Les attentes des jeunes en matière d`autorité
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1. l emprisonnement contenue dans la loi du 9 mars 2004 sur ladaptation de la Justice aux nouvelles formes de criminalit Malgr cette volution il est ressorti des auditions que le jeune ne comprend pas que sa responsabilit est engag e et qu il devra r paration la soci t tant qu il n y a pas de sanction imm diate prison d s l audience d o le probl me des peines avec sursis Encore que pour certains la minorit qui verse d j dans le trafic organis la prison est v cue comme un passage initiatique et vaut reconnaissance dans sa cit Par ailleurs le groupe a tenu rappeler que m me si le traitement de la d linquance juv nile s av re le plus m diatis la protection judiciaire de la jeunesse porte principalement sur les mineurs non inscrits dans un processus de d linquance jeunes en danger mineurs victimes d infractions jeunes majeurs L identification des attentes de la jeunesse la nature des r ponses apport es ou encore la conciliation des logiques d urgence et d interventions long terme en mati re de d linquance juv nile doit interpeller au del des pouvoirs publics la soci t dans son ensemble En conclusion de cette premi re partie P volution du rapport Pautorit implique bien en effet la soci t dans son ensemble puisque d un avis unanime il s agit d un cha nage o la d faillance initiale non seulement se r percute mais peut aussi s a2. ensemble des sond s plus des 3 4 ont pl biscit la comp tence et le charisme avec respectivement 78 et 77 la dimension statutaire de autorit repr sentant seulement 54 Sur les engag s de 6 mois le fondement statutaire de l autorit n est m me plus reconnu par la moiti des sond s avec 47 Pour autant ces r sultats corroborent ils la th se d velopp e par S bastien JAKUBOWSKI dans son livre Professionnalisation de l Arm e fran aise cons quences sur l autorit selon laquelle en passant d une institution d tat une organisation le commandement bas sur les valeurs de discipline et de service s opposerait l instauration de relations contractuelles o la possibilit de d fection du soldat professionnel imposerait au commandement militaire une justification permanente de sa fonction Rien n est moins s r car e plut t que cette opposition il conviendrait de mettre en avant la compl mentarit e de plus la sp cificit de l arm e fait qu il ne pourra jamais s agir d une entreprise de m me que lengagement ne sera jamais comparable un contrat de travail sauf dans les soci t s militaires priv es SMP Enfin il existe depuis longtemps une recette du commandement bien connue des arm es Aimez ceux que vous commandez mais sans le leur dire St EXUPERY Pour les arm es comme dans d autres structures mais peut tre plus encore en raison des sacrifices
3. il serait toutefois extr mement r ducteur de vouloir tout expliquer au seul prisme de l volution du mod le familial e l volution de la place et le r le du p re sans revenir sur les interrogations de LACAN quant au signifiant du Nom du P re la place et le r le du p re ne sont plus d termin s par sa fonction En int grant une diff rence sociale conomique et culturelle moins significative entre l homme et la femme la paternit induit aujourd hui plus de compl mentarit mais aussi plus de fragilit e Padultarisation pr coce du jeune le jeune est d sormais un acteur de notre soci t de consommation qui b n ficie non seulement de march s r serv s mais aussi d un acc s quasi illimit l information avec une ma trise une sup riorit d acc s qui n est plus apanage de ses parents En conclusion alors que Pautorit parentale est attendue comme bienveillante et protectrice les parents semblent moins d positaires de lexp rience n cessaire pour comprendre le monde et s int grer dans la soci t Tous les intervenants ont indiqu que ceci tait d autant plus marquant dans les familles double culture L ECOLE Avec la famille l cole est ou devrait tre le second cadre de l autorit de transmission Il ne s agit plus d une autorit naturelle mais d une autorit oblig e d autant plus marquante de par sa dur e et par le fait qu elle tou
4. tence est aussi impuissante que la comp tence sans autorit ce rapport se cl turera sur cette citation du Mar chal DE LATTRE Avant de s occuper de la jeunesse il faut la comprendre et l aimer 23 ANNEXE I COMPOSITION DU GROUPE M SCART Pr sident Union Nationale des Officiers de R serve UNOR Mme RIGNY Rapporteur Association de Pr vention pour une Meilleure Citoyennet des Jeunes APMC Premier Ma tre Rapporteur F d ration Nationale des COGAN Associations des Sous officiers FNASOR Lieutenant Rapporteur Direction de la M moire du BEAUPERIN Patrimoine et des Archives MINDEF DMPA Mme ADAM F d ration des Conseils de Parents d l ves FCPE Conseil National de la Jeunesse CNJ M AUBERT F d ration des Associations G n rales Etudiantes FAGE M BARBOTIN F d ration Sportive et Culturelle de France FSCF Mme BONJEAN Membre honoraire M BRIAT Conseil National de la Jeunesse CNJ Mme BUSSON Membre honoraire M CANCELLIERI Centre d Information et de Documentation Jeunesse CIDJ Capitaine CAVANA tat major de PArm e de l Air EMAA Los ONOR Citoyennet des Jeunes APMCJ Mme DEROCHE F d ration des Conseils de Parents d l ves sl CPE NE BORDET Commandant DULOU tat major des Arm es EMA M GEORGES Jeunesse et Montagne M GONDARD Minist re de P Agriculture Mme GONET Secr tariat G n ral de la D fense Nationale SGDN M GREMAUD Memb
5. Bureau Condition du Personnel et Environnement Humain de PEMAT a pr sent les premiers r sultats de l tude en cours sur le rapport des jeunes Pengagement militaire Deux l ments tr s significatifs ressortent des 2000 questionnaires e l engagement r pond principalement la recherche d une exp rience aventure et la volont de d couvrir ses limites e l engagement r sulte tout la fois du refus et de la recherche de l autorit Le refus de l autorit s explique essentiellement par l autoritarisme du p re et ou l chec d une scolarit oblig e La recherche de Pautorit r sulte tout au contraire d un manque d autorit voire de la d faillance de la cha ne de l autorit Il s agit g n ralement de jeunes qui n ont pas trouv dans leur premi re exp rience professionnelle l autorit la structuration qui leur a fait d faut auparavant Du coup pendant les six premiers mois d engagement leur besoin et leur demande d autorit d passent m me ce que leurs responsables pouvaient en attendre 19 Une question et ses r sultats ont galement retenu lattention du groupe Parmi les personnes que vous respectez le plus quel l ment tes vous le plus sensible leur charisme s duction prestige dialogue rayonnement leur comp tence connaissances dipl me exp rience leur statut grade fonction pouvoir de noter punir r compenser Sur l
6. avec toujours en premier lieu la famille Le jeune est devenu un jeune adulte ou est en passe de le devenir pour autant il ne comprendra pas plus la sanction appliqu e d autant qu il s agira ventuellement de la premi re sanction re ue En effet sauf esprit conciliant du chef responsable patron la discussion n gociation c dera la place l application du code du travail 11 L AUTORITE REGALIENNE Pour avoir quelque autorit sur les hommes il faut tre distingu d eux Voil pourquoi les magistrats et les pr tres ont des bonnets 20 carr s Cette phrase de VOLTAIRE serait dr le si ce mest notre audition d une magistrate juge pour enfants qui nous a indiqu qu elle avait d d faut de pouvoir agir sur les droits parentaux placer temporairement un enfant de trois ans que les parents n arrivaient plus g rer Ceci ne fait qu illustrer ce que les trois intervenants ont indiqu dans ce domaine savoir que l augmentation de la violence chez les jeunes provient de la d faillance de la structure familiale qui se r percute ensuite aux diff rents stades de l ducation Il appara t qu il y a aujourd hui une totale incompr hension entre l autorit l gale et les jeunes qui ont pris l habitude de n gocier et de remettre en question la l gitimit m me des diff rents d tenteurs de lautorit Cette incompr hension est renforc e par le fait que la grande majo
7. est 36 pareil Mais vous m accorderez que ce propos de Napol on propos de la guerre n exclut pas dans son esprit qu il y a aussi des r gles dans la conduite de la r gle Eh bien de la m me fa on m me si l ducation est un art tout d ex cution donc pratico pratique il y a quand m me des r gles fondamentales Et ces r gles fondamentales sont donn es par la nature humaine par l existence en chacun de nous d un d sir et par le fait que personne ne s accomplit tout seul Et personne ne s accomplit sans tre en relation avec autrui Je le r p te et termine par cela avant de vous lire sans tre trop long ces deux textes de Simone WEIL dont je vous ai parl s finalement je crois que la premi re attente des jeunes c est que les adultes soient des adultes tout simplement C est dire qu ils acceptent d tre des adultes et non plus des enfants qu ils acceptent d avoir une position de commandement une position d obligation vis vis des plus jeunes vis vis d eux m mes Je pense partout o je suis pass j ai constat et je n ai pas vu sinon des cas rares ils existent bien entendu Il y a certainement des ducateurs dans cette salle ou des enseignants Ils savent bien ce que je veux dire il y a des r fractaires et il y en aura toujours et il y en a une proportion je pense statistiquement incompressible dans toutes les populations m me l o on ne les soup onne pas mais enfin il y a des r fractaires a
8. et ou une sup riorit son d tenteur cf la notion de potestas elle engage en contrepartie ce d tenteur transmettre cet avantage et prot ger la personne qui va le recevoir L autorit vise donc la protection du jeune dans une triple dimension e contre lui m me car il ne mesure pas forc ment les cons quences de ses actes e contre les autres jeunes afin de limiter le ph nom ne d entra nement e contre les adultes qui peuvent abuser de leur statut KKK Consid rant le pr suppos de M POISSON savoir qu une fois examin le sens et les conditions d exercice de Pautorit on r pond galement la question de savoir ce que les gens en attendent le sujet sera trait sous les trois angles suivants e l volution du rapport l autorit dans ses diff rents cadres d exercice e Jes attentes identifi es des jeunes pour un retour l autorit e la sp cificit et la r ponse des arm es Il ne s agit ni d une tude exhaustive ni d un mode d emploi mais d un tat des lieux tabli partir des t moignages des structures membres de la CAJ et de l audition de personnalit s ext rieures I L EVOLUTION DU RAPPORT A L AUTORITE DANS SES DIFFERENTS CADRES D EXERCICE LA FAMILLE Dans le cadre de la famille la notion d autorit ne repose plus sur la 2 p P puissance paternelle mais s exprime depuis le mois de juin 1970 en termes d autorit parenta
9. exemple et la capacit de don fait bien autre chose que des vieillards et davantage sans doute des sages que des personnes g es La troisi me chose je vais employer un autre gros mot dans ce contexte en tout cas peut tre Je disais tout l heure qu il ne peut pas y avoir d exercice de l autorit qui m rite ce nom sans que celui qui l exerce reconnaisse celui ou celle sur lequel ou laquelle il doit l exercer a porte un nom a s appelle l amour Je ne vais pas faire de grands d veloppements sur le besoin particulier d amour des jeunes dans la civilisation moderne Je crois que les jeunes ont besoin d amour aujourd hui comme de tout temps Et si je me rappelle bien quelques textes qu avec certaines personnes dans cette salle nous avons partag s il y a quelques ann es je crois me souvenir qu il y a dans les ouvrages de Platon quelques d veloppements sur la jeunesse qui sont d une actualit absolument criante Et on voit bien que les probl mes qu ils avaient l poque nous les avons aujourd hui Alors videmment il n y avait pas de magn toscope ni d internet ni de scooter mais tr s franchement sur la question des relations entre les g n rations nous n avons absolument rien invent et le besoin est toujours le m me une personne humaine a besoin d tre aim e pour vivre Or les jeunes sont des personnes humaines donc les jeunes ont besoin d tre aim s pour vivre Un point c est tout C est aussi simple que
10. hi rarchie Ce sont les deux derniers gros mots que je dirai ce soir je le promets et je vais lire tout simplement deux passages de Simone WEIL Le premier sur l ob issance L ob issance est un besoin vital de l me humaine Elle est de deux esp ces ob issance des r gles tablies et ob issance des tres humains regard s comme des chefs Elle suppose le consentement non pas l gard de chacun des ordres re us mais un consentement accord une fois pour toutes sous la seule r serve le cas ch ant des exigences de la conscience Il est n cessaire qu il soit g n ralement reconnu et avant tout par les chefs que le consentement et non pas la crainte du ch timent ou l app t de la r compense constitue en fait le ressort principal de l ob issance de mani re que la soumission ne soit jamais suspecte de servilit Il faut qu il soit connu aussi que ceux qui commandent ob issent de leur c t et il faut que toute la hi rarchie soit orient e vers un but dont la valeur et m me la grandeur soit sentie par tous du plus haut au plus bas L ob issance tant une nourriture n cessaire l me quiconque en est d finitivement priv est malade Ainsi toute collectivit r gie par un chef souverain qui n est comptable personne se trouve entre les mains d un malade 38 C est pourquoi l o un homme est plac pour la vie la t te de l organisation sociale il faut qu il soit un symbole et non un
11. le haut la question qui est pos e mon pr suppos consiste dire qu une fois que l on examine le sens et les conditions d exercice de l autorit on r pond galement la question de savoir ce que les gens en attendent puisque c est ce qui est sous jacent dans mon propos c est d attendre de l autorit ce que tout le monde en attend et je pense que l change que nous aurons ensuite permettra peut tre de sp cifier un peu davantage le sujet Je proc derai en quatre temps en essayant d abord d approcher une d finition de l autorit ensuite voir sur quoi elle repose ensuite essayer de dire ce dont elle se nourrit et puis terminer par la question de son sens et je ne r sisterais pas je pr viens tout de suite comme cela a vous permettra de prendre les devants si j ose dire je ne r sisterai pas au plaisir de vous lire deux citations que je tire du livre de Simone WEIL je parle de la philosophe qui s appelle L evracinement livre posthume publi en 1949 auquel je me permets en ce d but d ann e de vous renvoyer parce que c est un livre tout fait fondateur sur le sujet qui nous int resse 21 Premi rement une approche de d finition de cette notion qui est difficile La notion d autorit tire son origine d un verbe latin qui est le verbe augere accro tre ou augmenter et l auctor l auteur celui qui est d positaire de l autorit et finalement celui qui ait tre celui vers lequel on se tourne pour co
12. parle pas de ceux qui sortiront des grandes coles parce que de toute fa on l Etat les pr parera toujours L Etat a eu cette prudence de pr server son syst me de formation des lites Je ne sais pas si le syst me est bon mais en tout cas il est pr serv Je parle de tous ceux qui n y sont pas Et donc je termine en interrogeant la question du sens de l autorit On doit Saint Simon je crois ce propos selon lequel il y avait une id e nouvelle en Europe c est le bonheur Vous savez qu il a prononc cette phrase c l bre au moment de la r volution peu apr s dans les ann es 1789 1790 ce n est pas nouveau du tout C est l qu on voit que la Renaissance avait quand m me fait quelques ravages Le bonheur est une id e qui est tr s ancienne tant dans les textes philosophiques que dans les textes religieux Je veux dire qu on en trouve toutes les pages Ce n est pas si nouveau que a Ce qui tait tout fait ignor par Saint Simon mais parfaitement bien vu par les classiques grecs et dans la tradition juive c est qu il y a une conviction qui est partag e par tout homme et qui est pr sente en tout homme selon laquelle le sens de la vie finalement est effectivement donn par le bonheur Alors on ne va pas commencer traiter tout de suite de la question qu est ce que le bonheur si vous le voulez bien parce que je pense que d finitivement je d passerais mon temps de parole mon g n ral et je vais vous mettre dan
13. qui co tent cher et qui finalement ne sont 37 pas malheureusement l apanage d une ou deux familles ou un privil ge l envers mais malheureusement des pratiques plut t r pandues Pour conclure sans que ce soit une vraie conclusion puisque l on va parler ensemble maintenant je voudrais vous dire un mot de ce livre de Simone WEIL qui s appelle L enracinement dont le sous titre qui est moins connu est Pr lude une d claration des devoirs envers l tre humain J aime beaucoup ce titre parce qu il y a un mot que j aime bien c est encore un gros mot je vous ai promis que j en dirais plusieurs en voil encore un autre le mot devoir n est pas un mot non plus tr s bien port C est dire qu on est volontiers rappeler que les droits sont corollaires des devoirs D ailleurs il faudrait s entendre sur cette formule mais on ne voit pas tr s bien comment leur donner corps et existence Et Simone WEIL dans ce livre recense un peu ce que sont les choses n cessaires d une certaine mani re la survie de l me et l enracinement de l homme dans le monde Alors elle recense un certain nombre de besoins qui sont des besoins tr s universels finalement comme la responsabilit de la libert le bonheur l amour la Nation la responsabilit et un certain nombre de choses comme a Et puis il y en a deux qui m ont paru tre tout fait corollaires et troitement li es notre th me de ce soir l ob issance et la
14. qui ne soit efficace sans que celui qui s y soumet la reconnaisse mais je vous ferais remarquer qu il est impossible d exercer l autorit sur des gens qu on ne reconna t pas comme devant tre ou comme devant recevoir l exercice de cette autorit Cette reconnaissance marche donc double sens et en ce sens l autorit ne doit pas tre vue comme une position statique mais comme une relation en constante construction C est cette lumi re que je vais essayer de donner quelques r flexions rapides sur ce qui peut nourrir la relation d autorit en particulier ce stade et partager quelques r flexions issues le g n ral en d crivait quelques unes tout l heure de quelques moments de mon pass personnel Il y a d abord une premi re cons quence laquelle je crois que les jeunes sont extr mement attentifs Et ils le sont beaucoup plus qu on ne le croit Il ne peut pas y avoir d exercice de l autorit sans acceptation du fait qu elle est une in galit fonci re Bien s r dit comme a et sans doute dans cette enceinte a peut aller de soi mais je vous ferai remarquer que ce n est pas exactement un discours qui domine partout et pourtant Le syst me ducatif faillit il si ce n est lorsque les l ves ne comprennent plus qu ils ont quelque chose recevoir de quelqu un qui sait davantage qu eux Quand un objectif ou un projet ou un syst me de commandement choue t il sinon lorsque celui qui commande ou celui qui cond
15. r unions du groupe il est apparu que cette question se confond souvent avec les attentes des adultes vis vis des jeunes et l id e d une d gradation des relations entre jeunes et adultes Nos jeunes aiment le luxe ont de mauvaise mani re se moquent de l autorit et n ont aucun respect pour l ge notre poque les jeunes sont des tyrans Depuis 2500 ans et SOCRATE mais nous aurions pu tout aussi bien citer PLATON qui est repris en conclusion rien n aurait donc chang et pourtant M me si les meutes de 2005 ou les manifestations des coll giens en 2006 ont plus d cid du choix de ce th me que les 40 ans de Mai 68 il est un fait que la notion d autorit et le rapport lautorit ont volu depuis qu il a t interdit d interdire Qu en est il donc des attentes des jeunes dans le cadre de cette volution Rappelons que paradoxalement le dernier Livre blanc sur la Jeunesse remonte fin 1967 d but 1968 alors que Fran ois MISSOFFE tait Ministre de la Jeunesse et des Sports et le G n ral DE GAULLE Pr sident de la R publique Pour r pondre au sujet le groupe s est d abord interrog sur la d finition de la jeunesse et sur celle de autorit Concernant la jeunesse nous l envisagerons comme l tape pr paratoire l autonomie et la responsabilisation Nous avons choisi de ne pas la 3 segmenter suivant l ge la localisation le milieu social mai
16. re d art l auteur de l uvre d art est celui en effet qui choisit la mati re sur laquelle il travaille la forme qu il lui donne la repr sentation qu il veut fixer pourquoi pas m me la dur e de vie de ce qu il fabrique Et en d finitive l auteur est celui qui jouissant d une libert parfaite de cr ation assigne son uvre l ensemble des conditions de l existence de cette uvre La seule difficult quand on parle de l auteur ou de l autorit en mati re de relations humaines c est que l autorit ou l tat de l auteur en mati re de relations humaines ne choisit pas ces diff rents l ments Et une des difficult s laquelle on est confront dans la situation d autorit est pr cis ment que bon nombre des l ments et des conditions dans lesquelles cette autorit s exerce ne sont pas choisis par les imp trants 28 Il faut la fois retenir de cette notion d auteur le fait qu effectivement l auteur est celui qui assigne sans doute un certain nombre de conditions d existence mais en m me temps si on passe de la notion d auteur la qualit de l autorit alors on ne peut pas reprendre pour l autorit la totalit de ces l ments L auteur de l uvre d art ne peut pas tre compl tement compar si je prends le cas des parents l auteur des jours pour nous situer dans la relation de la parentalit Et pour autant personne ne songe nier que les parents exercent une autorit parce qu ils sont l
17. R PUBLIQUE FRAN AISE nn MINIST RE DE LA D FENSE COMMISSION ARMEES JEUNESSE SESSION 2007 2008 Les attentes des jeunes en mati re d autorit RAPPORT DU GROUPE DE TRAVAIL Ki ommissinarm es jeunesse Sommaire INTRODUCTION I L EVOLUTION DU RAPPORT A L AUTORITE DANS SES DIFFERENTS CADRES D EXERCICE La famille L cole Les activit s extrascolaires L entreprise L autorit r galienne II LES ATTENTES IDENTIFIEES DES JEUNES POUR UN RETOUR A L AUTORITE Respect et galit de traitement Exemplarit du d tenteur de l autorit HI SPECIFICITE ET REPONSE DES ARMEES Sp cificit et rapport l autorit CONCLUSION ANNEXES ANNEXE I Composition du groupe ANNEXE II Liste des auditions ANNEXE III Intervention de Monsieur Jean Fr d ric POISSON philosophe d put des Yvelines p 15 p 16 p 17 p 18 p 18 p 22 p 24 p 26 p 27 C est un insupportable abus de l autorit que de vouloir imposer aux g n rations neuves les radotages des g n rations vieilles Charles PEGUY INTRODUCTION Comme sujet de r flexion la Commission arm es jeunesse CAJ a choisi de se pencher sur les attentes des jeunes en mati re d autorit parce qu il s agit d une question sensible que lon retrouve en filigrane dans les diff rents sujets d j trait s par la CAJ mais aussi parce que cette question suscite p riodiquement un vaste d bat Lors des premi res
18. a Mais je voudrais aussi faire une petite distinction si vous me le permettez sur le plan de l amour et sur le plan de la relation amoureuse et de ce qui la pr pare L aussi en une phrase je pense qu il ne s agit pas tant de plaire aux jeunes que de les s duire Et je me r f re l tymologie latine du mot s duire seducere a veut dire conduire soi il y a quelque chose et je reboucle avec mon th me pr c dent sur 32 l exemplarit il y a quelque chose de l autorit qui doit faire venir lui ou elle celui ou celle qui l exerce Je pense que l exemple en particulier l exemple dans l amour et l exemple dans le service sont des choses qui peuvent faire venir eux ou elles ceux ou celles qui exercent cette autorit Quatri mement je voudrais vous dire un mot sur la question de l exigence je ne crois pas et quand je dis je ne crois pas je suis absolument certain de ce que je vais dire que la jeunesse d aujourd hui refuse l effort refuse le travail refuse le don de soi refuse d apprendre refuse de se mettre dans les r gles Je ne crois absolument pas a et je sais qu il y a dans cette salle des gens qui ont l exp rience d avoir t d tre au contact r gulier de jeunes qui sont dans des situations tr s difficiles et plus que a et qu on envoie dans des continents pauvres dans des missions humanitaires Et pour tre tout fait pr cis je pense ce qui se passe notamment la Fondati
19. accompagnement est d autant plus n cessaire que l adulte a la capacit de se projeter dans le futur alors que le jeune vit dans une imm diatet se conjuguant avec la virtualit de ses r f rences En d autres termes le jeune a tout autant besoin de subir Pautorit que de s y confronter Dans les tudes annuelles men es par l INSERM et PIPSOS il ressort avec une grande stabilit depuis 4 ans que les jeunes dont 71 sont satisfaits de ce qui leur arrive et 18 se sentent mal dans leur peau ont trois pr occupations essentielles la sant la solidarit mais en premier lieu l autorit Ainsi ils revendiquent d abord la fixation de cadres tout en disant respecter e 70 l autorit des parents 2 Institut National de la Sant et de la Recherche M dicale 15 e 50 l autorit des profs e 48 l autorit des policiers et des gendarmes La question est que les adultes et les jeunes notamment les adolescents n ont pas forc ment les m mes perceptions et attentes de l autorit Lors de cette p riode de relative incompr hension g n rationnelle les adultes attendent ainsi essentiellement des jeunes du respect de l ob issance et qu ils commencent se conduire en adultes A partir du mini sondage r alis par le groupe des changes et des t moignages des intervenants il ressort que les jeunes attendent principalement e le respect et l galit de traitement e Pexem
20. apparentes du respect et de la discipline Pour essayer d y rem dier le ministre de l ducation nationale Xavier DARCOS a charg en janvier 2008 Laurent HUET substitut du procureur au Tribunal de grande instance de Paris de r diger un code de la paix pour les tablissements scolaires avec un double but e uniformiser les r glements int rieurs scolaires notamment en termes de sanctions e pr senter les fondamentaux du droit auxquels les jeunes seront confront s dans leur vie d adulte et de citoyen Ce code devrait tre labor avec la participation des lyc ens Pour conclure sur l volution de Pautorit l cole la r daction de ce code nous confirme qu il est primordial tout autant que IUFM Institut Universitaire de Formation des Ma tres 9 dans le cadre de la famille de ne pas confondre participation et n gociation En effet la participation et ou limplication des jeunes dans la vie scolaire travers leur ventuel travail sur le r glement int rieur ainsi que leur participation l gale aux diff rents conseils scolaires favorisent la connaissance et l acceptation des r gles et participent ainsi au processus de responsabilisation alors que la n gociation a tendance brouiller le cadre et l objectif atteindre LES ACTIVITES EXTRA SCOLAIRES Il s agit des activit s facultatives rattach es aux domaines des sports des loisirs et de la culture dont l exercice est en prin
21. auteur des jours de leurs enfants sans toutefois en choisir la date de naissance Nous avons une difficult traiter le fait qu il y a dans l autorit la fois cette notion d ant riorit et il y a sans doute une notion de responsabilit parce que le point de d part de l existence de celui sur lequel s exerce l autorit d une certaine mani re d cid e par celui qui d tient cette autorit mais seulement jusqu un certain point en particulier quand on est dans la relation de parents enfants L aussi j y reviendrai Que dit on lorsqu on dit de quelqu un qu il a de l autorit On dit finalement une chose qui est peu pr s proprement sa d finition Celui qui d tient l autorit est celui qui a le droit de cr er des obligations Et je tiens cette proposition comme la d finition de l autorit pour moi l autorit est le droit de cr er des obligations Je viens de dire un gros mot mais j en dirais d autres Je viens de dire obligation je dirai aussi ordre hi rarchie ob issance tout a je le dirai aussi dans les minutes qui viennent Effectivement ce sont des notions qui sont attach es directement l exercice de l autorit et qui ne sont pas tr s en cour si j ose dire Mais il va bien falloir qu on y passe si vous voulez bien Le droit de placer autrui dans un ensemble de contraintes ou de liens qu il ne choisit pas et dans une certaine mesure seulement qu il n accepte pas c est l qu il faut di
22. che 50 du temps du jeune L encore tout semble avoir t crit il y a plus de 2000 ans lorsque CICERON indiquait que lautorit de ceux qui enseignent nuit la plupart du temps ceux qui veulent s instruire En d autres termes la l gitimit de cette autorit de transmission r side plus dans la capacit p dagogique de l enseignant susciter l int r t des l ves pour la mati re enseign e que dans la stricte imposition d un savoir Le groupe a d ailleurs eu la confirmation par sa repr sentante du minist re de l ducation nationale Principale de son tat qu il my avait pas de probl me lorsque l enseignant conjuguait comp tence et charisme C est aussi ce qui explique qu une mati re peut alternativement rebuter ou attirer suivant le professeur qui la livre ou l enseigne La situation est galement tributaire de la personnalit du chef d tablissement qui doit garantir la coh sion et la coh rence de l quipe p dagogique Encore faut il que lenseignant ait t lui m me pleinement form pour ce faire et qu il exerce ensuite dans un contexte o il est encadr et soutenu Outre que l cole doit de plus en plus se substituer des parents qui h sitent de moins en moins remettre en question une sanction quid donc de la possible autorit d un enseignant frais moulu de PIUFM qui se retrouve parachut dans un tablissement sensible sans soutien sp cifique de sa hi
23. chef comme c est le cas pour le roi d Angleterre il faut aussi que les convenances limitent sa libert plus troitement que celle d aucun homme du peuple De cette mani re les chefs effectifs quoique chefs ont quelqu un au dessus d eux d autre part ils peuvent sans que la continuit soit rompue se remplacer et par suite recevoir chacun sa part indispensable d ob issance Sur la hi rarchie maintenant et je termine par l La hi rarchie est un besoin vital de l me humaine Elle est constitu e par une certaine v n ration un certain d vouement l gard des sup rieurs consid r s non pas dans leurs personnes ni dans le pouvoir qu ils exercent mais comme des symboles Ce dont ils sont les symboles c est ce domaine qui se trouve au dessus de tout homme et dont l expression en ce monde est constitu e par les obligations de chaque homme envers ses semblables Une v ritable hi rarchie suppose que les sup rieurs aient conscience de cette fonction de symbole et sachent qu elle est l unique objet l gitime du d vouement de leurs subordonn s La vraie hi rarchie a pour effet d amener chacun s installer moralement dans la place qu il occupe Je vous remercie cole Militaire Paris le 9 janvier 2008 39
24. cipe librement choisi par le jeune pour l occuper le distraire l panouir Dans ces conditions le rapport lautorit devrait tre ainsi plus consensuel Cependant il s agit d un des domaines o ce rapport s est notoirement d grad particuli rement dans la pratique sportive et dans animation d activit s de loisirs centres a r s ou centres de vacances Au niveau de la pratique sportive les d cisions arbitrales ont de plus en plus besoin d tre expliqu es voire justifi es ce qui n emp che pas les jeunes comme tout autant les parents et les animateurs des structures de les contester d autant plus que les arbitres ne sont souvent pas des professionnels Ceci r sulte encore de cette volution vers la n gociation de l autorit mais aussi du d plorable exemple qui est donn par les clubs professionnels principalement dans le football lorsqu ils fustigent les hommes en noir Au niveau des activit s de loisirs le probl me vient de ce que les encadrants n ont parfois que quelques ann es de diff rence par rapport aux jeunes accueillis e le Brevet d Aptitude aux Fonctions d Animateur BAFA est ouvert partir de 17 ans r volus e le Brevet d Aptitude aux Fonctions de Directeur BAFD est ouvert partir de 21 ans r volus e le Brevet d Aptitude Animation Socio Educative BASE est ouvert partir de 18 ans r volus 10 De surcro t il ne s agit pas de dipl mes profes
25. d tre transcendantes en tous cas universelles Simplement restons sur le plan horizontal social leur passer sans cesse des messages qui portent sur des exigences que le monde adulte ne veut pas lui m me vivre comment voulez vous qu ils l acceptent Comment voulez vous qu ils ne soient pas r volt s par une attitude pareille C est m me un signe de bonne sant que de ruer dans les brancards quand on est confront ces situations l Il y a une formule civile qui dit une formule c l bre qui dit bomme du code civil na t orphelin et mourra c libataire C est d ailleurs tout fait l esprit de l individualisme du code civil c est l individualisme presque chimiquement pur Si videmment chacune des avanc es sociales ou beaucoup de ces avanc es sociales en tous cas dites sociales presque par anti phrase pour le coup nous rapprochent petit petit de cet id al je mets tous les guillemets du monde du code civil comment voulez vous qu ils soient d accord avec a Je prends un apr s l un la phrase suivante que je trouve extraordinaire de pertinence qui a une quarantaine d ann es je la cite c est mon cinqui me point l homme moderne a davantage besoin de t moins que de ma tres et il n accepte les ma tres que dans la mesure o ils sont des t moins C est la th matique de l engagement et l aussi ce que je crois que les jeunes attendent ce n est pas des gens qui parlent c est des gens qui font Je
26. engag s Afin de prendre en compte ces volutions tout en respectant les sp cificit s du c ur de m tier l Etat major de lArm e de Terre EMAT a reformul en 2003 l exercice du commandement avant 18 m me la loi de 2005 modifiant le SGM en rappelant limp ratif d un commandement respectueux de la dignit de l homme seul m me d entrainer l adh sion et de cr er la fraternit d armes indispensable au succ s Intitul L exercice du commandement dans l arm e de terre commandement et fraternit le document insiste ainsi sur les l ments constitutifs de cette fraternit et sur les conditions qui doivent imp rativement tre r alis es pour Patteindre responsabilisation et valorisation des individus satisfaction de servir discipline librement consentie Il d cline ensuite les fondements individuels de Pexercice du commandement et pr cise les proc d s g n raux qui doivent tre respect s en insistant notamment sur accompagnement individualis de la carri re des subordonn s consid rant que cet accompagnement doit particuli rement prendre en compte l exigence de jeunes engag s qui aspirent se sentir partie prenante de la vie et du destin de l institution qu ils ont choisi de rejoindre pour servir leur pays Pour savoir si cette volution manag riale du commandement correspondait aux attentes des jeunes candidats l engagement ou celles des jeunes engag s le repr sentant du
27. ent sans doute certains de nos grands p res Il leur faudrait une bonne guerre Ce qui est la version moderne du coup de pied au cul pardonnez moi Mesdames mais c est quand m me de a qu il s agit Cette d sesp rance l est insupportable pour eux et elle le devient de fait pour nous 33 Il n est pas vrai que les jeunes d aujourd hui refusent de recevoir des ordres ce qu elle refuse c est de recevoir des ordres de la part d adultes qui ne croient plus en rien et qui s en glorifient Ce qu ils refusent c est de se faire envoyer au boulot coup de pied dans le derri re par des adultes qui n affichent que la volont de travailler de moins en moins Ce qu ils refusent c est de se faire pr cher les devoirs de solidarit par un monde qui est de plus en plus individualiste Ce qu ils refusent c est qu on les rappelle leurs devoirs au moment o les adultes se rach tent une bonne conscience en faisait des ch ques des organisations humanitaires Ce qu ils refusent c est de recevoir des le ons de morale d une g n ration je vais tre tr s s v re mais je l assume parfaitement qui a pay sa maison sut le dos de la retraite de ses parents et qui paye sa retraite en endettant ses enfants a ils ne l acceptent pas Pour le COUP a je suis comme eux moi non plus On ne peut pas tenir un discours qui est d exigence en les rappelant sans cesse des choses qui sont consid r es comme transcendantes ou d faut
28. ffich s puis il y a des r fractaires de l ombre ou intimes ce n est pas de ceux l que je parle tr s g n ralement je n ai pas l exp rience d avoir constat les refus syst matiques de l autorit en tant que telle J ai l exp rience comme vous tous d avoir vu des gens qui sont en situation d autorit rejet e par ceux sur lesquels a doit s exercer a oui Mais pas le rejet fondamental Je pense qu on est l au c ur d une contradiction formidable de notre monde Et d une certaine mani re ce monde qui refuse d tre un monde pour les enfants ou pour les faibles c est un monde de forts ce monde dans lequel nous vivons C est tragique celui qui n est pas en pleine sant en pleine possession de ses moyens parfaitement conscient libre consommateur efficace performant etc malheur lui ou elle Et cela veut dire qu on prend la r f rence de l humanit pour organiser le corps social du c t de l homme adulte en pleine forme presque au sens philosophique d ailleurs du mot forme Mais tr s paradoxalement je consid re que le fait de prendre cette r f rence est un comportement enfantin Et c est ce qui explique ce que j appelle la tyrannie des rayons de supermarch Il m arrive fr quemment d aller faire mes courses au super march avec mon caddie et quand vous voyez le pouvoir qu exercent les enfants sur les adultes quand ils font les courses vous vous dites quand m me que il y a des inversions de mod les
29. interdit de fumer alors que lui m me fume devant ses enfants C est encore le professeur qui arrive en retard et sanctionne ensuite ses l ves pour la m me raison c est le chef d entreprise qui b n ficie d un parachute dor alors que des jeunes se font licencier pour non atteinte de leurs premiers objectifs commerciaux De plus les jeunes ne supportent pas d tre tromp s qu on puisse abuser de leur cr dulit En cons quence ils sont particuli rement sensibles Pad quation entre les paroles et les actes des d tenteurs de autorit Faut il tonner dans ces conditions que 76 des jeunes ne soient pas enclins respecter Pautorit des hommes politiques INSERM IPSOS En conclusion de l identification de ces attentes des jeunes en mati re d autorit la question peut toutefois tre pos e Quid de leur degr de r alisme ou d id alisme Quoiqu il en soit les jeunes ne sont pas seuls responsables de la d gradation constat e du rapport l autorit En effet les adultes non seulement n osent plus exercer suffisamment leur autorit mais encore n h sitent pas contourner sciemment les r gles et lois 17 III SPECIFICITE ET REPONSE DES ARMEES Rien ne rehausse l autorit mieux que le silence splendeur des forts et refuge des faibles Extrait de F7 de l p e Charles DE GAULLE Dans l imagerie collective l arm e repr sente la tradition et une autorit qui a
30. l s exerce Il faut donc distinguer dans ce droit la fois comme je viens de le dire sa l galit et sa l gitimit Et ce qui fait la diff rence c est l existence ou non de la relation Dans le premier cas la l galit de l autorit ne fait pas appel cet l ment de d finition qui tait voqu tout l heure et l l ment relationnel de la d finition de l autorit En revanche la perfection de l autorit c est dire le fait que non seulement elle existe mais qu elle produise ses fruits cela requiert une relation et cette relation est celle de la reconnaissance et de l adh sion Il n y a donc pas d autorit r elle qui ne rencontre chez celui qui s y soumet la fois de la conscience de la reconnaissance et de l adh sion 30 Et c est la raison pour laquelle il faut distinguer l autorit tant du c t du pouvoir que d un autre c t de la coercition A ce stade il faut donc compl ter la d finition de l autorit l autorit c est donc le droit de cr er des obligations mais en tant reconnu comme d positaire et titulaire de ce droit J attaque maintenant mon troisi me moment c est ce qui explique que l autorit est une notion qui est en r alit en construction permanente Puisque c est une relation entre les personnes puisque son efficacit sa perfection sont fond es sur la reconnaissance et je vous fais remarquer ce stade que la reconnaissance doit tre double il n y a pas d autorit
31. la conviction des anciens Et troisi mement il y a videmment cette dimension d alt rit la relation autrui sans laquelle il ne peut pas y avoir de vie accomplie Eh bien je pense que l exercice de l autorit se fait sur ces trois dimensions Dans les conditions que j ai essay de d crire tout l heure l autorit c est ce qui cherche faire comprendre aux jeunes mais pas seulement aux jeunes a marche aussi dans les contextes d autres relations d autorit faire comprendre un moment donn les exigences de la nature humaine et ce quoi le corps et l me sont appel s Exercer l autorit c est aider celui ou celle sur lequel ou laquelle elle s exerce d couvrir et r aliser ce fameux d sir dont je parlais tout l heure ou ses ramifications ou ses d clinaisons Exercer l autorit c est aider celui sur qui on l exerce d couvrir la mani re de se mettre au service d autrui pour s accomplir Et l exercice de l autorit c est finalement ces trois dimensions la fois En en n oubliant une on rend les autres inop rantes ou du moins on n accomplit pas compl tement sa t che Alors videmment il n y a pas de recette il n y a pas de garantie Ce n est pas une science exacte et puisque nous ne sommes pas tr s loin du d me des Invalides on peut emprunter Napol on cette formule il disait que La guerre est un art tout d ex cution Je crois que pour l ducation l exercice de l autorit
32. le Ainsi apr s avoir rappel dans son article 371 que Penfant tout ge doit honneur et respect ses p re et m re le Code Civil dispose dans son article 371 1 que L autorit parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalit l int r t de l enfant Elle appartient aux p re et m re jusqu la majorit ou l mancipation de l enfant pour le prot ger dans sa s curit sa sant et sa moralit pour assurer son ducation et permettre son d veloppement dans le respect d sa personne Les parents associent l enfant aux d cisions qui le concernent selon son ge et son degr de maturit Il est int ressant de souligner que la Loi n 2002 305 du 4 Mars 2002 a modifi cet article 371 1 du Code Civil en renfor ant l id e d une autorit protectrice et en introduisant ce droit des enfants tre associ s aux d cisions les concernant Bien que l galement refondue lautorit parentale demeure l autorit naturelle par excellence dont le premier fondement l ant riorit d coule de la filiation S agissant de l apprentissage de lautorit travers la premi re fixation d un cadre et de r gles de vie son impact s av re fondamental dans le processus d autonomie et de responsabilisation d autant qu il continuera produire ses effets moraux et comportementaux bien apr s sa fin l gale Dans ses Le tres Persanes MONTESQUIEU indiquait qu en do
33. longtemps repos sur la soumission caract ris e par le fait qu il ne fallait jamais poser de question ou discuter un ordre mais ex cuter L arm e est indissociable de la notion de commandement d finit comme le fait d exercer son autorit dans un sens coercitif les synonymes de commander tant d ailleurs mener diriger conduire ordonner enjoindre obliger contraindre dominer SPECIFICITE DES ARMEES ET RAPPORT A L AUTORITE L une des sp cificit s des arm es est que le commandement quasiment lev au rang d art depuis l Antiquit a toujours fait l objet d une r daction et d un enseignement doctrinaire Depuis 1972 ses principes ont t repris dans le statut g n ral des militaires SGM qui a r affirm les principes intangibles et les exigences qui conditionnent l efficacit des forces arm es et font l unit de l tat militaire discipline disponibilit loyalisme neutralit esprit de sacrifice Notre d marche a t de comprendre comment la professionnalisation des arm es avait modifi le rapport Pautorit et ce qu en attendaient aujourd hui les jeunes Tout l enjeu de la professionnalisation des arm es notamment pour l Arm e de Terre a ainsi t de constituer une arm e professionnelle en tr s peu de temps tout en int grant e des conditions d emploi diff rentes e de nouvelles probl matiques li es au recrutement et la fid lisation des nouveaux
34. mplifier 13 D o l importance primordiale de respecter une coh rence g n rale dans le rapport e entre les jeunes et les adultes chacun doit garder sa place et assumer son r le entre les diff rents adultes r f rents des jeunes coh rence au m me stade ducatif cellule familiale ou quipe p dagogique mais aussi coh rence dans Particulation des diff rents stades 14 II LES ATTENTES IDENTIFIEES DES JEUNES POUR UN RETOUR A L AUTORITE Le Petit Prince demande au renard Apprends moi grandir D s son plus jeune ge Penfant a besoin d un mod le de r f rences et d un cadre pour se construire afin d exister par lui m me et de s affirmer Il est cependant tout fait normal que son d veloppement s accompagne du besoin de se confronter aux limites qui lui ont t fix es A l adolescence ce besoin se trouve exacerb car le jeune qui subit une pression hormonale maximale et qui ne comprend pas ses propres pulsions et modifications physiques n arrive pas se positionner voire s accepter vis vis e de l enfant qu il n est plus e de l adulte qu il n est pas encore Si l adolescent ne fait pas alors l objet d un accompagnement pour l aider canaliser ce besoin de d passement de test voire de transoression il peut se mettre en danger exc s en tous genres conduites addictives jusqu aux tentatives de suicide Le groupe a galement relev que cet
35. ne sais plus qui on doit je ne sais plus si c est Malraux ou Camus ou peut tre les deux d ailleurs I n y a pas d amour il n y a que des preuves d amour C est la m me chose 34 Et puis derni rement je crois que les attentes des jeunes en mati re d autorit voyez vous ce n est pas tant le contenu de l autorit que les conditions de son exercice C est le probl me de la confiance Je suis frapp chaque fois que j allume ma radio comme vous sans doute pour couter les missions d auditeurs chaque fois qu il y a une voiture qui flambe dans une banlieue ou l il y a des grandes r flexions sur l tat de la jeunesse alors la Jeunesse avec un grand J Il faut se m fier des abstractions mais alors en cette mati re plus que dans les autres je suis frapp de la difficult que nous avons nous adultes leur faire confiance eux Et cette permanente remise en cause de leurs capacit s ach ve finalement de les rendre m fiants par rapport nous C est dire qu on voudrait bien construire avec eux une relation de confiance alors que l on passe notre temps je dis on sans doute personne dans cette salle mais je ne sais pas comment il faut dire la m dia sph re il y a des gens qui parlent c est s r et ils propagent l gard de la g n ration qui vient des doutes structurels sur la capacit de cette g n ration se prendre en mains gouverner le pays demain et ainsi de suite Je ne
36. nna tre sans doute la fois l origine et en m me temps le cours du d veloppement de ce qu on a sous les yeux L auctoritas l autorit est la qualit de cet auteur c est dire celui vers lequel on se tourne pour conna tre le but et le sens l aussi de ce que l on a sous les yeux Ainsi faire autorit selon l expression consacr e c est dans une certaine mani re tre une r f rence tre dans l tat d tre entendu et pourquoi pas on peut r ver d tre cout dans le cadre d une expertise d un savoir d une exp rience ou des choses dans lesquelles celui qui d tient l autorit d tient en m me temps l ant riorit L auteur c est celui qui est ant rieur par rapport ce qu il fait celui qui d tient l autorit est en situation d ant riorit par rapport celui sur lequel s exerce cette autorit Alors je reviendrai sur ce point mais c est d j un l ment d appr ciation tout fait d cisif l autorit dit une in galit On ne peut pas imaginer la notion d autorit dans une conception galitaire des rapports humains c est antinomique Je reviendrai sur cette notion il ne peut pas y avoir d galit stricte entre deux choses dont l une est ant rieure l autre On parle d auteur et si vous me permettez ce qui pourrait tre un jeu de mots mais qui en fait n en n est pas un cette notion d auteur l tat de l auteur est assez facilement compr hensible lorsqu on voque l auteur en mati
37. nnant aux p res une plus grande autorit sur leurs enfants rien ne soulage plus les magistrats rien ne d garnit plus les tribunaux rien enfin r pand plus de tranquillit dans un tat Sans regretter les exc s du pa er familias et d une autorit autrefois quasi sacr e il est factuel que lautorit parentale s tiole d o de lumineuses id es quant e la cr ation d un dipl me Parents e la tenue de Salon des Parents e dans l attente du dernier tre parents pour les nuls D apr s les changes du groupe et le t moignage des intervenants cet tiolement de l autorit parentale provient de ce qu elle fait de plus en plus l objet de discussions d explications voire de n gociations A qui le reprocher lorsque Fran oise DOLTO nous rappelle que les enfants sont les sympt mes des parents D un point de vue plus anthropologique que psychanalytique ceci r sulterait en r f rence Fran oise HERITIER du fait que le second moteur de l autorit que constitue la volont de s identifier ceux qui nous ont lev s et prot g s ce d sir de prendre la place de ladulte se r v le en panne M me si notre sujet n est pas d analyser directement le pourquoi de cette panne il est important pour mieux comprendre ensuite les attentes des jeunes d indiquer trois des raisons complexes et multiples expliquant cette situation e l volution de la cellule familiale
38. on d Auteuil Pour dire les choses clairement et pour bien conna tre cette maison il y a dans cette enceinte mais dans d autres bien entendu des exemples de jeunes qui sont d favoris s comme on ne peut pas l imaginer et qui au contact de plus pauvres qu eux conduits par des ducateurs qui essaient parce que ce n est pas une science exacte ni un sport facile qui essaient d tre exigeants et exemplaires leur gard on constate chez ces jeunes la m me capacit de d vouement que chez des jeunes peut tre mieux aim s mieux lev s ou qui ont eu davantage de chance Je ne crois pas non plus qu il faille incriminer le corps social tout entier je ne suis pas un disciple de Jean Jacques ROUSSEAU si a peut r pondre votre interrogation mais je crois quand m me qu il y a des causalit s dispositives dans l ducation que m me l ducation ne sert qu a et qu partir de l si ces causalit s sont remplies correctement et sont exerc es correctement tous les jeunes sont capables de d vouement de service et d amour Il faut simplement leur donner les circonstances dans lesquelles toutes ces capacit s peuvent s exercer Ce n est pas videmment facile on n a pas forc ment les circonstances sous la main mais il ne faut pas confondre le fait qu on ne dispose pas des circonstances et la d sesp rance qu on projette sur ces jeunes en disant de toute fa on Ils sont bons rien Et a se termine par comme disai
39. plarit du d tenteur de lautorit Respect et galit de traitement Fini le temps o les jeunes n avaient que le droit de se taire dans l attente de leur majorit ils veulent tre reconnus comme capables de comprendre de s impliquer de r aliser Les jeunes souhaitent tre consid r s que leur personnalit et opinions soient prises en compte Ils attendent d sormais d tre respect s Dans ce cadre la question de la r ciprocit du vouvoiement est tout fait significative Le groupe n a d ailleurs pas manqu de revenir sur la diff rence de perception qu ont les jeunes des gendarmes au vouvoiement syst matique et des policiers parfois jug s comme provocateurs L galit de traitement est aussi attendue et consid r e par les jeunes comme une forme de respect Tout manquement cette galit peut tre per u comme discriminatoire Ceci est particuli rement sensible s il y a une diff rence d application dans une sanction collective d faut d explication cette diff rence g n re alors un sentiment de frustration et d injustice 16 Exembplarit du d tenteur de lautorit Derri re le respect et l galit de traitement les jeunes attendent lexemplarit du d tenteur de Pautorit Cette exemplarit est tout la fois fond e sur la connaissance la capacit transmettre que sur le comportement de ce r f rent Pour les jeunes c est exemple du parent qui
40. pouvant tre impos s il est n cessaire de fonder l autorit sur la connaissance profonde des personnes Il est certain qu une trop grande modularit dilue l autorit et casse le lien hi rarchique Les p riodes de coh sion sont indispensables avant tout d part en mission 20 En conclusion le groupe a tenu rappeler que les arm es ont d velopp d autres dispositifs reposant sur les savoir faire militaires en termes d acquisitions comportementales et qui sont donc de nature r pondre aux attentes des jeunes en mati re d autorit les Centres D fense 2m Chance ou EPIDe e le Service Militaire Adapt SMA e le dispositif Cadets exp rimentation en cours 21 CONCLUSION Le fondement de toute autorit est dans l avantage de celui qui ob it Extrait de Ainsi par le chef Napol on BONAPARTE Cette phrase fait aujourd hui plus sourire que r fl chir Au del de la personnalit de son auteur serait ce donc que le rapport l autorit ait tellement volu que les mots autorit ob issance et chef seraient devenus politiquement incorrects Rappelons que si les Romains ont d fini lauctoritas PLATON avait d j crit Lorsque les p res s habituent laisser faire les enfants lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles lorsque les ma tres tremblent devant leurs l ves et pr f rent les flatter lorsque finalement les jeunes m prisent les lois parce
41. qu ils ne reconnaissent plus au dessus d eux l autorit de rien et de personne alors c est l en toute beaut et en toute jeunesse le d but de la tyrannie d faut d un improbable guide de lautorit le groupe a essay de restituer un tat des lieux de l volution du rapport l autorit dans les diff rents cadres dans lesquels il s exerce afin de mieux identifier les attentes des jeunes quant au retour l autorit qu ils souhaitent partir de l nous avons envisag comment les arm es s inscrivent et r pondent cette attente Tout en pr cisant qu il n est pas vident de traiter un pur sujet de r flexion ce travail d montre que la Commission arm es jeunesse de par la diversit et la compl mentarit des structures qui la composent doit demeurer en pointe des d bats qui alimentent la question du lien Nation Jeunesse En conclusion il ressort donc de cet tat des lieux que les jeunes attendent avant tout de l autorit caract ris e par un cadre des rep res un accompagnement 22 Alors m me si le rapport l autorit et son expression ont volu les attentes r ciproques demeurent identiques depuis l Antiquit voire depuis Porigine de la filiation de la transmission et du commandement e la coh rence e la compr hension mutuelle e lamour mentionn par tous les intervenants Sans cautionner Gustave LE BON qui a pourtant crit que autorit sans comp
42. rarchie En d autres termes l institution scolaire ne veut plus et ou ne peut plus exercer son autorit en raison notamment de l volution proc duri re dans ce domaine qui peut d sormais atteindre tout enseignant conjuguant pourtant comp tence et charisme ind pendamment de l ge du sexe et de la mati re enseign e cela s ajoute le fait que m me si les sondages r v lent que les l ves r clament d sormais une restauration de lautorit l exemple du sondage r alis par le magazine PHOSPHORE en avril 2008 aupr s de 1500 l ves de 20 tablissements d o il ressort que 80 estiment que les enseignants devraient exercer leur autorit pour faire respecter l coute en classe mais aussi le respect des autres 82 6 ou encore les travaux scolaires 73 4 ces m mes jeunes souhaitent dans la mesure o ils ont d j discut n goci la quote part d autorit applicable dans le cadre familial que cette autorit soit appliqu e leur convenance notamment en limitant les sanctions Or dans le contexte de l accroissement de la violence dans le milieu scolaire comment concilier le respect de la discipline et la limitation des sanctions Le groupe a relev que ce respect de la discipline a longtemps t l un des principaux facteurs expliquant les inscriptions dans l enseignement priv Toutefois il nous a t confirm que les tablissements publics revenaient aussi aux marques
43. re honoraire Lieutenant Colonel tat major de l Arm e de Terre EMAT GUILLON M JAYR Union Nationale des Officiers de R serve UNOR M KOUCHKE Union Nationale Interuniversitaire Capitaine de Vaisseau tat major de la Marine EMM KUPAJ R M LAMIRAND F d ration Sportive et Culturelle de France FSCF Chef d escadron LE Gendarmerie Nationale GAL M LE GALL Minist re du Travail M MARTIN Minist re de la Sant de la Jeunesse des ne deu enorme M MEINVIELLE F d ration des Clubs Sportifs et Artistiques Det AD Mme NEANT Minist re de l ducation Nationale Principal i M PAYEN de la Association Nationale des Auditeurs Jeunes M RENE Union Nationale des Associations Familiales a Mme RIGNY Association de Pr vention pour une Meilleure Citoyennet des Jeunes APMCJ M SEVAISTRE Promotion et D fense des tudiants PDE Colonel THIEBAULT tat major de PArm e de Terre EMAT 25 ANNEXE II LISTE DES AUDITIONS par ordre alphab tique Mme d ANDREA Mme VERNANT Melle DUPONT Juge pour enfants ancienne commissaire M decin Chef de l espace sant jeunes de l H tel Dieu Auteur du livre PAge violent Professeur des coles Mr JAKUBOWSKI Professeur d Universit Auteur du livre Professionnalisation de l Arm e fran aise cons quences sur Pautorit Melle LAGRANGE Professeur des coles Mr LELARGE Adjudant chef ROUSSEAU Mme SCHNEIDER ducateur
44. remier lieu de la diff rence entre la l galit de l autorit et sa l gitimit Le fondement de l autorit sa fondation le fait que celui a le droit de cr er des obligations d tient ce droit ceci est ind pendant de la conscience ou de la reconnaissance ou de l adh sion de celui sur lequel s exerce ce droit Ainsi prenons l exemple d un chef qui a de l autorit sur ses subordonn s admettons que ce soit l hypoth se la plus courante il est rare que ce chef soit nomm par ses subordonn s Prenons le cas de parents qui exercent une autorit sur leurs enfants il est tr s rare que les enfants choisissent leurs parents Et m me si ce choix n est pas m me si on peut imaginer des parents qui rejettent l autorit des enfants qui rejettent l autorit de leurs parents on peut m me imaginer des subordonn s qui rejettent l autorit de leur chef il para t que a existe il n emp che pas que le chef ou les parents ont droit de cr er des obligations La l galit ou la fondation de l autorit du point de vue du droit ne requiert pas la reconnaissance ni l adh sion de celui sur lequel l autorit s exerce En revanche la l gitimit de l autorit c est dire sa capacit produire son effet autrement dit l efficacit de celui qui cr ant des obligations voit respecter ces obligations par celui qui il les cr cette dimension l requiert la reconnaissance et l adh sion de celui de celle qui ou sur lequel i
45. rit des jeunes ne conna t pas sa responsabilit p nale m me si le d bat autour de la fameuse ordonnance de 1945 est r guli rement d actualit Or la justice des mineurs longtemps orient e sur la primaut de ducatif a connu une s rie d inflexions depuis 1995 dont principalement e La loi d orientation et de programmation pour la justice du 9 septembre 2002 qui marque un durcissement sensible de la r ponse p nale la d linquance des mineurs En effet outre la r affirmation du principe de la responsabilit p nale des mineurs d s lors qu ils sont dot s de discernement la loi pr voit la cr ation de centres ducatifs ferm s pour les mineurs g s de 13 18 ans faisant objet d un contr le judiciaire ou d un sursis avec mise l preuve Elle assouplit par contre les conditions de la retenue judiciaire des 10 13 ans et instaure leur endroit des sanctions ducatives 12 Enfin elle rend possible le placement sous contr le judiciaire et en d tention provisoire des mineurs de 13 16 ans ainsi que le jugement d lai rapproch pour les multir cidivistes Avec ce durcissement de la r ponse p nale la d linquance des mineurs et pour d sengorger les tribunaux la justice a d trouver de nouveaux modes de gestion pour les contentieux dits de masse e La diversification de ces modes de r ponse s est notamment traduite par la relance des mesures alternatives aux poursuites et
46. s de la consid rer dans son ensemble Concernant l autorit nous analyserons son ind niable volution partir de la double acception qu en donnent notamment les dictionnaires ROBERT et LAROUSSE savoir le droit de commander le pouvoir d imposer l ob issance mais aussi la sup riorit de m rite ou de s duction qui impose l ob issance sans contrainte le respect et la confiance Cet clairage permet de mieux comprendre pourquoi adultes et jeunes r clament aujourd hui de l autorit En effet si trop d autorit autoritarisme a eu pour effet de tuer lautorit son contraire le laxisme a produit les m mes effets L autorit a ainsi t taboue pendant de longues ann es car trop souvent confondue avec sa n cessaire sanction par m connaissance ou oubli de la contrepartie de l auctoritas d origine dont Jean Fr d ric POISSON d put des Yvelines et docteur en philosophie a rappel la d finition lors de la conf rence du 9 Janvier 2008 L autorit tire son origine d un verbe latin augere qui signifie accro tre ou augmenter L auctor l auteur est le d positaire de autorit et celui qui sait tre celui vers qui on se tourne pour conna tre la fois l origine et en m me temps le cours du d veloppement de ce que l on a sous les yeux L auctoritas l autorit est la qualit de cet auteur Si en vertu de cette auctoritas l autorit conf re bien un pouvoir
47. s la difficult Mais tr s franchement je crois qu il y a dans l homme un quilibre trouver entre trois dimensions qui expliquent finalement et qui permettent de trouver sa place et le sens de son existence sur cette terre 35 La premi re c est que si chacun d entre nous et je crois que visiblement c est vrai est d positaire de la nature humaine et cette nature humaine pour chacun d entre nous des exigences La nature humaine consiste dans le fait que l homme est dot d un corps et d une me si on n aime pas le mot me pour toutes les raisons du monde on peut mettre esprit a marche aussi et que chacune de ces deux dimensions de la nature humaine a ses propres exigences qu il faut satisfaire Deuxi mement que chacun d entre nous du fait m me de cette nature est porteur d un d sir c est int ressant le mot d sir le mot desiderium et dans desiderium le d a veut dire qu il manque de et puis le mot siderium c est le m me mot que sidera qui a donn le mot sid ral l espace les toiles Le desiderium c est celui qui n a pas les toiles qu il veut sous les yeux d une certaine mani re Cela exprime le manque fondamental le d sir et l expression de ce qui manque le plus de ce qui nous manque le plus comme sujet comme personne Et finalement tant qu on n a pas compl tement trouv son toile si j ose dire on n est pas compl tement satisfait pas compl tement heureux C tait du moins
48. sionnels puisqu ils ne permettent que l exercice d une activit occasionnelle Autant dire que les encadrants peuvent ainsi avoir du mal faire le poids face des jeunes qui ont surtout l envie et ou le besoin de s amuser de se d fouler Ceci explique que certains organismes souhaitent d sormais intervention de v ritables travailleurs sociaux de type ducateur L ENTREPRISE Pour cette rubrique nous avons limit notre tude aux jeunes apprentis ou aux jeunes en toute premi re exp rience professionnelle Dans ce cadre on peut distinguer deux rapports autorit e le rapport hi rarchique fond sur le lien de subordination dont la contrepartie est la responsabilit du commettant du fait de son pr pos e le rapport transmissionnel qui renvoie comme pour l enseignant lPautorit de comp tence et d expertise du ma tre d apprentissage Le rapport manag rial qui consiste associer transversalement des collaborateurs pour impliquer une quipe dans la r alisation d un projet ne s applique pas au d but de la vie professionnelle Les d bats du groupe permettent d indiquer que le premier rapport hi rarchique l autorit peut tre d autant plus contraignant si le jeune ne dispose pas et ou ne respecte pas certains principes fondamentaux du comportement respect politesse ponctualit Cet tat refl te g n ralement l chec des stades ducatifs pr c dents
49. sp cialis en CHRS Brigade de Pr vention de la d linquance Juv nile Directrice d une cole de la 2 me Chance 26 ANNEXE III Intervention de Monsieur Jean Fr d ric POISSON Philosophe D put des Yvelines Quel est le sens de l autorit Monsieur le Pr sident Messieurs les officiers g n raux Mesdames et Messieurs d abord mon g n ral je suis tr s inquiet parce que d habitude j ai compris que vous invitiez des sp cialistes et ce soir vous invitez une autorit c est beaucoup plus difficile j esp re que je serais la hauteur de ce changement de position si je puis dire et c est vrai que je suis tr s heureux de m adresser vous aujourd hui Vous me permettrez de mani re plus courtoise que protocolaire de pr senter votre institut et tous les officiers g n raux pr sents Mesdames et Messieurs tous mes v ux de belle et heureuse ann e 2008 je n y reviendrai pas mais je ne pouvais pas omettre de le faire en commen ant mon intervention J ai donc t sollicit pour parler ce soir des attentes des jeunes en mati re d autorit et on est un petit peu frondeur quand on s y met Je me suis permis de reformuler le sujet ce qui est interdit en principe mais apr s tout c est le d but de l ann e pourquoi pas et je vais essayer Je voulais partager avec vous quelques r flexions sur le sens de l autorit et sur les conditions de son existence et de son exercice T chant de r pondre par
50. stinguer l autorit du pouvoir Mais je pense que cette distinction est claire pour tous L autorit sans le pouvoir n est pas grand chose le pouvoir sans autorit est d une s cheresse absolue et ne fait pas grandir les gens On peut dire d une certaine mani re que le pouvoir sans autorit d nature l autorit et que l autorit sans pouvoir est d une inefficacit qui la d nature tout autant Evidemment Et pour autant ces deux notions ne sont pas synonymes Il y a donc dans l autorit trois l ments qui sont constitutifs de cette d finition qui sont comme ces parties Je le dis l autorit est un droit fonder des obligations Ce qui le l gitime c est l ant riorit de celui qui d tient l autorit sur celui sur lequel elle s exerce 29 Deuxi mement l objet de ce droit c est un ensemble de contraintes On parle d obligations mais d obligations et contraintes je les consid re ici et m me rapidement comme des synonymes Troisi mement l autorit ne se comprend que dans une relation On ne peut pas imaginer quelqu un qui a de l autorit tout seul Cela n a pas de sens Donc on est bien dans ce triptyque un droit un objet du droit qui est la contrainte ou l obligation et par d finition une relation entre celui qui d tient l autorit et celui qui l exerce Alors ensuite j attaque ici mon deuxi me point il y a malgr tout quelques conditions de possibilit s d exercice de l autorit Et je voudrais parler en p
51. uit le projet ne fait plus comprendre ceux qui doivent le suivre qu en r alit il a lui une situation qui est diff rente de celle qui il s adresse Cela ne dit rien sur la dignit compar e des gens Cette situation d in galit n est pas une in galit de dignit des personnes Elle est une in galit de position qui est justifi e par la naissance c est le moins quand il s agit des parents et des enfants par la comp tence par le savoir par la nomination par l lection par des tas de choses diff rentes qui expliquent son existence et qui la justifient 31 Mais il ne peut pas y avoir de l exercice de l autorit sans un fait tr s simple que celui qui doit l exercer assume le fait qu il la d tient J y reviendrai dans ma br ve conclusion tout l heure Je pense que cette attente si je dois l exprimer en ce qui concerne les jeunes consiste dire que les jeunes attendent des adultes qu ils soient des adultes Si je devais dire les choses en un mot et marquer une in galit tout fait criante je crois que c est ce que je dirais Deuxi mement je vais tr s vite parce que je pense que ce sont des choses que l on pourra davantage d velopper dans les changes l autorit me para t reposer bien davantage sur l exemplarit que sur l ge ou la comp tence Les Chinois ont l habitude de dire que l ge ne produit pas des sages mais des vieillards L ge tout seul effectivement ne fait que des vieillards L
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