Extrait - Didactibook
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1. rend compte sous forme imag e d un principe d une id e d une doctrine 7 La philosophie succ de la mythologie en opposant le ogos au muthos parfois crit mythos La lumi re vient de la logique de la Raison de l analyse plut t que de r cits relevant d une imagination d brid e C est l anthropologie qu on doit la r habilitation du mythe 8 Le mythe s accommode tr s bien de la concur rence de r cits mythologiques propos d un m me personnage Les religions agissent l in verse en tablissant une orthodoxie dont il peut tre dangereux de s carter ce qui n emp che pas le mythe de dire vrai produit collectif il r pond aux besoins du groupe Ce qui est vrai pour une collectivit peut para tre faux aux yeux d une autre Il faut garder l esprit qu on traite aujourd hui des mythes par les r cits qu on en a tir s et qui nous sont parvenus sous forme crite C est dire qu il n est pas possible de remonter jusqu leur hypoth tique puret originelle Dans la plupart des cas expos s ici nous sommes tributaires des versions que leur ont donn es Hom re Sophocle Apollodore et autres S n que 2 Ceux qui le font peuvent tre consid r s comme h r tiques et encourir les dangers les plus graves excommunication tribunal de l Inquisition fatwa etc Le ph nom ne ne se manifeste pas que dans le domaine religieux certains r gimes politiques voire certaines chapelles litt ra2. la constitution de valeurs nous confions parfois nos morts la t che d licate d interc der en notre faveur aupr s des instances divines nous c l brons des anniversaires nous ritualisons les tapes de la vie bal des finissants mariage et les changements de saison No l Saint Jean P ques temps des sucres ouverture de la saison de la p che etc Rappelons nous les angoisses ressenties lors du passage l an 2000 on parle encore parfois du bogue de l an 2000 L historien des religions Mircea Eliade y voit une survivance du Grand Temps du temps primordial du temps des origines ainsi superpos au temps pragmatique que nos soci t s ont inscrit dans le calendrier La culture du sol constitue un passage d cisif dans l volution de l humain Celui ci domestique 8 Historien philosophe rudit et polyglotte Eliade 1907 1986 est consid r comme le fondateur de l histoire compar e des religions Cet auteur prolifique a aussi tudi les mythes du monde moderne 9 Notons au passage le lien tymologique en latin entre domus maison dont domesticus est l adjectif dominus maitre duquel d rivent dominium droit de propri t en bas latin domaine dominer et dimanche le jour du 11 Les mythes litt raires la nature donc s en rend ma tre afin de combler deux besoins essentiels se nourrir et se v tir L volution qui l am ne d laisser la cueillette de ce
3. ayant form l homme dit l oracle de l criture pour tre le chef de l Univers d une si noble institution quoique charg par son crime il lui a laiss un certain instinct de chercher ce qui lui manque dans toute l tendue de la nature Dans une culture marqu e par le rayonnement d une source royale l homme estime occuper une place centrale confi e lui par Dieu Cette pens e s appuie sur l un des mythes fondamentaux de l Occident chr tien la cr ation de l homme par Dieu d s le premier livre de la Bible ce quoi s opposera deux si cles plus tard l volutionnisme darwinien qui tablit la place de l humain dans une chaine Cependant en se cantonnant dans l ordre de la nature cette nouvelle fa on d envisager notre place dans l univers tait une dimension sans 6 Jacques B nigne Bossuet Sermon sur la mort Paris Garnier Flammarion n 231 1996 1662 p 139 140 Le crime dont il est question est le p ch originel 7 Expos dans L origine des esp ces paru en 1859 10 Introduction laquelle on ne dit presque rien de l humain savoir la culture et les mythes qui en d coulent Toute culture se fonde sur divers r cits de cr ation et illustre nos aspirations d passer l tat d tres naturels vers celui d tres culturels Ce ph nom ne universel confirme que nous per cevons le temps et non seulement l espace Cette perception concurrente se traduit par des manifestations des actes
4. fut le vrai fondateur de la soci t civile Discours sur l origine et les fondements de l in galit parmi les hommes 1755 12 Introduction Dans une autre partie du Croissant fertile les H breux constituent une soci t o l levage joue un r le d terminant la fois comme pratique conomique et comme l ment symbolique Le Jardin d den lieu donn par Yahv l tre initial Adam est un espace paradisiaque et clos o tout lui est accord et permis un d tail pr s cueillir le fruit de l arbre de la connaissance du Bien et du Mal La faute commise Yahv qui a entre temps tir une femme d Adam pour en faire sa compagne Eve expulse nos premiers parents du Paradis apr s leur avoir ordonn de se v tir pratique culturelle fondamentale Notons aussi que leurs enfants Cain et Abel sont respectivement agriculteur et berger Au sommet du Nouveau Testament on trouve la figure du Christ la fois Dieu et homme Il est l Agneau de Dieu dont le sacrifice destin racheter l humanit de la faute originelle lors d une c r monie liturgique la messe que les fid les r p tent intervalles hebdomadaires nourrit toute une collectivit depuis deux mill naires Or l Ancien Testament symbolise entre autres le regroupement dans des villes Ceci explique en partie l influence consid rable de ce texte sacr source de la fili re monoth iste juda sme christianisme Islam 11 Zone
5. qui d terminent le d veloppement de la culture 2 la culture composerait avec ces limitations pour mieux les d passer tant dans l laboration de r gles collectives que dans la constitution d un imaginaire qui conditionne l agir des individus La nature quivaut ce qui pr existe l humain et lui sert de milieu initial tandis que la culture correspond ce que l humain y ajoute Ainsi la culture s inscrit dans la volont d acc der une dimension nouvelle qui d passe notre tat initial Cet lan nous aimons le consid rer comme un trait distinctif de l esp ce humaine Sans nier que la nature se transforme songeons au r chauffement climatique et ses cons quences nous affirmons volontiers qu elle n accomplit rien au sens propre c est dire mener terme une action dans le prolongement de la pens e qu elle ne t moigne pas d une volont consciente de transformation Ce point de vue moderne rationnel ne coincide cependant pas avec celui des soci t s dites primitives ou un courant de pens e cologiste Selon ces perspectives la nature disposerait d une me D ailleurs on associe certaines composantes de la nature des esprits ou des dieux dans plusieurs cultures ce qui confirme la complexit des liens qui les unissent 3 Pr cisons ici que l emploi de ce terme s inscrit dans la tradition des tudes anthropologiques sans intention p jorative 6 Introduction Selon l ant
6. alter L instant m me en co dition avec la Passe du Vent 2012 Extrait de la publication conna tre LES MYTHES LITT RAIRES POP ES HOM RIQUES par Georges Desmeules et Gilles Pellerin Lunflant m me Maquette de la couverture et mise en pages Anne Marie Jacques Distribution pour le Qu bec Diffusion Dimedia 539 boulevard Lebeau Montr al Qu bec HAN 152 Distribution pour la France DNM Distribution du Nouveau Monde Les ditions de L instant m me 2013 L instant m me 865 avenue Moncton Qu bec Qu bec GIS 2Y4 info instantmeme com WwWw instantmeme com D p t l gal Biblioth que et Archives nationales du Qu bec 2013 Catalogage avant publication de Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada Desmeules Georges 1964 Les mythes litt raires pop es hom riques Conna tre 7 Comprend des r f rences bibliographiques Pour les tudiants du niveau coll gial ISBN papier 978 2 89502 006 6 ISBN PDF 978 2 89502 843 7 1 Mythologie dans la litt rature I Pellerin Gilles 1954 II Titre III Collection Conna tre 7 PN56 M95D47 2013 809 9537 C2013 941748 6 L instant m me remercie le Conseil des Arts du Canada le gouvernement du Canada Fonds du livre du Canada le gouvernement du Qu bec Programme de cr dit d imp t pour l dition de livres Gestion SODEC et la Soci t de d veloppement des entreprises cult
7. bioclimatique en forme d arc couvrant la M sopotamie le Levant Assyrie Isra l Palestine Ph nicie sud de l actuelle Turquie et l gypte o naquirent les religions occidentales On y trouve les plus anciens sites s dentaires d Occident 12 J rusalem est d ailleurs une ville sainte pour ces trois religions 13 Les mythes litt raires Si on admet aujourd hui que pour favoriser la croissance des v g taux il faille recourir des adjuvants chimiques engrais pesticides 1 n en a pas toujours t ainsi Il n y a pas si longtemps on demandait au pr tre de b nir les semences et les troupeaux de mani re assurer la collaboration divine un dessein en apparence essentiellement conomique dans certaines soci t s on s excusera au moyen de pri res de chansons et de danses de blesser la Terre M re avant de lui labourer les flancs la terre serait une femme dimension plan taire ou cosmique de qui l on attend la fertilit Les solstices constituent des moments de l ann e particuli rement propices ces manifestations cultuelles De la m me mani re 1 arrive qu on s adresse aux morts afin de s assurer de la bonne marche du cycle de la vie qui connait mieux la vie que les morts Tant dans la Bible propos de la mort d Abel que dans l pop e de Gilgamesh quand Enkidu meurt on tablit une analogie entre l acte de semer et celui d ensevelir les morts Agriculture culture culte po si
8. conna tre LES MYTHES LITT RAIRES POP ES HOM RIQUES Georges Desmeules Gilles Pellerin Lnslant m me Extrait de la publication LES MYTHES LITT RAIRES POP ES HOM RIQUES Essais des m mes auteurs De Georges Desmeules La litt rature fantastique et le spectre de l humour L instant m me 1997 Les classiques qu b cois en collaboration avec Christiane Lahaie L instant m me 1997 Les personnages du th tre qu b cois en collaboration avec Christiane Lahaie L instant m me 2000 Dictionnaire des personnages qu b cois 200 personnages des origines 2000 en collaboration avec Christiane Lahaie L instant m me 2003 De Gilles Pellerin Qu bec Des crivains dans la ville L instant m me en co dition avec le Mus e du Qu bec 1995 Nous aurions un petit genre publier des nouvelles L instant m me 1997 R cits d une passion floril ge du fran ais au Qu bec L instant m me 1997 La m che courte le francais la culture et la litt rature L instant m me 2002 Lumi res du Nord Correspondance avec Stefan Hertmans L instant m me 2007 O tu vas quand tu dors en marchant Un th tre une ville en collaboration avec Chantal Poirier et Philippe Mottet L instant m me 2010 Manifeste pour l hospitalit des langues en collaboration avec Thierry Auzer Patrice Meyer Bisch Wilfried N Sond Jean Luc Raharimanana Boualem Sansal Katerina Stenou et Henriette W
9. e la culture est ce qui dans le milieu est d l homme Mythe et culture Selon l anthropologie contemporaine les mythes contribuent cette transmission de la culture titre de r cits destin s d finir des pratiques d inclusion au sein d une communaut donn e Leur tude constitue le propos de cet essai en tenant compte des nuances suivantes 1 Le mythe est un creuset de fabrication une matrice de pens e qui joue un r le d terminant dans le comportement d une collectivit et dans sa compr hension du monde 2 Il s exprime par des r cits mettant en sc ne des personnages notamment des h ros 3 Il rel ve d une collectivit disant la fois ce qui la r unit autour d une pens e de croyances 16 E B Tylor cit par M J Herskovits Les bases de l anthropologie culturelle Paris Payot PBP n 106 1966 p 7 17 18 19 20 Introduction communes comment elle pense et agit et lui indiquant de mani re interne voire souterraine comment elle doit penser et agir Les adjectifs qui s y rattachent sont mythique qui a rapport au mythe qui en a le caract re ou mythologique qui a rapport un ensemble de mythes relatifs un peuple une poque Il est rare dans le langage courant qu on utilise ces mots dans le sens que nous venons de leur donner affirmer C est un mythe signale plut t la fausset d un no
10. e th tre danse chanson musique une vaste chaine se forme De ces pri res la po sie du rituel sacrificiel au th tre il n y 8 souvent qu un pas Un lien fonctionnel s tablit entre le chant et la r colte le premier 13 R it ration des rituels primitifs assum s par pr tres devins et vestales 14 Nos soci t s modernes premi re vue la ques n ont pas vacu les rituels dont on attend le succ s Par exemple le tail gate party qui pr c de les matchs de football am ricain 1096 un r le similaire aux holocaustes et h catombes 14 Introduction favorisant la seconde De m me de la culture du sol l ducation des enfants l analogie s tablit graduellement Au xvf si cle le mot culture ne signifie plus l action engag e pour la croissance des v g taux mais reprend au latin la dimension morale associ e au d veloppement intellectuel Juste retour des choses en somme que de consacrer le pr sent essai l tude des mythes tels qu ils se concr tisent travers les h ros des pop es hom riques Aujourd hui l on estime que la culture se compose de l ensemble des valeurs et exp riences partag es par un groupe d individus l chelle d une g n ration d une classe sociale d une nation etc La culture leur fournit les bases communes gr ce auxquelles il leur est possible de jeter des passerelles entre eux de se situer dans le groupe et de d terminer les rapports qui l
11. es unissent L ensemble de ces valeurs et de ces pratiques distingue les soci t s les unes des autres Ces traits caract ristiques sont dits culturels Si l anthropologue Alfred Louis Kroeber r pertoriait d j il y a pr s d un si cle plus de 150 d finitions de la culture ce qui confirme la complexit du ph nom ne on pourrait les ramener celle ci la culture est l ensemble des comportements savoirs et savoir faire caract ristiques d un groupe humain ou d une soci t donn e ces activit s tant acquises par un processus d apprentissage et transmises l ensemble de ses membres Avant d aborder l tude sp cifique de quelques mythes litt raires fondamentaux soulignons que 15 Fran ois Laplantine Clefs pour l anthropologie Paris Seghers 1987 p 116 nous soulignons 15 Les mythes litt raires la culture englobe plusieurs composantes les pro ductions techniques l art la fa on de penser les institutions les coutumes et les objets mat riels d un groupe donn les productions intellectuelles d une civilisation l ensemble des connaissances intellectuelles litt raires et artistiques acquises par un individu en raison de ses go ts et de son ducation ce par quoi on peut dire qu une personne poss de une vaste culture les modes de communication des individus entre eux et entre les individus et des entit s supranaturelles divinit s au moyen de signes et de symboles En somm
12. eurs essais et tudes sur la litt rature
13. hropologue Bronislaw Malinowski la culture constitue une r ponse une exigence que pose la nature Ainsi chaque besoin l mentaire correspond une r ponse culturelle BESOINS R PONSES CULTURELLES L MENTAIRES M tabolisme Subsistance l humain ne mange pas n importe quoi 1 a cr des recettes des tabous alimentaires Reproduction Parent si l humain se reproduit pour viter de dispara tre il se dote toute fois d une cellule d accueil des nouveau n s r gie par un code complexe Bien tre Abri l architecture va plus corporel loin que la simple r ponse un besoin de chaleur et de protection contre les intemp ries S curit Protection l humain cr e un syst me p nal pour contr ler les comportements l int rieur de la soci t et l arm e pour se d fendre des agressions ext rieures ou pour en commettre Les mythes litt raires Mouvement Activit s l humain va au del du d placement 1l s invente des loisirs qui l inscrivent dans la performance voire l exploit le sport Croissance Education l inn s ajoute l acquis l humain enseigne et tudie Hygi ne le soin du corps d passe les exigences imm diates et sert le pr server long terme Ainsi l humain appartenant au r gne animal il est possible de le situer dans un syst me de classement r gi par des cat gories biologiques R gne animal Embranchement des
14. ires pensons au mouvement surr aliste tol rent tr s mal la divergence d opinion Extrait de la publication Aussi dans la collection Conna tre l Les classiques qu b cois de Georges Desmeules et Christiane Lahaie Litt rature et peinture de Roland Bourneuf 3 Les personnages du th tre qu b cois de Georges Desmeules et Christiane Lahaie La litt rature qu b coise 1960 2000 de Hans J rgen Greif et Fran ois Ouellet 5 La rh torique mode d emploi de Nicole Fortin La po sie vocale et la chanson qu b coise de Jean Nicolas De Surmont Extrait de la publication Fruit de leur enseignement sur la pr sence du mythe dans la litt rature l essai de Georges Desmeules et Gilles Pellerin s adresse aux nombreux professeurs qui enseignent la mythologie non pas tant dans la perspective de raconter les aventures de h ros prodigieux que pour en d gager le sens que ceux ci continuent s cr ter bien que des oeuvres phares comme l 7 iade et l Odyss e aient t crites 11 y a pr s de trois mill naires Le recours la th orie litt raire et le recoupement des personnages dans des s quences emprunt es aux deux pop es d Hom re et aux trag dies antiques permet d expliquer l incomparable grandeur de ces figures h roiques et notre propre fascination leur gard Les auteurs enseignent la litt rature au coll ge Frangois Xavier Garneau de Qu bec Ils ont chacun fait paraitre plusi
15. nc L aussi nous touchons un m me environnement s mantique le r cit mythologique s exprime dans une outrance qui le rend irrecevable en apparence Or cette outrance est intrins que un environnement symbolique fait de sacrifices de prodiges d exploits surhumains Nous nous contenterons de signaler ces deux dimensions sans chercher tablir la primaut de l une sur l autre le mythe est il un reflet une forme symbolique des forces de la nature et des aspects de la condition humaine selon le dictionnaire Robert ou poss de t il avant tout un caract re prescriptif Ce d bat rel ve de l anthropologie distinguer de mystique m me si le mot appartient en partie au m me environnement s mantique Il d signe ce qui est relatif au myst re une croyance d tach e du r el terre terre dans la pens e religieuse les mystiques font fi des exigences courantes de la vie quotidienne Exemples de figures mythiques apparent es le cow boy aux tats Unis le gaucho en Argentine et le coureur des bois au Qu bec La mythologie est videmment une s rie de mensonges Mais ces mensonges ont t durant de longs si cles des sujets de croyance Ils ont eu dans l esprit des Grecs et des Latins la valeur de dogmes et de r alit s Pierre Commelin Mythologie grecque et romaine Paris Garnier 1960 p 2 17 Les mythes litt raires 6 Chez Platon le mythe on parle aussi d all gorie
16. que la nature offre spontan ment au profit de la culture du sol afin d en r colter les fruits se traduit notamment par l abandon du nomadisme au profit de la s dentarit La culture dans tous les sens du terme trouve donc son origine au moment o des soci t s pastorales s immobilisent dans un lieu donn souvent au bord d un cours d eau tirant d sormais nourriture et v tement de l agriculture et de l levage La relation de l humain et de son environnement vient de changer du tout au tout au lieu de s en remettre la nature il la circonscrit la for t devient jardin p turages la horde devient troupeau Ces communaut s se regroupent en des territoires d sormais d limit s Elles doivent garantir la s curit de leur b tail leurs maisons agglom r es elles ajoutent des enclos ce qui conduira en M sopotamie l invention de l criture telle qu on la con oit en Occident et la cr ation de la premi re pop e celle de Gilgamesh et d Enkidu dont l origine remonte au xvm ou xvI si cle av J C soit 1l y a pr s de 4 000 ans Seigneur dont la forme adjective est d ailleurs dominical et le pr nom Dominique Comme le mythe l tymologie construit d intenses r seaux de signification 10 Jean Jacques Rousseau y voyait lui aussi un point charni re Le premier qui ayant enclos un terrain s avisa de dire Ceci est moi et trouva des gens assez simples pour le croire
17. tique XVm et XIX si cles repose en partie sur la volont de renouer avec le milieu sauvage Jean Jacques Rousseau soucieux de soustraire l homme la d pendance des hommes donc de la soci t au profit de la nature a contribu l lan vers la nature 5 Au sens premier le mot d signe un ensemble de moyens de proc d s conscients plac s au service d un r sultat Le sens actuel d signe particuli rement les r alisations caract re esth tique litt rature musique peinture etc L art g te quelquefois la nature en cherchant la perfectionner disait le moraliste La Bruy re signalant ainsi l opposition dont il est ici question Han la niihlinatinr Extrait de la Duplication Les mythes litt raires situe au del de la vie et de l ordre naturel dans son essence divine Selon lui 1 Homme a presque chang la face du monde il a su dompter par l esprit les animaux qui le surmon taient par la force La terre n a t elle pas t for c e par son industrie lui donner des aliments plus convenables les plantes corriger en sa faveur leur aigreur sauvage les venins m me se tourner en rem des pour l amour de lui Quoi de plus Il est mont jusqu aux cieux pour marcher plus s rement il a appris aux astres le guider dans ses voyages pour mesurer galement sa vie il a oblig le soleil rendre compte pour ainsi dire de tous ses pas Dieu
18. urelles du Qu bec Extrait de la publication INTRODUCTION Notions liminaires de culture Les tapis volants de la mythologie perse les animaux qui parlent dans l liade la Bible et les contes populaires sans compter les machines voyager dans le temps confirment que la culture fait fi de lois naturelles telles la gravitation la biologie et l irr versibilit de la fl che du temps Ces inventions fabuleuses auxquelles la litt rature de toutes les traditions nous a habitu s fa onnent divers degr s nos mani res d envisager le monde et la vie c est dire notre culture Or l humain n en appartient pas moins au monde biologique et demeure soumis aux lois et aux forces de la nature Doit on pour autant conclure l incompatibilit de ces deux concepts Au contraire nature et culture se c toient s opposent et se compl tent dans une Les chevaux d Achille qui lui ont t offerts par les dieux le mettent en garde avant qu il se lance au combat contre Hector 2 Pour une vulgarisation de cette notion de physique voir Stephen Hawking Une br ve histoire du temps Du Big Bang aux trous noirs Paris Flammarion Champs n 794 2008 245 p Les mythes litt raires relation dichotomique qui rend d autant plus ardue la compr hension de la culture populaire ou savante Pour la d finir proposons d embl e une approxi mation sous la forme de deux hypoth ses 1 18 nature imposerait des contraintes
19. vert br s Classe des mammif res Ordre des primates Famille des hominiens Cette classification linn enne qui ins re l humain dans un ensemble plus vaste que lui impose une certaine modestie l humain partie l int rieur d un tout ne peut plus se poser comme d tach de la chaine des tres vivants L une des manifestations 8 Introduction de la culture consiste justement se d gager de ce sch ma donc de la nature pour affirmer la domination des humains sur les autres formes de vie Selon les poques et les id ologies l humain s est arrog l exclusivit de l intelligence de l me de la capacit de parler de v n rer des dieux ou d adorer un Dieu unique cr ateur universel De m me la compr hension de la finalit de la vie autorise dans une certaine mesure l humain pr voir l avenir et honorer ses d funts en raison de la prise de conscience de sa mort in luctable 1 devient ainsi le seul tre de la cr ation accomplir l acte gratuit de l art mais aussi le seul capable de d truire son environnement d influer sur lui l chelle cosmique Culture culte agriculture D s le xvi si cle Bossuet un v que attach la cour de Louis XIV roi aur ol figure solaire tablit que ce qui assure la grandeur de l homme se 4 La dichotomie nature culture a fait l objet de la r flexion constante des crivains et des philosophes La r volution roman
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