Mourir dans la dignité
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1. mais galement la joie et la lumi re Le fait de mieux conna tre le processus qui conduit la mort ne signifie nullement qu on ma trise la mort m me pas lorsque des personnes survivent Le d fi reste entier Cha cun doit affronter la certitude de sa propre mort et assumer la peur qu elle lui inspire Personne n y chappe Le d sir de ma triser la mort a inspir au cours des ges trois at titudes fondamentales qui aujourd hui encore n ont rien perdu de leur actualit La plus courante est le refoulement et la banalisation La mort est refoul e lorsqu on en parle le moins possible qu on la rel gue dans les h pitaux et les cliniques pour qu elle survienne m dicalement sans heurt et le plus discr tement possible Il y a aussi re foulement lorsqu on parle le moins possible du d funt qu on ne l accompagne pas sa derni re demeure et qu on vite tout contact avec la famille en deuil Souvent l anonymat des s pultures fosses communes dispersion des cendres surtout lorsqu il est d sir par le d funt lui m me t moigne de ce refoulement et du refus de se poser des questions sur l au del Ce sont surtout les m dias qui banalisent la mort En une seule soir e la TV nous pr sente toute une s rie de morts violentes la plupart du temps cons quences de meurtres de guerres de terreur ou d accidents Contrairement ce qui se passe dans la r alit la mort su2. qu une des raisons pour laquelle se pose cette question mais certainement pas la seule Nous nous proposons d examiner et de discuter les principaux arguments avanc s en faveur d une nouvelle pratique I Sacrement et minist re 1 De nombreux la cs actifs dans la pastorale de la sant et qui ont l occasion d accompagner des malades jusqu la mort demandent que l onction des malades fasse partie int grante de cet accompagnement Ce qui implique concr tement que le sacrement soit administr par la personne qui accompagne et non par un pr tre ext rieur ou parachut pour reprendre une expression utilis e parfois Dans une r ponse une lettre de l v que de Rottenburg Mgr Walter Kasper du 09 07 1996 des aum niers d h pitaux crivent Le sacrement de l onction des malades est li la vie la souffrance aux angoisses aux espoirs et la mort de l homme Aussi disso cier le ministre du sacrement de la personne qui accompagne le patient dans sa d tresse n a pas de sens Peu avant on lit Ne faudrait il pas que les personnes qui accompa gnent les malades re oivent un mandat explicite de l glise pour poser le signe sa cramentel qui annonce l infinie mis ricorde de Dieu et qui signifie le salut Dans ces circonstances un pr tre ext rieur reste malgr toute sa bonne volont un tranger Ces affirmations et des propos semblables supposent que l
3. 22 14 FE 2 Su e S nes Si les premiers doivent toujours tre mis en uvre il est licite le cas ch ant de renoncer aux seconds Dans le m me sens le Cat chisme de l glise catholique enseigne La cessation de proc dures m dicales on reuses p rilleuses extraordinaires ou disproportionn es avec les r sultats attendus peut tre l gitime C est le refus de l acharnement th rapeutique On ne veut pas ainsi donner la mort on accepte de ne pas pouvoir l empecher Les de cisions doivent tre prises par le patient s il en a la comp tence et la capacit ou sinon par les ayant droit l gaux en respectant toujours la volont raisonnable et les int r ts l gitimes du patient n 2278 Un large champ reste ouvert aux d cisions concr tes et nombreuses sont les personnes qui t t ou tard s y trouvent confront es en qualit de m decins de proches ou pour el les m mes Les r flexions suivantes voudraient les aider prendre une d cision Le premier crit re est la volont raisonnable du patient telle qu elle se manifeste dans une situation donn e ou s est exprim e dans une d claration ant rieure On parle de vo lont raisonnable lorsque la d cision est personnelle et libre sans contrainte de la part des proches ou du personnel soignant qu elle n est pas prise dans un moment de d ses poir et que dans la mesure du possible elle tient compte des trois dimensions d
4. D s sa premi re lettre adress e aux Thessaloniciens Paul approfondit le sens de cette mort pour nous Le Christ est mort pour nous afin que veillant ou dormant nous vivions alors unis lui c est dire que nous soyons encore en vie ou d j morts 1 Th 5 10 Avec plus d insistance encore il crit dans la 2777 lettre aux Corinthiens L amour du Christ nous treint cette pens e qu un seul est mort pour tous et donc que tous sont morts Et il est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus pour eux m mes mais pour celui qui est mort et ressuscit pour eux 2 Co 5 14 15 Enfin s adressant aux Romains il poursuit Oui quand nous tions encore sans force Christ au temps fix est mort pour des impies C est peine si quelqu un voudrait mourir pour un juste peut tre pour un homme de bien accepterait on de mourir Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous Christ est mort pour nous alors que nous tions encore p cheurs Rm 5 6 8 En disant que la mort de J sus est son retour aupr s du P re saint Jean souligne un autre as pect caract ristique de cette mort pour nous Jn 13 1 14 27 16 5 28 17 13 Plus tard les disciples suivront leur Ma tre sur le m me chemin 13 36 14 2 20 17 24 21 18 19 L Evangile selon saint Luc parle de ce retour aupr s du P re dans la pri re que le Christ fait au moment de mourir sur la croix P re entre tes mains
5. comme dans l autre on se rappellera qu une bonne intention subjective ne justifie ja mais une action objectivement mauvaise Souvent prise sous la pression de la douleur du sentiment que la vie n a plus de sens et est devenue inutile de la peur d tre une charge pour les proches la demande du malade qui r clame la mort proc de rarement d une d cision libre La recherche scientifique et l observation clinique d montrent que ces demandes disparaissent dans la mesure o les douleurs diminuent ou lorsque les patients ont la possibilit d exprimer leur angoisse et d tre consult s sur les traitements suivre C est pr cis ment ce que font les soins pal liatifs Lorsqu ils sont appropri s et compl t s par un bon accompagnement la demande explicite de la mort peut dispara tre m me si le patient d sire encore mourir bient t La compassion envers les personnes qui souffrent ne doit jamais envisager la mort mais plut t les soins palliatifs qui exigent d ailleurs un investissement bien plus cons quent Outre les raisons intrins ques voqu es d autres raisons extrins ques militent contre l euthanasie active et directe l homicide sur demande Parce qu il est difficile de contr ler les relations entre le m decin ou un ami des parents et un mourant on ne sau rait exclure les abus Il est craindre que le cercle des victimes ne s elargisse de fa on indue Entre la mort administr
6. euthanasie fait l objet d un large d bat public Des d finitions et un vo cabulaire officiel se sont impos s Nous les r sumons ici bri vement Par euthanasie on entend le fait de mettre fin une vie ou de faire mourir une personne qui souffre gravement ou qui est mourante sa demande ou pour son bien L euthanasie peut comprendre diff rentes interventions actives ou et omissions La question de savoir si la personne qui intervient est un m decin et si le patient se trouve l article de la mort ou non reste ouverte Le code p nal distingue l euthanasie de l homicide de l assassinat et du sui cide Acad mie Suisse des Sciences M dicales Directives m dico thiques sur l accompagnement m dical des patients en fin de vie ou souffrant de troubles c r braux extr mes 24 2 1995 3 4 Lorsque le m decin est en pr sence d une d claration crite r dig e ant rieurement par le patient alors qu il tait encore capable de discer nement celle ci est d terminante Cependant ne seront pas consid r es les demandes exigeant un comporte ment ill gal de la part du m decin ou requ rant l interruption des mesures de conservation de la vie alors que selon l exp rience g n rale l tat du patient permet d esp rer un retour la communication sociale et la r appa rition de la volont de vivre 13 Dans le cadre de cette d finition g n rale le d bat politique et juridique act
7. thique chr tienne nous rejetons sans r serve l euthanasie active directe m me si le patient la r clame et qu elle est pratiqu e au nom de la compassion thiquement parlant l euthanasie active directe est inacceptable parce que contraire au commandement qui interdit de tuer l innocent et au devoir de prot ger toute vie hu maine elle transgresse une des lois fondamentales de la communaut humaine L homicide volontaire est incompatible avec la profession m dicale comme le proclame d j le serment d Hippocrate il contredit le devoir fondamental du m decin de ne pas nuire Le r le du m decin est de gu rir et de soulager dans la mesure du possible et le cas ch ant d accompagner et de consoler mais jamais de tuer M me les cas particu Cf Cat chisme de l glise catholique n 2279 10 Acad mie Suisse des Sciences M dicales Directives m dico thiques sur l accompagnement medical des patients en fin de vie ou souffrant de troubles c r braux extr mes 24 2 1995 1 2 et 1 3 4 2 4 3 Bak WE liers o l homicide sur demande de la victime se justifierait au nom de la compassion n autorisent pas la transgression du pr cepte qui interdit de tuer La confiance du patient dans le m decin se fonde pr cis ment sur cette interdiction de tuer et le m decin lui m me se trouve soulag lorsqu il peut dire un patient qu il ne peut pas pratiquer l euthanasie Du point de vue chr
8. Si on parle volontiers de la dignit intangible de toute vie humaine il faut convenir que la m me dignit et le m me respect sont dus la mort 4 Le d sir de vaincre la mort Certaines situations particuli rement p nibles peuvent faire d sirer la mort Et pourtant lors que le moment de mourir est l on y r siste instinctivement de toutes ses forces Personne ne souhaite spontan ment mourir Chacun refuse l id e de quitter ceux qu il aime et de se s pa rer de son entourage Le myst re insondable de la mort et de l au del fait peur et comme il n est pas possible d exp rimenter d avance sa propre mort personne ne sait finalement ce qu elle est ce qui se passe au moment du d c s ni comment lui m me vivra cet instant De tout temps les hommes ont cherch p n trer le myst re de la mort pour la ma triser dans la mesure du possible 4 1 Du point de vue scientifique depuis une vingtaine d ann es les recherches sur la mort ont fait d normes progr s On conna t d sormais les divers stades de la mort physique 4 2 4 3 et il est possible de les analyser Les explications des mourants ou des personnes r ani m es apr s une mort clinique ont permis de conna tre ce que vit un mourant Il est possi ble de d terminer les diverses phases par lesquelles passe la personne qui meurt Les r sultats de ces recherches sont encourageants place est faite non seulement l angoisse et l obscurit
9. c est ce que l il n a pas vu ce que l oreille n a pas entendu et ce qui n est pas mont au c ur de l homme tout ce que Dieu a pr par pour ceux qui l aiment cf 1 Co 2 9 L esp rance chr tienne a donn naissance la liturgie de la mort qui dans sa forme compl te comprend les trois sacrements de la r conciliation de l onction des malades et de l eucharistie Re ue en viatique pour la route vers le P re l eucharistie est le sa crement sp cifique des mourants En outre dans leurs derniers instants les mourants sont r confort s par des lectures principalement celle de la Passion et par des pri res de circonstance Par la gr ce de cette liturgie un chr tien ne meurt pas dans la solitude le Christ et l glise sont avec lui jusqu au bout souvent pr sents son chevet travers ses proches et sa famille Apr s le d c s le corps est expos sur un catafalque les cierges et l eau b nite rappellent son bapt me Enfin la communaut chr tienne l accompagne de sa pri re jusqu la mise en terre Il est regrettable qu aujourd hui cette liturgie ne soit c l br e dans sa forme compl te pratiquement que dans des communaut s religieuses La mort perd ainsi son caract re chr tien Il est important que ceux qui accompagnent des mourants et leurs proches s inspirent de cette liturgie s ils veulent apporter la consolation et l aide d sir es Pr face des d
10. de l glise Aux personnes en phase finale elle apporte ordinairement un soulagement Du moment que ce sacrement accorde aussi le pardon des p ch s il ne peut tre dispens que par un pr tre Le sacrement de la r conciliation la confession est particuli rement utile pour les per sonnes qui au moment de la mort prouvent le besoin de mettre en ordre leur pass Souvent elles ont d j confess leur vie un accompagnateur la c ou un assistant pastoral renouant ainsi avec l ancienne tradition de la confession un la c Mais seule l absolution sacramentelle du pr tre peut leur apporter la certitude que Dieu a vraiment pardonn leurs fautes Le viatique la derni re communion est le sacrement sp cifique des mourants En unissant celui qui souffre dans son corps et qui meurt au corps souffrant du Christ mort et ressuscit pour nous elle l accompagne sur le chemin vers l au del Les la cs peuvent donner la communion en viatique tout instant du jour ou de la nuit et il ne faudrait pas la n gliger dans la mesure o les patients sont en condition de la recevoir Enfin la liturgie pr voit d accompagner les mourants par des pri res et des lectures La personne qui assiste un mourant valuera elle m me ce qu il convient de faire dans des circonstances donn es S il ne faut pas accabler de pri res une personne qui meurt par contre une courte pri re avant et apr s le d c s est tout i
11. e sur demande et celle inflig e contre leur volont des personnes atteintes de maladies psychiques incurables ou des nouveau n s gravement handicap s eutha nasie active involontaire il n y a qu un pas Les exp riences faites aux Pays Bas depuis bient t dix ans montrent que ces craintes sont fond es Chez nous en Suisse les cas d euthanasie de Lucerne sont encore dans toutes les m moires 4 4 5 17 Les cons quences sociales de la lib ralisation de l homicide sur demande suscitent bien des r serves La justification de cette pratique risque la longue de ruiner la confiance des patients envers les m decins et le personnel soignant Du moment que la vie d une personne atteinte d une maladie incurable ou qui se trouve l article de la mort n a plus beaucoup de prix sa mort n est plus prise au s rieux elle n est qu un pisode banal D s lors la voie est ouverte pour une conception de l homme o seules comptent les valeurs d utilit d efficacit ou de jouissance au d triment de la d pendance de la solidarit de la vuln rabilit et du caract re limit de tout tre humain Sur la base de ces consid rations en tant qu v ques nous ne pouvons pas accepter la l galisation de l homicide sur demande au plan du droit p nal m me pas sous la forme d une exemption de peine pour celui ou celle qui pratique l euthanasie active directe lorsque le patient demande de mani
12. est la lumi re et la vie pour tous les hommes qui claire tout homme venant dans le monde Jn 1 9 Vulg C est pour tous qu il est mort et ressuscit comme le proclame Paul dans sa 1 Jettre aux Corinthiens Christ est ressuscit des morts pr mices de ceux qui sont morts En effet puisque la mort est venue par un homme c est par un homme aussi que vient la r surrection des morts comme tous meu rent en Adam en Christ tous recevront la vie 1 Co 15 20 22 d L esp rance chr tienne Il y a pourtant une diff rence entre les chr tiens et ceux qui ne connaissent pas le Christ Se lon Paul pour le chr tien le bapt me anticipe en cette vie d j la mort avec le Christ ignorez vous que nous tous baptis s en J sus Christ c est en sa mort que nous avons t baptis s Par le bapt me en sa mort nous avons donc t ensevelis avec lui afin que comme Christ est ressuscit des morts par la gloire du P re nous menions nous aussi une vie nouvelle Car si nous avons t totalement unis assimil s sa mort nous le serons aussi sa R surrection Rm 6 3 5 largissant l horizon jusqu au del de la mort le bapt me donne la vie chr tienne une nouvelle dimension pleine d esp rance qui impr gne aussi la liturgie 4 1 Du moment que d s ici bas nous pouvons nous consid rer comme morts et ressuscit s la mort n est plus pour nous une menace lourde d incertitude elle
13. je remets mon esprit Le 23 46 3 La mort du chr tien La mort du Christ a chang radicalement le sens de notre propre mort D sormais nous ne sommes pas seulement unis au Christ durant notre vie mais aussi dans la mort En effet aucun de nous ne vit pour soi m me et personne ne meurt pour soi m me Car si nous vi vons nous vivons pour le Seigneur si nous mourons nous mourons pour le Seigneur soit que nous vivions soit que nous mourions nous sommes au Seigneur Rm 14 7 8 Depuis que le Christ est mort et ressuscit pour tous personne ne meurt plus seul chaque mort est une mort avec le Christ pour vivre avec lui Elle est digne de confiance cette parole Si nous mourons avec lui avec lui nous vivrons 2 Tm 2 11 Il y a ici plus qu une vague esp rance en la r surrection des morts Cela signifie que la fin de notre existence corporelle ne d bouche pas sur la mort mais sur la vie aupr s du P re avec le Christ Car nous le savons celui qui a ressuscit le Seigneur J sus nous ressuscitera nous aussi avec J sus et il nous placera avec vous pr s de lui 2 Co 4 14 Pour la foi chr tienne cette esp rance ne concerne pas uniquement les chr tiens A la suite du concile Vatican II le Pape Jean Paul II et la th ologie contemporaine enseignent que cette union avec le Christ dans la vie et la mort vaut galement pour tous les hommes quelque religion qu ils appartiennent J sus Christ
14. ne fait que d voiler ce qui pour l instant est encore cach et pourtant bien r el Du moment que vous tes ressuscit s avec le Christ recherchez ce qui est en haut l o se trouve le Christ assis la droite de Dieu c est en haut qu est votre but non sur la terre Vous tes morts en ef fet et votre vie est cach e avec le Christ en Dieu Quand le Christ votre vie para tra alors vous aussi vous para trez avec lui en pleine gloire Co 3 1 4 D s lors la dimension existentielle de la mort prend tout son sens Du fait que nous sommes d j morts et ressuscit s avec le Christ notre vie n est plus sous l emprise de la 7 Depuis son encyclique inaugurale Jean Paul II ne cesse de citer l enseignement du Concile Vatican II qui dit que par son incarnation J sus Christ est uni tous les hommes et chaque homme Gaudium et Spes n 22 4 2 4 3 10 peur et de l angoisse de la mort Bien au contraire c est l esp rance qui nous anime d sormais assur s que nous sommes que ni la mort ni la vie ni les anges ni les domina tions ni le pr sent ni l avenir ni les puissances ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs ni aucune autre cr ature rien ne pourra nous s parer de l amour de Dieu manifest en J sus Christ notre Seigneur Rm 8 38 39 Nous vivons ainsi dans la li bert des enfants de Dieu sous le regard aimant du P re qui sait ce dont nous a
15. re s rieuse et instante que la mort lui soit donn e pour mettre fin des souffrances insupportables et irr m dia bles L aide au suicide En Suisse l aide au suicide est actuellement la forme la plus controvers e de ce qu il est convenu d appeler l euthanasie Une l gislation p nale obsol te consid re art 115 du Code p nal que l assistance au suicide ne peut tre poursuivie du moment qu elle ne se fonde pas sur des motivations go stes et ouvre ainsi la porte pour d criminaliser l homicide sur demande 5 1 5 2 Une premi re diff rence entre l aide au suicide pratiqu e par les associations pour le droit de mourir dans la dignit ADMD et l homicide sur demande tient surtout aux moyens mis en uvre La personne qui souhaite mourir ex cute elle m me le geste final et d cisif en absorbant un produit l tal ou en ouvrant le robinet d une perfusion Mais tout a t pr par et organis par une tierce personne Il est difficile de ne pas voir dans cette diff rence autre chose qu un subterfuge casuistique Une autre diff rence a plus de poids Alors que l homicide sur demande peut tre consi d r comme l ultime solution face des souffrances intol rables le suicide assist est envisag bien avant la fin du processus qui conduit la mort comme alternative un traitement dans le cas d une maladie grave cancer ou socialement p nible sida dans la
16. tien toute intervention destin e provoquer directement et active ment la mort d une personne est une initiative humaine qui ruine la confiance envers Dieu et la solidarit avec le Christ dans la mort La mort est ainsi d pouill e de son ca ract re chr tien Le Cat chisme de l glise catholique dit ce sujet Quels qu en soient les motifs et les moyens l euthanasie directe consiste mettre fin la vie de personnes handicap es ma lades ou mourantes Elle est moralement irrecevable Ainsi une action ou une omission qui de soi ou dans l intention donne la mort afin de supprimer la douleur constitue un homicide gravement contraire la dignit de la personne humaine et au respect du Dieu vivant son Cr ateur L erreur de jugement dans laquelle on peut tre tomb de bonne foi ne change pas la nature de cet acte meurtrier toujours proscrire et exclure n 2277 Cette erreur de jugement dans laguelle on peut tre tomb de bonne foi est double C est d une part la conviction que le m decin ou que le personnel soignant peut ou doit accueillir la demande explicite d un patient qui r clame la mort D autre part la personne qui souhaite abr ger la souffrance et la d ch ance du patient peut tre parce qu elle m me ne se sent pas capable de supporter de telles souffrances ou de les porter en solida rit avec celui qui souffre a une fausse conception de la compassion Dans un cas
17. Mourir dans la dignit Lettre pastorale des v ques suisses sur l euthanasie et l accompagnement des mourants Mourir dans la dignite 1 Lettre pastorale des v ques suisses sur l euthanasie et l accompagnement des mourants 1 Pr face Erreur Signet non d fini I La mort conditionne notre existence 4 1 La vie et la mort 4 2 Les religions et la mort 4 3 Les trois dimensions de la mort 5 4 Le d sir de vaincre la mort 5 II La dignit chr tienne de la mort 7 1 Pour la Bible la vie est sacree 7 2 La mort du Christ pour nous 8 3 La mort du chr tien 9 4 L esperance chr tienne 9 HI La dignit du mourant 11 1 D cision personnelle et d pendance 11 2 Les dispositions du patient 12 IV La mort assist e les limites 12 l Pr cisions de vocabulaire 12 2 L euthanasie passive l omission d un traitement ou son interruption 13 3 L euthanasie active indirecte traitement des sympt mes et de la douleur au risque d abreger la vie 155 4 L euthanasie active directe l homicide sur demande 15 A L aide au suicide 17 V L accompagnement des mourants 18 1 Un accompagnement global les soins palliatifs 18 2 L engagement humain 20 3 L accompagnement pastoral des mourants 20 Conclusion 22 Annexe 1 propos de quelques questions actuelles concernant l onction des malades 23 I Sacrement et minist re 23 II Sacrements et sacramentaux 25 Ann
18. Toute d cision arbitraire leur est interdite elles doivent tenir compte non seulement de la science m dicale mais aussi de la dimension existentielle sociale et religieuse de la mort Jamais la technique m dicale ne devrait emp cher une personne de d c der lorsque qu elle est pr te assumer son d part et que le processus de sa mort est irr versible Enfin par la mani re dont il accepte sa mort le mourant apporte quelque chose aux personnes qui l entourent il leur rappelle leur propre mort et les invite distinguer l essentiel de ce qui est moins important 2 Les dispositions du patient Pour qu il soit possible de respecter ses derni res volont s il est important et m me souhai table que le patient prenne des dispositions temps Nous l avons dit toute la vie est une approche et une pr paration de la mort Aussi est il indiqu que dans le calme et en pr sence de Dieu il manifeste ce qu il attend de la m decine le jour o il ne sera plus en tat de s exprimer Du point de vue juridique au moment de prendre une d cision m dicale ces dis positions doivent tre absolument respect es comme un testament Une seule exception s impose lorsqu il est tabli avec certitude que l auteur des dispositions a chang d avis ou que sa demande est contraire la morale par exemple la demande d un homicide IV La mort assist e les limites 1 Pr cisions de vocabulaire Depuis des ann es l
19. ansfert dans un EMS Aujourd hui de plus en plus de personnes souhaitent mourir chez elles dans le cadre de la famille Les traitements se poursuivent la maison o les proches sont aid s par des organismes sp cialis s Spitex Il serait souhaitable que des unit s mobiles de soins pal liatifs se mettent en place et que des cong s pour assistance aux mourants soient accor d s aux proches comme cela se pratique d j dans bien des endroits Dans les h pitaux et les tablissements m dicaux chaque service devrait disposer d un bon niveau de connaissances en soins palliatifs ind pendamment d un service sp cialis g r ou du moins appuy par une quipe comp tente 1 4 Une enqu te men e au niveau national montre qu en Suisse l acc s aux soins palliatifs est encore lacunaire On note de grandes diff rences entre les cantons et un d ficit au ni veau de la politique de la sant Aussi est il urgent a d introduire les soins palliatifs comme mati re obligatoire dans les facult s de m de cine et les coles pour le personnel soignant a de faciliter l acc s aux soins palliatifs sans charges financi res suppl mentaires pour toute personne souffrant d une maladie chronique incurable Les traitements palliatifs domicile doivent tre inclus dans la liste des prestations des assurances maladie a de faciliter et m me de promouvoir de la part des cantons la transformation des struc tures ambula
20. as compte de la volont du patient comme dans le cas de personnes inconscientes ou incapables de discernement Si on agit contre la volont de l int ress il s agit d euthanasie involontaire 2 L euthanasie passive l omission d un traitement ou son interruption 2 1 Par principe on doit toujours prot ger et conserver la vie humaine comme un don pr cieux de Dieu Certes la m decine dispose actuellement de tels moyens pour maintenir en vie que la mort naturelle est mise hors combat Pourtant lorsque le processus qui conduit au d c s est amorc de fa on irr versible il n existe aucune obligation d puiser tous les recours possibles de la m decine et le m decin n est pas tenu de c der aux exi gences d un mourant qui r clamerait un maximum de soins intensifs jusqu son dernier souffle Seuls les soins de base et les mesures analg siques doivent tre toujours garan ties Dans une r flexion thique sur le refus ou l interruptions de traitements le Pape Pie XII avait d j distingu entre moyens ordinaires et moyens extraordinaires de conserver la vie Aujourd hui on parle plus volontiers de moyens proportionn s ou disproportion 7 Pie XII Trois questions religieuses et morales concernant l analgesie Allocution la Soci t italienne d analg sie 24 f vrier 1957 Questions juridiques et morales sur la r animation Allocution un groupe de m decins 24 novembre 1957
21. de nombreux mourants acceptent avec reconnaissance qu un assistant ou une assistante pastoral e les assiste et les pr pare mourir en Christ et rencontrer Dieu par le dialogue certes mais surtout par la pri re et la b n diction ce qu un la c peut fort bien leur accorder 15 S s 5 Caritas Suisse Programme sur l accompagnement en derni re phase de vie 3 2 3 3 21 Nous reconnaissons avec gratitude que d une mani re g n rale les aum neries d h pital sont bien g r es Peut tre faudra t il lavenir accorder plus d importance l accompagnement des mourants domicile ou dans les homes et promouvoir la forma tion d aum niers sp cialis s Il faut pousser la formation l accompagnement des mou rants pour les aum niers d h pitaux et pour les accompagnateurs b n voles Lorsqu il s agit de la mort l glise se doit d tre pr sente elle ne souhaite pas abandonner le per sonnel soignant face cette t che difficile Les derniers sacrements et la liturgie des mourants sont ce que l glise catholique peut offrir de plus pr cieux aux personnes qui meurent Un peu n glig s en partie cause du manque de pr tres il convient de leur redonner vigueur Comme son nom l indique onction des malades n est pas un sacrement des morts Des tin e r conforter des personnes gravement malades elle les met en relation avec le Christ souffrant par la vertu de la pri re
22. des patients en fin de vie ou souffrant de troubles c r braux ex tr mes 24 02 1995 en r laboration Aulbert E Klaschik E Pichimaier H Hrsg 1998 Palliativmedizin Die Alternative zur aktiven Sterbehilfe Zur Euthanasie Diskussion in Deutschland Schattauer Stuttgart New York Baumann H lzle Ruth Strebel Urs 1999 Betreuung von chronisch Kranken und Sterben den in A Bondolfi Hj M ller Hrsg Medizinische Ethik im rztlichen Alltag B le 323 353 Benzenh fer Udo 1999 Der gute Tod Euthanasie und Sterbehilfe in Geschichte und Gegenwart Munich Congr gation pour la Doctrine de la Foi 1980 D claration sur l euthanasie Cit du Vatican Doucet Hubert 1998 Les promesses du cr puscule R flexions sur l euthanasie et l aide m dicale au suicide Labor et Fides Gen ve Eibach Ulrich 1998 Sterbehilfe T tung aus Mitleid Euthanasie und lebensunwertes Leben Brockhaus Verlag Wuppertal 2 dition r vis e Eibach Ulrich 2000 Menschenw rde an den Grenzen des Lebens Einf hrung in Fragen der Bioethik aus christlicher Sicht Neukirchen Vluyn Eglise vang lique en Allemagne EKD Conf rence piscopale allemande DBK 1996 Im Sterben Umfangen vom Leben Gemeinsames Wort zur Woche des Lebens 1996 Leben bis zuletzt Sterben als Teil des Lebens Hannovre Bonn Frewer Andreas Eickhoff Clemens Hrsg 2000 Euthanasie und die aktuelle Sterbehil fe Debatt
23. e Die historischen Hintergr nde medizinischer Ethik Francfort a M New York Gordijn Bert ten Have Henk Hrsg 2000 Medizinethik und Kultur Grenzen medizini schen Handelns in Deutschland und den Niederlanden Stuttgart Bad Cannstatt Groupe de travail f d ral Assistance au d c s Rapport au D partement f d ral de Justice et Police Berne mars 1999 18 R daction Markus Zimmermann Acklin 28 Holderegger Adrian Hrsg 2000 Das medizinisch assistierte Sterben Zur Sterbehilfe aus medizinischer ethischer juristischer und theologischer Sicht Fribourg Freiburg i Br 2 dition r vis e Jens Walter K ng Hans 1995 Menschenw rdig sterben Ein Pl doyer f r Selbstverant wortung Piper Munich Zurich Justitia et Pax 1998 Ethique chr tienne et m decine moderne Labor et Fides Gen ve 1999 Klie Thomas Student Johann Christoph 2001 Die Patientenverf gung Was Sie tun k n nen um richtig vorzusorgen Freiburg 1 Br Herder spektrum 5044 Maret Michel 2000 L euthanasie Alternatives sociales et enjeux pour l thique chr tienne Saint Maurice Mettner Matthias Hrsg 2000 Wie menschenw rdig sterben Zur Debatte um die Sterbe hilfe und zur Praxis der Sterbebegleitung Zurich Mettner Matthias Schmitt Mannhart Regula Hrsg 2002 Wie ich sterben will Autono mie Abh ngigkeit und Selbstverantwortung am Lebensende Zurich 2002 Pie XII 1957 Questions juridiques et moral
24. e la mort D s lors on comprend que la d cision d une personne religieuse risque bien d tre diffe rente de celle d une personne qui ne croit pas en un au del Ce crit re rend bien compte de la capacit d une personne malade et g e se d terminer par elle m me Lorsqu une telle libert d esprit n est plus possible dans les cas de d mence s nile par exemple de coma ou de certaines maladies graves il revient aux proches avec l aide des m decins d valuer la situation Il faudra alors tenir compte du pronostic m dical du poids que le malade aura supporter de ses dispositions face la mort des cons quen ces sociales que pourrait entra ner la poursuite ou l interruption du traitement Ici aussi le rappel des trois dimensions de la mort peut aider y voir un peu plus clair D une part l int r t du patient et le respect de la mort exigent que l on vite tout achar nement th rapeutique Lorsque aucune am lioration n est pr visible il ne convient pas de retarder sans fin le d c s par des moyens artificiels Il est alors indispensable que ceux qui prennent la d cision et qui interviennent dans sa mise en uvre aient une intention droite et recherchent la meilleure qualit de vie possible pour la personne qui meurt Le m decin ne doit pas chercher son int r t personnel ni provoquer directement la mort On gardera pr sente l esprit la r gle thique qui dit qu une bonne intentio
25. e mor telle et surtout la proximit de la mort posent la question du bapt me avec une nouvelle ur gence Le fid le est il pr t rejoindre la mort du Christ accepter ses souffrances et sa mort dans l esp rance de la r surrection cf Rm 6 D s lors pour le malade ou le mourant le signe de la croix avec de l eau b nite ou une aspersion agissent comme un sacramentel qui rappelle le bapt me Voil une mani re l gitime de manifester le salut et la mis ricorde de Dieu que peuvent pratiquer les la cs engag s dans la pastorale de la sant et qui demandent de pouvoir poser des signes Il n y a alors plus d ambigu t pour les malades et le danger d arbitraire de la part des assistants pastoraux est cart Il convient en outre de rappeler les r gles liturgiques concernant les diverses actes pastoraux en faveur des malades la b n dic tion que les la cs peuvent impartir la communion et le viatique pour les personnes en danger de mort que les diacres peuvent aussi donner ou exceptionnellement m me des la cs Un accompagnement fait d actions symboliques de pri res et de la Parole de Dieu a aussi sa place lorsque les malades ne sont pas en condition de recevoir le sacrement c est dire lors qu ils ne sont pas en danger de mort Autrefois on a triqu le sacrement en en faisant un sacrement des morts Ces derni res ann es en contradiction avec l enseignement du concile Vatican II et une l
26. erni re grosse difficult pour d criminaliser l aide au suicide est la n cessit de produire le t moignage d un tiers qui puisse assurer que la personne qui a demand la mort s est exprim e en parfaite connaissance de cause et en pleine possession de ses moyens Ce t moignage exig en premier lieu du personnel soignant ou des proches peut conduire de s rieux conflits de conscience 5 3 A cause de sa similitude avec l homicide sur demande nous refusons cat gorique ment l aide au suicide Dans ses directives m dico thiques l Acad mie Suisse des Sciences m dicales elle m me exclut des prestations m dicales l aide au suicide A ce propos le droit p nal suisse pr sente une lacune regrettable qu il conviendrait de combler sans retard Rien n est dit de l aide au suicide pour des personnes souffrant de maladies psychiques ni de la propagande en faveur de l aide au suicide Deux omissions qui nos yeux sont inacceptables du point de vue social Nous maintenons qu il est ur gent de prendre des dispositions l gales et que l article 115 du Code p nal suisse doit tre modifi et pr cis en cons quence V L accompagnement des mourants La discussion actuelle sur l euthanasie montre qu il y a un retard combler dans tout ce qui concerne le soin des mourants Plut t que de vouloir esquiver la mort par la mort des person nes gravement atteintes mieux vaut les accompagner et leur offrir u
27. es sacrements ne signifient la commu nion de la communaut eccl siale le Seigneur lui m me fonde ou actualise une com munion bien plus essentielle celle qui unit le Christ ses disciples L action vient du Christ lui m me et non d un fid le ou d une communaut fussent ils tr s croyants et pleins d amour C est ce que dit clairement le sacrement lorsqu il est administr par un ministre ordonn et mandat par l glise qui ne tient pas sa l gitimit d une relation personnelle au malade mais d une ordination et d une mission objectives c est dire du Christ lui m me Dans cette mesure il renvoie au Seigneur et son salut L aspect apparemment d concertant d une intervention officielle ext rieure t moi gne de fait d une r alit extr mement lib ratrice Le sacrement ne d pend pas de rela tions humaines r ussies ou malheureuses de leur succ s ou de leur chec il d pend du seul Christ qui manifeste sa pr sence salutaire travers l action objective officielle Bien que ce soit par des hommes que cette pr sence est t moign e de fa on visible et cr dible dans l onction des malades travers un accompagnement plein de charit et de respect envers les malades et les mourants la gr ce sacramentelle du Christ ne d pend pas d eux C est pourquoi le fait qu un pr tre vienne de l ext rieur au sens local ou personnel du mot pour administ
28. es sur la r amp animation Allocution a un groupe de medecins le 24 11 1957 original en frangais ds AAS 49 1957 1027 33 Saunders Cicely 1993 Hospiz und Begleitung im Schmerz Wie wir sinnlose Apparateme dizin und einsames Sterben verhindern k nnen Freiburg 1 Br B le Vienne Wils Jean Pierre 1999 Sterben Zur Ethik der Euthanasie Paderborn Zimmermann Acklin Markus 1997 Euthanasie Eine theologisch ethische Untersuchung Universit tsverlag Verlag Herder Fribourg Freiburg i Br Zimmermann Acklin Markus 2002 Zur Sterbehilfepraxis in den Niederlanden Bemerkun gen zur rechtlichen Regelung und medizinischen Praxis aus ethischer Sicht in Gerontologie Information Schweizerische Gesellschaft f r Gerontologie n 1 2002 2 8 Ont contribu la r daction de cet ouvrage Mgr Peter Henrici Mgr Bernard Genoud M Markus Zimmermann Acklin M Beat Vogel Caritas
29. exe 2 Bibliographie 27 PREFACE Depuis quelque temps en Suisse comme dans les pays voisins il est beaucoup question d euthanasie Le d bat porte sur le droit d abr ger ou de permettre d abr ger artificielle ment sa propre vie ou celle d autrui Des voix s l vent pour r clamer de nouvelles disposi tions l gales en vue de d criminaliser certaines conditions la mort sur demande alors que d autre part l homicide de personnes gravement malades suscite de nombreuses protesta tions Le Parlement discute la question et plus ou moins br ve ch ance le peuple devra se prononcer sur le statut l gal de l euthanasie L enjeu du d bat va bien au del des seules dispositions l gales concernant l euthanasie Ce sont ni plus ni moins le sens et la dignit de la vie et de la mort qui sont en jeu Il s agit de savoir quelles r percussions peut bien avoir sur notre vie sociale et sur la qualit de notre soci t la mani re de concevoir la mort Quelles valeurs privil gie t on dans les discussions sur l euthanasie L autonomie de l individu et son bien tre ou l harmonie familiale et la solidarit avec les plus faibles Derri re ce d bat se cachent des questions fondamentales d ordre religieux sur le sens de la souffrance et d une vie physiquement ou mentalement han dicap e En nous engageant dans ce d bat en tant qu v ques nous ne voulons pas nous borner rap peler l
30. force de la m riter en se conciliant les bonnes gr ces de la divinit Si par contre le divin se confond avec le grand Tout et la Vie en g n ral l homme se pr pare y retourner par la m ditation et le renoncement Dans cette perspective le retour une vie terrestre est consid r comme un redoutable ch timent Pour les Bouddhistes le Nirvana qui est le but supr me repr sente la lib ration du cycle de r incarnations Aujourd hui m me chez nous nombreux sont ceux et celles qui voient dans la r incar nation une solution religieuse pour surmonter la mort Ils esp rent qu une succession de vies leur permettra de progresser vers la perfection Ils oublient que pour le christia nisme la dignit de l existence humaine r side pr cis ment dans son caract re unique L homme peut atteindre la plus haute perfection au cours de cette unique vie dans la me sure o il la remet entre les mains du Dieu mis ricordieux L acceptation de la mort est la meilleure mani re d exprimer sa confiance en Dieu Aussi pour le christianisme la mort repr sente l accomplissement de la vie humaine ll La dignit chr tienne de la mort 1 Pour la Bible la vie est sacr e Pour la Bible la pens e de la mort est li e au respect de la vie Dieu lui m me est le Vivant celui qui ne meurt jamais et toute vie est un don de Dieu Aussi le Psalmiste chante t il Car chez toi est la fontaine de la vie ta lumi re nous v
31. funts I 11 Ill La dignit du mourant La liturgie rappelle le s rieux de la mort sa dignit et son caract re intangible Le retour Dieu et la rencontre avec le Christ ne devraient pas faire l objet de manipulations humaines mais requi rent le plus grand respect de la part des m decins et du personnel soignant En approfondissant le sens de la mort le christianisme a compris que l interdiction g n rale de tuer implique un respect tout particulier de la personne qui meurt comme le montre bien l action de M re Teresa aupr s des moribonds de Calcutta Ce m me respect est le crit re laune duquel on discernera ce qui est prescrit permis ou interdit en cas d euthanasie Il n est pas toujours facile d valuer en quoi consiste la dignit d un mourant D ordinaire c est la capacit disposer de soi m me qui fonde la dignit humaine et le concile Vatican II voit dans cette libert un signe privil gi de l image divine dans l homme Pourtant plus une personne est proche de la mort moins elle est capable de d cision jusqu au moment o la mort disposera d elle sans qu elle puisse opposer de r sistance Le mouvement en faveur d une mort libre pr tend chapper cette d pendance en d cidant du style et du moment de la mort Est ce une bonne solution La d pendance ne fait elle pas aussi partie des valeurs hu maines Actuellement les discussions sur l euthanasie tournent autou
32. interdiction biblique de tuer une vie innocente ni les nombreuses interventions du magist re sur le sujet Dans cette lettre pastorale nous souhaitons proposer la r flexion des fid les notre conception de la vie et de la mort sans toutefois pr tendre r pondre toutes les questions soulev es propos de l euthanasie nous rappelons les limites ne pas franchir et proposons des directives pastorales pour l accompagnement physique et spirituel des mou rants Parmi les plus r centes d clarations mentionnons Congr gation pour la Doctrine de la Foi D claration sur l euthanasie 5 mai 1980 Conf rence des v ques allemands D claration sur l accompagnement des person nes gravement malades et des mourants 2 f vrier 1991 Conseil permanent de la Conf rence des v ques de France Respecter l homme proche de sa mort 23 septembre 1991 Jean Paul II Encyclique Veritatis splen dor n 80 6 ao t 1993 Cat chisme de l glise catholique nn 2276 2283 1993 Les v ques de Belgique L accompagnement des malades l approche de la mort f vrier 1994 Jean Paul II Encyclique Evangelium Vitae nn 64 67 25 mars 1995 Jean Paul II Allocution aux participants la 13 Conference internationale du Conseil pontifical pour la pastorale des services de la sant n 8 31 octobre 1998 Conf rence des v ques scandinaves Das Leben bewahren Hirtenbrief ber die Pflege in der Endphase des Lebens 11 f vrier 2002 Kur
33. itas Suisse 2 3 Jusqu quel point les proches sont ils capables d assumer cet accompagnement La question se pose De fait ils sont les premiers concern s mais souvent ils manquent de formation ou de doigt pour une t che si d licate Boulevers s par l approche du d c s ils ont eux m mes besoin d accompagnement et de consolation Cela aussi fait partie du r le des accompagnateurs b n voles Suivant les cas une pens e spirituelle ou une pri re en commun peut ranimer le courage et l esp rance 2 4 Le contact entre le mourant et les accompagnateurs b n voles est parfois encore lacu naire et de nombreuses personnes meurent sans accompagnement ad quat C est le r le des services sociaux paroissiaux d y rem dier Les hospices sont particuli rement recon naissants pour cette aide compl mentaire 3 L accompagnement pastoral des mourants En pr sence de la mort de nombreuses personnes se posent Jo question du sens de la vie quel est le sens de la souffrance Qu y a t il apr s la mort Dans la mesure o elles sont capables de dialogue elles cherchent un interlocuteur une oreille attentive et pleine de com pr hension pour dire leurs peurs ou parler d un pass qui les tourmente 3 1 Les accompagnateurs b n voles peuvent tr s bien tre les premiers interlocuteurs A l instar des m decins et du personnel soignant ils ont aussi un r le pastoral jouer Dans la mesure o ils sont r ceptifs
34. me celle des Patriarches g s et combl s de jours Gn 25 8 35 29 cf 1 Ch 29 28 Ps 91 18 est consid r e comme une faveur divine Celui qui meurt est r uni aux siens ibid Les adieux sa prog niture les obs ques et une s pulture l preuve du temps rev taient une importance capitale Gn 23 11 18 25 9 10 49 29 32 50 25 Plus tard peut tre sous l influence de la culture grecque on a commenc dire que les mes des justes sont dans la main de Dieu Sg 3 1 cf Jb 12 10 Dn 5 23 et que m me une mort pr coce pouvait d boucher sur une vie heureuse dans l au del Sg 3 2 8 4 7 16 2 La mort du Christ pour nous Le Nouveau Testament propose une nouvelle approche de la mort L inimaginable s est pro duit en son Fils Dieu a connu la mort J sus le Fils du P re est lui m me la vie offerte par Dieu tous les hommes L Evangile de Jean ne cesse de le redire Jn 1 4 5 26 11 25 14 6 1 Jn 1 1 2 5 11 12 Et pourtant sur la croix J sus meurt de mort violente Cette mort ne peut tre comprise que comme une mort pour nous c est dire en notre faveur et notre place Parlant de lui m me J sus dit Nul n a d amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu il aime Jn 15 13 Et encore Le Fils de l homme est ve nu non pour tre servi mais pour servir et donner sa vie en ran on pour la multitude Mc 10 45
35. ment ou pas dans la perspec tive de sa propre mort au point que la question du sens de la mort est in luctable Cette cons cience distingue l homme de l animal et elle est une des caract ristiques de la dignit hu maine D s les temps les plus recul s en dehors m me du christianisme l art de mourir ars moriendi a toujours t une composante importante de l art de vivre Quelqu un viendrait il perdre de vue sa propre mort que celle de ses proches se chargerait de lui rafra chir la m moire Avec les ans qui passent et la vieillesse qui avance son monde relationnel se d place il finit par compter plus de connaissances dans l au del qu ici bas Les forces d clinantes les mis res physiques toujours plus nombreuses lui rappellent que lui aussi s en va vers sa mort Au fur et mesure que l ge avance la mort allonge son ombre au point que certains consid rent id ale une mort impr vue subite sans souffrances ni d pen dance 2 Les religions et la mort Aussi loin qu on remonte vers les origines de l humanit l humanit s est toujours pos e la question du sens de la mort Par opposition aux dieux immortels les humains se sont d finis comme mortels ils se sont demand s ce qu il y a apr s la mort et par toutes sortes de mythes ils ont d crit le monde des morts comme un monde r el oppos au monde ac tuel irr el attribuant m me aux d funts des force
36. n fin l envisagent avec confiance Prenant acte de l influence que la mort exerce sur la vie et du fait que l on meurt chaque jour un peu de nombreux philosophes con oivent leur enseignement comme un apprentissage de la mort 3 2 La dimension sociale de la mort nous touche peut tre encore plus Chaque fois qu un proche nous quitte nous comprenons un peu mieux ce que mourir signifie Pour celui qui meurt comme pour son entourage il s agit de prendre cong de la communaut des vi vants et d assumer un d part douloureux qui peut prendre des mois ou m me des ann es Les proches du mourant ne sont pas moins concern s que lui Ils se rendent compte qu ils ne peuvent pas l accompagner jusqu au bout du chemin parce qu il les quitte dans la soli tude M me lorsqu on meurt pour les autres on meurt toujours seul 3 3 Du point de vue religieux la mort nous emm ne vers l inconnu vers le Tout Autre vers un monde qui n a rien voir avec celui d ici bas Si la conviction toujours plus dif fuse qu apres la mort tout est fini t moigne d un d ficit religieux de notre soci t la mort n en reste pas moins un myst re qui force le respect envers les d funts respect de la personnalit angoisse face sa propre mort questions sur l au del et finalement malaise en pr sence du cadavre Tout ceci montre combien la mort d un tre humain est une affaire s rieuse l instar de la vie
37. n environnement riche de qualit s humaines et professionnelles L accompagnement des mourants doit r pondre aux quatre besoins essentiels de la personne qui meurt ne pas mourir dans la solitude ne pas avoir endurer de trop grandes souffrances pouvoir mettre en ordre ses affaires et envisager la suite avec esp rance Nous sommes reconnaissants pour tout ce qui se fait d j en ce sens chez nous Il reste pourtant encore beaucoup faire Nous ne pouvons que l esquisser bri vement 1 Un accompagnement global les soins palliatifs Depuis quelques ann es les soins palliatifs se sont d velopp s comme nouvelle discipline m dicale Lorsque tout espoir de gu rison est perdu il faut au moins pargner le plus possi ble au patient les cons quences douloureuses de sa maladie 1 En date du 11 d cembre 2001 le Conseil national a rejet l nitiative parlementaire Vallender Dorle 2001 Peu de temps apr s le Conseil national a transf r au Conseil F d ral une motion du conseiller national Dr Guido Z ch qui se r f rant Exit demandait une r glementation juridique de la pratique de l euthanasie 5 De l anglais to palliate tendre un manteau recouvrir carter les sympt mes 19 1 1 Il y a d abord les soins antalgiques Dans la mesure du possible le patient doit rester conscient en souffrant moins il peut mieux se disposer affronter la mort Autant que possible le patient doit po
38. n ne rend pas bonne une mauvaise action et qu une mauvaise intention rend mauvaise une bonne ac tion D autre part lorsque la survie d un mourant d pend uniquement de l assistance d appareils la fronti re entre l euthanasie passive et l homicide devient tr s t nue Dans ce cas on tiendra compte de la dimension sociale de la mort par gard aux proches et ou aux autres malades Il est particuli rement important de v rifier avec soin l intention de ceux qui d cident d interrompre les traitements Des consid rations financi res ne de vraient surtout pas jouer un r le d terminant Congr gation pour la Doctrine de la Foi D claration sur l euthanasie 5 mai 1980 IV 15 2 3 Lorsque le recours aux traitements devient impossible ou qu on y renonce pour de bon nes raisons il faut alors se tourner vers les soins palliatifs dont il sera question dans le prochain chapitre 3 L euthanasie active indirecte traitement des sympt mes et de la douleur au risque d abr ger la vie Le Pape Pie XII a enseign que le devoir d un m decin est toujours de soulager les souffran ces d un mourant au risque m me d abr ger sa vie La ligne de conduite est trac e par un principe thique fondamental sauvegarder la dignit de la personne qui meurt C est le cas lorsqu un m decin sans chercher donner la mort s efforce d apaiser les souffrances d un mourant par des soins palliatifs dont les effet
39. ndiqu e Elle peut tre un signe d esp rance pour l entourage qui devrait aussi prendre part de mani re appropri e aux adieux L glise et la soci t prennent cong d un d funt en c l brant ses obs ques et en l accompagnant vers sa derni re demeure C est l une t che pastorale particuli rement sensible qui m riterait elle seule une lettre pastorale Qu il suffise de rappeler ici un seul point il ne faudrait pas r duire ces rites une c r monie strictement priv e Il s agit plut t d une c l bration de la communaut paroissiale qui exprime sa solidarit avec les proches comme la c l bration du trenti me et l anniversaire annuel 16 Cf en annexe le texte de la Conf rence des v ques allemands propos de quelques questions actuelles au sujet de l onction des malades 2 Conclusion En tant que chr tiens et membres de la famille humaine nous nous sommes efforc s de dire ce que la mort repr sente pour nous Nous avons rappel la dignit du mourant et sa valeur aux yeux des chr tiens J sus Christ s est pench sur les malades il a promis le Royaume de Dieu aux pauvres sa suite nous nous sentons oblig s envers les malades et les pauvres C est pourquoi nous nous engageons pour la dignit des mourants Il n y a pas plus pauvre que celui qui meurt et qui doit abandonner non seulement des biens terrestres mais aussi sa vie corporelle Et pourtant ces pauvres pe
40. nistration des grands sa crements et aux la cs sous certaines conditions celle des petits sacrements Dans leur lettre d j cit e les aum niers d h pitaux crivent Toute personne engag e dans la pasto rale des malades qu elle soit pr tre ou la c qui d cide de faire une telle onction doit dire clairement qu il ne s agit pas du sacrement des malades et cela doit tre bien clair qu elle est donc habilit e le faire Aussi elle n utilisera pas l huile consacr e pour le sacre ment On peut bon droit douter qu une telle distinction soit vraiment comprise Outre que cette pratique ne se justifie par aucune tradition dans l histoire de l glise elle conduit confondre sacrement et sacramentel D s lors on se trouve en pleine ambigu t et la voie est ouverte pour une disparition progressive du sacrement En outre il ne faut pas oublier que les sacramentaux ne peuvent faire l objet d une pratique arbitraire C 1167 1 le droit canon r serve au Saint Si ge l institution des sacramentaux En revanche l histoire sugg re un autre chemin On a d j fait allusion l analogie qui existe entre les nombreuses mani res d utiliser autrefois l huile pour des onctions et l usage que nous faisons aujourd hui de l eau b nite Comme sacramentel l eau b nite a une relation troite avec le sacrement du bapt me tout comme l onction des malades Une maladi
41. on con oit les sacrements comme des signes de communion et qu ils repr sentent un moment fort de la com munion eccl siale Dans ce sens l onction des malades signifierait que l accompagnement des personnes qui souffrent et qui meurent trouve son apog e lors que l accompagnateur qui est au courant de la vie et de l histoire du malade qui conna t ses blessures sa culpabilit sa foi et sa pratique l assure de la mis ricorde du Christ de la solidarit de la communaut et de son intercession Pour correcte qu elle soit cette conception du sacrement signe de communion ris que d oublier un l ment essentiel Ce n est pas un chr tien pris individuellement ni la communaut dans son ensemble qui accordent le salut au malade pour intense et fer vente que soit leur relation Seul le Christ peut le faire Lorsque le sacrement est admi nistr dans sa forme officielle il signifie et r alise la venue du Christ qui en quelque 17 Extrait tir du document de la Conf rence piscopale allemande Die Sorge der Kirche um die Kranken Seel sorge im Krankenhaus Pastorale Handreichung Zu einigen aktuellen Fragen des Sakraments der Krankensal bung Bonn 20 avril 1998 pp 39 44 dit par le Secr tariat de la Conf rence piscopale www dbk de 24 sorte de l ext rieur ab extra vient rejoindre l homme dans sa d tresse pour se don ner lui et lui apporter le salut Avant que l
42. ongue tradition on l trique en donnant l onction n importe quel malade privil giant de fa on unilat rale le caract re th rapeutique gu rison de la mala die ou am lioration de l tat g n ral plut t que la dimension eschatologique Contrairement une proposition de la commission pr paratoire qui recommandait d administrer le sacre ment le plus t t possible le concile Vatican II a choisi une voie m diane en disant L ex tr me onction qu on peut appeler aussi et mieux l onction des malades n est pas seulement le sacrement de ceux qui se trouvent toute extr mit Aussi le temps opportun pour le rece voir est d j certainement arriv lorsque le fid le commence tre en danger de mort par suite d affaiblissement physique ou de vieillesse SC 73 Cette formulation laisse certes une large marge de man uvre pour la pratique de ce sacrement Toutefois l expression qui 26 commence tre en danger de mort montre qu il s agit bien d une maladie grave ou d une personne g e tr s affaiblie Introduction la c l bration de l onction des malades L onction implore la grande bont du Seigneur sur ces personnes et le r confort par la gr ce de l Esprit Saint formule de l onction elles s en trouvent plus troitement unies aux souf frances et la mort du Seigneur elles vivent plus intens ment leur bapt me et se trouvent fortifi es dan
43. oyons la lumi re Ps 36 10 ce que le Prologue de Jean applique J sus Christ En lui tait la vie et la vie tait la lumi re des hommes Jn 1 4 C est pourquoi toute vie est sacr e Dans l Ancien Testament aujourd hui encore dans le juda sme et dans l islam la mise mort d un animal n tait permise qu condition de rendre le sang le si ge de la vie Dieu l homme ne peut le garder pour lui Plus sacr e encore est la vie de l homme Au matin de la cr ation Dieu a insuffl son propre souffle dans l homme pour en faire un vivant Gn 2 7 cf Sg 15 11 au soir de la mort ce souffle divin retourne Dieu Jb 34 14 15 Qo 12 7 tandis qu au Sh ol les d funts m nent une ombre d existence Dieu lui n a pas fait la mort et il ne prend pas plaisir a la perte des vivants Sg 1 13 Le r cit biblique montre que la mort est le fruit amer d une d cision de l homme qui se d tourne de Dieu la source de la vie Gn 3 3 19 Sg 2 24 Alors que d s le d but l interdiction de tuer est bien claire Gn 9 6 la faute de l homme inaugure pour l humanit une histoire de mort de meurtres et de violences dont la Bible t moigne plus que toute autre uvre de la litt rature universelle L homme doit donc pouvoir jouir de la vie et ce n est que dans la mesure o il est vivant qu il peut conna tre et louer Dieu le Vivant Une longue vie couronn e par une mort com
44. perspective d une longue souffrance ou d une d ch ance croissante Ici encore outre les raisons intrins ques voqu es propos de l homicide sur demande et du suicide cf plus haut IV 4 1 et II 4 3 il faut mentionner de graves raisons extrinse ques Il faut surtout tenir compte des cons quences sociales et thiques d une pratique g n ralis e du suicide La publication d un mode d emploi pour une mort volontaire peut entra ner un ph nom ne de contagion Favoriser la pratique du suicide conduit banali ser la mort cautionner une id ologie de l homme tout puissant et autonome cf plus haut IIL 1 et d mobiliser ceux et celles qui se trouvent en butte de graves difficult s en leur proposant de quitter la vie Des personnes lourdement handicap es pourraient se ll Proposition de la majorit du Groupe de travail f d ral Assistance au d c s dans son Rapport au D parte ment de Justice et Police mars 1999 pp 34 37 18 voir contraintes de se demander s il ne vaudrait pas mieux pour elles d accepter d tre tu es plut t que de recourir d importants moyens pour rendre quelque peu supportable ce qui leur reste de vie L exp rience des Pays Bas montre aussi que la pratique de l aide m dicale au suicide est probl matique Un cinqui me des patients environ ne meurent pas et doivent tre ache v s avec une injection mortelle pour viter des suites f cheuses et dramatiques Une d
45. point qu on peut affirmer que la dignit d une personne g e malade et mourante r side dans l acceptation de sa fragilit et la reconnaissance de ses limi tes Une personne atteinte d une maladie mortelle peut encore d cider de l attitude spirituelle avec laquelle elle accueillera l ch ance de la mort L accompagnement des mourants consiste leur faciliter l acceptation de la mort comme une ultime et d cisive intervention ext rieure Une attitude religieuse de fond o la personne s accepte comme cr ature entre les mains de Dieu est source de s r nit parce qu elle rend le passage plus facile Sur le plan humain la confiance dans le corps m dical et le per sonnel soignant aide galement accepter la mort Il est surtout important que la personne qui Gaudium et Spes n 17 DER meurt sente qu elle est prise en charge avec sa maladie et que ceux et celles qui s occupent d elle ne se comportent pas de fa on arbitraire Les personnes qui s occupent des mourants sont tout autant conditionn es que leurs patients Elles subissent la loi d une maladie mortelle qui suit son cours leurs possibilit s d intervention sont limit es par l tat de la science par l ge du patient par ses d sirs pr su m s par le respect d aux proches et finalement par la gravit de la mort elle m me Dans ce cadre assez restreint la marge de man uvre dont elles disposent est un vrai d fi
46. r de la capacit du mou rant de s autod terminer Que peut on en dire 1 D cision personnelle et d pendance La dignit de la personne comprend la d pendance comme valeur essentielle au m me titre que la capacit de s autod terminer L homme ne s est pas donn lui m me la vie il l a re ue de ses parents et finalement de Dieu Du cr ateur il tient sa vie sa raison sa volont sa libert et partant la capacit de d cider par lui m me Il grandit comme l enfant de parents aimants qui dans un premier temps ont assum en son nom toute responsabilit pour la lui rendre par la suite au fur et mesure Ce n est que dans le cadre de cette d pendance fonda mentale que l homme apprend disposer de lui m me Une fois adulte il doit encore choisir le style de d pendance qu il souhaite vivre dans la sph re familiale ou professionnelle Loin de restreindre sa libert les contraintes avec les quelles il doit n cessairement composer lui ouvrent de nouveaux espaces et de nouvelles possibilit s Un certain nombre de responsabilit s lui sont pargn es mais son action n en re oit que plus de poids et de f condit Au terme de sa vie l homme doit se soumettre aux imp ratifs de l ge et de la maladie aux injonctions des m decins et du personnel soignant et ses options personnelles rel vent le plus souvent d une pre n gociation avec des forces et des possibilit s d clinantes au
47. rer l onction au nom du Christ n est pas en contradiction avec le sacrement De plus c est aussi l occasion de ne pas oublier l ancienne tradition de l glise qui unissait l onction des malades et le sacrement de la r conciliation comme le montre la pratique qui veut que le pr tre administre dans l ordre la r conciliation ventuellement la confirmation l onction des malades et le viatique Dans cette perspective il ne faut pas oublier que l onction accorde aussi le pardon des p ch s si le malade n a pas pu l obtenir par le sacrement de la r concilia tion Cat chisme de l glise catholique n 1532 Il n est pas rare aujourd hui que le lien troit entre le minist re et l onction soit contes t au nom de l histoire du sacrement Jusqu au haut Moyen Age chaque fid le aurait fait sur lui m me ou sur d autres des onctions avec l huile consacr e par l v que Sans vouloir entrer dans les d tails de l volution historique de l onction des malades qu il suffise de souligner le fait qu il serait anachronique d appliquer aux premiers temps la notion de sacrement d velopp e plus tard par la scolastique et d interpr ter certaines pratiques parmi lesquelles on peut mentionner aussi les onctions faites sur soi le bain d huile l onction des animaux et du b tail la lumi re d une d finition plus tardive du sacrement De nombreuses pratiques anciennes rel vent pl
48. rvient vite et l homicide est enregistr comme un fait divers Dans certains cas seulement lorsqu il s agit de grandes catastrophes ou du d c s d une personnalit popu laire la mort est prise au s rieux on manifeste alors de l motion et on se souvient des rituels religieux Une autre tentative plus probl matique et discutable de ma triser la mort consiste prendre l initiative de sa mort en d cidant soi m me du moment et de la mani re de mourir Nous voulons parler de a mort volontaire qui transforme un destin in luctable en un acte autonome L id ologie sto que du suicide ou de la mort sur demande est pro fess e aujourd hui par les membres des associations pour le droit de mourir dans la di gnit ADMD D un c t on peut les comprendre Gr ce aux possibilit s offertes par la m decine on s en remet plus volontiers soi m me Ou aux m decins pr f rant une mort rapide et sans douleur la d ch ance d une longue d gradation ou d une vie diminu e Cette solution de facilit fait l impasse sur les trois dimensions de la mort Elle m con na t d abord le caract re existentiel de la mort En affirmant arbitrairement son autono mie l homme vacue une dimension essentielle de son existence la tension g n r e par l incertitude d une mort certaine Son geste ne raccourcit pas seulement la dur e de sa vie mais comme on le dit juste titre il lui te la vie Mais il
49. s la foi l esp rance et la charit Le premier effet du sacrement est spirituel comme pour tous les autres sacrements d ailleurs Mais en vertu du lien entre l me et le corps on peut aussi en attendre un bienfait physique C est tout l homme qui est relev Je 5 15 alors qu il se trouve en danger de mort Une esp rance in branlable l anime lors qu il pense sa vie physique et spirituelle ici bas et dans l au del Face cet tat de fait les sacramentaux r pondent mieux aux diverses situations engendr es par la maladie que l administration sans discernement de l onction des malades Ces remarques ne r solvent pas tous les probl mes pratiques Il peut toujours y avoir des cas o aucun pr tre ne soit disponible pour donner le sacrement L administration des sacramen taux r pond alors au d sir du sacrement Comme les sacrements les sacramentaux sont por teurs de la promesse du salut Malgr la surcharge des diverses t ches il est important que les pr tres ne laissent pas tomber la pratique louable qui veut qu il y ait toujours dans les d ca nats un pr tre de garde qui soit atteignable et disponible De toute fa on le souci des mala des et des mourants devrait occuper une des premi res places dans la hi rarchie des devoirs pastoraux 57 Annexe 2 Bibliographie Acad mie suisse des sciences m dicales ASSM 1999 Directives m dico thiques sur l accompagnement m dical
50. s pr visibles entra neront le d c s A ce propos le Cat chisme de l glise catholique enseigne a L usage des analg siques pour all ger les souffrances du moribond m me au risque d abreger ses jours peut tre morale ment conforme la dignit humaine si la mort n est pas voulue ni comme fin ni comme moyen mais seulement pr vue et tol r e comme in vitable n 2279 En Suisse malheureusement la m decine palliative est encore trop souvent ignor e et inspire crainte et r sistances Elle manifeste pourtant clairement que face la mort le respect de la dignit humaine ne consiste pas prolonger simplement la vie d une personne par des soins excessifs ni lui faire supporter des souffrances inutiles mais qu il est possible de recourir des th rapies qui abr gent la vie sans pr tendre pour autant provoquer la mort du patient 4 L euthanasie active directe l homicide sur demande En plein accord avec l Acad mie Suisse des Sciences m dicales nous consid rons les deux formes d euthanasie mentionn es comme licites ou m me n cessaires Par contre l euthanasie directe celle qui cherche provoquer la mort n est jamais permise Contraire ment aux deux premi res loin d apporter une aide au mourant elle pr cipite sa mort l emp chant de mourir de mort naturelle Elle transgresse ainsi l interdit de ne pas tuer et l se la dignit du mourant 4 1 Du point de vue de l
51. s surnaturelles La mort comme passage vers cet autre monde fait l objet d une multitude de rites Le culte des morts a toujours t consid r comme un des plus anciens vestiges de la culture et de la religiosit humaines Il prouve en tout cas qu on a cherch un sens la mort Les s pultures en position f tale indiquent qu elle tait comprise comme une nouvelle naissance Les mo numents rig s en l honneur des morts les pyramides sont les plus impressionnants les d corations int rieures des s pulcres t moignent d une esp rance et d une pr occupation pour une autre vie immortelle Finalement en d posant les morts en terre en les incin rant et en r pandant leurs cendres dans un fleuve sacr on signifiait qu ils retournaient dans le grand tout de la Nature l d o ils taient venus 3 Les trois dimensions de la mort Pour l homme mourir n est pas simplement une contrainte biologique Outre la dimension religieuse d j voqu e la mort est une contingence majeure de l existence personnelle et un v nement social 3 1 Du point de vue existentiel la mort signifie plus que la fin de la vie La conscience d tre mortel marque chaque existence La mani re dont on se situe face la mort conditionne le sens que l on donne sa propre vie Les uns vivent dans la peur permanente de la mort d autres pour ne pas y penser profitent de la vie en s y cramponnant d autres e
52. t Koch La vie libre disposition Message de l v que pour le Car me 2002 16 17 f vrier 2002 L La mort conditionne notre existence 1 La vie et la mort Aussi longtemps que la vie ne lui est pas une charge trop lourde tout homme d sire vivre plut t que mourir Chacun sait pourtant qu il devra mourir un jour et cette perspective l accompagne telle une ch ance in luctable tout au long de son existence Car la naissance entra ne d j avec elle une croissance vers la mort Et pourtant personne ne souhaite mourir mais bien plut t vivre le plus longtemps possible De fait depuis cent cinquante ans les progr s de la science ont permis de doubler la dur e moyenne de la vie avec il est vrai d normes diff rences entre les diverses r gions du globe Dans notre pays le vieillissement de la population pose probl me La dur e des diverses tapes de l existence se d place affec tant les relations entre les diverses g n rations les ann es de croissance et de formation s allongent celles de la maturit et de l activit professionnelle restent plus ou moins gales tandis que le temps de la vieillesse et de la pr paration la mort tire en longueur C est la vie qui permet de comprendre la mort Si chacun sait avec certitude qu il devra mou rir un jour il en ignore le moment et la mani re Aussi la mort est elle pr sente comme une menace permanente Qu on le veuille ou non on vit consciem
53. toires ou cliniques en unit s de traitements palliatifs Ligue suisse contre le cancer Soci t suisse de m decine et de soins palliatifs tat des lieux des soins palliatifs en Suisse 1999 2000 Berne 2001 20 2 L engagement humain Un des besoins fondamentaux des personnes en fin de vie est de ne pas tre abandonn es En plus des soins le mourant a besoin de pr sence de petits services et dans la mesure o il le souhaite de parler ou de prier 2 1 D ordinaire le personnel soignant n a pas beaucoup de temps consacrer ces menus services Du moment qu ils ne supposent pas une formation m dicale ou pastorale ils peuvent tre assur s par des b n voles Nous constatons avec reconnaissance que dans nos paroisses de nombreuses personnes se mettent disposition pour les assumer sou vent pendant des ann es Pour les croyants l assistance des mourants est certainement une uvre efficace de mis ricorde envers le prochain 2 2 Un service si important et d licat exige tout de m me que les personnes qui s y consa crent soient soigneusement choisies et qu elles re oivent une formation appropri e C est sans doute un des r les de l glise de dispenser cette formation de rappeler constamment le sens chr tien de la mort et la dimension spirituelle de l accompagnement des mourants Aussi il faut continuer d organiser et m me de multiplier des cours de formation comme ceux propos es par Car
54. uel retient quatre mani res de pratiquer l euthanasie dont il faudra tenir compte au moment d mettre un ju gement thique 1 1 Par euthanasie passive on entend le fait de renoncer des mesures destin es maintenir en vie un patient En g n ral il s agit de la d cision m dicale de renoncer un traitement ou de l interrompre 1 2 L euthanasie active indirecte consiste administrer des substances destin es combattre la douleur dont les effets secondaires sont susceptibles de r duire la dur e de vie du pa tient 1 3 L euthanasie active directe vise provoquer consciemment la mort d un patient dans le but d abr ger ses souffrances 1 4 En parlant d euthanasie il faut aussi mentionner l assistance au suicide qui consiste aider une personne qui souhaite se suicider passer l acte soit en lui prescrivant ou en lui procurant un produit l tal soit en lui indiquant comment s en servir Lorsqu il s agit de personnes en phase terminale ou de malades qui souffrent beaucoup l aide au suicide se distingue peine de l euthanasie active directe Du point de vue thique et juridique il est important de v rifier si l aide dont il est question a t propos e avec ou sans le consentement du patient Lorsque la mort survient la demande ou avec le consentement de l int ress on parle d euthanasie volontaire Par contre on parle d euthanasie non volontaire lorsqu on ne tient p
55. ut t de cou tumes comme celle de l eau b nite C est partir d un usage indiff renci de l huile consacr e que le sacrement s est peu peu form et qu ensuite il a t administr aussi par le ministre Une fois la notion de sacrement pr cis e son administration a relev exclusivement du ministre Dans ce sens la d claration du Concile de Trente selon la quelle le ministre de l onction des malades est le pr tre DH 1697 est en parfait accord avec la tradition th ologique et la pratique de l glise La tendance actuelle qui voudrait confier au diacre le pouvoir d administrer le sacre ment ne peut faire l objet d une d cision arbitraire Il appartient l autorit comp tente de d cider apr s un examen th ologique pr alable 25 ll Sacrements et sacramentaux Chaque sacrement est en quelque sort entour de toute une s rie de sacramentaux Il s agit de signes sacr s qui de diff rentes mani res selon leur rapport aux divers sacrements expriment aussi bien une demande de l homme Dieu qu une r ponse de Dieu l homme Dans cette perspective des la cs engag s dans la pastorale de la sant souhaitent pouvoir faire des onc tions sur des malades avec de l huile non consacr e les entendre il s agirait d un sa cramentel et non d un sacrement On voque parfois une distinction en vigueur dans le monde francophone qui attribue aux ministres ordonn s l admi
56. uvent enrichir d autres En assistant les mourants au moment o ils prennent cong de la vie et en voyant comment ils accueillent la mort on comprend quelles sont les vraies richesses qui donnent de la valeur l existence Si le degr de civilisation d une soci t se mesure son attitude face la mort la n tre n est pas brillante Provoquer la mort avant terme constitue une des pires mani res de blesser la dignit de la personne humaine C est pourquoi nous condamnons l euthanasie directe active et l assistance au suicide pour leur pr f rer les soins palliatifs et l accompagnement des mou rants En le faisant nous sommes conscients que nous ne d fendons pas seulement la dignit des mourants mais que nous apportons notre part la construction d une soci t plus hu maine Einsiedeln le 4 juin 2002 Les v ques suisses 293 Annexe 1 propos de quelques questions actuelles concernant l onction des malades Ces derni res ann es diverses reprises et de diverses mani res la question du ministre du sacrement des malades et de sa c l bration s est pos e de fa on plus aigu comme celle des sacramentaux d ailleurs Une des raisons en est la diminution du nombre des pr tres actifs dans la pastorale de la sant au point que les aum neries d h pitaux et la pastorale des mala des domicile sont de plus en plus assur es par des diacres et des assistants pastoraux Ce n est l
57. uvoir s exprimer et donner son accord au sujet des traitements antalgiques Une bonne information m dicale renforce sa confiance dans les m decins et le personnel soignant lorsque par exemple on lui explique le sens et la por t e des traitements et des soins palliatifs ou lorsque en l absence d am lioration il pres sent que la fin est proche Lorsqu il n est plus possible d avoir l accord du patient il faut tenir compte des ventuelles dispositions qu il aurait prises ant rieurement 1 2 Les soins palliatifs ne se limitent pas aux seuls actes m dicaux Ils comprennent aussi les soins du corps l accompagnement psychosociologique et spirituel en vue d une mort dans la dignit Les proches eux m mes sont donc concern s avant et apr s le d c s La complexit des mesures palliatives requiert une bonne coordination des diverses comp tences professionnelles au sein d une quipe de soins bien soud e 1 3 D ordinaire les soins palliatifs impliquent la famille Lorsqu il n est pas possible de mou rir la maison des cliniques sp cialis es offrent aux personnes atteintes de maladies graves ou aux mourants des soins et des traitements dans une ambiance familiale Malheureusement cause des frais de fonctionnement et d une couverture insuffisante de la part des assurances ces tablissements sont trop rares en Suisse Il faut aussi tenir compte du choque motionnel que peut entra ner pour un patient le tr
58. vons be soin cf Mt 6 32 Cette esp rance a t la force des saints et des saintes c est elle qui soutient les moines les moniales les membres des ordres mendiants tous ceux et celles qui se consid rent comme d j morts au monde Tous les baptis s sont invit s prendre le m me chemin chacun sa mani re L esp rance chr tienne nous rassure aussi sur le sort de nos d funts Nous ne devons pas rester dans la tristesse comme les autres qui n ont pas d esp rance Si en effet nous croyons que J sus est mort et qu il est ressuscit de m me aussi ceux qui sont morts Dieu cause de ce J sus J sus les r unira 1 Th 4 13 14 C est pourquoi l glise chante dans la liturgie des d funts Pour tous ceux qui croient en toi Seigneur la vie n est pas d truite elle est transform e et lorsque prend fin leur s jour sur la terre ils ont d j une demeure ternelle dans le cieux Pleins de confiance nous prions pour que nos morts aient part la joie de Dieu Avec cette m me confiance nous devons affronter notre propre mort et l au del C est la pleine communion avec Dieu avec le Christ et tous ses saints qui nous attend Nous n aurons pas besoin de recommencer une vie pour parvenir une plus grande perfection sa mani re Dieu lui m me nous conduira la perfection Tel est le sens de l enseignement catholique sur la purification purgatoire Comme il est crit
59. y a plus Le suicide ignore la dimension sociale de la mort Celui qui tout en tant en bonne sant s te la vie semble plus pr occup de lui m me qu attentif aux cons quences que son acte peut avoir pour les autres Il se peut qu une personne malade ou handicap e agisse au nom d une fausse conception de l amour du prochain dans Cf les travaux d sormais classiques de la doctoresse Elisabeth K bler Ross l intention de ne pas tre charge aux autres Elle oublie alors que sa vie d handicap e a encore de la valeur pour les autres Enfin il est vident que la dimension religieuse est aussi vacu e La personne qui met fin sa vie ne fait plus confiance Celui qui tient dans sa main sa vie et sa mort Elle se comporte en ma tre de la vie et de la mort sans attacher d importance ce qui vient apr s la mort 44 La troisi me et plus ancienne mani re de ma triser la mort est pr cis ment religieuse Toute religion veille le sens du Myst re du Tout Autre Parce que l homme religieux en attend son salut il devient capable d accepter l incertitude de sa mort en toute confiance Il y voit m me un v nement plein d esp rance un avant go t du Tout Autre et il s y pr pare d s ici bas Cette pr paration la mort varie suivant les diff rentes repr sentations de la mort que v hiculent les religions Si l au del est con u comme une vie meilleure un cadeau di vin l homme s ef
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