l interpr tation la repr sentation au subjectif mais le vent existe il est pr sent par del le ressenti il est senti par l tre biologique il peut tre d crit par le scientifique Il nous faut donc prendre en compte ces deux axes un liant les ph nom nes les actions de la nature sur l homme d g n rescence synaptique cirrhose et l autre le sens que l homme donne ses actions la perception le questionnement qu il en a Nous sommes alors dans une subobejctivit position transitionnelle qui nous expose comme tant th rapeute tout en tant reconnu comme param dicaux c est dire non m dical Cependant nous nous inscrivons dans un concept de l action de l activit en tant qu elle est agit par un homme qui est pour partie conscient de ce qu ill fait fera a fait englu que nous sommes par un double fond impur 47 En fait que cela soit le regard port sur l une ou l autre c est avant tout notre r f rence pist mologique qui va non seulement guider nos propos mais surtout imposer un regard particulier En effet nous concevons l valuation sur des faits des comportements observables publiquement la cause ou nous la concevons comme appr ciation interpr tation coute du v cu le pour quoi la raison Il s agit dans le premier aspect de pouvoir d crire par l interpr tation de nos sens de notre sensoriali
94. e Et c est cette nouvelle richesse qui nous sort de la r p tition compulsive machinale qui nous rend intelligent qui affirme notre psych et nous permet de vivre et de cr er un nouveau savoir faire Ce n est pas la richesse d une biblioth que qui fait notre aptitude la consulter et savoir quoi en faire mais notre capacit pouvoir formuler nos besoins et les moyens mettre en uvre L outil renvoie aussi au travail manuel la peine et l ergoth rapeute est souvent jug dans la cat gorie de bricoleurs du dimanche reflet de la culture traditionnelle transmise et v hicul e entre autres par l cole En caricaturant peine le sch ma classique distill avec bonne conscience par l cole s nonce comme suit l usine c est le bagne le bagne est pour les mauvais sujets le technique et le professionnel sont pour les mauvais l ves et les mauvais l ves sont ceux qui ne suivent pas dans les mati res nobles CQFD L cole a d j mis beaucoup de temps int grer et accepter le scientifique elle se m fie et refuse PIBAROT l L ergologie une perspective fran aise de l occupational science in Actes des 96 encore la technique Cette attitude n est pas l apanage de la seule cole elle est largement partag e dans l ensemble de la soci t l Nous trouvons tous le plombier g nial lors d une fuite mais quand m me moins noble que l b nis
95. e chose nous limitant lucider ces deux termes de chose et d outil Nous consid rerons la chose en tant qu objet port e de main anim e ou non un briquet une pomme un chat une pierre Et nous envisagerons cette chose du point de vue du sens commun La pomme est un fruit classiquement tandis qu elle est tout autre chose pour le biologiste le jardinier le cuisinier Une des questions se poser en premier est comment une chose devient elle un outil Partons du principe que l outil est une cat gorie de chose et reposons la question comment une pierre devient elle un marteau Puis comment se fait il qu un marteau reste un outil quand bien m me il est pos sur une table Dans notre premi re question la pierre est une chose un objet pierre reconnue et nomm e en tant que telle Cette pierre devient un outil quand j en ai besoin Ainsi quand je plante ma tente il me faut un objet pour enfoncer les sardines dans la terre En l absence de marteau de maillet je puis utiliser une pierre suffisamment plate et grosse La pierre passe alors du statut de chose celui d outil M ais une fois ma tente plant e la pierre redevient alors chose non outil Dans cet exemple nous avons parl d une pierre en particulier qui doit avoir des propri t s particuli res pour remplir la mission envisag e Nous ne pouvons pas parler ce moment des pierres en g n ral comme outil de plantage de sardines alors que nous utiliso
96. e la mesure n est pas aussi univoque que les discours qui ne pr nent que l valuation objective rationalis e et transparente Ne vouloir que ce type d valuation qui veut dire test bilan conformit et donc que l homme doit tre conforme ce que l imaginaire institutionnel et social entend est un leurre et un m canisme de d fense obsessionnel M ais dissocier sans r articuler c est croire au miracle de l identique La question reste n anmoins ouverte de savoir ce que veulent dire ceux qui valuent ce qu ils ont derri re la t te quand ils pratiquent une valuation Parce que m trologie et axiologie contr le et estimation ne sont pas la m me chose l valuation ne peut tre pens e qu avec ces deux axes en m me temps et articul s En effet l articulation selon Le Grand Robert peut tre soit un mode d union des os entre eux l ensemble des parties molles et dures par lesquelles s unissent deux ou plusieurs os Par analogie il s agit de l assemblage de plusieurs pi ces mobiles les unes par rapport aux autres En didactique c est une mani re dont un syst me complexe est articul II s agit aussi de l organisation en l ments distincts contribuant au fonctionnement d un ensemble Enfin l articulation est l action de prononcer distinctement les diff rents sons d une langue l aide des mouvements des l vres et de la langue II s agit de joindre d unir des l ments diff rents par une articulation Ce
97. e n ud de cette relation unique et singuli re II ne s agit pas de comprendre ce que fait le sujet mais de nous faire comprendre de lui Ce renversement ne peut tre universel I ROCARD M La d mocratie inventive in ENRIQUEZ E Le go t de l ALT RIT Descl e de 127 et infaillible car il rel ve de l thique du th rapeute Hernandez 2000 qui pose que la prise en charge ergoth rapique a une chance de permettre une transformation du sujet dans ses actions et donc dans son tre L ergoth rapie s int resse aux actes des hommes et ce qui les pr suppose et les anime les actions Ce regard sp cifique s accomplit dans des moments des lieux particuliers qui offrent un espace s curis non seulement pour que le sujet schizophr ne puisse fabriquer mobiliser ses capacit s mais aussi pour qu il mette en uvre son tre afin d prouver ces fronti res entre ses diff rents tres L ergoth rapie volue dans ce risque partag o la vie est en cr ation et non en construction Et ce risque est grand car l cart qui s pare le th rapeute du sujet schizophr ne est immense car vide Nous ne rencontrons jamais de sosie psychique bien que nous voluons en m me temps dans l universel de la socialisation de notre psych Il est alors impossible si nous souhaitons tenir ensemble le singulier et l universel de l homme en tant qu homme qui plus est s il est envisag schizophr ne de d finir les conditions de cette rencon
98. e se consacrer la vie de la polis tait une obligation car avoir les ressources pour ne pas travailler et ne pas participer la vie de la cit est le propre de l homme inutile En outre une autre cat gorie humaine repr sentait une part importante de la main d uvre utilisable pour faire vivre la polis mais aussi la Rome antique Il s agissait des esclaves qui ont assur le fonctionnement des soci t s antiques tant en termes de force de travail qu en pourvoyeur de richesse puisque consid r s comme marchandise En effet et contrairement aux artisans aux p n tes la pl be Romaine l esclave ne vend pas sa force de travail un ma tre mais il est vendu en entier y compris sa force de travail Au m me titre que le cheval est vendu pour sa rapidit sa force on n ach te pas la rapidit du cheval mais bien la b te en entier L esclave est une alors marchandise comme une autre d nu e de tout droit Pour les Grecs l esclave cesse d tre un homme pour devenir un corps pour les Romains il devient une chose Les esclaves furent pour partie les causes des guerres car il est constat que le commerce d esclave fut tr s florissant et permit l dification de fortunes colossales et ce syst me marchand d g n ra car le nombre d esclaves vendre d passa largement le besoin de force de main d uvre On fit la guerre uniquement pour se pourvoir en esclaves et ainsi les vendre Au demeurant cela ne fut pas
99. e telle elle doit nous obliger ne pas nous nier dans cette situation car il s agit bien d interpr ter des r sultats en tant qu ils sont des donn es valides au moment de cette interpr tation et qu ils se doivent d tre explicitation d une histoire qui se fera de toute fa on avec ou sans nous Le cogito Nietzsch en Cette valuation est effectu e par un sujet mais qui est il ou plus exactement que pouvons nous en dire Serait il ce sujet de connaissance pure d gag e du corps des sens et de la passion Est il ce sujet qui cherche ou plus souvent affirme la v rit rationnelle universelle de type math matique et qui poss de cette myst rieuse propri t du partage transparent et compr hensible par tous Nietzsche a montr en quoi il ne faut pas se situer du point de vue du vrai dela v rit dans la connaissance mais bien dans le sens de ce qui est annonc car 27 L valuation de valeur Je crois que telle chose est ainsi consid r e comme essence de la v rit Dans les valuations s expriment des conditions de conservation et de croissance Tous nos organes de la connaissance et des sens sont seulement d velopp s par rapport des conditions de conservation et de croissance La confiance en la raison et ses cat gories en la dialectique donc l valuation de la logique d montre seulement l utilit de celle ci pour la vie utilit d j d montr e par l exp rience et non point sa v r
100. e transformation elle agit sur et elle est agit par La science n existe pas Latour 1995 car elle est visc ralement conditionn e inscrite dans une d marche sociale historique qui la guide la meut et dont les objectifs reposent sur des vis es refoul es Pour tre dans le politique et le social la science doit conna tre ses limites afin de communiquer du socialement partageable M ais en m me temps c est le politique et le social qui borne l homme et la science sa mesure et sa place Nous retrouvons ainsi dans cette dimension axiologique une fluctuation propre l humain que nous pouvons repr senter comme ci dessous 83 L valuation c est du cin ma O l on pressent que la mesure renvoie tout autant au singulier qu au naturel En effet la mesure mais aussi l valuation fait jouer ensemble la M tis et la Th mis Il y r gularit norme ce sont les 24 images par secondes du cin ma mais aussi le v cu du spectateur qui est par del cet aspect purement objectif et technique M ais il ne s agit pas pour autant de dissocier sans r articuler ses deux positions car l valuation la valeur est avant tout la vie II ne s agit donc pas de nier discuter la notion de v rit de preuve du fait mais de regarder en quoi cette croyance car il s agit bien de croyance serait le reflet de volont s de pulsions de vouloir croire Et comme la croyance est une id e semble t il naus abonde il a t c
101. elle et la place de l homme dans ce nouveau monde va profond ment se modifier Ainsi pour poursuivre notre voyage dans l art la diff rence entre beaux arts et arts m caniques s est effectu e petit petit de la fa on suivante Les beaux arts taient cr atifs et les arts m caniques taient reproductifs 23 Beaux arts Arts conceptuels relatifs l agr ment la technique de la beaut la connaissance N ous trouvons la Po sie musique peinture sculpture mais aussi l art militaire naval L artiste tait le mot pour qualifier celui qui pratiquait cette cat gorie d art L art tait pratiqu par des hommes car il s agissait d une activit de culture noble Nous avons faire avec l artefact la cr ation de quelque chose qui n existe pas dans la nature L artiste a du talent Nous trouvons ici l horloger qui cr e une machine que nous ne trouvons pas dans la nature Arts m caniques Art social relatif l utilit Il s agissait de technique pratiqu e par l homme en vue d une fin Nous trouvions ici les activit s du travail de l homme les travaux communs la nature II s agit dans les arts m caniques de reproduire ce que nous trouvons dans la nature II y a imitation et l artisan mais on utilise ici aussi le mot artiste n a pas de talent il est habile Nous trouvons ici le cordonnier qui manie des mat riaux naturels et produit le sabot de l homme partir du XVIIIe s et notamment l e
102. ement pauvre parce que l outil a t peu d velopp en tant que notion isol e En outre le mot outil arrive tard en France 4X111 s L outil se trouve rattach soit la chose soit la technique soit l activit de cr ation Il sert quelque chose n ayant pas de valeur en lui m me si ce n est celle de cr er d autres outils Au demeurant nous pointons d j trois axes principaux de compr hension de l outil En effet l outil est une chose qui s inscrit dans une dimension technique il a un des mode s d emploi et qui met en acte l homme en vue d une fin On manie un outil pour faire quelque chose dans un triptyque homme outil cr ation Un autre sens nous dit que l outil est le propre de l homme en ce qu il est m me sans tre utilis un marteau restant un marteau m me pos sur une table Enfin l outil est une chose fabriqu e par 37 l homme qui sert un travail L outil fait tre ce sur quoi il agit sans marteau point de clou L outil d part objectif moyen fin M ais qu en est il de la question qui arrive toujours en premier A quoi a sert alors que c est le pour quoi qui devrait primer Toujours est il que nous pouvons dire que la langue le langage est un outil de communication que la langue est l outil du langage et que l acte est la parole de l change et nous n y trouverons rien y redire M ais nous savons que l homme est lui m me la communication qu il est lui m
103. emment Conscient que l outil poss de plusieurs mode d emplois que ce qui prime est son quoi a sert nous le d finirons ainsi Ce sera un rep re c est dire un objet qui donne un moment donn et en un lieu donn une id e une appr ciation de ce qui est mais pas d un qui est absolu juste de ce que celui qui a l outil en per oit par rapport ses vis es conscientes et inconscientes Sachant que l outil guide voire impose la fin nous pensons que cet outil permettra celui qui va l utiliser d arriver ailleurs 2 La vraie science est celle de l activit mais la science de l activit est aussi la science de l inconscient n cessaire A bsurde est l id e que la science doive aller au m me pas que la conscience et dans les m mes directions On sent dans cette id e la morale qui pointe En fait il 99 II s agit d un outil d valuation donc de mise en valeur et de mesure Il doit permettre de faciliter la lecture de la situation ce qui implique de savoir lire M ais l on sait bien que lire implique un d sir tant la lecture d passe comme l valuation la simple proc dure cognitive La lecture ouvre le gouffre du r ve de l implicite et de l imaginaire et elle est encore une fois comme l valuation op ration de traduction d interpr tation et elle a aussi diff rents axes diff rentes langues car lire un texte l gislatif ou litt raire ne nous am ne pas au m mes endroits Comme cet
104. encadr es par des personnes seules ou en bin me au maximum II n y a donc pas de perception d une quipe soignante pas d option d interchangeabilit des possibilit s d investissement il y a une pr sence une loi et la survie de l quipe des ergoth rapeutes tient dans ses liens extra th rapeutiques dans sa coh rence par de l les distances physiques L quipe dans le cadre de prises en charge en ergoth rapie de groupe les indications individuelles tant aussi pratiqu es est donc constitu e par les sujets th rapeutes et patients pr sents en situation d prouver cette notion d quipe sa dynamique ses contraintes ses choix et ses ambivalences Il se cr e donc des personnages qui risquent de masquer les sujets risque qu il nous faut assumer et avec lequel le jeu qui n est ni la r alit psychique interne ni le monde ext rieur se situe dans une zone interm diaire qui est repr sent e symboliquement par la situation d activit II y a alors appropriation par les protagonistes d l ments ext rieurs extraits de cette situation d activit pour les modeler la les r alit s interne s de chacun Cette appropriation s inclut elle m me dans une dynamique 131 r cursive de cr ation de groupe d quipe autour de cette situation d activit et dans laquelle l ergoth rapeute la diff rence des murs est l ment permanent fondateur parce qu il est sensible humain Les processus d valuation so
105. enfermante comme aspir par ces croix son contenu pour pouvoir regarder cot au dessus au del Nous avons bien en t te que la somme des croix dans les deux colonnes donnerait la somme des options choisies et que de ces sommes nous pourrions voir laquelle serait la plus grande et ainsi en d duire inf rer le type d valuation choisie en se reportant au premier tableau Dans la logique qui pr ne la valeur de la relation ce n est pas satisfaisant car ce qui importerait dans ce cas c est ce que l autre me dit de son r sultat et non le r sultat lui m me M ais cet autre est absent et nous sommes dans l impossibilit de tenir ce choix m thodologique En plus nous ne nous sentons pas pour autant aspir dans ce tableau comme le serait un psychotique pas plus que lorsque nous sommes aspir face un Dali ou un V lasquez I y a quelque qui ne va pas Reprenons notre propos Nous avons essay de montrer en quoi l ergoth rapie n tait pas du travail au sens actuel qu elle tait tout autant production d objet que de soi Puis nous avons regard du c t de l valuation pour nous dire dans un premier temps que l valuation tait deux axes un du c t du contr le de la m trologie de l universel l autre du c t de l axiologique de la mise en valeur et du singulier Nous en sommes arriv tre oblig de les r articuler et de les penser comme pluriels non r ductibles et intimement li s De m me que l
106. ent des caricatures pour mieux distinguer au nom d une h t rog n it qui est toujours plurielle d homog ne et qui viserait si nous les coutons une assomption d une dialectique miraculeuse de contraires mais encore une fois toujours homog nes et donc facilement r ductibles Effectivement la distance fait peur car elle s pare et il est facile de vouloir les relier faute de pouvoir les penser fondamentalement oppos es guerri res et inaccordables M ais c est ce qu elles sont et pourtant il ne faut pas les r duire de simples oppositions l g res Quand nous sommes dans une logique qui vise ou plut t qui d fend tr ne le bilan valid il est inconcevable de passer ais ment voire caricaturalement une logique d intimit avec l autre car ce serait se nier envisager comme l voquait Philippe Vaur de soi niais l autre M ais que dites vous soigner l autre vous n y pensez pas il faut qu il se soigne tout seul car il doit tre acteur de ses soins Quand en plus le ma tre mot est la prise en charge globale il devient clair que l autre est soi ni 5 Ces acceptions plurielles du mot surprise comme les contextes dans lesquels on les emploie le plus g n ralement font bien appara tre qu en d pit des sens communs li s plut t aux motions ou aux tats ressentis subis prouv s il subsiste dans la surprise quelque chose d irr ductiblement diff rent parce que non n cessairement contenu
107. er En n excluant ni le g n ral ni le singulier nous pouvons comprendre que le marteau sur une table reste un marteau c est dire qu il reste un outil m me quand il ne sert pas contrairement aux choses non outil La pierre ne devient outil que lorsque j en ai besoin une pierre non utilis e reste une chose non outil Lorsque nous regardons ce marteau nous savons que c est une chose cat gorie outil qui sert planter enfoncer autre chose dans quelque chose C est comme si le marteau portait en lui m me l outil M ais comme c est l homme qui a fa onn l outil le marteau est devenu cat gorie outil de l agir de l homme C est parce que l homme a taill une pierre l a accroch e un bout de bois que le marteau est devenu cat gorie outil II y a donc eu mouvement changement modification Or c est bien de mouvement de transformation d invention dont il est question avec l outil II y a transformation du monde potentiel de modification avec l outil ce que ne portent pas en elles les choses non outil Le mouvement se situe au del du local du d placement de la translation il est changement certes spatial mais aussi transformation avec en corollaire l alt ration l apparition la cr ation de formes nouvelles M ais ce mouvement est avant tout potentiel et se trouve toujours contextualis un moment donn dans un lieu donn avec une des personne s donn e s et donc de
108. ermettre de mettre en lumi re diff rents points qui vont lui servir de rep re II les liera avec les diff rents paradigmes en jeu afin d lucider sa posture Nous ne pr sentons ci apr s que les tableaux relatifs aux situations d valuation tant entendu que le principe est le m me pour un tableau relatif la mise en situation d activit au travail Ce dernier tableau permet de voir quelle situation d activit est utilis e et si elle est en coh rence avec les valuations utilis es 110 Outil utilis Modalit Gnose Pourquoi Pour quoi Attendu Exemple Outil utilis Modalit Gnose Pourquoi Pourquoi Attendu Retour Bilan i Conforme Bilan Expliquer Prescription Accompagner R sultat Dossier Grille Beau Observation Analyser Obligation Rep rer Espoir Entretien Entretien Personnel coute Comprendre Accr ditation Comparer Changement R union Activit i Singulier Faire Percevoir Crise Dire Pr paration Professionnel Exercice j fa on Faire faire lucider Pourquoi pas valoriser Expertise Personnel m m Hm Ergoth rapie et le travail des institutions Cette question se poserait compte tenu des formations des ob diences h t rog nes des quipes En fait nous semble t il cette question ne se pose pas Nous intervenons dans le cadre du plateau m dico technique et de r ducation d un centre hospitalier et en tant que tel cette non assimilation au service de soins infirmier
109. es temporels et ne peut se contenter des accr ditations s curitaires qui ne reposent que sur la crainte du proc s et de facto sur le plus petit d nominateur commun Les institutions psychiatriques dans leurs acceptions administratives encourag es par la politique la philosophie de nos soci t s occidentales qui impose le prima tout ce qui est quantifiable mesurable objectif rejetant niant de facto le vivant le sensible entendent valuation comme synonyme de contr le Cette obsession du mesurable c est dire du respect ou du non respect d une norme d un talon tient aussi la fonction explicite au r le implicite donn l institution comme r f rence normative des pratiques et des devoirs des individus des sujets Or l valuation comme nous l avons vu ce n est pas que a c est aussi tymologiquement donner de la valeur c est prendre en compte interpr ter des processus et cela est effectu par un sujet valuateur qui est partie prenante impliqu Ardoino J 1992 dans cette valuation M ais cette derni re renvoie une peur diffuse qui semble t il ancre cet archao princeps du contr le familial et de ses cons quences punitives Pour devenir pour voluer l homme doit pouvoir assumer ses actes transgressifs face la r gle qu il participe actualiser Cette actualisation passe par une r gulation tant symbolique qu active qui place le sujet en situation d valuation o le ri
110. esure est le potentiel de geste irraisonnable pouvant tre r alis avec notre paule Puisque l valuation est un rapport aux valeurs que ces derni res sont repr sentatives de l tat d une soci t comment lucider et tenir ensemble ces valeurs et ces normes qui se modifient s anglo saxonnisent Les romains ont malencontreusement effac le zoon politikos au profit de l animal social et depuis Saint Thomas d A quin nous sommes devenu gr ce ou cause de ces vidences des tres bio psycho sociaux Or comme l cole devenons nous former soigner des animaux ou des tres politiques Doit on enseigner ou duquer doit on pr parer un retour domicile ou une arriv e dans la cit Ces oppositions termes termes sont assez repr sentatives des enjeux du monde sanitaire fran ais travers depuis une dizaine d ann e par une lame de fond anglo saxonne et anglicane qui pr ne une r gulation des rapports humains par le juge en tant qu il est au dessus de l tat et vis vis de qui tous les citoyens doivent se soumettre comme garant des libert s individuelles Cette conception 28 Nous parlons de d mesure dans la mesure o nous nous situons ce niveau dans l axiologie tant entendu que pour la mesure m trologie nous parlerions d incommensurable 23 Nous pouvons alors regarder nos pratiques sous un angle politique c est dire comme genre de vie en commun orient vers telle ou telle fin et q
111. et l analyse il ne le produit pas II faut au peintre les limites d une toile pour que l illimit d un paysage apparaisse Pontalis 2000 p 83 n y a de science que l o il n y a pas de conscience et ne peut pas y avoir conscience DELEUZE G op cit p 47 100 Nous voulons proposer un tableau qui permet de dissocier les deux axes de l valuation et du travail pour que les ergoth rapeutes essaient de voir dans quelle logique ils se trouvent et ainsi puissent questionner leurs modalit s d valuation ainsi que celles de l institution M ais comment construire fabriquer cet outil Dois je partir d un d j l pour le modifier Dois je partir de rien La r ponse a t vite trouv e ce sera de rien car nous n avons pas rencontr d exemple non pas parce que les tableaux n existent pas mais ceux que nous avons lu ne nous ont pas inspir ne nous ont rien dit Nous avons donc d cid de nous laisser guider pour essayer de r aliser ce fameux tableau En fait il a t d coup en deux tableaux le premier relatif l valuation d un sujet et le deuxi me relatif l valuation de la mise en situation d activit d un sujet voire d une valuation d une activit Au d part il se pr sentait ainsi L valuation est elle Objective Subjective Reproduction Cr ation D couverte Invention Universelle Singuli re Normative Ethique Neutre Affective Tiers i
112. eutre peu connot affectivement la diff rence de mots comme bilan contr le jugement diagnostic valuer est suffisamment flou pour que chacun puisse y mettre tout ce qu il veut voire tout ce qui l arrange De sa racine latine valeo valere s est d gag deux termes forts notre poque valeur et valoir Jusqu au XIIe s valeur se dit soit des qualit s m rites d une personne comme valeur positive un homme est valeureux fort brave soit des qualit s positives d une chose V aleur tait employ e pour mettre en valeur donner de la valeur quelqu un quelque chose partir du XIIIe s un petit glissement s mantique s op re Valeur renvoie la capacit d une chose pouvoir tre mesur e pour pouvoir tre chang e On retrouve ainsi un autre d riv de valeur quivalent M ais ce n est qu au XV Ile s que la notion de prix de valeur fiduciaire appara t Cette dimension se retrouve encore dans la T V A Taxe Valeur 62 Ajout e par exemple II s agissait principalement d utiliser valeur et ses d riv s comme qualificatif positif d un homme ou d une chose pour mettre en valeur en tant que tel ou dans une perspective d change tant entendu que plus une chose est mise en valeur plus sa valeur d change est b n fique son propri taire La valeur et l valuation des hommes et des choses est factuelle Elle repose sur les faits un homme est dit valeureux compte
113. ffixe i la notion de classement d ordre et ainsi l arithm tique en fran ais 21 serf le pr tre le chevalier travaillent mais il va sans dire que nous ne pouvons pas m langer ces diff rentes cat gories de travailleurs car ils ne rel vent pas des m mes cat gories sociales Toujours est il qu auparavant seuls les esclaves et les petites gens travaillaient aux besoins des autres cat gories qui elles ne travaillaient pas Le M oyen ge a vu la g n ralisation du travail par tous d faut de pour tous Ce qui a profond ment chang ce sont les finalit s du travail Les d bats th ologico philosophiques ont permis que l homme puisse travailler et m me comme l a dit Jacques de Vitry en 1250 qui ne travaille pas ne mange pas Il y a alors une cat gorie mentale de la notion de travail mais celle ci recouvre des aspects extr mement diff rents notamment de par les finalit s de ce travail C est vers le XIIIe XIVe si cle qu appara t une nouvelle forme de travail celle de salari Comme l expose Robert Fossier Fossier 2000 p47 plusieurs facteurs ont particip cette cr ation Le principal est d ordre moral Il estimait n cessaire qu un lien affectif parfois charnel comme dans l aristocratie attache le travailleur son employeur IIs se doivent amour et entraide s ils en viennent la rupture r bellion de l un cruaut de l autre il y a p ch plus encore que trouble la
114. gement d tre pour l observ mais aussi pour l observateur II y a donc lieu de rep rer les n uds d action afin de diminuer les angoisses relatives ceux ci Il est noter que les activit s de cet atelier pr sentent des n uds d action beaucoup moins anxiog ne engageant que d autres activit s comme la couture la vannerie Une activit occupationnelle Les espaces verts peuvent tres consid r s comme une activit occupationnelle mais dans une perspective d occupation des lieux de l espace du temps En effet bien que cet atelier soit peu contenant de par sa configuration g ographique architectural l appropriation des lieux passe par une occupation de ceux ci qui se mat rialise sur le terrain inscrite dans son sol et significative du travail accompli 124 La mise en action du sujet schizophr ne Nous pla ons ce propos dans le registre de la psychose telle que d crite par le courant psychanalytique sans pour autant nous reconna tre in extenso dans ce dernier ne souhaitant pas inscrire ce texte dans une mono r f rence L h t rog n it des tres au monde nous invite penser la clinique ergoth rapique sous le sceau des paradigmes et non comme le souhaitent certains ergoth rapeutes sous la chape du paradogme La psychose renvoie explicitement au probl me de la compr hension au partage du sens L expression psychotique que ce soit dans le langage ou dans l acte fait sens pour le su
115. gir hallucin o le r ve de ce que je vais faire de ce que je peux faire prend la place de la mise en acte de l action effective II ne s agit pas par cette petite monographie de nier la n cessit d une valuation de type bilan mais juste de montrer que l une t e de l autre donne toujours z ro I1 fallait certes v rifier ses capacit s cognitives pouvoir laborer un travail un objet et le r aliser M ais il fallait aussi et surtout mettre cette jeune femme en acte et en action afin de voir couter la souffrance l uvre l id e de se pr senter face sa m re et sa fille comme une m re et une fille II ne s agissait pas pour autant d une mise distance pour prouver ses potentiels face au principe de r alit en tant qu il est diff rer le passage l acte pour prendre du plaisir dans l attente et dans la jouissance qui n arrivera jamais 53 Et encore tait il vraiment n cessaire de faire passer des bilans pour s apercevoir que ses potentiels praxiques taient performants et que le probl me tait ailleurs La mise en situation d activit a vite fait de nous r v ler les manques les vides et les contradictions car ils sont justement l uvre Pour faire d un faire d autorisation il faut pouvoir laborer psychiquement des actions qui plus est partageables Or le faire que cela soit dans le registre du travail de la production d objet ou de soi est une confrontation avec la mat
116. hi rarchie Il en r sulte qu en ce d but de si cle et m me jusque dans les ann es 40 nous trouvons jusqu 80 90 des malades au travail dans les h pitaux psychiatriques fran ais Ceci a concouru d shumaniser ces institutions de soin par l inscription de l ordre et de la discipline leur fronton Le mouvement de psychoth rapie institutionnelle Au sortir de la deuxi me guerre mondiale un double constat va bouleverser le paysage psychiatrique fran ais cette poque le travail y est encore inscrit comme tradition asilaire vocation conomique pour l h pital La prise en compte du surpeuplement et de l indiff renciation des institutions entra ne certains psychiatres envisager l h pital comme un l ment fortement pathog ne o la psychose envahit les murs de l tablissement allant jusqu psychotiser son fonctionnement L autre constat est li la d portation l enferment pendant la deuxi me guerre mondiale de nombreux soignants qui ont 41 alors v cu personnellement les cons quences sur la personnalit humaine de la terreur la brutalit la contrainte Partant du constat que la situation d intern tait identique celle de prisonnier cela va corroborer les constatations du caract re pathog ne institutionnel La psychoth rapie institutionnelle va na tre de ces prises de conscience ainsi que des nouveaux courants p dagogiques qui ont t amorc s au d but du si cle e
117. i re avec sa r alit et donc une exp rience v cue dans le corps dans sa chair qui ne peut que laisser des traces visibles qui sait regarder ce qu il n y a pas voir 130 Conclusion Ce que nous avons montr dans cette tude c est la valeur intrins que de l activit et le n cessaire travail sur son contenu et sa forme afin de d passer une ergoth rapie asilaire ancr e dans le bien tre des patients et dans la chronicisation inh rente ce type de d marche Ce processus nous permet de poser les pratiques afin de contextualiser les actes ergoth rapiques de mettre en place les conditions d volution de changement individuel du patient tout en veillant au maintien d une dynamique de groupe Cette double contrainte nous oblige mettre en place une conceptualisation de ces ph nom nes pour que les th rapeutes puissent eux aussi vivre leur pratique quotidienne En effet parce que nous nous inscrivons dans les actes techniques cette relation tendance homog n isatrice et fusionnelle est un interdit qu il nous faut imposer pour que la relation puisse devenir pour que le travail symbolique sur la loi la transgression le cadre les limites soit op ratoire u sein des unit s de soins o la permanence des quipes la continuit des soins est la r gle le groupe des soignants est parce que pr sence rassurante permanente et partag e collectivement voire communautairement en ergoth rapie les activit s sont
118. i est de l ordre de l administratif et qui met en place les conditions pour que les diff rents protagonistes du soin ne soient pas exclusivement juxtapos s Guihard 1999 un niveau d articulation qui est de l ordre du th rapeutique La prise en charge ergoth rapique ne peut pas tre dans le vivre avec nous serions alors dans ce que d aucun appelle la socioth rapie que nous d finissons comme les activit s infirmi res inscrites dans la continuit des soins Ce mod le nous permet d entrevoir une assise conceptuelle nos pratiques reposant sur la diff rence et non le corporatisme et engageant les diff rents intervenants dans une promotion respective de son champ d exercice professionnel II ne s agit plus de promouvoir l ergoth rapeute mais l ergoth rapie Ces n cessaires coordinations articulations pointent que le service d ergoth rapie parce que praxis est inscrit dans le fondement t trac phale m dical m dico technique et de r ducation infirmier et administratif de l institution N anmoins cette inscription n est encore que trace furtive au regard d une histoire institutionnelle marqu e par des ann es de pratiques asilaires o l occupation le rendement et le beau rencontrent aujourd hui l imaginaire social de ce d but de mill naire marqu par les nouvelles pathologies clandestins le ch mage l esth tisme L ergoth rapie n est donc plus exclusivement dans le beau 48 Nous voulons voquer cet
119. i se superposent se combinent se m tissent La valeur de l valuation tient justement ces pluriels mais des pluriels d h t rog n it et non de simples pluriels d objets toujours homog nes Il ne s agit pas de faire une tude des pist mologies en vigueur mais de regarder ce que l valuation pourrait nous expliciter de cette qu te hasardeuse de la v rit du vrai ou de la norme Autant le dire tout de suite nous nous inscrivons dans cette lign e de penseur pour qui le sujet est multiple difract et inconnu l instar de ce que Nietzsche Freud Bataille Foucault et Castoriadis pour ne citer qu eux ont si magistralement d montr Mais cela n est pas suffisant car l valuation d passe toute pist mologie car elle a voir avec l ontologie Comment envisager que les modalit s d valuation choisies le type d pist mologie sous jacente ne soit pas porteur d une ontologie sp cifique Au del des caricatures entre valuation contr le valuation r gulation formative formatrice faire passer des test des 68 bilans un patient ou pr ner une ventuelle vertu de l entretien de la mise en situation d activit est bien ce moment soit consid rer l autre comme un tas de neurone ou comme un sujet en activit s et en affection Toute la dynamique de l valuation repose sur cette n cessit de la mesure et dans son insuffisance La mesure en tant qu elle est objectivation de la situation de perfor
120. ibert o il ne s agit pas de reproduction l identique o le retour est un interdit ainsi que le faire du pareil avec du m me Comme le pr cise la d claration des droits de l homme et du citoyen ce qui prime c est l galit et non l identit Comme nous le verrons cette affirmation d une galit non identique n est pas sans poser des questions car c est la R volution Fran aise qui a d fini le m tre talon L volution de cette notion de travail reste floue compte tenu du peu de documents disponibles Comme nous l avons dit la cat gorie mentale abstraite de travail tait inconnue des Grecs II n y a pas de repr sentation sociale des hommes qui travaillent il n y a pas de place pour eux dans les th mes de r flexion politique guerri re Les propos parlent toujours des travaux en tant qu activit s sp cifiques visant un objectif particulier et qui permettent de remplir les fonctions relatives aux besoins mat riels indispensables la vie quotidienne II n y avait pas de corps social constitu de travailleurs qui auraient acc s des fonctions actualisant les modes de vivre ensemble des Grecs Ainsi retrouvait on le terme ergon au singulier pour d signer l uvre et au pluriel erga pour d signer les travaux mais toujours par rapport une activit donn e les travaux agricoles les travaux de ferronnerie Alors que le singulier d signait l uvre comme nous la caract risons depuis le XIXe s d uvre
121. il institutionnel plus en profondeur pour affirmer la diff rence entre ces deux moments une diff rence fondamentale entre le service de soins infirmiers et l ergoth rapie entre autres En effet la continuit des soins est certes la r gle de toute institution psychiatrique mais en premier lieu dans une acception administrative En effet il est essentiel pour que cette continuit soit op rante afin que les informations puissent circuler que les moyens mis disposition soient fonctionnels dossiers m dicaux administratifs L institution est garante du bon fonctionnement des diff rents services afin que cette continuit permette une coordination des diff rents acteurs dans le sens de la sociologie des organisations N anmoins cette continuit des soins d un point de vue th rapeutique ne doit pas tre la r gle absolue Comme nous venons de le pr ciser propos de ces deux temps acte technique vivre avec il est important que la continuit soit du fait du service de soins infirmiers mais que toujours d un point de vue th rapeutique c est dire du contenu et des modalit s de la prise en charge du patient la non continuit relative l acte Ibid 63 113 technique puisse exister dans ce contexte En effet la r gle impose ses propres exceptions pour tre et l acte technique s inscrit comme une exception dans la continuit comme rep re la loi II y a double niveau un niveau de coordination qu
122. int commun tait ce rapport au travail qui reposait sur les hommes libres mais travailleurs agriculteur artisan et sur les esclaves qui n taient pas humains mais choses Cette distinction n a pas pour autant apport une r flexion sur le travail distinction qui aurait pu porter sur le travail servile et le travail libre Non ces deux cat gories travaillaient la satisfaction des besoins de la soci t et quand bien m me certains Grecs et Romains savaient que sans eux ces deux soci t s ne pouvaient perdurer Cela tait si bien ancr dans la nature des choses dans les religions respectives que cette question ne se posait pas Cela dit si l existence de ces deux mode de travail libre et servile a pu se maintenir c te c te pendant si longtemps c est parce que le travailleur libre poss dait le savoir faire la qualit du geste du travail bien fait l esclave travaillait mal n tait pas professionnel de son travail M ais les travailleurs libres avaient une condition mis rable de vie car ils taient en concurrence avec le travail servile et donc a priori gratuit Or pas plus qu il n y a eu de r volte des esclaves qui auraient pu renverser le pouvoir en place il n y a eu de r volution 18 des hommes libres parce qu il n y avait pas de cat gories mentale sociale et politique du travail Cette situation va voluer avec la chute inexorable de Rome Depuis 338 le Droit romain avait am lior
123. interpr ter cette fonction comme tentative de communication du motif de cette C Castoriadis Elle a videmment les deux versants L interaction entre l imaginaire social et l imagination radicale singuli re est l d s le d part la rupture de la monade psychique commence avec cela Et l agent essentiel de cette rupture de la socialisation de l infans c est la m re Castoriadis 1997 51 activit et in fine du sens qu il souhaite me voir donner comme lien social C est donc par l activit raisonnable et non par l activit causale que s exprime l ici et le maintenant dans le devenir et non l ailleurs le pass et dans une causalit qui place l agent et non l auteur J Ardoino 1996 de l activit en dehors de cette derni re L activit raisonnable peut tre qualifi e de libre de libert car nous en sommes l auteur au sens plein du terme I1 y a du don de la dette et ce don veut parler L activit causale doit tre entendu comme obligation contrainte comme d sign 21 Deux l ments se chevauchent D une part la situation institutionnelle qui fait que la personne se cr e un objet avec le th rapeute dans une relation contractuelle le th rapeute est pay pour a et d autres part dans la mesure o la relation est suffisamment bonne un autre niveau d change appara t dont nous faisons l hypoth se qu il est de l ordre du don de l change gratuit De ces deux niveaux d change
124. ion Ce mouvement s est inscrit dans le balayage philosophique politique et social de la r volution des lumi res qui a permis aux travailleurs d acc der une humanit certes plus de devoir que de droit et une reconnaissance du travail proprement humain et non plus exclusivement animal Au demeurant le mot artisan m me depuis cette r volution pose une diff rence entre l artisan et l ouvrier L artisan est celui qui travaille pour son propre compte qui est qualifi qui est habile tandis que l ouvrier est le salari avec toute l ali nation implicite Si nous mettons de c t l opposition entre l humain noble et l animal vulgaire cette opposition association cette dialogique dirait M orin n est pas sans voquer cette m me opposition entre une dimension artisanale et une artistique au sein de l ergoth rapie ce divorce devant tre prononc par les art th rapeutes Or l ergon n est pas plus l artisanat que les beaux art La preuve en est que nous ne pouvons pas utiliser un autre que terme qu art pour d sign ce que le sens commun met dans l art L ergon embrasse toute l activit humaine tant dans sa composante artisanale qu artistique L ergon est l artisan et l artiste comme tait la d finition avant le XIXe s L ergon est tout aussi bien les arts libres les beaux arts que les arts m caniques Nous mettons en place les conditions pour qu une personne puisse tre les deux artiste et artisan car l art re
125. ique en partenariat troit avec les organismes extra institutionnels afin que les mises en situation de facto artificielles que nous proposons soient entendu comme telle mais puissent s inscrire dans une logique proche de celles rencontr es l ext rieur Nous nous situons dans le premier axe du terme travail entendu comme production d un objet relatif une commande et ces activit s s inscrivent dans une prise en charge toujours caract ris e par un substantif activit s menuiserie activit espace vert Ce qui importe comme nous l avons vu c est le r sultat la conformit de l objet la commande et la relation th rapeute sujet ne laisse que peu de place l autre l al a l incertitude puisqu il est imp ratif d arriver au r sultat command L valuation dans ce cadre est un contr le en tant qu il est v rification de la conformit et refus de la diff rence de la pr sence du fabriquant dans l objet puisque ce dernier n est pas son objet II s agit de prises en charge instrumentales comme les espaces verts la forge la menuiserie qui confrontent le patient aux r gles ces derni res ayant une valeur forte en termes d apprentissage et d ducation En m me temps que l valuation contr le nous pouvons trouver une valuation ma trise eu gard la n cessit des savoirs que d aucun pourrait qualifier de fondamentaux l mentaires v hicul s par une information plus qu une communication et dont l v
126. irmer ce point de vue comme tant un choix certes r ducteur mais n cessaire un moment donn Par contre poser cette perspective comme holistique est un leurre car elle ne pr suppose en rien de ce lien entre le sujet et l individu des modalit s de la socialisation de la psych et des co ts psychiques affectifs de cette socialisation du sujet Que connaissons nous de l imaginaire qui porte chacun de nous tre avec les autres dans cette perspective Ou nous situons nous lorsque nous choisissons telle ou telle m thode d valuation La psych est surgissement continu d information de cr ation plus ou moins contr lable car ce n est pas le Je qui pense mais la psych elle m me qui se pense qui pense Les pens es viennent quand elles veulent et non quand je veux ce n est pas le je grammatical qui pense mais le sujet ontologique Pour autant ce n est pas cette psych qui cr e la soci t l universel ce n est pas le gouffre de l inconscient qui cr e la loi Elle lui est impos e par la soci t La psych re oit ainsi dans ce processus de socialisation la totalit des significations imaginaires sociales Castoriadis 1975 que la relation porte et rend possible L activit est une cr ation individuelle mais aussi collective et communautaire en tant qu elle porte justement ces significations Un marteau est tel parce que la soci t le pense comme tel L activit est une cr ation du collectif so
127. is la v rit est ailleurs disait le film et lors des s ances cliniques nous valuons ce qui s exprime travers une production de signes d actions d activit s Ce qui importe alors est de consid rer l valuation comme pratique sociale encadr e par des dispositifs institutionnels et les modalit s aff rentes valuer est donc produire des significations partir des produits de quelqu un II s agit de g rer des processus des proc dures afin d obtenir des produits individuellement ou collectivement et ce en termes d actions ou de produits symboliques ou concrets C est donc par cr ation de significations nouvelles que l valuation peut participer l autonomie car elles impliquent un sens mais aussi une compr hension des objets consid r s action ou produit de cette action qui conduisent ramener ces significations au contexte de production de cet objet C est par cette rencontre entre un sens qui est contextualis et la compr hension que j ai que je peux valuer le degr de validit produit par ces significations En effet lire un texte regarder un tableau une sculpture ne me permet pas de conna tre les intentions de son auteur Je ne fais que produire des significations partir de l objet qui vont se confronter mes propres repr sentations Alors que l valuation de l activit de production de cr ation de l autre me permet la rencontre et la cr ation d un autre niveau de signification collectivement pa
128. isation la collaboration avec d autres patients II est alors possible d observer et exploiter les relations de leader ship de mise en retrait au sein de ces diff rents groupes ainsi que les m canismes de d fense mis en jeu 123 Des valuations Cette relative libert prouv e cet atelier li entre autres son loignement de l institution sa superficie permet d appr cier les volutions relatives la gestion des liens de d pendance des patients d pendance aux ergoth rapeutes aux patients et au lieu en tant que propri t Une valuation entendu comme donner de la valeur et donner la valeur de des capacit s physiques psychiques d apprentissage un rep rage des types d investissement dans une activit donn e un objet particulier un lieu donn sont alors mis en place afin d envisager en quoi l activit propos e r pond la satisfaction de celui qui l ex cute Toute activit est op rante si elle est effectu e un moindre co t physique psychologique affectif et soulage la souffrance l angoisse le sentiment de perte Cette valuation passe comme nous l avons voqu pr c demment par l activit qui n est pas la fin mais l analyse de la fin Elle n est que le support le vecteur de l interpr tation qui est de fait diff rente pour l observateur que pour l observ C est dans l appr ciation de cette diff rence que l valuation peut advenir et tre source de chan
129. ise en application Comment se fait il qu il y ait eu si peu de progr s technique dans le travail alors qu en m me temps ces civilisations accomplirent des progr s dans la g om trie l architecture la guerre Elles ont su inventer des ponts des aqueducs la vis sans fin l astronomie mais rien pour ce qui est de fabriquer ces ponts ces voiries ou tout du moins pour soulager les travailleurs En plus le travail de l esclave tait de tr s mauvaise qualit car celui ci contraint maltrait ne donnait que le minimum Les esclaves taient si nombreux qu il peut tre envisag qu il tait plus int ressant d en avoir quatre pour esp rer avoir un rendement quivalent un seul travailleur consciencieux Peut tre cela participe t il ces deux axes relatifs au travail tel que nous les avons propos pr c demment Le premier axe en tant que le travail est production d un objet qui est la fin rel ve du travail des esclaves des agriculteurs et des artisans et par la m me ne peut tre consid r noblement par l aristocratie qui elle ne se consacre qu au deuxi me axe l activit pour elle m me et surtout l activit intellectuelle politique et guerri re Alors que chez les Grecs la noblesse tait de se consacrer au gouvernement de la cit de se consacrer aux autres chez les Romains une d rive morale s est install e qui pr nait l oisivet une Rome libre de ne rien faire comme signe distinctif comme privil ge
130. istre de l administratif de l homog ne membre du collectif et qui doit me ressembler L ergoth rapie a une approche globale parce nous nous situons avec le sensible l humain la communaut Nous ne regardons pas tout de la personne mais nous regardons tous quelque chose de la personne Le global la globalit volue dans des g om tries multiplans dans l infini Ce qui est global est globalement pr cis il y a des limites mais elles sont floues impures et le lieu d exercice de questionnement Nous inscrivons comme donn es visc rales la diff rence l h t rog ne parce nous ne travaillons pas avec des mat riaux stables mais dans l al a l incertitude avec une inscription profonde de l exception comme cr atrice de la r gle Ceci ne sous entend pas que au nom d une subjectivit omnipotente nous fassions tout et n importe quoi La globalit comprend la rigueur la totalit la rigidit Nous laissons la place l incertitude l incident comme source de construction de l activit comme fondement de cette derni re En effet comme l arriv e est inscrite dans le d part nous ne pouvons qu tre attentif l al a comme source unique d expression de l autre et comme validit de notre impossibilit ma triser Le savoir faire ne sous entend pas le faire ce n est que dans l appropriation de soi que le sujet d cide Lorsque le patient sait faire quelque chose descendre les escaliers en fauteuil roulant
131. it Qu il faut qu une quantit de croyance existe qu il faut que l on puisse juger que le doute l gard des valeurs essentielles fasse d faut ce sont les conditions premi res de tout ce qui est vivant et de la vie de tout ce qui est vivant Donc il est n cessaire que quelque chose soit tenu pour vrai mais il n est nullement n cessaire que cela soit vrai Le Monde v rit et le M onde apparence cette antinomie est ramen e par moi des rapports de valeurs Nous avons projet nos conditions de conservation comme des attributs de l tre en g n ral Du fait que pour prosp rer il nous faut de la stabilit dans notre croyance nous sommes arriv s affirmer que le monde v rit n est point muable et fluctuant dans le devenir mais qu il est l tre Nietzsche La volont de puissance livrelll 268 70 l valuation c est bien dire annoncer L valuation la connaissance est un discours sur car elle ne sert rien si elle n est pas dite transmise Les d bats sont donc inutiles lorsqu ils se situent au niveau d une quelconque discussion visant distinguer le vrai du faux Ce qu il convient alors de d couvrir lucider c est bien le sens ce que veut dire celui qui value qui il s adresse Le discours de l valuateur a un rapport avec le vouloir dire de celui qui parle sa propre histoire renvoie la langue utilis e m dicale philosophique juridique po tique commune et ce
132. ition du paradigme Nous n en restons qu au niveau de l interfa age et ceux qui ont fait un travail de traduction le savent bien Or l chec des r volutions nous sugg re insidieusement que ce qui reste est de facto ce qui doit tre Face l effondrement et l chec du communisme il serait logique de penser que le lib ralisme anglo saxon soit LA solution Or ric Hobsbawm a bien montr dans L ge des extr mes que tout paradigme ne peut vivre que s il y a contre paradigme c est dire que si le paradigme s entend au pluriel Dans la n gative LA solution se vide de son sens faute d change avec l autre 138 Bibliographie ABERNOT Y Les m thodes d valuation scolaire Dunod Paris 1996 AMIGUESR ZERBATO POULOS M T Les pratiques scolaires d apprentissage et d valuation Dunod Paris 1996 ARDOINO J Management ou commandement participation et contestation Fayard M ame Paris 1970 ARDOINO J De PERETTI A Penser l h t rog ne Descl e de Brouwer diteur 1998 ARDOINO J ducation et politique Anthropos Paris 2 dition 1999 ARDOINO J Les avatars de l ducation PUF Paris 2000 ARENDT H Condition de l homme moderne Calmann Levy Coll Pocket A gora Paris 1994 BALANSARD A et Coll Le travail et la pens e technique dans l Antiquit Classique ditions r s Ramonville Saint A gne 2003 BATAILLE G La part maudite Les ditions de M inuit Paris 1967 BATAILLE G l Exp
133. jet et est l expression cr atrice de la vie psychique humaine dans sa dimension non fonctionnelle non biologique relative la symbolisation la cr ation d un monde pour soi La difficult clinique tient l impuret de cette rencontre o deux mondes ne peuvent se parler faute de pouvoir se faire comprendre II s agit alors de mettre en place les conditions suffisamment bonnes Winnicott 1971 de rencontre m diates qui permettront non pas la re production mais la procr ation en acte d une relation objectale qui serait par la m me parce que socialement partageable une grille de lecture commune de ce qui se dit et se fait Cette procr ation deux passe par l agir par le jeu avant tout car la distanciation permettant une laboration psychique qui adviendrait par le langage est dans un premier temps trop co teuse en termes d conomie psychique Le lieu de rencontre privil gi du sujet dit schizophr ne est donc avant tout le lien de l agir de l acte et non celui de la parole en tant que mots et phrases faisant sens social M ode d emploi et sens de l objet social Comme nous l avons voqu pr c demment rien ne peut entrer dans une psych qu la condition d tre m taphoris labor par elle II y a cl ture du sens qui est forte dans la schizophr nie dans la mesure o la cod termination singuli re prime sur le particulier et le social II n y a plus r gulation entre le singulier de la psych et la
134. l histoire que l alt ration peut devenir construction de l tre singulier et ou collectif II s agit bien de diachronie de syst mes ouverts inscrits dans une des histoire s et ce que l on appelle tre n est jamais simple et s il a seul l unit durable il ne la poss de qu imparfaite elle est travaill e par sa profonde division int rieure elle demeure mal ferm e et en certains points attaquable du dehors Bataille 1976 pp110 111 Si nous intervenons en tenant compte de l histoire institutionnelle sociale individuelle nous pouvons alors intervenir certes via des programmes mais tout en ayant conscience des intentions politiques et philosophiques de ces projets Parce que le processus du sujet de l quipe sera pr sent la pratique de l ergoth rapeute de l ergoth rapie pourra tre anticipative c est dire que la pr vision d un r sultat par rapport des objectifs sera possible du fait qu elle int gre une pr vision de ce que l autre fera cons quemment nos actions Nous d passons le discours qui pose que je fais ceci et donc j aurai tel r sultat et entrons dans un principe qui dit que je fais ceci parce que connaissant suffisamment l autre sa fonction son r le je pense qu il fera telle action Cette anticipation n est possible que parce que je suis dans l histoire l interrelation et non plus exclusivement dans l op rationnel De ce fait cette boucle de r flexion
135. l dans notre monade psychique Castoriadis 1975 que nous pouvons cr er le rapport aux autres en tant qu am nagement impos par les autres II s agit de permettre le passage du social imaginaire l imaginaire social par ce double rapport o le sujet re oit le social alors que le social permet au sujet autiste car uniquement tourn vers ses satisfactions gocentriques de devenir individu en tant que produit de la socialisation de la psych C est donc parce que l ext rieur existe que la caverne peut tre et c est par l autre que j existe tout en lui permettant d tre en me donnant une place qu il ne peut occuper II n y a donc pas de boucle qui dirait qu en premier est l homme puis la soci t on ne peut comprendre l un sans l autre car le social le politique est pens par l homme O l on voit clairement que l on ne peut plus d s lors poser un individu et un environnement que l on ne peut plus poser une cause pour en d duire une des cons quence s car cela serait en rester exclusivement la strate biologique voire physique L individu existe parce que la soci t socialise sa psych Plus 30 CIARAMELLI F Le cercle de la cr ation in Autonomie et autotransformation de la soci t Librairie DROZ Gen ve 1989 p 89 79 exactement il ne s agit pas de ne pas poser l homme comme animal bio psycho social mais juste de savoir d o l on parle et de ce fait de pouvoir aff
136. l homme M ais au del des conditions du faire la connaissance appara t finalement comme un leurre en face de l interrogation qui la commande Bataille 1999 p 63 Pur etimpur Cette option cette fonction ce r le de th rapeute dit non scientifique est parfois difficile assumer eu gard aux images n gatives renvoy es par les autres corps 48 professionnels et dans certains cas par les patients eux m mes Et oui nous sommes impures et oui nous voluons dans la marge mais c est elle qui cimente l existence de l tre Nous nous ins rons dans le processus de changement du patient et nous allons poser un regard global et non total sur cette personne Cette prise en compte de l autre en tant que diff rent oblige envisager une part d impuret d tranger car les relations humaines ne sont jamais pures Cette impuret ces r sidus sont cr ateurs de limites de fronti res d images alt r es de ce que nous sommes Ces fronti res entre pur et impur entre nature et culture entre fini et infini permettent de regarder la situation du soin comme un syst me complexe qui n est pas pur car parasit par du social de l conomie du psychologique du culturel du religieux II faut donc dans la mesure du possible prendre en compte ces impuret s car elles nous donnent acc s la totalit de l humain Cette globalit plus encore que la totalit est donc la d finition des limites qui parce que nou
137. l pourra chercher se fondre dans l institution fusionner avec les soignants mais aussi avec les temps parcellaires de l acte technique qui symbolisent cette impossibilit d tre FUSTIER P Institution soignante et double prise en charge in Revue de psychoth rapie psychanalytique de groupe N 13 1989 4 ibid P 59 112 tout dans l institution et r cursivement II y a donc de mises en place les conditions pour que la distinction entre un dedans et un dehors puisse advenir et entraver la tendance l homog n isation fusionnelle Le patient s inscrit dans cette double logique du vivre avec et de l acte technique logique qui peut au prix d une transformation du sens tre pr sente ponctuellement au sein du vivre avec En effet si un soignant propose une activit de cuisine par exemple sans changer de mod le il reste dans le vivre avec car cette activit est int gr e dans le quotidien par le patient qui ne per oit pas la les coupure s L ergoth rapie au m me titre que la psychomotricit la kin sith rapie la consultation m dicale le psychologue rel vent de ce deuxi me mod le Nous avons affaire au sein des institutions psychiatriques qui ont un internat et donc qui pratiquent conjointement et le vivre avec et l acte technique avec des s ances pratiqu es par des th rapeutes acte technique et des soins pratiqu s par des soignants vivre avec Cette perspective nous permet de regarder le trava
138. la magie du myst re car il y a cr ation M ais cette fronti re pointe que les deux sont intimement li s pas d artisan sans un peu d artiste et pas d artiste sans un peu d artisan L acte et l instrument deviennent outils par la rencontre dans une activit dans une praxis poi sis entre le geste le savoir faire et l imaginaire Et nous ergoth rapeutes sommes pr sents pour faire prendre conscience l autre de cette dimension intime de l activit Nous accompagnons la cr ation du sens de ce qu a fait l autre a posteriori parce que la personne observe tudie comprend et r alise une activit qui potentiellement lui permet de se regarder de se comprendre et de modifier son r el En ce sens l ergoth rapie est avant tout un moyen de pr vention car elle ouvre le champ des possibles car je peux le faire Ensuite elle devient un champ d investissement de la gu rison Ces champs des possibles sont alors inscrits dans l outil ils passent par les n uds de la qualit de la relation outil personne mais aussi par la dimension p dagogique de cr ation et appropriation de modes d emploi pour s exprimer dans l ergon c est dire la cr ation la production d une uvre concr te comme trace des processus en jeu en tant que intentions d lib rations choix r ves et promesse en un mot comme passage l activit Ce passage l activit est indispensable pour d passer l hallucination pour permettre la so
139. lont de v rit de l valuation pure et objective car d gag e de tout ce qu elle a d humain d humanit serait elle en fait une volont de mensonge par la fabrication d un monde qui est en devenir et donc al atoire incertain instable effrayant faux contradictoire et qui a t transform en monde de la v rit rassurant stable s curisant pour permettre l introduction de la mesure en tant qu une partie d elle ou plus exactement pour eux en tant qu elle est absolument totalement rationalit raison unifi unique pr visibilit universalit transmissibilit et refusant par la m me la monstrueuse d viante d mesure de tout humain II est ainsi facile d oser agir dans un tel monde qui est pr visible teint d un faux doute Cart sien rassurant pr visible et propice aux volont s faibles C est alors refuser que la nature d passe l homme en tant qu elle est autonome au del de nous ahistorique C est pourquoi nous recherchons toujours transformer le monde la mesure d un certain type d homme en y introduisant nos propres mesures souvent Cart siennes car ce sont elles qui ont fond la m canique la m decine et la morale II y a donc une n cessit de ce type de monde rassurant pour oser agir pour oser annoncer l valuation tout en sachant que cette volont est r duite de part le monde dans lequel l valuateur volue S agit il alors d valuer pour vacuer sans voluer l instar du change
140. lque chose d apr s une chose comparer Cette origine latine vient de la M tis grecque qui correspond la capacit de ruse notre potentiel d inventivit d ing niosit pour arriver un but La M tis utilise notre praxis mais va au del en la transformant en ruse finesse adaptation Si on se reporte la mythologie Grecque nous lisons que Zeus a eu pour premi re pouse M tis puis apr s l avoir d vor e Th mis Cette derni re portait le Droit Or ces deux femmes portent d j deux perspectives du monde M tis est l ing niosit mais dans un monde incertain alors que Th mis est la grille de lecture du monde gr ce aux interdits lois limites au cadre stable dans lequel les hommes doivent se cantonner Pour M tis chaque chose a sa place pour Th mis chaque chose sa place Pour M tis le monde n est pas puis fini et l homme peut agir dans ce monde gr ce son ing niosit Pour Th mis le monde est stable et chaque chose doit tre sa place ordonn rang selon des r gles M tior est donc issu de ce m lange de ce croisement entre un monde d j la renvoyant la premi re dimension du travail et qui a des r gles qui lui servent se maintenir se reproduire viter l inconnu le chaos M ais en m me temps M tior c est le possible le jeu l entre deux l estimation l appr ciation en ce qu ils ont de sentimental d affectif II y a ainsi la r gle en tant qu elle est
141. mance est n cessaire mais elle est tout aussi insuffisante car nous avons faire avec l humain Une guerre pist mologique justement repose sur une distinction qui serait fondamentale entre un tre humain qui ne serait que machine neuronale ou qui ne serait que pur esprit d contingent M alheureusement ou heureusement la question est toujours mal pos e II ne s agit pas d opposer ou de tenir ensemble car tenir est toujours emprisonner imposer mais bien de penser un et transcendant ces pu riles mais oh combien riches d bats gu guerres Pour une fois nous adh rerons une partie de la complexit ou tout du moins dans la d finition de la dialogie Il faut laisser ces deux ces trois perspectives mat rialisme vitalisme r ductionnisme s par es oppos es pour mieux les appr hender comme fonci rement ontologiquement oppos es et contradictoires tout en tant pareilles et non identiques En effet la complexit des situations ne tient pas aux objets observ s mais notre regard Nous nous situons dans un champ ou dans un autre auteur de nos observations acteur de ces situations et il nous faut nous avouer nos impostures Feyerabend 1988 pour penser cette valuation comme autre mais pas une autre spatialisation une autre objectivation mais fondamentalement une autre irr ductibilit entre notre naturalit et cette myst rieuse me psych pens e Il ne faut plus alors tre soit pour l un soit
142. ment alors que les patients de moyen et long s jour renverront une activit de tonte relative l am nagement du lieu Saint Jean a de la gueule maintenant que j ai tondu comme support narcissique de leur lieu bien pr sent comme appropriation de cet espace y a donc des langages distincts sur une m me activit des possibles h t rog nes qu il convient de prendre en compte suivant le type population accueillie Cette nature est entendre comme permettant au patient d aller contre elle en la tondant par exemple mais aussi comme support de relation d activit car ils peuvent se reposer contre elle pour tre dans ce lieu et parmi les autres Des activit s individuelles et ou de groupe Comme nous l avons pr cis compte tenu de la surface du lieu il y a possibilit d offrir des activit s individuelles de petits groupe et de groupe Ceci permet certains patients qui ne peuvent encore supporter le regard de l autre de commencer une mobilisation physique et psychique par le biais d activit s individuelles avec des niveaux de difficult s adapt s Dans la mesure o nous avons affaire un tout un travail sur cette notion d atelier f d rateur peut amener le patient se reconna tre parmi les autres sans que le contact direct soit vecteur d angoisse insupportable Progressivement il pourra tre conduit int grer cr er de petits groupes dans le cadre d activit s significatives n cessitant pour leur r al
143. ment de type I de Watzlavick changer pour ne rien changer Celui qui cherche dans cette logique est alors tromp d s le d part car le doute propre toute d marche scientifique digne de ce nom et ce moment Bruno 72 Latour rit est bas e sur la cr ation d un monde mensong stable de raison o le cogito ergo sum peut oser un cogito ergo th rapeu Cet aveuglement pour un monde qui se r sume donner la valeur de et de fa on objective et absolument vraie vite la rencontre avec un monde qui est flou mouvant polyglotte avec nos alter dans un mensonge de capacit de ma trise et de contr le M ais l valuation est oser la rencontre avec le sens qu il a d irr ductible J value donc je suis renvoie ma propre existence mais la plus part du temps mon existence consciente j value donc je suis celui qui value et chaque fois que je l annonce cette annonciation confirmation semble vraie donc mon valuation est vraie M ais cette confirmation ne serait elle pas une duperie si le Je se r sumait un sujet grammatical Ce je renvoie en fait une multiplicit de sentiments d exp riences notre double fond pulsionnel Castoriadis 1975 Mesure et valeur m trologie et axiologie Il est par habitude et ce depuis les travaux de J acques A rdoino et de Guy Berger de d gager dans l valuation le contr le de ce qui serait l valuation Compte tenu de ce que nous avons di
144. ment en deux les travailleurs serviles et les oisifs c est dire le clerg et les guerriers Artisanat Si nous nous permettons de nous arr ter sur cette notion c est parce qu elle rel ve certes de cette recherche relative au travail mais aussi parce qu il est souvent fait le lien entre l art th rapie et l ergoth rapie dans le sens o la premi re a seule valeur de th rapie eu gard au statut de l art Comment ne pas sourire face une profession qui affirme que seule la vannerie a valeur th rapeutique alors que le majestueux de l uvre d art quelle soit graphique mais aussi parole le psychiatre et la po sie c est quand m me autre chose que le vulgaire de ce panier Toujours est il que cette notion d artisan vient cette p riode o les esclaves voient leur condition de vie s am liorer en devenant petit petit homme mais aussi parce que la fin de la chute de l empire romain tient pour partie l invasion des peuples de l Est et que pour se prot ger les domaines se regroupent en villages petites cit s et qu il devient n cessaire de pouvoir assumer une vie en autarcie Des besoins ainsi se concentrent et se d veloppent des m tiers diff rents Il fallait r unir autour de ces villages tous les corps de m tier n cessaires et certains esclaves ont pu tre ainsi affranchis en change de leur travail sur ces villages C est vers 859 que la notion et l expression artes mechanicae apparaissent Fa
145. ment expos nous permet d entrevoir que les interrelations homme environnement cit es en d but de paragraphe ne sont en fait qu une succession r cursive de d pendance autonomie l homme fait l histoire qui elle m me d pend de lui l homme d pend de son environnement qui n existe que par lui Sans je pas de nous le sujet ne devient que par et dans une soci t par et dans la relation avec les autres ce qui rend possible l existence m me de cette soci t M ais l autonomie a sa s ur en la personne de l autorisation de l auteur En effet l autonomie renvoie une dimension plus sociale une perspective sociologique 20 J Ardoino D une certaine fa on l autorisation est la clef psychique d une autonomie voulue plus sociologiquement plus juridiquement 50 du sujet L autorisation est la capacit et nous dirons le potentiel s autoriser de se reconna tre auteur de ses propres actions tant entendu que cet auteur est un auteur multiple contradictoire La garantie de sa survie passe par la praxis la poi sis la mise en acte pour ne pas rester dans l hallucination la psychose Ces notions sont essentielles car ce qui prime c est le potentiel de cr ation en action S autoriser c est bien un risque prendre dans ce que je fais c est accepter un d j l car je suis dans le monde mais en m me temps ne pas me satisfaire de ce d j l pour poser un acte de cr ation radic
146. mes de consommation d acquisition de d penses marchandes en utilitarisme La personne a au d but souvent du mal investir l atelier comme lieux de la cr ation gratuite apparemment libre Elle reste avec l image de l utilitarisme productif qui fait qu elle vient travailler s inscrivant dans cette opposition entre un monde o l on doit acqu rir consommer se reproduire rationnellement et la perte la d pense improductive irrationnelle L utilit implique un avantage le maintien d un d j la ou un accroissement et s oppose en cela au d sir Il est vrai que l atelier et la s ance de th rapie sont des temps et des lieux d expression de la souffrance Alors comment passer du tripalium l opus du travail l activit du ponos l ergon Comment passer de la d cision de fabriquer d offrir quelque chose d utile celle de r aliser un objet offrir pour se faire plaisir comment passe t on du produit neutre impersonnel l objet sentimental La r ponse para t 36 vidente en permettant la personne d investir du plaisir des sentiments M ais qu est ce que ce passage implique Et bien d avoir en t te un destinataire et de l investir au travers de cet objet d exister d j un tant soi peu avec cet autre et cet objet interne soi en soi dans cette relation fantasm e et hallucinatoire L ext riorisation de cet objet ne se fera que par l accompagnement du th rapeute qui progressivement lui fera
147. mprendre Paris PUF 1992 P 253 46 Subjectivit objectivit L ergoth rapie parce que voulant poser un regard global sur l homme doit tre une profession du soup on afin de remettre en question en doute dans une d marche Nietzsch enne et Foucaldienne ce qui nous est donn nos sens afin de repousser les limites d une clinique qui se renferme dans la pratique d une orthodoxie conomico scientiste N ous vous proposons de distinguer deux axes de connaissance de l homme Un axe qui tudie ce que la nature fait de l homme en ce sens que l homme n est pas apte utiliser ses propres fins ce sur quoi la nature a agi Ainsi le cancer la scl rose en plaque m me s il est li des facteurs relevant du registre de la culture parce que nous ne pouvons agir sur lui nous offre contempler avec angoisse le travail de la nature sur l homme Le deuxi me axe est d observer ce que l homme fait de lui m me de la nature et de fait des autres Ainsi pourrons nous observer interpr ter appr cier en quoi et comment cette rencontre peut advenir et tre source de changement Cela engage dans une recherche sur les limites de notre savoir sur le sens de nos actions et sur la validit de leur poursuite Ces deux axes se chevauchent se rencontrent s actualisent se reproduisent car ils sont dialectiques Pour reprendre le dialogue entre Socrate et Theetete N arrive t il pas que le m me souffle de vent donne l un
148. n P dagogique 64 valuation pour 12 dans sa derni re dition II est int ressant de noter en quoi la probl matique de l valuation en ducation et en clinique poss de de nombreux points communs L valuation repose sur un rapport d humain enseignant humain l ve d humain th rapeute humain patient d un humain qui a le savoir Un qui attend Parce que valeur est polys mique et renvoie l humain elle met en perspective deux axes la vertu et le prix En d autres termes lorsque nous valuons donnons nous de la valeur ou donnons nous la valeur de Pour paraphraser Y van A bernot lorsque nous sommes en situation d valuation s agit il de mesurer le niveau d un sujet ou de l interpr ter S agit il d tre dans la peine le labeur ou dans la cr ativit l ergon Il est clair qu il ne s agit ni de l un ni de l autre mais bien de tenir les deux ensembles et c est l toute la difficult voire la gageure de la pratique valuative II nous faut tenir ensemble des valeurs a priori contradictoires et de savoir pourquoi et pour quoi nous choisissons la vertu ou le prix le qualitatif ou le quantitatif dans telle ou telle situation O l on voit tout de suite que l valuation renvoie aux valeurs fondatrices de chacun car associer vertu et prix qualit et quantit mais aussi mesure et interpr tation objectivit et subjectivit ne nous laisse pas indiff rent M ais c
149. n pas au sens de la mesurer mais de l appr cier en r f rence une chelle de valeur En d autres termes la note serait un moyen de r sumer des appr ciations de nature diff rente afin de les communiquer un l ve R A migues M T Zerbato Poulos p 135 119 E space vert Afin d aider la compr hension de notre propos nous vous proposons un travail sur une activit quasi universelle au sein des institutions psychiatriques fran aises les ateliers dit d espace vert Dans le cadre d un projet de restructuration des services d ergoth rapie nous avons t amen r fl chir les pratiques de cet atelier apr s avoir propos une r flexion sur les sp cificit s de celui ci Un groupe de travail fut mis en place pour ce projet Nous proposons la partie concernant les sp cificit s de cet atelier en regard du travail sur le sens de celui ci Il nous est apparu important de pouvoir effectuer cette r flexion sur le sens sur la validit de notre pratique dans le cadre de cet atelier Au m me titre que pour un projet qui malheureusement est toujours entendu sans sa partie politique sans ses vis es J Ardoino 1996 mais exclusivement avec le programme les objectifs les proc dures un travail sur les caract ristiques d une activit sur ses propri t s en termes de dynamisme de symbolisme nous semble tre un pr alable indispensable pour argumenter une technicit interdisciplinaire voire transdisciplinaire
150. n registre quantitatif puisque le nombre des qualit s tait limit mais aussi qualitatif puisqu il s agissait d un partage de qualit s permettant la vie la lumi re Zeus pour le donner aux hommes En cons quence et pour punir ces derniers Zeus cache le feu et la nourriture les obligeant ainsi l artifice pour entretenir cr er le feu et leur imposant non pas le travail mais la peine le labeur de la terre pour survivre En plus les hommes ne na tront plus directement de la terre mais devront conna tre avec la femme l engendrement la naissance la maladie la vieillesse et la mort A ppara t ainsi une logique duelle d oppositions terme terme dans cette nouvelle condition humaine de simples mortels II y a dualit entre la pro cr ation et la fabrication la f condit et le travail la vie et la mort le plaisir et la souffrance De m me Prom th e se trouve t il associ troitement son double son fr re pith m De cette trahison originelle Prom th e p re des hommes a r ussi distribuer les qualit s y compris aux hommes tout en corrigeant les erreurs de son fr re et a conclu un pacte avec les dieux Les hommes devenus simples mortels recevront en change de leur travail des troupeaux moissons et de l or Leurs activit s ont alors pour dessein la production d objet leur permettant de vivre par eux m mes et non plus du jardin des dieux De m me que dans la Bible le p ch originel est pu
151. n s mantique mais aussi m thodologique car c est bien de ce discours sur les m thodes choisir laborer que nous trouverons le s lien s idoine s avec le processus ergoth rapeutique mais aussi et surtout avec une dimension scientifique non pas de notre profession mais d une future discipline ergologique M ais alors qu elle serait elle 66 L valuation conna tre ou faire conna tre Que ce soit donner la valeur de ou donner de la valeur il s agit d une op ration mentale qui vise un sujet valuateur et un objet que ce dernier soit humain ou non Donner une valeur et de la valeur nous dirons valuer pour ce propos est donc une relation o l valuateur donne quelque chose l autre ce quelque chose est une valeur une parole et ce geste est effectu vis vis d un objet connu ou pas Deux situations nous semblent distinguer celle qui est d cid e comme tant du registre de l valuation et dont l valuateur a cr mis en place les conditions d une valuation II y a un dispositif plus ou moins formel qui participe la rencontre entre eux La deuxi me situation est les moments de la vie o nous avons donner un avis un jugement une appr ciation mais sans pr m ditation D aucun pourrait qualifier ces situations d valuation spontan e Cette distinction vise principalement ne pas consid rer que nous passons notre temps valuer et que donc tout est valuation d
152. nclu Tiers exclu Chronom tre Histoire Un bilan un test un contr le une mise en situation d activit un entretien 101 La mise en situation d activit est elle Acte Activit Erga Ergon Labor Opus Labeur Sport Travail Art Social Singulier conomique Politique Gain D pense Utile Inutile Infraction Transgression Norme Valeur Ma trise Communiel Raisonnable Sacr Ind pendance Autorisation H t ronomie Autonomie Domination Puissance Dominant D pendant Homog ne H t rog ne Chronos Temporalit Confirmation R v lation Confirmer Affirmer Imposer Exposer Opposable Apposable M ais nous en convenons ce n est que peu satisfaisant car le lien avec ce qui t crit auparavant ne nous appara t pas il ne nous parle pas bien que son contenu nous semble appropri et en coh rence avec notre propos g n ral Ce serait donc a priori la forme la mise en forme qui n irait pas L outil a besoin alors d une forme idoine d tre ergonomique M ais quelle forme lui donner Et s il fallait des formes ou plusieurs tableaux Nous avons alors soumis ce tableau des professionnels exer ant en psychiatrie pour recueillir leurs r actions commentaires et ventuelles suggestions N ous avons essay de mettre le plus loin possible notre pr jug qui nous soufflait tu pars de trop loin pour rester ouvert et libre la parole
153. ncyclop die de Diderot on voit appara tre la dimension technique de reproduction en masse C est au d but du XIXe s que la technique devient une donn e de plus en plus importante devenant un champ de connaissance part enti re et la technique un domaine d application de la science La r volution industrielle a fond une rupture pist mologique entre les arts et la technique entre les arts et le m tier Alors que jusqu au XVIe s les arts et le travail taient li s les arts tant la connaissance et le travail la ma trise du geste au X IX e s le processus de production fait que l on ne demande plus l ouvrier de r fl chir le d coupage en t che fait que l ouvrier ne poss de plus son objet n en fabricant qu un bout cette poque la diff rence se fait sur la quantit de raisonnement que demande une activit Si elle est forte c est de l art si elle est faible c est de la technique 24 L art devient ce que nous entendons aujourd hui partir du XIXe s avec l apport germanique Goethe K ant et les romantiques fran ais L art devient un savoir et non plus exclusivement une activit La dimension du sentiment de l imaginaire merge L art devient un savoir sur l esth tique avec la cr ation d cole d art de l histoire de l art II s agit de pouvoir appr hender les diff rents arts musique peinture sculpture gr ce aux connaissances qui donnent des cl s de compr hension d laborat
154. ne l action raisonnable J Piaget crivait Comprendre consiste d gager la raison des choses tandis que r ussir ne revient qu les utiliser avec succ s ce qui est certes une condition pr alable de la compr hension mais que celle ci d passe puisqu elle arrive un savoir qui pr c de l action et peut se passer d elle C est alors que l homme peut s approprier et cr er des r les qui parce qu au del des statuts et fonctions sont vecteurs d identit d tre dans le processus de socialisation Ce mouvement inclut deux axes r flexifs et relatifs l activit humaine L homme doit tre entendu comme utilisateur de l activit mais aussi comme cr ateur de l activit et in fine d objets dans lesquels il se dissout Cette cr ation d objet est l expression de la possibilit du passage du symbolique au concret de l abstraction l action du geste la fonction de la prise la pr hension et in fine de l activit libre nous y viendrons ci apr s C est dans la rencontre entre l objet qui pr existe l homme qui est reconnu comme non moi et l tre que l exp rience de l activit peut s accomplir L objet n est que le signe tangible de ce champ d exp rience dans lequel il nous renvoi ce qui est objectivement per u et ce qui est subjectivement con u Winnicott 1971 p21 18 HEIDEGGER M Qu appelle t on penser PUF Paris 1999 p 150 1 PIAGET J R ussir et co
155. ne la nosographie s enrichit de nouvelles th rapeutiques lectrochoc insulinoth rapie int gre de nouveaux mod les th oriques permettant une meilleure orientation des traitements La distinction travail traitement et travail bien tre s affine sur des crit res plus scientifiques et non exclusivement sur le 40 versant conomique N anmoins beaucoup restait faire m me s il ne faut pas oublier que le travail avait comme objectif principal d viter une oisivet qui ne pouvait qu tre d structurante compte tenu des dur es de s jour Le m decin chef directeur est responsable de la mise en place du travail il d l gue au surveillant d atelier la gestion quotidienne En France ces derniers ne sont pas form s alors qu aux tats Unis naissent les occupational therapist en 1918 La th rapeutique de ce d but de si cle est bas e principalement sur le conditionnement d velopp par Pavlov En Allemagne c est Hermann Simon qui d finit la premi re th orisation du travail th rapeutique en affirmant les modalit s de mise au travail ergoth rapique selon deux temps Un premier passe par la conservation des automatismes rest s sains en utilisant des travaux st r otyp s le deuxi me temps va promouvoir l activit comme devant permettre au malade d chapper ses id es d lirantes aux ph nom nes morbides des processus pathologiques par la distraction et par l autorit des sup rieurs entendu la
156. ne soit pas tributaire d une mono r f rence une formation qui imposerait le th rapeutique comme moyen et fin Certes le non savoir peut tre une g ne mais ce n est que par la reconnaissance de notre non savoir l acceptation de la non ma trise de l autre reconnu comme sujet inconnaissable que le travail la rencontre peut advenir Ainsi l ergoth rapie se doit d tre la mise en situation d activit du sujet en souffrance L ergoth rapeute interpr te ce qui se fait se dit se joue afin de donner l autre des cl s pour qu il puisse se comprendre dans un faire et un discours plusieurs voies x autours d une relation inscrite dans une dimension sociale partageable Ces cl s parce que la situation de jeu est suffisamment bonne s curisante facilitent guident l autre dans un processus de changement o le choix l angoisse et la culpabilit peuvent s exprimer dans une activit significative pour les protagonistes les partenaires Cette situation th rapeutique est encadr e par une r f rence institutionnelle l espace et la temporalit qui fait que la s ance n a pas lieu n importe o ni n importe quand Elle ne s inscrit pas dans une logique de continuit du temps dans une fusion Elle doit s inscrire dans l v nement dans l al a l incertitude dans une permanence spatio temporelle le th rapeute l atelier sont toujours pr sents mais dans le cadre du rendez vous afin de permettre le jeu symb
157. nel Cette image qui nous colle encore la peau ne doit pas tre rejet e pour autant dans la mesure o des orientations des prises en charge sont encore ax es sur ce mod le parce que correspondant au projet d un patient II n en demeure pas moins que cette dimension du travail socialement reconnu comme tant encore une valeur doit tre d pass e afin de cr er les conditions pour que l acte cr atif puisse avoir une place ce n est que le cadre de cette activit qui s inscrit dans telle ou telle modalit professionnel temps libre Si nous reprenons notre exemple de l atelier espace vert nous pouvons soit l entendre comme tant un atelier de production soit comme tant un atelier de cr ation au m me titre que l atelier du peintre du sculpteur II n est pas anodin que le mot utilis en ergoth rapie pour qualifier le lieu des prises en charge soit atelier avec ses connotations diff rentes suivant le point de vue les r f rences de celui qui le nomme L atelier vient du latin ass la et appara t en 1332 sous le mot astelier de astelle signifiant clat de bois quand on le coupe L atelier renvoie au lieu qui permet des ouvriers de travailler ensemble soit une partie d une usine o les travailleurs fabriquent un m me objet ou travaillent plusieurs sur un m me objet soit le lieu d ouvrage de l artisan enfin soit au lieu o travaille un artiste son uvre M ais atelier implique aus
158. nes pour arriver enfin au XIXe s qui ont vu l av nement du sens du travail tel que nous le percevons aujourd hui Dans ce dessein nous convoquerons diff rentes r f rences que sont l histoire la philosophie la psychologie historique la sociologie et la s mantique Cette multitude de r f rences est li e notre volont de nous d centrer autant que faire ce peu de notre ancrage culturel de lutter contre les allants de soi et enfin partir la recherche d un sens que nous croyons vident et qui se d robe lentement mais s rement au fur et mesure de notre qu te Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur le Langage Rennes II Le L I R L est une des deux composantes de l U P R E S Unit propre de recherche de l enseignement sup rieur quipe d A ccueil habilit e former des tudiants de 3 me cycle intitul e Anthropologie clinique Psychopathologies et Sciences du Langage 3 D finition de l ergoth rapie du Grand Robert dans son dition de 1992 Traitement de r ducation des infirmes des invalides des malades mentaux par un travail physique manuel adapt leurs possibilit s et leur permettant de se r ins rer dans la vie sociale Alors l ergoth rapie qu en est il S agit il d une th rapie des troubles du travail par la mise en situation de travail ou d une th rapie des troubles de l activit humaine par la mise en situation d activit humaine L activit chez les G
159. nge autre que contractuel Le fabriquant n existe que parce qu il est suppos pouvoir obtenir le r sultat exig peu importent les moyens mis en uvre il n existe pas dans cet objet car c est le commanditaire qui en est le propri taire l auteur En tant que tel ce dernier refuse toute d formation de son objet toute appropriation par le fabricant car ce qui est exig c est de la conformit et en aucune mani re de la fantaisie il s agit de praxis et non de poiesis C est de cette dimension du travail qu ont d coul les acceptions relatives la souffrance la douleur la peine le ponos Le deuxi me axe repose sur l activit elle m me en tant qu elle est instance d expression des actes et des actions Guihard 2001 La finalit est alors la mise en actes et n implique en rien une production d un objet en tous les cas si production il y a elle n est pas la conclusion de cette activit La vis e de ce type d activit est la production du sujet Ce qui importe c est de faire d agir dans le 13 monde sur le monde et non de r pondre un besoin une commande Il y a un potentiel de cr ation de nouveau le monde n est pas arr t limit et j inscris mon action dans le monde dans un futur incertain Je suis car je fais expression de mes d lib rations intra psychiques de mes choix de mon autonomie Le r sultat de ce type d activit est une uvre qui existe ind pendamment de l activit qui l a fait
160. ni par la peine le labeur des hommes chez les Grecs le travail est central en ce qu il permet l autonomie des hommes vis vis des dieux M ais en m me temps travailler entendu comme peine labeur ne veut rien dire quant au sens que l homme donne son travail 5 Dans la Bible Adam est condamn la peine et non au travail Si nous regardons diff rentes traductions fran aises si nous les croisons avec les traductions latines allemande anglaise nous voyons qu il n est pas fait r f rence au mot travail mais celui de peine Dans le c l bre verset 17 du livre III de la gen se traduction fran aise version Bible de J rusalem 1973 nous lisons l homme il dit parce que tu as cout la voix de ta femme et que tu as mang de l arbre dont je t avais interdit de manger maudit soit le sol cause de toi force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie Dans la traduction Louis Segond 1911 nous retrouvons aussi C est force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie Lorsque nous lisons la traduction en latin vulgaire ad Adam vero dixit quia audisti vocem uxoris tuae et comedisti de ligno ex quo praeceperam tibi ne comederes maledicta terra in opere tuo in laboribus comedes eam cunctis diebus vitae tuae Nous trouvons certes opere mais avec laboribus Dans la traduction Luth rienne 1545 nous lisons Du sollst nicht davon essen
161. nitaire pour reprendre son expression dans l quation de d pendance celui qui attend quelques biens le d pendant le bien convoit l objet de pourvoyance celui qui le lui procure le pourvoyeur Il y a deux partenaires et un objet tant en termes concrets que symboliques et les jeux qui se jouent entre ces trois points d pendent des qualit s de ces variables et de la triple perspective selon que nous nous pla ons du point de vue du d pendant de celle du pourvoyeur ou de l objet de pourvoyance Dans cette optique l artisan est celui qui attend le commanditaire qui va le faire vivre en lui donnant une r tribution en change non pas de son travail mais du respect du contrat pass En effet la d pendance est le fait de ne pouvoir vivre sans l objet de pourvoyance alors que la domination est le fait de jouir de ne pas fournir cet objet tant entendu que nous ne pouvons pas ne pas tre d pendant il devient vident que la d pendance n est pas une pathologie On assimile couramment d pendance et suj tion d ailleurs au profit de la suj tion le d pendant serait une autre appellation pour le domin Le d pendant consent plus ou moins son ali nation le domin non La raison en est claire le d pendant tire profit l tre le domin non 12 Comme nous l avons voqu le fabriquant n offre rien d autre que ses services pour r aliser ce qui lui a t command il ne propose que peu d objets t
162. ns le marteau le maillet dans son acception g n rique universelle Le marteau reste toujours une chose outil car il a t fabriqu fa onn par l homme pour une fin donn e un moment donn e et dans un contexte particulier L outil est une chose utilis e dans un contexte donn chose qui est a t adapt e par l homme un contexte en vue de r aliser une fin Une chose non outil ne sert pas n est pas utile en soi l homme Peut on parler d outil a priori sans en 38 11 est donc clair que nous entendons le mot chose tant t en un sens troit tant t en un sens large Au sens troit chose signifie ce qui est saisissable ce qui est visible etc ce qui est donn port de main En un sens plus large chose signifie toute affaire tout ce dont il en va de telle ou telle mani re les choses qui adviennent dans le monde les faits les v nements Enfin il y a encore un usage du mot au sens le plus large possible Selon un usage rigoureux de la langue chose ne signifie ici que quelque chose c est dire cela n est pas rien HEIDEGGER M 1971 pp 16 17 93 faire l exp rience et cr er ainsi une cat gorie une notion un concept universel II va de soi que cela peut se faire mais nous semble t il cela est insuffisant car ce qui prime mais qui n exclut pas c est l exp rience du quotidien la pratique Il y a lieu alors de tenir ensemble l universel et le singuli
163. ns une relation didactique p dagogique o les savoirs techniques les apprentissages se m lent se croisent avec les inventions de soi la d couverte de ses potentialit s dans un entre deux un espace potentiel Winnicott 1971 et o la r gulation l valuation volue entre valeur de et valeur entre quantit de principes acquis et qualit de ces acquisitions I1 s agit alors de naviguer entre v rification et estimation et donc de ne pas mettre l index une valuation au profit d une autre et ainsi pourquoi pas envisager que la note le chiffre de la grille puisse tre un rep re en tant qu il est en m me temps norme mesure mais aussi temps histoire de vie amer Selon Bonniol la notation de copies ne peut s appr cier l aune de la mesure physique car une copie n est pas un objet physique au sens strict mais un objet construit et multidimensionnel Or pour estimer au sens de la mesure un tel objet il faudrait que chacune de ses dimensions soit isolable pourvue d une chelle m trique combinable avec les autres selon une r gle de composition et que la nouvelle dimension obtenue soit munie d une chelle num rique Or cette conception m trologique ne peut s appliquer des copies de fran ais par exemple comprenant plusieurs dimensions comme en t moignent les bar mes analytiques du type plan style pr cision de la pens e l gance etc Selon Bonniol il est possible d valuer une copie no
164. nt inapplicables toutes ces valeurs sont au point de vue psychologique les r sultats de certaines perspectives d utilit tablies pour maintenir et augmenter les terrains de domination humaine mais projet es faussement dans l essence des choses C est toujours la na vet hyperbolique de l homme qui le fait se consid rer lui m me comme le sens et la mesure des choses Nietzsche La volont de puissance livrel 8 5 108 et potentiellement absente J ai besoin mais j ai tant de plaisir diff rer que mon d sir advient l autre Or le contr le est dans cette pulsion qui veut ma triser le temps pour pouvoir rapidement dans l instant et le pr sent savoir et limiter autant que faire ce peut le risque d un sentiment de d plaisir C est comme ci ou c est comme a non parce que je le veux comme tel mais parce qu il en est ainsi Ainsi les pulsions sont contenues par la cr ation d un monde fantasm qui nous convient car reposant sur les besoins vitaux organiques Principe de plaisir et de r alit sont indissociables et des discriminants pertinents pour cette mod lisation de l valuation Comme nous nous adressons de l humain que nous le postulons potentiel d autonomie et d autorisation cette dialectique entre ces deux principes et nous pourrions y adjoindre celui de constance oblige l valuateur regarder aussi les pulsions et les tensions en jeu afin d couter ce qui se dit et s agit pour appr
165. nt mis en jeu par le th rapeute qui peut ainsi exprimer la validit des ph nom nes observ s et permettre au groupe de se comprendre aux sujets d laborer une strat gie face aux lois inh rentes l atelier et l activit C est dans cette rencontre dans un cadre impos mais ouvert que la dimension sociale de la relation parce que dans une dynamique d activit de mouvement tant physique que psychique pourra passer du geste la fonction de celle ci Cette fonction devient propri t du sujet lorsque le sens de l activit est donn par celui qui la pratique et se confronte aux validit s sociales partag es lorsque l objet mat riel et symbolique se d place voluant dans l instabilit subobjective o il n est pas confondu avec le sujet sans tre r alit externe Ces ph nom nes peuvent se produire car l ergoth rapeute met en place les conditions pour que le plaisir tre et faire soit suffisamment bons pour que la relation les changes autour de cette activit soient garants de ce plaisir et du seuil de tol rance l angoisse seuil de facto individuel C est donc dans cette instabilit entre les contraintes individuelles et groupales que l ergoth rapeute exprime sa sp cificit de rem diateur aux probl mes d activit du sujet L activit comme nous l avons vu n est pas anodine et la r flexion sur ces implications est indispensable pour pouvoir d passer la simple observation le simple bien tre
166. ntologique que l on peut observer la place de l autre et son niveau d implication dans l activit en termes d auteur de J Ardoino 1992 c est dire d tre ou ne pas tre reconnu explicitement comme 22 l origine de comme responsable de comme exp rience de rencontre socialement partageable et non pas gocentrique autistique Cette prise en consid ration subobjective pose le cadre institutionnel de notre intervention d ergoth rapeute qui r fute l exclusivit du geste pour y voir la fonction un possible de libert une autonomie L coute de l autre sujet grammatical psychique physique et th matique de cette activit accompagne le passage l acte qui n est pas exclusivement un geste arbitraire mais qui s inscrit dans une cr ation radicale C Castoriadis 1975 dans une uvre commune aux protagonistes de cette rencontre Alors parce qu il y aura une reconnaissance 7 N anmoins il ne s agit pas de mettre la position d auteur sur un pi destal il est des situations o il est plus confortable conomique de n tre qu agent voir qu acteur L activit causale contrainte d gage celui qui l ex cute d une partie anxiog ne du choix de la responsabilit Ces positions agent acteur ou auteur ne sont que des possibles qui sont pris en compte dans l conomie psychique de chacun dont certains peuvent tre alt r s par l ali nation mentale dans la situation institutionnelle qui
167. nvoie aussi l articulation donc au vivant Elle renvoie l espace entre la dimension du jeu que celui ci soit m canique ou ludique 12 D s son origine le jeu poss de lui aussi une opposition bas e sur le mot jocus le jeu de parole la plaisanterie et ludus le jeux en acte Nous voyons tout de suite que nous retrouvons aussi en ergoth rapie cette opposition apparente entre le discours et l acte De ces deux dimensions le jeu a perdu rapidement la premi re pour ne conserver que l acte M ais de cette dimension ludique nous retrouvons deux nouveaux axes 25 La grande transition Alors que pr c demment nous tions dans une tradition religieuse et souveraine du devoir au travail s amorce le passage du devoir au droit au travail du travail peine l panouissement au travail Depuis la c l bre affirmation de Diderot je veux tre heureux les relations entre la soci t et les hommes commencent s inverser Au XVIIIe s il y a l mergence de l individu de l conomie la rationalit Dominique M da propose m me de situer la naissance du travail cette poque en tant qu il serait une cat gorie mentale d tre sur le monde C est ainsi la naissance effective de la bourgeoisie et des salari s L conomie comme science se formalise A dam Smith et postule que les rapports sociaux reposent sur la capacit produire de la richesse et que cette production s effectue dans la sph re e
168. objet Or le radical ergon le mot travail sont beaucoup plus complexes Comme l valuation ils renvoient des mondes diff rents suivant que nous envisageons l ergon comme production d objet ou de soi S agit il alors de d finir l ergoth rapie comme prise en charge des troubles du travail par la mise en situation de travail ou la prise en charge des troubles de l activit humaine par la mise en situation d activit humaine De m me que la clinique dispara t derri re l examen instrumentalis les pratiques de l ergoth rapie embo tent le m me pas mettant au placard les activit s dites artisanales pour se cacher derri re la technologie et le bilan de pr f rence valid Ces deux notions valuation et travail se rejoignent trop souvent car elles portent des ontologies que l on veut nous faire croire oppos es guerri res n en rester qu au niveau des vidences des logiques toutes faites et conformes nous nous laissons pi ger par des discours qui pr nent le transparent l identique et l absolu de la preuve Comme nous le verrons la vie est plus complexe et les mots portent leurs propres maux Cela n cessite de pouvoir supporter la parole de l autre et de sortir du paradogme st rile de l homme comme animal bio psycho fiscal M ots cl ergoth rapie travail valuation m trologie axiologie
169. olio Paris 1995 140 LE GOFF J Un autre Moyen ge ditions Gallimard Paris 1999 MEMMI A La d pendance ditions Gallimard Paris 1993 MUCCHIELLI R Le travail en quipe ESF diteur 1975 1996 NIETZSCHE F Par del bien et mal Flammarion Paris 2000 traduction P Wotling NIETZSCHE F La volont de puissance M ercure de France Paris traduction Henri A Ibert PIAGET J R ussir et comprendre PUF Paris 1992 PIBAROT l L ergologie une perspective fran aise de l occupational science in Actes des VI journ es ENOTHE Paris 2000 pp 21 28 PONTALIS J B Fen tres ditions Gallimard Paris 2000 RIC UR P Du texte l action Essai d herm neutique I1 dition du Seuil Paris 1986 SCHWARTZ Y Le paradigme ergologique ou le m tier de philosophe Octares entreprise Paris 2000 SURYA M Sartre Bataille in LIGNES ditions L o Scheer Paris N 1 mars 2000 VERNANT J P Mythe et pens e chez les Grecs tudes de psychologie historique ditions La D couverte Paris 1955 1996 VERNANT J P VIDAL NAQUET P Travail et esclavage en Gr ce ancienne ditions Complexe Bruxelles 1988 VIAL M Se former pour valuer ditions De Boek universit Bruxelles 2001 WINNICOTT D W Jeux et r alit l espace potentiel Paris Gallimard 1971 141 L valuation renvoie la valeur dans toute sa polys mie Elle est ainsi m trologie axiologie contr le et estimation et chac
170. olique de l attente de la demande du d sir C est parce que l enfant d couvre l absence qu il d couvre son existence c est parce que l enfant d couvre la loi qu il d couvre l exception Au demeurant l ergoth rapie n est pas que prise en charge individuelle elle est aussi et surtout pourrait on dire prise en charge en groupe et de groupe Cette diff rence entre individu et groupe place les partenaires en situation d activit partag e avec une position un r le une fonction o le th rapeute est celui qui n est pas 115 Nous pouvons distinguer trois dimensions dans l ergoth rapie Une de type activit de travail au sens industriel qui est utilis pour son cadre r f rent d obligation suivre les r gles inh rentes l activit techniques s curit s ainsi que les r gles li es l atelier et aux conditions de travail prot g ou ordinaire II s agit du travail de production d objet Une de type psychoth rapique et qui n cessite un travail sur soi et de fait une formation compl mentaire Nous sommes ici dans le travail sur soi la production de soi Une derni re dimension est interm diaire aux deux pr c dentes 11 s agit d utiliser des activit s de type professionnel mais dans une vis e de cr ation Le patient se trouve alors dans un espace interm diaire et confront aux r gles de l activit ainsi qu ses valeurs cr atrices fondamentales Nous nous sit
171. ons autre chose de l interdit perdu que nous sommes par nos pulsions qui visent une satisfaction coinc e par l ineffable L infraction le d lit est une transgression p nalisable par la codification sociale de l interdit Gagnepain 1994 Or les lois sociales sont labor es par la soci t mais ce sont les hommes qui participent leur actualisation Elles ne sont en aucune mani re divine mais bel et bien humaine Dans les r cits mythologiques la loi n est pas discutable ni actualisable et tout manquement est de l ordre du priv de l autorisation A rdoino 1999 et donc de la transgression 10 mais entendu comme assemblage d l ment pr existant en vue d une fin utile Cette cheirotechnia tait une vue utilitariste de la peine du labeur et ne produisait pas un objet autre que devant uniquement remplir les fonctions pour lesquelles il tait fabriqu Cette cheirotechnia cette techn produisait des objets et en tant que tels ils sont finis clos et sans fin car l arriv e est contenu dans le d part La notion d uvre d ergon est trang re la cheirotechnia mais le commanditaire avait en vue le beau Toujours est il qu il semble que le travail va rester cantonn aux seuls esclaves aux artisans prisonniers et que la citoyennet ce qui est de l humain selon les Grecs restera l apanage de celui qui ne travaille pas se consacrant exclusivement la chose publique la guerre En effet si l on suit le
172. ons pas ces proc dures de production de quelque chose qui existe d j nous ne faisons pas d couvrir des choses aux sujets mais nous lui permettons d inventer de nouvelles perspectives de vivre ensemble II y a dans cette dimension du politique et production de soi des autres production morale La d couverte ne fait que voir ce qui existait tandis que l invention fait advenir du nouveau de l al a La cr ation poi sis doit donc s entendre comme la r alisation Castoriadis 1995 p 294 14 d un objet mais ce dernier acquiert un statut particulier puisqu il n est pas que le r sultat d un assemblage d l ment pr existant Il na t de rien car il merge la conscience de son auteur de son cr ateur comme cr ation pure car le nouveau est possible Nous sommes dans la subjectivit le sentiment l affectif dans la r gulation II y a engendrement de l homme par l homme Cette distinction nous semble fondamentale car elle va guider accompagner toute l volution tant culturelle sociale politique et donc s mantique de l volution de l id e d activit humaine En effet la notion de travail au sens le plus large repose sur cette distinction et nombre d ambigu t s de dissonances et d interpr tations sont h rit es de ce m tissage entre un faire marchand que cela soit dans l conomique ou dans le troc et un faire gratuit en tant qu il est d sir d tre au monde volont de puissance Pour reprendre
173. ont habiles en s entendent en ainsi que les personnes vers es dans les pratiques religieuses Les artistes taient plus particuli rement les com diens mais aussi les chanteurs Par extension p joratives ce sont les fourbes les charlatans les com diens Mais nous trouvons aussi ergo ponos caract risant le travail laborieux et plus particuli rement du cultivateur et du chasseur mais aussi les mauvaises actions au sens moral M ais ergo est aussi le radical qui a form ergie que nous retrouvons dans enereia en grec et qui signifie force en action O l on voit que la complexit de la question est fort pr sente dans cette d finition issue d un dictionnaire Et encore nous n avons fait qu un r sum de ce qui est propos De l op ra au tripalium Nous nous r f rerons au dictionnaire de Georges GOUGENHEIM Les mots Fran ais dans l histoire et dans la vie Tome l 2e dition A amp J PICARD Paris 1983 et qui d finit non pas tant le travail que l id e de travailler Ces d finitions reposent sur les origines latines et font l impasse sur une tymologie Grecque car d apr s l auteur elles sont trop loign es des correspondances fran aises Le verbe le plus ancien qui ait signifi travailler est ouvrer du latin vulgaire operare substitu au latin classique operari Cette disparition du verbe ouvrer au profit de celui de travailler est tonnante car nous retrouvons nombres de m
174. opulation largie 5 MUCCHIELLI R Le travail en quipe ESF diteur 1975 1996 121 Cet objet commun le lieu peut parce l appropriation merge devenir un chez soi et lorsque les ph nom nes de groupe deviennent op rants et significatifs un chez nous Il y a donc ambivalence entre les demandes exprim es de reconnaissance et les d sirs d ind pendance des patients qui voudraient qu on les consid re comme chez eux Saint Jean II s agit d un fonctionnement psychique classique qui joue sur l ambivalence de la diff rence et de l appartenance au groupe Cela ne pourrait il pas tre source de chronicisation dans la mesure o le chez nous renvoie au plaisir au confort au bien tre suffisamment bon l indiff renciation l homog ne C est alors de la responsabilit de l ergoth rapeute de rappeler les interdits Des temporalit s Une autre particularit repose sur une inscription forte de la temporalit prise dans son acception sociale historique car l atelier vit subit aussi le temps qui passe les rythmes et changements de saisons Outres la n cessaire adaptation des activit s aux diff rentes saisons et conditions climatiques le support des activit s parce que mat riaux vivant volue se transforme sans possibilit de contr le de ma trise humaine Cette n cessaire adaptation des activit s se r percute sur les possibilit s offertes aux patients mais aussi sur le contexte lui m me
175. otocole objectif et rationnel Nous voluons dans la r alit de l acte pour chercher la v rit de l action qui est par l m me in puisable L ergoth rapie n est pas paradogme parce qu elle est avant tout actes co d termin s et non d termin s tout aussi bien pour la schizophr nie que pour le th rapeute AU demeurant Observer le cours des choses et intervenir dans le monde ne sont pas la m me attitudel L une est passive l autre est active L observation est incluse dans une totalit que l on pourrait la limite concevoir tandis que le faire en tant que cr ation fait que la totalit n est pas globalisable Elle bouge sans cesse sa cl ture est perfor e par ce faire Ainsi la cause est toujours derri re l action car pour envisager la cause il faut observer et ne plus agir C est apr s l action que nous pouvons voir des causes ce qui implique une valuation deux et qui ne peut tre dans le registre du bilan du contr le car il n y a pas de conformit rep rer La conformit est une comparaison avec un talon un universel or la schizophr nie est en dehors de cette dimension tre conforme quoi qui Qu est ce que veut dire tre dans les normes quand la norme le partageable n a aucun sens quand de toute fa on le sens est sans Faire passer des tests des bilans quand il est difficile voire impossible de traduire ceux ci en parole au sujet ne sert rien sauf rassurer le th
176. ots form s partir de cette origine uvre ouvrage ouvrier et notamment jour ouvr ne pas confondre avec ouvrable Ce dernier vient du verbe ouvrir et correspond un jour o l on ne travaille pas au contraire du jour ouvr qui est un jour travaill La semaine comporte six jours ouvrables et cinq jours ouvr s uvre est elle m me d riv e du latin opera et du neutre opus et ce tout comme ouvrage La diff rence que nous effectuons entre l uvre et l ouvrage d art peinture sculpture pour la premi re et pont tour pour la seconde est toute r cente car nous ne la retrouvons pas dans le Littr qui ne conna t ouvrage d art qu au sens artistique 29 M ais en plus du verbe ouvrer il tait utilis le verbe labourer issu du latin laborare Ce verbe s est sp cialis tr s t t dans son acception agricole et m me plus sp cifiquement dans les travaux de la terre Son d riv laboureur a donn le mot cultivateur De m me cette origine donner labour et labeur et ce n est qu partir du XVIe s que le labeur est pass du labour au sens g n ral que nous lui connaissons Ce n est donc qu partir du XV Ie s que le verbe travailler s est impos mais dans une double logique Celle de transformer modifier fa onner le m tal et dans le sens transitif de se donner de la peine I est noter que la premi re acception de transformer renvoie au verbe duquer dont l dition de 19
177. out faits la vente il fabrique au coup par coup suite aux commandes faut ici entendre commande dans son acception relative l ordre au requis car il s agit bien d un ordre donn l artisan l esclave quant ce qu il doit faire Le fabricant est relativement libre du comment en tant que possesseur du savoir faire mais il est contraint par l ordre qui implique certes un faire mais aussi un quoi faire s agit alors de faire passer une chose du non tre l tre par un assemblage d l ments pr existant il y a mise en uvre de technique de moyens mais le r sultat est issu des moyens r unis autour du producteur Nous avons affaire de l imitation de la reproduction d un d j la par la mise en place d actes rationnels afin de contr ler son environnement Comme nous le verrons il n y a pas de cr ation de nouveau car tout est d j l Nous sommes dans l ordre naturel des choses dans la reproduction la copie de la nature la mimesis la praxis Ce qui importe c est le r sultat la conformit avec ce qui est attendu et la relation l valuation de ce qui est fait repose sur ce r sultat Il s agit ici de reproduction mat rielle de l homme Dans ces conditions il n y a pas de relation proprement parler humaine puisque tout est ax sur le r sultat qui est contenu de fait dans la commande Le d part et l arriv e sont confondus ce qui ne permet pas la mise en place d une relation un cha
178. p re une m re et des enfants Devenus domestique fermier ils sont responsabilis s dans leur faire leur tre et leur lieu de vie toujours mis rable leur offre un potentiel d appropriation R apparaissent des instincts des d sirs qui remontent la nuit des temps et qui font que vivre en famille travailler en famille quand bien m me c est sous le joug d un ma tre fait rejaillir le d sir de travailler aussi pour la survie de sa famille pour la prot ger et pour ventuellement en tre fier de son travail de son nom De m me ils taient reconnus comme autre diff rent mais homme ce qui permet la mise en place des jeux de diff rentiation d alt rit jeux interdit ou plus exactement inexistant car l humain de l esclave tait ni tant par les ma tres que par les esclaves eux m mes pli s sous la puissance d une destin e 19 Suite la chute de l empire romain les peuples de l Est se sont succ d s en Gaules au bas moyen ge l homme qui est homme ne travaille pas mais pille et tue pour avoir ce dont il a besoin Celui qui travaille est un sous homme devient esclave parce que fait prisonnier deux cat gories professionnelles pr s Les forgerons et les joailliers Celles ci taient respect es car elles fabriquaient et d coraient les armes C est entre le Vle et le Ville si cle que le verbe laborare se sp cialise dans les travaux agricoles Cette p riode voit la soci t se scinder explicite
179. paix qui maintient en ordre la soci t En effet cette sentimentalit r ciproque vient de ce que comme nous l avons voqu pour Dieu le travailleur le laborator est plac dans ordre des producteurs il ne peut pr tendre en sortir ni m me contester le r le donc l autorit des deux autres ordres la c ou non qui ont d autres soins et o se recrute l essentiel des employeurs Le travailleur acquiert un statut social et il est reconnu les m rites de son travail la qualit de son objet en tant que producteur car seul le producteur l auteur est homme Cela n est pas sans cons quence sur l volution de la mise en valeur le donner de la valeur car ce salari ce travailleur du Tiers tat se recrute sur des crit res qui importent peu ici embauch dirions nous aujourd hui sur la place des Gr ves de Paris par exemple et pour des t ches donn es une activit particuli re un temps donn Il recevait une r mun ration sonnante et tr buchante mais aussi en nature sous forme de logis et de nourriture chez et par l employeur Ce lien affectif voqu ci dessus participe la relation et la mise en valeur r ciproque quant au 22 travail Certes le salari comme le serf travaillent pour autrui mais il est valu sur la sp cialisation de son travail ses qualit s et ainsi se g n ralise une nouvelle division du travail passant de l esclave b te tout faire le faber de celui qui ne
180. pose ainsi quatre phases relatives l action 1 Je peux potentiel puissance pouvoir 2 Jefais mon tre c est mon acte 3 J interviens j inscris mon acte dans le cours du monde le pr sent et l instant coincident 4 Jetiens ma promesse je continue de faire je pers v re je dure 24 ne s agit pas ici de penser pour autant que le cerveau fonctionne en autod termination pas plus qu en h t rod termination mais bien par le jeu de la dialectique entre les buts propres au corps en tant qu il est programm s pour s adapter et adapter conditions universelles et g n riques de sa survie mais aussi parce que nous sommes hommes vis vis des buts du sujet I est difficile de ne pas privil gier une porte d entr e par rapport l autre mais il nous faut tenir ses deux axes ensembles car nous sommes sujet indivis duel tout en tant la soci t Sans homme il n est pas de soci t Cela dit nous ne pouvons nous r duire l homme comme social car ce serait nous amputer de notre potentiel d autorisation qui est du champ du politique et non du social Qu est ce dire pour l ergoth rapie Que nous ne pouvons pas poser un homme seul face un environnement qui serait la r alit en soi Cela ne permet pas de pr ciser en quoi nous avons acc s une r alit en soi Est ce dire qu il y a une interaction entre l homme et son environnement Non bien entendu car ce serait sous entendre des capa
181. pport au contrat social et professionnel qui lui donne rait des droits en tant que client Or le don est synonyme d investissement objectal affectif et symbolique et pour pouvoir d passer le cadre du patient et ainsi regarder la relation personne th rapeute comme de l ordre du don qui veut parler il nous faut appr hender cette limite entre l change marchand qui fait que nous sommes salari s professionnel et le don en tant que porteur de relation gale M ais cette galit n est pas une galit quantitative qui est toujours une qu te de r duction de l cart de la diff rence qui cherche l annulation de cette derni re par l indiff renciation En effet comme le pr cise Gilles Deleuze 1999 p49 La quantit comme concept abstrait tend toujours essentiellement une identification une galisation de l unit qui la compose une annulation de la diff rence dans cette unit La qualit se distingue de la quantit mais seulement parce qu elle est ce qu il y a d in galable dans la quantit d inannulable dans la diff rence de quantit Dans le don doit agir une galit qualitative qui est la prise en compte de la diff rence de l h t rog n it II ne s agit plus alors de compenser de tenter de diminuer un cart par rapport une norme mais de construire sur cette diff rence avec elle La diff rence est constitutive de l tre car elle fait notre singularit et offrir un objet n est pas dire que
182. que l on cesse de penser a priori l avenir des personnes et que au contraire on leurs permette d laborer avec notre aide des projets de vie sans tabou ni exclusive La psychose par exemple est aussi une potentialit de l tre humain un mode d tre au monde Beaucoup de patients r sistent la r insertion par le travail L insertion n est pas que dans le travail mais aussi par la possibilit de trouver une place dans la soci t rapport Piel et Roelandt p 85 Il en est de m me pour le d coupage holistico globalitaire des CIH et autres classifications Comme le pr cisent Piel et Roelandt L objectif de tout ceci est de permettre aux personnes souffrant de quelque trouble psychique que ce soit de choisir ses soins aupr s de professionnels sp cialis s recentr s sur leurs comp tences dans une soci t qui les aiderait lutter contre la stigmatisation en restaurant le lien social Cet objectif nous renvoie la formalisation des actes en tant qu enjeu majeur de toute action politique des ergoth rapeutes mais aussi enjeu clinique moins de vouloir nous maintenir dans notre libre soumission au corps des mes deux seins 87 De m me dans ce monde mouvant fluctuant de la psych la r f rence aujourd hui se fait de plus en plus pr gnante sur la n cessit de la preuve c est dire sur l irr futabilit de l argument avanc Nous naviguons all grement entre le j ai raison
183. qui poss de en son point de d part un objectif c est dire cette fin Donc la fin est contenue dans le d part et l outil devient par la m me le moyen pour un d part On peut alors commencer quelque chose sans fin juste avec un outil sans conna tre la fin car c est l outil qui est le d part On peut alors poser des moyens avant les objectifs Ou alors serait ce que l outil poss de en lui m me l objectif En fait l outil est certes l instrument le moyen pour une fin mais il est aussi et en m me temps m diation entre le moyen et la fin L outil serait action et non plus seulement instrument acte L acte est mouvement contractions musculaires alors que l action est intention initiative choix libert Le marteau serait en lui m me le tableau accroch au mur tant le d but la fin l objectif et le moyen C est par le passage l acte que le marteau tableau passe de l intention la r alisation L instrument est dans l acte l outil est dans la fonction L acte est mouvement contraction et non contraction musculaire il est changes lectriques chimiques il est l instrument du pourquoi La fonction est l outil du pour quoi de ces mobilisations elle est la libert exprim e par et dans le troisi me l ment l activit Chose ou outil M aintenant regardons ce qu est un outil est il une chose ou est il une autre 92 chose Dans le cadre de ce texte nous ne chercherons pas d finir ce qu est un
184. r ponse nous ait fourni par C Castoriadis qui propose que le mouvement puisse se situer au del du local de la translation Le mouvement est alors changement certes spatial mais aussi transformation avec en corollaire l alt ration l apparition la cr ation de formes nouvelles En effet l articulation repose sur cette id e de lier de relier sans toute fois les confondre sans fusionner sans les unifier pour autant des l ments reconnus explicitement s par s et h t rog nes entre eux Ardoino J 1998 En ce sens l articulation peut ouvrir les portes d une dynamique qui ne pr cise pas les modalit s de cette organisation mais qui de fait est garante du fonctionnement de ses liens de son auto int grit N anmoins l articulation ne laisse qu une relative libert aux l ments qui la constitue car chaque partie doit respecter les amplitudes de mouvement sous peine de provoquer une usure pr matur e une luxation une implosion de l ensemble Ce pourrait il alors que l articulation soit si nous entendons libert comme auto limitation un des rouages de l autonomie telle que d fendue par C Castoriadis C est alors le lieu de d bat d change d expression des conflits o agonistes et antagonistes se doivent d tre synchrones dans une impulsion de contraction d contraction musculaire II y a de l lasticit et des points de ruptures des amplitudes ne pas d passer Cela nous place dans une dimension th
185. r de notre mode de vivre ensemble Elles sont ce titre mesurables et mesur es en tant que porteuses du niveau d autonomie de la soci t Qu est ce dire alors que cette servitude volontaire une qu te effr n e du bilan qui plus est valid L valuation a voir avec la valeur et l axiologie car elle nous rencontre dans ce que nous avons de plus intime et elle porte notre volont d tre au monde dans des choix des lois des libert s M ais les valeurs sont le socialement partageable d un monde d une soci t que nous participons actualiser L valuation dans sa composante axiologique doit ainsi nous permettre d envisager des contenus id ologiques de les ordonner et d en am nager l interpr tation par la mise en relation des valeurs conscientes et inconscientes sociales et subjectives II s agit bien de lire ces relations mais aussi d interpr ter les valeurs en jeu dans ces valuations mise en situation de discours et d activit Utiliser des bilans des grilles pose l homme comme m canique homog ne s quentable r parable et interchangeable Au contraire l entretien la mise en situation d activit humaine renvoie l homme en tant qu humanit l incertitude au possible la potentialit l alt rit et l exp rience La valeur de l exp rience est qu elle est un moment duquel nous sortons toujours transform 82 et donc l exp rience dans toute sa polys mie axiologique est un
186. r est le fait que nous pensons toujours tout le temps et en tout lieu II n en demeure pas moins que nous pouvons agir sur la qualit de ce flot de pens e un mot nous renvoie toujours un par del du mot un acte nous renvoie toujours ailleurs en tant qu ils sont symbole sentiment affectivit imagination 32 Nous disons faisons toujours autre chose et au del de ce que nous croyons dire et faire Nous commen ons alors percevoir qu effectivement l ergoth rapie ne peut pas tre dans le registre strict du travail car nous sommes m caniques physiologiques mais aussi et surtout logique technique ethnique et thique Nous sommes ce que nous disons de ce que nous faisons dans un rapport aux autres qui nous donne les lois Nous sommes ce que nous disons comme soci t dont nous faisons les lois Et c est parce que nous cr ons une soci t particuli re dans une soci t qu il nous faut tout autant cr er que travailler Le travail est la condition de notre survie condition n cessaire mais pas suffisante tout en nous permettant d acc der au logos au tropos l ethnie et la norme Gagnepain 1994 C est par l laboration psychique et des m canismes de d fense aff rents que nous pouvons envisager la souffrance de notre n cessit par l illusion l hallucination sublim e de notre sociabilit Nous sommes bien en ergoth rapie dans le registre de la cr ation du sens et ce quel que soit notre lieu d exercice
187. r la trace de notre action qu apr s l acte et non pendant Activit outil M ais alors l activit est elle un outil L ergoth rapie est elle la th rapie de l activit ou la th rapie par l activit S il ne peut y avoir d activit sans outil et r ciproquement comment se fait il qu ils existent encore VI journ es ENOTHE Paris 2000 pp 21 28 4l GU RIN J C reconna tre et d velopper une v ritable culture technique in Ville cole Int gration n 116 mars 1999 pp 153 170 p 155 97 La vieille tautologie du tout dans le tout qui donne le rien fait justement la richesse et la force de l ergoth rapie Nous nous r clamons les th rapeutes de l activit humaine mais il para t vident que tout th rapeute ne peut que s en r clamer puisque l homme est l activit lui m me Or comme nous l avons vu nous sommes les seuls mettre en situation d activit l homme Quand nous disons situation d activit nous voulons parler d activit proprement humaine c est dire celle qui tient ensemble l acte mouvement d pendance instrument et l action choix autonomie outil Le mouvement est de l ordre du v t rinaire l action est de la dimension magique La difficult est justement de tenir ensemble ces deux dimensions de jouer sur cette fronti re entre l artisan et l artiste car faire un panier demande de la technique des mouvements idoines mais faire un beau panier rel ve de
188. rapeute C est par une valuation qui passe par l agir l action que les interpr tations peuvent se montrer s prouver Nous avons en t te cette jeune femme schizophr ne de 28 ans c libataire et m re d une petite fille de 5 ans lev e par sa grand m re maternelle Elle a t suivie r guli rement par les quipes du secteur jusqu au jour o hospitalis e elle est venue en ergoth rapie d but novembre pour faire un jouet offrir No l Nous avons vite per u une discordance entre discours et acte et avons point au bout de deux semaines de s ances qu elle n avait toujours pas commenc son jouet Elle avait fait des objets mais pas de jouet et en tous les cas 5 Ricoeur 1986 p 299 129 aucun objet pour son cet enfant gar e dans ses discours et ses pens es magiques et hallucin s persuad e de faire elle fut confront e doucement au principe de r alit de son non faire d un jouet offrir sa fille Nous pouvions faire tous les bilans du monde elle avait les capacit s techniques intellectuelles adapt es aux activit s que nous lui avions propos es M ais c tait toujours pour r aliser autre chose qu un jouet Cliv e entre son d sir d tre une m re en tant qu elle s objectiverait dans ce jouet objet symbolique de sa posture maternelle et son incapacit tre dans cette situation o sa propre m re est amen e tre les deux m res de deux g n rations elle se r fugia dans un a
189. rapeute est conduit proposer des interventions Nous vous renvoyons l article de J Constant Quoi de neuf docteur La multidisciplinarit m dical en service public paru dans l information psychiatrique en mai 1990 II y est d velopp les oppositions entre les titres et les travaux de la cat gorie professionnelle des m decins c est dire les docteurs les m decins les psychiatres et les praticiens hospitaliers Est 133 rapidement afin dans un premier temps de soulager et d couter le s sympt me s la plainte avant de prolonger cette d marche dans une perspective r ducative puis r adaptative II ne s agit pas d envisager une r adaptation centr e sur le travail mais de proposer un cadre qui prenne en compte une certaine r alit de vie extra institutionnelle et de poser comme r gle que l h pital n est pas un lieu de vie et ce m me pour les prises en charge au long court La vie est en dehors de l h pital Cette expression n est pas sans poser de probl me car qu est ce qu une vie socialement adapt e Nous ne tenterons pas de r pondre de mani re formelle cette vaste question mais sans chercher esquiver ce propos nous ne pouvons la mettre de c t car elle influe de fa on profonde sur notre pratique sur le sens que nous donnons aux activit s que nous proposons Elle refl te les valeurs de chacun de sa vie personnelle de sa vision du monde et de l influen
190. rapeutique et en cela nous ne pouvons qu tre dans le registre de la communaut du sujet du biologique et de facto de l intersubjectivit sociale historique N ous retrouvons ainsi la clinique et non l examen clinique qui se fait de plus en plus au travers de machines comme si les th rapeutes avaient peur du corps n osant le toucher que par l interm diaire de l instrument qui lui CASTORIADIS C Fait et faire les carrefours du labyrinthe Tome V dition du Seuil Paris 1997 p200 137 est sans objectif et par l m me objectif et rationnel car il dit la v rit le vrai il est la preuve Notre participation la cr ation de l histoire de notre vie est en partie aveugle dans l instant produisant ainsi le risque de l acte et de l instrument la magie de l action et de l outil et l aventure de l activit humaine Nous sommes bien en ergoth rapie dans le registre de la cr ation du sens et ce quel que soit notre lieu d exercice et les modalit s de nos pratiques D aucun diront que c est jouer sur les mots M ais il n en demeure pas moins que ce travail s mantique est indispensable pour pouvoir envisager d laborer de cr er de nouvelles ergoth rapies N en rester qu au sens commun aux glissements l emporte pi ce transatlantique ne permet pas l mergence de nouveau Nous ne restons que dans la r p tition l imitation la d couverte tentant l assimilation d une culture par une autre cherchant l impos
191. ravail de la force bestiale pour la remplacer par le travail comme facteur participant une vie possible en dehors m me du travail comme fondement des liens sociaux de solidarit et d panouissement Cette transformation s accompagne par une modification de l inscription sociale historique de l tat qui devient un tat social et non plus r galien C est ainsi que parall lement se d velopperont s accentueront les processus de rationalisation de l homme dans la Science avec un grand S rejetant de plus en plus loin l humanit de l homme qui n aura plus de droit au nom de sa seule humanit Arendt 1994 27 Petit d tour tymologique L ergon epyov Si nous nous r f rons au Bailly l ergon quatre acceptions principales 1 action par opposition l inaction la parole II s agit d une r alisation ou d une ex cution d une chose II L ergon renvoie dans cette deuxi me acception l uvre et l ouvrage Cf le d veloppement sur uvre et ouvrage ci apr s Le Bailly pr cise que sous uvre et ouvrage nous retrouvons engager une action les occupations et le travail Comme pr cis pr c demment ergon au pluriel epva renvoie aux travaux de la mer de la mine de tapisserie M ais l ergon est aussi man uvre intrigue Toujours dans cette deuxi me acception nous retrouvons l affaire des hommes faire son affaire de quelque chose apporter toute son attention quelque chose M ais
192. recs de l Antiquit classique Nous nous int resserons dans un premier temps au passage dans une acception social historique Castoriadis 1975 des Grecs pr socratique vers la civilisation indo europ enne du troisi me mill naire Dans ce dessein nous nous r f rerons aux travaux effectu s par Jean Pierre Vernant Pierre Vidal Naquet ainsi qu aux tudes publi es dans la revue d anthropologie des connaissances Blanchard 2003 O l on voit tout de suite que la distance qui s pare le sens commun actuel du mot travail avec celle que nous pouvons trouver dans l Antiquit Grecque classique est abyssale 11 pourrait m me tre envisag de dire pour r sumer que le mot travail en tant qu il repr sente une cat gorie mentale et sociale visant les t ches productrices de valeurs socialement utiles V ernant 1955 n existe pas Nous ne trouvons pas trace de cat gorie unifi e d activit que l on pourrait rassembler sous une traduction grecque du mot travail Les Grecs ont peu r fl chi cette notion et ont laiss peu de place une th orie un tant soit peu syst matis e de cette notion de travail N anmoins quand on pense l activit il nous vient spontan ment le mot ergon mais aussi praxis poi sis techn mim sis Les mythes fondateurs II faut avant tout replacer cette partie relative au travail chez les Grecs dans le contexte de l poque dont le point culminant se situe autour du
193. registre de l agriculture ou de l levage mais aussi tout ce qui concerne l artisanat pris dans un sens large Dans la deuxi me cat gorie la fin de l activit est l accomplissement d une activit significative et dont les crit res d valuation appartiennent l accomplissant Il ne s agit nullement de fabriquer produire quelque chose mais juste exister tre dans et par cette activit sans aucune logique d utilit de d couverte mais dans une dimension cr atrice II n y a pas d assemblage d l ments d j l mais invention histoire temporalit Nous sommes dans le registre de la subjectivit du d sir du non dit de l affect et de la po sie Si nous relisons deux origines fondatrices de notre civilisation la mythologie Grecque et la mythologie Biblique nous constatons une similitude quant la cr ation de l homme issu dans les deux cas d une faute Chez les grecs les hommes et les dieux vivaient ensemble Les hommes vivaient d une moisson naturelle et profitaient du feu mis disposition tout aussi naturellement par les dieux jusqu ce que Prom th e et Zeus entrent en conflit Prom th e vole le feu i Il est noter que cette histoire figure une des premi re valuation relative l homme car E pim th e demande son fr re Prom th e de le laisser distribuer seul les qualit s et de venir voir ensuite entendu faire une valuation de sa distribution 11 s agit d une valuation sur u
194. reus un gouffre sans fin ou plut t si fini entre l id e de croyance et celle de science Ainsi force d vidence de mensonge mais l insu de son plein gr l homme s est construit un monde artificiel en le posant pour vrai v ritable et immuable car sous notre contr le Ainsi r articulant ces deux axiologies car la m trologie est un type d axiologie il ne s agit plus de voir celui qui a raison de discuter de la v rit du fait de son existence mais bien de revenir la g n alogie de la morale afin de penser les valeurs des valeurs en jeu des ontologies sous jacentes et de penser le pourquoi et le pour quoi de tel ou tel type d valuation de tel ou tel type de discours valuatif quoi servirait il de se bagarrer pour savoir si ce que tel ou tel th rapeute a jug vrai lors d une valuation est vrai Ce serait une querelle sans fin sans finalit tant que nous ne nous serions pas questionn s sur les raisons qui motivent le th rapeute dire cette v rit quoi sert il de demander un patient alcoolique si sa permission du week end s est bien pass e si c est pour ne pas le croire et v rifier qu il ne ment pas Ce qui importe dans la valeur du propos de cette personne c est justement ses intentions ses motivations et non la v racit du propos car nous serions couter le mobile et tomberions dans le judiciaire II ne s agit donc pas de nier le bilan le test ou l entretien la mise en
195. rt de certaines d rives s mantiques assimilant sans autre forme de proc s le client le patient le malade sous couvert d accr ditation D autre part ne serait il pas envisageable de pouvoir sortir le malade mental du statut de malade et de la maladie Nous sommes pass s du statut du poss d diabolique au M oyen ge puis la b te car homme ayant perdu sa raison la Renaissance pour arriver celui de l homme malade au XIXe si cle mais le mouvement semble s tre arr t La folie nous renvoie la question du non sens c est dire un sens qui nous met face l incompr hension Elle nous renvoie aussi l inexplicable car les mod les anatomo clinique m dico biologique n expliquent rien Sans nier l importance des progr s m dicaux et pharmacologiques qui ont apport un confort certains malades force est de constater que le sympt me n est pas exclusivement le crit re de la maladie et en tant que tel r parable par la pharmacop e est aussi un sens un message Ces mod les m dicaux sont alors inop rants parce que pour eux le sens n a pas de sens I pourrait tre alors envisageable et ce quelles que soient les ob diences que l on puisse prendre en compte le fait que certains mal tre comportements jug s bizarres ne soient pas li s un d r glement c r bral mais des perturbations de la relation des difficult s d adaptation Lorsque tel est le cas nous pourrions sortir du stat
196. rtag et qui va parce que nous nous inscrivons dans une pratique sociale et historique participer la mise jour sociale historique de notre double fond L valuation est donc de rapporter un sens une compr hension une signification une validit de fait contextuelle sociale historique Des nonc s non valides socialement Elvis tait breton peuvent avoir un sens mais ils ne permettent pas le lien social la rencontre avec l autre II s agit de renvoyer l autre mon 89 interpr tation partir de l imaginaire collectif de ce qui est produit agit la validit que j en donne pour que l autre devienne le lecteur de ce qu il a produit et qu il se comprenne Ainsi v rifier un progr s en ergoth rapie et nous prenons volontairement ce verbe v rifier c est essayer d appr cier la valeur d un objet particulier s parable diff renci mais potentiellement confondu du sujet humain qui l a r alis M ais c est avant tout nous semble t il prendre la d mesure de ce sujet et se mesurer lui C est participer l laboration psychique affective de cette image de soi travers laquelle chacun se construit et en vertu de laquelle il prend valeur de la valeur par la perp tuelle m diation des autres Nous ne pouvons alors qu valuer des produits et en aucun cas des hommes 90 Un outil Si nous lisons ce qui a t crit sur la notion de l outil nous constatons que la litt rature est relativ
197. s nous pla ons toujours au centre en tant que machine gocentrique sont floues peu observ es peu interrog es Ces limites ces fronti res sont les liens les r sidus en m me temps que les zones de contact entre les individus Elles seraient les m diateurs de la re connaissance de l tre en rapport avec un ensemble instable et enchev tr Parce que limite contact articulation sont de lui l homme ne peut qu prouver et faire prouver l autre la sauvage impossibilit de notre esprit qui ne peut pas viter ses limites et ne peut pas non plus s y tenir Bataille 1986 p 295 afin de participer cette instabilit cette complexit source de vie mais aussi de difficult s Elles fondent en miroir notre identit nous renvoyant ce que nous pensions tre et assurent ainsi une t che de liaison entre pur et impur par cette prise en compte de ph nom nes parasitaires de contacts d changes et donc de diff rences et non de sup rieur d inf rieur ou d exclusion Ind pendance autonomie L activit est donc le lien impur entre les hommes la m diation permettant d appr hender l autre Chaque homme est inconnu inconnaissable et nous nous construisons par le miroir de l autre image d form e de notre activit par celle de l autre Ce processus repose sur l ambigu t et l irrationnel qui font partie 49 int grante de la perception que nous avons du monde Comme telle et en accord avec C Castoriadis
198. s savoirs donn s Ces derniers sont norm s socialement et font la multiplicit d un m me type d outil La forme le type d outil est d termin par le type de soci t tout en d terminant aussi le type de soci t Ainsi ne trouvons nous pas les m mes outils suivant les cultures rencontr es Quelle que soit la culture l outil marteau reste attach au travail manuel mais nous savons bien que la perception en termes de valeur culturelle du travail manuel diff re De m me la pr sence de l homme dans l outil varie ainsi le marteau porte l artisan le pianiste tandis que le bilan porte le comptable et le th rapeute la grille le ge lier et le professeur le fouet le ma tre et le cuisinier Mais le marteau du piano s inscrit dans le travail de l accordeur tandis qu il est appropriation du pianiste qui interpr te 94 N anmoins l outil la dext rit le savoir faire modifient les modes d emploi et les outils eux m mes dans un processus d adaptation r ciproque dont l homme en tant qu animal politique est l auteur Outil artiste ou artisan M ais alors lors d une activit terre par exemple quel est l outil de celui qui prend de la terre dans ses mains afin de cr er quelque chose Seraient ce les mains Serait ce la personne M ais alors la personne serait elle son propre objectif tant elle m me objectif moyen d but et fin Or quand bien m me nous sommes dans cette situation courante nous ne sommes
199. ser un tableau double entr e avec un axe m trologique et un axiologique L objectif est que cet outil soit utilisable sans avoir lire tout le d veloppement pr sumant que ce qui importe principalement aux th rapeutes toujours press s c est l outil en tant que moyen comment faire Souvent la grille le bilan porte l alibi le symbole d une reconnaissance professionnelle un objet magique alors qu il nous semble si simple de construire avec l autre ce que nous voulons observer couter et nous accorder dans une optique musicale La grille est le r flexe de l universel de l applicable tous ou tout du moins un type de pathologie donn e oubliant par la m me l humain qui est cach derri re et qui lui ne demande qu abattre cette pathologie Toujours est il que ce tableau nous bloque Est ce parce que nous nous sentons plus l aise avec les grands espaces Ce tableau double entr e le voici 103 l outil que vous utilisez est il Objectif Ne Ve Valable pour tous nn A a Reproductible ne ls Neutre nl Ind pendant de l valuateur RS a a a e a E Calcul par rapport une moyenne 27 1 IIS L avez vous adapt d un autre outil WN Subjectif Propre un Original Personnel Participez Singulier L avez vous patient vous pleinement l valuation M ais que faire des croix ainsi pos es Nos cours de solf ge sont loin et la partition nous semble trop ferm e ou trop
200. si la notion de groupe de travail comme les ateliers th tre d criture de mosa que les ateliers d bats lors de s minaires L atelier est donc le lieu du faire de l agir pour produire un objet reproduire mais aussi pour produire du soi de l humain et il nous para t tout fait adapt la polys mie du mot travail et donc de l ergoth rapie M ais comme nous l avons dit pas d artisan sans un peu d artiste et r ciproquement 5 En lisant le Gaffiot il est noter que atelier et attelle ont la m me origine ass la en latin Nous disons aujourd hui orth se et non plus attelle mais il est int ressant de noter cette origine commune de l atelier qui est le lieu de production des attelles De cette m me origine nous retrouvons aussi ast lus qui est une petite ruse ce qui nous renvoie la M tis Tous ces mots ont pour origine latine assis g nitif de as Or as est une unit pour la monnaie le poids les mesures Pour la monnaie as d signait les valeurs faibles et est devenu synonyme d une valeur insignifiante Pour le poids il correspondait une livre et pour la mesure il s agissait de la mesure d un pied un arpent D cid ment nous retrouvons beaucoup de r f rence l valuation dans les termes de l ergoth rapie 135 Il en est de m me pour l valuation que nous avons aussi dissoci e pour mieux r articuler ses diff rentes facettes Dans ce dessein nous avons vu que la m trologi
201. soci t mettant le sujet c t dans une soci t sans tre pour autant dedans dehors Nous voyons bien en ergoth rapie que cet c t dedans n est pas pour 125 autant un autre monde car le sujet schizophr ne sait parler notre langue sait qu un pinceau est un pinceau qu une scie sert scier II s agit d une dialectique du mode d emploi et du sens de l objet social qui cr e un mode d emploi propre C est la fa on d tre c t avec les autres les conditions de production de ses actes qui changent Pourquoi est il toujours plus facile de mettre en acte un sujet en tant que relation plut t que par la parole Parce que l acte objective le signifiable d un monde humain cod termin par la v rit brute la nature et la cr ation humaine reflet de cette rupture de la cl ture ouvrant ainsi la voie au changement l alt rit M ais en ergoth rapie il nous importe de mettre en actes un sujet pour permettre une laboration conjointe des actions qui sous tendent l acte En effet au del du visible de l acte il importe de comprendre au sens tymologique de prendre ensemble les intentions le trajet entre le d but de la mise en acte et sa finalit afin de replacer l action dans une dimension active et non factuelle La schizophr nie telle que nous l avons d crite pointe ce d licat probl me de la mise en action du sujet qui quand il agit n expose pas d intention visible compr hensible M ais de l
202. sque est socialement culturellement inscrit comme punition p ch Il est de fait difficile de modifier ce sch ma car la fronti re entre la transgression et l infraction est t nue la premi re renvoie l implication Ardoino 1992 et la compr hension la seconde met en situation d explication de justification o seul l valu est impliqu dans son acte M algr 86 tout et bien parce que l homme doit garder une partie de sensible de sacr Bataille 1930 afin de se pr server d une valuation qui r clamerait sous couvert d objectivit scientiste d conomie une protocolisation rigide un nivellement par le bas li cette obligation de recherche du plus petit d nominateur commun il nous faut envisager que l valuation puisse viter que la rationalit ne se transforme en ce que S Freud a d crit comme tant de la rationalisation L valuation int gre une rationalit dans ses proc dures contrainte n cessaire mais qui est insuffisante Que dire alors cette hyper rationalisation qui a fait dispara tre la psychiatrie pour pr ner faire tr ner une sant mentale qui serait la s ur de la sant physique et dont le seul mot est fric et le seul discriminent est le lit nous faisant passer des folies aux faux lits 3 Dans quelle mesure cette part de sacr serait caract ris e par le fait qu elle aurait la puissance de lib rer les l ments h t rog nes et de rompre l homog n it
203. ssi la famille ne peut pour autant nous faire envisager que le social serait une pure juxtaposition une co existence d l ments personnels communautaires sociaux car chacun d eux ne peut exister qu l int rieur d un social d j pos Les pr tendus l ments de la soci t sont d j en eux m mes sociaux ils sont des 78 cr ations sociales donc ils pr supposent la soci t qu ils font tre mais qui en m me temps les faits tre L articulation du social n est jamais donn e une fois pour toute elle est impensable comme composition ou assemblage de composantes simples qui pr existeraient au social elle est tour tour cr ation de la soci t consid r e Cela revient dire que le sujet n existe en tant qu tre humain que parce que le social a t cr Sans soci t il ne peut y avoir d humanit mais uniquement des hommes comme esp ce animale M ais ce cercle n est pas pour autant vicieux car c est dans l auto cr ation a originelle de la soci t que l humanit se cr e elle m me ne pouvant se penser en dehors d elle m me C est l auto cr ation d un imaginaire social qui nous fonde en tant que sujet ontologique et grammatical devenir ce que nous ne sommes pas car sujet fou enferm dans une laboration psychique dont le gouffre de notre inconscient tente de nous maintenir dans l hallucination de notre toute puissance C est parce qu il y a intrusion du socia
204. t socialement partag e Quand le patient r alise un jouet en bois peint une toile non seulement il participe des actes de r ducation fonctionnelle mais en plus il re d couvre le plaisir de faire peut utiliser l objet r alis en court de r alisation comme symbole d un mieux tre comme expression d un possible nouveau d une dynamique qui s installe dans un cadre th rapeutique partag Toute alt ration d un geste n est que le signe objectif d une perte de l autonomie de l activit humaine Ergoth rapie th rapie de et par l activit humaine L ergoth rapie est une th rapie de l activit humaine par la mise en situation d activit humaine En effet toute alt ration de l tre a une cons quence en termes de changement sur l activit humaine Ces modifications ces alt rations peuvent devenir insupportables pour lui m me et ou les autres Cette dimension de l insupportable renvoi une perspective statique mortif re o l on ne peut plus tre le propri taire exclusif sous peine de c der c est dire casser Nous ne sommes plus ma tre de nous d poss d d une partie de notre activit tre pour soi et avec les autres C est lorsque cette rupture dans notre histoire survient et ceci m me lors d interventions de pr vention o la rupture est d j pr sente comme l mergence d un possible qui prend forme et sens que les rencontres avec l ergoth rapie adviennent Cette ren
205. t ce que fait quelqu un en tant que ph nom ne observable et donc imputer inf rer ce faire soit un ph nom ne ext rieur le monde agit sur moi soit un ph nom ne int rieur mais de l ordre du m cano bilogique la nature agit sur moi En outre si la nature agit sur moi le vent frappe sur mon visage il n y a pas acte ou action puisque nous avons postul que la nature n a pas d objectif d intention Il ne peut alors tre question d interpr ter l action d un environnement naturel sur nous Le vent frappe mon visage mes mains se bougent pour se placer devant celui ci comme pour le prot ger II s agit bien d un ph nom ne public en r action d un comportement disent les b havioristes o la volont du sujet n a plus place II y aurait alors deux notions vis vis de l agir humain 1 il ne peut rien faire en tant que corps tout au plus le corps bouge t il parce qu il est programm pour survivre et poss de en cela des activit s r flexes 2 l homme agit par volont par libre arbitre et donc de chercher comprendre pour quoi je veux marcher et pour quoi je me d place L action est elle alors celle par laquelle nous transformons le monde ou celle par laquelle le monde agit sur nous En d autres termes Le d sir de savoir n a peut tre qu un sens de servir de motif au d sir d interroger Sans doute savoir est n cessaire l autonomie que l action par laquelle il transforme le monde procure
206. t table mise temps Pommard pr par convives agr ables afin de pouvoir mettre en valeur ce morceau de viande qui va donner toute sa splendeur gr ce ces qualit s intrins ques naturelles dirions nous mais aussi de part l ambiance du sa d gustation qui est une mise en valeur de ce plat Cela dit l valuation dans la mesure o elle est connaissance que cela soit a priori ou a posteriori rel ve de l pist mologie en tant qu elle est discours sur la connaissance Que dire alors d une valuation qui refuserait cette dimension relative des pist mologies en contradiction en opposition et qui ne verrait qu une connaissance pure que ce soit dans une n gation des sens ou dans un appareillage qui de toute fa on est l aussi pour nier tout ou partie de c s es sens Conna tre reconna tre est une donn e fondamentale de l valuation car nous sommes bien dans une vis e qui d passe largement les valuations cantonn es dans du programmatique dirait Ardoino et qui refuserait certes une dimension pist mologique mais surtout une dimension ontologique cette activit oh combien fondatrice de ce que nous croyons tre En effet l valuation est une vision du monde qui porte le vrai ou le faux mais aussi la v rit et le mensonge et ne l oublions pas la norme et les valeurs Or vouloir m langer all grement ces notions ces paradigmes par fain antise c est nier toute valeur humaine ces regards multiples qu
207. t concilier la triple exigence de soin de bien tre et de survie conomique Ce sont donc les patients dits chroniques qui sont mis au travail comme moyen de bien tre pour cette population d incurable tandis que les malades riches qui payent leur pension ne travaillent pas Apport de la p dagogie Les volutions de la p dagogie eurent deux r percutions importantes sur le travail l asile puis l h pital partir de 1937 Au d but du X Xe si cle le courant pr dominant repris par le docteur Hermann Simon tait affili entre autres Alain 1868 1951 qui outre le choix d une didactique autoritaire bas e sur le rapport d autorit du ma tre sur l l ve souhaitait que les coles soient coup es des r alit s sociales N anmoins des p dagogues commencent semer pour l avenir nous citerons C lestin Freinet 1886 1966 qui souhaitait mettre en avant le r le social de l cole le travail coop ratif et la possibilit d une r alisation personnelle de l enfant Cela aura de grandes r percutions pour la cr ation de la psychoth rapie institutionnelle C est donc au sein de cette dualit entre l ordre collectif et l ducation communautaire que l volution du travail comme th rapie va grandir accompagnant ainsi les volutions de la soci t notamment avec l apparition des loisirs La m decine psychiatrique Le travail th rapeutique s int gre dans l volution de la psychiatrie Celle ci affi
208. t pr c demment il nous semble aussi important de regarder la m trologie et l axiologie La premi re semble relever tout naturellement de la logique du contr le alors que l axiologie de la r gulation M ais ce serait trop simple car les situations sont plus complexes M trologie fluctuante La m trologie a voir avec la mesure mais sous ce terme qui semble univoque nous trouvons moult dimensions impressions recommandations morales En effet un oc an semble s parer la mesure du coude de l influx nerveux et la mesure du comportement du propos Nous fluctuons entre ces deux rives au gr du temps jusqu au jour o tel Ulysse nous accostons un rivage qui nous semble tre notre terre faisant le choix du coude ou du propos M ais ce choix est il le notre en tant que Cogito ou celui plus pernicieux des vents des courants qui nous agitent de dedans et de dehors S agit il de fluctuation au singulier en tant que 13 balancement mouvement r verie ou fluctuations au pluriel en tant qu cart par rapport une moyenne Toujours est il que la mesure nous renvoie notre ergon erga Grecque en tant qu elle puise son origine dans une premi re ambivalence tymologique M esure vient du latin M tior qui est traduit dans le Gaffiot par estimer juger valuer M ais nous trouvons aussi r partir en mesurant r partition du bl entre des soldats par exemple mais aussi avec un ablatif mesurer que
209. t qui se d velopperont dans la p dagogie institutionnelle Racamier Daumezon Sivadon Paumelle et Tosquelles d fendent alors l id e que les quipes devraient permettre une d construction des repr sentations que les soignants ont de leur profession au profit de la cr ation d une nouvelle identit f d ratrice car li e la mise en place d espaces de libert de manipulation des structures et d appropriation des normes Ils seront cr s par des individus diff renci s autonomes et g n rateurs de nouvelles valeurs II ne s agit plus de consid rer le travail comme curatif gr ce ses dimensions morales et ducatives mais de prendre en compte la situation de travail comme rencontre possible avec le sujet en souffrance L ergoth rapie est th rapeutique parce que contextualis e dans l institution et devient change mat rialis Nous passons d une logique d autoritarisme moral H Simon celle de co auteur Tosquelles Racamier nous passons d une logique anglo saxonne de l occupational therapy ergoth rapie qui vise au maintien d une pratique sociale et productive celle d une coute de la souffrance de l autre de l interpr tation du sens donner au sympt me et l activit nous passons de l atelier de production celui d atelier de cr ation 42 Cadre de r f rence Ce pr sent document propose un cadre de r f rence une d marche scientifique mais qui ne vise pas tout expliquer d
210. te population que l on peut consid rer comme ne relevant pas stricto sensu d une prise en soin psychiatrique et que nous avons surnomm les S H F Sans H pital Fixe et qui passe d h pital en h pital faute de revenu de logement fixe et parce que les conditions h teli res et occupationnelles de ces institutions se r v lent tre d un haut niveau Notre soci t transforme sans se l avouer les exclus sociaux qui deviennent consommateurs de C H S ou plut t d asile comme au XIX si cle La d sadaptation sociale est de ce fait une nouvelle pathologie clandestine quand bien m me elle commence se retrouver de plus en plus en milieu carc ral puisque le minist re de l int rieur et celui de la justice estime que nous sommes pass de 10 de la population carc rale plus de 50 de cette population tre dans le registre de la psychiatrie Cette augmentation est li e la fermeture des h pitaux psychiatriques fran ais ainsi qu aux consignes minist rielles qui visent rendre responsables de leurs actes de personnes psychotiques qui de fait sont ali n es et en aucune mani re autonome et auteurs de leurs actions En cette ann e o nous f tons les vingt ans de la mort de M ichel Foucault bien des livres restent relire 114 mais dans une d marche qui s affine et qui prend en compte les diff rences l h t rog n it des professions d origine afin que le regard pos sur le patient puisse tre multiple et
211. te qui lui rel ve de l art Or l activit est l instance le lieu de rencontre entre l acte et l action comme aventure mais elle est aussi l expression litt raire du geste M me si une dimension intellectuelle est apparue l outil reste attach fortement au travail manuel Nous avons affaire avec la transformation de ce qui existe d j la modification mais pas la cr ation L outil sert la cr ation mais ne cr e pas U ne r ducation des doigts dixit les patients par la vannerie est beaucoup moins p nible que de la kin sith rapie Cela passe le temps je fais quelque chose au moins C est bien la transformation d un outil de torture kin sith rapique poulie lectroth rapie en un outil de travail manuel brin d osier outil et mat riaux qui fait passer le temps et donc inscrit ce temps dans l histoire de la personne Nous le savons bien nous ergoth rapeutes qui profitons de ces moments privil gi s de rencontre autour de l activit et donc de l outil pour cr er une nouvelle histoire avec cette personne par l ouverture d un nouvel espace potentiel de relation Nous agissons dans une histoire que nous ne ma trisons pas parce que nous recevons une part de pass que nous n avons pas agi parce que nous r vons envisageons ce que nous allons faire a priori mais que nous ne pouvons nous regarder qu a posteriori Le passage l acte est aveugle car nous ne nous voyons pas agir Nous ne pouvons observe
212. tence inscrite dans la communaut Je suis par le type d activit que j adopte N anmoins cette perspective ne nie pas le besoin de prise en compte du geste Qu en serait il de la fonction sans le geste La restauration des amplitudes articulaires la prise en charge pharmacologique de la crise d angoisse sont indispensables La pathologie s exprime en signes en syndromes et il faut une prise en compte de ces alt rations tout en y incluant une dimension plus globale des cons quences sociales de ces changements Cette prise en compte passe par diff rents cadres de prise en charge psychiatres m decins infirmiers kin sith rapeutes ergoth rapeutes qui participent non pas un d coupage une volont d int gration des gestes en un tout qui ne peut exister dans une telle d marche mais une rem diation globale des alt rations des activit s des fonctions L activit va au del du geste de l acte il y a prise en compte d un autre niveau de d sir qui s inscrit dans une activit certes de r ducation mais aussi ludique de vie quotidienne sociale En kin sith rapie par exemple l attention est focalis e sur la r cup ration des amplitudes articulaires sur une 54 reprise de la marche temps indispensables pour le traitement du patient En ergoth rapie et gr ce cette compl mentarit cette r cup ration articulaire est propos e par le biais non plus exclusivement du geste mais dans une activi
213. tenu des faits qu ils a accomplit les choses ont de la valeur d change de part le fait d change Nous sommes dans une notion de valeur floue dans la mesure o le mot ne renvoie pas encore la mesure o les crit res d appr ciation de la mise en valeur ne sont pas directement li s au sens de valeur Ce n est qu partir de 1740 que le terme de mesure se trouve li celui de valeur C est cette poque qu en musique la valeur d une note d finit sa dur e relative croche noire blanche De m me la valeur en peinture exprime la mesure du degr de clart ou d obscurit des couleurs C est le d but de la notion de valeur comme pr sentant des crit res objectifs et mesurables Les objets portent en eux les crit res de leur valuation Au XIXes la science utilise le terme valeur dans son acception de mesure comme expression alg brique num rique d une quantit C est le d but de l re de l objectivisme scientifique du positivisme qui pose la valeur des objets d tude d valuation comme ind pendante de celui de ceux qui ont une valeur donner C est aussi partir du XIXe s que nous trouvons un glissement d finitif de l valuation du mettre en valeur donner la valeur de de valeur valoir et ce parce que la r volution industrielle est en marche et que la bourgeoisie institue le march comme valeur de r f rence c est dire pose comme valeur supr me l
214. tiste ou artisan 95 Activit outil 97 Le m moire un outil 99 Ergoth rapie et le travail des institutions Espace vert 112 120 Un tout 120 Une absence d objet 121 Extra muros 121 Des temporalit s 122 Des m diateurs vivants 122 Des activit s individuelles et ou de groupe 123 Des valuations 124 Une activit occupationnelle 124 La mise en action du sujet schizophr ne Mode d emploi et sens de l objet social 125 125 Ergon Th rapie 126 Conclusion Bibliographie 131 139 Liminaire Nous voudrions pr ciser quelques id es relatives la pratique de l ergoth rapie en psychiatrie Ce document s entend comme un projet un guide l action ergoth rapique Celle ci est responsable des conditions propos es et mises en place pour permettre au patient de s approprier le changement engendr par sa pathologie II n est ainsi pas question de r paration de retour un avant mais d accompagnement vis vis d un changement d une rupture qui est per ue comme non contr l e voire inacceptable Nous utiliserons le terme patient pour d signer la personne qui se donne ou qui l on donne le statut et ou le r le de malade II nous semble inappropri au regard de ce pr sent document et des volutions du champ sanitaire Un travail sur cette notion de patient reste fondamental compte tenu d une pa
215. tre en acte en ergon autrement que suffisamment Comment pourrions nous sp cifier des conditions qui ne sont pas sp cifiables compte tenu de cette dialogie de l tre singuli rement universel Et c est parce que nous le posons comme sujet comme auteur de ses actions que nous ne l envisageons plus comme discours de l autre comme volont de se faire comprendre par le th rapeute Le sujet schizophr ne ne vient pas vierge de son histoire qu elle qu en puisse tre l interpr tation et son v cu de celle ci M ais il ne s en per oit pas comme membre part enti re car manifestement ses actes d passent ses pens es sans qu il y ait pour autant passage l acte physique dans la pens e hallucin e penser c est faire I1 nous faut alors au travers d une activit d une mise en actes action permettre le participable de la relation de la repr sentation actuelle et non factuelle II s agit d une histoire se faisant et non faire L ergoth rapie n est pas oralit th orie mais mouvement acte action en un mot activit elle est la poi sis en uvre Le sujet n advient l humanit que dans la relation Or ce jour ce qui prime dans Brower Paris 1999 pp 167 182 pp 179 180 128 la relation ce sont les modalit s instrumentales et non l activit communicationnelle L ergoth rapie ne r sout pas elle ne cherche pas de solution pour par et en l autre en tant que parole unique proc dure pr
216. tre en valeur donner de la valeur ce que fait dit l autre et cette mise en valeur est aussi donner une valeur Monsieur P n est jamais l heure ses s ances d ergoth rapie je le lui dis je mets en valeur ce constat et lui fait part du pour quoi cela me semble important En m me temps je mesure son retard et lui donne la valeur de celui ci Je peux m me lui donner la moyenne les variations mais vient toujours le moment o il nous faudra accorder nos valeurs de la ponctualit en quoi et pourquoi pour quoi est ce si important pour moi I faudra aussi se mettre d accord sur les limites les fronti res car M P a rendez vous 14H00 partir de quelle heure est il en retard 14H01 14H05 14H10 14H15 Si il est devant ma porte 13H 55 est il en avance l heure en retard En plus dire l heure ou tre ponctuel n est pas la m me chose La premi re expression signe un fait un moment donn tandis que la deuxi me signe une qualit un trait de personnalit qui pr sente une certaine r gularit non pas chronologique mesure mais temporelle axiologique De m me tre ponctuel veut dire que les deux protagonistes soient en m me temps car autrement il y en a un qui attend l autre et ce dernier s arrange alors pour tre sur d tre l heure arriver un petit peu en avance attendant patiemment et 105 sagement qu on lui ouvre la porte I n est pas ponctuel mais la merci de
217. tte parole s adresse un certain type d imagination d inscription sociale historique En effet derri re tout discours et plus particuli rement ceux qui recherchent la v rit il faut se poser la question du que veut dire cet valuateur qui s adresse t il ainsi que ce il soit singulier ou pluriel mais des pluriels tout aussi bien individuel que multiple I s agit donc de conna tre et encore le verbe conna tre est il ici inappropri ce que veut celui qui parle value quel type de volont est en jeu dans cette affirmation d une valeur donn e expos e Nous savons que derri re toute volont consciente publique se cache un des vouloirs inconscients que ceux ci soient Freudien ou cognitif Pour comprendre une partie il faut comprendre la langue situer le moment o cela se dit dans quelle loi morale cela s inscrit dans quelle vision du monde de l homme cette affirmation cette confirmation valuative s inscrit En effet comme l a si bien montr Nietzsche ce sont des volont s qui se jouent d jouent travaillent m tissent et qui se combattent au niveau inconscient au profit temporaire d une pulsion consciente li e au contexte et un moment qui fait qu au niveau conscient nous avons l impression d un M oi unifi qui peut dire Moi Je et qui donne l impression que le M oi et le J e sont uniques coh rents et surtout malheureusement d finitifs comme si le monde tait clos
218. ue comme tymologiquement donner de la valeur c est au nom de la scientificit ne pas accorder de sens l action humaine En effet l homme n est pas r ductible ce qu il fait ou ne fait pas il n est pas valeur instrumentale L activit humaine parce que objet d tude men e par l homme est autre chose qu un besoin que l activit animale Tout tre vivant est activit depuis la cellule jusqu l homme L homme est un animal raisonnable m me si sa raison est trop souvent mise de c t au profit d une prise en compte omnipotente du soma juste titre Heidegger disait Lors m me qu on a privil gi l homme en tant qu tre vivant raisonnable il continue toujours appara tre de telle sorte que son caract re d tre vivant reste pr dominant 45 m me si le biologique au sens de l animal et du v g tatif reste subordonn la caract ristique de l homme d tre une raison et une personne caract ristique qui d termine sa vie consciente 8 L tre humain volue dans un environnement comme il est l environnement avec lequel il est en interrelation Cette relation est activit qu elle soit physique mais aussi symbolique imaginaire affective et parce qu humaine elle acculture notre relation cet environnement Ceci advient parce que la pens e structure notre langage Vygotski et r ciproquement nous permettant d acc der la conceptualisation l abstraction et in fi
219. ue de travail puisque l ergon aurait voir avec la situation d agir dans sa dimension humaine Des champs professionnels se r clament de l ergon que ce soit l ergoth rapie l ergonomie et depuis 1998 un champs disciplinaire l ergologie l universit d Aix Marseille I La direction du d partement est assur e par Renato Di Ruzza et les questions scientifiques et de recherche sont sous la responsabilit d Yves Schwartz directeur scientifique Au demeurant cette notion d ergologie a t mise en perspective par l quipe du L I R L de Rennes sous la direction de J ean Gagnepain au travers de la th orie de la m diation il y a 30 ans d j Toujours est il que trop souvent l ergon est assimil e sans autre forme de proc s au travail entendu dans son sens commun L ergoth rapie serait elle alors une th rapie des troubles du travail par la mise en situation de travail Cette d finition par ailleurs nous la retrouvons dans le Larousse Le Robert quand bien m me elle date de 1963 Nous allons voir en quoi ergon aurait voir avec l activit humaine en quoi l ergon la praxis la techn diff rent et convergent chez les Grecs comment appara t le mot travail et ses d riv s et quels sens ils pourraient avoir autant que nous puissions en juger pour la p riode de la Gr ce classique et du M oyen ge eu gard aux recherches men es sur ce th me Ensuite nous aborderons les Temps M oder
220. ui se parle se construit Or ce genre de vie en commun est le conflit par excellence qui nous fait pouser et prouver des niveaux de r alit s diff rents divergents Nous ne sommes pas d termin s par des n cessit s naturelles tre ce que nous sommes nous sommes des machines d sirantes comme le martelaient Deleuze et Guattari et en tant que tel nous sommes cr ation changement et libert Or ce qui caract rise la libert c est l autonomie qui est de fait politique car comme pr cis pr c demment l homme implique la soci t et r ciproquement et ce bien que l un ne soit pas r ductible l autre Ce tout pour tre implique le mouvement de ses composantes individuelles communautaires et soci tales ce mouvement s objective par la cr ation d institutions qui sont les porteuses les garantes de valeurs fondatrices 17 des relations humaines n est pas sans heurter la conception fran aise issue des Lumi res et qui pr ne une r gulation par l tat et ses lus populaires et une libert par l ob issance Nous vivons ou tout le moins nous vivions en actualisant les cr ations sociales historiques dans la sph re publique publique et non dans l exclusive sph re priv e priv e qui est celle de l conomique Ainsi trouvons nous cette expression r currente de l homme qui serait un animal bio psycho social Or c est faire l impasse sur la dimension proprement humaine qui nous fait tre avant
221. une de ses perspectives porte en elle une vision de l homme et du monde Or se situer c est avoir des points de rep re qui nous permettent de savoir d o nous venons et o nous allons sans conna tre notre arriv e est donc important de savoir d o l on parle et dans quel champ nous nous situons quand nous pratiquons tel ou tel type d valuation car faire passer un bilan n est pas la m me chose que de faire un entretien La promotion farouche de l objectivit et de la preuve ne peut que nous laisser perplexe car elle est d gag e de toute r articulation des diff rentes perspectives en jeu La mutation des pratiques th rapeutiques d valuation fait que la clinique se transforme en examen instrumentalis comme si le corps et le c ur faisaient peur Ainsi promouvoir une relation intersubjective n est pas la m me chose que de se focaliser sur la conformit Ce d bat r curent nous fait entrevoir qu il doit exister non pas une troisi me voie mais une voie qui lie et lit les deux en m me temps II ne s agirait pas d un entredeux caricatural mais d une posture ontologique qui ne dissocierait que pour mieux r articuler et ainsi envisager un autre niveau de r alit Cette discussion nous avons tenu la lier la notion d activit humaine celle de travail En effet l ergoth rapie compte tenu de son tymologie a voir avec l activit et trop souvent elle est confondue avec le travail en tant qu il est fabrication d
222. uons dans ces trois dimensions eu gard aux origines professionnelles des diff rents personnels qui travaillent dans les services d ergoth rapie II ressort que dans la mesure o nous parlons d h t rog n it de valeur de mesure mesur e nous nous inscrivons dans une d marche de plateau technique qui vise offrir ces diff rences comme garantes d une diversit de prise en charge reflet de la souffrance psychique Au demeurant ces trois dimensions renvoient aussi trois logiques de l valuation telle que propos es par Y van A bernot Nous les ins rerons au fur et mesure de notre propos sur ces trois dimensions de l ergoth rapie Ainsi avons nous d fini compte tenu des trois dimensions pr c demment expos es des vis es et des modalit s diff rentes compte tenu de la population que nous accompagnons N ous avons opt pour une d marche par rapport aux finalit s de l ergoth rapie et non par rapport aux types de population que nous recevons Nous aurions en effet pu nous concentrer sur des prises en charge sp cifiques relativement des groupes de population de pathologies ce qui aurait t en 116 contradiction avec les principes que nous avons nonc s dans le cadre de r f rence de ce document Dans une premi re dimension nous avons tenu d velopper une prise en charge bas e sur les contraintes inh rentes une r orientation professionnelle et qui n cessite une prise en charge sp cif
223. ut de maladie mentale car son principe ne serait pas du strict registre m dical L ergoth rapie s inscrit en tant que profession param dicale dans une pratique Parce que participant au processus th rapeutique elles est d pendante de diff rents cadres th oriques psychanalytique neuropsychologique tout en recherchant une autonomie La d pendance est une qualit de tout tre vivant et de fait l homme tre vivant raisonnable doit dans l appropriation de ses liens de d pendance pouvoir laborer son autonomie entendu comme pouvoir se donner ses propres lois dans une d marche de cr ation autolimit e Castoriadis 1995 1 Nous consid rons que cet tre est raisonnable car conscience de soi et s int ressant au monde pour s y retrouver dans une dialectique entre conscience de soi et r alit effective de ce qu il est et de ce qui peut tre connu de lui Introduction valuer une personne en situation de vie quotidienne mieux en situation cologique entendu comme son lieu de vie voil ce que tout th rapeute se doit de pratiquer quotidiennement et plus encore s il est ergoth rapeute M ais qu est ce que cela veut dire Pourquoi faut il faire cette valuation au del du devoir d ob issance l ordre Que cherche celui qui veut valuer C est comme si cette chape de b ton arm e qui nous coule tout autours portant le doux nom de preuve nous permettait l laboration d un m canisme de d
224. verflucht sei der Acker um deinetwillen mit Kummer sollst du dich drauf n hren dein Leben lang Dans les traductions allemandes du XIX et XXe s nous trouvons M hsal Dans les versions anglaises nous lisons paintfull 1973 1978 1944 pain 2001 doit travailler parce qu il doit fabriquer de quoi vivre faute des qualit s naturelles pour vivre sans avoir transformer la nature pour y vivre N anmoins cette p riode le travail se limite t il l agriculture et la notion de technique d artefact ne semble que peu ou pas pr sente En outre dans la Bible les hommes sont punis sans possibilit de n gociation ils ont commis une faute et en tant que telle la faute n est pas r parable car il s agit de transgression et non d infraction L autonomie humaine semble alors devoir passer par une double logique la trahison et le travail Pour devenir homme il nous faut alors trahir et pour pouvoir assumer cette trahison il nous faut souffrir travailler pour vivre comme expression symbolique de notre devenir adulte Ne retrouve t on pas encore aujourd hui ces processus ces sch mas mentaux l uvre lors du passage de l adolescence l adulte Ardoino 1998 Ce passage cl cet entre deux est l origine de nombre de d compensations psychiatriques car il est source d angoisse de difficult s pouvoir r investir un autre objet d amour pouvoir actualiser son potentiel d autorisation et in fine d tre dans une l
225. xclusive du priv priv Petit petit les rapports sociaux marqu s du sceau de la souverainet du roi de Droit divin s estompe Le travail merge l homme et la r gulation des rapports sociaux pourrait devrait passer par le travail Les bourgeois continuent leur lente et inexorable inscription sociale IIs ont rig des beffrois dans les villes mis des horloges dans toutes les villes en opposition aux clochers invent les livres de compte IIs ont rationalis invent la gestion le contr le le temps chronologique cartant les clercs et l aristocratie des villes IIs ont ma tris le travail et impos de nouvelles formes de celui ci A vant cette p riode l homme n avait pas conscience de travailler de ce qu tait le travail il vivait survivait et devait travailler comme condition de son humanit sur terre M ais c est le XIXe s qui a vu la cr ation du travail comme cat gorie mentale et donc comme cat gorie sociale et cela sur un paradoxe C est cette p riode que L amusement libre ind termin et l activit ludique en tant qu elle est organis e par un syst me de r gles d finissant succ s et chec gains et pertes et donc s inscrivant comme activit d termin e Le Robert 1992 Par m tonymie le jeu est l espace o l on joue et par extension un espace am nag pour la course d un mouvement ais d un organe ou d un objet Ceci nous renvoie la dimension de l articulation La r gle
226. xemple la mesure la repr sentation la valorisation la science le contr le la condamnation Toujours est il pour resserrer la focale sur la th rapeutique le monde de la sant cette imp rieuse n cessit d valuer ne peut que nous laisser perplexe sur le sens de ce mot sur les vis es des commanditaires si tant est qu ils en aient les strat gies mises en uvre et le comportement des professionnels de sant face cette injonction qu ils ont admis pour beaucoup de fait fantasmant une chance pour eux de devenir scientifique donc des professionnels reconnus comme relevant du vrai du pur de l intelligent Que veut dire tre oblig d valuer le patient avant chaque prise en charge Soit nous nous posons la question traditionnelle du comment je vais m y prendre soit nous nous interrogeons sur les pourquoi et pour quoi Et encore nous restons ce niveau au sens commun du terme valuer Le 88 r flexe premier est alors de rechercher le bon outil d valuation la bonne grille le bon bilan et si ce dernier est valid a y est c est ce qui se fait de mieux d imparable car nous n avons plus aucune question nous poser puisque celui qui a d fini ce bilan est sens l avoir d j fait Nous appliquons beno tement le protocole et l valuation est r gl e La question des conditions de sa validation rel ve alors du scandale de la profanation et du blasph me Pensez donc un bilan valid est forc ment valide M a
227. yot Paris 1971 GAGNEPAIN J Le on d introduction la th orie de la m diation BCILL dition Louvain 1994 GAGNEPAIN J Du vouloir dire tomelll dition De Boec amp Larier Bruxelles 1995 GU RIN J C Reconna tre et d velopper une v ritable culture technique in Ville cole Int gration n 116 mars 1999 pp 153 170 GUIHARD J P L interprofessionnalit au risque du C H S m moire r alis dans le cadre de la validation pour l obtention du dipl me de cadre de sant et de la licence en sciences de l ducation Paris Aix M arseille 1999 disponible http www multimania com jph GUIHARD J P L valuation au risque de l ergoth rapie en psychiatrie in Journal d Ergoth rapie M asson Paris 2000 22 3 111 118 GUIHARD J P Et si l ergoth rapie tait une th rapie politique in ErgO Th rapies N 1 ANFE Paris 2001 GUIHARD J P Et si l ergoth rapie tait une condiscipline parce qu indisciplin e in ErgOTh rapies N 7 ANFE Paris 2002 HEIDEGGER M Qu est ce qu une chose ditions Gallimard Paris 1971 HEIDEGGER M Qu appelle t on penser PUF Paris 1999 HERNANDEZ H L thique au service de la qualit en ergoth rapie in Ergoth rapie m moire et i me devenir Actes du VIT congr s europ en d ergoth rapie ANFE Paris 2000 HOBSBAWM E J L ge des extr mes histoire du court XX me si cle ditions Complexes Bruxelles 1999 LATOUR B La science en action F

L`évaluation : le travail à l`&oelig;uvre

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