La syllepse est morte, vive l`antanaclase
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1. On admet bien deux signes dans le cas d antanaclase totale externe o les deux occurrences sont per ues physiquement pourquoi pas deux signes dans le cas d antanaclase totale interne ce qu on appelle traditionnellement syllepse Les deux unit s dans ce cas syncr tique sont per ues sur deux modes distincts qui ont chacun leur r alit perception physique supposer que la perception puisse tre seulement physique lecture physique et lin arit d un c t et de l autre perception et reconstruction mentale laquelle n est pas virtuelle mais r elle Cela serait aussi propre repenser sinon abolir la dichotomie physique pr sence de marqueurs mental et l aussi voir les choses en terme de continu seuils On est l au coeur du probl me de la perception s mantique particuli rement et de celui de la s miose La perspective adopt e conduirait affirmer nettement la nature mentale abstraite si on veut des deux faces du signe alors que le signifiant est souvent renvoy l ordre du concret dans une certaine interpr tation de la pens e saussurienne Cela reviendrait op rer une certaine unification de ces faces dont la tradition saussurienne affirme la solidarit indissociable certes mais qui appartiennent des dimensions diff rentes et consid rer toute fixation du signe sur un support quelconque comme une re pr sentation du signe voire du signifiant et non le signe lui2. tendue les composantes peuvent se retrouver dans des textes tr s courts quivalant un syntagme par exemple dans la formule de pr sentation Mon ex mari on a ta dg mon dl ex th mari th di dg ta o ta tactique dg dialogique dl dialectique et th th matique cet exemple qui est trivial ainsi que la repr sentation qui calque ce qui se fait en syntaxe montre que si les composantes sont a priori en relation h t rarchique on peut tablir entre elles des rapports de dominance et d interaction dans un nonc r alis c est l exemple notamment de nt rieur de P Verlaine le titre de ce sonnet lisible cosmologiquement d abord en vient prendre un sens noologique aussi La litt rature est un bon observatoire de ce ph nom ne qui va de l interpr tation textuelle globale la perception locale d une figure Ces points qui ont t abord s de fa on d taill e ainsi qu une tentative de typologie s mantique de ces figures dans une communication du s minaire du CPST d cembre 2002 para tre sont simplement mentionn s 1 Le probl me de la dualit d finitoire de ces figures recension critique Dumarsais Fontanier Morier Les datations du TLFI sont les suivantes antanaclase 1751 Encyclop die Syllepse 1660 1730 pour la syllepse oratoire de Dumarsais celle qui nous retiendra Ces d nominations existent dans l Antiquit toutefois les exemples Her
3. cet exemple pr sente une syllepse Un p re c est dire celui qui a la qualit le titre de p re sens propre 12 Si la tradition met en oeuvre les notions de sens propre et de sens figur et dans le cas du sens propre distingue ce qui ressortit la polys mie et ce qui rel ve de l homonymie la s mantique interpr tative s appuie sur les concepts de s m mes relevant de classes diff rentes domaines par exemple mais nous faisons aussi une distinction entre sens propre et sens figur et de s mes typologis s en s mes inh rents aff rents et sp cifiques g n riques outils appliqu s dans l essai de typologie d exemples de syllepse et d antanaclase document de travail de d cembre 2002 5 I faut se reporter la datation philologie oblige cf la r action de Fontanier qui les vers d Andromaque devaient sembler tout bonnement surr alistes 14 Une piste serait exploiter aussi avec la question du type selon le degr de syst maticit avec les composantes et d une mani re g n rale avec toutes les distinctions conceptuelles de la th orie o peut fonctionner sur diff rents registres la dissimilation assimilation pas simplement la typologie s mique s m mique 5 Dynamique du sens et s miose in Colloque Litt ratures et Linguistiques 2003 1 F Rastier 2001 Arts et Sciences du texte P U F p 154 155 Est toujours p re c est dire a toujours m me dans ses rigueurs les sentim
4. de Fontanier d termin Syntaxiquement par la qualit de ch tieur inh rente dans en punissant sans pour autant pr tendre une aff rence de ce s me dans p re 1 c est dire une modification de sa composition s mique Il est vrai que le principe de l aff rence semble via toujours et le contexte largi beaucoup moins discutable pour p re 2 le sens figur chez Fontanier et qu il faut peut tre r fl chir davantage aux conditions de l aff rence ses contraintes plus ou moins fortes selon les structures les paliers les contextes On pourrait faire la m me objection pour les exemples de syllepse trait s par F Rastier tout p re frappe c t et l aide substantielle et d sint ress e 7 ce dernier exemple tant repris par Rastier de B ringer l aussi la perception de la syllepse n est pas vidente et r sulte d une description fond e sur des outils pr cis et mettant en oeuvre l outil s mique avec interpr tation contextuelle l aussi on pourrait parler de sens inh rent neutre pour les d termin s p re aide pr cis par les valeurs des pr dicats d terminants sans all guer une quelconque actualisation frappe i e ch tieur et c t i e cl ment pour p re ou propagation s mique substantielle i e objet et d sint ress e i e ergatif pour aide on voit au passage que les cas peuvent aussi entrer en jeu ce qui enr
5. de ces signes change en relation avec l interpr tation cette variation sur fond d invariance milite peut tre pour la reconstruction d une Formes s miotiques PUF et aussi l exploitation qui en est faite par R Missire dans sa th se Cf notamment Fontanille J 1998 S miotique du discours Pulim p 41 4 aff r s et d couverts pour le spectateur et le d tective c t r ception donc mais ils sont inh rents selon la logique de la narration c t production puisqu ils sont r v l s ici le carr de la v ridiction aurait une utilit certaine 11 tierce position qui m diatise et permet ce jeu des interpr tations le plan central en soi comme objet isol n a pas de signification cf les mots valises supra il n en acquiert que contextualis mais le jeu interpr tatif qu il permet sugg re un troisi me niveau tout comme la m taphore classique pointe vers un tertium cf le formant Mais ce tertium est projet par la dualit et non a priori il est reconstruit et s mantis quand c est possible et non l origine des significations Cela a son importance pour l aspect g n tique de la question et le degr d abstraction de cette position f d ratrice et m diatrice o se n gocient les significations et les sens Bibliographie BALLABRIGA M 2002 Rythmes s mantiques et interpr tation tude de chiasmes in Champs du Signe n 13 14 Editions Universitaires du Sud BALLABRIGA M Syllepse
6. de l accommodation p 828 L aussi une typologie fine s impose ainsi qu une r flexion sur assimilation accommodation en rapport avec les genres et les notions de coh rence restaur e et de coh sion instaur e Se pose aussi la question des degr s dans l incompatibilit exprim e notamment dans la figure oxymorique si deux synonymes doivent avoir tous leurs s mes communs qu en est il pour l oxymore complexes o jouent des relations dynamisantes dans une autre s miose tout p re frappe c t est l unit de sens relations fond es notamment sur ces actualisations propagations de type participatif avec possibilit d accroissement diminution du sens des termes selon le contexte c est un aspect de la probl matique du continu La perception de l antanaclase dans le vers de Racine ne pose pas de probl me puisque la r p tition est visible en revanche les exemples de syllepse ne sont pas vidents et sont peut tre induits par la th orie C est qu en fait il n y a pas pluralit d acceptions au sens non technique de s m mes si l on veut il s agit toujours semble t il dans les exemples donn s d un seul et m me s m me qui va se voir aff rer tel ou tel s me actualis ou propag dans une relation de s me s m me et tant donn qu il n y a pas de s me hors du s m me Le p re syllepse si l on adh re cette analyse r alise l acception avec la cat gorie dans son entier cf analyse de
7. lueur par F Rastier cit e supra dans une perspective de sommation de l acception r alisation de l acception dans son entier mais on ne peut soutenir qu il y ait deux sens et donc qu il y ait syllepse ou alors on modifie la d finition de la syllepse cette actualisation de s mes oppos s non incompatibles d une cat gorie est un cas particulier remarquable de l actualisation propagation qui peut aboutir la syllepse effective lorsque nous avons deux s m mes en jeu Pour l exemple d antanaclase vers de Racine la perception enregistre de toute fa on la r p tition mais ce n est pas une r p tition de mots avec des sens diff rents c est la r p tition d un terme auquel correspond un s m me acception si l on suit l analyse de Rastier qui toutefois parle de deux acceptions qui a la particularit de comporter dans son type sociolectal vs le type dialectal de lueur une cat gorie dont les aboutissants oppos s sont ici r partis sur des unit s situ es aux extr mes du vers on notera le r le de la tactique dans la perception et l interpr tation de la figure le chiasme n est pas loin d ailleurs On ne contestera pas ici l utilisation du terme d antanaclase il y a bien r p tition d un terme et du sens change d une occurrence l autre sans qu il y ait plusieurs sens on s oppose Fontanier aussi parlera t on d antanaclase partielle ou partitive reposant sur cette diff rence s mique l i
8. m me Cette re pr sentation permet toutes sortes de manipulations typodispositionnelles calligrammes et autres cf aussi certains aspects de la po sie num rique qui ressortissent des jeux sur l expression et non sur le signifiant ce point devrait faire l objet d un bref document de travail consultable prochainement sur le site du CPST ceci n est pas un signe Le terme de syllepse dans l exacte mesure de la d finition ordinaire et courante qui est donn e fait probl me dans ce cadre la dualit ne se retrouve qu au niveau des signifi s chez les modernes du moins Nous pr f rons parler d antanaclase en g n ral et consid rer le ph nom ne de l antanaclase externe l antanaclase interne et r ciproquement et l int rieur de 28 quels qu ils soient sens propre figur sens propres issus de la polys mie de l homonymie ces questions rel vent de la typologie et des effets stylistiques esth tiques s miotiques qu elle permet d valuer en relation avec la condition d accueil les paliers et les genres sans oublier le r le de la syntaxe et des diff rences de localit cf l auteur d cembre 2002 Cela est distinguer de la propagation s mique qui modifie le sens d une unit par aff rence contextuelle cette propagation qui concerne des unit s de contenu n affecte pas leur couverture signifiante voir pour la perception s miotique l identification elle m me et l interaction des deux type
9. non la s quence enti re et la succession des plans indique qu il y a un rapport entre eux Le plan pr c dent contexte A pr sente un isra lien et le h ros palestinien se d visageant longuement par la vitre ouverte de leurs voitures arr t es un feu rouge ce plan m moris aff re un sens figur l affrontement cette treinte et ce plan est per u comme image mentale du Palestinien et ou de l Isra lien dans une sorte de discours rapport dans le plan qui suit le plan central contexte B le h ros aide physiquement son p re souffrant se relever en le tirant par la main ce nouveau contexte aff re un sens propre l aide au plan central qui est per u r troactivement comme image r elle les significations sont oppos es douleur guerre et amour sont des th matiques du film et on a ici une sorte d antanaclase visuelle reconstruite et qui tient compte des parcours et de leur dynamique avec un reflux de la s miose plut t qu une coexistence statique de amour et guerre dont certaines manifestations peuvent tre semblables Le plan central ne varie pas en soi c est un fait enregistr sur la pellicule et projet c est le contexte qui sugg re l une puis l autre interpr tation les deux en fait dans un ph nom ne d ambivalence c est dire que le contexte constitue en signe s ce plan central et la perception m me du signifiant perception proactive d abord puis r troactive de chacun
10. note 1 p 278 de l ouvrage S il Dumarsais traite cette question dans son trait Des tropes c est me semble t il en r ponse au programme de la M thode raisonn e car demander un l ve Ce mot est il pris dans le sens propre ou dans le sens figur commande qu on lui enseigne qu en de rares occasions il peut tre simultan ment l un et l autre Cette perspective claire le choix de l tiquette dans les rares occasions o se rencontre la figure de construction dite syllepse d accord la plupart des gens disent la question en quel nombre est le sujet il faut savoir r pondre il est au singulier selon les mots pris la lettre mais il est au pluriel selon le sens d o l accord du verbe C est donc une fois encore la probl matique grammaticale des figures d immutatio et leur gestion p dagogique qui entra nent dans le trait Des tropes les innovations de Dumarsais propre et sens figur et l unicit de l occurrence toutefois les exemples corrects reposent sur une structure comparative dont l explicitation restaure la seconde occurrence Pour Fontanier nous reconstruirons un parcours qui nous para t significatif de l antanaclase la syllepse L antanaclase rapproch e de la paronomase est ainsi d finie la r p tition d un m me mot pris en diff rens sens propres ou cens s tels ou encore Le rapprochement de deux mots homonymes et univoques avec des sign
11. permettent de percevoir d autres observables et d en rendre compte diff remment iv Les exemples que nous connaissons trait s par F Rastier renvoient des actualisations s miques par dissimilation ainsi dans l exemple du p re antanaclase on aurait une actualisation de deux s mes aff rents socialement norm s il s agirait donc d acceptions dont aucune n est propre ni figur e Mais faut il pr voir une acception pour le p re bienveillant et une autre pour le p re ducateur Il semble plut t qu il faille retenir la cat gorie socialement norm e bienveillant ou cl ment vs ducateur cf contexte largi acte Ill sc ne III de Ph dre une occurrence pouvant r aliser un terme ou l autre les termes de la cat gorie pouvant tre r partis sur deux occurrences comme c est ici le cas ou les deux c est dire la cat gorie cf plus bas sur le p re syllepse qu il n y ait donc qu une seule acception o est enregistr e la double valeur possible de p re Un probl me analogue mais concernant une cat gorie de s mes inh rents est trait de la m me fa on par F Rastier c est l analyse de lueur Les deux occurrences de p re conservent leurs s mes inh rents et l interpr tation contextuelle y diffracte cf tymologie d antanaclase la cat gorie socialement norm e qui fait partie des repr sentations norm es fortes quoique non d finitoires du terme Le fait de voir une figure dans l
12. 1 F Rastier 1987 S mantique interpr tative P U F p 65 sqq rapport entre les feux de l amour et l embrasement d une ville il n y aurait donc pas encore perception d un sens figur stabilis et note que feux et maux sont employ s la fois au propre et m taphoriquement il remarque et c est important les mots pris en deux sens diff rens sont cens s r p t s ou pour un sens ou pour l autre quoique cette r p tition ne soit pas tr s apparente Fontanier explicite ainsi sa mani re la r p tition que constituent les pronoms que et en et il a parfaitement raison Il note que cette syllepse ce type de syllepse est fond e sur une comparaison expresse et il donne d autres exemples Le jour n est pas plus pur que le fond de mon coeur Ph dre Du coup qui vous attend vous mourrez moins que moi phig nie Et le Caucase affreux t engendrant en courroux Te fit l me et le coeur plus durs que des cailloux Virgile Dans ces exemples galement o nous pouvons d ailleurs ne pas percevoir de syllepse notre poque se trouve une structure comparative mais qu il faut expliciter la diff rence du troisi me vers d Andromaque pour faire appara tre une seconde occurrence dans une expression de la gradation forme de continuit Fontanier termine en disant que toutes les syllepses de m taphore ne sont pas fond es sur la comparaison et il parle alors d
13. LA SYLLEPSE EST MORTE VIVE L ANTANACLASE Michel BALLABRIGA CPST Universit de Toulouse Le Mirail il nous faudrait une rh torique compar e encore venir et qui sera un domaine important de la s mantique g n rale F Rastier Ind cidable hypallage p 117 des figures non moins fascinantes que la m taphore comme la syllepse ou le paradoxe cf l auteur 1994 l antanaclase et la paradiastole cf Douay 1993 restent inexplicablement n glig es ibidem p 112 Sommaire 1 Le probl me de la dualit d finitoire de ces figures recension critique Dumarsais Fontanier Morier 2 Propositions du point de vue de la s mantique interpr tative 2 1 Interpr tation alternative de certains exemples de Fontanier 2 2 Explications et ou justifications 3 Incursions La syllepse et l antanaclase invitent des interrogations globales et pr alables Quel est le statut des diff rentes s miotiques voire des genres intervenant dans l identification interpr tation de la figure dans le cas d une manifestation textuelle pluri s miotique Quelles sont leurs diff rentes fonctions dans cette identification interpr tation C est le cas par exemple lorsque l nonc est constitu d l ments verbaux et visuels le visuel peut tre n cessaire accompagnateur ludique Les exemples illustratifs publicitaires surtout ne sont pas fournis dans le cadre de cet article d volu une aut
14. e pigraphe au livret d Alcyone de Marin Marais on ne saurait en rigueur voir un oxymore dans corbeau blanc notamment ce que l on pourrait tre tent de faire au vu des apparences logico grammaticales mais bien une contradiction logique qu il s agit de r duire corbeau noir afin de promouvoir par inf rences interpr tatives l expression op ra d raisonnable anti doxale et qui va valoir comme paradoxe l aff rence de blanc sur corbeau semble donc bloqu e par une contrainte interpr tative li e aux conditions herm neutiques cf l pigraphe Corbeau blanc est peut tre un oxymore d un point de vue logico grammatical il ne l est pas d un point de vue rh torico herm neutique puisque cette unit est rejet e r le du dialogique ici par le texte Pr cisons que l identification de la figure d pend en partie de conditions logico grammaticales mais que l valuation de son type de fonctionnement d pend essentiellement des r gimes de production et d interpr tation ainsi que des genres Morier dont on appr cie la perspicacit parle bien de cette relation n cessaire au genre pour l analyse des effets de la figure et met en garde on ne confondra pas les l ments de la figure et sa fonction p 830 op cit C est encore lui qui propos de obscure clart et dans le cadre de l oxymore po tique voque pour l interpr tation non pas la mise en oeuvre de l assimilation mais celle
15. e pure m taphore Boileau parlant de Saint Amand auteur du Mo se sauv dit Et poursuivant Mo se au travers des d serts Court avec Pharaon se noyer dans les mers Fontanier fait la remarque que Saint Amand ne poursuit et ne se noie que dans les vers de Boileau Autre exemple C est peu qu avec son lait une fi re Amazone M ait fait sucer encor cet orgueil qui t tonne Ph dre Mais comment peut on sucer l orgueil si ce n est par pure m taphore Et enfin nous avons une syllepse du m me genre par pure m taphore dans ce dernier exemple Il veut avec leur soeur ensevelir leur nom ibidem Avec ces derniers exemples on est au plus pr s de ce que les modernes entendent semble t il par syllepse c est dire une seule occurrence avec deux sens dans un nonc qui ne comporte pas en principe de vraie structure comparative ou autre qui permettrait d expliciter la seconde occurrence implicite M me si Fontanier ne l explicite pas de son point de vue sur les termes se noyer sucer ensevelir se superposent un sens propre et un sens figur Fontanier distingue donc les cas o le terme est employ par pure m taphore des cas o il est employ m taphoriquement ces derniers cf les exemples pr c dents comportent une structure de comparaison o on a donc deux occurrences une explicite et l autre implicite On voit que les questions concer
16. e P U F RASTIER F 2001 nd cidable hypallage in Langue Fran aise n 129 p 111 127 RASTIER F 2001 L hypallage amp Borg s in Variaciones Borges 11 p 5 33 ROUAYRENC C Syllepse et co n texte in La syllepse figure stylistique pp 157 172 2006 textes r unis et pr sent s par Y Chevalier et Ph Wahl Presses Universitaires de Lyon collection Textes et Langue actes du colloque ponyme organis par l quipe Textes et Langue les 25 et 26 10 2002 l Universit Lumi re Lyon 2 SEBILLET ANEAU PELETIER FOUQUELIN RONSARD 1990 Trait s de po tique et de rh torique de la Renaissance introduction notices et notes de F Goyet LGF Le Livre de Poche Tr sor de la Langue Fran aise Informatis Paris d du CNRS 12
17. e de Clair de Terre de Breton la coexistence n est pas la co ncidence qui fige en outre il faudrait envisager les degr s et l aspectualisation de cette coexistence cela croise la route du rythme ii La parent de signifiant voqu e plus haut renverrait en fait un degr d abstraction suppl mentaire probl matiser d ailleurs un m me unique signifiant ne peut renvoyer deux s m mes mais un m me formant peut renvoyer deux signes ayant chacun leur signifiant et leur signifi dont il faut valuer la coexistence il faut galement valuer la notion de coexistence elle m me en termes de degr de pr sence et d aspectualisation dans le parcours interpr tatif la r criture de s m mes passe par un signifiant identifi selon un mode perceptif quelconque la d nomination des degr s virtuel etc devrait peut tre tre revue affin e et r cursivis e iv Appara trait ainsi une probl matique probablement fondamentale contrastant avec les positions moniste et dualiste celle d une tierce position m diatrice dynamique et r cursive dont la pr sence construction est un enjeu aux effets s mantiques d terminer Cette position valeur fonctionnelle et non substantielle est mettre en relation avec la question de la dynamique morphos mantique des rapports fond forme en g n ral avec les concepts et outils de la s mantique interpr tative isotopies g n riques sp cifique
18. e s il y a une seule entr e dans certains dictionnaires Le Petit Robert notamment cela nous renvoie au probl me du traitement de l homonymie et de la polys mie pour honorer la tradition que nous r interpr tons cf plus bas nous tenons dire que cette formulation originale d antanaclase interne a t le point de d part des pr sentes r flexions 7 Sauf notamment dans Mounin ouvrage cit en bibliographie o Vital Gadbois associe r p tition antanaclase et polys mie ou homonymie en disant d ailleurs que la syllepse est un cas d antanaclase qui ne porte que sur un sens propre et un sens figur et o Conrad Bureau d finit la syllepse comme figure qui consiste employer un mot la fois au sens propre et au sens figur mais que dire des r p titions qui jouent sur sens propre et sens figur et des occurrences uniques qui cumulent des polys mes ou des homonymes On pourra se reporter l ouvrage de Fontanier pour les exemples qui illustrent cette typologie et que nous ne reprenons pas ils exigeraient des commentaires et des hypoth ses alourdissant le propos de cet article On n interroge pas ici de fa on th orique la signification de ces termes en italiques 10 Comme l a fort bien fait remarquer C Rouayrenc dans sa communication Syllepse et co n texte lors du colloque La syllepse figure stylistique organis par l quipe Textes et Langue les 25 et 26 10 2002 l Universit Lumi re Lyon 2
19. e vers de Racine avec les 17 F Rastier 1994 S mantique pour l analyse p 70 8 De curieuse fa on si aimer implique ch tier alors aimer est inclus dans ch tier logiquement alors qu on a plut t ici l impression d une inclusion inverse 1 Chez Fontanier la perception d un contraste dans ce vers et l tat des outils descriptifs du temps sens propre figur m nent une r partition contrainte en sens propre figur l tiquette sens figur paraissant inad quate mais les outils ne sont pas remis en question 2 F Rastier 1994 S mantique pour l analyse p 55 variantes d identification et de traitement que l on a vues repose sur une assez longue tradition qui constitue un intertexte interpr tatif l originalit de F Rastier est de placer le jeu de l antanaclase au niveau des s mes qui par d finition appartiennent un s m me ces outils affinent la perception et l interpr tation du ph nom ne et poss dent une valeur heuristique on peut ainsi surtout pour la syllepse enregistrer des figures o on n aurait pas pens en voir cf plus bas Mais l interpr tation du fait de l unit s mique envisag e repose sur le principe de l actualisation de la source vers la cible ce qui peut ne pas aller de soi pourquoi par exemple voir une actualisation de ch tieur dans la premi re occurrence au lieu de ne voir dans cette occurrence que son sens inh rent g niteur analogue du sens propre
20. ens le coeur d un p re est toujours bon et tendre comme un p re sens figur L analyse de F Rastier voyant dans cet exemple une antanaclase conform ment aux d finitions modernes fait tat d une actualisation de deux s mes aff rents socialement norm s ducateur pour la premi re occurrence via en punissant et bienveillant pour la seconde par dissimilation notre interpr tation diff re quelque peu le s me bienveillant serait une constante du p re sur la base de toujours et du topos Qui aime bien ch tie bien un fond sur lequel se d tache la figure sporadique et it rative du p re ducateur la figure de rh torique comme forme textuelle singuli re s tendant sur tout le vers se jouerait sur ces rapports fond figure investis contextuellement de s mantismes diff rents cette r partition rh torique chez F Rastier est en fait de ce point de vue le r sultat d une dynamique gestaltiste coupl e un investissement s mantique i L interpr tation actuelle de cet exemple comme antanaclase repose sur la dualit in praesentia des occurrences dans un cadre syntaxique et un empan textuel qui permettent la perception imm diate du ph nom ne de r p tition et dans une structure syntaxique qui favorise l interpr tation du lien entre les deux termes L interpr tation comme syllepse repose sur la r partition sens propre sens figur bien qu il y ait deux occurrences o
21. et antanaclase document de travail s ance de s minaire du CPST du 20 12 2002 para tre BALLABRIGA M Dynamique du sens et s miose le cas des tropes communication au colloque international Litt ratures et Linguistiques Toulouse Le Mirail octobre 2003 para tre DUMARSAIS 1988 Des tropes ou des diff rents sens pr sentation notes et traduction de Fran oise Douay Soublin universit de Provence amp CNRS UA 381 Critiques Flammarion DUTEIL MOUGEL C Persuasion et textualit Propositions pour l analyse s mantique et rh torique des textes persuasifs th se 2004 Universit de Toulouse Le Mirail FONTANIER P 1977 Les Figures du Discours Flammarion GERARD C Contribution une s mantique interpr tative des styles Etude de deux oeuvres de la modernit po tique Jacques Dupin et G rard Mac th se 2004 Universit de Toulouse Le Mirail MISSIRE R S mantique des textes et mod le morphos mantique de l interpr tation th se 2005 Universit de Toulouse Le Mirail MOLINI G 1992 Dictionnaire de Rh torique LGF Le Livre de Poche MORIER H 1981 Dictionnaire de Po tique et de Rh torique Presses Universitaires de France MOUNIN G 1974 Dictionnaire de la linguistique Presses Universitaires de France RASTIER F 1987 S mantique interpr tative P U F RASTIER F 1994 S mantique pour l analyse de la linguistique l informatique Masson RASTIER F 2001 Arts et Sciences du text
22. ichit le ph nom ne figural et son interpr tation Se pose aussi le probl me de la perception en g n ral facult naturelle mais que la culture et ses cours d action affinent et enrichissent et celui li des questions de seuils probablement contr l s par les genres de la distinction entre perception s mantique et perception rh torique ainsi on peut analyser une syllepse casuelle dans aide d un point de vue s mantique fin mais cette figure ne para t pas vraiment perceptible rh toriquement Inversement on peut tre amen voir au prime abord telle figure dans un texte alors qu une analyse peut d montrer qu elle n y est pas Toutefois cette guise interpr tative va l encontre de la probl matique du signe minimal et du principe de compositionnalit du sens stricte et statique pour promouvoir des unit s textuelles 21 plut t que ducateur propos par F Rastier semble t il cf contexte largi du vers il s agit pour Th s e de ch tier Hippolyte 2 F Rastier 1994 S mantique pour l analyse p 70 3 aide substantielle et d sint ress e des pays fr res du camp socialiste analys in F Rastier 94 p 70 Dans l exemple analys in F Rastier 94 p 72 Un op ra raisonnable c est un corbeau blanc un bel esprit silencieux un Normand sinc re un Gascon modeste un procureur d sint ress enfin un petit ma tre constant et un musicien sobre Antoine La Mott
23. icite ou implicite et pour des raisons syntaxiques ou s mantiques la d nomination de syllepse tenant au fait qu il s agit de sens propre dans un cas et de sens figur dans l autre lesquels peuvent tre pris ensemble cf tymologie de syllepse contrairement l antanaclase o les sens sont diff rents Il est question d un m me mot c est dire de deux occurrences d un m me type ou de deux acceptions emplois d un m me terme cf F Rastier sur sens emplois acception terminologie am nag e qui pourrait permettre de refonder les r flexions sur les figures Pour la syllepse de m taphore Fontanier reprend l exemple classique de Racine Je souffre tous les maux que j ai faits devant Troie Vaincu charg de fers de regrets consum Br l de plus de feux que je n en alluma Andromaque Fontanier value n gativement cet exemple parle d exag ration ridicule en se demandant quel Morier cf bibliographie se fonde probablement sur ces crit res dict s par Fontanier pour parler d antanaclase interne sur iris dans l exemple suivant faussement analys d ailleurs cf document de travail de d cembre 2002 para tre Rose dont les iris sont presque aussi violets que ceux qui fleurissent maintenant dans Willow Park Butor il y a deux sens diff rents m me s il y a une seule occurrence et Morier doit consid rer qu il y a deux signes dans ce cas pr cis m m
24. ifications toutes diff rentes ouvrage cit en bibliographie p 347 349 On rappelle les exemples de Fontanier que l on ne cite pas en entier l exemple de Quintilien Proculeius sur attendre r p t qui comporte deux sens propres et les exemples reposant sur l homonymie livres f minin et livres masculin sort nom et sort verbe compte et comte le point de vue de Fontanier semble fonder la d finition de cette figure chez les modernes chez qui toutefois le crit re configurationnel physique l emporte Fontanier juge s v rement cette figure ainsi d finie toutefois Fontanier parle d antanaclase assez noble dans un p re est toujours p re le singe est toujours singe plus N ron que N ron lui m me mais dans ces exemples on a un sens propre et un sens figur c est donc plus qu une simple antanaclase c est une antanaclase du genre de ces tropes dont nous avons trait sous le nom de syllepse Pour la syllepse qui consiste prendre un m me mot tout la fois dans deux sens diff rens l un primitif ou cens tel mais toujours du moins propre et l autre figur ou cens tel s il ne l est pas toujours en effet ce qui a lieu par m tonymie par synecdoque ou par m taphore p 105 Fontanier distingue donc syllepse de m tonymie de synecdoque et de m taphore f la double occurrence est g n ralement pr sente de fa on expl
25. isetti 2001 Pour une th orie des formes s mantiques motifs profils et th mes 10 propre une tierce position entre plan de l expression et plan du contenu doit aussi tre examin e et contrast e s il y a lieu il y a l un clivage expression contenu qui s oppose notre point de vue unifiant et abstrait des deux faces du signe des acceptions de discours et texte qui ne sont pas les m mes et un sensualisme assez loign de notre position sur le troisi me terme qui demeure quelque chose d abstrait 3 Incursions Il ne s agit dans ce dernier point que d illustrer la possibilit de transposer dans une autre manifestation s miotique visuelle et en particulier cin matographique la perception et l analyse de ces figures examin es au seul plan verbal jusqu ici Faute de comp tence dans le domaine on ne se hasardera pas ici commenter le statut et le fonctionnement des plans s mantique et s miotique propres cette manifestation On se souvient peut tre de la troublante s quence de Chinatown de R Polanski o le d tective Jack Nicholson tente brutalement de faire avouer une jeune femme ses v ritables liens avec un homme selon l orientation des gifles successives la jeune femme r pond soit c est mon p re soit c est mon amant quand le d tective et le spectateur finit par comprendre la s miose s tablit de l opposition au syncr tisme de l inconciliable au mo
26. n lexicale tape et aspect terminatif solidification non d finitive d ailleurs et on peut en th orie revenir au stade pr c dent dans un cycle au processus ind fini Un des traits de la cr ation po tique notamment serait dans cette d structuration restructuration des significations via les contextes diff rents paliers et avec diff rentes unit s Mallarm ne souhai tait il pas donner un sens plus pur aux mots de la tribu La figure si l on adopte cette fa on de voir est bien dans l ensemble de l nonc et non sur tel ou tel terme on a d j vu en outre qu avec ce biais interpr tatif la perception du lieu du foyer figural peut varier Cette fa on de traiter l interpr tation de la figure s accorde avec la d finition provisoire et volontairement limit e qu a donn e F Rastier du trope il y a trope quand une s mie occurrence au lieu d h riter par d faut tous ses traits s mantiques de la s mie type actualise par prescriptions contextuelles au moins un s me aff rent en cas de propagation de traits et ou subit une d l tion d au moins un s me inh rent en cas d inhibition Se pose toutefois pour cette modification s mique le probl me du seuil de sa perception et de la complexit des m canismes menant cette perception o et partir de quand per oit on le trope On voquera ce point plus bas Un p re en punissant Madame est toujours p re selon Fontanier pour qui
27. n percevait par une forme d abstraction le m me mot ii Si l on peut accorder Fontanier que la premi re occurrence de p re repr sente le sens propre on peut se demander pourquoi il faut consid rer la seconde comme pr sentant le sens figur sinon pour que la description s accorde aux outils existants mais Fontanier fait montre d un relativisme de bon aloi du moins prudent figur ou cens tel s il ne l est pas toujours en effet p 105 et figur au moins relativement au premier p 106 ce n est peut tre qu une question de diff rence terminologique il est clair que les deux occurrences n ont pas le m me sens et en qualifier une de figur e repose sur la consid ration de rapports contextuels interpr t s avec les outils de l poque qui unissent les deux occurrences m tonymie synecdoque m taphore donc sens figur ii L analyse de F Rastier utilisant des outils plus pr cis la notion de s me outil de notre poque n a plus seulement recours aux notions globales s m miques ni de sens propre et figur et de plus elle enregistre une actualisation du s me ducateur sur la premi re occurrence via en punissant A des notions compactes et synth tiques sens propre figur sont substitu s des concepts et des outils outil car il y a le mode d emploi actualisation etc plus fins et analytiques les s mes typologis s et dynamis s dans le parcours interpr tatif qui
28. nant le palier de l nonc relier une construction syntaxique ou autre o la figure est per ue le nombre d occurrences d pendant ventuellement de reconstructions autoris es par la syntaxe et donc la question de l unit ou de la dualit et des types de sens cf document de d cembre 2002 para tre pour un essai de typologie sont au coeur de l affaire On notera que la tradition notamment Fontanier et Morier est plus sensible aux crit res s mantiques que configurationnels ou physiquement r alis s chez Fontanier les deux occurrences de Rome et celles de p re sont trait es comme sy lepses car jouent sens propre et sens figur il y a unit du mot type c est le m me terme travers deux occurrences r alis es dans une sorte de syllepse externe c est pour la m me raison que ensevelir une occurrence est trait comme syllepse sens figur et sens propre tant cumul s dans une syllepse 4 interne Les modernes ceux que nous avons consult s moins fins en cela que Fontanier sont surtout sensibles au crit re configurationnel syllepse avec une occurrence antanaclase s il y a r p tition physique Notre voie sera autre 2 Propositions du point de vue de la s mantique interpr tative 2 1 Interpr tation alternative de certains exemples de Fontanier Les hypoth ses de la s mantique interpr tative ses concepts et ses m thodes l analyse en s mes unit
29. nstrueusement concili cela serait rapprocher du p re syllepse mais dans ce dernier cas l unit d accueil est verbale et les l ments de signification aff r s sont partiels alors qu ici l unit d accueil est visuelle repr sentation d une jeune femme dont les rapports un personnage masculin sont ambigus et ce sont des r les complets qui sont aff r s reconnus simultan ment p re amant non dans une simple forme d oxymore mais dans celle d une transgression socio culturelle voire anthropologique majeure on est bien dans le cas d une unit s miotique non de papier mais de pellicule ce qui revient au m me on est dans le simulacre pourvue de deux significations oppos es ici Comment les plans s miotique et s mantique se distinguent ils ici et comment s articulent ils Le terme de syllepse au plan s miotique plut t repr sent ici du fait que nous avons v ritablement une seule unit ipse serait peut tre plus ad quat La seconde illustration qui fait intervenir le semi symbolique est emprunt e au film ntervention divine de Suleiman La s quence qui nous int resse est compos e de trois plans le plan central qui repr sente en gros plan et sans qu on voie les acteurs cette synecdoque ayant son importance dans l interpr tation une treinte de mains va recevoir deux interpr tations gr ce chaque fois une m moire imm diate puisque nous n avons jamais affaire qu un plan et
30. nt rieur d une acception dans la perspective d un d ploiement cat goriel interne l acception Compl mentairement l antanaclase partielle qui joue au niveau s mique dans un seul et m me s m me physiquement r p t on parlera d antanaclase totale ou globale lorsque sont en jeu des s m mes diff rents on ne s occupe pas ici des types s miques ou s m miques en jeu dans ces figures cf intervention de d cembre 2002 pour ce second cas on distinguera antanaclase totale externe in praesentia deux occurrences physiques explicites avec des vari t s morphologiques dans la reprise il faudrait aussi examiner les structures comparatives et antanaclase totale interne in absentia une occurrence physique explicite et l autre implicite tout cela tant typologiser ensuite selon les vari t s de s m mes cf intervention de d cembre 2002 Le terme de syllepse est abandonn au profit de celui g n rique d antanaclase 2 2 Explications et ou justifications D abord avec les outils de la s mantique interpr tative il convient de distinguer si on a affaire une diff renciation s mique et de quel type ou s m mique et de quel type La perception de cette diff renciation est attribuable aux actuels outils descriptifs mis en jeu qui permettent une distinction d observables construits que ne pouvait faire la tradition qui op rait avec la notion globale de sens avec des distinctions
31. propre et figur notamment mais pas seulement ce qui entra nait des perceptions et interpr tations diff rentes Dans le cas d actualisations s m miques en gros les sens de la tradition eu gard aux options th oriques et pist mologiques de la s mantique textuelle la syllepse peut poser 25 11 faudrait parler ici aussi d un continu seuils avec franchissement de fronti res s m miques dans le cas de la syllepse notamment 26 y a probablement une utilit de ces figures s miques pour l tude des textes litt raires notamment mais pas seulement la typologie amorc e ici jointe l intervention de d cembre 2002 pourrait aider dans une perspective de typologie des genres La plupart des s mes sont communs aux deux occurrences except s les aboutissants de la cat gorie socialement norm e lesquels sont toutefois mis en saillance cf le distinguo 27 probl me Dans ce cadre pist mologique le probl me est d associer deux sens quels qu ils soient un m me signifiant Si l on tient qu il n y a pas de signifi s m mique global distinguer du cas s mique vu plus haut sans signifiant il semble difficile de dire qu un signifiant a deux signifi s selon le principe de l indissociabilit signifiant signifi si l on reste bien dans le cadre linguistique et lexical par facilit donc pas d actualisation s m mique sans son signifiant H Morier ouvrage cit en bibliographie a
32. re probl matique Si l on n a affaire qu des textes verbaux quel est le palier verbal o reconna tre identifier la figure Ce probl me est li la question des genres et celle des unit s s mantiques en jeu dans la figure i II s agit g n ralement du palier de la phrase ou de la p riode quivalant parfois un court texte au sens fonctionnel la figure est reconnaissable gr ce surtout des conditions d accueil syntaxiques constructions ou parall lismes on va de la reconnaissance ou de la perception de la figure son interpr tation on notera l importance dans ce cas du logico grammatical ii La figure peut appara tre dans le cours d action rh torico herm neutique d un parcours interpr tatif qui fait communiquer des passages isotopies etc non reli s syntaxiquement Ces pigraphes rappellent l importance de l enjeu entre le rh torique et la s mantique des textes les relations vivement souhaitables et faire fructifier entre le rh torique et les s miotiques y compris la s miotique des cultures sont voqu es la fin p 126 de nd cidable hypallage qui parle d une n cessaire ouverture s miotique de la tropologie si chaque esth sie pendant artistique de l pist m comprend un inventaire g n ral de relations et de mutations qu articulent les associations de tropes privil gi es par une poque La textualit comme construction n est pas une question d
33. rennius Cic ron Quintilien contiennent toujours deux occurrences et l on parle du m me mot employ plusieurs fois cf plus bas la position de Fontanier sur la syllepse la distinction de ces figures se faisant sur la base de sens plus ou moins proches en g n ral voir aussi ambigu t mais celle ci doit tre r solue chez Cic ron il n y a pas de double sens r alis Ces d nominations de figures n apparaissent pas dans le Trait de po tique et de rh torique de la Renaissance Chez Dumarsais qui selon F Douay Soublin est l inventeur de la syllepse oratoire le terme d antanaclase est absent de l index des notions cf datation du TLFI pour l antanaclase 1751 Dumarsais meurt en 1756 Le terme de syllepse existait d j cf datation TLFI mais ne d signait vraisemblablement que la syllepse grammaticale La syllepse oratoire s appuie bien semble t il sur l unicit de l occurrence qui cumulerait deux sens un propre et un figur les exemples sont peu nombreux et si nous avons quelque peine actuellement reconna tre une figure dans certains Galath e est pour moi plus douce que le thym du mont Hybla nous traduisons l exemple virgilien et moi quoique je paraisse Galath e plus amer que les herbes de Sardaigne dans un autre le c l bre Br l de plus de feux que je n en alluma Dumarsais fait porter de fa on tr s discutable la syllepse sur Br l analyse que ne s
34. rticle antanaclase pressentait quelque chose d finissant l antanaclase comme figure dans laquelle le mot r p t change de sens il poursuit dans l antanaclase le mot repris offre deux acceptions nettement diff rentes et continue on pourrait parler d antanaclase interne lorsque le m me mot non r p t cumule les deux sens qui dans l antanaclase ordinaire sont repr sent s par la r p tition du terme et de citer l exemple de Butor sur iris cf note pr c dente cette innovation terminologique gag e sur le crit re de sens nettement diff rents signale la perception d une h t rog n it difficilement r ductible pour des raisons semblables et compl mentaires P Fontanier voyait une syllepse dans des termes r p t s repr sentant sens propre et sens figur ressentis comme proches s mantiquement au point que c tait un m me mot type qui tait per u notre perspective est tout autre Il y aurait toujours deux occurrences mais les crit res de la tradition sont r cus s en fonction du principe pist mologique qui vient d tre rappel et nous tiendrons que m me dans la m me langue et qu on soit face des homonymes son substantifs ou des polys mes assurance le signifiant m me si les prononciations sont identiques n est pas per u de la m me fa on c est une conviction intuitive et introspective verser au cr dit de l indissociabilit signifiant signifi
35. s mol cules paratopies sens emploi acception le s m me comme fond le s me comme figure en particulier avec les notions de motif profil et th me La position de la s miotique du discours qui fait du corps des mots valises l antanaclase interne dans les mots valises les l ments communs peuvent n tre que des l ments graphiques ou phon tiques l phantasme c est dire qu ils ne constituent pas une unit linguistique et on reconstitue les unit s via les contextes gauche et droit reconstitution purement s miotique au sens de Benveniste cf aussi le canard lapin dans l antanaclase interne ma femme la chevelure de feu de bois Breton l Union libre le processus est le m me mais ce sont des s m mes qui se diff rencient respectivement sens figur et sens propre de feu via les contextes gauche et droit tant entendu que nous avons ici deux expressions int gr es chevelure de feu feu de bois on a l une reconstitution s mantique Comme pour la s miotique du discours pour la s mantique des textes la question de la direction et de la transformation est constitutive de la probl matique du sens Si la s miotique d essence g n rative voque des trajets la s mantique d essence interpr tative occup e de morphologies fond forme parle de parcours il s agit moins dans ce cas d un trajet d une signification une autre que d un parcours interpr tatif vers
36. s de perception 5 Cette position serait situer historiquement dans un projet de description s miog n tique relevant probablement de l anthropologie coup s r hors de notre propos et de nos comp tences En prenant en consid ration la condition d accueil les paliers de r alisation et o se r alise la figure la typologie s mique et s m mique et la relation aux genres et discours 29 30 32 chacune de ces cat gories comme un continu plut t qu une opposition typologiser avec des seuils qualitatifs iCe choix pist mologique s accompagne par cons quence d options m thodologiques qui tiennent compte du parcours interpr tatif li au processus de s miose de sa dynamique de ses tapes de sa m moire n cessaire et non du seul r sultat des mouvements interpr tatifs textuels syntagmatiques perspective du texte En fait la description traditionnelle rejoint le point de vue lexicographique une entr e et diff rents sens paradigmatique et r sultatif dans une certaine perspective et conception du signe mais un d passement dialectique est pr voir en tablissant des signes textuels les formes textuelles qui peuvent d ailleurs correspondre des signes lexicaux ii La coexistence doit tre repens e il n y a pas de perception simultan e des grandeurs mais successive et altern e cf point i si br ve soit elle ex de la jeune vieille du canard lapin de la pag
37. s plus petites que le s m me en principe et l aff rence permettent de conserver les sens propres de sucer et ensevelir notamment et d aff rer certains s mes sur les compl ments nutritif origine sur orgueil qui est isotope fi re Amazone humain ou lanim sur nom du coup le foyer de la figure se d place de ensevelir nom mais c est globalement ensevelir leur nom qui est tropique du fait de ces relations contextuelles on quitte la probl matique du signe et cette mani re de rendre compte de la fa on dont les mots modifient en contexte leur composition s mique est attentive au ph nom ne de cr ativit linguistique cf l dessus document de d cembre 2002 et Dynamique du sens et s miose in Litt ratures et Linguistiques de 2003 Il ne s agit pas de pr f rer en soi une interpr tation l autre mais de les valuer en synchronie d abord suivant les genres notamment une sera pr f rable peut tre l autre et d un point de vue diachronique de voir leur pertinence tant que le sens s m mique figur ou autre n est pas per u ou enregistr l interpr tation par l aff rence semble de mise du c t sensible quand le sens s m mique est ent rin on est semble t il dans le cas de la superposition s m mique du c t intelligible plut t c est l probablement un processus g n ral dans la constitution solidification de la significatio
38. uit pas la tradition interpr tative de ce vers ce terme n a qu un sens ici notre avis figur l exemple de l pitaphe de Despaut re Ici repose un borgne plus clairvoyant qu Argus est plus convaincant On notera les deux types de sens sens 3 gt cf de l auteur Le rythme dans un po me de Verlaine publi sur Texto en juin 2005 rubrique In dits On s appuie sur le tr s solide travail de Duteil Mougel C Persuasion et textualit propositions pour l analyse s mantique et rh torique de textes persuasifs th se soutenue en 2004 cf notamment les annexes p 15 49 71 pour antanaclase et p 15 et 71 pour syllepse Dumarsais en donne la d finition suivante La syllepse sullepsis comprehensio complexio sullambano comprehendo oratoire est une esp ce de m taphore ou de comparaison par laquelle un m me mot est pris en deux sens dans la m me phrase l un au propre l autre au figur p 145 de l ouvrage cit en bibliographie on notera qu il est question ici du m me mot au sens les exemples donn s le prouvent de la m me et seule occurrence le point de vue de Fontanier cf plus bas est diff rent Dumarsais critique cette figure la fin de l entr e Au reste cette figure joue trop sur les mots pour ne pas demander bien de la circonspection il faut viter les jeux de mots trop affect s et tir s de loin ibid p 146 F Douay Soublin claire les motivations de l auteur
39. un effet de signification complexe o les diverses valeurs sont r alis es avec des saillances diff rentes ne serait ce que du fait des effets d arri re plan et de premier plan des jeux de m moire y corr ler Cela pour ouvrir la discussion avec les modes d existence s miotiques actualis potentialis virtualis r alis cf notre article sur le chiasme cit en bibliographie M Ballabriga 1995 S miotique du surr alisme Andr Breton ou la coh rence Presses Universitaires du Mirail Champs du Signe p 42 sqq qui a peut tre voir avec les zones anthropiques et leur fonctionnement Comme contre exemple on pourrait voquer certains jeux de mots fond s sur ces figures et o il n y a pas de fond commun justement d o l effet disruptif souvent de l humour jouant sur l homonymie qui renvoie un vide s mantique contrairement la polys mie o se manifeste un s mantisme commun toutefois on a pu observer la cr ation d un lien motiv entre homonymes via l hypallage lexicale qui lie des domaines Pots clairs et pots mats chacun sa cr me publicit Nestl pour la cr me Mont Blanc avec un visuel repr sentant des montagnes enneig es un lien pots peau est tabli par cette campagne publicitaire en s rie d ailleurs entre les sens alimentaire et dermatologique de cr me Sur ces points on consultera GERARD C 2004 MISSIRE R 2005 cf Cadiot P et Y M V
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