Analyse de la mise en place d`un club cinéma au lycée
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1. 12 3 Le club un ensemble de moyens a Moyens humains Monter un club c est mettre en place une interaction entre des individus Cette interaction doit se faire verticalement entre l animateur et l anim mais aussi et surtout entre les anim s eux m me D s lors que l id e de monter un club a germ il fallait trouver les moyens humains de sa r alisation c est dire constituer une quipe d animation et inviter les l ves du lyc e s impliquer dans une telle entreprise Il semblait judicieux de fonder l quipe d animation sur le dialogue entre deux professeurs pour cr er un espace de discussion entre deux personnalit s diff rentes Les diff rences entre les animateurs chacun ayant sa sp cialit du c t de l expression th trale ou du c t plus technique de la prise de son et d image ont t propices des ouvertures que le club m aurait pas connues sans l un ou sans l autre L id al aurait t de pouvoir impliquer des enseignants d autres mati res scientifiques par exemple Pour le recrutement des participants l ves il fallait rendre le club attractif par des affiches et des propositions qui r pondaient la demande per ue en cours Il fallait en outre un nombre d l ves suffisant pour que le club puisse fonctionner Le second probl me qui se posait dans le recrutement de l ves tait celui de la fonction que chacun voulait occuper au sein du club s2. et doit laisser une grande place aux interventions de l l ve les activit s pratiqu es au sein du club doivent leur donner une place pr pond rante Puisque le club est un espace de libre expression un lieu o toutes les remarques et toutes les id es sont permises la parole de l l ve devra constituer l apport majeur de mati re au moulin de la cr ation L attitude de l l ve en sera d autant plus modifi e que l enseignant animateur aura pour r le de lib rer cette parole de la faire advenir et surtout de l entretenir pour qu elle ne soit pas gagn e par la lassitude Le support de la vivacit de la parole de l l ve sera l enthousiasme du groupe si l on part de hypoth se que en l absence d enjeu financier la vie et la survie d un club ne tiennent qu au d sir et la force de conviction du groupe qui viennent soutenir le projet 3 Influence du club cin ma sur le cours de fran ais Si les connaissances disciplinaires sont un apport n cessaire du professeur de Lettres au club cin ma la pratique de l animation n est pas moins utile en retour au travail de enseignant dans sa classe de fran ais Bien s r l tude approfondie de la s miologie de l image et des diff rentes approches que l on peut en faire est un bon compl ment la formation disciplinaire que le professeur a pu recevoir et dans laquelle l image est souvent laiss e de c t Cependant c es
3. de l animateur De m me qu il n est plus soumis des imp ratifs de programmes et d instructions officielles l enseignant n a plus sa l gitimit de professeur et la s ance perd son statut de cours Le rapport avec les l ves est donc envisager diff remment et il en est de m me pour les enseignements 22 Formation de l animateur de l approche s miotique l approche p dagogique Dans l ouvrage collectif Audio visuel mode d emploi Langage et pratique Yves Bourron Jean Pierre Chapuis Christian Canonville et Patrick Colin analysent les choix et les difficult s d un formateur confront l audio visuel gt Pour eux la premi re difficult est celle de l apprentissage d un langage nouveau pour le professeur qui n ayant pas t initi la connaissance de l criture audio visuelle lors de sa formation initiale va devoir se heurter au probl me complexe de l apprentissage d un langage nouveau Conna tre ce langage de l image avoir exp riment sur soi et sur les autres son pouvoir et son ambigu t tel est l objectif vers lequel doit tendre le formateur Cette connaissance ne suffit pas Il faut un formateur un minimum de pratique de l audio visuel pour qu il ma trise bien l criture Alors se poseront une multitude de questions Quelle place donner l un et l autre de ces composants l image et le son pour qu ils se marient sans r p ter la m m
4. ensemble sur le jeu de l acteur partir par exemple d un groupement de textes tir s du Paradoxe sur le com dien de Diderot ou de la Pr face de Cromwell de Victor Hugo c R flexion sur le travail de groupe Le travail sur un film cr e une situation tr s particuli re dans l tablissement scolaire L o l cole d veloppe le plus souvent des savoir faire individuels organis s autour d une logique de comp tition la pratique d activit s culturelles et celle du cin ma et de la vid o en particulier g n re au contraire des habitudes de travail en groupe selon des modalit s diverses Lors de la phase d laboration du sujet et d criture du sc nario il peut tre question de travailler plusieurs Il s agit l d une tape sp cifique que l on ne retrouve presque jamais dans le cin ma professionnel m me s il n est pas impossible de trouver des sc naristes qui cr ent plusieurs Ecrire plusieurs tient parfois de la gageure tant il est vrai que le groupe dans ce cas se heurte de nombreuses difficult s qui peuvent tre r solues de plusieurs fa ons Soit il y a mergence d une vraie criture collective et le projet d ensemble sera r ellement port par tous soit un auteur prend en charge l criture au moins pour l essentiel et le reste du groupe participe ou adh re son projet Il faut viter tout prix que l enseignant devienne cet auteur et fasse r ali
5. l ves avec rigueur dans un contexte qu ils voudraient eux voir comme un pur divertissement C est l que l imagination et la capacit du professeur inventer des dispositifs p dagogiques vont tre d terminantes il faut construire une relation qui ne soit ni du copinage sinon les l ves ne peuvent pas se mettre au travail ni de l autorit tyrannique on risque alors de leur faire fuir le club Il est donc n cessaire d imaginer des dispositifs didactiques appropri s ce genre de relations Bien s r l enseignant arrivera avec son savoir qui permet de fonder une relation de confiance avec les l ves confiance qui participait d j fonder la relation professeur l ve en cours mais il devra se construire une posture adapt e sa fonction d animateur Cette t che qui peut para tre a priori assez difficile est largement facilit e par le contexte en dehors des cours L analyse d Alain Knapp qui fait tat de son tude de la mise en place d un stage avec des lyc ens sur l invention d un sc nario rend bien compte la fois de l inquiet questionnement pr alable de l animateur et de sa surprise face l attitude des l ves participants A partir de ces pr alables je me suis pos nombre de questions Comment par exemple faire accepter des adolescents qu un enseignement artistique n est pas moins exigeant qu une le on de science Qu il n y a pas de cr ation s
6. avoir un projet au sens large cette fois qui regroupe m me s il reste tacite l ensemble des objectifs qu il entend r aliser avec une classe 19 Il est fait r f rence ici la terminologie genettienne qui distingue quatre rythmes de r cit la pause descriptive la sc ne le sommaire et l ellipse 20 C est ce que proposent H Besse et S Moirand et alii dans Audio visuel et enseignement du fran ais Larousse 1974 p 60 bien qu ils insistent sur le fait qu il ne faille pas illustrer mais imager p 69 27 d utiliser un moyen attrayant et f cond pour travailler sur la description et la narration tout en abordant les rythmes du r cit les diff rents types de discours rapport s la subjectivit ou l objectivit du narrateur les probl mes de focalisation et de point de vue Un tel travail permettrait aussi de faire comprendre aux l ves quel point la mise en film d un texte litt raire en constitue une interpr tation du fait m me que le r alisateur va devoir faire des choix quant l aspect qu il donnera tel personnage ou tel autre quant au ton qu il va demander ses acteurs En cela il impossible de dire avec H Besse et S Moirand que le cin ma devient le comble de la lecture dans la mesure o l image n alt re ni ne perturbe en rien le fonctionnement s miotique du texte En effet la cr ation d un sc nario partir d un texte d j
7. gne en son sein et l image que le lyc e donne de lui m me l ext rieur Le probl me Le probl me central de cette analyse se pr cise peu peu Il semble que la difficult de la r alisation d un tel projet soit d ordre ducatif avant tout mais nous la poserons en termes spatiaux quelle place un club pourra t il occuper au sein du lyc e et de l enseignement Comment pourra t il tre la fois l int rieur et Plext rieur de l tablissement l int rieur et l ext rieur de l enseignement l int rieur et l ext rieur d un projet ducatif En d autres termes il s agira de d finir les places et les r les respectifs des diff rents acteurs qui interviendront sur cette sc ne qui tout en tant bujours la sc ne du lyc e s en trouvera n anmoins largement diff rente de celle o les acteurs de l enseignement qu ils soient enseignants ou enseign s jouent habituellement leur r le Cette tude s attachera en particulier d finir le r le que joue un professeur dans l animation d un club et voir en quoi cette animation participe l ducation et la formation des l ves A partir des r ponses donn es ces questions le probl me qui se posera sera le suivant quels enseignements tirer de cette exp rience de club pour le travail du professeur dans sa classe Cette analyse s organisera selon trois axes le premier visa
8. la n cessit d actions d ducation la sensibilit et la culture en partenariat avec les divers services ducatifs du lyc e Cette orientation mentionne d ailleurs le club th tre qui fonctionne sur le lyc e depuis plusieurs ann es et aurait pu faire tat de l existence du club cin ma s il avait exist l poque de la r daction du projet Finalement c est en tant que structure visant d velopper une activit culturelle que la cr ation d un club cin ma s int gre au projet ducatif Le projet de court m trage sur l tang de Canet r pond particuli rement bien cet objectif culturel En effet outre les donn es techniques mise en place d un sc nario et d un story board il a permis de faire conna tre aux l ves leur r gion et les probl mes environnementaux qu elle pose Le projet de parodie de Rom o et Juliette se place lui aussi dans une optique culturelle il a permis de faire revisiter aux l ves un mythe fondamental de la culture europ enne et de leur faire re d couvrir des versions film es parodiques ou non de ce mythe b Le projet du foyer socio ducatif Parall lement au projet d tablissement qui s int resse la fois aux enseignements et aux activit s p ri scolaires c est le projet du foyer socio ducatif qui va s occuper d organiser toutes les activit s li es la culture dans l tablissement Le foyer socio ducatif du ly
9. raire c est dire d argumenter un point de vue en r action une affirmation premi re ou de soutenir un point de vue sur un sujet d environnement le travail de l argumentation est le m me Les dispositifs pour faire na tre cet argumentaire chez l l ve taient de ce fait les m mes que celles utilis es en classe de seconde lorsqu on veut persuader son public que l tang de Canet est en danger il faut r fl chir la qualit du public vis et surtout aux diff rentes mani res que l on va avoir pour agir sur lui Le r le de l animateur tait donc d inculquer aux l ves cette rh torique de l image ou plut t de leur faire retrouver dans 17 l argumentation par l image les techniques de l argumentation litt raire Dans la pratique il fallait apprendre l l ve rep rer les techniques visuelles vis e argumentative par des exemples pr cis pris dans des documentaires des films ou des publicit s connus pour qu elle puisse se les approprier et r utiliser cette rh torique pour sa propre d monstration La difficult tait de rendre ces proc d s visibles pour pouvoir les r utiliser En occurrence le travail de l animateur tait tr s proche de celui du professeur m me si le support proc d s visuels et non plus proc d s litt raires tait diff rent c Le projet Rom o et Juliette Ces probl mes se sont pos s en des termes un peu diff rent
10. crit ne peut pas rendre compte de toute l paisseur de sa signification ni en garder toutes les ambigu t s Il sera donc possible de lier le projet sc naristique un projet plus vaste de compr hension de l enjeu de l analyse litt raire Les seules difficult s d un tel projet sont d en faire na tre l envie chez les l ves et de parvenir le rattacher fortement bien que discr tement au programme b La r daction d un sc nario comme travail d criture longue On pourrait penser que l criture d un sc nario n est pas un exercice litt raire ce qui est en partie faux dans la mesure o il utilise des proc d s qui appartiennent la r daction d un texte litt raire Il s agit bien d utiliser le langage crit et toutes ses techniques pour raconter une histoire cr er des personnages leur donner vie les faire parler les situer dans un milieu g ographique et social etc En cela l criture de sc narios s apparente de tr s pr s celle des romans et des nouvelles voire celle des pi ces de th tre L criture d un sc nario suppose donc des techniques particuli res mais emprunte aussi des modes d criture qui ne lui sont pas propres L enseignant ses l ves disposent d une importante gamme d outils qui devraient grandement leur faciliter la t che Ils disposent surtout d l ments puis s dans leur v cu leur vie quotidienne leur r ves et peuvent trouver d
11. d triment des autres dimensions de 7 Raymond Citterio Bruno Lapeysonie et Guy Renaud Du cin ma l cole Hachette Education CRDP Lyon 1995 p 55 30 ce type de travail La plupart du temps ces concours donnent des contraintes de sujet ce qui peut para tre brider la libert des participants mais qui est aussi tr s formateur puisqu il soumet les l ves un sujet impos qui peut tre source de cr ation et de surprises dans un domaine que les l ves n auraient pas choisi spontan ment Finalement la pratique du club favorise par son effectif r duit le travail de groupe c est un lieu privil gi des apprentissages collectifs Elle peut donc tre le lieu d une exp rimentation fructueuse pour l enseignant qui utilisera des activit s inspir es de sa pratique d animateur dans des classes effectif plus lourd 31 Conclusion Ce qui devait tre l origine un atelier de loisir ducatif au sem du lyc e s est r v l une activit tout fait formatrice la fois pour les l ves et pour les professeurs impliqu s Pour les l ves le club cin ma aura t le lieu de l apprentissage de la rigueur et de la constance dans le travail mais aussi de la d couverte de l autonomie et surtout de la prise de conscience de ce quest vraiment le travail de groupe autour d un projet Pour enseignant et c est l le plus important la pratique d une activit d animation la
12. de Cin marago fonctionnera de fa on autonome sans apport ext rieur Cette fois chacun aura 20 sa place au sein de l quipe de tournage les l ves sc naristes ayant fait leur travail et les acteurs ayant r p t leur r le les cam ramans et les monteurs pourront travailler leur tour sous l il vigilant des l ves r alisateurs qui ne seront autres que les sc naristes en l occurrence Il est pr voir que pour la phase finale du tournage et de la r alisation du projet l on fasse appel un l ve du lyc e non inscrit au club cin ma sp cialis dans la r alisation de courts m trages et habitu travailler avec un groupe de nom professionnels La pr sence d un l ve d j qualifi en la mati re permet d impliquer davantage les jeunes dans ce projet et surtout de faire venir les savoirs de personnes de l ge de ceux qui doivent acqu rir ces connaissances techniques Cela permet de d l guer les enseignements un l ve en instaurant une sorte de tutorat tout fait favorable lPacquisition des connaissances techniques Il s agira ainsi de contourner le probl me vu pr c demment de la l gitimit fragile de l animateur quand il s agit d apporter des connaissances techniques et de faire travailler les participants 15 se pa oa 5 A Cet l ve de terminale a d j r alis plusieurs films par lui m me il organise des castings au sein du lyc e
13. fois tr s proche et tr s diff rente de ses enseignements habituels aura certes t une cole d ouverture et d coute des jeunes mais elle aura t surtout le lieu d une formation compl mentaire n cessaire plusieurs niveaux D un point du vue disciplinaire il tait important d approfondir ses connaissances et surtout ses comp tences en lecture de l image fixe ou mobile et d apprendre utiliser les potentiels p dagogiques trop souvent laiss s de c t d un tel support D un point de vue purement didactique le club cin ma en tant que structure de loisir ducatif r unissant un public motiv cr ait un contexte favorable la r flexion de l enseignant Cette r flexion pouvait se faire sur deux plans en usurpant le r le de l animateur l enseignant aura pu mettre l preuve des dispositifs p dagogiques dans un contexte favorable l exp rience et l analyse didactique Finalement se faire animateur pour quelques heures par semaine est une exp rience qui ne peut tre que positive pour un professeur En effet en entrant dans l espace interm diaire du club il quitte sa classe et ses programmes scolaires pour entrer dans un syst me de pratique ducative qui lui permet de prendre du recul par rapport son enseignement et sa p dagogie Cette prise de distance propice l analyse tait sans doute la difficult la plus grande pour un professeur stagiaire co
14. gager les sp cificit s du discours de l image et mettre en relation le langage verbal et le langage visuel Programmes applicables la rentr e 2001 Fran ais classes de seconde et de premi re CNDP p 83 c est nous qui soulignons 4 Nous laissons volontairement de c t les s ries d enseignement sp cifiques dont les instructions officielles pr voient l enseignement des techniques de communication par l image Nous restons dans le champ des enseignements g n raux En effet les diff rentes r alisations du club participation des concours inter lyc e par exemple vont tre autant d ambassades charg es de repr senter l tablissement sur la sc ne d partementale r gionale voire nationale L exemple de la participation de Cin marago au concours national Jeunes reporters pour l environnement concours organis par le magazine Phosphore et la cha ne Plan te permet de bien comprendre cet interaction entre l int rieur et l ext rieur du lyc e Que le projet Etang de Canet ait t retenu par le jury permettra au club Cin ma de gagner en cr dibilit au sein du lyc e mais aussi de compl ter l image de marque du lyc e en donnant lieu par exemple un article dans la presse locale nationale ou sp cialis e dans l environnement Les participants au club quant eux seront autant d ambassadeurs motiv s du lyc e dans les manifestations qui r uniront des je
15. la cha ne va utiliser de gros moyens techniques c Moyens financiers Quant aux moyens financiers qui nous ont t attribu s par le Foyer Socio Educatif le montant s en l ve 300 Euros somme qui a servi et qui servira r gler les frais divers engendr s par les diff rentes activit s du club 14 Deuxi me partie Les r alisations Dans cette deuxi me partie il s agira de d crire les diff rentes tapes de la mise en place des projets r alis s par le club Cin marago Cette description inutile en elle m me sera le point de d part d un commentaire visant analyser les r ussites mais aussi et surtout les difficult s rencontr es dans l animation du club cin ma mis en place au lyc e Arago de Perpignan Cependant avant de proc der toute analyse il est n cessaire de donner rapidement une description la plus objective possible de ce que sont les conditions concr tes du fonctionnement de Cin marago Et pour cela parlons d abord des l ves le nombre de participants a t assez variable tout au long de l ann e il d pendait la fois du type de projet concern et du travail effectu au cours des s ances Ainsi le projet de l Etang de Canet n a t le fait que d une seule l ve tandis que celui de Rom o et Juliette a mobilis une dizaine d l ves Ces dix l ves n taient pr sents que par intermittence selon que c taient les sc naristes
16. place l l ve en situation n gocie les formes et les contenus laisse librement acc s aux sources d information et surtout accueille tous les modes impr vus de progression ou de d couverte Il l ducateur pr serve par l de pr cieuses qualit s de cr ativit et d adaptation indispensables l individu pour la ma trise du monde contemporain L animateur devra donc faire en sorte de bannir la programmation trop rigoureuse et trop lin aire qu ne laisse pratiquement aucune place au t tonnement et sanctionne l erreur C est ce prix qu il lib rera au maximum la cr ativit des l ves Ces techniques de communication seront bien s r r utilisables au sein des cours de Fran ais dans lesquels le d veloppement de la cr ativit est aussi un des objectifs majeurs Finalement le r le de l animateur sera triple enseigner puisqu il doit transmettre un savoir plus ou moins technique couter dans la mesure o il devra absorber la mati re apport e par les l ves et encadrer dans la mesure o il va devoir aider les l ves donner des cadres leurs id es sans pour autant leur mettre des entraves 25 2 L l ve De l enseign l anim Si la posture du professeur se modifie quelque peu lorsqu il se fait animateur celle de lP l ve ne varie pas moins lorsqu il passe du statut d enseign celui d anim En effet si le travail scolaire dans le cadre du cours laisse
17. s probl matiques En effet les l ves concern s qui n avaient pour la plupart jamais pratiqu le th tre ont eu beaucoup de difficult comprendre que jouer un r le ne revenait pas devenir ce personnage pendant quelques minutes ou quelques heures mais prendre une posture artificielle construite de toutes pi ces et travaill e assid ment Il a t difficile de parvenir imposer la rigueur d une troupe d acteurs ces com diens en herbe qui croyaient que le m tier d acteur tait un m tier facile La difficult 19 tait de faire accepter la n cessit d un travail au sein d un club qui est cens tre pour les l ves le lieu d un pur divertissement Ici on a pu valuer les limites de la l gitimit des enseignants animateurs qui tant habitu s avoir dans leur classe une l gitimit forte lorsqu ils demandent un travail se retrouvaient quelque peu en porte faux dans le cadre moins formalis du club cin ma Les s ances de r p titions n tant pas encore termin es on peut imaginer comme rem de ce probl me le recours des techniques les plus ludiques possibles pour transformer ce travail en jeu et dispenser l enseignement de techniques d art dramatique en douceur Ici le travail de l animateur se complique par rapport celui de l enseignant parce que l animateur priv de l gitimit forte doit s imposer par son seul charisme et sa seule n
18. tourne lui m me ses sc nes et r alis e ses montages sur informatique 21 Troisi me partie Les acteurs une nouvelle donne Cette derni re partie consacr e en particulier aux acteurs du club cin ma sera plus th orique Elle visera analyser de mani re plus abstraite la pratique professionnelle de l enseignant en marge de son cours de Lettres dans cet espace interm diaire qui est celui du club Il s agira ici de cerner pr cis ment le r le du professeur dans l animation d un club cin ma ou autre et de voir en quoi cette animation fond e sur un nouveau rapport professeur l ve participe tout de m me la formation des l ves Finalement 1l faudra envisager les enseignements que le professeur pourra tirer de cette pratique pour son travail en classe 1 Le professeur Comme on a pu le voir dans l introduction les acteurs du cours de Fran ais reviennent sur la sc ne mais dans des r les et des postures quelque peu diff rents L enseignant en particulier se trouve dans une position diff rente par rapport l l ve d une part par rapport la mati re enseigner d autre part et enfin par rapport aux dispositifs didactiques qu il doit mettre en place a De l enseignant l animateur Lorsqu il entre sur la sc ne du club autrement dit quand il sort de son cours de Fran ais l enseignant quitte son statut de professeur pour emprunter celui moins rigide
19. 2000 Besse Henri Moirand Sophie Audio visuel et enseignement du Fran ais Larousse Bordas Langue Fran aise 1974 Bourron Yves Chapuis Jean Pierre Audiovisuel mode d emploi Langage et pratique Editions d organisation 1988 Citterio Raymond Lapeysonie Bruno Renaud Guy Du cin ma l cole CRDP Lyon Hachette Education 1995 Jacquinot Genevi ve Image et p dagogie Analyse s miotique du film intention didactique Paris PUF L Educateur 1977 Lefort Michel Pratique et p dagogie de l audio visuel Magnard Colin Dilisco 1979 Martin Michel S miologie de l image et p dagogie Pour une p dagogie de la re cherche PUE P dagogie d aujourd hui 1982 Maurice Micheline La vid o pour quoi faire Vid o animation et communication dans un stage une cole Paris PUF L Educateur 1982 _ Vanoye Francis R cit crit r cit filmique Nathan universit Paris 1988 Articles de p riodiques Audiovisuel et p dagogie si nous dialoguons propos d un club lecture Inter CDI n 105 mai 1990 Boujon Jean Louis Animer c est former Revue EPS n 285 du 09 X 2000 pp 60 61 Cin ma cent m tiers pour faire un film Le Monde de l ducation n 187 novembre 1991 pp 42 43 36 L Avant sc ne cin ma Les Enfants du cin ma MGI n 423 juin 1993 L enseignement du sc nario Cin mact
20. IUFM de Montpellier Site de Perpignan Section des Lettres Modernes Analyse de la mise en place d un club cin ma au lyc e M moire soutenu par Catherine NICOLAS PLC2 au lyc e Fran ois Arago de Perpignan en responsabilt en classe de 2de 15 Sous la direction de Monsieur Fran ois PICARD Professeur de Lettres au lyc e Fran ois Arago de Perpignan Assesseur Monsieur Robert MEGEVAND formateur IUFM Ann e universitaire 2002 2003 R sum La mise en place d un club cin ma dans un lyc e est une fa on pour l enseignant de r pondre la demande culturelle des l ves C est aussi pour lui m me une activit tr s formatrice tant sur le plan personnel approfondissement des ressources de l image utilisables en cours de fran ais que sur le plan professionnel apprentissage d un retour critique sur sa pratique p dagogique Resum La creaci d un club cinema en un Institut s una manera per l ensenyant de respondre a la demanda cultural dels alumnes s tamb per ell mateix una activitat molt formadora tant en l aspecte personal aprofundiment de les possibilitats de la imatge que s utilizen en el curs de franc s com en l aspecte professional aprentatge d un retorn cr tic sobre la seva pr ctica pedag gica Mots clefs Audio visuel image animation club cin ma culture Sommaire Introduction Premi re partie Le club dans l tablissement 1 Le clu
21. angage sp cifique Apr s consultation des programmes on se rend donc compte que la pratique filmique est hors programme et ne constitue en aucun cas un des objectifs premiers de l enseignement secondaire Comment d s lors op rer ce travail sur la cr ation de l image si ce n est en sortant du cadre strict des cours et en entrant dans l espace interm diaire du parascolaire c L int rieur et l ext rieur Sortir du cadre des cours donc mais sans sortir du lyc e ce n est l un pari qui tient de la gageure puisque tout en op rant avec les acteurs du lyc e l ves professeurs et autres personnels concern s un club est comme une petite enclave de l ext rieur l int rieur de l tablissement Mais c est aussi et surtout une sorte de parcelle de l tablissement qui va tre amen e en sortir Apprendre regarder de fa on r fl chie et critique le discours de l image est une part importante de la ma trise des discours Mais l image est une composante de l h ritage culturel la litt rature entretient avec les arts depuis la peinture jusqu au cin ma des liens permanents et troits Ainsi les deux enjeux de la ma trise des discours et de l acquisition de r f rences culturelles appellent un travail sur l image que l on d signe ici comme lecture de l image Le programme propose donc d inclure dans les lectures celle de l image c est dire de s attacher d
22. ans contraintes Que la rigeur n exclut pas le plaisir A ces interrogations s ajoutait la crainte de ne pas savoir tenir un langage appropri leur jeunesse Toutes ces appr hensions ont t balay es d s les premi res heures de tournage D embl e j ai t stup fait par l vidence de leurs r ponses Attentifs pr sents inventifs chaque instant ils ont apport ce film une authenticit une fra cheur une force cr atrice d une rare qualit 17 Une constatation du m me genre a t faite par les professeurs de la section cin ma de Corbeil La section cin ma n est sans doute pas aussi idyllique que l on pourrait le penser elle implique du travail et des exigences Luc C delle prend l exemple d une projection de A nos anours de Maurice Pialat La lumi re revenue Guy Magen le directeur du centre se livre un brillant commentaire Aux c t s du professeur il tend quelques perches aux l ves Mais cette fois le d bat tourne court pour toutes sortes de raisons d montrant qu il ne saurait y avoir de p dagogie idyllique le m lange des classes bride la parole le film voque trop de ressorts intimes les l ves sont d motiv s cette poque de l ann e o les conseils de classe se sont d j tenus Bref ce jour l les profs rament s en rendent compte mais ne d sarment pas L option cin ma ce n est pas l option loisir C est tr s exi
23. ans le sc nario l occasion de les exprimer dans leur vocabulaire avec leur mots sans chercher particuli rement faire uvre litt raire Les l ves peuvent avoir 2H Besse S Moirand et alii Audio visuel et enseignement du fran ais Larousse 1974 pp 56 57 D apr s Raymond Citterio Bruno Lapeysonie et Guy Renaud Du cin ma l cole Hachette Education CRDP Lyon 1995 28 l impression qu ils vont pouvoir enfin crire comme on parle c est d ailleurs la condition sine qua non de la pertinence d un dialogue de cin ma Dans le sc nario du film de fiction tout est possible pourvu qu il y ait des signes qui permettent au spectateur futur et ventuel de s y reconna tre L utilisation d un vocabulaire familier peut tre le garant de cette identification et pour l l ve l ouverture d un espace de libert donc de cr ation Evidemment tout l art de l quipe p dagogique est d aider les l ves d passer cette d marche naturaliste et acc der la d marche d criture cin matographique qui consiste globalement faire faux pour faire croire que c est vrai ceci tant aussi juste pour les dialogues que pour la mise en sc ne si un dialogue doit sonner juste cela ne tiendra pas son r alisme mais avant tout son caract re vraisemblable En dehors du club cin ma dans le cadre de la classe cette analyse pourra rentrer dans une tude d
24. b espace culturel interm diaire l int rieur de l tablissement a L offre et la demande b Le hors programme c L int rieur et l ext rieur 2 Le club pari sur l avenir a Le projet d tablissement b Le projet socio ducatif c Un projet artistique plus long terme 3 Le club un ensemble de moyens a Moyens humains b Moyens techniques c Moyens financiers Deuxi me partie Les r alisations 1 Faire crire un sc nario et dessiner un story board a Le difficile choix d un sujet b Le projet Etang de Canet c Le projet Rom o et Juliette 2 Faire r p ter des acteurs 3 Faire filmer et faire r aliser un montage Troisi me partie Les acteurs une nouvelle donne 1 Le professeur a De l enseignant l animateur b Enseigner Ecouter Encadrer 2 L l ve de l enseign l anim 3 Influence du club cin ma sur le cours de Fran ais a Un laboratoire exp rimental b La r daction d un sc nario comme travail d criture longue c R flexion sur le travail de groupe Conclusion Annexes Bibliographie Table La p dagogie est cette activit contradictoire qui doit se faire oublier dans ses r sultats L acte p dagogique r ussi est celui qui a su se rendre inutile Enseigner l enfant aujourd hui c est pr parer le spectateur de demain c est dire un tre qui sera livr lui m me et qui ne pourra plus ne devra plus compter sur un tuteur Il res
25. blicit image fixe qui utilise l image dans un but commercial ou le cas des campagnes contre le tabac l alcoo l la drogue etc qui utilisent l image non plus pour persuader mais pour dissuader Un travail sur l image mobile serait n anmoins envisageable dans le m me objectif on pourrait par exemple d monter l argumentaire des publicit s dissuasives de la Pr vention Routi re particuli rement violent 13 Ce second projet est n l initiative de deux l ves de seconde qui voulaient d s le d but r aliser une parodie de Rom o Juliette le film sans perdre de vue la source shakespearienne 14 L tude de la parodie appartient de fa on sp cifique au programme de la classe de premi re et s inscrit plus pr cis ment dans la probl matique g n rale de la r criture 18 La seconde difficult sp cifique la mise en place d une parodie tait de parvenir faire affleurer le texte source sans tomber dans le ridicule ni sombrer dans limitation b te Il fallait faire en sorte que le public comprenne qu il s agissait d une parodie et reconnaisse le film original sans pour autant que le court m trage devienne un calque grossier de l original Comment d s lors arriver faire comprendre que la solution est peut tre dans la forme m me du sc nario et que la construction de la di g se est fondamentale dans ce genre de r alisations L encore la difficult pour l animateur tait de re
26. c C delle dans Le Monde de l Education est instructive dans l hypoth se o une telle option serait ouverte l ann e prochaine au lyc e Arago En effet cette tude pr sente les objectifs d une telle section objectifs qui sont d j en partie ceux du club Cin marago m me si cette structure reste une activit ext rieure aux preuves du baccalaur at C est en particulier l ducation du regard qui importe dans le cadre du club cin ma Son objectif principal est en effet de d velopper l acuit de l esprit critique des l ves face la grande quantit d images qu ils visionnent chaque jour Cette ducation du regard passe dans le cadre du club par la fabrication d images lorsqu il lui faut cr er ses propres images l ve est contraint de pratiquer une analyse qui lui donne du recul par rapport aux images qu il voit Finalement m me si le club cin ma ne suscite pas de vocations professionnelles on peut penser qu il aura au moins ouvert les yeux quelques l ves En t moigne les mots de cet l ve de Corbeil qui pourraient tre ceux d un l ve de Cin marago Certains films sont vraiment indigestes m me si l analyse permet de les voir diff remment Ensuite lorsqu on tourne nous m me en travaux pratiques on se rend compte des difficult s L option cin ma n est pas une chappatoire c est une autre fa on de penser Maintenant chaque fois que je vois un film je me pos
27. c e Arago s est en l occurrence occup de trouver les moyens financiers n cessaires au fonctionnement du club Cin marago C est ce m me foyer qui a demand au club d impliquer un maximum d l ves dans les projets pour favoriser le rayonnement culturel du club et pour encourager les nouveaux projets 5 La deuxi me orientation se d cline Arago en deux actions pour les sciences histoire d eau et astronomie trois actions d ducation la sensibilit th tre en anglais atelier th tre et culture de la paix la promotion de la culture europ enne et en une s rie d actions en partenariat avec les divers services ducatifs pour la connaissance du patrimoine Une aide financi re de la r gion pour les d placements comme le fait le d partement pour les coll ges est souhait e 10 c Un projet d orientation plus long terme Si le club cin ma est pour certains le lieu de la r alisation dune passion qui n avait encore jamais pu s exprimer faute de moyens il peut tre aussi le lieu de la d couverte d une passion qui aiguillera peut tre un choix d orientation professionnelle vers un BTS tourisme par exemple ou vers un m tier d art Le lyc e Arago proposant la formation BTS tourisme et pr voyant d offrir dans les ann es venir une option audio visuel 1l n est pas impossible d imaginer que le club cin ma devienne une sorte de prop deutique ces enseignements tech
28. e information Comment stimuler l imaginaire favoriser la compr hension aider la m morisation Cette citation montre bien le double travail de lanimateur qui devra faire la diff rence entre l approche s miotique sa formation personnelle au langage de l image et l approche p dagogique la fa on dont il va pouvoir transmettre ce savoir Posture de l animateur Au sem du club cin ma l enseignant doit en premier lieu se fonder une nouvelle l gitimit N tant plus li ses l ves par le lien fort de celui qui tient le carnet de notes il doit s imposer par son charisme et sa personnalit Pour preuve on peut citer ici les paroles d une l ve de la section cin ma de Corbeil qui souligne l importance de la passion dans animation Les profs sont passionn s et nous transmettent leur passion a nous donne tout simplement le go t de comprendre Cette section tait par ailleurs d crite dans l article de Luc C delle comme une enclave de nature susciter l envie de tous les enseignants stress s et pr sent e comme le lieu o le professeur parle sans hausser le ton et o les l ves une quinzaine ne manifestent aucune impatience 16 Vves Bourron Jean Pierre Chapuis Christian Canonville et Patrick Colin Audio visuel mode d emploi Langage et pratique Editions d organisation Paris 1988 23 Il est tout de m me difficile de faire travailler des
29. e des questions Et j ai un regard beaucoup plus critique vis vis de la t l vision C est l que j ai senti le changement 8 Luc C delle d crit les objectifs d une telle option selon deux axes dans un premier temps il d crit les preuves du baccalaur at cin ma l objectif premier des l ves impliqu s tant de r ussir leur examen dans un deuxi me temps il analyse les progr s personnels des l ves en termes d ducation du regard Description des preuves du bac cin ma D une dur e de trois heures et demie l crit porte sur une th me de sc nario fix nationalement Le candidat doit d abord r diger une note d intention exposant son interpr tation personnelle du th me Il doit ensuite concevoir un sc nario soit celui d un court m trage de 10 minutes soit un r sum s il pr f re la perspective d un long m trage Il doit enfin fournir un chantillon de d coupage technique d une dizaine de plans Pour l oral le candidat doit se livrer une soutenance du court m trage qu il a r alis pendant l ann e ou auquel il a contribu puis une analyse d un extrait des trois uvres du programme L ducation du regard ceux qui restent s investissent intens ment dans cet apprentissage original qui lie troitement th orie et pratique m me si comme cet l ve ils ne pr voient pas de travailler plus tard dans l audio visuel
30. ergie personnelle 4 Faire filmer et faire r aliser un montage Le tournage du projet tang de Canet tant pr vu pour le week end des 5 et 6 avril il est impossible de les analyser ici Il en est de m me pour le projet parodique de Rom o et Juliette dont la date de tournage n est quant elle pas encore pr vue Cependant on peut d j pr voir que ces deux exp riences de tournage seront tr s diff rentes puisque dans le premier cas une quipe technique professionnelle va venir se greffer sur le groupe Cin marago cantonnant le club cin ma dans le strict r le de sc nariste Notre r le dans le tournage sera ici tr s ext rieur et se limitera accompagner l quipe technique sur les lieux du tournage et lui donner les pr cisions n cessaires la derni re minute La fonction de l animateur se limitera donc ici v rifier que la rencontre entre l quipe technique et les l ves soit enrichissante pour tout le monde et surtout pour les l ves qui ne sont pas habitu s travailler avec des professionnels Il faudra veiller ce qu il n y ait pas de coupure entre les professionnels et les non professionnels Quant au montage il sera fait Paris sans intervention possible des l ves Cela est un peu regrettable car ceux ci n auront pas assist la derni re phase de la fabrication de leur produit fini Pour le second projet le cas sera un peu diff rent dans la mesure o le groupe
31. es officiels et ne pouvait donc pas faire l objet d un enseignement scolaire De l est n e l id e de chercher une structure qui permette de r aliser une activit que l on ne pouvait pas mettre en place pendant les heures de cours et surtout pas avec une classe enti re Il fallait une structure ouverte avec des effectifs restreints et motiv s sans obligation scolaire et sans contrainte d assiduit stricte Ainsi s est produit le passage d une activit scolaire une activit parascolaire Le lyc e n ayant pas encore de structure adapt e offrir il a fallu cr er un club cin ma le club Cin marago tait n Le texte concern n tait autre que l incipit de La Morte Amoureuse de Th ophile Gautier b Le hors programme L tude de l image qu elle soit fixe ou mobile est pr sente tous les niveaux de lPenseignement en lyc e Les instructions officielles le pr cisent l image doit tre travaill e en tant que langage compl mentaire du langage verbal Il s agit dans le cadre des programmes d apprendre lire le langage de l image et de le mettre en relation avec le langage verbal Ces instructions impliquent un certain nombre de d marches de lecture d analyse pr cise d images pr existantes mais ne sp cifient en aucun cas que les l ves doivent s exprimer dans ce langage et donc produire construire devrait on dire des images en utilisant ce l
32. et avance de fa on chaotique au petit bonheur la chance Cela a parfois t difficile les l ves tant souvent pleins d enthousiasme et voulant avec toute leur bonne volont proposer toutes leurs id es m me celles qui sortaient du projet de d part Le r le de l animateur tait ici proche de celui du professeur qui doit trier les informations qui ressortent des prises de parole des l ves pour ne garder que les plus pertinentes Cependant dans le cas d un club et ll Le projet Etang Canet est n l initiative d une seule l ve qui tr s motiv e par la d fense de l environnement a voulu participer un concours propos par le magazine Phosphore et le cha ne cabl e Plan te Le concours demandait pr cis ment de r diger un script sur une probl matique d environnement 16 contrairement une classe le professeur doit se montrer beaucoup moins directif et doit laisser aux l ves une grande partie de l initiative b Le projet Etang de Canet Le projet Etang de Canet a t initi apr s les vacances de Toussaint Les imp ratifs de date ont oblig l quipe travailler tr s vite puisqu il fallait rendre la Copie qui consistait en un sc nario complet et d taill accompagn d un story board mi d cembre avant les vacances de No l La participation un concours voulait que la pr paration du sc nario se fasse dans les formes c est dire en re
33. fait int ressante de la capacit du story board d velopper l imagination au sens propre de capacit produire des images des l ves Le passage du texte crit au tournage passe par la confection d un document de travail interm diaire le story board et une op ration que l on nomme le d coupage Il s agit de rendre plus visuel le texte d imaginer les plans les mouvements de cam ra de mesurer les temps approximatifs de dur e des plans et des sc nes etc Toute une s rie d op rations qui supposent de la part des l ves qui y participent des qualit s d imagination et de visualisation Il faut galement dessiner les plans qui vont tre film s ce qui permet d utiliser les talents de graphistes de certains d entre eux Il semble que cette dimension visuelle du texte utile au cours de Fran ais se rattache effectivement bien aux objectifs d un cours d Arts Plastiques Enfin la participation des concours scolaires ou non dans le cadre d un club est une source de motivation et d mulation que l on peut injecter dans un projet de classe C est en effet un bon moyen de mobiliser les nergies de cr er une dynamique de groupe La mobilisation des participants au projet dans le respect des ch ances la valorisation du travail du groupe en cas de succ s sont videntes La d rive possible tant que la chasse aux prix ne devienne l objectif principal du projet au
34. geant explique Jacques Rigard On leur demande beaucoup C est une section o le bachotage est impossible Les l ves ne peuvent r ussir que s ils y mettent eux aussi de la passion Et la passion ne vient pas sans patience Certains au d part sont l parce qu ils aiment bien la t l et croient qu ils vont s amuser 24 b Enseigner Ecouter Encadrer Puisqu il n est pas tenu de respecter un programme l animateur d un club va pouvoir devoir utiliser d autant plus les apports des l ves Il n est pas question bien entendu de laisser la parole des l ves en libert totale mais l animateur devra veiller ce qu ils s expriment sans retenue aucune pour tre s r que la d perdition de mati re cr ative soit minimale La difficult pour lui sera donc de lib rer cette parole en instaurant une communication maximale entre les l ves et lui m me et entre les l ves Dans son ouvrage intitul S miologie de l image et p dagogie Pour une p dagogie de la recherche Michel Martin th orise l importance de la communication dans le cadre des activit s artistiques telles que celles li es l audio visuel et con oit tout apprentissage comme une interaction de plusieurs metteurs qui accepte des retours en arri re et donc admet que la faute de parcours puisse tre ducative Une v ritable p dagogie de la communication englobe forc ment tous ces facteurs puisqu elle
35. i on voulait que le club fonctionne sur le mod le d une quipe technique on ne pouvait pas recruter que des acteurs ou que des preneurs de son Il fallait donc recruter les l ves en fonction de nos besoins tout en respectant au maximum leurs desiderata b Moyens techniques En ce qui concerne les moyens techniques Cin marago a d s adapter aux moyens propos s par le lyc e Arago La salle audio visuelle a t mise notre disposition comme salle de travail pour pr parer scenarii et story boards ainsi que le mat riel audio visuel appartenant au lyc e cam ra optique simple sans branchement de micro possible A cela il faut ajouter les moyens informatiques dont nous disposions et qui nous invitaient travailler l image en mode num rique C est pour cela que nous avons pr vu de tourner le 13 court m trage Rom o et Juliette la parodie avec le cam scope num rique d une l ve participante Le cas est un peu diff rent pour le projet sur l tang de Canet puisque le club cin ma maura pas utiliser ses moyens techniques pour tourner le court m trage En effet ayant t retenu par le jury pour tre r alis par la cha ne Plan te ce projet sera tourn et r alis avec les outils techniques ainsi que les techniciens sp cialis s de la cha ne Ce tournage n ayant pas encore eu lieu il est impossible de savoir quels seront ces moyens s ils seront minimaux ou si au contraire
36. ien celui de dispenser un enseignement tout en restant conscient de rester dans le domaine du jeu ducatif du divertissement vis e culturelle Il semble donc bien que l on doive quitter les sentiers scolaires balis s par les programmes pour s chapper vers un ailleurs de l enseignement et de l ducation Cependant il ne faut pas perdre de vue que cet ailleurs est aussi l int rieur du lyc e et que la vis e ducative si elle n est pas n cessairement visible premi re vue ne doit pas pour autant tre oubli e De anima Mettre en place un club cin ma c est vouloir jouer une autre pi ce sur la sc ne du lyc e tout en gardant les m mes acteurs Il s agira donc de red finir les r les de pratiquer une nouvelle donne Certes c est toujours au sein du lyc e que le club va fonctionner mais c est aussi dans une sorte d espace interm diaire o le lyc e n est plus vraiment un lyc e un lieu purement d volu l enseignement et l ducation o le professeur n est plus vraiment enseignant mais devient animateur et o l l ve cesse d tre l enseign pour devenir l anim sorte de marionnette qui prendrait tout coup une vie autonome loin de toute pr occupation d ordre strictement scolaire D s le d part il semble que l installation d un club dans un lyc e ait maille partir avec l me du lyc e une me qui est la fois l atmosph re qui r
37. ion n 61 1991 C delle Luc A Corbeil la section cin ma c est pas du cinoche Le Monde de l ducation n 284 septembre 2000 pp 42 43 D Ambrincourt Jean Pierre La musique et le son au cin ma L ducation musicale n 451 452 du 09 X 1998 Gentile Catherine Cogolu gues Philippe Animer un club Europe au CDI Inter CDI n 159 mai 1990 Heime Isabelle Cin ma et p dagogie revue Belge de cin ma n 32 Bruxelles septembre 1992 37 Sommaire Introduction ssesmmiarentantiesitieiiinnaimntiie 5 Premi re partie Le club dans l tablissement 7 1 Le club espace culturel interm diaire l int rieur de l tablissement 7 a L offre et la demande b Le hors programme c L int rieur et l ext rieur 2 16 club pari s r avenir 4 Luc ina Le mienne Ode a Eaa 9 a Le projet d tablissement b Le projet socio ducatif c Un projet artistique plus long terme 3 Le club un ensemble de moyens nasale cer tisse 13 a Moyens humains b Moyens techniques c Moyens financiers Deuxi me partie Les r alisations 15 1 Faire crire un sc nario et dessiner un story board 16 a Le difficile choix d un sujet b Le projet Etang de Canet c Le projet Rom o et Juliette 2 Faire r p ter des ACIEUTS x duree rio in pate Er rires 19 3 Fair filmer et faire r aliser un
38. is aussi de la forme qu ils adopteront documentaire parodique et surtout du ton qu ils voudront donner leur uvre L attitude du professeur est alors tr s diff rente de celle adopt e en classe o finalement la consigne de l exercice faire est toujours fix e d avance par le professeur La premi re difficult sera donc d amener les l ves se donner une ligne directrice se fixer une consigne Cette premi re difficult ne s est pos e que partiellement dans le cas du projet Etang de Canet vu que la forme documentaire et journalistique tait impos e par les consignes du concours Pour ce premier projet il a fallu tout de m me trouver un support th matique mais cela a t facile puisque la principale l ve concern e avait d j fait des recherches et rencontr des personnes int ress es par cette probl matique d environnement Dans le cas du second projet l id e de la parodie faisait l unanimit d entr e de jeu restait d finir le support de cette parodie L le r le des animateurs a t fondamental il fallait guider les l ves sans faire sentir la contrainte vers une parodie potentiellement compr hensible par un large public et pas seulement par un public lyc en nourri de s ries t l vis es et de publicit s La seconde difficult pour l animateur a t une fois la consigne fix e de la faire respecter sans la perdre de vue et sans que le proj
39. iser un court m trage Bonjour tout le monde Le monde du cin ma m impressionne me fascine depuis toujours j essaye m me de faire quelques courts m trage avec ma propre camera et mon appareil photo num rique Bref j essaye tant bien que mal de m initier cette passion h las tout seul c est dur C est pour a que d s que j ai vu votre affiche je me suis pr cipit sur mon ordinateur et pour vous faire savoir que je suis enti rement disponible pour tourner des courts voire moyens m trages mais plut t du c t r alisateur producteur ou metteur en sc ne acteur c est vraiment pas fait pour moi Voila en attendant avec impatience de vos nouvelles TEnce qui concerne l orientation des l ves vers un m tiers artistique ou technique li l audio visuel il est int ressant de consulter Le Monde de l Education n 187 de novembre 1991 qui propose un article intitul Cin ma cent m tiers pour faire un film qui donne de pr cieuses informations sur les m tiers de l audio visuel les fili res de formation les d bouch s et les salaires 11 qu une des caract ristiques de l option cin ma est la bivalence de ses animateurs qui en P absence de Capes de cin ma sont tous professeurs d une autre mati re Pour un animateur de club cin ma il est int ressant de consulter l article qui rend compte de l exp rience de la section cin ma de Corbeil l analyse qu en donne Lu
40. montage 2 50 aie ati dioiatnnseente 20 Troisi me partie Les acteurs une nouvelle donne 22 ILES professeur asser den seen Ar N E AE SEENE AE 22 a De l enseignant l animateur b Enseigner Ecouter Encadrer 2 L l verve Lens irn PANIER an Re Ann EEEE 26 3 Influence du club cin ma sur le cours de Fran ais 26 a Un laboratoire exp rimental b La r daction d un sc nario comme travail d criture longue c R flexion sur le travail de groupe CoONCISIONS SE An A SN Se 32 AMHEXES Lists este to enose Sa tannins a E E E 33 BibhOpraphie israel 36 AET EEA nt NS nets du ele cos soda st 38 38
41. ndre visible aux yeux des l ves des vidences quotidiennes rest es un niveau z ro de conceptualisation La prolepse et l analepse taient des proc d s connus us l esp ce du flash back mais ce genre de proc d s frapp d vidence cause de son utilisation trop banale voire banalis e devenait invisible aux yeux des l ves qui n arrivaient pas se d tacher d une vision lin aire de la temporalit du sc nario Cependant des m thodes inductives identiques celles pratiqu es en classe pour la r daction d un r cit temporalit non lin aire par exemple ont permis de faire merger une solution celle qui consistait construire le sc nario sous la forme d une boucle avec retour des images initiales la fin 3 Faire r p ter des acteurs Dans le projet Etang de Canet la question du jeu des acteurs n tait pas de mise puisqu il s agissait de mettre en place une s rie d interviewes tourn es dans des d cors fixes sans jeu d acteur et de poser une voix off sur des images Par contre en ce qui concerne la parodie de Rom o et Juliette le probl me s est pr sent de front et de mani re d autant plus pineuse qu il fallait non seulement apprendre jouer un personnage mais encore arriver situer son jeu par rapport celui d un acteur en faisant ressortir l aspect parodique de ce jeu L encore jeune ge et le manque de recul des l ves se sont av r
42. nfront la fois apprentissage du terrain scolaire et celui de sa th orisation par les chercheurs en didactique L animation d un club cin ma aura donc t la fois une aide pour la pratique des cours et une passerelle vers l analyse et la th orisation de cette pratique On est bien loin du cin club qui se contente souvent de visionner de vieux films Au cours de l ann e le professeur animateur a pu s effacer de plus en plus laissant les l ves travailler dans une autonomie de plus en plus grande notamment lors des r p titions d acteurs et des premi res prises de vue 25 Entre 2h et 12h par semaine selon les imp ratifs de tournage et les disponibilit s des l ves 32 Annexe I Sc nario du projet Etang de Canet premi re version 33 Annexe II Sc nario du projet Etang de Canet version corrig e et simplifi e apr s que le projet a t retenu par le jury Les planches photographiques ne sont jointes ce dossier 34 Annexe III Sc nario du projet Rom o et Juliette la parodie 35 Bibliographie Ouvrages monographiques Programmes applicables la rentr e 2001 Fran ais classes de seconde et de premi re CNDP 2001 Baisn e Paule Enseigner l image au lyc e Paris Ellipses collection Pratiques litt raires 2002 Baynaud Fabrice La vid o avec les l ves Lire crire produire des images et des sons CRDP Cr teil
43. niques ou qu il soit tout au moins le lieu d une d couverte des techniques cin matographiques en tant que support professionnel En d autres termes un tel club pourrait faire d couvrir aux l ves les m tiers de l audio visuel et remplir la mission d orientation d volue aux professeurs Il est n cessaire ici de pr senter ce qu est une option cin ma dans un lyc e En effet les professeurs ne savent pas toujours que les sections cin ma ne rel vent plus de Pinnovation mais du fonctionnement r gulier de l ducation nationale en collaboration troite avec le minist re de la culture Elles existent depuis treize ans et occupent aujourd hui environ 250 professeurs dans une centaine d tablissement En 1999 le bac cin ma en s rie L bien s r a connu son dixi me anniversaire Chaque section a un partenaire associatif ou priv qui sert d une part donner aux l ves un aper u de la cha ne des m tiers impliqu s d autre part organiser la participation de professionnels aux enseignements Le minist re de la Culture par le biais du Centre national du Cin ma CNC verse une subvention qui permet de r mun rer des intervenants ext rieurs chef op rateur sc nariste preneur de son etc Quant aux enseignants impliqu s il faut noter 6 Voici un extrait de mail re u par le club Cin marago L auteur y fait part de sa motivation et de son int r t particuliers face l id e de r al
44. nt d finir les donn es th oriques du probl me le second visant pr senter les r alisations le troisi me visant analyser les pratiques soulever d ventuelles difficult s et proposer des solutions Premi re partie Le club dans l tablissement Comme on a pu le voir dans l introduction la place du club au sein de l tablissement est particuli rement probl matique Ni cours ni activit extrascolaire le club occupe un lieu interm diaire entre la classe et la cour de r cr ation 1 Le club espace culturel interm diaire l int rieur de l tablissement a L offre et la demande C est l occasion d un travail en module que la demande de cr ation d un club cin ma s est fait sentir Le groupe travaillait la transmodalisation d un texte litt raire fantastique en sc ne de film Il s agissait pour montrer quel point ce texte tait visuel et pour op rer une transformation de langage du texte l image de relever les d cors les clairages les costumes mais aussi de noter pr cis ment les places et les mouvements des personnages dans la sc ne pour pouvoir en dernier lieu r aliser une sorte de story board simplifi susceptible d tre un jour film Ce jour l une forte demande s est fait jour au sein de cette classe de seconde il fallait tourner la sc ne Le probl me restait que ce genre d activit sortait du cadre strict des programm
45. ou les acteurs principaux ou les r les secondaires qui taient requis En ce qui concerne l animation deux professeurs stagiaires de Lettres s en sont charg s aid s par le technicien du lyc e absolument n cessaire pour faciliter l acc s au mat riel audio visuel souvent compliqu et de fa on sporadique par des l ves ayant une petite exp rience en la mati re Les plages de travail mises en place par les diff rents groupes taient elles aussi tr s variables puisqu elles s adaptaient au maximum aux emplois du temps des l ves Ainsi les s ances se tenaient la plupart du temps entre midi et deux heures trois jours par semaine les tournages se faisant quant eux le mercredi apr s midi ou le samedi Cin marago a eu en effet l occasion de rencontrer un l ve de terminale du lyc e qui r alise depuis quelques ann es ses propres films w Chaque groupe avait ainsi la possibilit de choisir son jours de rencontre Les jours o les l ves ne pouvaient pas venir taient consacr s des permanences destin es recevoir les propositions de nouveaux projets 15 2 Faire crire un sc nario et dessiner un story board a Le difficile choix d un sujet Lorsque les l ves apprennent l existence du club ils se pr sentent souvent avec l envie encore tr s abstraite de faire du cin ma Le r le du professeur sera donc de les guider dans le choix du th me qu ils voudront traiter ma
46. s dans le cadre du projet de court m trage parodique de Rom o et Juliette En effet la mise en place du story board d un court m trage n cessitait un apport technique que ces l ves n avaient pas non plus Il a donc fallu leur apprendre penser leur film image par image sans oublier les coupures et les coutures apr s leur avoir fait crire le sc nario pr cis L criture du sc nario soumise la seule contrainte d un tournage l int rieur ou proximit du lyc e a pos encore une fois le probl me de l argumentation En effet les l ves concern s qui n taient pas des terminales mais des secondes n avaient pas encore tudi la parodie de fa on approfondie et ne voyaient pas n cessairement l enjeu argumentatif d une d marche parodique L encore l enseignement des Lettres a t un secours pour l animateur oblig d expliquer le fonctionnement de la parodie partir d exemples de films ou de textes connus Apprendre reconna tre et assimiler les proc d s de la parodie tait la seule fa on de pouvoir les mettre en uvre dans un court m trage 12 On remarquera ici l interaction forte entre ce qui peut se faire dans le cadre du club et ce que l on fait en classe l argumentation par l image est un point de d part int ressant en seconde pour ouvrir une s quence sur d montrer convaincre persuader en tudiant par exemple le cas sp cifique de la pu
47. ser son film par ses l ves Le d coupage story board tape indispensable dans le cas de la fiction et moins importante dans le cas du documentaire peut galement se faire plusieurs La 29 confrontation des points de vue y est ce sujet enrichissante Dans cette phase de mise en images du texte o il faut savoir allier les qualit s d criture et de rigueur une forme d imagination le travail de groupe est particuli rement important dans la mesure o il permet de valoriser les l ves qui savent dessiner et ceux qui m me mauvais en dessin arrivent donner libre cours leur imagination Chacun d entre eux valoris dans des contextes qu il n a pas l occasion de pratiquer dans le cadre des cours endosse ainsi la stature d un expert dans un domaine donn ce qui ne va pas sans motiver son enthousiasme au travail La r alisation en classe de Fran ais d un story board semble cause du temps et des comp tences qu elle demande assez difficile rattacher une s quence litt raire si ce n est de fa on assez p riph rique et tr s ponctuelle Cependant il n est pas interdit d imaginer un projet d ensemble dans une section artistique qui impliquerait des professeurs d Arts Plastiques qui pourraient eux rattacher les donn es proprement picturales du story board leur programme d enseignement Raymond Citterio Bruno Lapeysonie et Guy Renaud proposent une description tout
48. spectant les crit res formels du genre crit res attendus bien s r par le jury L l ve de terminale concern e par la participation au concours n ayant re u aucune formation pr alable il tait de notre ressort de lui donner les bases techniques minimales pour qu elle fonde son travail sur une base formelle solide Cette l ve tant particuli rement studieuse il n a pas t difficile de la faire rentrer dans le moule formel du sc nario La difficult a t de mettre en place un story board dans le cadre la forme documentaire En effet un documentaire doit int grer outre des sc nes classiques avec des acteurs plac s dans un d cor des graphiques des cartes des images fixes bref un ensemble diversifi de techniques qui complique particuli rement le travail de couture des divers l ments ensemble Une fois le cadre formel pos d un point de vue purement technique il a fallu amener l l ve probl matiser son sujet cette probl matisation tant l tape fondamentale de la mise en place du sc nario Ici il est int ressant de noter quel point l interaction entre le cours de fran ais et l animation du club est forte c est dans des termes tr s proches que l on explique l argumentation en seconde ou en premi re et qu on l explique dans le cadre de la mise en place d un documentaire vis e cologique Qu il s agisse de faire une dissertation litt
49. t sans doute du point de vue didactique que l apport est le plus important puisque la pratique d une animation quelle qu elle soit est la fois une sorte de laboratoire exp rimental pour des activit s pouvant tre ventuellement pratiqu es en classe et un lieu o le professeur d autant plus s il est stagiaire a la possibilit d apprendre r fl chir sur sa pratique d enseignant puisqu il a ici un certain recul 26 a Un laboratoire exp rimental La notion de projet est int ressante interroger dans le cadre du passage du club la classe puisque l id e de monter un projet de classe est trop souvent laiss e de c t par certains professeurs trop occup s traiter leur programme sans ou finalement tr s peu se pr occuper ni de l int r t des l ves ni du dynamisme de leur cours Or il est av r que le dynamisme de la classe vient souvent de l initiative donn e aux l ves et de la valorisation de leurs projets personnels C est l que l id e de monter un projet de classe pens sur une longue p riode sinon sur toute l ann e peut devenir int ressante condition que ce projet mane d un d sir de la classe et non de l arbitraire d cision d un enseignant Reste le cas ch ant pour le professeur accomplir le difficile len entre les instructions officielles les id es des l ves et les moyens horaires dont il dispose L exp rience du club cin ma peut
50. te au tuteur savoir se nier lui m me progressivement Michel Tardy Le Professeur et les images l Michel Tardy Le Professeur et les images Paris PUF 1966 p 118 Introduction Jeux et enjeux Lorsqu on parle du club cin ma d un lyc e on imagine en premier lieu une activit ludique qui semble n avoir aucun point commun avec les activit s habituelles du lyc e savoir l enseignement et l ducation Il semble que d s lors que l on entre dans les activit s de club l on quitte le cadre strict de l enseignement pour entrer dans celui parascolaire du jeu Cependant ce jeu n est pas et ne doit pas tre coup des pr occupations ducatives et culturelles L enjeu est de taille et rejoint la probl matique qui amine toutes les activit s parascolaires comment apporter un compl ment culturel voire technique dans notre cas en restant ludique et attractif C est l que la structure lyc enne va pouvoir jouer un grand r le d s lors que l on remarque qu un lyc e est une source de moyens et de r alisations en puissance Le probl me sous jacent est que le lyc e n est ni un studio hollywoodien ni une cole de r alisation cin matographique mais bien un lieu o des l ves viennent certes se divertir mais surtout apprendre aupr s de professeurs D s lors l enjeu ne sera plus de r aliser un film en vue d un profit quelconque financier si possible mais b
51. tre un bon tremplin et un bon laboratoire exp rimental pour mettre en place ce genre de projets En effet sans aller jusqu faire tourner un court m trage une classe de 30 ou 35 l ves m me si cela n est pas impossible l enseignant peut fonder une s quence ou une s ance sur des activit s li es celles pratiqu es dans le club cin ma On a vu que l id e de fonder un club cin ma tait n e d un exercice banal de transmodalisation d une page de La Morte Amoureuse en sc nario lors d une r flexion sur la description et sur les rythmes de r cit Pourquoi ne pas imaginer d s lors fonder une s quence traitant du r cit ur un travail d criture longue visant la r daction d un sc nario partit d un court roman Cela permettrait de travailler partir des diff rents rythmes de r cit sur les d cors gr ce aux pauses descriptives les dialogues partir des sc nes les jeux de sc ne envisager L objectif principal d une telle s quence ne serait pas bien s r de r diger un sc nario contrairement ce qu il aurait t dans un club ni de venir plaquer des images sur un texte litt raire activit d int r t plus que limit mais 18 La notion de projet est prendre dans le sens strict de programme de travail sur un sujet chelonn sur toute l ann e et visant construire un travail sur le long terme Il est bien entendu que tout professeur doit
52. unes de diff rents lyc es Ils seront en outre des ambassadeurs du lyc e lors de leurs d marches aupr s des organisateurs de concours ou aupr s des organismes locaux ou nationaux qu ils auront d contacter pour mettre en place leur projet Finalement les activit s du club participeront de la construction de l image de marque de l tablissement image qui sera v hicul e par les r alisations du club cin ma en particulier et plus g n ralement de toutes les activit s scolaires ou extra scolaires de l tablissement 2 Le club pari sur l avenir Le club ne devra pas rester une activit p riph rique 1l doit s int grer dans les projets d ensemble de l tablissement qu il s agisse du projet d tablissement du projet mis en place par le foyer socio ducatif ou d un projet plus personnel d orientation d un l ve a Le projet d tablissement Chaque lyc e propose ses enseignants d organiser ses enseignements et ses activit s p ri scolaires selon des objectifs plus ou moins long terme Ces objectifs sont consign s dans le projet d tablissement qui r git l ensemble des activit s de l tablissement y compris les clubs Le projet d tablissement du lyc e Arago calqu sur les trois ambitions rectorales principales se d cline en dix orientations dont la deuxi me int resse particuli rement les activit s de clubs Cette deuxi me orientation exprime en effet
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