Suivre à la trace l`activité de deux co-acteurs : Le cas - LIRIS
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1. 1 gt on a la production de l acteur ajout e ce qu il y a d j dans l diteur le cas ch ant production speaker was interrupted indique que l acteur a t interrompu dans sa saisie par l autre acteur 1 lt indique que l action d criture est la ligne 1 et le lt indique qu il y avait d j un texte cette ligne lt production timeout indique que l acteur a interrompu sa saisie car son curseur n a pas boug depuis plus de 5 secondes ou bien parce qu il a positionn son curseur ailleurs que dans l diteur de textes Ainsi l exemple suivant figure 3 doit tre compris comme suit huit minutes et sept secondes Yildun agit dans l diteur de textes la ligne 1 de l diteur il y avait d j d inscrit vous elle rajoute disposez d une feuille de papier carr e puis change d espace num rique ou bien fait une pause longue de plus de 5 secondes 1 lt vous 1 gt vous disposez d une feuille de papier carr e production 0 08 07 Yildun timeout textboard Figure 3 Extrait de la figure 2 Les films d cran d environ une heure constituent la mati re premi re principale de nos analyses Toutes les obtenues capt es sont int ressantes pour tudier l activit des acteurs mais nous nous int resserons plus sp cialement dans nos analyses celles qui nous permettent de saisir le processus de co conception2. de production La fin de chaque extrait retenu est pr cis ment marqu e par des stabilisations de sens Pour rep rer le commencement de l extrait nous avons remont le fil des interactions jusqu au moment o selon nous la n gociation de sens s oriente vers la stabilisation qui marque la fin de l extrait Dans Ollagnier Beldame 2006 le premier extrait montre l accomplissement des pr liminaires la co r daction Ce premier extrait pr sente une utilisation consultatoire de traces propres et alter du chat publi Un deuxi me extrait expose l accomplissement de la r daction conjointe de la phrase introductive du mode d emploi et illustre utilisation consultatoire de traces propres du chat publi et du chat priv Troisi mement nous avons rep r un extrait dans lequel nous voyons l accomplissement de la r daction conjointe de la premi re tape du mode d emploi Ce troisi me extrait montre une utilisation op ratoire de traces propres du chat publi L analyse compl te de ces trois extraits peut tre consult dans Ollagnier Beldame 2006 Nous pr sentons ci dessous l analyse d un fragment du troisi me extrait comme exemple des analyses men es puis nous exposons une synth se des r sultats des trois extraits analys s 5 2 1 Exemple d analyse un fragment du troisi me extrait Afin de montrer comment l analyse des extraits s est d roul e de mani re concr te nous pr sentons sur la
3. ainsi que la mani re dont l instrument les rend accessibles compr hensibles voire perceptibles pour l utilisateur doit selon nous modeler et figurer ces outils et les propri t s de ces nouveaux objets traces En particulier un syst me tra ant devrait selon nous mettre disposition de l utilisateur des moyens de se re pr senter ce qu il est en train de faire par des interactions sur les traces informatiques d interactions Ceci suppose d inventer les mani res d interagir avec des traces Une piste est celle de la mise disposition des utilisateurs de moyens de comparer leurs traces diff rents temps d activit ou aux traces d autrui ceci des fins d argumentation de confrontation de construction de sens commun efc toutes choses permettant de sensiblement enrichir les possibilit s d activit s conjointes distance Pour ouvrir plus largement le d bat sur les usages possibles des traces d interaction dans la conception et l exploitation des environnements informatiques et se rapprocher des pr occupations des situations d apprentissage instrument es nous pensons qu il est int ressant d imaginer des perspectives permettant l exportation des traces des utilisateurs vers les autres acteurs de l apprentissage une exportation supposant la capacit de transformer une trace priv e en cours en trace pour quelqu un d autre on peut imaginer alors 18 des reformulatio
4. dimension individuelle Brassac amp Gr gori 2003 En effet l acteur interagit avec son partenaire de co r daction par et avec les espaces num riques sa disposition pour l activit Rabardel 1995 Il y a n gociation conjointe de sens avec l autre acteur pour la production du mode d emploi Mais il y a aussi n gociation r flexive de sens de nature meta au fil du d roulement de l activit Eyssautier Bavay amp Ollagnier Beldame 2006 Dans cette recherche nous tudions cette activit lors d une mise en situation et cherchons observer les actions discursives et non discursives que les acteurs mettent en uvre pour r aliser l activit conjointe Nous adoptons une approche interactionniste et constructiviste pour analyser le canevas fait de ces actions l origine de l activit des acteurs A nsi nous cherchons tudier en profondeur l apparition de certains instants de l activit et la mobilisation de certains espaces comme signes de progression ou d tapes de l activit Pour nous et selon Brassac 2001 le processus de r daction conjointe est un processus cognitif collectif c est un cas particulier de conception distribu e d une inscription Il s agit d une activit intersubjective car les actions du concepteur m me si il con oit en priv sont adress es d autres commanditaires destinataires co concepteurs acteurs y compris lui m me etc Pour ob
5. figure 6 un fragment du troisi me extrait d une dur e d une minute et quarante deux secondes De ce fragment d extrait nous ne nous int ressons qu trois secondes en particulier encadr noir pendant lesquelles se produisent les op rations entour es en rouge sur la figure Nous pr sentons ci dessous l analyse de ces trois secondes titre d illustration de notre m thode 14 CS HS D HS LOS LT F81a fo encor pkez les deux langies ki non Y803 lon obtient normalement un carre po ete pliez plus petit on obtrent normalement un carre plus petit YEOb publication 0 24 09 F8lb publication At phez les deux angles X non po ete pliez Y82a c est plus ciar sion d les 47 c est plus clair sion dr les 47 Y83b publication out publication Yeda copiage fon oken normelemert un carre In plus petit ii Imarton centr ex mal defni Figure 6 Fragment d extrait analys Si l on veut simplement d crire ce qui se passe entre les deux co r dactrices pendant ce fragment d extrait de trois secondes nous pouvons relater les l ments suivants Yildun revient sur ce qu elle avait publi dans le chat en Y80 avant que Rastaban ne formule une requ te de modification en R81 et re mobilise cette production qui lui est propre Elle en copie l inscription on obtient normalement un carr plus petit en Y84a puis la colle ensuite la troisi me ligne de l diteur de textes en E3 Y 84b L anal
6. l activit a dur presque 60 minutes Environ 400 op rations ont t faites dont environ la moiti d op rations langagi res et la moiti d autres op rations Il y a eu 145 publications dans le chat publi et le volume verbal du corpus est d environ 1800 mots pour le seul bin me Rastaban et Yildun 5 1 R sultats interm diaires qualification des traces et de leur utilisation dans les extraits L artefact num rique que les actrices utilisent leur fournit des traces de leur activit Elles les utilisent pour co r diger et nous voulons montrer en quoi ces traces et leur utilisation ont des propri t s sp cifiques Nous avons rep r les propri t s que nous pr sentons ici en les consid rant du point de vue des acteurs c est dire des co r dactrices Il ne s agit en effet pas de caract riser les traces de mani re absolue mais de r v ler leurs propri t s en prenant comme r f rentiel l acteur qui les produit ou les utilise Nous distinguons deux types de propri t s Premi rement nous identifions celles qui sont inh rentes aux traces des interactions en lien avec la co r dactrice qui est l origine des traces Deuxi mement nous rep rons celles qui sont inh rentes aux traces des interactions en lien avec l espace de l environnement dans lequel elles apparaissent Troisi mement nous pr sentons les propri t s qui sont en rapport avec l utilisation qui est faite des traces
7. cet espace les traces ne sont pas imm diates vis vis des productions ce sont des v nements et non des op rations c est dire qu il s agit de r sultat d op rations faites dans un autre espace Ainsi ces espaces ne pr sentent pas la m me labilit des traces qu ils offrent En effet nous pouvons qualifier les traces du chat priv de traces ph m res car elles ne durent que le temps de la saisie de l nonc avant publication ou effacement Les traces de l diteur de textes sont quant elles des traces labiles car elles sont sujettes se transformer En effet l diteur de textes est un espace de manipulation et d inscription c est dire que les traces qu il offre ne sont pas ph m res elles peuvent durer mais on peut aussi les modifier Lorsqu elles sont produites elles ne sont pas inscrites dans le dur de l espace Enfin les traces du chat publi sont quant elles des traces persistantes car elles restent inscrites dans cet espace sans aucune possibilit d tre modifi es Deuxi mement les traces des diff rents espaces ne sont pas toujours perceptibles par tous les acteurs Nous abordons ici la propri t d adressage de la trace qui rend compte de la ou des actrice s pouvant la percevoir Nous parlons bien ici de l adressage des traces et non de l adressage des nonc s produits Il s agit donc ici non pas d un adressage intentionn des actri
8. ci en particulier sur les propri t s des moments d utilisation des traces Troisi mement pour enrichir nos analyses de l activit en approfondissant l tude de son versant situ nous souhaitons nous pencher sur les obtenues de notre corpus autres que les films d cran transcrits comme les modes d emploi finalis s ou les films des sujets en plan large que nous n avons finalement pas utilis s Si nous ne l avons pas fait pour ce bin me c est parce qu au visionnage des films il nous est apparu qu ils taient vraiment porteurs que de tr s peu d informations Nous avons mis cela en relation avec les consignes que nous avions donn es aux participants concernant en particulier le fait qu ils ne devaient pas oraliser pendant l activit Il nous semble cependant que cela vaudrait la peine de visionner les films des autres bin mes pour voir si ils contiennent des informations int ressantes pouvant enrichir l analyse des autres obtenues Malgr les limites de nos r sultats quelles pistes de conception pouvons nous en tirer pour la cr ation de syst mes tra ants d velopp s cette fois explicitement pour tracer et montrer les interactions entre acteurs et entre acteurs et environnement La litt rature et l exp rimentation montrent bien que le potentiel d utilisation est fort mais montrent galement les difficult s offrir des moyens appropri s d exploiter cette mine 17 d
9. derri re chaque acteur pour fermer le sc nario Drew de la micro t che ouvrir celui de l activit et lui allouer un pseudonyme La constitution des bin mes pour l activit n tait pas la m me que celle de la micro t che Les acteurs avaient 55 minutes pour r aliser l activit de r daction du mode d emploi pour r aliser un pliage de bo te l issue de l activit nous avons demand aux acteurs de r pondre des questions concernant en particulier les potentiels retours arri re qu ils auraient pu faire pour utiliser l historique du chat par exemple ou bien pour re visualiser le contenu de l diteur de textes Ensuite nous nous sommes entretenue de mani re individuelle avec les acteurs qui taient film s pour leur demander une nouvelle fois de s exprimer sur des ventuels retours arri re qu ils auraient pu faire Ces questions avaient pour objectif de revenir sur les points qui concernent nos attentes c est dire l utilisation de l exp rience pass e en cours d activit 3 2 2 Artefact num rique L artefact num rique disposition d une paire de acteurs se compose de deux ordinateurs connect s en r seau Concr tement chacun des deux acteurs est plac devant son ordinateur lui m me reli celui de son partenaire par internet Au fur et mesure de leurs frappes au clavier apparaissent donc des segments discursifs ce dans trois zones discursives bien diff r
10. dispositif num rique Enfin par ce collage la phrase on obtient normalement un carr plus petit est maintenant dans l diteur de textes destin e au tiers adress C est la premi re phrase du mode d emploi qui contient un on Est ce parce qu elle a t copi e depuis le chat et qu elle n tait initialement pas destin e au tiers Ce on sera t il modifi dans la suite de la construction du mode d emploi Ce on marque t il un engagement des actrices qui se mettent la place du tiers Cache t il un vous Nous ne le savons pas Seule l analyse de la suite des interactions peut le d voiler L analyse de ce fragment d extrait s arr te ici l analyse de l extrait complet pouvant tre lue dans Ollagnier Beldame 2006 5 2 2 Synth se des r sultats des trois extraits analys s De l analyse des trois extraits de la session d activit de Rastaban et Yildun Ollagnier Beldame 2006 nous obtenons des r sultats qui viennent l gitimer nos attentes concernant le r le et le statut des traces informatiques d interactions en tant que facilitateurs d appropriation de l artefact num rique par les actrices Il n est pas ais de 15 r sumer ces r sultats sans citer pr cis ment les extraits et rapporter les interactions entre Rastaban et Yildun Nous tentons cependant ci dessous de rapporter les principaux r sultats issus de nos analyses Nous soutenons que l utili
11. exp riences pisodes d activit d couvrir en cours d activit r utiliser partager capitaliser etc Nous songeons principalement la conception de syst mes qui renvoient l utilisateur en temps r el son histoire interactionnelle imm diate selon des points de vue ouvrant la voie la prise de recul sur son activit et aux processus de d veloppement humain associ s Nous avons observ des acteurs utilisant un artefact num rique pour r aliser la t che que nous leur avions assign e A l interface de leur environnement des traces brutes de leur activit apparaissaient au fil du d roulement de l activit Ces traces apparaissaient de fait comme des empreintes de l activit des acteurs inscrites par et dans l environnement sans que l environnement n ait t d velopp pour enregistrer explicitement les interactions et les montrer l utilisateur Nous avons regard si les acteurs utilisaient ou non ces traces Nous avons observ qu il y avait en effet des utilisations des traces et que ces traces pouvaient tre qualifi es diff remment selon l acteur l origine des traces et selon l acteur qui les per oit ou les utilise et selon l espace num rique chat priv chat publi diteur de textes dans lequel l acteur laisse et peut percevoir les traces Nous affirmons que l utilisation des traces informatiques par l utilisateur peut favoriser son utili
12. m di e Ce sont les obtenues qui rendent compte de la transformation de l activit au cours du temps et non celles qui montrent seulement le produit de l activit Il s agit essentiellement des films d cran et des traces des interactions via Drew 4 M thodologie pour le traitement des obtenues Pour faire les analyses qualitatives pr sent es dans cette recherche l activit d un seul bin me a t retenue conform ment aux choix m thodologiques que nous avons faits et qui sont d crits plus haut Il s agit du bin me de pseudonymes Rastaban et Yildun deux jeunes femmes tudiantes l universit Lyon 2 Pour nos analyses se pose la question de la re pr sentation des interactions actrice s artefact num rique Nous explicitons ci dessous les choix que nous avons faits sur cette question de la mise en forme des obtenues ces choix m thodologiques concernent la lisibilit et la granularit des obtenues que nous avons choisi de retenir pour nos analyses 4 1 Montage en quadravision synchronis e des espaces discursifs Il a t n cessaire d laborer un corpus qui soit la p rennisation de l v nement labile qui s est d roul dans les locaux de l universit Hormis une cam ra point e sur chacun des deux acteurs en train d utiliser leur ordinateur l essentiel de cette p rennisation passe par la captation de l histoire des deux crans La figure 1 fournit un tat de l cran d un d
13. m diation d veloppement de l activit traces informatiques d interaction artefact num rique ABSTRACT Our research aims at observing a joint mediated writing situation In the activity we study two users are asked to co conceive a procedural text with the help of a numerical environment constituted by three types of resources a video showing actions to describe a chat and a text editor During this activity numerical interaction traces become visible Traces concern interactions between users and interactions between users and artefacts We qualify traces and their properties which concern either the user or the numerical resource producing traces or the use of traces done by users Then we reveal how traces mobilisation by users allows us to observe the development of activity and the appropriation of the numerical environment by users Finally we discuss possible future works and we present some design trails for tracing systems KEY WORDS Joint activity mediation activity development numerical interaction traces numerical environment 1 Introduction Contexte de la recherche et positionnement du travail Le travail pr sent dans cet article s inscrit dans les th matiques de recherche de l quipe de recherche technologique pluridisciplinaire e Praxis anim e par l quipe SILEX du laboratoire LIRIS sur les syst mes tra ants et l apprentissage instrument en particulier via
14. situations et non la manipulation de variables qui permet d tudier notre objet Ainsi pour tenter de progresser sur ces champs d investigation et de r pondre nos questions de recherche nous avons mis en place une activit conjointe et instrument e qui est une co r daction d un mode d emploi par deux acteurs distance via des artefacts num riques Cette mise en situation n est pas cologique car elle ne concerne pas des individus en train de faire leurs activit s habituelles en condition sauvage Mais elle est naturelle par opposition aux situations de laboratoire car elle pr sente une haute validit cologique Nous pr sentons cette activit ci dessous et la mani re dont nous l avons mise en situation pour l tudier 2 2 Activit observ e une r daction conjointe instrument e L activit que nous observons est une r daction conjointe et instrument e d un texte proc dural Bon nombre de recherches Kraut Egido amp Galegher 1990 Dillon 1993 Mitchell Posner amp Baecker 1995 Cerratto 1999 Cerratto amp Rodriguez 2002 Cerratto Pargman 2005 ont tudi la mani re dont les personnes crivent ensemble La plupart de ces travaux s accordent sur le fait que l criture collaborative implique des moments d criture et des moments de communication des p riodes d activit synchrone o le groupe travaille en m me temps et des p riodes de travail seul o les me
15. touche entr e D s qu une publication est faite elle est visible par les deux acteurs Ainsi lorsque l un ou l autre construit son nonc il a le loisir d aller et venir dans sa phrase l effa ant rebours pour ensuite la r crire l identique ou non Il doit ensuite r aliser une action de validation pour publier l nonc ainsi finalement labor Ce faisant il sait ce qu il va donner lire son partenaire il peut contr ler si ce qu il adresse l autre contient bien ce qu il intentionne de lui signifier La captation que nous avons mise en place permet de visualiser avec une granularit tr s fine l criture d un caract re cette micro histoire de la production d nonc dans la zone de chat priv L diteur de textes que nous utilisons est celui du logiciel Drew Pour notre mise en situation il a t am lior par Dyke 2006 pour avoir deux curseurs au lieu d un seul Ainsi les deux acteurs y ont leur curseur et il est possible qu ils y crivent en m me temps La diff rence avec le chat priv est qu ils y produisent alors au vu et au su de leur partenaire 3 2 3 Obtenues de la mise en situation Nous avons conserv les modes d emploi produits par les acteurs nous avons gard les questionnaires remplis par les acteurs nous les avons conserv s au format papier et nous avons gard les transcriptions des entretiens Nous pr sentons ci dessous les pr
16. traces informatiques d interactions brutes c est dire des s quences d informations inscrites par et dans l environnement relatives l utilisation qu un individu en a faite qui se trouvent pr sentes de facto l interface Nous avons mis en place une situation exp rimentale permettant l observation des utilisations de ces traces par deux acteurs en situation d activit conjointe et instrument e au sens vygotskien Cette tude a t l occasion de montrer comment dans la situation tudi e les acteurs ont travaill avec et sur les traces informatiques d interaction En effet ces traces se sont r v l es tre des objets supportant la n gociation de l activit objets en continuelle volution au cours du d veloppement de l activit D un point de vue fondamental cette tude nous a apport des l ments de compr hension de la relation qui existe entre les traces informatiques d interaction et les connaissances en co construction ces traces constituent des supports de communication entre les acteurs et ce sont galement des moyens d interaction avec l autre et avec soi m me via une activit r flexive D un point de vue m thodologique cette tude a montr qu une investigation qualitative de type ethnographie permettait de mettre en vidence des processus micro ayant lieu entre les individus de la situation Bien entendu cette mise en situation a pr sent de nombreuses li
17. uqam ca v4n2 articles v4n2a8 htm Mitchell Posner amp Baecker 1995 MITCHELL A POSNER I amp BAECKER R 1995 Learning to Write Together Using Groupware In Proceedings of CHT95 Ollagnier Beldame 2006 OLLAGNIER BELDAME M 2006 Traces d interactions et processus cognitifs en activit conjointe Le cas d une co r daction m di e par un artefact num rique Th se de Doctorat Universit Lumi re Lyon2 France Ollagnier Beldame amp Mille 2007 OLLAGNIER BELDAME M MILLE A 2007 Faciliter l appropriation des EIAH par les acteurs via les traces informatiques d interactions Rapport de recherche de l quipe du laboratoire LIRIS Soumis au num ro sp cial Analyses des traces d utilisation dans les EIAH de la revue STICEF revue francophone de Sciences et Technologies de l Information et de la Communication pour l ducation et la Formation Rabardel 1995 RABARDEL P 1995 Les hommes et les technologies Approche cognitive des instruments contemporains Paris Armand Colin Suchman 1987 SUCHMAN L 1987 Plans and Situated Actions Cambridge Cambridge University Press Vygotski 1978 VYGOTSKI L 1978 Mind in society The development of higher psychological process Cambridge amp London Harvard University Press 21
18. Nous pourrons alors premi rement mettre en vidence des r gularit s dans l utilisation des traces entre les bin mes Les obtenues dont nous disposons sont galement des traces de l activit des bin mes mais cette fois qui nous sont destin es en tant qu analyste de la situation Il sera possible d utiliser ces traces pour retrouver des motifs d utilisation similaire des espaces puis de centrer notre tude sur les morceaux de corpus correspondant aux motifs Deuxi mement en vue d valuer si l utilisation des traces d interactions dans une activit conjointe et m di e est une activit largement situ e distribu e et mergente nous chercherons voir si nous retrouvons les r sultats obtenus dans cette recherche vis vis des autres bin mes Nous envisageons de mettre au point une grille d observation de l activit comportant les actions des participants les plus souvent rencontr es et en particulier celles qui concernent l utilisation des traces d interactions Cette grille pourra constituer un outil utile pour qualifier l activit des bin mes restants Car m me si nous perdrons beaucoup en finesse d analyse elle pourra tre un moyen de rep rer des motifs d utilisation entre les bin mes Pour cette recherche de motifs il sera int ressant d utiliser un outil logiciel de codage de vid os pour compl ter le traitement de nos obtenues et ainsi de pouvoir faire des analyses automatiques sur celles
19. Suivre la trace l activit de deux co acteurs Le cas d une r daction conjointe m di e par un artefact num rique Titre court Suivre la trace l activit de deux co acteurs Magali Ollagnier Beldame LIRIS UMR 5205 Universit Claude Bernard B timent Nautibus 710 43 Boulevard du 11 Novembre 1918 69622 VILLEURBANNE CEDEX mbeldame liris cnrs fr R SUM La recherche pr sent e ici s int resse une situation de r daction conjointe et instrument e dans laquelle deux acteurs doivent co concevoir un texte proc dural partir d un artefact num rique constitu de trois types de ressources une vid o donnant voir le contenu d crire un chat et un diteur de textes Lors de cette activit des traces informatiques d interactions entre acteurs et entre acteurs et espaces num riques apparaissent Nous qualifions les propri t s de ces traces qui rel vent soit de l acteur ou de l espace num rique qui en est l origine soit de l utilisation qui en est faite par les acteurs Nous d voilons ensuite en quoi la mobilisation de ces traces par les acteurs permet de suivre le d veloppement de l activit et l appropriation de l artefact num rique par les acteurs Nous discutons enfin des perspectives de ce travail et apportons quelques pistes de conception que nous pouvons tirer de nos r sultats pour la cr ation de syst mes tra ants MOTS CL S Activit conjointe
20. cernent la production du mode d emploi via des re mobilisations d exp riences et des n gociations de sens Nous justifions le choix de cette m thode par le fait que seule une m thode qualitative et capable de r v ler des processus interactionnels de grain tr s fin entre humains et entre humain et artefact num rique peut convenir l observation et l analyse de processus aussi peu connus que ceux de l appropriation de l environnement via les traces informatiques d interaction C est une approche qui vise montrer que l analyse des ethnom thodes les proc dures que les personnes mobilisent pour produire et reconna tre leur monde renseigne sur les faires des acteurs Coulon 2002 Dans le cadre de notre mise en situation l activit des acteurs est enregistr e Tous les acteurs ont leurs actions l cran jeux de la vid o origami et actions discursives chat et diteur de textes Drew enregistr es par un logiciel de capture d cran Leurs actions discursives sont par ailleurs trac es par Drew lui m me Certains acteurs sont galement film s en plan large de mani re voir leur visage et leurs mains sur les p riph riques 3 2 tude exp rimentale Mise en situation La mise en situation a eu lieu en f vrier 2006 dans les locaux de l ICOMde l Universit Lyon2 Nous pr sentons ci dessous l objectif de cette mise en situation la pr paration qu elle a n cessit e son d ro
21. ces mais de la visibilit de facto des traces pour l une l autre ou les deux actrices Nous avons identifi deux types d adressage des traces Premi rement dans le chat priv les traces sont adress es l actrice qui est en train d crire une production En effet elle est la seule pouvoir percevoir la trace de ce qu elle est en train de produire Nous dirons qu il s agit de traces auto adress es Deuxi mement nous avons un adressage similaires pour les traces du chat publi et celles de l diteur de textes Dans le chat publi la trace est principalement adress e l autre actrice l autre r dactrice mais la productrice de cette trace est elle m me une adress e Dans ce cas nous avons donc un adressage double et nous dirons qu il s agit de traces h t ro adress es Enfin dans l diteur de textes la trace est destin e au bin me c est dire adress e aux deux actrices Nous dirons dans ce cas aussi qu il s agit de traces h t ro adress es 5 1 3 Qualification de l utilisation des traces Nous pouvons galement d celer des propri t s des traces en fonction de l utilisation qui en est faite par les co r dactrices Il s agit dans ce cas davantage de caract ristiques de l utilisation des traces plut t que de propri t s qui leur sont propres Nous avons rep r deux utilisations distinctes des traces dans la session que nous analysons Premi reme
22. comme des supports potentiels la construction du sens telle qu elle est mise en uvre dans l appropriation d environnements informatiques en particulier lorsque l activit est conjointe Il est vident que les r sultats pr sent s dans ce travail sont modestes et limit es en particulier au niveau de l tendue des analyses tant au niveau du nombre de participants tudi s que du point de vue de la dur e des extraits de la session consid r s Une des volutions futures de ce travail est ainsi naturellement de consolider nos analyses selon ces deux limites et en particulier la premi re Notre objectif est de poursuivre les analyses de notre corpus en leur donnant une paisseur suppl mentaire li e l interpr tation de sessions d autres bin mes Il est vident que les analyses que nous avons men es dans ce travail sont tr s co teuses en temps alors que nous n avons analys que quelques minutes d une seule session d activit Il s agira donc pour nous de trouver une d marche d analyse qui allie la finesse d interpr tation une r plicabilit des r sultats entre bin mes Nous avons les obtenues de trois autres bin mes et nous ne pourrons pas les analyser toutes avec la finesse des analyses r alis es ici Mais nous pourrons en consid rer une ou deux par exemple en nous basant sur des r ponses des participants aux questionnaires ou aux entretiens montrant des utilisations des traces d interactions
23. complissent pas explicitement une t che d apprentissage mais nous pensons que l activit qu ils effectuent est source d un d veloppement individuel Le d veloppement auquel nous r f rons est selon Vygotski li l apprentissage par une relation d unit mais non d identit et r f re au processus par lequel un individu conna t des transformations et des changements au cours du temps Il s agit du d ploiement de l engendrement des ph nom nes cognitifs survenant dans le rapport qu un individu entretient au monde et par lesquels ce faisant se faisant il change et n est plus tout fait le m me qu avant Il n est pas limit au d veloppement chez l enfant mais chez l individu tout au long de sa vie et c est un processus dont la dur e peut tre de quelques minutes plusieurs ann es Dans son ouvrage Mind in society The development of higher psychological process Vygotski d crit cette temporalit micro du d veloppement de la mani re suivante Any psychological process is a process 7 Les actants de Latour 2001 sont les participants humains et non humains l activit undergoing changes right before one s eyes The development in question can be limited to only a few seconds or even fractions of seconds Vygotski 1978 p 61 L artefact num rique dont disposent les deux acteurs leur permet d une part d interagir discursivement et d autre part de p
24. cro nous identifions plusieurs moments participant selon nous la gen se instrumentale de l artefact num rique et de son volution Nous montrons que les traces ont un r le dans ces gen ses et qu ainsi elles favorisent l appropriation de l environnement Dans cette session d activit le mode d emploi a acquis au fil de l activit une forme stabilis e Cette forme est le fruit du travail de deux r dactrices qui ont t conduites via une dynamique cognitive collaborative concevoir conjointement une production p renne Nous d voilons comment la production des actrices s est n goci e et stabilis e dans le temps par exemple via le jeu d alternance dans l utilisation des pronoms on et je et le r le de ces pronoms Nous exposons comment elle est devenue quasiment routini re en termes d utilisation des espaces et en parall le la prise en main des espaces num riques et l utilisation des traces d exp rience Nous avan ons que au fil de l extrait l activit des actrices se transforme et qu elle s oriente selon les moments vers ses facettes constructive et productive Nous r v lons galement dans cette tude de cas le caract re opportuniste situ et distribu de l activit tudi e 6 Discussion et perspectives Vers des recommandations pour la conception 16 Dans ce travail nous avons pris le parti de consid rer les traces informatiques d interactions
25. dalit s non verbales et para verbales La production d un nonc n est pas r alis e sous le regard de l autre et le scripteur n a pas la possibilit d int grer d assentiment ou de d sapprobation de l autre Le rire non visible doit tre explicitement exprim s il veut tre dit La demande d avis ou de pr cision le questionnement l tonnement doivent tre pr cis ment manifest voire explicitement mis en avant pour tre perceptible par l autre Les h sitations inh rentes toute production verbale sont ici gomm es par le filtre entre le chat priv et le chat public Bref un grand nombre de ph nom nes centraux dans la conversation classique sont ici absents La question est de savoir ce que ce type de situation induit pour la construction de significations Ceci a d j t largement tudi mais pas dans cette situation o simultan ment un espace d criture conjointe est pr sent sur chacun des deux crans Dans Ollagnier Beldame 2006 nous avons choisi trois extraits de la session d activit que nous avons analys s Choisir Le mode op ratoire du choix de chaque extrait a t le suivant nous avons constat que au fil de l activit la production du mode d emploi source de n gociation conjointe de sens se stabilise par paliers Nous avons en effet remarqu des stabilisations plusieurs moments dans la n gociation du sens s op rant au sein de l activit
26. enci es l cran Par ailleurs une quatri me zone leur donne voir le film du pliage film qu ils peuvent manipuler retour arri re arr t sur image etc loisir Les acteurs ne disposent par ailleurs d aucune autre ressource mat rielle Pour r aliser cette t che chaque acteur dispose ainsi de quatre espaces l cran de son ordinateur Le chat qui est compos de o Un sous espace priv la zone de saisie que nous appelons chat priv o Un sous espace partag la zone de publication que nous appelons chat publi diteur de textes qui est un espace partag La vid o donnant voir le pliage qui est un espace priv Les acteurs disposent ainsi de l interface suivante pour r aliser l activit Vid o priv e du pliage f d crire Editeur de texte partag Figure 1 Interface en quatre espaces pour la mise en situation principale La vid o pr sent e aux acteurs montre des mains r alisant un pliage origami qui est d crire Elle peut tre jou e paus e acc l r e ralentie ou stopp e souhait par les acteurs Elle dure environ deux minutes Le chat que nous utilisons est celui du logiciel Drew d velopp pour tracer les interactions C est un chat classique avec une zone de saisie le chat priv car il n est vu que par le r dacteur dans laquelle les acteurs crivent puis publient dans la zone de publication le chat publi en appuyant sur la
27. entale de l artefact est souvent l origine de probl mes d appropriation de l environnement La recherche que nous pr sentons dans cet article rel ve de la psychologie clinique de l activit et constitue l un des travaux fondamentaux de l quipe e Praxis en ce qu elle l gitime l orientation scientifique des travaux Recherche r alis e dans le cadre d une th se en sciences cognitives co dirig e par A Mille Silex LIRIS Universit Lyonl et C Brassac Codisant Labpsylor Universit Nancy2 en collaboration avec S Metz ICAR Universit Lyon2 http praxis inrp fr praxis 3 Supporting Interaction and Learning by Experience http liris cnrs fr silex Laboratoire d InfoRmatique en Images et Syst mes d information http liris cnrs fr Environnements Informatiques pour l Apprentissage Humain Dans ce travail nous d signons par visualisation une pr sentation active l utilisateur c est dire lui permettant des possibilit s d actions L id e est de lui offrir une vue mall able des traces et non une simple pr sentation statique de l quipe Cette recherche vise en effet tudier le r le et le statut des traces informatiques d interactions dans une activit humaine conjointe m di e et distance C est pr cis ment une situation d utilisation de traces informatiques d interactions par l acteur l origine des traces qui no
28. es partenaires Yildun Il est videmment n cessaire de rassembler les deux crans de fa on synchronis e pour avoir notre disposition les configurations des figures 4 et 5 Nous avons ainsi d cid de r aliser un montage des diff rents flux que nous avions de la mise en situation principale Ainsi nous avons mont en quadravision et synchronis les quatre sources de notre bin me plan large de Rastaban cran de Rastaban plan large de Yildun et cran de Yildun selon la figure 2 10 Figure 4 Montage en quadravision synchronis e des quatre sources vid os Mais nous avons constat que les productions des actrices dans les chats et les diteurs de textes n taient pas lisibles avec ce montage Par ailleurs les actrices n ont pas parl ni exprim d oralisations justifiant de conserver les plans larges pour le son Nous avons ainsi d cid de monter en quadravision synchronis e les seuls espaces discursifs des actrices chats et diteurs de textes en y ajoutant les vid os du pliage origami pour chaque actrice figure 5 ci dessous pour avoir les actions sur ces films de mani re synchrone aux productions discursives Nous avons r alis ce travail avec un logiciel de montage vid o Figure 5 Montage en quadravision synchronis e des espaces discursifs et vid os origami L existence de trois zones de scription ne rend pas facile la transcription de ce corpus No
29. et processus cognitifs en activit conjointe Objectifs de l tude exp rimentale et activit observ e Nous montrons dans Ollagnier Beldame amp Mille 2007 qu il existe diff rents niveaux d abstraction des informations trac es par les artefacts num riques et que ce niveau varie selon l usage qui est fait de ces traces Les traces informatiques d interactions peuvent en particulier tre pr sent es l acteur dans leur forme brute Nous pensons aux traces d interactions qui dans certains environnements se trouvent de facto pr sentes l interface C est le cas de certaines interfaces pour les activit s conjointes et en particulier de certaines interfaces communicationnelles comme les diteurs de textes collectifs ou les chats o l acteur voit constamment l cran les traces brutes de ce qu il a fait pr c demment ainsi que les traces des actions des autres acteurs puisqu il s agit dans ce cas d activit s conjointes Il est important de remarquer ici que l on peut donc parler de traces informatiques d interactions pour d signer des empreintes de l activit des acteurs inscrites par et dans l environnement alors que l environnement n a pas t d velopp pour cela Ce sont pr cis ment ces traces brutes que nous nous int ressons dans l tude exp rimentale pr sent e ici celles qui apparaissent de facto l interface de certaines applications d act
30. incipales obtenues pour notre tude exp rimentale c est dire celles sur lesquelles nous nous basons pour faire nos analyses de l activit L ensemble des obtenues de la mise en situation se trouve dans Ollagnier Beldame 2006 Drew a t modifi pour notre mise en situation Ainsi voici sur la figure 2 un exemple de traces que Drew g n re Speaker Utterance Tool 0 07 00 Yildun j essaie sur l editeur un truc genre vous disposez d une feuille carr e chat 0 07 16 Rastaban oui c porfait chat 0 07 49 Rastaban begins writing textboard 0 07 49 Yildun dont les faces sont de couleurs diff rentes chat 0 07 50 Rastaban 1 gt vous production speaker was interrupted textboard 0 07 54 Yildun begins writing textboard 0 08 07 Rastaban oui vo mieu chat 1 lt vous 1 gt vous disposez d une feuille de papier carr e production 0 08 07 Yildun timeout textboard Figure 2 Trace informatique g n r e par le logiciel Drew On trouve le temps en premi re colonne le nom de l acteur dans la deuxi me l nonc dans la troisi me colonne et le nom de l outil utilis pour l action dans la quatri me colonne Pour la colonne nonc begins writing indique qu un acteur positionne son curseur dans l diteur de textes 1 gt indique que l action d criture est la ligne 1 et le gt indique que l acteur commence crire cet endroit de la ligne Apr s le
31. ivit conjointe Nous croyons que la pr sentation de ces traces aux acteurs peut favoriser l appropriation des artefacts num riques par les acteurs Selon Millerand ef al 2001 l appropriation ne peut tre comprise que dans le cadre d un processus temporel impliquant des transformations de la situation par les usagers A nsi dans cette perspective l usager choisit ou red finit les fonctionnalit s du dispositif pour donner un sens son usage jusqu ce que celui ci fasse l objet d une nouvelle d finition Et les d tournements d usage observ s peuvent alors tre compris comme des r v lateurs des dynamiques d appropriation diff renci e l uvre dans la formation des pratiques Selon ces auteurs c est dans l exp rience de l utilisateur avec le dispositif que l appropriation se joue c est dans la mise en objet de la technique Pour Rabardel et Samur ay 2001 l appropriation r sulte d un processus progressif de gen se instrumentale processus qui n est pas lin aire qui est difficile et qui engendre des tensions entre l objet de l appropriation et l usage fait de cet objet dans un contexte particulier Nous retenons cette d finition de Rabardel et Samur ay et rajoutons que pour nous l appropriation est un processus it ratif o la n gociation de sens qui se joue dans l utilisation d un objet par un individu autorise l adoption et l adaptation de l obje
32. les EIAH Ce type d environnements permet ses utilisateurs d interagir avec d autres d interagir avec des agents artificiels d acc der des l ments formatifs de toutes natures qui sont des ressources pour l activit d apprentissage Au sein de l quipe e Praxis nous pensons que la question de l appropriation de ce type d environnements par les utilisateurs apprenants est centrale bien que peu de recherches tudient les l ments de la situation qui favorisent l appropriation de l artefact num rique En effet les environnements informatiques pour l apprentissage humain sont souvent complexes et rarement intuitifs malgr les efforts de leurs concepteurs La question de leur appropriation et de leur re connaissance en tant qu instruments par les utilisateurs motive fondamentalement les recherches men es dans l quipe Dans le cas d une activit instrumentant les interactions comme c est le cas dans une situation d utilisation d un environnement informatique pour l apprentissage humain une partie de ces interactions devient tangible et susceptible d tre observ e la fois par l humain et par l environnement les traces de ces interactions pouvant donc naturellement tre r v latrices de cette appropriation Bon nombre d applications informatiques tracent les interactions entre utilisateur s et environnement sous la forme de fichiers peu exploitables par l utilisateu
33. logiciel pour g n rer et diter des vid os de sessions d cran qui enregistre en continu les interactions l interface Six des huit acteurs ont t film s en plan large avec des cam ras mini DV Nous avons accueilli les acteurs dans une salle puis leur avons lu de mani re collective un texte pr sentant l activit Ensuite nous avons fait visionner aux acteurs une d monstration de pr sentation des outils et de 8 Institut de la COMmunication l activit qui durait 1 minute et 46 secondes montrant la lecture de la vid o origami et l utilisation des diff rents espaces de Drew usage du chat celui de l diteur de textes partag et celui de l diteur de vid os l issue de la d monstration les acteurs se sont r partis dans les deux salles d activit de mani re al atoire Afin que les acteurs aient la possibilit de prendre en main les outils avant la r daction du mode d emploi nous leur avons demand de r aliser ce que nous appelons une micro t che Cette micro t che faisait intervenir les m mes ressources que l activit principale diteur de textes et chat Drew Il s agissait de co r diger avec un interlocuteur distant par le biais du chat et de l diteur de textes Drew un petit texte d crivant le contenu d une courte vid o d une personne en train de faire du v lo Ils disposaient de 5 minutes pour faire cette r daction la fin du temps imparti nous sommes pass s
34. mbres du groupe travaillent de mani re asynchrone Dans cette activit il est parfois difficile d identifier les productions de l activit de co r daction et de distinguer s il s agit du texte co crire ou de productions vis e communicative En fait chaque co auteur avance dans la production du texte commun bas sur sa perception des actions des autres La t che que nous proposons ici se rapproche de ce que Dausendsch n Gay et Krafft 1999 appellent les r dactions conversationnelles qui sont des situations o deux ou plusieurs personnes le syst me crivant se mettent autour d une table pour concevoir et r diger un texte commun Dans ce type d activit les chercheurs ont montr qu il y a d abord une tape de construction de l espace interactionnel qui s op re pendant laquelle les acteurs identifient et d limitent l espace et le temps du travail collectif En parall le le rapport social les r les dans l interaction et la r alisation de la t che se mettent en place via l activit finalis e et les interactions De notre point de vue le couplage des cognitions individu es aux mondes social et mat riel est central Le texte en cours de r daction est ainsi un actant part enti re dans les processus de n gociation de sens qui sont non seulement intersubjectifs mais aussi interobjectifs Comme processus intersubjectif cette n gociation de sens rev t une dimension conjointe et une
35. mites qui sont les occasions d imaginer de nouvelles mises en situation qui viendront compl ter les r sultats pr sent s dans cet article en particulier concernant la nature des propri t s des traces et de leur utilisation qui sont mises en vidence ici Les perspectives de ce type de recherches montrant les processus d appropriation et d utilisation des traces informatiques d interactions par les acteurs compl t es par les recherches sur la mise en forme et la visualisation des traces semblent pouvoir s ouvrir vers une meilleure caract risation des situations de r gulation des situations d activit instrument es en particulier vers la compr hension des dynamiques d change entre acteurs 8 R f rences bibliographiques Brassac 2001 BRASSAC C 2001 R daction coop rative un ph nom ne de cognition situ e et distribu e dans M M de Gaulmyn R Bouchard and A Rabatel Eds Le processus r dactionnel crire plusieurs voix Paris L Harmattan pp 171 193 19 Brassac 2004 BRASSAC C 2004 Action situ e et distribu e et analyse du discours quelques interrogations Cahiers de Linguistique Fran aise 26 251 268 Brassac amp Gr gori 2003 BRASSAC C amp GR GORI N 2003 Une tude clinique de la conception collaborative la conception d un artefact Le Travail Humain tome 66 2 pp 101 127 Cerratto 1999 CERRATTO T 1999 Instrumenting Collaborative W
36. nnes comporte une sous colonne de d signation des occurrences et une sous colonne de contenu des occurrences Par occurrence nous entendons un accompli la r alisation d une chose Nous avons mis une trame de fond pour notre tableau les colonnes 2 et 4 sont de la m me couleur gris clair car elles correspondent toutes deux aux chats priv s La colonne 3 le chat publi est d un gris moyen Et enfin la colonne 5 l diteur de textes est d un gris plus soutenu L activit est un accomplissement continu de r alisations de choses C est une suite d entit s Par entit nous entendons une ou plusieurs productions porteuses d un sens potentiel Les entit s sont constitu es d occurrences qui peuvent tre de diff rents types Dans notre transcription nous avons rapport tout ce qui a t chang sous forme discursive entre les actrices selon des conventions de transcription d taill es dans Ollagnier Beldame 2006 Nous pr sentons maintenant la m thodologie que nous retenons pour mener les analyses sur les obtenues qui s appuie sur des principes ethnographiques 5 Analyse d une session d activit instrument e conjointe Rappelons que pour mener nos analyses nous n avons retenu que l activit d un seul bin me Rastaban et Yildun titre indicatif l ampleur des changes discursifs dans l activit de ce bin me ici scripturaux et non verbaux se r partit comme suit
37. ns des traces utilisateurs Cram Jouvin amp Mille 2007 ouvrant la voie d autres fa ons d changer sur les processus mobilis s dans l activit en cours Enfin concernant la mise en place de situations d apprentissage instrument nous avan ons que le choix de dispositifs num riques offrant de facto une visualisation des traces d interaction peut permettre aux apprenants de prendre du recul quant leur activit et d avoir un meilleur contr le de leur apprentissage en tant que processus situ dans le temps et dans les espaces num riques propos s Nous pensons en effet qu en contexte d apprentissage les situations d activit s conjointes ont r ellement beaucoup gagner la mise en place d environnement num riques permettant l exploitation des traces informatiques d interaction en effet dans de telles situations la construction du sens est une n cessit explicite et nous imaginons que la n gociation argumentative peut tirer grand profit d un soutien par des traces explicites des interactions acteur acteur et acteur environnement informatique Dillenbourg 1999 C est donc un vaste programme de recherches interdisciplinaires qui prend forme pour permettre au potentiel des traces informatiques d interactions de s affirmer dans les situations d activit s conjointes m di es par un environnement informatique 7 Conclusion Dans cet article nous nous sommes int ress e des
38. nsuite les choix m thodologiques que nous avons faits pour l observation de la mise en situation qui rel vent d une approche psycho ergonomique d inspiration ethnographique Le d tail de la mise en situation est alors donn principes pr paration acteurs observateurs filmages d roulement de la s ance sc nario t che artefact num rique et espaces disposition des acteurs informations obtenues traces productions des acteurs films erc Puis nous expliquons la m thodologie que nous avons adopt e pour le traitement des informations obtenues en justifiant les choix de montage vid o et de transcriptions que nous avons faits Nous pr sentons ensuite l analyse d une session d activit instrument e conjointe Cette analyse met en vidence des r sultats interm diaires qui sont des propri t s des traces informatiques d interactions et de leur utilisation au fil de la session Nous r v lons par la suite d autres r sultats sur le r le et le statut des traces informatiques d interactions dans le d roulement de l activit Un exemple d analyse par le commentaire d un fragment d extrait de la session est alors donn lire puis nous exposons une synth se des r sultats d analyses men es sur les extraits Enfin une discussion vient apporter quelques pistes de conception que nous pouvons tirer des r sultats pour la cr ation de syst mes tra ants 2 Traces informatiques d interactions
39. nt la ou les actrice s peu ven t simplement consulter les traces en cours d activit Il s agit par exemple de lecture de l historique du chat publi que nous rep rons en tant qu analyste par des retours d ascenseur dans cet espace Dans ce cas nous qualifions cette utilisation des traces de consultatoire Deuxi mement la ou les actrice s peu ven t effectuer des op rations sur les traces Ces op rations peuvent tre du copiage du collage des traces Dans ce cas nous qualifions cette utilisation des traces d op ratoire R v l es par nos analyses ces diff rentes propri t s des traces informatiques d interaction et de leur utilisation constituent des indices ressources sur lesquelles nous nous appuyons pour mettre en vidence les r sultats suivants qui concernent le r le et le statut des traces informatiques dans le d roulement de l activit observ e 13 5 2 R sultats cons cutifs r le et statut des traces informatiques d interactions dans le d roulement de l activit La situation que nous avons tudi e est constitu e de deux personnes en situation de conception conjointe plac s dans deux salles distinctes face des artefacts num riques sophistiqu s qui permettent de communiquer par internet via un chat C est une situation devenue tr s courante et qui donne lieu des modes d expression conversationnels nouveaux Les interactants doivent s affranchir des mo
40. par les co r dactrices 5 1 1 Qualification des traces selon l acteur l origine des traces Selon l acteur l origine des traces et selon l acteur qui les per oit ou les utilise les traces peuvent tre de deux natures Il peut en effet s agir de traces dont l acteur est l origine c est dire des inscriptions de ses interactions avec l environnement ou avec son partenaire via l environnement Dans ce cas nous appellerons ces traces des traces propres Mais il peut galement s agir de traces dont le partenaire est l origine Dans ce cas nous dirons que ce sont des traces alter 5 1 2 Qualification des traces selon l espace l origine des traces Selon l espace num rique chat priv chat publi diteur de textes dans lequel l acteur laisse et peut percevoir les traces nous identifions des propri t s diff rentes Premi rement nous proposons de consid rer le 12 chat priv et l diteur de textes comme tant des aires de manipulation et de potentielle inscription des nonc s car les traces des productions y apparaissent d s que les productions sont saisies et elles peuvent aussi tre modifi es voire dispara tre c est syst matiquement le cas des traces du chat priv et cela peut l tre pour les traces de l diteur de textes l oppos nous consid rons le chat publi comme tant strictement une aire d inscription car dans
41. produit des traces sans interpr tation mais export es dans un tableur pour l analyse de la situation a posteriori 3 M thodologie pour l observation 3 1 Principes Nous tudions une activit m di e par le langage et par l artefact num rique la disposition des acteurs Les acteurs communiquent et r alisent l activit par le biais du clavier de l cran et de la souris de l ordinateur en r seau qu ils ont disposition Ils utilisent aussi la consigne papier qui leur est donn e en d but d activit L analyse de ce type de situation d activit conjointe peut se baser sur un ensemble de documents permettant de rendre compte de plusieurs aspects de la situation de recherche les modes d emploi finalis s rendus par les co r dacteurs les traces d activit ancr es dans le support num rique les enregistrements vid os des interactions films des acteurs et des crans les r ponses aux entretiens et aux questionnaires transcrits Pour nommer ces informations nous utiliserons dans notre recherche le terme d obtenues Latour 2001 p 49 que nous pr f rons celui de donn es car il rend davantage compte du caract re non pr existant et mergeant des informations qui nous int ressent Pour notre recherche nous avons choisi d adopter une approche ethnographique pour tudier les interactions enregistr es sous forme de films et de traces et pour interpr ter ces interactions qui con
42. r lui m me ou un analyste de la situation d interaction les fichiers logs Certains artefacts num riques permettent de conserver les traces informatiques d interactions tangibles pour un humain et dans un format qui fait sens pour lui utilisateur et ou analyste L utilisation de ces traces des fins d analyse est assez r pandue dans le domaine des activit s instrument es tandis qu elle est peu fr quente lorsque l observateur en est le producteur lui m me Ainsi bien que les enjeux th oriques en termes de connaissances sur l activit humaine m di e par ordinateur et que les enjeux pratiques en termes de conception d environnements centr e utilisateur soient tr s importants le champ de recherches sur la r utilisation de l exp rience sous forme de visualisation des traces d interactions est un domaine de recherche peu explor L tude de l utilisation de ces traces informatiques d interaction par les utilisateurs est au c ur des travaux de recherche de l quipe e Praxis Nous pensons que la visualisation des traces informatiques des interactions entre acteurs et artefact num rique peut compenser l cart qui existe entre l utilisation du dispositif prescrite par le concepteur et l utilisation r elle par l acteur ces traces jouant le r le de facilitateurs d appropriation des artefacts num riques pour l activit par les acteurs Cet cart g nant la gen se instrum
43. riting and its cognitive tools In Proceedings HCP 99 Conference Human Centred Processes September 24 26 Brest France pp 141 147 Cerratto amp Rodriguez 2002 CERRATTO T amp RODRIGUEZ H 2002 Studies of Computer Supported Collaborative Writing Implications for System Design In M Blay Fornarino A Pinna Dery K Schmidt and P Zarat Eds Proceeding of 5th International Conference on the Design of Cooperative Systems Saint Raphael France 4 7 June pp 139 154 Amsterdam IOS Press Cerratto Pargman 2005 CERRATTO Pargman T 2005 Pour une conception des technologies centr e sur l activit du sujet Le cas de l criture de groupe avec collecticiel Dans P Rabardel et P Pastr Eds Mod les du sujet pour la conception Dialectiques activit s d veloppement Octar s Paris Corbel et al 2003 CORBEL A JAILLON P SERPAGGI X BAKER M J QUIGNARD M LUND K S JOURN A 2003 DREW Un outil Internet pour cr er des situations d apprentissage coop rant Dans Actes de la conf rence EIAH 2003 Strasbourg pp 109 113 Coulon 2002 COULON A 2002 L ethnom thodologie Paris PUF collection Que sais je Cram Jouvin amp Mille 2007 CRAM D JOUVIN D amp MILLE A 2007 Visualizing Interaction Traces to improve Reflexivity in Synchronous Collaborative e Learning Activities To appear in the 6th European Conference on e Learning Copenhague Dausendsch n Gay amp Kraff
44. roduire conjointement un texte Cette r daction conjointe est la t che qui leur est assign e l interaction est le moyen qui leur permet de r aliser cette t che 2 1 Objectifs de l tude exp rimentale Cette tude exp rimentale vise r pondre aux deux attentes expos es ci dessus qui peuvent tre op rationnalis es de cette mani re Premi rement nous voulons observer l utilisation des traces d interactions comme mine d exp riences op rations de retours ascenseurs ou de copier coller ventuelle volution de ces op rations dans le processus d appropriation de l artefact num rique et pr ciser le r le et le statut de ces traces Deuxi mement nous voulons interroger la distribution de l activit entre les actants c est dire entre les espaces informatiques film origami et chats et diteur de textes de Drew et les co r dacteurs Nous voulons ainsi rendre compte des caract res situ ancr dans les espaces informatiques distribu entre les deux co r dacteurs et opportuniste par l interpr tation indexicale des v nements de la co r daction m di e et distance du mode d emploi Nous supposons que la visualisation de traces de l activit travers l histoire interactionnelle est source d un d veloppement potentiel des acteurs au sens de Vygotski Notre objet de recherche ne peut tre appr hend que par la mise en place de situations C est la cr ation de
45. sation au sein de l interaction des traces d exp rience supporte l intersubjectivit et le rapport l artefact num rique Nous arguons que les mobilisations de l exp rience constituent des sources du processus de r daction conjointe car elles configurent les modes d expressions des individus Les exp riences ne sont pas mobilis es de la m me mani re selon les moments de la session Nous avan ons qu certains moments des traces peuvent jouer un r le de conjecture ou d interm diaire l activit Nous supposons que via l utilisation de traces une prise de conscience de niveau meta est possible pour les actrices Par ailleurs au fil de la session nous montrons que l utilisation des traces volue au d but de l activit les traces utilis es sont les traces propres c est dire celles de ses propres productions Les op rations de retours ascenseur que nous observons nous r v le que leur utilisation est consultatoire et concerne les traces du chat publi Nous pr tendons que ces traces prennent le statut d objets interm diaires pour l activit tour tour dans les registres de la m diation c est dire comme des objets communicationnels entre les actrices et de la repr sentation c est dire comme ponctuation de la conception du mode d emploi Nous voyons ensuite que les traces du chat priv sont utilis es de mani re consultatoire encore Puis vers le milieu de la session nous obser
46. sation du syst me en compensant l cart entre utilisation prescrite et utilisation r elle qui est l origine de probl mes d appropriation du syst me informatique par les utilisateurs Ceci nous permet de penser que la compr hension fine de cette distance est un levier pour l valuation et la conception de syst mes Et il est donc tr s probable que le fait de rendre explicite l utilisateur son historique d interactions avec le syst me avec la possibilit d agir sur cet historique est un l ment consid rer comme un principe suivre au sein du m me processus de conception anthropocentr e des artefacts num riques et en particulier de dispositifs pour l apprentissage Il nous semble alors que la question principale est celle de la visualisation des traces informatiques d interactions En effet le format de re pr sentation des traces l utilisateur en particulier sa plasticit nous para t tre fondamental dans l utilisation que les utilisateurs auront ou non de ces traces Au sein de l quipe e Praxis nous r fl chissons au fait que l environnement informatique tra ant doit offrir des outils associ s aux traces d interactions objets nouveaux disposition de l utilisateur pour son activit Le concept de transparence op rative de Rabardel 1995 p 150 qui d signe les propri t s caract ristiques de l instrument pertinentes pour l action de l utilisateur
47. server cette activit nous avons mis en place une situation o les acteurs doivent r diger un mode d emploi d crivant comment r aliser un pliage origami de bo te en papier Ce mode d emploi est destin un adulte que nous appelons le tiers adress Nous avons choisi la production de ce type de texte car il est de nature proc durale complexe et sans traduction textuelle unique Cette production de texte n est pas un probl me r soudre avec une solution unique Par ailleurs cette activit peut tre r alis e par des adultes sans comp tences professionnelles particuli res Les acteurs ont r diger de mani re conjointe le mode d emploi en bin me par le biais d un artefact num rique constitu de deux ordinateurs en r seau et de ressources num riques Ils sont distance et ne se connaissent pas Pour mener bien leur travail les co r dacteurs se servent de ressources une vid o o l on voit des mains r alisant le pliage qu ils ont d crire un chat pour communiquer avec l autre et un diteur de textes pour produire le mode d emploi Le chat et l diteur de textes que nous utilisons sont des composants de Drew d velopp l cole des mines de Saint tienne pour proposer diff rents modules de support l argumentation dont le chat et l diteur de textes Corbel et al 2003 Ce choix a t motiv par le fait que Drew poss de un rejoueur d interactions post activit qui
48. t 1999 DAUSENDSCH N GAY U amp KRAFFT U 1999 Environnement crivant et processus de mises en mots dans les r dactions conversationnelles Langages no 134 pp 51 67 Dillon 1993 DILLON A 1993 How collaborative is collaborative writing An Analysis of the production of two technical reports in Sharples M Ed Computer Supported Collaborative Writing pp 69 86 London Springer Verlag Dyke 2006 DYKE G 2006 Extension of the Musette framework for synchronous collective activities Masters Thesis EPFL Lausanne Switzerland Eyssautier Bavay amp Ollagnier Beldame 2006 EYSSAUTIER BAVAY C amp OLLAGNIER BELDAME M 2006 M diatiser la prise de conscience m tacognitive en contextes d apprentissage Dans Actes des Rencontres Jeunes Chercheurs en EIAH 2006 11 12 mai vry France pp 91 98 Hutchins 1995 20 HUTCHINS E 1995 Cognition in the Wild Cambridge MA MIT Press Kraut Egido amp Galegher 1990 KRAUT R EGIDO C amp GALEGHER J 1990 Patterns of communication in scientific research collaboration In J Galegher R Kraut amp C Egido Eds Intellectual Teamwork Hillsdale N J Lawrence Erlbaum Press Latour 2001 LATOUR B 2001 L espoir de Pandore Pour une version r aliste de l activit scientifique Paris Ed La d couverte Leplat 2002 LEPLAT J 2002 De P tude de cas Panalyse de l activit Pistes 4 2 http www pistes
49. t C est en quelque sorte l action de donner du sens une situation qui n en a pas Ainsi l appropriation se situe selon nous entre deux moments de stabilisations de sens dans des p riodes interm diaires Pour cette tude nous nous sommes appuy e sur le cadre de la cognition situ e et distribu e pour mener une mise en situation avec les attentes suivantes Premi rement nous voulons caract riser le r le et le statut des traces d interactions entre actants de l activit conjointe et instrument e acteurs et artefact num rique dans le processus d appropriation de l artefact par les acteurs Deuxi mement nous souhaitons exploiter nos observations sur l utilisation des traces dans l activit pour mettre en vidence les propri t s de l activit concernant la distribution entre les actants et les propri t s d ancrage dans leur mat rialit Nous pr sentons dans cette premi re partie les objectifs de notre tude exp rimentale et l activit que nous observons une activit de r daction conjointe instrument e par un artefact num rique Il s agit d une activit de co conception m di e qui est fr quemment propos e des acteurs en situation mobilisant un artefact num rique pour l apprentissage humain Le choix de cette activit a donc t fait de mani re coh rente avec les th matiques de recherche dans lequel s inscrit notre travail Dans cette tude les acteurs n ac
50. ulement l environnement utilis et les obtenues qu elle a permis de capter L ensemble des documents du plan de l tude est largement d taill dans Ollagnier Beldame 2006 3 2 1 Acteurs Pour notre tude de cas et compte tenu des choix m thodologiques expos s ci dessus un seul couple d acteurs tait suffisant Cependant par pr caution nous avons d cid de convoquer quatre bin mes pour r aliser l activit afin d augmenter nos chances d avoir un lot complet d obtenues pour les analyses En effet la machinerie install e pour notre mise en situation ordinateurs cam ras vid o logiciel jouant de la vid o origami et logiciel Drew peut tre l origine de bogues et il ne serait pas raisonnable de s appuyer sur les travaux de Suchman sans consid rer les limites de la mat rialit comme constitutives de notre mise en situation Ainsi huit acteurs ont r alis l activit tous tudiants en premier cycle l Universit en fili re Information Communication Ils taient tous familiers de l utilisation d un ordinateur en r seau et en particulier du chat Les acteurs ont travaill en bin me sans conna tre leur partenaire de r daction pour pr server leur libert et viter toute g ne dans leur comportement ou leur expression Ces quatre bin mes ont t film s en plan large puis interrog s l issue de l activit Nous avons install sur les machines des acteurs un
51. us avons opt pour la solution suivante 4 2 Transcription du corpus Pour nos analyses nous consid rons que le statut d un nonc ne s accomplit pas par l usage m me de la parole mais qu il faut tenir compte du processus par lequel il est per u dans la conversation Le sens de l nonc ne s accomplissant pas par l usage m me de l nonciation n est pas de nature illocutoire et il n appartient ni au locuteur ni l auditeur mais est n goci par les deux Le sens d un nonc ne pr existant ni sa production ni sa compr hension cette n gociation conduit des stabilisations provisoires de sens qui sont continuellement n gociables par les acteurs Le sens d une conversation est ainsi construit en cours de la conversation en mergeant des sens potentiels port s en chaque nonc Brassac 2004 Nous avons d cid de faire une transcription des productions langagi res de Rastaban et Yildun lors de l activit que nous pr sentons dans cette partie Notre transcription appara t sous forme de tableau dans lequel nous avons fait cinq colonnes voir figure 6 la premi re colonne indique le temps la deuxi me correspond au 11 chat priv de Rastaban la troisi me est le chat publi qui est l espace du chat qui est conjoint la quatri me colonne est le chat priv de Yildun et la cinqui me est l diteur de textes qui est aussi un espace conjoint Chacune des quatre derni res colo
52. us int resse dans le travail pr sent ici Nous voulons observer si lors d une t che m di e de co conception les acteurs utilisent les traces informatiques d interactions traces apparaissant de facto l interface pour leur activit Si c est le cas nous voulons tudier la participation de cette utilisation au ph nom ne d appropriation de l artefact num rique par les acteurs et au d veloppement de l activit Pour cela et en vue de comprendre quel peut tre le r le des traces d interactions en situations instrument es nous r alisons une tude de cas d activit conjointe instrument e via un artefact num rique compos de diff rents espaces num riques Leplat 2002 Nous tudions cette activit mise en situation selon une approche interactionniste de la cognition pour laquelle le sens d une situation merge des interactions entre utilisateurs et entre utilisateurs et environnement Selon cette posture la cognition humaine est situ e Suchman 1987 dans la mat rialit de l environnement et distribu e Hutchins 1995 entre les acteurs de la situation Nous r alisons une tude ethnographique des interactions ayant lieu entre acteurs et entre acteurs et espaces num riques et du r le des traces dans les interactions Nous pr sentons premi rement dans cet article les objectifs de notre tude exp rimentale ainsi que l activit observ e une r daction conjointe instrument e Nous exposons e
53. vons des op rations de copiage collage et montrons une utilisation op ratoire des traces propres du chat publi Ce passage de l utilisation consultatoire l utilisation op ratoire est selon nous un signe de l volution de la gen se instrumentale de l environnement Il s agit en particulier d un moment d instrumentalisation momentan e processus micro dirig vers l artefact et l origine de l enrichissement de ses propri t s telle que le d finit Rabardel un premier niveau l instrumentalisation est locale li e une action singuli re et aux circonstances de son d roulement L artefact est instrumentalis momentan ment Rabardel 1995 p 114 Dans la suite de la session ce sont des traces des productions de l autre qui sont mobilis es de mani re consultatoire En fin d activit des traces alter sont utilis es de mani re op ratoire Cette progression des traces propres vers les traces alter et de leur utilisation consultatoire vers leur utilisation op ratoire montre selon nous qu il y a eu une actualisation des proc dures d utilisation des traces Au plan micro nous exposons comment les co r dactrices sont parvenues de mani re conjointe produire une trace finalis e de leur activit le mode d emploi Nous signalons l importance de consid rer un ou plusieurs tours de scription pour interpr ter les nonc s et pr ciser leur r le dans l activit Enfin au plan ma
54. yse ethnographique plus compl te des occurrences Y84a et E3 Y84b met quant elle en vidence les l ments qui suivent nous voyons que Yildun accomplit une utilisation op ratoire de traces d interactions propres qui nous int resse pour plusieurs raisons Premi rement cette trace est une trace du chat publi elle est donc principalement adress e Rastaban mais Yildun en est une adress e aussi propri t d adressage Cette mobilisation de sa propre trace par Yildun propri t d appartenance montre selon nous une utilisation augment e de la trace une r p tition au del de la r p tition En effet la premi re production en Y80 tait une proposition formul e Rastaban dans le chat pour une suite possible donner au mode d emploi qui reste dans l espace conversationnel Mais au moment o Yildun la colle dans l diteur de textes elle prend un statut plus finalis car elle se trouve directement not e dans l espace d inscription qui est adress au tiers Pour le m me contenu de la trace nous voyons que le changement de son espace d inscription entra ne une transformation du statut de la trace dans l activit Nous supposons que cette trace est ainsi un interm diaire la conduite de l activit entre Yildun et l environnement de l activit Cette interm diation concerne selon nous le versant situ de l activit cognitive de Yildun c est dire son ancrage mat riel dans le
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