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LES CONSIGNES : - Université de Bourgogne

1. prendre en compte lorsque l on s interroge sur la compr hension en lecture de consignes c est ce que Jocelyne GIASSON nomme les structures affectives du lecteur op cit Il ne s agit pas ici de proc der un inventaire de mauvaises consignes car comme nous l avons d j voqu tout d pend du contexte de la passation des consignes et de la perception de l l ve N emp che qu il existe des consignes qui mettent r ellement les l ves en chec Les difficult s li es au vocabulaire ne sont pas les plus fr quentes except es celles qui rel vent de connaissances m talinguistiques que nous avons d j trait es Dans les consignes qui posaient probl me j ai relev principalement des constructions syntaxiques trop complexes comme par exemple Retrouve les mots qui ont t supprim s et cris les ou En utilisant une seule fois chaque masse marqu e indique par une croix celles qui sont n cessaires pour peser les objets dont la masse est indiqu e dans la premi re colonne Malgr la pr sence d un tableau double entr e cette consigne a mis une majorit d l ves en difficult R seau CRDP CDDP Nancy Metz Echo d coles Lire l cole aujourd hui fiche 1 3 A2 6 R seau CRDP CDDP Nancy Metz Echo d coles Lire l cole aujourd hui fiche 1 1 A4 7 Maths outils CE2 Magnard 2001 p 53 De mani re g n rale les consignes avec d
2. ou Va voir ta m re ne remplissent pas le crit re nonc Ceci s explique par le fait que la consigne d criture de consigne tait complexe car comportant deux l ments d un c t crire une consigne de l autre veiller ce qu elle soit r alisable dans la classe aspect pragmatique Le second crit re n a pas toujours t pris en compte 23 Par exemple Ouvre la porte Prends un livre L ve toi etc Les consignes taient crites au tableau et je demandais chaque l ve d en ex cuter une Nous remarquons galement que les consignes crites par les l ves sont majoritairement r aliser dans l espace c est logique car lors des s ances pr c dentes de rep rage puis d ex cution de consignes j ai surtout propos des consignes de cet ordre C tait n cessaire pour assurer une bonne visibilit de l ex cution des consignes mais notons au passage que cela a pu nuire l efficacit de ces s ances en effet les consignes que j avais propos es taient parfois tr s loign es des habitudes scolaires L ve les deux bras Mets tes mains sur ta t te Va t asseoir la place de la ma tresse Les premi res s ances taient donc tr s ludiques les l ves appr ciant d effectuer physiquement des consignes un peu surprenantes ce qui s apparentait au jeu Jacques a dit Les l ves ont peut tre eu une vision partielle de
3. Mettre en place des rep res facilitants Lors de mon second stage en responsabilit si je percevais une difficult entrer dans la t che il m arrivait d inviter les l ves se rappeler un autre exercice du m me genre effectu r cemment c tait tr s efficace surtout avec les CP qui avaient plaisir en d couvrant un exercice de pouvoir dresser un parall le avec un exercice similaire Dans ce cas de figure ils s exclamaient souvent c est comme ce qu on a fait l autre fois et ce m me sans contextualisation de ma part Mais si beaucoup d l ves appr cient de retrouver une pr sentation famili re d autres pr f rent ce qui sort de l ordinaire de la routine de la classe cela renvoie leurs profils cognitifs dont nous avons cit quelques exemples Ce qui est vu comme rassurant par certains pourra tre consid r comme lassant par d autres 415 e Dans mon premier stage en tutelle accompagn e j avais constat que pour chaque apprentissage nouveau les exercices d entra nement propos s l crit taient similaires Cependant les entr es tant diff rentes pour la phase de d couverte des apprentissages cela permettait un quilibre entre rituels et nouveaut s ce qui r pondait la diversit des profils des l ves 1 Stage en CP CE1 effectu Montceau les Mines dans une cole class e en R seau d Education Prioritaire 16 Voir plus haut 1 2 1
4. des difficult s sont apparues pour Ecris ton pr nom L ex cutant a crit Jean plusieurs l ves ont alors propos Ecris Jean puis Mets Jean Malgr l invalidation de l l ve en question d autres l ves ont nouveau propos Ecris le mot Jean J ai not d ailleurs un manque d coute les l ves avaient tellement envie de donner leurs id es qu ils n coutaient pas les propositions des autres Il a fallu un certain temps pour qu un l ve propose la consigne ad quate Exemple Trace un trait au tableau Ecris ton pr nom au tableau De m me pour Ecris ton ge l l ve a cris 7 et les propositions ont t Ecris 7 Ecris le nombre 7 Ecris le chiffre 7 Ecris le num ro 7 etc La bonne r ponse a t donn e plus difficilement encore que pour la consigne pr c dente preuve d une difficult se d centrer Il est vrai que si l l ve avait cris 7 ans la t che aurait t plus ais e pour les spectateurs Une fois de plus il est possible que l aspect ludique de l activit l ait emport sur la construction d une connaissance relative aux consignes en effet le r investissement d une consigne l autre a t faible pour la consigne Ecris ton nom de famille plusieurs l ves ont nouveau propos Ecris Dupont ce qui prouve qu ils n ont pas forc ment tir prof
5. en particulier dans le domaine de l observation r fl chie de la langue Lors de mon stage en cycle III j ai men une s quence sur les phrases affirmatives et les phrases n gatives voyant que les termes taient un obstacle la compr hension de la notion j ai demand aux l ves de transformer un texte qui tait la forme n gative en s aidant des deux premi res phrases d j transform es la forme affirmative dans la consigne je n ai pas utilis les termes phrase affirmative et phrase n gative Les l ves ont obtenu de meilleurs r sultats que lors des exercices pr c dent C est peut tre d galement au fait qu il s agissait d un texte donc que le sens tait plus pr gnant que dans des phrases isol es L utilisation de tableaux est un autre moyen de faire entrer les l ves dans une activit sans passer par la lecture de consigne Pour le passage du pass au pr sent on peut pr senter un tableau comme celui ci Compl te le tableau en changeant d poque comme dans l exemple AUTREFOIS MAINTENANT Un paysan voulait faire un cadeau son roi Un paysan veut faire un cadeau son roi Il d cida de lui offrir ses sept poules Il de lui offrir ses sept poules Il ravait rien d autre offrir Il n rien d autre offrir Il partit voir le roi Il voir le roi Un autre proc d que j ai trouv efficace avec des enfants en difficult de lecture de consigne est de
6. ves face une consigne crite afin de d terminer si le blocage provenait de difficult s li es la langue ou aux savoirs en jeu Pour cela je demandais ces l ves de reformuler la consigne sans la lire Les l ves qui parvenaient mener cette t che mais ne pouvaient r aliser l exercice taient en g n ral en difficult dans la discipline et non dans la langue Par exemple dans un jeu de lecture la consigne Tu places les groupes dans l ordre pour former deux phrases donn e des CP tait comprise Il faut faire des phrases avec les mots il faut les mettre dans le bon ordre Mais la t che tait trop ardue pour des l ves de CP sans tayage s Quelques travaux sur la mobilisation des connaissances dans les diff rentes parties du cerveau sont explicit s dans Eric Jensen Le cerveau et l apprentissage 2001 p 114 Un autre moyen de cibler les difficult s est de demander aux l ves ce qui fait obstacle leur compr hension cependant le plus souvent ils n y parviennent pas car justement ils n ont pas saisi Il est dans ce cas plus ais de partir de ce qu ils comprennent En CE2 pour la consigne Cite des progr s que les Romains apportent aux Gaulois j ai demand un l ve en panne d num rer tout ce qu il avait compris dans la phrase J ai ainsi constat qu il avait saisi le sens de tous les mots mais qu il ne voyait pas de quels progr s 1l s
7. La mise en place de conditions optimales et ses limites Tenir compte de la diversit des l ves o Stage en cycle II Par exemple pour l tude de la relation graph me phon me en CP le Ma tre formateur proposait des entr es vari es sur le plan des supports de l organisation de la classe Mais les exercices d entra nement taient toujours similaires exercice de discrimination visuelle r alis partir de coupure de journaux jeu de lecture dans lequel il faut crire le mot correspondant l image exercice de segmentation de mots Chaque exercice avait une pr sentation et une consigne identique d un phon me l autre Les l ves savaient ce que l on attendait d eux bien s r ils parvenaient plus ou moins bien r aliser l exercice mais ils parvenaient tous entrer dans la t che De m me en math matiques les exercices taient toujours pr sent s sous la m me forme avec des consignes souvent similaires Cela permettait aux l ves de comprendre rapidement la t che r aliser ce qui est utile dans une classe plusieurs niveaux C est ce que pr ne J M ZAKHARTCHOUK quand il voque la mise en place par l enseignant de rep res facilitants d automatismes conomiseurs d nergie et de r serve de sch mes organisateurs 8 Le fait de conserver une pr sentation similaire pour les exercices participe de cette conomie d nergie pour l l ve Dans mon stage en
8. ai pas modifi la syntaxe Consignes crites par les l ves Ecris une consigne pour qu un autre l ve l ex cute dans la classe CP dict e l adulte El ve 1 El ve 2 El ve 3 El ve 4 El ve S El ve 6 Ecris le travail Fais ton travail Ecris des mots au tableau Ecris des nombres Efface le tableau Ecris sur ta fiche les jours de la semaine Range tes affaires Fais du skateboard et de la trottinette Prends ton cartable sans l oublier Entoure ce qui fait wa Ecris les nombres l envers de 20 1 Compte de 20 en 20 Entoure les op rations qui font 16 Va chercher de la peinture Va aux barres parall les Ecris Margot au tableau Colorie ton exercice en bleu et en vert Joue pas aux jeux Va chercher les go ters CE1 exercices individuels El ve I El ve 2 El ve 3 El ve 4 El ve S El ve 6 El ve 7 El ve 8 El ve 9 El ve 10 El ve 11 El ve 12 El ve 13 El ve 14 El ve 15 El ve 16 Ecris le num ro de ton ge Dessine un oiseau Dessine un champignon Ne cours pas dans la classe Pr pare ton livre de lecture Ecris ton nom sur la fiche Range ton casier Tu vas ranger ta chambre Tu vas dehors Tu vas dans ta chambre Mange tes petits pois Va d
9. avec des moments de lecture silencieuse individuelle des consignes sans aide ext rieure De mani re g n rale cette passation des consignes pour tre efficace pour tous les l ves doit tre vari e de m me que les formulations Tenir compte de la diversit des l ves 11 ZAKHARTCHOUK 1 Chaque l ve est diff rent cependant on peut les regrouper sous diff rents profils p dagogiques d finis par J P Astolfil Des constantes apparaissent dans leurs comportements scolaires dans leurs styles cognitifs Voyons quelques exemples de styles personnels d apprentissage qui ont des cons quences sur l attitude des l ves face aux consignes Comme l explique J M ZAKHARTCHOUK les l ves sont plus ou moins d pendants du champ c est dire du contexte du v cu Ils ont galement r flexifs ou impulsifs les l ves productifs ont besoin de faire pour savoir faire tandis que les consommateurs apprennent en observant Les l ves plus conviviaux travaillent ais ment en groupe et peuvent conseiller des camarades en difficult alors que les individualistes pr f rent d couvrir par eux m mes Ces profils p dagogiques ne sont que des tendances qui peuvent tre plus ou moins marqu es chez les l ves Toutefois il convient d en tenir compte pour varier les mani res de mettre les l ves au travail sans toujours privil gier ses propres pr f rences
10. cognitives Cette typologie m a t utile dans ma pratique et m a incit ne plus calquer mon style d enseignement sur mon propre style d entr e dans la t che J avais effectivement tendance en tant que productive individualiste mettre imm diatement les l ves au travail pensant qu ils comprendraient la t che en la d butant quitte r ajuster leur travail en cours de route C est loin d tre le cas pour tous les l ves car certains ont besoin d avoir une repr sentation pr cise du travail achev avant d entrer dans une t che Pour tenir compte de la diversit des l ves J M ZAKHARTCHOUK conseille d alterner le mode de pr sentation des travaux effectuer en alternant 13 Les consignes guidage tr s fort accompagn es de multiples explications et conseils qui correspondent certains l ves mais aussi certaines phases de l apprentissage au d but surtout et les consignes guidage faible comportant une part d implicite Les consignes oralis es ou non Les consignes tr s impliquantes emploi du tutoiement r f rences au contexte de la classe ou l environnement de l l ve et des consignes plus impersonnelles infinitif situations plus abstraites Le contexte psychologique Comme nous l avons constat un certain nombre d l ves manquent de confiance en aux et ont besoin de l aval de l enseignant pour se mettre au travail Par
11. compr hension de consignes en g n ral il est important d aider l l ve d terminer de quoi il a besoin pour comprendre la consigne et pour y r pondre Plusieurs questions class es sous l item R fl chis ne comportaient pas de r ponses dans le texte 1l s agissait de questions de vocabulaire ou li es l alimentation des animaux pour lesquelles il aurait fallu se r f rer d autres ouvrages documentaires Nous avions d j travaill avec les l ves sur plusieurs textes documentaires traitant de ce th me mais aucun l ve n a sugg r de s y reporter Ils disaient qu ils ne savaient pas comment r pondre la question et quand je leur ai demand de quoi ils avaient besoin pour r pondre ils n ont pas eu l id e de rechercher dans d autres textes d j tudi s De plus durant les ateliers j ai prouv des difficult s faire formuler aux l ves leur d marche proc durale quand je leur demandais d expliquer Comment il faut faire pour trouver la r ponse aux questions de quoi a t on besoin pour r pondre ils comprenaient mal ce que j attendais d eux et ils r pondaient aux questions du manuel mais ne parvenaient pas expliquer aux autres comment ils avaient proc d pour r pondre C est peut tre d d une part un manque d habitude de ce type de travail sur la m tacognition et galement l ge des l ves D autre part j ai sans doute u
12. dans les apprentissages en cours pour qu enfin le d clic ait lieu et qu ils se mettent au travail Par exemple pour une consigne comme Entoure le G N S et indique en dessous si c est un nom propre un nom commun ou un pronom Df je demandais l l ve qu est ce qu un nom propre Montre moi en un dans l exercice Qv est ce qu un nom commun Montre moi en un Etc Cette proc dure est plut t efficace mais est co teuse en temps et ne peut tre g n ralis e syst matiquement du moins dans les temps de travail collectif De plus si elle n volue pas elle rend les l ves d pendants de l aide de l adulte ou d un pair pour la mise au travail La contextualisation et la mobilisation des connaissances Rien ne sert d expliquer longuement une consigne l important c est que l l ve comprenne quels savoirs ou savoir faire elle fait r f rence Pour cela il est utile de remobiliser avec les l ves les apprentissages auxquels font r f rence l activit ou l exercice propos s Pendant mes stages J ai trouv qu il tait efficace voire indispensable de demander aux l ves de rappeler un exercice du m me type d j r alis ou un autre exercice sur le m me th me Ce n est qu au moment o les l ves resituent la t che effectuer dans le contexte d un apprentissage c est dire qu ils mobilisent personnellement leurs connaissances sur le sujet en
13. de l exercice se situait sur le plan grammatical et non sur celui de la compr hension des consignes La consigne se devait donc d tre la plus explicite possible et le niveau d exigence formel n tait pas lev Cependant il nous faut abandonner le mythe de la consigne id ale accessible tous car clairement formul e qui correspond ce que Jean Michel ZAKHARTCHOUK appelle l utopie d un langage transparent car tout message mis par l enseignant est interpr t par l l ve Cette part d interpr tation est plus ou moins importante donc le message est plus ou moins modifi La d nivellation entre l enseignant et l l ve sera plus ou moins grande en fonction du travail qui a t effectu en amont de l activit et donc de la consigne Par exemple pour une consigne du type Ecris l histoire d un animal en employant son nom et plusieurs substituts on peut supposer qu une s quence d apprentissage aura t men e sur la cha ne r f rentielle et que les l ves sont familiaris s avec ce type de vocabulaire La question des consignes est troitement li e la question des apprentissages en jeu et celles ci d pendent des objectifs que se fixent l enseignant Comme le dit Jean Michel ZAKHARTCHOUXK Une bonne consigne c est celle qui est adapt e l objectif Une formulation simple n est donc pas toujours de rigueur L oralisation et la reformulation
14. de la Garanderie voir bibliographie puis par exemple Jean Fran ois Richard Les activit s mentales comprendre raisonner trouver des solutions Paris Armand Colin 1995 2 Terme emprunt Pierre VERMESCH L entretien d explicitation Paris E S F 1995 mais aussi pourquoi tel travail a t donn quels outils il doit mobiliser qu est ce qu il doit faire et qu est ce qu il peut faire pour aboutir au bon r sultat Ce que nous recherchons travers ce dialogue c est donc bien une prise de conscience par l l ve du sens de ce qui est faire et non uniquement un apport de techniques ou de trucs Il s agit ensuite de mettre profit ces moments de dialogues p dagogiques pendant lesquels les l ves se sont dot s d outils d analyse de leurs proc dures Pour cela il est possible d tablir avec les l ves une fiche outil qui r capitule les proc dures efficaces pour comprendre une consignes Faute de temps je n en n ai pas tabli avec mes l ves au cours de mes stages J M ZAKHARTCHOUK en propose une qui s adresse plut t des l ves du secondaire mais peut tre adapt e en primaire voir annexe 6 Se pose ensuite la question de l utilisation de cette fiche et de son appropriation par les l ves en grande difficult car on sait que ce sont justement ces l ves qui ont le plus de mal utiliser des fiches outils Une autre piste peut donc tre propo
15. est tr s important pour doter tous les l ves et particuli rement les plus en difficult de proc dures plus efficaces pour d coder les consignes DESCAVES Alain Comprendre des nonc s r soudre des probl mes Hachette CDDP de l Oise R ussir en maths lecture d nonc s de probl mes CONCLUSION R fl chir la formulation et la passation des consignes comme nous l avons fait dans la premi re partie est un l ment incontournable de toute analyse de pratique en effet cala permet de r fl chir nos habitudes implicites et donc de les remettre en cause ou du moins de les faire varier Au lieu de se plaindre des l ves qui ne comprennent rien ou qui ne retiennent rien nous pouvons am liorer notre mode de communication en nous aidant des progr s r cents en neurosciences Cependant nous l avons dit l criture et la passation des consignes n est qu un l ment partiel et court terme de la compr hension des intitul s Par contre travailler sur la lecture de consignes est une t che qui s inscrit dans la dur e car elle renvoie de nombreux facteurs comme l attitude des l ves leur capacit changer leurs proc dures personnelles et se d centrer Les s ances men es en stage n ont donc pas t la hauteur de mes ambitions car il fallait galement g rer le manque d habitude du travail de groupe et plus encore de l organisation en ateliers o
16. leur disant Voil des exemples de consignes 1ls en ont d duit tout de suite Ah oui c est des ordres ce qui revient percevoir l aspect injonctif de ce type de texte Pour cette s quence j ai constat que l objectif Reconna tre une phrase consigne l imp ratif parmi d autres nonc s ne posait pas de probl me particulier aux l ves J ai not au tableau quelques consignes et quelques nonc s pirates voir Annexe 1 Les consignes taient toutes ex cuter dans l espace et la forme imp rative Collectivement les l ves ont expliqu quels nonc s taient des consignes et lesquels n en n taient pas Quelques l ves ont affirm que Les l ves mettent leurs vestes tait une consigne car c tait quelque chose faire une discussion a eu lieu avec d autres l ves qui n taient pas d accord mais qui prouvaient des difficult s argumenter J ai attir leur attention sur l absence de point d exclamation qui indiquait que c tait un fait plut t qu un ordre Cependant il est vrai que certaines consignes s crivent l indicatif et ressemblent donc ce type de phrases que j avais pr vu de classer dans les consignes pirates Ces phrases l indicatif commencent en g n ral par la premi re ou la deuxi me personne du singulier comme J entoure les bonnes r ponses ou Tu places les groupes dans l ordr
17. leur proposer des mots relier dans des cases par exemple pour tudier le pluriel au CE1 Trace des fl ches pour fabriquer des phrases La grenouille dans la mare Les lapins dans la for t etc Il existe donc de nombreuses pistes pour am liorer l criture des consignes et la pr sentation des exercices afin d viter que des difficult s de lecture entra nent des carences dans les autres disciplines Prendre le temps avec les l ves s assurer que tout le monde a compris avant de mettre les l ves au travail situer l activit dans son contexte Tous ces modes de pr sentation des consignes semblent b n fiques pour les l ves peu autonomes ou en difficult de compr hension Cependant il s agit l d un travail qui n est utile qu court terme pour que les l ves entrent malgr tout dans les apprentissages Mais dans leur futur d l ves ils seront confront s des consignes de plus en plus ardues avec de moins en moins d accompagnement Progressivement il faut donc apprendre aux enfants se passer de cet tayage pour qu ils soient de plus en plus autonomes Il est n cessaire de les outiller pour qu ils arrivent tre lecteur de tous les types de consignes m me les plus mal formul es Cela implique de d velopper chez cette comp tence particuli re qu est la lecture de consignes et qui recouvre d autres domaines capitaux comme la m tacognition et l espri
18. m me sans tayage de l enseignant Cependant pour que cette affirmation ne demeure pas un voeu pieux 1l est n cessaire d aider l l ve se construire des proc dures personnelles et les rendre explicites Favoriser l autonomie dans la mise au travail Pour aider l l ve tre autonome nous pouvons reprendre la piste que nous avions voqu e dans le contexte psychologique de la passation des consignes lorsqu un l ve pose une question on la lui revoie en lui montrant ainsi qu il est capable d y r pondre On peut galement mettre en place un dispositif qui retarde le temps d explicitation ou de reformulation de la consigne comme celui propos par J M ZAKHARTCHOUK Pour des devoirs de type sommatifs On doit commencer son travail sans poser de questions celles ci pourront tre pos es au bout de dix minutes pr cises lors d une pause aide selon un tour de parole organis avec interdiction de poser la m me question qu un camarade J ai mis en place cette proc dure titre d exp rience avec des l ves de CE1 elle comporte un risque certains l ves ne se mettent pas au travail car ils ne disposent pas de suffisamment de ressources pour faire abstraction d un l ment qu ils n ont pas compris m me s il est secondaire pour la r solution de l exercice Ils attendent donc passivement une explication ou une pr cision sans commencer la part de l exercice qu il
19. ne lisent pas la consigne ou ne la comprennent pas et s appuient uniquement sur les donn es de l exercice pour le r aliser on peut consid rer que ces l ves effectuent souvent des exercices sans la consigne Nous avons l une piste pour permettre ces l ves mauvais d codeurs de consignes de r ussir quand m me les t ches demand es Il suffit de favoriser une pr sentation des exercices suffisamment claire et explicite afin que les l ves comprennent la t che par d duction des donn es pr sent es On propose quand m me une consigne mais en supposant que plusieurs l ves ne vont pas la lire ou ne vont pas la comprendre et vont tenter de faire directement l exercice Par exemple pour l accord en genre on peut proposer Compl te les mots pour les mettre au f minin comme dans l exemple le chat noir la chatte noire le grand ma tre gt la grand_ ma tre __ le petit marchand gt la petit marchand__ etc Ici il s agit de r fl chir un moyen de contourner une difficult de lecture pour favoriser l entr e dans l apprentissage cependant je me suis aper ue qu il n tait pas si simple que cela de travailler partir d exemples avec des enfants g s de 6 8 ans En CE1 j avais propos un exercice de grammaire visant faire remplacer un nom commun par un pronom avec les exemples suivant Le lapin est herbivore Le lapin se nourrit de l gumes Le lapin ab m
20. remarqu Si c est une question ce n est pas une consigne Pour terminer cette premi re tape j ai proc d une valuation individuelle de l objectif Reconna tre une consigne l imp ratif Tous les l ves m me ceux qui taient en difficult en lecture ont bien r ussi l exercice Cependant cette reconnaissance des consignes parmi d autres nonc s est un peu artificielle car elle ne s effectue pas sur des exercices r els dans lesquels la difficult souvent rencontr e par les l ves est de distinguer donn es informatives et consigne Apprendre distinguer consignes et informations n cessaires Travail sur les types de textes Pour rep rer une consigne il est n cessaire d analyser les diff rentes composantes du texte il peut donc tre int ressant de pratiquer des activit s autour de la typologie des textes On peut ainsi rapprocher la consigne de la recette du mode d emploi de la notice de montage c est dire des textes prescriptifs ou injonctifs Je n ai pas r alis de telles activit s lors de mes stages mais je peux donner quelques pistes de travail Nous pouvons faire travailler les l ves sur une recette et leur demander de distinguer la partie informative les ingr dients et ustensiles de la partie injonctive les op rations n cessaires pour r aliser la recette Il s agit donc de d finir d un c t de quoi a t on besoin et de l
21. sauf difficult s particuli res de la notion abord e je demandais donc aux l ves de lire silencieusement la consigne puis de signaler s ils n avaient pas compris J ai tr s vite constat la d route de certains l ves face cette mani re de fonctionner qui allait semble t il rebours des habitudes de la classe De nombreux l ves ne pouvaient pas se mettre au travail car ils avaient visiblement l habitude d attendre le moment de Poralisation pour r fl chir la consigne Nous aurons d ailleurs l occasion de revenir sur ce point mais notons d ores et d j qu il ne faut pas n gliger l importance des habitudes scolaires c est une raison suppl mentaire pour s interroger sur cette question de la passation des consignes avant de mettre en place des usages de travail dans sa classe au risque d enfermer les l ves dans des automatismes syst matiques Il s agit de trouver un juste quilibre fonction des l ves entre une aide trop constante qui rassure mais ne stimule pas et de rejet de toute demande des l ves qui condamne certains d entre eux au blocage L oralisation ou non lors de la passation des consignes est donc un facteur important concernant la compr hension et l entr e dans la t che Cela peut bien entendu s expliquer par des difficult s li es au code et la compr hension litt rale mais l aspect psychologique ne doit pas tre ni certains l ves ont besoin d u
22. t de l environnement de la consigne crite sa pr sentation l accompagnement fourni ou non par l enseignant les habitudes de la classe les notions abord es pr c demment Ce contexte de la passation de la consigne peut aplanir les difficult s ou les accro tre Classe de CE2 Blanzy 1 1 1 L importance du contexte Dans son ouvrage La compr hension en lecture Jocelyne GIASSON pr sente le mod le contemporain de compr hension en lecture avec ses trois p les le lecteur le texte et le contexte La variable contexte comprend trois aspects le contexte psychologique social et physique Ces trois l ments entrent fortement en compte dans cette lecture particuli re qu est la lecture de consignes J ai constat et ce d s mon premier stage en responsabilit que le facteur psychologique n est pas n gligeable du c t du lecteur et du contexte Certains l ves demandaient tre rassur s avant de se mettre au travail Ils m appelaient syst matiquement pour demander des explications Par contre d s que je leur demandais de lire la consigne puis de dire ce qu il fallait faire ils y parvenaient et se mettaient au travail Oraliser ou non Ce nombre d l ves ayant besoin d tre accompagn s dans l entr e dans la t che semble tre inversement proportionnel au temps pass collectivement pr senter la consigne J avais pr vu de ne pas syst matiser l oralisation des consignes
23. vas ranger ta chambre et Mange ta soupe gt et nous avons discut des raisons de cette impossibilit jen ai profit pour commencer d tablir la distinction entre consignes solaires et consignes g n rales Pour d autres consignes jug es trop vagues des discussions ont eu lieu avec les r dacteurs pour demander de pr ciser le travail cela a t le cas pour Ecris le travail et Ecris des mots au tableau L objectif tait que les auteurs des consignes per oivent qu une consigne scolaire s adresse un l ve qui doit effectuer un travail pr cis et qu il n a pas une large marge d interpr tation de la t che Pour les autres consignes celles qui ont t r alis es il n y pas eu de probl mes particuliers d ex cution part quand la consigne faisait r f rence des donn es qui manquaient Par exemple Calcule les op rations Cela a t l occasion de constater concr tement le lien existant entre consigne et donn es de l exercice Cependant comme je l ai soulign pr c demment les l ves taient tellement pris par l aspect ludique de la s ance qu ils n taient pas tr s attentifs ces temps de r flexion en cours d activit Il aurait sans doute fallu les regrouper en fin de s ance Toujours en cycle II j ai mis en place une autre activit ayant pour objectif de deviner une consigne r alis e par un autre l ve afin de mesurer s ils taient cap
24. ves ont fait des remarques sur les consignes auxquelles ils taient confront s dans le quotidien de la classe Par exemple en Arts visuels une consigne pr cise leur avait t donn e pour r aliser des empreintes de solides avec de la peinture Fait un cadre avec des empreintes diff rentes mais en utilisant la m me couleur Il s agissait d une consigne double impliquant une grande concentration dans sa r alisation Les l ves ont t tr s attentifs la consigne et ont fait remarquer les erreurs de certains de leurs camarades qui n avaient pas suivi la consigne C est un aspect de ce travail m thodologique qui me semble important attirer l attention des l ves sur le sens des consignes scolaires donc les inviter prendre du recul en se disant L j ai un exercice faire Voyons ce que l on me demande de quoi ai je besoin pour y parvenir Cette prise de conscience s accompagne d une interrogation de l l ve sur ses savoirs dans le domaine en question sur la d marche suivre et m ne donc des activit s m tacognitives Or c est travers ce type d activit s que l on peut outiller les l ves pour qu ils soient pr ts traiter toutes sortes de consignes m me celles qui sont formul es maladroitement 2 2 pour devenir un bon d codeur de consignes Nous proposons ici quelques pistes de travail qui s int grent notre r flexion sur l appui fournir au
25. IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT FD Professeur des coles LES CONSIGNES Comment aider les l ves en situation de blocage GERARD H l ne M moire dirig par J M SANDON Ann e 2003 0O2STA03600 PLAN Introduction 1 Peut on am liorer l criture et la passation des consignes 1 1 Qu est ce qu une mauvaise consigne 1 1 1 L importance du contexte Oraliser ou non Contextualiser ou non 1 1 2 Consignes difficiles ou difficult s dans la discipline 1 1 3 Des param tres formels lexicaux et syntaxiques 1 2 Peut on am liorer la formulation et la passation des consignes pour viter la situation de blocage de certains l ves 1 2 1 La mise en place de conditions optimales et ses limites Simplifier la formulation des consignes L oralisation et la reformulation Tenir compte de la diversit des l ves Le contexte psychologique La contextualisation et la mobilisation des connaissances 1 2 2 Mettre les consignes au second plan Mettre en place des rep res facilitants Se passer des consignes le r le des exemples 2 Aider l l ve tre un bon lecteur de consignes 2 1 Comprendre l enjeu 2 1 1 Faire la diff rence entre textes injonctifs et textes informatifs Reconna tre une consigne Apprendre distinguer consignes et informations n cessaires Apprendre relier consignes et informations n cessaires 2 1 2 Se d centrer Se d centrer pou
26. Nous avons not que la phase d oralisation facilite pour beaucoup d l ves l entr e dans la t che Cela permet de mobiliser l attention des l ves de les f d rer autour de l activit effectuer Cependant il para t important d habituer les l ves d s le cycle II se passer de ce moment afin de d velopper leurs comp tences individuelles de lecteur de consignes Rien n emp che toutefois de demander tous les l ves de lire silencieusement la consigne d en chercher le sens puis de proposer quelques l ves de la reformuler Cela permet l l ve de ne pas tre prisonnier d une formulation qu il comprend mal Au cours de mes stages J ai remarqu que la reformulation par plusieurs l ves est plus efficace qu une simple oralisation car les l ves comprennent mieux les phrases d autres enfants de leur ge que celles du r dacteur de la consigne que celle ci provienne d un manuel ou qu elle soit crite par l enseignant Toutefois le risque d une telle pratique si elle est g n ralis e est que certains l ves perdent l habitude de chercher comprendre les consignes crites attendant la reformulation de leurs camarades de plus ces l ves si on les interroge ne sont pas forc ment capables de reformuler la consigne et en font une lecture oralis e Il faut donc tre vigilant la participation altern e de tous les l ves la reformulation et l alterner
27. a pas compris l exercice explique lui Les deux groupes ont eu des difficult s pour comprendre la t che r aliser et aucun l ve ne voulait jouer le r le de celui qui n avait pas compris Ensuite les l ves qui expliquaient ont prouv des difficult s faire comprendre l exercice sans le r aliser au lieu de reformuler la consigne ils disaient Tu fais comme ceci tu relies ce mot celui l et finissaient par ex cuter l exercice la place de leur camarade Cette activit doit dons tre revue pour tre efficace Il faudrait peut tre fournir l exercice sans la consigne un l ve qui se ferait expliquer la consigne par son pair La deuxi me activit tait l criture de consignes pour les arts visuels partir d un travail qui avait d j t r alis empreintes de solides avec de la peinture Les deux groupes ont cris plusieurs consignes voir annexe 7 mais nous n avons pas pu les mettre en application en arts visuels afin de d finir si elles taient assez explicites et pr cises ou non Je n ai gu re vu travailler ces groupes car les groupes effectuant la premi re activit m ont beaucoup interpell Cependant il semble que le travail s est bien d roul dans des ces deux groupes La qualit des interactions entre les l ves d pend beaucoup de l ambiance de la classe de l habitude ou non de coop rer M me si c est parfois difficile mettre en place c
28. a utilis des phrases l indicatif avec une tonalit injonctive m me si elle n a pas utilis de points d exclamation Notons que cette l ve a surtout retenu l aspect injonctif et a fait abstraction du cadre scolaire puisque les trois consignes qu elle a propos es concernent la vie familiale Concernant enfin le vocabulaire utilis dans les consignes de types scolaires on constate une pr dominance des verbes Ecris Dessine et Entoure Notons qu un travail peut tre men sur les verbes afin d identifier leur place dans la consigne ils sont souvent en premi re position et leur importance c est souvent le verbe qui est le mot capital de la consigne celui qui d termine la t che effectuer On peut par exemple dresser une liste de tous les verbes que l on rencontre dans les consignes fabriquer des consignes diff rentes partir du m me verbe ou encore crire des consignes ayant le m me objectif mais utilisant des verbes diff rents 24 Tu vas ranger ta chambre Tu vas dehors Tu vas dans ta chambre 25 Par exemple Entoure le sujet Encadre le sujet et Souligne le sujet S ance d ex cution des consignes crites par les l ves Pour des raisons de temps nous n avons pas pu passer en revue toutes les consignes mais une dizaine de consignes ont pu tre ex cut es et deux ont t jug es impossible r aliser dans la classe Tu
29. ables de mettre en relation un geste ou un crit avec une consigne pr cise Une br ve analyse de cette s ance permet de mettre en vidence les difficult s de d centration des l ves Se d centrer pour deviner une consigne Cette s ance avait deux objectifs sp cifiques Agir de fa on autonome face une consigne crite pour l ex cutant Formuler oralement une consigne qui est ex cut e par un autre l ve pour les spectateurs Seul le second objectif nous int resse pour cette partie analytique il s agit effectivement pour l l ve spectateur de se d centrer suffisamment afin de deviner une consigne qui est r alis e par une autre l ve et de la formuler correctement Voici le d roulement de la s ance une vingtaine de consignes taient inscrites sur une feuille voir annexe 4 ces consignes n taient plus exclusivement r aliser dans l espace et taient pour la plupart nouvelles pour les l ves Un l ve venait en lire une et l ex cutait chaque spectateur proposait tour de r le une formulation qui tait valid e ou non par l ex cutant le but tant de trouver la formulation exacte L l ve qui trouvait la formulation exacte ex cutait la consigne suivante Les spectateurs ont formul facilement les consignes r aliser dans l espace d autant plus que la plupart d entre elles avaient d j t vues lors des s ances pr c dentes Par contre
30. agissait La difficult tait donc notionnelle et non li e la consigne Inversement des l ves de CEI en difficult dans la compr hension de l crit ne parvenaient pas r soudre des probl mes de math matiques crits qui ne leur posaient pas de difficult s l oral Lorsque je posais des probl mes en calcul rapide l ardoise ils obtenaient en effet de bons r sultats mais en situation d exercices crits ils m langeaient les donn es et effectuaient donc des calculs exacts sur le plan math matique mais erron s par rapport l nonc Ici la difficult est donc li e la langue et non aux apprentissages Il semble important dans la pratique de classe de trouver des crit res pour d terminer l origine des difficult s des l ves afin d apporter une rem diation ad quate N oublions pas que la consigne crite n est pas pr sente dans tous les exercices pour d terminer si l obstacle est li ou non la compr hension de la consigne nous pouvons proposer des exercices sans consigne s appuyant sur des exemples sur des analogies ou reproduisant la pr sentation d exercices d j r alis s Cela permet de mieux cibler les difficult s des l ves Lors de mes stages en responsabilit j ai relev quelques consignes posant probl me plusieurs l ves j ai ensuite lud celles dont la difficult semblait li e au contexte et aux difficult s disciplinaires Restaient
31. ans ta chambre Calcule les op rations Fais l expression crite Va voir ta m re Va voir ton p re Ecris ton nom sur la fiche Range ton casier Ecris des consignes Va t asseoir Mets les nombres du plus petit au plus grand Entoure le verbe Fais tes devoirs Ouvre la porte Ferme la porte L ve un bras L ve un bras Mets tes mains sur les oreilles Mets tes mains sur la t te L ve le doigt Va au tableau Ecris ton nom sur la fiche Va dehors Mets ta veste il fait froid Mets ton bonnet Dessine une maison Colorie le dessin avec de la peinture jaune Fais des ronds bleus Dessine un soleil Dessine un nuage Dessine un arbre BIBLIOGRAPHIE Qu apprend on l cole l mentaire Paris CNDP XO Editions 2002 287 p ZAKHARTCHOUK Jean Michel Consignes aider les l ves d coder In Pratiques 1996 n 90 p 8 25 ZAKHARTCHOUK Jean Michel Lecture de consignes o en est on In Cahiers p dagogiques n 336 p 39 42 ZAKHARTCHOUK Jean Michel Les consignes au c ur de la classe In Rep res 2000 n 22 p 61 81 ZAKHARTCHOUK Jean Michel Comprendre les nonc s et les consignes Amiens C R D P de l acad mie d Amiens 1999 192 p GIASSON Jocelyne La compr hension en lecture Louiseville Canada De Boeck Universi
32. autre ce que l on dit de faire Le m me travail peut tre r alis avec une notice de montage qui pr cise souvent les vis et outils n cessaires ainsi que les op rations r aliser L objectif est donc de savoir inventorier d un c t ressources et donn es et de l autre la consigne qui peut comporter des l ments informatifs ou non Ensuite on peut utiliser la m me d marche pour d cortiquer un exercice de Fran ais ou de Math matiques Cet inventaire peut amener l l ve constater qu il lui manque des ingr dients ou des outils pour r pondre c est dire qu il doit rechercher d autres informations des connaissances pass es dans un manuel une fiche outil ou un dictionnaire Cela nous renvoie la mobilisation des connaissances qui est une composante essentielle de la capacit bien lire les consignes Le domaine des questions de compr hension en lecture illustre cette difficult des l ves d terminer o aller chercher les ingr dients n cessaires pour r pondre Apprendre relier consignes et informations n cessaires dans le texte et hors du texte l exemple des questions de lecture En cycle II j ai mis en place un atelier de simulation de lecture de consignes dans lequel les l ves devaient isoler la consigne et la mettre en relation avec les donn es n cessaires pour y r pondre Cet atelier s appuyait sur des doubles pages du manuel Multilec
33. ce qu est une consigne Ils avaient envie de participer physiquement et n taient pas forc ment r ceptifs pour les moments de r flexion sur les consignes pour des l ves de cet ge il semble pr f rable de mener ce type d activit avec des effectifs plus r duits afin qu ils participent tous En effet ceux qui n avaient pas t interrog s taient frustr s et n taient plus disponibles pour couter lors des temps de synth se Revenons aux consignes crites par les l ves certaines consignes sont tellement g n rales qu elles semblent difficilement r alisables sans support Fais l expression crite Fais deux s ries de nombres Calcule les op rations Cette remarque met en vidence l aspect un peu artificiel d un tel travail sur les consignes en effet nous avons vu que l aspect injonctif d une consigne tait la plupart du temps accompagn e d une partie informative ou des donn es traiter Dans cette activit on demande aux l ves d crire des consignes ex nihilo sans supports Il serait certainement plus int ressant de leur fournir des exercices sans consignes et de leur demander d crire la consigne correspondante En ce qui concerne la syntaxe des phrases on constate que la plupart des l ves ont construit des phrases l imp ratif ce qui tait l objectif vis par la pr sentation des consignes lors des s ances pr c dentes Une l ve
34. cice trop rapidement sans prendre le temps de reformuler suffisamment ce qui avait t travaill ensemble et de l crire au tableau Je pensais que l apprentissage tait en cours d acquisition il l tait sans doute mais le fait de leur faire commencer l exercice sans le contextualiser sans r activer les connaissances n a pas permis l ensemble des l ves de les mettre en uvre L absence de contextualisation d un exercice pose des probl mes particuli rement chez les l ves les plus jeunes Ceci est d autant plus vrai que l exercice n est pas propos juste apr s un apprentissage nouveau mais le lendemain ou le surlendemain L l ve ne parvient pas activer les savoirs ad quats dans sa m moire long terme Cette activation a t tudi e par de nombreux chercheurs en neurosciences dont Larry Squire de l Universit de Californie Ce chercheur explique que l enfant enregistre autant sinon davantage que l adulte les informations qui lui sont donn es La difficult r side pour lui dans l acc s une donn e pr cise qui est stock e dans une partie de son cerveau L enfant sait mais il ignore qu il sait Le contexte de la passation de consignes ne peut donc tre lud lorsqu on r fl chit aux difficult s des l ves cependant pour une tude approfondie il serait utile de se r f rer des ouvrages plus sp cialis s en p dagogie et plus particuli re
35. colaire pr sence d un intervenant Pour efficace qu il soit ce rappel ne doit pas tre syst matiquement effectu par l enseignant pour parvenir l autonomie les l ves doivent apprendre situer un apprentissage dans son contexte que ce soit en petits groupes ou individuellement Effectivement si l on veut pr parer les l ves l entr e au coll ge et donc aux devoirs la maison on doit progressivement les aider s outiller pour qu ils r utilisent ce qu ils ont appris sans aiguillage de la part de l enseignant Le fait que l l ve tablisse des jonctions entre diff rentes activit s de m me type constitue un atout pour davantage d autonomie car cela lui permet d entrer dans la t che sans tayage de l enseignant Cependant J ai constat que les l ves rep raient plus facilement les similitudes formelles de pr sentation et de mise en page que les similitudes sur le plan des contenus en tant qu enseignant il para t utile de suivre cette piste afin de favoriser la mise en place des signaux d clencheurs Cela revient diminuer la place des consignes puisque les l ves se fient davantage des ressemblances formelles cela peut tre une solution si l on souhaite favoriser les situations d apprentissage chez des l ves en difficult face aux consignes Cependant cela comporte des limites que nous voquerons 1 2 2 Mettre les consignes au second plan
36. consignes pour que celles ci ne constituent pas un obstacle l apprentissage 8 R seau CRDP op cit 1 2 Peut on am liorer la formulation et la passation des consignes pour viter la situation de blocage de certains l ves A partir des constats que nous avons effectu s sur l importance du contexte de la passation des consignes nous pouvons proposer des pistes d action pour favoriser l entr e dans la t che des l ves les plus en difficult par rapport aux consignes Cependant nous mettrons en garde contre les d rives possibles vers un assistanat non profitable 1 2 1 La mise en place de conditions optimales et ses limites Simplifier la formulation des consignes Comme nous l avons remarqu certaines structures syntaxiques compliquent inutilement la t che des l ves et doivent donc tre vit es Il faut cependant se m fier d une tendance la simplification forcen e Comme l explique Jean Marie ZAKHARTCHOUXK lorsqu il voque l effet Topaze simplifier l extr me l exercice n est d aucune utilit puisque la r ussite se fait au d triment de l apprentissage on guide tellement l l ve qu on supprime toute difficult or c est le franchissement d un obstacle qui permet un apprentissage nouveau En r solution de probl mes j ai constat lors de mon stage en cycle IL que les l ves de CE1 pensaient syst matiquement qu il fallait effectuer une soustraction quan
37. cours qu ils s exclament j ai compris ce qu il faut faire Cependant cette mobilisation des connaissances doit terme pouvoir tre men e par chaque l ve de mani re autonome En effet elle fait partie int grante de son activit intellectuelle Le neuroscientifique Larry Squire op cit a tudi le rappel c est dire le souvenir des choses sur lesquelles nous avons ult rieurement port notre attention Beaucoup d informations demeurent dans notre cerveau il est donc fr quent que les l ves aient une meilleure connaissance que nous le croyons et qu eux m mes ne le croient Les habilet s de rappel explique le neuroscientifique d pendent du chemin emprunt pour y acc der La difficult pour l enseignant est de suivre les bons parcours pour que les l ves soient en mesure de rappeler leurs connaissances D autant plus que d un l ve l autre le cheminement est diff rent Le succ s du rappel d pend norm ment de l tat dans lequel ils sont au moment d apprendre ainsi que du contexte La mise en uvre de ce que Larry Squire appelle signaux d clencheurs peut tre un moyen efficace d aider les l ves rappeler leurs connaissances Il peut s agir d un mot 4 Consigne donn e en CE2 suite un travail r gulier men avec l enseignante habituelle de la classe clef d une r f rence au v cu de la classe du rappel d un contexte particulier sortie s
38. d l ves en rupture totale avec tout travail scolaire cependant j ai retrouv certains aspects de ces comportements chez des l ves en grande difficult Ils m interpellaient syst matiquement avant m me d avoir cherch en eux la r ponse la question Lors de mes deux stages en cycle II et cycle II j ai observ que quelques l ves supportaient difficilement l isolement qu implique le fait de se retrouver seuls face une consigne crite sans oralisation en collectif Plus encore l absence de mobilisation collective des connaissances sur le sujet traiter entra ne chez ces l ves un blocage une impossibilit se mettre au travail Nous constatons en effet qu un autre facteur capital qui intervient dans l appropriation des consignes par les l ves est la contextualisation des savoirs en jeu Cela fait partie de ce que Jocelyne GIASSON appelle le contexte social de la lecture Contextualiser ou non J ai constat lors de mon stage en cycle II que certains l ves mettaient un certain temps entrer dans une t che partir d une simple consigne crite si nous n avions pas tabli collectivement un lien avec un apprentissage en cours Cette difficult m a galement t signal e par une enseignante voquant les valuations nationales de d but de CE2 d apr s les directives nationales les consignes doivent tre lues pr cis ment sans reformulation et contextualisation de l
39. d la question comprenait le mot diff rence de m me ces l ves taient habitu s associer gagner une addition et perdre une soustraction J ai pos le probl me suivant Cet apr s midi R mi a douze billes ce matin il en a perdu huit la r cr ation Combien en avait il en arrivant l cole Les l ves ont majoritairement effectu une soustraction car ils ont m caniquement associ perdre cette op ration Ils ne sont pas entr s dans une r elle analyse des donn es pour en faire une lecture personnelle mais se sont content s d effectuer une op ration dict e par un mot d clencheur Or l objectif du probl me n tait pas d entra ner les l ves r aliser des soustractions mais bien de leur faire analyser les donn es d un probl me Il est fr quent que des l ves ayant un bon niveau en arithm tique rencontrent de telles difficult s en r solution de probl mes La compr hension des nonc s de probl mes requiert des comp tences particuli rement fines dans le domaine de la langue Des ouvrages tr s int ressants existent pour augmenter les habilet s des l ves dans ce domaine Notons par ailleurs que nous ne pouvons juger de la pertinence d une consigne a priori et de sa difficult sans tenir compte de l objectif vis par l enseignant du contexte au sein d un apprentissage du d roulement de la s quence Lorsque nous donnons
40. donc des consignes pr sentant une complexit sur le plan de la pr sentation du vocabulaire ou de la syntaxe 1 1 3 Des param tres formels lexicaux syntaxiques Une consigne ne peut tre consid r e de mani re isol e comme se suffisant elle m me elle est le plus souvent rattach e des donn es informatives un exercice qui l claire voire la rend superflue Prenons l exemple d un labynombre en math matiques c est dire un parcours fl ch dans lequel les l ves doivent successivement ajouter puis retrancher des nombres un nombre de d part La consigne est R alise les parcours de nombres donn s en crivant tous les r sultats Cette consigne peut sembler obscure pourtant avec l exercice sous les yeux les l ves la comprennent parfaitement De m me la consigne Sans poser l op ration coche la r ponse la plus proche du sens exact peut sembler difficile comprendre mais est clair e par la suite de l exercice 98 cm 421 cm o 400cm o500cm 1600 cm etc Maths Outils CE2 Magnard 2001 La compl mentarit entre la consigne et l exercice est un soutien pour l l ve mais elle est trop souvent utilis e mauvais escient par des l ves qui ne lisent pas la consigne ou la lisent tr s rapidement puis essaient de deviner la t che effectuer en fonction de l aspect formel de l exercice S ils voient deux colonnes de mots ils en d du
41. e pour former deux phrases J avais pr vu de travailler en priorit sur les consignes l imp ratif mais cette discussion m a incit prendre en compte galement les consignes l indicatif Nous avons galement discut du contexte de la consigne pour l exemple controvers Les l ves mettent leurs vestes il s agissait de savoir qui pronon ait la phrase et dans quelles conditions 20 Ces consignes taient la forme imp rative car j avais d cid de n aborder au d part que ce type de consignes l Exemple Va chercher un livre de biblioth que Par contre pour un premier travail sur ce th me et avec des l ves de cycle II je ne voulais pas brouiller les cartes donc je n ai pris en compte ni les consignes questions sous forme interrogative ni les consignes l infinitif comme la consigne suivante Conjuguer au pr sent Apr s cette premi re s ance de d couverte j ai demand aux l ves de r aliser par deux un exercice d application ils avaient une liste d nonc s crits et ils devaient d cider lesquels taient des consignes et lesquels n en n taient pas voir annexe n 2 Les l ves ont bien r ussi cet exercice un d saccord a eu lieu pour Tu fais tes devoirs et la question du contexte s est nouveau pos e j ai demand aux l ves de qui pouvait venir cette phrase et dans quel cas s agissait 1l d une consigne un l ve a
42. e d entrer dans la t che un flot d explications leur faisait perdre le fil de leur pens e En effet tant que l l ve n est pas entr dans une appropriation r ellement personnelle de la t che 1l lui est impossible de la mener bien C est pourquoi l tude du fonctionnement du monde int rieur de l l ve et les neurosciences nous apportent ici un clairage utile Une v ritable p dagogie centr e sur l apprentissage de l l ve et non sur l enseignement du Ma tre se pr occupe de la r ception de la consigne et non de son mission C est pourquoi nous ne dresserons pas une liste hors contexte de bonnes et de mauvaises consignes mais nous essaierons plut t de d terminer ce qui se joue lors de la lecture de ces consignes dans la classe 1 1 Qu est ce qu une mauvaise consigne Comprendre les difficult s de l l ve lecteur de consignes n est pas simple de multiples param tres entrent en jeu dans la compr hension des consignes et sont imbriqu s les uns aux autres Nous pouvons les classer en trois cat gories tout d abord les param tres concernant la passation des consignes et leur appropriation par les l ves puis ceux qui sont li s aux apprentissages en jeu et enfin ceux qui rel vent des domaines lexicaux et syntaxiques La premi re variable ne d pend pas de la formulation de la consigne en tant que telle ni de sa lecture par l l ve il s agit plut
43. e parfois les jardins et La girolle est un champignon La girolle pousse dans les bois La girolle pousse aussi la montagne Suivaient d autres phrases qui taient construites sur le m me mod le La consigne tait Fabrique de nouvelles phrases comme dans l exemple Cependant la seule pr sence des exemples n tait pas assez explicite pour que tous les enfants comprennent quelle tait la t che r aliser C est sans doute d la difficult qu prouvent les enfants de cet ge passer de l exemple la g n ralit c est dire d gager l essence m me d une t che abstraction faite de son habillage L exercice tait peut tre trop complexe ou le nombre d exemples de d part insuffisant Nous avons donc proc d plusieurs manipulations au tableau pour comprendre ensemble l exercice Un nombre important d exemples a t n cessaire pour que tous les l ves soient capables d effectuer le travail J ai donc constat que les consignes du type Fais comme dans l exemple taient insuffisantes pour certains l ves en difficult car ils ne voient pas o l enseignant veut en venir c est un paradoxe car c est justement ces l ves que l on souhaite aider en mettant en place de telles consignes ou plut t absence de consigne Par contre l utilisation des exemples est tr s efficace si l on veut diff rer l utilisation des termes m talinguistiques
44. ement des consignes Nous proposerons quelques pistes de travail d velopp es lors des stages en ayant l esprit qu un tel travail pour tre r ellement efficace doit se mener sur une ann e voire une scolarit 1 Peut on am liorer l criture et la passation des consignes D embl e remarquons que si nous parlons de consigne id ale nous nous situons du c t de l metteur et non du r cepteur Or nous souhaitons observer r ellement l activit intellectuelle de l l ve dans le but de la rendre plus efficace par rapport aux t ches propos es Nous parlerons donc d am lioration de la formulation des consignes mais en tenant compte des r actions des l ves et en gardant l esprit qu une consigne ne peut se lire hors contexte par cons quent nous r fl chirons galement la passation des consignes Lors de mon premier stage en responsabilit javais en t te quelques exemples de consignes lues dans des manuels et que j avais jug es trop alambiqu es J avais donc pour ambition d crire de bonnes consignes claires simples en utilisant un vocabulaire accessible Pourtant certains l ves prouvaient des difficult s se mettre au travail Pleine de bonne volont je m effor ais donc de leur expliquer la consigne la reformulant plusieurs fois cherchant leur faire d finir ce qu ils ne comprenaient pas Je me suis rendu alors compte que loin de leur permettr
45. enseignant cela met un grand nombre d l ves en difficult car ils ne sont pas habitu s devoir mobiliser seuls les savoirs n cessaires pour r pondre une question De mani re plus g n rale j ai constat que les l ves prouvent des difficult s pour comprendre une consigne si celle ci est isol e sans lien explicite avec un savoir pr cis Si on oublie cette tape les l ves ne parviennent pas comprendre ce que l on attend d eux J ai remarqu cela lors de mon premier stage en responsabilit Avec les CE2 nous avions travaill le mardi sur l accord entre le sujet et le verbe et remarqu qu au pr sent de l indicatif les verbes au pluriel se terminaient par nt Le jeudi suivant je leur distribue un texte crit la troisi me personne du singulier la consigne tant Ecris ces phrases au pluriel Plusieurs l ves ne comprenant pas le terme au pluriel je demande aux autres l ves de leur donner des exemples Ceux ci expliquent On remplace le jongleur par les jongleurs avec un s l acrobate par les acrobates avec un s il par ils avec un s Nous prenons ensuite deux exemples l oral en pr cisant la terminaison des verbes Pensant que c tait compris je les mets au travail Je constate ensuite que quelques l ves mettent syst matiquement des s tous les mots y compris aux verbes Je leur avais sans doute fait d buter l exer
46. exemple pour une consigne simple comme Entoure le verbe en CE2 un l ve m a demand Ma tresse alors il faut entourer le verbe La plupart du temps il suffit de retourner la question m Que te demande t on dans la consigne e Ben d entourer le verbe m Alors e Alors c est a Faut entourer le verbe 1 cit par J M ZAKHARTCHOUXK 4 13 ZAKHARTCHOUXK 4 J ai fr quemment rencontr ce type de situation lors de mes stages ce temps de la reformulation individuelle mais avec l appui de l enseignant semble n cessaire chez certains enfants ayant besoin d tre rassur s Cela fait partie de notre r le d enseignant Chez d autres l ves le temps de la compr hension de la consigne c est dire la construction de la repr sentation d une t che est plus long Comme je l ai voqu plus haut il s agit pour eux d une difficult se confronter leur int riorit ils ont besoin d un appui ext rieur pour entrer dans la t che Il est souvent plus efficace et plus positif de partir de ce que les l ves ont compris Plut t que de leur demander Alors qu est ce que tu n as pas compris il est pr f rable de leur demander ce qu ils ont compris et de leur faire r aliser des liens avec le reste de la consigne Lorsque j en avais le temps je leur demandais de lire la consigne puis de d tailler chaque mot cl afin qu ils les situent
47. ire une pause au bout de quelques minutes afin qu ils r gulent leur travail c est dire qu ils se demandent s ils sont bien en train de r aliser la consigne demand e je leur ai propos de revoir la consigne dans leur t te ou de se la redire dans leur t te et de v rifier qu ils n avaient pas fait fausse route Une fois de plus cette proc dure n a pas t tr s efficace soit cause du manque d habitude soit cause de l ge des l ves ou encore de mon inexp rience dans ce domaine La plupart des l ves n ont pas r ellement pris de recul et sans doute press s de terminer l exercice se sont remis au travail aussit t sans s interroger r ellement sur la validit de leur travail par rapport la consigne J ai insist davantage aupr s des l ves qui avaient fait fausse route donc ils ont fini par reprendre la consigne et s apercevoir de leurs erreurs mais cette r gulation s est effectu e sous ma direction L encore un entra nement plus r gulier s av rerait sans doute plus efficace Ce questionnement ma tre l ve est en rupture avec les coutumes scolaires mais semble vraiment b n fique car il aide les l ves prendre conscience des proc dures qu ils utilisent Comme l explique J M ZAKHARTCHOUK qui pr ne galement ce qu il appelle le dialogue d explicitation Le but est bien que l l ve d couvre ce qu on attend de lui 8 Antoine
48. isent qu il faut les relier s ils voient un tableau double entr e ils cochent des cases etc J ai observ cela chez les l ves les plus impulsifs qui rep rent rapidement quelques indices leur permettant d identifier une t che connue ou apparemment connue et se lancent imm diatement dans la r alisation Ces l ves ne sont pas en situation de blocage face une consigne bien au contraire mais ils se retrouvent fr quemment en situation de semi chec car ils commencent l exercice puis s aper oivent ou non qu ils suivent une mauvaise piste Nous tudierons ult rieurement comment aider ces l ves mieux utiliser l articulation entre les donn es de l exercices et la consigne elle m me On rep re assez ais ment ces l ves particuli rement lorsqu ils se trouvent face une consigne dite double c est dire avec deux t ches effectuer Voici un exemple rencontr en 5 stage Titre R tablir la ponctuation Consigne Voici des textes sans ponctuation Place les points et les virgules Mets la majuscule en d but de phrase La moiti des l ves semblent n avoir lu que le titre puisqu ils n ont plac que des points La plupart des l ves restants n ont apparemment pas lu ou ont lu puis oubli la deuxi me partie de la consigne puisqu ils n ont pas plac les majuscules en d but de phrase Ainsi l attitude des l ves est galement une variable
49. it des deux consignes pr c dentes dans lesquelles il fallait se mettre la place de l ex cutant Pour valuer cette d centration des l ves je leur ai donn un exercice individuel voir annexe 5 Sur cette fiche les exercices ont t r alis s il s agit de trouver la consigne qui a t suivie parmi deux propositions Quelques l ves ont prouv des difficult s comprendre le sens de l exercice donc j ai demand d autres l ves de reformuler la consigne La plupart des l ves ont bien r ussi la t che Six l ves ont n anmoins fait une ou plusieurs erreurs de vocabulaire exercice 1 gt R cris au lieu de Compl te et exercice 4 gt Recopie au lieu de R cris en lettres attach es Une l ve a confondu la droite et la gauche exercice 3 Enfin deux l ves se sont tromp s dans l exercice 9 confusion entre Range du plus petit au plus grand et Range du plus grand au plus petit Il aurait sans doute t plus int ressant de laisser les l ves crire des consignes sans leur en proposer d j r dig es je craignais que cela soit trop difficile et je n avais pas le temps de le faire progressivement par exemple en menant un travail sur les verbes des consignes Dans l ensemble ces activit s m thodologiques ont eu le m rite d inciter les l ves tre plus attentifs aux consignes effectivement apr s cette s ance plusieurs l
50. l enseignant se consacre enti rement quelques l ves seulement Cependant cela m a ouvert des perspectives d action pour les ann es venir car ce type de travail s inscrit pleinement dans une p dagogie du sens qui permet l l ve de prendre du recul par rapport au travail scolaire C est aussi je l esp re un moyen de d velopper son esprit critique ce qui ne signifie remettre en cause l enseignement mais savoir r fl chir par lui m me et analyser une situation Annexes Annexe 1 Enonc s et consignes exercice r alis en collectif Consignes crites au tableau Va voir ton fr re J aime bien jouer au foot Prends tes affaires Mon v lo est rouge L ve tes deux bras Les l ves mettent leurs vestes Le ciel est plein de nuages La ma tresse range son bureau As tu pris ton cartable Mange ta viande Te Enonc s et consignes exercice r alis par deux Exercice distribu aux l ves Voici des phrases Entoure les consignes Tu fais tes devoirs Ferme la porte Nous cherchons une solution ce probl me Es tu pr t pour aller l cole Avance ta chaise L ve le doigt Vous mettez votre bonnet Va dans la cuisine Pierre fait un exercice de conjugaison Finis ton assiette Annexe n 3 Pour des raisons mat rielles je n ai pas pu photocopier de productions d l ves L orthographe des consignes reproduites ici a t corrig mais je n
51. ment en gestion mentale Toutefois il ne faut pas r duire les difficult s des l ves au seul contexte de passation des consignes certains blocages persistent m me avec une mobilisation collective des connaissances sur le sujet la question est alors de savoir si la difficult est li e la formulation de la consigne elle m me ou aux savoirs en jeu dans l activit 1 1 2 Consignes difficiles ou difficult s dans la discipline Lorsqu on r fl chit la compr hension des consignes il faut tre vigilant et ne pas r sumer tout blocage d un l ve une question de langue la difficult est fr quemment li e aux apprentissages en cours L obstacle peut provenir de l usage de termes m talinguistiques en particulier en grammaire et conjugaison Recopie le texte en transformant les verbes l infinitif en verbes conjugu s Transforme ces phrases n gatives en phrases affirmatives ou encore Remplace le nom par un pronom Il s agit ici de difficult s li es la langue mais dans un domaine disciplinaire pr cis De m me en g om trie les consignes faisant r f rence des savoirs pr cis peuvent mettre en difficult des l ves ne ma trisant pas le vocabulaire sp cifique or dans ce cas on ne peut assimiler ce blocage une mauvaise compr hension des consignes Pendant mes stages en cycle IT et III j ai tent de rechercher ce qui faisait entrave la compr hension des l
52. n moment de lecture oralis e en collectif avant de se retrouver seul e face la t che effectuer Si cette phase n a pas lieu ils sollicitent l adulte ou un pair pour tre s r d avoir compris quelle t che 1ls ont effectuer Pour d autres l ves par contre l absence d oralisation entra ne une panne un refus d accepter de se retrouver seul e face une consigne et de mani re plus g n rale une forte r ticence tre en t te t te avec soi m me Ce th me est abord par Serge BOIMARE dans L enfant et la peur d apprendre Cet ouvrage traite d enfants en situation de blocage extr me face tout travail individuel Ils ne peuvent pas supporter cette forme de travail car cela quivaut se retrouver seuls face eux m mes situation qu ils ne peuvent accepter cause de traumatismes affectifs pass s Ce que Jocelyne GIASSON appelle les structures affectives du lecteur influent sur la compr hension de textes il s agit de l attitude g n rale face la lecture ainsi que la capacit prendre des risques le concept de soi en g n ral comme lecteur la peur de l chec GIASSON Toute phase de travail individuelle confronte directement des enfants avec leur int riorit et donc ils cherchent diff rer ce moment soit en faisant le clown soit en discutant avec leurs voisins ou encore en r agissant violemment Je n ai pas rencontr
53. ne ma trise insuffisante de ce type d atelier donc mes questions taient peut tre mal cibl es 211 s agissait des pages 66 67 76 77 et 136 137 J ai galement remarqu lors de cet atelier que les l ves en grande difficult de compr hension n arrivaient pas prendre du recul par rapport au texte identifier le titre les diff rents th mes trait s dans chaque paragraphe et les liens entre le texte et les illustrations Pour ces l ves une forme de rem diation peut tre un travail sur la typologie des textes voir chapitre pr c dent Si j avais eu le temps n cessaire lors de mon stage en cycle II j aurai poursuivi ce travail en faisant r fl chir les l ves sur les diff rentes formes de questions de textes toujours partir d exemples pour les aider savoir o chercher l information dans le texte ou hors du texte Pour mener ce travail j aurai pu m appuyer sur la d marche de Raphael cit e par Jocelyne GIASSON la compr hension en lecture p 230 et sq qui propose une classification destin e aux l ves du primaire et du secondaire afin de les sensibiliser au fait que la r ponse une question n est pas toujours donn e explicitement dans une phrase du texte Il propose deux cat gories de r ponses e les r ponses qui se trouvent dans le texte e les r ponses qui proviennent de la t te du lecteur Raphael propose ensuite de d composer ces deux cat gories e Pour les r
54. ont posent probl me aux l ves de cycle II et de d but de cycle I comme par exemple Relier les mots dont le sens est le plus proche L utilisation de phrases n gatives semble galement g ner des l ves de cet ge comme par exemple Entoure les verbes qui ne sont pas au pr sent D autre part les consignes les plus courtes ne sont pas forc ment les plus claires par exemple pour une transformation de texte la consigne Recopie le texte comme indiqu Titsou est une petit gar on aux yeux bleus gt Je suis un petit gar on aux yeux bleus a mis les l ves en difficult L exemple ne suffisait pas leur indiquer la t che effectuer A l inverse rien ne sert de d velopper la consigne pour la rendre totalement exhaustive car l l ve se retrouve noy sous un surplus d informations De plus ce type de consigne tr s d taill e est souvent complexe sur le plan syntaxique Si parler de bonnes ou de mauvaises consignes ind pendamment du contexte n a pas de sens certaines formulations maladroites ou syntaxiquement compliqu es peuvent donc tre vit es Une fois num r s ces quelques param tres pouvant induire des blocages chez les l ves comment peut on y rem dier Comment peut on emp cher que certains l ves se retrouvent sur la touche au moment d entrer dans la t che Autrement dit est il possible d aplanir les difficult s li es la compr hension des
55. par des moments de verbalisation en petits groupes dans lesquels on aide les l ves planifier la t che se la repr senter c est l qu interviennent les images mentales et les gestes mentaux sur lesquels ont travaill de nombreux chercheurs La verbalisation travers ce qu Antoine de la Garanderie appelle le dialogue p dagogique permet de prendre conscience de la repr sentation que l on se fait de la t che suivant si l l ve fait appel une vocation visuelle ou auditive l enseignant lui demande l l ve de voir dans sa t te ou de se dire dans sa t te ce qu on lui demande il s agit en fait d anticiper le produit final de s imaginer l exercice r alis J ai essay de mener un tel dialogue avec les l ves mais le manque d habitude de telles pratiques les a d stabilis de plus tant donn leur ge il semblait difficile pour beaucoup d entre eux d imaginer un exercice avant de l avoir r alis Ils pr f raient le commencer pour avoir une id e du r sultat final ce qui est logique car la compr hension passe souvent par l action Pour m adapter cette r ticence des l ves imaginer le produit fini j ai laiss de c t le principe du discours p dagogique qui est de centrer le dialogue sur les m thodes de travail sans entrer dans la r alisation d une t che J ai donc propos aux l ves de commencer l exercice puis de fa
56. ponses dans le texte il propose gt Juste l compr hension litt rale Pense et cherche compr hension fine inf rences e Pour les r ponses dans ta t te il donne galement deux pistes gt L auteur et toi combiner compr hension et connaissances culturelles du lecteur Toi seulement connaissances du lecteur seulement L important est donc d aider l l ve tre acteur de sa propre compr hension apprendre ne plus subir les questions qu on lui pose ainsi l l ve qui ne sait pas r pondre mais qui a compris que c est d par exemple une carence de vocabulaire saura qu il peut aller chercher l information dans un dictionnaire Cela lui vitera de perdre un long moment devant une question laquelle il ne peut r pondre sans outils Parall lement se pose donc la question des ressources disponibles hors texte et ceci pour toutes les disciplines Cependant il semble qu l cole primaire et surtout au cycle IT les l ves ne sont pas encore capables de choisir leurs outils et d aller chercher si n cessaire des informations dans un dictionnaire ou dans une encyclop die Il est pourtant capital de pouvoir prendre du recul par rapport une t che pour comprendre l origine des difficult s rencontr es et de savoir o trouver l aide n cessaire L esquisse de travail m thodologique que j ai men sur les consignes en cycle II a con
57. r crire une consigne Se d centrer pour deviner une consigne 2 2 pour devenir un bon d codeur de consignes 2 1 1 S approprier une consigne pour mieux la comprendre Favoriser l autonomie dans la mise au travail Le dialogue p dagogique ma tre l ve 2 2 2 Profiter de l interaction avec les autres Travailler en atelier avec l enseignant Travailler en groupe pour comprendre reformuler et produire des consignes Conclusion BIBLIOGRAPHIE ANNEXES p 1 p 2 p 3 p 5 p 6 p 9 p 13 p 17 p 17 p 21 p 25 p 27 p 29 INTRODUCTION Lorsque l enfant lit il doit la fois mettre en uvre des moyens d coder rep rer des sons faire des hypoth ses sur des mots attribuer du sens et laborer des buts reconna tre le contexte de la lecture et comprendre une situation Il se construit ainsi une repr sentation personnelle Dans un contexte scolaire l l ve qui lit doit galement d crypter les attentes de l enseignant ce qui exige une d centration importante en effet l l ve doit prendre conscience que l enseignant lui adresse un message m diatis par l criture la lecture n est plus un but en soi mais un moyen au service d une t che ex cuter Toute la difficult de la lecture de consigne r side dans ce d codage de l implicite dans cette compr hension d un message qui se r f re une situation un contexte et qui exige des va et vient en
58. ravail avec la classe enti re CP CE1 Se d centrer pour crire une consigne Deux s ances ont eu lieu sur ce th me pendant la premi re s ance les l ves ont crit individuellement des consignes nous avions auparavant r alis un travail de reconnaissance des consignes et d ex cution de consignes simples r aliser dans l espace Pour la deuxi me s ance il tait pr vu de faire ex cuter les consignes crites par les l ves S ance d criture de consignes La consigne de cette premi re s ance tait Ecris une consigne pour qu un autre l ve l ex cute dans la classe La passation s est effectu e sans oralisation mais avec reformulation car l objectif tait que tous les l ves parviennent comprendre la consigne et crire des consignes valides Quelques l ves ont n anmoins prouv des difficult s pour crire une consigne alors j ai cris au tableau quelques unes des consignes qu ils avaient ex cut es la s ance pr c dente en leur proposant de s en inspirer Les CP m ont dict leurs consignes Certains l ves de CE1 ont cris de nombreuses consignes mais tous en ont cris au moins une voir annexe 3 Au vu des consignes propos es par les l ves nous constatons que plusieurs l ves n ont pas atteint l objectif annonc qui est que les consignes soient r alisables dans la classe Des consignes comme Tu vas ranger ta chambre Mange ta soupe
59. responsabilit en cycle IL j ai galement observ cette coh rence formelle entre les exercices propos s Par exemple dans une fiche de lecture pour les CP un exercice de discrimination visuelle avait pour consigne J entoure ce qui est identique au mod le puis l exercice tait pr sent comme suit au ai ia ar ai as oi ai ou etc Les l ves n ont prouv aucune difficult ex cuter cet exercice en autonomie car les donn es taient suffisamment explicites le graph me distinguer tant d j entour De plus les l ves avaient d j rencontr fr quemment ce type d exercice Cependant cette automatisation des comportements ne doit pas s assimiler un conditionnement de l l ve qui r agirait des stimuli de mani re automatique et sans r fl chir sans se poser de questions Cela ne doit pas nuire la prise d initiative de l l ve au risque de le faire entrer dans un d fil routinier de t ches toutes semblables et auxquelles il n a m me plus besoin de r fl chir Comme le dit ZAKHARTCHOUK il faut aussi montrer l l ve qu il est parfois n cessaire de faire appel des solutions nouvelles originales en ne s enfermant pas dans ses habitudes acquises 1 Les ressemblances formelles font partie des rep res facilitants pr n s par ZAKHARTCHOUK Ils permettent l l ve de faire resurgir certains acquis de les relier avec le travail pr
60. s par exemple dans la lecture des certains nonc s de math matiques dans lesquels il faut liminer les donn es inutiles la r solution des probl mes Si on d cline ces ateliers la lecture de consigne le second aspect de la lecture qui concerne la lecture de mots nouveaux ou de structures syntaxiques d licates doit s effectuer dans le cadre d apprentissages ne comportant pas de difficult s particuli res L aussi on peut favoriser les changes entre les l ves pour qu ils expliquent comment partir d apprentissages maf tris s ils arrivent comprendre une consigne la structure complexe Comme nous l avons d j d velopp il est pr f rable de travailler des consignes syntaxiquement compliqu es dans un contexte simple et des intitul s simples dans pour des apprentissages ardus Le travail en atelier permet l enseignant de s assurer que les l ves se comprennent au besoin il reformule les explications fournies par les ceux ci En compl ment il semble int ressant de proposer un travail de groupe afin que l interaction s effectue directement entre les l ves Travailler en groupes pour comprendre reformuler et produire des consignes Lors de mon stage j ai mis en place une s ance de travail par groupes de quatre l ves en CE1 mais le manque d habitude d une telle organisation a nui l efficacit du travail La premi re activit tait Ton camarade n
61. s e faire profiter ces l ves en d ficit de compr hension de l exp rience des autres de leurs habilet s en lecture de consignes 2 2 2 Profiter de l interaction avec les autres Travailler en atelier avec l enseignant M me si nous ne l avons pas pr cis il est clair que le dialogue p dagogique est un moment d interaction entre les l ves si un l ve voque une proc dure efficace le r le de l enseignant est de la mettre en valeur pour qu elle profite aux autres l ves Cependant pour cela il faut une bonne coute entre les l ves ce qui n tait pas forc ment le cas lors de mon stage D autre part les explications des l ves n taient pas toujours tr s claires et donc pas comprises par les autres l ves Par contre les ateliers de simulation de lecture de consignes taient plus favorables aux interactions m me si les reformulations propos es par les l ves taient parfois peu claires Cependant je n ai mat riellement pas pu mettre en place suffisamment d ateliers de ce type pour dresser des constats plus pr cis il serait important de savoir galement quelle est la port e de ces simulations c est dire dans quelle mesure les l ves r investissent ils dans d autres exercices les apports des autres l ves Une autre piste nous est propos e par les Instructions officielles pour le cycle II il s agit des ateliers de lecture les I O proposent de tra
62. s seraient capables d effectuer J ai not d autre part que de nombreux l ves de cet ge mettent sur le m me plan la compr hension de la t che et les aspects mat riels Faut il utiliser le stylo bleu ou le crayon de papier A combien de carreaux de la marge faut il crire Est ce que je peux aller chercher ma r gle dans mon cartable Ils n entraient donc pas dans la t che dans l attente d une r ponse leurs questions d ordre mat rielles En revanche l id e d instaurer un tour de parole avec interdiction de poser deux fois la m me question a permis d am liorer l coute dans la classe les jeunes l ves tr s centr s sur eux m mes coutent relativement peu les questions de leurs camarades et il faut souvent r pondre plusieurs fois aux m mes questions 27 ZAKHARTCHOUXK 3 p 73 La mise en place r guli re de ce dispositif doit tre efficace sur ce plan et galement sur la mise en confiance des l ves qui se rendent compte que l action entra ne souvent la compr hension Toutefois cela n est pas valable pour les l ves en grande difficult qui ne disposent pas forc ment de proc dures efficaces pour s approprier une consigne et qui attendent le tour de parole sans se mettre au travail Un dialogue entre le ma tre et ces l ves peut parfois les doter de sch mes d action r utilisables Le dialogue p dagogique ma tre l ves Une piste de travail consiste passer
63. sent et emp chent ainsi le blocage de certains l ves face une consigne non comprise Le risque est que les l ves en viennent ne plus lire les consignes du tout puisque telle pr sentation les induit ex cuter telle t che Nous avons d j voqu les l ves impulsifs qui prennent quelques indices dans la consigne puis se lancent trop rapidement dans la t che le risque avec des exercices et des consignes standardis es c est que plus la t che leur para t famili re moins ils prennent le temps de la r flexion avant de commencer le travail C est l tout l quilibre tablir entre automatisation et nouveaut C est pour cela qu il faut parfois varier les types de consignes donn es aux l ves ainsi que leur pr sentation 18 ZAKHARTCHOUK 2 1 ZAKHARTCHOUK 4 m me s il est important de garder des rep res en particulier pour aider les l ves en difficult entrer dans la t che le plus ais ment possible Un autre moyen de mettre les consignes au second plan consiste tout simplement les supprimer autrement dit pr senter des exercices sans consigne proprement parler comme il en existe beaucoup Se passer des consignes le r le des exemples En effet si l on veut viter tout blocage 1l est possible de pr senter des exercices s appuyant sur des exemples des transpositions et des manipulations Effectivement comme nous avons not que certains l ves
64. sist faire prendre conscience aux l ves de la d centration n cessaire pour une lecture efficace et plus encore pour une criture de consignes 2 1 2 Se d centrer Lire et comprendre une consigne scolaire implique toujours de se mettre dans la peau d un l ve qui va l cole pour apprendre des choses Les situations propos es dans le cadre des apprentissages sont souvent fictives et l enseignant ne demande pas l l ve de n utiliser que son bon sens mais aussi et surtout ses connaissances scolaires Cela fait partie du contrat didactique de la classe Implicitement une consigne est r alisable par l l ve mais lui demande un travail souvent assez pr cis et visant un apprentissage son niveau ces implicites ne sont pas forc ment clairs pour certains l ves En effet quand je leur ai demand d crire des consignes certains l ves de CP ont propos Ecris le travail Ecris des mots au tableau ou Ecris des nombres Il est vrai qu il s agit de consignes au sens d ordres mais elles sont peu pr cises et ne correspondent pas un apprentissage pr cis J ai donc demand d autres l ves de les r aliser et 1ls ont fait part aux r dacteurs desdites consignes de leurs difficult s C est dans la r alisation des consignes par un tiers et par ses remarques que les l ves peuvent valuer la validit de leurs consignes Nous avons proc d ce t
65. t 1990 255 p JENSEN Eric Le cerveau et l apprentissage Montr al Canada Cheneli re Mc Graw Hill 2001 137 p DE LA GARANDERIE Antoine Le dialogue p dagogique avec l l ve Paris Editions du Centurion collection Paidoguides 1987 125 p GREBOT Elisabeth Images mentales et strat gies d apprentissage Paris ESF diteur 1984 179p LES CONSIGNES Comment aider les l ves en situation de blocage RESUME Une mauvaise compr hension des consignes est un obstacle l entr e dans la t che donc l apprentissage Comment peut on am liorer la formulation et la passation des consignes afin de permettre la mise au travail de tous les l ves Quelques pistes peuvent tre propos es mais si l on veut favoriser une r elle autonomie des l ves il est n cessaire de s inscrire sur le long terme et de d velopper leurs comp tences linguistiques et pragmatiques de lecteur de consignes MOTS CLES e processus cognitifs e l ve en difficult e autonomie e proc dure e travail des l ves
66. t critique 2 Comment aider les l ves tre de bons lecteurs de consignes Comme nous l avons vu en introduction la lecture de consignes est une forme particuli re de lecture qui implique de conna tre certaines r gles du jeu Pour tre un lecteur averti l l ve doit donc comprendre les sp cificit s de ce type de texte afin d tre m me de d coder de mani re autonome les consignes qu il rencontre Pour cela nous proposons la mise en place d un travail m thodologique puis li la m tacognition 2 1 Comprendre l enjeu 2 1 1 Faire la diff rence entre textes injonctifs et textes informatifs Reconna tre une consigne S entra ner identifier une consigne l isoler dans l ensemble des donn es de l exercice est un pr alable indispensable tout travail m thodologique sur les consignes s interroger sur ce qu est une consigne c est d j se pr parer tre mieux outill pour la d coder Lorsque j ai commenc la s quence sur les consignes avec les CP CE1 j avais inscrit au tableau sur le programme de la journ e travail sur les consignes Or le matin pendant le temps de discussion sur ce programme la premi re question des l ves a t C est quoi les consignes preuve que m me s ils y sont confront s toute la journ e les l ves n identifient pas bien cet crit Par contre d s que j ai crit trois consignes au tableau en
67. tre la t che ex cuter et l intitul de la consigne Or de nombreux l ves de l cole primaire sont en situation de blocage lorsqu ils ont lire comprendre et ex cuter une consigne sans aide ext rieure Cela les emp che donc d entrer dans la t che et les rend d pendants de l enseignant ou de leurs pairs Comment aider ces l ves se mettre au travail malgr ces difficult s Une premi re solution serait de d busquer les intitul s et les situations qui posent probl me en dressant un inventaire des obstacles qu ils soient d ordre psychologique contextuel cognitif ou linguistique Apr s avoir recens ces difficult s il semble plus ais de les viter afin que les l ves ne rencontrent plus de situations de blocage qui les emp chent d entrer dans des apprentissages nouveaux Cependant ne s agit il pas l d une vision court terme de l enseignement Autrement dit ne doit on pas plut t se placer du c t de l l ve et l aider se construire des outils pour devenir un bon d codeur dot de comp tences linguistiques et pragmatiques Pour cela il semble important d une part de r fl chir la place qu occupe les consignes dans le travail scolaire ce qui implique une d centration de la part des l ves D autre part on peut mettre en place des ateliers d changes proc duraux entre les l ves c est dire entamer une d marche m tacognitive sur le trait
68. tures dans lesquelles taient pr sent es des textes informatifs et des questions de lecture Les l ves taient au nombre de six Il s agissait d un atelier de simulation de lecture de consignes c est dire que je ne demandais pas aux l ves de r pondre aux questions mais d expliquer comment il faut s y prendre pour r pondre Les ensembles de questions taient regroup es par th me Rep re D couvre R fl chis ce qui correspond diff rents types de questions Pour r pondre aux questions du premier item il faut aller chercher des informations litt rales dans le texte pour le second il est n cessaire d tablir des inf rences partir du texte et pour l item R fl chis il faut puiser dans ses connaissances personnelles ou dans d autres textes documentaires Pour les classifications de ces formes particuli res de consignes les questions de lecture nous nous reporterons l ouvrage de Jocelyne GIASSON La compr hension en lecture p 223 237 dans le chapitre intitul La place des questions dans l enseignement de la compr hension en lecture d crivant la taxinomie de Pearson et Johnson Cette tude de la relation entre le texte et la r ponse distingue trois types de rapports une relation explicite et textuelle une relation implicite et textuelle et une relation implicite et fond e sur les sch mas du lecteur Dans ce type de t che comme dans la
69. une consigne nous devons r fl chir ce qui est valu la compr hension de la consigne fait elle partie int grante de la t che ce qui justifie une certaine complexit ou au contraire l introduction d une certaine complexit ne risque t elle pas de nous emp cher d valuer ce qui est vraiment en jeu c est dire l apprentissage en cours On peut ainsi alterner des consignes le plus simple possible pour une phase d valuation diagnostique ou de mise en place d un apprentissage nouveau avec des Dans plusieurs de ses ouvrages et publications J M ZAKHARTCHOUXK cite l exemple du c l bre ouvrage de Marcel Pagnol dans lequel l instituteur voyant que ses l ves oublient le s dans les moutons et voulant tout prix aider ses l ves dicte les moutonsses 10 DESCAVES Alain Comprendre des nonc s r soudre des probl mes Hachette CDDP de l Oise R ussir en maths lecture d nonc s de probl mes ZAKHARTCHOUK J M 52 outils pour lire en math matiques C R D P de l Acad mie d Amiens consignes plus complexes si l on s est fix pour objectif de travailler justement sur cette comp tence particuli re qu est la compr hension des consignes Par exemple lors de mon stage en cycle III un exercice de grammaire avait pour consigne Entoure le verbe plusieurs l ves l ont soulign et non encadr je n allais pas consid rer cela comme une erreur car l objectif
70. vailler s par ment deux aspects de la lecture le traitement des marques linguistiques du texte et l laboration de la compr hension en s appuyant sur la signification des mots et des phrases lus mais aussi en mobilisant des connaissances pr alables connaissances sur le th me du texte connaissances sur la langue Ces ateliers visent favoriser le traitement de l information et donc le lien entre la m moire de travail et la m moire long terme ce qui est galement capital dans le traitement des consignes la compr hension des textes suppose un usage judicieux de la m moire susceptible d int grer les informations qui sont donn es successivement au cours de la lecture 30 JM ZAKHARTCHOUXK dit utiliser ici les cat gories de Meirieu qui oppose les passages oblig s et les variables possibles dans l effectuation d une t che dans Enseigner sc nario pour un m tier nouveau Paris E S F 1989 3 Instructions Officielles Qu apprend on l cole l mentaire C N D P X O Editions 2002 pp 191 193 Il faut conduire les enfants ces va et vient incessants entre ce qui vient d tre lu du texte et ce qui est en cours de lecture Ce processus peut tre explicit par les l ves bons lecteurs aux autres l ves quelles informations retiennent ils Quelles informations mettent ils entre parenth ses Cela peut s appliquer aux consignes un tel travail est pr coni
71. x l ves en situation de blocage face aux consignes Cependant il faut garder l esprit que ce type d activit s s inscrit dans la dur e et j ai constat l insuffisance des activit s et des ateliers mis en place lors de mon stage en cycle II Cela m a fortement incit poursuivre ce travail sur l ensemble de l ann e scolaire afin de favoriser certains comportements coop ratifs et la construction d outils de r f rence En effet pour aider tous les l ves d coder les consignes nous nous situons deux niveaux d abord au niveau de l l ve seul avec ses ressources propres ensuite au niveau de l l ve dans la classe en interaction avec ses camarades et en situation d change 2 2 1 S approprier une consigne pour mieux la comprendre Nous avons d j propos quelques l ments pouvant favoriser la construction de la repr sentation d une t che dans le dialogue entre l enseignant et l l ve on peut proposer l l ve de rechercher en amont de faire appel ses souvenirs en lui demandant de mobiliser ses connaissances sur le sujet N a t on pas d j vu une consigne du m me genre A ton avis que faut il savoir pour r pondre Il s agit la fois de situer l exercice dans un contexte et de chercher les connaissances n cessaires pour traiter l exercice Ce traitement de l information disponible et manquante doit progressivement tre men par l l ve lui

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