CONDITIONNALITE JURIDIQUE DES AIDES ET RESPECT
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1. Une attention toute particuli re est pr t e au r gime de protection accord aux minorit s nationales Et ce n est pas un hasard si ce concept a fait son apparition dans des J F Flauss Droits de l homme et relations ext rieures de l Union europ enne in L Union europ enne et les droits fondamentaux Ed Bruylant Bruxelles 1999 p 141 25 Environ dix huit 18 mois constitutions comme celle du Cameroun dont le moins qu on puisse dire est qu il compte plus de 250 groupes ethniques et que le concept de minorit semble d s lors inop rant Une autre limite et peut tre la plus tangible est que les accords internationaux comportant une clause sur les droits de l homme sont avant tout des accords conomiques La dimension conomique restant pr dominante celle ci n est pas n cessairement compatible avec la d fense des droits fondamentaux comme le d montrent souvent les tergiversations des gouvernements occidentaux dans leurs rapports avec la Chine ou encore leur cl mence l gard des royaumes du Moyen Orient au point o l on peut se demander si le respect des droits fondamentaux est toujours un droit universel ou alors simplement une obligation s lective Par ailleurs l application de la clause droits de l homme est souvent de nature produire des effets pervers puisque malgr les pr cautions arr t es quant au maintien de l aide humanitaire il est admis aujourd hui que sa mis2. 69008 Lyon T l 04 78 75 86 41 Fax 04 78 09 96 53 Email jlatangana hotmail com Attachement institutionnel Universit Jean Moulin Lyon3 Ater en droit public R sum de l article La conditionnalit des aides li e au respect des droits fondamentaux a fait son apparition dans les discours des institutions internationales et des grandes puissances partir des ann es 80 Il s agit d sormais d imposer aux Etats demandeurs de l aide le respect des droits de l homme L octroi de l aide ou la signature de certains accords commerciaux requiert donc pour l Etat r cipiendaire une volont de promouvoir les droits et libert s fondamentales Cette volont se traduit g n ralement par la reconnaissance l organisation et le d veloppement des droits dans ces Etats Ces derniers peuvent tre aid s dans cette d marche par les Etats ou les institutions donatrices travers les diverses assistances techniques La conditionnalit suppose aussi une possibilit de sanctionner l Etat qui ne respecte pas son engagement assurer une meilleure protection des droits Dans la pratique on constate cependant qu il est tr s difficile de garantir le respect des droits une fois que l aide a t octroy e D o la n cessit d envisager des am liorations pour le suivi du respect des libert s m me apr s le b n fice de l aide
3. Wiseman D mocratisation r forme conomique et conditionnalit s en Afrique subsaharienne contradictions et convergences in D velopper par la d mocratie Injonctions occidentales et exigences plan taires Sophia Mappa dir Paris Karthala 1995 p 467 Tshiyembe Mwayila R sistances actuelles la d mocratisation en Afrique Mystifications et r alit s dans Afrique 2000 Revue africaine de politique internationale n 14 juillet ao t septembre 1993 Rappelons que dans les ann es 70 les Etats occidentaux et les institutions financi res partagent le discours des dirigeants du Tiers Monde sur la n cessaire construction des Etats forts et stables Tout le monde s accordant sur le fait qu il fallait d abord aux Etats un certain niveau de d veloppement avant de songer des r formes d mocratiques Lire ce propos Jean Louis Atangana Amougou L Etat et les libert s publiques au Cameroun th se de droit Universit Jean Moulin Lyon3 1999 Conf rence mondiale sur les droits de l homme Vienne 1993 ont tour tour affirm leur conviction qu il y aurait une interd pendance entre la d mocratie le d veloppement et le respect des droits de l homme et des libert s fondamentales Des formules toutes faites vont faire leur apparition dans des discours unanimement partag s L une d entre elles maintes fois r p t e appara t comme un v ritable leitmotiv pas de d veloppement sans d
4. celles qui sont objet plus de revendication de la part de l opinion publique et elles peuvent servir de barom tre au respect des r gles d mocratiques Le droit de se r unir pacifiquement et le droit de constituer des associations sont des l ments essentiels d une soci t d mocratique Les citoyens doivent pouvoir exercer ces droits sans tre soumis des intimidations de la part des autorit s au pouvoir Les associations telles que les ONG et les syndicats constituent d importants forums qui permettent la soci t civile d changer des avis et des id es et de d fendre telle ou telle cause Elles offrent galement un cadre au sein duquel les individus peuvent apprendre mieux conna tre leurs droits et demander r paration lorsqu ils sont priv s de ces droits A ce titre les associations apportent une contribution vitale une soci t civile dynamique en compl tant l action des pouvoirs publics C est ce qui justifie l attention accord e par les instances internationales ces structures notamment en mati re d ducation et de d fense des droits de l homme C est aussi dans cette optique qu il faudrait analyser l apparition des divers organes impliqu s dans l application des libert s tels que les divers sages lectoraux 14 On en trouve par exemple en Afrique du Sud au Cameroun au Maroc ou encore au Togo 15 C est le sous titre d un ouvrage collectif publi aux Editions Kartha
5. la Commission africaine accorde le statut d observateur aux ONG dans le but de renforcer la coop ration Ce statut donne une certaine cr dibilit ces organisations et elles peuvent s en pr valoir pour demander des financements aupr s des organismes donateurs A ce jour pr s de 250 ONG ont re u ce statut Mais en raison de la prolif ration des ONG plus soucieuses de leur budget que de la d fense des droits de l homme la Commission a du adopter le 5 mai 1999 une r solution visant restreindre l octroi de ce statut Enfin les agences de financement et les Etats occidentaux doivent veiller ne pas commettre ce que le professeur Jean Fran ois Flauss qualifie d erreur psychologique c est dire ne pas vouloir opposer aux pays tiers des exigences auxquelles ils ne satisfont pas eux m mes Il en est ainsi de la Banque mondiale dont nombres de critiques consid rent qu en tant qu institution financi re contr l e par les grandes puissances au prorata de leurs moyens financiers insusceptible de conna tre un fonctionnement d mocratique interne elle est assez mal plac e pour transmuter en donneuse de le ons d mocratiques la plan te enti re Cela est particuli rement vrai en ce qui concerne le concept d autonomie des r gions ou simplement de r gionalisation Les exemples de la Corse et de la Bretagne en France du pays basque en Espagne pour ne citer que ceux l sont r v lateurs de la difficult
6. reprise dans les accords pass s avec les autres pays d Am rique latine ou centrale ainsi que dans les accords avec les Etats asiatiques Mais surtout elle deviendra quasiment de principe dans les accords avec les pays OSCE L objectif proclam de ces clauses droit de l homme est non seulement d aider la promotion des droits de l homme mais galement la reconnaissance et l application des principes d mocratiques la consolidation de l Etat de droit et la bonne gestion des affaires publiques Mais si la conditionnalit d pend de la promotion des droits de l homme au niveau national force est de constater qu elle ne garantit pas le respect des droits et libert s proclam s une fois que l aide est octroy e I 7 Elle labore des notions nouvelles telles que la bonne gouvernance l am lioralit institutionnelle les filets de s curit c est dire de droits sociaux minima et le d veloppement participatif en partenariat avec les ONG I La r ception nationale de la conditionnalit li e au respect des droits fondamentaux Pour les pays r cipiendaires la conditionnalit requiert la promotion des droits fondamentaux et l organisation de sa r ception A La promotion des droits de l homme condition de l octroi des aides La promotion des droits commence par leur reconnaissance A ce titre la quasi totalit des Etats consacrent une reconnaissance cons
7. 1998 146 final du 12 03 1998 Ensuite il faudrait tablir des r gles proc durales suivre imp rativement aux fins de suspension et de d nonciation des accords ou d attribution de l aide videmment une telle d marche ne peut tre cr dible que si la clause des droits de l homme ne fait pas l objet d une application g om trie variable en fonction de la qualit du partenaire en cause en admettant ainsi des d mocraties de basse intensit lorsque les int r ts en jeu sont tr s importants On pourrait aussi imaginer l instauration d organes capables d valuer avec une proc dure d expertise juridique ind pendante le respect des droits fondamentaux Ce pourrait tre une autorit supranationale neutre comp tente pour valuer la fois la nature des clauses de conditionnalit leur applicabilit et leur effectivit Mais cette valuation ne doit pas tre notre avis exclusivement occidentale L institution d une clause des droits de l homme dans les accords commerciaux constitue sans doute la premi re tentative d envergure en vue de d passer la logique essentiellement conomique en mati re de trait s commerciaux Force est pourtant de constater que le r sultat est d cevant bien des gards On conna t le principal reproche fait ce proc d celui de vouloir instituer une morale internationale en trompe l il D ailleurs certains auteurs n h sitent pas affirmer que tou
8. dialogue critique ou alors par la suspension des accords et de l aide Le dialogue critique est en effet devenu un instrument de plus en plus usit aux fins de d fense ou de promotion de la cause de la protection des droits de l homme Ce dialogue est g n ralement conduit dans le cadre des accords commerciaux L importance de ces contacts politiques n est pas d mentie mais leur efficacit n est pas non plus d montr e ce jour Lorsque le dialogue critique ne donne pas les r sultats attendus la plupart des accords de coop ration pr voient la suspension des ces derniers Cette sanction a t prise l encontre du Togo la suite des derni res lections pr sidentielles qui ont eu lieu en juin 1998 Dans le cas d esp ce l Union europ enne avait apport une aide technique et financi re la commission lectorale nationale du Togo pour un montant de deux millions d cus Elle a en outre assur une surveillance des m dias la formation des personnes impliqu es dans le processus lectoral des cours d ducation civique et la formation d observateurs nationaux Elle avait d ploy une mission d observateurs qui ont consid r que les lections n avaient pas t libres transparentes et r guli res et que les r sultats annonc s ne correspondaient pas la volont du peuple togolais L Union europ enne a donc d cid de suspendre sa coop ration au d veloppement avec le Togo en conservant toute
9. es les instances internationales et les pays occidentaux ont propos et apport leur concours l organisation des premi res lections multipartites dans de nombreux pays Ils ont par ailleurs envoy des missions d observations dans diff rentes r gions du monde souvent dans le cadre des principales organisations internationales en la mati re en l occurrence les Nations Unies et l OSCE On observe galement un soutien aux institutions locales nationales et r gionales ayant des activit s en rapport avec la protection ou la promotion des droits de l homme HET acques Robert Droits de l homme et libert s fondamentales p 110 Montchrestien 1997 18 V P Livet L autorisation administrative pr alable et les libert s publiques Th se droit Paris 1974 Ph Ligneau Le proc d de la d claration pr alable Tableau annexe des principaux secteurs d application RDP 1976 pp 679 744 et P H Martin La d claration pr alable l exercice des libert s publiques AJDA 1975 pp 436 447 20 Patrick Wachsmann Libert s publiques Ed Dalloz 1996 p 363 2l En 1998 et en 1999 des lections qui se sont tenues par exemple au Paraguay au Togo en Bosnie Herz govine au Cambodge au Nigeria et en Indon sie ont b n fici d une assistance technique ou ont fait l objet d une mission d observation L Union europ enne a apport son appui l Organisation des Etats am ricains OEA p
10. pour les Etats l gif rer sur ces concepts Par ailleurs la r ticence des Etats Unis sur l abolition de la peine de mort son allergie l institution d un tribunal p nal international ou son refus de ratifier le protocole de Kyoto sur la r duction des gaz effet de Serre constitue un autre exemple de la parabole vang lique de la paille et la poutre de nature d cr dibiliser la conditionnalit de l aide par les droits de l homme La question qui vient d tre examin e soul ve bien d autres La premi re peut tre formul e de la mani re suivante la conditionnalit suffit elle transformer un Etat autoritaire en Etat d mocratique Ne doit elle pas simplement servir am liorer la condition des droits de l homme La deuxi me sous jacente la premi re est que si l on y parvient n y a t il pas une contradiction inh rente cette d marche consistant amener un Etat par la force la d mocratie dans la mesure o l objectif aussi louable soit il est an anti par le moyen qui lui n a rien de d mocratique 4 Lors de la 29 me session ordinaire tenue Tripoli en Libye du 23 avril au 7 mai 2001 la Commission comptait 247 ONG disposant du statut d observateur aupr s d elle 3 La Commission a du adopter le 5 mai 1999 une r solution visant restreindre l octroi de ce statut R solution sur la r vision des crit res d octroi et de jouissance du statut d observateur aux
11. CONDITIONNALITE JURIDIQUE DES AIDES ET RESPECT DES DROITS FONDAMENTAUX Par Jean Louis ATANGANA AMOUGOU Docteur en droit dipl m de science politique Ater l Universit Jean Moulin Lyon 3 Pendant longtemps la communaut internationale travers les grandes puissances ou les institutions internationales a t tr s peu regardante sur la gestion politico conomique souvent chaotique des Etats du Tiers Monde notamment des Etats post coloniaux africains Le contexte de guerre froide a certainement favoris cet tat de choses les deux blocs essayant d imposer leurs mod les id ologiques sans se soucier des moyens utilis s au sein de chaque tat alli Les Etats occidentaux loin d uvrer pour l implantation des structures d mocratiques travers le monde ont au contraire favoris soutenu ou tol r des r gimes autoritaires surtout si ces derniers se d claraient hostiles au socialisme L ex URSS a pour sa part toujours soutenu les r gimes communistes sans se soucier de la r alit des droits de l homme dans ces pays Le m me constat pouvait tre fait au niveau des universitaires La plupart des ouvrages parus sur la politique en Afrique dans les ann es 60 70 semblaient soit fournir des l ments th oriques de support soit apporter une certaine justification au d veloppement des r gimes autoritaires Que ce soit par parti pris id ologique ou par crainte d tre accus d ethnocentrisme l atti
12. cent voquer l indispensable bonne gestion des Etats demandeurs de l aide internationale Les conditionnalit s conomiques sont donc les premi res faire leur apparition Elles n ont pas pour objectif premier la promotion On se rem more encore cette anecdote r v latrice propos du pr sident Kennedy qui propos d un dictateur aurait eu ces mots Je sais qu il est un salaud mais c est mon salaud il n est pas le salaud de Moscou Le soutien de l Occident et notamment des USA Pinochet est r v lateur ce sujet Lire ce propos Ahmed Mahiou L av nement du parti unique en Afrique noire l exp rience des Etats d expression fran aise th se droit Universit de Nancy 1967 de la d mocratisation il s agit plut t d imposer aux Etats b n ficiaires de l aide des obligations de transparence et de bonne gestion de l aide octroy e D ailleurs selon John A Wiseman le but des conditionnalit s conomiques tait plut t de restructurer les conomies des pays africains que d avoir des effets particuliers sur les syst mes politiques africains Sa Le discours sur le d sengagement de l tat tant la mode dans la plupart des Etats d o sont issues les institutions financi res internationales on le retrouve bient t dans les exigences de ces derni res L objectif affich est celui du mieux d tat quand ce n est pas tout simplement de moins d tat Les progra
13. d rer par cons quent que l volution va dans le sens d un d veloppement des droits Ces derniers sont g n ralement proclam s dans les dispositifs normatifs au niveau interne travers les pr ambules cons quents ou m me dans les corps des constitutions 8 Les proc d s juridiques de reconnaissance des libert s Jacques Robert in Droits de l homme et libert s fondamentales pp 95 119 Montchrestien 1997 Jacques Mourgeon Les droits de l homme Que sais je PUF 1978 p 70 10 M Letourneur Les principes g n raux du droit dans la jurisprudence du Conseil d Etat Etudes et documents 1951 p 19 et R n Chapus De la valeur juridique des principes g n raux du droit et des autres r gles jurisprudentielles du droit administratif Dalloz Chronique p 99 H Voir ce propos Les Constitutions africaines Textes rassembl s et pr sent s par Jean du Bois de Gaudusson G rard Conac et Christine Desouches Tome 1 et 2 La Documentation fran aise 1997 1 La Constitution camerounaise du 18 janvier 1996 consacre un pr ambule riche de 25 alin as consacr s la reconnaissance des droits fondamentaux 3 A titre non exhaustif la Constitution alg rienne du 28 novembre 1996 consacre le chapitre IV aux droits et libert s soit 30 articles La Constitution b ninoise du 11 d cembre 1990 consacre 25 articles de son titre II aux droits de la personne humaine La constitution burundaise du 13 mars 1992 en fait
14. de m me en consacrant son chapitre premier du Titre II aux droits de l homme soit 30 articles La Constitution de la R publique de Maurice du 10 d cembre 1991 consacre son chapitre II la protection des droits fondamentaux et des libert s individuelles soit 16 articles La constitution s n galaise du 2 mars 1998 proclame les libert s publiques et de la personne humaine en son Titre II soit 8 articles Pour ce qui est de la reconnaissance des normes internationales les Etats candidats Paide ont int r t opter pour un comportement qui leur vitera toute condamnation internationale Plus g n ralement les Etats ligibles sont fortement incit s largir leurs engagements internationaux en adh rant par exemple des instruments conventionnels qu ils n avaient pas encore ratifi s De m me ils peuvent tre amen s se conformer des normes simplement recommandatoires afin de prouver leur volont de rendre leurs droits nationaux compatibles avec les normes des droits fondamentaux C est probablement dans cette optique qu il faut consid rer la cr ation un peu partout de comit s nationaux de droits de l homme fortement recommand s par ONU dans la R solution 1992 54 de la Commission des droits de l homme du 3 mars 1992 Que ce soit sous la pression populaire ou sur injonctions occidentales les mutations socio politiques intervenus dans la quasi totalit des Etats africains se caract
15. des droits de l homme apr s la r ception de l aide L valuation du respect des droits de l homme est difficile mais elle est n cessaire car l vidence elle contribue au renforcement de l effectivit des normes internationales relatives aux droits de l homme A La port e limit e de la conditionnalit La difficult tablir les modalit s d valuation du respect des droits de l homme dans un Etat d termin constitue coup s r la premi re limite aux politiques de conditionnalit Si l on prend l exemple de l Union europ enne un canevas standardis sert souvent de support l valuation Ainsi fait l objet d un inventaire la situation du pays en mati re de respect des droits civils et politiques de protection des droits conomiques sociaux et culturels et de garantie des droits des minorit s Cet examen porte g n ralement sur l tat de la protection constitutionnelle des droits fondamentaux et aussi sur l ampleur des engagements internationaux souscrits par l Etat candidat l aide Les bailleurs de fonds accordent une attention particuli re aux r serves formul es et aux clauses facultatives non souscrites La Banque Mondiale et le FMI prennent aussi en compte les constatations arr t es par les instances internationales de contr le des droits de l homme telle le Comit des droits de l homme des Nations Unies ou encore les Comit s de surveillance agissant au t
16. droits de l homme des institutions s inscrivant dans un cadre constitutionnel et des gouvernements responsables d sign s au terme d lections p riodiques et honn tes ainsi que la reconnaissance de l importance l gitime de l individu dans la soci t constituent les conditions essentielles pour un d veloppement conomique et social soutenu L association ajustement structurel ajustement d mocratique se fait plus fr quente dans la litt rature officielle manant du Conseil de la Commission de l Assembl e paritaire CE ACP ou du Parlement europ en D sormais le respect des droits de l homme et la d mocratisation des pays demandeurs de l aide sont ins r s dans les accords de coop ration conomique en tant que clauses ayant un caract re plus ou moins contraignant la demande du Conseil et de la Commission ces clauses ont t introduites dans la r vision des accords de Lom IV En vue de cette r vision le Conseil propose que l article 5 de la Convention affirme les principes de d mocratie et de l Etat de droit c t des droits de l homme d j introduits Le m me article pr voira la possibilit de consacrer une clause explicite permettant de suspendre totalement ou partiellement la Convention Pr sente dans la Convention de Lom IV la clause l ment essentiel sera inscrite dans un premier temps dans les accords conclu en 1990 avec l Argentine et le Chili Elle sera ensuite en 1992 1993
17. e en uvre effective est souvent de nature p naliser les victimes des droits de l homme De plus cette clause n est souvent susceptible de jouer que dans des cas de violations massives des droits de l homme Or il est difficile de d terminer un seuil au del duquel les violations des droits de l homme doivent tre consid r es comme graves parce que massives pour m riter le d clenchement des sanctions pr vues cet effet Toutefois il est possible d envisager des am liorations afin que les droits de l homme puissent avoir une vie apr s l octroi de l aide B Des am liorations possibles en vue de conforter le respect des droits de l homme L am lioration et le renforcement du caract re op rationnel de la clause droits de l homme passe par plusieurs d marches D abord il importe de d finir clairement un mode d emploi c est dire des crit res lisibles de sa mise en uvre La Commission europ enne s est engag e dans cette entreprise Elle gagnerait ainsi disposer d un syst me de rapports annuels tablissant de mani re objective et standardis e la situation r elle des droits de l homme dans chaque pays tiers partenaire C est peut tre dans cette optique qu il faudrait analyser la proposition non retenue en d finitive du Congr s am ricain Celui ci avait envisag un m canisme de r vision annuelle des accords commerciaux avec la Chine lors de la n gociation de l entr e d
18. e la Chine POMC La reconduction annuelle de ces accords aurait t conditionn e au respect par la Chine des droits fondamentaux Ainsi gr ce au rapport annuel sur chaque pays dont disposeraient les instances internationales les accords commerciaux seraient r vis s annuellement et leurs renouvellements seraient fonction de cette situation 2 Dans le pr ambule de la Constitution camerounaise du 18 janvier 1996 il est dit que l Etat assure la protection des minorit s et pr serve les droits des populations autochtones 77 Les d marches faites aupr s des Etats Unis concernant l application de la peine de mort ou du traitement r serv aux minorit s sont rest es secr tes si elles existent il en est de m me pour celle entreprises aupr s de la Chine relativement la situation des droits de l homme au Tibet Par contre la publicit donn e aux d marches effectu es aupr s du gouvernement militaire nig rian est r v latrice de cette d marche tout le moins s lective Par ailleurs les gouvernements et Etats occupant une position strat gique l instar des puissances r gionales axes de zones d influence ou les pays fortes ressources min rales ou nerg tiques ne se voient pas souvent imposer d obligations d mocratiques trop rigoureuses Au contraire les Etats contestataires de l ordre international ou sans int r t strat gique particulier se voient imposer des clause ultimatum Voir Com
19. e la culture d un peuple C est donc l apprentissage d une v ritable culture des droits de l homme que les instances internationales doivent s atteler C est ici que l ducation aux droits de l homme trouve tout son sens Cette ducation passe par l introduction des enseignements des droits de l homme dans le syst me scolaire et acad mique Elle passe aussi par l action des associations et des ONG de d fense des droits de l homme L encore il faut tre vigilant On a pu observer depuis quelques ann es une prolif ration d ONG qui ne sont de d fense des droits de l homme que le nom Ce ph nom ne se rattache plut t ce que les Anglo saxons appellent pudiquement le human rights business D o la n cessit d op rer un v ritable travail d investigation sur la cr dibilit des ONG avant de leur accorder un quelconque don Confront e ce probl me la Commission africaine des droits de Robert Charvin Les politiques de conditionnalit et les droits de l homme in Revue Nord Sud XXI n 10 1997 p 9 3 Pour reprendre une expression triviale on ne fait pas les affaires avec un c ur sur la main 3 Robert Charvin Idem 3 Robert Charvin Ibidem 33 Encore que tous les fervents d fenseurs de la conditionnalit admettent que ce n est pas de l ing rence 10 l homme et des peuples a engag une r flexion ce sujet En effet depuis son installation en octobre 1987
20. fois les projets en faveur des plus d munis Ainsi on constate que si les droits et libert s ont t abondamment proclam s et lorsque des structures de protection ont t mises en place l appr ciation de leur respect n est pas toujours la mesure des attentes On peut donc l gitimement se poser la question de savoir s il y a une vie pour les droits de l homme apr s la r ception de l aide par les Etats b n ficiaires 33 Voir ce propos les paragraphes 2 et 3 de l article 366 bis de l accord portant modification de la quatri me Convention ACP CE de Lom sign Maurice le 4 novembre 1995 Si une partie consid re qu une autre a manqu une obligation concernant l un des l ments essentiels vis s l article 5 elle invite sauf en cas d urgence des consultations en vue d examiner de fa on approfondie la situation et le cas ch ant d y rem dier Les consultations commencent au plus tard quinze jours apr s l invitation et en principe ne durent pas plus de trente jours A l expiration de ce d lai si malgr tous les efforts aucune solution n a t trouv e ou imm diatement en cas d urgence ou de refus de consultation la partie qui a invoqu le manquement peut prendre des mesures appropri es y compris si n cessaire la suspension partielle ou totale de l application de la pr sente convention l gard de la partie concern e IT L impossible garantie du respect
21. ique de ces organismes mondiaux de financement Ils se mettent aussit t vanter les m rites de la d mocratie et de la lib ralisation politique en tablant sur leurs incidences sur le d veloppement conomique et social En fait 1l faudrait interpr ter cette attitude en filigrane Pour Mwayila Tshiyembe il faudrait voir dans cet enthousiasme nouveau la crainte de voir les peuples pouss s par la mis re confier le pouvoir des radicaux qui ne seraient nullement dispos s honorer les pr ts complaisamment octroy s par ces v n rables institutions On peut aussi penser que les bailleurs de fonds savent que les cons quences des plans d ajustement structurels seront difficiles supporter par des populations d j prouv es par une crise conomique qui dure depuis quelques ann es Leur attitude consiste alors pousser les r gimes autoritaires adopter des syst mes d mocratiques car pensent elles des mesures draconiennes sont plus faciles faire passer par un r gime qui b n ficie d une l gitimit populaire Au sein des agences occidentales l association est faite entre droits de l homme d mocratie et d veloppement le raisonnement consistant dire que la derni re composante de ce triptyque est d termin e par les deux premi res La Banque mondiale le FMI le groupe des Sept la Francophonie lors de ses sommets La Baule en 1990 et Paris en 1991 le Commonwealth Harar en 1991 la t John A
22. itre des conventions onusienne et europ enne relatives la pr vention et la r pression de la torture ou des traitements inhumains et d gradants Si c est donc l effectivit des engagements souscrits au plan international qui est primordial cela signifie que le diagnostic op r est celui existant au moment de l examen Lorsqu on sait qu il se passe souvent un temps moyen relativement long entre la soumission du rapport tatique au Comit des droits de l homme de l Onu et son examen on peut craindre que des d veloppements ult rieurs de la situation d un pays rendent obsol te le jugement tabli Pour rem dier cette lacune la Commission europ enne recourt par exemple d autres sources d informations Il s agit d adresser un questionnaire des autorit s nationales et de proc der ensuite l analyse de leurs r ponses L efficacit de ce proc d est cependant difficile d montrer car les administrations nationales disposent souvent d une expertise leur permettant par leur r ponse de satisfaire aux exigences des instances internationales sans que la situation des droits de l homme ait vraiment volu de mani re positive On prend aussi en compte les analyses manant des ambassades des Etats occidentaux Les rapports annuels des organisations non gouvernementales telle Amnesty international ou les enqu tes du Congr s am ricain qui peuvent aussi s av rer d une importance capitale
23. la sous la direction de Sophia Mappa et intitul D velopper par la d mocratie Injonctions occidentales et exigences plan taires 1995 16 C est le cas sous diverses appellations de la Commission lectorale nationale autonome CENA cr e le 23 d cembre 1994 au B nin ou de la Commission nationale lectorale ind pendante CENT mise sur pied au Niger en ao t 1996 Ce genre d institutions vient d tre mis en place au Cameroun et au S n gal sous l appellation d observatoire national des lections ONEL Pour ce qui est de la libert d association on observe une certaine constance Dans les pays consid r s on est pass des r gimes de l interdiction et de l autorisation au r gime de la d claration D sormais dans la plupart des Etats africains une simple d claration et le d p t des statuts de l association la pr fecture emportent le droit un r c piss et acquisition de la personnalit juridique Les effets de l all gement du r gime des associations d clar es ne se sont pas fait attendre De nombreuses associations ont vu le jour notamment en mati re de d fense des droits de l homme et m me si on constate aujourd hui que leur prolif ration n emporte pas forc ment de cons quence quant au d veloppement des droits de l homme il n en reste pas moins que leur seule existence peut tre de nature contribuer l instauration d une culture des droits de l homme Quant ce q
24. mmes d ajustement structurel et de stabilisation ont ainsi des implications politiques nonc es et implicites Ils conduisent cr er des conditionnalit s qui interviennent dans les d cisions de politique conomique qui touchent les syst mes d incitation mais galement conduisent des r formes institutionnelles des changements de r gles du droit et un changement de l environnement l gislatif Le d terminisme de l conomique par le politique devient syst matique et la conditionnalit d mocratique de l aide une politique explicite pour les instances financi res mondiales et les Etats occidentaux du moins dans leurs discours Plusieurs raisons expliquent assur ment ce changement d attitude tant de la part des Etats que de la part des institutions internationales Les institutions de Bretton Woods apr s avoir t elles aussi un moment omnibul es par la stabilit politique dans le Tiers Monde en consid rant la d mocratie comme incompatible avec le d veloppement conomique vont se trouver devant un dilemme Pour sauver les Etats du Tiers Monde de la banqueroute le FMI et la Banque mondiale vont d clencher des m canismes conomiques et financiers li s aux plans de restructuration Or contrairement aux effets attendus ces plans d ajustement structurel ont dans la plupart des cas aggrav la situation conomique et surtout sociale dans ces pays partir de ce moment on assiste un revirement id olog
25. mocratie Cette derni re est d sormais consid r e comme le moteur ou plut t la condition sine qua non du d veloppement Ce raisonnement qui est l oppos de celui qu on a connu au lendemain des ind pendances emporte une cons quence consid rable L aide au d veloppement doit d sormais tre subordonn e la d mocratisation des r gimes politiques et l acc l ration des processus de d mocratisation Mieux les conditionnalit s commencent int grer explicitement des crit res politiques et non plus seulement conomiques notamment sur le respect des droits de l homme l instauration du multipartisme et de l tat de droit La Banque mondiale sera encore plus explicite en affirmant que lorsque comme c est le cas des politiques conomiques imposent de lourds sacrifices elles ne seront accept es que si elles ont t d cid es par des gouvernements poss dant une l gitimit d mocratique Comme on peut le constater on assiste un passage de l affirmation de l universalit des droits de l homme et de la d mocratie une obligation faite aux Etats d adopter ces concepts L union europ enne et ses diff rentes instances font preuve de la m me unanimit il en est ainsi du Conseil de la Commission du Parlement europ en et de l Assembl e paritaire CE ACP C est ainsi qu une r solution du Conseil europ en dat e du 29 juin 1991 stipule que la d mocratie le pluralisme le respect des
26. organisations non gouvernementales s occupant des droits de l homme aupr s de la Commission Africaine des Droits de l Homme et des Peuples Elle pr voit notamment l obligation pour ces ONG de pr senter un rapport d activit s une fois tous les deux ans la Commission Le statut d observateur pouvant tre refus ou suspendu toute organisation qui ne remplit plus ou pas les crit res apr s d lib ration de la Commission Cette relation et coop ration entre la Commission africaine et les ONG a fait l objet du point 5 d lors de la 29 session ordinaire 36 Cette opinion est fortement partag e dans les milieux tiers mondistes 37 Les Etats r cipiendaires sont encourag s proc der des d centralisations si ce n est accorder une plus grande autonomie aux r gions 11 La constitution d une soci t d mocratique peut elle s effectuer selon des m thodes autoritaires impos es de l ext rieur Par ailleurs la conditionnalit ne risque t elle pas d annihiler toute recherche originale dans les pays concern s d une nouvelle soci t et des rapports humains dans la mesure o il s agit d sormais de faire comme les autres tuant ainsi le g nie propre toute soci t Autant de questions auxquelles il ne nous est pas possible de trouver r ponse dans cette seule analyse mais qui nous l esp rons susciteront d autres r flexions 12 Jean Louis ATANGANA AMOUGOU 186 rue du professeur Beauvisage
27. our l observation des lections l gislatives au Paraguay en mai 1998 Cette m me organisation a apport une assistance au Togo pour les lections pr sidentielles en juin 1998 7 Le don des urnes scell es ainsi que l envoi d observateurs internationaux pour minimiser ou viter le ph nom ne de fraude lectorale est souvent pr conis m me si ce dernier proc d est souvent per u comme une ing rence dans les affaires int rieures des Etats Par ailleurs par son syst me de pr f rences g n ralis es SPG la Communaut europ enne accorde aux pays en d veloppement des pr f rences commerciales autonomes et non r ciproques elle fait ainsi du commerce un instrument de d veloppement Par cons quent la conception du syst me est adapt e au d veloppement durable et de la protection des droits de l homme Par contre le b n fice du SPG peut tre retir dans des cas bien pr cis de pratiques inacceptables au nombre desquelles figurent les formes d esclavage ou de travail forc l exportation de marchandises fabriqu es par des prisonniers et des enfants ou encore toute violation grave et massive des droits de l homme Cette proc dure a t lanc e l encontre du Myanmar pour des pratiques de travail forc et a abouti au retrait effectif depuis 1997 des pr f rences accord es ce pays dans le cadre du SPG Quant la perspective n gative elle peut se traduire par ce qu il est convenu d appeler le
28. risent sur le plan politique par l adoption de principes d mocratiques avec des cons quences classiques telles le multipartisme et l affirmation du respect des droits et libert s Les principales r formes institutionnelles visent donc adopter les principes d mocratiques Elles concernent les libert s personnelles les libert s collectives l instauration du multipartisme la tenue d lections libres et transparentes et terme l Etat de droit Dans les libert s personnelles figurent en premier lieu la libert individuelle ou physique c est dire la libert de se d placer librement de n tre point arr t arbitrairement ou s questr d tre jug avec toutes les garanties l gales respect du principe de l galit des droits de la d fense pr somption d innocence de ne pas tre atteint dans son int grit physique dans son intimit etc Il faudrait galement noter les libert s de l esprit c est dire la libert d opinion de religion la libert de presse la libert d enseignement mais galement les libert s conomiques droit au travail libert du commerce et de l industrie A c t de ces libert s personnelles il faudrait bien s r faire leur place aux libert s caract re politique Ce sont les libert s collectives l instar de la libert de r union la libert d association la libert de cr er des partis politiques la libert syndicale Ce sont d ailleurs
29. tes les notions qui composent la conditionnalit politique sont au service des b n ficiaires du march Simplement le monde des affaires a besoin d un certain type de r gime politique d un certain mode de comportement des administrations et des citoyens d un certain niveau d ducation permettant l tablissement de relations favorisant une croissance durable Par ailleurs si l on consid re que les droits de l homme s articulent autour des exigences d indivisibilit d universalit d interd pendance de d mocratie et du d veloppement les dogmes de la clause des droits de l homme conduisent n en point douter relativiser le principe de non ing rence pour ne promouvoir que le paradigme de l Etat de droit Sachant que les pays africains pour des raisons historiques sont tr s attach s la notion de non ing rence on peut consid rer que la raison principale les ayant conduit modifier leurs l gislations se trouve dans la volont d viter la marginalisation plut t que dans le souci de prot ger les droits fondamentaux A cet effet si la situation a volu de mani re globalement favorable pour ces droits plusieurs l ments conduisent douter d un changement profond d attitude des Etats africains l gard de cette question Est il encore besoin de nos jours de r affirmer que les droits de l homme ne peuvent s panouir que lorsqu ils font d sormais partie d
30. titutionnelle des droits On ne d battra pas ici sur le point de savoir si la reconnaissance des droits les constate ou les cr e car m me dans l hypoth se o la reconnaissance acquiesce des pr rogatives qui lui sont ant rieures il n en demeure pas moins vrai que concr tement les droits ne sont invoquables ni utilisables tant que non reconnus La reconnaissance des droits est donc une tape fondamentale car elle est la condition initiale de leur efficacit et de leur opposabilit L affirmation des droits peut tre interne mais aussi internationale La conditionnalit est d autant plus forte qu la diff rence des vieux pays comme la France o la reconnaissance des libert s repose sur des fondements nationaux celle des droits fondamentaux dans les nouveaux Etats est tir e des textes internationaux D o les limites inh rentes la th orie de l universalit des droits de l homme En ce qui concerne l affirmation interne des droits les d clarations de droits constituent le proc d habituel de la reconnaissance Le principe de leur valeur juridique consacr par leur constitutionnalisation semble de nos jours acquis A ce propos les gouvernements des Etats africains apr s les mouvements socio politiques des ann es 90 ont peu pr s tous fait adopter des nouvelles constitutions avec des pr ambules dont la caract ristique principale est une affirmation plus extensive des droits On peut consi
31. tude des intellectuels africains mais aussi occidentaux ne s est pas d marqu e de celle des politiques L autoritarisme tait alors consid r comme un exp dient utile malgr tout pour la bonne conduite des affaires publiques Ainsi des ann es 50 jusqu la fin des ann es 70 il tait largement admis que les politiques de d veloppement demandaient du temps pour porter leurs fruits ce qui tait incompatible avec la politique courtes vues qu impliquaient les cycles lectoraux libres La d mocratie pensait on portait en germe une tendance au populisme et la dislocation des Etats encore en construction Il fallait donc des r gimes autoritaires dirig s par des despotes clair s pour faire appliquer des r formes impopulaires et imposer leur volont des administrations indisciplin es ou inefficaces Les exemples d conomies soumises des degr s divers d autoritarisme et r alisant des progr s ne manquaient d ailleurs pas parmi celles ci le Br sil le Chili l Espagne et quelques conomies des pays d Asie de l Est Des contre exemples taient aussi cit s il s agissait des pays qui comme l Inde et les Philippines pouvaient se pr valoir d une tradition d mocratique mais taient incapables de r aliser des progr s rapides en mati re conomique A partir de la fin des ann es 80 on assiste un revirement du discours Les institutions internationales et un peu plus tard les Etats commen
32. ui est de la libert d expression et de presse s il est vrai que son ampleur est l un des meilleurs indicateurs du caract re authentiquement lib ral d une soci t le nombre de plus en plus grandissant de titres dans les kiosques traduit coup s r une certaine lib ralisation dans ce domaine en Afrique La progressive disparition du ph nom ne de la censure longtemps pratiqu e va dans le m me sens La promotion des droits fondamentaux concerne galement les droits sociaux Cette pr occupation a fait son apparition dans les nouvelles constitutions africaines des ann es 90 Le principe de l galit entre hommes et femmes y est pos e La n cessit de la lutte contre les discriminations notamment celles fond e sur l origine ethnique y est affirm e Au del de l affirmation et du simple rappel des droits fondamentaux la vocation les prot ger implique aussi d en assurer le d veloppement et l organisation B L organisation de la r ception de la conditionnalit La conditionnalit li e au respect des droits fondamentaux peut tre re ue de fa on positive ou de fa on n gative La perspective positive se d cline en termes d assistance technique et financi re et aussi en termes de pr f rences commerciales L assistance lectorale y compris l observation des lections est un moyen important de contribuer la p rennit des processus de d mocratisation Au cours de ces ann es pass
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