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SAVOIRS, PRATIQUES ET APPRENTISSAGES

1. l gard de ce qui n est pas d montr scienti fiquement renvoie souvent l acteur rejeter ou ne pas prendre en compte le v cu l instant dans la mesure o il peut tre continuellement mis en accusation de m connaissance de l un ou l autre des r sultats scientifiques Si tout peut tre mis au b n fice d un questionnement et passer l analyse si le doute est salutaire il s impose tout savoir de quelque nature qu il soit n y a heureusement pas de nul ne doit ignorer les r sultats scientifiques en p dago gie m me s il est vident qu il faille mieux les conna tre afin de les utiliser comme clairage de l action C est la raison pour laquelle en p dagogie il y a place pour les Sciences de l Edu cation pour autant que celles ci soient l inser tion des discours issus des diverses disciplines scientifiques au sein de l action p dagogique et une connaissance p dagogique issue d une r flexion sur cette m me action et qui s inscrit dans une d marche philosophique Certes les savoirs scientifiques ne sont pas n gliger ils 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES UNE ESQUISSE D ARCH OLOGIE DANS LES RAPPORTS PRATIQUES P DAGOGIQUES ASPECTS TH ORIQUES sont prendre en consid ration pour ce qu ils sont c est dire des nonc s construits co h rents rigoureux mais aussi provisoires et d passables car par essence falsifiables Ils constituent des clairages pour l action la co
2. crit au tableau et j explique aux l ves que c est moi qui donnerai le cours d arts visuels jusqu la fin du semestre Je leur fais remarquer que j ai d j des classes dans l tablissement et qu ils ont s rement d me voir dans les couloirs Je pose ensuite les r gles essentielles selon moi au bon fonctionnent des cours Je leur annonce que la chose la plus importante est avant tout la notion de respect respect de la classe du ma t riel respect d un volume sonore ad quat pour travailler respect du travail bien fait mais aussi et surtout respect des autres et de soi m me J in siste sur le fait que le respect va dans les deux sens des l ves envers moi et de moi envers eux En plus ils doivent se respecter les uns les autres ainsi qu eux m mes Je leur explique que le res pect de soi m me c est d une part prendre soin de soi et d autre part toujours faire de son mieux m me si parfois certaines choses ne nous plaisent pas forc ment Lorsque l on est satisfait de son travail on est satisfait de soi m me on se sent bien on se respecte soi m me Finalement je de mande aux l ves s ils sont d accord avec ces id es de respect ils r pondent tous par l affirmative Je leur donne un travail avec valuation effec tuer Il s agit d un travail tr s structur sur l espace et la couleur Les consignes sont simples et pr ci ses Il y a deux s ries de travaux effectuer sur un temps donn Je leur
3. graphies sont pr sentes la fin de chaque chapitre ainsi qu la fin de l ouvrage Ce livre va l essentiel et repr sente un v ritable outil pour toute personne d sirant se construire ses propres mod les d action Cote 37 TIL Chervaz M amp Villars O 2008 La perception des stagiaires en Etablissement Partenaire de la Formation EPF M moire professionnel Lau sanne Haute cole p dagogique Ce m moire permet de comprendre le fonction nement des stages la HEP Vaud Les auteurs tudiants de derni re ann e de formation la HEP nous font partager leur exp rience de sta giaires en phase de sp cialisation Un jour par semaine durant deux semestres ils enseignent dans une classe encadr s par un praticien forma teur PraFo Les stages prennent deux formes les stages A o l tudiant est suivi constamment par un PraFo les stages B il a une classe en res ponsabilit accompagn de loin par un PraFo Les auteurs ont labor un questionnaire pour connaitre la mani re dont le stagiaire est per u par les enseignants Sur 100 questionnaires distribu s seuls 29 leur reviennent 20 ques tionnaires remplis proviennent d enseignants 9 de PraFos Ils constatent am rement que la formation pratique des tudiants suscite peu d int r t sur 20 enseignants seuls 3 d entre eux seraient pr ts faire la formation de PraFo Les stagiaires sont g n ralement bien int gr s m me si la moiti d
4. ques extraits Pourquoi est il parfois si simple d crire alors que d autres fois cela repr sente un vrai calvaire J ai r alis que tous les sujets faisant sens mon v cu ou dans lesquelles je me sens actrice soit au c ur du sujet m inspi rent particuli rement Arriv e au terme de sa formation Lisa rel ve J avais donc de la peine saisir le r le du journal de bord son utilit dans la vie de tous les jours en stage et en cours Mais petit petit la tenue de mon journal est devenue indispensable j en suis d ailleurs mon 4 I J ai vraiment appris en faire un automatisme autant dans l criture que dans la relecture Je l avais toujours avec moi et je prenais syst matiquement des notes Je pouvais ainsi souvent m y r f rer et le relire Cifali et Andr notent que l criture profes sionnelle ne parait pas relever du d veloppe ment de l criture en tant que pratique cultu relle Pourtant il convient de s interroger sur la facon dont les enseignants de plus en plus nom breux se mettent crire sur leur m tier Ra conter la pratique quotidienne afin de montrer au lecteur ce qui se joue entre les murs d une classe ou d un tablissement scolaire mais aussi utiliser cet crit des fins d analyse de prise de recul voire de conceptualisation des gestes pro fessionnels est un processus d autoformation L criture r guli re du journal de bord ne vient pas spontan ment elle e
5. ture a plusieurs buts et objectifs L criture de ce journal a d but avec un peu de difficult et aujourd hui il porte une place vraiment im portante pour ma personne et il est utilis le plus souvent possible Les th mes et les pistes d criture que nous proposons dans le cadre des s minaires sont empreints d une grande libert L tudiant a sa part d implication dans l activit Nous ne fixons aucune norme d criture le journal de bord tant la propri t de l tudiant Dans le texte de Leila nous relevons ce que Vanhulle nomme triade nonciative qui interpelle l tudiant trois niveaux en tant que personne dans son rapport propre l crit sa trajectoire son his toire en tant qu tudiant en train d apprendre de s adapter des consignes des demandes des normes institutionnelles particuli res en tant que professionnel en train de se construire pour pouvoir se projeter dans le futur La tenue d un journal de bord de formation s est d embl e impos e pour ce dispositif de for mation chacune de nous la pratiquant dans son quotidien professionnel Malgr les r ticences et les r sistances des tudiants nous les avons fait crire dans leur journal au moins pendant les s minaires tout en les questionnant sur le rapport qu ils entretenaient avec l acte d crire En fin de premi re ann e de formation L a nous adresse un m tatexte sur le verbe crire dont voici quel
6. MAI 2009 45 MAIS LE SAVOIR N EST PAS SEULEMENT LA RICHESSE PREMI RE DU MONDE CONTEMPORAIN VIVANT D INVENTION COLLECTIVE DE TRANSMISSION D INTERPR TATION ET DE PARTAGE LA CONNAISSANCE EST L UN DES LIEUX OU LA SOLIDARIT ENTRE LES HOMMES PEUT PRENDRE LE PLUS DE SENS L UN DES LIENS LES PLUS FORTS ENTRE LES MEMBRES DE NOTRE ESP CE LES ARBRES DE CONNAISSANCES RENDENT CE LIEN VISIBLE PALPABLE INCARNENT CETTE SOLIDA RIT EXTRAIT TIR DE MICHEL AUTHIER ET PIERRE L VY 1996 LES ARBRES DE CONNAISSANCES ED LA D COUVERTE POCHE PARIS P 19 Un outil pour parler des apprentissages L utilisation des arbres de connaissances est vari e selon qu elle s adresse une entreprise une institution ou une classe La d mar che relat e ici est r alis e dans une classe du CYP2 depuis 1996 Elle a subi des volutions qui ont conduit la version actuelle la princi pale modification a permis de passer de bre vets propos s par l enseignant des brevets con us par les l ves L acquisition des connaissances se r alise en continu dans le parcours d une ann e scolaire les l ves accumulent les activit s les fiches les moments d expression les changes avec leurs camarades ils sont valu s r guli rement Mais que reste t il de tout ce travail Les l ves ont ils l occasion de revenir sur les savoirs ac quis d en reparler Comment exploite t on la somme des connaissances des savoirs faire de tous
7. d esprit de sens des responsabilit s et d un fort engagement personnel les trois caract ristiques d j identifi es par Dewey en 1933 comme es sentielles pour un praticien r flexif En conclusion la posture de praticien r flexif pr suppose une certaine exp rience et s av re donc difficile concr tiser sans autre pour de nombreux stagiaires Par contre des changes PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 7 cibl s avec un PraFo peuvent la fois permettre au stagiaire de d velopper un r flexe r flexif et donner un nouvel lan la pratique r flexive du PraFo Judith Gruet Kaye enseignante d anglais au gymnase d Yverdon 1 Dansla terminologie de la HEP Vaud le stagiaire A enseigne durant une ann e sous la supervision d un praticien forma teur avec une autonomie croissante Le stagiaire B accomplit un stage dit en responsabilit est responsable de quel ques classes participe comme coll gue la vie de l tablisse ment Il est suivi de mani re plus distante par un praticien formateur et par des professeurs de la HEP 2 Pour all ger le texte tr s document de Judith Gruet Kaye preuve s il en est besoin du rapport th orie pratique la r daction publie l essentiel des r f rences bibliographiques sur le site de Prismes 3 Comp tences d velopp es lors de la formation Programme de la formation HEP juin 2007 4 Perrenoud Ph Adosser la pratique r flexive a
8. le dossier participe aussi de l valuation des comp tences Pour mieux cerner les aspects qu il souhaite am liorer l tudiant articule des pi ces de son dossier avec le r f rentiel de comp tences lors d un bilan interm diaire puis final Ecoutons Loic Ce dossier je le ressens comme un objet personnel que je ferais lire des personnes choisies J ai rassembl des pi ces qui montrent mon travail mon investissement mes comp tences mais il y a aussi des documents plus personnels qui ne peuvent tre lus que par certaines personnes qui sauront lire entre les lignes et en retirer la substance Chaque pi ce de mon dossier de formation refl te les apprentissages et les d couvertes que j ai faits Les comp tences voluent selon leur utilisation Ces mots pour dire que les prochaines lignes sont une photographie de mes comp tences au moment je les ai pos es sur le papier Dossier de formation un chemin vers la pro fessionnalisation Le dossier de formation vise l appropriation critique de savoirs professionnels Il stimule la r flexivit et peut tre source pour le futur ensei gnant d une transformation de la pens e et de sa formation Notre intention est ici de le conduire se forger des comp tences de praticien r flexif Les bilans crits et oraux au terme de la d marche permettent un v ritable travail d int gration que seul le futur enseignant l alternant est en me sure de r
9. les liens entre dossier et r f rentiel de com p tences La constitution d une communaut de pratique engage les acteurs maintenir le savoir faire commun n cessaire l exercice du r le d accompagnant formateur laborer un r per toire partag de ressources assurer l int gration des nouveaux membres garder une attention aux enjeux nouveaux contribuer la r flexion pros pective et l innovation La collaboration entre formateurs de terrain et de la Haute cole entre les professeurs des diff rentes disciplines entre les accompagnants des vol es vise mod liser ce que nous attendons des tudiants en termes d int gra tion et de travail en quipe Nous esp rons ainsi une re d finition plus ample de la place accord e cette d marche dans le plan d tudes Entre 2005 et 2008 nous avons particip un groupe de r flexion romand et tessinois inter Hautes coles p dagogiques et instituts de for mation des enseignants Le mandat du groupe compos de formateurs en charge de dispositifs comparables portfolio bilan de comp tence au niveau primaire secondaire 1 ou secondaire 2 a conduit des temps de formation de d bat d change et d am lioration de nos dispositifs respectifs Dans notre rapport d exp rimenta tion de la HEP Vaud nous relevions que les principales difficult s se situent deux niveaux le peu de temps de formation attribu aux s mi naires et au dossier de formation
10. nous constatons que des enseignants ne l utilisent pas et m me ne souhaitent pas l utiliser Afin qu Educanet2 soit profitable il faut que les enseignants ma trisent les difficult s techniques trouvent un int r t personnel et aient compris les enjeux conomiques Les ma tres n ont plus la possibilit de contourner l outil informatique JJI ge Head PES F CC Jes n i Fue ti qu e ce qui provoque des r sistances C est un ph no mene irrationnel contre productif men par une minorit Or une repr sentation positive du chan gement ne g n re pas de r sistance Lors de nouvelles pratiques le changement risque d tre tr s mal percu Notre probl mati que dans le cas d Educanet2 est de faire vo luer les enseignants non pas dans leur mani re d enseigner mais dans leur mani re de commu niquer l interne Il s agit ici d un changement au niveau de l institution assimilable un projet d entreprise souvent consid r comme un projet du conseil de direction et non des enseignants Il faut de mani re optimale que l enseignant ait une motivation intrins que doit avoir envie de changer ses pratiques y trouver un sens Sinon ce sera un chec Qui a envie d investir temps et ner gie pour se former des moyens qui lui semblent inutiles 7 Souvent apr s des exp riences n gatives les enseignants se d sint ressent des nouvelles technologies
11. qui fut son sujet de th se et reste son objet privil gi de recherche Recherche en cours sur l essence du paradigme p dagogique Pr sident du Conseil scientifique du Centre de recherche et de documentation Pestalozzi d Yverdon Secr taire g n ral de la Soci t francophone de philosophie de l ducation SOFPHIED Auteur de Pestalozzi ou la naissance de l ducateur P Lang Berne 1981 Pr sentation traduction et commentaire de J H Pestalozzi Mes recherches sur la marche de la nature dans l vo lution du genre humain Payot 1994 Fr bel Education et vie A Colin 1990 Qu est ce que la p dagogie Le p dagogue au risque de la philosophie ESF 2001 1 Voir aussi la pr sentation du Centre de documentation et de recherche Pestalozzi dans Prismes 7 page 55 ainsi que le site www centrepestalozzi ch 2 Johann Heinrich Pestalozzi Ecrits sur la M thode vol T te cceur main Introductions de Daniel Tr hler commentaire de Michel So tard Ed LEP Lausanne Diffusion Ed Loisirs et p dagogie LEP contactGeditionslep ch Centre de docu mentation Pestalozzi centre pestalozzi ylb ch 3 Trad So tard Ed Castella Albeuve Diff Centre Pestalozzi d Yverdon 4 Th orie selon laquelle l homme est d crit comme une machine soumise au strict enchainement des causes et des effets 5 Mes recherches sur la marche de la nature dans l volution du genre humain trad So tard Ed Payot Lausanne Voici
12. quisse de programme et des strat gies p dago giques sont utilis s Par exemple dans la sixieme classe M Cordier utilisait pour que les l ves ap prennent les d clinaisons et les conjugaisons une m thode bas e sur la lecture des Distiques de Caton C est une esquisse de didactique Dans les Colloques il pr sente une le on type le maitre entre il s informe des absents et puis il s assied en sa chaire et commande que l on prononce le texte de l auteur qu il a donn apprendre Nous le pronon ons trois trois haute voix comme nous avons accoutum tous les jours Alors il commande que nous r citions par c ur l interpr tation quelques uns des plus ignorants le lisent un un nous autres les plus avanc s le rendons trois trois et ce par c ur sauf celui qui dit devant nous par ordre les mots m me de l auteur afin que nous les disions apr s lui Enfin le maitre demande la si gnification francaise des mots les plus savants auxquels nomm ment il commande r pondent il loue ceux l qui ont bien r pondu Apr s il commande que chacune partie du discours soit trait e par ordre selon la r gle de grammaire Finalement il ordonne publiquement ce qu il faut r citer apr s diner Progressivement cette organisation va prendre forme Jean Louis Chancerel professeur HEP Vaud APPORTS TH ORIQUES DANS MA PRATIQUE Dans la pratique du m tier d enseignant plusieurs reprises
13. 2002 entre l action professionnelle et l ensemble des savoirs va leurs et normes qui la formatent et qui en re tour contribuent les faire vivre et voluer Ces allers et retours constituent la trame du module Chaque moment de formation s emploie inci ter ces r troactions prenant comme point d at tache l activit professionnelle de l tudiant ou celle d un autre enseignant sp cialis et variant aussi bien l observateur un pair un formateur ou l enseignant lui m me que le support la r flexion discours oral texte crit Outils mis en place Afin de rendre compte de la trajectoire de d veloppement professionnel deux outils ont t con us 1 la grille d auto valuation 2 le projet de formation professionnelle PFP 1 Etablir un projet de formation n cessite une part d auto valuation de ses comp tences 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION CONSTRUIRE SA FORMATION PROFESSIONNELLE UN MODULE EXP RIMENTAL DANS LA FORMATION DES ENSEIGNANTS SP CIALIS S et de son ignorance Cette tape de reconnais sance d ignorance est une condition d appren tissage Mercier 1996 qui doit tre cr e par l institution didactique elle m me au moyen de situations permettant l tudiant de rencontrer son ignorance Le module certification de la pratique professionnelle se devait d s lors de cr er des situations qui favorisaient la recon naissance d ignorance avant m me de r p
14. AGIR R FL CHIR PRENDRE DU RECUL VOLUER B atrice Engeli ANNONCES 61 ABONNEMENT 62 CAF P DAGOGIQUE VERNISSAGE DU NUM RO CONTACT SITE WEB EDITO UN DIXIEME NUM RO COLOR POUR UNE RECONNAISSANCE DES SAVOIRS ENSEIGNANTS A l occasion de ce dixi me num ro de Prismes le comit de r daction tient exprimer sa satis faction d arriver cette tape Un dixi me num ro traditionnellement c est l occasion d un bilan Pour une fois pourquoi ne pas noncer quelques chiffres Prismes c est 726 pages publi es une diffusion l ensemble des tablissements scolai res des institutions d enseignement sp cialis des gymnases et des coles professionnelles du canton un r seau de personnes 200 r pondants de la formation continue en tablissement 656 praticiens formateurs 211 auteurs dont 52 en seignants et parmi eux 23 praticiens formateurs 52 formateurs 29 tudiants et 79 autres auteurs dont des directeurs d coles professeurs d uni versit m decins et des partenaires de l cole ducateurs parents d l ves biblioth caires ainsi que des personnes int ress es de milieux divers en Romandie en Suisse allemande et l tranger en France voisine au Qu bec au Bur kina Faso au Kosovo et ailleurs encore Mais venons en l essentiel le contenu de ce num ro Prismes a choisi d aborder les m tis sages les tissages les articulations les anc
15. Bretagne la formation conti nue et la pratique r flexive sont vus comme la fois un droit et une responsabilit une notion reprise partiellement par le code d ontologi que de la Soci t P dagogique Romande SPR pour qui l enseignant se tient au courant de l volution des id es p dagogiques il veille d velopper constamment ses connaissances et comp tences ou encore sait se mettre en question il pratique son auto valuation La pratique r flexive est ainsi devenue une t che essentielle de l enseignant qu il soit novice ou chevronn C est pourquoi il s agit pour le stagiaire de d velopper une posture de remise en question constante d j lors de sa forma tion initiale Ce recul demand au stagiaire est d autant plus difficile qu il est pris dans l action et peine se faire une image de sa pratique difficile d tre la fois dedans et dehors c est tout le probl me de l arbre qui cache la for t De plus ce recul pr suppose que l enseignant dispose d un certain bagage examiner pour en tirer des conclusions ce qui n est que rarement 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES PRAFO ET STAGIAIRE UN JEU DE MIROIRS le cas de stagiaires en formation initiale Pour d velopper une pratique r flexive le tandem que le stagiaire forme avec son PraFo joue un r le primordial D o le fait que la for mation de praticien formateur dispens e par la HEP vise notamment d velopper la cap
16. Je le parcourais donc un peu distraitement A quoi donc pouvait me servir un tel livre je venais d tre dipl m e Et mes lectures d alors me portaient sous d autres cieux Un passage de quatre ans par la France me fit d couvrir le livre utile celui que les professionnels brandissaient bout de bras pour justifier une pratique celui qui fondait une communaut d appartenance Puis de retour en Suisse suivre les cours de l enseignement sp cialis me fit aborder les lectures propos es sous forme de prises de positions contradictoires Elles m aid rent forger un peu ce qui allait devenir le fil rouge de ma pratique En fait j appris vraiment lire lorsque je fis une maitrise en ducation interculturelle guid e oblig e not e je me plongeais avec d lectation dans des lectures riches vari es qui me permirent de d couvrir d autres mots pour expliciter un concept synth tiser une pens e tayer un argument Travailler pen dant cinq ans la HEP me donna l occasion d explorer plus profond ment les domaines qui me captivaient vraiment Puis je revins par choix l enseignement dans un tablissement mes cinq cents livres t moins de mes errances de mes trouvailles de mes rep res Et l patatras Certes je continue d acheter des ouvrages de moins en moins mais j avoue ne pas les lire com pl tement de mani re aussi assidue qu ils le m riteraient Je suis plus la recherche de ce qui pourra
17. Notre grille d observation comptabilisait galement les remarques positives et n gati ves que l enseignante ou l ensignant faisait aux l ves On trouvera ci dessous un tableau de synth se portant sur l observation de 230 filles et 252 gar ons Nombre de remarques sur le comportement Fille 7 positives 19 n gatives Gar on 5 positives 49 n gatives Classe 7 positives 35 n gatives En observant ces r sultats nous constatons que les remarques sur le comportement faites par les enseignants sont dans leur grande majorit n gatives et qu en moyenne seule une remar que sur cinq qualifie de mani re positive l attitu de de la classe Les remarques personnelles sont aussi tr s majoritairement n gatives et elles sont adress es le plus souvent des gar ons elles se rapportent prioritairement la qualit de l at tention et aux perturbations verbales Si les conclusions que nous avons pu tirer de notre recherche nous paraissent bien minces en regard de nos attentes et de nos objectifs pre miers il n en reste pas moins que cette tude a eu des implications surprenantes dans notre travail de tous les jours il nous arrive d sormais souvent avant d interroger un l ve d effectuer une petite comptabilit dans notre t te pour tenter de r pondre cette lancinante question j interroge une fille ou un gar on Dounja Bielinski enseignante depuis 6 ans Sabina Ciminello enseignante depuis 11 ans Sandra Sch t
18. com ment il analyse la cat gorie de l amour la lumi re de son exp rience Voil ce que fait l amour dans l enveloppe de la bienveillance animale dont il est issu Ce n est pas encore l amour Ce ne le sera que lorsqu il sera en mesure de s lever jusqu au sens divin d une fid lit toute preuve Mais trouver ce sens divin de la fid lit toute preuve Je l ai cherch sur terre et ne l ai trouv nulle part autrement que greff sur l ob issance et la crainte O mon poque je ne t en remercie pas moi aussi comme toute ta jeunesse j ai rejet dans les flots tel un habit pesant la contrainte et la crainte La post rit les cherchera nouveau la sainte crainte et la pieuse ob issance sur lesquelles tant de fruits humains prosp rent p 66 6 Lettre de Stans Ed du Centre Pestalozzi p 24 7 Pi tisme mouvement religieux n dans l Eglise Luth rienne allemande du XVII me si cle et actif aussi dans l Eglise r for m e les pi tistes taient tr s actifs Zurich du temps de Pestalozzi mettant l accent sur la n cessit de l exp rience religieuse individuelle et personnelle PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 1 7 LE SENS COMMUN DIT PARFOIS QUE L EXP RIENCE EST UNE LUMIERE QUI NE SERT QU CELUI QUI LA PORTE L ARTICLE QUI SUIT TEND MONTRER LE CONTRAIRE L EXP RIENCE PEUT TRE NON SEULEMENT UNE SOURCE DE SAVOIRS POUR CELUI QUI L A V CUE MAIS AUSSI UNE RICHESSE PO
19. compor tement des l ves les contraintes temporelles et parfois l ambiance de l cole Genoud Bro dard amp Reicherts 2007 D autres chercheurs p ex Cath bras 1999 Loriol 2000 y voient un ph nom ne sociologique comme la surcharge de travail le sentiment d in quit manque de reconnaissance des difficult s propres la pro fession enseignante en regard d autres profes sions le manque de soutien organisationnel manque de clart des objectifs vis s confusion dans la d limitation des r les des diff rents pro fessionnels intervenant dans le champ scolaire le manque de participation aux prises de d ci sion une soci t paradoxale qui met des cri tiques parfois tr s violentes l gard de l cole tout en lui adressant des demandes irr alistes comme si l cole pouvait r gler tous les probl mes Laugaa amp Rascle 2004 Burnout et id al professionnel Le burnout est galement d crit comme un ph nom ne relatif l individu Certains auteurs d crivent le burnout comme une souf france narcissique ou pathologie de l id al Lebigot amp Lafont 1985 Scarfone 1985 Jaoul et Kovess 2004 rappellent que si le burnout s exprime par des plaintes de type d pressives il est surtout le r sultat d une dissonance entre certains id aux port s par la vie professionnel le et la r alit du travail au quotidien Cette confrontation la d sillusion le manque de reconnaissance exposen
20. d indicateurs singuliers de l action le travail de mise en lien de ces indicateurs avec d autres situations d j v cues r f ren tialisation et pour lesquelles le professionnel a d ores et d j labor des sch mes d action fonctionnels l laboration d un nouveau sch me d action r pondant aux sp cificit s observ es et inter pr t es 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES METTRE JOUR SON EXP RIENCE POUR LA COMPRENDRE ET LA TRANSMETTRE Nous reprenons ci dessous ces trois phases en les argumentant Identifier les singularit s d une situation pro fessionnelle Notre exp rience de la formation continue des enseignants nous montre que les profes sionnels n ont pas une conscience pr cise et organis e des informations qu ils prennent en compte pour d terminer leurs gestes profession nels savent ils pourquoi ils ont interrog Sophie plut t que Carine qui levait aussi la main Pour quoi ont ils d cid d interrompre un cours un moment pr cis Pourquoi ont ils r p t une fois de plus une consigne de travail Partant du postulat de la comp tence du pro fessionnel exp riment la n cessit d interroger les sources les strat gies et les proc dures de prise d informations dans et sur l action apparait vidente Vermersch 1996 propose une d mar che d explicitation de l action qui invite le pro fessionnel a re d rouler son action a posteriori permettant ainsi une expl
21. de le solliciter et de le percevoir comme efficace Ensuite le soutien social offert par l tablissement peut tre insuffisamment visible ou trop complexe mobiliser dans des situations d licates par un enseignant d j fragilis Le soutien social repr sente une pr vention de type primaire destin e tous les ensei gnants en vue de les prot ger de l puisement ENCORE LE SOUTIEN SOCIAL COMME FACTEUR DE PROTECTION DU BURNOUT DES ENSEIGNANTS professionnel En revanche le soutien social du moins dans certains cas n est pas un fac teur de protection en pr vention secondaire c est dire lorsque l enseignant est d j en tat de burnout car celui ci n est pas toujours en mesure de solliciter les personnes suscepti bles de l aider Cette sollicitation suppose que les comp tences relationnelles soient intactes En pr vention secondaire ce sont des mesures plus individualis es qui devraient alors tre propos es Bibliographie s lection Doudin amp Curchod Ruedi D 20083 Burnout de l ensei gnant facteurs de risques et facteurs de protection Prismes 9 pp 5 8 Doudin P A amp Curchod Ruedi D 2008b Violences institu tionnelles risques et pr vention Schweizerische Zeitschrift f r Heilp dagogik 6 pp 21 26 Genoud P A Brodard F amp Reicherts M 2007 Facteurs de stress et burnout chez les enseignants de l cole primaire Revue europ enne de psy
22. en regard des ambitions de cette d marche difficult relev e tant par les tudiants que par les formatrices les r sistances des tudiants face l obligation du journal de bord rapport l criture d licat voire caboss pour certains et face une dif ficile mise en sens de la d marche dossier travail cons quent consid r comme suppl mentaire et fort diff rent des pratiques notamment d va luation rencontr es jusqu ici Nous estimons aujourd hui la veille d une refonte du plan d tudes de la formation des en seignants g n ralistes que ces l ments m ritent une pleine attention Avec l ensemble des for mateurs engag s dans ces d marches innovantes de formation nous esp rons que davantage de temps de formation sera accord ce dispositif ambitieux permettant une atteinte encore plus forte des objectifs vis s tant pour les futurs en seignants que pour leurs accompagnants Genevi ve Tschopp Rywalski professeure formatrice UER Interactions sociales Elisabeth Stierli professeure formatrice UER Didactiques des math matiques et sciences de la nature Notes une bibliographie exhaustive est disponible aupr s des auteures et sur le site de Prismes 1 Beckers 2007 Le Boterf 1999 Paquay 1994 Perrenoud 1999 2 Gohier Ch dir 2007 Identit s professionnelles d acteurs de l enseignement Regards crois s Qu bec 3 L vesque et Boisvert 2001 Durand et P
23. est important de rappe ler ce que disait notre recteur Guillaume Vanhulst dans la presse savoir que nombreux sont les tudiants de la HEP qui affirment l importance d cisive de cette rencontre avec le PraFo Et le bel article de Judith Gruet Kaye dans ce m me num ro de Prismes montre aussi tout ce qu elle apporte en retour au praticien formateur lui m me Il faut donc particulierement saluer le m moire de DESS de R gine Clottu professeure formatrice la HEP Vaud qui scrute avec autant de pers v rance que de finesse ce qui se passe dans l intimit de ce couple essentiel la formation de nos jeunes coll gues Des autorit s scientifiques ont dit tout le bien qu elles pensaient de cette recherche de sa m thode comme de ses r sultats Je me contenterai de relever quelques points forts et finalement para doxaux de ce travail R gine Clottu a voulu en avoir le c ur net pouvait on v rifier et expliquer ce paradoxe sou vent voqu par les PraFos savoir qu une rela tion institutionnellement in galitaire n emp che pas ce que l on nomme aujourd hui la formation mutuelle Telle est sa question de recherche qu elle explore par l examen tr s approfondi de 21 couples de PraFos et d tudiants Le paradoxe de cette mutualit asym tri que provient de la complexit m me du statut de PraFo cheval sur trois r les diff rents qui s imbriquent les uns dans les autres le r le insti tutionne
24. est lu par des personnalit s influencant la didactique et la p dagogie de ce canton et par les ensei gnants il me paraissait int ressant de dire ou de redire encore une fois avec mes excuses si d aucun se sentent plagi s ou bless s deux ou trois choses ce sujet Une cole de qualit se construit en remet tant plusieurs fois sur le tapis les m mes id es ou des r flexions identiques Si je peux sem bler p dante il n y dans mes propos ni criti que ni volont de d tenir une r ponse juste un questionnement Les enseignants agissent et r fl chissent chaque instant dans leur travail ils ne peuvent pas faire autrement Mais ont ils vraiment le temps de prendre du recul Prendre du recul dans le sens de consid rer les r alit s v cues de les analyser de les mettre en perspective voire de les critiquer pour voluer Pour ce faire il faut du temps mais en trouver alors que tout autour de soi va tr s vite Comment prendre le temps de souffler devant des classes en pr pa rant les cours en corrigeant en contactant les parents en participant aux nombreuses s ances pour ne citer que quelques uns des aspects de l activit de l enseignant Comment prendre du temps dans cette in teraction ou confrontation avec des situations p dagogiques pour lesquelles des r ponses complexes sont n cessaires Miroir du monde dans lequel nous vivons ou image devant se projeter sur le monde l cole et les en
25. gine Clottu 2007 La formation mutuelle la collaboration entre le formateur de terrain et l tudiant M moire de Dipl me d tudes sup rieures sp cialis es en sciences de l ducation L en tier de ce m moire est mis disposition sur le site de Prismes 2 Sous la direction de Pierre Andr Doudin et l expertise de Sabine Vanhulle et de Bernard Andr PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 35 POUR ILLUSTRER LE TH ME DE CE NUM RO QUOI DE PLUS PERTINENT QU UN ARTICLE DEUX MAINS OU S ENRICHISSENT MUTUELLEMENT LES OBSERVA TIONS DE LA PRATICIENNE ET LA MISE DISTANCE DU TH ORICIEN PHILOSOPHE C EST D AILLEURS AUSSI UNE ILLUSTRATION DU SENS M ME DE NOTRE REVUE QUI CHERCHE CONSTAMMENT TABLIR OU CONSOLIDER DES PONTS ENTRE TH ORICIENS ET PRATICIENS ET CHERCHE AUSSI COMME ICI METTRE EN VI DENCE LA TH ORIE D VELOPP E PAR LES PRATICIENS EN VUE DE L INT GRATION DES APPRENTISSAGES DES L VES DIALOGUE ENTRE PRATIQUE ET THEORIE UN PONT ENTRE DEUX MONDES Plusieurs sources alimentent l activit quo tidienne de l enseignant dans sa classe et plus largement dans l enseignement qui lui est confi Il peut en rester des habitudes ou tre largement d termin par les coutumes N Ba lacheff 1986 de l tablissement il peut aussi aller chercher dans la th orie et les sciences de l ducation des clairages et des outils qui lui permettent d tre plus efficace et d augmenter de man
26. l improvisation fait des d g ts et qu il vaut mieux respecter quelques r gles et connaissances ant rieures pour fixer les acquis avant de viser l autonomie Cette complexit globale am ne l l ve conve nir que d monstrations prescriptions ou consi gnes de l adulte ne sont pas tout fait inutiles Simplement observ es sur une longue dur e quelles sont les variantes de comportements que j ose modestement exposer Ch uis nul m me si je tente d interdire ce commentaire est souvent prononc C est g n ralement l expression d une crainte pr ala ble et inexprim e plus des op rations mentales g rer que du geste en soit peu compliqu La mise en confiance s impose avec des paroles d encouragement convient d expliciter le but de la t che de red finir la t che elle m me de structurer le programme moteur en tapes courtes et chaque fois valid es Un guidage par des consignes claires appuy de contr les fr quents garantit une r ussite revalorisante et une am lioration de sa propre perception Facile incite d abord pr parer la trousse de premiers secours L l ve m me habile est trop s r de lui n a pas int gr l aspect technique ne respecte pas l outil et fonce sans identifier un plan d action oubliant toutes les consignes qu il juge d ailleurs superflues limite ses efforts pour r ussir au plus vite sans s inqui ter des distor sions entre son projet et le r
27. laborant des strat gies permettant aux l ves d estimer leur niveau de maitrise des notions abord es Concr tement il s agit d viter le tradition nel Avez vous des questions jusque l qui appelle une traditionnelle absence de r ponse et de trouver un biais susceptible de consolider r ellement les apprentissages Naturellement j ai beau planifier mes lecons en tenant compte de mes lectures et des conseils des formateurs il est rare que je parvienne tirer vraiment profit de mes r flexions en amont soit que les activi t s prennent plus de temps que pr vu soit que j oublie carr ment mes bonnes r so lutions en cours de route N anmoins je suis peu pr s certaine que ces clairages me permettront de d velopper des r flexes d enseignante experte avec une plus grande lucidit et plus rapidement qu en pratiquant sans miroir th orique Aurelia Tarchini tudiante HEP Vaud 1 JONH Peter D Lesson planning and the sutdent tea cher re thinking the dominant model n Journal of curriculum studies vol 38 n 4 2006 p 483 498 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE LA TH ORIE DONNE T ELLE NAISSANCE AUX PRATIQUES P DAGOGIQUES OU EST CE L INVERSE LA TH ORIE DONNE T ELLE NAISSANCE AUX PRATIQUES PEDAGOGIQUES OU EST CE L INVERSE VARIATIONS LIBRES SUR LA QUESTION EXISTENTIELLE DE L ORDRE COSMOGONIQUE DE L UF OU DE LA POULE D APR S LES ID ES DE PLATON OU DE DESCARTES La m
28. leur chef d uvre avec fiert et comme ils ont raison d en tre fiers Ils n ont pas simplement bien appris ils n ont pas simplement exerc avec habilet leur m tier d l ves qui anticipent les d sirs du maitre en faisant semblant d tre originaux ils ont ex p riment les difficult s redoutables du travail de longue haleine les d couragements face une recherche qui ne donne rien la n cessit douloureuse de jeter ce que l on a d j crit le stress des derni res mises en page Pour beaucoup donc et gageons que c est le cas des auteurs salu s pour leur excellence le TM se r v le une aventure selon le sens ancien et si beau de la qu te du Graal un Graal qu on n atteint jamais et nos l ves sont en effet souvent redoutablement critiques sur leur TM malgr leur fiert le chemin qui y conduit est parsem d preuves mais aussi de r v lations de bonheurs de d couvertes partielles comme les clairi res qui s ouvrent apr s qu on a err sur des chemins forestiers un peu divagants Peut on d s lors noter un tel parcours Ne serait ce pas ramener un si long travail n im porte quel test Ne serait ce pas inciter nos l ves une fois de plus comparer leur tra vail celui du voisin chang pour l occasion en concurrent Au lieu de le pousser comparer sa r alisation ce qu il serait maintenant capable de faire sur le m me sujet une fois accompli ce premier parcours de recher
29. me rapport peut aussi s tablir avec un ou des coll gues exp riment s un change qui d bouche souvent sur des exp rimentations essai de pratiques et ou m thodes dans des classes ou la mise en place de projets collaboratifs l chelle de la file ou de l tablissement Ce qui l est par contre c est le fait que la qu te p da gogique se d veloppe entre un praticien novice et son PraFo Dans ce sens le partage avec son PraFo v cu par le stagiaire est une excellente pr paration la r alit de l enseignement au sein d un tablissement Pour que cette qu te puisse aboutir une r flexion constructive le PraFo doit se positionner en tant que praticien r flexif et non en expert infaillible En effet le but n est pas de transmet tre un savoir un carnet de recettes mais d en courager les stagiaires d velopper des sch mas de pens e et une ouverture leur permettant de devenir des praticiens capables de jouer un jour leur tour le r le de PraFo aupr s d un stagiaire D o l importance de partager avec le stagiaire ses propres questionnements De plus cette qu te commune pr suppose que les discussions s ouvrent d autres sujets que ceux en rapport avec la simple visite de lecon vision long terme regard critique relations humaines On peut ici relever que pour un stagiaire il yaune grande diff rence entre accomplir un stage en double commande A et un stage en responsabilit B c
30. nous allions observer nous avons remarqu que les items choisis laissaient encore trop de place l interpr tation et nous avons d souvent nous r unir pour tenter d apporter une certaine unit dans nos relev s PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 51 L observation elle m me n a pas toujours t facile notre grille d observation s est r v l e inadapt e pour les cours de musique et de gym nastique Pour ces branches il aurait fallu d finir d autres crit res d observation les interventions des enseignants consistant plus en des consignes des corrections et des encouragements que de v ritables questions De mani re g n rale il s est av r difficile de prendre note des rensei gnements sur le vif les questions et les r ponses s enchainant parfois trop rapidement Le recours la vid o aurait t parfois bienvenu Sur un plan pratique nous avons aussi ren contr des difficult s jongler avec les horaires de chacun pour d gager des plages d observa tion Nous profitons d ailleurs de remercier ici nos coll gues pour leur disponibilit et pour leur bienveillance envers notre projet alors qu ils ignoraient tout du but de nos observations Analyse des r sultats Nous sommes conscients que les r sultats de notre enqu te ne permettent pas une in terpr tation scientifique le nombre de visites effectu es est beaucoup trop restreint pour en tirer des conclusions d finitives et nos crit
31. objectifs ou de tests mais finalement chacun retourne dans sa classe s occuper de ses l ves seul auto nome Une bonne ma trise du m tier permet de prendre du recul et d voluer si l enseignant ne s puise pas avant Et cela est il suffisant pour affronter des changements en cours ou venir Si ces changements sont obligatoires il faut que l am lioration ne reste pas facultative existe des cours de formation continue di ront certains 7 Parmi les enseignants qui suivent des cours lesquels arrivent prendre du recul Certes toute formation est ressourcement et volution pour soi d abord Mais pourrait on aller au del Donner une chance l cole en parlant de supervision ou d intervision personnellement je pr f re in tervision Parler d une vraie prise de recul Des travaux existent qui ont d j effectu le tour de la question qui ont mis en vidence le besoin de se questionner sur ses valeurs ses res Sources ses comp tences le stress quotidien la confiance les doutes Ne pourrait on pas penser l intervention d un psychologue hors hi rarchie permettant de d poser le trop plein motionnel proposer des offres de supervision intervision int gr es au pensum de l enseignant ou la formation de groupes d intervision galement sur le temps de travail Pour voluer ne serait il pas important que les enseignants disposent de temps de lieux dans le but de discuter des miss
32. ouverture par la rencontre d autres chercheurs praticiens par la pr sentation du dispositif nos coll gues et des changes sur nos pratiques de formatrices A la fois conceptrices du dispositif et accom pagnatrices de groupes d tudiants pour les vol es ant rieures chacune de nos rencontres tait l occasion d une mise en question de no tre travail L arriv e d une nouvelle formatrice Muriel Guyaz pour la vol e 2006 2009 nous a 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION L ACCOMPAGNEMENT DANS LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS G N RALISTES amen es mettre en mots certains de nos im plicites sortir de notre culture partag e deve nue si fortement n tre Lors de la conception du s minaire en f vrier 2005 nous souhaitions une quipe d accompagnateurs compos e de prati ciens formateurs et de professeurs formateurs un voeu r alis au printemps 2008 D s f vrier 2009 nous proposons aux forma teurs en charge des s minaires 2007 2010 et 2008 2011 au nombre de onze et treize de nous constituer en communaut de pratique Cette of fre de d veloppement d une nouvelle dynamique professionnelle en dehors de cadres tablis par l institution a rencontr un vif lan Nous nous r jouissons de cet engagement mutuel pour ce pro jet afin de partager des regards r flexifs crois s sur les outils et d marches d accompagnement les questionnements en cours sur les crit res d valua tion
33. peuvent voir deux ou trois lecons Le lien avec les domaines d activit s du cycle initial est travaill pour la deuxi me lecon lors de laquelle ils doivent pr parer un moment d enseignement sans que leur soit de mand la ma trise de l outil musique Sur la base d une planification discut e l avance et revue avec la PraFo les tudiants r alisent leur s quence Puis un moment d change a lieu afin de faire un bilan de cette activit en prenant du recul Ensuite il leur est demand un travail crit que la praticienne formatrice commente Les tudiants connaissent peu de choses sur les aspects psychomoteurs du d veloppement de l enfant De plus le fait d tre en face d une classe et confront des param tres sp cifiques gestuelle vocabulaire choisi volume sonore employ langage corporel a une action sur la personne des tudiants dont l estime d eux m mes est mise l preuve La gestion de l es pace et de nombreux impr vus les angoissent et les stressent La PraFo doit beaucoup les encou rager et les rassurer La rythmique est souvent une d couverte pour eux et suscite de nombreu ses questions 115 manifestent un grand int r t m me s ils ne seront jamais amen s enseigner cette discipline mais plut t savoir en quoi elle consiste comprendre sa transversalit et par l le regard que porte une rythmicienne sur les enfants travers sa pratique Gr ce sa pratique de prat
34. plus loin que ce qu ils sont capables d apprendre Le changement se pr pare de mani re parti cipative avec les int ress s Etablir un contrat avoir un but commun Exp rimenter des changements de pratiques en rechercher les points positifs Le mat riel doit tre simple d utilisation et fia ble sans dysfonctionnements d stabilisants est important de ne pas vouloir tre actif la place de l apprenant Avoir des personnes ressources en cas de difficult s Le changement ne doit pas se faire dans l ur gence Une charte peut aider les utilisateurs d Educa net2 En tenant compte de ces pistes le change ment de pratique communicationnelle est net tement facilit Caroline Revelly formatrice d adultes formatrice HEP Vaud UER MEDIAS TIC caroline revelly vd educanet2 ch ENCORE LE SOUTIEN SOCIAL COMME FACTEUR DE PROTECTION DU BURNOUT DES ENSEIGNANTS LE SOUTIEN SOCIAL COMME FACTEUR DE PROTECTION DU BURNOUT DES ENSEIGNANTS Le stress des enseignants et leur risque d puisement professionnel ou burnout sont des th matiques largement abord es notam ment en psychologie et en sciences de l du cation Rappelons que le burnout a t d fini selon trois dimensions Freudenberger 1974 1981 Maslach 1976 1 le sentiment d pui sement motionnel avec l impression d avoir tari son nergie et de ne plus pouvoir donner sur le plan professionnel 2 une diminution de l accomplisse
35. psychologues qui se r clament de la m thode exp rimentale Leur espoir est d autant plus vif qu en g n ral ils n ont de ces th ories qu une connaissance vague et fragmen taire C est pourquoi l objectif que nous pour suivrons sera de d mystifier ce qu il y a d illu soire dans une telle attente Tout enseignant la lecture de ce texte devrait tre d courag d aller chercher dans cette direction Pour notre part nous sommes moins n gatif Rejeter sans autre les th ories de l apprentissage c est aussi rejeter tout un secteur de la p dagogie qui en a largement utilis ses r sultats c est le cas no tamment de l enseignement programm issu des travaux de B F Skinner 1968 C est aussi rejeter la p dagogie de la ma trise directement issue du b haviorisme Ecole de Chicago C est enfin rejeter rapidement ce qui constitue les fondements d un secteur en devenir l ensei gnement assist par ordinateur y a souvent confusion entre psychologie de l apprentissage et comportementalisme troit C est notamment ignorer les apports de la psychologie de la for me et de la psychologie cognitive C est enfin ne pas vouloir prendre connaissance de ce qui est l origine de la p dagogie de la maitrise qui en d pit des critiques qui peuvent y tre apport es est une tape essentielle du d veloppement de la pratique p dagogique Concevoir la pratique comme d termin e par des r sultats des Sciences de l Education es
36. r gulier de qui recevez vous des remarques positives Ensuite pour chaque situation nous avons diff renci le type de soutien social que les enseignants estiment avoir t le plus satisfai sant en lien avec la personne qui l a prodigu Selon la personne cit e nous avons class le type de soutien en soutien motionnel par ex mon mari soutien instrumental un coll gue soutien mixte motionnel et instrumental p ex une amie enseignante De plus des ensei gnants estiment n avoir pu compter sur person ne dans certaines situations Dans ce cas nous avons relev l absence de soutien Enfin nous avons tent de d terminer le lien entre le type de soutien social dont l enseignant s est dit le plus satisfait et le risque de burnout au travers de l chelle de Maslach compos e de trois dimensions puisement motionnel d s humanisation accomplissement personnel R sultats et discussion Toutes situations confondues les r sultats mettent en vidence que le soutien instrumen tal est largement le plus cit 6096 alors que le soutien motionnel l est nettement moins 2296 Le soutien mixte instrumental et mo tionnel est marginal 896 ainsi que l absence de soutien 10 Les enseignants interrog s privil gient les sollicitations de professionnels offrant un sou tien instrumental dispensant une aide tangible quant la r solution de probl mes scolaires et plus particulierement dans d
37. res d observation malgr la simplification d crite plus haut laissent une place l interpr tation et la subjectivit est cependant int ressant de constater que les pourcentages de r ponses donn es par les filles et les garcons correspon dent aux conclusions d velopp es dans la lit t rature p dagogique Les garcons 5796 sont plus souvent interrog s que les filles 4396 Le sexe de l enseignante ou de l enseignant ne semble avoir aucune incidence sur la fr quence des questions avant de passer dans les classes nous avions pourtant le sentiment que le fait d tre un homme ou une femme devait jouer un r le important et nous l avions choisi comme un facteur de notre tude Si l on interroge d un peu plus pr s nos r sul tats nous remarquons que pour les p riodes de g ographie et de sciences les pourcentages de r ponses des garcons sont nettement sup rieurs ceux des filles or ces deux branches sont forte connotation scientifique Il faut LA PAGE DES PRAFOS cependant se garder de tirer des conclusions p remptoires dans ce domaine puisque l tude des r sultats en math matiques branche scien tifique par excellence ne permet de d gager aucune pr dominance De m me pour l alle mand et le francais les r sultats montrent que les filles sont plus souvent interrog es que les gar ons cette tendance reste cependant faible et ne permet donc pas de dresser de v ritables constats
38. sultat r el S ensui vent deux r actions totalement oppos es analy ser ses erreurs et recommencer sur une base saine ou laisser concr tement tomber en voulant passer autre chose Le d fi pour l enseignant consiste r orienter l l ve vers des enchainements pro gressifs et ordonn s en lui faisant admettre que l autonomie ne s acquiert qu apr s des habilet s maitris es voire des automatismes pas un mot ex cutant solitaire et presqu invisible aussi surprenant que cela pa raisse cet l ve sourd aux interf rences de son environnement g re seul la chronologie des proc dures ne sollicitant l enseignant que pour de rares confirmations Il s auto r gule car il est attentif aux signaux d alerte et il sait appliquer d autres rep res qu il a d j int rioris s Suivant une strat gie originale il aboutit un objet cor rectement manufactur Le maitre peut rel cher son attention sur ce pr cieux l ve sans l ignorer bien s r pour se consacrer davantage aux autres J aime pas ce travail refl te parfois la v rit le manque de motivation ou l intrusion de fac teurs externes la discipline Mais le plus sou vent c est le risque de d montrer publiquement ses propres inaptitudes et la peur de l chec de vant ses pairs qui conduit au d nigrement voire la morgue L l ve croit par l sauver son image ou ce qu il croit tre son image Le sentiment de g ne voire de honte exi
39. sur la nature des comp tences professionnelles d un bon ensei gnant et sur leur acquisition Paquay amp al 1998 Jonnaert amp Van der Borght 1999 Perrenoud 2001 n ont pas pargn les instituts de formation et encore moins la formation des enseignants sp cialis s ci dessous ES dispens e la HEP Vaud L adoption d un r f rentiel de comp tences construit par la formation compl mentaire en enseignement sp cialis du Valais a entrain une profonde r flexion sur les comp tences n cessai res un enseignant professionnel Dans le champ de la construction de cette professionalit le para digme de l enseignant r flexif est un point n vral gique dont l ampleur est visible dans le libell des deux comp tences suivantes prendre sa pratique d ES comme outil d analyse d autoformation et de construction de son identit professionnelle utiliser toutes les ressources n cessaires pour en richir sa pratique d ES et favoriser l volution des pratiques p dagogiques au sens large Toute formation d enseignants tend faire acqu rir ou enrichir ces deux comp tences aupr s des enseignants Etre praticien r flexif requiert donc un haut niveau d exigence des savoir faire ou plus pr cis ment des savoir agir Tardif 1996 et exige la combinaison de multi ples ressources cognitives dans le traitement de situations complexes La formation en enseignement sp cialis a quant elle la particularit d
40. vue permettent aux apprenants de progresser et de trouver une solution un probl me qu ils auraient nor m ment de peine r soudre seuls Loic Clavadetscher tudiant HEP Vaud PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 1 3 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES PESTALOZZI ET LA TH ORIE DE L ACTION P DAGOGIQUE LE CENTRE DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE PESTALOZZI VIENT DE PUBLIER LE PREMIER VOLUME DES ECRITS SUR LA M THODE QUI PERMET AU LECTEUR FRANCOPHONE D AVOIR ACC S DES TEXTES SIGNIFICATIFS POUR LA COMPR HENSION DES APPORTS DE PESTALOZZI CE PREMIER VOLUME DONT L ARTICLE CI DESSOUS SE FAIT L CHO PORTE SUR LA DIMENSION P DAGOGIQUE DE LA M THODE UN SECOND DOIT ABORDER LA DIMENSION SOCIALE UN TROISI ME TRAITERA DE LA DIMENSION PHILOSOPHIQUE PESTALOZZI ET LA TH ORIE DE L ACTION P DAGOGIQUE eege NE LA ur m nn Heinrich Pesralo aha Tu E Tele cams La publication du premier volume des Ecrits sur la M thode de Pestalozzi donne l occasion de r fl chir une mise en forme de la th orie de l action p dagogique telle qu elle se d gage des textes multiples parcellaires et circonstan ci s du ma tre d Yverdon Il s agit de reconstituer un puzzle dont les pi ces se sont labor es au fil de l action Stans Berthoud et Yverdon en tre 1799 et 1825 Les textes r unis gardent ainsi une dimension existentielle qui se d ploie sans doute au d t
41. 2009 29 avec elle notre criture pourra s en trouver mar qu e vie Alors parfois un r cit r trospectif de notre rapport l acte d crire sera m me d en red rouler les moments marquants pour tenter de les exorciser et d passer De plus selon les contextes et les motivations chacun sera plus ou moins l aise avec les mo dalit s d expression orale ou crite Pour aucune il n y a de chemin universel ni permanent tous nous devons d couvrir nos voies pr f rentielles fluctuantes selon les moments et les contextes Tenant compte ainsi de nos sp cificit s il sera important de les conjuguer et d velopper tra vaillant ce qui pour soi fonctionne le mieux comme le moins bien Et si l oral n est pas n cessaire en pr alable vers l crit une circulation peut se faire en ce sens alors qu elle est plus rare ou moins directe dans l autre cette voie m rite d tre explor e si elle marche il ne fau drait pas s en priver Et tisser ensuite les faits sur lesquels s appuie la recherche ou la r flexion niveau F1 avec 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION L CRITURE POUR PENSER L EXP RIENCE ET PRODUIRE DES SAVOIRS MODE D EMPLOI dl ce qu ils font ou nous font niveau F2 celui de l prouv de l exp rience et avec ce que l on fait de tout cela niveau F3 celui du r cit de formation de la forme qui merge du croise ment des niveaux pr c dents porte ouver
42. Comment alors transmettre l apprenti enseignant ce qui ne peut pas tre explicit Deuxi mement parce que lors de l entretien d explicitation les stagiaires peuvent ne pas retrouver ce qu ils ont fait durant la lecon en tant qu acteurs de leur cours il ne leur est pas toujours ais de se repasser le film Enfin parce que la nature subjective de la r flexion fait qu il n y a pas toujours ad quation entre ce qu on fait et ce qu on dit qu on fait La mission du praticien formateur est donc de provoquer chez le stagiaire une bauche de pratique r flexive telle que d finie par Sch n en 1983 notamment par une verbalisation de l activit d enseigner Mais comment provoquer cette verbalisation Mes discussions avec mes coll gues PraFos m ont d montr qu il y a autant de facons de g rer ce retour qu il y a de PraFos Personnellement j ai choisi de demander mes stagiaires de me fournir par courriel un bref feedback crit apr s chaque visite Cette facon de faire a pour avantage d obliger le stagiaire revisiter ses choix p dagogiques et th oriques par contre les limitations impos es par les mots et la r interpr tation qui en r sulte peuvent en gendrer une r flexion sur la verbalisation de la situation et non sur la situation elle m me Pour cette raison la r flexion crite est suivie d une discussion qui permet parfois de mettre le doigt sur ces d calages entre dire et faire et sert de lieu de d
43. Cour 33 1014 Lausanne T l phone 41 0 21 316 09 31 Fax 41 0 21 316 24 21 Mail prismes hepl ch Le onzi me num ro de Prismes aura pour th me questions de soci t didactiques des sciences humaines citoyennet sciences des religions philosophies diversit des l ves Toute contribution sur ce th me ou sur tout autre sujet n est pas seulement bienvenue mais vive ment souhait e Les chos d exp riences p da gogiques seront particuli rement appr ci s Pour le num ro 11 le d lai r dactionnel est fix fin juin 2009 CAF P DAGOGIQUE VERNISSAGE DU NUM RO 10 Savoirs pratiques et apprentissages Une rencontre est organis e afin d approfondir la th matique par l change en direct avec des auteurs de Prismes Toutes et tous sont cordiale ment invit s nous rejoindre pour ce moment de r flexion et de d bat Ce caf p dagogique aura lieu Le jeudi premier octobre 2009 de 19 h 30 21 h 30 la HEP Vaud av de Cour 33 Lausanne salle 420 Venez librement bienvenue toutes et tous Internet Une page est ouverte sur le site de la HEP On y trouvera l int gralit des anciens num ros et divers compl ments comme la page de couver ture le sommaire des liens et des r f rences bibliographiques compl tes http www hepl ch gt onglet Pr sentation gt rubrique Publications Revue Prismes Contacts Pour contacts de toute
44. DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 61 LE CROQU MENUS NOUVEAU EST ARRIV Manger boire valoriser sa sant Ce manuel est un moyen d enseignement intercantonal et bi lingue pour l conomie familiale destin aux l ves de 2777 9 ann e La version en allemand se nomme Tiptopf Cette nouvelle dition est remani e en profondeur Elle propose davantage de recettes plus simples et rapides ainsi qu un chapitre consacr des notions th oriques d alimentation pr sent es de mani re proche des ados avec des photographies Un souci particulier a t apport la lisibilit par le moyen de couleurs et d illustrations www edscol ch AMUSE BOUCHE La collection Amuse bouche est compos e de quatre volumes les saisons dans ma famille les animaux l cole Les deux premiers viennent de paraitre les deux suivants sortiront l an prochain Elle s adresse aux jeunes enfants d s 3 ans aux familles aux ducateurs et aux enseignants Chaque volume comporte une brochure avec CD inclus Ces chansons ont t pens es comme des supports pour les premiers apprentissages avec une r flexion sur des notions li es la structuration du temps et de l espace au d veloppement de la motricit et des comp tences sociales Les activit s et les chansons ont toutes t test es aupr s d enfants de 3 10 ans Oppliger Mercado C amp Croset C 2009 Amuse Bouches les saisons et Amuse bouches dans ma famille LEP HEP BEJ
45. EN EE LA FORMATION DUALE DANS LES M TIERS LA FORMATION DANS LES M TIERS DE L INDUSTRIE ET DE L ARTISANAT SE BASE ESSENTIELLEMENT SUR LE DUO ENTREPRISE COLE PROFESSIONNELLE LA PRATIQUE SOUS LA RESPONSABILIT D UN MA TRE D APPRENTISSAGE ET LA TH ORIE DISPENS E PAR DES ENSEIGNANTS SONT TROITEMENT LI ES JEAN MARC CHEVALIER DIRECTEUR DE L COLE PROFESSIONNELLE DE LAUSANNE EPSIC A AIMABLEMENT ACCEPT D EXPLIQUER LES PRINCIPES FONDA MENTAUX DE LA PLUS GRANDE DES 15 INSTITUTIONS OU TRANSITENT 90 DES APPRENTIS VAUDOIS Des chiffres d abord 3 700 apprentis de 52 m tiers occupent un ou deux jours par semaine les 100 000 m3 de l immense b timent exer cent 180 enseignants 6 domaines composent l offre automobile m canique v hicules et carrosserie lectrotechnique informatique et m canique g n rale lectronique et optique m dico technique et soins corporels L gale ment le mandat d enseignement des coles professionnelles se r f re aux ordonnances f d rales de chaque profession La r partition des m tiers en centre de comp tences est d ci d e et organis e par la Direction g n rale de l enseignement postobligatoire qui d l gue galement sur le terrain des commissaires professionnels L EPSIC dispensant les cours th oriques et la culture g n rale entretient des relations de partenariat avec les associations professionnelles des diff rents m tiers qu elle ac
46. FORMATION UN AUTRE M TIER LE LIEN ENTRE LE FORMATEUR DE TERRAIN ET SON STAGIAIRE OU SON APPRENTI REV T UNE IMPORTANCE CENTRALE POUR LA FORMATION LES SAVOIRS PROFESSIONNELS SE CONSTRUISENT DANS UN MONDE INTERM DIAIRE Une caract risation des savoirs professionnels formalis s Hofstetter et Schneuwly d signent les savoirs comme des ensembles d nonc s syst matique ment labor s incorpor s dans des pratiques discursives circonscrites et socialement consti tu es et reconnues L identification des savoirs professionnels que les enseignants laborent au fil de leur formation initiale peut s appuyer sur une telle d finition ce sont des nonc s for malis s que l on peut notamment rep rer dans des crits journaux de formation portfolios Mais d o proviennent ils L laboration par l tudiant de ces savoirs professionnels s appuie potentiellement sur des savoirs de quatre types Les trois premiers sont externes l tudiant Ce sont des savoirs acad miques propos s aux tudiants comme des r f rences scientifiques pour comprendre et concevoir leur profession institutionnels propos s comme des principes et des orienta tions pour agir en fonction des attentes de la soci t et de l employeur de a pratique issus des enseignants eux m mes et propos s aux tudiants comme des pratiques pertinentes et potentiellement g n ralisables Enfin les tu diants s appuient sur des savoirs
47. IN LA R ALISATION D UNE BROCHURE CE GROUPE A T ACCOMPAGN PAR ELISABETH STIERLI ET JEAN DANIEL MONOD LA R DACTION DE PRISMES SOUHAITANT VALORISER UN TEL TRAVAIL PROPOSE SES LECTEURS UNE BR VE PR SENTATION AINSI QUE LA MISE DISPOSITION SUR LE SITE DE L ENTIER DE CETTE BROCHURE LE PROJET AU CYCLE INITIAL UN SOUTIEN A L INTEGRATION DES APPRENTISSAGES Ce qui frappe imm diatement la lecture des diff rents projets conqus et r alis s dans des classes du cycle initial c est le fait que cha cun d entre eux d bute la suite d un l ment d clencheur qui peut tre une anecdote une question un objet apport par un enfant Le projet se construit dans une interaction entre l enseignante et les enfants Les conditions sont remplies pour que l l ve s approprie ce projet qui devient source de motivation intrins que pour apprendre en r solvant un probl me en construisant un objet ainsi qu en partageant avec ses pairs quelque chose qu il a lui m me compris Les enseignantes ont exprim et crit les projets con us et r alis s dans leurs classes Une th orisation de la pratique Tout au long de la d marche le groupe d en seignantes et ses accompagnants ont cherch s ancrer dans des l ments th oriques Par mi ceux ci mentionnons Huber qui d finit le projet en ces mots On appellera projet une action se concr tisant dans la fabrication d un produit socialisable valorisant qui en m
48. NE QUI CRIT QUE CELLE QUI LIRA L CRITURE D S LORS PEUT TRE CONSID R E ET D VELOPP E COMME UN PUISSANT VECTEUR TANT DE FORMATION ET CONSTRUCTION DE SAVOIRS QUE DE RECHERCHE ET DONC ELLE GAGNE TRE TRAVAILL E EN CE SENS TANT POUR L CRIVANT ET LE LECTEUR QUE POUR LA SCIENCE DEPUIS QUAND CRIVEZ VOUS DEPUIS QUE JE N AI PLUS LE SOUCI D CRIRE Christian Bobin Ecrire fait partie avec lire son ins parable comp re et compter leur compl ment en terme de bases ducatives incontournables des trois fonctions dont on aimerait bien qu elles soient ma tris es par tous avant l entr e fatidique dans le secondaire a fortiori en formation ou l universit Force est de constater que ce n est pas si simple Pourtant quoi de plus courant et de plus n cessaire qu crire Ainsi force est de constater aussi que tout le monde ou presque sait crire En tout cas crit parfois sans m me s en rendre compte et souvent mieux d ailleurs sans s en rendre compte Mais quand on demande d crire pire quand on value travers un crit surgissent les probl mes les refus les blocages l impression de ne jamais pouvoir y arriver Alors comment r concilier tant l tudiant ou le chercheur que la science dont aucun ne peut se passer d crits avec ce qui doit tre produit par les uns tout en produisant l autre l criture Pour tenter quelque r ponse l invitation de cette question
49. OLE QUELQUES MOTS SUR LE TRAVAIL DE MATURIT celui de la reproduction des contenus sco laires habituels des fiches de l enseignant des formes de l valuation M me si pour certains la reproduction est encore rassu rante la libert laiss e aux cr ateurs et la contrainte de concevoir des brevets pas trop longs a permis une volution vers des modeles s loignant de la norme habituelle cette diversit a l avantage de contraindre les l ves tester une comp tence un savoir dans des situations plus vari es que celles propos es par l enseignant Alain Chaubert enseignant Yverdon 1 Authier Michel et L vy Pierre 1996 Les arbres de connais sances Ed La D couverte Poche Paris Cycle primaire 2 tablissement primaire Edmond Gilliard Yverdon les Bains 3 Voir descriptif L arbre de connaissances feuilles brevets arbre N QUELQUES MOTS SUR LE TRAVAIL DE MATURIT Dans ce num ro sur l int gration de la th orie et de la pratique il nous semblait int ressant de dire quelques mots sur le Travail de matu rit que nos gymnasiens doivent accomplir cheval sur leur deuxi me et troisi me ann e Rappelons que les l ves choisissent un th me qu ils vont travailler sur une ann e sous la di rection d un maitre r pondant Ce travail leur permet souvent de mobiliser diff rents savoirs qu ils ont acquis dans diverses branches pour mener bien un travail original d
50. PRISMES REVUE P DAGOGIQUE 10 2009 D RISIMES 4 SAVOIRS PRATIQUES ET APPRENTISSAGES AGIR R FL CHIR PRENDRE DU RECUL VOLUER SOMMAIRE EDITO L EDITO Le comit de r daction 11 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES PRAFO ET STAGIAIRE UN JEU DE MIROIRS Judith Gruet Kaye UNE ESQUISSE D ARCH OLOGIE DANS LES RAPPORTS PRATIQUES P DAGOGIQUES ASPECTS TH ORIQUES Jean Louis Chancerel APPORTS TH ORIQUES DANS MA PRATIQUE Loic Clavadetscher 13 PESTALOZZI ET LA TH ORIE DE L ACTION P DAGOGIQUE Michel So tard 14 METTRE JOUR SON EXP RIENCE POUR LA COMPRENDRE ET LA TRANSMETTRE Pierre Alain Besen on 17 LECTRICE AVIDE EN DIFFICULT Claude Roshier 19 21 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION LES SAVOIRS PROFESSIONNELS SE CONSTRUISENT DANS UN MONDE INTERM DIAIRE Sabine Vanhulle 20 L ACCOMPAGNEMENT DANS LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS G N RALISTES Genevi ve Tschopp et Elisabeth Stierli 23 S OUVRIR LA RYTHMIQUE UNE EXP RIENCE D UNE PRAFO RYTHMIQUE Entretien avec St fanie Budde 27 L CRITURE POUR PENSER L EXP RIENCE ET PRODUIRE DES SAVOIRS MODE D EMPLOI Martine Lani Bayle 28 CONSTRUIRE SA FORMATION PROFESSIONNELLE UN MODULE EXP RIMENTAL DANS LA FORMATION DES ENSEIGNANTS SP CIALIS S chantal Ti che Christinat 31 LA FORMATION DUALE DANS LES M TIERS Entretien avec Jean Mar
51. R ponse o il elle pose une d une fille d un gar on question Nombre de fois o Positive Positive Positive l enseignant e fait une remarque SUP 00000 e 0 le comportement N gative N gative N gative Remarque s Nous avons ensuite demand l autorisation certains de nos coll gues d assister une partie de leur lecon en leur donnant comme seule pr cision que nous d sirions observer une quinzaine de minutes de travail oral men par l enseignant Nous avons choisi d assister des cours de musi que de gymnastique de sciences d histoire de francais d allemand de math matiques et de g ographie donn s par des enseignants de no tre tablissement Nous avons effectu chacun 8 visites savoir 32 observations en tout La premi re difficult que nous avons rencon tr e lors de ce travail a t de d finir ce que l on voulait exactement faire d un projet tr s ambitieux qui voulait analyser des attitudes des mani res de s adresser un l ve nous avons d voluer vers un concept plus simple qui se contentait de comptabiliser des questions po s es en classe ce redimensionnement de notre projet a entrain une certaine frustration dans notre groupe de travail Notre inexp rience dans la confection d une grille d observation de ce type a aussi t res ponsable de nombreux soucis malgr des sim plifications drastiques dans le nombre d l ments que
52. Stierli E amp Tschopp G 2008 Le dossier de formation un outil de d veloppement de la professionnalis et de l identit des enseignant e s g n ralistes en formation initiale la Haute cole p dagogique de Lausanne en Suisse 15 congr s AMSE AMCE WAER Universit Cadi Ayyad Marrakech 2008 Clerc A Stierli E 8 Tschopp G nterroger son histoire son choix professionnel et son rapport au savoir pour construire son identit professionnelle de futur enseignant Colloque Universit F Rabelais Tours 2007 PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 27 81 S OUVRIR LA RYTHMIQUE T MOIGNAGE D UNE PRAFO RYTHMIQUE Stefanie Budde est praticienne formatrice PraFo de rythmique depuis juillet 2004 Elle recoit des tudiantes et des tudiants de la fi liere Bachelor pr scolaire primaire pendant leur premi re ann e de formation Elle nous fait part des r flexions d clench es par sa pratique de PraFo C est dans le cadre du module BP 103 Concevoir et mettre en ceuvre des situations d apprentissage que les tudiants choisissent de faire quelques visites lors de lecons de ryth mique ce qui leur permet de faire connaissance ou de se familiariser avec le grand espace et d y exp rimenter la mise au point et l enseignement d une activit en lien avec la motricit g n rale de l enfant Les tudiants viennent en duo pendant une matin e lors de laquelle ils
53. UES EN FORMATION 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE LA PAGE DES TABLISSEMENTS LA PAGE DES PRAFOS LES LIVRES ONT LA COTE DES RESSOURCES ENCORE ANNONCES ABONNEMENT CAF P DAGOGIQUE d x d LUN AN e Lam Vaud
54. UNE HEP Vaud Le Mont sur Lausanne 2 EVOLUTION ET CROYANCES UNIL Universit de Lausanne Cette formation continue est organis e conjointement par l Universit de Lausanne et la HEP Fondation pour la formation continue 5 3 7 universitaire lausannoise Vaud Elle est gratuite pour les enseignants de l cole publique vaudoise Alors que l on c l bre les 150 ans de la publication de L Origine des esp ces et les 200 ans de la naissance de Darwin les voix critiques l gard de la th orie de l volution semblent se multiplier dans l actualit En Europe des vell it s d enseigner le cr ationnisme comme une alternative la UD th orie de l volution se font de plus en plus pressantes Quelle est la nature exacte de la th orie de l volution Quel est l arri re plan historique des critiques cr ationnistes Quels sont les enjeux p dagogiques 7 Ces questions orienteront les cinq soir es et le d bat final de cette formation Universit de Lausanne mercredi 28 octobre 2009 et les jeudis 5 12 19 26 novembre et 3 d cem bre de 18h30 20h30 D lai d inscription 16 octobre 2009 l UNIL http Iwww unil ch formcont CURRICULUMS EN MOUVEMENT ACTEURS ET SAVOIRS SOUS PRESSION S ENJEUX ET IMPACTS La HEP Vaud par l UER Didactiques des sciences humaines organise en collaboration avec VEL l Universit de Gen ve FPSE un colloque international consacr aux didactiques de l hist
55. UR D AUTRES PERSONNES LE TRAVAIL DE PRISE DE CONSCIENCE ET DE CONCEPTUALISATION DE L EXP RIENCE OUVRE DES PERSPECTIVES SELON LESQUELLES IL SERAIT POSSIBLE DE LA TRANSMETTRE D VELOPPER UNE COMPR HENSION PARTIR DE CETTE EXP RIENCE PEUT EN EFFET PERMETTRE DE LA COMMUNIQUER ET D EN TIRER PARTI DANS DES SITUATIONS ULT RIEURES POUR APPR HENDER LA NOUVEAUT METTRE JOUR SON EXP RIENCE POUR LA COMPRENDRE ET LA TRANSMETTRE R ussir son examen de conduite automobile un lundi 15h30 par temps sec dans une voiture neuve et sous le regard d un examinateur bien veillant est une chose transporter un groupe d enfants surexcit s par les premiers flocons de neige qui recouvrent la route et la rendent glis sante entre 17h30 et 18h00 une veille de No l soir d ouverture nocturne des commerces alors que la nuit marque d j la fin d une harassante journ e de travail en est une autre Le bon sens invite ne pas confier une telle t che une per sonne inexp riment e mais quelqu un qui a pu en d autres circonstances et de nombreuses reprises acqu rir des comp tences lui permettant de prendre en compte les sp cificit s de la situa tion pour adapter ses comportements et ses gestes parfois m me pour en inventer de nouveaux Qu est ce qui constitue l exp rience voqu e par cet exemple Comment se construit elle et comment se transmet elle Telles sont les ques tions que nous aborderons ici en focalisant notre rega
56. a disponibilit du soutien en cas de n cessit Selon ce point de vue l efficacit du soutien social tient davan tage l exp rience personnelle de la personne qu la disponibilit effective du r seau ou la comp tence des personnes sollicit es Bucha nan 1995 En effet le stress ou la d tresse psy chologique peuvent affecter la mani re dont l enseignant percoit le soutien social Barrera 1986 Toussignant 1988 Probl matique Notre recherche vise identifier d une part les moyens de pr server la sant des ensei gnants et d autre part de maintenir une atti tude thique l gard des l ves quels que soient les difficult s ou les comportements de ces derniers Le cynisme d un enseignant puis risque videmment d aller l encontre de cette attitude Il convient ce stade de s interroger sur les aspects du soutien social susceptibles de pr venir l puisement professionnel Quelles sont les situations probl matiques dans lesquel les l enseignant se sent le mieux ou le moins ENCORE LE SOUTIEN SOCIAL COMME FACTEUR DE PROTECTION DU BURNOUT DES ENSEIGNANTS bien soutenu et de quel type de soutien s agit il Quelles sont les cat gories d interlocuteurs qui les soutiennent le plus efficacement Cel les qui dispensent un soutien instrumental ou celles qui dispensent un soutien motionnel Est ce qu un de ces deux types de soutien est plus m me de pr venir l puisement profes sionn
57. a premi re phase elle a eu de la peine s installer en tant que r ponse une demande sociale D s le d part de cette institution elle s est install e dans ce qu on appelle g n ralement la crise crise qui se perp tue au fil des si cles On peut lire dans le Journal de l Education de 1768 l analyse suivante nous sommes toujours les escla ves de la routine et des pr jug s D un million d enfants qu on l ve dans un Etat il n y en a peut tre pas cinquante mille qui r ussissent dans leurs tudes ni du c t du c ur ni du c t des lumi res que leur esprit devrait acqu rir L organisation scolaire et la p dagogie tentent chaque poque de donner des r ponses tech niques cette crise A la R forme on peut voir chez Luther qui place au centre la lecture personnelle de la Bible la premi re exigence d une institution scolaire qui aurait pour but l acquisition de la lecture L entr e dans la Galaxie Gutenberg induit un besoin d alphab tisation l appel par la R forme la lecture personnelle de la Bible avait t un des arguments en faveur de l cole g n ralis e tous comme moyen d alphab tisation Dans son Appel aux Magistrats de toutes les villes allemandes Luther crit Il nous faut en tout lieu des coles pour nos filles et nos gar ons afin que l homme devienne capable d exercer convenablement sa profession et la femme de diriger son m nage et d lever chr tien
58. acit du PraFo conceptualiser sa pratique profes sionnelle pour en d gager les divers savoirs et tablir des liens entre les pratiques des mod les et des th ories Le PraFo devra galement d velopper des moyens et des attitudes qui per mettront d aider et d accompagner l tudiant dans son projet de formation pratique Ce lien entre l institut de formation dispensateur de la formation th orique et l tablissement scolaire lieu d apprentissage pratique doit aider le sta giaire prendre du recul et reconnaitre les liens existant entre la th orie et la pratique dans le d veloppement de ses comp tences d ensei gnant A la fin de son stage c est cette prise de conscience qui lui permettra tout au long de sa carri re de progresser dans son d veloppement professionnel Il s ensuit que le m tier de PraFo demande l enseignant mentor de d velopper sa capacit se regarder agir pour pouvoir tirer de l observa tion de sa pratique quotidienne la substantifique moelle transmettre des stagiaires Cette d centration qui implique de se regarder penser demande de la part du PraFo non seulement qu il examine sa pratique actuelle mais l incite revi siter son pass de stagiaire Examiner un plan de lecon fourni par un stagiaire le voir se d battre avec un l ve r calcitrant ou l entendre d fendre ses choix de lectures de classe m ont in vitable ment renvoy e mes premiers pas dans
59. acteurs apprenants enseignants etc Tout ne peut proc der de discours g n raux il y a le rapport la situation rapport singu lier rapport imm diat rapport trouvant sa dy namique dans l espace de l action rapport ne pouvant jamais tre dict par des rituels ou des algorithmes Note de la r daction Jean Louis Chancerel a plac en exergue de son article une citation de Mathurin Cordier petit salut de la HEP Vaud l Aca d mie de Lausanne et l harmonisation romande puisque le grand humaniste a s journ Gen ve Neuch tel et Lausanne Nous mettons en exergue une br ve partie lui consacr e dans le contexte de la R forme Pour analyser la forme que prend l cole nous partirons de la description donn e dans les Leges scholae Lausannensis 1547 Suivant le mod le de J Sturm Strasbourg s organise un s minaire pour former les pasteurs de langue fran aise Sept classes composaient l enseignement primaire et secondaire la dur e des tudes de th ologie n tait pas fix e par le r glement elle d pendait des aptitudes du can didat les professeurs jugeaient du moment o le candidat pouvait se pr senter l examen pro ministerio Pour passer une classe sup rieure il fallait que l l ve montre qu il pouvait profiter d un enseignement plus avanc Les professeurs examinaient chaque l ve et jugeaient s il tait capable d acc der au niveau sup rieur Une es
60. aliser En effet le dossier comporte onze rubriques s inscriront des pi ces s lectionn es par l tudiant choix professionnel r le et iden tit appropriation conceptuelle appropriation didactique pratique r flexive formation pra tique stages point sur mes acquis en cours de formation comp tences professionnelles droits et devoirs de l enseignant m moire profession nel autre Chaque pi ce est pr c d e d une note dat e mentionnant a date et le contexte de production de la pi ce la justification du choix de la rubrique et en quoi elle est un t moignage du processus de formation Ce texte invite l auteur porter un regard critique sur la trace de sa formation auto valuer la progression de ses apprentissages d terminer les ressources mobi lis es et combin es enfin d terminer les appren tissages pour poursuivre son d veloppement Si la structure du dossier est en partie pr ta blie l tudiant dispose d une importante libert dans la conception de son dossier le choix des pi ces le style de la note la rubrique Autre la diff rence d un portfolio en logique d ex position nous n incitons pas les tudiants y pr senter leurs meilleures productions des fins de d monstration mais nous d fendons une logique de l apprentissage de la trajectoire de d veloppement et du parcours de formation Ceci n est pas vident pour l tudiant qui pr f re pr senter ses meil
61. ant totalement en phase avec l volution de leurs m tiers Leur collaboration dans le cadre des coles permet ainsi d actualiser les connais sances pratiques des enseignants plein temps offrant ainsi une formation continue leurs coll gues A pr ciser enfin qu il existe deux types d co les professionnelles les coles des m tiers d arts appliqu s et de la sant offrent aux apprentis la th orie et la pratique sur un m me lieu de for mation alors que dans le syst me dual seule la th orie est enseign e dans les tablissements Propos recueillis par Jean Louis Paley 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION DANS L INTIMIT D UN TRANGE COUPLE LE PRATICIEN FORMATEUR ET L TUDIANT DANS L INTIMIT D UN TRANGE COUPLE LE PRATICIEN FORMATEUR ET L TUDIANT Bien s r la HEP Vaud n a pas invent le praticien formateur dans l ancienne Ecole normale les jeu nes enseignants donnaient d j des lecons sous la supervision de maitres chevronn s Mais il n est pas exag r de dire qu une des innovations fortes de la HEP qui s est maintenue travers les temp tes essuy es par cette jeune institution est la mise au centre de la formation de ce couple trange consti tu d un praticien formateur enseignant en tablis sement et qui suit et est suivi un tudiant Au moment o le statut des PraFos subit des r ajustements que de nombreux coll gues caract risent de d valorisants il
62. at gies possibles r pondent aux besoins de chaque l ve il y a diff rencia tion Le choix s appuie sur des observations et sur l analyse des r ussites et des difficult s s agit de la g n ralisation d autres contenus d ensei gnement de l approche de R Richterich 1985 approche construite propos de l apprentissage des langues Il est possible d illustrer ceci par deux dialo gues enseignante l ve propos de la mesure d un angle Un premier l ve ayant des difficult s Tu te rappelles du g teau Voil une mani re d utiliser ce que tu as appris sur le partage du g teau Tu sais d j qu une horloge est s pa r e en 12 heures je lui demande d observer ma montre Tu sais aussi qu un tour complet mesure 360 degr s Oui Madame Toujours en lui demandant de regarder la montre Si tu divises par 12 puisqu il y a 12 intervalles Compte les intervalles l l ve compte les intervalles 360 degr s divis s par 12 30 degr s Sur la montre une heure cor respond un angle de 30 degr s Oui Madame On continue Si tu as un angle correspon dant 2 heures tu calcules 2x30 degr s 60 degr s D accord Oui Madame Si tu as un angle de 5 heures tu calcules 5x30 150 degr s D accord Oui Madame Maintenant un exemple difficile si la fl che marque 4h30 si l aiguille est entre le 4 et le 5 et indique donc 4h30 tu fais le calcul pour 4 heures et tu rajoutes la moiti
63. c tous les impr vus et al as du futur En cela nous adoptons une posture d ami critique sollicitant la parole et la compr hension de la personne en situation de formation accompagnant le pro cessus d apprentissage Ce r le de personne res source a t largement valoris par les tudiants et relev comme fondamental tant dans leur bilan de la d marche sur trois ans qu au niveau des valuations semestrielles de la qualit du s minaire La dimension collective de l accom pagnement se joue notamment en sous groupe quand nous travaillons la reliance entre r affiliation et reconnaissance de l appartenance une culture ici celle de l enseignement Avec nous voquons les diverses for mes de l accompagnement qui peuvent tre recues comme du soutien de la m diation de l tayage du renforcement positif de la r flexi vit partag e L valuation conseil vise alors provoquer des dynamiques identitaires profes sionnelles sociales psychologiques chez le form En valorisant son projet d action en lui donnant l envie d aller au del de ce qu il a fait jusqu alors les processus de conseil produisent de la r assu rance et sollicitent l estime de soi Des logiques 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION L ACCOMPAGNEMENT DANS LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS G N RALISTES d valuation conseil sont valoris es aussi bien dans le cadre des entretiens pers
64. c Chevalier 33 DANS L INTIMIT D UN TRANGE COUPLE LE PRATICIEN FORMATEUR ET L TUDIANT Denis Girardet 34 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE DIALOGUE ENTRE PRATIQUE ET TH ORIE UN PONT ENTRE DEUX MONDES Adozinda da Silva et Jean Louis Chancerel 35 CLAIRAGES TH ORIQUES POUR S ADAPTER AUX APPRENTISSAGES DES L VES Aurelia Tarchini 39 LA TH ORIE DONNE T ELLE NAISSANCE AUX PRATIQUES P DAGOGIQUES OU EST CE L INVERSE Carmen Golliard Zbinden et Nicolas Christin 40 SE RETIRER ET OBSERVER POUR COMPRENDRE Myriam 41 LE PROJET AU CYCLE INITIAL UN SOUTIEN L INT GRATION DES APPRENTISSAGES R gine Clottu 42 TE LAISSE PAS FAIRE PAR CE BOUT DE FER Jean Louis Paley 43 LES ARBRES DE CONNAISSANCES DANS LA CLASSE Alain Chaubert 44 QUELQUES MOTS SUR LE TRAVAIL DE MATURIT Denis Girardet 46 LA PAGE DES TABLISSEMENTS SE PROFESSIONNALISER APR S LA FORMATION DE BASE Patrick Gavillet 48 LA PAGE DES PRAFOS FILLES ET GAR ONS M ME TRAITEMENT L COLE Dounja Bielinski Sabina Ciminello Sandra Sch tz et Marc Emery LES LIVRES ONT LA COTE DES RESSOURCES LA COMMUNICATION SUR EDUCANET2 UN GRAND CHANGEMENT POUR LES ENSEIGNANTS Caroline Revelly 54 ENCORE LE SOUTIEN SOCIAL COMME FACTEUR DE PROTECTION DU BURNOUT DES ENSEIGNANTS Denise Curchod Pierre Andr Doudin et Val rie Peter 55 R FLEXION D UNE DIRECTRICE SUR
65. c la collaboration de Pierre Alain Note de la r daction valable dans tout le num ro Le masculin utilis pour les termes relatifs aux r les et aux fonc tions a un sens g n rique et non exclusif Il s applique donc aussi bien aux femmes qu aux hommes PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 5 POUR OUVRIR CE NUM RO NOUS DONNONS LA PAROLE UNE PRATICIENNE FORMATRICE QUI RAPPELLE L IMPORTANCE DE LA PRATIQUE R FLEXIVE DANS LE M TIER D ENSEIGNANT ET DANS LA FORMATION NOUS PROPOSONS ENSUITE DEUX REGARDS HISTORIQUES SUR LA QUESTION DES LIENS ENTRE PRATIQUE ET TH ORIE PUIS UNE VALORISATION DES SAVOIRS D EXP RIENCE AFIN D EN TIRER PARTI POUR SOI ET POUR D AUTRES PRAFO ET STAGIAIRE UN JEU DE MIROIRS Apr s plusieurs ann es pass es enseigner l anglais divers niveaux mon exp rience de prise en charge de stagiaires a coincid avec le d but de ma formation de praticienne forma trice PraFo et tr s rapidement j ai t frapp e par l impact de ce r le sur ma r flexion person nelle ainsi que sur ma pratique en tant qu ensei gnante au gymnase Ce questionnement induit par la collaboration active avec des stagiaires a servi de moteur pour moi dynamisant mon int r t pour l enseignement et les myst res li s l apprentissage Renouer avec la th orie apr s plusieurs ann es tout en regardant d autres faire m a permis de mieux comprendre ce qui coince dan
66. ces malheu reuses qu il s y m lait immanquablement un mouvement de recherche de soi Selbstsucht l autre souvent inconsciemment devenait l objet de son propre contentement s est alors efforc travers la rumination philoso phique des Recherches de 1797 de donner la bienveillance naturelle un ancrage moral visant la mettre r ellement au service de l autre et de son panouissement La m thode avec ses outils didactiques devra ainsi tre g r e par del la maitrise technique de ces outils comme un moyen de distanciation du p dagogue par rapport lui m me on pourra la comparer un b ton de relais avec lequel l adulte court en m me temps que l enfant jusqu au moment celui ci se sent et s av re r ellement capable de courir seul C est le lieu de rappeler l aver tissement que Pestalozzi lance en direction des p dagogues dans sa Lettre de Stans L homme veut si volontiers le bien l enfant lui pr te si volontiers une oreille attentive mais il ne le veut pas pour toi ma tre il ne le veut pas pour toi ducateur il le veut pour lui m me Sa philosophie de la M thode va ainsi peu peu se construire jusqu au Chant du Cygne de 1826 sur un principe d alt rit appuy sur les deux concepts d amour et de foi Liebe und Glaube ce sera l axe du troisi me volume des Ecrits sur la M thode Pestalozzi a explicitement associ la dimen sion morale une dimension religieuse C
67. che Disons le tout net c est parce qu il n est pas not que le TM se d marque des autres activit s scolaires c est parce qu il n est pas not qu il trouve justement toute sa valeur Il n emp che certains travaux par la qualit l audace l autonomie du parcours par la qualit de ce que nous appelons assez vulgairement le produit fini m ritent d tre salu s publiquement et ce d autant plus qu ils ne sont pas tous l u vre d l ves excellents pour le reste J ai assez d exp riences h las pour savoir que les r sultats chiffr s de nos tests sont souvent le simple reflet des qualit s ou des d fauts de nos propres cours en g n ral quand beaucoup d l ves compren nent mal c est que je n ai pas tr s bien expliqu ou n ai pas su int resser la classe Pour le TM il n en va pas de m me pour reprendre en l inver sant une vieille image footballistique l entrai neur est ventuellement responsable de l chec d un TM jamais de son excellence Tout au plus a t il fait confiance a t il laiss s exprimer sur le terrain l intelligence l originalit la finesse la cr ativit de nos l ves qui d cid ment n en PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 47 manquent pas A toutes et tous j adresse donc mes f licitations galement toutes celles et tous ceux qui ont simplement r ussi leur TM aux parents qui ont relu encourag encadr aux ordinateurs qui ont fini par fonctionn
68. chologie appliqu e 59 1 pp 37 45 Jaoul G amp Kovess V 2004 Le burnout dans la profession ensei gnante Annales M dico Psychologiques 162 1 pp 26 35 Truchot D 2004 Epuisement professionnel et burnout concepts mod les interventions Paris Dunod Denise Curchod Ruedi professeure formatrice la Haute Ecole P dagogique Lausanne membre de l unit d enseignement et de recherche D veloppement de l enfant l adulte denise curchod hepl ch Pierre Andr Doudin professeur l Universit de Lausanne et la Haute Ecole P dagogique Lausanne responsable de l unit d enseignement et de recherche D veloppement de l enfant l adulte pierre andre doudin hepl ch Val rie Peter assistante l Universit de Lausanne valerie peter unil ch 1 Une bibliographie compl te est disposition aupr s des auteurs ENCORE R FLEXION D UNE DIRECTRICE SUR AGIR R FL CHIR PRENDRE DU RECUL VOLUER PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 59 R FLEXION D UNE DIRECTRICE SUR AGIR R FL CHIR PRENDRE DU RECUL VOLUER En d cembre ces quatre mots qui annon caient le th me du num ro 10 de Prismes m ont interpell e et ont donn naissance cette suc cincte r ponse Ce que je dis n est pas nouveau je ne pr tends pas rivaliser avec les r flexions men es par les p dagogues ou les sp cialistes du sujet Partant de l id e que ce journal
69. cognitivisme et une confiance aveugle en les sciences humaines la peste du c ur o l on ne s occuperait que de la bonne relation au risque de tomber dans la fusion sentimen tale qui est une autre tombe de l autonomie la peste de la main renvoyant au technicisme qui transforme le p dagogue en m canicien des comp tences Difficile quilibre qui reste cependant es sentiel si l enfant doit acc der l autonomie il s agit qu il apprenne r fl chir distance des choses il faut encore qu il se convainque au fond du c ur qu il est capable de faire le che min par lui m me il importe enfin qu il sache par des exercices appropri s mettre en ceuvre les acquis de l apprentissage C est ainsi que s labore une th orie p dago gique sur la base d une anthropologie sp cifi quement li e l art de conduire les enfants Mais on en voit la limite elle ne sera jamais un outil tel que l on puisse dire prends et ap plique Elle renvoie immanquablement une r flexion qui a certes des appuis objectifs mais qui garde un ancrage subjectif dans la personne du p dagogue et dans le rapport d autonomie qu il entretient avec l enfant et d abord avec lui m me Cela ne peut tre mis en syst me il reste que cela peut et doit tre pens et labor dans une th orie qui a sa coh rence interne Et c est l toute la chance de l action p dago gique Que serait elle en effet si elle devait s
70. construction reconstruction de la pratique Qu est ce que cette r flexion La litt rature offre une large palette de descriptions parmi lesquelles on peut notamment d gager celle de Loughran pour qui la r flexion se com pose de plusieurs processus la d construction de la pratique examen des faits suivie d une confrontation des th ories personnelles qui peuvent s av rer ad quates ou non et peuvent d boucher sur la construction d une pratique reposant sur de nouvelles hypoth ses Cette d finition s apparente au cycle d apprentissage d crit par Kolb Pour Harrison et al le mentor doit par des interventions cibl es et ad quates permettre son stagiaire de progresser d une situation de d pendance envers les enseignants plus exp riment s vers l interd pendance mer gence d une certaine autonomie et coop ration pour aboutir la collaboration qui int gre l en seignant novice dans une communaut de pairs qui pourront le soutenir lui fournir un feedback correctif et l ouvrir d autres possibilit s Les in terventions du PraFo doivent par cons quent tre formul es de fa on soutenir le stagiaire tout en provoquant une remise en question qui le fera avancer Dans cette optique le tandem PraFo stagiai re devient une communaut r flexive d ensei gnants pratiquant une forme de qu te p da gogique l investigative pedagogy de Stones Ce type de relation n a rien de nouveau ce m
71. couloir un enseignant s inter rogeait sur le bien fond de sa r action et la dis cussion glissa peu peu sur la diff rence de nos attitudes face des conduites d l ves filles ou d l ves gar ons Pour ne pas rester sur de sim ples impressions nous avons donc voulu essayer de mener une enqu te chiffr e dans quelques classes pour confirmer ou infirmer ce ressenti Avant de commencer ce travail nous avons consult quelques ouvrages et articles qui trai taient de la discrimination entre filles et garcons l cole Si nous n avons pas obtenu de rensei gnements d terminants sur les diff rences de ton que l enseignante ou l enseignant utilise pour s adresser une fille ou un garcon peut tre en raison de la difficult d en faire une ob servation quantifi e nous avons constat que la litt rature p dagogique s est souvent pench e sur le probl me des repr sentations de l l ve fille et de l l ve gar on aupr s des enseignants et des cons quences de ces repr sentations sur leur parcours scolaire Sous le terme de curricu lum cach les sociologues ont mis en vidence toutes les acquisitions des l ves en classe ne relevant pas des programmes officiels Il s agit d apprentissages sociaux de transmissions de mod les de repr sentations et de valeurs Lemer amp Roulet 1999 La disparition des in galit s formelles dans le plan d tudes des filles et des gar ons n a pas apport de change
72. cueille mais sans lien direct sauf administratif avec les formateurs en entreprise Ces cours gra tuits sont partie int grante de l apprentissage et un chec est liminatoire Les associations professionnelles compl tent la formation dans leurs propres centres en organisant des cours interentreprises Les apprentis comme le souligne avec plaisir Jean Marc Chevalier font preuve d un excel lent comportement et appr cient de s oxyg ner l cole une fois par semaine Ils voluent dans une organisation et un cadre diff rents de la formation pratique Ils rencontrent leurs pairs et comparent les variantes selon les en treprises formatrices C est aussi l occasion d un debriefing En cas de probl mes les l ves b n ficient de l coute et du soutien de 4 m dia teurs d un service de sant et des prestations de conseillers aux apprentis dont l objectif est de pr venir et de traiter les situations de rup ture de contrats d apprentissage Concernant le corps enseignant des branches th oriques professionnelles la formation p da gogique s effectue en cours d emploi l Institut f d ral des hautes tudes en formation profes sionnelle IFFP Les enseignants de culture g n rale se forment la HEP Vaud Les ma tres de branches techniques intervenant dans le ca dre d une activit accessoire b n ficient d une formation p dagogique de 300 heures car ils poursuivent leur pratique professionnelle en rest
73. d triment des r f rences des d marches p dagogiquement vali d es Les activit s sont alors d termin es par des habitudes qui par d finition constituent une r ponse globale La r f rence d un acte d enseigne ment une th orie p dagogique suppose une prise de distance de la r flexivit D une mani re g n rale on associe pratique au fonctionnement dans la classe ou dans l tablissement scolaire et th orie aux lieux de formation la HEP Cette organisation est comme une vidence qui doit tre remise en question En effet 1 dans toute pratique il y a de la th orie le plus souvent implicite th orie naive de la per sonne th orie scientifique ou fondement des pratiques de la communaut ducative classe tablissement syst me ducatif Ces aspects se r v lent par une d marche de r flexivit sur sa propre pratique 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE DIALOGUE ENTRE PRATIQUE ET TH ORIE UN PONT ENTRE DEUX MONDES 2 dans toute transmission de savoirs dits th ori ques il y a n cessairement des m thodes des techniques des d marches certes abstraites et g n rales mais qui peuvent ou doivent se concr tiser dans des activit s concr tes On est alors devant un quadrant et non de vant une simple opposition pratique th orie Aspects pratiques Terrain des activit s enseignantes cours et s minaires HEP Aspects th oriques La relation entre pratique et
74. dans le subconscient des enseignants Les tudes que nous avons consul t es montrent que ces constats sont valables que l enseignant soit une femme ou un homme ce processus de cat gorisation de sexe ne d pen drait donc pas de la personnalit de l enseignant mais bien plut t de son v cu Vouillot 1999 Nous avons d bien vite abandonner notre premi re id e de recherche qui voulait s int resser au ton que l enseignante et l enseignant employait lorsqu il s adressait une fille ou un garcon cette recherche s est r v l e trop am bitieuse et nous n avons pas pu d terminer des items capables d observer et de d crire une no tion aussi subjective Cette question m riterait pourtant nos yeux une recherche mais elle d passait de beaucoup nos comp tences Nous nous sommes donc concentr s sur le travail oral effectu en classe et nous avons d cid de concevoir une grille d observation pour tudier si un enseignant interrogeait plus fr quemment les filles ou les gar ons dans sa classe Nous avons plusieurs fois simplifier notre grille d observation les premiers mod les test s se r v lant inutilisables Notre choix s est finalement arr t au mod le suivant Grille d observation Maitre Homme Femme Branche Degr Nombre d l ves filles garcons Nombre de des filles des garcons la classe questions pos es A UNE FILLE A UN GAR ON LA CLASSE Nombre de fois R ponse
75. de sciences de l ducation Se lon G Avanzini ceci manifeste le d sir d en finir avec un traitement exclusivement philo sophique des probl mes d ordre ducationnel consid r soit comme arbitraire et li des a priori contestables ou solidaires des modes de pens e d suets soit comme vain inf cond impropre transformer ou m me am liorer l ducation soit comme domin par une ten dance la contestation st rile La p dagogie cede le pas l application des connaissances des sciences humaines au champ de l enseignement et de la formation c est l apparition des Scien ces de l Education en tant que discipline C est aussi cette m me poque que se structure d finitivement l obligation scolaire elle suppose trois ruptures qui par ailleurs ne sont pas tota lement achev es l cole n est plus r serv e une classe sociale elle reste cependant toujours par la r ussite li e la classe sociale au pouvoir On constate des ph nom nes de reproduction La d mo cratisation des tudes est encore promouvoir en d pit des efforts faits dans ce domaine tous peuvent acc der la fonction d ensei gnant qui tait souvent r serv e aux clercs ou des personnes proches de la religion domi nante ou au pouvoir la professionnalisation de la fonction s impose elle s est largie toute la vie de l individu on parle alors d ducation permanente ou d ducation tout au lon
76. e une difficult de taille la multiplicit des approches mettre en place en relation avec les diff rences individuelles des l ves Elles sont nombreuses et toutes influencent l apprentissage Est ce possible dans une classe Pour viter l aide individuelle il est possible de faire travailler en semble deux l ves un l ve r put faible et un l ve maitrisant la comp tence en jeu Quel statut j accorde aux erreurs et essais de mes l ves Il y a plusieurs types d erreurs Les cours de p dagogie et de didactiques et les lectures en didactiques des math matiques m ont permis de me construire une typologie personnelle Le premier type d erreur est re lier aux probl mes de compr hension des consi gnes que ce soit oralement ou par crit De ce point de vue il est tr s important de proposer un travail sur les consignes afin qu ils d codent les implicites Nous pouvons aussi faire d autres exercices avec des consignes faciles afin d aller du facile vers le difficile fausse ressemblance des exercices Avant de pouvoir analyser une 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE DIALOGUE ENTRE PRATIQUE ET TH ORIE UN PONT ENTRE DEUX MONDES erreur d un l ve en difficult il faut qu il pro duise or nous savons tous combien un l ve en difficult a du mal passer du savoir au savoir faire Il reste souvent bloqu il convient donc de travailler cela avec lui Mes premi res tentatives pour int gr
77. e Il y a bien s r la solution du cours magistral pour tous et le contr le des connaissances qui mesure les apprentissages mais les besoins de chaque l ve besoins par ailleurs impr visibles n mergent plus Lorsque je choisis cette strat gie je me trouve devant une classe et non devant des l ves je suis es sentiellement une machine donner de l infor mation et qui contr le par des valuations que cette information est bien pass e Pour expliciter ces aspects je vais partir d un exemple v cu dans ma classe propos de la mesure Comment mesurer une longueur Nous pouvons le faire l aide d une r gle ou d un instrument d riv de la r gle Mais pour certains l ves il est pr f rable d utiliser des mesurants qui soient moins abstraits un m tre ruban une ficelle ou m me ce qui les implique encore plus des parties du corps pouce pieds pas empan etc On est devant deux strat gies Le choix doit tenir compte la fois des pr requis et du mode d apprentissage de l l ve et non de l objectif atteindre qui est le m me pour tous On peut reproduire cette strat gie par la suite dans comment mesurer une aire Le processus d apprentissage peut passer par le calcul ou par l utilisation de surfaces unit s carr s rectangles triangles On peut continuer par la mesure des volumes On peut de la m me fa on utiliser les calculs ou se servir de volumes unit s comme des cubes Ces deux str
78. e r duire une m canique mettre en ceuvre Qu en serait il de la libert et de l autonomie de l enfant si elle devait tre au bout d une m thode Gr ce Dieu la M thode Pestalozzi n est pas une m thode telle qu un mode d em ploi pourrait en tre fourni clefs en mains Pestalozzi a d ailleurs fini par r cuser le terme m me de M thode pour lui pr f rer dans son Chant du Cygne de 1826 la notion d d e de formation l mentaire La m thode est bien une d e qu il s agit de maintenir l horizon de l action p dagogique toujours forc ment par ticuli re li e au temps et au lieu Encore faut il que cette Id e soit pens e La formation des enseignants nous donne actuellement bien du souci d chir e qu elle est entre des sciences humaines qui poussent leur avantage des proclamations humanistes qui tournoient vainement dans le ciel et une thi que qui ne sait trop o s accrocher Il apparait que l articulation qu op re Pestalozzi au coeur de sa m thode entre l approche positive de la r alit humaine la pens e de l Id e d homme en devenir de libert et la responsabilit morale du praticien pourrait contribuer utilement la r flexion contemporaine Michel So tard professeur m rite l Universit Catholique de l Ouest Angers France Sp cialiste de l histoire de la pens e p dagogique en particulier dans ses origines modernes autour de Rousseau et de Pestalozzi
79. e relation entre les types de soutien social instru mental motionnel et mixte et les trois dimen sions du burnout pas plus d ailleurs qu entre l absence de soutien et le risque de burnout Par contre c est l valuation subjective du soutien social recu qui r v le un lien significatif avec le risque de burnout Ainsi un haut niveau de sa tisfaction du soutien social recu est li un bas niveau l chelle de d shumanisation et haut niveau l chelle d accomplissement profession nel Un bas niveau de satisfaction du soutien social recu est li un haut niveau l chelle de d shumanisation et un bas niveau l chelle d accomplissement professionnel Plusieurs interpr tations de ces r sultats sont possibles Une valuation positive du sou tien social recu semble constituer un facteur de protection de l puisement professionnel Une valuation n gative du soutien recu peut constituer un facteur de risque d puisement professionnel Cependant cette deuxi me affirmation doit tre nuanc e Ainsi lorsque l individu est en burnout il peut rencontrer des difficult s solliciter un soutien social et le percevoir comme satisfaisant En effet recourir au soutien social suppose des habi let s relationnelles qui sont difficilement dis ponibles lorsqu il y a d shumanisation de la relation Ainsi les enseignants qui auraient le plus grand besoin de soutien social sont ceux qui sont le moins m me
80. e Ecole P dagogique doc ron o Filloux J 1974 Du contrat p dagogique ou comment faire aimer les math matiques une jeune fille qui aime l ail Paris Dunod Legrand L 1986 La diff renciation de la p dagogie Paris Ed Scarab e 1 Les propos de cette partie sont ceux d une enseignante la t te d une classe destin e des l ves ayant des difficult s dans leurs apprentissages Ils sont parsem s de remarques th oriques qui sont des commentaires et des propositions de d marches venant d un th oricien 2 Cf dans le m me num ro l article d Alain Chaubert sur les Arbres de connaissances 3 Une bibliographie plus compl te se trouve sur le site avec un deuxi me exemple d velopp CLAIRAGES TH ORIQUES POUR S ADAPTER AUX APPRENTISSAGES DES L VES CONNA TRE C EST METTRE EN RELATION ET LA GRANDE ILLUSIONS CONSISTERAIT CROIRE OU LAISSER CROIRE QU IL SUFFIT DE C TOYER LA R ALIT D TRE IMMERG EN ELLE POUR LA COMPRENDRE POUR ACC DER LA BONNE COMPR HENSION DES FAITS AUXQUELS NOUS SOMMES CONFRONT S IL FAUT ORGANISER ACTIVEMENT LES OBSERVATIONS ET LES COORDONNER CRAHAY 2007 PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 39 Ce passage de la syn th se de Michel Crahay sur l chec scolaire d finit ce qui fait pour moi au stade j en suis de ma formation l int r t des recherches en p dagogie Il me semble en effet que les apports th oriques appo
81. e d une heure donc 15 degr s Donc 4h30 4x30 15 135 degr s Merci madame j ai compris Nous sommes proches d un dialogue socratique voir le dialogue dans le M non chez Platon Un second l ve plus rapide Tu prends ton rapporteur Avec le rappor teur tu peux mesurer un angle en degr s Le rapporteur est un instrument en demi cercle gradu sur sa partie sup rieure l arc de cercle Mais rappelle moi qu est ce qu un angle C est l intersection de 2 droites s cantes es tu certain Deux droites s cantes forment 4 angles Le point d intersection de ces 2 droites devient le sommet des 4 angles Alors qu est ce qu un angle Un angle est form d un sommet et de 2 c t s Dessine un angle l l ve dessine un angle Mesure cet angle Madame je n ai pas de rapporteur On peut en d duire que l l ve sait qu un angle se mesure l aide d un rapporteur Comment tu n en as un beau cadeau 5 et tu l as perdu Oui Madame Etbien tu dois en acheter un ca ne co te pas cher et c est indispensable pour mesurer les angles Pour tre un bon l ve il faut avoir de bons outils Explication toute la classe Observez bien ce que je fais je place le O central de mon rapporteur sur le sommet de l angle Je fais pivoter le rapporteur sur cet axe pour le poser sur un des c t s de l angle La mesure de l angle sera la graduation point de recherc
82. e r f rences personnels repr sentations stables ou collectifs Ils constituent un domaine de connaissance en relation avec les activit s de la vie quotidienne de l enseigne ment Les enseignants soit par coutume soit par leur formation professionnelle initiale soit par les formations continues ont construit une conception de leur pratique Ce sont ces aspects qui sont d terminants dans le choix de leur pra tique quotidienne Ils sont oblig s de prendre conscience des r sultats de leur enseignement aupr s des l ves De ce fait ils entrent dans des processus de r troaction et de r flexivit Toute personne souhaitant exercer une activit quelconque dans le champ de la p dagogie doit pouvoir comprendre et avoir acc s aux fonde ments si elle veut se lib rer des habitudes qui constituent le contrat implicite liant les acteurs sans qu ils aient conscience de la nature de leurs relations Cela passe par la connaissance et la compr hension des fondements id ologiques et des structures des syst mes ducatifs ainsi que des fonctionnements de tous les acteurs de l en seignement Pour cela il nous faut revenir aux situations situations d acquisitions et situations d enseignement et la compr hension des processus processus d apprentissage processus d acquisition processus p dagogique etc C est dans la composition continuelle de ces deux sour ces que peuvent se construire les compr hensions des m canisme
83. e s adresser un public non novice Les tudiants ont tous des pratiques d enseignement sp cialis et para doxalement doivent exercer en responsabilit compl te le m tier qu on leur apprend Dans ce contexte sp cifique la construction de la premi re comp tence peut se faire sans am nagements particuliers en privil giant la description et l analyse de situations originales pour permettre la construction d une telle posture Le savoir d ex p rience ou savoir professionnel est ainsi construit au moyen d une r flexion dans l action bas e sur des cognitions en situation Sch n 1993 Lave 1988 La deuxi me comp tence rel ve d un en seignement de type plut t acad mique qui s est souvent maladroitement r sum l acquisition de savoirs savants li s aux l ves aux savoirs en seigner aux environnements et contextes sociaux de l enseignement microespace m soespace et macroespace Nous tenons souligner avec Perre noud 1996 qu une comp tence ne se r duit pas la mobilisation cumul e des diverses ressources mentionn es ci dessus selon les situations profes sionnelles rencontr es mais une orchestration diff renci e des ressources Les d fis que nous devions relever suite l introduction des accords de Bologne 2006 et aux exigences de la CDIP 2005 en mati re de p dagogie sp cialis e portaient essentiellement sur la mise en place d une certification portant sur les pratiques profe
84. e savoir n existe pas alors hors des pratiques elles m mes E Renan affirme que la m moire d un homme tait alors comme un livre dans la transmission des contenus il s agissait non de textes lus ce qui aurait suppos l criture mais de paroles entendues et de rituels La naissance de l cole et la mise en place de la forme scolaire comme paradigme A partir de cette situation d indiff renciation va se construire une distinction entre le lieu de la vie quotidienne et un espace l on apprend l cole Dans cet espace avec ses dynamiques propres il y a production de pratiques p dago giques Elles sont les modalit s de l ducation r sultat d un processus historique complexe qui va pr senter des r gularit s et des changements Michel Foucault L Arch ologie du savoir de puis l Antiquit jusqu l mergence de l Educa tion permanente Dans l Antiquit l ducation ou paideia est selon W Jaeger formation de l tre hu main L tre humain a une mati re corps VOY PAR PITI EN QUEL ESTAT NOUS SOMMES Mathurin Cordier 1552 qui l individualise et une forme qui le rend partie int grante d une essence univer selle et immuable Le but de l ducation est de veiller ce que l individu accomplisse cette finalit et qu il ne se d tourne pas en chemin C est la vertu Ceci se r alise dans le cadre de la Cit l ducation est une des ressources pour construire une Cit jus
85. el de l enseignant Est ce que l valuation par l enseignant de la qualit du soutien social recu entretien un lien avec le risque d puise ment professionnel Ce sont les questions que nous traitons ici M thode Les donn es recueillies portent sur 137 ensei gnants Tout d abord nous avons examin dif f rents types de situations scolaires impliquant l enseignant et ses l ves p ex Lorsque vous n avez pas pu maitriser votre col re face un e l ve sur qui pouvez vous compter pour vous aider l enseignant et ses coll gues p ex Vous avez l impression que vos coll gues et vous ne partagez plus les m mes valeurs Sur qui pouvez vous compter pour vous aider cla rifier la situation l enseignant et les moyens d enseignement p ex Sur qui pouvez vous compter pour vous aider y voir plus clair lorsque vous doutez des nouvelles m thodes d enseignement l enseignant par rapport lui m me p ex Lorsque vous tes dans des doutes profonds quant vos comp tences pro fessionnelles sur qui pouvez vous compter pour vous couter ouvertement sans critique l enseignant et la direction p ex Sur qui pouvez vous compter lorsque ca ne marche pas tr s bien avec votre directeur et que vous ne savez pas pourquoi la reconnaissance que l enseignant estime recevoir pour son travail p ex Lorsque vous avez contribu la r ussite d un e de vos l ves par un soutien
86. elle ci n a chez lui rien de dogmatique ni d troit mais elle reste li e l influence pi tiste qui l a accompagn toute son existence durant il s agit de mettre en pratique le message van g lique La religiosit pestalozzienne a fini par se nourrir de la conviction que l effort moral d arrachement soi pour le service de l autre appelle dans le contexte social d goismes d cha n s une foi en lui et un soutien divin de l effort d sint ress que j accomplis dans sa direction Nous restons cependant dans l ordre du c ur en dehors de ou plus exactement par del toute orthodoxie doctrinale Yverdon les enfants continueront tre instruits selon leur religion mais les rassemblements r guliers de la communaut autour de Pestalozzi prendront des allures d exhortation thico religieuse L ordre de l agir Il ne suffit cependant pas d avoir des id es et de bons sentiments il faut encore savoir les faire passer dans la r alit C est la dimension de la main dont le p dagogue est invit s occu l enfant doit tre conduit prendre ses af faires en mains Physiquement d abord par une appropriation progressive du corps travers une gymnastique l mentaire Intellectuellement l l ve devra tre capable d appliquer les savoirs acquis sur les r alit s environnantes Economi quement encore les l ves d Yverdon iront en stage chez les artisans de la ville Moralement enfin le sentime
87. ement index l action tudiante et la pens e critique appliqu e la projection de soi dans un agir professionnel tudiante 2 Par rapport aux attentes de la profession les savoirs professionnels nonc s sont ad quats ces deux tudiantes ont tr s bien r ussi leur stage et ont b n fici de rapports tr s positifs de la part de leurs formateurs de terrain et universitaires Ce pendant au del de l ajustement pertinent aux situations la demande acad mique est que l tu diant interroge des valeurs des missions des fi nalit s En l occurrence la question de la diff renciation v hicule bien des controverses quant la s lection des l ves les repr sentations concernant les niveaux d intelligence l id ologie des besoins et des parcours individualis s la stig matisation Le texte 2 m ne cette investigation r flexive davantage que le texte 1 Les tudiants en enseignement naviguent dans un monde de savoir interm diaire entre formation scientifique prescriptions institu tionnelles et pratiques effectives sur le terrain L accompagnement de leur d veloppement pro fessionnel doit en tenir compte l appropriation de savoirs professionnels comporte plusieurs en tr es possibles Tout l enjeu est non pas de hi rarchiser entre elles ces entr es faire du texte 2 un mod le exemplaire et du texte 1 un mod le proscrire mais d aider les tudiants affiner les significations qu ils labore
88. en pratique quelques donn es viennent s ajouter nos r flexions th oriques Pour quelles raisons et par quelles formes de modifications le bruit et les comportements parasites outrepassant les limites acceptables de bonne transmission et de bonne r ception des messages circulant dans une classe se transforment ils en un travail paisible constant et productif Les phases de calme ou d agitation comment s organisent elles sont elles un indicateur de quelque chose de contr lable ou de d tectable par avance Le souvenir d une ombre sur le mur de la caverne de Platon s effacera t il d finitivement avec la nuit de l oubli ou sous le jour de nouvelles exp riences paraphrasant librement le philosophe qui d clare que nos pr jug s form s par nos sens et enfouis dans notre m moire et nos pens es ne seraient qu illusions Un possible ajustement au discours de Descartes ou l erreur de celui ci serait ce la raison de nos motions L ceuf pour Platon la poule pour Descartes ou l inverse mais en d finitive peu importe puisqu il n y a pas de seule et unique v rit concernant une r elle pr s ance de la pratique sur la th orie ou son contraire Carmen Golliard Zbinden eut certainement du courage mais plus encore envie de suivre son in tuition pour mettre en pratique sa mani re ce qui avait t trait en th orie Elle apprit ne pas croire ce qu elle n avait pas encore v cu Elle prit le risque d apprivoiser
89. er et aux imprimantes qui ont fini par imprimer Denis Girardet ma tre au gymnase de Nyon ayant suivi de nombreux travaux de maturit La r gle de la r daction est de ne pas publier de photos d auteurs Nous l avons tr s exceptionnellement transgress e pour marquer le d part et l investissement d un fondateur de notre revue LA PAGE DES TABLISSEMENTS SE PROFESSIONNALISER APRES LA FORMATION DE BASE Le m tier d enseignant devient plus exigeant et complexe il semble difficile voire impossi ble de trouver des arguments qui pourraient contester cette affirmation Mais existe t il de nos jours une seule profession chappant cette volution En fait dans le cadre de toute activi t chacun se voit confront l acc l ration des changements qui caract risent notre poque Ce probl me ne peut tre r solu que par une formation de base solide compl t e obligatoi rement et sur l ensemble de la carri re par une formation continue correspondant aux besoins individuels comme aux besoins communs tous les membres d une profession Au niveau d un tablissement scolaire dans le cadre de la formation continue on peut se de mander s il existe un bon quilibre entre les choix effectu s par les enseignants et les formations obligatoires qu elles soient organis es dans le cadre d un tablissement ou par le d partement Une des particularit s de l enseignant est qu il n a que tr s peu de possib
90. er les l ves furent un chec alors il fallait trouver d autres solutions Comment tre au plus pr s du v cu de l l ve Les l ves sont nombreux regretter l absence de liens entre ce qu ils apprennent et ce qu ils voient entendent et vivent et d plorent que l cole re fuse d aborder les sujets qui les int ressent ou de faire un lien avec le v cu sinon l cole leur apparait comme un tunnel avec son extr mit le probl me lancinant d une formation profes sionnelle Comment avoir envie d apprendre si tout leur parait si loin et si flou Commentaire du th oricien Dans les strat gies de l enseignante on ob serve une volont de diff renciation dans les strat gies d apprentissage accompagnement notamment On note aussi une centration sur les besoins des l ves qui apparaissent alors comme des r gulateurs des processus d appren tissage L valuation des apprentissages mais aussi l analyse des erreurs la prise en compte du v cu de l l ve font aussi partie des r gu lateurs ce qui donne une certaine densit au rapport pratique th orie l appel aux clairages th oriques est donc multiple Ce n est pas une simple application stricto sensu de la p dagogie de la maitrise Dans ce r gulateur complexe J L Chancerel 2003 il nous semble que l utilisation de la d marche des arbres de connaissance pour rait compl ter le travail p dagogique Les arbres de connaissances s inscrivent dans u
91. es ou d noncer les objectifs ou encore travailler davantage la vari t et la structure dans ses le ons En outre la formation PraFo lui a permis de r fl chir certains param tres li s la ryth mique en mettant des mots sur des notions sou vent difficiles expliquer Elle a pris conscience de la transversalit de cette discipline et se sent mieux arm e pour sa propre pratique Elle a pu ainsi am liorer sa communication avec les tudiants mais aussi communiquer de facon plus pr cise avec les parents d l ves qu elle rencontre Son souci et son souhait de partager avec d autres la conduisent relever l importance de la formation continue pour se renouveler dans une telle activit Propos recueillis par R gine Clottu et Denis Girardet 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION L CRITURE POUR PENSER L EXP RIENCE ET PRODUIRE DES SAVOIRS MODE D EMPLOI L CRITURE POUR PENSER L EXP RIENCE ET PRODUIRE DES SAVOIRS MODE D EMPLOI DANS TOUTES LES FORMATIONS IL EST DEMAND D CRIRE POUR PRENDRE DES NOTES RESTITUER DES SAVOIRS CONSTRUIRE UNE ARGUMENTATION EN VUE D UNE VALIDATION COMME SI L CRITURE ALLAIT DE SOI ET NE FAI SAIT QUE CONSTATER EXPOSER OU COMMUNIQUER OR NOTRE RAPPORT L CRITURE A EN AMONT UNE HISTOIRE ET AU MOMENT OU LE TEXTE SE FAIT L OP RATION N EST PAS NEUTRE EN SE FORMANT CONJOINTEMENT LE TEXTE FORME LES SAVOIRS QU IL TRANSFORME TOUT EN FORMANT TANT LA PERSON
92. es directeurs n ont pas pris le temps de les rencontrer Le statut de ma tre en formation est plut t bien respect le PraFo laisse son stagiaire un temps d adaptation et n intervient g n ralement pas dans les cours La collaboration est plut t bonne m me si la mani re de pr senter le futur prof aux l ves peut r v ler une certaine sup riorit hi rarchi que vis vis de l apprenant qui n est pas encore reconnu comme un coll gue Cote FIMP 2008 275 Meirieu P 2005 Lettre un jeune professeur Issy les Moulineaux ESF A l heure de son d part de l IUFM de Lyon apr s un mandat de cing ans Philippe Meirieu t moi gne de ce qu il a d couvert travers des discus sions avec des stagiaires et des nouveaux titulai res Passionn s par un m tier que la plupart ont r ellement choisi par vocation ceux ci se mon trent inquiets face la situation de d prime v cue par l Education nationale francaise o l administration est parfois bien confuse En exprimant beaucoup d optimisme sans nier les difficult s li es au m tier l auteur tente d en courager de jeunes professeurs conserver leur enthousiasme tant tous confront s aux m mes interrogations L ouvrage se termine par des entretiens int ressants avec de jeunes profes seurs r alis s par Marie Christine Le D Cote 37 14 2 MEI PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 53 Barlow M amp Boissi re Mabille 2002 Ec
93. es situations relati ves aux l ves et aux moyens d enseignement Ce constat va l encontre de ce que concluent Hobfoll 1988 et Halbesleben 2006 lorsqu ils observent que les enseignants ont tendance solliciter prioritairement un soutien motionnel Nous pouvons en d duire que les comp tences compl mentaires celles des enseignants sont disponibles au sein de l institution scolaire et qu elles sont g n ralement sollicit es et per cues comme ad quates pour aider r soudre des situations probl matiques Le recours ma joritairement un soutien instrumental plut t qu motionnel souligne une posture profes sionnelle des enseignants plus pr occup s de trouver des solutions ad quates pour leurs l ves que d tre entendus dans leur plainte Le soutien motionnel est particulierement requis lorsque l enseignant est confront des interro gations quant lui m me et dans des situations probl matiques avec la direction Ceci r v le la charge motionnelle que pr sentent ces deux PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 57 types de situation et sans doute la n cessit et le bien fond de recourir alors un soutien motionnel C est d ailleurs dans les situations probl matiques avec la direction mais aussi avec les coll gues que des enseignants interrog s mentionnent le plus fr quemment qu ils n ont pu compter sur personne pour les soutenir Cependant nos r sultats ne montrent pas d
94. et valuation des comp tences Pourquoi cette expression Nous avons pr f r l id e de dossier celle de portfolio propre au monde des arts Nous avons nous m mes consti tu lors de notre propre parcours de d velop pement un portfolio de comp tences et avons souhait croiser cette pratique avec le courant des histoires de vie en formation Conscientes de la puissance d une r flexion sur les processus de formation propre notamment la biographie ducative nous suivons Dominic Quelles sont les bases requises permettant l acquisition de comp tences nouvelles Dans quelle mesure peut on se fier aux certifications qui attestent de la maitrise d un savoir Les milieux accordent une importance consid rable l exp rience pratique Que sait on des articulations entre la connaissance formelle et l exp rience pratique notamment telles qu elles existent dans le par cours de formation professionnelle des adultes Offrir aux futurs enseignants le choix des traces de leur formation valorise selon les individus des connaissances plus instrumentales ou plus livresques des savoirs du quotidien ou certifi s li s ou non aux comp tences du r f rentiel de formation Nous avons acc s aux repr sentations de ces futurs enseignants quant ce qui participe de leur formation Ce choix d orientation du dossier et les conceptions de la formation des adultes aux quelles nous nous r f rons n emp che pas que
95. eurs qui nourrit bien des complexes pour la remplacer avec bonheur par celle que propose avec justesse Jean Louis le Moigne et que j ai mise en exergue de cette partie Ceci nous permettra d envisager avec plus de s r nit mais aussi de lucidit l in contournable suite de l aventure savoir d in venter son propre chemin d crivant Trouver et d velopper son propre chemin d cri ture Le comprendre et se laisser surprendre QUAND JE M INSTALLE MA TABLE DE TRAVAIL JE NE ME DIS PAS QUE JE VAIS FAIRE UN DESSIN COMME CECI OU COMME CELA JE PRENDS CE QUI VIENT QUAND CA VIENT JE CHERCHE JE ME LANCE JE M ARR TE JE PASSE AUTRE CHOSE J Y REVIENS QU APPELLE T ON SAVOIR DESSINER ON NE SAIT PAS DESSINER ON CHERCHE TOUJOURS Semp Car l criture m me install e reste tr s li e l histoire de notre rencontre avec elle Si elle commence se jouer avant l cole en lien avec la facon dont notre milieu proche se comporte avec elle et en use c est notre exp rience scolaire qui va en stigmatiser le parcours Les codes qu elle n cessite ne sont pas faciles ni vidents acqu rir les p dagogies sont parfois maladroites cet en droit qui les inculquent en amont du gain de sens qu elle procure teint e d encre rouge et parfois de profondes d convenues et humiliations qui ne peuvent manquer de jalonner notre rencontre PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI
96. exercice d une profession et s inscrit dans un processus impliquant une r flexion sur l exercice de la profession Et plus loin cet auteur ajoute le professionnel est d positaire d un savoir ancien souvent empirique dont il enrichit par sa pratique personnelle le capital constitu et dont il ne redoute pas la confrontation avec les d couvertes et les d marches scientifiques Ce savoir est la fois le tr sor d une profession qui le transmet il est aussi quelque chose qui se construit chez chaque personne qui exerce la profession Il y a donc processus de capitalisa tion partir d un noyau constitu par la tradi tion transmise travers les participations cet espace p dagogique qu est l cole L enseignant ou le formateur a t l ve Par la suite il s est inscrit dans cette institution avec un autre sta tut il n en reste pas moins vrai qu en d pit des formations professionnelles il lui sera plus facile de reproduire les modes de faire et les attitudes de cet espace Le savoir en relation la pratique est la fois contenu dans l activit elle m me mais aussi dans ce qui la pr pare et dans ce qui lui donne l gitimit et efficacit C est peut tre ce qui fait l essence de la p dagogie la fois son ancrage dans le champ du savoir scientifique et par ailleurs la n cessit de la libert dans l action de la vie quotidienne dans ce qui constitue son champ d action liber t de tous les
97. exp rientiels propres impr gn s de repr sentations forg es dans l histoire familiale scolaire sociale et dans des situations scolaires particuli res rencontr es sur le terrain des stages A partir de l les nonc s de savoirs profession nels supposent une r laboration th matique de savoirs externes et exp rientiels Leur nonciation d passe n cessairement un niveau strictement res titutif Les savoirs convoqu s sont transform s en significations pour l agir Reli s l exp rience ils incorporent dans le discours des aspects contex tuels aspects temporels et spatiaux personnes en pr sence situationnels circonstances dans lesquelles se d roulent l activit interactions probl mes et obstacles rencontr s intersubjec tifs origines des significations nonc es et sub jectifs affects questionnements conceptions et positions propres Ancr s dans l agir ils voquent des motifs motifs en vue de exprimant des buts pour l agir futur et motifs parce que pro posant des explications sur l action men e Les savoirs professionnels formalisent ainsi dans le discours de facon concr te des l ments n ces saires l agir connaissances et comp tences di dactiques p dagogiques etc principes normes valeurs crit res d auto valuation des actions men es ou observ es expression d intentions et de finalit s consid rations thiques etc En fin leur mise en texte im
98. explique le plus clairement possible quelles sont mes attentes concentration soin pr cision Les l ves se mettent tout de suite au travail L ambiance de classe est calme il n y a pas de bavardages seulement quelques murmu res pour demander du mat riel au voisin Je fais un tour de classe en circulant entre les tables puis je vais m asseoir au bureau J observe les l ves travailler En fin de le on je note que tous ont termin leurs travaux temps La qualit des co loriages ex cut s est bonne en g n ral Je signale le moment des rangements 10 mi nutes avant la fin de la p riode Mes consignes sont ranger rapidement retourner s asseoir sa place et attendre la sonnerie en silence Je profite de cet instant de calme pour dire aux l ves que la facon dont s est d roul le cours sera similaire pour tous les cours suivants La sonnerie retentit Je lib re les l ves Le vendredi suivant lorsque les l ves ont pris place je leur rappelle rapidement les r gles de classe et les consignes du travail en cours Un l ve fait un commentaire voix haute l un de ses camarades Je le rappelle tout de suite l ordre Le cours se d roule dans le calme Au moment des rangements je dois reprendre un l ve qui parle pendant que je donne les consignes Je lui signale son manque de respect et lui donne un avertisse ment s excuse de m avoir interrompue En conclusion la description de cette mise
99. f note 1 Sachant que Sch n a distingu la r flexion dans l action et sur l action in action and on action et que toute r flexion demande de la disponibilit et du temps on peut arguer que le stagiaire en responsabilit dispose de moins de temps pour l introspection vu le nombre de sollicita tions auxquelles il doit faire face pr paration de cours pour ses classes participation la vie de son tablissement visites par son PraFo ou ses PraFos ainsi que par des repr sentants de la HEP cursus la HEP Quand en effet prendre le temps de r fl chir sur sa pratique lorsqu on vit constamment dans l urgence Certains sta giaires pourraient en conclure que la pratique r flexive est un luxe qu ils ne peuvent se per mettre Ce serait fort dommage sachant que C est cette m me pratique r flexive qui permet un enseignant de tenir la distance Enfin comment s engager dans une commu naut de r flexion avec son PraFo d s le moment c est justement ce dernier qui doit valider ou non la pratique Il semble vident qu une telle association ne peut fonctionner que dans le cadre d une relation bas e sur la confiance un lien humain fort et une envie partag e de progresser Dans cette relation le PraFo se doit de ne pas m langer ses divers r les afin que le stagiaire soit toujours au clair sur leurs positions respectives Pour r ussir leur collaboration Pra Fo et stagiaire doivent faire preuve d ouverture
100. formation des d marches structur es comme les s minaires d int gration de la HEP Vaud l criture de pratique ou encore une grille d auto valuation et un projet de formation pro fessionnelle en enseignement sp cialis illustrent des mani res de conduire la formation dans la dur e et d accompagner les tudiants afin qu ils construisent leur identit professionnelle A l cole le dialogue de l enseignant avec son l ve le projet au cycle initial les arbres de connaissances en classe ou le travail de maturit au gymnase sont autant de facons de donner l l ve des points de rep re une stimulation un cadre ce qui lui permettra de s investir d entrer et de progresser dans une d marche dont la fina lit sera de l amener apprendre r fl chir grandir m rir prendre son envol voluer Une derni re partie nous propose des r sultats de recherche sur l puisement professionnel plus particulierement sur le soutien social Enfin une directrice et un directeur nous font part de leurs r flexions sur les difficult s du m tier d enseignant La r daction de Prismes appr cie particuli re ment les contacts enrichissants avec de multiples auteurs qu elle profite de remercier Elle souhai te ses lecteurs de tous horizons une excellente lecture autour de ces questions complexes des savoirs des pratiques et des apprentissages Le comit de r daction Ce num ro t r alis ave
101. g de la vie Dans un premier temps des auteurs s inscri vant dans une id ologie positiviste tentent de d finir une science de l ducation Pour H Ma rion ce serait l tude m thodique la recher che rationnelle des fins qu on doit se proposer en levant les enfants et des moyens les mieux appropri s ces fins C est une science qui s applique la pratique A Comte les appelle les sciences appliqu es elle entre dans la ca t gorie des sciences morales H Marion pr cise de quel type de science il s agit pareille aux sciences physiques et naturelles en ce qu el le cherche comme elle des lois c est dire des rapports constants entre les ph nom nes des relations de causes effets elle en diff re en ce qu elle n atteint pas des lois d une enti re n cessit permettant des pr visions infaillibles et la production coup s r de l effet que l on voudrait dans des conditions donn es L auteur met cette limite en relation avec la complexit des ph nom nes et avec un facteur qui inter vient dans ce type de situation la libert N Chabonnel r sume le statut par la phrase lapi daire science de la nature par sa m thode science morale par son objet elle serait science pratique par son but On est loin d une ap plication des r sultats des sciences humaines des actions d enseignement Ce sont ces actions d enseignement qui sont l objet d une science la science de l ducati
102. gr dients ont t l uvre Ecrire pour crire paradoxalement Pour oublier qu on n crit pas en constatant qu on le fait qu on peut le faire Quelques d clencheurs inopin s peuvent dans ce but se r v ler utiles qui amorceront un processus quasi malgr soi des talents d criture sont souvent tapis pr ts surgir et servir mais quel regret de ne s en apercevoir parfois que si tard Alors les ann es fastes cela a t possible j ai mis en place des ateliers d critures avec les tudiants s appliquant toute criture quelle qu en soit la forme ou le domaine pour veiller celle qui sommeillait parfois douloureusement en eux et qui une fois activ e a pu par transfert s exer cer sur le domaine emp ch Quelques m moi res cons quents ont ainsi merg contre toute attente au plus grand profit de la science Mais pas seulement Lire pour crire aussi La lecture en effet sert remarquablement l criture I ne s agit pas de copier ou pire de plagier simplement se laisser p n trer de la facon d crire des autres com ment cela marche comment elle s est faite et ce que cela fait Toute forme de lecture aussi est agissante pas seulement voire surtout pas elles ne sont pas un bon exemple ces critures s ches et d saffect es qui font la d solation ennuyeuse de nos biblioth ques th oriques Non de v ritables crits mis en intrigue au sens de Ric ur qui inciten
103. he du rapporteur avec le 2 7 c t de l angle Un l ve Madame comment m y prendre je ne com prends pas Tout ce que je peux te dire c est la m me explication que pour ton camarade peut tre avec la montre tu comprendras L l ve reprend l explication par les heures avec un camarade qui avait compris mes explications Commentaire de l enseignante Il a plusieurs chemins pour apprendre et at teindre un m me objectif Il est donc important de varier mes modalit s d enseignement afin de prendre en compte les diff rents styles d appren tissage des l ves Je consid re que l homme est n pour apprendre tout n est pas inn il est apte acqu rir la naissance toutes les cultures et lan gues Les humains ne sont pas d embl e des l ves ils apprennent l tre A moins de s inscrire dans une p dagogie vis e de s lection il est difficile de distinguer les bons et les mauvais l ves L Legrand 1986 p 33 La p dagogie de la maitrise consid re que chaque l ve va appren dre son rythme B S Bloom 1972 les besoins sp cifiques mergent au long du processus d ac quisition des connaissances et de structuration des comp tences La question est alors comment diff rencier mon enseignement Lorsqu il s agit PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 37 de mettre au point un enseignement individua lis adapt aux besoins des l ves il faut faire fac
104. i re significative l ad quation de son enseignement aux l ves et au contexte La pratique quotidienne de l enseignement et la th orie constituent classiquement les deux p les d une opposition que l on identifie le plus souvent aux terrains et aux lieux de recherche et de formation Il ne suffit pas pour tre ensei gnant d avoir fait des tudes sup rieures dans les champs disciplinaires et dans des d marches p dagogiques de poss der des connaissances il faut aussi tre capable de rapporter les faits aux connaissances que l on a acquises c est toute la dimension du praticien Bien s r on pourra ob jecter que l action humaine ne requiert aucune justification th orique que l action est aux an tipodes de la th orie que de plus les urgences du moment sont pratiques que les r sultats de l action se mesurent en termes d acquis concrets et enfin que ce n est pas le moment des th o ries ni des id ologies tant donn que celles ci ont d montr leur chec et leur effondrement d finitif ouvrant finalement la voie la r a lit concr te voie qui doit mener au choix des circonstances les plus ad quates pour aboutir une action efficace La forme que prend la pratique quotidienne de l enseignement est un choix parmi plusieurs d marches p dagogiques choix qui se fait en relation avec une situation concr te De plus en plus les urgences non pr visibles requi rent des interventions imm diates au
105. icienne formatrice Stefanie Budde a pu aller plus avant dans sa for mation personnelle et s ouvrir au contact avec des adultes Si un v nement impr vu ou une question survient c est l occasion pour elle de se plonger dans la th orie notamment dans le domaine de la psychomotricit Ses r flexions et ses observations l am nent constater que chez le jeune enfant tout passe par le corps En effet celui ci tel un buvard pompe une quan tit de choses dans son environnement et les restitue sous la forme de divers messages ges tuels Les effets de miroir rev tent un caract re essentiel pour la formation de l tudiant ce que les enfants renvoient en utilisant un vocabulaire non verbal mais aussi ce que la PraFo observe et restitue par ses commentaires par exemple les l ves n coutent plus et sont agit s alors que la stagiaire parle depuis plus de cinq mi nutes L enseignant doit apprendre d coder ce langage corporel et identifier ainsi des en fants en souffrance des appels au secours ou au contraire une aisance ou un bien tre Avec enthousiasme Stefanie Budde r v le que son activit de praticienne formatrice ne lui a apport que des points positifs Elle men tionne les regards ext rieurs des tudiants qui viennent avec des apports p dagogiques et des bonnes id es ce qui par un effet de miroir aide la PraFo se renouveler Elle a aussi pu pr ciser davantage sa mani re d exprimer les consign
106. icitation des indicateurs pris en compte par celui ci dans la conception de ses d cisions d action Les recherches en didactique professionnelle montrent que la pertinence de l ac tion d une personne exp riment e est directement li e au niveau de conceptualisation qu elle a de la situation de travail C est ce que Leplat 1985 a appel repr sentation fonctionnelle Samur ay amp Pastr 1995 s attachent identifier ce qu un op rateur retient de la situation de travail comme pertinent par rapport au but assign en analysant l une des comp tences primordiales de l expert celle de distinguer dans une situation de travail l important de l accessoire Ces auteurs nomment invariants op ratoires les indicateurs des di mensions pertinentes de l action Par exemple lorsqu un enseignant observe ses l ves l coute d un r cit historique il se renseigne sur la qualit de leur attention et peut d cider de poursuivre celui ci ou de s interrompre Or cette observation souvent implicite les enseignants disent volontiers qu ils ressentent la classe est constitu e d une multitude d indices qu il s agit de mettre jour En formation initiale d enseignants la concep tualisation de la pratique enseignante des prati ciens formateurs vise l laboration d une repr sen tation fonctionnelle de leur activit Ce n est qu partir de cette repr sentation qu ils pourront d finir des objets d observation e
107. iff renciation dans le contexte de l enseignement sp cialis o elles ont chacune men un stage Texte 1 Dans cette cole les probl mes physiques des enfants demandent une lourde installation et adaptation du mat riel en fonction des diff rentes contraintes li es leur handicap Une de mes premi res comp tences concerne donc l utilisation des ressources Inter net se servir des technologies nouvelles Diff rencier galement une comp tence Par cette pratique l enseignant va respecter l h t rog n it du groupe classe et par cons quent respecter une des clauses du cahier des charges de l enseignant primaire l enseignant favorise la meilleure progression des apprentissages en conduisant chaque l ve son rythme et par le cheminement qui convient la maitrise des objectifs Texte 2 J ai appris que l objectif de l ensei gnement sp cialis est d offrir chaque enfant les mesures p dagogiques et ou th rapeutiques n cessaires son meilleur d veloppement en vitant le pi ge d une p dagogie exclusivement compensatoire L enseignant sp cialis doit assu rer la relation et la communication pour pouvoir d celer chez chaque enfant des aptitudes de mani re ce qu il puisse entreprendre la t che PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 21 qu on lui propose en l accompagnant dans la t che en explicitant ce que l on comprend de ses productions En reprenant q
108. ilit s de disposer d un regard ext rieur pour l aider prendre du recul analyser ses pratiques valuer ses besoins et fi nalement voluer dans son m tier La loi sur le personnel de l Etat de Vaud a mis en place pour chaque collaborateur un entretien d valuation annuel dont un des volets consiste tablir un plan de formation individuel et par cons quent d avoir sans doute une plus grande ad quation entre les besoins du collaborateur du service des usagers et les savoirs professionnels Les en seignants font exception cette r gle La struc ture d un tablissement scolaire avec un nombre parfois impressionnant d enseignants pour un seul responsable p dagogique justifie videm ment cette diff rence Toutefois n y aurait il pas un manque ce niveau manque qui m riterait d tre combl pour le b n fice des enseignants et de leurs l ves La formule id ale reste toute fois trouver et on peut souhaiter beaucoup de courage ceux qui s attaqueront cette lourde t che La formation qui pr valait il y a quelques d cennies tait l chelle cantonale la g n ration des enseignants dont beaucoup arriveront la retraite dans moins d une d cennie se souvient de la grande poque des recyclages L exemple le plus vident correspond la naissance de la ann e dite r nov e qui avait conduit re cycler l ensemble des enseignants de ce degr m me ceux qui venaient de
109. ils ont r ussi enseigner des ann es sans les utiliser et voil un surcroit de travail Les facteurs motionnels g n rent des senti ments d agression et de frustration et impliquent des comportements ind sirables Dans le domai ne de l apprentissage des nouvelles technologies on est particulierement touch par les motions car les apprenants ont l impression de ne plus rien savoir de ne plus avoir de comp tences sta bilis es d o un fort sentiment de frustration Comme formatrice j ai identifi quelques pis tes favorisant le changement n cessaire dans la pratique professionnelle des enseignants en limitant les r sistances Un changement provoque des craintes l giti mes de l apprenant faut imp rativement les entendre les identifier comprendre leurs causes et partir de l casser les repr sentations n ga tives en valorisant les vertus du changement Faire prendre conscience des choses relever des informations les verbaliser Partager des exp riences l objectif premier est de rendre le change ment sympathique Donner des signes de reconnaissance du tra vail rejoindre les apprenants sur leur terrain Valoriser le travail permet de faire alliance avec l apprenant Avoir de la reconnaissance mutuelle est une des cl s de r ussite du changement Rester imp rativement dans la zone proximale de d veloppement selon Vygotsky Il est inu tile de vouloir amener les participants
110. in es collaborer dans le m me lieu d ensei gnement ou le m me cycle On compte ensuite sur le bouche oreille et sur l effet boule de neige pour qu un maximum d autres ensei gnants en b n ficient Dans l tablissement di rig par le soussign une tendance tr s claire s est d gag e ces derniers temps sur la recher che des solutions permettant de r pondre des questions r currentes actuellement comment g rer une classe difficile Comment pr venir les incivilit s Ces pr occupations tourn es vers les probl mes li s l ducation et au do maine relationnel succ dent une tendance privil gier des cours sur l enseignement et les m thodes travers des th mes comme la dif f renciation ou l valuation au moment des premiers pas d Ecole Vaudoise en Mutation EVM ces sujets ont norm ment interpell les enseignants Pour nombre de ces derniers ce n est plus le cas actuellement car ils sont avant tout pr occup s par l accroissement des probl mes ducatifs constat s de plus en plus d s le moment de l entr e l cole Cet int r t est donc bien souvent le reflet d un r el besoin d enseignants d stabilis s par l volution du comportement des l ves Plus que jamais le m tier d enseignant doit tre consid r comme une activit risques La lecture du num ro de novembre 2008 de Prismes consacr l puisement professionnel est d ailleurs conseill e toute personne q
111. ion avec 40 l ves et avec de vrais acteurs Ces ateliers ont ainsi donn naissance au sc nario du film La fin du film est tr s belle pr cis ment parce qu elle nous laisse avec nos interrogations sans apporter de solution miracle l cole reflet de notre soci t Cote 791 091 087 CAN C line Bui et Henriette Cochard biblioth caires DES RESSOURCES LA COMMUNICATION SUR EDUCANET2 UN GRAND CHANGEMENT POUR LES ENSEIGNANTS LA COMMUNICATION SUR EDUCANET2 UN GRAND CHANGEMENT POUR LES ENSEIGNANTS Le projet cole et informatique n en 2002 pr voit d ici 2012 une connexion internet dis position de chaque enseignant en classe et en salle des maitres Les objectifs sont d velopper et faciliter la communication entre le D parte ment de la formation et de la jeunesse DFJ les services de l enseignement et le corps ensei gnant fournir une adresse de messagerie tous les enseignants restreindre l usage des canaux d information et de communication tradition nels favoriser l int gration des Technologies de l information et de la communication TIC La Direction g n rale de l enseignement obli gatoire DGEO a d cid pour des raisons cono miques d offrir chaque enseignant une adresse professionnelle de courrier lectronique sur la plateforme suisse Educanet2 La communication lectronique a pour avantages de baisser les co ts et d acc l rer la diffusion de l information Tou tefois
112. ions de l cole de ses valeurs des dispositifs l gaux favorisant des rela tions de confiance entre les parents et l cole les l ves et les enseignants D un moment dans le pensum collaborer au del de l change de travaux et de d finitions d objectifs Certes en mati re de supervision p dagogi que les enseignants ont des pr f rences diver ses par rapport au type d aide recevoir c est une culture qui n existe pas elle est cr er Elle fait peut tre peur La lumi re effraie davantage que l obscurit Prendre du recul et voluer est ce que cela ne procurerait pas la possibilit d avoir une vision d ensemble qui permettrait peut tre de mieux comprendre ou de g rer la lassitude le stress et l irritabilit et de prot ger les enseignants d un puisement professionnel Il s agit quelque part d un d veloppement personnel et professionnel des enseignants confront s qu ils sont un m tier en plein chan gement un m tier qui les sollicite de plus en plus sur le plan relationnel et motionnel La supervision leur offrirait peut tre un espace de parole de reconnaissance de leurs actes de leurs difficult s un lieu de pens e commun un moment privil gi C est peut tre ce que j aurais souhait en tant qu enseignante avant d assumer des res ponsabilit s de direction B atrice Engeli directrice de l tablissement secondaire de Morges Beausobre ANNONCES PRISMES REVUE P
113. ise en pratique d actes p dagogiques de vrait elle normalement proc der d une approche th orique ou est ce le contraire Serait ce une mani re inappropri e de poser ou se poser la question Une forme de r ponse l nigme de l uf ou de la poule n impliquerait elle pas diverses alternatives Les chemins de ces inter rogations nous renseignent ils mieux que leur cartographie Ce qui va tre relat par Carmen Golliard Zbinden tudiante stagiaire en arts visuels s est construit en d incessants allers et retours d impr visibles d tours parfois comme une danse sur un fil au dessus de contr es vierges ou m me hostiles D barquer dans une classe pour remplacer au pied lev une enseignante que les l ves viennent de contraindre abandonner sa place ne se pr sente pas a priori comme une ballade sur un fleuve tranquille Lorsque entre praticien formateur et tudian te nous avions abord de mani re th orique la gestion de classe nos discussions avaient aussit t voqu des sentiments de craintes provenant de rumeurs sur la r putation de certaines classes En cours de stage diverses observations rapportaient des attitudes ou des comportements visiblement inadapt s au cadre scolaire de la part de certains l ves Lors des analyses de pratiques nous avi ons effectu une observation plus pr cise diff renci e et particuli rement cibl e des causes et des effets perturbateurs provoqu s par un o
114. iser et la conduire s agit d adosser sa repr sentation fonctionnelle de la situation ce qu il sait C est cet endroit pr cis que nous situons un espace d articulation pertinent entre pratique et th orie C est dire l engagement des savoirs th oriques construits dans une d marche d apprentissages acad miques ou labor s au cours d exp riences conceptualis es pr alablement dans la planifica tion de l activit du professionnel On comprend mieux que les psychologues du travail analysent autant les d cisions d action qui seront effective ment mises en ceuvre activit r alis e que celles qui ne le seront pas faute de pertinence activit cart e ou de r alit activit emp ch e Ainsi un enseignant de physique d cidera de donner son cours d astronomie en classe plut t que de se d placer dans un observatoire parce qu il ne le peut pas proximit co ts impossibilit de r u nir ses l ves en dehors des heures de classe ou parce qu il ne le veut pas risque de d bordement ou d indiscipline Son jugement professionnel lorsqu il est fond sur une analyse de l efficience de l activit constitue sa comp tence Constituer un nouveau sch me d action A l image du marin qui v rifie en permanence que les d cisions qu il a prises sont encore perti nentes l enseignant exp riment est capable de v rifier en continu que son action lui permettra d atteindre les buts qu il a choisis Son tablea
115. it justifier ou invalider une pratique tayer une r flexion sans prendre le temps de lire pour m enrichir Parfois un mot m accroche et je m installe dans la pen s e de l auteur Mais le temps presse entre les corrections et les rencontres de r seaux face la fatigue en fin de journ e mes en vies se ternissent Je lis mais peu J arrache parfois quelques p riodes quand Pro Familia vient en classe je sors mon livre lors d une conf rence des ma tres Mais plus jamais je ne m installe vraiment dans un livre profes sionnel Mes obligations remplies j ai besoin de prendre le large d aborder d autres acti vit s de penser d autres choses Je suis fa tigu e et me concentrer sur la pens e autre alors que je l ai fait toute la journ e je n y arrive pas plus J ai parfois l impression que ce livre tout corn gliss dans mon sac me donne bonne conscience face aux coll gues qui regardent ceux du terrain en s interrogeant mais pourquoi ne lisent ils pas plus Claude Roshier enseignante PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 1 9 CETTE DEUXI ME PARTIE PORTE SON REGARD SUR LA FORMATION ET SUR LA MANI RE DONT SE CONSTRUISENT LES COMP TENCES PROFESSIONNELLE ET L IDENTIT D UN NOUVEL ENSEIGNANT D MARCHES D CRITURE JOURNAUX DE BORD DIVERSES D ACCOMPAGNER L TUDIANT DANS LA FORMA TION DE BASE OU EN ENSEIGNEMENT SP CIALIS AUSSI BIEN DANS LE MILIEU DE L ENSEIGNEMENT QUE DANS LA
116. j ai t amen r fl chir sur le comportement de certains l ves les l ves dits en difficult Tout d abord en participant un travail de recherche dans le cadre du congr s Des int grations organis par la HEP Vaud qui examinait les diff rentes strat gies mi ses en place dans les tablissements pour optimiser l int gration des l ves besoins particuliers mais aussi en classe lors des heu res de cours Je me suis parfois senti d muni face au comportement provocateur ou os tensiblement d sint ress de certains l ves Pourquoi tel l ve ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer le plus sou vent d une mani re qui m tait d sagr able en contestant en lisant le journal pendant le cours ou en se couchant sur sa table pour manifester son ennui Quelques lectures th oriques me furent d une aide pr cieuse parmi lesquelles je distinguerai La vie commune de Todorov et Les relations dans la classe au coll ge et au lyc e de Rey Tous les sympt mes d crits par Todorov comme tant des manifestations d un besoin de reconnaissance ont particuli rement retenu mon attention puisque j avais l impression de trouver tr s pr cis ment une description de situations auxquelles j avais t confront mais galement les r ponses aux questions que je me posais ou tout au moins des pistes me permettant de pousser plus loin ma r flexion Prendre conscience que dans certai
117. justement la fonction auto g n sique de l criture qui d s lors devient productrice de ce qui n apparaitrait pas sans elle A ce titre elle est au service de la recherche fai sant quelque peu reculer les fronti res du pas encore crit ce qui est bien l objectif de toute recherche tout en flirtant de plus ou moins pr s avec sa but e ultime de l in crivable qui peut reculer un peu mais ne plie pas La n cessit d crire m a impos un appro fondissement d analyse que je n aurais pas fait parce que la n cessit de trouver des mots pour d tailler des faits des explications des interpr tations c est tr s productif Ce n tait pas des id es qui taient l que je cherchais construire mais des id es qui venaient de la n cessit d crire de l effort d crire Fran oise op cit JE NE PENSE PAS JE LE D COUVRE EN L CRI VANT Pascal Quignard Alors entre formel et informel diurne et noc turne motion et distanciation sujet et auteur inspiration et souci du vrai se glisse l espace d une formalisation provisoire par l criture qui d s lors se montre un des plus puissants vec teurs de pens e et de savoirs Pour en user il est important de s autoriser jouer avec les mots sinon ce sont eux qui se jouent de nous et de nos savoirs dont nous restons alors en de La science a donc tout gagner se r concilier avec cette fonction de l criture sans pour autant la su
118. l base du statut de praticien formateur le r le d accompagnant d un enseignant en for mation et le r le d enseignant pair sur lequel se base principalement la formation mutuelle p 63 Tout l int r t de cette recherche me semble tenir justement au fait que parler de formation mutuelle ne gomme aucunement l asym trie le PraFo reste celui qui guide vers la ma trise son tudiant mais pr cis ment en construisant des projets communs construction durant laquelle les deux collaborent comme des pairs S appuyant sur Sch n Clottu montre ce balancement constant et productif de la parit et de l asym trie Au d part il y a une asym trie puisque le formateur essaie de montrer une pratique Ce pendant le fait m me qu il le fasse place celui ci devant l exigence de passer de l implicite l ex plicite Si cet effort rencontre celui de l tudiant que la communication fonctionne que le duo est en mouvement dans des actions partag es ils sont dans un processus tr s formateur aliment tour de r le par l un et l autre membre du duo dans une relation qui retrouve une dimension sym trique Mais cette sym trie n implique pas que les diff rences disparaissent au contraire celles ci alimentent la richesse des interactions et de la formation mutuelle p 19 Mais cette oscillation entre parit et asym trie ne se trouve pas sans un grand esprit de finesse un climat de confiance est n cessaire pour que la cri
119. lazaola Giger 2007 4 Clerc A Stierli E Tschopp 2008 Journal de bord et m ta texte la fin de chaque semestre l tudiant e remet au formateur responsable du s minaire d int gration continu un m ta texte nourri d extraits du journal de r flexion per sonnelle et d apports des cours stages lectures 5 Maela Paul 2004 p 314 La d marche d accompagnement n a de sens que si elle est anim e par une interrogation sur l existence et non sur un probl me r soudre qui d bouche sur une ouverture des possibilit s 6 Vial M amp Caparros Mencacci 2007 L accompagnement professionnel M thode l usage des praticiens exercant une fonction ducative Bruxelles De Boeck 7 Jorro A 2008 L valuation conseil un processus dialogi que au service de la r gulation In L valuation conseil en ducation et formation Les Dossiers des Sciences de l Educa tion Universit de Toulouse Le Mirail Presses Universitaires du Mirail France pp 7 13 8 Vanhulle amp Schilling 2005 p 16 L vesque M amp Boisvert E 2001 Portfolio et formation l enseignement Th orie et pratique Qu bec Les ditions Logiques 9 Cifali M amp Andr A 2007 crire l exp rience Vers la recon naissance des pratiques professionnelles Paris PUF p 3 10 Barlow M amp Boissi re Mabille 2002 crire son journal p dagogique Analyser et laborer sa pratique Lyon Chro ni
120. le nous savons ce que le livre veut dire comprendre les mots difficiles en les cherchant dans le dictionnaire r pondre des questions si la r ponse est dans le texte prendre des informations dans le texte pour pouvoir r pondre aux questions nous savons lire des livres de diff rentes sortes lire un conte lire un roman lire une BD lire un po me lire un texte pour la CE lire un horaire de bus lire un plan lire un journal DESCRIPTIF L arbre de connaissances est repr sent par des feuilles ou blasons qui permettent cha que l ve de nommer ses savoirs et ses savoirs faire y compris ceux qui appartiennent son exp rience de vie au domaine extra scolaire des brevets repr sent s par des l ments figu ratifs ou des ic nes qui permettent de recon nous savons participer au rallye lecture choisir et lires des livres r pondre aux questionnaires nous savons choisir un livre regarder la page de couverture lire ce qui est au dos dire le nom de l auteur de l illustrateur lire des passages dire pourquoi on a envie de le lire nous savons parler d un livre dire qui sont les personnages oU se passe l histoire quand se passe l histoire le chemin de l histoire comment elle commence comment elle finit le r sum du livre les tapes du livre pourquoi on l a aim ce qu on n a pas aim naitre des savoirs l
121. le m tier Revisiter ainsi ma pratique non seulement actuelle mais pass e a t pour moi un aspect enrichissant du travail de PraFo en ce qu il m a permis de mesurer le chemin parcouru ou non et ouvert des perspectives int ressantes sur l avenir Les remarques de mes stagiaires tant concernant leur pratique que la mienne m ont oblig e me regarder agir essayer de comprendre mes for ces travailler sur mes faiblesses Pour Philippe Perrenoud le praticien r flexif est un praticien qui se regarde agir comme dans un miroir et cherche comprendre comment il s y prend et parfois pourquoi il fait ce qu il fait ventuellement contre son gr Analyser sa pratique professionnelle avec un stagiaire impli que que le PraFo ait d j effectu un travail per sonnel qui lui permette non seulement d tre critique envers sa propre pratique mais encore qu il soit capable de verbaliser cette r flexion en termes clairs s agit pour le PraFo la fois de se regarder dans le miroir et de tenir le miroir au bon angle pour que le stagiaire puisse aussi S y voir Ce sont ces jeux de miroirs qui permet tent l un et l autre de mieux percevoir leurs pratiques respectives Former en aidant dire ce qui a t fait comme dit B niti re semble si vident Mais ce r le d accoucheur est en fait particuli re ment d licat Premi rement parce que comme le dit Sch n les mots ne peuvent pas tout d crire
122. les l ves d une classe Comment peut on passer de l approche individuelle l approche collective et communautaire Ainsi les questions pos es nous ont permis d entamer r guli rement une r flexion sur les apprentissages r alis s sur la prise de conscien ce des connaissances acquises sur le concept de savoir ce que je sais Ainsi tout naturellement la liste des connaissances et des comp tences voqu es relate autant les connaissances sco laires approch es en classe que les savoirs faire et les savoirs de l enfant dans sa vie fami liale ses loisirs Cette ouverture la somme des savoirs prend sens dans le groupe classe dans la communaut classe d s lors que les contenus sont parl s dis cut s pr sent s d s lors qu ils mettent en vi dence des sp cificit s ou des regroupements La communication propos des contenus identifi s est facilit e par la visualisation par l image de l arbre et des feuilles Savoir ce que je sais L l ve prend conscience au travers des activit s r alis es du sens qu elles ont pour lui pour autant qu il soit accompagn dans cette d marche Souvent l enfant est amen faire des fiches sans savoir pourquoi sans pouvoir expliciter ou raccrocher l activit du moment une discipline une comp tence Le fait d amener les l ves re identifier ce qu ils ont r alis en classe conduit voquer les buts et les enjeux quotidiennemen
123. les pratiques mod les de l imitation ou du compagnonnage mais l appr hension de ces pratiques par des professionnels exp riment s mod le de la didactique professionnelle Pierre Alain Besencon professeur formateur HEP Vaud responsable de l Institut de formation continue HEP Vaud Bibliographie Clot Y 2008 Travail et pouvoir d agir Paris PUF Leplat J 1985 Les repr sentations fonctionnelles dans le travail Psychologie francaise 30 3 4 pp 269 276 Mayen P 1999 Des situations potentielles de d veloppe ment Education permanente N 139 Perrenoud Ph 1996 Enseigner agir dans l urgence d cider dans l incertitude Paris ESF diteur Pastr P amp R 2003 Recherches en didactique pro fessionnelle Toulouse Octar s Piaget J 1974 R ussir et comprendre Paris PUF Vergnaud G 1996 Au fond de l action la conceptualisation in Barbier dir Savoirs th oriques et savoirs d action Paris PUF Vermersch P 1994 L entretien d explicitation Editions ESF Paris 1 Nous n aborderons pas ici faute de place la question pourtant essentielle de la distinction entre les savoirs et les croyances LECTRICE AVIDE EN DIFFICULT Le premier livre profes sionnel que je recus me fut offert par une tante voquait le dessin chez les petits J avais vingt ans et avais t tonn e m me si un peu int res s e par un tel cadeau
124. leures r alisations Cependant plusieurs rel vent en fin de formation l int r t PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 25 m Au a e 4 ES W A d e D S i y p ni i i Ae E E Foren a E d Za j p Ba Ca Sexe 7 b Da 2 A WW k east be KH EOR E P TM brate w caras y avoir d pos aux cours des semestres des traces pour observer leur volution Au terme de la d marche l auteur du dossier pr sente ses pairs le r sultat de la construction qui l a occup cinq semestres le v cu de cette d marche de forma tion son investissement personnel les apprentis sages qui en ont r sult les comp tences qui ont pu tre d velopp es et les projets de formation ou de d veloppement qui s en suivent Nous pouvons affirmer d s lors que les s mi naires d int gration collectifs sont con us comme des lieux et temps d alternance de la formation Ouvertures et communaut de pratique Les conseils avis s de Mireille Cifali ne nous ont pas laiss es indiff rentes est donc extr mement important pour chaque chercheur de relativiser son objet d en d finir les limites de n tre pas aveugl par sa propre discipline de chercher les articulations de jouer avec les fronti res Nous avons syst matiquement cherch tendre vers cette
125. livre de La Belle au bois dormant L enthousiasme des enfants les conduit exprimer une quantit d id es sur les princes et les princesses qui vont alimenter la vie de la classe pendant plusieurs semaines y compris la d coration de la porte de la classe Ils ont pu d velopper le langage en apprenant de nouveaux mots d poque r aliser des marionnettes des couronnes des chevaux et s enrichir par le moyen d autres contes Un enfant dont le p re est restaurateur initie un atelier cuisine les enfants se livrent des jeux symboliques Progressivement ils sont ame n s aller plus loin dans leur d marche A l inci tation de leur enseignante les enfants r alisent la carte de leur restaurant ce qui les conduit crire de nombreux mots M me si la p dagogie de projet n est pas la D coration de la porte de la classe seule mani re de structurer des apprentissa ges au cycle initial elle pr sente de nombreux avantages touchant notamment la motiva tion des l ves et l ouverture de l cole en vers d autres classes et envers les parents Cette brochure a tent de poser quelques questions essentielles sur les fondements de l apprentissa ge et de quelle mani re l int gration des savoirs peut tre favoris e pour les l ves et pour les enseignants De plus les enseignantes concer n es ont fortement percu le b n fice de pro duire en groupe des savoirs sur les pratiques R gine Clot
126. m pr hension et dans certains cas l explication des m canismes K Popper exprime ce point de vue lorsqu il crit il ne s agit pas de r cuser la valeur de la pens e scientifique et des sciences exp rimentales Mais des hommes de science ont depuis longtemps ignor la valeur de l in tuition de la contemplation et des arts dans leur ensemble comme instruments ou sources de la connaissance Qu on pense cette esp ce de m pris qui caract rise la phrase cet nonc n est pas scientifique Comme si un sentiment n tait pas aussi vrai qu une quation comme si l arrangement d une gerbe de roses ne va lait pas dans son expression m me l exactitude d une d monstration Cit par L Dube c t d un savoir scientifique il existe selon P Gillet un savoir du praticien qui ressortit moins la r flexion comme savoir d un savoir faire mais la r flexivit comme savoir sur un savoir faire Le savoir de sa pratique se contient dans les recettes les tours de main les secrets et autres potions magiques le savoir sur sa pratique se projette sur le fond d une action sociale sinon militante Le praticien est la fois un professionnel acteur dans une organi sation qui engage des enjeux personnels c est aussi et d autant plus qu il est personnel un acteur engag dans la praxis d un sujet histo rique Deux notions apparaissent r flexivit et professionnel Le savoir est en relation avec l
127. me temps qu elle transforme le milieu transforme aussi l identit de ses auteurs en produisant des comp tences nouvelles travers la r solution des probl mes rencontr s Cette d finition correspond particuli rement bien au travail r alis dans les classes La notion d incertitu de Boutinet 1999 apparait comme incon tournable En effet l enseignant voit son r le changer car il ne peut plus construire a priori des activit s en fonction d objectifs fix s mais est amen ouvrir un espace de n gociation la suite de l l ment d clencheur et en vue de permettre l l ve de construire des comp tences nouvelles Une diversit de projets pour apprendre M me si chaque projet est totalement uni que un essai de mod lisation a t tent cf brochure p 20 Ce mod le identifie l l ment d clencheur ou incitateur le lieu de parole la d finition du but consensuel du projet les moyens de r alisation puis des l ments de bilan en faisant des liens avec les comp tences d velopp es En guise d illustration mention nons quelques projets et les comp tences qu ils permettent de travailler en contexte En vue d inviter les parents pour leur pr sen ter une pi ce de th tre les enfants travaillent les lettres majuscules et les chiffres en placant les chaises en rang es Ils pr parent aussi des billets et doivent ainsi crire ces lettres et ces chiffres Une fillette apporte un
128. ment personnel qui se vit comme un sentiment d chec par rapport une r ussite personnelle dans son travail 3 une tendance la d shumanisation ou d personnalisation de la relation dont le cynisme dans les relations est l une des caract ristiques principales Si dans une premi re tape ce sont les facteurs de ris que de burnout qui ont t investigu s des tra vaux plus r cents se sont attach s identifier les facteurs de protection Ces deux types de facteurs sont indissociables pour une d marche de pr vention Dans cet article nous poursui vons la r flexion amorc e dans un article pr c dent Doudin amp Curchod Ruedi 2008a en nous attachant mettre en vidence les sp cificit s de l puisement professionnel des enseignants et tenter d identifier des mesures pour y faire face En nous r f rant certains r sultats de notre recherche en cours nous mettrons en vidence en quoi le soutien social c est dire le r seau d aide qu une personne peut solliciter lorsqu elle est confront e des situations pro fessionnelles probl matiques peut constituer une protection de l puisement professionnel pour les enseignants Burnout et contexte professionnel Diverses significations sont attribu es au burnout Il serait une r ponse une exposition prolong e un stress difficile g rer Maslach amp Jackson 1981 et constitu d affects n gatifs d motions p nibles suscit es par le
129. mentaires notions ou plus complexes comp tences Les brevets sont attribu s aux individus apr s passation d une preuve dans notre classe ce sont les l ves qui concoivent les brevets pour leurs camarades un arbre en papier qui permet de structurer par ses branches et ses rameaux l ensemble des feuilles l i 5 5 eur rer 11 eten ure W cid ade pei TAPES Etapes de la r alisation de l arbre 1 Identification des feuilles blasons identifi cation des connaissances acquises en classe et des connaissances acquises en dehors de l cole Distinction entre notions et comp tences 2 Mises en commun r guli res et successives r flexion propos des l ments sp cifiques appartenant un individu ou un petit groupe et des l ments plus fortement repr sent s appartenant un grand groupe ou toute la classe 3 Choix d une notion ou d une comp tence pour l laboration d un brevet Ce choix peut tre fait parce que l enfant se sent l aise avec le th me ou parce que la notion ou la comp tence est identifi e comme difficile pour lui 4 Conception et r alisation d un brevet Pr pa ration de l activit et du corrig 5 D p t du brevet et gestion l enfant ou le duo qui a cr le brevet le donne aux enfants qui souhaitent le passer le corrige et pr pare la certification pour leurs camarades PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10
130. ments significatifs dans ces re pr sentations La mixit des classes a m me selon certains travaux renforc les st r otypes de sexe l cole les garcons et les filles tant soucieux de rester conformes au mod le de leur sexe Il semble acquis que sans s en rendre compte les enseignants n adoptent pas le m me comporte ment selon le sexe de leurs l ves et concourent ainsi la reconduction de repr sentations diff rentes des capacit s scolaires aupr s des filles et des gar ons Dafflon Novelle 2006 Les enqu tes men es au cours de ces derni res ann es semblent montrer que les attentes des enseignants envers les filles et les garcons ne sont pas les m mes et que cette perception diff rente a des cons quences sur le travail en classe Toutes disciplines confondues les garcons seraient plus souvent interrog s que les filles et b n ficieraient de plus de temps pour r pondre Les questions pos es aux filles seraient destin es le plus souvent rappeler les savoirs d j ins titu s en classe alors que les garcons seraient charg s de d couvrir et de construire des savoirs nouveaux Ces diff rences sont plus sensibles dans les mati res scientifiques et semblent s ac cro tre avec l ge des l ves L id e selon laquelle la bonne l ve fille r ussit gr ce son applica tion et son travail alors que le bon l ve gar con r ussit gr ce ses comp tences semble tre profond ment ancr e
131. mitation et l mulation Pour le premier as pect il s inscrit dans la tradition les exercices sont r p t s jusqu ce qu ils soient appris et reproduits la perfection Pour le second afin de s adapter l enfant il fait appel au jeu Pour le troisi me constatant que l enfant est sensi ble aux r compenses aux f licitations et qu il entre facilement en comp tition il s adapte la psychologie du jeune l ve Certains auteurs ont vu chez Quintilien la premi re forme du renforcement dans l apprentissage Le p dagogue est celui qui accompagne l l ve chez le maitre Cette figure est valori s e chez Cl ment d Alexandrie La d marche du p dagogue rev t un caract re essentiellement pratique tourn vers la vie quotidienne Dans l Antiquit le p dagogue est l esclave qui est charg de conduire l enfant l cole Il doit le prot ger des dangers physiques et moraux de la rue Cette initiation la vie n est ce pas ce qui apr s laboration appropriation acquisition d construction et structuration sans fin consti tue ce qui est la trame du d veloppement de la personne ce qui dans le rapport au collectif construit les comp tences Cette part de l du cation s inscrira progressivement comme part essentielle de la p dagogie L cole telle que nous la connaissons est une formation sociale qui est apparue la Renais sance et qui s est structur e au si cle sous sa forme obligatoire Dans l
132. n cours d activit pour orienter le regard de leurs tudiants ne s agit plus de demander aux tudiants de regarder ce que fait le professionnel pour l imiter mais ce que regarde le professionnel lorsqu il agit pour comprendre comment il construit son action Il est frappant d observer comment les prati ciens formateurs percoivent lorsqu ils sont invit s l expliciter ce qui constitue leur professionnalit Il s agit d une r elle d couverte qui permet d iso ler les situations dans lesquelles les comp tences s expriment Mayen 1999 nomme situations potentielles de d veloppement ces situations porteuses d opportunit s de formation Avec lui nous pensons que le rep rage de ces si tuations et leur interpr tation permet la construc tion d une professionnalit L exp rience ne peut se transmettre l tat brut il est n cessaire de la penser pour ensuite pouvoir esp rer au travers du sens qui jaillit de sa conceptualisation transmettre les savoirs qui ont permis son laboration R f rer les observations au v cu La phase de verbalisation de l action compl t e par l identification des invariants op ratoires permet l enseignant exp riment d imaginer des strat gies d action multiples avant d agir dans l urgence et d cider dans l incertitude Per renoud 1996 Pour ce faire le professionnel mo bilise l ensemble des savoirs dont il dispose pour comprendre la situation la conceptual
133. n premi re de d velopper chez l tudiant un fil rouge qui lui permette de d velopper des comp tences recon nues comme fragiles ou difficiles mobiliser dans le cadre de son enseignement Concu comme un vecteur de transformation le PFP s alimente d une investigation heuristique des savoirs en jeu dans les situations professionnelles mises sous la loupe Ce changement esp r est nourri de l alternance constante entre savoirs professionnels et savoirs savants engage les r flexions personnelles l assimilation de nouvelles connaissances et de nouveaux gestes professionnels Dans cette pers pective le travail d criture fait office de miroir et de support il occupe dans ce dispositif une place centrale Journal de bord criture en jach re m tatexte sont autant de formes possibles pro pos es aux tudiants afin d asseoir leur r flexion Si ces diff rents textes attestent de l avancement du projet ils restent cependant prioritairement r serv un usage priv et endossent des valeurs d examen distanc permettant la conceptualisa ton et l argumentation Construction nouvelle ce module n cessite un investissement important et des adaptations constantes Si nous demandons nos tudiants de documenter leur parcours de formation pro fessionnelle nous caressons quant nous gale ment l espoir de pouvoir tre des professionnels r flexifs au moyen d une recherche valuant ce dispositif en cours Chan
134. nants derriere les murs des salles de classe Toutes ces innovations n chapperont par ailleurs pas aux forces d inertie et aux diff ren tes oppositions presqu inh rentes du monde politique de la soci t civile des sp cialistes tout changement dans le domaine scolaire El les cr eront du travail suppl mentaire et de la surcharge de l incompr hension un sentiment de non reconnaissance Dans cette volution ENCORE R FLEXION D UNE DIRECTRICE SUR AGIR R FL CHIR PRENDRE DU RECUL VOLUER rapide comment op rer des transformations de la mani re d agir de penser ses actes p dago giques afin d voluer avec la nouvelle vision de l cole sans s puiser De plus il n est pas toujours vident pour les enseignants d adh rer spontan ment aux r formes Traditionalistes dans le sens de gardiens de la culture ils sont m fiants en vers les tentatives de mutations trop rapides ou ne fournissant pas les moyens ad quats pour leur r alisation Certes pour r fl chir et voluer tout ensei gnant m ritant et motiv est constamment en auto valuation ou en auto supervision dans le but d am liorer sa pratique ducative Ce pro cessus lui permet de consolider ses acquis de combler ses lacunes d identifier ses besoins et ceux de l institution Mais il est seul Nous savons que les ensei gnants communiquent et collaborent Ils chan gent des travaux des d finitions d
135. nature propositions d ar ticles ou de sujets r actions sur une exp rience abord e ou sur une r flexion propos e critiques commentaires on peut s adresser Comit de r daction de Prismes HEP Vaud Av de Cour 33 1014 LAUSANNE T l 41 0 21 316 09 31 Fax 41 0 21 316 24 21 mention Prismes Courriel prismes hepl ch IMPRESSUM Responsable ditorial Guillaume Vanhulst recteur de la HEP Vaud Comit de r daction R gine Clottu responsable de projet Nicolas Christin Denis Girardet Jean Louis Paley Avec la collaboration de Pierre Alain Besencon Adresse postale R daction de Prismes HEP Vaud Av de Cour 33 CH 1014 LAUSANNE Adresse lectronique du comit de r daction prismes hepl ch Site web http www hepl ch index php id 805 Maquette et r alisation Atelier K Lausanne Photographies et infographies Nicolas Christin Page 9 et 10 Col Priv J Z Suisse Page 15 Couverture Collection Pestalozzi Page 16 Plaquette Fondation Pestalozzi Page 24 Photo Elisabeth Stierli Page 25 Dessin St phanie Massy Page 32 Photo Francine Brocher Page 43 Scan brochure le projet l ve au cycle initial groupe de r flexion de l AVECin Page 44 Scan Arbre de connaissances Alain Chaubert Page 54 Scan dessin Yvan Schneider Imprimeur Presses Centrales Lausanne Tirage 5000 exemplaires 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQ
136. ne double probl matique attester des comp tences acqui ses et les rep rer dans l espace communautaire elles ont sens M Authier 1998 p 229 le d finit ainsi Un Arbre de Connaissances est un dispositif pratique qui permet de renvoyer chaque personne concern e la repr sentation dynamique de toutes les actions faites par elle m me et les autres acteurs de la communaut avec laquelle elle poursuit un but commun ap prendre conna tre produire chercher d couvrir organiser capitaliser etc permet de visualiser les processus d apprentissage et de leur donner une utilit et une signification par rapport la dynamique communautaire du groupe classe Conclusion A partir de cet exemple nous constatons que le plus souvent c est de l espace des pratiques que vient le questionnement des th ories Sur le terrain des activit s enseignantes il y a une certaine autonomie de la pratique Il faut l in troduction de nouveaux programmes ou de nouvelles didactiques voire la mise en place d une r forme comme EVM pour que se pose la question d une injection de nouveaux clairages th oriques par l espace de la formation Il est vrai que c est le r le de la formation continue de r pondre des besoins individuels ou d une communaut ducative D un autre c t toute pratique p dagogique s appuie sur des concepts des notions des th o ries plus ou moins naives et ou scientifiques et des cadres d
137. nement ses enfants La forme scolaire suppose l crit pas uni quement comme mode de transmission mais comme fixation et stratification par rapport la vie quotidienne L acquisition de la lecture et de l criture permet une d connexion entre le lieu d apprentissage et la situation de la vie quoti dienne L cole en tant que forme sociale va pouvoir et se s parer des autres pratiques sociales Elle le fait gr ce l crit qui permet l accumulation et la diffusion des savoirs objec tiv s d limit s organis s en disciplines codifi s pouvant se p dagogiser se transmettre d autres elle va devenir le passage oblig pour un nombre de plus en plus grands d individus et progressivement devenir obligatoire La forme scolaire va trouver une organisation des contenus dans le ratio studiorum de C Aqua viva et dans la tentative de J A Comenius de cr er une Grande Didactique Dans l Introduction PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 9 J A Comenius crivait didactique cela signi fie l art et les moyens d enseigner A propos des enseignants qui cherchent faire quelque chose pour leurs l ves il constate malgr tout que presque tous ont suivi la voie de la facilit ils ont regroup les observations ext rieures selon une m thode qu ils appellent a posteriori propo se une mani re de faire un comment dont dit j ose promettre m
138. nnaitre j en sais plus qu eux dans mon domaine c est bien le moins et je sais ce que j attends d eux dans une explication de texte et m me dans une dissertation Rien de tel dans le TM qui bouleverse nos habitudes magistrales C en est pour nous la fois l int r t et le risque les l ves sont amen s devenir responsables de leur travail en devenir au sens fort les auteurs comme des chercheurs d butants qui vont sou mettre leur r sultat une petite communaut d experts Souvent nos l ves commencent par nous harceler de questions que dois je faire exactement est ce que j ai le droit de Et ils sont d stabilis s parfois par des r ponses vagues ou le simple rappel des r gles strictes de l honn tet scientifique citer ses sources distinguer soi gneusement les faits des opinions crire dans un fran ais compr hensible en se jouant des pi ges de son orthographe un peu d lirante On peut alors voquer le parcours de l l ve ainsi d une soumission au ma tre vers une affirmation par fois ferme de son autonomie au fond passer de la question que dois je faire la revendication mais c est mon travail Apr s quelques nuits blanches pour les plus impr voyants c est dire la majorit et de multiples impr cations contre les ordinateurs fac tieux et leurs complices les perverses imprimantes voici donc des l ves tels qu on ne les voit jamais pr sentant leur travail comme les compagnons
139. nous emprunterons et suivrons en les articulant les quatre modalit s mises en lumi re par Henri Desroche dans le domaine de la formation apprendre comprendre entreprendre et surprendre Entreprendre d crire pour apprendre crire CE QUI SE CON OIT BIEN S NONCE MALAIS MENT ET LES MOTS POUR LE DIRE ARRIVENT CONFUS MENT Jean Louis le Moigne Si je me suis int ress e l criture c est qu el le ne m a jamais exag r ment pos probl me J crivais sans m en apercevoir quand j en avais besoin Certes parfois un texte me r sistait plus ou moins certes parfois je passais du temps le retravailler sans tre vraiment satisfaite mais ja mais l preuve n avait t plus prouvante pour moi que les autres formes d expression que nous avons disposition jamais un projet ne m avait t barr jamais je n avais chou un examen pour cause d criture Je n y pensais m me pas Quand j ai commenc mes enseignements l uni versit o l on peut imaginer se trouver confront des personnes ayant franchi le cap de l criture pour tre arriv es jusqu ce niveau je me suis vite rendu compte qu il n en tait rien L entrave pou vait persister la g ne d une criture inaccomplie aussi la barri re orthographique se montrer tou jours f cheusement agissante Pour les examens cela se ressentait fortement beaucoup d tudiants ayant l habitude de perdre plusieurs points voire une menti
140. ns cas l attitude d un l ve traduisait son besoin de reconnaissance et non un d sint r t total pour la mati re que j enseignais ou une aversion pour ma personne m a permis de reconsid rer mon rapport certains l ves et ma pratique Malheureusement dans les modules suivis nous n tudions pas assez les d marches pos sibles pour nous permettre d agir de mani re optimale face des l ves montrant un tel besoin de reconnaissance Le subtil quilibre entre reconnaissance manifest e et attention exag r e n est effectivement pas facile at teindre Les crits de Rey m ont confirm l im portance de montrer aux l ves que nous les reconnaissons responsables et que nous sommes engag s dans le projet de les faire apprendre Pour r ussir dans ce projet un des apports th oriques qui m a paru parti culi rement int ressant est l utilisation de la situation probl me Ce proc d m a paru tres diff rent de ce que j avais connu comme l ve dans l enseignement de l histoire et a modifi ma mani re d aborder l laboration d une s quence Il s agit de pr senter aux l ves un probl me historique pour lequel il existe de nombreuses r ponses possibles Si le degr de complexit de la probl matique qui leur est soumise est lev on deman dera aux l ves de travailler sur un mode socio constructiviste c est dire en groupe Ainsi l mulation et la confrontation d argu ments et de points de
141. nt thico religieux devra don ner lieu des actions concr tes comme lorsque les enfants de Stans accepteront de se restrein dre pour accueillir les orphelins d Altdorf La PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 1 5 prise en mains c est en r alit la concr tisation de l autonomie Telle serait la triple exigence d une ducation de l homme l autonomie d veloppement de l intelligence culture du sentiment moral souci de la mise en ceuvre pratique Une m thode qui n en est pas une On dira peut tre rien de neuf depuis Platon et la culture de l intelligible depuis le christia nisme et son message d amour depuis la moder nit et sa cons cration de la technique L ori ginalit de Pestalozzi r side cependant ailleurs Il pense en effet que la formation de l homme s articule au coeur m me de l acte p dagogi que dans la gestion des trois dimensions il s agit de suivre les voies de la nature dans leur d veloppement mais il faut encore entretenir avec l enfant une relation telle qu il croie en lui et en sa capacit d autonomie et il importe en core que le savoir acquis passe dans l action Il appartient ainsi au p dagogue de ma triser un 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES PESTALOZZI ET LA TH ORIE DE L ACTION P DAGOGIQUE attelage trois chevaux dont il n est jamais s r de bien maintenir les quilibres Menacent en effet la peste de la t te identifi e au froid
142. nt en connaissance de cause Ce qui implique de conduire avec eux des d marches n cessaires de probl matisation quels que soient leurs niveaux de comp tences attest es sur le terrain Sabine Vanhulle professeure l Universit de Gen ve UER Rapports th orie pratique apprentissage et d veloppement professionnel dans les m tiers ducatifs R f rences et notes Vanhulle S sous presse Des savoirs en jeu au savoir en je Che minements r flexifs et subjectivation des savoirs chez de jeunes enseignants en formation Berne Neuch tel Peter Lang Vanhulle S paraitre Construction discursive de savoirs professionnels et logiques d action In R Hofstetter amp B Sch neuwly B Eds Transformation des savoirs de r f rence des professions de l enseignement et de la formation Bruxelles De Boeck coll Raisons ducatives 1 Hofstetter R amp Schneuwly B paraitre Ed Transforma tion des savoirs de r f rence des professions de l enseigne ment et de la formation Introduction Bruxelles De Boeck coll Raisons ducatives 2 Sch tz A 1987 Le chercheur et le quotidien Ph nom no logie des sciences sociales Paris Kincksieck 3 Bronckart J P 2001 S entendre pour agir et agir pour s en tendre In J Friedrich J amp J M Baudouin Eds Th ories de l action et ducation pp 133 154 Bruxelles De Boeck 4 Buysse A amp Vanhulle S 2009 Evaluer l impac
143. o 16 10 2004 SE RETIRER ET OBSERVER POUR COMPRENDRE Pour moi l un des apports th oriques des plus utiles fut le cours d observation de M Cal pini Indispensable pour la gestion de classe mais galement pour avoir un regard interro gateur sur sa propre pratique Oser se retirer afin d observer de mani re objective les diff rentes attitudes celle de l l ve et par l m me celle de l enseignant permet une d focalisa tion et am ne bien souvent des modifications cibl es et efficaces Certes ce n est pas toujours vident mais il faut savoir s effacer pour com prendre le fonctionnement d une classe essen tiellement en d but de formation mon avis sans travail d observation tous les autres cours th oriques ne peuvent pren dre sens De plus ce cours th orique est un des plus pertinent donner des cl s d applications concr tes et ce toutes branches confondues Myriam F tudiante HEP Vaud en fin de formation 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE LE PROJET AU CYCLE INITIAL UN SOUTIEN L INT GRATION DES APPRENTISSAGES DE 1999 2001 UN GROUPE DE R FLEXION DE L ASSOCIATION VAUDOISE DES ENSEIGNANTS DU CYCLE INITIAL AVE Cin A PRIS LE TEMPS D EXP RIMENTER DES ACTIVIT S DE PROJETS D ANALYSER DES PRATIQUES ET DE LES METTRE EN COMMUN CETTE D MARCHE S EST D ROUL E EN CINQ TAPES DES CHANGES ORAUX UNE PHASE D CRITURE UNE TH ORISATION DE LA PRATIQUE UN APPROFONDISSEMENT ET ENF
144. oi une grande didactique C est dire un art universel qui permette d enseigner tout tous avec un r sultat infaillible d enseigner vite sans lassitude ni ennui chez les l ves et chez les ma tres mais au contraire dans le plus vif plaisir de donner un enseignement solide surtout pas superficiel ou formel en amenant les l ves la vraie science des moeurs aimables et la pi t du coeur Par ailleurs J A Comenius propose une or ganisation du savoir Il y avait une articulation de la didactique technique p dagogique avec une vision g n rale des savoirs pansophie A la R volution le projet d cole obligatoire renait Il fallait selon Condorcet que cette institution transmette au peuple l h ritage des Lumi res Former d abord la raison instruire n couter qu elle tel est le principe sur lequel l instruction publique doit tre combin e L cole de la na tion doit tre l instrument de la r g n ration de l homme et de la soci t Tous devaient 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES UNE ESQUISSE D ARCH OLOGIE DANS LES RAPPORTS PRATIQUES P DAGOGIQUES ASPECTS TH ORIQUES passer par cette institution Ce ne fut r alis qu la fin du si cle elle perdure encore actuellement L mergence des sciences de l ducation A la fin du si cle et au d but du on assiste au recul de la notion de p dagogie au profit de celle
145. oire de la g ographie et de l ducation la citoyennet Les curriculums scolaires ont de tout temps volu D UNIVERSITE Depuis quelques ann es et dans de nombreux pays le mouvement s acc l re en raison de l intro WY DE GENEVE FACULT DE PSYCHOLOGIE s GE x T ET DES SCIENCES DE L DUCATION demandes sociales fortes Ces disciplines connaissent ainsi de profondes remises en question qui duction de nouvelles intentions de formation et de nouveaux objets enseigner en r ponse des interrogent la fois les finalit s et les savoirs qui leur sont propres la formation des enseignants et la recherche les pratiques et les dispositifs d enseignement Le colloque sera un lieu de r flexion sur les relations entre l espace public la soci t et le monde scolaire et un lieu d changes pour les chercheurs les formateurs et les enseignants int ress s HEP Vaud 23 et 24 novembre 2009 Informations compl mentaires et inscriptions http www hepl ch didhgec RECEVEZ PRISMES GRATUITEMENT DOMICILE RELAIS DU TRAVAIL DES ENSEIGNANTS DES TUDIANTS DES FORMATEURS DES CHERCHEURS ET DES PARTENAIRES DE L COLE PRISMES PROPOSE UNE PLATE FORME D CHANGES ENTRE TOUS LES ACTEURS ATTACH S CONSTRUIRE DES SAVOIRS N CESSAIRES POUR L AVENIR DES ENFANTS ET DES JEUNES POUR RECEVOIR PERSONNELLEMENT ET GRATUITEMENT NOTRE REVUE BI ANNUELLE ABONNEZ VOUS PAR COURRIER T L PHONE FAX OU MAIL Pri
146. on cause de cela mais pour la plupart ils taient depuis longtemps r sign s Jusqu en master I rien de sp cial pour eux mais partir de ce niveau des probl mes nou veaux surgissent cause de la validation deman d e partir d un m moire de recherche L il faut sauter le cap des critures courtes et sur commande pour restituer un savoir appris pour aller vers une criture plus longue et cens e pro duire des savoirs nouveaux A cet effet faire la recherche est insuffisant encore faut il l crire et la produire par l criture Parmi le pourcentage important d tudiants ne validant pas leur ann e de master 1 la majorit obtient les enseignements classiques mais achoppe l ensemble car elle ne peut aboutir le m moire Or pour beaucoup d en tre eux la recherche est faite ou peu pr s c est le passage l criture qui bloque Et les savoirs en p tissent les tudiants avec Devant ce que je consid rais et consid re toujours comme un v ritable 98 15 j ai en trepris de mettre les tudiants en criture par d autres biais avec d autres formes d criture pour r habiliter le processus les mettant en flagrant d lit d criture afin de r cup rer cette remise en confiance pour servir le proces sus de recherche sinon avort y est remarque No l tudiant de mas ter l surpris la page est presque remplie J ai produit un texte Pour ce faire trois in
147. on dre aux besoins d apprentissage recens s par les enseignants en formation L tude r fl chie et d taill e du r f rentiel des comp tences pro fessionnelles en ES constitue une entr e possible sans signaler toutefois le niveau de comp tence atteint ni les ressources externes et internes qu il serait n cessaire de mobiliser pour attein dre la comp tence mentionn e Pour pallier ce d faut nous avons cr une grille d auto valuation s lectionnant sept comp tences qui servent d crire les cing champs en optant pour une formulation gradu e en cinq niveaux d atteintes hi rarchis s Parall lement la pr sentation du r f rentiel de comp tences en ES cette grille fait l objet d une pr sentation idoine quant sa conception et son utilisation poten tielle Nous avons en particulier mentionn les objectifs poursuivis savoir a faire tat de sa comp tence en d but de formation b pointer ses lacunes et ses difficult s en situation pro fessionnelle et c construire sa formation pro fessionnelle en fonction d un objectif d fini par l tudiant lui m me 2 Construit d s la premi re ann e d tudes le PFP est la pierre de vo te du module A la fois outil permettant de construire son projet de for mation il est galement instrument de r flexion et monnaie d change pour la certification Ce triple statut est particulier et m rite quelques commentaires Le projet a pour fonctio
148. on On part de la pratique et l on sch matise cette pratique Dans un second temps on consid re l ensei gnement comme une pratique qui suppose des connaissances scientifiques mais ne se r duit pas celles ci Les r gularit s observ es permet tent d noncer des r gles Ces r gles l art de la p dagogie peut aller les chercher dans une observation partir des pratiques ou dans des sciences comme la psychologie Elle peut aussi aller les chercher dans les sciences morales ou dans la logique Ces r gles constituent autant de paradigmes autant de mod les Les sciences de l ducation renvoient comme le dit L Cellerier l observation et l in duction afin d en extraire des lois g n rales Cet auteur nomme cependant cette approche science p dagogique et non science de l ducation Pour L Cellerier l utilit de la science p dagogique se d couvre sans peine Elle apporte l ordre et la clart l sans elle ne peut r gner que la confusion elle permet de pr voir dans une certaine mesure quels seront conditions gales les r sultats de telle m thode de tel proc d d ducation Elle est le guide s r et indispensable de tout art p dagogique Progressivement on constate que les pratiques sont de plus en plus d termin es voire asser vies des savoirs issus des sciences humaines qui deviennent des sciences de l ducation Se pose cependant le probl me du rapport ent
149. onnalis s qu au niveau des d marches de r gulation et de d ve loppement professionnel entre pairs Dans une pi ce de son dossier Line revient sur cet accom pagnement singulier pluriel Je trouve qu il est souvent difficile d tre objectif envers soi m me et que le regard port par une tierce personne est primordial pour tre m me de d finir l nous en sommes et faire un pas de plus Accompagnement du journal de bord crire pour se rappeler pour faire l effort de passer des motions aux mots pour laisser trace d une exp rience dont nous m mes nous apprenons puis les autres Ce bref extrait du bilan de formation de Lucie nous montre le sens qu elle donne l criture Chaque semestre de formation est color se lon un th me qui refl te en partie les contenus abord s dans le plan d tudes et les stages pour aider et orienter l criture dans le journal de bord Leila nous parle de cette activit Mon criture tait souvent li e des notes de cours des pense b tes des lettres administratives ou pour un destinataire quelconque Cependant l criture de mon journal de bord est plus com pl te et porte une intention toute particuli re En effet il peut regrouper tous les param tres cit s ci dessus mais il est galement porteur de r flexion d motion et d volution A mon sens la profession d enseignant a besoin de traces crites plus que toute autre profession L cri
150. ont ils sont proprement parler les auteurs responsables Jusqu cette ann e ce travail n tait pas not mais simplement accept avec ventuellement une mention signalant les travaux particuli re ment remarquables Pour montrer la place tr s particuli re de ce travail dans la vie d un tablis sement j ai pens toute modestie bannie qu il tait amusant de pr senter le petit discours que j avais prononc lors d un vernissage des bons travaux de l ann e au Gymnase de Nyon Un petit discours sur le travail de maturit Mesdames et Messieurs les parents ch res et chers l ves quand on ne fait pas partie de la direction d un gymnase il est rare de s adresser ainsi aux parents qu on ne voit plus gu re puisqu il ar rive m me des l ves de leur dire qu il leur est d sormais interdit de nous appeler Apr s tout les l ves ne sont ils pas arriv s matu rit n ont ils pas coup le cordon ombilical Le travail de maturit TM n en est il pas le signe le plus clair Et voici donc le premier paradoxe que j aime rais relever durant ce petit vernissage C est jus tement l occasion d un travail qui consacre la maturit intellectuelle d un l ve en fin de son parcours scolaire que les parents selon tant de t moignages dont le plus net est votre pr sence ici r investissent le travail de leur enfant Tant de TM qui commencent par des remerciements au ma tre r pondant certes et ca nous fai
151. plique la combinaison de types de discours vari s qu ils soient narratifs ou expositifs puisque les tudiants sont la fois cens s se r f rer des exp riences v cues dans la pratique pour les analyser les th oriser l aide de savoirs externes et produire des significations relatives l agir professionnel en g n ral et leur action singuli re au sein de cet agir Entre adaptation au terrain et pens e critique Nos recherches portent sur des corpus de tex tes r flexifs d enseignants en formation initiale Elles nous am nent distinguer des modes vari s de construction des savoirs professionnels que l on peut situer entre deux p les l un adaptatif et l autre davantage cr atif et critique A un p le l appropriation des savoirs professionnels est mar qu e par une dynamique adaptative conformit plus ou moins forte aux attentes de la formation et aux contraintes des contextes de stages A l autre p le cette appropriation de savoirs profes sionnels r sulte de d marches de compr hension de reformulation de d lib ration critique en ter mes de pertinence pratique A titre d illustration voici deux courts extraits de textes issus des r cits d apprentissage professionnel produits par des tudiantes en fin de formation en enseignement primaire et qui viennent cl turer leur portfolio dans le cadre d un s minaire d int gration th orie pratique Ces extraits traitent de la question de la d
152. que sociale p 30 11 Maccio Ch 2007 Savoir crire un livre un rapport un m moire De la pens e l criture Lyon Chroniques Sociales p 11 12 Sabine Vanhulle utilise les deux expressions portfolio ou dossier progressif de d veloppement professionnel Deum amp Vanhulle 2007 13 Dominic P 2002 L histoire de vie comme processus de formation Paris L Harmattan p 43 14 Deum M amp Vanhulle S 2008 Portfolio et d marches socio r flexives en enseignement et formation Universit de Gen ve Facult de Psychologie et des Sciences de l Education Cahiers de la section des sciences de l ducation no 116 15 Clerc Stierli E amp Tschopp G 2009 Le dossier de formation projet de d marche Vol e 2008 2011 Lausanne HEP Vaud 16 Cifali M 1994 Le lien ducatif contre jour psychanalytique Paris PUF p 276 17 Wenger E amp Gervais F 2005 La th orie des communaut s de pratique Apprentissage sens et identit Canada Presses de l Universit Laval 18 Stierli E amp Tschopp G 2008 Rapport d exp rimentation de la HEP Vaud fili re pr scolaire primaire n Groupe de pilo tage et de r f rents Portref 2008 Portfolio et r f rentiel de comp tences pour la formation l enseignement Rapport d exp rimentation 2008 CIIP Neuch tel pp 64 69 19 Les conceptrices de ce dispositif de formation ont pr sent leurs travaux lors de deux congr s Clerc A
153. rages les points de rep re autant de facons d illustrer les liens entre pratiques et savoirs entre savoirs et pratiques en vue de favoriser les apprentissa ges aussi bien en formation qu l cole La pratique r flexive est un moyen de prendre du recul pour voluer c est ce que montre l arti cle d ouverture de ce num ro crit par une prati cienne formatrice Puis vient un article historique montrant quelques moments cl de l int gration des apprentissages depuis l antiquit jusqu nos jours Parmi ces moments forts de l histoire men tionnons Pestalozzi qui a exprim la construc tion de la personnalit enfantine autour des trois p les t te c ur main Actuellement des cher cheurs disent que le praticien a lui m me une th orie qui guide son action Ces savoirs issus de la pratique n ont ils pas toute leur valeur au m me titre que des savoirs dits th oriques Le travail du praticien formateur auquel ce num ro attribue une place toute particuli re puisqu il ouvre une rubrique nouvelle qui leur est r serv e est fond sur cette prise de recul Expliciter la mani re dont il s y prend pour r us sir telle activit ou pour tirer les lecons de telle difficult surmont e est le fondement de son travail avec le stagiaire qui peut ainsi percevoir le regard que le praticien formateur porte sur sa propre pratique et les ficelles du m tier qu il met en ceuvre Plusieurs articles illustrent cet aspect En
154. rd sur le travail des enseignants et en mobili sant les concepts issus des recherches en didacti que professionnelle Pastr amp Samur ay 2003 En francais le mot exp rience recouvre d une part l action d prouver ou d avoir prouv et d autre part la connaissance des choses acquises par l usage ou par les sens C est sur cette se conde signification et dans une d marche com pr hensive que nous interrogeons l exp rience en tant que pratique av r e et efficiente Nous postulons que l int riorisation des gestes deve nus routiniers permet une g n ralisation et une organisation de la pratique en un ensemble de situations offrant des similitudes de traitement Pour comprendre ce fonctionnement nous mo bilisons la notion piag tienne de sch mes d ac tion Piaget 1974 Vergnaud 1996 qui d signe la structure mentale ou mat rielle qui perdure d une situation singuli re une autre Face une situation nouvelle et inattendue le professionnel op re un double mouvement men tal un accrochage de cette situation singuli re son r f rentiel de situations analogues et en m me temps une identification des caract ris tiques sp cifiques appelant une adaptation des sch mes d actions mis en ceuvre pr c demment Le travail d explicitation de l exp rience professionnelle se d cline ainsi en trois phases d observation et d analyse l identification des sp cificit s d une situa tion donn e l aide
155. re la situation p dagogique v cue et l origine de la mod lisation ou des lois scientifiques La si tuation scolaire n est pas isomorphe au labo ratoire Par ailleurs l exercice de la p dagogie implique la subjectivit et ne se contente pas d une approche positive La p dagogie est af faire de situation elle n est pas reproduction l identique de pratiques sens es provoquer des effets pr visibles mesurables et v rifiables C est cette p riode que se posent les questions des relations th ories pratiques Nous pouvons prendre un exemple propos de l apprentissage Dans un article o il pr sen te diverses th ories de l apprentissage issues de recherches r alis es entre 1870 et 1965 J L Laroche 1970 indique d embl e les limites de l apport de ces th ories issues des travaux de psychologie exp rimentale pour le champ de l enseignement montre notamment comment les th oriciens de l apprentissage abordent et traitent les probl mes dans quel esprit et avec quels a priori ils travaillent Ces a priori sont en relation avec leurs projets th oriques leurs programmes leurs paradigmes qui ne sont pas d essence p dagogique Dans certains cas le point de d part se trouve dans un questionne ment venant du champ de la p dagogie A ce propos J L Laroche crit les formateurs et les ducateurs semblent attendre beaucoup des th ories de l apprentissage labor es en la boratoire par les
156. re et toujours compter avec la libert fondamentale du sujet qui n est pas log e dans un raisonnement mais s inscrit au plus intime de son cceur dans un res senti plut t que dans un connu La qualit de la relation entre les personnes est ici d cisive avec les attitudes p dagogiques qui en d cou lent respect de l autre foi dans sa capacit se prendre en mains appel sa responsabilit Une chaude atmosph re familiale peut favoriser un bon d veloppement du sentiment moral mais il ne faut pas perdre de vue que l enfant est appel l cher la main de sa m re pour aller seul son chemin voyez la 12777 lettre de Com ment Gertrude instruit ses enfants C est ainsi que si la structure familiale puis la structure scolaire sont importantes pour l entr e de l en fant dans la loi il reste encore au p dagogue tout un travail accomplir en climat de libert pour que l enfant se fasse de la loi une oeuvre de soi m me pour qu il se fasse auto nome L iconographie populaire qui ne s embar rasse pas de nuances n a pas tard r duire Pestalozzi une figure de bienveillance aveugle qui pouvait donner en chemin ses chaussures un mendiant je ne suis pas un Pestalozzi se plait on encore dire En r alit Pestalozzi a profond ment volu par rapport au senti ment de bienveillance Wohlwollen qui tait il l avoue comme inscrit dans sa chair a en effet bient t percu au fil de ses exp rien
157. restimer tout comme elle a tout perdre de la n gliger voire de la refuser en tout cas de ne pas la prendre en compte ni la susciter cultiver pr cis ment pour cette fonction Martine Lani Bayle professeure en Sciences de l ducation Universit de Nantes www lanibayle com Bibliographie succincte Martine Lani Bayle G n alogie des savoirs enseignants l insu de l cole L Har mattan 1996 Ecrire une recherche M moire ou th se Chronique sociale 1999 2002 2007 Chemins de formation au fil du temps n 1 Ecriture en che min avril 2001 n 6 Ecritures de soi Entre science et litt ra ture octobre 2003 n 7 Carnets de bord octobre 2004 Ed T ra dre Universit de Nantes Taire et transmettre Les histoires de vie au risque de l impensa ble Chronique sociale 2006 Les Secrets de famille Le transmission de g n ration en g n ration Odile Jacob 2007 1 C est partir de cette exp rience que j ai produit Ecrire une recherche voir bibliographie 2 Ce qui se con oit bien s nonce ais ment et les mots pour le dire arrivent facilement 3 Voir l excellent Ecrire l exp rience Vers la reconnaissance des pratiques professionnelles Mireille Cifali et Alain Andr PUF 2007 4 Voir notamment Martine Lani Bayle 2006 CONSTRUIRE SA FORMATION PROFESSIONNELLE UN MODULE EXP RIMENTAL DANS LA FORMATION DES ENSEIGNANTS SP CIALIS S Les nombreuses r flexions
158. riment de la rigueur th orique et de la pr cision technique mais qui manifeste un souci de mise en forme d une pratique toujours en volution La lecture des crits de Pestalozzi n est pas ais e il faut accepter de s y plonger comme dans une eau tourbillonnante mais l on finit par s y mouvoir l aise voire par prendre du plaisir des circonvolutions qui essaient de retenir dans les filets d une phrase l action p dagogique toujours fuyante Les concepteurs du volume ont organis la pr sentation des textes autour de trois p les d sign s par Pestalozzi lui m me comme t te cceur main plus volontiers cependant selon les trois ordres du connaitre du sentir de l agir L ordre du connaitre L ordre du conna tre table sur un d veloppe ment de la nature humaine dont il est possible de d gager des lois dans la dimension cogni tive mais aussi jusqu un certain point dans la construction de la moralit et dans le d ve loppement de la structure corporelle Il s agit ici de d crypter toujours plus finement les chemins que suit la nature pour construire l tre intellec tuel l tre moral l tre physique et de d gager dans chaque domaine des lois g n rales du d veloppement C est l affaire des sciences humai nes appliqu es au d veloppement de l enfant en situation d apprentissage Pestalozzi prolonge ici et enrichit les analyses qu il avait faites dans l ouvrage programmatique de 1801 Comment Gertr
159. rire son journal p dagogique analyser et laborer sa pratique Lyon Chronique sociale L criture du journal p dagogique comme celle du journal intime est une pratique tr s ancienne Le journal p dagogique d crit quoti diennement le v cu de la pratique profession nelle la diff rence du journal personnel dans lequel l auteur prend en compte des aspects plus intimes familiaux sentimentaux Ecrire l histoire de sa classe sans intention de la diffuser permet l enseignant de la faire vivre et de r soudre l ternel dilemme s int resser chaque l ve comme personne unique sans perdre de vue la classe enti re Le journal p dagogique est tr s utile pour d crire sa pra tique et pour construire sa personnalit Puis que c est d cid vous allez crire votre propre journal p dagogique vous projetez d acheter un magnifique cahier et une belle plume n h sitez pas vous inspirer de cet ouvrage pour vous plonger dans l criture Cote 37 12 4 BAR Cantet L 2009 Entre les murs Enregistrement vid o Zurich Filmcoopy Ce film est adapt du roman du m me nom de Fran ois B gaudeau nous fait partager le quotidien d un professeur de francais Francois B gaudeau lui m me qui a fort faire seul face 25 adolescents dans un coll ge difficile et dont le comportement en classe nous interpelle nous agace nous touche Le film a t tourn apr s une ann e d ateliers d improvisat
160. rtent un clairage nuanc sur la r alit de ce qui se passe en classe r alit dont l enseignant surtout s il d bute dans le m tier ne percoit g n ralement que la facette correspondant ses croyances personnelles ou son humeur du jour Un texte th orique surtout a modifi pro fond ment ma perception du d roulement d une le on Il s agit d un article faisant tat d tudes comparatives sur les pratiques d en seignants novices et exp riment s qui mon trent que les experts se diff rencient des d butants par leur capacit int grer dans un canevas initial souple les variables inh rentes au fonctionnement syst mique d une classe l inverse les enseignants novices ont une tendance compr hensible s en tenir une planification rigoureuse et rassurante mais emp chant presque coup s r de construire partir des r troactions des l ves priori et comme c est souvent le cas en mati re de recherche en p dagogie les conclusions semblent relever du bon sens plus que de la d couverte scientifique Cependant cette lecture m a fait prendre conscience de mon jusqu alors planifier une le con signifiait pour moi pr voir ce que j allais dire et ce que j allais faire faire aux l ves Je n avais jamais pens anticiper sur l aspect interactionnel en r fl chissant par exemple des moyens d valuer les difficult s rencon tr es en cours de route ou en
161. s ma pratique quotidienne et d en trevoir des pistes pour m am liorer Lors de ma formation initiale le cursus durait une ann e et comprenait pour moiti la prise en charge d une ou de plusieurs classes et pour moiti des cours et s minaires dispens s par le S minaire P dagogique de l Enseignement Se condaire SPES Les rares visites en classe taient effectu es par des professeurs de didactique et avaient pour seul objet la le on qu ils avaient suivie A cette poque l accompagnement d un stagiaire l int rieur de son tablissement d pen dait du g nie local et des liens relationnels que le stagiaire tissait au sein de sa salle des ma tres Ce mod le pourrait sembler tr s proche de celui suivi par un stagiaire B actuellement la HEP si ce n est la pr sence aujourd hui d un ou d une PraFo qui suit le stagiaire de facon r gu li re dans sa pratique et signale tout probl me l institut de formation D autre part au d but des ann es 1980 les crits de Dewey sur la r flexion n avaient pas encore infiltr les instituts de for mation des ma tres et la notion de pratique r flexive tait inexistante le m tier tait avant tout vu comme technique li la ma trise de gestes et de savoirs faire qui permettraient l en seignant de faire face toute situation Depuis lors cette id e de pratique r flexive s est faufil e jusque dans les codes d ontologi ques en Grande
162. s qui sous tendent toute action p dagogique Acc der ou tenter d acc der aux fondements s impose chaque fois qu une activit a tendance entrer dans les proc dures ritualis es Il faut revenir l explicitation des notions et des or ganisations Cette d marche doit tre le fait de celui qui agit il doit imp rativement en avoir la maitrise elle n est pas en premier lieu du do maine des chercheurs dont le r le est de dire la valeur et de mod liser les pratiques elle doit s inscrire comme pratique institu e dans le pro cessus qu elle vise valuer Adozinda Da Silva enseignante semi g n raliste praticienne formatrice ayant suivi une formation d enseignante en didactique du francais langue trang re enseigne actuellement les math matiques au Secondaire 1 Jean Louis Chancerel professeur la Haute cole p dagogique du canton de Vaud Bibliographie sommaire Authier M 1998 Pays de connaissances Monaco Ed du Rocher Balacheff N 1986 Le contrat et la coutume in Actes du pre mier colloque franco allemand de didactique Marseille C I R M Bloom B S 1972 Apprendre pour ma triser Lausanne Payot Chancerel J L 2003 Les r gulateurs dans les syst mes de for mation Paris DESS Education formation et mise distance Paris Panth on Sorbonne documents d enseignement distance Chancerel J L 2006 La notion de champ psychologique en P dagogie Lausanne Haut
163. seignants sont constamment remis en question car les pro grammes les m thodes p dagogiques la popu lation d l ves les exigences des parents et de la soci t voluent Fort heureusement tout volue pourrions nous galement dire Classes de niveaux h t rog nes effectifs le v s l ves peu motiv s discipline l enseignant doit se d penser norm ment C est une charge motionnelle importante car dans ces situations humaines il y a des interactions avec des r so nances positives ou n gatives de l attachement ou du rejet des peurs L enseignant vit gale ment parmi des coll gues avec lesquels il y a du partage mais aussi de la solitude des affinit s et des diff rences parfois des rivalit s I doit encore compter sur l institution le cadre qui lui offre sa libert p dagogique qui le gratifie mais le limite et le frustre aussi Comment faire la part des choses comment agir et voluer en tenant compte de tout ca A cela s ajoutent les changements de l cole dans les deux quatre ans venir un nouveau Plan d tudes romand PER l introduction d HarmosS les conseils d tablissement l an glais d s la 5 l int gration de la majorit des l ves dans l cole r guli re une valuation des l ves via des standards nationaux ou inter nationaux la n cessit de viser les r sultats de l cole avec tout ce que cela implique pour la libert p dagogique des enseig
164. sentiel de lais ser une grande place aux tudiants et nous avons opt pour la constitution de groupes d une quin zaine de personnes sous la responsabilit d un m me formateur durant les trois ann es de la formation Nous avons cr un lieu de rencontre entre pairs pour confronter des id es couter la diff rence mieux se conna tre Cette appro che de la formation professionnelle facilite les interactions entre les tudiants et la socialisa tion des l ments abord s aussi bien en cours qu en stage Nous d finissons un contrat et des r gles de fonctionnement tout en laborant des actions de formation cadrant les changes Nous travaillons selon trois modalit s se r f rer aux notions th oriques abord es durant le semestre pour comprendre et analyser sa pratique revenir sur son activit d enseignant en vue d am liorer ses interventions et de d velopper ses comp ten ces professionnelles crire r gulierement dans son journal de bord de formation et y revenir Ce dispositif a pu tre cr gr ce une conception grandement partag e de la for mation et au d veloppement d une culture commune en tenant compte des besoins des tudiants et de la construction d une profession nalit enseignante Laissons Laetitia nous parler de ses repr sentations du s minaire En fait je dirais que les s minaires m ont apport la base d un questionnement utile la construction de mon identit professionnelle q
165. ses pr suppos s Elle s ouvrit un espace de libert o closent s entre lacent et se modifient d innombrables hypoth ses th oriques qu elle d cida de v rifier Elle tenta de l cher prise pour se sentir plus libre et mieux pro gresser Elle atteste et transmet par l objectivit de ses messages personnels la classe qu elle est rassur e en r affirmant dans sa pratique qu un itin raire diff rent peut s ouvrir en tout temps Ses craintes potentielles et ses d sagr ments en sont rest s sur place lui murmurant sans cesse l oreille quelque d sastre possible Sans pouvoir paralyser son parcours ses perturba tions sensorielles motionnelles devinrent des fant mes Itin raire d une voyageuse cr atrice exploitant un parcours de th ories devenues PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 41 relatives sans peur de remettre sans cesse en question ses th ories et ses pratiques Nicolas Christin enseignant en arts visuels praticien formateur membre du comit de r daction de Prismes Carmen Golliard Zbinden tudiante HEP R f rences Christin N 2006 Limites partenariat et gestion de classe dans l mergence d une identit professionnelle In Prismes revue p dagogique HEP Vaud n 5 p 54 Damasio R 1994 L erreur de Descartes la raison des motions Odile Jacob Coll Poches 2001 Sartre Doublet G 2004 Le mythe de la caverne www vox populi net Coin Phil
166. smes n 1 mh Transitions De la famille l cole P D une culture l autre Pi De l cole la vie v Prismes n 5 cc Fartenartats Construction Tension N gociation Solidarit Prismes n 9 puisement et ressourcement Comprendre Reconstruire p Prismes n 2 L art l cole d Un jardin dans ma t te Un outil dans ma main Ce 4 Un chant pour respirer Prismes n 6 Sciences et math matiques l cole E Conna tre eg Wi Ke Comprendre VA 7 d rdonner Le monde MN KE Prismes n 10 savoirs pratiques et apprentissages Agir R fl chir Prendre du recul Evoluer JE SOUHAITE OBTENIR UN ABONNEMENT PRISMES NOM PR NOM ADRESSE NPA LIEU DE PLUS JE D SIRE RECEVOIR N 10 N 30 N 40 N 50 N 60 N 70 N 80 N 90 DATE SIGNATURE Prismes n 3 Jalons pour une thique Respect ouverture Valeurs citoyennet Ecole Cadre libert Prismes n 7 La au fil de l histoire M moire oubli racines Lecture criture images Temps parcours volution Prismes n 4 Favoriser les apprentissages Fondements Rep res Exp riences Environnement Prismes n 8 Apprivoiser aimer les langues Immersion Apprentissage Culture Litt rature Courrier Prismes HEP Institut de formation continue av de
167. sortir de l Ecole Normale ou du Centre de Formation P dagogi que Des moyens importants avaient t mis en place l aune de l enjeu car l introduction de cette quatri me primaire suppl mentaire pour tous coincidait au report puis la disparition de l examen d entr e qui ouvrait ou malheureu sement fermait pour la plupart les portes du Coll ge secondaire M me si cette poque de grand messes per mettant de pr cher la bonne parole d parte mentale aux quatre coins du canton semble plus ou moins r volue demeure la n cessit de se demander si certaines orientations de l cole ne doivent pas tre n goci es en engageant des moyens grande chelle Par exemple la distribution tous les enseignants vaudois de la brochure Enseignement et apprentissage du francais en Suisse romande aurait pu constituer l occasion de marquer de mani re plus d mons trative la volont d un ancrage de l apprentis sage du francais dans la production et la com pr hension de textes Si notre d sir est de vivre dans une cole harmonis e il faudra se donner les moyens de nos ambitions pour que les chan gements qu implique HarmoS rentrent dans les faits et que nos pratiques voluent M me si certaines d entre elles restent incon tournables on s aper oit que les formations les plus appr ci es et profitables sont port es par un lan commun et l enthousiasme d un groupe restreint de personnes surtout si elles sont des t
168. ssionnelles Les concepts cl s en taient l articulation r elle des deux comp tences pr c demment cit es la prise en compte des savoirs d exp rience propre chaque tudiant 18 valorisation institutionnelle du savoir pro fessionnel construit La r ponse apport e d s 2007 consiste proposer un module de certification des com p tences professionnelles qui se d roule sur les trois ann es de formation et qui a pour focale la pratique professionnelle dans tous ses tats Ce module est constitu de diff rentes actions de PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 31 formation telles que s minaire d changes sur les pratiques et intervision cours acad miques stages visites sur les lieux d enseignement qui ont pour objet la r flexion sur les pratiques pro fessionnelles en enseignement sp cialis Inscrit dans une perspective de formation certifi e ce dispositif se devait d aboutir une valuation des comp tences professionnelles Cette t che d licate tant donn le double sta tut tudiants et professionnels des person nes en formation ne pouvait trouver d issue que dans un dispositif de formation reconnaissant les acquis professionnels et mettant l accent sur le travail comme culture de l action et sur l analyse de l activit Point de d part et point d aboutissement l acte d enseignement est mis sous la loupe afin d assurer le bouclage d crit par Durand Durand et al
169. ste aussi cet objet fe rait plaisir ce serait un cadeau parfait mais mes camarades me ridiculiseront si je le fais Au p dagogue de trouver des solutions revigorantes Ces rapides descriptions manquent certai nement de nuances et pourraient int grer des sous familles Elles pr sentent cependant l en chev trement de comportements souvent im pr visibles que l enseignant se doit de d m ler quitablement pour chaque membre du collec tif en plus d assurer des conditions mat rielles d ex cution favorables la r ussite de l ensem ble Par ailleurs le ma tre de travaux manuels est particulierement interpell par le choix d ap prentissages contradictoires de l exp rimental la connaissance ou de l abstraction au geste C est de cette somme de passionnantes difficul t s que na t la beaut du m tier mais Moli re me reprochant de faire de l anthropologie sans le savoir je retourne mes outils Jean Louis Paley EPS Corsier s Vevey 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L COLE LES ARBRES DE CONNAISSANCES DANS LA CLASSE LES ARBRES DE CONNAISSANCES DANS LA CLASSE nous savons faire des activit s avec les livres parler d un livre avec ceux qui l ont lu arranger la biblioth que faire un d bat sur le th me d un livre et donner des arguments se pr senter des livres dans un groupe dessiner l histoire du livre livre classer des livres de la biblioth que par famil
170. t au travers des consignes d un plan de travail de l explicitation du sens de la t che Cette approche est rendue plus ais e avec l utilisation de l arbre de connaissances qui permet de structurer les l ments identifi s dans le temps r guli rement au cours d une ann e scolaire et dans l espace organisation des feuilles visualisation La r f rence l image arbre peut se faire tout moment elle permet de synth tiser de consolider d effectuer des bilans de situer une notion une comp tence La pr paration des brevets va d marrer partir de ces constats l enfant qui prend conscience de sa comp tence mettre en lien des informations extraites d un texte aura peut tre le souhait de r aliser une ac tivit qui met en ceuvre cette comp tence pour un texte de son choix il r alisera un brevet pour ses camarades Mes forces et mes difficult s Dans la classe l enfant sait o il est fort de nombreux indices le lui r p tent le re tour d une fiche le regard et le ton de l en seignant les r sultats d une valuation le commentaire oral ou crit de sa ma tresse de ses camarades Du c t de la difficult ou du degr de difficult c est plus complexe les indices pour l l ve sont moins encourageants la densit des traces crites de l enseignant sur la fiche de travail le regard et le ton com passionnel ou alarmiste les mauvais r sul tats aux valuations n encouragen
171. t t qu en augmentant encore la formation de base Je soutiens le postulat que c est gr ce la confron tation r guli re des apports th oriques avec les exp riences v cues quotidiennement sur le ter rain que l enseignant quel que soit son ge et son exp rience va pouvoir encore et toujours se professionnaliser De plus un renforcement de la formation sur toute une carri re favorise rait une adaptabilit fine aux besoins person nels et l volution du m tier tout en contri buant cr er une meilleure coh sion au sein de chaque tablissement comme dans l cole vaudoise en g n ral Patrick Gavillet directeur de l Etablissement primaire de Vevey PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 49 LA PAGE DES PRAFOS POUR INAUGURER LA PAGE DES PRATICIENS FORMATEURS PRISMES DONNE LA PAROLE QUATRE ENSEIGNANTS DE CRISSIER DANS LE CADRE DE LEUR FORMATION DE PRATICIENS FORMATEURS ILS SE SONT INTERROG S SUR LA MANI RE DONT LE CORPS ENSEIGNANT INTERAGIT AVEC SES L VES FILLES ET SES L VES GARCONS ILS SE SONT ENRICHIS DE LECTURES SUR LE SUJET ONT PRIS CONSCIENCE DE LA DIFFICULT DE FAIRE UNE RECHERCHE MAIS ONT PU PAR CE CHEMINEMENT D VELOPPER LEUR PRATIQUE R FLEXIVE FILLES ET GARCONS M ME TRAITEMENT L COLE C est un change en salle des ma tres sur no tre facon de nous adresser nos l ves qui est l origine de ce projet suite une altercation avec un l ve dans un
172. t au risque de mal tre voire de souffrance Le moyen de s en d fen dre est de restreindre sentiments et motions Selon Blase 1982 c est le d calage entre le but id al que se fixe l enseignant ses efforts PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 55 pour l atteindre et le r sultat de ces efforts qui vont d terminer son risque de burnout La profession enseignante requiert une thique professionnelle Elle repose sur des valeurs hu manistes parfois id alis es puis mises mal par la r alit du quotidien les t ches deviennent plus lourdes assumer et les checs difficiles tol rer Le burnout notamment dans sa dimen sion de d shumanisation de la relation serait une strat gie d adaptation coping permettant au professionnel de ne pas s effondrer face une d sillusion empreinte d motions p nibles Jaoul amp Kovess op cit De ce point de vue la d shumanisation avec sa dimension de froideur et de distance motionnelle constituerait un facteur de protection du professionnel qui met ainsi distance certaines exigences propres sa profession Truchot 2004 Si la d shumanisation de la relation peut tre consid r e comme un facteur de protection per mettant l enseignant d viter une d tresse psychologique insurmontable Jaoul amp Kovess op cit elle est galement un facteur de risque pour la relation enseignant l ve et donc pour le d veloppement de ce dernier puisq
173. t des m dia tions structurantes sur le d veloppement professionnel des enseignants quels indicateurs Communication pr sent e au colloque de l Adm e Europe Le d veloppement professionnel Louvain la neuve janvier 2009 paraitre dans les Actes 5 Vanhulle S para tre Accompagner la construction de savoirs professionnels dans l criture r flexive Travail et apprentissage 3 PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 23 ACCOMPAGNEMENT DANS LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS GENERALISTES L ACCOMPAGNEMENT SUSCITE IMPULSE PROPOSE ET LAISSE L APPRENANT AFFRONTER LA DIFFICULT VIAL DEPUIS L INTRODUCTION DU PLAN D TUDES DE 2005 UN S MINAIRE D INT GRATION OFFRE AUX TUDIANTS DES OCCASIONS D TABLIR DES LIENS ENTRE LES DIFF RENTS L MENTS DE LA FORMATION LE DISPOSITIF D ACCOMPA GNEMENT CONSTRUIT PAR ANNE CLERC GENEVI VE TSCHOPP ET ELISABETH STIERLI PIONNI RES DE CETTE D MARCHE VISE LE D VELOPPEMENT DE TROIS COMP TENCES ISSUES DU PLAN D TUDES AGIR EN TANT QUE PROFESSIONNEL CRITIQUE ET INTERPR TE D OBJETS DE SAVOIRS OU DE CULTURE S ENGAGER DANS UNE D MARCHE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE DE D VELOPPEMENT PROFESSIONNEL COMMUNIQUER DE FA ON APPROPRI E DANS LES DIVERS CONTEXTES LI S LA PROFESSION Notre conception rejoint celle d auteurs qui interrogent la construction des comp tences et r fl chissent au d veloppement de l identit professionnelle Il nous semble es
174. t et suscitent l int r t autour d une pulsion d in vestigation et donc servent la recherche A ce titre les intrigues polici res quand elles sont rondement men es peuvent fonctionner comme un appel stimulant Enfin marcher pour crire L l impulseur est m taphorique mais pas seulement l criture en effet est une lin arisation comme la mar che un pas la fois apr s l autre un mot apr s l autre Et ce n est pas un hasard si les phrases nous viennent souvent en marchant L op ration est risqu e notons le non seu lement par les bosses qu elle peut procurer mais aussi pour son c t frustrant Si ce qui survient ainsi au fil d une balade n est pas not quasi sur le champ cela peut s envoler aussi vite que survenu A ce sujet faisons une rapide incise sur le rapport au temps d criture quand celle ci est amorc e elle peut surgir n importe quand pas seulement au gr de nos promenades Par exemple les passages o l attention se rel che ou s veille l articulation des p riodes diurne ou nocturne sont particuli rement propices Certains seront plus inspir s le soir ou le matin l aube sachons saisir ces moments souvent fu gaces crayon et papier port e de main Munis de ces pistes explorer nous pourrons enfin tenter de vaincre les d mons allum s dans nos plumes arr t es par la catastrophique et fausse assertion ass n e par Boileau pour quoi est elle autant crue d aill
175. t que peu l l ve am liorer L apport de la communaut classe la r flexion et la prise de conscience de la dif ficult permet d abord de se sentir moins seul parce que je peux voir que d autres ont les m mes difficult s que moi de s appuyer sur les forces des autres pour construire une activit ici un brevet dans un domaine que l on maitrise moins bien Le r le de l enseignant va tre primor dial dans la n gociation et la gestion de ces choix l pour les l ves qui osent se lancer dans la pr paration d un brevet qui met en jeu une notion une comp tence difficile pour eux L aboutissement aura permis l l ve de se d passer Faire des brevets d passer le savoir Permettre l l ve de cr er une activit pour ses camarades nomm e ici brevet va faire de lui un ing nieur p dagogique il devra g rer l id e le contenu la conception la pr sentation l espace le titre la r gle de passation du brevet pr parer le corrig vali der la passation ventuellement apporter des modifications des am liorations apr s avoir test son produit Cette phase l correspond dans la classe une consolidation en fin d ann e scolaire une sorte de r vision des apprentissages r alis s Faire des brevets d passer la reproduction L exp rience de la pr paration des brevets constituait un risque identifi au d part 3 INT GRER DES APPRENTISSAGES L C
176. t un petit peu plaisir mais aussi aux parents je cite qui m ont encourag soutenu relu conseill Des parents qui s investissent non plus pour exprimer leur souci sur les arriv es ou les ren tr es tardives les notes insuffisantes mais bien sur le travail intellectuel de leur enfant Ou s ils expriment un souci c est souvent celui d un trop grand investissement d un l ve qui semble oublier qu il y a une vie scolaire en dehors du Mais surtout peut tre ils ressentent un certain bonheur de voir leur fils ou leur fille se passionner retrouver parfois le 9001 du savoir comme un lointain et mouvant souvenir de ce temps pass leur petite fille ou leur petit gar Con s essayait son premier expos sur le chat la tortue le cochon d Inde Ce sont des sujets autrement complexes qu ils abordent au mo ment o ils commencent leur vie adulte mais avec le m me s rieux grave qui les fait encore parfois ressembler des enfants Cette place des parents ou des proches est donc un premier signe que ce travail est bien diff rent de tout ce que nos l ves r alisent et ont r alis dans leur scolarit M me s il m arrive de dire mes l ves que si j aime tant mon m tier mon ge c est no tamment parce qu ils me r v lent parfois dans un moment de gr ce la gr ce de l intelligence et de la sensibilit juv niles un aspect inconnu d un texte que je connais par cceur il faut bien le reco
177. t une conception hautement id ologique s inscrivant dans une vision positiviste des choses cette vision positiviste peut tre trouv e dans une approche syncr tique entre science et action telle qu elle apparait dans l approche par ob jectif Dans un livre portant sur cette approche on peut lire cette poursuite d actions plus efficaces est le fondement du syst me de connais sances que nous appelons la Science la Science n est peut tre que le corps organis de connais sances qui permet d tablir les r gles du jeu les r gles de l enqu te les r gles de la recherche et de construire un syst me de propositions coh rentes E J Fighiera amp S M Lee 1974 La reconqu te d une relation quilibr e pratique 5 th orie s s impose Nous allons l esquisser dans notre conclusion Conclusion Pour l enseignement les cadres de r f rences sont multiples l exp rience les d terminations sociales l id ologie dominante les sciences de l ducation etc Il est noter d embl e que l on parle de Sciences de l Education et non d une seule science qui aurait comme objet l duca tion Elles portent sur des objets pr sents dans la situation p dagogique La seule valorisation du scientifique a comme cons quence que tout autre savoir ne peut ser vir de cadre de r f rence une pratique et est PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 1 1 mettre hors du champ de l action Ce m pris
178. tal Ti che Christinat Dr en psychologie chercheure et professeure formatrice en p dagogie sp cialis e la HEP Vaud Bibliographie Durand M Ria L amp Flavier E 2002 La culture en action des enseignants Revue des Sciences de l Educations 28 1 Jonnaert P and C Van der Borght Eds 1999 Cr er des condi tions d apprentissage un cadre de r f rence socioconstructiviste pour une formation didactique des enseignants Perspectives en ducation Paris De Boeck Universit Lave J 1988 Cognition in practice Mind mathematics and culture in everyday life Cambridge MA Harvard University Press Mercier A 1996 La cr ation d ignorance condition de l ap prentissage Revue des Sciences de l Education 22 2 pp 345 363 Paquay L Altet M Charlier E amp Perrenoud P Ed 1998 Evaluation et formation des enseignants Louvain la Neuve Academia Bruylant Perrenoud P 2001 Professionnalisation et raison p dagogi que Paris ESF Perrenoud P 1995 Des savoirs aux comp tences de quoi parle t on en parlant de comp tences P dagogie coll giale 9 1 pp 20 24 Sch n D 1993 Le praticien r flexif A la recherche du savoir cach dans l agir professionnel Montr al Editions Logiques Tardif J 2006 L valuation des comp tences Documenter le parcours de d veloppement Montr al Cheneli re Education PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 33 ER
179. te vers les concepts th oriques notons que ces niveaux s appellent les uns les autres ils sont le plus souvent emm l s et c est de leur inter pellation r ciproque que se constitue le texte Apr s il peut tre recompos pour cr er dans le document final des dominantes en les hi rarchisant mais si on le fait trop t t on peut tout aussi bien bloquer l criture Un texte se fabrique l important est de le laisser apparai tre et ensuite il se mod le et se travaille avec le temps Car contrairement la plupart des gestes professionnels celui ci plus il est exp riment plus il est croqueur de temps Temps et distance qui d ailleurs font partie de ses principaux atouts le mod le tant ceux qui s parent la t te des mains et doigts qui accom plissent l acte d crire J ai l impression que mon cerveau et mon cri ture fonctionnent presque d connect s de mes mains et que ca crit des choses que je n avais m me pas mis en forme de facon consciente remarque Fran oise tudiante de master Entre l impulsion et l ex cution se glisse ainsi l espace d une recomposition qui doit chapper un peu l auteur concr tisation du l cher pri se qui est l ingr dient principal de l criture avec pour objectif de se laisser surprendre Ainsi va t elle au devant de la pens e et non le contraire comme on le croit g n ralement C est ce qu un auteur de romans policiers Louis C Thomas appelle
180. te et homog ne l enseignement est r serv une lite Dans ce processus le p dagogue qui est philoso phe donne la forme il poss de la v rit et la transmet il indique le chemin suivre car il l a lui m me suivi et il a construit ce qu il transmet Par la suite au moment de Rome l espace de r f rence fut l empire romain et la citoyennet le crit re d entr e en ducation l Eglise prit le relais pour former les clercs et le magist re devint le cadre de r f rence Lors de ces p riodes peu de choses se modifi rent dans les modalit s de transmission c est l espace et le contenu du r f rent qui changent de la Cit la Chr tient Deux figures se diff rencient peu peu le Ma tre et le P dagogue Le ma tre n est pas uniquement celui qui transmet le savoir il est aussi celui qui va enseigner et imposer les conduites devant tre observ es par le disciple l observance des r gles et des normes de la col lectivit de r f rence est au centre des finali t s de l institution scolaire La transmission se fera essentiellement oralement dans un souci de confidentialit La position du ma tre impli que non seulement un savoir mais aussi une aptitude communiquer ce savoir une capacit de s adapter au disciple l ve il va la trouver dans l art oratoire et par la suite dans la didac tique Si on prend comme r f rent Quintilien les seules r gles sont l activation de la m moire l i
181. th orie est com plexe elle doit tenir compte des finalit s et des r les dans l ensemble du dispositif ducatif Nous allons l illustrer par un dialogue entre une enseignante et un th oricien de la p dagogie Cet article explore partir d un exemple l in t r t et la compl mentarit des regards sur les actes d enseignement Exemple expression des besoins des l ves et valuation de leurs performances T moignage de l enseignante Les progr s scolaires et le d veloppement af fectif de chaque l ve de la classe nous r ser vent nous enseignants des surprises de chaque instant Les l ves sont consid rer dans leur globalit comme des personnes qui ressentent qui pensent et qui prouvent des besoins Par fois ils l expriment ils attendent de l enseignante que je suis des r ponses Souvent ils n ont pas confiance en eux cela est mettre en relation avec un parcours scolaire marqu par des checs aboutissant de la d valorisation Devant le manque d investissement de la classe je me pose souvent la question comment int res ser tous mes l ves Celui qui ne dit jamais rien celui qui d borde d imagination celui qui aime poser des questions sans cesse Et moi dans tout ca Ce qui m int resse surtout c est la facon dont un besoin est trait La pratique de la p dagogie impose de pouvoir r pondre des questions ou r soudre des probl mes qui mergent dans la situation de la class
182. ti que soit positive et stimulante et un tel climat ne se d cr te pas il se construit disent les PraFos par l observation altern e par des projets conduits en commun par des changes de pratique par des re mises en question g n ratrices de r flexions nouvel les p 61 Le PraFo doit donc tre suffisamment solide pour se questionner devant son tudiant pour renouveler sa pratique r flexive ce qui va justement permettre une formation mutuelle bien qu in ga litaire Et R gine Clottu de proposer quelques pistes pour une formation continue sous forme par exem ple d analyses de pratique entre PraFos Les tudiants quant eux qui s en tonnera sont sceptiques lorsqu on leur demande s ils pen sent apporter quelque chose leur maitre de sta ge comment des d butants peuvent ils influencer des enseignants chevronn s Mais ils savent bien pourtant que le PraFo en devant expliquer le sens de telle r action la raison de tel choix ne cesse de se remettre en question en tout cas de mettre jour ses implicites continuer donc sa pratique r flexive et son autoformation Quelle meilleure lecon d ailleurs donner un tudiant que de lui montrer qu une longue pratique n a pas mis sous le boisseau la flamme du questionnement Et le beau travail de R gine Clottu est un fort plaidoyer pour que se renforce encore la place du praticien formateur en perp tuelle formation Denis Girardet 1 R
183. ttant de s inscrire dans une so ci t donn e Cette transmission s est plus ou moins appuy e sur des techniques qui sont le p le pratique de l ducation Des clairages th oriques viennent justifier ces pratiques On se situe donc toujours dans un rapport prati que th orie Depuis Platon on a coutume de distinguer et d opposer opinion technique et savoir Selon l espace o l on se trouve on a eu tendance valoriser l une ou l autre de ces fa cettes Pour certains seuls les r f rentiels scien tifiques sont dignes d int r t Les enseignants se posent leur sujet la question de la perti nence en termes d explication et de pr paration de leurs pratiques 115 s inscrivent dans la cou tume ils utilisent des d marches directement utiles Ils ne tiennent que peu compte de ce qui provient des sciences appliqu es l ducation Nous nous situerons dans cette probl matique en adoptant l histoire de l ducation comme mode d entr e Pendant tr s longtemps il tait difficile voi re impossible d isoler ce qui tait de l ordre de l ducation de ce qui tait de l ordre des activi t s de la vie quotidienne L initiation l int rieur MAINTENANT DONC P RE GRACIEUS EXAUCE NOUS DE TON HAUT LIEU DES CIEUS SOUVIENNE TOY DU TROUPEAU DE TES HOMMES de la communaut permettait la fois l inser tion et la transmission elle se r alisait dans les activit s elles m mes de personne personne L
184. tu PRISMES REVUE P DAGOGIQUE HEP N 10 MAI 2009 43 1 Huber M 1999 Apprendre en projets la p dagogie du projet l ves Lyon Chronique Sociale p 43 Boutinet J P 1999 Psychologie des conduites projet Paris PUF TE LAISSE PAS FAIRE PAR CE BOUT DE FER Dans ma pratique quotidienne de maitre de travaux manuels je suis le t moin privil gi des comportements d l ves face la mati re et aux gestes d apprentissage De mes observations et exp riences naissent des constats que je ne cher che pas th oriser faute de temps et de comp tence plut t que d envie Ag s de 11 16 ans les jeunes que j accompagne avec plaisir d montrent dans l atelier des attitudes qu il est possible de cat goriser par fonctionnements typiques Confront un projet l l ve agissant met en place une strat gie fond e sur la r flexion et l action dans le but d une production bien concr te Interviennent sans cesse et avec acui t les difficult s li es aux mat riaux surtout carton bois et m tal au maniement d outils d usage plus subtil qu imagin ou de machines lectriques la fois impressionnantes et stupides quoi s ajoutent des colles des gaz de soudure ou des vernis aux modes d emploi trop vari s et encore de martel es consignes de s curit Int gr la troupe l acteur est cependant seul res ponsable de ses d cisions de ses actes du choix des alternatives Il constate que
185. tuation probl matique Dans le canton de Vaud notamment la plupart des tablissements scolaires se sont dot s de per sonnes ressources de r seaux d aide intervenant dans des situations plus ou moins critiques mal traitance addiction ph nom nes de violence difficult s d apprentissage etc et susceptibles de fournir un soutien instrumental Selon Hobfoll 1988 les enseignants auraient tendance privil gier le recours un soutien motionnel plut t qu un soutien instrumen tal Or comme le rel ve Halbesleben 2006 les personnes qui fournissent un soutien mo tionnel s av rent souvent incapables de four nir une aide tangible permettant de r soudre un probl me contrairement aux personnes qui apportent un soutien instrumental De ce point de vue le soutien motionnel constitue rait un facteur de protection pour la sant de l enseignant mais pas pour les l ves Cette affirmation m rite cependant d tre nuanc e Le soutien motionnel qui aide pr venir le burnout favoriserait le maintien d interactions enseignants l ves respectueuses de l thique relationnelle il repr sente donc galement un facteur de protection pour les l ves Une autre dimension est la perception sub jective qu une personne peut avoir du soutien social recu Barrera 1986 Streeter amp Franklin 1992 Vaux 1992 Elle porte sur le sentiment d avoir suffisamment de soutien la satisfaction du soutien recu ou encore l
186. u plusieurs l ves sur l ensemble de la classe Ce travail commen a tisser un canevas th orique un peu plus clair mais assez variable qui par mo ments semblait fiable soudain moins s r Mais laissons la parole Carmen Golliard Zbinden D cembre 2008 L un des enseignants d arts visuels est forc de s absenter jusqu la fin du semestre Une enseignante remplacante est char 966 d assurer les cours du mardi apr s midi et du vendredi matin Apr s quelques semaines elle d cide de mettre fin son interim pour cause d incapacit de gestion comportementale des l ves m est alors propos de reprendre ce remplacement et d s le lendemain matin un vendredi je suis en classe d arts visuels pr te accueillir des l ves de OT ann e voie secondai re g n rale VSG J ai la surprise de voir arriver l ancienne remplacante qui m apporte ses regis tres de notes Elle me dresse un rapide portrait de la classe plut t n gatif et peu encourageant l ves agit s impolis et travaillant mal La sonnerie retentit les l ves entrent en clas se Chacun prend sa place et me d visage J ai droit un vous tes qui vous et quelques bonjour madame Au vous tes qui vous je r ponds par un simple et prompt bonjour mani re de signaler l l ve son impolitesse Je demande le silence et prie de s asseoir ceux qui ne l ont pas encore fait Je me pr sente mon nom est
187. u de bord est constitu de l ensemble des indicateurs qu il est capable de prendre en compte Le re gard particulier d un l ve le geste singulier d un autre ou le mot inattendu d un troisi me sont autant d l ments que le professionnel int gre pour d cider des micro ajustements n cessaires la conduite d un groupe d apprenants Lorsque ce pilotage est verbalis et conceptualis il fait apparaitre de nouveaux sch mes d action qui peuvent constituer des objets de formation Le passage du v cu la verbalisation puis de celle ci la conceptualisation n cessite un im portant travail tr s difficilement r alisable seul Diverses d marches de formation et de recher che existent aujourd hui pour mettre jour le travail r el et conceptualiser l action Elles ont en commun des vis es m tacognitives et mobi lisent l criture individuelle ou collective la parole confront e analyse de pratiques inter vision supervision D autres d marches issues des travaux de l analyse du travail Clot 2002 instruction au sosie autoconfrontation croi s e offrent des perspectives int ressantes La transmission de l exp rience c est dire l ac quisition d une comp tence partir d un discours rapport n est possible qu au prix d un d tour par l assimilation des l ments pris en compte par l autre dans la planification de sa pratique Dit autrement ce qui peut se transmettre durablement ce ne sont pas
188. ude instruit ses enfants Pour le d velop pement cognitif il maintient le cadre g n ral du sch ma d apprentissage l mentaire autour de la triade forme nombre mot mais il n h site pas r viser ou m me supprimer certains l ments qui ne le satisfont plus Il lui importe en effet que le d gagement de ces constantes scientifiques ne cesse pas de coller l exp rience p dagogique qui est toujours changean te dans la mesure l enfant n est pas un rat de laboratoire mais qu il dispose au c ur m me de sa nature d une libert qui peut faire varier l infini ses manifestations sensibles Il s agit encore pour le d veloppement du conna tre comme pour les deux autres ordres d aller jusqu aux l ments qui en constituent le ressort de revenir sans cesse aux forces fonda mentales qui les animent ce retour la na ture contre l artificialisme dont Pestalozzi ne cesse de d noncer les m faits en p dagogie est ses yeux le meilleur gage d une autonomisa tion de l enfant qui s assure ainsi de la maitrise de la force son jaillissement C est pourquoi la sera dans la meilleure position pour enga ger ces apprentissages Pestalozzi ne cessera pas de travailler un Livre des M res L ordre du sentir Ce travail autour des lois qui pr sident au d veloppement de la nature humaine pour im portant qu il soit n est pourtant pas l essentiel aux yeux de Pestalozzi Il faut enco
189. ue je me suis appropri e Les m tatextes ont galement t une source tr s enrichissante pour exercer ma r flexion et ainsi progresser dans ma formation et la construction de mon identit profession nelle M me si leur r daction n a pas toujours t ais e une fois qu ils ont t termin s je m en suis trouv e enrichie Deux outils le journal de bord et le dossier de formation En guise de fil rouge du s minaire et de la formation nous avons implant deux outils e journal de bord et le dossier de formation Les fondements pist miques de ce choix s inspirent de plusieurs recherches Barlow et Boissi re Ma bille 2002 L vesque et Boisvert 2001 Vanhulle 2005 Layec 2006 Riopel 2006 Nous postulons que ces deux outils de formation influencent les liens et les r flexions que l tudiant tablit entre les formations th orique et pratique S ils aboutissent in fine l identification par l tu diant de ce qu il a appris et compris durant sa formation ils r v lent sa professionnalit et lui permettent d envisager quelques projets de for mations continue et compl mentaire Accompagnement au singulier et au pluriel Il nous semble opportun d esquisser les contours de la posture sp cifique qu adopte le formateur amen accompagner l enseignant en devenir Dans la rencontre est vis e l mergence d une compr hension par l tudiant de son parcours la mise en mots des trajectoires potentielles ave
190. ue l atti tude cynique d un enseignant peut repr senter une violence d attitude dommageable pour le d veloppement de ses l ves ce propos voir Doudin amp Curchod Ruedi 2008b De ce point de vue tant pour la sant des enseignants que pour la sant des l ves les recherches sur les facteurs susceptibles de pr venir l puisement professionnel de l enseignant semblent de pre mi re importance Divers aspects du soutien social L un des facteurs de protection du burnout est le soutien social Hobfoll 1988 propose la distinction entre soutien motionnel p ex LE SOUTIEN SOCIAL COMME FACTEUR DE PROTECTION DU BURNOUT DES ENSEIGNANTS des manifestations de confiance d empathie d amour ou de bienveillance qui permettraient de consolider l enseignant et de renforcer ses capacit s de r gulation motionnelle et soutien instrumental p ex une assistance technique une r flexion propos de difficult s surgissant dans le contexte professionnel des informations pertinentes des conseils sous forme de r troac tion quant au travail fourni ou la situation d crite Un soutien motionnel est habituelle ment prodigu par des proches amis famille conjoint alors qu un soutien instrumental est plut t offert par des professionnels membre de la direction de l quipe sant formateurs b n ficiant de comp tences compl mentaires celles de l enseignant et permettant une appro che enrichie de la si
191. uelques brefs l ments d iden tification de savoirs professionnels voici quel ques tendances rep rables CRIT RES TEXTE 1 TEXTE 2 1 R laboration de conte nus th matiques ancrage dans l exp rience de stage et th orisation R f rences pour la profession entre autres cahier des char ges de l enseignant fix par le Canton R f rences issues de pistes offertes par la recherche sur la p dagogie diff renci e 2 Expression de motifs et d in tentions Motifs parce que adapta tion aux caract ristiques attri bu es aux l ves Motifs en vue de projec tion dans un agir r gul par des valeurs viter une p da gogie compensatoire 3 Types discursifs et repr sen tations de l agir R cit adress aux forma teurs validation des actions sous l angle des comp tences mobilis es en fonction du contexte de stage R cit vers expos de type th orique Validation des actions sous l angle de princi pes d action 4 Modalit s d nonciation Discours restitutif citations Discours en propre 2 INT GRER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES EN FORMATION LES SAVOIRS PROFESSIONNELS SE CONSTRUISENT DANS UN MONDE INTERM DIAIRE Commentaires et piste conclusive L analyse int grale des deux textes compre nant en r alit une quinzaine de pages r v le des d marches de construction de savoirs pro fessionnels qui varient entre le pragmatisme direct
192. ui mettrait en doute cette r alit L enseignant est r guli rement d crit comme un individualiste par la force des choses il passe l essentiel de son temps loin de ses coll gues et l organisa tion scolaire offre finalement peu de moyens structurels pour lutter contre cet isolement De simples colloques entre coll gues peuvent pour tant constituer d une part un l ment essen tiel de protection mais d autre part un lieu de ressources permettant de trouver des solutions aux probl mes rencontr s pour autant qu ils soient expos s Contrairement aux enseignants l analyse de pratique et la supervision consti tuent des outils ancr s dans les habitudes des professionnels de la sant de l ducation ou de collaborateurs proches de l cole comme les logop distes psychomotriciens et psycholo gues leur pratique r guli re aide la r flexion permet de prendre du recul mais elle ne tou che malheureusement que tr s partiellement le monde de l enseignement Si elle perdure cette diff rence devrait selon moi devenir avec le temps un v ritable anachronisme L cole d aujourd hui est confront e de nombreux d fis et celui de l int gration n en est pas le moindre Pour que les enseignants les rel vent on peut souscrire un plaidoyer pour une formation plus cons quente et surtout plus pointue Il faut par contre se demander si l effort ne doit pas tre fait essentiellement au niveau de la formation continue plu
193. ux sciences sociales condition de la professionnalisation Conf rence d ouverture Ecole d t des IUFM du P le Grand Est Arras 3 5 juillet 2002 page 7 5 Idem page 4 6 Loughran J J Developing Reflective Practice London Fla mer Press 1996 in Harrison Jennifer K Lawson Tony and Wortley Angela Facilitating the professional learning of new teachers through critical reflection on practice during mentoring meetings European Journal of Education Vol 28 No 3 October 2005 p 275 7 Harrison Jennifer K Lawson Tony and Wortley Angela Mentoring the beginning teacher developing professional autonomy through critical reflection on practice Reflective Practice Vol 6 No 3 August 2005 p 438 1 ENTRELACER DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES UNE ESQUISSE D ARCH OLOGIE DANS LES RAPPORTS PRATIQUES P DAGOGIQUES ASPECTS TH ORIQUES L ARTICLE QUI SUIT EST CERTES EXIGEANT NOUS LE PUBLIONS DANS SA PRESQUE INT GRALIT IL FIGURE DANS LE SITE DANS SA FORME ORIGINALE AVEC LA BIBLIOGRAPHIE COMPLETE PARCE QUE SON AMPLE PARCOURS PERMET UNE DISTANCE UTILE SUR UN PROBL ME DIFFICILE DE L COLE D AUJOURD HUI IL REPREND LA STRUCTURE D ENSEMBLE DE L ARCH OLOGIE DU SAVOIR DE MICHEL FOUCAULT QUI L AUTEUR AU MOMENT DE QUITTER LA HEP TENAIT RENDRE HOMMAGE UNE ESQUISSE D ARCH OLOGIE DANS LES RAPPORTS PRATIQUES PEDAGOGIQUES lt gt ASPECTS THEORIQUES L ducation peut tre consid r e comme un processus perme
194. xige un cadre qui l autorise et la facilite dans lequel elle prend une place et du sens L a le sugg re par l ex pression d lier ma plume Si nous apportons des pistes et des crits par nos lectures nous proposons aussi nos tudiants de choisir et socialiser des extraits de leur journal de bord Barlow dit que le journal p dagogique ou personnel peut tre un outil de construction de soi m me et d accueil d autrui une parole qui nous cr e et parfois nous recr e Pour Mac cio l criture par le travail qu elle demande par les messages qu elle transmet par les rela tions sociales qu elle d veloppe est une action L accompagnement du journal de bord vise engager l tudiant dans l criture libre et sin guli re revenir sur ce qu il apprend retient et vit dans la formation ainsi qu d construire les repr sentations souvent n gatives de cet exerci ce L appropriation de l criture de l exp rience influence positivement l int gration par l tu diant des savoirs th oriques et participe de la m tacognition Dans ce processus r flexif nous demandons chaque tudiant de produire en fin de semestre un m tatexte t moignant de sa capacit objectiver sa formation dans lequel il construit des liens entre quelques extraits dat s de son journal de bord et les cours stages et lectures Ces textes sont porteurs d indices et de facteurs int gratifs de la formation Dossier de formation
195. z enseignante depuis 9 ans Marc Emery enseignant depuis 32 ans Tous quatre enseignent actuellement au secon daire 1 Crissier et sont praticiens formateurs Bibliographie succincte Dafflon Novelle A dir 2006 Filles Garcons Socialisation dif f renci e Grenoble PUG Lemer Y amp Roulet B dir 1999 Les recherches sur la socialisa tion diff rentielle des sexes l cole Paris L Harmattan Nafti Malherbe C 2006 Les discriminations positives l cole entre rel gation et socialisation Cheminements Vouillot A dir 1999 Filles et garcons l cole une galit construire Paris Autrement dit LES LIVRES ONT LA COTE Tilman F amp Grootaers D 2006 Les chemins de la p dagogie guide des id es sur l duca tion la formation et l apprentissage Charleroi Couleur Livres Nombreuses sont les questions que se pose tout enseignant Qu est ce que la p dago gie Comment vais je faire ma classe Quelle m thode vais je utiliser pour permettre d at teindre tel ou tel objectif Afin de donner aux praticiens une culture p dagogique com mune les auteurs de cet ouvrage ont synth tis de nombreuses informations sur le sujet ainsi que les avis de professionnels de l duca tion Dans la premi re partie un inventaire raisonn des discours et d marches p dagogi ques est propos La seconde partie pr sente les grands courants p dagogiques Des biblio

SAVOIRS, PRATIQUES ET APPRENTISSAGES

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