Chaleur
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1. Apprenez apprivoiser la chaleur Par Yann Le Meur amp Christophe Hausswirth chercheurs l INSEP Comme chacun sait s entra ner ou participer une comp tition dans une ambiance thermique chaude engendre un challenge particulier pour le sportif Dans cette circonstance la dissipation de la chaleur accumul e par son organisme peut alors devenir un facteur limitant suppl mentaire de sa performance En conditions d exercice temp r es ou froides la chaleur produite par les muscles est principalement lib r e de la peau vers l environnement par convection gr ce aux d placements de l air autour du sportif en action Lorsqu il fait chaud la thermolyse devient majoritairement assur e par l vaporation de la sueur Figure 1 Le niveau de performance peut alors tre d grad par l atteinte d une temp rature corporelle lev e on parle d hyperthermie mais ce ph nom ne est particuli rement pr valent lorsque le sportif est d shydrat L acclimatation la chaleur et la mise en place de strat gies hydriques justifient dans ce type de contexte tout leur int r t au m me titre que l hydratation et des strat gies nouvelles de refroidissement avant et pendant l effort De mani re plus surprenante des tudes scientifiques ont mis en vidence r cemment que l entra nement en chaleur pourrait aussi s av rer tr s efficace lorsqu il s agit de performer dans une ambiance temp r e Eclairage et humidit de l air2. eva Sat Production de UDa N cutan chaleur m tabolique Conduction y amp A N AU Radiatiohs solaires madiatlionsnermIques qu S Figure 1 Les changes de chaleur peuvent se faire de quatre fa ons par conduction convection radiation et vaporation Pendant l exercice l vaporation est la voie essentielle de perte de chaleur pour l organisme tout particuli rement lorsque la temp rature ambiante atteint ou d passe celle de la peau Se pr parer performer dans le chaud mode d emploi M me avec une strat gie d hydratation optimale l hyperthermie peut se d velopper et perturber la performance La fatigue observ e lors d une preuve physique disput e dans le chaud est associ e des perturbations cardiovasculaires mais il apparait que des facteurs impliquant le cerveau lui m me sont aussi responsables de la d gradation de la performance motrice en milieu chaud Concr tement la fatigue induite par hyperthermie semble provenir de la combinaison de m canismes concernant le muscle mais aussi la commande nerveuse avec une contribution relative de ces origines qui varient selon l preuve r alis e et les conditions environnementales d exercice Tandis que la fatigue centrale semble principalement impliqu e lors d preuves de longue dur e r alis es faible intensit entre 50 et 80 de VO dans des environnements tr s chauds gt 35 C la baisse de performance pour les exercices de plu
3. faible intensit peine 50 de VOzmax suffisait acclimater la chaleur des cyclistes tr s entra n s A l issue de ces 10 jours leur VO avait ainsi augment de 8 sous 41 C Sept dix jours d acclimatation raison d une heure par jour d exercice mod r en ambiance chaude semblent ainsi suffisants mais aussi indispensables pour se pr parer une comp tition r alis e dans un environnement chaud Selon le sport pratiqu et le niveau de performance de l athl te la temp rature ambiante requise pour parvenir une acclimatation compl te peut varier L id al serait de pouvoir s assurer que le stress thermique impos au sportif est suffisant pour lever sa temp rature corporelle un niveau qui enclenche une r elle r ponse physiologique adaptative Dans la pratique ceci n est videmment pas possible en routine c est pourquoi il est n cessaire de trouver des m thodes alternatives Le suivi de la fr quence cardiaque l exercice peut dans ce contexte apporter des indications tr s utiles Au d but de la s ance d entra nement la fr quence cardiaque augmente en fonction de l intensit de l exercice qu il fasse chaud ou non mais elle d rive progressivement alors que l hyperthermie se d veloppe lorsque l exercice est r alis dans une ambiance chaude Ce ph nom ne appel d rive cardiaque peut s expliquer par l augmentation de la perfusion des r gions cutan es au cours de l effort Tandis que l exercice se
4. prolonge la temp rature corporelle s accro t ce qui active de plus en plus les m canismes de thermolyse dont celui de la sudation Le c ur doit alors augmenter progressivement son travail pour la fois continuer alimenter les muscles actifs en oxyg ne mais aussi augmenter le d bit cutan afin de limiter l effet cocotte minute Cet effet est amplifi lorsque l athl te est d shydrat puisque le volume plasmatique et donc le volume de sang global diminue en raison des pertes li es la sueur Le c ur se remplit alors moins de sorte que pour maintenir son d bit constant il doit compenser la baisse de la quantit de sang qu il expulse chaque systole le volume d jection systolique par une plus grande fr quence de contraction Le Pr Gonzalez Alonso r f rence mondiale dans le domaine de la physiologie de l exercice en milieu chaud rapporte par exemple que la fr quence cardiaque peut approcher sa valeur maximale en cas d hyperthermie s v re pour des intensit s d exercice aussi faible que 50 60 de la puissance maximale a robie 3 Ainsi quand bien m me des s ances faible intensit peuvent suffire pour que l acclimatation la chaleur soit compl te la perception de l effort peut s av rer largement plus lev e qu en conditions d exercice neutres alors que l hyperthermie s installe Pour les s ances d acclimatation la chaleur une approche simple mettre en place pourrait tre la suivante d buter
5. applied physiology 2012 112 5 1827 37 3 Gonzalez Alonso J Crandall CG Johnson JM The cardiovascular challenge of exercising in the heat The Journal of physiology 2008 586 1 45 53 4 Nielsen B Hales JR Strange S Christensen NJ Warberg J Saltin B Human circulatory and thermoregulatory adaptations with heat acclimation and exercise in a hot dry environment The Journal of physiology 1993 460 467 85 5 Noakes TD Hydration in the marathon using thirst to gauge safe fluid replacement Sports medicine 2007 37 4 5 463 6 6 Sawka MN Coyle EF Influence of body water and blood volume on thermoregulation and exercise performance in the heat Exercise and sport sciences reviews 1999 27 167 218 7 Wharam PC Speedy DB Noakes TD Thompson JM Reid SA Holtzhausen LM NSAID use increases the risk of developing hyponatremia during an Ironman triathlon Medicine and science in sports and exercise 2006 38 4 618 22
6. aux a cr une phobie de la d shydratation Certains chercheurs comme le c l bre Sud Africain Tim Noakes de l Universit de Cap Town avancent qu il faudrait finalement simplement recommander aux athl tes de boire selon leur soif puisque cette sensation est directement m di e par l osmolarit du plasma 5 Paul Laursen physiologiste r put pour ses travaux appliqu s sur le triathlon lronman sugg re qu en fin d preuve la douleur la fatigue per ue et la baisse du niveau de performance sont souvent interpr t es tort par les athl tes comme des signes clairs de d shydratation ce qui les conduit boire en exc s Dans ce cas les liquides ing r s au del de la capacit de vidange gastrique maximale s accumulent dans le tract gastro intestinal et peuvent conduire des naus es Plus grave lorsque de trop grandes quantit s de boissons pauvres en sodium sont ing r es on peut constater une baisse de concentration plasmatique en sodium appel e hyponatr mie R cemment les organisateurs des preuves lronman de Nouvelle Z lande et d Afrique du Sud ont m me d cid de r duire le nombre de stations de ravitaillement pour limiter les opportunit s de pouvoir boire pour les athl tes Alors que ce genre de pratique aurait pu para tre fou il y a encore quelques ann es une baisse sensible du nombre de cas d hyponatr mie constat s l issue de la course a confirm que l hyperhydratation ne constitue en effet pas une s
7. e d shydratation important permet de maximiser ces adaptations physiologiques l image du travail jeun entrepris par les coureurs de marathon Kenyans dans l espoir de booster les adaptations m taboliques du muscle Et voici l entra nement sous infrarouges Une fois compris l int r t de l entra nement en chaleur de nombreuses questions logistiques peuvent cependant se poser Dans le contexte d une comp tition disput e en milieu chaud le plus simple semble de se rendre sur place dix jours avant que celle ci n ait lieu Cependant cela n est pas toujours forc ment r alisable pour des raisons organisationnelles ou financi res C est dans cet esprit que deux passionn s de sport ni ois ont eu l id e de concevoir une chambre d entra nement la chaleur la thermo training room dont le concept n est pas sans rappeler celui des chambres hypoxiques qui permettent de simuler la vie en altitude Equip es de panneaux infrarouges ces chambres permettent au sportif de s entra ner dans une ambiance chaude sans l obliger se d placer sous les tropiques pour obtenir un soleil garanti Plusieurs sportifs de haut niveau en sont d ailleurs d ores et d j fans l image d Elodie Lorendli multiple m daill e lors des Jeux Paralympiques de P kin et Londres en natation ou encore de Benjamin Fall international du XV de France M entra ner dans la chambre me permet de ne pas exploser lors des matchs disput s sous forte chaleu
8. exercice en ambiance chaude qui peuvent atteindre 2 litres par heurel Etant donn que la capacit de vidange maximale de l estomac se situe aux alentours de 1 2L par heure ces pertes ne peuvent pas tre totalement compens es lorsqu il fait tr s chaud De plus des diff rences importantes entre individus existent certains tant capables d assimiler jusqu 1 5L d autres seulement 1L Outre le maintien du volume plasmatique par des apports hydriques ad quats un autre enjeu majeur de l hydratation en milieu chaud concerne les apports en lectrolytes notamment en sodium Pour des preuves d endurance d une dur e allant jusqu 2 3 heures l osmolarit du plasma qui repr sente le contenu de celui ci en lectrolytes ne semble pas pouvoir tre s v rement perturb e tant donn que la plupart des boissons nerg tiques disponibles dans le commerce assurent un apport suffisant en sodium Dans le cadre d preuves d ultra endurance comme le triathlon longue distance ou l ultra trail les conseils concernant les strat gies hydriques ont maintes reprises t d battues lors des derni res ann es parfois m me de mani re passionn e Les recommandations initiales consistaient pousser les athl tes boire autant que l estomac pouvait le tol rer 6 ou hauteur de leur d bit sudoral leur poids de corps ne devant alors pas baisser durant la course 1 Ce message port par les m dias et par certains enjeux commerci
9. i majeur devient alors de pr venir l instauration de l hyperthermie De nombreuses strat gies de refroidissement se sont progressivement d velopp es dans le but d tre mises en place avant pre cooling et pendant la comp tition cooling La strat gie la plus couramment r pandue consiste consommer des boissons fra ches leur ingestion a un effet direct sur la r duction de la temp rature centrale et elle permet de lutter contre la d shydratation qui comme nous l avons vu accro t les effets d l t res de l hyperthermie D autres strat gies peuvent venir compl ter les strat gies hydriques comme le port de vestes de froid par exemple Figure 2 Lors du dernier championnat d Europe de football l Equipe de France avait par exemple utilis cette technologie r cente lors des chauffements et des mi temps des matchs pour aider les joueurs mieux tol rer la chaleur crasante qui r gnait alors en Ukraine et en Pologne L id e fondatrice de ces vestes est de retarder l atteinte d une temp rature critique qui compromet le niveau de performance du sportif En r duisant la temp rature corporelle lors de l chauffement sans pour autant emp cher les adaptations cardiovasculaires et musculaires recherch es on optimise ainsi la pr paration la performance En 1999 le Pr Gonzalez Alonso avait ainsi d j montr qu il est possible d influencer significativement la performance en milieu chaud en manipulant la temp rature corpore
10. idences rapport es jusqu ici il est aujourd hui indiscutable que l acclimatation la chaleur est profitable au sportif lorsqu il doit se pr parer r aliser une performance dans le chaud Toutefois une tude tr s r cente men e par le docteur Lorenzo et ses collaborateurs a montr que ces b n fices pourraient aussi se retrouver lorsqu il s agit d tre performant dans une ambiance neutre Ces chercheurs ont en effet rapport que la consommation maximale d oxyg ne la performance lors d une preuve cycliste d une heure et le seuil lactique mesur s en ambiance neutre 13 C taient am lior s d environ 5 chez des cyclistes tr s entra n s 67 mlO min kg apr s 10 jours d acclimatation la chaleur Ce r sultat est apparu d autant plus int ressant que la progression de l ensemble de ces facteurs de performance tait constat e quasi syst matiquement pour tous les sujets Un tel r sultat ferait r ver n importe quel entra neur tant il devient casse t te de continuer faire progresser un athl te d j tr s entra n A l chelle d une p riode si courte seulement 10 jours cela semblerait m me relever de la parfaite utopie Ces r sultats prometteurs ont depuis t confort s par une tude publi e en 2012 par des scientifiques N o z landais et Australiens aupr s cette fois encore de sportifs tr s entra n s 2 Lors de celle ci huit rameurs se sont entra n s durant une phase d aff tage pr comp titif
11. ient pas une charge de travail suffisante Par ailleurs il convient de souligner que le simple fait de vivre en milieu chaud ne suffit pas s acclimater la chaleur d s lors qu on vit principalement sous air conditionn ou que l entra nement est syst matiquement r alis t t ou tard dans la journ e alors que la temp rature ambiante est redescendue un niveau insuffisant pour engendrer un v ritable stress thermique L entra nement doit ainsi tre r alis une intensit et une heure de la journ e o la combinaison de ces deux param tres est suffisante pour provoquer une l vation significative de la temp rature corporelle au minimum 1 C au dessus de la temp rature corporelle normale de repos Diff rentes approches ont d montr leur efficacit pour atteindre les principales adaptations recherch es dans le contexte d une acclimatation la chaleur savoir l augmentation du d bit sudoral la baisse du contenu de la sueur en sodium et l expansion du volume plasmatique Par exemple une tude ancienne men e par l quipe du Pr Nielsen en 1993 4 a montr que 10 jours d entra nement r alis s 60 de VOX provoquant une l vation de la temp rature corporelle 40 C soit de 40 70 minutes d exercice quotidien taient suffisants pour rendre l acclimatation effective De m me plus r cemment des scientifiques am ricains de l US Army et de l Universit d Oregon ont montr qu une 1h30min d exercice
12. l exercice une intensit qui provoque l l vation de la fr quence cardiaque environ 60 de sa valeur maximale apr s 5 minutes d effort et pour laquelle la difficult per ue reste faible 3 4 sur une chelle de 1 10 1 repr sentant une difficult minimale et 10 la difficult maximale tol rable par le sportif Durant la premi re session d acclimatation maintenir cette intensit gr ce des rep res fiables en termes de vitesse de d placement ou de puissance d velopp e jusqu ce que la fr quence cardiaque se rapproche de 10 15 battements de sa valeur maximale et que la perception de l effort devienne tr s lev e 8 9 sur la m me chelle Si l ambiance thermique est suffisamment contraignante ceci prend en g n ral entre 40 et 60 min un habit peut tre ventuellement ajout si la chaleur est insuffisante Lors des s ances suivantes la d rive de la fr quence cardiaque doit tre plus lente si bien s r l intensit d exercice est strictement contr l e et reproduite et la dur e des sessions d entra nement doit progressivement tre allong e pour que l athl te atteigne les valeurs de fr quence cardiaque et de difficult d effort per ue cibl es Il est aussi possible d accro tre progressivement l intensit d exercice tout en respectant la m me proc dure Dans ce cas l l athl te devra tre capable de maintenir la dur e d exercice initiale 40 60 minutes sans d passer les crit res de
13. lle avant le d but de l preuve A l poque ce scientifique avait mis en vidence qu en immergeant des cyclistes dans des bassins d eau dont la temp rature tait modul e de sorte atteindre des temp ratures corporelles de 36 37 ou 38 C respectivement leur temps de soutien d une puissance de 260W variait de 31 56min pour les conditions pre cooling 36 C et pre heating 38 C respectivement Une diff rence de pr s de 80 Dans la pratique il semble que si l preuve comp titive ne n cessite pas d adopter un d part rapide comme c est le cas par exemple lors d un marathon le pre cooling pourra tre plus s v re On pourra alors multiplier les strat gies par exemple en portant une veste de froid en ing rant de la glace pil e et en consommant une boisson d attente fra che Lors d preuves plus courtes et plus intenses comme un 5km il s agira davantage de trouver un compromis entre l l vation de la temp rature musculaire n cessaire un d part rapide et le maintien de la temp rature centrale un niveau suffisamment bas pour viter le d veloppement d un tat d hyperthermie lors de la course Figure 2 La triathl te fran aise Carole P on lors de son chauffement lors des Jeux Olympiques de P kin portait une veste de froid pour mieux se pr parer la chaleur ambiante r gnant le jour de sa course Rien ne sert de courir trop vite il faut partir point Un autre facteur d cisif de l optimisatio
14. n de la performance en ambiance thermique chaude concerne le choix d une strat gie d allure ad quate Si la gestion de l effort est un facteur d terminant de la performance dans tout type d environnement il convient n anmoins d tre tout particuli rement attentif celle ci lors des comp titions pratiqu es en milieu chaud durant lesquelles partir en surr gime peut s av rer rapidement catastrophique Aujourd hui il est assez bien d crit qu un sportif r gule son engagement principalement en fonction de l volution de la difficult d effort qu il per oit au cours de l preuve et en fonction de l volution dont il a l exp rience sur ce m me type d preuve La perception de l effort varie ainsi principalement en fonction des feedbacks que renvoient le syst me cardiorespiratoire et les muscles actifs en lien avec leur production d nergie l accumulation des m taboliques lactate ions H etc etc Cependant dans la chaleur ces rep res habituels sont largement perturb s et l l vation de la temp rature corporelle joue alors un r le pr pond rant pour la performance Si l athl te n ajuste pas son engagement en cons quence l hyperthermie se d veloppe avec des cons quences rapidement d sastreuses sur la performance La meilleure strat gie consiste donc une nouvelle fois s habituer l exercice en chaleur et notamment identifier ses limites en termes de ressenti en conditions chaudes pour mieux d tecter l approche d u
15. ne temp rature critique Optimisez vos strat gies hydriques R aliser une performance dans la chaleur accro t consid rablement les pertes hydriques et la fuite des lectrolytes contenues dans la sueur Une baisse de la masse corporelle pourrait potentiellement tre profitable pour la performance dans les activit s o il faut d penser de l nergie pour lutter contre la gravit telles que la course pied par exemple Cependant ce b n fice est largement contrebalanc par les effets d l t res de la d shydratation qui acc l re l instauration de l hyperthermie Plus on est d shydrat plus la temp rature corporelle s l ve rapidement lors de l exercice La meilleure strat gie est donc bel et bien de chercher compenser ces pertes durant l effort Reste savoir comment Les pertes de poids constat es l issue d une comp tition donnent un aper u simple des pertes hydriques engendr es par l exercice celles ci tant largement sup rieures aux pertes de poids engendr s par la d gradation des r serves nerg tiques Il convient d ailleurs de souligner ce sujet que la d gradation du glycog ne conduit lib rer de l eau Environ 3 mL d eau est ainsi lib r pour chaque gramme de glycog ne d grad Environ 500 700 mL d eau peuvent ainsi par exemple tre produits lors des deux premi res heures d un marathon Cet apport hydrique endog ne est cependant tr s largement inf rieur aux pertes hydriques lors de l
16. oration de la capacit de thermolyse permet de mieux dissiper la chaleur et donc d atteindre de plus hautes intensit s sans que cela n engendre d hyperthermie Dans l tude am ricaine mentionn e pr c demment une augmentation de 8 de la performance lors d un test maximal d une heure dans une ambiance 41 C avait par exemple t rapport e apr s seulement 10 jours d acclimatation Il convient toutefois de souligner que les plus grands b n fices de l acclimatation la chaleur sont observ s lorsqu il s agit de pr parer une performance en ambiance chaude et s che Les adaptations physiologiques induites par l acclimatation sont en effet minor es dans le contexte d une comp tition disput e en ambiance chaude et tr s humide tant donn que la vapeur d eau pr sente dans l air ambiant r duit alors consid rablement l vaporation de la sueur vers l environnement Contrairement la pens e commun ment admise ce n est en effet pas la sudation en elle m me qui favorise la thermolyse mais l vaporation de la sueur Ceci explique au passage pourquoi il convient de toujours veiller conserver une tenue s che lors d une comp tition disput e dans la chaleur A d faut une tenue imbib e de sueur repr sente la voie r v e vers l hyperthermie Adieu donc le bon vieux tee shirt en coton L acclimatation la chaleur une nouvelle strat gie pour am liorer son niveau de performance en endurance Au regard de l ensemble des v
17. pendant 90 minutes par jour dans une ambiance 39 5 C et 60 d humidit Durant ces s ances d entra nement les rameurs n avaient pas le droit de boire dans l espoir que le stress engendr potentialise les effets de ce mini stage en milieu chaud A l issue de ces cinq jours la performance lors d une preuve de 2 km simul e avait augment chez tous les rameurs d une moyenne de 4 secondes Dans chacune de ces tudes l expansion du volume plasmatique constat e l issue de la phase d acclimatation la chaleur sans augmentation concomitante de la masse en globules rouges tait avanc e pour expliquer ces r sultats tr s prometteurs Des travaux plus anciens avaient en effet d j sugg r dans les ann es 80 90 que cette adaptation physiologique peut contribuer l am lioration de la performance a robie chez des sujets entra n s En revanche l expansion du volume plasmatique n aurait pas d effet sur l am lioration de la performance chez des athl tes Elite De futurs travaux devront donc d terminer si les b n fices de l acclimatation la chaleur sur la performance a robie en ambiance neutre se retrouvent chez des athl tes de haut niveau en endurance Il s agira alors aussi d identifier si d autres facteurs adaptatifs peuvent potentiellement expliquer les gains en termes de performance associ s une telle strat gie d entra nement De m me de prochains travaux devront d terminer si favoriser l instauration d un tat d
18. r que ce soit lors des matchs du Top 14 ou des d placements l tranger explique ce dernier avant de poursuivre J int gre aussi r guli rement des s ances d entra nement dans le cadre habituel de ma pr paration physique M entra ner sous forte chaleur me donne l impression d en faire davantage et surtout je me sens super bien sur le terrain apr s Marl ne Broggi pilote automobile d endurance dans la cat gorie GT3 utilise pour sa part cette nouvelle technologie pour simuler la chaleur laquelle elle est expos e en comp tition Deux fois par semaine elle r alise ainsi un entra nement fractionn 40 C principalement pour apprendre rester lucide dans ce type de condition que l on retrouve en comp tition durant plusieurs heures dans l habitacle de la voiture Il s agira d attendre encore quelques ann es pour voir si le d veloppement de ce nouveau concept d entra nement trouvera le m me cho que les chambres hypoxiques qui quipent d sormais la plupart des grands centres d entra nement internationaux En France la r ponse est d ores et d j toute trouv e puisque l INSEP s en est quip d s la fin 2013 Ou comment rester au frais durant les comp titions sous forte chaleur Quand bien m me il est certain que l exposition la chaleur et l l vation des temp ratures corporelles sont essentielles pour se pr parer la comp tition la logique s inverse totalement le jour de l preuve objectif Le souc
19. s haute intensit semble davantage expliqu e par des perturbations cardiovasculaires qui r duisent la consommation maximale de l oxyg ne VO Ind pendamment des causes physiologiques qui expliquent la d gradation du niveau de performance en ambiance chaude ces effets d l t res de la chaleur sur l organisme peuvent tre r duits gr ce la mise en place de certaines strat gies Celles ci peuvent tre r pertori es en termes de strat gies court terme aspects comportementaux et de strat gies adaptatives moyen terme acclimatation Si l hydratation constitue videmment l une des cl s du succ s pour performer d autres facteurs qui concernent la gestion de l effort et l emploi de moyens de refroidissement externes peuvent aussi jouent un r le d cisif L entra nement en ambiance chaude est un l ment cl de la pr paration d une comp tition r alis e dans la chaleur m me si cette strat gie impose certains compromis Ce type d entra nement accro t le stress impos par l exercice et r duit le niveau d intensit que peut soutenir l athl te Aussi bien que le stress cardiovasculaire indiqu par exemple par l l vation des valeurs de fr quence cardiaque l exercice soit accru la resynth se de l ATP la mol cule cl de l nerg tique musculaire est par contre r duite Le sang oxyg n devant tre redistribu davantage vers la peau pour assurer la dissipation de la chaleur la perfusion des muscles actif
20. s peut tre r duite contribuant de la sorte une baisse de la consommation maximale d oxyg ne par rapport sa valeur en conditions thermiques neutres Dans cette perspective la meilleure strat gie lors d un stage d entra nement r alis en milieu chaud semble tre de combiner des sessions d entra nement privil giant un travail de qualit r alis haute intensit dans une ambiance fra che condition que cela soit possible avec des sessions d entra nement faible intensit en ambiance chaude qui semblent suffisantes pour engendrer les adaptations physiologiques la chaleur tout en demeurant tol rables et ainsi permettre de ne pas modifier la charge d entra nement habituelle de l athl te Adaptations physiologiques l acclimatation la chaleur L acclimatation est induite par des expositions r p t es la chaleur qui engendrent un stress suffisant pour lever les temp ratures centrale et cutan e et provoquer un d bit sudoral important L acclimatation peut de la sorte tre r alis e de mani re passive ou active puisque les adaptations physiologiques restent identiques dans les deux cas le volume plasmatique la perfusion cutan e et la r ponse des glandes en charge de la production de sueur augmentent en r ponse l l vation de la temp rature corporelle Toutefois l exposition passive ne provoque logiquement aucun stress d exercice ce qui peut conduire au d sentra nement si le sportif ne maint
21. trat gie recommander pour mieux supporter la chaleur 7 Permis de bonne conduite en cas de comp tition sous forte chaleur 1 S acclimater la chaleur durant la semaine qui pr c de la comp tition en privil giant des entra nements faible intensit 2 R aliser les s ances intenses la fra che pour maintenir un stimulus d entra nement suffisamment fort 3 Le jour de la comp tition privil gier l ombre d s que cela est possible 4 Veillez ne pas d buter la comp tition en tant d shydrat Buvez r guli rement Avoir des urines claires pour constituer un rep re simple 5 Se prot ger du soleil en portant des lunettes protectrices des v tements clairs et une casquette 6 Appliquer de la cr me solaire en fine couche pour se prot ger sans emp cher la transpiration 6 Changer de v tements lorsque ceux ci sont imbib s de sueur et s ponger lorsque la sueur s vapore mal 7 Mettre en place des strat gies de refroidissement avant l preuve ingestion de boissons fra ches ou de glace pil e port d une veste de froid par exemple REFERENCES 1 Convertino VA Armstrong LE Coyle EF et al American College of Sports Medicine position stand Exercise and fluid replacement Medicine and science in sports and exercise 1996 28 1 i vii 2 Garrett AT Creasy R Rehrer NJ Patterson MJ Cotter JD Effectiveness of short term heat acclimation for highly trained athletes European journal of
22. validation de l exercice fr quence cardiaque et difficult per ue Il ne semble toutefois pas int ressant de mener les s ances d entra nement jusqu puisement tant donn qu aucune adaptation physiologique suppl mentaire ne semble alors induite et que la fatigue associ e ce type de s ances peut s av rer tr s importante et augmenter les risques de surmenage Eventuellement il pourra s av rer utile de mener ponctuellement un entra nement jusqu l puisement volontaire pour aider l athl te mieux identifier son ressenti et ses limites en conditions de chaleur pour l aider mieux g rer son allure en comp tition mais de cela nous reparlerons plus tard L objectif d une phase pr comp titive d acclimatation est de retarder l hyperthermie lors de la r alisation d un exercice en ambiance chaude gr ce une plus grande sudation l exercice l am lioration de la perfusion cutan e la baisse de la concentration de la sueur en sodium et en lectrolytes ce qui peut s av rer particuli rement int ressant lors d preuves de longue dur e durant lesquelles les pertes en lectrolytes peuvent tre telles qu elles compromettent le niveau de performance Additionn es les unes aux autres ces adaptations peuvent finalement nettement influencer le niveau de performance du sportif en conditions chaudes Concr tement dans le contexte d preuves r alis es une intensit lev e sup rieure 80 de VOmax l am li
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