UNIVERSITÉ PARIS V - CEC - gerontologie et soins infirmiers
Contents
1. En marquant le tempo pr cis sur les lames du xylophone j entonne alors la m re Michelle qui a perdu son chat la comptine r veille peu peu les m moires s tend en ricochet l ensemble du groupe le dynamise Le rythme est soutenu et chaque malade le suit Je les invite autour de la table et ils sont entra n s comme dans un tourbillon de sons 12 On interpr te on passe d une comptine l autre sans l cher le rythme pour garder le fil conducteur puis on se laisse p n trer par l improvisation L on a d pass les r gles et exprim sa propre personnalit en appui sur le son fondamen tal donn par les lames de xylophone La comptine est la fois un outil psychologique et physiologique Elle r pond un rythme int rieur vital l se placerait la premi re m moire du son le batte ment du c ur de la m re au cours de la vie intra ut rine Ce rythme r gulier r veille ainsi les motions d enfance les plus enfouies Ce moment musical peut durer 15 minutes sans rel cher on partage les instruments les coups d il et m me les clins d il les couleurs de voix Debout autour de la musique comme autour d un feu de joie on danse en formant une ronde on bat la mesure on s amuse et on plaisante La complicit est telle que bient t je ralentis le rythme je diminue tr s progressivement l in tenisit Parler de musicoth rapie c est parler de communication BENENZON R2. Chez les soufis la spiritualit est dans le souffle avant tout On ne peut pas tre sans le souffle Le souffle c est l me B RESTITUTION D UNE EXP RIENCE La bouche qui chante parle embrasse Nous nous construisons dans notre corps et dans notre chair partir de la bouche mais c est elle qui nous construit galement dans notre rapport au monde et dans notre rapport nous m me Lieu d change de flux et de reflux d expiration et d inspiration la bouche est bien cette cavi t primitive que R SPITZ avait stigmatis e comme organe d exploration et de relation l in terface exacte du cognitif et de l motionnel de l intellectuel et du rationnel du symbolique et de l affectif GOLSE B Une nouvelle rencontre Le 15 mai 2000 je d bute l h pital priv g riatrique des Magnolias J interviens l h pital pour r pondre une demande de la responsable du service animation concernant la mise en place de s ances de musicoth rapie pour un groupe de 10 15 patients atteints de la maladie d Alzheimer ou d autres d mences femmes et hommes Le public que je rencontre alors est nouveau tr s vite je me rends compte que les techniques les plus efficaces sont celles bas es sur la musicoth rapie active Je d cide donc d amener mon groupe vers une participation soutenue pour aller chercher au fond d eux m mes leur ressenti et en transmettre l expression la plus juste L quipe de l animat
3. Se retrouver c est Se regarder change de regard face face Se saluer s adresser un sourire de reconnaissance ou appr cier d tre ensemble Se pr senter s identifier se nommer se situer dans un groupe Cet en face du visage dans son expression dans sa mortalit m assigne me demande me r clame comme si la mort invisible qui fait face le visage d autrui pure alt rit s par e en quelque fa on de tout ensemble tait mon affaire C est justement dans ce rappel de ma personnalit par le visage qui m assigne qui me demande qui me r clame c est dans cette mise en question qu autrui est prochain E Levinas 3 La red couverte du corps Pour revenir l id e de r cepteur et d metteur annonc e plus haut dans la partie oreille et voix Cest en effet dans ce m me ordre que j applique ma m thode car capter latten tion des malades Alzheimer demande des facult s particuli res li es l observation ainsi qu l interpr tation en usant aussi de malice ou encore d humour Gr ce mon exp rience avec les enfants sourds je travaille sur l importance du regard on coute avec les yeux on communique avec le regard on s exprime avec les yeux et m me encore dans l mission de la voix le regard est projection C est le visage qui dans sa globalit va tre mon indicateur Les yeux me parlent et je lis sur les l vres pour noter l effort de
4. le connaissent puisqu il fait partie du domaine motionnel Ah C est vous j ai entendu votre voix en arrivant la chaleur de la voix est per ue instan tan ment le malade en d crypte les qualit s motionnelles et reconna t celui qui les lui trans met C est donc quand ils me voient ou m entendent qu ils retrouvent la joie d j ressentie dans cette activit alors nous restons dans cette dimension afin de poursuivre cette recherche Les motions qui ont t contenues avec succ s pendant toute l existence gagnent en intensi t quand elles sont enferm es en nous Naomi FEIL Rien n est fait au hasard tout est pr par avant la venue des malades Sur une table napp e de couleurs sont ordonn s les instruments lames sonores xylophones percussions orientales claves castagnettes maracas sans oublier le magnifique piano queue tr nant dans la salle Face ce d cor attrayant les chaises sont dispos es en demi cercle invitant ainsi chaleureu sement les malades s y installer Moi m me debout ou assise je me d place librement m adressant mes patients un micro H S la main pour me faire mieux entendre D s leur rentr e dans le salon de musique les personnes sont invit es se pr senter Ce premier contact est con u comme une approche individuelle et va plus loin qu un salut banal Il va me permettre de d crypter dans chaque regard la disponibilit des malades
5. ticiper activement Le soutien de l quipe est pr cieux pour moi L animatrice et la soignan te encadrent et parent aux difficult s ventuelles elles connaissent les malades et peuvent pr voir les r actions qui pourraient g ner le groupe de travail Je m adresse au groupe dans sa globalit mais je peux aussi un instant r pondre une demande individuelle gr ce la pr sence de l quipe Je c toie les malades sur le temps de ces s ances je partage un moment de plaisir et de bonheur mais je ne les vois pas dans le quotidien et mon travail serait limit si je navais pas le regard des personnes r f rentes L encore l quipe m est indispensable c est elle qui est m me simplement par compa raison d appr cier l ampleur du travail et de maider dans ma recherche faire les d duc tions justes pour la suite L quipe appr cie ces rencontres pour elle c est aussi un moment de bonheur partag avec des patients qu elle voit sous un nouveau jour Cette nouvelle approche du malade avec sa soignante est aussi pr cieuse dans leur relation et peut modifier le quotidien Sur un autre temps de travail je d veloppe aussi un r pertoire en fonction de la demande des soignants Ces s ances sont alors une r elle d tente o chacun se d couvre l envie de chanter Vues sous cet angle ces rencontres sont aussi de r els moments de soutien pour l quipe La qualit d coute de l quipe en est am lior
6. quences et des techniques propos es comme compter 1 2 3 avant de commencer les vocalises ou bien associer le au sourire et le i au rire et au geste qui l accompagne Au fil des s ances on assiste une volution r elle de l attention et de la participation et m me une forme d anticipation Les malades sont capables de retenir une phrase musicale pour la chanter leur tour ou encore de reprendre un court phras rythmique d une chanson espagnole que je leur ai apprise Alors que cette maladie et la vie en institution enferment chacune de ces personnes la natu re de cet atelier mais surtout l attention port e chaque individu et l authenticit de la ren contre de chaque me montre et d montre que ces malades ont encore des ressources la possibilit d prouver d exprimer de se souvenir comme le montre le sourire au passage de la porte le lundi matin Je remercie chaque personne et les f licite toutes au passage pour les progr s obtenus Cette empathie cr e la confiance gomme l anxi t redonne la dignit et apporte un soutien affec tif visible C T MOIGNAGES d ductions Apr s chaque s ance chacun prend part la verbalisation et exprime ses motions ses sen sations photos en annexe 1 Madame Raymonde Devaux aimez vous chanter Chanter j ai toujours aim a depuis que je suis petite fille j ai toujours chant Dans ma famille on est comme a on chante
7. chacun couter Dans le m me temps dans ce face face dont parle L vinas j impose mon propre visage et le malade observe mes expressions sui vant ainsi l articulation pr cise de mes l vres Et enfin pour mieux me faire entendre et aussi pour attirer l attention sur la puissance de la voix j utilise un micro H S 11 On coute avec les yeux et on communique avec le regard Dans le m me temps il va falloir retrouver sa respiration dans la position assise mais aussi debout respirer expirer en gonflant la poitrine articuler les paules en roulant les m ca niques comme Monsieur Martin qui chaque fois nous s duit de son num ro de jeune homme ou Madame Amann qui accentue ses mouvements pour aller du bout des doigts toucher ses pieds Les exercices commencent avec des grimaces des tirements des bras des rel chez souf flez tout en se frottant les mains massez le visage des bruitages de bouche aux cris d animaux C est seulement apr s cette pr paration physique que l on commence chanter En passant par la d couverte des vibrations de la voix dans la caisse de r sonance Chaque voyelle fait vibrer un endroit particulier de la t te ou de la poitrine qui agit comme une caisse de r sonance sp cifique chacun J insiste alors sur les r sonances osseuses et plus pr cis ment toute la partie au dessus des cordes vocales la t te en articulant sur un son chant On
8. de compositions florales Peinture les r sidents sont invit s s exprimer par la peinture ou le dessin Cet atelier rentre aussi dans la cr ation artistique D coration fabrication de d corations No l cet atelier permet de servir am lioration du cadre de vie Bricolage l aide d outils ad quats les r sidents sont amen s fabriquer quelque chose de leurs mains ou encore faire du d coupage collage Cuisine le but de cet atelier est de retrouver le plaisir de cuisiner de manger le mets qu ils ont pr par de A Z Musicoth rapie prise en charge th rapeutique avec le support de la musique 19 B MA PLACE A L H PITAL INTERVENANTE EXT RIEURE 1 Un travail d quipe INTERVENANTE en MUSICOTH RAPIE Il n est pas toujours facile d tre intervenante ext rieur dans une institution J arrive la gui tare sur l paule joyeuse pleine d entrain Cela peut d ranger ceux pour qui chanter est avant tout un loisir Ils ont l impression que le seul travail qui soit c est celui qu il faut endu rer Le travail en institution est pour moi obligatoirement un travail d quipe Avant de t moigner de mon exp rience je dois vous pr senter l quipe qui encadre les m mes malades Alzheimer Tous les lundis matin dans la salle de spectacles je suis accompagn e par une animatrice ou la responsable de l animation et d une soignante quand cela est possible je les invite par
9. on danse et on rit C est difficile de chanter mais on peut le faire Madame Raymonde DEVAUX se montre tr s participante elle aime surtout chanter et danser elle vient sans manquer et fait ses exercices de respiration en actionnant les bras m me pen dant la p riode o elle avait le bras en foulard pour un probl me de clavicule Elle poss de un r pertoire tr s riche qu elle va rechercher dans sa m moire et avec beaucoup d motion s applique nous chanter Et encore pour encourager Madame X apr s l ex cution d une vocalise elle d clare en disant Mais c est pas mal il faut l faire tout de m me Et Madame Alice AMRAM qui confirme Elle est capable 15 2 Madame Lucienne AMANN avez vous pass un bon moment Ob Oui c est nos mamans qui nous apprennent toutes ces chansons C est qu on les aime nos mamans et nous deux on s conna t depuis qu on est p tites comme a On est comme deux s urs en sorte Madame Lucienne AMANN se retrouve l dans sa petite enfance et manifeste alors sa joie pour chanter et partager comme avec une s ur Et quand apr s avoir chant en groupe elle s crie On est tous vivants est il utile d appor ter une explication cette expression spontan e 3 Monsieur Charles MARTIN vous m avez l air joyeux Il chante avec une puissance extraordinaire et une facilit d improvisation incomparable Il parle en chantant et il marc
10. s Alzheimer examina une femme arriv e dans son service de l asile d ali n s et d pileptiques de Francfort Sur le Main La malade s appelle Madame D AUGUSTE ce que l on conna t d elle une seule photo montrant une femme d charn e dans une chemise de nuit blanche assise dans son lit le regard perdu dans le vide Elle nous laisse son portrait qui a fait le tour du monde et sa maladie qui aujourd hui fait le tour des foyers l tude du cerveau de Madame Auguste D Alo s Alzheimer d couvre des sortes de trous dus un fort d ficit cellulaire une fibrillation curieuse des cellules nerveuses et dans toute l corce c r brale des d p ts dune substance encore inconnue formant des plaques que plus tard on appellera plaques amylo des C est le Docteur Alo s Alzheimer qui son tour nous laisse son nom en souvenir de la malade nous le donnerons alors la maladie 2 Signes et effets Pour bien soigner la maladie il est important de la d tecter pr cocement Certains signes apparaissent Difficult ex cuter des t ches famili res fonctions ex cutives Probl mes de langage aphasie D sorientation dans l espace et le temps Objets utilisation apraxies Changement d humeur ou de comportement D concentration On ne reconna t agnosie Et encore Perte de la m moire Au fur et mesure que la maladie s installe les champs de la m moire se referment suc cessivement La m moire pi
11. BIBLIOGRAPHIE BENENZON R Th orie de la musicoth rapie d Non Verbal Bordeaux 1992 p 39 COSNIER J Psychologie des motions et des sentiments Retz Paris 1994 p 22 FEIL N Validation mode d emploi Pradel Paris 1994 p 10 FERRY M ALIX E BROCKER P COSTANT T LESOURD B MISCHILICH D PFITZEN MEYER P VELLAS B Nutrition de la personne g e Masson Paris 2002 pr sentation FOGLIO H Yoga son et pri re d le courrier du livre Paris 1982 p 102 FRAISSE P amp PIAGET J Trait de psychologie exp rimentale Vol V Motivation motion et personnalit PUF Paris 1975 Op Cit p 115 FRANCES R La perception de la musique ed Vrin Paris 1972 p 144 FREUD S Essais de psychanalyse petite biblioth que Payot Paris 1984 Le moi et les m canismes de d fense P U F Coll Biblioth que et psychanalyse 1975 8 me d GOLSE B Histoire de bouches Conf rences 1994 1995 h pital St Vincent de Paul Unit de psychiatrie Infantile GRIMBERT P Psychanalyse de la chanson les belles lettres Archimbaud 1996 p 207 et p 284 LECOURT E la pratique de la musicoth rapie ESF 3 me d Paris 1986 LEVINAS E De l un l autre Entre nous Essai sur le penser l autre Paris Grasset 1998 p 155 160 MAISONDIEU J le cr puscule de la raison Centurion Paris 1988 Op Cit p 65 OGAY S Alzheimer COMMUNIQUER gr ce la musicoth rapie m decine par th me d L Ha
12. Le groupe modifie son jeu instrumental et accueille en douceur le silence et le calme Nous sommes encore sous l emprise de la musique les motions s expriment par des applau dissements spontan s et chacun embrasse l autre se f licitant d avoir pu cr er un tel moment de bonheur Les derni res mesures sont jou es et chacun a bien m rit d aller s asseoir pour couter une ultime chanson que je vais leur interpr ter Instant plein d motions que tous d gustent dans un parfait silence 5 La voix qui d livre Quand le temps est venu de chanter les propositions fusent La java bleue Parlez moi d amour o Je tai donn mon c ur Les visages sont clair s les regards expressifs les bouches s ouvrent largement pour lais ser sortir leur histoire leur poque leurs chansons Petit petit les murmures des uns et les voix fortes des autres se m lent dans une chorale vibrante soutenue par la guitare comme solide fil conducteur La chanson ravive dans les m moires son motion c est la m lodie La chanson retrouve sa place dans l expression c est l intention qui se d gage du texte Les phrases s encha nent soutenues par le rythme et on peut voir l interpr te faisant du mot mot retourner dans le temps et pas pas chanter du d but la fin une chanson d un auteur qu on avait oubli Toutes les pulsions qui portent l homme la rencontre de l objet pulsions sexuelles trou
13. PHIE 44 eee mme eme sms 26 D PINIHONSS eee nai crie 27 ACCOMPAGNER UN MALADE le musicien accompagne le chanteur de la m me fa on que Le th rapeute accompagne un malade L accompagnateur est l coute il se fond derri re l interpr te et invite ainsi l art dans son ensemble Dans cette nouvelle dimension Accompagner un malade prend son v ritable sens et devient alors po thique INTRODUCTION Musicienne et chanteuse depuis mon enfance je fr quente les chorales les conservatoires et me passionne tr s t t pour la sc ne De cette nergie est n e une facult tr s particuli re communiquer mon public le plaisir de chanter Je me suis tout d abord demand comment on pouvait vivre sans entendre la musique et vivre sans ce bonheur de chanter Form e la musicoth rapie j approche alors un public en difficult sur le plan physique et psychique surdit handicap et aujourd hui malade Alzheimer C est de la maladie d Alzheimer et de la musicoth rapie dont il s agit ici J aborde alors le m tier de formateur partir de ces riches exp riences je constate que la musique est un outil incontournable dans l institution et que sous certaines formes l ex pression vocale est accessible tous Nous avons tous observ le bonheur qui se lit sur les visages des personnes g es quand elles entonnent leur chanson pr f r e Pour le malade Alzheimer le pla
14. UNIVERSIT PARIS V Facult Cochin Port Royal MUSICOTH RAPIE ET MALADIE D ALZHEIMER La bouche qui chante parle embrasse et mange Pilar GARCIA Dipl me Inter Universitaire thique et soins des malades Alzheimer et de leur famille Directeur de l enseignement Ann e 2004 2005 Pr Anne Sophie RIGAUD Autrefois Doucement follement rapidement paisiblement Heureusement et tristement La musique jouait La musique chantait Jouait et chantait des airs d hier d j nouveaux Et puis les d j tr s vieux airs D un tr s vieil aujourd hui Des airs de demain soir Et puis d hier matin Autrefois la musique jouait La musique chantait Gaiement et d sesp r ment Simplement Il n y avait pas encore De notes de solf ge Ni de lettre d alphabet Jacques Pr vert tour de chant Remerciements Mes remerciements s adressent toute l quipe de l h pital des Magnolias pour la confiance qu ils ont pu m accorder et plus particuli rement Diane WAGROWSKA pour m avoir invit e prendre part son travail ainsi que Madame Evelyne GAUSSENS pour son soutien efficace Je remercie aussi toute l quipe enseignante qui m a permis de suivre cette formation et su me transmettre avec tant de g n rosit Dominique BERTRAND pour son coute complice Je ne remercierais jamais assez les malades eux m mes que je garde en m moire Et je dis encore merci ma famille Lila
15. aire il est arriv aux patients de s adresser la cam ra pour chanter Nos deux nouveaux intervenants ont fait preuve d une tr s grande d licatesse et de respect quant aux malades et quant leur travail La confiance tait entretenue de semaine en semaine tout se passait comme si de rien n tait et cela nous a permis de r aliser un travail professionnel dans de tr s bonnes conditions Un certain regard Il y a nous dit la tradition Hindoue deux sortes de regard le regard ext rieur et le regard int rieur Le premier se limite aux apparences l observation infiniment vari e et toujours mobile de la vie Le deuxi me abolit la perception ordinaire et nous plonge dans des zones de conscience 14 o l image n est pas encore conceptualis e La forme int rieure et la forme ext rieure se fon dent enfin pour faire place la lumi re tat de conscience dilat e qu on appelle la pri re Pour stabiliser mental et recueillement il suffit d immobiliser son regard sur un support mat riel concret H l ne FOGLIO 7 La m moire retrouv e Quand j ai commenc mon travail certains malades arrivaient dans cette jolie salle en d am bulant Ces s ances ont connu un succ s imm diat Une m moire particuli re s est install e et d une semaine l autre chaque malade me retrouve dans la d tente et le plaisir comme en pays de connaissance On observe un apprentissage une m morisation des s
16. capable d entendre les sons harmoniques est capable d entendre ce que le mala de Alzheimer a dire Et encore Nos vieux sont pour la soci t ce que la note fondamentale est pour le son C est dire que la composition hi rarchique de lindividu du plus vieux au plus jeune repr sente les harmoniques de ce son fondamental le premier na tre ou le premier mourir B INFORMATION PUBLIQUE Projections D bat t moignages de l quipe LA MEMOIRE RETROUVEE de Jean Michel KUESS Un autre regard sur les personnes g es r v l dans un espace extraordinaire de la vibra tion et de la musique Les projections sont organis e les d bats s organisent et chacun s implique La maladie d Alzheimer on en parle beaucoup le film raconte explique rassure D dramatise La m moire retrouv e est s lectionn e pour le Festival CINE Vid o PSY de LOR QUIN et programm s pour le 9 juin 2005 Nous nous impliquons alors pour des conf rences r pondant un besoin d information publique mais aussi sur le plan culturel o lon peut se demander aujourd hui la place qu occupe l artiste dans une soci t o tout est musique Voir en annexe 23 C UN PROJET SOCIAL Cr ation L affection familiale et la convivialit du restaurant restant mes yeux la base du plaisir de partage et de repas je m engage dans un projet d un concept tr s particulier dont je vais vous en exp
17. capacit s fonc tionnelles concourant ainsi la perte d autonomie Mal nourri ou d nutri le malade s expose de grands dangers Diminution des stimuli de la prise alimentaire Changements des comportements individuels et habitudes de vie Isolement Difficult s physiques restreignant l approvisionnement Atteinte pr coce du cortex olfactif la perte de l odorat retentit sur l alimentation La vision est alt r e le champ visuel se r tr cit Les cons quences de l amaigrissement Elles sont catastrophiques sur la qualit de vie du malade et de son entourage Elles exposent aux infections aux chutes aux escarres Les comportements aversifs augmentent dans le temps Les comportements de r sistance diminuent La dyspraxie buccale entra ne des dysfonctionnements musculaires nuisant la d glutition Les cons quences de la malnutrition sont graves puisqu elles diminuent les capacit s fonc tionnelles concourant ainsi la perte d autonomie FERRY M Ill MUSICOTH RAPIE ET ALZHEIMER A LA MUSICOTH RAPIE Courte pr sentation La musicoth rapie comme son nom l indique associe la musique qui appartient au domaine de l art et la th rapeutique qui appartient au domaine des sciences plus pr cis ment une branche de la m decine La musicoth rapie n est pas une m decine nouvelle puisqu elle est reconnue et exploit e depuis l antiquit la reconnaissance de la valeur th rapeutique des co
18. d sir d vorer des yeux vivre damour et d eau fra che faire venir l eau la bouche mordre dans la vie pleines dents Des th mes de comportement Manger son pain blanc boire ses paroles Manger est un acte tellement ordinaire de la vie qu on oublie qu il est aussi charg de sens 3 Les causes de la d nutrition Les patients g s dont la maladie Alzheimer d bute sont expos s au probl me de la malnu trition et de la d nutrition S ils sont seuls ou pas souvent accompagn s ils peuvent oublier de prendre un repas la d sorientation dans le temps les prive de leur organisation quotidienne Exemples Madame X oublie de faire ses courses Elle est sortie pour aller chercher du pain et revient bien plus tard un bouquet de fleurs la main Les repas sont mal pris et aussi mal pr par s car ses gestes si automatiques sont oubli s Monsieur Y pour les m mes raisons oublie qu il a d j mang Il mange une seconde fois et ce autant de fois qu il lui semble bon C est seulement lorsque Madame X se mettra table avec sa voisine qu elle se nourrira correctement Manque d information de formation de communication dans le grand public les pr jug s perdurent Les personnes g es et leur entourage continuent de penser que lorsqu on est vieux on n a pas tellement besoin de manger Les cons quences de la malnutrition sont graves parce qu elles diminuent les
19. du pass capable de lui rendre l clat de son visage d enfant 8 R flexions r alisation Conf rences articles La voix longue m ditation Musique et surdit le pouvoir de la musique 1990 Musique et handicap la musique au quotidien 1994 Musique et maladie Alzheimer la voix pour capter le monde 2003 Le sommeil et ses troubles musicoth rapie et sommeil 2005 9 Partager donner recevoir la formation professionnelle Cette nouvelle branche qui est de la transmission des connaissances et des exp riences de faire clore la motivation mettre l eau la bouche de chacun et de travailler au rapport humain est tr s pr sente dans mon parcours J y rencontre des aide m dico psychologique et les forme aux techniques de communication non verbales par la musique Le message passer pour moi est chanter lib rer un peu de son corps livrer un peu de son c ur et donner celui qui vous coute Il me semble vident que tout artiste joue un r le important dans l h pital g riatrique Le musicoth rapeute est un professionnel de la musique et du soin J aime alors transmettre ces chanteurs pianistes ou percussionniste combien de cette richesse qui les distingue ils peuvent leur tour donner I LE MALADE ALZHEIMER A DESCRIPTION ET EFFETS DE LA MALADIE 1 Madame Auguste D et le Docteur Alo s Alzheimer C est en 1901 que le premier cas est d tect Le m decin chef Alo
20. e Le soignant se trouve gratifi et cout son r le retrouve une vraie valeur dans l institution INTERVENANTE ARTISTIQUE Ma place dans l h pital est double j interviens pour des s ances de musicoth rapie appli qu es un public limit de malades en tant qu artiste chanteuse interpr te je suis engag e r guli rement pour y donner des spectacles 20 l occasion de ces moments festifs pour No l ou la f te de la musique ou encore la f te de l h pital je me donne en spectacle dans ma tenue de sc ne avec mon groupe de musi ciens devant les malades et leurs familles l quipe m dicale et l quipe administrative Je prends ce r le tr s c ur car pour moi il a un double impact celui de me faire conna tre de tous et aussi celui de partager avec l ensemble des malades de l h pital Ces spectacles ponctuels sont toujours marqu s de tr s bons souvenirs notamment quand je m aper ois que malgr mon costume de sc ne les musiciens qui m entourent et le contexte sp cifique dans cette grande salle de 300 personnes Les malades Alzheimer me reconnais sent et me saluent d un sourire complice 2 Reconnaissance et tournage mon tour je dois faire mes preuves me fondre dans l quipe toute enti re Structurer mes s ances pour tre m me de rencontrer le m decin le psychologue l orthophoniste et tout autre sp cialiste jusqu la Direction a ARTICLE La voix pour cap
21. e r cepteur l oreille a deux fonctions l quilibration et l audition Si l oreille de l individu se ressemble structurellement la perception de l audition diff re com pl tement Chacun a sa propre repr sentation mentale de la musique On observe 3 plans d coute L coute c r brale recherche de forme de structure ou d un discours musical L coute sensible plus passive purement sensuelle o le corps a alors sa propre perception L coute motionnelle elle touche directement l histoire de chacun par des associations souvent ext rieures la musique Quand j entends parler quelqu un au travers de la m lodie du mot je vois bien plus profon d ment dans son me Janos Janacek Jenufa Leos Janacek 1854 1928 ainsi le monde donne entendre chacun selon son oreille puis nous reconstruisons le monde comme la sensation nous l entend R FRANCES E LECOUR rel ve que le premier monde du nouveau n est un monde auditif et c nesth sique La voix humaine est consid r e comme l instrument le plus parfait Elle peut s duire diriger bercer usant d une palette infinie de couleurs elle est capable de d voiler les motions les plus profondes Le souffle est l comme nergie de la voix l homme inspire et expire sans m me y porter attention Ce n est que lorsqu il travaille sur son corps la voix la parole et le mouvement qu il prend conscience que tout s appuie sur le souffle
22. emarques en tout genre les Pas si fort il nous casse les oreilles de Madame Amann s loignant de Monsieur Martin les Ferme ta gueule de Madame D au moment o je men approche pour l inviter chan ter les d ambulations qu il faut stabiliser enfin toute interf rence pouvant an antir la concen tration acquise et remettre en question la bonne marche du travail Le patient se reconna t peu peu il partage et s implique C est ce moment l seulement que nous formons une grande famille dans laquelle la voix est la m re Dans son travail sur le sein J L ANOUZIERE insiste en se r f rant aux travaux de D W WIN NICOTT sur l quivalence imaginaire ou symbolique entre le Voir et le Boire c est dire en dernier ressort sur l oralisation du regard Quand le b b est au sein il y a pour lui et ceci de mani re dialectique un processus d ab sorption qui porte autant sur les images du visage maternel que sur le lait GOLSE B C est l heure du repas je vais alors poursuivre mon action dans l accompagnement de mon groupe jusqu sa salle manger tout en chantant Les chansons de marche sont l honneur nous nous d pla ons alors sur un rythme soutenu plein d entrain Hello le soleil brille etc Un nouveau lieu nous accueille et pourtant il va nous falloir pr server une bonne concentration La s ance pr serv e retrouve une continuit gr ce de nouveaux instruments sonores d
23. ents avec cette sensation de plaisir m appuyant sur des textes chant s d crivant le boire et le manger sur des airs entra nants et bon vivant et de lutter contre la d nutrition gr ce la chanson en voquant ces recettes color es et ryth m es pour aller chercher plus de sensations et tendre au plaisir On a constat une volution brutale et douloureuse chez le malade Alzheimer quand il est d nutri L alimentation doit tre un soin cependant une alimentation parfaite et quilibr e ne peut tre efficace que si elle est accompagn e d un travail psychoaffectif dun v ritable projet de soin et de vie Apr s les observations troublantes et mouvantes de ces exp riences vari es dans ma tech nique du chant je souhaite d montrer que sur le plan du soin en pr vention ou en traite ment de la d nutrition la voix chant e est l instrument th rapeutique le plus complet Elle met en mouvement le souffle sans lequel nous ne pourrions vivre Elle incarne l union du corps et de l esprit Le travail de la voix permet au malade Alzheimer de se retrouver dans son identit de retrou ver son corps devant l effort induit par le chant 18 IV L H PITAL G RIATRIQUE A L H PITAL DES MAGNOLIAS 1 Pr sentation de l h pital L h pital priv g riatrique les Magnolias est sorti de terre il y a trente ans Apr s de nom breuses modifications sur le plan de la structure mais aussi de la Direction du personnel e
24. esse et plaisir C est encore avec la bouche que l on embrasse lorsque l on colle sur la peau de l autre les l vres on pratique une br ve succion C est un acte miniaturis de celui qui consiste man ger Le malade Alzheimer a pr serv cette bouche il en a conserv toutes les fonctions De ces t moignages pr cieux et des inqui tudes voqu es concernant la d nutrition alors un lien est faire entre le fait de chanter et celui de manger 16 D UNE NOUVELLE PERSPECTIVE La bouche chante la bouche mange Celui qui veille sur sa bouche garde son me Qui surveille sa bouche garde sa vie livre des proverbes 13 3 1 M thodologie Le rituel est instaur par l tape initiale dans la d couverte du corps lors des s ances de musi coth rapie Je reprendrai les m mes exercices d veil des sensations de r oxyg nation du cerveau avec l articulation des voyelles et de concentration comme j ai tent de le d montrer dans mon chapitre la bouche qui chante parle et embrasse Rappel Nous r veillons notre corps avec des mouvements de bras prise d air des frappes de mains et de chansons rythm es accompagn es de frappes de pieds Toute forme de jeux de mains de rencontre dans le visage de l autre de tendres caresses et d changes vocaux Cette tape est importante et d terminante pour la bonne suite du travail Nous passons le temps n cessaire pour prendre en compte les r
25. hante La personne M A pour qui la soci t n existe plus garde un lien tr s pr sent avec la m re Elle ne retrouve un certain bien tre que lorsqu elle sent autour d elle la chaleur familiale Et encore quand je leur demande de se regarder en chantant On chante pour les n tres qui nous regardent Et je reprends Oui les v tres de qui voulez vous parler Madame Alice Hamram r pond alors Les n tres de chez nous Dans ce retour la famille elle retrouve sa culture et encore la soci t Madame Lucienne Amann la question qu est ce que vous souhaitez pour vous aujour d hui r pond je souhaite garder ma maman et toute ma famille aupr s de moi le plus longtemps possible On ne voit bien qu avec le c ur disait le petit prince 3 Je me suis alors demand ce que me disait mon c ur A la question qui s est pos e tr s souvent que m apporte cette exp rience Je r ponds aujourd hui sur un mode musical Le son est compos d une multitude de vibrations r sonnant entre elles Il y a le son fondamental celui qui nous parvient le plus audible nos oreilles et les harmo niques de ce son A peine audibles les son harmoniques passent inaper us car tant en harmonie avec le son fondamental ils se fondent en lui Une oreille entra n e ou tr s sensible les per oit 22 De cette perception infime je me suis plue raisonner Celui qui est
26. he en dansant Je chante devant toutes ces Dames comme elles sont belles et comme je les aime Pour Monsieur Giovani MIDURI qui est aphasique seuls les tendres sourires les expressions de bonheur que l on peut lire dans ses yeux confirment un bien tre qu il partage g n reu sement Madame Marguerite MONTMORE se contentera de dire Merci vous tes bonne Chaque fois que je la f licite pour avoir bien chant Et Madame X avec une motion intense dans les yeux me dit un jour chanter a touche l me et encore a vient de l int rieur c est comme si il y avait quelque chose qui se passait l en touchant son ventre Nous avons bien chant vous devez avoir soif C est l heure du repas avez vous faim Cette question reste sans r ponse et personne n amorce un d placement qui entra nerait le groupe vers la porte Parlez moi un peu d un repas de f te qu est ce qu on pr pare No l Premi re r ponse commune Du chocolat Puis nous d crivons plus dans le d tail ces plats traditionnels la gourmandise se lit dans les yeux ces t moignages je suis tent e de citer PLOTON S il est un tre affectif intuitif et sensi tif c est bien le sujet r put d ment s nile qui n est peut tre que cela C est bien avec la bouche que nous chantons c est de cette bouche que sort la voix Cette m me bouche qui parle rit pleure crie exprime trist
27. installe Corbeil Essonnes en janvier 1997 et tr s rapidement tend ses activit s 5 Conception et r alisation Dans la m me ann e je suis enceinte et je pr pare mon accouchement gr ce un travail vocal avec l aide d une sp cialiste La naissance de ma fille s est donc effectu e naturellement en musique Aujourd hui Lila se distingue par sa nature tr s souriante et particuli rement expressive mon tour Je mets en place avec l h pital de Corbeil Essonnes un projet de pr paration l accouchement par la voix 6 Ambition et r alisation Dans le m me temps toujours en 1997 j assiste mon compagnon dans la gestion et l organi sation de notre restaurant en effectuant des rencontres musicales et gastronomiques sp cia lis es pour un public handicap appel s repas tre anges puis d autres rencontres avec des malades Alzheimer repas des a n s et chansons du pass marques d pos es 2005 7 R v lation et r alisation Aujourd hui je m implique encore davantage La rencontre avec ce public malade Alzheimer m interpelle l exp rience de chacun est en r ponse mes questions sur l humanit Je d cide de me sp cialiser gr ce cette ann e d universit Tr s vite je suis convaincue que plus qu un travail de communication avec la musicoth ra pie j active l coute de l tre humain Cette personne qui a perdu son identit et qui retrouve dans chaque m lodie un sourire
28. ion m encourage dans ce sens le travail vocal me semble tr s bien accueilli et plut t d sign pour l activit On a tous observ le bonheur qui se lit dans les yeux des personnes g es lorsqu elles enton nent un air connu Pour les malades Alzheimer le plaisir est le m me il suffit daller sa rencontre C est avec beaucoup de pr cautions que je me laisse guider par les malades Les s ances sont r guli res raison de 1 fois par semaine pendant 1h30 La dur e choisie pour ces s ances prend en compte le temps qu il faut chaque malade pour poser ses rep res se retrouver dans le groupe Lundi matin 10h 30 les animatrices leur proposent une s ance de musicoth rapie Certaines r ponses sont verbales d autres se lisent dans les yeux et il y a ceux qui spontan ment se l vent et s accrochent au bras de l animatrice Aucun malade non consentant est amen aux s ances C est seulement ce moment l que le groupe se constitue et je n interviendrai que pour gar der ce lien pr cieux Pour mener bien ces rencontres il est important d y installer un rituel qui se traduira comme des tapes franchir Contact D s le premier mois la connivence qui se cr e avec le groupe fait que nous nous retrou vons chaque lundi avec beaucoup de plaisir Ah C est vous je vous reconnais votre sou rire La douceur d un regard la tendresse d un sourire Les yeux parlent et ce langage ils 10
29. isir est le m me pour peu que l on arrive capter son attention et le conduire vers l effort physique que l acte de chanter demande Alors que ces personnes perdent leur sch ma corporel qu elles ne reconnaissent plus leur propre visage je me suis demand si partir de leur bouche il n y avait pas une r duca tion d velopper partir d une br ve pr sentation de la musicoth rapie j encha ne sur une description de mes s ances de groupe et sur la technique vocale particuli re que j utilise Sachant que la cause principale de la mortalit chez le malade Alzheimer est la d nutrition l autre question qui va tre le sujet de ce m moire est Si cette bouche est capable de chanter de parler d embrasser ne pourrait elle pas aussi garder sa fonction de manger Je mai trouv que trop peu d ouvrages se r f rant mon exp rience mais les auteurs cit s dans mon m moire s en approchent dans les id es et confirment mes intuitions pour cette prise en charge particuli re Dans la construction du m moire j en franchis les tapes en fonction de mes r flexions sur les besoins du malade Alzheimer de la prise en charge institutionnelle la responsabilit sociale d crivant ainsi un nouveau concept humaniste PARCOURS DE LA MUSIQUE A LA MUSICOTH RAPIE A FORMATION ARTISTIQUE Voix Danse Th tre Musicienne et chanteuse depuis mon enfance je me forme l art lyrique pendant 15 ans et d
30. ispo s s tr s rapidement sur la table manger pour une bonne transition du chanter au man ger Cette fois nous les utiliserons plut t comme des ustensiles de cuisine Nous pouvons d ailleurs nous servir de casseroles de couverts et de verres Cette nouvelle batterie de cuisine peut faire partie de l instrumentarium condition de rester prudent et de ne pas transformer la musique en brouhaha qui pourrait fatiguer les patients Cette nouvelle approche est de courte dur e 17 J aime le jambon et la saucisse aussit t nous d barrassons ensemble la table de ces objets sonores et participons la mise en place des couverts dans la joie Je me mets o vais je alors demander Les invitations ne manquent pas chacun garde ce lien cr par le son le rythme de la chan son et se mettre table est encore un bonheur partag Je prends alors mon repas en leur compagnie quand cela est possible 2 Objectifs Lutter contre la d nutrition En m appuyant sur cette constatation je conduis mes s ances de musicoth rapie dans une optique sp ciale ou le malade Alzheimer se r approprie sa figure et son corps son ventre et l envie de manger le besoin de se nourrir Ma m thode alors devient un soin une r ducation au repas afin que la d nutrition ne soit plus une des causes principales de la mortalit chez le malade Alzheimer Je m emploie leur faire retrouver les alim
31. jours attentifs et souvent captiv s par de telles exp riences De peur d en manquer Nous en avons bu les moindres paroles de ces enseignants Cette soif de connaissances est entr e en nous Et aujourd hui encore nous en avons l eau la bouche Devant l importance du sujet trait nous ne devrions jamais tre rassasi s De bouche oreille mes amis du lundi m ont appris prendre soin de moi Vivre au pr sent Le malade Alzheimer est dans la v rit du pr sent ici aujourd hui et surtout maintenant Etre dans la v rit Le malade Alzheimer ne ment jamais ne triche pas avec les motions il les traduit dans leur stricte v rit Le M A ne ment pas quand il dit qu il souffre Le malade Alzheimer a besoin de v rit et il la reconna t C est nous apprendre la dire Etre conscient Le malade Alzheimer a besoin du face face exigeant de nous m me une pr cision qu il nous pousse rechercher en nous m me Dire consciemment tre soi m me Porter un certain regard sur le monde Je conclurai par une constatation personnelle cette ann e 2004 2005 fut l ann e de mon entr e l Universit ainsi que de la r alisation d un documentaire d une grande qualit pro fessionnelle et enfin d un projet d un concept humaniste novateur Dans ce monde moderne et pollu de modes o la place est aux jeunes beaux et en bonne sant le malade Alzheimer m a fait prendre conscience 25
32. ma fille qui a su se partager pour que naisse cette recherche et tous mes amis pour leurs pr cieux encouragements INTRODUCTION Se he ere odeur ce scene PARCOURS DE LA MUSIQUE A LA MUSICOTH RAPIE A FORMATION ARTISTIQUE Voix Danse Th tre B MOTIVATION implications professionnelle 1 Comment la cigale devient fourmi Anecdote Intuition et r alisation 444444 ss ss ses a a a a E a a Implication et r alisation Conception et r alisation Ambition et r alisation R v lation et r alisation R flexions et r alisation 4 44 umumuuuuumuuuuss Formation et r alisation O I U1 ND IT LE MALADE ALZHEIMER A DESCRIPTION DE LA MALADIE s Madame Auguste D et le Docteur Alo s Alzheimer Signes et effets BP LA D N TRITION 2 siemens tes La dimension psychologique Symbolique de la nourriture dans le vocabulaire Les causes de la d nutrition Les cons quences de Pamaiorissement siusssshosse sisdaserenmtensees ude II LA MUSICOTH RAPIE ET LE MALADE ALZHEIMER A LA MUSICOTH RAPIE Courte pr sentation Pouvoir de la musique Techniques Travail de la voix B RESTITUTION D UNE EXP RIENCE La bouche qui chante parle embrasse 10 Une nouvelle rencontre Contact Red co
33. mposantes de la musique repose sur des constatations neurologiques neurophysiologiques et psychologiques d clare Jacqueline VERDEAU PAILLES 1 On a souvent parl du pouvoir de la musique Pouvoir de consoler d apaiser les tensions de r conforter Pouvoir de r ver elle facilite l vasion Pouvoir de s curiser elle donne des rep res par sa cadence et ses structures r p titives Pouvoir de trouver des forces en soi l image d un quilibre soutenu par un rythme ordon n Pouvoir de raviver les souvenirs Pouvoir de renforcer la r sistance de l tre humain aux difficult s et aux maladies Pouvoir de favoriser l expression et la communication entre les tres Sans parler d ailleurs des pouvoirs que l on observe de la musique sur le v g tal et l ani mal 2 La musicoth rapie met en place des techniques Technique r ceptive Utilisant des sons isol s Utilisant des uvres musicales La musique conduit l imaginaire vers des prises de conscience et des tats affectifs Techniques actives Elle permet aux malades de s exprimer par la pratique d instruments du corps et de la voix Ces techniques s adressent suivant les cas trait s des approches de groupe ou encore des approches individuelles 3 Travail de la voix Toute technique vocale met en place les fonctions de l oreille et du souffle N oublions pas que l homme est consid r comme un instrument r cepteur avant d tre met teur L
34. nce s nile pourrait tre une volont d effacement de l image de soi J MAISONDIEU Quelle que soit l origine de la d mence organique ou psychologique le noyau de la per sonnalit n est jamais atteint conf rence Lutry avril 1995 George HALDAS crivain cite ici une d claration faite 20 ans auparavant Gen ve par Le neuropsychiatre Henri Baruch Paris la Salp tri re B LA D NUTRITION 1 La dimension psychologique Le premier besoin de maintien la vie sur l chelle de Maslow est celui de manger Le besoin de manger sentir toucher est inn C est le nourrisson qui t tant le sein de la m re en avale le lait chaud mais aussi le corps et cet acte alimentaire devient un besoin physiologique accomplir toute la vie D apr s Freud Les m canismes d introjection et de projection qui sont constitu s partir des fantasmes oraux primaires d terminent les sch mas organisateurs qui tablissent les rap ports int rieur ext rieur soi hors dedans dehors contenant contenu lesquels supposent et contribuent effectuer galement l int gration de l analit 2 La symbolique de la nourriture dans le vocabulaire L imaginaire culturel associe aux termes d alimentation Des th mes de relation vomir quelqu un a lui est rest sur l estomac d fendre son beefsteak l cher les bottes on parlera de a entre la poire et le fromage Des th mes de
35. oser les principales lignes dans l annexe jointe ce m moire Le restaurant bar SOUS LE TILLEUL LA MAISON 108 bd John Kennedy CORBEIL ESSONNES Dans notre soci t actuelle la personne g e n a pas sa place le malade Alzheimer en est m me rejet La personne handicap e s int gre difficilement toute diff rence est exclue du public Aussi parce que la relation est le seul lien pr serv avec le patient d ment et qu elle est sp cifique au soin infirmier en g rontologie il est urgent aujourd hui face l explosion d mo graphique du nombre de personnes g es de r fl chir au sens et au contenu du soin rela tionnel afin d offrir aux actuels et futurs patients d ments une relation de qualit 1 un restaurant repas des a n s chansons du pass et repas tre anges 2 un centre de formation point rencontre 3 les ateliers 4 un lieu d h bergement 5 un jardin am nag animaux familiers 6 bureaux Des repas s organisent de belles rencontres se font dans ce lieu o chacun a plaisir se retrouver On vient de la R gion Parisienne mais aussi de Sens d Auxerre de Montargis Les contacts se prennent aupr s des associations Description en Annexe 24 CONCLUSION De bouche oreille si j ose m exprimer ainsi Ces cours passionnants sur l thique et le soin du malade Alzheimer Ont transit De la bouche des sp cialistes nos oreilles d tudiants Tou
36. oujours justifi es Un travail d quipe dont je navais aucune exp rience Mais ce contact humain o l on sent vraiment l change 2 Anecdote Je raconte souvent cette petite anecdote des tous premiers jours de mon exp rience d auxi liaire de pu riculture C est l t je pars en promenade avec un enfant de 6 ans environs habill e dans ma tenue bleue et blanche coiff e d une toque blanche je ne ressemblais pas une cigale mais je chantais Je promenais donc Franck polyhandicap recroquevill dans son fauteuil Je m arr te dans un endroit bien calme du parc et m assieds face ce petit gar on au visa ge bien p le au regard perdu dont les yeux taient fixes dans deux directions diff rentes On m avait dit qu il tait sourd qu il n tait pas utile de lui parler et qu il ne m entendrait pas chanter Pourtant j ai eu envie de chanter rien que pour lui et je lui ai dit Franck je vais chanter pour toi je suis s r que tu vas m entendre J ai donc pris une grande respiration et lui ai interpr t un extrait du r pertoire classique Quand je me suis tue Franck s est mis rougir il a r ajust son regard et dans ses yeux j ai lu son d sir de partager Cette exp rience m a montr qu au del de la musique au del des mots au del des gestes il y a les intentions et celles ci ne trompent pas Je me distingue tr s vite de par ma personnalit et mon temp rament passionn et dans le se
37. peut assembler les voyelles dans un ordre diff rent pour une meilleure souplesse dans la diction mais l ordre donn des voyelles A E I O U est appris et retenu m me par les patients Alzheimer auxquels je m adresse Les voyelles sont chant es sur une gamme ascendante montant ainsi de demi ton en demi ton Puis en vocalisant sur la lettre O La vocalise est tr s simple elle est retenue instantan ment et chant e aussit t Je chante toutes les d monstrations je m approche je me colle je touche de ma voix la peau des patients un peu gar s et bien souvent spontan ment j entends des voix qui m accom pagnent avec une justesse sans gal La vocalise peut tre accompagn e de mouvements de bras pour aider sentir la mont e de la note chant e Je ne laisse jamais aucun malade abandonner sa concentration pour ceci je me fie lin tention que je lis dans le regard La vocalise peut tre aussi un court phras musical emprunt d une comptine que l on reprend du grave l aigu demi ton en demi ton On d couvre des sensations suivant le son la puissance la longueur du souffle 4 l imaginaire de l enfance Je me sers de la comptine terre d enfance pour arriver tout naturellement vers le pr sent la chanson Personne ne doit rester l cart la musique l instrument ou l animatrice ram ne l isol e vers le cercle l incite s approcher des instruments les toucher les prendre en main
38. rmattan 1998 p 21 22 PLOTON L La personne g e son accompagnement m dical et psychologique et la question de la d mence Chronique Sociale Lyon 1990 Op Cit p 115 VERDEAU PAILLES J Musicoth rapie in RICHARD J RUBIO L Za th orie psychomotrice Masson 1995 p 117 WIINNICOTT D W Processus de maturation chez l enfant Payot Paris 1974 26 RESUME Redonner un sens la communication Retrouver la fonction de parler Lib rer l expression C est bien la fonction de la musicoth rapie Retrouver le plaisir dans l mission de la voix Redonner au visage l expression du bonheur La musicoth rapie s applique ici pour des malades Alzheimer Je vous livre ici une exp rience th orique et pratique en images mais aussi en photos et t moignages gr ce un documentaire r alis en octobre 2004 C est pourquoi en me fondant sur l intuition que la bouche reste la partie du visage la plus exploit e tout au long de notre vie et surtout au commencement de la vie m me j avance l id e d une r ducation au plaisir du repas Je d veloppe une th orie tout fait personnelle en m appuyant sur des exp riences en ins titution des propos recueillis d autres professionnels et nutritionnistes J applique moi m me ma m thode au sein d un restaurant particulier avec lequel je d velop pe des rencontres musicales et gastronomiques en accueillant des pensionnaires de maisons de retraite et h pitau
39. rvice je deviens la cigale autant que la fourmi suivant les jours de la semaine En effet nous avions mont une chorale et chaque coll gue avait du plaisir venir travailler le week end puisque j y tais aussi 3 Intuition et r alisation La danse la chanson ayant une place privil gi e dans ces milieux professionnels je me forme la musicoth rapie pendant une p riode de 3 ann es avec une sp cialisation au travail de la voix Aussit t la formation termin e je d bute dans le m tier de musicoth rapeute par un projet avec une cole pour enfants sourds et malentendants Une exp rience qui durera 5 ans unique pour moi et capitale dans mon parcours C est de cette exp rience que s est affin e et affirm e ma technique pour l enseignement du travail de la voix et toute forme de communication non verbale Cette observation particuli re cette expression intense des tres priv s de leur audition m a donn d couvrir une certaine justesse non plus des sons mais des intentions 4 Implication et r alisation Je fonde alors L association INTERVALLES Levallois Perret Je d veloppe mon m tier et poursuis mes exp riences par la suite avec des publics diff rents d adultes handicap s en Maison d accueil sp cialis institutions pour adultes handicap s et foyers d insertion sociale et depuis 5 ans en h pital g riatrique et maison de retraite aupr s de malades Alzheimer L association INTERVALLES s
40. s habitue aux lumi res des projecteurs sur l h pital pendant les huit semaines que dure le tournage L h pital est en effervescence silence on tourne c est du s rieux la musicoth rapie Quand le film est dans la bo te les dates de projections s affichent sur les portes et tout ceux qui l on pu viennent retrouver la chanteuse musicoth rapeute au cin ma 21 V LE MALADE ALZHEIMER ET LA SOCIETE A UN CERTAIN POINT DE VUE SOCIAL 1 Une soci t chant e La r p tition cadenc e de mouvements apporte un plaisir dans l exp rience rythmique d un groupe de personnes offrant ainsi un caract re social comme la danse ou le chant choral Cette dimension sociale de l exp rience rythmique a une tr s grande importance Ces acti vit s qui se socialisent provoquent une excitation nouvelle augmentent les r percussions affectives FRAISSE P Nous observons alors que le rythme nous permet d entrer en communication avec le monde ext rieur sans m me utiliser le langage verbal 2 Vertus de la famille Dans cette soci t o la jeunesse la beaut l apparence sont au pouvoir la personne g e et malade Alzheimer joue un r le tr s important par son contraste et renvoie tout individu un temps soit peu humain aux questions de l existence le r le de la famille dans la soci t Madame Alice Hamram dit apr s une s ance En fait on fait partie d une grande famille quand tous ensemble on c
41. sodique c est elle qui marque les dates et les faits les v nements de notre histoire celle qui retrouve les lieux o nous sommes pass s peu peu elle ne laisse aucune trace dans le cerveau La m moire s mantique celle ci rel ve tous les faits qui touchent la soci t les person nalit s les v nements que notre cerveau conserve pour les changes sociaux Cette nouvelle m moire s efface son tour C est la m moire ancienne qui sera atteinte la derni re jusqu ce qu elle disparaisse son tour Il ne reste alors plus de trace du pass la m moire s est fondue et a effac avec elle liden tit du malade Alzheimer Le malade est alors dans un autre monde il s est perdu lui m me La seule trace de m moire qui reste s est log e dans cette partie du cerveau qu on nomme l hippocampe et qui r agit aux souvenirs des motions laiss es par la m moire On l appel le alors le m moire motionnel Freud souligne qu un souvenir d nu de charge affective est presque totalement ineffi cace Peut on supposer que le malade garde au plus profond de lui sa lumi re de vie mais qu elle ne s claire que si on la sollicite La d mence peut elle tre identifi e par un diagnostic ad quat sinon de probabilit avec la seule pr sence de l sions neuropathologiques dans le cerveau La relation entre le cerveau l esprit et la d mence reste obscure OGAY Pour certains auteurs la d me
42. t l oreille Dans ces moments d intimit je sens vraiment la volont que chacun a de me faire partager son histoire et pour les remercier mon tour j interpr te une chanson de mon r pertoire avec la m me pr sence que sur une sc ne Les patients alors m coutent avec un grand respect Je sens l motion monter sur leurs visages Les yeux laissent appara tre une lumi re les sourires se dessinent en marque de reconnaissance Quand la derni re note est jou e des mercis respectueux se livrent un un Nous avons v cu un r el moment de partage et de communion Le climat de confiance install se cultive propos de confiance je note cette remarque assez int ressante Pendant le tournage du documentaire d une dur e de 8 semaines comme d crit plus haut travail d quipe et reconnaissance l quipe a transform la salle de ses projecteurs de ses micros de ses c bles traversant a et l l espace Pendant tout ce temps deux personnes nouvelles on avait pens que plus de 2 personnes aurait t perturbateur 2 techniciens d barquent et s agitent devant derri re ou en plein milieu du groupe de malades Alzheimer Nous avions pris le soin de faire les pr sentations et de proposer chacun de se faire filmer Le climat de confiance tait tel que pas une seule fois un malade n a montr un signe de fatigue ou d agacement malgr la longueur du travail et la concentration exig e Bien au contr
43. t encore des r sidents accueillis Les patients en effet sont plus g s et aussi plus malades voir grabataires L h pital a une capacit de 262 lits et places d hospitalisation dont 24 lits destin s la prise en charge de la maladie d Alzheimer Une capacit d accueil toute heure des urgences g riatriques Une consultation g riatrique en particulier pour les troubles de la m moire Voir lexique joint 2 Types de prises en charge Les animations sont plus ou moins nombreuses et vari es suivant les institutions Je vous d crirai ici les ateliers propos s l h pital des Magnolias Lectures publiques atelier de lecture haute voix o chaque r sident est amen partager sa lecture avec d autres Cet atelier est un moyen d aborder des sujets vari s avec les r si dents et lecture de contes Atelier chansons atelier chant o on est invit partager ses souvenirs en chansons F tes chaque c l bration de f te No l P ques etc est une occasion de marquer les rep res temporels des r sidents L coute du corps remise en forme relaxation gym douce massages dans une salle appro pri e ou mieux encore le bien tre l espace snoezelen Table ronde le th me est choisi l avance et l aide de quelques crits ou encore photos l animatrice aborde le sujet en cr ant une discussion On y travaille encore les mots en images en commentant les photos choisies L art floral cr ation
44. ter le monde Je travaille donc l h pital des Magnolias depuis mai 2000 et en octobre 2002 je d cide de r diger un article t moignant de mon exp rience avec les malades Alzheimer Je me fais aider d une amie journaliste qui vient sur place me voir travailler et interviewer l quipe qui me soutient Il faut rencontrer le m decin lui soumettre le projet obtenir son point de vue et solliciter l accord de la direction L article est crit en troite collaboration avec le m decin chef de l h pital et para t suivant ses conseils dans la revue G rontologie pratique b TOURNAGE de La m moire retrouv e Suite l article et devant le succ s qu il a connu je pr vois alors de faire un document film Cette fois je contacte un ami r alisateur et lui propose le sujet en lui confiant la revue Ma conviction est si grande qu il est imm diatement int ress Il lui faut son tour convaincre sa soci t de production et surtout d gager les lourds financements n cessaires Ce nouveau projet le passionne il se d place plusieurs fois pour observer le travail rencontrer l quipe Puis nous mettons en route les accords administratifs hospitaliers et les demandes d autorisa tions aux familles 2002 2004 il aura fallu deux ans de pr paration pour d placer une quipe de tournage l h pital Le personnel inform se pose des questions se retourne devant les cam ras remarque ma pr sence puis
45. uve de duU COMS Rene Meet ent ii Semen du 11 mise de Tenfance EL sueesdsandossebuiaesesesden dd shit sense 12 LA yoix gui delre s e Ra a a E a daniel a etes 13 Un climat de confiance au tlis ns s as due die tale ane nues An TEE EEE 14 LA MEMOS T LTOUV E sans saute sans semaine iotensessras 15 C T MOIGNAGES d ductions esuesssesusuus 15 1 Madame Raymonde Devaux 2 Madame Lucienne AMANN ss ssu sus amummmemumuuuumumuuuuus 16 3 Monsieur Charles Martin D UNE NOUVELLE PERSPECTIVE La bouche chante la bouche mange 17 M thodologie Ob je tits later contre la d n triton Lich sesahererersaiteesesensder tiens 18 IV L H PITAL G RIATRIQUE 19 A L H PITAL DES MAGNOLIAS 1 Pr sentation de l h pital 2 Types de prises en charges d accompagnement dans l institution B MA PLACE COMME INTERVENANTE EXT RIEURE 20 1 Un travail d quipe 2 Reconnaissance et To rmnase oO ssrmererenamidoisonrabasendss 21 V LE MALADE ALZHEIMER ET LA SOCI T 22 A UN CERTAIN POINT DE VUE SOCIAL D une soci t chant e Des vertus de la famille De ce que me dit mon c ur B INFORMATION PUBLIQUE 4 4 seine memes 23 Documentaire D bat et t moignages C UN PROJET SOCIAL Cr ation sus eueuosessesmououote euaus 24 CONCLUSION 5 5 32 em ra nes duos ed eau de eme Dee aus ces 25 BIBLIOGRA
46. veloppe un r pertoire tr s personnel inspir de la culture Hispanique Passionn e par la voix j en aborde diff rentes techniques et travaille parall lement la danse et le th tre J explore le m tier de chanteuse de rue de chanteuse de cabaret et de la sc ne bien s r J aime partager mon plaisir de chanter et me produis un jour en tablissements hospitaliers puis deviens tr s vite une sp cialiste en montant des spectacles pas comme les autres B MOTIVATION Implication professionnelle 1 Comment la cigale devient fourmi Ces diff rentes exp riences se multiplient mais bient t je recherche une relation plus intime avec ce public qui sans m applaudir me transmet tellement de chaleur Je d cide de chercher un employeur qui m embauche malgr le manque de formation dans ce domaine et bient t travaille comme auxiliaire de pu riculture dans des pouponni res aupr s d enfants polyhandicap s pendant 8 ann es Je d couvre lunivers de l institution l exigence des horaires c tait en 1980 et nous tions la disposition de l tablissement Moi qui tais comme la cigale chanter et danser tout l t me voici devenue fourmi mais emplie du bonheur de donner un public tout fait particulier pour lesquels la musique n tait pas l uniquement pour flatter l oreille Je garde un souvenir tr s fort de cette p riode o je devais me soumettre des exigences institutionnelles qui ne me semblaient pas t
47. vent leur premi re expression en musique avec les chansons enfantines chansons ducatives berceuses et le folklore obsc ne Ainsi l amour en chanson sera conjugu tous les temps sujet verbe compl ment d objet La chanson avec son immuable alternance introduction couplet refrain Mod le de fa on m lodieuse la rencontre de l homme avec son d sir P GRIMBERT Le temps est venu de se livrer cette s ance d interpr tation est comme une phase de d sha 13 billage o le malade Alzheimer irait porter ses v tements d antan pour exprimer au mieux l poque qu il a connue La chanson n est elle pas un fait de soci t Elle fait r f rence une poque la chanson d apr s guerre une mode elle reviendra d ailleurs 20 ans apr s et ceux qui l ont connue seront heureux de la retrouver Elle est engag e et engageante car on peut compl tement s identifier son histoire L ambition n est pas d arriver une parfaite harmonie mais de retrouver l lan vers le monde Si de grandes institutions comme l glise ou l arm e poss dent leurs hymnes ou leurs can tiques ces chants sont de formes musicales dont l effet est de renforcer les membres du groupe dans le sentiment exaltant d appartenir au m me corps P GRIMBERT 6 Un climat de confiance Ces moments privil gi s me permettent de cultiver la proximit de cr er un lien troit avec chaque personne en la touchant lui parlan
48. x g riatriques
Download Pdf Manuals
Related Search