THÉORIE LINGUISTIQUE ET OPÉRATIVITÉ Le 28 mai
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1. chapperaient que difficilement la successivit C est bien entendu cette loi sherringtonienne de l unidirectionalit qui est l uvre dans le mod le du dip le quand il s agit d interpr ter les champs magn tiques c r braux d tect s par un magn tom tre SQUID Objection Plus logique dans son application du concept de d pense op rative la d marche de Toussaint d bouche sur des structures tr s faible rendement op ratoire puisqu elles requi rent autant de choix que d l ments pr sents Quoi de plus lent qu un parcours qui aligne les l ments les uns la suite des autres et ne permet l acc s aux derniers qu apr s une longue s rie de refus d arr t R ponse Cette queue leu leu du sens qui n est peut tre pas une cons quence n cessaire du postulat guillaumien n a rien de choquant Elle est pr c d e dans l histoire du vivant par un mod le fonctionnel fondamental la lecture sens unique de chaque brin de l ADN Quant la lenteur et la longueur impressionnantes dont la citation fait tat il nous suffira de rappeler que les ph nom nes neuroniques sont de l ordre des milli mes de seconde Sur ce chapitre d licat du temps des op rations actualisatrices du discours tant donn l tat actuel de mes ignorances je ne me risquerai pas conclure aussi p remptoirement que J P Mailhac dont la th se salutaire demande d ailleurs une attention plus sout2. ce qui est une traduction moniste de la psychom canique du langage peu infid le aux sch mes guillaumiens et assez compatible avec ce qu on sait du cerveau Bibliographie Pierre Glansdorff et Ilya Prigogine Structure stabilit et fluctuations Paris Masson 1971 Georges Kleiber La s mantique du prototype Paris P U F 1990 Jean Marie L ard Le temps op ratif n cessit th orique ou mise l cart des autres op rations morpho syntaxiques Mod les linguistiques VI 2 1984 pp 65 74 O Lousnasmaa et R Hari Le magn tisme du cerveau La Recherche CCXXIII 1990 Jean Pierre Mailhac Le temps op ratif en psychom canique du langage Paris Gen ve Champion lt Slatkine 1988 Fran ois Rastier S mantique et recherches cognitives Paris PUF 1991 MauriceToussaint Pi ce d identit A la m moire de Gustave Guillaume Bulletin du Groupe de Recherches S mio Linguistiques E H E S S XIX 1981 pp 38 49 Contre l arbitraire du signe Paris Didier Erudition 1983 Lettre au professeur Ilya Prigogine RomanesKe II 1987 pp 106 114 Marc Wilmet Gustave Guillaume et son cole linguistique Paris Bruxelles Nathan Labor 1972 MAURICE TOUSSAINT
3. puissent tre rapport es une diff rence de temps op ratif est une hypoth se tout fait acceptable On la trouve d ailleurs chez G Guillaume o le futur de l indicatif ne s oppose pas au pass de fa on chrono g n tique Je n ai pas retenue cette solution pour deux raisons parce qu elle m a sembl r sulter davantage d une incoh rence que d une d marche conceptualis e et parce que la double marche au large gauche le pass droite le futur fait voir une sym trie incompatible avec la dissym trie qui en r gle g n rale caract rise les oppositions linguistiques Si on parvient rendre compte de ces asym tries sans faire appel une relation d ordre alors on pourra peut tre se passer du concept de temps op ratif Mais resterait justifier les deux tats polaires que je pense avoir d cel s Je consid re que parler en l occurrence d conomie d ordination logique ou de l opposition marqu non marqu ne constitue pas des explications mais implique des faits expliquer Je m en tiens donc l interpr tation suivante sur le plan neurolinguistique la relation d ordre 1 pass 2 futur rend 12 Id ibid pp 148 149 3 Id ibid pp 144 145 14 Id ibid p 144 5 Maurice Toussaint Contre l arbitraire du signe Paris Didier 1983 et Jean Pierre Mailhac op cit pp 73 74 et 144 TH ORIE LINGUISTIQUE ET OP RATIV 439 possible la distinction s
4. structure dissipative de Zhabotinsky o une p riodicit spatiale constitu e de couches altern es engendr es successivement r sulte d oscillations temporelles sic Cette image me semble exemplaire double titre Premi rement parce que d une fa on g n rale les processus biologiques et sociaux sont irr versibles thermodynamiquement parlant deuxi mement parce qu en particulier tant la d polarisation de la membrane des cellules nerveuses lors du passage de l influx que le comportement global rythmique des neurones sont interpr tables en termes de structures dissipatives temporelles L alternance constitutive des r seaux neuroniques neurones synapse neurone synapse etc qui doit bien tre pour quelque chose dans l organisation et le fonctionnement des langues n est elle pas une p riodicit spatiale consid rer en tant que structure dissipative N en va t il pas de m me une autre chelle de la mise en place successive lors de l ontogen se des six couches du cortex Les langues ne montrent lles pas dans leurs plus ou moins lentes transformations de nouvelles structures tr s diff rentes de l tape ant rieure l instar de ces syst mes non lin aires qui parviennent produire un ordre nouveau partir de tr s faibles fluctuations En bref devant une structure dissipative en anneaux comme dans la r action de Zhabotinski il nous est loisible par prudence de nous taire m
5. TH ORIE LINGUISTIQUE ET OP RATIVIT Le 28 mai 1994 Paris le concept d op ration dans l tude du langage a fait l objet d une table ronde organis e par PURA 1030 Lille dir D O Kelly Les linguistiques psychom caniques g n ratives et nonciatives sont les trois grandes coles qui ont attribu l op rativit un r le d terminant dans la constitution des mod les qu elles proposent La psychom canique du langage est la premi re th orie avoir fond ses analyses sur le concept d op ration Cependant des guillaumiens continuent de s interroger sur le sens de ce concept et nombreux sont ceux qui n en font plus un pilier de leurs constructions th oriques La notion a galement fait l objet de critiques syst matiques La plus substantielle est celle de Jean Pierre Mailhac dans Le temps op ratif en psychom canique du langage La pr sente tude qui ne concerne que la linguistique guillaumienne et l un de ses prolongements critiques la neurolinguistique analytique est tout d abord con ue comme une r ponse ce livre Mais cette d fense d une certaine conception de l op rativit m a sembl devoir constituer un pr liminaire n cessaire une critique des th ories dualistes deux niveaux Nous montrerons dans un article ult rieur comment dans le cadre d une physique du sens gr ce au concept de temps op ratif on peut faire l conomie d une solution m taphysique univers
6. ais qui parmi ceux qui s interrogent des deux questions suivantes pr f rera la seconde la premi re Un acte de langage est il compos d op rations qui ressembleraient ce type de ph nom ne ou bien les couches altern es sont elles le r sultat d un processus d actualisation Des hypoth ses tourn es du c t de la thermodynamique des syst mes irr versibles ou de la th orie des catastrophes pourraient nous faire sortir du ressassement abstrait auquel nous sommes condamn s en tant que guillaumiens n o post et anti guillaumiens En revanche ce que ce d placement de la probl matique ne saurait nous faire perdre de vue c est bien le concept de temps op rateur L unidirectionalit Dans un article critique de 1984 Jean Marie L ard malmenant le principe guillaumien ne distinguait pas le tenseur binaire ra 6 Maurice Toussaint Lettre au professeur Ilya Prigogine Romaneske II 1987 pp 106 114 7 Pierre Gansdorff et Ilya Prigogine op cit p 268 TH ORIE LINGUISTIQUE ET OP RATIV 437 dical de sa coordonn e temporelle Se trompant de cible il imputait celle ci une non pertinence qui tient aux limitations de celui l Bien que l tude de J P Mailhac soit d une autre ampleur et men e avec plus de circonspection elle est partiellement invalid e par une confusion de m me nature Que l auteur n ait pas cherch distinguer les diverses acceptions des mots lin aire unidi
7. aliste laquelle souscrivent tout aussi bien Pottier que Fillmore ou Chomsky Telles sont les deux grandes th ses en pr sence dont nous masquons le conflit en parlant d un d bat entre mentalistes old wave et cognitivistes new look Mais il s agit galement de cette antinomie Allant dans la m me direction que G Kleiber avec toutefois une prudence moindre nous voudrions faire de cet article un appel au d cloisonnement des disciplines universitaires Certaines th ories linguistiques cognitives depuis peu ou de longue date se trouvent dans l obligation de parler le langage de disciplines dont elles ne poss dent pas la ma trise Ainsi dans ma r ponse Jean Pierre Mai lhac je ne pense pas manier beaucoup mieux que mon interlocuteur certains concepts de physique Or ceux qui ont choisi de ne pas se satisfaire du positivisme troit Paris Gen ve Champion Slatkine 1988 Georges Kleiber La s mantique du prototype Paris P U F 1990 p 14 434 MAURICE TOUSSAINT des vues classiques et behavioristes encore tenaces chez Chomsky lui m me et qui ne se contentent plus d un mentalisme l ancienne sentent imp rativement le besoin de recourir des outils dont ils connaissent mal le mode d emploi Je pense tout particuli rement la th orie des catastrophes telle que l ont d velopp e Ren Thom et Jean Petitot la thermodynamique des processus irr versibles d Ilya Prigogine ou encore sur le pl
8. an exp rimental l espoir qu on peut placer dans les performances des magn tom tres SQUID Afin de faire progresser valablement leur science il manque aux philologues que nous sommes de savoir aller de conserve avec les progr s de la science Faut il pour autant que nous nous laissions d poss der d un objet qui a t laborieusement construit Notre atout demeure que durant des si cles dans des facult s de philosophie et de lettres dans des d partements de langue et litt rature des faits ont t accumul s et des probl mes ont su tre pos s concernant le langage Au del d une interdisciplinarit qui rel ve souvent du v u pieux ou se borne quelques gestes symboliques n y a t il pas lieu de remanier de redistribuer les l ments du savoir au sein des d partements de lettres voire de songer pour r pondre la pouss e des besoins scientifiques la cr ation d instituts de recherches cognitives par nature transdisciplinaires Cette tude pr liminaire en plus d une d fense du temps op ratif voudrait tre l expression du double malaise d une discipline l troit dans ses murs et mal pr par e pour marcher ingambe sur les nouveaux chemins qui s ouvrent aujourd hui Dans cet article j essaie de discuter des conditions spatio temporelles d existence des op rations mentales neurolinguistiques qui rendent le discours manifeste Avant d aborder cette question en b tissant u
9. enue que celle que j ai pu maintenir premi re lecture Aussi ne ferai je que poser une question qui continue peut tre les enseignements d Aristote et de Kant aurions nous le sentiment du temps et d un temps irr versible si notre influx nerveux ne circulait pas sens unique Quand ce temps du vivant ce temps de l histoire ne domine pas dans la pens e des hommes il se pourrait que ce soit la p riodicit des structures spatio temporelles de notre cerveau qui nous rend sensibles aux cycles de lunivers et nous pousse croire l ternel retour Toutefois pour ne pas terminer par un double saut p rilleux je r sumerai ainsi ces deux th ses divergentes L une a tendance penser l espace l image du temps Comment alors ne pas rejeter ce temps qui donne une si plate id e de l espace et des syst mes qui s y d ploient Lin aire irr versible unidirectionnel sont alors synonymes L autre essaie de penser le temps en fonction d un espace en mouvement Il s ensuit que les op rations neurolinguistiques qui 21 O Lousnasmaa et R Hari Le magn tisme du cerveau La Recherche CCXXITI 1990 p 876 2 Jean Pierre Mailhac op cit p 145 442 MAURICE TOUSSAINT aboutissent au discours manifeste peuvent tre con ues comme des processus non lin aires p riodiques thermodynamiquement irr versibles courant le long des r seaux neuroniques eux m mes consid r s comme des structures dissipatives spatiales
10. le passage du non manifeste au discours manifest Par del les controverses entre thermodynamique et topologie probabilisme et d terminisme des th ories comme celle des structures dissipatives ou celle des catastrophes identifieraient sous le vocable d actualisation la pr sence d un probl me de morphogen se Maniant mal ces nouveaux outils qui permettront sans doute de r soudre des probl mes encore mal pos s sachant peu lire cette nouvelle g n ration de linguistes je me bornerai voquer une image en n ignorant pas qu elle peut tel un train en cacher une autre dont la valeur heuristique ne serait pas moindre Avec un rien de subversion j emprunte Fran ois Rastier le sous genre de l apologue en linguistique M langeons en un tout bien homog ne du sulfate de c rium Ce et du bromate de potassium dans une solution d acide malonique Versons la pr paration dans un tube essai et maintenons une temp rature constante La solution se met changer de couleur p riodiquement passant du rouge marquant un exc s de Ce au bleu indiquant un exc s de Ce Puis des inhomog n it s de concentration prenant naissance des couches altern es rouges et bleues se forment une une L o elles ne sont pas encore mises en place dans l prouvette on continue d observer des oscillations L ensemble du ph nom ne est appel r action de Zhabotinski un syst me oscillant engendre une structure dissipa
11. lors que l une des deux inversions d un processus p riodique Je dis en partie parce qu il va de soi que la loi dite de non r currence n est contestable que si elle est appliqu e l espace alors que G Guillaume l applique plut t la repr sentation spatiale du temps L volution des th ories qui se r clament du principe du temps op ratif loin de confirmer la th se de J P Mailhac selon laquelle ce postulat requerrait qu on con oive des syst mes linguistiques irr versibles prouve que c est le concept m me de temps qui aura conduit penser que la structure l mentaire de la signification passe au moins par deux tats les deux p les d un processus oscillatoire L unidirectionalit Revenons cette propri t pour souligner qu ici encore JP Ma lhac ne fait pas nettement le d part entre temps et espace Quand unidirectionnelrenvoie l espace il est synonyme d irr versible Quand il r f re la fl che du temps il vise la successivit des instants et indirectement les phases successives d un processus Or successif ne figure pas dans l index Cependant bien que l argumentation contre le pouvoir discriminant de la dur e me semble doublement ill gitime il se pourrait que la critique de la successivit des l ments d un syst me linguistique soit le point fort de la th se de J P Mailhac Supposer que des op rations diff rencient des signifi s sans qu elles
12. mantique pass gale avant le pr sent futur apr s le pr sent et non l inverse rend possible aussi par synergie la valeur des imparfaits dans les hypoth tiques commen ant par si un ult rieur le conditionnel attire l ant rieur l imparfait vers son ult rieur l ult risant n tant pas toujours n cessairement le conditionnel De m me la relation d ordre 1 nominatif NOM 2 accusatif ACC fait que dans les langues syntaxe nominatif accusatif dominante s il n y a qu un actant il sera au nominatif cela a galement pour effet par synergie f d entra ner un nominatif vers une valeur d accusatif et non l inverse un ult rieur le passif attire un ant rieur le nominatif vers son ult rieur Dans je le vois crire le n est pas un accusatif valant un nominatif Un mod le cyclique analyse ainsi ce cas Le accusatif repr sente l objet de vois mais attir par le protofutur crire l ment ant rieur de l tat initial du syst me temporel il prend la valeur d un protoobjet l ment ant rieur de l tat initial du syst me casuel et devient alors le th me de la protopr dication la proposition infinitive Le concept de synergie implique celui de force d inertie Par inertie un signifi ant rieur a tendance valoir son ult rieur Plus les masses et les vitesses de l ant rieur et ou de l ult riorisant seront grandes plus ce principe sera manifeste La sy
13. ne premi re r ponse Le temps op ratif en psychom canique du langage je rappellerai la position qui est la mienne partir d une critique des sch mes de la psychom canique PM la neurolinguistique analytique NA consid re qu une activit de langage con siste en la mise en place et en branle d op rations oscillatoires organisant lunivers et la mati re discursives Par inertie on peut bien appeler langue cette partie non manifeste du discours La NA croit pouvoir interpr ter de la sorte les deux p les de ces op rations cycliques entre lesquels un syst me les cas par exemple oscille celui d h t rog n it minimale pr sente deux inverses s mantiques suivant l orientation 1 homog n isation maximale 2 h t rog n isation minimale en l occurrence 1 le protoaccusatif l absolutif 2 le protonominatif l ergatif celui d h t rog n it maximale oriente ces deux inverses dans TH ORIE LINGUISTIQUE ET OP RATIV 435 l autre sens 1 h t rog n isation maximale 2 homog n isation minimale soit 1 le nominatif 2 l accusatif On pourra continuer dire que dans une op ration d actualisation le p le ici d fini en premier repr sente l tat initial du syst me et celui nomm en second l tat terminal Cependant les postulats et les m thodes d analyse de la linguistique traditionnelle dont la NA est l une des derni res tapes rev tent difficilement d une forme
14. ntaxe est toujours affaire de synergie entre les l ments de divers syst mes synchrones latu sensu La synchronie stricto sensu pour qui maintient le principe du temps op ratif est en revanche exclue l int rieur d un syst me Dans ce cadre hypoth tique c est bien la successivit qui semble fonder les dissym tries paradigmatiques et plus largement le sens des l ments et des textes Mais ce disant n est on pas une fois de plus en train de confondre l espace et le temps Je fais cette autocritique dans un article confidentiel de 1987 o r cidivant je crois pouvoir tayer une sp culation biologique exclusivement fond e sur le principe de successivit Opposer un signifi ant rieur son ult rieur n est ce pas invoquer une relation d ordre temporelle et un ordre spatial une successivit et un d placement La r ponse est claire Si force d inertie il y a c est qu un corps se d place Objection On notera au passage que la position mat rialiste de Toussaint ne fournit pas non plus d arguments aptes justifier la lin arit des structures linguistiques voir plus haut les remarques concernant les ramifications neuroniques 16 Maurice Toussaint Pi ce d identit A la m moire de Gustave Guillaume Bulletin de GRSL EH ES S XIX pp 38 49 Jean Pierre Mailhac op cit p 150 440 MAURICE TOUSSAINT R ponse Il est difficile de concevoir que la loi de Sher
15. re elle seule fonder une opposition s mantique du type un le Le postulat du temps op ratif n est jug inacceptable que parce que l argumentation r duit l op ration son axe temporel L irr versibilit Si les processus neuro linguistiques sont assimilables des structures dissipatives engendr es loin de l quilibre thermodynamique alors il s agit de ph nom nes irr versibles en ce sens que les solutions de leurs quations ne sont pas insensibles au changement de signe du temps contrairement ce qui se passe pour les syst mes dynamiques o l on peut crire t la place de t L irr versibilit dont parle J P Mailhac ressortit plus directement au param tre spatial des syst mes et sa critique th orique du sch me binaire de la PM est en partie fond e qui rejoint la pratique th orique 8 Jean Marie L ard Le temps op ratif n cessit th orique ou mise l cart des autres op rations morpho syntaxiques Mod les linguistiques VI 2 1984 pp 65 74 Marc Wilmet Gustave Guillaume et son cole linguistique Paris Bruxelles Nathan Labor 1972 p 18 cit par Mailhac op cit p 85 10 Jean Pierre Mailhac op cit p 144 n Id ibid p 144 438 MAURICE TOUSSAINT de la NA laquelle propose un mod le cyclique parce qu il lui a sembl que les syst mes comportaient une r versibilit spatiale La relation d ordre 1 un 2 le tablie par G Guillaume ne concerne a
16. rectionnel et irr versible peut tre tenu pour un indice de l quivoque On ne passe pas par une relation d quivalence de le temps op ratif est repr sentable par un axe lin aire unidirectionnel et irr versible ce qui est une description quasi indiscutable l hypoth se du temps op ratif est inacceptable parce qu elle implique des syst mes inacceptablement dot s d une structure unidirectionnelle suffisamment lin aire moins justement de confondre les coordonn es des processus vis s comme si on d duisait la nature spatio temporelle des structures d une propri t de l axe du temps La lin arit Chez G Guillaume d j le mod le propos ne recouvre pas une fonction lin aire o l on aurait f a x a f x et f x y f x f y La m prise joue quand on pense que chez G Guillaume c est le temps seul qui op re une discrimination permettant par exemple d opposer un en tant qu avant le d fini comme un apr s Cette dichotomie n a de sens que relativement au param tre spatial d un processus spatio temporel comportant une inversion Ce n est pas la dur e qui a un pouvoir discriminant mais la nature non lin aire de l op ration Au lieu de penser que l hypoth se du temps op ratif est irrecevable puisqu elle implique un processus lin aire je dirais que si l op ration tait lin aire une relation d ordre l opposition ant rieur ult rieur ne pourrait gu
17. rington soit sans incidence sur la structure et le fonctionnement des langues On sait que ce n est pas la structure de la membrane cellulaire ni le sens des changes d ions entre l ext rieur et l int rieur de la cellule nerveuse qui oriente la propagation de Ponde de d polarisation Le sens unique de l influx nerveux est d la structure et au m canisme synaptiques Malgr l existence de processus secondaires contre courant le neurotransmetteur diffuse de la membrane pr synaptique la membrane postsynaptique et non inversement non par d finition mais pour des raisons qui tiennent des dissym tries structurelles et fonctionnelles Ce retour l espace des processus neurolinguistiques nous convie relever une ambigu t que le texte de J P Mailhac ne l ve pas et qui fausse les conclusions Unidirectionnel est polys mique dans le champ spatial m me Certes l influx nerveux dans un espace trois dimensions circule dans tous les sens dans toutes les directions mais relativement la structure des neurones il circule toujours dans une seule direction dendrite noyau cellulaire gt axone Aussi l unidirectionalit fonctionnelle n est elle pas in compatible avec une structure en r seau Quant savoir si par exemple NOM et ACC se succ dent dans une seule op ration ou s ils sont les r sultats diff rents de deux op rations voil une question en principe tr s pertinente laquelle il e
18. st difficile de r pondre mais qui de toute fa on n est pas n cessairement pr judiciable au concept guillaumien Vu l extr me complexit du syst me nerveux central les multiples formations et les interactions neurones cellules gliales hormones syst me vasculaire vu les milliards de neurones et l norme densit de leurs connexions l id e d op ration unique conserve t elle un sens Le linguiste qui pense devoir maintenir un postulat dont les pr suppos s ne sont en rien incompatibles avec ce qu on sait du cerveau ne peut qu mettre des hypoth ses de ce genre ou bien NOM et ACC appartiennent au m me groupe de neurones ou bien ils sont produits par des assembl es diff rentes connect es par exemple de la fa on suivante Soit un groupe NOM et un groupe B ACC mont s en parall le Pour une faible intensit du courant le jeu des synapses permet le passage de B A Dans cet tat B produit alors un protoaccusatif qui se trouve tre l ant rieur de protonominatif Si l intensit est maximale le passage se fait de A B et nominatif est alors l ant rieur de B accusatif Emport s par la loi de l influx les ph nom nes 18 Je fais l hypoth se que seuls en l occurrence les r seaux synapses chimiques sont concern s 19 Id ibid p 150 2 Maurice Toussaint Lettre au professeur Ilya Prigogine op cit TH ORIE LINGUISTIQUE ET OP RATIV 441 neurolinguistiques n
19. tive hautement ordonn e et reproductible au cours du temps La p riode du ph nom ne est fonction des concentrations initiales et de la temp rature Parce qu elle est isol e dans le tube cette structure va s effondrer apr s toutefois un laps de temps pr visible Dans les syst mes non lin aires loin de l quilibre thermodynamique les fluctuations jouent un r le positif capital elles sont productrices d ordre Un ordre qui ne r pond plus au principe de Boltzmann et dont rend compte la thermodynamique des processus irr versibles de Prigogine Le temps y est un agent constructeur dont l orientation est d cisive Nous n avons plus affaire au temps r versible de la m canique rationnelle 3 Maurice Toussaint Un mod le neuros mantique pour l enseignement et l apprentissage de la grammaire tudes de linguistique appliqu e CXXIV 1989 pp 37 50 1 Fran ois Rastier S mantique et recherches cognitives Paris P U F 1991 5 Pierre Gansdorff et Ilya Prigogine Structure stabilit et fluctuations Paris Masson 1971 p 248 436 MAURICE TOUSSAINT La thermodynamique est l tude de l volution des syst mes Si on pense devoir un jour compter au nombre de ses objets les ph nom nes neuro linguistiques pourrons nous faire abstraction du temps des changes qui assurent le maintien et le fonctionnement des structures dissipatives de ces syst mes ouverts C est ce que je voulais rappeler par l exemple de la
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