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Images et représentations de la sexualité dans les médias

1. GOUVERNET D L impact de la t l vision sur les publics jeunes Probl matiques r ponses et propositions Marly le Roi INJEP 1999 367p Coll Document de l INJEP JACQUINOT G Les jeunes et les m dias Perspectives de la recherche dans le monde Paris L Harmattan 2002 247 p KRIEGEL B La violence la t l vision Paris Minist re de la Culture et de la Communication 2002 75 p LA BORDERIE R Education l image et aux m dias Paris Nathan 1996 212 p Coll Les rep res p dagogiques LARDELLIER P TISSERON S Violences m diatiques Contenus dispositifs effets Paris L Harmattan 2003 271 p Coll Communication et civilisation LECONTE B L image et le corps Propos sur la repr sentation imag e du corps dans les mass m dia Paris L Harmattan 2004 212 p LE FORUM DES DROITS SUR L INTERNET Les enfants du net l exposition des mineurs aux contenus pr judiciables sur l internet Paris Minist re de la famille 2004 87 pages http lesrapports ladocumentationfrancaise fr BRP 044000066 0000 pdf document en ligne derni re visite le 23 03 2005 PASQUIER D GUENE F METTON C et al L enfant le jeune et le monde audiovisuel Informations sociales n 111 2003 pp 6 145 MASSELOT GIRARD M Coor Jeunes et m dias Ethique socialisation et repr sentations Paris L Harmattan 2004 345 p MARKS P RETSCHITZKI J L enfant et les m dia
2. BOZON M DE BUSSCHER P O SPENCER B et al Sur la sexualit Paris Seuil 1999 95 p COENEN M T Coor Corps de femmes Sexualit et contr le social Bruxelles De Boeck 2002 212 p Coll Politique et histoire GODSON S AGACE M STEMMLER P ill Sexe Sexualit Bien tre Pr vention Paris Hachette 2003 288 p LECORPS P Coor MENARD C Coor Masculin f minin Les lois du genre La Sant de l homme n 372 juillet ao t 2004 pp 4 45 LHOMOND B MICHAELS S LEVINSON S MAILLOUX M Jeunes et sexualit s Paris DGS 2003 85 p PAICHELER G LOYOLA M A Sexualit normes et contr le social Paris L Harmattan 2003 255 p VAGINAY D BALVET D Vivre la sexualit Encyclop die illustr e Lyon Chronique sociale 2002 176 p Coll Comprendre les personnes Education la sexualit ADDA J DREYFUS H WOLFF C et al Education sexuelle et adolescence De la r flexion l attitude p dagogique Grenoble CRDP 1998 143 p Coll Vie scolaire ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA SANTE SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE L ducation la sexualit Recherches strat gies actions Paris Editions de l A F P S S U 2002 165 p BESLOT J DAL MORO M GUINARD M et al Guide d ducation sexuelle l usage des professionnels Tome 1 L adolescence Ramonville Saint Agne Er s 1998 162 p CARRARA M L ducati
3. Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias Quelles attitudes ducatives E Vendredi 8 avril 2005 IUFM Grenoble Sommaire ET Ouverture du colloque Fran oise Laurant pr sidente nationale du Mouvement Fran ais pour le Planning Familial Marie Fran oise Sommer DPSE Ville de Lyon Patrick Pel ge sociologue coordinateur du CRIPS Rh ne Alpes CRAES CRIPS Jean Marc Simon repr sentant du Recteur de l Acad mie de Grenoble Inspecteur P dagogique R gional de sciences de la vie et dela Terre Claude Bouchet directeur du CRAES CRIPS DO DDU ON OUI Sexualit images et repr sentations L agression publicitaire contre les femmes une n cessit pour la soci t de consommation Paul Ari s politologue porte parole du mouvement Pour une rentr e sans marques p L impact des images et des repr sentations virtuelles chez les enfants et les adolescents Micha l Stora psychologue clinicien psychanalyste CMP enfants adolescents Pantin 93 p16 Images du sexe reproducteur dans les films pour adolescents Marika Moisseeff charg e de recherche CNRS Laboratoire d anthropologie sociale Paris p2l Commentaires et analyses des images expos es Chantal Picod ducateur sexologue Acad mie de Lyon p25 Les mod les dominants masculin et f minin jeunisme et esth tisme violences sexuelles Normes contraintes et libert Br ves co
4. cette esth tisation de la violence sexiste est sans limite sc nes de viol violences conjugales Sado masochisme etc Ce type de publicit voudrait nous faire croire que le fric sacraliserait le plus hideux alors qu elle ne sacralise que le fric La publicit raffole dans ses clich s de la confusion des impulsions positives amour et tendresse et n gatives haine et violences Elle n est qu une variante de la confusion des sentiments et des valeurs Les publicitaires mettent en sc ne la destruction du bien par le mal ou du mal par le bien ils jouent exciter sexuellement sans que la satisfaction soit possible on a encore vu personne jouir dans la rue devant une pub ils cr ent des conflits en faisant agir les unes contre les autres les diff rentes aires de la personnalit La publicit sexiste asexuante Ne nous trompons pas la publicit est tellement sexiste qu elle en devient asexuante Elle exprime un d sir inconscient mais tellement n cessaire au fonctionnement de la soci t de consommation d une sexualit sans amour voire m me d une sexualit sans sexe Les publicitaires mettent en sc ne cette sexualit anesth siante puisqu il n est question selon eux que d impossibilit d tre satisfait autrement que dans la consommation toujours recommenc e d objets les plus divers il n est question que d impossibilit de satisfaction sexuelle ou autre en raison de la r duction des faits de l amour des mots ou
5. 10 L individu r duit l conomie cherche compenser ce vide existentiel qu il ressent par la sur consommation de produits Cette d rive nous rappelle que la soci t de consommation n est pas seulement une soci t o l on consomme davantage mais une soci t o l on entretient d autres type de rapport avec d autres objets Elle impose donc que la valeur d change ou celle de bien libidinal ou socialement distinctif l emporte sur l utilit r elle de chaque chose on ne consomme pas une serpilli re on se contente de l utiliser Cette boulimie est aussi bien s r affaire de sexualit lorsqu on se met consommer de l autre ou du soi m me comme d un banal objet La consommation d identit s de marques La pub recourt ensuite une illusion beaucoup plus r cente mettre en relation avec l volution de nos soci t s modernes puisqu elle ne cesse de dire qu il serait possible de compenser la perte des rep res de sens et des identit s par la consommation de produits de marques On n aurait donc tort de se moquer trop vite de la pr tention des marques exprimer des valeurs ou doter les jeunes de codes Les grandes marques commerciales se sont mises fonctionner comme de v ritables b quilles identitaires pour des individus toujours plus en carence narcissique et sociale du fait de la violence de nos soci t s violence conomique sociale politique mais aussi raciale sexiste giste anti vieux ou anti jeunes
6. Sexualit et images X D autres images qui proposent un mod le contraignant du corps sont celles qui le mettent en sc ne en jouant des codes pornographiques Il suffit encore une fois de penser un certain nombre de publicit s et au nombre grandissant de rubriques dans la presse magazine ayant pour sujet la sexualit 17 Il suffit de penser par exemple certaines s quences du film de Cronemberg La Mouche o nous voyons bien comment l image d horreur est celle d un nouveau moi incontr lable qui jaillit de la chair de la victime Et l on pourrait dire la m me chose propos de la s rie d Alien o l horreur surgit de la repr sentation qui montre le parasite tranger sortir du thorax de l h te humain 18 S Bordo Unbearable Weigh Feminism Western Culture and the Body Berkeley University of California Press 1993 19 M Millman Such a Pretty Face New York Norton Press 1980 p 77 20 Pour une analyse approfondie de ce point je me permets de renvoyer mon ouvrage Penser le corps Paris PUF 2002 21 S Bordo Unbearable Weigh Feminism Western Culture and the Body op cit p 46 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Chaque fois sous l apparence d un discours lib rateur ce qui merge est l imposition d un certain nombre des normes et d imp ratifs auxquels un individu qui le vaut bien ne peut que se conformer ne serait ce que pour montrer d tre enfin
7. ce travail se fait ainsi dans une coh rence d actions et de partenariat Il est alors important que l quipe et les personnes intervenantes se rencontrent pour se pr senter et discuter ensemble sur le cadre et le fond de ces s ances Nous proposons r guli rement d en faire un bilan ensemble Dans ces animations nous partons des mots des jeunes de leurs mots Il s agit dans l ducation la vie et la sexualit d un accompagnement et non d une transmission de savoirs Tous les acteurs de pr vention d ducation sexuelle savent que l information ne suffit pas En effet une information plaqu e sur des repr sentations et attitudes profond ment ancr es ne sauraient tre l origine d une prise de conscience personnelle et collective de m me nous savons tous que des discours moralisateurs normatifs risquent de figer le public destinataire dans l inhibition le rejet des messages ou la passivit Ces s ances sur les sexualit s s inscrivent dans un Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 42 espace de libert condition d tre fond es sur l alt rit du sujet l o il se trouve partir du regard qu il porte sur ses propres comportements Nous utilisons aussi des outils de m diation permettant aux jeunes de s impliquer de parler sans parler d eux directement Par exemple dans un coll ge nous avons utilis le conte pour aborder les questions de pubert d ad
8. 26 2004 pp 29 42 MOISSEFF M Les Lolitas ou l histoire d une alt rit structurelle Adolescence vol 22 n 3 2004 pp 605 618 MOISSEFF M Le loup garou ou la virtualit r gressive du pubertaire masculin Adolescence vol 22 n 1 2004 pp 155 171 MOISSEFF M Une femme initi e en vaut deux De l le aux femmes polyn sienne l Alien am ricaine In BADADZAN A Insularit s Hommage Henri Lavond s Nanterre Soci t d Ethnologie 2003 pp 79 107 MOISSEFF M Une figure de l alt rit chez les Dentcico ou la maternit comme puissance mal fique In JAMARD J L TERRAY E XANTHAKOU M En substances Textes pour Fran oise H ritier Paris Fayard 2000 pp 471 489 SECRETARIAT D ETAT AUX DROITS DES FEMMES ET A LA FORMATION PROFESSIONNELLE L image des femmes dans la publicit Paris La Documentation Fran aise 2002 188 p Coll Rapports Officiels http lesrapports ladocumentationfrancaise fr BRP 014000536 0000 pdf document en ligne derni re visite le 23 03 2005 TISSERON S Les bienfaits des images Paris Odile Jacob 2002 258 p TISSERON S SULTAN J THOMAS G et al Virtuel Adolescence n 47 avril 2004 TISSERON S Nos enfants sont ils victimes des images Paris Bayard Centurion 2004 TISSERON S Enfants sous influence Les crans rendent ils les jeunes violents Paris Armand Colin 2000 175 p Coll Re
9. 69001 LYON T l 04 72 00 55 70 Fax 04 72 00 07 53 Email documentation craes crips org Internet Wwww craes Crips org Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Un colloque sur les images pourquoi Au m me titre que notre environnement familial social culturel les images contribuent la construction de nos repr sentations et de notre ducation Les interrogations relatives l impact des images et des repr sentations sur les comportements sont anciennes Elles ont donn naissance des lois des pr ceptes religieux des r gles morales Aujourd hui la culture collective produite par certaines images publiques influe sur la r partition des r les masculins et f minins et renforce les clivages Ce ph nom ne favorise les comportements sexistes et accentue une relation in galitaire entre les genres Il l gitime galement des positions culturelles extr mes qui stigmatisent les femmes et enferment les hommes dans une posture de domination Ce colloque s adresse aux professionnels de l ducation pour un temps de r flexion et d change sur ces dimensions Comit de pilotage Alain Abgrall MFPF 42 Brigitte Berger CG 69 Marie Jo Communal DRASS Sandrine Durand MFPF 69 Claude Flaven DRDFE Nadine Fresnais DRPJJ Sylvie Jacquet Francillon CG 01 Sylvain Jerabek ADES 69 Miss Labe FCPE Genevi ve Mazeau EPE Jose
10. Allemagne Karl May et Derek Jarman Edward II Wittgenstein The Last of England Jubilee Tous deux ont un rapport singulier avec l image cin matographique Jarman a longtemps film en super8 et en vid o les images ont t ensuite gonfl es transpos es num ris es et retravaill es Syberberg et Jarman sont galement des t moins culturels fort de leurs pays 15 x 13 20 ans Propos sur le Sida Cathy Bouvard et Guy Walter directeurs des Subsistances Laboratoire de cr ation artistique et lieu de r sidence de la compagnie ont eu le projet de cr er un v nement le 1er d cembre 2004 aux Subsistances en lien avec les diff rentes associations et la Ville de Lyon Il m ont donc command un film de 20 minutes destination d un public d adolescents et de scolaires qui soit un tat des lieux de la perception du Sida chez les 13 20 ans et la restitution de leur parole un outil de m diation et d introduction un d bat Il tait important de se positionner comme cr ateurs d un objet vid o m me si sa vocation tait un outil de m diation Il tait clair pour Vincent Boujon et moi qu il n y avait pas de d marche journalistique et que nous r pondions une commande temps de fabrication r duit ce qui a impliqu un travail dans l urgence nous savions qu il n y aurait tr s peu de temps d entretiens et de montage Nous allions construire le sc nario sur une base d licate que j avais fix e avec la direction des Su
11. Buchet Chastel 2005 14 D Le Breton Anthropologie du corps et modernit Paris PUF 1990 La Chair vif Usages m dicaux et mondains du corps humain Paris M taili 1993 15 Voir en particulier A Giddens Modernity and Self Identity Cambridge Cambridge University Press 1991 E Goffman The Presentation of Self in Everyday Life New York Doubleday Anchor 1959 Stigma Notes on the Managment of Spoiled Identity New York Simon and Schuster 1963 A Synott The Body Social Symbolism Self and Society Londres Sage Publications 1993 16 Cf B S Turner The Body and Society Exploration in Social Theory Oxford Blackwell 1996 M Featherstone The Body in Consumer Culture in M Featherstone M Hepworth B S Turner The Body Social Process and Cultural Theory Londres Sage Publications 1991 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 34 Deux id aux que l on pourrait juger diff rents mais qui en r alit sont unis dans le combat contre un seul ennemi la chair en exc s la mollesse le rel chement Etre mince ne suffit pas La chair ne doit pas bouger Le corps doit tre raffermi et compl tement sous contr le Chaque personne qui le vaut bien ne peut que prendre un soin intense de son corps en le d livrant des menaces les plus dangereuses l ruption de la chair la jeunesse qui s loigne les dissym tries de sa figure C est pourquoi l imag
12. Flammarion 2002 p 62 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 38 Les mod les dominants masculin et f minin jeunisme et esth tisme violences sexuelles A partir extraits de la vid o 15 x 13 20 ans Propos sur le Sida Kast rAgile Gilles Pastor metteur en sc ne Kast rAgile Vincent Boujon vid aste Kast rAgile 15 x 13 20 ans Propos sur le Sida Un documentaire de Vincent Boujon et Gilles Pastor Vid o couleur 20 mn 2004 Entretiens r alis s par Vincent Boujon Catherine Bouchetal et Gilles Pastor Avec les jeunes du Centre Social de Chassieu 69 Tournage Les Subsistances et Piscine Garibaldi Lyon Diffusion 1er d cembre 2004 aux Subsistances Lyon dans le cadre de Sida Basta Journ e mondiale de lutte contre le Sida Gilles Pastor Com dien et metteur en sc ne il participe la fondation des Trois Huit compagnie de th tre lyonnaise De 1992 2001 au sein de ce collectif il met en sc ne plusieurs cr ations performances th tre vid o op ra ballet chantier public et quitte les Trois Huit pour fonder Kast rAgile Avec sa compagnie il cr e La Cocadrille Th tre d Altitudes de John Berger et Frigos de Copi En juin 2004 Gilles Pastor a cr Lyon pour le festival Les Intranquilles Fermez vos yeux Monsieur Pastor En janvier 2005 il participe aux Subsistances au Collectif Strip Tease l occasion du We
13. Le mode de reproduction l ancienne ne sera plus qu exceptionnel C est in vitable tant donn la fa on dont la soci t volue les femmes font des carri res passent des dipl mes et 40 ans veulent un enfant qu elles n ont pas eu le temps de faire avant La solution c est de pr lever 18 ans les ovocytes et les spermatozo des en pr vision de ce d sir futur et de les mettre en attente On aura ainsi des cellules germinales fra ches que l on pourra utiliser volont pour une FIV Nous sommes donc bien aujourd hui dans la projection de l av nement du Meilleur des mondes d Huxley Mais d o nous vient donc cette horreur pour la reproduction naturelle Ma r ponse est qu elle s est ancr e dans la th orie de l volution labor e par Darwin au XIXe si cle Cette th se accorde une importance toute particuli re aux modes de reproduction dans la classification et l ordonnancement des esp ces les unes par rapport aux autres on passe des esp ces inf rieures insectes poissons etc qui pondent des millions d oeufs aux mammif res inf rieurs qui engendrent plusieurs individus par port e puis aux mammif res les plus volu s que sont les primates qui n ont en r gle g n rale qu un enfant par port e Les Occidentaux que nous sommes ont depuis int gr le fait que plus une esp ce est volu e sur le plan biologique moins elle procr e et nous avons tendance conceptualiser les diff rences culturelle
14. M me d un point de vue formel en effet la pornographie a un statut ambigu Ce qui explique pourquoi les spectateurs et notamment les jeunes n arrivent pas prendre position faire la part des choses et avoir un regard critique D un c t en pr tendant tout montrer les images pornographiques emp chent d imaginer ce qui peut exister au del de ce qui est expos l imagination ne pouvant plus se d tacher des repr sentations puisque tout est suppos tre vu et su De l autre c t elles m langent r alit et fiction en cr ant un continuum image r el elles rel vent de la fiction les acteurs et les actrices jouent les r les que le r alisateur leur assigne mais la diff rence des autres fictions elles donnent voir des rapports sexuels qui ont effectivement lieu et ne sont pas simul s Les images pornographiques ne sont jamais le support d un change parl et d un r cit Elles offrent l imm diatet de l acte dans un pr sent immobile qui ne conna t ni pass ni futur Elles montrent la totalit du geste sans renvoyer autre chose 22 Pour une analyse plus approfondie des images X je me permets de renvoyer mon ouvrage La Pornographie ou l puisement du d sir Paris Buchet Chastel 2003 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 36 Elles dissolvent toute invisibilit et tout myst re en se focalisant sur des morceaux du corps qui ne renvoi
15. chaque professionnel de la pr vention une r flexion thique Elle les oblige aussi r fl chir le cadre social dans lequel ils interviennent et qui est souvent fait d une suraccumulation d images d un bain publicitaire toujours plus pr sent plus s ducteur plus provoquant La prise de recul par rapport aux images qui cernent le quotidien est devenue une des composantes de nombreux programmes de promotion de la sant la capacit de lire son environnement pour essayer de moins le subir de mieux le d crypter est devenue partie int grante de l ducation pour la sant L image pose aussi une question cl l ducation pour la sant celle de l intime et de l espace public Par sa capacit repr senter l intime et toucher l intime en chacun elle peut mettre mal cette fronti re qui est tellement importante pour la relation ducative La aussi n cessit de vigilance et de r flexion Cette journ e riche d interventions et d images je suis s r qu elle nous aidera avancer autour d une dimension la sexualit qui met encore plus que d autres ces questions au travail merci ceux qui l ont rendu possible Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Sexualit images et repr sentations L agression publicitaire contre les femmes une n cessit pour la soci t de consommation Paul Ari s politologue porte parole du mouvement Pour une rentr e sa
16. cole et les m dias Paris L Harmattan 2004 209 p Coll Cent mots pour BERNARD G RUFO M SOULE M N s avec la t l Ce que les m dias ont chang dans le comportement des enfants et ce que les quipes m dico psychologiques doivent en savoir Paris ESF 1999 Coll La vie de l enfant BONNET G D fi la pudeur Quand la pornographie devient l initiation sexuelle des jeunes Paris Albin Michel 2003 229 p BOUCHARD J FROISSART P Sexe amp communication MEI n 20 novembre 2004 162 p BRISSET C Les enfants face aux images et aux messages violents diffus s par les diff rents supports de communication Paris Minist re de la justice 2002 65p CONSEIL SUPERIEUR DE L AUDIOVISUEL Les effets de la pornographie chez les adolescents La Lettre du CSA n 178 novembre 2004 http www csa fr actualite dossiers dossiers_detail php id 20016 amp chap 2547 document en ligne derni re visite le 23 03 2005 DES DESERTS S GAVI P JOFFRIN L et al Enqu te sur l influence des films X Les ados et le porno Le Nouvel Observateur n 1968 juillet 2002 GABRIEL L Coor Les jeunes et les m dias en France L tat de l enfance Paris Hachette 2000 255 p GONNET J Education et m dias Paris PUF 1998 127 p Coll Que sais je GONNET J Education aux m dias Les controverses f condes Paris Hachette 2001 142 p Coll Ressources formation
17. d autant plus efficaces qu elles s adressent des femmes Elles cr ent une comparaison d favorable elles disent en substance vous tes moins bien que le mod le constatez par vous m me votre chec Regardez Claudia Schiffer regardez ces femmes belles et jeunes Il d pend de vous de faire comme elles comme celles qui gagnent regardez avec quoi elles se maquillent avec quoi elles font la vaisselle avec quelle voiture elles roulent quelles marques elles portent Femme objet femme consommatrice La femme s est vue historiquement assigner la fonction d objet sexuel dans la mesure o l homme est devenu parall lement un for at du travail Le corps f minin constitue d s lors une r serve de plaisirs Il y a dans la pub une parent entre la m re qui dit non ses enfants et la femme qui se refuse Elle est aussi mauvaise m re que mauvaise femme La femme qui refuse un produit une marque bref un nouvel achat est toujours l quivalent d une femme qui se refuse Une femme ne peut se refuser sauf tre frigide ou castratrice La femme lib r e est celle qui consent au d sir consommateur de l autre Le porno chic Le porno chic n existe pas il n y a rien de chic exhiber quatre pattes une jeune femme v tue d une robe moulante tr s courte et chauss e de bottines talons aiguilles Suffirait il d accoupler le nom d un grand couturier une posture sado maso pour transformer l ignoble en objet d art
18. dans la r alit il n y a aucune femme qui soit tout fait identique une autre ou qui soit parfaite les mannequins eux m mes tant souvent oblig s de se plier des r gimes alimentaires tr s stricts et se soumettre de nombreuses op rations chirurgicales on demande aujourd hui aux femmes l uniformit et la conformit au mod le id al propos Comme le souligne la philosophe Susan Bordo propos de la publicit d une marque am ricaine de lentilles de couleurs le message Donne tes yeux fonc s un deuxi me look nous rappelle explicitement qu une femme aux yeux fonc s n a pas eu la chance d tre par nature conforme au mod le mais qu elle peut aujourd hui changer son destin L uniformit ainsi propos e est toujours celle du mod le de la femme blanche occidentale aux yeux clairs et aux cheveux lisses et blonds18 Mais le caract re le plus important de la beaut qu une femme se doit de rechercher aujourd hui c est la minceur C est par leur minceur que les femmes peuvent faire preuve de contr le et de ma trise de soi alors que par leur grosseur elles affichent leur faiblesse Les femmes minces et plus g n ralement per ues aujourd hui comme belles b n ficient d ailleurs d avantages non n gligeables facilitant leurs rapports avec autrui et m me leur valuation morale par la soci t Ce qui a comme cons quence le fait que au contraire des femmes minces les femmes grosses et ob ses suscitent de
19. dans un contexte celui ci est rotis homosexualit f minine pour Gucci envy et pulsion animale pour Lulu castagnette L il Une autre ouverture est exploit e ici et de fa on peu ordinaire c est l il vertical qui ressemble une vulve que nous devons Alain Mikli pour un mascara Cette utilisation se retrouve dans la litt rature rotique Georges Bataille mais aussi mystique ouverture sur l me sur l autre mais aussi regard sur le monde et transparence ou percement de l oeil de Dieu mais ici la m taphore est r duite au repli de chair comme la virginit peut tre r duite actuellement l hymen Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Image 10 D couverte le pouvoir du R tinol contre la cellulite Effet peau d orange 39 en 8 semaines Mais le corps est aussi exploit dans son entier comme objet de tous les d sirs masculins et f minins Il se doit d tre parfait s il est nu image 10 parfois interchangeable ou multiple Il est offert et langoureux image 11 livide exsangue fantastique inassouvi ou assouvi Il est soumis tous les caprices suggestions sado masos Attache moi image 12 chez Babette Je la lie la fouette et parfois elle passe la casserole D autres photos sont plus LUE Image 11 T TTACHE MOT Images et repr sentations de la sexualit dans les m di
20. des gestes La pub sacrifie galement la sexualit par son besoin d obsc nit Son principe est celui du viol de l intimit non seulement par son culte du para tre plus encore que de l avoir contre l tre par l obligation sans cesse d exhiber travers ses d sirs sa conformit La pub op re donc non seulement une r duction de l tre au para tre mais une r duction du corps qui devient l accessoire du produit Fantasme t on sur la femme r elle ou sur son sous v tement Ach te on une casquette en tant que couvre chef ou le moyen de porter une marque La n gation de la femme en tant que m re La publicit semble enfermer les femmes dans un r le de m re A y regarder de plus pr s on d couvre cependant combien cette m re est toujours soit une m re castratrice soit une m re esclave Cette d faillance de la femme en tant que m re est logique puisque la publicit n a de cesse de Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 montrer que ce sont les produits qui sont maternants ce sont eux qui prot gent qui aident grandir etc Le Sein n appartient plus la m re puisque c est toute la soci t de consommation qui se met fonctionner comme un immense Sein Le sein de la m re fait d ailleurs p le figure c t du sein de la pub Celui de la m re se refuse celui de la pub est intarissable Mais qu advient il si l Objet primordial ne peut plus tre perdu Que
21. et de programmes pr cis l ensemble de ce qui est transmettre reste labile arbitraire et al atoire Chacun doit alors aller piocher dans les informations disponibles pour se construire des savoirs et des mod les qui lui semblent adapt s ce qui peut tre angoissant C est dans cet espace flou et pour r pondre une demande pressante que s engouffrent les nouveaux modes d expression Y d couvrir une th matique sexuelle n a rien d tonnant puisque ce domaine est celui qui engendre le plus d inqui tudes Toutes les r ponses propos es sont alors bien accueillies et mieux venues que des r ponses absentes d tourn es ou pis encore hypocrites Cette dynamique est assez logique Nos soci t s s en m fient pourtant car le contenu des informations et les incitations qu elles contiennent n tant par principe pas cadr s pourraient se r v ler subversifs le groupe pouvant tre mis en p ril au profit de l individu c est d ailleurs ce que laisse penser actuellement l volution d un individualisme forcen m me si une lecture attentive permet de rep rer un d sir de conformit tr s fort chez les sujets les plus soucieux de leurs pr rogatives personnelles Ainsi on peut penser que la r serve craintive exprim e l gard des m dias ou de la publicit repose aussi sur des effets mancipateurs qu ils pourraient avoir plut t que sur les risques sanitaires qu ils font courir leur public De l la critique syst matique o
22. l indignation et de l hostilit Leur corps est la preuve la plus vidente de leur faiblesse morale et elles ne peuvent tre regard es que comme des enfants sans contr le qui t tent m caniquement comme des personnes avides et l ches comme des agents moraux faibles et sans aucune volont La silhouette uniform ment effil e repr sente ainsi non seulement le symbole de la beaut corporelle f minine mais aussi la quintessence de la r ussite sociale du bonheur et de la perfection La minceur devenue valeurs en soi conf re des qualit s tout autres que physiques comme le charme la comp tence l nergie et le contr le de soi Chirurgie esth tique r gimes alimentaires et entra nement physique sont jug s comme des biens en tant que moyens pour les femmes de se d livrer du poids du corps et prendre finalement leur vie en mains alors que derri re cette pr tendue libre volont de d terminer leur vie par la domestication de leur corps se cache une dictature des pr f rences des d sirs et des motions La rh torique du choix et de l auto r alisation de m me que les analogies entre la chirurgie esth tique et les accessoires de la mode sont v ritablement mystificatrices Elles effacent toutes diff rences de privil ges argent et temps qui emp chent beaucoup de personnes de s en tenir ces pratiques Mais surtout elles effacent le d sespoir de ceux qui s en tiennent aux mod les et se soumettent ces pratiques
23. les soci t s occidentales modernes les n tres la pubert est d abord appr hend e comme la p riode durant laquelle l individu acc de ce que les psy appellent la g nitalit adulte c est dire le sexe les activit s rotiques Or de fait la pubert fait acc der l individu la fonction procr atrice il devient un procr ateur virtuel Dans les soci t s dites traditionnelles tudi es par les ethnologues cette transformation de l individu pub re en parent potentiel sous tend la d finition donn e au statut d adulte tre adulte c est tre l gitim s assumer une filiation c est dire avoir des enfants Et les parents sont en cons quence incit s participer la transformation de leurs enfants pub res en procr ateurs en leur transmettant leurs pouvoirs reproducteurs L institutionnalisation du passage de l enfance l ge adulte au travers notamment des rites de pubert est une des modalit s privil gi es pour effectuer cette transmission de la fonction parentale Par contraste dans nos soci t s l heure actuelle les parents sont plut t encourag s inciter leurs enfants pub res repousser dans le temps la r alisation de leur d sir tre parent Le fait d avoir des enfants trop t t voire avoir des enfants tout court tend tre per u comme un possible obstacle la r alisation personnelle c est dire la poursuite des tudes ou d une carri re et m me parfois comm
24. leur t te de chacal La statuaire grecque a d fini une esth tique toujours en vigueur vingt cinq si cles apr s son adoption nos contemporains courent apr s sans pour autant que les adultes attentent leurs jours pour ne pas y correspondre et malgr sa position h g monique elle n a pas emp ch Renoir ou Maillol de peindre ou de sculpter de g n reuses formes f minines sensuelles et appr ci es du public La repr sentation n est pas le r el et elle n est pas faite pour a Il n est pas s r d ailleurs que les poup es les plus r alistes entra nent le plus de suffrages la sexation des baigneurs ou la parole artificielle donn e aux poupons ne les a pas rendus tr s attrayants pass le temps initial de la curiosit Nous avons t invit s choisir des images et les classer d une part celles que nous aimions de l autre celles qui nous repoussent La plupart d entre elles venaient de la publicit Notre attention fut attir e sur le fait que celles de la deuxi me cat gorie nous montraient des personnes seules essentiellement des femmes en dehors de toute relation Elles furent finalement qualifi es d irrespectueuses de d gradantes Nous connaissons bien cet argument de la d valorisation qui vitup re ces sortes d images Or force est de reconna tre qu elles sont tr s nombreuses s taler dans la presse f minine Elles ne s adressent donc pas la concupiscence ou la lubricit masculine elle
25. m me de r pondre c est qu il s est lib r des entraves oedipiennes La pathologie se construit toujours dans un secret excessif ou dans des propos parentaux d lirants Je me souviens ainsi d une petite fille qui se cognait la t te contre les murs et qui avait perdu le sens de l orientation Elle vivait avec sa m re tandis que son p re tait au Portugal Lorsque j ai re u la m re celle ci s est effondr e en voquant la mort du grand p re de l enfant un an auparavant Son p re tait pour cette femme l homme de sa vie Quand l enfant demandait o est P p sa m re lui r pondait n importe quoi il est en voyage il est absent Nous avons organis une m diation pour que la m re voque devant son enfant la r alit de la mort du grand p re Lorsque la m re a dit la v rit l enfant a souri et embrass sa m re Un terme a ainsi pu tre mis aux propos d lirants de la m re et la fille a retrouv rapidement son sens de l orientation Je pense aussi un autre enfant sur qui ses parents veillaient l exc s Quelques ann es auparavant cet enfant avait t dans le coma pendant plusieurs semaines Cela avait traumatis les parents Le p re a t capable de dire son enfant en face face nous avons eu tellement peur que tu meures que nous avons encore peur J ai ajout en m adressant au p re Mais vous voyez il est bien vivant votre enfant Un enfant qui sent ses parents inquiets va trouver d
26. morale Le choix est donc tout fait illusoire car il faut librement se plier Ce qui veut que en pr nant une morale du consentement et en refusant toute interf rence au nom d une libert totale et inconditionnelle les partisans de l autonomie ne prennent pas en compte le fait que le consentement n est pas uniquement un principe formel et qu il s inscrit dans la r alit du v cu Sous le pr texte qu exprimer des r serves reviendrait vouloir instaurer une soci t o d autres que moi m me viendront me dire quand et dans quelles conditions je suis capable d exercer ma libert quand et dans quelles conditions mon consentement est libre ils ferment alors l espace du d bat l m me o la libert qu ils pr tendent d fendre est toujours et encore la libert d exprimer ses id es et de mettre en place un dispositif capable de signifier les contraintes auxquelles les individus sont aujourd hui soumis Bien s r il faut pouvoir tre libre de disposer de son corps et de sa sexualit Personne ne pr tend ici le contraire Mais on peut continuer s interroger et s rement s interrogera t on encore longtemps sur la place r elle donn e la libert des individus leur libert d tre leur libert de d sirer par les repr sentations contemporaines du corps et de la sexualit de m me que par les discours id ologiques qui les accompagnent 24 M Iacub Qu avez vous fait de la lib ration sexuelle Paris
27. nonce avec raison la mort du sujet freudien et du sujet kantien pr lude la naissance d un nouveau totalitarisme Alvin Toffler ne nie pas l ampleur des mutations en jeu il consid re m me que le d veloppement des sectes peut tre n cessaire pour permettre certains individus incapables de se faire cette identit modulable de retrouver un cadre institutionnel structurant La critique de la publicit doit donc se d ployer dans deux registres La boulimie comme mode de vie La pub recourt d abord l illusion classique que le bonheur serait dans la sur consommation comme si le fait de poss der sept paires de basket permettait de courir sept fois plus vite Elle engendre alors un fonctionnement de type boulimique donc anal dont la meilleure figure reste celle de l Oncle Picsou assis sur son gros tas d argent Le d veloppement de l ob sit qui touche un jeune sur quatre aux Etats Unis et un sur dix en France est symptomatique de cette volution Auteur d une vingtaine d ouvrages dont le Petit Manuel anti pub Golias 2004 D croissance ou barabarie Golias 2005 1 Jean Pierre Lebrun un monde sans limite Er s 1997 2 Alvin Toffler le choc du futur Deno l 1971 et La politique de la troisi me vague Fayard 1995 3 Dany Robert Dufour l art de r duire les t tes Deno l 2003 et On ach ve bien les hommes Deno l 2005 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006
28. nous parlent de nous des autres et de nos relations humaines images 13 14 15 16 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 52 D Toutes ces r flexions positives ou n gatives reli es au travail de chercheurs comme Serge Tissero nous permettent de vous proposer une grille de lecture des images parmi d autres mais que vous pouvez mettre l uvre pour vous vos enfants et surtout les jeunes dont vous avez la charge ducative En effet pour tablir la distance n cessaire entre nous et les images y croire et ne pas y croire il est essentiel d en tablir le cadre Le cadre deux vocations Il isole un espace cran journal panneau pub d un autre ma r alit Il mat rialise le fait qu l int rieur de lui les r gles sont diff rentes de l espace environnant r ve pays lointains fiction Le cadre est sous la d pendance de trois l ments compl mentaires Le contexte informations documentaire fiction fantasmes L aptitude du spectateur les contenir et les transformer mentalement Qu est ce que cela voque pour moi quelles motions plaisir culpabilit peur honte excitation trouble et comment je peux les nommer mentalement ou quelqu un Le lien avec l entourage comment les proches parents amis r agissent devant les m mes images Tous ces l ments contribuent donner du sens l imag
29. personnage mourir une fois deux fois trois fois Je devais toujours revenir au point de sauvegarde pr c dent Alors que je commen ais me lasser un panneau du programmeur s est affich avec ces mots La guerre est injuste mais pas un jeu vid o Et on m a redonn ma jauge de vie Cela tombait bien et j ai trouv cela tr s fort de la part du concepteur du jeu il rappelait par ce biais qu il tait le ma tre du jeu et pas moi mais aussi que le jeu est un jeu Cependant je vois plusieurs cas possibles d mergence d angoisses de mort dans les jeux vid o D abord lorsqu un jeu est trop difficile le joueur peut se sentir vraiment nul de ne pas parvenir remplir sa mission et le vivre tr s mal C est d ailleurs un casse t te pour les programmeurs de r aliser des jeux qui ne soient pas trop durs L autre cas d mergence d angoisse de mort le plus courant est la fin d un jeu off line Une exp rience qui a parfois dur une semaine ou plusieurs semaines se termine alors que le joueur pourrait avoir envie que cela dure ternellement Il a donc un deuil vivre La fin du jeu c est la fin du plaisir Il y a angoisse certes Mais deuil faire ce qui est b n fique A l inverse on peut estimer que les jeux MMORPG o l avatar est un self object c est dire une prolongation narcissique de soi se livrent un vitement de la mort car ces jeux l sont sans fin Ils ne procurent donc pas d angoisse de s paration En tan
30. pr hensible A tel point parfois que leurs travaux prennent la forme d un combat du bien contre le mal assez manich en Ils sont la recherche d une puret n cessaire et mise mal par de vils profiteurs dont la motivation ne peut qu tre v nale Actuellement la pornographie laquelle s ajoute parfois la violence concentre sur elle son attention On la d couvre jusque dans la publicit qui nous fournit nos images quotidiennes dont elle agr mente notre environnement des magazines aux murs des villes ou plus s rement encore par la t l vision Le corps est montr partout et tr s facilement avec une connotation sexu e Le tout est spontan ment rep r comme une agression dont il faudrait se prot ger et qui manerait d une curieuse puissance occulte Il convient pourtant de se rappeler que ces images de la publicit aux films pornographiques sont cr es et diffus es par notre soci t qui doit bien quelque part les r clamer Leurs auteurs sont des p res et des m res de famille qui s adressent aussi leurs enfants et pas seulement d irresponsables profiteurs malfaisants Cela ne veut pas dire qu on peut montrer tout n importe qui Il reste n cessaire notamment de prot ger les enfants contre des rencontres brutales auxquelles ils ne sont pas pr par s et qui pourraient s av rer n fastes pour eux Mais il faut se rappeler que si ces images existent c est qu elles sont recherch es par certains publics qui
31. qu une repr sentation explicite de la sexualit En r alit la pornographie est une repr sentation qui pr tend montrer l acte sexuel dans son int gralit en effa ant ainsi tout myst re et tout sentiment tout est montr tout est mis en sc ne comme si tout pouvait effectivement tre montr et tre mis en sc ne Ce qui veut dire que dans la pornographie l acte sexuel n est pas repr sent comme le fruit d une rencontre d un choix qui am ne deux personnes vivre leur sexualit d un d sir de partager avec quelqu un sa propre intimit l acte sexuel est r duit un assemblage de corps anonymes L autre est ainsi vis dans sa faiblesse et sa faiblesse attire la violence et la profanation Autrui n est plus autrui il n est plus intact dans sa nudit mais d chir dans le d voilement du cach Ce qui triomphe est la volont de tout voir et tout toucher pour r duire le corps ses organes et ceux ci leur fonctionnalit sans qu on n ait plus aucune illusion de pouvoir esp rer autre chose que ce qu on voit d couvrir quoi que ce soit de plus que ce qui est tal Dans la pornographie chaque individu n est qu un simple pr texte il n est plus irrempla able et unique il est interchangeable il ne se distingue pas d une chose Il n est plus l objet de notre motion mais un corps partiel et fragment une addition de parties rog nes un conglom rat de morceaux Il devient un objet quelconque dont
32. sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 14 La n gation de la femme en tant que compagne Les publicitaires exploitent les fantasmes machistes les plus cul s et rabaissent la femme au rang de l objet sexuel et de consommation Mais pourquoi ne pas faire fantasmer sur des morceaux de corps d hommes alors que ce sont des femmes qui ach tent la majorit des produits Ne serait il pas plus efficaces de montrer des verges On explique souvent que les repr sentations de la femme seraient la surface de projection privil gi e de l imaginaire collectif y compris marchand puisque la femme serait toute enti re ce Sein perdu sur lequel on ne cesserait hommes et femmes confondus de fantasmer Ne serait ce pas aussi parce que les femmes sont ressenties plus ais ment comme des biens que l on s change et qu on ach te Ne serait ce pas aussi parce que les fantasmes machistes sont eux m mes propices au d veloppement de la logique de la consommation N alimentent ils pas un d sir de possession comme si le monde entier tait disponible et appropriable Si un corps doit se consommer tout ne peut il pas l tre L inconscient n tant pas sexu ces fantasmes machistes d appropriation ne sont pas r serv s aux m les L id ologie machiste est donc une fa on commode et efficace de transformer pour soi et les autres l tre humain et le monde en marchandise Ces images d valorisantes des femmes sont donc
33. soci t de type totalitaire nazi ou communiste qui ignore toute notion d individualit laquelle a succomb la race des seigneurs les blonds aux yeux bleus du Nord et de l Est de l Europe Des humains et des insectes Hollywood Les sc naristes am ricains sont particuli rement dou s pour repr senter sous forme m taphorique l id ologie occidentale contemporaine les humains terriens volu s type sont personnifi s par les Am ricains prototype des Occidentaux leurs ennemis par les membres d une autre esp ce souvent incarn s par des insectes parasites g ants et prolifiques au d veloppement acc l r Les insectes sont m me de renvoyer aux diff rentes caract ristiques qui inspirent tant d horreur aux Occidentaux la pullulation le grouillement et le parasitisme De plus la description de leur organisation sociale en termes anthropomorphiques une reine pondeuse des ouvri res et ou des guerriers des nourrices les rendent symboliquement comparables aux soci t s humaines Or leurs activit s sont pr sent es comme essentiellement orient es vers la reproduction Il devient alors possible de repr senter symboliquement d une part les diff rences morphologiques et ou sociologiques des divers groupes humains comme des diff rences entre Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 24 esp ces en comp tition pour les besoins de leur espace vital et d
34. soci t est d apr s moi une violence Chercher aplanir tout prix toute mergence de singularit de l expression de son ras le bol ou de sa violence n est pas une solution Par ailleurs condamner l individualisme l esprit de vengeance la loi du plus fort qui nourrissent les jeux c est vouloir ignorer avec une hypocrisie certaine ces traits humains qui caract risent notre soci t tous les niveaux De mon point de vue l outil informatique ne cr e pas de pathologie En revanche il est r v lateur de notre mani re de nous positionner au monde et le passage l acte dans le virtuel peut avoir de vrais effets th rapeutiques La soci t ne propose pas suffisamment de lieux de valorisation ceux qui la constituent particuli rement la jeunesse et c est dommage Elle renforce aussi les inhibitions par peur de l affrontement alors que le conflit en soi est sain Dans un tel contexte le recours l image comme tiers me semble utile voire n cessaire et je ne m tonne pas qu Internet soit le m dia favori des jeunes 13 In Hors s rie du Nouvel Observateur sur les nouvelles addictions mai juin 2005 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Sexualit images et repr sentations Images du sexe reproducteur dans les films pour adolescents Marika Moisseeff charg e de recherche CNRS Laboratoire d anthropologie sociale Paris Sexualit contre procr ation Dans
35. tait tr s dur et m me violent avec lui A un moment j ai demand au p re s il jouait avec son fils aux jeux vid o Il m a r pondu oui et il a ajout sur un ton tr s ennuy Le pire c est qu il me bat L enfant a entendu son p re parler ainsi alors que celui ci avait baiss le ton de la voix et il a compris pour son plus grand bien que son p re qui se pr tendait infaillible ne l tait pas Une vraie chance pour pouvoir enfin grandir Par ailleurs beaucoup de parents ne sont pas au clair avec leur sexualit Bien s r les parents sont les moins bien plac s pour voquer la sexualit avec leurs propres enfants D une part parce qu ils sont renvoy s leurs fantasmes vis vis de leur propres parents D autre part parce qu ils peuvent avoir de mani re inconsciente des mouvements de d sir pour leurs enfants C est la raison pour laquelle on fait souvent appel des tiers pour informer les enfants sur la sexualit J ai ainsi re u en th rapie une petite fille de quatre ans et demi atteinte d un mutisme s lectif Elle ne parlait qu avec sa maman Elle dessinait de belles femmes souriantes au soleil avec une t te un triangle pour le corps et des jambes Quand la confiance s est install e je lui ai demand O es tu toi dans le dessin Elle a alors fait un rond dans la robe triangulaire Je lui ai dit c est normal que tu ne parles pas car tu es encore dans le ventre de ta m re Et je me suis mis lui expli
36. Guide du formateur Paris CNDP 2004 56 p Coll Rep res MINISTERE DE LA JEUNESSE DE L DUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE L ducation la sexualit dans les coles les coll ges et les lyc es Circulaire n 2003 027 du 17 f vrier 2003 Bulletin officiel n 9 27 f vrier 2003 http www education gouv fr botexte bo030227 MENE0300322C htm document en ligne derni re visite le 23 03 2005 NEULAT N Coor NARBONI F Coor Rep res pour l ducation la sexualit et la vie Paris Minist re de l ducation nationale septembre 2000 72 p Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 PELEGE P PICOD C BOUTIN CHATOUILLOT S et al Education la sexualit de l intime au social La Sant de l homme n 356 novembre d cembre 2001 pp 11 37 PICOD C Du c t de l ducation la mixit l ducation la sexualit Ville Ecole Int gration Enjeux n 138 septembre 2004 pp 87 94 PICOD C Sexualit leur en parler c est pr venir Ramonville Saint Agne Er s 1998 145 p Coll Pratiques du champ social SANTE CANADA Lignes directrices nationales pour l ducation en mati re de sant sexuelle Ottawa Sant Canada 2003 58 p URCUN J M Coor Approches crois es de l ducation la sexualit Reims CRDP Champagne Ardenne 2003 108 p Education images et m dias BARTHELEMY F L
37. J inclus dans ce type de parents ceux qui se positionnent comme exemplaires ou bien encore que les parents ne soient pas eux m mes au clair avec leur sexualit Les parents qui se positionnent comme exemplaires emp chent toujours les enfants de grandir Les enfants restent alors dans une illusion parentale de toute puissance qui ne les arme pas pour la vie On rencontre deux types d enfants de ces parents pr tendus infaillibles soit ceux qui vont prendre des risques excessifs pour leur ge afin de se d gager de l emprise parentale soit ceux qui entretiennent une telle confiance vis vis des adultes d tenteurs de l autorit qu ils vont manquer de discernement en donnant par exemple leur adresse un inconnu sur le Net ou en se faisant abuser par un adulte proche Cette na vet l entretenue inconsciemment par des parents parfois peut conduire au pire Certains ducateurs pr tres personnels travaillant aupr s d enfants savent dramatiquement en profiter En revanche lorsque les enfants comprennent que leurs parents sont faillibles c est dire qu ils leur mentent dans la vie quotidienne ils sont touch s par une d sillusion constitutive qui va leur permettre d laborer eux m mes les m canismes de protection qui leur sont n cessaires pour se confronter au monde ext rieur Je me souviens ainsi d un enfant qui a t r par par une confidence de son p re en entretien Il s agissait d un enfant qui allait mal dont le p re
38. age et ou Instance r gionale de r flexion sur l Education la sexualit Pour cel il y a n cessit d un pilotage inter institutionnel ou d un collectif qui permettrait aussi des rencontres et une r flexion au niveau r gional sur l ducation la sexualit Des rencontres r guli res L exp rience montre que les collectifs regroupant institutionnels et associations qui fonctionnent dans la dur e reposent sur des actions f d ratrices telles que Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 travail en commun sur le Concept d Education la Sexualit laboration d une Charte de l Intervenant mise en place de formations communes pour les membres mise en place d actions communes vers le public jeune mise en place d une supervision commune change d outils laboration d outils communs etc et une mutualisation des exp riences et des outils par la cr ation d une outilth que r gionale en ducation la sexualit mise en ligne sur le site du CRAES CRIPS www craes crips org Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 5 il ACTES Mai 2006 De Bibliographie G n ralit s BOZON M Sociologie de la sexualit Paris Nathan 2002 128 p Coll Sociologie 128 BOZON M GIAMI A DE COLOMBY P et al Les cadres sociaux de la sexualit Soci t s contemporaines n 41 42 2001 pp 5 131
39. aider les jeunes construire leur sexualit en faisant des choix clair s et responsables Formation des acteurs Constats et propositions Les formations initiales des intervenants en ducation la sexualit sont transdisciplinaires infirmi res m decins enseignants conseillers conjugaux sages femmes Cpe ducateurs psychologues et comportent une approche de la sexualit humaine Tous les intervenants ont donc d se former en plus pour intervenir en ducation la sexualit C est sans doute pourquoi la majorit des formations propos es actuellement rel vent de la formation continue Ces formations sont mises en place le plus souvent par la structure elle m me en lien avec les 2 rectorats et des structures de formation en ducation la sant ADES EPE MFPF CRAES CRIPS Seule l Education Nationale mis en place des formations de formateurs et g re l interne la formation continue de ses personnels Il r sulte de ces diff rentes formations des contenus vari s et par l m me des intervenants qui ont parfois des difficult s intervenir ensemble Formation de Formateurs d adultes cr er une filli re en ducation la sexualit reconnue Formations communes en formation continue Une harmonisation des objectifs et des contenus des formations des intervenants en ducation la sexualit en institution facilite des interventions en bin mes internes externes Groupe de pilot
40. as 8 avril 05 ACTES Mai 2006 s10 suggestives encore mais je n ai pu d chiffrer leur annonceur Il est parfois le reflet d une sexualit Trash plaisir tre couvert de boue d tre avili Dior Lulu Castagnette Rav 4 Beaume et Mercier ou d viante vers des corps d enfants et autres lolitas ou allusions l cole Enfin l acte sexuel peut tre fortement sugg r Dolce amp Gabbana un couple masturbation extase homosexualit f minine Gucci envy D amp G Alain Mikli 2 hommes une femme Nous devons finir notre tour d horizon des photos qui d rangent par les couvertures de magazines f minins ici repr sent es par Glamour mais auquel nous pourrions ajouter Isa Cosmo Elle o toutes les premi res de couvertures se consacrent apparemment notre pr occupation nationale la chasse l homme Sexe mec look prendre un homme au sexe au ch quier au pacs au sucr ou au sal et comment surtout le garder c est ce qui se ferait de plus exaltant dans l accomplissement personnel Que font les f ministes me direz vous devant ce retour d une culture du servage publi des millions d exemplaires La reconversion de ce journalisme dans le porno d guis en dit long sur les contradictions d une victoire effective des femmes en terme de droits mais qui se heurtent aujourd hui la tyrannie de l apparence et l imp ratif de plaire toute heure tous et tout prix Femme objet femme sujet
41. aute Une femme hyper active sent n cessairement mauvais car elle est oblig e d en faire trop pour compenser sa faiblesse naturelle La transpiration est le symbole de ce fonctionnement contre nature La m nag re qui frotte son parquet transpire paradoxalement moins que la p d g re qui court d un conseil d administration un autre Cette executive woman est d ailleurs aussi une femelle crainte par des hommes enfants Une pub pour le journal The Economist pr sente trois pav s noirs et blancs sur fond rouge Le pav du haut porte l inscription femmes au pouvoir avec des jambes de femmes perch es sur des hauts talons mais il s agit d un symbole de puissance et non de s duction L image est celle de jambes peu f minines muscl es et varic es Le pav du milieu l gend st ro des montre l image grossie d un mollet viril Le pav du bas exhibe en apparence le grain de la peau mais il repr sente en r alit un spermatozo de l gend fertilit La femme qui r ussit professionnellement sentimentalement etc le paye toujours en termes de transpiration de vieillissement de la peau d absence de ses enfants de solitude etc Le march lui propose alors ses Solutions tous ces manques d tre d estime de soi vu Cette super women sert enfin banaliser les transgressions car elle permet de dire que les femmes auraient les m mes fantasmes que les hommes machistes et que les rapports de violence entre les se
42. autre part leurs continents d origine respectifs le Nord le Sud l Est l Ouest comme des plan tes distinctes La f condit des unes les pousse migrer car elle tend appauvrir leurs ressources L intelligence des autres celle des hypofertiles compense leur handicap d mographique Prenons l exemple du film Starship Troopers Verhoeven 1998 d apr s un roman de Heinlein 1959 L humanit y est menac e par les arachides g ants de la plan te K qui ont atteint un niveau de surpopulation tel qu il leur faut conqu rir d autres territoires Ils envoient cet effet des ast ro des sur terre qui tuent les populations par millions Les images du film rappellent s y m prendre celles des reportages sur la premi re guerre du golfe Gageons que le sc nariste s en est inspir et a substitu aux soldats irakiens qui avaient envahi le Kowe t des insectes g ants colonisateurs Conclusion Nous voyons donc que les films que regardent les adolescents sont congruents avec l id ologie occidentale Celle ci est sous tendue par la crainte qu une reproduction incontr l e celle du tiers monde n aboutisse au remplacement d une civilisation dite volu e par une autre estim e plus proche de l animalit En cons quence la fertilit non ma tris e des femmes des pays en voie de d veloppement est per ue comme un danger pour l ensemble de l humanit et pr sent e symboliquement comme telle Les monstres procr ateurs que l
43. auvaise ou nuisible Je disais ma mani re la m me chose lors d une conf rence organis e par une association de parents derri re les jeux vid os il n y a pas qu addiction et violence derri re les chats il n y a pas que p dophilie et mauvaises rencontres amp derri re les blogs il n y a pas que vilaines blagues de potaches mais plut t des espaces de cr ativit Les m dias ont leur part de responsabilit dans la diabolisation d Internet parce qu ils mettent en sc ne ce qui paie ce qui augmente le taux d coute ou de lecture Je me souviens ainsi d une histoire qui de mon point de vue a t mont e en pingles au point de provoquer la fermeture des salles fran aises du chat de MSN qui tait le plus fr quent Un GI am ricain avait chatt avec une adolescente de 15 ans qui vivait en Grande Bretagne Ils s taient donn rendez vous en France pour se rencontrer La jeune fille a fugu sans pr venir sa famille du motif de son d part Elle a rencontr cet homme qui avait quinze ans de plus qu elle L v nement a pris une telle ampleur que j ai t appel par un journaliste de TF1 qui avait tout de suite assimil cette histoire un abus sexuel J ai t tr s prudent en soulignant qu on manquait d l ments pour porter de tels jugements Je ne voulais pas entrer dans un jeu de diabolisation d Internet Plus tard on a su que le GI et la jeune fille taient r ellement tomb s amoureux l un de l autre
44. b joue sur une autre pulsion La th se de l identification l agresseur est un peu courte la femme n ach te pas le produit pour faire plaisir son macho de mari ou pour se conforter une image d valorisante dominante de la femme La recette est beaucoup plus efficace imposer aux femmes des images d valoris es et Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 d valorisantes d elles m mes permet ensuite de leur offrir comme seule issue la compensation imm diate dans l achat La pub n est jamais autant une machine rendre les gens malheureux et exploiter les frustrations que lorsqu elle s en prend aux femmes Les publicitaires ne reculent devant aucune transgression femmes mises en situation de d pendance femmes mises en situation d chec femmes mises en situation d pr ciative femmes ni es dans son d sir et son identit femmes combattantes mais pour des causes ridicules etc L enjeu est toujours le m me mettre en chec les femmes r elles comme le prouve le choix de donner en mod le heureusement inaccessible sans tre malade des mannequins anorexiques Singuli re soci t que celle qui impose comme mod le d identification un mod le impossible si elle existait la poup e Barbie se tra nerait quatre pattes de par sa morphologie La n gation de la femme commence par celle de son corps Le corps de la pub est un corps n cessairement morcel un corps r du
45. bsistances que les entretiens des adolescents personnes majoritairement mineures soient r alis es dans une piscine interviews en maillots de bains dans les vestiaires et s quences dans les bassins Pour les difficult s que nous allions rencontrer aupr s des coll ges et des lyc es il tait absolument n cessaire d avoir le soutien des Subsistances Il y avait dans ce d tournement l dans le fait de transporter ces paroles dans un tel endroit la volont de nous confronter la dimension unique de l Etre d entendre sa parole dans toute sa singularit Il y avait de la mise en danger dans cette mise en sc ne il y avait galement la formidable chambre d cho qu allait devenir cette piscine cette eau cette nudit ce d voilement cette fragilit devant la cam ra et cette magnifique bonne sant de ces jeunes du Centre social de Chassieu dans l eau des bassins Ce projet a tr s vite pos des probl mes Probl mes pratiques filmer l int rieur d une piscine ouverte au public tait impossible pour des raisons de l gislation du droit l image Il a fallu am nager des horaires avec le personnel de la piscine et des autorisations avec la Ville de Lyon Probl mes aupr s des tablissements scolaires longueurs administratives impossibilit de rencontrer les adolescents dans leur temps scolaire oppositions radicales des professeurs qui ne voulaient pas d fendre devant les parents d l ves la fabrication d un objet
46. ce qui tait apr s tout bien humain En revanche la r sistance des parents me semble plut t saine et j aurais tendance m en r jouir Vouloir prot ger ses enfants est en soi une d marche honorable Remarquons d ailleurs que cette vigilance des parents est r cente Elle est m me consid r e comme tr s insuffisante par des associations comme Action Innocence qui m nent des campagnes de pr vention dans les coll ges Je ne dirai jamais assez comme le souligne d ailleurs la pr sidente de cette association que la plus grande violence ce n est pas n cessairement que des enfants voient des images qui ne sont pas pour eux mais c est qu ils soient laiss s seuls devant leur cran comme ils taient seuls devant la nurse cathodique savoir la t l vision Mais comment le faire comprendre aux parents sans pour autant les culpabiliser quand leurs modes de vie ne leur permettent pas d tre pr sents aupr s de leurs enfants apr s la sortie du coll ge D o l int r t du travail fourni dans les tablissements scolaires par une association comme Un clic D clic Alors bien s r le psycho p dagogue va donner des conseils aux parents en leur sugg rant de mettre l ordinateur dans une pi ce de passage en les engageant exercer un contr le parental puisqu il existe divers logiciels de contr le de l activit virtuelle des enfants ou encore en apprenant aux jeunes utilisateurs ne pas donner leurs coordonn es personne
47. certaine forme de r pression Claude Rozier A l issue de cette journ e o il nous a t apport de quoi alimenter notre r flexion sur les images et plus g n ralement sur le bain d images et l ambiance m diatique dans lesquels jeunes et moins jeunes sont plong s il me semble important de porter notre attention sur ce que cela doit signifier pour nous en tant qu ducateurs En effet lorsque nous nous adressons aux jeunes nous devons tenir compte de ce qu ils voient et tre attentifs ouvrir une parole sur le contexte audio visuel dans lequel ils se trouvent En tant que m decin de l Education Nationale je suis amen e animer tr s r guli rement des s quences d ducation la sexualit Il m est apparu aux cours des dix derni res ann es que les r f rences la pornographie taient de plus en plus pr sentes lors des ces s quences FEtait ce d au fait que j tais plus en capacit de les entendre Etait ce d au fait que les jeunes taient de plus en plus confront s de telles images Probablement la r ponse ces deux interrogations recouvre la r alit Le travail d enqu te que j ai pu faire aupr s des jeunes m a r v l que 58 des gar ons et 45 des filles disent avoir vu pour la premi re fois des images pornographiques entre 8 et 13 ans Ce qui signifie qu au tout d but des ann es coll ge ils sont d j quasiment un sur deux avoir vu de telles images Je peux vous donner cet exemp
48. dant plus de 20 ans que l information des jeunes sur la contraception puis l ducation sexuelle de cette population n ont pas t v cues d s le d but comme un enjeu central de notre soci t Pourtant les premi res interventions eurent lieu en 1963 dans les classes et aupr s de jeunes En 1967 se tient le Colloque National sur l Education Sexuelle et la cr ation du GNEIS Groupe National sur l Education et l Information Sexuelle a lieu 1 re circulaire Fontanet Notre mouvement tant reconnu dans les ann es 70 comme organisme de formation des personnes sp cifiquement form es pour faire de l information de l coute de l ducation et de la pr vention tant individuellement que collectivement a men de nombreuses r flexions en partenariat avec les professionnels et associations qui taient concern s Dans les ann es 80 le projet p dagogique du MFPF auquel les militants et militantes ont fortement contribu a mis en vidence que l ducation sexuelle ne peut tre le fait de d marches isol es de tout ce qui contribue l ducation des jeunes La prise en compte de la n cessit de lutter contre les st r otypes du masculin et f minin et de lutter contre les violences et les rapports de domination envers les femmes et les filles s est impos e et traduite par ce que notre mouvement a appel l ducation sexualis e 12 000 jeunes en Is re ont t concern s par ces actions C est ainsi que de nombreus
49. de nous apporter deux images une image de pub ou destination du grand public qui vous d range vous agace vous choque une image qui correspond ce que vous souhaitez transmettre en mati re d ducation la sexualit F 7 Ces images ont t reprises sur des panneaux en fonction de vos choix et nous avons pu les regarder au cours de cette journ e photo ci contre Premi re remarque nous avons sept tableaux d images qui d rangent et cinq tableaux d images positives ces derni res seraient elles moins repr sent es dans les m dias moins porteuses moins attrayantes Nous pouvons rencontrer toutes ces images dans notre quotidien pub dans la rue le m tro les bus f i dans les journaux les magazines m ce sont donc des images ordinaires et pourtant elles ne nous laissent pas indiff rents voir m me si l on y regarde d un peu plus pr s elles nous d rangent nous attirent nous troublent Est ce que nous r agissons tous aux m mes Est ce que notre ressenti est le m me Sans doute pas exactement mais il y a des l ments communs dont on sait qu ils ne laisseront personne indiff rent En tant qu adulte nous devons r fl chir ce qui nous fait r agir dans ces images et en quoi elles influencent notre repr sentation du monde et des relations entre les femmes et les hommes si nous voulons aider nos jeunes se construire des repr sentations qui ne soient pas trop nor
50. e Denis en fut une illustration parfaite puisqu elle n tait pas donn e comme la repr sentante des femmes d une classe d ge ou de la campagne mais comme la caricature d un genre v ritable piphanie d une esp ce en voie de disparition La pub instrumentalise certains traits moraux ou physiques pour constituer des femmes en s rie qu elle peut plus facilement assimiler Elle ne parle pas de femmes r elles mais de la blonde la rousse elle oppose l intello lunettes et la midinette Pub Hollywood sans sucre une belle jeune fille blonde de dos Elle porte un short tr s court avec bien s r des supers hauts talons ce qui ne dissimule rien de ses longues jambes ni de sa moralit Le slogan ajoute M cher Hollywood sans sucre vous promet un bel avenir M me sans dipl mes Cette n gation des identit s r elles est un enjeu id ologique tr s lourd La pub ne peut conna tre ni des identit s collectives la classe ouvri re la bourgeoisie le peuple etc ni des identit s individuelles toi ou moi Les premi res visent trop haut les secondes trop bas Ces identit s ne correspondraient pas la strat gie de d construction du social qu impose la vision globalisante de la soci t de consommation Les images de femmes v hicul es par la pub sont l quivalent des sociaux styles des professionnels du marketing ces images ne sont pas seulement caricaturales ou fausses elles sont id ologiques Images et repr
51. e du corps mince sym trique et jeune fonctionne si bien sur le plan m taphorique dans la majorit des messages publicitaires l o au contraire l image de l alt ration corporelle est symboliquement si forte dans les films d horreur 7 S entra ner en faisant de l exercice physique n est plus une activit anodine parmi les autres mais l activit qui convient le mieux aux hommes de pouvoir elle exprime la force de caract re la puissance l nergie ainsi qu une capacit de contr le des instincts de base Le corps muscl et tonique n est pas seulement un indice de beaut mais aussi le signe le plus vident d un comportement correct c est le corps muscl qui donne la preuve la plus remarquable de la capacit qu a un individu de ma triser son existence Un corps gros et sans muscle est jug en revanche avec m pris comme s il s agissait du signe vident qu un individu n est pas capable de prendre soin de lui qu il est d nu de force de caract re qu il est un l che Le jugement moral sur les personnes passe ainsi en premier par l valuation de leur para tre physique le corps muscl n tant pas seulement la clef du succ s mais aussi le moyen d obtenir la reconnaissance sociale D s que l on passe du corps id al masculin au corps id al f minin c est celui du mannequin qui aujourd hui est propos comme le mod le atteindre un corps lisse mince toujours jeune sans lourdeur et sans imperfections M me si
52. e et se positionner quand la cr dibilit ou au plaisir que l on peut en retirer Par ailleurs on n oubliera pas qu une image m me repr sentative de faits r els n est jamais qu une repr sentation de cette r alit par celui qui la rapporte et dans un instant T Que voir n est pas savoir et ne suffit pas pour comprendre Pour aider la lecture des images faire la diff rence entre r alit et fiction pour traduire les motions le ressenti pour analyser et donc donner du sens le langage est n cessaire Ces changes sont indispensables avec les enfants sur la somme des images qu ils absorbent m me si nous ne les voyons pas toutes avec eux Il faut leur faire raconter ce qu ils ont vu v cu et leur donner notre sentiment pour qu ils ne s enferment pas dans une repr sentation du monde imaginaire Aidons les se construire une repr sentation de la sexualit humaine qui ne soit pas uniquement fantasmatique dans la toute puissance la jouissance imm diate l accessibilit et le d sir permanent de l autre consid r comme objet de satisfaction du plaisir Mais avec quelques principes de r alit qui s appuient sur l alt rit l autre tant radicalement diff rent apprenons leur qu il nous faut composer avec lui pour acc der une sexualit adulte humaine et non une sexualit de consommation qui ne trouve de satisfaction que dans le changement permanent d objet de d sir Nous pouvons entrer en relations et d velop
53. e l agression publicitaire plus d un milliard d adolescents communient l chelle plan taire dans les m mes produits les m mes marques et les m mes pubs Les grandes soci t s transnationales entendent faire de la jeunesse mondiale un des vecteurs essentiels de la globalisation marchande tout comme elles ont su instrumentaliser les femmes d s les ann es vingt dans le but de casser les cultures traditionnelles et populaires qui s opposaient au d veloppement de la soci t de consommationt Cette analyse permet de comprendre l in galit des jeunes devant l agression publicitaire m me si tous la subissent quotidiennement Il n est plus un lieu qui ne r siste ce marquage des corps et des esprits Un jeune Am ricain subit chaque ann e 40 000 spots un Fran ais 20 000 La t l vision les gave d une monoculture marchande Les cons quences de cet endoctrinement sont d autant plus dramatiques que les grandes institutions comme la famille et l cole ne remplissent plus correctement leur r le protecteur et mancipateur Les principales victimes de cette agression publicitaire sont les enfants des milieux d favoris s ceux des familles destructur es ou monoparentales ceux des campagnes avant ceux des grandes villes ceux des cit s avant ceux des beaux quartiers les gar ons avant les filles etc La figure type du jeune victime des marques reste le jeune issu de l immigration tellement mal l aise dans ses baskets qu il cherche u
54. e libert aident ce qu ils puissent dire ce qu ils pensent de ces images les accompagner dans leur questionnement sur la r alit et ce qui est donn voir Avancer avec eux sur la difficult de parler de sexualit peut leur permettre un certain recul par rapport leurs propres motions leur fascination La lib ration sexuelle est r cup r e exploit e par le syst me marchand Tout peut se dire s exprimer dans une libert d clam e o tout est surveill standardis l image des lofts o une cam ra filme le priv qui devient public Pseudo libert o l on nous dit ce qu il faut faire comment le faire Quand des injonctions telles que just do it soi toi m me psychologisantes am nent tre plus dans l agir que penser imaginer cr er ou la performance est reconnue en tant que valeur ou Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 malgr les il faut le faire on tend vers une soci t risque z ro L ducation sexuelle est utile dans l art et la mani re pour les adolescents de faire na tre des questions de leur permettre de franchir cette p riode o ils sont tiraill s entre diff rentes sollicitations et pressions mais nous sommes tr s vigilants dans cette approche que l ducation sexuelle ne soit pas une bonne ducation une bonne sexualit pouvant v hiculer ainsi l id e qu il y a de mauvaises sexualit s menant de nouveau une
55. e r v e pour tous les producteurs de publicit Les images fascinent apportant des mod les une technique jouant sur leurs angoisses leur curiosit Les mots tels que sodomie fellation cunnilingus etc sont fr quemment employ s sans la plupart du temps en saisir le sens la port e comme s il fallait en passer par l dans la relation En pratiquant par exemple une fellation ou sodomie ils ont l impression de ne pas faire l amour car le rapport sexuel est forc ment synonyme de co t rapport vaginal Pour certaines filles cela leur permet aussi de pr server leur virginit Les modes d emploi recherch s lus dans les magazines apprendre embrasser comment attraper un gar on une fille les retenir comment faire une fellation etc rangent dans un leitmotiv obligatoire et ordonn ce qui pourrait voluer dans l imaginaire Les adolescents ne sont pas un groupe homog ne mais h t rog ne Ils peuvent reproduire d une fa on voyante accrue ce que les images imposent Toutefois l impact de ces images va influencer sur les comportements de chacun en fonction de l histoire personnelle familiale de sa sensibilit La plupart des adolescents savent tr s bien faire la part des choses mais pour certaines personnes l tayage affectif relationnel ducatif d faillant cela peut amener une crispation de r les traditionnels ces images pouvant servir alors de mod les de comportement Les interventions dans un espace d
56. e un obstacle l panouissement sexuel Du coup on enjoint les parents transmettre leurs enfants devenus de potentiels procr ateurs non leur fonction parentale mais des moyens contraceptifs cens s favoriser leur panouissement sexuel Cette perspective culturelle comparative quant au r le des parents d enfants adolescents va me permettre de faire quelques propositions concernant certains films d horreur ou de science fiction destin s tre regard s par les adolescents et dont ces derniers sont tr s friands Ma premi re proposition est de poser que notre fa on contemporaine de concevoir le r le des parents d adolescents transmettre des moyens anticonceptionnels plut t que la fonction parentale est parfaitement congruente avec l id ologie occidentale qui tend conf rer une valeur positive aux activit s rotiques et souligner l aspect n gatif voire potentiellement mortif re de la reproduction lorsque celle ci n est pas soumise un strict contr le L rotisme est plut t situ du c t de la culture c est dire d une activit d gag e du biologique lib r e de la n cessit de se plier l instinct de reproduction tandis que la reproduction est situ e du c t de l animalit c est dire des instincts que nous devons apprendre ma triser pour acc der au statut de civilis Deuxi me proposition les films d horreur ou de science fiction pris s par les adolescents sont parfaitement congrue
57. ek_End CA CHAUFFE avec Lily Coq boches En novembre de la m me ann e il cr e Requiem pour D J Derek Jarman d apr s la vie et l uvre du cin aste Derek Jarman Kast rAgile est en r sidence depuis 2004 aux Subsistances Laboratoire de cr ation artistique bureau local de travail et outil de production Kast rAgile est subventionn par la Ville de Lyon la DRAC Rh ne Alpes et la R gion Rh ne Alpes Vincent Boujon Vid aste collabore plusieurs cr ations et vid os de Gilles Pastor Frigo de famille 2003 vid o et Fermez vos yeux Monsieur Pastor 2004 th tre Je fais le constat trange que les deux auteurs qui ont balis mon travail ces trois derni res ann es ont t emport s tous les deux par le Sida Copi et le cin aste anglais po te et activiste gay underground Derek Jarman Tiraill entre la mort et le temps le corps est exasp r tordu distendu Les corps des personnages de Copi subissent tout rien ne leur est pargn Ce ne sont que mutilations pertes de sang morsures changements de sexe maladies accouchements d f cations jaculations Corps momifi s pourris urinant Drogues qui les dilatent nourritures qui les clatent ou qu ils vomissent Mais ces corps si malmen s ils ressuscitent ils changent de forme Tout comme leur auteur les personnages de Copi n ont jamais dit leur dernier mot Ouverts et dilat s prot iformes enm tamorphose perp tuelle comme le trava
58. encontrer chez les sportifs savoir la pers v rance S entra ner pour parvenir au meilleur de ses performances tel est l enjeu du sportif De m me que le sportif entretient un respect de celui contre lequel il se bat de m me les jeux vid o exigent du joueur une vraie ma trise du gameplay il doit apprendre appuyer sur les boutons de sa manette au bon moment et en temps voulu Dans les jeux vid os il s agit le plus souvent de combats sportifs Certains jeux dits violents mettent en sc ne des contextes de guerre qui transforment le joueur en h ros en devenir Raison pour laquelle le terme de violence n est pas vraiment adapt pour les jeux vid o puisque la violence fondamentale en est absente on ne combat que parce que c est justifi Il n y a pas de violence gratuite qui ferait du jeu vid o un punching ball num rique L aire du jeu permet juste de faire merger sans culpabilit ses pulsions agressives plut t que de les laisser se retourner contre soi m me Rosenberg montre bien dans ses travaux qu on peut opposer le masochisme gardien de la vie dont les jeux rel veraient du masochisme mortif re Quant la violence graphique des jeux vid o elle r pond un effet de r alisme dans la mani re dont l autre savoir l ennemi virtuel meurt qui est souhait par les joueurs Me reviennent la m moire nos jeux d enfants lorsqu on jouait la guerre il fallait que l en train de mourir soit le plus e
59. ent plus aucune unit A la diff rence des images rotiques qui traduisent une motion et la proposent aux spectateurs s inscrivant dans un r cit et le servant les repr sentations pornographiques se placent hors de tout contexte L acte expos n est soumis aucune narration aucun montage le spectateur n est pas invit chercher une signification un sens un message suivre une histoire Au del d un d but et d une fin toute possibilit est ferm e l imagination Le spectateur est transform en un objet passif le simple r cepteur de stimuli Il est oblig de s en tenir ce qui est montr sans jamais pouvoir laborer ce qui est donn voir Les paradoxes de l autonomie Ce qui est en jeu dans beaucoup de repr sentations contemporaines c est le statut m me du corps et de la sexualit La question principale qui se pose est celle du droit de disposer de son corps Mais qu est ce que signifie pour un individu disposer librement de son corps En g n ral l expression droit de disposer de son corps d signe non seulement le droit qu un individu peut exercer sur les diff rents l ments de son corps on songe ici aux organes aux produits et l ments du corps humain aux fonctions reproductives mais aussi dans une acception maximaliste le droit de disposer du corps dans sa totalit un droit qui repose souvent sur une repr sentation dualiste faisant du corps un instrument la disposition de
60. ents Ils sont les seuls pouvoir valuer les l ves dans ces situations or tout apprentissage devrait tre valu Les interventions ponctuelles s ances d ducation la sexualit des circulaires officielles cr ent des temps forts mais devraient tre relay es par une action dans la continuit pendant l ann e et pendant la scolarit Cette programmation peut s appuyer sur le comit d ducation la sant et la citoyennet CESC Le recteur nous demande d exprimer toute sa confiance et sa gratitude aux partenaires dont il salue l implication aussi efficace que souhaitable Il nous demande d affirmer une fois de plus que les interventions ne peuvent se faire que sous la responsabilit de l enseignant ou de la personne responsable des l ves dans le respect de la charte acad mique Il salue un partenariat fructueux tous les chelons tablissement d partement r gion Expertise acquise par des ann es de pratique Connaissances pratiques et th oriques Convictions motivantes Aide r elle pour l accompagnement des d marches de projet par la connaissance des acteurs locaux Autre fa on d aborder les situations ducatives Merci ceux qui ont milit pour que l ducation la sexualit entre dans les tablissements scolaires Merci eux d ancrer leur action ducative dans le partenariat Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Ouvert
61. erdre dans la premi re ne vivant plus que dans un monde imaginaire celui que d crirait la t l vision Cette pr occupation devient tr s forte et s exprime chaque fois qu un adolescent ou un jeune adulte commet un acte r pr hensible et inacceptable qu il a copi d une sc ne film e D une part nous pouvons remarquer que cette crainte est loin d tre r cente Poursuivons la citation voqu e plus haut datant de 1913 dans laquelle les romans taient accus s de faire prendre des fables pour la r alit Voyons ce qu il est dit des jeunes gens leur cerveau impressionnable s enflamme pour des personnages fictifs ils recherchent des r les de plus en plus cors s des situations de plus en plus embrouill es de plus en plus extraordinaires Que de passions d velopp es de fautes commises de positions et de r putations compromises que de familles d sol es ruin es et de crimes perp tr s pour cette cause D autre part nous commettons sans doute une erreur en avan ant le jugement de confusion Nous avons pu entendre ce matin que les enfants d aujourd hui n avaient plus peur Cette tendance est constatable bien qu elle commence heureusement s estomper Si les enfants n ont plus peur c est que nous avons essay de les prot ger de tout en les persuadant que tout peut se ramener au r el Ainsi quand un petit exprime sa peur nous lui d montrons qu elle n est pas fond e cherchant confirmation dans la r alit de l env
62. erne les organes g nitaux et de symbolisme pouvant atteindre une certaine abstraction rappelons nous quel point cet art a pu influencer les surr alistes ou encore Braque et Picasso dans leur invention du cubisme Nombreuses sont les statues qui serviraient de support aux le ons d anatomie pour les caract res sexuels primaires comme pour les secondaires tant les d tails sont trait s avec pr cision Le sexe f minin pourtant r put irrepr sentable arbore une vulve conforme avec ses grandes l vres et ses nymphes Le sexe des guerriers ou des anc tres au repos contraste avec celui des statues ithyphalliques facilement d mesur Les couples engag s dans d vidents co ts pr sentent des pauses qui ne d pareraient pas un recueil du Kamasoutra c tait d j le cas pour les images romaines Ne nous y trompons pourtant pas ces repr sentations manent de soci t s o la pudeur est de mise et dans lesquelles aucune licence ne serait tol r e Nombreuses sont celles o les fillettes apprennent tr s vite serrer les genoux en s asseyant et ne jamais montrer leurs cuisses Faire l amour m me le sol y para trait inconcevable et les rencontres illicites y sont proscrites Le groupe entier veille au respect des interdits L encore les transmissions sont prises en charge par la collectivit et tr s bien encadr es Les statues peuvent tre visibles par tous mais elles apparaissent en des lieux ou en des circonstances q
63. es Nous avons cherch la difficult de s exprimer Mais surtout qui sommes nous nous pour aller gratter voler une part de leur intimit cette intimit qu ils ont choisi de nous d voiler La fabrication d un objet de 20 minutes n cessite une narration particuli re et radicale tr s t t la chanson de klaus Nomi Cold Song est arriv e dans le projet comme un l ment double sens le chanteur a t l une des premi res victimes du Sida il nous chante sa version de l Air du Froid extraite de King Arthur de Purcell Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Cette chanson r sonnait tr s bien dans cette piscine Ils sont froids froids froids et morts dans un tel silence dit Derek Jarman de sa g n ration gel e lui m me emport par la maladie en 1994 si ge social 44 rue de la favorite 69005 Lyon Tel Fax 00 0 4 78 36 95 60 Mail kastor agile wanadoo fr www kastoragile com 40 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Table ronde sur les attitudes ducatives face aux images et leurs impacts Lily Frossard conseill re conjugale MFPF 38 Claude Rozier m decin sexologue Acad mie de Grenoble Denis Vaginay psychologue psychanalyste Jean Marc Simon Apr s les interventions remarquables du matin la table ronde se propose de pr senter quelques attitudes ducatives J ai t
64. es les unes humaines plus pr cis ment am ricaines les autres animales et leur hybridation donne naissance une prog niture ayant les traits d un animal archa que L enfant venu d ailleurs et l homme parasite Certaines oeuvres de science fiction vont alternativement sugg rer la possibilit qu il pourrait exister ailleurs sur une autre plan te ou dans une autre galaxie des tres encore plus volu s que les Occidentaux et qui auraient en cons quence encore plus de difficult s se reproduire d o la possibilit qu ils souhaitent nous utiliser pour r soudre leur probl me d hypofertilit comme nous le faisons avec des populations issues du tiers monde Dans Le village des damn s Rilla 1960 Carpenter 1995 d apr s un roman de Wyndham 1957 toutes les femmes en ge de procr er d un petit village anglais paisible sont myst rieusement ins min es en m me temps y compris les vierges les st riles et celles dont le mari tait absent Les enfants qui naissent de cette conception asexu e inexplicable sont tous semblables blonds aux yeux bleus d une intelligence supranormale et usent de la t l pathie pour communiquer entre eux et pour lire dans les pens es des autres Ils sont d pourvus de toute motion de tout amour filial et punissent ou tuent sans vergogne les adultes cherchant leur barrer la route Ils constituent ensemble une seule et m me entit une sorte d essaim venu de nulle part dont l objectif est
65. es films de science fiction mettent en sc ne personnifient les trangers les aliens dont les hordes venues du Sud et de l Est auraient le pouvoir de submerger l Occident Et entre ces monstres et la crainte ressentie vis vis des jeunes de banlieue per us comme de potentiels pr dateurs il n y a peut tre qu un pas de fourmi g ante L aptitude des insectes prolif rer qui constitue le th me de nombreux documentaires explique pourquoi ils sont rig s en personnages de choix dans les uvres que j voque ici Un autre aspect de leur mode de d veloppement va jouer en leur faveur sur la sc ne hollywoodienne les stades successifs par lesquels ils passent pour atteindre leur forme d finitive ufs larves nymphes chrysalides insecte adulte proprement reproducteur Cette m tamorphose va servir symboliser la transformation des adolescents au cours de la phase pubertaire c est dire leur passage d un tat st rile un tat fertile Ainsi dans La Mutante 1 et 2 Donaldson 1995 Medak 1998 le sc nariste fait correspondre la phase pubertaire d une alien issue d un ADN extraterrestre son passage par un tat de chrysalide d o s chappe une reproductrice pleinement d velopp e La petite fille jusqu alors inoffensive est montr e lorsqu elle acc de sa puissance reproductrice comme se transformant en une pr datrice cherchant avoir des rapports sexuels dans l unique but de se reproduire elle tue ses partenaires se
66. es formations se sont mises en place destination d enseignants d ducateurs de travailleurs sociaux et de membres d organismes int ress s La derni re d cennie a vu de nombreuses avanc es concernant les jeunes les circulaires de 1995 propos de l acc s des jeunes l information l ducation la sexualit et l acc s gratuit des services de planifications familiales adapt s la circulaire parue en 1998 de l Education Nationale la loi 2001 concernant les Interruptions Volontaires de Grossesse des jeunes et l ducation sexuelle avec le Conseil g n ral de l Is re une exposition sur la pr vention des comportements sexistes La n cessit d actions plus larges que celles port es par l Education Nationale s impose importance d apporter une priorit l ducation la sexualit importance que cette d marche ducative globale prenne en compte les rapports entre filles et gar ons l galit mais aussi la construction des rapports de domination importance de construire le partenariat au niveau acad mique d partemental et par tablissement En vous souhaitant une tr s bonne journ e Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 6 Ouverture du colloque Marie Fran oise Sommer DPSE Ville de Lyon Patrick Pel ge sociologue coordinateur du CRIPS Rh ne Alpes CRAES CRIPS Ce colloque s inscrit dans la poursuite d un travail in
67. es occasions pour cr er chez eux de l inqui tude L important en l occurrence tait que les parents puissent expliquer leur enfant la raison de leur anxi t incessante ce qu ils n avaient jamais fait 11 Sur la perversion on peut lire les derniers chapitres de Th tres du Je Joyce Mc Dougall Folio Essais Elle enrichit la th orie freudienne de sa r flexion et de son exp rience clinique 12 Site du Forum des Droits sur l Internet http www foruminternet org Un premier rapport Les enfants du Net a t remis en f vrier 2004 au Ministre de la Famille Il a t suivi en 2005 par la recommandation cit e Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 D o ma question partir de ces deux cas doit on ou non interdire le surf sur le Net pour viter aux enfants tout danger potentiel comme cette m re qui avait cach son enfant la mort du grand p re en pensant le prot ger ou comme ces parents qui masquaient leur inqui tude Je n en suis pas certain du tout L exp rience montre que ce ne sont pas n importe quels enfants qui se mettent en danger Quand les parents sont trop absents physiquement ou symboliquement l enfant va de toute fa on trouver tous les moyens pour le ou les faire revenir J ai d j soulign que les parents peuvent tre parfois bien surprenants ou angoissants pour leurs enfants cause des propos qu ils tiennent ou des conduites qu ils adoptent
68. et absolue du corps en la justifiant au nom de l autonomie individuelle et du consentement D une part en effet ils oublient les contraintes existentielles auxquelles tout individu est soumis la libert absolue appartenant uniquement des esprits sans corps D autre part ils mythifient la libert dont un individu serait cens jouir aujourd hui sans se rendre compte du fait que la majorit des repr sentations contemporaines contribuent effacer l autonomie de chacun Pour pouvoir prendre une d cision autonome et faire un libre choix il faut en avoir la possibilit il faut donc pouvoir choisir entre des options diff rentes Or en ce qui concerne le corps et son image l individu ne semble pas avoir un v ritable choix ne serait ce que parce que l alternative de ne pas suivre les mod les propos s se traduit par un co t intol rable la stigmatisation sociale 23 J Lacan Le S minaire XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse Paris ditions du Seuil 1973 ch IX Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Le choix se fait entre l acceptation et la soumission au mod le afin d obtenir gr ce un corps modifi et docile amour et succ s ou le refus du mod le qui implique alors la renonciation au succ s et l acceptation sociale D s lors ceux qui n acceptent pas de choisir librement les r gles esth tico thiques encourent la sanction sociale et
69. et techniques qui de par leur proximit jouent fr quemment un r le ducatif aupr s des enfants et adolescents A ce titre la d l gation acad mique la formation a pris en charge l inscription le d placement et le repas de 90 personnels Merci ceux qui ont pris au nom du recteur cette d cision L acad mie de Lyon a fait un effort du m me type Toute ducation suppose l acquisition de connaissances permettant la modification des comportements et des repr sentations dans le respect des valeurs collectives et des convictions personnelles Ces derniers termes rappellent la n cessaire r f rence la loi et aux r gles de vie en groupe Si certains chiffres peu rassurants imposent de ne pas abandonner le terrain de l ducation la sexualit dans sa dimension pr vention IST et violences sexistes ou sexuelles il est plus que jamais n cessaire de faire r fl chir les jeunes sur la mixit l galit des chances notamment dans l orientation des filles vers les fili res scientifiques mais galement des gar ons vers les fili res param dicales et le respect des diff rences de genres et de g n rations Les enseignants doivent s impliquer dans cette approche socio culturelle En effet Les quipes r pondent de la formation des l ves qui leur sont confi s Elles connaissent les contextes et les situations particuli res Les enseignants font le lien entre les apprentissages ducatifs et les enseignem
70. faut il que le sujet soit suffisamment d pr ci pour pouvoir accepter comme satisfaisant ce morcellement de sa vie La pub fonctionne donc aux petits plaisirs et aux petites victoires ce qui lui permet finalement de maintenir l individu en chec Il ne suffit pas de soigner la peau encore faut il le faire de multiples fa ons Il ne suffit pas de se laver les cheveux il faut utiliser divers produits La logique de ce syst me est de type vampirique il faut que l individu se consomme et soit totalement consomm La femme b n ficie d un traitement discriminatoire dans la pub Elle est soit une p tasse soit une bobonne mais toujours un objet Ce mauvais r le s explique par la fonction que l industrie a fait jouer aux femmes r elles et aux femmes imaginaires dans l av nement de la soci t de consommation Stuart Ewen a montr comment la famille investie par la pub est devenue en un si cle une pi ce ma tresse de la nouvelle architecture de la vie moderne au moyen d une recomposition des r les sociaux La femme promue au rang d entrepreneur de la maison a d devenir un objet fantasm de consommation pour tre pleinement un vecteur de consommation Les femmes n existent pas dans la pub pour leur singularit ou parce qu elles seraient simplement l par hasard mais elles sont choisies fabriqu es serait plus juste pour leur repr sentativit commerciale pour leur conformit un mod le d alt rit acceptable La M r
71. ge de l enfance l ge adulte Dans un univers culturel o l institutionnalisation de ce passage a disparue les images fournies aux adolescents par les studios de Hollywood ont peut tre des effets plus positifs qu on ne le croit elles les rassurent dans la mesure o elles sont partag es par des pairs et les renvoient une certaine normalit dans cette anormalit que constitue l v nement pubertaire Et dans le m me temps les l ments de l id ologie qui est le propre de leur culture leur sont inculqu s dont celui qui consiste les mettre en garde contre les dangers d acc der sans pr caution ses pouvoirs de reproduction Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 22 Rentrons dans le vif de cette id ologie de fa on mieux appr cier les images de ces films Direction Le Meilleur des mondes Fin 1999 un petit article de T l rama proposait d tablir une liste de ce qui caract riserait l humanit de l an 2000 au regard de celle de l an deux mille cent et l une de ces caract ristiques retenait plus particuli rement l attention En l an 2000 crivait le journaliste les gens taient enfant s l int rieur de leur m re comme les animaux Sorg 1999 p 13 mes italiques L enfantement naturel la n cessit d tre englob dans un corps de femme avant de na tre rel guerait donc l humanit au rang de l animalit Ce constat pourrait ne relever
72. hauteur n est peut tre pas une constante in vitable La perception de la sexualit et la fa on de la vivre dans cette soci t taient tr s diff rentes de ce que nous connaissons L apparente libert qui tait associ e cette sexualit ne doit pas nous faire Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 48 oublier qu elle relevait d une codification tr s sophistiqu e Les Romains taient loin de vivre des orgies permanentes au cours desquelles tout leur aurait t permis Les interdits au contraire taient nombreux et tr s stricts Mais cette soci t transmettait clairement ses membres ce qu elle attendait d eux et leur fournissait toutes les informations n cessaires pour y parvenir Ces informations infiltraient la vie quotidienne et n apparaissaient pas comme relevant d un domaine r serv plus ou moins accessible Par son choix la soci t romaine a d montr que les repr sentations du sexe et de la sexualit ne sont pas obligatoirement n fastes ou traumatisantes Tout d pend de la mani re dont on les utilise notamment par rapport une relation de pouvoir En effet il reste toujours vrai que celui qui garde pour lui le savoir d tient une part de pouvoir sup rieure celui qui en est priv son tour la statuaire d Afrique Noire nous r v le un choix explicite Les personnages sont sculpt s en un m lange de grand r alisme notamment en ce qui conc
73. i voqu s mettent en sc ne les fantasmes souvent inconscients de la plupart des gens comme le font avec d autres moyens les contes traditionnels cf les ogres les sorci res mangeuses d hommes ou d enfants les dragons les loups etc En les pr sentant et en les structurant ils les rendent plus familiers l esprit qui finit par mieux les accepter les assimilant ou les mettant de c t Par ailleurs durant le co t le moment de la jouissance co ncide avec l acceptation d un l cher prise pendant lequel on perd tout contr le On peut aussi avoir la sensation ou la crainte de dispara tre ou de faire n importe quoi y compris le pire moins que ce soit notre partenaire qui le fasse Ce qui accentue la sensation d ins curit et de sauvagerie possible L adolescent n ayant pas encore fait d exp riences dans le domaine de la sexualit ou tr s peu et tant profond ment travaill par des besoins sexuels est tr s sensible tout ce qui s y rapporte Il cherche donc dans son environnement ce qui peut lui apporter des informations Tant mieux si cela vient des adultes et si cela sent la transgression de l interdit Dernier enseignement concernant le regret que les jeunes auraient une id e fauss e par de tels films auxquels on peut ajouter les films et les images pornographiques qui semblent tellement pris s par eux nous avons peur nous autres parents et ducateurs de les voir confondre la fiction avec la r alit et se p
74. i rel ve des d rives perverses lil me semble qu il y a une diff rence entre celui qui a pris des photos ce qui rel ve d un passage l acte et celui qui les regarde Les craintes justifi es li es la p dophilie peuvent cr er une psychose mais pour avoir travaill avec des enfants je dois rappeler que la v rit inconsciente psychique sort de la bouche des enfants mais ce n est pas n cessairement la v rit au sens juridique du terme Lorsque des affaires de p dophilie sur Internet clatent il est important d en avoir bien conscience de mani re exercer son discernement car un enfant peut trouver un int r t psychique dire qu il a t abus La probl matique est de toute fa on la suivante parce qu un objet peut tre utilis de mani re perverse ou pathologique doit on pour autant l interdire Beaucoup d objets sont utilis s des fins criminelles Prenons l exemple de la voiture un gar on a son permis dix huit ans et quelques mois plus tard il cause un accident mortel qui le m ne en prison Interdit on pour autant l usage de la voiture J aurais tendance dire que ce n est pas l outil Internet qui doit tre remis en cause mais qu il faut initier vraiment son usage donc la loi et aux transgressions c est dire non seulement ce qu il en co te mais encore aux dangers encourus quand d autres transgressent Les risques d atteintes sexuelles sur mineurs par le biais de l Internet sont r els et
75. icult Voil en quelques mots ce que je souhaitais souligner apr s cette journ e o des apports tr s brillants nous aurons permis d alimenter notre r flexion et d avancer dans notre approche de l ducation la sexualit Je conclurai en citant les propos de Serges Tisseron Le nouveau paysage visuel de l adolescence oblige penser une nouvelle forme d ducation sexuelle Quand on croit avoir compris le mode d emploi on l applique et on ne cherche plus d couvrir ni ses propres attentes ni tre attentif celles de son partenaire La nouvelle ducation sexuelle doit partir de ce que les jeunes ont vu et en faire mati re premi re de confrontations et d changes Denis Vaginay Les images sont souvent abord es avec m fiance comme nous le montrent diff rents expos s de la journ e Peut tre plus encore lorsque ces images utilisent le corps ou voquent la sexualit On leur attribue volontiers une tendance manipulatrice et l on craint leurs effets d l t res sur les mes sensibles notamment celles des enfants Il est vrai que les images que nous voquons appartiennent aux m dias Elles v hiculent donc un message et cherchent atteindre un objectif celui ci n tant pas toujours facile identifier Cette caract ristique entra nera une certaine suspicion leur gard et les chercheurs eux m mes auront tendance s orienter vers le d voilement d une strat gie douteuse ou d un contenu finalement r
76. il de l artiste ils ne cessent jamais Armando Llamas Le Monde f vrier 1988 J ai commenc avec Kast rAgile un voyage dans l intimit des rapports entre le corps et la biographie un th tre personnel et intime en introduisant des mat riaux autobiographiques un village natal des vid os de famille ma sexualit mon pilepsie Ce travail m a conduit dans l exploration d une criture de spectacle o la parole n est plus le c ur de mon th tre Je provoque volontiers la friction entre texte vid o parole intime et criture Il s agit d nerver de stimuler le dire Les critures souvent non dramatiques sont pistolaires mythiques scientifiques ou piques L image brutale de la vid o sans fard est devenu dans mes spectacles l endroit o l intime et le mythique se rejoignent La mati re humaine des acteurs danseurs et musiciens se m le souvent des acteurs de rencontre universitaire b cherons chorales des A n s ruraux de Haute Maurienne J aime l image vid o because it s cheap J aime cette image la port e de tous C est notre super8 contemporain n importe qui peut se procurer un cam scope miniDV c est celui que j utilise et c est pour cette raison que l image vid o est souvent pr sente dans mon travail J ai t influenc par deux cin astes Hans J rgen Syberberg Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Parsifal Hitler un film d
77. iologie le sperme l ovule et au pouvoir d achat revenus La bonne famille est celle qui se voue la consommation celle qui se met l coute de ses enfants eux m mes victimes de la pub On sait que les enfants sont prescripteurs principaux dans de nombreux domaines 70 dans l alimentaire 50 en mati re de vacances etc L id al publicitaire est l inversion du sens de cette transmission les vieux ne sont l gitimes que s ils se mettent l coute des jeunes Une pub McDo exhibe un vieux monsieur apprenant manger un BigMac en imitant les plus jeunes chez Disney c est papa qui fait du man ge et ses enfants lui font chaque passage un petit coucou etc L image traditionnelle du vieux sage est fonci rement antipublicitaire La parole des parents a t remplac e par celle des publicitaires S guela est promu depuis longtemps au rang de super nounou La pub contre les images parentales La publicit poursuit son travail de d construction des images identitaires en s en prenant directement aux figures parentales La pub contre les P res L homme y est d consid r en tant que m le qu poux et que p re Cette haine est aussi vieille que la pub puisqu elle estima longtemps que les hommes taient de tr s mauvais consommateurs puisque trop accroch s aux anciennes cultures populaires et traditionnelles Il fallait donc r duire l homme sa fonction de gagne pain pouvant tre avantageusement remplac par u
78. ion aux m dias et l tude de leur influence sur les jeunes http www education medias ca francais index cfm Documents pour lesquels nous n avons fait aucune analyse HENNO J NAOURI A Pornographie la vraie violence Les enfants face aux crans Paris SW T l maque 2004 216 p MAISONNEUVE JEAN Le corps et la beaut Paris PUF 1999 127 p Coll Que sais je AMADIEU J F Le poids des apparences Beaut amour et gloire Paris Odile Jacob 2002 215 p Le service documentation du CRAES CRIPS met la disposition du public un fonds documentaire constitu d ouvrages de rapports d tudes de revues de documents vid o de dossiers th matiques sur les questions relatives la promotion de la sant l ducation pour la sant ainsi qu un fonds documentaire sp cialis sur l infection VIH Sida et sur le site http www craes crips org trois bases documentaires Education pour la sant Docsida Dochepat trois lettres d information lectroniques mensuelles sant des jeunes nutrition pr vention du tabagisme des documents rep res dans l actualit et des dossiers th matiques les publications du CRAES CRIPS tudes actes de colloques Le service documentation est ouvert en acc s libre Du lundi au jeudi de 13h30 17h30 le vendredi de 13h30 17h00 Possibilit de rendez vous les matins CRAES CRIPS Service documentation 9 quai Jean Moulin
79. ique R gional de sciences de la vie et de la Terre Monsieur le Recteur nous a charg s Fran oise Robichon infirmi re conseill re technique et moi m me de vous prier de l excuser pour son absence l ouverture de ce colloque L actualit lyc enne ne lui permet pas de s absenter Il avait pourtant bloqu tr s t t son agenda pour nous faire l honneur et nous a t il dit avoir le plaisir d ouvrir cette rencontre Si l ducation la sexualit n est pas affich e comme une priorit acad mique ou nationale Monsieur le recteur a tenu nous confirmer qu elle n en reste pas moins une r elle pr occupation L histoire de l ducation la sexualit s est crite en partie Grenoble partir notamment du probl me de l avortement Que les militantes et militants de l poque en soient remerci s au nom des g n rations qui ont suivi et qui profitent sans en prendre la mesure d acquis parfois ch rement gagn s et qui peuvent tre tout moment remis en question Remerciements tous d tre l mais en particulier au MFPF et au CRAES CRIPS qui organisent ainsi qu l IUFM qui accueille Dans sa mission de formation citoyenne l ducation nationale a un devoir d ducation qui implique tous les adultes de la communaut ducative et p dagogique enseignants conseillers principaux d ducation surveillants assistants d ducation personnels de direction infirmi res On peut m me ajouter les personnels administratifs
80. ir ces images avec du recul et un potentiel critique Ce sera l occasion de rappeler la loi qui prot ge les mineurs des images pornographiques Ce sera l occasion de situer la pornographie dans son contexte commercial et de revenir sur le fait qu il s agit de fiction donc que d une certaine mani re la pornographie est la sexualit ce que le film Taxi est la conduite automobile Bien s r chaque fois l intervenant adaptera la r flexion et les arguments l ge des jeunes auxquels il s adresse Alice au pays du porno Mich la Marzano et Claude Rozier Ramsay 2005 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 44 Bien souvent le travail autour de la pornographie nous am ne consid rer plus largement le contexte audio visuel et m diatique dans lequel les jeunes se trouvent C est ainsi que seront abord s aussi des th mes comme la publicit les sc nes d amour dans les films qui ne sont pas class s X l rotisme et aussi les missions de t l r alit les clips vid o et des missions de radio comme celles de Skyrock de FUN Radio d Europe 2 dans lesquelles il est tr s souvent fait mention de sexualit sous forme de t moignage d auditeurs D une mani re g n rale ce sera l occasion d aborder les limites entre la sph re publique et la sph re priv e limites qui sont de moins en moins nettes dans notre soci t et avec lesquelles les jeunes sont parfois en diff
81. ironnement Or ce dont un enfant peur c est de son monde fantasmatique et m me des produits de son imagination Toutes choses qui n ont pas de place dans un monde scientifique ou plut t scientiste L ogre ou le loup des contes sont dans la t te de l enfant Qu en avons nous faits Du premier peut tre un p dophile duquel il convient r ellement de se prot ger du second un vrai mammif re carnassier essentiellement craintif envers l homme Et les Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 contes ont transform les ogres en v g tarien protecteur et les loups en nourrice bienveillante quand ce n est pas en triste empot qui ne m rite plus que moqueries et lazzis Les enfants et les adolescents de nos jours ne souffrent pas de vivre dans la fiction mais d un exc s de r el En fonction de ce que nous venons d voquer trop rapidement nous pouvons avancer que les images dont nous parlons et desquelles nous nous m fions correspondent un v ritable choix social implicite mais soutenu et qu elles se d veloppent tant parce qu elles ne trouvent pas de concurrence efficace en ce qui concerne la transmission et l information Ce qui veut dire que les strat gies conscientes mises en place pour r pondre aux besoins de celles ci sont insatisfaisantes Nous pouvons percevoir une partie de l incoh rence magistrale qui existe dans notre soci t l gard de la sexualit Nous sa
82. is aussi en tant que compagne et que m re un traitement plus ignoble encore en raison de la place qu elles occupent au sein de l id ologie publicitaire o elles fonctionnent comme le parangon du parfait consommateur Si la pub n a de cesse d exploiter le corps d nud des femmes et de les montrer dans des situations violentes pornographie viols c est qu on ne peut tre un bon consommateur que si on fonctionne soi m me sur ce m me mod le consommer et tre consomm Ce n est donc pas par hasard que la pub exploite aussi de plus en plus le corps d nud de l homme ou m me de l enfant mais parce qu ils succombent leur tour cette m me logique de consummation La n gation des femmes r elles Comment s tonner d s lors que la pub fonctionne la n gation des femmes r elles celles qui nous enfantent qui nous l vent qui travaillent cr ent et se r voltent celles qui vieillissent et qui meurent Mais il ne suffit pas cependant d inverser le clich pour d samorcer le pi ge bobonne ne gagne rien devenir superwoman et la femme inactive en se m tamorphosant en executive woman La femme de la pub n est jamais l quivalent de l action man L executive women reste surtout menac e par les mauvaises odeurs elle n est jamais une bonne m re ni une bonne pouse elle a tendance n gliger ses enfants sa maison ses amants Flle ne peut que compter sur des produits substituts pour ne pas tre en f
83. it une seule fonction un corps amput sans t te trafiqu objectiv etc Cette strat gie de d membrement du corps est fondamentale Elle permet en effet de calquer le corps sur le fonctionnement du march il existe un produit sp cifique pour chaque chose La femme objet n est pas un corps unifi mais une somme de morceaux de corps pouvant eux m mes se d composer l infini La pub ne parle pas de la peau mais de sa douceur de son odeur de sa r sistance de son grain de son bronzage de sa pilosit etc Elle ne parle plus du corps en g n ral mais du cou des mains des seins des hanches etc L enjeu est de faire vivre le corps comme un tout clat l ment par l ment comme un objet d tachable comme un objet consommable La pub nourrit le fantasme d appropriation du corps l ment par l ment la bouche les seins les jambes le cou etc Ce morcellement concerne aussi la moralit que l on exploite l ment par l ment comme autant de sources potentielles de profits la femme de la pub n est donc pas seulement r duite un sein bouche mais des sentiments que la pub objectivise pour les v naliser Ce morcellement du corps sert donc dire le morcellement de l tre tu n es qu un sein un vagin des muscles un dur une tendre etc La profusion des biens serait bien s r la r ponse toute naturelle ce morcellement du corps et de l esprit bref au morcellement de l tre Mais encore
84. l heure de la parit le d bat qui semblait clos ressurgit en marge des lois dans l inconscient et les repr sentations La loi du march semble l emporter car m me dans les magazines qui d noncent ces faits les annonceurs sont m nag s puisque l on retrouve ces pubs quelques pages plus loin Toutes ces images nous renvoient une repr sentation de la sexualit humaine dissym trique et r duite des objets de consommation Pour que nous ne soyons pas submerg s culpabilis s frustr s excit s et l insu de notre plein gr propuls dans une fi vre acheteuse compulsive et salvatrice il nous faut apprendre lire les images d coder les intentions ma triser nos motions Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Voyons maintenant du c t des images positives En regardant les images que vous aimeriez transmettre en ducation la sexualit nous allons trouver quelques pistes de r flexion On peut d j noter qu elles repr sentent pour beaucoup des situations que l on peut rencontrer dans la r alit il y a donc un contexte lieu et temps la montagne la nature la mer la f te la famille Elles repr sentent souvent plusieurs personnages dans des situations relationnelles de jeu de complicit d amour d affection Elles nous parlent du couple du d sir d enfant de la protection de l galit des sexes de l panouissement du bonheur En fait elles
85. la lutte contre les contenus illicites ou les comportements abusifs pr occupe les pouvoirs publics C est ce que rappelait Isabelle Falque Pierrotin pr sidente du Forum des Droits sur l Internet dans une recommandation sur P do pornographie et p dophilie sur Internet ont un des objectifs est de d velopper une campagne de sensibilisation et d ducation ne serait ce qu au niveau des tablissements scolaires Mais reconnaissons tout de m me que notre soci t entretient propos de la sexualit une hypocrisie invraisemblable Qu une fille entende sa m re lui dire un jour tu trouveras un prince charmant ou que l acte sexuel a fait mal me semble aussi violent que si elle voit une photo de p n tration sur un site pornographique A l adolescence l enfant est dans une probl matique de curiosit sexuelle normale Accuser certains contenus sur Internet pour en interdire l acc s ne me semble pas n cessairement une solution On sait bien qu une trop grande s v rit est excitante c est dire qu il y a toujours une tension rotique li e l interdit Un parent qui va plut t bien est capable de parler de sexualit et de mort avec ses enfants et c est essentiel Si l enfant s est trouv confront des images qui le choquent ou qui lui posent question la qualit de r ponse du parent aura un impact sur la sexualit venir de l enfant Quand un enfant demande ses parents comment on fait les b b s si son parent est
86. la personne qui en est le propri taire Cependant traiter le corps comme quelque chose qu on poss de au m me titre que n importe quel autre objet ouvre la possibilit de l ali ner compl tement surtout d s lors que l utilisation qu une femme est cens e en faire semble codifi e l avance Bien videmment il ne s agit pas ici de porter un jugement de valeur sur ceux et celles qui revendiquent la possibilit de disposer compl tement de leur corps et d en faire m me un simple objet Chaque individu a son histoire Chacun fait ses choix Peut tre existe t il un droit de disposer de son corps comme on le veut m me si cela implique le droit de se soumettre une multiplicit de r gimes alimentaires et d op rations de chirurgie esth tique de tourner des films pornographiques ou encore de se prostituer On n est pas oblig d tre d accord avec tout le monde et de partager leurs id es Ce qui fait probl me c est plut t l ensemble de discours de tous ceux qui se donnent bonne conscience en faisant l apologie de la libert dont l individu disposerait aujourd hui sans se rendre compte du fait que le plus souvent une normativit nouvelle s impose lui par le biais d images tr s normatives et contraignantes Devant une image le spectateur peut en g n ral garder une certaine distance et prendre position par rapport l objet repr sent La relation ce qu il regarde n est donc pas compl tement born e par ce qu il
87. le il y a quelques jours alors que j intervenais aupr s d l ves de CM2 dans une cole d une petite ville de la Dr me et que je leur demandais d crire les 3 premiers mots qui leur venaient l esprit quand je leur disais sexualit humaine les mots sodomie et godemich sont apparus 5 fois dans un groupe de 10 l ves il y avait aussi des groupes de mots comme ah oui c est bon Il n a pas fallu longtemps pour que devant de tels mots la pornographie soit voqu e par les jeunes eux m mes et ce fut l occasion d en parler Il tait vident qu un certain nombre d entre eux des gar ons avaient d j vu des images pornographiques sous forme de film ou de revue d autres n en avaient pas vues et en avaient une opinion certains ne savaient pas vraiment de quoi il s agissait Les changes furent int ressants et nous tions l en tant qu adultes r f rents pour les aider dans leur r flexion Il est donc important de pouvoir mettre des mots sur ce qu ils voient et avant tout de les laisser s exprimer eux m mes sur les questionnements les tonnements les certitudes ou les inqui tudes que de telles images suscitent chez eux En revanche les jeunes ne vont pas spontan ment nous demander d aborder ce th me et nous dire clairement Nous avons regard des images pornographiques et nous aimerions en parler C est l qu intervient la capacit de l animateur pouvoir entendre au del des mots prononc s sur ce sujet
88. les attendent les r clament ou au minimum les consomment Nous pouvons donc nous demander aussi quoi elles servent et quel besoin elles r pondent L ostracisme auquel elles ont droit dans les discours puisque dans les faits elles restent omnipr sentes se multipliant plut t voque une pr vention qui en rappelle d autres Au d but du XXe si cle encore de nombreux intellectuels vilipendaient les romans consid r s comme une source de d pravations et de crimes Ils regrettaient am rement que des jeunes gens au lieu de d velopper sainement leur intellect se fourvoient lire des romans qui faussent le jugement prenant des fables pour la r alit Durant les d cennies qui suivirent le cin ma eut droit au m me traitement peine consid r comme moyen d expression mineur r serv aux faibles influen ables qui ne pouvaient le visionner qu tre d bilit s et entra n s d gringoler au fil de leur plus basses passions Ces situations ont au moins deux points communs la d consid ration de modes d expressions nouveaux et celle du public consommateurs priv de sens critique et infantilis D o l id e d une mise en garde protectrice Nous n avons pas la place de le d montrer ici mais il est vraisemblable que ces moyens d expression ou plut t leurs contenus se d veloppent dans des espaces laiss s vacants par l volution des soci t s Dans leur forme traditionnelle celles ci organisent le
89. leur accordant une importance d mesur e Images violentes ou violence d un monde fait d images Posons nous donc la question de savoir ce qui serait le plus violent tirer sur un personnage et ne pas voir l impact parce que le personnage dispara t c est ce qu on pourrait appeler une guerre propre ou bien tirer sur un personnage qui tombe et emp cherait le joueur d avancer dans sa progression Dans GTA qui est un jeu qui m a terriblement angoiss parce qu il m est insupportable d incarner un gangster lorsque le personnage ne parvient pas terminer sa mission il peut dans un acc s de rage narcissique devant l chec de sa mission prendre plaisir tuer tout ce qui bouge dans la ville gigantesque Ce jeu profond ment immoral interdit aux moins de dix huit ans mais que beaucoup d adolescents connaissent pourtant est consid r par 70 d entre eux comme fun ce qui signifierait qu ils ont suffisamment de distance pour pouvoir incarner un gangster Inversement un de mes patients m a dit ne pas supporter ce jeu car on est trop libre C est dire combien les appr ciations de la violence sont diff rentes suivant les ges les personnes et leur histoire Pour ma part j ai pens que cet adolescent n allait pas trop mal car le sentiment de libert n existe que dans un cadre d fini Les chemins de traverse peuvent tre alors d autant plus jouissifs prendre Paradoxalement pour d autres joueurs la figure du gangster offre un vrai se
90. libre et autonome C est ainsi que par exemple le magazine Biba en ao t 2003 titre son dossier Sexe Les filles aussi ne pensent qu a et construit un v ritable parcours initiatique autour de la n cessit pour la femme d exprimer ses d sirs et ses fantasmes Masturbez vous sans complexes exhibez vous si a vous chante r clamez votre droit l orgasme quotidien le tout tant accompagn de photos pas tr s loign es de celles de la presse masculine de charme comme celle d une jeune femme en string et nuisette transparente violette allong e bras tendus vers qui sur un lit aux coussins orang s imprim s d yeux et de bouches Le refus des interdits moraux traditionnels et la valorisation de l autonomie et du consentement s accompagnent ainsi de l imposition d une nouvelle norme on doit librement poursuivre son plaisir selon les mod les r pandus par la pornographie L tymologie grecque du terme pornographie signifie crit concernant les prostitu es c est dire tout texte d crivant la vie les mani res et les habitudes des prostitu es et des prox n tes Le mot cependant n a pas t employ jusqu au XVIIIe si cle quand le terme pornographie a commenc tre utilis pour indiquer les repr sentations explicites des organes sexuels ou des actes sexuels C tait le d but d une confusion qui depuis entoure la pornographie et l rotisme et qui veut que la pornographie n est rien d autre
91. lles 5 Article sur la cyberaddiction dans le Hors S rie du Nouvel Observateur mai juin 2005 sur Les nouvelles addictions 6 Cit dans Famille ducatrice d avril mai 2005 dossier sur Internet 7 A l annonce de l interpellation par la police espagnole de plus de 500 p dophiles pr sum s changeant des images pornographiques de mineurs sur le Web la pr sidente d Action Innocence Val rie Wertheimer a t interview e sur ce th me dans Le Parisien du jeudi 17 mars 2005 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 J ai suffisamment insist sur les enjeux d autorit autour d Internet En tant que psychanalyste je me situe cependant plus du c t des questions que des r ponses En ce qui concerne les jeux vid o qu il s agisse de jeux de sport de guerre ou de gestion je crois important de souligner qu il y a un enjeu celui de gagner Lorsque le jeu devient un enjeu sa dimension narcissique merge de mani re vidente En ce sens je rejoins Marc Valleur qui estime que le jeu est n cessaire au psychisme comme il a une utilit sociale 8 m me si je regrette que l Observatoire des Jeux ODJ qu il a cr pour aider les accros aux jeux d argent comme aux jeux vid o renforce la confusion possible entre jeux d argent et jeux vid o alors qu ils n ont pas grand chose en commun en tous cas pour le moment En effet le jeu vid o exige des qualit s sp cifiques qu on peut r
92. lles relations d objets nos ado adultes pourraient ils tisser face ces produits qui se sont mis fonctionner comme un immense Sein intarissable qui infantilise n cessairement toute la famille La m re castratrice La m re castratrice est celle que vomit le plus les publicitaires Ils n ont de cesse de la ridiculiser dans ses pr tentions pr server des r gles de vie et des normes familiales traditionnelles Cette m re castratrice est oppos e aux d sirs de ses enfants et de son conjoint Elle est oppos e au p re lib rateur celui qui non seulement admet mais partage les d sirs de ses enfants Cette m re castratrice n est cependant pas m chante mais juste un peu born e et ignorante Cette m re castratrice doit tre bien s r envoy e l cole Kinder Ces mauvaises m res interrog es par la ma tresse sur les go ters pingui se font des grimaces et chahutent telles de mauvais l ves La m re esclave La m re esclave r gne sur sa lessive et sur la cuisine Les publicitaires se moquent gentiment d elle car elle est ringarde Ils la d crivent au physique et au moral comme un tre d pass dans sa fa on de s habiller de penser de parler d aimer et d acheter Cette m re esclave peut se racheter en acceptant de devenir l ambassadrice des grandes marques au sein de sa famille Elle pourrait m me conserver sa fonction maternante mais dans un cadre modernis Une pub pour la chicor e Bonjour montre une m re q
93. lles s inscrivent sur le corps le fait nouveau tient aujourd hui l ampleur du ph nom ne et au renforcement des crit res esth tiques et thiques de contr le appliqu s aux corps En effet si toute soci t avance un id al du corps miroir dans lequel chacun essaye de se reconna tre d plorant toujours de ne pas lui ressembler suffisamment nos soci t s occidentales se caract risent par un id al extr mement exigeant La coercition que les individus subissent est non seulement massive et constante mais aussi attentive codifier m me les gestes les plus infinit simaux Ce qui a comme cons quence une marginalisation et une culpabilisation de tous ceux qui s loignent et se diff rencient des mod les propos s La rh torique contemporaine est bien rod e Chaque individu doit tre libre de choisir la vie qui lui convient et doit pouvoir tre lui m me Mais pour cela il ne lui suffit pas tout simplement d tre Les plaisirs doivent tre recherch s La beaut et la minceur doivent tre travaill es Le corps doit tre contr l Au nom de la libert le corps doit suivre encore et encore certaines normes avant m me d tre ce par quoi un individu est au monde et manifeste son d sir il est ce qui doit se conformer aux lois du savoir vivre qui aujourd hui lui imposent d tre toujours beau mince sain d sirable sexy libre Le corps sous le poids du contr le Depuis les images publicitaires jus
94. malis es et st r otyp es Qu est ce que ces images ont en commun et sur quel m canisme jouent elles pour nous d stabiliser 1 Toutes les photos qui vous ont d rang s sont des photos publicitaires dont l objectif n est pas de nous informer sur un produit mais de nous le vendre La plupart du temps nous utilisons ce produit sans plus d arri res pens es que la satisfaction d un besoin ou d une envie Or subitement subtilement au d tour d une page d une rue cette pub fait surgir dans le champs social quelque chose de l intimit de notre intimit des fantasmes collectifs de nos fantasmes de la sexualit de notre sexualit une pulsion une envie qui devient un d sir avec un passage l acte qui semble minent Regardons de plus pr s ces panneaux Le corps de la femme y est omnipr sent le plus souvent d v tu ou si peu v tu souvent parcellis le contexte social professionnel familial est absent Seul est sugg r une intimit intemporelle et ternelle un monde artificiel et fantastique Ces femmes n ont d autres soucis que d tre belles d attendre elles sont lascives offertes ouvertes en extase Voyons les d tails qui nous permettent ces affirmations Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 2 5 ACTES Mai 2006 Tout d abord les hommes n apparaissent que sur 10 des photos souvent habill s d une plastique irr prochable avec des torses nus et souvent sexuelle
95. ment actifs image 1 ou prometteurs avec une rection sugg r e image 2 Sur les autres photos il s agit de corps de femmes Nous pouvons d j noter qu ils sont en majorit d nud s souvent seuls et souvent morcel s Fesses seins troncs dans toutes les publicit s pour la lingerie les corps sont parcellis s et une suggestion sexuelle est sous jacente gu pi re en cuir pour P r le image 3 le ons de s duction Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 pour Aubade image 4 Bouches Autres parties du corps tr s pris es les ouvertures La plus exploit e pour le grand public demeure la bouche zone rog ne lieu de multiples plaisirs sugg rant la femme offerte On peut voir des bouches entrouvertes souvent avec un objet ou un doigt qui sugg re pour le moins la succion voir la fellation images 5 et 6 Sur certaines photos le sperme est m me sugg r avec Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 28 un serpent en diamant qui sort de la bouche pour Boucheron image 7 Michelin nous pr sente une bouche entre ouverte sur un micro tr s phallique image 8 et Nespresso une bouche su ant une dosette de caf touchez au sublime image 9 Toutes ces bouches sont sorties du visage ou sans regard et d contextualis es si elles sont
96. ment des dimensions psychologiques affectives socioculturelles et morales qui seules permettent un ajustement constant aux situations v cues des hommes et des femmes dans leurs r les personnels parentaux et sociaux Dans ce cadre l ducation la sexualit a pour principal objet de fournir aux l ves les possibilit s de conna tre et de comprendre ces diff rentes dimensions de la et de leur sexualit dans le respect des consciences et du droit 1 intimit Cette ducation qui se fonde sur les valeurs humanistes de tol rance et de libert du respect de soi et d autrui doit en outre aider les l ves int grer positivement des attitudes de responsabilit individuelle familiale et sociale Circulaire EN 98 2003 Ces textes que l on peut consid rer comme fondateurs de l ducation la sexualit dans l institution regroupent les diff rentes d finitions du tour de table qui s accordaient de plus sur des notions D accompagnement par des adultes encadrants porteurs de rep res sociaux et de valeurs d mocratiques de groupes de r flexions sur la sexualit partir des interrogations et des attentes des jeunes respect de leur niveau de d veloppement Ces adultes encadrants doivent avoir b n fici d une formation leur permettant en plus de la gestion de groupes d ados d apporter des connaissances n cessaires la compr hension de la complexit de la sexualit humaine d fini ci dessus afin d
97. n y a rien voir Comme si le sexe f minin s tait d barrass de sa b ance si propice toutes les projections et que le sexe masculin propre et net rassurant dans son invite accrochez vous aux barres et aux poign es s tait effac au profit d une rotondit f minine et reposante L encore le r el aurait tout envahi Ce qu il y a voir est vu il n y a rien au del Pas de souci quant la diff rence des sexes pas plus au sujet de la jouissance de l autre pourtant jamais inaccessible Tout est donn tout est visible Nous avons d j vu cet apr s midi que la pornographie actuelle tait une v ritable n gation du sexe force d accumulation des gros plans qui r duisent hommes et femmes un seul organe rejet la dimension de jouet d charg de tout rotisme Peut tre est ce l l obsession de nos soci t s se d barrasser du sexe que finalement les publicitaires n aiment pas tant Tout va tellement dans le sens d une uniformit et d un mod le dans lequel les changes sont de plus en plus d un type oral je parle je mange je consomme Le corps est de plus en plus effac dans sa pesanteur r duit son id al et la relation privil gi e devient celle du regard Nous pouvons jouir mais en regardant si possible sans toucher Toutes les soci t s toutes les civilisations n ont pas fait le m me choix en ce qui concerne les repr sentations Les Romains ont utilis tr s librement les
98. ne compensation vaine dans la consommation identitaire Jamais un jeune qui arbore une casquette avec un logo ne dira qu elle prot ge mieux du soleil ou du froid mais qu elle lui permet d tre reconnu d tre valoris aux yeux des autres et de lui m me La communaut savante est globalement d accord sur ce constat Une divergence existe en revanche quant son interpr tation 4 Paul Aries Putain de ta marque Editions Golias 2003 p 526 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Beaucoup consid rent que gr ce cette addiction publicitaire les jeunes acc deraient beaucoup plus rapidement l autonomie la pub les lib rerait de l emprise de leurs parents ou de leurs ma tres Ils b n ficieraient ainsi de leurs propres r f rences culturelles Cette analyse est non seulement fausse mais totalement perverse La pub n est pas la culture des jeunes mais l anti culture par excellence La culture plus on la fr quente t t plus on a des chances de devenir un individu adulte autonome bref un v ritable citoyen La pub plus on lui est soumis t t plus on reste accroc aux marques La culture est cr atrice de libert en apprenant s auto limiter La pub au contraire r veille et exploite les fantasmes les plus r gressifs Elle n a de cesse d entretenir l id e d un monde sans limites et le mythe de la toute puissance Georges Chetochine le patron de l Institut Europ en d
99. ne bonne assurance vie L homme de la pub est devenu soit un surhomme inaccessible au commun des mortels soit un looser perdant qui n a rien esp rer de lui m me ni des autres bref un super macho ou un homme esclave incapable d aimer ou d tre aim avec pour Salut l hyper consommation Ce h ros prouve sa virilit en rempla ant toujours plus vite son caddie Cet homme d chu est instrumentalis par les publicitaires il est ce copain avec lequel les enfants s allient contre la mauvaise m re Ce couplage p re enfants contre le couplage traditionnel p re m re est tr s net dans les pubs pour la junk food alimentation pourrie Non seulement ce faux p re partage avec ses enfants une fr n sie de consommation transgressive mais il se place directement sous leur loi La loi des fr res celle des cours de r cr ation celle du mim tisme et du racket se substitue la loi dont les adultes devraient tre les repr sentants aupr s de leurs enfants Ce p re de la pub est un Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 12 faux p re puisqu il ne transmet plus rien peu importe qu il se nomme Pierre Dimitri ou Mohamed Ces hommes au sourire Gillette doivent devenir toujours plus interchangeables pour n avoir plus pour diff rence que celle de leur compte en banque et de leur soumission au mod le La pub contre les femmes Les femmes subissent en tant que personne humaine ma
100. nouveaux en psychanalyse TISSERON S Psychanalyse de l image Des premiers traits au virtuel Paris Dunod 1998 222 p Coll Psychismes TISSERON S L intimit surexpos e Paris Hachette 2002 180 p Coll Pluriel Sites Internet S lection de quelques sites ressources sur Internet qui ont pour vocation d velopper l esprit critique des jeunes l gard des m dias et des images Centre de Liaison de l Enseignement et des M dias d Information Au sein du minist re de l Education fran ais un centre charg de concevoir et de d velopper des programmes d ducation aux m dias http www clemi org Education l image et aux m dias Le CRDP de Grenoble propose des ressources pour les enseignants qui souhaitent travailler en classe la probl matique de l image et des m dias http www crdp ac grenoble fr medias index htm 5 4 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Groupe de recherche sur la relation enfants m dias Le GRREM est une association dont l objet est de promouvoir et de diffuser la recherche fondamentale sur les sujets concernant les enfants et les m dias http www grrem org Imagesmag net Dossiers et activit s pour une r flexion sur le monde des images www imagesmag net R seau ducation m dia Espace d di aux enseignants par le site Internet du R seau canadien Education M dias vou l ducat
101. ns des Chinois mais aussi des terroristes lesquels peuvent utiliser des commandos suicides Peut on s en amuser vraiment quand dans la r alit les attentats suicides sont continuels et conduisent mort d hommes On peut m me d noncer comme le font certains de mes coll gues le jeu Civilisation comme un outil de violence conomique au service du grand capital Ou encore trouver inadmissible que tel jeu permette de tuer des enfants moins que cela ne se justifie pour un fr re a n qui ne peut plus encadrer son petit fr re et qui r verait de s en d barrasser virtuellement Pour ma part je m int resse surtout la repr sentation de la mort dans l inconscient qui se mat rialise par des craintes de s paration et d abandon D exp rience je constate que le joueur n est pas dupe propos de ces morts que je viens d voquer Il sait aussi que la mort de son personnage n est pas une mort il va juste devoir recommencer sa mission Ainsi dans Band of Brothers quand son avatar meurt l image devient floue et on entend la voix du personnage qui dispara t au loin Et tr s vite une instruction vient reprenez la mission pr c dente Comme le fait remarquer Marc Valleur ce qui distingue les univers virtuels dans lesquels voluent les avatars de la vie r elle c est d abord le fait que la mort n y est qu un v nement secondaire fr quent et nullement irr versible En jouant r cemment Band of brothers j ai ainsi vu mon
102. ns marques Les publicitaires voudraient convaincre que s ils exploitent sans vergogne le corps des femmes ce serait pour leur rendre hommage Ils leurs offriraient des images de femmes belles minces jeunes heureuses et bien s r accompagn es d hommes beaux et riches La d nonciation de cette agression publicitaire contre les femmes r elles suppose pourtant que l on abandonne certaines critiques habituelles le machisme des publicitaires ou des consommateurs m les pour examiner la place de la pub dans la construction des identit s sexu es La femme est cependant d pr ci e dans par la publicit non seulement en tant que personne appartenant l autre moiti de l humanit mais aussi en tant que compagne amante et en tant que m re de famille A ce titre la critique des st r otypes publicitaires anti f minins suppose que l on examine le mauvais sort r serv aussi aux enfants et aux hommes La destruction des identit s collectives et individuelles Le combat des militants anti pubs et des objecteurs de croissance restent souvent en de a des enjeux actuels faute de tenir compte de la fa on dont l agression publicitaire fonctionne l ge post moderne La publicit n est plus seulement une entreprise de manipulation mais une tentative de r ponse de la soci t marchande sa propre crise Elle n est plus seulement le vecteur d une soci t qui r duit chacun de nous l conomie sous les deux aspects du travail et de la co
103. nsid rations autour des repr sentations contemporaines du corps Michela Marzano philosophe chercheuse au CNRS p 33 A partir d extraits de la vid o 15 x 13 20 ans Propos sur le Sida Kast rAgile Gilles Pastor metteur en sc ne et Vincent Boujon vid aste Kast rAgile p 38 Table ronde sur les attitudes ducatives face aux images et leurs impacts Lily Fossard conseill re conjugale MFPF 38 41 Claude Rozier m decin sexologue Acad mie de Grenoble p 43 Denis Vaginay psychologue psychanalyste p 44 Cl ture du colloque Marie Jos e Communal m decin inspecteur de sant publique DRASS Rh ne Alpes p 50 Bibliographie p 52 Ouverture du colloque Fran oise Laurant pr sidente nationale du Mouvement Fran ais pour le Planning Familial Tous nos remerciements au CRAES CRIPS pour avoir organis ce colloque auquel le MFPF de toute la r gion Rh ne Alpes a contribu Merci Messieurs Marcel Moralito et Patrick Mendelsohn Recteur et Directeur de l IUFM Le MFPF pr sent dans 5 d partements de notre r gion est un r seau de 70 associations d partementales regroup es dans une Conf d ration Nationale Il a t cr il y a 50 ans d s 1956 avec de nombreux grenoblois pour lutter contre l interdiction totale de la contraception de la loi de 1920 puis tr s rapidement contre l interdiction et la p nalisation de l avortement Ces luttes ont tellement marqu l opinion et mobilis les d bats publics pen
104. nsommation mais une fa on d enfanter un nouveau type d humain La nouvelle place de la pub dans l conomie marchande est mettre en relation avec la place des marques dans notre conomie psychique La soci t moderne ne d truit pas seulement des identit s collectives mais galement ce qui permet chaque personne de se construire Elle pousse ce que les psychanalystes nomment la d diff renciation qui passe par la remise en cause de ce qui permettait traditionnellement aux humains de se construire en tant que sujet Cette d diff renciation est autant d ordre g n rationnel que sexuel A la mort des identit s collectives doit succ der celle de l identit individuelle Cette supr me violence contre la personne humaine r jouit nos lites le grand futurologue am ricain Alvin Toffler y voit non seulement une nouvelle grande r volution dans l histoire de l humanit comparable ce que fut le passage du pal olithique au n olithique mais aussi la possibilit de passer enfin de la logique de la passion toujours dangereuse car irrationnelle celle de l int r t Cette disparition programm e du Moi par surabondance d exp riences permettrait de d velopper le commerce des morceaux d identit L importance accord e par la jeunesse du monde aux nouvelles marques identitaires commerciales serait un signe de cette mutation Le philosophe fran ais Dany Robert Duffour tire du m me constat des conclusions oppos es et d
105. ntiment de libert virtuelle parce que celui ci se comporte selon des codes pr cis Des go ts et des couleurs L autre motif d inqui tude des parents porte sur tout ce qui a trait la sexualit via Internet Qu Internet serve aux cyberpr dateurs comme on les appelle me para t vident et pour le moins pr occupant 8 CF article pr c demment cit 9 Benno Rosenberg Masochisme mortif re et masochisme gardien de la vie Monographies de la revue fran aise de psychanalyse PUF 1 re dition 1991 10 in Les cahiers du cin ma hors s rie sur les jeux vid o 2002 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 18 Les inqui tudes des parents sont justifi es et le contr le de l activit virtuelle des enfants a ses raisons d tre Il y a quelques ann es je n avais pas mesur l ampleur du ph nom ne et les risques encourus par des jeunes Lors de mes conf rences beaucoup de parents me disent que c est souvent par hasard que les enfants se retrouvent sur des sites X En tapant un mot cl une liste de sites appara t Si le mineur fait alors le choix de cliquer sur un site X cela rel ve tout de m me de sa responsabilit Dans la mesure o certains sites pornographiques peuvent faire penser la porte ouverte des parents quand ils font l amour on peut justifier ais ment le contr le parental il s agit tout simplement de fermer la porte En tous cas pour ce qu
106. nts avec cette id ologie ils valorisent le sexe tout en montrant de fa on tr s crue par le biais d images saisissantes les dangers dont les adultes affublent la reproduction dans nos contr es civilis es Pour ce faire ils vont associer symboliquement la transformation pubertaire une v ritable m tamorphose les adolescents tant montr s comme susceptibles de se transformer en tout autre chose que ce qu ils taient avant la pubert ils deviennent alors des pr dateurs loups garous vampires mus par de bas instincts animaux et carnassiers Par le biais de cette m taphore d une transformation radicale animale les sc naristes voquent galement l ambivalence des sentiments que les parents peuvent prouver face leur enfant devenu adolescent et qu ils tendent ne plus reconna tre le petit tre affectueux qu ils ont lev dans leur giron devient un quasi tranger un alien quand il n est pas tout simplement per u comme un monstre Enfin proposition ultime ces films si d cri s par les adultes offrent en fait aux adolescents des supports imaginaires concrets pour se rep rer dans le v cu bouleversant dont ils font l exp rience et qui leur fait se demander avec angoisse s ils vivent dans la r alit ou dans un cauchemar Dans des contextes plus traditionnels les rites consistant op rer sur le corps des jeunes gens et inciter leurs parents leur transmettre la fonction parentale institutionnalisent le passa
107. olescence de relation filles gar ons cela permettait de partir de l imaginaire de la cr ativit tout en tranchant avec la mani re actuelle d en parler dans une certaine presse pour adolescents ou radios techniciste rationnelle Nous nous apercevons galement que travailler avec l outil photo expression partir des images de magazine les confortaient majoritairement dans des mod les st r otyp s avec toutefois un b mol dans le choix des filles et des gar ons orient s plus fr quemment sur des images moins traditionnelles et allant dans une ouverture de d construction normative Par contre l effet de groupe est l et chez les adolescents le danger d tre trop diff rent et rejet du groupe des pairs est tr s pr sent Nous faisons de plus en plus souvent le choix de travailler en respectant la mixit des groupes Intervenir en groupe mixte permet l volution d un travail collectif sur l galit des sexes et sur la pr vention des comportements sexistes Lors de ces animations filles et gar ons pourront commencer saisir les pr jug s les enfermant r ciproquement dans des comportements construits socialement Cela permet de ne pas scinder les groupes la parole pouvant ainsi circuler sans cr er de clivages suppl mentaires ni entre les clans ni entre les gar ons et les filles Cela facilite la communication bien souvent difficile entre eux la compr hension des uns par rapport aux autres la d couverte qu entre un gar
108. on la sexualit dans la r gion Rh ne Alpes Etude sur les CPEF les tablissements de conseil familial et conjugal amp bilan pour les coll ges et lyc es publics de l Education Nationale Lyon Universit de Lyon 2 2003 108 p COLLEGE RHONE ALPES D EDUCATION POUR LA SANTE CENTRE REGIONAL D INFORMATION ET DE PREVENTION SIDA Education la sexualit R le des professionnels dans les institutions Lyon CRAES CRIPS 2002 168 p DESAULNIERS M P Faire l ducation sexuelle l cole Montr al Editions Nouvelles 1995 173 p GUIGNE C PICOD C Education la sexualit au coll ge Grenoble CRDP 2003 232 p HUERRE P Coor LAURU D Coor Les professionnels face la sexualit des adolescents Les institutions l preuve Ramonville Saint Agne Er s 2001 232 p Coll Enfances amp psy T IGUENANE J Coor D IVERNOIS J F Coor Vie affective et sexualit des adolescents au coll ge Cr teil Conseil G n ral du Val de Marne 2004 88 p LARROSE B THERY I JULIEN P et al Eduquer la sexualit Bordeaux CRAES 1998 101 p LEUILLET P DUMONT M et al Education la sexualit Quelles r ponses aux adolescents Contact Sant n 173 juillet ao t 2002 pp 6 13 MINISTERE DE LA JEUNESSE DE L EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE DIRECTION DE L ENSEIGNEMENT SCOLAIRE L ducation la sexualit au coll ge et au lyc e
109. on et une fille il y a beaucoup de similitudes chacun pouvant ainsi interroger l autre sur ses attentes Nous identifions dans le discours des adolescents nous semble t il des l ments nouveaux m lang s des donn es r currentes ceci favoris par un contexte m diatique ambivalent Les filles ont la possibilit ou m me presque l injonction de s habiller sexy de pouvoir montrer les images les mod les qui les entourent am nent cela mais c est toujours paradoxalement la fille de faire attention de ne pas provoquer ces gar ons qu on dit avoir des pulsions et ne peuvent se retenir On argumente beaucoup sur la mini jupe il y a mini jupe et mini jupe sur le string petit bout de tissu sur lequel courent beaucoup de fantasmes La solidarit f minine dans ces cas l ne semble pas exister aussi si elle ne s habillait pas comme a elle n aurait pas tant de probl mes g n rant des rivalit s entre filles dites normales et Les filles sexy elles vont venir prendre les copains Ce qui nous fait penser que ces images enferment et cristallisent sur une soci t du f minin et masculin profond ment diff renci par exemple une fille qui a plusieurs partenaires est une fille facile une bourrique Les jeunes filles semblent plus volu es plus d gourdies mais c est la r putation qui compte Pris dans l embarras de la peur de la rencontre amoureuse et sexuelle les adolescents peuvent tre une cibl
110. on jouit on peut en faire ce qu on veut en jouir sexuellement ou jouir de le d couper en pi ces L accouplement repr sent quant lui perd tout caract re d unicit et devient le simple maillon d une cha ne c est toujours le m me acte qu on peut r it rer un nombre incalculable de fois jusqu ce que tout se r sume une r p tition infinie La pornographie se construit selon le mod le marchand de la transaction et de l utilisation c est la mise en sc ne de l aptitude conomique poss der des biens et les changer la mise en sc ne de l change qui s oppose l irr versibilit des caresses et des baisers caract risant par contre la sexualit humaine Corps et gestes sont englob s dans un syst me dont les l ments principaux sont la circulation la distribution et l utilisation L individu se retrouve ainsi assujetti au m tabolisme sans fin d un cycle conomique o les notions de conservation et de pr servation n ont plus de valeur Tout d pend du rapport entre moyens et r sultats Tout prend sa place l int rieur d un monde ferm o chacun se cantonne dans l utilisation et l exploitation de soi et des autres o chacun se meut enti rement l int rieur d un champ d fini par l utilit o chaque geste est pris en compte sous l angle unique de sa valeur op ratoire22 Si l on passe de l analyse substantielle des images pornographiques leur analyse formelle les probl mes ne sont pas moindres
111. per ces relations partir des images c est ce que nous Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Les mod les dominants masculin et f minin jeunisme et esth tisme violences sexuelles Normes contraintes et libert Br ves consid rations autour des repr sentations contemporaines du corps Michela Marzano philosophe chercheuse au CNRS Le corps id al comme instance symbolique Le corps a toujours t le reflet de pressions et de transformations multiples fond es sur les valeurs et les croyances dict es par la soci t Les exemples sont nombreux Il suffit de penser aux V nus callipyges de l Antiquit qui taient cens es attirer la f condit et combattre la pr carit alimentaire ou encore aux graciles gyptiennes qui attestaient par leur corps extr mement mince la puissance des Pharaons et l opulence de leurs greniers grains Mais au del de ces exemples ponctuels ce qui est important de souligner c est le fait que chaque poque il existe des images id ales du corps qui manent du d sir d une soci t de les riger en norme et de les imposer aux individus C est pourquoi comme le dit David Le Bretonlile corps id al peut tre d fini comme une instance symbolique qui ins re les diff rents membres d une soci t ou d un groupe dans des r seaux de significations de pratiques et de croyances Mais si depuis toujours les normes culture
112. plus avoir peur des jeux vid o Trois ans plus tard l approche de cette nouvelle culture se fait encore avant tout du c t de la condamnation et de la pathologie Violence et addiction sont les th mes pr f r s des m dias qui font des jeux vid o un obscur objet de plaisir dangereux D un autre c t le jeu vid o est entr dans le cadre du patrimoine de la Biblioth que Nationale de France BNF Les Cahiers du Cin ma ont publi en septembre 2002 un num ro sp cial Jeux vid o dans lequel Olivier S guret critique sp cialis du journal Lib ration rappelle sa d couverte d un monde absolument vierge du point de vue journalistique enti rement laiss entre les mains de la presse sp cialis e et son impression de mettre la main sur une p pite il exprime son souci intense d laborer une grammaire critique de cette nouvelle culture Enfin Jean Pierre Raffarin a cr un fond de soutien pour les diteurs de jeux vid o C est dire leur importance culturelle et conomique Dans un r cent article Marc Valleur chef de service l h pital Marmottan souligne juste titre que l addictologie peut apporter un regard d cal dans les d bats qui agitent la soci t en mati re de jeux vid o ceux ci sont souvent accus s de couper les jeunes de la r alit voire d encourager la violence et le passage l acte Or le fait qu une activit puisse donner lieu addiction n implique en rien que cette activit soit m
113. processus de transmission de mani re relativement ferm e sous une forme de rites initiatiques par exemple Ces derniers permettent une Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 classe d ge d finie de recevoir un enseignement pr cis et exhaustif au regard de l attente de son groupe d appartenance Ils indiquent aussi comment se comporter dans l avenir et d terminent un changement de statut pour chacun des individus Tout le monde sait donc ce qui lui est n cessaire au moment opportun notamment en ce qui concerne le domaine de la sexualit Ayant inform et form chacun de ses membres dans un cadre tr s strict ces soci t s ne craignent pas d tre perturb es par des comportements inappropri s r sultant d initiatives individuelles qui si elles existaient seraient imm diatement r prouv es Ce fonctionnement rigide est contraignant pour l individu mais il le rassure consid rablement en contrepartie En voluant dans un contexte industriel les soci t s modernes ont peu peu abandonn cette forme troite de transmission au profit d une certaine libert individuelle qui laisse une grande place l initiative Cet objectif voulu et assum n est pourtant pas sans cons quence il laisse toujours planer le doute quant au r sultat chaque personne pouvant revendiquer pour elle des choix et des comportements qui mettraient en p ril le groupe De plus en l absence de rituels
114. qu aux vid o clips et aux films pornographiques l individu contemporain est confront un nombre croissant de repr sentations qui renvoient toutes d une fa on ou d une autre l id e de contr le et celle de plaisir Si le contr le exprime la puissance et la volont exhiber un corps bien ma tris est la preuve la plus vidente de la capacit d un individu assurer un contr le sur sa propre vie le plaisir lui est cens exprimer la libert et l autonomie un individu libre tant celui qui vit sa sexualit sans complexes et qui prend du plaisir sans trop se soucier des jugements de valeurs que les soi disant partisans du retour l ordre moral pourraient formuler l gard de leur conduite Dans un cas comme dans l autre cependant c est justement la libert individuelle qui est restreinte l individu se retrouvant pris au pi ge de la normativit soci tale Commen ons donc par la question du contr le En effet l image id ale de la beaut semble aujourd hui osciller entre l allure minimaliste des mannequins et celle athl tique des bodybuilders Philosophe ancienne l ve de ENS Pise et chercheuse au CNRS Elle est l auteur notamment de Penser le corps Paris PUF 2002 La Pornographie ou l puisement du d sir Paris Buchet Chastel 2003 Alice au pays du porno avec C Rozier Paris Ramsay 2005 Films X y jouer ou y tre Paris Autrement 2005 La Fid lit ou l amour vif Paris
115. que de l anecdote s il ne constituait une constante dans les r cits et les films de science fiction qui ont pour th me la procr ation Le premier du genre est sans conteste Le Meilleur des mondes d Huxley publi en 1932 Les enfants y sont fabriqu s en flacon et la viviparit terme scientifique utilis dessein par Huxley pour signifier l horrible obligation animale d en passer par un ventre f minin pour na tre y est per ue comme une inf me chose du pass ne subsistant plus qu l tat de survivance honteuse dans quelques r serves de sauvages L apog e de la civilisation correspond dans cette utopie l av nement de la st rilisation g n ralis e et la pornographie est rattach e non la sexualit mais l enfantement Les adultes s adonnent volont aux activit s rotiques et s extasient devant les bats sexuels des bambins dans les cours de r cr ation mais ils sont offusqu s lorsqu on leur rappelle l origine vivipare de l humanit Quelques d cennies plus tard c est le monstre d Alien qui va symboliser la viviparit La reproduction qu il incarne est pr sent e sous la forme d une infestation susceptible d an antir une humanit ayant atteint le plus haut degr d volution technologique Il a les traits d une sorte d insecte g ant mi fourmi mi araign e qui transforme ses proies humaines en cocons o d verser le contenu de ses ufs Le seul objectif de ce monstre est de se reproduire on ne le voi
116. quer tr s concr tement comment naissaient les b b s A la fin de la s ance cette petite fille mutique m a dit merci et s est mise parler Ses parents taient des conservateurs catholiques J ai suppos une absence totale de sexualit entre eux ou en tous cas une absence de parole sur ce sujet Or dans le fait de mettre des mots sur la naissance il y a un enjeu r el de s paration C est vraiment une question de partage du savoir Plus on donne savoir plus on permet l autre de se lib rer Par eux m mes les enfants vont aussi avoir recours des tiers Il y a trente ans un gar on achetait Lui en cachette dans un kiosque journaux o l on ne le connaissait pas Maintenant il a un acc s direct l information par Internet M me dans la transgression on pourrait dire qu il n y a plus d effort fournir L est peut tre le vrai probl me L accessibilit tous les contenus met donc vraisemblablement mal une valeur celle de l effort Pour se procurer Lui discr tement il y avait toute une d marche de pr m ditation excitante qui faisait partie de la transgression Maintenant on est dans le tout voir sans effort qui renforce aussi sans aucun doute l habituation l acc s aux images est si simple que les images en deviennent moins excitantes D ailleurs on pourrait se demander si dans le futur cela n occasionnera pas une mont e en puissance de la transgression avec des prises de risque de plus en plu
117. qui ne semble pas priori facile mettre en r flexion Car le plus souvent les jeunes abordent le th me de la pornographie en nous interpellant sur le registre des pratiques sexuelles ce qui peut sembler relever de l intime plus que de la sph re publique Chaque fois que les jeunes font r f rence des pratiques sexuelles nous devons penser que l endroit o celles ci sont amen es explicitement montr es dans la sph re publique c est la pornographie et ceci surtout si nous nous adressons des jeunes dont l ge peut laisser penser qu ils ne sont pas encore entr s dans une sexualit agie comme au CM2 ou au d but des ann es coll ges Ce sera alors l occasion sans faire un catalogue des pratiques sexuelles ce qui n est pas du tout notre mission de resituer qu une pratique sexuelle appartient la sph re du priv et de l intime o chacun vit sa sexualit comme il le souhaite partir du moment o cela se passe entre individus adultes et consentants et d voquer le lieu o actuellement il est facile de voir des images de pratiques sexuelles c est dire la pornographie Ce sera l occasion de les couter et de les faire cheminer partir de l o ils en sont de leurs connaissances concernant ces images c est dire que m me ceux qui n en n ont pas vues ni m me entendu parler pourront le jour o ils y seront confront s s appuyer sur ce qu ils auront entendu et la r flexion qu ils auront labor e pour accueill
118. repr sentations des corps Des sc nes rotiques explicites d coraient les halls d entr e des maisons et les pi ces vivre Tout le monde pouvait les voir y compris les enfants Cela ne choquait personne et chacun y trouvait mati re s instruire et s moustiller l occasion Des phallus en rection ornaient les lieux publics les carrefours dangereux les frontons des magasins sculpt s ou peints pendaient des plafonds s accrochaient broche aux v tements Ils portaient chance prot geaient du mauvais il Des vulves moins nombreuses leurs r pondaient Cette pratique apotropa que sous une forme plus discr te a perdur jusque dans nos soci t s Ainsi au Moyen Age pour accomplir leur voyage sans encombre les p lerins arboraient ils l occasion des broches phalliques ou vulvaires Les Romains toujours nous permettent une pr cision importante Dans leur repr sentations le phallus pouvait tre norme disproportionn il n tait l que pour sa puissance protectrice ou pour accentuer le c t grotesque d un personnage Par contre il tait beaucoup plus modeste lorsqu il appartenait un homme En effet l poque le p nis se portait petit ce qui tait le summum de la beaut et de la perfection Trop gros il tait jug inefficace et peu propice la g n ration Comme quoi le fantasme du gros p nis chez l enfant m le vivant dans la hantise de n tre pas assez membr de n tre pas la
119. s Les effets de la t l vision des jeux vid o et des ordinateurs Fribourg Editions universitaires de Fribourg 1999 234 p Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 MARZANO M Penser le corps Paris PUF 2002 181 p MARZANO M ROZIER C Alice au pays du porno Ados leurs nouveaux imaginaires sexuels Paris Ramsay 2005 250 p Coll Questions de familles MARZANO M La pornographie ou l puisement du d sir Paris Buchet Chastel 2003 294 p MINISTERE DE LA PARITE ET DE L EGALITE PROFESSIONNELLE Synth se de l Espace public de d bat sur l image des femmes dans la publicit Paris Minist re de la parit et de l galit professionnelle mars 2005 19 p http www femmes egalite gouv fr espace_presse dossiers_2005 docs pubsexiste pdf document en ligne derni re visite le 23 03 2005 MOISSEFF M Alien une initiation familiale bien particuli re de m re en fille Le divan familial n 7 automne 2001 pp 45 55 MOISSEFF M Le monstre comme symbole de l horreur maternelle Adolescence vol 20 n 4 2002 pp 871 879 MOISSEFF M Alien ou la science fiction comme mythologie contemporaine Le Nouvel Observateur hors s rie L vi Strauss et la pens e sauvage juillet ao t 2003 pp 82 85 MOISSEFF M Un adolescent qui fait mouche une variante sur la m tamorphose pubertaire Enfances amp Psy n
120. s ne s appuient pas forc ment sur un penchant pervers du public vis L image donn e l est bien dans le cadre d une relation au moins avec la personne qui regarde Si celle ci ach te le support s y fid lise souvent c est Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 46 bien parce qu il y a une raison Par exemple les publicit s pour les sous v tements f minins si souvent cit es et d cri es sont essentiellement vues et recherch es par des femmes Qui d cident si elles optent ou non pour telle ou telle lingerie Interrog es elles donnent des r ponses vari es quant l int r t qu elles trouvent feuilleter leurs magazines certaines ne regardent pas les publicit s d autres y cherchent des id es en se tenant au courant de la mode d autres encore y trouvent des repr sentations f minines qu elles peuvent qualifier positivement g n ralement d sireuses l occasion de leur ressembler Vraisemblablement en tout cas les femmes ne voient pas ces images dans une relation en miroir elles font intervenir le regard d un tiers qui peut tre variable mais avec lequel elles entretiennent une relation affective leur m re leur amie leur amant Nous avons eu un aper u des images de films de science fiction qui repr sentent la m tamorphose des femmes au moment d une copulation valid e imm diatement par une f condation notamment selon une forme animale de type man
121. s ordaliques Toujours est il qu on trouverait d un c t des enfants trop na fs lorsque le Surmoi parental est fort et de l autre des enfants manquant de na vet soit par confusion parentale une intimit surexpos e de la part des parents favorisant la confusion des registres chez l enfant soit par habituation ce qui n est pas pour eux cause de la d ferlante visuelle Bien videmment mes propos doivent tre att nu s pour la simple raison que je rencontre dans mon m tier seulement les enfants qui vont mal bien souvent parce que leurs propres parents vont mal J en veux pour preuve une autre anecdote Un jour j ai demand une maman africaine qui venait en consultation comment elle avait expliqu sa fille la naissance des b b s et elle m a r pondu je lui ai dit qu ils venaient par les pieds Pourquoi avait elle invent une explication pareille Je l ignore Toujours est il qu trangement sa fille avait un tic continuel assise elle agitait sans arr t un de ses pieds Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 20 La question de la mort va de pair avec violence et sexualit On peut bien s r s indigner devant tel jeu vid o qui met en sc ne des hooligans qui ont pour objectif de massacrer des supporters ennemis et de casser afin de marquer des points On peut aussi consid rer comme immoral le jeu Command and Conquer qui permet d incarner des Am ricai
122. s possible de reconna tre la pratique de la sexualit comme naturelle et de parler sans drame des dangers qu elle peut malheureusement receler Nous avons cr le livre Vivre la sexualit VAGINAY D BALVET D Vivre la sexualit Encyclop die illustr e Lyon Chronique Sociale 2002 176 p comme une tape possible de cette d marche avec la volont de proposer des repr sentations libres des corps et des sexes en nous inspirant des mod les romains ou africains Nous vous laissons en d couvrir quelques illustrations Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 ceci est un omme Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 4 9 ACTES Mai 2006 5 50 Cl ture du colloque Marie Jos e Communal m decin inspecteur de sant publique DRASS Rh ne Alpes Le travail effectu dans le cadre du SREPS a permis de d gager les axes suivants Fall Nous nous sommes rendus un consensus sur l ducation la sexualit partir des diff rents textes OMS circulaires EN et Loi tout en donnant chaque fois qu il est n cessaire des explications compl mentaires sur notre d finition de la sexualit afin de d finir le cadre thique des interventions Il convient de rappeler les diff rentes composantes de la sexualit Si la sexualit humaine est ins parable de donn es biologiques elle int gre gale
123. s selon le m me sch ma Les plus volu es sur le plan technologique sont celles qui font le moins d enfants les moins volu es en font le plus Il y aurait donc un rapport inversement proportionnel entre le degr d volution d une population et son taux de f condit Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Dans les oeuvres de science fiction tout comme dans les politiques de sant internationales et dans l id ologie populaire occidentale l exc s de fertilit est consid r e comme un fl au entravant l volution des populations Mais d un autre c t les Occidentaux ont les plus grandes difficult s maintenir un taux de f condit suffisant pour assurer le renouvellement des g n rations ils ont donc besoin de la fertilit des migrants pour maintenir une d mographie viable Or ces migrants sont jug s moins volu s c est dire qu ils sont per us comme susceptibles de nous faire chuter d un cran sur l chelle de l volution D o la crainte que le m tissage d individus soi disant situ s des paliers diff rents de l volution n entra ne la dissolution des Blancs hypofertiles et ou leur r gression un stade plus animal au niveau duquel la reproduction la nature donc reprendrait le pas sur la culture Cette crainte est rendue explicite dans certains films de science fiction les races distinctes sont symboliquement assimil es des esp ces diff rent
124. simple utiliser les femelles humaines comme m res porteuses car leur esp ce a perdu la capacit de se reproduire par elle m me et supplanter terme une humanit qu ils m prisent car ils la jugent tr s inf rieure eux Les m les occidentaux lors des grands mouvements de conqu te coloniale ont t m me d engrosser les femmes de races qu ils estimaient inf rieures de m me qu ils utilisent aujourd hui la f condit des femmes issues du tiers monde pour augmenter leur propre taux de fertilit ou en adoptant leurs enfants Une simple transposition permet alors d imaginer qu une esp ce encore plus volu e ayant donc perdu toute capacit se reproduire par elle m me pourrait faire subir le m me sort aux terriens les plus volu s Mais cette esp ce plus volu e pourrait bien correspondre dans l imaginaire celle de la g n ration des enfants la g n ration des enfants supplante celle des parents et manie superbement la technologie mieux que la g n ration des parents et encore mieux que celle des grands parents de ce point de vue chaque nouvelle g n ration tend tre per ue comme plus volu e plus intelligente que celles qui la pr c dent Toutefois l id e sous jacente exprim e par ces moralistes que sont les auteurs de science fiction est que l augmentation de l intelligence s accompagne d une perte d affectivit qui risque de faire retomber les humains du c t de la soci t animale
125. soci t dans laquelle la part la plus humaine de l homme serait pass e aux oubliettes et dans laquelle l humanit se r duirait la seule conomie for at du travail et de la consommation Elle nous emp che individuellement et collectivement de penser et de r ver Elle oblige nous projeter sur ces produits et introjecter ses contre valeurs Elle nous emp che de tirer les le ons de ce que nous savons Comment croire que l avenir puisse tre la consommation alors que 20 des humains s approprient d j plus de 80 des ressources et que notre mode de vie occidental est non g n ralisable Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 16 Sexualit images et repr sentations L impact des images et des repr sentations virtuelles chez les enfants et les adolescents Micha l Stora psychologue clinicien psychanalyste CMP enfants adolescents Pantin 93 Lorsque j ai cr un atelier jeu vid o vis e th rapeutique j ai bien senti que je prenais un risque la diabolisation d Internet et des jeux vid o tait croissante dans les m dias et dans les familles comme l avaient t leurs d buts la BD et le rock n roll D ailleurs j avais tellement le sentiment de m inscrire contre courant du discours ambiant qu en mars 2002 j avais organis dans le cadre de l Observatoire des Mondes Num riques en Sciences humaines un colloque que j avais intitul Pour ne
126. sth tique possible Mitraill s par un bout de bois nous prenions le temps de mettre en sc ne attentivement notre mani re de tomber Il en va de m me avec le jeu vid o En tant que mise en sc ne du r el le jeu vid o fait que l en train de mourir se doit d tre la hauteur de la repr sentation que le joueur se fait de son combat contre les images Aussi les concepteurs de jeu ne cherchent ils pas restituer pleinement le r alisme de la mort par balle car ce n est qu un jeu mais ils mettent tout en oeuvre pour permettre au joueur de s approprier les images par la pers v rance en offrant la r ponse la plus satisfaisante possible son attente Ce qui tient lieu d esth tique c est la technique autrement dit le degr de r alisme imprim l image La contemplation ne sied pas encore au jeu vid o Il faut que a aille vite et bien Enfin le jeu vid o n inscrit pas le joueur dans le tout tout de suite car il exige de l anticipation de l intelligence d ductive et la capacit de prendre le risque que les personnages invent s r sistent justement aux tendances purement destructrices du joueur L intelligence artificielle qui reste une illusion fait tout de m me des personnages des ennemis qui s adaptent notre mani re de jouer L tre humain reste toujours l acteur principal du jeu mais en tant que spectateur il doit pouvoir exercer sa vigilance afin de ne pas prendre les images pour des tats de fait en
127. t jamais ni manger ni copuler La b te ne d vore pas ses victimes elle s empare de leur corps pour engendrer C est un envahisseur de type cancer il extermine de l int rieur en p n trant les organismes h tes o il se d veloppe la vitesse de l clair L arme supr me d Alien est la grossesse au terme d une gestation thoracique relativement rapide l accouchement du nouveau n provoque l explosion de l h te porteur Sous couvert d exprimer le danger repr sent par l invasion d une esp ce extra terrestre ce monstre sert d signer l aspect bestial et parasitaire de la procr ation naturelle Rappelons que l un des enjeux de la recherche m dicale contemporaine est de rendre compte du myst re du d veloppement dans le corps maternel d un corps tranger alien le b b Cette fa on de concevoir le b b comme tranger parasite prenant possession du corps maternel transpara t dans bien des oeuvres de science fiction Je postulerai ici que le monstre venu d ailleurs symbolise la viviparit et son aspect invasif parasitaire animalisant toutes choses rejet es aux marges de la civilisation dans l utopie d Huxley et dans la conscience populaire comme l illustre la prose du journaliste de T l rama et plus r cemment celle du Professeur d immunologie Jean Claude Weil dans la tr s s rieuse revue G opolitique 2004 23 Je suis convaincu que tr s vite la reproduction ne se fera plus qu en laboratoire in vitro
128. t que psychanalyste je suis donc surtout conduit consid rer que l outil informatique permet un entra nement symbolique pour les enfants comme pour les adultes Pour tre mon premier cobaye et pour avoir observ beaucoup de personnes en train de jouer il m appara t que les jeux vid o dits violents favorisent l expression de pulsions agressives qui existent en chacun de nous de mani re socialement acceptable puisqu elles ne s exercent pas l encontre de personnes r elles Contrairement ce qu on pourrait croire le plus grand plaisir des joueurs quand on les observe n est pas de tuer mais de s affronter la machine et de se mesurer entre eux Marquer des points n cessite d tre pers v rant de contourner des obstacles de se d passer de collaborer En ce sens le jeu a des vertus curatives et est un moteur pour avancer L id al du Moi dans lequel nous sommes baign s de nos jours cr e en nous une violence int rieure et des frustrations li es l incapacit atteindre les objectifs d efficacit de beaut de r ussite que la soci t nous fixe Canaliser son agressivit par le jeu est sur ce plan une bonne chose A propos de l activit virtuelle je ne m inscris donc pas dans un jugement moral du type c est bien ou ce n est pas bien Ce qui compte pour le psychanalyste c est plaisir et d plaisir Notre soci t n est pas tout blanc ou tout noir Le politiquement correct qui a envahi peu peu notre
129. te religieuse D s sa transformation la femme satisfaite perforait d vorait annihilait l homme devenu inutile Films pl biscit s par des adolescents qui risqueraient d avoir une id e fausse ou curieuse de la vie sexuelle Films orientant vers des visions tortur es d une femme omnipr sente et d vastatrice Ne retenir que ce point de vue c est faire l impasse sur l existence des repr sentations psychiques des fantasmes et des craintes entra n es par l entr e dans la sexualit g nitale et partag e Les hommes ont pris l habitude d attribuer aux animaux des conduites qu ils jugent particuli res ou inad quates mais qui pourtant le caract risent essentiellement Ces conduites renvoient un temps d avant la parole pendant lequel le corps prime et qui de ce fait risquerait de voir se d voiler les plus myst rieux instincts Ainsi la mante religieuse est bien loin d honorer sa r putation Toutes les esp ces ne pratiquent pas la d voration post co tale du m le cens e commencer par sa d capitation Celles chez qui on la rencontre ont encore besoin d autres facteurs pour y parvenir Il faut une grande p nurie alimentaire et un m le particuli rement distrait mais l on peut dire qu il avait d j la t te ailleurs Par contre tous les humains ont affaire leurs fantasmes de d voration h rit s des premiers mois troubles de d sir de satisfaction et de col re devant le sein nourricier ou frustrant Les films ic
130. ter partenarial inter institutionnel inter professionnel et surtout INTERESSANT men maintenant depuis 5 ans qui avait donn lieu en janvier 2002 un premier colloque de deux jours sur le r le des professionnels en ducation la sexualit dans les institutions scolaire ducative de soin ou du travail social Cette journ e s inscrit dans le SREPS Rh ne Alpes qui travers les travaux de la Commission ducation la sexualit et la vie affective a permis la mise en place d un programme de formation culture commune au niveau r gional le pr sent colloque et une outilth que actuellement en cours de r alisation Ce colloque veut tre un temps d arr t sur images nous permettant de r fl chir la place et la fa on dont les m dias utilisent le sexe le corps le genre f minin et masculin les relations entre les g n rations les limites de l intime du priv et du public C est parce que les images et les repr sentations participent notre rapport au monde qu il nous a sembl important au sein du comit technique dont nous ne sommes ici que les repr sentants de prendre connaissance et de d battre ensemble des diff rents points de vue sur ces questions essentielles Les images ont elles un effet dans la r alit des comportements amoureux et sexuels Les jeunes auraient ils du mal diff rencier ce qui serait de l imaginaire du r el et du symbolique Quelles attitudes duca
131. tives pouvons nous d velopper et tayer partir de la r ception de ces images Nous avons fait le pari de prendre en compte vos propres repr sentations en vous demandant d apporter des photos issues de la presse symboles traduisant ce qui serait de l ordre du choquant ou de l agacement ou de celui de la transmission Apr s le d jeuner nous aurons un retour sur images de la part de Chantal Picod et Pascal Colas sexologues partir de leurs cadres institutionnels diff rents mais aussi de leur personnalit Nous tenons remercier l ensemble des membres du comit de pilotage dont la liste compl te se trouve au terme de ces actes le pr cieux travail de Luc Est ve et son implication ainsi qu un remerciement aux repr sentants de l IUFM et son directeur Patrick Mendelsohn pour la mise disposition des locaux Enfin que tous les intervenants de ce colloque soient remerci s pour leur confiance leur venue et la fid lit dans leurs engagements En vous remerciant vivement de votre pr sence et de votre attention nous vous souhaitons une excellente journ e et tenons associer le MFPF du Rh ne en particulier Fran oise Paret dont la pr sence a t tr s pr cieuse pour la mise en uvre de cette journ e Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Ouverture du colloque Jean Marc Simon repr sentant du Recteur de l Acad mie de Grenoble Inspecteur P dagog
132. touch par les convictions la passion et l intelligence des intervenants J ai retrouv le d ficit de connaissances concernant le sida chez des l ves qui ont sans doute re u l information minimum d une s ance en quatri me J ai trouv tr s agr able de pouvoir prendre de la hauteur malgr la n cessit de revenir aux r alit s du terrain et du quotidien Je me permettrai un petit retour sur les interventions Paul Aries semble penser qu il n y a pas d ducation la lecture de certaines images manipulatrices et qu il faudrait les interdire Michael Stora propose au contraire une RE cr ation de jouer avec les images et de les d tourner Marika Moissef nous dit qu elle n a plus peur des images parce qu elle les a travaill es Michela Marzano propose d duquer plut t qu interdire Sans oser trancher dans ce d bat je ne peux que pr ciser la position de l ducation nationale qui a en charge l acc s la citoyennet et l esprit critique afin de permettre un choix raisonn et ainsi se doit r solument de privil gier l ducation plut t que ou du moins en plus de l interdiction C est ainsi que certains voudraient penser qu il vaut mieux ne pas demander son avis au peuple r f rendum pour des d cisions importantes Le citoyen peut il doit il se prononcer sur le nucl aire les OGM ou la peine de mort Lily Frossard Depuis presque 50 ans que le Planning Familial existe l accueil en groupe a
133. toujours t priviligi D s le d but des responsables d associations diverses ont sollicit l aide du Planning Familial pour l organisation de s ances d information aupr s des jeunes et des adultes dont ils s occupaient Les premi res exp riences de cycles d ducation sexuelle remontent 1963 Dans son livre dat de 1975 Simone IFF Pr sidente alors du MFPF disait P dagogiquement ces exp riences nous apprirent l importance du fait de l expression publique des questions sexuelles pour d bloquer les interdits collectifs et nous firent comprendre que non seulement l information est insuffisante mais qu elle tend normaliser et ne peut ainsi r pondre seule aux attentes multiples et diverses des personnes Notre fa on d intervenir volue en parall le des changements sociaux nos objectifs sont issus de consid rations d exp riences de r flexions collectives au sein de nos quipes Les groupes que nous rencontrons sont en majorit des adolescents entre 13 et 18 ans ge o l on se r volte contre toute parole d adultes o le groupe de pairs est vital en recherche d identit de personnalit Nous rencontrons ces adolescents partir d une demande institutionnelle Nous travaillons sur cette demande de quel professionnel mane t elle Infirmi re enseignant chef d tablissement ducateur Quelle en est l origine Nous sollicitons l quipe ducative pour tre porteuse de ce projet d interventions
134. tte Morand Rectorat de Lyon Fran oise Paret MFPF R gion Patrick Pel ge CRAES CRIPS Chantal Picod Rectorat de Lyon Fran oise Robichon Rectorat de Grenoble Marie Fran oise Sommer Peytavin DPSE CRAES Libert galit Fre t R PUBLIQUE FRA Direction R gion s Sanitaires Rh Mouvement Fran ais RHONE ALPES Pour le Planning Familial rememmesumeumue z sE f A RAR TG f j RE JUSTICE P7 A d ia Protection ele dla Jeunesse Rh ne Alpes Auvergne ACADEMIE DE LYON Avec le soutien financier de la D l gation aux Droits des Femmes la Ville de Lyon la Ville de Grenoble
135. u Marketing le confie dans ses livres une pub pour tre efficace doit apprendre exploiter toutes les n vroses Elle doit tre une machine rendre les gens malheureux Nous pensons qu une partie de la jeunesse est totalement soumise cette id ologie fond e sur le culte de l avoir et plus encore du para tre La jeunesse issue des quartiers ne souffre pas d un manque consommer mais d un manque tre donc jouir qui s explique par la disparition des cultures populaires et de l autonomie des modes de vie La classe ouvri re avec sa fiert n existe par exemple plus le prol taire est devenu un beauf et l exploit est un looser Le syst me publicitaire fonctionne l image d une mauvaise m re La bonne m re est celle qui permet ses enfants de grandir c est dire de devenir adultes bref de lui succ der comme parents La mauvaise m re est celle qui d vore ses enfants et les emp che de devenir autonomes en acc dant peu peu au sens des limites La soci t publicitaire engendre un monde toujours plus adolescentrique La publicit contre la famille La publicit a fait de la famille institution une famille consommation c est dire une anti famille Le fait familial est universel mais ses configurations sont multiples la famille africaine n est pas la fran aise la famille actuelle n est plus celle d autrefois Le mod le familial dont r vent les publicitaires est celui de la famille r duit la b
136. u tr s orient e qui leur est adress e et le peu de consid ration pour un public cens perdre tout libre arbitre ce n est pas seulement le public de jeunes qui est vis Cette critique nous allons commencer le discerner emprunte la modernit qui s entiche du r el au point d en faire la pierre angulaire de ses repr sentations Prenons quelques exemples tir s des expos s de la journ e pour illustrer nos propos Nous avons d couvert cette tude qui d montre que si la poup e Barbie tait vivante ses formes et ses proportions ne lui permettraient m me pas de se tenir debout La pauvre serait oblig e de se d placer quatre pattes Et c est ce mod le monstrueux qui attire si fort nos petites filles et auquel elles risquent de vouloir s identifier Horreur donc Pourtant les soci t s n ont fait et de tout temps qu id aliser leurs repr sentations Les poup es des Mossi sont un b tonnet sans jambes diff renci es aux bras r duits deux moignons la t te calibr e l gamment casqu e Impossible d y voir autre chose qu une bauche humaine asexu e sans ge Cela n a pas emp ch de nombreuses g n rations de fillettes de jouer avec ni de s en servir de support pour leur apprentissage de futures m res Les diff rents dieux comme les rois pr sentaient des attributs symbolisant leur fonction ou leurs qualit s comment s insurger devant leurs paules disproportionn es leurs ailes aux pieds ou
137. ui est assez moderne pour acheter des produits industriels mais qui conserve cependant son r le puisqu elle retourne le pot l endroit Cette m re esclave serait autrement comme la m re castratrice une mauvaise m re d vorante faute de laisser ses enfants acc der la libert commerciale Debout les marqu s de la Terre Parce que l agression publicitaire est en train de transformer notre monde int rieur tout autant qu elle a pub tr fi nos paysages la r sistance doit passer non seulement par des actes individuels mais aussi par des actes collectifs qui nous engagent en tant que citoyens Nous devons refuser ces rituels qui nous font vivre le monde sur le mode du l che vitrine qui nous font pratiquer le shopping comme un flirt avec les objets ou p n trer dans des hypermarch s comme dans des Temples de la consommation qui nous font accepter que l on fasse des rues pi tonnes autant de lieux de spectacle de la marchandise ou concevoir les soldes comme une nouvelle temporalit Nous devons obtenir de l Etat qu il respecte les enfants qu il ordonne le d montage des milliers de panneaux publicitaires ill gaux qu il interdise la pub la TV pour des produits destin s aux plus jeunes qu il respecte sa propre loi et abroge la circulaire Lang qui fait entrer la pub l cole par la fen tre alors qu elle reste interdite par la porte La publicit est indissociable du commerce des marques identitaires elle annonce donc une
138. ui leur donnent un sens Elles s ins rent dans la vie sociale et y jouent un r le jamais elles ne surgissent arbitrairement et ne sont donc pas provocantes et encore moins traumatisantes Ces deux derniers exemples nous montrent l vidence que les soci t s choisissent plus ou moins consciemment il est vrai leurs modes de transmission et les repr sentations qui les accompagnent Celles ci prennent la charge motive qui lui est attribu e par le groupe Le choix de nos soci t s qui repose sur l hypocrisie s appuie sur de mauvais arguments notamment celui de l effet traumatique des repr sentations sexu es C est oublier que c est la sexualit elle m me qui pose question parce qu elle est li e la perte au manque et la diff rence De plus les adultes d clarent vouloir prot ger les enfants ou les jeunes ce qui est louable et parfois bien venu mais inacceptable quand il s agit plut t de privatiser la sexualit leur seul profit En tout cas devant des menaces telles que celle du Sida il conviendrait de chercher des strat gies plus efficaces que celles que nous avons retenues Nous savons par exemple que si les jeunes se prot gent plut t bien lors d un premier rapport ils abandonnent tr s rapidement toute prudence dans la poursuite de leur vie sexuelle Peut tre pouvons nous r fl chir une nouvelle approche du corps plus gaie et plus vivante mais surtout relevant d une plus grande proximit Il sera alor
139. ure du colloque Claude Bouchet directeur du CRAES CRIPS La question de l image des images traverse toute l histoire de l ducation pour la sant L acteur de pr vention a longtemps t un porteur de bonnes paroles mais aussi d images il a longtemps t celui ou celle qui ponctue son discours de pr vention avec un film des diapositives des images Pourquoi ces images en g n ral pour trois raisons illustrer expliquer compl ter impressionner renforcer convaincre et parfois se prot ger derri re l image et la semi obscurit qu elle supposait souvent se faire supporter par le m dia Que m a appris mon histoire dans l ducation pour la sant de terrain Qu elle est progressivement pass e d une logique d utilisation de reproductions iconiques impos es un public une logique de travail sur les repr sentations dans la t te des personnes d une logique d explication une logique de questionnement Elle s est progressivement loign e des images ou les a investies autrement en les resituant dans une logique plus r flexive en leur redonnant une fonction de support pour un acc s la parole enrichi Reste que ce qui a toujours t un axe fort de l image la production d motions pour impressionner pour s duire reste souvent un impens La capacit de ce dispositif mobiliser des dimensions profondes chez les personnes parfois jusqu la sid ration reste tr s forte et oblige
140. vid o qui n avait pour but qu une ducation la sant Parler du Sida au lyc e ce n est pas un propos de sant c est plus sulfureux c est parler de sexualit l int rieur du lyc e et non de pr vention Nous travaillions en partenariat avec la relation publique des Subsistances m me ce lien avec une institution culturelle n a pas d bloqu ce projet qui tait v cu dans l ducation nationale comme de la dynamite Apr s de nombreux questionnements sur la faisabilit de ce film nous avons trouv le Centre social de Chassieu et son quipe p dagogique qui connaisait mon travail puisque j avais eu l occasion de la rencontrer en octobre 2004 l issue d une repr sentation de Frigos de Copi aux Subsistances Avec le concours de l quipe p dagogique nous avons eu tr s vite un groupe d adolescents filles et gar ons motivit s Le film Ce film est la restitution de la parole des jeunes sur le Sida mais aussi l occasion de faire le point sur la r alit de la maladie telle qu elle est v cue aujourd hui par les jeunes vingt ans apr s son apparition Les adolescents que nous avons rencontr s sont plus jeunes que le virus donc n s avec le virus C est se confronter avec les id es re ues les a y est le Sida c est bon y a les m dicaments et tout le monde est tr s l aise avec Que savent ils de ce virus qu envisagent ils comment vivent ils Que racontent leurs silences devant notre cam ra leurs troubl
141. violence li e galement la d symbolisation et la destitution qui faute de transmission interg n rationnelle privent les jeunes de rep res de sens et de valeurs Le d veloppement des pathologies mentales un jeune sur sept en France un sur quatre dans le continent nord am ricain est aussi tout comme l ob sit symptomatique de cette volution morbide La publicit langage d une soci t sans limite Cette pseudo libert sans boussole o chacun est somm de construire sa propre identit ne peut que g n rer le d sarroi et la fuite en avant Aucune soci t ne peut exister durablement en tant fond e sur la logique de la consommation sinon on commence par sur consommer des objets puis on consomme d autres humains violences conjugales harc lement au travail incivilit s actes anti sociaux et on finit par se consommer soi m me conduites risque dopages suicides Une soci t qui n est plus capable de se donner des limites symboliquement et juridiquement est oblig e d aller les chercher dans le r el soit individuellement avec le d veloppement des conduites risque toxicomanies ordalies automutilations suicides etc soit collectivement avec la fuite en avant dans la croissance conomique disparition des ressources naturelles r chauffement plan taire d veloppement injuste et explosive des in galit s sociales Les jeunes in gaux devant la pub Les jeunes sont les premi res victimes d
142. voit Dans notre rapport aux choses tel qu il est constitu par la voie de la vision et ordonn dans la figure de la repr sentation crit justement Jacques Lacan quelque chose glisse passe se transmet d tage en tage pour y tre toujours quelque degr lud C est a qui s appelle regard Une image se propose g n ralement comme un lieu de passage c est dire comme ce qui traduit en langage figuratif un contenu sp cifique sans pour autant r duire ce contenu ce qui est donn voir Ce qui fait que le spectateur peut toujours imaginer et inventer ce que l image ne montre pas il peut deviner ce qui reste cach il n est pas aval par la repr sentation d un objet ou d une r alit Les probl mes de la majorit des images dont on est entour aujourd hui repr sentations que nous venons d voquer et d analyser sont li s non seulement la pr tention qu elles ont de tout montrer mais aussi leur volont d influencer le spectateur Elles ne visent pas uniquement repr senter un objet mais l imposer au regard elles ne cherchent pas montrer quelque chose mais apprendre la bonne fa on d tre Elles pr tendent donc dire la v rit et pousser les gens s y conformer Ce qui entra ne la suppression de tout espace de m diation langagi re et symbolique Particuli rement probl matique est dans ce contexte la position id ologique de ceux qui d fendent la disposition libre
143. vons quel point les enfants de plus en plus jeunes ont acc s au mat riel pornographique cru ce qui ne peut se faire qu avec la complicit active ou passive de tous les adultes Nous le r prouvons mais nous laissons faire et nous n analysons pas le ph nom ne Par contre nous refusons avec la plus grande pruderie les images vis e ducative trop explicites en les qualifiant de pornographiques Nous pouvons consid rer que ces choix paradoxaux reposent sur une dynamique inconsciente qui n est pas pour autant irr m diable d autant plus qu elle s av re dangereuse Nous allons illustrer notre hypoth se venir en visionnant quelques images et en comparant des choix de soci t s diff rents Malheureusement nous ne pouvons pas montrer les images que nous souhaiterions dans ce texte pour cause de copyright Nous n avons d autorisation que pour celles tir es de Vivre la sexualit Encyclop die illustr e Une s lection de publicit s nous montre des femmes en position et en tenue singuli res L une et l autre ne sont pas justifi es par le produit pr sent qui ne se d couvre pas spontan ment Tout est fait pour que le regard converge vers le lieu du sexe qui est cach lisse et pour tout dire inexistant Quelques autres publicit s nous proposent des hommes nus vus de dos aseptis s et pil s dont les fesses semblent tout puiser du sujet cens ment abord C est comme si l on nous disait vous avez beau scruter il
144. xes ou les personnes seraient sinon normaux du moins naturels N est il pas plus difficile apr s avoir appr ci l humour d une sc ne montrant une femme violentant un homme de protester contre les agressions dont les femmes r elle sont les victimes Une pub Lewis pour le Zip 505 montre une femme sensuelle en robe fortement d collet e braquer un revolver en disant Baisse doucement ton zip et tout se passera bien une autre v tue d une combinaison explique aux policiers ben d s que j ai vu son zip a t plus fort que moi Monsieur le Commissaire La pub reprend les arguties des violeurs et p dophiles Elle sous entend que pour que tout se passe bien il faudrait accepter le rapport de force se d shabiller en silence et se laisser violer Pourquoi donner une image d valorisante des femmes Les pubs multiplient les images d valorisantes des femmes Pub Galeries Lafayette un corps de femme debout dos cambr offerte Elle porte une longue robe moulante Sa t te est remplac e par un abat jour rouge Un fil lectrique semble sortir de son derri re Le slogan d co de mars barre cette femme lampe femme allumeuse v ritable caricature de la femme objet corps sans t te corps mutil corps p n tr par un objet dont la couleur voque un bordel Une femme ne peut que se sentir agress e par ce type de publicit Comme elles ne sont pas plus masochistes que la moyenne des hommes on peut penser que la pu
145. xuels d s qu ils ont rempli leur office telle la mante religieuse et la veuve noire Bibliographie Darwin C 1992 1859 L Origine des esp ces Paris GF Flammarion Heinlein R 1997 1959 Starship Troopers New York Ace Books Huxley A 1998 1932 Le Meilleur des mondes Paris Pocket Moisseeff M 2004 L amour extraterrestre une mythologie m diter in F H ritier et M Xanthakou Corps et affects Paris Editions Odile Jacob 325 338 Moisseeff M 2004 Le loup garou ou la virtualit r gressive du pubertaire masculin Adolescence Vol 22 No 1 155 171 Moisseeff M 2004 Un adolescent qui fait mouche une variante sur la m tamorphose pubertaire Enfances amp Psy n 26 29 42 Moisseeff M 2004 Perspective anthropologique sur les r les parentaux in P Angel et P Mazet Gu rir les souffrances familiales Paris PUF 29 45 Moisseeff M 2003 Alien ou le retour d un mythe polyn sien Nouvel Observateur Hors S rie L vi Strauss et la pens e sauvage juillet 82 85 Sorg C 1999 C tait comment l an 2000 T l rama N 2607 29 d cembre 1999 p 12 13 Weil J C 2004 L homme immortel G opolitique n 27 21 26 Images et repr sentations de la sexualit dans les m dias 8 avril 05 ACTES Mai 2006 Sexualit images et repr sentations Commentaires et analyses des images expos es Chantal Picod ducateur sexologue Acad mie de Lyon Nous vous avions demand s

Images et représentations de la sexualité dans les médias

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