Les relations fonctionnelles et matérielles des espaces
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1. E d signe un pass assez lointain de trois vingt ans 2 Des fragments descriptifs au nombre de cinq aussi compos s d un seul paragraphe vou s uniquement des descriptions circonstancielles du temps pr sent qui permettent au lecteur de coller les morceaux du r cit et de s y retrouver gr ce des motifs r currents qui semblent indiquer la m me chose tel motif correspond telle s quence narrative Ces fragments peuvent tre leur tour repr sent s par des lettres a b c d Pour montrer que la disposition des fragments dans l espace incipitiel est un programme structurel il faut identifier les instructions qui le pr cisent et s assurer de leur ex cution dans les chapitres suivants Effectivement l incipit d limit comme on l a vu pr c demment par le premier chapitre a nonc un programme structurel qui s est constitu par les instructions suivantes commencer par le fragment narratif A puis encha ner avec une s quence quelconque B C D ou E pour revenir obligatoirement la s quence du pr sent A et cela sans passer par les fragments descriptifs interm diaires Cet ordre d ex cution a marqu du m me coup un autre fait tout aussi important qui est celui d une sym trie structurelle r alis e gr ce cette disposition fragmentaire dans ce chapitre Elle est d finie par la pr sence du m me nombre de fragment de part et d autre d un ou de plusieurs axes de s2. la seule premi re phrase ce que Del Lungo se refuse d envisager premi re vue et apr s avoir appliqu Les autres crit res de Del Lungo Le premier blanc marqu un peu plus important que ceux pr sent entre les paragraphes repr sente la fracture qui d signe la limite de l incipit Pour confirmer cette d limitation nous avons voulu voir si en cet espace s actualisent toutes les fonctions de l incipit qui doivent tre remplies m me de fa on implicite ou moins vidente Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 Del Lungo en distingue quatre les fonctions codifiante th matique informative et dramatique Cette derni re est confirm e par le passage du temps pass au temps pr sent qui a pour effet de placer le lecteur dans le vif du sujet au milieu d une action qui a d j commenc c est l in medias res D s le premier mot de La Modification Vous pronom dont l emploi inhabituel et judicieux implique le lecteur et lui fait prendre part dans cette histoire qui se d crit et se ressent au moment m me o l action se passe Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre et de votre paule droit vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant Vous vous introduisez par l troite ouverture La fonction informative concerne les informations sur le texte lui m me sur son sujet sur le r f rent et lunivers fictionnel On peut dire qu il s agit d
3. riodes de la vie 70 Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor de Delmon constituent des s quences narratives chaque s quence est d coup e en fragments dont l agencement et l ordre sont significatifs dans les espaces liminaires et participe la mise en forme g n rale du texte et son encadrement ce que nous allons essayer de d montrer Concr tement cela consistera montrer que la disposition des fragments cr e dans l espace incipitiel une sorte de programme structurel et dans l espace excipitiel un effet de cl ture 3 1 Le programme structurel Nous nous sommes appuy e sur le travail de Fran oise van Rossum Guyon qui a remarquablement formalis le montage de ces diff rentes s quences Ce roman donc est non seulement divis en parties et chapitres mais chacun de ces chapitres est articul en fragments identifiables par un blanc marqu qui les s pare On peut distinguer deux sortes de fragments 1 Des fragments narratifs relatifs aux s quences narratives A B C D E qui peuvent tre pr sent es bri vement comme suit d signe le pr sent de la narration celui du voyage principal B d signe le futur C d signe un pass tr s proche qui raconte ce qui s est pass depuis la semaine derni re aux heures qui pr c dent la mont e dans le train D d signe un pass relativement proche d il y a un ou deux ans
4. structure textual amplitude 1 Introduction Un roman est avant tout un texte un tissu labor avec un mat riau linguistique et langagier qui permet de l identifier comme une entit dou e d une substance qui lui est propre Un roman et apr s tout comme toute uvre d art doit se d finir non seulement par ses caract ristiques stylistiques et rh toriques mais aussi par ses limites mat rielles D s lors la notion de cadre ou de d limitation n est pas seulement abordable du point de vue esth tique ou id ologique car les questions qu on se pose sur les limites d un texte sont en relation avec une certaine vision du monde mais aussi dans une perspective formelle Le roman appara t ainsi comme la repr sentation d un mod le fini encadr par un commencement et une fin d un univers s miotique infini avec toutes ses virtualit s linguistiques th matiques ou id ologiques et peut tre con u comme un syst me clos ferm unifi co ncidant avec l ensemble hi rarchis et Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 autonome de ses configurations structurales internes Hamon 1975 496 On peut tre alors en droit de supposer une relation entre son commencement l incipit et sa fin l excipit pour tenter de trouver la nature de celle ci La relation incipit excipit a t abord e par la critique dans son aspect fonctionnel selon deux perspectives narrative et herm neutique d voi
5. avec le premier chapitre de La Modification 68 Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor Cet effet de cl ture est r alis gr ce l encadrement qui caract rise le premier chapitre le r cit commence par la s quence du pr sent et revient vers la fin du chapitre la m me s quence pour la clore ce chapitre commence par la mont e de Delmon dans le compartiment et finit par sa sortie de ce m me compartiment Ainsi et de par ces caract ristiques cet incipit participe la structure globale du r cit en en donnant le mode de fonctionnement Ce qui nous a fait envisager le premier chapitre comme l incipit de La Modification On peut dire d ores et d j que la d limitation de l incipit doit se faire travers la fonction qu il remplit et cela pour pouvoir faire Le tri parmi tous ces crit res de d limitation et choisir Le plus appropri Pour d limiter l excipit nous devons si on voudrait suivre le conseil de Guy Larroux remonter le texte partir de son point final moins la recherche de signaux d clar s que d l ments introduisant dans le contexte final une dose plus ou moins forte d h t rog n it gt Larroux 1994 251 Hormis le blanc maximum qui vient apr s le point final qui marque avec vidence la fin de la mat rialit textuelle du roman il existe d autres signaux comme par exemple le changement de temps Le der
6. cet endroit du texte La pr sence du je gt qui entame le dernier chapitre marque quant elle une intrusion d un narrateur nonciateur qui se d voile apr s ce vous le rendant un peu anonyme o il cesse d interpeller le lecteur pour prendre en main son r cit c est ce que va essayer de faire Delmont l auteur tout au long du dernier chapitre o la tendance g n rale tait un discours r troactif explicatif o il faisait une r capitulation de tout ce qu il avait v cu par l interm diaire notamment du livre ce que Hamon 1975 514 d signe par une valuation modalisante gt ou au contraire un t moignage assertif du conteur qui caract rise l excipit Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 On vient de le voir Les signaux du commencement de la fin sont diss min s l et l bas dans tout le dernier chapitre et devant leur multiplicit la question du choix du plus pertinent d entre eux se pose d autant plus que le proc d de la lecture r troactive de Larroux ne stipule pas l obligation de d signer le premier signal rencontr comme Le signal principal o pas Le choix de ce signal pourrait tre guid par la distinction effectu e par Philippe Hamon entre la fin la finalit et la finition En effet la fin du texte c est dire son excipit est li e celui de sa finalit de sa fonction id ologique ainsi qu celui de sa finition au sens traditi
7. et ann es et une longueur celle du texte mesur en lignes et en page Genette 1972 122 Cette notion qui peut tre efficace pour calculer l acc l ration ou le ralentissement d un r cit fait intervenir des donn es quantitatives d une part relatives au temps de l histoire racont e mais mesurables si elles sont explicit es et de l autre la mat rialit physique du roman son nombre de page Ce qui la rend capable aussi de mesurer la fr quence de la pr sence des fragments narratifs de La Modification dans chaque chapitre Le calcul de la vitesse du r cit pourrait tre envisag comme tant le rapport entre le nombre de fragments narratifs A dans un chapitre et le nombre de pages de ce m me chapitre Le nombre de fragments A dans un chapitre La vitesse du r cit Le nombre de pages de ce m me chapitre Les donn es recueillies figurent dans le tableau suivant Chapitres I Il M IV V VI VII VII IX 2 2 2 4 3 3 4 5 Le rapport 8 91 15 51 26 21 20 39 21 65 22 25 29 22 83 8 15 La vitesse 0 244 0 128 0 076 0 196 0 138 0 136 0 118 0 175 0 613 Il appara t nettement qu il y a effectivement une acc l ration dans le dernier chapitre Elle est mise en vidence par les valeurs des vitesses des chapitres qui le pr c dent et qui ont cr un contraste vident 0 118 lt 0 175 lt 0 613 La seule autre vitesse un peu lev e relativem
8. s par tout changement de temporalit du r cit tout passage d un type de discours un autre ou tout changement de voix ou de niveau narratif Concernant l excipit nous avons opt pour ceux de Guy Larroux 1995 30 d termin s par tout changement qui affecte le temps tout changement du genre du discours tout changement de voix de la personne La similitude entre les crit res de d limitation de l une l autre des extr mit s du r cit est vidente De plus lorsque Larroux parle de d marcateurs qui marquent tout changement ou rupture de l homog n it du r cit qui autonomise l excipit Del Lungo lui voque un effet de cl ture ou de fracture qui isole la premi re unit du texte En d finitive d limiter l incipit et l excipit reviendrait la condition n cessaire d identifier une unit textuelle liminaire gr ce des crit res qui se ressemblent plus ou moins Cela confirme encore une fois l existence d une relation qui Les lie mais pose probl me quant leurs applications en m me temps sur le m me r cit Th oriquement cela serait d licat si par exemple on prenait les deux crit res suivant Pour d limiter l incipit il faudrait d tecter un changement de temporalit et pour d limiter l excipit relever un changement qui a affect le temps Cela ne serait possible que dans deux cas dans le premier le r cit qui pourrait se pr ter id alement la pratique devrait adopte
9. textes confus et complexes o le sens est subverti et l architecture clat e Le Nouveau Roman poss de des d buts qui rompent avec les mod les canoniques du genre o ils sont suppos s tre les moments de contacts Del Lungo 2003 14 entre l auteur et le lecteur o les deux parties signent un contrat celui d une lisibilit optimum que le Nouveau Roman fait tout pour d concerter et demande un lecteur volontaire de construire du sens au contraire du lecteur mod le qui le sens s offre lui selon la norme des textes du XIX si cle o c est le mythe de la repr sentation qui servait de mod le Tr s souvent les proc d s d ouvertures et de fermetures utilis s dans Les romans r alistes ou classiques sont mim s par le Nouveau Roman et cela pour mieux les contester Les exemples ne manquent pas Calvino S Beckett et bien d autres Ces incipit ne veulent en aucun cas trouver un appui r f rentiel pour provoquer un effet du r el Dans le Nouveau Roman le langage se centre sur lui m me et pas sur ce qu il raconte l histoire n est qu un pr texte elle est au service de l criture et pas le contraire L tude des espaces liminaires est d autant plus justifi e que cette criture et ce qui la caract rise le plus sa discontinuit du moins concernant notre corpus est un perp tuel commencement et cela chaque nouveau fragment c est le commencement et la fin pour le plaisir de c
10. Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor Badreddine Loucif Doctorant Universit de S tif R sum A partir d une approche interne de La Modification de Michel Butor et en croisant des crit res th matiques et des param tres formels tout en nous inscrivant dans le champ de la s miotique textuelle nous avons tent de rapprocher les deux fronti res du roman savoir son incipit et son excipit en les consid rant comme des lieux strat giques qui encadrent ce r cit fragmentaire Nous avons pu d terminer la nature et la forme de leur r ciproque relation ainsi que l effet qu a pu produire la disposition des fragments dans l espace incipitiel et excipitiel et son incidence sur la lisibilit du roman globalement Mots cl s incipit excipit fragment structure ampleur textuelle Abstract As of an internal approach to La Modification of Michel Butor and crossing criteria themes and formal parameters while keeping within the field of textual semiotics we tried to bring the two boundaries of the novel to know its incipit and plead with them as strategic places around that narrative fragments We have determined the nature and form of their mutual relationship and the effect that could produce the arrangement of fragments in incipitial and excipitial space and its impact on the overall readability of the novel Keywords incipit pleads fragment
11. ageant un texte litt raire comme un espace langagier parcellisable et en autonomisant partiellement ses diff rentes parties on peut mesurer le pouvoir et l influence de ces espaces liminaires dans leur interaction sur la totalit du texte partir de l nous pouvons croire que l analyse d un texte litt raire peut tre appr hend e par le biais de l articulation de ses lieux liminaires et par l architecture de ses espaces textuels internes et de leurs ampleurs En tendant cette tude plusieurs romans de plusieurs genres ou coles et en d gageant les r gularit s dans leurs structures on pourrait arriver une sorte de typologie des caract ristiques d ouverture dans leurs relations avec celles de la fermeture afin de mieux comprendre la dynamique interne qui a permis la production et la lisibilit d un texte litt raire Nous pourrons arriver galement mieux cerner la notion de genre travers l analyse de l ampleur textuelle des espaces liminaires propres chaque genre car nous pr sumons qu il y a une quivalence entre l ampleur textuelle de ces deux espaces liminaires en g n ral qui serait proportionnelle l ampleur globale du texte entier Dans le cas de La Modification elle repr sente environ 4 8 En d finitive un texte fragmentaire 74 Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor r put moins accessible qu un text
12. derniers doivent tre combin s avec des donn es th matiques pour mieux cerner ces espaces L ampleur textuelle correspondante l incipit est de 8 91 pages et celle de l excipit est de 8 15 pages Ces deux valeurs montrent bien qu il y a effectivement une quivalence L autre versant de cette relation incipit excipit concerne comme nous l avons nonc plus haut l aspect fonctionnel mis en uvre par la disposition des fragments que nous pr sumons significative dans ces deux espaces liminaires ainsi d limit 3 La disposition des fragments dans les espaces liminaires L histoire de La Modification sans sa mise en texte est somme toute banale Delmon qui a l intention de quitter sa femme prend le train de Paris Rome rejoindre sa ma tresse pour l informer de ses projets avec elle L auteur pour viter de tomber dans ce phototype a su jouer de fa on syst matique de cette histoire et du r cit qu il nous en propose partir du pr sent de ce voyage principal sont voqu s le pass gr ce des souvenirs et le futur travers des projets les trois temps se manifestant dans le r cit par des monologues int rieurs Butor pour rendre son travail plus int ressant a dupliqu le temps narr Cette duplication est pertinente non seulement sur le plan romanesque mais aussi sur le plan structurel car elle va au del de la simple r organisation des l ments d une histoire en r cit Les diff rentes p
13. e l un des trois modes de clausularit savoir la finition Un texte non fini au sens de finition serait pareil un meuble sans polissage par exemple et c est l acheteur le lecteur de le faire polir Franck Wagner a r solu ce questionnement en affirmant que l ouverture d un texte dont la finalisation est rest e en suspend peut passer pour une structure d appel la relecture Ainsi le fameux contrat de lecture est modifi et sans cesse rectifi chaque repassage par la case de d part Reste la r elle difficult m thodologique cette fois ci qui consiste penser Les rapports du d but et de la fin dans le cadre d une synchronie potentielle celle de la mat rialit du texte et qui ne peut l tre que sur le mode diachronique consubstantiel l activit lectrice Cet obstacle peut tre contourn en pr cisant l acception du terme lecture gt Dans ce travail il s agit de lecture inscrite et non d actualisation au sens d Eco par des lecteurs r els Il est noter que dans la pratique on ne peut chapper aux deux activit s consubstantielles que forme le couple criture lecture 2 L ampleur textuelle Il ne serait pas raisonnable d avoir un incipit d une phrase ou d un paragraphe et l autre bout du roman un excipit de plusieurs pages Car l tendue textuel de l incipit c est dire du mat riau qui a t n cessaire pour instaurer une certaine stab
14. e dit classique a pu offrir d autres indices moins probables gr ce aux donn es mat rielles et structurelles qui ont fourni une dimension configurationnelle qui peut tre consubstantielle ce genre d criture Notes 1 Deux dans l essentiel la premi re est d ob dience sociocritique l autre s inscrit dans Le champ de la s miotique textuelle 2 Faites notamment par le Groupe p 1990 201 3 Les deux autres tant fin et finalit Distinction faite par P Hamon 1975 499 4 Le terme est d A J Greimas 1976 262 5 Notre corpus La Modification de Michel Butor sera abr vi dans cet article par L M 6 L expression est de Ben Taleb 1984 13 Nous soulignons le terme quantit en ce qu il d signe d une fa on latente le c t mat rielle de cette espace 7 Pour plus de d tails nous vous renvoyons l tude de Fran oise Rossum Guyon Voire la bibliographie 8 Repris de Jean Ricardou 1990 54 55 qui l a lui m me repris de Rossum Guyon 1970 249 sous forme de tableau Comme l a d j soulign Jean Ricardou 1990 55 10 Mais cette analyse est d pourvue de toute v ritable rigueur lbid p 123 selon Genette lui m me car l histoire narr e peut tr s bien se passer de rep res temporels explicites Bibliographie Anis J Chiss J L amp Puech Chr 1988 L criture Th ories et descriptions Bruxelles De Boeck Barthes R 1975 Le Plaisir du texte Pa
15. en ce qui nous concerne nous le pr sumons propos de la mat rialit textuelle Ce qui est valable pour le conte le mythe ou toute autre narration traditionnelle ne l est pas dans un r cit n o romantique car il enfreint la logique de cause effet accentu e parfois par les distorsions entre le temps pseudo r el et le pseudo temps gt Genette 1972 78 qui rendent l encha nement d but fin difficilement cat gorisable Alain Robbe Grillet dans La Jalousie laisse des pans entiers de blanc qui accentuent l aspect probl matique de cette relation et confie son lecteur plus soucieux de r alisme le soin de les combler sa mani re et de choisir l encha nement qui m ne d un d but vers une fin de telle sorte qu il peut r sumer l histoire racont e la fa on d un r cit traditionnel ce que confirme Edouard Sa d lorsqu il affirme que l homme est pouss par son besoin motif et imaginatif d unit mettre de l ordre IL faut pr ciser toutefois que la quasi totalit des tudes men es sur ces espaces liminaires ont t faites sur des romans r alistes naturalistes ou classiques et que tr s rares sont ceux men s sur des Nouveaux Romans de surcro t fragmentaires La question de la l gitimit de ces notions appliqu es l criture fragmentaire inh rente au Nouveau Roman se pose d s lors Car ces crivains pratiquent une certaine esth tique de l ind cidable qui caract rise des
16. ent celle du dernier chapitre est celle du premier chapitre qui est elle aussi mise en vidence par les valeurs des vitesses des chapitres qui la suivent 0 244 gt 0 128 gt 0 076 mais elle reste nettement inf rieure elle un peu moins de sa moiti Cette acc l ration relative du premier chapitre pourrait Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 tre interpr t e comme une intention de faire entrer le Lecteur Le plus vite possible dans le r cit mais il ne peut aller au del de cette vitesse il est frein si l on peut dire par les tensions qui caract risent tout incipit savoir informer et int resser expliquer et avancer Notre choix s est port sur le fragment A en le d signant comme le segment textuel cause de son statut privil gi dans le r cit il est le pr sent de la narration le temps du voyage central par rapport auquel tous les autres temps s organisent c est partir du pr sent que sont voqu s les souvenirs pass s et les projets futurs Mais pour rendre cette analyse purement structurelle nous devons prendre en consid ration tous les fragments confondus peu importe leur temporalit et calculer la vitesse g n rale du r cit Le r sultat est le m me La vitesse dans le dernier chapitre est clairement sup rieure toutes les autres surtout celles des deux derniers chapitres qui la pr c dent 1 104 gt 0 438 gt 0 355 Les r sultats pr c dents tendent vers la m
17. era sur cette relation incipit excipit premi rement sur son aspect mat riel en supposant l quivalence de leurs ampleurs mat rielles et cela juste apr s avoir d limit leurs aires textuelles respectives deuxi mement sur l aspect fonctionnel que peuvent jouer ces deux espaces liminaires en soutenant que la disposition des fragments y est significative Les approches ant rieures sur la question des deux espaces liminaires du roman les 64 Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor ont abord s s par ment mais elles s accordent sur l existence de lieux ou points strat giques qui lui servent d articulations facilitant sa lisibilit Les rares chercheurs qui ont tudi l articulation de ces deux lieux strat giques ont conclu qu il existe une relation de sym trie du moins d interd pendance qui les unirait un tat initial subit des transformations des encha nements de type causaliste et devient un tat final Armine Kotin Mortimer qui a tudi l encha nement d but fin en traitant les d buts comme ce qui rendait possible les fins est arriv e conclure qu il existe un certain quilibre narratif qui lui fait penser que la fin sera en quelque mani re pr figur e dans le d but Mortimer 2007 affirmant que pour forger un tout la fin doit renvoyer au d but accomplissant explicitement ce que l incipit permet L quilibre
18. ilit pour dicter un bon nombre de clauses du contrat de lecture et pour poser quelques probl mes et questionnements doit correspondre plus ou moins la m me tendue textuelle l excipit qui r ponde ce que contient l incipit et qui permette de faire dispara tre l instabilit de concr tiser l puisement qui ne se r alisera que lorsque toutes les possibilit s narratives seront ext nu es et permettra de pr parer et de signifier l ach vement de la narration Ben Taleb 1984 131 Avant de montrer cette quivalence mat rielle incipitiel et excipitiel il est n cessaire de d limiter leurs espaces respectifs pour pouvoir les comparer L une des difficult s qui a fait que ces notions sont rest es d actualit c est la d limitation de leurs objets d tude qui est demeur e toujours en suspens ce que recouvre le terme incipit en ce qui concerne son ampleur bien s r oscille entre le premier mot la premi re phrase et repousse m me sa limite jusqu la fin du premier chapitre donnant raison Genette qui qualifie l incipit et l excipit de zones ind cises gt entre le dedans et le dehors du texte les consid rant comme des p ritextes 66 Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor Pour d limiter ces deux espaces liminaires nous avons adopt concernant l incipit les crit res de Del Lungo 2003 52 caract ris
19. iminaires de ce roman Et comme le premier de ces chapitres l incipit s est institu en un programme structurel qui s est appliqu dans tous les chapitres qui l ont suivi ces chapitres interm diaires peuvent pr tendre eux aussi une autonomisation qui Les consid rera comme des unit s formelles part enti re hap I m IV V VI VII VIII IX S q l i D 0 On peut dire enfin qu l instar du programme narratif qui expose toutes les donn es narratives nonciatives et informationnelles d un roman dans son incipit un programme structurel pourrait jouer dans ce m me espace un r le dans le protocole de lecture gt Dubois 1973 491 dans un texte fragmentaire Autrement dit des donn es relatives la dimension structurelle en plus de ceux d ordre s mantique peuvent clairer leur tour la textualisation d un roman Ce qui fait bel et bien du roman fragmentaire un syst me avec toute son acception syst mique car au vu du premier concept de la syst mique l effet textuel r side davantage dans le mode d organisation de ses l ments que dans la nature de ceux ci 3 2 L effet de cl ture structurelle Parmi les proc d s recens s qui cr ent un effet de cl ture pour annoncer l imminence de la fin on peut distinguer le ralentissement et l acc l ration En po sie par exemple le vers de chute est particuli rement dense il concentre en
20. ique scripturale et voir comment elle participe la lisibilit globale du Nouveau Roman travers justement ses espaces liminaires Ce travail nous permettra galement et c est ce que nous croyons le plus important de mettre nu l armature textuelle d un roman afin de conna tre la fa on avec laquelle il ajuste et am nage ses espaces int rieurs pour s int grer dans des espaces textuels et g n riques plus vastes Son autre int r t celui l d ordre plus g n ral sera de penser la relation incipit excipit comme une articulation complexe entre l uvre sa structure ses fronti res et sa signification Cette analyse ne s int ressera pas au titre du roman ni toute la frange textuelle ou graphique qui va de la premi re de couverture au premier mot du texte Elle ne s occupera pas non plus de tout l apr s texte qui s tale du dernier mot la quatri me de couverture Ces l ments quoiqu ils apportent des informations suppl mentaires chappent le plus souvent la volont de l auteur Mais c est surtout parce que cette zone ind cise entre le dedans et le dehors est elle m me sans limite rigoureuse ni vers l int rieur le texte ni vers l ext rieur le discours du monde sur le texte Genette 1987 8 Le d but du parcours de cette pr sente tude sera consacr la l gitimation de ces notions quant leurs applications une criture fragmentaire puis elle ce focalis
21. lant des cat gories de causalit et de motivation pour la premi re et les diff rents dispositifs d articulation de sens qui se d gagent du rapprochement du d but et de la fin de la deuxi me Cela dit il n y a pas forc ment de lien direct entre les d buts et les fins du point de vue narratif et comme l espace graphique ne se r duit jamais une transparence un m dium neutre Anis 1988 18 nous pr conisons l tude de cette relation du point de vue structurel mais pas dans son aspect le plus strict Nous allons croiser des crit res th matiques et des param tres formels car dans notre corpus l emploi du temps organise des s quences narratives fragmentaires en une structure temporelle qui fait office aussi de structure formelle et architecturale et cela dans le but de rapprocher les deux fronti res du roman en les consid rant comme un encadrement du r cit pour conna tre le r le de la mise en texte formelle dans le processus d ouverture et de fermeture du texte litt raire Pour ainsi dire il sera question dans cet article d tudier la dimension structurelle d un roman fragmentaire L int r t particulier de ce travail est de permettre d identifier et de d limiter les deux espaces liminaires partant de l intime conviction que leurs d limitations est l aboutissement de leurs d finitions et la concr tisation de leurs notions Cela nous aidera mieux comprendre l criture fragmentaire comme techn
22. lui Le total du compte des syllabes pour le moins grand nombre possible de mots et cela en ralentissant le haut d bit qui Le pr c de avec des mots polysyllabiques Pour ce qui est de l acc l ration le proc d le plus simple consiste r p ter des intervalles plus rapproch s un m me segment textuel d j r p t dans un texte intervalles plus grands Hamon 1975 524 72 Les relations fonctionnelles et mat rielles des espaces liminaires de La Modification de Michel Butor Ces proc d s qui sont facilement rep r s dans les textes brefs le sont moins dans les textes longs tels que les romans Ces difficult s sont accentu es surtout par le temps de la lecture et la capacit de la m moire du lecteur garder en t te les chos de ces segments surtout si La Lecture s tale sur plusieurs jours et Le texte lire sur plusieurs centaines de pages Pour pouvoir utiliser ce proc d dans des textes longs il faudrait y trouver des segments facilement rep rables Nous pensons que les fragments qui caract risent La Modification peuvent jouer ce r le dans la mesure o ils poss dent leurs propres unit s formelles identifiables n importe quel lieu du texte Pour d tecter le moindre changement de cadence nous avons adapt la notion de vitesse du r cit qui selon G rard Genette se d finit par le rapport entre une dur e celle de l histoire mesur en seconde minutes heures jours mois
23. me conclusion Il y a une acc l ration manifeste dans le dernier chapitre l excipit qui cr e un effet de cl ture Cet effet de cl ture ne s est pas r alis forc ment cause de la disposition et de l agencement des fragments ni de leurs qualit s temporelles comme nous l avons suppos mais gr ce uniquement la fr quence de tous les fragments confondus dans un intervalle textuel d termin L effet de cl ture est en relation avec la cadence des fragments textuels plus qu avec la nature temporelle de ceux ci De ce fait on peut dire que ces proc d s d acc l ration ou de ralentissement peuvent tre appliqu s aux textes longs mais fragmentaires du moment que l on peut y distinguer les segments textuels appropri s permettant de d tecter tout changement de vitesse gr ce leur disposition 4 Conclusion Le moins qu on puisse dire c est que la disposition des fragments dans les espaces incipitiel et excipitiel est significative Elle a particip aux proc d s d ouverture et de fermeture et l encadrement global du r cit Nous pouvons la d signer par le terme tactique terme employ par Bloomfield en linguistique pour d signer la disposition grammaticale conventionnelle susceptible d tre porteuse de sens Dubois 1973 482 car l aspect mat riel travers la disposition des fragments a concouru un sens et surtout un rythme qui ont contribu la lisibilit du r cit En envis
24. nier blanc marqu qui s pare les deux derniers fragments du roman n est pas significatif comme on la vu lors de la d limitation de l incipit Il ne peut tre alors consid r comme un crit re s r pour d limiter l excipit D autres signaux sont pr sents d s le d but du dernier chapitre comme cette r f rence au d part Il y a ce livre que aviez achet au d part non lu mais conserv tout au long du voyage gt L M p 669 ce qui veut dire implicitement que ce voyage touche sa fin On peut mettre en lumi re d autres signaux gr ce aux relations des protagonistes r els ou fictifs de la communication intra ou extratextuel comme le pr conise Philippe Hamon o l excipit est un endroit de mise en phase entre nonc et nonciation 1975 513 Prenons par exemple la derni re phrase du roman Vous quittez le compartiment gt L M p 677 l nonc prend le soin d assumer lui m me de par sa th matique majeure le voyage sa fin Pareil au silence la mort ou toute autre forme d extr me qui font cho leur deuxi me p le Vous quittez le compartiment lors de l arriv e r pond vous vous introduisez L M p 495 dans ce m me compartiment lors du d part l une des premi res phrases du roman L excipit peut tre d tect par une instance nonciante crivante Hamon 1975 514 qui commente sa propre trajectoire particuli rement pr sente dans
25. nsemble Paris Seuil Rossum Guyon van F 1970 Critique du roman Paris Gallimard 76
26. ommencer et de finir C est le commencement et la fin qui se r p tent Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 d multipliant les possibilit s de l criture et donnant la priorit aux jeux formels et renouvelant sans cesse les closes du contrat sans pour autant le r silier Aimant trouver crire des d buts l auteur tend multiplier ce plaisir voil pourquoi il crit des fragments autant de fragments autant de d buts autant de plaisir gt avouait Roland Barthes 1975 98 propos de son ravissement concernant ce genre d criture Et m me si un texte se pr sente sous une forme monolithique ne poss dant pas de signes de ponctuation par exemple un moment ou l autre il va montrer des signes de faiblesse qui permettront de d celer une fracture d ordre formel ou th matique redonnant sa l gitimit une d limitation qu on pourrait qualifier de strat gique L autre aspect de l criture fragmentaire cette fois ci s mantique est l apparente incoh rence des textes qui ne le sont pas en r alit car d apr s des tudes r centes la coh rence r sulte de l encha nement lin aire des s quences mais aussi de leur dimension configurationnelle qui envisage un texte comme un tout Ce qui caract rise galement l criture n o romantique et qui pourrait mettre l application de ces notions comme points strat giques en p ril c est sa fin ouverte et dynamique qui s oppos
27. onnel de cl ture de coh rence interne de fini stylistique et structurel gt Hamon 1975 499 Pour r aliser cette finition dans La Modification toutes les s quences narratives qui ont t entam es ouvertes dans l incipit et dans le corps du texte doivent tre termin es ferm es car du point de vue narratif dans cette quantit finalet gt de l espace excipitiel toutes les donn es du r cit doivent aboutir leurs fins les questionnements narratifs seront r solus aucun fil narratif ne doit d passer ainsi que toutes les possibilit s narratives auront choisi une voie un aboutissement parmi Les voies potentielles qui peuvent s offrir eux L tendue textuelle dans laquelle s est effectu e cette finition est le dernier chapitre o toutes les s quences pass es et futures sont pr sentes pour la derni re fois tout en signifiant dans leurs derniers paragraphes l ach vement de la narration et le sentiment que Delmon a pris des d cisions fermes qui ne seront pas modifi es Toutes les s quences narratives pr sentes dans le dernier chapitre ont alors pour fonction de finir au sens de finition Le texte et clore ce qui a t ouvert Ce qui nous fait envisager ce dernier chapitre comme tant l excipit de La Modification D limiter l excipit l instar de l incipit comme on vient de le voir plus haut ne peut se faire qu en se basant exclusivement sur des crit res formels ces
28. r en son incipit un temps de narration puis un autre temps dans le corps de son texte puis un troisi me en son excipit Le deuxi me serait un cas extr me o l incipit finirait l o commencerait l excipit o chacun adopterait un temps de narration qui lui est propre Et de m me avec les autres crit res Ce qui rend encore plus difficile op ration de d limitation c est que ces crit res ne concernent pas sp cifiquement des espaces Tous ces proc d s clausulaires ne sont ni n cessaires ni suffisants peuvent tre rencontr s n importe quel endroit du texte et provoquent un arr t perception d une rupture effet de r troaction comme n importe quel autre fait stylistique Hamon 1975 526 Del Lungo lui m me avoue que ces fractures textuelles peuvent se multiplier rendant tr s arbitraire le choix de la principale Ce qui fait que les limites de l incipit sont mobiles et incertaines et que leur ampleur peut varier consid rablement suivant les cas Del Lungo 2003 54 Concernant le crit re temporel de d limitation de l incipit dans La Modification nous avons remarqu un passage du pass compos au pr sent et cela d s la premi re phrase paragraphe Vous avez mis pass compos le pied gauche sur la rainure et de votre paule droit vous essayez pr sent gt L M p 496 Si on se base sp cifiquement sur ce crit re l ampleur de l incipit se r duirait
29. ris Le Seuil Ben Taleb O 1984 La Cl ture du r cit aragonien Le Point final Acte du colloque international de Clermont Ferrand Clermont Ferrand Publication de la facult des lettres et des sciences humaines Butor M 2006 La Modification in uvres compl tes t Paris La Diff rence pp 495 677 1079 p Cornille J L 1976 Blanc semblant et vraisemblance Sur l incipit de L Etranger Litt rature n 23 Del Lungo A 2003 L Incipit romanesque Paris Seuil Dubois J 1973 Surcodage et protocole de lecture dans le roman naturaliste Po tique n 16 Dubois J et al 1973 Dictionnaire de linguistique Paris Larousse Genette G 1972 Figures III Paris Seuil Genette G 1987 Seuils Paris Seuil Greimas A J 1976 Maupassant La s miotique du texte Paris Le Seuil Groupe p 1990 Rh torique de la po sie Paris Le Seuil Hamon P 1975 Clausules Po tique n 24 Larroux G 1994 Mise en cadre et clausularit Po tique n 98 Larroux G 1995 Le Mot de la fin la cl ture romanesque en question Paris Nathan Mortimer A K Les d buts et fins un enchainement forg les d buts et fins un encha nement forg in Fabula en ligne 2007 URL http www fabula org colloques document666 php consult le 10 06 2008 Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 Ricardou J 1990 Le Nouveau Roman 1973 suivi de Les raison de l e
30. u ne permet pas de r pondre cette exigence ni d ailleurs le deuxi me blanc au premier le lecteur pourrait croire qu il y a simplement un retour en arri re comme cela se fait couramment dans le roman classique sauf peut tre la fa on avec laquelle s est produite cette anachronie au deuxi me blanc le lecteur va commencer comprendre qu il s agit au moins d une mise en forme Mais c est vers la fin du premier chapitre que le lecteur va se rendre compte que les blancs marqu s sont utilis s comme un proc d non seulement formel mais aussi structurel qui donne une unit au premier chapitre et explique le fonctionnement de la m canique qui caract rise tous les autres chapitres de ce r cit Alors il faut tendre la limite de l incipit la r elle premi re facture celle qui d limite l incipit la fin du premier chapitre Et ce n est que l qu on peut parler r ellement d unit la premi re du r cit o celui ci effectue le premier retour sur lui m me explicit par la derni re phrase du premier chapitre l incipit C est le m canisme que vous avez remont vous m me qui commence se d rouler presque votre insu L M p 504 Ce crit re du premier retour du r cit sur lui m me nous Le devons Jean Louis Cornille 1976 46 qui l a adopt pour d limiter l incipit de l Etranger de Camus qui selon lui manifeste un effet de cl ture et c est Le cas
31. une rar faction plut t qu une saturation informative puisque l auteur dissimule des informations qu il d voile au fur et mesure L auteur dans cet espace du texte met en sc ne tous les l ments qui feront le d cor et les personnages du r cit En ce qui concerne la temporalit r f rentielle elle est pr cise et permet l ancrage au r el assez facilement par la multiplication des indications de l heure On peut dire que la fonction informative est remplie dans cette zone ainsi d limit e La fonction th matique est aussi v rifi e car cet espace pr sente les th mes qui vont tre d velopp s dans la suite du r cit La relation qui lie cet incipit et le reste du texte est selon Del Lungo dite directe parce que dans l incipit de La Modification sont pr sents d embl e presque tous les th mes essentiels qui auront une relation avec la suite du texte Le r le de la th matisation a pu tre v rifi gr ce la relation entre plusieurs champs lexicaux ou s mantiques et les th mes qui leur correspondent dans la suite du texte et plus particuli rement dans l excipit Outre les indications sur le genre et le style qu a su assurer la fonction codifiante l incipit doit travers des indices autor f rentiels laborer un code pour parfaire la lisibilit de l histoire du roman et contenir un mode d emploi qui permette de comprendre le fonctionnement du r cit D limiter l incipit au premier blanc marq
32. ym tries situ s entre Les fragments A qui ouvrent et ferment le m me chapitre Ce programme a t ex cut par tous les chapitres suivants sans exception En effet tout en introduisant de nouveaux fragments les chapitres interm diaires gardent une charpente structurelle analogue au premier chapitre en reprenant les m mes instructions Le deuxi me chapitre par exemple a introduit la s quence B des deux c t s ascendant et descendant de la courbe pour se plier la r gle de la sym trie tout en commen ant et finissant par la m me s quence A voire le tableau ci dessous Pareillement la 71 Synergies Alg rie n 14 2011 pp 63 76 sym trie est manifeste dans tous les chapitres m me dans les moins probables comme le sixi me et le septi me qui ont chacun le m me nombre de fragments dans les deux segments descendant et ascendant Le chapitre VII poss de deux 02 fragments dans les deux segments ascendants et z ro fragment dans les deux segments descendants Ce programme ainsi labor et d fini dans cet espace a particip la mise en forme textuelle du roman fragmentaire Le texte de La Modification a alors produit son propre programme g n ratif qui a contribu sa lisibilit Dans cette entreprise de d limitation qui vise apr s tout la parcellisation et l autonomisation des espaces int rieurs de ce r cit on a pu identifier l incipit et l excipit comme tant des chapitres les l
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