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Traite des personnes en Suisse

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1. 88 La protection des victimes de la traite d tres humains en Suisse Une des questions centrales de cette tude porte sur l aspect sp cifique de la protection des victimes de traite d tres humains Par protection nous entendons le soutien apport diff rents niveaux social l gal juridique financier psychologique m dical etc aux victimes de traite dans notre pays Il s agit par cons quent d une analyse des dispositifs de protection sociale des victimes et non des modalit s de protection de type judiciaire au sens par exemple de l instauration d un programme de protection des t moins ou des victimes Cette perspective rel ve d un choix th matique op r avec les mandants et non d un jugement de l importance de l une ou l autre de ces dimensions Il est aussi utile de rappeler que pour la m me raison de d limitation d un objet d tude l axe de la poursuite des auteurs de ce d lit n est pas au centre de nos r flexions Ce chapitre est fond sur une description et une analyse de la situation telle qu elle se pr sente l heure actuelle Par cons quent les dispositifs de protection concernent avant tout les victimes de traite en vue de leur exploitation sexuelle selon la l gislation encore en vigueur Nous nous sommes galement int ress es aux nouvelles cat gories de victimes et plus particuli rement aux travailleurs de diff rents secteurs conomiques victimes de traite d tres humains L ana
2. entre deux et quatre services sp cialis s actifs en Suisse coordonn s au niveau national par un service sp cialis dans la protection des victimes et au b n fice d une reconnaissance tatique et d un financement stable Ces centres de comp tences devraient remplir les conditions suivantes e tre ind pendants des autorit s judiciaires polici res cr dibilit aupr s des victimes et des autres acteurs e tre accessibles aux victimes relativement proches et flexibles dans l organisation du travail interventions de crise e tre ins r s rattach s un service plus g n raliste bas seuil de conseil centre de conseils pour migrants associations de soutien aux prostitu es services syndicaux etc e tre relativement neutres du point de vue politique et id ologique 55 Dans la logique helv tique il pourrait s agir d un centre par r gion linguistique Cependant le Tessin a opt pour un mod le alternatif ne n cessitant pas forc ment un acteur suppl mentaire Par contre deux services pourraient tre imagin s en Suisse al manique 159 L avantage principal d un rattachement un organisme d j existant est d avoir sous le m me toit un service bas seuil accessible une population plus large potentiellement vuln rable et un service sp cialis auquel peuvent tre adress es les victimes de traite les deux tant m me de partager leurs exp riences com
3. Enfin le chapitre conclusif a pour but de synth tiser les r sultats de la recherche et de les pr senter sous forme d appr ciation de la situation suisse Il ne s agit pas d mettre des recommandations mais de mettre en lumi re les forces et les lacunes de la situation actuelle en mati re de protection des victimes ainsi que les d fis majeurs auxquels sont confront s les acteurs de la lutte contre la traite d tres humains Une r flexion conceptuelle visant construire un dispositif institutionnel id al concernant la protection sociale des victimes de traite cl t la conclusion Sans pr tendre aucunement livrer un mode d emploi pour la protection sociale des victimes elle est destin e orienter l action future sur la base des exp riences analys es dans cette tude 21 Note pour la lecture du rapport La construction du pr sent rapport est con ue pour que la lectrice ou le lecteur puisse le lire en fonction de ses int r ts et non obligatoirement de fa on exhaustive en suivant l ordre propos des chapitres La revue de la litt rature chapitre 2 peut tre comprise comme un module s par et doit tre consid r e comme un approfondissement De m me le chapitre 4 consacr l valuation quantitative suit une logique diff rente du reste du texte et peut donc tre appr hend s par ment Enfin les tudes de cas contenues dans le chapitre 5 3 permettent une analyse plus approfondie de trois con
4. La probl matique de la traite d tres humains a pris une ampleur consid rable au cours des derni res ann es tant dans la sph re m diatique que dans l agenda politique de la plupart des gouvernements et de nombreuses ONG Pourtant en Suisse comme ailleurs les connaissances sur ce th me complexe sont encore lacun aires Cette tude a pour objectif de combler certaines de ces lacunes en tablissant un tat des lieux des diff rentes facettes de la tra te des personnes en Suisse avec en point de mire la protection sociale des victimes et les politiques publiques en la mati re Un objectif suppl mentaire de l tude est d analyser la faisabilit et les modalit s d une valuation quantitative du ph nom ne en Suisse Auteures Jo lle Moret est anthropologue et collaboratrice scientifique au SFM Denise Efionayi M der est sociologue et directrice adjointe du SFM Fabienne Stants est psychologue interculturelle et collaboratrice scientifique au SFM ISBN 978 2 940379 09 5 SWISS FORUM FOR MIGRATION AND POPULATION STUDIES M der E Stants d yi 7 Traite des personnes en Suisse quelles r alit s quelle protection pour les victimes J Moret D Efiona Etudes du SFM 52 SWISS FORUM FOR MIGRATION AND POPULATION STUDIES sfm SWISS FORUM FOR MIGRATION AND POPULATION STUDIES Etudes du SFM 52 Joelle Moret Denise Efionayi M der Fabienne Stants Traite des personnes en Suisse quelles
5. l autre face capitale de la lutte contre ce d lit et qui y est troitement li e n est pas trait e dans la pr sente recherche ce qui ne pr juge en rien de son importance Un objectif suppl mentaire de l tude est d analyser la faisabilit et les modalit s d une valuation quantitative du ph nom ne de la traite des personnes en Suisse La recherche s est articul e en cinq modules distincts dont les d tails ainsi que la m thodologie utilis e se trouvent en annexe voir Annexe 1 Les r sultats sont pr sent s dans ce rapport en quatre chapitres principaux en plus de la pr sente introduction qui constitue le premier chapitre Le mandant 20 a clairement souhait une approche empirique et pratique susceptible d orienter les politiques publiques dans le domaine en question plut t qu une r flexion th orique qui reste implicite au texte et m riterait d tre d velopp e dans un autre cadre sur la base des r sultats obtenus Le deuxi me chapitre propose une revue de la litt rature existante en mati re de traite d tres humains Ce tour d horizon se veut exhaustif en ce qui concerne le contexte suisse et inclut les documents les plus pertinents de la litt rature internationale De caract re exploratoire le chapitre suivant 3 vise tablir un tat des lieux de la situation telle qu elle se pr sente en Suisse Il s agit de mettre en lumi re les formes que prennent les ph nom nes li s la traite des
6. la traite d tres humains c est dire jug s en m me temps Les condamnations de 1997 2004 ont le plus souvent trait aux d lits suivants faux papiers faux dans les certificats s questration vol et blanchiment Seraient galement prendre en consid ration les d lits sur lesquels sont le plus fr quemment report es les d nonciations pour traite n aboutissant pas une condamnation pour traite S il est vrai qu en raison du nombre de cas limit une telle analyse ne pourrait pas fournir de r sultats statistiquement significatifs elle serait n anmoins susceptible de mettre jour certaines tendances L tude de Herz 2005 dont un volet de l analyse porte sur 91 dossiers p naux Strafakten de trois L nder allemands concernant 348 victimes et 149 auteurs de d lits fournit de nombreuses informations sur les proc dures p nales et la situation des victimes Une partie de ces r sultats peut d ailleurs tre extrapol e la Suisse d autres sont propres au contexte et l gislation allemands Il serait par exemple int ressant d examiner si les cas qui n aboutissent pas une condamnation se distinguent par un profil des victimes ou des auteurs particuliers ou par certains traits concernant le d roulement des enqu tes coutes t l phoniques permettant d tayer les t moignages des victimes On pourrait galement rassembler des informations sur les m canismes de d tection des victimes
7. tude de cas Lausanne Services et associations de protection des victimes Antenna MayDay Lugano Aspasie Gen ve Caritas Berne tude de cas Berne Centre de consultation LAVI pour femmes Solidarit Femmes Fribourg Centre de consultation LAVI Berne tude de cas Berne Centre de consultation LAVI Lausanne tude de cas Lausanne Centre de consultation LAVI Neuch tel FIZ Makasi Conseil et assistance pour les victimes de la traite des femmes Zurich Fleur de Pav Lausanne tude de cas Lausanne 184 Fondation contre la violence envers les femmes et les enfants Berne tude de cas Berne Fri Sant Fribourg Maison d accueil et centre de consultation LAVI Bienne Maria Magdalena Offre de soutien pour femmes dans le milieu du sexe St Gall Service cantonal LAVI Direction de la justice et de l int rieur Zurich Service LAVI Tessin Service t l phonique d urgence de conseil pour femmes contre la violence sexuelle Zurich Xenia Offre de soutien pour femmes dans le milieu du sexe Berne tude de cas Berne Divers Comit suisse de l UNICEF Zurich Conseill re nationale Coordination des mandats tut laires mineurs non accompagn s Gen ve D partement de sociologie Universit de Gen ve Fondation Terre des Hommes Mont sur Lausanne Interpr te interculturelle Zurich tude de cas FIZ Makasi Juriste Berne Organisation internationale pour les migrations Projet d aide
8. white slavery in contemporary discourses of trafficking in women Gender Issues 18 1 23 60 Doomernik Jeroen 2002 Irregular migration in the European Union Paper presented for the CAEC task force on migration unpublished Dottridge Mike 2004 Kids as commodities Child trafficking and what to do about it International Federation Terre des Hommes Dottridge Mike 2005 Trafficking in children in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos Dusch Sabine 2002 Le trafic d tres humains Paris Presses universitaires de France Efionayi M der Denise Jo lle Moret et Marco Pecoraro 2005 Trajectoires d asile africaines D terminants des migrations d Afrique occidentale vers la Suisse Neuch tel Forum suisse pour l tude des migrations et de la population Egger Theres 2004 Bedarfsanalyse Frauenh user Integraler Bericht zur Vorstudie Bern BASS Ehrenreich Barbara et Arlie Russell Hochschild d 2003 Global woman nannies maids and sex workers in the new economy London Granta Books Estermann Josef 2002 Organisierte Kriminalit t in der Schweiz Luzern Orlux Verlag European Commission 2001 Trafficking in women the misery behind the fantasy from poverty to sex slavery a comprehensive European strategy Bruss
9. galement constat es dans d autres contextes Pour citer un exemple si les collaboratrices de Xenia suspectent un tablissement dans le milieu du sexe d h berger des victimes de traite elles n osent pas en informer la police de peur que les femmes qui y travaillent soient directement renvoy es Ces inqui tudes fr quemment observ es dans d autres contextes et dans la litt rature visent plus particuli rement les polices communales ext rieures la ville et dans une moindre mesure la police municipale des trangers qui est relativement bien sensibilis e la probl matique M me entre les unit s de la police des appr ciations diff rentes peuvent apparaitre Ainsi la police cantonale a choisi plusieurs reprises de collaborer avec le FIZ Makasi tandis que la police des trangers de la ville de Berne y a renonc Certaines frictions surgissent aussi entre organisations d aide aux victimes dans la mesure o les comp tences des diff rents acteurs ne sont pas clarifi es mais plut t discut es ponctuellement et de fagon bilat rale Certains intervenants reprochent par exemple au FIZ Makasi d tre davantage int ress par sa propre consolidation institutionnelle que par la recherche d une solution optimale pour la protection des victimes de traite en ville de Berne Pour autant qu une br ve analyse de cas permette de juger le dernier rapport du groupe de travail dresse notre avis un excellent tat de la si
10. mais peuvent le faire et sont enregistr es lors de contr les policiers Le registre cantonal recensait 391 prostitu es en 2005 dont plus de la moiti tait br silienne Sur ce nombre environ 4046 taient en situation irr guli re En ville de Lausanne le repr sentant de la police municipale estime qu environ 250 personnes s adonnent la prostitution dont 60 70 sont clandestines La police cantonale comme la police municipale privil gient une forte pr sence sur le terrain et un contr le s v re des conditions de travail des personnes se prostituant Leur activit est principalement orient e vers la lutte contre les infractions la LSEE et la LPros Il s agit notamment de lutter contre les divers abus dont sont victimes les travailleuses du sexe en particulier les loyers abusifs qui leur sont souvent demand s par les logeurs ou patrons de salons Le canton de Vaud se caract rise d ailleurs par une pratique plut t laxiste envers les trangers en situation irr guli re Les personnes interpell es sans 58 Une minorit de travestis est galement recens e 54 Source statistiques de la police cantonale vaudoise 105 documents de s jour valables sont rarement expuls es par la force publique contrairement ce qui se pratique dans d autres cantons De mani re g n rale le th me de la traite des tres humains ne re oit que peu d attention dans ce canton et ne fait pas partie des
11. par le fait d un auteur peut varier d une seule plusieurs dizaines de personnes le maximum dont nous ayons entendu parler tant de 82 Le Tableau 2 plus d taill montre que la majorit des condamnations de ces derni res ann es ont eu lieu dans le canton du Tessin Une tude r cente sur les ph nom nes de trafic de migrants smuggling a par ailleurs r v l une tendance similaire mise notamment sur le compte d une collaboration troite entre la police tessinoise et ses coll gues italiens D Amato et al 2005 Les personnes condamn es sont quant elles plus souvent des femmes que des hommes elles sont ressortissantes d Italie de Suisse ou d ailleurs Le nombre d enqu tes r alis es pour traite d tres humains ou pour incitation la prostitution ne figure pas dans les statistiques f d rales mais les chiffres seront disponibles d s 2010 gr ce la r vision de la statistique polici re de la criminalit pr vue pour cette date Tableau 1 Condamnations p nales 2000 2004 au sens des art 195 et 196 CP 2000 2001 2002 2003 2004 art 195 CP Incitation la prostitution 17 17 11 6 9 art 196 CP Traite des tres humains 5 2 2 7 2 Source Office f d ral de la statistique Tableau 2 Condamnations p nales 2000 2005 au sens de l art 196 CP informations suppl mentaires 2000 2001 2002 2003 2004 Condamnations art 196 5 2 2 7 2 Canton Argovie 0 0 0 1 0 Berne 0
12. tre le meilleur moyen de r soudre cette question Les droits sociaux l instar de la plupart des droits d pendent directement de la cat gorie de s jour laquelle appartient une personne Certaines victimes de traite commencent obtenir une reconnaissance l gale octroi d une autorisation provisoire de s jour qui doit s accompagner d un certain nombre de droits notamment l acc s l Etat social m me si certains points restent encore r gler dans la pratique Tel n est bien entendu pas le cas de toutes les autres personnes auxquelles les autorit s n ont pas reconnu un statut de victime et qui ne peuvent compter que sur elles m mes ou sur un r seau de soutien priv ou constitu d associations caritatives et d ONG Le financement des structures offrant un encadrement aux victimes de traite fait aussi partie int grante du d bat actuel en Suisse comme le montre en particulier l tude de cas sur le projet FIZ Makasi voir chapitre 5 3 3 76 K ge Nous n avons cependant pas d informations pr cises sur la mani re dont sont consid r es les victimes de traite dans ces deux cantons et si elles b n ficient des bar mes cantonaux normaux ou de normes r duites 135 5 4 5 Autres partenaires du r seau Les acteurs mentionn s dans ce chapitre sont ceux autour desquels se jouent les d fis majeurs de la protection des victimes de traite d tres humains en Suisse Ce r seau fonctionne toutefois en c
13. Germany Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Pearson Elaine 20052 Historical Development of Trafficking The Legal Framework for Anti Trafficking Interventions in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project 172 against Trafficking in Women d Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos Pearson Elaine 2005b Organ trafficking Challenges and perspectives in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos Pieth Mark et al 2002 Violence au quotidien et crime organis les r sultats d un Programme national de recherche Bern etc P Haupt Prasad Nivedita et Babette Rohner 2005 Undocumented Migration and Labour Exploitation in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos Prodolliet Simone 1997 Zwischen selbstindigem Handeln und potentieller Ausbeutung Frauenmigration und Frauenhandel in der Schweiz in Migration eine Debatte um Globalisierung Nationalstaat und Menschenrechte Z rich etc Evangelischer Frauenbund der Schweiz etc p 13 14 Rauber
14. Human Beings Demand Driven A Multi Country Pilot Study Geneva International Organization for Migration Anderson Bridget et Julia O Connell Davidson 2004 Trafficking a demand led problem Part I Review of Evidence and Debates Stockholm Save the Children Sweden Anderson Bridget et Ben Rogaly 2005 Forced Labour and Migration to the UK Oxford Centre for Migration Policy and Society COMPAS in association with the Trades Union Congress Andrees Beate et Mariska N J van den Linden 2005 Designing Trafficking Research from a Labour Market Perspective in Laczko Frank et Elzbieta M Gozdziak d Data and research on human trafficking A global survey Geneva International Organization for Migration IOM Andrijasevic Rutvica 2005 La traite des femmes d Europe de l Est en Italie Revue europ enne des migrations internationales 21 1 Apap Joanna et Felicita Medved 2002 Protection schemes for victims of trafficking in selected EU member countries candidate and third countries Geneva International Organization for Migration Associazione On the Road d 2002 Article 18 Protection of victims of trafficking and fight against crime Italy and the European scenarios Research report Martinsicuro Associazione On the Road Bailliet Cecilia M 2006 Responsibilities of the destination country Forced Migration Review 25 28 30 166 Bartal Isabel et Denise Hafner 2000 Illegalisierte
15. Je ne sais pas comment elle a fait les papiers mais je suis devenue sa fille Mais elle n a pas fait les d marches pour que je sois l gale ici Quand je suis arriv e elle m a pris mes papiers et ne me les a plus rendus Elle m a amen e la maison j ai pas appris lire ou crire je suis seule la maison et je n ai pas d ami je travaille Je suis pay e 100 francs par mois et elle envoie 125 francs ma famille Au del de ce genre de situation tr s particuli re il est difficile d imaginer que l adoption et le mariage utilis s comme moyens en vue d une exploitation pr m dit e donc comme instrument de traite d tres humains pr sentent des avantages suffisants aux yeux des auteurs de tels d lits Alors que d autres moyens sont disposition de telles proc dures sont lourdes longues contraignantes et parfois co teuses M se traduise pas par un profit mat riel indu pour les personnes qui en sont responsables art 21 68 3 5 D finir la traite une question juridique op rationnelle et sociologique La d finition de la traite d tres humains selon le Protocole de Palerme constitue la base de r f rence de la grande majorit des acteurs mais son interpr tation est ensuite extr mement diverse comme l ont montr nos entretiens Il serait r ducteur de penser que ces disparit s ne se retrouvent qu entre diff rents types d acteurs par exemple un type de d finition pour la
16. La traite des enfants devrait par exemple faire l objet d investigations pouss es si l on souhaitait mettre jour les diverses dimensions de ce ph nom ne complexe qui touche d autres cat gories de personnes mineurs non accompagn s du domaine de l asile ou non jeunes travailleuses ou travailleurs du sexe cyber p dophilie enfants travailleurs etc De m me le large champ de la traite d tres humains dans d autres domaines que l industrie du sexe m ritera certainement une attention particuli re dans les ann es venir Il s agira d une part de faire un tat des lieux de la situation c est dire des secteurs conomiques concern s le profil des auteurs comme celui des victimes les processus en uvre et les parall les avec les autres ph nom nes de traite D autre part il sera n cessaire d analyser les dispositifs de protection de ces nouvelles victimes l instar de ce qui est fait dans le pr sent rapport en ce qui 182 concerne les victimes d exploitation sexuelle ainsi que les moyens mis en uvre par les autorit s polici res et judiciaires pour poursuivre les auteurs de ces d lits Pour ce qui est de la protection des victimes de traite en g n ral une analyse d taill e et critique des diff rents mod les europ ens d velopp s jusqu aujourd hui analyse qui a d tre limit e dans le pr sent rapport offrirait certainement mati re r flexion pour la d finition des politique
17. canton Centres de conseils en vue d un retour volontaire IOM l tranger Famille Seules six personnes sont r ellement rentr es dans leur pays par la suite Source Organisation internationale pour les migrations Berne ND L L P ON LA Lu ra LA 0 D LD P 000 55 Ces quelques donn es font appara tre que les femmes assist es jusqu aujourd hui viennent principalement d Afrique d Am rique latine d Asie et des pays de l Est Pour les deux organismes la majorit des clientes se trouvent dans le canton de Zurich ce qui d note une prise de conscience plus grande de la part de ce canton ou plus simplement le poids de la pr sence du FIZ qui contacte dans certains cas l OIM Berne Les donn es du projet d aide au retour de l OIM montrent par ailleurs un ventail de partenaires relativement large ce qui prouve l importance de la prise en compte de r seaux de collaboration plut t que d acteurs uniques 3 3 Profil des victimes et des auteurs Les statistiques disponibles apportent certaines informations sur le profil des victimes de la traite d tres humains comme sur celui de leurs auteurs dans le contexte suisse Confront es avec les informations r colt es aupr s des experts elles nous permettent d en d duire un certain nombre d l ments Les victimes de la traite d tres humains sont en grande majorit des femmes m me si dans le milieu de la pr
18. d intervention cantonales et vitent par cons quent la n cessit de d velopper un degr de sp cialisation lev dans chaque canton Les acteurs op rationnels cantonaux soutenus par les centres de comp tences doivent tre m me de remplir les t ches suivantes e D tection des victimes potentielles et si n cessaire transmission d autres acteurs de prise en charge e Reconnaissance du statut de victime suppos e et d un droit la protection m me court terme par le biais de l octroi d un d lai de r flexion de l ouverture d une proc dure LAVI ou de l ouverture d une enqu te p nale e Octroi d une autorisation de s jour provisoire e Soutien et encadrement social juridique et psychologique e Financement du s jour en Suisse e Organisation et financement du retour dans le pays d origine e Int gration dans le pays d accueil suite l octroi d un permis de s jour humanitaire 11 Une probl matique migratoire et de droits humains Ces dispositifs de protection s ils sont de plus en plus nombreux et efficaces n en conservent pas moins une limite majeure ils ne sont destin s qu une minorit de victimes celles qui ont t identifi es comme telles et surtout qui ont accept de collaborer avec les autorit s polici res dans le cadre d une proc dure p nale L se trouve en effet la condition indispensable pour b n ficier des droits l gaux et sociaux qu offrent ce
19. es et articles de journaux environ 50 cas de personnes exploit es dans le service du personnel diplomatique auraient t constat s par la police en 2003 Avant l entr e en vigueur de la r vision du code p nal ces cas d exploitation de la force de travail ne tombent pas encore sous la d finition de traite mais sont vraisemblablement jug s en cas de proc dure judiciaire selon d autres articles du code p nal En 2005 Berne a accord le nombre d autorisations de s jour temporaires ou humanitaires pour victimes de traite de loin le plus lev de tous les cantons dont une majorit a t octroy e par la ville de Berne voir statistiques dans le chapitre 3 2 La police municipale des trangers a enqu t dans douze cas de traite des femmes la plupart 8 travaillaient dans le milieu du sexe les autres taient employ es au noir dans d autres secteurs Une sensibilit la probl matique existe surtout en ville de Berne depuis plusieurs ann es Comme cela peut tre constat ailleurs elle est largement due l initiative de quelques organisations et personnes particuli rement sensibles au ph nom ne Au niveau cantonal un groupe de travail sur la traite des personnes a vu le jour d s 2001 initi et pr sid par des repr sentants des autorit s et organismes principalement actifs en ville de Berne Malgr cette prise de conscience relativement pr coce une formalisation de l intervention s est
20. gionaux voir ci dessous de les coordonner voire de proposer un financement partiel ou de dur e limit e permettant la mise en route de leurs activit s 83 z 2 Comprises comme un ensemble de mesures coh rentes qui permettent de r pondre au probl me de l aide aux victimes tout en tant coordonn es avec les mesures dans le domaine de la poursuite du d lit en question 157 Application suggestions sur le plan op rationnel Nous avons sugg r la cr ation d un service f d ral sp cialis de coordination de la protection et de la prise en charge des victimes de traite qui serait ind pendant de l Office f d ral de la police Un tel service devrait id alement tre rattach une institution active dans le domaine social L organe de coordination des services LAVI CSOL LAVI aupr s de la Conf rence des directeurs cantonaux des affaires sociales pourrait tre envisag parmi d autres Rien n emp che par ailleurs d imaginer que les deux champs poursuites p nales et protection sociale des victimes restent de la responsabilit d un unique service bien que les raisons voqu es plus haut cr dibilit plaident en faveur d un ancrage institutionnel social Si les responsabilit s d volues ce service tel que nous l avons imagin devaient rester aux mains du SCOTT et donc de la fedpol il serait alors n cessaire de r fl chir une r partition des t ches plus pointues au sein
21. le manque de s curit l gale signifie des restrictions importantes quant l acc s aux droits sociaux fondamentaux tels qu assurances sociales en cas de maladie d accident de grossesse de licenciement etc services de sant service d assistance sociale etc Achermann et Chimienti 2006 Achermann et Efionayi M der 2003 Chimienti 2006 Enfin une situation conomique difficile est souvent une caract ristique qui pousse les migrants envisager un projet de d part et accepter les offres qui leur sont propos es pour minimiser l investissement financier avant le voyage S endettant envers un interm diaire ils se lient en m me temps lui pour une certaine dur e th oriquement la dur e n cessaire au remboursement de la somme emprunt e mais ce lien bascule vite vers la d pendance envers cette personne laquelle peut alors changer les termes de l arrangement sa guise x En plus d une ventuelle dette rembourser une autre pression de type conomique r sulte de la responsabilit financi re qu ont certains migrants vis vis de membres de leur famille rest s dans le pays d origine L id e de ne plus tre en mesure d envoyer de l argent m me si cela ne peut se faire qu au prix d immenses sacrifices est dans certains cas intol rable Pour les migrantes exer ant la prostitution la honte li e leur activit constitue parfois un facteur suppl mentaire de vuln rabilit puisqu elles crai
22. police et un autre pour les ONG Dans la r alit de grandes divergences peuvent tre observ es entre les diff rentes polices cantonales ou entre les associations ceuvrant en faveur des travailleuses du sexe voire m me l int rieur des institutions ou organisations Ces diff rences ne sont pas uniquement le reflet d int r ts ou de perspectives divergentes m me si cet aspect ne doit pas tre n glig Elles signalent avant tout les difficult s que repr sente l application d un tel concept dans la r alit du terrain que ce soit du point de vue de la poursuite p nale des auteurs de tels d lits ou de celui de la protection de leurs victimes Dans son acception actuelle le concept de traite d tres humains est n d une notion juridique concernant la lutte contre une forme particuli re de criminalit organis e En raison de ses multiples facettes des difficult s identiques se font jour quand il s agit de d finir juridiquement ce ph nom ne de le d limiter sociologiquement de le quantifier statistiques et de d terminer les implications institutionnelles et politiques priorit s responsabilit s des institutions Sur cette constatation se pose la question de la pertinence du concept qui d crit un processus incluant diff rentes tapes recrutement transfert exploitation et diff rents niveaux de d finition principalement sous l angle juridique dans une perspective op rationnelle de travail de terrain e
23. qui collaborent quotidiennement Si un service est confront un d lit pr sum de traite d tres humains les autres sections peuvent facilement en tre inform es et collaborer de facon optimale tout au long des diff rentes tapes d intervention information soup on enqu te etc y compris pour l octroi des autorisations de s jour En effet l EMF est selon l ordonnance cantonale sur le s jour et l tablissement art 2 al l BSG 12221 comp tent pour l octroi des permis de s jours et d tablissement en ville de Berne Les acteurs de la protection et les ONG Plusieurs centres LAVI constituent des partenaires importants Berne la maison pour femmes le centre de consultation pour l aide aux victimes et le centre LANTANA un service sp cialis pour l aide aux victimes de violence sexuelle Bien que non reconnues par la LAVI deux autres organisations interviennent dans l aide aux victimes de la traite d tres humains Premi rement Xenia offre des conseils aux travailleuses du sexe et fait aussi du travail de proximit Deuxi mement Caritas Berne qui est actif seulement dans la partie germanophone du canton visite r guli rement des femmes qui se trouvent en d tention avant expulsion dans la prison r gionale de la ville de Berne et qui se r v lent tre parfois des victimes de traite gt Le centre de consultation pour l aide aux victimes de Berne est troitement li au centre de consultation p
24. r comme positif tant du point de vue de la victime que de celui des instances polici res dont le travail s en trouve ainsi am lior Bien que l exemple cit ne soit pas un cas de traite d tres humains il montre que certaines collaborations se mettent en place dans la pratique qu il serait n cessaire d institutionnaliser puisqu elles r pondent un besoin Il r v le en outre qu une bauche de mesures de protection incite davantage les personnes en situation irr guli re d poser une plainte p nale S agissant de la traite m me des personnes un r seau br silien a r cemment t d mantel et deux personnes seront jug es dans les mois venir Aux dires des repr sentants de la police cantonale vaudoise une dizaine de femmes ont t victimes et ont accept de t moigner mais aucune protection sp cifique n a t pr vue pour elles Au del d un certain embarras cr par le manque d instruments disposition ou suppos s disposition pour assurer la protection des victimes cela semble s expliquer par le fait que ces personnes n ont pas jou de r le particuli rement essentiel dans cette enqu te qui s est plut t fond e sur d autres l ments coutes t l phoniques investigations financi res Les victimes n ont pas t tenues pour indispensables l enqu te mais elles ne semblent pas non plus avoir t consid r es comme ayant besoin d une protection particuli re De ce fait e
25. r prim es L article 195 CP sanctionne l exploitation de l activit sexuelle et l encouragement la prostitution Celui qui aura pouss une personne mineure la prostitution celui qui profitant d un rapport de d pendance ou dans le but de tirer un avantage patrimonial aura pouss autrui se prostituer celui qui aura port atteinte la libert d action d une personne s adonnant la prostitution en la surveillant dans ses activit s ou en lui en imposant l endroit l heure la fr quence ou d autres conditions celui qui aura maintenu une personne dans la prostitution sera puni de la r clusion pour dix ans au plus ou de l emprisonnement Le prox n tisme est d criminalis mais l encouragement la prostitution reste punissable cet article vise l action d inciter une personne se prostituer le fait de la maintenir dans la prostitution et l atteinte la libert d action de cette personne Sardi et Froidevaux 2001 55 57 La prostitution doit par cons quent tre pratiqu e de mani re ind pendante ce qui limite cette activit aux d tentrices et d tenteurs d un permis d tablissement ou certaines conditions de s jour Chimienti 2006 Le march du sexe helv tique ne se r sume pas la prostitution officiellement d clar e comme telle D autres lieux abritent de telles pratiques de mani re officieuse mais tol r e Les tablissements publics comme les bars champagne ou bars de r
26. rente 10 La politique publique helv tique en mati re de protection des victimes passe avant tout par l institutionnalisation de r seaux de coop ration cantonaux Les chaines d intervention id alement formalis es par une proc dure crite comprennent au minimum les acteurs suivants services LAVI concern s associations et ONG travaillant dans un milieu risque prostitution migrants irr guliers etc autorit s sociales cantonales et communales polices municipales et cantonales police des trangers et autorit s judiciaires Dans la mise en ceuvre des mesures de protection les cantons s appuient sur les recommandations et r glementations f d rales en la mati re La Conf d ration a en outre une responsabilit d information de coordination des acteurs et de suivi des politiques mises en place Id alement la coordination des mesures de protection sociale des victimes devrait tre confi e un organe national ind pendant des autorit s polici res et judiciaires Des centres de comp tences r gionaux devraient compl ter ce dispositif institutionnel mod le en mettant d une part leurs connaissances la disposition des acteurs tant f d raux que cantonaux et en assumant d autre part la coordination de l encadrement des victimes dans la plupart des cas case management en collaboration troite avec les partenaires cantonaux Les centres de comp tences font ainsi partie int grante des chaines
27. sidence les victimes s adressant eux mais r sidant dans un canton diff rent Egger 2004 Il faudrait ainsi qu un centre sp cialis pour les victimes de traite ne puisse pas refuser une personne en la dirigeant vers un autre centre de consultation non sp cialis il s agirait par contre de pouvoir obtenir une participation financi re du canton de r sidence de la victime En r sum les centres de consultation LAVI peuvent repr senter un partenaire central dans la prise en charge sociale des victimes de traite m me Si tous les l ments ne sont pas encore r unis pour que l encadrement se fasse dans des conditions optimales Diff rents types d adaptations cette probl matique somme toute relativement nouvelle en Suisse peuvent tre envisag s formation sp cifique du personnel des centres de consultation mise en r seau avec les partenaires ad quats sp cialisation de services ou d associations d j existants ou cr ation d offres sp cifiques pour victimes de traite Les associations actives dans le milieu de la prostitution Il existe dans de nombreux cantons des associations de d fense des int r ts des personnes travaillant dans l industrie du sexe En contact direct avec une population particuli rement vuln rable la traite ces associations occupent une place particuli re dans le d bat sur la protection des victimes de traite 124 Le grand int r t de ce type d associations r side justemen
28. sont des mesures pr conis es par diff rents interlocuteurs et qui m riteraient une attention particuli re Des acteurs aux comp tences compl mentaires Le tableau suivant Tableau 9 pr sente une synth se des acteurs centraux de la d tection et de la prise en charge des victimes de traite d tres humains en Suisse et r sume les l ments distinctifs de chaque type de services 128 Tableau 9 Vue synth tique des caract ristiques des offres en mati re de protection des victimes de traite d tres humains situation actuelle Service Centre Centre Association Service sp cialis LAVI LAVI prostitution migrants FIZ g n raliste femmes Makasi ACCESSIBILITE PUBLIC CIBLE Bas seuil X X X Offre g n raliste public cible X X peu ou pas limit COMPETENCES Comp tences sp cialis es en X mati re de traite Insertion dans un r seau d j X X X tabli partenariats ad quats pour situations de traite FONCTIONS Fonction de d tection des X X X victimes relais Fonction d encadrement X X X X soutien social juridique etc Fonction de soutien financier X X Ces aspects ne concernent pas directement FIZ Makasi mais l organisation FIZ dont Makasi fait partie Les x signifient une implication possible mais secondaire Ce tour d horizon des acteurs de la prise en charge et de l encadrement des victimes illustre qu il est n cessaire de distinguer plusieurs phases du processus de protection des vi
29. tes et proc dures relatives la traite d tres humains Comme la base l gale existante pour l octroi d autorisations de s jour aux victimes de traite d tres humains temps de r flexion de 30 jours autorisation de s jour pour la dur e de l enqu te et permis humanitaire n est pas contraignante chaque police cantonale des trangers est libre de l appliquer selon ses propres priorit s et interpr tations Nos entretiens et tudes de cas ont r v l de tr s grandes disparit s cet gard Dans certains cantons la circulaire de l IMES n est tout simplement pas connue plusieurs acteurs se plaignent par exemple de ne pas pouvoir fonder leurs demandes d autorisations de s jour sur un instrument juridique Dans d autres elle est peu appliqu e Enfin dans certains cantons o un r seau de collaboration a pu tre tabli incluant la police des trangers comme partenaire l utilisation de cette directive commence tre effective L exemple du canton de Berne est illustratif la police des trangers de la ville de Berne est depuis quelques ann es l un de pivots du groupe de travail cantonal sur la traite des tres humains Or comme le montrent les statistiques elle est aussi la plus g n reuse dans l octroi des diff rents types d autorisation selon la circulaire de l IMES en 2005 Cependant la protection l gale des victimes de traite d tres humains passe galement par d autres canaux plus informels que l ap
30. 0 Soleure 4 3 0 0 3 B le 1 1 5 6 7 Schaffhouse 0 0 0 2 0 St Gall 2 2 1 2 3 Grisons 1 0 2 3 2 Argovie 0 0 0 1 1 Thurgovie 2 1 2 5 4 Tessin 2 0 11 5 15 Vaud 0 0 0 3 6 Valais 0 1 0 0 0 Neuch tel 1 2 2 0 0 Gen ve 10 3 2 3 5 Source Office f d ral de la statistique La troisi me source de statistiques concerne les victimes de traite d tres humains ayant b n fici de l octroi d une autorisation de s jour en Suisse conform ment aux recommandations mises par la circulaire de l Office f d ral des migrations de 2004 16 Nous avons tent d obtenir des informations compl mentaires concernant ces statistiques notamment au vu des quelques cas de victimes mineures ou de plus de 64 ans ainsi que des quelques hommes recens s Nous y avons renonc parce que cela n cessitait des investigations aupr s des diff rents cantons concern s l OFS ne pouvant nous fournir d indications plus pr cises 52 Tableau 4 Autorisations de s jour accord es aux victimes de traite d tres humains en 2005 Canton Temps de r flexion 30 Autorisation de s jour Permis humanitaire jours court terme pour la dur e apr s la fin de la de la proc dure proc dure ZH 6 GE 10 estimation 2 maximale VD 1 BE 17 8 6 LU 1 TI 5 Total 30 18 8 Source Office f d ral des migrations Ces statistiques recueillies par l Office f d ral des migrations aupr s des polices cantonales des trangers posent un
31. 0 0 1 0 B le Campagne 0 0 0 0 1 Grisons 1 0 0 0 0 Tessin 4 1 1 4 1 Vaud 0 1 1 0 0 Zurich 0 0 0 1 0 5 La d finition juridique actuelle contenue dans l art 196 CP suppose la pr sence de plus d une victime pour qu un acte puisse tre qualifi de traite ce qui ne sera pas le cas du nouvel art 182 CP Une exception est constitu e par un jugement rendu en 2005 par un tribunal tessinois condamnant pour traite d tres humains les auteurs d un d lit l encontre d une seule victime 49 Autres d lits commis par le m me auteur Trafic de drogue art 19 LStup 0 1 0 1 0 LSEE 5 1 1 6 0 Faux dans les certificats art 252 CP 1 0 0 1 0 Entrave l action p nale art 305 CP 1 0 0 1 0 Blanchiment d argent 1 1 0 0 0 Sexe de la personne condamn e Femme 3 1 2 5 2 Homme 2 1 0 2 0 Age de la personne condamn e Jusqu 30 ans 3 1 0 2 1 31 40 ans 2 1 2 2 0 Plus de 40 ans 0 0 0 3 1 Nationalit de la personne condamn e Suisse 3 0 1 1 0 Colombie 2 0 0 0 0 Italie 0 0 1 4 1 Lettonie 0 1 0 0 0 Nigeria 0 1 0 0 0 Autre 0 0 0 2 1 Source Office f d ral de la statistique La deuxi me source de statistiques porte sur les victimes d incitation la prostitution et de traite d tres humains ayant fait appel un soutien dans le cadre de la loi sur l aide aux victimes d infractions LAVI Ces statistiques tant communes pour les deux types d infractions il n est pas possible d y distinguer les victimes de trai
32. Contextes cantonaux des degr s de sensibilisation variables L tude n ayant pas port syst matiquement sur tous les cantons suisses il n est pas possible de dresser un tat des lieux exhaustif et comparatif de l ensemble du pays Les entretiens r alis s dans huit cantons en plus de ceux effectu s avec des experts non cantonaux nous permettent cependant la constatation suivante le d veloppement d une sensibilisation la probl matique de la traite d tres humains de m me que de dispositifs de protection des victimes varie fortement entre les diff rents cantons Sch matiquement et ind pendamment de l importance pr sum e du ph nom ne dans chaque r gion le Tessin et certains cantons al maniques ont un temps d avance dans la prise de conscience et le d veloppement d instruments de lutte contre la traite d tres humains par rapport la Suisse romande dans son ensemble Dans certains cantons l existence du ph nom ne n est de mani re g n rale quasiment pas per ue Dans ces cantons les acteurs ne sont que peu sensibilis s cette th matique et ne disposent pas de l information de la formation et des instruments n cessaires l impl mentation de pratiques favorisant cette lutte et la protection des victimes Dans d autres cantons la prise de conscience est naissante et certains acteurs s interrogent sur la mani re d am liorer ces aspects commencent s informer et dialoguer avec les autres acteurs
33. Europe http www coe int t f droits 5Fde 5F1 27homme traite 3 5Fdocuments 1 5FInstrum ents 5Fjuridiques 5Finternationaux 3_Traites_ONU asp TopOfPage 41 b Le consentement d une victime de la traite des personnes l exploitation envisag e telle qu nonc e l alin a a du pr sent article est indiff rent lorsque l un quelconque des moyens nonc s l alin a a a t utilis c Le recrutement le transport le transfert l h bergement ou l accueil d un enfant aux fins d exploitation sont consid r s comme une traite des personnes m me s ils ne font appel aucun des moyens nonc s l alin a a du pr sent article d Le terme enfant d signe toute personne g e de moins de 18 ans La d finition du Protocole dit de Palerme est suffisamment large pour recueillir l adh sion de tous les acteurs impliqu s du fait qu elle laisse dans le flou un certain nombre de concepts pourtant centraux comme ceux de contrainte d exploitation ou de consentement Malgr son caract re non contraignant ce Protocole a pour principal m rite d avoir pouss la plupart des Etats mettre en place des programmes de lutte contre la traite des tres humains et y inclure des mesures visant non seulement la poursuite des auteurs mais galement la pr vention et la protection des victimes Pearson 2005a Un deuxi me texte international r cent est cibl sur le trafic d enfants galement compris en fran ais c
34. Hausangestellte in der Region Z rich eine explorative Studie Z rich s n Beddoe Christine 2006 Trafficking immigration or human rights concern Forced Migration Review 25 30 40 Benhabib Seyla 2006 The rights of others Aliens residents and citizens Cambridge Cambridge University Press Bertschi Susanne 1996 Frauenhandel und F rderung der Prostitution eine Untersuchung ber die Rechtsanwendung der revidierten Artikel 195 und 196 des Schweizerischen Strafgesetzbuches und deren Bedeutung f r Betroffene anderer Herkunft Basel s n BKA 2005 Bundeslagebild Menschenhandel 2004 Bundeskriminalamt Wiesbaden Brennan Denise 2005 Methodological Challenges in Research with Trafficked Persons Tales from the Field in Laczko Frank et Elzbieta M Gozdziak d Data and research on human trafficking A global survey Geneva International Organization for Migration IOM Brombacher Tanja 2005 La lutte contre la traite des femmes des fins d exploitation sexuelle Les strat gies des polices et des ONG de Berne Lucerne et B le D partement de science politique Gen ve Universit de Gen ve Brunovskis Anette et Guri Tyldum 2004 Crossing borders an empirical study of transnational prostitution and trafficking in human beings Oslo Fafo Burgoyne Bob et Claire Darwin 2006 UK victims of trafficking Forced Migration Review 25 43 Cantwell Nigel 2005 L adoption int
35. Les personnes victimes de traite d tres humains pr sentent sans doute certaines caract ristiques communes dans leur pays d origine Une analyse de leur situation avant leur d part n est cependant pas l objet de cette recherche qui est centr e sur la protection des victimes dans le pays de destination C est pour cette raison que l attention est port e ici sur les caract ristiques des populations risque en fonction du contexte du pays d accueil en l occurrence de leur situation en Suisse 74 Comme nous l avons vu les secteurs conomiques qui enregistrent le plus de victimes de traite d tres humains c est dire l industrie du sexe particuli rement la prostitution de rue et de salons et le secteur domestique sont des segments en marge de l conomie formelle ni l un ni l autre n tant pleinement reconnus comme des secteurs conomiques traditionnels Comme les personnes qu ils emploient ne sont pas des travailleurs ou plus souvent des travailleuses pleinement reconnus leurs droits en sont d autant plus limit s Ces secteurs occupant de la main d ceuvre essentiellement f minine sont parmi les moins contr l s et les moins r gul s du march global du travail Dans la plupart des cas les emplois concern s ne sont d ailleurs pas d clar s officiellement Agustin 2005 Anderson et O Connell Davidson 2004 De plus les personnes victimes de traite d tres humains sont souvent exclues d une perspective
36. Personal von Vertretern diplomatischer Dienste oder bei internationalen Funktion ren Das Gastgewerbe oder die Baubranche geh ren ebenfalls oft zu den Branchen die wenig kontrolliert werden und deshalb risikoreich sind W hrend Jugendliche manchmal als Opfer von Menschenhandel erw hnt werden scheinen kleine Kinder in der Schweiz weniger davon betroffen zu sein Schliesslich ist bis heute in unserem Land noch kein Fall von Organhandel bekannt geworden Quantitative Erhebung ein gezieltes Monitoring als erster Schritt Aus verschiedenen Gr nden nicht aber zuletzt weil ein grosser Teil der F lle nie publik wird stellt die quantitative Auswertung des Umfangs von Menschenhandel eine grosse Herausforderung dar Zum gegenw rtigen 14 Zeitpunkt best nde die vern nftigste Strategie in der Einrichtung eines Monitorings das auf Bundesebene koordiniert und auf einer vertieften Analyse von Statistiken und verschiedenen Quellen basieren w rde Diese setzten sich zusammen aus Angaben von Justiz und Polizeibeh rden Verurteilungen aber auch Ermittlungen aus Angaben zu Aufenthaltsbewilligungen f r Opfer von Menschenhandel provisorisch oder nicht und aus Leistungen materiell und in Form von Beratungen durch die Betreuungs Akteure insbesondere von Organisationen die im Sinne des Opferhilfegesetzes OHG anerkannt sind Eine gr ndliche Analyse der Justiz und Polizeiakten einschliesslich der Strafanzeigen sollte dieses Vorgehen er
37. Sebastian 2006 Combating Trafficking the Swiss approach Forced Migration Review 25 25 27 Salt John 2000 Trafficking and Human Smuggling a European Perspective International Migration 38 3 31 54 Salt John et al 2000 Migrant trafficking and human smuggling in Europe a review of the evidence with case studies from Hungary Poland and Ukraine Geneva IOM International Organization for Migration Sardi Massimo et Didier Froidevaux 2001 Le monde de la nuit Milieu de la prostitution affaires et crime organis Recherche men e dans le cadre du PNR40 Violence et criminalit organis e Sauvin Philippe 2004 Travail forc fa on helv tique recherche sur le travail forc et la traite des personnes en Suisse Gen ve Centre Europe Tiers Monde CETIM Scarpa Silvia 2005 Child trafficking the worst face of the world Global Migration Perspectives No 40 Geneva Global Commission on International Migration Schertenleib Marianne 2005 FIZ Makasi Die neue Stelle f r Opfer von Frauenhandel Terra cognita 6 94 95 173 Schertenleib Marianne et Annette Hug 2001 Illegales mais indispensables employ es domestiques sans permis de s jour valide dans la r gion de Zurich Zurich FIZ SCOTT 2005 M canismes de coop ration contre la traite d tres humains Guide pratique Berne Service de coordination contre la traite d tres humains et le trafic de migrants SCOTT Secto
38. Zschokke 2005 Les personnes ayant t victimes de traite d tres humains dans le cadre d activit s domestiques ont dans leur grande majorit aussi t engag es personnellement par des connaissances soit l employeur lui m me soit un interm diaire La pr sence de fili res organis es m me sur une petite chelle semble moins probable puisqu il s agit g n ralement de recruter une personne pour son usage personnel et non dans le but de la livrer d autres personnes qui organiseraient ensuite son exploitation sur une plus large chelle pr sence d autres victimes changements de lieux n cessit d un plus grand nombre d interm diaires etc C est galement la conclusion de deux recherches conduites en Suisse au sujet de th matiques similaires Bartal et Hafner 2000 Sauvin 2004 3 4 Domaines de la probl matique en Suisse Le Protocole de Palerme pr voit explicitement que les activit s ayant une des finalit s suivantes sont consid r es comme traite d tres humains exploitation sexuelle exploitation de la force de travail et pr l vement d organes Ces diff rentes th matiques regroup es aussi en un seul article juridique dans le code p nal suisse ne suscitent cependant pas la m me prise de conscience ni le m me d veloppement que ce soit en politique 18 Les principaux pays d origine des victimes des d lits ayant fait l objet d enqu tes et de condamnations sont la Roumanie la Hongrie
39. Zurich ont tabli de tels m canismes de discussion dont le degr d avancement est variable Deux autres cantons B le Campagne et Fribourg sont au d but d un processus de r flexion tandis que le canton du Tessin a opt pour une formule alternative celle d un r seau d intervention actif plus largement dans le milieu de la prostitution et non sp cifiquement ax sur les questions de traite d tres humains Certains cantons n ont pas t soumis une analyse d taill e du type tude de cas mais les entretiens qui y ont t r alis s r v lent certains l ments sur lesquels il nous semble utile de nous arr ter Parmi les cantons o la traite d tres humains fait peu partie des priorit s politiques se trouve le canton de Gen ve La question y est pourtant th matis e du moins dans le discours de la police celle ci est claire sur le fait que ce ph nom ne n existe pas sur le territoire genevois et que c est le r sultat de la politique qui y est appliqu e En effet elle poursuit une politique stricte de renvoi des femmes sans autorisation de s jour actives dans l industrie du sexe et ce malgr un contexte g n ral relativement lib ral au sujet des sans papiers voir par exemple Chimienti et Efionayi M der 2003 L id e sous jacente est de pr venir la traite d tres humains par une action ferme et suppos e dissuasive qui ne laisserait pas se d velopper de telles situations Pour le chef de la p
40. autres secteurs que l industrie du sexe agriculture gastronomie tourisme travail domestique secteur des soins sont notamment constat s fedpol 2004 Parall lement le D partement f d ral des affaires trang res a dict en 2002 des lignes directrices concernant les mesures de port e internationale visant pr venir la traite des tres humains ainsi que la protection de ses victimes DFAE 2002 Les domaines d action prioritaires cit s dans ce document sont la pr vention la protection des victimes le soutien au retour et la r insertion des victimes la modification des conditions g n rales favorisant la traite des personnes dans les pays d origine et la lutte directe contre la traite Le document de r f rence le plus r cent a t publi en 2005 par le Service de coordination contre la traite d tres humains et le trafic de migrants SCOTT Il s agit d un guide pratique visant une meilleure coop ration entre les diff rents acteurs de la lutte contre la traite protection des victimes et poursuite p nale des auteurs SCOTT 2005 Sur le plan de la recherche acad mique le Programme national de recherche 40 du Fonds national avait pour th me la violence au quotidien et le crime organis pour une synth se des r sultats des divers projets voir Pieth et al 2002 Dans ce cadre trois recherches ont eu pour sujet en th me principal ou non la traite des femmes en vue de leur exploitation sexuel
41. cat gories sp cifiques de personnes en situation de vuln rabilit ONG syndicats etc Une cat gorisation nette n est pas toujours possible et certaines publications chevauchent plusieurs cat gories c est le cas notamment d tudes empiriques entreprises dans des milieux militants La litt rature empirique et ou scientifique constitue par ailleurs la majorit du corpus analys surtout en ce qui concerne le contexte suisse La question de la d finition de la traite des personnes est particuli rement probl matique Par exemple la migration irr guli re l entr e irr guli re sur le territoire le s jour irr gulier ou le travail ill gal peuvent tous tre et sont souvent des l ments constitutifs de la traite des personnes mais devraient cependant en tre distingu s sur un plan analytique De m me la prostitution sous ses diverses formes n est pas forc ment li e la traite des femmes Un des exemples les plus frappants de ces confusions multiples est le livre d une journaliste frangaise sobrement intitul Le trafic d tres humains Dusch 2002 qui se veut tre un tour d horizon en r alit peu convaincant de toutes les formes de traite dans toutes les parties du monde La d limitation et la d finition de cet objet d tude sont th matis es dans un chapitre ult rieur chapitre 3 Dans la revue de la litt rature il a cependant t d cid de l largir le plus possible Seront ainsi m
42. certain nombre de probl mes dus la nouveaut de la circulaire sur laquelle elles sont fond es et la m connaissance de cette derni re par certains acteurs De plus des autorisations de s jour de ce type sont r guli rement accord es par certaines polices cantonales aux victimes d autres infractions qui ne s journaient pas l galement sur le territoire suisse par exemple travailleuses du sexe ill gales victimes de viol Il n est d s lors pas exclu que des confusions aient pu avoir lieu au moment de remplir le questionnaire de l ODM Enfin dans certains cas les personnes victimes de traite collaborant avec les autorit s dans le cadre d une enqu te ou d une proc dure judiciaire ne regoivent pas d autorisation formelle nous avons rencontr plusieurs personnes b n ficiant d une tol rance de s jour de la part de la police sans que celle ci n ait t formalis e par crit Diff rents experts signalent en outre ce type de pratiques permettant de fermer les yeux sur la pr sence d une personne voire sur l exercice d une activit lucrative pendant un certain temps Les personnes au b n fice de tels arrangements ne figurent sans doute pas dans les statistiques officielles Il existe de nombreux organismes auxquels peuvent s adresser en cas de besoin les victimes de traite d tres humains La grande majorit de ces organismes dirige son offre et ses services vers un public relativement large victimes de tous types
43. collaboratrices de cet organisme la fili re thailandaise est particuli re bien que pas unique en son genre et inclut outre l organisation du voyage et une activit dans l industrie du sexe un mariage permettant l obtention d une autorisation de s jour en Suisse Ce qui 56 pourrait constituer une explication plausible de la raison pour laquelle cette population apparait peu dans les statistiques et les discours des instances polici res ou juridiques mais r apparaissent dans celles des centres LAVI ou des maisons pour femmes consult s en raison des violences conjugales qu elles subissent Les femmes africaines travaillant dans le milieu de la prostitution sont mentionn es principalement en Suisse romande selon plusieurs experts venant d horizons divers ce milieu est extr mement opaque et imperm able Aucune source ne b n ficie d informations sur la mani re dont ces femmes arrivent en Suisse si ce n est qu elles ont g n ralement une connexion importante avec la France et personne ne pourrait certifier qu il n existe pas de fili res dans ce milieu sans avoir les moyens de confirmer ou d infirmer une telle supposition La majorit des victimes de traite d tres humains s journent et travaillent en Suisse de mani re ill gale La pr carit de leur statut l gal est l une des faiblesses les plus s rement exploitables Des migrantes aux statuts fort divers font cependant partie des personnes vuln rables la traite d tr
44. concern s par cette th matique au niveau supra cantonal comme l int rieur du r seau cantonal Dans quelques cantons enfin la mise en place de dispositifs de collaboration entre les diff rents acteurs en vue d offrir une meilleure protection aux victimes suit une voie positive m me si ces r seaux d intervention sont encore en phase d exp rimentation La Suisse comme la plupart des autres pays s est vite rendu compte que la protection des victimes de traite d tres humains passe obligatoirement par la collaboration entre les diff rents acteurs impliqu s A l instar de la mise sur pied de National Referral Mechanisms NRM recommand e par l OSCE OSCE 2004 l administration f d rale suisse a choisi de promouvoir des tables rondes cantonales Le guide publi en 2005 par le SCOTT d crit en d tail la mani re dont ces tables rondes devraient fonctionner et d signe les acteurs qui devraient en faire partie SCOTT 2005 L Allemagne autre pays f d raliste a d ailleurs opt pour la m me politique en recommandant la cr ation de groupes de travail interminist riels dans les L nder et une 55 Voir liste compl te des experts interview s dans l Annexe 2 94 collaboration troite avec les services d aide sp cialis s pour les victimes comme moyen de mettre en ouvre le concept f d ral de coop ration Solwodi 2003 A l heure actuelle six cantons B le Ville Berne Lucerne Soleure St Gall et
45. contact avec les auteurs pr sum s du d lit 134 vigueur pour les personnes suisses ou ayant un permis de s jour ou d tablissement D autres cantons confront s de mani re r guli re l octroi de prestations sociales financi res pour des personnes sans statut l gal ont opt pour un alignement des normes sur celles qui sont appliqu es aux requ rants d asile et aux personnes admises provisoirement tel est par exemple le cas des cantons de Zurich et Gen ve Achermann et Efionayi M der 2003 58 et 74 Les normes appliquer peuvent donc se r gler de diff rentes mani res et s appuyer sur le cadre l gal existant en mati re de prestations sociales pour personnes clandestines en g n ral ou quand celui ci fait d faut et que ces situations sont rares sur des d cisions au cas par cas Les conflits de responsabilit s viennent encore compliquer les choses par exemple dans les cantons o l aide sociale est du ressort des communes Selon un de nos interlocuteurs certaines situations deviennent parfois difficiles d m ler et il est urgent de r gler les probl mes du financement Id alement des recommandations mises par la Conf d ration parall lement celles contenues dans la circulaire de l IMES sur les autorisations de s jour permettraient de donner aux cantons des bases sur lesquelles fonder une pratique Au niveau cantonal les discussions entre les acteurs concern s ainsi que les tables rondes semblent
46. contre les auteurs du d lit voire de d poser une plainte p nale contre eux Un obstacle que de nombreuses victimes de traite ne s Rappelons que la possibilit de participer un programme d aide au retour et de r int gration est galement un l ment important de la protection accord e par un Etat aux victimes de traite L introduction de cette possibilit dans la nouvelle loi sur les trangers doit tre dans ce sens consid r e comme positive 150 franchissent pas que ce soit parce qu elles n ont pas t encourag es faire cette d marche leur pr sence n ayant pas t par exemple jug e indispensable la poursuite judiciaire ou parce qu elles ont elles m mes d cid pour une raison ou une autre de ne pas s y engager Les sp cialistes savent que contrairement ce qu on a parfois tendance penser la souffrance seule ne suffit pas inciter une personne entreprendre une d marche judiciaire la peur ou le traumatisme encore trop vif l en emp chent Certains exemples en particulier la politique italienne en la mati re ont cependant prouv qu une protection non conditionnelle la collaboration judiciaire en permettant une stabilisation de situation de la victime et sa mise en confiance aboutit dans de nombreux cas une d cision ult rieure de coop rer avec les autorit s Orfano 2005 Virgilio 2002 Dans le contexte suisse les organisations qui d fendent les droits des migrants
47. d exploitation dans le pays de destination D Amato et al 2005 La traite d tres humains ne doit pas non plus tre strictement associ e toute situation d exploitation Elle s en d marque car l exploitation doit avoir t pr m dit e et ne pas tre un processus apparaissant dans un deuxi me temps et dont l auteur est soit la m me personne soit une personne diff rente Autrement dit et de mani re simplifi e elle ne se r sume ni la facilitation moyennant contrepartie de la venue d une personne ni son exploitation dans le pays de destination mais la somme de ces deux composantes Ces distinctions conceptuelles sont cependant difficiles appliquer quand elles sont confront es la r alit sociale qui se pr sente souvent par tranches d un processus partiellement accessible la connaissance dans un contexte donn Si la traite d tres humains tait exclusivement le fait de fili res organis es o les victimes passent entre les mains de divers interm diaires li s dans un m canisme minutieusement structur la r alit serait plus ais ment d finissable Mais tel n est pas le cas la majorit des situations relevant d une zone moins professionnalis e o des petites structures de type familial ou amical sont en jeu comme en t moignent les experts rencontr s de m me que la litt rature par exemple Sardi et Froidevaux 2001 Zschokke 2005 7 L art 3 du Protocole contre
48. de la ville de Berne passe pour un interlocuteur privil gi Si elle ne dispose pas de place elle oriente la police vers d autres maisons pour femmes du canton Avec Xenia la police des trangers a conclu un accord oral qui permet de pr senter des cas possibles de traite de facon anonyme Sur la base des informations fournies par les collaboratrices de Xenia les autorit s font une appr ciation des chances qu a la personne concern e d obtenir une tol rance pour le d lai de r flexion Cette estimation est communiqu e l int ress e par l interm diaire de Xenia qui a jusqu maintenant utilis deux reprises cette possibilit Selon les experts rencontr s dans les deux cas les victimes pr sum es ont renonc se pr senter la police ce qui laisse supposer que les conditions mises ou les garanties donn es par les autorit s ne leur paraissaient pas suffisamment favorables pour les inciter sortir de l ill galit Finalement des collaboratrices et collaborateurs sp cialis s de Caritas Berne rendent notamment visite toutes les femmes se trouvant en d tention 7 En 2005 par exemple les centres de consultation pour l aide aux victimes de Berne Bienne n ont conseill qu une seule personne victime de traite selon leur rapport annuel Chez Xenia les m diatrices ont rencontr quinze femmes pour lesquelles existait un soupcon de traite mais celui ci n a t confirm par des d marches concr
49. difficile aussi bien en th orie que dans la pratique De plus tout comme dans le d bat sur la traite des femmes dans l industrie du sexe le nouvel cho donn la traite de la force de travail soul ve aussi des critiques 60 Au niveau international le Protocole de Palerme cite les domaines d exploitation suivants sans les d finir avec pr cision le travail ou les services forc s l esclavage ou les pratiques analogues l esclavage la servitude Jusqu alors ces th mes ont toujours t li s la probl matique du travail et les actions dans ce domaine sont largement l apanage du Bureau international du travail Ils prennent aujourd hui une dimension nouvelle en faisant partie d un autre agenda international celui de la lutte contre la criminalit organis e A l instar d autres Etats la Suisse a modifi sa l gislation et pris en consid ration ce type de traite d tres humains Les implications pratiques de ce nouveau cadre l gal ne vont pas sans probl mes La d limitation entre exploitation et traite dans le domaine du travail est aussi complexe que celle entre encouragement la prostitution ou tout autre abus de ce type et traite des femmes en vue de leur exploitation sexuelle Tous les experts s accordent sur le fait que l application du nouvel article du code p nal va prendre du temps et qu il faudra de nombreuses enqu tes proc dures judiciaires jugements et jurisprudences avant qu une pratique ne pui
50. discours des instruments l gaux internationaux et nationaux L auteur parvient la conclusion que malgr les diff rences de contexte les textes l gaux analys s y compris les textes internationaux comme le protocole de Palerme participent d un discours de victimisation notamment en mettant volontairement de c t le droit de d cision sur leur vie et la capacit de jugement des personnes consid r es comme victimes S y ajoute selon l auteur une strat gie de criminalisation au c ur de laquelle la protection des fronti res est plus importante que la protection des victimes La recherche de Brombacher 2005 analyse quant elle les repr sentations sur lesquelles les diff rents acteurs en l occurrence police et ONG de trois villes suisses fondent leurs actions Les r sultats montrent que les ONG qui travaillent dans une perspective de droits humains ne peuvent collaborer pour la protection des victimes et la poursuite des auteurs avec la police que si celle ci n a pas une approche strictement criminalisante de la victime Les ONG actives dans la protection des femmes victimes de la traite ont galement effectu ou mandat un certain nombre de recherches dans ce domaine qui partent le plus souvent de la perspective des victimes Le Centre d informations pour les femmes d Afrique d Asie d Am rique latine et d Europe de l Est FIZ de Zurich a publi outre plusieurs articles dans sa newsletter FIZ News un livret d
51. dure claire d intervention et de g rer un suivi r gulier du dispositif dans la pratique Les dispositifs pr conis s ne reposent pas sur des structures lourdes et peuvent ainsi voluer plus facilement Ils peuvent par ailleurs compter sur une collaboration troite avec les centres r gionaux sp cialis s voir ci dessous exergant eux m mes une fonction de r pondants experts et 154 assurant le case management des situations du moins des situations relativement lourdes Les cantons trouvent dans un tel mod le un avantage certain ils vitent ainsi de devoir d velopper un degr de sp cialisation lev et co teux des diff rents intervenants tout en b n ficiant de l expertise d un acteur proche et auquel ils sont l gitim s faire appel sans que des fronti res institutionnelles ne constituent un obstacle Ils doivent en revanche tre pr ts collaborer avec les centres sp cialis s r gionaux et pr voir un financement partiel de ces derniers financement structurel et ou des cas pris en charge dans l esprit des concordats cantonaux qui s tablissent toujours plus souvent dans d autres domaines Les cantons ont en outre une responsabilit fondamentale en ce qui concerne l octroi des autorisations de s jour provisoires ou non aux victimes de traite d tres humains une large marge de man uvre leur tant laiss e par la circulaire de l IMES dict e ce sujet Au del de ses modalit s
52. e la traite des femmes en vue de leur exploitation sexuelle la litt rature sur la prostitution et autres formes de travail du sexe qui souvent inclut au moins un chapitre sur la traite des femmes Nous n avons cependant pas entrepris cette revue sp cifique de la sociologie de la prostitution mais il est possible de se r f rer au travail de Meystre Agustoni 2004 qui montre en outre l ignorance existant aujourd hui quant l ampleur des ph nom nes de traite dans la prostitution Une tude r cente estime que la proportion des femmes victimes de traite parmi les danseuses de cabaret est minime Dahinden et Stants 2006 2 3 La traite des personnes en vue de l exploitation de leur force de travail Ce th me plus encore que les autres est probl matique quant sa d finition et ce qu elle inclut Les ph nom nes d exploitation de la force du travail sont connus et tudi s depuis longtemps mais ce n est que r cemment notamment en lien avec le Protocole de Palerme qu ils sont associ s la traite des personnes du moins en Europe La litt rature porte sur diff rents ph nom nes d finis par des concepts aussi variables que travail forc exploitation des travailleurs esclavage moderne ou m me travail au noir Il est n cessaire de garder l esprit que ces notions ne sont pas quivalentes mais que toutes incluent ou touchent partiellement la traite des personnes Dans certains cas ces notions comprennent l e
53. effectu s dont deux par t l phone Hormis les interlocuteurs actifs au niveau f d ral ou dont la fonction n est pas directement en rapport avec un canton des personnes issues de sept cantons diff rents ont t interview es Les personnes interrog es font partie de l administration f d rale des autorit s cantonales ou municipales de services reconnus au sens de la LAVI d associations actives dans le milieu de la prostitution d ONG actives dans diff rents domaines dont le FIZ Makasi sp cialis dans le soutien aux victimes de traite d tres humains ou de divers domaines sp cifiques Le tableau ci dessous Tableau 12 donne un aper u du profil des experts interview s tandis que l Annexe 2 contient une liste d taill e des experts consult s 89 E PET Avec certains interlocuteurs deux entretiens ont t n cessaires De plus certains entretiens ont t effectu s avec plus d un interlocuteur d une m me institution la fois Ainsi un total r el de 35 entretiens a t r alis qui concernent 36 interlocuteurs 177 Tableau 12 Entretiens d experts types d interlocuteurs et lieux d affiliation Interlocuteurs Nombre Autorit s polici res et judiciaires 8 Conf d ration 2 Fribourg 1 Geneve 1 Tessin 1 Zurich 3 Services et associations de protection des victimes 11 Berne 1 Fribourg 2 Gen ve 1 Neuch tel 1 St Gall 1 Tessin 2 Zurich 3 Divers 11 National ou sans affiliat
54. encadrement social des victimes offre sp cialis e ou services g n ralistes L analyse du paysage suisse en mati re d offre de soutien et de conseil pour les victimes de traite d tres humains r v le qu aux c t s de la seule organisation sp cialis e en la mati re une s rie d autres organismes jouent ou peuvent jouer un r le majeur Une premi re constatation s impose la plupart des personnes que nous avons rencontr es travaillant pour diff rents types de services ont rarement eu faire des personnes victimes de traite d tres humains dans le cadre de leurs activit s Par ailleurs les d finitions et les d limitations qu elles donnent ce ph nom ne sont tr s diverses Comme cette probl matique sp cifique n a pas suscit de r flexion approfondie il semble normal qu elle ne fasse pas l objet d une conceptualisation claire ni de proc dures d interventions tr s d finies parmi ces acteurs Deux questions principales se posent par rapport aux diff rents types de services dits g n ralistes La premi re concerne les comp tences de leurs collaborateurs pouvoir prendre en charge des victimes de traite d tres humains La seconde porte sur la facilit d acc s de ces services aux personnes en situation de traite Les victimes de traite d tres humains sont le plus souvent des femmes en grande majorit migrantes et qui travaillent pour la plupart dans l industrie du sexe caract ristiques qui ne sont pa
55. et fait part des demandes r guli res des intervenants de la police d avoir comme interlocuteurs des personnes sp cialis es 2001 216 Les instances tant polici res que judiciaires restent des milieux empreints d un certain paternalisme et o les femmes sont encore en minorit Selon plusieurs de nos interlocuteurs cet tat de fait a une influence sur la mani re dont est appr hend le th me de la traite d tres humains Nombreux sont par exemple les clich s et les images d valorisantes et moralistes associ es aux travailleuses du sexe celles ci sont de plus souvent consid r es comme peu cr dibles Dans ce contexte le travail de sensibilisation n en est que plus n cessaire 5 4 3 Police des trangers l pineuse question des autorisations de s jour La police des trangers est un partenaire indispensable dans la protection des victimes de traite d tres humains puisqu elles s journent en Suisse et ou y exercent la prostitution dans la plupart des cas de fagon ill gale Les personnes interview es s accordent dire que la protection des victimes de traite d tres humains passe d abord par la garantie qu elles ne soient pas 131 imm diatement expuls es du territoire suisse C est dans l int r t aussi bien de la personne victime que dans celui des autorit s polici res et judiciaires qui commencent prendre conscience de l utilit de la collaboration et donc de la pr sence des victimes dans les enqu
56. fait attendre en raison de priorit s politiques diff rentes l poque Un deuxi me rapport d un nouveau groupe de travail adress au Conseil ex cutif Conseil d Etat du canton de Berne en avril 2006 recommande l instauration d une v ritable table ronde Une Wy Verordnung ber die Strassenprostitution des Gemeindrats der Stadt Bern S 50 F lle von Sklaverei in Bern Andrea Bleicher et R my Kappeler Sonntagszeitung 16 11 2003 Bereits f nfzig F lle aufgedeckt Der Bund 18 11 2003 99 formalisation de l intervention pourra notamment s appuyer sur des collaborations d velopp es dans le domaine de la lutte contre la violence domestique Les acteurs impliqu s Les instances polici res Parmi les partenaires de la lutte contre la traite d tres humains interviennent notamment la police de la ville de Berne et la police cantonale toutes deux repr sent es dans le groupe de travail bernois sur la traite des personnes Un des intervenants cl s est la police des trangers de la ville qui a un fonctionnement unique en Suisse car elle n a pas seulement des fonctions administratives mais aussi des comp tences polici res La police municipale des trangers est int gr e l Office de la population qui r unit sous un m me toit plusieurs services service de la population service des migrations et polices des trangers regroup s sous le sigle EMF pour Einwohnerdienste Migration und Fremdenpolizei
57. faveur d une meilleure protection des victimes par exemple des mineurs victimes de traite d tres humains Terre des Hommes et UNICEF D autres acteurs encore militent pour des causes plus larges par exemple la reconnaissance des droits des prostitu es ou l am lioration des conditions de vie et de travail des migrants sans papiers exploit s par leurs employeurs Leur terrain d argumentation ne se situe cependant pas dans la probl matique sp cifique de la traite d tres humains terrain sur lequel le FIZ reste relativement isol Par ailleurs certains points de convergences entre les int r ts des autorit s tatiques et ceux des d fenseurs des victimes de traite d tres humains se d veloppent Ils apparaissent principalement d s lors que les victimes du d lit deviennent essentielles l enqu te ou dans le cadre de la proc dure p nale l encontre des auteurs De prime abord les victimes trouvent peu d int r t collaborer avec les autorit s elles divulguent leur situation l gale elles sont le plus souvent sans autorisation de s jour et se mettent ensuite en danger de m me que parfois leur famille par rapport aux personnes contre qui elles portent plainte ou t moignent De leur c t les instances polici res et juridiques reconnaissent toujours plus souvent la n cessit de la pr sence et de la collaboration des victimes de traite d tres humains elles sont ainsi x incit es mettre en place les instru
58. fois les exigences de la protection des fronti res nationales celles de la r pression du crime et enfin le respect des droits humains des migrants particuli rement ceux des migrants les plus vuln rables 12 Zusammenfassung Forschungsfragen und Methodologie Die Problematik des Menschenhandels hat im Lauf der letzten Jahre ein betr chtliches Ausmass angenommen Dies zeigt sich nicht nur bei einem Blick auf die Medienlandschaft sondern ebenfalls beim Betrachten der jeweiligen politischen Agenda der meisten Regierungen sowie zahlreicher internationaler Regierungs und Nichtregierungs Organisationen In der Schweiz wie auch anderswo sind die Kenntnisse dieses komplexen Themas noch l ckenhaft und es gibt zum heutigen Zeitpunkt keine wirklich aussagekr ftigen Sch tzungen ber den Umfang dieses Ph nomens in unserem Land Die Schweizerische Gesetzgebung ist k rzlich in bereinstimmung mit den internationalen Verpflichtungen modifiziert worden Unterzeichnung des Palermo Protokolls zur Bek mpfung des Menschenhandels Der vorgesehene Strafartikel der den bisherigen ersetzen soll erweitert die Definition des Menschenhandels indem er nebst Opfern sexueller Ausbeutung auch Opfer der Ausbeutung der Arbeitskraft und Opfer von Organhandel mit einbezieht Zudem wurde 2003 eine bundesweite Koordinationsstelle gegen Menschenhandel und Menschenschmuggel KSMM geschaffen Ziel der hier pr sentierten Forschung ist eine Besta
59. il est n cessaire de reconna tre cette d limitation des responsabilit s de chacun il n en reste pas moins que les autorit s de contr le et de poursuite p nale sont une pi ce ma tresse du puzzle que constitue la mise sur pied de tout dispositif de protection des victimes de traite Tableau 10 Phases du processus de protection des victimes et acteurs impliqu s D tec Reconnais S jour Soutien Finance Retour Int gra tion sance ment tion Police X X X Police des X X trangers App judiciaire X X Service soutien X X X X sp cialis Centre LAVI X X X X Associations X bas seuil Services sociaux X X X OIM X Les x signifient une implication possible mais secondaire La question de la sp cialisation de ces acteurs tant ceux en charge de l encadrement des victimes que ceux responsables de la poursuite des 77 TET A IN Cela ne signifie pas qu elles ne soient parfois amen es particuli rement en l absence d autres intervenants assumer une fonction sociale qui d passe leur r le r pressif 137 auteurs en mati re de traite d tres humains se pose r guli rement La Suisse est un petit pays avec un syst me f d raliste d l guant de nombreuses t ches aux cantons De plus comme cela a t d montr la protection des victimes de traite d tres humains n cessite l implication de nombreux acteurs en un r seau de collaboration Dans ce contexte il est difficile d ima
60. juridique menaces recours la force contrainte tromperie abus d une situation de vuln rabilit exploitation passage ill gal d une fronti re etc La r ponse se situe diff rents niveaux d un point de vue strictement juridique th orique le d lit de traite d tres humains est d un ordre diff rent que la simple addition de ses composantes et d une gravit particuli rement grande Du point de vue de la d fense de la victime et dans une r flexion plus pragmatique la question se pose en d autres termes puisque le d lit de traite tant difficile prouver il peut parfois tre pr f rable de viser la poursuite d autres d lits ayant plus de chance d tre tablis Id alement l un ne devrait pas exclure l autre si des poursuites p nales sur diff rents fronts sont envisageables Il n est donc pas surprenant que les avis des experts suisses divergent en la mati re Les instances polici res et judiciaires sont partag es entre une action pragmatique o l essentiel est de punir l auteur des faits sous des motifs plus ais s prouver que le d lit de traite si n cessaire et une attitude plus id aliste o la traite d tres humains en tant que d lit particuli rement grave 70 doit tre reconnue et d nonc e comme telle Dans les faits il semble que la premi re option soit le plus souvent choisie ce qui expliquerait le petit nombre de condamnations pour traite d tres humains C est la conclusion de
61. la force de travail de la vente d un organe o les personnes qui ont organis la venue de la victime sont sans relation avec son exploitation une fois celle ci arriv e dans son pays de destination Cette distinction s explique par la priorit accord e par l Etat la protection de ses fronti res en luttant surtout contre une forme de criminalit organis e plut t que contre une atteinte des droits humains La traite d tres humains en tant juste titre rig e en d lit d une grande gravit met simultan ment dans l ombre les victimes de situations d exploitation migrants en situation irr guli re en particulier qui continuent le plus souvent d tre criminalis es Pourtant les m canismes sont en grande partie les m mes et les situations de d tresse souvent similaires Le sch ma suivant Figure 1 partiellement inspir de Tyldum et Brunovskis 2005 23 montre que les victimes de traite d tres humains sont une partie sp cifique d une plus grande population de migrants victimes d exploitation La fronti re ici dessin e avec nettet a dans la r alit des contours beaucoup plus flous Il est d s lors l gitime de se demander dans quelle mesure le concept de traite d tres humains et sa d limitation en tant que d lit p nal offrent r ellement une plus value aux l gislations d j existantes ou s il ne s agit que de la somme des diff rents l ments constitutifs de la d finition
62. le trafic illicite de migrants par terre air et mer additionnel la Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale organis e d finit ainsi ce ph nom ne L expression trafic illicite de migrants d signe le fait d assurer afin d en tirer directement ou indirectement un avantage financier ou un autre avantage mat riel l entr e ill gale dans un tat Partie d une personne qui n est ni un ressortissant ni un r sident permanent de cet tat 73 Le Protocole de Palerme indique trois l ments constitutifs de la traite des personnes un acte en relation avec l organisation de la venue de la victime depuis son pays d origine un moyen sauf dans le cas de la traite de mineurs et un but celui de l exploitation Il se garde cependant de d finir avec trop de pr cision un certain nombre de notions centrales comme celles d exploitation de coercition ou de vuln rabilit L intention d exploitation est une notion complexe difficile d limiter avec pr cision comment par exemple d finir le moment exact o l intention d exploiter de maltraiter et de restreindre la libert de son employ domestique na t dans l esprit d un employeur qui organise la venue de ce dernier De m me prenons l exemple d une femme qui a travaill dans la prostitution pendant quelques ann es en Suisse qui est parvenue r gulariser son s jour et commence organiser la venue de quelques u
63. limit es et elles ont donc plut t une fonction de relais vers d autres acteurs 125 Les associations et services destin s aux populations migrantes Bien que nous n ayons pas eu l occasion d avoir plusieurs entretiens avec des repr sentants de services de ce type ils apparaissent comme un acteur important dans le d bat sur la protection des victimes de traite d tres humains Hormis le FIZ qui est justement un service destin aux femmes migrantes et qui a depuis longtemps accord la traite d tres humains une attention particuli re nous n avons pas entendu parler de service ou d association qui aurait fait de ce th me une priorit d intervention Diff rents types de services peuvent tre consid r s notamment ceux qui offrent un soutien juridique et social aux migrants et ceux qui proposent des prestations sanitaires et m dicales aux populations pr caires Ces lieux de conseils et de soutien ont l avantage tout comme les associations travaillant dans le milieu de la prostitution d un acc s bas seuil pour des populations marginalis es en particulier pour les personnes sans statut de s jour l gal G n ralistes dans le sens que leurs prestations couvrent un tr s large ventail de th matiques et de situations les collaboratrices et collaborateurs de ces services pourraient n anmoins exercer un r le de relais important pour les victimes de traite S il n est pas exclu que certains se form
64. migratoire En les consid rant comme les sujets passifs d actions sur lesquelles elles n ont aucun contr le il leur est en m me temps d ni toute capacit de d cision et surtout le fait d tre au coeur d un projet migratoire qui ne s est peut tre pas d roul comme elles l auraient souhait mais dont elles sont au moins partiellement les cr atrices Agustin 2006 De facon manich enne ce processus de victimisation a tendance refuser aux personnes en majorit des femmes tenues du point de vue juridique pour victimes de traite d tres humains toute capacit de d cision et de ma trise agency m me limit e sur leur propre vie Emerge ainsi une figure de victime innocente et naive objet de desseins criminels sur lesquels elle n a que peu de prise Agustin 2005 Andrijasevic 2005 Doezema 1999 Tschan 2005 Mais la r alit se pr sente g n ralement de fa on plus nuanc e la situation de victime n tant pas n cessairement exclusive d un dessein migratoire et la difficult consistant pr cis ment d senchev trer les composantes coercitives et volontaires du processus Les migrants ont depuis toujours t d pendants d interm diaires pour pouvoir r aliser leurs projets migratoires ces agents institutionnalis s ou non ont presque toujours une finalit lucrative et peuvent exercer une exploitation sur leurs clients des degr s divers La prise en compte de ce projet migrato
65. milieu hospitalier Analyse des lacunes existantes et recommandations 43 Alexander Bischoff 2006 Caring for migrant and minority patients in European hospitals A review of effective interventions Pour plus d information concernant les publications du SFM vous pouvez consulter le site http www migration population ch Ces tudes peuvent tre t l charg es gratuitement ou command es aupr s du SFM
66. organe sera puni de la r clusion ou de l emprisonnement Le fait de recruter une personne ces fins est assimil la traite 2 Si la victime est une personne mineure ou si l auteur fait m tier de la traite d tres humains la peine sera la r clusion 3 Dans tous les cas l auteur sera puni en outre de l amende 4 Est galement punissable celui qui aura commis l infraction l tranger L art 6 est applicable Les jugements rendus par les tribunaux cantonaux ou par le Tribunal f d ral constituent un corpus de textes l gaux compl mentaires qu il ne nous est pas possible de citer ici de mani re exhaustive Autres lois pr voyant des dispositions relatives aux victimes de traite d tres humains L appareil l gislatif suisse pr voit d autres dispositions pertinentes dans le cadre de la lutte contre la traite d tres humains et les droits des personnes qui en sont victimes La loi sur le s jour et l tablissement des trangers LSEE joue un r le indirect mais central En effet avant d tre identifi es et ventuellement reconnues comme victimes de traite d tres humains ces personnes sont dans la majorit des cas des migrants en situation irr guli re de s jour et ou exercent ill galement une activit lucrative Ils tombent ainsi sous le coup de cette loi particuli rement de l art 23 et risquent de subir comme cons quence principale un renvoi dans leur pays d origine La nouvelle l
67. par ailleurs depuis peu un accord de principe quant l octroi d un permis humanitaire pour une personne qui ne pourrait rentrer dans son pays la fin de cette proc dure Cet accord n a pour l instant pas pu tre mis en pratique faute de situation remplissant les conditions fix es Cette description montre comment le contexte politique tessinois a favoris l instauration d un programme de protection relativement complet gr ce une collaboration troite entre les diff rents acteurs concern s et la cr ation de proc dures formalis es Doubl d une prise de conscience de l importance de la probl matique de la traite des personnes notamment au niveau de la police ce type de r seau non sp cifique semble une alternative aux tables rondes institutionnalis es ailleurs Cependant ce dispositif est r cent et bien des gards encore tr s th orique Bien que le canton du Tessin soit souvent pr sent comme un mod le de lutte contre la traite d tres humains et de protection des victimes il n en reste pas moins que plusieurs voix s l vent pour en montrer les limites Si la protection accord e aux victimes semble en effet compl te encore faut il faire partie des personnes qui peuvent y acc der Une des critiques principales r side dans le fait que malgr une sensibilisation lev e de la police tessinoise aux ph nom nes de traite de nombreuses prostitu es contrevenant la LSEE sont expuls es sans qu
68. pas de criminalit organis e ca je ne le vois pas Mais c est tr s bien organis en structures de groupes Toujours selon les experts les deux types de fili res principales mises jour jusqu ici en Suisse viennent des pays de l Est enqu tes au Tessin en 57 particulier et du Br sil affaires importantes Zurich et dans le canton de Vaud notamment Elles diff rent dans leur organisation mais les informations dont nous disposons sont trop limit es pour d crire ces modalit s plus en d tail De l avis g n ral la grande majorit des victimes ont t recrut es par le biais d une personne de leur entourage familial ou amical ou par une personne qui s est immisc e dans cette sph re dans le but de convaincre de la valeur de son offre et de gagner sa confiance voir aussi Brunovskis et Tyldum 2004 Le fait pour la victime d avoir t recrut e par une tante ou un ami de la famille par exemple renforce la d pendance et rend ensuite plus difficile une d nonciation de cette personne d autant plus qu elle d tient un moyen de pression consid rable en mena ant de d voiler sa famille le genre d activit exerc e En outre les experts comme la litt rature sont unanimes quant au fait qu une majorit des victimes actives dans l industrie du sexe connaissaient le milieu dans lequel elles allaient travailler bien que les modalit s et les conditions de travail n aient quant elles pas t clairement explicit es
69. plusieurs sp cialistes consult s et de l analyse d taill e faite par Zschokke 2005 qui montre que la difficult de prouver ce d lit et le risque d chec impliqu poussent souvent les autorit s de poursuites p nales d vier leur action vers d autres d lits comme l incitation la prostitution ou les infractions la LSEE 3 5 2 D finition op rationnelle Les acteurs de terrain ont la n cessit de d finir d une mani re ou d une autre cette probl matique laquelle ils font face Ces d finitions op rationnelles sont sujettes de grandes variations en fonction notamment du r le et des int r ts de chaque institution mais galement du degr de sensibilisation et de r flexion institutionnelle qu il y a eu autour du concept de traite puisqu il ne s agit g n ralement pas d institutions sp cialis es dans cette th matique particuli re La d finition de la traite d tres humains en tant que probl matique sociale est la base de la d finition d une logique et d une action de terrain que ce soit pour la police ou pour les ONG et services de soutien actifs dans la protection des victimes Ces attitudes et orientations diff rentes seront d velopp es plus loin dans le chapitre consacr la protection des victimes chapitre 5 Pour la plupart des acteurs g n ralistes actifs dans le soutien et la protection des personnes victimes la d finition juridique stricte qui implique un lien entre l exploitat
70. qu elles portent plainte par crainte de repr sailles mais aussi parce que cela quivaudrait d voiler leur pr sence irr guli re en Suisse Les cas de traite ne remontent ainsi pas la surface de mani re automatique et il est n cessaire de pr voir des moyens permettant de rep rer les personnes qui en 148 sont victimes et de leur garantir une protection minimale une fois leur situation d couverte Il est en effet indispensable que les conditions propos es si elles d cident de porter plainte leur paraissent selon leurs propres crit res et non en fonction de cat gories juridiques ou morales pr f rables la situation d exploitation dans laquelle elles se trouvent Deux conditions sont requises pour y parvenir D une part il faut une politique pro active permettant de mettre jour les situations de traite que ce soit par le biais d interventions polici res conduites par des brigades sensibilis es et form es ou gr ce au travail de proximit d acteurs de terrain avertis D autre part il est n cessaire que les victimes une fois rep r es obtiennent une reconnaissance formelle de leur condition de victime et une protection ad quate Il est encore trop fr quent que les intervenants concern s ne d passent pas le stade du soup on par manque de ressources pour une prise en charge ad quate et par crainte de s aventurer sur un terrain trop incertain sur le plan judiciaire et social Les autorit s polici res ou judi
71. quantifier ce qui est dans une zone grise et tant que le ph nom ne y reste on n aura jamais les moyens de le quantifier Si ce constat vaut bien videmment pour d autres d lits ou situations il est particuli rement frappant dans le cas de la traite d tres humains Les tudes de cas illustrent que les cantons n ayant pas mis en place de structures pour appr hender le ph nom ne ont galement tendance nier son existence En m me temps il est incontournable de fonder de pr f rence chiffres l appui la mise disposition de ressources suppl mentaires dans un contexte de restrictions des ressources publiques Un nombre limit de condamnations est aussi susceptible de d boucher sur une attention r duite au ph nom ne malgr la gravit du d lit ce qui est illustr par le fait que la traite ne figure actuellement pas dans la Statistique polici re de la criminalit SPC en Suisse pr cis ment cause du nombre r duit de cas Les donn es publi es au niveau national par l Office f d ral de la statistique ou l Office f d ral de la police restent de mani re g n rale limit es et concernent essentiellement les condamnations des auteurs des d lits voir chapitre 3 2 Contrairement ce qui se fait en Allemagne ou aux Pays Bas le nombre de plaintes d pos es pour traite d tres humains n est pas recens par les statistiques f d rales bien qu il puisse tre int ressant de comparer les co
72. raisons pratiques ses interventions directes de soutien aux victimes soient g ographiquement limit es Cela pourrait aussi impliquer de revoir le r le potentiel de formation d autres institutions moyennant bien entendu un financement Une orientation de sa recherche de fonds par secteurs d activit s ou par modules serait ici une option d autant plus que FIZ Makasi ne peut fonctionner uniquement partir d un financement tatique qui n inclut que la prise en charge de victimes de traite d tres humains consid r es comme telles par les autorit s c est dire celles qui collaborent une enqu te judiciaire Ces deux pistes s imbriquent troitement dans le sens que les deux processus devraient id alement aller de pair l un et l autre s alimentant mutuellement Un financement institutionnel faciliterait un repositionnement strat gique de FIZ Makasi alors qu une clarification et une r orientation des r les et domaines d activit s en donnant une dynamique diff rente au projet permettraient peut tre l obtention de nouveaux financements L tude de cas men e dans le cadre de cette recherche montre que le r le jou jusqu ici par cet organisme est fondamental dans l volution de la prise de conscience et dans l impl mentation de mesures concr tes en Suisse Ce r le est cependant empreint d id ologie et de revendications politiques qu explique l histoire du FIZ comme ONG militante Dans une recherche de rec
73. ral et 146 d une pratique concert e en mati re de protection des victimes repr sente une occasion int ressante d tendre les dispositifs de lutte contre ces d lits et d y inclure les victimes venant de diff rents secteurs conomiques Mais le risque existe que les victimes du secteur domestique et d autres domaines apparaissent seulement au niveau du discours dans un souci d application de la loi et des standards internationaux sans que la pratique suive Notre rapide tour d horizon a montr trois moments cl s de la lutte contre la traite d tres humains en vue de l exploitation de la force de travail Le premier concerne la d tection des victimes un ventail relativement large d acteurs est appel jouer un r le dont certains sont tatiques police d autres de type associatif principalement organismes bas seuil pour migrants d autres enfin dans la population en g n ral ce qui plaiderait id alement pour une sensibilisation large chelle Le second moment charni re a trait la reconnaissance du statut de la victime et la n cessit de lui accorder un certain nombre de droits en mati re de protection Cette reconnaissance d pendra d une volont politique de lutter contre ce d lit avec efficacit en prenant en compte de fa on ad quate les personnes qui en sont victimes et ce malgr les nombreux l ments structurels qui y font obstacle Le dispositif de soutien qui peut intervenir une foi
74. rapports annuels du rapporteur national hollandais aupr s d une multitude d institutions et d ONG actives dans le soutien aux victimes pourraient fournir des indications utiles pour les questionnaires utiliser lors d une telle collecte Kornivus et al 2005 Des donn es sont r colt es non seulement sur le profil des victimes mais sur leurs contacts durant la proc dure par exemple avec les auteurs du d lit leurs comportements disparition en cours d enqu te leurs motivations de migration et de retour mais aussi sur les places respectivement le manque de lieux d h bergement l information concernant la p riode de r flexion de trois mois et la sensibilisation des praticiens pour ne citer que quelques exemples Coordination Certaines donn es minimales pourraient tre recueillies sur une base r guli re annuelle d autres de mani re plus ponctuelle pour approfondir par exemple les connaissances sur un type donn de victimes av r es ou potentielles La Conf d ration est appel e jouer dans ce domaine un r le de conseiller et de coordinateur pr cieux par le biais du SCOTT et ou ventuellement d autres partenaires Il s agirait de soutenir la mise en place d un tel suivi en insistant aupr s des diff rents acteurs sur l int r t de disposer de ces donn es En m me temps l anonymat devrait tre garanti en ce qui concerne les donn es r colt es Les tudes de cas montrent que les dispositifs de prise en ch
75. ren Aufenthaltsbewilligung 16 Ein Migrations und Menschenrechtsproblem Selbst wenn die Schutz Massnahmen immer zahlreicher und wirksamer werden beinhalten sie immer noch ein grosses Hemmnis sie richten sich nur an eine Minderheit von Opfern n mlich an jene die auch als Opfer anerkannt wurden und vor allem an jene die mit den Polizeibeh rden im Rahmen einer Strafuntersuchung zusammenarbeiten Dies ist auch die eigentliche Voraussetzung daf r dass die Betroffenen die sozialen und im Gesetz verankerten Rechte wahrnehmen k nnen die solche Kooperationsmodelle anbieten In vielen F llen werden Opfer von Menschenhandel von den Beh rden immer noch als T ter betrachtet und geniessen deshalb keinen rechtlichen Aufenthaltsbewilligung oder sozialen Schutz Um zu vermeiden dass die Rechte der Opfer einfach den Bed rfnissen von Justiz und Polizei untergeordnet werden erweist sich eine Perspektive der Menschenrechte als n tzlich Es bleibt anzuerkennen dass zus tzlich zur Bek mpfung der organisierten Kriminalit t die Rechte jener Personen verteidigt werden m ssten deren Menschenrechte schwer verletzt wurden und die ein Recht auf Schutzmassnahmen haben unabh ngig von einer unmittelbaren Zusammenarbeit mit den Beh rden Die Migrationsumst nde die in der Regel irregul r sind bilden fast immer eine zentrale Ausgangslage welche die Position des Opfers nicht nur gegen ber dem T ter schw cht sondern auch bei der Aus bung se
76. rendre visibles ces ph nom nes emp chaient ces institutions de s attaquer de front ce th me sensible La d finition appliqu e la traite des personnes par les diff rents acteurs varie fortement Dans l optique de plusieurs acteurs police et associations notamment la traite est troitement associ e une grande criminalit organis e de type mafieux alors qu elle est plut t synonyme d exploitation dans l esprit d un repr sentant du centre LAVI par exemple Avec des perspectives si oppos es sur ce ph nom ne il est difficile d imaginer une coordination entre les intervenants d o la n cessit d une phase de sensibilisation et de r flexion commune entre les acteurs autour de cette question Par ailleurs la figure de la personne victime de traite d tres humains n est que peu pr sente La lutte contre les auteurs de ce d lit apparait pour l instant totalement s par e de la protection des victimes du moins dans le discours des autorit s polici res qui ont fait mention de diff rentes petites affaires de traite d tres humains mais d affaires sans victimes En conclusion malgr les discours entendus on a de la peine concevoir que le ph nom ne de la traite d tres humains ne concerne pas Lausanne ou le canton de Vaud o existe pourtant un milieu du sexe relativement important Le probl me se situe dans la d finition de ce d lit qui devrait s loigner d une stricte association du ph no
77. res et judiciaires mieux d velopp es par rapport aux dispositifs de d tection et de protection des victimes Si la difficult d articuler des chiffres fiables pour cerner l ampleur r elle de la traite d tres humains est largement reconnue les tentatives de mesure n en sont pas moins nombreuses En t moigne de fa on exemplaire le r cent rapport de l Office des Nations Unies contre la drogue et le crime UNODC 2006 En se fondant sur une m thodologie minutieuse et bien document e les auteurs ont cr une base de donn es de pr s de 5000 entr es citation index qui ne se r f rent ni des cas de traite ni au nombre d auteurs de d lits ou de victimes mais des mentions de cas de traite comptabilis s par source ind pendamment du nombre de victimes concern es M me si le rapport n ambitionne aucunement de refl ter la r alit de la traite mais plut t sa couverture par des statistiques officielles des recherches et des m dias la m thode choisie n en est pas moins susceptible d accentuer les biais r sultant des difficult s de mesure pr sent es ci dessus Le risque de m sinterpr tation des chiffres contenus dans le rapport semble relativement grand bien que leurs limites soient clairement voqu es Pour citer un exemple dans un classement allant d une incidence of reporting tr s lev tr s bas la Suisse est rang e parmi les pays de destination indice lev ce qui peut tre d
78. s le FIZ et plus particuli rement son projet FIZ Makasi joue un r le important en tant qu institution principale de lobby en mati re de protection des victimes de traite d tres humains Actif depuis une vingtaine d ann es dans le domaine de la traite des femmes cet organisme n a jusque l pas obtenu la reconnaissance officielle et financi re qu il souhaiterait voir tude de cas chapitre 5 3 3 Mais comme il est la seule organisation sp cialis e de soutien aux femmes victimes de traite d tres humains son statut de r f rence en la mati re n est le plus souvent pas contest Ainsi sans tre un membre officiel du SCOTT le FIZ y a un statut de conseiller sans droit de vote Certaines initiatives du FIZ sont en outre utilis es comme des mod les c est le cas des tables rondes mises sur pied dans diff rents cantons suite aux recommandations du groupe de travail se basant lui m me sur les m canismes de coop ration initi s par le FIZ dans le canton de Zurich Groupe de travail interd partemental traite des tres humains 2001 58 Enfin le Minist re public de la Conf d ration a r cemment accord cet organisme sa confiance dans le cadre d une intervention dans le milieu de la prostitution o il supposait la pr sence de victimes de traite d tres humains et son repr sentant se dit pr t privil gier ces liens avec ce partenaire dans le futur D autres ONG joignent leurs voix aux revendications du FIZ en
79. s sont a priori prot g s par un statut d fini et b n ficient d une autorisation de s jour et de travail carte de l gitimation Cette autorisation lie un employ l emploi pour lequel il est venu et donc son employeur qui est g n ralement celui qui a organis sa venue parfois avec le concours d un ou de plusieurs interm diaires La d pendance ainsi cr e est un facteur de vuln rabilit non n gligeable sur lequel jouent certains employeurs qui peuvent en outre tabler sur le fait que leur employ est domicile et donc isol socialement Dans les dossiers qui ont t port s notre connaissance et dans le cadre des entretiens que nous avons eus nous avons notamment pu observer comme indices de traite d tres humains les actions suivantes promesses non tenues quant la nature et aux conditions de travail mais aussi quant un avenir plus g n ral promesse de l obtention d un statut de s jour dans le pays d accueil la fin du contrat par exemple confiscation des papiers d identit et menaces de renvoi de Suisse en cas de rencontre avec les autorit s pour justifier la restriction de mouvements conditions de travail proches de l esclavage et non paiement total ou partiel du salaire mauvais traitements verbaux ou physiques menaces sur la famille rest e au pays en cas de plainte Le travail domestique a une autre particularit dans de nombreux cas il n est pas reconnu comme une activit conomique en
80. seismoverlag ch Ces publications peuvent tre command es aupr s de Seismo buch seismoverlag ch Dernieres tudes publi es par le SFM 51 Mathias Lerch Janine Dahinden Philippe Wanner 2007 Remittance Behaviour of Serbian Migrants living in Switzerland 50 B lent Kaya Martina Kamm Alexis Gabadinho 2007 Ressources du personnel migrant quelle importance dans le domaine de la sant Une recherche action 49 Alexis Gabadinho Philippe Wanner Janine Dahinden 2007 La sant des populations migrantes en Suisse une analyse des donn es du GMM Le r le du profil socio conomique sociod mographique et migratoire sur l tat de sant les comporte ments et le recours aux services de sant 48 Janine Dahinden Fabienne Stants 2007 Arbeits und Lebensbedingungen von Cabaret T nzerinnen in der Schweiz 47 Jo lle Moret in collaboration with Simone Baglioni and Denise Efionayi M der 2006 Somali refugees in Switzerland Strategies of Exile and Policy Responses 46 Jo lle Moret Simone Baglioni Denise Efionayi M der 2006 The Path of Somali Refugees into Exile A Comparative Analysis of Secondary Movements and Policy Responses 45 Mathias Lerch en collaboration avec Philippe Wanner 2006 Les transferts de fonds des migrants albanais Facteurs d terminant leur r ception 44 Urszula Stotzer Denise Efionayi M der Philippe Wanner 2006 Mesure de la satisfaction des patients migrants en
81. side dans la crainte d abus si un dispositif trop g n reux de protection des victimes tait institutionnalis On retrouve cette m me dynamique au niveau international En t moigne par exemple la prudence avec laquelle sont mises les recommandations dans le guide l gislatif accompagnant l impl mentation du Protocole de Palerme dans les Etats Les tats d sireux de ratifier et d appliquer le Protocole sont tenus d envisager de mettre en ceuvre ces mesures et sont instamment invit s le faire dans la plus grande mesure possible compte tenu de leurs ressources et autres contraintes Les exigences de la poursuite criminelle recueillent donc souvent plus d attention que les besoins des victimes Deux aspects viennent cependant nuancer cet tat de fait d une part la contre pression exerc e par les ONG actives dans l aide aux victimes et de l autre le terrain d entente trouv Motion 00 3055 Traite des femmes Programme de protection pour les victimes 15 mars 2000 Guide l gislatif pour l application du Protocole visant pr venir r primer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants additionnel la Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale organis e p 308 91 autour de certaines convergences en d pit d int r ts le plus souvent contradictoires Bien que sa marge de man uvre ne soit en rien comparable avec celle des autorit
82. sont ici pass s en revue de mani re rapide ils seront cependant d velopp s dans le chapitre 3 5 3 Litt rature suisse En Suisse galement la litt rature existant sur la traite des femmes en vue de leur exploitation sexuelle tient une place pr pond rante Cela tient notamment au fait que la loi prend en consid ration jusqu pr sent cette seule forme dans l article relatif la traite des personnes Au niveau de l administration diff rents rapports ont trait cette question au cours des derni res ann es commencer par le rapport du groupe de travail interd partemental mis sur pied en 2000 en vue d une ventuelle modification de l article du code p nal sur la traite des personnes Groupe de travail interd partemental traite des tres humains 2001 Une ann e plus tard l Office f d ral de la police fedpol effectue une enqu te aupr s des polices cantonales qui donne lieu un rapport non public sur la prostitution ill gale et la traite des personnes Le r sum public fedpol 20012 offre 27 surtout des informations de base nombres ou estimations origine etc sur la prostitution l gale et ill gale mais en donne peu sur la traite des personnes Les rapports annuels sur la s curit int rieure de la Suisse galement publi s par la fedpol contiennent un chapitre sur la traite d tres humains Dans le plus r cent l augmentation du nombre de cas et l largissement du ph nom ne d
83. t abord s les th mes suivants exp rience pr migratoire migration moyens interm diaires financement trajectoire etc conditions rencontr es en Suisse et recherche d aide pour sortir de la situation d exploitation Dans deux cas une interpr te tait pr sente Etudes de cas L esquisse initiale pr voyait trois tudes de cas visant analyser les offres de soutien aux victimes de traite d tres humains l id e tant de s lectionner une offre sp cialis e FIZ Makasi et deux offres g n ralistes Il s est cependant vite av r que peu de services dits g n ralistes avaient une exp rience suffisamment large en mati re de soutien aux victimes de traite pour permettre une analyse satisfaisante Nous avons donc opt pour une transformation de deux de ces tudes de cas institutionnelles en des tudes de cas de syst mes d intervention municipaux Le choix des tudes de cas municipales et non cantonales a t guid par des motivations conomiques comme le nombre d entretiens que nous pouvions avoir tait limit nous avons pr f r analyser de mani re approfondie une situation impliquant moins d acteurs plut t que de survoler un contexte plus large g ographiquement et forc ment plus complexe L tude de cas du projet FIZ Makasi a t faite comme pr vu tandis que les deux autres ont t orient es vers l analyse de syst mes de coop ration entre les diff rents acteurs concern s dans deux vil
84. tant que telle et la Ac Neuf cantons et un r seau souterrain les ramifications d une fili re de travailleurs clandestins Daniel Eskenazi Le Temps 14 02 2004 62 limite entre travail domestique r mun r et non r mun r est parfois t nue Anderson et O Connell Davidson 2004 Cette caract ristique par ailleurs partag e par le travail de l industrie du sexe les deux peuvent tre class s dans la cat gorie de travail reproductif et non ou partiellement commodifi ajoute la vuln rabilit potentielle des travailleurs dans ce domaine Sous l angle conceptuel la traite des personnes en vue de l exploitation de leur force de travail a un certain nombre de points communs avec la traite en vue de l exploitation sexuelle notamment quant aux facteurs de vuln rabilit sur lesquels jouent les auteurs de ces d lits En cons quence pour la plupart des experts interrog s le regroupement de ces deux types de d lits dans un m me article du code p nal fait sens Cette nouvelle perspective est expos e la critique principalement parce que la loi met davantage l accent sur le recrutement et l organisation du transport d une personne que sur son exploitation dans le pays de destination cr ant ainsi une distinction juridique entre victimes de traite d tres humains et simples victimes d exploitation Alors que les premi res sont soudain consid r es comme m ritant une attention particuli re les s
85. te importante les autorit s f d rales de poursuite p nale ont sur recommandation du SCOTT sollicit ses collaboratrices pour le soutien imm diat des victimes De m me les polices municipale et cantonale de Zurich ainsi que les polices cantonales lucernoise et bernoise se sont adress es au FIZ Makasi pour prot ger les victimes qui avaient t d couvertes au cours d une enqu te Le sch ma d intervention zurichois pr voit que les instances polici res pr viennent les collaboratrices du FIZ Makasi lors de la pr paration d une rafle de police importante o elles soupconnent la pr sence de victimes de traite d tres humains De cette mani re le FIZ Makasi peut rencontrer ces personnes tr s rapidement et lancer la coordination de leur protection d s leur interpellation par la police Il semble cependant que cette disposition n ait t appliqu e jusqu ici qu titre occasionnel Le travail effectu par FIZ Makasi pour la mise en r seau des diff rents acteurs a favoris la formalisation de plusieurs collaborations La mise en place de tables rondes cantonales est un des buts du SCOTT FIZ a initi celle qui existe Zurich depuis 2001 et est membre de celles des cantons de B le Ville Berne groupe de travail pour l instant Lucerne Soleure et St Gall Certaines de ces tables rondes ont entra n la cr ation de proc dures d intervention crites FIZ Makasi est explicitement d sign comme partenaire des autori
86. tes que pour deux femmes les autres cas n ont pas fait l objet d une suite La maison pour femmes de Bienne a d clar rencontrer environ 4 ou 5 femmes soup onn es d tre victimes de traite par ann e Si on tente de les recouper il apparait toutefois que les statistiques concernant le nombre de victimes reconnues ne font pas l unanimit entre les diff rents intervenants 101 d expulsion dans la prison r gionale de Berne pour autant qu elles le souhaitent Selon une repr sentante de cette organisation ce service a t cr en 2002 apr s que des conditions de d tention non optimales ont t constat es Si Caritas soupconne une situation de traite la police des trangers peut en tre inform e et la proc dure d expulsion interrompue Selon un repr sentant de la police cette situation s est pr sent e deux fois seulement et selon une interlocutrice de Caritas Berne jamais En ce qui concerne l aide au retour des victimes l OIM est le partenaire de r f rence de la police des trangers de la ville En dehors des collaborations de la police des trangers de la ville de Berne avec diverses organisations d autres partenariats existent notamment entre la police cantonale et FIZ Makasi surtout concernant la protection des victimes de traite d tect es dans le cadre d une descente de police A notre connaissance ces modalit s de collaboration n ont pas t formalis es et discut es par l ensemble d
87. th mes prioritaires d action Les statistiques font tat de deux condamnations au sens de l article 196 CP en 2001 et 2002 mais les repr sentants des polices que nous avons rencontr s n ont pas parl de ces cas Une affaire plus r cente nous a en revanche t relat e par les autorit s polici res cantonales voir ci dessous Les acteurs impliqu s Les instances polici res Au niveau cantonal il existe une unit sp cialis e la cellule d investigation sur la prostitution CIPRO dont trois hommes assurent le fonctionnement soit un quivalent de deux temps pleins plus le chef de l unit Cette cellule fait partie de la brigade des mineurs et m urs Au niveau de la ville de Lausanne la brigade des m urs de la police judiciaire est responsable avec deux inspecteurs sp cialis s des questions li es la prostitution Le partage des responsabilit s se fait en fonction du territoire la police municipale tant responsable de la ville de Lausanne et la police cantonale du reste du canton Les deux unit s collaborent et s informent mutuellement notamment par le biais de r unions mensuelles Les acteurs de la protection et les ONG Il n existe qu un centre LAVI dans le canton de Vaud Ce centre est situ Lausanne et ses prestations s adressent toutes les victimes au sens de la LAVI Lausanne Fleur de Pav est une association active dans le domaine de la prostitution Membre du r seau ProCoRe e
88. un dispositif de protection pour cette nouvelle cat gorie de victimes Les victimes de traite des personnes dans diff rents secteurs conomiques obtiendront en th orie du moins une reconnaissance nouvelle de leur statut de victime aux yeux de la loi En nous fondant sur les pratiques d j existantes sur le terrain et sur les mesures d velopp es par certains cantons pour une protection limit e pour l instant aux victimes de l industrie du sexe quelques pistes de r flexion peuvent tre men es quant au dispositif de protection qui pourrait et devrait tre instaur pour les autres victimes Faut il inclure toutes les victimes de traite dans les pr occupations des tables rondes Les sch mas d intervention labor s ce jour font parfois mention de diff rents types de victimes mais dirigent clairement leur action vers celles du milieu du sexe Les acteurs int gr s dans les r seaux d intervention regroupent par exemple des associations actives dans le milieu de la prostitution mais les syndicats ou d autres organismes actifs aupr s des travailleurs migrants de secteurs potentiellement risque n en font pas partie Ces r seaux de collaboration ont pour vocation essentielle de faire le lien entre les autorit s polici res et judiciaires d un c t et les acteurs de l encadrement social des victimes de l autre C est par cons quent la pratique de ces instances en mati re de poursuite des auteurs de traite h
89. un nouvel article afin de permettre la Suisse de se conformer ses engagements internationaux r cents Sauf v nement impr vu le nouvel article 182 CP en remplacement de l actuel article 196 CP devrait entrer en vigueur la fin 2006 ou au d but 2007 apr s adoption par le Parlement et une fois le d lai de r f rendum chu Le principal changement concerne l largissement de la d finition des domaines concern s par la traite des personnes le trafic d organes et l exploitation de la force de travail seront inclus dans le nouvel article du code p nal De plus 10 Bien que la traite d tres humains ne soit pas directement d finie son domaine d application est sous entendu par le chapitre dans lequel est situ l article concernant ce d lit exploitation de l activit sexuelle 43 la situation particuli re des mineurs sera explicitement signal e Alors que l actuel article 196 CP fait partie des infractions contre l int grit sexuelle chapitre sur l exploitation de l activit sexuelle l article qui le remplacera fera partie des crimes ou d lits contre la libert Le nouvel article 182 CP sur la traite des tres humains selon le message du Conseil f d ral du 11 mars 2005 pr voit que I Celui qui en qualit d offreur d interm diaire ou d acqu reur se sera livr la traite d un tre humain des fins d exploitation sexuelle d exploitation de son travail ou en vue du pr l vement d un
90. victimes et sur l importance d une bonne collaboration entre les diff rents acteurs impliqu s Rauber 2006 La signification de la l galisation du s jour des victimes est discut e par Konrad 2006 Les mod les norv gien et hollandais sont d crits dans deux autres articles Alors que le premier mod le est fortement critiqu pour son syst me probl matique de permis Bailliet 2006 le deuxi me l est pour l accent qu il met sur l expulsion des personnes en situation irr guli re de s jour Willemsen 2006 Enfin trois articles d crivent le mod le anglais et ses lacunes en mati re de protection des victimes notamment du fait de l absence d un d lai de r flexion Beddoe 2006 de la primaut accord e la poursuite des coupables par rapport la protection des victimes Young et Quick 2006 et des possibilit s limit es d obtenir un permis de s jour Burgoyne et Darwin 2006 L approche italienne cit e en exemple dans de nombreuses publications ainsi que par quelques sp cialistes interrog s se distingue plusieurs titres des politiques observ es dans d autres pays europ ens Elle a merg du terrain bottom up et est ancr e dans une tradition de collaboration entre acteurs publics et ONG welfare mix Elle a re u un appui politique prioritaire avec allocation de ressources et a d embl e mis la protection de la victime au c ur du dispositif Elle s appuie sur la loi d immigration Legge Turco Napo
91. 1 Convention sur le Travail forc 1930 Pour une revue de la litt rature plus d taill e voir Anderson et O Connell Davidson 2004 29 61 ambassades et missions sont particuli rement touch s par ce type de situations Des fili res de travailleurs clandestins exploit s et menac s de repr sailles en cas de r bellion ont aussi t d couvertes dans l h tellerie et la restauration l agriculture et la viticulture Une fili re polonaise int ressant majoritairement les cantons romands avait t d mantel e en 20047 Une tude r cente consacr e au trafic de personnes signale un cas plus ancien dans le canton de St Gall o des travailleurs de l ancienne Yougoslavie taient amen s en Suisse par un interm diaire qui leur fournissait un travail de saisonnier se faisait reverser leur premier salaire pour couvrir ses frais puis s arrangeait pour les faire licencier et en engager de nouveaux D Amato et al 2005 89 Les secteurs du travail les plus informels sont par d finition davantage expos s l exploitation et par cons quent des cas potentiels de traite d tres humains puisque ce sont ceux o le contr le est le plus faible Ici aussi les travailleurs sans autorisation de s jour et ou de travail en sont avant tout les victimes car ils font partie des cat gories d employ s les plus vuln rables Cependant dans le domaine particulier des ambassades et organisations internationales les employ
92. Fiechter 2000 Gesellschaftliche Determinanten des Frauenhandels aus der Perspektive betroffener Migrantinnen in der Schweiz Z rich s n Le Breton Maritza et Regula Fiechter 2005 Verordnete Grenzen verschobene Ordnungen Eine Analyse zu Frauenhandel in der Schweiz Bern eFeF Verlag Mentz Ulrike 2001 Frauenhandel als migrationsrechtliches Problem Frankfurt am Main etc Peter Lang Meystre Agustoni Giovanna 2004 Populations particuli res et pr vention du VIH Sida Les travailleurs du sexe revue de litt rature Raisons de sant 98 Lausanne Institut universitaire de m decine sociale et pr ventive Moens Bruno 2005 Specialised service centres The Belgian model in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging trafficking in 171 persons theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos p 119 123 Moradi Amir et Olivier Pifferini 2006 Prostitution et bilat rales le march du sexe Gen ve face la libre circulation des personnes en Europe Gen ve Universit de Gen ve Moser Patrick 2002 Les mineurs non accompagn s en Suisse et en Europe Aspects factuels et l gaux Lausanne Fondation Terre des Hommes Nadig Aninia 2002 Human Smuggling National Security and Refugee Protection Journal of refugee studies 15 1 1 25 Niesner Elvira 2001 Frauenhandel in Europa Strafverf
93. Koordination der Massnahmen des sozialen Opferschutzes in der Hand eines von Justiz und Polizeibeh rden unabh ngigen nationalen Organs liegen Regionale Kompetenz Zentren sollten dieses institutionelle Modell Dispositiv abrunden indem sie einerseits ihr Fachwissen anderen Akteuren des Bundes und der Kantone zur Verf gung stellen und andererseits in enger Zusammenarbeit mit den kantonalen Partnern die Opferbetreuung koordinieren case management Die Kompetenz Zentren bilden ebenfalls einen integralen Bestandteil der kantonalen Einsatzketten und helfen damit die Notwendigkeit eines hohen Spezialisierungsgrades in jedem einzelnen Kanton zu vermeiden Die durch die Kompetenz Zentren unterst tzten operativ t tigen Akteure in den Kantonen m ssten in der Lage sein folgende Aufgaben zu bernehmen e Erkennung von potenziellen Opfern und falls n tig Weiterleiten der F lle an andere Betreuungs Akteure e Anerkennung des mutmasslichen Opfer Status und des Rechts auf Schutz und sei es nur kurzfristig durch die Gew hrung einer Bedenkzeit durch Er ffnung eines OHG Verfahrens oder durch die Er ffnung eines Strafverfahrens Erteilung einer provisorischen Aufenthaltsbewilligung e Unterst tzung und soziale juristische und psychologische Betreuung Finanzierung des Aufenthalts in der Schweiz e Organisation und Finanzierung der R ckkehr in das Herkunftsland e Integration im Zielland nach der Erteilung einer humanit
94. La protection et les droits de l tre humain devraient selon eux y occuper une place centrale Les victimes devraient avoir droit une p riode de r flexion de trois mois et un permis de s jour ind pendamment de leur volont de collaborer avec les autorit s Un retour dans le pays d origine devrait tre volontaire pr par de mani re ad quate et tre suivi European Commission 2004 D autres ouvrages situent ce th me dans un cadre europ en pour se concentrer ensuite sur la protection des victimes de la traite dans des pays europ ens sp cifiques C est le cas de l ouvrage d j cit de Niesner 2001 qui value non seulement la protection des victimes de traite dans six pays europ ens mais aussi son lien avec une poursuite p nale r ussie Selon cet auteur la protection des victimes a souvent peu de poids par rapport la protection des fronti res tatiques Par cons quent les femmes sont en r gle g n rale imm diatement renvoy es Le rapport de la Commission des communaut s europ ennes datant de 2001 d crit les mod les des Pays Bas de l Italie et de la Belgique pour combattre la traite des personnes en particulier la protection et l assistance offertes aux victimes Le point commun de ces trois pays est d avoir impl ment des programmes de protection pour les victimes donnant acc s un permis de s jour et droit une participation un programme d assistance sp cialis Commission of the Europea
95. ULATION CH 3 4 1 Traite des tres humains en vue de l exploitation sexuelle 3 4 2 Traite des tres humains en vue de l exploitation de leur force de travail 3 4 3 Trafic d organes 344 Trafic d enfants 3 4 5 Th matiques associ es adoptions ill gales et mariages sur catalogue oo 18 18 20 23 25 30 32 34 34 35 36 39 41 41 41 43 47 48 56 58 59 60 63 64 66 3 5 D finir la traite une question juridique op rationnelle et sociologique 3 5 1 D finition juridique 3 5 2 D finition op rationnelle 3 5 3 Caract ristiques sociologiques de la traite d tres humains Evaluation chiffr e de la traite des personnes 4 1 Les difficult s li es la mesure de la traite 4 2 et le besoin de donn es fiables 4 3 Mise en place d un syst me de suivi syst matique 4 4 En guise de conclusion La protection des victimes de la traite d tres humains en Suisse 5 1 L mergence de la victime dans le cadre l gislatif et institutionnel f d ral 3 2 Contextes cantonaux des degr s de sensibilisation variables 53 Etudes de cas 5 3 1 Ville de Berne 5 3 2 Ville de Lausanne 5 3 3 FIZ Makasi 5 4 Acteurs de la protection des victimes et d fis majeurs 5 4 1 L encadrement social des victimes offre sp cialis e ou services g n ralistes 5 4 2 Les autorit s polici res et judiciaires la n cessit de l information et de la formation 5 4 3 Police des trangers l pineus
96. VI mais il est probable que la majorit l est L interpr tation de la d finition de victime reste relativement ouverte du moins en ce qui concerne les consultations et l aide d urgence par exemple il n est pas imp ratif qu une plainte p nale soit d pos e par la victime du moment que celle ci rend sa situation cr dible Les centres de consultation LAVI sont ainsi officiellement comp tents pour l encadrement de la plupart des victimes de traite L exp rience accumul e dans d autres domaines proches et les r seaux constitu s dans le cadre de leurs activit s en font un acteur central de la prise en charge des victimes de traite d tres humains au m me titre que la l gitimit la stabilit et les comp tences notamment sur le plan des prestations financi res que leur conf re la loi Deux questions se posent cependant la premi re concerne l acc s effectif et non th orique des victimes ces services et la seconde les comp tences des collaborateurs g rer ces situations sp cifiques Certains centres de consultation LAVI ne sont pas des services bas seuil Comme les personnes victimes de traite d tres humains vivent le plus souvent dans des conditions marginales et pr caires on peut supposer que leurs connaissances du tissu institutionnel sont limit es et que l acc s ce type de prestations en est par cons quent rendu difficile De plus en tant que services tatiques ces centres sont dans
97. Z Makasi la solution id ale serait l tablissement d une ou deux filiales dans d autres r gions de la Suisse qui permettraient de surmonter les obstacles g ographiques et linguistiques et les sensibilit s culturelles La question du financement de FIZ Makasi pose quant elle encore probl me Financ principalement par des dons priv s le projet ne b n ficie que de tr s faibles subsides tatiques une petite somme vers e par le canton de Lucerne en 2005 et n a pu obtenir de reconnaissance LAVI Depuis peu certaines de ses prestations sont pay es par les instances demandeuses police f d rale autorit s lucernoises soleuroises et st galloises Ce n est pour l instant pas suffisant pour assurer une stabilit financi re ce projet oblig d utiliser les ressources de FIZ pour satisfaire la demande Cons quence de cette surcharge de travail par rapport aux ressources disponibles le manque de temps de r flexion strat gique pour les activit s de FIZ Makasi qui est reconnu dans les valuations internes et par les collaboratrices du projet Notre analyse fait apparaitre un organisme qui a su par un travail n cessaire de sensibilisation cette probl matique cr er une forte demande notamment de la part des autorit s polici res Bien qu effective cette reconnaissance reste cependant informelle et n est pas accompagn e d une reconnaissance institutionnelle et financi re FIZ Makasi semble lheure actue
98. Zurich active dans le soutien des victimes de traite d tres humains La seule estimation mane de l Office f d ral de la police et date de 2001 Elle sugg re un nombre de 1 500 3 000 personnes victimes de traite par ann e mais est jug e peu fiable et trop lev e par de nombreux experts Questions de d finition La d finition du ph nom ne et sa d limitation par rapport d autres domaines contigus sont les premiers obstacles sa compr hension D finir la traite est d abord une question de perspective et selon qu on y porte un regard juridique op rationnel de terrain ou sociologique ses dimensions ne sont pas tout fait identiques Sous l angle juridique cette notion part avant tout d une d finition en fonction du d lit et de son auteur tandis que la d finition op rationnelle des acteurs de terrain actifs dans l encadrement des victimes la conceptualise du point de vue de ces derni res Enfin une approche de la traite en termes de processus semble d un point de vue sociologique la plus pertinente Les dimensions suivantes constituent les pierres angulaires d une d finition de la traite e L obtention ill gitime du consentement d une personne au moyen de la coercition de la duperie et ou de l exploitation de sa vuln rabilit e L organisation du d placement de cette personne migration r guli re ou non e L exploitation de cette personne par la restriction de son autonomie et sa mi
99. a protection des victimes elle ne l est gu re aupr s des autorit s Selon une collaboratrice du SCOTT les rares situations avoir t port es devant la justice n ont jusqu pr sent pas abouti une condamnation pour traite tous les l ments n tant pas r unis selon le juge L adoption ill gale est encore plus complexe Selon certains auteurs Dottridge 2004 2005 Holzwarth et King para tre et experts les interm diaires appartenant des organisations enfreignant les normes internationales devraient tre consid r s comme des auteurs de traite d tres humains puisque leurs activit s g n rent des profits parfois extr mement lev s m me si une exploitation de l enfant n est pas pr vue Les adoptions 5 Le rapport sur le trafic d enfants en Suisse Holzwarth et King para tre n a pas encore t publi mais nous avons pu conna tre l opinion de ses auteurs sur la question de l adoption lors d un entretien 6 Ces avis trouvent notamment leur justification dans la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l enfant qui pr voit que les parties prennent toutes les mesures appropri es pour veiller ce que en cas d adoption l tranger le placement de l enfant ne 67 passant par des canaux informels sont difficilement quantifiables et une meilleure r glementation para t effectivement n cessaire Reste savoir si la l gislation sur la traite d tres humains
100. abel Zoder Nous remercions galement Martina Kamm et Janine Dahinden pour leur relecture critique de la premi re version du rapport ainsi que Sylvia Stoeckli et Brigitte Said Crettol qui ont effectu la relecture de la version francaise Enfin nous tenons remercier les membres du groupe d accompagnement Monique Aeschbacher Stephan Libiszewski Marianne Schertenleib Eva Wiesendanger Barbara Zimmerli Par leur soutien et leur savoir en la mati re ils nous ont permis d acc der aux informations de joindre les interlocuteurs concern s et d effectuer ainsi cette recherche dans les conditions les meilleures Leurs r flexions et commentaires critiques sur d anciennes versions de ce texte ont de plus t extr mement pr cieux pour la finalisation du pr sent rapport Neuch tel juillet 2007 Jo lle Moret Denise Efionayi M der responsable du projet et Fabienne Stants R sum Introduction recherche et m thodologie La probl matique de la traite d tres humains a pris une ampleur consid rable au cours des derni res ann es tant dans la sph re m diatique que dans l agenda politique de la plupart des gouvernements et de nombreuses organisations internationales gouvernementales ou non En Suisse comme ailleurs les connaissances sur ce th me complexe sont encore lacunaires et une estimation r ellement pertinente de l ampleur du ph nom ne dans notre pays fait l heure actuelle d faut La l gisl
101. aient t mis en place les moyens de d tecter une situation dont elles seraient les victimes Comme le signale cet interlocuteur tessinois Il y a une ambiguit de fond qu il ne faut pas n gliger selon les besoins de l enqu te les prostitu es sont consid r es comme victimes ou comme auteurs d infractions Au Tessin galement une des conditions pour pouvoir b n ficier des structures de protection est de jouer aux yeux de la police un r le indispensable pour la poursuite p nale Le canton de Zurich a d velopp une proc dure de collaboration entre les diff rents acteurs Sp cifique au ph nom ne de la traite d tres humains elle a t labor e dans le cadre d une table ronde institu e en 2001 Cette proc dure concerne avant tout les autorit s de poursuites p nales et la police 97 elle est formalis e dans un document crit qui mentionne la police cantonale et municipale l Office cantonal des migrations et le Minist re public Le centre de conseil et de soutien pour victimes de traite d tres humains FIZ Makasi y figure express ment comme partenaire de la police en mati re de prise en charge des victimes sans que cette collaboration ne soit formalis e par un accord ni que la question du financement de la protection des victimes ne soit r gl e par crit Dans ce canton l accent est mis sur une sensibilisation et une formation tendue des policiers par exemple dans les techniques d interro
102. ais plut t de profiter des contacts et d bats initi s dans ce cadre La protection des prostitu es en situation difficile et des victimes de tous types d abus tant apparue comme une priorit favoris e par un contexte o des meurtres avaient eu lieu dans ce milieu un r seau de collaboration a pu tre instaur visant cr er les instruments n cessaires ce but notamment une proc dure d intervention claire et compl te voir chapitre 5 2 Le canton de Vaud dont la loi sur la prostitution est entr e en vigueur r cemment n a pas saisi cette occasion pour conserver le groupe de travail existant et d velopper gr ce lui les outils permettant une meilleure protection des victimes qu elles soient victimes de traite d tres humains ou d autres d lits 5 5 3 L institutionnalisation d un coordinateur Pour fonctionner au mieux les r seaux de collaboration devraient inclure un acteur ayant une fonction clairement tablie de coordinateur Encore une fois l exemple du Tessin peut servir ici de mod le le responsable des services LAVI du canton a la responsabilit de coordonner le r seau d intervention Dans le canton de St Gall l Eglise vang lique r form e qui a initi la table ronde est officiellement l h te de celle ci et prend la responsabilit d organiser son valuation annuelle et son adaptation ventuelle Sans vouloir d tailler les diff rents mod les cantonaux il est justifi de relever la cent
103. aissent pas de forme organis e grande chelle mais que les politiques migratoires suisses en sont le principal facilitateur La seconde recherche est plus cibl e puisqu elle traite des employ es domestiques ill galis es dans la r gion de Zurich Bartal et Hafner 2000 Bien que la notion de traite ne figure jamais sp cifiquement dans le rapport certaines pratiques s en rapprochant sont d crites raison pour laquelle il est mentionn ici Le rapport ainsi qu une version retravaill e raccourcie et traduite en diff rentes langues dont le fran ais Schertenleib et Hug 2001 donnent notamment des exemples de salaires non vers s ou en partie seulement de conditions de travail extr mement difficiles de confiscation des papiers de violence de pressions et menaces diverses entre autres li es une d nonciation aux autorit s de mariage forc dans le but d une l galisation du s jour 31 2 4 La traite des enfants Ici encore ce th me tr s vaste peut tre abord selon diff rents points de vue plus ou moins globaux ou en fonction de th matiques sp cifiques mineur es exploit es sexuellement travail des enfants mineurs non accompagn s dans le domaine de l asile etc Litt rature internationale La litt rature sur le travail des enfants est relativement abondante et concerne principalement les contextes des pays en voie de d veloppement pour une large bibliographie voir Dottridge 2004 po
104. ammenarbeit GTZ offre une vue d ensemble int ressante sur le ph nom ne du trafic de reins au niveau mondial le qualifiant de small but significant problem Pearson 2004 6 Ce rapport de m me qu un autre article du m me auteur Pearson 2005b met en garde contre une assimilation de situations diff rentes o la coercition n est pas forc ment un l ment constitutif de la traite Sur le plan politique le rapport tabli pour le Conseil de l Europe par Vermot Mangold rapporteuse de la Commission des questions sociales de la sant et de la famille aupr s de l Assembl e parlementaire fait figure de texte de r f rence Vermot Mangold 2003 Il met notamment en lumi re les carts toujours plus grands entre offre et demande dans les pays europ ens et l ouverture de march s lucratifs que cela peut impliquer dans d autres pays En Suisse aucune recherche n a t notre connaissance men e dans ce domaine 2 6 Th mes parall les En Europe et en France en particulier l esclavage moderne est th matis Une tude europ enne portant sur les ph nom nes associ s l esclavage moderne dont fait partie la traite des tres humains selon la d finition des auteurs et sur les r ponses politiques apport es par les gouvernements a t r alis e dans six pays L tude a t men e et coordonn e par le Comit contre l esclavage moderne CCEM dans le cadre de l initiative DAPHNE de la Commission eur
105. and frangais espagnol anglais portugais thailandais et hongrois sans avoir recours au r seau d interpr tes Une valuation interne datant de novembre 2005 montre clairement que ces ressources ne sont pas suffisantes pour couvrir la charge de travail que constituent les consultations dont une partie est assum e par le secteur consultation de FIZ et le travail de mise en r seau et de recherche de fonds partiellement assur par des prestations offertes par le FIZ Les entretiens r alis s avec les collaboratrices de FIZ Makasi font galement apparaitre une situation fr lant constamment la surcharge Financement Le FIZ a financ lui m me la phase de conceptualisation et de mise sur pied de son projet Makasi mais a pr vu une recherche active de fonds priv s et publics pour garantir le d but de ses activit s La recherche de fonds pour Makasi et son budget sont s par s de ceux du reste du FIZ m me si la responsabilit des finances de FIZ et de FIZ Makasi est en main de la m me personne x Gr ce l appui de fondations d cuvres d entraide et d institutions religieuses FIZ Makasi a pu assurer ses activit s en 2005 et en 2006 Dans un certain nombre de cas et de plus en plus couramment FIZ Makasi parvient obtenir un financement pour des prestations particuli res par exemple quand ses collaboratrices sont appel es lors d une op ration polici re ou dans le cadre d un contrat tabli avec les aut
106. andations dans diff rents domaines IOM 2005 Pour ce qui est de la litt rature publi e par diff rentes ONG le mod le italien de gestion des victimes de la traite est discut dans plusieurs ouvrages Prasad 2005 commence par d crire les critiques et commentaires de diff rents auteurs sur ce mod le avant de formuler ses propres critiques Elle 37 voit comme point le plus probl matique le r le qui est impos aux centres de consultations car la prolongation des permis des victimes d pend des informations fournies par ces services Le mod le de protection l gale de l Italie est d ailleurs aussi d crit en d tail dans un livre dit par une ONG italienne Associazione On the Road 2002 Deux r f rences de l ONG allemande Solwodi m ritent aussi d tre cit es Une premi re montre le lien entre la protection des victimes et la poursuite p nale des trafiquants une assistance professionnelle stabilise les victimes avec pour cons quence que leurs t moignages sont de qualit sup rieure Koelges et al 2002 Par ailleurs un manuel d crit en d tail comment proc der avec une victime de traite d tres humains au cours des diff rents stades du processus Solwodi 2003 Sur le plan acad mique le Forced Migration Review consacre son num ro de mai 2006 au th me de la traite d tres humains Un article sur le mod le suisse insiste sur le lien entre poursuite p nale des auteurs des d lits et protection des
107. ans leurs moyens que ce soit politique ou institutionnel Ca part de la personne qui a le plus de temps et qui est le plus empathique et sensible cette question Ca doit venir de gens qui sont d j confront s ce genre de situations Peut tre une association Mais ces personnes l ne sont pas repr sentatives et n ont pas forc ment un cr dit de fonction suffisant pour faire bouger les choses L id al a serait que a parte du niveau d un d put qui poserait une motion ou une interpellation pour qu il soit demand au Conseil d Etat de faire quelque chose de nommer une commission pour faire un tat des lieux et ce qui pourrait tre fait Peut tre aussi que ca pourrait partir du bureau de l galit si on part de l id e que c est une majorit de femmes qui sont exploit es Quel que soit l acteur ou l institution qui prend la responsabilit de mettre en mouvement un processus de sensibilisation et de coordination des acteurs concern s il ne pourra faire l conomie de convaincre d abord la police de l utilit de cette action En effet ce n est pas toujours l argument d un devoir de protection des victimes qui peut jouer un r le central mais bien la d monstration de la n cessit pour les victimes de collaborer avec les autorit s polici res et judiciaires et a fortiori du besoin de leur offrir une protection ad quate 139 Un probl me majeur se pose en l absence d un l ment initiateur quand aucu
108. ans un premier temps orient e vers un service autoris accorder des prestations LAVI Elles comprennent une aide imm diate d urgence permettant la personne de se loger de se nourrir de se v tir et d acheter des produits de premi re n cessit Selon nos interlocuteurs peuvent aussi b n ficier de cette aide d urgence des personnes sans statut l gal de s jour et n ayant pas encore d cid si elles souhaitaient porter plainte contre l auteur du d lit La protection des donn es est garantie les dossiers n tant pas transmis la police des trangers D s que l on d passe le stade de l aide imm diate qui dure g n ralement quatorze jours mais peut aller au del selon les situations et les cantons et pour autant que la question du s jour ait t r gl e formellement les syst mes d aide sociale prennent g n ralement le relais du financement concernant le logement les frais courants de subsistance et tous les autres frais de base comme les traitements m dicaux et le suivi psychologique Les normes sociales appliquer ces personnes dont le statut de s jour est ambivalent ne sont pas r gl es au niveau f d ral Certains cantons se r f rent dans ces situations aux bar mes de l aide sociale c est dire celles en gt La circulaire de PIMES pr voit en effet que les autorisations de s jour ne soient d livr es aux victimes de traite qu la condition que celles ci rompent tout
109. antes d application sont pr sent es dans les textes en encadr Le mod le d velopp ci dessous se d cline en trois niveaux Les cantons sont l acteur principal de la mise en uvre op rationnelle des mesures de protection sociales des victimes gr ce l institutionnalisation de r seaux 152 semi sp cialis s d intervention Les acteurs f d raux ont une fonction indispensable de formation de sensibilisation et de coordination des mesures de protection Le troisi me niveau est constitu par un petit nombre de centres de comp tences r gionaux jouant un r le de sp cialistes aussi bien sous l angle des connaissances de la probl matique sociale que du point de vue des moyens de prise en charge des victimes Ces services r gionaux ont galement une fonction op rationnelle fondamentale puisqu ils sont responsables du case management et de la coordination des mesures de protection sociale des victimes Le sch ma ci apr s Figure 4 synth tise ce dispositif Figure 4 Sch ma institutionnel en mati re de protection des victimes de traite d tres humains NIVEAU FEDERAL Service coordination lutte Service coordination contre la traite poursuites protection sociale des p nales victimes lv NIVEAU REGIONAL NIVEAU CANTONAL Centre de comp tences R seau d intervention sp cialis semi sp cialis mais compos d acteurs 1 Information et g n ralistes avec proc
110. arge des victimes sont encore en cours d laboration ce qui constitue un moment propice pour cr er des instruments de suivi sur une base concert e A partir d un calendrier pr cis une phase pilote serait pr voir au terme de laquelle une analyse synth tique la fois mat rielle et m thodologique des donn es collect es aurait lieu pour d cider de la suite donner et des ajustements op rer 85 Tableau 7 Possibilit s de mesurer la traite d tres humains par diff rentes approches et sources o qui tat p riodicit Statistiques polici res judiciaires Condamnations Suisse OFS existe annuelle Stat polici res r vision SPC Suisse OFS partir 2010 id D nonciations enqu tes princip cantons nouveau d velopper ponctuelle Autorisations de s jour Nombre et types d a d livr es Suisse ODM existe annuelle Statistiques victimes Indemnisations LAVI Suisse LAVI existe annuelle Conseils aux victimes Suisse LAVI existe id Conseils par divers services Suisse ONG etc d velopper id Analyse de dossiers et enqu tes Suisse cantons nouveau d velopper ponctuelle Enqu te aupr s d experts Suisse cantons nouveau d velopper id x x Pour encourager diff rents intervenants participer ce processus des conseils pourraient parall lement tre dispens s quant aux modalit s de reporting une incitation suppl mentaire sous forme d indemnit s financi res se
111. asbourg Conseil de l Europe Bureau du commissaire aux droits de l homme Corbin Alain 1978 Les filles de noce Mis re sexuelle et prostitution aux XIX me et XX me si cles Paris Aubier Montaigne Cunneen Mary 2005 Forced and bonded Labour in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos D Amato Gianni Brigitta Gerber et Martina Kamm 2005 Menschenschmuggel und irregul re Migration in die Schweiz Neuch tel Swiss forum for migration and population Studies Dahinden Janine et Fabienne Stants 2006 Arbeits und Lebensbedingungen von Cabaret T nzerinnen in der Schweiz Neuch tel Schweizerisches Forum f r Migrations und Bev lkerungsstudien Department of State of the United States 2005 Trafficking in persons report June 2005 Washington D C United States of America Department of State Department of State of the United States 2006 Trafficking in persons report June 2006 Washington D C United States of America Department of State DFAE 2002 Swiss guidelines for internationally effective measures for the prevention of trafficking in persons and for protection of the victims Berne D partement f d ral des affaires trang res DFAE 168 Doezema Jo 1999 Loose women or lost women The re emergence of the myth of
112. at gories de victimes celles b n ficiant de droits et celles n y ayant pas acc s sans que rien d autre ne les diff rencie sinon leur accord collaborer ou non avec les autorit s est probl matique L Italie en instaurant deux modes de reconnaissance des victimes de traite l une par la voie judiciaire coop ration avec les autorit s et l autre par la voie sociale v rification cr dible de la part d une ONG accr dit e ou d un service social fait preuve d une logique d action coh rente dans laquelle la protection est ind pendante de la r pression et dont pourraient s inspirer la 151 Suisse et d autres pays europ ens voir entre autres Apap et Medved 2002 Niesner 2001 Vaz Cabral 2001 pour une perspective comparative europ enne Au del de la r pression du d lit dans laquelle la protection de la victime joue le plus souvent un r le n cessaire se pose donc la question de la reconnaissance de droits fondamentaux ces droits en tant que valeur centrale de la soci t sont n cessairement concern s par la question de la protection des victimes Pour cette raison il faudrait uvrer au respect de conditions de travail et de vie acceptables dans tous les milieux y compris et surtout les plus cach s 6 2 Pistes de r flexion pour une pratique en mati re de protection des victimes Cette seconde partie conclusive propose une r flexion sur la pratique en mati re de protection des victimes e
113. ation suisse a r cemment t modifi e conform ment aux engagements internationaux pris r cemment signature du Protocole de Palerme concernant la lutte contre la traite des personnes L article p nal pr vu en remplacement de l actuel largit la d finition de la traite en y incluant aux c t s des victimes d exploitation sexuelle celles dont la force de travail est exploit e ainsi que les victimes de trafic d organes En outre un service f d ral a t mis en place en 2003 avec pour mission de coordonner les mesures de lutte contre ce ph nom ne La pr sente recherche a pour objectif d tablir un tat des lieux des diff rentes facettes de cette probl matique en Suisse avec en point de mire la protection sociale des victimes de ce d lit et les politiques publiques en la mati re Un objectif suppl mentaire de l tude est d analyser la faisabilit et les modalit s d une valuation quantitative du ph nom ne La m thodologie a consist en plus d une analyse de la litt rature suisse et partiellement internationale en trente entretiens avec des experts d horizons divers services et associations de conseil et d encadrement des victimes autorit s polici res et judiciaires etc huit entretiens avec des femmes ayant elles m mes t victimes de traite exploitation sexuelle ou de la force de travail et trois tudes de cas villes de Berne et de Lausanne FIZ Makasi association situ e
114. ational visant pr venir r primer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants 15 novembre 2000 La d finition donn e l article 3 de ce protocole recueille actuellement un large consensus parmi les acteurs impliqu s dans cette th matique m me si les interpr tations qui en sont faites divergent fortement a L expression traite des personnes d signe le recrutement le transport le transfert l h bergement ou l accueil de personnes par la menace de recours ou le recours la force ou d autres formes de contrainte par enl vement fraude tromperie abus d autorit ou d une situation de vuln rabilit ou par l offre ou l acceptation de paiements ou d avantages pour obtenir le consentement d une personne ayant autorit sur une autre aux fins d exploitation L exploitation comprend au minimum l exploitation de la prostitution d autrui ou d autres formes d exploitation sexuelle le travail ou les services forc s l esclavage ou les pratiques analogues l esclavage la servitude ou le pr l vement d organes 7 Divers changements l gislatifs sont en cours ou pr vus principalement au niveau suisse ce chapitre est fond sur la situation au 30 septembre 2006 Pour une information plus r cente le lecteur ou la lectrice peut se r f rer aux compl ments juridiques se trouvant dans l annexe 4 Pour une liste compl te de ces conventions voir notamment le site du Conseil de l
115. au retour la r habilitation et la r int gration des victimes de traite d tres humains en Suisse Berne Service central MNA Zurich Swisstransplant Gen ve Syndicat sans fronti res Gen ve 185 Annexe 4 Compl ments d information concernant la situation juridique en Suisse Les d veloppements suivants se sont produits apr s la cl ture de la r daction du pr sent manuscrit a Le 19 septembre 2006 la Suisse a ratifi le protocole facultatif la Convention relative aux droits de l enfant concernant la vente d enfants la prostitution des enfants et la pornographie mettant en sc ne des enfants Ce protocole est entr en vigueur en Suisse le 18 octobre 2006 b Le 27 octobre 2006 la Suisse a ratifi le protocole additionnel la Convention des Nations Unies contre la criminalit transnationale organis e visant pr venir r primer et punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants Ce protocole est entr en vigueur le 26 novembre 2006 c Le nouvel art 182 CP qui remplace l art 196 CP est entr en vigueur le 1 d cembre 2006 Il a t publi dans le Recueil officiel le 19 d cembre 2006 d La nouvelle loi f d rale sur les trangers a t approuv e en votation populaire le 24 septembre 2006 Elle entrera vraisemblablement en vigueur le 1 janvier 2008 Cette situation juridique est celle qui pr vaut au mois de juillet 2007 186 Publications de la col
116. avail fourni par les employ s exploit s En tenant compte de ce profil et du fait que peu d indices font penser des r seaux organisant la venue de travailleurs en Suisse la poursuite de ces d lits n veille vraisemblablement pas un int r t particulier aupr s des autorit s polici res et judiciaires suisses Dans ce contexte des doutes peuvent tre mis quant la priorit qui sera accord e la poursuite de ce d lit et donc l institutionnalisation de mesures de protection pour ces victimes Un parall le hypoth tique peut tre fait avec les pratiques en mati re de lutte contre le travail au noir et la tendance vers un durcissement des sanctions contre les employeurs qui ne d clarent pas leurs employ s La r pression de 78 NE t PS 3 Des interm diaires galement consid r s par la loi comme auteurs de traite sont cependant parfois utilis s La nouvelle loi sur le travail au noir LTN devrait entrer en vigueur prochainement et son ordonnance est actuellement en discussion Pour une discussion sur les travailleurs clandestins voir notamment le cas genevois Commission d experts sans papiers 2004 Fl ckiger et Pasche 2005 142 ces d lits pr vue par la loi pr sente des difficult s en ce qui concerne les pratiques cantonales notamment parce que les auteurs de ces d lits sont le plus souvent trait s avec une certaine indulgence Dans une perspective plut t lib rale ces patro
117. availlant l int rieur des maisons Dans la plupart des cas dont nous avons entendu parler les victimes plut t que de s adresser une structure d aide sont parvenues attirer l attention d une personne ext rieure sur leur situation par exemple une voisine ou la maman d un autre enfant rencontr e au moment d aller chercher l cole 80 l enfant des employeurs Cette personne a ensuite fait fonction de relais vers des lieux potentiels de soutien centre LAVI syndicat avocat etc Dans d autres cas c est un v nement particulier le plus souvent une maladie ou un accident qui a amen la personne parler de sa situation soit parce qu elle a t licenci e pr cis ment cause de cet v nement soit parce qu elle a profit du contact avec le personnel m dical pour demander de l aide Aucun cas n a t relev o l action de la police a permis de rep rer une victime son r le semble en effet limit du moins pour ce qui est des employ s travaillant pour des priv s S agissant du soutien social et de la coordination du r seau de protection un centre LAVI prend dans certains cas cette responsabilit en particulier quand la victime a d pos une plainte contre l auteur du d lit et qu elle est reconnue comme victime au sens de la LAVI A Gen ve le syndicat SsF joue ce r le de coordinateur du soutien en activant son r seau personnel notamment pour l assistance juridique avocats et l h bergem
118. ays europ ens Dottridge 2004 rien n indique que la Suisse fasse galement partie des destinations de tels r seaux Par contre selon de nombreux experts de terrain il existe des cas rares o des mineurs adolescents hommes et femmes ont t recrut s et amen s en Suisse afin d y tre exploit s principalement dans l industrie du sexe mais aussi dans d autres secteurs conomiques L Afrique est le continent d origine le plus souvent cit pour les filles comme pour les gargons Les m canismes utilis s semblent tre en grande partie similaires ceux dont les victimes sont des personnes majeures Au cours des derni res ann es le lien entre mineurs non accompagn s dans le domaine de l asile et la traite d tres humains a t examin quelques reprises en Suisse et en Europe voir revue de la litt rature Selon diverses recherches et de l avis des experts rencontr s cette fili re a effectivement t utilis e pour de jeunes demandeurs d asile qui ont ensuite t retrouv s dans des r seaux de vente de drogue de prostitution ou d autres activit s conomiques le plus souvent informelles La relation entre le r seau qui a organis leur voyage et celui qui organise leur exploitation est cependant souvent difficile prouver m me si le nombre de disparitions de mineurs non accompagn s de leurs foyers d accueil est un indice inqui tant Moser 2002 OIM 2002a Wata 2003 La fondation Terre des Hommes
119. bating trafficking in the UK Forced Migration Review 25 41 41 Zschokke Rahel 2005 Frauenhandel in der Schweiz Business as usual Luzern Orlux 175 Annexes Annexe 1 M thodologie La m thodologie s articule autour de cinq modules de base Le sch ma suivant Figure 5 pr sente ces modules qui doivent tre compris comme les cinq tapes du processus de recherche Figure 5 Modules de recherche MODULE 1 MODULE 3 Revue de la litt rature Assessment des besoins et de l offre en mati re de soutien et de protection des victimes d exploitation sexuelle Analyse de la situation Tour d horizon de l offre existante MODULE 2 Probl matique en Suisse tat des lieux Etude de cas FIZ Makasi Exploitation sexuelle Exploitation du travail Etude de cas Lausanne Trafic d organes Trafic d enfants Etude de cas Berne MODULE 4 Analyse synth tique et conclusions MODULE 5 Etude de faisabilit pour une analyse quantitative Diff rentes m thodologies ont t appliqu es au cours de ces cinq modules En plus d une analyse secondaire de la litt rature existante des donn es primaires ont t r colt es dans diff rents cantons en Suisse au cours d entretiens avec des experts et des personnes cl s ainsi qu avec un petit nombre de personnes elles m mes directement concern es par la tra
120. certains cas vit s par les migrants en situation irr guli re qui n ont qu une confiance limit e envers les services per us comme proches des autorit s L obligation de secret qu ont les centres de consultation vis vis des autorit s bien que r elle n est souvent pas suffisamment connue pour dissiper les craintes des utilisatrices ou utilisateurs potentiels Les services LAVI sont cependant ins r s dans un r seau tr s large de nombreux acteurs peuvent ainsi jouer un r le de relais entre les victimes et eux On pense par exemple aux services m dicaux aux professionnels de l action sociale de proximit et m me comme nous l avons entendu dans certains cas des personnes priv es abord es par une personne en difficult Des victimes aux profils tr s diff renci s peuvent ainsi tre Ibid 7 Nous n avons pas men suffisamment d entretiens pour avoir une vision globale des centres LAVI suisses mais nous avons observ que malgr la volont d offrir un service bas seuil affich e lors de l entr e en vigueur de la loi tous les centres de consultation n ont pas ce caract re dans la pratique Pourtant en confiant notamment cette responsabilit des associations priv es certains cantons ont cherch rendre les centres de consultation plus accessibles aux victimes de d lits 123 orient es vers un centre LAVI Ces collaborations avec diff rents organismes actifs sur le terrain et plus
121. ciaires pr f rent ainsi parfois ne pas entreprendre ou abandonner des d marches dont la suite est difficile pr voir ou assurer Par ailleurs la condition migrante est presque toujours un l ment qui fragilise la position de la victime non seulement face l auteur du d lit mais aussi dans le contexte de la d fense de ses droits La perspective selon laquelle la personne concern e est plus manifestement auteur de d lits que victime puisqu elle s journe et travaille en Suisse de mani re irr guli re est le premier obstacle la reconnaissance de son statut de victime et le premier d fi relever pour les acteurs de la protection Des dispositifs de protection mergents En Suisse la sensibilisation au ph nom ne de la traite des personnes est tr s in galement pr sente chez les acteurs comme au niveau des r gions Elle d pend plus souvent de l int r t et de la sensibilit particuli re de personnes individuelles que de priorit s institutionnelles m me si les premiers influencent et m nent dans certains cas aux secondes Quant aux dispositifs de protection ils ne sont pour l instant qu mergents dans certains cantons inexistants dans d autres et plus d velopp s mais toujours en phase d exp rimentation dans certaines r gions entre autres dans les cantons de Zurich du Tessin ou de St Gall Le syst me f d ral rend difficile l apparition d un dispositif de protection appropri une pri
122. cking in human beings ont t publi s sur la situation aux Pays Bas Le troisi me rapport en particulier consacre un chapitre cl l aide aux victimes Kornivus et al 2005 Il d crit comment l aide aux victimes est organis e en Hollande les organisations impliqu es et leurs m canismes de coop ration ainsi que les principaux probl mes en mati re de protection La protection des victimes de la traite d tres humains est aussi un th me cher certaines organisations internationales et en particulier l Organisation internationale pour les migrations OIM Le bulletin trimestriel Traite des migrants comprend par exemple un article explorant le titre de s jour temporaire comme moyen de prot ger les victimes OIM 2002b Un rapport ayant trait la protection des victimes dans dix pays de l Union europ enne des pays candidats et des pays tiers montre l instar d autres tudes que l assistance sociale un renforcement des lois et l int gration ou la r int gration des victimes sont les domaines essentiels pour une protection adapt e Apap et Medved 2002 Un autre rapport de l OIM d cnt les mesures concernant la pr vention et la protection des victimes dans 17 pays diff rents IOM 2002 Une derni re r f rence de l OIM concerne un rapport sur les moyens et les best practices pour l identification et la protection des victimes de traite d tres humains Les conclusions comprennent toute une s rie de recomm
123. core plus sp cifique Si un centre est plus pointu en mati re de protection des victimes d exploitation sexuelle un autre pourrait d velopper des comp tences orient es plus sp cifiquement vers la prise en charge des victimes d exploitation dans d autres secteurs conomiques Cela ne signifie pas que tous les centres de comp tences ne seraient plus m me de r pondre tous les types de demandes mais plut t qu ils auraient acquis en plus des comp tences sp cifiquement ax es sur une sous th matique dont ils peuvent faire b n ficier les autres centres partenaires Tableau 11 R capitulatif des acteurs de la protection sociale des victimes et de leurs fonctions mod le id al Niveau Cantons Conf d ration R gions Acteurs R seaux d intervention Service de coordination Centres de semi sp cialis s des mesures de comp tences protection et de prise en sp cialis s charge des victimes kkk Le tableau suivant Tableau 11 r capitule les diff rentes tapes du sch ma institutionnel id al d velopp plus haut niveau par niveau en d crivant les acteurs centraux et les r les de chacun 162 Fonctions D finition et mise Impulsions pour la Information et dans la d laced formati litique en uvre d un mise en place de ormation Gem ensemble de politiques expertise des punuque mesures coh rentes appropri es acteurs cantonaux politique publique Information senst et nationaux cantonale po
124. cteur de r f rence en mati re d impl mentation des sch mas f d raux La reconnaissance de FIZ Makasi dans ses activit s de sensibilisation et de mise en r seau des acteurs cantonaux est donc bien r elle au niveau f d ral elle s tend galement aux cantons en s approchant de la Suisse romande puisque Fribourg y a r cemment fait appel La l gitimit et 117 les comp tences de FIZ Makasi dans ce domaine ne sont que rarement remises en cause Le travail d encadrement des victimes est consid r par FIZ Makasi comme troitement li ses activit s de mise en r seau et de sensibilisation Le discours de ses collaboratrices est en effet clair la mise disposition de leurs comp tences dans l installation de dispositifs de protection cantonaux va de pair avec leur reconnaissance en tant qu institution de r f rence pour le soutien des victimes Cependant la l gitimit de FIZ Makasi comme unique institution nationale de soutien aux victimes de traite ne fait pas l unanimit L exemple de Berne l illustre certains acteurs pr f rent effectivement une solution locale plut t que de devoir recourir un organisme zurichois En Suisse romande aussi la question de la distance g ographique et de la langue se pose quand il s agit de s adresser une organisation bas e Zurich Au Tessin enfin le r seau d acteurs mis en place se sent apte fonctionner sans un organisme tel que le FIZ Pour les collaboratrices de FI
125. ctimes et que diff rents acteurs jouent un r le dans chacune de ces phases Alors que les services et acteurs caract ris s par un bas seuil sont fondamentaux dans la d tection des victimes et dans le relais de ces derni res vers diff rents partenaires d autres ont des comp tences essentielles pour ce qui est du soutien et de l encadrement des victimes notamment parce qu ils b n ficient de r seaux tendus d j tablis et ad quats pour les situations de traite Enfin certaines institutions de par leur reconnaissance tatique peuvent assumer une responsabilit financi re par rapport la situation des victimes Comme le met en vidence le tableau synth tique si certains types de services cumulent plusieurs fonctions aucun ne peut actuellement les assumer toutes La n cessit de cr er des r seaux de collaboration entre diff rents partenaires parait ainsi renforc e 129 5 4 2 Les autorit s polici res et judiciaires la n cessit de l information et de la formation Tout en tant un d lit poursuivi d office la traite d tres humains est aussi g n ralement consid r e comme un d lit de contr le Kontrolldelikt c est dire un d lit majoritairement d tect par le biais de contr les de police et beaucoup plus rarement d nonc spontan ment par ses victimes ou d ventuels t moins Selon tous nos interlocuteurs les craintes des victimes de d noncer les personnes responsables
126. d application il est tout d abord n cessaire que cet instrument et son utilit dans la poursuite des auteurs de tels d lits gr ce une stabilisation de la situation des victimes soit re connu de tous les acteurs concern s et ce dans l ensemble des cantons suisses S agissant de la pratique l utilisation des possibilit s contenues dans cette circulaire dans tous les cas o cela s av re pertinent ainsi que la formalisation des autorisations l gales accord es sont des l ments centraux pour une politique publique cr dible et coh rente en mati re de lutte contre la traite Il arrive encore fr quemment que la circulaire ne soit tout simplement pas connue qu elle ne soit utilis e qu exceptionnellement ou que l octroi d une autorisation de s jour provisoire tienne plus d un arrangement ponctuel que d une pratique administrative formelle La circulaire de l IMES pr voit trois types d autorisations de s jour e Le d lai de r flexion 30 jours toutes les victimes qui le souhaitent devraient pouvoir b n ficier sans conditions de ce droit une p riode de r flexion Bien que la circulaire de l IMES exclue clairement toute conditionnalit certains indices donnent penser que cette mesure est dans certains cas octroy e subsidiairement une collaboration de la victime alors que pour remplir son r le elle ne devrait pas tre de nature conditionnelle Une tude allemande montre une pratique conditio
127. d infractions p nales femmes migrantes travailleuses 17 Cette hypoth se nous est notamment sugg r e par des indications contradictoires fournies par des repr sentants diff rents d un canton que nous avons contact s en vue d obtenir des informations suppl mentaires par rapport ces statistiques 53 du sexe femmes etc et ne cible donc pas sp cifiquement les victimes de la traite La cat gorie traite d tres humains n a pas t incluse dans les statistiques internes de toutes ces institutions m me s il semble que cette pratique soit en augmentation en relation avec la prise de conscience de certains acteurs de l importance de ce th me Deux organismes dont les prestations vont sp cifiquement aux victimes de traite d tres humains offrent des indications statistiques int ressantes sur leur client le FIZ Makasi et le Projet d aide au retour de l Organisation internationale des migrants OIM Berne La d finition de la traite appliqu e par ces organismes est fond e sur la d finition officielle du Protocole de Palerme mais son interpr tation pratique est relativement large Tableau 5 Profil des victimes de traite d tres humains ayant b n fici de l assistance du FIZ 2003 ou de FIZ Makasi 2004 2005 2003 2004 2005 Nombre de prises en charge par t l phone ou 81 85 116 personnelle Origine de la victime 81 85 116 Afrique 7 9 10 Asie 23 33 38 Dont Tha lande 33 Am ri
128. dans la r alit Dans ce contexte il est l gitime de se demander quelle pertinence cette probl matique a r ellement en Suisse Notre recherche n a ni une port e quantitative ni l ambition de r v ler l ampleur exacte de ce ph nom ne Elle montre ind niablement que le probl me existe en Suisse et ce dans diff rents milieux de l industrie du sexe d autres secteurs conomiques o des conditions de travail pr caires et peu contr l es pr valent le plus souvent Plusieurs signes plaident pour un accroissement plut t qu une disparition du ph nom ne qui est loin d tre nouveau m me s il est mieux connu Font partie de ces indices l augmentation du nombre de personnes se prostituant et la concurrence qu elle engendre la pr sence de travailleurs au noir dans de nombreux secteurs conomiques en expansion la mobilit croissante au niveau mondial et les politiques d admission de plus en plus restrictives des pays europ ens Si une quantification pr cise permettrait comme c est souvent le cas de justifier les actions initi es et les ressources engag es pour lutter contre ce ph nom ne la gravit de ce d lit et la situation de d tresse des personnes qui en sont victimes devraient eux seules l gitimer le fait que des moyens sont d ploy s dans ce domaine Les victimes de traite d tres humains sont peu visibles et restent bien souvent et pour de multiples raisons non d tect es Il est relativement rare
129. de ce processus en incluant celles qui sans tre directement des actions de protection au sens social y sont li es par exemple poursuite d une enqu te ou les prolongent organisation du retour int gration e D tection des victimes et relais ventuel vers d autres acteurs e Reconnaissance du statut de victime et d un droit la protection m me court terme par le biais de l octroi d un d lai de r flexion de l ouverture d une proc dure LAVI ou de louverture d une enqu te et d une proc dure p nale e Octroi d une autorisation de s jour id alement formelle e Soutien et encadrement social juridique et psychologique Financement du s jour en Suisse Organisation et financement du retour dans le pays d origine e Int gration dans le pays d accueil suite l octroi d un permis de s jour humanitaire 136 Ce chapitre r v le par ailleurs qu un nombre important d acteurs participent ce processus qu ils interviennent diff rentes tapes et sont ainsi compl mentaires En reprenant les phases num r es plus haut le tableau suivant Tableau 10 r capitule les acteurs impliqu s au cours du processus de protection des victimes de traite d tres humains Une remarque s impose ce stade les autorit s polici res et judiciaires ne sont pas proprement parler des intervenants de l encadrement social des victimes leur fonction tant clairement orient e vers la poursuite des auteurs du d lit S
130. de ce service Il est vident que les liens entre les deux types d activit s poursuite p nale des auteurs et protection des victimes sont troits et nombreux L exigence de cr dibilit motive cependant une s paration plus vidente des acteurs en charge de ces deux dossiers Niveau r gional Dans l optique d viter la sp cialisation de nombreux intervenants dans chaque canton la mise en place d un petit nombre de structures sp cialis es au niveau r gional offre une alternative int ressante Le r le de ces centres de comp tences se joue sur deux plans qu il est n cessaire de distinguer clairement e Information et formation En possession de connaissances sp cifiques en mati re de protection et d encadrement des victimes de traite ces centres offrent leur expertise aux acteurs cantonaux confront s cette probl matique Ils leur offrent l acc s aux informations requises par leurs activit s de mani re r guli re formations organis es ou ponctuelles demandes particuli res concernant par exemple un cas pr cis et participent activement leur mise en r seau par exemple dans le cadre de tables rondes cantonales Mais les centres sp cialis s informent aussi les acteurs du niveau national ce qui permet le d veloppement de politiques 3t La Belgique qui peut ici servir de mod le a confi cette responsabilit de coordination un organe gouvernemental le Centre pour l galit des opport
131. de la prostitution important Tableau 3 Victimes d infraction art 195 et 196 CP au sens de la LAVI 2000 2001 2002 2003 2004 Indemnisations et compensations 1 2 2 9 4 Sexe de la victime Femme 1 2 2 9 4 Nationalit de la victime Suisse 1 1 2 1 Autre Europe 0 0 0 1 0 Autre 0 1 0 3 Proc dure p nale Pas de donn es inconnu 0 1 1 1 Oui 1 2 1 5 3 Non 0 3 0 Conseil d aide aux victimes 62 45 66 64 64 Age de la victime Pas de donn es 2 1 0 0 2 lt 10 0 0 0 2 1 10 17 9 3 3 7 13 18 29 37 23 38 39 44 30 64 13 17 24 15 23 gt 64 1 1 1 1 1 Sexe de la victime Pas de donn es 3 1 1 1 0 Homme 1 1 4 4 7 Femme 58 43 61 59 77 Nationalit de la victime Pas de donn es inconnu 8 3 2 2 10 Suisse 23 21 32 21 28 UE 2 3 6 3 6 Autre Europe 11 5 11 9 20 Autre 18 13 15 29 20 Personnes ayant b n fici des conseils Sp cialiste personne de confiance inconnu 26 21 2T 26 32 Victime ou repr sentant 36 24 39 38 52 Proc dure p nale Pas de donn es inconnu 11 10 10 10 8 Oui 21 14 13 22 43 Non 30 21 43 32 29 51 Sexe de l auteur Pas de donn es 8 4 4 2 4 Homme 53 38 60 61 75 Femme 5 8 4 6 12 Nombre d auteurs Pas de donn es 11 4 6 7 6 Un auteur 23 19 34 27 38 Plusieurs auteurs 28 22 26 30 40 Relation auteur victime Oui 35 32 46 45 66 Dont relation familiale 15 20 27 24 32 Canton Zurich 19 19 26 24 28 Berne 11 10 11 8 6 Lucerne 3 2 1 2 3 Schwyz 1 1 0 0 1 Glaris 1 0 0 0 0 Fribourg 4 0 3 0
132. de leur situation sont tr s grandes crainte de repr sailles de la part des auteurs sur elles m mes ou sur leurs familles crainte de voir leur situation de s jour irr guli re mise jour et d tre imm diatement refoul es dans leur pays d origine etc La police a par cons quent un r le central jouer dans la d tection des victimes Bien que cela ne soit pas sa fonction premi re il est possible de dire qu elle a galement une certaine responsabilit dans le fait de pouvoir leur garantir une protection efficace d s leur interpellation En r gle g n rale et hormis les cas li s la criminalit organis e qui sont du ressort de la police f d rale ce sont les brigades des m urs des polices cantonales ou municipales qui sont comp tentes pour les investigations dans le domaine de la traite d tres humains En tant qu acteurs principaux intervenant directement dans le milieu de la prostitution les inspecteurs de ce type de brigade semblent en effet les plus m me d identifier les d lits potentiels de traite d tres humains et leurs victimes Une tude allemande parmi d autres rel ve la port e de comp tences sp cialis es au sein des unit s de police et id alement la n cessit de cellules sp cifiques d investigation de traite d tres humains Herz 2005 Bien qu il soit difficile d imaginer de telles cellules dans tous les cantons il apparait qu une sp cialisation de certains agents de police en mati re d
133. des analyses critiques dans les milieux acad miques ce qui n est encore que peu le cas des autres probl matiques th matis es dans le cadre de la traite des personnes Cette th matique sp cifique li e l volution des discours de la sociologie de la prostitution fait donc figure d exception dans la litt rature actuelle De mani re g n rale il apparait en effet que la litt rature se rapportant aux diverses formes de la traite des personnes est comme cela a t signal en introduction th oriquement et conceptuellement tr s lacunaire La traite des personnes ressemble davantage un objet d intervention qu un objet de recherche les publications destin es la sensibilisation et la prise de d cisions politiques tant plus nombreuses que les tudes scientifiques fond es sur des donn es fiables et une base th orique solide Le probl me central que pose la d finition de la traite des personnes a d j t abord en introduction L analyse de la litt rature montre clairement que les situations les plus diverses peuvent contenir des l ments g n ralement consid r s comme participant des ph nom nes de traite d tres humains par exemple exploitation menaces utilisation d une situation de pr carit due un s jour et un travail ill gaux Dans cette premi re partie de notre recherche nous avons d cid de ne pas restreindre notre revue de litt rature une d finition trop stric
134. diciaires et d entretiens avec des personnes consid r es comme victimes de la traite Peut tre cause du flou qui entoure sa d finition et du manque de donn es fiables mentionn plus haut le concept de traite des personnes n a pas fait jusqu ici l objet de beaucoup d analyses conceptuelles ou th oriques encore moins d analyses critiques Un des jalons est constitu par un num ro sp cial de la revue International Migration publi en 2000 sur le th me de la traite des migrants en particulier par l article de John Salt 2000 qui bien qu employant une terminologie contestable offre un tour d horizon de la probl matique et un tat des lieux des perspectives et des analyses effectu es jusqu alors En 2005 cette m me revue dit e par l Organisation internationale pour les migrations a publi un nouveau num ro sp cial sur le th me de la traite d tres humains dans lequel l volution de la recherche dans ce domaine apparait clairement Plusieurs articles s interessent aux d fis m thodologiques auxquels se heurte la recherche dans cette th matique si complexe Brennan 2005 Tyldum et Brunovskis 2005 alors que le th me de la traite d tres humains dans le domaine de la force de travail fait galement son apparition Andrees et van den Linden 2005 La contribution Le th me du trafic des femmes fait depuis peu exception comme il en sera question dans le chapitre qui lui est consacr S
135. dure de collaboration formation 2 Prise en charge T5 m des victimes Autorit s de contr le Antoni meme case management Polices cantonale ou ONG municipale Associations kor Int gr dans R Police des trangers milieu prostitution ES plus office de la population migration etc g n raliste Appareil judiciaire Centres LAVI Fait partie des Services SOLA r seaux cantonaux Autres d pendant du contexte Coordinateur du r seau choisi parmi ces acteurs 153 Niveau cantonal Les cantons ont pour r le de d velopper un ensemble de mesures coh rentes en mati re de protection des victimes et ce dans le cadre de la r glementation et des recommandations f d rales Sur le plan op rationnel il est indispensable qu ils mettent en place un dispositif de coop ration fiable pour la d tection des victimes et pour la prise en charge des cas mis jour ou soupconn s Ces dispositifs assignent des comp tences aux diff rents intervenants clarifient les processus d intervention en cr ant un climat de confiance propice la collaboration et en garantissant une s curit l gale minimale aux victimes pour qu elles sachent ce qui les attend Ces dispositifs prennent la forme de r seaux d intervention semi sp cialis s bas s sur des acteurs qui restent pour la plupart g n ralistes Ils doivent dans la pratique tre m me de remplir les fonctions suivantes Ident
136. e Untersuchung im Auftrag von Terre des hommes schweiz Brugg 170 Fachhochschule Aargau Nordwestschweiz Departement Soziale Arbeit Abteilung Forschung und Entwicklung Kamm Martina et Gianni D Amato 2006 Menschenschmuggel und irregul re Migration in der Schweiz Freundschaftsdienst Business oder Organisierte Kriminalit t Asyl 1 06 K mpfer Ines 2004 Kommerzielle sexuelle Ausbeutung von Kindern und Jugendlichen in der Schweiz Z rich Schweizerisches Komitee f r UNICEF Kelly Elizabeth 2002 Journeys of jeopardy a review of research on trafficking in women and children in Europe Geneva IOM International Organization for Migration Kelly Elizabeth 2005 You Can Find Anything You Want A Critical Reflection on Research on Trafficking in Persons within and into Europe in Laczko Frank et Elzbieta M Gozdziak d Data and research on human trafficking A global survey Geneva International Organization for Migration IOM Koelges Barbara Birgit Thoma et Gabriele Welter Kaschub 2002 Probleme der Strafverfolgung und des Zeuginnenschutzes in Menschenhandelprozessen Eine Analyse von Gerichtsakten Boppard Solwodi e V Konrad Helga 2006 OSCE promoting coordination to fight human trafficking Forced Migration Review 25 27 Kornivus Anna G et al 2005 Trafficking in human beings Third report of the Dutch National Rapporteur The Hague Le Breton Baumgartner Maritza et Ursula
137. e de m me que les mesures judiciaires de protection des victimes en particulier l opportunit de programmes de protection des t moins Il s agirait de comprendre les d terminants des enqu tes polici res et judiciaires en mati re de traite le r le que jouent les t moins et les victimes dans ce cadre les obstacles et d fis pos s Il faudrait examiner l introduction d un programme de protection des t moins avec protection polici re changement d identit etc largement controvers e en Suisse ce que nous n avons pas pu faire dans le cadre de la pr sente tude Une tude fouill e de la pratique des autorit s polici res et judiciaires dans les enqu tes en rapport avec la traite d tres humains par exemple au travers de l analyse de dossiers permettrait certainement de mieux cerner ces d terminants Toujours dans le m me ordre d id es il serait particuli rement int ressant d tudier la pratique en mati re d octroi d autorisations de s jour aux victimes de traite c est dire les modalit s d utilisation de la circulaire de l IMES en la mati re quelle fr quence est elle utilis e dans quels types de cas avec quel degr de formalisation etc Par ailleurs la recherche tant ax e sur la situation actuelle en mati re de protection des victimes de traite elle se concentre avant tout sur le milieu de la prostitution et n explore que partiellement d autres domaines moins bien connus l heure actuelle
138. e traite des personnes s est sensiblement am lior au cours des derni res ann es en Suisse Les politiques publiques dont la d finition et la mise en uvre sont du ressort des cantons varient cependant fortement selon le lieu comme l attestent les tudes de cas effectu es dans le cadre de cette recherche d montrant la n cessit de poursuivre le travail de formation et d information des acteurs concern s Des dispositifs concert s de protection des victimes commencent donc voir le jour dans certains cantons qui visent une collaboration troite entre les diff rents intervenants et principalement entre autorit s polici res et judiciaires d un c t et acteurs de la protection sociale des victimes de l autre L exp rience internationale montre l importance de cette collaboration entre autres parce que le fait de garantir aux victimes de traite d tres humains un encadrement adapt et l octroi d une autorisation de s jour m me court terme favorise leur stabilisation et donc leur pr disposition coop rer avec la police Vers un dispositif institutionnel id al Les conclusions de l tude ont permis de d velopper un paysage institutionnel id al en mati re de protection sociale des victimes de traite Ce paysage tabli comme mod le conceptuel et id al toutefois pragmatique a pour objectif d ouvrir des pistes de r flexions quant la mise en ceuvre d une politique publique compr hensive et coh
139. e LAVI la magistrature la police du commerce se r unissent environ quatre fois par ann e Une r alisation particuli rement int ressante dans ce canton consiste dans la formalisation d un r seau d intervention sociale et sanitaire pour les personnes se prostituant qui garantit celles en situation d exploitation y compris les victimes de traite un acc s gratuit un certain nombre de services La question du financement du s jour des victimes reconnues comme telles y est galement r gl e avec l intervention de la LAVI puis des services sociaux La responsabilit de coordonner ce r seau choit au coordinateur des services LAVI du canton 5 Ce document sign par les diff rents partenaires sociaux et m dicaux le 2 f vrier 2006 est intitul Accordo tra i servizi della rete di intervento sociale e sanitario per le persone che si prostituiscono nel Canton Ticino Ce r seau n inclut pas les autorit s polici res ou judiciaires m me si des contacts troits ont lieu 96 Ce groupe de travail a aussi r ussi tablir un accord avec la police des trangers permettant aux prostitu es sans autorisation de s jour victimes de d lits ou t moins dans une enqu te de ne pas tre renvoy es imm diatement Pour les victimes collaborant avec la police l octroi d une autorisation pendant la dur e de la proc dure p nale sanctionn par un document officiel ou non semble ne pas poser de probl me Il existe
140. e base est pr vu pour le canton de Soleure un montant est d fini pour chaque cas pris en charge par FIZ Makasi permettant de financer la fois les frais de prise en charge h bergement nourriture etc et les prestations de FIZ Makasi Alors que dans le canton de Soleure l argent provient des fonds cantonaux de l aide aux victimes LAVDI tel n est pas le cas dans le canton de Lucerne qui a semble t il moins l habitude que Soleure de travailler ainsi contrats extra cantonaux dans le cadre de la LAVDI Dans le canton de Zurich une reconnaissance LAVI a t demand e qui n a pour l instant pas abouti Dans le canton de St Gall enfin une collaboration avec FIZ Makasi fait l objet d une phase pilote en 2006 avec un financement des prestations de l ONG par la LAVI cantonale R sultats du projet S agissant du secteur des consultations le Tableau 8 montre que le nombre de femmes ayant consult le FIZ jusqu la cr ation du projet Makasi ou FIZ Makasi d s ao t 2004 pour des raisons li es la traite des femmes a graduellement augment passant de 30 femmes en 2000 116 femmes en 2005 Selon les collaboratrices de FIZ Makasi le soutien des femmes victimes de traite s av re particuli rement complexe et exige beaucoup de travail Les personnes engag es dans une proc dure p nale et collaborant une enqu te polici re n cessitent un suivi particuli rement intensif Le nombre de femmes ayant consult le FIZ Makas
141. e capacit d action de jugement et de strat gie La langue frangaise ne nous donne malheureusement pas d alternative efficace En anglais par exemple l utilisation de l expression trafficked person r sout partiellement le probl me de la victimisation mais ne trouve pas d quivalent en fran ais 22 Revue de la litt rature Cette revue de la litt rature porte en particulier sur les documents et tudes publi s en Suisse Nous avons vis la plus grande exhaustivit possible m me s il reste possible que des documents nous aient chapp et inclus dans notre recherche des documents non officiellement publi s par exemple travaux universitaires Nous avons galement fait un tour d horizon s lectif de travaux effectu s en dehors de la Suisse au niveau europ en ou m me plus large chelle englobant notamment des publications d organisations ou d ONG internationales Enfin un certain nombre d articles acad miques plus th oriques se r v lent utiles et sont par cons quent signal s Seules les publications r centes au maximum les dix derni res ann es sont consid r es Les diff rents types de documents ayant t analys s peuvent tre regroup s en trois cat gories principales documents administratifs et politiques officiels tudes empiriques et ou scientifiques parfois th oriques et enfin litt rature que l on pourrait qualifier de militante provenant de milieux engag s dans la d fense de
142. e de ce nouveau cadre l gislatif sous l angle de la poursuite des auteurs mais aussi du point de vue de la protection des victimes sera un v ritable d fi Nombreux sont nos interlocuteurs attendre avec curiosit le d veloppement d une pratique dans ce domaine S il existe beaucoup de similarit s avec la traite dans l industrie du sexe quant au processus d autres aspects divergent fortement et risquent d influer sur la volont politique d instaurer de nouvelles mesures Le profil des auteurs est de mani re g n rale tr s diff rent puisque ceux ci voluent rarement dans un milieu dit criminog ne tel qu est consid r e d ordinaire l industrie du sexe Dans certains cas ils b n ficient m me d un statut socio conomique et professionnel prestigieux voire d un statut et d une protection particuli re dans le cas de repr sentants diplomatiques Le plus souvent les employeurs auteurs de traite n ont pas d autres d lits leur actif ce qui arrive au contraire souvent dans le milieu de la prostitution et ils ne font pas partie de r seaux sp cifiquement organis s autour de cette activit Leur but n est en effet pas directement lucratif puisqu ils ne revendent pas les victimes d autres personnes pour en tirer profit mais les emploient eux m mes Bien entendu ces activit s sont indirectement rentables car elles permettent des gains lev s en ne payant pas ou qu insuffisamment le tr
143. e magistrat la police et les victimes pour que celles ci ne risquent pas de renvoi imm diat en cas de contr le Ces accommodements restent informels et n offrent par cons quent qu une protection pr caire et limit e aux victimes Selon un avocat il reste cependant dans l int r t des victimes de b n ficier de tels accords plut t que 5 Lorsque les victimes coop rent activement avec la justice en qualit de plaignantes ou de t moins et se mettent ainsi en situation de grand danger se pla ant en situation de d tresse l autorit sollicite leur attention une autorisation de s jour aupr s de la Conf d ration ou si elles le souhaitent leur accorde une aide au d part La d cision de la Conf d ration demeure r serv e art 19 al 2 LPros 107 de risquer de se mettre en danger en rendant leur situation connue au service de la population Par ailleurs toujours selon la m me personne un consensus entre les diff rents acteurs fonctionne bien m me en cas de contr le en dehors des fronti res cantonales De plus selon un autre interlocuteur suite une affaire o plusieurs prostitu es ayant t agress es avaient pu b n ficier d un tel arrangement il semble que les personnes exer ant la prostitution aient moins de crainte porter plainte en sachant qu elles peuvent faire valoir certains droits m me quand elles s journent et travaillent ill galement en Suisse Cet effet peut tre consid
144. e question des autorisations de s jour 5 4 4 Le financement du s jour des victimes 5 4 5 Autres partenaires du r seau 5 4 6 Synthese interm diaire 5 5 Reseaux d intervention conditions et instruments de leur mise en uvre 5 5 1 La n cessit d un catalyseur 5 5 2 La table ronde le groupe de travail et la proc dure de collaboration 5 5 3 L institutionnalisation d un coordinateur 5 5 4 Les victimes de traite d tres humains en vue de l exploitation de leur force de travail quels parall les 69 69 71 73 80 80 83 84 88 89 89 94 98 99 105 110 120 120 130 131 134 136 136 138 138 140 141 141 6 Conclusions 6 1 Etat des lieux critique 6 2 Pistes de r flexion pour une pratique en mati re de protection des victimes 6 2 1 Protection sp cifique 6 2 2 Approche politique g n rale Bibliographie Annexes Annexe 1 M thodologie Annexe 2 Limites de l tude et pistes de recherche futures Annexe 3 Liste des experts consult s entretiens d experts et tudes de cas Annexe 4 Compl ments d information concernant la situation juridique en Suisse 148 148 152 152 163 166 176 176 182 184 186 Remerciements En premier lieu nous aimerions remercier toutes les personnes qui ont accept de se pr ter au jeu de l entretien et de partager avec nous leur temps le r sultat de leur expertise et leurs exp riences Notre gratitude va aux femmes mig
145. e traite d tres humains est incontournable principalement au travers d un travail de sensibilisation et de formation L exemple du Tessin pourrait confirmer l hypoth se selon laquelle plus une police accorde de l importance ce d lit et se sp cialise pour y faire face plus le nombre de condamnations est lev Dans ce canton une cellule de quatre personnes s occupe en effet uniquement de criminalit dans le milieu de la prostitution et axe notamment ses activit s sur la lutte contre la traite d tres humains C est aussi le canton qui enregistre ce jour le plus grand nombre de condamnations Nos entretiens confirment qu une lutte efficace contre la traite d tres humains tenant compte de la n cessit de prot ger les victimes passe par l information la sensibilisation et la formation des collaborateurs et collaboratrices de la police Les deux premiers l ments information et sensibilisation visent faire connaitre le d lit de traite d tres humains Certains entretiens ont en effet r v l que la d finition de ce d lit tait loin 130 d tre claire par exemple confusion avec le trafic de migrants Mais il s agit galement de souligner l importance que rev t la collaboration des victimes pour l enqu te et la proc dure p nale ce qui ne semble pas encore tre perqu partout La formation quant elle devrait permettre aux agents d identifier les victimes potentielles de traite d tres humains de mani re o
146. econdes continuent d tre avant tout prises pour des travailleurs au noir ayant enfreint les l gislations sur l immigration des pays d accueil Le th me de la traite des tres humains tend ainsi occulter le d bat de fond sur les droits des travailleurs migrants y compris ceux des travailleurs clandestins voir notamment Andrees et van den Linden 2005 Cunneen 2005 European Commission 2004 Prasad et Rohner 2005 3 4 3 Trafic d organes Le trafic d organes concerne essentiellement les transplantations de reins puisque c est l organe principal pouvant tre pr lev sur un donneur vivant Dans ce domaine galement il est difficile de tracer une ligne claire entre l exploitation de la situation de difficult d une personne pr te vendre un organe et le pr l vement d un organe chez un donneur qui serait forc Pearson 2004 2005b En Suisse aucun cas de trafic d organe n a t ce jour officiellement rapport Selon le directeur de Swisstransplant les contr les actuels sont suffisants pour viter le tourisme en vue d une transplantation Des accords existent avec certains pays et une personne qui se ferait op rer hors de ces accords dans des conditions douteuses serait rapidement rep r e une fois de retour puisque se poserait notamment la question des soins post op ratoires et de leur financement par son assurance Le nouvel article 182 du code p nal interdit le trafic d organe mais la loi sur la tran
147. elles sp cialis es en mati re de traite d tres humains et agissent comme acteurs de coordination de formation et dans certain cas d intervention sur le terrain Il s agit ainsi d un mod le plusieurs niveaux qui associe les sp cialistes et les g n ralistes Nous reviendrons sur ce mod le de mani re plus d taill e et plus concr te dans les conclusions 5 5 R seaux d intervention conditions et instruments de leur mise en uvre La mise en r seau des acteurs concern s est un passage quasi oblig pour une protection des victimes adapt e et efficace Ce chapitre voque les conditions auxquelles ces r seaux peuvent tre impl ment s et les instruments n cessaires leur fonctionnement 5 5 1 La n cessit d un catalyseur Pour qu un r seau de coop ration se cr e l action d un l ment initiateur est indispensable De mani re imag e il s agit de la personne qui provoque la 138 premi re tincelle et souffle ensuite sur cette flamme pour que le feu prenne En vertu du f d ralisme helv tique la Conf d ration n a pas cette responsabilit et il est d s lors n cessaire que l initiative naisse de la prise de conscience par un ou plusieurs acteurs locaux de l importance de cette probl matique Dans les cantons o cela s est produit on observe que l instigateur est un acteur particuli rement sensibilis la th matique de la traite d tres humains en raison d un int r t per
148. els European Commission European Commission 2004 Report of the Experts Group on Trafficking in Human Beings Brussels European Commission fedpol 20012 Illegale Prostitution und Menschenhandel in der Schweiz Ausz ge aus dem Bericht des Dienstes f r Analyse und Pr vention vom September 2002 Bern Office f d ral de la police fedpol fedpol 2001b Rapport sur la s curit int rieure de la Suisse rapport 2001 Berne Office f d ral de la police fedpol fedpol 2004 Rapport sur la s curit int rieure de la Suisse rapport 2004 Berne Office f d ral de la police fedpol fedpol 2005 Rapport sur la s curit int rieure de la Suisse rapport 2005 Berne Office f d ral de la police fedpol 169 Fl ckiger Yves et Cyril Pasche 2005 Analyse du secteur clandestin de l conomie domestique Gen ve Gen ve Observatoire universitaire de l emploi Fraueninformationszentrum f r Frauen aus Afrika Asien Lateinamerika und Osteuropa FIZ d 2003 Betrogen und verkauft Z rich FIZ Frommel Monika 2006 Menschen und Frauenhandel welche Interventionen w ren aus kriminologischer Sicht sinnvoll Discussion paper Christian Albrechts Universit t zu Kiel Galiana Carmen 2000 Trafficking in women Brussels The European Parliament Directorate General for Research Groupe de travail interd partemental traite des tres humains 2001 Traite des tres humains en Suisse ra
149. elziffer il est extr mement difficile estimer et r sulte de chaque contexte En se basant sur un sondage aupr s de 549 sp cialistes issus de la police et de la justice allemandes Herz 2005 261 articule un taux moyen de 91 pour les victimes et 83 pour les auteurs de d lit ce qui signifie qu en Allemagne environ une victime de traite sur dix serait d couverte D autres sources articulent des proportions encore plus lev es de l ordre de 9596 pour les femmes victimes d exploitation sexuelle e La signification du nombre de condamnations est galement limit e par une administration des preuves difficile qui ne permet souvent pas d aboutir une condamnation ou d bouche sur des non lieux en cours d instruction L abandon de la proc dure peut intervenir d j au stade de l enqu te polici re ou plus tard lors de l instruction judiciaire Selon les r sultats de Herz 2005 264 environ deux tiers des proc dures contre les auteurs des d lits sont abandonn es ce stade et dans la moiti des cas port s devant le tribunal aucune condamnation pour traite n est A noter par exemple que selon le protocole de Palerme le franchissement d une fronti re nationale n est pas un crit re n cessaire bien que le ph nom ne s inscrive dans le contexte de la lutte contre le crime organis transnational De plus le texte renonce volontairement d finir diff rents termes utilis s par exemple l expl
150. en Suisse a fait du th me des mineurs en danger de traite une priorit en 2006 mais l accent est mis sur les mineurs non accompagn s particuli rement expos s tre recrut s par des r seaux apr s leur arriv e en Suisse ce qui ne correspond pas strictement la d finition juridique de la traite d tres humains Ces pr occupations sont galement pr sentes chez certains collaborateurs des bureaux cantonaux travailant avec les mineurs non accompagn s pour eux les durcissements des pratiques concernant l asile en particulier l augmentation du nombre de non entr es en mati re galement pour des mineurs n entrainent pas une diminution des arriv es de ces jeunes non accompagn s mais plut t une bifurcation vers la clandestinit d s le d part au lieu d un passage par les structures de l asile Principale cons quence criminalis s ces jeunes ne b n ficient plus d aucune protection ni de l encadrement et des contr les qui pouvaient auparavant contenir quelque peu les risques d exploitation Les mineurs victimes de traite d tres humains b n ficient donc en th orie de droits sp cifiques et les actes criminels leur encontre sont consid r s par la Aucun cas de traite d enfants en vue de les exploiter sexuellement dans le cadre de production de mat riel de pornographie enfantine n est par exemple connu des autorit s f d rales 65 justice avec plus de s v rit Toutefois dans les fait
151. en faveur d autres cat gories de personnes des personnes qui ne sont pas victimes de traite ou qui le sont mais qui arrivent chez FIZ ou FIZ Makasi par d autres canaux que la police Cette tendance qui irait justement l encontre de la philosophie de base du FIZ n est pas absente des r flexions de l quipe Une valuation interne r cente novembre 2005 fait tat de la prise de conscience des probl mes pos s par une trop grande d pendance vis vis des autorit s et de la n cessit de promouvoir l acc s leur service des victimes de traite d tres humains par d autres circuits Pour ce qui est du travail de sensibilisation et de mise en r seau les efforts de FIZ Makasi ont abouti la formalisation de plusieurs collaborations notamment dans le cadre de tables rondes cantonales dont FIZ Makasi est soit l initiateur soit membre Le chapitre suivant consacr aux r seaux de collaboration dans lesquels FIZ Makasi est ins r d crit cette participation certaines tables rondes de mani re plus d taill e R seaux de collaboration Le FIZ fait partie de divers r seaux internationaux et nationaux notamment ProCoRe qui regroupe toutes les associations travaillant dans le domaine de la prostitution en Suisse Dans son travail de terrain FIZ Makasi collabore troitement avec un nombre important de partenaires ici aussi il est utile de distinguer entre ses activit s de consultation pour les victimes et celles de mise
152. en r seau dans le cadre de tables rondes Pour ses activit s de consultation FIZ Makasi peut faire appel quand cela s av re n cessaire un r seau d interpr tes mais ses collaboratrices pr f rent viter la pr sence d une tierce personne au cours des entretiens Elles travaillent galement avec un groupe de psychologues et d avocats 115 sensibilis s ce th me ainsi qu avec un r seau de services m dicaux Pour ce qui est de l h bergement des femmes elles recourent selon la situation personnelle et les disponibilit s aux maisons pour femmes ou pour jeunes filles des foyers pour personnes en difficult des pensions pour femmes des h tels ou encore des appartements lou s pour l occasion et des personnes priv es Selon les collaboratrices du FIZ Makasi ces solutions ne sont cependant pas satisfaisantes et elles plaident pour une offre sp cialis e d h bergement En ce qui concerne le financement du s jour des personnes les partenaires principaux sont les centres LAVI et les services sociaux cantonaux ou communaux La police des trangers est un autre partenaire majeur puisque c est avec elle que doit tre n goci l octroi d une autorisation de s jour temps de r flexion dur e de l enqu te voire permis humanitaire ou au moins un arrangement pas officialis par un document Les autorit s polici res sont devenues r cemment un des partenaires majeurs de FIZ Makasi Lors d une enqu
153. ences de l enqu te n cessit de la pr sence de la victime et celles de la protection des fronti res renvoi des personnes en situation irr guli re Dans ce d bat il faut convenir que l enjeu li aux droits de la victime reste le plus souvent secondaire Les autorisations de s jour pour la dur e de l enqu te sont accord es aux victimes condition qu elles coop rent avec les autorit s ind pendamment d une valuation de leur situation sociale L octroi d un permis humanitaire s jour long terme est lui m me subordonn cette condition Dans certains cas m me la tol rance de s jour titre de temps de r flexion est vraisemblablement soumise la condition que la victime ait montr une volont de coop ration Pourtant la circulaire de l IMES pr voit que le d lai de r flexion doit tre accord dans tous les cas o il existe un soup on de traite et o la victime souhaite pouvoir b n ficier de cette p riode pour prendre une d cision capitale Le mod le adopt par la Suisse circulaire de l IMES en trois tapes correspond plus ou moins celui de la plupart des Etats europ ens L Italie est r guli rement cit e comme mod le dans la protection des victimes notamment parce que c est le seul pays accorder des permis de s jour en fonction d une valuation de la situation des personnes et non uniquement en fonction de leur collaboration avec les autorit s judiciaire
154. encontres rel vent par exemple du Registre du commerce L activit des danseuses de cabaret est quant elle 46 r gie par une r glementation sp cifique qui permet ces personnes d exercer une activit artistique pour une dur e de huit mois par ann e L article 13 de l ordonnance sur la limitation du nombre des trangers OLE pr voit en effet comme exception aux quotas maximums Les trangers qui r sident en Suisse au total huit mois au maximum par ann e civile et qui exercent une activit en qualit d artistes dans les domaines de la musique de la litt rature du spectacle ou des arts plastiques art 13 let c al 1 Le permis L n autorise cependant pas la prostitution bien qu elle soit une activit commun ment pratiqu e par ses d tentrices Dahinden et Stants 2006 Tschan 2005 3 1 3 Commentaire Le cadre juridique r glementant la traite d tres humains qu il soit national ou international est ax sur deux priorit s la lutte contre les auteurs de ce d lit et la protection de ses victimes Il y a donc d une part une logique r pressive de lutte contre une activit criminelle que l on suppose souvent organis e et d autre part une logique de respect des droits humains L analyse des diff rents textes fait clairement apparaitre la pr gnance de lorientation r pressive sur la protection des victimes et la primaut du discours s curitaire qui tient au cadre p nal dans lequel elle
155. end essentiellement des travailleurs sans papiers ainsi que les employ s domestiques du personnel diplomatique ou des organisations internationales Confront de nombreuses situations o une personne qui s chappait la fois de son lieu de travail et de son lieu de r sidence devait tre soutenue et prot g e de mani re cons quente ce syndicat a d s adapter pour tre m me de r pondre divers d fis disponibilit tout moment r ponse en cas de crise h bergement d urgence r seau d avocats etc Il a r ussi gr ce un engagement personnel particuli rement intensif de ses responsables et de leur r seau D autres syndicats jouent sans doute un r le similaire en Suisse L Etat de Gen ve a en outre cr en 1995 e Bureau de l Amiable compositeur qui propose une m diation entre les personnes b n ficiant de privil ges et d une immunit diplomatiques et leur personnel domestique en cas de conflit La d tection des victimes est le premier obstacle auquel se heurtent les acteurs concern s Dans certains secteurs en particulier le secteur domestique les employ s n ont en effet pas du tout ou peu acc s au monde ext rieur ils r sident souvent dans le lieu o ils travaillent et n en sortent 143 parfois qu exceptionnellement Un des rares moyens d acc der ces personnes est l utilisation d interm diaires Gen ve le SsF passe par les chauffeurs priv s pour informer de leurs droits les employ s tr
156. ent r seau priv et arrangement avec la ville de Gen ve remis en question l heure actuelle pour l utilisation gratuite d un appartement sinon inoccup Lorsqu une plainte est d pos e et une proc dure en cours sur le plan p nal mais aussi aupr s du Tribunal des prud hommes par exemple une autorisation ou une tol rance de s jour sont parfois accord es officialis es ou non par les autorit s cantonales En ce qui concerne les moyens de subsistance les personnes ayant obtenu une reconnaissance de leur statut de victime au travers de la LAVI et d un d p t de plainte ont potentiellement acc s une aide sociale Dans les autres cas ce sont g n ralement des r seaux priv s qui entrent en jeu Cette br ve description ne pr tend pas l exhaustivit sa valeur r side dans la d monstration que quelques acteurs sp cialis s ou non ont d j mis en 8 L importance du voisinage dans la traque l esclavage moderne est par exemple confirm e par le responsable de la police des trangers de la ville de Berne Article du SonntagsZeitung 16 novembre 2003 50 F lle von Sklaverei in Bern 144 place des pratiques visant d fendre et prot ger les victimes de traite dans diff rents secteurs conomiques Ces acteurs ne sont pas coordonn s entre eux les pratiques restent le plus souvent fragmentaires et ne sont pas constitu es en r seaux syst matiques d intervention Vers
157. ent et se sp cialisent pour tre m me d offrir le soutien particulier que n cessitent les victimes de traite d autres pourraient gr ce un travail de sensibilisation avoir leur attention attir e sur cette probl matique dans leur travail quotidien et orienter ensuite les personnes potentiellement concern es vers les services ad quats Une raison suppl mentaire de tenir compte de ce type de services comme particuli rement pertinents tient l largissement de la d finition de la traite d tres humains et par cons quent des populations potentiellement concern es Dans une perspective o ne seront plus uniquement touch es les femmes travaillant dans l industrie du sexe mais galement d autres cat gories de personnes pour la plupart migrantes et clandestines il semble n cessaire d tendre aussi les services sensibilis s et ou form s la th matique de la traite des personnes Une des limites de cette approche qui doit tre consid r e comme une piste de r flexion r side dans le fait que les victimes de traite n ont dans de nombreux cas qu un acc s difficile tout service de conseil ou de soutien m me de caract re bas seuil L exp rience de FIZ montre cependant que certaines de ces victimes y parviennent malgr tout Ce th me est d velopp dans le chapitre 5 5 4 Autres acteurs du r seau d encadrement social Les maisons pour femmes sont dans certains cas reconnues au sens de la LAVI e
158. ention pr voit le paiement d un forfait de CHF 6 000 au FIZ auquel incombe la responsabilit de l encadrement et de l h bergement des victimes de traite d tres humains qui leur seraient transmises par la police soleuroise Il semble cependant que cette initiative lanc e par les autorit s sociales du canton ne trouvent pas l cho esp r aupr s de la police cantonale Appr ciation du projet Makasi FIZ Makasi est un projet de l association FIZ Pour un projet aux ambitions et au potentiel lev s mais b n ficiant de ressources limit es l option de rester troitement affili l organisation m re semble judicieuse puisque c est la seule offrir la flexibilit indispensable ses activit s Etant donn que FIZ propose en outre un acc s bas seuil un ventail plus large de personnes il fait souvent office de porte d entr e vers FIZ Makasi ce qui constitue un atout majeur FIZ Makasi est la seule institution sp cialis e dans le soutien de femmes victimes de traite d tres humains et ses responsables souhaitent la voir reconnue comme une organisation nationale Dans l appr ciation d un tel projet il est n cessaire de distinguer entre ses diff rents niveaux d activit et de s interroger sur sa port e g ographique FIZ Makasi est un partenaire privil gi des autorit s f d rales en particulier du SCOTT Comme il est appel participer la plupart des tables rondes il fait figure d a
159. entionn es les recherches et les publications ayant un lien avec le ph nom ne de la traite c est dire portant directement sur ce ph nom ne ou l une de ces formes dans une acception large ou tudiant un ph nom ne parall le pouvant renfermer des situations de traite des personnes 23 Malgr de grands obstacles entravant la recherche dans ce domaine absence de donn es statistiques difficult s d approcher tant les victimes de la traite que les trafiquants difficult s de d finition etc la traite des tres humains a fait l objet d une attention accrue des d cideurs politiques du monde de la recherche ainsi que des ONG et organisations internationales au cours des dix derni res ann es Toutes ces tudes ont pour point commun de commencer par reconna tre le manque de donn es fiables sur la traite des personnes Une des publications de r f rence dans ce domaine rel ve aussi la raret des recherches et le fait que le mat riel existant est g n ralement limit une sous th matique et un pays Salt et al 2000 16 En ce qui concerne les statistiques tous les auteurs insistent sur le petit nombre de donn es existantes sur leur manque de syst maticit et sur les difficult s qu elles posent sur le plan comparatif Les donn es qualitatives quant elles sont galement rares et constitu es principalement d entretiens avec divers experts ainsi que parfois de dossiers policiers ou ju
160. entit sp ciale tait en outre justifi e par la volont de r pondre aux besoins sp cifiques de ces personnes par une offre sp cialis e Dans un contexte de constante recherche de fonds il s agissait galement d une strat gie int ressante voire incontournable sur le plan financier puisqu il est plus facile d obtenir le financement d un nouveau projet que des fonds suppl mentaires pour une structure d j existante Apr s une phase de conceptualisation et de recherche de financement commenc e au d but 2003 Ce nombre est pass de 26 en 2002 81 en 2003 voir Tableau 8 infra Ce saut important est expliqu par une collaboratrice de FIZ Makasi comme r sultant du travail de sensibilisation conduit pendant les ann es pr c dentes et d une strat gie interne de FIZ de sp cialisation autour de cette th matique 110 le projet Makasi a commenc son activit en ao t 2004 avec l engagement d une nouvelle collaboratrice Alors que l id e de d part tait de faire rapidement de FIZ Makasi un centre sp cialis ind pendant du FIZ aussi bien financi rement que logistiquement et g ographiquement l imbrication des deux structures s est vite r v l e tre une meilleure option Comme le montre l organigramme Makasi est aujourd hui toujours un projet du FIZ Figure 3 Figure 3 Organigramme structurel de FIZ Ce FIZ Centre de FIZ Centre de consultation FIZ Makasi connaissances Consultation pour Cons
161. entre autorit s et ONG Elle consid re que les mesures prises r cemment en Allemagne r visions l gislatives techniques d enqu tes ressources mises disposition etc permettront d sormais de mieux r pondre aux d fis sp cifiques de ce d lit L tude contient galement des indications pr cieuses quant l ampleur du ph nom ne en Allemagne 35 2 8 La protection des victimes de la traite des personnes L aspect sp cifique de la protection des victimes de la traite d tres humains a donn lieu un certain nombre de publications au niveau international dont certaines offrent une approche comparative ou une perspective de best practices particuli rement int ressante En Suisse ce th me est par contre quasi inexistant bien qu un court chapitre lui soit consacr dans le rapport du groupe de travail f d ral sur la traite d tres humains Groupe de travail interd partemental traite des tres humains 2001 Certains documents du SCOTT ou du HIZ d j cit s th matisent aussi bri vement cette question de mani re plus informative qu analytique Litt rature internationale Sous l angle administratif plusieurs ouvrages ont t publi s qui analysent la situation de la protection des victimes de la traite dans un cadre europ en Dans son rapport de 2004 le groupe d experts mandat par la Commission Europ enne indique les moyens d am liorer la politique europ enne en mati re de traite des personnes
162. er plusieurs raisons pour expliquer cette difficult qui influent sur l opportunit d accorder une priorit dans la politique criminelle aux enjeux li s ce ph nom ne complexe La premi re raison tient la difficult de cerner le ph nom ne face une multitude de d finitions diff rentes qui se recoupent partiellement mais ne permettent pas de d limiter ses contours de mani re concordante Malgr les efforts entrepris au niveau international la notion n a jamais pu tre d finie de fagon univoque et claire c est dire de mani re d crire l ensemble des manifestations m me marginales qui y sont 80 associ es tout en les distinguant d autres questions connexes En r alit chaque organisme ou acteur choisit sa propre d finition en fonction de sa perspective particuli re Cette absence d unit conceptuelle est valable sur le plan juridique et plus forte raison sous l angle sociologique ou dans la pratique e En deuxi me lieu la traite d tres humains peut tre d sign e de Kontrolldelikt ce qui signifie que le d lit se r v le en premier lieu lors de contr les policiers ou s curitaires et qu il est plus rare que la victime ou des tiers d noncent directement les faits Par cons quent le nombre de cas d tect s d pend de l intensit ou de la qualit des contr les effectu s mais ne permet pas de conclure la pr valence des situations existantes Quant au chiffre noir Dunk
163. ernationale est elle li e la traite d enfants Bulletin mensuel du Service Social International 11 12 2005 Cattacin Sandro 2002 Etat incitateur in Fragni re Jean Pierre et Roger Girod d Dictionnaire suisse de politique sociale Lausanne R alit s sociales CCEM 2000 Esclavage moderne et trafic d tres humains quelles approches europ ennes Actes du colloque du Comit contre l esclavage moderne 17 novembre 2000 Paris Chimienti Milena 2006 Prostitution migration et sant Risques et ressources des femmes d origine trang re exer ant dans diff rents milieux du march du sexe Manuscrit de th se non publi 167 Chimienti Milena et Denise Efionayi M der 2003 La r pression du travail clandestin Gen ve application des sanctions et cons quences pour les personnes concern es Neuch tel Forum suisse pour l tude des migrations et de la population Commission d experts sans papiers 2004 Rapport de la commission d experts pour les travailleurs sans papiers l intention du Conseil d Etat genevois Gen ve Commission of the European Communities 2001 Research based on case studies of victims of trafficking in human beings in 3 EU Member States i e Belgium Italy and the Netherlands Brussels European Commission Conseil de l Europe 2005 Rapport de M Alvaro Gil Robles commissaire aux droits de l homme sur sa visite en Suisse 29 novembre 3 d cembre 2004 Str
164. ersonnes travaillant pour FIZ ont chacune un 20 pr vu pour le projet FIZ Makasi La responsable du secteur consultation de FIZ prend aussi en charge un certain nombre de personnes victimes de traite mais ses prestations ne sont pas compt es dans son temps de travail officiel pour FIZ Makasi il s agit de prestations offertes par FIZ FIZ Makasi Par contre 10 sont pr vus pour elle en tant que responsable du travail de mise en r seau sensibilisation participation aux tables rondes etc Enfin les finances et le travail de relations publiques de FIZ Makasi sont g r s par la responsable des finances de FIZ galement raison de 1096 Ces deux derni res personnes font partie du comit de direction de FIZ et sont co responsables du projet FIZ Makasi Ces cas restent n anmoins minoritaires En 2004 par exemple seules cinq femmes ayant consult FIZ Makasi taient victimes de traite d tres humains dans le secteur domestique et trois dans le cadre d un mariage sur un total de 85 personnes selon un document interne du FIZ Deux trois personnes mineures plus de quinze ans font appel FIZ Makasi chaque ann e 112 Le fait d employer un nombre important de personnes avec un temps de travail peu lev s explique par un besoin de flexibilit concernant les comp tences professionnelles et linguistiques notamment Les collaboratrices de FIZ Makasi peuvent ainsi proposer des consultations en allem
165. es humains voir par exemple les statistiques de la FIZ dans le Tableau 5 Dans de tr s rares cas des femmes suisses ont galement t victimes de traite d tres humains aux dires du responsable du SCOTT notamment Malgr les rumeurs et id es pr con ues largement r pandues sur des fili res mafieuses trafiquant des femmes en m me temps que des armes ou de la drogue plusieurs recherches ont d montr que de tels r seaux de criminalit organis e n taient pas a priori impliqu s dans la traite d tres humains en Suisse voir par exemple D Amato et al 2005 Estermann 2002 Sardi et Froidevaux 2001 Les experts notamment diff rents repr sentants de la police confirment que les r seaux par lesquels les femmes sont amen es en Suisse dans un but de prostitution sont le plus souvent des petites structures Elles peuvent cependant tre bien organis es avec une r partition pr cise des t ches comme le d crit ce repr sentant de la police Le tout est tr s bien organis et les t ches clairement partag es Celui qui fait le taxi re oit peut tre quelque chose ou a le droit de coucher avec cette femme Il y a des types tr s diff rents de services G n ralement il y a une personne qui organise le tout depuis ici mais qui a des aides pour aller amener ou chercher les femmes l a roport Il y a peut tre quelqu un qui s occupe de surveiller les appartements d encaisser les loyers etc Je ne parlerais pourtant
166. es partenaires intervenant dans ce domaine Par cons quent les contacts sont principalement bas s sur la confiance r ciproque des personnes impliqu es ce qui n offre gu re de garantie voire aucune pour les victimes concern es de prise en consid ration de leurs droits Groupes de travail Suite la motion d pos e par la conseill re nationale Vermot Mangold sur la protection des victimes de la traite des femmes en 2000 Caritas Berne a d cid de repenser la protection des victimes Ce centre a initi en 2001 un groupe de travail cantonal constitu partir d un groupe existant qui s occupait des questions de migration et r unissait plusieurs organisations eccl siastiques et autorit s publiques Ce premier groupe de travail sur la traite des personnes comptait cinq membres le service des migrations du canton la police des trangers de la ville de Berne FIZ Xenia et Caritas Berne Il a tabli un rapport en 2003 qui recommandait entre autres la mise sur pied d une table ronde mais qui est rest sans suite Un deuxi me groupe de travail a t constitu par la conseill re d Etat Dora Andres en d cembre 2005 il se composait cette fois ci de 14 membres 54 z Selon la repr sentante de Caritas Berne aucune autre section de Caritas n offre ce service pour le moment Caritas B le s est toutefois d clar e int ress e 55 00 3055 Traite des femmes Programme de protection pour l
167. es victimes Ces membres sont des repr sentants des organisations suivantes Berner Interventionsprojekt gegen h usliche Gewalt EMF Police cantonale bernoise Service cantonal des migrations Untersuchungsrichteramt III Berner Mittelland Stiftung gegen 102 mais Caritas qui avait jou un r le d initiateur en 2001 n en faisait plus partie pour des raisons de strat gie propres l eeuvre d entraide Ce groupe a adress en avril 2006 au Conseil ex cutif du canton un rapport qui livre un excellent tour d horizon de la situation l gale en Suisse et de la pratique dans le canton de Berne Il souligne les lacunes en mati re de poursuite du d lit et de protection des victimes et fait une s rie de recommandations concr tes Il sugg re notamment d instaurer une table ronde en tant que groupe de coordination permanent pour lutter contre la traite et de cr er une chaine d intervention visant coordonner les activit s li es la protection des victimes D autres recommandations ont trait la formation des acteurs concern s et la mise disposition des ressources n cessaires D veloppements r cents En r ponse au rapport remis en avril dernier par le groupe de travail le Conseil ex cutif du canton de Berne a approuv l id e d une table ronde qui pourra d ailleurs galement compter sur la participation d un procureur public Une chaine d intervention adapt e au domaine de la traite d tres humains sera aussi d velo
168. eshalb wichtig ist weil eine angemessene Betreuung der Opfer von Menschenhandel und die Erteilung einer auch kurzfristigen Aufenthaltsbewilligung letztlich die Stabilisierung der Lage f r die Opfer sicherstellt und deren Bereitschaft beg nstigt mit der Polizei zusammen zu arbeiten Auf dem Weg zu einem institutionellen Dispositiv Die Resultate der Studie erm glichten die Erarbeitung eines idealen institutionellen Dispositivs in Bezug auf den sozialen Schutz der Opfer von Menschenhandel Dieses w nschenswerte und dennoch pragmatische 15 Modell beabsichtigt Denkanst sse f r die Umsetzung einer verst ndnisvollen und koh renten ffentlichen Politik zu vermitteln Die ffentliche Politik der Schweiz f hrt beim Opferschutz vor allem ber die Institutionalisierung kantonaler Kooperations Netzwerke Diese Einsatzketten die idealerweise schriftlich formalisiert sind umfassen mindestens die folgenden Akteure betroffene OHG Beratungsstellen Vereinigungen und NRO in Risiko Milieus Prostitution irregul re Migration etc kantonale und kommunale Sozialbeh rden Stadt oder Kantonspolizei Fremdenpolizei und Justizbeh rden Die Kantone st tzen sich bei der Umsetzung von Schutz Massnahmen auf entsprechende Empfehlungen und Weisungen des Bundes Die Eidgenossenschaft ist unter anderem verantwortlich f r die Information die Koordination der Akteure und die Begleitung dieser ffentlichen Politik Idealerweise sollte die
169. est la plus ad quate pour faire face ce probl me Il y a lieu de distinguer entre trafic des fins d adoption et trafic travers l adoption Cantwell 2005 Pour cet auteur consultant international en politique de protection de l enfant si le premier existe certainement sans qu il ne soit assimil de la traite le second n a jamais t prouv L adoption peut toutefois jouer un r le particulier dans certains cas de trafic d enfants ou de jeunes adultes Il ne s agit pas d une adoption internationalement reconnue mais d une adoption traditionnelle effectu e dans le pays d origine de la victime et utilis e comme moyen de persuasion et donc de tromperie suppl mentaire ou de facilitation de sa venue Deux cas de ce type ont t entendus dans lesquels il est difficile de d terminer si la victime tait mineure ou si son ge avait t falsifi en vue de faciliter et de justifier l adoption Le t moignage suivant tir d un dossier confidentiel rend compte de l une de ces situations J ai trouv du travail chez une dame qui avait une ni ce qui habitait en Suisse Elle est venue en vacances dans mon pays et je me suis occup e de son fils et elle m a demand si je voulais venir avec elle en Suisse pour m occuper de son fils et apprendre lire et crire Elle a dit qu elle allait m duquer et m adopter que je serais sa fille Elle m a donn un nouveau nom Elle n a pas pay ma famille pour a
170. estim e Au niveau f d ral quatre types de donn es sont utiles bien qu insuffisantes pour quantifier le ph nom ne elles concernent les condamnations p nales en vertu des articles sur la traite d tres humains et l incitation la prostitution les prestations accord es dans le cadre de la LAVI aux victimes de ces deux d lits les autorisations de s jour accord es aux victimes de traite par les cantons et les statistiques des clientes des organismes d aide aux victimes Le premier type de statistique correspond donc au nombre de condamnations p nales bas es sur l article actuel relatif la traite d tres humains Ce nombre en l g re augmentation en 2005 reste n anmoins extr mement bas Il ne donne aucune indication sur les victimes des faits leur nombre ou leurs caract ristiques puisqu il est ax sur les auteurs du d lit Nos entretiens r v lent que le nombre de victimes par condamnation c est dire P Elle a d ailleurs d j t revue la baisse puisque la premi re estimation datant de 2001 et effectu e selon la m me m thode d extrapolation donnait une fourchette de 2 200 3 700 victimes Groupe de travail interd partemental traite des tres humains 2001 Les donn es officielles de 2005 ne sont pas encore disponibles mais cette augmentation nous a t signal e par le responsable du SCOTT et est confirm e dans le dernier rapport sur la s curit int rieure fedpol 2005 48
171. et la Moldavie 58 concernant les mesures de lutte ou de protection des victimes ou encore dans la recherche voir chapitre revue de la litt rature Ce chapitre est consacr un tour d horizon de chacune de ces th matiques en Suisse La question transversale du trafic d enfants y est galement abord e Enfin certaines th matiques adjacentes et autour desquelles il n existe aujourd hui pas de consensus quant leur lien avec le ph nom ne de la traite des tres humains sont discut es les mariages arrang s sur catalogue et l adoption ill gale 3 4 1 Traite des tres humains en vue de l exploitation sexuelle Bien que l tat de la recherche reste limit ce type de traite est l heure actuelle le mieux connu La prise de conscience qui a lieu en Suisse depuis la fin des ann es 1990 a eu pour effet une certaine mobilisation des autorit s polici res et judiciaires pour lutter contre ces activit s et la mise en place de mesures de protection des victimes D s qu un certain nombre de victimes sont identifi es et quelques rares coupables jug s il est possible d en savoir un peu plus sur le ph nom ne bien que la partie qui devient visible ne repr sente que la pointe d un iceberg encore largement inconnu L industrie du sexe n est pas un milieu homog ne Les activit s et les lieux qui y sont d volus sont divers cabarets salons de massage prostitution de rue bars champagne agences d escort girls
172. et sur les disparitions en cours d enqu tes Dans tous les cas une meilleure connaissance des m canismes caract risant les proc dures p nales permettrait d affiner les estimations concernant les taux occultes et les biais pr sent s par les donn es enregistr es L analyse des dossiers pourrait livrer aussi des l ments utiles sur l identification d experts issus de la police de la justice ou des organismes de protection des victimes qui pourraient tre interrog s dans une tape ult rieure sur la base d un questionnaire standardis ou d interviews personnelles Les r sultats de notre tude montrent toutefois que les personnes ayant une exp rience tendue dans ce domaine sont encore peu nombreuses en Suisse m Respectivement art 23 1 LSEE 15 fois art 252 CP 5 art 239 183 et 305 5 CP 3 Statistiques OFS communiqu es sur demande A noter par exemple qu en Allemagne les accus s allemands sont plus rarement condamn s que les ressortissants trangers Herz 2005 87 4 4 En guise de conclusion En l tat actuel aucune m thode globale et concluante ne permet d valuer lampleur de la traite d tres humains du moins avec des ressources relativement modestes Au regard des exp riences internationales et des d veloppements en cours dans divers cantons suisses une approche pragmatique bas e sur une s rie d actions diff rentes promouvoir s impose notre avis Dans l imm diat en ce
173. f d ral de l galit entre femmes et hommes e Stephan Libiscewski Service de coordination contre la traite d tres humains et le trafic de migrants e Marianne Schertenleib FIZ Centre d Information pour les femmes d Afrique d Asie d Am rique latine et d Europe de l Est e Eva Wiesendanger Conf rence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales 180 e Barbara Zimmerli Conf rence suisse des offices de liaison de la loi f d rale sur l aide aux victimes d infractions Quatre rencontres ont eu lieu La premi re a permis en tout d but de recherche de pr ciser le projet et la m thodologie Les trois r unions suivantes ont t l occasion de discuter les r sultats interm diaires et d ajuster ainsi la th matique et la d marche 181 Annexe 2 Limites de l tude et pistes de recherche futures Cette tude est ax e sur la protection sociale des victimes dans le sens de leur encadrement par des intervenants pour l essentiel sociaux Ce n est l qu un des deux volets troitement li s de la lutte contre la traite d tres humains l autre face tant constitu e par la poursuite polici re et p nale des auteurs de ce d lit Ce choix concert avec les mandants ne rel ve bien entendu pas d un jugement sur l importance de l un ou l autre de ces aspects mais d une d limitation th matique de l tude Le volet de la poursuite p nale m riterait lui seul une analyse approfondi
174. faire du travail de proximit et le lendemain d poser une plainte ou soutenir une femme qui le fait C est trop dangereux ce sont deux r les diff rents Si je dois cacher une femme et que le lendemain je dois travailler avec son patron ca ne va pas Par ailleurs la collaboration relativement troite avec la police que n cessiterait le soutien global des femmes victimes de traite nuirait la cr dibilit des associations vis vis des travailleuses du sexe elles m mes Cet argument empreint de pragmatisme semble partag par les repr sentantes d associations de ce type que nous avons rencontr es aucune n ayant manifest la volont de jouer un r le plus actif dans ce domaine Les associations travaillant dans le milieu de la prostitution jouent un r le tr s compl mentaire celui des services LAVI dans le paysage de la protection des victimes de traite des personnes Leur action leur permet en effet un acc s direct aux personnes potentiellement concern es et donc un ventuel travail de d tection des victimes ou du moins d information propos de leurs droits Les entretiens r alis s laissent cependant penser que cette th matique n est gu re prioritaire dans les pr occupations de ces associations davantage ax es sur la pr vention sanitaire et la lutte contre d autres types d abus plus fr quents Leurs possibilit s d action en mati re d accompagnement et de soutien des victimes de traite d tres humains sont
175. g nzen Nur ein pragmatischer Ansatz wie wir ihn hier vorschlagen kann heute der Notwendigkeit einer Auswertung Rechnung tragen er liefert den ersten Schritt hin zu einer systematischen Erfassung und einer Analyse der verf gbaren Daten Der Opferschutz im Sozialberecih Die Bek mpfung des Menschenhandels verl uft ber zwei Hauptachsen welche die beiden Seiten derselben Medaille bilden die Strafverfolgung und der Opferschutz Mit einer gr ndlichen Analyse widmet sich der vorliegende Bericht dem zweiten Schwerpunkt sprich dem Opferschutz im Sozialbereich mit dem Ziel dessen wichtigste Akteure Grenzen und zuk nftigen Heraus forderungen zu beschreiben Im Allgemeinen hat sich der Sensibilisierungsgrad f r das Ph nomen Menschenhandel in der Schweiz w hrend der letzten Jahre sp rbar erh ht Die Opferschutz Politik deren Definition und Umsetzung Sache der Kantone ist variiert von Ort zu Ort betr chtlich wie die Fallstudien im Rahmen dieser Forschung best tigen Diese betonen zudem die Notwendigkeit die Schulungs und Informations Arbeit der betroffenen Akteure weiter zu vertiefen In gewissen Kantonen bilden sich diesbez glich aufeinander abgestimmte Dispositive zum Opferschutz mit dem Zweck einer engen Zusammenarbeit zwischen den einzelnen Beteiligten insbesondere zwischen den Justiz und Polizeibeh rden und den Akteuren des sozialen Opferschutzes Die internationale Erfahrung zeigt dass diese Kooperation unter anderem d
176. gatoire des femmes ainsi que sur une sp cialisation de certains magistrats qui deviennent ensuite les r pondants pour de tels cas La pr sence de FIZ Makasi Zurich en fait un partenaire privil gi cet organisme a la responsabilit d organiser et de coordonner la protection des victimes obtention d une autorisation de s jour h bergement soutien financier soutien social m dical et psychologique etc La collaboration entre la police et le FIZ prend une dimension particuli re Zurich un des rares cantons avoir pr vu lors d enqu tes comprenant de forts soup ons de traite d tres humains que les collaboratrices du FIZ soient inform es l avance d une descente de police Elles sont ainsi pr par es intervenir aupr s des femmes potentiellement victimes quelques heures apr s que celles ci auront t interpell es et amen es au poste de police La m me critique que celle concernant le Tessin et d autres cantons est mise par certaines personnes l gard de ces proc dures novatrices mais forc ment s lectives Malgr une sensibilisation des instances polici res et judiciaires plus lev e le nombre d expulsions de femmes prostitu es en situation de s jour irr gulier reste important 5 3 Etudes de cas Trois tudes de cas ont t faites dans le cadre de cette recherche voir m thodologie dans l Annexe 1 les deux premi res concernent des contextes municipaux et analysent les r seaux d interven
177. geant des campagnes contre la traite des blanches la fin du XIX si cle Corbin 1978 Doezema 1999 La traite des personnes existe dans le monde entier et prend des formes extr mement diverses de la vente de femmes et d enfants pour la prostitution l utilisation d enfants soldats du trafic d organes pr lev s sur des prisonniers ou des condamn s mort la servitude pour dette Elle peut tre d finie de mani re g n rale comme l organisation du d placement d une personne vers une destination autre que son lieu de r sidence habituel en utilisant la force la tromperie ou un autre moyen ill gitime pour obtenir son consentement dans le but de l exploiter et ou de la faire travailler dans des conditions proches de l esclavage La traite ne se r duit ni un soutien moyennant paiement dans le passage ill gal d une fronti re trafic de personnes ou smuggling ni l exploitation d une personne dans un lieu donn De nombreuses organisations non gouvernementales en ont fait un th me central de leurs activit s et des organisations internationales et intergouvernementales l ont plac dans leurs priorit s non sans b n ficier le plus souvent de l effet marketing d un tel th me que la strat gie ait t d lib r e ou non De plus en plus de gouvernements tentent aujourd hui de lutter contre ce d lit et l ont introduit dans leur agenda politique souvent pouss s par la signature d
178. giner 26 syst mes de protection compos s d acteurs sp cialis s Une perspective pragmatique impose de reconnaitre que peu d acteurs strictement sp cialis s peuvent se positionner dans ce domaine en Suisse et que la majorit des t ches doivent tre du ressort de services ou d unit s plus g n ralistes Cependant les r sultats de notre analyse plaident pour qu un certain nombre de conditions accompagnent cette situation Si les structures elles m mes ne sont pas sp cialis es dans la majorit des cas il est n cessaire de fixer des niveaux de sp cialisation l int rieur de ces structures Une ou plusieurs personnes de r f rence devraient en effet tre particuli rement sensibilis es et form es au ph nom ne de traite afin de pouvoir r pondre de mani re ad quate ce type de situations Ces acteurs g n ralistes devraient par ailleurs tre int gr s dans un r seau qui lui est semi sp cialis dans la th matique de la traite des personnes ou dans une th matique plus large dont la traite est l une des priorit s Ce r seau d intervention institutionnalis qui fonctionne sur la base de proc dures clairement tablies est l un des meilleurs moyens de rendre efficace la protection des victimes de traite d tres humains en Suisse Enfin les acteurs et le r seau qu ils constituent devraient tre soutenus dans leur travail par un certain nombre d institutions au niveau national ou r gional qui sont quant
179. gnent la r action que pourrait avoir leur famille si elle d couvrait le secteur dans lequel elles travaillent Les dimensions de la traite d tres humains Les diff rentes dimensions qui viennent d tres d finies ne sont pas propres aux victimes de traite d tres humains Au contraire ces facteurs de vuln rabilit et de pr carit sont caract ristiques de certaines populations migrantes en g n ral particuli rement les migrants en situation irr guli re mais aussi les travailleurs et travailleuses se trouvant dans les chelons les plus bas et les plus informels de l conomie TI Ces dimensions sont cependant centrales pour comprendre le ph nom ne de traite car ce sont les piliers autour desquels les auteurs construisent leurs m canismes de tromperie et d exploitation C est par l instrumentalisation de la vuln rabilit de certaines personnes que les auteurs de ce type de d lits parviennent faire du profit en les exploitant Simultan ment les victimes de traite d tres humains m me celles qui ont t reconnues comme telles par la justice ne sont que rarement d nu es d une part de d cision et de participation au processus qui les a men es leur situation actuelle Elles ne se conforment gu re l image un peu caricaturale que les m dias entre autres v hiculent d elles Ce hiatus entre les attentes par rapport un comportement faussement typifi et la r alit rend la probl matiq
180. i l on s accorde g n ralement distinguer clairement traite trafficking de trafic smuggling cet auteur utilise le terme trafficking dans un sens g n rique pour d signer la fois l un et l autre ph nom ne voir d finitions pr cises dans le chapitre 3 24 de Kelly peut encore tre cit e elle fait le point sur l tat de la recherche en Europe Kelly 2005 Une autre publication r cente Sector Project against Trafficking in Women GTZ 2005 offre une s rie d articles th oriques et pratiques consacr s principalement la lutte contre la traite permettant de replacer le d bat dans le contexte actuel 2 1 La traite des personnes contexte et domaines th matiques Selon l OSCE la Suisse fait partie des principaux pays de transit et de destination de la traite des personnes dans la zone de l OSCE cit dans DFAE 2002 Ce fait est galement relev dans le rapport r dig par le D partement d Etat des Etats Unis qui pla ait en 2005 la Suisse dans la cat gorie des pays pouvant faire mieux en mati re de lutte contre la traite et de protection des victimes notamment sous l angle des poursuites criminelles de protection des victimes contre le renvoi et de mesures nationales visant diminuer la demande Department of State of the United States 2005 Un an plus tard le nouveau rapport reconnait les efforts d ploy s par la Suisse mais continue de mettre en lumi re certaines lacunes Depar
181. i repr sente environ 10 de toutes les demandes de soutien au FIZ voir Tableau 8 Cependant comptabilis e en nombre d heures la proportion du travail fourni par les collaboratrices de FIZ Makasi pour des personnes victimes de traite d tres humains atteint presque la moiti de toute l activit des deux secteurs de consultation selon un document interne bas sur les statistiques de 2004 6 Pour des statistiques plus d taill es des utilisatrices de FIZ Makasi se r f rer au chapitre 3 2 114 Tableau 8 Nombre de personnes ayant consult le FIZ ou le FIZ Makasi pour traite de femmes et proportion par rapport au nombre total de consultations personnelles ou t l phoniques 2000 2005 2000 2001 2002 2003 2004 2005 30 30 26 81 85 116 8 496 9 6 9 8 696 7 1 11 Source Rapports annuels du FIZ Le nombre de femmes qui acc dent au FIZ Makasi par l interm diaire de la police est par ailleurs en nette augmentation alors qu en 2004 elles n taient que sept dans ce cas elles constituent en 2005 une proportion lev e des personnes soutenues 22 femmes Cette volution est une preuve de l efficacit du travail de sensibilisation accompli par FIZ aupr s des polices principalement celle de Zurich mais ne va pas sans poser certaines questions En effet la priorit accord e par l institution ces personnes sur le plan strat gique et dans les faits pourrait avoir une incidence sur l investissement
182. ification des victimes potentielles en b n ficiant d informations suffisantes pour tre capables de rep rer des situations risque et de les relayer si n cessaire vers d autres intervenants plus sp cialis s e Premi re prise en charge des victimes conseils psychosociaux et juridiques et ventuelle orientation vers des structures sp cialis es e Si n cessaire orientation des victimes vers des structures d accueil de soins m dicaux des avocats des services de conseils en vue du retour e Stabilisation l gale octroi formalis d une autorisation de s jour au moins durant la dur e de la proc dure voir infra e Financement du s jour des victimes court ou moyen terme Ces r seaux d intervention doivent au minimum comprendre les acteurs sociaux suivants services LAVI concern s associations et ONG travaillant dans un milieu risque prostitution migrants irr guliers etc autorit s sociales cantonales et communales Dans ces r seaux doivent imp rativement tre inclus diff rentes institutions repr sentant les autorit s de contr le polices municipales et cantonales brigades actives dans la lutte contre la traite police des trangers et autorit s judiciaires minist re public juges d instruction Il est en outre n cessaire qu un coordinateur soit choisi parmi les acteurs sociaux de la protection avec pour r le d organiser leurs r unions de coordonner la mise en place d une proc
183. iner Rechte Ein Umdenken beim Menschenhandel in Richtung Migration sperspektive sei es juristisch und politisch Migrationsgesetze und politik oder aber soziologisch bezogen auf das allgemeine Problem der irregul ren Migration bildet daher eine wichtige Etappe auf dem Weg zu einem angemessenen Verst ndnis und einer koh renten ffentlichen Politik des Ph nomens Es geht idealerweise darum pragmatische L sungen zu entwickeln die gleichzeitig die Bed rfnisse des Grenzschutzes der Strafverfolgung und schliesslich die Einhaltung der Menschenrechte von Migranten und Migrantinnen insbesondere der verletzlichsten ber cksichtigt 17 Introduction 1 1 Contexte de l tude Le th me de la traite d tres humains en particulier celui de la traite des femmes a pris une place consid rable dans les d bats publics et politiques au cours de ces derni res ann es Hautement m diatis il fait l objet de nombreux films et reportages articles et missions diverses Dans le monde occidental la traite des femmes est depuis peu galement th matis e en relation avec de grands v nements sportifs notamment la coupe du monde de football La question est la plupart du temps abord e de mani re tr s motionnelle ce d lit particuli rement grave porte atteinte la libert des personnes et touche en outre le corps et la sexualit veillant ainsi toutes sortes de craintes qui ne vont pas sans rappeler celles mer
184. information sur le ph nom ne de la traite des femmes Fraueninformationszentrum f r Frauen aus Afrika 2003 Celui ci contient diff rents articles concernant le contexte social et sociologique juridique et politique dans lequel s ins re le ph nom ne de la traite des femmes Les collaboratrices du FIZ et de son nouveau centre de conseil pour les victimes de la traite Makasi ont de plus publi diff rents articles en Suisse voir notamment Schertenleib 2005 La recherche conduite r cemment sur demande de la FIZ Le Breton et Fiechter 2005 est une analyse relativement large du ph nom ne de la traite des femmes en Suisse Elle inclut des th matiques comme le contexte dans lequel la traite a lieu d terminants du pays d origine et demande dans le pays d accueil et les conditions dans lesquelles vivent et travaillent les femmes en question Le livre vite l cueil de la victimisation totale en prenant en compte les strat gies des personnes concern es mais cette perspective reste limit e du fait que le lien entre traite et projet migratoire est peu analys et que la D Voir notamment les num ros de d cembre 1999 mars 2003 et f vrier 2005 29 question du choix personnel o commence la coercition ou l exploitation est quelque peu n glig e Ce lien avec un projet migratoire fait par ailleurs l objet d un court article moins r cent Prodolliet 1997 Il serait possible d tendre le champ de la litt rature consacr
185. ins pour lesquelles une intervention a eu lieu est limit Les estimations se situent entre un et cinq cas par ann e mais sont un peu plus lev es dans les services zurichois dix quinze cas Les collaboratrices et collaborateurs rencontr s voquent de plus le probl me de la d finition pr cise de ce ph nom ne car ils sont le plus souvent confront s des situations s apparentant de la traite et ne disposent pas toujours d une formation information suffisante sur la mani re de d tecter et de g rer de telles situations Certains de nos interlocuteurs se sont ainsi dits tre d munis par rapport de tels cas Cependant plusieurs d entre eux montrent un int r t particulier envers ce th me qu ils sentent m riter une attention plus grande que celle qui lui est accord e jusqu ici Ces personnes cherchent alors s informer et transmettre ce qu elles ont appris leurs coll gues Cela s est fait par exemple en invitant une collaboratrice de FIZ Makasi pr senter la th matique et les activit s de cette ONG ou en participant la conf rence nationale organis e par le SCOTT ce sujet en 2005 Certains services LAVI particuli rement en Suisse al manique se r f rent par ailleurs FIZ Makasi pour des situations qu ils ne se sentent pas aptes suivre eux m mes Dans deux cantons toutefois des services LAVI jouent d j ou sont en passe de jouer un r le central dans l encadrement des victimes de trai
186. insi s imposer Au niveau international les tentatives de quantification ont t aussi multiples que souvent peu concluantes de m me en Suisse aucun ordre de grandeur fiable n a pu tre articul Lors du lancement de cette tude il avait donc t d cid de d gager dans la mesure du possible une strat gie d valuation quantitative partir des r sultats issus des diff rents volets de cette tude A d faut d une m thode appropri e et pr te tre appliqu e telle quelle une s rie de pistes destin es mieux cerner les diff rents contours du ph nom ne sont esquiss es dans ce chapitre et mises en relation avec les limites de toute mesure de la traite des personnes 4 1 Les difficult s li es la mesure de la traite Si la fin des ann es 90 de nombreux organismes internationaux ou nationaux se sont livr s des estimations chiffr es de la traite des personnes et des profits qu elle g n re une certaine prudence s est impos e ces derni res ann es Actuellement c est principalement le gouvernement am ricain qui avance des chiffres de 600 000 800 000 victimes par an pour ce qui de la traite internationale Department of State of the United States 2006 La litt rature sp cialis e mais galement la quasi totalit des entretiens d experts soulignent la difficult de chiffrer l ampleur de la traite d tres humains et par voie de cons quence son volution au fil du temps On peut voqu
187. ion cantonale 8 Gen ve 2 Zurich 1 Total 30 Entretiens avec des victimes de traite d tres humains Un petit nombre d entretiens a t r alis avec des personnes ayant t victimes de traite d tres humains ou de situations s y apparentant fortement Sans pr tendre une quelconque repr sentativit ces entretiens offrent un aper u direct de ce que peuvent signifier de telles situations pour les personnes concern es Pour cette partie de la recherche nous avons rencontr huit personnes toutes des femmes dont une partie trois a t victime de traite d tres humains en vue d exploitation sexuelle une autre cinq en vue de l exploitation de la force de travail Les entretiens ont t men s individuellement sauf dans un cas o l occasion nous a t offerte de rencontrer lors d un m me rendez vous quatre femmes vivant Gen ve et ayant toutes travaill en tant que domestiques pour des repr sentants diplomatiques ou des fonctionnaires internationaux Hormis Gen ve les personnes contact es r sidaient dans les cantons de Zurich et de Neuch tel Elles sont originaires du Br sil de Bulgarie d Ethiopie du Nicaragua du Kosovo du Maroc du Nigeria et des Philippines Nous avons pu entrer en contact avec ces femmes par l interm diaire de certains de nos interlocuteurs rencontr s lors des entretiens d experts 178 Lors des entretiens conduits sur la base d un questionnaire semi directif ont
188. ion dans le pays de destination et l organisation de la venue de cette personne n est gu re pertinente leur action tant orient e vers la r solution d une probl matique situationnelle actuelle 71 Figure 1 Victimes de traite d tres humains et victimes d exploitation les proportions sont relatives et ne doivent pas tre consid r es comme repr sentatives d une r alit Exploitation sexuelle Exploitation de donneurs d organes Exploitation de la force de travail Victimes connues des services de soutien et de protection Victimes de traite des tres humains parmi lesquelles des victimes mineures Victimes consid r es comme telles par la police et les autorit s judiciaires 72 3 5 3 Caract ristiques sociologiques de la traite d tres humains Une r alit complexe et diff renci e La traite d tres humains est un concept avant tout juridique qui se combine d un point de vue sociologique avec un certain nombre d autres probl matiques avec lesquelles il ne faut pas le confondre mais avec lesquelles il entretient des liens troits et de nombreux points communs La traite d tres humains human trafficking ou trafficking in human beings se distingue du trafic de migrants human smuggling du fait que le second concerne l organisation d un voyage ou d un passage ill gal de fronti res pour entrer dans un Etat et n implique pas la notion
189. ire est essentielle dans l analyse de la traite d tres humains En effet dans certaines circonstances il est pr f rable pour une personne de subir une situation jug e comme inadmissible selon d autres crit res que de d noncer les abus subis ce qui reviendrait abandonner les buts fix s dans son projet migratoire Mais reconstituer le lien entre migration et traite d tres humains appelle d autres r flexions notamment celles qui concernent la relation entre politiques migratoires et traite d tres humains Sans approfondir cette question relevons toutefois que les restrictions des l gislations migratoires quant l entr e sur le territoire et au s jour ne peuvent qu augmenter la 75 demande en interm diaires et a fortiori accro tre la tentation pour ces derniers de profiter d un march potentiellement tr s lucratif qu il s agisse de trafic de migrants ou de traite d tres humains Nadig 2002 Souvent les personnes victimes de traite d tres humains sont entr es sur le territoire suisse y r sident et y travaillent de mani re ill gale L irr gularit de leur statut est un l ment central de leur vuln rabilit puisque toute tentative de r bellion signifie pour elles le risque de se voir rep r es et d tre par cons quent renvoy es dans leur pays d origine Mais les cas de figure sont encore d une plus grande complexit pour une typologie des formes d irr gularit voir Doomernik 2002 Le vo
190. ite d tres humains Ces entretiens ont en particulier servi de mat riel de base pour l analyse dans le cadre des modules 2 tat des lieux et 3 protection 176 des victimes Pour le module 3 ils ont t compl t s par trois tudes de cas visant une compr hension plus d taill e de situations sp cifiques Entretiens d experts Il n tait pas possible de r aliser des entretiens dans tous les cantons suisses d autant plus que le nombre d acteurs potentiellement concern s dans chaque canton est relativement lev Nous avons par cons quent opt pour une perspective s lective plut t qu exhaustive mais avons pris garde ne pas choisir uniquement des acteurs ou des r gions particuli rement sensibilis s la question de la traite d tres humains l id e de l tude tant galement de mettre en lumi re les lacunes existantes Il existe en effet en Suisse un certain nombre de personnes particuli rement pr sentes dans l ar ne publique autour de la traite d tres humains et sans vouloir nous passer de l expertise de ces personnes nous avons galement souhait rencontrer celles pour qui ce th me n est pas forc ment une priorit dans le discours ou dans l action Par ailleurs nos entretiens conduits au moyen d un guide utilis de mani re flexible avaient une orientation plus pratique exp rience et action de la personne sur le terrain que discursive Au total 30 entretiens d experts ont t
191. ituations sp cifiques De m me des changes d information annuels ont lieu entre la police et le centre LAVI Plusieurs avocats sp cialis s semblent galement jouer un r le important de liaison entre les victimes le r seau associatif et les autorit s polici res et juridiques Ces diff rentes collaborations d ordre essentiellement bilat ral sont galement mises contribution dans des situations particuli res et notamment lorsque des d lits sont commis l encontre de prostitu es par exemple agressions sexuelles Cependant les experts entendus sont unanimes sur le fait que les instruments n cessaires une r elle protection des victimes font d faut dans le canton de Vaud Un obstacle majeur r side dans les difficult s rencontr es en mati re d autorisations de s jour Bien que la loi cantonale pr voie express ment cette possibilit rien ne semble garantir la victime d un d lit portant plainte qu elle obtienne r ellement une telle autorisation de la part du service de la population Dans la pratique il semble cependant que des arrangements puissent tre trouv s qui sont dans l int r t de diff rents acteurs les victimes comme la police Les cartes de sortie d livr es aux personnes sans autorisation de s jour qui ont t interpell es peuvent par exemple contenir un d lai de sortie de quelques mois au lieu des quelques jours ou semaines habituels Une entente peut aussi tre d finie entre l
192. jet e Leurs comp tences en mati re de soutien et de suivi des victimes de traite d tres humains leur conf rent une l gitimit prendre en charge la coordination des situations en collaboration avec les acteurs cantonaux dans certains cas f d raux Cette sp cialisation s articule autour de comp tences sp cifiques de prise en charge psychologique juridique sociale mais galement sur le plan technique gr ce une insertion dans un r seau ad quat permettant un encadrement global des victimes 86 iis ds On pourrait aussi imaginer la cr ation d un centre qui ne serait pas directement actif dans l identification des victimes mais qui collaborerait troitement avec des organismes remplissant cette fonction 87 3 2 och P i Le manque de connaissances s explique largement par la complexit du ph nom ne et l volution rapide du cadre juridico institutionnel 160 La n cessit de centres sp cialis s sur la traite d tres humains tient la complexit de ses enjeux et de la prise en charge des victimes mais surtout au fait que ce ph nom ne touche diff rentes th matiques et domaines d activit s droit p nal probl matique migratoire droit des victimes en g n ral etc Les diff rents acteurs de la protection ont bien certaines connaissances pertinentes en la mati re mais leur perspective est g n ralement partielle limit e leur domaine d activit particulier Un des atouts ma
193. jeurs d un centre sp cialis est sa capacit r unir ces diff rentes perspectives dans une vision globale du ph nom ne consciente des tensions principales qui le traversent En outre c est l exp rience accumul e par un centre sp cialis qui fait sa force principale en le rendant cr dible aupr s de ses partenaires moins sp cialis s la confiance qui peut tre tablie et le partage des responsabilit s qui en d coule permet au final chaque intervenant de se concentrer sur ses propres t ches Par ailleurs la traite d tres humains est un probl me social mergent et les pratiques de protection et de prise en charge de ses victimes n en sont qu au d but de leur d veloppement en Suisse Le manque de dispositifs appropri s rend l intervention fortement tributaire de la sensibilit et de l int r t particuliers des intervenants impliqu s et la mise en place de dispositifs cantonaux de prise en charge concert s reste ainsi incertaine et pr caire Des acteurs r gionaux sp cialis s peuvent intervenir de mani re flexible toutes les tapes de d veloppement ce qui permet d utiliser des synergies et d viter que chaque canton r invente la roue en favorisant la mise en place de dispositifs adapt s dans les diff rentes r gions Cela contribue aussi r duire les in galit s d coulant du f d ralisme et assurer le suivi de l volution des dispositifs En plus d tre mergente la probl mati
194. la fois au nombre de cas la sensibilit politique aux dispositifs de protection existant et l intensit de l activit m diatique ou de recherche UNODC 2006 19 En Allemagne les d lits en mati re de trafic de migrants Schleusungstatbest nde sont fr quemment voqu s Herz 2005 265 3 It should be made clear that the data collected in the Trafficking Database and the findings presented in this Report concern the reporting of human trafficking information The Report compiles and analyzes the work of sources reporting on human trafficking The Report does not provide information regarding actual numbers of victims nor does it provide statistics directly reflecting the severity of human trafficking around the globe UNODC 2006 45 34 nz En passant par lev moyen et bas 82 4 2 et le besoin de donn es fiables Les nombreux efforts d ploy s pour valuer l tendue de la traite d tres humains t moignent de la n cessit de justifier son existence sinon son importance afin d obtenir des moyens pour y faire face Simultan ment le manque largement observ de dispositifs appropri s pour prendre en charge les victimes rend difficile l appr hension du ph nom ne Il s agit d un v ritable cercle vicieux qu un sp cialiste voque en rapport avec l occasion manqu e de l inscription explicite de la traite dans la r vision partielle de la LAVI On ne peut pas
195. le L tude de Rahel Zschokke 2005 sans doute la plus compl te concernant l analyse de la traite des femmes en Suisse est construite sur une crois e de perspectives juridiques et sociologiques Elle lie notamment le d veloppement des migrations du sexe et le potentiel d exploitation qu elles incluent une demande croissante du march suisse et la globalisation d une conomie d finie comme n olib rale qui ne permet que difficilement l int gration conomique des femmes Selon cette tude les r seaux de ce commerce apparaissent plut t comme de petites structures principalement organis es autour de liens ethniques C est galement ce qui ressort de l tude men e Gen ve dans le milieu de la prostitution Sardi et Froidevaux 2001 qui conclut l existence de formes opportunistes de trafic de femmes plut t que de criminalit organis e Finalement la recherche portant sur les d terminants sociaux de la traite des femmes Le Breton Baumgartner et Fiechter 2000 prend en compte la perspective des femmes concern es pour analyser leurs conditions de vie et de travail 28 D autres recherches ont t men es sur des th matiques similaires dans le cadre de travaux de dipl mes de licence ou de master qui n ont pas t publi s mais pr sentent un int r t Effectu e en Su de mais offrant une analyse comparative entre la situation su doise et la situation suisse l tude de Tschan 2005 porte sur le
196. lection Coh sion sociale et pluralisme culturel Claudio Bolzman Marie Vial 2007 Migrants au quotidien les frontaliers Pratiques repr sentations et identit s collectives Janine Dahinden 2005 Prishtina Schlieren Albanische Migrationsnetzwerke im transnationalen Raum Gianni D Amato Brigitta Gerber Hrsg 2005 Herausforderung Integration St dtische Migrationspolitik in der Schweiz und in Europa Hans Mahnig Ed 2005 Histoire de la politique de migration d asile et d int gration en Suisse depuis 1948 Etienne Piguet 2005 L immigration en Suisse depuis 1948 Une analyse des flux migratoires Janine Dahinden Etienne Piguet Hrsg 2004 Immigration und Integration in Liechtenstein Josef Martin Niederberger 2004 Ausgrenzen Assimilieren Integrieren Die Entwicklung einer schweizerischen Integrationspolitik Pascale Steiner Hans Rudolf Wicker Hrsg 2004 Paradoxien im B rgerrecht Sozialwissenschaftliche Studien zur Einb rgerungspraxis in Schweizer Gemeinden Brigitta Gerber 2003 Die antirassistische Bewegung in der Schweiz Organisationen Netzwerke und Aktionen Christin Achermann Stefanie Gass 2003 Staatsb rgerschaft und soziale Schliessung Eine rechtsethnologische Sicht auf die Einb rgerungspraxis der Stadt Basel Pour plus d information concernant ces publications vous pouvez consulter le site du SFM http www migration population ch ou celui de l diteur http www
197. les que dans les mesures prendre pour le contrer Les chapitres suivants sont donc construits autour de ces quatre types de traite des personnes m me si nombre de publications sont transversales diverses th matiques qui se recoupent partiellement Ainsi l exploitation sexuelle peut concerner aussi bien des femmes majeures que mineures ou l exploitation sexuelle tre consid r e comme une forme d exploitation du travail L objet de recherche d fini au d part est cet gard important perspective en fonction d un groupe cible du but de l exploitation ou d une cat gorie juridique de ph nom ne par exemple 2 2 La traite des personnes en vue de leur exploitation sexuelle La traite des femmes en vue de leur exploitation sexuelle fait l objet de la grande majorit de la litt rature tant au niveau international que suisse Litt rature internationale Cet tat de fait ressort galement de la revue de la litt rature labor e par Kelly pour l Organisation internationale pour les migrations OIM qui se limite pour cette raison aux recherches sur la traite des personnes femmes et enfants en vue de leur exploitation sexuelle Kelly 2002 Une grande partie des recherches effectu es et des publications parues dans ce domaine sont en outre le fait de l OIM principalement en Europe de l Est dans les Balkans et les pays de la CEI par exemple Hughes 2002 IOM 2001 Salt et al 2000 Surtees 2005 Les institutio
198. les suisses Berne et Lausanne L id e tait de comprendre au travers d entretiens avec les acteurs cl s comment fonctionne la mise en place d un dispositif de protection des victimes de traite d tres humains dans ces deux villes Le choix de ces deux tudes de cas s est bas sur les r sultats pr liminaires des entretiens d j r alis s et des diff rences marquantes apparaissant entre les deux situations Alors que la traite tait un th me depuis plusieurs ann es Berne il apparaissait tr s peu dans les discours des acteurs de la capitale vaudoise Il nous a d s lors sembl int ressant de comprendre un peu mieux comment s taient d velopp s la sensibilit et le cas ch ant les instruments de coop ration dans ces deux villes Chacune des trois tudes de cas a n cessit cinq six entretiens avec les personnes cl s Des documents publics ou internes fournis par les interlocuteurs ont galement servi de base d analyse valuations internes rapports de groupes de travail etc Ils ont parfois t compl t s par des informations r colt es dans le cadre d autres entretiens Le tableau suivant Parmi ces entretiens quatre au total ont t faits par t l phone 179 Tableau 13 r pertorie les interlocuteurs rencontr s pour chaque tude de cas Tableau 13 Interlocuteurs interview s dans le cadre des tudes de cas Etude de cas Entretiens FIZ Makasi Co responsable du projet s
199. litano de 1998 qui accorde des permis de s jour assortis de mesures pro actives d int gration non seulement pour les victimes qui t moignent officiellement judicial path mais galement pour celles qui d cident du moins dans un premier temps de ne pas officialiser leur cas social path La l gislation sur la poursuite p nale de la traite n a suivi qu en 2003 Les abus pour obtenir une autorisation de s jour seraient tr s rares selon Orfano 2005 M me si la Suisse ne s inspire que rarement dans ses 38 politiques de son voisin du Sud le mod le italien m riterait une analyse plus pouss e pour mieux mettre jour ses forces et faiblesses et examiner les l ments transf rables la Suisse 2 9 En guise de conclusion La litt rature recens e dans ce document regroupe des publications extr mement diverses tant du point de vue du contenu th matique que du contexte de publication recherche scientifique documents politiques et administratifs programmes d action ou de sensibilisation etc On peut consid rer le th me de la traite des femmes pour l industrie du sexe comme ayant une longueur d avance sur les autres L action et la recherche se sont davantage int ress es ce ph nom ne circonscrit comme probl me social depuis plus longtemps que les autres Ce th me a un caract re pr curseur en ce sens qu il a donn lieu comme nous l avons vu des d bats th oriques et surtout
200. lle tre en quelque sorte d pass par son succ s En m me temps ce projet cherche s imposer comme l unique option possible de soutien aux victimes de traite d tres humains sur le territoire suisse Par cons quent et sans avoir la pr tention d mettre des recommandations deux pistes de r flexion s imposent nous qui sont troitement li es l une avec l autre 118 D une part il semble que la confiance accord e FIZ Makasi par de nombreux acteurs et sa reconnaissance en tant qu acteur indispensable devraient logiquement mener une r flexion sur la n cessit de stabiliser financi rement cet organisme que ce soit par un financement tatique de base ou par une r mun ration de ses interventions sp cifiques D autre part FIZ Makasi se trouve actuellement un point o il lui est sans doute n cessaire de red finir et de recibler ses activit s plut t que de conserver un discours et une politique expansionnistes tels qu on les observe aujourd hui En admettant que d autres mod les d intervention et d encadrement que le sien soient possibles et que le f d ralisme helv tique et les mentalit s cantonales constituent des obstacles consid rables sa reconnaissance nationale une approche diff rente parait possible Une diff renciation de ses activit s est galement envisageable on pourrait par exemple imaginer que FIZ Makasi mette disposition son expertise sur le plan national mais que pour des
201. lle a pour buts principaux d offrir des informations en mati re de pr vention sanitaire HIV et autres maladies transmissibles probl mes li s la toxicomanie et un lieu d accueil et d coute pour les personnes vivant de la prostitution Gr ce un bus cette association est pr sente dans le quartier o se situe la prostitution de rue De plus les m diatrices de Fleur de Pav se rendent sur les diff rents lieux de prostitution afin d entrer en contact direct avec les personnes qui y travaillent L association Tandem galement situ e Lausanne propose un accompagnement aux personnes en situation difficile de facon g n rale y compris les travailleuses du sexe Plus sp cifiquement un projet a en point de mire les danseuses de cabaret une permanence leur tant destin e Le centre ProCoRe Prostitution Collectif R flexion regroupe les associations actives dans le milieu de la prostitution en Suisse Malley Prairie est une maison d accueil pour femmes victimes de violence et leurs enfants R seaux de collaboration Il n existe pas de r seau de collaboration formalis dans le domaine de la prostitution encore moins dans celui de l aide aux victimes de traite d tres humains Cela ne signifie cependant pas une absence totale de contacts entre les diff rentes institutions La police cantonale et municipale et Fleur de Pav collaborent occasionnellement notamment en vue d changer des informations sur des s
202. lles ont vite disparu des pr occupations des autorit s Mis part la question fondamentale de l autorisation de s jour le r seau d intervention qui pourrait tre mis en place s il fallait prot ger une victime de traite d tres humains repose sur le r seau classique centre LAVI maison pour femmes ou autres lieux d h bergement pour personnes en difficult services sociaux La repr sentante de l association Fleur de Pav que nous avons rencontr e ferait galement appel en cas de n cessit au FIZ Makasi et au projet d aide au retour de l OIM dont elle connait l existence Appr ciation de la politique publique lausannoise Les entretiens r alis s montrent clairement que les diff rents acteurs concern s n ont gu re men de r flexions approfondies sur le th me de la traite des personnes Les situations avoir t d tect es dans ce canton la plupart par les autorit s polici res sont en petit nombre seulement et la 108 n cessit de faire appel un r seau d intervention en mati re de protection des victimes n est pas apparue Du c t des acteurs de la protection la pr sence de ce type de ph nom nes sur le terrain est reconnue que ce soit dans le milieu du sexe ou dans le secteur domestique Cependant tout se passe comme si le manque d information les lacunes dans la formation quant la mani re de d celer et d appr hender ce type de situation ainsi que l absence de volont politique de
203. lleure protection l gale des victimes Application suggestions sur le plan op rationnel Les r seaux d intervention peuvent prendre une forme semi sp cialis e dans le sens o ils sont dirig s uniquement vers la protection des victimes de traite d tres humains c est le mod le des tables rondes d bouchant sur des dispositifs d intervention d termin s par le SCOTT et actuellement mis en place dans diff rents cantons al maniques Une alternative serait de greffer ces r seaux sur un dispositif d intervention actif dans un domaine plus large ou diff rent mais pr sentant des similarit s avec des possibilit s d adaptations L exemple tessinois montre que l intervention sociale et sanitaire dans le milieu de la prostitution peut tre un de ces domaines celui de la violence domestique serait galement une piste qui m riterait d tre examin e Niveau f d ral Etant donn que les acteurs impliqu s et les d terminants de la poursuite p nale et du soutien aux victimes convergent parfois vers les m mes points mais peuvent aussi diam tralement diverger il serait souhaitable sur le plan conceptuel de s parer la coordination nationale entre ces deux champs de 156 politique publique L ancrage institutionnel du SCOTT au sein de la fedpol ne peut que renforcer un d s quilibre structurel entre la poursuite p nale qui s appuie sur un appareil policier et judiciaire tabli et l assistance aux vic
204. lleuses du sexe sont uniquement per ues comme des victimes dans des discours le plus souvent paternalistes et au final criminalisants L aspect criminalisant est d au fait que les femmes victimes de traite d tres humains sont le plus souvent tenues surtout pour coupables puisqu elles enfreignent la l gislation relative l immigration La comparaison que fait Doezema 1999 entre les campagnes contre la traite des blanches au XIX si cle et les campagnes contre la traite des femmes actuelle offre des parall les int ressants La panique morale laquelle elle fait r f rence est galement analys e sous l angle de la criminologie dans un article de Weitzer 2005 L int r t de cr er des cat gories de victimes pour des raisons politiques mais aussi de financements par exemple pour les ONG actives dans leur d fense n chappe pas non plus Agustin dans un article r cent sur la disparition de la cat gorie des migrantes travailleuses du sexe des tudes sur la migration au profit des tudes f ministes ou criminologiques Agustin 2006 Ce m me auteur notait une ann e plus t t dans un autre article la n cessit de d passer les d bats entre groupes anti prostitution et d fenseurs des droits des travailleuses du sexe afin de d boucher sur une approche pragmatique prenant en compte les diff rentes strat gies de survie des migrantes travaillant dans l industrie du sexe Agustin 2005 Ces arguments
205. lusieurs ann es d noncer les abus dont sont victimes le personnel domestique des fonctionnaires internationaux et repr sentants diplomatiques un certain nombre de cas s apparentant clairement de la traite d tres humains Les 127 Eglises pourraient dans certains cas galement intervenir en premier accueil pour les personnes en situation difficile jouer par cons quent un r le dans la d tection de victimes potentielles de traite et assumer une fonction de relais vers d autres acteurs de prise en charge Enfin et dans un registre quelque peu diff rent plusieurs interlocutrices ont fait mention pour ce qui est de l exploitation sexuelle de l int r t que peut repr senter une implication plus grande des clients des prostitu es dans la d tection de victimes de traite d tres humains voir aussi Brunovskis et Tyldum 2004 Plusieurs cas nous ont t rapport s o un client avait contact un organisme d aide voire la police car il nourrissait des doutes sur la situation que vivait une travailleuse du sexe En se fondant sur l argument que le client b n ficie d un acc s privil gi aux potentielles victimes de traite d tres humains et d autres abus la tendance l inclure dans les strat gies de terrain semble de plus en plus actuelle notamment au sein d un r seau comme ProCoRe La cr ation d une hotline et ou d un service accessible par courrier lectronique anonyme par exemple mis en place par la police
206. lyse de la protection de ces personnes reste cependant avant tout de type exploratoire et fait l objet du sous chapitre 5 5 4 5 1 DL mergence de la victime dans le cadre l gislatif et institutionnel f d ral M me s il faisait d j partie des pr occupations de certaines institutions et organisations ce n est que r cemment que le th me de la traite des tres humains a trouv une place dans les agendas politiques au niveau international comme au niveau suisse La Suisse ayant sign les deux protocoles additionnels la convention des Nations Unies sur la criminalit organis e l un sur la traite des tres humains l autre sur le trafic de migrants elle a pris la responsabilit de mettre en place les instruments n cessaires l application de ses principes En mati re de traite d tres humains les deux actions principales ont t la cr ation d un service f d ral le SCOTT Service de coordination contre la traite d tres humains et le trafic de migrants et la modification de l article du code p nal concern dont l entr e en vigueur est pr vue au d but 2007 89 Cr en 2003 le SCOTT a pour mission de coordonner en Suisse les actions de lutte contre la traite d tres humains Celles ci comprennent deux axes prioritaires la poursuite p nale des auteurs de ce d lit et la protection de ses victimes L organe de pilotage du SCOTT est compos de membres repr sentant les autorit s tant polici re
207. m bilisation Interm diaire entre Fonctions sur le plan op rationnel Mise en place d un dispositif r seau semi sp cialis et d une proc dure d intervention Prise en charge des victimes en collaboration avec les centres de comp tences r gionaux Coordination des acteurs r gionaux dans une moindre mesure cantonaux Suivi et valuation des mesures Conf d ration et cantons Soutien dans la mise en r seau des acteurs cantonaux Case management des situations en collaboration avec acteurs cantonaux Conseil et soutien de l action des diff rents intervenants cantonaux 6 2 2 Approche politique g n rale Au regard des r sultats de l tude appuy s par la litt rature sp cialis e il est n cessaire de consid rer la traite dans le contexte g n ral des politiques migratoires et de l acc s aux droits des personnes migrantes Les politiques publiques sp cifiques dont il a t question si elles sont indispensables s appuient sur des cat gories l gales de personnes qui ne sont pas forc ment le reflet des situations v cues L octroi de droits particuliers certaines personnes reconnues comme victimes selon des crit res qui r pondent en grande partie aux d finitions du droit p nal cr e parall lement la cat gorie correspondante de personnes ne pouvant pas acc der un tel 163 traitement Le danger r side selon Anderson et O Connell dans la constructi
208. m ne la criminalit organis e et reconnaitre que certains petits r seaux de type familial ou amical dont l existence est connue de tous peuvent aussi participer de la traite d tres humains L information la formation et la sensibilisation semblent donc une priorit pour qu une prise de conscience puisse se faire C est partir de l et gr ce des discussions impliquant les diff rents acteurs concern s polices police des trangers magistrats associations et ONG centre LAVI services sociaux etc que pourraient tre d velopp s les instruments n cessaires une meilleure protection des victimes Une prise de conscience de la n cessit de ces instruments dans un cadre plus large que celui de la traite d tres humains a d j lieu de m me qu existe d j la reconnaissance qu ils rev tent de l int r t pour les poursuites p nales et ce non seulement pour les victimes elles m mes Selon diff rents experts une intervention politique est n cessaire pour que la protection des victimes devienne une priorit 109 Ces deux processus l un de reconnaissance de la figure de victime de traite d tres humains l autre d instauration d un dispositif de protection qui ne doit donc pas se limiter aux seules victimes de traite semblent l heure actuelle n cessaires dans le canton de Vaud 5 3 3 FIZ Makasi FIZ Makasi est jusqu maintenant la seule offre sp cialis e de soutien de conseil et d assis
209. me domestiques et de jeunes Africains arriv s en Suisse par le biais des r seaux de vendeurs de cocaine Les mineurs non accompagn s en Suisse font l objet d une autre recherche Wata 2003 qui fait galement tat de jeunes Africains recrut s dans leur pays par des r seaux de vente de drogue Selon ce rapport de rares cas de prostitution de requ rantes d asile mineures ont t recens s Notons cependant la recherche d Efionayi M der et al 2005 selon laquelle les requ rants d asile revendeurs de cocaine sont recrut s une fois arriv s en Suisse plut t qu avant leur d part d Afrique de l Ouest Deux recherches empiriques successives ont trait de l exploitation sexuelle commerciale des enfants et adolescents en Suisse La premi re est fond e sur des entretiens avec des personnes concern es Studer et Peter 1999 la seconde men e dans le cadre d un m moire de licence et soutenue par l UNICEF sur l analyse d un questionnaires aupr s de policiers K mpfer 2004 La traite des enfants en tant que telle ne constitue qu une partie mineure de ces deux tudes le terme n est du reste jamais explicitement utilis dans la seconde mais certaines pratiques examin es y sont apparent es Studer et Peter rapportent par exemple la tendance dans le cadre de mariages organis s faire venir des femmes trang res ayant des enfants mineurs La femme ainsi que sa fille sont ensuite pouss es la prostitution L augmentati
210. ments permettant de leur offrir une 92 certaine protection qui passe en premier lieu par la garantie de ne pas tre expuls es de Suisse court terme et par une prise en charge sociale Cette stabilisation des victimes est n cessaire pour qu elles puissent t moigner dans de bonnes conditions C est partir de l que commence se d velopper un certain nombre d initiatives visant une collaboration entre ces autorit s et les acteurs de la protection des victimes notamment les ONG Pour ces derni res il s agit l d une opportunit de d montrer l importance de leur r le et de revendiquer une reconnaissance plus grande de leurs activit s Il n en reste pas moins que la protection des victimes est s lective car limit e aux personnes qui ont t d tect es et reconnues comme telles et ou ont d cid ou accept de collaborer avec les autorit s Il n est pas rare qu un r seau de traite des personnes concerne une dizaine de victimes voire plus Toutes ces personnes ne peuvent pas tre prises en compte par les autorit s selon diff rents experts pour des raisons de co t de dur e et de complexit de l enqu te Etant donn que les mesures de protection ne sont pr vues que pour les personnes collaborant la proc dure celles qui n entrent pas dans ce cadre par volont ou parce qu elles n ont pas t jug es n cessaires l enqu te risquent de ne pas en b n ficier L analyse des diff rence
211. n Le mod le de la table ronde est l instrument de base pr conis par la strat gie de la Conf d ration Le nombre croissant de ces initiatives prouve l int r t d une option qui s av re de plus efficace puisqu elle d bouche dans certains cantons sur l tablissement de proc dures formalis es d intervention La table ronde a un double r le d une part un instrument de sensibilisation politique au niveau du canton et d autre part un point de d part de la mise en uvre des mesures de protection des victimes de traite Sur le plan op rationnel l instrument central est l tablissement d un sch ma clair de collaboration qui d finit avec pr cision le r le de chaque acteur et d crit en d tail la chaine d intervention Les cantons de Soleure Lucerne Zurich et tout r cemment St Gall ont d j tabli de telles proc dures sign es par les diff rents acteurs concern s Dans ces cantons les sch mas de collaboration ont t labor s dans le cadre de tables rondes officielles soutenues par le SCOTT et sp cifiques au th me de la traite d tres humains La situation tessinoise r v le toutefois que des mod les alternatifs sont imaginables et que le r seau de collaboration ne doit pas forc ment tre ax sur les seules victimes de traite d tres humains Suite aux discussions sur l introduction de la nouvelle loi sur la prostitution il a t d cid de ne pas 140 dissoudre le groupe de travail ainsi institu m
212. n mati re d information et de coordination gr ce l institutionnalisation d un service sp cialis en la mati re le SCOTT Une lacune apparait cependant concernant les responsabilit s de ce travail de sensibilisation et de formation l analyse du paysage helv tique montre d une part un service f d ral rattach aux autorit s polici res et d autre part une ONG zurichoise tr s active dans ce domaine mais dont tant la reconnaissance officielle que la port e g ographique sont limit es Une clarification ce sujet semble donc une tape indispensable Une protection conditionnelle Les efforts entrepris par la Conf d ration et par un nombre croissant de cantons pour lutter contre la traite d tres humains et offrir ses victimes une protection ad quate constituent une tape importante dans l instauration d une politique publique coh rente en la mati re Une critique de principe s impose n anmoins par rapport aux dispositifs mis en place en particulier pour les personnes qui ne souhaitent pas retourner imm diatement dans leur pays d origine La reconnaissance du statut de victime d une personne qui passe par l octroi d une autorisation de s jour provisoire un encadrement sp cifique et l acc s des droits sociaux est conditionn e par sa collaboration avec les autorit s judiciaires L acc s aux dispositifs de protection est par cons quent le plus souvent r serv aux personnes ayant accept de t moigner
213. n Communities 2001 Le rapport d j cit sur les formes contemporaines d esclavage d crit aussi les mesures l gales de protection dans divers pays europ ens et le r le des associations dans ce domaine Ici aussi une des recommandations est que la protection des victimes devienne 36 une priorit politique Un statut l gal une autorisation de travail et la mise en place de structures sp cialis es sont de plus revendiqu s Vaz Cabral 2001 Le livre dit r cemment par l institution gouvernementale allemande GTZ Sector Project against Trafficking in Women GTZ 2005 comprend plusieurs articles sur cette th matique sp cifique Orfano 2005 montre que le mod le italien est surtout ax sur l aide sociale et l int gration de la victime dans la soci t Cette stabilisation m ne une augmentation du nombre de victimes qui collaborent avec les autorit s et par cons quent un nombre plus lev d arrestations et de condamnations En Belgique seules les victimes de traite collaborant avec la police obtiennent de l aide Elles peuvent aussi obtenir un permis de s jour en fonction toutefois de l importance de leur t moignage Moens 2005 Enfin Sorrentino 2005 d crit le National Referral Mechanism un m canisme faisant appel une structure coop rative qui d termine le r seau des diff rents partenaires travaillant dans ce domaine ainsi que leurs t ches Quatre rapports de la Dutch National Rapporteur on traffi
214. n acteur ne voit l importance ou l int r t de jouer ce r le ou quand celui qui assume cette fonction n a pas le poids n cessaire pour imposer la traite d tres humains dans l agenda politique cantonal Il est alors judicieux de se demander dans quelle mesure cette responsabilit ne devrait pas incomber un acteur se situant un niveau sup rieur f d ral ou supracantonal un acteur catalyseur institutionnalis qui jouerait un r le plus actif que ne peut actuellement le faire le SCOTT Le FIZ Makasi pourrait dans ce sens servir d exemple puisque son travail de sensibilisation et d information a justement pour ambition la mise en place de r seaux de collaboration cantonaux La caution officielle du politique repr sente un facteur d cisif pour qu un dispositif de collaboration et de protection des victimes de traite d tres humains soit mis en place en particulier quand les acteurs de terrain ne sont pas en mesure pour diff rentes raisons de prendre l initiative Les instances politiques sont aussi importantes quand il s agit de mettre disposition les ressources n cessaires L exemple de Berne illustre l influence du politique dans ce canton l attention port e d autres priorit s a ralenti un processus de discussion pourtant mis en route il y a quelques ann es Sur d cision du Conseil d Etat le processus a maintenant officiellement repris 5 5 2 La table ronde le groupe de travail et la proc dure de collaboratio
215. ndamnations avec les d nonciations Cela permettrait par exemple de confronter le profil des auteurs accus s aux auteurs condamn s de disposer d indications sur le profil des victimes et de connaitre les reports sur d autres d lits quand les preuves sont insuffisantes Ces donn es sont plus particuli rement r v latrices quand il s agit d un type de d lit dont la d couverte tient l activit polici re car seule une mise en perspective de cette derni re avec les cas enregistr s permet r ellement de tirer des conclusions sur la situation sur le terrain En principe de telles statistiques deviendront disponibles apr s la r vision approfondie de la SPC labor e actuellement par l OFS en collaboration 83 avec les cantons qui pr voit d inclure la traite d tres humains mais ne sera pas disponible avant 2010 Encore une fois bien que des statistiques concernant les enqu tes ne permettent pas elles seules de tirer des conclusions elles sont int ressantes pour mettre en relief la lutte contre la traite comme en t moignent les rapports sur la situation dans d autres pays 4 3 Mise en place d un syst me de suivi syst matique Au regard d une revue de la litt rature non exhaustive concernant des donn es disponibles dans plusieurs pays europ ens une approche pragmatique reposant sur des types de statistiques diff rents et des sources vari es s impose notre avis m me si ou pr cis ment parce q
216. ndesaufnahme der verschiedensten Facetten dieser Problematik in der Schweiz Der Schwerpunkt liegt dabei auf dem sozialen Opferschutz und der ffentlichen Politik Ein zus tzliches Ziel der Studie ist es die Machbarkeit sowie die Modalit ten einer quantitativen Erfassung des Ph nomens Menschenhandel zu analysieren Die Methodologie bestand neben einer Analyse der Schweizer und teilweise auch der internationalen Literatur aus 30 Gespr chen mit ExpertInnen verschiedenster Fachrichtungen aus Diensten und Vereinigungen die Opfer beraten und betreuen aus Justiz und Polizeibeh rden etc Weiter wurden acht Gespr che mit Frauen gef hrt die selber Opfer von Menschenhandel geworden sind sexuelle Ausbeutung oder Ausbeutung der Arbeitskraft sowie drei eigenst ndige Fallstudien realisiert St dte Bern und Lausanne Die einzige Sch tzung stammt vom Bundesamt f r Polizei aus dem Jahr 2001 Diese spricht von j hrlich 1500 bis 3000 Opfern von Menschenhandel Diese Zahlen betrachten jedoch zahlreiche Experten als wenig glaubw rdig und zu hoch 13 FIZ Makasi eine Vereinigung aus Z rich die Opfer von Menschenhandel aktiv unterst tzt Fragen zur Definition Die Definition des Ph nomens Menschenhandel und dessen Abgrenzung zu verwandten Gebieten sind die ersten H rden auf dem Weg zu einem besseren Verst ndnis des Ph nomens Die Definition des Menschenhandels ist eine Frage der Perspektive Je nach dem ob man eine juris
217. ner Wirtschaft 37 Bericht der Arbeitsgruppe Menschenhandel Berne 2006 document confidentiel 103 et certaines d marches ont t effectu es Les initiatives prises sur le plan op rationnel en ville de Berne gardent un caract re parfois personnel et peu syst matique les contacts r ciproques des diff rentes organisations sont pour l instant d termin s par les besoins imm diats de chaque cas sp cifique et par les valuations des diff rents acteurs En m me temps des actions ont t entreprises pour formaliser et professionnaliser l intervention Au niveau cantonal le Conseil ex cutif vient d adopter la mise sur pied d une table ronde qui sera charg e de former une cha ne d intervention Une solution bernoise pour am liorer la prise en charge et l aide aux victimes de traite devrait aussi tre bient t formalis e L appr ciation du degr d op rationnalisation de la collaboration dans la gestion de chaque cas diverge entre les diff rents partenaires actifs dans ce domaine Les ONG qui offrent une aide aux victimes potentielles et notamment celles qui interviennent dans le milieu de la prostitution restent critiques face certaines pratiques de la police qui est parfois soup onn e d instrumentaliser m me de mani re inconsciente les victimes et de poursuivre des buts principalement r pressifs Les craintes exprim es refl tent des divergences d int r t entre les diff rents intervenants
218. nes de ses connaissances moyennant paiement d une somme lev e pour les faire travailler dans son salon Est ce du trafic de migrants puisque ces femmes sont entr es en Suisse de mani re ill gale ou de la traite d tres humains puisqu elles sont d pendantes vis vis de leur employeuse qui elles doivent une grosse somme d argent mais qui ne les exploite pas ou seulement de mani re que l on pourrait qualifier quelque peu cyniquement de raisonnable Un dernier exemple tir de D Amato et al 2005 129 qui met en vidence la difficult de distinguer clairement le trafic de migrants de la traite d tres humains des travailleurs chinois paient un passeur pour qu il organise leur venue en Suisse Ils sont ensuite soumis pendant des ann es des pressions pour rembourser leur dette et deviennent ainsi d pendants du passeur qui leur te une part importante de leur autonomie par exemple impossibilit pour eux de quitter un emploi dans lequel ils sont exploit s tant que la dette n est pas teinte Populations risques et facteurs de vuln rabilit La traite d tres humains touche certaines populations particuli rement vuln rables au moyen de m canismes sp cifiques La d finir passe par une analyse de ces populations risque des types de vuln rabilit qui sont en jeu et qui sont instrumentalis es par les auteurs de tels d lits et des processus et m canismes qui les sous tendent
219. nnelle identique en mati re de d lai de r flexion dans ce pays Herz 2005 155 e L autorisation de s jour pour la dur e de la proc dure elle devrait dans tous les cas tre formalis e par crit ce qui assurerait aux personnes b n ficiaires une plus grande stabilit l gale et administrative m me court terme e Le permis humanitaire permis de s jour B les statistiques montrent que ce type de permis cas de rigueur n a globalement que rarement t accord et par un nombre restreint de cantons Au vu des souffrances v cues et dans les cas o les personnes concern es le souhaitent et que le statut de victime a t confirm une telle autorisation devrait tre octroy e le plus souvent possible La nouvelle loi sur les trangers constitue une am lioration puisqu elle contient une disposition cet gard elle reste n anmoins non contraignante pour les cantons En Europe diff rentes tudes ont d montr l importance de l octroi d un statut l gal m me provisoire qui en favorisant la stabilisation de la victime lui offre en m me temps des conditions o il lui est plus facile de collaborer avec les autorit s voir par exemple Brunovskis et Tyldum 2004 Koelges et al 2002 Orfano 2005 van Spyk 2005 La poursuite des auteurs de traite qui est dans la majorit des cas du ressort des autorit s polici res et p nales des cantons retire ainsi galement des b n fices de l octroi d une mei
220. ns europ ennes se pr occupent galement du ph nom ne de la traite des femmes et ont publi un certain nombre de documents principalement orient s vers la mise en place de pratiques visant liminer ces ph nom nes Tel est le cas par exemple d un document de travail du Parlement europ en Galiana 2000 de la description de la strat gie europ enne European Commission 2001 du rapport du groupe d experts mandat par la Commission europ enne European Commission 2004 ainsi que d une valuation des actions de poursuite p nale et de protection des victimes dans diff rents pays europ ens Niesner 2001 S agissant de la recherche acad mique une tude r alis e en Norv ge Brunovskis et Tyldum 2004 doit tre cit e car c est une des premi res en Europe qui se fonde notamment sur une enqu te men e aupr s d anciennes victimes de la traite rentr es dans leur pays d origine Les r sultats offrent une perspective relativement nuanc e sur les m canismes de la traite et ont 26 pour but de mieux les identifier et de prodiguer aux victimes une assistance efficace Dans le cadre des discussions li es principalement la sociologie de la prostitution s est ouvert un d bat scientifique critique autour des travailleuses du sexe et plus particuli rement des victimes de la traite des femmes La critique essentielle est que les personnes concern es avant d tre consid r es comme des migrantes des femmes ou des travai
221. ns passent plus souvent pour des entrepreneurs cherchant faire face la concurrence par des moyens r pr hensibles que pour des criminels On peut imaginer que ce type de perceptions d teindra en partie sur le domaine de la lutte contre la traite d tres humains Pratiques actuelles Si la nouvelle d finition p nale n est pas encore entr e en vigueur les victimes elles existent d j et luttent pour faire reconnaitre leurs droits et les d lits qu elles ont subis Ils sont actuellement couverts par d autres lois notamment le code des obligations et diff rents articles du code p nal comme l usure art 157 la contrainte art 181 la s questration art 183 ou les l sions corporelles art 122 et 123 Il manque un syst me concert et institutionnalis de protection de ces personnes par contre certaines pratiques ont t instaur es par quelques acteurs concern s et sensibilis s la probl matique Il y en a sans doute d autres en Suisse mais nous avons pu observer au cours de notre recherche deux acteurs dirigeant leur action assez sp cifiquement vers ce public pr cis Le premier est le FIZ Makasi de Zurich s il travaille davantage avec des femmes venant de l industrie du sexe il propose aussi son offre celles victimes de traite dans d autres domaines Les r seaux de collaboration tablis servent aux unes et aux autres Le second est un syndicat genevois le Syndicat sans Fronti res SsF qui d f
222. nse que c est parce qu elle se trouve dans les recoins Je pense que de la traite en Suisse il y a en a Comme ailleurs en Europe Mais on n y a pas acc s Avec l ouverture de l Union europ enne dix nouveaux Etats d Europe de l Est et en vertu des accords bilat raux de la Suisse avec l UE l entr e en Suisse est facilit e pour les personnes issues de pays habituels de provenance des travailleuses du sexe pays Baltes Tch quie Hongrie Slovaquie Les avis notamment des autorit s polici res divergent quant aux cons quences de ce changement alors que certains craignent une augmentation du nombre de prostitu es allant de pair avec une augmentation de la traite d autres jugent plut t que le besoin d interm diaires diminue mesure que l entr e et le s jour sont facilit s Une tude r cente portant sur la situation genevoise et l arriv e de prostitu es des pays de l Est souligne par ailleurs la n cessit d une meilleure l gislation notamment en rapport avec le type de prostitution li ces pays r seaux mafieux et risques plus lev s de traite d tres humains Moradi et Pifferini 2006 3 4 2 Traite des tres humains en vue de l exploitation de leur force de travail La traite des tres humains en vue de leur exploitation au travail est un th me nouveau en Suisse du moins sous cette appellation car le ph nom ne existe en r alit depuis longtemps D limiter et d finir ce ph nom ne est une t che
223. ogung und Opferschutz im europ ischen Vergleich Trafficking in women in Europe prosecution and victim protection in a European context Bielefeld Kleine O Connell Davidson Julia 2005 Children in the Global Sex Trade Cambridge and Madsen Polity Press OIM 2002a La traite des mineurs non accompagn s dans l Union europ enne Allemagne Belgique Espagne France Gr ce Italie Pays Bas Bruxelles et Paris Organisation internationale pour les migrations OIM 2002b Le titre de s jour temporaire Une nouvelle facon de prot ger les victimes de la traite Traite des migrants Bulletin trimestriel de l Organisation internationale pour les migrations 25 OIT 2004 Coup de main ou vie bris e Comprendre le travail domestique des enfants pour mieux intervenir Gen ve Organisation internationale du travail OIT Orfano Isabella 2005 A victim centred approach The Italian model in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos p 114 118 OSCE 2004 National Referral Mechanisms Joining Efforts to Protect the Rights of Trafficked Persons A practical Handbook Warsaw OSCE Office for Democratic Institutions and Human Rights Pearson Elaine 2004 Coercion in the kidney trade A background study on trafficking in human organs worldwide Eschborn
224. oi sur les trangers LEtr accept e par le peuple en septembre 2006 et qui remplacera la LSEE autorise notamment des conditions d admission octroi d un permis de s jour plus souples pour les personnes reconnues comme victimes de la traite d tres humains ainsi que pour les 44 t moins de telles activit s art 30 al 1 D autre part l article 60 al 2 pr voit que ces m mes personnes b n ficient des programmes d aide au retour et la r int gration financ s par la Conf d ration Concernant l octroi d autorisations de s jour les cantons ont pour l instant la possibilit de se fonder sur la circulaire de l Office f d ral des migrations anciennement IMES du 25 08 2004 sur les possibilit s de s jour en Suisse pour les victimes de la traite d tres humains Non contraignante celle ci met des recommandations trois niveaux Elle pr voit qu un d lai de r flexion de 30 jours puisse tre accord aux victimes potentielles pour d cider de porter plainte Lorsque la victime a accept de collaborer avec les autorit s une autorisation de s jour temporaire peut lui tre octroy e pour la dur e de l enqu te ou de la proc dure judiciaire ventuellement assortie d une autorisation de travail Enfin les victimes ont la possibilit de b n ficier d une autorisation de s jour pour des raisons humanitaires permis de s jour B dans des cas personnels d extr me gravit Cette circulaire n est jusqu pr sent
225. oitation de la prostitution qui prend une signification concr te tr s diff rente selon qu un pays criminalise ou autorise la prostitution Pour une discussion des divergences entre les d finitions de diff rents instruments internationaux voir Mentz 2001 130 ss 30 Certains auteurs remettent en question cette constatation en ce qui concerne les victimes de la traite par exemple Frommel 2006 mais il s agit d une discussion juridico criminologique qui d passe le cadre de cette tude Cette proportion est avanc e par une des plus importantes ONG internationales actives dans ce domaine le Polaris Project www polarisproject org polarisproject bas e aux USA www humantrafficking com humantrafficking client view aspx ResourceID 1892 81 prononc e Il arrive aussi fr quemment que l instruction s oriente vers des d lits pour lesquels il est plus ais de fournir des preuves qu il s agisse 2 32 2 E d infractions la loi sur les trangers ou au code p nal incitation la prostitution par exemple L abandon de certaines proc dures p nales ou la r orientation vers d autres d lits plus faciles prouver sont galement l origine du nombre extr mement bas de condamnations pour traite d tres humains en Suisse Zschokke 2005 e Enfin on peut mettre l hypoth se que l estimation du nombre d auteurs de d lits est plus pr cise que celle du nombre des victimes en raison de structures polici
226. olice des m urs de ce canton En abolissant le probl me des filles au noir on abolit grandement le probl me de la traite d tres humains Cela supposerait toutefois que la police ait le contr le de l industrie du sexe ce qui ne parait pas acquis m me si elle la surveille probablement mieux que d autres cantons aux ressources plus limit es et aux approches moins interventionnistes Dans ce canton comme dans d autres un flou subsiste d ailleurs dans le discours de diff rents experts y compris de la police quand on aborde la question de certaines fili res africaines de prostitution Ce milieu semble particuli rement opaque et mobile m me le repr sentant de la police cantonale n exclut pas que des ph nom nes de traite y soient pr sents De plus toujours dans le but de nuancer l argument du contr le sur le milieu 4A Berne un groupe de travail existe depuis plusieurs ann es et la premi re table ronde officielle devrait avoir lieu dans les mois venir voir l tude de cas chapitre 5 3 1 47 Ve A 3 Ces femmes sont incarc r es et imm diatement expuls es de Suisse 95 comme moyen s r d viter ou de d placer les ph nom nes de traite on peut imaginer que le risque pour les auteurs de tels d lits est relativement faible car on sait que les victimes expuls es sont facilement rempla ables Du fait que la police n entre pas en mati re sur d ventuelles situations de traite aucun dispositif fo
227. ollaboration avec des partenaires parfois indispensables tels qu avocats psychologues m decins uvres d entraide et associations caritatives Mais de nombreuses victimes de traite d tres humains n envisagent pas leur avenir en Suisse et souhaitent pour diverses raisons rentrer dans leur pays d origine Si certaines ont organis leur retour elles m mes ou avec l aide d acteurs non sp cialis s dans ce domaine par exemple un centre LAVT d autres b n ficient de l assistance du projet de l Organisation internationale pour les migrations OIM pour l organisation et le financement de leur retour Situ Berne ce projet pilote axe son aide sur le retour la r habilitation et la r int gration des victimes de traite d tres humains en utilisant un r seau tendu notamment dans les pays d origine des personnes concern es Ce projet est connu de la plupart des acteurs qui se disent pr ts y faire appel s ils en ressentaient la n cessit son avenir ne semble n anmoins pas assur par manque de financement stable En revanche la nouvelle loi sur les trangers pr voit sp cifiquement le financement de l aide au retour des victimes de traite d tres humains 5 4 6 Synth se interm diaire Le processus de protection d une personne victime de traite implique le passage par un certain nombre d tapes qui sont autant de d fis pour les acteurs impliqu s La liste suivante r pertorie les phases les plus cruciales
228. omme vente d enfants Le Protocole facultatif la Convention relative aux droits de l enfant concernant la vente d enfants la prostitution des enfants et la pornographie mettant en sc ne des enfants 2000 d finit entre autres la vente d enfants comme i Le fait d offrir de remettre ou d accepter un enfant quel que soit le moyen utilis aux fins a D exploitation sexuelle de l enfant b De transfert d organe de l enfant titre on reux c De soumettre l enfant au travail forc ii Le fait d obtenir ind ment en tant qu interm diaire le consentement l adoption d un enfant en violation des instruments juridiques internationaux relatifs l adoption La Suisse a sign ces deux protocoles celui de Palerme en 2002 et celui ayant trait la Convention sur les droits de l enfant en 2000 Elle s est par l engag e modifier sa l gislation nationale pour la rendre compatible avec ces normes internationales voir chapitre suivant La ratification du Protocole de Palerme a t vot e par les Chambres f d rales en mars et juin 2006 42 Le Conseil de l Europe a adopt en 2005 son propre texte La Convention du Conseil de l Europe sur la lutte contre la traite des tres humains actuellement sign e par une trentaine d Etats une seule ratification dont la Suisse ne fait pas partie met un accent particulier sur la protection et l assistance des victimes en proposant des mesu
229. on de hi rarchies morales et de barri res pratiques et l gales qui font une distinction entre les victimes m ritantes moins m ritantes ou non m ritantes 2004 25 En d autres termes la focalisation sur la situation des victimes de traite d tres humains d tourne le d bat de la question g n rale de l acc s des travailleurs migrants des droits humains et sociaux minimaux quel que soit leur statut l gal Dans le m me ordre d id es l entr e en vigueur de la nouvelle d finition l gale de la traite qui ne se limitera plus l exploitation sexuelle exigera le d passement de certaines id es pr congues notamment celle selon laquelle les femmes sont les uniques victimes de la traite d tres humains alors que les hommes entrent dans la cat gorie des migrants trafiqu s smuggling qui eux ne b n ficient d aucune protection particuli re car ils sont jug s tre consentants par rapport leur situation Andrees et van den Linden 2005 Les situations de traite d tres humains dans d autres domaines que l industrie du sexe m riteront une attention particuli re de la recherche ces prochaines ann es D autres pistes de recherches futures envisageables sont d velopp es en annexe Annexe 2 Dans le domaine de la prostitution la question de la r glementation de la prostitution exige ce m me recadrage du d bat quant aux droits des migrants L argument selon lequel les travailleuses du sexe doiven
230. on des entr es de mineures thailandaises comme danseuses avec des faux passeports est une autre tendance relev e par ces auteurs Associ de fa on relativement lointaine la traite des enfants le th me des employ es de maison mineures a fait l objet d une tude r cente r alis e sur mandat de Terre des Hommes Jurt 2004 Elle parvient au m me type de r sultats que ceux trouv s par la recherche sur les employ es domestiques sans statut de s jour l gal voir plus haut Bartal et Hafner 2000 avec la d couverte d une vaste palette de situations allant de situations de travail correctes des situations claires d exploitation Aucun cas de traite d enfant n est explicitement signal mais il est fait tat de diff rents l ments qui 33 peuvent en tre des indices conditions de travail et de salaires inacceptables restriction de mobilit et entraves au d veloppement personnel violence etc Finalement une recherche sur le th me g n ral de la traite des enfants en Suisse devrait tre publi e prochainement par l UNICEF Holzwarth et King para tre Nous n avons pas eu acc s ce rapport 2 5 Letrafic d organes Si les m dias relatent intervalles r guliers des affaires sordides ayant trait au trafic d organes les publications scientifiquement fond es sont beaucoup plus rares en particulier en ce qui concerne le contexte europ en Le rapport publi par la Deutsche Gesellschaft f r Technische Zus
231. onnaissance tatique cet aspect constitue sans doute un obstacle majeur Les pistes de r flexion voqu es plus haut visent faire se rejoindre deux 5 Un acteur interrog dans le cadre de notre recherche a d ailleurs motiv ses r ticences collaborer avec le FIZ par la trop grande implication politique de cette ONG 119 acteurs FIZ Makasi et les autorit s qui ont finalement clairement besoin l un de l autre en tentant de r duire le nombre d obstacles qui les s parent Enfin cette tude de cas souligne l importance d une offre sp cialis e en mati re de protection des victimes de traite d tres humains Dans la conclusion nous reviendrons plus en d tail sur ces avantages notamment en ce qui concerne la caract ristique de sp cialisation et l ancrage institutionnel que pourrait id alement avoir un service de ce type quel qu il soit voir chapitre 6 2 1 5 4 Acteurs de la protection des victimes et d fis majeurs En d crivant diff rents contextes les chapitres qui pr c dent ont montr que l implication d un certain nombre d acteurs tait n cessaire la cr ation d un syst me de protection adapt pour les victimes de traite d tres humains Il s agit maintenant de reprendre de mani re syst matique les d fis principaux qui doivent tre relev s dans un tel processus au travers d une analyse th matique sous l angle des acteurs impliqu s et des enjeux relever 5 4 1 L
232. op enne Les r sultats montrent notamment que si la Belgique l Italie et l Autriche sont au d but des ann es 2000 en avance quant aux mesures de poursuite des auteurs et de protection des victimes la France la Grande Bretagne et l Espagne ont encore des efforts faire CCEM 2000 Vaz Cabral 2001 Une derni re recherche suisse m rite encore d tre signal e celle effectu e r cemment par le Forum suisse pour l tude des migrations et de la 34 population sur le trafic de migrants D Amato et al 2005 Bien que le rapport soit sp cifiquement ax sur le trafic smuggling et non sur la traite des migrants il met en lumi re certaines situations op les deux ph nom nes se m lent Exemple l arriv e journali re dans le canton de St Gall de bus remplis de femmes en provenance d Europe de Eet que leurs employeurs viennent ensuite chercher pour les emmener dans leur nouveau lieu de travail o elles seront potentiellement exploit es 2 7 Etudes juridiques A ce jour le ph nom ne de la traite d tres humains a peu t analys du point de vue juridique Dans le cadre suisse une tude ayant trait l application des articles 195 incitation la prostitution et 196 traite d tres humains du code p nal remarquait en 1996 d j que les victimes de tels d lits n taient pas prioritaires dans l action de la justice et ne b n ficiaient que de droits limit s Bertschi 1996 Dans une analyse plu
233. orit s d un canton voir infra De plus FIZ prend financi rement en charge une partie du travail accompli par FIZ Makasi certaines heures de travail effectu es par les collaboratrices de l institution pour le compte de FIZ Makasi sont en r alit financ es par FIZ Pour l instant FIZ Makasi d pend donc en grande partie de dons priv s et ne peut pas encore compter sur une stabilit financi re D s le d but il avait t pr vu que ce projet obtiendrait rapidement une reconnaissance et un financement dans le cadre de la LAVI Des d marches ont t tent es aupr s Dans le cadre d une enqu te sp cifique pour laquelle les collaboratrices de FIZ Makasi avaient t appel es collaborer avec la police le procureur g n ral de la Conf d ration a par exemple r mun r ces prestations 113 de la Conf d ration mais celle ci a donn une r ponse n gative arguant que la responsabilit en incombe aux cantons FIZ Makasi a donc opt pour une approche canton par canton visant faire reconna tre l importance de son activit et obtenir des accords financiers pour leurs interventions Jusqu aujourd hui les cantons de Lucerne et de Soleure ont officialis ce partenariat en garantissant FIZ Makasi un financement des prestations fournies dans leur canton pour des victimes de traite d tres humains et quand ces derni res coop rent une proc dure p nale Dans ces deux cantons un financement d
234. ors du milieu de la prostitution qui cr era la n cessit politique de mettre en place un dispositif de protection Si cette priorit politique voyait le jour dans les diff rents cantons les tables rondes constitueraient certainement une base int ressante sur laquelle d velopper des mesures de protection pour d autres victimes que celles de l industrie du sexe En effet si certains acteurs sont diff rents et sp cialis s dans l une ou l autre th matique d autres ne le sont pas et formeraient un noyau d j sensibilis inform des probl matiques en jeu et rod certaines pratiques tout fait transposables Le cadre pourrait alors tre le m me table ronde quitte ce qu l int rieur les chaines d intervention ou certains segments de ces chaines soient diff renci es Il s agirait alors de d finir quels sont les acteurs concern s par cette th matique particuli re qu il faudrait inclure dans les groupes de travail ou tables rondes d j existantes A chaque phase de l intervention correspondent des intervenants sp cifiques comme le d taillent les paragraphes qui suivent 145 En ce qui concerne la d tection des victimes l ventail d acteurs prendre en consid ration est relativement large Les brigades de police et organes de contr le responsables des inspections sur les lieux de travail peuvent en faire partie pour peu qu ils soient sensibilis s cette th matique Nos entretiens indiquent en
235. ostitution certains hommes et transsexuels sont susceptibles d tre victimes de tels d lits Les statistiques ne sont l heure actuelle pas utiles en ce qui concerne les nouvelles cat gories de victimes de traite Dans les secteurs de l conomie domestique les femmes repr sentent galement selon les experts rencontr s la majorit des employ s et par cons quent des victimes potentielles de traite d tres humains S il n est pas exclu que certaines victimes soient mineures celles ci sont rares selon les experts voir chapitre 3 4 4 sur le trafic d enfants Cependant l Organisation internationale pour les migrations met en vidence une tendance g n rale en Europe l augmentation du nombre d hommes victimes ainsi que de mineurs IOM 2005 Pour ce qui est du pays d origine les personnes recens es comme victimes de la traite dans le milieu de la prostitution se pr sentent en trois groupes principaux les Br siliennes les ressortissantes de pays d Europe de l Est ou de la CEI et les Thailandaises Plus rarement elles viennent d Afrique noire principalement Cameroun ou du Nord Maghreb Les repr sentants de la police nomment g n ralement deux types de r seaux plus ou moins organis s ceux du Br sil et ceux des pays de l Est En ce qui concerne l Asie et plus particuli rement la Thailande les chiffres sont surtout lev s dans les donn es statistiques de FIZ Makasi Selon les entretiens men s avec les
236. ou les ONG travaillant avec les migrants en situation pr caire sont des acteurs cl s puisqu ils b n ficient d un r seau d j tabli qui peut tre mis contribution par exemple avocats sp cialis s solutions d h bergement etc L tape d cisive consiste dans la reconnaissance officielle des victimes de traite par la police et ou par un service LAVI Une fois ce statut acquis il est possible de recourir un syst me de protection quasi identique celui instaur pour les victimes du milieu de la prostitution La question de l autorisation de s jour doit tre r gl e aupr s de la police des trangers celle du financement avec les services LAVI et ou les services sociaux entre autres le conseil et l encadrement social avec divers partenaires tatiques LAVI ou associatifs l h bergement avec les maisons pour femmes ou autres structures d accueil d urgence et un ventuel retour avec l OIM par exemple Le chapitre 5 4 d crit en d tail ce r seau La volont politique de lutter contre cette forme de traite d tres humains est l preuve en est la d cision de modifier l article du Code p nal en question et d largir la d finition de ce d lit Il faut cependant tudier l impl mentation de mesures r elles de poursuite des auteurs de traite hors du milieu de la prostitution et de protection de ces victimes sp cifiques L mergence d une sensibilisation la th matique de la traite d tres humains en g n
237. ou des victimes potentielles se montrent parfois r ticentes collaborer avec les autorit s ou la police par crainte de cautionner ce processus de protection s lectif La protection propos e dans le cadre des dispositifs mis en place en mati re de statut de s jour et de droits humains et sociaux ne correspond dans ces conditions pas l octroi de droits inali nables aux victimes de traite d tres humains Pour reprendre Apap et Medved protection of victims per se is not the same as protection of a victim s human rights and human dignity 2002 87 Si les autorit s helv tiques ont pris conscience de la n cessit de mettre en ceuvre une politique publique et des instruments de prise en charge sociale des victimes de traite ces mesures restent l instar de celles de la plupart des gouvernements europ ens peu contraignantes dans la pratique large marge de man uvre des cantons et troitement li es aux proc dures polici res et judiciaires La reconnaissance du fait que les victimes de traite d tres humains ont des droits sp cifiques en mati re de protection passerait id alement par l introduction d une nouvelle perspective dans le d bat Il s agit de reconnaitre qu en plus de lutter contre des d lits potentiellement en lien avec une forme de criminalit organis e il est question de d fendre per se des personnes dont les droits humains ont t gravement viol s Dans cet ordre d id es l existence de deux c
238. our l aide aux victimes de Bienne Quatre autres centres LAVI existent dans le canton les maisons pour femmes de Thoune et de Bienne VISTA Thoune et le Service d aide aux victimes de Bienne Par ailleurs les maisons pour femmes de Berne et de Thoune LANTANA et VISTA sont regroup s dans la Fondation contre la violence envers les femmes et les enfants Stiftung gegen Gewalt an Frauen und Kindern R seaux de collaboration Pour le moment les collaborations entre les diff rents partenaires se font essentiellement sur une base bilat rale et orale Selon plusieurs t moignages il arrive souvent qu un intervenant confront un cas de traite ou un soupcon dans ce sens ne sache pas comment aider les femmes concern es dans les entretiens il a essentiellement t question de victimes f minines I faut galement reconnaitre que la plupart des organismes ont jusqu pr sent rarement eu faire face des situations de traite et qu ils ont dans certains cas pr f r s en r f rer d autres organisations qu ils jugeaient plus aptes intervenir soit dans le canton soit au niveau suprar gional Zurich quand il s agit de FIZ Makasi Autres r seaux de collaboration Les modalit s de la collaboration sont le plus souvent fix es dans des accords ad hoc de la police municipale des trangers avec d autres organismes actifs dans ce domaine Pour ce qui est de l h bergement des victimes la maison pour femmes
239. outien aux victimes Co responsable du projet finances Collaboratrice principale 60 Collaboratrice 20 Interpr te collaborant occasionnellement avec FIZ Makasi Repr sentant du Minist re public de la Conf d ration Ville de Berne Responsable de la police des trangers de la ville de Berne Collaboratrice de Xenia offre de soutien pour femmes dans le milieu du sexe Responsable du centre LAVI de la ville de Berne Responsable de la Fondation contre la violence envers les femmes et les enfants Stiftung gegen Gewalt an Frauen und Kindern Responsable de la section communication de Caritas Berne Ville de Lausanne Chef de la division mineurs et m urs et chef de la cellule prostitution Police cantonale vaudoise Chef de la brigade des m urs Police municipale lausannoise Coordinatrice de Fleur de Pav Responsable du centre LAVI du canton de Vaud Avocate sp cialis e dans les affaires li es la prostitution Groupe d accompagnement Un groupe d accompagnement a t associ la recherche dont le r le a t de suivre et de guider le processus de recherche En outre son soutien dans l acc s l information et aux personnes interviewer a repr sent un apport particuli rement important pour la qualit de l tude En plus des mandants deux expertes ext rieures ont t invit es participer ce groupe d accompagnement dont les membres sont e Monique Aeschbacher Service de lutte contre la violence du Bureau
240. outre que les personnes ayant un acc s aux potentielles victimes de traite sont rares et ne sont la plupart du temps pas rattach es une institution ou une autre forme d organisation Il s agit donc de les rep rer et d effectuer un travail de sensibilisation aupr s d elles le recours des chauffeurs comme interm diaires vers le personnel de maison est un exemple tout fait int ressant dans ce contexte Au vu de la vari t des personnes potentiellement t moins de tels d lits ou en contact avec ses victimes l efficacit ventuelle d une large action de sensibilisation de la population doit tre examin e Les campagnes de sensibilisation la violence conjugale constituent un parall le int ressant elles ont pour but de faire prendre conscience un public le plus large possible qu il peut tre t moin de d lits graves et qu il a ainsi une responsabilit vis vis des victimes de ces actes Enfin d autres acteurs devraient tre aptes d tecter d ventuels cas de traite d tres humains services m dicaux notamment ceux accessibles aux personnes migrantes quel que soit leur statut associations diverses de soutien et de conseil aux populations migrantes syndicats Le caract re bas seuil de ce type d organismes est leur atout majeur voir ce sujet chapitre 5 4 1 Pour ce qui est du soutien et de la cr ation d un r seau de protection des victimes une fois celles ci d tect es des organismes comme les syndicats
241. p tences et ressources et de proposer ainsi une plus grande MEM ME 186 flexibilit dans l organisation du travail Par ailleurs cette offre ne devrait pas uniquement tre destin e aux victimes ayant accept de collaborer avec la police comme c est le cas des associations belges Dans ce sens on peut imaginer que ces organismes soient financ s par diff rentes sources les unes publiques les autres priv es Ils devraient cependant b n ficier d un financement de base et d une reconnaissance publique suffisants pour leur permettre une stabilit moyen terme tout en restant ind pendants des autorit s polici res et judiciaires Dans tous les cas une reconnaissance de ces services par la LAVI est un pr requis indispensable Les centres de comp tences disposent donc d une expertise pr cieuse et ce aux deux niveaux de leurs activit s Ils ont des connaissances approfondies du ph nom ne sur les plans juridique politique institutionnel et sociologique qui leur permettent d informer les politiques publiques nationales et cantonales et d effectuer un travail de sensibilisation des acteurs cantonaux concern s en proposant notamment un soutien dans la mise en place des dispositifs de protection Le degr de connaissance constat et l importance des carts entre les diff rentes d finitions donn es par les acteurs rencontr s au cours de la recherche renvoient clairement la n cessit d une information ce su
242. particuli rement ceux en contact potentiel avec des victimes de traite pourraient d ailleurs tre promues cela favoriserait l acc s des victimes des services comp tents en encadrement social et des prestations auxquelles elles ont droit En ce qui concerne les comp tences sp cialis es requises pour le soutien des victimes de traite d tres humains il est clair qu une grande partie des collaborateurs et collaboratrices des centres de consultation LAVI ne les poss dent pas assez du fait qu ils ne sont confront s qu pisodiquement de telles situations Etant donn que la probl matique de la protection de ce type de victimes a commenc r cemment prendre de l ampleur on peut cependant envisager qu une formation sp cifique du personnel ou de certains membres du personnel leur permette de proposer des prestations ad quates aux victimes de traite Certains centres de consultation pourraient galement se sp cialiser dans cette th matique et offrir des services sp cifiquement destin s aux femmes et aux hommes victimes de traite Il faudrait pour cela que soit r gl e la question de la compensation intercantonale des charges En effet un point de tension r side actuellement dans la LAVI elle pr voit d une part la libert du choix du centre de consultation par la victime et d autre part une marge de man uvre pour les centres surcharg s qui ont la possibilit de transmettre un centre du canton de r
243. personnes leur ampleur relative et leur volution au cours des derni res ann es Le cadre l gal international et national y est d crit et les rares statistiques disponibles en la mati re expos es Le chapitre se termine par une r flexion sur la d finition de cette th matique complexe Dans le chapitre 4 il s agit d tablir dans quelle mesure une tude quantitative sur les diff rents ph nom nes li s la traite des personnes est imaginable en Suisse En nous fondant principalement sur les statistiques disponibles et la litt rature internationale existante il convient de proposer une strat gie et une m thodologie permettant une estimation scientifiquement fond e de l ampleur de ce ph nom ne moyen terme en Suisse Le chapitre 5 est consacr une analyse approfondie de la protection des victimes de traite d tres humains telle qu elle se pr sente l heure actuelle en Suisse Quelle forme prend cette protection quels sont ses acteurs et les dispositifs mis en place L analyse porte en particulier sur les d fis majeurs pos s par la mise en place de dispositifs complets et concert s de protection des victimes de leur d tection leur soutien social en passant par leur stabilisation l gale Au travers des entretiens effectu s et de trois tudes de cas il s est vite av r que l int r t r sidait dans l analyse de r seaux d interventions plut t que dans un simple inventaire de l offre de soutien disponible
244. plication de cette directive f d rale par les autorit s cantonales Dans certains cantons notamment romands des arrangements sont demand s par les autorit s polici res ou judiciaires la police des trangers qui selon une expression r guli rement entendue met un dossier sous la pile le temps d une proc dure Ailleurs l arrangement ne transite m me pas par ce service mais est pris entre les services de police les repr sentants de la justice et la victime Concr tement il s agit d viter que la personne ne soit arr t e dans le cadre d un contr le d identit en se portant garant de sa situation en cas d interpellation Il suffit alors la personne de donner le nom de l officier de police responsable de l enqu te ou de son avocat pour qu il soit possible de v rifier la situation dans laquelle elle se trouve et qu elle ne soit ainsi pas inqui t e Bien entendu ce type d accord reste hautement informel n est pas accompagn de l octroi d une autorisation crite permis ou attestation et laisse par cons quent son b n ficiaire dans une situation tr s pr caire 74 BA Dans certains cas ce type de proc d fonctionne galement au niveau intercantonal 132 La probl matique des autorisations de s jour octroy es par les autorit s d un pays aux victimes de traite est l un des d fis majeurs auxquels se heurtent tous les Etats Il s agit en effet de trouver le moyen de concilier les exig
245. pp e bas e notamment sur un mod le d j existant dans le domaine de la violence domestique De plus il est question d institutionnaliser un partenaire privil gi sur la place de Berne pour une prise en charge ad quate des victimes Plusieurs r unions ce sujet ont eu lieu entre le centre LAVI de Berne Xenia FIZ Makasi et la Fondation contre la violence envers les femmes et les enfants Tandis que le centre de consultation pour l aide aux victimes de Berne et FIZ Makasi se sont port s candidats Xenia ne s est pas montr e particuli rement int ress e par cette responsabilit qui n cessiterait une red finition globale de ses activit s Lors de la derni re r union de ces quatre acteurs il a t d cid que le centre LAVI serait responsable de la prise en charge des victimes de traite condition qu un financement soit accord En attendant que ce mandat lui soit officiellement attribu il est pr vu de continuer de faire appel FIZ Makasi en cas de n cessit Appr ciation de la politique publique bernoise Les entretiens conduits en ville de Berne montrent que si une v ritable politique en mati re de protection des victimes de la traite des personnes fait encore largement d faut une prise de conscience relativement large a eu lieu Gewalt an Frauen und Kindern SCOTT Cour supr me FIZ Centre de consultation pour l aide aux victimes de Berne Service social SOA Police de la ville de Berne Xenia Ber
246. pport du groupe de travail interd partemental traite des tres humains au D partement f d ral de justice et police Berne Office f d ral de la justice Harding Jeremy 2000 The uninvited refugees at the rich man s gate London Profile Books etc Herz Annette Louise 2005 Menschenhandel Eine empirische Untersuchung zur Strafverfolgungspraxis Berlin Duncker und Humblot Holzwarth Vera Maria et Alison King para tre Kinderhandel und die Schweiz Z rich Schweizerisches Komitee f r UNICEF Hughes Donna M 2002 Trafficking for sexual exploitation the case of the Russian Federation Geneva IOM International Organization for Migration ILO 2005 A global alliance against forced labour International Labour Conference 93rd Session 2005 Geneva International Labour Organisation IOM 2002 Country profiles for Europe Overview of counter trafficking measures in 17 countries with respect to prevention and protection of victims Geneva International Organization for Migration IOM IOM 2005 Identification and Protection Schemes for Victims of Trafficking in Persons in Europe Tools and Best Practices Brussels International Organization for Migration IOM IOM Regional Office for the Baltic and Nordic Countries d 2001 Trafficking in women and prostitution in the Baltic States social and legal aspects Helsinki IOM Jurt Luzia 2004 Minderj hrige Hausangestellte in der Schweiz ein
247. protection des victimes dans d autres instruments juridiques Or il s av re que si des mesures non contraignantes pour les cantons sont pr vues dans la nouvelle loi sur les trangers l inclusion d un chapitre concernant sp cifiquement ces victimes dans la nouvelle loi sur l aide aux victimes d infraction a t refus e pour des informations plus pr cises sur le cadre l gislatif voir le chapitre 3 1 Le rapport du groupe de travail de 2001 souligne d ailleurs explicitement que les victimes de traite d tres humains b n ficiant d j d une multitude de droits il n y a pas de mesure juridique qui s impose dans ce domaine Groupe de travail interd partemental traite des tres humains 2001 59 La lutte contre la traite d tres humains a sans doute r cemment pris en Suisse une dimension nouvelle m me s il faudra encore du temps pour pouvoir juger des effets des actions prises Au niveau f d ral celles ci sont en premier lieu orient es vers la poursuite p nale des auteurs de d lit La l gislation presque enti rement ax e sur ce premier pilier de la lutte contre la traite et le fait que le SCOTT lui m me soit institutionnellement rattach l Office f d ral de la police sont r v lateurs de cette orientation Les victimes n apparaissent souvent que dans un deuxi me temps et 90 comme nous le verrons principalement quand elles sont indispensables la poursuite des auteurs de d lits Po
248. ptimale de maitriser des techniques d entretien particuli res avec ces personnes et si n cessaire d organiser en collaboration avec certains partenaires de mani re rapide et efficace une protection Le pouvoir qui est entre les mains des repr sentants des autorit s judiciaires est aussi capital et le degr de sensibilisation de la personne en charge d un dossier a un effet non n gligeable sur l intensit de la protection mise en place ult rieurement Nos entretiens r v lent en effet que les pratiques varient beaucoup ce qui m ne clairement des situations o certaines victimes sont p nalis es par rapport d autres Dans un canton par exemple il s av re qu une juge d instruction plus sensibilis e cette th matique que d autres demande assez facilement un permis provisoire pour une personne victime d une infraction aupr s des autorit s comp tentes Comme le dit une de nos interlocutrices il suffit que cette personne soit en vacances et que le dossier soit trait par un coll gue pour que la victime ne b n ficie pas d une telle mesure Il n est pas imp ratif que tous les repr sentants de l autorit judiciaire soient form s cette probl matique le canton de Zurich a ainsi opt pour une formule dans laquelle certains magistrats se sont sp cialis s dans ce type d affaires Niesner constate elle aussi la n cessit de la sp cialisation de certains procureurs publics en mati re de traite d tres humains
249. que au sens de probl me social n cessitant la mise en place de politiques publiques pertinentes volue rapidement L largissement de sa d finition juridique et les nouveaux d fis qu elle pose aux acteurs sociaux l illustre de mani re clatante Il n est par exemple pas s r que les r seaux d intervention actuellement en phase d exp rimentation soient m me de s adapter rapidement et efficacement aux nouvelles r alit s Dans ce contexte l expertise et le soutien d un acteur sp cialis ne peuvent qu tre b n fiques et efficients 161 Application suggestions sur le plan op rationnel Diff rents acteurs pourraient tre investis de la responsabilit de devenir centre de comp tences en la mati re Si le FIZ Makasi remplit en grande partie les crit res d velopp s ci dessus pour la r gion de Zurich d autres types de services peuvent tre envisag s Un centre LAVI pourrait par exemple d velopper de telles comp tences sp cialis es avec l avantage central d tre ins r dans un tissu institutionnel adapt mais le d savantage de proposer des services haut seuil Des liens troits avec une ou plusieurs associations actives sur le terrain travail de proximit pourraient all ger cet obstacle en abaissant le seuil d acc s Les diff rents centres de comp tences r gionaux devraient travailler en troite collaboration et il n est pas exclu que certains d veloppent un degr d expertise en
250. que latine et Cara bes 21 19 36 Dont Br sil 24 Europe de l Est 30 23 32 Dont Russie 8 Autre 1 Autorisation de s jour des victimes 81 85 116 Sans papiers s jour ill gal 34 34 47 Touriste 16 7 Permis B permis de s jour annuel 17 20 33 Permis L permis de courte dur e 8 11 8 Permis N requ rante d asile 2 8 4 Permis C permis d tablissement 3 2 4 Suisse 1 1 2 A l tranger 2 Permis F admission provisoire 1 Inconnu 2 Canton plusieurs mentions possibles 121 ZH 75 Dont Ville de Zurich 65 BS 7 BE 5 LU 5 SO 4 54 AG SG GE TI ZG A l tranger Fan ra FA ND 2 Source Fraueninformationszentrum f r Frauen aus Afrika Asien Lateinamerika und Osteuropa Rapports annuels 2003 2004 et 2005 Le projet FIZ Makasi n existe que depuis 2004 Les femmes victimes de traite taient auparavant comptabilis es dans les statistiques de FIZ Tableau 6 Nombres de situations pour lesquelles le projet d aide au retour de l OIM Berne est intervenu 2005 Nombre de prises en charge total 26 Type de traite d tres humains Exploitation sexuelle Exploitation de la force de travail R gion d origine Afrique Europe de l Est et du Sud Est Union europ enne Russie Pays baltes Am rique latine Thailande Inde Canton ZH BE TI VD BS GE BL FR SG Institution organisation ayant demand conseil Foyer d accueil pour femmes uvre d entraide ONG Police
251. qui concerne les statistiques nationales il faudra veiller inclure dans la nouvelle statistique polici re qui est en train d tre labor e par l OFS en collaboration avec les cantons un maximum d indicateurs en rapport avec la traite et les d lits connexes Une revue non exhaustive de la litt rature montre que de nombreux pays europ ens disposent dans ce domaine de donn es bien plus importantes que la Suisse Comme la r vision de la statistique polici re n entrera pas en vigueur avant 2010 un sondage standardis aupr s des autorit s polici res et judiciaires dans les principaux cantons suisses serait envisager Pour compl ter et approfondir l information tir e des indicateurs chiffr s une analyse des dossiers de police et judiciaires serait galement tr s utile Parall lement le moment para t judicieux pour mettre en place un suivi r gulier d une s rie de donn es relatives la protection et la prise en charge des victimes aupr s d acteurs para publics et priv s ONG associations Pour proc der de mani re concert e et afin d obtenir des informations comparables sur une base aussi large que possible une coordination nationale des initiatives prises au niveau cantonal s impose Apr s un recul d un deux ans une analyse synth tique englobant la fois un volet mat riel et une partie d appr ciations m thodologiques serait entreprise en s appuyant sur l ensemble des donn es issues de diff rentes sources
252. r alit s quelle protection pour les victimes Table des mati res Remerciements R sum Zusammenfassung 1 Introduction 1 1 Contexte de l tude 1 2 Questions de recherche et structure du rapport 2 Revue de la litt rature 2 1 La traite des personnes contexte et domaines th matiques 2 2 La traite des personnes en vue de leur exploitation sexuelle 2 3 La traite des personnes en vue de l exploitation de leur force de travail 24 La traite des enfants 2 5 Le trafic d organes 2 6 Th mes parall les y 25 Etudes juridiques Cette tude a t financ e par la Conf rence des directrices et directeurs 2 8 La protection des victimes de la traite des personnes cantonaux des affaires sociales CDAS le Service de lutte contre la violence du 29 E Bureau f d ral de l galit entre femmes et hommes et l Office f d ral de la Ss police fedpol 3 Etat de la probl matique en Suisse et d finitions 3 1 Cadre l gal 3 1 1 Cadre l gal international 3 1 2 Cadre l gal suisse 3 1 3 Commentaire 2007 SEM 3 2 Statistiques 3 3 Profil des victimes et des auteurs 3 4 Domaines de la probl matique en Suisse Photo de couverture iStock International Inc 2007 3240653 ISBN 978 2 940379 09 5 SWISS FORUM FOR MIGRATION AND POPULATION STUDIES SFM UNIVERSITY OF NEUCH TEL RUE ST HONOR 2 CH 2000 NEUCH TEL TEL 41 0 32 718 39 20 FAX 41 0 32 718 39 21 SECRETARIAT SFM QGUNINE CH WWW MIGRATION POP
253. r Project against Trafficking in Women GTZ d 2005 Challenging trafficking in persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos Solwodi d 2003 Grenz berschreitendes Verbrechen Grenz berschreitende Zusammenarbeit Schutz Beratung und Betreuung von Gewalt und Menschenhandelsopfern Ein Handbuch f r die Praxis Boppard Solwodi e V Sorrentino Liliana 2005 Cooperation for protection National Referral Mechanisms in Deutsche Gesellschaft f r Technische Zusammenarbeit GTZ Sector Project against Trafficking in Women d Challenging Trafficking in Persons Theoretical debate and practical approaches Baden Baden Nomos Studer Stefan et Christina Peter 1999 Kommerzielle sexuelle Ausbeutung von Kindern und Jugendlichen in der Schweiz eine Recherche Bern arge kipro Surtees Rebecca 2005 Second annual report on victims of trafficking in South Eastern Europe International Organization for Migration Tschan Isabelle 2005 Victims without rights Human rights discourses regarding prostitution in the context of migration Raoul Wallenberg Institute of Human Rights and Humanitarian Law Lund Lund University Tyldum Guri et Anette Brunovskis 2005 Describing the Unobserved Methodological Challenges in Empirical studies on Human Trafficking in Laczko Frank et Elzbieta M Gozdziak d Data and research on human trafficking A global survey Geneva International Organiza
254. r la traite Kornivus et al 2005 reposent en bonne partie sur des donn es d enqu te polici res ou judiciaires Ermittlungsdaten 37 DS h Nombre de victimes d auteurs profils etc 38 Lour Certaines de ces informations sont encore peu consistantes ou contradictoires par rapport d autres donn es fournies par les cantons 84 dans les cantons Cela concerne la fois les statistiques relatives aux prestations mat rielles fournies et les conseils aux victimes pr sum es Des statistiques fiables supposent que les d finitions utilis es soient relativement comparables mais assez pragmatiques pour tre facilement adapt es la situation d intervenants diff rents Pour ce qui est des victimes av r es ou pr sum es qui ont b n fici de prestations au sens de la LAVI les statistiques existent Quant aux statistiques de conseil aux victimes les services reconnus par la LAVI connaissent cette rubrique qui est en train d tre introduite dans d autres organismes par exemple les maisons pour femmes dont toutes ne sont pas reconnues LAVI On pourrait imaginer que les ONG ou services offrant des conseils pr voient une rubrique pour les victimes de traite par exemple selon qu elles ont d j port plainte ou non ce qui permettrait d affiner l analyse ult rieure des donn es Il va sans dire que ces indicateurs et leur mode d emploi doivent d abord tre discut s avec les acteurs concern s Les
255. rait id alement envisager Cela permettrait notre avis de cr er des synergies plus syst matiques entre les processus d j en cours dans diff rents cantons en misant sur les acquis existants et sans ignorer les sp cificit s regionales L analyse du mat riel statistique relev de mani re concert e et selon des standards similaires aupr s de diff rents acteurs permettrait de mieux conna tre la situation des victimes et de leur prise en charge et pourrait aussi fournir des informations sur la mise en place de dispositifs d intervention ou leur am lioration Elle devrait notre avis aller de pair avec une tude plus approfondie des dossiers judiciaires et de police Analyse de dossiers Pour obtenir des indications sur les m canismes de la traite d tres humains il serait int ressant d analyser les dossiers policiers et judiciaires aussi sous l angle de la protection des victimes Comme le nombre de condamnations est restreint un recensement complet des cas art 196 CP peut tre envisag 39 A F On a actuellement l impression que certains cantons sont engag s dans une d marche isol e et peu inform s des exp riences dans d autres contextes mis part quelques personnes bien renseign es mais il faudrait galement inclure les plaintes qui n ont pas abouti une condamnation dossiers de police Il serait aussi judicieux d examiner de plus pr s les d lits qui sont associ s
256. ralit et la n cessit de la formalisation et de la reconnaissance de l acteur fonctionnant comme coordinateur S il peut tre ancr dans diff rents types d institutions il parait l gitime que l organisme ou le service soit ax sur la protection sociale des victimes plut t que sur l aspect r pressif 5 5 4 Les victimes de traite d tres humains en vue de l exploitation de leur force de travail quels parall les Avec l entr e en vigueur du nouvel article du code p nal les personnes amen es en Suisse pour y travailler quel que soit le secteur qui ont t tromp es sur le type ou les conditions de travail et se sont retrouv es exploit es seront consid r es comme des victimes de traite d tres humains Ce chapitre caract re exploratoire au vu des informations relativement limit es en notre possession est consacr aux m canismes de protection existant l heure actuelle pour ces personnes et la fa on dont ils pourraient tre institutionnalis s l avenir Nos entretiens montrent l existence de ce ph nom ne en Suisse en particulier parmi les employ s domestiques mais sans doute galement dans d autres secteurs conomiques voir chapitres 2 3 et 3 4 2 Les informations notre disposition ont surtout trait au secteur domestique raison pour 141 laquelle ce chapitre est principalement ax sur les victimes de traite dans ce domaine Mise en uvre et volont politique La mise en uvr
257. rantes qui ont t elles m mes victimes de traite d tres humains dans notre pays et qui ont consenti faire part de leur exp rience le plus souvent douloureuse et des ressources qu elles ont d trouver pour s en sortir Parce que nous souhaitons pr server leur anonymat elles ne sont pas cit es nomm ment ici Nos remerciements vont ensuite aux sp cialistes d horizons et de contextes professionnels divers rencontr s ou contact s t l phoniquement dans le cadre de cette tude dont le concours a t indispensable pour aborder les nombreuses facettes de la probl matique Par ordre alphab tique ces personnes sont Pia Andrist Anne Ansermet Niklaus Bircher Marcel Bosonnet Corinne Bouvard Madeleine Bovigny Tanja Brombacher Daniel Burnat Milena Chimienti Luis Cid Eva Danzl Sara Donath Agi Foldhazi Yvonne Gendre Marie Jo Glardon Ruth Greber Christina Hausammann Vera Holzwarth Isabelle Jaques Pierre Jaquier Bernard Jordan Eric Karlen Jean Yves Lavanchy Stephan Libiszewski Claire Magnin Sylvie Marguerat Gabriela Maurer Simea Merz Claudia Meyer Srismorn Meyer Conrad M ller Bruno Ongaro Monse Ortego Alexander Ott Olivier Robert Ivana Roth Catherine Rouverey Bea Ruegg Peter Ruegger Roberto Sandrinelli J rg Sch ublin Marianne Schertenleib Ursula Schnyder Doris Schwalm Sabina Stanga Silvia Steiner Ruth Gaby Vermot Mangold Jo l Vincent Line Voegtli Eva Weishaupt Martha Wigger et Is
258. ravail de cette cat gorie particuli re de travailleuses du march du sexe Dahinden et Stants 2006 59 De mani re g n rale et sans exclure des exceptions les milieux moins bien contr l s par la l gislation et l action de la police notamment cr ent une plus grande vuln rabilit des femmes qui y travaillent Il existe galement des niches de prostitution hors du milieu lui m me Selon certains de nos interlocuteurs tel est par exemple le cas pour certaines femmes africaines requ rantes d asile qui se prostitueraient dans les centres o elles habitent et feraient b n ficier de leurs services une client le tr s sp cifique La r glementation et les contr les policiers ne jouent donc qu un r le partiel d autant plus que les femmes victimes de tels d lits ne se consid rent pas elles m mes la plupart du temps comme des victimes et ne correspondent pas forc ment au profil typique de la victime na ve et d munie qu on pourrait supposer Mais les associations actives dans le milieu de la prostitution et particuli rement dans la pr vention qui ont le plus de contact de terrain avec les populations de travailleuses du sexe admettent elles m mes ne pas avoir acc s tous les secteurs abritant des formes de prostitution C est le cas de cette repr sentante d une association de ce type Dans notre r alit de terrain c est vrai qu on n entend pas parler de traite d tres humains Je pe
259. res concr tes cette fin Cette convention fonde sa d finition sur celle du Protocole de Palerme mais elle insiste davantage sur les droits humains Cependant quelques personnes dont Ruth Gaby Vermot Mangold Rapporteur du Comit ad hoc sur la lutte contre la traite des tres humains de la Commission europ enne d plorent certaines limites de cette Convention En effet les articles les plus ambitieux par exemple celui concernant l octroi d un permis de s jour pour la dur e de la proc dure voire d un permis humanitaire plus long terme ne sont pas contraignants ou sont destin s seulement aux personnes b n ficiant d une autorisation de s jour voir notamment Tschan 2005 3 1 2 Cadre l gal suisse Code p nal traite d tres humains La l gislation suisse actuelle ne prend en consid ration la traite des tres humains que lorsqu elle est effectu e en vue de l exploitation sexuelle de la victime L article 196 du code p nal art 196 CP sur la traite des tres humains stipule en effet que I Celui qui pour satisfaire les passions d autrui se sera livr la traite d tres humains sera puni de la r clusion ou de l emprisonnement pour six mois au moins 2 Celui qui aura pris des dispositions en vue de la traite d tres humains sera puni de la r clusion pour cinq ans au plus ou de l emprisonnement 3 Dans tous les cas l auteur sera puni en outre de l amende L article 196 CP va tre remplac par
260. riage Par contre l offre s adresse uniquement aux femmes galement mineures Les collaboratrices proposent ces personnes une aide juridique sociale voire psychologique Elles cherchent clarifier leur situation concernant leur permis de s jour en Suisse trouver des solutions pour l h bergement et l aide d urgence et offrent un soutien dans les proc dures administratives par exemple demande LAVI et juridiques plainte p nale collaboration l enqu te etc L optique de travail est selon une collaboratrice de FIZ Makasi de proposer un case management global c t de son travail de soutien et de conseil aux victimes elles m mes FIZ Makasi a d velopp un deuxi me axe prioritaire d action qui porte sur la collaboration avec les partenaires d intervention leur sensibilisation et leur mise en r seau L intention de FIZ Makasi est d intervenir dans diff rents cantons de m me qu au niveau f d ral afin de sensibiliser les diff rents acteurs travaillant dans le domaine de la traite des femmes particuli rement les instances polici res et judiciaires et d intensifier la coop ration avec et entre ces acteurs notamment aux moyens de tables rondes Ressources humaines En 2006 cinq collaboratrices travaillent au FIZ Makasi pour un pourcentage total de temps de travail de 12096 Au niveau des consultations une collaboratrice est engag e 60 uniquement pour FIZ Makasi alors que deux autres p
261. rmel de protection des victimes n est instaur Le canton de Gen ve se distingue en outre par la pr sence d une des plus anciennes associations de d fense des prostitu es Aspasie L attitude adopt e par cette association par rapport aux ph nom nes de traite d tres humains peut tre qualifi e de pragmatique comme aucune protection n est assur e aux ventuelles personnes victimes de traite d tres humains il est pr f rable d onenter les actions sur la reconnaissance au sens large des droits des prostitu es et une impl mentation ad quate des lois d j existantes De m me le domaine des employ s travaillant pour les fonctionnaires internationaux et autre personnel diplomatique Gen ve dont le potentiel d exploitation a t d montr diff rentes reprises est approch avec beaucoup de prudence par les autorit s Dans une optique drastiquement diff rente m me si elle se situe galement dans un contexte de r glementation des activit s de prostitution le canton du Tessin a opt pour la cr ation d un syst me relativement novateur pour la Suisse Dans la lign e des discussions de travail en vue de l introduction de la loi sur la prostitution entr e en vigueur en 2002 un groupe de travail a t institu dans le but de monitorer cette loi Les membres de ce groupe qui comprend notamment la police la police des trangers les associations de d fense des prostitu es et de pr vention sanitaire le centr
262. s Les r ticences des Etats d livrer des autorisations de s jour provisoires ou long terme aux victimes de traite s expliquent par la crainte d une abondance de demandes de fausses victimes de traite trouvant l un moyen ill gal d obtenir un statut de s jour Cette crainte des abus existe aussi en Suisse comme le montre l aspect non contraignant des directives ce sujet et les statistiques relativement basses sur les autorisations octroy es ce jour Cet argument ne trouve cependant pas d cho dans les tudes faites en Italie Elles r v lent que si le syst me instaur a entrain une augmentation du nombre d arrestations et de condamnations d auteurs de traite elle n a pas men des abus quant aux demandes d autorisations de s jour de la part des victimes voir par exemple Orfano 2005 Virgilio 2002 De plus selon diff rents experts interrog s l invention d une situation de traite n est pas chose ais e et il serait extr mement difficile de se faire passer pour une victime de ce d lit de mani re cr dible aux yeux tant de la police que des organismes de soutien aux victimes En outre l hypoth se que toutes les victimes de traite souhaitent rester en Suisse et qu il faut pour cette raison ne pas se montrer trop g n reux en la mati re ne se confirme pas dans la pratique Si certaines personnes ont en effet des motifs de ne pas vouloir ou de ne pas pouvoir rentrer dans leur pays elles sont nombreuse
263. s souhaiter y retourner parce que leurs enfants ou d autres membres de leur famille les y 133 attendent que leur projet migratoire n tait pas un projet long terme ou simplement parce qu elles n ont pas eu l occasion de construire un r seau social en Suisse qui pourrait les motiver rester 5 4 4 Le financement du s jour des victimes Le financement du s jour concerne surtout les personnes ayant obtenu une reconnaissance de leur statut de victime de traite d tres humains car cette reconnaissance engage la responsabilit de l Etat leur gard Lorsque la police ou la justice juge n cessaire la pr sence d une victime et fait des d marches pour que son s jour soit formalis sur le plan l gal se pose automatiquement la question du financement ce d autant plus que la personne concern e n a dans la plupart des cas plus de source de revenus puisqu elle ne peut plus exercer l activit pour laquelle elle est venue en Suisse En d autres termes l octroi d une autorisation de s jour m me provisoire implique de la part des autorit s une responsabilit financi re vis vis de cette personne Ce lien direct explique probablement pour quelles raisons dans certains cantons la police des trangers n entre que difficilement en mati re sur la formalisation de la tol rance du s jour d une personne tout en fermant les yeux sur sa pr sence Dans la plupart des cas la victime est d
264. s s d un c t par les diff rences de conditions de vie entre pays du Sud ou de PEst et pays du Nord et de l autre par le d veloppement et la d mocratisation de nouvelles technologies de transport et de communication Ces migrations prennent en outre de plus en plus souvent une forme irr guli re en raison des politiques d admission plus restrictives mises en place par les pays du Nord En effet cause de l attrait prononc exerc par les pays riches sur les migrants potentiels des barri res toujours plus hautes sont cr es pour leur en emp cher l acc s Un des effets potentiellement pervers de cette situation pour les migrants est le besoin de recourir des interm diaires un autre est le march qui s ouvre ou s tend pour les trafiquants de personnes Harding 2000 A cela s ajoute une nette f minisation de la migration surtout irr guli re Ehrenreich et Hochschild 2003 Paup risation f minisation et politiques restrictives contribuent la vuln rabilisation des migrants ce qui ouvre indirectement la porte tous types d exploitation et de mise sous d pendance endettement pressions diverses Cette situation de vuln rabilit continue bien au del du voyage ui m me puisque dans la plupart des cas ces migrants devront se contenter au mieux d une autorisation de s jour pr caire et limit e en tant que requ rants d asile ou touristes par exemple au pire ou apr s peu de temps se r so
265. s besoins de protection des mineurs victimes de traite d tres humains principalement par l UNICEF et le Haut Commissariat des Nations Unies des Droits de l Homme HCDH Elles ont trait par exemple la d signation d un tuteur ou des pr cautions particuli res en cas de retour Dottridge 2005 En Suisse des mesures de protection particuli res s appliquent tous les enfants victimes de d lits dont les mineurs victimes de traite d tres humains Lors des d bats sur le nouvel article du code p nal la question des mineurs est l un des rares th mes autour duquel aucun consensus n a pu tre obtenu particuli rement pour ce qui est du consentement Alors que certaines ONG souhaitaient la mention explicite que le consentement d un mineur ne doit pas tre tenu pour effectif d autres qui ont eu gain de cause ont argument que cette disposition tait d j pr vue dans le cadre l gislatif suisse et qu il n y avait d s lors nul besoin de l inclure dans cet article Il est n cessaire de faire une distinction entre les petits enfants et les adolescents victimes de traite Si des cas de trafic de jeunes enfants dans le but de les faire voler mendier se prostituer ou travailler ont t entendus 2 Les mineurs et les interdits capables de discernement ne peuvent s obliger par leurs propres actes qu avec le consentement de leur repr sentant l gal Code civil suisse art 19 al 1 64 dans certains p
266. s cette reconnaissance acquise le troisi me moment important est en grande partie identique celui labor dans certains cantons suisses pour les victimes de traite venant du milieu de la prostitution Contrairement aux acteurs de la d tection des victimes qui diff rent selon le milieu ceux de la prise en charge sont en majorit les m mes Il est d s lors judicieux d utiliser les dispositifs d j tablis par exemple dans le cadre de tables rondes quitte devoir les compl ter 147 Conclusions 6 1 Etat des lieux critique Plut t que de dresser un tour d horizon des r sultats ce dernier chapitre reprend les principaux d fis mis jour sous l angle de la protection sociale des victimes de la traite Une analyse critique des enjeux li s la fois la r pression de la traite et la situation des victimes devrait notamment favoriser la mise en place d une action politique coh rente Une s rie de pistes de r flexion la fois innovatrices et fond es sur les dispositifs en place est ainsi propos e La traite d tres humains une r alit aussi en Suisse Les informations recueillies au cours de l tude font apparaitre une situation quelque peu ambivalente d une part la traite d tres humains est un th me sensible et motionnel qui fait r guli rement la une des journaux d autre part la plupart des acteurs institutionnels qui pourraient y tre confront s ne le sont qu occasionnellement
267. s et comme pour les adultes rien n indique que la Suisse est un lieu de destination particulier pour des r seaux de criminalit organis e actifs dans le trafic d enfants Par contre diff rents acteurs de terrain ont rapport des situations isol es de mineurs victimes de traite d tres humains Selon Vera Holzwarth responsable l UNICEF d une tude sur le trafic d enfants seules trois plaintes ont t d pos es depuis 1997 pour des cas de trafic d enfants FIZ Makasi re oit deux trois femmes mineures par ann e A ces rares cas doit tre ajout e toute une gamme de situations se trouvant dans une vaste zone grise m ritant selon certains experts une attention beaucoup plus soutenue s agissant d une population particuli rement vuln rable Si la vuln rabilit des jeunes enfants ainsi que leur d pendance aux adultes sont difficilement remises en cause le cas des adolescents n est pas aussi tranch O Connell Davidson exprime cela de mani re int ressante Because persons under the age of 18 are not sheltered from poverty discrimination and disadvantage simply by virtue of being constructed as children in international laws and conventions and because they are not passive incompetent and incapable of independent thought and action until the moment they legally come of age it follows that migration pressures can operate directly on children 2005 L id e qui se trouve derri re cet argument n es
268. s et p nales que sociales Le bureau de direction est quant lui rattach l Office f d ral de la police fedpol En tant ou acteur de coordination le SCOTT a notamment pour t che l instauration de m canismes de coop ration cantonaux au moyen de tables rondes regroupant les acteurs centraux de la poursuite p nale et de la protection des victimes En 2005 il a publi cet effet un guide qu il a pr sent lors d une conf rence laquelle ont particip un nombre important d acteurs venant de toute la Suisse et de divers milieux professionnels SCOTT 20095 Selon son responsable le SCOTT a un r le de soutien vis vis des cantons mais ce service ne peut s impliquer de mani re plus active et prendre en main lui m me la mise sur pied de tables rondes qui restent du ressort des acteurs cantonaux De m me aucune comp tence d enqu te ou de poursuite p nale n est d volue ce service Sur le plan l gislatif les changements n cessaires ont t entrepris gr ce l introduction dans le code p nal suisse d un nouvel article sur la traite d tres humains jug par la plupart des experts comme un progr s Si cet article d finit de mani re plus pr cise le d lit lui m me et la poursuite de ses auteurs il ne dit rien sur les droits accorder aux victimes Ce d lit ne faisant pas l objet d une loi en soi et ne b n ficiant pas d un r glement d application il faut aller chercher les dispositions relatives la
269. s forc ment cumul es Nous avons identifi trois types de services pouvant potentiellement leur offrir un soutien 120 et un suivi les centres LAVI les associations actives dans la d fense des prostitu es et les services bas seuil accessibles aux migrants particuli rement aux migrants sans statut de s jour Chacune de ces offres est pr sent e avec ses avantages et ses d savantages avant qu un chapitre de synth se ne les mette en perspective Les centres de consultation LAVI Ce type de services regroupe diff rentes sortes d organismes dont les prestations sont toutes reconnues par la Loi f d rale sur l aide aux victimes d infraction LAVI Entr e en vigueur en 1993 cette loi d l gue son application aux cantons qui d cident du nombre et du type de centres de consultations reconnus ainsi que de leur organisation Tant des associations priv es que des services publics peuvent tre reconnus comme centres de consultation LAVI Alors que certains sont g n ralistes et s adressent de mani re tr s large toute personne victime d une infraction d autres sont sp cialis s Cette sp cialisation peut concerner une probl matique particuli re violence violence conjugale accidents de la route etc un public cible femmes hommes mineurs etc ou les prestations qui sont propos es conseil personnel ou par t l phone assistance h bergement etc Les prestations offertes par les centres de con
270. s inscrit sur celui des droits humains Alors que la lutte contre les auteurs est explicitement mentionn e la protection des victimes apparait dans les textes juridiques de fa on plus fragment e et limit e De mani re g n rale la dimension protection des victimes si elle existe est subordonn e la lutte contre la criminalit Le droit d acc der la plupart des mesures de protection sociale en particulier l obtention d une autorisation de s jour provisoire et d une assistance moyen terme passe en effet par le consentement de la victime collaborer avec les autorit s lors de l enqu te De plus en Suisse comme dans d autres pays les personnes victimes de traite sont dans la plupart des cas elles m mes auteures d un d lit puisqu elles contreviennent la l gislation sur les trangers Interpell es lors de contr les policiers elles sont dans de nombreux cas arr t es et ou expuls es pour ce motif avant que des investigations suffisantes n aient pu d montrer leur situation de victime et leur droit une protection adapt e Les infractions aux l gislations migratoires tant plus fr quentes elles prennent ainsi souvent le pas sur toute autre disposition tenant compte de la situation particuli re et des besoins des personnes victimes de traite Dans une analyse juridique r cente Van Spyk plaide en faveur d une r flexion globale autour des diff rents textes l gaux qui permettrait de d pa
271. s long terme et en fonction du financement disponible des alternatives sont trouv es qui vont de l h bergement par un priv la location d un logement par la personne elle m me Le rapporteur hollandais sur la traite des personnes sugg re quant lui une combinaison entre des possibilit s de r ception par cat gorie et g n rale selon les caract ristiques et les besoins de chaque personne Kornivus et al 2005 70 71 A un autre niveau les diff rents services sociaux ont aussi un r le jouer Il n est pas exclu qu ils soient confront s une personne victime de traite d tres humains comme cela nous a par exemple t rapport par une collaboratrice d une association travaillant dans le milieu de la prostitution Le fait que les victimes soient majoritairement des personnes sans statut l gal limite cependant grandement leur acc s de tels services Dans une phase ult rieure du processus de protection des personnes les services sociaux communaux ou cantonaux pourraient tre mis contribution essentiellement dans le r glement de questions financi res Avec l largissement de la d finition de la traite des personnes aux travailleurs dans d autres domaines que l industrie du sexe les syndicats pourraient tre appel s prendre une place majeure dans la d tection et dans la protection des victimes A Gen ve par exemple un syndicat sp cialis dans la d fense des travailleurs sans papiers cherche depuis p
272. s mod les de coop ration Dans de nombreux cas les victimes de traite d tres humains restent encore aux yeux des autorit s des auteurs de d lit et n acc dent donc aucune protection l gale autorisation de s jour ou sociale Afin d viter que les droits de la victime ne soient simplement subordonn s aux exigences de la proc dure polici re et judiciaire l adoption de la perspective des droits humains s av re utile Il s agit de reconnaitre qu en plus de la lutte contre des d lits potentiellement li s une forme de criminalit organis e il est question de d fendre des personnes dont les droits humains ont t gravement viol s et qui ont droit ind pendamment d une collaboration imm diate avec les autorit s des mesures de protection La condition migrante et g n ralement d irr gularit est presque toujours un ingr dient fondamental qui fragilise la position de la victime non seulement face l auteur du d lit mais aussi dans le contexte de la d fense de ses droits Un recadrage de la traite dans une perspective migratoire tant sur les plans juridique et politique l gislations et politiques migratoires que sociologique probl matique plus g n rale des migrations irr guli res est ainsi une tape utile la compr hension et la mise en place de politiques publiques coh rentes en la mati re Il s agit id alement de trouver des solutions pragmatiques qui prendraient en compte la
273. s publiques et leur mise en pratique en Suisse Enfin cette tude propose une approche empirique et est orient e vers la pratique selon le souhait de ses mandants Un ancrage plus th orique des ph nom nes de traite et une r flexion d ordre conceptuel m riteraient une attention particuli re Par exemple une analyse sociologique ou politologique des migrations irr guli res permettrait sans doute une compr hension diff renci e des processus l uvre et un clairage nouveau sur les politiques concern es 183 Annexe 3 Liste des experts consult s entretiens d experts et tudes de cas Conf d ration Commissariat p dophilie traite d tres humains trafic de migrants PMM Office f d ral de la police Minist re public de la Conf d ration tude de cas FIZ Makasi Section criminalit et droit p nal Office f d ral de la statistique Service de coordination contre la traite d tres humains et le trafic de migrants SCOTT Office f d ral de la police Autorit s polici res et judiciaires villes et cantons Avocat Zurich Avocate Lausanne tude de cas Lausanne Minist re public du canton de Zurich Office des juges d instruction du canton de Fribourg Police cantonale de Gen ve Police cantonale du Tessin Police cantonale vaudoise tude de cas Lausanne Police de la ville de Zurich Police des trangers de la ville de Berne tude de cas Berne Police municipale Lausanne
274. s r cente van den Spyk 2005 juge que le cadre juridique semble complet mais que l application n est pas satisfaisante notamment parce que les diff rentes lois manquent d harmonisation et que les victimes de traite d tres humains ne sont pas suffisamment prot g es Sur la base d une analyse d taill e des textes l gislatifs des dossiers policiers et judiciaires et des statistiques p nales l tude d j cit e de Zschokke 2005 propose une critique de la faiblesse de l article p nal actuel sur la traite d tres humains qui laisse notamment une trop grande marge de man uvre aux autorit s d application Hors du contexte suisse mais pouvant faire l objet de parall les int ressants une tude allemande analyse le probl me de la traite des femmes dans la perspective des droits en relation avec les politiques d immigration Mentz 2001 Elle montre que des mesures dans ce domaine l gislatif sp cifique migration am lioreraient la situation des victimes de traite d tres humains en leur octroyant un droit une protection adapt e Un autre ouvrage consacr au contexte allemand tudie en d tail les d terminants de la poursuite p nale sur la base d un large sondage aupr s de professionnels issus de la justice et de la police et d une tude de dossiers Herz 2005 L auteure insiste en particulier sur l importance d une sp cialisation dans la prise en charge des cas de traite d tres humains et d une collaboration
275. s r gionales montre qu un dispositif de protection commence tre mis en place surtout dans les cantons o la poursuite des auteurs de traite d tres humains a une certaine priorit pour les instances polici res La prise de conscience de la part de la police et de la justice que la traite d tres humains est un d lit qu il faut combattre et que la collaboration des victimes est un l ment cl de la poursuite p nale semble ainsi tre une condition pr alable la formalisation de la protection de ces victimes Dans le syst me f d raliste suisse la mise en ceuvre de la lutte contre la traite des tres humains est de la comp tence des cantons Les autorit s tant polici res et juridiques que sociales sont donc essentiellement actives au niveau cantonal et l impl mentation de mesures de protection des victimes se fait obligatoirement dans ce cadre La suite de ce chapitre est consacr e l analyse des dispositifs de protection instaur s dans diff rents cantons aux acteurs et structures impliqu s aux processus de collaboration et d intervention qui les relient et aux d fis majeurs auxquels ils sont confront s MM Sauf dans les enqu tes complexes intercantonales ou internationales de lutte contre la criminalit lourde dont la criminalit organis e fait partie Dans certains cas les enqu tes pour traite d tres humains peuvent par cons quent tre du ressort de la Conf d ration 93 5 2
276. s sp cifiquement concu pour cette population Il s agit d un projet pilote financ par l OIM Berne 12 Voir ce sujet les r sultats de la proc dure de consultation du 22 ao t 2003 45 Les questions li es aux transplantations d organe ne sont actuellement r gl es en Suisse qu au niveau cantonal Au niveau f d ral une loi sur les transplantations est actuellement en cours de discussion et devrait entrer en vigueur en 2007 Cette loi pr voit la gratuit du don art 6 et l interdiction du commerce d organes de tissus ou de cellules d origine humaine art 7 Elle est cependant jug e insuffisante par certains experts voir chapitre 3 4 3 Cadre l gislatif sur la prostitution En Suisse la prostitution n est pas une activit interdite Elle ne fait pas l objet d une l gislation f d rale mais le code p nal pr voit que les cantons ont l autonomie d dicter leurs propres lois et r glements r gissant la prostitution art 199 CP A l heure actuelle seuls certains cantons sont dot s d une telle l gislation La r vision du code p nal de 1992 a introduit un certain nombre de nouvelles dispositions concernant l exercice de la prostitution et la protection des personnes pratiquant cette activit contre les abus dont elles pourraient tre victimes Cette r vision a aussi abouti l assouplissement des conditions dans lesquelles les personnes tierces tirant profit de cette activit doivent tre
277. s un cadre conceptuel en posant de mani re remarquable la question de la d finition et des points de tension majeurs avant de mettre en garde contre une interpr tation trop simpliste de la traite d tres humains comme tant la cons quence d une demande en la mati re La deuxi me partie 2003 est plus empirique et fonde ses r sultats sur un travail de terrain en Tha lande en Inde au Japon en Italie en Su de et au Danemark Les deux publications concluent avec une r flexion sur les implications politiques des r sultats de l tude Litt rature suisse Deux recherches empiriques principales ayant trait une forme d exploitation de la force de travail peuvent tre mentionn es en dehors d tudes sp cifiquement ax es sur le travail des mineurs voir chapitre suivant La premi re est relativement politis e elle est l uvre d un syndicaliste et se fonde sur une d finition tr s large de la traite des personnes notion utilis e dans le titre de l tude c t de celle de travail forc Sauvin 2004 Plus sp cifiquement elle traite de formes de travail contraignant apparent es au travail forc et li es la traite des personnes 15 qui vont de l exploitation sexuelle aux travaux d utilit publique demand s aux requ rants d asile en passant par les employ s domestiques de fonctionnaires internationaux et repr sentants diplomatiques L auteur conclut que de telles pratiques ne conn
278. saunas etc De m me les situations des personnes en grande majorit des femmes qui y travaillent sont diff renci es ind pendantes travaillant pour une tierce personne ou employ es par une agence qui g re contrats et mobilit Elles sont Suissesses trang res avec un permis de s jour et de travail ou migrantes en situation irr guli re etc Dans ce large ventail de situations il va sans dire que plus une personne est en position de pr carit et de d pendance plus elle est vuln rable et risque d tre exploit e voire victime de traite d tres humains Si on peut mettre l hypoth se que les personnes en situation irr guli re pr sentent le plus grand risque d autres personnes actives sur le march du sexe peuvent galement tre victimes de traite d tres humains En ce qui concerne la situation particuli re des danseuses de cabaret Phypocrisie autour de leurs activit s de prostitution est de plus en plus reconnue de m me que le fait qu elles sont victimes de nombreux abus comme incitation la consommation d alcool et conditions de travail ne correspondant pas aux standards pr vus par les contrats malgr la protection qu est cens leur garantir leur permis L voir par exemple Tschan 2005 Aux yeux de la majorit des experts interrog s ce milieu ne semble pas se caract riser particuli rement par des cas de traite d tres humains ce que confirme une tude r cente sur les conditions de vie et de t
279. se en charge efficace exige la fois une intervention locale cantonale et des dispositions f d rales avec une sp cialisation institutionnelle difficile mettre en place dans chaque canton Il est en effet n cessaire de connaitre les diff rents contextes cantonaux leurs institutions et politiques particuli res pour pouvoir faire fonctionner chaque dispositif de mani re compl te et concert e et en assurer le financement Pour faire face ce d fi la strat gie 149 f d rale en mati re de lutte contre la traite d tres humains repose en grande partie sur l institutionnalisation de tables rondes cantonales permettant la mise en r seau des acteurs concern s et leur coop ration en mati re de protection des victimes Notre analyse r v le que les acteurs de la protection sociale ne sont pas former qu ils sont d j actifs sur le terrain mais que l action strat gique centrale consiste leur donner les moyens de conna tre la probl matique de la traite et de ses implications et surtout les instruments pour la combattre et prot ger les personnes qui en sont victimes Ces instruments sont au niveau des institutions un travail de sensibilisation et de formation sp cifiques de certains collaborateurs et au niveau du r seau la cr ation d une cha ne d intervention entre les acteurs concern s Si la mise en uvre des dispositifs est du ressort de chaque canton la Conf d ration joue un r le essentiel e
280. se sous d pendance et par l instrumentalisation de facteurs structurels comme sa pr carit l gale sociale et conomique dans le pays de destination En Suisse les cas de traite d tres humains jug s sur la base de l article p nal concern sont rares et ont l heure actuelle essentiellement trait au milieu de la prostitution selon la d finition juridique en vigueur ce jour Il est cependant clair que les victimes de ce d lit ne se limitent ni ces quelques cas qui ont abouti une condamnation ni l industrie du sexe Diff rents cas de traite ont t recens s dans le secteur domestique en particulier parmi le personnel des repr sentants diplomatiques ou des fonctionnaires internationaux D autres secteurs comme l h tellerie la restauration ou le b timent sont autant de domaines conomiques souvent pr caires peu contr l s et par cons quent risques Si des adolescentes figurent parfois parmi les victimes de traite les jeunes enfants semblent moins en faire partie en Suisse Enfin aucun cas de trafic d organe n a t recens jusqu ici dans notre pays Le d fi de l valuation quantitative un suivi cibl comme premi re tape Pour diff rentes raisons dont le fait qu une part importante des situations de traite ne soit jamais d couverte l valuation chiffr e de leur ampleur demeure un d fi majeur La strat gie aujourd hui la plus judicieuse pour mener bien cette t che en Suisse con
281. siste en la mise en place d un suivi syst matique monitorage coordonn au niveau f d ral fond sur une analyse approfondie de statistiques et de sources vari es Ces statistiques rel vent du domaine policier judiciaire condamnations mais galement enqu tes des autorisations de s jour provisoires ou non octroy es aux victimes de traite et des prestations mat rielles et sous forme de conseils fournies par les acteurs de la prise en charge en particulier les organismes reconnus au sens de la LAVI Une analyse minutieuse des dossiers policiers et judiciaires y compris les plaintes n ayant pas abouti devrait compl ter la d marche Seule une approche pragmatique comme celle que nous proposons peut actuellement r pondre la n cessit d une valuation en fournissant la premi re tape d une syst matisation du recueil et de l analyse des donn es disponibles La protection sociale des victimes La lutte contre la traite d tres humains passe par deux l ments principaux qui constituent les deux faces d une unique m daille la poursuite des auteurs du d lit et la protection des personnes qui en sont les victimes Une analyse approfondie est consacr e la deuxi me de ces faces avec pour but d en d crire les enjeux et les acteurs centraux ainsi que les limites et les d fis futurs auxquels elle sera confront e De mani re g n rale le degr de sensibilisation envers les ph nom nes d
282. sonnel ou d une confrontation professionnelle directe Il est par ailleurs int ressant de constater que l acteur n est pas le m me dans les diff rents cantons Ainsi alors que le FIZ a jou ce r le moteur Zurich il semble que dans le canton du Tessin ce soit la police cantonale qui a d abord accord une attention particuli re la traite des personnes et la n cessit de prot ger les victimes Selon le responsable du SCOTT dans les autres cantons o des tables rondes existent ou sont en discussion l initiative mane d associations religieuses d ONG des autorit s sanitaires ou sociales de la police des trangers des autorit s p nales ou encore du bureau de l galit Cet l ment catalyseur indispensable s il veut tre suivi doit avoir une cr dibilit et une l gitimit suffisantes ou bien tre rapidement soutenu par des instances b n ficiant de cette l gitimit Une ONG ou une association n auront pas le m me poids qu un organe tatique qu il soit du domaine social ou fasse partie des autorit s polici res ou judiciaires notamment parce qu elles n ont pas l assise n cessaire ou sont consid r es comme repr sentant des int r ts particuliers Comme le dit tr s justement une personne interview e dans un canton o la sensibilisation est encore peu lev e Tout part de l initiative personnelle de gens en place qui ont une possibilit de faire quelque chose dans leur statut et leur fonction d
283. splantation qui devrait entrer en vigueur en 2007 est galement explicite sur cette interdiction Cependant ni l un ni l autre ne pr voient 63 concr tement l application qui pourrait en tre faite Cela soul verait toute une s rie de questions concernant l auteur de l infraction poursuivre le m decin le patient n ayant pas le choix et la protection de la victime qui ne serait selon toute probabilit pas en Suisse et qu on aurait de la peine retrouver Sans cas av r s il est donc difficile d imaginer une pratique juridique relative au trafic d organes en Suisse d autant plus que les liens avec les autres formes de traite d tres humains sont moins vidents Un l ment central de cette diff rence r side dans le fait que les m canismes fondant ce type de d lits ne s inscrivent pas dans un cadre conceptuel de migration classique comme c est le cas pour les autres formes de traite d tres humains voir ce sujet chapitre 3 5 3 3 4 4 Trafic d enfants Le trafic d enfants n est pas une th matique en soi puisqu il peut s agir des diff rentes formes de traite d tres humains qui viennent d tre d crites mais dont la victime est mineure Sur le plan juridique et dans la protection accorder aux victimes ce type de traite doit cependant tre consid r comme comprenant un certain nombre de sp cificit s Au niveau international des normes bien pr cises ont t dict es en ce qui concerne le
284. sse r ellement tre d finie Quant la d tection au soutien et la protection des victimes un certain temps sera aussi n cessaire avant que les acteurs centraux n apparaissent clairement et que des r seaux de collaboration ne s organisent voir chapitre 5 5 4 Dans d autres pays europ ens il existe des preuves de traite d tres humains dans diff rents secteurs Une tude anglaise fait tat de telles pratiques dans le secteur des soins de la construction de l agriculture et du nettoyage Anderson et Rogaly 2005 Parmi les secteurs les plus propices aux pratiques de travail forc l Organisation internationale du travail fait tat de l agriculture de la construction des services domestiques des soins de la petite industrie et de la restauration ILO 2005 En Suisse la majorit des cas qui ont t signal s l attention des m dias mais aussi de la justice concerne les services domestiques avec un secteur particuli rement montr du doigt celui des employ s domestiques travaillant pour le personnel diplomatique et celui des organisations internationales Gen ve en tant que ville internationale et Berne comme h te de nombreuses La d finition du travail forc est notamment donn e dans la Convention 29 de cet organisme international tout travail ou service exig d un individu sous la menace d une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s est pas offert de plein gr art 2 al
285. sser ce conflit entre trois domaines politiques contr le des fronti res et protection des int r ts nationaux r pression du crime et protection des victimes van Spyk 2005 47 La criminalisation des victimes potentielles peut les emp cher d acc der aux droits fondamentaux qui devraient tre accord s par un Etat de droit toute personne en situation de vuln rabilit Benhabib 2006 Kamm et D Amato 2006 L analyse des textes l gislatifs et celle des pratiques voir infra montrent que la lutte contre la traite d tres humains a pour priorit de pr server les fronti res et la s curit des Etats avant de porter assistance aux personnes qui en sont victimes et de garantir leurs droits fondamentaux Cela pose probl me partir du moment o les int r ts des Etats et ceux des victimes ne convergent plus voire m me s opposent 3 2 Statistiques En Suisse les statistiques sur la traite d tres humains sont l heure actuelle rares et lacunaires La seule estimation est celle de l Office f d ral de la police mise en 2002 en se fondant sur l extrapolation d estimations europ ennes elle value le nombre de victimes de traite d tres humains se trouvant en Suisse entre 1 500 et 3 000 fedpol 2001b Cette approximation si elle est r guli rement reprise notamment par les m dias ne satisfait g n ralement pas les acteurs impliqu s dans cette th matique qui la jugent infond e et le plus souvent sur
286. sultation comprennent la consultation elle m me l octroi d une aide imm diate logement d urgence d pannage financier soutien juridique soutien psychologique etc et la prise en charge d autres frais d coulant directement des cons quences de l infraction Les prestations accord es se basent sur l valuation des centres de consultation ceux ci sont par ailleurs li s par le secret professionnel et ne donnent aucune information d autres personnes ou autorit s moins d un consentement explicite de la personne Cela signifie donc que le dossier d une personne en situation de s jour irr guli re ne sera pas transmis aux autorit s polici res Il n existe en Suisse aucun centre LAVI sp cialis pour les victimes de traite d tres humains Cependant cette cat gorie de victimes entre explicitement dans les comp tences de l offre LAVI parall lement aux victimes d autres types d infractions p nales Seul un petit nombre d entretiens a pu tre r alis avec des collaborateurs de ces services dans le cadre de notre tude Aussi notre appr ciation de leur r le dans le soutien aux victimes de traite ne doit elle pas tre consid r e comme exhaustive Il ressort pourtant de ces Pour une introduction aux fondements l gislatifs et la pertinence de cette loi pour l encadrement des victimes de traite voir chapitre 3 1 2 70 Ibid 121 entretiens que le nombre de situations d finies comme traite d tres huma
287. t tre reconnues comme exergant une activit comme les autres se justifie notamment par un certain pragmatisme Ce type de politique publique rec le cependant le risque de permettre un acc s aux droits revendiqu s aux seules personnes dont la situation l gale est stable Une position prohibitionniste ou abolitionniste ne r sout par ailleurs en rien ce probl me Les victimes de traite sont avant tout des personnes migrantes qui ont d pour r aliser leur projet migratoire passer par des interm diaires criminels ayant abus d elles et les maintenant dans une situation d exploitation en jouant parmi d autres moyens avec leur situation l gale pr caire et leur manque d acc s des droits fondamentaux dans le pays de destination Cette approche de la traite en tant que ph nom ne migratoire s impose non seulement sociologiquement mais galement d un point de vue juridique comme le confirment diff rentes tudes voir Mentz 2001 pour l Allemagne van Spyk 2005 pour le contexte suisse Il en d coule qu une des premi res voies de protection des victimes de traite d tres humains et d une approche 35 Certaines tudes auraient notamment d montr que la l galisation de la prostitution a pour corollaire de repousser dans des contextes les moins contr l s les personnes les plus pr caires et de les exposer ainsi des risques plus lev s de traite voir Kelly 2005 164 pr ventive de telles situations passe entre a
288. t d isoler compl tement la personne et l loignent de toute opportunit de s informer sur ses droits Ce type de contrat comme d autres r v le le danger que peuvent receler certains mod les migratoires o le statut du travailleur migrant d pend directement de l emploi pour lequel il est venu et donc de son employeur Ce contrat de travail garantit quand il est appliqu un salaire et des conditions de travail selon des standards minimaux dict s par le D partement f d ral des affaires trang res http www eda admin ch geneva miss f home guide dir html 76 Si l on prend en compte le cas particulier d un mariage dans lequel l exploitation de l pouse migrante est le fait du conjoint suisse le m me type de m canisme peut tre observ pour son statut de s jour la femme est enti rement tributaire de son mari qui peut alors instrumentaliser cette situation son profit Dans tous ces cas de figure la pr carit li e une situation d ill galit ou de l galit conditionnelle est un l ment de vuln rabilit central qui peut facilement servir d instrument des criminels potentiels De plus cela contribue une marginalisation importante de la personne dont les voies d acc s la soci t d accueil sont limit es L isolement par exemple pour certains employ s domestiques et la stigmatisation pour certaines travailleuses du sexe participent galement de ce processus Par ailleurs
289. t s dans la proc dure tablie dans le canton de Zurich voir supra chapitre 5 2 67 i en 2 Des discussions pr liminaires ont par ailleurs eu lieu r cemment dans le canton de Fribourg avec certains acteurs concern s 116 Un accord officiel a t sign entre FIZ Makasi et le D partement de la justice et de la s curit du canton de Lucerne en d cembre 2005 Celui ci pr voit contre une r tribution annuelle de CHF 3 000 que FIZ Makasi mette ses comp tences disposition des acteurs de ce canton notamment dans le cadre des tables rondes et dans le soutien des organisations et services concern s sur le plan op rationnel Une proc dure de fonctionnement n existe pas encore mais elle devrait tre tablie dans les mois venir Dans le canton de Soleure une r cente d cision du Conseil d Etat d cembre 2005 pr voit la signature d une convention de collaboration avec le FIZ Celle ci sera fond e sur une proc dure d intervention elle m me d j clairement tablie dans la d cision du Conseil d Etat ainsi que dans un autre document intitul Coordination du mode d intervention en cas de soup on de traite des femmes datant d octobre 2005 Les partenaires principaux de cette proc dure sont la police cantonale la police des trangers le d partement responsable des prestations LAVI et des services sociaux office des communes et de la s curit sociale et le FIZ Au niveau financier cette conv
290. t dans le travail de proximit qu elles font notamment en se rendant sur les diff rents lieux o s exerce la prostitution Ce caract re bas seuil permet un acc s facilit des personnes potentiellement en demande de conseils et de soutien acc s dont peu d autres personnes ou institutions b n ficient si ce n est la police dont la mission est tr s diff rente Pourtant les collaboratrices de ces associations que nous avons rencontr es disent n avoir t que rarement confront es des situations de traite d tres humains Leur pr sence sur le terrain positionne ces ONG comme un acteur central dans la protection des victimes de traite C est toutefois aussi cet l ment qui rend difficile une implication plus importante de leur part dans un processus plus complet de protection En effet les lieux de prostitution et donc les travailleuses du sexe ne sont accessibles aux collaboratrices de ces associations qu en accord avec les patrons des lieux Des rapports cordiaux sont une condition de l action de terrain men e par ces associations qui ne peuvent envisager de s impliquer trop dans des proc dures p nales l encontre de ces m mes patrons Comme le dit une collaboratrice de Xenia propos d une ventuelle sp cialisation de cette association en mati re de prise en charge des victimes de traite d tres humains pour le canton de Berne Je ne le voudrais pas Nous devrions nous restructurer totalement On ne peut pas
291. t enfin dans une conception sociologique Ces trois points de vue sont d taill s dans ce chapitre Il est en outre utile de distinguer entre diff rentes approches de d finition celle qui concerne l auteur celle en fonction de la victime et enfin celle en fonction du processus Alors que la notion juridique tend plut t partir d une d finition en fonction du d lit et de son auteur la d finition op rationnelle des acteurs de terrain actifs dans l encadrement des victimes la conceptualise du point de vue de ces derni res Une perspective sociologique enfin focalise son attention sur la traite en tant que processus 3 5 1 Definition juridique La d finition juridique officielle est elle m me sujette interpr tation Si une pratique commence se d finir en ce qui concerne les victimes de traite en vue de l exploitation sexuelle bien qu elle n en soit qu ses pr misses nombre de questions sont ouvertes quant l impl mentation du nouvel article 69 du code p nal concernant les nouvelles cat gories Au vu du faible nombre de condamnations prononc es par la justice suisse au cours des derni res ann es on peut d duire qu une pratique de d finition stricte pr vaut en mati re de traite d tres humains La d finition juridique stricte de la traite d tres humains fait une distinction entre ce d lit sp cifique de traite et une autre situation d exploitation qu elle soit sexuelle de
292. t il s agit d analyser les modalit s Les tudes du second type qui se focalisent sur un objet dont la traite fait potentiellement partie aboutissent g n ralement des r sultats soit neutres quant l ampleur de la traite dans ce contexte sp cifique pas de mention ou d estimation soit consid rant les situations de traite comme des ph nom nes marginaux En conclusion malgr le fait que la traite des personnes fasse l objet d une attention m diatique importante nous devons constater la faiblesse de la recherche men e jusqu ici en Suisse ce sujet S il existe un certain nombre d tudes qualitatives sur la traite ou sur des th matiques parall les apportant des informations pr cieuses mais incompl tes pour se faire une id e g n rale rien n existe qui permette d valuer quantitativement l ampleur de ce ph nom ne dans notre pays 40 Etat de la probl matique en Suisse et d finitions 3 1 Cadre legal 3 1 1 Cadre l gal international Depuis le d but du XIX si cle plusieurs conventions et protocoles internationaux ont t tablis par l Organisation des Nations Unies et l Organisation internationale du travail en particulier visant supprimer notamment traite des femmes et des enfants esclavage et prostitution forc e Actuellement le document de r f rence en mati re de traite des tres humains est le Protocole additionnel la Convention des Nations Unies contre le crime organis transn
293. t les solutions qu il serait possible d envisager pour r pondre aux d fis relev s au long de ce rapport et d passer les obstacles plac s sur cette route complexe Il ne s agit en aucun cas de recommandations directement pr tes l emploi mais plut t de suggestions fond es sur nos observations Deux approches sont possibles l une est sp cifique la probl matique en question et se concentre sur un dispositif institutionnel qui se d cline en trois niveaux cantonal f d ral et r gional la seconde est plus g n rale dans le sens qu elle concerne des domaines d interventions multiples 6 2 1 Protection sp cifique L approche sp cifique consiste favoriser l information et l laboration de dispositifs de protection r gionaux et ou cantonaux appuy s par les mesures n cessaires au niveau f d ral Il s agit de d velopper une politique publique de lutte contre la traite d tres humains compr hensive et coh rente bas e sur diff rents piliers lutte contre la criminalit protection des victimes acc s des migrants des droits sociaux et humains minimaux Nous avons d abord essay d imaginer un mod le qui r pondrait de fa on optimale aux besoins relev s par l tude sans l inscrire dans les structures existantes Dans un deuxi me temps diff rentes pistes de mise en ceuvre sont propos es pour ancrer les l ments de ce mod le dans le contexte actuel et l associer aux structures d j existantes ces vari
294. t pas de d nier aux mineurs les droits sp cifiques qui sont les leurs mais de resituer le d bat dans un contexte migratoire o les choix qui peuvent tre op r s par certaines personnes m me mineures rel vent de strat gies dont il est n cessaire de tenir compte En faire abstraction pourrait rendre contre productives les mesures justement mises en place pour prot ger ces jeunes personnes Dottridge 2004 2005 En ne prenant pas au s rieux la diversit des situations en ne distinguant pas avec pr caution les diff rentes dimensions impliqu es en ne diff renciant pas les victimes de traite d tres humains des enfants migrants certaines mesures pourraient en effet ne pas atteindre leur cible et faire du tort ceux qu elles entendent prot ger 3 4 5 Th matiques associ es adoptions ill gales et mariages sur catalogue L interpr tation du Protocole de Palerme et la d finition de la traite d tres humains et de ses victimes ne font pas l unanimit chez les diff rents acteurs Deux th mes sont particuli rement sensibles dans ces d bats les adoptions ill gales c est dire non soumises aux contr les des autorit s suisses et les mariages arrang s par le biais d une agence ou d Internet notamment 24 A Cette tude n est pas encore accessible 66 mariages sur catalogue de deux personnes qui ne se connaissent pas mais qui trouvent un int r t souvent diff rent une telle union Ces de
295. t peuvent ainsi jouer un r le similaire aux centres LAVI pour les victimes de traite Elles constituent en outre un partenaire int ressant car 126 elles peuvent offrir un h bergement aux femmes qui en auraient besoin Pourtant nos entretiens ont clairement r v l que cette solution n tait envisag e qu en raison d une absence d alternative pour la plupart des acteurs Deux probl mes majeurs se posent D une part ces maisons sont destin es avant tout aux femmes victimes de violence conjugale et parfois leurs enfants la pr sence de femmes venant du milieu de la prostitution pr sente un potentiel lev de conflit D autre part cette forme d h bergement collectif op un certain nombre de r gles sociales doivent tre observ es ne r pond souvent pas aux besoins des femmes victimes de traite d tres humains selon plusieurs interlocutrices Enfin il ne s agit que d une solution d urgence puisque l accueil ne peut se prolonger au del de trois mois L h bergement des victimes de traite d tres humains reste probl matique en Suisse Selon les collaboratrices de FIZ Makasi un centre sp cialis d h bergement est n cessaire ce quoi d autres r pondent par la crainte d une ghettoisation de ces femmes venant majoritairement de l industrie du sexe Pour l instant les solutions les moins mauvaises d faut d tre id ales consistent g n ralement en un placement temporaire dans un h tel ou une pension A plu
296. tance pour les victimes de la traite des femmes en Suisse Pour cette raison et parce qu elle intervient dans diff rents cantons il a t d cid de lui consacrer une analyse plus pouss e ce qui ne pr juge en rien de son importance par rapport d autres services ou associations du paysage helv tique en mati re de protection des victimes En tant que projet du FIZ le Centre d information pour les femmes d Afrique d Asie d Am rique latine et d Europe de l Est Makasi a son si ge Zurich mais son action s tend au del des fronti res cantonales Ce chapitre d crit le contexte dans lequel ce projet unique est n son d veloppement et son fonctionnement il se termine par une appr ciation du r le et des activit s de FIZ Makasi dans le contexte suisse Origine et cr ation du projet Le FIZ existe depuis 21 ans Cet organisme offre une aide juridique et sociale aux femmes migrantes en pr nant une approche f ministe et interculturelle La traite des femmes a toujours t un des th mes centraux des activit s du FIZ parall lement la violence conjugale et aux probl mes rencontr s par les travailleuses du sexe et par les migrantes en particulier par les femmes en situation de s jour irr gulier L augmentation du nombre de femmes prises en charge par le FIZ s av rant tre victimes de traite d tres humains a motiv la cr ation d un projet sp cifique destin ces personnes le FIZ Makasi La cr ation d une
297. te Au Tessin le coordinateur des services LAVI du canton coordonne aussi le r seau mis en place pour la protection sanitaire et sociale des personnes se prostituant voir chapitre 5 2 et est un interlocuteur privil gi des autorit s polici res avec lesquelles est organis e la protection de certaines victimes de traite Dans le canton de Berne la d cision a t prise r cemment d octroyer moyen terme la responsabilit du case management et de l encadrement de ces personnes un centre de consultation LAVI voir tude de cas au chapitre 5 3 1 L acc s aux prestations de la LAVI est limit aux personnes reconnues comme victimes au sens de la LAVI c est dire dont l int grit corporelle psychique ou sexuelle a t atteinte par une infraction au sens du code p nal suisse Il est n cessaire que ces personnes aient un lien avec la Suisse au moment du d lit et de la demande de prestation autrement dit que le d lit ait t commis en Suisse que le lieu de r sidence soit en Suisse ou que la victime soit de nationalit suisse Nos interlocuteurs ne sont pas unanimes sur la question de savoir si toute personne victime de traite d tres humains est 71 Voir ce sujet l art 2 al 1 de la loi f d rale sur l aide aux victimes d infraction du 4 octobre 1991 ainsi que les recommandations mises pour son application par la conf rence suisse des offices de liaison LAVI 122 une victime au sens de la LA
298. te d tres humains Si les consultations conseils aux victimes varient entre 60 et 80 par ann e le nombre de b n ficiaires de prestations financi res est beaucoup plus faible de 1 9 par ann e Les personnes ayant fait appel aux prestations LAVI sont en grande majorit des femmes alors que les auteurs du d lit sont principalement des hommes contrairement aux personnes qui ont t condamn es pour traite d tres humains Dans un tiers une moiti des cas les victimes sont de nationalit suisse ce qui peut surprendre tant donn que la majorit des travailleuses du sexe en Suisse sont trang res Cette diff rence s explique peut tre par un acc s diff rent l information concernant ce type de services mais plus probablement par le fait que les trang res se prostituant sont souvent en situation irr guli re et ne s adressent donc ni la police ni aux services officiels pour demander la protection due aux victimes Les collaborateurs des centres LAVI sont tenus au secret professionnel mais leur marge de man uvre est limit e dans le cas o la personne victime d infraction se trouve en situation de s jour irr guli re et ne d pose pas de plainte p nale 50 Le canton de Zurich est celui qui a octroy le plus de prestations de soutien LAVI aux victimes d incitation la prostitution ou de traite d tres humains suivi de Berne du Tessin et de Gen ve Ces cantons sont connus pour h berger un milieu
299. te de la traite et d inclure toutes les publications ayant un lien direct ou non avec notre objet de recherche La traite appara t donc dans la litt rature consacr e des th mes tr s divers Au del m me de la typologie de base que nous avons tablie pour ordonner les publications recens es des th mes associ s sont ainsi apparus migration irr guli re s jour ill gal sans papiers asile prostitution et industrie du sexe en g n ral incitation la prostitution conditions de travail 39 inacceptables exploitation travail au noir trafic de migrants mariages sur catalogue etc Ces th mes ne doivent pas tre confondus avec celui de la traite ils doivent plut t tre compris comme des ph nom nes associ s la traite ayant une partie commune plus ou moins importante avec cette probl matique La perspective de recherche adopt e au d part joue galement un r le dans l analyse effectu e Alors que certaines publications figurant dans cette revue de litt rature posent comme objet d tude pr suppos la traite des personnes ou des femmes ou des enfants par exemple en tant que telles d autres ont pour point de d part un public cible sp cifique par exemple les danseuses de cabaret les prostitu es migrantes ou les employ es domestiques sans papiers Dans le premier type d tudes l ampleur de la traite n est pas r ellement examin e puisqu elle est l objet pr suppos don
300. textes particuliers et si elles apportent une compr hension suppl mentaire de l argumentation elles ne doivent pas obligatoirement toutes tre lues Les r sultats principaux des tudes de cas se retrouvent dans la deuxi me partie du chapitre 5 qui porte sur une analyse synth tique des d fis auxquels la protection des victimes doit faire face Le texte prend en consid ration la situation qui pr valait au mois de septembre 2006 date laquelle le rapport a t finalis Les d veloppements plus r cents du cadre juridique suisse situation en juillet 2007 sont toutefois d taill s dans l annexe 4 Terminologie Le rapport a pour th me la traite des tres humains galement qualifi e de traite des personnes et parfois de mani re raccourcie de traite Comme le d taille le sous chapitre 3 5 sur la probl matique de la d finition diff rents niveaux doivent tre distingu s en ce qui concerne ce ph nom ne complexe Sauf pr cision qu il est question d une d finition strictement juridique notre utilisation de ces termes se r f re le plus souvent une d finition de type sociologique Ce rapport parle en outre largement de victimes de traite d tres humains Le terme de victime doit tre compris dans sa signification juridique et non comme une qualification de la personne elle m me Notre souhait est en effet d viter de tomber dans un discours de victimisation des personnes qui tendrait leur enlever tout
301. times encore peu institutionnalis e et souvent tributaire d initiatives priv es et tend affecter ind pendamment des initiatives concr tement d velopp es sa cr dibilit aupr s des personnes concern es et des acteurs impliqu s Dans ce contexte il apparait qu un service sp cialis dans la coordination des mesures de protection et de prise en charge des victimes de traite est n cessaire au niveau f d ral I s agirait d un service relativement ind pendant des acteurs du terrain et des autorit s polici res fedpol voire ind pendant des autorit s para public Son r le serait de repr senter les acteurs et la perspective de la prise en charge des victimes de traite notamment les ONG et associations aupr s des autres acteurs gouvernementaux et de coordonner les actions dans ce domaine sur le terrain En tant qu acteur f d ral ce service soutiendrait les cantons dans le d veloppement des politiques publiques dont ils assument la principale responsabilit et la mise en uvre Dans une logique d incitation plut t que d intervention voir par exemple Cattacin 2002 sur ce th me cette instance devrait mettre disposition des autorit s et des acteurs soci taux les instruments et les connaissances n cessaires pour leur permettre de r pondre aux probl mes auxquels ils sont confront s Une t che primordiale consisterait appuyer la mise en place d un petit nombre de centres de comp tences sp cialis s r
302. tion en mati re de protection des victimes de deux grandes villes suisses Berne et Lausanne la troisi me est une analyse institutionnelle du seul projet sp cifiquement destin aux femmes victimes de traite en Suisse FIZ Makasi Pour chacune de ces tudes de cas une description aussi exhaustive que possible a t faite suivie d une appr ciation de la situation qui ne pr tend en rien tre une valuation des r seaux ou projet L analyse comparative figure dans les chapitres suivants chapitre 5 4 et suivants Lettre du Minist re public du canton de Zurich du 8 d cembre 2004 Bek mpfung des Menschenhandels 98 5 3 1 Ville de Berne Contexte l gal et politique Cette tude de cas concerne essentiellement la ville de Berne mais elle contient galement des l ments relatifs au canton dans la mesure o les deux situations convergent Le canton ne conna t pas de loi sur la prostitution mais la ville de Berne a mis en 2003 une ordonnance sur la prostitution de rue pour r glementer les lieux o elle est interdite En tant que plus grande ville du canton Berne est davantage confront e la traite d tres humains que ses autres r gions m me si le ph nom ne n est vraisemblablement pas absent ailleurs Cette situation est non seulement li e l industrie du sexe mais galement la pr sence de nombreuses repr sentations diplomatiques Selon plusieurs sources personnes interview
303. tion for Migration IOM UNODC 2006 Trafficking in Persons Global Patterns Vienna United Nations Office on Drugs and Crime van Spyk Benedikt 2005 Das Paradies in den K pfen lebt weiter Menschenhandel und Sklaverei in der Schweiz Jusletter 7 Februar 2005 Vaz Cabral Georgina 2001 Les formes contemporaines d esclavage dans six pays de l Union Europ enne Autriche Belgique Espagne France 174 Grande Bretagne Italie Recherche effectu e avec le soutien de la Commission Europ enne Initiative Daphn et le Comit contre l esclavage moderne Vermot Mangold Ruth Gaby 2003 Trafic d organes en Europe Rapport de la Commission des questions sociales de la sant et de la famille aupr s de l Assembl e parlementaire Strasbourg Conseil de l Europe Virgilio Maria 2002 Results and crucial points of legislation and crime policies in Road Associazione On the d Article 18 Protection of victims of trafficking and fight against crime Italy and the european scenarios Research report Martinsicuro Associazione On the Road Wata Aim 2003 La situation des mineurs non accompagn s en Suisse Sion Institut univerrsitaire Kurt B sch Weitzer Ronald 2005 The growing moral panic over prostitution and sex trafficking The Criminologist 30 5 Willemsen Eline 2006 A safe return for victims of trafficking Forced Migration Review 25 30 31 Young Wendy et Diana Quick 2006 Com
304. tion sexuelle mais aussi dans d autres activit s informelles comme le vol ou la mendicit Selon ce rapport les fili res se trouvant derri re ces activit s font avant tout partie de r seaux criminels organis s Peu de litt rature scientifique traite ce th me particulier O Connell Davidson consacre un chapitre d un ouvrage r cent 2005 au trafic d enfants sur le march du sexe mettant en garde contre la tendance minimiser les aspects structurels qui ont pour cons quence la pr sence d enfants et d adolescents dans l industrie du sexe Dans un texte sur le lien entre trafic d enfants et adoption Cantwell attire l attention sur la n cessit de distinguer entre diff rents ph nom nes et plus 32 particuli rement entre trafic des fins d adoption et trafic travers l adoption des fins d exploitation Cantwell 2005 Litt rature suisse Le th me des mineurs non accompagn s impliquant entre autres la question du lien avec des r seaux de traite a aussi fait l objet de recherches empiriques en Suisse Terre des Hommes dans une recherche concernant l Europe et la Suisse Moser 2002 parvient aux m mes conclusions que l OIM voir ci dessus mais souligne que la Suisse s est jusque l peu int ress e l ampleur de ce probl me Tout en rapportant que les cas de traite dans ce cadre sont rares voire inexistants selon certains experts ce document cite des situations d exploitation de mineures employ es com
305. tische eine operationelle am Feld orientierte oder eine soziologische Betrachtungsweise w hlt fallen die Auspr gungen des Ph nomens unterschiedlich aus Die juristische Sichtweise definiert den Begriff ber das Delikt und die T ter w hrend die operationelle Definition der in der Opferbetreuung t tigen Akteure von der Sicht der Opfer ausgeht Schliesslich erscheint eine prozessorientierte Definition gerade unter soziologischen Gesichtspunkten am plausibelsten Die folgenden drei Dimensionen bilden die Eckpfeiler einer solchen Definition des Menschenhandels e Die Einwilligung einer Person wird unrechtm ssig erzwungen mittels N tigung T uschung und oder Ausn tzung ihrer Hilflosigkeit e Die Organisation der Reise einer betroffenen Person regul re oder irregul re Migration e Die Ausbeutung einer Person indem sie in ihrer Selbst ndigkeit eingeschr nkt wird ihre Abh ngigkeit ausgen tzt wird und sie von strukturellen Faktoren wie die prek re rechtliche soziale und wirtschaftliche Situation im Zielland vereinnahmt wird In der Schweiz sind Verurteilungen wegen Menschenhandels gem ss noch geltendem Artikel im Strafrecht selten Es handelte sich bisher ausschliesslich um F lle im Prostitutionsmilieu Es ist jedoch klar dass sich die Zahl der Opfer weder auf die seltenen Verurteilungen noch auf das Sexgewerbe beschr nkt Verschiedene F lle von Menschenhandel wurden im Bereich der Hausarbeit bekannt insbesondere beim
306. tment of State of the United States 2006 La premi re m ta tude explorant de mani re comparative les contours que prend la traite d tres humains au niveau mondial classe la Suisse parmi les pays rarement rapport s comme pays de transit mais souvent comme pays de destination UNODC 2006 Le commissaire aux droits de l homme du Conseil de l Europe lors de sa visite en Suisse a quant lui not les efforts entrepris mais recommande n anmoins d offrir aux victimes de la traite une meilleure protection notamment en ce qui concerne l octroi de permis de s jour Conseil de l Europe 2005 La traite des personnes se retrouve sous des formes extr mement vari es dans des contextes divers secteurs conomiques par exemple et touchant des types de personnes diff rentes genre ge origine etc Effectuer une typologisation de ces diff rentes manifestations s av re un exercice difficile Dans cette revue de la litt rature nous avons opt pour l utilisation des cat gories auxquelles a recours le protocole de Palerme la traite en vue de l exploitation sexuelle de l exploitation de la force de travail et du trafic gt La m thodologie de cette tude est cependant sujette critique voir chapitre 4 25 d organes en ajoutant une cat gorie trafic d enfants puisque ce type de traite passe souvent pour un cas particulier tant dans sa d finition cat gorie de personnes consid r es comme plus vuln rab
307. tuation A moins d un blocage politique la suite des efforts entrepris devrait rendre transparentes les perspectives parfois divergentes des acteurs impliqu s et 104 conduire des modalit s de collaboration concert es entre les diff rents acteurs appel s intervenir dans le domaine de la protection des victimes de traite d tres humains 5 3 2 Ville de Lausanne Contexte l gal et politique Le canton de Vaud est l un des rares cantons s tre dot d une loi sur la prostitution LPros Elle est entr e en vigueur en septembre 2004 apr s avoir t discut e longuement au sein du groupe de travail institu cet effet et avoir t adopt e par le gouvernement Cette loi vise r gler les conditions dans lesquelles la prostitution s exerce notamment la prostitution de rue Lausanne une des quelques villes suisses o ce type de prostitution existe Bien qu un article art 19 stipule que la protection n cessaire doit tre accord e aux victimes de d lits commis en infraction des articles 195 et 196 du code p nal et qu une autorisation de s jour doit pouvoir tre demand e aux instances f d rales en cas de situation de d tresse d une victime cette protection n est dans la pratique et selon divers experts pas effective Ces dispositions ne sont pas plus d taill es ni dans la loi ni dans son r glement d application RLPros Les prostitu es n ont pas l obligation de s annoncer dans le canton de Vaud
308. u Protocole de Palerme premier instrument l gal international visant directement la lutte contre la traite d tres humains Par ailleurs ce Protocole largit la d finition de la traite d tres humains qui ne concerne plus seulement les femmes exploit es sexuellement mais galement toute personne homme femme ou enfant victime de trafic d organe ou dont la force de travail est exploit e 18 Malgr une prise de conscience croissante de l existence de ce ph nom ne ses contours restent peu connus tant sur le plan qualitatif que quantitatif Une des difficult s majeures r side dans le fait que la d finition m me de la traite d tres humains est loin de recueillir un large consensus notamment parce que les int r ts et agendas des acteurs impliqu s divergent De plus les estimations du nombre de ses victimes dans le monde varient fortement Alors que le D partement d Etat am ricain estime entre 600 000 et 800 000 personnes les victimes de traite d tres humains uniquement internationale Department of State of the United States 2006 l Organisation internationale du travail consid re que 2 3 millions de personnes sont concern es ILO 2005 Une quantification pr cise et scientifiquement fond e reste un d fi relever tant au niveau des Etats qu au niveau international Plusieurs indices plaident pour l hypoth se d une augmentation de ce d lit notamment l augmentation et la mondialisation des flux migratoires atti
309. udre vivre dans l ill galit sans autorisation de s jour ni de travail Les ph nom nes de traite d tres humains s inscrivent ainsi galement dans le d bat plus large autour des droits que les pays du Nord accordent aux migrants en particulier aux migrants en situation irr guli re La Suisse n est pas en marge des pr occupations internationales en la mati re Elle se trouve actuellement dans un processus d adaptation de sa l gislation afin de r pondre aux exigences de ses engagements internationaux signature du Protocole de Palerme et de mettre en place des instruments 19 n cessaires la lutte contre ce d lit tout en r fl chissant aux moyens de prot ger les personnes qui en sont les victimes Dans les d bats autour de ce th me un des d fis majeurs r side dans le fait qu il faut concilier diff rents int r ts souvent contradictoires protection des fronti res de l Etat et de sa souverainet poursuite criminelle des auteurs et enfin protection ad quate offrir aux victimes de tels actes A l heure actuelle peu de recherches existent sur le th me de la traite d tres humains en Suisse et encore moins en ce qui concerne le champ sp cifique de la protection de ses victimes Par cons quent les connaissances fond es scientifiquement susceptibles d informer le d bat politique sont rares La pr sente recherche vise combler au moins partiellement cette lacune en tablissant d abord
310. ue la statistique nationale reste relativement limit e en Suisse Statistiques polici res Avant de disposer des statistiques f d rales polici res dans ce domaine partir de 2010 voir ci dessus il serait int ressant de faire un sondage dans les grands cantons de Suisse afin de rassembler les donn es polici res et judiciaires existantes Un tour d horizon des enqu tes contenant des indicateurs cl s permettrait non seulement de documenter la situation sur le terrain mais pourrait galement fournir des informations utiles pour la mise en place pr vue de la SPC dans ce domaine Statistiques concernant les autorisations de s jour La r colte des donn es par l ODM concernant les diff rents types d autorisations de s jour qu il s agisse de permis de courte dur e pour le temps de r flexion de la proc dure ou de permis de s jour humanitaires devrait tre accompagn e d une information appropri e et syst matis e pour assurer la comparabilit des donn es fournies Statistiques et informations concernant l aide aux victimes En ce qui concerne la situation des victimes il est indispensable de disposer de donn es syst matiques concernant la prise en charge par diff rents acteurs 35 Cf communiqu de la fedpol http www ejpd admin ch ejpd fr home dokumentation mi 2006 ref 2006 06 29 html 3 Le rapport de situation allemand BKA 2005 et les comptes rendus du rapporteur national hollandais su
311. ue de la d finition et de l identification des victimes de traite d autant plus complexe La traite d tres humains ne na t pas de nulle part sans minimiser d aucune mani re la responsabilit de ses auteurs il convient aussi d analyser le contexte dans lequel elle appara t Bien que nous n ayons pas les moyens d tayer ces consid rations en d tail il n est pas inutile de relever les in galit s croissantes d un monde globalis qui sont l origine des migrations internationales et poussent certaines personnes en particulier les femmes prendre des risques lev s pour mener bien un projet qui pourrait les sortir d une situation o les perspectives d avenir sont limit es Le Breton et Fiechter 2005 Zschokke 2005 D autre part la pr carit de la situation des populations migrantes est troitement li e au contexte national en l occurrence au contexte suisse Les enjeux des d bats autour des droits des migrants notamment des migrants sans papiers des politiques restrictives en mati re d immigration ou encore des l gislations en mati re de prostitution ont une port e encore accrue quand il s agit de prendre en compte les cons quences indirectes que ces cadres politico juridiques peuvent avoir dans le domaine de la traite d tres humains En instituant des zones de non droits o certaines personnes sont exclues des syst mes de protection auxquels ont acc s d autres populations on exacerbe la v
312. uln rabilit et la pr carit des situations de ces personnes et l on cr e justement des conditions favorables des activit s comme la traite d tres humains Le sch ma suivant Figure 2 r sume les dimensions centrales des m canismes de traite d tres humains 78 Figure 2 Dimensions sociologique des m canismes de traite d tres humains PAYS D ORIGINE OBTENTION ILLEGITIME DU CONSENTEMENT DE LA PERSONNE Diff rents moyens ecc E EE Exploitation de la Mensonge duperie vuln rabilit fausses promesses Coercition conomique et sociale MIGRATION r guli re ou irr guli re EXPLOITATION Diff rents moyens instrumentalisation de facteurs de vuln rabilit sch ma multi dimensionnel Dimensions li es l auteur Dimensions structurelles Restrictions de l autonomie Pr carit l gale et acc s limit de la libert et des aux droits sociaux droits fondamentaux D pendance des personnes 9 Pression conomique tierces 79 Evaluation chiffr e de la traite des personnes Dans le contexte juridique actuel la traite des personnes reste un ph nom ne relativement nouveau m me s il existe depuis longtemps sous certaines formes Pour envisager la mise disposition des ressources n cessaires une action coh rente dans ce domaine une estimation ne serait ce que sommaire de l ampleur du probl me semble a
313. ultations pour femmes Travail public de formation travailleuses du sexe victimes de traite et travail et de lobby participation danseuses de cabaret de r seau p ex tables des groupes de travail en victimes de violence rondes mati re de migration et de conjugale si n cessaire traite des femmes consultation pour femmes victimes de traite Source FIZ document interne FIZ et son projet FIZ Makasi partagent donc leurs locaux et leurs lignes t l phoniques ainsi que la plupart de leurs collaboratrices except une personne qui travaille exclusivement pour FIZ Makasi De cette mani re le nouveau projet bien qu ind pendant peut utiliser les ressources et les comp tences qui ont t acquises par le FIZ au cours de ses nombreuses ann es d exp rience De plus selon une collaboratrice le FIZ consultations fait r guli rement office de porte d entr e pour Makasi De nombreuses femmes viennent consulter pour des probl mes d ordre diff rent qui sont ensuite identifi s comme dus une situation de traite des personnes elles sont alors dirig es vers FIZ Makasi Activit s et objectifs Les victimes de traites prises en charge par FIZ Makasi ne sont pas seulement victimes d exploitation sexuelle mais galement d autres formes de traite d tres humains selon une d finition large qui inclut les victimes dans le 111 domaine de l exploitation domestique de m me que dans le cadre d un ma
314. un bref tat des lieux de la probl matique g n rale en Suisse et en focalisant ensuite sa perspective sur les politiques publiques en mati re de protection des victimes de traite Cette tude a t r alis e sur mandat de trois organismes suisses impliqu s dans la mise en place des instruments de lutte contre la traite d tres humains et plus particuli rement de protection des victimes la Conf rence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales CDAS le Service de coordination contre la traite d tres humains et le trafic de migrants SCOTT de l Office f d ral de la police et le Service de lutte contre la violence du Bureau f d ral de l galit entre femmes et hommes 12 Questions de recherche et structure du rapport L objectif de la recherche est de parvenir une compr hension g n rale du ph nom ne tel qu il se pr sente en Suisse c est dire les formes qu il peut prendre les domaines dans lesquels il apparait son ampleur relative et les moyens mis en place pour le combattre Mais l int r t principal porte sur la protection des victimes en particulier sur l encadrement social psychologique l gal et juridique qui leur est propos et sur les modalit s et conditions qui sous tendent cette protection Il s agit en particulier de dresser un tat des lieux des besoins et de l offre de soutien aux victimes Ainsi la poursuite p nale des auteurs qui constitue avec la protection des victimes
315. unit s et la lutte contre le racisme 158 publiques coh rentes tenant compte de la particularit de chaque situation cantonale Ils jouent ainsi un r le fondamental d interm diaire entre le terrain et l administration f d rale e Prise en charge des victimes Les centres de comp tences ont la responsabilit du case management de l encadrement psychosocial et juridique des victimes de traite et collaborent troitement avec les acteurs cantonaux concern s En amont ils assistent aussi les intervenants impliqu s notamment la police dans la d tection et l identification des victimes La Belgique propose cet gard un mod le int ressant trois centres r gionaux reconnus comme organisations non gouvernementales remplissent la fois un r le de soutien psychosocial et juridique pour les victimes de traite et un r le d information des acteurs concern s Ces centres financ s par les autorit s locales et nationales sont coordonn s par un service gouvernemental national le Centre pour l galit des opportunit s et la lutte contre le racisme pour plus de d tails sur ce mod le voir Moens 2005 L Autriche a galement opt pour l institutionnalisation des centres sp cialis s exer ant les deux fonctions par le biais de l ONG Lef voir par exemple Vaz Cabral 2001 67 Il ne s agit pas de transposer tels quels ces mod les mais d envisager sur la base de ce type de dispositif institutionnel
316. ur une perspective en termes de droits humains voir par exemple Scarpa 2005 Encore une fois elle est principalement le fait des organisations internationales et des ONG en particulier l UNICEF et Terre des Hommes Restant g n rale mais nuanc e dans son analyse une r cente publication de Terre des Hommes m rite d tre mentionn e Dottridge 2004 voir aussi Dottridge 2005 Les diff rentes formes que peut prendre le commerce d enfants y sont voqu es de m me que les mesures pour les contrer avec une attention particuli re accord e aux liens entre trafic d enfants et migration des mineurs et une mise en garde contre des mesures qui pourraient leur faire du tort Une recherche men e par l Organisation internationale du travail portant sur le travail domestique des enfants OIT 2004 comprend galement un chapitre consacr la traite d finie comme une situation d exploitation dans laquelle un enfant est astreint un travail dans une autre ville voire dans un autre pays Concernant plus directement la traite des enfants dans le contexte europ en une recherche de l OIM porte sur les mineurs non accompagn s OIM 2002a De nature plut t descriptive cette tude d montre notamment l augmentation du nombre d arriv es dans l Union europ enne de mineurs non accompagn s la r alit des disparitions de certains enfants des centres d accueil peu apr s leur enregistrement et les soupcons qui existent quant leur exploita
317. urtant si l on retrace le chemin par lequel le th me de la traite d tres humains a fait son apparition dans l agenda politique helv tique on s apergoit que c est par le biais de la protection des victimes Suite une p tition lanc e la fin des ann es 1990 par le FIZ une motion a en effet t pr sent e par la conseill re nationale Ruth Gaby Vermot Mangold visant mettre en place un programme de protection pour les victimes de la traite des femmes Transform e en postulat elle a abouti la m me ann e la cr ation du fameux groupe de travail interd partemental qui dans son rapport final ne laisse plus qu une place marginale la n cessit d am liorer la protection des victimes de traite d tres humains La lutte contre la traite d tres humains comprend deux piliers officiels mais il s av re que l un poursuite criminelle prend le plus souvent le pas sur l autre encadrement social des victimes et que l un et l autre sont dans bien des cas s par s Dans les cas les plus extr mes rencontr s au cours de notre tude ce d lit en vient tre consid r comme un d lit sans victimes ou du moins sans victimes que l on cherche identifier Des tensions naissent des int r ts diff rents qui sous tendent ces deux piliers tensions entre lutte contre la criminalit volont de prot ger les fronti res de l Etat et respect des droits humains et sociaux des victimes Un des enjeux majeurs de ces tensions r
318. utilis e que par un petit nombre de cantons voir les statistiques dans le chapitre 3 2 elle est de plus m connue de nombreux acteurs comme l ont montr nos entretiens Les victimes de la traite d tres humains ont le droit comme toutes les victimes d infraction ayant subi une atteinte leur int grit corporelle sexuelle ou psychique de b n ficier de la loi sur l aide aux victimes d infractions LAVI galement en cours de r vision Cette loi pr voit un soutien social psychologique etc une protection et des droits sp cifiques dans le cadre de la proc dure p nale et une assistance financi re Lors de la r vision de la LAVI il avait t sugg r d introduire des dispositions sp cifiques concernant les victimes de la traite d tres humains mais cette proposition a t rejet e par la commission d experts Les personnes en situation de s jour irr guli re dans la mesure o elles entrent dans les crit res de d finition des victimes au sens de la loi peuvent b n ficier au minimum des prestations d urgence de la LAVI premi res consultations et aide imm diate Les prestations octroy es par les centres de consultation LAVI et le r le qu ils jouent dans la protection des victimes de traite seront d velopp s dans le chapitre 5 4 1 Actuellement les personnes victimes de traite d tres humains en Suisse ont acc s au projet d aide au retour de l Organisation internationale pour les migration
319. utres par une politique migratoire respectueuse des droits humains qui accorderait des droits minimaux aux travailleurs migrants dans leur ensemble Il est question ici de d velopper des solutions pragmatiques qui prendraient en compte la fois la n cessit de prot ger la souverainet nationale et le respect des droits humains des migrants Nadig 2002 Les politiques migratoires nationales sont en premi re ligne mais une telle approche implique galement l tablissement de r gimes migratoires internationaux concert s bas s sur une coop ration et une gestion commune des mouvements migratoires internationaux 165 Bibliographie Achermann Christin et Milena Chimienti 2006 Migration Prekarit t und Gesundheit Ressourcen und Risiken von vorl ufig Aufgenommenen und Sans Papiers in Genf und Z rich Neuch tel Swiss Forum for Migration and Population Studies Achermann Christin et Denise Efionayi M der 2003 Leben ohne Bewilligung in der Schweiz Auswirkungen auf den sozialen Schutz Bern etc BBL Vertrieb Publikationen etc Agustin Laura 2005 Migrants in the Mistress s House Other Voices in the Trafficking Debate Social Politics International Studies in Gender State and Society 12 1 Agustin Laura 2006 The disappearing of a migration category migrants who sell sex Journal of ethnic and migration studies 3 1 29 47 Anderson Bridget et Julia O Connell Davidson 2003 Is Trafficking in
320. ux cas de figure ne repr sentent pas en tant que tels une forme de traite selon certains experts notamment du SCOTT En revanche la cr ation de situations o une personne se trouve dans un lien de d pendance majeure vis vis d une autre personne inconnue au d part a pour effet d augmenter la vuln rabilit des enfants et des femmes voire des hommes dont le voyage vers la Suisse est organis dans l un de ces cadres et donc d accroitre les risques de traite d tres humains La qualification de traite se joue encore une fois sur une ligne difficile tracer selon les experts du SCOTT pour qu on soit en pr sence de traite d tres humains il faut pouvoir prouver l intention d exploitation au moment de l organisation du voyage Pour ce qui est des mariages arrang s l exploitation fait le plus souvent partie d un processus se mettant en place au cours des ann es plut t que d une strat gie m ticuleusement pr m dit e de la part du conjoint qui organise la venue d une pouse migrante bien que ce dernier cas de figure existe galement Sur le plan situationnel la victime affronte les m mes proc d s qu en cas de traite d tres humains d pendance vis vis du mari pour les moyens financiers mais aussi pour le statut de s jour autorisation li e au mariage exploitation sexuelle ou domestique violences etc Si cette probl matique sp cifique est relativement pr sente dans le discours de certains acteurs de l
321. xploitation des personnes dans l industrie du sexe Litt rature internationale Les organisations internationales jouent dans ce domaine aussi un r le pr dominant en particulier l Organisation internationale du travail OIT Le rapport A global alliance against forced labour ILO 2005 doit certainement tre mentionn d s le d part tr s vaste il indique que dans les pays industrialis s plus de 7596 des travailleurs forc s sont des victimes de la traite Le travail forc inclut aussi bien l exploitation sexuelle que l exploitation dans d autres secteurs conomiques pr caires agriculture construction travail domestique soins manufacture restauration etc L inclusion de cette nouvelle th matique dans la litt rature plus globale consacr e la traite d tres humains est visible dans l article publi dans le num ro sp cial de la revue International Migration discutant des aspects m thodologiques de la recherche sur la traite d tres humains dans le 30 domaine de l exploitation de la force de travail Andrees et van den Linden 2005 Enfin Anderson et O Connell Davidson ont entrepris une analyse comparative des ph nom nes de traite d tres humains sur le march du sexe et dans l industrie domestique en cherchant comprendre dans quelle mesure de tels ph nom nes sont g n r s par une demande dans les pays de destination La premi re partie 2004 commence par resituer la probl matique dan
322. yage et l entr e en Suisse peuvent se faire de mani re l gale soit parce qu aucune restriction d entr e n existe soit parce qu un visa de touriste autorise un s jour sans activit lucrative de trois mois en Suisse De nombreuses travailleuses du sexe br siliennes entrent en Suisse par ce moyen Comme elles d passent la dur e de s jour pr vue et surtout exercent de mani re ill gale la prostitution elles se mettent alors en irr gularit avec la loi suisse sur le s jour et l tablissement des trangers LSEE Le s jour et l exercice d une activit lucrative sont aussi parfois l gaux Les employ s domestiques engag s par des collaborateurs des ambassades missions et organisations internationales qui ont sign un contrat de travail type sont souvent dans ce cas D autres facteurs permettent cependant leurs employeurs de contourner la loi et d exploiter parfois de mani re extr me leurs employ s Au del de la pr carit sociale que connaissent la plupart des migrants manque de comp tences linguistiques culturelles et sociales par rapport leur nouveau lieu de r sidence ces employ s sont expos s entre autres m thodes la confiscation par leurs employeurs de leur passeport et de leur permis de s jour ils se voient interdire de sortir du lieu de r sidence et de travail et de parler avec toute personne ext rieure et on leur fait croire que leur s jour n est pas r gularis Ces moyens permetten

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