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Sommaire

1. 19 1 Profil de carri re pauvret et ch mage 19 2 Profil de carri re et segmentation du march du travail 21 5 COnelUSION rame tetani ta eaae a CoE EE E E 23 R f rences bibliographiques 24 1 Introduction 1 Ambivalence et f condit du concept d exclusion sociale Le concept d exclusion sociale issu des pays industrialis s et r cemment export dans les pays les moins avanc s subira t il le m me sort en Afrique que le concept de secteur informel qui apr s un quart de si cle de discussions et de recherches n a fait l objet d aucun consensus v ritable Un tel constat terme est probable La rigueur scientifique s accommode parfois assez mal de la m diatisation des mots Faut il pour autant renoncer vouloir exp rimenter le concept d exclusion sociale en Afrique L application d un concept aussi flou que celui de secteur informel n a t elle pas t dans certains pays l origine d un progr s social significatif En r alit l ambivalence du concept d exclusion lui conf re pr cis ment des potentialit s consid rables en termes d analyse et d action En effet les mod les d exclusion sociale qui ont t d velopp s demeurent partiellement en phase avec les structures africaines et l incidence actuelle des probl mes sociaux Dans les pays industrialis s les trois paradigmes dominants
2. T TC DM o NV est le niveau de vie des m nages Les variables I F S E E2 C et T sont relatives aux chefs de m nage et repr sentent respectivement l instruction la formation le sexe l exp rience g n rale l exp rience g n rale au carr le ch mage et le statut du travail vuln rable quant aux variables TC et DM elles expriment respectivement le taux de ch mage du m nage et la dimension du m nage La variable d pendante NV de l quation pr c dente est cod e 1 pour les m nages pauvres et 0 pour les m nages interm diaires et non pauvres Les variables d pendantes utilis es sont formalis es comme suit Premi rement l instruction I la formation F et l exp rience professionnelle g n rale Ei E i du chef de m nage sont des variables continues exprim es en ann es Deuxi mement le sexe S le ch mage C et le statut vuln rable sur le march du travail T du chef de m nage dont des variables dichotomiques prenant la valeur 1 si ce dernier est respectivement de sexe masculin ch meur y compris sous employ et ch meur marginal et employ de mani re pr caire irr gulier ind pendant marginal ou salari non prot g Troisi mement TC le taux de ch mage du m nage est exprim en pourcentage tandis que DM repr sente la taille de ce dernier Voir Lachaud ed 19941 3 A cet gard on rappelle que dans le mod le logistique la variable d pendante repr sente le log d
3. avec capital 8 9 7 1 3 0 11 2 6 6 Salari prot g 32 5 36 3 35 0 36 5 32 6 Salari non prot 28 3 32 7 23 5 20 9 35 4 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 449 480 460 436 605 Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994 En d finitive malgr la pluralit des offres et des statuts du travail au sein des m nages 2 Entre 50 et 80 selon les pays La proportion est la plus faible dans les pays o dominent les structures traditionnelles Mali par exemple 2 La seule exception concerne la C te d Ivoire o les femmes mari es occupent davantage des emplois marginaux ind pendants 3 Par ailleurs quel que soient les pays les femmes mari es ainsi que les autres travailleurs secondaires occupent en moyenne deux fois plus d emplois ind pendants marginaux que les chefs de m nage li s des strat gies particuli res de survie le fait qu environ 60 des travailleurs des zones urbaines d Afrique aient un statut d emploi vuln rable irr gulier ind pendant marginal et salari non prot g constitue une dimension importante de l exclusion sociale dont les cons quences appara tront plus clairement par la suite 2 Ch mage d clar et ch mage d guis En Afrique au sud du Sahara le ch mage urbain constitue un ajustement majeur sur le march
4. conomiques et sociales en particulier des politiques orient es vers le march du travail Cependant si la r duction de la pauvret urbaine d pend en partie de la mise en oeuvre de strat gies tatiques il reste d terminer quelles sont les formes d organisation des Etats les plus aptes promouvoir des politiques appropri es ind pendantes des int r ts conomiques imm diats des lites au pouvoir de la pr occupation de survie des r gimes politiques et de l action pr datrice des groupes de pression L histoire africaine r cente enseigne que la pauvret n a pas diminu avec plus de d mocratie ce qui sugg re que beaucoup d efforts sont encore n cessaires pour faire pencher l quilibre du pouvoir en faveur des plus d munis R f rences bibliographiques Aryee G A Mhone G C Z 1986 Vulnerable segments of the labor market in southern Africa Gen ve BIT SATEP Elliot C 1975 Patterns of poverty in the thirld world A study of social and economic stratification New York Praeger Commissariat g n ral au plan 1992 Exclus et exclusions Conna tre les populations comprendre les processus Paris La documentation fran aise janvier Gore C 1994 Social exclusion and Africa south of the Sahara a review of the literature Gen ve DP 62 Institut international d tudes sociales Harris J Kannan K P Rodgers G 1990 Urban labour market structure and jobs access in India a study of Coimbatore Gen ve
5. du travail Le tableau 2 met en vidence deux formes d exclusion du march du travail En premier lieu on observe une forte incidence du ch mage d clar de longue dur e c est dire le ch mage dont la dur e est au moins gale 24 mois Dans trois pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire le ch mage de longue dur e concerne entre 15 et 20 de la population active tandis que dans les deux autres pays Guin e Mali la proportion est de l ordre de 10 Par ailleurs le tableau 2 montre que l exclusion long terme du march du travail a tendance pr valoir puisque dans la plupart des pays le ch mage de longue dur e contribue environ les deux tiers du ch mage global En effet dans quatre pays sur cinq l exception tant le Mali le rapport entre le taux de ch mage de longue dur e et le taux de ch mage global est compris entre 0 6 et 0 7 Ainsi dans les capitales africaines le caract re non conjoncturel de l exclusion du march du travail pour une proportion lev e des membres des m nages est probablement l un des facteurs majeurs du non acc s la satisfaction des besoins essentiels Mais on constate galement que le degr d exclusion en termes de ch mage varie selon les membres du m nage Les taux de ch mage de longue dur e sont beaucoup plus lev s pour les membres secondaires c libataires que pour les chefs de m nages ou les femmes mari es Dans la plupart des cas les taux de ch mage de lo
6. ducatif Inversement un nombre consid rable de dipl m s sont au ch mage N anmoins il est pr sent reconnu que la possession de capital humain notamment en termes de comp tences techniques accro t substantiellement la probabilit d acc s au march du travail et par cons quent la probabilit d acc s aux besoins essentiels Malgr l incertitude des statistiques utilis es le tableau 3 indiquant les taux de scolarisation par pays selon le niveau d instruction appelle deux commentaires valables pour l ensemble des pays sauf le Cameroun Premi rement les taux de scolarisation nets sont plus faibles pour les femmes que pour les hommes surtout au niveau du secondaire et du sup rieur Deuxi mement les enfants issus des m nages pauvres sont moins scolaris s que ceux qui sont localis s dans les m nages non pauvres Ces deux r sultats sont habituels dans le contexte des capitales africaines Dans ce contexte le tableau A en annexe montre que dans la plupart des pays pris en consid ration except le Cameroun entre 40 et 50 des individus de 15 ans et plus qui ne sont plus en cours de scolarisation sont analphab tes Par ailleurs dans tous les pays entre les deux tiers et les trois quarts des individus n ont aucune formation professionnelle L analyse ult rieure montrera que ces caract ristiques individuelles sont l origine de points d entr e sur le march du travail induisant des statuts d emploi vuln rables en
7. en termes de rupture sociale de diff rentiation sociale et de pouvoir de monopole s attachent d crire des ph nom nes n ayant qu un rapport parfois loign avec les facteurs l origine de la faiblesse du progr s social en Afrique Le mod le en termes de rupture des liens sociaux entre l individu est la soci t est vraisemblement plus adapt aux soci t s avanc s o la structuration sociale repose essentiellement sur la solidarit organique Malgr la progression de l individualisme notamment dans les zones urbaines la solidarit communautaire africaine demeure la force pr dominante de coh sion sociale Le fait que la crise conomique actuelle n entra ne pas de choc social majeur prouve l ampleur de la s curit sociale informelle africaine Le pouvoir explicatif du paradigme lib ral d exclusion sociale fond sur la diff rentiation sociale et la sp cialisation conomique se heurte lui aussi aux sp cificit s de la soci t africaine Les m canismes d allocation des ressources en termes de prix cens s accro tre l efficacit du syst me productif et assurer la mobilit sociale des individus sont en fait biais s par l interf rence de groupes particuliers ayant des capacit s sp cifiques de n gociation ou le pouvoir structurel d imposer leurs pr f rences de mani re servir un int r t commun d termin Ainsi contrairement aux pr tentions du mod le lib ral l in galit sociale en Afrique n est pas n
8. nage est de sexe masculin Ainsi au Burkina Faso au Cameroun en C te d Ivoire et au Mali l incidence de la pauvret dans les m nages dont le chef est une femme est sup rieure de respectivement 51 2 85 9 23 6 et 23 7 Dans le cas de la Guin e il semble que la tr s faible proportion de femmes chefs de m nage moins de 5 explique l absence d un constat similaire Quoi qu il en soit ce r sultat g n ral appelle une attention particuli re dans la mesure o maintes femmes chefs 426 e 25 Les pourcentages seraient m me plus lev s si l on tenait compte des autres facteurs notamment le handicap physique 2 Cette approche de la pauvret est plus restrictive que celle qui est sugg r e par certains auteurs En particulier Sen appr hende la pauvret comme l insucc s des capacit s de base d assurer des niveaux minima acceptables A cet gard les fonctionnements inh rents cette analyse peuvent varier des plus l mentaires en termes physiques aux plus complexes li s aux r alisations de la vie sociale Voir Sen 1992 p 109 et suivantes Source Lachaud 1994 L gende M Femmes F Hommes Ensemble T T i T T T Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Pays Figure 1 Incidence de la pauvret ratio de pauvret dans les m nages selon le pays et le sexe du chef de m nage de m nage sont veuves c libataires ou divorc es
9. S rie de recherche 92 Institut international d tudes sociales Inack Inack S 1994 Exclusion sociale au Cameroun S minaire sur Configuration et les causes de l exclusion sociale et les orientations de politiques conomiques pour promouvoir l int gration Cambridge 14 18 juillet 1994 document polycopi Lachaud J P 1988 Pauvret et march du travail urbain le cas d Abidjan C te d Ivoire Gen ve DP 8 Institut international d tudes sociales Lachaud J P ed 1994 Pauvret et march du travail urbain en Afrique au sud du Sahara analyse comparative Gen ve Institut international d tudes sociales Lachaud J P 1994 The labour market in Africa Gen ve s rie de recherche n 102 Institut international d tudes sociales Mazumdar D 1981 The urban labour market and income distribution study of Malaysia Washington Banque mondiale Rodgers G with Figueiredo J B Gore C Lapeyre F Silver H 1994 Overcoming exclusion livelihood and rights in economic and social development Gen ve DP 72 Institut international d tudes sociales Sen A 1992 Inequality reexamined Oxford Clarendon press Silver H 1993 From poverty to exclusion reconceptualizing social disadvantage reconstructing social integration Gen ve papier pr par pour le projet PNUD IIES Patterns and causes of social exclusion and the design of policies to promote integration d cembre 1993 Weeks J 1986 Vulnerable
10. cessairement le reflet d une sp cialisation conomique o la mobilit sociale est toujours possible Ce que Elliot avait appel le m canisme de confiance dans le syst me est un puissant l ment structurel de contr le de l acc s certaines ressources cl s Ce processus conf re sans nul doute un int r t particulier l gard du troisi me paradigme pour lequel l exclusion sociale est une cons quence de l existence de barri res mat rielles l gales et culturelles qui g n rent une forme de pouvoir de domination et de monopole appropri par un groupe particulier N anmoins Ce papier constitue une contribution au projet financ par le PNUD de l Institut international d tudes sociales de l Organisation internationale du travail Gen ve intitul Patterns and causes of social exclusion and design of policies to promote integration Il a t pr sent lors d un s minaire sur cette question Cambridge Robinson College 14 18 juillet 1994 La m me observation peut tre formul e dans les autres continents 2 Silver 1993 Commissariat g n ral au plan 1992 Elliot 1975 Le m canisme de confiance dans le syst me traduit le fait que lorsque la situation menace de devenir explosive ceux qui sont aux leviers de commande s ing nuent la d tendre par des actions voyantes destin es persuader les membres des classes inf rieures qu ils pourraient chacun par leurs propres efforts d passer l
11. et ENSUT S n gal Minist re du plan et de l am nagement du territoire Cameroun ONMOE Mali ONEMO Guin e INSD Burkina Faso Harris Kannan Rodgers 1990 Lachaud 1988 Des groupes homog nes peuvent se retrouver l ext rieur du clivage informel moderne de ce fait les agents des cat gories inf rieures des entreprises des secteurs priv et para public ne sont pas n cessairement diff rents de certains travailleurs du secteur informel 12 Relativement semblables 83 Voir Lachaud ed 1994 2 Pluralit des dimensions de l exclusion sociale 1 Pr carit sur le march du travail La participation au march du travail ne signifie pas l absence de formes d exclusion sociale Dans le contexte de l Afrique au sud du Sahara cette question a fait l objet de nouvelles analyses compte tenu des insuffisances des approches de la segmentation du march du travail dans le cadre de la th orie dualiste ou de la th orie de la valeur travail Ainsi la suite de Rodgers une approche plus pragmatique articulant les segments du march du travail autour des concepts de protection de r gularit et d autonomie a t r cemment d velopp e En effet les enqu tes aupr s des m nages pr c demment indiqu es ont permis en s appuyant sur une analyse en classification de groupes r alis e l aide de 36 variables dichotomiques issues de 16 param tres d identifier la stratification du march du travail urba
12. indicateur de contribution relative se situe entre 30 et 40 pour les salari s non prot g s Quant la contribution relative la pauvret urbaine des travailleurs irr guliers elle est comme l on pouvait s y attendre assez faible de l ordre de 10 15 En fait l analyse met en vidence des sp cificit s nationales C est surtout dans les pays o pour des raisons historiques le secteur public a t particuli rement d velopp que la contribution relative des salari s surtout non prot g s la pauvret urbaine est la plus forte Ainsi au Mali et en Guin e les m nages ayant leur t te un salari non prot g ou un salari prot g expliquent entre les deux tiers et les trois quarts de la pauvret urbaine Cette observation pr sente un int r t particulier dans le contexte macro conomique actuel M me si les r mun rations de la fonction publique de ces deux pays ont toujours t structurellement faibles la baisse r cente des salaires r els a vraisemblablement accentu l tendue de la pauvret dans les m nages dont le chef est salari D autre part dans quatre pays sur cinq de l chantillon le Cameroun tant l exception la contribution relative la pauvret cro t franchement avec le degr d aversion pour cette derni re pour les m nages dont le chef est un travailleur ind pendant marginal Ce segment du march du travail est r ellement le plus vuln rable dans les zones urbaines d Afr
13. le fonctionnement du march du travail acc s limit l emploi taux de ch mage lev vuln rabilit de certains groupes en termes de ch mage et de pauvret d veloppement du travail pr caire En d finitive il s agissait de collecter de nouvelles informations sur le march du travail afin d examiner sa structure dans une optique qui s carte de l approche dualiste secteurs informel et moderne Quelques tudes pr liminaires r centes de ce type avaient montr que tous les pauvres ne sont pas n cessairement dans le secteur informel et que tous les non pauvres ne sont pas dans le secteur moderne Par ailleurs l organisation des questionnaires permettait d appr hender un ensemble d indicateurs de consommations sp cifiques des m nages susceptibles de caract riser le niveau de vie consommations alimentaires et non alimentaires logement nergie utilis e acc s l eau transport l objectif recherch tait d examiner dans quelle mesure ces indicateurs pouvaient se substituer au revenu et tre reli s la vuln rabilit du travail Bien que l exploitation de ces informations ait t d j r alis e il est possible de r interpr ter et de d velopper certaines d entre elles en termes d exclusion sociale N cessairement cette m thode de recherche se heurte deux difficult s Premi rement l optique micro conomique n glige l analyse des relations entre le cheminement du d veloppement et l exclusion s
14. mage 12 8 15 3 5 4 6 8 3 9 Ch mage marginal 15 2 13 8 5 2 16 9 18 9 Femmes Ch mage 28 6 38 0 26 0 19 0 14 2 secondaires Ch mage marginal 19 0 26 8 10 6 46 3 40 9 Membres Ch mage 20 3 30 0 19 0 11 4 9 9 secondaires Ch mage longue dur e ch mage 0 567 0 708 0 617 0 469 0 478 Ensemble Ch mage 16 0 20 6 14 2 11 2 8 2 Ch mage longue dur e ch mage 0 640 0 703 0 623 0 589 0 485 Note Les divers taux de ch mage ont t calcul s de la mani re suivante taux de ch mage de longue dur e ch meurs gt 24 mois employ s ch meurs gt 24 mois ch meurs lt 24 mois taux de ch mage marginal ch meurs marginaux employ s ensemble des ch meurs ch meurs marginaux 1 Rapport entre le taux de ch mage de longue dur e et le taux de chg mage global Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 M ali Bamako 1991 Lachaud 1994 3 Exclusion du syst me ducatif et de formation Le non acc s au syst me ducatif et de formation constitue un autre facteur d exclusion sociale Certes l absence d instruction ou de qualification technique n implique pas n cessairement une absence d int gration sociale Beaucoup d individus dans les capitales africaines ont eu acc s au march du travail alors qu ils avaient t exclus volontairement ou involontairement du syst me
15. majoritairement localis s dans les m nages pauvres et dans une moindre mesure dans les m nages d nomm s interm diaires tableau 5 Dans trois pays Cameroun Guin e et Mali environ 50 des chefs de m nage ayant ce statut appartiennent des m nages pauvres tandis qu au Burkina Faso la proportion est d environ 80 C est seulement dans le cas de la C te d Ivoire que le pourcentage de chefs de m nage travailleurs irr guliers ou ind pendants marginaux localis s dans les m nages pauvres se situe entre un cinqui me et un tiers En fait malgr cette sp cificit li e au niveau de d veloppement et au dynamisme du syst me productif La proportion est de 38 9 pour les travailleurs irr guliers au Mali compte tenu de la sp cificit des activit s commerciales Tableau 5 Incidence profondeur in galit et ciblage de la pauvret dans les m nages selon la stratification du march du travail chef de m nage Param tre PO P1 P2 102 P x 1 Px M N Statut du chef pays Valeur C Valeur C Valeur C x 1 Xx 2 Burkina Faso 0 441 100 0 0 267 100 0 0 211 100 0 247 Irr gulier 0 800 1 3 0 409 6 2 0 256 4 9 4 248 1 659 10 Ind pendant marginal 0 884 34 8 0 613 39 9 0 492 40 6 3 927 1 759 43 Ind pendant avec capital 0 357 9 2 0 155 6 6 0 097 5 2 0 173 0 050 28 Salari prot g 0 183 15 6 0 116 16 3 0 106 19 0 0 184 0 027 93 Salari non prot g 0 493 33 0 0 280 30 9 0 215 30 2 1 157 0 353 73 Cameroun
16. matiquement plus lev s dans les m nages pauvres que dans les m nages non pauvres Dans quatre pays Cameroun C te d Ivoire Guin e et Mali le taux de ch mage d clar de longue dur e de l ensemble des individus est deux trois fois sup rieur dans les m nages pauvres par rapport aux m nages ais s De m me pour ces m mes pays l examen des taux de ch mage marginal r v le qu ils sont deux quatre fois plus importants dans les m nages peu favoris s par rapport aux m nages riches l exception est le Burkina Faso o les carts ne sont que de 20 et 25 environ respectivement pour le ch mage d clar de long terme et le ch mage d guis Cette relation pr vaut quel que soit le type de membre du m nage pris en consid ration mais les taux de ch mage de longue dur e sont consid rablement plus lev s pour les membres secondaires du m nage Cette observation conduit penser que pour maints jeunes des villes africaines l inactivit n est pas n cessairement un ph nom ne temporaire li une premi re insertion sur le march du travail Il faut galement remarquer que pour les chefs de m nage dans trois pays sur cinq de l chantillon les taux de ch mage de long terme sont non seulement tr s lev s dans les m nages pauvres 20 25 mais galement sans commune mesure ceux qui pr valent dans les m nages riches 10 20 fois plus lev s Dans la mesure o les chefs de m nage sont la plupart du
17. segments of labour market urban areas of the African studies Gen ve janvier OIT Wolf M 1993 Social exclusion exploitation inequality impoverishment Gen ve papier pr sent au symposium Poverty new approaches to analysis and policy 22 24 novembre Annexe Tableau A Acc s au syst me ducatif et facteurs d exclusion selon le pays individus de 15 ans et plus sauf ceux en cours de scolarisation Pays Burkina Faso Cameroun C te Guin e Mali Param tre d Ivoire Instruction Sans instruction 47 0 6 5 40 0 41 9 47 4 Primaire 25 1 30 4 27 9 19 4 34 8 Secondaire 20 3 49 4 30 6 30 5 13 4 Sup rieur 7 6 13 7 1 6 8 0 4 4 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 917 878 928 1614 1765 Facteurs d exclusion du syst me ducatif Impossibilit financi re 26 4 41 1 54 0 5 2 10 2 Absence d cole au village 8 2 1 1 6 7 6 8 7 1 Pr f rence apprentissage travail 15 5 21 4 8 8 15 2 9 7 Abandon 16 1 14 7 24 3 31 1 Refus des parents 14 4 2 8 31 0 22 1 Grossesse 0 4 6 1 155 13 Travaux agricoles m nagers 6 8 2 3 11 0 7 7 Autres cas 11 8 10 5 30 5 BL 11 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 912 740 917 1035 1260 Formation Sans formation 75 1 68 4 56 1 71 8 70 2 Apprentissage 14 0 17 8 33 2 19 8 14 2 Autre formation 10 9 13 8 10 7 8 4 15 6 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 916 843 925 1481 1448 1 Fondamental 1 et 2 2 Notamment le handicap physique Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina F
18. souvent d activit s involutives peu propices l accumulation du capital Enfin la proportion des emplois vuln rables irr guliers et ind pendants marginaux semble avoir augment dans les zones urbaines d Afrique au cours des ann es r centes Si l on se r f re cette cohorte d individus employ s et en ne tenant pas compte ni des apprentis premier 5 Les analyses pr c dentes ont mis en vidence l instruction la formation et le contexte familial en tant que facteurs influen ant l acc s un statut d emploi donn ajoutons que ces l ments pr d terminent plus ou moins le type d activit et certains aspects du contexte institutionnel emploi ni des ind pendants avec capital emploi actuel on constate qu au cours des 20 derni res ann es les gains nets en pourcentage de l ensemble des travailleurs irr guliers et ind pendants marginaux par rapport aux salari s prot g s et non prot g s ont t de 13 9 10 8 5 2 et 25 4 respectivement pour le Burkina Faso le Cameroun la C te d Ivoire et le Mali En outre 1l est int ressant de remarquer que cette volution est ind pendante du niveau de d veloppement du pays Ainsi au Cameroun parmi les travailleurs ind pendants marginaux actuels 19 0 et 57 1 ont eu des points d entr e sur le march du travail en tant que respectivement travailleurs prot g s et non prot g s De m me entre un cinqui me et un tiers des travailleurs irr guliers
19. temps les principaux soutiens conomiques il n est pas surprenant de constater que le ch mage surtout celui qui affecte les individus long terme ait un impact sur la pauvret S agissant du ch mage d guis il est le plus important dans les pays o l incidence des structures traditionnelles est forte Mali Guin e Mais le fait qu il soit plus lev dans les m nages pauvres sugg re que le processus d exclusion d guis a une incidence sur le niveau de vie de certains m nages Il est remarquer que des r sultats assez proches ont t constat s lorsque le ch mage global est pris en consid ration Deuxi mement au niveau micro conomique on peut tenter d appr hender l influence du ch mage et du travail vuln rable sur la pauvret partir d un mod le logistique Le mod le estim met en vidence l influence du ch mage sur le niveau de vie du m nage tableau 7 Ainsi d une part on constate que la probabilit pour un m nage d tre pauvre est directement reli e au statut de ch meur du chef de m nage Par exemple pour le chef de m nage toutes choses gales par ailleurs le fait qu il soit ch meur accro t le log des chances de la pauvret du m nage de 1 2 1 9 dans quatre pays soit une variation de P de 0 3 0 5 si P est gal 0 57 Une relation troite existe galement entre le ch mage urbain total et la pauvret Voir Lachaud ed 1994 35 Le mod le est NV f L F S E E2 C
20. termes de s curit sociale et de r gularit des revenus En outre il est important de remarquer que dans la plupart des cas le non acc s au syst me ducatif ne constitue pas un acte de libre choix Le tableau A indique que les contraintes financi res le refus de scolarisation de la part des parents l absence d cole au village et la n cessit de travailler agriculture ou t ches m nag res expliquent entre 50 et 60 des cas de non acc s au syst me ducatif Tableau 3 Taux nets de scolarisation selon le pays et le niveau de vie Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tre Pauvres Non Pauvres Non Pauvres Non Pauvres Non Pauvres Non pauvres pauvres pauvres pauvres pauvres Hommes Primaire 73 2 97 9 97 1 92 3 72 2 64 2 81 9 69 9 59 3 70 3 Secondaire 50 0 50 0 88 0 90 9 63 6 64 0 77 0 67 1 58 9 71 9 Sup rieur 19 8 33 3 65 4 65 6 7 9 26 4 40 5 50 7 27 8 31 4 Femmes Primaire 55 7 80 0 98 5 97 1 46 1 80 0 60 5 58 0 47 6 55 2 Secondaire 45 6 36 7 89 1 89 3 33 3 52 9 62 8 49 8 38 9 46 8 Sup rieur 6 4 35 2 52 0 52 9 0 0 16 0 20 5 28 5 19 0 219 Total Primaire 65 3 87 7 97 6 96 2 60 9 74 4 71 6 64 9 55 3 61 4 Secondaire 46 7 44 5 88 1 88 4 46 6 62 9 68 7 56 4 47 1 55 1 Sup rieur 14 9 34 1 56 4 60 7 5 4 17 0 32 7 37 9 23 8 27 4 1 Le taux de scolarisation net pour le primaire est obtenu en faisant le rapport entre le nombre d enfants en ge de fr quenter le primaire 6 11 ans et en cours de s
21. 0 166 100 0 0 091 100 0 0 069 100 0 241 Irr gulier 0 466 17 5 0 179 12 3 0 095 8 5 0 852 0 250 15 Ind pendant marginal 0 586 42 5 0 280 37 1 0 195 33 7 1 411 0 394 29 Ind pendant avec capital 0 040 2 5 0 024 2 8 0 015 2 2 0 003 0 002 25 Salari prot g 0 026 7 5 0 013 6 9 0 013 8 9 0 015 0 000 115 Salari non prot g 0 210 30 0 0 157 40 8 0 137 46 6 0 136 0 050 57 C te d Ivoire 0 111 100 0 0 047 100 0 0 027 100 0 244 Irr gulier 0 333 14 8 0 118 12 4 0 055 10 1 0 208 0 061 12 Ind pendant marginal 0 215 51 8 0 115 65 2 0 075 74 3 0 110 0 044 65 Ind pendant avec capital 0 111 3 7 0 070 5 5 0 044 6 0 0 014 0 008 9 Salari prot g 0 040 14 8 0 009 7 6 0 003 3 8 0 020 0 004 101 Salari non prot g 0 070 14 8 0 019 9 4 0 007 5 8 0 047 0 011 57 Guin e 0 351 100 0 0 130 100 0 0 070 100 0 191 Irr gulier 0 526 14 9 0 197 15 1 0 102 14 4 0 885 0 246 19 Ind pendant marginal 0 647 32 8 0 336 45 9 0 212 53 7 1 241 0 472 34 Ind pendant avec capital 0 276 11 9 0 104 12 1 0 055 11 9 0 261 0 072 29 Salari prot g 0 203 23 9 0 040 12 8 0 012 7 1 0 403 0 067 79 Salari non prot g 0 367 16 4 0 117 14 1 0 058 13 0 0 638 0 143 30 Mali 0 410 100 0 0 165 100 0 0 090 100 0 202 Irr gulier 0 389 8 6 0 209 11 3 0 123 12 2 0 447 0 213 18 Ind pendant marginal 0 528 23 5 0 214 23 1 0 127 25 2 1 413 0 390 36 Ind pendant avec capital 0 100 3 7 0 031 2 8 0 012 2 1 0 033 0 009 30 Salari prot g 0 370 33 3 0 135 29 7 0 061 24 4 0 637 0 202
22. 299 301 292 300 300 1 La variable d pendante est le niveau de vie 1 pauvres 0 interm diaires et non pauvres 2 Probabilit two tailed que le coefficient soit gal TC et DM z ro statistique de W ald avec logit 3 y compris la sous occupation et le ch mage marginal 4 Statut vuln rable travail irr gulier ind pendant marginal et salari non prot g Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994 GUINEE BURKINA FASO CAMEROUN cn us Z Si w re 2 a w w Ca ped a LA a _ m1 __ COTE D IVOIRE 50 TAUX DE CHOMAGE PAR MENAGE Figure 2 Probabilit de pauvret des m nages P selon l volution du taux de ch mage des m nages comprise entre 1 4 et 1 7 ce qui implique une variation de P de 0 3 0 4 si P est encore gal 0 5 Dans ce contexte le diagramme 2 affiche l volution de la probabilit de pauvret en fonction du taux de ch mage dans les m nages On observe deux groupes de pays pour lesquels P volue diff remment D une part les moins avanc s ont des niveaux de probabilit lev s d autre part les conomies revenu interm diaire exhibent au contraire des niveaux de probabilit beaucoup plus faibles C
23. 631 0 83319 1 20924 1 37893 Groupe 5 salari non prot g 0 56741 0 48310 0 20498 0 31727 0 60857 Fonction 1 EDUC1 EDUCS FORM3 EDUCI EDUCI Contribution relative des EDUCS EDUC2 EDUCI FORM2 EDUC4 variables selon les coefficients FORM3 EDUCI EDUC3 EDUCS EDUC3 de corr lation entre les valeurs PEDI FORM3 EDUC4 EDUC4 PEDI des fonctions et les valeurs des EDUC4 PCSP4 FORMI FORM2 variables dans l ordre PED2 PED2 PED3 PCSP1 d croissant PFO3 PED2 PCSPI Fonction 2 SEXE PCSP2 Nombre de cas 247 242 244 191 202 1 de variables o l hypoth se que les moyennes de tous les groupes soient identiques 2 comparaison des groupes actuels et des probabilit s a posteriori 3 fonctions canoniques groupes centro des Note La signification des variables est la suivante EDUCI sans instruction EDUC2 primaire EDUC3 secondaire ler cycle C te d Ivoire secondaire Mali EDUC4 secondaire 2eme cycle Burkina Faso C te d Ivoire Guin e sup rieur Mali EDUCS sup rieur Burkina Faso Cameroun Guin e FORMI sans formation FORM2 apprentissage en entreprises FORM3 formation moderne PED1 p re du chef sans instruction PED2 p re du chef gt primaire Burkina Faso Cameroun Mali PED3 gt secondaire PFO1 p re du chef sans formation PFO2 p re du chef apprentissage en entreprises PFO3 p re du chef formation moderne PCSP1 cadre PCSP2 p re du chef salari C te d Ivoire cadre et ma
24. 73 Salari non prot g 0 556 30 9 0 244 33 1 0 146 36 2 0 964 0 304 45 Note Incidence de la pauvret PO p n o p nombre de m nages pauvres et n nombre total de m nages profondeur de la pauvret P1 1 n X Z R Z avec Z gt R et o Z ligne de pauvret et R revenu par t te ajust du m nage i in galit de la pauvret P2 1 n Z R Z avec Z gt R et les notations habituelles Si l on admet que les ressources inject e sont part g es proportionnellement selon les divers membres du groupe vis la recherche d un objectif Px au niveau national implique des priorit s selon les groupes en fonction de P 41 P wl M o j groupej M revenu moyen du groupe j Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 M ali Bamako 1991 Lachaud 1994 on observe une uniformit selon les pays quant l incidence relative de la pauvret dans les groupes de travailleurs irr guliers et marginaux dans ces derniers elle est deux trois plus lev e comparativement la moyenne des m nages dont le chef exerce une activit Par ailleurs dans les trois pays faible revenu 40 50 des individus salari s non prot g s sont la t te de m nages pauvres un quart un tiers seulement sont dans les m nages non pauvres Il est remarquer que pour les cono
25. 9 7 6 8 9 5 0 43 9 17 0 20 3 N 21 49 36 13 166 176 244 1 Ensemble des actifs ayant fait l exp rience du ch mage dur e du ch mage positive 2 ensemble des individus employ s ayant fait l exp rience du ch mage 3 nombre de cas trop faibles Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994 En d finitive on constate que la vuln rabilit sur le march du travail a galement un aspect dynamique Le risque de ch mage au cours de la carri re professionnelle affecte d une mani re tr s in gale les divers statuts du travail Dans la mesure o la pauvret et le ch mage sont tr s corr l s pour certains m nages le mode de participation au march du travail induit vraisemblablement une reproduction de la pauvret au cours de la carri re professionnelle source probable d exclusion sociale La crise conomique qui s vit depuis plus d une d cennie en Afrique renforce consid rablement cette situation 2 Profil de carri re et segmentation du march du travail Les emplois occup s et la mobilit au cours de la carri re professionnelle concourent mieux appr hender la segmentation du march du travail et probablement les processus d exclusion sociale Premi rement dans les capitales africaines consid r es bien que la plupart des individus Ces d veloppements so
26. 991 Il est remarquer que l impact des indicateurs pris en consid ration est in gal Alors que certains ne sont que des l ments de confort t l phone cuisine s par e d autres peuvent avoir une incidence sur la sant conditions de logement mode de transport ou la participation au syst me social Par exemple l acquisition renouvel e de tissu Wax est pour la femme africaine un l ment important d int gration sociale qui d passe le simple apparat De m me l absence d installation individuelle d eau dans le logement ou la faiblesse de l espace peuvent tre l origine d une hygi ne pr caire et favoriser la transmission de maladies 3 Le march du travail et les situations d exclusion sociale La pr sentation des multiples facteurs r duisant les opportunit s de participation au syst me social n est qu une premi re tape analytique L appr hension des interractions entre les situations d exclusion est en mesure de pr ciser les d terminants majeurs du processus d exclusion sociale 1 Vuln rabilit sur le march du travail et pauvret A partir des cinq pays du pr sent chantillon l analyse indique une association tr s troite entre l incidence de la pauvret ratio de pauvret PO et certains modes d emploi En ce qui concerne les chefs de m nage on constate que pour l ensemble des pays except la C te d Ivoire les travailleurs irr guliers et les travailleurs ind pendants marginaux sont
27. March du travail et exclusion sociale en Afrique francophone quelques l ments d analyse par Jean Pierre Lachaud Professeur Directeur du Centre d conomie du d veloppement Universit Montesquieu Bordeaux IV France Sommaire 1 Introduction Sn nd Et ne Re Et mue 1 1 Ambivalence et f condit du concept d exclusion sociale 1 2 Les informations statistiques et la m thode de recherche 3 2 Pluralit des dimensions de l exclusion sociale 4 1 Pr carit sur le march du travail 4 2 Ch mage d clar et ch mage d guis 6 3 Exclusion du syst me ducatif et de formation 7 4 Incidence de la pauvret 8 5 Besoins de base qualit de la vie et exclusion 9 3 Le march du travail et les situations d exclusion sociale 10 1 Vuln rabilit sur le march du travail et pauvret 10 2 Chomage et pauvret sas rent aan E NEA E a a a a a 13 3 Education et stratification du march du travail 16 4 Besoins de base pauvret et pr carit ja pi ler mt Monte Great ae on 18 4 Trajectoires d exclusion sociale et segmentation du march du travail
28. a t environ trois fois plus importante dans les m nages pauvres que dans m nages non pauvres Par contre la fr quence du ch mage long terme est plus al atoire selon le mode de vie le type de travailleur et le pays Il semble cependant que dans les trois pays o les donn es sont les plus fiables Burkina Faso Cameroun et C te d Ivoire on observe une forte fr quence relative du ch mage pour trois cat gories de travailleurs irr guliers ind pendants avec capital et salari s non prot g s Un tel r sultat n est pas contraire ce qui pouvait tre attendu Les travailleurs irr guliers par d finition alternent fr quemment emploi et ch mage Les ind pendants avec capital ont souvent une carri re professionnelle qui les obligent changer d activit pour accumuler du capital Les salari s non prot g s peu qualifi s et fortement localis s dans de petites unit s de production sont contraints une forte mobilit En second lieu l appr hension de la dur e moyenne du ch mage selon le niveau de revenu A cet gard il est possible de distinguer le ch mage court terme 12 derniers mois du ch mage long terme avant les 12 derniers mois le statut d emploi confirme les tendances pr c dentes tableau 10 Tout d abord il clair que les m nages pauvres sont les plus vuln rables en termes de dur e du ch mage au cours de la carri re professionnelle Certes court terme la situation est assez co
29. actuels d Abidjan de Bamako et de Yaound ont eu un premier emploi dans le salariat prot g Une telle configuration de la carri re professionnelle des individus renforce l id e d une segmentation du march du travail De ce fait les individus sont pauvres non seulement parce qu ils ont des points d entr e sur le march du travail vuln rables en termes de statut d emploi et de revenu mais galement parce que ces points d entr e les excluent virtuellement de toute ascension professionnelle future A cet gard au cours des ann es r centes la r duction de la capacit d absorption de l emploi dans le secteur moderne les restructurations du syst me productif public et la baisse des revenus r els ont contribu renforcer la vuln rabilit croissante sur le march du travail source majeure de pauvret des m nages et d exclusion sociale 5 Conclusion Malgr l insuffisance des sources statistiques utilis es pour appr hender l exclusion sociale dans les zones urbaines de l Afrique au sud du Sahara la pr sente recherche permet de formuler plusieurs conclusions En premier lieu l ambig it du concept d exclusion sociale ne doit pas masquer ses potentialit s en termes d analyse et d action en particulier l examen synth tique des facteurs d exclusion est en mesure de faire progresser l analyse des fondements des politiques conomiques et sociales En second lieu les multiples dimensions de l exclusion sociale en Afri
30. aso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994
31. ays tandis que les autres fonctions contribuent d une mani re n gligeable aux diff rences entre les groupes Par ailleurs l aide des fonctions canoniques discriminantes moyennes on observe que dans tous les pays la premi re fonction d une part discrimine le plus entre les travailleurs ind pendants marginaux et les salari s prot g s d autre part discrimine le moins entre les ind pendants avec capital et les salari s non prot g s et entre les ind pendants marginaux et les travailleurs irr guliers Les coefficients de corr lation entre les valeurs des fonctions et les valeurs des variables permettent d appr hender la contribution relative des diff rentes variables En ce qui concerne la premi re fonction on constate que dans tous les pays les variables li es l instruction et la formation du chef de m nage ont les coefficients de corr lation les plus lev s Cependant le niveau d instruction du p re du chef et ou son statut sur le march du travail interviennent dans cinq pays sur six On notera que le sexe pr dit faiblement les statuts d emploi tandis que le processus migratoire n est pas un d terminant de ces derniers Ainsi il semble que le niveau d instruction et le type de formation du chef de m nage ainsi que le contexte ducatif et professionnel familial d terminent dans une large mesure l acc s un statut d emploi donn Finalement le tableau 8 pr sente les r sultats de classification de
32. colarisation et le nombre d enfants en ge de fr quenter le primaire Pour le secondaire la tranche d ge consid r e est 12 19 ans tandis que pour le sup rieur l intervalle est 20 25 ans Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994 4 Incidence de la pauvret Bien que la pauvret n implique pas n cessairement une situation d exclusion sociale elle constitue notamment dans les pays en d veloppement une dimension essentielle de cette derni re En effet compte tenu de la forte in galit conomique qui pr vaut en Afrique la pauvret r duit consid rablement les opportunit s d acc s aux besoins de base mat riels et non mat riels La figure 1 indiquant l incidence de la pauvret selon le crit re du revenu par t te ajust r v le que cette derni re est corr l e au PNB par habitant Ainsi dans les conomies faible revenu Burkina Faso Guin e Mali l incidence de la pauvret urbaine ratio de pauvret en termes de m nages est de 50 alors que dans les conomies revenu interm diaire Cameroun C te d Ivoire la proportion n est que de 20 25 environ On observe galement que dans la majorit des pays l incidence de la pauvret dans les m nages ayant leur t te une femme est plus lev e que lorsque le chef de m
33. emmes mari es sont de l ordre de 15 20 Il faut observer galement que l incidence du ch mage marginal est surtout lev e dans les pays o l impact de la soci t traditionnelle est relativement marqu Guin e Mali C est sans doute ce qui explique la plus faible proportion de ch meurs d clar s dans ces pays Par cons quent l exclusion du march du travail prend deux formes D une part le ch mage d clar de longue p riode est l origine d une exclusion visible D autre part la pr carit En effet dans les capitales africaines les deux tiers aux trois quarts du ch mage s expliquent par les individus la recherche d un premier emploi Lachaud ed 1994 du statut d emploi et le ch mage marginal caract risent une exclusion d guis e Comme cela a t pr c demment indiqu l incidence relative de ces formes d exclusion en termes d acc s aux droits sociaux est fonction de la diff rentiation des statuts d emploi et du ch mage au sein des m nages Tableau 2 Taux de ch mage de longue dur e sup rieur ou gal 24 mois et ch mage marginal urbains selon la situation dans le m nage et le pays 15 ans et plus de la population active Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tre Chef de m nage Ch mage 3 4 6 0 5 9 10 4 2 8 Ch mage marginal 1 9 1 8 0 0 3 5 2 3 Hommes Ch mage 21 8 36 8 24 8 12 0 10 1 secondaires Ch mage marginal 8 3 5 0 0 9 16 5 13 8 Femmes mari es Ch
34. ertes la quasi similitude des coefficients de r gression relatifs au taux de ch mage implique une r ponse en termes de pauvret par rapport une variation du taux de ch mage sensiblement comparable selon les pays ainsi que cela a t pr c demment indiqu En fait c est l impact relatif tr s diff renci du ch mage du chef de m nage sur la pauvret des m nages qui explique en grande partie les r sultats contrast s entre les deux groupes de pays La forte propension la pauvret des m nages en fonction du taux de ch mage des membres de m nage s observe dans les pays o l influence du statut de ch meur du chef de m nage est moindre Burkina Faso Guin e Mali pour ces pays les coefficients de r gression de la variable relative au ch mage du chef de m nage quivalent environ aux deux tiers des coefficients de la m me variable pour les pays interm diaires Cameroun C te d Ivoire Enfin le tableau 7 confirme nouveau pour certains pays la plus grande pr carit des m nages dont le chef est une femme et la relation inverse entre l instruction du chef de m nage et la pauvret de ce dernier 3 Education et stratification du march du travail On peut utiliser l analyse discriminante pour examiner dans quelle mesure certaines caract ristiques personnelles et familiales des individus notamment l acc s l ducation peuvent pr dire correctement les diff rents statuts d emploi auxquels les individus appar
35. es chances de choix et non la probabilit actuelle 37 On montre que dP b P 1 P D autre part on observe qu une variation de 1 du taux de ch mage des m nages induit pour l ensemble des pays une l vation du log des chances de la pauvret du m nage Tableau 6 Taux de ch mage de longue dur e sup rieur ou gal 24 mois et ch mage marginal urbains selon la situation dans le m nage le niveau de vie et le pays 15 ans et plus de la population active Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tre Ch mage Pauvres 4 8 22 4 26 5 20 3 2 2 chef de m nage Interm diaires 3 9 1 7 2 1 1 9 6 3 Non pauvres 0 0 1 7 0 0 2 4 1 3 Ch mage Pauvres 20 7 44 1 20 8 13 8 10 9 membres Interm diaires 18 2 31 2 21 2 9 7 12 7 secondaires Non pauvres 23 5 17 6 13 6 8 4 6 8 Ch mage Pauvres 15 7 36 2 22 7 15 3 8 9 ensemble Interm daires 12 4 19 3 14 1 7 9 11 1 Non pauvres 12 6 11 0 8 4 6 7 54 Ch mage marginal Pauvres 11 0 8 5 3 8 22 0 21 1 ensemble Non pauvres 8 1 4 1 0 5 11 8 10 0 Note Les divers taux de ch mage ont t calcul s de la mani re suivante taux de ch mage de longue dur e ch meurs gt 24 mois employ s ch meurs gt 24 mois ch meurs lt 24 mois taux de ch mage marginal ch meurs marginaux employ s ensemble des ch meurs ch meurs marginaux 1 Rapport entre le taux de ch mage de longue dur e et le taux de chg mage global Sourcse Enqu tes emploi pil
36. es d in galit conomique mena ant l insertion sociale des individus M me en l absence de consensus conceptuel le ch mage de longue dur e la pauvret ou le non acc s certains biens sociaux constituent des situations d exclusion de telle ou telle sph re du syst me social qui alt rent profond ment la qualit de vie quotidienne des individus Deuxi mement l examen synth tique des facteurs d exclusion peut faire progresser l analyse des fondements des politiques conomiques et sociales En effet l identification des dimensions de l exclusion conduit logiquement mettre en vidence une hi rarchie des facteurs afin de pouvoir agir sur les causes initiales Par exemple la politique de l emploi peut contribuer r duire efficacement la pauvret si les racines de cette derni re sont inh rentes au march du travail Troisi mement quel que soit le pays l expression exclusion sociale d note le caract re intol rable d une situation et un profond sentiment d injustice Dans ces conditions le concept d exclusion sociale moins abstrait que les indicateurs mon taires ou non mon taires traditionnels et traduisant la non satisfaction des besoins sociaux de base a la capacit de mobiliser des ressources nationales et internationales susceptibles de r duire l ampleur des probl mes sociaux En s appuyant sur des informations statistiques micro conomiques existantes le pr sent papier se propose d explorer cette voie de
37. es selon les pays En effet les variables de pr diction du revenu par t te ajust sont principalement li es aux institutions de la soci t moderne existence d un compte en banque la structure et au confort du logement type d nergie pour la cuisson des aliments cuisine s par e installation individuelle d eau nombre de 47 Toutes ces variables sont dichotomiques 1 non pauvres 0 pauvres pi ces d habitation par personne existence de l lectricit possession du t l phone dans une moindre mesure au moyen de transport utilis voiture en particulier et certaines consommations sp cifiques viande ou textile N cessairement le tableau 9 fait ressortir quelques sp cificit s nationales Par exemple dans les pays les moins avanc Burkina Faso Guin e Mali la possession d un moyen de transport voiture ou moto est un l ment important de diff renciation entre les pauvres et les non pauvres Finalement le nombre de cas correctement class s est relativement moyen et est compris entre 50 et 60 Ces r sultats mettent en vidence certains m canismes d exclusion sociale li e au march du travail En effet 1l a t pr c demment montr que l incidence la profondeur et l in galit de la pauvret taient les plus fortes dans les m nages ayant leur t te une personne inactive au ch mage ou exer ant un travail ind pendant marginal Or ces m nages caract ris s par une pr caire par
38. et ne contribuent pas au revenu du m nage 5 Besoins de base qualit de la vie et exclusion Le non acc s certains besoins de base et aux droits sociaux repr sente une forme d exclusion ayant un impact majeur sur la qualit mat rielle et non mat rielle de la vie des individus A cet gard les enqu tes sur l emploi aupr s des m nages pr c demment mentionn es ont permis de collecter des informations sur l acc s certains biens de base Malgr l insuffisance de l information disponible sur cette question on dispose de quelques l ments d analyse permettant de mettre en vidence l existence de manques en termes de biens priv s susceptibles d affecter les conditions de vie des individus Le tableau 4 sugg re que pour maints m nages des principales agglom rations d Afrique francophone l acc s certains besoins de base demeure tr s pr caire Premi rement en ce qui concerne les conditions de logement on observe que i entre 70 et 90 des m nages disposent de moins d une pi ce par personne ii entre 50 et 60 des m nages sauf au Cameroun o le pourcentage est de 35 7 ne disposent pas de cuisine s par e iii entre la moiti et les deux tiers des m nages au Cameroun un tiers n ont pas d installation individuelle d eau iv l nergie utilis e pour la cuisson des aliments est dans la plupart des cas sauf au Cameroun le bois ou le charbon rarement le gaz ou le p trole Deuxi mement s agis
39. eur condition Pour illustrer cette id e l auteur imagine une s rie de bocaux superpos s remplis de poissons le bocal inf rieur en contient beaucoup et le r cipient sup rieur quelques uns seulement Ces bocaux qui repr sentent les classes sociales communiquent par des voies d acc s verticales de forme c nique et appel es de ce fait c ne d acc s que les habitants du bocal sup rieur peuvent interdire virtuellement leurs guise certains poissons restent plant s au fond de chaque bocal tandis que d autres nagent f brilement la surface pr s des c nes d acc s ce m canisme d occlusion sociale est consid rablement temp r par le d veloppement des biens collectifs et l volution des syst mes politiques qui dans certains cas ont pu induire une inversion des termes de la subordination Les mod les d exclusion inh rents la litt rature africaine font galement appara tre des faiblesses et des potentialit s L approche selon laquelle les droits seraient li s la nationalit demeure faible l galit formelle des citoyens n ayant parfois qu un lointain rapport avec la r alit notamment en ce qui concerne l acc s la terre ou aux biens collectifs D ailleurs en Afrique l ampleur de l exclusion en termes de pauvret montre bien le caract re al atoire de l association entre droits et nationalit De m me les m canismes d exclusion en termes de pluralisme structurel correspondent des situa
40. in suivante 1 groupe des travailleurs irr guliers tous les travailleurs irr guliers ii groupe des travailleurs prot g s travail salari r gulier contrat dur e ind termin e r mun ration au mois au moins ouvrier qualifi iii groupe des travailleurs ind pendants marginaux travail ind pendant r gulier capital inf rieur un seuil d termin iv groupe des travailleurs ind pendants avec capital travail ind pendant travailleur r gulier capital sup rieur ou gal un seuil d termin v groupe des travailleurs non prot g s travail salari r gulier contrat dur e au plus d termin e r mun ration au mois ou variable au plus ouvrier semi qualifi Le tableau 1 affichant la r partition des diff rents groupes selon les pays met en vidence des dimensions sp cifiques de l exclusion par rapport au march du travail Dans les zones urbaines d Afrique au sud du Sahara m me si le travail salari r gulier constitue le mode d emploi dominant 60 70 de l ensemble des travailleurs on observe que l emploi salari prot g ne concerne environ que le tiers de l ensemble des individus employ s Cela signifie que compte tenu de la part du travail ind pendant avec capital 55 60 des travailleurs sont exclus d un emploi stable en termes de revenus et de protection sociale En l absence du d veloppement du secteur public il est probable que le travail salari prot g aurait t beauco
41. ique Pour les irr guliers la contribution relative la pauvret augmente l g rement avec la valeur de x dans deux pays et se stabilise dans les autres En ce qui concerne les salari s non prot g s la contribution relative la pauvret augmente sensiblement avec le degr d aversion pour cette derni re dans la moiti des pays et diminue faiblement dans les autres Par contre comme l on pouvait s y attendre la part des salari s prot g s dans l explication de la pauvret urbaine a tendance tre d autant plus faible que le degr d aversion pour la pauvret augmente L affichage des indices de ciblage confirme les observations pr c dentes 31 Sauf au Burkina Faso o cette cat gorie est dominante dans les groupes interm diaires tant pour les chefs de m nage que pour les membres secondaires 32 Une observation similaire peut tre faite lorsque l analyse prend en compte le principal soutien conomique 3 La contribution pour les salari s non prot g s se situe entre 30 et 40 alors que pour les salari s prot g s elle est de 20 30 2 Ch mage et pauvret En Afrique les relations entre le ch mage urbain de longue dur e et la pauvret sont troites A partir des informations utilis es deux indices de cette liaison peuvent tre soulign s Premi rement le tableau 6 montre que dans tous les pays du pr sent chantillon les taux de ch mage d clar de long terme ou du ch mage marginal sont syst
42. joutons que les anciens apprentis des petites entreprises deviennent souvent des salari s ou quasi salari s de ces m mes entreprises avant de tenter une carri re professionnelle en tant que travailleurs ind pendants r guliers ou non r guliers Ensuite la stabilit du travail ind pendant est peu pr s comparable celle des salari s non prot g s environ 50 60 de ceux qui ont d but leur carri re professionnelle en tant que travailleurs ind pendants ont aujourd hui le m me statut ind pendant marginal et ind pendant avec capital Dans la mesure o peu sont devenus des travailleurs prot g s le solde a surtout aliment le travail irr gulier et le salariat concurrentiel Mais une diff rence sensible appara t selon le statut du travail ind pendant En effet sauf au Burkina Faso les deux tiers des ind pendants avec capital ont eu un point d entr e dans le salariat notamment non prot g Par cons quent le salariat constitue un moyen important d accumulation du capital Par contre les ind pendants marginaux ont eu la plupart du temps des points d entr e sur le march du travail soit par le biais de l apprentissage soit en tant que salari s non prot g s De ce fait la pr carit du statut d emploi actuel semble tre li e dans une certaine mesure la pr carit des points d entr e sur le march du travail de m me cela pourrait signifier que lorsque le premier emploi est propre compte il s agit
43. l ou de sorgho iv consommation mensuelle d igname ou de plantain v consommation mensuelle de manioc vi nergie pour la cuisson des aliments vii transport voiture moto v lo mobylette taxi viii nombre de pi ces dans la maison par quivalent adulte xi t l phone x existence d une cuisine s par e xi eau courante dans la maison xii compte bancaire xiii lectricit dans l habitation 3 Le coefficient lambda de Wilks conduit aux m mes observations puisqu il est peu diff rent de 1 pour la plupart des variables de pr diction pr sentant peu de diff rences selon les groupes Au moins les trois quarts dans trois pays 45 En effet le coefficient lambda de Wilks associ la fonction 2 lorsque la premi re a t omise n est significatif que dans un pays C te d Ivoire 4 1 pauvres 2 interm diaires 3 non pauvres xiv consommation mensuelle de nivaquine par le m nage xv nombre de consultations mensuelles par le m nage du m decin xvi textile Wax ou Bazin nombre d achats par le m nage au cours des six derniers mois Tableau 9 Revenu par t te ajust et indice de consommation param tres principaux des analyses discrimi nantes Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tres F H H lt 0 05 variables 100 0 87 5 50 0 40 0 44 0 de variance expliqu e par la fonction 1 86 7 87 5 91 3 87 8 89 4 Sig F 0 000 0 000 0 000 0 000 0 000 Lambda de Wilks a
44. mies revenu interm diaire Cameroun et C te d Ivoire il y aune forte repr sentation de chefs de m nage salari s non prot g s parmi les interm diaires Cette situation s explique par la sp cificit des structures conomiques des deux pays en particulier l existence d une forte proportion de travailleurs dans le secteur priv A l inverse ce sont essentiellement les chefs de m nage travailleurs ind pendants avec capital et salari s prot g s qui sont pr sents dans les m nages non pauvres dans quatre pays sur cinq la proportion est Les carts relatifs sont toutefois un peu plus faibles au Mali compte tenu de l importance des activit s commerciales g n ratrices de profits parfois substantiels 3 Ajoutons qu en C te d Ivoire et au Cameroun le niveau du capital des travailleurs ind pendants marginaux est environ deux fois plus lev que dans les autres pays de l chantillon c est sans doute ce qui explique le rel chement du lien pauvret travail ind pendant marginal dans ces deux pays approximativement de 50 La prise en compte des membres secondaires des m nages traduit une situation similaire pour les non pauvres Par contre l incidence de la pauvret d cro t l g rement dans les m nages o les travailleurs secondaires sont irr guliers et ind pendants marginaux ils sont majoritaires dans trois pays sur cinq et plus sensiblement lorsque qu ils ont le statut de salari s non prot g s ces dernie
45. mploi diff rent de l emploi actuel Par ailleurs la carri re professionnelle est examin e sur une p riode relativement longue puisque le temps moyen pass sur le march du travail est d environ une vingtaine d ann es Ce temps moyen correspond l cart entre l ge actuel des individus et l ge auquel ils ont eu leur premier emploi Ce r sultat est en accord avec ce qui a d j t observ en Inde et en Malaisie Voir Mazumdar 1989 Source Lachaud 1994 L gende Burkina Faso C te d ivoire Cameroun Mali Ww dl w N oi l 6 2 2 5 D A 2 e 20 2 D amp D sS E oO im o a o l 1 Pauvres Interm diaires Non pauvres Niveau de vie Figure 3 Emplois irr guliers au cours de la carri re professionnelle selon le pays et le niveau de vie ensemble des travailleurs de 15 ans et plus de ceux qui ont eu un point d entr e avec ce statut l ont encore aujourd hui Si environ 25 30 d entre eux sont devenus des salari s prot g s on observe qu une fraction substantielle 25 30 occupe encore des emplois majoritairement vuln rables travail irr gulier et ind pendant marginal Ainsi ce salariat non prot g semble constituer un point de passage soit vers des emplois pr caires soit vers des emplois prot g s ce qui d note sa relative h t rog n it A
46. ngue dur e sont compris entre 20 et 30 pour les premiers alors que pour les seconds les proportion ne situent entre 5 et 10 D ailleurs dans les trois cinqui mes des pays les taux de ch mage de longue dur e de l ensemble des membres secondaires sont sup rieurs de 25 50 ceux de l ensemble des membres du m nage Dans la mesure o l essentiel du revenu du m nage est obtenu par le chef de m nage ou son conjoint cette diff rentiation quant la structure du ch mage au sein du groupe r duit relativement la vuln rabilit de ce dernier en termes de satisfaction des besoins N anmoins l exclusion long terme du march du travail de maints individus jeunes qui pour la plupart recherchent un premier emploi est susceptible de g n rer des profils de carri re assez peu propices une insertion sociale normale En second lieu le ch mage marginal constitue une seconde forme d exclusion du march du travail Il concerne des individus qui ne sont pas dans la population active mais qui souhaiteraient y entrer si certaines conditions du march du travail existence d emplois connaissance des moyens de rechercher un emploi possession d une qualification etc changeaient On observe que les taux de ch mage marginal sont assez lev s pour les membres secondaires f minins des m nages Ainsi dans quatre pays sur cinq les taux de ch mage marginal des femmes c libataires sont compris entre 20 et 45 tandis que ceux des f
47. nt issus de Lachaud ed 19941 employ s n ont eu qu un emploi celui qu ils occupent au cours des 12 derniers mois la prise en compte des emplois long terme fait appara tre une certaine mobilit de la main d oeuvre Ainsi au Cameroun et en C te d Ivoire respectivement 17 9 et 85 7 des individus employ s ont eu au moins trois emplois au cours de leur carri re professionnelle tandis que cette proportion est de l ordre de 5 7 dans les deux autres pays Il est probable que des incertitudes statistiques expliquent en partie de tels carts A cet gard deux l ments d analyse appara ssent int ressants D une part le nombre d emplois occup s varie selon les caract ristiques des travailleurs En ce qui concerne les emplois long terme ce sont surtout les ind pendants avec capital et les travailleurs irr guliers qui ont occup le plus d emplois au cours de leur carri re professionnelle la mobilit des premiers tant due au capital tandis que celle des seconds tant inh rente au mode d emploi Par contre la mobilit relative en termes d emplois des travailleurs prot g s des salari s non prot g s et des ind pendants marginaux est environ deux fois moins importante quel que soit le pays Ces r sultats expliquent vraisemblablement pourquoi le nombre d emplois long terme est peu li au niveau de vie des m nages et qu aucune tendance nette ne s observe en fonction du niveau d instruction D autre pa
48. ntrast e selon le niveau de vie dans la mesure o de nombreux travailleurs secondaires salari s non prot g s et localis s dans des m nages ais s font galement l exp rience du ch mage Par contre long terme dans les quatre pays pris en compte la dur e moyenne du ch mage est syst matiquement plus lev e dans les m nages ayant de faibles revenus trois quatre ann es pour une pr sence moyenne sur le march du travail d une vingtaine d ann es environ que dans les m nages non pauvres En outre ce sont les travailleurs irr guliers ind pendants et dans une moindre mesure les salari s du secteur concurrentiel qui ont eu la dur e moyenne du ch mage la plus lev e au cours de leur carri re professionnelle Tableau 10 Dur e du ch mage au cours de la carri re professionnelle Fr quence Court terme mois Long terme mois Param tre Burkina Cameroun C te d Ivoire Mali Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Mali Faso Niveau de vie Pauvres 9 4 8 7 84 8 1 52 6 29 0 36 0 31 6 Interm diaires 9 3 9 5 9 3 10 0 52 3 20 7 23 9 11 0 Non pauvres 8 9 9 8 9 9 4 1 41 8 18 1 18 9 47 Ensemble 94 9 3 9 1 6 9 51 0 22 1 23 9 19 5 N 74 130 88 24 234 244 246 15 Statut Irr gulier 7 6 72 84 54 0 56 6 19 6 219 Ind marginal 9 0 6 9 9 9 4 0 65 6 17 9 21 5 Ind avec capital 8 7 9 0 8 0 69 9 16 8 19 4 Salari prot g 9 5 6 3 10 7 2 0 22 5 14 7 18 13 Salari non prot 6 3 8 3 74 8 3 39 7 17 5 22 3 Ensemble 7
49. ntre 5 et 10 environ des individus Tableau 1 Statut du travail type de travailleur 15 ans et plus et pays Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tre Travail irr gulier 4 0 6 2 4 9 9 9 8 9 Ind p marginal 17 4 12 0 26 6 17 8 17 8 Chef de m nage Ind p avec capital 11 3 10 3 37 15 2 17 9 Salari prot g 37 7 47 9 414 414 36 1 Salari non prot 29 6 23 6 234 15 7 22 3 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 247 242 244 191 202 Travail irr gulier 11 4 17 2 4 6 6 9 10 6 Ind p marginal 29 1 6 1 17 2 27 6 10 6 Hommes secon Ind p avec capital 1 3 1 0 4 6 7 6 3 5 daires c liba Salari prot g 13 9 17 2 40 2 25 5 28 2 taires Salari non prot 44 3 58 6 33 3 32 4 47 1 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 79 99 87 145 255 Travail irr gulier 9 8 11 4 1 2 1 4 15 7 Ind p marginal 28 3 22 9 69 9 32 9 19 3 Femmes mari es Ind p avec capital 10 9 6 7 0 0 11 0 0 0 Salari prot g 39 1 34 3 21 7 43 8 39 8 Salari non prot 12 0 24 8 7 2 11 0 25 3 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 92 105 83 73 83 Travail irr gulier 22 6 14 7 6 5 74 15 4 Ind p marginal 29 0 20 6 41 3 25 9 10 8 Femmes secon Ind p avec capital 3 2 2 9 2 2 3 7 1 5 daires c liba Salari prot g 19 4 14 7 15 2 40 7 29 2 taires Salari non prot 25 8 47 1 34 8 22 2 43 1 Total 100 0 100 0 100 0 100 0 100 0 N 31 34 46 27 65 Travail irr gulier 7 8 10 2 4 3 7 3 11 2 Ind p marginal 22 5 13 8 34 1 24 1 142 Total Ind p
50. o TRTOUS possession d un moyen de transport TEXTILE consommation de Wax ou de Bazin TELEPH possession du t l phone CUISEP existence d une cuisine s par e EAU installation individuelle d eau courante PIEHAB nombre de pi ces d habitation par personne BANQUE existence d un compte en banque pour le chef de m nage Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994 L examen de la variance test F montre que le pourcentage de variables pour lesquelles l hypoth se que les moyennes de tous les groupes soient identiques est rejet e varie consid rablement toutefois il est sup rieur ou gal 40 dans trois pays sur cinq tableau 9 Le coefficient lambda de Wilks conduit aux m mes observations L examen de la variabilit totale entre les groupes revenu par t te ajust montre que la premi re fonction discriminante explique entre 85 et 90 de la variance au seuil de 0 000 dans cinq pays et 75 dans le sixi me pays Par ailleurs la fonction 1 discrimine surtout entre les pauvres et les non pauvres L examen des coefficients de corr lation entre les valeurs des fonctions et les valeurs des variables permet d appr hender la contribution relative des diff rentes variables tableau 9 A cet gard les r sultats apparaissent relativement homog n
51. ociale M me s il est fait r f rence l volution r cente du contexte macro conomique les relations entre la structure des syst mes productifs la croissance conomique et les b n fices engendr s par cette derni re ne sont pas explor s Deuxi mement bien que la participation au march du travail et la pauvret constituent des sph res importantes du syst me social et par cons quent des dimensions majeures de l exclusion sociale les donn es utilis es sont partiellement adapt es En effet les informations quant aux droits sociaux des individus acc s aux biens collectifs vie sociale sont absentes Cependant comme cela a t pr c demment not quelques indicateurs de niveau de vie disponibles permettent d explorer certaines dimensions de l exclusion sociale et d appr hender les interrelations entre ces derni res Ces enqu tes ont t men es pour combler les lacunes habituelles relatives au march du travail en Afrique manque de statistiques et faiblesse analytique Voir Lachaud ed 1994 Compte tenu de la moins bonne qualit des donn es les enqu tes relatives Antananarivo Madagascar 1989 et Dakar S n gal 1991 ne sont pas prises en compte 1 Avec l appui financier de l USAID et de la coop ration technique de l OIT Par ailleurs plusieurs institutions locales africaines ont collabor la r alisation de ces enqu tes ONFP C te d Ivoire OSIPD Madagascar Direction de la statistique
52. otes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1991 Lachaud 1994 Tableau 7 Coefficients de r gression de l estimation logistique des d terminants de la pauvret selon le ch mage et le statut sur le march du travail Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Variables ind B Sig T B Sig T B Sig T B Sig T B Sig T Sexe 1 masculin 1 1744 0 02 1 4479 0 00 0 2027 0 73 1 0184 0 20 0 2610 0 54 Exp g 100 ann es 0 0272 0 55 0 0274 0 55 0 0186 0 72 0 0930 0 05 0 0243 0 52 Exp g 100 ann es 0 0541 0 37 0 0847 0 23 0 0506 0 49 0 1073 0 06 0 0186 0 67 Instruction ann es 0 1424 0 00 0 0742 0 10 0 0642 0 28 0 0571 0 03 0 0140 0 61 Formation ann es 0 0533 0 40 0 0256 0 78 0 0420 0 60 0 0306 0 57 0 0710 0 08 Ch mage 1 0ui 1 2305 0 05 1 9376 0 00 1 9696 0 00 1 2813 0 00 0 1583 0 80 S vuln rable 1 oui 0 6968 0 03 0 9080 0 00 0 0594 0 88 0 1386 0 67 0 1478 0 59 Taux ch mage m n 1 3805 0 01 1 4233 0 00 1 6003 0 00 1 7148 0 00 1 7206 0 00 Taille m nage 0 0036 0 91 0 0309 0 47 0 1098 0 02 0 0565 0 04 0 0035 0 89 Constante 1 5096 0 14 0 4601 0 63 2 7503 0 03 3 3309 0 01 0 4779 0 62 2 log vraisembl 314 123 269 203 234 324 337 218 391 06124 CHEP 100 123 81 380 53 988 78 670 814 Sig CHE 0 0000 0 0000 0 0000 0 0000 0 000 Cas bien class s 72 2 80 4 84 6 42 0 58 0 N
53. que vuln rabilit sur le march du travail pauvret exclusion du syst me ducatif non acc s aux besoins de base mettent en vidence la pr carit de l int gration sociale de maints m nages dans les zones urbaines La crise conomique qui s vit sur le continent depuis plus d une d cennie a vraisemblablement accentuer cette d t rioration sociale sans pr c dent au cours de son histoire En troisi me lieu le mode d acc s au march du travail semble tre un d terminant majeur des situations d exclusion sociale et l influence de ce facteur va bien au del de ce qui pourrait tre appel l exclusion logique inh rente la d stabilisation des conomies africaines En d autres termes m me si le ralentissement de la transition conomique a accentu la pr carit sur le march du travail et exacerb le processus d exclusion sociale un nouveau dynamisme du syst me productif n a vraisemblablement la capacit d assurer lui seul une meilleure int gration sociale des individus Il en est ainsi parce que le processus d exclusion sociale est li une dynamique d exclusion du march du travail en termes de carri re professionnelle des individus La pr carit des points d entr e sur le march du travail est susceptible de g n rer des situations d exclusion historique En quatri me lieu et corr lativement la r duction de la pauvret et de l exclusion sociale appelle une nouvelle approche des politiques
54. ravail prot g 2 Mais dans certains cas C te d ivoire l ampleur du travail salari prot g est inh rent l extension du secteur priv d rive l essentiel des r mun rations du groupe A cet gard le tableau 1 montre que 45 50 des chefs de m nage ont des statuts non prot g s Par cons quent ceux qui sont la t te du m nage ainsi que les femmes mari es qui n ont pas ce statut occupent majoritairement des emplois prot g s contrairement ce qui pr vaut pour les membres secondaires notamment les hommes davantage localis s dans des emplois salari s subalternes irr guliers ou ind pendants marginaux S agissant du second l ment il appara t que les chefs de m nage exclus du travail prot g salari ou non salari sont localis s dans des segments h t rog nes Tout d abord la part du travail salari non prot g est assez variable 15 30 selon les pays et la pr dominance relative de ce statut dans certains pays pourrait tre due plusieurs facteurs sp cifiques forte absorption d une main d oeuvre non qualifi e dans le secteur public Mali d veloppement de la petite entreprise Cameroun Burkina Faso Ensuite la part du travail ind pendant marginal est d environ 15 20 sauf en C te d Ivoire o le d veloppement des petites entreprises explique vraisemblablement l importance de ce statut plus de 25 Enfin bien que minoritaire le travail irr gulier occupe e
55. recherche dans les zones urbaines de cinq pays d Afrique francophone 4 Voir l analyse de Gore 19941 5 Souvent inh rentes la p riode imm diatement post rieure l ind pendance Dans les pays industrialis s il s agirait plus d une int gration sociale compte tenu de la place de l l ment culturel 7 Une id e similaire est exprim e par Wolf 1993 8 Le parall le peut tre r alis avec le concept de besoins essentiels qui dans les ann es 1970 paraissait avoir la capacit de mobiliser plus de ressources que les indicateurs mon taires abstraits habituels 2 Les informations statistiques et la m thode de recherche Les informations utilis es dans la pr sente recherche sont issues d une s rie d enqu tes pilotes sur l emploi aupr s de m nages r alis es entre 1986 87 et 1992 dans plusieurs capitales africaines Abidjan C te d Ivoire 1986 87 Yaound Cameroun 1990 91 Conakry Guin e 1990 91 Bamako Mali 1991 Ouagadougou Burkina Faso 1992 Ces diff rentes investigations ont t effectu es dans le cadre du R seau d analyse du march du travail en Afrique RAMTA l initiative de l Institut international d tudes sociales de l Organisation internationale du travail Gen ve L objectif de ces enqu tes tait d explorer les liens entre la structure du march du travail et la pauvret urbaine c est dire examiner plusieurs l ments susceptibles de contribuer mieux appr hender
56. rs appartenant plus fr quemment des m nages ayant un niveau de vie moyen voire lev La prise en compte de la profondeur et de l in galit de la pauvret des m nages renforce les l ments d analyse pr c dents et sugg re une h t rog n it de la vuln rabilit associ e au statut du travail Ainsi l aide du tableau 5 on observe que dans tous les pays concern s la profondeur de la pauvret P1 et l in galit de la pauvret P2 sont les plus lev es pour les m nages dont le chef est irr gulier ou ind pendant marginal Par ailleurs sauf en C te d Ivoire la vuln rabilit en termes de pauvret des salari s non prot g s est galement tr s nette Dans ce contexte il importe d examiner la contribution relative la pauvret urbaine C des diff rents groupes de travailleurs A cet gard le tableau 5 appelle deux commentaires D une part quelle que soit la mesure de la pauvret adopt e il appara t que ce sont surtout les m nages dont le chef est travailleur ind pendant marginal et dans une moindre mesure salari non prot g qui contribuent le plus la pauvret des m nages Par exemple lorsqu on consid re le ratio de pauvret PO on constate que dans quatre pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e la contribution des ind pendants marginaux la pauvret urbaine est comprise entre 30 et 50 par ailleurs dans trois pays Burkina Faso Cameroun Mali ce m me
57. rt s agissant des emplois occup s il appara t que ce sont les travailleurs irr guliers qui ont occup des emplois irr guliers au cours de leur carri re professionnelle Ainsi on observe que dans les quatre pays pris en compte plus de 50 des travailleurs irr guliers ont eu des emplois dont la moiti aux trois quarts taient eux m mes irr guliers Par contre les enqu tes ne r v lent pas d carts significatifs selon les autres statuts du travail L irr gularit de l emploi est plut t une caract ristique des m nages pauvres que des m nages ais s encore que dans certains pays Mali en particulier les carts ne sont pas r ellement significatifs figure 3 D une certaine mani re le lien entre la vuln rabilit sur le march du travail et la pauvret est de nouveau mis en vidence et l existence d une segmentation du march du travail identifi e en termes d incidence particuli re de l irr gularit de l emploi dans les m nages pauvres est probable dans la plupart des pays d Afrique francophone Deuxi mement les matrices de transition professionnelle constituent un autre l ment d appr ciation de la carri re des individus Dans ce contexte trois r sultats pr sentent un int r t pour la compr hension de la segmentation du march du travail et des processus d exclusion sociale en Afrique Tout d abord on observe une tr s forte stabilit professionnelle des salari s prot g s En effet selon les pa
58. s analyses discriminantes comparaison des groupes actuels et des probabilit s a posteriori et montre que les variables prises en consid ration permettentde classer correctement un pourcentage de cas moyennement lev compris entre 51 6 et 63 4 A cet gard le pourcentage de cas bien class s est le plus lev pour les travailleurs ayant un statut pr caire ou un statut prot g En effets dans cinq pays sur six 50 65 et 50 75 respectivement des travailleurs irr guliers et des ind pendants marginaux sont correctement class s tandis que dans tous les pays cette situation pr vaut pour 65 80 des travailleurs prot g s ceci tait attendu tant donn l importance des valeurs moyennes canoniques des diverses fonctions 1 4 Besoins de base pauvret et pr carit Dans le contexte de l analyse de l exclusion sociale il peut tre opportun d examiner dans quelle mesure la structure de certaines consommations sp cifiques des m nages a la capacit de pr dire correctement les niveaux de revenu par t te ajust A cet gard on peut utiliser l analyse discriminante pour appr hender cette question Dans le cas des pr sentes enqu tes la variable de classement se r f re au revenu par t te ajust Par ailleurs les variables ind pendantes sont diverses consommations sp cifiques des m nages i consommation mensuelle de viande d levage ii consommation mensuelle de riz iii consommation mensuelle de mi
59. sant des conditions de vie les l ments fragmentaires disponibles montrent 1 l absence de moyen de transport auto mobylette moto ou bicyclette pour un nombre substantiel de m nages dans quatre pays sur cinq un quart aux deux tiers des m nages ii la faiblesse des acquisitions de tissu Wax dans quatre pays sur cinq un tiers aux trois quarts des 77 Dans le cas du Cameroun quelques enqu tes sp cifiques permettent de pallier cette information fragmentaire Voir Inack Inack 1994 m nages iii l absence de t l phone 90 des m nages iv l absence de compte en banque dans au moins la moiti des m nages Tableau 4 Non acc s des m nages certains biens de base pourcentage Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tre Cuisson des aliments avec bois et charbon 84 0 17 3 64 3 98 0 99 7 Absence de moyen de transport 12 3 67 4 25 1 773 35 7 Absence d achat de tissu Wax les 6 derniers mois 70 0 57 7 55 9 38 6 14 4 M nages avec moins d une piece pers ajust e 68 7 684 77 3 91 7 85 3 Absence de cuisine s par e 35 7 50 8 53 7 61 9 Absence d installation d eau individuelle 58 7 34 6 63 7 52 0 54 5 Absence de t l phone 90 0 96 0 90 7 93 0 Absence de compte en banque 47 3 42 2 54 0 83 5 72 5 Sourcse Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Mali Bamako 1
60. ssoci la fonction 2 0 898 0 947 0 971 0 979 0 975 Sig F 0 000 0 050 0 921 0 734 0 543 de cas correctement class s 66 6 52 9 53 8 52 5 52 1 Fonctions discriminantes moyennes fonction 1 Groupe 1 pauvres 0 72332 0 91201 0 70878 0 39165 0 44495 Groupe 2 interm diaire 0 37076 0 07850 0 19477 0 40759 0 21189 Groupe 3 non pauvres 1 65146 0 72549 0 78446 0 36841 0 57636 Contribution relative des variables BANQUE BANQUE BANQUE TRVOIT TRTOUS selon les coefficients de corr lation ENERGIE IGEPLN ENERGIE TELEPH BANQUE entre les valeurs des fonctions et les EAU VIANDE PIEHAB PIEHAB TEXTILE valeurs des variables dans l ordre Fonction 1 TRMOTO TEXTILE ELECT VIANDE PIEHAB d croissant TELEPH ENERGIE TRVOIT ELECT VIANDE TRVOIT TEXTILE CUISEP MILSGO VIANDE TRVELO EAU CUISEP Nombre de cas 299 293 292 297 284 1 de variables pour lesquelles l hypoth se que les moyennes de tous les groupes soient identiques est rejet e 2 comparaison des groupes actuels et des probabilit s a posteriori 3 fonctions canoniques groupes centro des Note La signification des variables est la suivante VIANDE consommation de viande d levage MILSGO consommation de mil ou de sorgho IGEPLN consommation d igname ou de plantain ELECT existence d lectricit dans l habitation ENERGIE type d nergie utilis e pour la cuisson des aliments TRVOIT possession d une voiture TRMOTO possession d une moto TRVELO possession d un v l
61. ticipation au march du travail des principaux soutiens conomiques sont exclus non seulement de la plupart des consommations li es la soci t moderne transports personnels m canis s institutions bancaires etc mais surtout de certaines consommations de base alimentaires ou inh rentes au logement 4 Trajectoires d exclusion sociale et segmentation du march du travail Bien que l exclusion sociale puisse r sulter d v nements accidentels les informations fragmentaires disponibles en Afrique au sud du Sahara tendent montrer qu il s agit d un processus qui s inscrit dans la dur e et qui entretien d troites relations avec la segmentation du march du travail A cet gard les enqu tes urbaines auxquelles il a t fait pr c demment r f rence permettent d examiner deux aspects de cette question 1 Profil de carri re pauvret et ch mage En premier lieu les donn es des enqu tes permettent d appr hender quelques l ments quant la fr quence du ch mage au cours de la carri re professionnelle Tout d abord on observe que la fr quence du ch mage court terme est la plus lev e pour les individus localis s dans les m nages pauvres et pour certaines cat gories de travailleurs notamment les travailleurs irr guliers les salari s concurrentiels et dans une moindre mesure les ind pendants marginaux Cameroun et Mali Ainsi dans trois pays sur quatre la fr quence du ch mage court terme
62. tiennent A cet 38 Ce graphique est labor partir des r sultats conom triques du tableau 7 Les variables autres que le taux de ch mage des m nages sont identiques la moyenne Voir Lachaud ed 1994 gard deux l ments d analyse doivent tre pr alablement pr cis s D une part l analyse est men e au niveau du chef de m nage tant donn l importance de la contribution ce type de travailleur au revenu familial D autre part la distinction entre les individus ayant eu uniquement un premier emploi et ceux qui ont d j une carri re professionnelle n est pas effectu e Tableau 8 Acc s l emploi et statut du travail actuel des chefs de m nage param tres principaux des analyses discriminantes Pays Burkina Faso Cameroun C te d Ivoire Guin e Mali Param tres F H H lt 0 05 variables 85 0 25 0 474 292 55 0 de variance expliqu e par la fonction 1 85 4 64 1 62 7 72 3 80 5 Sig F 0 000 0 000 0 000 0 000 0 000 Lambda de Wilks associ la fonction 2 0 770 0 732 0 722 0 656 0 771 Sig F 0 156 0 232 0 001 0 154 0 550 de cas correctement class s 55 9 55 4 51 6 58 6 56 4 Fonctions discriminantes moy fonction 1 Groupe 1 irr gulier 0 67680 0 80428 0 67894 1 32388 0 83820 Groupe 2 ind pendant marginal 1 52175 1 24533 0 96948 1 33094 1 13553 Groupe 3 ind pendant avec capital 0 70174 0 48067 0 14494 0 53813 0 57697 Groupe 4 salari prot g 1 43304 0 75
63. tions bien cibl es minoritaires dans le continent africain Par contre les approches plus ecclectiques centr es sur les relations entre l identit sociale et le droit disposer de ressources constituent une voie prometteuse D une part il est possible d examiner de quelle mani re certains l ments du statut social des individus sexe race ethnie etc affectent l acc s un ensemble de ressources ou de biens sociaux terre travail capital pouvoir politique etc ou dans quelle mesure l exclusion de ces derniers est l origine de la pauvret D autre part cette orientation analytique est in vitablement amen e mettre l accent sur les ph nom nes de pouvoir indissociables de la r alit africaine qui comme cela a t pr c demment indiqu biaisent le processus d allocation des ressources Ainsi la diversit des mod les d exclusion sociale refl te sans aucun doute le caract re id ologique du concept Mais la difficult de trouver une base commune aux crit res d crivant les situations d exclusion doit elle conduire rejeter cette orientation conceptuelle Il semble au contraire que le concept d exclusion sociale pr sente plusieurs avantages tant sur le plan analytique qu au niveau des politiques Premi rement le concept d exclusion sociale permet d identifier et de regrouper un ensemble de situations qui sont appr hend es en tant que probl mes et qui visiblement constituent de solides indic
64. trise PCSP3 ouvrier PCSP4 ind pendant agriculture de subsistance SEXE homme Sources Enqu tes emploi pilotes aupr s des m nages Burkina Faso Ouagadougou 1992 Cameroun Yaound 1990 91 C te d Ivoire Abidjan 1986 87 Guin e Conakry 1991 92 Antananarivo 1989 Mali Bamako 1991 Les groupes de l analyse discriminante sont ceux qui ont t rep r s l aide de l analyse en classification hi rarchique Les variables de pr diction se r f rent aux caract ristiques des individus instruction EDUC formation FORM ge AGE sexe SEXE lieu de naissance LNAI et au contexte familial instruction du p re PED formation du p re PFO cat gorie professionnelle du p re CSP Les param tres des analyses discriminantes sont affich s au Par cons quent l emploi actuel englobe des individus ayant des parcours professionnels diff rents Voir le pragraphe 2 1 sur la pr carit du travail Toutes les variables sont dichotomiques sauf l ge tableau 8 et appellent plusieurs commentaires L analyse de variance test F montre que pour au moins 45 des variables l hypoth se que les moyennes de tous les groupes sont identiques peut tre rejet e dans quatre pays de l chantillon L examen de la variabilit totale entre les groupes statut du travail montre que la premi re fonction discriminante explique au moins les deux tiers de la variance au seuil de 0 0000 dans tous les p
65. up moins important Dans ces conditions on peut escompter que l ampleur du non acc s des statuts du travail prot g s induit une insertion sociale pr caire pour maints individus et par cons quent a des implications en termes de pauvret et d acc s aux besoins de base En r alit cette incidence d pend la fois de la structure des statuts du travail au sein des m nages et de la structure des statuts non prot g s En ce qui concerne le premier l ment le mode d emploi du chef de m nage est un d terminant essentiel du niveau de vie du m nage dans la mesure il 4 Rodgers 1986 15 L id e de mettre l accent sur des segments vuln rables du march du travail est galement pr sente dans d autres analyses Voir Weeks 1986 Aryee Mhone 1986 16 Lachaud ed 19941 17 Cat gorie professionnelle des individus statut de l entreprise administration entreprise publique ou priv e s dentarit du travail irr gularit du travail type de contrat de travail proportion de salari s employ s dans l entreprise taille de l entreprise assuj ttissement la fiscalit dur e du travail semaine jour existence d un syndicat dans l entreprise type de r mun ration mois r mun rations annexes primes avantages en nature travailleurs ind pendants importance du capital utilis propri t du local sous traitance travail sur commandes r gularit des ventes 18 Variable selon les pays 9 Assimilable au t
66. ys parmi les individus qui ont eu un point d entr e sur le march du travail en tant que travailleurs prot g s 60 80 d entre eux occupent encore de tels emplois A cet gard il faut souligner que la mobilit vers le salariat prot g a t fortement aliment e par les salari s non prot g s majoritairement constitu s d ouvriers qualifi s ou non qualifi s et pour lesquels le salariat prot g peut selon les branches ou les entreprises repr senter une promotion normale l anciennet C est ce qui explique que parmi les salari s actuellement prot g s un quart la moiti ont eu un point d entr e dans le salariat concurrentiel dans trois pays La stabilit professionnelle des salari s non prot g s est par cons quent moins marqu e puisque 40 50 50 Les emplois court terme sont ceux occup s au cours des douze derniers mois et les emplois long terme sont les emplois court terme et ceux occup s galement avant les douze derniers mois ensemble de la carri re professionnelle 5l Au Burkina Faso 30 2 des individus ont eu deux emplois au Mali la proportion est de 8 8 Pour des raisons li es la structure des activit s notamment l importance du commerce Au Mali ce ne sont pas les travailleurs irr guliers qui contribuent le plus la pauvret des m nages 3 Dans le contexte de la pr sente recherche ces matrices se r f rent aux individus pourvus d un emploi et ayant eu un premier e

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