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SOLEIL FROID 27 FÉVRIER 13 - 20 MAI 13

1. __ PALAIS SOLEIL FROID 27 F VRIER 18 fi 20 MAI 15 SCOLAB d Login JULIO LE PARC NOUVELLES IMPRESSIONS DE RAYMOND ROUSSE DAN EL DEWAR amp GR GORY GICQUE FRAN OIS CURLE JOACHIM KOESTER BIBLIOTH QUE D ARTISTE EVARISTE RICHER A 3 GLOSSAIRE ANNEXE BIBLIOGRAPHIE DE TOKYO Scolab cahier p dagogique du Palais de Tokyo a t SOMMAIRE con u pour ceux qui souhaitent obtenir quelques cl s suppl men taires sur les grandes manifestations en cours Plus particuli re ment pr vu l usage des enseignants et des professionnels de Introduction p 2 l ducation ce support reste labor pour une consultation de tous afin de mieux pr parer aider et prolonger la visite des espaces et des expositions I La mat rialit de l oeuvre p 5 Ce dossier consacr la premi re saison de la program 1 La Sculpture mati re et forme p 5 mation du Palais de Tokyo pour l ann e 2013 intitul e SOLEIL FROID s articule autour de trois grandes parties et d un ensemble 2 Lumi re et Op art p 9 d outils compl mentaires renvois glossaire chronologie permet tant au visiteur une approche diversifi e des enjeux artistiques de 3 Th tralit l oeuvre et installations p 13 la Saison Une premi re section consacr e la mat rialit de l oeuvre nous autorise un tour d horizon des m diums employ s Il Par del la mati re p 17 par les artistes de la saison et ainsi de prendr
2. crire produire du sens de l histoire Roussel avait galement imagin une machine lire pour aider la lecture de ses textes Elle fut des sin e par Paolo Albani et construite par Jacques Brunius pour l exposition surr aliste de 1937 L uvre Tres Mos cas de Andr Maranha Pedro Morais Jorge Queiroz et Francisco Tropa un assemblage d l ments et d objets disparate pr sente entre autres r f rences l histoire de l art moderne une r alisation d une machine lire simi laire celle dessin e par Albani Nouvelles impressions de Raymond Roussel le r el et le surr el prennent forme La relativit des limites physiques et concep tuelles de la sculpture illustr e par certains des exemples mentionn s pr c demment est aussi au c ur de Soleil Froid au travers d uvres h ri ti res du Surr alisme Nous d couvrons en elles la possibilit d une mat rialit en mutation la figura tion tant encore pr sente au coeur de ces oeuvres la r alit qu elles repr sentent nous semble trange d construite amollie Cette approche figurative b n ficie bien entendu du caract re tridimensionnel de la sculpture celle ci incluse dans l espace prend part la r alit du lieu dans lequel elle se trouve R cemment restaur es les deux uvres de Jacques Carelman 1929 2012 Le diamant et La Hie concr tisent deux objets imaginaires invent s par Ray mond Rous
3. travers ce proc d d animation c est tout le geste du sculpteur la prise de d cision la responsabilit et la part d accident qu il implique qui est remis en cause Le format d image num rique GIF anim se composant d une suite d images chacune de ses images contient une version diff rente de la sculpture Toutes quivalentes ces versions n existent que pour s assembler en une uvre qui n est donc pas proprement sculpturale mais qui n en a pas moins le souci de la r alisation manuelle de la concr tisation du geste du sculpteur La danse qui en r sulte semble un pied de nez la durabilit de la statuaire toujours pr sente mais jamais solide ni achev e 27 000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 a Premi res utilisations de la c ramique des fins cultuelles Chez Jean Tinguely 1925 1991 le mouvement ne constitue pas un simple ajout a la sculpture une glissade iro nique mais bien le c ur de l uvre elle m me C est par ce mouvement que Requiem pour une feuille morte existe dans le temps non comme un objet m moriel mais comme un ph nom ne Son activation en fait une uvre du pr sent sans comm moration du pass Sa forme m canique en fait d ailleurs une manation de la r volution industrielle une sculpture d di e aux temps modernes De ce point de vue nous comprenons bien la port e sociale voire politique du travail de Tinguely s
4. Julio Le Parc r pond a une invitation du Mus e d art moderne de la Ville de Paris en jouant pile ou face une possible monographie L exposition n aura pas lieu 28 Le cabinet de curiosit s mode d emploi Evariste Richer propose dans le cadre de sa Biblioth que d artiste de d couvrir en photographie la collection min ralogique rassem bl e par l abb Ren Just Ha y 1743 1822 Ha y est un des pr curseurs en France de la cristallographie g om trique c est dire qu il a compris par observation et d duction que chaque min ral avait sa propre mol cule consti tuante si l on clive un cristal de calcite il se forme plusieurs petites unit s de la m me forme que le cristal d origine d o l id e d duite de pouvoir par clivage successifs atteindre une unit originaire La collection de Ha y fut constitu e des fins d tude mais cette col lection tait galement priv e Elle tait conserv e dans un cabinet construit sp cialement pour elle les tiquettes r dig es par Ha y qui utilisa sa collec tion pour tablir une typologie publi e par la suite dans son second Trait de min ralogie 1801 En exposant ainsi la collection Ha y dans un centre d art Evariste Richer d multiplie les vocations contexte originel origine mythique usage d origine scientifique et destination contemporaine dans un centre d art Les cabinets de curiosit s du XVIe et XVIIe si cle n avai
5. de la Salle chinoise la Mosqu e reconstitu e principalement partir de v ritables mat riaux et ob jets d une mosqu e de Damas du XVIe si cle les mises en scene se suivent plus imaginaires que scientifiques L h te lui m me s y mettait en sc ne s y costumait Raymond Roussel souvent sujet l exaltation pour ses idoles prouvait pour l crivain une ferveur qui tendait l identification comme en atteste leur correspondance 14 i 4 MANINE ME Gabriele Di Matteo La vie illustr e de Marcel Man Ray La Tonsure 1919 Duchamp avec douze dessins d Andr Raffray 8 12 1993 Le th tre de Roussel les repr sentations d Impressions d Afrique et de l toile au Front furent leur tour autant de chocs esth tiques pour de nombreux artistes des avant gardes modernes qui y assist rent malgr les checs publics et les scandales g n r s Dans un entretien film par Lewis Jacobs et intitul In His Own Words 1978 Marcel Duchamp raconte avoir assist en 1912 une repr sentation d Impressions d Afrique en compagnie d Apollinaire et de Picabia et comment ce choc influen a grandement la r alisation du Grand Verre ou La Mari e mise nue par ses c libataires m me 1915 1923 La toile de Gabriele Di Matteo n en 1957 vit et travaille Milan expos e au Palais de Tokyo et extraite de La vie illustr e de Marcel Duchamp avec 12 dessins d Andr Raffray 1993 l
6. une culture populaire les travaux de Mike Kelley n apparaissent pas seulement comme la concr tisation de questions propres l artiste lui m me mais comme la r v lation des questionnements inconscients qui parcourent les divertissements populaires de la jeunesse Mike Kelley vue de l installation Kandor 2011 K ch Courtesy Mike Kelley Foundation Mike Kelley s inspire pour Kandor de la disparit des des criptions faites de cette ville dans les bandes dessin es I propose Wonder Woman tenant entre ses main la ville natale des petites maquettes architecturales mises en bouteille des dif de Superman Kandor miniaturis e par le m chant Brai f rentes versions de la cit chacune mettant une lumi re color e niac et conserv e dans une bombone Ainsi les sculptures de la s rie Kandor sont elles mises en sc ne dans l obscurit et le visiteur parcourt l exposition guid seulement par la lumi re qui mane d elles Au fond de l oubli l art permet de faire rena tre et de pr server le souvenir m me si l on ne peut dire quelle version propos e est finalement l originelle ou si toutes sont des variantes du souvenir 1727 000000 e e e e e e e eo eo Construction de l obser vatoire astronomique Jantar Mantar Jaipur 11 L uvre Camera Obscura Mobile de Rodney Graham n en 1949 vit et travaille Vancouver porte elle aussi en son sein une luminosit qui lui est propre Comme souvent
7. Ce que j crivais tait entour de rayonnements je fermais les ri Mon regard p n tre deaux car j avais peur de la moindre fissure qui e t laiss passer au Dans la boule de verre et le fond transparent dehors les rayons lumineux qui sortaient de ma plume je voulais reti Se pr cise ma main en remuant le rend rer l cran tout d un coup et illuminer le monde Chaque ligne tait Malgr ma volont fugitif et peu stable r p t e en des milliers d exemplaires et j crivais avec des milliers de Il repr sente toute une plage de sable becs de plume qui flamboyaient Sans doute l apparition du volume ce foyer blouissant se serait d voil davantage et aurait illumin l uni Raymond Roussel La Vue 1904 vers mais il n aurait pas t cr je le portais d j en moi in Raymond Roussel Comment j ai crit certains de mes livres 1935 La lumi re du g nie lumi re fascinante et mirifique est un l ment r current de la litt rature de Raymond Roussel qui l associe dans ses crits l id e de la Gloire Il est vident de par la similitude imagi re du rayon lumineux que cette Gloire ne se limite pas la notion moderne de renomm e mais trouve plut t son inspiration dans la religion chr tienne La Gloire signifie une splendeur unique celle de la saintet qui dans sa repr sentation picturale prend la forme de rayons d or semblant maner de la figure divine 1726 La chut
8. r alis Les participants pourront ainsi d terminer les conditions la dur e et les l ments d une s ance Un registre des diff rentes situations et de leurs cons quences pourra tre tabli pour suivre le d veloppement g n ral de l exp rience G R A V Julio Le Parc Lunettes pour une vision autre 1965 Toutefois chez Le Parc l exp rience d viante n a pas de vis e spirituelle mais bien plut t sociale et politique la salle de jeux qui conclue le parcours de l exposition propose entre autres des jeux de massacre o le visiteur peut d gom mer des figures sociales d autorit des figures paternelles le p re lui m me le pr tre le patron le policier Citons ce propos le texte Gu rilla culturelle crit par Le Parc en 1968 Mettre en vidence l int rieur de chaque milieu les contra dictions existantes D velopper une action afin que ce soit les gens eux m mes qui produisent les changements La quasi to talit de ce que l on fait au nom de la culture contribue la prolongation d un syst me fond sur des rapports de dominants domin s La persistance de ces rapports est garantie par le maintien de la d pendance et de la passivit chez les gens Cette ambition participative et politique selon l acception premi re du mot ce qui concerne la vie de la cit se retrouve dans le travail de Fran ois Curlet Les objets d tourn s que nous avons pr c demment d crits fon
9. Jus d orange sonne aujourd hui comme la continuation d un processus qui remet la fois en doute la validit d un titre et le sens d un terme banal et sans noblesse gt Prix Marcel Duchamp Prix annuel orga nis avec le concours du Mus e national d art moderne Centre Georges Pompidou dont l ambition est de confirmer la notori t d un artiste r sidant en France et travail lant dans le domaine des arts visuels Les artistes sont s lectionn s par un collectif d amateurs d art puis le laur at du prix est lu par un jury international dont la com position change chaque ann e Tous les modes d expression des arts plastiques et visuels sont concern s sculpture installa tion photographie vid o peinture etc Le laur at est invit cr er une uvre origi nale expos e ensuite au Centre Pompidou pendant deux mois et dont les frais de pro duction sont pris en charge par Associa tion pour la diffusion internationale de l art fran ais ADIAF Vue de l exposition de Dewar et Gicquel Spike Island Bristol en 2012 intitul e Cr pe Suzette JOACHIM KOESTER REPTILE BRAIN OR REPTILE BODY ITS YOUR ANIMAL L exploration de l animalit chez l homme sous sa forme la plus commune et pure r flexes instincts hom ostasie voil le parcours au quel Joachim Koester n en 1962 vit et travaille Copenhague invite le spectateur de son exposition Par ses uvres et p
10. e T TL M per r SE LOZ bean ail VI Se Gi i Now wi 20 SYAANI G mm ARS 2wwo2 1309 H waat 7 44 E i C CEAT OCH G i vill lr A KE MES S3Whd A SFX 20N0 W 77 Y10A EAU X421W Yda YI1WYIANZS e EN 2u2baukzu V1 i LCA 1 S A EH UN Si Lee LUS SN 2 D ed ee evi As mm AT e aa EE as gt Fe NS UTP is Sie Dr NOW 5 dou NN Mm 200 YIWY2INIY 1934 m Ze ANNE am IE NN ee ns Mie Ta ED S 0 SP Ve D d gt S ut i a ji 2W5114 1v Core goe i KR gt a s Y 3 9 247 m77 07H2 6d Y e J e 3 Zu ki SC DOWN SL Sen Zu E SSES OS ST 5x Ke o NT AO swyd 30 Zum 57UARTN 520 55 E ey K EI df 29Y Shy m AE sl MASSE ELITE es Ti il it S ES le D K e r 177 yN 2 ee A Dese V7 G A er IYK Se SKR2NKS as Ke TS a i od W31 Y02 Zen 7 VE Kan a 90104031 h E ra ES i geg i i Easa ns LL NOIVICIN NO0Z Ses 34 ACTION DUCATIVE Le programme ducatif du Palais de Tokyo a pour ambition de proposer a des publics vari s d tre les complices de la vie d une institution consacr e la cr ation contemporaine Les artistes les expositions l histoire du b timent son archi tecture ou encore la politique culturelle et les m tiers de l institution sont
11. ment c est la r f rence sans la d f rence le nu classique dans Les Demoiselles d Avignon 1907 le portrait dans Marilyn 1962 toute la notion d uvre dans Fontaine 1917 Au sein de la programmation Soleil froid un nom para t particuli rement rattach ce processus cr atif celui de Fran ois Curlet Attardons nous sur l uvre Moonwalk un signal lumineux pour pi tons qui propose trois options de d placement urbain walk don t walk et moonwalk 5 Le c l bre moonwalk pas de danse popularis par Michael Jackson appara t ici comme une trange injonction officielle s agit il d un piratage cens briser l ordre urbain Ou d une injonction commerciale visant la consommation de masse Le d tournement cherche provoquer la r flexion la r verie en nous extrayant de l ordre quotidien Fran ois Curlet Moonwalk 2002 Chez Giuseppe Gabellone c est la sculpture moderne italienne sp cifiquement l uvre La Sete d Arturo Martini mais aussi Forme uniche della continuit nello spacio Forme unique de la continuit dans l espace c l bre sculpture futu riste d Umberto Boccioni qui se voit d tourn e dans son uvre L Assetato La sculpture de Gabellone couch e se redresse les d formations corporelles signifiant le mouvement dans l uvre de Boccioni semble pendre comme si ce corps immo bile fondait La sculpture semble autant marqu e par le t
12. en tout cas de cette primaut donn e au spectateur acteur dans l uvre de Le Parc Nous en avons d crit les jeux de massacres ainsi que les jeux de lunettes d formantes offertes l usage des participants Le parcours se fait galement sur des sols instables et des si ges res sorts o tout le corps du visiteur se trouve d s quilibr 0 0 0 0 0 e e e e e e e Le neurobiologiste Paul MacLean propose la th orie du cerveau triunique d o d coulera le concept de cerveau reptilien Julio Le Parc Salle de jeux 1972 1970 A 26 Le designer danois Verner Panton imagine l installation Fantasy Landscape Les uvres cin tigues de Le Parc prennent elles aussi leur sens gr ce la pr sence active du spectateur Au sein du gt G R A V Le Parc envisage un lieu o ce sont simplement les d placements du spectateur qui mettent en mouvement les objets EE et les m canismes qui l entourent L uvre Cloison lames r fl ALLIE EEN chissantes installe quant elle le spectateur au sein du dispositif EESSNNKR _ ei mm emm visuel et cin tique ou pour tre plus pr cis juste derri re Les lames install es c te c te sur un m me plan se meuvent len tement et difractent l image de celui qui se tient derri re elles Le visiteur voit sa propre image d multipli e lui faire face comme une vision imaginaire et presque abstraite de soi Autour de lui les autr
13. enne expressionniste et hyperbolique d une cr ation cin ma Kn NGG JAHUR A E tographique typiquement am ricaine L artiste europ en propose sa version Ueleg ele d un mouvement artistique am ricain reconnaissant la part presque paro dique du r sultat Fran ois Curlet Western E A tricolore italien 2005 2012 1909 1911 oe oe oe e 0 0 0 0 0 0 0 0 0 e e e e e e e e oe oe oe oe e Publication du Manifeste Voyage de Raymond du Futurisme pat Filipo T Roussel a Ceylan Marinetti dans le Figaro 17 Jouer avec les mots avec leur signification et produire ainsi des collisions entre des cultures entre des champs lexicaux c est galement ce que propose Thomas Bayrle avec l uvre Spatz von Paris Nous avons pr c demment d crit ce moteur de Citro n 2CV qui mise en marche laisse entendre la voix d Edith Piaf Le titre fait r f rence la capitale fran aise et l uvre associe deux symboles internationaux de la France des Trente Glorieuses Le terme allemand spatz d signe un petit oiseau plus exactement un piaf Ce qui appara t comme un simple jeu de mots nous en dit plus sur l uvre ce moteur aux connotations si fran aises est selon la description qu en propose le titre un petit oiseau parisien dont le chant r sume lui seul le paradigme fran ais d apr s guerre Le travail de Zbynek Baladr n d veloppe au tra vers de m diums vari s vid o animation installation t
14. et situ e en actuelle Ca labre d signant un voyageur d un type particulier Il s agit en r alit d un clin d oeil cette l gende rap portant qu un riche citoyen de Syba ris du nom de Smindyrides se rendit en voyage Ath nes avec une suite de 1 000 personnes son service Vues de la maison roulante de Raymond Roussel 1955 1929 e e e o o e e e e e e e e e e e e e e A ee ee ee ee e Claude L vi Strauss Exposition Le Mouvement publie Tristes Tropiques la galerie Denise Ren 22 Ce d sir d exploration amene le sujet a des perceptions nou velles apport es par des territoires jusque l inconnus L id e d une exp rience empirique qui ouvre la voie la fois l merveillement et la d couverte nourrit les uvres vid o de Joao Maria Gusmao et Pedro Paiva n s respectivement en 1977 et 1979 vivent et travaillent Lis bonne Baign es d influences surr alistes leurs r alisations manient les r f rences au cin ma muet fantastique de Georges M li s et aux films ethnographiques de Jean Rouch qui partagent la double ambi tion d illusion et de r alisme c est dire montrer le myst re Darwin s Apple Newton s Monkey m lange litt ralement deux symboles de la d couverte scientifique bas e sur l exp rience empirique On y assiste la chute silencieuse et ralentie d une pomme sous le regard de singes empaill s L immobilit macabre des animaux l trange o
15. existe au sein de la mati re m me une force une nergie que l artiste tente de capturer et de r v ler au travers des dispositifs d exposition qu il exploite Georges Bataille d couvre sur l tal d un march aux puces une petite bo te en argent model e la forme d une toile cinq branches et ferm e par un couvercle en cristal l int rieur un petit biscuit lui m me en forme d toile La bo te est ferm e par un cadenas et sur une peau de v lin attach e son c t on peut lire toile prove nant d un d jeuner que j ai fait le Dimanche 29 Juillet 1923 l Observatoire de Juvisy chez Camille Flammarion qui pr sidait Raymond Roussel La d couverte est fortuite Bataille conservera le bis cuit quelque temps m me s il l offre Dora Maar Bataille crira il a visiblement voulu s approprier l toile mangeable avec plus de cons quence et de r alit qu en l absorbant Cette relique fascinera les surr alistes Andr Breton tout particuli rement La bo te que Roussel a command e pour l toile est d ailleurs significative en reprenant les men surations exacte du biscuit elle symbolise toute l attention port e cet objet apparemment sans valeur Il semble alors porteur d une sacralit qui lui est propre 1955 0 0 e e e e e e 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 e e e e e e e e Raymond Roussel toile cosmique 1923 Premi re performance pu
16. i K G gt L abb Ren Just Hauy par le sculpteur Hyp polite Brion 1799 1863 Le min ralogiste est ici repr sent tenant dans sa main la calcite qui lorsqu elle tomba au sol sous ses yeux forma plusieurs unit s de la m me forme que la pierre d origine Nous pouvons alors tracer un fil directif entre le regard que nous portons sur cette collection et le geste de Raymond Roussel de conserver un biscuit toil souvenir d un moment pass avec le gt polygraphe Camille Flammarion dans une bo te sp cifiquement d di e De m me que les villes miniatures mises en bouteille de Mike Kelley Kandor 10B le coffret de Rodney Graham pour un livre de Roussel Etui autour des Nouvelles Impressions d Afrique la vid o de Gusmao et Paiva faisant cohabiter les d couvertes de Darwin et de Newton Darwin s apple Newton s monkey ou encore les recr ations par Jacques Carelman des inventions du professeur Canterel dans Locus Solus Le Diamant forment autant de cr ations empruntes du m me go t pour une science esth tique qui d voile une autre mani re de penser le monde mancip e d une pens e trop rationnelle et d une cat gorisation trop syst matique des champs disciplinaires 2002 e 0 e e e e 0 0 e e e 0 0 0 e e 0 0 e e e e 0 Le pasteur belge Andras Pandy est condamn a la r clusion criminelle perp tuit pour le 29 meurtre de six personnes GLOSSAIRE Appropriation Art AU s
17. la seconde est d ordre autobiographique W ou le souvenir d enfance La Boutique obscure Je me souviens Lieux o j ai dormi etc la troisi me ludique renvoie mon go t pour les contraintes les prouesses les gammes tous les travaux dont les recherches de l OuLiPo m ont donn l id e et les moyens palindromes lipogrammes pangrammes anagrammes isogrammes acrostiches mots crois s etc la quatri me enfin concerne le roma nesque le go t des histoires et des p rip ties l envie d crire des livres qui se d vorent plat ventre sur son lit La Vie mode d emploi en est l exemple type 32 BIBLIOGRAPHIE BRETON Andr Manifeste du Surr alisme 1924 CAILLOIS Roger L homme et le sacr 1939 CAILLOIS Roger Pierres 1966 CARELMAN Jacques Le catalogue des objets introuvables 1969 Collectif Joachim Koester myself am only a receiving apparatus 2012 Collectif Spezialit t Fran ois Curlet 2008 COLL GE DE PATAPHYSIQUE Gestes et opinions du docteur Faustroll 1911 DEWAR Daniel et GICQUEL Gr gory Cr pe Suzette 2012 FALGUI RES Patricia Les chambres des merveilles 2003 FERRY Jean L Afrigue des Impressions 1967 FLAMMARION Camille Astronomie populaire 1880 GOETHE Johann Wolfgang von Trait des couleurs 1809 GRAU Oliver MediaArtHistories 2010 LEBENSZTEJN Jean Claude Cart de la tache Introduction la Nouvelle M t
18. me de l introspection vue comme la r v lation travers la forme d une nergie enfouie et inconsciente sert galement de fondement plu sieurs uvres de Joachim Koester C est notamment le cas dans son travail sur le pasteur John Murray Spear d laissant l glise Universaliste en 1851 pour se plonger dans le gt spiritualisme alors tr s la mode aux Etats Unis Homme progressiste abolition niste d fendant les droits des femmes il pr tendait tre en contact avec les esprits d un groupe appel Band of Electricizers sous le commandement de l es prit de Benjamin Franklin et r ussit unir autour de lui une petite communaut de disciples Mark Manders Mind Study 2011 La vid o Of spirits and empty spaces relate ses exp riences de groupe consistant essayer par les mouvements du corps et par la transe d insuffler la vie des machines ou acc der la r v lation de plans m caniques r volutionnaires Les mouvements des sujets dans la vid o semblent reproduire des parties d une machine les principes m caniques sont alors assimil s une chor graphie un mouvement dynamique d ensemble poss dant sa propre nergie vitale 1958 I Jean Rouch r alise le film Moi un noir Joachim Koester Tarantism 2007 1963 e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e eo e eo e eo e eo e e e e e e e Les raisins verts mission de vari t s de Jean Christophe Averty est di
19. 1971 0 e e e e e e e e e e 0 0 e 0 e e oe e e e Sortie du film de Hal Ashby Harold et Maude 2 L oeuvre support d une projection mentale Nous avons pr c demment trait d uvres qui documentaient la recherche entreprise par l artiste lui m me ou par un tiers visant plonger dans les tr fonds de l inconscient ou de l instinct Cependant certaines uvres en appellent plut t l inconscient du spectateur We EE e EE e e amp d K ee EE E e SS BE E Ek EE aca to o d Fran ois Curlet Rorschach Saloon 1999 Ki w a 3 Ee d EE LUE E KE a EC M M ON ON ON 0 zk E s S S Ainsi des portes du Rorschach Saloon de Fran ois Curlet qui reprennent la forme sym trique d une tache d encre utilis e dans le c l bre test psychologique invent par Hermann Rorschach Le test est dit de type projectif c est dire qu il met en jeu une r ponse spontan e un stimulus au sens ambigu la r ponse tant tudi e comme expression de l inconscient du sujet Ici le spectateur participant traverse la tache pensant p n trer selon le titre de l uvre dans un saloon lieu porteur d une imagerie h rit e de la culture populaire cin ma bande dessin e et y trouve des bouteilles vides de vodka et de whisky Ces alcools voquant de par leur face fac
20. 4 1989 Im pressions de la Haute Mongolie dont le titre nous indique l importance des crits de Roussel pour l artiste surr a liste La construction du film reprend le processus exploit par le po te dans son po me La Vue o une image minia turis e est tudi e en d tail travers le verre grossissant du fond d un porte plume La lecture nous emporte dans les moindres aspects comiques ou mouvants d une sc ne de bord de mer Dal d crit un voyage aux confins de la Haute Mon golie la recherche d un myst rieux champignon blanc au fil d images abstraites et color es d inspiration psy ch d lique Ces images proviennent en v rit de la cap tation en macro des d tails d une plaque m tallique Salvador Dal Impressions de la Haute Mongolie still 1975 rouill e Le th me du voyage s inscrit alors dans la notion plus g n rale de la perception sensorielle l exploration visuelle d un paysage abstrait devient la source d une exp dition imaginaire la fois par la force de l incons cient du spectateur et par l influence profonde de la voix du conteur La puissance de fascination des images projet es des quipements de vision sur l tre humain est un autre l ment cl de l uvre de Rodney Graham pr c demment expos e La voiture n avance pas mais son passager est invit y rester pour contempler le paysage auquel il tourne le dos De plus la Camera Obscura Mobile fai
21. a l art conceptuel est essentiellement un art du langage du document N y a t il pas suffisam ment d objets dans notre soci t globale de consommation Si l art est devenu mati re penser ne peut on pas se limiter au concept l essence de l uvre Telles semblent tre les questions que se posent les artistes comme Joseph Kosuth n en 1945 Robert Barry n en 1936 Lawrence Weiner n en 1942 Dan Graham n en 1942 ou le collec tif Art amp Language fond en 1968 Land Art Avec les artistes du Land Art la nature est au c ur du dispositif de cr a tion et s inscrit dans une mouvance qui lutte contre la domination du mod le de la gale rie des institutions artistiques et de leurs contraintes L uvre doit tre non plus une valeur marchande vou e une lite mais une v ritable exp rience li e au monde r el Les artistes proposant souvent des uvres monumentales utilisent les mat riaux de la nature bois terre pierres sable rocher etc et creusent d placent transportent accu mulent tracent plantent etc Ils introduisent galement des produits manufactur s et tra vaillent souvent dans des lieux loign s des centres urbains L usage de la photographie leur permet de faire connaitre leurs uvres Des croquis reportages et vid os sont pr sent s au public et participe de l conomie qui permet l artiste de vivre et de r aliser les projets suivants C
22. a s rie des Modulations de Le Parc se compose de simples s ries de formes g om triques color es ou en noir et blanc construites autour de calculs simples qui lui assurent une r gularit par faite Nous percevons la fois les r gles qui pr sident la cr ation de ces uvres et comme par un effet d illusion nous saisissons aussi un mouvement une ondulation qui donnent un relief la toile Julio Le Parc Modulation 1198 2008 1668 0000000 Le philosophe anglais John Wilkins publie la description d une mesure de longueur universelle c est l apparition du metre 9 Les Contorsions et Lumieres utilisent duand a elles le cin tisme c est dire le mouvement en art et l impression qu il provoque Les Contorsions proc dent de l ajout de structures en 3D au devant d une peinture g om trique faisant de la toile non pas une uvre fixe une repr sentation abstraite mais le support d un mouvement toujours renouvel Les Lumi res quant elles font usage comme leur titre l indique de sources lumineuses plus ou moins obtur es par des syst mes m ca niques en mouvement Les projections qui en r sultent tour noient et se transforment infiniment sur les murs des salles d exposition en un jeu d ombres et de lumi re fascinant Julio Le Parc Continuel lumi re cylindre 1962 2013 Julio Le Parc Cercle en contorsion sur trame 1966 La Lumi re symbolique chez Raymond Roussel
23. aliforniens d Allen Ruppersberg Mike Kelley en passant par Morgan Fisher Kelley d couvrit Roussel au travers des uvres de de Cointet Son installation Kandor 10B Exploded For tress of Solitude 2011 pr sent e au Palais de Tokyo ne se contente plus d op rer la rencontre entre cr ation plastique et d cor th tral mais invite le spectateur p n trer dans ce d cor et vivre de fa on active le voyage imaginaire auquel cette installation le convie Mike Kelley Kandor 10B Exploded Fortress of Solitude vue ext rieure 2011 Jean Christophe Averty n en 1928 vit et travaille Paris pionnier de l art vid o en France a r alis partir des ann es 1960 un grand nombre d missions t l visuelles in novantes et d cal es en exp rimentant les propri t s de ce m dium alors naissant et adaptant notamment les uvres litt raires du panth on du Coll ge de Pataphysique dont il fait partie Jarry Verne Roussel L artiste allemand Gerry Schum 1938 1976 compte galement parmi les premiers avoir utilis la t l vision des fins artistiques mais plus conceptuelles Ce nouveau m dium permettait selon lui de sortir des circuits traditionnels de diffusion de l art et de pr senter des artistes d avant garde un public plus large Jean Christophe Averty Impressions d Afrique 1977 1897 e e e e e e ee e St phane Mallarm publie Un coup de d n abolira jamais le
24. amp Giuseppe Gabellone Rodney Graham Jo o Maria Gusm o amp Pedro Paiva Mike Kelley Revue Locus Solus Pierre Loti Sabine Macher Man Ray Mark Manders Andr Maranha Pedro Morais Jorge Queiroz et Francisco Tropa Jean Michel Otho niel Victorien Sardou Joe Scanlan Jean Tinguely Jules Verne FRAN OIS CURLET FUGU C est par le d tournement d objet que proc de Fran ois Curlet n en 1967 vit et travaille Bruxelles leur mise en sc ne voquant la fois une do mesticit l nifiante et un complexe ensemble de r f rences l histoire de l art moderne la psychanalyse au cin ma la science et l industrie Ainsi toutes compos es autour d un postulat simple ses uvres plongent le spectateur dans un monde la familiarit inqui tante perverse et souvent empreinte d humour noir Si chaque objet semble tre la r alisation d une id e de d tournement unique et que chaque objet ou groupe d objet semble fonctionner en vase clos le parcours de l exposition plonge le spectateur dans un monde parall le la fois reconnaissable et trangement d cal dans lequel les oeuvres de Fran ois Curlet agissent comme des acc l rateurs de conscience Un poisson fugu DANIEL DEWAR GREGORY GICQUEL JUS D ORANGE l usage du terme sculpture pour d crire la pratique de Daniel Dewar et Gr gory Gicquel n s respectivement en 1976 et 1975 vivent et travaillent P
25. anim s ils pr sentent dans l exposition Jus d orange une s rie de c ramiques au vocabulaire sanitaire vier bidet toi lettes Elles sont l aboutissement d un processus personnel d apprentissage de la c ramique les deux artistes ont eux m mes construit un four puis tenter des s ries d exp rimentations sur la cuisson de larges objets Ici le paradoxe tient ce fait main cette approche artisanale dans laquelle le geste et le savoir faire du cr ateur domine pour aboutir la reproduction d objet produit industriellement Nous avancerons puisque ces objets ne sont pas sans nous rappeler un c l bre urinoir que le hand made appara t ici comme une alternative au ready made 1921 0 0 e 0 e e e e e e e 0 e e e e e e e e e e e e e laboration du test projectif dit de Rorschach 5 par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach 18 D tournement et provocation La notion de d tournement est aujourd hui devenue un jalon majeur de l art contemporain Nous pourrions arguer gu elle est un des corolaires de l invention majeure de la modernit le montage Le d tournement diff re de la r f rence en cela qu il fonctionne la fois sur la reconnaissance du spectateur qui comprend la r f rence ce qui a t extrait de son contexte et sur son d faut de reconnaissance face l absurdit l arbitraire du d tournement En ce sens le d tourne
26. ant tous les voyages imaginaires En tout premier lieu Jules Verne 1828 1905 son amour litt raire d enfance dont l imagination tr s moderne marqu e notamment par la m cani sation industrielle par la r volution pneumatique transforme notre appr hension du monde et ouvre les portes de l inconnu Dans une lettre Roussel crivit son propos qu il tait le plus grand g nie litt raire de tous les si cles Un cour an em stane L ormie GC LG Dent 2 MAar 406 Pierre Loti dans l une des salles de son palais de Rochefort sur Mer 1859 0 oe oe oe oe oe e Publication de L Origine des esp ces par Charles Darwin Affiche de la pi ce de Jules Verne jou e au Th tre du Chatelet 1886 1887 Citons galement a ce compte l l crivain Pierre Loti 1850 1923 une des grandes figures litt raires de la Ille R pu blique et une autre influence majeure de Roussel L officier de ma rine Julien Viaud sous le nom de Loti se fit dessinateur et chro niqueur succ s des pays qu il traversa peignant les d cors de ses romans de couleurs exotiques Il transfigura sa vie provinciale Rochefort sur Mer en une mise en sc ne excentrique Il dessina les modifications architecturales qui lui permirent de faire de sa maison un Palais oriental transformant ses invit s en des voya geurs virtuels travers le Monde et l Histoire de la Salle gothique la Chambre arabe
27. ar leur confrontation de nombreux documents scientifiques r unis par Lars Bang Larsen et Yann Chateign Tytelman l artiste explore diff rentes facettes de l esprit humain et autant de tentatives d acc der des formes de consciences nouvelles et jusqu alors inconnues Reptile brain or reptile body it s your animal croise donc portraits de membres de la contre culture exp rimentations scientifiques sot risme et rituels ancestraux et invite le spectateur se perdre dans les m andres de l esprit humain travers une exposition qui elle m me peut s aborder comme une exp rimentation intellectuelle Joachim Koester Reptile brain or reptile body it s your animal 2012 VARISTE RICHER LE GRAND LASTIQUE Po sie et science se rencontrent dans l art d Evariste Richer n en 1969 vit et travaille Paris comme l tude des strates min rales du globe y c toie l infini du cosmos entre vis es scientifiques et art post conceptuel D s ses pre miers travaux Richer s int resse aux instruments de mesure aux moyens scientifiques d appr hender le monde pour le rendre instable selon des proc d s simples changement d chelle effacement combinaison disparates Aujourd hui il ouvre les portes de sa gt Biblioth que d Artiste con ue pour r concilier le lointain et le proche le cach et le spectaculaire traversant tout deux le temps depuis leur ancestralit commune jusqu no
28. aris est une chausse trappe si le duo anglo fran ais laur at du gt prix Marcel Duchamp en 2012 s illustre r guli rement dans la statuaire figurative il ne semble pas pour autant consid rer le volume ou la figuration comme le but fondamental de leur pratique Le fait main l amateurisme clair en constituent un autre ferment majeur tout comme la diversit de proc d s de leurs tentatives sculpturales proc dant l agglom ration de mat riaux bruts la r cup ration et au d tournement de mat riaux industriels la r alisation de pi ces en c ramique ou en tapisse rie Toujours c est travers le doute et l aide d une pointe d humour que proc dent leurs r alisations confrontant le visiteur ses a priori artistiques que nous apprennent leurs tranges choix de sujets leur absence de lyrisme leur int r t pour les formes modestes Quelle contemporan it attendons nous de l art contemporain Quel professionnalisme d un artiste choisi par une institution Le titre de leur pr c dente exposition Cr pe Suzette a faisait allusion ce d calage de l usage des termes et des d finitions il s agissait pour Dewar et Gicquel d une r f rence une chanson parodique du comique anglais Kenneth Williams compos e enti rement de termes fran ais entr s dans l usage de la langue anglaise sans liens entre eux inter pr t e la mani re d une chanson fran aise romantique
29. as familier C est sous l gide des sculptures de rochers de l abb Four que Daniel wem Dewar et Gr gory Gicduel expliquent avoir con u leurs GIF anim s comme Le i E RE E DH 2 I ER Wox sgrs Scuiptes Menuet Ces rochers sculpt s sur le front marin de Roth neuf en Bretagne entre L Ermite au travail 1894 et 1907 par cet abb retir de ses fonctions piscopales constituent un immense environnement visionnaire Ce terme d fini des constructions complexes architecturales ou artistiques appartenant a l art brut c est dire une pratique artistique sans formation acad mique Les rochers sculpt s de l abb Four forment un ensemble de sc nes et de portraits aux th mes s cu laires souvent marqu s par l histoire ou l actualit Nous avons d j pr c demment analys le travail de Dewar amp Gicquel comme proc dant par une remise en cause des doxas de la sculpture la per manence la long vit la duret le geste d finitif du sculpteur Au travers de leur r f rence l art brut il ne s agit pas pour eux de revendiquer une filiation th matique ou formelle C est plut t au concept m me d art brut comme un jalon historique de l art et son amateurisme imaginatif et hallucin que le duo d artistes se r f re Ici la question se pose de la mani re suivante quel geste attendons nous d un artiste Qu est ce qui d finit la ma trise artistique d Parall lement aux GIF
30. autant d l ments qui servent de point de d part l laboration de projets ducatifs qui envisagent le Palais de Tokyo comme un lieu ressource avec lequel le dialogue est permanent L approche choisie a pour ambition d affirmer l exp rience du rapport l uvre comme fondatrice du d velop pement de la sensibilit artistique Quel que soit le projet engag visite active workshop rencontre etc les m diateurs du Palais de Tokyo se positionnent clairement comme des accompagnateurs et tentent de ne jamais imposer un discours pr tabli Jamais videntes et sans message univoque les uvres d art contemporain sont support l interpr tation l analyse et au dialogue elles stimulent l imaginaire la cr ativit et le sens critique Le service ducatif s engage valoriser ces qualit s afin d inciter chaque participant s affirmer comme individu au sein d un corps social S appuyant sur les programmes ducatifs en vigueur les formats d accompagnement CLEF EN MAIN offrent aux ducateurs et enseignants un ensemble de ressources et de situations d apprentissage qui placent les l ves dans une posture dynamique Des outils compl mentaires de m diation indirecte sont mis disposition pour pr parer ou pour prolon ger en classe l exp rience de la visite Les formats d accompagnement EDUCALAB sont quant eux con us sur mesure et en amont avec le service ducatif qui t chera de r pondre au mieux aux attentes de chaque grou
31. blique du moonwalk par le dan seur de claquettes Bill Bailey 23 La r alisation d un coffret cr sp cialement pour un objet permettant de le conserver mais aussi de lui attribuer son caract re sp cifique sa puissance se retrouve comme en cho l toile de Roussel dans le travail de Rodney Gra ham En effet son tui autour de Nouvelles Impressions d Afrique 1988 fait partie d un ensemble de dispositifs de lecture qu il a pr c demment cr permettant des approches alternatives d uvres litt raires allant m me jusqu en emp cher la lecture Le visiteur n aper oit du livre que la couverture celui ci tant conserv dans un coffret r alis sp cifiquement sa taille la lecture s oppose la contemplation de l objet mis en valeur pour des qualit s intrins ques qui ne sont plus litt raires mais iconiques L uvre de Mark Manders dont nous avons pr c demment soulign le caract re quasiment my thique se rapporte elle aussi au concept d imma nence les figures utilis es de fa on r p t e dans son travail totem kouros mannequin les objets d tourn s et les structures abstraites ne constituent pas un ensemble compr hensible de mani re lit t ral Toutefois l artiste insiste sur le sens intime introspectif d uvres comme Mind Study Ce n est donc pas ce qu elles montrent mais ce qu elles contiennent et ce qu elles symbolisent qui leur donne leur forme Ce th
32. bscurit dans laquelle se d roule la sc ne le ralenti qui rend cette chute presque abstraite sont autant d l ments voquant la fois une atmosph re irr elle presque sacr e et une sorte d abstraction d un ph nom ne naturel le regard du singe est aveugle la chute ne conna t pas de fin Gusmao amp Paiva Darwin s Apple Newton s Monkey 2012 Immanence la mati re habit e Je trouve tr s raisonnable la croyance celtique que les mes de ceux que nous avons perdus sont captives dans quelque tre inf rieur dans une b te un v g tal dans quelque chose inanim e perdues en effet pour nous jusqu au jour qui pour beaucoup ne vient jamais o nous nous trouvons passer pr s de l arbre entrer en possession de l objet qui est leur prison Alors elles tressaillent nous appellent et sit t que nous les avons reconnues l enchantement est bris D livr es par nous elles ont vaincu la mort et reviennent vivre avec nous Marcel Proust Du c t de chez Swann 1913 Ce que nous appelons la nature ce que Bossuet nommait Dieu nous ignorons le nom dont les premiers hommes usaient pour le d finir mais ils l prouvaient comme cette force effarante derri re tout Pascal Quignard Sur le jadis Dernier royaume II 2002 Postulons qu au del de l implication physique et intellectuelle du spectateur dont nous venons de voir l importance cruciale dans diverses uvres de Soleil froid
33. chez l artiste canadien l uvre est d apparence tr s simple il s agit de la reproduction d une malle poste am ricaine du d but du Asp si cle transform e en une chambre noire l aide d une lentille ajout e l arri re de celle ci Elle agit donc comme une bo te ferm e sur laquelle une ouverture permet la lumi re d entrer cr ant l int rieur une projection invers e le haut en bas la gauche droite Le visiteur une fois l int rieur de la malle poste contemple donc l image invers e du paysage qui se trouve dans son dos Tout comme le travail de Mike Kelley cette chambre noire mobile peut tre lue au travers du prisme de la psycha nalyse son passager voyage vers l avant mais regarde en arri re se plonge non pas dans la contemplation du futur mais essaye plut t de d chiffrer une image paradoxale puisque invers e du pass Nous pouvons la concevoir comme une r alisation symbolique du cr ne d un homme hant par les images confuses qui le fondent La lumi re devient ici synonyme du r ve de la vision qui meut l homme dans ses d sirs mouvement exprim de fa on litt rale par la mise sur roues de l appareil de vision depuis une origine myst rieuse vers un possible devenir Camera obscura Une camera obs cura ou chambre noire est un instru ment optique permettant d obtenir une projection de la lumi re sur une surface plane soit une vue en deux dimensions
34. ctionnent travers la participation du spectateur Le trouble na t alors de leur familiarit instillant un doute au sein de notre habitus de notre disposition acquise Certaines des bo tes vitr es de Joseph Cornell 1903 1972 pr sent es dans l exposition Nouvelles Im pressions de Raymond Roussel constituent elles aussi un exemple marquant d objets d art participatifs qui re qui rent d tre mani s par le spectateur Les l ments qui s y trouvent sable billes se d placent alors dans l espace clos de la bo te mus par le visiteur menant la cr ation en temps r el de paysages surr alistes et abstraits sous les yeux du visiteur participant Cornell partage avec Roussel le culte id alis du souvenir d enfance une passion pour le th tre la musique et l op rette des XVIIIe et XIXe si cles fran ais ainsi que l adoration id latre de po tes de danseuses et d actrices dont ses bo tes vitr es sont les reliquaires Joseph Cornell Blue Sand and Box 1950 1945 1948 e e e e e e e e e e e ee e e e e e e e e e e e ee eo e 0e e e L crivain anglais George Orwell invente le D couverte de hologra terme de guerre froide rapidement repris par phie par le prix nobel de les politiciens et journalistes pour d signer physique Dennis Gabor les rapports entre les blocs Est et Ouest 21 Un ph nomene comparable dirige notre appr hen sion des images du film de Salvador Dal 190
35. e un glossaire comprenant des notions aff rant aux courants de Annexe p 31 pens e et aux arts visuels un recueil de quelques extraits de textes pour favoriser une mise Bibliographie p 33 en perspective de points de vue diff rents ou compl mentaires travers les poques et poursuivre le d bat Zoom M diation p 34 une bibliographie contextuelle Un zoom sur une approche de la m diation culturelle de cette sai son avec la Carte Mentale E EE e Contributeurs Marion Buchloh Kollerbohm Pierre Kelley Studio Inc Mike Kelley Foundation for the Arts Caron St phanie Garnier Catalina Martinez Breton Courtesy Mike Kelley Foundation et Galerie Gagosian No mi Naudi Th ano Ntova Tanguy Pelletier Fanny Photo Fredrik Nilson Serain Introduction Soleil Froid la premi re saison de la programmation de l ann e 2013 du Palais de Tokyo nous propose un voyage dans un monde trange et sans rep re la r alit se d robe nos sens et prenant sa place se d ploie progressivement un monde incertain Les artistes des diff rentes expositions de Soleil Froid nous invitent au travers de gestes surr alistes et paradoxaux r viser nos jugements bouleversant la fois notre rapport au monde et notre conscience JULIO LE PARC et la r alit Portrait de Julio Le Parc NOUVELLES IMPRESSIONS DE RAYMOND ROUSSEL Auteur litt raire unique Raymond Roussel 1877 1933 fascine autant par
36. e hi rarchie des avant gardes modernes au Land Art en passant par le Pop Art tout ce qui a produit de la forme au cours du si cle dernier se trouve mis en perspective dans son uvre Giuseppe Gabellone Assetato 2008 1021 Le grand scientifique perse Ibn al Haytham termine son Trait d optique Lumi re et Op Art L effacement de nos rep res mentaux et physiques le vacillement de notre appr ciation de la r alit constitue une des pr mices de la programmation Soleil Froid Ce glissement s op re aussi bien comme nous l avons pr c demment vu par un d passement des limites de la repr sentation ou un jeu de distorsion du m dium de l uvre Julio Le Parc plasticit de la perception optique Nous proposons pr sent de nous attarder travers l exposition de Julio Le Parc et les uvres de ce grand pr curseur des formes d art dites perceptives sur des d marches artistiques utilisant l intangible comme mat riau Ainsi nous tudierons l utilisation en art contemporain de la lumi re comme vecteur de sens et d impressions physiques Nous baserons cette tude sur une courte pr sentation historique de l Op Art une s lection repr sentative d uvres de Le Parc et sur des travaux permettant d largir notre champ d investigation En tant que membre fondateur du G R A V dans les ann es 1960 et plus tard lors de sa carri re personnelle Julio Le Parc a d velopp un art
37. e d une pomme devant un Isaac Newton contemplatif lui r v le les lois de la gravitation universelle 10 Ce ph nom ne d immanence lumineuse est pr sent dans plusieurs uvres de Soleil Froid symbolisant l origine m me des images dans l esprit humain et le d sir de r aliser ces images dans l art L installation Kandor 10B Exploded Fortress of Solitude de Mike Kelley 1954 2012 est aussi bien nourrie de r f rences aux comic books qu la psychanalyse dans une approche la fois lyrique et doucement ironique typique de l artiste californien Ainsi elle s inspire de la ville de Kandor tir e de l univers de Superman seule cit ayant surv cu la destruction de la plan te Krypton plan te de naissance du super h ros elle a t r cup r e et miniaturis e par Brainiac un des m chants de la c l bre bande dessin e Plac e sous cloche elle va rejoindre sa collection de villes enlev es des mondes intergalactiques jusqu ce que Superman la r cup re et la mette l abri en attendant de trouver un moyen de lui rendre sa taille r elle et de pouvoir ainsi retrouver les siens La qu te des origines et les traumatismes de l enfance constituent un l ment r current de l uvre de Kelley sou vent symbolis s par des accumulations de petits objets intimes et par l usage de mat riaux enfantins la peluche en parti culier Avec un m lange de lyrisme et de crudit et par des r f rences
38. e ici m me les deux blocs de la Guerre Froide on peut supposer que l artiste interroge le discours de propagande et les clich s culturels qu il engendre plusieurs d cennies apr s Cette capacit qu a le spectateur s impliquer men talement dans une uvre de l interpr ter selon un v cu et un inconscient qui lui sont propres est constamment en action face au travail de Joachim Koester Les vid os o s animent sous nos yeux les dessins sous drogues hallucinog nes de Henri Michaux en sont un exemple flagrant Elles rappellent dans un premier temps la forme de certains films psych d liques o la pellicule elle m me servait de support des motifs al atoires trac s de la main de l artiste peinture rayure griffure du support Au del des similarit s de forme elles partagent le m me usage de la fascination de l il face une image certes abstraite mais si mouvement e qu elle s empare de l esprit du spectateur Alors Joachim Koester nous am ne tenter l exp rience de la projection partir de ces expressions de l inconscient de Michaux il nous offre un support o d velopper nos repr sentations mentales 1972 We AS Er e a Se der Les e Ze ES E D Henri Michaux sans titre dessin mescalinien 1958 RC Eh FA Eat ka A a AI Se ataNi d P Se Aa RE Ee x s Sal r f T d EREM e Rer e ee o o e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e ee e
39. e l image du monde elle est utilis e de mani re symbolique L artiste expose depuis mainte nant plus de vingt ans des dessins d architecture imaginaire d crits comme Selfportrait as Building architecture tant cens e incarner un alter ego nomm Mark Manders un double fictionnel de l artiste A c t de ces lieux imaginaires vocateurs d une personnalit fic tionnelle des sculptures de glaise et des assemblages d l ments trouv s nous offrent l image d un habitant possible pour cet habi tat Jacques Carelman Le diamant 1975 Mark Manders Nocturnal Garden Scene 2005 Cette approche singuli re n est pas sans lien avec la sta tuaire de l artiste italien Giuseppe Gabellone n en 1973 vit et tra vaille Paris En effet celui ci traite la notion de sculpture et son inclusion dans l espace public en s approchant au maximum des limites du m dium au point de brouiller les fronti res entre l objet et le paysage Des statues rouillant sur des toits une section de rue et tout ce du elle contient arbres et voitures couverte de peinture acier dure des statues n existant que dans le t moignage photogra phique de leur installation son travail explore les conditions dans lesquelles la sculpture existe et o commence l espace public dans lequel elle prend place Son travail est aussi remarquable pour son usage tr s post moderne de r f rences diverses sans apparent
40. e le temps d observer les oeuvres pour mieux les exp rimenter 1 Processus de cr ation p 17 Une seconde partie intitul e Par del la mati re sera l occasion de nous int resser aux processus de cr ation en jeu 2 Le rapport au monde dans les pratiques artistiques de la saison et de m diter sur la comme exp rience artistique p 20 charge des objets d art afin de mieux cerner l invisible Enfin c est du point de vue du spectateur dont il sera ques 3 Immanence La mati re habit e p 23 tion Tant t active r flexive ou m ditative sa posture varie selon les oeuvres Quelles sont les attentes des artistes notre gard Quelle est notre place dans l exposition Telles sont les questions III La posture du spectateur p 26 auxquelles nous tenterons de r pondre ici 1 Le Spectateur acteur de l oeuvre p 26 Ce texte principal sera clair par des outils de r f rences permettant par des apostilles de compl ter les connaissances 2 L oeuvre support d une projection mentale p 28 sur certaines notions propres au sujet abord tandis qu une fl che du temps d roule en bas de page un choix de dates cl s pr texte 3 Le cabinet de curiosit mode d emploi p 29 largir le propos par une lecture compar e v nements sociaux politiques monde des id es et grands courants de pens e his toire des mus es et grandes expositions monde de l art et de la Glossaire p 30 culture En fin d ouvrage une annexe rassembl
41. e montre assistant a la repr sentation th trale d Impressions d Afrique C est aussi sa Tonsure que l on retrouve dans la photographie de Man Ray 1890 1976 une toile filante sculpt e sur son cr ne l astronomie tant un th me r current des uvres de Roussel Guy de Cointet vue de l installation De toutes les couleurs 1981 Install en Californie des 1968 l artiste fran ais Guy de Cointet 1934 1983 fut l origine d une cr ation d objets et d impressions typographiques nomm s props en fran ais accessoires puisque leur dessein tait de se trouver mani pul s sur sc ne lors des repr sentations de pi ces crites par de Cointet lui m me Tr s influenc par Roussel dont il contribua tr s largement faire d couvrir l uvre nombre de jeunes artistes californiens de l poque ainsi que par les soap operas et les th tres de l absurde ses repr sentations font usage du d cor et de l illusion qu il provoque comme fondement du th tre part gale avec le dialogue 1895 e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e eo e e eo eo e eo eo eo eo eo eo Le jeune commis de cuisine Henri Charpentier invente accidentellement la cr pe Suzette que le Prince de Galles de l poque sera le premier go ter 15 Guy De Cointet ceuvra galement pour l introduction de formes narratives au sein d un art dit conceptuel Son influence fut importante sur une jeune g n ration d artistes c
42. e n est pas tant l uvre singuli re et isol e qui compte bien que son attraction persiste mais son inscription dans un ensemble Un effet saisissant est cr par l h t rog n it des objets et l exposition devient le site du multiple du simultan d un syst me dynamique o les valeurs artistiques historiques religieuses et f riques se c toient La r partition des objets cr e des ensembles reli s entre eux et auxquels d autres sont subordonn s cr ant des configurations mat rielles qui laissent deviner un discours une pens e organis e La r union d objets peut aussi devenir synonyme de contrastes et de glissements Car ce n est pas uniquement la volont de construire une repr sen tation totale qui suscite le go t du merveilleux et l accumulation d objets remarquables L id e qui se rattache une telle pr sentation est celle d une compr hension qui cat gorise p se compare rapproche pour saisir et articuler autrement la vaste diversit du monde L assemblage qui est l une des conduites cr atrices les plus utilis es de nos jours permet finalement la cr ation de juxtapositions massives et nigmatiques pour rendre compte du d sordre du discontinu et aussi parfois de la discontinuit du monde travers sa vari t o l objet est toujours l l ment essentiel Georges Perec extrait de Notes sur ce que je cherche in PENSER CLASSER 1985 Si je te
43. elui ci volue L installation met en doute la limite entre espace d exposition et uvre l uvre sous cette forme se rapproche de l architecture mais peut tre plus encore du d cor de th tre le visiteur occupant la fois le r le de acteur et la place du spectateur 13 L p d d Julio Le Parc derri re Cloison lames r fl chissantes 1967 1823 e 0 e e e e e Johann Wolfgang von Goethe publie son Trait des couleurs Cette influence de la th atralit du d cor sur l art moderne et contemporain se trouve illus tr e dans Soleil Froid la fois au travers de l in fluence du th tre sur l uvre de Raymond Roussel et ensuite de l influence qu exer a son th tre sur d autres artistes En effet le th tre a t la fois une influence importante de la cr ation de Raymond Roussel et un de ses moyens d expres sion de choix On notera parmi ses dramaturges favoris Victorien Sardou 1830 1908 auteur entre autres de pi ces satiriques raillant l actualit et les m urs du XIX si cle mais surtout de pi ces historiques telles que La Duchesse d Ath nes F dora ou Th odora toutes deux crites pour Sarah Bernhardt 1844 1923 Locus Solus contient des emprunts directs cette derni re pi ce D autres influences de Raymond Roussel sont il est vrai moins purement th trales mais expliquent son amour du d cor de l illusion sc nique permett
44. emps que par la main de l artiste tandis que l chafaudage qui lui sert de socle affiche une solidit intemporelle Ici c est tout un vocabulaire de la modernit d construction de la figure industrialisation de l art qui se voit recompos par le proc d du d tournement Arturo Martini La Sete 1934 Umberto Boccioni Forme uniche della conti nuit nello spacio 1913 1924 e oe oe oe e oe oe oe e e oe e e oe oe oe oe e e oe e e e oe oe oe oe e Andre Breton publie le Manifeste du Surr alisme 19 Le rapport au monde comme exp rience artistique Ce gu explore parfois l art contemporain c est le rapport que l tre humain entretient avec le monde qui l entoure et comme nous le verrons dans cette tude de nombreux artistes op rent une remise en cause des a priori des doxas touchant ce sujet Ces uvres t moignent de la possibilit d envisager le monde selon d autres angles d approche d autres points de vue Elles offrent m me l id e de modes alternatifs d appr hension de la r alit AN AAA LH BOURHE RH MAE A A E A A P A A S EA SA S A G deele Evariste Richer M tre de m moire d tail 2003 L uvre d Evariste Richer artiste de la mouvance n o conceptuelle se concentre sur les moyens physiques outils et cognitifs unit s permettant de mesurer le monde et par l de l analyser et de l assimiler II joue ainsi sur des inter f rences des ana
45. ens large peut tre de l appropriation artistique tout art qui r em ploie du mat riel esth tique par ex photo graphie publicitaire photographie de presse images d archives films vid os etc Il peut s agir de copies exactes et fid les jusque dans le d tail mais des manipulations sont aussi souvent entreprises sur la taille la cou leur le mat riel et le m dia de l original Cette appropriation peut tre effectu e avec une intention critique ou comme un hom mage xArt brut Terme invent en 1945 par l artiste Jean Dubuffet pour d signer des productions de personnes exemptes de culture artistique et oeuvrant en dehors de normes esth tiques convenues pensionnaires d asiles psychia triques autodidactes isol s etc L art ne vient pas coucher dans les lits qu on a faits pour lui il se sauve aussit t qu on prononce son nom ce qu il aime c est l incognito Ses meilleurs moments sont quand il oublie com ment il s appelle J Dubuffet Art conceptuel Lucy R Lippard n e en 1937 critique d art et curator am ricaine fut l une des premi res t moigner de la d mat rialisation de l uvre d art au tournant des ann es 1960 et 1970 Les artistes dits conceptuels largement influenc s par l art minimal font effectivement souvent l cono mie de la production de l uvre se conten tant den livrer au public un descriptif un mode d emploi une intention En cel
46. ent pas seu lement pour fonction de r unir des exemples bizarres de produits naturels et artificiels cristaux coraux b zoards cornes de licornes en fait des cornes de narvals armes et artefacts de tribus primitives collectionn s pour leur raret Ils avaient surtout pour but d organiser la mani re d une grande biblioth que une hi rarchie de toutes choses sur Terre selon la division des l ments qui tait alors comparable celle des r gnes le min ral pour la terre le v g tal liant la terre et l eau les animaux entre terre eau et air et l art humain se confondant avec le feu Dans ce cadre l trange le collectionnable pourrions nous dire est ce qui se tient entre deux r gnes et qui assure une connexion un lien conceptuel qui permet de penser le monde comme un tout au del des divisions En ce sens le cabinet de curiosit s constitue un ant c dent histo rique la relation que nourrit l abb Ha y avec le monde et ses ph nom nes naturels Les rapprochements arbitraires qui y sont tablis entre les objets collectionn s nous semblent tenir d une vision esth tique du monde autant artistique que scientifique C est ainsi que lorsque variste Richer inclut la collection g ologique de R J Ha y dans son exposition il en fait pour le public un objet esth tique et symbolique et souligne les qualit s formelles presque artistiques que r serve parfois l exercice scientifique
47. erche artistique En effet elle est fond e sur un ensemble de r gles dont cer taines sont explicit es dans son ouvrage posthume Comment j ai crit cer tains de mes livres visant g n rer du texte la narration devant alors se plier ces nouvelles inventions Roussel proc de par assonances conso nances jeux de mots double sens autant de proc d s qui transforment in cidemment le fil narratif Les r gles g n rent certaines images et entra nent son imaginaire vers celles ci la pens e produit de la pens e En jouant sur le sens des mots Roussel cr e un ensemble de r f rences et de symboles qui lui sont propres comme un champ lexical r invent dans lequel il pioche pour cr er son uvre C est galement par un jeu de r f rences langagi res qu il re vient au spectateur de d coder que proc de Fran ois Curlet avec l uvre Western E A tricolore italien orchestrant la rencontre entre art conceptuel am ricain et culture cin matographique italienne L uvre consiste en un n on formant au mur les lettres de son titre a la mani re de l art concep tuel Toutefois l inscription semble ici n avoir qu une valeur de d claration ARS PP d intention on aurait tout aussi bien pu crire ceci est de l art conceptuel RCE OU plut t ceci est un fantasme d art conceptuel En effet c est ici qu entre en jeu le terme spaghetti en r f rence au western du m me nom version europ
48. es m caniques absurdes productrices de sons d images de couleurs et de mouvements c est dire de rien de tangible sont une alter native moqueuse la machine industrielle utilitaire et ali nante Leur forme m me ce bricolage ces d fauts de construc tion que ch rissait Tinguely lutte contre l efficacit industrielle Dame Tin ged galerie fons mayer 415 krefeld ostwall 123 telefon 02151 29554 ffnungszeiten mo bis fr 10 bis 13 und 14 bis 18 ur sa 10 bis 14 uhr up e SCH LA Z Ser il AX Ch X amp Gus AN 1 Ex Re van pour u une Feitt MORde 1966 67 TIR Gut Jean Tinguely Requiem pour une feuille morte 1966 67 croquis Centre national des arts plastiques FNAC 30349 Adagp Paris CNAP photo Y Chenot Le m canisme dans l oeuvre L uvre comme cr ation m canique est un des grands th mes qui parcours la programmation Soleil Froid L uvre de Jean Tinguely que nous venons de d crire fait bien entendu partie des exemples de cr ation em pruntant un vocabulaire m canique mais elle n est pas la seule Ainsi Spatz von Paris de l artiste Thomas Bayrle n en 1937 vit et travaille Francfort est form d un mo teur de Citro n 2CV pr sent en fonctionnement et met tant une bande sonore qui m lange des vrombissements une chanson d Edith Piaf L analyse propos e ci avant d une sculpture m canique comme uvre du temps pr sen
49. es participants peuvent galement contempler ce por trait divis cette illusion d optique Julio Le Parc Cloison lames r fl chissantes 1966 Nous pouvons ais ment comparer l illusion que nous venons de d crire avec celle mise en place par Fran ois Curlet travers son uvre Vitrine Une grande vitre en r f rence au Grand Verre de Marcel Duchamp se trouve install e dans l espace d exposition comme une sculpture autour de laquelle on peut tourner et un tableau face auquel on peut se tenir Le visiteur Se tenant justement devant cette vitre devient le mo tif vivant et ph m re d une repr sentation Sur la vitre deux zones on t taill es pour cr er en ces parties un effet de loupe grossissante approximativement au niveau du visage et des parties g nitales On a d j soulign l influence de la psychanalyse sur l uvre de Curlet et point n est besoin d expliciter la dualit sou lign e par l uvre entre le psychique et le sexuel Toutefois nous noterons que l uvre au contraire de son mod le duchampien n est seulement mise en action par la pr sence d un visiteur cobaye victime fac tieuse ou inconsciente du pi ge auquel elle se trouve soumise La nature spectaculaire de l uvre qui est une sorte de dispositif de vision voyeuriste comparable un miroir d formant de f te foraine implique un sujet et un voyeur Fran ois Curlet Vitrine 1992
50. est ainsi que dans les ann es 1970 certaines uvres r int grent les mus es et expositions d abord par l image puis par des installations dans les es paces int rieurs Si tout un pan de la cr ation Land Art consiste en des alt rations durables du paysage la plupart de ces uvres rel vent plut t de l art ph m re vou es plus ou moins longue ch ance la disparition sous l effet des l ments naturels Modernit Le terme d signe la fois une poque une civilisation et une conception de l humanit indissociable de la culture occi dentale et de la philosophie europ enne La notion aussi floue soit elle renvoie en tout cas l Europe des Temps modernes depuis la Renaissance jusqu au monde contemporain Ainsi elle commencerait au XVIe si cle en Europe avec le protestantisme l av nement des sciences exp rimentales et les grandes d couvertes Puis elle culmine au si cle des Lumi res Rationalisme positivisme et optimisme foi dans le progr s en sont sur le plan philosophique les traits les plus significatifs Quatre grandes r volutions en d coulent L homme moderne conquiert son autonomie et affirme sa volont de ma trise technique du monde L homme moderne vide le monde de son myst re il le d senchante positivisme et s efforce de s approprier les qualit s des dieux du pass omniscience puissance L homme moderne dissocie les diff rentes dimensions de l existe
51. extes une r flexion sur les m thodes de compr hen sion d assimilation et aussi d oubli des images et des moments culturels Ses expositions sont telles des cartes mentales renvoyant des syst mes de repr sentations acquis ou d velopp s dans des contextes sp cifiques r volutions industrielles sociales scien tifiques La vid o The Long Ago Death of a Fly propose la juxtaposition d un texte lu et d une image sans lien apparent une main arm e de ciseaux d coupe des formes serpentines dans une feuille de papier l artiste lit un texte d crivant les mouvements d une mouche dans son atelier jusqu la mort de celle ci Un vide s ouvre entre l image et le r cit lui m me tr s imag Zbynek Baladr n The Long ago Death of a Fly 2010 du texte qui agit la mani re d une nigme visuelle pour le visiteur Tentation de l amateurisme une exploration de soi Retrouver l inqui tude l excitation de la nouveaut essayer d largir son champ de pratique en tentant toujours de nouvelles approches ou on ne ma trise pas pleinement voil en soi un processus de cr ation qui ne tend pas seulement l exploration des possibilit s du mat riau mais galement la recherche intime de ce qui motive cr er Le renouvelle ment des protocoles de cr ation vise la perte d assurance et am ne celui qui l entreprend devoir d finir sa place dans un contexte de cr ation qui ne lui est p
52. ffus e a la t l vision fran aise 24 Fran ois Curlet Chanter l enfer 2010 L id e du Mal comme puissance ind pendante survivant l esprit et la chair est exploit e dans l installation de Fran ois Curlet Chanter l Enfer constitu e d un ensemble de reliques l ments de boiserie morceaux de rideaux de portemanteaux r cup r es dans l appartement bruxellois du tueur en s rie Andras Pandy qui assassina presque tous les membres de sa famille Curlet les a assembl es en maison pour oiseaux la m taphore est macabre le petit abri symboli sant le foyer un lieu de s curit L artiste qui parle souvent de mati re radioactive pour voquer celle employ e dans ses oeuvres souhaite nous amener nous interroger Le Mal est il une nergie diffuse qui impr gne la mati re 1964 0 0 OG OG Oo Oo 0 0 OG 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 OG OG o 0 o Pour une poign e de dollars premier grand western spaghetti est r alis par Sergio Leone 25 IL LA POSTURE DU SPECTATEUR Notre tude nous a amen s tour tour nous pencher sur l uvre en temps qu objet dans sa r alit mat rielle puis d passer cet tat de fait pour tudier ce qui constitue les pr mices de l uvre son processus de cr ation mais aussi sa port e m taphysique C est d sormais sur le spectateur que nous porterons notre attention Pour cela nous tu dierons une s lection d uvres de
53. hasard 16 IL PAR DEL LA MATI RE Processus de cr ation Par le terme processus nous ne visons pas les uvres rassembl es sous le n ologisme processorielles c est dire des uvres d coulant de l application d un protocole pr d fini visant amenuiser l influence subjective de l artiste Nous tentons au contraire d tudier les uvres de Soleil froid travers l impulsion cr atrice individuelle dont elles t moignent La perplexit dans laquelle peut parfois nous plonger certaines uvres cristallise d ailleurs l importance critique nos yeux du pourquoi de l uvre Nous ne cherchons rien d autre lorsque nous nous demandons ce que nous devons comprendre que ce que l artiste a voulu dire dans telle cr ation l uvre existe comme r sultat d un processus intellec tuel de r alisation que nous tentons de saisir Ce processus peut avoir pour origine l inscription de l artiste dans l histoire d un m dium histoire de la peinture de la sculpture en r action ou en continuation d une tradition un engagement politique le d veloppement de recherches personnelles philosophiques ou scientifiques Il peut en ce sens tre plus plastique ou plus conceptuel ou se situer un degr interm diaire Jeux de langage et nigmes visuelles L criture constellaire de gt Raymond Roussel constitue un remar quable exemple dans le domaine litt raire d un tel processus de rech
54. hode d Alexandre Cozens 1990 LEIRIS Michel L Afrique fant me 1934 PEREC Georges Penser Classer 1985 POINCAR Henri La science et l hypoth se 1902 PRADEL Jean Louis Julio Le Parc 1995 RICHER variste Slow snow 2009 ROUSSEL Raymond Comment j ai crit certains de mes livres 1935 ROUSSEL Raymond Locus Solus Flammarion 1914 ROUSSEL Raymond Impressions d Afrique 1910 ROUSSEL Raymond Nouvelles Impressions d Afrique 1932 ROUSSEL Raymond La Doublure 1897 Raymond Roussel in Europe revue litt raire mensuelle n 714 octobre 1988 Raymond Roussel et les excentriques in Magazine litt raire n 410 juin 2002 Raymond Roussel La vue 1904 VASARELY Victor Le Manifeste jaune 1955 33 aJ1IeguIDeuUI Helon un E allonp lAlpul UOIX9 J91 oun E UN2EU JUEJIAUI uoyeuuweibold ej 11n09ed inod seuiBeuwui uoneipauwu op syno sal 19 ureaodwazuos aasuad e ap s n few s w y Sep uonisodxe op Salsiue SO UOIJE 91 ua JOUW alle ISUIY SUONISOdXE s p ajejueu 19 anbis ud uoeio dxe oun g SIN8 ISIA Sal 9JIAUI alle 8 98IS OIAN NE 99919 nal nowe SJUSWUSS s p OoUE oun 21pU9 op UE EI Aed 991IdSU uonpIpeu ap NO un loos op 291919X9 UN SIOJ E R S9 VJU N 819 EI ed ME ve tg i e Q II am DEET i is E h meas DST Wees er Be Ur Et 1 IW Jk N Mi a Ba Se 3418 VH rd 37 IN TK E R AN C2 gt i WO Te gt CG 3 DE bat Ee gt
55. ielle de l uvre que nous voquions plus t t m ne l inclusion de l espace d exposition de l espace public et du spectateur lui m me parmi les l ments qui peuvent constituer une uvre L ouvrage de l artiste ne prend plus n cessairement forme comme objet c est dire tymologiquement comme ce qui est jet devant les yeux de celui qui regarde mais plut t comme une architecture un environnement ou tout le moins une pr sence Julio Le Parc devant Cloison lames r fl chissantes 2005 L exposition monographique de Julio Le Parc au Palais de Tokyo constitue un exemple marquant d environ nement dort o les uvres se constituent les jalons d un parcours o le visiteur tient la fois le r le de spectateur et d acteur Le texte Proposition pour un lieu d activation dit par le G R A V en 1966 d crit un lieu hypoth tique servant de mod le la conception des expositions du groupe Ce lieu peut avoir le caract re ou l apparence d une galerie d art exp rimentale d une sc ne de th tre d un plateau de t l vision d une salle de r union d un atelier d cole etc mais n aurait aucun de ces caract res sp cifiques Dans ce contexte le terme installation se d finit comme une uvre qui ne se trouve plus seulement face la vision du spectateur mais qui se d ploie autour de lui et lui permet par effet de miroir de se m ler au contexte dans le quel c
56. l Duchamp 1887 1968 invente en 1916 le concept du readymade qui consiste exposer un objet usuel et d cr ter qu il s agit d un objet d art Ce geste novateur repositionne le r le de l artiste sous un nou veau jour puisqu il n est plus forc ment dans le faire il peut se contenter de d cider de d tourner un objet Nouveau mode d expression artistique le readymade qui signifie d j fait a la particularit de permettre au spec tateur de s int resser l objet pour lui m me d une part et d autre part de jouer avec les repr sentations mentales la forme de l objet expos doit renvoyer un concept et lui don ner un nouveau sens Fontaine pr sent au public en 1917 est un urinoir en porcelaine renvers achet par l artiste dans un maga sin et qu il a sign R Mutt 1917 Cette pi ce consid r e comme le premier ready made m diatique de Duchamp passe pour tre galement l une des oeuvres les plus controvers es du XX si cle Surr alisme Terme qui renvoie la surr a lit employ pour la premi re fois par Appo linaire face une repr sentation des ballets russes pour qualifier un sentiment au del de la r alit visible V ritable hommage l imagination et appel l merveillement ce mouvement artistique tant litt raire que visuel de la premi re moiti du XX si cle va lorisant des proc d s de cr ation et d expres sion lib r
57. la programmation Soleil Froid qui prennent vie soit gr ce la participation directe de ce dernier soit par appel son imaginaire l uvre offrant alors un terrain propice au d veloppement des fantasmes des projections de son spectateur Pour conclure nous offrirons une analyse du cabinet de curiosit s comme paradigme du rapport existant la fois entre l imaginaire et la science le mat riel et le sacr l artiste et le spectateur Le spectateur acteur de l oeuvre D une mani re g n rale par mes exp riences j ai cherch provoquer un comportement diff rent du spec tateur pour trouver avec le public les moyens de com battre la passivit la d pendance ou le conditionnement id ologique en d veloppant les capacit s de r flexion de comparaison d analyse de cr ation d action Julio Le Parc Comme nous l avons pr c demment voqu la participation du spectateur est un l ment d cisif du tra vail de Julio Le Parc Nous en avons expos les ambitions politiques et sociales on ne parle plus de spectateur mais d acteur ainsi que le fonctionnement physiolo gique un art fonctionnant sur la perception oculaire En effet la disparition du geste artistique du style au profit d une forme industrielle impersonnelle quivaut au d clin de la figure de l artiste au profit du visiteur La Salle de jeu concluant l exposition semble bien videmment le meilleur exemple le plus vident
58. logies formelles ou des syst mes d quivalence L tre humain a mis au point des instruments et tech niques pour appr hender son environnement or ces objets en disent presque aussi long sur la chose mesur e que sur la chose qui mesure Pour exemple le M tre de m moire 2003 dessin de t te et a main lev e par l artiste exprime bien la complexit de notre rapport moderne au monde tant t rationnel tant t instinctif Richer invite renouer avec une saisie du monde l aide de notre propre corps comme r f rent C est cet espace entre r el et surr el entre conscient et inconscient du explore inlassablement l artiste danois Joachim Koester et qui est au centre de son exposition Reptile brain or reptile body its your animal Dans la vid o Maybe one must begin with some particular place le com dien et danseur Jaime Soriano r alise sur le toit terrasse de la villa de l architecte mexicain Luis Barrag n la chor graphie d une performance du metteur en sc ne Jerzy Grotowsky laquelle il participa originellement en 1985 Grotowsky est l origine d une forme de spectacle cherchant annuler les clivages entre th tre danse parole et chant il se base pour a sur une tude des techniques physiques existant dans certains rituels de transe en particulier sur les rituels du vaudou haitiens Avec ses performeurs il recherche une nouvelle forme d expression bas e sur le physique sur le souffle et le corp
59. nce indi viduelle et collective laicisation L homme moderne a foi dans le progr s et ne craint plus son avenir Post modernit s agit pour le moment davantage d un tat d esprit que d un fait de civilisation Le trait central en est sans doute le constat d une crise du sens proc dant d une d sillusion g n ralis e l gard des id aux humanistes de la modernit Dans le champ de l art le post modernisme rejette ou met simplement de c t les aspects propres l art moderniste Il implique donc une d construction des codes existants ainsi qu une relecture et un brassage des r f rents culturels En ce sens dans Le Post Moderne expliqu aux enfants 1986 Jean fran ois Lyotard pr cise Le post de post moderne ne signifie pas un mouvement de come back de feed back c est dire de r p tition mais un proc s en ana un proc s d analyse d anamn se d anagogie et d anamorphose qui labore un oubli initial Ainsi les artistes reprennent leur compte avec une tendance d lib r e l clectisme les objets de con sommation jusque dans leurs aspects les plus kitsch en une attitude de d fi vis vis des crit res du bon go t ou d une quelconque s lection esth tique teint e de moralisme 30 Readymade Combinant un constat pes simiste la peinture est obsol te et une fascination pour les objets industriels fabri qu s en s rie Marce
60. nt r t pour le cabinet de curio sites in ETC n 86 2009 p 14 19 Le cabinet de curiosit s est vu comme un point de d part pour tudier les rassemblements d objets ou ont r alis s nombre d artistes Une analogie peut tre trac e avec l irrationalit des agencements et l exploration formelle des mat riaux que l on y retrouve S il est d abord repris comme dispositif de pr sentation notamment avec les premi res expositions surr alistes il est par la suite utilis comme sujet C est le cas des oeuvres qui se pr sentent sous forme de collections et de mus es fictifs qui mettent de l avant des syst mes d organisation ou qui usent de vitrines de conserva tion Certains d entre eux convoquent directement le cabinet des merveilles c est la cas entre autres des collages de fragments d objets de Joseph Cornell qu il faisait tenir dans de petites bo tes de Mark Dion qui suite la conduite de v ri tables fouilles expose dans des cabinets les mat riaux excav s ou encore de Thomas Gr nfield qui combine diff rentes parties d animaux naturalis s dans sa s rie des Misfits et qui rejoint l imaginaire de la curiosit dans lequel on retrouvait ce type de sp cimens contrefaits Ce qui fascine dans ces uvres contemporaines prot iformes c est l inattendu des combinaisons et les accumulations qu autorise une telle r f rence o le principe de l association libre a cours C
61. nte de d finir ce que j ai cherch faire depuis que j ai commenc crire la premi re id e qui me vient l esprit est que je n ai jamais crit deux livres semblables que je n ai jamais eu envie de r p ter dans un livre une formule un syst me ou une mani re labor s dans un livre pr c dent Cette versalit syst matique a plusieurs fois d router certains critiques soucieux de retrouver d un livre l autre la patte de l crivain et sans doute a t elle aussi d contenanc quelques uns de mes lecteurs Elle m a valu la r putation d tre une sorte d ordinateur une machine produire des textes Pour ma part je me com parerais plut t un paysan quie cultiverait plusieurs champs dans l un il ferait des betteraves dans un autre de la luzerne dans un troisi me du mais etc De la m me mani re les livres que j ai crits serattachent quatre champs diff rents quatre modes d interrogation qui posent peut tre en fin de compte la m me question mais la posent selon des perspectives particuli res correspondant chaque fois pour moi un autre type de travail litt raire La premi re de ces interrogations peut tre qualifi e de sociologique comment regarder le quotidien elle est au d part de textes comme Les Choses Esp ces d espaces Tentative de description de quelques lieux parisiens et du travail accompli avec l quipe de Cause commune autour de Jean Duvignaud et de Paul Virilio
62. pe R SERVATION AUX ACTIVIT S DE L ACTION DUCATIVE Retrouvez le d tail de tous les formats d accompagnement et les tarifs sur www palaisdetokyo com publics Mail reservation palaisdetokyo com INFORMATIONS PRATIQUES ACC S Palais de Tokyo 13 avenue du Pr sident Wilson 75 116 Paris T l 01 47 23 54 01 www palaisdetokyo com HORAIRES De midi minuit tous les jours sauf le mardi Fermeture annuelle le 1er janvier le 1er mai et le 25 d cembre TARIFS D ENTR E AUX EXPOSITIONS TARIFS DES VISITES ACTIVES Plein tarif 10 Tarif r duit 8 Gratuit Groupes scolaires 50 Devenez adh rents Tokyopass Amis membre du TokyoArtClub Groupes du champ socio culturel 40 39
63. qui allie effet optique un art qui joue sur les capacit s de perception de l il humain et ses limites et cin tisme un art qui int gre le mouvement L art optique souvent appel Op Art sans tre un mouvement dogmatique pas de manifeste ni de groupe ferme ment tabli a constitu une avant garde artistique importante du XX si cle Son but tait de mettre le rapport entre l objet l il et le cerveau humain au c ur de la cr ation artistique Ce rapport est envisag d un point de vue physiologique et ph nom nologique les uvres d Op Art jouent sur les limites de notre capacit visuelle Ainsi elles multiplient l usage de formes g om triques complexes tr s rapproch es de contrastes extr mes de flash de lumi re de mouvements pertur bants En r sultent bien entendu une perte de rep res et des ressentis physiques divers des plus agr ables jusqu aux plus perturbants Toutefois lOp Art avance aussi un propos th orique sur l art sur son id ologie l artiste d miurge et sur son mode de consommation le spec tacle L Op Art tente d abandonner le geste le style de l artiste pour proposer des uvres qui deviennent un spectacle au sens premier du terme c est dire celui de vision dans lequel l artiste est aussi ano nyme que le spectateur puisque l Op Art ne n cessite pas de r f rences culturelles ou historiques pour tre appr hend ou plut t ressenti Ainsi l
64. s de la seconde moiti du XX e si cle pour son uvre insaisissable Ceci p rennisera son statut de grand magn tiseur du XX me si cle dixit Breton pr cur seur de la Pataphysique et de l OuLiPo L art de Julio Le Parc n en 1928 vit et travaille Cachan propose avant tout une exp rience non pas motive mais sensorielle et physiologique au spectateur il instaure une situation ext rieure l objet artistique qui se situe avant tout au niveau de la perception visuelle Par ses installations machines et peintures il invite les spectateurs remettre en question leur rapport au monde L artiste d origine argentine fut un acteur majeur des arts perceptifs comme l Op Art ou l art cin tique d s le d but des ann es 1960 au sein du G R A V Groupe de recherche d art visuel qu il fonde avec entre autres Fran ois Morellet Horacio Garcia Rossi et Francisco Sobrino Dans ses Propositions de 1962 le G R A V exprime le souhait d chapper aux courants actuels de l art dont l aboutissement est le peintre unique pour essayer par un travail d quipe de clarifier les diff rents aspects de l art visuel Portrait de Raymond Roussel Avec Mathieu K Abonnenc Jean Mi chel Alberola Jean Christophe Averty Zbynek Baladr n Thomas Baryrle Jacques Carelman Guy de Cointet Col l ge de Pataphysique Joseph Cornell Salvador Dali Gabriele Di Matteo Thea Djorjadze Marcel Duch
65. s du contr le de la raison automa tisme r ve inconscient et en lutte contre les valeurs re ues Le surr alisme est issu essentiellement du dada sme un mouvement cr en 1916 par des crivains et artistes r unis autour de Tristan Tzara Or en r action l horreur et l absurdit de la Premi re Guerre mondiale Dada veut rompre totale ment avec les valeurs morales et les codes bourgeois de l poque C est un mouvement de remise en question radicale du monde tel qu il est qui compte distordre l ordre tabli et les normes du langage E ANNEXE Gravure anonyme figurant en couverture de la 1 re dition de L Atmosphere M t orologie Populaire 1888 de Camille Flammarion ee ul S G SCH C TA G Vi Lu We a Seen rue A SS Tom vd d amp e 5 SCH ni el Ge Ca IN i Fail Oe A SE Z K g sa i er PE GE NA RE a A Er Ce me a ETS A AN pool IR weer EEA SR SAACH Ve a min Yk Er m E m ahn e e i E F i i Ia ka i 0 I L esprit ne distingue pas entre le r el et l irr el Nos activit s quotidiennes peuvent tre inform es par le pass ou le pr sent comme par nos r ves Les images essentielles notre psych peuvent tre de pures imaginations Joachim Koester 31 ANNEXE Julie B lisle Du merveilleux de l insolite de la contemplation la r surgence de l i
66. s en action et tendant vers l extase spirituelle Aw ra deht E A Ce ad ECH RE hi vd a i a F a d e E S Ne EE Joachim Koester Maybe one must begin with some particular places 2012 1931 1992 e 0 oe e oe e e 0 0 0 0 0 0 e e oe e e oe e e e e oe e e e Alexander Calder expose ses Cr ation du personnage Superman premiers mobiles Paris nom par l crivain am ricain Jerry Siegel m s ainsi par Marcel Duchamp et l artiste canadien Joe Shuster 20 Cette id e d une exp rience artistique pouvant remettre en cause les notions travers lesquelles nous appr hendons le monde se trouve galement au centre de l uvre de Julio Le Parc D s les premiers temps du G R A V jusqu aujourd hui les im pressions et la pens e du spectateur constituent le fondement la raison d exister du travail de l artiste Les Lunettes pour une vision autre mises disposition du public en constituent un exemple frappant puisqu elles nous forcent par la perte de rep res vi suels devoir r apprendre nous localiser dans la r alit qui nous entoure De m me on retrouve aussi dans son travail l ambition d une exp rience contr l e analys e et comprise par ses partici pants Des r unions pourront tre tablies avant ou apr s chaque s ance afin d analyser collectivement les d veloppements d une nouvelle s ance et pour tirer les cons quences de ce qui a t
67. s particuli rement dans la question de la long vit du mat riau La robustesse des mat riaux choisis pour son ex cution de l antiquit jusqu aux temps modernes en t moigne marbre et bronze mat riaux de pr dilection des artistes grecs demeureront de rigueur dans la statuaire baroque et classique jusqu aux r volutions industrielles et ne seront alors remplac s qu occasionnellement par d autres mat riaux C est donc sa mat rialit m me qui lie la sculpture la notion de temps et la pr dominance de la figuration dans la statuaire europ enne nous am ne concevoir cette image la r alisation par un homme d un double d un gal ternel forg dans le minerai primal se tenant in memoriam travers les si cles Toutefois chez Daniel Dewar et Gr gory Gicquel cette p rennit de la statuaire est mise en doute de diverses mani res Le Menuet pr sente une vid o courte mont e en boucle de jambes model es effectuant un pas de menuet On ne sait si l uvre se r f re la ruine une statue morcel e dont ne subsiste que la partie inf rieure ou si cette r alisa tion se contente de ce qui lui est n cessaire seules les jambes effectuent la chor graphie La mati re m me de l uvre est douteuse si la facture assez classique de la statue en haut relief voque le granit ou le marbre il appara t pourtant clairement qu elle est r alis e en glaise mati re meuble permettant l animation
68. sa vie myst rieuse et romanesque et par son insucc s chronique qui forgent au jourd hui son image d auteur maudit que par ses r gles d criture in dites et son go t pour l irr el Cet lectron libre de la litt rature fran aise auteur entre autres de Locus Solus La Vue ou encore Impressions d Afrique laisse un h ritage complexe que l exposition collective pr sent e dans le cadre de la saison Soleil Froid se propose d analyser L exposition Nouvelles Impressions de Raymond Roussel dont le com missariat a t confi Fran ois Piron propose en effet une documentation du travail de Roussel lui m me et invite une relecture de l uvre avant gardiste de ce grand voyageur travers l influence qu elle ne cessa d exercer sur la cr ation contempo raine Il s agit l d une version renouvel e de l exposition pr sent e sous le titre Impressions de Raymond Roussel au Museo Reina Sofia de Madrid et au Museu Serralves Porto au cours des deux derni res ann es Pour le Palais de Tokyo l exposition inclura davantage encore les uvres d artistes contemporains rejouant consciemment ou pas les proc d s rousseliens prouvant la p rennit de ceux ci L admiration de Roussel pour certaines grandes figures de son poque comme Jules Verne Pierre Loti ou Camille Flammarion lui fut rendue par la fasci nation d Andr Breton et des surr alistes puis travers eux d un grand nombre d artiste
69. sel dans son roman Locus Solus Carelman s est longtemps attach inventer des objets r unis dans le Catalogue d objets introuvables 1969 qui par un subtil quilibre entre r alisme et loufoquerie nous ouvrent les portes d un monde utilitaire et commercial risible et terriblement proche du n tre 964 13 Fal kenanarou Lu forme tree tudsar du canon de dr Test imprime la balle une Lapit Loire namietal gol suis Fammal dans m have ZGanlteta spirta calaires nibect s par les nomlbtauses lettres de f liotaiions que o ui Avoni Peruca de aas alienta Andr Maranha Pedro Morais Jorge Queiroz amp Francisco Tropa 3 moscas re Jacques Carelman Fusil kangourou extrait du catalogue d objets introuvables 1969 Pour la premi re fois il est fait mention du Grand Nuage de Magellan par l astronome perse Abd al Rahman Al Soufi Les deux uvres expos es au Palais de Tokyo nous confrontent la r alisation de mondes imaginaires la fois mo dernes et myhtologiques ritualistes et chaotiques mais avec tou jours pr sente une volont de r alisme troublant Cette m me volont de r alisme glissant visant offrir une familiarit l objet pour mieux la pervertir se trouve au c ur du travail de l artiste n erlandais Mark Manders n en 1968 vit et travaille Ronse en Belgique Toutefois chez Manders la figu ration ne vise pas simplement reproduir
70. t cho la maison roulante de luxe de Raymond Roussel une voiture qu il avait modifi e pour pouvoir l utiliser comme une chambre ou un salon sur roues initiant une mani re nouvelle de voyager et de partir la d couverte de l inconnu en alliant libert d paysement et confort domestique M Baudry de Saunier dans son livre la Joie du camping s pare les adeptes du camping en deux tribus qui se jalousent un peu certes mais qui Ss aiment bien tout de m me parce qu en somme elles ont le m me drapeau la tribu des Spartiates et celle des gt Sybarites Les Spartiates ce sont ceux qui s en vont soit pied soit bicyclette en emportant leur maison sur leur dos une maison de toile qui ne p se pas 10 kilogs avec tout son mobilier Ce sont les valeureux les vaillants du camping Les Sybarites au contraire ce sont ceux qui font porter leur maison par un v hicule automobile Et cette maison ils la veulent bien entendu aussi confortable que possible IIS entendent retrouver en plein bois ou en plein champ les douceurs et les avantages du home familier C est donc pour les Sybarites surtout que nous allons d crire la tr s luxueuse et tr s pratique maison roulante con ue par M Raymond Roussel Le camping int gral par l automobile in La Revue du Touring Club de France 1926 gt Sybarites Terme d riv du nom de la cit antique de Sybaris colo nie grecque fond e au VIII si cle avant J C
71. t nous semble toujours valable mais ici Bayrle construit galement un assemblage que nous pourrions assimiler un readymade dont la fonctionnalit porte en elle toute la force du d calage entre la machine et la voix humaine Pr cisons ici aussi le souci de neutralit formelle propre la d marche de Julio Le Parc qui banit de ses oeuvres toute trace apparente de la main de l artiste en mimant les proc d s de fabrication industrielle Il en va de m me lorsqu il met au point un syst me unitaire pour r gir les couleurs qu il utilisera pour ses oeuvres en choi sissant une gamme de quatorze teintes pures rom pues ni par le noir ni par le blanc Le Parc vise par une m canisation de sa production une meilleure objecti vit garante pour lui d une meilleure r appropriation de l oeuvre par chaque visiteur Thomas Bayrle Spatz von Paris 2011 861 Chute de la m t orite de Nogata Japon la plus ancienne recueil lie et encore conserv e 6 Raymond Roussel tait lui m me fascin par la multiplication des inventions m caniques apport e par les r volutions industrielles Dans Locus Solus Martial Canterel sert de guide aux visiteurs de son domaine leur pr sentant ses d couvertes et ses inventions Par mi elle la t te de Danton conserv e dans un s rum et qui lorsqu elle est correctement lectrifi e peut encore prononcer des bribes de discours Nous pourrions parler d une machine
72. tr s proche de la vision hu maine On attribue son invention lbn al Haytham 965 1039 grand scienti fique arabe Pourtant on ne commen a utiliser cet appareil qu au XVI si cle notamment pour des travaux topo graphiques L onard de Vinci 1452 1519 explique alors En laissant les images des objets clair s p n trer par un petit trou dans une chambre tr s obscure tu intercepteras alors ces images sur une feuille blanche pla c e dans cette chambre mais ils seront plus petits et renvers s Le peintre David Hockney n en 1937 vit et travaille Los Angeles a fait pa ra tre un essai remarquable et contro vers Savoirs secrets techniques per dues des anciens maitres 2001 dans lequel il d montre que depuis le d but de la Renaissance un grand nombre de peintres parmi les plus c l bres ont utilis de tels proc d s optiques pour laborer leurs tableaux Rodney Graham Camera Obscura Mobile 1995 1996 a Gravure anonyme illustrant le principe de la camera obscura et son usage possible par les peintres 1800 e e e e 0 0 0 e 0 0 0 0 0 0 0 0 0 e e e e e e e e e e e Invention en France de la malle poste voiture hip pomobile destin e au transport des d p ches et du courrier Elle peut aussi contrairement son anc tre la malle charrette transporter des passagers 12 Th atralit l uvre et installations La plasticit mat r
73. us 3 A gauche Fragment de kimberlite renfermant des x nolithes Orange Free State Afrique du Sud Terre man teau sup rieur 250 km de profondeur 20 x 12 x 37 cm n inventaire Mon 36 Collection de P trographie Mus um national d Histoire naturelle Paris droite M t orite Tiberrhamine Sahara Alg rie 1967 13 50 x 16 x 30cm Chondrite n inventaire 2408 LG Collection M t orites Mus um national d Histoire naturelle Paris l LA MAT RIALIT DE U UVRE La Sculpture matiere et forme Ces pierres qui le croirait si l antiquit n en t moignait Et la m daille aust re commenc rent perdre leur rigidit et leur raideur Que trouve un laboureur ramollir progressivement et une fois ramollies prendre forme Sous terre En tr s peu de temps par la volont des dieux les pierres R v le un empereur que lanc rent les mains de l homme prirent un aspect masculin et celles jet es par la femme firent repara tre une femme Th ophile Gautier L Art dans C est pourquoi notre race est dure rompue l effort Emaux et Cam es 1858 et nous prouvons ce qu est l origine de notre naissance Ovide Deucalion et Pyrrha Les M tamorphoses ca 1 Dewar amp Gicquel Le Menuet 2012 Courtesy Galerie Loevenbruck La sculpture face au temps De toutes les pratiques artistiques la sculpture est celle qui historiquement s inscrit le plu

SOLEIL FROID 27 FÉVRIER 13 - 20 MAI 13

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