D-CIVI 23-04-12 MARCHAL Dominique
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1. Au total ainsi que l indique l expert 7 produits manipul s par M MARCHAL contenaient du Benz ne 11 produits contenaient du Tolu ne 10 des alkyls Benzene Par ailleurs cet expert mentionne que le Benz ne est connu pour provoquer un syndrome My lo prolif ratif qu il pourrait tre l origine de la maladie de M MARCHAL Le pr c dent expert d sign par le TASS M JANOT biologiste docteur en m decine avait confirm que M MARCHAL tait atteint d une polyglobulie et d un syndrome my lo prolif ratif et not que l l ment essentiel tait de savoir si les produits employ s par M MARCHAL contenaient du Benz ne d riv s du Benz ne et autres mol cules susceptibles d avoir une action canc rig ne ou mutag ne Il notait encore que l on sait que le syndrome My loprolif ratif la polyglobulie peut r sulter d un contact avec le benz ne ainsi que les produits en renfermant Il est donc tabli que le Benz ne pr sente des risques de d clanchement d un syndrome mi lo prolif ratif pathologie grave type de cancer Par lettre du 1 04 2004 Madame MARCHAL le centre Hospitalier Universitaire de Nancy notamment son unit fonctionnelle d expertises m dicales et de pathologie professionnelle indiquait Madame MARCHAL que la carbendazine que l on retrouve dans le BRIOR FLUOR le CALIDAN l IMPACT RM le PLANETE R le CORVET FLO est un produit mutag ne chez l animal et que l2. galement les pr cautions prendre par les utilisateurs et notamment les contre indications apparues au cours des essais et nonc es au registre d autorisation de mise sur le march Les tiquetages produits par M MARCHAL qui a remis l audience cet gard les originaux couleurs des photocopie jusque l produites plus parfaitement lisibles est complets concernent OPUS le PEARL le GENOXOME ZX le QUINOLATE PLUS AC FL le CELIO le NOVALL l ACTRIL M le DELTAGRAIN le MESUROL PRO avec des document incomplets pour ce dernier produit le tableau des composants et pr cautions ayant t omis alors qu on le voit sur la photographie de l emballage S agissant des r gles relatives l tiquetage la Commission s en tiendra ces tiquetages produits au dossier qui permettent seuls la Commission d appr cier par elle m me l argumentation de M MARCHAL bien que ce dernier ait employe quantit d autres produits L expertise du Docteur KINTZ expert toxicologue d sign par le tribunal des affaires de s curit sociale a r v l que parmi ces produits le PEARL et le GENOXONE pour ce dernier en quantit s tr s importantes contenaient du Benzene L expertise a r v l que le GENOXOME et l OPUS contenaient du Tolu ne Enfin elle indique que le GENOXOME et l OPUS contenaient des alkyls Benzene Il est tabli que depuis longtemps est connue la capacit du benz ne et des produits
3. par l expert Dit que l expert devra d poser son rapport au greffe de notre tribunal dans le d lai de 6 mois compter de sa saisine Dit qu en cas de refus ou d emp chement l expert sera remplac par ordonnance rendue sur simple requ te ou m me d office Rappelle qu aux termes de l article R 92 du Code de proc dure p nale les frais expos s devant le Commission d Indemnisation des Victimes d Infractions p nales sont des frais de justice criminelle correctionnelle et de police Accorde M MARCHAL la somme de 1000 par application de l article 700 du code de proc dure civile Et le pr sent jugement a t sign par le Pr sident et le Secr taire de la Commission La Greffi re Le Pr sident i TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE EPINAL le 30 Avril 2012 D EPINAL EPINAL COMMISSION D INDEMNISATION DES VICTIMES D INFRACTIONS Article 706 4 du Code de Proc dure P nale Me Fran ois LAFFORGUE Avocat 5 rue Saint Germain l Auxerrois 75001 PARIS REQUETE N 11 01370 CIVI Monsieur Dominique MARCHAL NOTIFICATION J ai l honneur de vous notifier la d cision concernant l affaire cit e en r f rence dont copie certifi e conforme est jointe la pr sente Je vous pr cise que cette d cision peut faire l objet d un appel qui doit tre form e dans le d lai d un mois compter de la pr sente notification Cet appel s effectue par d claration sign e d un av
4. a t victime d infraction en relation avec le dommage dont il se plaint Par ailleurs le fait de ne pas mentionner le risque grave de contracter l une des maladies mentionn es au tableau N 19 de la liste des maladies professionnelles agricoles contrevient l arr t du 6 09 1994 rappel plus haut et dictant la n cessit de mentionner sur l tiquetage les risque particuliers pour l homme Enfin l expert M KINTZ indique qu taient jointes aux flacons de produits examin s dont il dresse la liste les fiches de donn es s curit des produits il note que sur les 16 produits analys s 7 contiennent du benz ne 11 du Tolu ne et 10 des alkyls benz ne et que la lecture des fiches de donn es de s curit est tr s peu informative sur la composition des produits que des formules g n ralistes sont utilis es comme solvant p trolier solvants et inertes dont hydrocarbure aromatique et que dans ces conditions ce n est pas sur les indications pr sents sur les fiches que l on peut tabli un lien de causalit entre exposition ces produits et syndrome my lo prolif ratif L expert note donc en r alit que la pr sence de benz ne non mentionn e d j sur les emballages des produits communiqu s la commission qui est le produit sp cifique occasionnant les maladies n est pas non plus d celable sur les fiches de donn es de s curit s pourtant g n ralement beaucoup plus d velopp es qu
5. atrazine que l on retrouve dans le GAZAPRIME le GESAPRIME 90 et dans ATRAZINE 500 ainsi que le folpel retrouv dans le FANION GD sont canc rog nes pour l animal Il y adonc lieu maintenant de d terminer si les fabricants de ces produits a risque grave d intoxication et de d veloppement d une maladie grave qu est la polyglobulie avaient l obligation d en aviser les utilisateurs le cas ch ant si cette obligation tait p nalement sanctionn e et s ils ont respect cette obligation L tude de la l gislation applicable entre 1982 et 2002 est particuli rement complexe dans la mesure ou le texte de base en mati re de produits phytopharmaceutiques la loi du 2 novembre 1943 a t constamment modifi au fil des ans ainsi que ses d crets d application Il y a lieu de relever que le d cret N 94 359 du 5 mai 1994 relatif au contr le des produits phytopharmaceutiques dispose que les contenants et emballages de ces produits doivent porter de fa on apparente lisible et en caract re ind l biles les indications fix es par arr t s interminist riels L arr t du 6 09 1994 portant application de ce d cret dispose que tout emballage ou contenant doit porter de mani re lisible et ind l bile le nom du produit Je nom du d tenteur de l autorisation et le N d autorisation du produit 12 le nom et la quantit de chaque substance active la quantit nette de produit Pindi
6. des fiches de s curit est tr s peu informative sur la composition des produits titre d exemple des formules g n ralistes sont utilis es comme solvant p trolier solvants et inertes dont hydrocarbure aromatique Il consid re que peut donc tre relev l encontre des soci t s fabricantes de ces produits une faute p nale constitutive de violences involontaires 3 e Carence fautive de l Etat dans la pr vention des risques Il fait valoir que le Conseil d Etat a soulign dans une d cision du 3 mars 2004 relative amiante mais de port g n rale qu il appartient aux pouvoirs publics de garantir la s curit sanitaire et la protection de la sant et que l ACTRILL n a t retir du march qu en 2005 compte tenu de sa dangerosit Il consid re que cette lenteur et l inertie du syst me de police phytosanitaire est constitutive d une n gligence coupable qui est l origine directe de la contamination dont 1l est demand r paration 4 la mise en danger d autrui Il consid re que les fabricants de produits phytosanitaires l ont expose a un risque de blessures graves en contravention aux articles 223 1 et 223 2 du code p nal relatifs au d lit de mise en danger d autrui 5 me Je D lit d omission de porter secours Il se pr vaut de l article 223 6 du code p nal dictant cette incrimination consid rant qu en omettant de retirer du march un
7. fonction des l gislations alors applicables tant rappel que devant la CIVI qui ne prononce pas de sanction p nale la r gle selon laquelle la loi p nale plus douce est d application imm diate ne joue pas la Commission ayant juste dire si en un temps donn une infraction a t commise On peut galement noter que d s le 1 avril 2004 l Unit Fonctionnelle d expertises M dicales du CHU indiquait Madame MARCHAL avoir tudi les documents transmis par elle D s juillet 2005 M KINTZ Docteur en pharmacie et toxicologue d sign par le tribunal des affaires de s curit sociale a t destinataire comme il le rappelle dans son rapport du 19 09 2005 non seulement d chantillons de produits utilis s par M MARCHAL durant son activit ant rieure de traitement des c r ales mais aussi des fiches de s curit correspondant ces produits Ces documents et fiches de s curit s sont manifestement les m mes que ceux transmis la commission par M MARCHAL l appui des ses pr tentions tiquettes d emballages fiches de s curit de sorte que l on doit souligner comme il tr s improbable que M MARCHAL ai conserv ce type de documents tant qu il n avait pas d velopp de maladie que les pi ces qu il produit correspondent aux emballages et documents des derniers produits employ s par lui Ils sont donc bien en relation certaine directe et proche dans le temps avec les pr
8. infraction p nale exig e par l article 706 3 du code de Proc dure P nale et par cons quent de d clarer la requ te irrecevable Par ailleurs le Fond soul ve la forclusion de la demande et l absence de motif l gitime permettant de relever le requ rant de cette derni re Il rappelle que l exposition aux produits phytopharmaceutiques a cess e en d cembre 2002 date laquelle le cancer du requ rant a t diagnostiqu de sorte que ce dernier aurait du saisir la commission avant d cembre 2005 Il note que le requ rant ne le conteste pas mais consid re que l aggravation de son pr judice en 2011 lui permet de b n ficier d un motif l gitime de relev de forclusion Le Fond fait valoir que le certificat m dical produit en ce sens qui mane du m decin traitant est r dig de mani re laconique et en termes g n raux se contentant d indiquer que ce m decin suit depuis le 21 12 2002 M MARCHAL pour son h mopathie et constat que sa maladie volue d favorablement avec le temps voyant subvenir des complications obligeant Monsieur MARCHAL subir des interventions et des arr ts de travail Il fait valoir qu une volution d favorable ne saurait s analyser comme une aggravation au sens de l article 706 5 du code de proc dure p nale alors qu il n est produit aucune pi ce permettant d appr cier l volution de la maladie du requ rant entre le 21 12 2002 et avril 2011 Il ajoute
9. ne et la pr sence d Alkyls Benz ne s agissant du PEARL L emballage ne comporte aucune indication sur la composition du produit l analyse du m me expert a r v l que ce produit contenait 1147 ug L de Tolu ne et 95 ug L de Benz ne s agissant du GENOXONE La pr sence de Tolu ne et de Benz ne n apparait pas alors que l expertise a r v l la pr sence de 92643 ug L de Tolu ne et 2022 HG L de Benz ne ainsi que des Alkyls Benz ne Les mentions relatives la toxicit sont incompl tes s agissant du QUINOLATE PLUS ACFL L emballage ne fournit aucune indication quant la composition les mesures de protection prendre ni sur la toxicit S agissant du CELIO l emballage mentionne des risques d effets graves pour la sant en cas d exposition prolong e par ingestion d irritation pour les yeux et la peau de danger pour les organismes aquatiques mais n aborde ni la toxicit pour l homme en cas d inhalation ni la canc rog nicit s agissant du NOVALL L emballage ne mentionne qu incompl tement la nocivit du produit indiquant uniquement un effet irritant pour la peau et les yeux et un danger pour les organismes aquatiques s agissant de l ACTRIL Il est indiqu sur l emballage que le produit est nocif par inhalation contact avec la peau et ingestion qu il faut porter un v tement de protection et des gants appropri s mais le client doit
10. produit dangereux et en exposant ainsi les utilisateurs un risque de mort les fabricants de produits phytosanitaires comme l administration se sont rendus coupables de ce d lit 6 le d lit de tromperie Il rappelle les termes de l article L213 du code de la consommation qui incrimine le fait d avoir tromp le cocontractant soit sur la nature l esp ce l origine les qualit s substantielles la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandise soit sur l aptitude a l emploi les risques inh rents l utilisation du produit les contr les effectu s les modes d emploi ou les pr cautions prendre 7 M MARCHAL fait valoir que le lien de causalit entre les fautes reproch es et le dommage est tabli qu en effet d s d cembre 2002 les Docteurs BERTRAND et BERR de l unit Fonctionnelle d Expertises M dicales et de Pathologie Professionnelle voquent un lien entre l exposition aux produits utilis s dans le cadre de son activit professionnelle et la pathologie d velopp e En effet ils d crivaient son travail et l utilisation depuis 20 ans de produits phytosanitaires l quipement de protection individuelle compos de gants et lunettes mais pas de masque le fait que la cabine du tracteur ne soit pas tanche et concluaient qu une d claration de maladie professionnelle tait envisageable De m me le 19 12 2003 le m decin du travail de la MSA le Docteur BATY
11. que les interventions et arr ts de travail invoqu s sont malheureusement la cons quence in luctable du diagnostic effectu en 2002 que le simple fait qu ils se poursuivent toujours en 2011 r sulte de la nature d g n rative de la maladie sans pour autant constituer une aggravation de cette derni re Il fait valoir que cela est confirm par le certificat m dical du Docteur RANTA qui 9 indique que le requ rant tait suivi dans son service depuis 2002 pour un syndrome my loprolif ratif consid rant que ce suivi continu implique bien que depuis cette date la maladie voluait sans qu aucune r mission ne soit intervenue qu il ne s agit donc pas d une aggravation au sens m dico l gal du terme qui doit s entendre comme un pr judice corporel nouveau par rapport celui existant lors de la consolidation alors que les pi ces m dicales produites permettent d tablir que l tat du requ rant n a jamais t consolid MOTIFS DU JUGEMENT 1 Sur l tendue des pouvoirs et de la comp tence de la CIVI Ilest ind niable que les textes concernant la CIVI qui s inscrivaient dans un mouvement g n ral des l gislations europ ennes destin am liorer le sort des victimes d infractions a instaur au profit de celles ci un r gime bien sp cifique destin faciliter leur indemnisation au del des al as et lenteurs des proc dures p nales et en rompant le lien douloureux entre elles et
12. EXTRAIT DES MINUTES ET ACTES DU GREFFE DU TRIBUNAL DE GRANDE 1 INSTANCE D EPINAL MINUTE gt 12 00024 DOSSIER N 11 01370 CIVI D CISION DU 23 Avril 2012 AFFAIRE MARCHAL TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE D EPINAL Article 706 4 du Code de Proc dure P nale La Commission d indemnisation des Victimes d Infractions si geant au Tribunal de Grande Instance d EPINAL R unie en Chambre du Conseil le 23 Janvier 2012 et compos e de M PLANCHETTE Pr sident Madame THOMAS Juge titulaire Mme GRAVELIN Assesseur en presence de M DANIEL Vice Procureur de la Republique assist s de Madame FILLION Greffier Secr taire de la Commission Statuant sur la requ te en indemnisation en date du 27 Mai 2011 enregistree en notre secr tariat le 01 Juin 2011 sous le num ro 11 01370 pr sent e par Monsieur Dominique MARCHAL demeurant 3 rue du Parmoulin 88700 RAMBERVILLERS Ayant pour Conseil Me Fran ois LAFFORGUE avocat au barreau de PARIS Vu les conclusions crites du FONDS DE GARANTIE du 18 Janvier 2012 Vu les conclusions de Monsieur le Procureur de la R publique Vu les pi ces du dossier Vu les articles 706 3 706 14 et R 50 1 et suivants du Code de Proc dure P nale PROCEDURE DEMANDES Monsieur Dominique MARCHAL asaisi la Commission d indemnisation des victimes d infractions en faisant valoir les l ments suivants Il est agriculteur depuis 1977 En d cembre 1976 il est entr en qualit d
13. HYDREA Monsieur MARCHAL a n cessit un changement th rapeutique par l INTERFERON depuis ao t 2010 Le patient a parall lement b n fici de plusieurs interventions vasculaires en janvier f vrier et d cembre 2011 au niveau des membres inf rieurs de type veinage Du fait des interventions chirurgicales et des plaies mall olaires le patient a t hospitalis du 16 au 24 d cembre 2010 et il a t en arr t de travail du 27 09 2010 au 25 avril 2011 et du 5 au 19 d cembre 2011 Actuellement le patient est sous traitement par PEGASYS 135 ug une fois toutes les deux semaines traitement qui est moyennement tol r avec des c phal es et une asth nie persistante au moins 48 heures apr s l injection mais traitement qui a permis une bonne efficacit h matologique Il persiste malheureusement un prurit aquag nique li son syndrome my loprolif ratif La dur e de ces arr ts de travail est confirm e par les feuilles de soins correspondantes De plus le simple fait de mettre sur le marche une substance aussi dangereuse pour l homme est constitutif d une faute d imprudence quelles que soient les autorisations administratives ventuellement obtenues qui ne sont pas de nature exon rer de toute responsabilit l industriel qui conna t n cessairement compte tenu des professionnels de haut niveau qu il emploie le caract re dangereux des produits qu il met en vente M MARCHAL est donc victi
14. a pathologie par l AAEXA au motif que l exposition due au travail de M MARCHAL ne correspopnd pas aux crit res d sign s dans la tableau des maladies professionnelles Le 16 mai 2003 il a contest cette d cision Son tat de sant s est d grad g ne oculaire en permanence maux de t te d mangeaison spl nom galie Le 8 12 2003 il a sollicit le r examen de son dossier par l AAEXA et le m decin conseil des structures agricoles a maintenu son refus au motif que la symptomatologie de la pathologie d clar e ne peut s inscrire dans le cadre d une reconnaissance d une maladie professionnelle du bar me agricole M MARCHAL ayant saisi le TASS en contestation de cette d cision ce tribunal d signait en qualit d expert M KINTZ Docteur en pharmacie toxicologue certifi par Eurotox qui concluait ainsi l analyse toxicologique des 16 produits manipul s par Monsieur MARCHAL met en vidence dans 7 d entre eux du benz ne Du tolu ne des alkyls benz ne ont galement t retrouv s Par jugement du 18 12 2006 le TASS d EPINAL a statu ainsi dit que le syndrome my lo prolif ratif d clar par M MARCHAL doit tre pris en charge effet du 21 12 2002 au titre de la maladie professionnelle pr vue par le tableau N 19 des maladies agricoles Monsieur MARCHAL fait valoir que les fabricants de produits utilis s par M MARCHAL ont failli aux obligations qui le
15. associ au sein d un GAEC Groupement Agricole d Exploitation en Commun ayant une activit d exploitation laiti re et c r ali re dans lequel M MARCHAL est responsable de l exploitation des c r ales sur une surface de l ordre de 500 hectares Dans la cadre de cette activit professionnelle il a t expos a de nombreux produits phytopharmaceutiques dont certains comportaient notamment du benz ne Nombre des emballages de ces produits taient incomplets ou erron s quant a la composition du produit et insuffisants quant a la toxicit et aux pr cautions d emploi voir m me ne comportaient aucune indication ce titre M MARCHAL a notamment utilis de l ACTRIL ACTRIL M PILOT fabriqu s par la soci t PHILAGRO France SA du NOVALL et de OPUS commercialis s par la soci t BASF AGRO SAS du DELTAGRAIN MESUROL PRO PEARL PUMA commercialis s par la soci t BAYER SA anciennement BAYER CROP SCIENCE France du PRODICA ACTELLIC CELIO DEFI GENOXONE QUINO ACFL commercialis s par la soci t SYNGETA AGRO SAS anciennement NOVARTIS AGRO CIBA GEIGY ZENACA SANDOZ AGRO et LA QUINOLEINE Il a galement utilis du BRIOR FLOR CALIDAN IMPACT RM PLANETE R et du CORVET FLO produits contenant de la carbendazine produit mutag ne chez l animal ainsi que l indique l analyse du CHU de Nancy r alis e sa demande Il a aussi manipul du GESAPRIME CESAPRIME 90 ainsi que de ATRAZINE 500
16. cation de la nature des risques particuliers pour l homme les animaux et l environnement sous forme de phrases type choisies de mani re appropri e les pr cautions prendre pour la protection de l homme des animaux ou d le environnement sous forme de phrases type choisies de mani re appropri e les autres pr cautions d emploi ou contre indication figurant le cas ch ant sur la d cision d autorisation si n cessaire l intervalle de s curit respecter pour chaque usage entre l application et l acc s de l homme ou des animaux la culture trait e Par ailleurs l article 11 de la loi du 9 07 1999 modifiant l article 11 de la loi du 2 11 1943 disposait qu tait puni de deux ans d emprisonnement et de 500 000 d amende le fait de ne pas faire figurer les mentions d tiquetage pr vues l article 7 de la loi Cet article 7 lui m me galement modifi par la loi du 9 07 1999 disposait ainsi les emballages ou tiquettes des produits d finie l article 1 dont la vente est autoris e doivent porter d une fa on apparente en plus des indications d j prescrites par le d cret du 1 1 mai 1937 pris pour l application de la loi du 4 ao t 1903 modifi e par la loi du 10 mars 1935 les doses et le mode d emploi tels qu ils figurent au registre d autorisation de mise sur le march ainsi que la date et le num ro d inscription dudit registre ils doivent mentionner
17. contacter la soci t fabricante pour obtenir la fiche de s curit et l expert toxicologue a d nonc l insuffisance des fiches de s curit L ACTRIL fabriqu par PHILAGRO a t retir du march le 14 06 2005 s agissant du DELTAGRAIN L emballage fait r f rence aux bonnes pratiques phytosanitaires et au fait de se prot ger efficacement par gants lunettes masque combinaison bottes il est indiqu que le produit est nocif en cas d ingestion qu il peut occasionner des l sions oculaires graves que la fiche de s curit peut tre donn e sur appel Aucune mention n est faite s agissant des risques encourus en cas d inhalation s agissant du MESUROL PRO L emballage ne comporte aucune indication sur la composition du produit ni sur les mesures de protection prendre il est pr cis qu il est nocif par ingestion mais aucune mention n est relative au cas d inhalation Monsieur MARCHAL rappelle que par ordonnance du 13 07 2005 le TASS d EPINAL a ordonn une expertise toxicologique des produits employ s par lui que l expert M KINTZ a conclu que 7 produits manipul s par M MARCHAL contenaient du Benzene 11 du Tolu ne et 10 des alkyls Benz ne que les concentrations sont parfois importantes comme le GENOXONE 2 pour mille de benz ne et que le Benz ne est connu pour provoquer un syndrome my lo prolif ratif Il rappelle que l expert a encore crit la lecture
18. de chaque substance active contenue dans le produit la quantit nette de produit le num ro du lot de la pr paration ou une indication permettant de l identifier Sous forme de phrases types doivent galement tre indiqu la nature des risques particuliers pour l homme Doivent galement figurer les pr cautions prendre pour la protection de l homme Si la d cision d autorisation pr voit des pr cautions d emploi ou des contres indications particuli res elles devront tre report es sur l emballage du produit Il en va ainsi par exemple des symboles de dangers du port ventuel d quipements de protection gants appareils de protection des yeux du visage En outre un d lai de rentr e dur e pendant laquelle il est interdit de s approcher du lieu de traitement juste apr s application de celui ci est fix pour chaque produit variable en fonction des lieux clos ou non et de sa dangerosit Monsieur MARCHAL fait valoir que les mentions figurant sur les produits qu il a utilis taient insuffisantes Il rappelle que sont sanctionn es par deux ans d emprisonnement et 75 000 d amende les dispositions relatives la publicit aux recommandations et l tiquetage selon les articles L 253 6 L 253 7 du code rural Il rappelle galement que les fabricants peuvent tre condamn s p nalement code de la consommation article L 213 1 en cas de tromperie ou de tentati
19. e cesser totalement ou partiellement son activit professionnelle ou de changer d activit professionnelle 17 D crire les souffrances physiques psychiques ou morales d coulant des blessures subies pendant la maladie traumatique avant consolidation les valuer distinctement dans une chelle de 1 7 Donner un avis sur l existence la nature et l importance du pr judice esth tique en distinguant ventuellement le pr judice temporaire et le pr judice d finitif Evaluer distinctement les pr judices temporaire et d finitif dans une chelle de 1 7 Indiquer notamment au vu des justificatifs produits si la victime est emp ch e en tout partie de se livrer des activit s sp cifiques de sport ou de loisir Dire si la victime subit des pr judices permanents exceptionnels correspondant des pr judices atypiques directement li s aux handicaps permanents Dire si l tat de la victime est susceptible de modifications en aggravation tablir un tat r capitulatif de l ensemble des postes num r s dans la mission Dit que l expert pourra s adjoindre tout sp cialiste de son choix charge pour lui d en informer pr alablement le magistrat charg du contr le des expertises et de joindre l avis du sapiteur son rapport dit que si le sapiteur n a pas pu r aliser ses op rations de mani re contradictoire son avis devra tre imm diatement communiqu aux parties
20. e les emballages ou tiquettes L absence de mention sur les emballages comme sur les fiches de s curit d une substance hautement dangereuse pour l homme et du risque particulier pour l homme en r sultant qui plus est en contravention avec l arr t minist riel du 6 09 1994 tait d un manquement une obligation de s curit impos e par le r glement en l occurrence l arr t du 6 09 1994 14 Dans la mesure ou si les indications n cessaires avaient figur sur les emballages M MARCHAL se serait abstenu d employer des substances aussi dangereuses pour lui c est cette faute qui a occasionn M MARCHAL une incapacit de travail sup rieure 3 mois ainsi qu il r sulte du certificat m dical du 6 01 2012 du Docteur RANTA praticien hospitalier le suivant au service d h matologie du CHU de NANCY lequel est ainsi r dig je soussign Docteur RANTA praticien hospitalier au CHU de NANCY certifie que M MARCHAL Dominique n le 6 01 1958 est suivi dans notre service depuis 2002 pour un syndrome my loprolif ratif Son tat stable jusqu alors s est aggrav avec l apparition de deux ulc res mall aolaires hyperalgiques imputables en partie au traitement par HYDREA On notait parall lement une volution de ce syndrome my loprolif ratif avec des difficult s a quilibrer l h mogramme En raison de l volution de la maladie et des effets secondaires li s au traitement par
21. en avait sollicit la production ainsi que d un certificat m dical faisant tat d une aggravation il n y a pas de preuve d une infraction l origine du pr judice la seule reconnaissance de maladie professionnelle dans le cadre d une pr somption d imputabilit propre au droit de la s curit sociale par une juridiction sociale ne saurait suffire caract riser l existence des infractions all gu es et le non respect de la l gislation existante en mati re de produits dangereux ne saurait se d duire de la simple production de photo graphies d emballages de produits pour la plupart illisibles et pour la totalit non dates Devant la CIVI conform ment l article 9 du code de proc dure civile c est au requ rant d apporter la preuve de ce qu il avance le Docteur KINTZ indique qu il ne peut donner son avis sur le caract re professionnel de la maladie que la pr sence de benz ne pourrait tre l origine de la maladie 8 Le Docteur JANOT conclut son rapport en indiquant qu il n est pas en mesure d accomplir la mission que lui a confi e le Tribunal des Affaires de S curit Sociale et qu il s agit d un travail de grande ampleur qui mon sens d passe le cas pr sent et qu il conviendrait peut tre d tudier dans d autres instances Autrement dit le Docteur JANOT estime juste titre que seule une instruction p nale pourrait permettre de d terminer avec cer
22. en renfermant de provoquer certaines maladies puisque c est un d cret de 1988 qui a r vis la liste des maladies professionnelles agricoles comportant un tableau N 19 mentionnant que l emploi du Benz ne ou des produits en renfermant est susceptible de provoquer des affections acquises isol es ou associ es de type hypoplastique aplastique dysplasique comme l an mie la leuconeutrop nie la trombop nie des hypercytoses d origine my lodysplasique un syndrome my loprolif ratif ou m me des leuc mies D s lors en 1999 mais aussi ant rieurement et d s 1982 les fabricants de produits phytopharmacologiques soumis une stricte l gislation de sant publique comprenant dans leur personnels de nombreux chimistes et toxicologues ne pouvaient ignorer que les produits contenant du Benz ne exposaient leurs utilisateurs notamment agricoles compte tenu des quantit s consid rables manipul es et employ es au risque grave de contracter ce type de 13 maladie risque augment par l importance de la surface trait e et le nombre d ann e d emploi Compte tenu de la gravit des ces pathologies potentielles on peut consid rer qu elles auraient du tre signal es l utilisateur afin qu il mesure au mieux les risques qu il entendait prendre ou non selon le m me objectif que les effets secondaires possibles mentionn s sur les notices des m dicaments et qu une protection maximale type de gants lunettes
23. endre que M MARCHAL n ai pas jug utile de former une demande tant que sa pathologie lui paraissait moins grave ou invalidante mais formule celle ci suite l aggravation de sa situation m dicale Il y a donc lieu de dire l action de M MARCHAL recevable et conform ment sa demande de d signer un m decin expert charg de d terminer l ampleur exacte de son pr judice Il est quitable d allouer M MARCHAL ce stade 1000 par application de l article 700 du code de proc dure civile PAR CES MOTIFS La Commission des Victimes d Infractions Statuant par d p t du jugement au greffe en premier ressort contradictoirement Constate que l action de M MARCHAL est recevable sur le fondement de l article 706 3 du code de proc dure p nale le syndrome My lo prolif ratif dont il est atteint r sultant d une ou plusieurs infractions ayant occasionn une incapacit totale de travail sup rieure 30 jours et la Commission le relevant de la forclusion Avant dire droit sur le pr judice ordonne une expertise m dicale confi e au Docteur PECQUEUX Jean Loup 2 rue Ernest Renan 88025 Epinal cedex tel 03 29 34 04 14 Dit que l expert d sign pourra s il l estime utile s adjoindre tout sapiteur de son choix Dit qu il aura pour mission d examiner Monsieur Dominique MARCHAL demeurant 3 rue du Parmoulin 88700 RAMBERVILLERS partir des d clarations de la victime au be
24. et masque de protection vitant autant que faire se peut l inhalation et non pas seulement les projections aurait du tre pr conis e Il y a lieu d observer l tude d taill e des tiquetages produits que le PEARL mentionne seulement qu il est nocif par inhalation par contact avec la peau ou ingestion qu il est irritant pour la peau et les yeux et qu il faut porter un quipement des yeux et du visage en cas de projection sur le peau et les yeux tandis que le GENOXONE mentionne uniquement qu il peut tre irritant pour les yeux et la peau et qu il faut porter des gants et un quipement de protection des yeux et du visage Le document produit concernant OPUS est trop flou pour conna tre sans erreur ses mentions Aucune des tiquetages concernant le PEARL ou le GENOXOME qui est le produit contenant de loin la plus forte concentration de benz ne ne pr conise de moyen ad quat d viter non pas les simples projections comme si le risque n tait que de br lure superficielle comme le laisse supposer le terme irritant et les mentions sur la n cessit de rincer l eau claire mais aussi d inhaler les vapeurs de benz ne cet gard ces tiquetages enfreignent les articles 7 et 11 de la loi du 2 11 1943 modifi e ce qui tait constitutif d une infraction p nale en ce qui concerne la mention des pr cautions d utilisation suivre Il est donc tabli d ores et d j que M MARCHAL
25. incapacit partielle pr ciser le taux et la dur e Pr ciser la dur e des arr ts de travail retenus par l organisme social au vu des justificatifs produits ex d comptes de l organisme de s curit sociale et dire si ces arr ts de travail sont li s au fait dommageable Indiquer les p riodes pendant lesquelles la victime a t du fait de son d ficit fonctionnel temporaire dans l incapacit totale ou partielle de poursuivre ses activit s personnelles habituelles En cas d incapacit partielle pr ciser le taux et la dur e Fixer la date de consolidation et en l absence de consolidation dire quelle date il conviendra de revoir la victime Indiquer si apr s la consolidation la victime subit un d ficit fonctionnel permanent d fini comme une alt ration permanente d une ou plusieurs fonctions physiques sensorielles ou mentales ainsi que des douleurs permanentes ou tout autre trouble de sant entra nant une limitation d activit ou une restriction de participation la vie en soci t subie au quotidien par la victime dans son environnement En valuer l importance et en chiffrer le taux dans l hypoth se d un tat ant rieur pr ciser en quoi l accident a eu une incidence sur cet tat ant rieur et d crire les cons quences Indiquer notamment au vu des justificatifs produits si le d ficit fonctionnel permanent entra ne l obligation pour la victime d
26. indiquait que son tat de sant n tait pas compatible avec la poursuite des activites de traitement et de manipulation de produits phytosanitaires Enfin l expert KINTZ indiquait dans son rapport que de nombreux produits contenaient du benz ne du tolu ne des alkyls benz ne que les fiches de donn es de s curit sont tres peu informatives que dans ces conditions ce n est pas sur les informations pr sentes sur les fiches que l on peut tablir un lien de causalit entre exposition ces produits et syndrome my lo prolif ratif mais que le benz ne est connu pour provoquer un syndrome my lo prolif ratif et que la pr sence de benz ne dans les produits manipul s par M MARCHAL pourrait tre l origine de sa maladie sur un plan strictement scientifique puisque le benzene est connu pour provoquer ce type de tableau clinique k Enfin s agissant du pr judice Monsieur MARCHAL demande qu il soit sursis statuer que soit d sign un m decin expert charg d valuer son pr judice Il sollicite 3000 sur le fondement de l article 700 du code de proc dure civile LE FOND DE GARANTIE par conclusions du 18 01 2012 r plique ainsi le TASS pour reconna tre le caract re professionnel de la maladie s tait appuy e sur une expertise toxicologique du Docteur KINTZ et une expertise m dicale r alis e par le Professeur JANOT non produite devant la commission que par d cision du 28 11 2011
27. l auteur de l infraction d s lors que les caract res mat riels d une infraction taient retenus Pour rendre effectif et efficace ce droit le l gislateur a conf r la Commission d Indemnisation des Victimes d Infractions la nature d une juridiction part enti re puisque l article 706 4 du code de proc dure p nale dispose que la Commission a le caract re d une Juridiction civile qui se prononce en premier ressort dot e des moyens habituels d une juridiction puisque l article 706 6 dispose que la Commission ou son Pr sident peut proc der ou faire proc der toutes auditions et investigations utiles sans que le secret professionnel puisse tre oppos ce qui n est d ailleurs bien souvent pas le cas dans le cadre d une enqu te p nale Il est noter combien le terme d investigation est significatif pour une juridiction civile se d terminant sur l existence d une infraction p nale Cette Commission est par ailleurs ind pendante et autonome comme toute juridiction puisque elle peut selon l article 706 7 d cider qu existe une infraction p nale m me dans les cas ou une enqu te ou une information sur les faits est ouverte et sans avoir attendre le jugement p nal Enfin il y a lieu de noter que l indemnisation des victimes commande cette autonomie dans la mesure o bien souvent l auteur de l infraction est inconnu de sorte qu aucun Jugement p nal ne peut inte
28. mande Il y a enfin lieu de rappeler qu il r sulte des divers jugements produits par le Fonds et le demandeurs que si certaines Commissions se sont abstenues de trancher des questions de nature complexe d autres commissions n ont pas h sit statuer et admettre les demandes dans des dossiers aussi complexes que les pollutions au plomb par exemple 2 Sur l existence d une infraction et de ses cons quences M MARCHAL a t charg de la responsabilit exclusive des c r ales dans le GAEC par d cision du 18 01 1982 ainsi qu il r sulte de la copie de l acte de constitution du GAEC Un autre ayant la charge de l entretien des machines un autre de l levage et le dernier associ de la comptabilit Il y a lieu de noter que c est par courrier du 21 12 2002 des Docteurs BERR et BERTRAND de l Unit Fonctionnelle d Expertises M dicales et de Pathologie Professionnelles au M decin traitant de M MARCHALqu il est fait tat pour la premi re fois du syndrome My loprolif ratif dont est atteint M MARCHAL d cel d apr s le courrier en octobre pr c dent et que le certificat m dical de la m decine du travail lui interdisant la poursuite des activit s de traitement et de manipulation de produits phytosanitaires est du 19 12 2003 Si donc une infraction doit tre retenue elle ne pourra l tre que sur cette p riode d emploi des produits incrimin s par M MARCHAL soit de 1982 2002 et en
29. me galement de l infraction vis e l article 222 20 actuel du code p nal ainsi r dig le fait de causer autrui dans les conditions et selon les distinctions pr vues l article 121 3 par maladresse imprudence inattention n gligence ou manquement une obligation impos e par la loi ou le r glement une incapacit totale de travail pendant plus de trois mois est puni de 2 ans d emprisonnement et de 30 000 d amende Cet article dont la r daction actuelle r sulte d une loi du 10 juillet 2000 et 17 mai 2011 tait r dig en termes similaires durant la p riode 1982 2000 Le lien de causalit entre l usage intensif de produits contenant du benzene par M MARCHAL et la pathologie qu il a d velopp e n est pas douteux dans la mesure ou Monsieur MARCHAL a utilis e et inhal de grandes quantit s de benz ne ayant trait durant 20 ans 500 hectares de terres ou deux experts d sign s par le TASS indiquent que les effets du Benz ne sur le d veloppement du syndrome my loprolif ratif sont connus ou ces incidences sont suffisamment connues et fr quentes pour que le tableau des maladies professionnelles postule depuis de nombreuses ann es qu en cas d usage r p t de benz ne ou de ses d riv s le syndrome my loprolif ratif lui soit pr sum imputable et ou il ne ressort pas du dossier ni m me n est soutenu par le Fonds de Garantie que M MARCHAL aurait exerc tire professionnel o
30. oduits dont il se plaint qu il num re dans sa demande introductive rappel e en d tails et qu il a manifestement employ s puisqu il r sulte des factures d achat du GAEC jusqu en octobre 1999 produites par M MARCHAL que ces produits ont bien t acquis par le GAEC Il r sulte du rapport du 19 09 2005 du Docteur KINTZ toxicologue d sign par le TASS que ce dernier a analys avec tous les moyens de la science chromatographie en phase gazeuse coupl e un spectrom tre de masse avec introduction par espace de t te et s paration sur colonne capillaire moyens que pr conisait l expert pr c demment et infructueusement d sign M JANOT un grand nombre d chantillons de produits ayant t employes par M MARCHAL 11 BOFIX PEARL DECIS GENOXONE ACTELLIC FIRST OPUS BRASSIX DEFI GAMMA COL LINDANE 750 PUMA PILOT LONTREL STARANE 200 TARGA Il en a conclu que le BOFIX contenait du Tolu ne et des alkyls benz ne le PEARL du Tolu ne et du Benz ne le DECIS du Tolu ne du Benz ne et des alkyls Benz ne le GENOXONE du Tolu ne du Benz ne et des alkyls Benz ne 1 ACTELLIC du Tolu ne et du Benzene OPUS du Tolu ne et des alkyls BENZENE le BRASSIX du Tolu ne du Benzene et des alkyls Benz ne le DEFI du Tolu ne et des alkyls Benz ne le PUMA du Tolu ne et des alkyls Benz ne le PILOT du Tolu ne du Benz ne et des alkyls Benz ne le STARANE 200 du Tolu ne du Benz ne et des alkyls Benzene
31. ou pr s la Cour d Appel de Nancy et remise au greffe de ladite Cour Le Greffier
32. produits contenant de l atrazine produit canc rig ne chez l animal selon analyse du CHU de NANCY Il a galement t expos des produits contenant du benz ne du tolu ne et des alkyls de benz ne comme l a relev l analyse men e par l expert toxicologue nomm par le TASS d EPINAL Il s agit du BIFIX DECIS ACTELLIC BRASSIX PUMA STARANE 200 ainsi que des produits suscit s PEARL GENOXONE OPUS DEFI et PILOT Il a trait chaque ann e entre f vrier et octobre environ 500 hectares de c r ales avec ces produits et il fait effectuer en moyenne quatre passages sur chaque culture D s 2002 les premiers sympt mes de maladie sont apparus Le 21 12 2002 un syndrome my loprolif ratif lui a t diagnostiqu alors qu il n tait g que de 45 ans Les Docteurs BERTRAND et BERR de l Unit Fonctionelle d Expertises M dicales et de Pathologie Professionnelle font tat d un lien entre l exposition aux produits utilis s dans le cadre de son activit professionnelle et la pathologie d velopp e par lui Le 3 01 2003 le Docteur MATHIS a tabli un certificat m dical indiquant maladie professionnelle au titre du tableau 19 du R gime agricole manipulation de produits toxiques 3 ayant pu entra ner un syndrome my loprolif ratif Confirmation de la MP 21 12 2002 Le 11 04 2003 M MARCHAL s est vu notifier un refus de prise en charge du caract re professionnel de s
33. rvenir alors que l existence de l infraction elle m me n est pas contestable Ce r gime bien sp cifique de la Commission d Indemnisation des Victimes d Infractions a encore t confirm par la cr ation du SARVI qui la diff rence de la CIVI n cessite pour son intervention un jugement p nal pr alable D s lors la Commission ne peut sans commettre un d ni de justice qui est interdit tout magistrat ajouter la loi une condition qu elle ne fixe pas en d cidant que l infraction tablir tant de nature complexe la commission qui serait le juge de l vidence ne peut s en saisir La seule limite ses pouvoirs est qu elle ne peut contrevenir elle m me au principe de l autorit de la chose jug e en consid rant qu une infraction p nale existe lorsque pr alablement la juridiction p nale saisi des m mes faits aurait jug que non D s lors la Commission non seulement peut mais elle a le devoir de statuer sur la demande en recherchant si les l ments mat riels d une infraction sont tablis par les pi ces figurant au dossier le Fonds de Garantie ayant par ailleurs raison de rappeler que la Commission ayant le caract re d une juridiction civile les r gles de la proc dure civile s appliquent et 10 notamment celle selon laquelle la charge de la preuve p se sur le demandeur de sorte qu en cas de doute sur l existence de l infraction il ne pourra tre fait droit la de
34. soin de ses proches et de tout sachant et des documents m dicaux fournis d crire en d tail les l sions initiales les modalit s de traitement en pr cisant le cas ch ant les dur es exactes d hospitalisation et pour chaque 16 p riode d hospitalisation le nom de l tablissement les services concern s et la nature des SOINS Recueillir les dol ances de la victime et au besoin de ses proches l interroger sur les conditions d apparition des l sions l importance des douleurs la g ne fonctionnelle subie et leurs cons quences D crire au besoin un tat ant rieur en ne retenant que les seuls ant c dents qui peuvent avoir une incidence sur les l sions ou leurs s quelles Proc der en pr sence des m decins mandat s par les parties avec l assentiment de la victime un examen clinique d taill en fonction des l sions initiales et des dol ances exprim es par la victime l issue de cet examen analyser dans un expos pr cis et synth tique La r alit des l sions initiales La r alit de l tat s quellaire L imputabilit directe et certaine des s quelles aux l sions initiales en pr cisant au besoin l incidence d un tat ant rieur Indiquer les p riodes pendant lesquelles la victime a t du fait de son d ficit fonctionnel temporaire dans l incapacit d exercer totalement ou partiellement son activit professionnelle En cas d
35. titude un lien entre les produits phytosanitaires et la maladie dont est atteint le requ rant La Commission ne dispose pas des moyens n cessaires pour mener une instruction et tablir la responsabilit de tiers dans un domaine aussi complexe d autant plus qu il lui est impossible d entendre les personnes mises en cause Ainsi dans le cas de la maladie de Creutzfeld Jacob li e l hormone de croissance et de cancers qui seraient la cons quence de l explosion de la centrale de Tchernobyl la Commission d Indemnisation desVictimes d Infractions de Paris a consid r que les pouvoirs d investigation de la Commission ne l autorisaient pas conduire une v ritable proc dure d instruction en parall le de l enqu te diligent e par le Parquet ou de l information ni se substituer ces derniers et que la commission qui statue dans le cadre d une proc dure sommaire sp cifique et qui se d termine sans entendre les auteurs des faits lesquels ne sont pas parties l instance ne peut tre en toutes circonstances que le juge de l vidence De m me la CIVI de TOULON vient elle de rendre 8 d cisions de rejet suite sa saisine dans l affaire du MEDIATOR o il lui tait demand indirectement de reconna tre la responsabilit du laboratoire SERVIER Le Fond de Garantie demande donc la CIVI de d clarer que les seules pi ces produites ne permettent pas de caract riser l l ment mat riel d une
36. u 19 priv une autre activit pouvant expliquer l apparition de ce syndrome bien particulier et rare Il y a lieu de rappeler que la pr sente Commission dans son jugement du 28 11 2011 avait commenc par des motifs quasi d cisoires a affirmer que il est tabli que les faits d nonc s par M MARCHAL lui ont caus un syndrome my lo prolif ratif la mesure sollicit avant dire droit n tant que la production d une certificat destin valuer la dur e de l incapacit de travail et l aggravation sans que le Fonds n estime utile d en relever appel Par ailleurs ainsi qu il r sulte du certificat du Docteur RANTA du 6 01 2012 pr cit l tat de M MARCHAL certes d clar en 2000 mais stable durant les premi res ann es s est aggrav significativement compter de 2010 avec apparition de 2 ulc res mall ollaires hyperalgiques imputables en partie au traitement par HYDREA n cessit de passer l INTERFERON depuis ao t 2010 volution du syndrome my loprolif ratif difficult s quilibrer l h mogramme n cessit des plusieurs interventions chirurgicales Par cons quent il y a lieu de relever M MARCHAL de la forclusion encourue par application de l article 706 5 du code de proc dure p nale qui dispose que la Commission rel ve le requ rant de la forclusion lorsqu il a subi une aggravation de son pr judice ou pour tout autre motif l gitime On peut en effet compr
37. ur incombaient notamment relatives l tiquetage et l emballage des produits phytosanitaires l administration n a pas assur sa fonction de police phytosanitaire Il fait valoir que son action devant la CIVI est recevable dans la mesure ou il est victime de faits pr sentant le caract re mat riel d une infraction et a subi une incapacit totale de travail personnel sup rieure un mois Il rappelle que la Commission peut relever le requ rant de la forclusion qu il a contract ce syndrome en d cembre 2002 mais que son tat de sant s est aggrav en 2011 et que son action est donc recevable car il a effectu sa demande dans les 3 ans compter de la date de l infraction Il consid re tre victime des infractions suivantes 1 non respect des r gles applicables en mati re de fabrication et de commercialisation de produits phytosanitaires tiquetage et emballage obligation de conseil Il indique que ces r gles sont principalement fix es en droit fran ais en application d une directive europ enne du 15 07 1991 par le d cret 94 359 du 5 mai 1994 relatif au contr le des produits phytopharmaceutiques et son arr t d application du 6 09 1994 Ainsi doivent obligatoirement tre indiqu s sur l emballage ou le contenant du produit 4 le nom commercial le nom et l adresse du d tenteur de l autorisation le num ro d autorisation de mise sur le march le nom et la quantit
38. ve de tromperie sur la nature les qualit s substantielles la composition du produit ou sur son aptitude l emploi les risques inh rents son utilisation ou encore les pr cautions prendre Enfin il indique qu en cas de dommages aux personnes la responsabilit p nale du fabricant peut tre engag e sur le fondement du droit commun notamment des articles 221 6 et suivants du code p nal visant les blessures involontaires Ainsi le fait de ne pas avoir port la connaissance de l utilisateur tous les risques pr sent s par son produit 2 e d lit d atteinte involontaire l int grit des personnes M MARCHAL consid re que les fabricants des produits utilis s par lui ne pouvaient ignorer le risque li l utilisation de ces produits fait valoir que nombre des emballages de ces produits taient insuffisants ou erron s quant la composition du produit et insuffisants quant la toxicit ou aux pr cautions d emploi voir m me ne comportaient aucune indication Ainsi aucun produit n indiquait dans son tiquetage la pr sence de benz ne alors que certains de ces produits en contenaient Entrant dans le d tail de chaque produit il fait les affirmations suivantes s agissant de l OPUS L emballage ne comporte aucune indication sur la composition du produit 5 L analyse toxicologique r alis e par l expert d sign par le TASS a r v l la pr sence de 297 ug L de Tolu
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