Archipels d`architecture. Learning from Uzeste, ENSA 2013
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1. cette ville n existe sur aucune carte Aucune rue aucun monument aucun lieu n est r pertori Ce qui est montr et nomm sur une carte est aussi puissant et parlant que ce qui en est omis a crit la chercheuse Naomi Roux propos de cette ville informelle Pour nous cela donne beaucoup d impor tance au travail de cartographie du quartier II ne s agit pas seulement de rep rer des b timents mais de contribuer la visibilit publique de Kliptown Rendre le quartier pr sent aux sens et l esprit de tous Pour ce chantier la contribution des habitants est capitale aussi c est en groupe que nous avons arpent le bidonville en reportant l ensemble des informations observables sur le site points d eau toilettes publiques boutiques informelles etc Dans ce travail nous avons test l usage d outils num riques de cartographie participative ouverte Fond s sur l usage du GPS et d internet projet OpenStreetMap ces outils permettent aux habitants des lieux de produire eux m mes les cartes de leur quartier Pour nous apr s la r colte le traitement des donn es commence pr sent Mais pour produire une cartographie qualitative qui prenne en compte la m moire des gens leurs t moignages leurs r cits leurs cartes mentales il faut les couter Dans son mus e spontan o sont accumul s toute sorte d objets d usage de la vie de tous les jour nous avons par exemple longuement rencontr et enregistr Maniki chez lui C est un vrai2. d effet L orphelinat SKY accueille 80 enfants en r sidence permanente Dans ce centre il n y avait qu un seul et unique WC Un besoin en sanitaire tait vident Le projet initial dessin Toulouse proposait de pr senter la population de Kliptown le concept de toilettes s ches par le biais de la r alisation d un prototype de d monstration dans SKY Une sorte de projet didactique sur un th me d sormais bien diffus en France qui concerne le changement des pratiques de consommation en eau potable et la pr vention de la pollution la source Mais devant l acuit du probl me des toilettes dans le centre cet objectif de sensibilisation de la population une probl matique cologique bien r elle n a pas r sist au contact avec le terrain et les gens ce qu il fallait d abord cet endroit c tait des toilettes imm diatement utilisables par tous Sans mode d emploi L indigence s impose nous Alors dans les change avec les habitants le projet s est radicalement transform La question devenait autre comment donner le maximum de toilettes l int rieur d un budget extr mement limit et dans un temps si court Un probl me d efficience Nous avons scrut le centre examin les recoins les rebuts les d chets avec l id e de trouver des ressources constructives Une petite cabane en t le en ossature m tallique abandonn e dans un coin t r cup r e nettoy e r par e L quipe a ensuite fix cet abr
3. r soudre un s rieux probl me technique SKY celui de l absence de tout syst me sanitaire de r colte des eaux grises ne s agissait pas non plus uniquement de rendre possible l usage des douches dans le dortoir des filles fallait aller plus loin Ces bassins vivants et verdoyants qui ont t construits cheval entre rue et dortoir la fois sur le terrain priv et sur l espace public ont aussi une vocation d am nit urbaine Un geste de confort pour les dortoirs des filles et un geste de confort pour le chemin ombrag par son arbre g ant Les enfants ont particip au projet Ils ont pu suivre son avancement constater chaque jour son volution L espace a t nettoy puis creus install et enfin plant Aujourd hui les fen tres des dortoirs s ouvrent nouveau sur ce petit paysage de bassins La grille qui servait l poque d tendoir pour les voisins se dresse toujours au milieu des roseaux Ces bassins sont bien des objets techniques mais ils sont aussi des objets de r conciliation urbaine ils cherchent r aliser ce que l architecte Herman Hertzberger appelle la rencontre et la r conciliation entre d une part la rue et d autre part le domaine priv La rue devient maintenant le lieu o le contact social entre r sidents peut tre tabli comme un salon communautaire C est un lieu de rencontre de d bat de jeu de repos qui m le l architecture et la ville Minimum de force maximum
4. savant du quotidien de Kliptown natif du quartier Maniki est un passeur de l histoire orale de la ville qu il connait parfaitement Il raconte l histoire oubli e de tous ces obscurs inconnus sans lesquels Nelson Mandela n aurait jamais pu accomplir son long chemin vers la libert Plan Libre n 108 F vrier 2013 Un enseignement ciel ouvert P07 D border la technique Pour la cour centrale du centre SKY nous avons dessin en d tail un projet de dalle drainante en b ton Mais une fois arriv sur place on se rend compte que tous les choix r alis s depuis Toulouse ne sont pas pertinents D abord les mat riaux et outils pr vus ne sont pas tous disponibles nous n auront pas de pelle m canique pas de compacteur pour la dalle pas de b tonni re pas d outillage lectrique Ensuite notre plan initial montre des erreurs ou des oublis il faut proc der des mises jour permanentes Pourtant l utilisation d un relev d taill et d un projet pr cis sur le lieu d intervention est indispensable Ces documents nous permettent de poser les bonnes questions d avoir un support de discussion op rationnel avec les participants au chantier et par l de les impliquer plus facilement sur le projet II faut alors laisser de la place aux informations inattendues aux modifications aux discussions Les dessins sont des outils de dialogue On pr voit tout mais on ne doit pas tout programmer Improvisation Improviser est un art
5. Ce n est pas donn tout le monde et ici l apport de l architecte Japonais Kinya Maruyama a t n cessaire Kinya s adapte ce qu il a sur place il r sout des probl mes concrets mais ses propositions vont toujours plus loin dans l usage dans la signification dans l architecture Aucun probl me n est secondaire Si l on d cide par exemple de bloquer l acc s de la nouvelle cour aux automobiles Kinya rejette l id e de construire des bornes en ma onnerie pour entraver le passage non il faut un jardin Ce sera le jardin de l entr e du centre non pas la r solution technique d un probl me de passage mais une r ponse architecturale positive la question de l acc s SKY Kinya d borde la technique Pour les murets de sout nement de la dalle Kinya propose des courbes Les courbes le serpent Kinya me dit un matin Le serpent c est le symbole de la pluie Nous sommes venus pour r gler ce probl me de l inondation de la cour alors utilisons le Serpent Une fois pos il prend tout son sens Utiliser les mat riaux que nous avons sur place r fl chir s adapter et agir Kinya utilise les pieres comme coffrage pour du b ton ou alors des pierres plates comme finition pour l assise d un banc Kinya improvise une montagne pour les enfants avec des pierres recouvertes de terre Puissance et l g ret de l improvisation L espace appartient celui qui l entretient Dans la cour la plantation du grand jardin progresse C
6. PLAN LIBRE Le journal de l architecture en Midi Pyr n es Aveyron Gers Haute Garonne Hautes Pyr n es Lot Tarn Tarn et Garonne 108 F vrier 2013 Ari ge Exposition JAMP 2012 Un po te perplexe et une architectehniranqui Un enseignement ciel ofivent Contr le des assuranceSiprofeSSIcnnenes Construction du groupe Scolaire Andromede aBlagnac st _Publicspace M kT 2 00 euros Un enseignement ciel ouvert P05 un enseignement ciel ouvert Workshop Learning From SKY Soweto Kliptown Youth ENSA Toulouse 2012 Christophe Hutin Daniel Estevez Pendant deux semaines en novembre 2012 dernier 12 tu diants de l cole d architecture de Toulouse et 12 tudiants de la facult d architecture de UJ Unniversity of Johannesburg ont travaill au sein de l orphelinat de SKY Soweto Kliptown Youth dans le quartier de Kliptown situ au Sud Ouest de Johannesburg et limitrophe de Soweto L orphelinat g r par Bob Nameng repr sente une v ritable institution au sein de ce quartier historique de l Afrique du Sud llest un lieu fondamental d ducation de cr ation artistique et de lien social pour de nombreux membres de la communaut Hommes et femmes de tous ges et de tous horizons se re trouvent s entraident s organisent se forment et transmettent savoirs et valeurs aux g n rations futures L orphelinat a t cr en 1987 dans la propri t principale d Eva Moko
7. S SO pe Aa ji Me De zr aer 2 a aena RC ir pi T r E a pee r a mr i f zm t f k gt r 1 r UE FAR l y i L r J AE j Fi i m pune pe a Es e SR Er Ra ra ji a aa a r f 4 avoy TIAvY9 1 r a Ai La as _ ET AUS Le es Te r e M e M M Ma saura ii ES ment Y a 5 RES PERLE DE AI TE l TE ALNA TT FET en j C EE QE Lea en a ER DA OU gl TE a OU fa a Cartographier des histoires Cartographier un quartier en terme de projet c est d abord observer un contexte d intervention et identifier toutes les res sources de la ville disponibles pour l architecture projet e Ici le contexte c est Kliptown une ville informelle de 50000 habitants situ e la lisi re de Johannesburg Kliptown est un espace social chaotique et vivant mais cette ville a aussi une histoire dense qui concerne la fondation de l Afrique du Sud C est l en effet que s est d roul en 1955 le Congr s du Peuple par lequel l ANC a adopt la Charte de la Libert pr figuration de la constitution sud africaine aujourd hui en vigueur Ce lieu rec le donc un pass capital pour l Afrique du Sud toute enti re et les r cits personnels se m lent l histoire collective on y rencontre des gens qui ont oeuvr avec la r sistance contre l aparthied Pourtant aucune trace de
8. a communaut les entretient ce jeu dispendieux mais la vivre pour de bon du commencement la fin Comment pourrait la jeunnesse apprendre mieux vivre qu en faisant tout d abord l exp rience de la vie Walden ou la vie dans les bois Henry David Thoreau En amont de l atelier les tudiants ont rassembl de nom breuses informations et observations sur le centre Ils ont list inventor l ensemble des l ments qui le constituait et qui pouvait y tre am lior assainissement traitement de la cour et des eaux pluviales traitement des jardins l aide de leurs recherches et des connaissances rassembl es ils ont entam des propositions Les deux semaines du workshop sous l impulsion et l aide d enseignants et d intervenants d horizons tr s divers Kinya Maruyama Japon Carin Smuts Afrique du Sud Alex Opper UJ unniversity Christophe hutin et Daniel Estevez ENSA de Toulouse ont t l occasion de confronter ces tudes la r a lit ce qui tait d j l i Les propositions projet es dans les salles de l cole d archi tecture ont t appropri es par la communaut les solutions apport es se sont simplifi es sans pour autant perdre de leur v racit elles sont devenues plus pr cises et ont permis le pas sage l action et la pratique Tout s est transform Le syst me de drainage propos constitu de deux bassins filtrant a t r duit et compact Apr s s tre rendu c
9. e sur lev e en b ton taient parfaits pour d limiter l espace fixer la structure en bois et prot ger ce qu elle allait contenir Des chevrons de section unique assembl s simplement un voile de protection solaire et une table de travail reconstitu e ont permis de transformer cet espace d laiss en un atelier de plantation Des papiers journaux r cup r s ont t d coup s et pli s afin de r aliser des petits pots pour les semis les bouteilles d eau qui nous avaient servi dura t la journ e ont t transform es en arrosoirs d autres en l ments de d coration et les vieux pneus en jardini res pour les plantes r cup r es dans le quartier Depuis la Structure jusqu au pots de semis tout le projet n est qu une succession de transforma tions Une seconde vie une troisi me vie a t attribu e aux objets permettant ainsi la cr ation d un lieu nouveau Mat riaux espace mobilier la notion de recyclage est centrale elle forme une attitude de conception Peu peu avec les autres habitants les enfants de l orphelinat se sont appropri s la serre et y ont apport ieurs contributions leurs id es L invention est collective Pour Carin Smuts architecte sud africaine invit e par l atelier Learning From SKY cette implication des enfants dans un atelier de projet par transformation est capitale Je pense que les enfants repr sentent le futur et nous devons leur montrer qu il ne faut pas tout jeter Je pense que si vo
10. hacun prend part l activit choisissant quoi et o planter On creuse on retourne la terre on butte Les plantes aromatiques et d agr ment ont t trouv es par les femmes dans le quartier dans les jardins des habitants eux m mes ou bien sur les abords des chemins en bordure de la rivi re L utilisation de toutes ces plantes dans notre projet r pond d abord une question technique dans ces difices construits sur une zone inondable il faut drainer l eau dans le sol Mais les jardins sont bien plus que cela ils forment des lieux part enti re dans l orphelinat Celui de la cour est d limit par une bordure de pierre il se diff rencie du reste de cette zone centrale il forme un petit monde un espace complet et autonome Ce jardin central est celui de la communaut toute enti re de SKY il est disponible aux regards aux passages de tous et cha c n peut participer sa cr ation comme son entretien D s le chantier s n appropriation collective commence Entretenu par tous il est respect par tous Et tous les soins sont apport s sa r alisation minutieuse ici m me des plantes consid r es comme des mauvaises herbes deviennent des fleurs d agr ment Ce qu on voit l oeuvre ici c est le lien fondamental entre responsabilit et appropriation sociale tel que le d finit Hertzberger Le caract re de chaque zone d pendra de qui d terminera l agencement de l espace de qui s en occupera Essayer To
11. i solide sur une petite dalle en b ton pr s de la seule canalisation existante Deux cuvettes de WC d occasion ont t trouv es et r par es Avec cette n cessit absolue du r emploi notre projet prenait une orientation particuli re une conception en copier coller ou en d placer replacer Trouver des ressources dans un endroit les r parer et les d placer dans un autre Agencer les choses pour obtenir un maximum d effet avec un minimum de force Les budgets pr vus pour construire le prototype ont t utilis s en r alit pour acheter des l ments de plomberie et de la colle Deux wc suppl mentaires ont t r alis s Travailler dans une conomie de moyen extr me et sans apport ext rieur procure un plaisir particulier celui de la justesse et de la pertinence Les gens de la communaut ont d cid de poser des c ramiques de r cup ration au sol l int rieur et l ext rieur de la structure des wc afin d en faciliter le nettoyage et de maintenir ce lieu dans le temps Le dernier jour les deux nouvelles toilettes taient mises en service R habiliter les habitants Alors que le workshop touche sa fin la remise des certificats de travail pour toute la communaut de SKY se d roule dans une ambiance festive sur la grande cour r nov e Bob Nameng le responsable du centre remet publiquement un parchemin chacun des 70 participants Y compris les enfants qui en re oivent un sp cifique Pour Ginger qui est de
12. ka la tante de Bob Namengj Il s est d velopp d ann e en ann e au gr des moyens et des aides de proche en proche partir d une cour et d une maison coloniale princi pale Ainsi aujourd hui le centre compte autour de cette cour principale de nombreux b timents color s dont une partie r fectoire cuisine et une partie biblioth que centre informatique avec des dortoirs gar ons et filles attenants Une venelle per met d acc der une seconde cour constitu e de potagers Situ dans un quartier informel non reconnu officiellement le quartier n est pas inventori sur les cartes le centre commu nautaire bien que s tant d velopp du mieux possible souffre de manques essentiels obstacles une meilleur hygi ne et plus de confort pour la vie de tous les jours C est ainsi que l orphelinat ne b n ficie pas de connection au tout l gout aussi quand bien m me les nouveaux b timent dortoirs sont quip s de douches celles ci ne sont pas raccor d es et donc ne peuvent fonctionner La cour principale en terre qui pr sente une forte d clivit est l objet de forts ruiss lements les jours de pluies de m me les parties de dortoirs situ es en contrebas sont r guli rement inond es Je crois qu il vaudrait mieux pour les tudiants aller jusqu poser les fondations eux m me J entends que les tudiants ne devraient pas jouer la vie ou se contenter de l tudier tandis que l
13. ompte que le sol existant tait dur et com pact le syst me d tanch it a t simplifi les trois couches de g otextiles initialement pr vues n tant pas n cessaires Le proiet initial de toilette s che ne se fera pas la place on raccordera deux toilettes ext rieures en cours de r alisation par les tudiantes un tuyau existant qui tait d j en attente d faut de compacteur qui tait inutilisable mi parcours la dalle drainante de la cour a t tass e et compact e par les jeunes de la communaut et les tudiants en dansant sur des plaques de contrepalqu Les fondations des auvents ext rieurs en bois attenants la cour ne pourront pas tre creus s tant donn la pr sence de dalles existantes elles seront donc r alis es l aide de plots de pneus garnis de b ton et pos s au sol Au niveau de la seconde cour une dalle existante servira de support une serre de semis Ainsi travers les liens qui se sont tiss s entre tudiants et membre de la communaut travers ces regards crois s de multiples va et vient se sont cr es entre les premi res propo sitions et ce qui a finalement t r alis Dans les derniers jours un plaisir et un entrain commun trans paraissaient les diff rents chantiers se d veloppaient sans compter les heures en improvisant en allant au plus simple et avec une envie commune de r aliser les travaux dans les d lais impartis Vendredi 31 Novemb
14. re alors que dans la cour les jeunes de la communaut entamaient plusieurs spectacles chant s les premi res et nombreuses images des danses organis es au centre de la cour revenaient l esprit une certaine magie un enchantement tait palpable Comme si l int r t de cet ensei gnement ciel ouvert tait l dans l incamation de l architec ture dans la mise en relation au plus pr s des livres tudi s des r f rences analys es et des propositions faites avec la r a lit d un contexte culturel conomique humain Le r sultat n est pas l image exacte des premi res solutions apport es mais il est le reflet d un lieu bel et bien vivant d une communaut toujours pleines de ressources et d inventivit s malgr les difficult s rencontr es De par cette exp rience les tudiants ont d s adapter corri ger affiner et mettre en oeuvre leurs id es en quipe en se ba sant sur les capacit s de chacun en les coordonnant au plus pr s cr ant une architecture de liens forte en enseignements que ce soit pour eux pour les membres de la communaut et surtout pour tous ces enfants qui taient toujours aux aguets pour comprendre ce qui tait en cours Nicolas Hubrecht Architecte DPLG Enseignant de l atelier Learning From ENSA Toulouse 2012 Plan Libre n 108 F vrier 2013 Un enseignement ciel ouvert P 06 RE a ne me amp e mia i CE GvO NOIVA
15. s par l atelier de master Learning From avec la contribution de Marion Howa Caroline Toma Judith Sedeno Fuente Marine Riom Laurence Page Saint Cyr Cl ment Ouaine Rom o Mivekannin Bastien Mesquida Alexandre Le Foll Sarah Landry Antonin Ducasse Meryem Bouhaddou Photographies Nicolas Hubrecht Christophe Hutin LA Learning From SKY un workshop de l ENSA Toulouse con u par Christophe Hutin et Daniel Estevez http flearning from over blog fr Architectes Invit s Kinya Maruyama Japon Carin Smuts et Alex Oper Afrique du Sud Travail financ par l Agence Nationale de la Recherche l Institut Fran ais en Afrique du Sud et L ENSA Toulouse avec le soutien de Lafarge Plan Libre n 108 F vaer 2013 Ev nement organis dans le cadre des Saisons Crois es France Afrique du Sud 2012 amp 2013 www france southafrica com JUN mr EX i l T Me we arts and culture NATIONAL ARTS COLMMGIL 1S Er Ro ES OF SOUTH AFRICA A appena man LE Li Fondat Mas AIRFRANCE J gD re Cor Swez Wnai Dance W Torat
16. us commencer quand ils sont jeunes a devient vite Une habitude Qu ils me voient prendre cette vieille planche et faire quelque chose d utile avec c est leur insuffler le sens du recyclage Plan Libre n 108 F vrier 2013 f OR Ai ah 4 un ur ne i E gx Ai 7 N a reg rat it rene IN lame ere 2 ea ee PE ed at cr 7 MES AT et ne a De ea S S PACE LEE nr RES m E Un enseignement ciel ouvert P08 L entre deux une r conciliation Cet interstice qui se trouve en bas de la parcelle SKY l Ouest entre le mur du dortoir des filles et la grille de d fense qui ceinture l orphelinat est une zone d entre deux Entre l espace du centre SKY et celui de la rue tait laiss l abandon et sa localisation dans le syst me des b timents de l orphelinat ne lui permettait pas d tre consid r comme un v ritable lieu de SKY Tout au plus une arri re place un rebut Pourtant les fen tres des chambres des filles s ouvrant sur cet intervalle il pouvait donc jouer un r le important pour leurs confort visuel A l ext rieur sur le chemin longeant cette lani re oubli e un arbre magnifique d une quinziane de m tre de hauteur ombrageait la zone Un banc y avait d ailleurs t install et la fin des journ es chaudes des groupes d habitants venaient y bavarder La cr ation de bassin filtres plant s de roseaux a donn une nouvelle impulsion cet entre deux Pour nous il ne s agissait pas seulement de
17. ut est possible quand on d sire Sans peur de rater en essayant toujours C est toute une attitude Elle contient de la joie de l nergie et de la pr cision l faut adopter une posture de commencement et puis de recommencement Etre en tat d ouverture aux surprises I suffit d un peu d intelligence pour inventer adapter ajouter simplifier La beaut est l dans cette attitude Ce n est pas grave Ce n est pas fini Ensemble femmes hommes enfants a n s tudiants ont donn de leurs r ves Sans g ne de dire sans timidit de faire Ensemble ils ont engag leurs bras et leur imagination pour enchanter un lieu pour le rendre plus beau Avec l cho complice des spectacles de chant de th tre de po sie et de danse Ensemble il fallait impro viser Il y a donc des alternatives l architecture d aujourd hui g n ralement autoritaire ch re d monstrative corrompue loign e des gens et des choses forc ment publiable et faisant le culte de la performance et du r sultat Ce projet Kliptown est un manifeste en faveur d une architecture qui passe par les actes Deux semaines de vaillance pour prouver qu il y a une place pour l architecture dans la soci t Deux semaines de chantier pour une victoire de la dignit Le projet par transformation Les vestiges d un b timent qui n a jamais t termin voil ce qui a servi de base notre projet de serre Les murs de briques mi hauteur et la plateform
18. venu au cours des jours d atelier le responsable de la mise en uvre des jardins cette reconnaissance est n cessaire Enfant du quartier des erreurs de jeunesse l ont conduit subir plusieurs ann es prison A son retour dans la communaut de Kliptown il n a cess de chercher se r int grer Prenant conscience de ses capacit s de jardinier et apprenant par lui m me il a propos ses services gratuitement aux uns et aux autres Peu peu par sa cr ativit et sa gentillesse il st devenu une personne importante du quartier Le workshop l a fortifi dans son int gration Par son savoir faire Ginger a dirig et organis les actions de jardi nage il a impliqu les autres participants locaux dans la r alisation de jardins p rennes L objectif du workshop tait de r habiliter un lieu avec l aide de toute la communaut qui y vit Mais plus encore le travail a permis de r habiliter les personnes en tant qu habitants et responsables de leur lieu de vie Cette reconnaissance participe une r habilitation plus g n rale celle de la dignit de vivre Kliptown A travers leurs comp tences et leurs savoir faire les acteurs du workshop changent leur image et celle du centre SKY dans son environnement Cette dimension sociale du travail est aussi importante que la conception et la r alisation du chantier proprement dit elle donne un sens profond ce que l on nomme en architecture un projet de r habilitation Textes crit
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