Résumé. Introduction - ORBi
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1. Ce manque de sp cificit fait cho d autres critiques concernant les crit res d exclusion traditionnellement utilis s pour diagnostiquer la dysphasie Ainsi demander l int grit stricte des capacit s non verbales QIP gt 85 ou une d viation standard par rapport la norme peut para tre tr s exigeant et peu pertinent En effet des tudes ont montr que ni les caract ristiques langagi res Tomblin amp Zhang 1999 ni l volution suite aux r ducations langagi res Fey Long amp Cleave 1994 ne permettent de diff rencier les enfants dysphasiques ayant un QI entre 70 et 85 de ceux qui ont un QI sup rieur 85 Les m mes caract ristiques langagi res sont observ es chez les enfants qu ils aient un QI non verbal faible ou lev Bishop 2004 Un autre probl me concerne l volution des capacit s intellectuelles m me non verbales avec l ge Quand un trouble langagier persiste il devient tr s complexe d obtenir un score non verbal dans les limites de la norme Il est alors possible d observer une d t rioration du QI m me non verbal Cette perte peut tre tellement importante environ 20 points que si on se base uniquement sur les estimations les plus r centes des habilet s non verbales certains enfants ne pourraient plus tre diagnostiqu s comme dysphasiques en raison de leur faible QI Bishop Bright James Bishop amp Van der Lely 2000 Le diagnostic de dysphasie est donc un diagnostic c2. anamn se Cette grille Evaluation des difficult s de la communication Bishop 1998 Maillart 2003 permet d objectiver la pr sence de troubles pragmatiques associ s aux troubles langagiers Ce r pertoire comprend 70 items r partis en 9 sous chelles Deux sous chelles valuent des aspects de la structure du langage parole phonologie et syntaxe les cing autres s int ressant au versant pragmatique de celui ci initiation de la conversation coh rence langage st r otyp utilisation du contexte conversationnel et rapport conversationnel et enfin les deux derni res valuent des aspects non linguistiques des comportements autistiques relations sociales et centres d int r t L entourage doit situer la fr quence de ces difficult s sur un continuum jamais parfois souvent toujours Par exemple il elle utilise des termes comme il ou a sans qu on comprenne clairement a quoi il fait r f rence La conversation avec lui a souvent tendance partir dans des directions inattendues Il peut comprendre l humour ex para t amus plut t que surpris si quelqu un dit quelle belle journ e alors qu il pleut dehors Une fois compl t e cette grille autorise le calcul d un indice pragmatique pouvant tre compar des normes et permet donc d objectiver ou non la pr sence d un trouble pragmatique associ aux difficult s langagi res Tests standardis s Les difficult
3. la m me comparaison met en vidence quelques points de faiblesse chez les enfants pr sentant un trouble de d veloppement du langage plus d erreurs en fin de mots dans les groupes consonantiques en position finale dans l utilisation des syllabes non accentu es et une inconsistance phonologique plus importante chez des enfants anglophones italophones Bortolini amp Leonard 2000 hispanophones Aguilar Mediavilla Sanz Torrent amp Serra Raventos 2002 ou h bra ques Owen Dromi amp Leonard 2001 En langue fran aise on retrouve de bonnes performances syllabiques chez tous les enfants contr les ou pathologiques globalement un bon respect des structures syllabiques cibles mais des diff rences au niveau du pourcentage de voyelles correctes Maillart amp Parisse 2006 C Parisse amp Maillart 2004 L valuation des niveaux articulatoire et phonologique consiste ainsi r aliser l inventaire du r pertoire phon mique d un enfant ensemble des phonemes maitris s r pertorier les diff rents processus phonologiques simplificateurs pr sents dans le langage de l enfant nature et quantit valuer la stabilit de ses productions la qualit de sa perception auditive le degr de pr cision des repr sentations phonologiques stock es en m moire et enfin mesurer globalement son intelligibilit Maillart 2006 En production les informations fournies par des preuves classiques de d nomination e
4. M L Rice Eds SLI in children pp 161 178 Baltimore Paul H Brookes Publishing G rard C 1991 L enfant dysphasique Paris Editions Universitaires Gray S 2003 Word learning by preschoolers with specific language impairment what predicts success Journal of Speech Language and Hearing Research 46 1 56 67 Hiskey M S 1966 The Hiskey Nebraska Test of Learning Aptitude Manual Revised Baldwin Lincoln Nebraska Jakubowicz C Nash L Rigaut C amp Gerard C L 1998 Determiners and clitic pronouns in French speaking children with SLI Language Acquisition 7 2 4 113 160 Jarrold C Baddeley A D amp Hewes A K 2000 Verbal short term memory deficits in Down syndrome A consequence of problems in rehearsal Journal of Child Psychology and Psychiatry and Allied Disciplines 41 2 233 244 Leonard L B 1998 Children with specific language impairment Cambridge MA MIT Press Leonard L B Miller C amp Gerber E 1999 Grammatical morphology and the lexicon in children with specific language impairment J Speech Lang Hear Res 42 3 678 689 Maillart C 2003 Les troubles pragmatiques chez les enfants pr sentant des difficult s langagi res Pr sentation d une grille d valuation des difficult s pragmatiques la Children s Communication Checklist Bishop 1998 Cahiers de la SBLU 13 13 32 14 Maillart C 2006 Le bilan articulatoire et phonologique I
5. Verhoeven amp H van Balkom Eds Classification of developmental language disorders Theoretical Issues and Clinical Implications pp 283 306 Mahwah Lawrence Erlbaum Associates Watkins R V Kelly D J Harbers H M amp Hollis W 1995 Measuring children s lexical diversity differentiating typical and impaired language learners J Speech Hear Res 38 6 1349 1355 16
6. erreurs est identique chez les enfants dysphasiques ou contr les Les deux groupes font plus d erreurs s mantiques ex lampe pour ampoule que phonologiques ex loupe pour louche m me si les enfants dysphasiques font quantitativement plus d erreurs McGregor 1997 L valuation lexicale de l enfant dysphasique doit permettre de d terminer l importance du stock lexical de l enfant en production comme en compr hension afin de mettre en vidence un ventuel d calage quantitatif La richesse du stock lexical sera galement prise en compte la pr cision des repr sentations s mantiques doit tre valu e Enfin on s int ressera a la rapidit et la facilit d acc s au lexique il est important d tre vigilant quant la pr sence d un ventuel manque du mot Bragard amp Schelstraete 2006 Morphosyntaxe Le d veloppement morphosyntaxique des enfants dysphasiques se caract rise chez les enfants jeunes par une apparition plus tardive des premi res combinaisons L enfant francophone produit tr s t t de nombreux marqueurs morphosyntaxiques en particulier l article l auxiliaire et le pronom personnel sujet Parisse amp Le Normand 2000 En effet deux syllabes suffisent pour produire un article et un mot par exemple le lit ou un pronom personnel et un verbe par exemple il joue Le jeune enfant porteur d un retard de langage pr sente des omissions de morph mes mais aussi d
7. le profil g n ral de l enfant Un sous ensemble de tests est pr sent l enfant en fonction de son ge Selon nos propres observations cliniques et de nos pratiques de l valuation des enfants dysphasiques cette batterie poss de une double utilit d une part elle permet de faire la part des choses entre une dysphasie donc un trouble linguistique sp cifique et un retard de d veloppement plus global ou un profil plus dysharmonique d autre part au sein des dysphasies elle permet l instar de la classification propos e par Bishop 2004 de diff rencier des profils plus typiques de difficult s praxiques ou pragmatiques La combinaison de la batterie HN et de l valuation langagi re permet ainsi de diff rencier les profils suivants 1 Retard de langage non sp cifique D un point de vue linguistique les enfants de cette cat gorie pr sentent un profil linguistique relativement homog ne avec des diff rences limit es entre les niveaux langagiers test s Les performances obtenues aux niveaux phonologique lexical et morphosyntaxique sont similaires et plus faibles que ce qui devrait tre attendu au vu de l ge chronologique de l enfant Ces enfants ne pr sentent pas de troubles de communication et rarement d hypospontan it importante Les r sultats obtenus au HN sont galement homog nes et plus faibles que l ge chronologique de l enfant 2 Trouble pragmatique Les enfants qui p
8. sera principalement mis sur la phase de d pistage d identification des difficult s mais aussi des ressources de l enfant Troubles d veloppementaux du langage et dysphasie Tous les enfants n apprennent pas facilement parler Cinq 8 d entre eux Tomblin amp Zhang 1999 vont prouver des difficult s dans leur d veloppement langagier Ces difficult s peuvent concerner le volet expressif du langage ex erreurs de production des sons vocabulaire limit syntaxe r duite etc mais aussi le volet r ceptif ex difficult s traiter des sons comprendre des mots des phrases ou des r cits Certains de ces enfants verront leurs difficult s se r sorber spontan ment ou a l aide d une intervention th rapeutique appropri e alors qu un dixi me d entre eux aura des difficult s persistantes et s v res G rard 1991 Les difficult s rencontr es peuvent tre sp cifiques au langage ou au contraire s inscrire dans un trouble cognitif plus global un trouble envahissant du d veloppement ou une atteinte g n tique ou c r brale Si ces troubles langagiers ne sont pas pris en charge ils auront un impact important sur les apprentissages scolaires voire m me sur la vie sociale et professionnelle long terme La dysphasie est un trouble s v re et persistant du langage qui appartient la cat gorie des troubles sp cifiques Ainsi il s agit d un trouble qui doit tre identifi sur la base d une apparitio
9. 3 337 Paradis J amp Crago M 2000 Tense and temporality a comparison between children learning a second language and children with SLI Journal Of Speech Language And Hearing Research 43 4 834 847 Paradis J Crago M amp Genesee F 2003 Object clitics as clinical marker of SLI in French evidence from French English bilingual children Paper presented at the Paper presented at the 27th Annual Boston University Conference on Language Development Boston Parisse C 2006 Le bilan morphosyntaxique In F Estienne amp B Pierart Eds Les bilans de langage et de voix pp 66 87 Paris Masson Parisse C amp Le Normand M T 2000 How children build their morphosyntax The case of French Journal of Child Language 27 2 267 292 Parisse C amp Maillart C 2004 D veloppement morphosyntaxique des enfants ayant des troubles de d veloppement du langage des donn es francophones Enfance 56 21 36 Rapin l amp Allen D A 1983 Developmental language disorders Nosologic considerations In U Kirk Ed Neuropsychology of language reading and spelling pp 155 184 New York Academic Rice M L amp Wexler K 1996 Toward tense as a clinical marker of specific language impairment in English speaking children Journal of Speech and Hearing Research 39 1239 1257 Roberts J Rescorla L Giroux J amp Stevens L 1998 Phonological skills of children with specific express
10. Le bilan langagier de l enfant dysphasique aspects th oriques et cliniques Christelle Maillart amp Andr e Orban Universit de Li ge Li ge Belgique e Centre Neurologique W Lennox Ottignies Belgique R sume Poser le diagnostic de dysphasie est un acte complexe qui ne peut se faire que dans le cadre d une valuation multidisciplinaire Certains crit res d exclusion doivent en effet tre respect s les troubles langagiers ne peuvent tre expliqu s en terme de retard mental perte auditive maladie neurologique d privation environnementale ou trouble motionnel Le bilan langagier a un r le important dans cette valuation puisqu il doit entre autres permettre de mettre en vidence des marqueurs psycholinguistiques d inclusion Cet article sera cibl sur le bilan orthophonique logop dique de l enfant dysphasique L accent sera principalement mis sur la phase de d pistage d identification des difficult s mais aussi des ressources de l enfant Introduction Le langage de l homme est un outil de communication entre les individus ainsi qu un instrument de transmission du savoir Le langage d crit le monde raisonne et raconte Il permet chacun de retracer sa propre histoire Un langage structur nous donne les moyens de pr ciser notre pens e de d finir des concepts de classer nos id es d organiser nos arguments de prendre une distance par rapport aux v nements pass s ou venir d tre c
11. apable d apprendre glisser une pens e r fl chie entre le sentir et le r agir Le langage s installe sans qu on s apercoive comment chez tout enfant ayant un bon environnement socio affectif tant stimul ayant de bonnes comp tences relationnelles et sensorielles et des comp tences c r brales Progressivement l enfant puis l adolescent et enfin le jeune adulte apprend a raconter a argumenter a obtenir ce qu il veut par le biais du langage a g rer ses relations a promettre a convaincre a pr ciser sa pens e a classer ses id es a organiser ses arguments a utiliser un style et un rythme de discours a choisir ses intonations et ses gestes a jongler avec les m taphores Il affine sa ma trise du sens des mots et leurs infinies combinaisons Il peut percevoir avec finesse le sens que ses interlocuteurs donnent aux mots dans une situation d termin e et avec une intention d termin e Les enfants dysphasiques ont des difficult s mod r es s v res dans tous les domaines langagiers phonologie lexique s mantique morphosyntaxe pragmatique Ils sont emmur s Ils sont des degr s divers priv s de moyens de communication et donc d interactions avec leur environnement priv s des chemins d acc s la connaissance et la culture Ces enfants ont besoin d tre d pist s trait s et bien orient s Cet article sera cibl sur le bilan orthophonique logop dique de l enfant dysphasique L accent
12. autres cf infra Les enfants qui sont diagnostiqu s dans l un de ces syndromes ne devraient pas voir leur statut langagier changer durant le d veloppement Leurs performances peuvent s am liorer ou rester stables mais restertont au sein du m me syndrome Bishop propose une quatri me cat gorie appel e trouble langagier r ceptif s v re qui regroupe un ensemble tr s rare d enfants qui ont des difficult s tellement importantes traiter le langage qu on pourrait penser qu ils sont sourds agnosie verbale auditive Ce sous groupe tant particuli rement rare il ne sera pas discut 10 L Hiskey Nebraska comme aide au diagnostic diff rentiel entre cat gories L Hiskey Nebraska Test of Learning Aptitude Hiskey 1966 par la suite HN est une ancienne batterie destin e l valuation des enfants de 3 16 ans pr sentant des troubles auditifs Comme il peut tre administr sans instruction verbale ce test est particuli rement int ressant pour une population d enfants pr sentant des troubles du langage Cette batterie comprend 124 items ordonn s par ordre de complexit croissante Ces items sont regroup s en 12 subtests assemblage de perles m moire des couleurs identification d images association d images pliage de papier empan d attention visuelle patterns de blocs compl ment de dessins analogies d images et raisonnement spatial Chaque subtest donne un ge d apprentissage ce qui permet de d terminer
13. bale et enfin le syndrome s mantique pragmatique Au dela du r sum rapide d un profil langagier observ a un moment donn l int r t de ces classifications para t assez limit En effet ces profils sont peu utiles pour guider la r ducation et ne sont pas stables au cours du temps Des suivis longitudinaux ont ainsi montr qu un enfant pouvait changer d une sous cat gorie l autre durant son volution langagi re Par exemple 45 des enfants suivis longitudinalement par Botting et Conti Ramsden 2001 ont chang de sous groupe entre la premi re valuation l ge de 7 ans et la seconde l ge de 8 ans Dans la litt rature francophone il est classique de recourir un crit re de s v rit du d ficit pour distinguer les enfants pr sentant un retard langagier transitoire un retard de langage des enfants pr sentant un d ficit s v re et persistant une dysphasie En plus de la gravit de leur atteinte langagi re les deux pathologies se diff rencient par l volution et le pronostic du trouble voire m me par ses caract ristiques linguistiques Le retard de langage se caract rise le plus souvent par une atteinte du versant expressif et une certaine homog n it des m canismes cognitifs et langagiers De pronostic favorable il se r sorbe habituellement lorsque l enfant atteint 6 7 ans Stothard Snowling Bishop Chipchase amp Kaplan 1998 La dysphasie de d veloppement au cont
14. c fait partie d une famille entourante et stimulante o il y a une structure l est bien int gr l cole Ill peut passer un testing classique S il est cadr il peut passer des tests pendant 1h30 ll a envie de communiquer et d apprendre parler Il a d ailleurs fait des progr s consid rables en deux ans Il arrive tablir des liens qui ont du sens l est int ress par le langage crit et a d j la notion du sens du mot crit l a une bonne discrimination visuelle Tous les phon mes sont acquis en r p tition isol e Il peut chanter Difficult s Les r sultats aux tests r cents pass s chez la logop de traitante mettent en vidence des r sultats d ficitaires tous niveaux phonologie vocabulaire compr hension lexicale compr hension topologie arithm tique compr hension morpho syntaxique m moire auditivo verbale La phonologie et la syntaxe sont particuli rement touch es 12 A l Hiskey Nebraska l enfant obtient des r sultats l g rement plus d ficitaires aux preuves qui demandent l utilisation de la m moire s quentielle Ceci plaide en faveur d une suspicion de dysphasie Des indications th rapeutiques doivent tre propos es tant d un point de vue logop dique ex travail de la conscience phonologique compr hension de consignes complexes etc mais aussi des propositions plus g n rales orientation scolaire m thod
15. c leur interlocuteur Ce n est pas toujours le cas dans des syndromes impliquant une atteinte de la dimension pragmatique du langage trouble pragmatique autisme etc On s int ressera la qualit du contact visuel L enfant regarde t il son interlocuteur Peut il soutenir son regard Le contact regard peut il tre tabli Si oui est ce de fa on constante ou furtive avec ou sans rupture de contact physique L enfant le recherche t il L accepte t il mais aussi auditif L enfant r agit il son pr nom ou des sources sonores S oriente t il par rapport au bruit Communication verbale L enfant dysphasique est en difficult dans toute situation qui demande le langage comme m diateur Il a alors tendance a entrer dans l excitation ou a se mettre en retrait Etre conscient de ces difficult s permet de d coder certains d bordements et certains manques de participation Le langage des enfants dysphasiques est fr quemment caract ris par un manque d informativit et une certaine hypospontan it Lors de l valuation le comportement de l enfant doit tre observ L enfant se montre t il bien pr sent Comment r agit il quand on ne le comprend pas Prend il spontan ment la parole Quelle app tence communicative d montre t il Quelles sont les possibilit s d change question r ponse observ es Initie t il la communication Observe t on des cholalies La qualit et la vari t de contenus
16. chang s sont eux aussi utiles pour comprendre le fonctionnement langagier d un enfant e langage tait il informatif L enfant peut il transmettre une information pr cise et compl te Quels sont les actes de langage utilis s En d autres termes l enfant peut il varier les fonctions communicatives requ tes commentaires etc Communication non verbale et pr linguistique Le diagnostic diff rentiel entre des troubles dysphasiques et des troubles envahissants du d veloppement passe notamment par une valuation de la communication non verbale relativement pr serv e chez les premiers elle est alt r e chez les seconds Pour cette raison le logop de orthophoniste doit accorder une attention toute particuli re aux capacit s communicatives non verbales Il peut ainsi faire l inventaire des moyens produits et compris par l enfant dans des situations communicatives gestes mimiques faciales recours au dessin L enfant cherche t il compenser ses difficult s langagi res Comment s y prend il Quels gestes produit il ou reproduit il Parmi les gestes le pointage poss de une valeur r f rentielle importante puisqu il est utilis pour attirer l attention d autrui sur un point particulier de l environnement Cela en fait un pr requis indispensable l attention conjointe dont on conna t l importance pour le d veloppement langagier De m me limitation qu elle soit motrice gestuelle ou verbale est un moteur impor
17. e Jakubowicz Nash Rigaut amp Gerard 1998 Maillart amp Schelstraete 2003 Paradis Crago amp Genesee 2003 Deux questions guident l valuation morphosyntaxique de l enfant dysphasique 1 Combien d l ments en moyenne l enfant peut il produire LME ou comprendre 2 Quels sont les dispositifs morphosyntaxiques produits et compris Pour r pondre ces questions le clinicien peut se baser sur de nombreux tests standardis s compl tement et r p tition d nonc s d signation d images ex cution d ordres etc mais aussi sur l examen du langage spontan de l enfant Parisse 2006 Discours L valuation du langage de l enfant dysphasique doit se poursuivre au del du niveau de l nonc en proposant par exemple un r cit Les t ches narratives sont des preuves complexes dont la r ussite est tr s corr l e aux volutions langagi re et scolaire des enfants Bishop amp Edmundson 1987 Feagans amp Appelbaum 1986 L valuation des capacit s narratives tient compte d une part de la capacit du narrateur construire une repr sentation hi rarchique globale des principaux l ments de l histoire la structure narrative du r cit appel e galement grammaire de r cit d autre part un niveau linguistique plus local d informations telles que la complexit syntaxique des nonc s la pr sence de marques de coh sion anaphores connecteurs etc ou de r f rence Au niveau de
18. e de lecture adapt e l enfant etc Enfin il parait important de formuler quelques conseils pour les parents afin de les aider s adapter au mieux aux difficult s de leur enfant telles que par exemple 1 l important besoin de latence pauses plusieurs secondes de silence sont n cessaires apr s une demande un ordre ou une explication 2 les difficult s de ces enfants pour laborer des liens de cause cons quence et pour se repr senter mentalement une s quence d v nements pass s ou venir 3 les difficult s de repr sentation de l intensit du temps des motions ou du nombre Conclusion Le bilan logop dique d un enfant suspicion de dysphasie est un bilan complexe qui prend du temps et qui s inscrit dans la dur e Il est essentiel que ce bilan s ins re dans un travail d quipe Le bilan doit mettre en vidence le mode de fonctionnement de l enfant avec ses ressources ses difficult s et ses moyens de compensation Ce mode de fonctionnement m ne a un mode d emploi pour le travail th rapeutique En effet la r ducation de l enfant dysphasique est indispensable Si ce travail est de longue haleine on sait pourtant qu il porte ses fruits Bibliographie Aguilar Mediavilla E M Sanz Torrent M amp Serra Raventos M 2002 A comparative study of the phonology of pre school children with specific language impairment SLI language delay LD and normal acquisition Clinical Linguistics amp Pho
19. e fa on plus g n rale un retard d acquisition des comp tences syntaxiques morphosyntaxiques ou lexicales Parisse amp Maillart 2004 Une tude r cente sugg re que chez des enfants dysphasiques de 4 ans qui commencent combiner deux l ments au sein de leurs productions verbales LME lt 3 il est tr s difficile de trouver des mesures morphosyntaxiques qui distinguent ces enfants d enfants contr les de m me niveau de d veloppement langagier Elin Thordardottir amp Namazzi 2007 Comme pour l valuation phonologique il est tr s difficile de diff rencier qualitativement les premi res productions langagi res d un enfant contr le de 2 ans 2 ans et demi de celles d un enfant dysphasique plus g Lorsque le niveau langagier augmente LME gt 3 on voit plus facilement appara tre des diff rences qualitatives Ainsi les enfants dysphasiques pr sentent des faiblesses particuli res en morphologie verbale marques de temps de nombre de genre etc Jakubowicz Nash Rigaut amp Gerard 1998 Rice amp Wexler 1996 et produisent moins fr quemment des verbes que des noms sans que le type de verbes produits ne varie entre enfants dysphasiques et contr les condition de les apparier au niveau de la LME Conti Ramsen amp Jones 1997 Enfin les enfants dysphasiques francophones prouvent des difficult s sp cifiques sur le pronom clitique objet ex il e donne sans doute en raison de sa position pr verbal
20. i U amp Leonard L B 2000 Phonology and children with specific language impairment Status of structural constraints in two languages Journal of Communication Disorders 33 2 131 150 Bragard A amp Schelstraete M A 2006 Le manque du mot dans les troubles sp cifiques du langage chez l enfant L Ann e Psychologique 106 4 633 661 Conti Ramsden G Botting N amp Faragher B 2001 Psycholinguistic markers for specific language impairment SLI Journal Of Child Psychology And Psychiatry And Allied Disciplines 42 6 741 748 Conti Ramsen G amp Jones M 1997 Verb use in specific language impairment Journal Of Speech And Hearing Research 40 1298 1313 Dollaghan C amp Campbell T F 1998 Nonword repetition and child language impairment Journal of Soeech Language and Hearing Research 41 5 1136 1146 Elin Thordardottir amp Namazzi M 2007 Specific language impairment in French speaking Children beyond grammatical morphology Journal of Speech Language and Hearing Research 50 698 715 Estienne F amp Pierart B 2006 Les bilans de langage et de voix Paris Masson Feagans L amp Appelbaum M I 1986 Validation of language subtypes in learning disabled children Journal of Educational Psychology 78 358 364 Fey M E Long S H amp Cleave P L 1994 Reconsideration of IQ criteria in the definition of specific Language Impairment In R V Watkins amp
21. ire la part des choses entre un trouble langagier s inscrivant dans un tableau d atteinte plus globale et un trouble plus sp cifique mais aussi pour nous clairer sur les comp tences de l enfant Il est utile d interroger les parents sur la fa on dont l enfant g re les conflits dans la fratrie ou sur sa fa on de r agir lorsqu il n est pas compris par son interlocuteur L utilisation de grilles d valuation subjective peut se r v ler int ressante Parmi les outils disponibles relevons deux inventaires de comportements qui nous paraissent particuli rement utiles lors d une suspicion de dysphasie La premi re grille est emprunt e a G rard 1991 pp 59 60 Il s agit dun r pertoire de 42 difficult s sp cifiques observ es dans des situations langagi res L entourage doit situer la fr quence de ces difficult s sur un continuum jamais parfois souvent toujours On y trouve des items comme il elle cherche ses mots il elle a du mal se faire comprendre au t l phone ou Il elle a du mal a comprendre des phrases longues etc D un point de vue clinique ce support permet de pr ciser les difficult s langagi res de l enfant telles qu elles sont v cues par l entourage Nous y recourons d embl e d s que la plainte met en vidence un trouble langagier relativement s v re Le second inventaire au contraire ne sera utilis que si des difficult s communicatives sont soulign es dans l
22. ive language impairment SLI E outcome at age 3 J Speech Lang Hear Res 41 2 374 384 Schwartz R Leonard L Folger M K amp Wilcox M J 1980 Early phonological behavior in normal speaking and language disordered children evidence for a synergistic view of linguistic disorders Journal Of Speech And Hearing Disorders 45 357 377 15 Stark R E amp Tallal P 1981 Selection of children with specific language deficits The Journal Of Speech And Hearing Disorders 46 2 114 122 Stothard S E Snowling M J Bishop D V Chipchase B B amp Kaplan C A 1998 Language impaired preschoolers a follow up into adolescence J Speech Lang Hear Res 41 2 407 418 Tager Flusberg H amp Cooper J 1999 Present and future possibilities for defining a phenotype for Specific Language Impairment Journal of Speech Language and Hearing Research 42 1275 1278 Tomblin J B amp Zhang X 1999 Language patterns and etiology in children with specific language impairment In H Tager Flusberg Ed Neurodevopmental disorders pp 361 382 Cambridge MA MIT Press Bradford Books Trauner D Wulfeck B Tallal P amp Hesselink J 2000 Neurological and MRI profiles of children with developmental language impairment Developmental Medicine And Child Neurology 42 7 470 475 van Balkom H amp Verhoeven L 2004 Pragmatic Disability in Children With Specific Language Impairments In L
23. la compr hension du r cit il est int ressant de v rifier si l enfant peut traiter des inf rences et faire la distinction entre des informations principales ou accessoires l histoire En production on observera l ancrage spatial et temporel du r cit le respect de la chronologie et des analyses des niveaux locaux ou globaux Les capacit s narratives des enfants dysphasiques ont t peu valu es En raison des d ficits syntaxiques et s mantiques qui caract risent ces enfants on peut logiquement s attendre ce qu ils produisent des r cits plus courts syntaxiquement plus simples et moins coh rents que ceux des enfants contr les L tude de Norbury et Bishop 2003 confirme ces pr dictions La comparaison des r cits d enfants ayant diff rents troubles de la communication dysphasie troubles pragmatiques ou autistes de haut niveau et d enfants tout venant du m me ge montrent que tous les groupes obtiennent des performances similaires pour des mesures narratives globales nombre d pisodes narratifs rappel s etc alors que les diff rences mergent sur des mesures plus locales mesures syntaxiques ou marques de coh sion Pragmatique Les difficult s pragmatiques le plus souvent mises en vidence chez les enfants dysphasiques correspondent des difficult s d utilisation du langage telles qu un discours incoh rent des interactions sociales pauvres des difficult s de manque du mot des aptitudes conversati
24. n F Estienne amp B Pierart Eds Les bilans de langage et de voix pp 29 51 Paris Editions Masson Maillart C amp Parisse C 2006 Phonological deficits in French speaking children with SLI International Journal of Language and Communication Disorders 41 3 253 274 Maillart C amp Schelstraete M A 2003 Sentence processing strategies in French speaking children with SLI a study of morphosyntactic cues Journal of Multilingual Communication Disorders 1 201 209 Mazeau M 1997 Dysphasies troubles mn siques syndrome frontal chez l enfant Paris Masson McGregor K K 1997 The nature of word finding errors of preschoolers with and without word finding deficits J Soeech Lang Hear Res 40 6 1232 1244 Monfort M 2005 Les troubles de la pragmatique chez l enfant Isbergues Ortho Edition Monfort M amp Juarez Sanchez A 2001 L intervention dans les troubles graves de l acquisition du langage et les dysphasies d veloppementales Une proposition de mod le interactif Isbergues OrthoEditions Norbury C F amp Bishop D V M 2003 Narrative skills of children with communication impairments nternational Journal of Language amp Communication Disorders 38 3 287 313 Owen A J Dromi E amp Leonard L B 2001 The phonology morphology interface in the speech of Hebrew speaking children with specific language impairment Journal of Communication Disorders 34 4 32
25. n tardive du langage et de son d veloppement ralenti incluant la phonologie le lexique la morphosyntaxe ou la pragmatique en comparaison aux autres aires de d veloppement Tager Flusberg amp Cooper 1999 p 1276 Les limitations langagi res observ es ne peuvent tre expliqu es en terme de retard mental perte auditive maladie neurologique d privation environnementale ou trouble motionnel Bishop 1992 Stark amp Tallal 1981 Ceci implique que le diagnostic de dysphasie est principalement r alis par exclusion Les enfants dysphasiques pr sentent une large h t rog n it de sympt mes linguistiques pour une pr sentation d taill e lire Leonard 1998 Pour rendre compte de cette h t rog n it plusieurs auteurs ont propos des syst mes de classification permettant de regrouper les enfants au sein de sous groupes plus homog nes Une des classifications les plus connues est celle de Rapin et Allen 1983 qui a t reprise et adapt e par G rard 1991 Rapin et Allen d crivent diff rents profils en se basant sur l analyse linguistique des difficult s rencontr es par les enfants Elles distinguent ainsi un groupe compos de trois syndromes dans lesquels les troubles de l expression semblent pr dominer comprenant le syndrome grave de l expression avec une bonne compr hension le syndrome syntaxique pragmatique et le syndrome phonologique syntaxique le syndrome d agnosie auditivo ver
26. netics 16 8 573 596 Bedore L M amp Leonard L B 1998 Specific language impairment and grammatical morphology a discriminant function analysis J Speech Lang Hear Res 41 5 1185 1192 Bishop D V 1992 The underlying nature of specific language impairment Journal Of Child Psychology And Psychiatry And Allied Disciplines 33 1 3 66 Bishop D V amp Edmundson A 1987 Specific language impairment as a maturational lag evidence from longitudinal data on language and motor development Dev Med Child Neurol 29 4 442 459 Bishop D V M 1998 Development of the Children s Communication Checklist CCC A method for assessing qualitative aspects of communicative impairment in children Journal of Child Psychology and Psychiatry and Allied Disciplines 39 6 879 891 Bishop D V M 2004 Specific language impairment Diagnostic dilemmas In Classificationof Developmental Language Disorders Theoretical Issues and Clinical Implications pp 309 326 13 Bishop D V M Bright P James C Bishop S J amp Van der Lely H K J 2000 Grammatical SLI A distinct subtype of developmental language impairment Applied Psycholinguistics 21 2 159 181 Bishop D V M North T amp Donlan C 1996 Nonword repetition as a behavioural marker for inherited language impairment Evidence from a twin study Journal of Child Psychology and Psychiatry and Allied Disciplines 37 4 391 403 Bortolin
27. ocessus phonologiques l uvre Pour prouver que le d veloppement phonologique est particuli rement d ficitaire chez les enfants dysphasiques il faut pouvoir montrer que par rapport des enfants de m me ge linguistique global et donc par rapport des enfants contr les plus jeunes les difficult s phonologiques persistent D autres tudes ont donc compar des enfants appari s par niveau langagier classiquement mesur par la longueur moyenne des nonc s produits par l enfant par la suite LME Les r sultats montrent que le d veloppement phonologique des enfants dysphasiques est globalement similaire celui d enfants contr les plus jeunes Ainsi dans l tude de Schwartz Leonard Folger et Wilcox 1980 qui ont compar le d veloppement phonologique d enfants g s de 2 7 3 7 ans celui d enfants contr les de 1 8 an de m me niveau linguistique LME de 1 14 les diff rences inter individuelles sont importantes mais aucune mesure phonologique ne permet de diff rencier les deux groupes En d autres termes avant 4 ans ou chez des enfants pr sentant un faible LME LME lt 3 c est dire des enfants qui ne produisent pas encore des nonc s de trois mots il est inutile de chercher des marques phonologiques de d viance le d veloppement de l enfant normal ou pathologique semble passer par des tapes tout fait similaires Chez les enfants plus g s ou de niveau langagier plus d velopp LME gt 3
28. omplexe devant tre men par une quipe pluridisciplinaire qui doit prendre en consid ration l aspect dynamique de cette pathologie d veloppementale La pr sence d un trouble langagier s v re va avoir un impact important sur l volution des enfants induisant des changements importants tant au niveau non verbal que verbal Il est essentiel d en tenir compte Dans la section suivante nous d taillerons le bilan langagier des enfants dysphasiques tel qu il sera r alis par les orthophonistes logop des II est vident que ce n est qu une partie des valuations n cessaires au diagnostic de dysphasie et que ce bilan n a du sens qu en tant interpr t en lien avec les autres examens r alis s neurop diatrique neuropsychologique scolaire etc Le bilan langagier la d marche g n rale Le bilan langagier r alis en cas de suspicion de dysphasie est bas sur le bilan classique d valuation du langage oral Il comprend donc une anamn se compl te la r alisation de tests standardis s permettant d objectiver les difficult s langagi res dans les diff rents niveaux linguistiques articulation phonologie lexique morphosyntaxe discours et pragmatique et mn siques m moire verbale mais aussi des informations plus qualitatives et une observation clinique fine La recherche de marqueurs psycholinguistiques et de troubles associ s cf supra vient compl ter ce bilan en vue de tenter de r aliser un diagno
29. onnelles limit es et des habilet s narratives r duites van Balkom amp Verhoeven 2004 Pour valuer les dimensions pragmatiques du langage d un enfant le clinicien doit s interroger sur la fa on dont l enfant s adapte son interlocuteur mais aussi per oit les situations et les intentions d autrui En l absence de tests standardis s on peut recourir quelques grilles d observation ex CCC de Bishop ou le Profil des troubles pragmatiques propos par Monfort 2005 des mises en situation et une observation clinique fine de situations interactives Le clinicien peut tre guid dans cette valuation par le compte rendu des personnes qui entourent l enfant famille instituteurs param dicaux etc L interpr tation des checs de la communication est une autre source pr cieuse d informations a ce niveau Observation clinique L observation clinique de l enfant fournit des informations qualitatives particuli rement importantes pour les diagnostics diff rentiels et permet de nuancer les donn es quantitatives issues des tests standardis s et des chelles subjectives Contact La qualit du contact avec l enfant est int ressante prendre en consid ration pour le diagnostic diff rentiel avec des troubles envahissants du d veloppement Les enfants dysphasiques pr sentant un tableau linguistique atteintes phonologiques lexicales et ou morphosyntaxiques ont g n ralement une bonne qualit de contact ave
30. papier attention visuelle et m moire des couleurs qui sont moins bien r ussies et les autres subtests pour lesquels l enfant obtient des scores comparables a ceux attendus pour son ge chronologique 4 Dyspraxie verbale d veloppementale Ces enfants pr sentent des troubles de parole qui touchent l output c est dire des difficult s pour programmer des mouvements qui ne peuvent tre expliqu es en termes de faiblesses musculaires ou de perte sensorielle Ces enfants peuvent imiter des mouvements de parole isol s mais ne sont pas capables de produire de longues s quences de mouvements Les preuves de HN qui n cessitent d importantes capacit s de coordination ex plier du papier enfiler des perles ou arranger des blocs d apr s un mod le visuel sont particuli rement chou es L preuve de compl ment de dessins peut mettre en vidence de faibles capacit s au niveau du graphisme Les autres sous tests sont dans la norme Propositions th rapeutiques Le bilan logop dique ne s arr te pas l interpr tation du profil observ Il faut encore fournir des propositions th rapeutiques adapt es aux difficult s de l enfant A cette fin lister les ressources et les difficult s de l enfant permet de disposer d un point de d part int ressant A titre d exemple voici quelques ressources et difficult s relev es chez un enfant de 5 ans 10 mois venu consult pour une suspicion de dysphasie Ressources Lu
31. r sentent une alt ration langagi re touchant la pragmatique ne parviennent pas utiliser le langage de fa on appropri au contexte Leur compr hension est litt rale et leurs r ponses manquent de coh rence dans des situations interactives Ces enfants ne parviennent g n ralement pas compenser leurs difficult s par un r pertoire plus riche en communication non verbale Ils partagent un certain nombre de traits communs avec des enfants autistes de haut niveau A la batterie HN le profil obtenu est souvent dysharmonique certains subtests ex perles m moire des couleurs identification de d tails apparaissent sup rieurs aux normes alors que ceux qui font appel une dimension s mantique association d images compl ment de dessins etc sont chou es Les autres sub tests peuvent se situer dans la norme 3 Dysphasie typique ou dysphasie linguistique D apr s Bishop ce groupe reprend des enfants qui ont des probl mes particuliers lors du d veloppement grammatical Ces difficult s sont parfois accompagn es d importants troubles lexicaux s mantiques ou de difficult s de traitement du langage 11 oral la vitesse laquelle il est normalement produit ce qui conduit une acquisition lente et d ficitaire de la phonologie et de la syntaxe Le profil obtenu au HN parait galement typique on note un d calage important entre les preuves qui font appel des dimensions s quentielles ex perles pliage de
32. raire pr sente un caract re durable et s accompagne le plus souvent d une atteinte r ceptive et de caract ristiques associ es dyspraxie id omotrice maladresse graphique trouble de la m moire verbale troubles du traitement s quentiel difficult s visuoconstructives difficult s attentionnelles et parfois hyperactivit G rard 1991 Mazeau 1997 Monfort amp Juarez Sanchez 2001 Plusieurs preuves linguistiques ont t r cemment pr sent es comme tant des marqueurs psycholinguistiques potentiels des troubles langagiers des enfants dysphasiques Il s agit donc des premi res avanc es en termes de crit res d inclusion Les preuves de r p tition de pseudo mots Bishop North amp Donlan 1996 Dollaghan amp Campbell 1998 ou de productions de morphologie verbale dans des contextes obligatoires Rice amp Wexler 1996 semblent ainsi tre des candidats int ressants bien que discut s Bedore amp Leonard 1998 Conti Ramsden Botting amp Faragher 2001 Paradis amp Crago 2000 En effet ces tests ne distinguent pas r ellement les enfants dysphasiques des enfants ayant d autres troubles langagiers Par exemple les enfants pr sentant un syndrome de Down r p tent eux aussi tr s difficilement des pseudo mots Jarrold Baddeley amp Hewes 2000 tandis que les enfants apprenant une langue trang re chouent massivement aux preuves de production de morphologie verbale Paradis amp Crago 2000
33. s langagi res de l enfant soulev es dans l anamn se doivent tre objectiv es et quantifi es A cette fin on proposera l enfant des preuves standardis es disposant de normes r centes Les principaux niveaux linguistiques phonologie lexique morphosyntaxe discours et pragmatique seront valu s tant au niveau r ceptif que productif La m moire verbale sera galement examin e Nous ne d taillerons pas ici l valuation de ces niveaux le lecteur int ress en trouvera une description compl te et actualis e dans le r cent livre d Estienne amp Pi rart 2006 Nous ciblerons plus particuli rement les points auxquels nous devons tre attentifs au vu des donn es de la litt rature internationale Articulation Phonologie Chez les jeunes enfants avant 4 ans le retard de langage se traduit au niveau phonologique par un d calage d veloppemental quantitatif Par exemple diff rentes tudes Roberts Rescorla Giroux amp Stevens 1998 impliquant des enfants de moins de trois ans qui pr sentent des troubles langagiers mettent en vidence un retard au niveau de la complexit de la structure syllabique ou de la taille du r pertoire phon mique le nombre de phon mes consid r s comme acquis par l enfant Ces tudes montrent que par rapport des enfants du m me ge les enfants pr sentant un trouble de d veloppement du langage ont un d veloppement phonologique retard et non d viant ex m mes pr
34. stic par inclusion Anamn se Classiquement l anamn se est r alis e sur la base d un entretien avec les parents Il est galement possible de recueillir des informations compl mentaires par l interm diaire de questionnaires faire remplir l entourage de l enfant avec l accord des parents L volution de l enfant tant un facteur important pour le diagnostic une attention toute particuli re sera accord e aux rapports pr alables qu ils soient langagiers ou d une autre nature neurop diatriques psychologiques etc Les points suivants seront abord s dans l entretien les informations g n rales concernant l enfant et les parents le motif de la consultation les donn es de l histoire familiale susceptibles d clairer le probl me langagier ex bilinguisme etc les tapes d veloppementales grossesse naissance ge d acquisition des comp tences de base l histoire m dicale et le parcours des examens et r ducations dont l enfant a b n fici et enfin l histoire scolaire et l attitude de l enfant face l cole L orthophoniste logop de s int ressera galement quelques points particuliers qui pourront l clairer quant au fonctionnement de l enfant et aux difficult s rencontr es Ainsi les activit s spontan es de l enfant les jeux qu il aime et la fa on avec laquelle il y joue ex pr sence ou non de jeux symboliques sont autant d l ments int ressants r colter pour fa
35. t de r p tition de mots ou pseudo mots sont compl t es par des mesures prises dans un chantillon de langage spontan En perception il est indispensable de tester la discrimination auditive et les gnosies Lexique Au niveau lexical les enfants ayant des troubles du langage se distinguent des enfants contr les par une apparition plus tardive des premiers mots pas avant 18 mois et dans certains cas extr mes pas avant 5 ans Les donn es issues des inventaires parentaux situent les premiers mots des enfants ayant des troubles du langage vers 1 11 an contre 0 11 an dans le groupe contr le Trauner Wulfeck Tallal amp Hesselink 2000 Plus tard le nombre de mots diff rents en langage spontan sera l g rement moins important que chez les enfants contr les Leonard Miller amp Gerber 1999 L apprentissage lexical semble en effet moins efficace chez les enfants dysphasiques Ceux ci ont parfois besoin de deux fois plus d expositions un m me nouveau mot avant de pouvoir le comprendre ou le produire Gray 2003 On retrouve donc comme en phonologie un d calage d veloppemental quantitatif D un point de vue qualitatif peu de diff rences mergent la diversit lexicale des enfants dysphasiques est quivalente celle d enfants plus jeunes de m me niveau de d veloppement langagier LME identique Watkins Kelly Harbers amp Hollis 1995 L examen des erreurs lexicales produites sugg re que la nature de ces
36. tant pour l apprentissage Elle a une valeur communicative certaine surtout chez les jeunes enfants Attitude face au bilan et aux apprentissages en g n ral L observation de l enfant lors de la r alisation du bilan fournit des indications pr cieuses Elle est parfois suffisante pour justifier un bilan des fonctions attentionnelles chez un enfant qui ne parvient pas rester attentif ou un bilan psychologique chez un enfant ayant un niveau d anxi t ou d estime de soi qui interf re n gativement avec les apprentissages Les questions suivantes sont int ressantes Peut on valuer l enfant de fa on classique L enfant est il opposant ou collaborant Se d courage t il vite ou est il pers v rant Est il sensible aux encouragements La r action de l enfant face ses propres productions ou la situation dans laquelle il est plac est galement clairante Est il conscient de ses difficult s Comment vit il ses probl mes langagiers Est il content de ses productions crites Sait il quoi sert le langage crit A t il acc s la repr sentation de la s ance de bilan s quence des tests d part des parents Elaboration du diagnostic et classifications propos es Apr s la correction des tests standardis s ainsi que la r colte des informations et observations il est indispensable d interpr ter les r sultats pour poser un diagnostic logop dique L interpr tation du profil obtenu est essentielle pour adap
37. ter la prise en charge Des classifications inspir es de la clinique Il appara t de plus en plus clairement que la dysphasie ne peut tre pos e comme un trouble unique et sp cifique Il est plus pertinent de parler d un ensemble de sympt mes d veloppementaux qui peuvent se d cliner en diff rents sous types Par ailleurs pour comprendre les m canismes de compensation que ces enfants utilisent et rendre compte de la variabilit de leurs performances l interpr tation de leurs profils doit tenir compte de l valuation de leurs habilet s non linguistiques La plupart de ces enfants ont un grand nombre de troubles associ s ex trouble attentionnel ou ex cutif etc qui ne sont pas r ellement pris en consid ration dans les classifications habituelles Nous pensons que des combinaisons entre troubles linguistiques et non linguistiques devraient tre terme des marqueurs plus fiables pour le diagnostic diff rentiel et que mieux conna tre ces combinaisons devrait permettre d am liorer les pr dictions concernant l volution de ces enfants En accord avec la proposition de Bishop 2004 il parait plus utile de distinguer diff rents sous types tels que dyspraxie verbale d veloppementale DVD dysphasie linguistique ou typical SLI selon Bishop ou dysphasie pragmatique ou pragmatic language impairment selon Bishop Ces trois syndromes peuvent tre ad quatement d crits et diff renti s clairement les uns des
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