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Où va le travail à l`ère du numérique ?

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1. O va le travail Tere num rique 1 1 Le r seau de cardiologie L enjeu de ce r seau est l am lioration de la prise en charge des insuffisants cardiaques5 Actuellement cette prise en charge est trop marqu e par des situations d urgence et par un appel parfois inad quat aux structures hospitali res Par manque de soutien leur domicile des patients qui vont bien recourent hospitalisation tandis que d autres attendent trop et doivent tre admis en urgence en diminuant ainsi leur esp rance de vie La nouvelle organisation est en fait une r ponse plusieurs types de probl mes les malades insuffisants cardiaques ont une grande fragilit qui conduit les r hos pitaliser fr quemment dans des conditions parfois difficiles Par manque de lits ils patientent au service des urgences dans lequel ils sont accueillis Ceci se traduit par un mauvais accueil du patient mais aussi par des co ts importants d hospitalisation celle ci tant plus on reuse que le maintien du malade domicile Un des objectifs de l h pital est de diminuer la dur e et le nombre d hospitalisations l atteinte de ces objectifs passe par ce que les m decins appellent l ducation du malade Cette ducation doit Lui permettre de mieux analyser son tat pour doser ses efforts et adapter son mode de vie et ses consommations son tat de sant Il existe une diver sit de d marches d ducation pratiqu es par les h pitaux A
2. cit des salari s laborer s approprier du sens autour de l interpr tation de donn es dans un contexte toujours charg d enjeux Le document permet ainsi d aborder l en semble du travail activit invisible co teux en temps et en n gociations n cessitant des apprentissages et mobilisant des ressources mat rielles tout en s inscrivant au sein de collectifs Dit autrement si les documents au sens des supports sont des obser vables de la dimension intellectuelle du travail ils permettent de compl ter liden tification des collectifs par les traces laiss es sur ces supports tout en pointant les apprentissages requis dont l absence peut ventuellement emp cher la r alisation de l activit 18 Introduction UN OUVRAGE STRUCTURE AUTOUR DE CES GRANDES ORIENTATIONS Ce sont ces trois axes de r flexion que l ouvrage se propose de pr senter par un d coupage en trois grandes parties changement technique et transformation des collectifs apprentissage des TIC statut et usages du document a Vere du num rique Chaque partie est structur e selon le m me principe un premier chapitre a vis e g n rale th orique pose le cadre de la probl matique et plusieurs chapitres bas s sur des tudes empiriques confrontent le cadre a la r alit Les situations empiriques pr sent es fournissent un panorama assez diversifi des mondes sociaux du travail r seaux de sant organisations syndicales salari s
3. Objectifs Diminuer les retours d h pital Favoriser un suivi longitudinal des soins Reduire les co ts D sengorger les urgences Eduquer les malades Organiser des relais pour une prise en charge entre differents intervenants medicaux et sociaux 2 UNE ABSENCE D HOMOG N IT LE RESEAU COMME EMBO TEMENT DE CERCLES Au sein de ces deux r seaux empiriques nous avons identifi deux sous structures qui dessinent deux cercles au centre le noyau organisateur et actif un second cercle est compos des acteurs non permanents mais qui coop rent lorsque certains v nements adviennent 2 1 Le noyau Pour parler de ces deux sous structures nous ferons r f rence aux pratiques quotidiennes et aux interventions concr tes des acteurs 7 En effet il existe une diff rence notable entre ce qu est le r seau en termes juridique et ce qu il est dans l action concr te Ainsi le r seau cardiologie en termes formel ne com prend qu un acteur salari Mais l activit concr te du noyau implique le professeur de m de cine responsable du service de cardiologie et plusieurs personnels du service de l hospitalisation domicile 56 Les r seaux de sant une configuration soci taire Le premier cercle constitue un noyau central qui se caract rise par la stabilit et la permanence des acteurs qui ont le plus souvent construit anim fait aboutir le projet De ce fait les valeurs qui ont pr sid
4. d crivent le monde connexionniste caract ristique de la fin du XXe si cle portent un regard critique sur Les transformations des structures sociales En d autres termes une des raisons du succ s du terme de r seau est qu il est suppos tre synonyme de relations interindividuelles a hi rarchiques autonomie g n ralis e innovation d centralis e de circulation fluide instantan e et r ciproque d informations10 Par le seul fait de l emploi du terme beaucoup d observateurs ont cru voir s instaurer des formes sociales nouvelles d barrass es des inconv nients de la bureaucratie et dans lesquelles il n y aurait plus tenir compte des questions de pouvoir et de domination11 Compte tenu de ces l ments nous parlerons de r seau pour d crire des collectifs o les interactions se r p tent possedent une certaine dur e tout en conservant 10 Alors que comme le souligne Y Jeanneret Jeanneret 2000 ce qui circule via internet ce sont d abord des donn es num ris es qui ne deviennent des informations qu condition de prendre du sens par rapport un arri re plan de connaissances et d int r ts pr alables sans oublier l aptitude les interpr ter 11 Alors que bien entendu au sein des organisations bureaucratiques des r seaux de pairs trans cendant les clivages verticaux ont toujours exist commencer par ceux que forment les membres des corporations ou les anciens l ves des m mes coles sans ou
5. l phone le dossier crit du patient restant un outil essentiel d interface Mais avant d aborder la question du choix de cat gorisation du r seau entre soci taire et communautaire il est n cessaire de mieux rendre compte des conditions de mise en ceuvre de ces r seaux 1 LES OBJECTIFS DES R SEAUX AM LIORER L OFFRE DE SOIN Ces r seaux s organisent autour d un syst me de transmission et de communication des informations savoirs factuels concernant l tat du malade des analyses et des interpr tations de diff rents types de situations ils permettent ainsi de construire des protocoles de soin partag s Ils ont galement comme objectif de constituer des recouvrements d intervention Chaque intervenant s assure si l tat de sant du patient ou sa situation sociale le n cessite que le malade sera bien accueilli par un confr re il Vintroduit aupr s d autres professionnels contacte ventuellement une association qui accompagnera le patient dans ses d marches Des relais sont organis s pour s assurer de la continuit de trajectoire d aide ou de soin Aide et ducation l attention des soignants et des soign s sont des points forts d am lioration du service au malade Voyons plus pr cis ment quels sont les objectifs mis en uvre par ces deux r seaux qui sont des r seaux relativement anciens n en 1992 pour le r seau de ville n en 1998 pour le r seau de cardiologie date de notre enqu te 2001 53
6. octroy e que l on cherche simultan ment a cr er du lien avec des dispositifs technico r glementaires Mais si fon admet que ce n est pas le dispo sitif technique qui fait le lien social que ce n est pas le partage de caract ristiques socio professionnelles ou la place dans la division du travail qui engendrent eux seuls l appartenance un collectif pas plus que Vinionction au travail collaboratif n induit des changes p rennes il semble l gitime de chercher comprendre les dynamiques de constitution de transformation de pr servation mais aussi de d litement des collectifs tout en pr cisant leurs caract ristiques Et dans ce travail de compr hension il faut prendre la pr caution de ne pas r duire la notion de collectif la seule dimension des changes d information et de la communication Le collectif peut se caract riser galement par la soli darit la r ciprocit l change de biens des dons de la gratuit etc C est un biais des ann es 1990 2000 que de survaloriser l importance de la dimension communicationnelle et m me en son sein de la r duire bien souvent a la seule mobilisation de dispositifs a base de TIC d autant que cette dimension donne lieu a des mesures apparemment plus objectives au moyen d enregistrements num riques Dit autrement les collectifs qui mergent autour de la mobilisation des TIC peuvent bien videmment se constituer sur d autres bases professionnelles d
7. poss dent une archi tecture en r seau de nombreux auteurs consid rent que dor navant le mode d asso ciation dominant entre salari s est le r seau Cette conception s est d ailleurs r pandue un moment d exacerbation de l individualisation qui se traduit sans doute par une tendance a utiliser les relations sociales dans une perspective instrumentale ce qui n est pas sans rappeler une certaine d finition du r seau social Simultan ment avec le d ploiement d internet est apparue l id e selon laquelle existaient des communaut s d internautes virtuelles pist miques etc notion qui traduit des configurations sociales caract ris es par des rapports moins int ress s plus fusionnels Mais la notion de communaut virtuelle a plus b n fici de la 16 Introduction nouveaut du ph nom ne internet que de son ampleur Ces communaut s restent circonscrites un cercle restreint d utilisateurs producteurs de l internet Ajoutons que certaines initiatives manag riales ont cherch a instrumentaliser en introduisant des dispositifs a base de TIC les pratiques informelles d auto organisation des collectifs de salari s Il nous a paru alors important de pr ciser de fa on syst matique les termes de r seau et ou de communaut Trop souvent utilis s sans tre probl matis s peu vent ils tre n anmoins mobilis s pour rendre compte de r alit s observ es Plus g n ralement quell
8. qu il s agisse d indi vidus de familles ou de groupes La grande mutation de la sociabilit dans les soci t s complexes est donc pass e par un changement de la forme principale du lien social la substitution des r seaux aux communaut s territoriales Castells 2002 p 160 Castells ne conclut pas a un d terminisme technologique quelconque Internet constitue avant tout un amplificateur de r seaux il ne d termine pas la structuration des relations sociales D autres sociologues ont galement pens les r seaux Ainsi bien qu il n uti lisait pas sp cialement ce terme N Elias lias 1987 r ed 1991 grace la notion de configuration fournit une modalit d analyse du social centr e sur Les interconnexions d individus interd pendants Selon lui Les ensembles que forment Les hommes peuvent tre appr hend s comme des complexes d v nements impersonnels dot s partiellement d un pouvoir d autor gulation L int r t sociologique pour le concept de r seau social se retrouve galement au sein de la nouvelle sociologie conomique Granovetter 2000 Cette derni re entend en effet par l interm diaire de ce concept et de ceux d encas trement ainsi que de capital social rappeler Le caract re profond ment social de toutes les dimensions de l conomie march travail emploi etc Plus pr s de nous et dans une autre perspective Boltanski et Chiapello Boltanski et Chiapello 1999 Lorsqu ils
9. Jasijiqow asodwy uote ua q Anos snjd uoln3nsuo suas a7 II H04 yo ayque4 quejysixauy juawiquas suNWWOD uoljejuasaidas sja1aqui sjuesuyns xne71de2 s SUOLJEILPUDSAAJ s p JaLNUeUL no s u unu d Japassod ane 1105 41929702 ne s dt nied asuajag sana en SUOLJEWOJUL S929Y as inod 410 sn lqo 1191 R g UOULS JU SLXBUL saiquiau s p bix queyoduwy jueyodwy queyodwy ayquey 10 2 un 359 Is 110 say juawabebuap nearly s n x sguuop sndai1 saguUOp ap suahow ap sa eJUAWINIJSUL SUOLZe a1 SAPO s uuop ap abueyda jabueyra suaAow ap abeyed SHDUPSSIEUUOI S VM S ap SAQUUOP smd sues s suod u 5 apiesqua sina ea ap abueysa snd sues e SUOLJe ay y uuon uo SAIquia s abeyed 21107 ayuepyos T T L s suod uuonuo 4 ap aduasqy nu uoney l od L suo1 b 4 Ja 5 2 11 I yefoud adnoig uoenossy SNPLALPUL P uon ylo aJLeINeUNWWOD 41322110 1205 417291103 neyn n i 417297103 anbiwoue 417291103 Solpowesed s h nu ss sanbijsuajI0109 sin ja 12227702 ap sadAjjoapi aiqonb s
10. La simple mise disposition de donn es brutes constitue un acc s aux connaissances Donn es informations connaissances ne semblent plus distinctes En r alit un tel raccourci fait l impasse sur les nombreuses op rations cogni tives et sociales qui permettent d identifier des donn es comme sources d information de les interpr ter de leur associer un sens de se les approprier dans un contexte sp cifique et ventuellement de les consid rer comme des connaissances susceptibles d tre apprises Il est alors apparu que le document en tant que processus de production ditorial mais aussi regard sur l activit de travail pouvait permettre de rendre compte de la plasticit des liens entre transformations de l organisation et utilisation des TIC Choisir un support papier ou num rique pour lire ou crire un document suppose en effet un acteur dot d une repr sentation des choix possibles et de leurs cons quences dans une organisation donn e repr sentation que les nouveaux supports sont venus com plexifier Selon les formes et le statut qui lui sont donn s le document va permettre de distinguer auteurs et acteurs de l organisation Ou bien encore selon la qualit du rapport a l crit des salari s les capacit s a s inscrire dans un collectif et celles se situer dans une dynamique d apprentissage pertinente vont tre ou non facilit es A la diff rence de la notion d information celle de document interroge la capa
11. a la cr ation du r seau sont des r f rences fortes pour les acteurs de ce noyau central Qui compose ce noyau central La composition des noyaux des deux r seaux les statuts de leurs acteurs sont sensiblement diff rents La cr ation du r seau de ville est issue de nombreuses discussions sur la mani re de mieux traiter les probl mes de sant de la population du quartier Le p rim tre du r seau est plus large que celui du groupe des professionnels de sant il associe aussi l association regroupant des usagers les habitants relais et d autres acteurs PMI maison des services publics association anim e par les usagers La participation au r seau est volontaire elle est li e une certaine conception du m tier Les profes sionnels sont certes pr sents mais au m me titre que l association qui est une manation de la population Dans une configuration habituelle faite de multiples guichets la personne est selon les interlocuteurs tant t consid r e comme usager lorsqu elle s adresse au service public tant t comme client lorsqu elle fait l objet d une demande solvable lors d une consultation aupr s d un m decin lib ral par exemple elle passe ainsi d un type de relation de service l autre au fil de ses besoins elle construit l expression de sa propre demande De plus les acteurs du r seau prennent pour partie en charge la manifestation des besoins de la personne faident les exprimer sous forme d une
12. aide laquelle elles ont droit S adresser une administration reste complexe Cette question avait d j fait l objet de mesures et de cr ation de nouvelles organisations l occasion de la mise en place de la loi contre l exclusion Les personnes d munies assaillies de probl mes divers r soudre 6 Loi du 29 juillet 1998 55 O va le travail Tere num rique doivent affronter les rouages de l administration dans des conditions sociales et psycho logiques difficiles M me lorsque l administration fonctionne bien ces personnes ne savent pas construire leurs d marches Les mener terme et les poursuivre jusqu obtenir satis faction D o ce besoin de m diateurs que sont les habitants relais regroup s en asso ciation qui les aident construire leur dossier et qui les accompagnent vers l administration Le cadre de cette cit est particulier Beaucoup de malades b n ficient de la couver ture maladie universelle et les m decins recoivent un paiement diff r Pour surmonter les probl mes et trouver des solutions le r seau appara t comme un moyen opportun Mais ce recours au collectif est un apprentissage et n est pas d finitivement acquis La coop ration et le lien social sont en permanence a reformer Tableau 1 Comparaison des objectifs des deux r seaux tudi s R seau cardiologie ville h pital R seau de soins ville Population Insuffisants cardiaques souvent ag s Population d munie
13. aux interactions entre membres d un m me r seau Enfin Le collectif soci taire se caract rise par une int gration parfois plus pouss e que le collectif r ticulaire mais surtout par une r gulation plus marqu e les r gles de fonctionnement d inclusion exclusion de sanction sont formalis es Nous avons pr f r cette repr sentation sch matique un tableau car elle permettait de mieux visualiser qu existent des modalit s de passage d un type de collectif un autre Sur la figure ces modalit s se traduisent par des degr s d int gration et ou de r gulation communs Les individus appartenant un collectif r ticulaire peuvent si Les pratiques de r gulation se renforcent constituer un collectif soci taire voire commu nautaire contrario si ces capacit s s affaiblissent et si Les liens s tiolent la situation devient anomique Ces possibilit s sont mat rialis es par Les ellipses en pointill s qui simultan ment traduisent la diff rence entre l id altype et le collectif r el empiriquement identifiable Examinons maintenant plus en d tail ces quatre types 3 CARACT RISER LES COLLECTIFS TYPES Pour construire les id altypes nous allons nous appuyer tout d abord sur des travaux classiques de la sociologie Durkheim Weber Merton etc et de leurs commen tateurs contemporains Boudon et Bourricault Cusson etc Cela va permettre de proposer une d finition de quatre collectifs types et d en
14. caract re homog ne ou h t rog ne le caract re ouvert ou ferm du r seau la question de la durabilit des liens et leur nature conf rent ils aux membres une certaine ind pendance ou non Il est important de situer les r seaux que nous avons tudi s En effet les travaux existant sur la construction des r seaux de sant en France font tat d une grande diver site d objectifs et de contextes Une partition importante s organise en fonction de la cible de d part des r seaux Certains r seaux se cr ent pour servir les professionnels et tre un appui dans leurs pratiques Cette demarche concerne particuli rement les r seaux cr s autour de la prise en charge du SIDA Leur objectif tait de permettre aux m decins de recevoir une formation compl mentaire et d avoir la possibilit de discuter autour du dossier ou des probl mes sp cifiques de malades Bungener et Poisson Salomon 19981 3 ANAES Agence Nationale d Accr ditation et d Evaluation en Sant 4 Voir galement le r seau d crit par Corinne Grenier dans cet ouvrage qui r unit profession nels de sant et param dicaux autour du d pistage et de la prise en charge des troubles de m moire chez la personne g e Grenier 2005b 52 Les r seaux de sant une configuration soci taire Mais d autres r seaux ont t construits l initiative des institutions dans la perspective dune transformation des modalit s de l offre de soin po
15. cellules transverses en r seau du d tail de l organisation du travail chaque occasion les directions soumettent les salari s une instabilit permanente dont l une des cons quences majeures est pr cis ment d engendrer une plus grande difficult s associer former des collectifs durables fond s sur le partage de valeurs construites de fa on autonome Dans ce sens R Sennett 2000 pose la question de l engagement et de la loyaut Pas de long terme est un principe qui corrode la confiance la fid lit et l engagement mutuel De leur c t chacun de fa on compl mentaire J P Durand Durand 2004 et V de Gaulejac Gaulejac de 2005 pointent les effets individualisants des innovations organisationnelles cumul es 1 Parmi une abondante litt rature retenons Durand 2004 Lallement 2003 Linhart 1996 Vendramin 2004 2 Voir les travaux du Computer Supported Cooperative Work 3 Voir les travaux du Computer Supported Collaborative Learning 25 O va le travail Tere num rique Une premi re raison de s int resser aux collectifs semble alors d couler de cette rapide vocation les usages souvent a critiques de termes employ s par les acteurs de Vorganisation les industriels ou les professionnels des m dias n cessitent une mise en ordre une prise de distance Et dans cette perspective notons que plusieurs natures de questionnement se profilent D une part certains cherche
16. est donc un moyen tr s utile pour communiquer les informations distance pour prendre un rendez vous pour un patient pour appeler le laboratoire d analyse afin de connaitre la date de livraison des r sul tats d analyse Le t l phone portable permet de mieux communiquer pr venir d un retard informer sur un d lai Pour se transmettre les informations concernant le dos sier du malade le dossier papier reste Velement le plus utilis Dans quelques services hospitaliers il existe un dossier sur support lectronique les visites s effectuent avec un micro ordinateur portable Tableau 2 Composition du noyau central R seau cardiologie R seau de soins ville Ville h pital Le noyau de travail Professionnels de l h pital m decin chef m decin assistante sociale infirmier M decins param dicaux PMI Association des habitants Le statut des membres du noyau Professionnels du soin experts pr sence d une hi rarchie Experts et profanes Horizontalit Modalit d entr e Volontaire et institutionnelle Volontaire Outils utilis s T l fax dossier papier ou internet T l phone courrier 58 Les r seaux de sant une configuration soci taire 2 2 Le deuxi me cercle Le deuxi me cercle d signe les acteurs qui participent de mani re provisoire au r seau de sant Dans le r seau de soins ce sont des habitants ayant un besoin particulier affront
17. et de naturalisation de ces diff rences qu op rent les membres des professions pour accro tre la distinction originelle vis vis des autres professions par exemple Les identit s professionnelles que l on peut rep rer r sultent alors de cette double r alit division du travail et effort de distinction par la rh torique professionnelle notamment En cherchant rendre op rationnelle cette notion Boudon et Bourricaud 1990 sugg rent de s int resser moins la communaut qu la communalisation c est dire aux processus de transformation des collectifs Les auteurs soulignent galement que si les dimensions culturelles et affectives sont centrales dans la production 14 Weber 1995 p 400 et suivantes cit dans Schnapper 1998 p 87 40 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs de la communaut les dimensions conomiques n en sont pas exclues Toutefois ce qui caract rise la communaut c est que l objectif conomique sera commun l ensemble des membres et non quelques uns Dans le domaine professionnel on pourra parler de communaut ou de processus de communalisation d s lors que le collectif se dote de normes s imposant a tous comme une d ontologie des r gles contraignantes de formation d affectation de fermeture de march du travail etc C est ici souligner l importance des r gles d inclusion et d exclusion de la communaut qui la rendent plus stab
18. extraire une liste de crit res communs permettant de rendre op rationnelles ces d finitions Dans un second temps nous allons discuter la pertinence de ces d finitions op rationnelles en nous basant sur notre connaissance intuitive de certaines r alit s Cela permettra d laborer une typo logie des collectifs r put e suffisamment robuste pour tre test e et mise en ceuvre sur des terrains de recherche chapitres 2 3 et 4 3 1 Le collectif anomique ou collection d individus Nous cherchons ici rendre compte du type id al de relation qui peut exister entre individus ne se connaissant pas et participant pour la premi re fois une activit 31 O va le travail Tere num rique commune On pense par exemple aux tudiants qui s inscrivent une formation ou encore a des salari s qui doivent utiliser conjointement un dispositif de mise en r seau sans s tre jamais rencontr ou enfin des quipes de travail constitu es de salari s aux statuts pr caires int rimaires CDD temps partiel impos A ce propos S Paugam Paugam 2000 s est interrog sur le lien entre int gration professionnelle et sentiment collectif Son hypoth se est qu une faible int gration professionnelle est incompatible avec l action collective et conduit au retrait de la vie collective Les m mes constats peuvent caract riser des relations entre coll gues d une m me entreprise qui jusqu present partageaient connaissan
19. giques se sont concentr s Castells 1998a et 2001 Durand 2004 Sennet 2003 Par ailleurs apr s la mise en vidence d apprentissages collectifs au travail certains modes de management proposent d instrumentaliser la constitution de collectifs au travers d innovations organisationnelles appel es communaut s d apprentissages communaut s de pratiques Wenger 1998 ou encore groupes projets Dans une tout autre perspective des observateurs souvent eux m mes partie prenante des usagers de l internet soutiennent que ce dispositif technique a engendr la cr ation de communaut s d internautes Castells 1998b Granjon 2001 tandis que d autres parlent de r seaux d utilisateurs Sous un autre angle encore les pouvoirs publics encou ragent la cr ation de r seaux de sant et de r seaux ville h pital pour une meilleure utilisation des ressources et une simplification de la gestion du dossier m dical En somme ce qui sans doute caract rise les vingt ou trente derni res ann es c est l aptitude des d cideurs engendrer une s rie interrompue de transformations volontaires des organisations qu il s agisse des outils et de leurs nombreuses versions successives des m thodes de GRH de la volont de cr er de toutes pi ces une culture d entreprise l incitation devenir autonome en passant par l appel la participation des principes de suivi de la qualit des formes d organisation des firmes downsizing
20. impos s 37 O va le travail Tere num rique en particulier socialisation professionnelle et d autre part le lien soci taire poss dant une dimension contractuelle il se prete a un projet de rationalisation recherche d efficacit optimisation des performances inscrite dans les termes du contrat De plus Durkheim nous permet de pointer les limites des projets d instrumentalisation des collectifs En effet critiquant le mod le de la soci t inspir e par la th orie de l homo oeconomicus il note que d individualites autonomes il ne peut donc rien sortir que d individuel et par cons quent la coop ration elle m me qui est fait social soumis a des r gles sociales n en peut pas na tre Durkheim 1978 p 263 En d autres termes ce n est pas en exigeant des individus qu ils coop rent ni en les dotant de dispositifs sp cialis s que l on peut produire du lien social a la demande G Busino Busino 1993 retra ant la gen se de l emploi du terme de soci t de la philosophie politique a la sociologie note que progressivement lui est associ le sens de cadre de trame de relations organisant la vie collective de multiples fa ons 1015 et rites ou encore d unit fonctionnelle agissant comme un ensemble r sultant d acti vit s libres et volontaires La soci t d signerait progressivement une r alit fond e par les individus mais distincte d eux Lui sont associ s les con
21. les soci t s non occidentales devaient tre d abord consid r es comme non rationnelles D une mani re compl mentaire M Weber opposait deux modes d int gration des individus dans les collectifs le premier qu il qualifiait de soci tisation tait bas sur la recherche du seul int r t tandis que le second qualifi de communalisation caract risait une int gration fond e sur l affection et la tradition Il est utile de s arr ter sur la mani re dont Weber consid rait Les diff rents moments de cette dyna mique pour que naisse une communaut ethnique il faut que les individus prennent conscience de ce qu ils ont objectivement en commun il faut ensuite qu ils orientent leur action en fonction de cette prise de conscience 4 Autrement dit c est la vie en commun qui suscite le sentiment de communaut et qui renforce ou fait merger tout un ensemble de croyances sur l origine commune des membres et sur ce qui les distingue des autres communaut s La communaut se caract rise aussi par des appartenances pr d termin es et un sentiment identitaire fort La culture du groupe n est donc pas seulement la source mais galement la cons quence du processus de cl ture de la communaut Ces r flexions peuvent tre transpos es au cas particulier des communaut s professionnelles si La division du travail explique au d part l existence de groupes professionnels distincts c est un travail de syst matisation
22. nous entendons par r seau social En ce qui concerne le premier point Pierre Musso Musso 2001 reconstitue la gen se de ce concept en particulier depuis Saint Simon qui en avait unifi les diff rents sens gr ce a ses efforts ce terme d signait la fois l inorganique cristal filet l organique r seau sanguin nerveux qui permet l coulement des fluides ainsi qu une notion hybride compos e de la relation entre les deux Par analogie Saint Simon l a utilis pour rendre compte du fonctionnement des soci t s dans une perspective de sciences politiques Selon Saint Simon en effet le passage d une soci t f odale a une soci t industrielle n cessitait la fluidification de la circulation de largent dans l tat Et ce passage pr cisement requ rait le d veloppement de r seaux bancaires et de voies de communication Comme le note Pierre Musso c est sous cet angle que le discours contemporain retrouve la croyance en la force politique de la technique les effets b n fiques des r seaux de communication assimil s a une r volution sociale permet traient de faire l conomie du politique Cette vision biais e est accrue dans les soci t s o s tend l utilisation de l informatique et des t l communications on en vient a penser que le cerveau est en r alit un super calculateur et que ce sont les r seaux d ordinateurs communicant travers la plan te qui peuvent produire de lintel li
23. par le groupe TIC et collectif de travail cr l initiative de Saint Laurent Kogan Ce groupe s est r uni de novembre 2003 septembre 2005 Il a rassembl des chercheurs en sociologie sciences de gestion et sciences de l information et de la communication qui ont contri bu l ouvrage R gine Bercot Martine Blanc Michel Duramapart Corinne Grenier Brigitte Guyot Isabelle Le Bis Fr d ric Moatty Catherine Peyrard Francoise Pierson Francoise Rouard B atrice Vacher Patricia Vendramin La premi re ann e a permis de d couvrir et de rendre plus pr cis les diff rents cadres d analyse mobilis s par ces chercheurs Cette approche pluridisciplinaire permet d enrichir les cadres d analyse et d offrir une perspective d cal e par rapport aux questionnements disciplinaires plus classiques Dans cette d marche au cours de la seconde ann e trois th mes ont t approfondis qui viennent structurer cet ouvrage la notion de collectif la question de Vappren tissage des TIC et la notion de document En novembre 2005 au cours d un s minaire une premi re version a t soumise a la lecture de chercheurs issus des diff rentes disciplines Nous remercions vivement Alain Rallet Pierre Jean Benghozi Norbert Alter Patrice Flichy Florence Duboc Sophie P ne Yves Jeanneret et Val rie Beaudouin pour leurs critiques constructives Nous remercions galement Alice Ziemski pour son travail sur la
24. pendant des autres mais de l autre lui permet de d ve lopper une existence notamment professionnelle plus personnelle Certes la solidarit organique prend souvent la forme de contrats formels mais tout n est pas contrac tuel dans le contrat partout o le contrat existe il est soumis une r gle mentation qui est l uvre de la soci t et non celle des particuliers les contractants et qui devient toujours plus volumineuse et plus compliqu e Durkheim 1978 p 189 C est la structure de la soci t la conscience collective qui rend possible au travers d un ensemble juridique la conclusion de contrats Durkheim nous encou rage a r aliser que le type de relation r sultant de la seule contractualisation est n ces sairement pr caire Un corollaire de tout ce qui pr c de c est que la division du travail ne peut s effectuer qu entre les membres d une soci t d j constitu e En effet quand la concurrence oppose des individus isol s et trangers Les uns aux autres elle ne peut que les s parer davantage Durkheim 1978 p 259 Ce point nous semble parti culi rement important pour notre objet d une part il ne peut y avoir de v ritable association qu entre des individus poss dant des modes de socialisation proches 12 Cette premi re cat gorie est proche du collectif r ticulaire des projets port s par des r seaux mais avec peu de r gles formelles et plut t auto constitu s qu
25. propos s constituent autant d acc s une tr s ancienne question o va le travail humain PREMIERE PARTIE S associer au travail a Vere du num rique CHAPITRE 1 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs Jean Luc Metzger INTRODUCTION Dans ce chapitre d introduction la premi re partie nous proposons une typologie des collectifs c est dire une typologie des mani res dont Les nous se constituent dans le travail Cette typologie ne doit toutefois pas tre comprise comme une simple mani re de classer les diff rentes formes de lien social rencontr es dans des situa tions d observation Elle vise appr cier les effets sociaux du changement technico organisationnel sur les capacit s des individus au travail s inscrire dans des relations d change d entraide de construction d un commun fut il pr caire r ver sible jamais assur C est dire que nous nous pla ons dans une perspective dynamique o la prise en compte de la gen se compte autant que l observation des situations et des interactions Pr cisons que nous ne cherchons pas laborer une typologie de modes d orga nisation en fonction de leur environnement comme Minzberg car les collectifs aux quels nous nous int resserons sont avant tout informels non prescrits et peuvent d border le cadre d une organisation comme ils peuvent tre transversaux une orga nisation donn e De m me nous ne nous pla
26. renon ant d lib r ment l exhaustivit Le type est id al dans la mesure o il ne correspond pas a un l ment observable Ce qui souligne que pour rendre cr dible une typologie il faut d abord expliquer comment elle a t construite c est dire pr ciser la part d interpr tation qui pr side a son laboration Mais une typologie n est pas une simple description pas plus qu elle ne se r duit l tape de classement des donn es Car le type ainsi obtenu sert de r f rence pour d finir et surtout comparer des objets empiriques Cette construction n est pas une fin en soi elle constitue la premi re tape permettant dans un deuxi me temps d examiner les mat riaux empiriques de les confronter cet id al ses valeurs consti tutives et d identifier des carts r alit id al Dans un troisi me temps la recherche va consister laborer des hypoth ses pour rendre compte de ces carts motivations comportement des acteurs Dit autrement si l on ne peut parler v ritablement de m thode id altypique on peut par contre parler d une m thode dont la concep tualisation par types id aux n est qu un aspect cette m thode est la mod lisation qui pour faire bref consiste se donner une repr sentation volontairement simplifi e de La r alit comme guide pour des investigations ult rieures Coenen Huther 2003 Il faut r pondre une autre objection l analyse typologique n enferme pas le
27. signe le centre de toute activit un moment et dans une perspective donn e Les cercles p riph riques apparaissent alors comme des r f rents ressources ou partenaires plus pisodiques 3 COLLECTIF DE TYPE COMMUNAUTAIRE OU SOCIETAIRE Apr s avoir pr sent les r seaux empiriques de sant venons en a la mani re dont nous avons raisonn pour les situer dans la typologie pr sent e au chapitre 1 Nous avons choisi de les situer dans le type soci taire Nous allons restituer les cri t res qui ont pr sid a ce choix en les illustrant a partir du r seau de ville Ce r seau s appuie sur des valeurs fortes et on pourrait de ce fait h siter sur la mani re de le r f rer a un id al type Apr s avoir rappel les valeurs sp cifiques autour desquelles il s organise nous dirons pourquoi cela ne nous a pas paru suffisant pour Vinscrire dans la cat gorie des collectifs communautaires Nous consacrerons un court paragraphe au r seau de cardiologie 60
28. Huther pr cise que la mobilisation d id aux types est une d marche scientifique qui d borde le cadre des auteurs l ayant explicitement revendiqu e ainsi E Durkheim dans son tude sur le suicide R K Merton dans la construction d un paradigme pour l analyse des modes d adaptation individuelle aux contraintes structurelles ou bien encore H Becker qui pr f re parler de types construits Coenen Huther 2003 IL n est toutefois pas inutile de rappeler que l id altype4 est un instrument pour comprendre la r alit sociale un tableau simplifi le moyen de rendre intelligibles les relations sociales que l enqu te permet d analyser x Schnapper 1999 p 15 Il n a d autre signification que celle d un concept limite purement id al auquel on mesure la r alit pour clarifier Le contenu empirique de certains de ses l ments importants et avec lequel on la compare Weber 1992 p 176 Selon cette th o risation l id al type est d abord construit par stylisation d l ments de la r alit 4 Ou type id al traduction de idealtypus terme introduit en sociologie par M Weber qui a pro duit incontestablement la tentative la plus labor e bien qu un peu laborieuse de pr ciser en quoi consiste le type id al Coenen Huther 2003 p 532 27 O va le travail Tere num rique en la d pouillant de tout parasite r duite a ce qui est strictement n cessaire en
29. O va le travail l re du Num rique COLLECTION SCIENCES SOCIALES Responsable de la collection C cile M adel Centre de Sociologie de l innovation http www csi ensmp fr cecile meadel ensmp fr Dans la m me collection Bruno Latour Chroniques d un amateur de sciences Madeleine Akrich Michel Callon Bruno Latour Sociologie de la traduction Textes fondateurs Ecole des mines de Paris 2007 60 boulevard Saint Michel 75272 Paris Cedex 06 France email presses ensmp fr http www ensmp fr Presses Photo de couverture D AKRICH ISBN 978 2 91 176278 9 D p t l gal mars 2007 Achev d imprimer en 2007 Paris Tous droits de reproduction d adaptation et d ex cution r serv s pour tous pays Sous la direction de Anne France DE SAINT LAURENT KOGAN et Jean Luc METZGER O va le travail du num rique 244 resses Parislech Pr ambule Le Groupement de laboratoires de recherche TIC amp Soci t cr en 2002 sous l gide des d partements Sciences de l Homme et de la Soci t SHS et Sciences et Technologies de l Information et de la Communication STIC du CNRS a pour objet l analyse de la diffusion des TIC et des changements socio conomiques qui les accompagnent Dirig par Eric Brousseau et Fr d ric Moatty ce GdR soutient plusieurs activit s dont des groupes th matiques et pluridisciplinaires Cet ouvrage est l aboutissement du travail men
30. T nvajqoi 45 rique O va le travail l re num aouepuadagq aouepuadaput f1 99 09 52 1 0 xno juawauuolj sod uonp y A SHO 91114215 u Bol q u BouloH UOLSLALP e p 118 np apuesy l u bol u anbiwoue uoljzenys ua SNPIALPUL xne s unululo2 sanbysuayered s Jayqayral NO SN ouiqeura aqyigeys 341995019794 uonisodulo ayqesuadsipul saiqwaw s p aduasald s nnb i aoueysip auasaid JULY JULJSLP R as nad nol aduasaid ua Ll Li JUaWazLAJ sodul Issne spew anbiydeiboab suas ne aoueysip aouasald Janjoaa p 5910110925 5 ja 5 s uol s Jasiaid sjueyodwy n3e2S adueUayedde u dulo2 sjueyodwiy UON 5291109 saiyne s Jed SaXL 210 Jed Sexy 5 2 LOS 41297102 np 5 ap s l li nad 91189 sulou ne aouene g adueayra p 419297102 np saguue sanbjanb n5uo aging Sed JAg juauewlad 22U9SIX2 p aaing np ainpnas AI saj
31. TRES TYPOLOGIES Il semble enfin n cessaire de pr ciser l articulation entre les collectifs types tels que nous les envisageons et la notion d organisation tout particuli rement dans la perspective qui nous int resse savoir d identifier Les relations entre lien social au travail et changement technico organisationnel centr sur Les TIC Pour pr ciser cette articulation plusieurs l ments doivent tre rappel s Comme nous l avons voqu dans l introduction les collectifs auxquels nous nous int ressons peuvent appartenir une organisation ou plusieurs cas par exemple des r seaux 47 O va le travail Tere num rique de sant ou des projets regroupant des experts de plusieurs entreprises et admi nistrations Par ailleurs une organisation dite en r seau entreprise clat e sur diff rents sites g ographiques r seaux de sous traitant en cascades ne correspondra pas n cessairement a des collectifs de forme r ticulaire il peut tr s bien y avoir au sein de cette organisation des collectifs anomiques des collectifs r ticulaires soci taires et communautaires Seule l tude empirique devrait permettre de le savoir Certes dans certaines situations l observateur peut consid rer que l organisation co ncide avec un collectif Par exemple une association fond e sur Le partage de valeurs morales un syndicat une ONG caritative peut tre assimil e un collectif commu nautaire Mais un autre obs
32. ablit entre chaque membre du noyau et des membres du deuxi me cercle Le contenu des liens peut tre de nature diff rente Rappelons la d finition qu en donne Granovetter La force d un lien est une combinaison probablement lin aire de la quantit de temps de l intensit motionnelle de l intimit la confiance mutuelle et des services r ciproques qui caract risent ce lien il suppose dans ce texte que les liens sont positifs et sym triques Dans ces r seaux des liens forts se d veloppent au niveau du noyau Les membres du noyau se connaissent bien et se fr quentent quotidiennement Ils socialisent leurs difficult s dans le travail en se demandant mutuellement conseil Ils discutent et n gocient les solutions mettre en uvre en d voilant leurs h sitations leurs doutes les difficult s qu ils ressentent assumer telle ou telle situation La confiance dont ils shonorent mutuellement repose sur une histoire partag e comme nous allons le voir Ils montrent une solidarit pour affronter et r soudre les difficult s des usagers clients celles ci deviennent celles de l ensemble des coll gues qui coop rent pour trouver des solutions viables Des liens plus faibles se d veloppent entre les membres du noyau et les membres du deuxi me cercle Cette lecture d une organisation en termes de cercles pourrait tre g n ralis e d autres types d organisations Le noyau peut ainsi devenir une appel lation qui d
33. aines occasions coupe du monde de football jeux olympiques lutte contre le terrorisme comme une immense communaut de t l spectateurs Il nous est apparu galement que ce que certains appelaient r seau correspondait a ce que d autres appelaient communaut C est pourquoi nous avons cherch d finir rigoureusement deux id altypes celui de r seau et celui de communaut cette volont de clarification s est ajout e La n cessit de tenir compte de l intention rationalisatrice d un certain type de management qui r guli rement cherche instrumentaliser Les collectifs de travailleurs faire coop rer tout en vitant la coalition Mais le monde du travail comprend galement des initiatives ind pen dantes de la rationalisation manag riale on pense aux associations informelles de professionnels de la sant pour prendre en charge localement des patients atteints d un certain type de pathologie ou encore aux professionnels de l enseignement qui se regroupent en dehors des structures institutionnelles pour changer sur leurs exp riences IL nous fallait donc laborer un troisi me type de collectif susceptible de carac t riser ces deux p les du regroupement association et instrument de rationalisation Enfin ces diff rents types occultaient le fait que tout le monde ne s inscrit pas dans un collectif soit intentionnellement par choix soit de fa on subie En effet les tudes sur le travail et l e
34. ant des v nements pour lesquels le r seau peut se mobiliser La visibilit du r seau n est pas toujours vidente Les habitants ignorent d ailleurs parfois que leur interlocuteur fait partie d un r seau ce r seau ne s affiche pas n cessairement en tant que tel Certes l association des habitants est rep rable de mani re institutionnelle mais en revanche il peut tre difficile pour le malade de savoir que son m decin travaille en r seau s il est nouveau venu dans le quartier et si son probl me par exemple n exige pas de faire appel au r seau Le r seau n est alors visible que Lorsqu il se met en action pour un v nement ou une personne particuli re Ceux qui viennent se faire soigner ou requ rir Les services des diff rentes organisations mises en place traversent le r seau et ne font que passer ils n ont pas forc ment conscience de l esprit qui pr side a sa cr ation Dans le r seau de ville h pital on peut distinguer deux types de rapport au r seau dans le deuxi me cercle les malades d une part les intervenants professionnels d autre part Les m decins de ville g n ralistes ou sp cialistes gravitent autour du r seau tels des satellites Ils n ont un contact avec le r seau que dans la mesure o les malades qui font partie de leur client le b n ficient d une prise en charge par le r seau C est lorsque leurs malades entrent dans le r seau qu ils sont amen s participer ainsi de mani re pro
35. ation approfondie de cette doctrine on pourra se reporter Taylor 1992 Disons en nous appuyant sur la lecture qu en propose Dominique Schnapper que les penseurs communautariens accusent la politique d assimilation d emp cher l expression des diff rences naturelles Schnapper 1998 p 38 Pour eux la moder nit est en pleine contradiction partag e entre la valeur universelle de la dignit des indi vidus et le besoin des hommes d tre ancr s dans une collectivit historique concr te pour que soit reconnue leur authenticit ibid p 39 39 O va le travail Tere num rique id ologique celle de prendre partie en faveur ou en opposition a la soci t industrielle de la fin du xixe si cle En effet dans la conception qui pr valait alors Weber 1995 dans la suite de Tonnies la communaut caract risait la soci t qui avait pr c d le d veloppement de l industrialisation et plus g n ralement les formes sociales que la rationalisation technicienne a d truites ou largement corrompues Elle permettait par exemple de caract riser les relations familiales villageoises mais surtout celles s tablissant au sein de rassemblements pour raisons religieuses Cette cat gorie d ana lyse leur servait essentiellement montrer en quoi la soci t occidentale de la fin du xixe si cle pouvait tre consid r e comme rationnelle tandis que les soci t s occi dentales pr c dentes et
36. bibliographie Les auteurs Bercot R gine professeur de sociologie Universit Paris 8 Laboratoire Genre Travail et Mobilit CNRS BLANC Martine maitre de conf rences en sociologie Universit de Rouen Groupe de Recherche Innovations et Soci t s DURAMPART Michel maitre de conf rences en sciences de l information et de la communication Universit Paris 13 Laboratoire LaBsic GRENIER Corinne professeur Strat gie et Innovation Euromed Marseille Ecole de management chercheur associ au laboratoire Tec CICO Institut Charles Delaunay FRE CNRS 2848 Universit de Technologie de Troyes Guyor Brigitte maitre de conf rences en sciences de l information et de la communication INTD CNAM Le Bis Isabelle archiviste pal ographe responsable des ressources documentaires Ecole Nationale de la Sant Publique METZGER Jean Luc docteur en sociologie chercheur a France T l com Recherche et D veloppement associ au LISE CNAM CNRS O va le travail Tere num rique Fr d ric charg de recherche en sociologie Centre d tudes de l Emploi CNRS PARINA Hassanaly professeure en sciences de l Information et de la Communication directeure du GERSIC Universit Aix Marseille III Paul C zanne PEYRARD Catherine maitre de conf rences en sociologie Universit de Rouen Groupe de Recherche Innovations et Soci t s PIERSON Francoise maitre de conferences en Sciences de G
37. blier les soli darit s ethniques ou r gionales Par ailleurs loin d avoir r sorb la question du pouvoir inter net Va au contraire d cupl e comme le montrent Castells 2002 et Mounier 2002 35 O va le travail Tere num rique une souplesse de constitution on entre et on sort ais ment du r seau une absence ou une faiblesse de hi rarchie et du fait que l engagement des membres est limit aux objets de l change sans grand investissement affectif En termes durkheimiens l int gration et la r gulation sont plus labor es que dans le collectif anomique On peut caract riser plus finement cet objet en distinguant avec V Lemieux Lemieux 1999 cing structures de relations entre acteurs sociaux selon le degr d intercommunication et de contr le des changes le degr d intensit des relations le temps que les membres consacrent au r seau le degr de superficialit ou d intimit confidences des changes les contenus chang s et leur richesse En nous inspirant de ses r flexions nous retiendrons que sous l effet de ces diff rentes dimensions les r seaux voluent depuis la forme pure tous les membres du collectif sont proprement en relation avec tous les autres sans que personne ne joue un r le d interm diaire ou de contr le soit vers l anomie la dur e de vie du r seau a t br ve ce ne fut qu un temps ph m re soit vers une stru
38. c t donne dans son Manuel d accr ditation une d finition elle aussi assez large mais qui fait mieux ressortir le r le des acteurs et institutions Un r seau est une forme organis e d action collective apport e par des profes sionnels en r ponse a un besoin de sant a un moment donn sur un territoire donn transversale aux institutions et aux dispositifs existants compos s d acteurs profes sionnels des champs sanitaire et social de la ville et des tablissements de sant asso ciations d usagers ou de quartier La coop ration des acteurs est volontaire et se fonde sur la d finition commune d objectifs L activit comprend la prise en charge de malades mais aussi des activit s de pr vention collective et d ducation pour la sant En somme le r seau de sant est un syst me horizontal qui permet de cr er du lien entre les organisations de mieux articuler les pratiques des acteurs professionnels en les faisant dialoguer Il favorise l introduction de Vinformel dans le formel Notre objectif est de nous interroger sur le type de liens sociaux l uvre dans la cr ation et dans le fonctionnement de ces r seaux de sant En analysant la mani re dont s est constitu le collectif les modalit s de son fonctionnement on pourra rendre compte des normes et des valeurs dont il est porteur des liens qui unissent les participants Nous ferons porter notre analyse notamment sur la composition du groupe son
39. cepts d institution de fonction d tat d Eglise de partis de syndicats pour rendre compte de la n cessit de r guler la soci t en tant que totalit Dans les ann es 1970 monte la conscience de plus en plus aigu du caract re instable des relations sociales remettant en cause Videe de soci t Ce rapide aper u des diff rentes tentatives pour rendre compte du ph nom ne soci t sont surtout int ressantes pour traduire le fait qu il existe une facult primordiale de cr er des relations entre des tres divers d o merge ensuite l autre et Le diff rent C est cette facult qui fait et refait perp tuellement ses institutions et cr e continuellement des espaces d autonomie Busino 1993 p 212 En sorte que c est plut t le processus de gen se et de maintien de la soci t qui devient objet d tude On peut alors retenir de ces r flexions que par rapport au pr c dent type Le collectif soci taire se caract rise par un engagement plus important des membres qui parviennent n anmoins pr server une distance prudente avec le groupe par un sentiment d appartenance plus important au groupe qui peut servir de r f rence pour chacun de ses membres par une r gulation formelle mergeante mais non encore stabilis e par un mouvement d homog n isation progressive des identit s par une projection mesur e dans un avenir moyen terme plus d un an le collectif n en conserve pas moins
40. ces pratiques et valeurs non sans conflit ven tuellement et qui suite une succession de restructurations avec licenciements ou forte mobilit fonctionnelle et ou g ographique dans un contexte de mise en concurrence exacerb e en viennent ne plus se parler ne plus rien partager Dans tous ces cas on peut assimiler le collectif que les salari s ne forment plus ou ne forment pas encore ou qu ils ne formeront peut tre jamais une simple liste une collection d individus dont les relations sont a priori r duites au strict minimum marque de politesse s ils se croisent ex cution a minima des t ches exig es par le poste demandes de renseignement correspondant aux attributions de chacun On pourrait parler d isolement mais cela impliquerait ou sous entendrait que l on se limite a des situations d loignement physique tandis que l absence de relations peut tr s bien exister dans des contextes de copr sence Pour caract riser ce type de relation examinons la port e de la notion d unomie Le terme d anomie signifie tymologiquement absence de r gles La notion d anomie a t introduite par E Durkheim pour qualifier certaines situations de la soci t de la fin du xxe marqu e par la rapide industrialisation Pour lui ces situations se carac t risaient par l absence de contrainte sociale absence de discipline pesant sur les individus absence qui r sultait d une forme pathologique d extension d
41. ci les param tres concernant les dimensions les plus facilement objec tivables du collectif Dur e d existence du collectif 42 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs Crit res de fermeture et d exclusion du collectif Impose t on des preuves aux pr tendants contr le t on le respect de certaines caract ristiques Existe t il des proc dures d exclusion des membres en place Qui est en charge de leur application Pr sence distance entre les membres au sens g ographique mais aussi temporel Composition homog n it h t rog n it Uhomog n it h t rog n it des membres du col lectif peut s appr cier en termes de statuts de niveaux hi rarchiques d institutions d appartenance de m tiers de sph res politique professionnelle associative etc stabilit variabilit La composition change t elle fr quemment ou non V Relation et positionnement aux autres collectifs Sont caract ris es les relations entre le collectif type et les autres formes de collectif au sein de l organisation ou des organisations tudi es Cet aspect bien que peu expli cite dans les travaux que nous venons d examiner n en est pas moins structurant pour la dynamique de constitution volution des collectifs notamment en ce qu il peut constituer une cause externe de transformation Tous les l ments discut s jusqu ici sont pr sent s dans le tableau ci cont
42. cture que l on peut qualifier de communautaire ou soci taire voir plus bas en passant par des tapes de transitions sp cialisation successive de fonctions avec laboration de normes et valeurs collectives de plus en plus contraignantes ou au contraire d sagr gation du r seau en sous r seaux sous l effet de la conflic tualit etc Cette conception dynamique dans laquelle le r seau n est qu un moment peut n tre qu un moment permet de souligner combien une fois constitu le r seau est fragile Pour se maintenir il faut certes que des interactions aient lieu mais plus sp cifi quement que les individus tiennent compte des attentes les plus significatives de leurs pairs Ainsi une relation interpersonnelle positive ne saurait durer si aucun des parte naires ne se plie aux attentes de Vautre du moins a celles auxquelles celui ci tient vraiment Le refus d en tenir compte quivaut un refus de l autre et on s achemine vers la rupture Cusson 1992 p 4081 En d autres termes sortir du r seau tomber dans Vanomie ne tient qu un fil celui de l application par chacun des r gles implicites du respect de l autre respect dont la manifestation minimale consiste r pondre aux attentes d autrui 36 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs Mais a contrario si la relation se maintient les attentes mutuelles ont de fortes chances de se cristalliser en norme
43. de v rifier une bonne r ception du contenu que si l change avait lieu par crit Il est possible aussi de t l phoner en pr sence 57 O va le travail Tere num rique de la personne qui exprime un besoin afin de fassocier a la d marche Ainsi se cr ent des changes entre professionnels de sant mais aussi entre ces professionnels et les institutions ou acteurs qui peuvent jouer un r le dans Vamelioration des conditions de vie des personnes Dans le cas du r seau de cardiologie ville h pital les membres permanents sont des professionnels de l h pital ou de l hospitalisation a domicile m decins infirmiers assis tante sociale Ce sont eux qui g rent Le malade et sa trajectoire au moment o il int gre le r seau sa sortie d h pital Le noyau du r seau de cardiologie s appuie sur les acteurs de l h pital et sa confi guration est la fois verticale et horizontale l inverse du r seau ville o aucune hi rarchie ne se manifeste entre les diff rents intervenants Les positions verticales sont marqu es par le fait que les acteurs ont des statuts diff renci s En effet parti cipent ce r seau un professeur chef de service et un m decin g rontologue une assis tante sociale un infirmier Le noyau du r seau de cardiologie est constitu uniquement de professionnels Autre diff rence au sein du noyau de cardiologie certains des acteurs se d pla cent au domicile des patients Le t l phone portable
44. demande rep rable par les professionnels et institutions Les professionnels aident l usager a mani fester ses besoins oser d voiler ce qu il tait a verbaliser et analyser sa situation dans sa globalit Ainsi une personne qui n ose pas requ rir les soins de l h pital trouvera un soutien aupr s de l association qui Vincitera effectuer la d marche voire l accompagnera Une personne qui consulte un m decin peut pr senter une pathologie li e des conditions de vie difficile Soigner la personne peut consister lui prescrire des m dicaments pour l aider dormir par exemple Cela peut aussi consister l orienter vers l association qui Vaidera r soudre ses probl mes en l accompagnant dans ses d marches aupr s des diff rents organismes sociaux Les professionnels appartenant ce r seau se coordonnent donc avec les autres intervenants veillent leur passer le relais Pour effectuer ce relais aucun dossier n est proprement parler partag chacun produit ses propres documents permettant de construire la m moire de ses inter ventions et de l histoire de la personne Cependant le t l phone est un outil tr s uti lise par le m decin et l infirmi re mais aussi par les membres de l association La communication orale permet plus qu une information elle permet un change d arguments et une v ritable discussion sur la situation d une personne l accus de r ception est imm diat il est plus ais
45. dentifier une dynamique la d marche g n rale consiste a effectuer l op ration d crite pr c demment deux moments avant l introduction du changement ou ventuellement juste apr s si les transformations n ont pas encore eu le temps de s op rer ou de se stabiliser et apr s plusieurs mois de mise en uvre En comparant les deux constats on peut mieux appr cier les cons quences sociales du changement Par exemple une premi re enqu te a r v l l existence d une impor tante communaut professionnelle informelle et lors d une seconde enqu te apr s plusieurs mois d utilisation d un nouveau dispositif l observation a montr une situation fortement anomique Ce sera alors le point de d part d une r flexion sur les raisons de ce d litement du collectif initial Cette r flexion devra porter sur Les dimensions Les plus concern es par Les usages des TIC quels sont les param tres dont les valeurs ont t modifi es et partant quels aspects de l int gration et de la r gulation ont t concern s C est nous semble t il de la sorte que l analyse empirique peut identifier au niveau le plus fin l arti culation entre usages des TIC au travail et capacit s des salari s s inscrire dans des collectifs p rennes sources d action concert e Plus pr cis ment si l on applique la grille comme nous l envisageons une tude empirique donn e devra tablir une premi re cartographie des coll
46. des soci t s de service en informatique laboration de brevets assistantes sociales r digeant une demande de RMI etc En somme plut t que de soutenir que le d ploiement des infrastructures mat rielles et logicielles consacre une soci t fond e sur un plus grand acc s l information et aux connaissances nous avons pr f r articuler le virtuel et l activit du travail en insistant sur le caract re complexe et fragile de cette articulation En effet dans notre perspective les mondes sociaux du travail sont caract ris s par la coexistence entre des individus et des collectifs de g n rations diff rentes poss dant des capitaux cognitifs sociaux scolaires hi rarchiques in galement distribu s se d brouillant pour rendre compatibles des syst mes changeant en permanence avec un co t social rarement valu Face cette ambition qui rencontre l ensemble des dimensions du travail les apports de cet ouvrage restent naturellement modestes il ne r alise pas une synth se d fi nitive de l ensemble des connaissances disponibles et n a pas de pr tention a l uni versalit Sans n gliger des transformations plus globales auxquels sont soumis les comment ces derniers s emparent ou non des TIC dans leur activit de travail et comment en retour ces appropriations diff renci es in galement distribu es influent sur les organisations et les technologies On l aura compris les diff rents regards ainsi
47. e comment coexistent individus et collectifs de g n rations et de capacit s diff rentes cherchant rendre compatible un foisonnement d objets et de dispositifs l obsolescence plus ou moins rapide Tout compte fait l objet TIC au travail d signe des dispositifs techniques poss dant une grande plasticit d applications professionnelles supports d enjeux de pouvoir complexes li s tant leur gen se qu aux vis es organisationnelles qui accom pagnent leur introduction Mais l tude de cet objet ne peut tre d corr l e de celle 13 O va le travail Tere num rique des autres dispositifs avec lesquels les utilisateurs doivent composer selon des capacit s in galement distribu es LINTERDISCIPLINARITE AU SERVICE D UN REGARD DISTANCIE Cette conception s inscrit dans la perspective ouverte par la sociologie du travail pour qui la technique en tant qu objet d tude fait partie des fondements de la disci pline Ainsi Pierre Naville a d s la fin des ann es 1950 fourni un cadre d analyse pour comprendre Vautomation Ce cadre consistait d une part a centrer les observations sur les recompositions des collectifs de travail ainsi que sur la transformation des quali fications que l automation induisait D autre part il ne raisonnait pas seulement en termes d effets de la technique mais s interrogeait sur les processus sociaux a l ori gine de ce ph nom ne De son c t Georges Friedmann n a pas i
48. e fois qu ils seront sortis de l h pital cet infirmier leur rendra visite chaque jour pendant plusieurs semaines Son objectif est d associer 5 http www resic38 org doc ce site pr sente le r seau 54 Les r seaux de sant une configuration soci taire les patients au diagnostic et de les rendre capables de rep rer les malaises li s a la nervo sit et ceux li s 4 une d faillance Ils seront progressivement autonomes pour suivre a intervalles r guliers des param tres qui peuvent servir d alerte prise de poids tension etc En outre la formation des g n ralistes peut tre am lior e grace aux collabora tions qui se nouent avec les cardiologues Cette orientation est essentielle M me si les protocoles th rapeutiques voluent rapidement le g n raliste occupe une place parti culi re aupr s des malades notamment en cas de pathologies multiples cas fr quent pour des personnes g es articulation des pratiques des cardiologues de ville avec les cardiologues hospitaliers se r forme progressivement avec le r seau D une mani re g n rale la circulation de l information entre les diff rents intervenants demande tre am lior e acc s rapide au dossier en toute circonstance par exemple Le r seau tel qu il a t mis en place dans cette ville moyenne s est appuy sur les moyens institutionnels de l h pital C est en effet par ce biais qu il tait le plus facile d obtenir les moyens n ces
49. e la division du travail social et qui pouvait conduire dans ses manifestations priv es les plus radi cales au suicide Durkheim 19601 pp 282 311 et dans ses manifestations publiques aux conflits sociaux Durkheim 1978 pp 343 365 Pour Vauteur cette absence de pression sociale de normes de comportement claires qui s imposent avec suffisamment de force r sulte au niveau microsocial de la solitude l individu vivant seul chappe aux contraintes familiales et au niveau macro social de la faiblesse de corps interm diaires d organisations sociales les associations professionnelles notamment permettant d encadrer les individus Contre l extension de l anomie et de ses effets que sont Vatomisation et l indi vidualisme Durkheim a d fendu le d veloppement de formes contemporaines 6 Parce que non compens e par l action de corps interm diaires 32 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs de solidarit c est dire la corporation ou le groupe professionnel 7070 p VI Plus g n ralement pour limiter les exc s de l autonomie l auteur sugg rait l imposition d une morale commune qui privil gie le respect pour la soci t Cette vision est profon d ment marqu e par l id e que le social pr c de la formation de l individu et que ce dernier doit s y int grer Toute volution affaiblissant les formes organis es de la contrainte collective conduisent au d litement a
50. e voisinage 26 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs sportive etc et les TIC constituent pour ces collectifs un plus un simple outil A contrario l usage intensif de TIC peut conduire d truire des collectifs pr existants C est notamment ce qui peut arriver certains groupes professionnels peu habitu s mobiliser ces dispositifs et perdant progressivement leurs comp tences professionnelles tandis que d autres salari s Les concurrents peuvent y voir une opportunit de carri re et d qualifier disqualifier leurs anciens coll gues 2 JUSTIFIER LA TYPOLOGIE ET SES USAGES Tous ces questionnements peuvent trouver un d but de r ponse en mobilisant une grille d analyse bas e sur la caract risation de collectifs types Mais avant de proc der l laboration de cette grille d analyse pr cisons les apports et Les limites d une telle m thode 2 1 Le type id al comme cat gorie d analyse Comme l indique D Schnapper l analyse typologique n a pas n cessairement bonne presse en sciences sociales Pourtant l tablissement d une typologie ou la construc tion du type id al en tant qu op ration de stylisation de la r alit sociale pour mieux la comprendre est caract ristique de la sociologie en g n ral comme de l ensemble des sciences humaines En ce sens la typologie para t consubstantielle la d marche sociologique elle m me Schnapper 1999 p 2 J Coenen
51. ectifs avant lintro duction d un nouveau dispositif base de TIC Cette cartographie a pour but d iden tifier les collectifs informels et institu s que l organisation comporte en les situant par rapport aux quatre id aux types Puis quelques mois apr s l introduction du dispo sitif l tude consiste tablir une seconde cartographie en pointant les d formations les plus importantes les plus significatives Ces d formations devraient correspondre si la grille est pertinente des modifications dans la valeur des param tres les relations le sens du collectif les modes de r solution des conflits etc Le r le des volutions des TIC sur les transformations du travail sera ainsi localis Par diff rence Le r le des diff rentes cat gories d acteurs de leurs strat gies et de leurs identit s professionnelles pourra tre sp cifi 44 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs ayneunwwod ap SA A n 0A4 s p yafoid uouesteay s inoss ap uonesilqolu s ul lqold ap 01111059 q1st0u NpLALpuL sed suep uon uuqsiq s peuy m suo9 oane no sauquiaw s 11n suo2 oane n nag SH32 y 02 saigne xne uolp2ea1 Ua anz1 su02 07ne gsodwit 41927109 anjijsuod oyny asodwiy nnsul ony
52. ent en janvier 2004 un m nage sur deux poss de un micro ordinateur et un sur trois a acc s internet Dans la sph re professionnelle en mai 2004 six personnes sur dix disposent d un 11 O va le travail Tere num rique ordinateur fixe ou portable a titre professionnel connect a Vinternet dans trois quarts des cas Si la diffusion de l informatique dans la sph re priv e est la plus commen t e cette technologie reste encore largement marqu e par le fait qu elle s est d abord pr sent e au travail Cet ouvrage n a pas pour ambition d appr cier jusqu quel point l informatique a chang la vie Son objectif est d analyser sur quelques aspects dans quelle mesure elle a chang le travail De ce point de vue sch matiquement deux th ses sont avan c es Pour Les uns Le point central r side dans l mergence d une conomie lectro nique au c ur de la soci t informationnelle source d une productivit accrue demandeuse d une main d uvre a la fois tr s instruite capable de prendre des ini tiatives et totalement d vou e aux projets de l entreprise En sorte que l utilisation professionnelle des TIC est devenue une condition structurante dans la division du travail Pour les autres les ann es 1990 n ont pas plus cr d emplois que les 40 ann es pr c dentes les TIC n induisant des gains de productivit substantiels que dans les activit s de saisie de traitement et de transfert d inf
53. er et ainsi de constituer des collectifs p rennes susceptibles de les aider dans leurs recherches d emploi ou de s curit de promotion ou de d fense d int r t de convivialit ou de reconversion etc L int r t de cette m taphore trajectoire issue de la balistique mais aussi des sciences de l ing nieur est de faire prendre conscience que des collectifs d j institu s exercent une sorte d attraction sur des individus De m me que la trajectoire d une particule est influenc e par la force et le sens des champs lectromagn tiques que Vexp rimentateur exerce de m me il n est certainement pas neutre pour l volution sociale des individus que des collectifs existent ou non Si la situation est de pure anomie d isolement il sera sans doute plus difficile a un niveau de ressources donn de constituer un collectif A contrario certains collectifs d j constitu s peuvent imposer des co ts d entr e des crit res d exclusions prohibitifs Bien entendu les individus l encontre des particules font des choix h sitent renoncent tirent ou non les Le ons d exp riences pass es profitent d oppor tunit s Mais la gamme des possibilit s ainsi que la hi rarchie des valeurs associ es a ces choix est d termin e par les configurations sociales pr existantes lesquelles contraignent le libre arbitre des individus surtout quand l action collective est d faillante 6 TYPOLOGIE DE COLLECTIF ET AU
54. ervateur pourra privil gier pour la m me organisation morale un regard centr sur La mise en vidence de relations anomiques et r ticulaires au sein de l organisation a prion propice aux relations communautaires des individus ne se reconnaissent plus d autres ont form des r seaux affinitaires etc En somme ce qu il faut garder l esprit c est l usage de cette typologie objec tiver l identification de transformations dans les capacit s des salari s laborer du vivre ensemble au travail suite l introduction de dispositifs base de TIC et de principes organisationnels associ s Car les modifications de l organisation r formes restruc turations nouvelles r gles introduction de nouveaux outils peuvent recomposer les collectifs voire en emp cher l mergence et ainsi r duire ou au contraire amplifier les capacit s d auto organisation des diff rentes cat gories de salari s C est ce que la typologie se propose d clairer CONCLUSION C est pr cis ment ce que les chapitres empiriques de la premi re partie vont mettre l preuve Dans le chapitre suivant R gine Bercot s int resse deux r seaux de sant un r seau de soins orient vers la pr vention et la prise en charge du mode de vie en banlieue parisienne et un r seau ville h pital de cardiologie pour duquer les modes de vie et les comportements des malades dans une ville de taille moyenne Analysant la mani re dont se s
55. es portant sur les m tiers des TIC ce qui correspond un groupe d une grande h t ro g n it comprenant aussi bien des informaticiens des d veloppeurs et des ing nieurs que des sp cialistes multim dia des courtiers en information des experts d applications progiciels int gr s etc Sinteressant plus sp cifiquement aux trajectoires individuelles de ces salari s l auteur identifie une forme particuli re d inscription dans les collectifs celle de nomadisme coop ratif Ce passage de collectif en collectif avec la volont de cr er du lien et de la solidarit dans le travail se situerait entre le collectif r ticulaire et le collectif soci taire CHAPITRE I 2 Les r seaux de sant une configuration soci taire R gine Bercot Les r seaux de sant se sont constitu s pour r duire les risques de sant de la popu lation et d passer certaines limites du syst me francais notamment celles li es a une mauvaise prise en charge des populations d favoris es L offre de soins est parfois tr s segmentee et l accompagnement du patient dans sa trajectoire de soins n est pas toujours satisfaisant L id e de travailler en r seau peut correspondre plusieurs objectifs diff rents On lit dans un document de VURCAM Ile de France Il n existe pas une d finition de ce qu est un r seau de soins qui aurait t donn e par la Loi ou le R glement Ce qui pouvait constituer a priori une lacune a cependant permis une ap
56. es exigences devraient r pondre des notions susceptibles de rendre compte de la formation et ou de l existence de collectifs dans les milieux organi s s Une typologie des collectifs a ainsi t labor e de fa on suffisamment op ra tionnelle pour pouvoir tre utilis e dans les tudes empiriques pour identifier l articulation entre usages des TIC et lien social et plus pr cis ment pour appr cier comment s op rent les volutions d une forme de collectif une autre sous les effets de l usage intensif des TIC et de leur renouvellement COMPRENDRE LA DYNAMIQUE DES APPRENTISSAGES La deuxi me partie de l ouvrage s int resse aux conditions de production et de distri bution des savoirs et savoir faire qu exige l usage des TIC au travail dans un contexte marqu par des transformations technico organisationnelles de plus en plus fr quentes La ma trise des situations de travail contemporaines pose la question de la capacit des individus a apprendre non seulement a se servir des TIC mais galement a red finir leurs propres comp tences professionnelles dans des contextes exigeant une mise a jour permanente des apprentissages Dans ce sens l analyse des possibilit s d apprentissage en univers instable renvoie l in gale distribution des capacit s strat giques En effet de nombreux discours laissent entendre que tout le monde poss de ces pr requis ces comp tences g n rales mobilisables dans toute occasio
57. estion Universit de Franche Comt Rouard Francoise linguiste CCE Griot Lise CNAM de Saint LAURENT KOGAN Anne France maitre de conf rences en Sciences de l information et de la communication D partement SSG Sciences Sociales et de Gestion Ecole des Mines de Nantes TEIGER Catherine ergonome CNRS et CNAM laboratoire d Ergonomie VacHER B atrice maitre de conf rences en Sciences de l Information et de la communication Ecole des Mines chercheure associ e au LVIC GERS5C Universit Aix Marseille III Paul Cezanne VENDRAMIN Patricia docteur en sociologie et dipl m e en sciences de la communication directrice de recherche a la Fondation Travail Universit 4 Namur en Belgique Ces auteurs n ont pas particip au groupe de travail Sommaire BDU 0101660007 11 Jean Luc Metzger Fr d ric Moatty Anne France de Saint Laurent Kogan PREMTERE PARTIE S associer au travail l re du num rique HAPITRE 1 1 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs 23 Jean Luc Metzger HAPITRE 1 2 Les r seaux de sant une configuration soci taire 51 R gine Bercot HAPITRE 1 3 L organisation syndicale du communautaire vers le r ticulaire 71 Francoise Pierson CHAPITRE 1 4 Les m tiers des TIC un nomadisme coop ratif 89 Patricia Vendramin DEUXIEME PARTIE Apprendre au travail a l re du num
58. gan BILTOGRAPHIE de s doe doo tee AL s a R a m s n 253 Introduction Jean Luc Metzger Fr d ric Moatty Anne France de Saint Laurent Kogan Les quipes ou groupes de travail tendent alors prendre une figure nouvelle qui exprime le nouveau syst me de r par tition des t ches Aux quipes additives se substituent les quipes fonctionnelles Les collections d ouvriers de niveaux voisins r unis dans l atelier font place l quipe int gr e de personnels vari s dont la coop ration imm diate est n ces saire Ainsi donne t on ces quipes dans les pays anglo saxons le nom de crew d quipage dont la solidarit doit tre aussi effective que celle d un navire Naville 1961 p 381 382 LTRRESISTIBLE EXTENSION DES TIC AU TRAVAIL Comme le signale la citation en exergue l int r t pour la forme que prennent les collectifs suite a des renouvellements technico organisationnels est une pr oc cupation structurante de la premi re sociologie du travail Le contexte contemporain permet de retrouver l importance de cette question En effet en France a l or e du xxre si cle l acquisition de t l phones portables a constitu un v ritable raz de mar e jamais une Technologie de l Information et de la Communication TIC n avait connu une expansion si rapide aupr s d un si large public Par comparaison le nombre d utilisateurs d internet augmente plus lentement et plus s lectivem
59. ge de donn es ou alors de concurrence Niveau d engagement exig des membres Ce niveau sera d autant plus lev que l on se rapprochera du type communautaire Int r t individuel de participer au collectif Sentiment d appartenance II Le sens du collectif Sont regroup s ici les param tres permettant d identifier les origines et les objectifs du collectif Mode de constitution du collectif Le collectif est il impos et si oui par qui Est il au contraire auto constitu ventuellement en r action une volont d imposer un autre collectif un autre type de relation entre les individus Finalit s du collectif III Normes et valeurs Sont regroup s ici les param tres permettant de caract riser le degr de forma lisation des r gles qui organisent le fonctionnement du collectif Une place sp cifique est accord e au r glement des conflits Degr de formalisation des normes de fonctionnement du collectif Existe t il des r gles explicites connues de tous pr cisant les droits et devoirs de chacun les attentes du collectif envers chacun des participants Y a t il des fonctions statutairement d sign es pour veiller la bonne application des r gles Mode de r gulation des conflits Existe t il des r gles explicites connues de tous concernant la r solution des conflits Des membres statutaires sont ils en charge de cette question IV Structure du collectif Sont regroup s i
60. gence voire devenir conscients comme le montre la croyance en l mergence spontan e de communaut s d internautes Le r seau est ainsi un mode de structuration sociale dans lequel s imbriquent r seaux sociaux et r seaux techniques Dans son ouvrage sur la soci t en r seau et ses travaux autour d internet Castells Castells 1998a 2002 d crit des mutations dans les formes actuelles de sociabilit IL voit dans le r seau non technique a priori un mode de structuration dominant des liens sociaux une mutation laquelle n chappe pas le monde de l entreprise Il pr cise Le point capital ici est naturellement le passage de la communaut au r seau comme forme de structuration principale de l interaction Les communaut s dans la tradition de la recherche sociologique taient fond es 8 Plusieurs auteurs s interrogent sur ce que dissimule la ferveur r ticulaire Nous retien drons essentiellement les analyses de Pierre Musso Musso 2001 9 Ou encore ce que nous entendons par r seau d acteurs sociaux comme le sugg re V Lemieux Lemieux 1999 qui nous empruntons ici plusieurs pistes de r flexion sans adop ter pour autant les formalismes graphiques et terminologiques 34 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs sur le partage de certaines valeurs et d une organisation sociale Les r seaux sont construits en vertu des choix et des strat gies des acteurs sociaux
61. gnor la sp cificit de l informatique Il accordait a la cybern tique et l ordinateur une place de choix dans ses r flexions sur la soci t technicienne Il cherchait 4 appr cier les effets de Vinformatique dans le processus d automation chaine de production dot e de dispo sitifs de r gulation automatique en notant d une part qu elle ne se souciait gu re des hommes auxquels elle donne cong s et d autre part qu elle concevait le social sur un mode m canique o seuls sont pertinents les raisonnements en termes de succ s et d chec Pourtant ces intuitions n auront que peu d chos avant les ann es quatre vingt dix Malgr quelques travaux qui ont fait l objet de publications dans les revues Sociologie du travail Actes de la recherche en Sciences sociales R seaux Raisons pratiques ou Sciences de la Soci t M Gollac N Alter J Lojkine etc Les TIC sont longtemps rest es des objets d investigation secondaires Si l importance croissante de l informatique dans la sph re professionnelle a modifi cette donne force est de constater qu aucun para digme ne s impose qui permettrait de d passer le caract re disparate des recherches publi es N anmoins le trait commun ces premiers travaux est de redonner une place aux acteurs concepteurs promoteurs usagers d panneurs etc et de montrer assez syst matiquement le faible d terminisme de ces technologies De leur c t les conomistes qui s int res
62. impliquait la n cessit de les faire coop rer pour atteindre les objectifs produc tifs et simultan ment la volont de contr ler les collectifs afin d emp cher qu ils ne se coalisent pour d fendre leurs int r ts Par ailleurs des historiens comme Braudel ont montr que d s le xvre si cle des firmes de plusieurs villes d Europe ont consti tu des r seaux commerciaux s tendant sur toute la chr tient afin de rivaliser pour l exploitation du commerce au loin Braudel 1986 Il faut n anmoins souligner que le regain d attention pour une analyse en termes de collectifs des situations de travail survient une poque o de nombreuses 24 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs transformations se renforcent pour individualiser le mode de gestion des salari s emplois carri res salaires dur e du travail formation tout semble devoir ob ir une logique d individualisation Simultan ment certains modes d organisation en appellent au travail en quipe des pratiques manag riales entendent favoriser l mer gence de collectifs dans certaines activit s des logiciels sont suppos s servir de support au travail collaboratif ou a Vapprentissage3 De plus la prolif ration de dispositifs techniques et organisationnels en r seau est souvent interpr t e comme le signe que des relations sans hi rarchie s tablissent alors m me que les lieux o se prennent les d cisions strat
63. insi dans un h pital parisien les malades ont d abord t inform s par un ou deux entretiens Le m decin en colloque singulier dispensait des conseils au malade Puis ce m me h pital a cr des petits groupes de malades et leur a dispens quelques apr s midi d informations cette formation tant accompagn e d un support crit de r f rence brochure illustr e Le choix effectu par le r seau de sant dont il est question ici est tr s diff rent Le parti pris consiste penser que la formation du malade n cessite du temps et qu elle ne peut s acqu rir valablement que si elle est dispens e dans le contexte de vie de tous les jours c est dire avec une formation au domicile Le r seau est con u pour permettre de construire une transition entre l h pital et le domicile Apr s un s jour en h pital il est n cessaire de bien pr parer la sortie des patients en assurant un suivi au niveau de la di t tique autant que de la m de cine de ville Les conditions de vie domicile des patients doivent galement tre exa min es afin d viter par exemple une r hospitalisation rapide pour cause de panique Pour ce faire ils seront pris en charge leur sortie de l h pital par le r seau Cela signifie un accompagnement d s la fin du s jour l h pital des dialogues avec le malade et la famille un diagnostic de faisabilit concernant la possibilit d un retour domicile avec l appui d un infirmier r f rent Un
64. le que les collectifs r ticulaires et soci taires Mais la simple adh sion de principe aux r gles de la communaut ne suffit pas il faut en outre montrer une certaine implication accepter de consacrer du temps et des ressources payer de sa personne pour Le fonctionnement m me du collectif P Zarifian Zarifian 1996 propose une autre mani re de rendre op rationnelle la notion de communaut Partant galement de Weber Weber 1992 il retient de cet auteur une autre lecture Dans cette perspective la communaut ou plus exac tement l activit communautaire d signe une mani re de se rapporter au compor tement d autrui un autre membre de la communaut qui soit subjectivement significative et une mani re de compter avec une bonne probabilit sur un compor tement attendu d autrui et donc une mani re de se comporter soi m me en fonction des attentes que nous pouvons raisonnablement avoir d autrui Cela suppose bien entendu une certaine intelligibilit et r gularit du comportement d autrui Zarifian 1996 pp 148 9 En effet pour que ce syst me d attentes mutuelles et d attentes r ciproques de comportements puisse s tablir et fonctionner il faut que les membres de la communaut partagent un ensemble d vidences et de pratiques culturelles mais galement des valeurs La culture ainsi d ailleurs que les valeurs sous jacentes ne sont pas donn es une fois pour toute elles se construi
65. mbinaisons possibles entre travail en pr sence et travail distance entre travail synchrone et asynchrone ce qui remet en cause Les conditions mat rielles d mergence de ces collectifs LE CHANGEMENT PERMANENT COMME CARACT RISTIQUE DE LA SITUATION CONTEMPORAINE Par ailleurs les utilisations de la technologie amplifient sans cesse le pouvoir de la technologie a mesure que les usagers se Vapproprient et la red finissent Ce que nous pensons et comment nous le pensons s exprime en marchandises services produc tion mat rielle et intellectuelle Ce cercle provient de Vimbrication entre politique publique d r glementation des march s strat gie des grandes firmes largissement des march s et introduction d innovations technologiques Le mouvement d bouche sur une interd pendance croissante des conomies des soci t s des laboratoires de recherche ce qui facilite aussi bien l utilisation des innovations technologiques dans les pratiques de gestion que l application de m thodes de gestion a la recherche techno logique Dans ce processus complexe il est possible d identifier des situations carac t ris es par une autonomisation des salari s m me si cette autonomie a un co t et simultan ment ou successivement des situations caract ris es par un renforcement des modalit s de contr le sous des formes certes renouvel es La prise en compte de cette dimension est essentielle elle permet de passer d une per
66. mbinent et remod lent les usages possibles De ce point de vue relativement a des technologies sp cifiques li es a un secteur d activit les TIC sont des technologies g n riques pouvant s appliquer tous les domaines d activit Mais 12 Introduction ce caract re g n rique n en est pas moins porteur de principes d organisation r sul tant de leur modalit de conception et de production ainsi que des intentions qui ont pr sid a leur financement Ainsi le calculateur initialement con u comme machine ex cuter des op rations pour la balistique militaire est devenu en France l ordi nateur et a vu ses usages s tendre des chiffres aux textes aux images et aux sons tandis que ses usages t l matiques se sont d multipli s avec Vapparition d internet Pourtant derri re leur apparente neutralit les techniques ou plut t l impens technique Simondon 1958 dissimulent des enjeux de pouvoir travers La natu ralisation des contraintes qu elles vehiculent Si le pouvoir hi rarchique de la techno logie est particuli rement visible lorsque la machine fixe la cadence il se r v le aussi travers la fixation de normes et de formats d information travers l acc s et la circulation r gl e de connaissances Les analyses historiques de Chandler 1988 sur l impact du d veloppement des r seaux de t l communications et de transports ferroviaires aux tats Unis entre 1840 et 1920 ont ain
67. ment cela vite des discussions souvent fond es sur des malentendus faute d avoir pris le temps d indiquer express ment le sens des termes employ s enfin cela permet c est l usage que nous d veloppons dans les chapitres suivants d tablir avec plus de pr cision les interactions entre renouvellement technique et liens sociaux Pour laborer cette typologie nous commen ons par rappeler l int r t que repr sente une analyse de l articulation entre TIC et travail en termes de collectifs Ensuite apr s avoir justifi Le principe m me d une d marche typologique nous discutons les fondements logiques et th oriques des quatre types propos s en mobilisant une litte rature classique en sociologie Sur cette base qui permet de d gager un premier jeu de caract ristiques nous tablissons en mettant en commun notre connaissance empi rique de la question une liste de param tres qui nous ont paru n cessaires et suffi sants pour d crire l int gralit de la typologie Le tableau 1 r sume les diff rentes composantes de la typologie Il est suivi du mode d emploi de la typologie int grant une perspective d analyse de la dynamique des collectifs au travail 1 POURQUOI ANALYSER EN TERMES DE COLLECTIFS L ARTICULATION ENTRE TIC ET TRAVAIL Rappelons que Marx avait d j identifi la tension r sultant de la division du travail et de la concentration en un m me lieu des travailleurs pour l employeur cette situa tion
68. mmunautaristes qui se sont d velopp s aux tats Unis et au Canada Indiquons bri vement que Le communautarisme se propose de mettre jour l existence d une m canique de domi nation des groupes culturels minoritaires d en d couvrir la structure et d liminer les effets pr sents des discriminations raciales ou sexistes pass es ce qui se traduit par exemple dans le domaine scolaire par la r vision des programmes d histoire et de litt rature en montrant la contribution des minorit s13 S il replace l individu dans l ensemble des liens qui lui sont propres tout en soulignant l existence d espaces collectifs moins vastes et anonymes que celui de soci t le communautarisme pr sente simultan ment le risque de remettre en cause les m canismes int grateurs les plus fondamentaux laicit nation r publique Appliqu e au cyberespace l id e de communaut d internautes reproduit cette double dimension a la fois promesse de ressourcement des identit s dans des collectifs reconnus pour leur sp cificit et menace d une fragmentation de collectifs plus larges voire affrontement entre communaut s en dehors de ma communaut point de salut Il est donc n cessaire la galement de prendre du recul Dans cette perspective Boudon et Bourricaud 1990 soulignent que l entr e du terme de communaut dans le vocabulaire technique des sciences sociales a d abord correspondu une intention 13 Pour une pr sent
69. mploi ne manquent pas de signaler l existence de salari s en retrait d qualifi s disqualifi s par les changements technico organisationnels Paugam 20001 ou bien encore go stes pouss s par les r gles individualisantes a n tre que de purs strat ges Et puis avant de former un collectif les individus qui le composent 29 O va le travail Tere num rique ne se connaissent pas n cessairement et il importe de traduire aussi cette r alit Cest pourquoi il nous est apparu pertinent d introduire un quatri me type caract ristique des situations d isolement de solitude d abandon d exclusion l anomie 2 2 2 Fondements logiques des quatre types de collectif Le fait d avoir identifi sur une base empirique quatre types id aux de collectifs trouve une justification logique si l on se rapporte aux travaux fondateurs de Durkheim sur l institution En effet comme nous le rappelle M Lallement Lallement 2003 Durkheim assigne quatre fonctions majeures aux institutions l int gration articula tion entre individu et soci t la r gulation production de r gles qui r gissent la vie sociale l mancipation affirmation de la personnalit individuelle et enfin la codi fication construction de nos cat gories de Ventendement Sur cette base et en consi d rant que le travail dans les organisations ou en milieu organis constitue une institution sociale majeure la question de l inscription des sala
70. n de changement En r alit tous Les individus ne disposent pas de par leur trajectoire sociale scolaire et professionnelle des m mes ressources comp tences sens du jeu app tence etc pour se saisir des opportunit s d apprentissage et d usage qu offrent les dispositifs technico organisationnels D ailleurs certains travaux en sciences de l ducation soulignent que pour s approprier les TIC il faut pouvoir stabiliser au moins partiellement les processus d appropriation afin de s assurer de leur effi cacit Quels sont alors ces apprentissages et quelles sont les conditions socio organisationnelles requises pour qu ils se r alisent puis se stabilisent Quelles sont les comp tences pr alables n cessaires 17 O va le travail Tere num rique Bien entendu cette probl matique n est pas sans lien avec la pr c dente articulation organisation du travail TIC et collectif est elle m me d pendante de l incidence des choix technico organisationnels sur les savoirs et savoir faire sur leur distribution selon les individus et sur leur capacit a les produire en fonction de leurs comp tences pr alables LA NOTION DE DOCUMENT Les promesses associ es au d ploiement croissant des TIC dans les sph res profes sionnelles et domestiques ont t accompagn es par un discours annon ant l arriv e de la soci t de l information Implicitement une telle promesse est bas e sur la croyance selon laquelle
71. nt a comprendre quels types de relations entretiennent les salari s en milieu organis notamment avoir introduit des dispositifs a base de TIC Ils chercheront alors a repondre a des questions telles que dans quels buts les salari s se coalisent ils Quels sont les facteurs orga nisationnels techniques identitaires qui permettent ou freinent la constitution de collectifs informels Quels effets produisent les tentatives manag riales d organiser cette constitution de collectifs par le biais de dispositifs techniques La r ponse a ces questions pourra ventuellement tre instrumentalis e pour rendre plus acceptables de nouvelles mesures de restructuration de r organisation D autre part certains observateurs voudront conna tre les facteurs favorisant le travail collectif entre salari s n appartenant pas aux m mes organisations mais situ s dans un m me territoire cas des diff rents services publics intervenant sur une m me ville un m me d partement qu ils rel vent des administrations d tat des collec tivit s locales ou de la sant On parlera alors de r seau d institutions Et dans ce cadre une demande des managers publics peut tre de savoir identifier Les disposi tifs techniques organisationnels qui favorisent la constitution de collectifs multi institutions et ainsi optimiseraient Les ressources En somme c est au moment o l on parle d individualisation croissante de respon sabilisation d autonomie
72. ons pas dans le registre des syst mes identitaires comme R Sainsaulieu dans la mesure o Les types de collectifs peuvent tout aussi bien concerner des groupes identitaires homog nes que des groupes en voie d homog n isation ou encore des identit s h t rog nes Cette typologie r sulte d un processus de discussion interdisciplinaire comprenant deux temps Dans un premier temps cherchant caract riser de fa on empirique l articulation entre usage des TIC au travail et collectifs quatre cat gories se sont d embl e impos es 23 O va le travail Tere num rique les collectifs communautaire et r ticulaire du fait de leur abondante mobilisation dans la litt rature contemporaine mais galement le collectif soci taire pour prendre en compte par exemple le cas des relations entre les membres d associations et enfin la cat gorie de l anomie m me si ce terme peut faire d bat pour d signer des situations caract ris es par des relations a minima Dans un second temps nous avons cherch a iden tifier les raisons logiques sous tendant ces quatre types et proposons une justification en termes de dynamiques d int gration et de r gulation Il y a plusieurs avantages a raisonner en termes typologique en d finissant les diff rents types au moyen de parametres dont les valeurs sont sp cifi es nous rendons plus op rationnels plus techniques des termes souvent employ s sans grand questionne
73. ont constitu s les collectifs dans chacun de ces r seaux et d crivant leur structure Vauteur distingue un noyau central qui joue un r le permanent et moteur et un deuxi me cercle d acteurs moins impliqu s Sur cette base l auteur consid re que les collectifs ainsi identifi s se rapprochent sous certaines carac t ristiques importance des normes et les valeurs du type communautaire et sous d autres caract ristiques du type soci taire l action s inscrit dans le cadre de la division du travail et les membres appartiennent des m tiers diff rents Dans le second chapitre empirique Francoise Pierson s int resse aux collectifs qui se forment au sein d une organisation syndicale Plus pr cis ment l auteur a tudi 48 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs les relations dans et entre plusieurs structures de ce syndicat conf d ration f d rations professionnelles union interprofessionnelle r gionale et trois syndicats professionnels Elle identifie ainsi avant Vintroduction des TIC les traits carac t ristiques de deux collectifs types le soci taire et le communautaire Ce qui lui permet d appr cier l effet de l utilisation par les membres du syndicat de ces dispositifs sans remettre en cause les liens ant rieurs cette utilisation tend a faire merger un troisi me type le type r ticulaire Dans le troisi me chapitre Patricia Vendramin s appuie sur une s rie de recherch
74. ormations num ris es Au del de ces deux approches ce qui para t essentiel c est de comprendre les usages qui ont t faits de ces dispositifs et qui ont modifi de fa on diff renci e les professions C est d ailleurs en s int ressant de pr s aux volutions des activit s de travail que l on peut laborer un regard distanci permettant de rendre compte de la complexit de la question Ainsi rappelons que si pour quelques uns l espoir d une meilleure conci liation du travail avec la vie priv e a pu se concr tiser pour beaucoup d utilisateurs professionnels des TIC le temps de travail r el s est accru ainsi que la pression temporelle exigence de r activit dans des d lais courts D FINIR L OBJET TIC AU TRAVAIL Dans cette perspective cet ouvrage se propose de mobiliser plusieurs disciplines des sciences sociales en se centrant principalement mais pas exclusivement sur les usages des TIC dans la sph re professionnelle Ces usages demeurent souvent souter rains et leur mise a jour r v le des faces cach es de ces technologies comme celle de leur gen se C est pourquoi nous allons circonscrire l objet TIC au travail avant d examiner les probl matiques et cat gories d analyses susceptibles d en rendre compte Au del de leur r elle nouveaut le portable ou internet se situent dans la lign e d outils techniques plus anciens comme l crit le t l phone la telematique ou l infor matique dont ils co
75. pro priation du concept par l ensemble des acteurs qui uvrent dans le domaine des r seaux les promoteurs dans le cadre du montage d un projet les instances repr sentatives dans celui du soutien aux d marches des promoteurs se sont ainsi construits leur propre d finition du r seau 2 Le l gislateur justement a fini par arriver une d finition assez large couvrant pratiquement tous les cas envisageables dans la loi L6321 1 du 4 mars 2002 Les r seaux de sant ont pour objet de favoriser l acc s aux soins la coordination la continuit ou l interdisciplinarit des prises en charge sanitaires notamment de celles qui sont sp cifiques certaines populations pathologies ou activit s sanitaires 1 URCAM Union R gionale des Caisses d Assurance Maladie 2 Document consultable en ligne sur le site de l URCAM Ile de France http www urcamif assurance maladie fr 51 O va le travail Tere num rique Ils assurent une prise en charge adapt e aux besoins de la personne tant sur le plan de l ducation a la sant de la pr vention du diagnostic que des soins Ils peuvent participer a des actions de sant publique Ils proc dent a des actions d valuation afin de garantir la qualit de leurs services et prestations On notera que cette d finition porte sur les finalit s des r seaux non sur leur constitution ou leurs r gles de fonctionnement contrairement celle de l ANAES3 qui de son
76. pte les contre exemples Vinadequation de certains faits conduit tenir compte de nouvelles r alit s par exemple en construisant de nouveaux types 28 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs 2 2 Pourquoi quatre id altypes Compte tenu de ces l ments nous allons laborer une typologie faite de quatre types id aux de collectifs qui ne sera que la premi re tape dans la d marche de recherche visant a mettre en vidence des processus des dynamiques des effets cumul s d usage des TIC sur des collectifs au travail ce sera l objet des chapitres suivants Mais pourquoi retenir quatre id altypes 2 2 1 Fondements empiriques des quatre types de collectif Ce choix r sulte d une double volont D une part comme nous l avons indiqu en introduction il nous parait important de proc der a une prise de distance concernant l emploi souvent a critique des termes de r seau et de communaut En effet le monde contemporain semble a en croire de nombreux observateurs et commentateurs essen tiellement caract ris par la figure du r seau cette derni re semblait d ailleurs d autant plus s imposer que simultan ment s tendent les utilisations d internet le r seau des r seaux Mais dans le m me temps une autre formule revient abondamment celle de la communaut communaut s d internautes communaut s de joueurs en ligne commu naut s m diatiques le monde entier semblant palpiter cert
77. re p 43 44 4 TYPE IDEAL ET DYNAMIQUE Nous devons encore pr ciser comment proc der pour mettre en vidence l existence d une dynamique des collectifs 4 1 Usages statiques En ce qui concerne l tude d une r alit particuli re une entreprise un march du travail la caract risation d un collectif empirique consistera suivre la proc dure suivante partir des param tres pertinents d crivant les types identifier pour chacun des param tres les valeurs prises localement par les diff rents regroupements que l on peut rep rer comparer ces valeurs celles des id altypes situer le ou les collectifs empiriquement rep r s par rapport aux collectifs types et ainsi tablir ce que Von peut appeler une cartographie des collectifs informels et auto institu s l anomie est elle dominante ou au contraire des communaut s se sont elles structur es 43 O va le travail Tere num rique Au reste une s rie d analyses empiriques peut amener a identifier de nouveaux parametres de nouveaux types pertinents voire a remettre en cause les valeurs consid r es initialement 4 2 Usages dans une perspective dynamique Mais l usage de la typologie qui nous int resse ici est celui qui permet d identifier une dynamique de la sorte nous pourrons appr cier les effets d un changement ou d une succession de changements technico organisationnel en termes de lien social Pour parvenir a i
78. ri s dans un collectif se situe essentiellement l articulation entre les processus d int gration et de r gu lation m me si bien entendu les fonctions d emancipation et de codification ne sont pas sans lien avec les collectifs D s lors comme le pr cise la figure ci dessous dynamique d integration et de r gu lation dessinent des espaces dans lesquels distinguer quatre zones correspondant aux quatre types empiriques identifi s plus haut A 12 Regulation Integration 4 Figure 1 Typologie des collectifs et dynamique de l int gration r gulation 5 Ace propos la partie 2 de cet ouvrage consacr e aux apprentissages correspond assez pr cis ment a la fonction codification de l institution durkheimienne 30 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs Ainsi a une int gration et une r gulation faibles peu ou pas d change peu ou pas de production de r gles implicites ou explicites relatives aux interactions cor respond le collectif de type anomique A Vopposee le collectif communautaire se caract rise par une int gration et une r gulation fortes changes intenses laboration importante de r gles implicites et explicites encadrant Les interactions Le collectif r ticulaire se distingue de Vanomique par des capacit s d int gration et de r gulation plus importantes les changes sont d j plus nombreux et il existe des r gles informelles relatives
79. rique CHAPITRE II 1 Apprentissage des TIC et changement permanent 109 Anne France de Saint Laurent Kogan Corinne Grenier Catherine Peyrard Michel Durampart O va le travail Tere num rique CHAPITRE 11 2 Transformation du travail entre apprentissages et d sapprentissages 131 Martine Blanc Catherine Peyrard CHAPITRE 11 3 Le difficile apprentissage de la coordination dans les r seaux de sant 147 Corinne Grenier CHAPITRE 11 4 Se former aux TIC la grande d brouille 167 Anne France de Saint Laurent Kogan Michel Durampart TROISIEME PARTIE Lire et crire au travail l re du num rique CHAPITRE 11 1 Le document au croisement des points de vue disciplinaires 183 Brigitte Guyot Isabelle Le Bis Fr d ric Moatty Fran oise Rouard B atrice Vacher CHAPITRE II 2 Lectures pour soi lectures invisibles Une cartographie des lectures au d but de l internet 197 Fr d ric Moatty Francoise Rouard Catherine Teiger CHAPITRE III 3 Processus ditorial faire passer un document d un monde l autre 211 Brigitte Guyot CHAPITRE II 4 L activit documentaire un acc s privil gi aux relations de travail 225 B atrice Vacher Isabelle Le Bis Parina Hassanaly CONCLUSION 77777 245 Jean Luc Metzger Fr d ric Moatty Anne France de Saint Laurent Ko
80. s de rev tir un caract re obligatoire et le collectif prend progressivement la forme de ce que l on pourrait appeler une communaut Ce n est toutefois pas la seule voie d volution d un collectif reticulaire Ainsi dans leurs travaux autour de la cit par projets Boltanski et Chiapello expliquent comment la logique du projet vient completer de deux mani res le concept de r seau elle le concr tise et Vorganise Les projets permettent la production et l accumulation dans un monde qui s il tait purement connexionniste ne connaitrait que des flux sans que rien puisse se stabiliser ssaccumuler ou prendre forme Boltanski et Chiapello 1999 p 156 3 3 Le collectif soci taire Il s agit ici de caract riser un type de collectif permettant de rendre compte simul tan ment des modalit s d association volontaire comme celle qui donne naissance aux ONG ou aux regroupements informels de professionnels1 et de la rationalisation mana g riale visant produire des collectifs sous contr le quipes semi autonomes groupes projet etc Pour constituer ce type nous allons partir de la conception de la soci t qu la bore Durkheim en l opposant la communaut la solidarit m canique bas e sur le principe de similitude indiff renciation et caract ristique des regroupements commu nautaires s oppose la solidarit organique r sultant de la division du travail et qui d un c t rend chacun plus d
81. s personnes dans une cat gorie Elle permet bien au contraire de prendre ses distances par rapport aux risques de r ification puisque l id altype est explicitement construit et modifiable au vu de la connaissance de situations concr tes Elle permet galement de prendre en compte la dynamique des trajectoires et des situations puisque l objectif est d tablir des relations par exemple entre les transformations techniques et la mani re dont les individus parviennent s associer Enfin si le type id al refl te la vie sociale telle qu elle pourrait tre sous certaines conditions de coh rence rationnelle Max Weber faisait Le parall le entre id altype et utopie il importe n anmoins d ajouter qu il s agit bien d une vis e de connaissance non normative Comme le souligne B Lahire r fl chissant aux rapports entre sociologie et analogie et en souhaitant donner les moyens d viter la f tichisation des concepts Videaltype comme outil moyen talon qui sert la comparaison se distingue fondamentalement de l usage r aliste des concepts qui pr tend parler du r el tel qu en lui m me Lahire 2005 p 78 C est bien du c t de l usage comparatif que l id al type peut tirer sa vertu heuristique mais condition d en borner soigneusement Le degr d extension tout ne peut se rame ner cette m taphore et de ne pas chercher faire que tout se conforme cet id al D o l importance de prendre en com
82. saires en personnel et en logistique 1 2 Le r seau de ville pr vention et sant L objectif du r seau ville de banlieue est quelque peu diff rent Il est orient vers la pr vention et la sant et non uniquement vers le soin autour d une maladie Le r seau est n d une initiative de la municipalit tr s vite relay e par les professionnels des m decins des infirmi res des kin sith rapeutes la Protection Maternelle et Infantile mais aussi des habitants du quartier qui ont organis leur action dans une asso ciation Les acteurs ont la volont de promouvoir une nouvelle approche de la sant en int grant notamment le mode de vie dans le soin Ce r seau peut tre consid r comme un dispositif mis a disposition un standard d multipli qui informe et accueille IL intervient dans la proximit et construit ses inter ventions de mani re pragmatique en fonction des probl mes locaux Par exemple en hiver beaucoup de bronchiolites se d veloppent Il est apparu n cessaire de faire rep rer le d ve loppement de ces bronchiolites par les m res afin de d sengorger les urgences de l h pital Cela se traduit par leur formation afin qu elles rep rent la nature du probl me qu elles anticipent le bon geste Cela s est accompagn aussi de la cr ation d une permanence du kin Autre exemple les familles qui sont mal log es et vivent dans des conditions insalubres ne vont pas forc ment spontan ment requ rir l
83. sent en partie dans la relation aux autres Les individus s attendent partager sur des th mes donn s les m mes comportements Zarifian 1996 p 154 Communaut et individus se construisent simultan ment En ce sens on ne ressort pas inchang de sa participation une communaut En d autres termes la communaut se caract rise par un lien riche presque sacr s appuyant sur des acquis labor s au fil du temps elle est apprise puisque c est seulement gr ce a un processus de socialisation qui en toute rigueur n est jamais achev que nous apprenons participer des communaut s solidaires Boudon et Bourricaud 1990 3 5 Param tres caract ristiques des collectifs types Au vu de tous ces l ments nous avons examin plusieurs s ries de param tres susceptibles de caract riser Les collectifs types notamment en nous appuyant sur notre 41 O va le travail Tere num rique connaissance intuitive de cas concrets puis les avons regroup s de mani re a consti tuer la liste suivante Le tableau page suivante met en perspective les valeurs de ces parametres caract risant les quatre collectifs types retenus I Liens et relations Sont regroup s ici les param tres caract risant les relations entre les membres et le collectif lui meme Type de relation entre les membres Ces relations peuvent tre d ordre fonctionnel d en traide solidarit de partage de moyens d chan
84. sent aux TIC pour en saisir les apports en termes de performance conomique ont t conduits inscrire la m diation de l orga nisation comme facteur explicatif des diff rences constat es Cependant l organisation tant un objet ext rieur leur champ disciplinaire ils ont d pour analyser Les effets des TIC entrer en d bat avec d autres disciplines des sciences sociales sociologie gestion sciences de l information et de la communication etc Ces efforts d interdisciplinarit permettent de faire plus largement reconna tre que les usages de ces dispositifs peuvent transformer progressivement a la fois la technique 14 Introduction et certaines dimensions cl s de Ventreprise comme les relations au sein de groupes restreints les flux d information descendants et ascendants De plus leur ma trise pose avec une acuit accrue l importance des qualifications requises et de leur reconnais sance L arriv e d internet n a fait que renforcer cette perspective en mettant l accent sur les possibilit s de voir merger de nouvelles configurations sociales des recom positions organisationnelles plus ou moins formelles et institu es configurations dont les chercheurs veulent rendre compte Pour cela aujourd hui la notion de collectif est largement mobilis e afin de comprendre les transformations du lien social au travail Ainsi l un des effets majeurs associ s aux TIC se caract rise par la multiplicit des co
85. si mis en relation l mergence des grandes entreprises centralis es et hi rarchis es avec les innovations organisa tionnelles permettant de planifier les flux d informations et le transport de marchan dises Sur la m me p riode Yates 1994 a montr le r le de l id ologie manag riale dans le d veloppement des technologies d information autorisant une coordination efficace et un contr le distance au sein de grandes entreprises gr ce l usage de proc dures crites Compte tenu du r le tenu par les managers dans la gen se et le d veloppement des TIC ces technologies ne peuvent en aucun cas tre consid r es comme des techno logies exog nes au monde du travail Car Les changements organisationnels et techno logiques vont largement de pair tandis que les acteurs institutionnels du changement comme les SSII qui ont comme mission d accompagner une soci t cliente dans la r a lisation d un projet proposent souvent simultan ment le conseil en organisation et son impl mentation informatique Enfin l int r t pour les TIC au travail doit tenir compte de la grande diversit des activit s et des individus d une part elles ne sont pas les seuls dispositifs techniques dans les situations professionnelles et d autre part il n y a pas que des jeunes inter nautes branch s parmi Les salari s Autrement dit il s agit de comprendre comment cohabitent communaut s virtuelles et r alit s du travail ou encor
86. son ouverture m me si l acceptation de nouveaux membres est souvent soumise des proc dures de moins en moins informelles de cooptation et enfin les finalit s du collectif peuvent tre plus riches qu un simple objectif fonctionnel Ajoutons que l on pourrait introduire des nuances entre le collectif r ticulaire et le collectif soci taire C est ce que d veloppe P Vendramin Vendramin 2004 lorsque 38 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs pour comprendre les transformations du lien social au travail elle propose une typo logie des transformations des rapports de l individu au collectif articul e autour de trois modes communautaire soci taire et r ticulaire L auteur compl te l approche par les r seaux par les concepts de projet et d individu sujet c est une forme de collectif interm diaire entre les collectifs r ticulaire et soci taire Examinons maintenant le collectif type correspondant l int gration et la r gulation les plus pouss es 3 4 Le collectif communautaire Le terme de communaut a donn lieu de nombreuses d finitions et des usages vari s On pense par exemple a la conception tr s r pandue d un internet donnant spon tan ment naissance d innombrables communaut s d internautes En r alit comme dans le cas de l emploi contemporain du terme de r seau celui de communaut s ancre dans une posture id ologique ici en lien avec les divers mouvements co
87. spective centr e sur une situation et un dispositif technique donn a une vision dia chronique sur plusieurs ann es voire plusieurs d cennies devant prendre en compte le renouvellement fr quent des composantes de l environnement technique du travail Qu il s agisse des outils directement mobilis s dans la production et de leurs nombreuses versions successives des dispositifs de gestion ou des formes d organisation des firmes et du travail chaque occasion les salari s sont soumis une instabilit permanente De plus il devient de plus en plus n cessaire de raisonner non en termes d effets par exemple de l introduction de dispositifs techniques dans une organisation mais 15 O va le travail Tere num rique en termes d articulation entre les dimensions sociales du travail les mondes sociaux et le changement technico organisationnel En effet que des dispositifs soient introduits n a rien de spontan des acteurs collectifs ont pr sid leur conception la d ci sion de leur introduction aux modalit s de leur mise en ceuvre et de leurs renou vellements Prendre en compte cet aspect des choses permet de souligner que le contr le du changement est en soit un enjeu et que tous les individus ne poss dent pas les ressources pertinentes pour intervenir aux diff rents niveaux de d cision Sym triquement les effets du changement peuvent contribuer a redistribuer les ressources pertinentes pour con
88. te le fait que m me s ils ne s affrontent pas avec leur direction les salari s d une entreprise ne sont pas forc ment en accord avec elle sans pouvoir pour autant manifester ce d saccord 3 2 Le collectif r ticulaire Pour sortir de l anomie pour que le lien social connaisse une plus grande richesse d interactions tout d pend de la qualit et de la fr quence des relations qui se nouent au sein du groupe ainsi que du degr d engagement de ses membres dans Les activit s communes et notamment des formes d entraide Cusson 1992 p 408 Autour de cette id e on peut examiner la forme de collectif que d signe la notion de r seau Notons tout de suite que parler de r seau est devenu tellement banal qu on finit par perdre de vue l apport sp cifique de cette notion qui dans l tude du social ne peut 7 Nous empruntons ces r flexions Cusson 1992 33 O va le travail Tere num rique tre confondue avec son analogue dans les sciences de l ing nieur r seau de t l com munication de transports ou en biologie r seau sanguin r seau nerveux voire en sciences politiques et conomiques Dans le m me sens E Laz ga Laz ga 1999 met en garde contre un usage extensif de cette notion parfois employ e de fa on inap propri e dans des situations o d autres termes seraient plus pertinents communaut par exemple Cest pourquoi il est primordial de penser cette notion et de pr ciser ce que
89. tr ler les processus de transformation technico organisationnels Pour appr cier les formes concr tes de cette articulation de cette in gale distribution des ressources pertinentes pour l action nous avons retenu trois grandes probl matiques La premi re concerne la remise en cause des modalit s gr ce auxquelles les salari s parviennent s associer former des collectifs durables fond s sur le partage de valeurs construites de fa on autonome La deuxi me se r f re la question de l apprentissage qu est ce qu apprendre quand les savoirs et savoir faire sont d s leur acquisition consid r s comme obsol tes Dans quelle mesure la capacit contr ler le renouvellement des TIC ne d pend elle pas de comp tences sp cifiques voire d un rapport strat gique l apprentissage lui m me La troisi me enfin revient de fa on approfondie sur la dimension informationnelle si rapidement associ e aux usages des TIC dans quelle mesure ces derni res en agissant sur les supports de la communication et sur leur contenu codification standar disation modifient elles les pratiques de r daction C est ce que cherche a appr cier la notion de document envisag e comme un travail de production a part enti re CARACTERISER LES COLLECTIFS TYPES DANS UNE PERSPECTIVE DYNAMIQUE Partant du constat selon lequel de nombreuses entreprises se restructurent en r seaux que les dispositifs a base de TIC et les TIC elles m mes
90. u d r glement Cette concep tion s oppose aux postulats posant que la soci t ne r side qu en un agglom rat d individus libres pouvant contractualiser leur guise R K Merton a prolong l usage de la notion d anomie a la soci t am ricaine et Va en particulier mobilis pour d signer des situations o des individus ne savent plus quels sont les valeurs l gitimes ni les buts encourag s et licites De telles situations se retrouvent notamment quand les buts propos s sont incompatibles entre eux comme dans l injonction soyez autonomes Il en r sulte l apparition de comportements de retrait d innovation ou de ritualismes Boudon et Bourricaud 1985 p 31 Plus r cemment certains auteurs ont montr la f condit de la notion d anomie pour expliquer les effets de ce qui limite l insertion de ce qui s oppose a l int gration et plus g n ralement les cons quences d une insuffisance d interactions notamment chez les individus en mobilit descendante ou chez ceux poss dant un faible r seau social En somme ce qui conduit l anomie c est moins l absence de r gles et de r gulation formelle que l absence de r gulation informelle de pression diffuse entre proches Ainsi pour caract riser l absence de rencontre entre cat gories d acteurs en orga nisation certains auteurs ont parl de panne de r gulation Reynaud et Reynaud 1996 ce qui permet de prendre en comp
91. ueublesjuos slew S yl uLolul s Juo2 sap s ued axly Sayawso Sa pau s 1ed 2x14 ayqley 5911 SN ap apow 15AE np 41929702 np UOISIALP SUOLZe a1 zuawauuopuoy JUaWAUUOLJDUOY ap saws0U ainpasoid Jueyodwy JueyWoduiy 5911 SN s p uorestjeu0 ap aubaq SANA DA 2 S ULON AI aJLEINCUNWWOD n yo2 jofo1d adno19 uoenossy 1205 1129110 neyn n i 417297103 snpiAipuLp no anbiwoue 41729 10 Solpowesed Sajjaljuassa s nbysu 2010 sin 22 227702 ap sadAjjvapt aijonb s ins nvajqnvy 46 Elaboration et mode d usage d une typologie des collectifs 5 COLLECTIFS TYPES ET TRAJECTOIRES INDIVIDUELLES Si les pr c dents collectifs types peuvent servir de grille d analyse pour rendre compte d une r alit sociale observ e cela n entre pas pour autant en contradiction avec le fait que des individus peuvent appartenir successivement des types diff rents en fonction de leurs ressources de leurs intentions et des caract ristiques des situations macro sociales La notion de trajectoire ou de carri re H Becker traduit bien ici cette dynamique Elle d signe le fait que les individus en fonction des capitaux sociaux cognitifs sco laires strat giques etc vont disposer d un choix plus ou moins grand de se coalis
92. ur la population l objectif de sant publique tant d am liorer le soin et de renforcer les d marches pr ventives Les r seaux dont il sera question ici se situent dans cette orientation Bercot et De Coninck 2006 Nos investigations ont port sur deux r seaux un r seau de soins r seau de ville situ en banlieue parisienne et un r seau de cardiologie r seau ville h pital situ dans une ville de taille moyenne Le r seau de ville est un r seau sant public orient vers la pr vention et la prise en charge du mode de vie Le r seau ville h pital est un r seau destin duque Or les modes de vie et les comportements des malades ainsi qu donner du soin des malades atteints d insuffisance cardiaque Apr s avoir pr cis les objectifs des r seaux tudi s nous verrons que leur orga nisation conf re aux acteurs des places et des r les diff rents Une distinction doit tre op r e entre le noyau central et ce que l on pourrait appeler Le deuxi me cercle Dans un troisi me temps nous analyserons la question du lien social Nous donnerons notamment des indications de m thode et dirons partir de quelles consid rations en effectuant quels arbitrages dans l analyse de la complexit du r el nous avons class ces deux r seaux dans le type soci taire Quant au r le des TIC dans le fonctionnement et l volution de ces collectifs nous verrons que les modalit s de communication distance privil gient le t
93. vi soire Ils sont le plus souvent sollicit s par les acteurs du noyau central qui leur propo sent d admettre leur malade dans le protocole de soin et d ducation du r seau Le nombre de places est limit les conditions et protocoles d admission pr cis Les conditions d ac c s sont la fois m dicales et sociales En effet le malade doit pouvoir demeurer chez lui sans risque majeur et dans des conditions de confort satisfaisantes Tableau 3 Le deuxi me cercle des r seaux R seau cardiologie R seau de soins Acteurs Malades et m decins de ville Malades usagers g n ralistes et cardiologues Type d ouverture Ouverture finalis e Ouverture totale supposant un protocole d admission L acc s aux deux r seaux est donc tr s diff rent Le r seau de soins appara t tr s ouvert pour les malades chaque habitant ou malade peut y entrer de mani re provi soire l inverse de par sa nature le r seau de cardiologie est conduit effectuer 59 O va le travail Tere num rique un choix des entrants en fonction des pathologies et des besoins du patient notamment de son mode de vie Il appara t ainsi a ouverture finalis e On peut caract riser les liens de deux mani res en les rapportant a leur structure Granovetter 2000 et en les rapportant a leur contenu La structure se caract rise par une forte collaboration entre les individus qui consti tuent le noyau Une collaboration s t

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