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Les bibliothèques en prisons : les réseaux de relations

1. M lanie Universit Ren Descartes Paris DUT M tiers du livre et du patrimoine Les biblioth ques en prisons les r seaux de relations et leurs effets sur la population carc rale Session Juin 2007 Directeur de m moire Mme Fran oise Griboul Remerciements La premi re personne que je tiens remercier est Milco avec qui j ai pu apprendre beaucoup sur l univers carc ral ce fut une rencontre enrichissante tant pour les informations que pu obtenir que pour l aspect humain Merci l association Lire c est vivre qui a accept de me recevoir dans ses locaux la Maison d arr t de Fleury M rogis et gr ce qui la biblioth que en prison est devenue concr te pour moi Je tiens galement souligner l aide qui m a t apport par Mme Griboul et finalement celle de toutes les personnes qui m ont apport leur soutient Klavdij Sluban Youth detention center Fleury M rogis France Sommaire REMERCIEMENTS nine 3 INTRODUCTION 5 R SEAUX DE RELATIONS EN PRISON seen 7 INCIDENCES DE LA BIBLIOTH QUE SUR LES D TENUS see 18 LA BIBLIOTH QUE ENTRE R INSERTION HUMANISATION 29 CONCLUSION naine nn 38 ANNE 40 ANNEXE et nds donnent raide aus 42 ANNEXE 45 BIBLIOGRAPHIE
2. Ces tablissements abritent des condamn s b n ficiant d une mesure de semi libert ou un placement l ext rieur sans surveillance Ils peuvent suivre une activit professionnelle ou des tudes 46 Bibliographie R flexions sur la prison Ces ouvrages sont tr s int ressants car ils permettent une approche de la prison ils sont n cessaires l appr hension du monde carc ral Il est utile de s y r f rer pour mieux saisir les enjeux de la prison Combessie P Sociologie de la prison d La D couverte coll Rep res 2001 Paris Foucault M Surveiller et punir naissance de la prison d Gallimard coll Tell 1975 Paris Gros F Michel Foucault d PUF coll Que sais je 2005 Paris Textes l gislatifs Ce sont des textes de r f rence sur lesquels il est bon de s appuyer pour comprendre l environnement l gislatif de la prison et de la culture Code de Proc dure p nale articles D 441 D 444 D 445 D 446 D 447 Minist re de la Justice et Minist re de culture et de la communication Protocole d accord 25 janvier 1986 Paris R gles P nitentiaires Europ ennes 2006 r Editions biblioth conomiques Fabiani J L Lire en prison une tude sociologique d Biblioth que Publique d Information coll tude et recherche publi sous le concours du Minist re de la Culture et de la Communication de la Direction du Livre et de la Lect
3. acc s mais aucune autorit ne peut influer sur sa politique d achat et d animation Il existe bien des normes mais ces derni res ne sont souvent que des conseils et le droit fran ais n est pas suffisamment pr cis pour emp cher la biblioth que d voluer comme bon lui semble Seul le chef d tablissement peut agir directement sur la biblioth que en incluant les modalit s de fonctionnement de cette derni re dans le r glement int rieur Si l on ne tenait pas compte du public on pourrait imaginer que la biblioth que est assez libre dans son fonctionnement Cependant on ne peut n gliger les difficult s pour la biblioth que de s adapter au public et ses conditions de vie Le premier obstacle est sans doute les emp chements de mouvement des d tenus c est un probl me non n gligeable car si les mouvements sont restreints leur minimum la biblioth que n est pas une priorit donc le public inscrit ne vient pas forc ment En outre le quotidien en d tention est d fini par la vie en communaut les d tenus ne sont jamais seuls ce qui n arrange pas les conditions de lecture cela viennent s ajouter les nombreux contr les des gardiens l administration p nitentiaire est r ticente la lecture car cette derni re est un v hicule d id es les conditions sanitaires et le bruit qui rendent complexe le d veloppement de la lecture Le livre est un objet que l on consulte dans le calme dans un lieu cl
4. claire ce qui tait une biblioth que en prison deviens un lieu hors du temps La biblioth que ressemble alors une biblioth que municipale et les d tenus qui y vont n ont plus le sentiment d tre dans un lieu clos La biblioth que est la seule partie de la prion qui ne poss de pas de barreaux aux fen tres et dont l ensemble n est pas surveill par un gardien C est donc un endroit o tout le syst me p nitentiaire semble sans effets visibles c est seulement la sortie de ce lieu que l on p n tre brutalement dans la prison De plus c est une zone de dialogue et de rencontres donc de sociabilit C est cet aspect qui fait que la biblioth que est parfois per ue comme un lieu dangereux par l administration p nitentiaire on peut y changer des informations faire passer des id es et rencontrer d autres d tenus La biblioth que est une parenth se dans l univers carc ral elle permet de recr er une habitude de communication alors que la prison d truit cette pratique humaine On peut donc se dire que cela aide les d tenus redevenir une personne part enti re Gr ce ce r le de sociabilit la biblioth que aide le d tenu renouer avec les autres leur faire confiance C est donc un lieu unique qui facilite les changes car il est hors de port e de l administration p nitentiaire contrairement aux autres zones collectives Les limites de la biblioth que en Visite de
5. Des activit s socioculturelles sont organis es dans chaque tablissement p nitentiaire Elles ont notamment pour objet de d velopper les moyens d expression les connaissances et les aptitudes des d tenus Le service p nitentiaire d insertion et de probation recherche cet effet le concours d intervenants ext rieurs auxquels peut tre confi e l animation de certaines activit s L emploi du temps hebdomadaire doit permettre tout d tenu qui le souhaite de participer ces activit s Article D 441 Une programmation culturelle r sultant de la repr sentation la plus tendue des secteurs de la culture est mise en uvre dans chaque tablissement p nitentiaire Ce programme a pour objectif de d velopper les moyens d expression et les connaissances des d tenus Article D 441 1 Le SPIP s lectionne et met en uvre avec l appui des services comp tents de l Etat et des collectivit s territoriales des projets propos s par des organismes ou des op rateurs culturels Article D 441 2 Chaque tablissement p nitentiaire poss de une biblioth que dont les ouvrages sont mis disposition des d tenus Sa localisation doit permettre un acc s direct et r gulier des d tenus l ensemble des documents Un biblioth caire ou d faut un SPIP assure les achats organise la formation et encadre les d tenus qui en assurent la gestion quotidienne Article D 443 Chaque tablissement poss de
6. document tr s complet d taille tous les aspects de la biblioth que et donne de nombreuses recommandations On peut penser que ce texte est une r f rence car il s appuie sur des tudes internationales et multiplie les sources On peut donc voir que la biblioth que en milieu carc ral s ins re dans un syst me l gislatif complexe la multitude de textes qui traitent de ce sujet permet d avoir une vision plus pr cise de la mani re dont elle doit se d velopper Malgr des textes sporadiques les professionnels peuvent forger une politique de d veloppement solide en consultant le panel de documents existants Le texte de l Ifla est tr s int ressant car il offre une s rie de normes sur la biblioth que pour permettre un bon fonctionnement Nous allons donc tudier les conseils de ainsi que leurs applications La mani re de fonctionner de la biblioth que est tr s important puisqu elle d termine l acc s aux ouvrages les heures d ouvertures les acquisitions le budget Mais pour que cela se d roule dans les meilleures conditions 11 faut avant tout penser le lieu physique de biblioth que recommande dans sa partie 4 intitul e Fonctionnement tout ce qui concerne l aspect mat riel de la biblioth que Dans un premier temps il faut que la biblioth que soit tablie dans un lieu pr vu cet effet ou si ce n est pas le cas des am nagements doivent tre faits Cela r v le que la bib
7. Informations provenant de la Maison d arr t de Fleury M rogis rencontre avec l association Lire c est vivre 40 Ibi id 24 sortir du quotidien et de conna tre l autre celui avec qui on partage l univers carc ral mais qu on ne conna t pas par manque de communication On peut donc dire que la biblioth que est un moyen de trouver une place au sein d un groupe mais qu elle est galement la source d une forme d litisme par manque d impact plus large sur la population carc rale La biblioth que peut stimuler le d veloppement de l identit du prisonnier lui permettre de retrouver une part de son libre arbitre et de s int grer dans un groupe Tous ces aspects semblent d terminants pour le retour dans la vie ext rieure car il ne faut pas oublier que le d tenu sortira un jour et que toute cette culture carc rale n est que le socle d une volution ult rieure Cependant les limites de la biblioth que sont bien pr sentes nous allons donc tenter de comprendre la biblioth que comme lieu physique son importance son r le et les fronti res de son impact La biblioth que en milieu carc ral est un lieu physique d finit et d limit par un espace clos et caract ris par les traits fondamentaux d une biblioth que classique libre acc s livres mis disposition du lecteur possibilit de pr t service au public En r gle g n rale la biblioth que en prison sont plus petite que ce que la
8. assumer son identit ses go ts Cet aspect de la biblioth que et du livre peut sembler un des r les les plus importants pour justifier la lecture et la pr sence de la biblioth que en prison Lorsque la peine est achev e le d tenu redevient un simple citoyen priori Comment est utilis e la lecture en d tention une fois dehors Toute lecture apporte une forme de savoir il n y a pas de lecture plus importante ou plus valorisante qu une autre elle apporte beaucoup au d tenu sur le court terme Sur le long terme la lecture n a pas le m me effet elle pousse la curiosit en premier lieu Avoir lu un type d ouvrage en prison peut donner envie d en savoir plus une fois l ext rieur car les sources d informations sont plus nombreuses On peut donc dire que la sortie de prison pour les lecteurs peut offrir une continuit assouvir une soif de connaissance Il est vident que l acquis culturel en prison est une base sur laquelle on peut s appuyer l ext rieur dans la vie quotidienne que ce soit lors de rapports avec autrui ou lors de nouvelles lectures On peut penser que cet aspect est applicable aux lecteurs de l ext rieur qui lisent et se sentent proches d un th me mais il y a une diff rence tr s nette avec les lecteurs libres La prison est une coupure malgr les efforts de la biblioth que il persiste des probl mes de collections tout n est pas la disposition du d tenu cela est intrins que
9. au moins une biblioth que dont les ouvrages sont mis gratuitement la disposition des d tenus Ils doivent tre suffisamment nombreux et vari s pour tenir compte des diversit s linguistiques et culturelles des d tenus et pour respecter leur libert de choix Article D 445 Le r glement int rieur de chaque tablissement d termine les conditions dans lesquelles les d tenus empruntent ou consultent les ouvrages de la biblioth que doit 40 notamment pr voir et favoriser compte tenu des possibilit s locales les conditions d acc s direct des d tenus la biblioth que 41 2 R gles p nitentiaires europ ennes Passages s lectionn s pour leur relation avec les biblioth ques et l action culturelle en prison Principes fondamentaux 1 Les personnes priv es de libert doivent tre trait es dans le respect des droits de l homme 2 Les personnes priv es de libert conservent tous les droits qui ne leur ont pas t retir s selon la loi par la d cision les condamnant une peine d emprisonnement ou les pla ant en d tention provisoire 3 Les restrictions impos es aux personnes priv es de libert doivent tre r duites au strict n cessaire et doivent tre proportionnelles aux objectifs l gitimes pour lesquelles elles ont t impos es 4 Le manque de ressources ne saurait justifier des conditions de d tention violant les droits de l homme 5 La vie en priso
10. autres ce cloisonnement ne permet pas de faciliter le travail et de juger des besoins des d tenus Par exemple le manque d intervenants professionnels en biblioth que le manque de sensibilisation des gardiens de prison sont des probl mes qui peuvent tre r solus par l administration gr ce plus de communication avec l ext rieur Les gardiens ne sont pas au courant des actions culturelles et du travail de biblioth que la formation re ue l ENAP Ecole Nationale de l Administration P nitentiaire ne prends pas en compte ces activit s alors que le personnel de proximit joue un r le majeur dans le bon fonctionnement de ces derni res Les d tenus biblioth caires sont un autre corps de l administration p nitentiaire leur pr sence est importante Ils sont mi chemin entre la condition de d tenus et celle de professionnels Leur interlocuteur principal est le CIP qui pilote les activit s culturelles mais aussi le chef d tablissement qui d cide des conditions d acc s la biblioth que Ces personnes sont 20 Ibid article D 441 1 du Code de proc dure p nale voir annexe 2 C Lieber D Chavigny cit 23 Ibid Ibid 15 recrut es en fonction de leurs aptitudes communiquer et renseigner elles doivent tre ouvertes aux diff rences des d tenus Ces personnes sont form es pendant des journ es professionnelles avec des biblioth caires et autres intervenants sp c
11. chaque public l est donc galement Mais on peut se demander quel genre d ouvrages acheter quels sont les besoins du public emp ch en milieu carc ral L Ifla d crit les collections comme devant tre similaires celle d une biblioth que municipale classique et que les acquisitions doivent tre r guli res de fa on ne pas avoir un fonds trop vieillissant Les dons ne doivent tre accept s que s ils sont n cessaires politique rappelant celle des biblioth ques municipales Si la condition des biblioth ques en milieu p nitentiaire est difficile il ne faut pourtant pas accepter tout ce qui est propos sous pr texte que cela permet de remplir les rayonnages De plus les pr ts inters biblioth ques doivent tre encourag s car ils permettent de r pondre des demandes pr cises Ils permettent galement de favoriser les changes entres tablissements et de d boucher sur un partenariat 2 C Lieber D Chavigny cit 5 Jbid 11 Ces r gles que donne ne doivent pas emp cher le d veloppement d une v ritable politique documentaire r dig e et qui permettra de d velopper la biblioth que faut d terminer les objectifs de la biblioth que et son r le pour r pondre des questions fondamentales par exemple la biblioth que doit elle acqu rir des ouvrages d auto formation et parascolaires d pend des biblioth caires de d terminer les orientations suivre chaque biblioth
12. d couverte de l int riorit un d sir de penser qui leur donne le d sir de lire Le temps de d tention peut donc tre d terminant pour d couvrir le plaisir de la lecture L association Lire c est Vivre qui s occupe des biblioth ques de la MA de Fleury M rogis a remarqu que malgr un fort taux d illettrisme et d analphab tisme la demande en livre ou p riodique est lev e ce qui nous montre la valeur du livre la volont d apprendre de se cultiver des d tenus qui lisent ou qui veulent apprendre lire Apr s avoir r alis des tudes sur le type d ouvrage emprunt l association remarqu que le plus souvent les d tenus demandent de la po sie puis de la philosophie et enfin de la psychologie Ces trois domaines sont repr sentatifs de ce que la d tention d clenche chez l individu un retour vers soi une volont de se comprendre et aussi de provoquer en soi des sensations perdues gr ce la po sie Ces observations peuvent tre g n ralis es tous les tablissements pour peines Ainsi un crivain intervenante ext rieure explique Constamment on est all du livre la vie quelquefois leur vie Ce d sir d un homme Je voudrais un livre o je comprendrais pourquoi ma femme m a plaqu quand on m a mis ici On peut se rendre compte de l importance de la biblioth que partir de ces exemples elle est le lien entre le d sir d un tre en qu te de r pon
13. est pas justifiable mais si l on con oit que la prison fait partie de notre soci t bien qu elle recr e une microsoci t alors on peut voir la biblioth que en prison de cette mani re Nous venons de voir que la r insertion par le biais de la biblioth que est aujourd hui plus un mythe qu une r alit en prison Cependant 11 est possible de tendre vers la r ussite de la r insertion des d tenus en am liorant des aspects de la biblioth que Dans un premier temps il semble fondamental que la biblioth que en prison s ins re dans le circuit de la lecture publique La collaboration peut aider r pondre de nombreuses demandes des prisonniers Les interventions des professionnels doivent tre plus nombreuses si l on veut que la biblioth que soit efficace la seule pr sence des ouvrages n est pas suffisante s ils ne sont pas trait s et choisis par une personne famili re de ce travail De plus il faudrait que le personnel de la prison puisse comprendre comment cela fonctionne et quel est l objet de la biblioth que pour qu il y ait plus de reconnaissance Il est un point qui est fondamental dans les am liorations c est celui du suivi des prisonniers qu ils soient lecteurs ou simples visiteurs de la biblioth que est important que ces personnes soient conseill es suivies dans leurs choix pour pouvoir les prendre en compte lors des achats Les non lecteurs qui viennent en biblioth que ont besoin d u
14. et le manque de compr hension de l administration p nitentiaire Le probl me principal de ces travailleurs r side dans les mouvements qu ils font pour rejoindre la biblioth que cela d range les gardiens qui n appr cient pas ce va et vient de prisonniers qu ils soient travailleurs ou simples lecteurs Cependant il semble que ces d tenus biblioth caires sont n cessaires au bon fonctionnement de la biblioth que car 15 sont le seul corps professionnel qui peut appr hender la r alit de la vie en prison et qui donc peut anticiper sur les besoins des d tenus C est pour cela qu il faut encourager cette forme de travail qui est moins avilissante que d autres propos es par la prison Ces derni res sont majoritairement du travail la cha ne et non qualifiant Le travail en biblioth que de quelques d tenus est donc valorisant pour eux m me et pour l tablissement Les d tenus se trouvent en charge de services et de responsabilit s qui peuvent leur apporter beaucoup sur le plan humain et professionnel Le travail de d tenu biblioth caire peut ainsi tre vu comme une forme de pr paration la vie ext rieure de r insertion 23 Rencontre avec l association Lire c est vivre la Maison d arr t de Fleury M rogis 16 Le dernier type professionnels sont les intervenants ext rieurs issus du service public des professions de la culture ou simplement du b n volat 67 d tablissements p ni
15. fait que la 38 C Rostaing cit 23 biblioth que ne puisse accueillir que peu de personnes et que ses heures d ouverture sont limit es De plus les difficult s li es la prison cr ent un nombre d emp chements cons quent ainsi les prisonniers ne sont pas touch s en grand nombre par la biblioth que la promotion du livre inexistante le manque de place les probl mes dus aux mouvements des d tenus g n rent un ralentissement du d veloppement de la biblioth que On peut donc dire que la culture est r serv e un groupe ces d tenus sont inscrits sur une liste et choisi de fa on purement arbitraire leur nombre varie en fonction de la place d accueil disponible Une culture d lite donc pu se cr er de mani re involontaire Cependant il est tr s difficile d en juger objectivement la population carc rale est en effet compos e de multiples origines et milieux sociaux De surcro t c est un groupe h t rog ne qui cherche conserver une part de son identit C est pour toutes ces raisons que la culture en prison est difficile comprendre Finalement le groupe social en prison est multiculturel bien qu il poss de des codes des r f rences propres li s l enfermement Comme nous l avons vu certaines r f rences crites sont communes de nombreux d tenus cela est le r sultat d animations autour du livre Par exemple la MA de Fleury M rogis organise des cercles de le
16. l vision pour ceux qui ont les moyens de se l offrir La biblioth que est donc le centre n vralgique d acc s au savoir et une culture bien que s lectionn s par les acqu reurs Etant donn le nombre d ouvrages assez peu d velopp les d tenus lisent peu pr s la m me chose Cela cr e une sorte d unit dans culture carc rale Les d tenus ont les m mes r f rences puisqu ils ont acc s aux m mes ouvrages et p riodiques cela ne prend pas en compte le pass du d tenu mais s il est d j particuli rement cultiv le seul acc s qu il pourra avoir en prison est celui de la biblioth que car il n y a aucune autre source il ne sera donc pas plus diff renci qu un autre Au del de cette culture crite il existe que l on nomm une sous culture carc rale T rence et Pauline Morris ont tudi la prison anglaise et ont prouv l existence d une culture carc rale vivante Celle ci se caract rise par un langage argotique des signes ext rieurs d appartenances tels que les tatouages un code social entre d tenus qui fixe des r gles de respect et de soutient Cependant ce genre d tude n glige l aspect relationnel de la prison avec l ext rieur et qui se caract rise de diff rentes mani res Pour l aspect culturel il s agit de la biblioth que avec ses intervenants ses nouveaut s qui sont le signe d une activit et d une volont de suivre l actualit cultu
17. la biblioth que de la Maison d arr t de Fleury M rogis C Lieber D Chavigny op cit 28 termes de sociabilit sont identiques celles des autres r les probl mes de place d emplois du temps et de mouvement La biblioth que est donc un lieu plus complet que ce que l on peut imaginer Elle permet d humaniser les rapports entre les hommes et offre de v ritables services qui lui sont propres et uniques Elle n est pas seulement un moyen d acc s la culture et au savoir sa pr sence est bien plus forte elle est comparable un lieu de repos de l esprit de rencontres de d couverte de soi et d autrui L administration p nitentiaire semble minimiser l importance de la biblioth que en ne lui donnant pas la place qu elle m rite pourtant la lumi re de ce que nous venons de voir elle est un endroit n cessaire la survie de l instinct social de l homme incarc r Les r seaux que nous avons observ s permettent donc un effet relatif sur le public de surcro t ces impacts sont difficiles valuer de part leurs aspects individuel et subjectif Qu en est il des objectifs que les institutions et administrations en lien avec la prison donnent aux biblioth ques en milieu carc ral Peuvent ils aboutir La biblioth que entre r insertion et humanisation Le r le d aide l insertion travers la biblioth que n est jamais clairement sp cifi dans les textes mais est a
18. plan th orique Nous avons pu observer que la biblioth que tait per ue comme le lieu phare de la r insertion elle permettrait donc de d velopper chez les individus incarc r s des aptitudes pouvant aider leur r adaptation la soci t Cependant il faut se demander si la soci t est apte accepter ces personnes Dans ce cas l la biblioth que en prison ne serait qu une passerelle pour l ext rieur et remplirait son r le Nous allons tudier la r insertion appliqu e la r alit carc rale Dans le monde des prisons la biblioth que est pens e comme un lieu de culture et de d veloppement intellectuel personnel permet elle alors la r insertion des d tenus Les r seaux humains et administratifs qui la font fonctionner cherchent donner la biblioth que en prison une v ritable efficacit dans un but de r insertion en mettant en place animations politique de lecture ou autre Malgr quelques r ticences la biblioth que conserve cette image de mani re g n rale 46 Tabet C op cit 7 Ibid 30 Il existe plusieurs raisons qui d montrent que le r le de la r insertion de la biblioth que n est pas r el qu il s agisse de probl mes intrins ques la biblioth que ou li s la relation prison et soci t ext rieure Dans un premier temps existe des difficult s que la biblioth que en prison ne peut viter En effet tous les lecteurs n ont pas acc s la biblioth que
19. professionnelles donc ici un manque important combler si l on veut que les biblioth ques atteignent un objectif aussi noble que celui de la r insertion Au del des difficult s li es la biblioth que et qui emp chent d tablir une politique de r insertion gr ce aux livres nous allons voir que tout le syst me carc ral influe sur le r le de cet tablissement La prison cherche extraire une conduite normalis e d une personne dite rebelle Pour cela elle diffuse des normes de conduite des r gles et finie par investir le corps et la pens e du prisonnier C est gr ce un dispositif de savoir comme la biblioth que que la prison r ussie changer ces individus en corps mall able et sans libre arbitre Le pouvoir d tenu par l administration et ses employ s s exerce sur les prisonniers de telle mani re qu ils deviennent des corps sans pens e propre le d veloppement personnel par la biblioth que ne peut se faire que gr ce des ouvrages valorisants C est dans ce climat que s ins re la biblioth que en prison on lui donne un r le de r insertion alors que l un des principes fondamentaux de la prison est d emp cher les individus incarc r s de penser par eux m me Comment peut on promouvoir le livre comme objet de r appropriation de 501 de sa pens e de son individualit et de r insertion alors que le syst me carc ral a t cr dans le but de faire le contraire L exi
20. s et d actualit Pour am liorer ces collections il faudrait prendre en compte les go ts des lecteurs La MA maison d arr t de Fleury M rogis abrite sept biblioth ques qui ont mis en place des outils statistiques artisanaux afin de savoir quels taient les ouvrages les plus demand s Cela permet de d terminer vers quelle politique d acquisition s orienter Toutes ces difficult s sont la cons quence du contexte carc ral dans lequel se d veloppe la biblioth que L enjeu est donc de faire face cela pour donner aux d tenus une chance d avoir un acc s la documentation cr dible et utile La biblioth que en prison doit outrepasser ses difficult s pour largir son public pour cela 1 faut mettre en uvre des politiques de partenariat dans le but de subvenir aux besoins de ce public sp cifique dont la situation justifie l action et l intervention Ces intervenants internes ou externes au monde p nitentiaire forment un r seau humain non n gligeable La biblioth que en milieu p nitentiaire ne peut fonctionner qu avec le r seau humain que sont les diff rents types de personnel On peut classer ces derniers en trois groupes le personnel p nitentiaire en relation avec la biblioth que les d tenus biblioth caires et les intervenants ext rieurs Nous allons donc tenter de comprendre quel r le joue chacun d entre eux pour savoir si ce r seau permet la biblioth que de fonctionner Le personnel p nitentia
21. savoir Dans une telle situation comment peut on expliquer que les d tenus continuent de se tourner vers la lecture que leur apporte t elle concr tement Comme nous l avons d j expliqu la biblioth que est un lien entre le lecteur et l ouvrage Mais il faut comprendre l impact de la lecture pour mieux saisir l importance de biblioth que Nous sommes aujourd hui conscients de la n cessit d avoir un bagage culturel et scolaire pour avoir une place dans la soci t contemporaine C est pourquoi la lecture peut tre en prison un moyen de se r inscrire dans un circuit culturel et scolaire de s auto former ou bien de combler des lacunes Ce premier aspect est important car il est souvent explicitement attach au r le d insertion de la biblioth que puisque le d tenu ne pourra reprendre sa place dans le monde ext rieur que s il est capable de se valoriser dans un domaine universitaire ou technique La lecture ne peut tre valoris e que si l on peut ins rer cette pratique dans un milieu social qui lui donne une signification Cela implique que la lecture soit reconnue par le syst me dans lequel vit l individu On remarque que le d tenu lecteur utilise le livre comme une reconstruction personnelle car il se forge une culture et s vade cette pratique est assez r pandue dans les prisons selon les t moignages des prisonniers c est le premier motif pour lire ce qui engendre une reconnaissance de
22. services culturels de qualit En 1990 un nouveau document interminist riel met l accent sur l importance de la diffusion et de la promotion de la culture Finalement il faudra attendre 1992 pour qu une nouvelle circulaire d finisse r ellement le fonctionnement des biblioth ques ainsi que l essor des pratiques de lecture des d tenus Autrement dit cette derni re circulaire ouvre la voie une r elle d finition de la biblioth que en milieu p nitentiaire C est partir de cela que vont commencer se dessiner de r elles tapes pour les biblioth ques les r gions commencent signer des protocoles d accord pour cr er des actions culturelles en prisons l Aquitaine est la premi re le faire en 1993 Mais depuis 1997 les structures p nitentiaires doivent effectuer des rapports d observation du d veloppement de la culture afin de mettre en place de v ritables politiques En 1999 la 5 A Chapoutot L air du dehors pratiques artistiques et culturelles en milieu p nitentiaire Art 0440 D 441 D 441 1 D441 2 D443 D445 Voir annexes 7 J Guidez Lire en prison les biblioth ques en milieu p nitentiaire BBF Direction des Administrations P nitentiaires D A P cr e les Service de Probation et d Insertion P nitentiaire charg s de la gestion des biblioth ques de prison On peut donc observer que c est gr ce l apparition du texte de 1992 que l on voit se
23. tablissement doit disposer d une biblioth que destin e tous les d tenus disposant d un fonds satisfaisant de ressources vari es la fois r cr atives et ducatives de livres et d autres supports 43 6 Partout o cela est possible la biblioth que de la prison devrait tre organis e avec le concours des biblioth ques publiques 7 Dans la mesure du possible l instruction des d tenus a doit tre int gr e au syst me d ducation et de formation professionnelle publique afin que les int ress s puissent poursuivre ais ment leur ducation et formation professionnelle apr s leur sortie de prison b doit tre dispens e sous l gide d tablissements d enseignement externes 44 Annexe 3 Les tablissements pour peine Source Le guide du prisonnier Il existe cinq types d tablissements pour peine les maisons d arr t les maisons centrales les centres de semi libert les centres de d tention les centres pour peines am nag es Les centres p nitentiaires ne sont pas des tablissements proprement parl ce terme d signe un ensemble de lieux de diff rentes cat gories regroup s au sein d un m me endroit ex maison d arr t et centre de d tention ou maison d arr t et maison centrale La maison d arr t Prison dans lesquelles les personnes sont en d tention provisoire ou sont condamn es des peines de moins d un an Mais souvent c
24. un d cret du Code de proc dure p nale qui l galise le droit d acc s la biblioth que Le mode d action de ce lieu culturel est tributaire de l administration p nitentiaire et des institutions nationales que sont le Minist re de la Justice et le Minist re de la Culture et de la Communication Ces organes voient la biblioth que comme un moyen de red finir les rapports entre le monde ferm des prisons et la soci t dans laquelle elle s int gre car le livre est une ouverture vers l ext rieur La biblioth que agit sur les d tenus gr ce une interaction entre l administration et les individus qui la g rent Ces diff rents r seaux travaillent en commun pour permettre la biblioth que d accompagner le lecteur dit emp ch tout au long de son incarc ration On peut alors se demander si les objectifs allou s la biblioth que en milieu p nitentiaire peuvent tre atteints gr ce ces r seaux et par quels moyens Nous tudierons dans un premier temps le fonctionnement de ces r seaux puis leur incidence sur les lecteurs et enfin nous tenterons de comprendre quelles sont les limites de la biblioth que face aux attentes des institutions qui la dirigent J L Fabiani Lire en prison R seaux de relations en prison Aucune d cision de justice aucun r glement int rieur d aucun tablissement ne peut limiter le droit de lire Si le droit la lecture est inali nable dans les ta
25. 47 Introduction La prison est un lieu clos qu il faut d finir comme une micro soci t poss dant une l gislation une population et un lieu d fini Le monde carc ral s ins re cependant dans une collectivit locale qu il faut prendre en compte La forme g n rale d un pour rendre les individus dociles et utiles par un travail pr cis sur le corps a dessin l institution prison avant que la loi ne la d finisse comme la peine par excellence L apparition des prisons telles que nous les concevons remonte deux cent ans Elles sont l aboutissement d un syst me de punition corporelle Cette forme de ch timent qui pr existe la prison correspond diff rents supplices qui ont t utilis s comme punition et dissuasion au cours des ges Le syst me carc ral n est pas si diff rent de cela En effet la prison engendre des emp chements appliqu s au corps dans le but d atteindre l me du prisonnier La prison est devenue la peine principale de notre soci t Elle est r gie par des lois qui prennent effet lors de l entr e en prison des personnes Les lois dirigent totalement la vie des prisonniers le syst me carc ral peut donc tre assimil un milieu infantilisant Il existe des organismes qui d fendent les prisonniers contre l application abusive de ces lois tels que la CEDH Convention europ enne des droits de l homme et qui permettent aux d tenus de f
26. a biblioth que Ces deux r gles d clarent qu une biblioth que doit exister en prison et qu elle doit offrir un fonds satisfaisant de ressources vari es la fois r cr atives et ducatives de livres et d autres supports r gle 5 article 28 Ce texte reste assez flou quant la biblioth que en milieu carc ral il ne donne aucune indication sur les missions les moyens financiers ou mat riels On peut donc concevoir les R gles p nitentiaires europ ennes comme un texte additif aux l gislations des tats c est un suppl ment qu il est bon de consulter cela permet d aligner les pays europ ens sur la m me base l gislative Ses principes ne sont pas juridiquement contraignant pour les pays signataires ils sont incitatifs et recommandent des normes pouvant tre utilis es lors d un recours Un deuxi me texte est fondamental pour les biblioth ques en prison il s agit d un texte r dig par l Ifla Recommandations l usage des biblioth ques de prison Il s agit de conseils donn s aux professionnels des biblioth ques et toute personne susceptible de travailler en 8 C Lieber D Chavigny Les biblioth ques des tablissements p nitentiaires 2 Minist re de la Justice Fonctionnement des biblioth ques des tablissements p nitentiaires tat des lieux juin septembre 2004 10 R gles p nitentiaires europ ennes r gles 5 et 6 de l article 28 2006 biblioth que de prison
27. air et agr able propice la concentration De plus le fort taux d illettrisme est un repoussoir nombre de d tenus ne viennent pas sur place la biblioth que peut tre par g ne face ceux qui savent lire et qui n ont aucun probl me de compr hension Beaucoup de d tenus abandonnent la lecture le travail r mun r est plus attractif que l apprentissage de celle ci Cette r action est compr hensible mais l administration p nitentiaire doit promouvoir les bienfaits de la lecture et de l alphab tisation dans un souci de r insertion travers la biblioth que Le dernier aspect qui met la pr sence de la biblioth que en p ril est son manque d attractivit tout passe par l crit lorsqu on est incarc r aussi une simple visite de la biblioth que pour emprunter des ouvrages doit passer par une d marche r dig e Une fois inscrit la biblioth que on peut avoir la chance d acc der ce lieu de faire parti d un groupe de lecteurs 17 En 2002 on comptait 18 3 d illettr s ou analphab tes en prison 13 9 de personnes avaient des difficult s de lecture OIP Guide du prisonnier 13 Toutes ces d marchent d couragent plus d un mais cela est pire lorsque les d tenus s aper oivent que le fonds qui leur est offert est lacunaire et peu ou pas adapt aux besoins Lorsque l on a de longs mois passer en prison on est en droit d avoir acc s des ouvrages divers et vari
28. aire valoir leurs droits d homme Les Nations Unies ont galement con u des conventions ou r solutions dans le but de d fendre les droits des personnes incarc r es Il est important de souligner l existence de ces organismes car malgr tout certaines administrations p nitentiaires ne respectent pas les droits des d tenus Si la r insertion fait partie des premiers objectifs de l administration p nitentiaire il arrive que le recours devant ces organismes soit n cessaire Les droits allou s aux d tenus doivent tre respect s et ils permettent de favoriser une prise d autonomie des personnes car la plupart du temps ces droits sont en rapport troit avec la vie intime et culturelle travers la pr sence de la biblioth que et de sa promotion par les activit s culturelles La pr sence du livre en prison n est pas r cente elle prit diff rentes formes au cours des ges ouvrages apport s par les d tenus listes bibliographiques circulant au sein de l tablissement ou biblioth ques en acc s direct dans lesquelles les d tenus peuvent se rendre sur place pour choisir des ouvrages La biblioth que en tant que lieu et service appara t sous le M Foucault Surveiller et punir naissance de la prison Rencontre autour de la prison Maison des initiatives tudiantes organis par le GENEPI M Foucault cit premier Empire Mais elle ne sera r ellement l objet d une r glementation qu en 1985 dans
29. ause du manque de place de nombreux d tenus condamn a des peines de plus d un an attendent en maison d arr t qu une place se lib re dans un autre tablissement Les maisons d arr t sont surpeupl es au 1 f vrier 2004 44 384 personnes taient d tenues dans 119 maisons d arr t la capacit totale tait alors de 31 549 places L tablissement pour peine Il s agit de prison r serv e aux personnes condamn es d finitivement et ayant une peine privative de libert purger ce sont les tablissements tourn s vers la s curit Les d tenus sont choisit en fonction de leur dangerosit de sa personnalit Le centre de d tention tablissement dans lequel les moyennes et longues peines sont purg es dans le but de poursuivre un programme de r insertion Ces tablissements laissent plus de libert aux d tenus avec la possibilit de circuler durant la journ e dans la prison 45 La maison centrale Ce sont des tablissements s curis s dans lesquels sont d tenues des personnes purgeant de longues peines on y retrouve les d tenus consid r s comme dangereux Les d tenus doivent tre plac s en cellule individuelle Le centre pour peine am nag Ces prisons d tiennent des personnes purgeant une peine de semi libert ou d un placement l ext rieur Ces personnes ont des permissions de sorties en vue de maintiens des liens familiaux Le centre ou quartier de semi libert
30. blissements p nitentiaires c est qu aucune loi ou autre circulaire ne l interdit il est donc pr cis que l utilisation du livre est l gale En ce qui concerne l acc s au livre les textes sont plus flous les biblioth ques en milieux p nitentiaires ne font pas l objet de lois au sens strict du terme mais plut t d l ments constitutifs d un droit la culture qui est venu s ins rer dans le Code de proc dure p nale d s 1945 Ces articles donnent les premi res lignes directives au d veloppement de tout ce qui concerne de pr s ou de loin la culture la biblioth que est mentionn e et ne fait pas l objet de textes propres Le Code de proc dure p nale se trouve appuy plusieurs niveaux par des recommandations d une part on peut voir se d velopper des circulaires de services et d autre part des r glements int rieurs En ce qui concerne la culture le Code de proc dure p nal est compos de six articles Les articles D 441 2 D443 0445 d terminent la pr sence et les modalit s de fonctionnement de la biblioth que Par la suite un certain nombre de circulaires interminist rielles viendront pr ciser ces articles la premi re est celle de 1986 qui concr tise la volont d une politique culturelle commune au Minist re de la Justice et au Minist re de la Culture et de la Communication Il s agit d une d finition des r les de la biblioth que tels que la r insertion et le d veloppement de
31. cause des listes de groupes et du manque de place ils ne peuvent se d placer comme bon leur semble et cela cr e un emp chement d acc s Les possibles lecteurs sont tri s et choisis de fa on arbitraire ce qui cr e un d calage entre ce que la biblioth que doit atteindre c est dire tous les lecteurs potentiels et la r alit De plus les moyens humains de la biblioth que sont restreints il n y pas suffisamment d heures d ouverture ni de personnel professionnel pour d velopper de v ritables politiques d acquisitions la lecture et l animation La biblioth que ne peut remplir son objectif d aide la r insertion si elle ne peut cerner tous les domaines professionnels et culturels dont les prisonniers ont besoins ses budgets sont relativement faibles ce qui n encourage pas non plus les politiques n cessaires au milieu carc ral Le personnel carc ral n est pas sensibilis la pr sence de la lecture et son importance aupr s des d tenus De plus la biblioth que ne peut pas remplir son r le de r insertion cause de son retard de fonctionnement et de modernisation La modernisation de la biblioth que est cause des r gles de s curit de la prison les c blages sont interdits ce qui signifie qu il n y a pas de r seau entre les diff rentes biblioth ques De plus la biblioth que ne travaille pas avec l ext rieur sauf dans certains cas mais qui restent rares le r su
32. cture pour permettre d changer sur un th me ou un ouvrage Il existe galement des ateliers de lecture haute voix durant lesquels les d tenus d couvrent des ouvrages et changent leurs sentiments m me ceux qui ne savent pas lire Ce genre d animation est tr s appr ci il permet de d battre d apprendre ou simplement d couter En r gle g n rale les ateliers de la MA de Fleury M rogis sont tr s peu directifs les intervenants laissent les d tenus r agir comme bon leur semble sans donner d angle de vue au d bat Le but est de faire r agir prendre la parole librement sans avoir peut d tre jug C est un travail alliant respect d autrui et stimulation de l esprit critique ainsi que de l argumentation On veut mettre les gens en t te t te avec un texte et faire r agir ceux qui n en ont pas l habitude Ce travail permet aux d tenus de s ins rer dans un groupe restreint de se sentir appartenir une dynamique ce qui appara t fortement en milieu carc ral ou tout semble suspendu lent et inactif C est peut tre galement une volont de montrer que malgr l infantilisation et la perte d autonomie apparues avec l incarc ration la volont de penser est plus forte Ces petits groupes de travail sont le t moignage le plus flagrant qu il existe une r elle volont de socialisation de d velopper une dynamique cr atrice et culturelle C est une fa on de 3
33. d placer librement Le nombre d heures d ouverture est relativement faible ce qui ne facilite pas l acc s la biblioth que On peut donc observer que la biblioth que l int rieur comme l ext rieur de la prison un r le d accueil du public qu il soit lecteur ou non Mais le milieu carc ral valorise ce r le car il est antagoniste au monde clos dans lequel vivent les d tenus L accueil est important car il prouve que la biblioth que et tourn e vers ses lecteurs puisqu elle ne peut aller vers eux c est les d tenus qui viennent elle Il est donc un devoir pour ceux qui g rent la biblioth que de recevoir tous les d tenus Cependant la prison impose des limites qui freine ce devoir capacit d acc s et de mouvement r duit au minimum pour le personnel et les d tenus La biblioth que ne peut dont pas remplir enti rement sa mission Dans un deuxi me temps la biblioth que poss de un r le d coute qui est n cessaire au milieu carc ral Le peu de personne qui se rendent dans ce lieu ne viennent pas seulement chercher un ouvrage ou un p riodique Les d tenus ont soif d coute valeur qui semble inexistante dans ce milieu ils se tournent donc vers la biblioth que o se concentrent des personnes qui cherchent changer avec le personnel ou avec d autres d tenus Le personnel est une pr sence qui vient de l ext rieur une sorte de fen tre sur le reste de la soci t 15 ne jugent pa
34. d tenus r ussissent suivre des formations ou tudes universitaires car il y a peu de professeurs disponibles pour les aider et que ces tudes co tent chers aux d tenus de plus les tudes en prisons sont tr s mal vues Tr s souvent le d tenu qui tudie est consid r comme un fain ant qui ne veut pas accomplir un v ritable travail dans les ateliers On peut donc se dire que pour am liorer les conditions de vie en prison il faut permettre aux prisonniers qui le souhaitent de faire des tudes la biblioth que doit galement encourager cela en achetant des ouvrages sp cifiques ce qui n est pas souvent pas le cas que l ducation est un moyen d humaniser les conditions de vie au sein de la prison qu elle favorise la resocialisation et qu elle vient combler de nombreux besoins au sein de la population des personnes incarc r es tous les d tenus doivent tre mis en situation de pouvoir b n ficier d un enseignement 2 Rencontre avec l association Lire c est vivre Fleury M rogis 25 OIP Guide du prisonnier 36 visant au plein panouissement de la personnalit humaine et con u comme un moyen permettant de comprendre la soci t et de pouvoir jouer un r le dans son fonctionnement futur Ainsi les tudes sont un des piliers de l humanisation des prisons avec les biblioth ques les animations et les moyens de communication avec l ext ri
35. d velopper des pr cisions quant la biblioth que de prison Il aura fallu que le Minist re de la Culture et de la Communication et le Minist re de la Justice esquissent des coop rations interminist rielles pour que la biblioth que de prison soit un lieu visible tant dans les textes que dans les tablissements On ne peut cependant pas dire que le travail l gislatif ait atteint son objectif principal qui est de cr er un cadre juridique solide au d veloppement de la biblioth que en prison C est en parall le la naissance de la biblioth que en prison dans les textes de lois que les tablissements p nitentiaires mettent en place des r glements int rieurs Ces textes sont d terminants pour la biblioth que il lui donne un statut une position physique et symbolique dans la prison Le r glement int rieur refl te une volont plus ou moins prononc e de placer la biblioth que au c ur du fonctionnement de l tablissement Il est une source d information primaire pour tout prisonnier ainsi l aspect culturel en fait partie Le r glement int rieur pr voit les mouvements des prisonniers et la communication des r gles de la biblioth que par une affichette ou un guide Ces exemples montrent que le r glement a une certaine importance 1 doit indiquer de fa on pr cise les modalit s d acc s d emprunt de promotion de la biblioth que En dehors de ces aspects pr cis le livre en prison est l objet de contr le
36. des messages qu il peut v hiculer certains livres sont interdits comme par exemple Le suicide mode d emploi de Claude Guillon et Yves le Bonniec Il existe donc des lois officieuses issues du bon sens dans ce cas pr cis qui permettent de choisir de fa on arbitraire les ouvrages sans que cela ne soit sp cifi dans les textes r gissant le fonctionnement de la prison et de la biblioth que Les r glements int rieurs des tablissements p nitentiaires d coulent des lois issues du Code de proc dure p nale En outre l am lioration de la situation des biblioth ques est le r sultat d accords de coop ration entre les deux minist res en charge de la culture en prison Minist re de la Culture et de la Communication et Minist re de la Justice Ces deux institutions ont commenc par promouvoir des missions ayant pour but d tudier l aspect culturel de la prison et donc de la biblioth que En d butant un certain nombre d tudes les minist res ont cr e une politique commune qui d bouche sur des protocoles comme celui de 1986 ou de 1992 Les deux minist res participent ce travail avec deux optiques diff rentes le Minist re de la Justice voulait en 1986 am liorer la r insertion en finan ant le d veloppement de la culture Le Minist re la Culture et la Communication voulait prendre en compte les besoins culturels du public carc ral et y r pondre Il existe plusieurs tudes mais nous nous attacher
37. dmis par tous L administration p nitentiaire permis la lecture de se d velopper pour favoriser une insertion cela rejoint la formation professionnelle et les tudes Ces deux axes sont des piliers de l insertion avec le maintien des liens familiaux et des droits civiques Dans la th orie l insertion de personnes incarc r es est donc r gie et favoris e par ces aspects Nous allons essayer de comprendre comment la biblioth que est devenue un des centres de la r insertion L article 6 des R gles p nitentiaires europ ennes pr cise que la d tention doit tre g r e de mani re faciliter la r insertion Tout doit tre mis en uvre pour permettre aux d tenus de se r int grer dans la soci t une fois sortis de prison cela passe donc par des services aux prisonniers Il faut valoriser les aspects professionnels et les tudes pour que les personnes puissent sortir de prison avec un bagage qui leur permettra de mieux retrouver leur place dans le monde ext rieur Quel est donc le r le de l crit et de la biblioth que cf annexes R gles p nitentiaires europ enne 29 lecture constitue l un des aspects de la politique mise en place par l administration p nitentiaire pour favoriser la formation l insertion sociale et professionnelle des publics qu elle a momentan ment en charge La lecture est une condition d acc s toute forme de relation qu elle soit professionnell
38. e ou humaine ainsi le livre est un support n cessaire au d veloppement de la r insertion L crit est une condition obligatoire dans notre soci t pour avoir une place une personne ne sachant ni lire ni crite aura plus de peine la trouver dans le monde professionnel et donc dans la soci t Ce discours est autant tenu par l administration que par les acteurs du monde p nitentiaire d tenus et professionnels c est donc partir de cela qu est n e l id e que la biblioth que pouvait tre un lieu favorable la r insertion L crit est un moyen d acc s au monde du travail et des tudes de plus nous vivons dans une soci t o tout acte qu il soit administratif l gal ou autre passe par l crit et la lecture Comment ne pas saisir l importance de l apprentissage de la lecture et de l criture dans une telle soci t Ainsi les objectifs atteindre pour la biblioth que sont en premier lieu Favoriser la r insertion valoriser le r le des personnels p nitentiaires par une formation conjointe avec les biblioth caires encourager les prestations culturelles de qualit s sensibiliser et associer les instances locales ces actions 7 On peut donc voir que les professionnels des biblioth ques sont d accord sur le fait que la biblioth que joue un r le de r insertion dans le syst me carc ral Il semble donc vident que la biblioth que est un des centres de r insertion de la prison sur le
39. es quipements appropri s 5 Les autorit s p nitentiaires doivent prendre des dispositions sp ciales pour organiser pour les d tenus qui en auraient besoin des activit s particuli res 6 Des activit s r cr atives comprenant notamment du sport des jeux des activit s culturelles des passe temps et la pratique de loisirs actifs doivent tre propos es aux d tenus et ces derniers doivent autant que possible tre autoris s les organiser 7 Les d tenus doivent tre autoris s se r unir dans le cadre des s ances d exercice physique et de la participation des activit s r cr atives Education 28 1 Toute prison doit s efforcer de donner acc s tous les d tenus des programmes d enseignement qui soient aussi complets que possible et qui r pondent leurs besoins individuels tout en tenant compte de leurs aspirations 2 Priorit doit tre donn e aux d tenus qui ne savent pas lire ou compter et ceux qui n ont pas d instruction l mentaire ou de formation professionnelle 3 Une attention particuli re doit tre port e l ducation des jeunes d tenus et de ceux ayant des besoins particuliers 4 L instruction doit du point de vue des r gimes carc raux tre consid r e au m me titre que le travail et les d tenus ne doivent pas tre p nalis s que ce soit financi rement ou d une autre mani re par leur participation des activit s ducatives 5 Chaque
40. eur La prison est un milieu qui cr e des conditions de vie difficile surpopulation normes sanitaires manque de personnel tous ces aspects mettent en p ril le travail de la biblioth que Cependant les efforts faits en prison sont toujours positifs pour les individus l objectif est de limiter l aspect n gatif de la prison gr ce la pr sence d tablissement comme la biblioth que Nous avons donc vu que la biblioth que tait un lieu o pouvait na tre une am lioration des conditions de d tention mais elle n est pas la seule zone de la prison qui peut permettre une v ritable humanisation pour atteindre cela il faut un travail de collaboration entre tous les secteurs de la prison et galement avec l ext rieur La biblioth que poss de des moyens limit s on lui a donn des missions qu elle ne pouvait pas atteindre faute de cr dits de personnel de place et de reconnaissance Elle peut devenir un lieu d humanisation et de r insertion condition de remettre en question tout le fonctionnement carc ral et son rapport avec l ext rieur Il n y que de cette mani re que l on pourra parler R insertion et d Humanisation avec cr dibilit 2 Ibid 37 Conclusion La pr sence de la biblioth que en milieu p nitentiaire est primordiale pour les d tenus Elle permet ces derniers de conserver leur droit inali nable la culture et la lecture Au fil de son d veloppement la bibl
41. ficult s qui viennent trouver un confident la biblioth que En effet certains d tenus trouvent dans ce lieu les seuls moments de proximit avec autrui sans qu il y ait de m fiance comme cet homme d tenu de longue date qui avait trouv une oreille attentive chez le professionnel en charge de la biblioth que de son quartier Cet homme lui avait alors confi son mal tre et ses difficult s trouver une occupation pour le d tourner de ses probl mes Le biblioth caire lui a alors propos de travailler avec lui en tant que d tenu biblioth caire Aujourd hui cet homme est en charge d une des nombreuses biblioth ques MA et offre ses services ceux qui ont besoins d tre entendu On peut donc voir ici l importance de l coute en prison et la position de la biblioth que face ce probl me elle est un lieu de communication et de parole libre sans pr jug s surveillance Cependant il faut rappeler que le probl me majeur est le manque de place et de personnel ce qui emp che un r el aboutissement de ce r le social Ne nous loigne t on pas du r le premier de la biblioth que en prison ici qui est de transmettre des ouvrages ceux qui le veulent Il existe en prison du personnel capable de r gler les probl mes psychologiques ou autres des d tenus ce sont les SPIPs et le personnel m dical On peut comprendre cela par le fait que les d tenus ne se tournent pas 4 C Lieber D Chavigny
42. ialis s leur permettant ainsi de s ouvrir des domaines inconnus une formation au travail biblioth conomique leur est de m me d livr e Les d tenus biblioth caires travaillent temps complet et d pendent de l administration p nitentiaire qui les embauche Ils ont en charge le catalogage le service public l quipement et le rangement des documents Tout ce qui concerne le budget et les commandes d pendent des CIP Les biblioth caires d tenus sont tr s bien int gr s et accept s par les d tenus car ils connaissent la d tention et les difficult s li s l enfermement C est pour cela que l on peut consid rer ces personnes comme des pivots capables de saisir toute la port e de la biblioth que et d en faire la promotion aupr s des autres prisonniers Ils ont t choisit soigneusement et en r gle g n rale ils sont des lecteurs assidus Les d tenus biblioth caires apportent une pr sence la biblioth que une chaleur et une facilit de communication car immerg s dans la vie carc rale ils ne jugent pas les d tenus puisqu ils le sont eux m mes avant d tre des travailleurs Le regard qu ils portent sur la biblioth que est important car ils en connaissent les aboutissements apr s tout ils en sont aussi les b n ficiaires comme les autres d tenus La plupart du temps les biblioth caires d tenus mettrent l accent sur des probl mes pratiques tels que le manque de moyen financier
43. ioth que a t l objet de nombreuses tudes et circulaires qui mettent en avant des r les que l on peut qualifier de nobles tels que la r insertion et l humanisation Cependant nous avons pu observer que la r alit est diff rente de ces conceptions En effet la biblioth que en milieu carc ral n est pas le moyen de r insertion du public emp ch de l humanisation de la prison pour plusieurs raisons manque de moyens de personnel de prise en compte du contexte de d veloppement de la culture ou tout simplement de volont Apr s un tel constat vers quel mod le doit voluer la biblioth que pour s am liorer Il peut para tre difficile de juger le d veloppement d une biblioth que dans un milieu carc ral mais nombre d observateurs ext rieurs admettent l id e qu une biblioth que efficace est une biblioth que dont le fonctionnement dans son ensemble se rapproche de celui d une biblioth que de lecture publique de l ext rieur Aussi les r seaux que nous avons tudi s travaillent cela Malgr ces r flexions faites autour de la biblioth que il ne faut pas oublier qu elle fait partie d un milieu clos et contraignant difficult s de circulation des biens et des personnes cloisonnement des organes administratifs et b n voles ce qui emp che une communication efficace conditions de vies d t rior es Ces caract ristiques sont d terminantes quant au fonctionnement de la biblio
44. ioth ques de lectures publiques l ext rieur Cependant le monde carc ral exacerbe certains aspects que nous allons tudier Dans un premier temps la biblioth que est un lieu d accueil cette notion est fondamentale car ce n est pas un endroit o l on se rend par contrainte mais par volont qui est le contraire m me de la prison Le d tenu s y rend pour sortir de sa cellule de son quotidien La biblioth que est un des seuls lieux o il n y a pas de gardien et o la surpopulation ne se fait pas ressentir c est donc un espace de respiration de libert Loin du regard des repr sentants de l administration et enfin seul le prisonnier peut choisir ce qu il va faire lire un p riodique feuilleter des ouvrages jouer un jeu de soci t La biblioth que est alors un endroit o l on peut se sentir au calme en effet les cellules sont souvent surpeupl es et le bruit y est permanent La t l vision la radio les discutions multiples des autres d tenus emp chement la lecture et le repos La biblioth que accueille les d tenus d sireux d tre au calme et de s adonner la lecture Le personnel qui s occupe du lieu re oit les d tenus et les guide dans leurs recherches La difficult principale de cet endroit est qu il est trop petit pour recevoir beaucoup de d tenus de plus ces derniers ne peuvent venir quand bon leur semble ils ont un emploi du temps strict qui ne leur permet pas de se
45. ire est compos de diff rents grades Il existe en premier lieu des Directeurs r gionaux des services p nitentiaires Ils veillent l application de la politique du Minist re de la Justice au niveau r gional Ils dirigent les activit s des services p nitentiaires et font le lien entre le Minist re et le Chef d tablissement En mati re culturelle le Directeur r gional des services p nitentiaires veille ce que la 101 les d crets et les circulaires soient appliqu es dans les tablissements de sa circonscription comme par exemple l obligation d avoir une biblioth que dans chaque prison Dans la hi rarchie p nitentiaire vient ensuite le Chef d tablissement p nitentiaire qui a de nombreuses fonctions Il est notamment charg de tenir inform les d tenus sur leur d tention leurs droits et devoirs pour assurer cela il r dige le r glement int rieur o figurent toutes les r gles concernant la biblioth que Il oriente le fonctionnement de son tablissement gr ce ce r glement et y fait inscrire tout ce qui concerne l action culturelle 8 OIP Guide du prisonnier 1 Jbid 14 Viennent ensuite les Conseillers d Insertion et de Probation cr es en janvier 2004 Ils sont des r f rents charg s de la gestion financi re et des acquisitions de la biblioth que Le probl me li ce personnel est qu il ne reste pas longtemps en poste ce qui ne permet pas de travailler sur le l
46. l aspect th rapeutique du livre malgr quelques r ticences comme nous l avons vu On peut donc dire que le prisonnier trouve une motivation de lecture dans la recherche de son identit dans l optique de se forger une opinion et de se cr er une culture g n rale que l on peut partager avec autrui on voit na tre dans ces motivations l aspect de lien social du livre subsiste encore une caract ristique qui semble d terminante aller dans une biblioth que pour choisir un livre est un acte simple pour tout citoyen libre il s inscrit dans le quotidien Lorsqu on est incarc r chaque mouvement chaque d cision prend un temps infini r aliser et sont soumis de nombreuses r gles Le d tenu qui veut aller la biblioth que s inscrit sur une liste fait une demande par crit sacrifie une autre activit comme la promenade Se rendre la biblioth que est un acte r fl chi et pr par Puis vient le moment o le prisonnier se retrouve face aux livres et o son libre arbitre doit reprendre le dessus Choisir voil un verbe que l on applique souvent la r alit ext rieure mais le monde carc ral est infantilisant les d tenus perdent tout pouvoir de d cision en prison C est ce J L Fabiani op cit 20 moment que la biblioth que prend un r le m connu qui est celui de redonner le choix aux individus les laisser prendre des responsabilit s Assumer un choix est aussi une mani re d
47. l association en charge de la biblioth que g rer un budget autonome On remarque souvent que les cr dits de la biblioth que ne sont pris sur le budget global de l tablissement p nitentiaire que s il y a un repr sentant de la lecture publique en charge de la biblioth que d o l importance de d velopper un partenariat cela nous montre galement que l administration p nitentiaire ne fait pas toujours preuve de bonne volont existe deux modes de calcul des budgets selon l Ifla Si l tablissement d tient plus de 500 d tenus on calcule le budget annuel d acquisition sur le prix moyen d un livre broch soit 32 euros 32 euros 70 de la population carc rale 10 d amortissement de perte 350 70 de 500 32 11 200 1 120 10 de 11 200euros 12 320 euros par an J L Fabianni op cit 5 V Lehmann J Locke Recommandations l usage des biblioth ques de prison 3 dition IFLA 16 Tabet La biblioth que hors les murs 12 Pour les tablissements de moins de 500 d tenus le budget annuel moyen repr sente la somme quivalente au remplacement de 10 du fonds de la biblioth que Le calcul du budget annuel d acquisition d pend donc de la population carc rale La biblioth que fonctionne en autonomie sauf pour le budget comme nous venons de le voir La biblioth que est tributaire de l administration p nitentiaire pour les horaires et les conditions d
48. la prison cause du budget limit De plus il ne peut y avoir profusion puisque c est un monde mis l cart et clos Nous avons galement abord la question du choix du libre arbitre face aux ouvrages propos s une fois dehors le lecteur peut donner suite cette forme d engagement personnel en prenant part d autres projets cette fois collectifs Par exemple si lors de la d tention l individu s attache des lectures politiques il aura une fois sorti plus de facilit s s int grer dans un mouvement ou groupe qui correspond ses id es Il en va de m me pour la litt rature et l engagement dans des cercles de lecture ou pourquoi pas dans l criture En effet de nombreux ouvrages crits par d anciens prisonniers paraissent ils traitent souvent de la d tention et sont le r sultat d un engagement personnel fort Il existe des revues cr es par des associations et dont les auteurs sont des d tenus il s agit souvent de recueils de citations choisies par les prisonniers lors de cercles de lecture ou de lectures personnelles On peut donc affirmer que la lecture individuelle en prison a un effet non n gligeable sur le long terme Malgr des difficult s de diffusion en prison le livre reste un objet convoit pour ses bienfaits et la biblioth que un lieu pivot entre le lecteur et le livre 2 Liralombre par exemple 21 est il du groupe Comment les d tenus qui forment pop
49. lioth que doit s adapter la prison elle n est pas toujours int gr e d s la conception du b timent mais s ins re par la suite Il faut savoir qu il ne s agit que de recommandations en effet les espaces pr vus pour les biblioth ques ne sont pas les m me d un tablissement l autre Alors que les normes pr conisent environ 802 des tudes ont montr que la moyenne se situe entre 30 et 40 m Ces biblioth ques sont souvent localis es dans un quartier pr cis de la prison qui est la partie socio ducative cela s explique par des raisons pratiques le mobilier y est adapt et l acc s est simplifi car tous les d tenus qui se d placent se rendent au m me endroit Mis part les aspects techniques de l am nagement tels que la chaleur la lumi re ou le nombre de prises lectriques l Ifla pr cise que la surface au sol est tr s importante et doit tre assez cons quente de fa on accueillir les activit s des usagers le travail interne du personnel C Lieber D Chavigny cit 10 Un espace de lecture doit pouvoir recevoir 5 de la population carc rale et 5 de la surface totale doit tre r serv une zone d usages sp cifiques c est dire tout ce qui concerne le mobilier et l quipement de la biblioth que Il est galement pr cis dans le document de l Ifla que le mobilier choisit doit tre modulable car la biblioth que pour vocatio
50. ltat est le ralentissement de la r sorption de ce probl me de modernisation Puisque la biblioth que travaille seule en dehors de tout circuit biblioth conomique elle ne peut avoir acc s facilement aux nouveaut s qu il s agisse d animations ou d acquisition Il est vident que les biblioth caires de prisons ont leurs propres modes de travail et d achats mais comment construire une politique solide lorsqu on ne fait partie d aucun r seau Si la biblioth que en milieu carc ral d sire atteindre ses objectifs de r insertion elle doit se focaliser sur des aspects ducatifs professionnels et encyclop diques or elle n a pas les moyens de le faire C est pour cela que le travail avec l ext rieur est n cessaire il apporterait le manque la biblioth que en mati re de collections par exemple Le livre enveloppe la foi une promesse de r appropriation de soi et un gage de r insertion Cela est vrai quand l offre s tend un panel large de lecteurs potentiels et lorsque les ouvrages sont d une utilit l panouissement et la professionnalisation ou 4 C Lieber D Chavigny op cit C Lieber D Chavigny op cit 31 encore l ducation nous avons vu que malgr des recommandations faites par la majorit des biblioth ques n ach tent que des ouvrages de loisir et rien n est offert ceux qui veulent suivrent des tudes universitaires ou des formations
51. n de s agrandir Il a t d montr que l am lioration de l accessibilit et de l aspect des biblioth ques en prison a eu un effet positif En effet quand les chiffres sont fournis on note une multiplication du nombre d inscrits allant jusqu la moiti des d tenus d un tablissement faut relativiser ces chiffres car une personne inscrite n est pas forc ment un lecteur Il est donc important de valoriser les biblioth ques en les rendant attractives Ceci dit il est possible que la prison ne puisse subvenir au besoin de places il faut donc valuer toutes les possibilit s offertes pour combler ce manque avec des points forts comme par exemple les horaires d ouverture Ces derniers varient en fonction du nombre de d tenus Selon l Ifla si l tablissement d tient entre 0 et 300 d tenus il faut 24H d ouverture par semaine entre 300 et 499 d tenus il ouvrira ses portes 30H par semaine La biblioth que ne peut accueillir durant ses horaires d ouverture que de petits groupes de 15 personnes tant donn que les possibilit s d accueil et d ouverture au public sont faibles il faut valoriser leur pr sence par un cadre propice la lecture et aux ateliers L aspect physique de la biblioth que ne doit pas tre n glig mais il de m me pour les collections L Ifla tente de donner des normes d acquisitions bien que cela semble difficile valuer car chaque prison est diff rente
52. n est align e aussi troitement que possible sur les aspects positifs de la vie l ext rieur de la prison 6 Chaque d tention est g r e de mani re faciliter la r int gration dans la soci t libre des personnes priv es de libert 7 La coop ration avec les services sociaux externes et autant que possible la participation de la soci t civile la vie p nitentiaire doivent tre encourag es 8 Le personnel p nitentiaire ex cute une importante mission de service public et son recrutement sa formation et ses conditions de travail doivent lui permettre de fournir un haut niveau de prise en charge des d tenus 9 Toutes les prisons doivent faire l objet d une inspection gouvernementale r guli re ainsi que du contr le d une autorit ind pendante 42 Exercice physique et activit s r cr atives 1 Tout d tenu doit avoir l opportunit si le temps le permet d effectuer au moins une heure par jour d exercice en plein air 2 En cas d intemp rie des solutions de remplacement doivent tre propos es aux d tenus d sirant faire de l exercice 3 Des activit s correctement organis es con ues pour maintenir les d tenus en bonne forme physique ainsi que pour leur permettre de faire de l exercice et de se distraire doivent faire partie int grante des r gimes carc raux 4 Les autorit s p nitentiaires doivent faciliter ce type d activit s en fournissant les installations et l
53. n soutient particulier leur d marche est forte c est pour cela qu il faut les encourager et les amener la lecture sous toutes ses formes cercles de lecture voix haute p riodiques livres lus Le suivi serait un pas vers la r insertion car les individus pourraient mieux construire leur culture s ils taient conseill s 5 ils avaient un objectif apprentissage d une langue auto formation tudes et divertissement Nous avons pu observer auparavant qu il y avait des points positifs pour le lecteur comme le choix le libre arbitre l engagement Tout cela est une aide la reconnection avec soi m me et l ext rieur et avec autrui mais il s agit pas de r insertion proprement parler Cette notion est un enjeu fort de nos jours car est un gage de r ussite de notre syst me de punition C est pourquoi la biblioth que en prison se voit dot e de cette mission mais la r insertion n aura lieu que lorsque les moyens humains et financiers de la biblioth que auront t revus et lorsque la cit aura repens e la place de la prison et des prisonniers en son sein Si la r insertion est pour le moment un chec nous allons voir comment se d veloppe la notion d humanisation des prisons au travers de la biblioth que 33 Il est bien vident que la biblioth que n est pas le seul divertissement en prison mais nous allons nous attacher ce lieu Cette notion de divertissement de l
54. niers ne peut avoir d autre contact avec l ext rieur qu au travers des personnes qui font parties du syst me administratif cause de ce confinement la prison est un lieu de tensions et de souffrances la perte de libert et d autonomie ne peut se vivre sereinement L occupation du temps de d tention est devenu un axe important de l administration p nitentiaire car lorsque les d tenus sont accapar s par une t che ils ne sont plus en proie aux probl mes de mode de vie et de violences carc rales Par cons quent la lecture a t rapidement comprise et adopt e comme moyen de r guler une partie des prisonniers Lorsqu ils lisent leur attention se porte sur le livre ou sur eux m mes et non plus sur l univers qui les entoure La violence peut donc tre d tourn e ou canalis e dans une activit culturelle ou ducative Lors des animations faites autour du livre les d tenus prennent c ur ce qu ils font leur projet leur permet de s investir ainsi toutes les frustrations et les violences se transforment en une dynamique de groupe Le r le de la biblioth que est donc d occuper les d tenus leur fournir une mati re pour r fl chir et communiquer il s agit d un travail de stimulation 36 P Combessie Sociologie de la prison 7 C Rostaing La relation carc rale identit et rapports sociaux dans les prisons de femmes 22 La culture est accessible par le livre en prison mais aussi par la t
55. norme pr voit 80m Les espaces et agencements de la biblioth que varient d un tablissement l autre la plupart du temps les lieux sont trop petits pour qu il y un r el espace de lecture et de consultation sur place En outre on remarque de plus en plus une parcellisation des biblioth ques au sein d une m me prison chaque quartier poss de une biblioth que l exemple de la Maison d arr t de Fleury M rogis en dit long sur cette tendance en effet l tablissement poss de sept biblioth ques Cela pose des probl mes de gestion c blages interdits donc pas de r seau multiplication du personnel et des acquisitions probl me de budget et de multiplication de services mais d un autre c t la biblioth que est ainsi plus proche de ses lecteurs Cette parcellisation est le fruit d une volont de garantir plus de s curit et mane de l administration p nitentiaire en effet en cr ant diff rents lieux les prisonniers se croisent moins et leurs mouvements restent g rable L id e de cr er une biblioth que centrale permettrait de regrouper toutes les collections tous les services et les locaux seraient plus grands Mais le revers de ces avantages serait qu il faudrait pouvoir assurer aux d tenus plus de possibilit s de mouvement ce que l administration p nitentiaire ne d sire pas 25 La biblioth que en prison poss de des caract ristiques qui sont semblables celles des bibl
56. oisir ou de culture am ne penser que la biblioth que permet d humaniser l incarc ration Le terme humaniser doit tre compris comme le fait de donner un caract re humain et de rendre plus supportable l homme une situation ou un tat La biblioth que est un lieu propice au dialogue l change c est pour cela qu on lui attribue ce r le Contrairement la vie en prison qui peut se d finir comme correctrice et stricte la biblioth que est un endroit o l on peut tre 501 tant par les possibilit s de choix que par les animations C est cause de ce d calage entre ces deux lieux qui coexistent que la biblioth que a tout de suite t vue comme le seul moyen de rendre moins dure la vie carc rale En effet elle offre un aspect social la d tention car elle est un lieu d accueil d coute et surtout non surveill Ce dernier point est tr s important car la surveillance est per ue comme une pression qui emp che d tre soi la biblioth que est le seul endroit o cette pr sence ne se fait pas ressentir L existence du livre est per ue comme une avanc e dans les conditions d incarc ration c est que la lecture en prison constitue quelque chose comme le signe le plus tangible de l am lioration des conditions de vie dans ces tablissements En effet la lecture comme le livre sont des signes d acc s la culture et permettent l ouverture l autre Le livre ne pouvant exis
57. ong terme Les CIP d pendent des SPIP Services P nitentiaires d Insertion et de Probation Ils ont t cr es 1999 et il en existe un dans chaque d partement ils doivent g rer tout ce qui concerne l acc s des d tenus aux dispositifs d insertion telles que les activit s socioculturelles sportives et la formation professionnelle Cependant leur efficacit est relative du fait qu il y a peu pr s un pour cents d tenus ce qui ne permet suivi de la personne ni r el d bouch reste un dernier organe professionnel important l agent de justice t remplac en 2005 par des cr dits par l administration p nitentiaire Cependant son r le m rite que nous nous y attardions son travail a t efficace et a consist en un maintient des liens entre le personnel p nitentiaire la biblioth que et les structures sociales qui agissent en prison Ce corps de professionnels avait r ussi banaliser les activit s culturelles en prison les inscrire dans le quotidien carc ral Finalement les agents de justice taient des m diateurs agissant comme des biblioth caires professionnels de lecture publique en cr ant et d veloppant des animations et la lecture Depuis que les agents de justice ont t supprim s les administrations p nitentiaires misent sur des postes de contractuels ou des b n voles pour palier ce manque Toutes ces personnes travaillent ind pendamment les unes des
58. ons l une d entre elle en janvier 2005 20 tablissements p nitentiaires sont visit s pour r aliser une tude sur les biblioth ques Cette tude s attache un tat des lieux du fonctionnement des biblioth ques de 2004 Ainsi les auteurs peuvent comparer l volution de l tat des tablissements Pour ce qui est de l aspect l gislatif il en ressort que des progr s ont t faits c est ind niable depuis 1992 la biblioth que existe r ellement en prison elle est ancr e dans l univers carc ral m me 51 les pr cisions sur son fonctionnement ne sont pas suffisantes Les lacunes combler en mati re l gislative ne peuvent l tre qu condition de prendre en compte tous les aspects de la prison la biblioth que ne peut tre l objet de r formes sans tudes ni observations L observation des prisons n est pas qu une affaire d tat ou de direction administrative p nitentiaire 1l s agit d un travail investit par l Europe et certaines organisations telle que l Ifla International Federation of Library Associations and institutions Ces organismes produisent des textes de recommandations de normes internationales Il existe des R gles p nitentiaires europ ennes datant de 2006 elles traitent tous les aspects de la prison qu il s agisse de l administration du contr le de l tablissement ou m me du quotidien des d tenus Seulement deux r gles de ce texte abordent le sujet de l
59. op cit Rencontre avec l association Lire c est vivre la Maison d arr t de Fleury M rogis 27 syst matiquement vers eux par le manque de spontan it dans la communication entre ces personnes et les d tenus Ils repr sentent l administration p nitentiaire et ne sont pas facilement abordables car surcharg s de travail On peut donc comprendre que des individus se tournent naturellement vers des personnes qu ils c toient et envers qui ils n ont pas de rapport normalis mais seulement des rapports humains La biblioth que en prison a donc un r le d coute qui t moigne de l aspect social d une volont de rendre plus humaines les relations entre individus malgr des statuts diff rents Il existe un dernier r le que la biblioth que remplit gr ce sa pr sence dans la prison Elle est un lieu privil gi pour que des individus se rencontrent comme nous avons pu le montrer auparavant En prison tout contact est interdit c est pourquoi la pr sence d un lieu comme la biblioth que est important Nous avons d j montr la volont des individus du groupe social de d velopper la communication entre eux Nous allons donc voir maintenant pourquoi la biblioth que est le lieu qui permet cela et non pas un autre endroit de la prison comme la promenade par exemple Lorsque les locaux de la biblioth que sont agenc s d une mani re agr able avec un lieu de discussion et de consultation avec une luminosit
60. oration des conditions de d tention de quelques personnes On peut se dire qu au travers de ces personnes toute la population carc rale est touch e cependant il faut relativiser l efficacit de la biblioth que quant son impact sur les d tenus Son champ d action est limit par les probl mes que nous avons tudi s tant qu ils ne seront pas r solus la biblioth que en prison ne touchera que les lecteurs assidus et ne pourra pas tendre son public Au del des probl mes pragmatiques la notion d humanisation semble hors de propos dans le milieu carc ral S il est vident que le d veloppement aussi lent soit 11 de la biblioth que est une avanc e pour ceux qui y ont acc s La prison ne permet pas r ellement une humanisation car elle est en soi un lieu d shumanisant visant redresser les personnes par un mode de vie r gl et une privation de libert forte On peut donc dire que le r le d humanisation de la prison par la biblioth que est en contradiction avec ce milieu qui ne lui est pas favorable 35 Rendre plus humain le monde carc ral ne passe pas uniquement par la biblioth que bien qu elle ait un r le jouer mais il semble n cessaire de repenser la prison Si l on veut humaniser ce lieu 11 faut faire en sorte de prot ger les liens familiaux dans un premier temps Trop souvent les d tenus perdent contact avec leurs proches et cela ne favorise pas de bonnes conditions de d tention Pou
61. que de chaque tablissement agit diff remment pour r pondre ces questions l Ifla a mis en place une liste de points importants sur lesquels la biblioth que doit s appuyer pour sa politique documentaire Il faut tenir compte de la composition ethnique de la population carc rale pour les ouvrages en langue trang re faut prendre en compte l ge et le niveau d tude des prisonniers pour permettre de d velopper un fonds d ducation il faut suivre les programmes de la prison pour offrir des livres ceux qui veulent en savoir plus programme anti drogue anti alcoolique suivi psychologique et pour finir il faut laborer une proc dure permettant de prendre en compte l avis des lecteurs cela peut ressembler un cahier de suggestions par exemple Finalement la biblioth que doit tenir compte de toutes les croyances id es philosophies afin de r pondre aux demandes de tous les d tenus Elle doit garantir l aide au choix le d veloppement des activit s et un ventail de productions dans un souci de pluralisme Pour que le fonds soit suffisamment d velopp on compte environ dix livres par d tenu Le budget qui permet d acheter ce fonds doit faire parti d un d veloppement long terme soit entre 3 et 5 ans Cela permet de pr voir les d penses et d tablir une politique d acquisitions d activit s culturelles Le budget doit tre d livr par l administration p nitentiaire et ne pas laisser
62. r cela il faut valoriser les moyens de communication tel que l crit La correspondance en prison est tr s surveill e donc cela ne facilite pas la conservation du contact avec l ext rieur La biblioth que joue un r le dans cette correspondance en effet la po sie y est un genre tr s demand Elle permet aux d tenus de s inspirer pour crire leurs conjoints ou poux Il est donc important que la biblioth que continue de prendre en compte les demandes des d tenus puisque cela leur permet de favoriser la communication avec l ext rieur De plus la formation et l acc s la connaissance peuvent tre une v ritable humanisation de la vie en prison et en m me temps une pr paration la sortie Effectivement le d tenu qui pr pare son avenir en s instruisant un but un objectif qui le pousse vers la construction d un avenir plus s r que celui qu on lui promet sa sortie Cela permet galement de rendre l emprisonnement utile comme une deuxi me chance pour repartir sur de meilleures bases Le temps de d tention n est plus un temps vacant mais une p riode de remise niveau et d apprentissage Cela est assur ment une forme d am lioration de la vie carc rale La biblioth que doit pour favoriser cela mettre disposition des ouvrages scolaires Cependant il faut admettre que les conditions d tudes en prison ne sont pas favorables et ne sont pas encourag es par l administration Tr s peu de
63. re de personnes se croisent sans se rencontrer Ce syst me ne fonctionne pas correctement cause d un manque flagrant de communication pourtant les possibilit s de travail en groupe sont nombreuses L administration de son c t ne favorise ni le d veloppement de ces interventions ni la sensibilisation de son personnel Cela explique que la biblioth que ne puisse pas atteindre des objectifs d expansion de ses activit s Ce constat est d cevant car les lois et autres textes r gissant cet aspect de la prison sont de plus en plus nombreux para tre mais un manque de volont de la part des autorit s immobilise le statut de la biblioth que sans lui laisser la possibilit de travailler avec un personnel qualifi et disponible Les deux r seaux que nous venons d tudier permettent la biblioth que en milieu carc ral de fonctionner On peut alors se demander si la biblioth que peut avoir de r els effets sur son public gr ce ce mode de fonctionnement et quelles en sont les r percussions Incidences de la biblioth que sur les d tenus En d tention tout est diff rent de l ext rieur qu il s agisse du rapport aux autres soi m me ou bien aux objets et lieux Nous allons tenter de comprendre la relation de l individu aux livres cela permet de saisir les enjeux humains de la biblioth que Le pass du d tenu peut tre d terminant de sa vision et de son utilisation de la lecture et de l objet li
64. relle ext rieure Certes il existe une culture carc rale propre aux d tenus mais celle ci se trouve enrichie par une autre pr sence culturelle celle du livre qui fait foi de lien avec l ext rieur Le groupe social est donc identifiable par sa culture une culture quotidienne qui se traduit un langage et une conception de la vie propre mais il existe galement cette culture crite unique pour tous ceux qui fr quentent la biblioth que Cette unicit peut cr er une identit culturelle elle sert de r f rence Etant donn qu elle appartient tout un groupe elle peut tre re ue comme une caract ristique utile la communication Puisque toutes les personnes qui fr quentent la biblioth que sont famili res des m mes ouvrages ils auront des r f rences similaires et donc un moyen de communication exacerb On peut se dire qu il s agit de la m me r action l ext rieur mais le monde carc ral exacerbe tout ce qui cr e une diff rence entre deux milieux l un clos et l autre ouvert Cependant ne peut on pas voir cette culture crite comme une culture litiste au sein du groupe puisqu elle n est pas accessible tous Contrairement la culture orale et symbolique dont nous avons voqu les principaux aspects et qui est r pandue tous les prisonniers ainsi que dans la majorit des tablissements pour peine la culture crite se limite un groupe dans la prison Cela s explique par le
65. s agr able et r pondre aux d sirs de d tenus On peut observer la biblioth que et son r le de plusieurs mani res dans un premier temps sans prendre en compte la prison puis dans un second temps en tudiant les difficult s li es au syst me carc ral Si la biblioth que est le lieu privil gi d une possible humanisation elle n en reste pas moins un tablissement pauvre en moyens La demande des prisonniers ne peut pas tre prise en compte de mani re globale ce qui signifie que tous les d tenus n ont pas acc s ce droit qu est la biblioth que Les emplois du temps stricts r duisent l acc s au livre et certains d tenus ne peuvent pas aller la biblioth que Dans ce cas cette derni re n humaniserait pas la prison mais seulement la vie de certains d tenus L impact de la biblioth que en prison est donc r duit De plus l offre d ouvrages ne permet pas la biblioth que de remplir son r le de lien entre le livre et le lecteur existe galement un probl me que nous avons d j voqu et auquel vient s ajouter une m connaissance par l administration La biblioth que fonctionne seule et doit se faire une place pour tre la port e de tous et ainsi humaniser la prison et non pas seulement les quelques lecteurs qui s y rendent Les difficult s li es au fonctionnement ne permettent donc pas pour le moment une humanisation de toute la prison mais comme nous l avons prouv une am li
66. s aux probl mes observ s Masse La lecture en prison dix ann es de partenariat Justice Culture BBF n 2 1996 Tabet C La biblioth que hors les murs d Du cercle de la librairie coll Biblioth ques 2004 Paris Ouvrage int ressant mais qui ne traite pas seulement de la prison une partie comporte un certain nombre de renseignements l gislatifs et le reste dresse un panorama succinct de la biblioth que en prison IV Rencontres Association Ban Public Paris Association Lire Vivre Maison d arr t de Fleury M rogis Rencontres autour de la prison GENEPI Maison des initiatives tudiantes 48 V Guides et divers Chapoutot A L air du dehors pratiques artistiques et culturelles en milieu p nitentiaire d Du May 1993 Paris Beau livre m lant savamment textes t moignages et photographie Int ressant du point de vue humain mais ce livre n offre pas beaucoup de renseignements concrets Guide du d tenu biblioth caire publi sous le concours du Minist re de la Culture et de la Communication du Minist re de la Justice du Conseil R gional d Aquitaine 2006 Paris Ouvrage utile sinon n cessaire pour bien cerner le r le du d tenu biblioth caire Guide du prisonnier d La D couverte coll Guides 2004 Paris Guide vital pour comprendre ce qu est la vie d un d tenu remarquable encyclop die des droits et devoirs des d tenus cet ouvrage es
67. s les prisonniers mais les coutent ils sont physiquement pr sents sans barri re ou 26 fronti re Seule la biblioth que peut permettre cela car m me le parloir qui devrait tre l endroit le plus ouvert est sous le contr le des gardiens Les animations culturelles renforcent galement cet aspect d coute et de communication entre d tenus et avec le personnel Cette r alit physique peut para tre banale pour qui m conna t la vie en prison mais dans la situation actuelle de surpopulation le maintient de quelques dizaines de m tres carr s au profit d une activit culturelle r guli re et int gr e sans l espace carc ral est d j un r sultat positif en soi et parfois un miracle En effet les activit s culturelles sont un bienfait pour la population carc rale et ne peuvent se d rouler que dans la biblioth que qui est le seul lieu pr vu cet effet Ces animations permettent d entretenir un climat d coute entre les individus De plus certains tablissements autorisent les jeux dans la biblioth que c est le cas de la Maison d arr t de Fleury M rogis qui n interdit que les jeux de cartes car ils peuvent d boucher sur des jeux d argent Ces pratiques qui ne sont pas du ressort de la biblioth que en th orie sont tol r es car elles permettent aux d tenus de se retrouver en groupes restreints et de communiquer Cette communication est vitale et permet d aider les personnes en dif
68. ses et les ouvrages Ici appara t la raison fondamentale de la g n ralisation de l acc s direct le service premier de la biblioth que est de permettre chaque d tenu de trouver un ouvrage qui lui correspond Dans la plupart des cas le d veloppement de l acte de lire chez l individu est frein par de nombreuses caract ristiques li es la prison La lecture individuelle et silencieuse est rendue difficile par les conditions de vie des d tenus de plus l administration p nitentiaire voit d un mauvais oeil la pr sence des ouvrages car ils diffusent des id es Cette conception perturbatrice existe depuis l apparition du livre en prison bien qu elle tende dispara tre elle reste pr sente L individu est donc confront au regard des autres d tenus avec lesquels vit mais aussi celui des repr sentants de l administration qui peuvent jouer de leur pouvoir sur les personnes incarc r es Le d tenu lecteur est donc une personne faisant 1 A Chapoutot L air du dehors pratiques artistiques et culturelles en milieu p nitentiaire 2 Pour les diff rents types d tablissements voir annexe 3 A Chapoutot cit 19 l objet d un regard n gatif et m me temps d une volont de se tourner vers lui m me pour penser et lire Ce d calage peut cr er en lui une frustration d j priv de libert il se heurte un syst me qui n appr cie pas toujours les personnes en qu tes de
69. stence m me d un tel paradoxe nous montre que la biblioth que en milieu carc ral ne peut pas tre le lieu de la r insertion car de nombreuses caract ristiques li es cette derni re emp che cela La biblioth que en prison existe quand m me pourquoi sa pr sence est elle encore tol r e alors qu elle va l encontre du syst me de punition de notre soci t On peut expliquer ce ph nom ne de diff rentes mani res mais nous en retiendrons une qui semble tr s int ressante La logique de justification de l enfermement par les personnes libres r side dans l id e que l on peut am liorer l incarc ration Pour se rassurer sur notre soci t les personnes et autorit s ont d cid que l enfermement devait rendre meilleur et que ce n tait pas seulement un mode de punition Pour r aliser cette illusion on mis en place des moyens d am liorer la prison notamment gr ce la biblioth que Cette derni re permet de rassurer sur la vie en prison les individus libres acceptent mieux ainsi de savoir que l on enferme 2 M Foucault op cit l Rencontre sur la r insertion des prisonniers GENEPI Maison des initiatives tudiantes 32 d autres personnes de la m me soci t Cette th orie sociologique ne peut se fonder que sur la vision que l on a de l enfermement et de la place de la prison En effet si l on per oit la prison comme une soci t part du monde ext rieur cette th se n
70. t facile d acc s et ludique puisqu il m lange textes de lois t moignages et tudes sociologiques ou minist rielles Jacquart avec la contribution de Amblard H Un monde sans prison dition du Seuil 1993 Marchetti avec la collaboration de Combessie La prison dans la d Descl e de Brauwer 1996 Paris Rostaing C Relation carc rale identit et rapports sociaux dans les prisons de femmes PUF 1997 Paris Wacquant L Les prisons de la mis re d Raisons d agir 1999 Paris 49
71. tentiaires pr tendent b n ficier d un intervenant ext rieur professionnel des m tiers du livre tels que les biblioth caires assistants des biblioth ques ou autre Ces personnes interviennent en prison pour aider ceux ayant la charge de la biblioth que Ils pr tent des ouvrages forment des travailleurs animent ou d sherbent en cas de n cessit Globalement il existe peu d interventions r guli res le travail en r seau avec l ext rieur est tr s peu d velopp car les lus locaux ne se sentent pas concern s Les citoyens refusent la prison qui est per ue comme une honte pour la ville c est pourquoi les lus se pr occupent peu de ces tablissements Il existe bien sur des exceptions comme Nantes o la ville la r gion et tous les organes culturels ont sign une convention pour le d veloppement de la lecture en MA Il existe d autres intervenants qui sont des professionnels de la culture des artistes le probl me li ces personnes et qu ils sont pleins de pr jug s propos de la prison et des prisonniers il arrive donc qu ils ne soient pas bien re us par le public D autres refusent de participer ces activit s car la prison est aur ol e de nombreux mythes qui persistent de nos jours C est donc avec difficult s que les intervenants professionnels viennent en prison pour une animation Il existe heureusement des associations b n voles qui permettent d aider les d tenus et le
72. ter que par la pr sence de la biblioth que on peut comprendre qu elle soit une cl de vo te de l humanisation possible de la prison Mais le livre n est pas le seul facteur qui permet d am liorer la vie quotidienne des d tenus les animations culturelles sont galement importantes pour mener ce r le bien Quel est donc le rapport entre la biblioth que et les animations dans cet objectif d humanisation Lors d une tude r alis e 2005 et men e par le Minist re de la culture il est apparu que la biblioth que est videmment la base essentielle sur laquelle d autres activit s culturelles vont venir se poser Ce constat observ par les chefs d tablissements p nitentiaires montre que la biblioth que est un centre d activit qui peut amener une meilleure incarc ration La biblioth que est un centre de ressources qui doit r pondre des demandes de lecture mais aussi des besoins d activit s autres que le sport ou le travail J L Fabiani op cit C Lieber D Chavigny op cit Ibid 34 La notion de loisir est donc essentielle pour la biblioth que cela lui conf re un pouvoir d humanisation Ce r le attribu la biblioth que est justifi mais l on peut se demander s il existe r ellement En effet le milieu carc ral est source de nombreux emp chements on peut donc douter de l efficacit de la biblioth que dans ses objectifs soit rendre la vie plu
73. th que son r le aupr s des lecteurs Nous ne pouvons donc pas affirmer dans l tat actuel de la situation que les biblioth ques en milieu carc ral atteignent les objectifs que les institutions tatiques et carc rales lui ont allou s Finalement l tude de la biblioth que en prison passe par une compr hension n cessaire du syst me carc ral En outre la biblioth que ne peut fonctionner en prison sans se plier aux r gles de celle ci C est pourquoi nous arrivons la conclusion qu on ne peut am liorer la 38 biblioth que sans faire voluer la prison et plus globalement le syst me punitif de nos soci t s occidentales Faire avancer le milieu carc ral par le biais de la culture passe premi rement par une sensibilisation des acteurs culturels et notamment du livre aiguiser leur curiosit leur permettre d entrer en prison sans pr jug s Le lien associatif et administratif avec la municipalit est vital car il permet d int grer les prisonniers dans la population et de ne plus les consid rer comme les parias mais de les int grer dans la soci t laquelle ils appartiennent Ces deux aspects permettraient long terme l am lioration du milieu carc ral En outre la biblioth que pourrait ainsi tendre vers une mise en uvre de ses objectifs de r insertion de la population carc rale et de l humanisation des prisons 39 Annexe 1 Code de proc dure p nale Article D 440
74. ulation r agissent ils au livre et la biblioth que Il est plus ais de juger l impact du livre sur un individu que sur un groupe cependant nous allons tenter de comprendre o se situe la lecture et comment est utilis e la biblioth que par cette population La prison est une sorte de micro soci t qui s ins re dans le monde ext rieur L univers carc ral a d velopp ses codes son mode de fonctionnement sa culture et sa population Les d tenus font parti d un processus de d tentionnalisation cela se manifeste une assimilation du groupe social des valeurs et du mode de vie de la prison Cela nous montre quel point l univers carc ral se r percute sur les prisonniers C est pourquoi semble important de comprendre ce contexte afin de r aliser la port e de la biblioth que et de la lecture sur cette population Ce que les observateurs de la prison mettent en avant est l aspect relationnel de ce lieu La prison est d finie d abord comme un ensemble structur de relations sociales entre les acteurs ayant des statuts variables L id e que les personnes incarc r es sont les mailles d un r seau de relation dense met en valeur le caract re n cessaire de la biblioth que et des personnes qui y travaillent en effet la biblioth que avec la promenade sont les seuls lieux o peuvent communiquer librement les prisonniers De plus le groupe social que constitue l ensemble des prison
75. ur faire d couvrir la lecture et la culture Le Genepi est l un de ces organismes il n intervient pas en biblioth que mais aide la formation et aux tudes ce qui par extension pousse la lecture Certaines associations ne s occupent que de la biblioth que comme l association Lire c est vivre qui g re b n volement les biblioth ques de la MA de Fleury M rogis Ces deux types d intervenants b n voles se croisent mais ne se c toient jamais Chaque intervenant professionnel ou b n vole travaille seul le r seau humain qui devrait faire fonctionner la biblioth que et la culture en prison est cloisonn tout comme les administrations internes De plus l administration p nitentiaire n appr cie pas la pr sence de ces visiteurs car Non seulement les intervenants ext rieurs la p nitentiaire sont des sources potentielles de trafics mais de surcro t ils risquent de contaminer l int rieur en voquant 2 C Lieber D Chavigny Les biblioth ques des tablissements p nitentiaires 27 I Masse La lecture en prison dix ann es de partenariat Justice Culture BBF 28 Rencontre avec l association Lire c est Vivre la Maison d arr t de Fleury M rogis 17 et non invoquant des valeurs voire des droits qui s accommodent mal de l ordre p nitentiaire et pourraient le fragiliser On peut donc voir que le r seau humain de la prison est complexe un grand nomb
76. ure de la mission Droit Justice du Minist re de la Justice 1995 Cet ouvrage offre une tude tr s int ressante de lacte de lire pour les prisonniers il aborde galement les aspects culturels tels que les animations et les biblioth ques La vision et la d marche sociologique de l auteur mettent en lumi re des aspects fondamentaux comme la symbolique du livre en prison l objectif de la lecture lire 47 Guidez J Lire en prison les biblioth ques en milieu p nitentiaire BBF n 5 2002 Lehmann Locke Recommandations l usage des biblioth ques de prison 3 dition IFLA La Haye 2005 Les recommandations de l Ifla sont tr s concr tes il s agit de tous les probl mes qu une biblioth que peut rencontrer en temps normal ce texte value les possibilit s des prisons pour tenter de donner les meilleurs conseils aux biblioth caires Intervenants en milieu p nitentiaire informations pratiques d CRL de Bourgogne coll M mentos pratiques du CRL de Bourgogne 2002 France Documents tr s pratique pour les intervenants en prison et qui offre aux autres lecteurs une id e de ce que peut repr senter le travail d intervenant en prison Lieber C Chavigny D Les biblioth ques des tablissements p nitentiaires sous le concours du Minist re de la Culture et de la communication 2005 Cet ouvrage tabli un tat des lieux des biblioth ques en prison et propose des solution
77. vre Le livre est un objet qui est respect en prison m me s il arrive qu il soit vol La plupart du temps les prisonniers le rendent bon tat lorsqu il dispara t c est que le livre est un objet pr cieux que l on aime garder aupr s de soi cela est d autant plus vrai qu en d tention il appara t comme un objet intime proche de soi il est presque le recueil des secrets ou des r ves que le d tenu peut avoir Il existe diff rents cas de relation individus lecture soit la personne est l aise avec la biblioth que car 1 conserve ses habitudes de l ext rieur soit le livre reste un objet lointain 2 A Marchetti avec la collaboration de P Combessie La prison dans la cit 2 x 2 2 P 30 Observations d un professionnel en prison propos recueillis lors d une rencontre avec l association Lire c est vivre la maison d arr t de Fleury M rogis 18 que le d tenu mal 5 Dans ce dernier cas les prisonniers ont souvent des difficult s avec l crit et la lecture cependant certains d entres eux vont quand m me la biblioth que pour des raisons que nous verrons lors de l tude de la biblioth que comme lieu physique Dans un troisi me cas des personnes n ayant pas l habitude de lire se retrouvent dans un univers nouveau l incarc ration produit une r action inconnue Le retrait le temps de suspend est un rapport nouveau la solitude une

Les bibliothèques en prisons : les réseaux de relations

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