Texte intégral PDF (562 ko)
Contents
1. Bertrand Tavernier propos de L 627 L o Bonneville S quences la revue de cin ma n 163 1993 p 14 16 Pour citer ce document utiliser l information suivante http id erudit org iderudit 50101ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 November 2015 06 27 Bertrand Tavernier propos de L 627 Il va sans dire que le titre du nouveau film de Bertrand Tavernier L 627 est une nigme pour les spectateurs d ici Il se r f re un article du code fran ais de la Sant publique qui r prime toutes les infractions li es la d tention au trafic et la consommation des stup fiants C est pr cis ment regarder agir les agents qui doivent fair2. exigence du style que d avoir des acteurs qui sont neufs Est ce galement une source de cr dibilit Qui mais non seulement cela Pour moi c est excitant de filmer des visages nouveaux C est aussi se mettre en danger C est aussi prendre des risques en faisant d buter soixante dix com diens dont trent cing jouaient pour la premi re fois Mais il fallait que j aie un acteur principal auquel on croit autant son anonymat qu sa fa on de regarder les choses Je trouvais cela dans Didier Bezace Travailler avec soixante dix acteurs c est un d fi Comment cela s est il pass Le travail avec les com diens a t pour moi une source de joie de surprise et de bonheur J tais tout le temps tonn Dans le groupe il n y avait pas de rivalit Personne n essavait de se piquer les cr neaux Au contraire c tait qui tenterait de perfectionner tel ou tel d tail de lancer une r partie d ajouter une r plique suppl mentaire Ca donnait une grande libert J avais des acteurs d une conscience formidable la lois de jeu et sociale Ce sont des gens qui sont all s se documenter et discuter avec les policiers Ils ont particip des d bats avec le public J avoue que j ai trouv des com diens miraculeux Les conditions de travail des policiers sont plutot m diocres Avez vous exag r la situation Pas du tout C est exactement ce que j ai vu Paris dans une division de police
3. judiciaire Elle est situ e non dans la banlieue mais deux cents m tres de l Elys e Nous l avons reconstitu e dans le 16 arrondissement mais la v ritable division est dans le Se Je ne suis pas all chercher expr s des trucs miteux pour les mettre en valeur J ai t chercher une division dans le centre de Paris Tous les policiers de base c est dire de rue qui ont vu le film et se sont exprim s dans de multiples articles ont dit que c tait compl tement authentique Vous avez centr votre film sur le personnage de Lulu Correspond il une r alit fran aise ou parisienne C est une r alit fran aise J ai rencontr beaucoup de policiers comme Lulu qui est inspir lui m me de Michel Alexandre Ce sont des policiers pleins de passion pour leur travail qui pensent qu ils ont un vrai boulot faire et qui le prennent avec un s rieux moral Ce sont des personnages que l on rencontre partout dans une soci t Ce sont des gens qui croient un service public qu ils essaient de faire honn tement Cela me touche Parfois ce sont m me des gens qui vont trop loin pour faire leur boulot Alors ils se coupent comme Philippe Noiret dans La Vie et rien d autre Donc des gens qui deviennent obs d s par leur travail par leur mission et qui risquent de se couper des gens qu ils aiment de leur famille etc C est un th me que je trouve magnifique et qui m est personnel parce que je m identifie eux Qua
4. vrai d fi du film Comme il s agit d un film qui n est pas soumis une intrigue je voulais qu il soit tr s vif tr s rapide Je l ai obtenu dans l criture du sc nario et dans le rythme des plans Je voulais que tout le temps les choses aillent vite que l on filme vite Je voulais retrouver dans le film l nergie mentale et morale du personnage principal Parce que a aussi C est une mani re de lutter contre la r signation De plus je dois dire que la col re m animaut Le montage a t il contribu au rythme endiabl Qui mais cest essentiellement au tournage Nous avons essay de monter sec I n y a aucun encha n aucun fondu dans le film Mais d j au tournage je voulais que les choses aillent rapidement On tournait dans de tout petits d cors qui emp chaient des plans s quences J tais donc contraint de beaucoup d couper Je tenais aussi un rythme rapide dans les dialogues Michel Alexandre et moi m me avons r ussi crire des dialogues rapides et nerveux Juel tait votre propos ou votre intention en tournant ce film De radiographier une institution et travers elle un tat d esprit Je voulais montrer l norme diff rence entre des intentions politiques tous les ministres de tous les pays conc dent que la drogue est le probl me num ro un et le r sultat concret Je voulais aussi r agir contre les films policiers l am ricaine et pr senter un policier qui soit vrai
5. e appliquer cet article que s est engag Bertrand Tavernier pour tourner son film Et le r sultat final est assez stup fiant On ne s ennuie pas devant L 627 qui nous emporte travers les rues de Paris dans des milieux plut t insolites Et ce qu il nous pr sente de son travail nous assure qu il sait s adapter toutes les situations Et son cin ma aussi L o Bonneville On broiera deux interviews aver Bertrand Tavernier parues dans S guemes mi UE sobre IRI p 246 et no 127 d cembre 18i p A7 S quences Quand on regarde votre filmographie on se rend compte que L 627 est loin d Un dimanche la campagne Bertrand Tavernier II est loin d Un dimanche la campagne mais il est plus pr s Des enfants g t s D une certaine mani re le personnage principal est tr s proche du h ros de La Vie et rien d autre Ce sont pratiquement deux personnages presque identiques des gens l int rieur d une institution qui essaient de faire correctement leur travail t qui le faisant correctement deviennent des emp cheurs de tourner en rond De plus le film est proche par sa volont d explorer un groupe de gens du documentaire sur l Alg rie La Guerre sans nom Enfin il est proche aussi par les changements de ton et par le m lange de noirceur et du c t cocasse et comique de Coup de torchon Sans doute a t il fallu vous documenter pour entreprendre ce tournage D abord j ai travaill avec un policier q
6. leur travail la disparition d une approche morale des choses le manque de moyens le fait que les probl mes ne sont pas abord s avec une vue d ensemble Tout a constitue une d rive de l institution polici re sur laquelle le pouvoir se d charge quoi va s attaquer maintenant Bertrand Tavernier Jai termin un bouquin sur mon Journal de l ann e qui va paraitre chez Faber amp Faber en anglais et au Seuil en fran ais C est une demande de John Boorman et c est le journal d un metteur en sc ne Je parle galement de politique de livres de th tre de musique bref de mes pr occupations durant une ann e FILMOGRAPHIE 1973 L Horloger de Saint Paul 1975 Que la f te commence 1976 Le Juge et l assassin 1977 Des enfants g t s 1980 La Mort en direct 1980 Une semaine de vacances 1981 Coup de torchon 1982 Philippe Soupault 1983 Mississippi blues 1984 Un dimanche la campagne 1986 Autour de minuit La Passion B atrice La Vie et rien d autre Contre l oubli court m trage
7. ment fran ais c est dire enracin dans le contexte fran ais Je voulais renoncer aux clich s am ricains comme l individualisme forcen et rejeter la tyrannie de l intrigue L 627 refuse les intrigues non pas l histoire comme toute r solution I n y a ni le on ni mode d emploi Le film pose des questions mais ne conclut rien Tout reste ouvert y compris les relations personnelles des personnages Il n y a aucune fin dans aucune des relations personnelles des personnages Je voulais cette fin ouverte qui questionne les spectateurs C est une mani re de dire maintenant c est vous de continuer le film il vous appartient Tout ce qui s est pass apr s le film bataille avec le ministre les d bats dans les salles les diverses r actions tout a appartient au film Justement quel fut l effet du Film sur les autorit s Le film a t condamn par le ministre de l Int rieur parce qu il le trouvait caricatural et que c tait une honte de montrer a Ce qui prouvait qu il ne connaissait pas la r alit J ai eu des centaines de lettres des flics de la rue Ils disaient que le film restituait leur vie Le repr sentant du plus gros syndicat des policiers en civil a dit Europe J que L 627 est un film qui le dispense de faire son rapport moral annuel parce que l on a l tout ce que les policiers crient dans le silence et que les hommes politiques refusent d entendre Ce film montre tout le d labrement de
8. nd je Fais un film je risque parfois de faire du mal des gens qui vivent avec moi parce que le film prend une place d vorante Pa f Ce personnage de Lulu semble en conflit avec les autorit s Il n est qu un pion Une phrase explique tout Tu sais dans la police le r sultat ne compte pas Ce qui est pour moi une aberration On ne se soucie pas d avoir le meilleur l ment l endroit o il faut C est une esp ce de dictature administrative qui correspond quelquefois des antipathies des r gles stupides des d cisions kafka ennes et non des sentiments logiques Au d but du film Lulu est d plac pour des raisons honteuses Je remarque que les policiers s attaquent de petits gens a de vagues dealers Que font ils des grands pourvoyeurs de drogues C est un autre service Ce travail n entre pas dans leurs attributions D ailleurs 1ls n ont pas les moyens pour a Ce n est pas leur mission C est le Quai des orf vres C est la brigade des stup fiants et le service des r pressions des stup fiants Ils ne sont pas log s au m me endroit Ils d pendent d une autre administration Lulu et ses coll gues n ont qu une seule mission cest de s occuper de la petite et moyenne d linquance Le film se d roule avec une rapidit vraiment tonnante et laisse peu de place la r flexion Comment tes vous parvenu ce style si diff rent de vos films ant rieurs C est le
9. ui est toujours en exercice De plus Michel Alexandre est cosc nariste du film Je pense qu il sera le premier policier tre nomm aux C sars puisqu il est en nomination avec moi comme cosc nariste Cette recherche tait tout fait excitante parce qu elle m a entrain dans un monde que je ne connaissais pas Pendant que nous crivions le sc nario Alexandre me faisait d couvrir ce monde Il y a eu huit mois de recherche Ajoutez tout ce qu il m a apport de son exp rience personnelle et de celle des autres policiers qu il m a fait rencontrer Y a t il eu de la documentation crite l n y a eu aucun crit Tout ce que j ai appris je l ai vu ou on me l a racont juand on regarde vos acteurs ce ne sont pas des figures habituelles au cin ma Pourquoi ce choix Je voulais des gens neufs Je voulais des gens qui ne sont pas inscrits dans le cadre du film policier et qui n appartiennent pas au genre Je voulais des gens qui puissent passer inaper us dans la rue quand on tournait la cam ra cach e Il y a aussi un instinct qui vous dit que si vous faites La Vie et rien d autre le fait de prendre Philippe Noiret appartient d j au sc nario Alors le Choix de Philippe Noiret est une conomie de sc nariste a vous permet de couper cing ou six sc nes Par contre dans un film comme L 627 le choix de Didier Bezace c est aussi une exigence imp rieuse car il fait partie du projet C est galement une
Download Pdf Manuals
Related Search