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l`expertise judiciaire : du bon usage des articles 275 et 276 du code

1. Art 1316 1 L crit sous forme lectronique est admis en preuve au m me titre que l crit sur support papier sous r serve que puisse tre d ment identifi e la personne dont il mane et qu il soit tabli et conserv dans des conditions de nature en garantir l int grit 18 mars 2011 Art 1316 3 L crit sur support lectronique a la m me force probante que l crit sur support papier Ces crits lectroniques ont pour support le CD ROM et la cl USB Des r gles s appliquent ces supports num riques 1 Il est recommand de les transmettre en r union d expertise afin de ne pas les perdre 2 Ils ne doivent pas tre modifiables Il doit tre impossible de supprimer ou d ajouter de nouvelles informations qui viendraient alt rer l information initiale 3 L information doit pouvoir tre identifi e et avoir t valid e Pour ce qui est de la transmission par e mail elle est possible mais il faut d abord obtenir l accord de toutes les parties concr tiser cet accord par une note puis la communiquer aux parties Un mail peut ne pas tre re u c est le risque La prudence veut donc qu il soit proc d une validation des pi ces communiqu es en r union d expertise validation qui doit tre act e par crit Les informations transitant par Internet peuvent par ailleurs tre intercept es il faut donc faire preuve de prudence et ne jamais envoyer par mail d informations sensibles c
2. Expert Premier Vice pr sident du CNCEJ Pour l avocat passer des conclusions r capitulatives aux dires r capitulatifs rel ve de la facilit Pourquoi ne pas respecter le Code Pourquoi baptiser dires r capitulatifs les derni res r clamations ou observations des parties Les mots ne sont jamais neutres et le l gislateur ne peut employer n importe quel terme L volution de notre vocabulaire de son criture de ses emplois grammaticaux s inscrit dans un contexte historique social et judiciaire en mouvement Quelles seront les cons quences court moyen et long terme de cette substitution Jean Pierre FORESTIER Avocat ancien membre du CNB Quel tait l esprit du texte de l article 276 du Code de proc dure Il en va de l expertise comme des guerres il faut savoir les arr ter Une expertise doit n cessairement conna tre une phase conclusive Les avocats taient d j habitu s ce principe de la r capitulation de leurs demandes dans les derni res critures Il nous a t impos en d cembre 1998 dans nos conclusions devant le Tribunal ou par le biais de l article 954 du Code de proc dure civile devant la Cour d appel Nous avons l obligation de prendre des conclusions qui r capitulent l ensemble de nos demandes et celles qui n y sont pas reprises sont r put es tre abandonn es Vous dire que les avocats ont appr ci cette nouvelle r gle de proc dure serait mentir Lorsque nous avons constat
3. peut tre trop extensif du terme r capitulatif SO OR RIRES 1 Le principe de la contradiction dans les op rations d expertises par Patrick BARRET avocat membre du CNB et David ZNATY expert Pr sident d honneur de la CEACC Jean Fran ois JACOB Expert Premier Vice pr sident du CNCEJ Apr s 30 ans de Convention europ enne des Droits de l Homme peut on imaginer que la d fense ne soit pas avertie des documents quelle qu en soit la forme que le demandeur entend lui opposer Une bonne demande mais aussi une bonne d fense sont elles loyales Peut il y avoir dissimulation En d autres termes peut on s affranchir si peu que ce soit du principe de la contradiction dans les op rations d expertises Patrick BARRET Avocat membre du CNB Le contradictoire constitue l un des principes directeurs du proc s Il a t rig en principe g n ral du droit d ordre public et son respect constitue une garantie fondamentale d une bonne justice Ce principe g n ral appliqu l expertise est r gi par les dispositions des articles 14 16 et 160 du Code de proc dure civile Art 14 Nulle partie ne peut tre jug e sans avoir t entendue ou appel e Art 15 Les parties doivent se faire conna tre mutuellement en temps utile les moyens de fait sur lesquels elles fondent leurs pr tentions les l ments de preuve qu elles produisent et les moyens de droit qu elles invoquent afin q
4. la validation d un texte d finitif tenant compte des propositions et des conclusions r sultant des changes sur le sujet entre magistrats avocats et experts C est donc de mani re parfaitement logique que les th mes du colloque reprennent ainsi le plan du Guide D autres chantiers s ouvrent galement dans le droit fil de l volution des technologies Avec la constitution en ligne du dossier du tribunal la communication lectronique va progressivement constituer une garantie suppl mentaire du respect du contradictoire La m me volution doit se produire propos de l expertise judiciaire Nous avons d j eu l occasion avec le Pr sident Lencou d changer sur l apport des nouvelles technologies et la fa on dont elles vont r volutionner dans les prochaines ann es la fa on de rendre la justice Elles vont aussi avoir une incidence sur la fa on dont la preuve technique sera dans le futur expos e devant les tribunaux Plus personne ne se contentera longtemps d un rapport crit l o l emploi des fichiers audio ou vid os et les reconstitutions num riques permettent le transport des lieux du litige dans la salle d audience et une meilleure appr hension par le juge des donn es techniques du litige D autres sujets de r flexion sont d ores et d j envisag s par le groupe de travail le th me du proc s quitable c est dire la relation avocats experts au regard de l article 6 de la CEDH ou celui de
5. professionnel doit il subir les effets secondaires de ce besoin de justice Peut on imaginer que les architectes fassent du pr judice corporel sous pr texte qu ils ne pourraient appr cier les ouvrages de leurs pairs Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ Je vous invite d abord vous arr ter un instant sur le propos emprunt au b tonnier Henri Ader tel qu il est projet devant vous Une d claration s impose de la part de l expert s il prouve un doute sur la fa on dont les parties peuvent ressentir en regard de son ind pendance de son impartialit ou de son objectivit telle ou telle situation etc conna tre ou avoir connu une partie avoir eu acc s certaines informations Une d claration s impose de la part de l expert s il prouve C est donc l expert qu il revient de s interroger avec lucidit c est dire de faire son examen de conscience la conscience au sens thymologique du terme un doute 18 mars 2011 Le doute suffit Il ne revient pas l expert de trancher le doute Il lui suffit d prouver ce doute pour avoir l obligation de s en ouvrir un doute sur la fa on dont les parties peuvent ressentir en regard de son ind pendance de son impartialit ou de son objectivit telle ou telle situation Il s agit d un crit re subjectif le ressenti des parties On observe que ce crit re subjectif appara t avant les deux crit r
6. un doute il doit imm diatement l exposer aux parties avec toutes les informations n cessaires Michel SIMONNOT Architecte expert Cour d appel de Paris Comment poursuivre les op rations d expertise lorsque l expert d couvre qu il a des liens d int r t avec une partie mise en cause au milieu ou vers la fin de ses op rations Denis LEQUAI Avocat membre du CNB Si l on r alise en cours d expertise qu il existe un lien d int r t ce qui est assez rare l expert doit imm diatement stopper ses op rations signaler l existence du probl me et se tourner vers le magistrat Un intervenant Il me semble que c est sur l ordonnance commune que portait la question Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ D s qu un probl me appara t m me un soup on de probl me il faut d abord s en ouvrir aux parties puis si l on ne parvient pas une solution consensuelle en r f rer au juge dont le r le est de trancher la r alit ou non de l atteinte l ind pendance de l expert C est la r gle d or La pire des choses consisterait poursuivre l expertise comme si ce probl me n existait pas Rolande BERNE LAMONTAGNE Expert secr taire g n rale de la CEACC L expert a beau faire toutes les d clarations possibles en d but d expertise pour clore d embl e la question de l ind pendance il arrive souvent qu il y ait un appel en garantie ou une extension de missi
7. un texte du Code de proc dure civile ne parle pas de r capitulation mais de derni re observation La s mantique n est pas neutre Ensuite parce que l expertise est une phase de l ensemble de la proc dure qui aboutit une solution de justice Si c est une phase alors ce n est pas une fin or la r capitulation n est faite que pour la fin Apr s la r capitulation plus rien n est possible or votre rapport est une marche de la proc dure La vie judiciaire se poursuivra au del de votre rapport Il ne peut pas cet instant y avoir de r capitulation et de derni res observations C est d autant plus important que dans la r capitulation proc durale dont nous avons l habitude il nous faut conclure sur l ensemble de nos demandes et moyens ce qui n est pas une n cessit dans l expertise Vous avez fait un travail sur lequel nous nous appuyons parce que vous avez fait voluer notre appr hension des faits dans un dossier et certaines choses qui taient en discussion sont d sormais acquises Pour moi la s mantique est importante J utilise le terme de derni re observation en faisant r f rence l article 276 mais je ne r capitule pas parce que si je le faisais j aurais le sentiment de clore le d bat dans l int r t de mon client alors m me qu il y a une suite votre rapport Didier PREUD HOMME Expert agr par la Cour de cassation Nous ne partageons pas cette position parce que l gislateur a e
8. 7 L usage du terme r capitulatif par Jean Pierre FORESTIER Avocat ancien membre du CNB et Didier PREUD HOMME Expert agr par la Cour de cassation SYNTHESE Patrick de FONTBRESSIN Avocat la Cour Ma tre de conf rences l universit Paris XI p 13 p 15 p 20 p 26 p 32 p 35 p 39 p 41 p 47 18 mars 2011 INTRODUCTION par Jean Fran ois JACOB Expert Premier vice pr sident du CNCEJ Monsieur le Premier Pr sident de la Cour de cassation Monsieur le Procureur g n ral pr s la Cour de cassation Monsieur le Pr sident du Conseil national des barreaux Monsieur le Pr sident du Conseil national des compagnies d experts de justice Mesdames et Messieurs les hauts magistrats et magistrats Mesdames et Messieurs les avocats Mesdames et Messieurs les experts Le 15 novembre 2005 les pr sidents du Conseil national des barreaux et de la F d ration nationale des compagnies d experts de justice devenue plus tard Conseil national des compagnies d experts de justice signaient une charte de bonnes pratiques entre les avocats et les experts Des d clinaisons r gionales ont ensuite t tudi es et r dig es entre les barreaux et les compagnies ou unions de compagnies et nous esp rons pour bient t une couverture enti re du territoire judiciaire national La charte nationale pr voyait la cr ation d une commission charg e entre autres de r fl chir des actions
9. Pour l avocat il n est pas de bonne pratique de critiquer la d cision de l expert Ceci s adresse bien s r tout le monde conform ment l article 31 du Code de proc dure civile Je n y reviens pas Le d lai suffisant C est un d lai la fois honn te et raisonnable qui laisse aux parties la possibilit d crire l expert mais surtout de se r pondre et d changer leurs dires Il ne faut pas pour autant en arriver une succession de dires sans fin Il faut clore et ce dans un d lai de 4 6 semaines Si le d lai impos l expert doit tre d pass l expert doit en informer le juge qui tr s souvent autorise un suppl ment de d lai Nous avan ons avocats et experts sur des chemins parall les reli s par des passerelles Nous sommes la recherche de la bonne justice et il est inconcevable qu il y ait des probl mes entre personnes de bonne foi respectueuses des valeurs d honn tet intellectuelle et d thique Bruno DUPONCHELLE Expert secr taire g n ral du CNCEJ L expert appr cie la cause grave et d ment justifie qui lui est souvent pos e la veille du d lai qu il a fix pour formuler les derni res observations S il consid re qu il n y a pas cause grave et d ment justifi e il doit alors d poser son rapport apr s quoi il sera dessaisi de sa mission mais que se passe t il concr tement si l avocat a l intention de faire un recours contre cette 18 mars 2011
10. des fichiers fournisseurs des conditions d achat ou des informations confidentielles qui portent sur la situation conomique d une entreprise une situation actuelle ou pass e comme des prix de revient des marges 18 mars 2011 commerciales des r sultats analytiques ou m me des projets d investissements futurs et des plans de d veloppement En quoi le secret des affaires peut il tre un obstacle la communication des pi ces La partie qui se pr vaut de ce secret invoque un motif l gitime et consid re que la communication de ces informations pourrait lui porter pr judice L expert n a pas appr cier le caract re l gitime de ce secret et ne peut rendre compte de cette difficult qu au juge Cependant avant de se tourner vers le magistrat il a la possibilit de proposer aux parties si elles en sont d accord de prendre connaissance seul de l ensemble des informations et de ne communiquer que le r sultat de ses travaux C est un peu limite et suppose l accord des parties Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB Le secret m dical Le secret m dical est le droit de la personne au respect de sa vie priv e et donc au secret des informations qui la concernent La loi de mars 2002 a pos le principe du libre acc s du patient l ensemble de son dossier m dical dont il est le seul pouvoir d cider de la production des pi ces Le fait qu il soit le seul en d cider constitue une
11. par le juge pour le d p t du rapport Jean Luc FIOUX Expert pr sident de la Compagnie nationale des experts de transport Si un avocat sollicite quelques jours de d lai en fait rapport au juge qui ne r pondra que 3 mois plus tard et qu entre temps sans attendre la r ponse du juge il envoie ses conclusions et que l avocat de la partie adverse y r pond que faut il faire Attendre la r ponse du juge Revenir devant le juge Si je juge donnait une r ponse n gative elle stopperait une proc dure d j repartie Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB La question est juste de savoir si l expert va ou non accepter Ce n est pas le probl me des plaideurs mais de l expert Si l expert consid re que ces derni res observations arrivent trop tard qu il a d j r dig son rapport d expertise alors il n y r pondra pas L encore on est dans l int r t et la bonne foi S il estime que ces derni res observations apportent quelque chose et qu il doit y r pondre que le contradictoire a t respect rien n emp che l expert d y r pondre Professeur Jacques HUREAU Expert honoraire agr par la Cour de cassation L expert est ma tre d uvre de son expertise il lui revient de bien g rer le temps Ainsi lorsqu il donne un d lai de cl ture de r ception des derni res observations il doit pr voir les 8 10 jours n cessaires la finalisation et la mise en forme de son rapport S il
12. res observations que l on a envie de formuler sinon nous risquerions d appauvrir la v rit et c est au juge et pas nous qu il revient de trancher Un intervenant Les observations n ayant pas t qualifi es de r capitulatives doivent elles tre consid r es comme telles Par ailleurs l expert doit il r pondre aux dires et mettre ses r ponses au d bat avant le d p t du rapport et enfin nous devons galement valuer nos honoraires en d posant notre pr rapport Qu en est il du temps pass aux r ponses aux dires Un intervenant Que dit le texte Lorsqu elles sont crites les derni res observations r clamations des parties doivent rappeler sommairement le contenu de celles qui ont t pr sent es ant rieurement Autrement dit si les observations ant rieurement formul es ne figurent pas parmi les derni res observations d faut elles sont r put es abandonn es R put es signifie qu il n y a pas besoin de demande particuli re et qu elles sont de fait abandonn es si bien que l expert ne peut plus et ne doit plus les prendre en consid ration La liste des observations ant rieurement pr sent es doit donc figurer dans les derni res observations sous peine d tre abandonn es Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB L expert est saisi par les questions de la mission et non par les dires D s lors o elle est dans la mission la question ne peut tre abandonn e
13. L expert ne peut que constater que son courrier lui revient avant d en faire rapport l avocat demandeur de la mise en cause qui il revient de r gler le probl me Un intervenant Oui mais cela peut tr s bien faire l objet d un d bat en d but de r union d expertise Pourquoi l une des parties convoqu es n a t elle pas t touch e par la convocation Yves LEON Expert en syst mes d informations Lorsqu une partie dessaisit son avocat d cide de se repr senter elle m me et ne respecte pas le contradictoire en n envoyant pas l avocat de la partie adversaire les l ments qu elle adresse l expert que doit faire l expert Un intervenant Il doit rappeler cette partie qu elle a le devoir de communiquer les pi ces et d en assurer la transmission contradictoire chacune des parties en cause Yves LEON Expert en syst mes d informations Et si elle ne le fait pas Un intervenant L expert peut alors ne pas tenir compte des pi ces qui lui ont t transmises David ZNATY Expert Pr sident d honneur de la CEACC Il est important que l expert dresse la liste des documents qui lui ont t adress s et qu il s assure en d but de r union qu ils ont bien t envoy s aussi chacune des parties Cette liste se r v le tr s utile lorsqu un changement d avocat intervient L expert peut alors remettre une liste des documents au nouvel avocat Il arrive d ailleurs que des pi ces
14. au demeurant ne manquera pas d tre passionnant le principe m me d une intervention sur chaque th me d un avocat et d un expert ne pouvait que recevoir mon parfait assentiment C est d ailleurs je crois une premi re M Lencou M le b tonnier Wickers soyez f licit s pour cette heureuse initiative qui j esp re trouvera se prolonger Henri Motulski ne disait il pas Rien ne peut tre r alis dans le domaine du proc s sans la d termination des hommes de coop rer avec ferveur l uvre de justice Cette phrase qui m est ch re et que j ai rappel e dans la pr face de la plaquette qui va tre diffus e doit mon sens tre m dit e l aune de vos travaux En effet il me para t n cessaire de r fl chir aujourd hui nos pratiques si l on veut viter des mises en cause r ciproques de nature ternir nos diff rentes professions et l image de la justice en g n ral Nous avons en effet assist une volution Persuad e de l infaillibilit de 18 mars 2011 la science la soci t est en demande de v rit et de pr cisions Elle en appelle au juge qui au moment d appr hender les faits se trouve parfois dans l incertitude faute de connaissances techniques suffisantes pour pouvoir juger en toute s curit L expertise introduit alors un l ment perturbateur dans la fonction de juger car elle conduit le juge d tacher et d l guer temporairement l expert un pan de
15. d cision Le recours tombe t il Y a t il un compl ment d expertise L expert doit il attendre la d cision du juge du contr le des expertises sur recours form par l avocat d cision dont on sait qu elle peut prendre des mois Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB L expert est dessaisi au moment m me o il d pose son rapport et seul le juge peut alors le saisir nouveau Lorsque l expert a d pos son rapport il appartient aux parties de saisir le juge Lorsque la question de la cause grave est pos e un expert il se doit d y r pondre S il ne le fait pas il lui sera reproch de ne pas l avoir fait Le d p t du rapport ne saurait tre une r ponse la cause grave L expert doit r pondre et dire qu il refuse la cause grave ce qui laisse l avocat la possibilit de saisir le juge Une fois le juge saisi les op rations d expertise seront suspendues sa d cision Si l expert r pond et d pose son rapport il est dessaisi et c est au juge qu il revient d appr cier la r gularit L encore c est une question de bonne foi Se pr cipiter pour d poser son rapport alors qu un d lai a t sollicit n est pas forc ment une bonne pratique Bruno DUPONCHELLE Expert secr taire g n ral du CNCEJ S il consid re que c est dilatoire il le dira et cela prendra 24 heures Faut il attendre la d cision du juge du contr le pour d poser le rapport au risque d allonger le d lai fix
16. d int r ts le contr le du juge et m me la r capitulation la mise en tat et la cl ture Cet ensemble constitue aujourd hui un support de bon sens pour que se manifeste la v rit technique qui avec la v rit des parties deviendra la v rit judiciaire C est donc une qu te au sens noble que m nent les experts pour les juges celle qui doit les mener au plus juste avec l aide et ou malgr les avocats Aucune des observations des parties ne doit tre pass e sous silence Nous avons donc d cid de r fl chir ensemble au mode d emploi de ces articles 275 et 276 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Au premier plan le bon sens un minimum d ducation et la conscience d une mission de justice exerc e ensemble doivent permettre de faire face l essentiel Comme toujours en mati re de justice et de proc dure ce qui se comprend bien s crit bien d o les articles 275 et 276 Au second plan et d faut nous avons s lectionn 7 th mes pour d cliner le bon aloi Le principe de la contradiction le principe g n ral Le conflit d int r ts pierre angulaire s il en est La communication des pi ces principe premier du d bat judiciaire Les d lais l encadrement du temps La cause grave et d ment justifi e force majeure de la proc dure Les consid rations apport es ou dues aux observations L usage
17. devra tourner autour de cette expertise quitable Au service de la v rit scientifique et technique l expert doit uvrer en toute transparence en toute ind pendance et en toute impartialit dans ses avis rendus Il est le seul ma tre de l expertise qui lui est confi e par d l gation du juge mais le juge n est pas dessaisi et en conserve le contr le Tel est notre syst me d expert du juge et d expertise la fran aise L avocat est un conseil de partie il est de son devoir d uvrer pour la victoire de celui qu il d fend et ce titre de veiller au bon d roulement de la mission de l expert auquel il a tout int r t apporter son concours loyal et dans le cadre des r gles de proc dure Les devoirs proc duraux de l avocat ont r cemment t pr cis s et codifi s r tablissant un quilibre de s curit dans la d marche expertale pour le justiciable Dans le respect du principe de la contradiction les parties au proc s doivent apporter la preuve de leurs pr tentions Les articles 275 et 276 du Code de proc dure civile sont l application de cette exigence Nous entrons dans la justice du XXIe si cle M le Pr sident 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Wickers a parl de la d mat rialisation La d mat rialisation n est pour l heure exp riment e qu Bordeaux mais la Chancellerie pr voit son d ploiement sous pe
18. doit il envoyer son certificat m dical La question peut se poser si l on s en tient la lettre du texte mais il me semble que ce serait un peu hors de propos L avocat mon sens ne doit se justifier de causes qui lui sont propres qu aupr s de son b tonnier 18 mars 2011 En revanche si la cause justifier est la maladie du plaideur lui n est pas forc ment de bonne foi et on peut concevoir qu il aura justifi sa cause Il s agit l encore d une question d appr ciation qui revient l expert Faut il pour autant aller devant le juge chaque fois que la question se posera Appr cier la cause grave et d ment justifi e c est aussi appr cier la bonne foi des parties bonne foi qui s value travers l int r t qu elles ont ou n ont pas retarder une expertise Certains choisissent ainsi d intervenir le dernier jour afin qu il ne soit plus possible de r pondre Nous sommes habitu s ce type de man uvre L encore il revient l expert d appr cier s il s agit ou non d une man uvre dilatoire et il en a les moyens puisqu il conna t ses parties et qu il a v cu les incidents de l expertise Cette r gle n avait finalement pas tre crite C est une r gle de savoir vivre une r gle de bonne pratique une r gle de bonne foi dans l expertise Professeur Jacques HUREAU Expert honoraire agr par la Cour de cassation Dans le dernier alin a du point 5 il est crit
19. donne 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE comme date de d p t des derni res observations le jour de la cl ture qui lui a t impos par le magistrat il se met dans une situation difficile 6 Les consid rations apport es aux observations par Michel CHANZY Expert agr par la Cour de cassation et Catherine GAZZERI RIVET Avocat membre du CNB Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Observations ou dires tel n est pas le d bat c est au fond que nous allons nous int resser ici l expertise ne se d roule pas en un instant T il faut un temps de l expertise Pendant ce d roulement apparaissent des faits et des l ments qui peu peu constituent l acquis de l expertise C est souvent dans la note aux parties que l on retrouve apr s un rendez vous des observations qui ont t apport es par l une des parties ou d autres et qui peuvent ensuite servir sauf d n gation formelle constituer une marche dans l escalier expertal Une r capitulation qui enfoncerait des portes qui se sont ouvertes a t elle sa place dans des observations l inverse quel que soit le c t peut tre fastidieux de certaines de ces observations manant de parties ou d hommes de justice donc pas forc ment de technique la r ponse est un d pour le tribunal comme pour les parties Pour le tribunal qui ne souh
20. en sorte de ne pas laisser l expertise durer de telle sorte qu elle pr judicie aux parties et l image de la Justice Et puis surtout pouvoir pour l expert d appr cier la cause grave et d ment justifi e mais devoir aussi pour les parties de ne pas invoquer n importe quelle cause et de faire en sorte que comme les d lais lorsqu ils sont prorog s devront tre justifi s cette cause soit galement l gitime et r ponde une justification v ritable Que peut on en conclure Au travers de cette relation entre devoirs et pouvoir ont merg des notions qui n taient pas seulement proc durales mais qui taient aussi soci tales C est en cela que l uvre que vous avez accomplie est particuli rement importante et que ce petit ouvrage n est pas seulement un ouvrage l usage des experts mais doit tre un ouvrage de r f rence En effet quels concepts avez vous abord s les uns et les autres La loyaut 18 mars 2011 La conscience de soi et le doute L expert doit douter et les parties vivent parfois et m me souvent dans le doute doute de ce qu elles doivent communiquer de ce qui peut l gitimement tre communiqu ou tre communicable Devoir de conscience Devoir de bonne foi Devoir de respecter la Justice Devoir de recr er un lien au sein de cette Justice entre ce que M Le Premier Pr sident Drai appelait autrefois les partenaires de Justice qui sont bien plus que des co
21. he TRET Da mihi factum dabo tibi jus 18 mars 2011 pour ce qui trait au juge et aux parties posent des r gles essentielles au n cessaire dialogue qui doit s instaurer entre l expert les parties et leurs conseils D une part en vertu des dispositions de l article 275 du code de proc dure civile les parties sont tenues d apporter leur concours aux mesures d instruction Elles doivent remettre sans d lai l expert tout document qu il estime n cessaire l accomplissement de sa mission au besoin sur injonction du juge tant pr cis que le juge pourra en tirer toute cons quence de droit en cas de d faut de communication D autre part l expert se doit de respecter le principe de la contradiction qui a t rig au rang des garanties du proc s quitable par la Cour europ enne des droits de l homme dans son arr t Mantovanelli c France du 18 mars 1997 S il lui incombe de prendre en consid ration les observations ou les r clamations des parties il d tient des textes le pouvoir de leur impartir des d lais pour les formuler utilement Dans leurs derni res observations les parties devront r capituler tout ou partie de ce qu elles ont pr c demment d velopp sauf les voir consid r es par le juge comme abandonn es r gime tout fait comparable celui des conclusions r capitulatives vis es l article 753 du code de proc dure civile L esprit qui pr side ces dispositions da
22. justiciable l acc s la justice c est dire un tribunal ind pendant et impartial devant lequel le d bat sera contradictoire men en assurant le respect de l galit des armes Il est vident que les parties ont tout int r t se saisir revendiquer cette galit pour faire valoir leurs droits Ce qui vous le comprenez bien peut entra ner des rivalit s et tensions entre l expert et les parties repr sent es ou assist es de leurs avocats D s lors ne faut il pas d passer transcender ces rivalit s possibles et ces points de contact pour parvenir ce que les auteurs appellent l expertise quitable Le caract re contradictoire de l expertise fait en effet d sormais partie des garanties d un proc s quitable Je mai pas besoin de vous rappeler l importance du droit europ en alors que vient d tre rendu hier dans l affaire dite Penarroja un arr t important qui se prononce en partie sur le statut des experts judiciaires fran ais Cet arr t devra tre analys comment une fois notamment que la Cour de cassation aura rendu sa d cision d s lors que la question pr judicielle qu elle avait soulev e vient d tre tranch e Je ne serai pas plus long compte tenu des nombreuses interventions qui vont suivre Je laisse la parole au B tonnier Wickers et vous remercie j Charles Jarrosson L expertise quitable in m langes en l honneur de Serges Guinchard Dalloz 2010 Jean Pier
23. l galit des armes dans le proc s Un th me que les nouvelles technologies vont galement bouleverser compl tement tr s court terme Reste enfin le th me du co t de l expertise fortement li au pr c dent Mais le co t de l expertise doit lui m me tre appr ci en fonction de l conomie qu elle peut entra ner Une expertise bien men e repr sente un gain pour la collectivit car elle vite un proc s au long court et participe donc des externalit s positives qui s attachent la d cision de justice Ces sujets repr sentent de nouvelles occasions de r unir les professionnels avocats experts magistrats autour de sessions de formations communes Cet objectif vis par la Charte de Recommandations sur les bons usages entre avocats et experts sign e en 2005 n a pas encore t atteint ce jour bien que chaque profession ait d velopp ses propres outils p dagogiques convient d aller plus 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE loin et de mutualiser les formations communes C est dans ce vaste mouvement que s inscrivent les travaux d aujourd hui Dominique LENCOU Pr sident du Conseil national des compagnies d experts de justice Monsieur le Premier pr sident de la Cour de cassation Monsieur le Procureur g n ral pr s la Cour de cassation Monsieur le Pr sident Mesdames et Messieurs les hauts magi
24. l appr ciation des faits sans pour autant le lui abandonner compl tement puisqu il continue de veiller sur le travail de l expert et reste libre de suivre ou non son avis Bien s r seul le juge d cide d en appeler un expert dont il d termine la mission en vertu notamment de l article 10 du code de proc dure civile L expert qui ne peut pas s autosaisir reste sous le contr le du juge qui reste charg de la conduite du proc s article 3 du code de proc dure civile Cette condition de l expert a t rappel e par la Cour europ enne des droits de l homme dans son arr t Versini contre France du 10 juillet 2001 un expert ind pendant dans l tablissement de son rapport reste n anmoins soumis au contr le des autorit s judiciaires tenues d assurer le bon d roulement de l expertise Mais certains ont vu l une concurrence entre le juge et l expert d autant plus pr occupante peut tre que les expertises sont toujours plus nombreuses plus n cessaires et plus d licates la part du sentiment de l expert est de plus en plus importante dans le processus d cisionnel du juge Parall lement le proc s civil a volu autour de la notion de proc s quitable elle m me transform e par l application de l article 6 8 1 de la Convention europ enne des droits de l homme et surtout par l interpr tation tr s extensive qu en a fait la Cour europ enne Le proc s quitable est celui qui assure au
25. lieu 3 La date laquelle les pi ces seront communiqu es 4 La date pr visionnelle de remise de la note de synth se du pr rapport 5 Le d lai pr visionnel accord aux parties pour qu elles puissent faire part de leurs observations 18 mars 2011 Les dates du calendrier pr visionnel seront fix es en fonction des consid rations de la complexit du litige et de la date fix e par le juge Le juge fixe un d lai qui lui semble raisonnable mais qu il est difficile d appr cier avec pr cision Ce calendrier doit tre contradictoirement tabli lors des r unions d expertise Le d lai fix pour les derni res observations ne pourra tre modifi qu en cas de cause grave et d ment justifi e Des v nements comme l extension des op rations ou une ordonnance commune peuvent venir bouleverser la vie du calendrier initial Des d lais administratifs peuvent galement mettre mal les d lais pr visionnels Une demande de consignation compl mentaire imposera ainsi une suspension des op rations jusqu ce l ordonnance soit rendue et la consignation vers e Cela peut prendre 1 6 mois selon les tribunaux Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Il y a sur cette question des d lais une r volution qui touche plus les parties que l avocat Le Code de proc dure civile plus particuli rement les articles 275 et 276 fixe d sormais des d lais aux parties alors qu auparavant et encore un peu a
26. majeure c est ce terme qu aurait choisi le l gislateur or il ne l a pas fait on se situe donc un niveau inf rieur La cause est d abord grave c est un emp chement qui pour un motif particulier vient entraver le respect du d lai imparti par l expert Ces motifs doivent ils tre list s Il pourrait tre int ressant dresser la liste des causes graves mais nous serions tr s vite limit s tout simplement parce qu il nous est impossible de pr voir l impr visible Puisque nous en sommes incapables renon ons lister ces causes et laissons les experts appr cier le caract re de gravit J entends les r serves des experts qui se d fendent d tre des juges et d tre capables d appr cier le caract re de gravit Pourtant c est eux qu il revient de l appr cier eux que le l gislateur confie cette mission Ils ne sont pas pour autant des juges tout puissants ils sont plac s sous le contr le du juge du contr le des expertises et leur d cision est soumise l appr ciation du magistrat Ils n ont donc pas avoir peur de cette d cision C est eux qui en leur me et conscience en fonction d un certain nombre d l ments mat riels vont appr cier ce caract re de gravit La cause est aussi d ment justifi e Les experts doivent exiger cette justification Une question se pose peut tre plus encore pour les avocats Si la cause justifier est la maladie de l avocat l avocat
27. ne peut plus statuer sur les observations abandonn es La question de l num ration nous semble donc incontournable Fran oise ASSUS JUTTNER Avocat au Barreau de Nice Pr sidente de l Association des avocats de compagnies d assurance et praticienne de l expertise Je me demande si l on n en a pas oubli ce quoi sert l expertise L expertise est la recherche de la v rit pour le juge Si l occasion d un dire r capitulatif une partie abandonne un l ment essentiel la v rit le juge ne s en tiendra pas ce dire r capitulatif Les magistrats disent dans les colloques que lorsqu ils jugent m me en appel ils s appuient sur la s rie de dires les questions et les r ponses qui ont t faites ou non l expert Pour moi dans l esprit du l gislateur le mot de sommaire ne renvoie pas l id e de somme En choisissant ce mot il veut inciter ne pas se livrer des copier coller qui assommeraient l expert avec tout ce que l on a dit pour ne rien oublier et parce que l on pense que c est r capitulatif L exercice du dire r capitulatif est un exercice difficile Il faut r sumer ce qui pourrait encore contribuer faire voluer l avis de l expert ou clairer le juge N oublions pas que le rapport de l expert sert au proc s pas l expert ni aux parties ni l expertise N oublie t on pas un peu que le rapport de l expert c est la recherche de la v rit Jean Pier
28. nos travaux Ils sont le fruit des dispositions prises par les dirigeants de nos institutions pour rapprocher intellectuellement nos deux professions qui se c toient tous les jours sur le terrain Depuis 6 ans maintenant j ai ainsi eu le plaisir de rencontrer et d appr cier jusqu l estime mon co mod rateur Jean Fran ois Jacob Ensemble nous avons travaill et cr des liens d amiti c est pr cis ment l esprit de cette Charte des bonnes pratiques dont nous entendons d battre cette apr s midi avant sa publication En rapprochant intellectuellement nos professions sur le plan national notamment par une commission paritaire experts et avocats en sont venus non seulement bien se comprendre mais aussi tisser des relations privil gi es Nous sommes r unis aujourd hui pour d battre des articles 275 et 276 du Code de proc dure civile qui constituent notre cadre g n ral Quand on les relit on r alise qu ils sont la quintessence m me du proc s civil Tout y est dit la communication des pi ces la spontan it de la remise l expert des documents et l ments analyser l assistance du juge l astreinte les cons quences du d faut de la communication des pi ces les observations et r clamations des parties les demandes le d bat qui comme l audience doit avoir lieu devant un tiers ici l expert arbitre actif de la contradiction les d lais les cons quences des d lais le conflit
29. nouvelles arrivent avec le nouvel avocat Il m est ainsi arriv de laisser plusieurs heures aux avocats afin qu ils num rotent les pi ces ensemble C est fondamental une r union d expertise ne peut d buter s il y a un d s quilibre du savoir entre les parties Bertrand GACHOT Expert m decin Cour d appel de Paris Nous n avons pas abord le principe du contradictoire au cours de r union ni du d bat Le premier alin a de l article 276 ne suppose t il pas la tenue d un d bat oral qui permette chacun de s exprimer et l expert d entendre les observations des uns et des autres et ventuellement d y r pondre Il me semble qu une expertise m dicale quitable et une expertise au cours de laquelle a lieu un r el d bat contradictoire sur les points scientifiques 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Un intervenant Il va de soi que dans une expertise m dicale un d bat s instaure entre les 2 m decins conseils Serge LEMESLIF Expert architecte Paris Et si l expert veut mener une investigation sans en informer les parties parce qu il sait que la r alit a toutes les chances d tre biais e David ZNATY Expert Pr sident d honneur de la CEACC Il ne faut pas intervenir sans en avoir inform les parties Un intervenant l expertise serait imm diatement nulle Un intervenant Je serais plus nuanc Je ne suis pa
30. oivent comme une forme de juge d l gu de l expertise or il n est pas le juge d l gu L expert devra veiller bien donner le sentiment que ce pouvoir n est l que pour assurer le juge d une analyse exhaustive et contradictoire des faits Jean Pierre FORESTIER Avocat ancien membre du CNB Pour l avocat ce dire de r capitulation des observations est un instrument proc dural Le texte de l article 276 pr cise qu il s agit des derni res observations ou r clamations des parties lorsqu elles sont crites Cela signifie que les observations d une partie peuvent tre exprim es oralement et qu une partie est en droit de demander l expert d acter les observations qui auront t faites pendant le cours des op rations d expertise De m me lorsque l on voque le terme d observation ou de r clamation des parties il ne faut pas se m prendre Il s agit bien de demandes formul es par une partie et pas seulement des moyens qui peuvent articuler la demande Il faut garder pr sent l esprit que dans le cadre de l expertise il y a d une part les demandes et de l autre les moyens qui fondent cette demande Par voie de cons quence l ensemble de ces l ments doit tre pris en consid ration par l expert Du c t de l avocat le dire de r capitulation sera un instrument de clart de concision et de loyaut Il serait anormal qu la derni re minute ou dans un dernier dire une demande n
31. on pourrait y d roger Alain VALENTIN Architecte Tr s souvent les avocats ne communiquent les pi ces qu leurs confr res et pas aux parties qui n ont pas constitu avocat Certains vont jusqu l crire au bas de leur courrier Estimez vous que le principe du contradictoire est alors respect Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB Non c est m me contraire la d ontologie des avocats Nous devons communiquer les pi ces la partie adverse qu elle soit ou non repr sent e L encore dans le cadre des op rations d expertise c est l expert d intervenir pour v rifier que cela a bien t fait Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Personnellement en pareil cas j cris la partie et au conseil pour leur signifier que le principe de la contradiction n a pas t respect comme il aurait d l tre et j adresse une copie de mon courrier aux parties non conseill es 4 Les d lais par Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB en remplacement de Laurence BOYER Avocat membre du CNB et Fran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Les d lais rythme de la proc dure ou encadrement du temps La pr cipitation comme la lenteur sont toujours n fastes Le temps de recevoir le temps d appr cier le temps d informer le temps de r agir Tout cela est l gitime et demande du te
32. que de nouvelles parties seront mises en cause par exemple dans le cadre des ordonnances communes La d claration de l expert doit tre factuelle pr cise et non ambigu Les faits doivent tre d crits objectivement avec clart et de fa on suffisante Une juste mesure est rechercher Si l expert estime tre r cusable et ou si l une des parties consid re qu il ne pr sente plus les garanties n cessaires d impartialit et d objectivit il doit en aviser le juge sans tarder Si l inverse les parties accordent leur confiance l expert malgr telle ou telle circonstance la bonne pratique veut que ceci soit act dans le proc s verbal ou la note aux parties qui fait suite la premi re r union d expertise et ce afin que plus personne n y revienne ensuite Denis LEQUAI Avocat membre du CNB En l absence de doute est il de bonne pratique que l expert d crive aux parties sa formation et sa carri re Nous nous contenterons ici de soulever la question sans y r pondre Deux th ses s opposent La premi re consid re que l expert doit se pr senter de mani re exhaustive quel a t son cursus pour qui il a travaill d o il vient et ce qu il a fait et ce afin d en finir au plus vite avec les questions d ind pendance et de permettre celui qui aurait quelque chose dire de le faire tout de suite La seconde consid re l inverse que l expert n a pas
33. que l article 276 tendait cette r gle l expertise il y a eu des grincements de dents parmi les avocats Pour autant ce qu il faut en retenir c est la reconnaissance de l expertise comme une phase proc durale La r gle de proc dure applicable devant les Tribunaux et les Cours se devait de l tre aussi l expertise Bien s r le texte n a pas repris exactement le terme de r capitulatif mais tout le monde le comprend parfaitement bien Le r capitulatif s applique ainsi aussi bien l expert qu l avocat Didier PREUD HOMME Expert agr par la Cour de cassation Les dispositions de l article 276 n emploient pas l expression d observations r capitulatives ou de r capitulatif mais de derni res observations Arr tons nous d abord sur le sens de derni res Ce sont les derni res au sens du temps mais aussi au sens du processus Il n y en aura plus apr s celles l Parler de derni res suppose un ordre et pose une question si une cause particuli rement grave est soulev e l expert va t il ou non rouvrir ses op rations Selon moi l ordre qui doit tre respect pour enjoindre aux 18 mars 2011 parties de communiquer leurs derni res observations est en premier lieu celui du demandeur et en second lieu celui du d fendeur Afin d viter que les parties n adoptent des postures dilatoires on admettra tr s difficilement que de nouvelles observations viennent s ajouter derri re celles
34. r elle limite pour le magistrat qui ne peut d lier quiconque du secret m dical ni imposer un tiers d tenteur de remettre des l ments contre l avis du patient ou de ses ayants droit Le principe a t affirm par la Cour de cassation et parce qu il r sulte de la loi le secret m dical a une valeur sup rieure la d cision d un juge qui ordonnerait la communication des documents Au juge d appr cier ensuite dans sa d cision la port e du refus qui a t oppos venait il pr server un int r t l gitime ou carter un l ment de preuve Avait il ou on un caract re dilatoire Le secret m dical constitue galement une limite pour l expert S il a acc s l ensemble des l ments du dossier m dical il n est autoris en extraire que les l ments essentiels sa mission d expertise l ments qu il soumet aux avis des diff rentes parties Il y a enfin le m decin dont la responsabilit civile professionnelle est recherch e Comme tout professionnel dont la responsabilit est mise en cause il peut produire des pi ces m dicales mais seulement si elles sont strictement n cessaires sa d fense Quand et comment communiquer les pi ces Une mesure d expertise a n cessairement un co t et une dur e Les statistiques montrent qu un d faut de coop ration des parties peut en augmenter le co t une communication des pi ces avec retard occasionnera des r unions suppl mentaires un
35. se justifier sur ce qu il a fait ou non et qu il sait s il doit ou non accepter une mission sans avoir porter la connaissance des parties ce qu il a pu faire par le pass Il est tr s difficile d tre exhaustif D voiler un cursus c est se rendre vuln rable la critique c est prendre le risque de susciter de la suspicion parce que des l ments auront forc ment t oubli s et qu il y aura toujours quelqu un pour vous venir vous reprocher de n avoir pas parl de ce stage fait il y a 25 ans avec le beau fr re de la partie qui est dans la salle Je ne saurais aujourd hui trancher en faveur de l une des deux th ses 18 mars 2011 Un intervenant Lors de la conf rence de consensus de 2007 la Cour de cassation recommandait chaque expert de souscrire une d claration d ind pendance Personnellement seul le tribunal de Marseille m en a fait souscrire une lors de la d signation La d marche me semble pourtant utile puisqu elle permet de se rem morer l article 341 du Code de proc dure civile et de v rifier que l on ne tombe pas dans un cas l gal de r cusation Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ Le point a bien t d battu lors de la conf rence de consensus mais il ne me semble pas que l on ait tranch et qu il ait t d cid de faire de cette d claration pr alable une bonne pratique Il en est ressorti ce que nous rappelions l instant si l expert est pris d
36. INTRODUCTION Jean Fran ois JACOB Premier vice pr sident du CNCEJ Vincent LAMANDA Premier pr sident de la Cour de cassation Jean Louis NADAL Procureur g n ral pr s la Cour de cassation Thierry WICKERS Pr sident du Conseil national des barreaux Dominique LENCOU Pr sident du Conseil national des compagnies d experts de justice TABLES RONDES Introduction par Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du Conseil de l Ordre et ancien membre du CNB 1 Le principe de la contradiction par les op rations d expertises par Patrick BARRET avocat membre du CNB et David ZNATY expert Pr sident d honneur de la CEACC 2 Le conflit d int r ts par Denis LEQUAI Avocat membre du CNB et Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ 3 La communication des pi ces par Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB et Alain QUARTNER expert pr s de la Cour d appel de Paris 4 Les d lais par Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB en remplacement de Laurence BOYER Avocat membre du CNB et Fran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ 5 La cause grave et d ment justifi e par Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB et Professeur Jacques HUREAU Expert honoraire agr par la Cour de cassation 6 Les consid rations apport es aux observations par Michel CHANZY Expert agr par la Cour de cassation et Catherine GAZZERI RIVET Avocat membre du CNB
37. Si la question est sous jacente et qu il s agit d observations faites dans le cadre de la question m me si elles n ont pas figur dans le dire r capitulatif elles se posent quand m me l expert qui doit y r pondre en fonction de ce qui s est pass dans le cours de l expertise Un intervenant Bien s r mais c tait des derni res observations dont nous parlions pas du probl me de l exhaustivit des r ponses apport es la mission fix e Sur ce point nous sommes d accord l expert a le devoir de r pondre toutes les questions qui lui sont pos es par le juge 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Un intervenant Les r ponses aux observations doivent elles tre mises au d bat avant le d p t du rapport Un intervenant Non David ZNATY Expert Pr sident d honneur de la CEACC J aimerais simplement ajouter que le dire r capitulatif ou derni re observation vient apr s la note de synth se et que si l expert a bien fait son travail normalement il ne devrait pas y avoir d l ments nouveaux Il y a d abord la note de synth se puis les derni res observations et enfin le d p t du rapport Un intervenant C est le sens du texte que de mettre l expertise en tat d tre cl tur e SYNTHESE par Patrick de FONTBRESSIN Avocat la Cour Ma tre de conf rences l universit Paris XI D abord on ne
38. a part je pense que la proposition doit tre invers e et que c est aux conseils aux avocats ou aux parties elles m mes si elles n ont pas d avocat d informer l expert de tout changement d adresse Si un courrier tait retourn avec la mention N habite pas l adresse indiqu e l expert pourrait alors s adresser l avocat de cette partie et s il n en a pas l avocat de la partie adverse Un intervenant Nous avions mis l hypoth se d une partie non assist e d un avocat Bruno DUPONCHELLE Et c est pr cis ment cette partie qu il revient d informer l expert du changement d adresse Un intervenant Si l expert convoque une partie et que la convocation lui revient avec la mention n habite pas l adresse indiqu e il faut bien que l expert s assure de l exactitude de l adresse L article 177 y r pond en disant vous convoquez valablement la derni re adresse connue Un intervenant Si une partie est d faillante en termes d adresse l expert peut le constater mais a se limite l L expert doit transf rer le probl me l avocat qui a mis en cause cette partie C est lui qu il revient de rechercher son adversaire S il n obtient pas de bonne adresse alors la partie 18 mars 2011 pourra ventuellement tre sortie de la cause mais ce n est en aucun cas l expert d aller chercher tout prix une partie pour l introduire dans la cause Ne nous trompons pas de d bat
39. aite pas voir fleurir apr s expertise des critures revenant sur ce qui a d j t discut in situ Pour les parties en demande ou en d fense pour lesquelles la v rit est attendue jusqu la fin du d bat judiciaire Michel CHANZY Expert agr par la Cour de cassation La forme des observations Nous allons traiter des observations crites qui impliquent que le contradictoire oral a eu lieu avant et qui ne viennent en rien se substituer la contradiction et au d bat contradictoire de l expertise Elles n ont pas d autre forme que d tre crites et doivent tre contradictoirement transmises l expert et l ensemble des parties Catherine GAZZERI RIVET Avocat membre du CNB Le but de ces observations et quel moment les faire Faites en cours d expertise ces observations ont pour finalit d apporter une r ponse aux notes d tape ou de souligner des faits qui n auraient t voqu s ni lors des op rations d expertise ni dans les notes de l expert 18 mars 2011 Michel CHANZY Expert agr par la Cour de cassation Ce que ne sont pas les observations Ce n est pas un texte r dig par un avocat qui r sumerait un rapport d tape ou des notes d expert Ce n est pas un mode de communication de pi ces qui dirait je vous transmets les pi ces 24 28 veuillez consid rer cette transmission comme un dire Ce n est pas un mode de discussion juridiqu
40. angement de nom JO 28 d cembre p 20350 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Les professionnels disposent d sormais gr ce ce guide d une r f rence incontestable Ils pourront y recourir au quotidien dans l exercice de leur mission qui devrait s en trouver s curis e Je forme le v u qu il suscite de nouvelles initiatives en ce sens pour nourrir l image des expos s de qualit que nous allons bient t couter une r flexion et par suite de nouvelles m thodes de travail pour tous les professionnels du monde judiciaire Je vous souhaite la bienvenue ainsi qu un fructueux colloque Sans plus attendre je passe la parole M le procureur g n ral pour son propos introductif Jean Louis NADAL Procureur g n ral pr s la Cour de cassation Monsieur le Premier pr sident Monsieur le pr sident du Conseil national des barreaux Monsieur le pr sident du Conseil national des compagnies d experts de justice Mesdames et Messieurs les avocats Mesdames et Messieurs les experts Chers amis Je suis tr s heureux de vous accueillir aux c t s de M le premier pr sident Vincent Lamanda dans la Grand Chambre de la Cour de cassation sur le th me du bon usage des articles 275 et 276 du code de proc dure civile et ce pour plusieurs raisons D une part parce que la Cour de cassation notamment la deuxi me chambre civile
41. blement faite son ancienne adresse David ZNATY Expert Pr sident d honneur de la CEACC La pr sence des parties lors des op rations d expertise Il arrive que les avocats demandent aux experts si leur pr sence est n cessaire ou non telle ou telle investigation Leur pr sence est toujours n cessaire quelqu un doit tre l C est un principe important Il arrive que l on refasse des r unions parce que l avocat tait seul sans les parties L expert ne doit en aucun cas prendre position et autoriser quelqu un se pr senter sans ses clients ou son avocat Il doit les convoquer eux ensuite de prendre leurs responsabilit s Si une partie est absente une r union et que seul le conseil y assiste il faut qu la r union suivante l expert explique ce qui s y est pass Dominique Lencou parlait tout l heure des comp tences des experts faire preuve de p dagogie en est une J esp re que l av nement des techniques num riques dont a parl Thierry Wickers ne fera pas oublier que le processus d cisionnel en mati re de processus expertal n est pas une caisse enregistreuse Il est important de prendre le temps d expliquer les choses Le syst me num rique n est l que pour m moriser et stocker des informations rationnelles 18 mars 2011 Une preuve peut tre volatile et contraindre l expert intervenir tr s vite mais l encore il doit prendre le temps d expliquer qu elle va tre son investi
42. bordereau avec num ration chronologique qui permettront l expert de s y retrouver facilement La num rotation doit tre sp cifique l expertise afin qu il n y ait pas de confusion possible entre les pi ces du tribunal et celles de l expertise Dans ce m me souci de clart et de gain de temps il est important de conserver le m me ordre chronologique et la m me num rotation tout au long des op rations d expertise et ce m me si changement d avocat intervient Cela all ge les travaux de l expert permet l expertise d tre la fois plus rapide et moins on reuse et garantit le respect du contradictoire puisqu il est plus facile pour l expert de s assurer que toutes les pi ces ont bien t communiqu es Ces principes doivent s appliquer quel que soit le type de communication choisi La d mat rialisation s impose chaque jour davantage Les objectifs de rapidit et de s curit des changes entre les acteurs d un proc s mais aussi de ma trise et de r duction des co ts et des d lais conduisent d mat rialiser les op rations d expertise Alain QUARTNER Expert pr s de la Cour d appel de Paris D mat rialisation et communication des pi ces Il tait question tout l heure d exp rimentation Le proc s y compris l expertise sera peu peu amen tre informatis La transmission des pi ces s op re dans des r seaux s curis s Le Code civil a red fini l crit
43. communes de formation Le cours des choses quelque peu t retard par la cr ation du groupe la recherche d un mode de fonctionnement les propositions de sujets leur pr analyse et des lections entre temps mais la r union d aujourd hui premi re manifestation commune atteste avec clat de l int r t que portent les professionnels du droit et ceux de la technique au th me retenu Il s agit de confronter nos lectures des articles 275 et 276 du Code de proc dure civile et de nous interroger sur les possibilit s offertes chacun des acteurs du proc s de remplir parfaitement la mission qui lui est confi e dans le respect des obligations des autres Cette r union donnera lieu la r daction d un texte commun qui sera diffus tous les b tonniers ainsi qu tous les pr sidents des compagnies ou unions des Compagnies d experts de justice afin qu une sorte de doctrine vienne r pondre aux pr occupations de chacun Nous avons d ores et d j d cid de nous saisir d autres sujets de r fl chir et de d battre avant de soumettre le fruit de notre r flexion commune dans le cadre de colloques identiques celui qui nous r unit aujourd hui Ces colloques donneront lieu la r daction de nouveaux fascicules qui viendront constituer une sorte de biblioth que des bonnes pratiques de l expertise Vous avez accept Monsieur le Premier Pr sident de la Cour de cassation d accueillir notre colloque dans c
44. constitution par publication des statuts au greffe les modifications du capital ellesne le sont pas L expert peut ainsi se trouver sans le savoir dans une position de conflit d int r t Faut il que l expert exige des parties qu elles l informent de la composition de leur capital s il s agit d une personne morale et de son volution Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB l expertise semble donc atteinte d une maladie n cessaire de transparence une maladie de notre soci t 3 La communication des pi ces par Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB et Alain QUARTNER expert pr s de la Cour d appel de Paris Jean Fran ois JACOB Expert Premier Vice pr sident du CNCEJ Les pi ces concourent elles la recherche de la v rit scientifique o constituent elles une strat gie d touffement destin e alt rer la pertinence de l avis technique et scientifique Sans pi ces l expert peut il d buter les op rations d expertise Sans pi ces peut il y avoir d bat Sans pi ces l avis de l expert peut il aller au del du simple constat Les pi ces oui mais lesquelles Toutes Pas s r le client ne veut pas forc ment que son avocat lui passe la corde au cou quant l expert doit il contraindre une partie communiquer un l ment qui lui est d favorable ou rec le un secret m dical industriel ou familial Le sujet de la communication des pi ces est beaucoup
45. de la Cour est maintes fois intervenue avec vigueur pour faire respecter le principe de la contradiction en particulier dans le cadre des expertises judiciaires par application des dispositions du code de proc dure civile Dans ses recommandations m thodologiques l attention des cours d appel statuant en mati re civile la Cour de cassation a ainsi pr cis dans la fiche relative l expertise qu elle fait une application particuli rement stricte de ce principe en application duquel les parties doivent tre convoqu es et leurs conseils avis s des op rations et r unions d expertise et doivent tre mises en mesure en temps utile de faire valoir leurs observations Il est acquis que les op rations d expertise doivent tre conduites de fa on contradictoire et qu il ne suffit pas que le rapport ait t d battu l audience La rigueur de la jurisprudence est constante d s lors que le principe de la contradiction a t m connu dispensant les juges du fond de constater l existence d un grief l annulation du rapport tant prononc e alors m me que par la suite ce rapport aurait t vers aux d bats et discut l audience D autre part je suis tr s sensible vous le savez aux questions de professionnalisme de d ontologie aux changes pluridisciplinaires qui peuvent am liorer la connaissance et le fonctionnement de notre justice Ainsi en dehors m me du contenu de cette conf rence qui
46. des bonnes pratiques La Cour de cassation a d j accueilli en 2007 un colloque d di aux bonnes pratiques de l expertise judiciaire civile Mais il s agissait l poque d examiner celles du juge et non celles de l expert Quatre ans plus tard je me r jouis de voir les avocats et les experts emprunter des voies similaires pour parvenir au m me but am liorer le fonctionnement de la justice au quotidien L expert est un auxiliaire de justice en ce sens qu il participe au fonctionnement de l institution en apportant au juge le concours d un technicien lorsqu il est indispensable la prise de d cision D j en 1976 le Professeur Oppetit y voyait l illustration de l effacement du g n raliste derri re l homme de l art ce qui selon lui n tait qu un aspect du ph nom ne plus g n ral du passage de la culture la technique 1 Le technicien ne voit pas pour autant sa mission limit e la seule fonction probatoire en d pit du pr cepte imm morial qui fait dire au juge Donne moi le fait et je te donnerai le droit L expert doit imp rativement appliquer et respecter les principes directeurs du proc s civil A ce titre les articles 275 et 276 du code de proc dure civile tout comme les articles 11 et 16 1B Oppetit Les r les respectifs du juge et du technicien dans l administration de la preuve en droit priv X Colloque des Instituts d tudes judiciaires Puf 1976 p 54 2
47. du d fendeur C est l qu intervient la cause grave et d ment justifi e Si l expert admet que la cause est grave et d ment justifi e il peut alors envisager de rouvrir ses op rations afin d y introduire les inflexions n cessaires mais aussi pourquoi pas d en liminer les observations qui ont t prises ant rieurement en consid ration Des observations ant rieures r put es abandonn es parce qu elles ne sont pas maintenues le conduiront liminer de son rapport tous les l ments d appr ciation ayant trait ces observations R capituler renvoie au sens de chapitre au sens du capitulum d ensemble mais aussi au sens de r p tition et d num ration ce qui rejoint le sens du sommaire puisque le l gislateur enjoint aux parties de rappeler sommairement leurs observations ant rieures Le terme de sommaire voque ainsi la question d un esprit synth tique de l esprit de concision mais galement celle d une somme d une liste d une totalit qui permette de s assurer de l exhaustivit des observations exprim es L expert lui m me se doit d y r pondre sommairement et de s assurer qu il n a pas omis de prendre en consid ration les observations maintenues et ce de mani re synth tique et sans jamais fermer le d bat contradictoire Donner l expert le pouvoir d enjoindre aux parties de communiquer leurs derni res observations c est pour le l gislateur prendre le risque que les parties le per
48. e ce que l expertise se d roule dans le respect des principes nonc s l instant porter les observations de ce dernier au cours d un d bat technique o l art de convaincre a d j toute sa place et ne pas perdre de vue le cadre juridique dans lequel la solution technique est ensuite susceptible de s inscrire I ne faut donc pas tre dupe du sentiment de familiarit que l on ressent la lecture des articles 275 et 276 nous sommes certes en pays de connaissance mais l expertise judiciaire et aussi un continent dont les r gles sont sp cifiques Leur interpr tation et leur bonne application repose dans la pratique avant tout sur la relation entre experts et avocats C est ce qui explique la collaboration ancienne et f conde qui s est instaur e entre les avocats et les experts judiciaires Le Conseil national des barreaux et le Conseil National des Compagnies d Experts de Justice ont en effet sign le 18 novembre 2005 une Charte de recommandations sur les bons usages entre avocats et experts Elle contient le rappel d un certain nombre de principes d ontologiques communs notamment ceux li s l ind pendance et aux conflits d int r ts et pr cise les r gles relatives au bon d roulement des op rations d expertise judiciaire comprenant les diff rentes phases les r unions le contradictoire les modalit s pratiques l laboration du rapport et les usages comportement des parties honoraires et frais Cette char
49. e production anarchique de documents sans ordre ni bordereau alourdira les travaux de l expert L article 275 du Code de proc dure civile impose aux parties de remettre sans d lai toutes les pi ces l expert Il cr e 18 mars 2011 une obligation de coop ration et de loyaut dont le respect passe par une communication spontan e des pi ces l expert et ce d s que la consignation est effectu e au greffe du tribunal Le demandeur doit imm diatement en avertir l expert et lui communiquer spontan ment l ensemble des l ments n cessaires l accomplissement de sa mission De la m me fa on si l expert demande des l ments compl mentaires au cours de ses op rations d expertise les parties doivent les lui communiquer sans d lai Cela ne fait jamais que reprendre le texte qui pr cise sans d lai c est dire extr mement rapidement d faut de communication l expert la possibilit de saisir le juge charg du contr le des expertises qui rendra une ordonnance enjoignant la production des pi ces peut tre sous astreinte Cela aura un impact la fois sur le co t et la dur e de l expertise Comment op rer cette communication L objectif est d tre efficace en termes de temps de co t et de faire en sorte que le travail d examen de l expert soit le plus court possible La communication des pi ces se doit donc d tre ordonn e Cela passe par un bordereau de communication de pi ce et un
50. e puisque l expert n a pas entrer dans ce type de discussion On est dans le fait Catherine GAZZERI RIVET Avocat membre du CNB Ce que sont ces observations Si elles ne sont pas les redites des notes d expertise elles peuvent tre des apports factuels au regard des changes qui ont lieu lors des op rations d expertise ou dans les notes de l expert Elles peuvent tre une analyse des pi ces transmises Si ce n est pas un mode de communication de pi ces on peut communiquer les pi ces et y joindre des observations en analysant les pi ces n cessaires l expertise au moins au vu des parties qui affinent ou interpr tent leur communication de pi ces Cela peut tre aussi des questionnements Des op rations d expertise se d roulent des questions y sont pos es et l une des parties peut estimer que l expert n y r pond pas suffisamment ou n a pas abord un point pr cis Elle va alors l interroger sur ces points insuffisamment creus s ou non abord s I peut s agir de points techniques ou d imputabilit s dans la mission de l expert Toute observation doit tre faite en rapport avec la mission confi e l expert et pas hors mission de l expert C est un point de d part important Si l on ne s y tient pas on s parpille sur des l ments parasitaires qui n apportent rien la solution du litige Une fois ces observations faites l expert se doit d y r pondre Il ne s a
51. e relation qui est la fois verticale une relation d autorit et une relation horizontale relation des partenaires de Justice entre eux mais au service d une finalit commune celle des valeurs de la Convention celle du proc s quitable celle du respect d une institution que nous avons tous pr t serment de servir la Justice travers l expos que vous avez fait dans cet ouvrage et celui auquel vous vous tes livr s aujourd hui peut tre peut on se dire la chose suivante vous avez pos des questions en apparence techniques mais vous tes all s bien au del Leibniz parlait il y a longtemps de la remise en ordre par le droit dans une soci t en d liquescence constat qui n appartient pas qu au pass Certains exemples ont ainsi montr que les valeurs du proc s quitable mais aussi certaines valeurs d impartialit et d autres relatives aux conflits d int r ts la loyaut ou au respect du contradictoire concernent nos contemporains pas seulement dans notre pays mais dans l Europe enti re cette Europe des Droits de Homme de la soci t d mocratique et des valeurs qui sont l honneur des h ritiers de la d claration de 1789 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE h ritiers qui doivent avoir pour finalit dans tous les actes de leur vie le respect de la convention europ enne des Droits de l Homme Pe
52. es objectifs qui viennent terminer cette phrase une situation telle que celle dans laquelle il conna t ou a connu une partie C est tr s classique O celle dans laquelle il a pu avoir acc s des informations confidentielles Je parlerais plut t pour ma part d informations qui ne sont pas dans le domaine public On touche ici un point essentiel des experts peuvent avoir des id es pr con ues sur tel ou tel sujet scientifique et technique ou tre ressentis comme ayant de telles id es pr con ues La qualit de l expertise et le proc s quitable en sont videmment fondamentalement alt r s Denis LEQUAI Avocat membre du CNB La dualit impartialit subjective impartialit objective Cette question est certainement l une de plus importantes de l expertise La notion de conflit d int r ts pose la question o commence et s arr te l impartialit Quand doit on consid rer que l ind pendance de l expert est en cause L atteinte objective l ind pendance de l expert est sans conteste la plus simple On est alors dans des hypoth ses qui normalement ne pr tent pas discussion L ind pendance de l expert est videmment en cause lorsque l on est en pr sence d un lien de subordination d une communaut d int r ts d une prise de position partisane Les atteintes subjectives l ind pendance sont elles beaucoup plus complexes Un fait peut conduire l une des partie
53. est facile dire en th orie mais en pratique ce sont des difficult s finalement assez pr visibles et que l on sent venir Un intervenant Ce n est pas aussi simple Je me souviens d une affaire o il avait t fait droit la demande de l une de parties Elle avait donn son accord avant de se plaindre de n en avoir pas mesur la cons quence objective Cela a pos beaucoup de difficult s Par ailleurs il n y a dans certaines branches scientifiques que quelques experts qui ont l habitude de s adresser de grands ensembles industriels ou scientifiques et il est in vitable qu ils soient un jour ou l autre confront s des conflits d int r ts directs que ce soit avec les parties ou leur assureur Denis LEQUAI Avocat membre du CNB Il est vident que le seul accord des parties ne saurait suffire en cas de contrari t d int r t objective Le second point que vous soulevez s inscrit dans le d bat sur l impartialit subjective Il est vident que sur certaines mati res tr s sp cifiques tout le monde se conna t Si un doute appara t il faut d abord l acter et en poser l existence le juge d cidera ensuite s il impose ou non de dessaisir l expert de sa mission Seul le juge est habilit trancher c est son m tier et sa mission Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB Pour commencer l expertise n est pas l outil de l expert mais celui du juge et des parties C est eu
54. ette salle magnifique symbole de la majest et de la s r nit de la justice Nous vous en remercions infiniment comme nous vous sommes reconnaissants de bien vouloir ouvrir nos d bats 18 mars 2011 Vincent LAMANDA Premier pr sident de la Cour de cassation Messieurs les pr sidents Mes chers coll gues Mesdames Messieurs La Cour de cassation est particuli rement heureuse de vous accueillir l occasion de ce colloque consacr la pr sentation d un guide de bonnes pratiques de l expertise judiciaire et ax plus sp cialement sur la mise en uvre des dispositions des articles 275 et 276 du code de proc dure civile Ce guide est issu de la r flexion et du travail accomplis en commun par le Conseil national des barreaux et le Conseil national des compagnies d experts de justice la suite de la signature de la charte qu ils ont conclu en 2005 L int r t pr sent par de telles initiatives doit tre soulign et devrait encourager le monde judiciaire les multiplier La bonne pratique priv e de valeur normative ne peut se confondre avec la l galit ou avec le respect d une exigence d ontologique Bien qu elle ne soit pas codifi e et qu elle ne puisse tre sanctionn e elle n en proc de pas moins d une bonne administration de la justice Elle est par essence intuitive spontan e et individuelle On ne peut en cons quence que louer les actions engag es en vue de favoriser la diffusion
55. gation et quand elle aura lieu Des outils comme les mails ou les conf rences call peuvent alors tre utilis s Il ne faut pas se priver d utiliser ces nouvelles technologies m me si le co t de l expertise doit en tre impact mais toutes les parties et leurs conseils doivent tre invit s prendre part aux conf rences call L expert peut parfois tre tent de proc der des interviews sans la pr sence des parties C est une erreur ne pas commettre Si un expert veut entendre une personne parce qu il estime qu elle peut techniquement contribuer la v rit alors elle doit tre entendue en pr sence de toutes les parties et de leurs conseils Lorsque des parties se refusent divulguer des donn es confidentielles une r gle s est instaur e Des tiers de confiance g n ralement des experts judiciaires assistent les parties et participent des r unions confidentielles Un expert qui rencontre un probl me n a pas prendre d initiatives personnelles Il doit se tourner vers le juge du contr le et le lui exposer Ce n est en rien un aveu d incomp tence que de s en remettre au juge seul habilit prendre des d cisions sur des points de Droit L expert n a pas faire du Droit Bruno DUPONCHELLE Expert secr taire g n ral du CNCEJ Il est pr cis dans ce premier point que l expert devra s assurer aupr s des conseils de l exactitude de l adresse des parties convoqu es Pour m
56. git pas d tre vasif ou d viter le sujet y r pondre est indispensable Le texte ne l autorise ne pas r pondre que dans un cas lorsque l volution des op rations d expertise fait qu il devient inutile d aborder un point donn Pour ma part il me semble que m me dans ce cas pr cis il est utile que ce soit mentionn dans les notes ou les rapports Vous voquez tel point dans vos observations les op rations d expertise ou ma note d expertise du y r pond d j ou bien s il n y r pond pas les op rations ont d montr que tel l ment n est plus d actualit en cons quence je n y r pondrai pas 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE L expert doit il annexer ces observations au rapport Oui si les parties le lui demandent ou s il estime avoir un moment donn cart des l ments contenus dans des observations Il est alors prudent qu il les annexe au rapport parce que les parties pourraient tre amen es d battre de l opportunit de l cart d une observation qui lui a t faite Je consid re que l on ne peut pas balayer d un revers de main les observations sans les annexer au rapport qui sera remis au juge 7 L usage du terme r capitulatif par Jean Pierre FORESTIER Avocat ancien membre du CNB et Didier PREUD HOMME Expert agr par la Cour de cassation Jean Fran ois JACOB
57. ion qu elle soit affective conflictuelle relationnelle ou sentimentale La mission de l expert est un l ment technique d information qui garantit au juge la qualit de la justice et aux parties un v ritable droit la preuve Cette communication de toutes les pi ces n cessaires l expert l exclusion de toute autre peut se heurter aux difficult s inscrites au dernier alin a de l article 11 du Code de proc dure 18 mars 2011 civile le juge peut demander la production de tout document d tenu par des tiers sauf s il existe un emp chement l gitime Alain QUARTNER Expert pr s de la Cour d appel de Paris Le volume des pi ces S il est tr s important le volume des pi ces examiner peut constituer un cas d emp chement l gitime Dans certains cas il pourra tre d cid avec l accord des parties que les pi ces seront d pos es au cabinet de l expert avec une liste d taill e diffus e contradictoirement aux parties Les parties et leurs conseils sont alors avis s de la possibilit de consulter les pi ces au cabinet de l expert sur rendez vous en et en sa pr sence l issue de cette consultation la partie ou l avocat qui souhaite obtenir des photocopies de pi ces en fait la demande l expert qui en assurera alors la communication contradictoire Il arrive que le volume de la documentation soit trop important pour pouvoir tre entrepos au cabinet de l expert L expert doit al
58. l heure initialement fix s 18 mars 2011 Fran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ Il faut distinguer les d lais pr visionnels donn s en cours d expertise sur lesquels une certaine souplesse est possible du d lai donn en fin d expertise d lai qui ob it l article 276 et qui lui doit tre strictement respect Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Pour prendre l une de nos expressions proc durales c est d une ordonnance de cl ture dont il s agit ici Les constatations ont t faites des changes ont eu lieu et ce dans des d lais allong s raccourcis peu importe mais ce jour l il faut que cela prenne fin Il a t d cid qu cette date avec un d lai suffisant pour y arriver on en aurait termin C est la raison pour laquelle ce d lai est le seul tre par la cause grave et d ment justifi e Un intervenant Le d lai est le m me pour toutes les parties Fran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ Bien videmment Un intervenant Les recommandations ne devraient elles pas tre plus pr cises Lorsque le d lai fix par le juge arrive sa fin il arrive que des experts nous demandent de formuler des observations dans les 8 jours et ce afin de respecter le d lai qui leur a t fix Ne serait il pas opportun d aller un peu plus loin pour les observations dites r capitulatives et d imposer un d lai minimum F
59. llaborateurs occasionnels du service public ou des auxiliaires Cette relation de pouvoir et de devoir nous am ne au partage des devoirs ce partage des devoirs qui fait que d un seul coup ceux qui pourraient tre dans une forme d opposition d int r ts d apparence ne vont plus du tout se trouver en opposition mais vont se r v ler d biteurs et m me cod biteurs solidaires d une m me Justice et d un m me respect de valeurs Cette position de cod biteurs de valeurs ressort de votre ouvrage Elle ressort en ce que nous sommes nous avocats et vous experts cod biteurs des valeurs du proc s quitable M le Premier Pr sident Lamanda et M le Procureur g n ral Nadal n ont ainsi eu de cesse de rappeler l un comme l autre que nous tions au c ur du proc s quitable dans cette expertise qui doit tre et demeurer l expertise quitable Ces valeurs du proc s quitable nous ram nent bien d autres choses la dimension soci tale Il s agit de cette dimension tout fait particuli re qui appara t aujourd hui la lueur de la Convention europ enne des Droits de l Homme au regard de sa dimension horizontale La CEDH comporte deux dimensions l une verticale au regard de la relation d autorit et d ing rence pouvant exister entre l individu et l tat l autre horizontale celle des relations des individus entre eux la relation interindividuelle Dans le proc s curieusement nous sommes au c ur d un
60. mploy les qualificatifs de derni re et de rappel sommaire Si le juge n avait vis qu un esprit de concision alors il aurait parl de rappel synth tique or c est de rappel sommaire dont il a parl Le terme est plus ambigu c est vrai Sommaire renvoie l id e de concision mais aussi l id e d num ration et de totalit ce qui signifie qu un moment donn et c est le sens de l article 276 18 mars 2011 l expertise conna t son terme dans le processus avec cette communication sans pour autant mettre un terme au proc s puisque l expertise n est pas le proc s C est aussi le sens de la jurisprudence de la Cour de cassation pour laquelle le rapport d expertise en lui m me est un support de la contradiction laquelle se poursuit l issue de la communication du rapport de l expert Le sens des dispositions de l article 276 est bien de mettre un terme un processus dans le proc s et non de mettre un terme au proc s Par contre il revient l expert mais d abord aux parties et donc leurs conseils d num rer les observations et notamment celles qu il a prises en consid ration c est le sens du rappel sommaire des observations ant rieures l encore afin de s assurer qu il n y ait pas de difficult sur l objet m me de l expertise En offrant la possibilit d abandonner des observations ant rieures le l gislateur fragilise l exhaustivit du travail de l expert qui
61. mps Dans une expertise comme dans un proc s judiciaire il y a toujours une partie qui veut aller vite et une autre qui veut aller lentement et la justice science humaine doit tre apte ressentir l volution des rapports Tout d lai a ainsi la possibilit d tre non pas transgress mais am nag L expert chef d orchestre de sa mission a le devoir de maintenir l quilibre et de trouver les bons d lais car tout a une fin m me en mati re de d lais Fran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ Si le probl me des d lais est en apparence moins complexe que celui de la communication des pi ces il n en est pas moins primordial puisque le d lai de l expertise conditionne le d lai de la proc dure et le d lai de la d cision finale qui donnera ou non satisfaction ou telle ou telle partie Selon la jurisprudence ce d lai se doit d tre raisonnable Il est fait d une partie th orique relativement simple et d une partie pratique beaucoup plus difficile mettre en uvre La bonne pratique consiste fixer un calendrier pr visionnel d s la premi re r union d expertise ou au plus tard la deuxi me Dans les affaires les plus difficiles il est rare que la premi re r union suffise fixer les d lais successifs Si possible en th orie l expert doit fixer au cours de cette premi re voire deuxi me r union 1 Le nombre de r unions 2 Les dates auxquelles ces r unions auront
62. ns leur r daction issue des d crets des 28 d cembre 1998 et 28 septembre 2005 est tr s clair viter que l expertise ne soit l objet de d tournements proc duraux des fins dilatoires et que le cours du proc s ne soit suspendu ou ralenti raison du d roulement d fectueux de l expertise Aux m mes fins il est demand l avocat auxiliaire de justice mandataire des parties d apporter loyalement son concours la mesure d expertise en communiquant et produisant les pi ces dans les d lais fix s par l expert et en s abstenant de recourir abusivement au moyen tir de la cause grave et d ment justifi e vis e l article 276 du code de proc dure civile Une mise en uvre satisfaisante des dispositions des articles 275 et 276 du code de proc dure civile contribue incontestablement l am lioration de la c l rit et de la qualit de la d cision du juge et participe d une bonne administration de la justice Ces deux objectifs ne peuvent tre atteints que gr ce une coop ration plus troite entre les experts et les avocats 3 CEDH 18 mars 1997 n 21497 93 Mantovanelli c France D 1997 somm 361 obs Perez D cret n 98 1231 28 d cembre 1998 modifiant le Code de l organisation judiciaire et le Nouveau code de proc dure civile JO 30 d cembre p 19904 5 D cret n 2005 1678 28 d cembre 2005 relatif la proc dure civile certaines proc dures d ex cution et la proc dure de ch
63. omme des donn es personnelles des secrets industriels ou encore les conclusions d un rapport Enfin il ne faut pas accepter que des informations soient mises la disposition de l expert ou des parties sur un site Internet parce que rien ne permet d assurer que lesdites informations ne seront pas modifi es suppression ajout ou simple mise jour Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB En conclusion quel que soit le mode choisi il faut garantir la fois l identit des auteurs l int grit des documents la confidentialit et la tra abilit Michel SIMONNOT Architecte expert Cour d appel de Paris Comment un expert peut il obtenir d une partie qui n a pas d avocat qu elle diffuse toutes ses pi ces toutes les autres parties Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB En lui demandant de communiquer les pi ces en recommand avec A R et en en faisant un pr alable l tude des documents 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Il n est pas rare qu il y ait jusqu 20 parties dans le BTP et il peut tre d licat de demander une partie dont on sait qu elle a peu de moyens de communiquer des pi ces toutes les parties mais la r gle veut que ce soit fait Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB Et je ne vois pas comment
64. on Que doit faire l expert si un l ment vient mettre mal son ind pendance alors que son expertise est peut tre d j bien avanc e Il y met un terme mais les op rations d j r alis es peuvent elles tre valid es Si un nouvel expert est d sign pourra t il rebondir sur ces constatations 18 mars 2011 Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ L expert expose les faits aux parties j ai des liens avec le menuisier qui vient d entrer dans l expertise tes vous ou non d accord pour que je poursuive l expertise Va t on devant le juge ou trouve t on un accord entre nous Fait on un rapport en l tat avant que le menuisier examine des travaux avant qu un autre expert prenne la suite C est le juge qui en d cidera Denis LEQUAI Avocat membre du CNB Si la contrari t d int r t est objective et r elle le seul accord des parties ne suffit pas Nous sommes dans une impossibilit de poursuite L expert qui a proc d de fa on tr s objective ses op rations jusqu alors doit en rester l et d poser un rapport en l tat Il revient ensuite au juge ou au tribunal de d cider de la suite donner aux op rations Cependant c est l expert d anticiper les hypoth ses de contrari t d int r t susceptibles d appara tre notamment dans des affaires immobili res Il est important qu un expert saisi d une mission puisse en mesurer les tenants et les aboutissants C
65. ors mener des investigations techniques chez l une des parties Une comptabilit trop volumineuse pour pouvoir tre transport e peut ainsi contraindre l expert consulter des ordinateurs sur place Il s agit alors de r aliser des constatations mat rielles en une ou plusieurs s ances de travail Les parties sont convoqu es et inform es de la possibilit d assister avec leurs conseils la r union technique de travail La Cour de cassation attend de l expert qu il soumette le r sultat de ses travaux aux parties afin qu elles puissent en d battre contradictoirement avant le d p t de son rapport La proc dure suivante doit tre respect e 1 informer les parties des op rations techniques projet es 2 convoquer les parties dans les formes habituelles en pr cisant les op rations qui seront effectu es 3 signaler qu la prochaine r union d expertise une synth se des op rations r alis es sera faite et que les documents examin s les constatations effectu es et les pi ces s lectionn es seront communiqu s contradictoirement aux parties Le secret des affaires Il n existe pas de d finition du secret des affaires Il a trait des informations dont la diffusion pourrait tre pr judiciable en termes concurrentiels Ces informations portent sur le capital intellectuel d une entreprise des op rations originales ou strat giques un savoir faire particulier des fichiers clients des tarifs de vente
66. ou peu Depuis avec l augmentation du nombre des parties et de la population en g n ral les affaires se sont multipli es Les avocats ont t les premiers tre confront s cette difficult Il y a d sormais des cabinets secondaires des cabinets qui ont atteint une taille importante et il devient n cessaire de s assurer qu une information confidentielle ne soit pas entr e dans le cabinet avant qu une autre partie intervienne pour sugg rer l inverse Des affaires p nales tristement c l bres ont ainsi r v l l existence de probl mes mal r gl s dans le monde de la justice qui pourtant doit tre per u par les justiciables comme pur et vierge C est tr s difficile mais le besoin de justice est tel qu elle se doit absolument d atteindre la puret Aucun doute ne doit venir entacher l esprit des parties qui ont d cid pour r soudre une difficult qui les oppose de s en remettre un tiers la justice en g n ral et l expert en particulier sur le plan technique Le plus souvent les parties ont confiance dans l expert mais aucun moment des op rations une oreille ne doit subitement se tourner du mauvais c t et venir faire d raper des op rations d expertise Un quilibre doit tre trouv entre d un c t la qualit du technicien qui conna t forc ment la client le concern e par son appr ciation et de l autre son ind pendance et son recul par rapport aux parties L expert qui a un pass
67. ouvelle soit soulev e avec un moyen nouveau qui n aurait pas t soumis au d bat contradictoire Cela constituerait une cause grave puisque si ce moyen nouveau n est pas examin dans le cadre de l expertise 18 mars 2011 le d bat n aura t ni loyal ni quitable Une autre solution consiste carter ce moyen soulev la derni re minute sans que l on ait la possibilit d en d battre Le dire de r capitulation est instrument de loyaut et l auteur du dire ne doit pas avoir la volont de vouloir tout prix avoir le dernier mot comme l indique tr s justement le livre blanc Le dire est un outil au service des parties un outil offert l expert par l avocat Il doit tre un facilitateur de l expertise afin de mieux clairer le juge La finalit d une expertise est toujours de mieux clairer le juge d s lors que les parties n auraient pas souhait transiger d s le d p t du rapport ce qui fort heureusement est souvent le cas Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB force de travailler avec Jean Fran ois Jacob j ai fini par voluer dans ma conception de la r capitulation au point de l abandonner en mati re d expertise Vous avez deux v rit s la tribune Celle des deux intervenants principaux du sujet qui consid rent qu il y a une r capitulation et la v rit de vos mod rateurs qui eux consid rent qu il n y a pas de r capitulation Pourquoi D abord parce qu
68. pert C est lui qu il revient d appr cier en son me et conscience si la cause peut ou non tre retenue Il est en droit de refuser une demande mais il doit s en expliquer Si l inverse il d cide d y donner suite il doit alors en r f rer au juge qui lui donnera l autorisation d allonger le d lai et surtout il doit veiller ce que la partie demanderesse ne soit pas la seule en tre inform e L allongement du d lai doit tre port la connaissance de toutes les parties Cela s inscrit dans le respect du principe de la contradiction et du respect des changes de documents et de d lais 18 mars 2011 3 Le juge C est lui que pressent une partie apr s s tre vue refuser un allongement de d lai Un refus de l expert donnera suite une demande de l avocat demandeur aupr s du juge qui les entendra l un et l autre L expert est le ma tre d uvre de l expertise mais sous le contr le des parties et du juge lequel statue in fine Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB Avant d y travailler il me semblait que cette question ne suscitait pas vraiment d int r t ni de difficult s et jai constat qu au contraire elle posait de r elles difficult s aux experts commencer par cette question Qu est ce que la cause grave et d ment justifi e Est ce une cause impr visible et irr sistible rev tant un caract re de force majeure Il me semble que s il avait s agit de force
69. peut que f liciter les auteurs de ce remarquable ouvrage de bonne pratique entre avocats et experts Au del du renforcement des liens entre avocats et experts il ne se limite pas un th me proc dural mais traite implicitement du sujet plus vaste de la relation entre les devoirs et le pouvoir Ces articles 275 et 276 ont ainsi montr que pouvaient tre abord s successivement La question des devoirs l occasion du respect du principe de contradiction dans les op rations d expertise mais aussi la question du pouvoir s agissant de la contradiction pouvoir de l expert comme du juge de faire respecter cette contradiction La notion du devoir l occasion des conflits d int r ts devoir pour l expert de s en ouvrir devoir pour l expert de faire en sorte de ne pas leur permettre de perdurer ce qui donnerait une image d plorable de l expertise et de la Justice mais galement pouvoir lorsque la r cusation est justifi e pour les parties de r cuser condition bien s r que cette r cusation soit justifi e Devoir et pouvoir s agissant de la communication de pi ces pouvoir pour l expert de l obtenir devoir pour les parties de communiquer Devoirs et pouvoir galement s agissant des d lais devoir de respecter le d lai raisonnable dans l int gralit de l expertise nous sommes au c ur du proc s quitable devoir de ne pas user de moyens dilatoires pouvoir pour l expert de faire
70. plus vaste qu on ne le croit Marie Dominique BEDOU CABAU Avocat membre du CNB Sans pi ces pas d expertise La communication des pi ces constitue le premier acte des op rations d expertise un acte connu de tous qui semble simple et qui pourtant soul ve des difficult s Que devons nous communiquer quand devons nous communiquer et comment devons nous communiquer ces pi ces Quels documents communiquer Les juges ont recours aux experts afin d tre clair s dans les domaines techniques des arts des sciences de la m decine La finalit est de renforcer la qualit des d cisions rendues Le juge va s appuyer sur la technique de l expert mais sans d l guer sa fonction de jugement l expertise doit rester un l ment d information D s lors que communiquer Comment faire le choix Le principe est pos par l article 275 du Code de proc dure p nale selon lequel toutes les pi ces doivent tre communiqu es Toutes les pi ces mais encore Toutes les pi ces qui seront n cessaires l expert pour mener bien sa mission technique autrement dit toutes les pi ces n cessaires la mission telle qu elle a t ordonn e par le juge dans la d cision qui a nomm l expert C est un l ment technique du proc s et il doit le rester Il constitue une garantie pour la qualit de la justice parce que l expertise reste un l ment technique de pure information l exclusion de toute autre consid rat
71. pr sident du CNCEJ Le sujet a d ores et d j t abord Dans la p riode allant du pr rapport au rapport le pouvoir d appr cier si une cause all gu e grave et d ment justifi e l est r ellement ou non revient l expert N est il pas alors expos sur le p rilleux terrain juridique o il n a que faire Sa place est sur le terrain de la proc dure pas sur celui du droit Ne l invite t on pas alors se tourner vers le juge avec cet vident corollaire d un allongement du d lai alors m me que l article 276 a t r dig dans l espoir de le r duire Il semble que nous soyons en pleine contradiction faut il alors s archouter sur des principes Professeur Jacques HUREAU Expert honoraire agr par la Cour de cassation Certes nous avons affaire au m me alin a de l article 276 mais c est la probl matique de la cause grave et d ment justifi e que nous allons nous int resser Il nous est demand ici d interpr ter des mots et des concepts c est de la s mantique Voici ce qu il en est dit en ex g se Trois acteurs interviennent dans cette probl matique 1 L avocat demandeur Pour lui la cause grave est un v nement impr visible et irr sistible constituant un cas de force majeure L avocat doit justifier de l existence de cette cause limiter les cas de cause grave et il lui appartient d user de bonne foi Sans bonne foi il est impossible de travailler ensemble 2 L ex
72. ran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ Vous faites r f rence au d lai fix par l article 276 d lai qui doit tre au minimum d un mois Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Cela figure dans la charte sign e en 2005 Fran ois FASSIO Expert pr sident d honneur du CNCEJ Si le d lai fix par le juge intervient avant la fin de ce d lai d un mois il appartient alors l expert d en justifier aupr s du juge et de lui demander un d lai suppl mentaire et ce afin que les op rations soient correctement r put es contradictoires 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Professeur Jacques HUREAU Expert honoraire agr par la Cour de cassation Il convient d tre raisonnable dans la fixation des d lais 8 jours ne suffisent videmment pas pour que les parties changent entre elles et que leurs dires et leurs r ponses reviennent l expert Il faut pr voir au moins 3 4 semaines Ce n est jamais que du bon sens Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB La charte pr voit 4 semaines et ma connaissance nombre de tribunaux fixent le d lai entre 4 et 6 semaines 5 La cause grave et d ment justifi e par Gis le MOR Avocat ancien membre du CNB et Professeur Jacques HUREAU Expert honoraire agr par la Cour de cassation Jean Fran ois JACOB Expert Premier Vice
73. re FORESTIER Avocat ancien membre du CNB Nous n oublions pas que c est la recherche d une v rit pas de la v rit D une v rit en fonction de ce qui a initialement t demand par le juge Si nous allons tous en expertise avocats et experts c est d abord parce qu un juge l a ordonn parce qu un juge a consid r qu il avait besoin d tre clair sur tel ou tel point pour ensuite prendre sa d cision Tous les l ments de l expertise vont servir pour que le juge puisse appr cier une ou la v rit du dossier Andr KLENIEWSKI Expert national honoraire J aimerais partager mon exp rience du dire r capitulatif Un proc s complexe aboutit apr s 1 2 ans sur un dire r capitulatif Le demandeur produit un dire de 4 pages le d fendeur 18 mars 2011 un dire de 23 pages videmment hors d lai Je le lui ai fait remarquer la suite de quoi il m adresse un nouveau dire r capitulatif de 13 pages J ai alors d cid d y consacrer 2 semaines de plus et de r pondre toutes les questions afin d carter tout risque Un intervenant tant informaticien j ai envie de r ponses un peu plus binaires Lorsque l on fait un rapport on r pond des questions Ou notre r ponse est claire oui non et que ce soit derni re ou r capitulatif a peu d importance ou nous n avons pas la possibilit d apporter de r ponse claire et alors derni re ne peut tre que la liste des derni
74. re Margu naud Le droit l expertise quitable Dalloz 2000 chronique p 11 18 mars 2011 Thierry WICKERS Pr sident du Conseil national des barreaux Monsieur le Premier pr sident Monsieur le Procureur g n ral Mesdames et Messieurs les hautes personnalit s Mesdames et Messieurs les b tonniers Mes chers confr res Cela vient d tre rappel l expertise est un moment crucial o se joue souvent la solution du litige C est aussi un moment extraordinairement complexe Un moment qui peut se situer avant tout proc s ou constituer une parenth se dans le proc s moins qu il ne pr c de un proc s qui n aura jamais lieu ou peut tre pour seulement certaines des parties qui y auront particip Le droit n y occupe pas encore la premi re place m me s il est d j pr sent l esprit de tous et d abord des avocats puisque le d bat est avant tout technique Cette primaut du technique conduit la mise en retrait du juge qui reste pourtant invisible et pr sent Invisible car s il reste absent des op rations leur contr le lui est d volu pr sent car sont exig es de l expert des qualit s qui sont celles du juge comme l impartialit et que l expert doit aussi comme le juge appliquer et faire appliquer au cours de l expertise le principe du contradictoire Des particularit s qui rejaillissent sur le r le de l avocat qui doit s assurer dans l int r t de son client d
75. rer que la pr sence de toutes les parties ne s impose pas or convoquer toutes les parties toutes les r unions d expertise est une obligation L expert n est pas pour autant tenu d avertir les parties de toutes ses investigations et peut tr s bien proc der seul des investigations scientifiques ou un certain nombre de constations exemple op rations de mesurage qui ne n cessitent pas la pr sence des parties 3 Comment respecter le contradictoire lors de la convocation art 160 La convocation des parties est faite par lettre recommand e avec demande d avis de r ception Les d fenseurs des parties sont avis s par lettre simple s ils ne l ont t verbalement ou par bulletin Quant aux parties d faillantes celles qui n auraient pas t repr sent es ou ne se seraient pas manifest es elles sont avis es par lettre simple 4 Quelles difficult s peuvent elles se poser l expert judiciaire au temps de la convocation Lorsqu la premi re r union d expertise il constate l absence de l une des parties il doit v rifier les raisons pour lesquelles cette partie est absente A t elle t r guli rement convoqu e L adresse tait elle la bonne Si rien ne vient expliquer cette absence alors le report de la r union d expertise peut tre envisag Lorsque l une des parties a d m nag sans communiquer sa nouvelle adresse L article 177 du Code de proc dure pr cise que la convocation est vala
76. s penser que l ind pendance de l expert n est pas totale C est alors tr s compliqu Jamais on est l abri d tre soup onn on peut l tre tout moment mais partir de quand doit on consid rer que la question m rite examen La tentation la plus vidente est cette id e de seuil de mat rialit d une liste de crit res mais on sait tr s bien que jamais on ne parviendra lister tous les cas de figures mettant en cause l ind pendance de l expert On ne peut y r pondre qu au cas par cas mais en ne laissant jamais planer le doute Il est imp ratif de crever imm diatement l abc s Il ne faut jamais laisser des strat gies se mettre en uvre jamais laisser un avocat qui constate une possible partialit choisir de ne rien dire pour peut tre s en servir plus tard C est scandaleux et on ne peut l viter qu en crevant l abc s tout de suite 18 mars 2011 Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ Crever l abc s tout de suite Il est important de crever l abc s d s le d marrage de la mission d s la d signation de l expert qui se demande alors s il doit accepter la mission ou dire au juge qu il s estime r cusable Cela doit tre fait d s le d but C est un devoir de conscience de l expert mais aussi parfois un devoir de conscience des parties et des avocats Chacun se doit loyalement de soulever le probl me le plus t t possible et de le refaire chaque fois
77. s s r que la Cour de cassation sanctionnerait pas la nullit les investigations en question mais il est tr s important dans ce cas pr cis que l expert rende compte de ces constatations men es seul l occasion d un d bat contradictoire lors de la r union d expertise suivante Il est vident que dans certaines investigations comme la mesure de bruit convoquer les parties c est prendre le risque de voir des preuves dispara tre Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Si l expert doit se livrer seul des constatations afin d viter une d perdition de faits il se doit d abord d en informer les parties en disant je pourrais tre amen me rendre sur place dans des circonstances que je ne d crirai pas pr cis ment pour aller v rifier que Il n y a cependant pas r ellement de crainte avoir parce que si l une des parties est capable de dissimulation il y a toutes les chances pour qu elle l ait d j fait 2 Le conflit d int r ts par Denis LEQUAI Avocat membre du CNB et Pierre LOEPER Expert pr sident d honneur du CNCEJ Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du CNB Le conflit d int r ts n est pas express ment mentionn dans les articles 275 et 276 I est sous jacent transversal et nous est commun avocats et experts Il fut un temps o tous les acteurs avaient connaissance des tenants et des aboutissants des affaires La question ne se posait alors pas
78. strats Mesdames et Messieurs les b tonniers Mesdames et Messieurs les avocats Mesdames et Messieurs les pr sidents de compagnies d experts Mes ch res consoeurs et mes chers confr res Beaucoup de choses viennent d tre dites et il me semble important de rappeler qu en droit fran ais l expert de justice apporte au juge les lumi res techniques dont il a obligatoirement besoin pour rendre une bonne d cision de justice La qualit essentielle de l expert est sa comp tence scientifique et technique Sans comp tence aucune expertise n est possible Sans comp tence il n y a pas d expert C est probablement l enjeu des ann es qui viennent surtout la lumi re de l arr t Penarroja rendu hier 17 mars par la 4 chambre de la Cour de justice de l Union europ enne Monsieur le Procureur g n ral nous a d j incit s l analyser le commenter et en tirer les cons quences mais nous ne le ferons que lorsque la 2 chambre civile de la Cour de cassation aura rendu son arr t Afin de d gager les l ments techniques du litige l expert doit pr alablement conna tre les mesures d instruction et les principes directeurs du proc s qui d finissent un cadre tr s contraignant pour le d roulement des op rations d expertise J ai relev dans les propos pr c dents la notion d expertise quitable et je pense que ce contentieux europ en qui peut remettre en cause beaucoup de choses dans l expertise
79. te a par ailleurs permis d instituer une commission permanente charg e de veiller l application de ces usages et aux changes de formation compos e paritairement des repr sentants des deux institutions Dans ce cadre la Commission a proc d l tude des 18 mars 2011 articles 275 et 276 du Code de proc dure civile au sujet desquels il n existe pas encore de jurisprudence tablie et dont l interpr tation pose souvent des probl mes tant aux avocats qu aux experts A l issue de cette tude conjointe a t tabli un document intitul Recommandations sur les articles 275 et 276 du Code de proc dure civile pr fac par M Vincent Lamanda Premier Pr sident de la Cour de cassation et M Jean Louis Nadal Procureur g n ral pr s la Cour de cassation Le caract re judiciaire de l expertise est videmment marqu par l emploi d un vocabulaire qui est inspir du proc s quand il n est pas tout simplement celui du proc s contradiction communication des pi ces d lais cause grave et d ment justifi e I faut pourtant s assurer de ce que cette identit de mots recouvre bien des concepts non seulement comparables mais identiques Il reviendra nos intervenants d aujourd hui de clarifier les notions et de mettre en lumi re les difficult s et leurs solutions Mais l objet des travaux n est pas seulement de pr senter aux praticiens ce Guide des bonnes pratiques Il s agit galement de travailler en commun
80. u La d mat rialisation vient apporter une garantie suppl mentaire dans le cadre du proc s et de l expertise quitable de l exhaustivit de l change des pi ces et du respect du principe de la contradiction C est quelque chose d essentiel auquel nous nous employons Depuis quelque temps d j les avocats se connectent avec les experts sur un espace s curis et depuis mardi dernier les magistrats qui ont re u leurs cartes et certificats nous ont rejoints Nous pouvons affirmer aujourd hui que cela fonctionne cette synergie du minist re de la justice et du monde des avocats les experts ont r pondu pr sent Il est important de souligner ici combien le respect de la valeur d honn tet intellectuelle et d thique est essentiel En faire tat une fois de plus l usage des g n rations qui se renouvellent n est sans doute pas inutile puisque comme l a justement formul Paul Val ry et comme l a rappel le Professeur Jacques Hureau dans d autres circonstances tout a t dit mais comme personne n coute il faut recommencer si TABLES RONDES Introduction par les mod rateurs Jean Michel HOCQUARD Avocat ancien membre du Conseil de l Ordre ancien membre du CNB et Jean Fran ois JACOB Expert Premier vice pr sident du CNCEJ Mesdames et Messieurs les experts Mesdames et Messieurs mes chers confr res je suis titre personnel particuli rement heureux d avoir introduire
81. ue chacune soit m me d organiser sa d fense Art 16 Le juge doit en toutes circonstances faire observer et observer lui m me le principe de la contradiction L application de cette r gle fondamentale impose l expert judiciaire comme aux avocats un certain nombre d obligations Le contradictoire au temps de la convocation 1 Qui doit on convoquer Parties et d fenseurs doivent tre convoqu s art 160 du Code de proc dure civile Cela semble tre une vidence mais il faut le rappeler L article 160 dispose galement que des tiers qui doivent apporter leur concours aux mesures d instruction doivent galement tre convoqu s ou peuvent tre convoqu s ou appel s ces op rations d expertise Les parties sont elles tenues d assister personnellement aux op rations d expertise ou peuvent elles se faire repr senter La question se pose Si leur audition n est pas n cessaire les parties peuvent tre repr sent es Tout d pend du choix ou de la volont de l expert d entendre ou non une partie 2 Quand le principe du contradictoire dans les op rations d expertise doit il tre respect 18 mars 2011 Il doit l tre toutes les r unions d expertise cela est d ailleurs sanctionn par la Cour de cassation Il arrive qu une op ration d expertise ne concerne pas l ensemble des parties L expert judiciaire peut alors tre tent de ne convoquer que les parties concern es et consid
82. ujourd hui avec l article 2 du Code de proc dure civile c taient les parties qui menaient le proc s Le demandeur esp re avoir son rythme mais il ne l a plus puisque d sormais le juge impartit un d lai l expert qui une mission est confi e Ne pas pouvoir choisir son rythme constitue une difficult pour la partie en demande C est g n ralement plus simple pour la d fense laquelle est rarement press e Aux d lais objectifs qui vous ont t pr sent s viennent s ajouter des d lais subjectifs les d lais qui correspondent une strat gie de demande ou de d fense d une partie conseill e par son avocat Comme toute r gle imp rative les d lais peuvent tre ou doivent tre am nag s Il y a les d lais li s aux contraintes de la vie courante cong s et les d lais pr vus par les textes art 276 et soumis un v nement suffisamment grave et justifi L expert est finalement l arbitre de son d lai Il est pris entre le tribunal dont la mission et le d lai lui sont imp ratifs et les d lais plus subjectifs de l avocat qui doit prendre connaissance des documents adverses r fl chir diriger r pondre l expert et prendre connaissance de son avis L quilibre est difficile trouver Un intervenant Jusqu quel point le d lai doit il tre respect Y a t il une souplesse Une r union pr vue le 12 avril peut elle avoir lieu le 13 ou faut il strictement respecter le jour et
83. ut tre avez vous montr aujourd hui qu une remise en ordre par l expertise tait possible partir du moment o cette expertise est la recherche de la v rit la v rit des faits tendue vers une finalit celle de la v rit judiciaire dont le b tonnier Albert Brunois disait qu elle constitue l honneur des hommes pour cette Justice qui constitue notre honneur chacun pour cette Justice qui est vilipend e pour cette Justice victime d une rupture de confiance chaque instant dans notre soci t au d triment de tous ceux magistrats avocats experts qui tentent ardemment de la servir En cela votre Guide de bonnes pratiques qui pourra appara tre certains comme tant un ouvrage technique m est apparu au m me titre que les propos de cette journ e comme d passant largement la simple technique proc durale
84. x qui doivent avoir confiance Ce n est pas l expert de d cider en son me et conscience de l existence d un conflit d int r ts mais aux parties d avoir confiance en lui 18 mars 2011 L EXPERTISE JUDICIAIRE DU BON USAGE DES ARTICLES 275 ET 276 DU CODE DE PROCEDURE CIVILE Cette question des conflits d int r ts ne trouvera de solution que dans la transparence Dans un milieu technologique restreint o l on va de fusion en fusion si demain il nous faut mener une expertise dans le nucl aire c est videmment vers EDF que nous nous tournerons tout simplement parce qu ils sont les seuls tre comp tents L expert n aura alors d autre choix que de jouer la transparence De la m me fa on les probl mes soulev s par l expertise dans le m dicament qui fait tellement d bat aujourd hui ne se r gleront que gr ce la transparence Didier PREUD HOMME Expert agr par la Cour de cassation La question du conflit d int r ts suppose l identification pr cise et exhaustive des parties en pr sence C est assez simple lorsqu il s agit de personnes physiques a l est beaucoup moins lorsqu il s agit de personnes morales Une partie de leur actionnariat peut tre en conflit d int r t avec l expert L actionnariat connu au d but des op rations et qui ne posait pas de difficult s peut tre amen changer sans que l expert en ait connaissance En effet si l actionnariat est connu la

l`expertise judiciaire : du bon usage des articles 275 et 276 du code

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