revue HISTOIRE DE L`EDUCATION
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1. cat gories d l ves diff rentes Cette question a t d battue par la commission Statistique et m thodologie r unie sous la pr sidence de W Frijhoff Rotterdam et R Fornaca Turin pendant le colloque de Parme 2 Trois exemples ont surtout t analys s La Hollande D apr s Ph F M Boekholt Groningen qui collabore une synth se sur le syst me scolaire hollandais depuis le Moyen Age les statistiques recueillies au XIXe si cle correspondent aux popula tions suivantes Enqu te de 1811 les pr sents en hiver et en t pendant un jour de d cembre et de juillet Des ann es 1820 1850 des cat gories diff rentes selon les agents du recensement inscrits sur les registres de la taxe scolaire pr sents le jour de visite l cole effectifs moyens De 1850 1861 1862 les pr sents le 15 janvier et le 15 juillet De 1862 1863 1878 les l ves appartenant l cole les 15 janvier 15 avril 15 juillet et 15 octobre Bien que le minist re ait assimil cette population aux inscrits les ma tres de plusieurs pro vinces ont recens les pr sents les l ves fr quentant r guli rement l cole ou d autres cat gories inconnues 1 J Gavoille est l auteur de ta note sur le CEP 2 Ph F M Boekholt School attendance in the Netherlands J N Luc Les p res de l cole obligatoire pris au pi ge de la statistique scolaire 1876 19062. cis ment comportait cette pr cieuse indication 22 avaient 12 ans l ge r glementaire dans ce d partement 33 13 ans 24 14 ans 11 15 ans 4 16 ans et 4 avaient plus de 16 ans dont cinq 19 ans 1 Pour 3 classes nous pouvons conna tre le taux de r ussite 4 4 12 ans 7 9 13 ans 8 3 14 ans 2 Le certificat exige semble t il une certaine maturit Bien entendu ce sondage ne permet aucune extrapolation car il porte sur une p riode ant rieure la r glementation nationale sur une seule ann e et sur un seul d partement Cependant il fournit une indication int ressante les 12 15 ans fournissant 90 des re us on peut inscrire aussi bien 4 que 5 classes au d nominateur mais surtout il discr dite tout calcul qui rapporte l ensemble des re us une seule classe m me si par un heureux hasard le r sultat obtenu n est pas trop loign de la r alit Prenons l exemple des 13 ans Comme dans le cas du Doubs ils ne repr sentent qu un tiers des laur ats placer tous les re us au nominateur c est donner celui ci une valeur 3 fois trop forte mais comme le nombre d l ves de 13 ans est 2 3 fois inf rieur l effectif moyen d une classe de 6 13 ans inscrire celui ci au d nominateur c est le multiplier ind ment par 2 3 si bien qu une erreur tend en annuler une autre Pour conclure Les pourcentages importants de re us de l ordre d un quart ou un tiers conce
3. le la jeunesse de l institution et non les progr s de l enseignement 2 Apr s le 28 mars 1882 la r glementation devient nationale et l ge minimum est fix 11 ans r volus par le l gislateur En toute rigueur il faudrait commencer la nouvelle s rie en 1883 premi re ann e o les nouvelles dispositions ont pu avoir plein effet cependant 1882 est un point de d part acceptable le bond quantitatif s est produit entre 1881 et 1882 et commode le recensement quinquennal de 1881 est proche En second lieu les pourcentages propos s ci dessus nous parais sent beaucoup trop lev s et concerner tout autre chose que la classe d ge des 13 ans Ils se rapprochent de ceux que l on obtient en divisant le nombre de certificats d livr s chaque ann e par le nombre d enfants recens s formant une classe d ge moyenne elle m me obtenue en divisant par 7 l effectif des 6 13 ans Ainsi en 1882 on a d livr quelque 91 000 dipl mes les enfants de 6 13 ans recens s sont au nombre de 5 millions environ soit en moyenne 714000 par classe ce qui donne un pourcentage de re us de 12 7 Pour 1907 les chiffres tant respectivement de 218 000 4 5 millions 1 R Grew P J Harrigan et J B Whitney La Scolarisation en France 1829 1906 art cit pp 116 157 2 Une tude factorielle tablie pour le d partement du Doubs vers 1880 nous a montr qu la diff rence de tous les autres l ments de l ensemble s
4. 1 La scolarisation en France depuis un si cle Paris Mouton 1974 204 p 2 F Furet J Ozouf Lire et crire Paris ditions de Minuit 1977 2 vol 3 G D sert A phab tisation et scolarisation dans le grand ouest au XIXe si cle Caen C R H Q 1979 71 p figures J Gavoille L cole publique dans le d parte ment du Doubs 1870 1914 Paris les Belles Lettres 1981 420 p D Dayen rang primaire dans la Creuse 1833 1914 Clermont Ferrand L E M C p 48 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC En mars 1984 un article des Annales pr sentait pour la premi re fois en langue fran aise certains r sultats des recherches entre prises par l quipe d Ann Arbor Gr ce aux statistiques exploit es sur une grande chelle R Grew et P J Harrigan proposaient en soulignant l originalit de leur d marche et de leurs conclusions une image corrig e de l enseignement fran ais au XIXe si cle contre la vision pessimiste d une scolarisation tardive voulue par l tat mais frein e par la r ticence des masses ils pensaient r habili ter la demande sociale d instruction et l action pr coce des commu naut s locales 1 Ce travail suscita quelques r actions un an et demi plus tard en octobre 1986 les Annales publiaient celles parfois critiques de deux historiens fran ais et la r ponse des auteurs mis en cause 2 A la m me poque les statistiques scolaires taient aussi l obje
5. 51 moiti du si cle t tonnements de l administration volont de mesurer les pr sences r elles au del des inscriptions h t rog n it de toutes les s ries s culaires Deux particularit s doivent tre signal es partir de 1878 sans doute la Prusse poss de des statistiques d l ves uniformes dans la seconde moiti du si cle la France se distingue en recensant les inscrits pendant toute une ann e et en essayant de mesurer la fr quentation quotidienne Devant l impr cision de plusieurs r sultats M Heinemann pro pose de consid rer d abord la statistique scolaire comme l indice d un int r t pr coce de l tat pour la scolarisation et d une repr sentation officielle de l cole Si l on veut en plus exploiter ses r sultats il faut songer leurs limites leurs modes de fabrication vari s et aux diff rentes marges d erreur Ph F M Boekholt sou ligne lui aussi les probl mes d interpr tation pos s par des donn es disparates De plus les statistiques nationales hollandaises fournis sent seulement des indications globales parfois assez grossi res L tude pr cise de la scolarisation et de la fr quentation exige plut t une approche locale puisque chaque ville chaque village est soumis des facteurs sp cifiques qui d terminent l absen t isme Dans le cas de la France la diversit des populations de r f rence impose de rester conscient des rapports que le
6. 9 2 La m me op ration peut tre effectu e pour 1907 218 000 certificats 1 6 million d l ves et un pourcentage de re us de 13 6 3 Nous avons l pour deux dates une sorte d valuation du rendement de l cole pour les l ves en ge de passer le certificat Dans l intention d en mesurer la port e sociale nous pouvons tre tent d inscrire au d nominateur non plus les l ves mais les enfants des 5 classes concern es 3 171000 en 1882 et 3281 000 en 1907 ce qui donne des pourcentages de 2 8 et de 6 6 Leur effondrement d passe et de loin les effets de la baisse de la scolarisation apr s 12 ans ce qui nous incite penser que ce rapport est d nu de signification parmi les 5 classes consid r es certains enfants ont obtenu leur certificat au cours des ann es pr c dentes et d autres qui ont chou cette ann e l seront re us au cours des sessions suivantes 1 La S E P 1881 1882 tabl XLII pp 214 215 donne l effectif des 12 13 ans r volus et des 14 16 ans r volus employant ainsi des expressions pour le moins ambigu s r volus s applique t il au second terme ou aux deux la fois L examen des chiffres indique que ie premier groupe rassemble 2 classes d ge et le second 3 Il faut donc comprendre 12e et 13e ann es et 14e 15e et 16e ann es ou encore 11 ans r volus 13 ans r volus 13 ans r volus 16 ans r volus Au total 11 ans r volus 1
7. Conference papers for the 8th session of the international standing conference for the history of education Universita di Parma CIRSE 1986 vol IV pp 15 23 et 37 46 Les remarques de M Heinemann ont t faites au cours des discussions de la Commission Les importants travaux de G Vigo sur les statistiques italiennes ne sont pas pr sent s ici car l auteur ne participait pas au colloque 50 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC Apr s la loi scolaire de 1878 qui rend vraiment obligatoire la collecte des statistiques les l ves de 6 12 ans pr sents le ler janvier simultan ment les municipalit s doivent recenser les enfants du m me age La Prusse M Heinemann Hanovre dirige une quipe qui pr pare la publi cation critique y compris au niveau r gional des statistiques sco laires recueillies en Prusse au XIXe si cle Il distingue trois p riodes dans le recensement des l ves De 1822 1868 les enqu tes triennales fournissent des nom bres h t rog nes entre autres les inscrits un jour de d cembre relatifs jusqu en 1843 toutes les cat gories d coles sans distinc tion partir des ann es 1840 la collaboration avec le Bureau de statistique berlinois am liore les investigations De 1869 1878 l administration recueille diverses statistiques mais ne r alise qu une enqu te g n rale en 1878 pour pr parer une nouvelle loi organique De 1882 1911 la statisti
8. cl de ce myst re qui escamote la croissance r elle de la scolari sation Un indice trop rudimentaire et une comparaison impru dente La cat gorie d l ves recens s en 1876 1877 est plus r duite que celle de 1863 et entre ces deux dates louverture de salles d asile et d tablissements secondaires d tourne des coles pri maires une partie des moins de 6 ou des plus de 13 ans 1 Une fois encore le discernement de la Commission Levasseur conduit s interroger sur les classements et les calculs r alis s par R Grew et P J Harrigan avec des indices quivoques ou erron s La statistique au secours d elle m me R Grew et P J Harrigan justifient aussi leur d marche par l emploi de tests de signification et de corr lations pp 915 et919 et dans l introduction du dossier des Annales B Lepetit reprend argumentation Pusage de l ordinateur et le d veloppement des traitements statistiques massifs privil gient les modes d valuation interne de qualit des donn es par rapport aux formes accoutum es d tablissement des t moignages p 885 Que l informatique et la statistique soient des instruments pr cieux pour l historien nous en sommes convaincu Mais la critique statistique des sources chiffr es offre t elle toutes les garanties n cessaires Les param tres de position et de dispersion apportent des informations suppl mentaires sur la r partition des taux de scolarisation d partementaux mais
9. du progr s Lorsqu elle publie en 1880 les principales donn es rassembl es depuis la Restauration la commission minist rielle de statistique dite Commission Levasseur prouve le besoin de s expliquer Malgr leurs imperfections ces chiffres lui semblent pr f rables aux valuations arbitraires d s qu ils ont un fondement suffisant ils sont utiles et leur comparaison peut devenir int ressante 1 Pour R Grew et P J Harrigan cette justification est une aubaine ils la citent int gralement Malheureusement pour eux la Commission dit beaucoup plus et beaucoup moins que ce qu ils laissent enten dre Essayons de ne pas proc der une lecture s lective de ses observations et de les regarder avec un il critique Juste au dessus et au dessous du passage cit par les auteurs la Commission num re les causes qui rendent les comparaisons d licates entre les diverses statistiques de l instruction primaire variations du champ institutionnel de l enqu te et du mode de 1 Statistique compar e de l enseignement primaire 1829 1877 Paris Imprime rie nationale 1880 p XXVIII 56 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC recensement confusion certaines poques des gar ons et des filles admis dans les coles mixtes insuffisance des moyens de contr le Cette situation exige un travail de critique scien tifique il faut marquer chaque fois qu il y a lieu le degr de vrai
10. ils sont impuissants gommer les effets des r formes du recensement sur le classement diachroni que de ces m mes taux par rapport des limites fixes On peut demander plus aux corr lations condition de ne pas oublier leurs propres limites Toutes les liaisons n expriment pas une relation causale songez l exemple bien connu de la forte corr lation observ e entre la production de l acier et la natalit 2 D autre part ce proc d ne renseigne pas forc ment sur la coh rence des s ries utilis es Reprenons l exemple cit par les auteurs le regroupement des d partements en octiles selon leur taux de scolarisation en 1832 puis l volution de ces octiles aux dates ult rieures Les fortes corr lations constat es entre les indices prouveraient leur homo g n it puisque tous les changements majeurs dans la mani re 1 Statistique 1881 1882 p LXXXIV et Statistique compar e op cit pp CXIX CXX 2 Danssonarticle J Gavoille souligne les limites importantes des corr lations pour l explication des niveaux de scolarisation et la sup riorit de l analyse facto rielle Les types de scolarit op cit p 930 58 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC dont les donn es ont t recueillies auraient tendance r duire la corr lation statistique des d partements dans le temps p 919 Nous n en sommes pas s r car la r forme de 1859 a vraisem blablement la m me influ
11. 6 ans r volus soit 5 classes d ge Mais cette statistique n est donn e que pour les coles publiques 1 071 900 l ves qui repr sentent 24 6 de l effectif total 4359 000 Si l on affecte du m me pourcentage l effectif des coles libres 982000 l ves on obtient 241 000 Total coles publiques et priv es 1 313000 environ 2 Le pourcentage est de 0 4 sup rieur celui de la S E P qui a peut tre tenu compte des plus de 16 ans ou dispos d un chiffre plus s r que le n tre pour les 11 16 ans des coles libres 3 La S E P 1906 1907 p 223 donne 348 000 l ves de 14 16 ans r volus donc de 13 ans r volus 16 ans r volus Pour les 2 classes de 11 13 ans nous avons pris les 2 7 de l effectif des 6 13 ans op ration licite cette date car ces classes sont d sormais totalement scoiaris es 4 408 000 soit 1 259 000 l ves Au total 1 600 000 environ La statistique de l enseignement primaire 63 M me si l on ne retient que la population scolaire les pour centages de re us sont faibles par rapport ceux qui mesurent les flux globaux Aussi est on en droit de se demander si le d nomi nateur n est pas trop lourd si l on n a pas tort de prendre en compte 5 classes d ge Il faudrait donc conna tre l ge des laur ats et la Statistique ne nous le donne pas Nous avons pu l tablir pour l ann e 1879 dans le d partement du Doubs gr ce une liste de re us qui pr
12. FAUT IL BR LER LA STATISTIQUE DE L ENSEIGNEMENT PRIMAIRE Par Jacques GAVOILLE et Jean No l LUC Il y a plus d un si cle les parlementaires se querellaient autour de ses r sultats aujourd hui des historiens pol miquent son sujet Les milliers de chiffres collect s sur les coles primaires depuis la Restauration seraient ils trop quivoques pour tre utiles Depuis une vingtaine d ann es ils n en retiennent pas moins l attention des chercheurs En 1968 l universit de Grenoble organisait un colloque sur la scolarisation fran aise et l volution des effectifs d l ves depuis un si cle 1 la m me poque le consortium inter universit s d Ann Arbor Michigan introduisait dans un ordinateur avec toute la Statistique g n rale de la France au XIXe si cle les chiffres rela tifs l enseignement primaire Quelques ann es plus tard apr s avoir exploit entre autres cette banque de donn es F Furet et J Ozouf publiaient un ouvrage remarqu sur les rapports de l cole et de l alphab tisation depuis le XVIe si cle 2 D autres chercheurs G D sert J Gavoille D Dayen utilisaient eux aussi lar gement les chiffres du XIXe si cle pour tudier la scolarisation dans une r gion ou un d partement 3 En moins de vingt ans les statistiques devenaient une source famili re aux historiens de l du cation Avaient elles pour autant livr tous leurs secrets
13. No l LUC La r plique de R Grew et P J Harrigan fait elle progresser le d bat C est une d fense de principe on a le droit de violer la statistique scolaire condition de lui faire de beaux enfants et nos objections ne sont que pinaillage subalterne au regard de la nou veaut de leurs conclusions Sans vouloir prolonger une pol mique ad hominem nous croyons utile de rappeler ici deux de nos princi pales r serves 1 La nouveaut des conclusions de nos coll gues est tr s rela tive En fait elle n existe que par rapport aux affirmations d un courant id ologique composite historiographes r publicains mili tants philosophes p ri foucaldiens E Weber mais globalement minoritaire qui d crit la scolarisation comme un processus impos par le haut donc tardif Ni les contemporains songez aux bilans dress s par la Commission Levasseur ni la plupart des historiens r cents cf les conclusions formul es par A Prost sans ordinateur d s 1968 1 n ont soutenu les th ses que R Grew et P J Harrigan croient pourfendre 2 Si plusieurs biais statistiques peuvent sans trop de dommage tre pass s par les pertes et profits du traitement informatis il n en va pas de m me lorsque les r sultats s en trouvent affect s dans des proportions importantes Nous voquerons ici quelques unes de ces distorsions pour leur valeur exemplaire Les variations du mode de recensement et la g n ration spo
14. S E P 1901 1902 p CLX S E P 1906 1907 p CLXXX 2 On sait que les l ves inscrits dans les tablissements secondaires passent tr s rarement le certificat ils repr sentent seulement entre 1881 et 1906 2 3 des gar ons et en 1906 moins de 1 des filles 3 Bulletin d partemental du Doubs rapport 1912 p 40 et 1913 p 51 4 Ainsi la Sratistique garde t elle un silence pudique sur la progression du nombre des absences apr s la loi d obligation 5 S EP 1881 1882 tabl XLVIII p 249 62 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC peut tre par le caract re r cent de la r glementation et de la l gislation nationales mais qui r sulte surtout d une d marche logique d une part les statisticiens ont choisi comme point de d part 11 ans r volus l ge minimum l gal d autre part ils ont tabli un rapport entre tous les re us et tous les l ves en ge de se pr senter Rappel opportun d une v rit premi re num rateur et d nominateur doivent prendre en compte la m me population Il est regrettable que la Statistique se contente de donner les r sultats sans les chiffres utilis s pour les obtenir Le num rateur de la fraction est directement accessible c est le nombre de re us au C E P 91000 Le d nominateur doit au contraire tre calcul 1 313 000 l ves de 12 16 ans selon la S E P entendons par l de 11 ans r volus 16 ans r volus 1 Le pourcentage est donc de 6
15. ages Ils per mettent de comparer pour une dur e d termin e ann e ou quart de si cle deux flux celui des re us et celui des l ves inscrits ou des enfants recens s C est une mesure commode du rendement global de l enseignement primaire et ce titre elle est du plus grand int r t Mais elle ne doit absolument pas tre confondue avec le taux de r ussite d une classe d ge il serait inexact de dire par exemple qu en 1907 un tiers des l ves de 13 ans ont obtenu le certificat Si l on raisonne en termes de classes d ge il ne faut pas utiliser le rapport nombre de re us en une ann e effectif moyen d une classe des 6 13 ans pour une raison vidente les re us appartiennent plusieurs classes d ge Il faut donc se poser la question de savoir s il est possible d tablir des pourcentages de re us pour une ou plusieurs classes d ge La Statistique de l Enseignement primaire est malheureusement avare de renseignements sur cette question comme il arrive souvent quand il n y a pas lieu de pavoiser 4 Une seule fois pour l ann e 1881 1882 elle donne les chiffres suivants 6 6 certificats d tudes ont t d livr s pour 100 l ves de 11 ans et au dessus inscrits dans les coles primaires 5 Pourcentage faible qui s explique 1 D apr s S E P 1829 1877 p CLI S E P 1881 1882 p CXII S E P 1886 1887 p CIV S E P 1891 1892 p XCIX S E P 1896 1897 p CLXVII
16. all grement la tr s forte augmentation des taux de scolarisation d partementaux entre 1850 et 1863 p 121 Pour ne pas modifier leurs observations ils continuent de raisonner dans leur r ponse comme si la r forme de 1859 n existait pas Confront s une hausse de 27 2 des effectifs scolaris s dans le Nord entre 1859 et 1860 ils expliquent sans broncher par une vague d immigrants et une forte demande d du cation f minine p 920 Passons sur le caract re hautement surr aliste de ces migrations clair et de ces prises de conscience f ministes aussi massives qu instantan es on n en reste pas moins songeur quant la compr hension des volutions historiques par des auteurs qui recourent ici de telles explications d l ves se rapportant des populations de r f rence diff rentes voir J N Luc La statistique op cit pp 122 132 144 145 et 184 1 Total des inscrits pendant l ann e civile effectif d hiver nouveaux inscrits au cours des mois suivants jeunes enfants scolaris s au printemps l ves admis la rentr e d automne nombre de r inscriptions d l ves qui changent d cole partir du printemps 2 Is agit videmment ici de taux de croissance compos s l g rement inf rieurs aux indices mentionn s dans nos pr c dentes publications 0 8 et 2 3 et calcu l s plus rapidement en divisant par le nombre d ann es la croissance constat e pendant la p
17. ant 1914 sanction de l enseignement de masse ou cons cration de l litisme r publicain On sait l importance accord e au certificat par l cole de Jules Ferry 2 Pour l administration ce petit examen imposait une norme l enseignement l mentaire tout entier pour les insti tuteurs il attestait des m rites de leur enseignement si leurs l ves y taient re us pour les familles il repr sentait l assurance d tudes l mentaires r ussies et ce titre une valeur monnayable sur le march du travail pour les R publicains il tait l occasion d une r union la fois aust re et studieuse fraternelle et chaleureuse qui permettait l cole publique de se donner en difiant spectacle Le r le du C E P tant p dagogique que social et symbolique devait conduire les historiens se demander quel pourcentage d l ves inscrits ou d enfants recens s r ussissait l examen rien ne sert en effet d dicter des normes si elles sont inaccessibles au plus grand nombre On voit bien l enjeu plus le pourcentage sera lev plus efficace aura t le fonctionnement de l cole non seu lement apr s Jules Ferry mais tout au long du si cle Gr ce un traitement informatique pouss R Grew et P J Harrigan ont tabli d int ressantes corr lations notamment entre le nombre de certificats d livr s de 1876 1906 et le degr d alphab tisation atteint d s 1851 mont
18. cessaires une vision critique de ces donn es et de l usage qui en est fait L informatique et la statistique contribuent sans aucun doute cette valuation elles peuvent m me l am liorer si les tests de signification sont adapt s mais elles paraissent incapables de s y substituer R Grew et P J Harrigan ont t s duits par les statistiques fran aises abondantes diversifi es et faciles exporter Nous vou lons saluer ici le traitement informatique de ces donn es et la d marche de l historien qui tudie un pays tranger Mais ces audaces ne justifient pas les erreurs m thodologiques commises Lorsqu il pr sentait en 1981 un pr c dent travail de P J Harri gan sur l enqu te organis e en 1864 dans les coles secondaires W Frijhoff mettait en cause la m thode utilis e Un exc s de sophis tication nuit la d monstration ou risque d exag rer la fiabilit apparente des r sultats dans un domaine o les donn es de base ont des contours souvent trop flous et h t rog nes o les statistiques elles m mes sont difficiles interpr ter en raison d un fr quent manque d uniformit et o les classifications sont trop La statistique de l enseignement primaire 59 incertaines pour permettre un traitement quantitatif rigoureux 1 Cinq ans plus tard cette tude sur la scolarisation primaire inspire les m mes r serves Querelles de chiffres le certificat d tudes primaires av
19. colaire les r sultats du C E P ne s ordonnent pas correctement L tude est poursuivre sur le plan national mais cet exemple d partemental permet de formuler des r serves sur la valeur du C E P en 1882 comme test de la qualit de l enseignement re u cf notre article Les types de scolarit op cit pp 923 945 La statistique de l enseignement primaire 61 et 643 000 le pourcentage s l ve 33 9 Nous pr f rons pour notre part une tude en longue p riode En 25 ans de 1883 1907 il a t d livr 4 46 millions de certificats alors que 16 4 millions d enfants ont t en ge de fr quenter l cole primaire 27 2 ont t re us 1 En utilisant les m mes proc d s on peut tablir les pourcentages de re us par rapport l effectif moyen des l ves et non plus des enfants de 6 13 ans on obtient des chiffres un peu sup rieurs puisque la scolarisation dans le primaire n atteint pas tous les enfants 14 8 en 1882 35 en 1907 et 27 6 pour l ensemble de la p riode 2 Ce mode de calcul qui est bas sur deux donn es facilement disponibles est le plus commod ment employ Il l tait d j dans la p riode que nous tudions ainsi le Bulletin d partemental du Doubs dans les ann es 1910 annon ait des chiffres flatteurs allant de 27 41 selon les circonscriptions et jusqu 50 pour un canton industriel 3 Mais quelle est la signification de ces pourcent
20. ence sur les populations de r f rence des nombres d l ves relev s dans les d partements proches par leurs conditions et leurs niveaux de scolarisation on peut estimer par exemple voir supra que le recensement des inscrits pendant toute l ann e et non pendant la seule p riode hivernale produit une augmentation semblable dans les d partements qui enregistrent une natalit une immigration et une scolarisation lev es D s lors il est normal que la r partition des d partements en 1863 ne soit pas aberrante par rapport celle de 1850 avant la r forme du recensement Mais cette similitude constat e entre les distributions synchro niques d indices qui se rapportent pour chaque ann e concern e la m me population de r f rence ne prouve pas la coh rence diachro nique des s ries s culaires d effectifs d l ves et de taux de scolarisation Enfin une corr lation aussi parlante soit elle ne peut rem dier aux erreurs commises dans la saisie des donn es or avant 1876 aucune source ne fournit r ellement les nombres des pr sents en t que nos coll gues comparent aux inscriptions d hiver depuis 1829 note 34 Cent ans plus tard les recommandations compl tes de la Commission Levasseur nous semblent toujours valables Comme toutes les autres sources les statistiques scolaires doivent tre criti qu es et c est l historien que revient le devoir de fournir les cl s n
21. lation scolarisable avant 1850 par une extrapolation lin aire Reste le probl me de la population scolaris e dont la r partition par ge n est pas connue avant 1863 Les auteurs tournent la difficult en utilisant pour tout le XIXe si cle le total des l ves dans lequel figurent des enfants de moins de 6 et de plus de 13 ans Lorsque ce total se rapproche de la population scolarisable des 6 13 ans ils estiment que presque tous les enfants re oivent une certaine instruction mais que beaucoup ne sont pas pr sents pendant les sept ann es cons cutives Un tel indice exprime donc leurs yeux une relation abstraite significative p 916 Assur ment la proximit du nombre total d inscrits et de celui des enfants de 6 13 ans n est pas sans int r t et on peut l interpr ter dans une perspective diachronique ou l analyser dans le d tail lorsque les effectifs d inscrits constituent une s rie coh rente c est dire lorsque les proportions des moins de 6 ans et des plus de 13 ans restent stables C est le cas entre 1876 et 1906 mais curieusement les auteurs omettent cet argument pourtant favorable leur d marche lorsque ces deux populations repr sentent du moins au niveau national environ 20 des inscrits dans les coles primaires avec cependant une chute 17 en 1886 La statistique de l enseignement primaire 55 1887 Mais que nous apprennent cette tape ava
22. nc e de la scolarisation et alors que les enseignements pr et post l mentaires sont in galement d velopp s selon les endroits des rapports natio naux de 108 124 entre le total des inscrits de 4 ou 5 15 ou 16 ans et le nombre d enfants recens s de 6 13 ans Avant 1876 ou quelle que soit l poque au niveau d parte mental la proportion des moins de 6 et des plus de 13 ans dans l effectif total varie comme le reconnaissent d ailleurs R Grew et P J Harrigan p 128 C est logique puisqu elle d pend entre autres de l offre et de la demande d ducation en amont en aval ou c t des coles primaires dans les salles d asile qui se d velop pent partir de 1850 et dans les tablissements secondaires et professionnels in galement implant s Au regard des tranches concern es moins de 6 de 6 13 et plus de 13 ans les taux de scolarisation globaux tablis par nos coll gues reposent donc selon les lieux et les poques sur une population scolaris e h t ro g ne et instable L historien peut videmment compl ter les donn es et les s ries statistiques par des estimations et des approximations Mais a t on le droit de classer minutieusement parfois bien que les auteurs le nient la d cimale pr s voir leur tableau n 6 puis d interpr ter des succ dan s de taux de scolarisation aussi composites et grossiers De Levasseur l ordinateur le sens
23. ntan e des l ves sous PEmpire autoritaire Au XIXe si cle l administration r forme deux reprises le d nombrement des l ves en 1859 et en 1876 voir supra Le recensement des inscrits pendant l ann e civile entre 1859 et 1877 constitue le n ud du probl me car les chiffres obtenus par cette m thode sont sup rieurs de pr s de 15 si nos estimations sont exactes 2 aux effectifs d hiver relev s avant 1859 et de 4 au total des inscrits pendant l ann e scolaire recueilli apr s 1875 1 Le l gislateur r publicain h rite en r alit de l effort de tout un si cle Un vaste mouvement de scolarisation qu aucun ministre n aurait pu susciter a presque recouvert la France enti re Ni les Guizot ni les Duruy ni les Ferry n ont fond l cole primaire tous ont su et m me Falloux reconna tre encourager et organiser une croissance que portait la volont et l espoir de tout un peuple A Prost Histoire de l enseignement en France Paris A Colin 1968 p 105 Cette tude et les travaux ult rieurs de F Furet J Ozouf et F Mayeur pour nous en tenir aux seules synth ses nationales ram nent sa juste place l originalit des conclusions de R Grew et P J Harrigan sur la pr cocit et la chronologie de la scolarisation 2 Sur la discussion critique de nos tentatives de comparaison des effectifs La statistique de l enseignement primaire 53 Les s ries s c
24. ois confusion et l historien m me averti peut tre amen commettre des erreurs 60 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC achev e et l importance de l uvre r alis e avant Ferry 1 Il nous semble cependant qu ils font fausse route quand ils font commencer leurs s ries en 1876 et surtout quand ils proposent comme pourcentage d l ves de 13 ans qui se pr sentent et obtiennent le certificat 20 5 et 14 3 en 1881 38 6 et 30 5 en 1906 Nous n avons pas l intention de discuter des sources et des m thodes utilis es puisqu aussi bien elles ne sont pas explicit es mais de prendre pr texte de cette publication pour revenir sur l int ressante question des taux de r ussite au C E P donner l tat de notre r flexion proposer quelques estimations et lancer un appel la recherche au niveau d partemental En premier lieu il nous para t vain de commencer une tude s rielle avant 1882 car une s rie n a de valeur que si elle concerne le m me objet Ce n est pas le cas du C E P avant et apr s l arr t du 16 juin 1880 et la loi du 28 mars 1882 Avant l examen institu depuis peu n est pas tabli partout et il est r gi par des r glements d partementaux tant en ce qui concerne ses modalit s que l ge minimum requis pour s y pr senter Les statistiques montrent une croissance vertigineuse des certificats d livr s en chiffres ronds de 5 000 en 1872 91 000 en 1882 qui r v
25. que dress e tous les cinq ans un an apr s le recensement g n ral rel ve les nombres d inscrits et de pr sents un jour de septembre puis de d cembre La France Jusqu en 1854 1855 effectif d hiver toujours utilis pour les comparaisons avec les chiffres ult rieurs et effectif d t corres pondant selon les lieux des populations diff rentes inscrits pr sents ou l ves ayant fr quent pendant le mois maximum ou pendant plusieurs mois nombres moyens d l ves De 1855 1856 1858 1859 un effectif annuel correspondant selon les lieux au maximum d hiver la moyenne des fr quen tations hivernale et estivale aux enfants pr sents le jour de l inspection R forme de 1859 l ves inscrits sur le registre pendant l ann e civile du ler janvier au 31 d cembre cette population bien sup rieure l effectif d hiver m me maximum est recens e jusqu en 1877 R forme de 1876 l ves inscrits sur le registre pendant l ann e scolaire population recens e de 1875 1876 1913 1914 Les ma tres d nombrent aussi les inscrits et les pr sents un jour de d cem bre et de juin et pendant un certain temps les pr sents et les absents par demi journ e de classe La comparaison de ces trois pays r v le de nombreuses simili tudes vari t des modes de recensement surtout dans la premi re La statistique de l enseignement primaire
26. rant ainsi apr s d autres la solidarit entre les g n rations la lenteur du cheminement vers une scolarisation 1 W Frijhoff Sur l utilit d une histoire compar e des syst mes ducatifs nationaux Histoire de l ducation d c 1981 p 34 2 L arr t du 25 mars 1834 art 19 institue un certificat de fin d tudes primaires qui porte l appr ciation T B B A B mal donn chacune des mati res du dernier des examens bisannuels de la scolarit La circulaire du 20 ao t 1866 r serve la d livrance du certificat aux l ves ayant obtenu B ou A B des preuves portant sur la lecture l orthographe le calcul et le syst me m trique de la simple attestation on est pass un examen mais la r glementation est encore d partementale C est l arr t du 16 juin 1880 qui la rend nationale La loi du 28 mars 1882 en consacre l existence et fixe l ge minimum d s 11 ans qui est pr cis par l arr t du 31 juillet 1887 au moins 11 ans au moment de l examen et par le Bulletin administratif de 1889 11 ans r volus la fin de l ann e scolaire c est dire le 30 septembre au plus tard L ge minimum est port 12 ans r volus par la loi du 11 janvier 1910 Ces pr cisions confirment ce que l on sait par ailleurs les instituteurs et m me les inspecteurs avaient les plus grandes difficult s classer correctement les l ves les tabieaux statistiques pr tent parf
27. riode consid r e 54 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC Les effets des variations du mode de recensement sont si vidents que des inspecteurs dressant la statistique de 1860 d clarent d embl e que les comparaisons ne sont plus possibles avec les donn es des ann es ant rieures car les bases de calcul sont trop diff rentes Sans doute ces inspecteurs figurent ils au nombre des p dants qui croient que le mode de production des statistiques a quelque rapport avec l interpr tation que l on peut en donner Le calcul des taux de scolarisation ou la face cach e des pastiches Osons rappeler une vidence un taux de scolarisation mesure le rapport entre un nombre d l ves d ge donn et le nombre d enfants recens s du m me ge Or R Grew et P J Harrigan calculent des taux nationaux et d partementaux en 1829 1832 1837 1840 1843 alors que les nombres d enfants et d l ves de 6 13 ans sont inconnus Sur l origine de la population scolarisable avant 1850 leur article tait des plus explicites la population d ge scolaire est fournie par le recensement de 1821 pour les gar ons et pour tous les enfants apr s 1850 n 11 Comprenne qui pourra avant 1851 les comptes rendus imprim s des recensements n indiquent pas l ge des individus Dans leur r ponse nos coll gues renvoient sans m me la reproduire la note d un autre article o ils expliquent avoir reconstitu la popu
28. rnent les grands flux et non chacune des classes d ge qui peuvent se pr senter l examen pour lesquelles le taux de r ussite est peu pr s 2 fois moins lev On comprend mieux la difficult que l on prouve formuler un jugement si l on consid re les r ussites annuelles pour une seule classe d ge le C E P semble encore r serv une lite si l on prend en compte l ensemble des re us pour une p riode plus longue on peut raisonnablement esp rer que le petit examen constituera bient t pour la majorit des l ves la sanction d tudes primaires r ussies 1 Bulletin d partemental du Doubs 1879 pp 96 et suivantes 2 Les calculs ont t faits partir de la S E P 1876 1877 tabl XXXII pp 126 129 la seule fournir la statistique des recens s et des inscrits pour chaque ann e d ge 64 Jacques GAVOILLE Jean No l LUC Les statistiques dont nous disposons ne permettent pas d obtenir des chiffres pr cis ne serait ce qu en raison de la mauvaise compr hension de l expression 12 ans ou 13 ans r volus par les instituteurs et les inspecteurs du XIXe si cle On h site employer des d cimales dans les pourcentages plus forte raison peut on rester dubitatif devant certains coefficients de corr lation raffin s En revanche les progr s accomplis dans la pr paration du Certificat ne peuvent pas tre contest s le taux de r ussite est peu pr s mul
29. s chiffres disponibles entretiennent entre eux D apr s leur r ponse nos deux coll gues am ricains jugent cette pr caution superflue La d marche de R Grew et P J Harrigan de l audace l erreur L entreprise est s duisante l hypoth se de d part int ressante et l article des Annales bard de tableaux de corr lations fort impressionnant Mais le lecteur curieux devient vite perplexe Ici des s ries d effectifs d l ves et de taux de croissance annuels indif f rentes aux variations du territoire national et du mode de recen sement L des taux de scolarisation relatifs des ann es pour lesquelles les nombres d l ves de 6 13 ans et d enfants recens s du m me ge sont inconnus L encore une comparaison des fr quen tations estivale et hivernale mesur es avec des donn es h t rog nes Ailleurs des indices myst rieux interpr t s sans r f rence au mode de calcul ou aux sources d origine D s lors comment discerner parmi les r sultats ceux qui repo sent sur des donn es correctes des s ries homog nes des comparai sons logiques Priv des avertissements n cessaires le lecteur pro fane accepte sans r serve toutes les d monstrations Confront des erreurs des confusions et des impr cisions le lecteur fami lier des enqu tes scolaires s interroge d abord sur la validit et le mode d emploi des donn es utilis es 52 Jacques GAVOILLE Jean
30. s hasarder un jugement sur de telles donn es 4 Cette restriction a t elle d plu nos coll gues Ils utilisent largement les taux incrimin s sans la mentionner partir de 1876 la Commission calcule de v ritables taux de scolarisation pour les 6 13 ans Mais comme le nombre d inscrits pendant l arn e scolaire est toujours surestim 33 d partements battent en 1881 1882 le record des 100 Devant cette incoh rence la Commission renonce publier ces r sultats puisque les rangs obtenus par chaque d partement ne sont pas fond s v rita blement sur la diff rence de fr quentation mais d termin s par l influence plus ou moins profonde des causes d erreur 1 Ibidem pp XXVIHI XXIX 2 Ce terme est employ tort dans les titres des s ries pr sent es depuis 1829 pp 120 123 de la Statistique compar e Le nombre des l ves r ellement pr sents en t n est pas publi avant 1876 et r guli rement recens avant 1886 3 Dans son article des Annales 3 Gavoille pr sente d une mani re d taill e les insuffisances de cet indice Les types de scolarit op cit pp 927 928 4 Statistique compar e op cit p CL La statistique de l enseignement primaire 57 La Commission signale aussi la diminution surprenante entre 1863 et 1876 des taux calcul s en rapportant l effectif total des l ves celui des 5 15 ans un proc d aussi utilis par nos auteurs La
31. semblance des rapports qui r sultent de ces comparaisons et mettre le lecteur en garde contre les jugements t m raires qu un examen superficiel pourrait lui sugg rer 1 Et sans doute faut il aussi aujourd hui ne pas m conna tre les r serves des producteurs de statistiques du si cle dernier Aujourd hui encore les historiens saluent juste titre le travail de la Commission Levasseur et ce n est pas diminuer son m rite que de signaler les lacunes in vitables d une uvre d une telle ampleur C est ainsi que la Commission n identifie pas vraiment les popu lations de r f rence des effectifs saisonniers puis de l effectif unique relev s avant 1859 Elle ne signale pas davantage et c est plus f cheux la r forme de 1859 Parfois elle publie aussi des infor mations erron es par exemple les nombres de pr sents en hiver et en t avant 1850 que R Grew et P J Harrigan utilisent sans r serve 2 ou des indices tr s grossiers comme les rapports entre les effectifs d hiver et d t Ces pourcentages sont tr s approxi matifs et m me trompeurs entre autres parce que les sources dispo nibles ne distinguent pas dans la population estivale les l ves d j inscrits en hiver et tous ceux qui ont t admis depuis cette saison 3 la d charge de la Commission il faut toutefois citer son commentaire tr s r serv Ces rapports indiquent un progr s mais il convient de ne pa
32. t en France d un int r t renouvel Pour promouvoir l approche quantitative des ph nom nes ducatifs le Service d histoire de l ducation lan ait la collection L cole travers ses statistiques charg e de publier des s ries si possible homog nes et des informa tions sur leur production et leur bon usage Le premier volume paru en 1985 pr sente pour la premi re fois l histoire des enqu tes sur l enseignement primaire et les modes de fabrication successifs des chiffres disponibles Le second volume publi en 1986 est un annuaire r trospectif critique des effectifs des coles maternelles primaires primaires sup rieures et professionnelles depuis le d but du XIXe si cle 3 Le dernier indice de cette curiosit accrue pour les statistiques scolaires d passe le cas fran ais et la discussion ouverte son sujet Les chiffres du si cle dernier retiennent aussi l attention des cher cheurs dans d autres pays et le VIIe Colloque international d his toire de l ducation tenu Parme en septembre 1986 sur l histoire de l obligation scolaire a consacr une commission sp ciale cette question la lumi re de ces travaux et pour prolonger le d bat ouvert par les Annales nous versons ici trois nouvelles pi ces au dossier une D R Grew P J Harrigan J B Whitney La scolarisation en France 1829 1906 Annales E S C janvier f vrier 1984 pp 116 155 2 J N Luc L ill
33. tipli par 2 de 1882 1907 quelle que soit la m thode employ e La n cessit s impose d une recherche portant sur l ge des re us au C E P il faudrait que dans 10 ou 20 d partements soient d couvertes et d pouill es des listes de candidats et de re us comportant leur ge pour 3 ann es cons cutives si possible et pour 2 p riodes dans les ann es 1880 et 1900 Une telle recherche pourrait tre rapide si elle tait collective Ces lignes ont valeur d appel Jacques GAVOILLE Jean No l LUC Universit de Besan on cole normale sup rieure de Saint Cloud
34. ulaires des effectifs d l ves et des taux de scolari sation calcul s avec ces effectifs ne sont donc pas homog nes titre d exemple nous citions le cas du Nord qui scolarise de 1 13 000 128 000 l ves entre 1849 et 1859 soit environ 1 5 par an puis apr s l adoption d un nouveau mode de d nombrement 163 000 l ves soit un bond de 27 2 en une seule ann e 169 000 171 000 etc Cette rupture incite une valuation prudente de la croissance des effectifs scolaires nationaux entre les enqu tes de 2850 et 1861 ou 1863 les seules dont les r sultats soient disponibles Si on utilise les chiffres bruts on constate une augmentation de 30 entre 1850 et 1863 Mais cette forte pouss e est enregistr e entre un effectif d hiver celui de l ann e 1850 et celui de toute une ann e civile relev comme le veut la r forme de 1859 en 1863 Si on supprime l exc dent provoqu par l extension du territoire en 1860 il est minime et surtout par la r forme du recensement 1 on peut estimer la progression seulement 10 et le taux de croissance annuelle 0 7 au lieu de 2 1 2 R Grew et P J Harrigan ignoraient l existence d une r forme de la statistique scolaire en 1859 ils pouvaient ainsi s merveiller devant la pouss e qui double pratiquement les inscriptions pendant les dix premi res ann es du Second Empire c est dire entre les enqu tes de 1850 et 1861 et commenter
35. usion statistique R Grew et P J Harrigan L offuscation p dantesque J Gavoille Les types de scolarit Plaidoyer pour la synth se en histoire de l ducation Annales E S C juillet ao t 1986 pp 885 943 3 J N Luc La statistique de l enseignement primaire au XIXe si cle politique et mode d emploi Paris Economica INRP 1985 242 p J P Briand J M Chapoulie F Huguet J N Luc A Prost L enseignement primaire et ses extensions XIXe XXe si cles Annuaire statistique coles maternelles primaires primaires sup rieures et professionnelles Pr face de P Caspard Paris Economica INRP 1986 La statistique de l enseignement primaire 49 comparaison des modes de recensement des l ves dans quelques pays d Europe au XIXe si cle une analyse critique de la r ponse de R Grew et P J Harrigan et une note m thodologique sur l usage des statistiques du certificat d tudes primaires 1 Le recensement des l ves en Europe au XIXe si cle ou les pi ges d une statistique cam l on Dans tous les pays quatre facteurs principaux d terminent la nature et la pertinence des statistiques d l ves l tendue du terri toire de r f rence les cat gories d tablissements recens s les modes de d nombrement et la qualit g n rale de l enqu te Le troisi me facteur de distorsion est le plus influent selon les poques et parfois simultan ment l administration d nombre des
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