le statut de l`artefact dans le discours de l`apprenant
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1. L instrument dans l acception qui en a t retenue ci dessus pr sente bien les caract ristiques de l habitude un discours oral crit sch matis a t tenu son propos au moment de sa conception des choix ont t op r s en fonction du contexte de son utilisation future pour r pondre des fina lit s pr cises Les d cisions prises par ses concepteurs le groupe classe dans l exemple que nous d velopperons qui 198 distinguer l instrument de l Objet marquent la cl ture parfois provisoire de la discussion se traduit la fois dans le processus d instrumentalisation qui vise la transformation de l artefact et dans le processus d instrumentation relatif au sujet travers l mergence et l volution des sch mes d utilisation Rabardel 1995 12 On retrouve bien l les caract ristiques que Vygotsky recon naissait aux instruments psychologiques langage symboles alg briques sch mas il s agit toujours d laborations artificielles et sociales et non organiques ou individuelles 1985 39 Les s quences d apprentissage viseront favo riser ces moments de construction d outils de m diation travers les interactions avec autrui et avec les objets Objet artefact instrument les statuts de ces l ments diff rent relativement au r le qu ils jouent dans le processus d apprentissage Ce qui est une cons quence directe du mod le triadique retenu la fois par V2. n cessite alors de faire appel des dispositifs de m diation Rousseau le d plore quand il avance dans l mile que la puissance humaine agit par des moyens la puissance divine contact direct avec agit par elle m me 1999 347 pour finir par inciter le p da la nature gogue la m fiance envers le langage resserrez donc le plus qu il est possible le vocabulaire de l enfant C est un tr s grand inconv nient qu il ait plus de mots que d id es et qu il sache dire plus de choses qu il n en peut penser ibid 58 pour une critique de cette position on peut se reporter Weisser 2004 Les avanc es de la psychologie de l apprentissage conduisent d sormais soutenir la th se inverse V rillon 2004 163 nous rappelle la th se vygotskienne qui postule un double enracinement de la pens e humaine d une part dans des activit s mettant en uvre des signes et d autre part dans celles mobilisant des outils La m diation entre le sujet humain et le monde est donc double assur e non seulement par les langages de la langue maternelle aux codes formels comme l alg bre mais galement par des moyens mat riels fabriqu s dans ce but ASTER N 41 2005 INRP ASTER 19 mail de Fontenay BP 17424 F 69347 Lyon cedex 07 194 O m diation par les artefacts travailler ensemble pour concevoir un objet M diation double m diation indispensable aussi s il s agit de c
3. s accorder sur une partition de l artefact Le m me mouvement s observe sur ces quatre interventions cons cutives une nouvelle propri t de l artefact est rep r e les d corations reprise et confirm e pour faire ensuite l objet d une tentative d explication l encore en termes d a rodynamisme L artefact autorise une approche mod li sante de ph nom nes physiques il est un instrument qui en facilite la compr hension ou du moins l appr hension Nous venons d observer l un premier mouvement au fil de la discussion le groupe des interlocuteurs met progressive ment en mots une partition de l artefact qui manifeste un processus de d composition hi rarchique Mounier amp Bisseret 2001 364 selon le point de vue retenu Si certains d tails sont voqu s c est qu on estime qu ils ont quelque chose voir avec le projet de la classe si ces th matisations sont reprises ensuite dans le discours d autres nonciateurs c est qu ils se rallient cette id e Et le groupe finit par s accorder sur une description type de la fus e la cor f rence est construite collectivement quand on nomme ce qui est digne d attention eu gard l avantage recherch L analogie artefact texte est une nouvelle fois patente l objet pourra ult rieurement tre reconstruit avec les m mes op rations qu une s quence textuelle descriptive par ancrage d nomination par aspectualisation rep rage des q
4. 193 Dans la s quence tudi e les l ves sont regroup s soit par trois quand il s agit de construire un artefact soit en classe enti re dans les moments o on cherche interpr ter les vols observ s L tayage par l enseignant s av re l indis pensable pour inciter les l ves mettre en uvre les modes de contr le habituels en sciences la coh rence la syst maticit l exp rimentation qui permet la confrontation des pr dictions aux donn es de l exp rience ainsi que la confrontation des id es par une recherche d un accord interpersonnel Franceschelli et Weil Barais 1998 212 Et nous dirons avec Lenoir 1996 240 que cette m diation est double cognitive un premier niveau quand on consi d re les relations mat rielles et symboliques que l l ve entretient avec l artefact relation sujet objet dans le mod le SAI didactique aussi quand l adulte intervient pour faciliter cette relation par l introduction d instru ments pertinents relation sujet instrument objet dans le mod le SAI En termes s miotiques on dirait que l enseignant par les signes qu il met consignes mod ration du d bat mise disposition d outils am ne l l ve modifier le discours par lequel il exprime sa compr hension de l objet C est donc une clinique de l activit cognitive accomplie par les acteurs dans une situation de conception Brassac et Gr gori 2
5. Voir du souvenir de l chec 209 3 3 Validation des hypoth ses Le second moment de d bat cherche tout d abord valider la m thode de conception employ e puis conclure relativement la meilleure fus e Nous venons donc de lancer les fus es qui sont d crites sur le grand tableau de votre cahier que vous avez sous les yeux Ailerons1 Ailerons2 Eaul Eau2 Eau3 Eau4 et ainsi de suite Nous essayons maintenant de discuter pour r pondre deux questions Pourquoi avons nous t oblig s de faire ce deuxi me tir de fus es Puis apr s mais seulement apr s une deuxi me question Pouvons nous maintenant d cider pour savoir ce qui permet la fus e de voler plus haut Quiest ce qui peut nous rappeler pourquoi nous avons t oblig s de lancer des fus es une deuxi me fois 221 M Les l ves reformulent la difficult rencontr e 222 Dimitri 223 Cyrielle 224 Vanessa On tait oblig s de la relancer parce qu on savait pas comment euh pourquoi elles allaient tr s loin Ben en fait on tait oblig s de les relancer parce qu on ne savait pas si c tait cause des ailerons cause de l eau cause des bouteilles ou cause des d corations Moi je dis comme Cyrielle On tait oblig s parce que au d part on savait pas ce qui tait important l eau les ailerons et puis tout a Ils prouvent de la sorte qu une semaine d i
6. de p dagogie n 141 p 77 88 BRASSAC C amp GR GORI N 2003 tude clinique d une activit collaborative la conception d un artefact Le travail humain n 66 2 p 101 127 BRUNER J S 1983 Savoir faire savoir dire Traduction M Deleau Paris PUF COQUID M 1998 Les pratiques exp rimentales propos d enseignants et conceptions officielles Aster n 26 p 109 132 COQUID M BOURGEOIS VICTOR P amp DESBEAUX SALVIAT B 1999 R sistance du r el dans les pratiques exp rimentales Aster n 28 p 57 78 DUREY A amp V RILLON P 1996 La technologie unit et diversit d un enseignement Aster n 23 p 3 8 ECO U 1985 Lector in Fabula Paris Grasset FABRE M 1999 Situations probl mes et savoir scolaire Paris PUF FABRE M amp ORANGE C 1997 Construction des probl mes et franchissements d obstacles Aster n 24 p 37 58 FLAGEUL R amp COQUID M 1999 Conceptions d tudiants professeurs des coles sur l exp rimentations et obstacles corr latifs sa mise en uvre l cole l mentaire Aster n 28 p 33 56 FRANCE MINIST RE DE L DUCATION NATIONALE 2002 Qu apprend on l cole primaire Paris XO CNDP FRANCESCHELLI S amp WEIL BARAI S A 1998 La routine conversationnelle comme strat gie de changement In A Dumas Carr amp A Weil Barais Eds Tutelle et m diation dans l ducati
7. et ces messages gagnent en fiabilit au fil du temps Le processus s miosique l uvre est particulier on ne va pas de la perception d un ph nom ne son interpr tation on n tudie pas l objet du point de vue de son utilisation Andreucci Froment amp V rillon 1996 182 Au contraire on commence par mat rialiser dans un objet un sens pr exis tant qu on teste ensuite l objet devenant un outil qui instru mente l activit ibid Suit une discussion portant sur l cart au but La modification de l artefact et surtout de son mode de conception s impose Cette nouvelle pens e est son tour incarn e engendrant quelques fus es in dites jusqu au mod le le plus performant qui interrompt la cha ne interpr tative Ce progr s cognitif s obtient par la m diation d un second artefact instrument symbolique le tableau de variables il 214 tune dialectique Obijet Instrument la crois e des disciplines sert son tour mat rialiser les propositions des appre nants En tant qu instrument ses sch mes d utilisation structurants leur permettent d avoir prise sur l artefact objet fus e Mais la relation sujet instrument objet n est pas aussi simple qu il y para t au premier abord Il est certain que la fus e son tour par la mise en relation impossible de ses caract ristiques et de ses performances devient un instru ment qui rend le jeune l ve capable de constru
8. sid leur fabrication doit tre r labor e par les sujets la mani re dont ils organi sent la m diation entre l utilisateur et le monde doit tre red couverte chaque l ve de s approprier les sch mes n cessaires ce que l instrument rende efficacement les services que l on est en droit d attendre de lui De la m me fa on ce n est que quand la classe per oit l int r t de concevoir un dispositif assurant la m diation entre un projet encore virtuel et l objet qui le r alisera qu un instrument mat riel ou symbolique pourra tre imagin par elle ou pourra lui tre propos par l enseignant Intention artefact et fa on de faire sont intimement li s l instrument devient un moyen de capitalisation de l exp rience accumul e Rabardel 1995 91 Nous avons compar plus haut objets fabriqu s et textes nous pouvons pr sent pr ciser cette analogie Etre pr t agir d une certaine fa on dans des circonstances donn es et quand on y est pouss par un mobile donn voil ce qu est une habitude Peirce dans ce texte de 1906 1978 132 d finit de la sorte ce qu il nomme l interpr tant logique final qui met un terme pragmatique une cha ne s miosique en droit infinie Pour lui tout signe d clenche chez son r cepteur un processus interpr tatif qui se traduit en signe son tour et ainsi de suite sans qu un terme puisse tre apport cette prolif ration du sens
9. tel de l essentiel rejet de variables non explicatives avant de parvenir un accord sur les valeurs les plus efficaces des variables finalement retenues L artefact mat riel prototypique a ainsi t identifi les fus es Eau 1 Eau 2 et Eau 3 r unissent les valeurs les plus performantes plusieurs mod les restent en course la classe ayant d cid que la variable d corations ne modi fiait pas les performances de l engin il cristallise le savoir technique construit au cours de la s quence m me s il n en figure pas l objectif principal en traduit le syst me de contraintes d fini en commun L valuation finale se compose de deux exercices Le premier demande de reconstruire ou de citer de m moire l un des tableaux de variables imagin s collecti vement Il est r ussi par vingt trois l ves sur vingt neuf Le second vise au transfert de la m thode d exp rimenta tion un nouvel artefact pr sent simultan ment la classe le sablier La difficult s accro t encore de l un l autre si on consid re que le tableau de variables est fourni vierge de toute indication L l ve qui a r dig le document reproduit jug correct s appuie d ailleurs sur l nonc pour le libell et l ordre des variables Il est de plus l origine du nombre de colonnes qu il choisit d utiliser Vingt l ves satisfont ce test voir document 1 Les six l ves en chec pr c demment le dem
10. vers une m thode syst matique Si le discours de la classe fait appel aux m mes op rations linguistiques qu une s quence descriptive il n y a pas encore proprement parler de mise en texte les l ments d crits restent pars l enseignant ne cherche pas canaliser troi tement l activit scientifique de la classe il laisse une part l imagination Astolfi Peterfalvi amp V rin 1998 91 et plus encore la d cision l exploration dans une volont de ne pas tout baliser d embl e Ensuite vers la fin du passage cit les l ves montrent une premi re tendance la syst matisation de leur approche en l espace de quelques tours de parole apparaissent successive ment trois nouvelles caract ristiques dans une sorte de volont d puiser la description de l artefact On passe alors d un tir l autre d exp riences pour voir des exp riences pour prouver Astolfi Peterfalvi amp V rin 1998 94 et m me pour valider la d marche m thodique de s paration des variables Ce premier pisode tend donc vers sa conclusion mais de fa on asymptotique dirons nous En effet le tour de parole 90 revient sur la quantit d eau l intervention 94 sur les ailerons L infl chissement vers une probl matique nouvelle est d cid par l enseignant 205 95 M Peut tre Mais comment pourrions nous faire pour construire les nouvelles fus es pour pouvoir dire
11. 4 Type de bouteille Lisse Lisse Quantit d eau 10 cm 10 cm Le mode d emploi de cet instrument reproduit dans sa version finale ci dessus va tre rappel plusieurs reprises 193 H l ne Ben il faut pas mettre les changer parce que sinon on peut pas voir si la bouteille a a voir Il faudrait mettre 5 cm et 5 cm aussi pour voir si c est les bosses ou les bouteilles lisses qui changent Variable le type de bouteille la quantit d eau tant fix e 197 Dimitri Ben comme elle a dit Nathalie pour les centim tres on saura jamais pour les bouteilles 198 M Donc il faudrait mettre quatre petits partout 199 Bastien Qui est ce qui a compris ce qu a dit Dimitri Mais en fait il faudrait qu y a quatre petits aussi parce que sinon on ne va pas savoir si c est la lisse ou celle bosses Variable le type de bouteille le nombre et la taille des ailerons tant fix s 203 Alex Parce que les ailerons et les centim tres d eau c est la m me chose aux deux fus es Que pas comme la bouteille la bouteille elle est bosses ou bien elle est lisse Parce que tout le reste c est pareil 204 St phane Oui voil Si la bouteille si elle est lisse si elle monte plus haut ben a voudra dire 205 Nathalie automatiquement que c est cause de la bouteille parce que les centim tres et les ailerons c est la m me taille 2 On trouvera d autres e
12. apr s c est cause de a que a vole plus haut Ou c est cause d autre chose L 102 M On dit toujours peut tre Comment pourrions nous nous arranger pour d cider premi re formulation du principe de s paration des variables C est la r sistance du r el Coquid Bourgeois Victor amp Des beaux Salviat 1999 qui emp che les l ves de conclure apr s le premier tir Dans cette phase l enseignant ne va pas cher cher r duire la frustration Bruner 1983 277 279 mais plut t l accro tre on ne peut pas conclure m me si on en a tr s envie C est la tension didactique qui na t de la confronta tion la fois avec les ph nom nes empiriques et avec les pairs qui pousse chacun se remettre au travail de fa on pouvoir observer s par ment l effet propre de chaque variable le rep rage des caract ristiques d terminantes chez Bruner La demande de l enseignant est reprise et donc comprise par Bastien et Nathalie 104 Bastien Ben par exemple on va faire plusieurs lancements D abord on en fait un tout pareil sauf pas la m me bouteille Apr s on fait tout pareil sauf pas les m mes ailerons Et puis apr s pas pareil d eau 105 Nathalie Sinon on peut faire ouai tout pareil Pas tout pareil par exemple deux ou trois pareilles avec des bouteilles diff rentes ou des choses comme a Mais pas tout pareil parce que sinon du principe
13. comp tences argumentatives des l ves les pousser mettre en mots leurs observations et leurs id es contribue d limiter un espace probl me c est dire imaginer non seulement une proc dure de r solution mais galement et en amont un mode de production et de recueil des donn es utiles voir aussi Fabre et Orange 1997 Le tableau contient les instructions n cessaires sa lecture Eco 1985 65 ci dessus toutes les variables tester figurent sur une ligne propre toutes les variables sont fix es constantes sauf une les valeurs successives retenues pour cette derni re commutations paradigmatiques engendrent autant d artefacts comparables arrangement syntagmatique un autre tableau est tabli pour la variable suivante nouveaux nonc s d un m me texte L objet tableau en lui m me n est donc rien sans son mode d emploi La capacit des l ves concevoir et lire de tels tableaux propos de fus es eau est test e lors de la cons truction de la seconde s rie d engins Leur capacit la r in vestir en d autres circonstances sera valu e en fin de s quence Le second tir a ensuite lieu les observations faites sur les hauteurs atteintes ne traduisent plus la simple perception d un ph nom ne empirique elles t moignent d une ques tion pos e l objet ou plut t la s rie d objets d sormais comparables qu on a syst matiquement d clin s pour
14. enjeu de la t che propos e aux l ves dans la s quence d apprentissage observ e sera ainsi de r aliser la fus e qui vole le plus haut gr ce une recherche de l optimisation des moyens mis disposition La classe se trouve plac e dans une situation de r solution de probl me et l artefact finale ment produit concr tise la solution retenue un ph nom ne physique aura chemin faisant t identifi puis ma tris l chelle d l ves de l cole l mentaire un nouveau rapport au monde tant instaur gr ce l objet Ce processus de m diation est comparable ce qui s observe dans le cas du langage les artefacts largissent le r pertoire des actions qui nous sont permises et parall lement ce rapport impose de nouvelles contraintes l activit cognitive au niveau de la prise d informations des anticipations des op rations des objets de pens e mobiliser des sch mes moteurs g n rer etc Andreucci Froment amp V rillon 1996 183 C est ce que nous t cherons d illustrer ci dessous L id e que les artefacts ne doivent pas tre consid r s comme des objets mais dans la fa on dont ils m diatisent un usage appara t progressivement L homme doit effectuer l gard des outils une activit pratique ou cognitive qui r ponde de Ja on ad quate l activit humaine qu ils incarnent c est dire qu elle doit reproduire les traits de l activit cri
15. la 2 qu est ce que nous aurons prouv Ce sera cause des ailerons Ce ne sera pas cause de l eau Non parce que toutes les deux ont les m mes centim tres Comme on le voit la conception de ces deux premi res fus es contrast es n cessite un tayage important de la part de l enseignant bas sur une simulation de r sultats 130 M 136 M Les pisodes suivants vont progressivement laisser plus de latitude aux l ves mais la n cessit d une confrontation entre apprenants perdure un instrument pour concevoir 207 En 157 M l enseignant introduit un instrument symbolique le tableau de variables pour y noter les premi res d cisions prises et pour permettre la classe de syst matiser son approche exploratoire Un tableau diff rent cf tableaux 2 un artefact et 3 est dress pour chaque variable test e Le tuteur comble les lacunes et laisse le d butant mettre au point les subroutines constitutives auxquelles il peut parvenir Bruner 1983 277 279 dans les moments de r duction des degr s de libert 2 Tableau 2 Variable quantit d eau Fus es E1 E2 E3 E3 Taille des ailerons Petits Petits Petits Petits Nombre d ailerons 4 4 4 4 Type de bouteille Lisse Lisse Lisse Lisse Quantit d eau 5 cm 10 cm 15 cm 30 cm Tableau 3 Variable taille des ailerons Fus es T1 T2 Taille des ailerons Grands Petits Nombre d ailerons 4
16. ont une histoire 195 d veloppement du sujet reste peu explor V rillon amp Rabardel 1995 96 Pourtant les formes de rationalit et d objectivit invoqu es lors de telles activit s requi rent toute notre attention ainsi que les discours oraux et les repr sen tations iconiques ou symboliques produits pour les penser et les retravailler en commun Martinand 1998 273 Nous nous centrons dans notre tude sur l analyse de moments de travail collaboratif dans le but d en saisir la dynamique d volution croisant les progr s cognitifs obtenus lors de la conception d un objet avec les influences sociales qui s exer cent au sein d une classe pour un travail analogue portant sur un groupe d ing nieurs experts voir Brassac amp Gr gori 2003 Mais nous voudrions auparavant approfondir la d fi nition de certains concepts juste entrevus dans ce qui pr c de 2 OBJETS ARTEFACTS INSTRUMENTS 2 1 Les artefacts Il semble en effet opportun de r fl chir aux sp cificit s du rapport de l apprenant avec les objets fabriqu s Et ce par contraste avec les enseignements qu il peut retirer du contact avec le monde naturel Cette opposition est cependant rare ment prise en compte par les paradigmes qui actuellement dominent dans le champ de la psychologie V rillon amp Rabardel 1995 80 Et pourtant contrairement la nature ch re Rousseau la fus e eau qui nous servira tayer notre th se a u
17. sa mise en sc ne Ces deux l ves commencent imaginer le principe de traite ment s par des variables toutes choses gales par ailleurs leur suite la classe va concevoir la n cessit d un instrument qui assure la m diation entre son projet isoler les variables pour pouvoir conclure quant leurs vertus explica tives et l artefact qui le r alisera un nouvelle s rie de fus es enfin comparables 112 Florine Sinon pour avoir tous les r sultats on pourrait se mettre d accord pour ce qu on va faire Et puis par groupe on aura chacun bien une fus e diff rente propose un mode d organisation chaque groupe de trois ne va plus concevoir sa propre fus e sans tenir compte des autres groupes il va falloir d abord se concerter pour faire varier syst matiquement les caract ristiques retenues dans la partition de l objet D sor mais les fus es feront texte c est dire qu elles se r pon dront les unes aux autres par del la discontinuit mat rielle On retrouve en effet travers la nouvelle s rie d artefacts les liens constitutifs de tout discours D une part des possibilit s de commutation paradigmatique chacune des caract risti ques des fus es peut se voir attribuer des valeurs diff rentes trois quatre six ailerons 5 cm 10 cm 15 cm 20 cm d eau etc D autre part des arrangements syntagmatiques la combinaison des valeurs privil gi es des diff rentes variab
18. 003 102 que nous convie l analyse des interactions entre l ves Ces derniers constituent au fil du temps une communaut discursive form e autour d une pratique sociale particuli re savoir la construction de connaissances par l exp rimentation Y appartenir suppose un usage s affilier une communaut discursive le dispositif didactique 201 partag d un certain nombre d outils et l intrication des tech nologies mat rielles des sociabilit s et des technologies discursives Berni 2002 78 des buts communs expli cites des m canismes d interaction un vocabulaire partag le degr d expertise requis Swales 1990 24 27 Au sein d une telle communaut on va donc s accorder progressive ment sur la signification des discours chang s sur la perti nence de ces discours eu gard aux ph nom nes dont on cherche rendre compte et sur les mani res de relier discours et objet que le groupe reconna t comme valables L enseignant veille ce que d abord les nonc s ne restent pas ambigus mais fassent l objet d une explicitation en cas de besoin ce que ensuite les propos tenus soient en ad qua tion avec ce qui aura t observ pour finalement amener la classe prendre conscience de l existence d une m thode exp rimentale transf rable d autres situations Quelle sera finalement la trame de la s quence d apprentissage L enseignant expose le mode de lanc
19. LE STATUT DE L ARTEFACT DANS LE DISCOURS DE L APPRENANT Marc Weisser L interaction entre le sujet apprenant et son environnement peut s op rer par le truchement d outils linguistiques Elle peut prendre la forme galement d une m diation par les objets techniques Une activit de construction de Jus es eau est propos e une classe de Cycle 3 9 10 ans Une premi re s rie d artefacts labor s en dehors de toute concertation est lanc e Elle ne permet pas d identifier quelles sont parmi leurs caract ristiques celles qui ont une relation avec la hauteur atteinte Au cours de la discussion appara t l id e d un traitement s par des traits distinctifs La classe se sert alors d un instrument symbolique le tableau des variables pour concevoir une nouvelle s rie d artefacts mat riels Le d bat qui suit le second tir valide la m thode employ e et conclut quant aux caract ristiques pertinentes du prototype retenir Cette tude montre que le statut des artefacts con us et utilis s par la classe oscille d un pisode l autre du p le objet au p le instrument chacun contribuant tour de r le perfectionner l autre 1 APPRENTISSAGE ET M DIATION Ce n est que rarement que le sujet humain entre en contact direct avec son environnement plus forte raison quand il est anim par l intention d apprendre se distancier du monde qui l entoure pour le ressaisir pour le comprendre
20. aient importants on faisait tout pareil sauf les ailerons qu on changeait pour savoir Et chaque fois c tait comme a 210 la Validation de la m thode Que devient la lumi re de ces r sultats la distinction op r e par Vygotsky entre instrument psychologique qui concerne le comportement de l individu et instrument technique qui vise transformer la r alit cf 1 Comme on le voit travers les changes cit s le progr s cognitif a t obtenu gr ce la m diation d objets L une des lectures possibles de la s quence didactique est la suivante l id e de la n cessit d adopter une planification m thodique et raisonn e est apparue gr ce l analyse des performances al atoires d une premi re s rie d artefacts L objet construit sert de r v lateur d une d marche intellec tuelle insatisfaisante il va falloir le modifier et plus encore modifier la fa on de le concevoir accession la combinatoire voir Weisser et R migy 2005 Mais ce travail d ing nierie implique son tour la m diation d un artefact suppl mentaire le tableau de variables De ce point de vue ce dernier objet joue le r le d instrument V rillon amp Rabardel 1995 80 entre un sujet la classe comme non ciateur collectif et un objet la deuxi me s rie de fus es comme artefact texte nonc C est au demeurant ce que montre la suite de l interaction Il s agit dans ce deu
21. antage mat riel m diation cognitive m diation didactique Les l ves ont donc t invit s concevoir et produire des fus es eau dans un souci d efficacit obtenir l effet maxi mal partir du mat riel disponible Dans le cas des artefacts manufactur s ceux sur lesquels on tudie les fonctions l mentaires de l essoreuse salade la balance Roberval les ph nom nes physiques en jeu sont contr l s ma tris s dans l id al ils restent inaper us de l utilisateur Dans la pr sente s quence il n en est rien la fus e eau ou plut t les s ries de fus es eau successivement construites figu rent toujours des objets imparfaits en devenir Elles restent toujours minemment discutables V rillon 2004 175 aux yeux des l ves puisqu ils en sont les concepteurs De plus l int r t port par la classe cet objet inconnu renforc par la tension qui na t des moments de discussion entre tient cette envie d essayer pour comprendre et de construire m thodiquement les tentatives futures pour pouvoir com prendre pour r ussir conclure en connaissance de cause sur les caract ristiques de la meilleure fus e L id e cl de projet qui est au centre de toute entreprise de r alisation technique d s que celle ci soul ve quelque difficult indique la possibilit d organiser des d bats au sein de l quipe charg e d en assurer la r alisation ibid
22. ar nous l influence des facteurs qu une hypoth se fruit de l observation pr alable aura permis d mettre ibid 15 Et de fait le tir de la pre mi re s rie de fus es eau n a d autre but que de faciliter la classe le rep rage des variables ventuellement pertinentes eu gard l effet recherch faire voler un engin le plus haut possible La discussion qui suit montre que les l ves savent dans ces circonstances imaginer une exp rience faisant varier une seule variable en concevant un montage nouveau Pour Martinand 1985 80 cet objectif rel ve des m thodes sp cifiques des activit s scientifiques les rubri ques suivantes regroupant les objectifs conceptuels physiques puis les objectifs conceptuels technologiques Nous serions donc l intersection de ces deux disciplines ce qui a son impor tance relativement au statut de l objet et aux arguments vali des nous y reviendrons Notons pour finir ce cadrage initial que les instructions officielles du Cycle des Approfondisse ments MEN 2002 persistent dans cette approche transver sale Les comp tences imaginer et r aliser un dispositif exp rimental susceptible de r pondre aux questions que l on se pose et recommencer une exp rience en ne modifiant qu un seul facteur par rapport l exp rience pr c dente appartien nent en commun aux sciences exp rimentales et la technologie 200 la recherche d un av
23. au La bouteille la hauteur de s accorder sur les caract ristiques d terminantes de l application au transfert 211 l arbre seulement c est parce qu elle avait des bosses La lisse a va mieux Et puis les d corations ben a change rien c est toujours pareil Ce qui change c est surtout la bouteille et 30 cm d eau La fin de la discussion 263 289 reprend alors syst mati quement les tableaux de variables pour y marquer les valeurs exclure La modalit d tayage signalisation des caract ristiques d terminantes Bruner 1983 277 279 aura ainsi pu tre prise en charge directement par la classe du fait de l ge des apprenants du fait aussi de la construc tion didactique de la s quence L intervention de l ensei gnant est par contre requise pour le passage de l empirique au mod lis voir plus haut l introduction du tableau comme instrument La description des faits et les raisons qui les expliquent rel vent en effet de la m me cat gorie de l apophantique on peut dire de l une et des autres qu elles sont vraies ou fausses par opposition d autres nonc s qui sont sinc res ou mensongers relativement l expres sion d une subjectivit ou d autres nonc s encore qui sont l gitimes ouill gitimes relativement des lois sociale ment admises Le passage de l assertorique l apodictique n cessite donc en premi re approche de s parer l acciden
24. cluant notamment la r futation la mise en d bat et la conviction des pairs dans le travail de preuve Nous passerons successivement d un mode didactique de familiarisation une investigation empirique Coquid 1998 113 soit d une exp rimentation action renvoyant une commande par la situation une exp ri mentation objet soumise un protocole explicite Astolfi Peterfalvi amp V rin 1998 110 202 analyser le per u 3 2 Les vertus p dagogiques de l chec Notre analyse des interactions au sein du groupe classe se centre tout d abord sur la discussion qui suit le premier tir L enseignant premier tour de parole du ma tre not 1 M fixe le th me du d bat dans cette premi re t che d tayage que Bruner 1983 277 nomme l enr lement 1 Nous venons de lancer les fus es Et nous allons discuter maintenant pour savoir ce qui est important pour que la fus e monte le plus haut possible Vous avez inscrit sur vos fiches les hauteurs atteintes par les diff rentes fus es Vous avez devant vous l exposition des fus es de la num ro 1 la num ro 12 Dites moi ce qui votre avis est important pour que la fus e monte le plus haut possible 1 M Pour r pondre cette intervention initiative les l ves vont s ing nier proposer des liens entre le ph nom ne observ la hauteur atteinte par chacune des douze fus es et les caract ristiques respectives des engins La pr se
25. ement d une fus e eau les l ves ont pour consigne de dessiner le sch ma de la fus e qu ils construiront par groupes de trois en respec tant les contraintes nonc es pr c demment La premi re s rie de fus es est r alis e et pr sent e la classe on les compare en insistant sur leurs caract risti ques Un tir value les hauteurs atteintes La discussion qui s ensuit a pour but d identifier la meilleure fus e les l ves concluent l impossibilit de trancher tant donn que les objets ont t construits sans aucune m thode ils d cident d organiser un autre tir avec une nouvelle s rie d artefacts con us plus syst matiquement Second tir une nouvelle discussion permet de v rifier l int r t qu il y a eu de traiter s par ment toutes les varia bles et d bouche sur un accord quant la description de l engin le plus performant La s quence s arr te ce stade de l identification du prototype le plus efficace La cons truction en s rie n est pas envisag e Une derni re phase d valuation demande aux l ves de concevoir une m thode de construction de sabliers Ce dispositif didactique fait ainsi alterner des moments de construction et d utilisation d artefacts avec des pisodes de discussion d analyse critique de ces m mes objets Il est conforme en cela la d finition que Flageul et Coquid 1999 45 retiennent de l exp rimentation y in
26. eurent ce qui t moigne de la diff rence de niveau taxonomique des deux exercices Nous avons montr ailleurs Weisser amp R migy 2004 que la participation aux d bats n est pas un gage de 212 se positionner en nonciateur responsable r ussite C est plut t la forme que prennent les nonc s qui appara t comme significative les l ves qui parviennent prendre en charge Je mon groupe et modaliser leurs dires un peu sans doute marquant ainsi le caract re relatif de ce qu ils avancent sont ceux qui profi tent le plus de la situation d apprentissage On retrouve l le statut d hypoth se de l artefact mat riel produit par la classe son c t discutable Document 1 valuation finale 1 Invente toutes les fus es construire pour savoir si le type de bouteille est important Een E See Nombre d ailerons 4 oekiks 4 eetits Hauteur d eau s en lo em D corations 2 On veut fabriquer un sablier pour mesurer des dur es On a le ch ix du produit qui va s couler d une bouteille l autre sable riz semoule sucre de la hauteur du produit utilis 5 cm 10 cm du diam tre du trou dans le bouchon 1 cm 2 cm On veut que le temps coul soit le plus long possible On se demande si le diam tre du trou est important Invente le tableau pour pr voir tous les sabliers construire pour le v ri
27. fier Type de bouteille r le social de l artefact 4 CONCLUSION LE STATUT CHANGEANT DES ARTEFACTS La s quence didactique tudi e met en sc ne deux artefacts l un mat riel les fus es eau l autre symbolique les tableaux de variables Le premier en tant qu objet concret palpable est le support d investissement affectif cest la fus e de mon groupe puis de ma classe En ce qu il incarne un projet de fabrica tion en ce qu il est ventuellement diffusable en dehors de l cole voir Weisser 2001 propos des enjeux de l dition d un CD ROM il rend l action didactique lisible l ext rieur du syst me scolaire travail collaboratif et m diation instrument e mesurer l cart au but 213 Mais plus que cette approche sociale indispensable au demeurant la motivation des l ves c est le plan cognitif qui nous int resse ici Trois s ries successives de fus es ont t n cessaires la pre mi re construite al atoirement n a pas permis de conclure la deuxi me con ue m thodiquement a d bouch sur l identification de l exemplaire le plus performant la der ni re regroupe les prototypes qui r pondent ce cahier des charges C est leur existence m me qui a autoris l adoption d une position m ta c est par la mise en question de leurs caract ristiques mat rielles qu un discours litt ralement technologique a pu na tre l
28. ire petit petit ce que devra tre le tableau de variables ses caract ristiques physiques autant de lignes que de variables autant de colonnes que de valeurs pour la variable tudi e ses sch mes d utilisation une seule variable varie toutes choses gales par ailleurs C est donc une relation dialectique fus e eau tableau de variables qui s instaure chaque artefact mat riel ou symbo lique tant tour tour objet que l on construit modifie teste et instrument par la m diation duquel on agit sur l objet Rabardel 1995 197 V rillon amp Rabardel 1995 96 Dans quel champ disciplinaire replacer finalement cette activit de fabrication d objets mat riels Durey et V rillon 1996 3 illustrant l unit et la diversit de l enseignement de la technologie insistent sur l id e que le point de vue technique est souvent scientifiquement arm quand il cherche optimiser les ph nom nes dont les arte facts sont le si ge Il est apparu dans ces lignes qu une m thode exp rimentale n est sans doute pas r server aux sciences du m me nom Et de fait de nombreuses innovations techniques ont pr c d la constitution des connaissances scientifiques impliqu es que l on pense entre autres exemples la m tal lurgie de l poque pr historique l habilet des alchimistes aux m decines traditionnelles Ce type de d marche m thodique est par cons quent tout fa
29. it recevable d s qu il s agit de v rifier une hypoth se quelle que soit sa nature Martinand 1986 211 la conjecture devenant plus signi fiante encore aux yeux des l ves quand elle l gitime des proc d s de fabrication ibid 135 Les apprenants ne s y trompent pas d ailleurs les caract ristiques externes Lebeaume 2000 199 des activit s scientifiques et technologiques sont semblables dans cette classe m me plage horaire m me cahier d exp riences mais cela ne les a pas emp ch s d avoir recours ici des argu ments fond s sur un projet pragmatique d avantages mat riels V rillon 2004 171 plut t que sur l nonciation de propositions explicatives Marc WEISSER Laboratoire interuniversitaire des sciences de l ducation et de la communication Universit de Haute Alsace M Weisser uha fr 215 BIBLIOGRAPHIE ADAM J M 1992 Les textes types et prototypes Paris Nathan ANDREUCCI C FROMENT J P amp V RILLON P 1996 Contribution l analyse des situations d enseignement apprentissage d instruments s miotiques de communication technique Aster n 23 p 181 211 ASTOLFI J P PETERFALVI B amp V RIN A 1998 Comment les enfants apprennent les sciences Paris Retz BERNI J P 2002 L approche des pratiques langagi res scolaires travers la notion de communaut discursive un apport la didactique compar e Revue fran aise
30. les s incarne dans la meilleure fus e De plus ce que l on pourrait appeler l nonciateur n est plus chaque groupe de trois l ves qui s investissaient presque affectivement lors du premier tir de leur fus e mais la classe 206 tentative d application prise dans son ensemble comme communaut discursive qui s est accord e finalement sur une techno logie principe expli cite de fabrication d une s rie d artefacts et sur les rapports sociaux idoines partage de la responsabilit entre tous Mieux m me les l ves ont examin ou plut t pensent sinc rement avoir examin toutes les options possibles m thodiquement Ils jugent par cons quent leur discours recevable par tout un chacun m me hors de l cole par cet auditoire universel que vise tout discours rationnel 123 Nathalie On fait des ailerons de taille diff rente sur chaque bouteille Et puis on met des hauteurs diff rentes sur chaque bouteille pour voir si c est l eau ou effectue un pas de plus dans la concr tisation du projet Elle d cide de l ordre dans lequel les variables seront tudi es d abord quelques fus es diff rant par la taille des ailerons et seulement cela puis quelques autres par lesquelles on tudiera l effet de la quantit d eau etc L enseignant 124 M Essayons d avancer je vais faire ce que propose Nathalie En mettant des num ros nos nouvelles Jus es Fus e n l com
31. ment allons nous la construire Qu est ce que vous proposez Je vous coute tend struc turer cette avanc e en l crivant au tableau Ce premier exemple est mis au point tout au long de l change suivant 125 Cyrielle 126 Florine 127 Teddy 128 M 129 Marion 130M 131 H l ne 132 Alexis 133 M 134 Alexis 135 Marion 136 M 137 Benjamin 138 M 139 Benjamin Ben euh quatre grands ailerons M crit sous la dict e 20 cm d eau De petits ailerons Non une coiffe Et la 2 Deux grands ailerons et deux petits ailerons 15 cm d eau Une coiffe Supposez maintenant que la 1 monte plus haut que la 2 cause de quoi sera t elle mont e plus haut Peut tre cause des ailerons Mais on ne peut pas savoir Parce que dans une il y a 15 cm d eau dans l autre 20 Seulement dans une il y a quatre grands ailerons et dans l autre deux grands et deux petits Donc en fait on ne pourra pas savoir si c est l eau ou les ailerons Comment peut on faire alors pour savoir ce qui est important Par exemple on met quatre petits ailerons dans la deuxi me et 20 cm d eau Alors on verrait si ce sont les ailerons ou pas M modifie Ben on va essayer toutes les solutions qu on a dit et puis si a marche Lan 1 20 cm d eau quatre grands ailerons et une coiffe La n 2 quatre petits ailerons 20 cm d eau et une coiffe Si l la 1 monte plus haut que
32. nce d un artefact au centre du d bat a en effet des vertus structu rantes Rabardel 1995 13 le champ des possibles ouvert au dialogue est la fois d limit par l objet en question et ordonnanc par ses traits distinctifs 2Benjamin Mettre un peu moins d eau 3 Joanna Ne pas trop mettre d eau comme la num ro 10 On avait mis 25 cm d eau et elle n est pas mont e 4 Morgan Oui je suis d accord avec Joanna il ne faut pas mettre beaucoup d eau Peut tre entre 20 et 25 cm parce que sinon a ne monterait pas a ne montera des coalitions entre locuteurs Le premier l ve propose de s int resser la quantit d eau embarqu e celle qui lui succ de manifeste sa compr hension et son approbation en reformulant le propos pr c dent la th matisation est adopt e elle est m me tay e par un exemple Enfin un troisi me locuteur s associe explicitement la coalition qui est en train de se former tous s accordent sur la pertinence de la variable quantit d eau 6 Florine Aussi il faut mettre des petits ailerons Parce que la fus e n 6 en a beaucoup et puis ils sont assez grands 7 Dimitri Ben ouais sur la 10 ils sont assez grands les ailerons 8 Teddy Moi j ai vu il faut que le vent il puisse passer sur les ailerons ici Il faut que le vent il passe au moins un petit peu Alors a va un petit peu plus haut Apr s une reprise l identique
33. ne histoire qui t moigne de l volution d une pens e Et c est justement d un tir l autre l laboration de cette histoire par la classe qui est le moteur de l apprentissage Les ph nom nes empiriques sur lesquels les l ves se basent pour valider leurs hypoth ses de construction ne sont plus simplement observ s et subis mais au contraire provoqu s ma tris s faisant l objet de conjectures m thodiquement formul es Les tats successifs des s ries de fus es qui ont t lanc es voir ci dessous scandent les tapes de la progression de la classe On peut donc supposer dans ces conditions que le d veloppement cognitif pr sente un visage particulier quand il emprunte la voie de la conception d un artefact Rabardel 1995 59 d finit ce dernier comme toute chose ayant subi une transformation d origine humaine susceptible d un usage labor e pour s inscrire dans des acti vit s finalis es Et il range dans cette cat gorie la fois des objets mat riels et des syst mes symboliques Ce point de vue nous claire sur la nuance qui existe par exemple entre un caillou que l on ramasse au hasard pour enfoncer un clou et un marteau cr sp cifiquement pour ce m me usage L objet manufactur pr sente un agencement de propri t s recherch es commodit de l usage tant dans la pr hension 196 les artefacts orientent leur utilisation d finition de la t che que dans la pe
34. ntervalle le souvenir de l chec de la discussion pr c dente restait pr sent Ils encha nent en marquant l volution de la pens e de la classe 227 Joanna 228 Marion Ben parce que avant on avait fait n importe comment on faisait comme on pensait Et apr s on a regard et on a choisi Eh ben aussi on savait pas si c tait les ailerons alors Par exemple il y avait des ailerons petits et grands et on savait pas sur quelle fus e si c tait les ailerons ou l eau parce qu il y avait chaque fois des diff rences d eau des diff rences d ailerons des diff rences de d corations de bouteille Ils reformulent finalement la m thode qu ils ont labor e 238 Bastien 239 Dimitri 240 Nathalie Parce que sur le premier on avait invent nos fus es comme a Par contre sur le deuxi me on a dit on a dit comment on devait les faire pour l au moins on a fait plusieurs fus es qui sont pareilles Elles sont pareilles mais il y a toujours quelque chose qui change Pour voir ce qui est le plus important Ben on a d abord fait les fus es au hasard Et apr s quand on a vu qu il y en a une qui allait plus haut que les autres alors on voulait savoir comment comment elle allait plus haut Au d but ouais on avait on avait fait comme on voulait Mais apr s pour savoir on avait fait on avait fait une chose Par exemple pour savoir quels ailerons t
35. objet incarne certains traits jug s pertinents par les l ves un moment donn de la s quence d apprentissage puis il indique en retour quelles performances sont possibles dans les diverses configurations retenues On peut ainsi avancer que lors des discussions propos d artefacts test s les interlocuteurs n changent pas des id es celles ci mergent de l interaction du fait d une certaine tension cognitive et sociale entre eux Les activit s collabo ratives ne renvoient pas uniquement une coordination entre les participants propos de savoirs d j pr sents l origine Brassac et Gr gori 2003 117 De fa on sp cifique ce qui se d roule entre ces l ves on soulignera que l id e de s paration des variables r sulte d une invention ex nihilo dans lici et maintenant de la confrontation Les artefacts sont des l ments parmi d autres du dialogue d velopp au sein de la classe On passe succes sivement de douze engins construits au hasard dix puis trois prototypes satisfaisants La diminution du nombre de ces nonc s cristallis s dans un objet prouve l volution des op rations cognitives qui les sous tendent Les l ves parviennent une pr cision du raisonnement de plus en plus grande Les artefacts mat riels l instar des propositions discursives sont des constructions intentionnelles structu r es adress es des interlocuteurs V rillon 2004 174
36. omprendre le monde physique ou social cela passe en premier lieu par la ma trise des instruments gr ce auxquels nous avons prise sur lui Cette opinion est couramment admise s agissant de la langue maternelle qui fait d sormais et juste titre l objet d une attention de tous les instants MEN 2002 Mais l interaction entre le sujet apprenant et son milieu de vie ses pairs l enseignant s op re galement par le truchement d artefacts mat riels Ces derniers incar nent une pens e mat rialisent le processus de conception lui m me l instar des dessins techniques qui ont conduit leur r alisation Brassac amp Gr gori 2003 112 en user implique en outre de faire siens les gestes que leurs caract ristiques physiques r clament La transmission de ce capital culturel rel ve elle aussi des finalit s principales d un syst me ducatif Lebeaume 1996 33 souligne d ailleurs que d s 1977 l ducation nationale met l accent sur la fabrication d objets et plus encore sur l effet que la fabrication d objets aura sur l l ve Autrement dit le processus de r alisation d un artefact se con oit comme une source d apprentissages en lui m me C est ce que cet article se propose d tudier travers les varia tions du statut d un objet tant t pens e hypoth tique incarn e quand il s agit de tester des solutions techniques alternatives tant t outil autorisant des observations empiri q
37. on scientifique Berne Peter Lang p 211 238 LEBEAUME J 1996 Une discipline la recherche d elle m me trente ans de technologie pour le coll ge Aster n 23 p 9 42 LEBEAUME J 2000 Jeux d tiquettes jeux de Kim jeux de familles puzzles ou devinette l cole D couverte du monde sciences et technologie aux Cycles 2 et 3 Aster n 31 p 197 215 216 LENOIR Y 1996 M diation cognitive et m diation didactique In C Raisky amp M Caillot Eds Au del des didactiques le didactique Bruxelles De Boeck p 223 251 MARTINAND J L 1986 Conna tre et transformer la mati re Berne Peter Lang MARTINAND J L 1998 Mod lisation r solution de probl me et m diation In A Dumas Carr amp A Weil Barais Eds Tutelle et m diation dans l ducation scientifique Berne Peter Lang p 271 277 MOUNIER amp BISSERET A 2001 Usage de la ponctuation dans la description technique marquer la partition de l objet d crit Le travail humain n 64 4 p 363 390 PEIRCE C S 1978 crits sur le signe Paris d du Seuil RABARDEL P 1995 Les hommes et les technologies Approche cognitive des instruments contemporains Paris Armand Colin ROUSSEAU J J 1999 mile ou De l ducation Paris Garnier 1 dition 1762 SWALES J M 1990 Genre analysis Cambridge University Press V RILLON P 2004 Discuter et agir pour produire des a
38. par l enseignant 5 M La num ro 10 c est la seule qui est rest e au sol une nouvelle coalition se cr e autour d un autre l ment d finitoire ou du 1 Nous retrouverons les modalit s de l tayage selon Bruner tout au long de cette tude un chec pr visible 203 moins con u comme tel ce moment du processus d apprentissage les ailerons caract ris s par leur nombre et par leur taille 6 Florine introduit le sujet s appuyant impli citement sur un r sultat de l observation la fus e n 6 n a pas vol bien haut 7 Dimitri acquiesce et renforce la th se de sa camarade par un deuxi me exemple Relevons au passage que la fus e n 10 souffre d sormais de deux d fauts r dhibitoires trop d eau trop d ailerons Il est d ores et d j possible de pr voir que la classe ne pourra pas d partager l effet de ces variables potentielles 8 Teddy va plus loin il avance une explication de la relation entre taille des ailerons et hauteur atteinte 62 Cyrielle Ben la 9 elle n avait pas de d corations elle 63 M Ah tiens les d corations on n en avait pas encore parl 64 Nathalie Les d corations il y a pas tellement de diff rences 65 Bastien Mais par exemple la 3 les d corations elles ne sont pas coll es la bouteille Euh elles d passent Comme la bouteille est ronde et les d corations plates elles d passent Elles emp chent l air de passer
39. rcussion qui anticipe les fonctions qui seront actualis es par l utilisateur Andreucci Froment amp V rillon 1996 184 Rabardel 1995 9 va d ailleurs jusqu parler d objets non plus techniques mais anthropotechniques c est dire pens s con us en fonction d un environnement humain le manche d un marteau pr sentera un profil adapt la main L exemple des bicyclettes construites sur mesure pour les athl tes illustre bien ce souci d ajustement maximal des caract ristiques du produit la morphologie et aux attentes de l utilisateur Cette volont d int gration des contraintes ne s arr te m me pas au seuil de l individu puisque plusieurs machines sont mises la disposition du coureur une s lection de second niveau s op rant au vu du profil du parcours L artefact en ce qu il oriente son usage futur est comparable un texte qui lui aussi contient les instructions n cessaires sa lecture Un texte est un produit dont le sort interpr tatif doit faire partie de son propre m canisme g n ratif g n rer un texte signifie mettre en uvre une strat gie dont font partie les pr visions des mouvements de l autre Eco 1985 65 Ces deux types de r alisations humaines tentent de r pondre aux intentions pr alables de leurs auteurs traduites en un cahier des charges en ce qui concerne l objet technique ou codifi es dans un genre litt raire dans le cas de la production crite L
40. rtefacts mat riels en tech nologie au coll ge In J Douaire d Argumentation et disciplines scolaires Paris INRP p 163 178 V RILLON P amp RABARDEL P 1995 Cognition and artefacts a contribution to the study of though in relation to instrumented activity European Journal of Psychology of Education t X n 1 p 77 101 VYGOTSKY L S 1930 d 1985 La m thode instrumentale en psychologie In J P Bronckart et al Vygotsky aujourd hui Neuch tel Delachaux et Niestl WEISSER M 1998 Processus dyadiques vs processus triadiques la construction du sens par le sujet apprenant Les Cahiers du CIRID Strasbourg Presses Universitaires n 0 WEISSER M 2001 P dagogie du projet et technologies de l information et de la communication fabriquer un CD ROM au Cycle 3 Enseignement Public et Informatique n 101 p 145 166 WEISSER M 2004 Langage et apprentissage dans L mile de J J Rousseau Penser l ducation Rouen CIVIIC n 15 p 103 121 WEISSER M amp R MIGY M J 2004 Formes de la participation et appropriation individuelle des savoirs Colloque Faut il parler pour apprendre Arras Universit de Lille 3 et IUFM Nord Pas de Calais WEISSER M amp R MIGY M J 2005 para tre Argumenter en classe propose de quoi comment pourquoi L Ann e de la Recherche en Sciences de l Education
41. stallis e cumul e dans l objet Rabardel 1995 59 C est cet aspect l encore sp cifique aux objets fabriqu s par opposition aux objets naturels qu il nous faut maintenant approfondir des sch mes d usage sociaux l objet comme Interpr tant logique final 197 2 2 Les instruments Que l on pense par exemple certaines pi ces que l on peut contempler dans les vitrines de nos mus es l artefact a surv cu au temps il est l pr sent devant nous mais l usage en a t oubli Quelle tait sa fonction politique reli gieuse Quelles actions servait il accomplir Quels gestes y taient n cessaires En situation d apprentissage cette remarque prend tout son sens pr senter l objet n est rien il faut en transmettre l emploi autrement dit concevoir un artefact c est dans le m me mouvement d cider comment on s en servira Ce qui nous am ne pr ciser le concept d instrument Un instrument est form de deux sous syst mes en premier lieu d un artefact mat riel ou symbolique produit par le sujet ou par autrui deuxi mement d un ou plusieurs sch mes asso ci s r sultant soit de constructions propres au sujet soit de l appropriation de sch mes sociaux pr existants V rillon amp Rabardel 1995 87 La simple mise en contact d apprenants et d objets manufac tur s ne d bouche donc pas automatiquement sur des progr s cognitifs l intention qui a pr
42. trument es Sujet Instrument A A Objet m diation pist mique m diation pragmatique une comp tence d ordre m thodologique 199 Les auteurs de ce sch ma soulignent l existence de deux formes de m diation par l instrument la premi re de l objet vers le sujet est de type pist mique l instrument tant un moyen qui permet la connaissance de l objet par le sujet la seconde de sens inverse manifeste un processus pragmatique dans lequel l instrument est un outil de transformation de contr le ou de r gulation de l objet par le sujet Nous verrons dans ce qui suit qu un m me artefact mat riel fabriqu par la classe occupe tant t la position d objet tant t celle d instrument et que sa conception progressive et m tho dique n cessite chemin faisant l intervention d autres instru ments encore 3 TUDE EMPIRIQUE 8 1 Dispositif didactique Il convient tout d abord de situer les interactions observ es par rapport l ensemble de la s quence d apprentissage CM1 c est dire des enfants de 9 10 ans fin du deuxi me trimestre L intention p dagogique rel ve de ces activit s d exploration d essai et d exp rimentation dont Lebeaume 1996 13 nous signale l existence d s les d buts de l ensei gnement de la technologie exp rimenter n est pas faire fonctionner un appareil ou un objet technique mais tudier sur un montage appropri con u et cr p
43. ualit s et des parties de l objet par ench ssement une partie pourra son tour faire l objet d un processus d aspectualisation Adam 1993 85 Il convient dans un second temps de suivre la trace les retours en arri re les amalgames les r surgences th matiques 204 Tableau 1 Alternance des th matisations Tour de parole Partie de l artefact Qualit de la partie 2 Eau Quantit 6 Ailerons Taille 11 Ailerons Nombre 15 Eau Quantit 18 Ailerons Nombre et taille 25 Eau Quantit 31 Eau ailerons Quantit taille 47 Ailerons Forme 54 Eau ailerons Quantit taille et position 62 D corations Pr sence Absence 66 Ailerons Taille et position 69 Ailerons Nombre 70 D corations Pr sence Absence 75 Coiffe Pr sence Absence 85 Bouteille Type Deux remarques s imposent Tout d abord il est clair que la discussion passe tr s al atoire ment d une ventuelle variable explicative une autre pour revenir ensuite son point de d part Rien n est jamais acquis chaque argument empirique peut tre contredit par un autre 70 Alexis 71 Laura En fait les d corations a change rien parce que la 9 elle est mont e plus haut et elle n avait pas de d corations La 7 elle n en a pas non plus et elle n est pas mont e tr s haut C est peut tre cause des d corations parce que la 5 elle est quand m me all e haut avec les d corations
44. ues qui visent valider ces hypoth ses tant t produit fini respectueux d un cahier des charges reprenant les hypoth ses valid es Mais cette relation entre production d artefacts et apprentissage demeure discut e plus d un titre Selon Vygotsky 1985 43 l instrument psychologique se diff rencie fondamentalement de l instrument technique Le premier s adresse au psychisme et au comportement tandis que le second tout en constituant aussi un interm diaire entre l activit de l homme et l objet externe est destin obtenir tel ou tel changement dans l objet lui m me Comment alors imaginer tirer un b n fice cognitif de la r alisation mat rielle Quel s r le s fait on jouer ce qui est fabriqu quelles conditions les instruments techniques et les instruments psychologiques conjuguent ils leurs effets Par ailleurs la r alisation d objets en milieu scolaire se situe fr quemment au confluent d activit s techno logiques et d activit s scientifiques De quoi t moigne alors l objet d une possibilit d obtenir des avantages mat riels De lois nomoth tiques Qu est ce qui valide finalement sa conception Les deux didactiques discipli naires sont elles compl mentaires Se rencontrent elles sur des comp tences communes Le champ de la recherche qui s occupe de la m diation par les instruments techniques et de son r le structurant dans le une dynamique sociale les artefacts
45. xemples du caract re synoptique et structurant des syst mes graphiques in Astolfi Peterfalvi et V rin 1998 140 144 208 effet structurant de l instrument concevoir les sch mes d usage La succession de ces interventions par leur proximit dans le temps et par la multiplicit des nonciateurs montre comment un savoir d ordre m thodologique est en train de na tre dans la classe Ce savoir objet des discussions dans cet pisode conclusif du premier d bat va tre stabilis gr ce l instrument adopt pour mettre en forme les propositions de la classe Comme dans le cas de la fus e l artefact structure la pens e de son utilisateur Mieux m me ainsi que nous l avions pr vu au chapitre 2 2 la ma trise d un instrument suppose la r ap propriation des sch mes d utilisation par l apprenant C est bien le cas ici les nonc s mentionn s 193 205 repr sen tent quelques maillons de la cha ne s miosique qui va se cris talliser en habitude c est dire en ce qui nous concerne dans une comp tence m thodologique transf rable Cet instrument symbolique n a pu tre introduit avec profit qu apr s une phase initiale dans laquelle les apprenants ont n goci la signification qu ils attribuaient la situation probl me V rillon 2004 164 Fabre 1999 196 211 insiste bien sur l importance de la construction des probl mes avant toute id e de r solution et ses relations avec les
46. xi me temps de stabiliser la partition perti nente de l objet la classe statue alors sur la valeur idoine de la variable quantit d eau 250 M Alors nous pouvons passer la deuxi me question Est ce que nous pouvons d cider 251 H l ne maintenant ce qui permet la fus e de voler tr s haut 252 Jessica De ne pas avoir trop d eau 253 M Comme H l ne Parce que si on a trop d eau la fus e elle ne d colle pas 254 Jessica On l a bien vu sur quelle fus e a Sur la E4 Avec 30 cm d eau choisir le prototype le plus avantageux La remarque d Alexis 255 marque par sa nouvelle th mati sation qu son avis la question de la quantit d eau est r gl e Les ailerons il faut en faire plut t des petits Parce que la fus e qui est all e la plus haut c est la A2 Le type de bouteille le plus efficace est ensuite d fini 256 Ga tan La bouteille aussi La bouteille avec les bosses il y a de l air qui reste coinc Avec la bouteille lisse a va mieux 257 M Tu parles de quelles fus es l 258 Ga tan La fus e B1 et B2 L ensemble des r sultats obtenus est finalement r sum par Anthony 262 Eh ben pour les ailerons il n y a pas besoin de changer parce qu elles sont peu pr s mont es la m me hauteur Par contre pour l eau E1 E2 et E3 sont mont es peu pr s la m me hauteur la E4 non parce qu il y avait 30 cm d e
47. ygotsky et par Peirce le langage les outils assurent la m diation entre le sujet et le monde Dans ce cadre les stimuli que per oit le sujet peuvent tre r investis de deux mani res compl mentaires soit comme manant de l objet lui m me vers lequel est dirig e la manifestation comporte mentale du sujet qui un probl me est pos soit comme provenant de l instrument l aide duquel le sujet contr le et r alise les op rations psychologiques n cessaires pour la r solution de ce probl me Vygotsky 1985 41 Un m me objet est susceptible d occuper successivement l une et l autre de ces positions On sort ainsi du rapport dyadique stimulus r ponse de la psychologie behavioriste et la m diation par l instrument ouvre un espace de libert transforme le d roulement des processus psychiques la th orie peirc enne des cha nes s miosiques invite l enseignant laisser se d velopper la r flexion verbale symbolique puis mat riellement incarn e de l apprenant Weisser 1998 l exploration du champ des possibles devenant plus efficace encore par le biais des inter actions sociales Dans le cadre particulier de la technologie Rabardel 1995 66 et 90 V rillon et Rabardel 1995 85 sp cifient cette approche triadique par le mod le SAI Situations d Activit s Instrument es qui met en sc ne les relations entre sujet objet et instrument Sch ma 1 Mod le SAI situations d activit s ins
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