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1. Article Loi du 29 juillet 1881 Fran ois Latraverse ETC n 7 1989 p 24 25 Pour citer cet article utiliser l information suivante http id erudit org iderudit 36356ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 06 32 DOSSIER TH MATIQUE Loi du 29 juillet 1881 a th orie du langage a certainement fait un bon pas en avant lorsqu elle a cess de consid rer que la production des nonc s ne revient pas seulement ou essentiellement transmettre des informations ou repr senter des tats de choses et qu elle a reconnu qu il y va d une dimension pratique irr ductible quelque rapport la v rit Pour jouer avec quelques exemples surmen2. s de la pragmatique contemporaine dire Je d clare la guerre aux emp cheurs de tourner en rond Vous tes condamn la d tention perp tuit avec possibilit de rallonge en cas de mauvaise conduite Les baigneurs sont pri s de se noyer de l autre c t des bou es ne consiste pas dire le vrai ou le faux mais plut t d clarer condamner et prier Utiliser ces formules ce n est rien rapporter au sujet de la r alit mais bien alt rer cette r alit en y inscrivant une guerre un condamn des baigneurs pri s C est en ce sens qu il ne s agit pas d assertions malgr l allure de surface de certains nonc s mais d actions qu on a pris l habitude d appeler actes 1llocutoires On a ainsi modifi la nature de la communication appel e agir plus qu repr senter et on a chang la mission d une th orie du langage qui doit maintenant sp cifier les r gles et les conditions selon lesquelles ces actes de langage peuvent tre r alis s et fonctionner ad quatement plut t que de se limiter l tablissement des r gles et conditions de la proposition vraie Ce programme a t tr s largement rempli par la foule des artisans de la th orie des actes de langage qui est maintenant parvenue une belle maturit Il est cependant un trait constant des mat riaux examin s qui n a pas fait l objet de beaucoup d attention et qui tient au Cadre d examen des changes consid r s Le plus so
3. parole Paris Tchou 1968
4. pourtant abordable qui pr cise qu il faut soulever ou enfoncer l espace d limit par le pointill pourrait faire cole a s ouvre l autre bout sous une bouteille non BOB placer l aiguille l entr e du sillon table tournante lire de gauche droite et de bas en haut etc Plus que jamais auparavant les objets s accumulent la pl thore des usages possibles devient d autant plus grande que les programmes qui les engendrent pr voient de multiples possibilit s de jeu nous avons le monde en abondance et il ne manque finalement que la fa on de s en SETVIT pas d usage prolong sans avis m dical pitbull affam toute ressemblance avec des personnes existant ayant exist ou promises l existence est le fruit du hasard les manuscrits non publi s ne seront pas retourn s briser la vitre en cas d urgence tout acte de vandalisme sur les tableaux conduira l exigence d un remboursement int gral des dommages caus s Les modes d emploi les protocoles d acc s les rituels de l efficace peuvent se g n raliser et se g n ralisent de fait du vote t l phonique pour les vedettes sportives etdes lignes en f te aux banques de donn es interactives et aux jeux t l matiques un espace aux apparences de communaut se d ploie et s organise s autonomisant sans cesse et conviant aux m mes pratiques collectives l anonyme pluriel Cela conduit certainement recon sid rer le statut de la parole qui n
5. criptions les unes directives ou normatives les autres parasitaires ou d tournantes balis s par un ordre instaur et compromis organis s par la trame sans cesse reprise d une parole qui est celle de l tat de la Direction de la Loi qui cr e ou postule la possibilit des rat s et des manquements et devient d autant plus soucieuse d en circonscrire l panouissement l alcool au volant c est criminel les sous v tements ne seront ni repris ni chang s agiter les mains dans le courant d air chaud pour visage air vers le haut l hiver brancher le chauffage l t baisser la vitre no gas next no gas two miles refermer avant d allumer I brake for hallucinations ne pas se pencher au dehors do not lean out pericoloso sporgersi nicht hinauslehnen Ce qu on se pla t d plorer comme une insoutenable licence un laisser aller g n ral ou pour le dire ainsi un ffritement des valeurs est largement contrebalanc par une prolif ration sans pr c dent de consignes et d instructions d interdits et de prohibitions de direc tives et de programmes Dans la mesure o on peut penser qu un comportement collectif qui n ob irait pas un lot de valeurs communes se trouverait abandonn lui m me et qu il faut par cons quent le contraindre Gilber Boyer plaque de marbre tir e de la s rie Comme un poisson dans la ville 1984 au moyen d un certain nombre de mesures on peut soutenir que ces mesures visent essentiel
6. lement la discipline et l ordonnancement des pratiques qu elles sont destin es pr voir contr ler et contrer l cart ou la dissidence et qu elles sont le nouveau rempart de la rectitude l antidote du hasard et de l improvisation l tat du corps peut changer d une fois l autre il est donc conseill de proc der une touche d essai avant chaque application le 15 septembre j enl ve le haut tapez votre num ro de code tout usage de l appareil sans le filtre protecteur entra ne l annulation de la garantie si cette op ration demeure sans r sultat essayez de nouveau toute d claration relative la possession d armes r elles ou simul es d explosifs de substances dangereuses donnera lieu une arrestation imm diate Les consignes d utilisation sont galement hautement remarquables Devant la prolif ration d un certain type de ces mesures dont beaucoup sont largement inutiles compte tenu du savoir faire et vivre minimal de l individu socialis on doit consid rer deux possibilit s g n rales 1 la paresse s est g n ralis e et avec elle la n cessit de suppl er au tacite par une surabondance de consignes et d instructions 2 le monde est victime d une esp ce d acc l ration de l entropie qu il faut corriger chaque instant Ces deux possibilit s ne sont pas incompatibles car 1l est concevable qu on baisse d autant plus les bras que l univers devient al atoire Le mode d emploi de la bo te de lessive
7. mane plus d un locuteur s identifiant aupr s de soi m me et s adressant ce que le langage pose comme son pair pour le soumettre la demande d tre entendu mais d une nonciation qui se trouve par accident avoir t activ e par quelqu un qui se d robe imm diatement derri re elle et finit par s identifier la loi qu elle inscrit L interpellation personnelle se fait alors proportion qu on se situe comme un point dans un r seau point qui par improbable parviendrait se repr senter la fois sa pr sence et une surface o elle se manifesterait Usager l individu le devient en un double sens il assure la valeur d usage d une information qui lui est sa mani re destin e et se soumet la r glementation qui en g re la circulation Il circule lui m me Valeur d u sage il est la valeur de son usage mur baignant infiniment dans sa propre gloire ici on spontane Dieu je vous soup onne d tre un intellectuel de gauche assez d actes des mots H raclite revient toute vue des choses qui n est pas trange est fausse violez votre alma mater bient t de charmantes ruines le b ton duque l indiff rence il faut syst matiquement explorer le hasard je r ve d tre un imb cile heureux esp ce de salaud tu pourrais au moins laver ton mur Fran ois Latraverse Fran ois Latraverse est philosophe et enseigne l Umiversit du Qu bec Montr al NOTE La derni re s rie de citations provient de Les murs ont la
8. pas par terre d fense de fumer piquer c est voler les contrevenants seront pousuivis les cadenas pos s sur les cases non lou es seront coup s sans pr avis les bicyclettes entrepos es cet endroit sont sous surveillance ces places sont r serv es aux amput s de guerre aux femmes enceintes aux aveugles civils ces bananes ne contiennent pas de cholest rol Sans favoriser par principe la situation radicalement inverse qui serait celle cr e par des instances nonciatives occultes et impersonnelles s adressant au g n ral il est permis de penser que le cadre de la communication de l un l autre assujetti mais iden tique est trop troit et qu il travestit en se fondant sur le leurre de l change ce qui se passe dans les r seaux de communications actuels o il n est le plus souvent pas possible d identifier qui parle et qui l on s adresse Les mat riaux qu on pourrait citer compara tre dans l instruction d un tel dossier sont particuli rement nombreux d autant plus que l information est mainte nant stock e d une mani re qui non seulement d fie toute identification d un metteur mais rend de plus superf tatoire une telle identification Le paysage urbain les coles les coll ges les universit s les galeries marchandes d autres lieux o le contr le ne va abso lument pas de soi et demeure constamment objet de souci proportionnel l ampleur de la menace sont ainsi parcourus d une foule d ins
9. uvent les cas paradigmatiques tudi s mettent en cause un locuteur singulier connaissant sa langue et la mani re d s en servir et un auditeur pourvu des m mes propri t s et tout pr t se muer en locuteur son tour Le sch ma habituel de la communication engage alors deux sujets dont l asym trie peut toujours tre corrig e l acte que moi agent ex cute et qui te pose toi en patient pourrait tre ton fait car tu sais et peux parler comme moi et me soumettre en retour la m me loi que celle dont j use ton endroit On a certes toujours reconnu la pr sence d une institution au fondement de ces actes institution qui n est pas seulement celle de la langue et de ses moyens mais aussi celle polymorphe de la proc dure et du droit pour que je puisse condamner l galement quelqu un doit exister le code symbolique qui me permet d ex primer la condamnation le code de la langue est le plus fr quent mais un pouce tourn vers le bas peut faire le travail mais doit aussi exister l institution juridique celle des lois formant elles aussi un code du tribunal de l accusation etc comme doit exister le pouvoir dont je suis investis et qui me permet d activer une proc dure qui ne d pend pas de moi En d pit de l abondance de ces dispositifs d arri re sc ne les acteurs demeurent identifiables car ce sont eux qu on entend lorsqu ils invoquent ce qui a t pr vu ne parlez pas au conducteur ne crachez
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