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1. La plupart des acteurs de Frankenstein sont issus du th tre Outre Colin Clive James Whale demanda Mae Clarke d interpr ter la pr tendante du baron Edward von Sloan qui venait de jouer Van Helsing dans le Dracula de Browning de pr ter ses traits au professeur Waldman et surtout Dwight Frye d interpr ter l assistant Fritz Une composition sans reproche tout comme celle de Reinfield dans Dracula Le tournage devait durer 30 jours et se terminer le 24 ao t 1931 mais il se termina le 30 octobre d passant son budget de 30 000 A sa sortie le film fut un succ s sans pr c dent Mais certaines choses g naient tout d abord le th me savoir l homme qui se prend pour Dieu tait nouveau l poque Et la Legion of Decency un groupe de pression catholique demanda activement que plusieurs sc m s cl s du film soient purement et simplement enlev es Le public fut galement choqu par la sc ne o Frankenstein s mouvant devant une petite fille de 7 ans la prend dans ses bras et la jette dans un lac o elle coule et meurt Une sc ne trop forte pour l poque qui sera supprim e et qui apporte au monstre cette touche d innocence un personnage qui ne fait rien de mal D ailleurs dans le sc nario original une sc ne avait t rajout e o Fritz voulant voler un cerveau pour la cr ature prend celui d un criminel ceci expliquant la violence du monstre quand il est r veill 56 L
2. son utilisation comme d clencheur d criture Je l ai mise en uvre en classe de 4 me concernant le discours descriptif Il s est agi de reprendre ce qui avait t tudi pr c demment dans la s quence concernant l art du portrait aussi bien au niveau des m canismes structurels portrait physique et psychologique comportements que s mantiques d notation connotation ou linguistiques expansions du nom comparaisons et m taphores Le support tait une photographie en noir et blanc d Alice Sapritch dans son interpr tation du personnage de Folcoche pour l adaptation t l vis e de Vip re au Poing Le travail consistait en une production crite tr s br ve un paragraphe sur environ 10 lignes qui devait d crire le personnage saisi sur la photographie en plan rapproch poitrine de face en reprenant les diff rents types d expansion du nom Ces consignes me paraissaient ais ment op ratoires Il y a pourtant un probl me qui sest manifest dans certaines copies qui vaut d tre examin Je dois admettre l implication de ma progression des s ances sur au moins un param tre L tude pr c dente avait port sur un passage du roman lorsque apr s le d c s de sa grand m re le narrateur retrouve sa m re sur le quai de la gare de S gr 7 Madame R zeau est peine d crite au niveau physique sinon dans des d tails qui symboliquement annoncent sa psychologie des dents en or d vo
3. Frankenstein Mon dispositif a port sur l image fixe et s est construit sur deux phases successives Dans un premier temps compte tenu de ce que les l ves disposaient d ditions et de collections diff rentes du roman il m est apparu int ressant de faire examiner chacun le rapport entre le texte romanesque g n ral d j travaill dans les cours pr c dents et l illustration de couverture retenue par leur livre de r f rence Cela permettait de leur faire comprendre l ampleur du probl me pos par l image comme illustration d un texte particuli rement dans une perspective commerciale Fondamentalement cette approche de l image ne diff re pas de ce que j ai mentionn pr c demment Il convient toutefois de souligner deux points D une part il ne s agit plus ici du choix plus ou moins pertinent op r par un manuel scolaire priori fond sur la diversit des supports de relier deux objets signifiants fondamentalement h t rog nes par nature et par origine Il s agit d un choix r fl chi dans lequel la couverture devra fonctionner comme d signation du contenu textuel tout en cr ant une impulsion d achat Ce choix refl te une politique ditoriale une logique conomique Dans le cas de ce roman la possibilit de sur d termination est peut tre encore plus notable puisque le texte a d j bascul au niveau du mythe sous l influence du cin ma Se Il s agit essentiellement des collections de poc
4. tre r utilis s ne permet pas de mener dans le m me temps d autres objectifs H3 L image et l expression orale L abord de l image comme illustration de texte peut tre prolong au niveau de l oral C est sur ce point que portent les lignes qui suivent Mes remarques pr c dentes sous tendaient implicitement cette id e De fait les impressions diverses voire incompatibles ou contradictoires qui se d gagent dans l approche par la classe de cette 4 Cette obliquit outre sa valeur esth tique qui reprend sans doute l Expressionnisme allemand vr Annexes est peut tre comprendre symboliquement comme le d voiement de la verticalit divine que vise Frankenstein elle est d ailleurs repr sent e dans la d marche m me de sa cr ature 17 dialectique image texte conduisent naturellement les l ves discuter leurs perceptions et leurs points de vue Il peut tre possible d s lors d assumer pleinement ce d bat et d en tirer parti en le formalisant plus m thodiquement J ai assez peu travaill en classe de 4 me le rapport entre l image et l oral sinon fragmentairement et informellement mais ce fut par contre l une de mes premi res interventions dans la classe de 2nde L de mon stage en accompagnement La s quence conduite alors par mon conseiller p dagogique M Teulon Nouailles s inscrivait notamment dans une perspective d tude de l argumentatif et avait pour support le roman de Mary Shelley
5. es avant l examen du document Ce g n rique est construit sur deux niveaux iconique et textuel Le visuel d arri re plan repr sente d abord une forme humaine peine discernable aux poings crisp s puis dans un plan plus rapproch un visage stylis entour d innombrables yeux ouverts qui tournoient sans fin un l ve sugg re le regard de la conscience Les textes superpos s apparaissent sur trois panneaux successifs Le titre est donn imm diatement dans sa forme r duite Frankenstein explicitement associ au nom du producteur Carl Laemmle jr marqu trois endroits L uvre est indirectement adapt e du roman de Mary Shelley puisqu elle s appuie en fait sur un sc nario tir d une adaptation th trale de Peggy Webling Enfin quant aux interpr tes les l ves d j familiers avec le roman per oivent imm diatement des diff rences changement de pr nom Henry Frankenstein au lieu de Victor disparitions de personnages Henry Clerval William Frankenstein Justine Moritz la famille De Lacey ou cr ations Victor Moritz Fritz Ces carts leur sugg rent des modifications d intrigue qui remettent en question le sens m me de l uvre originelle La pr sence du monstre est marqu e mais cr dit e d un simple point d interrogation 30 DS 2 PEN R trospectivement ceci permet de comprendre la premi re s quence de mani re plus simple comme un reflet de ses origines Ce
6. et exprimant la m me id e que lui Ce travail de relev me para t int ressant dans cette ambition d exigence pointilleuse parce qu il oblige les l ves d tailler au plus juste ce qu ils per oivent ou parfois croient percevoir Il est cependant vident que la dynamique du cours le souci d viter lourdeur et lassitude impliquent ventuellement d acc l rer l analyse i Ici aussi il est difficile de d terminer tr s exactement ce qui de l image elle m me ou de sa l gende conduit les l ves dans leur rep rage il est cependant manifeste qu il y a fr quemment de leur part des confusions entre le temps de l uvre ici 1837 et celui de son produit ici la fin du XVIII De fait comme le font remarquer plusieurs l ves les deux hommes portent l p e au c t outre le renvoi la cat gorie du v tement laquelle il avait t d cid de ne pas accorder d attention particuli re ceci en tant que signe a priori nobiliaire introduit une interrogation sur le statut des personnages et au del sur le sens profond de la gravure dans l tat nulle explication satisfaisante ne fut donn e y compris par moi Se trouve ici pos le probl me des limites d exploitation d une image et par suite celui de la l gitimit de l entreprise 45 23 IIS L image comme d clencheur d criture Une autre approche de l image dont j ai tent au cours de cette ann e de cerner le fonctionnement est li e
7. nombre de manifestations et de festivals Par ailleurs ils participent aux Rencontres Lyc ennes du Grand Sud entre lyc ens des sections CAV des Acad mies du sud de la France Rencontres cr es en 1990 et organis es Lunel pendant les Semaines du Cin ma M diterran en qui permettent un dialogue entre les l ves et les cin astes Au niveau culturel sont organis es depuis vingt ans les Semaines du Cin ma M diterran en l initiative de l ASCM PI association anim e par des b n voles dont beaucoup sont d ailleurs des enseignants du Lyc e Feuillade ou de certaines coles primaires de la ville Cette manifestation l une des rares activit s culturelles de Lunel programme sur 15 jours un grand nombre de longs m trages issus de tout le pourtour de la M diterran e Elle vise d une part promouvoir le cin ma m diterran en souvent mal distribu et mal connu particuli rement des jeunes et d autre part tisser des liens plus forts entre les diff rentes communaut s culturelles par le recours un art essentiellement populaire et convivial Chaque ann e est centr e sur un pays du pourtour m diterran en Cet exemple particulier d ouverture l image m me s il est videmment et volontairement limit montre combien il est possible de r pondre certains d fis de soci t par une une ambition syst matis e et coh rente Plusieurs le ons peuvent tre retir es et extrapol es de cet examen
8. pur op ann J asmue wua 3 nb pu iduto3 uo aroydeu eq same s p MI 1881 v soddo s un ap a3u orA t V aysu V QUEJUS Sa jyu soddo mb ape p uatuaanoutu p m 0o3 p saeu s p tvi lOu UO u l tust 1 uarunsoped s dn d xn p s p 3uop ques t oquus sjutju xn p s p rurKuol ttu Id JP 19 IUJEIY d sseA 3uDs eq L ap ju p isad np mquye 159 ape 37 xred ep p puuompen oqui s 1s IA apus pisec p AOW I 0 P nt tuei uos D9A 3qtuo o35 ET otu ej p a pRuuon ipen rioB e e regpe e uoj onb JUAU XNEJ ep IP HOW p 3191 Lq suctumnsntu SHSTIBAUT s3 nu uolur qed ju u is p qutq ep I equpolp eT ne SIO p uordno f snos spen anod XNA _ NEASIO 2p 2121 t ap snss p ne s n lno 8 s n d 2q nvasto p sd109 af 3 9191 p nu aSeuuosiod np seaq snos ed mb anou sufiy auf XntJ el snos aun 19 DP SIO p no3 np mome s nou SNNOB s sonbryder809ptr siu uu sa onosimdo un JAL 1u i n spaid s p nuod ej ans yu ssney os mb sugua xn ru dd ne nbnu p nea sio ag d un mlos Noa uo no p 13 l pu s mb m un aipuod p 2310 VE U I2 In 3 seU XNEJ PS DDAL NEASIO 2p 31321 ef odno2 nou ua aBeuuosiod 37 suonoe SYT un jo urniod ej ans f un un nod Jur q 19 ou p4v no un 1 SAIIE u ums a s u is s p wed iu ur n s sonSuns
9. 25 35 VADUREAU Sylvie Pour un enseignement sp cifique l image et aux m dias in L image au coll ge L Ecole des Lettres n 11 1998 pp 3 9 Ouvrages de fiction DEPREZ Denis FrAnKeNSsTein ed Casterman coll Un Monde 2003 SHELLEY Mary W Frankenstein ou le Prom th e moderne 1818 WHALE James Frankenstein nb vost version int grale 1931 Annexes Les Instructions Officielles Accompagnement des programmes du cycle central 5e 4e Fran ais Inspection G n rale groupe des Lettres 1999 2000 L image dans l enseignement des Lettres Rapporteur H l ne Waysbord Loing Olivier Ruol Frankenstein histoire d un mythe Frankenstein une de couverture collections de poche Marabout Pocket Coll ge et Cin ma Modalit s pratiques du dispositif 2003 2004 Plantu dessin Le Monde 1 8 1997 Annexe 1 L Image au Coll ge le cycle central Les usages p dagogiques autour de l image se diversifient C est surtout en quatri me que Les textes accompagnant les programmes sont tr s pr cis sur cette partie du programme S agit il de rassurer les enseignants de pallier un ventuelle insuffisance de formation des enseignants S exprime ici une volont ferme que les programmes soient r ellement prise en charge L tude de l image est faite pour elle m me pour sa fonction discusive pour sa valeur plastique en liaison avec le professeur d arts plastiques Les comp
10. D une part l initiation l image sous toutes ses formes en fait est un v ritable combat qui s inscrit dans la dur e et qui exige la permanence d un travail toujours recommenc dans lequel le formateur lui m me devra s interroger sur ses limites et accepter de repenser ses strat gies L image est devenue aujourd hui un produit complexe mobilisant des techniques en volution constante 1l s agit d en accepter les difficult s et les enjeux sans pour autant s abandonner son pouvoir ou sa s duction classe de 2nde Montpellier Cannes classe de 1 re Perpignan pendant les cong s de P ques classe de Terminale Sarlat courant novembre les trois niveaux de classe participent par ailleurs aux Semaines du Cin ma M diterran en de Lunel hors temps scolaire D autre part cette ducation du regard doit n cessairement s inscrire dans une dimension plurielle elle doit relever d une approche pluridisciplinaire en ce qui concerne strictement la relation p dagogique elle doit tre en partenariat avec le monde ext rieur en ce qui concerne l ouverture citoyenne et humaine 2 L enseignement du fran ais au del de son importance intrins que n est qu un maillon dans cette d marche II Les activit s pratiqu es en classe Dimension socio culturelle et dimension sociale sont donc les deux param tres sur lesquels j ai appuy non projet p dagogique sur l image dans le courant de cette ann e Les Instruc
11. Marx Lettres de Groucho Marx sa fille Miriam in Fran ais 4 en s quences Magnard p 160 Dictionnaire Petit Robert Noms propres Copacabana r alis par Alfred E Grenn 1947 Madame de S vign A Madame de Grignan Auxerre 16 juillet 1672 Lettres in Fran ais 4 en s quences Magnard p 164 avoir ind pendamment de sa dimension intime valeur de t moignage sur une poque Par rapport au travail qui venait d tre men sur la situation de ce courrier une lettre de voyage exp di e par l auteur trois jours apr s son d part de Paris alors qu elle n avait accompli qu un quart d une si longue carri re il me parut int ressant de faire reprendre ceci par une rapide consid ration de la gravure d Adam jointe ce texte L image vaut assez peu pour elle m me sinon sur deux points R f rentiellement les l ves per oivent mieux la nature du mode de d placement qu utilisent Madame de S vign et ses proches Quelques termes techniques seront indiqu s ou rappel s ce propos particuli rement sous l impulsion de deux l ves passionn es de cheval et d quitation attelage cocher r nes Le titre donn l image La chaise de poste permet aussi de faire un bref travail linguistique Si le nom diligence est connu de tous son tymologie et donc ses connotations premi res attention ponctualit et secondes rapidit ne le sont pas le mot fonctionne par ailleurs comme term
12. autre d elle quasiment de profil l un mont sur une chelle frise les boucles de sa coiffure ou perruque l aide d un fer friser l autre mesure la hauteur de cette structure capillaire l aide d un sextant la femme porte ce qui semble tre une blouse serr e au col par dessus ses v tements elle sourit alors que les deux hommes paraissent plut t grimacer il semble que l homme au sextant s adresse l autre comme pour lui communiquer ses 44 L action ainsi d finie est mesures les v tements renvoient l Ancien R gime manifestement li e la capilliculture Les objets en dehors de ceux constituant le d cor sont des instruments des dispositifs techniques voire des armes A cependant l exception du fer friser tous sont incongrus dans l action en cours alors m me qu ils y participent La coiffure de la femme pose probl me par ses dimensions hyperboliques elle correspond plut t une perruque et s inscrit d s lors conflictuellement dans le naturel aussi bien que dans l artificiel du coup elle cesse d tre per ue comme un l ment apparent au costume pour acqu rir un statut nouveau essentiellement paradoxal Ce que peuvent d sormais verbaliser les l ves qui ne fait que recouper l intuition de d part mais lui donne l gitimit c est l exag ration et l incongruit de la sc ne La gravure est une caricature comparable dans ses artifices de rh torique visuelle au texte de Montesquieu
13. d Ingolstadt o son ma tre avait fait ses tudes C est dans cette origine explicitement criminelle que J Whale excuse la responsabilit du monstre 16 Enfin au niveau des signifiants non iconiques apparaissent des l ments qui se r v leront des constantes de l esth tique de ce film et notamment le Jeu des verticales et des obliques repris par exemple dans la prise de vue extr mement labor e de la cr ation du monstre En conclusion cette exp rience par ailleurs tr s formatrice me sugg re deux pistes de r flexion H y a d abord lieu de soigneusement peser les contraintes techniques par rapport aux objectifs fix s Ici par exemple l obscurit relative n cessaire au visionnement devenait un handicap pour une prise de notes convenable l inverse h solution de pauses interm diaires plus nombreuses pouvait poser des probl mes de dur e dommageables l int r t de la s ance De m me l utilisation d un simple cran de t l vision pour un film en noir et blanc sous titr s est sans doute r v l e insuffisante quant au confort de certains l ves Du point de vue p dagogique il convient par ailleurs de nettement s parer le simple visionnement d un film dans son int gralit de l analyse filmique centr e sur certains passages ce ventuellement dans des s ances diff rentes La technicit d une analyse formelle de l image dont les outils devront tre clairement fix s pour pouvoir
14. des genres de discours visuels ceux qui ont une fonction explicative sch mas corch s etc en sciences de la vie et de la terre dans les dictionnaires et les manuels qui proc dent par r duction et simplification ceux qui ont une fonction persuasive et argumentative affiche ou film publicitaires ceux qui ont une fonction informative image de presse journal t l vis lorsque l image vient renforcer la v rit la preuve par l image accompagnant et confirmant la pr sentation verbale orale ou crite ceux qui ont une fonction critique dessin humoristique par exemple Dans la perspective du discours l examen de ces fonctions informative et argumentative de l image contribue la formation de la distanciation et de l esprit critique qui sera d velopp e en 3e En relation avec le CDI on aura soin de faire percevoir la place et les fonctions de l image dans les multim dias les ic nes informatiques comme signes les sch mas et graphiques comme documents Par l on aborde l image dans une perspective interdisciplinaire Annexe 2 Minist re de l ducation nationale http www education gouv fr syst L image dans l enseignement des Lettres extrait Inspection G n rale 1999 2000 groupe des Lettres Rapporteur H l ne Waysbord Loing Les conditions p dagogiques La question de l image dans la p dagogie des Lettres ne saurait tre s rieusement abor
15. image Les adolescents d aujourd hui appartiennent pleinement la civilisation de l image Celle ci participe ses m canismes de reconnaissance identitaire et d assimilation aux groupes g n rationnels par exemple travers les repr sentations de soi et les influences de la mode des idoles m diatiques Ce point appelle cependant plusieurs remarques D une part l impact de ces images est effectivement tr s fort et tend remplacer les repr sentations traditionnelles notamment parentales Leur puissance n est donc pas seulement intellectuelle ou esth tique elle est aussi psychologique et plus profond ment encore id ologique puisque ces images vont conditionner toute une vision du monde D j en 1998 S Vadureau pouvait crire que les m dias en g n ral et audiovisuels en particulier sont incontournables dans l environnement culturel et social de chacun d entre nous et exercent d autant plus une influence croissante sur le public jeune L immersion subie ou choisie dans un univers d image et de sons est de fait un l ment constitutif de la personnalit de chacun d entre eux et de leur mode de pens e Ceci est sans doute encore plus vrai en 2004 Vr Annexes Sylvie Vadureau Pour un enseignement sp cifique l image et aux m dias in L image au coll ge L Ecole des Lettres n 11 1998 p 3 D autre part ces images rel vent d une soci t de consommation et s inscrivent par cons quent dan
16. image doit n cessairement s inscrire par rapport un projet p dagogique annuel En l occurrence elle est encore videmment en cours d exp rimentation Des s ances sont programm es avec la classe de 4 me qui ouvriront d autres perspectives Je mentionnerai par exemple l approche de l image journalistique en relation avec le CDI dans le cadre de la Semaine de la Presse ou un travail sur certains chefs d uvre du patrimoine pictural comme La Libert guidant le peuple de Eug ne Delacroix L un des probl mes que j ai rencontr dans le cadre de cette exp rimentation sur l image est de type mat riel Au niveau pratique en effet 1l faut imm diatement noter que le travail sur l image implique une relation particuli re au support diff rente de celle qui intervient pour un document textuel ce support doit tre int ressant et pertinent au niveau p dagogique mais surtout pleinement utilisable au niveau mat riel Certes les manuels scolaires ont fait d immenses progr s dans leur approche de l image ainsi que le relevait l Inspection G n rale lors de la mise en place des 4 Ce projet s appuie aussi sur le d sir de faire visionner aux l ves une analyse picturale de qualit comme celle effectu e par J Jaubert sur ce tableau pour l mission Palettes 25 Nouveaux Programmes Les manuels en particulier au niveau du coll ge ont traduit de fa on souvent pertinente et suggestive les incitations l
17. innovantes tait limit vr Annexes Ecoles primaires et coll ges participent par ailleurs depuis la cr ation de ceux ci aux dispositifs mis en place par l Etat Ecole et Cin ma et Coll ge et Cin ma L int r t de ces dispositifs est d une part que les films sont choisis en commissions en partenariat avec des professionnels du cin ma et inscrits dans un programme national D autre part les enseignants qui d cident d y adh rer b n ficient d une documentation p dagogique un dossier d analyse qui leur permettra en amont de la projection de pr parer celle ci aupr s des l ves et d une formation confi e des intervenants professionnels portant sur le cin ma et le multim dia Enfin 10 heures d ateliers sont propos es pour chaque classe concernant l analyse filmique apr s les deux premi res projections et plus largement le monde du cin ma et du multim dia la critique de film les m tiers du multim dia les m tiers du cin ma des exemples d exploitations p dagogiques Ces ateliers sont anim s par des sp cialistes de l image agr s par la Direction R gionale des Affaires Culturelles Enfin Le Lyc e Feuillade comporte une Section C in ma Audio Visuel depuis 1986 fond e par M Fran ois Amy de la Bret que th oricien important du cin ma et de ses rapports avec l enseignement Celui ci fit d ailleurs partie des enseignants sollicit s par le Minist re de l Education Nationale
18. les diff rents r seaux institutionnels Z Elle a aussi tenir compte de quelques param tres de base Les images ressortant du discours argumentatif en particulier dans le domaine de la presse doivent me semble t il tre suffisamment d gag es de l actualit imm diate ou des grands d bats de soci t pour ne pas risquer de provoquer entre les l ves le choc de susceptibilit s identitaires ou sociales et donc l impossibilit de toute r flexion Je ne pense pas que tel dessin de Plantu sur l int grisme musulman propos par D Salles comme exemple de support l analyse du dessin d actualit en 1998 il est vrai soit m me dans la rigueur m thodologique ais ment utilisable dans tous les contextes Cela ne signifie pas pour autant qu il faille abolir l actualit de ce projet ce x serait en fait trahir l ambition citoyenne de cette ducation l image mais des pr cautions seront prendre s lection et approche devront tre mesur es toujours en prise avec la r alit de la classe xz Je reprendrai ici les termes m mes de l Inspection G n rale en 2000 Au plan ducatif quipement production de logiciels multim dia services en lignes progressent rapidement Les sites acad miques proposent dans leur majorit des activit s li es l image La cr ation de grandes banques d images sur Internet des fins d exploitation dans le monde scolaire et univer
19. pour la mise en place de ce dispositif au niveau national Outre leur formation th orique et pratique plus ou moins d velopp e suivant qu ils sont en option l g re ou lourde les l ves sont amen s s ouvrir tout au long de l ann e dans le respect des emplois du temps et des exigences annuelles propres chaque niveau de classe aux r alit s socio culturelles de cet art Ils fr quentent r guli rement le dispositif Art Cin ma mis en place conjointement par leurs enseignants le cin ma Ath n e de Lunel et l ASCM PI ainsi qu un certain A titre indicatif pour l ann e scolaire 2003 2004 la programmation tait la suivante classes de 6 me S me Princesse Mononok Hayao Miyazaki Japon 1997 Les 400 coups Fran ois Truffaut France 1958 Billy Elliott Stephen Daldry Angleterre 2000 classes de 4 me 3 me Central Do Brazil Walter Salles Br sil France 1998 Le Cameraman Edward Sedgwick USA 1928 O Brother Les fr res Cohen USA 2000 De m me dans le dispositif mis en place sur l Acad mie les l ves re oivent une fiche p dagogique lors de leur venue au cin ma fiche par ailleurs disponible sur site internet C est dans le cadre d un tel atelier que j ai assist ma premi re analyse filmique sur Central do Brazil avec la classe de 3 me de mon tuteur exp rience formatrice dont j ai tenu compte pour ma propre approche de Frankenstein avec une classe de 2nde L vr infra
20. probl mes techniques de compatibilit de signal vid o Enfin c est pour des raisons comparables li es une impossibilit informatique que j ai d renoncer lors d une s quence sur le fantastique l exploitation de gravures de M C Escher Il ne s agit pas ici d incriminer la technique le Coll ge Ambrussum par exemple est tr s convenablement dot cet gard Il est cependant manifeste qu il y a toujours plus marqu peut tre chez un professeur d butant une r ticence aborder un support qu il ne ma trise pas ou qui exige un investissement technique dont il ne se pense pas capable 49 Inspection G n rale groupe des Lettres L image dans l enseignement des Lettres 2000 Rapporteur H l ne Waysbord Loing W Denis Deprez FrAnKeNsTein gt Vr Supra Concernant l outil vid o il est manifeste que le support DVD num rique est plus souple et permet un visionnement plus ais plus dynamique 26 L utilisation de l image implique par cons quent le pr alable d une r flexion rigoureuse sur le choix des supports et sur les ambitions et limites de leur utilisation En prolongement il y a sans doute une n cessit pour tout enseignant d laborer un fond d exploitation riche et diversifi qui lui permettra de multiplier les approches de l image sous toutes ses formes Cette banque d images peut et doit naturellement s appuyer sur les disponibilit s croissantes aujourd hui offertes par la technique et
21. tences acquises par les l ves cette occasion sont transf rables dans le cadre de l tude des textes l image est objet d tude Accompagnement des programmes du cycle central 5e 4e Fran ais 20 D La lecture de l image Les enseignants de fran ais bien que non professionnels de l image sont amen s int grer dans leur enseignement la dimension visuelle qui impr gne de plus en plus profond ment la formation culturelle et les pratiques quotidiennes de leurs l ves Afin de les conduire progressivement une approche raisonn e de l image les professeurs travaillent en particulier sur les relations entre le langage verbal et le langage visuel dans la perspective du discours Quatre orientations de travail peuvent tre propos es 1 La dimension visuelle du texte On sensibilise les l ves au fait que le texte crit est ins parable de la mani re dont il s offre l il typographie calligraphie mise en page calligrammes mots dans la peinture manifestent de diff rentes mani res la dimension visuelle des textes Elle est troitement associ e au sens le choix de telle ou telle typographie entra ne des variations de signification On peut ainsi comparer diff rentes r alisations typographiques d un m me texte et montrer comment elles font varier les effets ou influencent la lecture Le d veloppement de l informatique traitement de texte PAO multim dia renouvelle aujourd hui cette culture ancienn
22. trois passages tr s diff rents en nature qui se trouvent tous au d but du film La premi re minute du film est une ouverture de type th tral Un pr sentateur franchit le rideau et s avance sur une sc ne son mouvement relay par un effet de zoom avant cadr sur son visage Il est clair par les feux de la rampe qui projettent sur lui une lumi re crue aux ombres nettement contrast es H regarde hors champ les spectateurs qui lui font face en dessous de l axe du point de vue Sa pr sentation est un avertissement de ce qui va suivre l une des plus tranges histoires jamais racont es jouant sur les deux myst res de la vie et de la mort 2 Une analyse rapide men e avec les l ves permet de souligner la densit de ce d but m me s ils ne disposent pas encore de toutes les cl s Plusieurs hypoth ses sont formul es sur le sens de cette s quence qui ne correspond en rien au roman et sur son statut elle pr c de le g n rique L clairage dirig voque un genre en rapport avec le registre motionnel annonc par le pr sentateur le frisson le saisissement l horreur Cet avertissement d voile la di g se jusqu abolir tout suspense l histoire d un homme de science qui chercha cr er l homme sa propre image mais en m me temps elle ouvre d autres interrogations Enfin les spectateurs invisibles et donc Notamment par rapport l Expressionnisme allemand vr Annexes j insista
23. AS 215 Ces diff rentes sc nes figurent dans la version visionn e par les l ves Annexe 4 Erankenstein une de couverture de deux collections de poche ed Marabout ed Pocket Z 931NI 3131 Si t sSuo3 suue s sn iqtuou p sind p quarts s n 3ut stay nbirq nd i p s nsuns Jun 259 9 HUE ULU y L Annexe 5 MODALITES PRATIQUES La s lection de films Un catalogue de 20 films est tabli par le Centre national de la cin matographie Le comit de pilotage d partemental comprenant un repr sentant de chaque coll ge la coordination et des intervenants professionnels du cin ma se r unit en Mars de chaque ann e pour d cider de la s lection d finitive des 6 films pour l annee scolaire a savoir 3 films niveau 6 5 3 films niveau 4 3 Les films pr sent s dans le catalogue seront s lectionn s de la maniere suivante Films reconnus comme des classiques du cin ma Films d auteurs contemporains dont la qualit a t attest e tant par la critique que par la diffusion art et essai Films pr sentant outre leur int r t cin matographique une ouverture vers d autres cultures Films montrant la diversit des types et des cin matographies nationales L inscription des classes L inspection Acad mique et le Conseil G n ral se chargent d envoyer les dossiers d inscription dans les coll ges Les professeurs int ress s doivent monter un dossier de demande d ins
24. LU F M M FAGES Pascal Acad mie de Montpellier Professeur Stagiaire PLC2 Site de Montpellier M moire Professionnel L Image dans l Enseignement du Fran ais Discipline Lettres Modernes Classes concern es 4 me 2nde Etablissements Coll ge Ambrussum Lunel Lyc e Feuillade Lunel Tuteur du M moire Madame Jo lle LAFAYE Assesseur Monsieur Daniel NIGOUL Ann e universitaire 2003 2004 R sum Ce m moire examine les modalit s d exploitation de l image dans la pratique du cours de fran ais en Lyc e et Coll ge l image dans sa relation au texte et l expression orale l image comme base de l tude de langue comme d clencheur d criture Cette exploitation s appuie sur l image fixe et l image anim e et tente d en souligner les apports dans l enseignement Abstract This report examines the different uses of visual materials in the learning of French in Comprehensive Schools and High Schools This study was based upon still pictures and movies and tries to show their importance for reading oral expression and writing Mots cl s image image et adolescence banque d images illustration interpr tation d clencheur d criture oral image de presse peinture cin ma Sommaire Introducti n u ur ins ur nn inde 1 I Les bases de mon projet p dagogique 3 1 L adolescence et l image 3 2 L i
25. a pratique de l image Le choix des images retenues en regard des textes est bien adapt guid par le souci d une exploitation et en ce qui concerne l aide p dagogique ces manuels fournissent beaucoup de suggestions pour que l image cesse d tre trait e comme h t rog ne d di e un usage technique ou r cr atif 2 L exp rience de cette ann e m am ne cependant quelques r ticences Il peut advenir en effet que des images posent le risque de lecture id ologique ou partisane notamment dans le cas de l image de presse ou du dessin de caricature Il se peut aussi que l ancrage de l image par le texte l gende titre soit non pertinent insuffisant ou au contraire trop r ducteur quant la polys mie originelle de l image Par contre une gestion attentive du manuel permet que les l ves aient tous sous les yeux un support de qualit gale et en couleurs De la m me fa on certains autres types de support peuvent pr senter des difficult s d exploitation ou de manipulation Ma premi re approche de Frankenstein par exemple tait bas e sur une comparaison d un passage du roman et de son adaptation en bande dessin e le graphisme et les couleurs utilis es ont rendu impossible toute photocopie v ritablement exploitable par les l ves De m me le visionnement du film de James Whale en classe de 2nde au Lyc e Feuillade sur support cassette VHS a t un instant menac par de simples
26. ages tant plus particuli rement analys s Le projet s inscrivait dans une perspective plurielle dont les diff rents aspects taient videmment indissociables dans la r alit En premier lieu 1l s agissait d ouvrir les adolescents un film important de l histoire du cin ma qu ils seraient sans doute enclins refuser a priori compte tenu du d calage notamment technique avec ce qu ils ont l habitude de voir 22 Son importance tient d ailleurs peut tre moins ses qualit s esth tiques qu la r sonnance extraordinaire qu il donna au roman et au del ce motif th matique Ce basculement dans le mythe dans l acception que Roland Barthes donne ce terme provient pour l essentiel de la composition de Boris Karloff qui incarne le monstre et lui donne une apparence inoubliable gt En second lieu il m a paru n cessaire conform ment d ailleurs aux Instructions Officielles de sensibiliser les l ves l expression filmique en leur rappelant certains z Mary W Shelley Frankenstein ou le Prom th e moderne 1818 Je noterai ici que pour des raisons strictement mat rielles cela a t chronologiquement le second dispositif que j ai mis en place concernant cette uvre James Whale Frankenstein 1931 nb vost version int grale vr Annexes A Pour beaucoup d adolescents le noir et blanc est synonyme d obsolescence et par confusion d ill gitimit esth tique et signi
27. ankenstein Personne d autre que ce r alisateur n aurait pu temp rer les ardeurs de cet homme d chir en proie de v ritables crises existentielles et ayant un penchant immod r pour l alcool qui causera sa perte 6 ans plus tard Pour remplacer Lugosi Whale d cida de contacter Boris Karloff Pour lui Karloff William Henry Pratt de son vrai nom tait la cr ature Trois semaines furent n cessaires pour r aliser un test qu Universal accepta sans concession Avec l aide de Jack Pierce Whale cr a l un des monstres les plus r ussis de l histoire du cin ma d horreur Pour r aliser l tonnant maquillage de la cr ature Jack Pierce utilisa toutes les caract ristiques du visage de Boris Karloff Surdimensionn certains endroits 1l convenait parfaitement l imposition de coton et de collodion afin de rehausser la peau au dessus de ses yeux Karloff d cida alors de retirer le bridge qu il avait du c t droit ce qui permettait ce dernier de creuser sa joue renforc e par Pierce qui y ajouta une ombre Il dessina galement des cicatrices sur tout le corps de Karloff mais ce dernier peu satisfait de sa prestation demanda Pierce d alourdir ses paupi res afin que l on ne voie pas beaucoup ses yeux Pour renforcer la stature de la cr ature Karloff d supporter un costume matelass des chausses rehauss es et alourdies etc Trois heures de maquillage taient n cessaires chaque jour et autant pour le d maquillage
28. aptation horrifique celle de Frankenstein Carl Laemme tant allemand et cette patrie ayant fourni au monde entier la plus belle illustration du fantastique avec l expressionnisme Robert Florey fut choisi pour le r aliser tant l un Annexe 3 des grands fervents de ce courant aux clairages contrast s et noy dans les ombres Florey d cida de demander Bela Lugosi d interpr ter Frankenstein mais le test fut un chec Outre le fait que Carl Laemmle soit allemand et que Florey ait t envisag pour r aliser Frankenstein il est noter que l histoire trouve des chos significatifs dans deux fleurons de l Expressionnisme allemand Tout d abord Le cabinet du Docteur Caligari Robert Wiene 1920 qui fait tat de ce docteur ayant cr un homme d nu de toute volont et qui r pond aux ordres de son ma tre Tout comme l histoire du Golem cr ature galement cr e par l homme Mais Florey bien que son nom soit cr dit au g n rique pour avoir demand Garrett Ford un premier sc nario bas sur ses propres id es et l adaptation de Webling quittera la production il reviendra plus tard l expressionnisme allemand avec son tr s beau Double meurtre la rue Morgue en 1932 remplac par un tout nouveau venu du th tre James Whale dont le dernier film Journey s End avait connu un joli petit succ s D embl e James Whale imposa Colin Clive son acteur f tiche dans le r le du baron Fr
29. cription au dispositif Coll ge au cin ma Ce dossier doit tre remplit sur Internet sur les sites du D partement de l H rault et de l inspection Acad mique www cg34 fr ou www ac montpellier fr la34 Apres examen des dossiers et selection des enseignants 60 la liste des professeurs qui participeront Coll ge au cin ma est envoy e la coordination qui l a transmet aux salles Les coordinations locales salles associations mairies doivent alors se mettre en contact avec les professeurs s lectionn s pour organiser leur r union de rentr e La s lection des 3 films par classe doit tre effectu e au moment de cette reunion et transmise la coordination pour la commande de documentation p dagogique Annexe 6 u USA TION SAC SIULA SIAU 710943 1 Z661 IOV o lt apuow 9 te B nuls lpd o pisi opip 2 anbojq m apsnapf ap wiwan T apuaw tpu pduio2 o uiss c JANOW AT SNVG nnLNV Ta JA NISS4Q 2h29 Y H PSIS TION SAC SILLAI SAC T1O 03 1 IQOUME Ip lttt pp p SATIVS TIINVA u ur anoutt 9 NESANOU E 79 ostidins ej JUJULANOW np 5u OItA ET 25194 Bues 1u uruis SALUE IBODPI s33 ag el p sapo xne syun duq auae p appr U91q 2HUOU 3HO1P p SA UNE vp p us s p np uonisodtuos eq sajdnad xn p saj wd a nbnu p arrue p a dn p asa app nbsnd suor wd enuy sduual af 2oae onb sw xed ej pait1 4
30. crit dans un travail et une volont argumentative est de premi re importance dans l enrichissement personnel et la relation citoyenne Je terminerai cependant par un commentaire qui relativisera cette exp rience Appliqu e une classe de coll ge moins famili re avec les techniques argumentatives 35 z Suivant les collections la couverture renvoie au monstre de HFankenstein gros plan photographique en noir et blanc du profil de Boris Karloff repris des films de James Whale F ou dessin en plan italien hachur mettant en valeur visage et mains jouant sur un chromatisme bleu vert M une vocation d atmosph re un ch teau cr pusculaire sur fond de ciel de feu GF une pure interpr tation enfin la surimpression sur fond vert jaune des ombres d un visage aux yeux ferm s et d une boulonnerie vacuant le biologique au profit du m canique d calage qui m riterait tude quant la perception de ce monstre par l imaginaire collectif P vr Annexes Seul F indique le titre exact Frankenstein ou le Prom th e moderne P et M privil gient le titre au nom de l auteur F utilisant par ailleurs un lettrage dessin r sonnance fantastique comparable ceux de certaines affiches de films suivant les collections d autres informations apparaissent pr face commentaires voire un passage du roman P vr Annexes 19 aussi bien qu avec l analyse de l image cette tentative devrait de to
31. cture visuelle Les l ves retrouvant travers cet examen de l image les m mes notions que dans l analyse des textes points de vue motifs narrateur observateur sont sensibilis s sa dimension discursive Le travail sur la dimension plastique de l image est men en relation avec le professeur d arts plastiques 8 La fonction d accompagnement du texte par l image Texte et image s associent pour assurer le d roulement narratif dans la bande dessin e ou au cin ma par exemple Ils sont alors per us de mani re ins parable et l image prend le relais du texte pour la conduite des s quences la pr sentation des v nements la mise en place des d cors La structure particuli re du d roulement visuel peut alors tre observ e la segmentation de vignette en vignette dans la BD le montage au cin ma On n en approfondira pas l tude au cours du cycle central mais la comparaison d un m me r cit en texte et en image peut apporter aux l ves des clairages sur la construction narrative 4 L image et le discours En 5e on approfondit l tude de l image en fonction des objectifs discursifs telle qu elle a d j t engag e en 6e Fixe ou mobile l image est alors envisag e comme discours elle raconte et d crit mais elle a aussi un r le explicatif ou argumentatif Dans ce domaine on effectue en 5e un travail de sensibilisation et d initiation que l on approfondit en 4e lorsque l on examine s par ment
32. d e aujourd hui sans tenir compte de la politique de d veloppement artistique men e en partenariat avec le Minist re de la culture depuis les ann es 1980 La pratique de l image est plus rarement le fait d un professeur isol comme elle le fut dans le pass mais prend place dans la dynamique plus globale des pratiques artistiques au sein d un tablissement L existence d ateliers ou d options fournit des ressources et des exemples pour un recours plus syst matique l image en classe de Fran ais Les m mes enseignants sont d ailleurs impliqu s en ces diff rents lieux AU niveau de la ville ou du d partement les op rations men es en partenariat Coll ge au cin ma Lyc ens ai cin ma marginales au moment de leur cr ation tendent s int grer de plus en plus solidement aux apprentissages Les documents produits les regroupements d enseignants constituent au fil des ann es une culture et une formation Gr ce ces interf rences les bases esth tiques d une ducation l image pour les enseignants comme pour les l ves sont davantage prises en compte Des associations locales ou nationales jouent souvent un r le pour la diffusion et le rayonnement des exp riences L enseignement du cin ma dans les classes joue un r le privil gi pour que se g n ralise le recours l image dans les lettres La majorit des enseignants de cin ma 80 sont d ailleurs issus de la fili re Lettres Pour
33. donner l tude de l image son assise et sa rigueur le cin ma est une pierre angulaire par sa qualit d art l int r t qu il suscite chez les jeunes et le rapport au contemporain permis par lui Dans un monde o les images sont vou es la consommation imm diate ou trop d termin es par leur vis e de commerce ou de propagande le cin ma offre un tout autre mat riau et une autre perspective celle d une cr ation visuelle et sonore o l invention d une vision et d un style propre chaque artiste m rite une tude approfondie Le prestige du cin ma de ses stars de ses superproductions hollywoodiennes sont des forts vecteurs d int r t pour tous les publics jeunes Mais la pratique en milieu scolaire repr sente une conqu te elle conduit de l imm diatet de la s duction l appr ciation des diff rences et des styles la connaissance d une tradition et d une histoire par qui se joue la cr ation contemporaine Annexe 3 http www lefantastique net Frankenstein histoire d un mythe par Olivier Ruol 29 octobre 1931 Alors que les Etats Unis vivent la pire des p riodes avec La Grande D pression le Granada Theatre propose l avant premi re d une production de pr s de 300 000 Produite par Universal Pictures forte du succ s de Dracula elle affiche un nouveau monstre Frankenstein Nul besoin de revenir sur le roman originel de Mary Shelley qui crivit Frankenstein ou le Prom th
34. e de la dimension plastique des textes 2 La fonction d ancrage r ciproque du texte et de l image On tudie galement les relations crois es entre texte et image et les diff rentes fonctions qu ils exercent l un par rapport l autre La premi re consiste ancrer l image par le texte l gende d une photographie presse manuel ou titre d un tableau Le texte s lectionne dans la polys mie de l image des l ments de signification il hi rarchise le sens et dirige la lecture Des jeux et exercices de transformation de l gendes et de titres peuvent ainsi faire varier les mani res de voir et de lire le sens d une image l inverse l image ancre le texte c est sa fonction d illustration Elle en dirige aussi la lecture donnant au h ros un visage des lignes et des couleurs au d cor Un travail de comparaison des illustrations illustrations des Fables de La Fontaine par Gustave Dor compar es celles d un illustrateur contemporain sensibilise les l ves l interpr tation du texte qui est alors sugg r e le texte est ainsi lu pour ainsi dire vu travers l image Mais l image aussi par sa dimension plastique composition couleurs contrastes etc peut proposer elle m me un ordre de lecture S imposent travare alla la radrana l anala da nriea da viia la mica an narenartiva da Annexe 1 diff rents plans permettant un d coupage subjectif du sens qui constituent des instruments de le
35. e g n rique exclusif souvent m me dans une contextualit r duite le western Il ne s agissait pas pour moi d entrer dans une analyse lexicale profondie m me si certains mots perdurent aujourd hui dans des acceptions assez proches malgr le changement de contexte ventuellement familiers aux adolescents et particuli rement les gar ons mais d un emploi sans doute trop technique coup berline Je centrais mon questionnement sur le nom poste pour essayer de conduire les l ves en saisir les implications tymologiques relais de chevaux pour le transport des courriers et des voyageurs Le sens moderne de ce nom correspond donc une m tonymie Par ailleurs se superposent dans une trange mise en ab me le voyage qu effectue l auteur vers sa fille et la lettre qu elle lui envoie J ai entrevu l une piste int ressante en cho l histoire locale mais cela impliquait un travail long qui ne pouvait tre men bien dans la perspective o je me situais et qui m riterait d tre repris par exemple dans un IDD 17 Adam La chaise de poste Mus e Carnavalet Paris in Fran ais 4 en s quences Magnard p 164 A noter que les impr cisions et les manques du cr dit photographique interdisaient toute exploitation m thodologiquement rigoureuse C est d ailleurs un point qui m rite attention dans l appr ciation des manuels Je rappelle ici que la ville de Lunel est construite proximit d
36. e moderne lors d un concours litt raire invent par Lord Byron et Percy Shelley son mari alors qu ils s ennuyaient en Suisse durant l t pluvieux de 1816 Le succ s de cette uvre qui fut publi e en mars 1818 fut instantan Cette histoire m lant des th mes rarement abord s dans la production litt raire de l poque fut instantan ment utilis e pour divertir les foules lors de repr sentations th trales En 1823 on ne comptait pas moins de 5 versions de Frankenstein sur les planches que celles ci soient amusantes ou v ritablement s rieuses C est durant ces repr sentations th trales que les sc naristes ont d cid d apporter leur lot de nouveaut s dans l histoire de Mary Shelley Richard Peake en 1823 produisit Pr somption ou le destin de Frankenstein pi ce dans laquelle le monstre tait jou par Thomas Potter Cooke le Boris Karloff du 19 me si cle Peake inventa le personnage de Fritz l assistant du baron Frankenstein et fit en sorte que la cr ature soit muette alors que dans le roman originel elle tait par moment prolifique en paroles Peake d cide que la cr ature devait para tre beaucoup moins vivante que dans le livre mais galement que E baron Frankenstein au contraire se devait d tre moins brutal plus scientifique Fritz cet assistant mauvais qui s amuse torturer la cr ature tait n Une des repr sentations th trales qui aura un norme succ s sera celle de Peggy Webli
37. e que l autre n crit pas avec v rification des indices de chaque source d information H2 L image comme adaptation de texte Le type d exploitation de l image que je viens d examiner peut tre prolong d une mani re sensiblement diff rente lorsqu on aborde celle ci en tant qu adaptation d un texte pr existant Avant que ne soit d velopp ce que j ai tent ce propos quelques remarques s imposent D une part ce genre d image est en communion organique avec le texte Il ne s agit pas d un renvoi plus ou moins arbitraire fix par le manuel ou l enseignant il s agit de la r appropriation par un artiste d une uvre qui l a interpell quelles que soient ses raisons et ses choix esth tiques D autre part du point de vue intellectuel l adaptation est n cessairement une interpr tation et donc une d formation Ceci est encore plus vrai dans le cas de l adaptation d un texte qui correspond a priori une expression singuli re par un art collectif comme par exemple le th tre ou le cin ma Enfin du point de vue mat riel le passage du texte limage repose videmment sur un transfert de techniques et donc de possibilit s et de codes ceux ci tant malgr d ventuelles proximit s tr s diff rents d un art un autre Ces deux dimensions intellectuelles et mat rielles sont en r alit indissociables L artiste se cherche et s exprime toujours doublement comme conscience et comme ou
38. egarder vers les indig nes au fond de la cour vignette 3 des indig nes au premier plan semblent regarder Victor et Anatole de l autre c t de cette m me cour vignette 6 Ceci est renforc par un jeu de diagonales oppos es Il aurait t ventuellement int ressant de faire travailler ici les l ves sur des hypoth ses de lecture en rapport avec les tensions induites par la colonisation ce que je n ai fait qu esquisser C est d autant plus significatif que paradoxalement 6 des 7 autres vignettes les mettant en sc ne semblent indiquer et pas uniquement en raison d un effet de perspective que Victor est plus petit de taille 21 consid rer qu il y a l un renforcement des effets de rapprochement de plans tout dispara t l exception du dialogue et des deux metteurs Cette s ance portant sur la mise en sc ne de la parole par l image et particuli rement l image s quentielle a permis ainsi aux l ves outre la r vision ou l apprentissage de certains outils propres l analyse graphique de mieux cerner la n cessit de mettre en valeur dans leurs productions narratives les paroles rapport es directement ou indirectement des personnages par une recherche plus approfondie et plus suggestive des verbes d nonciation par exemple J ai r utilis ce type d approche de l image plus tard dans un autre dispositif l occasion de l tude de certaines figures de rh torique amorc e pa
39. fiante Par ailleurs concernant les genres du fantastique ou de la science fiction ce film est videmment en concurrence avec un nombre extr mement lev de sous produits t l vis s ou cin matographiques Roland Barthes Le mythe aujourd hui in Mythologies pp 191 247 L osmose fut telle entre l interpr te et son personnage dont il avait d ailleurs d cid de la psychologie en accord avec le r alisateur que B Karloff est d sormais fig pour l ternit dans ce r le Pour revenir par ailleurs sur cette id e du cin ma comme art collectif il convient de souligner ici l importance du maquilleur Jack Pierce vr Annexes 24 25 26 m i gt N Ta Je n ai abord qu indirectement la probl matique du son dans ce visionnement en fait peu signifiante le bruitage r v le manifestement un travail en studio non totalement ma tris le premier film parlant Le chanteur de Jazz d Alan Crosland date de 1927 la musique d accompagnement qui souligne les effets jusqu la saturation est caract ristique du genre 13 des outils et codes utilis s par le cin ma en analysant quelques effets et en re situant bri vement cette uvre dans l histoire du 7 me Art Enfin en accord avec mon conseiller p dagogique ce visionnement entrait en ligne de compte dans l valuation sommative de la s quence travers une r flexion sur les rapports entre texte et image L analyse a port essentiellement sur
40. he Folio SF Garnier Flammarion Marabout et Pocket En cas de r f rence nous utiliserons d sormais les abr viations F GF M et P 18 D autre part fonction des acquis travaill s avec M Teulon Nouailles les l ves devaient tenir compte de tous les signifiants mis en jeu dans l illustration aussi bien au niveau graphique d not s iconiques et non iconiques qu au niveau textuel 36 Dans un second temps chaque l ve devait reprendre les diff rentes analyses qu il avait ainsi labor es les interpr tations qu il en retirait et construire partir de l une argumentation rapide pour d fendre oralement la qualit de l illustration de son livre Cette argumentation tait propos e sous deux formes successives d abord simple soutenance face la classe puis apr s mise en confiance d bat entre deux opposants chacun d fendant son propre choix illustratif En conclusion il me semble que cette approche de l image au service de l oral est extr mement formatrice Elle permet de faire travailler les l ves non seulement sur la sp cificit notamment technique de ce support son interaction avec d autres formes esth tiques mais aussi son exploitation linguistique et sociale Un grand nombre d adolescents sont incapables de verbaliser leurs choix artistiques intellectuels id ologiques et s en remettent trop souvent de simples nonc s globalisants et affectifs Cet change avec l Autre ins
41. i aussi aupr s des l ves de mani re relier ce film des r f rences culturelles plus proches d eux sur l influence ind niable que cette uvre a eu sur certains r alisateurs modernes comme Tim Burton L trange no l de Mr Jack co r alis avec Henry Selick 1994 Edward aux mains d argent 1990 Trois autres analyses de s quences taient pr vues la cr ation du monstre passage tr s longuement d velopp en comparaison du roman la noyade accidentelle de la fillette sc ne pivot du film di g tiquement et symboliquement vr Annexes et le final la disparition du monstre dans l incendie du moulin o il s est r fugi Pour la compr hension des signifiants non iconiques majeurs du film cela n avait pas d incidence 28 Toutes les citations qui suivent sont des traductions personnelles 14 suppos s que regardent le pr sentateur introduisent une sorte de mise en ab me qui renforce l id e de spectacle dans un raccourci surprenant entre th tre et cin ma Le deuxi me passage analys a t le g n rique Ind pendamment de l int r t intrins que de celui ci il me semble qu il y a une obligation formatrice exiger des l ves une attention particuli re au rep rage objectif de ce qu ils tudient notamment dans le domaine de l image trop souvent limit e son imm diatet ceci n implique pas pour autant bien au contraire que ces informations soient n cessairement donn
42. il es dans l artifice d un sourire menteur des prunelles aig es Elle transpara t essentiellement dans son comportement d s ses premiers gestes froide et autoritaire sans aucun amour pour ses enfants Les l ves ont eu tendance interpr ter l image propos e en tenant compte du texte ce qui tait pr visible et d ailleurs compr hensible puisque cette image repr sente justement une interpr tation du roman M me si la plupart des l ves s en 46 Vip re au poing r alisation Pierre Cardinal t l film nb 1970 in Fran ais 4 en s quences Magnard p 49 Herv Bazin Vip re au poing in Fran ais 4 en s quences Magnard p 47 47 24 sont tenus une description relativement fid le de la photographie il y avait sans doute d j une impression d ensemble qui sur d terminait leur vision qui amputait d autant toute recherche approfondie et g nait une v ritable spontan it Dans certains cas tr s peu nombreux il est vrai la contamination fut telle que des l ves se sont content s de reprendre des formulations plus ou moins int ressantes du texte ou cas extr me ont projet sur la photographie des d tails qui n y apparaissaient nullement et qui ne pouvait provenir que du texte Il y a donc une piste qui semble se d gager de cette exp rience la n cessit de dissocier ce type d approche de l image de tout pr alable d tude HI Un bilan interm diaire Cette exploitation de l
43. ip nbrsKud auru 32 pnye AURUX 21101p a seq u3 sjurjua XNA 29 3J SUEP NESUIEI un Je pO UN SUEP NE9SIO un 29q np 2109 p NEOUIEI un Je nt sto UN SUIEU SO suep xnez un xn K s p 3t d ef e sou snon xn p a1I2AnO at 2noq v nqurq mou qor n uo n p MA J seq ua ruuosi d un oyones ejang s euuosi d s T SAIAINOIS SLNVIHINOIS
44. l sans lequel la perception des codes utilis s par ce m dium artistique demeure insuffisante ou trop intuitive et donc nor r utilisable dans un quelconque commentaire crit ou oral H y a 37 Jacques Ferrandez Carnets d Orient tome 2 L Ann e de feu in Fran ais 4 en s quences Magnard p 148 Will Eisner La bande dessin e Art s quentiel Envisag e un moment cette approche de la d coupe narrative fut abandonn e lors de la s ance par manque de temps Flle ajoutait d ailleurs trop de complexit l analyse et d calait d autant mon objectif central l tude du dialogue 38 39 20 l par rapport la dynamique du cours un risque de surcharge th orique Comment par exemple faire analyser aux l ves les r citatifs marques du narrateur et les bulles marques des personnages y compris dans leur diversit formelle ou fonctionnelle Comment leur faire travailler rigoureusement les plans utilis s par le dessinateur pour mettre en sc ne les actions et les dialogues A cet gard ma s ance souffrit peut tre de ce hiatus mal assum entre th orie et pratique Graphiquement l analyse des plans fut assez vidente une premi re vignette en plan g n ral descriptive plantant le d cor un r citatif indiquant la date des effets de rapprochement de plans jusqu au tr s gros plan de la vignette 5 accompagnant le dialogue amorc anonymement dans la vignette initiale et soulign par le pr
45. mit es l univers adolescent et l int rieur de celui ci des diff rences et des clivages existent qui amplifient ou restreignent la valeur de tel ou tel propos Ceci impliquerait une finesse d analyse qui n est pas de notre ambition Cependant il para t manifeste que dans cette civilisation domin e par l image rares sont ceux qui poss dent les moyens utiles leur d chiffrement et leur relativisation en contrepoint force est de constater que les m dias joignent rarement les outils et le mode d emploi n cessaires l intelligibilit des messages diffus s 5 5 ibid p 3 I2 L initiation l image l exemple de Lunel et du cin ma C est par rapport cette n cessit de comprendre l image qu il faut remarquer l int r t soutenu port aujourd hui par les instances ducatives quelles qu elles soient une initiation l image Cet int r t est par exemple manifeste sur le bassin de Lunel en ce qui concerne le cin ma au plan scolaire comme au plan culturel Ainsi au niveau scolaire Lunel est class P le d Excellence Cin ma par le Minist re de l Education Nationale Je ne mentionnerai ici que quelques exemples de cette vocation Plusieurs coles maternelles ouvrent d j les enfants cette expression artistique en les amenant voir des films ventuellement exploit s p dagogiquement Des coles primaires du bassin r alisent depuis 10 ans des projets filmiques avec l aide d intervenants profes
46. ng en 1927 et qui poussa Universal Pictures en produire un film Mont e par Hamilton Deane qui interpr tera le monstre cette version de Frankenstein d tone par rapport aux autres Peggy Webling d cidant de changer l poque le lieu la dur e et les personnages Plus proche du roman la pi ce de th tre se cl ture par la poursuite de la cr ature jusqu en Arctique o elle mourra comme son g niteur une fin que l on retrouvera dans la derni re adaptation cin matographique de Kenneth Brannagh La pi ce est jou e en 1930 Londres et son succ s motive sans aucune h sitation son passage sur les planches de Broadway adapt e par un auteur dramatique de renom John L Balderston qui avait quelques ann es auparavant adapt le Dracula d Hamilton Deane Mais cette repr sentation n aura jamais lieu Petit retour en arri re Carl Laemmle et son fils sont des producteurs heureux en cette ann e 1929 Ayant cr la Universal Pictures en 1910 Carl a d cid de nommer son fils Carl Jr au poste de Directeur de Production pour ses 21 ans Mais l amour de ce dernier pour l horreur n est pas tellement au go t de son p re Qu importe Carl Jr d cide de s investir au d but de l ann e 1931 dans l adaptation cin matographique de Dracula Au grand tonnement de son p re le Dracula de Tod Browning avec Bela Lugosi dans le r le du vampire est un norme succ s Raison de plus pour mettre en chantier rapidement une nouvelle ad
47. nitiation l image l exemple de Lunel et du cin ma 5 Il Les activit s pratiqu es en classe 8 1 L image comme illustration de texte 8 2 L image comme adaptation de texte 12 3 L image et l expression orale 17 4 L image et l tude de langue 20 5 L image comme d clencheur d criture 24 II Un bilan interm diaire a 25 CONCLUS One a a a ea s qaa a iaa 28 Annexes Introduction Nous appartenons d sormais la civilisation de l image Sa puissance s explique en partie par l acc l ration incroyable de notre mode de vie Per ue sans aucune m diation de temps ou de r flexion sans n cessit apparente de d chiffrement l image semble tre imm diatement g n ratrice de sens Bouscul s par des mouvements incessants et des contraintes imp rieuses nous cherchons en elle la rapidit et la facilit Son triomphe est li e aussi sa prolif ration La technique la rend d clinable dans toutes les apparences dans tous les contextes la communication et la publicit la syst matisent multipliant les strat gies et les cibles l id ologie de la communication totale lui donne une l gitimit plan taire Or cette puissance est t
48. oc d de champ contrechamp des vignettes 4 5 Les l ves per oivent d ailleurs assez clairement les techniques mises en jeu et quant certaines le cadrage par exemple ou les angles de prise de vue font intuitivement le parall le avec le cin ma parfois avec beaucoup de finesse Ainsi l un d eux fait remarquer que les deux visages en gros plan des vignettes centrales 4 5 semblent se regarder 9 l un l autre ce quoi il il est possible d ajouter imm diatement un examen des angles de prise de vue puisque le jeu de champ contrechamp de ces vignettes est doubl d un proc d de contre plong e symboliquement int ressant l un des personnages Victor est dans cette relation en position dominante De la m me fa on un autre l ve note que dans ces m mes vignettes le trac de la bulle est annul le texte sur fond blanc masquant tout l arri re plan Ceci conduit Il faudrait sans doute s arr ter sur la disposition centrale de ces deux vignettes d une part elle sugg re ce dialogue antith tique sur la colonisation comme tant l hypoth se de lecture priori dominante du r cit et ces deux hommes comme devant peut tre devenir un jour adversaires d autre part elle fonctionne aussi sur l axe horizontal vignettes 3 6 comme pivot d un mouvement circulaire complexe o bascule la perspective visuelle comme vraisemblablement id ologique les deux europ ens au premier plan semblent r
49. r l examen d un texte de Montesquieu 2 vis e satirique critique de la mode particuli rement f minine et des m urs d nonciation du ridicule et du conformisme La gravure figurant en regard de ce texte 3 anonyme reprend ce m me th me dans la m me tonalit avec les codes sp cifiques de l image Son tude a t conduite en deux phases successives J ai demand tout d abord aux l ves r partis en trois groupes de relever et d analyser en demeurant au niveau du d not les diff rents types de signifiants iconiques constituant l image savoir d cor personnages objets Quelques minutes de r flexion conduisent la classe des r sultats assez vidents compte tenu de la simplicit de cette gravure Le d cor peine esquiss repr sente un int rieur ventuellement domestique des cadres plac s tr s haut sur les murs sugg rent des portraits ou peut tre sont ce des miroirs refl tant certains des personnages Ce d cor pose manifestement un probl me de reconnaissance ce qui semble indiquer qu il doit tre d une importance second aire 42 Montesquieu Lettres Persanes Lettre XCIX in Fran ais 4 en s quences Magnard p 176 F Un coiffeur la fin du XVIII si cle gravure 1837 in Fran ais 4 en s quences Magnard p 176 22 Les trois personnages sont en relation actancielle une femme assise en position centrale plus ou moins de face et deux hommes debout de part et d
50. rompeuse La banalisation de l image lui te souvent toute profondeur motionnelle Nos a eux r vaient ou s tonnaient devant les premi res photographies floues et h sitantes de Niepce et de Nadar certains de nos enfants ne font plus de diff rence entre la r alit et les mondes hyperr alistes cr s par l imagerie de synth se Dans le m me temps le sens de l image se r duit souvent une simple valeur commerciale L image par l emploi qui en est fait aujourd hui vise tendre au psychisme les r gles de Taylor dans l industrie identit r p tition rapidit gt La publicit la t l vision ou le cin ma se plient ces principes L ducation ne peut tre que sensible cette menace Les images ont supplant les anciens vecteurs d information de culture de r flexion et exercent une h g monie sans contr le Pourtant dans le m me temps nous ne connaissons que tr s peu et tr s mal ses codes et ses artifices C est dans cette perspective qu il faut comprendre l esprit et l exigence des nouveaux Programmes de L Education Nationale L image n a pas tre r cus e mais tre appr hend e dans sa richesse intrins que et dans ses relations avec les autres expressions esth tiques C est par rapport cela que j ai voulu situer mon projet p dagogique au cours de cette ann e de formation en tant que professeur de fran ais Il s agissait pour moi d apprendre concilier les fondements
51. s une logique industrielle et commerciale extr mement labor e dans laquelle interviennent des m canismes sans cesse prouv s jouant par exemple sur la rapidit la simplification l hyperbolisation l affectivit Ceci signifie que nous sommes et les adolescents plus encore sans doute en permanence d poss d s de nos repr sentations avant m me de pouvoir les int rioriser v ritablement L adolescence qui vit dans une temporalit psychique et sociale n cessairement diff rente de celle du monde adulte est la fois moins consciente de cette ali nation et plus fragile face elle Enfin la culture de l image chez les adolescents est partielle et superficielle Partielle elle repose sur le privil ge quasi exclusif de l image anim e et la plupart de ses bases proviennent de l univers t l visuel cin matographique ou des jeux vid o Significativement les l ves de 4 G n rale de mon stage en situation semblaient d apr s un sondage effectu en d but d ann e peu conna tre la bande dessin e l exception de quelques r f rences traditionnelles ou r cemment m diatis es Par ailleurs cause des m canismes d acquisition qui la sous tendent cette culture est li e une perception globale intuitive et affective incapable par cons quent de s ouvrir une r flexion sur elle m me et d s lors prisonni re d une imm diatet dangereuse En fait toutes ces caract ristiques ne sont pas strictement li
52. simuler leur orientation en sym trie au panoramique pr c dent sugg re qu ils regardent l enterrement Il importe peu de prolonger ici le d tail de l analyse effectu e avec la classe Cette premi re s quence dure environ 3 minutes et comporte 10 plans elle met en place plusieurs niveaux signifiants qui seront prolong s dans les deux s quences suivantes Du point de vue di g tique cette initiale est imm diatement comprise des l ves qui notent toutefois des diff rences fondamentales entre le film et le roman La structure enchass e de l uvre de M Shelley la lettre de R Walton reproduisant la confession de V Frankenstein dispara t au profit d une structure lin aire le point de vue du r cit est par suite totalement modifi l accent est mis d embl e sur les origines de la cr ation du monstre alors que ceci intervenait plus tardivement et plus elliptiquement chez la romanci re Ces effets d insistance sont diversement comment s par la classe Au niveau symbolique ce d but inscrit doublement le film sous le signe de la transgression sociale et religieuse et de la mort 32 2 L exhumation du cadavre est reprise sous une autre forme dans la s quence suivante Frankenstein et son serviteur Fritz d pendent un condamn du gibet La troisi me s quence introduite par un effet d ellipse montre Fritz d robant un cerveau celui d un criminel dans le laboratoire d anatomie de l Universit
53. sionnels partenaires du Centre Ressource Image et Son de Montpellier La Fabrique Cin facto ou de l ASCM PI Folimage L Ecole Primaire du Parc notamment a d j r alis sur pr s de 10 ans plusieurs court m trages d animation dont certains ont t prim s lors de festivals Toutes ces coles participent aus si au dispositif D couverte du Cin ma propos et organis par l association ASCM PI Le Coll ge Ambrussum s ouvre depuis peu cette exploitation pratique de l image anim e A l initiative de quelques enseignants s est mis en place cette ann e un cin club dont l objectif est de pr senter aux l ves des films importants du patrimoine mondial Plusieurs classes participent la Semaine Anglaise de l ASCM PI Enfin certains professeurs r alisent d j des courts m trages avec leurs l ves et envoient des classes au Festival de Cannes L Association des Semaines du Cin ma M diterran en P cheurs d Images a pour vocation l ducation l image et la promotion du cin ma m diterran en sur le bassin lunellois J ai particip la s ance inaugurale de ce dispositif mon emploi du temps annuel ne m a cependant pas permis de m engager plus avant dans ce projet qui il est vrai en est ses d buts Il en fut de m me pour ma participation au dispositif Coll ge et Cin ma dans lequel par ailleurs le nombre d inscriptions possibles au niveau de l tablissement dans le cadre des actions
54. sitaire devient un enjeu important Elles devraient ouvrir des perspectives nouvelles la pratique scolaire Les sites acad miques sont une source importante de suggestions d changes et d autoformation pour la pratique de l image La mutualisation des exp riences devient ainsi un vecteur principal de la p dagogie Dans leur grande majorit les pages Lettres des sites acad miques proposent des activit s li es l image ils concernent en quasi totalit l enseignement secondaire Une place particuli re a t accord e l analyse filmique ibid 53 Vr Annexes Daniel Salles Le dessin de presse in L image au coll ge L Ecole des Lettres n 11 1998 pp 25 35 vr Annexes Une strat gie compl mentaire consiste par exemple d caler la s lection des images vers le pass ou vers d autres bassins culturels comme le permet par exemple Le Courrier International 55 27 Conclusion Au terme de cette tude il me semble utile de revenir plus synth tiquement sur certains points J en retiendrai trois D une part l ducation l image concerne par nature l enseignant de fan ais mais elle doit n cessairement s inscrire dans une d marche globale la fois scolaire et sociale D autre part il y a une tr s grande diversit de projets possibles jouant sur les types d images les modes d approche voire les objectifs fondamentaux apprentissage th orique ou r alisa
55. t de poussi re l objectif de l image comme illustration tant de donner une paisseur au texte il n y a pas de contradiction dans l esprit D ailleurs aucun l ve ne remarque apparemment que le costume des voyageurs et des postillons et la voiture elle m me renvoient moins au XVII qu au XIX En conclusion de cette approche deux remarques s imposent D une part il importe peu dans ce mode d exploitation de l image de proc der avec la classe une analyse rigoureuse des signifiants non iconiques m me si la pr paration de l enseignant doit s efforcer d anticiper d ventuelles surprises Il s agira pour les l ves de pouvoir confronter leurs impressions avec le sens du texte et d appr cier l enrichissement qu apporte l image serait ce sur un aspect partiel D autre part cette confrontation suppose un jeu de renvois incessants entre le texte et l image qui n exclut pas de faire construites par les romains en dehors de l Italie de premi re importance au niveau commercial et militaire et donc emprunt e r guli rement par le cursus publicus le Service des Postes de l administration romaine Jean Luc Fiches Ambrussum Une tape de la Voie Domitienne p 59 Quoique ce soit sans doute d cal pour une classe de 4 il y a l une exploitation int ressante en termes d interdisciplinarit 11 travailler par le langage les constituants r f rentiels signifiants iconiques de l une pour revenir par exemple c
56. til C est le sens par exemple de l entretien men par C Jorgensen et J M Bury avec S Heuet quant son adaptation de Proust Catherine Jorgensen et Jeanne Marie Bury Questions pos es St phane Heuet in Le Fran ais dans tous ses tats n 46 pp 61 65 Concernant par exemple le cin ma et la bande dessin e ce sont sous un angle strictement visuel deux expressions s quentielles mais quant leur mode de perception tandis que le premier est lin aire et s inscrit dans le temps d o ses dangers une image chasse l autre le second est tabulaire et s inscrit dans l espace toutes les images de la planche sont simultan ment visibles d o l utilisation de celle ci comme unit narrative par les feuilletonistes A cet gard la bande dessin e est un interm diaire entre l image fixe et l image mobile La divergence entre ces deux expressions esth tiques recoupe videmment d autres diff rences de codes vr Alain Chante La BD en classe de fran ais in Le Fran ais dans tous ses tats n 46 p 28 20 12 Concr tement mon approche de l image en tant qu adaptation d un texte a consist faire visionner par les l ves d une classe de 2nde L dans le cadre de mon stage en pratique accompagn e la premi re version cin matographique importante du roman de Mary Shelley Frankenstein Les l ves ont pu voir l int gralit du film r alis par James Whale 22 Cette s ance a dur 2 heures quelques pass
57. tion pratique par exemple Enfin ce travail implique plus que d autres sans doute une r flexion concr te ouverte en amont sur la modernit technique des images de leurs supports de leurs modes de diffusion Il demeure cependant une exigence fondamentale cette approche c est qu elle ouvre au plaisir et la libert 28 Bibliographie Manuel Fran ais 4 en s quences ed Magnard 2002 Textes officiels Les Instructions Officielles Accompagnement des programmes du cycle central 5e 4e Fran ais Inspection G n rale groupe des Lettres 1999 2000 L image dans l enseignement des Lettres Rapporteur H l ne Waysbord Loing Ouvrages th oriques BARTHES Roland Le mythe aujourd hui in Mythologies pp 191 247 BURY Jeanne Marie et JORGENSEN Catherine Questions pos es St phane Heuet in Le Fran ais dans tous ses tats n 46 pp 61 65 CHANTE Alain La BD en classe de fran ais in Le Fran ais dans tous ses tats n 46 pp 27 31 EISNER Will La bande dessin e Art s quentielL ed Vertige Graphic 1997 HUYGHE Ren Les puissances de l image ed Flammarion 1965 JORGENSEN Catherine et BURY Jeanne Marie Questions pos es St phane Heuet in Le Fran ais dans tous ses tats n 46 pp 61 65 RUOL Olivier Frankenstein histoire d un mythe http www lefantastique net SALLES Daniel Le dessin de presse in L image au coll ge L Ecole des Lettres n 11 1998 pp
58. tions Officielles sont extr mement pr cises mais laissent pour autant une grande libert de moyens l enseignant Sans pr tendre l exhaustivit j ai essay de reconna tre plusieurs approches avec les classes dont j ai eu la responsabilit I1 L image commeillustration de texte La premi re approche de l image que j ai utilis e l une des plus constantes aussi renvoie sa fonction illustrative Elle permet aux l ves de visualiser plus justement et avec plus de nettet tel ou tel l ment du texte de donner plus de sens ou de force certains nonc s Je mentionnerai ce propos deux exemples tous deux en r f rence une m me s quence sur l pistolaire avec ma classe de 4 me K C est le sens par exemple du rapport rendu par l Inspection G n rale groupe des Lettres en 2000 L image dans l enseignement des Lettres Rapporteur H l ne Waysbord Loing vr Annexes Mon approche des codes de ce type d nonc le rep rage des marques de l metteur et du r cepteur se sont appuy s sur l tude d une lettre de Groucho Marx sa fille Miriam La photographie de l acteur en plan rapproch propos e en regard du texte n a ici d autre int r t que de donner un visage cette instance nonciatrice manifestement d apr s sondage inconnue des adolescents de 4 me Cependant une analyse rapide permet aussi de saisir sa psychologie et au del son art L acteur porte veston et n ud papillon fleuri
59. traditionnels de cet enseignement l tude de la langue et de la litt rature avec cette orientation nouvelle d apprendre aussi 1 Ren Huyghe Les puissances de l image p 8 ibid p 8 concr tiser personnellement les exemples donn s par mes formateurs et tuteurs ou les Instructions Officielles d apprendre enfin viter ces deux cueils de l image gratuite et de l image envahissante Plus simplement cela signifiait reconna tre la place donner l image dans l enseignement du fran ais Ma r flexion ce propos s est organis e sur trois axes Il m a paru tout d abord important de situer ma d marche par rapport au contexte d une part un public adolescent la fois demandeur et fragile d autre part une r alit locale scolaire et associative dynamique La partie centrale de mon m moire porte sur les activit s que j ai men es jusqu ici aussi bien en stage en responsabilit qu en stage de pratique accompagn e puisque dans les deux cas j ai pu d cider pleinement et personnellement de mes choix Enfin je tirerai un premier bilan transitoire de cette exp rience I Les bases de mon projet p daeogique Outre les Instructions Officielles qui fondent le travail de tout enseignant dans le cadre de l Education Nationale 3 deux param tres ont r gi ma r flexion p dagogique sur l image Tous deux sont de type socio culturel mais nettement distincts et compl mentaires 11 L adolescence et l
60. tte pi ce connut un extraordinaire succ s qui explique commercialement la naissance du film vr Annexes Notons par exemple que la disparition de Justine Moritz et de William Frankenstein le jeune fr re du savant annule totalement l intrigue de d part dans laquelle pour se venger de son cr ateur le monstre tue Victor et fait endosser le crime Justine qui est condamn e l chafaud Ceci modifie bien s r profond ment l interpr tation morale et psychologique de l uvre 15 cr ant ainsi un effet de manque aussi habile commercialement que riche symboliquement La premi re s quence di g tique du film commence par un plan rapproch en plong e des mains remontent une corde tandis qu on entend en voix off une pri re en latin et des pleurs la cam ra effectue un panoramique ascendant et r v le un enfant puis une femme qui sanglote en habits de deuil qui sanglote Ce mouvement est prolong par un long panoramique horizontal qui d taille le groupe humain assistant cette inhumation A l arri re plan apparaissent trangement pench es une croix et une statue repr sentant all goriquement la mort Le cimeti re d gage une impression d abandon L clairage est cru les ombres contrast es Ce plan initial se termine par un cut Deux visages surgissent alors soudainement saisis en gros plan derri re une grille sans doute celle du cimeti re les deux hommes semblent se dis
61. u site d Ambrussum qui a donn son nom au Coll ge Reconnu comme l un des sites arch ologiques majeurs de notre pays Ambrussum tait un relais de la Via Domitia l une des plus anciennes routes 10 Ces quelques consid rations ont permis cependant aux l ves de mieux comprendre le contexte culturel de la lettre de Madame de S vign et au del de sa correspondance avec sa fille dont elle esp re alors trouver des nouvelles Lyon Ce qui est tram par l image en profondeur de ce texte c est le r seau mat riel par lequel s entrecroisent l poque les changes de lettres et de personnes et dont la marquise ne dit litt ralement rien De l image illustration et source d informations j ai progressivement conduit les l ves un deuxi me niveau d tude purement graphique cette fois aux limites de l analyse picturale Visuellement cette gravure amena la classe une impression g n rale de vitesse Le relev de certains d tails la coiffure de la voyageuse l emportement des chevaux le flou du paysage d arri re plan semblent effectivement confirmer ce ressenti de la rapidit du mouvement D autres l ves renforcent plut t ceci par la r f rence la poussi re provoqu e par le v hicule et son attelage sur ce chemin de terre Il importe peu que ces impressions soient en porte faux avec ce qu crit l auteur son voyage s inscrit dans la dur e les jours sont d une longueur infinie et il n y a poin
62. un stetson de western et serre entre ses dents un colt par le canon il arbore une grosse moustache peinte la teinture noire L impression g n rale joue sur l incongruit le nom sens et par les r f rences au western et au maquillage voque le cin ma Cette image condense donc les caract ristiques essentielles de Groucho Marx qui avec ses fr res introduisit au cin ma l univers de l absurde la po sie d lirante le burlesque et la critique nihiliste Ceci peut imm diatement tre report sur le texte lui m me sur un ton en rapport avec ce que la photographie laissait pressentir l acteur y fait allusion une com die musicale qu il doit prochainement interpr ter L histoire est bonne et je suis s r que le film sera parmi les plus mauvais de la nouvelle saison L image n est par cons quent pas ici consid rer intrins quement elle ne prend r ellement sens qu en relation avec un texte de renvoi mais dans le m me temps elle le compl te et lui donne vie C est dans ce va et vient incessant entre image et texte que le cours devra se situer afin de capitaliser au mieux les moments d apprentissage aupr s des l ves Dans une autre tude de cette m me s quence j ai mis en uvre l image d une mani re l g rement diff rente Le texte de r f rence tait une lettre de Madame de 1 S vign sa fille et l objectif tait de d montrer que ce type d nonc pouvait aussi Groucho
63. ute vidence tre red finie avec plus de souplesse sans que pour autant cela infirme son int r t I4 L image et l tude de langue L une des utilisations de l image que j ai sans doute privil gi e dans le cours de cette ann e est en rapport avec l tude des ph nom nes de langue Il s agissait pour moi d ailleurs en m me temps que j approfondissais ma propre analyse et que j exp rimentais mon savoir de montrer ou de rappeler aux l ves qu image et texte jouent sur des m canismes relativement semblables Je signalerai ici plusieurs tudes toutes conduites avec ma classe de 4 me Ma premi re approche de ce type d exploitation a concern le discours narratif et a t appliqu e une planche de Carnets d Orient de J Ferrandez 3 Mon objectif tait de prolonger sur un support graphique des points d j examin s dans des passages romanesques La bande dessin e ou art s quentiel suivant la formulation de W Eisner Le pr sentait ici pour moi deux int r ts majeurs D une part elle pose comme tout texte romanesque le probl me des s quences narratives et de leur encha nement notamment travers des m canismes d ellipses de ruptures temporelles d acc l ration ou de ralentissement du tempo di g tique D autre part elle permet d aborder tout ce qui a trait l nonciation au niveau du narrateur et au niveau des personnages Ceci suppose cependant un apprentissage technique minima

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