Bulletin n°22 – Octobre 2014 - Quintes
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1. tait naturelle et l gitime L amiti qu il a pour moi est beaucoup plus faible et cela doit tre ainsi Les soins que prend de lui mad Gu rin sont tous de nature tre appr ci s sur le champ et ceux que je lui donne ne sont pour lui d aucune utilit sensible Cette diff rence est si v ritablement due la cause que j indique que j ai mes heures pour tre bien recu ce sont celles que jamais je n ai employ es son instruction Que je me rende chez lui par exemple l entr e de la nuit lorsqu il vient de se coucher son premier mouvement est de se mettre sur son s ant pour que je l embrasse puis de m attirer lui en me saisissant le bras et me faisant asseoir sur son lit Ordinairement alors il me prend la main la porte sur ses yeux sur son front sur l occiput et me la tient avec la sienne assez long tems appliqu e sur ces E M Itard De l ducation d un homme sauvage ou des premiers d veloppements physiques et moraux du jeune sauvage de l Aveyron Vend miaire an X 1801 pp 33 34 cs 1 w Bulletin mensuel Quintes feuilles n 22 octobre 2014 parties D autres fois 1l se l ve en riant aux clats et se place vis vis de moi pour me caresser les genoux sa mani re qui consiste me les palper me les masser fortement dans tous les sens et pendant plusieurs minutes et puis dans quelques cas d y appliquer ses l vres deux ou trois reprises On en dira ce qu2. exemple soumis pour un jeu l rudition de nos lecteurs Le jeu consiste trouver le titre et le nom de l auteur du roman dont nous donnons ci dessous deux extraits roman que nous avons d cid de ne pas republier Bien s r les passages choisis sont parmi les plus beaux de ce livre l criture classique Un tuyau la date de parution de ce roman se situe l int rieur de la fourchette d finie par les deux dates extr mes cit es plus haut lt 1876 1913 gt La solution sera donn e dans le BMO F du mois prochain Le nom du vainqueur de ce jeu le premier avoir exp di la r ponse correcte info quintes feuilles com sera donn galement le mois prochain si ce vainqueur le souhaite De m me s il jugeait int ressant d ajouter un commentaire celui ci sera publi dans le prochain num ro aux conditions d j indiqu es pour la rubrique libre expression 1 extrait L moi du premier baiser Plac d ailleurs par la claustration du coll ge dans les conditions les plus d favorables l aboutissement normal de son volution sentimentale 1l se produisit en son c ur le seul ph nom ne qui p t logiquement en r sulter il s prit d un de ses camarades D s lors tout son tre subit une alt ration profonde son existence intime tourna autour d un axe nouveau Autrefois subordonn aux cg 5 W Bulletin mensuel Quintes feulles n 22 octobre 2014 multiples asp
3. l extrait le plus significatif de cet article du D Archambault paru le mardi 15 juillet 1856 dans le num ro 85 de l Union m dicale pp 342 343 En 1825 alors que j tais la maison de sant de Charenton le m decin adjoint M le docteur Bleynie alors mon chef de service et aujourd hui mon ami me parla d un de ses malades atteint d impuissance qui attir par les annonces des journaux avait t demander des conseils un certain charlatan et avait t gu ri par l introduction dans l anus d une esp ce de c ne en buis J avais oubli le proc d dans lequel je ne voyais qu une reproduction des man uvres D Archambault honteuses auxquelles se soumettent les vieux libertins dans les mauvais lieux pour r veiller leurs sens assoupis lorsque dix ans plus tard je me trouvais aux prises avec une impuissance d sastreuse Il s agissait d un jeune homme de 26 ans sur le point de se marier et qui avait une frigidit absolue avec spermatorrh e il ne parlait rien moins que de se suicider car la tendance au suicide est assez souvent une cons quence de cette sorte d impuissance Je me rappelai alors ce que M Bleynie m avait dit et je conseillai cet homme qui toute la journ e tait assis de porter dans l anus une esp ce d embout analogue l embout de l extr mit d un speculum qui tait retenu par des serviettes quinze jours de distance il revint me voir m annon an
4. on voudra mais j avouerai que je me pr te sans fa on tous ces enfantillages Encore une fois souvenons nous que ce texte est imprim dans un rapport officiel et que Mme Gu rin recevait du gouvernement une allocation pour la subsistance et l ducation particuli re de Victor Si Itard avait pu r diger un journal intime sans doute se serait il all d autres confidences plus d licates Celles qu il vient d inscrire dans son rapport officiel sont aussit t suivies de ces lignes qui tentent de justifier sa tol rance vis vis de ces enfantillages autant d un point de vue administratif que psychologique Peut tre serai je entendu si l on se souvient de l influence majeure qu ont sur l esprit de l enfant ces complaisances in puisables ces petits riens officieux que la Nature a mis dans le c ur d une m re qui font clore les premiers sourires et na tre les premi res joies de la vie Soyons donc aussi chastes que l auteur du rapport et admettons que l attention et la curiosit du jeune Victor pour la personne de son ducateur lorsque le D Itard venait le visiter dans sa chambre a l entr e de la nuit se soient focalis es exclusivement sur les genoux d icelui On en dira ce qu on voudra Ceux qui ont vu l Enfant sauvage de Fran ois Truffaut seront tonn s d apprendre que Madame Gu rin tait mari e que M Gu rin vivait aussi dans la m me maison et
5. put prendre une compl te conscience d elle m me La barri re qui les s parait en maintenant leurs relations dans les limites de cette stricte communion id ale les pr serva du d no ment malsain que le vertige dont ils taient le jouet contenait en germe comme la fleur de l arbre rec le le fruit La pr occupation du plaisir en suppose en effet l exp rience ou du moins une malice pr coce qu excluait leur noblesse instinctive Le geste de volupt qui est au fond de toute s lection sentimentale et qui n tait 1c1 d natur que par le vice d une ducation artificielle n en tait pas moins en eux latent Un fait ne tarda d ailleurs pas montrer avec toute la rigueur d une loi physiologique que la caresse charnelle est la fin in luctable de toute liaison passionn e C tait un soir de mai veille d une f te les l ves sortaient un un des salles d tudes pour se rendre la confession travers les longs couloirs mal clair s par le jour finissant Une animation inaccoutum e cette heure emplissait le coll ge d un bruissement joyeux auquel s ajoutait dans les platanes des cours l affolement des oiseaux avant la nuit Dans l espace o vaguait l odeur grisante des jardins les hirondelles et les martinets inscrivaient la stridente ivresse de leur vol Une douceur alanguie d hymen tait parse en l atmosph re l appel de son nom Paul avait rang ses livres
6. que le couple Gu rin avait une fille pr nomm e Julie du m me ge que Victor Mais l poque de l exp rience p dagogique d Itard cette fille tait en pension et ne rendait visite sa m re que le dimanche Itard dans son enthousiasme un peu na f de professeur crut d celer dans le fait que Victor tait parvenu prononcer outre le son O le son lli mais mouill un int r t pour le pr nom de Julie et pour la fille Interpr tation erron e Itard dut faire quelques ann es apr s le constat suivant Mais ce qui dans le syst me affectif de ce jeune homme paro t plus tonnant encore et au dessus de toute explication c est son indiff rence pour les femmes au milieu des mouvemens imp tueux d une pubert tr s prononc e Le lecteur comprend bien ce que peuvent tre ces mouvements imp tueux l expression ne peut se borner d signer les signes morphologiques de la pubert comme la pilosit dont l apparition ne saurait tre qualifi e d imp tueuse Le D Itard surveillait Victor de ce point de vue avec appr hension mais aussi avec l espoir d un effet favorable sur le d veloppement social de son l ve Il dut d chanter J ai vu arriver crit 1l ou plut t clater cette pubert tant d sir e et notre jeune Sauvage se consumer de d sir d une violence extr me et d une effrayante continuit sans pressentir quel en toit le but et sans prouver pour a
7. ques que la lumi re se r percutait dans des lobes de cristal suspendus aux vo tes ou attach s aux murs de mani re produire les reflets les plus clatans Ajoutons que les plus magnifiques cand labres qu on voit aujourd hui ARA X el al CE Ni Ulp Roam TA Qom E DONE li Wei Dz y pS a A SE 3 12 REA AE ne D BALE ATL A A A ALTAS A KE tr E dans les mus es de Rome que les plus hautes colonnes de granit de porphyre d alb tre oriental de jaune antique etc qu on remarque dans ses glises proviennent des thermes et qu on en tira les principaux chefs d uvre de la statuaire antique l Hercule de Glycon le torse du Vatican le taureau Farn se la Flore les deux gladiateurs les dompteurs de chevaux de la place du Quirinal ete etc ME 5 y i gt t L i Dans le passage qui suit Mich a voque les m urs romaines Il le fait avec la prudence d un chat chaud Son article sur Les d viations maladives de l app tit v n rien six ans plus t t lui avait en effet valu des critiques dont il lui avait fallu se d fendre Aussi respecte t il la doxa de l poque sur ce chapitre en faisant plus que simplement mettre ses opinions sous le boisseau Il est incontestable que dans l antiquit on abusa beaucoup des bains ind pendamment du danger qu ils avaient pour les bonnes m urs et sans parler des abominations qui s y commettaient leur us
8. s au m decin en chef Antoine Athanase Royer Collard 1768 1825 qui avait succ d Gastaldi mort en 1806 et qui estimait que le marquis de Sade n avait pas sa place dans une maison d ali n s 1ls se sont aussi int ress s au jeune interne de dix neuf ans qui s occupa du marquis au moment de sa mort le D Louis Joseph Ramon 1791 1875 lequel se souvint de Sade comme d un vieux gentilhomme altier et morose En revanche il ne semble pas que ces biographes se soient int ress s au D Fran ois Bleynie 1783 1865 Son nom est quelquefois cit notamment parce qu il joignit ses protestations celles du gt Ibid p 82 C3 3 W Bulletin mensuel Quintes feuilles n 22 octobre 2014 m decin chef Royer Collard contre l administration calamiteuse de Coulmiers Mais ils n ajoutent quasiment rien sur lui de sorte que l anecdote que je vais rapporter ici me donne l occasion de combler un peu cette lacune Fils d un ma tre chirurgien pr nomm Jean Baptiste et de Gabrielle Chaput Fran ois Bleynie tait n Uzerches en Corr ze le 25 mars 1783 Il vint Paris tudier la m decine et entra comme l ve le 13 avril 1802 dans la maison de Charenton un an avant l arriv e du marquis de Sade Il y fit toute sa carri re montant progressivement en chelons comme officier de sant m decin chirurgien chirurgien en chef Il eut maintes occasions d y croiser le marquis de Sade pendant plu
9. tait sorti et se rendait chez son confesseur quand dans le retrait obscur d une marquise reliant deux corps de b timent il se trouva face a face avec Lucien Son motion fut telle qu il fut quelques secondes sans pouvoir prononcer une parole Jamais il ne l avait vu de si pr s et d tre l tous deux de fa on si soudaine lui semblait une inappr ciable et divine aventure Il connut sa voix ses yeux et sur le grand col blanc le dessin d licat de son cou Ob issant alors une impulsion irr sistible comme m par une force occulte et souveraine il l treignit et l embrassa longuement au visage En ondes press es le sang envahit son cerveau et son c ur bourdonna ses oreilles fit papilloter ses paupi res et la sensation fut si aigu qu il fut sur le point de d faillir Il se raidit pourtant et laissa son ami en emportant ses l vres la saveur de ce baiser qu une obscure angoisse tout au fond de sa conscience m langea d une singuli re ranc ur partir de ce moment Paul ne s appartint plus il fut comme poss d par cette force d aimantation qui fit d sormais de lui le satellite d un autre tre 2 extrait Le p ch l heure de la derni re r cr ation la pluie s est mise tomber en gouttes molles et larges une odeur de poussi re et de feuilles mouill es poivre l atmosph re la rend plus irrespirable et plus dense cs 6 W Bulletin mensuel Quintes feuil
10. age trop fr quent diminuait les forces pla ait le syst me nerveux dans un tat de rel chement qui d truisait l quilibre de ses fonctions Ammien Marcellin assure que les maladies nerveuses devinrent tr s nombreuses dans l empire romain du temps de la d cadence et saint Cl ment d Alexandrie qui vivait sous Caracalla n attribuait pas vainement l abus des bains la fr quence des syncopes et celle d une foule d autres sympt mes nerveux qu on remarquait chez les personnages de son 7 L Union m dicale Feuilleton Tome X n 44 jeudi 10 avril 1856 pp 177 178 Bulletin mensuel Quintes feuilles n 22 octobre 2014 poque Cependant si ce p re de l glise r criminait avec raison contre ces th tres d orgies et de d bauches le Christianisme triomphant fit il bien de priver l hygi ne publique d une de ses plus grandes ressources Au lieu de proscrire enti rement les bains ne devait on pas se borner en res treindre le nombre en limiter l usage a en expulser les courtisanes impudiques qui s y montraient la foule ivres comme des Bacchantes et nues comme des Na ades en chasser les jeunes hommes plus hont s encore qui v tus de tuniques transparentes pil s le front orn de bandeaux et le cou garni de colliers s y d pouillaient des caract res de leur sexe au profit de leurs vices ou de leur cupidit RS ao ur cr PCs CS 8 L Union m dicale Feuillet
11. de sa chemise ouverte et de ses yeux de fille vicieuse riv s aux yeux du vaincu celui ci a v ritablement une sensation de vertige Plus tard dans l obscurit presque compl te du dortoir dont on a ferm les volets par crainte de la temp te mena ante l autre Henri celui qui s veille avec la nuit aussit t tendu n est plus qu un corps pantelant et mordu dans sa chair vive et son d lire est tel cette fois qu il s y abandonne tout de suite sans r sistance Le c ur remont la gorge le visage en feu il attend dans un consentement affol et lorsque Georges N ronde qu un subtil instinct a sans doute averti vient son lit et le cherche f brilement il avance lui aussi une main audacieuse et il go te d sesp r ment la saveur cre profonde et vrillante du p ch NB les dessins qui illustrent ces deux extraits sont de Michel Gourlier un artiste admirable dont la sensibilit particuli re transpara t dans presque chacune de ses uvres RS ao ur cr Lone E CS Gi Histoire Une vocation des thermes romains par Cl Fr Mich a Les rudits citent encore le nom de l ali niste Claude Fran ois Mich a qui j ai consacr une tude qui sera publi e l occasion du bicentenaire de sa naissance en 2015 essentiellement en raison de son fameux article sur les D viations maladives de l app tit v n rien On sait peu que Mich a a t un brillant historien de la m decine Cela
12. ects du monde ext rieur il portait maintenant en lui le principe des mouvements de son me Celui vers lequel le poussait cette obscure force d attraction dont il prouvait toute la douce et tyrannique puissance Lucien tant de deux ans plus jeune appartenait a une autre division que la sienne De plus externe libre et ne venant au coll ge que pour les c r monies religieuses et la dur e des classes peine pouvait il l apercevoir tandis qu il traversait les cours Dans la vivacit de ce premier sentiment 1l triompha de tous les obstacles Il crivit et re ut presque aussit t une r ponse na ve et mue Qu a1 je donc pour que tu m aies remarqu Moi aussi je te regardais souvent mais jamais je n avais eu l espoir que tu me voudrais pour ami La lecture de ces phrases le jeta dans un trouble et dans un ravissement d autant plus intenses qu ils taient pour lui quelque chose d absolument in prouv encore Ils continu rent correspondre par des billets qu avec bien de la peine ils arrivaient se faire passer Et ce fut le balbutiement touchant d un amour tr s pur avec l change de leurs r ves d enfants Leurs imaginations s exaltaient en ces confidences et leurs c urs s unissaient dans une m me aspiration vers les h ro smes futurs aucun moment cet veil de leur sensibilit ne cessa d tre chaste parce que jamais entre eux l effervescence de la chair ne
13. ens traditionnels de l poque y compris les saign es N oublions pas que la version fran aise de l ouvrage du D Tissot sur l onanisme date de 1764 Mais je dois dire confesse le D Itard que si j ai obtenu un peu de calme par l emploi de ce moyen et de beaucoup d autres qu il seroit fort inutile d num rer 1c1 cet effet n a t que passager et 1l est r sult de cette continuit de desirs violens autant qu ind termin s un tat habituel d inqui tude et de souffrance qui a continuellement entrav la marche de cette laborieuse ducation L astucieux mais malheureux ducateur dut expliquer dans son rapport pourquoi il n avait pas proc d avec Victor l enseignement du mode d emploi de son sexe l gard des femmes apprentissage dont il aurait pourtant dans le cadre de sa th orie sensualiste pu tirer un b n fice intellectuel et de sociabilit Mais d un autre c t en supposant qu il m e t permis de tenter une pareille exp rience n avois je pas craindre de faire conno tre notre Sauvage un besoin qu il e t cherch satisfaire aussi librement et aussi publiquement que les autres et qui l e t conduit des actes d une ind cence r voltante J ai d m arr ter intimid par la crainte d un pareil r sultat et me r signer voir comme dans maintes autres circonstances mes esp rances s vanouir devant un obstacle impr vu De t
14. explique soit dit en passant que les lecteurs de cet article sur les d viations maladives n aient pas t intrigu s par son savant historique au sujet de l amour grec Comme historien Mich a s est beaucoup consacr aux biographies de m decins illustres Mais 1l a abord d autres domaines vari s comme l attestent ces deux extraits concernant les thermes romains tir s d un article intitul L hygiene publique et priv e des Romains d apr s les ruines de Rome et de Pomp ia Apr s avoir rappel que les premiers thermes proprement dits apparurent sous Auguste et qu un m decin de Marseille nomm Charmis remit en faveur les bains sous N ron Mich a nous livre une description du luxe des thermes qui vaut une peinture riche en couleurs Pour se rendre agr able au peuple et mieux dissimuler leur pouvoir absolu presque tous les empereurs faisaient construire des thermes immenses aussi grands que des provinces selon expression d Ammien Marcellin o les Romains de toutes les classes venaient oublier la perte de leur libert au sein des jouissances du luxe au milieu des raffinemens de la sensualit et des cs 7 W magnificences de l art Pour se former une id e du luxe qui r gnait dans les bains publics 1l suffit de dire que les salles taient rev tues de marbre jusqu la naissance des vo tes que celles ci taient orn es de dorures ou de peintures que le pav resplendissait de mosa
15. ie eut l id e de supprimer tout fait le bandage et de ne laisser que la pelote Celle c1 est enduite d un corps gras introduite dans l anus et est retenue par l esp ce de pied que l on remarque sa base L un des pieds est une tige m tallique assez longue pour s appuyer sur le p rin e en avant et en arri re sur la r gion coccygienne Les illustrations des deux versions de l instrument th rapeutique reproduites ici proviennent de l article du D Archambault Ce m decin pr conisa l accessoire de son invention non seulement dans le traitement de l impuissance avec spermatorrh e mais aussi dans celui des pertes s minales sans complications rectiles et dans l incontinence urinaire Il e t t int ressant que le D Archambault baptis t son ustensile d un n ologisme l tymologie grecque comme il se doit eso ae an av 09 mua 5 l Jeu Extraits dun roman o les amiti s particuli res apparaissent comme Pun des th mes principaux Quintes feuilles a d j publi quatre romans sur le th me des amiti s particuli res quatre romans qui sont tous ant rieurs au roman de Roger Peyrefitte prix Renaudot au sortir de la Seconde Guerre mondiale Rappelons leur ordre chronologique 1876 gt Le Secret de Geri 1885 gt Une folle amiti de coll gien 1901 gt D d 1913 gt Antone Ramon N anmoins ces romans ont t choisis parmi d autres Voici un
16. les n 22 octobre 2014 Les l ves sont labri sous les arceaux qui bordent la cour et dans le gymnase Les anneaux et les trap zes pendent immobiles nul n a la force de vaincre la pesanteur de s enlever et de s lancer dans l espace les nerfs sont tellement tourment s par la temp rature que la lutte est le seul jeu possible et qui puisse donner quelque plaisir la lutte o on fait mal en enfon ant m me un peu les ongles En un instant le sable est violemment creus par des couples qui se ceinturent et se renversent Henri a d j lutt avec Norbert et il a mis dans son treinte toute la tendresse de son affection Gr ce une pouss e plus vive que les autres 1l a pu l embrasser au cou sans qu on s en soit aper u Il est encore tout tourdi de ce baiser et de l impression de caresse laiss e sa poitrine par le contact du corps de son ami lorsque N ronde sans m me le pr venir l enlace son tour et cherche le tomber Henri se d fend avec rage et 1l met dans sa fureur soudaine toute la haine et l aversion qu il prouve pour lui Leurs t tes sont serr es alternativement si fort sous les aisselles o elles sont prisonni res que les gencives saignent la sueur ruisselle de leurs fronts sur leurs joues Ils roulent bient t et ils luttent longtemps pour savoir lequel sera vainqueur et quand enfin N ronde triomphe de tout son torse pench de sa poitrine nue dans l chancrure
17. octobre 2014 n 22 Bulletin mensuel Quintes feuilles Bulletin mensuel Quintes feuilles n 22 octobre 2014 Ml Histoire de la p dopsychiatrie Le D Itard et la sexualit du sauvage de l Aveyron Dans le BMO F du mois dernier j ai eu l occasion d expliquer que le D Itard se basant sur les travaux de Locke et de Condillac s tait appliqu comme un premier moyen de d velopper une intelligence atrophi e duquer les cinq sens du sauvage de l Aveyron qu il avait choisi d appeler Victor Par exemple ayant constat une tonnante indiff rence de son l ve au froid comme au chaud il lui administra des bains tr s chauds pour l habituer une temp rature confortable Et cela jusqu ce que l enfant un jour e t manifest sa sensibilit par son refus d entrer dans le bain apr s avoir plong les doigts dans l eau 1l l avait jug e pas assez chaude son go t Poursuivant le m me objectif en l occurrence l ducation du sens du toucher le D Itard prodigua l enfant des frictions s ches le long de l pine dorsale et m me crit il dans son rapport imprim des chatouillements dans la r gion lombaire On imagine l effet que purent parfois induire de telles chatouilles plac es dans ces r gions chez un jeune gar on d pourvu d inhibitions Cela nous permet d examiner l attitude du D Itard vis vis du d veloppement sexuel du sauvage de l Avey
18. on Tome X n 47 jeudi 17 avril 1856 p 490 cs 9 W
19. ous les obstacles que le noble D Itard a rencontr s dans l ducation du Sauvage de 1 Aveyron ceux li s aux d ficiences intellectuelles de son l ve pr pub re ne furent rien en comparaison de ceux li s a la sexualit de l adolescent Le m decin qu avait sans doute sublim ses propres d sirs se trouva d sempar devant l exub rance et l absence totale de culpabilit du comportement sexuel de Victor La patience et le courage dont il avait fait preuve jusque l s effondr rent devant un ph nom ne dont il m connaissait la fois l importance psychophysiologique et les moyens non de s y opposer mais de les canaliser Rs ao rn cr PC CS ei Anecdote m dicale et litt raire Le marquis de Sade les D Bleynie et Archambault de Pusage th rapeutique d un ustensile inspir des godemich s En cette ann e qui marque le bicentenaire de la mort du marquis de Sade 1740 1814 tout le monde sait ou devrait savoir que le marquis est mort l hospice de Charenton o apr s un premier s jour assez bref 1l entra nouveau le 27 avril 1803 pour y r sider jusqu au terme de son existence Les biographes de Sade se sont int ress s aussi bien au directeur de l tablissement Francois de Coulmiers 1741 1818 en raison des mauvais traitements donn s aux malades n gligences coupables qui contrastaient avec les lib ralit s tonnantes accord es au divin marquis 1l se sont int ress
20. ron Itard qui partageait les notions de ses contemporains sur la sexualit attribua les effets visibles de tels massages une pubert pr coce ce qu n tait pas le cas comme nous allons le voir On constate la g ne de l ducateur sur ces questions et le premier t moignage de sa r pression Il mit le hol aux chatouilles Ce dernier moyen n tait pas un des moins excitants crit il je me vis m me contraint de le proscrire quand ses effets ne se born rent plus produire des mouvements de joie mais parurent s tendre encore aux organes de la g n ration et menacer d une direction f cheuse les premiers mouvements d une pubert d j trop pr coce Dans L Enfant sauvage film tir des rapports imprim s du D Itard Francois Truffaut s est gard d voquer tout ce qui touche la sexualit naissante du jeune gar on De m me lorsqu il transpose ce qu Itard relate de l attachement de Victor sa personne 1l omet d aller aussi loin que le m decin en transposant tout ce que celui ci rapporte des gestes de Victor gestes qui pouvaient se pr ter des extrapolations g nantes Rappelons que le film date de 1969 Qu en aurait il t en 2014 Je recopie pour permettre au lecteur de juger le passage en question Itard explique que Victor tait li sur le plan affectif Mme Gu rin bien davantage qu lui Mais il n en tait pas jaloux affirme t 11 car cette pr f rence
21. s d une dizaine d ann es de leur pr sence dans la m me maison Par une co ncidence peu banale une d cision minist rielle le nomma m decin adjoint de Charenton compter du 1 d cembre 1814 c est dire pr cis ment la veille de la mort du marquis de Sade survenue vers vingt deux heures le 2 d cembre 1814 Fran ois Bleynie qui fut aussi le m decin de l cole v t rinaire d Alfort v cut jusqu un ge assez avanc puisqu il est mort 82 ans veuf d l onore Louise Boutet le 15 avril 1865 rue de Paris Charenton le pont o 1l r sidait Mais l anecdote qui rattache encore ce m decin au marquis de Sade ne tient pas qu la co ncidence des deux dates les concernant elle tient peut tre aux godemich s que le marquis de Sade se faisait livrer pour son propre usage notamment par sa femme et dont il donnait dans ses lettres aux fins d une confection ad quate les dimensions et caract ristiques C est du moins quoi m a fait penser un article du D Th ophile Archambault 1806 1863 ayant pour titre Des pertes s minales et de leur rapport avec l impuissance et quelques autres affections Le D Archambault un des membres fondateurs de la Soci t m dico psychologique fut nomm m decin chef du service des hommes Charenton apr s le d part de Foville en 1848 Je laisse aux lecteurs curieux le soin de juger de la pertinence de mon rapprochement par la lecture de
22. t que ses pertes diminuaient et que les aptitudes viriles commen aient reparaitre Il continua au bout de quatre mois les aptitudes viriles taient r tablies il put se marier et vit encore gu ri de son impuissance Ce fait tr s curieux me donna r fl chir et je cherchai l interpr tation Le d tail dans les mauvais lieux est digne de retenir notre attention pourquoi le D Archambault a t il cru bon d apporter cette pr cision inutile Sans doute pour carter l image de l hospice de Charenton lieu tr s honn te ou il tait exclu qu un vieux libertin p t se livrer a des man uvres honteuses de ce genre N d E cs 4 x Bulletin mensuel Quintes feuilles n 22 octobre 2014 du proc d trange que j avais employ par imitation Le D Archambault trouve bien entendu une explication physiologique simple pression sur les v sicules s minales et la prostate aux effets th rapeutique de l ustensile qu il perfectionna avec l assistance d un fabricant d instruments de chirurgie nomm Mathieu Voici ce qu il en dit Un peu plus tard mesure que les faits se multipli rent la forme du c ne se modifia Au lieu d un c ne tr s obtus renfl e vers la portion qui s introduisait dans l anus z en LE on fit une olive tr s volumineuse r tr cie dans le point correspondant au sphincter et fix au ressort du bandage Enfin M Mathieu fabricant d instruments de chirurg
23. ucune femme le plus foible sentiment de pr f rence Itard raconte comment Victor a pu manifester en une seule circonstance quelque volont de se faire caresser par une femme sans aller au del des premi res expressions frustres de d sir 1l se contenta de serrer la dame au cou Ce fut l tout et ces d monstrations amoureuses finirent comme toutes les autres par un mouvement de d pit qui lui fit repousser l objet de ses ph m res inclinations Itard interpr ta tort les 2 Ibid pp 49 50 Le 2 rapport du D Itard ne le fait appara tre qu l occasion d une sc ne imm diatement post rieure au d c s de M Gu rin sc ne dans laquelle l ducateur voit la manifestation d un sentiment compassionnel chez son l ve Victor mettait tous les jours lui m me les couverts voyant la peine qu prouva Mme Gu rin la vue de ceux de son mari d c d couverts qu il avait pos s sur la table Victor prit le parti d aller les ranger dans le vaisselier 1l ne mit plus jamais les couverts de M Gu rin Itard Rapport fait Son Excellence le Ministre de l Int rieur sur les nouveaux d veloppemens et l tat actuel du sauvage de l Aveyron p 77 C3 2 W Bulletin mensuel Quintes feuilles n 22 octobre 2014 pisodes de col res de l adolescent pourtant nombreuses depuis son arriv e Paris comme r sultant de ses frustrations sexuelles et il tenta d y rem dier par les moy
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