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1. familial ce qui est redout par les majors les grands compagnies qui 2 On en d nombre sept chiffre auquel vient se greffer le d dale complexe des filiales et des int grations verticales la Columbia la Metro Goldwyn Mayer la Paramount la Twentieth Century Fox la Universal et la Warner Bros Elles sont souvent d sign es par le sigle MPAA Motion Revue Proteus Cahiers des th ories de l art dominent toujours Hollywood m me si Pon a parl dans les ann es 1980 d un nouvel Holly wood comme le rappelle Fabien Boully o n a peut tre affirm un peu trop vite que Spielberg avait t le fossoyeur du Nouvel Hollywood en inventant en 1975 le bockbuster de P t avec Jaws blockbuster qui allait devenir ensuite la nouvelle norme hollywoodienne C est sans doute ce qui explique le succ s par fois surprenant des zeen movies ces com dies pas finaudes dont Judd Apatow s est fait le sp cialiste Un article d Olivier S guret Lib ration 20 octobre 2010 voque l entretien fleuve qui a r uni le cin aste et le critique Emmanuel Burdeau Cow die mode d emploi Capricci 2010 et rappelle les titres de gloire du r alisateur vedette 40 ans toujours puceau En coque mode d emploi Funny People Apr s l re Spielberg voici l apatoxico manie conclut S guret Pendant ce temps le monde change et de nouvelles super puissances mergent asiatiques essentielleme2. sans lesquelles le film ne fonctionne pas ce n est pas pour le Tanic qui sombre que bat le c ur du public c est pour le couple vedette Kate Winslet Leonardo di Caprio r uni puis s par par ce drame Et ce n est pas tant sur les morts d Atlanta que soupirent les spectateurs que sur l treinte d sesp r e qui soude un instant Scarlett et Reth Butler avant que chacun maille vers son destin C est pourquoi l opposition scalaire est au c ur de toutes les po tiques filmiques ce jusqu l possibilinm le pre mier Matrix 1999 apparut en son temps comme r volutionnaire cause des choix de filmage des fr res Wachowski qui n h sit rent pas adopter le bullet time proc d technique d j fr quent chez John Woo et le staff de Hong Kong mais relativement inusit aux tats Unis Ce ph nom ne de ralentissement de l image frappa les esprits comme toute nouvelle figure de style et devient aussit t la s quence citer imiter un trope dominant dans le glossaire g n ral des signatures de cr ateurs quilibre subtil entre nouveaut et tradition disais je plus haut il faut ajouter et prudence transg n rationnelle Le succ s cin matogra phique est de toute fa on assur par les zeenagers ce qui s oppose d entr e de jeu toute audace trop crue si le film est rated interdit aux moins de 16 ans par exemple il exclut de son public tout le segment
3. collectionnite aigu des figurines inspir es du film produits d riv s par milliers jeux en ligne expositions visites des lieux de tournage f tichisme des d cors ou des accessoires accompagnent Sfar Wars depuis sa cr ation et forment autour du film source une fanfiction qui double de sa n bulosit f conde le produit originel brut Le respirateur de Vador les tresses de Princesse L ia ou les formulations tarabiscot es de Ma tre Yoda sont entr s dans notre lexique imaginaire et r f rentiel autant voire plus que d autres signes de notre background culturel le masque du Fan tome de l Op ra la canne de Jack l Eventreur les r pliquants de Blade Runner Un article r cent paru dans T l rama stipule que en parlant de la t tralo gie Terminator la petite science fiction bricol e par James Cameron en 1984 est devenue l une des sagas les plus rentables d Hollywood une d cli naison t l des jeux vid o des produits d riv s par milliers et trois suites au cin ma Les enjeux conomiques sont donc ins pa rables des enjeux artistiques n en a t il pas tou jours t ainsi Le march de Part au sens g n ral cette fois ne se param tre t il pas selon des rep res financiers absolument dirimants Qu une uvre de Damien Hirst se vende en 2007 cent millions de dollars un cr ne clout de diamants intitul For the Love of God n entraine pour l artiste auc
4. est impos au monde par les circuits de l conomie de march superpuissances super jouissance La grammaire cin matographique des Billy Wilder Albert Lewyn ou Andy et Larry Wachowski leur Matrix Reloaded est 37 me au box office mondial est de toujours oser le gimmick qui va s imprimer le plus la r plique culte l image choc Les deux ycoons du cin ma am ricain Steven Spielberg et George Lucas ont tous deux crit une bonne partie du substrat mythique contemporain en inventant par exemple la silhouette improbable du samoura intergalac tique Dark Vador Seigneur des Siths au souffle rauque et lancinant tout en proposant aux enfants l tre le plus disgraci du monde prot ger et ch rir E T dont les longs doigts spatuleux se ten dant vers lA lleurs en implorant E T mai son E T L extraterrestre 1982 inventer des formes in dites utiliser toute la gamme des tech niques disponibles pour po tiser la force d une vision a assur le succ s mondial de La guerre des Etoiles 1977 comme de Rencontres du 3 type 1977 ces deux opus strictement contempo rains sont en effet la fois des blockbusters par leurs recettes en tenant compte de l inflation vi demment et des chefs d uvre au sens artis tique du terme si Pon en cro t American Film Insti tute qui classe deux d entre eux parmi les cent meilleurs films am ricains du vingti me si cle tr
5. Revue Proteus Cahiers des th ories de l art L homme n est qu un animal mythologique L homme devient homme n acquiert un sexe un c ur et une imagination d homme que gr ce au bruissement d histoires au kal idoscope d images qui entourent le petit enfant d s le berceau et l ac compagnent jusqu au tombeau Michel Tournier la fois th trale et militaire lorigine du terme blockbuster ram ne toujours l id e d une bombe triomphe m taphoris dans un cas arme de destruction des forteresses ennemies dans Pautre Aujourd hui le mot n a plus gu re qu une seule acception celle d un film au succ s populaire retentissant qui a co t cher et qui rap porte gros on peut d ailleurs en consulter la liste constamment r actualis e sur Wikipedia Parce que tout ph nom ne socio esth tique a besoin d un cadre temporel l histoire du cin ma s accorde marquer l origine du blockbuster contemporain par le double ph nom ne de L Exorciste 1973 et des Dents de la mer 1975 R cemment c est Avatar et Titanic James Came ron respectivement 2 770 209 000 et 1 843 201 268 de recettes oui vous avez bien lu nous parlons de miliards de dollars qui ont pulv ris le box office grand spectacle grands sentiments beaux bons acteurs effets sp claux bande originale consensuelle 3D tout contribue merveiller superlativement un public pourtant de
6. aient isoler la recette miracle leur quotidien ne serait fait que de divine surprise Un Am ricain Paris sauvant les studios de la MGM et jamais d affreux d tails L le aux Pirates pourtant aussi soign que n im porte quel opust de sa cat gorie entra nant dans son naufrage le studio Carolco C est au fond ce qu il y a de plus rassurant malgr tous les tests les tudes de march les sondages et les d bauches d effets sp ciaux l alchimie entre un film et son public reste aussi myst rieuse aussi irrationnelle que n importe quel autre choc affectif ou rencontre amoureuse Si on n en finit jamais d voquer Marilyn et son ukul l Certains l aiment chaud Rita Hayworth moul e dans son fourreau noir Gida ou Ava Gardner emplissant l cran king size de son visage cr meux aux yeux velout s renvers e dans les bras de James Mason Pandora c est que la com 4 C est bien la preuve que la th matique ne fait pas tout sur peu pr s le m me sujet Gore Verbinski inscrit le quatri me plus gros succ s mondial avec son Pirates des Cara bes le secret du coffre maudit 2006 plus d un milliard de dollars de recette Sans doute faut il saluer extraordinaire performance de Johnny Depp Revue Proteus n 1 le m dium munion rotique mondiale que d clenchent ces femmes bigger than life a soud les imaginaires occidentaux d apr s guerre en un seul fantasme qui s
7. e en phase avec l imaginaire flottant d une poque au sens o l on parle de capitaux flot tants est le signe m me du money maker celui qui va conjuguer inspiration personnelle ah le noir et blanc de La Liste de Schindler juste travers de la tache rouge d un manteau d enfant et utilisation g n reuse des ressources animatroniques ah les v lociraptors pouvantables de Jurassic Park il faut cr er de la connivence amener des centaines de millions de spectateurs partager pendant deux heures UNE vision UNE lecture de H G Wells La Guerre des Mondes est port de bout en bout par un Tom Cruise h b t sonn figure de oser magnifique comme en raffole notre modernit 1 Et le gagnant est Citizen Kane 1941 54 UN cadrage le choix de Ridley Scott de ne prati quement pas montrer son Aen ou tout simple ment UN humour que Sean Connery s ent te appeler Harrison Ford Junior est le running joke qui a le plus s duit les fans d Indiana Jones En effet l criture du bockbuster et singuli re ment des films catastrophe doit toujours m na ger le champ contrechamp entre lintime la famille am ricaine d chir e mais en voie de r demption et le grandiose la charge d un T Rex en furie l ruption volcanique d vastatrice la vague monstrueuse qui balaie tout sur son pas sage C est le climax des deux plans qui cr e l adh sion et lidentification
8. la mer le deuxi me triomphe de Spielberg repose aussi sur la bande son travaill e avec un art consomm du cres cendo horrifique comme la grande r f rence hit chcockienne Psychose ou comme le nappage sonore du g n rique de Taxi Driver Les exemples seraient quasiment innombrables son geons seulement la virtuosit de l entrelacs musi cal qui pr side Usual Suspects o les diff rents niveaux de la bande son r v lent en fait le m ca nisme de la supercherie C est ce que remarque Lo c Artiaga Restait toutefois l cran l attirance du monstre pour les longues jambes des nageuses et l cho assourdi ralenti des cordes stridentes du th me de Psycho transform es par John Williams et jou es sur des notes plus graves autant de signes qui lais saient sans le formuler le sentiment d une parent entre le requin et un tueur ou un pr dateur humain Si la construction de ce film a suscit tellement de gloses et d imitations c est certainement parce qu au del du roman de Peter Benchley c est bien la patte du sc nariste R Matheson que S Spiel berg retient m me si l crivain n intervient mas sivement que dans le quatri me opus de la s rie C est cette inscription l gitimante que retient L Artiaga La collaboration avec Richard Matheson per mettait Universal Pictures de mobiliser symboli quement la l gitimit d un auteur que les studios avaient d j ap
9. la volont d imposer leur vision leur id al leur Zesfgeist C est peut tre la critique Pauline Kael qui exprime avec le plus de conviction la po ticit frontale de nos blockbusters Elle valorise un cin ma am ricain qui prend en compte la vie de l homme ordinaire et surtout par un style propre l nergie la vitesse la violence Ce qui compte pour juger un long m trage L motion que l on ressent imm diate ment le plaisir que l on a et que le public pren dra m ou vers des conclusions Des esprits chagrins proph tisent r guli rement la mort de Hollywood la fin du szar system et des blockbusters le dernier en date le plus brillant n est autre qu Alain Badiou qui conclut ainsi un riche entretien avec le journaliste Eric Aesch mann le cin ma hollywoodien est entr dans une phase n oclassique rep rable dans ses bandes son basses cr pusculaires grognements abyssaux dans ses mouvements de cam ra emprunt s l esth tique du clip dans son Kiss Kiss Bang Bang 3 Ibid p 129 4 Ce sujet est trait avec l gance et rudition dans un ouvrage paru sous la direction de Jean Loup Bourget et Jacqueline Nacache Le Classicisme bollywoodien Rennes Presses Universitaires de Rennes 2010 5 Fr d ric MarTtEL Mainstream Paris Flammarion 2010 p 149 150 Revue Proteus n 1 le m dium id ologie mill nariste Art de masse art acces
10. le au spectacle des films Le ph nom nal Twilight Stephenie Meyer fonctionne de fa on similaire des dizaines de millions d adolescents trouvent sur les visages f tichis s des acteurs Kristen Stewart et Robert Pattinson un reflet suffisamment convain cant de l enchantement qui les rive la saga vam pirique en une vertigineuse boucle de r troaction Et pour rester dans le genre fantastique au sens le plus large du terme remarquons que l heroic fantasy suscite enfin par la gr ce des effets sp ciaux r cents un imagier sa mesure Le Seigneur des Anneaux Peter Jackson illustre somptueuse ment l uvre de Tolkien tandis que Le Monde de Narnia Andrew Adamson a permis aux jeunes Fran ais la d couverte tardive M de lunivers romanesque de C S Lewis curieusement m connu ici Dans un registre futuriste le film J Robof Alex Proyas a familiaris les spectateurs avec le roman d Isaac Asimov et ses interrogations sur l intelli gence artificielle et les merveilles dangereuses de la robotique en phase avec la philosophie controvers e du transhumanisme ou posthuma nisme ce blockbuster n abdique pas son r le de m diateur vers la lecture amenant par la s duc 1 Un r cent recueil critique subsume heureusement ces st r otypes vieillissants Le Cin ma et apr s Maxime Scheinfeigel dir Rennes Presses Universitaires de Rennes 2010 2 La premi re partie du dernier o
11. nt affirmant leur propres codes esth tiques leurs propres crit res d finitoires du blockbuster tout ce dont le n ologisme Bolly wood rend compte si l on en croit le r cent ouvrage de Camille Desprez Bollywood cin ma et mondialisation Presses Universitaires du Septen trion 2010 Des int r ts financiers colossaux sont en jeu ne l oublions pas jusqu pr sent l industrie cin matographique am ricaine r ussit doubler son taux de croissance tous les dix ans m me si la crise r cente a durement touch le monde du spectacle En 2001 ann e particuli re ment faste Harry Potter l cole des Sorciers La Com munaut de l Annear les b n fices ont atteint plus de 14 milliards de dollars ce n est qu un exemple mais qui atteste de la n cessit absolue de r aliser des uvres rentables ou de p rir crits sur du vent Picture Association of America I Fabien Bourry Presque un film de camion hant masculinit en crise et contrechamp fantastique dans Duel 1971 de Steven Spielberg dans Richard Matheson il est une l gende V Chenille M Doll D Mellier dir Amiens d Encrage Universit 2010 p 114 2 En hommage au m lodrame de Douglas Sirk 1956 Un constat s impose l esth tique du blockbuster se reconna t aussi ce qu elle constelle ensuite en univers tendu dont les retomb es financi res se chiffrent en milliards de dollars
12. plus en plus exigeant voire blas tant les prouesses technologiques en mati re de home cinema concutrencent s v rement la sortie du samedi soir au cin ma de quartier Sans entrer dans le d tail de l industrie cin ma tographique elle m me on peut au moins d celer dans les po tiques de ces r alisations un grand 2 On aura reconnu le titre du bel essai de Marguerite Yourcenar Les Songes et les sorts 3 En audience cumul e c est Autant en emporte le vent 1937 qui emporte haut la main avec ses 13 milliards de recette juste devant Blanche Neige et les sept nains 1939 De songes et de sorts une esth tique du blockbuster 53 invariant le balancement harmonieux quand il est r ussi entre le respect d une convention rassu rante et une esth tique de la surprise qui marque l cart le dosage subtil des deux ingr dients cr e le charme exactement comme une assonance ou une allit ration une coupe un m tre enchante le lecteur de po sie et arrache l insignifiance du babil ordinaire la singularit d une parole ou d un plan Ce sont ces contraintes ins parables du bain d images de l oxyg ne de l me pour citer encore Michel Tournier que je vou drais interroger ici Configurer l imaginaire Purs produits hollywoodiens ces normes machines sont en effet calibr es pour plaire au plus grand nombre mais pas seulement Si les producteurs parven
13. proch pour op rer une r criture du sc nario du premier Jaws Avec son exploitation estivale opportune et sa distribution massive le premier volet dirig par Steven Spielberg ouvrait la voie aux blockbusters modernes jouant sur ses quali t s de thriller autant que sur sa capacit r v ler les pulsions sadiques du public Cette t tralogie popu 1 Ibid p 126 2 Lo c ARTIAGA Jaws 3 D ou les logiques hollywoodiennes de production d une suite succ s dans Richard Matheson il est une l gende loc cit p 130 57 laire participa la fin du xx si cle la mythification du requin en pr dateur de l homme renversant ainsi la dure logique cyn g tique c est le requin qui est chass pour la p che sportive et Phomme n est pas sa proie habituelle Le monumental le spectaculaire le gigantisme des effets sp ciaux des masses de figurants des trucages num riques ou du 3D a toujours t P tiage des coons de Hollywood le studio system de l ge classique tait l apanage d migrants ner giques pleins de r ves autant que pragmatiques et qui amenaient dans leurs bagages la tradition biblique des grandes pop es v t rotestamen taires leur cin ma devint le compendium mon dial d un nouveau lexique pictural sonore sen suel leurs h ritiers actuels malgr tous les enjeux du wainstream d velopp s par Fr d ric Martel dans l essai ponyme perdurent dans
14. pus vient de sortir sur les crans Harry Potter et les Reliques de la Mort David Yates 2010 aux commandes depuis L Ordre du Ph nix D Yates succ de ainsi Chris Colombus Eduardo Cuaron et Miker Newell 3 Chacun des tomes est adapt ou en voie de l tre P cran Fascination Catherine Hardwicke Tentation Chris Weitz H sitation David Slade et R v lation Bill Condon 56 tion des images une forme de r cit plus sophisti qu plus sp culaire Enfin Je suis une l gende et Duel reposent tous deux sur des r cits de Richard Matheson l un des plus grands crivains am ri cains du vingti me si cle Citant une tude de Cl lia Cohen sur S Spiel berg F Boully qui analyse la collaboration entre S Spielberg et R Matheson pour Duel rap pelle que En 1971 en tout cas les choses ne semblaient pas tout fait aussi simplistes Cl lia Cohen sou ligne que la chute du camion en fin de film s ac compagne d un cri sourd et trange qui peut faire songer au dernier r le d un dinosaure et voit dans ce bruitage inattendu l indice d une pointe d inso lence de la part de Spielberg soucieux d apparte nir au renouvellement g n rationnel et id ologique que connaissent les studios l poque L attention port e aux d tails le mani risme certain du jeune Spielberg sont fortement souli gn s par l ensemble de la critique cin matogra phique l aube de
15. sa flamboyante carri re c est en orf vre qu il cis le son monstre s il faut en croire F Boully Le crasseux maquillage de la carlingue du camion avec force train es d huile paisses couches de poussi re sur le pare brise insectes morts clout s sur les phares et une teinte rouille dominante qui le transforment en une pave autant plus inqui tante qu elle reste vigoureuse Sans tre particuli rement audacieux ou d pay sants les choix de prises de vue du cin aste jouent sur un sens inn de l angoisse de la mont e de la peur du brill qui sera sa marque de fabrique pour le reste de sa carri re comme Les Dents de la mer le portera incandescence Spielberg multiplie les effets qui t moignent de la nature d moniaque et 4 norme succ s au box office le film de Francis Lawrence doit sa r ussite au jeu de Will Smith qui apporte au personnage de Robert Neville une tonalit inattendue sid rante On peut bien entendu pr f rer Le Survivant de Boris Sagal 1971 version cin matographique ant rieure du roman de Matheson magnifi e par la pr sence de Charlton Heston 5 Fabien Bourry art cit p 114 6 Idem Revue Proteus Cahiers des th ories de l art fantastique du camion Souvent film avec une cam ra au ras du sol pour donner une ampleur effrayante sa masse d j imposante le camion vrombit et sa carlingue vibre avec fracas L esth tique des Dents de
16. sible aux plus modestes ars gratia artis le blockbus ter rassemble la fois l extr me sophistication du num rique du virtuel et la candeur du m lo drame voire du mythe dont l aura fun bre envi ronne Batman m ditant sur le d clin de toute splendor in a grass dans Batman the Dark Knight Que Richard Wagner soit d sormais ins parable d Apocalypse Now comme Gustav Malher accom pagne pour toujours la Mort V enise doit nous rendre confiants de la m me toffe que nos r ves la fascination pour le grand tr s grand cran transforme notre addiction en une obs cure vie mar cageuse o plongent toutes choses soit d chiquet es par les ombres soit enfouies dans les brumes Isabelle CasrA 1 Hollywood Le gigantisme d une esp ce qui va dispara tre entretien d Alain Badiou avec Fric Aeschmann dans Lib ration du 20 octobre 2010 p VI Poccasion de la sortie d un recueil d articles intitul Cin ma pr sent par Antoine de Baeque Paris d Nova 2010 2 Gilles DELEUZE Cin ma 1 L image monvement Paris d de Minuit 1983 p 75 58
17. un discr dit au contraire Une anecdote certes secondaire vient relayer cette remarque toute la Nouvelle Z lande est entr e bri vement en bullition parce que le tournage de B lbo le Hobbit le nouveau blockbuster de Peter Jack son se passait mal le calme est revenu depuis 500 millions de dollars sont en jeu c est dire des milliers d emplois et des retomb es touristiques incalculables Nous sommes au c ur de la pro bl matique d un art qui est aussi une industrie ce qui veut dire que le Beau a un prix un co t qu il est ou non bankable cette premi re dicho tomie vient se superposer un autre d bat comme une isotopie se fraye un chemin sous une autre 3 Samuel DouxarEe L toffe des Robots T l rama n 2172 octobre 2010 p 84 Revue Proteus n 1 le m dium isotopie celui sur l impact intellectuel qu a ou n a pas tel ou tel type d opus On oppose souvent de fait cin ma de distrac tion et cin ma de r flexion de la m me fa on qu Hollywood s oppose New York consid r comme plus bobo plus c r bral foyer spirituel des Woody Allen Cassavetes Altman entre autres Pourtant les blockbusters les plus av r s sont tr s souvent adapt s d uvres reconnues et ou salu es par la critique l heptalogie des Harry Potter fait entrer en synergie lecture et vision puisque les films relancent la lecture des uvres qui elle m me appel
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