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médecin légiste

1. 17 Jui enfonce sa lance dans le nombril endroit o les blessures d Ar s sont funestes aux mortels On voit l que les connaissances taient bien existantes largement avant Hippocrate qui serait issu d une famille marqu e par la criminologie puisqu elle descendait du glorieux Atride connu dans l histoire m dico l gale pour avoir t le premier matricide Son avocat Paurait certainement mieux d fendu s il avait su que sur un autre rivage de la M diterran e on racontait depuis les temps bibliques comment Ca n avait tu son propre fr re Abel Hippocrate donna des l ments dont la m decine l gale clinique ne peut toujours pas se d tacher Dans des trait s tels que Des fractures il d crit l ensemble des fractures dans des 33 traitements ofthop diques propos s descriptions proches des descriptions traumatologiques encore en vigueur aujourd hui m me si les techniques d intervention ont chang On peut surtout retenit comme une recommandation m dico l gale jamais d pass e celle cit e dans les aphorismes d Hippocrate La vie est courte l art est long l occasion fugitive l exp rience trompeuse le jugement difficile il faut non seulement faire ce qui convient mais faire encore que le malade les assistants et les choses y concourent Scind en deux parties cet aphorisme nous livre tous les secrets de Pexpertise m dico l gale qui repose sur un art long acqu rir une
2. SANS POUVOIR D CISIONNEL Ces petites piques mises part je ne peux qu tre totalement en accord avec les indications des autopsies que j ai soutenues dans mes cours et mes interventions comme sur le terrain mais toujours syst me fran ais oblige sans pouvoir d cisionnel Selon cette circulaire europ enne les autopsies devraient tre r alis es dans tous les cas de morts non naturelles videntes ou suspect es en particulier dans les cas d homicide ou de suspicion de mort subite inattendue notamment mort subite du nourrisson 176 de suicide ou suspicion de soup on de faute m dicale d accidents de transport du travail ou domestiques de catastrophes naturelles ou technologiques de d c s chez une personne priv e de libert et lorsqu on retrouve un corps non identifi ou des restes squelettiques chacun de ces nonc s me reviennent des histoires v cues ou des autopsies r alis es Le Guide sur le traitement judiciaire des d c s manant de la Direction des affaires criminelles et des gr ces en 2008 pr cise et largit les indications de Pautopsie m dico l gale Tout d abord lorsque Pexistence d une infraction volontaire ou involontaire l origine du d c s est acquise ou possible le recours l autopsie est vident Jy vois un vrai progr s m me si cela semble vident pour tout un chacun L autopsie m dico l gale s impose pour un homicide volontaire des coups m
3. acqu rir un peu plus de libert DES PARENTS HAUT RISQUE Le silence qui p se sur les viols des mineurs m rite que l on s interroge La m decine l gale a toujours 351 cherch comprendre On rencontre souvent des femmes qui victimes de violence dans leur couple agressent ou d laissent leur enfant Elles se comportent ainsi soit pour concentrer toute leur attention vers le parent agresseur dans un effort d apaiser et de contr ler le niveau de violence soit parce qu elles sont incapables de satisfaire les demandes de leur enfant confront es leur propre peine ou terreur Selon certaines tudes plus d un tiers des violences envers la femme dans un couple s accompagnent de violence envers Penfant notamment l adolescent qui peut s interposer C est une raison suppl mentaire de prot ger la femme pour prot ger l enfant probl me que l on cerne mieux maintenant D autres facteurs vont aggraver le risque de violences commises sur les enfants et les adolescents tels que la pauvret le d ni des droits fondamentaux qui m nent la marginalisation 352 Plusieurs tudes l ont d montr on constate une relation troite entre le niveau du revenu familial et le risque de s vices ce dernier tant plus lev lorsque le revenu est bas On a estim que pour un revenu familial inf rieur au SMIC le risque de s vices est multipli par plus de 20 Nafional Inciden of Chil Ab
4. indispensable Sur place le l giste qui ma pas de 127 comp tence juridique d enqu teur sera aid de la police scientifique Il est assur ment plus productif de travailler ensemble car chacun des acteurs a une perception diff rente en fonction de sa formation leurs informations sont compl mentaires AZIZ BAGARRE SOUS L INFLUENCE DE L ALCOOL I est tr s t t ce matin quand un homme visiblement en tat d bri t t l phone au poste de police Discours p teux focution saccad e Propos entrecoup s de sanglots IL est un peu plus de trois heures du matin quand il indique au policier de service qui prend son appel au standard qu il a tu une 128 personne J ai trangl mon ami il ne bouge plus c est dans un wagon la gare Tr s vite une patrouille de nuit d j sur le terrain se dirige vers la gare et ses quais d serts I n y a pas de trafic cette beure l mais sur une voie de garage quelques trains en instance Les policiers se dirigent donc vers ces wagons dont l acc s est possible pour quelques SDF qui y ont lu domicile pour dormir un peu Us connaissent bien cet endroit ils s y rendent souvent pour viter que les taggueurs ne d gradent les voitures Tout en s approchant les policiers voient un homme leur faire des signes Pendant leur rencontre ils s tonneront de le voir tant t prostr tant t agit C est l c est l leur dit il en leur montrant l e
5. la r alit est utile et tr s performant C est probablement gr ce de tels l ments de formation que les progr s en mati re de respect des traces et indices se feront 233 L exp rience qui peut tre mise en commun permettra certainement d avancer Les jeunes gendarmes et policiers poss dent une connaissance th orique de leur m tier cette pratique pourra leur permettre d acqu rir une exp rience de terrain d s le d part Chaque corps de m tier essaie son niveau de former les jeunes recrues et c est gr ce aux outils informatiques et multim dias que la formation devient interactive et constructive La balistique est un domaine particuli rement concern par la mod lisation comme l accidentologie LES PROGR S DE LA TOXICOLOGIE Parmi les examens compl mentaires ayant le meilleur 234 rendement diagnostique pour aider la lev e de corps m dico l gale ou l autopsie vis e judiciaire la toxicologie m dico l gale a b n fici ces derni res ann es des progr s de la toxicologie analytique pour favoriser la recherche des causes de la mort Dans les cas de mort toxique tr s souvent un syndrome asphyxique non sp cifique est le seul l ment relev y compris apr s l autopsie Impossible de savoir si la mort est due une intoxication thylique des opiac s ou un m lange de tranquillisants sur les seules constatations m dico l gales y compris autopsiques l inverse
6. n cessaire par tout professionnel de sant qui veut 305 faire un signalement pour relayer les propos de Penfant signalement qui permet de d roger au principe du secret professionnel et pour les m decins celui du secret m dical l un des piliers du serment d Hippocrate L enfant ne se positionne pas en victime Comment un nourrisson pourrait il se pr senter en tant que tel m me s il est en pleine souffrance Le r le des m decins est d tre attentif Le rep rage s appuie sur des l ments qui veillent le doute discordance entre les l sions constat es et les causes avanc es par l entourage parents consultant des m decins diff rents d lai important entre la survenue des l sions et la premi re consultation m dicale pr sence pesante des parents lors de la consultation ou des soins Des consultations aux urgences motiv es en apparence par des probl mes mineurs peuvent tre interpr t es comme un appel de la part de l auteur des s vices ou de l entourage 306 imm diat qui mose cependant pas r v ler la situation familiale FAUSSES ALL GATIONS DES PARENTS OU TUTEURS Le premier temps est toujours consacr l examen clinique attentif tant de la part du personnel infirmier que de la part des m decins Bien entendu si des examens compl mentaires radiologiques par exemple sont n cessaires le jeune enfant ou le nourrisson devra tre gard de mani re viter de l
7. L homme d shabille Sylvie de force La jeune femme ne se laisse pas faire mais il la maintient brutalement Elle est d abord allong e sur le dos sur les toutes premi res marches de l escalier Elle dira J tais allong e debout Elle se souvient de tout Du tapis qui recouvrait les marches De la violence croissante de son ex compagnon De sa tentative de lui infliger une p n tration orale Elle refuse Alors il essaie de la p n trer au niveau vaginal tandis qu elle est encore couch e sur le dos toujours sur les marches Elle se rebiffe Se 404 d fend comme elle peut I la retourne et arrive ses fins La rapport est complet il jacule en elle Sans protection Puis il la laisse partir Sylvie est tr s secou e Jamais elle ne l avait vu comme a Certes il tait parfois un peu saoul quand il rentrait la maison mais jamais violent Elle rentre chez elle pour se laver fr n tiquement Elle prend et reprend des douches puis va consulter son m decin qui l adresse aux urgences m dico judiciaires pour un bilan Nous sommes moins de trois jours des faits La premi re impression qu elle donne son arriv e c est le sentiment de honte elle se pr sente la t te basse elle craint de porter plainte Et puis tr s vite l existence de l sions tranumatiques est constat e qu elle d crit ainsi La sur les bras c tait avec le tapis l sur la cuisse c tait lorsqu il me tenait Effectivement
8. Quel est votre r le aupr s de la famille lorsqu un mineur subit des violences sexuelles Une t che particuli re incombe au m decin l giste il est celui qui va conseiller ef aider les p diatres et m decins en charge de l enfant qui eux ont des rapports avec la famille La partie m dico l gale concerne le conseil on donne notre avis aux soignants Les p diatres qui n ont pas le droit d tre juge et partie conservent un bon relationnel avec la famille et les accompagnent On essaie alors de mettre les proches en contact avec quelqu un qui pourrait les pauler et les orienter I fam travailler la fois sur les faits les signaler et travailler sur le 369 terrain familial gr ce aux services de p diatrie aux service de PMI qui v rifient que le milieu permet le retour de l enfant au sein du foyer Rencontrez vous beaucoup de victimes d agressions sexuelles C est un ph nom ne relativement important Il semble toutefois que ces violences aient tendance diminuer mais elles sont remplac es par un bon nombre d agressions sexuelles sur des adultes fragiles c est dire sur des personnes handicap es ou dans une situation psychologique qui les rend particuli rement vuln rables alcool mie troubles psychiatriques I y a une sous estimation des agressions sexuelles chez l adulte parce qu elles ont du mal tre d finies En effet le viol est caract ris par l absence de consentement de la
9. Qui demande une autopsie Combien co te t elle Le r le du m decin l giste est d tre le conseiller du judiciaire Si l on a le moindre doute si l on ne peut pas d finir exactement le mode de d c s si l on pense une intoxication par exemple et que les examens toxicologiques sont inad quats l on va bien videmment demander une autopsie C est notre solution de recours elle nous permet d avoir un examen complet et de d terminer les causes de la mort En Franc le m decin l giste n est pas celui qui va ordonner l autopsie C est sur ses conseils qu il va orienter le procureur donner des arguments scientifiques et m dico l gaux coh rents pour pouvoir r aliser l autopsie I n en est pas le preseripteur Une autopsie co te environ 138 euros sur un corps non putr fi le double si le corps est putr fi ce qui est d risoire par rapport aux frais et la n cessit de l quipement L quipement d une salle d autopsie co te environ 200 000 89 300 000 euros ce qui ne se rentabilise pas beaucoup avec un nombre d autopsies relativement restreint I ne fait pas de doute que les autopsies doivent tre regroup es dans des centres quip s avec du personnel qualifi y compris les agents des services mortuaires La r ponse cette exigence de plateau technique ne peut se concevoir qu en milieu hospitalier o le service m dico l gal et le service mortuaire de l h pita partagent loc
10. TYPOLOGIE DE LA MORT Classification l gale de la fa on dont la mort est survenue naturelle accidentelle par homicide ou suicide 789 VERDICT D cision prise par un jury ou un juge concernant l affaire qui leur a t soumise au cours d un proc s p nal ou civil VIRTOPSIE Autopsie virtuelle Techniques d imagerie post mortem utilisant les ressources d imagerie scanner h lico dal ou imagerie par r sonance magn tique et la reconstruction tridimensionnelle des images Outre la reconstruction tridimensionnelle donc en volume la 790 technique permet de s parer les surfaces osseuses et musculaires d effacer virtuellement telle ou telle partie permettant une meilleure visualisation des l sions et apportant des l ments essentiels en mati re de balistique terminale ou d accidentologie WHISKY Boisson pr f r e des coroners et des cops am ricains des ann es 1950 laisser dans la l gende sombre WHY 191 Pourquoi en anglais Question qui taraude le m decin l giste une fois le comment expliqu WHY NOT Pourquoi pas en anglais Question qui permet au m decin l giste de garder Pesprit ouvert toutes les hypoth ses avant d opter par le raisonnement pour la plus probable X L appellation X f minin ou X masculin concerne les cadavres non identifi s 792 confi s au m decin l giste pour identification par comparaison ante et post morte
11. d crire les premi res plaies par arme feu avec les blessures de mousqueterie Ambroise Tardieu a jou aussi un r le d cisif concernant la m decin l gale dans les ann es 1860 I est le premier avoir alert ses confr res sur les probl mes de mauvais traitements et de violences sexuelles exerc es contre les enfants I est le premier avoir d crit les sympt mes et les signes diniques de la maltraitance r unissant des indices permettant aux m decins de la d celer lors de l auscultation tre m decin l giste c est donc avant tout s occuper des vivants Actuellement la m decine l gale du vivant repr sente plus de 90 de l activit m dico judiciaire La plupart des personnes qui viennent en consultation aux UM sont l pour tablir un bilan traumatique suite un accident ou pour coups et blessures on encore pour des affaires de meurs On n a donc moins de 10 d activit de thanatologie 593 En quoi la m decine l gale est elle une composante de la criminologie La m decine l gale apporte des l ments fiables d explication et d ouverture vers l explication des faits La criminologie va analyser essayer de comprendre La m decine l gale elle reste dans son r le de describteur et d observatoire de sant publique Nous r pondons aux questions Quand et Comment alors que la criminologie r pond la question Pourquoi La m decine l gale n a jamais un horizon ferm o
12. de l nervement Banalit de la r action non mesur e Banalit qui a failli causer la mort de ce 344 nourrisson Quelles s quelles neurologiques p seront sur ce jeune enfant une fois arriv l ge des apprentissages Seu l avenir le dira L ADOLESCENT EXPOS DE LOURDES CONS QUENCES l adolescence le mineur statistiquement assez pargn pendant la p riode pass e l cole primaire se trouve confront des situations de stress et d adversit o n tant d j plus enfant et pas encore adulte sa vie devient un d fi et une exp rience structurante positive Elle peut galement tre une exp rience d structurante aux cons quences 345 impr visibles parfois multiples et graves lorsqu il se heurte des adultes incomp tents le faire grandir ou face des situations particuli rement difficiles L adolescent qui a v cu et qui vit des situations de violences s expose aux violences qu il commettra lui m me aux violences contre soi m me que constituent les d rives des addictions l alcool et aux drogues les tentatives de suicide les troubles anorexiques ou boulimiques Des l ments souvent intriqu s favorisent les violences de tout type physique et psychologique comme un climat familial perturbateur le nombre de probl mes qu il soul ve la r p tition et la dur e et des l ments tels que le ch mage la pr carit Pisolement l clatemen
13. g es les infanticides et les meurtres d enfants Le doute plane et l on a besoin du m decin l giste La m moire collective a gard le souvenir de l trange suicide d un ministre de la R publique retrouv noy pr s d un tang dans la for t En revanche de nombreux meurtres sont dissimul s en noyades pour les faire dispara tre les corps sont jet s l eau Une fois le corps sorti de l eau l on recueille les circonstances la temp rature de Peau l tat des v tements s il en existe l existence de liens ou d l ments suspects qui vont orienter rapidement 92 vers une cause ou une autre Bien s r lorsque les signes ne sont pas aussi vidents on cherche tr s attentivement sur le noy rapidement extrait de l eau tous les signes de violence toutes les l sions suspectes Sur des corps souvent remani s transform s gonfl s verdis par le s jour dans l eau recouverts de vase le premier r le du m decin l giste lors de la d couverte est de contribuer l identification du corps d un noy trouv en eau courante dans une pi ce d eau ou en mer En recueillant le poids la taille les signes ethniques la couleur des cheveux et des yeux lorsque c est encore possible en notant la pr sence de cicatrices de tatouages et en effectuant le relev dentaire sommaire le m decin l giste essaie de redonner un nom ce mort inconnu 93 Pour redonner id
14. l gales performantes Le niveau d exigence dans la d position 550 du m decin l giste n est donc radicalement pas le m me qu il y a seulement cinq ans I est beaucoup plus lev et se renforce continuellement tes vous beaucoup appel la barre en tant que m decin l giste Oui nous sommes sollicit s pour les homicides les tentatives d homicides les viols d adultes ou de mineurs Nous avons un r le tr s important lors d agressions sexuelles La personne est encore vivante et le m decin l giste va tre le seul intervenir faire des pr l vements et examiner la victime d abus sexuels C est un moment tr s particulier et d licat I faut rassurer tout en constatant les faits cela implique beaucoup de travail et toutes les comp tences sociales et m dicales sont requises ce moment l D o l int r t de centres de r f rence qui vont pouvoir apporter dans un futur proche je l esp re 551 un maximum d informations et d l ments utiles la victime dans sa d marche tout comme au magistrat Doit on rappeler les incoh rences soulign es lors du proc s de l assassinat du pr fet rignac dans l le de Beaut o l on jugeait de la culpabilit ou de Pinnocence d Yvan Colonna Comment s tonner d entendre des d monstrations balistiques confuses par un m decin dont l exercice de la m decine l gale ne doit tre qu assez occasionnel Pourquoi s tonner d en
15. la m decine l gale 39 AMBROISE PAR LE CHIRURGIEN DES ROIS PRATIQUE LA PREMIERE AUTOPSIE JUDICIAIRE l poque de la Renaissance les progr s de la m decine et de la m decine l gale vont tre multiples V sale en Italie est l initiateur des autopsies telles qu on peut encore les pratiquer En France Ambroise Par pratique la premi re autopsie judiciaire On trouve dans les uvres d Ambroise Par le 40 r sum des signes permettant d affirmer le degr de gravit des blessures et des mod les de rapports judiciaires Il est v ritablement l anc tre de la m decine l gale fran aise Plus tard pour Paris le roi Henri iv nomma un conseil restreint des meilleurs m decins du royaume afin d tablir des rapports m dico l gaux concernant les morts et les suicid s L ordonnance de 1670 du roi Louis XIV auquel bien peu de chose chappait concerne les rapports des m decins et chirurgiens elle permet aux bless s de se faire visiter par des m decins et les chirurgiens qui affirmeront leur rapport v ritable instituant ainsi officiellement des m decins experts pour les besoins judiciaires Ind pendamment de cette visite les juges pouvaient en ordonner une seconde faite par des m decins et chirurgiens qu ils d signaient instaurant un principe encore actuellement en vigueur Avec Louis XV qui abolit la question pr alable et 41 pr paratoire puis la torture en mai 1780
16. recueillir les traces de freinage ou de pneus relever les distances la nature du rev tement la visibilit les donn es m t orologiques et identifier les parties impact es fragments de pare brise traces de pneus ou de pare chocs Au moindre doute il faut recommander une autopsie que le procureur de la R publique fera pratiquer dans le cadre m dico l gal JEAN PIERRE DRAMATIQUE BANALIT Ce soir de novembre il fait nuit noire Jean Pierre rentre chez lui sur une route qu il conna t bien car il lemprunte tous les jours I roule vite Tr s vite Trop vite II ne peut faire preuve de prudence car il a f t avec des coll gues de son entreprise le 108 d part de l un d entre eux I avale litt ralement la d partementale bord e de grands arbres Son v hicule quitte la route la lisi re de la for t changeant de voie involontairement Pourquoi On ne le saura jamais Inattention T l phone portable saisi imbru demment Animal vit de justesse Chauss e glissante En tout cas le choc a t d une telle violence que malgr le port de la ceinture l habitacle se d forme et s crase Le v hicule projet sur un arbre a comprim le visage du conducteur qui n est plus qu une face grima ante et ridicule paisse comme une assiette sans plus aucune forme humaine Le reste du corps gr ce aux syst mes de s curit du v hicule est rest intact comme pour souligner encore plus le c t
17. si cle o le viol tait le rapport pouvant tre f condant avec une femme en ge de procr er c t de ce que l on qualifiait d attentat aux m urs Aujourd hui le code p nal parle des agressions sexuelles dans ses articles 222 22 222 32 C P Il d finit le viol Particle 222 23 comme fout acte de p n tration sexuelle de quelque nature qu il soit commis sur la personne d autrui par violence contrainte menace on surprise Tout acte de p n tration concerne donc tout autant les p n trations anales que vaginales ou endo buccales De quelque nature qu il soif voque tout autant les p n trations avec le sexe qu avec un objet fut il un sex oy Enfin a personne d autrui ta pas d ge d fini ni de sexe d termin L agression sexuelle qualifi e de viol peut tout autant concerner le petit gar on sortant de P cole que la petite fille confi e au fils de la nourrice la vieille femme atteinte de d mence ou encore le 376 trisomique dans un centre sp cialis tel point que dans des centres de r f rence les victimes que nous examinons n ont plus que rarement l aspect de la jeune fille presque adulte agress e parce qu elle rentrait trop tard et se promenait trop court v tue dans une rue sombre cela fait presque figure de clich d pass l heure actuelle les l sions sexuellesne sont pas rares sur des enfants m me tr s jeunes Dans le cadre des violences sexu
18. tant sauv s par les services d urgence et les noyades 77 dans 5 des cas et divers moyens aussi brutaux y pour les 7 restants comme le suicide sous un train les sections de vaisseaux ou les suffocations Depuis une quinzaine d ann es l on constate que les suicides actuels sont plus violents tout du moins dans la symbolique de cet acte plus durs dans leur expression leur pr paration tonnant toujours le m decin l giste que je suis Parall lement l utilisation d alcool ou de toxiques dans les cas de suicides mortels ne cesse de d cro tre ce que j ai remarqu sur des s ries comparatives depuis 1992 Dans une communication devant la Soci t fran aise de m decine l gale j ai abord le th me des suicides 78 et de la fin de vie celui des suicides du grand ge et des pathologies terminales Les tudes publi es nous ont r v l que les risques suicidaires peuvent atteindre jusqu dix fois la fr quence de la population g n rale dans des groupes t moins pour des pathologies chroniques insuffisance r nale parapl gies cancers et que les pourcentages d id ation suicidaire d absence de go t pour la vie et de souhaits de mourir atteignent plus d un tiers des malades g s JEAN UN HABIT DE LUMI RE POUR LE DERNIER VOYAGE 79 C est une histoire banale Une histoire banale pleurer comme on en voit trop souvent la une des journaux cinquante inq ans
19. C 762 SIGNIFICATION Acte d huissier de justice par lequel est port la connaissance de la partie adverse un acte de proc dure assignation conclusions ou jugement SOINS DE CONSERVATION Technique moderne de pr paration des corps des d funts afin de permettre leur pr sentation dans les meilleures conditions possibles en mati re d hygi ne pour la dur e de l exposition La personne qui r alise les soins s appelle un thanatopracteur Les soins de conservation sont obligatoires lors 763 d un transfert avant mise en bi re si le d lai de vingt quatre heures partir de l heure du d c s n a pas pu tre respect le d lai est alors port quarante huit heures Les soins de conservation sont fortement conseill s si le corps doit rester au domicile ou s il doit tre transport en province Dans le cas d un rapatriement l tranger selon le pays de destination ils sont obligatoires Ces soins ne sont possibles que s il n existe pas d obstacle m dico l gal Si celui ci existe rien ne doit tre fait qui puisse modifier les constatations m dico l gales et les pr l vements 764 SOUFFRANCES ENDUR ES Voir Pretium doloris SPECTROM TRIE DE MASSE M thode analytique qui s pare les substances en composants l mentaires charg s lectriquement permettant de d terminer leur nature et leur quantit SPECTROSCOPIE ou SPECTROPHOTOM TRIE M thode d identi
20. C est l ancien ou l ancienne qui les d tient Ce motif de poids est bien suffisant pour lui infliger le bouillon d onze heures Souvenons nous un instant des paroles de la chanson 423 les Flamandes de Jacques Brel Les Flamandes dansent sans sourire Sans sourire aux dimanches sonnants Les Flamandes dansent sans sourire Les Flamandes a n est pas souriant Si elles dansent c est qu elles ont septante ans Qu septante ans il est bon de montrer Que tout va bien que poussent les petits enfants Et le houblon et le bl dans le pr Toutes v tues de noir comme leurs parents Comme le bedeau et comme Son Eminence 424 L archipr tre qui radote au couvent Elles h ritent et c est pour a qu elles dansent Elles h ritent C est bien ce qui les rend int ressantes au fils sans emploi alcoolique et divorc apr s avoir t si violent avec sa femme et revenu vivre chez sa m re maintenant veuve ou bien au petit fils toxicomane la d rive sorti par mesure disciplinaire des foyers qui une grand m re qui l a connu petit et si gentil ouvre sa porte Bien imprudemment Le m decin l giste va encore une fois tre le t moin de toutes les formes de violence et de maltraitance qui peuvent se pr senter avec plus ou moins de poids pour aider faire pencher du bon c t 425 la balance de la justice Les violences physiques comme les coups les gifles les bousculades
21. Durigon qui dirige le service de m decine l gale du CHU Raymond Poincar de Garches tout ce que Phomme peut faire c est dire au pire Avec une certaine crainte d avoir y faire face nous savons que nous allons rencontrer des situations dramatiques ou insoutenables celles que rapporte la presse sp cialis e dans les faits divers avec une certaine d lectation Mais elles mont pas ce m me aspect attirant lorsqu on les voit de pr s voire de l int rieur surtout quand des victimes vivantes nous livrent leur r cit Notre fascination morbide pour la barbarie m l e de crainte et de r pulsion j ose l esp rer se d voile devant des v nements qui ne suscitent pas que notre effroi et notre r probation Comment comprendre sinon que sous la plume de Jonathan Littell en 2006 883 pages narrant par le menu l une des pires barbaries de notre monde moderne aient obtenu la cons cration sous le titre des B enveillantes 413 ouvrage r compens par le prix Goncourt et le grand prix du roman de l Acad mie fran aise Un succ s ph nom nal de surcro t Fin 2007 plus de 700 000 livres avaient t vendus plus de 700 000 lecteurs avaient montr leur int r t d couvrir du dedans la barbarie et avaient suivi l invitation macabre du narrateur le Haupstrumf brer Max Aue Fr res humains laissez moi vous raconter comment a s est pass Et puis a vous concerne vous verrez bien que
22. Jacques ne supporte pas l id e de la s paration Sa femme et lui ont toujours v cu ensemble et voil que son univers s croule Mais rien faire Son pouse lui a annonc qu elle partait I l a pourtant avertie il se tuera si elle met sa menace ex cution Un ultimatum bien compr hensible dans pareil contexte Une pression exerc e pour la retenir La femme de Jean ne pensait pas causer autant de d g ts en reprenant sa libert Son mari n avait ni traitement m dical ni ant c dent psychiatrique Il n tait pas non plus alcoolique ou sujet des troubles du comportement qui auraient pu l inqui ter Cependant la veille au soir elle se fait du souci car Jean n est pas la maison I ne rentrera pas de la soir e Elle entreprend des recherches avec laide de voisins En vain Elle se r sout contacter la gendarmerie pour signaler la disparition de son mari Il n est pas au domicile I west pas parti avec sa voiture et rien ne laisse 80 supposer qu il se soit jet dans un cours d eau o il allait p cher relativement loign de la maison D ailleurs il n a pas pu s y rendre pied et son v hicule n a pas boug On ira quand m me v rifier sur place et effectivement il n est pas all se noyer Non Jean a pr f r choisir un arbre bien solide tout pr s de son atelier Un arbre dont il connaissait la solidit des branches en bon menuisier qu il tait Le lendemain matin de sa disparition Je
23. ais des drogues et toxicomanies 10 748 480 conducteurs impliqu s dans 7 458 accidents mortels du 30 septembre 2001 au 1 octobre 2003 Parmi les conducteurs impliqu s dans ces accidents mortels pas moins de 853 7 9 taient positifs aux stup fiants dont 751 au cannabis 7 du total Et sur ces conducteurs positifs au cannabis 301 2 8 pr sentaient galement une alcool mie sup rieure au taux l gal On estime que les conducteurs sous influence du cannabis toutes concentrations de THC confondues ont presque deux fois plus de risques d tre responsables d un accident mortel que les conducteurs n gatifs Et quatorze fois plus 14 fois lorsque les effets du cannabis et de lalcool se cumulent LES INFRACTIONS LI ES LA 481 DROGUE EN AUGMENTATION DANS L UNION EUROPEENNE Le 11 ao t 2008 la ministre de l Int rieur annon ait la mise en place du d pistage salivaire pour la d tection des conducteurs sous linfluence de stup fiants Dans la plupart des tats membres pour lesquels on dispose de donn es la proportion des infractions li es la drogue usage ou possession pour usage personnel a augment Le cannabis est la drogue illicite la plus souvent mise en cause dans les signalements d infractions li es la drogue 34 en Su de et 87 en France 482 WILLIAM LA POUDRE BLANCHE A EU RAISON DE SES SOUCIS trente ans William tra ne derri re lui une longue histoire de t
24. coupable 92 des cas et la victime verra son pr judice r par en tout cas au plan p nal ENTRETIEN AVEC E RIGAL On parle aujourd hui de violences urbaines 286 pensez vous qu elles sont telles qu on les d crit dans les m dias Avec une exp rience de quatorze ans en Seine Saint Denis je pense que la description qu en font les m dias est relativement juste C est en recevant les victimes que l on comprend l ampleur de s violences urbaines On prend la mesure de ce qu est la vie dans les cit s de la crainte de se faire agresser en passant dans le ball de son immeuble de la violence et des vexations au quotidien Je pense que les faits divers relay s par l actualit ne sont que le reflet de r cits de victimes I y a effectivement un grave probl me de violences urbaines variable selon les communaut s les endroits les modes de vie Ce ph nom ne est en croissance un peu partout et l on peut se demander si la m diatisation pour ne pas dire la surm diatisation n incite pas reproduire cette violence 287 Recevez vous beaucoup de personnes victimes des violences dans la rue Oui Toujours de par mon exp rience en Seine Saint Denis j ai pu observer que les violences gratuites taiem quotidiennes Elles ne sont motiv es ni par le vol ni par une intention compr hensible Cela laisse la victime compl tement d stabilis e et de surcroft la violence se produit souvent en pleine journ e
25. d examiner une victime de violences pour fixer PITT au sens p nal d examiner une personne en garde vue pour juger de sa compatibilit avec le maintien dans des locaux de police ou de gendarmerie R SIDUS DE COUP DE FEU Restes de poudre non br l e sur les mains du tireur sur l arme et parfois sur 754 la victime selon la distance de tir et Parme utilis e RESPONSABILIT CIVILE Une personne voit sa responsabilit civile engag e quand en raison d un fait quelconque inex cution d un contrat faute r sultant d un acte volontaire ou pas elle se voit dans l obligation de r parer un dommage caus autrui RESPONSABILIT P NALE Concept selon lequel ce sont des individus qui commettent des crimes et 755 d lits et en sont tenus responsables La responsabilit p nale individuelle peut tre directe ou indirecte L auteur du crime doit ainsi rendre compte au titre de sa responsabilit p nale individuelle directe mais celle ci inclut autant celui qui a commis physiquement le crime que celui qui l a incit ou en a t complice ou a aid dissimuler un crime ou ne l a pas emp ch s il le pouvait ou r v l s il le connaissait R VELATEUR PHYSIQUE Technique de r v lation des empreintes digitales latentes sur des surfaces 756 humides gr ce une solution argentique RIGOR MORTIS En latin rigidit du mort la rigidit cadav rique est un des mo
26. de THC contre 18 2 dans les cannabis import s Selon les laboratoires de la gendarmerie nationale de Plnstitut national de police scientifique et les laboratoires d expertise en 2004 les chantillons de r sine saisis en France contenaient entre 10 et 15 de THC pour 32 d entre eux Avec de telles concentrations la corr lation avec une fr quence 467 augment e des troubles parapsychiatriques chez les consommateurs de cannabis semble claire elles facilitent hallucinations attaques de panique tats psychotiques aigus et ce recours lacte sans raison apparente observ dans les comportements de violence d imitation L ultraviolence devenue un jeu sous l effet des synth mesc qu Anthony Burgess avait imagin e d s 1962 est maintenant pass e de Pimagination d un crivain la r alit m dico l gale et constitue comme les autres violences un probl me actuel de sant publique Qui est aux premi res loges pour observer ce ph nom ne C est le m decin l giste bien videmment particuli rement dans les structures d urgences m dico judiciaires 468 Chapitre 8 LES TOXICOMANIES ET LEURS CONS QUENCES COMPORTEMENTS PSYCHIATRIQUES D LINQUANCE ROUTI RE Ne nous voilons pas la face il existe un lien tr s fort entre toutes les formes de violence et l abus de 469 substances addictives qu il s agisse d alcool ou de drogues Le m decin l giste ce m de
27. derniers prennent de l ge plus ils sont autonomes Pour les personnes g es dont les capacit s se r duisent au fil du temps c est l inverse qui se produit La premi re particularit est celle de la 421 maladie ou de la polypathologie que pr sente la personne g e dans la plupart des cas Les violences ou les maltraitances la diff rence de l enfant vont avoir des effets sur une femme ou un homme d j insuffisant cardiaque insuffisant respiratoire att ritique ou souffrant d un diab te volu ce stade l d ailleurs ils sont tellement souvent malades ou hospitalis s que plus grand monde n est tonn de voir leur tat se d grader Quant leur r cit s il voque des violences et des maltraitances leur gard les fonctions sup rieures sont l pour faire prendre de la distance leur interlocuteur qui sait que la personne souffre souvent d une d mence ou d une confusion li e une maladie volutive ou un long parcours thylique Dans d autres cas le mauvais caract re l gendaire de la personne g e est un bon argument pour justifier de ne pas couter la nouvelle r crimination qui peut tre fond e cette 422 fois L AMOUR EN H RITAGE La seconde particularit est celle de l int r t potentiel imposer des violences et des maltraitances voire pr cipiter le d c s d une personne g e Eh oui Le pouvoir d achat les biens la maison
28. du fonctionnement des march s de la drogue illicite dans le contexte de lactivit de distribution et de fourniture de drogue illicite Les infractions li es la drogue crimes commis en infraction la l gislation antidrogue et aux autres lois en rapport Cette classification th orique correspond vraiment aux situations que rencontre le m decin l giste qui peut apporter beaucoup d informations concernant les trois premi res cat gories de crimes et pour lesquelles les donn es statistiques sont rares dans 479 PUnion europ enne m me si la m thodologie de nos tudes locales ne correspond pas tous les crit res de rigueur pid miologique Au moins localement la collecte des informations dans des services m dico judiciaires donne en temps r el de surcro t l exacte appr ciation du probl me sans imaginer que ce qui est vu Compi gne puisse tre comparable ce qui est constat N mes Brest ou Colmar Mais les premi res observations publi es dans nos congr s et publications de m decine l gale ont presque toujours le b n fice de linformation fiable et de toute premi re fra cheur attendre les d p ches officielles relay es par l AFP les journalistes et les d cideurs manquent souvent le train Ne citons que l tude SAM sur linfluence des stup fiants sur les accidents mortels de la route dont les r sultats ont t publi s en octobre 2005 par POffice fran
29. es sur l arme Les enqu teurs prennent le relais L on apprendra qu une grande anxi t avait gagn Lu depuis qu un bilan biologique r cent tr s alarmant avait r v l des risques majeurs pour sa sant tel point qu il devait cesser son activit D laisser l entreprise laquelle il se 196 consacrait corps et me a il ne pouvait pas le supporter Son tat cardiaque tait tellement pr caire que s il avait continu ce rythme il serait sans doute mort son travail peu de temps apr s tant taient graves les l sions que l autopsie et la virtopsie avaient mises en vidence L autopsie n est pas vraiment achev e et le m decin l giste pas sorti de la salle avant que tous les pr l vements effectu s en cours d autopsie ne soient correctement plac s dans des contenants herm tiquement clos et individualis s afin d en garantir la tra abilit l inviolabilit et la conservation avant de les conserver dans des conditions ad quates jusqu ce qu ils soient adress s des laboratoires de r f rence ou un anatomo pathologiste pour les exploiter Tout cela demande une infrastructure non n gligeable pour classer et 197 stocker les pr l vements conditionn s dans le formol ou maintenir en cong lation 20 C voire 80 C les pr l vements des liquides de l organisme et des fragments destin s la toxicologie ou la biologie g n tique Pour la plupart i
30. flexe apr s un choc p ri traumatique est de nier cette r alit ou de la minimiser pour tenter vainement de l oublier C est pourquoi la personne peut s isoler plut t que de parler quelqu un notamment la police la gendarmerie ou son m decin craignant de se r exposer ce traumatisme en le d crivant nouveau Le sentiment d humiliation et de honte est parfois si intense qu il entretient aussi cet isolement C est pour cela que la victime rentre chez elle se lave 362 plusieurs fois et si elle ne jette pas les v tements souill s les nettoie imm diatement pour effacer les traces qu ils portent au grand dam du m decin l giste et des enqu teurs ils vont perdre les traces g n tiques qui auraient corrobor ses d clarations quelques jours plus tard Lorsqu elle est examin e par le m decin l giste il est important de comprendre sa r action plut t que de lui reprocher d avoir g ch des preuves Pour se soustraire aux images douloureuses du viol qui lui reviennent la victime vite tout ce qui peut lui rappeler l agression jusqu se replier sur elle m me et rester clo tr e chez elle Enfin elle r agit Pexc s la moindre stimulation sensorielle comme un bruit ou lorsqu on la touche par surprise Hypervigilante elle se met en tat d alerte de fa on excessive ressent des palpitations et la menace d un nouveau danger C est dans cet tat de stress aigu et inte
31. gale 544 dans un centre de r f rence qui recueille tr s r guli rement des victimes d agressions sexuelles d homicides pour lesquels des autopsies et des examens de corps sur les lieux sont requis Quels sont vos rapports avec la magistrature La clart de l expos du m decin l giste et la solidit de ses conclusions vont tre n cessaires parce qu elle est la fois questionn e par le pr sident entendue par les jur s mais aussi analys e et pouss e dans ses retranchements par l avocat g n ral qui repr sente l accusation et donc le judiciaire L avocat de la partie civile qui repr sente l int r t de la victime et les avocats de la d fense vont aussi avoir besoin de questionner l expert pour savoir s il se base sur des convictions personnelles des intuitions ou si son jugement ef sa synth se reposent sur des preuves des faits des l ments irr futables scientifiquement d montr s Apr s une telle exp rience on 545 apprend l humilit et surtout la n cessit de douter Parce que du questionnement sur le terrain mergent des r ponses valides qui pourront tenir devant une cour d assises et l inverse une opinion d livr e rapidement sur une sc ne de crime ou devant une victime d agression sexuelle ne r sistera pas face aux interrogations aux doutes et aux demandes de pr cisions d une cour d assises Et l justement l on peut valuer la qualit et le professionnalisme du m
32. iques de l ADN dont la variabilit d un individu l autre vrais jumeaux except s d termine Pempreinte g n tique sont maintenant compar es toutes celles contenues dans le Fichier national des empreintes g n tiques le FNAEG qui peine rattraper son retard sur nos voisins europ ens notamment les Britanniques Cr en 1998 pour les infractions de nature sexuelle initialement son champ d action s est ensuite tendu la quasi totalit des personnes condamn es ou mises en cause pour des crimes ou des d lits d atteintes aux personnes et aux biens En 2007 il centralisait les empreintes g n tiques de 615 590 individus Elles sont conserv es quarante ans pour les personnes 219 condamn es et vingt cinq ans pour les personnes mises en cause On sait que la technique des empreintes g n tiques s invite de plus en plus dans les enqu tes polici res depuis sa premi re utilisation dans une affaire criminelle outre Manche en 1985 On sait maintenant tablir tr s correctement un profil g n tique sp cifique d une personne partir des l ments biologiques spermatozo des cellules de sang de peau de salive qui peuvent tre retrouv s par les enqu teurs sur la sc ne du crime ou par le m decin l giste partout sur le corps de la victime Nul doute que la g n tique pourra aider la justice dans la r solution des affaires criminelles en mettant en relation des auteurs dont on conna t le
33. la preuve scientifique du crime commen a rev tir une importance capitale cette poque le docteur Antoine Louis 1723 1792 donna des cours au coll ge de Saint C me seul tablissement o la m decine l gale tait tudi e Il fut l un des m decins cr ateurs d une chaire de m decine l gale en France Il se prononcera sur l affaire Callas avant le libelle de Voltaire et imaginera pour ne pas faire souffrir les condamn s l instrument fatal que Guillotin r alisera sur ses conseils et qui allait tre utilis grande chelle m me contre lui pendant la Terreur Il eut de fameux l ves Dominique Larrey ou Percy chirurgiens militaires sous Napol on 1 ou encore Fran ois Emmanuel Fod r qui publia sur ses instances son trait de m decine l gale le premier grand trait de l poque moderne Fod r en parlait en ses termes Louis je le r p terai encore a rendu 42 ce service signal son pays Ses lettres sur la certitude des signes de la mort ses m moires sur les noy s sur les moyens de distinguer sur un corps pendu les signes du suicide d avec ceux de Passassinat sur les naissances tardives etc ses consultations dans les causes de Monbailly de Syrven de Callas de Cassagneux de Baronet etc sont tout autant de traits de lumi res qui ont rejet bien loin tout ce qui avait t crit jusqu lui ENTRETIEN AVEC E RIGAL Selon vous
34. les armes militaires fusils d assaut et les carabines Les rayures occasionn es lors du tir corr lent une arme et une munition tir e Les fusils de chasse tirant des cartouches plombs sont des armes canon lisse Ces fusils peuvent avoir deux canons superpos s Pun lisse Pautre me ray e 620 AMNISTIE Une amnistie est une promesse d immunit par rapport la loi normalement applicable donn e par un tat une certaine cat gorie de personnes pour un certain type de crimes D habitude les amnisties sont accord es de fa on exceptionnelle en r ponse un v nement ou une p riode extraordinaire dans la vie de la nation Dans certains cas des amnisties sont attribu es des individus qui devraient sinon rendre compte devant la justice de crimes qu ils ont commis dans d autres cas des amnisties sont 621 attribu es des individus d j poursuivis pour leur permettre de sortir de prison avant la fin de leur peine ANALYSE MICROCHIMIQUE Technique analytique employ e sur des chantillons microscopiques utilisant les m thodes de la chimie analytique On parle d analyse microchimique pour des analyses d chantillons inertes mat riau substance liquide de nature non organique ANTICORPS 622 Prot ine produite par le syst me immunitaire de l organisme en r action un antig ne substance ou organisme vivant tranger l organisme ANTIG NE
35. m decins l gistes au contact de la vrai vie la pr sentation clinique du mineur victime est tr s variable L on rencontre toujours des enfants victimes de s vices sales n glig s voire d nuttis ou avec un retard staturo pond ral qu il faut penser valuer par la courbe de taille et de poids lorsqu ils entrent en hospitalisation pour un probl me m dical de 309 nutrition d an mie ou d infection Les carences en hygi ne s observent aussi souvent chez le nourrisson trop peu chang par des parents d bord s ou incapables de s en occuper ou chez l enfant victime de brimades notamment s il a quelques pisodes d nur sie nocturne Il mest pas rare que les enfants battus soient d abord examin s par un p dopsychologue en raison de troubles du comportement Le jeune peut tre craintif triste apathique devant le soignant ou bien agit nerveux voire agressif ne tenant pas en place ou au contraire presque trop affectueux Dans tous les cas quelle que soit la raison de la consultation aux urgences l examen clinique de Penfant battu ou maltrait a toujours plus de valeur que les propos recueillis Que dire des fausses 310 all gations des parents auteurs Et du silence du nourrisson ou du babillage incompr hensible de Penfant trop petit pour s exprimer QUAND L ENFANT N A PAS ENCORE ACCES A LA PAROLE TOUT SON CORPS PARLE L examen clinique de l enfant suspect de s vices
36. naissances non d sir es couples s par s enfants n s d un des parents avant de construire une famille recompos e ch mage alcoolisme toxicomanie retard psychomoteur d un enfant ant c dent de maltraitance des parents dans leur enfance Le plus choquant c est sans doute que ces violences et maltraitances except les violences scolaires ou urbaines sont surtout constat es sur des individus de moins de six ans plus de trois quarts des cas c est dire avant l ge de la scolarisation primaire LA LOI DU SILENCE 304 Dans les familles les violences et ou maltraitances vont concerner souvent un seul enfant les autres fr res et s urs tant trait s normalement Ce qui appara t surtout c est que les s vices enfants sont tr s souvent r cidivants leur d couverte est bien souvent accidentelle un t moin des faits inattendu un examen m dical pour un tout autre motif Le silence de l enfant sur les faits commis par son propre entourage ma rien d tonnant trop jeune pour s exprimer ou pour avoir la simple id e de P anormalit de ces actes Plus tard Penfant a autour de lui des enseignants ou des petits camarades auxquels il pourrait se confier Mais il se tait car les auteurs sont ses parents ou ceux qu il aime L on retrouve ce paradoxe dans les violences conjugales ou les violences sur personnes g es C est pour cela que la parole de l enfant est port e lorsque c est
37. noyades peuvent tre la cause du d c s chez des conducteurs qui pr cipitent leur v hicule dans les eaux acte suicidaire ou chutent accidentellement dans un cours d eau un lac ou un tang Epanchement sanguin dans les tissus sous cutan s Une ecchymose est une suffusion de sang voir H matome 771 SUSPECT Individu suspect d avoir commis un crime sur lequel porte l enqu te Pour une personne faisant l objet d un acte d accusation on parle alors plut t d un accus ou d un pr venu La pr somption d innocence est reconnue par le droit p nal T MOIGNAGE ORAL CRIT Preuve orale ou crite d pos e par un t moin sous serment lors d un proc s ou d une d position Un t moin est une personne qui d pose sous serment 772 T MOIN EXPERT voir Expert TEST DE D PISTAGE voir Test immuno enzymatique TEST IMMUNOLOGIQUE Analyse s rologique servant d terminer la r ponse immunitaire du corps certains antig nes La lecture se fait par r action avec des anticorps sp cifiques calibr s pour ne r agir qu un certain taux d antig nes Citons le test 773 immunologique de grossesse qui r agit au del d un seuil d termin d hormones de grossesse dans l urine ou les r actions v rifiant une immunit s rologique vaccinale TEST IMMUNO ENZYMATIQUE ou TEST DE D PISTAGE D pistage dans un fluide biologique urine sang salive servant d te
38. on aper oit des l sions traumatiques semi r centes des ecchymoses sur la jambe des ecchymoses de prise d embaumement la racine de la cuisse droite qui voquent l cartement vers l ext rieur des appuis digitaux qui sont 405 rest s marqu s de fa on ecchymotique sur les tissus la pr sence de l sions de froftements quand elle a t maintenue de force sur le tapis d escalier L examen comprend la recherche de sperme pouvant permettre une identification possible de l ADN mais une surinfection locale a peut tre beaucoup compromis la persistance du sperme dans la cavit vaginale Heureusement Sylvie a parl suffisamment tt des faits cela permet d apporter du poids et des preuves son r cit puisqu on retrouve cette r action anxieuse tout fait notable en relation directe avec le contexte mais aussi la pr sence de l sions de maintien de prise d cartement qui traduit bien sa r sistance Par contre chez cette femme ayant d j accouch plusieurs fois et ayant t op r e la p n tration en elle m me n a pas laiss de l sions traumatiques probantes Ce que l on observe c est l expression fr quente de la violence envers les femmes d un pouvoir sexuel assum par d rision assum par d pit Mais est ce bien l l expression d un pouvoir ou tout au contraire celle d une impuissance que l agresseur veut se 406 cacher lui m me LES MAUX POUR LE DIRE Lorsque l examen m dical
39. pourquoi la m decine l gale est elle n e 43 La mort a sans doute t une interrogation d cisive dans l volution de la m decine Les questions existentielles sur la vie la mort le pourquoi des choses ont rythm l histoire des sciences La m decine l gale comme la m decine essaie d y r pondre Le plus petit texte biblique ou historique refl te ces pr occupations universelles De tout temps la m decine l gale a t confront e aux m mes probl mes de morts violentes tels que les empoisonnements les crimes crapuleux les crimes passionnels ou les plaies par armes feu D s que les connaissances m dicales se sont impos es au fil des si cles ces interrogations se sont pr cis es et la m decine l gale a alors tent d y r pondre tout en suivant l volution de la science Quelles ont t les aspirations des m decins de P poque Avant m me de parler de la notion de science les m decins 44 avaient soif de connaissances Dans les textes anciens m dico l gaux de la p riode postm di vale par exemple les m decins taient de simples descripteurs et cliniciens ils constataient chaque plaie ou traumatisme la Renaissance les connaissances anatomiques ont vu le jour D ailleurs les m decins l gistes font tr s souvent r f rence V sale auteur d un des premiers trait s d anatomie C est cette p riode que Lautopsie s est dissoci e de la m decine l gale car il faut ut
40. pr albumin mie num ration formule sanguine la recherche d une an mie etc Il permet galement de r aliser un bilan infectieux chez des personnes g es qu on laisse s infecter Le r le du m decin l giste dans l urgence est encore plus important lorsqu on voque le sur ou sous dosage d un traitement Il faut avoir le r flexe rapide et tre en parfaite phase avec les urgentistes pour que tous les pr l vements soient effectu s sur les bons supports avant toute 437 th rapeutique malgr le d sir plus que logique de traiter la personne C est par t l phone que le contact entre l urgentiste et le m decin l giste s tablit que les instructions de pr l vement sont donn es conservant ainsi traces et indices ENTRETIEN AVEC E RIGAL Les maltraitances sur personnes vuln rables ont elles augment Je suis assez alarmiste sur les violences exerc es sur les personnes vuln rables C est un ph nom ne que l on voit de plus en plus souvent Au sens p nal du terme ces victimes ont 438 un d ficit physique on psychique Il est facile pour certains individus de s en prendre eux et cela peut m me devenir un jeu Non seulement la maltraitance existe pour ces personnes par la privation de soins mais ce sont aussi quelquefois des actes r els de torture On voit aussi beaucoup de violences sexuelles sur des adultes on des mineurs handicap s L auteur suppose sans doute que
41. rarchiquement que du procureur g n ral et du garde des Sceaux ACCUS Individu accus d avoir commis un crime ou un d lit galement d sign sous le terme de pr venu devant une juridiction p nale en raison du principe de l innocence pr sum e jusqu la d cision judiciaire Terme le d signant lors du proc s p nal avant m me la 609 d cision statuant sur sa culpabilit Accus levez vous ACIDE D SOXYRIBONUCL IQUE ADN Longue mol cule la forme caract ristique de double h lice comportant les quatre acides amin s essentiels pr sents dans le noyau des cellules qui porte information g n tique L ADN est compos de s quences de nucl otides ou polynucl otides Chaque nucl otide comprend une base azot e diff rente Pad nine A la thymine T la cytosine 610 C et la guanine G Dans l ADN les nucl otides sont reli s entre eux selon une certaine s quence gr ce des liaisons impliquant un groupe phosphate Pour fabriquer un brin d ADN il suffit donc d encha ner des nucl otides en les reliant par ce type de liaisons L ADN est compos de deux brins se faisant face et formant une double h lice dont la description compl te chez Phomme a t r alis e au d but du XXi si cle le code g n tique Cela est possible car les nucl otides trouv s dans un brin poss dent des nucl otides compl mentaires avec lesquels ils sont li s par des l
42. s et de voir quel questionnement le m decin l giste est soumis C est une fa on d appr cier notre travail 547 quotidien la qualit d un rapport de prendre connaissance de nos lacunes afin de nous perfectionner Il est important aussi de comprendre le poids de la d position d un expert I ne faut jamais oublier que de nos conclusions va tre d termin e en partie la peine I faut rester tr s prudent avec notre savoir faire de technicien et un recul qui nous permet d tre dans la plus grande objectivit m me si les cas sont atroces m me si humainement nous aurions eu d autres r actions Il faut se consid rer comme un technicien qualifi qui va utiliser ses connaissances et son expertise pour garantir un maximum d objectivit la victime Comment ressentez vous les questions de la d fense Les questions de la d fense du minist re public et des juges sont l pour clairer le d bat Elles servent la fois 548 appuyer les axes de la d fense et les axes de l accusation I faut donc tre tr s circonspect dans les r ponses qui doivent reposer sur de bonnes connaissances Lorsque nous t moignons et que nous r digeons un rapport il ne faut pas seulement s appuyer sur sa simple exp rience mais aussi sur les connaissances scientifiques actuelles qui nous obligent nous remettre en question en permanence Arrivez vous conserver le sens de lobjectivit tout instant Je
43. s jeune enfant elle montre un certain nombre de sites fractur s notamment au niveau des 328 c tes Elle a aussi ses limites comme le risque de faux n gatif chez les enfants de moins de trois mois o il est impossible de retrouver des fractures du cr ne Il est important de confronter l apport de Pimagerie la discrimination clinique que va avoir le m decin l giste ou le p diatre exp riment Il faut savoir se laisser le temps utile pour compl ter les examens et surtout pour s assurer de la lecture et de linterpr tation par un radiologue confirm C est pour cela que le bilan de violences et de maltraitances chez le mineur en particulier chez le jeune mineur ne se con oit pas en dehors du cadre d une hospitalisation m me de courte dur e Celle ci est indispensable pour les bilans mais encore plus pour Pobservation physique psychologique et comportementale de l enfant Car elles sont bien t nues et bien originales ces l sions de l enfant Ne parlons que des fractures qui peuvent tre tr s 329 discr tes cliniquement sans tum faction ni contusion et pourtant hautement vocatrices de s vices Des m canismes de torsion le bras du nourrisson tordu pour lui faire enfiler un v tement peuvent entrainer des saignements du p rioste de nimporte quel os long sans signes de contusion Les fractures plus classiques du tronc de Pos long la diaphyse prennent l aspect de fractures en spirale vti
44. sordide de ce d c s Ii faut d sincarc rer le malheureux conducteur tu si pr s de chez lui faut galement entreprendre une identification compl te tant le visage est m connaissable et avoir recours aux techniques m dico l gales de l identification pour pouvoir rendre corps ses proches Un corps qu ils ne pourront plu 109 voir car la vision serait trop traumatisante Un corps qui esi d abord celui dun bomme attendu par une pouse inqui te de ne pas voir rentrer son mari ce mari qui avait simplement indiqu qu il serait un peu en retard cause de la petite f te pr vue entre amis Banalit de l accident banalit dramatique banalit de l imprudence qui alimentent les statistiques presque autant de morts alcoolis s au volant que de morts sous l influence des diff rents stup fiants dans la terrifiante et incessante addition de noms de cette horrible statistique La route tue On le sait Et pourtant elle continue de tuer avec une r gularit que les m decins l gistes ne peuvent que constater Aujourd hui Pautopsie s appuie sur les photographies prises sur les lieux et sur les corps des accident s d c d s ou non Elle s appuie galement sur Pimagerie post mortem tridimensionnelle au moyen 110 du scanner pour valuer les forces et les trajectoires l sionnelles et rechercher les l sions profondes que Pautopsie confirmera avec d autant plus de fiabilit qu elle est guid e p
45. t mais sans voquer on sans comprendre quel point cette d faillance lhumiliait dans l image narcissique qu il avait de lui C est l que l autopsie psychologique peut aider appr hender les motivations dans des gestes aussi brutaux et terribles que peuvent l tre des passages l acte suicidaire Pour pargner plus tard une autre vie Un autre Fernand peut tre CONDAMNER INCITATIONS ET AIDE AU SUICIDE Pour reprendre le parall le avec les accidents de la 69 route les pouvoirs publics ont voulu m diatiser la question afin d enrayer cette cause de mortalit Faire une campagne d information sur les accidents de la route et la faire appliquer est une tache que les pouvoirs publics connaissent Des textes de loi des radars des gendarmes et des policiers permettent d accompagner le geste la parole et renvoient chaque individu devant la responsabilit collective de sa conduite propre que peut juger l institution p nale celle qui juge de nos rapports la loi collective P nalement en ce qui concerne le suicide les seuls moyens disponibles consistent interdire toute propagande sur le suicide sous pr texte d incitation et condamner des incitations ou aides au suicide sous couvert d euthanasie Par contre les pouvoirs publics et leur arme p nale s arr tent la porte des domiciles et sont bien loin de toucher les consciences Lorsque le confesseur a 70 cess d en avoir la c
46. tre identifi e par une intervention chirurgicale Le bon choix technologique sera dom d terminant Avez vous beaucoup de ressources techniques Le plateau technique d urgence de l h pital est relativemen limit en ce qui concerne les besoins m dico l gaux sp cifiques On comprend qu il ne soit pas quip pour analyser des r sidus ou des pr l vements putr fi s Nous utilisons donc d autres correspondants comme des laboratoires priv s qui peuvent compl ter le plateau de l h pital Nous travaillons pour obtenir la meilleure qualit et la meilleure performance il est donc important de conna tre les bons correspondants susceptibles de nous apporter la meilleure technicit l avenir il y aura des centres qui exploiteront toutes les 232 technologies possibles et une bonne qualit de l analyse C est le cas par exemple pour les laboratoires de la police technique et scientifique qui g rent le Fichier national des empreintes g n tiques et recoivent les l ments d analyse qu ils peuvent utiliser et exploiter gr ce leur niveau de technicit Il vaut mieux confier des pr l vements des laboratoires de r f rence plut t que de les exploiter nous m mes il nous manquerait sans doute un savoir faire vident ainsi que les bonnes conditions technologiques Que pensez vous des logiciels de simulation de sc ne de crime utilis s pour la formation des gendarmes et policiers Tout entra nement
47. tude d une maladie de son extension etc et la m decine l gale tude des organes et fragments d organes pr lev s lors des autopsies m dico l gales PARTIE CIVILE Personne victime d une infraction qui met en mouvement l action publique 732 dans le cadre d un proc s p nal ou y participe pour r clamer la r paration de son pr judice suite un crime ou un d lit dont il ou elle a t victime PENDAISON Acte de violence contre soi m me suicide ou inflig un autre homicide d enfant pendaison ex cution au cours duquel le cou est pris dans un lien attach un point fixe et le poids du corps exerce une traction sur le lien de haut en bas Deux modes de pendaison co existent la pendaison compl te o la suspension du corps est totale il n y a 733 aucun appui les forces de traction sont donc verticales et passives la pendaison incompl te tr s majoritairement suicidaire mais ne pas confondre avec une strangulation o la suspension du corps n est pas totale le corps pouvant tre en partie en appui sol fauteuil lit et o la partie c phalique du corps exerce une traction assez forte pour occasionner la tension du lien et lPasphyxie m canique PEROXYDASE Enzyme pr sente dans le sang souvent utilis e dans les tests pr liminaires de 734 d termination de la nature d une tache indiquant s il s agit ou non de sang PLAIDOIRIES FINALES R
48. Paris ou de Versailles ou bien dans la froideur b tonn e de celles des palais de justice n s avec l explosion de la banlieue comme ceux de Bobigny de Cr teil ou d vry Devant moi un pr sident ou une pr sidente de plus ou moins bonne disposition mais tr s conscient e de sa mission De 526 chaque c t du pr sident deux juges qui vous scrutent hochent la t te ou prennent des notes lors de votre d position montrent des cotes dans le dossier d assises ou glissent furtivement des papiers leur voisin pr sident ou pr sidente Les entourant le jury populaire pour qui explication donn e doit tre claire affirmant tel ou tel point rejetant telle ou telle hypoth se indiquant les limites de ce qui est s r positivement ou n gativement et de ce qui ne serait qu une hypoth se si on la formulait Et puis gauche encore visible lorsqu on est la barre Pavocat g n ral qui repr sente le minist re public Il est celui qui poursuit qui va poser les premi res questions importantes Enfin peu ou pas visible selon la salle l avocat des parties civiles gauche et un peu en retrait avec les victimes ou les familles et Paccus et son avocat droite un peu en arri re de celui qui d pose 527 Nom pr nom ge adresse et qualit Veuillez lever la main droite et dire je le jure mon tour de parler Fort pour tre bien entendu Lentement pour tre bien compris Pr cis ment p
49. Plus prosa quement un autre l ment contribue 465 expliquer la multiplication d actes de violence effrayants l existence d une part de troubles de la dissociation des auteurs per us comme des personnalit s banales par leur entourage mais pouvant tre galement les auteurs d actes de torture ou d agression sexuelle l image du Dr Jekyll et de M Hyde Cette dissociation permettant la r alisation d une hyperviolence per ue comme virtuelle est proche ou constitutive d une psychose Pour qu autant de cas soient observ s on ne peut qu voquer l utilisation d un toxique largement r pandu Ce fut le cas avec l absinthe la fin du xix si cle Il est remplac aujourd hui par le cannabis dont la concentration en produit actif ne cesse d augmenter Des revues m dicales r centes ont fait la preuve du lien entre la consommation de cannabis et l apparition de psychoses notamment schizophr niques comme celui du lien entre cannabis 466 et violence Les effets psychotiques du delta 9 t trahydrocannabinol THC principe actif du cannabis augmentent avec la concentration en THC concentration que l on mesure dans les pr l vements effectu s aux UMJ sur des consommateurs impliqu s dans des violences ou de simples d lits routiers En 2004 dans les ffe shops hollandais le cannabis Nederbasj produit sous forme de r sine partir de la marijuana hollandaise contenait 39 3
50. Puisqu elle pr sente un aspect post traumatique non cicatris qui date les l sions des deux derni res semaines aspect semi r cent compatible avec les dires de cette jeune fille des l ments peuvent tre mis en avant pour authentifier ses propos et confirmer les p n trations anales qui lui ont t impos es L humiliation et les souffrances ne sont plus prouver Jennifer les a d montr es en tentant de se suicider r action qui entra ne galement une ITT au sens p nal ITT d autant plus importante pour la suite de l enqu te qu il s agit de violences commises sur une personne particuli rement vuln rable Jennifer est malheureusement un cas parmi tant d autres Un cas o le statut sp cialement fragile de la victime n est pas une protection pas une aide pas un appel la piti C est au contraire la rendre plus vuln rable notamment lorsqu on 385 l expose une certaine violence celle des cit s celle des adolescents difficiles qui vont trouver l une proie facile pour les instincts les plus bas Le r le du bilan m dico l gal ne se borne pas la recherche et la documentation photographique exhaustive indispensable pourtant si rarement pratiqu e Bien s r les signes d une p n tration sexuelle doivent tre examin s tr s attentivement une d chirure r cente ou non de l hymen selon l ge de la jeune fille des l sions du p rin e de la vulve des l vres petites et grandes
51. autopsie m dico l gale et que dans certains cas sp cifiques 180 elle pourrait m me s y substituer Ces techniques d imagerie en coupe sont un moyen d tude fiable non invasif avec un contr le de qualit facile De plus elles garantissent un archivage illimit des images avec possibilit de reconstructions bi et tridimensionnelles y compris a posteriori conservant ainsi d une certaine fa on le corps tel qu il tait avant l autopsie Cela repr sente un avantage consid rable par rapport lautopsie traditionnelle qui ne peut tre r alis e correctement qu une seule fois selon l adage judiciaire La dissection virtuelle dans diff rents plans de coupe est possible permettant de s parer les tissus de densit s diff rentes Les images sont aussi un moyen de documentation et d illustration pr cieux au cours des proc s sans le caract re choquant des photographies prises lors de lautopsie que la plupart des jur s pr f rent d ailleurs ne pas voir M me si l imagerie en 181 coupe ne pr tend pas se substituer lautopsie Pexamen TDM ou IRM post mortem est un outil fabuleux Sa seule limite est que la pratique de Pimagerie thanatologique n cessite un travail multidisciplinaire rassemblant m decins l gistes et radiologues mais c est aussi un de ses avantages confrontant pour enrichir la v rit le m decin l giste un m decin d une autre orientation Le premier congr s de bali
52. avec l imagerie 3D simplement reconstitu e sur l cran de mon Macintosh que j ai pu r aliser une identification formelle avec points de comparaison pat rapport un dossier dentaire et datation et sur un 204 coin de bureau au sens propre Les choses sont bien moins simples chez adulte entre vingt et soixante anso l estimation de l ge se fait non plus Paide de marqueurs de la croissance osseuse qui changent tous les six mois ou tous les ans et donc nous donnent une assez bonne pr cision ou de la maturation mais l aide de marqueurs de l usure de la d g n rescence osseuse qui font entrer de nombreuses variables dans l quation La colonne vert brale du ma on de quarante ans qui porte de lourdes charges est elle plus ou moins us e que celle du cadre sup rieur de soixante ans Celle du sportif plus que celle du s dentaire Celle de la personne malade plus que celle de Pindividu sain La technique de Suchey Brooks est la seule qui semble fiable avec des carts de plus ou moins cinq ans n anmoins Elle propose de comparer les facettes atticulaires du pubis avec des mod les 3D d un kit de 205 r f rence Les techniques dentaires de Gustafson et de Lamendin datent la dent en la sciant en deux pour compter ses traits internes comme on le fait pour un arbre abattu en d nombrant les cercles successifs avec une marge d erreur non n gligeable Complexes utiliser elles ont besoin
53. bien compris monsieur Pexpert vous nous avez dit que mais M X dans son PV d audition la cote D d clare Comment pour vous est ce possible C est l que toute l impattialit est n cessaire ce moment tr s pr cis oui je pense au fond de moi que M X qui a viol sa petite voisine pendant trois ans sous pr texte d aller lui montrer les lapins au fond de son jardin est un v ritable salaud Oui mais M X a peut tre raison quand il a dit que la petite fille n tait pas sur le dos mais sur le ventre 530 Pourquoi d ailleurs dans le sordide les accus s passent ils tant de temps faire discuter d un point qui ne cache en rien l indicible horreur qu ils ont commise Parce que cet indicible leur appara t avec Pinstruction judiciaire et les assises En tout cas on me demande d tre objectif et impartial Je dois r pondre Je dois discuter devant la petite fille viol e qui a maintenant l ge d aller au coll ge des d gats que peuvent occasionner l hymen de la fillette les doigts d une main r unis et un sexe en rection alors que les deux constituent un viol donc un crime Mais Paccus se dissimule derri re cela Ses doigts ont d d raper entrer par hasard veut il nous faire croire ou plut t veut il se faire croire lui m me Pour cacher m me l m me devant la cour d assises la v rit qui est tout autant la sienne que celle de la victime Il faut
54. camarades et coll gues c toy s au fil des ans Valery ric Fabrice Yves Alain Didier Franck Paul Daniel Fr d ric Marie Madeleine Margarita Armel Chakib celles et ceux que j ai contribu former Pexercice de la m decine l gale Jean Luc Laurent Latifa Beno t G raldine Samia Dorra Olivia G rard Johan Andr e tous les stagiaires venus un moment se former dans mon unit m dico l gale tout particuli rement celles et ceux qui mont demand de diriger leurs travaux 11 Reconnaissance celles et ceux qui ont contribu faire aboutir cet ouvrage 12 PR FACE Le m decin l giste reste une nigme On lui donne du docteur mais on se dit que ce nest pas tout fait un m decin on ne peut pas soigner les morts Pour le policier il fait partie int grante de l quipe mais un niveau diff rent de l enqu teur de base dans un domaine un peu myst rieux que l on ne comprend pas toujours On sait qu il sait des choses que Pon ne conna t pas Et qu il va d couvrir des l ments que Pon ne peut pas voir On attend beaucoup de lui Parfois trop sans doute 13 Il y a deux l ments cl s dans une enqu te criminelle les constatations et l autopsie Seul le policier qui a particip aux deux sera capable d chafauder des hypoth ses fond es et d orienter les recherches dans la bonne direction La preuve un meurtre sans cadavre est le plus souv
55. ce milieu Cest la fois difficile et tr s demand l heure actuelle la m decine l gale d pend des h pitaux parce qu elle n cessite des moyens une technologie un plateau technique et elle se d veloppe beaucoup dans le cadre d unit s m dico judiciaires ou d urgences m dico judiciaires les urgences assurent un couverture m dico l gale 24 heures 24 La profession est donc sensible aux r formes et aux r organisations de l h pital En m me temps il y a un besoin certain notamment en ce qui concerne la prise en charge des victimes Dans tous les cas les activit s au sein des services m dico 576 judiciaires r pondent une n cessit de plus en plus importante Pourquoi avez vous choisi les urgences m dico judiciaires J tais d j dans le monde de l urgence et de l urgena sp cialis e avec les urgences toxicologiques partir de cette formation int ressante j ai eu envie d aller plus loin La victime de l accident du traumatisme on d une plaie par arme feu va d abord arriver dans un service d urgences On es donc forc ment confront un moment on un autre la m decine l gale de par l tude de la traumatologie d urgences et des probl matiques de l accidentologie Que vous ont apport vos ann es d exp rience 577 La formation hospitali re est tr s compl te Nous sommes tr s encadr s Les jeunes m decins sont toujours orient s et conseill s par les
56. chez des jumeaux avec comme simple diff rence la consommation de cannabis pour lun des deux Celui qui consommait le cannabis tait beaucoup plus nerveux et perturb que son 492 fr re I y a des risques de troubles m dicaux et de troubles sociopathes avec des d viances importantes Et l chelle internationale on compare d sormais les effets du cannabis celui que peut avoir la coca ne On a constat des troubles psychotiques chez les consommateurs chroniques de cannabis Aujourd hui le cannabis n est plus consid r comme une drogue douce On constate une entr e dans la psychose chez les utilisateurs chroniques En moyenne un jeune utilisateur qui a vingt cinq ans aura dix ans de consommation du produit C est un ph nom ne tr s important Les Anglais qui ont quanfifi r cemment le probl me ont estim que huit cents nouveaux cas de schizophr nie li s l utilisation du cannabis apparaissent chaque ann e au Royaume Uni C est dire l ampleur du ph nom ne pour les diff rents pays europ ens o la consommation est significative 493 Quels autres stup fiants rencontrez vous On rencontre de plus en plus de nouveaux stup fiants ou de nouveaux modes d usage Le produit a un effet d accoutumance et les consommateurs recherchent de plus en plus d effets On est dans l addiction avec des personnes qui veulent un effet d multipli Nous rencontrons au quotidien au sein des urgences des
57. choisi pour figurer sur une liste d experts judiciaires Ce n est pas une mince affaire 597 GARE CELUI QUI SE SURESTIME Il serait bien impossible de faire fonctionner les activit s de m decine l gale 24 heures sur 24 avec ce que l on peut sans doute appeler une lite issue d une exigence ancienne encore en vigueur aujourd hui Pour la bonne marche des services les m decins de tous horizons peuvent obtenir le titre de capacitaire en pratiques m dico judiciaires apr s deux ann es de cours et quelques trop rares stages Encadr s par des m decins l gistes qualifi s ils seront appel s r aliser des actes m dico l gaux moins complexes que l autopsie ou la toxicologie m dico l gale mais 598 qui r pondront aux besoins pour les constats des violences ordinaires si nombreuses dans notre discipline Ainsi chacun peut trouver son r le et sa place dans le vaste champ d activit m dico l oal la mesure de ses comp tences et de sa formation Mais gare celui qui se surestime car le m decin l giste agit toujours comme auxiliaire de justice sous le regard critique des OPJ et des magistrats qui le sollicitent et des juges qui l entendent d poser lors des proc s Je ne sais pas comment volueront les effectifs dans Pavenir mais je suis convaincu que les propos du professeur Paul Brouardel tr s c l bre l giste l or e du xx si cle continueront repr senter
58. cise concise juste parce qu elle est encadr e par des textes les codes et les lois qui sont des constructions humaines donc saisissables discernables et assimilables Les juristes s appliquent domestiquer la vie la faire entrer dans les cadres rigides de la loi tandis que les biologistes cherchent la comprendre Apparemment il y a antinomie entre les deux tendances biologique et juridique qui pourtant doivent s associer dans un certain nombre de cas Pour que justice soit faite la m decine l gale judiciaire revient la mission de jeter un pont entre la pens e juridique et la pens e biologique Elle se pr sente ainsi comme une discipline particuli re qui 57 pr te un concours n cessaire l ex cution de la loi Oui la m decine est indispensable la Justice Sans m decine il n y aurait pas de bonne justice Elle serait souvent inop rante si elle n tait pas clair e par des m decins sp cialis s appel s m decins l gistes ou m decins experts C est aux tribunaux p naux et civils que la m decine l gale classique apporte son aide technique De nos jours nous assistons une volution importante de cette discipline l id e de Justice ne se cantonne plus au droit p nal et au droit civil Lorsqu elle entreprend l tude du criminel de ses r actions antisociales de ses actes et de leurs cons quences m dicales ou biologiques de son identification de s
59. consiste rechercher tout reste de cartilage de tissu qui peut subsister sur les restes osseux C est seulement apr s cette collecte qui facilitera une recherche g n tique ult rieure qu un lavage des ossements est possible puis apr s un examen d taill de chaque l ment aspect g n ral mesures crit res d anciennet particularit s 201 anatomiques l ments l sionnels ventuels avant un groupage en position anatomique sur la table d autopsie et la prise de photographies On a beaucoup appris des arch ologues et des anthropologues et je fais encore appel lorsque le besoin s en fait sentir un groupe d anthropologues historiens qui travaillent sur une n cropole gauloise entre Compi gne et Amiens Apr s s tre assur qu il s agissait bien d ossements humains en comparant les os les mieux pr serv s ceux r pertori s dans de bons ouvrages d anatomie on cherche ensuite d terminer sexe taille ge et ethnie Chez l adulte la d termination du sexe partir de restes osseux est en g n ral ais e lorsque l on dispose des os du bassin bien s r mais galement de ceux du cr ne et avec moins de fiabilit d un f mur Lorsqu il s agit des restes d un adulte l estimation de la taille se fait essentiellement partir des mesures des os longs avec 202 beaucoup plus de pr cision lorsque l on est en possession des os des membres inf rieurs plut t que des
60. d hygi ne publique JUGE 701 Magistrat de l ordre judiciaire qui rend les d cisions C est un fonctionnaire ind pendant et inamovible JUGE D INSTRUCTION Il intervient lorsqu une infraction grave ou complexe a t constat e par la police en cas de crime ou quand un particulier s estime victime et d pose une plainte avec constitution de partie civile Il peut d cider de mettre une personne en examen et d un contr le judiciaire Il rassemble et examine les preuves de l infraction et prend toutes les mesures utiles la manifestation de la v rit 702 dirige les interrogatoires confrontations et auditions et constitue le dossier qui sera soumis le cas ch ant au tribunal correctionnel ou la cour d assises la fin de l instruction le juge d instruction informe la personne mise en examen en pr sence de son avocat des charges qui p sent contre elle et re oit ses observations La personne est alors mise en cause Dans les cas o les charges ne sont pas jug es suffisantes le juge rend une ordonnance de non lieu JUGE DE PROXIMIT Comp tent en mati re civile et p nale 103 pour r gler les petits litiges de la vie quotidienne le juge de proximit contribue rapprocher la justice des justiciables Au c t du juge professionnel le juge de proximit fa onne une justice plus proche plus l coute En proc dure civile le juge de proximit conna t des litiges
61. d un centre hospitalier et l anciennet de l usage chez des jeunes consommateurs de cannabis avec l volution vers des troubles psychiatriques qui les conduisent assez souvent des hospitalisations ou des prises en charge en milieu psychiatrique LA RELIGIEUSE AU CAF TRANSFORMEE EN RELIGIEUSE AU FLUNITRAZEPAM 508 De notre poste d observation nous voyons ce ph nom ne qui inqui te tant les psychiatres du monde entier l entr e dans la schizophr nie par le cannabis La consultation du site Medline de la tr s s rieuse Nafional Library of Medicine qui recense et s lectionne les meilleurs articles ne cite pas moins de cent vingt sept articles traitant de la question schizophr nie et cannabis pour les deux derni res ann es Aujourd hui l usage des diverses drogues ne reste pas limit au petit monde de la toxicomanie bien loin de l La consommation de cannabis a bien longtemps d pass les fronti res d un microcosme d initi s pouvant tre retenus dans les limites d une base d saffect e ou d un champ le temps de danser fr n tiquement sans s arr ter au son de la musique techno pendant les 48 heures ou plus d une rave party Aujourd hui les drogues se retrouvent impliqu es dans la soumission chimique qui peut tre 509 d finie comme l administration de substances psycho actives une personne des fins d lictueuses ou criminelles Elle prend souvent l aspect d
62. d un tribunal de premi re instance ou d un tribunal sup rieur d appel pour les DOM TOM Sa mission est de d fendre la soci t et de veiller l application de la loi et proposer une sanction Il re oit 744 les plaintes et proc s verbaux Il dirige les enqu tes des services de police et de gendarmerie police judiciaire Il exerce des poursuites contre les d linquants Il assiste aux audiences pour requ rir Papplication des lois il repr sente le minist re public aux proc s et proposer aux juges une d cision Il assure l ex cution des peines PROCUREUR G N RAL Magistrat chef du parquet ou minist re public aupr s d une cour d appel ou de la Cour de cassation Il est le sup rieur hi rarchique des procureurs des 745 diff rents tribunaux de grande instance du ressort de sa cour d appel PROFILAGE ADN TYPAGE ADN M thode d analyse de l ADN permettant l identification d individus ou de traces biologiques comparer ensuite un fichier de donn es g n tiques En France il s agit du FNAEG Fichier national des empreintes g n tiques PROFILAGE PSYCHOLOGIQUE M thode d analyse des facteurs communs d une s rie de crimes en vue 746 de dresser un portrait psychologique du tueur ou du violeur en s rie PROTECTION DES T MOINS S rie de mesures accord es par ordre de la cour pour prot ger les t moins comme la d formation de la voix ou de l image le caviar
63. d une dent une seule racine celles que l usure du squelette fait tomber en premier Si elles ne sont pas ramass es avec pr caution lors du relevage elles interdisent cette technique L ethnie enfin Seul le cr ne peut r ellement apporter une aide tangible Lorsqu il mest pas pr sent ou tr s ab m il est vraiment tr s difficile de pr ciser Porigine ethnique d un individu partir de ses restes squelettiques en dehors de l apport de la g n tique qui peut permettre de comparer tel ou tel groupe 206 ethnique au sens large Mais d o vient alors le corps D un voyageur D un immigr clandestin D un voisin install depuis des ann es ou n ici m me JEAN MARC DEUX FOIS VICTIME V ritable pilier de bar Jean Marc est bien connu de la gendarmerie On ne compte plus le nombre de ses s jours en cellule de d grisement C est donc sans grand tonnement que les forces de l ordre retrouvent le corps sans vie de Jean Marc probablement tomb en pleine bri t de son deux roues c t de son scooter sur la route son casque a valdingn quelques m tres de l L affaire aurait presque pu s arr ter 207 la Mais l examen de corps demand le m decin l giste s tonne de la pr sence de l sions importantes le cr ne et le cou auraient pu expliquer un d c s brutal En revanche sur la partie thoracique on note un aspect d prim du thorax avec un enfonceme
64. d apporter de preuves formelles d ur rapport non consenti L examen clinique d une victime d abus sexuel je le r p te tant souvent consid r comme une nouvelle agression il est imp ratif d viter la multiplication des examens souvent inutiles partiels ou insuffisants source de 402 traumatismes suppl mentaires Il convient donc de proposer un examen m dico l gal unique sur r quisition le plus rapidement possible effectu par un m decin comp tent en m decine l gale entra n si possible expert judiciaire pour r pondre aux questions des enqu teurs puis des magistrats Sans agir au d triment de l quilibre de la victime SYLVIE PI G E PAR SON EX COMPAGNON Sylvie a quarante ans Pendant presque un an elle a v cu avec un homme dont elle vient de se s parer car il tait un pen violent D sormais elle pr f re rester seule pour lever ses 403 enfants Mais le courrier continue d arriver pour son ex concubin et elle se propose de le lui apporter son nouveau domicile Le jour dit il la fait entrer dans le petit pavillon qu il habite maintenant Une fois que son ex compagne a franchi le seuil il bloque la porte I devient entreprenant puis mena ant Sylvie ne veut videmment pas se plier son d sir d avoir encore un rapport Elle essaie de sortir Ii attrape I veut la faire monter l tage Elle refuse Se d bat I la coince dans les escaliers La sc ne est violente
65. de leur nature exacte poil de telle ou telle race de chien par exemple FUMIGATION L IODE M thode de r v lation des empreintes digitales latentes gr ce des vapeurs iod es FUMIGATION AU CYANOACRYLATE M thode d identification des empreintes 687 digitales latentes par fumigation de vapeurs de superglu FUN RARIUM voir Chambre fun raire FERMETURE DE CERCUEIL La fermeture de cercueil est autoris e par l officier d tat civil du lieu du d c s S il existe un obstacle m dico l gal la fermeture ne pourra se faire qu avec l avis aux fins d inhumer d livr par le procureur l issue de l enqu te et des examens m dico l gaux lev e de corps 688 analyses compl mentaires autopsie m dico l gale La fermeture proprement dite du cercueil se fait toujours une date et un horaire convenus avec la famille GARDE VUE Proc dure p nale consistant pour un officier de police judiciaire garder une personne dans les locaux de la police pour les n cessit s de l enqu te La garde vue est d une dur e d termin e de vingt quatre heures renouvelable dans certains cas La personne est inform e d s la premi re heure qu elle peut 689 s entretenir avec un avocat de son choix ou d faut avec un avocat commis d office et qu elle peut tre examin e par un m decin requis souvent un m decin l giste dans les structures m dico judiciaires L entr
66. decin l giste qualit qu il remet sans cesse en question devant les cours d assises qui jugent de ses comp tences professionnelles Les m decins l gistes tirent un grand b n fice de ces valuations de leurs pratiques professionnelles l heure actuelle une r flexion sur la mise en place d une valuation professionnelle appropri e pour tout le corps m dical est mise en uvre Et je peux vous assurer qu elle est bien pr sente dans la m decine l gale avec des magistrats tr s comp tents des avocats qui vont utiliser tous les arguments possibles un avocat g n ral qui va poser les questions les plus pointues Cette valuation des pratiques 546 professionnelles est publique et je connais peu de professions o elle s effectue avec autant de r gularit Le m decin l giste est il tenu d tre pr sent tout au long du proc s Lorsque le m decin l giste cit la barre en tant qu expert a fini sa d position il lui est possible de rester dans la salle pour assister la suite du proc s On lui demande d tre expert mais aussi technicien auxiliaire de justice d apporter ses connaissances et de faire preuve d objectivit I faut se pr senter compl tement d gag des pressions manant de la d fense et ou de l acusation Le l giste doit r pondre au pr sident du tribunal au jury aux avocats de la d fense et de la partie civile I est tr s int ressant d assister l volution du proc
67. deux parties Que dire de la proc dure p nale du jugement p nal De tout temps ce sont l tat le pouvoir le minist re public qui ont poursuivi les auteurs des crimes et des d lits C est la soci t qui poursuit C est la soci t qui veut qu on juge et qui appelle pour la repr senter l autorit 29 la plus haute Notons bien que la sentence s est toujours accompagn e du sentiment de justice Tant mieux si l explication de Pacte criminel la compr hension du fait criminel ou du d lit sont donn es mais ce n est pas le but du jugement Le but du jugement p nal est de trouver l auteur de prononcer le jugement puis de le faire appliquer Pendant des si cles des mill naires dans toutes les civilisations et encore actuellement chez bon nombre de peuples dont les cultures nous semblent primitives et pourtant si proches de celles qui furent les n tres un moment donn de notre histoire les jugements lorsqu ils d passent les hommes sont remis Dieu ou aux esprits selon le temps l endroit et les croyances Personne ne s tonne dans les pays musulmans que la loi la charia soit directement issue du texte saint musulman La formulation du droit de la sagesse figh prend la place de ce qui tait la Juris 30 prudentia des Romains et devient une jurisprudence indirectement d riv e du Coran Il mest pas question d analyser le comportement de Phomme mais de rechercher un jugement
68. dont le montant est de moins de quatre mille euros En proc dure p nale la comp tence du juge de proximit est limit e aux contraventions des quatre premi res classes le tribunal de police traitant des contraventions de cinqui me classe 704 JUGE PR SIDENT Dans les juridictions compos es de plusieurs juges l un d eux est choisi pour diriger la conduite des audiences souvent tour de r le Ce juge pr side alors la chambre voir Chambre durant les audiences et supervise le proc s notamment il g re le calendrier et pr side les r unions entre juges JUGEMENT Conclusions et d cisions prononc es par une cour la fin d un proc s ou d une proc dure judiciaire 705 JUR S En France le jury en cour d assises est compos de neuf jur s douze en appel du pr sident de la cour d assises et de ses deux assesseurs Selon l article 359 du code de proc dure p nale la condamnation de l accus ne peut tre obtenue qu la majorit de huit voix dix voix en appel Les jur s sont d sign s selon une proc dure complexe L accus peut r cuser cinq jur s et le minist re public quatre jur s respectivement six jur s et cinq jur s en cas d appel sans avoir en pr ciser les motifs 706 JURIDICTIONS Ensemble des tribunaux composant la hi rarchie judiciaire L ordre judiciaire g n ralement comp tent pour les rapports des individus entre eux a comme juridictio
69. droit ou ayants cause est interdite Art L122 4 et L122 5 du Code de la propri t intellectuelle Selon la politique du revendeur la version num rique de cet ouvrage peut contenir des DRM Digital Rights Management qui en limitent lusage et le nombre de copies ou bien un tatouage num rique unique permettant didentifier le propri taire du fichier 807 Couverture Agence Sariska Photo couverture copytight Vanda Spengler Texte int gral dition originale copyright Les ditions Demos 2009 ISBN de l dition originale 978 2915647471 Pour la pr sente dition num rique 808 copytight Zebook com 2010 809
70. du proc s et de l appel PRETIUM ou QUANTUM DOLORIS voir Souffrances endur es Prix de la douleur engendr e par un accident un acte criminel ou une agression Les souffrances endur es physiques ou psychiques se quantifient en termes de taux attribu par l expert 741 m dical sur une chelle de 0 7 PREUVE l ment permettant d tablir la v racit l exactitude ou l all gation d un fait d une chose ou d un acte En droit commun la victime doit apporter la preuve du fait dommageable du dommage et de la relation de cause effet entre les deux PREUVES D CHARGE Preuves qui tendent d montrer lPinnocence de l accus Quand elles sont 742 recueillies par le procureur elles font souvent l objet d une obligation de divulgation la d fense PR VENU voir Accus Individu accus d un crime et contre qui des actions judiciaires sont intent es PROC S Proc dure consistant examiner et v rifier devant un tribunal les preuves recueillies contre une personne accus e d un d lit ou d un crime L ouverture des proc s au public est la r gle g n rale 743 bien que dans certains cas des audiences puissent tre conduites huis clos PROCUREUR DE LA R PUBLIQUE En France la d nomination de procureur de la R publique est donn e au magistrat qui dirige les services du parquet ou minist re public aupr s d un tribunal de grande instance ou
71. du d c s autopsie tr s cadr e par la loi n 2004 800 du 6 ao t 2004 int gr e au code de Sant publique et ax e sur les principes de bio thique pour s assurer de l absence de tout refus de la part du d funt de son vivant comme de la famille et des proches Le cadre l gal de lautopsie m dico l gale s oppose celui de l autopsie vis e scientifique r alis e l h pital en ce sens qu il n existe aucune objection possible de la part de la famille ou des proches du d funt quels que soient les motifs invoqu s philosophiques religieux et m me si ce dernier avait fait de son vivant conna tre sa d sapprobation En France aujourd hui le magistrat reste en pratique seul juge de l opportunit d examens thanatologiques m dico l gaux sur un 173 cadavre Rien ne l oblige prolonger l examen m dico l gal par une autopsie et suivre l avis du m decin l giste contrairement au droit anglo saxon qui stipule que le m decin l giste le coroner poursuit et dirige les op rations m dico l gales et de m decine l gale scientifique En droit fran ais les circonstances dans lesquelles un examen externe ou une autopsie m dico l gale doivent tre ordonn s ne figurent pr cis ment dans aucun texte l gislatif Pour tre plus exact l autopsie et la lev e de corps sont maintenant cadr es par la recommandation europ enne n R 99 3 du Comit des ministres aux tats memb
72. du viol stupeur anxieuse il faut donc leur redonner un r le actif Je pense que cest la d de leur reconstruction personnelle Il faut insister sur la notion de gravit particuli re des violences sexuelles sur les enfants de moins de quinze ans sur les personnes g es et les adultes handicap s physiques ou mentaux qui mont pas de moyens de d fense Ces victimes particuli res peuvent subir encore plus souvent que les viols des abus sexuels 374 qui consistent selon la d finition adopt e par les associations de sauvegarde de l enfance en toute utilisation du corps d un enfant pour le plaisir d une personne plus g e que lui quelles que soient les relations entre eux et m me sans contrainte ni violence En changeant le mot enfant par personne vuln rable nous avons presque fait le tour de la question Fait aggravant suppl mentaire chez les jeunes mineurs comme chez les adultes handicap s mentaux les agressions sexuelles sont souvent r p titives et commises dans le milieu intrafamilial au sens large ou le milieu de vie par des auteurs souvent tr s proches sans tre un p re un oncle le concubin de la m re un cousin un grand p re un ducateur un proche voisin mais aussi une tante ou une nourrice si choquant que cela puisse tre Regardons bien pourquoi l ventail des victimes et des auteurs possibles est aussi large Le code p nal 375 a bien volu depuis le xix
73. e emp che les parties de recommencer un proc s portant sur un diff rend d j jug elle s attache aux jugements mais aussi aux 643 transactions entre parties et aux sentences arbitrales CHROMATOGRAPHIE Groupe de m thodes de chimie analytique qui diff rencie les substances d un m lange gr ce leur vitesse de d placement dans un milieu fixe CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GAZEUSE M thode d identification des substances ou des m tabolites par chromatographie dans laquelle la substance analyser est 644 propuls e dans une colonne chauff e et polaris e pour s parer ses diff rents composants mol culaires par un gaz inerte L identification des substances telles que Palcoo les stup fiants les psychotropes etc se fait par cette m thode CG soit sur le produit en lui m me soit sur un fluide biologique pouvant contenir ses m tabolites Le graphique de sortie est une s rie de pics sur des longueurs d onde sp cifiques d terminant exactement le composant CHROMATOGRAPHIE GAZEUSE ET SPECTRO M TRIE DE MASSE 645 M thode d analyse hybride donnant des r sultats plus sp cifiques que l emploi s par des deux techniques CG SM La chromatographie s pare et identifie les composants d un produit ou de ses m tabolites la spectrom trie de masse d termine les quantit s des pics des diff rents composants par un calcul d air sous la courbe Les r sultats sont par exempl
74. encore la v rit scientifique celle qui peut se d montrer 210 SIGNAL TIQUE ANTE MORTEM FONDAMENTALE Pour l identification des personnes dont le corps est d truit souvent apr s un incendie la proc dure est tr s proche de celle utilis e apr s une catastrophe collective L identification formelle est imp rative pour enqu te afin de r diger les actes de d c s pour P tat civil mais aussi pour les familles et les proches en vue de d buter leur travail de deuil Seule P chelle diff rencie les identifications que nous r alisons plusieurs fois par an selon les circonstances des d c s et les identifications que nous avions faites en quipe m dico l gale Apr s la catastrophe du Concorde qui avait r uni autour de l pave un groupe de jeunes m decins l gistes d le de France dont 211 j tais pour les UMJ de Seine Saint Denis Le support logistique et judiciaire tait fourni par l unit d identification des victimes de l Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale de Rosny sous Bois Preuve si besoin tait qu il y a des ressources dans le 9 3 En dehors d v nements aussi m dliatis s la banale identification d une banale victime d un banal accident n en justifie pas moins une m thodologie rigoureuse men e sur les lieux m mes des catastrophes et poursuivie dans le service de m decine l gale Sur les lieux tous les objets pouvant servir identifie
75. enqu te sur les lieux de la d couverte du corps parfois diff rents de ceux du d c s comprend l examen des lieux et des circonstances avec mesures rep rage photographies prises d empreintes pr l vements divers etc C est seulement apr s cette premi re partie essentielle laquelle le m decin l giste massiste que comme expert t moin que les actes m dico l gaux peuvent se d rouler 135 ENTRETIEN AVEC E RIGAL Suite la d couverte d une mort suspecte que se passe t il Sur la sc ne de crime le tandem que forment le m decin l giste et la police technique et scientifique doit collaborer de fa on permanente Ensemble ils vont proc der la recherche des traces et indices La technique de l un va s allier aux connaissances de l autre pour expliquer la pr sence d une tache de sang la nature d une projection l importance d une trace biologique tel on tel endroit les indices biologiques et photographiques sont recueillis Ce premier examen va tre le 136 moment o les enqu teurs vont avoir les premi res explications et indications gr ce aux indices recueillis sur le terrain On commencera avoir des indices sur larme du crime sur le m canisme de la mort sur ventuellement l existence dun ou de plusieurs auteurs sur la force employ e et sur la position de la victime an moment des faits Les enqu teurs peuvent alors revenir sur la sc ne de crime afin de rechercher un i
76. et cocher sur le dos ou sur le ventre recroquevill en partie verticalis Il est bien la personne capable d appr cier la nature des circonstances du d c s qu voque le code de proc dure p nale Il doit signaler la pr sence pr s de lui d objets darme ou de tout indice pouvant renseigner sur les circonstances ou les causes de la mort que les enqu teurs vont saisir apr s toutes les mesures de pr l vements des techniciens de l identit judiciaire sur la sc ne de crime Tout comme les 148 techniciens de sc nes de crime le l giste consid re comme capital l aspect des v tements Sont ils intacts d chir s porteurs de traces particuli res sang d jections urine trou s par un projectile d arme feu par une arme blanche br l s ou absents LA MORT EST CERTAINE MAIS L HEURE EST La deuxi me question pos e au m decin l giste est celle de lPheure de la mort Dans toutes les s ries t l vis es toutes cha nes confondues le l giste donne l heure du d c s et souvent la minute pr s 149 Tant de m decins l gistes les vrais pas les acteurs ont essay des m thodes physiques chimiques biologiques tissulaires mais sans r sultat probant On ne peut gu re indiquer que les l ments de datation de la mort avec par ordre d apparition le refroidissement les lividit s puis la rigidit et enfin la putr faction Le corps chaud souple sans
77. et des articles lus ou publi s dans des revues reconnues pour leur valeur scientifique ENTRETIEN AVEC E RIGAL 589 En quoi la m decine l gale est elle plus moderne aujourd hui On est en train d voluer vers une m decine qui recherche sans cesse la preuve On est pass du sens de l observation clinique au sens de la preuve Le corps de la personne d c d e parle ei r v le ma ntenant toutes les traces et indices possibles gr ce l ADN Lorsqu il y a un traumatisme le taux d enzymes musculaires permet par exemple d avoir une id e de l importance de la violence du traumatisme La m decine l gale est donc l aff t de toutes les techniques qu elle peut utiliser telles que l imagerie tridimensionnelle le scanner la biochimie et la toxicologie La m decine l gale est aussi devenue pluridisciblinaire Les sp cialit s comme la psychologie et la psychiatrie sont aujourd hui tr s importantes beaucoup plus qu il y a 590 cinquante ans Nous avons besoin de conna tre les motivations de l auteur pour faire avancer la proc dure p nale Aujourd hui la m decine l gale fait appel la modernit scientifique qui dispose de ressources tr s pointues Le plus grand progr s mon sens a t la d couverte des empreintes g n tiques en 1985 gr ce Jeffreys Le premier test a permis d innocenter un suspect puis le coupable a t trouv partir de la prise de l empreinte g n tique On a v
78. exp rience toujours remettre en question et un jugement critique qui doit faire la part des choses et apporter des l ments charge et d charge Cela nous rapproche beaucoup des exigences de la criminalistique science de la m decine l gale dans laquelle diverses techniques 34 vont tre utilis es avec l exp rience des diff rents assistants comme les techniciens de sc nes de crime aujourd hui ou les scientifiques qui vont faire parler tous les indices et traces qui auront pu tre recueillis Vingt quatre si cles apr s la mort d Hippocrate cet aphorisme est toujours d actualit non seulement en m decine mais encore plus en m decine l gale et dans les sciences m dico l gales Les premi res traces de notion de m decine dans les textes de lois romains avec un aspect m dico l gal bien plus proche d une pratique occulte que d un acte expertal un certain Soranos d Eph se 35 traditionnellement consid r comme le plus brillant gyn cologue de PAntiquit est venu jusqu nous pat son trait des Maladies des femmes dont le manuscrit fut exhum seulement en 1838 Il nous a apport beaucoup d informations sur ce que le monde gr co romain connaissait Toutes ces constatations antiques permettent parfois des interpr tations m dico l gales bien tranges lors d agressions sexuelles puisque Sofanos habitu voir les femmes accouch es navait pas con u qu i
79. expertises de m decin Ainsi dans le Grand Coustumi res du pays et duch de Normandie Von voit l action des m decins l gistes pour valuer les maladies d homme en langueur les blessures de m faits les d c s suspects d hommes occis et les viols de femmes despucel es Au royaume de France les rois Philippe le Bel 1311 et Jean H 1352 vont organiser l expertise m dicale par leurs ordonnances Un peu plus tard en 1374 la facult de m decine de Montpellier obtient officiellement 38 Pautorisation d ouvrir des cadavres humains Pendant cette m me p riode m di vale l Islam surtout sous la dynastie des Omeyades a v cu les heures de gloire de la m decine arabo musulmane bas e sur une connaissance encyclop dique venue des textes grecs des diff rentes coles notamment celle d Alexandrie Une figure embl matique de cette m decine fut le m decin persan Avicenne dont le nom orne le fronton d un des h pitaux de l AP HP Pancien h pital franco musulman de Bobigny toutes ces poques sur tous les horizons le d sir de connaissances la n cessit d approcher la v rit anatomique et physiologique des causes des maladies de mieux comprendre les blessures les l sions toute la traumatologie et toutes les mesures pouvant tre prises pour gu rir ces l sions de la guerre sont autant d l ments apport s au fil des si cles ce qui servira de base de connaissances
80. glorieux C est le mien Imaginer le pourquoi est riche en hypoth ses en intuitions en explications c est ce qui titille notre curiosit Le mode op ratoire des tueurs en s rie est vite rejet tant il est atroce Tr s vite la cour d assises n en peut plus devant expos de la m canique d un meurtre ou Pexplication de la fr quence des viols sur les transformations anatomiques d un hymen ou d un sphincter anal Pendant des heures elle va entendre parler de l auteur de son pass de son psychisme 557 Et pourtant le basculement de lauteur qui s est toujours d fendu pas pas d avoir vraiment voulu tuer d avoir vraiment voulu violer survient si souvent apr s la d position du m decin l giste M X vous avez bien compris ce qwa dit M expert Dites la cour si les faits se sont bien pass s ainsi Levez vous et prenez le micro Un bredouillement Une tentative d explication Une nouvelle question M X dites nous simplement si les faits se sont bien pass s ainsi La victime veut l entendre Votre famille veut l entendre Alors la r ponse arrive faible mais distincte Oui je Pai fait Le silence qui s ensuit est lourd tr s lourd pesant m me La Justice a obtenu l aveu C est une chance C est maintenant au tour des avocats d expliquer le pourquoi des choses L aveu est per u 558 comme une sorte de grandeur de l accus ou de r
81. gravit des contusions musculo cutan es et des l sions gastriques une ITT au sens p nal de trente jours a ti valu e Le plus vident outre les br lures n cessitant un traitement Sp cialis tait la r action de stress post traumatique avec souffrance psychique notable Initialement peu vidente elle va se r v ler d s les premiers jours de 460 l hospitalisation et persister longtemps angoisse bypervigilance troubles du sommeil phobies L ensemble des l sions pr sent es par la victime br lures diverses et mutilations cutan es caract risaient des actes de violence et de torture au sens de la d finition p nale des faits pr vus l article 222 1 du code p nal fran ais qui stipule que le fait de soumettre une personne des tortures ou des actes de barbarie est puni de quinze ans de r clusion criminelle Une torture que l on pensait jamais disparue dans certaines noires circonvolutions de la m moire de l Histoire L explication des actes de torture et de barbarie est sans doute multiple Le mode op ratoire retrouv voque souvent celui du fait divers retentissant survenu peu de temps auparavant l influence 461 m me si elle mest pas clairement identifi e par les auteurs des actes de torture joue un r le On peut discuter de l influence des m dias au sens large dans les ph nom nes de violence tels qu on les observe actuellement Les tudes sont de plus en plus no
82. h lico dale multibarrettes d obtenir des images en coupe en trois dimensions reconstituables en 3 D 316 dont l apport m dico l gal est au moins gal celui de la radiologie conventionnelle dans les ann es 1950 Pour le petit enfant le nouveau n et le nourrisson les l sions c r brales telles que les l sions axonales diffuses et les l sions intra cr niennes les h matomes extra duraux entre la bo te cr nienne et la dure m re qui enveloppe le cerveau ou sous duraux entre la dure m re et le cerveau lui m me ont des cons quences gravissimes au plan neurologique Elles mettent en p ril la survie de l enfant Les h matomes sous duraux peuvent tre la cause de mortalit la plus fr quente des enfants battus au cours de la premi re ann e Les violences les traumatismes non accidentels repr senteraient environ un quart des traumatismes cr niens du jeune enfant ils sont d une 317 extr me s v rit Occasionn es par des d c l rations brusques par le secouage violent d un nourrisson par des traumatismes cr niens les l sions axonales diffuses touchant les axones des neurones du cerveau sont r v l es par l Imagerie par r sonance magn tique IRM Elles vont se traduire souvent distance par des troubles s rieux de la vision de Pintelligence Leur gravit s explique simplement Entre un adulte qui p se soixante dix kilos et un enfant qui en p se sept le diff
83. indiqu e aux magistrats tout comme aux m decins l gistes dans tous les cas de suicides par arme feu de suicides l ext rieur de suicides d une personnalit en vue ou lorsque circulent des rumeurs sur les causes exactes du d c s de suicides intervenus dans un contexte conflictuel entre la victime et un entourage comme dans les cas de s paration ou de conflit conjugal et enfin les suicides sur les lieux de travail L autopsie m dico l gale outil essentiel de la preuve lorsqu existent un crime ou des violences peut habilement tre utilis e aussi quand la mort semble suspecte ou d origine inconnue comme un moyen visant d montrer 189 Pabsence d une infraction comme cause du d c s L autopsie m dico l gale permet d viter que des rumeurs ou des doutes ne se fassent jour quelque temps apr s la mort sur les circonstances du d c s et soient l origine de plaintes tardives obligeant de p nibles et souvent vaines autopsies apr s exhumation si le corps ma pas t tout simplement incin r r duisant toute preuve en cendres Si les indications sont bonnes ce qui est d j un progr s immense je prends comme recommandation plus qu importante celle qui indique qu z convient toutefois de veiller faire r aliser l autopsie dans une structure disposant d un plateau technique adapt o des examens radiologiques peuvent tre effectu s et d en confier l ex cution des
84. judiciaires La nouveaut depuis une vingtaine d ann es a t l augmentation sans cesse croissante des violences sur des personnels exer ant des m tiers en rapport aux soins ou la formation infirmiers m decins pharmaciens pompiers enseignants etc et bon nombre de retentissantes affaires ont marqu l actualit et nos m moires Il a fallu que la loi p nale s empare de ce ph nom ne en indiquant dans le code p nal que les sanctions sont agorav es pour des violences commises sur toute personne d positaire de l autorit publique ou charg e d une mission de service publics dans l exercice ou Poccasion de lexercice de ses fonctions on de sa mission lorsque a qualit de la victime est apparent ou connue de l auteur 292 Quant aux agressions rencontr es elles sont g n ralement de trois cat gories D abord les violences dites de pr dation comme les vols et rackets Ensuite les violences physiques et psychologiques regroupant les agressions physiques les menaces les insultes commun ment appel es incivilit s Enfin les actes de destruction ou de d gradation dirig s non sur les personnes mais sur les biens mat riels sur des locaux ou v hicules attaquant ainsi la symbolique qu ils repr sentent pouvoir argent tat etc Ces violences elles sont bien r elles puisqu elles peuvent se traduire par des br lures gravissimes chez le chauffeur d un autobus enflamm ou p
85. judiciaires ou encore recevoir des victimes La sursp cialit permet donc d utiliser les connaissances dans un but m dico judiciaire Faut il partir tudier la m decine l gale 574 P tranger Pourquoi pas Partir pour l tranger est toujours un bon mode de formation Dans tous les cas il faut se confronter aux pratiques professionnelles des uns et des autres Le milieu de la m decine l gale pr sente une dynamique d organisation de congr s internationaux d changes de connaissances de publications o justement se confrontent les pratiques de tous On voit des m decins l gistes participer des congr s de toxicologie mais aussi des congr s de traumatologie de radiologie et de m decine l gale o chacun apporte des connaissances suppl mentaires issues de formations diverses Le biologiste expose de nouvelles techniques au m decin l giste clinicien qui va lui aussi transmettre et clairer le radiologue qui d bute l imagerie post mortem Le nombre de m decins l gistes tant assez restreint sur le territoire national nous travaillons souvent entre coll gues Je fais partie de plusieurs associations dont lune la Cross Channel Conference r unit les m decins l gistes 575 anglais belges hollandais et fran ais et une autre les m decins italiens belges fran ais ef suisses autour de th matiques r guli res Est il facile aujourd hui de trouver un stage un emploi dans
86. l esp re J ai bien conscience que le fait de t moigner lors des diff rentes audiences apporte des renseignements essentiels Le t moignage d un expert p se lourd dans la d cision qui suivra C est donc avec la plus grande circonspection que l on va avancer nos arguments Nous les classifions avec d une part les arguments absolument formels d autre part ux qui 549 rel vent de l hypoth se et enfin les inconnus Et c est en essayant de d voiler s inconnus en mettant diff rentes hypoth ses que l on s am liore Bien entendu des erreurs som toujours possibles L cueil viter ne pas cerner le probl me De plus l erreur commise par beaucoup d experts est de croire qu ils poss dent la science infuse C est dans notre remise en question que l on va pouvoir d fendre notre activit d expert On se doit de respecter la rigueur scientifique avec la pratique du doute sur la sc ne de crime ce doute doit se renforcer au moment de la r daction du rapport d autopsie et par les questions compl mentaires du juge d instruction lors du pros d assises Les arguments que peut donner le m decin l giste sont aussi remis en cause lors de l appel d assises qui devient une pratique courante du m decin l giste Cela permet d apporter beaucoup d l ments int ressants car tr s souvent lors des appels d assises les questions des avocats des magistrats et des jur s reposent sur des connaissances m dico
87. le d tecter et l emp cher l heure actuelle le mode de suicide est tr s brutal Nous sommes bien loin de la prise de m dicaments Les modes de suicide sont sciemment r fl chis Sont ce des morts suspectes Tout suicide est une mort suspecte TI faut d j liminer l id e d un homicide Nous avons en un crtain nombre de cas o il y avait des doutes assez importants notamment des suicides de personnes g es qui peuvent para tre improbables Il y a toujours une certaine m fiance et c est l tout l int r t de aspect m dico l gal qui doit tre syst matiquement v rifi par l intervention du m decin l giste 87 Quel est votre r le lorsque vous tes appel sur les lieux d un accident ou d une catastrophe naturelle Les catastrophes naturelles sont assez rares sur le territoire national Toutefois nous sommes intervenus sur les lieux du crash du Concorde L exercice de la m decine l gale se place alors sur une tout autre chelle Le travail est codifi par tous les m decins l gistes pr sents sur le site Cela a fait l objet d une consultation internationale il y a une codification devant ce qu on appelle les d sastres de masse qui peuvent tre li s des circonstances naturelles ou accidentelles exceptionnelles Dans pareils cas il faut proc der avec beaucoup de m thode car plus il y a de d c s plus il y a de travail et plus la m thode est absolument n cessaire 88
88. le fameux ruban jaune cl t la sc ne du crime ou du d c s suspect ou bien si le corps est l int rieur d un v hicule d un appartement les portes de l un et de l autre restent closes On sait depuis longtemps que la protection des lieux sur lesquels les forces de police ou de gendarmerie interviennent est une imp rieuse 121 n cessit particuli re ment dans les cas o un d c s suspect est constat C est le th me d un enseignement que je dispense depuis presque dix ans maintenant aux policiers municipaux en formation au Centre national de formation de la fonction publique territoriale Pantin Il faut pr server les traces et les indices Souvent l on ne sait pas si le d c s est d un crime un suicide un accident ou une mort naturelle Ces derniers mois des morts de conducteurs et de passagers de v hicules heurt s par des trains sur des passages niveau ont t caus es par l imprudence du conducteur un malaise au volant une alcoolisation aigu et m me un suicide programm Lorsque le corps d couvert est putr fi retrouv gr ce au flair du chien du chasseur ou la curiosit 122 du joggeur qui s aventure dans des sous bois la question se pose quelle est la cause de la mort Elle se pose de la m me mani re lorsque le feu a d truit un appartement ou une maison Bien malin et surtout bien imprudent est celui qui tirerait des conclusions h tives
89. lui ai arrach les mains et je les ai mises dans un sac C est un souvenir horrible Je l aurais bien volontiers abandonn au docteur Marc Georges Mor as Commissaire principal honoraire de la police nationale 19 20 AVANT PROPOS 1988 Je suis interne de m decine l gale en formation Je fais l acquisition de mon premier ordinateur Un Macintosh flambant neuf sur lequel je jette des notes qui vont m tre pr cieuses pour crire Urgences m dico judiciaires livre qui s inscrit dans une collection destin e lAssistance publique H pitaux de Paris et qui t moignera sa sortie en 1992 d un nouveau type de pratique d urgence les urgences m dico judiciaires 21 2008 Une dizaine d ordinateurs plus tard je suis praticien hospitalier en m decine l gale chef de service et je mets la derni re main mon ouvrage Profession m decin l giste J aurais bien aim l intituler Vingt ans apr s mais le titre avait judicieusement t pris Que s est il pass pendant ces vingt ann es Comme les compagnons entreprenaient jadis leur tour de France j ai moi aussi fait le mien en quelque sorte Je suis intervenu dans de nombreux tribunaux de grande instance de Paris et d ailleurs D interne des h pitaux puis de sp cialit m dico l gale en passant notamment au CHU Jean Verdier en Seine Saint Denis j ai aujourd hui la responsabilit de ce qui est devenu en quatre an
90. m me l examen m dico l gal recherche les l sions de p n tration anale d ecchymoses empreintes d appuis de doigts par exemple ou de griffures mais aussi des d chirures anales des ecchymoses sous muqueuses Quand les p n trations sont r p t es le m decin l giste observe un aspect lisse de la marge de l anus ou une atonie anale allant jusqu la b ance avec des troubles sphinct riens chez des victimes des deux sexes jeunes pour la plupart Le m decin l giste doit savoir utiliser galement toutes les ressources des sciences m dico l gales ou forensiques Les analyses g n tiques sont un outil extraordinaire lorsque Pexamen est fait peu de distance des violences sexuelles Si la r duction de ce d lai est encore une 388 raison suppl mentaire de disposer de services m dico judiciaires disponibles tous les jours et 24 heures 24 il est indispensable de savoir parfaitement r aliser les pr l vements capitaux et non reproductibles la recherche de spermatozo des et pour typage g n tique en cas de violences sexuelles r centes Le pr l vement vaginal permet de retrouver des spermatozo des jusqu quatre ou cinq jours apr s le rapport Au niveau anal leur persistance est de quatre heures deux jours environ On pr l ve alors en quantit suffisante tout ce qui peut ventuellement comprendre des cellules d o PADN peut tre extrait La m thodologie de pr l vement est s
91. mat riel sans emploi donc sans ressources et sans libert ou presque si elle veut changer de vie ou de domicile Chez la femme migrante la confiscation du passeport ou de la carte de s jour contribue l isoler davantage et la rendre d pendante au plan conomique d autant plus que Phomme est souvent le seul s exprimer dans la 249 langue du pays que l on dit des Droits de l homme interpr tant sans doute tr s mal le texte LE SILENCE CACHE LA SOUFFRANCE Plus tard comme une progression logique intervient la violence physique L origine de toutes les l sions rencontr es en m decine l gale dans le cadre des coups et blessures volontaires r p t s craints alternant avec de simples insultes ou menaces qui en deviennent presque rassurantes chez une victime totalement d stabilis e Rapidement la situation va s aggraver la femme va tre tra n e dans les escaliers ou frapp e avec des objets saisis qui lui seront jet s 250 au visage D embl e laspect particuli rement d l t re des violences conjugales sur l tat psychologique de la victime se r v le lorsque celle ci est examin e ou ose en parler La personne martyris e se trouve dans une conjoncture d ambivalence puisque longtemps un sentiment d amour envers Pagresseur persiste d autant plus que les brutalit s vont alterner avec des p riodes o le partenaire agressif regrette ce qui s est pass ou fait semb
92. me restait encore beaucoup apprendre pour bien remplir les nouvelles fonctions qui m taient confi es Le c l bre professeur Brouardel dans son introduction au Pr cis de m decine l gale de Vibert en 1890 confiait quelques r gles d or la premi re vertu d un m decin l giste est de conna tre les lacunes de son ducation sp ciale et d oser les confesser c est l une premi re qualit mais n est bas la seule L rudition scientifique la plus tendue ne suffit pas 50 pour tre un bon expert Il faut savoir encore appliquer ses connaissances m dicales g n rales cette forme toute sp ciale de la m decine il faut faire usage d une m thode propre diff rente des proc d s habituels de la m decine clinique ordinaire Comme nous l avons vu la m decine l gale s inscrit dans les sciences m dicales et m dico l gales ou forensiques pour revenir la d nomination latine forenses qu ont gard e les Anglo Saxons dans leurs termes de Forensic Medicine et de Forensic Sciences Pour tre m decin l giste il faut avoir des connaissances compl tes en m decine chirurgie savoir faire une autopsie reconna tre les l sions spontan es des l sions provoqu es tre exerc aux recherches microscopiques n cessaires pour distinguer les taches de sang de sperme de 51 m conium du f tus etc avoir tudi les sympt mes les l sions d termin es par les diverse
93. membres sup rieurs Reste calculer la taille partir de tables ou d quations dont la fiabilit est de 95 lorsque l inventaire osseux est assez riche et vari permettant d utiliser plusieurs tables et quations Ensuite se pose un double probl me Depuis combien de temps le corps est il enterr Des techniques comme l immunofluorescence nous indiquent la p riode du d c s L un de mes derniers squelettes retrouv lors de travaux de canalisations urbaines pr sentait au niveau des dents l usure par le sable des meules de bl qui caract rise les morts de P poque m di vale en Europe occidentale Le marteau piqueur avait juste permis de le ramener la 203 surface et par l m me dans le monde des vivants Comment nous a t il jug s de l haut Quel ge avait le mort ou la morte au moment de son d c s Jusqu la fin de la croissance osseuse entre dix huit et vingt ans l examen des cartilages de conjugaison en se rapportant aux dates d apparition et de soudure osseuse fournit des l ments pr cieux en s aidant d une radiographie standard et mieux encore de Pimagerie 3D gr ce laquelle on peut regarder los sous toutes ses coutures ou plut t sur tous ses angles L exploitation de la maturation dentaire pour la d termination de l ge repose sur la chronologie d apparition des dents d finitives et donne des indications aussi importantes Ces derniers mois c est encore
94. mon service de r aliser de brefs entretiens sur chacun des points analys s 26 Pai puis dans mes souvenirs pour faire resurgir ces histoires vraies qui m ont sembl es tr s illustratives et qui ponctuent l ouvrage elles sont r dig es de telle sorte que les protagonistes ne peuvent tre identifi s Vingt ans d j Il maura fallu attendre toutes ces ann es pour faire ce constat je mai jamais aussi bien parl du m tier que j exerce et que j aime la m decine l gale 27 INTRODUCTION POURQUOI LA M DECINE L GALE De tout temps les hommes ont voulu percer le myst re qui entoure le crime Ils n ont eu de cesse d identifier les auteurs Dans quel but Pour punir Pour juger Pour viter l erreur fatale car la condamnation prononc e tait souvent la peine de mort Pour parvenir faire leur deuil Et si le besoin d une m decine l gale tait fond sur le d sir de 28 comprendre d apprendre de nous en apprendre un peu plus sur nous les hommes et la part obscure qui existe en chacun de nous et peut nous conduire commettre le pire C est ce questionnement bien plus que la Justice qui a donn naissance la m decine l gale Le but de la Justice est de statuer de sanctionner de saisir le droit de rendre un jugement qui contente la majorit de ceux qui entendent le verdit prononc Dans les d sordres civils une autorit m diatrice est n cessaire pour les
95. noncer de pouvoir appuyer serrer une partie de v tement serrer ce lier jusqu ce que l autre passe peu peu de vie tr pas C est la vision du m decin l giste sur pla qui permet de guider le travail des techniciens de sc nes de crime La compl mentarit de ces hommes de terrain devant des sc nes de crime est indispensable comme le rappelle encore tout r cemment le document du minist re de la Justice de la direction des affaires criminelles et des gr ces concernant le traitement judiciaire des d c s o ce premier temps cette sc ne de crime cet endroit o l on doit pr server les traces et indices est d une importance capitale dans les affaires criminelles Si 132 lourde de cons quences pour la victime puisqu elle a perdu la vie Si lourde de cons quences pour l entourage Si lourde de cons quences pour l auteur des faits Tout se passe sur la sc ne du crime selon un rituel bien d fini Ce n est pas les mains dans les poches mais l il au viseur de l appareil photo que le m decin l giste s approche du corps derri re le technicien de sc ne de crime lorsque celui ci a tout pr lev sur une sorte de chemin qu il trace Ce temps essentiel de ce que la m decine l gale appelle la lev e de corps consiste surtout ne toucher rien et observer masque sur le nez pour ne pas polluer par un ternuement par exemple Pas question de toucher au corps dont le d placement pour
96. nuit comme vigile le b b ne voit pas beaucoup sa maman qui s absente dans la journ e pour aller travailler Celle ci ne s inqui te nullemen devant ce petit garcon si malade qui ne se nourrit plus ei vomit Elle est sinc rement d sol e c est son premier enfant Pourtant elle l avait d j amen dans un autre h pital parce qu il vomissait et dormait beaucoup Le p diatre avait trouv une fontanelle un peu bombante ef avait propos une observation Une surveillance Sans aller gu re plus loin L est vrai que l on tait en p riode d infections virales et que toute l attention requise n avait peut tre pas t enti rement donn e ce petit enfant Ce soir dans le service d urgena d un autre centre hospitalier le p diatre prend le temps Et 342 d cide de garder l enfant I va r aliser une imagerie c r brale pour comprendre ses troubles de conscience ses troubles oculaires et ses vomissements Et s il s agissait tout simplement d un enfant victime de violences I fait part de ses doutes au m decin l giste un bilan complet est effectu associant une imagerie scanner c r brale et une imagerie IRM Le scanner retrouve un b matome sous dural expliquant les complications neurologiques les vomissements la perte de conscience de l enfant Une imagerie par r sonance magn tique confirme cette h morragie sous durale bi frontale et son caract re semi r cent puisque les deux consultations ont eu lien
97. par immunochimie ne sont 519 que des l ments d orientation et ne suffisent pas faire un diagnostic pr cis Certaines substances telles que les somnif res de nouvelle g n ration le GHB les neuroleptiques ou les antihistaminiques ne sont pas reconnues par ces m thodes L urgentiste doit savoir ne pas s en contenter et c est l que les connaissances du m decin l giste lui sont particuli rement utiles ainsi qu aux enqu teurs car le premier temps est crucial La r gle absolue en mati re d analyse toxicologique pour la caract risation d une soumission chimique est la mise en place de techniques d analyse par chromatographie coupl e la spectrom trie de masse C est cette chromatographie en phase gazeuse coupl e la spectrom trie de masse GC MS qui met en vidence les stup fiants comme le cannabis l ecstasy le GHB ou les m dicaments de type neuroleptiques ou antihistaminiques Il s agit donc de technologies 520 lourdes r serv es des laboratoires sp cialis s Le r le en urgence est de pr lever assez t t et en quantit suffisante pour permettre toutes les analyses ult rieures Ce ph nom ne pr occupant est une des actualit s m dico l gales du xxi si cle Aux UMJ du CHU Jean Verdier elles ont repr sent en 2000 et 2001 pas moins de 6 7 des cas d agressions sexuelles chez les adultes avec un ge moyen de vingt sept ans pour les victimes L alcool y tait
98. patites de l infection VIH de la syphilis sont entrepris Si un bilan psychologique vis e m dico l gale est recommand au mieux r alis dans une m me unit ou un m me circuit comme Punit d Accueil des mineurs victimes AMIV int gr e au service de m decine l gale que je dirige c est l occasion de pr voir un suivi psychologique si n cessaire Surtout si les faits sont des actes r p t s commis dans lentourage familier ou par des proches Lorsque les victimes sont examin es sur r quisition judiciaire les autorit s judiciaires ont d j d but une enqu te et demandent un rapport m dico l gal au m decin d sign La r daction pr cise et pi cautionneuse de ce rapport fondamental montre 399 tout le savoir faire du m decin l giste Les donn es de lexamen clinique not es avec exactitude et consign es sur un sch ma par rapport des rep res anatomiques pr cis sont accompagn es des photos utiles Le rapport m dical descriptif note les d clarations de la victime au mot pr s En revanche c est au m decin l giste d argumenter la description des l sions en pr cisant leur nature leur origine leur gravit et leurs cons quences probables C est lui d indiquer si les l sions observ es sont compatibles ou non avec les faits si l tat d endormissement constat voque une soumission chimique r cente ou si la blessure d un poignet voque la trace d un lien ou une a
99. pistage de stup fiants chez les conducteurs Cette activit s est d multipli e partir de 2001 avec l introduction des articles sur la conduite sous l emprise de stup fiants dans le Code de la route Chaque jour nous recevons des r sultats alarmants I n y a pas un contr le routier on un accident de la voie publique sans que le risque de stup fiants ne soit cart Les risques li s l alcool sont d pass s par ceux li s la consommation des stup fiants C est tr s pr occupant La politique de capitaine de soir e ou la crainte de se faire contr ler par les gendarmes a certainement modifi le comportement routier Dans bon nombre de cas on c de le volant celui qui n a pas bu En revanche on va le c der ventuellement quelqu un qui a fum du cannabis ou pris une autre drogue dont on n imagine pas le risque pour la 491 conduite La toxicomanie est un fl au au m me titre que Palcool Quelles sont ses cons quences sur les comportements Le cannabis est de loin la drogue la plus consomm e Actuellement on fait tat de troubles consid rables dus au cannabis Des troubles du comportement avec des risques accidentog nes peuvent survenir mais l on se rend compte qu un temp rament d pressif est aussi plus important e d multipli par la consommation du cannabis Le risque suicidaire est augment car le cannabis est tr s anxiog ne beaucoup plus que la coca ne Une tude a t r alis e
100. pouvoir le pr senter d cemment TOXICOLOGIE ANALYTIQUE laboration et applications de m thodes de qualification reconnaissance et de quantification dosage des diff rents toxiques m dicaments botaniques chimiques hormonaux pr sents dans les diff rents fluides biologiques sang urine salive humeur vitr e liquide c phalo rachidien ou les diff rents tissus jusqu au tissu osseux ou dentaire 778 et pouvant avoir occasionn le d c s ou y avoir contribu La toxicologie analytique raisonn e se base sur les indications de la toxicologie clinique pour cibler telle ou telle recherche avant d largir son champ d investigation si n cessaire TOXICOLOGIE CLINIQUE tude des effets cliniques des stup fiants des poisons des diff rents m dicaments gaz et principes chimiques sur l homme 779 TRA ABILIT Du lieu du crime au tribunal une documentation doit suivre les pi ces conviction indiquant qui y a eu acc s afin de garantir leur int grit TRANSPORT APR S MISE EN BI RE D signe le transport du d funt dans son cercueil une fois la fermeture de celui ci effectu e Le transport apr s mise en bi re peut avoir lieu vers un cr matorium ou un cimeti re en France ou l tranger Lorsqu il y a changement de commune il implique une autorisation 780 pr alable de la mairie ou de la pr fecture de police pour Paris et se fait en pr sence d un officier de police
101. pr sent dans 31 des cas les benzodiaz pines dans 21 et les stup fiants dans 21 ces deux derniers associ s dans 29 des cas On le voit donc les trois produits potentiel toxicomanog ne les plus r pandus tendent leurs effets Leur diffusion s largit et s observe chez des sujets de plus en plus jeunes notamment pour 521 Palcool et le cannabis Voil qui n annonce pas le recul des ph nom nes de d linquance li s Pabus des substances illicites 522 Chapitre 9 LE M DECIN L GISTE ET LE MAGISTRAT DE L ENQU TE EN FLAGRANCE AU JUGEMENT La premi re fois que j ai p n tr dans une cour d assises c tait au bras de Jean Marc Rouillan le chef d Action directe Une entr e comme celle l 523 directement dans le box des accus s on s en souvient En fait l Histoire n a rien retenu de cette entr e si ce Rest les d clarations fracassantes du r volutionnaire demandant tre jug par un tribunal du peuple car il refusait celui de la R publique puis ressortant quelques minutes plus tard pour attendre dans une pi ce de la sourici re derri re la cour d assises la fin de la journ e et redire qu il attendait rien de la justice de son pays l poque j tais interne aux UMJ de l H tel Dieu Paris Mon r le consistait juste veiller sur ce M Rouillan qui avait entam une gr ve de la faim et transporter l individu alit et perfus sur so
102. proches du d funt AUTOPSIE SCIENTIFIQUE ou N CROPSIE Examen avec dissection pratiqu sur le corps d une personne d c d e dans le but de pr ciser les l sions responsables des sympt mes observ s d tablir les causes imm diates de la mort ou de juger des effets des traitements appliqu s La pratique d une autopsie scientifique n cessite une demande d autorisation la consultation du registre national des refus et des proches pour v rifier qu il 629 n existe aucune opposition religieuse personnelle en respect de la loi de mats 2002 mais aussi la v rification de absence d obstacle m dico l gal et de contre indications d c s par une maladie infectieuse d claration obligatoire AUTORIT DE LA CHOSE JUG E Autorit attach e la d cision de justice devenue d finitive emp chant que la m me affaire soit de nouveau port e devant le juge 630 AVOCAT Personne l galement autoris e agir en justice pour une autre personne en tant qu auxiliaire de justice Peut d poser des plaintes donner des conseils juridiques et repr senter des parties devant un tribunal p nal ou civil AVOCAT DE LA D FENSE Avocat inscrit au barreau d un tribunal de grande instance ayant la qualification l gale d auxiliaire de justice comme expert judiciaire inscrit pr s une cour d appel qui conseille un accus d s le temps de la garde vue et le repr sente 631 devant l
103. profil g n tique et des affaires irr solues clair es par les comparaisons possibles entre les donn es d un fichier et des traces ADN sans paternit jusqu alors Toutefois en m decine l gale tout est mesur par 220 plusieurs techniques avant de se prononcer ENTRETIEN AVEC E RIGAL Quel est le r le de la toxicologie Elle couvre de vastes domaines La toxicologie post mortem peut nous permettre de savoir partir de fragments d os ou de cheveux si un poison toxique ou un m dicament a t ingurgit La toxicologie analytique est m me de mesurer des doses tr s fines de produit utilis par exemple dans des crimes maguill s en accidents Ce qui aurait pu passer pour un crime parfait avec des allures d accident banal peut tre r v l aujourd hui par la qualit des analyses toxicologiques 221 Sur la sc ne de d c s le m decin l giste va penser douter de tout et ne pas faire de conclusions trop h tives Cela va le pousser effectuer de bons pr l vements qui vont pouvoir apporter des explications voire faire ressortir une affaire L utilisation de la toxicologie et des pr l vements faits de fa on syst matique est une des armes que l on utilise lors des pros aux assises Devant des cas tr s communs en apparence nous pouvons d couvrir beaucoup de choses Nous proc dons donc une toxicologie de d pistage rapide certes moins performante que des examens plus pouss s mais q
104. que c est un proc s pour l Histoire au m me titre que celui de Marie Besnard Il pose la probl matique du poids des expertises et de la prudence n cessaire dont un expert doit faire preuve en interpr tant des r sultats des techniques scientifiques On a bien vu que le toxicologue a reconnu l absence de GHB dans cette affaire contrairement qu il affirmait en 1997 Et l avocat de poursuivre son impitoyable argumentation On n a pas assez tir les le ons de l affaire d Outreau lorsque l on voit comment a t conduit ce proc s C est toujours celui qui est au fond du trou de faire la preuve qu il n y est pour rien Une erreur esi toujours possible mais pas une accumulation de b vues comme dans cette affaire Quant la victime soulag e elle demande que le cambrioleur qu elle a bien aper u et qui avait tu son mari soit recherch Mais douze ans apr s les faits les chances de le retrouver sont tr s 291 minces On ne peut que rappeler la n cessit encore plus dans le cadre des affaires criminelles de faire les pr l vements en double pour permettre une ventuelle contre expertise En pratique le m decin l giste s il exerce dans un v ritable centre de m decine l gale conserve les chantillons scell s en cong lation 20 C l issue de l autopsie ce moment l il peut laisser libre cours son c t obsessionnel Chaque pr l vement va tre identifi t
105. que leurs a n es 279 UN R LE SOCIAL MAJEUR Le m decin l giste ou l accueillant des unit s m dico judiciaires expliquera le r le de la police ou de la gendarmerie pour faire cesser de tels agissements Un entretien permet d aider les femmes comprendre Pimportance du d p t de plainte et de leur expliquer en quoi consiste une proc dure judiciaire et les cons quences qui en r sultent garde vue pr sentation au juge Dans de nombreux cas la prise en charge m dico judiciaire des victimes de violences conjugales qui est n cessaire peut sembler laborieuse d concertante car l on sait qu une victime de violences conjugales peut consulter entre deux sept fois avant de porter r ellement plainte ou de la maintenir Aux urgences m dico judiciaires un climat 280 de confiance doit s tablir avec le m decin qui va r diger le rapport pour faire constater les l sions physiques mais aussi le retentissement psychologique avant que le rapport m dical ne soit r dig pour la justice C est au m decin l giste de Pinstaurer DITT tablie d terminera l infraction p nale m me si les violences conjugales en elles m mes constituent un d lit et sont passibles du tribunal correctionnel Tous les probl mes restent r soudre pour la victime commencer par Ph bergement Le r le du m decin l giste au sein des UMJ est aussi de faire le lien avec les associations qui ont pour objectif de prop
106. qui appose des scell s TRANSPORT AVANT MISE EN BI RE D signe le transfert du corps du d funt avant que celui ci soit plac en cercueil Suite une lev e de corps m dico l gale le corps est transport ainsi vers un service de m decine l gale si une autopsie est pr vue Le transfert se fait habituellement d un domicile ou d un 781 tablissement de sant vers une chambre fun raire mais il peut aussi avoir lieu vers le domicile de la personne d funte Des d lais tr s stricts sont respecter pour que le transport avant mise en bi re puisse avoir lieu TRANSPORT DE CORPS Peut avoir lieu avant ou apr s la mise en bi re N cessite un v hicule particulier quip d un caisson r frig rant si avant mise en bi re Le corbillard est un v hicule sp cial de transport de corps dans lequel le cercueil est visible mais toujours s par de l habitacle 782 TRIBUNAL CORRECTIONNEL Il juge les d lits vol escroquerie abus de confiance coups et blessures graves Il peut prononcer des peines d emprisonnement jusqu dix ans vingt ans en cas de r cidive ou des alternatives l emprisonnement travail d int r t g n ral stage de citoyennet des amendes des peinescompl mentaires comme l interdiction d exercer une activit professionnelle Les d cisions du tribunal correctionnel sont susceptibles d appel exerc devant la chambre 783 correctionnell
107. qui indiquent une d fense et une protection des coups mais ce sont surtout les marques stri es lat ralement sur le cou qui attirent l attention du m decin l giste En effet il y a l pour lui des traces de lien un lien qui a laiss quelques fragments de fibres qui seront r cup r s par les techniciens de su nes de crime et qui vont expliquer le m canisme du d c s Il y a en bagarre c est certain Et dans cette rixe des coups ont t port s de part et d autre Aziz n a pas eu le dessus sans doute parc qu il tait sous l influence massive de l alcool et par cons quent dans l incapacit de se d fendre correctement C est ce point l qui sera v rifi par les pr l vements que va effectuer le m decin l giste sur place et qui vont permettre les premi res orientations apporter les premiers l ments de r ponse Parmi eux des l ments de datation du d c s prise de la temp rature examen du corps qui fourni une pr cision la plus importante alors que le corps est encore en place n a pas t boug et on a l les meilleures chances de communiquer des observations fiables Enfin voir les 131 lieux comprendre les l sions l on imagine le d roulement de la s ne la bagarre tout d abord puis la chute puis un moment d inconscience on de ralentissement qui permet celui qui va tre meurtrier sans doute malgr lui puisqu il passe lui m me un coup de fil au commissariat pour se d
108. quinze jours d intervalle avant que le bilan complet ne soi r alis Les radiographies vont montrer rien moins que deux fractures pari tale et temporale droites du cr ne Le bilan s arr tera l car l tat neurologique va tr s vite voluer vers une aggravation soudaine I faudra transf rer le nourrisson en neurochirurgie pour faire in extremis une d rivation qui le satvera de la mort puisque l h matome intracr nien 343 comprimait de plus en plus son cerveau Ces l sions vocatrices de traumatismes d ges diff rents avec une force initiale notable laissent planer un grand doute sur le fait que le p re jeune adulte pesant vingt fois le poids de son enfant ait occasionn ces violences Interrog il va d abord nier Puis devant le rapport m dico l gal de l imagerie r alis e la coh rence de l ensemble des examens et aussi par que l enfant a chapp de justesse la mort uniquement par l action des neurochirurgiens il va relater les faits Des faits d une grande banalit Fatigu apr s une nuit de garde il est rentr chez lui pour s effondrer et essayer de dormir Les cris du nourrisson qui r clamait simplement un peu d attention boire manger ou tre chang l ont suffisamment nerv e ce plusieurs reprises pour qu il gifle son fils avec force on lui ass ne quelques coups Rien de bien m chant Rien d extraordinaire Mais il avait oubli qu il pesait plus de cent kilos Banalit
109. r pondre Clairement Sans s tonner Sans se f cher Sans prendre parti Surtout pas D ailleurs si 551 le m decin l giste travaille au niveau scientifique qu on est en droit d attendre de lui il ma aucune raison de prendre fait et cause pour qui que ce soit Il ne doit prendre qu un seul parti celui de la science Entendons nous bien la m decine reste un art qui s appuie sur des instruments scientifiques Mais la m decine doit traiter le patient l tre humain La m decine l gale doit tre une science dont la seule part d art est la r daction du rapport m dico l gal et la synth se des r sultats objectifs scientifiques des examens qu il r alise La m decine l gale doit apporter la v rit et encore plus la remettre en cause Pexp rimenter pour la valider La photographie r alis e est faite avec les optiques les plus performantes les crans pour les lire sont choisis pour tre de haute d finition et leurs logiciels photos de grande qualit car ils deviennent instruments de diagnostic bien au del du monde informatique 532 uniforme et gris tre que l on conna t le plus souvent Les analyses histologiques utilisent des m thodes de coloration et de lecture pour rechercher des spermatozo des une n crose myocardique une atteinte traumatique du tissu c r bral tout aussi performantes que celles utilis es pour un diagnostic de tumeur La radioscopie en salle m thode des ann es
110. riment peut r aliser un relev dentaire correspondant aux recommandations d Interpol je me sens tout fait incapable de d crire les pathologies pr sentes en dehors des fractures et encore moins les travaux dentaires les obturations dentaires les amalgames 217 les composites ou tous les actes proth tiques avec une pr cision suffisante Je me contente de les mettre en vidence sur les clich s scanner 3D C est un d but Dans bon nombre de cas lorsque les m thodes d identifications classiques morphologiques radiologiques odontologiques et dactyloscopiques ne permettent pas de reconna tre un corps ou de le comparer correctement soit par manque de renseignements sur l tat ant rieur soit parce que les mutilations ou les transformations sont trop importantes ce sont les empreintes g n tiques qui prennent le relais partir de pr l vements de tissus en fonction de la conservation sang muscles cheveux os Mais comme toute identification il s agit galement d une technique de comparaison et Pempreinte g n tique obtenue partir d un corps ou des restes de corps doit tre confront e des l ments retrouv s chez la victime suppos e brosse 218 cheveux brosse dents s roth que etc ou aux pr l vements des ascendants et descendants de la victime potentielle Quand la victime n est m me pas X pouvant tre les s quences g n tiques des acides nucl
111. sans motif apparent pour avoir ma regard on mal parl C est encore plus d stabilisant parce qu il n y a pas pour la victime d explication elle ne peut pas se dire qu elle se trouvait fort tardivement dans un endroit r put chaud Au contraire c est dans une rame de m tro en allant au travail on dans la rue que cette violence surgit Il y a donc intrusion dans le milieu de vie de la victime ce qui la laisse encore plus traurmatis e 288 Qui sont les victimes Ces violences n atteignent pas une cible d sign e Elles peuvent tout autant s exercer sur un jeune o un bon p re de famille La victime est de tout ge de toute race de toute confession T n y a pas de fronti res mais malheureusement il y a quelquefois des agressions racistes entre les diff rentes ethnies ou groupes confessionnels LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL Un autre type de violences quotidiennes concerne Pensemble des agressions au travail Lorsque l on voque le sujet le harc lement moral ou sexuel vient l esprit avec les effets parfois mortels de ce 289 qu on appelle la souffrance au travail Bien plus prosa quement dans la r alit que rencontre le m decin l giste clinicien les faits divers de violences au travail sont souvent d origine ext rieure Dans la d cennie 1990 le nombre des arr ts de travail dus des agressions a doubl et le ph nom ne est devenu suffisamment inqui tant p
112. se du suicide tonne et interpelle Que pouvait il bien faire l cette heure Pourquoi se serait il suicid Certes l entreprise traversait quelques difficult s mais elle n tait pas en p ril Luc la g re avec une nergie que tous s accordent lui reconna tre celle d un patron qui s implique tous les jours et ne m nage pas sa peine 192 La mort de Luc va tre lourde de cons quences de nombreux h ritiers contacter et autant d interrogations sur le devenir de cette industrie encore bien dynamique L arme une arme de guerre non d clar e peut avoir ti d pos e dessein par un tireur qui aura maguill son crime en suicide Pas de motif Pas de document ni de lettre laiss s ni son bureau ni chez lui L enqu te va se poursuivre Enfin dernier myst re si l orifice d entr e particuli remen important correspond bien l arme s il existe bien un orifice de sortie dans la trajectoire de l autre c t de la t te il n existe pas de trous dans l habitacle de sa berline O le projectile s est il perdu Pourquoi n estil pas dans la trajectoire Aurait on d plac le corps de Luc apr s l avoir abattu et l aurait on install ensuite l int rieur de l antomobile presque en exposition dans ce coin de la cour de Lusine qui le jour lev serait devenu fr quent Avec la nuit 193 qui est tomb e depuis longtemps la petite pluie fine le faible clairage l ambiance est digne d
113. sexuelles inadapt es soit par crainte 408 du sexe oppos soit par hypersexualit ou comportement s ducteur inappropri envers les adultes chez le jeune enfant Mais l plus encore la prudence est de mise et le m decin l giste se gardera bien de reproduire l erreur d Outreau o soit dit en passant seulement trois des trente enfants avaient pass un examen m dico l gal examen que le jeune juge d cid ment bien peu exp riment avait choisi de remplacer par un examen psychologique jug moins traumatisant au lieu de b n ficier d une vision compl mentaire si utile dans des cas extr mement complexes Encore eut il fallu qu il ait eu recours un r el service de r f rence proximit Le voyage de Dunkerque Lille o des unit s performantes peuvent r pondre ces questions tait il si difficile entreprendre qu on y ait ainsi renonc pendant toute la longue instruction Je suis convaincu puiss je tre convaincant que la prise en charge des abus 409 sexuels n cessite l intervention de praticiens sp cialis s et multidisciplinaires sp cifiquement form s habitu s travailler ensemble dans des unit s de r f rence qui accueillent souvent ce type de victimes Ils poss dent l exp rience le savoir faire et le savoir tre L intervention syst matique du m decin l giste d s qu il pressent des abus sexuels offre la victime et la Justice les meilleures chanc
114. situation afin de l orienter au mieux vers le ou les gestes th rapeutiques ad quats Et c est d j beaucoup Mais c est l autopsie psychologique qui nous le r v le en remontant le fil de la crise suicidaire les personnes g es ou les actifs voient rarement des sp cialistes et leur m decin traitant ne leur accorde que peu de temps d coute lorsqu ils voquent les premiers signes annonciateurs d une telle crise Pourtant ce r el probl me concerne quasi quotidiennement les m decins dans leur pratique qu elle soit hospitali re ou extra 74 hospitali re En g n ral la r ponse est st r otyp e Reposez vous Je vous donne un arr t Je vous prescris un tranquillisant Si Von ne dispose pas des statistiques moyennes du temps de parole offert chaque patient l on dispose en revanche de celles des arr ts de travail consentis et de la prescription des fameuses benzodiaz pines ces tranquillisants tout faire dont les Fran ais sont les premiers consommateurs au monde en juger au quotidien sur les sc nes de suicide la bonne th rapeutique n est pas encore en pratique INFORMER POUR PR VENIR 75 Cela fait bien longtemps que ce probl me m int resse chaque victime de suicide rencontr e me conforte dans la volont d informer pour pr venir Pour mieux aborder ce fl au en milieu urbain j ai dirig la fin des ann es 1990 une th se de m decine
115. sous la direction de Bernard Marc 19 au 21 avril 1995 Boulogne Coredge 1995 1 cd rom Guide des conduites m dico l gales l usage des infirmi res B Marc Paris Masson 1999 7 L infirmier e et les toxicomanies Strat gies de soins l h pital B Marc G Simon Paris Masson 2002 Malfraitances et violences Prise en charge du petit enfant de l adolescent de l adulte de la personne g e Sous la direction de B Marc Paris Masson 2004 Encyclopedia of forensic and legal medicine Eds J Payne James et al dont B Marc Amsterdam Elsevier Academic Press 2005 4 volumes Guide infirmier des urgences B Marc P Miroux I Piedade et al Issy les Moulineaux Elsevier Masson 2008 REMERCIEMENTS mes proches qui vivent le quotidien d un m decin l giste mes coll gues et mon quipe m dico l gale Aux soignants et aux m decins des services d urgence de Bondy et de Compi gne ceux qui mont form et donn leur amiti Fr d ric Odile Mariannick Romain Didier ric Mich le Michel Lionel Paul Daniel Christian ceux qui mont soutenu dans mes projets Olivier et Walter Aux magistrats des cours d appel de Paris et 10 d Amiens magistrats du Parquet juges d instruction pr sidents de cour d assises qui mont reconnu comme expert Aux policiers et gendarmes de Seine Saint Denis et de POise rencontr s au quotidien mes
116. travaill ensemble m decins l gistes odontologistes m dicaux l gaux et techniciens de la police technique et scientifique L identification par comparaison ante post mortem est une m thode performante qui peut tre tout aussi efficace et beaucoup plus rapide que l analyse ADN Lorsqu il faut retravailler sur des chantillons post mortem pas toujours de bonne qualit le travail peut devenir tr s long Un corps pem tre d truit par le feu il peut tre alt r par un s jour prolong dans leau on dans un milieu naturel particulier Tous ces l ments sont donc prendre en compte Dans bon nombre de cas la m thode de comparaison des empreintes et des l ments biologiques va se faire gr ce des l ments de proth ses La premi re identification est r alis e gr ce la photographie On compare le visage de la personne avec les photos prises de son vivant ef ces l ments peuvent tre tout fait formels et suffisants Et plus les signes de destruction du corps s accumulent plus on va s loigner des simples l ments 229 d identification visuelle pour aller vers des l ments anatomiques taille groupe ethnique scoliose arthrose Et l on ira aussi vers l existence d un corps tranger qui pourra tre m dical ou dentaire comme une proth se auditive on une couronne Enfin si l on ne parvient pas trouver d l ments probants et si toutes les autres m thodes n ont pas pu aboutir l
117. un groupe de cinquante cinq personnes examin es pour conduite sous l influence de stup fiants aux urgences m dico judiciaires du centre hospitalier de Compi gne dans un m me laps de temps dix minutes en moyenne s parent le d pistage urinaire du pr l vement sanguin et de P valuation clinique et dont nous avions les 504 taux sanguins de THC Cette valuation clinique repose sur les crit res de la fiche d valuation remplie par le m decin en application de Particle L 235 2 du Code de la route Elle comprend des signes cliniques regroup s par type signes physiques fr quence cardiaque et pression att rielle signes visuels mydriase ou myosis absence de r activit la lumi re troubles de l quilibre et de la vision preuve doigts nez nystagmus mouvement oscillatoire involontaire et saccad du globe oculaire tremblements troubles du comportement ralentissement 505 agitation troubles de l tat psychique anxi t agressivit En les cotant de 0 absence de signe pathologique 2 pr sence d un signe tr s pathologique comme tachycardie gt 120 min mydriase 210 mm agitation grave et sachant que plusieurs signes peuvent tre pr sents chez un m me patient la moyenne de notre s rie a t de 4 32 pour un maximum de 6 Nous avons surtout observ que les perturbations cardio vasculaires sont des signes pr coces auxquels succ dent lor
118. une ligne de conduite n cessaire pour le m decin l giste du futur instruit par l exp rience connaissant les limites de son action d gag de la crainte des circonstances ext rieures du jugement que l on portera sur lui le m decin l giste expert IL q Li 599 prouvera dans toute sa pl nitude la peur de sa conscience propre et la gravit de sa responsabilit 600 POSTFACE R cit autobiographique certes mais surtout vibrant plaidoyer pour la pratique d une profession m dicale dont on peut redouter la d sh rence face aux cueils conomiques et financiers la Justice est pauvre et Ph pital plus attach aux vivants les victimes ne le sont elles pas le plus souvent qu aux morts D ailleurs la profession d expert judiciaire mexiste pas il ne s agit pas que de la reconnaissance dune comp tence et d une exp rience au sein d une 601 pratique m dicale classique Pourtant la lecture de cet ouvrage d montre l envi Pimportance de la m decine l gale et judiciaire parmi les stabilisateurs d une Soci t et notamment travers les ges depuis la plus haute Antiquit Les exemples pr sent s illustrent parfaitement les probl matiques rencontr es face la violence la maltraitance la mort donn e Le m decin l giste y concourt puissamment m me si c est dans la discr tion l effacement et la retenue il ne peut gu re
119. victime et toutes les discussions pendant un 370 proc s vont tre orient es sur cette notion de consentement I est rare d avoir des agressions sexuelles caract ris es avec des violences tr s importantes elles ne sont pas inexistantes mais beaucoup moins nombreuses On rencontre beaucoup de victimes qui ont t viol es mais elles n osent souvent pas porter plainte parce que cela r v lerait un tat de faiblesse Je crois qu une campagne d information et de sensibilisation serait utile pour communiquer sur le fait que le viol n est pas seulement la violence li e l agression sexuelle mais aussi une agression sexuelle sans consentement Qui sont les auteurs Dans de nombreux de cas ce sont des proches ou des personnes rencontr es depuis un certain temps I y a beaucoup d agressions sexuelles par soumission chimique I est assez rare d avoir en dehors d histoires tr s m diatis es des 371 agressions sexuelles concernant une victime choisie an hasard Cela concerne d autres types d agressions et l lorsqu il y a passage l acte il y a souvent aussi un deuxi me acte associ de violence voire de meurtre On est alors dans une autre cat gorie d agressions sexuelles Avez vous trait des cas d agressions sexuelles sut des hommes Oui bien s r La part d agressions sexuelles sur des adultes masculins n est pas exceptionnelle du tout I y a une norme sous estimation de ce genre d agressio
120. vitent cette confrontation avec les victimes Lorsque ces violences sexuelles touchent des mineurs la loi p nale a rig un rempart particulier comme un rappel du tabou de l inceste en punissant le viol de vingt ans de r clusion criminelle lorsqu il est commis sur un mineur g de moins de quinze ans ou s il a t commis par un ascendant ou une personne ayant autorit beau p re oncle moniteur ducateur etc 365 Malgr cela le nombre d agressions sexuelles ne cesse d augmenter LE M DECIN L GISTE ABONN AUX ASSISES Les chiffres d s de la Justice rapport annuel publi par la sous direction de la statistique et des tudes du minist re de la Justice fran ais attestent du nombre des condamnations aux assises Les plus r cents accessibles ceux des condamnations prononc es sur le territoire national en 2006 indiquent 461 condamnations pour homicides volontaires et 386 pour violences volontaires ayant entra n la mort En 366 m me temps 1 391 condamnations pour viols devant des assises pour majeurs ou pour mineurs soit 62 de lensemble de toutes les condamnations aux assises On comprend mieux que le m decin l giste qui accueille dans son unit les victimes de violences sexuelles devienne vite un abonn des assises avec le redoutable privil ge d avoir t le seul r ellement examiner la sc ne du crime le corps et l intimit de la victime Je me livre cet exercice de
121. y parviennent pour que ne suivent pas les signes de Panoxie du manque d oxyg ne avec la cyanose qui bleuit les extr mit s la face et les mains surtout alors qu apparaissent les p t chies ces clatements en t te 97 d pingle des vaisseaux les plus fragiles victimes de la pression sanguine qui augmente dans les capillaires particuli rement ceux des conjonctives de la peau du visage ou des muqueuses Puis surviennent le ralentissement du c ur la perte de conscience et les convulsions qui agitent le corps qui se heurte souvent sur les rebords proches et rel che les sphincters laissant s couler ce sperme dont la chute au pied des pendus des gibets dans les croyances m di vales faisait pousser la magique mandragore C est cet effet que cherchent les furieux adeptes des pendaisons auto rotiques qui bien souvent se transforment accidentellement en banales pendaisons quand le m canisme salvateur ne fonctionne plus ou que le petit banc servant reprendre quelques centim tres pour soulager 98 d autant la tension du lien et donc respirer bascule du mauvais c t les privant alors des quelques centim tres salvateurs Enfin c est l agonie avec les gasps ces mouvements respiratoires d sesp r s puis l arr t respiratoire et au final l arr t cardiaque qui signe la mort apr s un d lai de quelques minutes C est ce long d lai qui explique que bon nombre de pendus peu
122. 1950 permettant de visualiser les fractures les plus importantes et de localiser un corps tranger m tallique est balay e par les techniques d imagerie scanner tridimensionnelle et d imagerie par r sonance magn tique avec des pr cisions de lordre du millim tre dans les trois dimensions La toxicologie analytique identifie et dose des substances toxiques et hormonales pr sentes la quantit de quelques nanogrammes par millilitre quelques milliardi mes de gramme par millilitre Le m decin l giste s il veut pr tendre cette qualit doit lire les publications 533 scientifiques francophones et internationales Il doit assister aux congr s internationaux et confronter son exp rience aux exp riences des autres quipes Il doit communiquer publier exposer ses r sultats la critique de ses coll gues leurs remarques constructives ou leur d saccord ce qui lui vitera pat la suite une erreur Au moment o je termine ce chapitre je reviens du dix septi me congr s international m diterran en de m decine l gale o j ai expos l int r t d un examen crois m dico l gal et psychologique chez les personnes handicap es victimes d abus sexuels Suivre une telle proc dure chez les mineurs comme chez les personnes avec handicap mental aurait pu viter l affaire d Outreau par exemple Affaire o seul Pexamen psychologique a t r alis chez la 534 quasi totalit des mine
123. 6 coups volontairement port s sur un enfant ou un adolescent g de moins de quinze ans occasionnant une Incapacit totale de travail c est dire la g ne totale pour toutes les activit s courantes de l enfant se lever manger s habiller jouer dormir selon son ge les peines sont doubl es lorsque l auteur des faits est un ascendant l gitime naturel ou adoptif ou toute personne ayant autorit sur le mineur On voit bien que la capacit du m decin l giste clinicien d terminer les dur es d incapacit totale de travail au sens p nal pouvant donc s appliquer des personnes qui ne travaillent pas tels que les enfants a toute son utilit dans ce cas Encore faut il que les autorit s de justice de police ou de gendarmerie soient saisies de ces cas C est alors que peut tre utilis e la possibilit qu ont les 337 professionnels de sant m dicaux et param dicaux de signaler des violences rest es ignor es lorsque les victimes ne sont pas en mesure de le faire elles m mes soit aux autorit s m dicales ou administratives soit aux autorit s judiciaires Ces signalements sont possibles sans enfreindre le secret professionnel car le code p nal indique au sujet des d rogations au secret professionnel article 226 14 C P que celui ci n est pas applicable celui qui informe les autorit s judiciaires m dicales ou administratives de s vices ou privations dont
124. ADN MITOCHONDRIAL ADN mt Forme particuli re d acide d soxyribonucl ique contenu dans les mitochondries et non dans les noyaux cellulaires LADN mt r siste plus longtemps que l ADN ordinaire et peut se retrouver dans les tissus les plus divers fragment osseux cheveu sans son bulbe dent ce qui en fait un outil int ressant dans l identification de restes 617 humains par exemple Contenant moins d informations cet ADN mitochondrial provient uniquement de la m re et constitue au total un outil moins performant que l ADN cellulaire nucl aire AGRESSION Action soudaine d une cause humaine qui provoque volontairement une l sion de l organisme ou du psychisme AJOURNEMENT Report ou suspension d une audience 618 p nale ou civile ou d un proc s une date ult rieure ALL GATION Toute affirmation d un fait lors d une plaidoirie devant une cour Il revient d habitude la partie qui all gue de ces faits d en apporter la preuve au proc s par exemple lors d un proc s p nal lPaccusation le minist re public repr sent par l avocat g n ral d appuyer par des preuves son assertion que le pr venu a commis le crime pr sum 619 ME RAY E CANON Syst me de rainures en spirale l int rieur du canon d une arme feu tirant des projectiles de type balle pour leur donner une plus grande pr cision Ce type de canon existe dans les armes de poing modernes
125. CES ET MALTRAITANCES SUR LES MINEURS Depuis Ambroise Tardieu qui au milieu du xix si cle donna son nom au syndrome des enfants battus l examen et le constat des l sions de violences ou de maltraitances sur les mineurs constituent des activit s quotidiennes pour les m decins l gistes 298 cliniciens Ils participent la prise en charge en urgence des mineurs assur e par les services de p diatrie pour les soins et l hospitalisation Car les violences chez des mineurs notamment tr s jeunes telles que les maltraitances par carences de soins ou alimentaires ne posent pas uniquement des probl mes de diagnostic et de traitement aux m decins et au personnel soignant La prise en charge m dico l gale le suivi social et judiciaire les actions de pr vention les proc dures de signalement les r gles selon lesquelles on r dige les certificats m dico l gaux la n cessit de l apport des preuves doivent tre parfaitement ma tris s de ceux qui accueillent les jeunes victimes de violences ou de maltraitances Le m decin l giste conna t la pioc dure et sait judicieusement conseiller les p diatres pour qu ils prot gent efficacement l enfant 299 L importance des violences sur les mineurs ne cesse de cro tre Une note de la Direction centrale de la s curit publique police dat e du 13 mars 2008 donne une id e pr cise des faits recens s en France en 2007 par les 80 000 policiers sous les ordre
126. Foenix Les Violences scolaires ditions Demos 2008 803 Bertrand Ludes Patrice Mangin Les Empreintes g n tiques en m decine l gale Paris Tec amp Doc Lavoisier Cachan d m dicales internationales 1992 W D S Mclay Association of police surgeons Clinica forensic medicine London New York Pinter for the Association of police surgeons 1990 Jason Payne James Anthony Busuttil William Smock Forensic medicine clinical and pathological aspects San Francisco Greenwich medical media 2003 Ed by Jason Payne James et al En dopedia of forensic and legal m dicine Amsterdam Elsevier 804 Academic Press 2005 Cyril John Polson D J Gee and Bernard Knight The essentials of forensic m dicine 4 th ed Oxford New York Toronto etc Pergamon press 1985 Perrine Rogiez Thubert La Parole est au cadavre ditions Demos 2008 Pekka Saukko and Bernard Knight Knights forensic pathology 3rd ed London Arnold 2004 805 Ed by Margaret M Stark Clinical forensic medicine a physicians guide 2nd ed Ottawa Humana Press 2005 Bernadette S rig Une Psy la prison de Fresnes ditions Demos 2008 806 MENTIONS L GALES La copie de ce fichier est autoris e pour un usage personnel et priv Toute autre repr sentation ou reproduction int grale ou partielle sur quelque support que ce soit de cet ouvrage sans le consentement de lauteur de ses ayants
127. IDIT S Aspect de couleur violac e des t euments due au d place ment du sang dans le corps qui va se fixer vers les zones les plus basses d clives selon la position du corps Ces lividit s se constituant progressivement partir des premi res heures du d c s les lividit s pourront indiquer si le corps a t mobilis chang d une position verticale pendaison une position horizontale une fois d pendu Les lividit s 710 initialement mobiles la pression vont se fixer apr s vingt quatre heures LOI 5 JUILLET 1985 Dite aussi Loi Badinter tendant Pam lioration et l acc l ration du processus d indemnisation des victimes d accidents de la circulation impliquant un v hicule terrestre moteur LUMINOL R actif faisant briller les traces de sang utilis comme test pr liminaire de la pr sence du sang 711 MAGISTRAT Juge rend les d cisions ou procureur de la R publique requiert une peine le plus souvent en mati re p nale en sa qualit de d fenseur de la soci t c est le minist re public MANDAT D ARR T Document mis par un juge ou un magistrat autorisant la police arr ter un individu Un mandat d arr t est g n ralement mis lorsque les forces de l ordre ont pr sent des preuves 712 suffisantes pour convaincre le juge ou le magistrat qu il y a des raisons de croire qu un crime a eu lieu et que la personne d sign e dans
128. La manifestation de la v rit judiciaire ne s impose jamais d embl e et toutes les investigations humaines scientifiques techniques et m dicales seront n cessaires pour aboutir une conclusion s rieuse Pour ce faire quelles que soient la configuration des lieux et les difficult s contextuelles la premi re rigueur laquelle les enqu teurs sont tenus concerne ce que nous appelons dans notre jargon le gel des lieux autrement dit les photographies De la qualit de ce r flexe d pend la qualit des premiers l ments de lenqu te si pr cieux pour donner ensuite la direction que prendront les investigations venir si importants 123 pour permettre d lucider l affaire dans Pavenir Si les l ments ne sont pas pr serv s c est mission impossible Sur place la patience est de rigueur Pas question pour le m decin l giste de se pr cipiter sur le corps Il faut avant tout observer ce qui se passe Et surtout ne pas contaminer la sc ne du crime ou du d c s suspect Dans un premier temps il s agit de se v tir pour aller sur la sc ne de crime et de proc der dans Pordre D abord prendre des photos de la sc ne compl ter par une vid o si besoin est et cela sans entrer dans la zone sensible de la sc ne du d c s proprement dite Le zoom optique fait fort bien Paffaire sans laisser de trace de pas ni bousculer quelque fragment important Le l giste se doit d tre un bon photograph
129. Parfois une mutilation sexuelle est d couverte de l excision du clitoris Pinfibulation o les l vres partiellement d coup es sont sutur es entre elles gages de la souffrance pass e lors de cette mutilation et de la souffrance venir qui attestera de la virginit lors du mariage Si 386 la victime de sexe f minin tait vierge avant Pagression la d floration est recherch e caract ris e au sens m dico l gal du terme par une d chirure de la membrane de l hymen jusqu la paroi vaginale Au d but cette plaie de la membrane de l hymen qui ferme l entr e vaginale saigne Puis la cicatrisation se fait d s la premi re semaine Les d chirures de Phymen sont peu nombreuses elles surviennent essentiellement sur sa partie inf rieure et d passent rarement une deux Lorsque l examen a lieu distance des faits on notera une d chirure compl te allant du bord libre de lPhymen jusqu la paroi vaginale consid r e comme signe sp cifique de p n tration sexuelle Dans d autres cas si la p n tration ma t que digitale ou incompl te les d chirures de l hymen peuvent tre insuffisantes nallant pas jusqu linsertion de l hymen sur la paroi vaginale Il est alors d licat de faire la diff rence entre 387 des encoches physiologiques et des incisures traumatiques incompl tes pouvant se rencontrer en cas de tentative de p n tration Gare l erreur d appr ciation De
130. Quand il ne r agit plus vraiment plus c est l affolement Appel par les premiers secours et les policiers sur place le m decin l giste intervient L agitation est son comble Certains de ses amis tapent contre les murs de l immeuble D autres sont effondr s abattus H b t s surtout de n avoir rien pu faire pour porter secours Jacky Le diagnostic m dico l gal l aussi sera malheureusement simple et rigoureux Tout comme les m thodes d analyses utilis es La phrase qui r sume le rapport m dico l gal destin au procureur claque comme une d tonation le d s de Jacky au vu de l examen et des pr l vements r alis s est attribu une intoxication massive par morphiniques et alcool Les jours suivants les journaux voqueront le sympathique Jacky le jovial Jacky lamical Jacky que regrettent d j tous les comit s des f tes dans lesquels il tait actif Cette mort qui lui avait t pr sent e comme tant mieux que la vie par ceux qui se pr tendaient ses amis Ceux qui lui ont fait avaler le pire mensonge qui 515 soit Le plus fatal aussi La mort de Jacky fut tellement brutale que l h ro ne retrouv e dans ses narines est all e directement agir sur le cerveau et n a pas pris le temps de se diluer dans le sang p riph rique comme l attesteront les analyses toxicologiques pratiqu es L INTERROGATOIRE D UNE VICTIME PERMET DE SUSPECTER UNE SOUMISSION CHIMIQUE L interrogatoire d
131. Substance trang re l organisme et potentiellement n faste comme un virus une toxine ou une bact rie Toute administration de substances par voie orale intraveineuse ou intramusculaire peut tre d tect e par des r actions immuno enzymatiques de type antig ne anticorps dans diff rents fluides biologiques urine sang salive Cette 623 r action est la base des tests de d pistage APPEL Recours par lequel une d cision de justice est port e devant une juridiction sup rieure afin d tre rejug e Depuis quelques ann es en France un appel existe pour les proc s criminels devant une cour d assises L appel d assises a lieu alors devant une autre cour d assises ex jugement d assises au TGI de Bobigny appel de ce jugement d assises au TGI d vry 624 ARR T Voie de recours par laquelle une partie Pinstance porte l affaire devant la juridiction sup rieure ASPHYXIE M CANIQUE Pour Pasphyxie m canique quatre grandes causes sont habituellement rencontr es a suffocation un m canisme externe compression par un poids cl au cou qui comprime les voies respiratoires et emp che les changes gazeux de la respiration 4 pendaison m canisme de striction et compression 625 du cou oblique majoritairement suicidaire a strangulation striction par lien avec action exerc e de fa on quasi horizontale 4 submersion asphyxie en raison de l im
132. Vorthauer qui conna t bien la situation souligne le probl me dans sa postface La m decine l gale n existe pas Pourtant sur nos petits crans tous les soirs les l gistes apparaissent aux c t s des policiers des gendarmes des magistrats Et personne n aurait d voil cette supercherie L explication est pourtant simple De tout temps la m decine l gale repos sur une part d expertise sur la synth se de connaissances et d une pratique C est cet exercice m dical qui fait la sp cificit du m decin l giste Ce qui ressemble une sp cialit de 583 psychiatrie un dipl me d tudes sp cialis es selon la formulation actuelle celui qui compl tera cette sp cialit par l exercice de la psychiatrie m dico l gale deviendra psychiatre et m decin l giste Titulaire d un dipl me d tudes sp cialis es de biologie le biologiste se tournera vers la g n tique Pidentification par l ADN vis e m dico l gale et deviendra un g n ticien m decin l giste D autres iront vers la toxicologie et on constatera l existence de toxicologues m decins l gistes ou de toxicologues pharmaciens l gistes puisque ces sp cialit s de laboratoire peuvent galement accueillir des pharmaciens biologistes D autres encore titulaires d un dipl me d tudes sp cialis es en chirurgie traumatologique ou en m decine interne orientation d urgence deviendront des m decins l gis
133. a vous concerne Tout pr s de nous aujourd hui en France dans votre d partement dans votre ville dans votre rue des actes de violences intol rables des actes de barbarie ont t sont ou seront commis Sur ce point je suis d accord avec Jonathan Littell a VOUS CONCETNC VOUS VETTEZ bien que a VOUS COncCerne 414 LA MALTRAITANCE SUR PERSONNES AGEES EN CONSTANTE PROGRESSION Commen ons donc avec une maltraitance si r pandue si proche de nous si banale qu on Poublierait presque C est un m decin l giste le professeur Michel Debout membre du Conseil conomique et social qui a remis en janvier 2003 au secr taire d tat aux personnes g es le rapport qui lui avait t command en septembre 2001 sur le th me Pr venir les maltraitances aux personnes g es Dans ce rapport il tait fait tat de plaintes et de signalements de maltraitances sur personnes g es recens es par les statistiques du r seau ALlo Maltraitance personnes g es ALMA 67 des 415 faits auraient lieu domicile les trois quarts des plus de quatre vingt cinq ans vivent chez eux ou dans leur famille contre 29 en maison de retraite ou structure m dicalis e Les trois quarts des victimes de maltraitances sont des femmes tr s g es veuves et d pendantes physiquement incontinence probl mes respiratoires ce qui correspond au d s quilibre femmes hommes dans les 3 et 4 ges Les vio
134. a lieu distance des faits le m decin l giste sait rechercher des indices pouvant se rencontrer au d tour de situations d abus sexuels Ce que la victime ne dit pas avec des mots elle le dit avec des maux C est l galement que le r le de la psychologue qualifi e en victimologie prend toute son importance pour aider d chiffrer ces signes La liste est longue et ce ne sont que des indices et non plus des preuves comme peuvent l tre les pr l vements permettant une identification g n tique Que dire par 407 exemple de la petite fille qui en coutant les explications fournies sur l examen qu elle subit sans rien dire des faits la concernant prend doucement un poupon et une poup e pour les poser ostensiblement Pun sur l autre avant de reproduire un mouvement de va et vient du poupon sur la poup e De nombreux signes peuvent alerter le m decin l giste exp riment et attentif chez tous les types de victimes difficult s uriner aller la selle dormir ou manger refus initial de se faire examiner attitude agressive ou angoiss e comportement suicidaire ou autodestructeur avec recours aux drogues ou Palcool automutilations et fugues r gression chez Penfant nur sie ou incontinence f cale troubles du comportement ou changement brusque dans la fa on dont un jeune adulte handicap mental se conduit troubles d attention ou de concentration de la victime adulte pratiques
135. a n gative il ne s agit pas de mort par projectile d arme feu ni de mort par blessure d arme blanche soit par Paffirmative il s agit d une mort asphyxique par pendaison Toutes ses conclusions ou exclusions doivent tre tay es Si son compte rendu peut liminer des causes de mort traumatique par exemple le l giste doit absolument r server ses conclusions si elles ne peuvent pas tre formelles par exemple hypoth se v rifier par les 163 pr l vements toxicologiques effectu s et ne doit pas affirmer sans savoir ou si le moindre doute existe l d me pulmonaire existe mais est il li une asphyxie m canique ou par un empoisonnement Le rapport m dico l gal relate les circonstances de d couverte par le m decin et mentionne l tat des lieux de propret les traces autour du corps l odeur la pr sence d insectes comme il r pond clairement aux premi res questions des officiers de police judiciaire ou du magistrat concernant le d lai de la mort l identification du d c d la nature du d c s criminelle accidentelle ou suspecte Le rapport indique pourquoi une autopsie m dico l gale est n cessaire pour le diagnostic m dico l gal et les raisons pour lesquelles elle semble justifi e le procureur saisi de l affaire jugera de son opportunit 164 judiciaire Celui ci peut alors requ rir une information pour recherche des causes de la mort s
136. a responsabilit p nale de sa r ducation c est la m decine l gale judiciaire ou 58 criminologique C est ce vaste champ d activit que je vous invite explorer au fil des pages de ce livre 59 Chapitre 1 LES MORTS VIOLENTES PAR SUICIDE ACCIDENT Parmi les morts violentes le plus souvent rencontr es par le m decin l giste les morts par suicide figurent en t te de liste Ce ph nom ne concerne galement plus largement le corps m dical confront la pratique des urgences de la traumatologie de la r animation de la psychiatrie comme il concerne 60 m decins g n ralistes pouvoirs publics assistantes sociales jusqu aux assureurs charg s des diff rentes indemnisations et au monde du travail depuis quelques retentissantes histoires de suicide au travail attribu es un harc lement ou un puisement au travail Mais celui qui est le plus fr quemment et le plus directement en premi re ligne c est le m decin l giste pour qui la r alit s illustre d images plus petturbantes les unes que les autres malgr Phabitude LE SUICIDE PREMI RE CAUSE DES MORTS VIOLENTES 61 Ce probl me majeur de sant publique a t qualifi en 1999 de grande cause nationale sans que les choses changent vraiment Depuis des journ es nationales de pr vention du suicide sont organis es le Pr Debout professeur de m decine l gale la facult de m decine de Saint t
137. accident L utilit du l giste cette fois ci dans son r le d valuation du dommage corporel a encore t soulign e Je suis convaincu que le recours au m decin l giste est n cessaire et capital dans ces cas avec des ITT importantes des pronostics vitaux engag s souvent Cette loi s applique aussi dans le cas o l accident constitue un d lit routier pr vu par la justice p nale comme les accidents avec d lit de fuite accidents sous l emprise alcoolique art L 324 du code de la Route et de stup fiants article L 235 du code de la Route accidents au del des vitesses autoris es 295 Autant de cas o le m decin l giste interviendra au sein des urgences m dico judiciaires si la structure dispose de ces moyens pr cieux Autant de cas o il manquera pour des affaires o son r le a toute son utilit et son importance m me si ces faits divers semblent si banals aux automobilistes que nous sommes pour la plupart d entre nous Comment ne pas se r jouir plus de vingt ans apr s la loi Badinter que la politique de la route se soit pr occup e en priorit de diminuer le nombre de victimes avec le succ s que l on conna t dans un pays qui d tenait de tristes records d ins curit routi re Voir moins de victimes quel que soit le ph nom ne de violence qui les a concern es c est le souhait le plus cher des m decins L gistes ou non 296 297 Chapitre 5 LES VIOLEN
138. ace et tout mat riau comme une surface m tallique abrasion d une aile de v hicule contre un rebord par exemple ACC L RATEUR Carburant mat riau ou substance utilis s pour augmenter la puissance d un incendie d clench essence asperg e sur un corps bouteille de gaz dans un foyer d incendie papiers r pandus pour faciliter un incendie 606 ACCIDENT CORPOREL Action soudaine d une cause ext rieure involontaire qui provoque une l sion de l organisme ACCIDENT DE LA CIRCULATION Au sens de la loi Badinter loi de 1985 sur l indemnisation des victimes d accidents de la voie publique accident impliquant un ou plusieurs v hicules terrestres moteur de la motocyclette au poids lourd ACCIDENT DU TRAVAIL 607 Accident quelle qu en soit la cause survenu par le fait ou l occasion du travail toute personne salari e ou travaillant quelque titre ou en quelque lieu que ce soit pour plusieurs employeurs ou chefs d entreprise Les accidents de travail mortels entra nent un obstacle m dico l gal et l intervention du m decin l giste sur la sc ne de d c s ACCUSATION PARQUET Branche de l institution judiciaire charg e de conduire les proc dures contre un accus Le procureur est responsable du d but de l instruction et 608 de la poursuite des personnes ayant une responsabilit dans les violations du droit p nal Le procureur agit ind pendamment et ne d pend hi
139. ais elle plongea le petit prince dans une grande m lancolie Que fais tu l dit il au buveur qu il trouva install en silence devant une collection de bouteilles vides et une collection de bouteilles pleines Je bois r pondit le buveur d un air lugubre Pourquoi bois tu lui demanda le petit prince Pour oublier r pondit le buveur Pour oublier quoi s enquit le petit prince qui d j le plaignait Pour oublier que j ai honte avoua le buveur en 475 baissant la t te Honte de quoi s informa le petit prince qui d sirait le secourir Honte de boire acheva le buveur qui s enferma d finitivement dans le silence Et le petit prince s en fut perplexe Les grandes personnes sont d cid ment tr s tr s bizarres se disait il en lui m me durant le voyage Labus de substance conduit utilisateur sous influence d une drogue l agression en raison du style de vie de la d sinhibition de la lev e des barri res morales et sociales de l absence de raisonnement critique l utilisateur sous l influence d une drogue devient victime en raison de son incapacit d tecter les agresseurs et les conduites risque de 476 Pinconscience ou de la n cessit de se mettre en danger pour obtenir son produit addictif n importe quel prix M me celui de sa vie L agression de son c t conduit l abus de substances pour tenter d
140. ale scientifique Le but est bien de v rifier d attester par diff rentes m thodes scientifiques valid es une hypoth se de d part qui 541 peut s av rer totalement fausse Alexander Fleming s tonna de voir une absence de prolif ration bact rienne sur des milieux de culture contamin s par des spores celles du Penicillium Il men d duisit pas qu il allait tre le p re de la p nicilline et de Pantibioth rapie tout enti re Il se posa d abord la question de savoir si ces milieux de culture n taient pas tout simplement trop peu enrichis ou pollu s par un toxique ce qui aurait galement expliqu ce qu il avait observ Savoir observer c est bien C est m me fondamental Mais la v rit mest pas seulement ce que l on voit Interpr ter ce que l on a constat sans v rifier sans prouver ses hypoth ses naboutit pas des conclusions valides mais des erreurs Et elles ne sont pas n gligeables 542 ENTRETIEN AVEC E RIGAL A quels moments rencontrez vous la magistrature trois moments Dans un premier temps de l enqu te nous rencontrons les magistrats de terrain c est dire les procureurs les substituts du procureur et les officiers de police judiciaire qui sont pr sents au d part pour des enqu tes de flagrance Les OP sont v ritablement nos correspondants au quotidien Ils sont les d l gu s de cette magistrature de terrain et sont inform s de toutes les af
141. alit criminelle L ventail de ces violences est tel que les diff rentes violences sexuelles ont t divis es par le code p nal fran ais en agressions sexuelles qui supposent l emploi de la violence de la 355 contrainte de la menace ou de la surprise et en atteintes sexuelles qui sont exerc es sur des victimes sans violence contrainte menace ni surprise comme des exhibitions pornographiques qui leur sont impos es L on pourrait croire que les agressions sexuelles dont les viols d finis par l article 222 23 du code p nal comme tout acte de p n tration sexuelle de quelque nature qu il soit commis sur la personne d autrui par violence contrainte menace ou surprise concernent les adultes et que les atteintes sexuelles concernent principalement les mineurs surtout tr s jeunes L actualit criminelle ne nous laisse pas longtemps nos illusions Des affaires aussi retentissantes que les proc s d Outreau ou de Fourniret allongent la liste des mineurs victimes de violences sexuelles de meurtres sexuels d attouchements et de viols Une foule d anonymes rejoint chaque jour les diff rents services m dico 356 judiciaires qui accueillent les victimes d agressions sexuelles Des unit s re oivent m me sp cifiquement les mineurs comme l unit m dico judiciaire pour mineurs de l h pital Trousseau Paris C est dire si le probl me est important On sait que les violences sex
142. an est retrouv pendu cette branche d arbre les pieds touchant presque le sol la t te inclin e vers l avant avec ce rictus particulier des pendus Son lien il l avait lui aussi s lectionn avec soin un large cordage qu il utilisait pour d placer les meubles dans son atelier Tout dernier message 6 combien symbolique I met fin une vie qu il avait consacr e son travail ef son pouse Une vie qui ne pr sentait plus d int r t pour lui puisque tout semblait s effacer brutalement Jean est d couvert 81 v tu de son plus bel habit ses yeux celui de son travail celui qu il aimait rev tir tous les jours d une vie qu il aurait jamais voulu voir s couler sans remous jamais Comme l eau de l tang o il aimait p cher an temps des jours heureux HAUT DEGR DE PR M DITATION Des diff rentes tudes on retient que cette volont suicidaire si elle est nette et fr quente s exprime souvent discr tement et qu il existe un rapport entre Pacte suicidaire et la longueur de la vie ou de la maladie plut t qu un rapport strict entre la gravit de P tat de sant physique et le suicide Ce qui interroge 82 chez les personnes g es commettant un suicide souvent encore assez valides c est le d calage observ par le m decin l giste qui effectue l examen post mortem entre les modes de suicides violents d une part et d autre part des conditions de vie satisfaisantes
143. analyse ADN sera le compl ment d informations qui aidera l identification Pensez vous qu il y aura des progr s techniques dans les ann es venir La technique en elle m me est aujourd hui tr s aboutie Elle pourra tr s certainement se perfectionner mais je crois qu il n y aura plus de r el bond technologique comme celui auquel l on a pu assister il y a quelques ann es Je crois que les progr s qui pourraient survenir se placent peut tre davantage 230 au plan technique dans la rapidit de l analyse et de la diffusion des informations On construit des banques g n tiques qui nous permettent d tre plus efficaces Les banques de donn es se constituent au niveau national et commencent devenir internationales Plus on aura d informations plus on aura des ressources de comparaison Les m decins arrivent ils conjuguer leurs disciplines et la toxicologie en milieu hospitalier Oui le milieu hospitalier change et volue Aujourd hui plus rien n est possible sans un plateau technique Nous avons des m decins qui savent quelles analyses r aliser quels moyens employer quels bons pr l vements faire et comment les conserver I faut par ailleurs un choix judicieux concernani la technique celle qui aura le meilleur quilibre entre le temps employ la qualit de travail et le co t Est il vraiment 231 besoin d utiliser une m thode d identification ADN alors qu une personne peut
144. angereux C est pour cela qu elle court pr cipitamment avec difficult car ses bauts talons ne lui permettent bas une course effr n e L homme ne lui laisse aucune chance il est arm Les t moins voient ce moment l le canon d une arme qui scintille lorsque l individu passe sous les r verb res Puis c sont des bruits des bruits assourdissants trois d tonations trois clairs Quelques secondes apr s une autre d tonation retentit Puis 155 plus rien L homme s est tu Les policiers vont quadriller la sc ne I va falloir conduire les curieux qui se rassemblent sur les lieux loigner les journalistes en mal de gros titres pour la rubrique faits divers l abri des bandes jaunes indiquant polie ne pas traverser les techniciens de sc nes de crime se mettent au travail une fois que les services de secours ont constat le d c s irr m diable de la victime et celui de l auteur des faits La mort de ce dernier tait plus vidente vu les d g ts intracr niens qu il avait subis Peu peu pas pas la sc ne de crime est explor e On recherche des douilles des projectiles Les photos succ dent aux photos les mesures aux mesures tout ce qui peut tre utile l enqu te est pr lev scell r pertori avec une rigueur indispensable dans ce cas d homicide C est alors que le m decin l giste va apporter aussi des l ments et raconter les derniers instants v cus par 156 ces deu
145. ar cette imagerie L autopsie permet non seulement de conna tre les causes de la mort accidentelle mais aussi de retrouver les groupes l sionnels vocateurs d un type de configuration de choc choc arri re cou cerveau rachis cervical choc lat ral rate foie c tes bassin choc frontal thorax aorte face cr ne membres choc avec un enfant dans un si ge cou rachis cervical abdomen pi ton renvers membres inf rieurs bassin cr ne thorax rachis Au cours de l autopsie Pon recherche des signes internes de port de ceinture l sions du sternum des muscles du rachis lombaire des ailes iliaques et des 111 visc res abdominaux mais aussi de pathologie pr existante pouvant expliquer une conduite inadapt e ant c dents cardio vasculaires ou neurologiques Cependant l autopsie perd beaucoup de sa valeur lorsque le m decin l giste ma pas pu voir les v hicules et les lieux agissant comme un des membres de lP quipe des enqu teurs de terrain car c est bien d une quipe dont il s agit Je ne voudrais pas clore ce passage consacr aux morts banalement violentes sans voquer celle sur les lieux du travail Si la justice est le plus souvent saisie de laffaire en cas de mort imm diate car l enqu te est n cessaire pour d terminer les responsabilit s et Pexistence ventuelle d une faute de l employeur la bonne pratique m dico l gale celle que j esp re r aliser d
146. ar un effet accidentel incendie soit par un effet volontaire cr mation pour faire dispara tre un corps CR MATORIUM Lieu o sont pratiqu es les cr mations des corps humains CRIMES 665 Infraction p nale la plus grave jug e par la cour d assises passible d emprisonnement jusqu une peine de r clusion criminelle maximale de perp tuit laquelle peuvent s ajouter d autres peines amende peines compl mentaires Exemples de crimes homicide volontaire violences volontaires ayant entra n la mort sans intention de la donner vol aggrav de violences mutilantes Les peines d emprisonnement pr vues pour un crime sont la r clusion criminelle crimes de droit commun ou la d tention criminelle crimes politiques pouvant aller jusqu la perp tuit Pour les 666 personnes morales soci t s associations le crime peut tre sanctionn par une amende D CLARATION PR LIMINAIRE Expos fait par chacune des parties au d but d un proc s Donne un aper u des arguments juridiques et pr sente les preuves qui seront produites plus tard durant le proc s D DOMMAGEMENT Indemnit accord e en compensation d un dommage droit civil synonyme 667 de r paration ou indemnisation L indemnisation est calcul e en partie en fonction des diff rents pourcentages de pr judice d termin s par l expertise m dicale en dommage corporel D FENDEUR La partie attaqu
147. ar un trauma cr nien majeur chez le pompier caillass dans son v hicule en allant potter secours En face souvent des agresseurs similaires d une affaire l autre agresseurs que voit le 293 m decin l giste charg de se prononcer sur une compatibilit avec une garde vue Des personnalit s marqu es par une sociopathie ou une personnalit limite au sens de la pathologie mentale Des agresseurs au pass impr gn de violence souvent sous l influence de l alcool et ou de substances psychotropes au moment des faits Des hommes et des femmes en proie des in galit s socio conomiques au ch mage et la pr carit la difficult de s int grer Des personnes sous l influence des m dias des croyances ou des revendications de tout ordre Enfin dans ces violences du quotidien les victimes des accidents de la circulation sont multiples et ne sont pas dans la plupart des cas l origine de Paccident Depuis la loi du 5 juillet 1985 tendant Pam lioration de la situation des victimes d accident de la circulation et l acc l ration des proc dures d indemnisation dite loi Badinter es victimes hormis 294 les conducteurs de v hicules terrestres moteur som indemnis es des dommages r sultant des atteintes leur personne qu elles ont subies sans que puisse leur tre oppos e leur propre faute l exception de leur faute inexcusable si elle a t la cause exclusive de l
148. as t t moin Je soussign X certifie avoir examin une personne d clarant se nommer X qui affirme avoir t victime de Cette personne se plaint ce jour de Lors de mon examen clinique je constate Bien s r le m decin l giste recherche aussi des violences non exprim es spontan ment voire ni es la victime ne d sirant pas inconsciemment se retrouver face la gravit de la situation C est sp cialement dans ce contexte que le d pistage des violences conjugales est particuli rement ardu des traces traumatiques pouvant aussi injustement tre attribu es des violences conjugales 266 Il est important d effectuer avec minutie la datation pr cise des l sions physiques d aspect m dico l gal ecchymoses h matomes contusions griffures retrouv es lors d un examen clinique syst matique L emplacement des l sions r v le au m decin la nature des violences les l sions si gent surtout au niveau du visage des extr mit s des avant bras l sions de d fense des bras traces d empoignades du cou marques de strangulation des jambes coups de pieds Mais elles peuvent aussi se retrouver sur le cuir chevelu et sur importe quel endroit du corps surtout chez une victime frapp e terre Je suis tomb e dans l escalier je me suis cogn e dans une porte Trop souvent des explications incoh rentes sont avanc es Au m decin l giste de les saisir
149. as su s attacher la vie La tristesse est sans doute li e cette expression de souffrance que pr sentent les pendus En effet dans de rares cas la pendaison provoque la rupture des vert bres cervicales et la mort imm diate la pendaison des condamn s mort anglo saxons celle inflig e aux chefs nazis apr s le proc s de Nuremberg celle de Sadam Hussein plus r cemment Presque toujours l obstruction laryng e occasionn e par le lien de pendaison agit comme un obstacle externe au passage de l air Au mieux il peut se produire une mort r flexe par compression laryng e dans la presque totalit des cas le d c s par pendaison est occasionn par une asphyxie dite m canique car elle a pour m canisme l action ext rieure du lien qui bloque la libert des voies a riennes donc le passage de Pair de l ext rieur vers 96 les zones d changes respiratoires des poumons Avant la mort dans la pendaison asphyxique se succ dent trois phases D abord arrivent des troubles sous forme de vertiges avec une congestion puis une acc l ration de la fr quence respiratoire et du rythme du c ur et des sueurs profuses C est pendant cette phase tr s angoissante que le pendu essaie parfois de se d crocher ou de desserrer le lien qu il porte autour du cou On le retrouve ainsi parfois quelques doigts gliss s sous la corde ou le lien tentant de desserrer un moment l entrave Trop rares sont ceux qui
150. ase obstacle m dico l gal qui figure en haut du certificat de d c s Sans ce cochage tellement n cessaire pourtant et au demeurant obligatoire lors d un suicide on peut cacher parfois involontairement un drame familial ou un meurtre d une femme tr s g e pour un simple h ritage Conduites sous influence 104 Les morts violentes sont parfois bien plus banales et tout aussi sinon plus encore choquantes On aurait presque oubli que la route avec ses milliers de morts annuels est la premi re cause de mortalit des jeunes de dix huit vingt quatre ans et qu elle est l origine d une centaine de d c s par an pour les moins de dix ans cras s lorsqu ils traversent ou renvers s lorsqu ils circulent v lo Aujourd hui les d faillances des v hicules expliquent que tr s peu d accidents mortels et dans plus de neuf cas sur dix les causes sont humaines La vitesse excessive les conduites sous linfluence de lalcool et des stup fiants sont des risques majeurs aujourd hui L intervention m dicale se fait souvent dans le cadre 105 d une enqu te judiciaire puisque dans ces cas la mort ne peut pas tre consid r e comme naturelle et qu elle peut mettre en cause des responsabilit s Le code de proc dure p nale dans son article 319 ne dit il pas Quiconque par maladresse imprudence inattention n gligence ou inobservation des r glements aura commis involontairement
151. aspect financier par exemple Souvent une femme sous l emprise d un mari violent n a aucune ressource car elle ne travaille pas Et tr s vite la pression conomique exerc e par l auteur des faits va devenir tr s importante Une femme dans le besoin et surtout si elle a des enfants retournera sans doute vivre aupr s de son mari m me s il est violent car il subviendra aux besoins financiers de sa famille Mettre en route des proc dures c est aussi d clencher la machinerie judiciaire avec son lot d incertitudes et de doutes Le passage brutal d une vie p nible avec une apparence sociale pr serv e un h bergement en foyer d urgence est nm barri re tr s difficile franchir EN FRANCE UNE FEMME MEURT SOUS LES COUPS TOUS LES DEUX JOURS 273 Les textes p naux ont beaucoup volu depuis trente ans le viol reconnu comme crime en 1980 est passible de la cour d assises le viol conjugal est reconnu et puni par la loi depuis 1994 dans le nouveau code p nal P nalement on consid re que si ces actes sont effectu s par le conjoint ou le concubin ils sont reconnus comme circonstance aggravante Cependant malgr toutes ces avanc es les urgences m dico judiciaires la sensibilisation des pouvoirs publics et l action des d l gations aux droits des femmes ce sujet reste tabou Il est tr s difficile de briser le mur du silence qui abrite cette violence huis clos Dans les faits selon lenqu te du Pr H
152. asse de seconde est calme pos e intelligente mais un peu anxieuse Cependant le contact se fait facilement l examen Sadia pr sente de nombreuses l sions Toutes r centes et correspondant bien ses d clarations Elles ont un aspect en forme forme d un objet contondant rigide tuyau plastique qu elle revoit dans 348 la main de son p re et forme de l sions de flagellations de l sions par le ceinturon qu elle voit passer des mains de sa m re celles de son p re ils ont port des coups avec ce que la justice qualifie d armes par destination Sadia n a pas pu cacher une ecchymose an front et un b matome qui l auraient trahie aupr s de ses amis et de ses proches Mais ce sont les l sions les moins importantes puisque l examen c est toute l paule gauche qui est le si ge d une ecchymose o l on retrouve les traces de contusions provoqu es par le tuyau Le sein gauche et l paule droite portent galement les marques d une flagellation par un ceinturon mais aussi de coups par ce tuyau qui a servi la battre utilis comme une matraque souple Ce sont encore des l sions convergentes d ecchymoses sur toute la face post rieure du bras gauche avec lequel elle a tent de se prot ger et qui constitue un syndrome de broiement Ce sont aussi des ecchymoses convergentes sur trente centim tres par dix centim tres sur toute la face ant rieure du bras droit et de 349 l avant bras droit qu
153. at Lyon A Storck 1892 tienne Martin Pr cis de m decine l gale Paris Gaston Doin et Cie 1932 797 tienne Martin Pr cis de m decine l gale 3 d enti rement remani e Paris G Doin et Cie 1950 Mathieu Joseph Orfila Octave Lesueur Trait des exhumations juridiques et consid rations sur les changements physiques que les cadavres prouvent en se pourrissant dans la terre dans l eau Paris B chet jeune Librairie de la Facult de m decine 1831 Ambroise Par La Mani re de traiter les plaies pr sentation et pr face de Marie Madeleine Fragonard Paris PUR Cologny Suisse Fondation Martin Bodmer 2007 Reproduction en fac simil de P dition de Paris Veuve J de Brie 1551 Paru sous 798 le titre La maniere de traicter les playes faictes tant pat hacquebutes que par fleches et les accidentz d icelles comme fractures et carie des os gangr ne et mortification Louis Roche Jean Pierre Do Liliane Daligand M decine l gale clinique 2 d compl t e Collection Abr g s de m decine Paris Masson 1985 Camille Simonin M decine l gale judiciaire 3 d Collection Les Pr cis pratiques Paris Maloine 1955 Ambroise Tardieu avec la collaboration de Z 799 Roussin tude m dico l gale et clinique sur l emboisonnement Paris J B Bailli re et fils 1867 Ambroise Tardieu tude m dico l gale sur l infanticide Paris J B Bailli r
154. ation des corps implant g n ralement dans un h pital Le terme est aujourd hui remplac par chambre mortuaire MORT Arr t irr versible des fonctions vitales de l individu respiratoire syst me nerveux central cardio vasculaire et d composition du corps L atteinte l int grit du cadavre est aujourd hui un 720 d lit passible de un an d emprisonnement et mille cinq cents euros d amende art 225 17 code p nal Cependant elle peut avoir lieu dans trois cas sp cifiques proc dure judiciaire p nale autopsie m dico l gale dons d organes loi de mars 2002 pr l vement pour des greffes L accord du d funt ou de la famille est obligatoire don du corps la science d funt qui livre son corps la science MORT NATURELLE Souvent issue fatale d une maladie la 721 personne d c d e tait suivie et son d c s n tonne pas outre mesure MORT SUSPECTE On peut parler de mort suspecte lorsqu on est en pr sence de l sions ne permettant pas d expliquer l tiologie du d c s ou d un tat du corps ne permettant pas de juger des circonstances du d c s Mort brutale d une personne jeune sans cause vidente telle que la mort subite d un sportif par exemple Rien ne laissait supposer une telle issue 122 MORT VIOLENTE ACCIDENTELLE Mort en relation directe avec un traumatisme accidentel Le lien de causalit est vident La case obstacl
155. ation p nale Mais le m decin l giste a bien d autres missions et le docteur 17 Marc nous les expose sans artifices parfois avec des num rations qui peuvent choquer mais comment faire autrement M me si le ton se veut professionnel on sent au del des mots combien l exercice de ce m tier laisse des traces comme au d tour de ces phrases Je suis triste l issue de ces examens Je suis triste pour l humanit dont je fais partie La lecture de ce livre ma permis d en apprendre norm ment sur le travail du m decin l giste bien plus que des ann es d exp rience Et en m me temps au fil des pages j ai pris un coup de vieux Les choses ont tellement chang Mon premier cadavre comme disent les flics c tait une nuit Poissy dans les Yvelines Une noy e sortie de la Seine ligot e dans la position du f tus Les chairs en lambeaux les os 18 apparents Podeur insoutenable Nous mavions ni blouse ni gants ni masque Rien pour faire les constatations sur le corps Ses mains pendaient presque d tach es des avant bras Il n y avait pas de l giste non plus Alors un ancien ma dit probablement pour me tester Si on la transporte comme a on ma aucune chance de r cup rer ses empreintes La d composition aura fait son uvre et il sera impossible de l identifier Mais je voulais Pidentifier cette femme Je voulais retrouver le salaud qui lui avait fait a Alors je
156. aussi p trochimiques ainsi que des analyses microscopiques Les pr l vements ADN eux permettent d apporter des l ments tr s importants concernant l identification et d avoir une comparaison ante et post mortem Avoir une empreinte g n tique est une tr s bonne chose pour nous mais encore faut il pouvoir la comparer avec une empreinte g n tique connue C est pour cette raison que chaque empreinte relev e est int gr e au Fichier national des empreintes g n tiques 227 Comment proc dez vous pour identifier un corps Notre m thode de comparaison pour l identification formelle peut tre r alis e par d autres l ments que l ADN Par exemple lorsque l on n a pas de banque de sang pour effectuer des comparaisons sur des gouttes que l on aura pr lev es il est bien plus efficace d avoir une radiographie de comparaison Ou bien d avoir un compte rendu op ratoire avec le num ro d une proth se que la personne a port e et de pouvoir ainsi comparer des l ments ante mortem formels avec d autres post mortem C est le cas pour l identification dentaire Par exemple lors du relevage et de l identification des victimes de l accident du Concorde la plupart avaient b n fici de travaux dentaires assez sophistiqu s et bien r pertori s L identification a donc t possible sur le terrain sur plus des trois quarts des corps avant m me qu ils ne 228 soient extraits du lieu du crash Nous avons tous
157. aux la pr sence d ecchymoses inexpliqu es L interrogatoire est d autant plus performant qu il est men par un m decin l giste exp riment ou tout du moins avec ses conseils Dans un second temps un examen m dico l gal s impose avec la recherche de l sions de violence ou qui permettent d voquer une agression sexuelle raillures p ri vaginales ecchymoses de la face interne des cuisses par exemple Au moindre doute un examen gyn cologique et anal est r alis dans notre r seau par un m decin l giste clinicien sp cialis pour apporter toutes les preuves de Pagression sexuelle au sein du centre de r f rence 518 que sont les UMJ L imp ratif pour le m decin l giste ou le m decin toxicologue sollicit est de guider les pr l vements de sang et d urine dans des conditions sp cifiques pour permettre les techniques de chromatographie avec spectrom trie de masse de les conserver au froid et l obscurit Id alement selon le protocole de PAFFSAPS une fiche de liaison entre le clinicien r alisant la prise en charge m dico l gale et le toxicologue est tr s souhaitable Cette fiche doit comporter l heure suppos e des faits le moment des pr l vements le s traitement s habituel s de la victime en particulier benzodiaz pines hypnotiques le soir ses consommations drogues alcool et un ventuel traitement s datif ou anxiolytique depuis Pagression Les d pistages
158. aux et moyens salle d autobsie quip e pour les autopsies m dico l gales et scientifiques cases r frig r es pour les d c s hospitaliers et m dico l gaux personnel form L EAU UN PI GE MORTEL Le m decin l giste est le m decin des morts 90 violentes Mon propos mest pas d en faire un catalogue proche de ceux qui structurent les trait s de m decine l gale et les encyclop dies m dico l gales mais de pr senter les cas les plus frappants Notre environnement prend parfois une trange allure quand il est vu travers l il du l giste Fleuves rivi res lacs canaux et rivages marins toute cette eau qui nous entoure et que nous appr cions comme promeneurs ou vacanciers peuvent devenir des pi ges mortels Les noyades accidentelles sont les plus fr quentes personnes ne sachant pas nager eau trop froide et plus brutalement chute en mer chute de l thylique dans un cours d eau chute de P pileptique face contre terre dans une flaque enfant dans une baignoire etc Le candidat au suicide a souvent recours la noyade g n ralement associ e une prise de toxiques ou d alcool plus rarement facilit e par des liens ou un poids autour du corps ou 91 dans les v tements mis par le suicidant lui m me La noyade suicidaire se voit en eau courante et domicile dans des baignoires Les causes criminelles des noyades sont rares mais l on peut les rencontrer dans les homicides de personnes
159. bas e sur l exp rience m dico l gale des urgences m dico judiciaires en Seine Saint Denis Requis par les autorit s judiciaires pour les examens de d c s non naturels les m decins l gistes cliniciens examinent chaque ann e de nombreuses victimes en prenant compte des motifs des contextes des moyens de suicide La th se avait compar les donn es recueillies sur les suicides mortels en 1992 et en 1999 par les m decins l gistes en Seine Saint Denis Elle avait pour but de d gager des l ments de compr hension utiles la pr vention du ph nom ne 76 du suicide avec la comparaison entre le d partement de Seine Saint Denis le 9 3 et les chiffres r gionaux et nationaux Sur 116 cas en 1992 et 195 en 1999 le rapport hommes femmes tait de deux hommes pour une femme un ge moyen du suicide de 45 ans environ Dans cette tude le taux de mortalit par suicide chez les personnes g es inqui tait parce qu il avait doubl entre 1992 et 1999 repr sentant le second pic de mortalit par tranche d ge Ph nom ne que j ai continu observer partir de 2004 au Sud Est de la Picardie La liste des moyens comprenait des moyens tr s l taux comme les pendaisons dans plus d un tiers des cas les suicides par armes feu dans 20 des cas un peu plus que les d fenestrations li es la vie dans les grands immeubles Enfin les intoxications dans un peu plus de 15 des cas mortels bon nombre
160. book com Z CRIMINOLOGIE ET SOCI T Bernard Marc Profession s m decin l giste Pr face de Georges Mor as Dr Bernard Marc Profession m decin l giste Le quotidien d un m decin des violences Pr face de Georges Mor as 2 Postfa du Dr Walter Vorhauer Les entretiens ont t r alis s par lodie Rigal journaliste zE book com SOMMAIRE Du m me auteur Remerciements Pr face Avant propos Introduction I Les morts violentes par suicide accident II Les sc nes de crime M L autopsie la virtopsie et les analyses scientifiques toxicologie g n tique IV Les violences du quotidien conjugales urbaines de pr dation V Les violences et maltraitances sur les mineurs VI Les agressions sexuelles VII Les violences intol rables torture barbarie 4 DU M ME AUTEUR Urgences m dico judiciaires O Diamant Berger M Garnier B Marc coordonnateurs Paris Doin Assistance publique H pitaux de Paris 1992 M decine l gale et toxicologie B Marc Paris Ellipses 1994 M decine l gale m decine du travail sant publique toxicologie Bernard Marc et al Mini book 7 Paris d J B Bailli re 1991 Urgences m dico judiciaires Nouvelle dition O Diamant Berger M Garnier B Marc coordonnateurs Paris Doin Assistance publique H pitaux de Paris 1995 5th Cross Channel conference on forensic medicine Ressource lectronique
161. ciaire et ne r v ler que le strict n cessaire pour la protection de la sant de l enfant en dehors de l interpr tation de la nature de tous les autres l ments Il faut essayer de donner toutes les informations Et c est pour cela que l examen m dico l gal rev t cette importance Le magistrat va poser des questions sur la nature des l sions sur la force exerc e sur le fait que le coup a pu tre donn par un homme ou par une femme sur le fait qu un objet a pu tre utilis contre l enfant ou sur la dur e d une maltraitance par carence alimentaire ou de soins Dans les unit s bien organis es chacun a un r le bien d fini 925 Le p diatre aura celui d interlociteur avec les parents pour parler de sant il restera discret sur le m canisme des l sions Le m decin l giste lui s en tiendra aux crit res m dico l gaux pour communiquer les informations n cessaires au magistrat et ainsi permettre de mieux prot ger l enfant ce moment l le magistrat le p diatre et le m decin l giste se retrouvent associ s anim s d une m me volont appliquer les mesures de protection de l enfance Y a t il beaucoup de maltraitances sur mineurs Ce n est pas notre lof quotidien mais plut t pluri hebdomadaire dans un h pital o il y a des services de p diatrie importants Ces maltraitances concernent les mineurs de tous ges y compris les adolescents et pr adolescents Leur r v lation est plus impo
162. cident mortel qu il faut appr hender et 114 photographier avec pr cision les lieux les machines Penvironnement bruit clairage encombrement circulation installations de s curit Au moindre doute c est seulement sur place que lon peut pratiquer ou faire pratiquer des pr l vements dans Patmosph re le local la machine les produits utilis s sur les lieux Mais c est aussi sur place y compris et peut tre plus encore lorsqu il s agit d un suicide sur les lieux du travail que le m decin l giste peut reprendre toute sa place de m decin en allant vers les t moins et coll gues de travail qui secondairement ventuellement pourront b n ficier d un soutien psychologique En allant vers eux le n cessaire d samor age pourra s accomplir d samor age que les enqu teurs ne sont pas m me de r aliser alors qu ils sont si utiles par ailleurs sur le terrain Oui la pratique m dico l gale actuelle est bien une pratique d quipe Ceux qui ne lont pas compris sont d j 115 d pass s avant que d tre tout simplement des m decins l gistes du pass 116 Chapitre 2 LES SC NES DE CRIME Ali c est le m decin l giste Ah bonsoir docteur C est le lieutenant On a besoin de vous On vient de retrouver une femme morte sur la commune de On pense que c est criminel C est au de la rue Tout commence par un coup de fil sur le mobile de la 117 perma
163. cin de la violence est donc confront quotidiennement et plusieurs fois par jour ce fl au La consommation de drogues illicites et la criminalit constituent des ph nom nes dont on ne se lasse pas de discuter avec une visibilit m diatique puissante et un vif int r t dans les conversations de tous Les gens sont d autant plus int ress s qu ils connaissent untel ou untel qui en prend ou dont le fils en prend RELATION TABLIE ENTRE DROGUE ET VIOLENCE 470 De multiples tudes nord am ricaines ont trait de la relation entre les drogues illicites et la criminalit en accordant une attention particuli re aux probl mes de consommation chez les personnes judiciaris es et la criminalit commise par les toxicomanes notamment la criminalit violente On sait qu une proportion significative d individus judiciaris s tous ges et sexes confondus consomme une substance psycho active illicite de fa on r guli re Concernant les stup fiants le cannabis tr ne de tr s loin en t te de liste suivi par la coca ne et l h ro ne cette derni re effectuant actuellement une remont e spectaculaire Si la drogue joue directement un r le pr pond rant dans la commission du d lit pour lequel certains d tenus sont incarc r s on la retrouve surtout comme motif pour commettre des d lits C est pout obtenir des moyens d acqu rir la drogue recherch e que l implication criminelle des toxi
164. cinq cents euros jusqu trois mille euros en cas de r cidive et de certaines peines compl mentaires ex suspension du permis de conduire Les contraventions sont r parties en cinq classes selon leur gravit et les peines qui leur sont applicables Exemples conduite sans permis tapage nocturne diffamation ou 655 injure non publique CONTUSION Trace de coup ou de traumatisme La contusion est occasionn e par le choc inflig par un objet contondant par exemple coup de b ton ou par le choc d un corps sur une surface dure par exemple chute sur un rebord de meuble Dans les deux cas l importance de la contusion d pend de l nergie cin tique variant selon la vitesse et le poids 656 COURS D APPEL Juridictions du second degr qui connaissent par la voie de l appel des demandes tendant la r formation partielle ou l infirmation des jugements rendus par les juridictions du premier degr tribunaux de grande instance tribunaux d instance tribunaux de commerce conseils de Prud hommes tribunaux des affaires de S curit sociale etc La cour d appel est pr sid e par le Premier pr sident et de son c t le minist re public est dirig par le procureur g n ral Les cours d appel ne rendent pas des jugements mais des arr ts Leurs d cisions mais 657 seulement en ce qu elles ne seraient pas conformes au droit sont susceptibles de pourvo
165. comanes la notion de violences verbales ou physiques d abus sexuel de m re battue qui nous les ont fait rencontrer bien d autres occasions que Pexamen de compatibilit d un tat de sant avec la mise en garde vue Le fait d avoir t victime d abus sexuel dans l enfance est un indicateur fort de risque de prise d alcool et de drogues l ge adulte Inversement la consommation de stup fiants ou d alcool soit par l auteur soit par la victime soit par les deux augmente le risque d agression sexuelle et diminue la capacit de r sister l agression Aux premi res loges pour observer le m decin l giste peut 486 attester de la corr lation forte entre violence par le partenaire et abus de substance comme l alcool ou les drogues long terme la victime d abus sexuels souvent d prim e d valoris e fait usage d alcool ou de drogues pour faire face une situation stressante ce qui aggrave les choses en particulier en la d socialisant Les femmes victimes fument plus boivent plus d alcool et se droguent davantage Quand elles sont encore une fois victimes d une agression sexuelle quelle coute obtiennent elles aupr s des policiers ou des gendarmes qui ne voient plus en elles que des pensionnaires de leurs cellules de garde vue ou de d grisement Quelle coute obtiennent elles aupr s des m decins et des soignants des services d urgence qui les ont si souvent soign
166. comanes est si 471 importante dans des vols l talage ou par effraction dans la revente de drogues et dans une moindre mesure la prostitution L observation de terrain faite par le l giste le policier le gendarme ou le magistrat mest ni plus ni moins alarmiste que les tudes des criminologues des sociologues et des pid miologistes sur les donn es que nous r coltons au quotidien Par rapport la date de publication de leurs tudes nous sommes simplement en avance sur leurs conclusions les ph nom nes de toxicomanie changent vite et de nouvelles drogues s invitent la vitesse grand V dans la liste des stup fiants quelques overdoses mortelles plus tard Les propri t s psychopharmacologiques des drogues conduisent adoption de comportements violents et les observations cliniques et toxicologiques que nous 472 avons pu faire dans les diff rents services o jai travaill apportent de l eau ce moulin Il est vrai que le besoin incessant du consommateur de se procurer une drogue dispendieuse Pincitera recourir des activit s d lictuelles pour financer sa consommation Cela est surtout valable pour une drogue comme lh ro ne ou la coca ne mais les drogues le plus souvent rencontr es cannabis alcool ou les fameuses benzodiaz pines ces tranquillisants si largement consomm s sont bien moins ch res Ces derniers b n ficient en plus en France en tout cas du remboursement alor
167. compte rendu des d bats dans la presse 662 est interdit La publication du jugement ne doit pas indiquer l identit du mineur Si la culpabilit du mineur est reconnue la cour d assises doit se prononcer sur le choix entre une mesure ducative placer le mineur dans un tablissement ducatif le remettre ses parents ou une personne digne de confiance ou si elle l estime n cessaire une peine en tenant compte des circonstances de l infraction et de la personnalit du mineur La cour d assises des mineurs peut donc prendre des mesures ducatives d cider titre principal ou compl mentaire de mettre le mineur en libert surveill e au maximum jusqu sa majorit ou sous protection 663 judiciaire pour cinq ans maximum ou prononcer une peine de r clusion criminelle ou d emprisonnement avec ou sans sursis Toutefois en raison du principe de la diminution de peine les mineurs ne peuvent tre condamn s plus de la moiti de la peine encourue par un majeur pour les m mes faits sauf d cision sp ciale et motiv e CR MATION Processus par lequel le corps d un d funt est r duit en cendres La cr mation a lieu dans un cr matorium Elle peut ou non tre pr c d e d une c r monie Au terme 664 de la cr mation dont la dur e est d environ deux heures les cendres sont rassembl es dans une urne Au sens m dico l eal la cr mation est la destruction d un corps soit p
168. connaissan ces humaines et non de sciences humaines R servons le terme sciences celles qui sont fondamentales telles que la physique la chimie la biologie la physiologie et toutes leurs applications Une solution des d rives o le poids du rapport de l expert est bien surestim peut tre une part d adaptation du syst me anglo saxon dit de common law o l expert de l accusation se confronte celui de la d fense dans un d bat contradictoire obligeant la plus grande rigueur scientifique dans la v ritable application du terme Dans ce m me article Denis Salas tenait des propos 540 d une grande port e Les experts devraient davantage avoir une thique de la relativit de leur savoir Le probl me des experts c est qu ils jouent un r le de caution scientifique sur une hypoth se de travail qui est une hypoth se de culpabilit qu ils vont tayer Donc s il y a un faisceau d indices qui tend prouver la culpabilit de quelqu unet que ce faisceau re oit leur caution cela fait preuve L expert cr e la v rit Et accusation pourra s en servir pour obtenir une peine de dix quinze ans de prison Il est tr s difficile de renverser cette charge Cela cr e un effet de certitude qui impacte forc ment la cour d assises En termes scientifiques un faisceau d indices et une hypoth se de travail ne sont que la premi re tape de la d marche exp riment
169. couteau ou une machette un pistolet ou du poison avec un lacet ou avec les mains Vient enfin la mort que choisit le d sesp r fuite ultime de l existence La soci t a int r t ce que la cause d une mort non naturelle soit lucid e Mais qui s en charge Parfois un suicide ressemble un meurtre Parfois un meurtrier tente de maquiller son crime en accident ou en mort naturelle Chaque cas non r solu n cessite le recours d s les premiers temps de la d couverte du corps du m decin l giste charg de constater le type de mort et la cause La formulation de la question est toujours identique Les r ponses sont parfois claires d embl e mais dans certains cas elles r servent des surprises Ces questions complexes re oivent des r ponses de la m decine l gale qui est une m decine globale comme 152 le rappelle Mariannick Le Gueut professeur de m decine l gale au CHU de Rennes Je lui dois tout le d but de ma carri re et bien des enseignements qui ont port leurs fruits Sur la sc ne d un crime le m decin l giste fait appel ses connaissances en anatomie et physiologie assorties d un go t prononc pour l enqu te Il identifie les ph nom nes cadav riques pratique les premiers examens toxicologiques de d pistage qu il devra savoir d chiffrer Une v ritable culture g n rale m dicale La m decine l gale c est une tournure d esprit C est demander un m decin de r po
170. d un camarade d infortune endormi dans son ivresse alors qu un troisi me auteur des faits se lamente en appelant les secours bien apr s la mort c est l objet du d bat aux assises Il y a eu la lev e de corps en pleine nuit dans l endroit qu ils squattaient puis l imagerie tridimensionnelle puis lautopsie Il y a eu examen histologique des tissus l s s qui ont t pr lev s lors de Pautopsie Il y a les constatations des enqu teurs Il y a cette charpe sans n ud qu il a fallu serrer serrer pendant de longues minutes charge et d charge les questions tentent de pr ciser le m canisme qui traduit ici une force longuement appliqu e alors que lPagonie se produit alors que Pasphyxie rend le SDF de plus en plus inconscient particuli rement alcoolis ce soir l L expert m decin l giste et l expert anatomo pathologiste 561 d posent successivement puis sont interrog s de concert Combien de minutes pour la mort De trois cinq au moins Faut il maintenir l charpe serr e jusqu au bout Oui c est n cessaire pour que lPasphyxie m canique l obstruction des voies respiratoires aient lieu Faut il exercer une grande force Oui bien s r des deux bras en opposition car le lien est presque horizontal L inconscience est elle survenue avant la mort Bien s r c est le premier signe de l anoxie C est alors que revi
171. d centralisation et de la loi du 10 juillet 1989 la r ception d un document sign et dat d crivant les l ments faisant craindre l ventualit de mauvais traitements une enqu te est diligent e par PASE pour savoir si l intervention semble suffisante pout que ces faits ne se reproduisent pas ou si elle est manifestement insuffisante n cessitent d en aviser Pautorit judiciaire Dans ces deux cas l avis du m decin l giste avant la plainte p nale formul e prend tout son int r t C est sur la qualit de la constatation m dico l gale que le magistrat peut 340 reposer sa d cision si importante pour la protection imm diate de Penfant et plus encore pour sa vie future BENJAMIN CHAPPE IN EXTREMIS LA VIOLENCE ORDINAIRE Un soir Benjamin est admis aux urgences de p diatrie du centre hospitalier pour des vomissements alimentaires et une perte de poids que sa m re n explique pas C est effectivement un nourrisson de cinq mois bien fatigu alors qu il a tout pour tre en pleine forme Le p diatre est imm diatement surpris par une petite l sion l ail gauche Toute petite et tr s discr te mais pourtant si nette sur la conjonctive Un examen 341 d taill retrouve outre cette l sion qui se distingue bien sur le blanc de l il de l enfant quelques petites l sions sur la fa gauche quelques abrasions sur l abdomen Souvent laiss aux bons soins de son papa qui travaille de
172. d velopper des moyens adapt s pour y r pondre avec efficacit et rapidit Les soins physiques sont effectu s avec douceur et calme Il faut rassurer tre patient soutenir dans les moments d motion cr er un climat de confiance pour pouvoir tre d une quelconque utilit Une femme subissant des violences conjugales est dans la plupart des cas puis e par le stress et le manque de sommeil Apr s les soins et un temps de repos un entretien est souhaitable pour conna tre les besoins et les attentes de la patiente Il faut la laisser s exprimer r pondre ses questions calmer ses inqui tudes C est le moment de l aider comprendre qu elle est 278 victime de violence Pour cela il faut lui exposer les diff rents risques qu elle encourt lui dire qu elle est en danger physique et psychologique qu elle rest pas coupable Lui certifier qu elle peut tre secourue ce stade le contact avec une unit m dico judiciaire capable de prendre en charge la victime et de faire le lien entre elle et le syst me judiciaire est primordial Le soutien du m decin l giste est d autant plus important que les victimes de ces violences sont souvent seules 30 7 Celles ci d clarent entre trois et quatre fois plus de violences que les autres dans un contexte de difficult s conomiques 13 7 des femmes victimes sont au ch mage Les plus jeunes les femmes de 20 24 ans tant deux fois plus touch es
173. dage des moyens d identification dans les documents ou les audiences huis clos PROVISION Somme d argent allou e la victime titre provisoire en mati re civile 747 notamment pour couvrir les premiers frais m dicaux par exemple R ACTION DE POLYMERASE EN CHA NE PCR M thode d amplification des chantillons d ADN dont la taille est insuffisante pour une analyse directe partir de petits chantillons les fragments d ADN peuvent tre multipli s et faciliter identification g n tique R ACTION VITALE 748 D but de cicatrisation apparaissant autour d une blessure faite avant la mort de la victime et n apparaissant pas sur les blessures post mortem RECONNAISSANCE DE CULPABILIT Le procureur de la R publique re oit la personne en pr sence de son avocat Il propose l auteur pr sum des faits d ex cuter une ou plusieurs peines pr cise si elle s est sont ex cutoire s imm diatement ou ult rieurement Par ailleurs le magistrat propose la r paration des dommages dans un d lai 749 inf rieur six mois La personne peut apr s s en tre entretenue avec son avocat accepter demander un d lai de r flexion de dix jours ou refuser R F R D cision de justice assortie de ex cution provisoire d signant le plus souvent un expert m dical et allouant une somme d argent titre provisionnelle Le litige ne doit souffrir aucune contestation s rieuse s
174. daison de la pendaison v ritable Typiquement le sillon est situ 102 haut sur le cou au dessus du larynx relativement horizontal la face ant rieure du cou parall le aux rebords du maxillaire inf rieur puis oblique sur les faces lat rales remontant vers le n ud jusqu un endroit o il dispara t S il ne fait qu un tour de cou le sillon de pendaison est incomplet il mest complet que lorsqu il s agit d une strangulation Il reproduit la largeur du lien utilis sur la peau mince et dur lorsque le lien est un cordon ou un fil lectrique il est large et moins net si le lien est en tissu charpe drap serviette et prend un aspect de parchemin au fur et mesure des heures post mortem Des ecchymoses sont possibles aux coudes la face ant rieure des tibias ou aux talons si le pendu est proche d un mur ou d un objet contondant Ces ecchymoses discr tes surviennent au 103 moment des convulsions agoniques l inverse des traces de violence au niveau des zones de d fense des marques de prise des l sions coexistant avec les marques du lien de pendaison dans la r gion du cou ou un traumatisme au sommet du cr ne voquent fortement un meurtre d guis en suicide tout moment la vigilance du m decin l giste doit rester en veil Combien d histoires avons nous entendues o le m decin traitant pensant son patient assez d prim pour passer lacte oublie de cocher la c
175. darmes Et puis il y a eu cette visite l un des r sidents peut tre le seul en recevoir qui a choqu le visiteur au point qu il est all aussi se plaindre la gendarmerie La rumeur gronde et s installe peu peu Au matin d une journ e de printemps lorsque six heures sonnent le procureur de la R publique le m decin l giste une infirmi re accompagn s de gendarmes se pr sentent la porte de l tablissement o tout ef tous semblent encore endormis Le spectacle d solant va tre la hauteur des bruits entendus et le 429 d passer Dans les chambres deux parfois trois pensionnaires Dans des lits aux barreaux relev s des personnes g es tr s handicap es d laiss es sans soin sont d couvertes dans des chemises de nuit en haillons avec des draps qui ne valent gu re mieux laiss es l mac rer toute la nuit dans la souillure Personne pour les garder Personne pour veiller sur elles Personne sauf une veilleuse de nuit qu b n ficie d un petit logement Une fois les retrait s couch s elle ne leur porte aucune attention et les abandonne leur triste sort pendant toute la nuit Elle fait une dr le de t te lorsqu elle doit ouvrir la porte au procureur qui la r veille et lui fait constater l tat de la maison de retraite Partout une salet incroyable pas d installations sanitaires mais des pots qui tra nent plus ou moins remplis Selon les chambres et leurs occupants qui
176. de quantit mais pas comment la faire parvenir jusqu elle Il y avait surtout tant de corps identifier conserver si longtemps dans l attente du retour des familles Mais elles ne se sont pas pi cipit es pour autant pour interrompre leurs si belles vacances dans des endroits de r ve o le soleil cognait fort l bas aussi tel point qu on en oubliait m me de se tenir au courant de l actualit br lante et d appeler ses propres parents C est dire Oui je digresse Mais vous n avez pas conscience de votre chance Vous ne vous pouvez pas vous repasser en boucle les images que j ai en m moire et qui s imposent moi alors que je confie ces funestes souvenirs mon ordinateur 420 Rassurons nous la maltraitance et les violences sur les personnes g es l appellation est moins perturbante que nos a n s non restent constantes se d veloppent m me quelles que soient les conditions climatiques Leur gravit vient du fait que leur ge augmentant leur fragilit s amplifie galement Souvent d pendants des autres de la famille de l entourage d un auxiliaire de vie du personnel de maison de retraite ou du personnel soignant pour manger boire se v tir ou se d v tir se d placer aller aux toilettes quand ils le peuvent ou sur un bassin pour se laver Par leur fragilit et leur d pendance croissante au monde ext rieur ils se rapprochent des nourrissons Sauf que plus ces
177. de cause effet se v rifie dans nos services les stagiaires attir s par cette sp cialit si extraordinaire y affluent En vingt ans tel le Petit 24 Poucet j ai laiss derri re moi plein de petits cailloux Des cours dispens s je re ois des enseignements J ai chevill e au corps et au c ur l envie de partager mon exp rience d en tirer les fruits pour ceux qui vont leur tour tre confront s des situations difficiles Vingt ans apr s je mai pas tout vu et encore moins tout regard Bien regard Je mai perdu ni ma curiosit ni ma passion Au contraire force de voir des cas trop rudes humainement bouleversants souvent tragiques parfois j aurais pu ranger ces histoires dans des caisses d j trop remplies Les enfouir au fond de ma m moire Pour ne plus avoir les en ressortir Or il men est rien Je me rends 25 compte que j ai des choses dire transmettre Pas comme des m moires non mais comme des Choses vues Mais l encore je mai pu faire mien ce titre tr s parlant je me suis fait prendre de vitesse N importe Pai voulu parler des situations auxquelles le m decin l giste est confront aujourd hui et raconter les plus fr quentes en occultant dessein les auteurs des faits le m decin l giste penche naturellement du c t des victimes Pour donner du relief mes propos j ai demand lodie Rigal journaliste et ex stagiaire dans
178. disput s dans sa petite commune Toujours prompt rendre service Jacky cuisinier de son tat est entr dans une addiction l alcool Une addiction festive certes mais qui s apparente peu peu une d pendance Pour l instant parce qu il est jeune et jovial cette 513 addiction a des aspects qui paraissent amusants Jacky est tr s ouvert aux autres De l ouvrir sa porte ses anciens amis il n y a qu un pas Qu il franchit Ses copains de benverie dont beaucoup sont la d rive ont souvent quitt le chemin de l alcool et des bitures express pour emprunter ceux qui m nent aux addictions plus puissantes encore que sont celles provoqu es par des stup fiants Ce soir l on mange tard on boit beaucoup On refait le monde Et certains proposent de finir la soir e en beaut en sortant un sachet blanc et la paille pour sniffer cette h ro ne cens e tre magique D sinhib Jacky va prendre la paille et go ter c produit qui lui semble si extraordinaire I va y go ter une fois encore Une fois de trop sa seconde prise il est vidime d un malaise respiratoire et cardiaque c est l overdose Autour de lui endormis ivres on sous l effet de l h ro ne ses amis le regardent s endormir et ronfler fortement En fait Jacky agonise et s touffe Ses copains le laissent s enfoncer doucement mais s rement Ils sont totalement incapables de 514 lui venir en aide ou m me d appeler les secours
179. du d c s L urine est d une utilit non n gligeable Elle permet une recherche qualitative des principaux stup fiants et tranquillisants par immunochimie en moins de cinq minutes et pour un co t de moins de dix euros La vessie se comporte comme un r servoir et les analyses urinaires permettent d appr hender le moment de la derni re exposition un produit toxique en mesurant ses m tabolites Si ceux ci sont pr sents en grande concentration le d lai entre Pexposition et le d c s peut tre consid r comme long ayant facilit la filtration par le rein Au contraire une faible concentration urinaire de 240 m tabolites d un toxique sugg re un d c s rapide apr s la prise du toxique L overdose l h ro ne est typique de ce ph nom ne Un sniff d une dose trop importante ou trop pure et l h ro ne passe dans le sang elle atteint le cerveau puis provoque le d c s Pas le temps d tre limin e dans l urine Le contenu gastrique permet d objectiver la voie d introduction du toxique dans l organisme Des concentrations massives dans le contenu gastrique privil gient une administration orale Des concentrations en nombre peuvent galement s observer lors d une administration intra nasale h ro ne k tamine coca ne ou sublinguale bupr norphine La pr sence de fragments de m dica ment s voque une prise proche du d c s avec un aspect de pl tre en cas d une ingest
180. e thanol mie 1 80 g L Pour des quantit s beaucoup plus r duites notamment pour des dosages hormonaux la technique utilis e est une chromatographie gazeuse avec spectrom tre de masse en tandem CG SM SM 646 CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE HAUTE PERFORMANCE M thode d identification des substances ou des m tabolites par chromatographie dans laquelle un milieu solide est employ pour ralentir et s parer les composants d un liquide g n ralement organique CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE M thode d identification des substances ou des m tabolites de ces substances par 647 chromatographie dans laquelle un liquide coulant sur une plaque g lifi e sert s parer les composants analyser CITATION DIRECTE Proc dure simple qui permet la victime ou au minist re public de saisir directement le tribunal en informant le pr venu des coordonn es de Paudience Il est alors possible de faire juger une contravention par le tribunal de police ou un d lit par le tribunal correctionnel sans avoir demander au procureur de la R publique de faire une enqu te ou de saisir un juge d instruction 648 CLASSEMENT SANS SUITE En cas d infraction le minist re public parquet peut d cider de ne pas exercer action publique c est dire de ne pas d clencher de poursuites p nales contre l auteur La d cision qui doit tre motiv e peut tre prise pour motif juridique ou selon les l me
181. e La personne est alors pr sum e coupable CONDAMNER D clarer un individu coupable devant une juridiction CONSEIL DE PERMANENCE 652 Avocat dont le nom figure sur une liste de permanence qui la cour peut assigner sans d lai une affaire CONSOLIDATION Moment o l tat post traumatique apr s un accident ou des violences se stabilise et prend un caract re permanent ne n cessitant plus de traitement si ce n est pour pr venir une aggravation Moment o les s quelles et les diff rents postes de pr judice vont tre d termin s par une expertise civile ou p nale d finitive La consolidation entra ne la suspension des versements d indemnit s journali res 653 et constitue le point de d part du versement de la rente en mati re d accidents du travail CONTRADICTOIRE Principe voulant que dans le cours d une proc dure civile y compris Poccasion d une expertise m dicale chacune des parties dispose de la possibilit de discuter l nonc des faits et les moyens juridiques que la partie adverse lui a oppos s Ce principe contradictoire n existe pas en proc dure p nale o le m decin expert commis par le juge d instruction ou le procureur ne doit 654 remettre ses conclusions qu l autorit judiciaire qui Pa missionn ou requis CONTRAVENTION Infraction p nale la moins grave relevant du tribunal d instance punie d une amende de trente huit mille
182. e autant de facteurs qui jouent un r le essentiel pour l identification si l on dispose l ments ante mortem similaires L imagerie radiologique prend toute son importance pour rechercher des corps trangers des projectiles tiens tiens une mort peu naturelle un mat riel de proth se L usure osseuse ou l ossification aident alors donner un ge au d c d elles apportent surtout des l ments dentaires lorsque l imagerie 3D est utilis e Pai peine l avouer autrefois les maxillaires taient sci s avant de les confier un 214 odontologiste m dico l gal C tait comme cela il y a presque vingt ans que travaillait mon ami le docteur Michel Evenot qui avec la br lante nergie qui le caract risait s est litt ralement tu la t che En effet les dents pr sentent une grande r sistance aux agents destructeurs tels que le feu ou la mac ration et elles constituent un moyen d identification m dico l gale majeur On se souviendra que les corps d Hitler et d Eva Braun notamment bien qu incin r s la h te ont pu tre identifi s par les Russes gr ce leurs particularit s dentaires dans les ruines fumantes de la chancellerie du Reich Berlin La technique d identification tait balbutiante Rien voir avec les techniques utilis es suite l exhumation effectu e en juin 1985 Embu pr s de Sao Paulo d un squelette qui pouvait tre 215 celui du t
183. e cr e rapidement des l sions c r brales irr versibles apr s quatre minutes d arr t circulatoire La submersion ou noyade est une grande cause de mort accidentelle surtout en saison estivale dans la mer les lacs les rivi res ainsi que d accidents domestiques dans les baignoires et piscines surtout chez Penfant Elle peut tre incompl te par simple immersion de la face dans une faible hauteur d eau chez l adulte avec troubles de conscience li s l alcool aux stup fiants ou aux psychotropes ou chez l pileptique en crise La submersion ou noyade est une forme de suicide tr s 769 fr quente apr s la pendaison avec la m me fr quence que les suicides par arme feu On peut retrouver une certaine mise en sc ne pieds et poings li s attach s un objet lourd v tements soigneusement pli s sur la berge La submersion homicide est difficile affirmer La pr sence de l sions de violence peut apporter des l ments positifs Elle a t un mode d infanticide assez r pandu au xix si cle et dans la premi re moiti du xx si cle La fameuse histoire du petit Gr gory a marqu les annales judiciaires La submersion homicide se rencontre avec certains actes de torture torture de la baignoire 770 Le m decin l giste doit tablir la diff rence entre une submersion vitale et immersion d un cadavre pour le faire dispara tre ou simuler une noyade accidentelle Les submersions ou
184. e Bien s r ceux de l identit 124 judiciaire n ont rien lui envier mais leur objectif est un peu diff rent ils doivent tout relever tout garder Sans discrimination Les photos du m decin l giste avant qu il entre sur la sc ne du d c s suspect retracent l atmosph re les signes p riph riques la sc ne du d c s figent des l ments qui serviront sa synth se ou sa r flexion au moment o il r digera le rapport m dico l gal Autour de lui les enqu teurs s affairent r colter tous les renseignements utiles heure et l origine de l alerte l heure d arriv e sur les lieux la liste des personnes pr sentes la venue des enqu teurs l identit des victimes des t moins et des personnels de secours dans les tout premiers instants de la d couverte du corps Le m decin l giste tout comme les premiers enqu teurs doivent attendre le personnel sp cialis pour commencer les constatations Sur les lieux ou plus exactement juste c t pour ne pas polluer la sc ne de la mort suspecte 125 le procureur de la R publique ou Pun de ses substituts proc de la saisine des services selon les premiers l ments recueillis et assure la direction de Penqu te L officier de police judiciaire responsable va informer le parquet il assure la conservation et le recueil des traces et indices fait proc der aux pr l vements aux actes de police technique et scientifique Plus
185. e laisser ressortir avec un bilan incomplet et b n ficier du temps indispensable pour se prononcer 307 sur la r alit des violences exerc es sur lui L hospitalisation m me br ve permet de r aliser un bilan compl mentaire suite un d pistage de violences ou sp cifiquement pour des soins si l tat de l enfant est grave ou n cessite un acte chirurgical Dans de nombreux cas les parents ou les tuteurs qui donnent une explication purement accidentelle aux l sions acceptent l hospitalisation de l enfant pour une mise en observation le motif donn par le p diatre peut rester vague Cette hospitalisation permet une tude plus attentive et plus approfondie du cas de l enfant et la r alisation de tous les examens compl mentaires utiles Il faut ajouter les cas d enfants victimes de violences sexuelles principalement dans leur milieu familial ou de vie 308 Dans certains cas graves ou devant un refus des parents de laisser l enfant l h pital une mesure d hospitalisation pour protection du mineur est n cessaire L autorit sur l enfant est alors retir e aux parents ou tuteurs et d l gu e l h pital par une mesure d ordonnance de placement provisoire OPP Tout serait si simple si l enfant se saisissait du t l phone pour appeler le 119 4 6 enfance en danger cens apporter des solutions tous ses probl mes Ce qui est loin d tre le cas bien videmment Pour les
186. e lors d une proc dure civile L auteur d une infraction p nale jug coupable est responsable civilement de ses actes et devient d fendeur D LAI L GAL D INHUMATION Un corps doit tre inhum ou incin r 668 dans les six jours suivant le d c s ou la d couverte du d c s ou encore l entr e sur le territoire fran ais Ne sont pas compris dans ce d lai ni les dimanches ni les jours f ri s D LAI POST MORTEM Temps coul depuis le d c s L valuation du d lai post mortem repose sur une s rie l ments temp rature du corps et temp rature ext rieure apparition de la rigidit cadav rique des ph nom nes post mortem circulation posthume transformation des tissus graisseux etc 669 nature et nombre des esp ces d insectes pr sentes sur le corps en milieu naturel etc La d termination de ce d lai post mortem est un des l ments les plus d licats et difficiles en m decine l gale D LIT Infraction concernant les atteintes aux personnes aux biens ou aux institutions violences aggrav es agressions sexuelles homicides involontaires escroqueries incendies volontaires outrages personnes d positaires de Pautorit publique ou charg es d une mission de service public Jug s par le 670 tribunal correctionnel les d lits peuvent faire l objet d une peine d amende ou de travail d int r t g n ral mais sont pour la plupart passible
187. e m dico l gal est coch e si la mort semble avoir pu tre caus e par une infraction conduite sous l influence de stup fiants conduite sous l influence de Palcool exc s de vitesse etc MORT VIOLENTE CRIMINELLE Si l action criminelle est vidente par exemple plaie par arme feu sans arme 123 proximit MORT VIOLENTE SUICIDAIRE Le caract re suicidaire ne peut tre tabli qu apr s enqu te et examen soigneux du corps du d funt L enqu te devra s int resser aux ant c dents psychiatriques et aux traitements Le diagnostic diff rentiel avec un acte criminel devra toujours tre analys Au moindre doute le m decin constatant le d c s doit cocher la case obstacle m dico l oal 724 NINHYDRINE R v lateur faisant ressortir les empreintes digitales latentes en violet NIVEAU DE LA PREUVE Indique le degr de validation d une preuve Par exemple le niveau de la preuve l issue d un proc s p nal est d termin hors de tout doute raisonnable NON LIEU Abandon d une action judiciaire en cours de proc dure Survient lorsque les 125 l ments rassembl s par l enqu te ne justifient pas une action plus avant NOTIFICATION Communication d un acte extrajudiciaire judiciaire ou d un jugement aux int ress s par acte d huissier ou par voie postale NOYADE voir Submersion OBS QUES Ensemble des tapes de la prise en 726 c
188. e s adapter au syndrome de stress post traumatique et autres probl mes psychologiques v nements stressants et soucis familiaux La d pression les id es suicidaires sont souvent associ es la prise de drogues dont l usage augmente le risque de victimisation secondaire selon une relation r ciproque Et le cercle vicieux se referme d autant plus vite que la violence et l abus de substance ont souvent les m mes facteurs favorisants comme un milieu socio conomique d favoris l isolement social Pusage d alcool ou de drogues par les parents et le faible niveau d instruction Cette spirale peut alors entra ner des effets d vastateurs avec les remous dont le m decin l giste les services de police 477 de gendarmerie l institution judiciaire les services sociaux sont t moins selon que l tat du toxicomane n cessite les soins du m decin l giste lors d une garde vue qu il soit examin pour une conduite sous Pinfluence de stup fiants ou apr s un surdosage mortel ou encore interpell pour un d lit ou un trafic de stup fiants L Union europ enne consid re que la criminalit li e la drogue englobe quatre cat gories 1 Les crimes psychopharmacologiques commis sous linfluence dune substance psychoactive 2 Les crimes conomiques compulsifs commis 478 afin dobtenir de largent ou des drogues pour entretenir une toxicomanie Les crimes syst miques commis dans le cadre
189. e celle d un film noir Appel sur les lieux le m decin excellent praticien met des doutes l antopsie est d cid e Le corps est donc envoy vers le centre de m decine l gale de Compi gne I s agit d effectuer un bilan d imagerie post mortem par scanner multibarrette la pointe de l imagerie moderne Envelobp dans une housse le corps esi discr tement achemin dans le service de radiologie o le radiologne l attend conduit par le m decin l giste Le scanner est effectu les l sions sont particuli rement s rieuses et d s que le corps passe dans le scanner b lico dal les images sur la console fournissent des premiers l ments d information n en point douter le projectile est rest inclus dans la mati re c r brale Ceci expliquant cela il n a pas pu tre retrouv Une partie du myst re est lucid e mais une partie seulement Quel est donc cet orifice de sortie quoi correspond il Imm diatement apr s que le corps est pass au scanner les images sont analys es reconstitu es de fa on tridimensionnelle 194 C est alors un visage puis un cr ne en trois dimensions qui apparaissent et livrent des informations pr cises Vu les l sions droite du cr ne et le fracas osseux nul doute que la plaie tait une plaie bout touchant Voil qui taye la th se du suicide Les l sions du cerveau correspondent parfaitemen cette arme appliqu e sur la t te avec toute l importance de
190. e d signent comme m decins des morts D autres qui ont principalement affaire aux victimes vivantes d crivent la m decine l gale comme une m decine de la violence D autres encore voquent la psychiatrie m dico l gale Les biologistes utilisent leurs sp cialit s de toxicologues ou de g n ticiens pour semparer de domaines appartenant aux sciences 569 m dico l gales telles que la toxicologie ou Pidentification par l ADN Nous sommes loin des aphorismes sages des m decins l gistes que j ai voulu faire figurer au tout d but de cet ouvrage Il y aurait donc aujourd hui des m decins l gistes de toutes sp cialit s de toutes origines de tous types d exercices La m decine l gale se pratiquerait tout autant dans les services des urgences que dans les services d anatomo pathologie dans les laboratoires ou dans les institutions psychiatriques La m decine l gale serait une m decine du vivant alors qu on la croyait une m decine du mort Le m decin l giste serait un m decin ambulant puisqu on le rencontre sur des sc nes de d c s suspects violents ou criminels bien plus souvent que dans un cabinet Comment imaginer une coh rence R pondre aux questions expos es dans l introduction de cet ouvrage 570 ENTRETIEN AVEC E RIGAL L exercice de la m decine l gale peut il tre une vocation Quels conseils donneriez vous aux jeunes tudiants qui ont choisi d embrasser ce
191. e de la cour d appel Le tribunal correctionnel qui est en r alit une chambre du tribunal de grande instance statue normalement en coll gialit assist d un greffier il est compos en principe de trois magistrats professionnels du tribunal de grande instance dont un pr side le tribunal Cependant certains d lits num r s dans le code de proc dure p nale peuvent tre jug s par le tribunal correctionnel statuant juge unique En revanche s agissant de comparution imm diate le tribunal correctionnel 784 statue toujours en coll gialit compos de trois juges Devant le tribunal correctionnel le minist re public repr sent par le procureur de la R publique ou un de ses substituts est obligatoirement pr sent TRIBUNAL D INSTANCE Juridiction ayant comp tence pour conna tre toute demande en paiement n exc dant pas dix mille euros depuis 2002 Lorsque l int r t du litige est gal ou inf rieur quatre mille euros il statue sans appel 785 TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE Juridiction de droit commun en mati re civile ayant comp tence pour conna tre des demandes en paiement de sommes d argent lorsque le montant exc de la comp tence du tribunal d instance TRIBUNAL DE POLICE Le tribunal de police juge les contraventions c est dire les infractions p nales les moins graves par exemple le tapage nocturne les coups et blessures l gers Ces infractions sont 786
192. e des alcalo des SANS M DECINE IL N Y AURAIT PAS DE BONNE JUSTICE Deux guerres mondiales plus tard dans ce monde contemporain que nous appr hendons mieux dans ce XXI si cle naissant alors que la m moire des anciens s estompe voici pour conclure cette 55 introduction historique ce que disait Pilustre Simonin professeur de m decine l gale de PUniversit de Strasbourg dans les ann es 1950 et qui s applique si bien la situation actuelle de la m decine l gale en France Qu est ce que la m decine l gale L association des termes m decine et l gale surprend premi re vue Elle appara t moins myst rieuse quand on se rappelle que le juge est charg au nom de la soci t de faire respecter les droits de la personne humaine En maintes circonstances ces droits ont un caract re biologique La vie entre les hommes n a t elle pas sa base des processus biologiques Le juge technicien du droit a donc besoin d tre clair par Phomme de Part qui tudie les ph nom nes biologiques et pathologiques Que peut il attendre de la pens e biologique PElle se s pare malheureusement de la pens e juridique sur de nombreux points elle 56 est souvent h sitante ind cise perplexe car son essence m me est une inconnue la vie De ce fait le raisonnement biologique comporte toujours une part de r serve d incertitude de doute La pens e juridique au contraire est pr
193. e encyclop die Les questions m dico l gales sont donc en nombre illimit chaque jour il en surgit de nouvelles provoqu es par les d couvertes de la science et par les changements des m urs Nul ne saurait se flatter de poss der sur tous les points des sciences applicables la m decine l gale des 53 connaissances compl tes Ami lecteur voil qui limite lambition de cet ouvrage Cet ouvrage se veut une introduction la m decine l gale C est bien loin d en tre une encyclop die Car la m decine l gale un horizon bien large comme l indiquait le professeur Victor Balthazard au d but du XX si cle en pr face de son Trait de m decine l gale L hotizon de la m decine l gale s est trouv rapidement largi par l tude des lois sociales tel point que plusieurs de nos coll gues des facult s de province ont demand le changement du titre de leurs chaires qu ils appellent chaires de m decine l gale et de m decine sociale Il incombe en effet au professeur de m decine l gale d initier les tudiants aux lois qui r gissent le travail et l hygi ne loi sur les accidents du travail sur les 54 maladies professionnelles sur les pensions de guerre sur les assurances sociales Il est donc aussi indispensable actuellement de conna tre les notions fondamentales des lois sociales qu il P tait ant rieurement d avoir des notions pr cises sur la posologi
194. e et fils 1868 Ambroise Tardieu tude m dico l gale sur la pendaison la strangulation et la suffocation 2 d Paris J B Bailli re et fils 1879 Charles Vibert Pr cis de m decine l gale pr c d d une introduction par le professeur P Brouardel 3 dition revue et corrig e Paris J B Ba lli re et fils 1893 800 Quelques r f rences d actualit on encore utiles Eric Baccino et al M decine de la violence prise en charge des victimes et des agresseurs Collection Abr g s Paris Masson 2006 sous la direction de Jean Paul Beauthier Trait de m decine l gale Bruxelles Paris De Boeck 2007 801 Pierre Fran ois Ceccaldi Michel Durigon M decine l gale usage judiciaire Paris ditions Cujas 1979 Michel Debout et Michel Durigon sous la dir de M decine l gale clinique m decine et violences Paris Ellipses 1994 Michel Durigon avec la collaboration de J P Barbet D Barres R Gherardi E Guillon et al Pathologie m dico l gale Paris Masson 1987 Michel Durigon Pratique m dico l gale Paris Milan Barcelone Masson 1998 802 Vincent J M Di Maio Gunshot wounds practical aspects of firearms ballistics and forensic techniques New York Amsterdam Oxford Elsevier 1985 Thierry W Faict St phanie Neel Catherine Massoubre M decine sociale m decine l gale thique et d ontologie Paris Ellipses 2003 S verine
195. e jusqu onze heures le lendemain matin I dit I m a fait des tas de choses I dit qu il a t viol analement et qu il a d 394 subir des p n trations buccales les deux tr s fortes I aurait voulu r sister mais l homme est beaucoup plus puissant que lui et lorsqu il ne se sentait pas dans les vapes il ne pouvait rien faire L homme a fini par prendre cong emportant son caf apr s avoir pris soin de laver tasses et cafeti re Pierre va imm diatement aux toilettes I a mal i voit un liquide blanch tre il est tr s choqu tr s anxieux Tellement inquiet qu il finit par se rendre chez ses grands parents pour se confier eux En toute h te ils prennent Pierre en charge direction les urgences m dico judiciaires La r action d anxi t de Pierre esi aussi vidente que son handicap physique son extr me maigreur son petit gabarit de jockey qui le rend incapable de r sister encore moins sous une soumission chimique Car c est bien quoi l on pense l une des drogues du viol Progressivement apparaissent des signes 395 de rem morisation Des flashs lui reviennent conjugu s avec des ralentissements une fatigabilit comme l on en voit souvent dans les suites de soumission chimique un tranguillisant Toute la soir e et toute la nuit il n a pas pu s alimenter la c tonurie de je ne comme la baisse de la glyc mie mesur e confirment bien ses dires C est aussi ce q
196. e l incitation la consommation d une ou plusieurs substances par un individu dans le but d alt rer sa vigilance et de le rendre vuln rable afin de l abuser Les produits utilis s voluent et suivent les progr s de l industrie pharmaceutique et de la synth se des stup fiants Lorsqu ils sont dissimul s dans une boisson ces produits profitent de leur caract re incolore inodore et sans saveur ce qui facilite leur administration dans des boissons ou des aliments Aux tats Unis les pouvoirs publics se sont mus d s le d but des ann es 1990 de l augmentation des cas de femmes qui apr s une soir e pr sentaient une amn sie et se r veillaient au petit matin souvent assez d nud es et dans un endroit inconnu Lors d un congr s international en 2007 o nous nous succ dions Marc 510 Le Beau responsable de la toxicologie au FBI Quantico exposait l importance du GHB le gamma hydroxybutyrate dit date rape drug alors que je montrais le nombre de cas fran ais impliquant les banales benzodia z pines dont nous sommes les premiers consommateurs au monde Benzodiaz pines pas si banales n anmoins puisque la Food and Drug Administration des tats Unis les classe parmi les stup fiants Crime Scene Investigation autrement dit la s rie Les Experts Miami a trait le sujet dans un pisode Les produits sont majoritairement incorpor s dans des pr parations alcoolis es ou non Les aliments com
197. e lever faire sa toilette s habiller et se 614 d shabiller proc der ses besoins naturels se d placer l int rieur du domicile pouvoir le quitter en cas de danger se relever apr s une chute au sol mettre son appareil orthop dique pr parer ses repas manger boire se coucher L impossibilit de r aliser ces actes de la vie courante sert valuer PITT au sens p nal Incapacit totale de travail au sens personnel La possibilit d accomplir ou non ces actes sert l valuation des diff rentes s quelles du dommage corporel Celles ci sont tr s d taill es cons quences fonctionnelles d agr ment sexuelles sur la reproduction etc dans la mission civile 615 actuellement en vigueur dite mission Dintilhac du nom du magistrat qui Pa con ue et utilis e d abord dans le ressort de la cour d appel de Paris ACTUS REUS l ment mat riel d un crime qui doit tre prouv pour tablir la culpabilit de lPaccus L actus reus est relatif Pacte par exemple celui d appuyer sur la g chette et de tuer quelqu un tandis que le zens rea qualifie l l ment moral ou l intention criminelle de l accus dans le cas d un meurtre l intention de tuer la victime qui m existe pas chez un accus ayant tu une 616 personne en situation d autod fense Cette terminologie est plus anglo saxonne que fran aise m me si les principes sont identiques en droit p nal
198. e ne peut tre d l gu un accueillant un psychologue aux urgences m dico judiciaires UMJ sous peine de para tre d sint ress et de ne pas soutenir la personne encore fragile dans sa plainte Les premiers instants doivent tre r serv s la rencontre de la victime avec un m decin qui va prendre du temps pour elle Inutile de dire qu avec cet accueil le pourcentage de plaintes maintenues par la victime ma rien voir avec celui observ dans des grandes unit s o les consultations se succ dent un rythme tel que Pattention du m decin si tant est qu il veuille Paccorder la victime en fin de journ e ne laisse que quelques minutes l examen r duisant l entretien 253 une simple valuation La France n est ni plus ni moins touch e par ce ph nom ne Pour avoir travaill dans plusieurs services d urgences m dico judiciaires le nombre de victimes de ces violences mest pas moindre Paris intra muros qu en Seine Saint Denis ou qu en Picardie Tous les m decins l gistes cliniciens de l Hexagone ont constat ce ph nom ne en 2008 et les confr res de Lille comme ceux de Montpellier de Strasbourg ou de Rennes malgr toute la sensibilisation les actions men es le poids de la d l gation aux droits des femmes ne le voient pas d cro tre dans toutes les sous populations rencontr es Ils peuvent seulement remarquer des situations un peu diff rentes si la femme vient d Afriqu
199. e ou si elle est fran aise de souche si elle est bien ins r e dans la soci t ou si elle peine sortir d une banlieue d immigration 254 FATOU UNE FEMME EN DANGER Originaire du S n gal Fatou vit en France depuis 2003 En ce jour de mars elle vient consulter aux urgences m dico judiciaires sur l incitation d une assistante sociale qui la pousse entreprendre les premi res d marches Enfin Pour l instant l action de Fatou se limite une main courante car elle a encore tr s peur de porter plainte Elle est n anmoins adress e au service m dico judiciaire pour un examen dans le cadre d un protocole de prise en charge des femmes victimes de violences Celui ci a t mis en place par la d l gation aux droits des femmes les associations de femmes victimes le parquet l h pital les services de police et de gendarmerie les avocats les services sociaux de mani re ne pas laisser les 255 questions de toutes ces femmes d munies sans r ponses Lorsqu elle se pr sente Fatou a vingt cinq ans elle est enceinte de cing mois et en arr t de travail pour des complications dues son tat Vivant chez son concubin avec son premier fils g de six ans elle indique an m decin qui la recoit que depuis le d but de sa grossesse elle est victime de violences conjugales r p tition Son concubin d j brutal lorsqu il consommait du shit se montre de plus en plus violent depuis qu elle at
200. e par la 129 loi il ordonne leur mise en accusation devant la cour d assises par une ordonnance Celle ci doit indiquer de fa on pr cise les motifs pour lesquels il existe des charges suffisantes justifiant la mise en accusation de la personne devant la cour d assises ORDRE DES M DECINS La mission de l Ordre des m decins est express ment d finie par l article L 4121 2 du code de la sant publique L Ordre des m decins veille au maintien des principes de moralit de probit de comp tence et de d vouement indispensables l exercice de la 730 m decine et l observation par tous ses membres des devoirs professionnels ainsi que des r gles dict es par le code de D ontologie pr vu l Article L 4127 1 du pr sent titre Il assure la d fense de l honneur et de l ind pendance de la profession m dicale I accomplit sa mission par l interm diaire des Conseils d partementaux des Conseils r gionaux et du Conseil National de l Ordre PATHOLOGIE Dans le cadre m dico l gal tude des causes et cons quences de maladies et des blessures ayant conduit la mort La pathologie traumatique est une sp cialit 731 de m decine l gale du vivant L anatomo pathologie est une sp cialit portant sur les tissus issus d un pr l vement d une intervention chirurgicale ou sur les corps de personnes d c d es Elle apporte des l ments la m decine au sens large
201. e personne d c d e il va falloir prendre le relais des secours qui n ont plus lien d tre et utiliser tous les moyens techniques 138 disposition C est ce moment pr cis que deux silhouettes en blanc seulement occupent la sc ne de crime le technicien de sc nes de crime policier ou gendarme et le m decin l giste qui vont proc der un examen plus approfondi de la sc ne Quelles sont les proc dures respecter en mati re d habillement Nous sommes l heure de la biologie avec la recherche d indices qui peuvent tre presque mol culaires il n est donc plus question d improvisation Nous sommes habill s de pied en cape avec une tenue jetable pour effectuer les examens post mortem Elle comprend des gants une charlotte qui couvre les cheveux une bavette pour viter d avoir un masque chirurgicar et pour viter que notre propre ADN ne pollue la sc ne Nous op rons donc avec des pr cautions de laboratoire De cette mani re un maximum d l ments et d indices peuvent 139 tre apport s et pr serv s Nous sommes dans une technicit de aut niveau qui ressemble beaucoup celle avec laquelle les m decins ont t habitu s travailler blocs op ratoires o le respect des conditions d asepsie est une gymnastique acquise au cours des tudes et qui va tre remise en pratique lors d examens de sc nes de crime Pensez vous que la sc ne de crime soit pr serv e gr ce aux moyen
202. e plus de seize ans au moment des faits et accus s d avoir commis un crime Si au moment des faits le mineur avait moins de seize ans c est le tribunal pour enfants qui est comp tent Si les faits ont plusieurs 660 auteurs ils sont jug s chacun devant la juridiction ad quate viol en r union la tournante avec auteurs mineurs ou majeurs La cour d assises des mineurs comprend un pr sident et deux assesseurs choisis parmi les juges des enfants du ressort et un jury populaire neuf jur s en premier ressort et douze en appel La fonction du minist re public est remplie par un magistrat charg des affaires des mineurs La proc dure est identique celle pratiqu e devant la cour d assises de droit commun sauf sur certains points Lors des d lib rations le pr sident de la cour doit poser deux questions aux 661 jur s Y a t il lieu de prononcer une condamnation p nale et Y a t il lieu d exclure l accus de la diminution de peine Les d bats ont lieu sous le r gime de la publicit restreinte sauf demande expresse de la partie civile Ne sont donc admises dans la salle d audience que les personnes directement concern es et les experts qui n entrent qu au moment de leur d position et peuvent ensuite rester pr sents dans la salle d audience Le pr sident peut demander au mineur de se retirer pendant les d bats La d cision est rendue en audience publique Le
203. e traitement de la lame DES PR L VEMENTS DOUBL S POUR PERMETTRE UNE CONTRE EXPERTISE La qualit des pr l vements locaux effectu s lors d un examen d une victime de violences sexuelles ainsi que celle des scell s biologiques sont capitales 391 Ils sont r alis s dans tous les orifices de p n tration sexuelle et ne pourront pas tre r p t s s ils ont t mal faits Leur conditionnement leur bon tiquetage leur acheminement rapide vers les laboratoires concern s ou vers des installations de cong lation indispensables De m me la pr cocit des pr l vements vis e toxicologique en particulier lors d agression sexuelle avec soumission toxique est fondamentale Le m decin l giste va r aliser des pr l vements sanguins et urinaires pour un d pistage toxicologique initial d orientation qui mest pas suffisant s il est rapide et peut tre utile et surtout pour des analyses compl mentaires en laboratoire sp cialis de toxicologie pr l vements en double et conserv s en cong lation ils permettront d utiliset les ressources de techniques de pointe comme la chromatographie en phase gazeuse avec spectrom trie de masse Leur importance m dico 392 l gale est majeure et les pr l vements doivent tre en quantit suffisante et en nombre toujours pair pour permettre expertise et contre expertise PIERRE SERA T IL ENCORE L POUR ASSISTER AU PROCES Pierre a vingt trois a
204. e tribunal afin de garantir qu il soit jug de fa on quitable BALISTIQUE tude des trajectoires de projectiles en mouvement Par extension tude des armes feu BALISTIQUE TERMINALE tude des effets des projectiles impact sur le corps humain La balistique terminale est une des parties de la m decine l gale L apport de l imagerie tridimensionnelle scanner 3 D 632 virtopsie la balistique terminale est un des progr s de la m decine l gale en ce d but de xxi si cle BI RE Civi re servant au transport des d funts la p riode m di vale Elle tait fr quemment abandonn e avec le corps dans la s pulture et surmont e d un assemblage de planches prot geant le corps De nos jours la mise en bi re est l action de mettre le corps du d funt dans le cercueil 633 CAUSALIT Lien de cause effet entre la faute d une personne ou le r le d une chose faits dommageables et le pr judice subi par un tiers Si le lien de causalit m dico l gale est tabli le dommage corporel constat pourra tre indemnis CAUSE DE LA MORT Action qui a provoqu la mort par exemple un coup la t te par opposition la cause m dicale dans ce cas l h morragie c r brale 634 CENTRE DE D TENTION Lieu o sont d tenus les individus accus s devant des tribunaux p naux avant et pendant la dur e de leur proc s CERCUEIL Enveloppe de bois dans lequel est p
205. elles chez Penfant les traces de ces atteintes physiques sont exceptionnelles car l enfant victime est souvent contraint par un agresseur ayant autorit sur lui menac ou incapable de r sister surtout quand il s agit d un tr s jeune enfant voire d un nourrisson La collaboration entre le m decin examinateur et les soignants pr sents est particuli rement importante pour cet examen qui peut tre v cu difficilement si le petit mest pas mis en confiance Un relationnel 377 empathique la fois calme attentif et rassurant est un atout majeur de r ussite d un bon examen d une victime de violences sexuelles Cette qualit de laccueil de la relation et de la mise en confiance devient imp rative lorsqu il s agit d un mineur q g LE CORPS DE LA VICTIME VIVANTE DEVIENT SCENE DE CRIME Mais le r le du m decin l giste consiste aussi et surtout rechercher la preuve m dico l gale Sur le corps intime de la victime vivante qui est devenu sc ne de crime au sens de la qualification judiciaire il ne peut compter ni sur laide des enqu teurs ni sur 378 celle des techniciens de sc ne de crime L examen m dico l gal des victimes d agressions sexuelles demande une grande disponibilit environ une heure pour lentretien et l examen Dans tous les cas le m decin explique le d roulement de l examen son caract re indolore son importance L entretien m dico l gal s int resse tout
206. elon Particle 74 du code de proc dure p nale Il peut d cerner selon les termes pr cis du code son article 70 un mandat de recherche contre toute personne l encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soup onner qu elle a commis ou tent de commettre le crime C est le d but de linstruction judiciaire qui r unira quelques ann es plus tard devant une cour d assises le m decin l giste cit comme expert et le procureur devenu avocat g n ral 165 Chapitre 3 L AUTOPSIE LA VIRTOPSIE ET LES ANALYSES SCIENTIFIQUES TOXICOLOGIE G N TIQUE Aujourd hui comme hier et certainement demain Pautopsie reste la cl de vo te de la m decine l gale 166 thanatologique m me si les vingt derni res ann es ont vu l mergence dans la pratique de nombreuses m thodes scientifiques pouvant appuyer les conclusions de la seule autopsie m dico l gale et donc conforter le m decin l giste dans son avis Du grec autos soi m me et opsomei voit le terme autopsie peut se traduire par voir par soi m me La Justice demande aux m decins l gistes qui effectuent les examens externes de cadavre et les autopsies m dico l gales de d terminer les causes et les circonstances de la mort en allant donc voir par eux m mes C est cet exercice particulier que jai appris faire d abord comme interne de sp cialit aux c t s du pro
207. ement renseigner les autorit s judiciaires notamment sur le fait de savoir si le d c s est li un crime ou un d lit Reprenons les deux cas cit s pr c demment celui de la plaie du foie par arme blanche et celui de la plaie c r brale par arme 171 feu Il ne s agit pas de deux morts naturelles certes mais elles peuvent tre suicidaires y compris celle survenue avec la plaie du foie N avez vous jamais entendu parler du hara kiri japonais le seppuku pour tre exact accidentelles Parme feu nettoy e ou mal manipul e la chute accidentelle sur une lame ou bien encore li es un homicide avec des probabilit s et des fr quences bien diff rentes Pour d terminer le type de mort l autopsie m dico l gale va tre l l ment central tr s majoritairement dans de nombreuses enqu tes sur un d c s suspect qui suscitent ces questions Je ne parle pas des investigations pour lesquelles lidentification du corps est une n cessit tant l tat du corps est d grad j y reviendrai plus tard regarder de fa on trop rapide Pautopsie m dico l gale ressemble celle repr sent e dans La le on d anatomie de Rembrandt ce fameux tableau o il peint la le on donn e par un chirurgien 172 et anatomiste c l bre Amsterdam en 1632 Bien s r les similitudes sont nombreuses mais elles le sont surtout avec lautopsie effectu e vis e scientifique ou pour conna tre la cause
208. ement masculins et agissant seuls Ce qu il faut noter c est que contrairement aux agressions chez des adultes dans la force de l ge nombre de ces agressions ont n cessit un suivi ult rieur avec une prise en charge chirurgicale fractures diverses ou pat un sp cialiste et pour certaines une hospitalisation imm diate La part psychologique est tr s importante 427 puisque dans un tiers des cas il a fallu instaurer un suivi psychologique une personne g e sur dix dans notre s rie gardant avec le recul des traces psychologiques importantes de l agression LA MAISON AUX LILAS BLANCS O LA MAISON DE L EPOUVANTE Dans cette maison de retraite appel e La Maison aux lilas blancs vivent vingt personnes g es dans un cadre qui pourrait presque tre id al Perdue dans la campagne cette grosse b tisse a jadis t un grand corps de ferme Elle abrite maintenant les personnes qui lui sont confi es pour y couler des derniers jours heureux On s attend trouver des 428 pensionnaires en pleine possession de leurs moyens m me s il s agit de personnes g es mais beaucoup de bruits courent sur l tablissement Les habitants du village les voisins s tonnent de ne presque jamais les voir sortir ou arpenter les rues pourtant calmes Et puis il y a cette employ e de La Maison aux lilas blancs Elle a vu des choses des choses qui lui ont sembl tellement choquantes qu elle s en est ouverte aux gen
209. en du SAU Le bilan clinique met en vidence un inventaire tragique de l sions plaies cutan es par une lame fine type rasoir l sions l emporte bi ce avec pertes de substance cutan e mettant nu le derme profond sur la face et le dos de la main Des contusions multiples taient pr sentes sur plusieurs parties du corps dont la face et le dos avec une augmentation associ e des enzymes musculaires traduisant l importance des violences Des br lures tendues et de natures diverses constituaient une large partie des l sions observables allam des cheveux en arri re de la nuque au thorax et aux bras en coulures ou projections de flammes Des br lures noir tres n crotiques par une pointe de couteau chauff e sont situ es l arri re du cou sur l paule gauche sur le thorax sur les 459 bras et les deux pieds Pire encore des br lures par fer repasser vapeur sur le haut du dos des br lures par cigarettes et une de troisi me degr par flamme de briquet D s l admission de la victime l importance et l tendue des br lures 25 de la surface corporelle s accompagnaient de douleurs majeures calm es par les morbhiniques Confirman l ingestion d une base eau de Javel dilu e des l sions gastriques d ingestion de caustique peu concentr taient pr sentes sur la fibroscopie r alis e Compte tenu de la nature et de l amplitude des l sions de la n cessit de soins prolong s de la
210. enrion deux 274 millions de femmes sont battues et violent es chaque ann e ce qui correspond quatre cent cinquante appels par jour pour la police nationale Malgr toute Pattention port e ce probl me malgr toutes les campagnes toutes les mobilisations en 2006 137 femmes sont mortes de violences conjugales et pas moins de 166 en 2007 soit une femme tous les deux jours en France Le combat est bien d actualit C est le plus souvent dans leur vie de couple que les femmes adultes subissent ces violences physiques verbales psychologiques conomiques sexuelles sans distinction d ge de classe sociale ou d origine culturelle C est pour cela que les victimes arrivent le plus souvent dans les services d urgences des h pitaux ouverts 24 heures 24 C est le premier lieu o les femmes subissant des violences conjugales peuvent venir et y trouver un accueil des soins une s curit Un lieu o leur partenaire ne se rendra pas 275 ou rosera pas les violenter s il est toutefois pr sent Elles y trouvent un temps de repos l anonymat si elles le d sirent Dans les meilleurs cas qui sont h las rares ces services sont li s des urgences m dico judiciaires galement capables de r pondre 24 heures 24 et d aider les m decins urgentistes dans leur prise en charge de ces victimes Si les femmes portent des traces de coups sur le visage telles que des ecchymoses des plaies n cessitan
211. ension Pusage abusif de procuration bancaire l abus de confiance sont de l ordre de l enqu te judiciaire il 435 faut conna tre les limites de la m decine l gale Par contre le r le du m decin l giste comme expert en maltraitances devient capital avec le d pistage des victimes de n gligences soit actives comme celles li es la privation de nourriture et ou de soins n cessaires soit passives comme le refus d offrir Paide n cessaire la toilette la prise des repas enfin les violences m dicamenteuses avec exc s des doses de m dicaments donn es la personne ou a contrario refus de fournir les m dicaments les soins ou le mat riel n cessaires au bien tre de la personne lunettes proth ses C est en sensibilisant nos coll gues des services d urgence extra hospitaliers et hospitaliers de m decine de g riatrie que toutes les chances sont donn es pour intervenir temps et r colter toutes les 436 preuves utiles Se donner les moyens d un bilan initial est fondamental l arriv e du patient dans un service le bilan m dico l gal permet de collecter tous les l ments de la maltraitance les v tements souill s et d chir s qui finissent sinon logiquement dans la premi re poubelle de r aliser un bilan photographique complet l sionnel et staturo pond ral de pr lever par un bilan sanguin pr coce tous les marqueurs de la d nutrition albumin mie et
212. ent de plus en plus instrumentalis es et quadrill es d une part par les professionnels et d autre part par les techniques de pointe Par cons quent la d marche technique et scientifique est de plus en plus minutieuse et les objectifs relever pour les policiers gendarmes et m decins l gistes revus la hausse I semble donc normal que chacun augmente son niveau de qualit pour rester un intervenan indispensable et efficace dans les enqu tes 143 LE CHEMIN QUI M NE L ASSASSIN La partie m dico l gale de la lev e de corps consiste pour le praticien requis selon le fameux article 74 du code de proc dure p nale renseigner l officier de police judiciaire et le magistrat sur l identit de la victime la date et les circonstances du d c s la forme m dico l gale de la mort En cas de d converte d un cadavre qu il s agisse ou non d une mort violente mais si la cause en est inconnue ou suspecte l officier de police judiciaire qui en est avis informe imm diatement le procureur de la R publique se transporte sans d lai sur les lieux et prode aux premi res constatations Le procureur de la R publique se rend sur place s il le juge n cessaire et se fait 144 assister de personnes capables d appr cier la nature des circonstances du d c s Rien qu nonc de pratiques qui paraissent simples les difficult s surgissent Lorsqu un cadavre non identifi a t retrouv ou plus exacte
213. ent la question M X vous avez bien compris ce qu ont dit les experts Dites la cour si les faits se sont bien pass s ainsi Levez vous 562 et prenez le micro Comment avez vous fait L accus se l ve II mime le geste et ressert un lien imaginaire cette fois Comme a Oui Vous avez maintenu serr Oui Demain l issue des d bats apr s que psychiatres et avocats auront expos sa vie de mis re le pauvre bougre aura cop d une peine de plus de dix ans de prison Lorsqu on sait le poids d une telle d position on veille ne rien manquer lors de l autopsie ne rien laisser passer Je sais que l avocat qui se l ve pour m interroger a surlign un mot une tournure de phrase quivoque ou impr cise sur la photocopie 563 la cote D Rester pr cis Impartial Quoi qu il arrive Que l accus que j ai entrevu dans le box ma droite ait l air d un paum de l existence ou du parfait salopard Je ne suis ni juge ni jur Tant mieux Je sais le poids qu ils ont sur leurs paules De tous les proc s d assises o je suis venu d poser j aimerais citer ce dernier cas celui d un p re jug pour inceste sur sa toute petite fille Toute petite au point d tre encore en maternelle quand la cour d assises juge l auteur de ces viols Les faits sont flagrants Des faits que l on regrette d avoir constat s L avoca
214. ent une affaire non lucid e m me si parfois le suspect se retrouve devant une cour d assises Il ne faut pas croire que les policiers sont des gens blas s Bien au contraire Chaque enqu te est leur enqu te Vous tes au bureau ou table ou en week end ou dans votre lit dans votre ronron quotidien le t l phone sonne Et quelques instants plus tard vous p n trez dans des lieux inconnus o vous d couvrez un corps sans vie Un corps sans vie mais comment dire mort dans les conditions de la vie Ce 14 mest pas un cadavre dans un lit d h pital ou entre les planches d un cercueil Non c est une petite vieille l chement agress e alors qu elle pr parait son repas du soir ou cet homme qui en avait marre de la solitude ou ce gamin dont on ne comprend pas comment on a pu lui faire tant de mal Les techniciens de lIdentit judiciaire prennent des clich s recherchent des empreintes des traces etc Le tout en prenant soin de ne pas d truire la sc ne de crime Pendant ce temps les enqu teurs font le voisinage la recherche de t moins d indices Mais le plus souvent deux personnages ne font rien du moins en apparence le responsable de l enqu te et le m decin l giste Bient t ce sera leur tour d entrer en action Enfin dans l id al c est dire dans les zones urbanis es l o il y a un m decin l giste Ce qui n est pas toujours le cas 15 Ensuite il
215. entification du sang Il fut aussi le premier se servir du microscope pour d tecter les traces d origine biologique comme le sang et le sperme pr cieux indices en mati re criminelle Orfila publia de nombreux ouvrages notamment des Le ons de m decine l gale 1821 1823 un Trait des exhumations juridiques en 1830 et un Trait de m decine l gale en 1847 sa suite les m decins l gistes s emparent du microscope et analysent les taches de sang qu on saura grouper avec les travaux de Karl Landsteiner l or e du XX si cle commen ant ce qui sera les 47 sciences m dico l gales ou forensiques de forenses nom latin de la m decine l gale et dont les l gistes des s ries t l vis es se pr valent M decin am ricain d origine autrichienne Karl Landsteiner 1868 1943 mit en vidence pour la premi re fois en 1900 Pexistence de groupes sanguins au sein de l esp ce humaine en identifiant le syst me ABO Ses travaux furent aussit t adapt s par Max Richter pour la m decine l gale premier exemple d application directe la criminalistique de travaux scientifiques sur l identification humaine avec ce bond extraordinaire qui maura d gal que celui fait avec la d couverte des empreintes g n tiques par Alex Jeffreys cent ans plus tard La photographie s invite sur les sc nes de crime immortalisant les victimes de Jack l ventreur qui s vissait outre Manche ou les crimes c l bres par
216. entit au corps d un noy d couvert par le l giste pour r aliser le bilan l sionnel aujourd hui examen externe se compl te au mieux de limagerie radiographique scanner du corps entier permettant bien s r la recherche de signes de vraie noyade ou au contraire de fractures ou d un projectile mais aussi par les possibilit s de reconstruction en 3D d un visage Les recherches toxicologiques constituent un autre moyen mis la disposition du m decin l giste et des enqu teurs Dans tous les cas sauf lorsque des t moins ou des sauveteurs ont assist la noyade l autopsie est la technique n cessaire au m decin l giste et la Justice Tout corps retrouv dans leau mest pas obligatoirement un noy loin s en faut 94 LES PENDUS DEBOUT DANS LA MORT Dans l imaginaire comme dans la r alit l image du suicide est souvent celle du pendu qui donne une image d sesp r e m me apr s sa mort Pas violente comme celle que donnent ceux qui choisissent de se supprimer avec une arme feu ou en se jetant sous un train mais d une profonde tristesse malgr tout Depuis vingt ans j ai tellement vu et d croch de pendus que je pourrais tre blas si j tais devenu insensible l autre et ses souffrances En fait plus les ann es passent plus je garde en m moire les 95 visions de ces corps debout Debout dans la mort attach s si fort ce lien eux qui avaient pas pu ou p
217. er deux fois par jour lorsqu elle a ses r gles Elle est contrainte en permanence de veiller porter ses v tements le plus longtemps 262 possible l encore pour conomiser l eau la lessive et l lectricit Elle est m me pri e de surveiller le d bit de la chasse d eau Ces conditions de vie folles la mettent peu pen dans un syndrome anxio d pressif r actionnel s v re o elle es de plus en plus sujette ces violences et har lement qui prend pen peu la teneur d un har lement sexuel avec des rapports sexuels forc s Elle est de plus en plus victime et s enfonce dans son syndrome anxio d pressif Chass e de son domicile elle parvient se prot ger un peu de c climai permanent de violences et de harc lement et rejoindre sa famille La jeune femme d compense son angoisse avec des malaises des crises de spasmophilie des cauchemars qui la maintiennent veill e Sylvia se d cide enfin d poser plainte pour les agressions sexuelles subies Parall lement elle vit comme une violence suppl mentaire le fait que portant plainte elle se distance des faits de harc lement dont la mat rialisation n est pas vidente aux yeux de la justice tout le monde est pr t l entendre 263 mais personne n a de r ponse pr cise La preuve des restrictions d eau ou de soins de propret ne peut plus tre apport e avec un mari qui fait porter l tat anxio d pressi tous les signes associ s
218. errible docteur Josef Mengele m decin du camp d Auschwitz auteur d effroyables exp rimentations et mort noy en 1979 au Br sil Dans un premier temps des sp cialistes allemands am ricains et isra liens avaient travaill Pidentification des restes osseux partir des techniques morphologiques osseuses avec imagerie comparative et en utilisant la comparaison des structures dentaires en partie retrouv es Embu avec le dossier odontologique de Mengele conserv depuis 1937 en Allemagne En d pit d une s rie d indices concordants ge taille race sexe morphologie cr nienne et dentaire un doute subsistait encore en raison de la mauvaise conservation des ossements On utilisa alors le proc d dit de la filiation invers e en comparant l ADN des empreintes g n tiques obtenues sur les ossements celles identifi es partir de pr l vements de sang r alis s sur Rolf Mengele 216 fils du m decin nazi ainsi que sur la m re de ce dernier Elles furent m me confi es aux professeurs Jeffreys et Hagelberg deux sp cialistes de la biologie mol culaire appliqu e la m decine l gale qui permirent l identification sans quivoque de celui qu on avait tant recherch de son vivant et apr s sa mort L utilit de Podontologiste m dico l gal dans certaines autopsies ou en identification de catastrophes la question ne se pose m me pas elle est capitale Si le m decin l giste exp
219. es de faire aboutir une affaire criminelle dont les assises seront plus tard les t moins avec la fr quence que Pon sait Enfin lorsque la plainte ma pas t d pos e et que se pose la question du signalement aux autorit s judiciaires d une victime de violences sexuelles particuli rement vuln rable mineure handicap e ou personne g e Pappel au m decin l giste permet une 410 coordination entre les diff rents intervenants une vision exp riment e une neutralit indispensable P laboration du diagnostic et aide au signalement judiciaire Comme cela se pratique dans P tablissement hospitalier o j exerce En 2008 il est encore bon de rappeler les propositions si mal mises en pratique d une circulaire DGS DH datant du 27 mai 1997 relative aux dispositifs r gionaux d accueil et de prise en charge des personnes victimes de violences sexuelles Au sujet de leur accueil en urgence elle stipulait ceci Celui ci se fera en liaison avec le service de m decine l gale lorsqu il en existe un dans l tablissement Peut tre sera t elle mise en application un jour Je l ai mise en vigueur et en valeur il y a quelques ann es d j Et je n en suis pas peu fier 411 Chapitre 7 LES VIOLENCES INTOL RABLES TORTURE BARBARIE MALTRAITANCES SUR PERSONNES VULN RABLES La m decine l gale confronte le m decin l giste comme disait mon excellent ma tre le professeur 412
220. es pour des surdosages des tats de manque des complications ou des tats d agitation Ind niablement les diff rentes formes de violences 487 sont fr quentes et fortement associ es la prise de produits sans limite dans l expression de la violence Celle ci peut s apparenter des actes de barbarie perp tr s sans tabou sur la victime qui est souvent une personne g e un parent direct ou sa propre compagne enceinte Mais le r le du m decin l giste est surtout celui d un observateur avanc d un voltigeur selon le terme militaire qui rapporte ses informations Reste la soci t r soudre ce probl me complexe o il ny a pas plus de r ponse facile et rapide la fin de la violence qu l arr t de l addiction l alcool et ou les drogues ENTRETIEN AVEC E RIGAL 488 Etre m decin l giste c est aussi faire de la toxicologie Concernant l usage des stup fiants en mati re de pr vention routi re quel r le jouez vous Nous avons t particuli rement impliqu s dans les unit s o j ai travaill sur l importance et la r percussion des stup fiants sur la conduite Le m decin l giste participe toutes les phases de cette pr vention contr les routiers avec les forces de police et de gendarmerie d pistage de stup fiants chez les auteurs d infractions I synth tise les donn es et essaie d en faire la plus grande publicit possible la fois par des p
221. es de br lures plus superficielles ont n anmoins enlev tous les poils Mais c est surtout l effroi qui se lit dans son regard I est perdu et cherchera sans doute se perdre davantage encore mile a t une proie facile il a subi une torture sans raison si ce n est de meubler un temps l existence de quelques jeunes Reste apr s l avoir pris en charge du mieux possible notre questionnement sur l humanit Sur notre propre humanit et celle de notre prochain L ACTUALIT CRIMINELLE DE F VRIER 2006 EN FRANCE A T MARQU E PAR L AFFAIRE DU GANG DES BARBARES 454 Un jeune homme kidnapp et tortur pendant trois semaines tait mort peu apr s la d couverte de son corps le long d une voie ferr e Ce ph nom ne n a pas chapp la m decine l gale bien s r La cruaut des tortures inflig es l acharnement et l imitation d une affaire d enl vement port e l cran par Bertrand Tavernier dans L App en 1995 nous interrogent sur cette hyper violence actuelle On est en droit de se demander si les ph nom nes d imitation n ont pas une grande part de responsabilit L influence des mod les d hyper violence diffus s par les m dias comme le cin ma et la t l vision est refl t e par une fascination du public jeune Des films extr mement violents sont devenus cultes comme C est arriv pr s de chez vous qui se pr sente sous la forme d un faux documentaire sur Ben
222. es droits Par exemple les droits de la d fense sont viol s lorsqu un accus se voit refuser l acc s un avocat DROIT JURISPRUDENTIEL Socle juridique constitu par les pr c dentes d cisions judiciaires Une d cision judiciaire cr e un pr c dent lorsqu elle est susceptible d tre utilis e 677 ult rieurement comme r f rence dans des affaires similaires DROIT P NAL Ensemble des lois et des statuts qui d finissent les comportements prohib s parce qu ils menacent ou portent atteinte l int grit des personnes et qui d terminent les sanctions encourues par ceux qui les enfreignent CLAIRAGE M DICO L GAL Source de lumi re intense la coloration sp cifique y compris infrarouge ou 678 ultraviolets servant faire appara tre certains indices taches de liquide biologique sperme ou sang sur un tissu ou une surface plancher mur le produit biologique tant alors rep rable par sa fluorescence LECTROPHOR SE M thode analytique qui utilise une charge lectrique pour d placer des substances telles que des prot ines dans un milieu statique permettant de les classer par taille 679 LECTROPHOR SE CAPILLAIRE Technique dans laquelle le r cipient est un tube fin EMBAUMEMENT Action de proc der dans les temps anciens la conservation d un corps gr ce son visc ration De nos jours terme impropre utilis pour d signer les soins de conservati
223. es victimes figurent son actif Us n ont pas parl certains n ont pas voulu porter plainte on n ont pas t capables de le faire D autres ont t examin s avec retard parce qu ils n avaient pas initialement voulu porter plainte La honte est sans doute encore plus nette 397 chez les victimes de sexe masculin Alors que le pros d assises se pr pare et que les mois se passent la proc dure est longue pendant que l auteur est mis en d tention provisoire Pierre va tre souvent revu par les psychologues I a d velopp un stress post traumatique qui se surajoute ses ant c dents pathologiques La question qui se pose maintenant est la suivante Pierre sera t il encore l pour assister au proc s d assises qui lui rendra justice Le m decin l giste est surtout un m decin de la violence ou de ses victimes C est pour cela qu un bilan s rologique est int gr l examen de la victime d agression sexuelle Il sera diff rent selon le type d agression l ge et le sexe de la victime selon le d lai entre l examen et l agression sexuelle Chez la victime f minine et pub re un test de grossesse par dosage des b ta HCG plasmatiques est pratiqu lors 398 du bilan initial r it r un mois apr s l agression et si n cessaire et possible une contraception post co tale est donn e le jour l examen m dico l gal Une s roprophylaxie VIH et h patite B un suivi s rologique des h
224. est donc la premi re tape m dico l gale et doit tre tr s minutieux avec des sch mas descriptifs et au besoin des photographies pour appuyer la description Au mieux il est exerc par le m decin p diatre qui met un doute devant l enfant re u en urgence et par le 311 m decin l giste clinicien intervenant galement en urgence Ainsi l on ne risque pas de confondre une tache m lanique des enfants asiatiques ou originaires des Cara bes et une ecchymose Pas de doute sur la nature d une l sion entre une l sion de d fense ou de jeu Pas de risque de confondre un trait de croissance osseuse et un trait de fracture sur des os bien loin d tre totalement ossifi s Les l sions cutan es et muqueuses par exemple peuvent tre des l sions associ es une des dermatoses de l enfance mais elles sont souvent r v latrices de n gligence de manque de soins irritations locales crasse sur la peau l sions de grattage pr sence ventuelle de parasites ryth me fessier surinfect Le m decin l giste s int resse la datation et la nature des l sions Des ecchymoses 312 peuvent dessiner l empreinte de l objet qui les a caus es lani re ceinture b ton Il peut rencontrer des traces de oriffures des empreintes de morsures humaines ou animales des cicatrices de br lures cigarettes fer repasser eau bouillante des plages d alop cie traumatique du cuir chevelu Ce
225. et ce avec l aide des r gles et du droit HIPPOCRATE ET ESCULAPE LES PERES FONDATEURS DE LA MEDECINE Comment ne pas saisir que la m decine l gale est apparue alors que Phomme moderne d sirait comprendre sans remettre sa foi ni ses croyances en cause mais en demandant une explication des 31 ph nom nes qui avaient trait cette part sombre de l humanit l origine de notre civilisation europ enne le monde antique grec et romain s est r f r aux dieux et aux divinit s naturelles et surnaturelles dans l Olympe pour avoir des claircissements sur le monde On comprend que cette poque ait contribu l existence d une m decine l gale Les p res fondateurs de la m decine ces chers Hippocrate et Esculape qui propos rent des connaissances physiologiques anatomiques et de pharmacop e ont laiss quelques traces pr figurant les tout premiers pas de ce qui deviendra la m decine l gale La civilisation gyptienne avec sa connaissance du corps et des ph nom nes post mortem fut celle des embaumeuts dont les secrets nous interrogent depuis la d couverte des momies Elle reste encore pour une part myst rieuse avec cet art bien proche de celui de l autopsie qui sera Pun 32 des fondements de la m decine l gale thanatologique L Iliade qu Hom re r digea vers la fin du v si cle avant notre re contient des descriptions qui se rapprochent des constats de m decins l gistes
226. et de les critiquer pour que la victime dont les violences sont comprises puisse son tour les 267 formuler Impossible d imaginer l examen m dico l gal d une victime sans y inclure un temps accord P coute d autant plus important que limpact psychologique de ces violences est particuli rement traumatique et que le corps peut dire sa fa on ce qui est inavouable pour la victime des sympt mes fonctionnels de somatisation asth nie c phal es troubles digestifs troubles du cycle lombalgies des comportements addictifs l alcool ou aux stup fiants des ph nom nes psychosomatiques comme les ulc res gastriques ruptions dermatologiques ont une signification qu il faut savoir au moins observer avant de les analyser et de les d crypter Il arrive galement que des troubles psychiatriques soient au premier plan avec bien s r de l anxi t mais galement des tats d pressifs ou au contraire des r actions d hyperactivit st rile des troubles du sommeil et des tentatives de suicide 268 ENTRETIEN AVEC E RIGAL Que ressentez vous face ces femmes victimes de violences conjugales qui viennent aux UMJ pour se faire examiner mais ne portent pas plainte contre leur mari violent Je ressens beaucoup d inqui tude Examiner une victime de violences conjugales engendre toujours un sentiment d impuissance Quand elle quitte l h pital elle se remet en danger On n a pas r
227. et l expression discr te du d sir suicidaire dans les ant c dents retrouv s Pour mieux juger du ph nom ne du suicide des personnes g es et tr s g es j ai tudi r trospectivement une s rie de suicides de personnes de plus de 75 ans examin es sur r quisition judiciaire aux urgences m dico judiciaires du CHU Jean Verdier AP HP en Seine Saint Denis pendant l ann e 2002 ce qui repr sentait 5 des lev es de corps judiciaires r alis es 83 La violence des moyens suicidaires tait l un des l ments les plus caract ristiques d autant que les personnes g es de notre s rie disposaient pour la plupart de m dicaments domicile pouvant devenir hautes doses des moyens suicidaires tout fait efficaces m dicaments vis e cardiaque tranquillisants etc Ce sont au contraire des moyens suicidaires violents qui sont utilis s comme la pendaison ventuellement une poign e de fen tre lorsque la mobilit est r duite la d fenestration Pautomutilation par gorgement la mort par privations la suffocation ou le suicide par arme feu indiquant une volont suicidaire sans concession bien loign e d un suicide d appel ou parasuicide selon la classification psychiatrique 84 Le deuxi me choc sur la sc ne de d c s se produit avec le contraste entre le choix de moyens violents et le cadre de ces suicides qui est en g n ral tout sauf d sordonn En t
228. etien avec l avocat est confidentiel et l avocat s assure que les droits de la personne sont bien respect s Il peut joindre au dossier des observations crites Cet entretien peut n tre accord qu apr s les deux premiers jours de garde vue en mati re de stup fiants ou d atteinte la s ret de l tat L examen m dical aura lieu dans tous les cas d s le premier jour si n cessaire 690 GREFFE Section responsable de l administration du tribunal en g n ral et notamment de sa direction et de sa gestion Sa t che essentielle consiste offrir un soutien administratif et op rationnel aux organes judiciaires et au bureau du procureur Il administre galement les services de soutien la d fense aux victimes et assure la communication et la s curit du tribunal Le greffe s occupe du d lai de remise des expertises par exemple 691 GU RISON voir Consolidation Stabilisation d finitive apr s un traumatisme de l tat de sant sans s quelles on dit qu il y a retour l tat ant rieur l accident HANDICAP Il n existe pas de d finition l gislative ou r glementaire du handicap les lois du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicap es reconnaissent le handicap mais n en donnent pas de d finition Il r sulte des cons quences d une incapacit permanente sur l autonomie dans la vie personnelle sociale et 692 professionnelle Accumulation de
229. faires au fur et mesure qu elles se pr sentent Ces officiers et le m decin l giste sont en quelque sorte li s par un partenariat permanent Cela fait avancer l enqu te de flagrance ainsi que toutes les tapes qui conduisent au d nouement La deuxi me rencontre avec la magistrature se fait avec les juges d instruction qui vont 543 soulever des interrogations soit sur une autopsie d j r alis e soit sur un examen ils peuvent demander une expertise pour juger de l importance d un traumatisme on de l opportunit d une ITT pour quantifier les l sions et les s quelles possibles La troisi me enfin se fait avec la magistrature du si ge celle des pros qu on d nomme aussi magistrature assise pour la diff rencier de celle du Parquet la magistrature debout pour reprendre la terminologie de la Justice d Ancien R gime maintenant pass e dans le langage judiciaire Cette rencontre a lieu lorsque le m decin l giste expert est cit la barre dans une affaire correctionnelle et plus souvent dans une affaire criminelle Le l giste est tr s r guli rement cit la barre Au minimum une deux fois par mois C est une fr quence tout fait habituelle I existe plusieurs cours d assises qui peuvent tre concern es et aujourd hui certaines cours d appels d assises reviennent sur des d cisions prises pr c demment Le rythme de travail est tr s soutenu d s que l on exerce la m decine l
230. fesseur Le Gueut Rennes et du professeur Durigon Garches exercice que jai 167 perfectionn pendant mes ann es d assistant hospitalier universitaire toujours Garches dans ce service expert aupr s de la cour d appel de Versailles Ce que javais d couvert hormis les motions fortes des premi res autopsies je garde encore nettement le souvenir des premi res fois o j ai manipul le bistouri et le couteau de dissection je Pai vraiment appr hend au fil des autopsies et ce une ou deux fois par jour Cent fois sur le m tier remetteg votre ouvrage dit l adage Dr le de m tier et dr le d ouvrage pourrait on rajouter pour ce qui nous concerne L autopsie m dico l gale mest pas une simple 168 dissection m me si elle en utilise la technique L autopsie m dico l gale n est pas une intervention chirurgicale m me si nos actuelles salles d autopsie ressemblent au d tail pr s des blocs op ratoires jusqu l clairage par scialytique avec des m decins l gistes en tenues op ratoires nous sommes bien loin des petits tailleurs coquets et des l gants n uds papillons arbot s par les h ros des s ries t l vis es Ces salles correspondent aux dispositions de l arr t du 7 mai 2001 relatif aux prescriptions technique applicables aux chambres mortuaires des tablissements de sant L autopsie m dico l gale est galement plus qu une autopsie scie
231. fication de substances inconnues gr ce au spectre 765 lectromagn tique caract ristique qu elles absorbent ou mettent SPECTROSCOPIE AUX RAYONS X Analyse spectroscopique faite dans un microscope lectronique balayage identifiant les l ments gr ce aux rayons X mis ou r mis SPECTROSCOPIE INFRAROUGE M thode de spectroscopie utilisant le rayonnement infrarouge G n ralement utilis e pour l analyse de compos s synth tiques c est une m thode rapide 766 de d termination du monoxyde de carbone par exemple SPECTROSCOPIE PAR ABSORPTION ATOMIQUE M thode d analyse spectroscopique permettant d identifier des l ments dans un chantillon inconnu m me tr s faible concentration STRANGULATION Forme m dico l gale d asphyxie m canique tr s majoritairement criminelle par constriction exerc e sur le 767 cou avec les mains un lien ou un m canisme de type cl au cou Trois m canismes occasionnent le d c s excitation du sinus carotidien l origine d une syncope cardiaque asphyxie par compression du tractus respiratoire contre le rachis et inhibition r flexe par hyperstimulation des nerfs cervicaux SUBMERSION ou NOYADE La mort survient par inondation des voies respiratoires par l eau ou le liquide d immersion noy bleu ou par syncope dans l eau noy blanc avec souvent un m canisme de choc 768 thermique La submersion ou noyad
232. guin par un bilan nutritionnel anormal ou une infection li e une carence en hygi ne MATTHIAS TROIS MOIS ET UNE ITT DE VINGT JOURS Matthias est un nourrisson de trois mois Ses parents soucieux l accompagnent aux urgences d un centre hospitalier parce que leur enfant a convuls I n est pas f brile bien que l on soit en hiver l examen le p diatre inquiet d un pisode infectieux associ va r aliser une radiographie du thorax Parce que l on est en saison hivernale et parce qu il 332 s agit d un nourrisson la radio peut laisser supposer une bronchiolite Mais l on retrouve des fractures sur sept c tes droite fractures si geant sur des cals osseux eux m mes t moins de fractures plus anciennes sur ses c tes Pour ne pas veiller les soup ons des parents on leur explique qu il est n cessaire de garder l enfant sous surveillance hospitali re Is se laissent convaincre car la convulsion les a beaucoup effray s Les deux jeunes parents semblent tr s d munis devant l tat du nourrisson que visiblement ils ne savent pas prendre en charge Le bilan recherche videmment d autres l sions e notamment des l sions intrac r brales Le scanner va montrer un largissement des espaces liquidiens dans le cerveau Une imagerie en r sonance magn tique du cerveau va indiquer des petites h morragies m ning es sur les deux lobes frontaux e sur le lobe pari tal gauche Un examen ophtalmologique va galement
233. harge du corps du d funt depuis son d c s jusqu au moment o le cercueil ou Purne a rejoint son lieu de s pulture Le sens du mot obs ques va donc bien au del de la c r monie qui n en est qu une partie OFFICIER DE POLICE JUDICIAIRE Les officiers de police judiciaire exercent les fonctions de police judiciaire les plus vastes ce sont les maires et leurs adjoints les gendarmes et fonctionnaires de police habilit s Les agents de police judiciaire les assistent avec des 127 responsabilit s et des pouvoirs judiciaires r duits Certains fonctionnaires comme les policiers municipaux gardes champ tres gardes particuliers asserment s inspecteurs de la SNCF agents des douanes ont des fonctions de police judiciaire r glement es limit es pour leurs fonctions ODONTOLOGIE M DICO L GALE Forme sp cialis e de l odontologie particuli rement utilis e pour les identifications formelles de restes de 728 corps notamment dans les catastrophes de masse Apporte de nombreux l ments pour la d termination de l ge la reconstruction faciale partir d l ments maxillaires entre autres ORDONNANCE DE MISE EN ACCUSATION Nom du jugement rendu par le juge d instruction qui il appartient de renvoyer devant la cour d assises les personnes accus es de crime S il estime que les faits retenus la charge des personnes mises en examen constituent une infraction qualifi e de crim
234. hique ou un tat de grossesse est apparente ou connue de son auteur et si elles ont t commises par le conjoint ou le concubin de la victime on le partenaire li la victime par un pacte civil de solidarit SYLVIA LE D SIR D AVENIR Sylvia vient consulter apr s une tr s longue histoire de harc lement V exations et insultes jalonnent sa vie conjugale Depuis trois ans la jeune femme vit sous la contrainte et les 261 menaces de son mari avec des brimades des privations des insultes particuli rement aggrav es depuis que le couple a d m nag et qu elle s est coup e de son milieu familial Les violences ne sont que des violences l g res l auteur essaie de se ma triser pour ne pas laisser de traces ind l biles Sylvia vit dans la crainte d avoir vivre d autres pisodes de ce genre Elle n en parle pas elle a honte elle ne demande pas le soutien de sa famille ou de ses proches Au quotidien ce ne sont que restrictions pour toutes les d penses du m nage Sylvia ne dispose que de vingt euros par semaine pour faire des courses alimentaires Elle ne peut pas acc der aux comptes en banque du m nage Elle ne peut pas acheter de v tements seule Elle ne peut faire sa toilette qu une seule fois par jour et pas grande eau elle doit se contenter d humidifier le gant de toilette et ne peut prendre qu une douche par semaine C est tout juste si elle est autoris e se rafra chir et se chang
235. hiques bien s r Des instruments de mesure m tre ruban thermom tre de laboratoire bien plus tendu en degr s qu un thermom tre m dical cela il convient d ajouter 119 tout un mat riel de pr l vements adapt au post mortem nos aiguilles par exemple sont des aiguilles ponction lombaire ou cath t risme Il faut galement des tubes st riles de toutes sortes h parin s pour les pr l vements sanguins secs pour Purine ou l humeur vitr e et de quoi les contenir sacs plastique pochettes en papier pour les pr l vements vis e g n tique pots plastique st riles pour les d bris organiques Jen passe Muni de cette quincaillerie compl te le l giste peut monter bord de son v hicule Il ne reste plus qu programmer le GPS Un vrai serial profiler celui l croire qu il conna t toutes les sc nes de crime Encore faut il tre pr cis Rue Leclerc Rue du g n ral Leclerc Rue du mar chal Leclerc Avenue peut tre a y est C tait un boulevard Par Moteur 120 PR SERVER LES TRACES ET LES INDICES Apr s un temps de trajet que l on essaie de rendre le plus court possible sans se prendre pour un v hicule du SAMU on arrive sur les lieux Selon le d lai et Pendroit quelques policiers ou gendarmes cartent les curieux sur le site sont encore souvent pr sents les pompiers et une quipe m dicale du SMUR De plus en plus de mieux en mieux
236. i a t maintenu par l un des parents tandis que l autre ass nait des coups pour faire plus mal y compris en tapant sur le pli du coude Ce sont enfin et pas des moindres des h matomes importants qui concernent les cuisses chaque fois sur des surfaces et des zones de plus de vingt centim tres de c t et qui reproduisent des l sions par objet contondant de type tuyau Ces l sions sont tellement s rieuses qu elles ont occasionn un syndrome de broiement r v lateur de l intensit de la r p tition des coups dont une trentaine sont clairement individualisables et qui s associent une augmentation des enzymes musculaires t moignant de ce broiement de ces contusions multiples un peu comme on l observe chez les personnes qui se retrouvent enfouies on cras es par la chute accidentelle d un mur ou d un arbre Une ITT de dix jours repose sur la mise en vidence de l importance des l sions par arme par destination Le fait que 350 les deux parents ayant autorit sur l enfant aient commis ces actes constitue une circonstance aggravante Sadia va dom quitter le domicile pour un foyer Sa r v lation l a prot g e mais elle a parall lement fait clater le milieu familial dans lequel elle vivait Un ou deux ans apr s les faits Sadia est elle encore une lyc enne promise un avenir sans probl me on a t elle p ti des violences qui lui ont t impos es tout simplement parce qu elle cherchait peut tre
237. i devant la Cour de cassation COUR D ASSISES Juridiction non permanente qui si ge par sessions environ tous les trois mois dans les locaux du tribunal de grande instance de chaque d partement et qui est charg e de statuer en mati re p nale pour les infractions de nature criminelle en premi re instance ou en appel Elle est compos e de trois magistrats professionnels le pr sident et deux assesseurs de neuf jur s en premi re 658 instance de douze jur s en appel de avocat g n ral et d un greffier Les jur s sont tir s au sort partir des listes lectorales Toutefois pour les actes terroristes et les infractions les plus graves relatives au trafic organis des stup fiants la cour ne comprend pas de jury populaire mais seulement des juges professionnels un pr sident entour de six assesseurs La cour d assises juge les infractions les plus graves les crimes par exemple meurtre viol terrorisme crimes contre l humanit ainsi que les d lits et contraventions commis Poccasion d un crime Elle examine galement les appels contre les d cisions 659 rendues par une premi re cour d assises Elle peut prononcer des peines de r clusion ou de d tention criminelle perp tuit ou temps au moins dix ans des peines d amendes et des peines compl mentaires interdiction d exercer une activit par exemple COUR D ASSISES DES MINEURS Ne juge que les mineurs g s d
238. i que la dur e de l utilisation 495 L IMPORTANCE GRANDISSANTE DE LA CONDUITE SOUS L EFFET DE STUPEFIANTS La pratique des urgences et les diff rentes situations rencontr es tant dans un service d accueil des urgences que dans des UMJ nous confrontent au quotidien des personnes victimes ou auteurs dans des situations o l influence du cannabis est cliniquement ind niable et de surcro t grandissante Troubles du comportement chez les usagers de cannabis tels que des tats d agitation des exacerbations anxieuses des comportements de d fonce des passages l acte auto agressif ou des 496 violences et maltraitances exerc es envers autrui La population concern e va du pr adolescent accueilli aux urgences p diatriques l adulte dans sa maturit avec souvent un tableau de poly consommation o alcool cannabis et psychotropes se c toient Que dire de l importance en constante augmentation de la conduite sous l effet des stup fiants pour plus de 90 attribuable au cannabis maintenant tr s largement en t te devant l alcool toutes r gions confondues pour la population des dix huit trente huit ans L exp rience des urgences m dico judiciaires du centre hospitalier de Compi gne en ce qui concerne les troubles li s au cannabis se base en partie sur une large cohorte de conducteurs contr l s pour conduite sous l influence des stup fiants examin s toute heure dans un serv
239. iaisons hydrog nes En face 611 d une ad nine on trouve toujours une thymine en face d une cytosine on trouve toujours une guanine On a donc les interactions possibles suivantes A T et T A d une part G C et C G d autre part Le code g n tique est un syst me de correspondance entre les s quences de nucl otides de PADN et les s quences en acides amin s des prot ines cod es par ces nucl otides ACQUITTEMENT D cision prise la fin d un proc s p nal de d clarer l accus ou le pr venu non 612 coupable du crime pour lequel il a t jug ACTE D ACCUSATION Document accusant formellement une ou plusieurs personnes d avoir commis un crime ou une s rie de crimes Il est g n ralement lu accus lors de sa comparution initiale ou au d but de son proc s avant de lui demander s il plaide coupable ou non coupable ACTE DE D C S L acte de d c s est dress par l officier 613 de l tat civil de la commune o le d c s a eu lieu sur la d claration d un parent du d funt ou sur celle d une personne poss dant sur son tat civil les renseignements les plus exacts et les plus complets Les actes de d c s remis dans un premier temps aux proches leur permettent d entreprendre toutes les d marches aupr s des administrations concern es par le d c s caisses de retraite S curit sociale services financiers ACTES ESSENTIELS DE LA VIE S
240. ibuer un fait traumatique ou une de ses cons quences directes et certaines l existence d une l sion ou 695 d une s quelle rapprocher de la notion juridique de causalit IN CAMERA Voir Huis clos INCAPACIT PERMANENTE PARTIELLE IPP l ment d appr ciation du dommage corporel subi par une victime Il correspond la r duction exprim e en pourcentage des capacit s physiologiques d un individu dans le cadre du droit commun ou de la capacit d exercer une activit 696 professionnelle g n ratrice de gain dans le cadre de la l gislation sur les accidents du travail INCAPACIT TEMPORAIRE TOTALE ITT AU SENS CIVIL Impossibilit pour une victime d un dommage corporel d exercer son activit professionnelle de mani re totale mais pour un temps donn La dur e est en fait gale ou plus restrictive que celle d un arr t de travail au sens professionnel 697 INCAPACIT TOTALE DE TRAVAIL ITT AU SENS P NAL Impossibilit pour une victime d un dommage corporel ou de violence de mani re totale mais pour un temps donn d exercer tous les actes de la vie courante Chez les bless s de tous ges ayant ou n ayant pas d activit professionnelle enfants personnes g es sans emploi PITT au sens p nal correspond la p riode de perte de lPautonomie impossibilit d accomplir ses activit s personnelles habituelles INCIN RATION Voir Cr ma
241. ice d accueil des urgences Sur ces personnes on a pu r aliser un parall le toxicologique clinique et analytique entre 497 les troubles observ s selon la grille d valuation de la fiche E remplie en cas d infraction au Code de la route et les taux sanguins de tetrahydro cannabinol THC mesur s par m thode de r f rence chromatographie en phase gazeuse et spectrom trie de masse sur des pr l vements effectu s dans le m me temps que l examen clinique Il faut insister d abord sur la puissance addictive du cannabis trop longtemps qualifi e de drogue douce sans prendre en compte la concentration croissante en produit actif THO dans les herbes et les r sines de cannabis On classe aujourd hui les produits les plus addictifs selon le temps n cessaire pour passer de Pinitiation Pusage r gulier le temps d apparition du premier probl me li la drogue et le temps d entr e dans la d pendance Le palmar s est le suivant premiers ex aequo opiac s et coca ne en deuxi me position arrive le cannabis et enfin le tabac et l alcool Ce 498 classement t moigne d un effet addictif du cannabis certes inf rieur des substances individualis es comme drogues dures mais sup rieur au tabac et Palcool dont on conna t pourtant la puissance addictive Un autre point concerne le m decin l giste la question des risques et des comportements observ s dans la dur e chez des utilisate
242. icile ou d un milieu hospitalier 640 vers une chambre fun raire doit se faire dans les vingt quatre heures suivant le d c s Ce d lai est port quarante huit heures si des soins de conservation sont pratiqu s Ces chambres comportent deux parties distinctes l une accessible aux professionnels partie dans laquelle des examens de corps vis e m dico l gale peuvent tre effectu s l autre destin e aux familles et au public Une chambre fun raire est le plus souvent g r e par une entreprise priv e CHAMBRE MORTUAIRE D signe le lieu au sein d un 641 tablissement hospitalier public o sont accueillis les corps des d funts d c d s dans l tablissement de soins et les corps des d c s avec obstacle m dico l gal si le centre hospitalier dispose d une unit m dico l vale pratiquant les autopsies jusqu au moment des obs ques Elle ne peut pas recevoir les personnes d c d es hors des tablissements ayant une convention avec l tablissement hospitalier o elle se situe D autres termes sont galement utilis s commun ment pour d signer la chambre mortuaire fun rarium morgue amphith tre des morts 642 CHARGES MISE EN ACCUSATION Expos formel des motifs d accusation fait en g n ral par le procureur ou ses substituts se basant sur enqu te et les interrogatoires de police ou de gendarmerie CHOSE JUG E AUTORIT DE LA L autorit de la chose jug
243. id ment pas monomorphe et peut toucher bien plus de personnes que la seule victime de Pacte 65 FERNAND LE REFUS DE LA D FAILLANCE Retrait depuis plus d une dizaine d ann es Fernand a men toute sa carri re dans la m me usine c est regret qu il a quitt son poste d ing nieur 77 ans il participe de nombreuses activit s au sein de sa commune Ses capacit s il les met profit pour bricoler Enfin pour tre exact il garde son temps rassemble son nergie ef ses ressources pour les utiliser Comme s il engrangeait des forces Depuis quelques mois peine la d t rioration intellectuelle le frappe Elle s est invit e insidieusement dans sa vie la voil qui se fait galopante Fernand sent qu il perd la m moire Mais pas seulement I perd ses comp tences il perd ses 66 capacit s d analyse Depuis qu il se sent diminu son caract re devient aigri devant cette maladie qu il refuse et qui le d grade Ce jour l alors qu il veut utiliser un appareillage d faillant et qu il aurait su parfaitement d monter remonter et remettre en plein fonctionnement quelques mois plus t t il en est incapable Devant la col re et l impuissance de son mari redonner vie cet outil r calcitrant son pouse d cide d aller acheter un nouveau mat riel qui l aidera pour son bricolage Plus tard en d but d apr s midi elle se fait conduire par une voisine au magasin o elle compte en faire l acquisi
244. ienne d pose rapport sur rapport et anime commission sur table ronde sans beaucoup d effets Les suicides arrivent largement en t te des causes de morts violentes en France En 2000 selon un article de Jean Claude Chesnais de l Institut National des tudes D mographiques paru dans Population et Soci t s en 2003 le taux de mortalit par suicide atteignait 17 5 pour 100 000 en France contre 14 2 en Allemagne et en Su de 11 3 aux tats Unis et 8 2 en Italie Il est surtout int ressant de noter que le taux de suicide en France ma presque pas vari depuis le d but du xx si cle Depuis pr s de quinze ans il y a plus de d c s par suicides que 62 pat accidents de la circulation En termes d ann es de vie perdues le suicide est la troisi me cause de d c s apr s les maladies cardio vasculaires et les tumeurs avec une incidence en augmentation chez les adolescents et les jeunes adultes particuli rement chez les hommes de moins de 50 ans Le suicide constitue donc un r el probl me de sant publique tant par les pertes en vies humaines qu il provoque que par les probl mes psychologiques et sociaux qu il r v le Si le suicide auquel est confront le m decin l giste est important en nombre il peut tre tr s diff rent dans ses formes Au moins une fois par an je me trouve face un 63 homicide suicide affaire qui marque la m moire collective car elle est charg e d affect et d mo
245. il a eu connaissance et qui ont t inflig es un mineur de quinze ans ou une personne qui n est pas en mesure de se prot ger en raison de son ge ou de son tat physique ou psychique Il existe aussi en quelque sorte une proc dure 338 d urgence quand le constat des faits graves ou engageant la vie du mineur ne souffre aucune discussion viol mutilations traumatismes majeurs Il justifie le signalement imm diat au procureur de la R publique ou Pun de ses substituts au tribunal de grande instance La proc dure habituelle est un entretien t l phonique direct suivi d un certificat m dical descriptif ou d un rapport du m decin l giste adress par fax Dans ce cas pr somption forte au vu du certificat m dical une ordonnance de placement provisoire OPP est prise par le magistrat de permanence l enfant tant confi l h pital pour la prise en charge des soins n cessit s par son tat ou pour le prot ger en attendant les r sultats de l enqu te et le jugement d finitif placement en famille d accueil Le jeune peut aussi tre confi aux services de lPAide sociale Penfance ASE 339 l inverse dans des cas o le doute subsiste quant Paspect intentionnel d une violence le signalement doit tre plut t fait Aide sociale l enfance comp tente au si ge du conseil g n ral pour la pr vention de mauvais traitements en application des lois de
246. iliser en plus des connaissances m dicales des connaissances m dico l gales Quelles sont les diff rences de pratiques avec la m decine l gale des si cles pr c dents La curiosit reste inchang e mais les moyens qui sont notre disposition sont tr s diff rents ils n ont d ailleurs rien voir avec ceux des si cles pr c dents Notre base de connaissances 45 est maintenant acquise avec l ensemble des donn es anatomiques physiologiques et d imageries Les premiers m decins l gistes apportaient une connaissance suppl mentaire gr ce aux observations tandis que nous nous avons d j un socle de connaissances pr tablies Gr ce aux diff rents outils que nous poss dons d j l exigence est requise et toute la profession se doit d tre de plus en plus pr cise LA PREMI RE VERTU D UN M DECIN L GISTE CONNA TRE SES LACUNES Mais apr s la p riode napol onienne si troubl e en Europe et les guerres qui l ont ponctu e la m decine l gale allait conna tre de l poque de Charles X la 46 Belle poque de la troisi me R publique une p riode brillante et inventive comme celle de la m decine qui entrait dans la partie scientifique de son histoire et de son d veloppement Ce fut Mathieu Orfila 1787 1853 m decin et chimiste qui utilisa les ressources de la chimie pour mettre au point ce qui sera la toxicologie analytique Parall lement il inventa le premier test d id
247. important I y a une facilitation de ces violences parce que le r le protecteur de la cellule familiale n est alors pas assez solide Les mineurs sont des proies faciles Pensez vous qu il faudrait plus de sensibilisation gard des enfants En effet il faut toujours une sensibilisation l gard des enfants Ambroise Tardieu a tr s bien d crit le syndrome des enfants battus Longtemps on a pens que ces violences sur les mineurs allaient dispara tre d elles m mes l poque on en parlait moins Aujourd hui il y a une nette avanc e l gislative concernant les mesures de protection de l enfance 322 On est d ailleurs en pleine discussion l chelle europ enne propos de la fess e Sera t elle consid r e comme une maltraitance et donc comme un d lit Dans tous les cas les mentalit s ont volu I y a belle lurette qu on ne fouette plus l enfant coups de martinet Beaucoup de tr s jeunes parents g s de seize dix huit ans sont d sorient s la naissance de leur premier enfant Dans certains cas manque d assurance et d exp rience peut s accompagner de ph nom nes de violence Lors d une consultation quel est votre r le vis vis de l enfant Vous pose t il des questions Lors des consultations je facilite toujours la communication I faut que l enfant puisse poser des questions et s exprimer Le premier r le du m decin l giste est d tablir le dialogue par l en
248. in Quels types d actes de torture et barbarie rencontrez vous En effet en m decine l gale nous sommes confront s ce qu il y a de pire Lorsque les auteurs d actes de torture et de barbarie agissent je pense que c est par jeu sadique Souvent des enregistrements sur t l phones portables et sur vid os sont utilis s pour pouvoir diffuser largement les images Dans bon nombre de cas nous rencontrons des br lures par cigarette mais aussi par fer repasser Nous croisons aussi des personnes victimes de mutilations et qui subissent des violences tr s importantes avec une inutilit certaine Les auteurs de ces jeux sadiques sans doute victimes de d viances psychotiques sont des personnes qui se distancient du monde r el et se r fugient dans un autre virtuel aft nuant ainsi les cons quences de leurs actes 441 Y en a t il souvent On en voit de plus en plus On voudrait que ces histoires soient purement exceptionnelles mais il n est pas rare den rencontrer environ une fois par mois lI semble que quelquefois l escalade criminelle est telle que la violence arrive son apog e avec des actes de tortures et de barbarie Ces diff rents actes s assimilent on se rapprochent de ce qu on appelle tortures et barbaries et qui en prennent l apparence mais ne vont peut tre pas tre qualifi s ainsi par le magistrat Dans tous les cas il y a acharnement et dans certaines histoires le choix de la victime est ca
249. ingt ans de la virtopsie qui deviendra forc ment la technique de r f rence On tait dans la d duction alors que la virtopsie apporte maintenant la preuve visuelle mon avis il y aura des centres de m decine l gale autopsiques qui assureront la virtopsie quotidiennement 185 Quel regard portez vous sur ces avanc es technologiques Les tribunaux vont tre le th tre de ce qu on appelle le contradictoire Des centaines d arguments qui proviendron de tous les c t s vont se confronter s analyser et s changer Le m decin l giste lui va continuer faire sa synth se mais celle ci reposera sur des analyses de plus en plus fiables et sur des arguments techniques d imagerie et de biologie de plus en plus pointus La technologie va nous apporter des l ments de plus en plus formels de plus en plus exigeants et une synth se de plus en plus fine L humain sera donc toujours et encore plus mis en avant avec un niveau de qualit de plus en plus lev I faudra sans doute voluer dans notre fa on de travailler de nous former et de nous adapter L adaptation sera aussi financi re car bien entendu cette envol e technologique a un co t et il faudra sans doute revoir les 186 budgets la hausse LE P LE M LE DES MORTS D ORIGINE INCONNUE Dans le cas o l identit de la personne d c d e est ignor e le probl me judiciaire est loin d tre simple Comment faire sans l autop
250. ion massive suicidaire Le poumon quant lui est plus particuli rement utile quand la voie de prise est sous forme d a rosol le crack le cannabis 241 dans les pipes eau ou en cas de d c s rapide souvent avec un m canisme allergique par inhalation de substance volatile gaz lacrymog ne gaz suffocant L absence d a rosol b ta mim tique dans le poumon indique que l asthmatique ma pas eu le temps ou la possibilit de prendre son traitement lorsqu une crise brutale est survenue Apr s tout est envisageable puisque depuis une vingtaine d ann es le mat riel d analyse toxicologique autour de la spectrom trie de masse chromatographie en phase gazeuse chromatographie de masse en tandem chromatographie en phase liquide apporte tout Vlattirail n cessaire pour retrouver dans des pr l vements biologiques ou effectu s proximit du corps toute sorte de produits m dicaments stup fiants essence et 242 acc l rateurs d incendie etc Reste que l expertise toxicologique qui se doit d tablir la nature de Pintoxication si elle existe ma pas uniquement besoin des chantillons biologiques de qualit que lui fournit le m decin l giste et d quipements analytiques performants et co teux Elle a besoin d un toxicologue analyste comp tent et exp riment et d une interpr tation rigoureuse des r sultats impossible sans la collaboration avec le m decin l giste so
251. iquet avec nom et pr nom du sujet pr lev date de l autopsie On ajoute un num ro d ordre interne dans le classement des scell s sans compter leur propre d nomination en tant que scell s avec une num rotation qui correspond aux proc s verbaux des OPJ qui assistent l autopsie Les pr l vements 238 peuvent attendre alors leur exp dition vers un laboratoire de toxicologie de r f rence quand le juge d instruction le d cidera fortement incit par les conclusions du m decin l giste On souhaite vivement leur d part pour en savoir plus d abord et aussi pour viter d accumuler les cong lateurs car les textes ne prescrivent aucune limitation de dur e de conservation pour les pr l vements scell s un peu moins faciles remiser que Parme du crime galement sous scell s Cette derni re peut attendre sur une tag re que la poussi re la recouvre Les analyses toxicologiques effectu es lors de Pautopsie sont bien moins simples conserver On pr l ve en effet du sang de l urine le contenu de Pestomac des cheveux un peu de poumon un peu de rein un peu de foie Chaque milieu a son r le 239 Le sang est sans doute le milieu biologique le plus important Les r sultats quantitatifs permettent de d finir le niveau d impr gnation du sujet pour un produit donn infra th rapeutique th rapeutique toxique potentiellement l tal et d expliquer son r le dans le m canisme
252. ires ne sont pas au courant d un fait d lictuel voire criminel comme un empoisonnement La maltraitance surgit de la conjonction de plusieurs facteurs Certains li s la personne g e d autres l environnement de vie d autres enfin l auteur Plus le degr de d pendance physique ou psychique les tats d mentiels Pisolement social sont importants plus la personne g e est expos e Lorsque s ajoute la pr sence d alcoolisme de toxicomanie de probl mes 446 financiers de fragilit psychologique ou encore d ant c dents de violence familiale chez ceux qui Paccueillent surtout si la personne g e est h berg e dans des locaux g ographi quement isol s trop exigus ou inadapt s son degr de d pendance la conjonction de tous les facteurs est r unie Et le risque d une maltraitance particuli rement lev D une mani re g n rale on s accorde dire que les victimes sont en majorit des femmes tr s g es et isol es aux plans relationnel et social tr s d pendantes pour les soins de base souffrant d un handicap exigeant de l aide quotidienne Il peut s agit notamment d une maladie mentale ou d g n rative ce qui emp che pas ces femmes de confier qu elles ont t victimes d agression Et puisque l on est en train de brosser le portrait type de la victime on peut essayer de dresser le portrait robot de l auteur Ce dernier mest pas pr par s occ
253. is tr s vite ils lui disent Viens dans la cave Elle refuse ls la forcent avec un argument qui est monnaie courante dans les cit s Allez s il te pla t Jennifer T es coinc e sinon viens avec nous sinon tes une coinc e si tu ne viens pas tes une victime La jeune fille a peur et honte en m me temps Elle craint de para tre ridicule peut tre Sans doute Son handicap psychique ne lui permet pas de bien 382 distinguer le vrai du faux Ils la conduisent au sous sol d sertique L un des deux est en possession de la cl d une cave Ils y p n trent Fument et font fumer un peu de cannabis Jennifer Un matelas est pos m me le sol Les garcons commencent discuter puis ils deviennent agit s violents l un comme l autre lui tiennent le m me discours Tu couches avec moi Us l allongent sur le matelas et essaient l un et l autre de l agresser sexuellement Is se montrent aussi agressifs que maladroits L un d eux n arrive m me pas mettre le pr servatif qu il a pourtant Le premier jour ils laissen repartir leur proie Le lendemain toujours assis sur le m me banc ils r cidivent mais cette fois ils vont lui faire subir des p n trations anales ef vaginales tant t en la tenant tant t en la mena ant tout en lui disant on essaie juste Quand Jennifer remonte chez elle elle est submerg e par la honte Elle est incapable de parler de ce qu elle vient de vivre Elle
254. isiens Le Bertillonnage fait surgir Panthropologie m dico l gale et l identification 48 m dico l gale que Francis Galton 1822 1911 fait progresser en tablissant l unicit et la permanence des figures cutan es des empreintes digitales et en proposant un syst me de classification M me les phan res parlent au m decin l giste et aux sciences forensiques puisqu apr s la publication en 1910 par le fameux m decin l giste parisien Victor Balthazard professeur de m decine l gale la Sorbonne et Marcelle Lambert de la premi re tude approfondie Le poil de l homme ef des animaux une femme fut convaincue d assassinat sur la base de P tude de ses cheveux La radiologie enfin apporte toutes les ressources de l imagerie m dicale dans les examens de victimes et les bilans des l sions comme dans les autopsies La m decine l gale ma pas t en reste de progr s dans toute l Europe du XIX si cle 49 En 1824 le m decin l giste Chaussiez crivait dans la pr face de son Recueil de m moires sur la m decine l gale des propos toujours d actualit Charg d s les premiers temps de mon tablissement et de ma pratique m dicale de faire les visites et rapports juridiques consult de temps en temps sur des accusations d infanticides de meurtres ou autres cas de blessures et de violences qui taient soumis aux tribunaux je reconnus bient t que malgr toutes mes tudes il
255. ives des s vices ou privations dont il a eu connaissance et qui ont t 284 inflig s un mineur de quinze ans ou une personne qui n est pas en mesure de se prot ger en raison de son ge on de son tat physique ou psychique C est cette d rogation de Particle 226 14 du code p nal qui permet aux soignants de signaler des violences et privations commises sur un adulte ne pouvant plus se prot ger seul soit parce qu il est une personne g e d pendante soit parce qu il s agit d un adulte handicap physique ou mental C est l usage de cette d rogation qui peut faire par exemple que cessent des agressions gratuites et absurdes sur des handicap s mentaux ridiculis s par des coups et film s sur des portables Tout simplement parce que le signalement a permis la police d tre inform e de ces faits et de devenir vigilante et la Justice de condamner les auteurs de ces actes odieux Le rapport du m decin l giste tabli en urgence est fax pour gagner du temps lors d une infraction p nale 285 d lictuelle et va soutenir le procureur de la R publique mettre en mouvement l action publique et d clencher une enqu te avec interpellation possible d une personne pendant un maximum de 48 heures Tr s majoritairement en cas de d lit le procureur de la R publique peut transmettre le dossier au tribunal correctionnel par un circuit court celui de la comparution imm diate ou du plaider
256. l le probl me du suicide a envahi bien des consciences Il est int ressant de constater qu historiquement en France avec les chiffres pr cis de PINED le suicide a connu une nette augmentation entre la p riode de 1846 1855 o le taux de d c s par suicides est de 8 9 100 000 alors que les temps sont durs voire r volutionnaires et de 1896 1905 o il passe 20 8 100 000 pioche du taux actuel alors que la p riode est celle de la Belle poque celle de la s paration de l glise et de l tat celle qui nous fait d j entrevoir notre monde moderne dont la Grande Guerre sera Peffroyable porte d entr e Puisque le suicide ne peut pas logiquement r pondre des actions collectives on peut essayer en tant que m decin l giste de remonter aux causes pour les 71 comprendre et tenter d apporter des l ments utiles pour prot ger un autre candidat au suicide contre les cons quences avant qu elles ne surviennent C est la technique de lautopsie psychologique qui nous fournit ces l ments cas par cas histoire par histoire au jour le jour Avec d autres instruments d mographiques cette fois Alfred Nizard et ses collaborateurs toujours dans Population et Soci t s en avril 1998 avaient tudi les facteurs sociaux pouvant conduire au suicide Ils avaient relev les influences n fastes du grand ge avec un taux de suicide en constante augmentation chez les plus de 75 ans un affaibli
257. l analyse toxicologique ne peut se suffire elle seule mais repose sur une base associant les constatations cliniques m dico l gales et ou autopsiques et un savoir faire de laboratoire La toxicologie analytique mal interpr t e ou mal utilis e peut avoir des cons quences d tonantes Devant la cour d assises d appel d Amiens cette 295 ann e on a assist une erreur qui rappelle les faux empoisonnements l arsenic qui ont fait condamner mort tant de coupables qui ne l taient pas au xix et jusqu la moiti du xx si cle sur les assertions des toxicologues de l poque car l arsenic contaminait les cadavres enterr s L histoire tr s r cente d montre les limites de cette m thode les dosages ayant pourtant t faits par un grand monsieur de la toxicologie analytique avec un excellent laboratoire Il men demeure pas moins que la femme de la victime dont le corps rec lait la drogue du violeur le GHB avait t jug e dans ces conditions et impliqu e dans ce crime pour empoisonnement par une premi re cour d assises Criant l injustice elle a obtenu un proc s d assises en appel proc s retentissant car on s est aper u que le GHB tait endog ne c est dire secr t par la victime elle m me ce que nous faisons tous d ailleurs tr s faible dose Ma tre Delarue 236 Pavocat de l accus e a d ailleurs parl de scandale judiciaire Je pense sinc rement
258. l ment dont on pourra apporter la preuve par exemple une strangulation une oriffure un maintien une trace de lien ou d appui Il mesure le risque ventuel encouru cat il est peut tre encore temps d une prophylaxie Ensuite lexamen m dico l gal peut commencer avec son lot de photographies pour mat rialiser ici une ecchymose l une raflure l encore une trace de doigts imprim e en cartant une cuisse Des violences plus nettes encore peuvent tre pr sentes et le bilan l sionnel pr cis est indispensable Dans un endroit adapt tranquille bien clair l examen 379 gyn cologique et ou anal peut avoir lieu avec un protocole adapt au sexe et l ge de la victime De ce qui sera vu de ce qui sera document ce moment pr cis pourra d couler une condamnation aux assises dans les ann es venir le plus souvent La Justice a ses lenteurs N cessaires l accueil et Paccompagnement de la victime ayant r v l des abus sexuels ils sont d sormais pris en charge de fa on ad quate dans des unit s sp cialis es pour les victimes d abus sexuels Ce mest toujours pas le cas loin de l lorsqu un professionnel de la sant se trouve confront cette situation sans avoir re u la formation indispensable pour tre l aise avec les modalit s de l examen les donn es de l examen g nital et anal de la victime et les r sultats que l on peut en attendre au plan m dico l gal Rappelon
259. l puisse exister un hymen et que cet hymen soit lui m me perfor laissant passage aux menstruations En effet Soranos rapporte que C est par erreur que l on parle d une membrane t nue fermant le vagin et dont la rupture au cours du premier co t serait douloureuse Cette membrane na pas t trouv e dans les dissections Malgr ses erreurs et ses imperfections son trait apporte des l ments qui vont construire une connaissance qui 36 sera utilis e par la m decine et la m decine l gale bien plus tard UN D VELOPPEMENT MODESTE MAIS CONSTANT La loi Aquilia qui ordonnait de d terminer la l talit des blessures fut vot e Rome en Pan 287 av J C pour prot ger les paysans pl b iens des dommages souvent caus s par les patriciens On peut y voir Panc tre de l valuation du dommage corporel branche importante de lexercice m dico l gal Le Moyen ge se reposera sur les enseignements d Atistote La m decine l gale va conna tre un 37 d veloppement modeste mais constant La lev e de corps est souhait e dans le cadre de mort violente Le cadavre est examin un rapport est r dig avec la localisation des blessures et le m canisme des causes du d c s On trouve trace de ces avis m dico l gaux recueillis dans les coutumes du Maine et d Anjou ainsi que dans le Grand Coustumi res du pays et duch de Normandie en 1207 et 1245 qui reconnaissent les visitations et
260. la victime ne va pas tre capable d engager une proc dure et que la parole de l handicap mental ne tiendra pas fac aux r cits d un adulte On croise donc ce genre de violences sur personnes handicap es de plus en plus fr quemment I y a aussi des violences sur des personnes vuln rables socialement comme le SDF le clochard le jeune qui se retrouve la rue on habite en foyer Ces personnes sont des souffre douleur c est la loi du plus fort qui r gne souvent et la fr quence et l importance de genre d actes semble augmenter d ann e en ann e 439 Avez vous un r le de pr vention contre ce type de violence Mon r le est de faire savoir de communiquer sur ce genre d v nements et sur les tendances victimologiques Les articles publi s dans les revues de m decine l gale les interventions les d positions devant les cours d assises les pr sentations des bilans de l activit des services m dico judiciaires qui regroupent un peu tout l ventail de la violence permettent d avoir une observation des ph nom nes de violences et de communiquer Nous avons donc r le d observateur de sante publique Nous avons publi r cemment un article qui relatair un acte de torture sur personne vuln rable et nous l avons intitul a s est pass pr s de chez vous pour insister sur la banalisation de la violence et d actes totalement gratuits Aux UMJ vous percevez toute la noirceur de 440 P tre huma
261. lac le d funt En France le cercueil est obligatoire pour une inhumation comme pour une cr mation Il doit comporter quatre poign es et une garniture tanche Il peut tre doubl d une enveloppe m tallique en cas de d c s pour certaines causes infectieuses ou si un transport a rien ou vers l tranger est pr vu 635 CERTIFICAT DE D C S Document tabli par le m decin qui constate le d c s Il mentionne notamment le lieu la date et l heure du d c s ainsi que les pr noms nom sexe date de naissance et domicile du d funt Il donne des indications sur d ventuelles contraintes dans l organisation des obs ques obstacle m dico l eal tout d abord possibilit de soins de conservation possibilit d un transfert avant mise en bi re Il permet l tablissement par la mairie des actes de d c s qui seront remis la famille Le 636 certificat de d c s n est pas destination de la famille mais de l tat civil CIRCULATION POSTHUME R seau verd tre tr s visible sous la peau qui appara t un stade assez avanc de la putr faction en g n ral quatre vingt seize heures apr s le d c s en conditions temp r es 20 C Sous l influence des gaz putrides la circulation bact rienne diffuse la putr faction contre courant partir du point de d part abdominal envahissant notamment le syst me lymphatique Le premier signe de putr faction visible vers 637 la q
262. lant de le d plorer Ce conflit psychique permanent engendre de Pangoisse avec toutes les traductions somatiques possibles Il cr e des sympt mes n vrotiques ceux de la n vrose post traumatique avec pr sence ou non d un tat d pressif Lorsque la victime de violences conjugales est examin e dans une unit m dico 251 judiciaire c est souvent la souffrance psychologique qui appara t plus vidente que les l sions qui vont tre l origine de la plainte Bien souvent elles sont beaucoup moins importantes que celles que la femme a subies pendant les mois ou les ann es o elle s est r fugi e dans le silence pour cacher sa souffrance La raison de ce mutisme est simple comprendre La victime pense devoir rester sous l emprise de son agresseur c est dire au domicile conjugal pour prot ger ses enfants ou ne pas tre s par e d eux car cette menace est souvent brandie par le partenaire ou le conjoint violent Le m decin l giste va donc souvent tre le premier recueillir l histoire d une souffrance et le temps qu il consacre l couter apporte le premier soulagement la victime Elle n en a parl ni ses proches ni son m decin traitant Elle ne s est confi e ni un confesseur ni un psychanalyste auquel elle ma pas acc s en raison de 252 ses faibles moyens Pense t on cela quand on s engage dans la m decine l gale Il emp che que ce r le d cout
263. lateur chimique des empreintes latentes qui les fait briller sous l action d un laser ou de lumi re de couleur bleu vert DIRE OU DIRES D claration crite d un avocat ou d un m decin conseil d une des parties par 674 lPinterm diaire de l avocat dont le m decin expert d sign par le tribunal devra tenir compte dans le cadre de la r daction de son rapport Document adress contradictoirement l ensemble de parties au litige DIVULGATION Communication des l ments de preuve la partie adverse ou la chambre avant ou pendant un proc s Avant le proc s le procureur doit g n ralement divulguer ou rendre accessible la d fense les d clarations des t moins qu il compte citer ainsi que les autres documents 675 pouvant constituer des preuves mat rielles comme les photographies ou les rapports m dico l gaux DOMMAGE voir Pr judice Dommage occasionn une victime Incapacit Permanente Partielle souffrances endur es pr judice esth tique pr judice d agr ment etc Il est valu par l expertise m dicale dans un cadre p nal ou civil DROIT DE LA D FENSE Concept en vertu duquel les personnes 676 assujetties des poursuites judiciaires et notamment celles accus es de crimes doivent voir leurs droits respect s tout moment de l arrestation au jugement en passant par le proc s et doivent jouir pleinement des b n fices conf r s par c
264. lcul vuln rables et faibles Le magistrat gardera sans doute le terme de violences sur personne vuln rable Qui sont les auteurs de tels actes Dans un bon nombre de cas ce sont des personnes connues de 442 pr s ou de loin par la victime On peut en effet tre victime de ses proches J ai vu par exemple une personne paralys e apr s un accident c r bral tortur e par ses proches Ou bien c est un jeune qui a t victime de tortures et barbaries par ses voisins qui avaient profit de sa vuln rabilit Souvent les personnes se connaissent Ce sont des actes gratuits il n y a pas d utilit dans cet usage de la torture si tant est qu elle se justifie Avez vous rencontr des cas tranges ou bien sont ce des cas plut t similaires Ce qui est trange c est la similitude des modes de suicide et les pid mies suicidaires Sans que l on sache pourquoi dans un m me lieu ou proximit et sans qu il y ait d effet m diatique on voit se reproduire des suicides par pendaison C est une s rie qui commence On constate aussi ce ph nom ne 443 concernant les suicides chez les personnes g es sans que les gens aient de relations entre elles ef sans avoir pris connaissance de l histoire il peut y avoir des pisodes suicidaires C est toujours extr mement perturbant d essayer de comprendre pourquoi dans une m me p riode et dans un m me environnement des actes similaires se d rou
265. le mandat peut tre responsable de ce crime MARQUE D OUTIL Trace laiss e par l action d un outil permettant de l identifier ou tout au moins d identifier son type M DECIN CONSEIL DE BLESS S M decin dipl m de R paration juridique du dommage corporel au 713 minimum ind pendant des compagnies d assurances aidant la victime d un accident ou d une agression pr parer son dossier et l assistant aux op rations d expertise par un m decin expert ou d examen m dical par un m decin conseil de compagnie d assurances M DECIN CONSEIL DE COMPAGNIE D ASSURANCE M decin dipl m de R paration juridique du dommage corporel au minimum r guli rement voire exclusivement missionn par plusieurs compagnies d assurances convoquant la 714 victime pour l examiner dans le cadre de la loi Badinter ou repr sentant la compagnie en cause l expertise judiciaire M DECIN DE RECOURS ou M DECIN RECOURS voir M decin conseil de bless s M DECIN EXPERT La d finition est pr cise et le titre est un titre prot g il s agit uniquement d un m decin intervenant comme auxiliaire de justice missionn par un magistrat qui le 115 choisit dans la tr s grande majorit des cas sur des listes d experts pr s la cour d appel ou d experts nationaux agr s par la Cour de cassation M DECIN L GISTE M decin travaillant temps partiel ou plein te
266. lences peuvent na tre de l puisement d un conjoint de Pagressivit d un enfant contraint de prendre en charge un parent ou de Pavidit d un proche esp rant un legs L ventail de ces violences et maltraitances sur les personnes g es est vaste puisque les violences psychologiques financi res et physiques repr sentent 20 du total pour chaque type de violences Les maltraitances m dicales repr sentent environ 20 et les n gligences de tous ordres environ 5 416 Que savons nous concernant les situations de maltraitance sur les personnes g es Que ces faits sont en constante progression plus de 5 000 en 2000 contre 1 700 en 1995 Cette augmentation pouvant tre li e une meilleure information et une meilleure d claration des faits d une part mais aussi une r elle aggravation de ce ph nom ne Notre soci t moderne a bien oubli cette proposition de loi du philosophe grec Platon Quiconque sera reconnu coupable de violences sur ses parents sera d abord banni perp tuit de la ville dans une autre contr e et se verra interdire tous les temples Le Conseil de l Europe avait donn une d finition de 417 la maltraitance personnes g es d s 1990 Tout acte ou omission commis dans le cadre de la famille par un de ses membres lequel porte atteinte la vie l int grit corporelle ou psychique ou la libert d un autre membre de la famille ou qui compromet g
267. lent Vous supportez linsupportable Comment y patvenez vous L insupportable est une notion tr s subjective On doit essayer d avoir une attitude tr s professionnelle Notre facon de tenir le choc c est de nous savoir utiles envers la victime De l importance de nos constatations de leur qualit de leurs d tails vont merger pour le magistrat des possibilit s de prot ger la victime et de poursuivre les auteurs Cela nous permet d affronter l intol rable Je pense que supporter 444 l insupportable n est pas possible mon avis le jour o cela arrive on n est plus en tat d exercer ce m tier Car nous sommes oblig s d avoir de l empathie c est dire d avoir un accueil et une compr hension vis vis de la personne tout en restant professionnels et distants Avez vous d j refus une consultation cause d un acte de barbarie Non J ai toujours eu une r action de d passement devant ce que l homme pouvait accomplir et une grande perplexite devant la gratuit d une telle violence adress e quelqu un de vuln rable l issue de ces examens je suis triste Je suis triste pour l humanit dont je fais partie ALCOOLISME TOXICOMANIE 445 PROBL MES FINANCIERS DES FACTEURS AGGRAVANTS Lorsque l on pense une maltraitance avant de la signaler comme le code p nal permet au m decin le l giste endosse le r le d enqu teur un moment o les enqu teurs judicia
268. les c est tout l int r t de structures m dico l gales bien quip es I faut une bonne pratique de laboratoire ef des sp cificit s techniques pour bien conserver les pr l vements Dans un premier temps l quipement est fourni par ces structures et les pr l vements y sont stock s avant d tre transf r s dans les laboratoires de la police technique et scientifique Les conditions techniques de transport doivent aussi tre respect es certains pr l vements sont envoy s dans des colis sp ciaux sur le territoire national voire international Combien de temps cela vous prend il pour faire un d pistage toxicologique complet sur une sc ne de crime 224 Cela d pend de la recherche et des moyens techniques mis en uvre La toxicologie de d pistage nous apporte les premiers l ments de r bonse assez rapidement De l en utilisant les techniques des laboratoires hospitaliers nous avancons pas pas Les pr l vements sont r alis s en double et nous pr levons une quantit suffisante de sang et d urine pour les premi res analyses Une tude toxicologique par les m thodes de r f rence qui compl te n cessairement le premier d pistage toxicologique peut tre faite en moins de vingt quatre heures voire dans les premi res heures fournissant les renseignements indispensables l enqu teur Combien de temps conserve t on les pr l vements Nous prenons en compte le temps indispensable aux en
269. les fractures les chutes se rencontrent dans le milieu de vie familial au sens large ou institutionnel mais galement souvent dans la rue pour un vol pour une agression sans motif le risque est grand pour ces personnes sans d fense Dans une th se de m decine que j ai dirig e r cemment il a t recens toutes les victimes g es de plus de soixante ans examin es en 2003 aux urgences m dico judiciaires du CHU Jean Verdier suite des agressions La moyenne d ge des personnes agress es est soixante dix ans soixante et un ans pour la plus jeune et quatre vingt six pour la plus g e LITT de 8 9 jours allant jusqu 90 jours En utilisant comme r f rence 8 jours ce qui correspond la r f rence l gale qui d termine le d lit nous avons observ 63 8 des cas avec des ITT inf rieures 8 jours et 36 2 d au moins 8 jours Le 426 plus troublant c tait que l agression avait lieu au domicile dans 37 5 des cas entre 9 heures et 21 heures dans 46 8 des cas Dans cette th se bas e sur l activit d un important service d urgences m dico judiciaires les motifs retenus taient par ordre d croissant 70 4 de violences volontaires dont 7 4 contre ascendant 5 9 de vols avec violences et environ 4 repr sent s par les extorsions violences involontaires homicides involontaires et attouchements physiques Plus de la moiti seulement des agresseurs taient inconnus tr s larg
270. les faces ant rieure et post rieure des avant bras zones de d fense la recherche 159 d excoriations d ecchymoses d raflures de plaies de fractures de br lures La r gion g nitale fait Pobjet d une attention toute particuli re pour liminer tout signe d agression sexuelle ainsi que la r gion anale une fois le corps retourn chaque tape bien s r des photographies pour compl ter l examen m dico l gal La face dorsale du tronc mest pas moins attentivement examin e Toute l sion dorsale voque d abord un coup re u dans le dos donc une intention criminelle ou au moins vuln rante La face obscure m int resse pas moins le m decin l giste tout au contraire C est le moment o les pr l vements sanguins et utinaires peuvent tre faits sur r quisition judiciaire pour recherche toxicologique ult rieure 160 UN RAPPORT DESCRIPTIF D TAILL REMIS AUX AUTORIT S REQU RANTES Pendant tout ce temps l officier de police judiciaire peut d fendre toute personne de s loigner du lieu de l infraction jusqu la cl ture de ses op rations Il peut aussi appeler et entendre tous les individus susceptibles de fournir des renseignements sur les faits C est la p riode o il peut faire proc der au contr le par les techniciens de l Identit judiciaire pr sents de toute personne l encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soup
271. li es l article L 235 2 du Code de la route des d pistages urinaires ont t effectu s avec remplissage de la fiche D stipulant 502 Pheure du d pistage et ses r sultats et des pr l vements sanguins juste apr s si les d pistages urinaires taient positifs 195 personnes g es en moyenne de vingt sept ans ont t contr l es pour d pistages ou suite des accidents de la voie publique Les r sultats de l tude men e sur dix huit mois de janvier 2006 juin 2007 sont les suivants R sultats du d pistage Nombre Age ses moyen extr mes D pistage positif 119 pour 1 stup fiant 61 zoana Eee D pistage positif 26 25 ans et 19 41 pour 2 drogues 13 demi D pistage positif 23 35 ans et 19 58 pour l alcool 12 demi et ARE 27 32 ans et D pistage n gatif 14 deai 19 43 503 Ces r sultats o le cannabis est largement en t te des produits pouvant occasionner des infractions ou des d lits routiers ne refl tent que le d pistage urinaire Je crois pour ma part en tant que toxicologue clinicien la corr lation entre le taux de produit actif et les effets observ s L id e que les propri t s psychopharmacologiques des drogues conduisent Padoption de comportements violents correspond aux toutes derni res observations cliniques et toxicologiques que nous avons pu faire En effet nous nous sommes int ress s aux effets cliniques du cannabis pour l ann e 2007 chez
272. lieux Cette Maison aux lilas ressemble plus un mouroir tragique qu une r sidence du quatri me ge Transport es dans de multiples services ou maisons m dicalis es capables de les accueillir correctement les personnes g es vont pouvoir tre prises en charge Leurs bilans vont bien videmmen correspondre aux constatations bon nombre d entre elles pr sentent des d nutritions s v res des infections dues aux effets de la mac ration et de l absence de soins des syndromes inflammatoires des exc s th rapeutiques traduisant des surdosages dans les m dicaments tranquillisants et neuroleptiques administr s Pour compl ter le tableau de cette 432 pouvantable maison douze des vingt pensionnaires taient r guli rement soumis cs maltraitan s au quotidien les menant directement la fin de vie sans qu aucun de leurs proches ne s alarme Il en a fallu du temps pour que cette bistoire soit mise au jour L tablissement avait pourtant b n fici des autorisations et des agr ments On ressort de l avec l impression terrible en tant que m decin que des confr res et des soignants ont particip cette ignominie ont t m l s cette maltraitance cette n gligence de l humain On ressort aussi avec une grande interrogation quelque part ailleurs dans un autre endroit peut tre tout proche des choses identiques n existent elles pas Des choses que le 433 silence des proches
273. lividit s cadav riques est celui que l on observe lorsque le d c s est datable de moins de six heures Un peu plus tard le corps ti dit la rigidit d bute les lividit s disparaissent la pression six douze heures apr s la mort Entre vingt quatre et quarante huit heures le corps devient froid rigide et les lividit s cadav riques sont immuables Ensuite la rigidit dispara t alors que la tache verte abdominale signe le d but de la putr faction Mais temp rature et humidit modifient tant les donn es qu il est bien difficile de se prononcer avec pr cision quand le d lai de 150 d couverte du corps d passe une semaine quand il est au chaud sous des couvertures ou dans la froide humidit d un tang ou quand la temp rature a vari d un jour lautre La mort est certaine dit un proverbe latin mais l heure est incertaine La victime d homicide ressortie apr s un mois de s jour enterr e dans le sable avec un corps intact ne fait pas mentir cet adage La mani re dont la vie s ach ve est galement incertaine Lorsque la mort est naturelle la vie se termine lentement Plus soudainement lorsqu elle est due la maladie l usure ou la d ch ance Mais il existe des morts non naturelles celles de l accident 151 caus par la foudre les l ments naturels l lectricit la voiture ou l avion Il y a aussi celles caus es par des meurtres commis avec un
274. ll es notamment de l hum rus Chez les tout petits elles sont li es des m canismes de torsion et d tirement Que dire des fractures de c tes si fr quentes dans les cas de s vices sur mineurs puisqu elles se retrouvent chez environ 25 des enfants qui en sont victimes g n ralement avant P ge de deux ans Le diagnostic mest fait radiologiquement qu une fois le cal form au moins huit jours apr s le traumatisme Combien de fois la bronchiolite du nourrisson ou la bronchite hivernale 330 du jeune asthmatique vont elles d voiler des l sions plus anciennes de traumatismes pass s inaper us arce qu on va r aliser cette occasion un clich 2 gt thoracique Mais le tr s jeune mineur s il peut risquer des violences est expos bien d autres dangers D s son plus jeune ge il d pend de ses parents pour boire manger se reposer tre lav v tu prot g des intemp ries L actualit estivale apporte son lot d enfants morts de d shydratation et d hyperthermie parce qu on les avait laiss s comment est ce possible dans des voitures expos es au soleil L t 2008 pourtant moyennement ensoleill a t particuli rement meurtrier C est pour cela que lors d une hospitalisation des examens biologiques vont principalement essayer de mettre en vidence une 331 carence traduite par des anomalies de la formule sanguine comme une an mie ou de l ionogramme san
275. ls resteront bien l abri en dehors des affaires criminelles en attendant qu un jugement ou une d cision de classement sans suite dans les affaires non criminelles et non suspectes permettent de les d truire avec lavis du magistrat Pour d autres jen conna trai les r sultats deux ou trois ans plus tard lorsque commis comme expert j entendrai le pr sident de la cour les communiquer devant les jur s ou lexpert toxicologue ou biologiste exposer ses conclusions devant l accus et le jury populaire de la cour d assises En attendant les cong lateurs s alignent le long des murs de la pi ce des scell s du service con ue cet effet t moins de tous les cas rencontr s mois apr s mois ann e apr s 198 ann e Il faut dire que le m decin l giste est tr s conservateur L IDENTIFICATION UN VRAI PLUS Il est pas rare que dans les cases frigorifiques les enqu teurs et le magistrat nous confient un corps Pissue de lautopsie pour effectuer de nouveaux examens ou bien plus souvent parce qu il mest pas identifi L identification justement parlons en En avant propos je disais que le m decin l giste lors de Pautopsie fait comme ferait un anatomiste pour une dissection L identification est un de nos plus Et quel plus Car notre inconnu peut avoir bien des 199 visages lorsqu il lui en reste un Qui est celui qui se cache derri re ces restes squelettiques Qui est la femme dont le c
276. m Y INCISION EN M thode d ouverture du corps pour lPautopsie m dico l gale assez caract ristique des pratiques anglo saxonnes avec branche verticale m diane thoraco pelvienne se scindant en deux branches vers les clavicules ZOO HUMAIN Bon nombre des esp ces connues de ce 193 zoo le sont aussi du m decin l giste 794 BIBLIOGRAPHIE Quelques ouvrages qui ont fait date Paul Brouardel L Infanticide Paris J B Bailli re et fils 1897 L on D robert Charles Calcagni Jean Pierre Campana tienne Frog et al l ments de m decine l gale Paris ditions m dicales et universitaires 1978 795 tienne Fournier et al ments de m decine l gale 6 d Paris Flammarion 1980 Eduard von Hofmann Nouveaux l ments de m decine l gale traduction par le Dr Emmanuel L vy introduction et commentaires par P Brouardel Paris J B Bailli re et fils 1881 Eduard von Hofmann A as manuel de m decine l gale dition fran aise par Ch Vibert introduction par P Brouardel Paris J B Bailli re 1899 796 Alexandre Lacassagne Pr cis de m decine judiciaire ouvrage accompagn de 47 figures dans le texte et de 4 planches en couleur dessin es par le Dr E Charvot Paris G Masson 1878 Alexandre Lacassagne Le Vade mecum du m decin expert guide m dical ou aide m moire de l expert du juge d instruction des officiers de police judiciaire de l avoc
277. m decin l giste est appel sur des sc nes de crime quel est son r le dans le respect des traces et indices L observation du m decin l giste se fait distance avec toutes les ressources de photographie et de zoom afin de ne pas polluer la sine de crime Dans un deuxi me temps le m decin l giste guide examine le corps donne des l ments an technicien concernant le type d arme utilis on les l sions La d perdition d informations sur un corps transport esi fondamentale La collaboration entre les forces de police et de gendarmerie et le m decin l giste se fait donc pas pas Les enqu teurs prennent des clich s assez g n raux Le m decin l giste lui cible Tous les l ments recueillis sur le corps permettent de revenir sur le possible itin raire des violences gr ce an r cit final que fait le m decin l giste C est un travail de longue baleine minutieux 142 Avez vous limpression de participer la r solution d enqu tes judiciaires Je ne r sous pas bien s r moi seul les enqu tes mais mon r le de technicien d auxiliaire de justice consiste fournir un apport d une qualit n cessaire pour les dossiers dont s occupent les magistrats partir du moment o du c t judiciaire la recherche des traces et indices et les l ments d enqu tes et scientifiques sont prendre en consid ration l exigence est donc l objectif de tous Avec le temps les sc ne de crimes paraiss
278. m dico 360 judiciaires le m decin l giste clinicien au mieux aid par un psychiatre une psychologue ou une infirmi re de psychiatrie observe l intensit de la d tresse motionnelle Les victimes vues peu de temps apr s Pagression se pr sentent souvent avec une r action de stupeur de sid ration psychique les psychiatres appellent cela la dissociation psychique La victime vit comme si son corps tait devenu insensible ou tranger Elle prouve un sentiment d irr alit comme si elle faisait un cauchemar veill avec des comportements presque automatiques traduits par une gestuelle ralentie Cette attitude peut faire alterner une agitation st rile avec une sid ration proche d un tat stuporeux sans que la victime ait pris un tranquillisant La r action de dissociation est li e un intense sentiment de frayeur et cette d tresse motionnelle donne lieu en alternance des r actions tr s physiques comme des tremblements ou 361 des palpitations et des motions comme la peur Phorreur qui apparaissent lors de l entretien C est pourquoi le m decin l giste doit faire tr s attention ne pas devenir brusquement invasif brutal dans sor intrusion lorsqu il d bute son examen m dico l gal Au moment o il prend contact avec la victime il doit d abord gagner sa confiance avant de penser r aliser un examen qui serait v cu comme une nouvelle violence intime Tr s souvent le premier r
279. m liorer sa condition face ces violences mais ce ne sont pas des solutions proprement parler Certes on peut apporter toutes s femmes un moment de r pit on peut les mettre l abri aux urgences pendant quelque temps mais cela ne va pas r soudre le probl me enti rement Je crois que le d p t de plainte et la proc dure judiciaire de par leur aspect officiel notamment par la sanction et le rappel la loi constituent le vrai moyen de gu rison des probl mes de violences conjugales Enfin cela permet la victime de mettre 271 un point final une vie de souffrance de se faire soigner et d tre entendue C est un premier pas vers une vie plus douce Y aurait il une solution pour que ces femmes ne retournent pas chez elles pour qu elles ne se remettent pas danger Beaucoup de solutions peuvent tre apport es notamment l h bergement social ou d urgence I peut y avoir aussi des accompagnements pour faciliter la recherche de logements Ces solutions sont complexes mettre en uvre car la femme part souvent avec ses enfants Aujourd hui il existe pendant des mesures concernant les maris violents condition qu une plainte ait t d pos e au pr alable et qu il y ait en une d cision judiciaire lors du jugement Mais cette solution d h bergement social ne peut pas r pondre toute l tendue des probl mes engendr s par la violence conjugale elle ne 272 prend pas en compte l
280. m me absence de raison qui les avait inspir s pour torturer leur proie Une barbarie incompr hensible Puis ils cessent leur jeu sadique D un seul coup Puisque a ne les amuse plus ils s en vont Is le laissent lui donnant quelques coups de pieds alors que le pauvre homme est encore au sol recroquevill Ils partent sans plus d explications 452 mile parvient rentrer chez lui Enfin La bonte l emp che de parler d aller voir un m decin d aller demander secours Pendant plus d une longue semaine Ses douleurs sont vives et les plaies qui se creusent sont sales et le font souffrir C est la peur chevill e an corps qu il va finalement se confier un gendarme I a peur que ses agresseurs ne reviennent Peur qu ils ne le soumettent nouveau leurs jeux barbares C est un homme effray qui va tre pr sent aux urgences m dico judiciaires Ses l sions sont encore bien nettes avec des modifications d une paupi re et une infection locale des cils qui commencent peine repousser et une petite atteinte de la corn e o apparaissent d j les premiers signes de la cataracte Au niveau du scrotum une plaie suintante non soign e en crat re essaie difficilement de cicatriser De plus l homme est dans un mauvais tat g n ral Sur une fesse de nombreuses br lures ayant converg forment une plaie qui s tend sur une dizaine de centim tres et l emp che de s asseoir Sur les 453 jambes quelques trac
281. mbreuses sur limpact des m dias relatant ou manifestant un caract re violent du journal t l vis aux films et aux jeux vid o De nombreuxprogrammes t l vis s longs m trages ou encore clips vid o banalisent le portd arme et le glorifient comme s il tait synonyme de pouvoir Des comit s d experts de sant publique estiment que les m dias dans leur ensemble provoquent chez les adolescents une tr s nette diminution des attitudes pro sociales ainsi qu une tr s nette augmentation de pens es agressives et une lev e des inhibitions 462 Cette violence v hicul e et per ue comme un moyen de toute puissance am ne insidieusement d sensibiliser aux cons quences de la violence r elle Peut on alors trouver une corr lation entre d linquance et violence m diatique C est bien cette r alit que le m decin l giste rencontre aujourd hui Notre exp rience nous fait r pondre par laffirmative Cependant on ne peut se contenter d expliquer ces passages l acte violent par la seule influence de la t l vision ou des jeux vid o l influence sera plus nette chez des personnes qui ont des pr dispositions un comportement agressif de par leur personnalit et ou des facteurs ext rieurs violences familiales addictions Gabriel Tarde philosophe et sociologue de la fin du xix si cle tenait limitation pour l une des causes sociales du crime La presse crite au xix si cle trans
282. me celui d un jeune homme que j ai personnellement examin et qui a t victime d actes de torture et de barbarie STEVE UN INVENTAIRE TRAGIQUE DE LESIONS 457 Un jeune homme de vingt trois ans en situation de pr carit est admis dans un Service d accueil et d urgences SAU pou des violences multiples suite une s questration de moins de vingt quatre heures Interrog par l quibe m dicale Steve di avoir suivi des jeunes qu il connaissait avoir bu et fum du cannabis avec eux Lors de la soir e ses acolytes l ont ligot tortur pour lui voler les quelques euros qu il poss dait et un t l phone portable I va subir des violences multiples avec des coups de poing et de pied r p t s sur l ensemble du corps ei divers actes de torture dont des br lures par fer repasser lame de couteau chauff e blanc liquide enflamm briquet et cigarettes I sera ras vif pour lui peler certaines parties d la pean du dos des mains et des joues Enfin il a galement d ing rer de force de leau de Javel Profitant de l absence momentan e de ses ravisseurs Steve a pu s chapper de l appartement et s est r fugi au poste de police le plus proche avant d tre conduit aux urgences par les pompiers L un examen m dico l gal avec documentation photographique sera 458 effectu par le m decin des urgences m dico judiciaires en parall le avec le bilan et les premiers soins donn s par le chirurgi
283. me les p tisseries sont rarement utilis s mais j ai observ au cours du premier semestre 2003 aux urgences m dico judiciaires du CHU Jean Verdier Bondy deux cas o la religieuse au caf s tait transform e en religieuse au flunitrazepam Entre la boutique du p tissier et l assiette des personnes g es 511 qui se retrouvent d poss d es de leurs biens dans leur appartement largement vid une fois les effets de la benzodiaz pine disparus il ny a qu un pas franchir La gourmandise est d cid ment un vilain d faut L inventaire des produits utilis s en France dans des cas de soumission chimique est tabli sur les donn es des services m dico judiciaires des laboratoires de toxicologie Pour 2005 et 2006 il r sulte que les benzodiaz pines sont les substances les plus fr quemment utilis es par les agresseurs Il est galement important de noter que la consommation volontaire d alcool et de cannabis est un vecteur de vuln rabilit cela accentue les effets s datifs et d sinhibiteurs des substances administr es par Pagresseur Par contre un seul cas d utilisation du 512 GHB a t observ sur les 432 cas recueillis inversement aux chiffres concernant les pays anglo saxons JACKY LA MORT PLUS BELLE QUE LA VIE Jacky est ce que l on peut appeler un bon copain Un joyeux drille vingt sept ans il est de toutes les f tes de tous les barbecues de tous les apr s matchs
284. ment les restes de ce qui fut un tre humain comme des os et des lambris de chair d compos e parviendra t on jamais savoir qui fut le d funt La premi re mission m dico l gale de cette enqu te criminelle consiste reconna tre ou bien identifier la victime Les enqu teurs y voient un int r t particulier car la victime nous indique souvent le chemin qui m ne l assassin Les preuves objectives de l identification d un tre humain ne peuvent nous tre fournies que par lui Au m decin l giste de r colter tout ce qui va pouvoir servir identifier le corps couleur des cheveux taille tatouages cicatrices aspect dentaire pr sence d un corps tranger comme une broche une plaque une 145 proth se articulaire un stimulateur un implant contraceptif ou une chambre implant e Ainsi les signes distinctifs physiques d un mort non identifi peuvent ils tre compar s aux particularit s connues du vivant de la personne afin de prouver ou d exclure la similitude Dans bon nombre de cas les signes de reconnaissance appel s signes d identification sont peu pr sents non identifiables comme sur un corps carbonis ou trop peu significatifs comme un banal plombage qui n a souvent m me pas t r f renc C est alors qu intervient la technique des empreintes biologiques qui cherche comparer un pr l vement et des l ments existants issus du fichier national des empreintes g n tiq
285. mettait des mod les qu elle diffusait chez les populations urbaine et rurale Avec 463 la diversit et l volution des m dias on note une propagation plus rapide et plus tendue des mod les d imitation L interaction des deux imitations nous donne un l ment de compr hension face Paccroissement de la violence Les ph nom nes criminels changent et suivent la mode si l on peut dire Un nouveau crime chasse le pr c dent qui fera partie int grante de la soci t jusqu au prochain C est ce que l on observe actuellement chez les victimes examin es aux urgences m dico judiciaires le degr de violence allant crescendo tout comme la variabilit des modes de violences avec certaines tendances du moment par exemple filmer les violences la fin du xx si cle la psychanalyse s est int ress e de mani re tardive ce genre de ph nom ne Claude 464 Balier parle de recours l acte qui se manifeste par le biais de la toute puissance face un objet externe provoquant une menace d an antissement avec la repr sentation de soi fond e sur la destruction physique et psychique de Pautre Ce narcissisme P tat pur am ne un d ni de l autre ou de toute notion d alt rit il se traduit par des actes o la violence gratuite est ma tresse Si le m decin l giste ne peut se prononcer sur la cause il n en observe pas moins ces ph nom nes DR JEKYLL ET M HYDE
286. mission du p ch Ce voisin si serviable qui voulait bien montrer ses lapins au petit Parisien qui venait passer ses week ends dans la maison mitoyenne il a eu bien du mal prononcer ce oui devant son neveu de vingt ans venu le d fendre avec une conviction juv nile Non je le connais depuis que je suis petit Il est tr s gentil Il ne ma rien fait a ne peut pas tre lui Je d pose apr s le t moin Pexpose des faits Date les l sions Estime la r p tition des faits Relate les actes possibles et impossibles au vu de mes constatations Je suis document Jai des photographies des rep res millim tr s Apr s l aveu l homme se rassoit Il s est d livr d un terrible secret Demain psychologues psychiatres 559 avocats tenteront d expliquer ces gestes de faire ressurgir l enfance malheureuse la m re castratrice le contexte social Pai simplement mis la lumi re l o elle devait tre Je sais que c est brutal Je men vais En sortant de la salle vide Paudience se d roule huis clos je passe c t du t moin qui peut rester le neveu assis sur un banc au fond recroquevill comme s il voulait dispara tre Je l entends sangloter Son oncle est priv de sa libert et lui de son innocence FACE UN PAUM OU UN SALOPARD RESTER IMPARTIAL 560 d autres occasions les questions se veulent techniques Le SDF retrouv mort trangl aux pieds
287. moigne le choix d une pi ce P cart souvent symbolique la chambre une salle de bains chez des personnes attach es leur image un atelier lieu pr f r d un bricoleur etc alors que tout le reste de l appartement est soigneusement rang Dans une autre pi ce l cart mais bien en vue le dernier message adress aux vivants est pos sur une table ou un bureau un livret de famille des instructions fun raires ou testamentaires Cette seule s rie m dico l gale de suicides de personnes g es vue par les UMJ du CHU Jean Verdier AP HP en 2002 permet n anmoins de d gager des l ments un haut degr de pr m ditation la tendance des suicides violents des probl mes m dicaux 85 coexistants la recherche de moyens d autant plus l taux que l ge est lev en cho d autres tudes internationales Elle montre aussi que le r le du m decin l giste clinicien peut aller au del du simple constat vis e judiciaire par un apport thique et de sant publique ENTRETIEN AVEC E RIGAL Y a t il beaucoup de suicides Oui c est un vrai probl me de sant publique en France Si les homicides sont de moins en moins nombreux nous constatons une augmentation du nombre de suicides avec une 86 violence tr s particuli re De mon point de vue de m decin c est un chec car nous n avons pas pu les pr venir C est aussi tr s violent pour la famille parce qu elle n a pas pu
288. mps pour la police MENS REA voir Actus Reus MESURES ALTERNATIVES 716 Pour les infractions de faible gravit le minist re public le parquet peut d cider l encontre de l auteur de infraction une mesure de remplacement aux poursuites p nales devant un tribunal Cette mesure peut tre un rappel la loi une composition p nale une mesure de r paration ou une m diation p nale MICROSCOPE COMPARATIF Microscope double optique permettant la comparaison de deux objets similaires Le microscope comparatif est particuli rement utile pour comparer des 717 douilles ou des projectiles en appr ciant l effet du percuteur sur la douille ou les rayures identifiant l arme ayant tir MICROSCOPE LECTRONIQUE BALAYAGE Instrument permettant l observation un grossissement important de la surface d un chantillon en rempla ant la lumi re par un faisceau lectronique MICRO SPECTROPHOTOM TRIE M thode de spectroscopie utilis e pour 718 identifier des traces microscopiques de teintures ou de pigments MICROTOME Outil permettant la d coupe de tissus en tranches fines de quelques microns qui pourront ensuite tre d pos es sur des lames de verre pour lecture au microscope MISSION D UN EXPERT T che pr cise que lui confie par crit le magistrat dans le cadre de l examen m dico l gal de la victime 719 MORGUE Avant 1993 lieu destin au d p t et la conserv
289. n brancard dans les troits escaliers de la sourici re Paller comme au retour avec un aide soignant entour d une nu e de gendarmes tri s sur le volet et 524 quelque peu aux aguets Pour un r volutionnaire faire une entr e digne d un empereur romain port par deux travailleurs je trouve que a en jette Mais enfin toute exp rience tant utile il ma fait entrer dans une cour d assises bien avant que je my sois appel comme m decin l giste puis comme expert En quelque sorte apr s cette br ve rencontre nos carri res ont ensuite suivi des chemins diff rents VEUILLEZ LEVER LA MAIN DROITE ET DIRE JE LE JURE Lorsque jai commenc fr quenter plus r guli rement les cours d assises javais l exp rience 525 des urgences m dico judiciaires de l H tel Dieu de Paris et d j examin bon nombre de victimes d agressions sexuelles adultes et mineures une activit qui est devenue au fil du temps mon cheval de bataille avec plus de cent examens par an et ce depuis plus de vingt ans Je dois reconna tre que j ai t consid rablement aid par mes pairs avant d tre jet dans la fosse aux lions qu est une cour d assises et notamment par ceux qui ont t successivement mes responsables UMJ Paris et Bondy Il y a en effet de quoi impressionner le jeune m decin l giste appel d poser que ce soit sous les lambris des cours d assises de
290. n la plus haute la Cour de cassation L ordre administratif g n ralement comp tent pour les rapports entre les administr s et administration a comme juridiction la plus haute le Conseil d tat La juridiction d termine galement la limite g ographique au sein de laquelle une d cision ou un jugement peuvent tre 707 ex cut s ou avoir effet JURISPRUDENCE Ensemble des arr ts et jugements rendus dans le cadre d une situation juridique donn e ensemble des affaires ant rieures r f renc es formant le corpus l gal d une juridiction Les grands arr ts de la jurisprudence sont r guli rement publi s et comment s notamment par la fameuse Gazefte du Palais mais aussi sur le site de la Cour de cassation 708 LIEU DU CRIME SC NE DE CRIME Endroit o est d couvert le cadavre Il peut aussi s agir de l endroit o a eu lieu le crime si le corps a t transport et de ce qui a servi le transporter un coffre de v hicule Ainsi on peut avoir des situations simples si le corps est retrouv sur le lieu o il a t tu une sc ne de crime plus complexes si la victime bless e s est enfuie par ses propres moyens avant de mourir dans un autre endroit ou a t boug e d une pi ce une autre deux sc nes de crime encore plus complexes si le corps a t transport voire remobilis apr s l avoir 709 cach la h te imm diatement apr s le crime LIV
291. n recherchera toujours la preuve l aide de nouvelles techniques On travaille en ce moment sur la d finition de LITT Incapacit totale de travail sur laquelle se base toute la proc dure p nale La d finition moderne est bien loign e de celle qui avait t faite sous le premier Empire L ITT n est pas une notion m dicale mais juridique C est la dur e 594 de VITT qui qualifiera l acte qui d finira le type de tribuna comp tent et qui fixera la peine encourue On est en qu te d l ments de v racit on recherche aujourd hui une chelle c est un peu comme la d finition du m tre en mesure Une fois qu elle a t tablie on a vu se d velopper les math matiques et la physique I est donc tr s probable qu en d finissant les fondamentaux de ITT on aille encore plus loin dans la d finition de la m decine l gale Comment les centres de r f rence se d veloppent ils Ils ne sont pas encore totalement formalis s Il est toutefois tr s probable que d s maintenant la future carte m dico judiciaire qui compl tera la carte judiciaire existante distinguera les centres les plus qualifi s avec du personnel ayant une grande exp rience ainsi que les moyens techniques 595 les plus pointus Ce p le de comp tences et de connaissances conjuguera les moyens techniques et humains dans un m me lieu Tout cela permet d avancer peu peu vers le concours de praticien hospitalier ou le conc
292. ndice qui leur permettra peut tre d tofjer l investigation Le second temps va tre consacr l examen du corps C est a moment l que l heure du d c s peut tre d termin e Nous utilisons tous les moyens techniques pour effectuer les pr l vements post mortem alors qu il n y a plus de circulation sanguine ce stade Ces premiers pr l vements vont nous permettre d expliquer le m canisme de la mort et sur le lien du crime nous pouvons d ores et d j observer et relever tous les indices possibles avant l autopsie C est pour cette raison que nous devons tre efficaces Nous gagnons ainsi un temps consid rable pour l enqu te d s les premiers instants o nous 137 avons des pistes de travail et des indications de recherches pour faire avancer le processus Les secours sont ils pr sents Oui en effet les secours peuvent tre encore pr sents si la personne a pu les pr venir ou si l on a cru qu elle tait encore vivante Le m decin l giste intervient quasiment en m me temps que le SMUR I faut donc conjuguer le r le du m decin l giste avec celui des secours I faut d j relever les premi res informations m dico l gales tout en laissant la r animation de la personne se faire C est un travail d quipe et de coordination La vie de la personne est notre priorit mais il faut aussi avancer en mati re de m decine l gale Nous devons aller tr s vite Si le corps retrouv est celui d un
293. ndre une question non ordinaire en m decine Un crime ne se r sume pas un coup de couteau Loin s en faut L analyse clinique de la forme du d c s et des circonstances de la mort constitue le temps fort de 153 Pexamen m dico l gal qui varie selon les causes les diverses tiologies comme l on dit dans notre jargon m dical ANNABELLE ET THIERRY QUATRE COUPS DE FEU ET DEUX VIES PERDUES ANNABELLE ET THIERRY QUATRE COUPS DE FEU ET DEUX VIES PERDUES C est une dr le de sc ne de crime que celle o se trouvent les corps d Annabelle et Thierry La sc ne se passe en pleim place publique alors qu il est encore assez t t et que les pi tons se pressent pour renter chez eux en ce tout d but de soir e Le sc nario est digne dun mauvais feuilleton 154 L altercation entre deux automobilistes fait se d tourner les badauds C est d abord un bruit de course poursuite puis ce sont des crissements de pneus Deux v hicules roulent vive allure jusqu ce que l un d entre eux oblige l autre s arr ter sur le trottoir lui bloquant le passage La femme sort pr cibitamment de son v hicule poursuivie par l autre conducteur Mais pour elle c n est pas seulement un conducteur irascible c est un bomme qu elle conna t qu elle a connu Un bomme qu elle a quitt et qui refuse cette rupture D ailleurs il la d j menac e d j harcl e Pour le conna tre elle le conna t Elle sait qu il est d
294. ndroit Is l interpellent et le conduisent vers la gare o il va tre pris en charge par un autre v hicule de police appel en renfon pendant que l un des leurs p n tre dans ce wagon et d couvre la sc ne du crime La lumi re des torches d voile une sc ne de 129 bagarre de d sordre avec de multiples taches de sang sur les parois du wagon des m gots des bouteilles de vin de pi tre qualit et puis des tra n es de sang Les policiers suivent ces traces jusqu ce qu ils remontent une flaque dans laquelle un corps g t moiti d shabill convert de l sions sur la fau et le cou Une heure plus tard tout le monde est sur le pont le m decin l giste le substitut les techniciens de sc nes de crime Les appareils photo se d clenchent photographiant les lieux et le d cor de la sc ne de violence et de la sc ne de crime les moindres d tails les taches sur les murs le sol les banquettes des wagons Une fois les clich s en bo te et les indices relev s le m decin l giste peut alors investir cette sc ne de crime et directement proc der l examen du corps expliquer les modalit s du d c s et donner aux enqu teurs les premi res r ponses aux questions qu ils se posent quelle heure est il mort Dans quelles conditions Avait il bu Quelle l sion l a tu La t che n est pas simple le corps esi recouvert de l sions d ecchymoses sur la face de contusions sur 130 l avant bras
295. ne Suisse un Canadien et un Allemand que j ai eu les plus longues discussions scientifiques sur deux tudes portant sur les dosages des produits actifs du cannabis chez des conducteurs et ceux du cannabinol marqueur du caract re g n tiquement modifi ou non du cannabis chez des 536 consommateurs de cannabis Cet change s est d roul lors d un congr s mondial de pharmacologie et de toxicologie le 24 World Conference on Magic Bullets qui vient de se tenir Nuremberg Environ un millier de participants venus du monde entier y ont assist Il faut dire que les travaux avaient t r alis s en commun avec le centre de recherche technique et scientifique de l Int rieur pour donner une id e du niveau scientifique que l on peut esp rer des sciences m dico l gales ou forensiques SAVOIR OBSERVER C EST FONDAMENTAL 537 L encore je veux tre tr s clair Des disciplines comme la psychiatrie m dico l gale et la psychologie m dico l gale ont forc ment une large part d interpr tation de sens clinique m me si de plus en plus la classification des troubles psychiatriques se veut tr s rigoureuse l image de la classification du DSM IV le guide nosographique de l association des psychiatres am ricains Le m decin l giste quant lui ne peut pas avoir cette part d interpr tation Il doit conna tre ses comp tences et ses limites Savoir ce qu il peut faire et ce qu il ne peut pa
296. nence m dico l gale l autre bout de la ligne sur ce t l phone qui my est pourtant pas reli une voix communique quelques renseignements L Identit judiciaire se d place Le substitut est pr venu Il arrive sur les lieux Vous serez l dans combien de temps Avec plus ou moins de pr cision on donne l heure laquelle on pense pouvoir se rendre sur le lieu du d c s minemment suspect En tout cas d s que le t l phone de la permanence sonne c est le top d part Il faut v rifier que l on a bien pens aux stylos en quantit suffisante que l appareil photo est charg et que la m moire de la carte photo n est pas pleine 118 Enfiler une tenue ad quate car on peut rester dehors fort longtemps et fort tardivement Une fois pr s de la voiture une br ve inspection de la lourde sacoche s impose Des tubes pour les pr l vements en nombre suffisant Assez de sachets d aiguilles de seringues de v tements protecteurs de gants de sur chaussures Sch mas et feuilles de notes Ils sont l Pas question en effet d oublier le moindre outil car une fois sur la sc ne du crime ou du d c s suspect il faudra tre op rationnel Un examen de corps complet n cessite un minimum de mat riel Des l ments de protection gants masque tablier jetable Des l ments de notation pratiques tout terrain feuilles duplicantes sch mas de corps entier des moyens photogra p
297. ns I vit de petits boulots et est h berge dans diff rents foyers pour jeunes travailleurs I est l g rement handicap I habite seul loin de sa famille Dans l un des foyers il a crois cet homme plus g de vingt ans son a n qui a essay de lui faire croire qu il tait son ami I en avait un peu peur Et c est parce qu il en a peur justement que l homme vient le voir ce soir l dans son petit studio I est 393 tr s angoiss I pleut c est la fin de l automne L homme a demand la cl la voisine se faisant passer pour un ami inquiet de savoir s il n tait pas encore malade car Pierre a une sant fragile Voyant son visiteur entrer chez lui Pierre se r fugie dans les toilettes il n a pas d autres recours Alors l homme menace de faire du scandale de crier d ameuter les voisins de pr venir les pompiers Pierre vient d arriver dans l immeuble il a peur d tre expuls de ce petit logement I ne veut pas d escandre Une fois sorti des toilettes il se retrouve face un tre faussement amical qui lui propose de discuter de boire le caf qu il a lui m me confectionn et apport et veut lui faire go ter tout prix Il sait que Pierre ne boit pas d alcool I l oblige avaler ce breuvage qu il lui a d j vant et qu il a d j essay de lui faire absorber lorsqu il tait dans le foyer Pierre perd vite connaissance I se souviem vaguement de la nuit De la nuit qui dure qui dur
298. ns parce qu il est difficile pour un homme d avouer qu il a t victime d agression sexuelle Si elles ne sont pas rares les plaintes sont souvent d pos es avec retard Dans ces cas de figure la soumission chimique est le plus fr quemment utilis e l alcool on les drogues 372 Une agression sexuelle peut elle tre consid r e comme une agression comme les autres Le viol est une agression de l intime I y a donc plusieurs facteurs prendre en compte il faut se remettre de l agression mais aussi se remettre d une agression de son intimit de son moi profond C est donc une cicatrice tr s particuli re pour la victime car il faut faire face une violence tr s sp cifique C est une n gation de la volont de la personne mais aussi de la personne en elle m me Que leur dites vous Que la d marche qu elles sont en train d accomplir est une fa on de se reconstruire Elles ont cach quelque chose qui leur tait insupportable elles se sentent coupables et victimes Je 373 pense qu il faut tre actif dans le processus de gu rison et il es tr s important pour le processus psychologique des personnes de se reprendre en main I faut qu elles retrouvent confiance en elles m mes et en la vie Nous les prenons donc en consid ration puisque nous les recevons nous les coutons et nous les soutenons Il faut les pauler activement dans leur d marche Elles s en veulent d avoir t inactives an moment
299. ns un commissariat ou une gendarmerie Ceux qui les ont accueillis ont sans doute d tre d sempar s d munis devant la gravit des faits le caract re abject de l agression Ils ne sont pas habitu s comme le sont les m decins l gistes cliniciens et leurs quipes g rer de telles victimes Les cons quences psychologiques constituent un l ment majeur de la gravit des agressions sexuelles C est la personnalit m me de la victime qui est branl e si elle est adulte ou son d veloppement mis en danger s il s agit d un mineur Un laps de temps souvent tr s long s pare les faits et le moment o ils sont r v l s C est ce qui explique que le l gislateur a autoris le d p t de plainte pour des actes commis alors que la victime tait mineure jusqu dix ans apr s sa majorit d passant de loin la prescription 359 p nale du crime Pendant la p riode des faits s ils se reproduisent chez les mineurs ou imm diatement apr s les faits chez une victime adulte la r action de d tresse peut se manifester sous forme d un retentissement comportemental sentiment de frayeur ou de honte dissimul par la plainte au sujet d une douleur physique DISSOCIATION PSYCHIQUE Dans cette p riode dite p ri traumatique c est dire celle du moment de l agression et pendant les heures et les premiers jours qui suivent quand la victime est examin e dans une structure d urgences
300. nse que la plupart des victimes vont tre 363 examin es aux urgences m dico judiciaires C est donc avec tact et compr hension qu il faut mener Pexamen et lPentretien m dico l gal indispensablesapr s un v nement aussi traumatog ne qu une agression sexuelle Le m decin l giste consult apr s une agression sexuelle peut aider prot ger la personne des cons quences physiques et psychologiques de Pacte subi Le m decin l giste exp riment il est au contact des victimes de tous ges et conna t leurs parcours mille fois rencontr s est plus m me de mieux entendre les besoins de la victime que le gyn cologue d bord d un centre hospitalier ou l urgentiste surpris par la nature de l examen Le soutien qu il apporte spontan ment et qu il propose par la suite aupr s de psychologues par exemple sera infiniment aidant notamment lors des proc dures juridiques longues comme le sont les proc dures p nales pour viols 364 Leur d nouement en cour d assises mest que rarement pr visible moins de deux ans apr s la plainte quand Pappel d assises ne rejoue pas les d bats cinq six ou sept ans apr s les faits On comprend bien que cette exp rience de la prise en charge des victimes ne s acquiert que dans des structures accueillantes avec les moyens ad quats Les agressions sexuelles sur des tres majeurs engendrent une d tresse que le m decin l giste ressent tel point que certains
301. nt costal et une clavicule droite fractur e Tout a ne colle pas bien avec une chute m me si l alcool mie pr lev e est lev e puisqu elle avoisine les trois grammes par litre de sang Le scooter est tr s peu abim ce qui est rare dans un acident Cela met la puce l oreille des gendarmes On se pose donc la question de savoir s il a t heurt par un v hicule lautopsie accompagn e de l imagerie post mortem par scanner tridimensionnel s imposent Ce qui va ressortir sur les images qui sont recompos es et lues conjointement par le radiologne et le m decin l giste c sont deux trajets traumatiques Le premier est thoracique lin aire concernan les arcs post rieurs et lat raux des c tes toutes du m me c t sans l ser les vert bres correspon dantes L autre est une ligne traumatique qui commence l ocipital et se continue sur la 208 face cassant la branche horizontale du maxillaire puis la clavicule droite enfin les premi res c tes et l hum rus qui est bris et d plac Il ny a pas de doute Ces deux trac s lin aires rectilignes sont ux que l on va observer sur un corps qui est franchi par un v hicule Aucune autre l sion ne peut expliquer le d c s alors qu il n existe aucun signe de choc direct notamment au niveau cr nio facial aucun signe de choc provoqu par un v bicule pas plus qu on a retrouv des fragments d optique de v hicule sur les lieux Les seuls petits morceaux r cup r
302. ntifique qui recherche seulement la cause de la mort d un patient d c d Ph pital La cause de la mort c est le processus pathologique ou 169 Paction d un agent ext rieur traumatisme intoxication qui conduit au d c s apr s une succession d v nements plus ou moins br ve Par exemple la plaie par arme blanche entra ne une plaie du foie puis un saignement interne massif qui va provoquer un malaise par perte de sang puis la mort le tout se comptant en longues minutes ou quarts d heure Autre cas de figure la plaie par arme feu au niveau de la t te explose cr ne et cerveau et occasionne un d c s imm diat Tout bon urgentiste ou chirurgien peut donner un avis presque aussi fiable que celui du m decin l giste sur la cause de la mort Historiquement d ailleurs c est Ambroise Par chirurgien du roi qui apporte des l ments la connaissance m dico l gale et pas l inverse 170 LE M DECIN L GISTE AUXILIAIRE DE JUSTICE Mais la justice p nale a besoin d en savoir bien plus et celui qui est capable d claircir les circonstances du d c s est bel et bien le m decin l giste En effet la question qui importe au magistrat p nal plus encore que la cause de mort est bien celle des circonstances du d c s mort naturelle mort accidentelle mort pat suicide mort par homicide Dans ce contexte le r le du m decin l giste en tant qu auxiliaire de justice vise principal
303. nts de l enqu te auteur non identifi absence ou insuffisance de preuve retrait de plainte Le minist re public peut revenir sur cette d cision jusqu l expiration du d lai de prescription de action publique 649 COMPARUTION IMM DIATE Proc dure par laquelle un pr venu est traduit aussit t apr s l infraction devant le tribunal correctionnel pour tre jug le jour m me ou dans un d lai tr s court apr s l infraction imm diatement apr s la fin de la p riode de garde vue Cette proc dure n est pr vue par la loi que si l auteur identifi est majeur et si on lui reproche un d lit puni de un sept ans d empri sonnement flagrant d lit ou de deux sept ans apr s enqu te pr liminaire 650 COMPARUTION INITIALE Premi re pr sentation au tribunal d un pr venu qui les charges port es contre lui sont lues Il est inform de ses droits et le tribunal d cide de le lib rer ou de le d tenir provisoirement ou le cas ch ant d cide du montant de sa caution En France la comparution initiale se d roule normalement devant un magistrat du parquet imm diatement la fin d un d lai de garde vue simple ou lors de celle ci si la garde vue doit tre prolong e affaires de stup fiants 651 CONDAMN D signe une personne purgeant une peine de prison apr s une condamnation Ce terme ne peut tre utilis avant le jugement pr somption d innocenc
304. oit au moins associer un examen externe du 112 corps une tude des lieux de Paccident et le plus souvent une autopsie L autopsie devient tr s instructive si elle est confront e aux observations initialement faites sur le terrain Il ne s agit pas pour le m decin de se substituer aux experts techniques mais d identifier avec eux les causes pr cises des l sions et leur m canisme Cette pratique s impose d autant plus qu il faut viter les expertises tardives traumatisantes et inefficaces qui n cessitent l exhumation et quand la cause accidentelle mest pas vidente notamment dans les morts subites expliquer au magistrat l int r t de faire r aliser une autopsie m dico l gale pr coce ou d faut effectuer un bilan un examen externe post mortem et r aliser cette imagerie post mortem dont je crois qu elle sera un des principaux instruments de 113 travail du m decin l giste au xxi si cle De toute fa on il faut scrupuleusement d crire et photographier les l sions leurs localisations leurs formes et leurs mesures qui sont sp cifiques de Pagent causal de sa partie vuln rante qui ne pourra tre identifi e que sur l endroit m me o s est produit l accident N CESSAIRE D SAMOR AGE Comment comprendre l accident par lectrocution la blessure mortelle par un arc lectrique le travailleur de chantier renvers la chute mortelle C est sur les lieux de l ac
305. on ou soins de pr sentation EMPREINTE DIGITALE LATENTE 680 Empreinte invisible laiss e par le dessin du bout des doigts EMPREINTE VOCALE Repr sentation graphique du son de la voix selon les fr quences vocales et la cadence phonatoire EUTHANASIE Le terme est issu du grec signifiant une bonne mort l origine l euthanasie d signe les moyens et les recours permettant de soulager et d am liorer les conditions de fin de vie Dans une 681 acception plus contemporaine et plus restreinte il signifie l action de donner d lib r ment la mort un malade commise par un soignant ou un proche afin de soulager des souffrances jug es insupportables EUTHANASIE ACTIVE Action volontaire de mettre fin la vie du patient en injectant un produit l tal par exemple Au plan p nal c est un assassinat homicide avec pr m ditation ou un empoisonnement 682 EUTHANASIE PASSIVE Volont de laisser mourir le patient en att nuant ses souffrances C est dire qu on passe de l acharnement th rapeutique aux soins palliatifs Le m decin diminue le traitement ou proc de son arr t EXAMEN AMIABLE ET CONTRADICTOIRE Examen m dico l gal r alis conjointement par un m decin d sign par une compagnie d assurances ou le Fonds de garantie et un m decin recours choisi par la victime dans le 683 cadre d un accident de la voie publique si cet accident ne constitue pas
306. on de cannabis est maintenant observ e quotidiennement dans les services d urgence avec la m me banalit que ceux li s l alcool Une tude particuli rement int ressante est parue en 2006 dans le British Journal of Psychiatry Elle mis en vidence chez des adolescents des relations significatives entre une consommation r guli re ou importante de cannabis et les comportements d linquants et agressifs li s des troubles du comportement Quotidiennement les urgences accueillent les victimes de traumatismes d origines diverses violences accidents qui font l objet d examens par le m decin l giste dans les h pitaux bien trop rares o des structures m dico l gales cliniques d urgence existent Une tude br silienne datant de 501 2006 a analys les rapports entre la consommation de drogues et les patients victimes de traumatismes admis aux urgences soulignant le risque d tre victimis e ou de provoquer des accidents pour les consommateurs eux m me savec de l alcool pr sent chez 11 des victimes du cannabis dans 13 6 des cas et des benzodiaz pines dans 4 des cas Nous avons r alis nous m mes une tude portant sur les troubles constat s sur une s rie de conducteurs examin s pour suspicion de conduite sous l empire de stup fiants et pr lev s par les m decins des urgences m dico judiciaires du centre hospitalier de Compi gne en 2006 2007 En application des mesures
307. onner qu elle a commis ou tent de commettre 161 linfraction Des op rations de pr l vements externes sont n cessaires la r alisation ult rieure d examens techniques et scientifiques de comparaison avec les traces et indices pr lev s pour les besoins de Penqu te Sur ces m mes suspects et sur les lieux se poursuivent les relev s signal tiques et notamment de prises d empreintes digitales palmaires ou de photographies n cessaires l alimentation et la consultation des fichiers de police et de gendarmerie Une fois l examen de corps effectu il est temps pour le m decin l giste de veiller au transport du corps vers le service de m decine l gale et de pr voir la date l heure et les conditions de l autopsie m dico l gale qui suivra Le m decin l giste requis doit finir de r pondre aux termes pr cis de sa mission judiciaire et remettre au plus t t son rapport descriptif d taill 162 aux autorit s requ rantes Le rapport m dico l gal indique ce qui a t observ not mesur situ sut un sch ma photographi Il donne l tat du corps et sa position au moment o le m decin l a vu les signes cadav riques relev s les signes tiologiques observ s les l sions retrouv es Le rapport m dico l gal peut se compl ter de tous les l ments d identification retrouv s sur un corps d j d grad Le rapport se doit de conclure lorsque cela est possible soit par l
308. orps La position du d funt est examin e et photographi e si le corps n a pas t d pendu souvent dans un geste r flexe par les proches tant l image est violente Pieds en contact ou non avec le sol ou des objets voisins inclinaison de la t te position des membres sont autant de points essentiels Les lividit s plaques correspondant la position de d p t du sang sous la peau informent sur le fait que le corps a t ou non d plac Sur un pendu debout pendaison compl te les lividit s vont vers le plus bas si elles ont eu le 101 temps de s installer et si gent donc aux mains et avant bras partir des coudes aux pieds et aux jambes en dessous des genoux Lorsqu il s agit d une pendaison incompl te le pendu tant parfois genoux parfois moiti suspendu les lividit s correspondent la position du corps tel qu il est retrouv Il existe des zones de pression aux points de contact du corps avec le sol ou un plan dur Si le cadavre est d pendu tr s t t les lividit s apparaissent en situation compatible avec la nouvelle position qui lui est donn e par exemple un cadavre allong sur le dos r v lera des lividit s dorsales Autant d l ments qui vont orienter vers une pendaison suicide ou un crime d guis en pendaison C est le sillon de pendaison qui va apporter des l ments essentiels pour diff rencier une strangulation avec un lien secondairement dissimul e en pen
309. orps putr fi est retrouv dans des sacs en plastique ficel s Qui est derri re cet amas catbonis Qui a t retir de l amoncellement de t le de la voiture violemment accident e En tout cas pas son propri taire qui s est fait voler le v hicule Quel nom donner aux restes pars d un tranger qui pour chapper une patrouille a travers les voies d un TGV roulant toute allure Celui que donne son compagnon d infortune qui vient d tre interpell En est on bien s r La d couverte d ossements humains est g n ralement li e au hasard sauf quand le tueur en s rie conduit les policiers sui ses traces Des travaux de terrassement ou de voirie un chasseur un promeneur ou un SDF d couvrant un corps l air libre dans des zones peu fr quent es terrains vagues for ts o le cadavre a pu se 200 d composer pendant des semaines des mois ou des ann es sans attirer l attention Pour avoir la chance de t aliser l identification il convient d observer la plus grande prudence sur le lieu de la d couverte pour pouvoir r colter un bijou un reste de v tement ou d objet en creusant soigneusement autour des restes et en profondeur ce qui permettra galement de collecter les insectes et les larves marqueurs indispensables pour dater la mort gr ce aux techniques de l entomologie m dico l gale Une fois les ossements remis au service de m decine l gale le premier geste
310. ortels des privations ayant entra n la mort une s questration suivie de mort ou 177 suspicion de ces crimes mais aussi en cas de responsabilit m dicale d accidents mortels du travail de maladie professionnelle ou d accidents domestiques d accidents mortels relevant de sc nes de catastrophes accident d avion ou de train accidents industriels et d accidents mortels de la circulation routi re d s lors qu il existe un doute sur leur m canisme ce qui m tait que trop peu souvent le cas jusqu maintenant et bien injustement Sans cette attention de la lev e de corps l autopsie et la virtopsie examen post mortem d imagerie scanner tridimensionnelle nous maurions jamais retrouv la vraie cause de la mort d un motard tr s alcoolis que Pon imaginait tout simplement d c d apr s tre tomb de sa moto Sans le recours aux techniques m dico l gales que nous avons mises en uvre puis aux techniques de police scientifique le conducteur du deux roues maurait jamais pu d noncer 178 Pautomobiliste qui Pavait r ellement tu en lui roulant dessus il avait d rap sur la route certes mais cela ne pouvait occasionner une blessure s rieuse et encore moins la mort La technique a volu au fil du temps avec les apports de l anatomo pathologie la biologie mol culaire la toxicologie et la radiologie classique cherchant la mise en vidence de fractures ou de corps tranger
311. oser des r ponses et des aides appropri es aux femmes vivant une relation violente avec leur partenaire Autant de situations autant de probl mes comme l h bergement d urgence l h bergement pour les femmes seules d munies ou les lieux d accueil m re enfant s La 281 m decine l gale voit dans ces situations toute Pampleur d un r le social qu elle ne peut ignorer Le l giste est le m decin de la violence ce titre il c toie les violences du quotidien aussi banales qu invisibles Certaines violences justifiant d une incapacit totale de travail inf rieure huit jours sont qualifi es de d lits si elles ont t commises par plusieurs personnes avec pr m ditation o avec usage ou menace d une arme d apr s l article 222 13 du code p nal Ces l ments d ordre m dico l gal sont une autre justification du r le du m decin l giste qui sera m me de d terminer si les l sions correspondent bien aux dires de la victime Les violences constituent le quotidien des services m dico judiciaires comme elles sont le lot quotidien des magistrats des parquets des diff rents tribunaux 282 de grande instance TGD des magistrats des juridictions de proximit et des officiers de police judiciaire OPJ de police et de gendarmerie Lorsque le patient a d j d pos une plainte devant un officier de police judiciaire ou que les faits ont n cessit lPinte
312. our ne rien oublier Le regard droit devant pour viter de croiser celui de l auteur ou ceux de la victime et de sa famille Tout cela pendant cinq ou dix minutes Voil Monsieur le pr sident ce que j ai constat lors de mon examen lors de mon autopsie lors de mon expertise pour r pondre lamission judiciaire qui ma t impartie Comme on aimerait que cette conclusion termine la d position Mais elle la commence en quelque sorte L ordre est immuable Le pr sident pose quelques questions pour claircir certains points j aurais d tre plus clair souligner des aspects c est l dessus que a va se jouer ou 528 pour r pondre par expert interpos aux questions des avocats Quelle est la direction du coup de couteau mortel Quelle est la force n cessaire pour trangler avec une charpe Combien de temps Pagonie a t elle dur L auteur des coups mortels a t il pu confondre la mort et un simple malaise Les l sions observ es sont elles celles que l on s attend retrouver lorsque lhymen est d flor Les constatations sur l orifice anal indiquent elles sans confusion qu il a t traumatis par des p n trations r p t es NE JAMAIS PRENDRE PARTI SI CE N EST POUR CELUI DE LA SCIENCE 529 Au tour de lavocat g n ral la voix du minist re public C est souvent pas de question mais c est aussi tr s souvent le temps des demandes insidieuses Si fai
313. our susciter un rapport pr sent en 1999 par le conseil conomique et social sous le titre Travail violences et environnement Lacenaire c l bre assassin et voleur du xix si cle jamais immortalis par Marcel Carn dans Les enfants du Paradis s tait d j tristement illustr en attaquant une des professions les plus expos es une de celles impliquant la manipulation d argent ou de valeurs caissiers convoyeurs de fonds employ s de banque ou des postes commissionnaires personnel de 290 s curit bijoutiers receveurs aux p ages etc L attaque du fourgon blind de Heat de Michael Mann ou de 36 Quai des orf vres d Olivier Marchal explique cette permanence dans le choix de victimes risque Policiers gendarmes policiers municipaux contr leurs de transports en commun contractuelles militaires etc payent un lourd tribut tout particuli rement dans les quartiers dits sensibles ou zones de non droit Les violences sur des individus travaillant au contact de personnes potentiellement violentes comme les surveillants de prisons les personnels d tablissements psychiatriques mais aussi les personnels de l h tellerie et de la restauration confront s des clients sous l effet tr s ind sirable d une excitation alcoolique fr quemment doubl e d une autre intoxication comme le cannabis sont des victimes r guli rement examin es dans les structures m dico 291
314. ours hospitalo universitaire de ma tre de conf rences de professeur des universit s ce stade celui de la maturit professionnelle et personnelle on peut acc der pleinement aux responsabilit s hospitali res de la m decine l gale v ritable profession lorsqu on Pexerce dans un cercle assez restreint de services de r f rence dont le petit nombre explique un peu la courte liste de ce fameux annuaire de la m decine l gale Entre trente et quarante ans apr s avoir successivement pass le concours de l externat qui ouvre les portes des tudes m dicales celui de 596 internat qui ouvre celles de la sp cialit les dipl mes d tudes sp cialis es puis la qualification du dipl me d tudes sp cialis es compl mentaires en m decine l gale et expertises m dicales et enfin apr s avoir r ussi le concours national de praticien hospitalier en m decine l gale on peut s imaginer que le praticien hospitalier devenu exp riment et reconnu par ses pairs acc de naturellement au monde des experts judiciaires Il men est rien Les exigences de la Justice envers les experts aupr s des cours d appel ne se limitent pas ent riner les qualifications reconnues par le minist re de la Sant sans les juger ni en d battre Le m decin l giste m me tr s officiellement qualifi devra prouver de sa qualit professionnelle aux magistrats qui le sollicitent et ce pendant plusieurs ann es avant d tre
315. oxicomanie et des troubles psychiatriques et de comportement li s au cannabis qui le perturbent ef vont l obliger demander une hospitalisation dans une maison de repos orientation psychiatrique Depuis un mois qu il est l son comportement semble peu peu se r assurer Il imagine des projets de vie sans d pendance Peut tre a t il trop bien r agi et du coup on le surveille moins Peut tre faisait i vraiment un effort sur lui m me Pour qu il ne se sente pas enferm William b n ficie de quelques permissions ce qui pourrait tre tr s salutaire Mais l homme change de nature quand il retrouve ses amis dehors Ceux qui lui proposent les paradis artificiels pour r soudre tous ses probl mes 483 William ne va pas r sister longtemps II sait maintenant que c est dangereux pour lui Pour sa sant I sait que c est inutile Alors il dissimule le cannabis pour aller le fumer en cachette dans l enceinte de la maison de repos I fait mine de partir se promener dans les jardins qui l entourent pour ne pas r pandre autour de lui une fum e odorante qui le trabirait Il inspire confiance et le psychiatre qui s occupe de lui n a pas la suspicion du m decin l giste il ne dose pas r guli rement les urines pour savoir si William respecte on non le contrat qui lengage dans sa prise en charge th rapeutique Lors d une permission ses amis lui apportent la solution miracle la poudre blanche celle qui chas
316. passibles d amende jusqu mille cinq cents euros et de peines privatives ou restrictives de droit par exemple la suspension du permis de conduire l interdiction de vote ou d exercer une activit professionnelle Le tribunal de police si ge au tribunal d instance et statue toujours juge unique assist d un greffier Devant le tribunal d instance le minist re public est repr sent par le procureur de la R publique ou l un de ses substituts pour les contraventions les plus lourdes 5 classe TRIBUNAL POUR ENFANTS 787 Il est compos du juge des enfants et de deux assesseurs non professionnels Il peut tre saisi par le juge des enfants ou le juge d instruction des mineurs Il juge les d lits les plus graves et les crimes commis par les mineurs de moins de seize ans Le tribunal peut prononcer des mesures ducatives une peine de travail d int r t g n ral une amende dans la limite de sept mille cinq cents euros et pour un mineur de plus de treize ans une peine d emprisonnement Au tribunal pour enfants les d bats ne sont pas publics leur compte rendu dans la presse est interdit le jugement peut tre publi sans que le nom du mineur y figure La 788 pr sence d un avocat est obligatoire les ducateurs qui ont suivi l enfant peuvent tre entendus TUEUR VIOLEUR EN S RIE Criminel commettant au moins trois crimes similaires s par s par des intervalles de temps
317. peuvent tant t r pondre tant t geindre ou ne rien faire Pour 430 les maintenir calmes le soir on leur administre des doses de neuroleptiques que la propri taire de la maison distribue tr s largement sans doute avec le total assentiment du m decin ei d une infirmi re qui interviennent ici r guli rement sans st poser le moindre probl me de conscience professionnelle ou d thique Sur chaque personne surtout les moins mobiles ce sont des l sions de mat ration des ecchymoses parce qu on les a maintenues de force pour les reconcher ou les bouger Quelle salet L tat g n ral tr s alt r saute aux yeux lorsque l une apr s lautre les chambres sont ouvertes et visit es et les examens m dico l gaux r alis s pi ce apr s pi ce lit apr s lit personne apr s personne Pas question de les r conforter en leur servant un caf dans la cuisine L tat de crasse innommable de cette pi ce ne le permet pas Des repas pr par s plusieurs jours l avance sont entass s Des aliments mitonnent dans des bouillons tranges l ensemble ayant d pass depuis bien longtemps les dates de p remption Pour g rer tout cela deux pauvres femmes de m nage qui 431 doivent veiller la cuisine faire le m nage s occuper des pensionnaires leur prodiguer les soins On est bien loin de ce qui conviendrait ces personnes aussi handicap es devenues simplement une source de rentabilit pour la propri taire des
318. plus anciens On ne part donc pas de rien L exp rience s acquiert petit petit En revanche au fur et mesure que les ann es d filent le questionnement et le doute se d veloppent Le pi ge dans lequel peuvent tomber les jeunes m decins l gistes est l absence de doute I ne faut surtout pas tre trop s r de soi au d but car on risque de passer c t de quelque chose L exp rience va apporter des l ments de connaissances suppl mentaires mais aussi la possibilit de douter de remettre en cause les constatations et de les soumettre encore plus de questionnements et d analyses Comment comprendre que l annuaire 2007 de la m decine l gale en France rec le moins d une centaine de noms alors que les m decins experts en m decine l gale sont plusieurs centaines pour les 578 cours d appel et que ceux qui se proclament eux m mes m decins l gistes forment des petits bataillons sur tout le territoire fran ais Y aurait il de vrais m decins l gistes ceux de Pannuaire de la soci t de m decine l gale des m decins du monde judiciaire et des m decins faisant de la m decine l gale comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir Combien parmi eux ont lu et mis en pratique les recommandations du professeur Paul Brouardel dans lintroduction qu il donne au Pr cis de m decine l gale de Vibert la fin du xix si cle Si ses conseils avaient t entendus et respect s pa
319. poly intoxications et des pol toxicomantes m lange d alcool et de cannabis m lange de cannabis et de coca ne utilisation de comprim s d ecstasy pour augmenter les effets de la coca ne Et il y a toujours un produit phare qui peut tre le cannabis pour les plus jeunes et l alcool pour les plus g s I y a souvent des produits qui viennent s ajouter notamment l occasion d une f te d une rave party L effet est alors d multip li L h ro ne revient en force ainsi que son produit de substitution la m thadone On voit galement des drogues mergentes comme des produits naturels ef anciens tels que la plante Datura extr mement toxique et largement utilis e 494 quand les beaux jours reviennent et que ses grandes fleurs attirent l attention La toxicomanie favorise t elle la d linquance Oui forc ment Directement et indirectement Une tude hollandaise datant de 2007 s est justement int ress e aux risques de d linquance li s la consommation du cannabis Dans ce pays la possibilit de l obtenir est simple I n y a donc pas de d linquance quand on s en procure I n y a pas besoin de voler pour l obtenir Pas besoin de l acheter dans la rue clandestinement Donc pas de trafic a priori N anmoins les comportements des utilisateurs habituels sont plus violents car l utilisation chronique de cannabis d cuple l agressivit L tude montre que la consommation est beaucoup plus importante ains
320. possibilit d changes gazeux et d oxyg nation la submersion est classiquement observ e dans leau elle se voit galement dans tout autre liquide dans le sable dans un silo de grains etc Dans les quatre cas lPasphyxie m canique se traduit par la suspension des ph nom nes respiratoires C est l arr t de absorption d oxyg ne et de l exhalation de gaz carbonique 626 ASSIGNATION Acte de proc dure adress par le demandeur au d fendeur par l interm diaire d un huissier de justice pour l inviter compara tre devant le juge de l ordre judiciaire ASSIGNATION COMPARA TRE Ordre de la cour demandant un individu de se pr senter pour apporter des l ments de preuve un tribunal Les experts sont assign s compara tre par un acte d huissier 627 AUTOPSIE M DICO L GALE Examen pratiqu avec dissection sur un cadavre par un m decin l giste la requ te de lautorit judiciaire dans le but de pr ciser les l sions ou les causes responsables de la mort dans le cas d un d c s constituant un obstacle m dico l gal homicide suicide mort violente accident mortel de la voie publique accident mortel du travail etc L autopsie m dico l gale qui est effectu e dans le cadre de la proc dure judiciaire p nale pour tablir les causes ou les circonstances des d c s suspects ne peut tre emp ch e pour des motifs 628 religieux thiques ou personnels par les
321. pportez vous la mort et la souffrance au quotidien Qu est ce qui vous a attir vers la m decine l gale Qu est ce qui vous motive encore aujourd hui pour continuer Ce sont les trois questions les plus fr quemment pos es au m decin l giste par des interlocuteurs qui ne sont pas du 567 m tier ou par des journalistes L int r t grandissant pour ne pas dire la passion que suscite la m decine l gale en ce d but du xxi si cle est largement relay par toutes les s ries t l vis es les repr sentants de la m decine l gale et de la police scientifique et technique y tiennent les premiers r les Ne citons que Les Experts NCIS ou le Dernier T moin Ces programmes font exploser les audiences et d clenchent des vocations chez les t l spectateurs assidus Ces derniers se demandent alors comment on peut bien devenir m decin l giste aujourd hui Si les questions fusent de la part de ceux que la profession attire ou fascine les propositions de r ponses manant de tous ceux qui se proclament m decins l gistes fusent galement 568 UNE M DECINE DU VIVANT Bon nombre de m decins m decins l gistes occasionnels notamment lors d examens pratiqu s la demande d un officier de police judiciaire se verraient bien int grer le monde des experts Certains m decins l gistes de formation anatomo pathologistes confront s des corps sans vie ou des organes sortis du contexte du malade s
322. praticiens exp riment s Enfin galement on renonce raisonner en fonction de la distance du d placement du corps Si l affaire le n cessite la qualit de lautopsie doit pr valoir sur les r sistances 190 ventuelles Je ne sais pas si la justice p nale retrouvera l auteur des violences sur ce noy qui men tait pas un Je ne sais pas si elle claircira le myst re qui entoure cette jeune m re qui a cach sa grossesse et appel les secours presque un jour apr s avoir commenc d accoucher Je sais en revanche gr ce ce qui a t mis en uvre que le noy a montr des traces de strangulation mais pas de noyade signant sa mort avant qu il ne soit jet l eau et que Penfant que l on croyait mort n portait sur sa t te les traces de l crasement que sa m re lui avait fait subir alors qu elle le mettait au monde En argot policier on dirait qu on a sorti des affaires Moi je dirais plut t que j ai mis de la lumi re l o il le fallait Admettons que la qualit de l clairage va souvent de pair avec celle de l clairagiste 191 LUC UNE MORT PEUT EN CACHER UNE AUTRE D s le d but le d c s de Luc veille les soup ons Ce che d entreprise est retrouv dans son v hicule qu il a gar dans la cour de son usine mais un pen l cart l o d habitude s arr tent les camions de livraison Il est d couvert effondr une arme c t de lui La th
323. puis plus de quinze ans et il ma amen fr quenter toutes sortes de cours d assises La notion de responsabilit de doute avant d acqu rir toute certitude d objectivit scrupuleuse est fondamentale avant de se lancer en tant que l giste dans un exercice aussi lourd de cons quences Et dire qu en France l heure actuelle devant l ampleur du ph nom ne on confie encore bien souvent l examen de ces victimes de viols et d agressions sexuelles aux urgences voisines au 367 m decin de garde de nuit plut t qu un service sp cialis capable de r pondre 24 heures 24 comme celui dont j ai la charge Que dirait on si une autopsie devait avoir lieu dans le fun rarium le plus proche avec un chirurgien que l on aurait requis L les d g ts ne seraient que judiciaires car la victime ne pourrait pas se plaindre Alors pourquoi imposer une violence intime commise par maladresse au mieux par totale absence d int r t le plus souvent ou par r elle incomp tence lorsque la victime est adress e un centre proche bien peu m me de pr server les traces et indices d accueillir et de prendre soin d une personne bless e dans son intimit la plus profonde S organisera t on un jour avec des centres pour les victimes similaires aux rape crisis centers britanniques ou canadiens Prendrons nous tout simplement mod le sur nos voisins belges et suisses 368 ENTRETIEN AVEC E RIGAL
324. qu tes jusqu au jugement ainsi que le temps n cessaire aux juges 225 d instruction pour ordonner les analyses et en recevoir les r sultats Concernant les pr l vements r alis s notre premi re partie de d pistage va permettre de donner des arguments au procureur de la R publique qui intervient au d but de l enqu te c est dire dans les quarante huit premi res heures Tr s vite si l on s oriente vers une mort d origine criminelle le juge d instruction prendra le relais Tout au long de son instruction il va pouvoir entendre les t moins des faits les personnes suspect es obtenir les premiers l ments des autres enqu teurs et ventuellement demander d autres analyses que celles initialement requises Ces pr l vements seront pr serv s des mois et dans beaucoup de cas des ann es I faut toujours garder en m moire que dans une affaire criminelle ils pourront tre r examin s en cours d instruction ef ce jusqu au premier proc s d assises La toxicologie est lun des instruments 226 techniques de votre m tier mais peut on en dire autant des autres disciplines Oui bien s r Chaque discipline a son importance et constitue un l ment de r ponse lune ne va pas sans l autre La biologie et notamment la biologie mol culaire reste incontournable Les m thodes de chimie sont tout aussi consid rables Pr lever des r sidus de poudre permet d utiliser des m thodes chimiques mais
325. que je me suis form avec un internat de sp cialit s m dicales orient autour de l urgence et de la toxicologie clinique quatre ans apr s le concours de l internat Pour compl ter la formation j ai travaill pendant des ann es comme assistant hospitalo universitaire dans un service expert renomm de m decine l gale et d anatomo pathologie du CHU Paris Ouest sous la f rule de ce que l on peut appeler un vrai grand patron Pendant Pinternat je me suis consacr pour une large partie aux urgences m dico judiciaires qui venaient de se cr er l H tel Dieu mais galement dans des services de m decine l gale plus polyvalents comme le service de m decine l gale du CHU de Rennes Py ai re u une formation g n rale th orique Dans mon cas les connaissances th oriques et pratiques 588 acquises en m decine l gale du vivant en m decine des violences raison de semestres entiers et d innombrables jours et nuits de garde ont t compl t es par celles sur l autopsie m dico l gale pendant presque trois ann es comme interne de sp cialit puis assistant hospitalo universitaire d un service de r f rence y regarder de pr s ce long parcours s est poursuivi tout au long d un parcours de m decin des h pitaux en cumulant l exp rience de terrain avec l exp rience th orique qui s acquiert au fil des communi cations entendues ou r alis es dans diff rents congr s
326. qui traduisent selon lui la pathologie mentale de la personne Quand on voit Sylvia cest essentiellement cette souffrance morale qui va tre remarqu e et lon sent qu elle a v cu des moments d enfer Les examens r alis s distance des faits dont elle a enfin pu parler ne sont malheureusement pas d un apport formel La proc dure judiciaire est elle m me de prendre en charge des souffrances morales qui se traduisen par des signes physiques Comment qualifier ces souffrances morales dont les histoires des diff rentes victimes nous disent la fr quence la difficult de les vivre et les retentissements sur la vie personnelle familiale Sans parler du d sir d avenir tout simplement 264 UN D PISTAGE ARDU Pun des avantages du constat m dico l gal r alis au sein d un service m dico judiciaire est l objectivit Car le m decin l giste ma pas prendre parti se laisser d border par l impact de violences sur l une de ses patientes puisqu il na pas de lien avec la victime La r quisition obtenue apr s le d p t de plainte enl ve des obstacles car un m decin sollicit ne pourrait r v ler des violences conjugales qui ne figurent pas sur la liste des d rogations au secret professionnel Le m decin l giste r dige un certificat m dical de constatation de violences le plus objectif 265 et pr cis possible observant des l sions pr sentes mais relatant au conditionneldes faits dont il ma p
327. r v ler des h morragies r tiniennes diffuses sur l ensemble de la r tine Interrog s sur l existence d echymoses sur le thorax du nourrisson de trois mois les parents ne 333 fournissent pas d explications ils mentionnent simplement la difficult habiller l enfant qui a peut tre occasionn des gestes brusques de leur part Appel pour constater ces l sions et proc der au bilan le m decin l giste va noter la pr sence de l sions intracr niennes type d h morragie m ning e qui voquent un syndrome de l enfant secou I s agit d apr s les caract ristiques d imagerie de l sions semi anciennes datant de deux semaines environ mais il existe galement des l sions de fractures des c tes constituant un volet costal qui g ne la respiration t moignant de fractures anciennes qui ont eu le temps de constituer des cals osseux Enfin des l sions des c tes plus r centes correspondant toutes des l sions de violence d ges diff rents exerc es avec une force initiale notable seule capable d occasionner de tels d g ts Des m canismes multiples sont voqu s Pour certaines de ces l sions une chute brutale d une assez grande hauteur ou un crasement par un poids important Pour d autres des l sions intracostales voquant le syndrome de l enfant secou avec une 334 datation de quelques semaines Enfin d autres l sions thoraciques all guant des prises en force ou des l sions traumatique
328. r d assises La premi re apr s midi d un proc s d assises en deux jours la deuxi me journ e s il dure trois jours le m decin l giste fait sa d position sur l examen m dico l gal qu il a effectu sur une victime de viol crime qui repr sente lui seul plus de 60 des affaires jug es en cour d assises et en cour d assises des mineurs ou sur la lev e de corps et l autopsie qu il a pratiqu e sur la victime d c d e Ce qui surprend tr s souvent dans les affaires d homicide c est l extr me banalit des auteurs et Pabsence de motivation Personne ne nie que Parme utilis e tait le couteau retrouv saisi et scell qui est l pos sur la table entre la barre o d posent experts et t moins et l estrade de la cour Personne 554 ne conteste le nombre de coups port s ni le fait qu ils ont provoqu la mort Les explications que nous apportons donnent langle et la force n cessaire avec de savants calculs entre la masse d pendante de Parme et de celui qui la tient et la moiti de la vitesse avec laquelle Parme a heurt ou p n tr la victime port e au carr la force du coup ne semblent pas susciter l int r t g n ral Les magistrats sont satisfaits du travail de l expert qui a mis leur disposition les ressources de la science Le m decin l giste est galement satisfait de montrer les outils dont il dispose et qu il sait utiliser Il lui faut juste mod re
329. r son enthousiasme Le l giste ne sait pas r pondre toutes les questions Les techniques m dico l gales ont pu d montrer que 555 l homme des glaces baptis Otzi ce jour la plus ancienne momie connue au monde 5 000 ans retrouv en 1991 par deux alpinistes dans la vall e d Otz 3 200 m tres d altitude la fronti re entre PAutriche et l Italie a t tu par une fl che en silex dont la pointe est rest e plant e dans son omoplate gauche ayant occasionn auparavant des l sions des vaisseaux pulmonaires Formidable apport de Pimagerie tridimensionnelle post mortem et des connaissances physio pathologiques de la m decine l gale Monsieur le m decin l giste Otzi est il tomb dans une embuscade Monsieur le m decin l giste le meurtrier a t il agi seul ou en groupe Les questions qui passionnent la science m dico l gale ne peut pas y r pondre ou alors indirectement Je relis syst matiquement les comptes rendus des 556 proc s d assises lissue de tous ceux dans lesquels je suis appel d poser L auteur a t condamn les preuves ont t apport es Tout cela tient en une ou deux lignes d une colonne d article En revanche les avis des psychologues et des psychiatres sur la personnalit de l auteur les arguments des avocats occupent la quasi totalit de l article D montrer le comment est un travail scientifique argument solide mais pas
330. r sont ramass s et mis dans des sacs appropri s qui suivront le corps dans le service de m decine l gale Ensuite la collecte de renseignements sur l tat avant la mort ce qu on 212 appelle la signal tique ante mortem est fondamentale Le d funt a t il t op r Avait il une broche ou une plaque Des signes particuliers comme un doigt coup Quels bijoux po tait il Autant d l ments qui seront compar s aux constatations de l examen externe l imagerie post mortemqui s impose et aux conclusions de l autopsie m dico l gale Apr s une phase de d shabillage au cours de laquelle tous les d tails sont consign s en particulier les tailles des v tements s il en reste le type et la pointure des chaussures l examen externe du corps est r alis Il est pr c d lorsque c est possible des relev s dactyloscopiques les empreintes digitales que r alise le technicien de lIdentit judiciaire souvent aid du m decin l giste Les techniques ont bien volu depuis les premi res et terribles 213 exp riences que relate Georges Mor as dans sa pr face Ensuite lors de l examen externe tout est not sur les parties du corps exploitables selon la destruction pr sente Et ce n est pas simple Sur toutes les parties encore analysables c est une recherche patiente de cicatrices de tatouages de grains de beaut ou d anomalies comme un lipome ou une absence dentair
331. r tous les m decins l gistes qui ont port le titre d expert judiciaire en France en Europe ou ailleurs sans doute bien des erreurs judiciaires auraient t vit es Pour l expert il ne s agit pas de dire Il est probable que tel ou tel fait a t accompli dans telles conditions mais Il est d montr ou 579 Il est pas d montr que tel fait a t accompli dans telles conditions Le premier devoir du m decin l giste est donc de comprendre la nature des questions pos es leur but de les r soudre scientifiquement de se confiner dans le domaine sp cial qui lui est r serv de ne pas compromettre la v rit en substituant ses convictions ses constatations Il gest pas juge il mest pas jur peu importent ses opinions sur la culpabilit du pr venu il est interrog par le juge sur ce qu il a vu sur le visum et repertum ce qu il a vu ce qu il rapporte n d a son intervention mest l gitim e que parce que le juge d instruction ma pas de comp tence scientifique il doit fournir les renseignements n cessaires sur les questions m dicales soulev es par l enqu te mais sur elles seules sous aucun pr texte il ne doit aller au del sa responsabilit est d j assez lourde Ainsi que 580 le disaient nos anc tres il doit fermer les oreilles et ouvtir les yeux Ce rest que par la pratique que l expert peut pr voir le
332. rait changer la donne avant que ne soient photographi es mesur es r pertori es Paide de rep res 133 alphab tiques les traces de toutes sortes Des traces de sang par exemple sont couvillonn es pour ensuite fournir des l ments g n tiques et de comparaison aux fichiers g n tiques C est le temps d un relev pr cieux d indices effectu en collaboration avec l quipe de police scientifique Et Pavis du m decin l giste est utile sur place devant une projection de sang une trace de lutte un m dicament ou une substance retrouv e Ce cheminement se fait pas pas dans le cas d un homicide Arpenter un couloir o les traces de sang sont pr sentes peut prendre presque une heure tout constater autour d un corps peut demander une ou deux autres heures Ce n est qu apr s avoir examin tout ce qui permettra de trouver le coupable avec les techniciens de sc ne 134 de crime pr sents qui sont les ma tres de cette partie de Penqu te que le m decin l giste s int ressera au corps En termes policier ou m dico l gal la lev e de corps est un acte effectu sur r quisition judiciaire qui consiste en un examen de cadavre sur les lieux de la d couverte Le but d une lev e de corps est de recueillir le maximum d informations sur les faits et de relever tous les indices pi ces conviction empreintes La partie technique polici re qui prime dans ces premiers instants de l
333. ransport des corps des sc nes de crime ou de d c s vers les services et instituts 737 de m decine l gale POST MORTEM En latin apr s la mort Toute op ration ou analyse d un cadavre lPautopsie par exemple POUDRAGE Technique de r v lation des empreintes digitales latentes gr ce des poudres sp ciales POURVOI 738 Recours form devant la Cour de cassation pour violation d une r gle de droit dans une d cision rendue en dernier ressort PR C DENT Une d cision judiciaire pouvant faire r f rence dans des affaires similaires ou qui pourra faire autorit et servir de cadre pour tous les cas similaires PR JUDICE En pratique synonyme du dommage mat riel corporel moral subi par une 739 personne du fait d un tiers PRESCRIPTION D lai au del duquel on ne peut plus agir en justice pour faire valoir un droit La prescription civile de droit commun est de 30 ans La prescription de l action publique en mati re p nale est de un an En mati re de contravention trois ans En mati re de d lit dix ans En mati re de crime sous r serve de dispositions particuli res notamment pour les viols de mineurs o la prescription va jusqu dix ans apr s la majorit de la victime 740 PR SOMPTION D INNOCENCE Concept juridique selon lequel tout accus est r put innocent tant que sa culpabilit n a pas t prouv e hors de tout doute raisonnable Pissue
334. ravement le d veloppement de sa personnalit et ou nuit sa s curit financi re Toute omission dans le cadre de la famille m diter peut tre TROIS D C S CONSTAT S PAR JOUR IMPUT S LA SEULE CANICULE Je ne me rappelle que trop de cet t 2003 Une fois que les capacit s des chambres fun raires locales 418 avaient t puis es quotidiennement pendant deux semaines je me suis rendu sur les lieux des d c s et dans cet immense hangar frigorifique du March international de Rungis sous protection polici re pour tablir le rapport m dico l gal des d c s Sur des lits de tentes militaires s alignaient les housses contenant les cadavres d compos s des vieux et des paum s de la Seine Saint Denis que seule leur odeur avait fait remarquer au voisinage Quotidiennement j ai constat deux ou trois d c s simplement li s abandon des mis reux et des trop vieux des morts qu on a imput es la seule canicule Il y avait l l ouvrier polonais vivant dans son r duit de six m tres carr s sans eau courante qui y mourut de soif avant que l odeur ne g n t ses voisins de palier et l h telier marchand de sommeil Il y avait l la grand m re de plus de quatre vingts ans seule au 5 tage morte c t de la feuille de soins bien pay e 419 et de l ordonnance d un SOS m decin Celui ci lui avait bien prescrit de l eau min rale boire en gran
335. rentiel de poids et donc de force possible est de 10 Entre un adulte qui p se cent kilos et un enfant qui en p se cinq le diff rentiel de poids et donc de force possible est de 20 Que pourrait il bien arriver un homme de soixante dix kilos frapp par un autre qui en p serait sept cents diff rentiel 10 Que pourrait il bien arriver celui de cent kilos frapp par un autre qui p serait deux tonnes diff rentiel 20 Rien de plus et 318 rien de moins que le pi ton fauch par un 4 x 4 roulant bonne vitesse On comprend mieux ainsi les risques des violences sur les tr s jeunes mineurs et les nourrissons ENTRETIEN AVEC E RIGAL Quels genres de maltraitances sur mineurs rencontrez vous aux UMJ Les services de p diatrie font souvent appel an m decin l giste lorsque les maltra tances sont importantes Certaines violences 319 physiques ont des cons quences tr s importantes notamment chez les tout petits Nous voyons des traumatismes cr niens des syndromes d enfants secou s qui laisseront des s quelles On les rencontre aussi dans les cas de maltra tances physiques par carences de soins ou carences alimentaires avec des enfants qui se trouvent dans un tat de d nutrition avanc de d laissement ou de carences de d veloppement notables Nous les voyons aussi lorsqu il s agit d agressions sexuelles tr s s rieuses Les cas sont multiples I y a aussi un grand nombre d adolescents e
336. res en date du 2 f vrier 1999 qui vise l harmonisation des r gles en mati re d autopsie m dico l gale Son application pratique en France date de cette ann e sous forme de recommandations manant de la Direction des affaires criminelles et des gr ces du minist re de la Justice soit neuf ans plus 174 tard Je m attarderai bien s r le pr ambule de cette recommandation europ enne v ritable pas de g ant compar ce que j ai connu il y a seulement vingt ans au cours de l autopsie m dico l gale les modalit s d investigation de description des l sions de documentation photographique et de pr l vement des chantillons doivent tre conformes aux principes fondamentaux de lart m dical et de la science tout en prenant en consid ration les imp ratifs des proc dures judiciaires en vigueur l internationalisation croissante des proc dures judiciaires exige que soient adopt es des r gles uniformes sur la mani re dont les autopsies doivent tre pratiqu es ainsi que sur la mani re d tablir les rapports d antopsie Je me r jouis aussi qu elle souligne a n cessit d assurer l ind pendance et l impartialit du m decin l giste ainsi que celle de mettre sa disposition les moyens n cessaires aux plans juridique et technique pour exercer ses fonctions de fa on ad quate et promouvoir sa formation J attends encore 175 les moyens mais je suis devenu patient
337. rminer l existence de certains antig nes m tabolites de drogues etc au del d un seuil de d tection cut off d termin par des anticorps sp cifiques calibr s Au del de ce seuil 774 de r action d termin le test est positif TEST PAR PR CIPITATION Test sanguin permettant de d terminer si un chantillon sanguin est d origine humaine TEST PONCTUEL Test d identification dans lequel le r actif est appliqu sur une zone limit e la taille d une goutte en g n ral TEST PR LIMINAIRE 775 Test simple et bon march permettant de d terminer rapidement la nature d un chantillon THANATOPRACTEUR Personne sp cialement form e et seule habilit e effectuer les soins de conservation et pratiquer ainsi que les m decins lex r se de proth ses fonctionnant au moyen d une pile pacemaker d fibrillateur THANATOPRAXIE voir soins de conservation 776 TIERCE PERSONNE Personne s occupant d une victime invalide au domicile de celle ci temps complet ou partiel la suite d une d cision de justice la d signant comme aide En droit commun la tierce personne intervient de mani re compenser le dommage subi par la r paration int grale du pr judice de la victime TOILETTE MORTUAIRE Permet de rendre sa dignit un d funt 777 en le rev tant de ses v tements habituels apr s l avoir lav lui avoir ferm la bouche et les yeux pour
338. rtante quand les mineurs sont vus par d autres personnes que les proches c est dire dans les 326 p riodes scolaires o le r le de d pistage assum par le personnel des cr ches coles et coll ges est vident Lorsqu un divorce clate faut il se m fier des faux t moignages qui dressent les membres du couple Pun contre Pautre Oui c est le syndrome Kramer contre Kramer On le rencontre tr s fr quemment Le m decin l giste n est pas le m decin traitant ni le p diatre de l enfant I doit donc avoir une vision judiciaire et objective des faits Ce genre de comportement a lieu lorsque l un des deux souhaite faire du mal l autre on lorsque le p re on la m re a une crainte r elle qui le la pousse porter plainte Ce n est pas forc ment une d marche purement intentionnelle mais des analyses exag r es vont tre utilis es comme faux arguments dans des divorces difficiles ou des droits de garde de l enfant 327 On se m fie toujours de ces situations C est pour cela qu on a recours an m decin l giste pour aider notamment le juge des Affaires familiales ou le juge des Mineurs LE BILAN DE MALTRAITANCES DU JEUNE MINEUR S EFFECTUE EN MILIEU HOSPITALIER Si le diagnostic de maltraitance est tr s souvent tay essentiellement par les radiographies du squelette une scintigraphie osseuse peut aussi rendre de grands services diagnostiques avec une irradiation moindre utile chez le tr
339. rvention des fonctionnaires de la police ou de la gendarmerie POPJ qui d bute son enqu te peut en vertu de Particle 60 du code p nal tablir une r quisition destin e au m decin l giste lui enjoignant d examiner la victime et de d terminer PITT au sens p nal utilisation d une arme ou d un objet transform en arme par exemple Dans certains cas bless en passe d tre op r voulant d poser plainte bless grave on avertit le commissariat ou la gendarmerie de venir entendre la personne sa demande et de r cup rer le rapport m dico l gal d crivant les blessures et fixant PITT remettre contre r quisition judiciaire tout en respectant les obligations du secret 283 professionnel et ses d rogations Ce cas de figure id al avec un m decin l giste travaillant en coofdination avec un service d accueil des urgences aux m mes heures mest pas la r gle malheureusement L appareil photo num rique est devenu Pun des instruments du diagnostic urgence tout comme P chographe et le scanner pour le bilan l sionnel Cela pr sente un autre avantage devant des cas de violences sur des personnes ne pouvant porter plainte cat handicap es ou trop g es le m decin l giste clinicien peut constater dans l urgence et r pondre aux questionnements de ses coll gues hospitaliers C est lui qui rappelle la possibilit de signaler aux autorit s judiciaires m dicales ou administrat
340. s exprimer hors de lenceinte des cours d assises conservant jalousement le secret dans un temps de grande m diatisation du fait divers 602 En outre le r cit est alerte avec des mots justes sans complaisance ni voyeurisme On est int ress de la premi re la derni re ligne De la belle ouvrage Il contribuera sans aucun doute renforcer les vocations parmi les plus jeunes m decins Encore faudrait il qu ils aient acquis au pr alable une connaissance et une exp rience m dicales g n ralistes avant d embrasser la profession de m decin l giste Le Dr Bernard Marc d montre formellement que la m decine l gale ne peut pas tre une comp tence ou une discipline accessoires d une autre activit mais bien apr s une longue formation comme chez les Anglo Saxons une profession m dicale part enti re en sus et non part des autres sp cialit s 603 Le m decin l giste est un vrai professionnel et non un amateur si clair soit il Dr Walter Vorhauer Secr taire g n ral du conseil national de l Ordre des m decins 604 LEXIQUE M DICO JUDICIAIRE ABRASION Blessure superficielle qui arrache piderme Usure par frottement cutan sur une surface dure ou r peuse chute sur un sol goudronn ou tra nage au sol Le terme exact est dermabrasion en ce qui concerne les abrasions cutan es les 605 abrasions du derme Elles peuvent concerner toute surf
341. s taient des l ments du dessous d un v hicule Alors tout devient logique Jean Marc de retour d une tourn e des caf s est tomb de son scooter sur lequel i roulait avec un taux d alcool mie lev Probablement inconscient sur la route apr s sa chute Jean Marc sera franchi par un v hicule qui occasionnera les deux l sions que l on voit si lin aires si compbressives formant de telles trajectoires que rien d autre ne pourra expliquer le d c s A l issue de l autopsie les enqu teurs sont en possession de 209 toutes les informations donn es par la virtopsie par l autopsie virtuelle par imagerie scanner et confirm es lors de l autopsie La recherche va s orienter vers une automobile dont le conducteur aurait pu s arr ter dans un garage pour faire changer des pi ces de la partie basse C est en suivant cette piste que les enqu teurs parviendront retrouver l auteur des faits qui a pris la pr caution de changer quelques pi ces en effet mais pas d enlever les traces de sang sous les parties inf rieures de son v hicule qui seront identifi es l encore de fa on scientifique par une comparaison ADN formelle La boucle est boucl e du point de d part la condusion judiciaire Ce sont des m thodes scientifiques qui ont aid les enqu teurs et le magistrat m thodes mises en application par les m decins l gistes pour aboutir ce qu ils recherchent la v rit judiciaire bien s r mais plus
342. s l sions caus es par un projectile de guerre une arme de poing de guerre La solution de orifice de sortie se dessine et devient vidente sous nos yeux En effet si les deux orifices sont reli s par un tir de droite gauche qui va discr tement de haut en bas et d avant en arri re le deuxi me orifice nest pas provoqu par la sortie du projectile qui n a pas pu franchir de nouveau l os cr nien Par contre il a t ouvert par un clat osseux qui a fendu le cuir chevelu en s cartant et reste n anmoins derri re ce cuir chevelu dont on conna t la r sistance C est lui qui a occasionn cette plaie de sortie qui semblait trange car le projectile n a pas t retrouv dehors Et pour cause Il est bien visible et les vues en trois 195 dimensions localisent pr cis ment sa situation L autopsie va alors pouvoir avoir lieu Les d g ts c r braux majeurs confirment ce qu avait d j d cel l image de l autopsie virtuelle de la virtopsie mais celle ci aide surtout rep rer le projectile qui est retrouv aplati en zone temporale gauche sur le trajet du tir indiquant qu il a d abord per los temporal droite avant d arriver jusqu l os temporal gauche sans pouvoir le franchir du fait de sa d formation la fin de l autopsie le voile est lev Les l ments liminent l homicide ce que confirmeront les tests atomiques pour la recherche de la poudre et les analyses des empreintes digitales relev
343. s l sions sont vocatrices de faits non accidentels lorsqu elles sont multiples situ es des endroits peu accessibles par l enfant milieu du dos hors des zones de chute accidentelles du jeune enfant coudes genoux ou sur les r gions de d fense avant bras Que demande t on au m decin l giste De diff rencier des l sions attribu es la chute d un enfant turbulent dit hyperdynamique et des l sions de violences sur un mineur celles ci peuvent 313 tre dentaires fractures descellement fissurations nasales fractures d viation l sions de la cloison ophtalmologiques h matomes suffusions atteintes r tiniennes li es des coups directs la face de l enfant ou auriculaires traumatismes du tympan perforations par l effet de blast des gifles violentes Puisque tout le corps de lenfant parle surtout quand l enfant ma pas encore acc s la parole le bilan l sionnel se doit d tre complet Chez l adulte conscient les plaintes orientent le bilan compl mentaire vers tel ou tel endroit En revanche chez le mineur l examen radiologique du squelette entier et une scintigraphie osseuse la recherche de l sions osseuses d origine traumatique 314 sur un tissu osseux en cours de construction est indispensable Le syndrome radiologique osseux des enfants battus peut comprendre des fractures anciennes n glig es d ges diff rents de
344. s plus de 89 sont mineurs et en majorit des gar ons de treize seize ans avec 32 des rackets dans les tablissements scolaires 49 se d roulent aux abords des coles et lyc es le reste dans les transports scolaires Ces m mes mineurs ont t la cible de pas moins de 209 faits de violences volontaires avec arme ou ayant entra n une interruption totale de travaii sup rieure huit jours contre des personnels de l ducation nationale Certaines affaires retentissantes ont marqu Pactualit comme le jugement devant la cour 302 d assises de l Essonne fin f vrier 2008 de Kav ni Wansale qui avait poignard sa professeur d arts plastiques en plein cours L histoire est devenue le symbole de la crise des violences scolaires Malgr l accent mis sur le fl au en 2007 1 122 violences volontaires avec ITT p nale inf rieure huit jours ont t par ailleurs enregistr es contre les personnels de l ducation Une fois que l on a ptis conscience de Pimportance et de la vari t du ph nom ne de la violence envers les mineurs il faut insister sur la notion de gravit particuli re des l sions et des privations sur les enfants et adolescents de moins de quinze ans ils sont consid r s par la loi p nale comme particuli rement vuln rables De nombreuses raisons sont invoqu es pour expliquer les violences et maltraitances sur des enfants en 303 particulier sur les tr s jeunes
345. s sauf s il a n cessit de faire des pr l vements biologiques Gr ce la virtopsie on peut par exemple observer un pneumothorax ei voir la pr sence de l air dans les poumons alors que c est impossible de l examiner l il nu Lors d une autopsie normale il est aussi difficile de mettre en vidence les petites fractures du rachis cervical ou encore de d crire le trajet pr cis des projectiles pour les plaies par arme feu ou de travailler sur les corps en d composition Cela va faciliter la mise en vidence des preuves En outre les images obtenues en trois dimensions pourront tre facilement montr es dans les salles d audience bargnant ainsi l auditoire d avoir observer les clich s d antopsies traditionnelles L antopsie virtuelle permettra aussi de cr er des archives permanentes et interactives C est une v ritable ressource 184 La virtopsie va t elle remplacer l autopsie La virtopsie l antopsie virtuelle n est pas une substitution l antopsie mais il s agit pour l instant de compl mentarit L imagerie m dicale a totalement modifi la prise en charge des vivants Initialement d cri es les techniques d identification par l ADN ont fini par s imposer Il est donc logique que la virtopsie puisse faire voluer la pratique thanatologique Si les empreintes g n tiques semblaient r volutionnaires en 1985 elles se pratiquent quotidiennement vingt ans plus tard On reparlera donc dans v
346. s un vrai service de m decine l gale au centre hospitalier de Compi gne Nomm 22 expert judiciaire aupr s de la cour d appel de Paris j ai ensuite t mut celle d Amiens Combien de cas ai je rencontr s Combien d tres humains en souffrance ai je crois s Je r alise combien il est difficile de tenir cette dr le de comptabilit Jai certainement consult plus de 50 000 patients mineurs victimes de violences sexuelles examin quelque 2 000 corps pratiqu plus de 500 autopsies J ai aussi prodigu des soins des dizaines de milliers de personnes en garde vue et pr lev autant d chantillons pour des d pistages utinaires ou des analyses de tous types Jai d pos devant tant de cours d assises que je 23 pourrais r diger un pr cis des salles Jy avouerais ma nette pr f rence pour les couts l ancienne leurs l gantes boiseries et leurs grandes fen tres qui permettent au ciel de s inviter tout moment de la d position de l expert Je pourrais m me publier un guide mode d emploi des magistrats qui ont pr sid En vingt ans j ai trac ma route comme on dit dans une discipline en cr ation institutionnelle Cette profession jadis m connue et exerc e dans l ombre est aujourd hui sous les feux des projecteurs pas une s rie polici re ne prendrait le risque de se priver d un personnage cl le m decin l giste D ailleurs le ph nom ne
347. s Malgr tout Pautopsie en elle m me pr sente des limites concernant par exemple la mise en vidence d air intra ou extra anatomique pneumothorax rupture de bulles d emphys me pheumom diastin pneumop ricarde embolie gazeuse pneumop ritoine de certaines atteintes trauma tiques squelettiques fracture du rachis cervical haut portant sur les apophyses transverses ou pineuses des vert bres des fractures complexes du massif facial l sions d labrantes des membres l sions de la 179 moelle pini re mais galement lors de plaies par arme feu sur des cadavres putr fi s ou carbonis s Aujourd hui avec Putilisation du scanner multicoupe on peut r aliser des reconstructions en trois plans de grande qualit apportant ainsi l autopsie m dico l gale le compl ment de limagerie 3D On doit r ellement cette technique l quipe suisse du Pr Thali B le Cette avanc e spectaculaire dont nous nous r jouissons avant chaque autopsie lorsque les clich s sont r alis s et lus par l quipe d imagerie de mon h pital est tr s loin d tre utilis e r guli rement en m decine l gale thanatologique en dehors de rares centres dont celui de Compi gne Cependant la large diffusion de la tomodensitom trie autrement dit le scanner et de l Imagerie par r sonance magn tique IRM serait susceptible d apporter des informations compl mentaires celles recueillies gr ce l
348. s d une peine d emprisonnement pouvant aller jusqu dix ans d incarc ration dans les cas les plus graves DEMANDEUR La victime qui demande r paration de son pr judice dans une proc dure civile La victime d une infraction p nale lorsque l auteur a t condamn p nalement si elle s est port e partie civile peut devenir demandeur pour 671 faire indemniser ses pr judices par l auteur ou s il est insolvable par la CIVI Commission d indemnisation des victimes d infraction D PENS Part de frais engendr s par le proc s et comprenant les droits de plaidoirie les frais de proc dure dus aux avocats et aux officiers minist riels les expertises Ces frais peuvent tre rembours s au gagnant du proc s ou partag s par d cision du tribunal 672 D POSITION M TALLIQUE SOUS VIDE M thode de r v lation en laboratoire des empreintes digitales latentes sur un objet de taille r duite qui peut tre vaporis gr ce des vapeurs m talliques dans une enceinte sous vide couteau outil arme feu D TENTION PROVISOIRE Mesure d incarc ration d cid e au cours de l information judiciaire ou de la comparution imm diate en attendant une d cision sur le fond du dossier Cette mesure doit tre exceptionnelle et 673 d cid e apr s un d bat contradictoire Elle peut tre lev e au cours de la proc dure DFO Abr viation de 1 8 diaza 9 fluorenone r v
349. s de cette DCSP excluant les affaires sur les zones dont la gendarmerie a la charge Dans un chapitre consacr aux mineurs victimes l on d nombre trente sept victimes d homicides volontaires dont trente deux intrafamiliaux Concernant les violences 4 091 cas ont t relev s dont 10 ayant entra n la mort des mineurs Des violences importantes chez 1 679 mineurs ont t commises avec pour cons quence une incapacit totale de travail au sens p nal de plus de huit jours parmi lesquelles 353 cas de violences graves intrafamiliales 300 2 951 VIOLS SUR MINEURS RECENSES EN 2007 Une large part des violences sur mineurs concerne les violences sexuelles avec en 2007 2 951 viols sur mineurs recens s par la police dont 1 202 intrafamiliaux et 6 205 agressions sexuelles dont 2 121 intrafamiliales Et l on ne parle ici que des cas r pertori s avec une plainte ceux pour lesquels le m decin l giste est sollicit Les mutilations sexuelles s ajoutent ces violences sexuelles avec quarante cas d excisions d nombr s chez des petites filles originaires d Afrique noire d gypte et du Soudan ou de la p ninsule Arabique En ce qui concerne les 301 violences scolaires plus de 2 000 l ves ont t victimes de racket et 764 viols attentats la pudeur et agressions sexuelles dont plus de 65 commis dans les tablissements scolaires Mais les mineurs ne sont pas que victimes Parmi les auteur
350. s difficult s qui vont surgir au cours des recherches qu il conna t la mesure de sa valeur de son insuffisance qu il ose d s le d but dire sur quels points porte sa faiblesse et qu il sait en crivant les conclusions de son rapport faire la part exacte de ce qui est et de ce qui mest pas d montrable qu il se sent assez en possession de lui m me pour tre s r qu en assises quelles que soient les questions soulev es il y ait une borne ses affirmations qu il ne franchira pas Nul doute que si Pon suit ces exigences la liste de s lectionn s peut se limiter quelques pages que 581 l on r ve bien s r d entichir LA M DECINE L GALE N EXISTE PAS Pour expliquer qui est qui en m decine l gale et les disparit s entre ce que lappellation m decin l giste voque pour le grand public et l exercice de la m decine l gale il convient de s attarder sur un sujet fondamental la formation Aujourd hui comme hier pour les m decins encore en activit qui ont suivi leurs enseignements avant la r forme des tudes m dicales de 1968 tout comme pour les jeunes m decins l gistes qui ont suivi leur cursus 582 universitaire r pondant aux exigences de la formation m dicale telles qu elles ont t d finies par les instances europ ennes et telles qu on les applique depuis 1985 la m decine l gale en tant que sp cialit m dicale mexiste pas Le docteur
351. s faire Savoir qui contacter pour tel ou tel examen comment conserver et adresser les pr l vements dans de bonnes conditions devenant garant du bon suivi scientifique des pr l vements Dans un article du journal Le Monde en date du 538 20 septembre 2008 Denis Salas secr taire g n ral de PAssociation fran aise pour l histoire de la justice s exprimait sur l importance des experts dans les proc s p naux Avec grande justesse il parlait du danger de la confusion des places entre l expert et le magistrat en citant l exemple des psychologues et psychiatres experts dans l affaire d Outreau Il y a la fois une attente des magistrats de dire le vrai notamment dans des situations d incertitude o il ny a pas de preuves pas d aveux et puis il y a une offre de sens ou de v rit qui vient de l expert Et c est la rencontre des deux qui produit cet effet de d placement On l a bien vu dans cette malheureuse affaire Il y avait une attente des juges et de toute la soci t qui disaient ce sont des p dophiles et les experts ont authentifi cette attente par une certitude labellis e scientifiquement 539 En fait la mauvaise appellation de sciences humaines fait que m me des critiques comme celui dont je cite les propos se laisse abuser par le terme sciences qui a une tout autre signification dans sciences fondamentales On devrait parler plus justement de
352. s intoxications Si le chimiste est seul comp tent pour d celer la pr sence d une substance toxique dans les visc res le m decin seul peut tablir qu entre les sympt mes les l sions les exp riences physiologiques et les r sultats fournis par le chimiste il existe une concordance ou une discordance permettant d affirmer qu il y a ou qu il n y a pas d intoxication Toujours selon le m decin l giste Brouardel dans sa pr face au c l bre Pr cis de m decine du Dr Vibert la m decine l galese doit d tre une sp cialit part enti re exerc e avec l aide de comp tences que le m decin l giste doit savoir solliciter Il faut que Pinstruction des experts soit assez compl te pout r pondre aux exigences num r es plus haut de 52 sorte qu ils h sitent pas par fausse modestie demander dans des cas particuliers l adjonction d un expert plus comp tent dans des questions sp ciales pas plus que dans la pratique journali re un m decin m me des plus instruits n h site appeler un m decin consultant sp cial pour des maladies sp ciales Il est vident que cette rudition si vari e ne peut se concevoir r unie que par un m decin ayant vou sa vie l tude de la m decine l gale il est non moins clair que le trait de m decine l gale qui contiendrait les documents n cessaires pour exposer tous les probl mes m dico l gaux constituerait une v ritabl
353. s l sions arrachements lors des torsions des membres des d collements de la gaine osseuse avec h matome sous p riost des fractures costales ou du cr ne isol es ou associ es un h matome sous dural N oublions pas les arr ts lin aires d ossification qui surviennent chez les jeunes victimes de r elles carences alimentaires Ces l sions osseuses sont celles que le p diatre comme le radiologue et le m decin l giste ne doivent pas manquer au risque de remettre Penfant dans un milieu risque pour sa survie tant son existence est fragile surtout s il est tout petit L association des trois avis pratiqu e dans le service est une s curit suppl mentaire pour l enfant C est aussi une triple garantie pour le magistrat qui 315 poursuivra l issue du signalement si aucune plainte ma t d pos e ou de la remise du rapport demand par les autorit s judiciaires au m decin l giste devant une maltraitance ou des violences mineur fortement suspect es Actuellement toutes les ressources d imagerie doivent tre sollicit es La tomodensitom trie cr nienne et les chographies visc rales fournissent une aide pr cieuse et sont des compl ments n cessaires pour visualiser des l sions internes telles que des ruptures de rate de foie des h matomes r naux des panchements thoraciques La tomodensitom trie cr nienne le scanner pour le commun des mortels permet avec la technologie
354. s la mesure de mes forces et de mes connaissances je respecterai le serment et l engagement crit suivant mon Ma tre en m decine je le mettrai au m me rang que mes parents Je partagerai mon avoir avec lui et s il le faut je pourvoirai ses besoins Je consid rerai ses enfants comme mes fr res et s ils 760 veulent tudier la m decine je la leur enseignerai sans salaire ni engagement Je transmettrai les pr ceptes les explications et les autres parties de l enseignement mes enfants ceux de mon Ma tre aux l ves inscrits et ayant pr t serment suivant la loi m dicale mais nul autre Dans toute la mesure de mes forces et de mes connaissances je conseillerai aux malades le r gime de vie capable de les soulager et j carterai d eux tout ce qui peut leur tre contraire ou nuisible Jamais je ne remettrai du poison m me si on me le demande et je ne conseillerai pas d y recourir S ROLOGIE 761 tude du sang et des fluides corporels Les s rologies sont particuli rement utilis es pour la recherche d une infection virale Le bilan s rologique d un auteur suspect de viol est pr vu par le code de proc dure p nale et ne supporte pas de refus en raison du risque potentiel encouru par la victime Conservation de diff rents s rums permettant par lz suite les analyses de toxicologie ou de biologie mol culaire ADN Les s roth ques peuvent tre conserv s 20 C ou 80
355. s le encore pour le bien de la Justice et de la victime il convient d appliquer les directives minist rielles et 380 que l examen soit pratiqu par un m decin expert m decin l giste p diatre ou gyn cologue au sein d une unit sp cialis e Il a pour mission d clairer sur des faits m dicaux pour confirmer un diagnostic d abus sexuel pr ciser le m canisme des l sions en indiquer les cons quences m dicales afin que le magistrat puisse qualifier les faits au p nal Il est le plus comp tent pour tablir un rapport m dical de ses constatations objectives dans un vocabulaire m dico l gal pr cis et pour effectuer les pr l vements but m dico l gal conservation et mise sous scell s JENNIFER UNE PROIE FACILE 381 Son handicap psychique oblige Jennifer vivre dans un foyer sp cialis La jeune fille rentre chez ses parents seulement le week end C est justement l occasion d un de ces week ends pendant les vacances d Halloween mieux connues sous le nom de cong s de la Toussaint qu elle fait une mauvaise rencontre dans la cit o habite sa famille Deux jeunes gens la rep rent ils comprennent son d ficit mental et ont bien l intention d en profiter Alors qu elle sort de son immeuble et se dirige vers le banc juste en face de son domicile les adolescents l accostent Elle conna t l un deux De concert ils lui proposent de venir s asseoir pr s d eux Pour discuter Pu
356. s physiques et pathologiques li es au d clenchement de la maladie Quand on fait de la traumatologie et de la m decine d urgence comme cela a ti mon cas pendant des ann es on a envie d aller plus loin dans la connaissance plus loin dans le suivi et la recherche d explication des traumatismes des l sions et des d s que Lon observe C est la raison pour laquelle je me suis oriente vers la m decine l gale Comment devient on m decin l giste actuellement Les formations sont classiques et reconnues par l tat I faut tout d abord acqu rir une comp tence par l internai avec une sp cialit dipl me d tudes sp ciales et ensuite choisir une 573 sursp cialit C est ce que l on appelle le DESC Dipl me d tudes sp cialis es compl mentaires de m decine l gale et expertise m dicale Ce dipl me compl te les connaissances que Lon a obtenues par la sp cialit et qui peut s ajouter un ventail d autres sp cialit s I y a par exemple des psychiatres qui choisissent la m decine l gale pour la partie criminologique et victimologique Des biologistes peuvent faire de la biologie m dico l gale l ADN la toxicologie Certains anatomo pathologistes font de la m decine l gale pour se consacrer ainsi l tude de la thanatologie De plus certains m decins l gistes prennent une orientation clinique et peuvent s occuper exclusivement des dommages corporels on travailler dans des urgences m dico
357. s plus l g res Pour nourrisson particuli remen fragile une incapacit totale de travail de vingt jours est fix e sous r serve de complications neurologiques Les parents interrog s par les officiers de police judiciaire vont essayer de trouver des explications accidentelles ces faits pour se disculber en vain L enfant est prot g ef mis en nourrice dans une famille d accueil L autorit parentale esi retir e aux jeunes parents incapables d lever cet enfant Sans doute sont ils exc d s par les cris du b b ou par le rythme acc l r depuis la naissance de leur enfant et qui ne correspona pas leur mode de vie Matthias est maintenant l abri Sain et sauf Plus tard bien plus tard lui seul pourra juger des cons quences neurologiques provoqu es par ves violences subies alors qu il venait tout juste d ouvrir les yeux la vie 335 DES SANCTIONS P NALES S V RES POUR LES VICTIMES DE MOINS DE QUINZE ANS La loi p nale fran aise a pris des mesures de protection particuli res pour les mineurs de quinze ans c est dire g s de moins de quinze ans et des mesures de r pression renforc es contre les auteurs de s vices sur ces mineurs C est le r le du m decin l giste d aider la mise en application de ces lois et donc de contribuer prot ger les enfants en danger sur le terrain o il les rencontre Les sanctions p nales sont particuli rement s v res Par exemple pour des 33
358. s qu aux tats Unis elles sont class es comme stup fiants Un mod le syst mique pr tend que certaines caract ristiques personnelles familiales ou sociales expliquent Pappartition d un comportement d viant en quelque sorte la toxicomanie survient parce que la cit existe Pass de Seine Saint Denis au sud de 473 la Picardie avec des modes d habitat et une population bien diff rente jai rencontr des probl mes tr s proches alors que le mod le propos ne pouvait que difficilement concorder Il n en reste pas moins que depuis longtemps ce probl me de relation entre les drogues au sens large et la violence est bien per u La relation avec une substance addictive la plus anciennement connue correspond aux rapports de Palcool avec la violence intrafamiliale violence conjugale et maltraitance enfants Pas une page de L Assommoir de Zola ou de Germinal o ce probl me rait t voqu l heure actuelle on estime qu au moins la moiti des auteurs d agression contre les personnes violence conjugale maltraitance viol meurtre ont consomm de l alcool ou des stup fiants lors des faits ou imm diatement avant les faits Et dans l urgence nous sommes presque aussi d munis que le petit prince de Saint 474 Exup ry qui fait une dr le de rencontre au douzi me chapitre de son r cit La plan te suivante tait habit e par un buveur Cette visite fut tr s courte m
359. s repr sent es dans le monde de la m decine l gale ne laisse rien au hasard et correspond la diversit de l exercice m dico l gal que les m decins l gistes des xix et xx si cles ont tellement bien appr hend e La qualification des m decins l gistes apr s une formation compl te et une sp cialisation en fait la 586 fois la qualit et la raret Rappelons le moins de cent d entre eux hospitalo universitaires ou praticiens hospitaliers figurent dans l annuaire 2007 de la m decine l gale en France Moins de cent Un par d partement Pour les n ophytes il suffira de rappeler que la formation existante requiert un dipl me d tudes sp cialis es pass pendant lPinternat sur une p riode de quatre ans apr s les six premi res ann es de m decine Pour que le m decin l giste puisse tre pleinement qualifi et obtenir le Dipl me d tudes sp cialis es compl mentaires en m decine l gale et expertises m dicales il faudra qu il ait prolong d au moins deux ans sa formation dans des services qualifiants Le cursus est suivi le plus souvent d un clinicat chef de clinique hospitalo universitaire ou d un assistanat hospitalo universitaire selon le type de service clinique orient vers le patient vivant ou type de laboratoires ou de 587 services d anatomo pathologie vis e m dico l gale pendant trois ans au minimum Autrement dit bac 13 C est ainsi
360. s techniques Je crois que l am lioration des r sultats se fera sans doute plus par l ducation et par la mise en pla de proc dures ad quates sur la sc ne de crime que par les moyens technologiques en eux m mes Si entre 1985 et les ann es 2000 le bond technologique a touch la biologie cellulaire et mol culaire mais aussi toute la toxicologie nous devons aujourd hui prendre de bonnes habitudes concernant le respea 140 des traces et indices Si nous pouvons d sormais faire parler un cheveu ou des fragments d os et r aliser un travail de laboratoire important il faut qu en parall le du d veloppement technique une discipline et une m thodologie de la s ne de crime soient absolument parfaites pour r pondre aux exigences des laboratoires C est gr ce la collaboration entre le m decin l giste et les techniciens que l on avancera Nous constatons en effet que certaines erreurs peuvent tre encore commises sur le terrain un pas une empreinte ou un cheveu qui peuvent tre laiss s par les enqu teurs ou le m decin l giste sur la s ne Ces erreurs sont peut tre dues la rapidit avec laquelle il faut travailler mais aussi un manque de m thodologie L habitude du travail en commun permet donc de limiter ces erreurs Si la m thodologie n est pas respect e l exploration de la sc ne de crime sera alors plus difficile plus complexe plus longue Et donc plus co teuse 141 Une fois que le
361. sang dans une cavit du corps existante h matome intra cr nien ou n oform h matome dans un muscle L h matome est diff rent de lecchymose ou de la suffusion Il correspond une violence plus importante HISTOLOGIE Du grec histos tissu et logos connaissance tude Est donc l tude au microscope des tissus humains apr s colorations sp cifiques g n ralement effectu es suite l autopsie m dico l gale sur les pr l vements tout d abord conserv s en fixation par le formol 693 L histologie est galement tr s utile sur les pr l vements r alis s chez des victimes d agressions sexuelles pour d terminer la pr sence de spermatozo des HUIS CLOS IN CAMERA Le terme latin in camera signifie dans la chambre en priv Une audience huis clos ou in camera est ferm e au public Les audiences d un tribunal tant en r gle g n rale ouvertes au public sauf dans les proc s avec une victime mineure dans certaines circonstances les juges peuvent d cider 694 que la chambre si gera huis clos en absence du public Par exemple lorsque les d bats touchent la s curit nationale ou font l objet de mesures de protection des t moins particuli rement rigoureuses Apr s avoir entendu les d bats en question la chambre peut revenir des audiences ouvertes au public IMPUTABILIT En mati re m dico l gale possibilit d attr
362. se tous les soucis On est en droit de se demander pourquoi cette poudre blanche ou ce brown sugar deux formes d h ro ne circule aussi facilement dans les rues L Afghanistan n est pas qu un lieu de guerre Le pays produit tant et plus de cette h ro ne qui envahit l Europe et occasionne tant de dommages irr versibles 484 William passe la soir e avec ses acolytes Sans doute en proie une r elle tristesse il se procure un produit fortement dos puis rentre se coucher I se sent seul dans sa chambre Au matin l infirmi re qui vient le r veiller va le trouver cyanos p le ki dissant Mort Le m decin qui viendra le voir ne sera pas le psychiatre qui le suivait mais le m decin l giste qui diagnostiquera l overdose l h ro ne C est bien elle qui l a emport Les pr l vements effectu s trop tard auraient pu attester de la reprise ant rieure de consommation de cannabis Comment rester indiff rent devant les d g ts mortels que provoquent les produits que d aucuns voudraient voir d p nalis s L implication des m decins l gistes dans les 485 probl mes li s la toxicomanie et aux addictions au sens large est d autant plus vidente que l on sait qu il existe une relation tr s forte entre les exp riences n gatives v cues en particulier dans l enfance et la consommation de produits Les tudes sur le sujet retrouvent dans les ant c dents ou le contexte de vie des toxi
363. ses complications mais aussi des pisodes de violence de maltraitance ou de n gligence des soins l mentaires pouvant avoir des cons quences fatales chez des personnes fragilis es L il et l exp rience du m decin l giste sont un apport pour les m decins et les param dicaux qui rencontrent ces cas difficiles On se retrouve au d but au moins sans le soutien des enqu teurs qui ne sont pas encore pr venus des faits Nous l avons d j voqu dans un pr c dent chapitre mais nous 449 P voquerons encore et encore afin de garder en m moire la maltraitance collective inflig e nos anciens pendant la canicule de P t 2003 Leur abandon fut la source de toutes les n gligences et les carences qui les ont conduits l o l on sait Serait ce trop demander que cette maltraitance collective disparaisse du triste paysage qui s offre au m decin l giste MILE VICTIME D ACTES DE BARBARIE mile vit seul dans la petite maison qu il a h rit e de ses parents I est plus on moins dochardis et on le retrouve plus souvent sur le banc de la place voisine plut t qu son 450 domicile mile boit Sans doute beaucoup trop et depuis tr s longtemps Ce soir l toujours sur son banc toujours seul il devient une cible ou un jouet pour des auteurs d actes de barbarie qui vont tre commis Sans raison aucune Trois ou quatre jeunes s approchent de lui et sous pr texte de lui demander
364. sie m dico l gale pour obtenir des renseignements de valeur pour Pidentification de la personne et la compr hension des causes du d c s Mais l o l autopsie n est pas syst matiquement demand e et l o elle peut d voiler le plus d l ments inconnus c est lorsque la cause du d c s est non identifi e ou suspecte dans 187 ces cas qu voque Particle 74 du code de proc dure p nale fran ais Le p le m le des morts d origine inconnue comprend les morts subites surtout celle du nourrisson criminelles dans plus d un cas sur cinq selon les statistiques des centres de r f rence les corps r duits l tat de squelettes putr fi s ou carbonis s o rien mexclut une mort criminelle d embl e comme lorsque les constatations m dicales externes ne permettent pas de conna tre la cause du d c s Il est bien imprudent alors de ne pas s aider de Pautopsie m dico l gale sous peine de ne pas d voiler un meurtre C est avec suspicion comme le rappelle Le Guide sur le traitement judiciaire des d c s du minist re de la Justice que l on doit consid rer ceux des personnes retenues d tenues ou plac es en garde 188 vue tout comme les d c s pr sent s de prime abord comme des suicides mais pour lesquels il existe un doute raisonnable li aux constatations sur les lieux lPimpossibilit d effectuer des rapports s rieux ou au contexte de laffaire L autopsie appara t
365. son concubin des ecchymoses sur les genoux La grossesse se poursuit sans complications particuli res mais Fatou est v ritablement tr s d prim e et va 257 demander du r confort aux urgences m dico judiciaires Malgr des conseils avis s Fatou n ira pas d poser plainte I n y aura pas de proc dure Elle ne viendra pas par la suite consulter un psychologue qui l attend Fatou est aujourd hui encore une femme en danger DU NOUVEAU N LA PERSONNE G E Le rythme de ces violences est souvent li des v nements personnels une grossesse la naissance d un enfant la s paration le ch mage du partenaire Le poids de lhistoire personnelle ou familiale est important et les femmes ayant elles m mes t 258 victimes de violences dans leur enfance semblent tre des personnes plus risque comme celles qui ont v cu dans des milieux familiaux o la violence tait pr sente soit une violence conjugale soit une violence exerc e par un p re alcoolique Souvent le m decin l giste est surpris de voir qu une femme ayant r ussi apr s de longues ann es de souffrance se s parer d un homme brutal a refait sa vie avec un autre compagnon tout aussi agressif celui qui sera l origine des violences dont elle viendra se plaindre Le constat des violences motivant la plainte se pr sente souvent dans des situations de conflit conjugal explicite en particulier dans les instances de di
366. sque le score de gravit augmente les troubles du comportement ralentissement agitation puis des troubles d allure psychiatrique anxi t agressivit Tout cela dans un banal chantillon de conducteurs d pist s Cette population 506 de consommateurs r guliers de cannabis encore plus s il s agit de consommateurs de longue date est une population haut risque susceptible de provoquer des accidents Pour les troubles directement occasionn s par le cannabis troubles du comportement ou psychiatriques passages Pacte tentatives suicidaires du fait du risque lev de provoquer des accidents sur la route ou au travail ou bien encore du fait du risque d tre victime les utilisateurs de cannabis sont actuellement des patients qui concernent quotidiennement les services d urgence comme le sont les consommateurs r guliers d alcool M me dans une population banale de conducteurs suspects de conduite sous l emprise des stup fiants des signes importants li s au cannabis sont pr sents On observe une corr lation entre les troubles observ s au quotidien des urgences et la concentration du THC actif dans les dosages sanguins 507 effectu s mettre en parall le avec l augmentation connue de la teneur en t tra hydro cannabinol des herbes et r sines en vente sur le march de la drogue Enfin on observe une corr lation inqui tante entre les troubles observ s au quotidien des urgences
367. ssement du r le protecteur des mariages chez les moins de 45 ans souvent c libataires s par s divorc s en instance de divorce etc une relation vidente avec le ch mage dans les ges d activit et une surmortalit tr s nette chez les jeunes adultes jusqu la quarantaine Des 12 informations que le m decin l giste peut confirmer certes petite chelle mais beaucoup plus pr s de la r alit du moment car de notre lieu d observation nous pouvons parler de actualit L on voit des personnes qui mont pas t entendues ou comprises qui ont t laiss es seules avec la fausse s curit d un traitement qu elles prennent ou pas Sans qu on le sache On s est d sint ress d elles comme on le fera vite au moment de Penqu te pour mort suspecte D s que le suicide est tabli l action judiciaire ma plus lieu d tre S il s agit d un homicide suivi d un suicide l auteur tant mort Paction est teinte et le m decin l giste reste presque le seul r fl chir sur ce qui a motiv le suicide Non seulement cela m int resse pas le p nal et mais cela d range les enqu teurs encore plus s il s agit du 73 suicide d un policier ou d un gendarme avec une arme de service ou dans les locaux Nous savons aujourd hui que parler du suicide avec un patient en tat de d pression ne signifie pas pour autant encourager son acte mais plut t prendre connaissance de la
368. stique l sionnelle qui s est tenu en d cembre 2008 Marseille a bien mis en vidence Pint r t de cette d marche d quipe ENTRETIEN AVEC E RIGAL 182 Que pensez vous de la virtopsie C est mes yeux la r volution m dico l gale du d but du xxi si cle Cette imagerie tridimensionnelle repr sente sans doute un progr s comparable aux empreintes g n tiques Cette technique qui fonctionne gr ce au scanner et l imagerie par r sonance magn tique poss de de nombreux avantages I y a une r elle valeur ajout e tout d abord au niveau de la balistique les trajets des projectiles sont parfaitement visnalis s avant m me qu il y ait le moindre geste autopsique avant que le corps ne soit touch et modifi par les gestes du m decin l giste Il y a aussi un int r t fondamental sur la mesure des angles qui sont beaucoup plus pr cis Toutes les l sions traumatiques vont appara tre de fa on plus claire Plus d un millier de coupes horizontales verticales et en paisseur peuvent tre r alis es sur l image d un cadavre De plus c est la seule autopsie virtuelle que l on peut refaire dans des conditions ad quates puisque les images peuvent tre retransmiises relues remani es et r analys es par d autres 183 sp cialistes de l imagerie m dico l gale ce qui est absolument irr alisable apr s une autopsie compl te La virtopsie permei aussi d viter une ventuelle exhumation du corp
369. sum s des arguments donn s la fin d un proc s par l accusation et la d fense au cours desquelles chaque partie pr sente son interpr tation des preuves et des t moignages pr sent s et souligne les motifs pour lesquels le verdict devrait pencher en leur faveur POLICE JUDICIAIRE Elle a pour mission d assister la Justice 735 dans ses multiples t ches Elle constate les infractions re oit les plaintes et les d nonciations rassemble les preuves et recherche les auteurs des infractions enqu te pr liminaire et enqu te de flagrance Elle ex cute les missions qui lui sont confi es par les autorit s judiciaires notamment par le juge d instruction ex cution des mandats aller chercher une personne pour la conduire chez le juge perquisitions La police judiciaire agit dans le cadre strict des missions qui lui sont confi es et doit rendre compte de leur ex cution Les services de police judiciaire sont parfois regroup s en directions de police 736 judiciaire police nationale ou en brigade de recherches gendarmerie nationale plus sp cifiquement charg es des affaires les plus graves La Crim du 36 quai des Orf vres est l une de ces directions de police judiciaire POMPES FUN BRES D signe de fa on g n rique l organisme charg des obs ques Le terme pompes voque l aspect solennel et pompeux de certaines fun railles d antan Ces organismes assurent le t
370. t d un couple celui de ses parents et son propre couple avec un ou une autre jeune rencontr e ici ou l dans la d rive ou pas Les violences chez l adolescent sont d autant plus 346 fr quentes qu il est tr s expos sa r action au stress sa fragilit son immaturit qui peuvent pr senter Pallure d une ind pendance trop rapide la pr sence d un syndrome psychiatrique associ d pression addictions en tout genre SADIA UN PEU DE LIBERT BIEN CHER PAYEE Sadia est une jeune fille de seize ans sans histoire comme il y en a dans tous les lyc es de France Originaire du Maghreb Sadia vit avec ses parents et deux de ses fr res Elle est amen e aux urgences par la police car elle a r v l son professeur principal qu elle avait subi des violences la veille de 347 la part de ses parents Sadia a en la mauvaise id e d emprunter de l argent dans le porte monnaie de sa m re pour aller au cin ma avec des amies La dispute est violente lorsque sa m re l accuse de l avoir vol e le p re et la m re vont lui porter des coups l un avec un tuyau l autre avec une ceinture Is vont la battre ainsi violemment Sadia essaiera de se prot ger et de se r fugier dans sa chambre En vain Elle a longtemps cach que des faits similaires s taient multipli s depuis qu elle tait adolescente Mais l c est la fois de trop Elle n en peut plus Elle parle Cette jeune fille inscrite en cl
371. t de pr adoles nts qui arrivent avec des troubles psychiatriques et font des tentatives de suicide ave des troubles du comportement ils ont une conduite addictive destructrice et tr s pr coce C est ainsi que les tats de d linquance et de violence se d veloppent Selon vous le milieu influe t il sur les violences envers les mineurs 320 Selon le milieu social il y a des formes de violence diff rentes Les violences physiques sont plus courantes dans les milieux sociaux peu favoris s Dans les couches sociales plus lev es les violences sont d une autre nature brimades violences psychologiques Elles peuvent avoir le m me effet long terme En revanche il n y a pas de diff rence entre les couches sociales lorsqu il s agit d agressions sexuelles Pensez vous que les proches jouent un r le dans ces violences Souvent dans ce genre de maltraitances les proches jouent un r le certain par leur absence Dans ce cas les violences sur mineurs ne vont pas tre directement perp tr es par les parents mais plut t par l entourage par un adulte tr s proche il peut s agir d un oncle d un grand p re ou du nouveau concubin de la m re Ces violences deviennent plus faciles lorsque 321 l environne ment familial est plus l che Une m re c libataire qui a plusieurs compagnons un enfant qui se trouve en famille d accueil ce moment l le risque qui menace l enfant devient plus
372. t des points de sutures des fractures du nez ou des membres elles invoquent souvent une chute dans l escalier ou une chute du haut de l escabeau alors qu elles accrochaient le linge pour le faire s cher La lecture de leur dossier m dical r v le de nombreuses visites pour des motifs et des sympt mes changeants En observant leurs attitudes et 276 comportements sursauts au moindre bruit conduites d vitements diverses les personnels soignants doivent se poser la question de violences conjugales dissimul es La d marche de rep rage et d observation de ces situations par les soignants s inscrit dans une perspective de pr vention pour les femmes et pour l avenir des enfants dans leur vie d adulte En effet quand une victime de violences conjugales se pr sente aux urgences d un h pital plusieurs sc narios sont possibles soit elle arrive avec un moyen de secours police pompiers et le fait est connu les fonctionnaires de police ou de gendarmerie tant intervenus au domicile soit elle vient d elle m me accompagn e ou non la consultation pour un motif correspondant ou non aux violences soit elle est envoy e par une association pour des soins ou une prise en charge Quand une femme appelle au secours d une fa on ou d une autre 277 parce qu elle est victime de violences conjugales de la part de son partenaire elle demande une aide r elle et imm diate Il est tr s important de
373. tait et taira jusqu ce que l information judiciaire ne d couvre le scandale qui tait sous les yeux bien baiss s de tous les voisins des personnes employ es dans ces tablissements et des familles qui d laissent leurs afn s La loi p nale a sans doute oubli la loi que Platon proposait Quiconque sera reconnu coupable de violences sur ses parents sera d abord banni perp tuit Mais nous nous r p tons VIOLENCES FINANCI RES MEDICAMENTEUSES Bien plus difficiles mettre en vidence les violences psycho logiques comportent chantage injures 434 harc lement paroles blessantes humiliations menace de placement infantilisation violences auxquelles on peut associer les lettres personnelles ouvertes les privations de relations sociales Le m decin l giste a souvent la preuve de ces violences dans les crits laiss s par la personne g e lors d un suicide mort qui rest pas criminelle et dont le v ritable auteur au sens de la responsabilit morale sera galement et tr s l galement l h ritier Pourra t on imaginer un jour le motif d incitation au suicide pour ces affaires Or ne sait jamais En tout cas ce ph nom ne bien r el est mis en vidence par les autopsies psychologiques que nous pratiquons devant ces suicides ces techniques d investigation du processus suicidaire de fa on r trospective Les violences financi res comme le d tournement d argent la r tention de p
374. tard dans la journ e ou le lendemain il r alisera ou planifiera perquisitions saisies auditions et actes d enqu te Pour l instant il reste un observateur un peu distant avant que la sc ne de crime ne soit exploit e par le tandem d experts que constitue le bin me technicien de sc ne de crime et m decin l giste C est ce bin me qui proc de toutes les constatations et aux examens techniques m dicaux ou scientifiques n cessaires sur place La d couverte d un indice sur une sc ne de crime peut constituer selon sa nature un moyen de 126 preuve d autant plus discriminant qu il pr sente des caract ristiques sp cifiques ou originales En effet il peut fournir des informations sur les circonstances dans lesquelles lacte criminel s est produit et sur le r le des diff rents acteurs impliqu s Un fragment cutan par exemple par l analyse comparative g n tique de cet indice peut d montrer la pr sence d un suspect sur la sc ne du crime Cette preuve cumul e avec d autres rassembl es au cours de Pinstruction permet d incriminer d finitivement le suspect Ainsi tout indice correctement exploit peut constituer une source d information riche d enseignements pour faire aboutir une enqu te polici re Pour la mener bien sur le lieu de d couverte du crime ou du d c s suspect une collaboration troite entre techniciens de sc nes de crime m decin l giste enqu teurs et magistrats est
375. te de la d fense est une vieille routi re des tribunaux Elle d fend bec et ongles son client Elle pose une ou deux questions Questions de principe Le dossier est compl t de photographies de mesures de documents La maltraitance a pr c d les 564 abus sexuels Pourquoi na t elle pas t vue plus t t Pourquoi et comment un m decin g n raliste est il pass c t Je r ponds pos ment Lorsque le service a t pr venu l examen a t pratiqu au plus t t Ce dernier n est pas vident pour celui qui mest que rarement confront ces situations Pas de trace de violence C est vrai Et c est faux la fois La violence mest pas univoque Mais lorsque Pavocate ne m interroge plus elle argumente au pr sident de la cour sur l entourage du p re ni plus ni moins alcoolique que lui ni plus ni moins connu pour des actes pr c dents commis sur des enfants plus ou moins signal s Mes limites celles du m decin l giste sont d pass es Les constatations sont nettes L accus continue de nier les faits Je sais pas je Pai laiss e chez Untel puis chez Untel je sais pas ce qu ils lui ont fait Moi je sais Le pr venu a t reconnu coupable et condamn La v rit judiciaire 565 d passe celle de la science m dico l gale Et c est tr s bien ainsi 566 CONCLUSION FORMATIONS ET MODES D EXERCICE DE LA MEDECINE LEGALE AU XXIESI CLE Comment su
376. tend un enfant il a notamment essay de l trangler lorsqu elle tait enceinte d un mois Ce jour l les voisins ont alert les forces de l ordre qui sont intervenues au domicile pour prot ger la jeune femme et lui ont conseill de porter plainte Malgr les incitations des voisins et de la police Fatou n a pas d pos plainte Elle est rest e aupr s de son compagnon violent Plus tard au cours de sa grossesse son concubin a d l emmener aux urgences du centre 256 hospitalier pour une plaie qu elle s tait occasionn e lavant bras droit en fracturant la vitre de la porte fen tre de la pi ce o elle tait maintenue enferm e Son concubin refusant de lui ouvrir Fatou avait dans un acc s de col re cass le carreau et s tait ainsi bless e Une semaine plus tard juste avant qu on l examine un nouvel pisode de violence avait eu lieu Son concubin tait plus violent que les fois pr c dentes I l avait menac e de prendre son enfant d s la naissanc et de la quitter Fatou aurait re u des coups de genou dans le bas ventre et aurait t mordue galement Police pompiers et SAMU sont intervenus encore une fois l appel du voisinage pour la conduire aux urgences m dico judiciaires afin d y subir un examen les l sions qui apparaissent correspondent celles constat es au d part par les urgences avec des b matomes une plaie sur le bras droit des plaies en ari coincidant la morsure de
377. tendre des th ories sur la taille de Pauteur des coups de feu au moins aussi grandque la victime assez peu facile prouver et les trajectoires inusuelles d crites comme tant quasiment horizontales et n anmoins mesur es presque 45 d inclinaison obligeant trouver l explication de la marche du pr fet t te baiss e dans une rue en pente 552 Alors que lPautopsie a t r alis e la h te dans une salle qui n est plus aux normes et ne dispose pas de moyens d imagerie modernes Pourquoi ma t on pas achemin le corps sur le continent pour disposer de tous les moyens utiles Juste en face Marseille un congr s de balistique terminale a r uni en d cembre 2008 les sp cialistes m dico l gaux sur la question C est paradoxal que Pon mait pas alors sollicit ces moyens Je suis charg d animer des ateliers et de pr senter le r le de l expert m decin l giste devant la cour d assises pour des affaires de balistique Vous en avez d j eu un aper u En tout cas aujourd hui la confiance des magistrats en Corse dans leurs m decins l gistes locaux est tellement grande que ce sont les m decins l gistes du CHU de Marseille qui se d placent quel co t chaque fois qu une autopsie est demand e Loin de moi l id e de me montrer pessimiste ou critique La contribution 553 du m decin l giste est quand m me tr s largement plus positive que n gative devant une cou
378. tente et la confiance L enfant fera attention tout et au comportement que l on a vis vis de lui I faut lui expliquer 323 qu il est entendu On le consid re On l entend On le rassure L h pital et la blouse blanche peuvent lui faire peur Le cadre peut parfois tre impressionnant mais si on lui parle pendant la consultation et qu on lui dit qu on est l pour l couter et le soigner il r agira certainement mieux Parall lement il faut aussi qu il sache qui il a affaire et qui est son bon interlocuteur Et au fur et mesure avec la confiance il va commencer parler avec ses mots lui Quand je lui pose des questions je le laisse r pondre mais je ne l oblige pas r pondre S il n en a pas envie j essaie de reformuler ma question I est libre de sa parole Cela doit tre un change Lorsqu il a des interrogations je fais tout pour y r pondre clairement Comment les parents r agissent ils Sont ils inquiets 324 L important est de ne jamais se substituer aux parents On les rassure sur les cons quences physiques et g n rales de l existence d une l sion ou d une fracture Le m canisme de communication permet de voir les crit res psycho l ganux qui peuvent tre retenus contre les parents Cela se fait dans la plus grande discr tion et c est l tout le r le du m decin l giste qui est un auxiliaire de justice lorsqu il est requis Il doit avoir cette notion du secret m dical ef judi
379. tes plus particuli rement sp cialis s dans la traumatologie dans l urgence m dico l gale lPurgence m dico 584 judiciaire qui constitue maintenant le fer de lance de la m decine l gale Actuellement les examens r alis s en urgence chez des victimes vivantes repr sentent plus de 90 de l activit m dico l gale M decin de la violence donc car l urgence peut le confronter des situations qui le m neront sur les lieux d une sc ne de d c s violente accidentelle suicidaire ou d une sc ne de crime Il interviendra alors sur place dans l exercice d une lev e de corps cet examen du corps pratiqu sur les lieux d un d c s dans une chambre fun raire ou lors d un service mortuaire hospitalier pour un examen m dico l gal externe C est lui encore qui sera le r f rent m dico l gal des techniciens de sc nes de crimes et des enqu teurs en toute premi re ligne avant son rapport au magistrat qui se pr sentera peut tre sur les lieux o le corps a t retrouv Selon ses comp tences propres selon sa formation il 585 pratiquera l autopsie ou fera appel un anatomo pathologiste ou un m decin l giste qui s est qualifi en m decine l gale thanatologique la m decine l gale post mortem pour r aliser l autopsie m dico l gale Dans ces activit s il devient ind niablement aussi le m decin des morts On le voit la vari t des sp cialit s m dicale
380. tion 698 INDEMNISATION Allocation d une indemnit en r paration des postes de pr judice relev s par voie d expertise m dicale amiable ou judiciaire Elle consiste d dommager financi rement ou mat riellement toute atteinte physique ou morale perte de revenus besoin en soins m dicaux etc pouvant faire l objet d une valuation mat rielle INHUMATION Action de proc der la mise en terre 699 qu il s agisse d un cercueil ou d une urne du latin n humus qui signifie dans la terre C est le mode de s pulture le plus commun en France C est celui qui est retenu par d faut si la personne d funte ne s tait pas prononc e pour la cr mation L inhumation consiste placer le cercueil du d funt dans un caveau ou en pleine terre Elle se fait n cessairement dans un cimeti re communal Dans de tr s rares exceptions linhumation peut avoir lieu en terrain priv INSTITUT M DICO LEGAL IML 700 Structure g n ralement li e une facult de m decine hormis Paris o l IML d pend de la pr fecture de police destin e principalement la recherche des causes du d c s et l identification des corps tablissement o sont accueillis les corps des personnes d c d es sur la voie publique des personnes dont le d c s est d origine criminelle ou suspecte dont le corps n est pas identifi ou dont l tat du corps n cessite un transfert par mesure
381. tion et par l m me faire une bonne surprise son ing nieur de mari son retour Fernand n est plus l Elle le cherche dans la maison Dans les tages Dans le garage Dans le jardin I n est nulle part Et pour cause Elle remarque alors que la porte de la cave est ouverte Et dans cette cave git le corps de son mari 67 Elle essaie de le bouger En vain Elle retire le pistolet qu il tient dans la main pour qu il ne se blesse plus dans un geste amoureux mais inutile Elle tente de lui porter secours elle crie pour qu on lui vienne en aide et n aura pas plus de pouvoir que les pompiers et que l quipe du SMUR qui interviendront successivement Le diagnostic m dico l gal n est pas tr s complexe orifice d entr e thoracique et sortie thoracique sur le m me axe correspondant bien l arme particuli rement puissante qu ii poss dait et qu il a utilis e pour mettre fin ses jours Les photographies l examen d taill les prises d empreintes sur Larme et les recherches de poudre par test atomique pour d terminer s il s est servi de son arme tayent le diagnosti m dico l gal L explication de sa crise suicidaire n est gu re plus complexe Fernand exprimait sa d faillance et sa crainte de se d grader c est parce qu il en avait encore suffisamment 68 conscience qu il a d cid de se donner la mort Tous ses proches rassembl s apr s la macabre d couverte racontaient l homme brillant qu il avait
382. tions Un couple en s paration Le mari abat sa femme puis se tue Un ancien amant conduit et harceleur qui supprime son ex amante avant de se donner la mort Un p re qui pend ses propres filles avant de se pendre lui m me au domicile de son ancienne pouse Autant de situations rencontr es face auxquelles l on se sent d sempar de ne pas avoir pu agir l on se demande pourquoi leur entourage n a rien vu venir Pendant un temps tr s court l agitation m diatique propulse ces histoires au devant de la sc ne r gionale ou nationale selon que Pactualit est riche ou non Les victimes ne sont pas encore mises en bi re que Pint r t pour ce r cit tragique ne touche plus que les proches et ceux qui ont v cu le drame des premiers 64 secours aux enqu teurs l affaire reste grav e jamais dans la m moire d une famille alors qu elle s empoussi re doucement dans les archives m dico l gales et judiciaires Que dire aussi de cette femme victime de violences conjugales tout juste s par e d un mari violent et proc durier mais toujours harcel e toujours sous pression qui se donne la mort presque fituellement pour chapper enfin ce mari qui porte une telle responsabilit dans son d c s Funeste ironie des dispositions l gales le harceleur sera l ex cuteur faussement plor des derni res volont s de la d funte le couple m tant pas officiellement divorc Non le suicide n est d c
383. tricte et immuable Masqu et gant l examinateur m dico l gal recueille le mat riel g n tique possible un liquide blanch tre un d p t filandreux un poil par des pr l vements sur couvillons secs et st riles faits 389 en nombre s ch s Pair puis referm s avant cong lation Au cours de l examen le m decin va r aliser avec les couvillons quelques talements fix s sur lames de verre Achemin es vers un laboratoire d histologie ces lames teint es par des colorations de r f rence seront baptis es des noms insolites de Papanicolaou inventeur de cette coloration et de Christmas tree les spermatozo des s assemblant sut la lame flagelles color s en vert et noyaux en rouge comme des branches d un sapin d cor de boules Cette technique apporte un grand plus pour pouvoir savoir quelques heures apr s la r alisation des pr l vements s il existe des chances r elles ou non de parvenir l identification g n tique de l auteur ou des auteurs de violences sexuelles Les lames id alement lues en anatomo pathologie par un histologiste 390 habitu ce genre de pr l vements ce qui est le cas lorsqu existent des structures m dico judiciaires d envergure comportent sur la partie opaque du bout de la lame et du c t du pr l vement les nom pr nom date et site du pr l vement inscrits au crayon papier de mani re rester lisibles apr s la coloration et l
384. tte profession Cette sp cialit demande de longues tudes elle est tr s exigeante et suscite forc ment un vif int r t Chacun a se propres motivations Ce qui est palpitant c est que la m decine l gale va le plus loin possible dans l interpr tation La m decine a toujours t bas e sur la synth se conna tre et comprendre La m decine l gale elle reste totalement 571 ouverte c est la fois un champ de curiosit et d explications Le tout premier conseil que je pourrais donner aux jeunes m decins c est d j de devenir de bons professionnels Ensuite la sp cialit viendra d elle m me Le m decin est un scientifique de haut niveau il doit tre capable d tablir une relation de confiance avec ses patients Mais quelle que soit la sp cialit choisie une forte motivation une grande r sistance physique et morale se r v lent indispensables Le second conseil concerne les connaissances Certes elles sont valables un moment donn mais plus que tout autre domaine la formation et la remise en cause doivent tre permanentes ainsi que la r actualisation des connaissances Pourquoi avoir choisi la m decine l gale La curiosit a t un moteur important dans mon choix La m decine nous incite nous questionner sur le pourquoi des 512 choses Pourquoi sommes nous malades Quel est le d veloppement de la maladie Pourquoi se d clenche t elle Quelles sont les r action
385. u affirment les pr l vements qui sont effectu s et qui d c lent un tranquillisant dans les urines et dans le sang Lors de l examen anal les l sions sont typiques de p n trations tr s r centes traumatiques elles ont un aspect confus saignotant de toute la marge anale avec des caillots ei galement une b ance d s qu on le met en positon semi pectorale pour l examen Les plis effac s ne sont pas individualisables et Pierre en a d autant plus honte qu ii rejette l id e d avoir eu ne serait ce qu une fois dans sa vie des relations bhomosexuelles Des petits caillots tr s r cents l aspect d mati galement tr s r cent sur la muqueuse ano rectale sont tout fait typiques Bien videmment faible 396 distance lon tente une identification une recherche des spermatozo des et de l ADN et celle ci va revenir positive T n y a plus qu envoyer le rapport m dico l gal absolument affirmatif de la dysmorphie de la maigreur pathologique di caract re particuli rement vuln rable de ce jeune garcon Un rapport affirmatif sur l existence d une soumission chimique et qui m rite des examens toxicologiques plus pouss s enfin des l sions anales absolument typiques de l sions de p n trations anales r p t es traurmatiques comme il le d crit L enqu te ne sera pas longue Pierre donne quelques l ments les enqu teurs retrouvent l auteur coutumier des faits d ailleurs puisque plusieurs autr
386. u arriver alors une nouvelle g n ration de m decins l gistes et la sp cialit s est compl tement renouvel e Quelle est la place de P thique dans Paccueil des victimes I y a en ce moment une r flexion thique concernant tous les champs de la m decine dont la m decine l gale partir de 1985 avec l apparition des UM on a commenc accueillir 591 des victimes Avec elles il est impossible de faire de la m decine l gale clinique correctement sans rapport thique sans ce rapport l autre La victime vit une souffrance intime souvent insoutenable notamment due des violences sexuelles Le m decin l giste entre dans l intimit des personnes il fait effraction dans sa vie L examen est une preuve particuli rement redout e des victimes Ob ir aux demandes du praticien montrer son corps subir un examen est souvent v cu comme une r plique de l agression subie La victime a l impression de devenir un objet d enqu te pour les m decins I faut donc beaucoup d coute et de savoir faire pour ne pas la blesser et l effrayer davantage encore I ne faut pas lui renvoyer son image de victime Nous sommes l pour faire un constat pas pour juger L thique et le professionnalisme ont donc une place tr s importante dans l accueil de ces personnes fragilis es 592 Est ce la m decine des vivants Elle a toujours t la m decine des vivants Du temps d Ambroise Par on commence
387. u on est souvent sollicit pour r diger ces rapports Mais il y a un aspect que l on voque pas qui m int resse personne mis part le m decin l giste et son quipe C est l indicible Ce m lange d odeurs de sensations de regards sur un corps trop jeune pour mourir ou trop beau pour tre traumatis c est le vrai secret du m decin l giste Son vrai secret d alchimiste Un secret parfois lourd porter Un vrai secret d initi s 245 Chapitre 4 LES VIOLENCES DU QUOTIDIEN CONJUGALES URBAINES DE PR DATION Aujourd hui plus de la moiti de lactivit du m decin l giste s exerce au contact des victimes de brutalit s parmi lesquelles les victimes de violences 246 conjugales Il arrive malheureusement que Pamour au quotidien prenne ce masque sinistre Celle que l on qualifie de violence intime peut tre particuli rement sournoise et donc difficile d tecter pour l entourage Il en va de m me pour les professionnels de sant amen s croiser la femme qui subit ces violences physiques psychologiques ou sexuelles de la part d un conjoint d un concubin d un partenaire de PACS mais aussi d un ex conjoint ou ex concubin Ces situations fr quentes sont reconnues par la loi p nale depuis quelques ann es seulement LES HOMMES AUSSI 247 Cette violence intime sera encore moins facile mettre en vidence si c est l homme qui en est la cible au sein du co
388. uarante huiti me heure est la zache verte abdominale qui appara t sur l abdomen dans la fosse iliaque droite La putr faction due aux pullulations microbiennes d bute au niveau du c cum puis se diffuse l ensemble de l abdomen puis au thorax avec un gonflement du corps CHAMBRES Terme judiciaire d signant la structure assemblant les juges pour un proc s ou d autres audiences Une chambre est compos e de plusieurs juges g n ralement trois Une cour d appel 638 dispose de plusieurs chambres de premi re instance et d une chambre d appel Dans certains syst mes judiciaires nationaux elles peuvent galement d signer des salles d audiences ferm es au public dans lesquelles les juges conduisent un certain type de proc dures huis clos proc dures des mineurs par exemple CHAMBRE D APPEL Cour de ressort sup rieur ayant juridiction pour entendre les appels form s contre le jugement la sentence et les d cisions prises au cours de la 639 proc dure par la chambre de jugement civile ou p nale Elle autorit pour r voquer les d cisions prononcer un acquittement ou ordonner un nouveau proc s CHAMBRE FUN RAIRE OU FUN RARIUM Les chambres fun raires ont pour objet de recevoir avant l inhumation ou la cr mation le corps des personnes d c d es Il s agit de lieux adapt s la conservation des corps et leur pr sentation aux familles Le transfert d un dom
389. ublications scientifiques par des communications aupr s de l acad mie nationale de pharmacie et aupr s des diff rents parquets Par ailleurs il y a aussi des stages obligatoires de sensibilisation au danger des stup fiants mis en place par les parquets et par la MILDT Mission interminist rielle de 489 lutte contre les drogues et les toxicomanies Nous d velobpons aussi des actions de formations cibl es notamment sur le transport routier Le danger des stup fiants n est pas encore bien connu mais l heure actuelle il est tr s probable qu il soit au moins aussi important que celui li l alcool Nous travaillons donc en collaboration avec les services de police ei de gendarmerie concernant l apport des connaissances toxicologiques cliniques et d actes de lecture des d bistages Ii faut absolument avoir des unit s op rationnelles en m decine l gale afin de regrouper les comp tences Nous sommes motiv s pour aborder ensemble un probl me p nal un probl me de s curit routi re et donc un probl me de sant publique Vous mettez en place des contr les routiers afin de lutter contre les toxicomanies Les contr les routiers vont permettre la mise en vidence des 490 risques actuels Il y a bien videmment le risque alcool tr s particulier et reconnu mais il existe aussi des risques li s aux stup fiants Depuis 1996 je suis particuli rement impliqu dans les contr les routiers et le d
390. uelle sera la prochaine tape Ce sera l arriv e des housses qui serviront envelopper les corps avant qu ils ne soient arrach s la curiosit des passants rest s contempler cette sc ne morbide avec un attrait qui tonne souvent le m decin l giste Comme il se passerait bien volontiers d tre oblig d assister pareil spectacle Mais il sait que la lui est impossible C est inh rent la profession qu il a choisie Avec le d part des corps avec la nuit qui tombe sont deux histoires humaines qui se terminent Elles se sont achev es sur quatre coups de feu Quatre orifices d entr e de projectiles Quatre petits trous qui dans le bruit des d tonations ont mis 158 fin deux vies enti res Enfin parvenu pr s du corps le m decin l giste peut d buter son examen m ticuleux tout aussi pr cautionneux que les pr l vements des techniciens de sc nes de crime Le d shabillage soigneux en vitant de couper les v tements au risque de masquer entr e d une lame ou d un projectile Lentement il examine le cuir chevelu la face les oreilles la recherche d une otorragie interne d un h matome Il scrute les orbites le nez la bouche la recherche de plaies de mobilit anormale de fractures le cou la recherche de cyanose de traces de sillon de traces d ongles ou d appui puis le thorax et l abdomen les membres sup rieurs y compris les mains et les ongles ainsi que
391. uelles de tout type chez les mineurs atteignent en nombre celui des violences ou des maltraitances sur mineurs Tardieu avait consacr ce fl au un ouvrage entier Les Attentats aux meurs paru en 1857 qui sous cette ancienne d nomination d crivait d j l ampleur et la cruaut du ph nom ne UNE GAMME SORDIDE DE VICTIMES 357 Les l gistes m decins de la violence sont les premiers observateurs et t moins de tout ce que Phomme est capable de faire Il est bien d autres formes de violences sexuelles qui apparaissent Celles commises sur les femmes et les hommes adultes sont moins m diatis es lorsqu elles ne s accompagnent pas de meurtres comme si elles taient devenues banales Elles conduisent cependant leurs victimes plusieurs fois par semaine dans des services de m decine l gale la violence sexuelle sanctionnant souvent l ex concubine ou l ex femme lui impose une ultime violence faire constater les faits qui s ajoute celles qui lui ont fait fuir le domicile conjugal ou quitter lami violent Comme s il fallait compl ter une liste sinistre adultes handicap s mentaux victimes d addictions diverses et personnes g es compl tent la gamme sordide des victimes d agressions sexuelles Sa fonction et son exercice clinique placent le l giste 358 au premier rang pour prendre r ellement en charge des victimes arriv es tout d abord dans un service d urgences ou de p diatrie da
392. ues pour une personne d favorablement connue ou d une brosse dents au domicile d un e disparu e Cela est possible car la 146 multiplicit des individus et l unicit de chacun se r f rent la loi biologique du code g n tique PADN Ce m me ADN qui avait fait son entr e en 1985 avec autant de fracas dans la pratique m dico l gale lorsque celui d un certain Pitchfork avait t identifi apr s une prise de sang comme correspondant exactement celui que l on avait retrouv dans les traces de sperme C est ainsi que la d couverte de l empreinte g n tique attribu e au professeur Alex Jeffreys devenu depuis Sir Jeffreys avait r v l la v rit m dico l gale Elle avait d une part prouv l innocence d un gar on de cuisine et d autre part montr la culpabilit du boulanger Pitchfork qui fut condamn perp tuit Tout commence beaucoup plus banalement sur le terrain par la r alisation d un examen m dico l gal 147 complet not sur un sch ma et compl t de photographies notamment de toutes celles servant Pidentification L examen du cadavre en situation constitue une premi re phase capitale lorsqu il n a pas t d plac et a t conserv par les enqu teurs dans P tat exact o il a t d couvert respectant les n cessit s de la pr servation des traces et indices Le m decin l giste doit noter tout particuli rement la position du corps
393. ui permet d s le d part et tr s rapidement d apporter des r sultats sur des pr l vements de sang et d urine Gr ce ces pr l vements nous pouvons par exemple retrouver l intoxication aigu dans une mort qui passe pour naturelle Ou au contraire alors qu une id e d une mort toxique fait son chemin il peut s av rer que suite aux pr l vements il s agit de tout autre chose 222 Rencontrez vous beaucoup de cas qui gr ce aux pr l ve ments s av rent diff rents de ce que lon pourrait croire Oui c est d j arriv Nous d celons en effet de multiples cas lorsque la toxicologie de d pistage est bien appliqu e chaque fois J ai plusieurs exemples en m moire une chute accidentelle qui tait en fait une intoxication thylique Une personne a certainement assist au d c s et n a pas port secours la victime I y a aussi un d c s d une personne g e d pressive dont l arr t cardiaque avait t d cr t et qui en r alit avait ing r des produits d tergents Comment proc dez vous Les pr l vements sont ils mis sous scell s Dans tous les cas les examens m dico l gaux sont effectu s en 223 pr sence d officiers de police judiciaire Les scell s sont r alis s par la police judiciaire dans le cadre de l enqu te Par contre la bonne conservation la bonne cong lation dans des tubes st riles est assur e par les supports des unit s m dico l ga
394. un d lit EXPERT voir T moin expert Personne dont le t moignage touche des domaines m dico l gaux scientifiques techniques ou autres et qui a l expertise et l exp rience professionnelles lui permettant de faire autorit sur la question abord e Par exemple dans un proc s criminel un m decin l giste peut tre cit comme t moin expert pour pr ciser la cause et l heure du d c s de la victime et un expert en balistique peut venir d poser 684 sur le type d arme feu utilis e la nature du projectile l angle de tir EXPERTISE M DICO L GALE l ments de preuve recueillis par des m thodes scientifiques susceptibles d tre utiles aux proc dures judiciaires Elles comprennent les examens m dico l gaux de victimes les autopsies m dico l gales les preuves obtenues par tests ADN les tudes balistiques les analyses toxicologiques les examens anatomo pathologiques et histologiques etc 685 FAIT DOMMAGEABLE Fait juridique ouvrant droit r paration en mati re civile FAUTE INEXCUSABLE Faute d une telle gravit qu elle peut priver son auteur de l indemnisation de son pr judice en consid rant qu il a particip de mani re active la r alisation de son propre dommage FIBRES Les cheveux poils d humains ou d animaux et les fibres textiles ou 686 v g tales peuvent servir d indices Leur identification comporte celle de leur type humain ou non et
395. un homicide ou en aura t involontairement la cause sera puni On ne peut pas se contenter des dispositions des articles L 235 1 et suivants du code de la route qui obligent la r alisation des pr l vements sanguins pour la recherche d alcool et de stup fiants en cas d accidents mortels ou corporels car les bless s de la route mal comptabilis s sont l gion Le m decin l giste va effectuer les pr l vements post mortem mais son r le en accidentologie ne 106 s arr te pas l Ind niablement la r quisition judiciaire qui permet de pratiquer la lev e de corps sur les lieux apporte par la suite un maximum de renseignements qu elle soit suivie d une autopsie ou d un examen d imagerie post mortem L examen externe du corps permet bien s r d identifier la cause de la mort quand elle est vidente crasement clatement cr nien ou franchissement thoracique Il permet surtout lorsque le m canisme du d c s est moins vident notamment dans un accident mettant en cause plusieurs v hicules de recueillir des l ments utiles sur la nature des parties vuln rantes et de comprendre le m canisme d un d c s complexe comme celui d un passager ject ou d un pi ton d c d suite des franchissements multiples de plusieurs v hicules Le travail du m decin l giste va de pair avec la technique m ticuleuse du policier ou du gendarme technicien de sc nes de crime qui va 107
396. un tueur belge sans scrupule amoral vantard sentencieux et donneur de le ons R alis en noir et blanc par R my Belvaux et 455 Beno t Poelvoorde satire noire et grin ante du documentaire le film souligne le go t du sensationnel et frappe aussi par sa violence parfois insoutenable A t il t compris au premier ou au second degr Cette m me question peut tre pos e au sujet de Natural born killers traduit par Tueurs n s en France film d Oliver Stone sorti en 1994 et co ctit par Quentin Tarantino Deux tueurs en s rie Mickey et Mallory Knox vont voir leur aventure violente mont e en pingle par un animateur de t l vision venu les filmer au sein de leur prison La violence de ce film n est pas d cri e mais vue avec une trange fascination qui a influenc bon nombre de spectateurs Pire encore les tudes am ricaines ont montr que sur 81 jeux vid o succ s 98 contenaient des pisodes violents 90 r compensaient ou obligeaient le joueur blesser un personnage virtuel 69 le contraignaient tuer 456 Quoi de plus logique quand les jeux s intitulent Deadly Arts Arts mortels Ki ler Instinct Instinct de tueur Street Fighter Combattant des rues U imate Fighting Championship Championnat de combat mort Le risque th orique d une imitation d une violence gratuite v cue par ses auteurs comme un jeu est malheureusement illustr par des cas d une rare gravit com
397. une cigarette vont monter pen peu le ton puis l emmener l cart dans un coin discret L ils vont commencer par des vexations et lui ass ner quelques coups Is ont bu eux aussi et probablement fum du cannabis Ils sont tr s excit s ils rient Ce jeu cruel semble les amuser Is rient de la peur qui se lit sur le visage de l homme qui n a pas soixante ans mais qui en para t vingt de plus Un bomme terroris et leur merci Us vont d abord le d shabiller en partie le mettre en slip Le rendre ridicule Se moquer de lui de ses v tements sales de ses sous v tements souill s la peur lui a fait perdre toute retenue Tr s vite comme dans une sc ne d Orange m canique e jeu va prendre une autre ampleur les coups vont devenir plus forts L un d entre eux a l id e 451 d augmenter la frayeur de la victime qui se recroqueville en voyant s approcher la flamme d un briquet Et puis parce que c est encore plus dr le de le voir gigoter et se tordre de douleur les fortionnaires vont commencer le br ler fortement Sur les jambes qui sont d couvertes Sur les cuisses Juste en dessous de cale on sans allure qui les a tant fait rire Et puis ils vont le br ler profond ment juste la limite du scrotum une br lure intol rable qui creuse Ils vont sans cesse agiter la flamme devant les yeux de cet homme la d rive Pr s Tr s pr s Encore plus pr s Au point d atteindre la corn e et les cils Avec la
398. une victime de soumission chimique adress e aux urgences est souvent tr s similaire et illustre Purgence qu il y a effectuer les pr l vements biologiques pour documenter au mieux 516 Pobservation clinique C est dire si le fait de fonctionner en r seau avec les autres services d urgence non sp cialis s et ne disposant pas d urgences m dico judiciaires est capital Il s agit souvent d une jeune femme ayant probablement subi une agression sexuelle apr s une rencontre et apr s avoit absorb une boisson Cela se produit notamment au cours d une soir e chez des amis o la m fiance est moins grande qu en discoth que Les victimes disent ne plus vraiment savoir ce qu elles ont fait tre devenues somnolentes assomm es par la fatigue parfois comme paralys es et ne pouvant plus r agir quelques minutes seulement apr s avoir ing r une boisson Ensuite elles se r veillent Bien plus tard Ailleurs Tr s souvent en partie d shabill es sans se rappeler ce qui s est pass dans lPintervalle Seul linterrogatoire attentif peut permettre de suspecter une soumission chimique Les 517 signes d amn sie sont souvent l origine d une histoire clinique confuse La victime peut voquer la possibilit d une administration d un produit dans une boisson lorsqu elle se r veille dans un endroit inconnu une tenue vestimentaire inhabituelle des douleurs pelviennes des coulements vagin
399. uper d une personne 447 malade surtout g e d pendante ou souffrant de maladie chronique Vivant avec la victime dont il ou elle s occupe depuis plusieurs ann es il ou elle ne re oit aucune gratification pour cette charge se plaint de la situation et est peu dispos e assumer les obligations associ es la condition de la personne g e Il faut bien lavouer ce portrait robot correspond tout autant aux cas de la Somme d partement peu favoris de la Picardie qu aux cas observ s chez nos voisins de la si tranquille et prosp re Suisse Le risque est encore plus important si le statut conomique de l aidant est en troite relation avec l argent que la personne g e lui verse ou avec ce qu elle poss de S il est lui m me sans relation sociale l cart de services sociaux et m dico sociaux qu il refuse souvent s il souffre d une addiction lalcool aux psychotropes ou aux stup fiants le risque ne peut qu augmenter Dans 448 tous les cas rencontr s la vigilance s impose et un contact troit doit tre tabli avec la personne g e afin de pr venir aggravation de la situation Lorsque le doute existe un bilan physique biologique et m tabolique radiologique et psycho comportemental est n cessaire pour comprendre les ph nom nes qui peuvent surgir perte de poids chutes r p tition aggravation neurologique qui peuvent tre li s un tat ant rieur et
400. uple ajoutant une honte suppl mentaire aux cons quences d un tel comportement Cette violence intime est d autant plus insidieuse qu elle peut rev tir de multiples formes au fil des mois et des ann es On peut la d finir comme un processus de domination de lautre avec une contrainte qui peut s exercer de diff rentes mani res Cette oppression peut tre verbale insultes et menaces prof r es Elle se traduit souvent par des brimades des d valorisations d autant plus difficiles accepter qu elles sont g n ralement formul es en pr sence d autrui La violence intime est aussi souvent sexuelle r duction de l autre au rang d objet sexuel avec rapports contraints et forc s actes pornographiques jeux pervers o les pratiques impos es s approchent de ce que la loi p nale qualifie 248 d agressions sexuelles voire de viols qui peuvent exister dans le couple d s lors que la victime na pas la possibilit de consentir ou non La d valorisation sexuelle est un autre type de ces violences intimes fr quemment rencontr es Toz 4n restes avec les enfants Moi je sors tu ne crois pas que je vais sortir avec un thon comme toi Au lit tu vaux rien Le rapport oppressif repose souvent sur un rapport de sup riorit conomique Le contr le des moyens d existence de la part de l homme seul travailler ou recevoir une allocation ch mage fragilise encore plus la femme victime au plan
401. ur le fond R GLEMENT DE PROC DURE 750 ET DE PREUVE R gles r gissant les proc dures et lPadmissibilit des preuves dans la proc dure judiciaire Ces r gles sont imp ratives pour le bon d roulement d une affaire p nale comme P tablissement et le r f rencement des scell s de la sc ne de crime la cour d assises o ils r appara tront quelques ann es plus tard RELEV SUR G LATINE Technique employant une fine feuille enduite de g latine pour relever les empreintes 151 RELEV SUR RUBAN ADH SIF M thode de relev sur un support des empreintes digitales gr ce du ruban adh sif RELEVEUR LECTROSTATIQUE Plaque charg e d lectricit statique permettant de relever des empreintes dans la poussi re RENIFLEUR D tecteur de vapeurs d hydrocarbure 152 utilis pour d celer la pr sence d acc l rateur sur les lieux d un incendie R PARATION D UN PR JUDICE Synonyme de d dommagement ou indemnisation Compensation financi re ou mat rielle attribu e en contrepartie de s quelles imputables une agression ou un accident R QUISITION JUDICIAIRE Moyen d obtenir qu une action soit effectu e pour la Justice la demande 753 d un officier de police ou de gendarmerie Le m decin requis est tenu de d f rer r quisition et par exemple de se d placer sur les lieux dans le cas d un d c s sur la voie publique ou de mort suspecte
402. urs de drogues avec potentiel addictif important Une tude de Mac Rae parue en 2007 dans Addictive Behavior a montr une consommation plus lev e de leur drogue chez les usagers de cannabis par rapport aux usagers de coca ne connue pourtant pour son tr s fort pouvoir d accoutumance et de d pendance Parmi les patients concern s par cette tude l anxi t importante tait plus fr quente chez les usagers de coca ne d pendants 38 que chez les usagers de cannabis d pendants 12 mais la d pression tait l inverse significativement plus fr quente chez les 499 usagers de cannabis d pendants 42 que chez les usagers de coca ne d pendants 17 Comment s tonner alors de la fr quence des suicides et des conduites suicidaires observ e actuellement dans une population jeune en m decine l gale Ces troubles du comportement qui int ressent les psychiatres les urgentistes et bien s r les m decins l gistes font le lien entre la consommation de cannabis et les comportements suicidaires Mais la violence li e aux stup fiants n est pas qu une auto agressivit Pour ceux qui en douteraient le fameux Scarfacede Brian de Palma fait la d monstration brutale de la violence li e la coca ne travers le parcours de Tony Montana petit voyou devenu mafieux parano aque et hyper violent Loin de la Floride de Scarface la relation entre les 500 comportements violents et la consommati
403. urs se disant victimes On a pu mesurer l effet d une telle d marche sans aucun caract re scientifique et aucune validation par les quipes impliqu es dans la prise en charge m dico l gale des victimes de violences sexuelles Il y a pas de place pour l improvisation S auto valuer ou se faire valuer permet de valider des processus fiables La contrainte de la mise en place de tels processus prend tout son int r t lorsque l expert justifie de son examen et de ses conclusions devant un tribunal Les faire approuver auparavant par des coll gues critiques lui vitera bien des d convenues cuisantes devant une cout qui est pourtant pas loin s en faut un jury de Prix Nobel Cette d marche de qualit nest qu un des principes de l exp rimentation La m decine l gale quitte ses congr s pour assister ceux organis s par d autres branches m dicales et scientifiques particuli rement exigeantes On se 535 demande pourquoi cette dynamique mest pas plus r pandue Pourtant la fin du xix si cle Claude Bernard a publi son ouvrage sur les Principes de la m decine exp rimentale Je sais je sais Tout a d j t crit mais tout ma pas t lu comme aimait le r p ter Pun de mes anciens patrons Se confronter aux exigences scientifiques dans des congr s de haute tenue permet la validation de nos recherches C est avec cinq scientifiques toxicologues une cossaise une Norv gienne u
404. us peine d affronter un appel d assises peu glorieux L INDICIBLE UN VRAI SECRET D INITIES 243 Avec la toxicologie la boucle des examens compl mentaires est boucl e pour le m decin l giste qui les propose Mais finalement avec l exp rience on se rend bien compte que pour l autopsie le probl me mest pas de savoir quelles techniques employer ou solliciter lorsque le m decin l giste seul ne peut apporter toutes les r ponses ce qui est tout fait logique l heure des plateaux techniques Comme le clinicien le m decin l giste avant et lors de Pautopsie doit par contre savoir quels examens compl mentaires demander de limagerie la biologie mol culaire en passant par la toxicologie analytique ou l histologie L expert technique jugera de la bonne proc dure utiliser Le m decin l giste conseille le magistrat et les enqu teurs pour orienter vers tel ou tel examen utile et assure la qualit du bon pr l vement Mais l o tout son savoir faire se r v le c est dans la r daction des rapports d autopsie 244 dla fois clairs et pr cis techniques et compr hensibles objectifs et affirmatifs Car c est bien s r ses crits qu il sera entendu quelques ann es plus tard par la cour d assises les magistrats et le jury populaire d une part et des avocats des deux parties d autre part Une petite recette avoir beaucoup lu avant de commencer crire lire encore plus lorsq
405. use and Neglect 1996 Pour les femmes en monoparentalit souvent la cons quence d une s paration violente la pauvret est un fardeau plus lourd puisqu elles ont habituellement la t che de nourtir leur enfant et de s en occuper ce qui les rend donc particuli rement vuln rables la violence retournant sur leur enfant la difficult d avoir g rer seule les responsabilit s et le stress C est encore plus net lorsque l enfant entre dans l adolescence La d pression chez les m res infligeant des s vices 353 leur enfant ou l chec scolaire semblent bel et bien des facteurs favorisant la violence que l adolescent e aura du mal d noncer puisqu elle vient de ses propres parents Que dire enfin de cette terrible reproduction si fr quente qui conduit les adultes ayant subi des s vices dans leur propre enfance devenir des parents haut risque La tentation est grande de reproduire le sch ma et d exprimer par des violences leur incapacit appr hender des situations de stress et d adversit Ainsi malgr eux sans le vouloir ils rentreront sans doute et leurs enfants avec eux dans le champ de la m decine l gale La soci t avertie du danger par l observation du l giste aura t elle les moyens de le pr venir 354 Chapitre 6 LES AGRESSIONS SEXUELLES Le m decin l giste clinicien ne peut tre que le t moin des violences sexuelles si pr sentes dans Pactu
406. ussi lui faire comprendre qu elle pouvait tre aid e Se dire Je ne peux rien faire est peut tre la plus grande crainte de tout m decin C est un terrible 269 d sarroi Les orientez vous vers les diff rentes structures qui s offrent elles La particularit sur Compi gne et sur l Oise en g n ral c est l existence de protocoles d accompagnement des femmes victimes de violence Is associent les professionnels du judiciaire de la sant les associations de femmes victimes qui peuvent les accompagner dans leurs d marches m me si elles ne d posent pas plainte Ces protocoles traitent de l aspect social et non judiciaire ils aident les femmes dans leur vie de tous les jours Bien entendu nous les orientons vers les diff rentes structures avec le soutien des travailleurs sociaux Quelle est lutilit du d p t de plainte 270 En mati re de violences conjugales la plainte et l action judiciaire sont une n cessit pour l auteur comme pour la victime C est mon infime conviction D une part pour l auteur des faits le rappel la loi est tr s important Cela lui permettra de savoir o il en est avec l acte qu il a commis et du point de vue judiciaire cela permettra de savoir S il regrette on non son acte D autre part pour la victime c est un d but de solution qui s offre elle avec une prise en charge m dicale et sociale Si elle ne porte pas plainte on pem tout de m me a
407. utomutilation faite par la victime profond ment choqu e 400 L EXAMEN CLINIQUE SOUVENT CONSIDERE COMME UNE AGRESSION Les donn es de l examen clinique se doivent d tre retranscrites de fa on objective sans interpr tation de fa on tre utilisables une seconde fois en cas d expertises ult rieures tay es de documents photographiques de tr s bonne qualit avec photographie macroscopique par exemple En revanche lors de la discussion le m decin l giste tentera de r pondre aux questions pos es dans la mission de la r quisition sur la nature des l sions leur date l existence d autres l sions que g nitales ou anales pouvant voquer des violences leur compatibilit avec les d clarations de la victime quels que soient son ge ou son quotient intellectuel 401 La dur e de Pincapacit totale de travail au sens p nal sera toujours mentionn e Chez un enfant cela concernera ses jeux ses sorties une p riode d hospitalisation pour les soins Enfin deux questions majeures sont pos es au m decin l giste Existe t il des l sions en faveur d un acte de p n tration sexuelle Au contraire un acte de p n tration sexuelle peut il tre cart Ces interrogations sont d autant plus difficiles que le d lai entre les faits et Pexamen est long souvent des mois chez les enfants une ou plusieurs semaines chez une femme tr s choqu e et que la vie sexuelle de la victime ne permet pas
408. va falloir faire parler le mort L examiner centim tre par centim tre le d shabiller Et l le l giste est indispensable C est lui qui va relever l h matome invisible les marques de strangulation de violences ou Porifice d entr e d un projectile quasi imperceptible pour un il inexp riment En d couvrant sur place le type de blessures et les raisons du d c s on peut mieux imaginer les faits C est un instant capital pour la suite de l enqu te Bien s r ensuite plus tard il y aura l autopsie Et c est le deuxi me point fort de l enqu te Pour deux raisons d abord l officier de police judiciaire est pr sent c t du m decin l giste et il suit chacun 16 de ses gestes Il devient spectateur mais il note une partie de ses commentaires et il peut ventuellement poser des questions Souvent il va sortir de l institut m dico l gal avec de pr cieuses informations Mais aussi avec l estomac au bord des l vres Une dissection est difficilement supportable Ce qui am ne la deuxi me raison jamais on ne peut oublier une affaire criminelle lorsqu on a assist Pautopsie de la victime En fait le policier a souvent une vision troite de Pactivit du m decin l giste Cela se limite aux examens post mortem ou au certificat m dical d taillant les blessures inflig es une personne victime de violences corporelles un l ment d terminant pour la qualific
409. va tenter de se suicider quelques jours plus tard et sera conduite aux urgences C est lors de son hospitalisation que la 383 jeune fille va relater les faits D s cet instant tout s encha ne avec une grande rapidit le signalement la plainte puis l examen m dico l gal On accueille aux urgences m dico judiciaires la jeune fille agress e qui suit un apprentissage de cuisine adapt son handicap Avec son surpoids pathologique plus de 85 kg pour 1 60 m tre Jennifer est typiquement celle que lon imagine pouvant tre victime de ce genre d actes La sachant fragile l institution avait d j pris la pr caution de lui faire poser un implant pour viter une grossesse ventuelle si par malheur elle se faisait agresser L examen r v le une d floration ancienne Comme elle a longtemps gard le secret de cette agression il n y a plus de traces videntes vaginales il est trop tard aussi pour l couvillonnage qui permet la recherche de spermatozo des et d ADN En revanche gr l examen anal toujours d licat en position genu pectorale des l sions encore visibles indiquant bien les p n trations subies vont tre d cel es Jennifer dit qu elles lui ont fait mal physiquement et 384 moralement On retrouve une ouverture semi spontan e une fissuration encore visible qui commence cicatriser Elle d crit les sensations lors de l examen avec un petit anuscope C tait pareil avec les garcons
410. vent tre pris en charge par les secours mais souvent au prix de lourdes s quelles Le cerveau bien moins r sistant que le c ur ne supporte pas longtemps le manque d oxyg ne sans en pr senter les d g ts LA PENDAISON HOMICIDE 99 Lorsque le m decin l giste intervient sur la sc ne du d c s sa priorit est de bien v rifier que la pendaison d un cadavre ne maquille pas un crime surtout celui d une personne affaiblie ou g e ou encore celui d un enfant Certes la pendaison homicide est rarissime et se rencontre plut t dans les suicides altruistes o le d pressif pend ses enfants avant de se donner la mort Malheureusement j ai eu r cemment affaire ce cas de figure En revanche la pendaison mest jamais banale car les liens employ s peuvent tre tr s divers corde ficelle ceinture c ble drap etc et les situations improbables du corps parfois pendu sans toucher le sol parfois corps au sol avec juste le tronc tendu reli par un lien un radiateur ou une poign e de meuble Cela d montre tout l int r t de l examen m dico l gal sur les lieux avec l aide des techniciens 100 de sc nes de crime ou des enqu teurs qui vont examiner liens et types de n uds attaches et faisabilit par la personne seule L examen commence par les renseignements et les circonstances de lacte la recherche de la pr sence d un tabouret d une chaise ou d un rebord proximit du c
411. vorce et les violences volontaires sur conjoint re oivent d embl e une qualification d lictuelle Art 222 12 et 222 13 du code p nal En mati re de violences volontaires la l gislation p nale fran aise punit les auteurs en fonction non pas de la nature de 259 Pacte commis mais de ses cons quences Celles ci sont jug es sur une dur e d incapacit totale au sens p nal dur e qui diff re d un arr t de travail parce qu elle concerne toutes les victimes du nouveau n la personne g e qu elles travaillent ou non et parce qu elle consid re la g ne r elle et totale faire les gestes de la vie courante se v tir faire sa toilette se nourtir Cette juste fixation de PITT Incapacit totale de travail au sens p nal est sans doute actuellement l un des r les les plus importants du m decin l giste clinicien L article 222 11 du code p nal pr cise qu en mati re de violences si incapacit totale de travail qui en r sulte est sup rieure huit jours l auteur commet un d lit jug en tribunal correctionnel passible de trois ans d emprison nement et de 45 000 euros d amende Les peines encourues sont plus importantes article 222 12 du code p nal si les violences ont t commises sur des 260 victimes fragiles ou handicap es telles qu une personne dont la particuli re vuln rabilit due son ge une maladie une infirmit une d ficience physique ou psyc
412. x personnes m me si leur histoire est teinte au point de vue judiciaire puisque l auteur s est donn la mort Pourtant elle a bel et bien exist Elle illustre une violence pr m dit e avec tout d abord une premi re plaie par arme feu courte distance qui interrompt la course mais permei encore la victime de faire quelques m tres de s loigner dans un ultime espoir de ne pas tre achev e Puis il y aura une deuxi me plaie car l auteur s est rapproch Il vient plus pr s d elle I la voit La regarde I l entend geindre I tire encore Enfin il y aura une troisi me plaie Une ultime balle pour abr ger les souffrances d un tre que l on vient pourtant de tuer C est bien l le signe du caract re passionnel du crime avec la fois cette violence sans proportion cette violence qui donne la mort et c ridicule effort de ne pas faire souffrir Paradoxe de la passion paradoxe du crime C est l intol rable de cette violence que r v lent les l sions L objectivit froide du l giste contraste avec l agitation criminelle qui a t si courte C est ce m me constat tout aussi 157 objectif et qui peut sembler froid qui va tre fait sur lauten de cet homicide suicide Acte commis avec la m me arme Comme pour sceller avec la victime un lien symbolique dans la mort l homme s est tir un projectile dans la bouche Sur cette sc ne apr s tous les pr l vements apr s l examen du m decin l giste q
413. yens utilis s permettant une estimation du d lai post mortem SAPITEUR En expertise judiciaire m decin sp cialiste d sign par l expert pour valuer l imputabilit ou les s quelles int ressant sa sp cialit Les plus couramment nomm s sont TS ophtalmologistes ORL psychiatres neurologues mais toutes les sp cialit s sont concern es S QUENCES R P T ES EN TANDEM Suites de paires de bases A T G C compos es d acides nucl iques couramment identifi es dans l ADN servant classiquement l identification g n tique partir d chantillons biologiques La pr cision de l identification augmente avec le nombre de s quences compar es 758 SENTENCE Peine prononc e par une cour contre un individu reconnu coupable d un crime S QUELLE ou TAT S QUELLAIRE Cons quences physiologiques des violences ou des blessures subies et ouvrant droit indemnisation SERMENT D HIPPOCRATE Probablement r dig au iv si cle avant J C c est le serment encore pr t 159 par les m decins avant d exercer Sa traduction la plus connue est d mile Littr m decin et p re du fameux dictionnaire Le code de d ontologie m dicale actuel en est fortement inspir m me si la forme contemporaine en est sensiblement diff rente Je jure par Apollon m decin par Esculape Hygie et Panac e par tous les dieux et toutes les d esses et je les prends t moin que dan

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